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Les Rituels. (Coll. « Que Sais-Je ») by Jean MAISONNEUVEReview by: Claude RivièreArchives de sciences sociales des religions, 34e Année, No. 67.2 (avril-juin 1989), p. 305Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/41623336 .

Accessed: 12/06/2014 20:09

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BULLETIN DES OUVRAGES

Dans la conclusion, l'A. critique les tenta- tives superficielles et peu rigoureuses d'assi- miler le marxisme à une religion - une démarche qui ne fait justice ni à l'un ni à l'autre - et il compare brièvement la méthode de Marx, dans l'étude de la religion, avec celle de Durkheim (l'analogie qu'il détecte entre les deux ne me semble pas très convaincante) et celle de Weber.

L'ensemble constitue un livre de très grande qualité et une excellente introduction aux problèmes que soulève l'analyse marxiste de la religion.

Michael Löwy.

67.400 MAISONNEUVE (Jean). Les Rituels. Paris, PUF, 1988, 122 p. (Coll. « Que Sais-Je »).

Autant la première moitié de l'ouvrage pré- sente des perspectives classiques : disciplines intéressées, définition par rapport à des no- tions adjacentes, corrélats, fonction des rituels, méthodes d'analyse, classification... puis revue des rites « magico-religieux » (quelle bâtar- dise !) : tabous, purification, sacrifice, initia- tion, rites de la vie, de la fête, liturgies religieu- ses..., autant la seconde moitié, de manière très originale, sort du champ des études tradition- nelles pour inclure des analyses synthétiques sur les rituels séculiers et quotidiens, et un exposé très actuel des apports récents à une théorie englobante des rites. Tout cela se dit dans une langue sobre qui restitue l'ensemble des débats avec renvoi aux auteurs connus, et qui présente l'essentiel des acquis en métho- dologie, en taxinomie, en examen des chan- gements dans la pratique des rites.

Beaucoup en sont restés soit à leur polari- sation sur les seules liturgies des institutions religieuses, inspirée par des gloses théologi- ques, soit aux explications de Durkheim ou de Cazeneuve à caractère sociologique ou ethno- logique. Ici, on y résume, outre Lévi-Strauss, les idées-forces d'Isambert sur l'efficacité sym- bolique, celles de Bourdieu sur la limite et la séparation de diverses classes dans les rites de passage, celles de Maertens qui a l'honneur exagéré de figurer à la fin comme le synthéti- seur, alors que les principaux apports de Leach et Turner sont remisés au placard, la biblio- graphie ignorant cruellement le monde anglo- saxon qui a plus apporté à une théorie générale des rites que ne l'ont fait certains francophones

marqués par Lacan et la psychanalyse, ou quelque déchiffreur de significations de la violence sacrificielle. Si bien que les aspects : structure de communication et structure de symbolisation du rite n'apparaissent guère, et que par ailleurs la pensée de R. Girard figure sans qu'on dise comment elle a été flagellée par Luc de Heusch.

Là où Maisonneuve est le plus à son aise et fournit les meilleures stimulations à la recher- che, c'est à propos des rituels séculiers. Il a suivi les disciples interactionnistes de GofTman, rendu compte du labourage actuel de terrains politiques et sportifs, des convivialités quoti- diennes et concerts pop. Ses recherches per- sonnelles sur l'anthropologie des techniques du corps et celles des psycho-sociologues de l'esthétique fournissent d'intéressantes pistes qu'on attend de voir solidement bitumées.

En bref, la carence la plus importante de l'auteur doit se combler par l'exploitation des idées suivantes. Tandis qu'E. Leach met en évidence l'aspect « conduites de communica- tion » des rites qu'il considère comme des systèmes de signalisation à partir de codes culturellement définis, V. Turner souligne des caractères tels que : 1) l'aspect à la fois concret et métaphorique des informations stockées dans des objets, gestes et paroles rituelles symboliques ; 2) le renvoi de ces symboles, catalyseurs d'action, à des valeurs décisives pour la communauté et à forte résonance affective ; 3) l'ordonnancement des moyens de contact avec le numineux aux finalités profondes du rituel ; 4) la structure dramatique du rite comportant progression des actions, réciprocité des rôles, définition des lieux et insertion dans une longue durée de l'effet de brèves actions rituelles.

Claude Rivière.

67.401 MAJO (Angelo). Storia della stampa cattolica in Italia. Milan, NED, 1987, 359 p.

Pie XI a défini la presse comme le moyen de pénétration privilégié dans la société de masse, sans négliger la puissance de la radio qu'il a très vite comprise. La presse était par excellence 1'« Arma Veritatis » ou 1'« Arma Lucis », ex- pressions communément utilisées dans les milieux catholiques italiens. L'Italie est préci- sément le pays où depuis le XIXe siècle, les initiatives ont foisonné, dans les genres les

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