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Les roches de Rocher Saint-Martin à Renaison Monts de la Madeleine entre les Grands Murcins et Renaison (42)

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balade découverte du samedi 2 avril 2011

Dans les vieilles montagnes qui dominent la plaine Roannaise, montagnes appelées Monts de la Madeleine du côté oriental de la crête et Montagne Bourbonnaise côté Allier, l’érosion a rogné les hauts sommets de la chaîne hercynienne de l’ère Primaire, supprimé les parois rocheuses abruptes. Depuis, les pentes sont douces, couvertes de terre et, depuis, recouvertes d’une végétation abondante.

De ce fait, le moindre rocher qui fait relief au milieu de ce paysage bucolique et le plus souvent forestier, est un site légendaire à lui tout seul. Question de rareté certainement.

Toutefois, l’érosion a mis à nu et en exergue les filons de roches dures et les sommets des vieux moles, et pointent ça et là des falaises et affleurements plus ou moins importants. De tous ces vestiges issus de l’histoire géomorphologique, seuls les plus importants sont indiqués sur les cartes et fréquentés par les touristes avides de sites mystérieux. Voyez le Rocher Saint-Vincent sur Lavoine (03) ou Pierre Châtel près de Saint-Nicolas-des-Biefs (03.)

Roches recherchées à l’ouest du hameau de Chez Mivière

Une roche dominant le couvert forestier avait attiré mon attention lors d’une randonnée sur Saint-André-d’Apchon le 23 janvier 2011 avec Thérèse Dejoux.

Le très beau temps estival de ce début de printemps nous permis d’aller à la recherche et à l’ascension de la roche principale, conséquent plateau de granite érodé qui émerge des conifères, entaillé d’une gorge peu profonde mais bien marquée, entouré d’une vaste lande à genêts avec quelques bosquets de pins et qui se prolonge au sud-ouest par une succession de crêtes et de falaises inclinées rocheuses dont nous n’avons reconnu que le début.

vaste surface rocheuse avec ça et là des bassins

Aperçu aérien d’ensemble

En cherchant sur les vues aériennes sur Internet (voir ci-dessous), nous nous sommes aperçus que les roches atteintes ce 2 avril là, n’étaient en fait qu’une partie d’une zone rocheuse beaucoup plus vaste qui s’étale sur la crête en direction des Bonnévaux, du Rocher de Bellevue qui est un belvédère connu, et de l’arboretum des Grands Murcins.

roches vues

le 2 avril 2011

ensemble de

roches entre

Renaison et les

Grands Murcins

vers chez

Mivière

Vers le Rocher de

Bellevue et les

Grands Murcins

Accès et localisation

Pour y accéder, nous sommes passés par le hameau de « Chez Mivière » qui est un cul de sac pour les véhicules et avons rejoint le sommet rocheux par un chemin sur le versant sud de la vallée du Renaison, sous la ligne de crête. La balade n’est pas très intéressante du point de vue botanique car ce ne sont que plantations de douglas tout le long.

Cependant, nous avons remarqué la présence d’une antenne relais pour téléphones mobiles à quelques centaines de mètres plus en amont sur la crête boisée. Or, pour amener les éléments et construire cette tour métallique en ce lieu après aménagement d’une plateforme, l’entreprise a dû foncer ou viabiliser un large chemin d’accès. Reste à trouver le départ de cette voie.

Du haut de la roche principale, le paysage est superbe et la vue dégagée. On y voit parfaitement la grande carrière de pierre en activité de Renaison, toute la plaine du Roannais, les bourgs de Renaison et de Saint-André-d’Apchon, les sommets des Bonnévaux.

Comme sur le plan cadastral de Renaison, ce lieu dit est appelé « Rocher Saint-Martin », nous en avons déduit que ce nom avait pour origine la présence de ces roches.

roche principale

sommet émergent

succession de

roches affleurantes

Intérêts écologique, géologique, patrimonial

FLORE (biotope)

Comme déjà mentionné et comme le montre la photo ci-dessus, la présence des roches sur une surface conséquente de la crête émoussée ne permet pas la plantation monotone du douglas ou de l’épicéa, comme c’est le cas sur les coteaux pentus de part et d’autre de la chaîne montagneuse.

Nous avons donc en ce secteur une lande composée de genets à balais, de ronces, de callune et autres arbrisseaux bas, entrecoupée de quelques alignements de pins venus là spontanément ou remplacée au pied des roches par une forêt de feuillus se développant mal avec des pieds de myrtille en sous bois.

C’est donc un milieu naturel de moyenne montagne (650m d’altitude moyenne) préservé des aspirations vénales des humains grâce à la roche affleurante un peu partout et au sol peu profond. Je classerais ce milieu comme « Lande à Calluna et Genista de l’étage montagnard du Massif Central Français » ; code 31.226 du CORINE Biotopes.

FAUNE

Durant notre passage sur les roches et par plus de 20° Celsius, nous avons constaté le retour des oiseaux migrateurs : coucou, pouillot véloce ainsi qu’une reprise de grande activité chez les insectes : coccinelle, papillon machaon qui n’avaient pourtant pas beaucoup de fleurs ouvertes à leur disposition.

ROCHE

La composition géologique des roches n’a pas été analysée. Ce n’était pas l’objet de la randonnée. Un tout petit échantillon de roche pris sur le môle principal semble corroborer la donnée de la carte géologique au 50 000ème sur le fait que les affleurements de cette montagne sont constitués par un microgranite à pâte fine. C’est la roche la plus courant dans cette partie là des Monts de la Madeleine.

La fracturation du massif se traduit par quelques encaissements, présence de petites gorges larges et peu profondes séparant les sommets.

Les falaises verticales muraillant les sommets plats, sont assez peu élevées (quelques mètres.) Les rochers accusent plutôt des pentes inclinées, parfois de bonne étendue comme pour le promontoire principal au nord-est de l’ensemble, mais la plupart du temps accessibles à tous bons randonneurs.

Pas de découverte de cavités notoires, sinon des vides sous certains blocs.

Suite envisageable

Après ce premier repérage, il serait intéressant de parcourir l’ensemble du système rocheux, à plusieurs personnes, pour en appréhender toute la richesse écologique et géologique.

Christian PRAT – avril 2011