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LES RUINES DE SÉLEUCIE DANS LA CILICIE-TRACHÉE Author(s): Victor Langlois Source: Revue Archéologique, 15e Année, No. 2 (OCTOBRE 1858 A MARS 1859), pp. 748-754 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41742616 . Accessed: 19/05/2014 06:11 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 193.105.154.55 on Mon, 19 May 2014 06:11:56 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LES RUINES DE SÉLEUCIE DANS LA CILICIE-TRACHÉE

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LES RUINES DE SÉLEUCIE DANS LA CILICIE-TRACHÉEAuthor(s): Victor LangloisSource: Revue Archéologique, 15e Année, No. 2 (OCTOBRE 1858 A MARS 1859), pp. 748-754Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41742616 .

Accessed: 19/05/2014 06:11

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LES RUINES DE SÉLEUCIE

DANS LA CILICIE-TRACHËE.

(Pl. 352 et 353.)

Une éminence couverte de débris de monuments appartenant à l'époque de la domination byzantine en Cilicie, se trouve au nord, entre l'échelle de Selefké et la ville de ce nom. Les ruines rappro- chées de ce dernier point consistent en églises, sarcophages avec in- scriptions, citernes, réservoirs voûtés et soutenus par des colonnes ensevelies dans le sol, par suite d'éboulements de terrain, mais dont on aperçoit encore les chapiteaux. Ces réservoirs ont beaucoup d'a- nalogie avec la célèbre citerne des Mille et une colonnes , à Constan- tinople ( Bin-bir-direk ).

Les églises sont construites dans le style des anciennes basiliques, et on peut supposer, par les cubes en verre de couleur provenant des mosaïques qui les ornaient, que ces édifices étaient somptueux et richement décorés.

Des pans de murailles, restes de vastes constructions, font sup- poser qu'il y avait sur ce point un monastère d'une grande étendue; c'est au surplus ce que semble indiquer le nom que les habitants de Selefké ont donné à ces ruines, appelées par eux Mériam-lik (lieu de Marie).

Près des restes de Mériam-lik sont deux longues citernes, carrées et parallèles, séparées seulement par une muraille de deux mètres d'épaisseur. La voie romaine venant de Pamphylie et aboutissant à Selefké passe à travers ces ruines ; elle n'est plus praticable sur plusieurs points.

Selefké , éloignée d'une heure seulement des ruines de Mariam-lik, est bâtie sur l'emplacement qu'occupait jadis Séleucie, ville fondée par Séleucus Nicator (1) pour y recevoir la population d'Holmi. Sous les Romains, Séleucie jouissait de l'autonomie. Au IV* siècle de notre ère, elle fut désignée sous le nom de Séleucie d'Isaurie,

(1) Et. de Byz. v° Selefké .

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lorsque les lsaures, qui en firent la ville principale de leur province, poussèrent leurs hordes jusqu'à la mer (1).

Quand les Byzantins eurent été chassés de la Cilicie par les Ar- méniens, Selefké devint le boulevard le plus avancé de la puissance des Roupéniens (2), à l'occident. Sur celte partie de l'empire de ces nouveaux conquérants, était une forteresse redoutable, compa- rable à celles de Gorighos, de Lampron, de Sis et d'Anazarbe, et élevée dans le but de protéger la ville et son territoire contre les invasions des Seldjoukhides de Konieh.

Au commencement du XIII* siècle, Léon II, voulant s'attacher les Hospitaliers, leur donna le château de Selefké ou de Selef, ainsi qu'on l'appelait alors , afin , disait-il , de reconnaître les services qu'ils lui avaient rendus dans les luttes qu'il avait eu à soutenir contre les infidèles (3).

Les ruines de Séleucie ont appelé l'attention et excité l'intérêt de tous les voyageurs qui ont parcouru la Cilicie. L'ambassadeur véni- tien,!. Barbaro, qui se trouvait en Orient après la chute du royaume des Lusignan d'Arménie, vers la fin du XVe siècle, donne de curieux détails sur cette antique cité. Voici, d'après ce voyageur, la descrip- tion de Selefké, traduite du vénitien : « En quittant Curcho (Gori- ghos) et en se dirigeant à l'ouest, on trouve, à dix milles plus loin, Seleucha (Séleucie), située sur une montagne. Au pied de la ville coule un fleuve qui se jette dans la mer près de Curcho; il est com- parable, par sa grandeur, à la Brenta (4). Près de celte montagne est un théâtre dans le genre de celui de Vérone; il est fort spacieux et entouré de colonnes d'un seul morceau. Des gradins régnent à l'entour. En escaladant la montagne pour aller au château, on voit beaucoup de sarcophages, partie d'un seul bloc détaché du roc, et partie creusés à même le rocher. En montant toujours, on arrive aux portes de la première enceinte de la forteresse. Ces portes, si- tuées tout en haut de la montagne, et flanquées d'une grande tour de chaque côté, sont de fer. On n'y voit aucune trace de bois ; elles sont hautes de quinze pieds et larges de moitié ; de plus elles sont

(1) Hieroclès , Si/ned.- Théodoret, Hist. Eccl., liv. II., ch. xxvi. - Saint Basile, Vie de sainte Thècle , liv. I.- Ammien-Marcellin, liv. XIV., ch. h. (2) Cesi le nom de la dynastie arménienne qui régna en Cilicie. Roupène en fut

le premier prince. (Saint Martin, Mémoires sur l'Arménie , t. 1, pag. 387.) (3) Paoli, codice diplomatico , t. I., pag. 98 et suiv., n° 94. - Raynaldi, 1210. -

Lettres d'Innocent III, liv. XIII, lett. 119. (4) L'un des fleuves de la Lombardie qui se jette dans l'Adriatique assez près de

Venise. XV 48

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750 REVOE ARCHÉOLOGIQUE. ciselées comme si le métal était d'argent. La muraille, à sa base, a trois milles de tour, tandis qu'au sommet des tours elle n'a guère qu'un mille de circonférence, ce qui la fait ressembler à un pain de sucre. C'est dans cette enceinte que se trouve le château de Seleucha, avec ses tours et ses murs; une distance de trente pas et plus les sépare. Dans l'intérieur du château est une cave carrée creusée dans le roc, profonde de cinq pas, longue de vingt-cinq, et large de sept environ, dans laquelle on avait emmagasiné beaucoup de bois et des munitions. A côté de cette cave est une grande citerne dans laquelle l'eau ne tarit jamais. Ce château fait partie de l'Arménie Mineure, qui s'étend jusqu'au mont Taurus; les Turcs l'appellent en leur langage Corchestan (1). »

Les voyageurs modernes qui ont visité Selefké en ont donné des descriptions à peu près identiques, et depuis l'amiral Beaufort, qui a fourni des renseignements assez complets sur les ruines de Se- iende, aucune relation ne donne de nouveaux détails sur cette an- cienne cité.

Les ruines de Séleucie consistent, de nos jours, en deux temples assez rapprochés l'un de l'autre, et situés à environ huit minutes à l'est du village de Selefké. L'un de ces temples, dont les débris gi- sent épars sur le sol, était orné à l'intérieur d'une frise représentant des génies ailés qui tiennent d'énormes grappes de raisin. Une belle colonne corinthienne, surmontée d'un chapiteau du même ordre, a quatre pieds de diamètre. (Voy. pl. 353.)

Lors de l'établissement du christianisme, les néophytes de Sé- leucie construisirent, avec les matériaux de ce temple, une église dans le style des basiliques, et dont il reste l'abside percée de deux baies séparées par une colonnette de marbre rouge. Les gens du pays donnent à ces ruines le nom de Giawwr-késé (la fille des chré- tiens). A quelque distance de cette église, on voit plusieurs fûts de colonnes fichés dans le sol, et qui ont dû appartenir plutôt à une église qu'à tout autre édifice, à en juger par les débris épars sur le même point. M. Trémaux, qui a visité Séleucie quelque temps après mon exploration, a levé le plan des restes de cet édifice. ' Outre ces ruines, on remarque un pont romain de six arches, assez bien conservé, mais dont les parapets sont détruits en plusieurs endroits; des portiques et un théâtre que J. Barbaro a comparé à celui de Vérone.

Près d'une carrière de marbre, qui a dû fournir tous les maté-

Ci) Ce nom sigaitie peut-être pays de Curcho, ou de Gorighos.

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riaux des édifices de la •ville, est un réservoir carré de 45m,7 de longueur sur 22n,,85 de largeur, et de 10m,16 de profondeur; on y descend par un escalier de vingt-cinq marches, pratiqué dans l'épaisseur des murs.

Au sud des débris de cette cité antique est une vaste nécropole creusée dans le rocher; elle se compose de chambres carrées, dans lesquelles on pénètre par une ouverture de même forme, qu'une pierre fermait hermétiquement. Dans chacune de ces chambres sont des débris de sarcophages creusés dans le roc , et dans le même élat de dégradation, sont d'autres sarcophages sur lesquels sont gra- vées des inscriptions byzantines, qui rappellent les noms et qualités des personnages. De semblables inscriptions se lisent sur les cellules, à côté desquelles sont de petites niches triangulaires en forme de A, creusées à même le roc, et qui, sans doute, étaient destinées à re- cevoir des lampes. Cette nécropole est désignée sous le nom de Giawaur-Sini (cimetière des chrétiens).

A l'est, et à quelque distance des ruines que je viens de décrire, est une autre nécropole composée, comme la précédente, de cham- bres sépulcrales creusées dans le roc et de sarcophages monolithes, avec des couvercles prismatiques à oreillettes. Sur ces sarcophages, ainsi que sur les portes des chambres, on lit des inscriptions byzan- tines; sur l'un de ces monolithes j'ai trouvé le nom d'Aphrodisius, premier martyr de la foi chrétienne à Séleucie :

OHKHnAPACTATIKHAOPOAICIOY nPOeTOM TOY

0r'x7| irapadTctTtxíi 'Açpooiaiou 7TpWTO[X [ápTUpOç] TOU

« Tombeau représentatif d'Aphrodisius, premier martyr de .... » Sur la riye droite du Calycadnus, au milieu de ces décombres, et à

petite distance des deux nécropoles, se trouvent, à des intervalles inégaux, les maisons du village de Selefké, au nombre de quatre- vingts au plus ; elles sont à terrasses et construites avec les matériaux des anciens monuments de la cité antique (1).

Le konak de l'aga, gouverneur de Selefké, le bazar, le khan de la ville et la mosquée sont modernes et n'ont rien de remarquable.

(I) M. le comte Léon de Laborde a donné , dans l'atlas des planches de son voyage en Orient, un plan de Selefké et de ses environs.

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752 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. Le château arménien qui couronne la montagne à la base orien-

tale de laquelle sont les ruines de Séleucie, a dû être élevé sur les débris d'un château byzantin dont l'existence m'a été révélée par quelques fragments d'inscriptions grecques que j'ai recueillies parmi les décombres amoncelés dans l'enceinte. On arrive à cette forte- resse par un chemin escarpé que des pierres, provenant des mu- railles, ont en partie obstrué.

Le château de Selefké, de forme ovale, est entouré d'un double fossé, ainsi que d'un mur solidement construit et flanqué de tours.

L'enceinte extérieure a moins d'élévation que le château, dont les haules tours sont reliées entre elles par des murailles et de longues galeries voûtées. On remarque, dans l'enceinte du château, les ruines d'une chapelle arménienne.

Je ne mentionne ni la citerne, ni le magasin creusé dans le roc; les détails si précis qu'a donnés F. Barbaro me dispensent de toute description à ce sujet.

Sur la porte d'entrée de l'enceinte extérieure, on lit une inscrip- tion arménienne dont les lignes inférieures ont disparu (1). L'amiral Beaufort (2) qui avait dessiné cette inscription lorsqu'elle était encore entière, en a rendu les caractères avec si peu d'exactitude qu'il est impossible de la déchiffrer. Cette inscription est surmontée d'une croix couronnée de rosaces, et accostée du monogramme du Christ en caractères arméniens.

C'est ce château, avec ses dépendances, que Léon II, premier thakavor (3) de l'Arménie au moyen âge, avait concédé aux Hospita- liers par une charte de donation, octroyée dans le cours de l'année du Christ 1210 (4), et dont l'original, adressé au pape Innocent III sous forme de lettre, est ainsi conçu :

« Reverendissimo in Christo patri et domino Innocentio, Dei « gratia summo sánete et universalis ecclesie Pontifici, Leo, per « eamdem et Romani imperii gratiam, Rex Armeni orum,sanctita tis « sue servus, sancteque Romane Ecclesie nova devota et obediens ' pianta cum omni reverentia grata servicia et pedum oscula. Reve- « rende ac recolende dominationi vestre cupimus innotescat. Vene- « rabile magistrům et conventum sánete domus hospitalis preterita « estate mense videlicet augusti sánete sedis apostolice amore et « reverentia, Hon solum nobis, verum etiam universe christianitati

(1) Mon Recueil d'Inscriptions sur la Cilicie , n°* 175 et 176. (2) Karamania , by cap. Beaufort, ch. xi, pag. 212. (3) Mot arménien qui signifie roi, littéralement: celui qui possède la couronne. (4) Paoli, codice dtpU

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LES RUINES DE SÉLEUCIE. 753 « magnum et necessarium conlulisse succursum contra iniinitam « paganorum barbariam super nos et regnum nostrum aggregatam > « quam Deus disperdat, pro quo a beatitudine vestra, tanquam viri « strenui vicem Machabeorum gerentes promeruerunt dignius com- et mendari. Ea propter, Reverendissime Pater et Domine celeberrime, « pro tam fortunato ac necessario succursu nobis et christianitati « ab eisdem collato, Deo a quo bona cuncta procedunt sánete Romane « Ecclesie et vobis, vices ipsius digne gerenti, copiosas exolvimus « gratiarum actiones et a beatitudine vestra illospetimus inde regra- « tiari. Unde quia dignus est operarius mercede, ex regalis largitati s « nostre munifìcentia, pro salute anime nostre nostrorumque orn- ee ilium progenitorum, habentes pre oculis cordis, quia sicut aqua « extinguit ignem, ita helemosyna extinguit pecca tum, donamus et « concedimus sánete domui hospitalis a modo in perpetuum sánete « sedis apostolice respectu et reverentia et bonorum meritorum « suorum exigentia ci vi latem Seleph (t), castellum novum (2) et « Camardesium (3), cum omnibus pertinentiis ipsorum et divisio- « nibus signatis et cum omni jure per terram per mare sibi perti- « nente, secundum continentiam supra scripti privilegii, sigillo « nostro regali muniti et corroborati; insuper de sanctitate ac reli- « gione eorum plenám habentes spem et fiduciam fratri Garino de « Monte Acuto (4), venerabilis magistro et conventui sánete Domus « hospitalis specialiter personam nostram et personam dilecti nepotis « et heredis nostri legitimi Raimundi Rupini et totam terram nos- « tram quam modo habemus et quam Deo dante, acquisituri simus « per Deum et dominium vestrum in vita nostra et post decessum « nostrum attentius recommandamus. Cujus donalionis et conces- « sionis nostre beneficium et factam commendationem venerabilibus « predictis confratribus a circumspecta dominatione vestra flagi- « tamus per Apostolica privilegia confìrmari et corroboran, ut ne e quis deinceps cognito hujus nostre donationis concessionis et « recommendationis tenore autoritate apostolica confirmato , in « aliquo ausu temerario contrarie présumât. »

Séleucie était traversée par les eaux du Calycadnus qui desser-

(1) Selefké. (2) Le château neuf , en armenien Norpert. (3) Aussi appeleCamard. C'est une alteration du mol armenien gamar , qui signine

voûte , porte. Les Lalins avaient donné à celte localité le nom de La Portella , mot qu'on retrouve dans les diplômes accordés par les rois Roupériens aux Vénitiens, et dans Sanuto. (4) Guérin de Montaigu.

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754 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. vaient plusieurs aqueducs dont on voit les restes des hauteurs du château, occupé par les chevaliers de l'hôpital Saint-Jean de Jéru- salem. Les habitants du pays désignent aujourd'hui ce fleuve sous le nom de Gok-sou (l'eau noire). Il a sa source dans les montagnes de la Cétide, non loin à'Ermenag, la Germanicopolis des anciens. Sui- vant Àmmien Marcellin (1), leCalycadnus traversait l'Isaurie, où il était navigable. Peu large dans son cours supérieur, ce fleuve, après avoir dépassé les ruines de Séleucie, acquiert, d'après Beaufort, une largeur de 180 pieds, et va se jeter dans la mer à l'est du cap Sar- pédon.

Le Gok-sou coule près de Selefké, et baigne la base d'un rocher à même lequel un escalier a été taillé (2); les nuances marbrées de ce rocher lui ont fait donner le nom de P cecile, ïloaiX»). Basile de Séleucie (3) donne au Calycadnus le nom de KáXoSvoç. Au moyen âge, il s'appelait Selef, du nom du château de Selefké (4). Wille- brand avance que c'est dans les eaux de ce fleuve, très-près de Selefké , et non dans le Cydnus , comme le prétendent quelques auteurs, que l'empereur Frédéric Barberousse se serait noyé, « cum in recuperatione terrœ sanctœ laboraret (5). »

Une marche de près de deux heures conduit dé Selefké à la vallée de YErmenag et aux coteaux qui la bordent; cette immense étendue de terrain est couverte de ruines ; M. de Tchihattcheff (6) compare leur prodigieuse quantité à une longue traînée de dé- combres. Ce doit être sur un point quelconque de ces ruines que se trouve le lieu que le voyageur Kennedy Bailie appelle Meïdan près Selefké (7), et dont le nom signifie en turc Hippodrome.

Victor Lànglois. (1) Liv. XIV. (2) Straboo, XIV, ch. v. (3) Vie de sainte Thècle , liv« I. (4) Willebrand, ltin., p. 141. (5) Id., I&íd.- Cf. aussi Ansberg, dans la Bibl. des Croisades , t. III, et Michaud,

Hist, des Croisades , t. II, liv. VII. (6) Journal asiat . 1854. Lettres à M. Mohl. sur les antiq. de l'Asie Mineure. (7) Fase, inscr . gr . , t. II, p. 100. - Bœckh. Supp, au Corpus inscr. grase.

p. 4429. C.

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