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ARTICLE IN PRESS G Model Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Article original Les scores de catastrophisme sont élevés chez un quart des patients sous biothérapies, et autant dans les spondylarthrites que les polyarthrites rhumatoïdes Mélanie Penhoat , Alain Saraux , Benoît Le Goff , Peggy Augereau , Yves Maugars , Jean-Marie Berthelot Service de rhumatologie, Hôtel-Dieu, CHU de Nantes, 44093 Nantes cedex 01, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Accepté le 16 septembre 2013 Disponible sur Internet le xxx Mots clés : Catastrophisme Douleur Spondylarthrite Spondyloarthrite Polyarthrite rhumatoïde Biothérapies Anti-TNF Coping r é s u m é Objectifs. Étudier les scores de catastrophisme des patients sous biothérapies pour spondylarthrites (SpA) ou polyarthrites rhumatoïdes (PR). Méthodes. Le questionnaire de catastrophisme a été soumis aux 140 premiers patients sous biothé- rapies vus en consultation ou hôpital de jour. Les patients ont aussi répondu à un questionnaire sur leur perception de l’aide rec ¸ ue et de l’activité passée, présente et future de leur rhumatisme, et à un autre questionnaire sur le niveau de compréhension de leur pathologie par leurs entourages familiaux et professionnels. Résultats. Les scores de catastrophisme [0 à 52] des 54 SpA étaient plus élevés que ceux des 86 PR (20,8 ± 12,1 versus 17,0 ± 13,6) (p = 0,08), du fait d’un plus fort sentiment d’impuissance (10,0 ± 6,2 versus 7,8 ± 6,2) (p = 0,046) ; 14/54 SpA (26 %) et 19/86 PR (22 %) avaient un score 30, mais seuls 17 de ces 33 patients avaient été perc ¸ us comme catastrophistes par les médecins. Une corrélation modérée a été notée avec les scores AS-DAS et DAS-28, et un peu plus forte avec la douleur globale (Pearson à +0,431, p = 0,0001). Les SpA se sentaient significativement moins compris par leur entourage professionnel (33,9 ± 33,4) que les PR (53,9 ± 36,3) (p = 0,007). Conclusion. Les scores de catastrophisme étaient très élevés chez un quart des SpA et PR malgré les biothérapies. Ce catastrophisme n’était pressenti qu’une fois sur deux par les médecins, alors que le catastrophisme, assez indépendant des autres outils de suivi, peut obérer les résultats des thérapeutiques, et mérite une prise en charge spécifique. © 2013 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Le catastrophisme est une distorsion dans la perception de la douleur, tant sur le plan cognitif qu’émotionnel, qui conduit les patients à ne plus envisager que le pire. C’est en quelque sorte l’antithèse du « coping », lequel correspond à l’ensemble des proces- sus grâce auxquels un patient s’astreint à « faire avec » sa douleur [1–3]. Le catastrophisme est souvent la traduction d’un pessimisme foncier ou passager, mais doit être distingué de la dépression. Se retrancher dans la plainte est en effet un moyen pour cer- tains pessimistes de se protéger de la dépression en externalisant les frustrations et sentiments de culpabilité induits par la mala- die [4]. L’attitude des patients catastrophistes est donc souvent DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2013.10.004. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. Auteur correspondant. Adresses e-mail : [email protected], [email protected] (J.-M. Berthelot). perc ¸ ue comme ambivalente, car, s’ils sollicitent de l’aide, ils décou- ragent aussi progressivement leurs entourages en continuant à se plaindre, même après que leurs proches/soignants aient fait de leur mieux pour les soutenir. L’enfermement dans cette attitude tien- drait au fait que les catastrophistes perc ¸ oivent leur maladie comme une injustice, l’acceptation de leur pathologie étant vécue comme la renonciation à faire valoir des droits de « réparation ». Ces patients restent toutefois souvent assez lucides pour ressentir la lassitude croissante que leur attitude induit chez les proches et ont alors souvent peur d’être abandonnés. Ceci renforce leurs sentiments d’impuissance et tendances aux ruminations morbides. L’attitude des catastrophistes est donc plus un piège qu’un refuge, dont il faut les aider à sortir, ce qui passe d’abord par le démasquage de ce trouble, puis son explication. Un questionnaire a été validé, permet- tant le calcul d’un score de catastrophisme, résultante de la somme de trois sous-scores (de sentiment d’impuissance, de rumination et d’amplification des douleurs) [5,6] ; l’expert international du sujet est le Professeur Michael John Sullivan de l’Université McGill à Montréal (Canada). 1169-8330/$ see front matter © 2013 Société Franc ¸ aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2013.09.005 REVRHU-4276; No. of Pages 6

Les scores de catastrophisme sont élevés chez un quart des patients sous biothérapies, et autant dans les spondylarthrites que les polyarthrites rhumatoïdes

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Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx

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élanie Penhoat , Alain Saraux , Benoît Le Goff , Peggy Augereau , Yves Maugars ,ean-Marie Berthelot ∗

ervice de rhumatologie, Hôtel-Dieu, CHU de Nantes, 44093 Nantes cedex 01, France

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istorique de l’article :ccepté le 16 septembre 2013isponible sur Internet le xxx

ots clés :atastrophismeouleurpondylarthritepondyloarthriteolyarthrite rhumatoïdeiothérapiesnti-TNFoping

r é s u m é

Objectifs. – Étudier les scores de catastrophisme des patients sous biothérapies pour spondylarthrites(SpA) ou polyarthrites rhumatoïdes (PR).Méthodes. – Le questionnaire de catastrophisme a été soumis aux 140 premiers patients sous biothé-rapies vus en consultation ou hôpital de jour. Les patients ont aussi répondu à un questionnaire surleur perception de l’aide rec ue et de l’activité passée, présente et future de leur rhumatisme, et à unautre questionnaire sur le niveau de compréhension de leur pathologie par leurs entourages familiaux etprofessionnels.Résultats. – Les scores de catastrophisme [0 à 52] des 54 SpA étaient plus élevés que ceux des 86 PR(20,8 ± 12,1 versus 17,0 ± 13,6) (p = 0,08), du fait d’un plus fort sentiment d’impuissance (10,0 ± 6,2 versus7,8 ± 6,2) (p = 0,046) ; 14/54 SpA (26 %) et 19/86 PR (22 %) avaient un score ≥ 30, mais seuls 17 de ces33 patients avaient été perc us comme catastrophistes par les médecins. Une corrélation modérée a éténotée avec les scores AS-DAS et DAS-28, et un peu plus forte avec la douleur globale (Pearson à +0,431,p = 0,0001). Les SpA se sentaient significativement moins compris par leur entourage professionnel

(33,9 ± 33,4) que les PR (53,9 ± 36,3) (p = 0,007).Conclusion. – Les scores de catastrophisme étaient très élevés chez un quart des SpA et PR malgré lesbiothérapies. Ce catastrophisme n’était pressenti qu’une fois sur deux par les médecins, alors que lecatastrophisme, assez indépendant des autres outils de suivi, peut obérer les résultats des thérapeutiques,et mérite une prise en charge spécifique.

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© 2013 Société Fr

Le catastrophisme est une distorsion dans la perception de laouleur, tant sur le plan cognitif qu’émotionnel, qui conduit lesatients à ne plus envisager que le pire. C’est en quelque sorte

’antithèse du « coping », lequel correspond à l’ensemble des proces-us grâce auxquels un patient s’astreint à « faire avec » sa douleur1–3]. Le catastrophisme est souvent la traduction d’un pessimismeoncier ou passager, mais doit être distingué de la dépression.e retrancher dans la plainte est en effet un moyen pour cer-

ains pessimistes de se protéger de la dépression en externalisantes frustrations et sentiments de culpabilité induits par la mala-ie [4]. L’attitude des patients catastrophistes est donc souvent

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2013.10.004.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresses e-mail : [email protected],[email protected] (J.-M. Berthelot).

169-8330/$ – see front matter © 2013 Société Franc aise de Rhumatologie. Publié par Elsttp://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2013.09.005

se de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

perc ue comme ambivalente, car, s’ils sollicitent de l’aide, ils décou-ragent aussi progressivement leurs entourages en continuant à seplaindre, même après que leurs proches/soignants aient fait de leurmieux pour les soutenir. L’enfermement dans cette attitude tien-drait au fait que les catastrophistes perc oivent leur maladie commeune injustice, l’acceptation de leur pathologie étant vécue comme larenonciation à faire valoir des droits de « réparation ». Ces patientsrestent toutefois souvent assez lucides pour ressentir la lassitudecroissante que leur attitude induit chez les proches et ont alorssouvent peur d’être abandonnés. Ceci renforce leurs sentimentsd’impuissance et tendances aux ruminations morbides. L’attitudedes catastrophistes est donc plus un piège qu’un refuge, dont ilfaut les aider à sortir, ce qui passe d’abord par le démasquage de cetrouble, puis son explication. Un questionnaire a été validé, permet-tant le calcul d’un score de catastrophisme, résultante de la somme

de trois sous-scores (de sentiment d’impuissance, de rumination etd’amplification des douleurs) [5,6] ; l’expert international du sujetest le Professeur Michael John Sullivan de l’Université McGill àMontréal (Canada).

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Tableau 1Profil des patients (tous sous biothérapies) ayant rempli le questionnaire decatastrophisme.

54 SpA 86 PR

Sexe (Hommes/Femmes) 37 H/17 F 27 H/59 FÂge moyen (± SD) 42,7 ± 10,1 ans 59,4 ± 13,7 ansDurée du rhumatisme 11,3 ± 7,4 ans 15,5 ± 9,1 ansDurée d’exposition aux biothérapies 34,4 ± 36,1 mois 33,8 ± 35,4 moisDouleur moyenne 37,7 ± 27,0 33,7 ± 23,9AS-DAS 1,89 ± 1,00

ARTICLE M. Penhoat et al. / Revue du

Le catastrophisme a été assez bien étudié dans le contextees polyarthrites rhumatoïdes (PR) [1–3] mais non encore dans leous-groupe de celles sous biothérapies. De même, les scores deatastrophisme n’ont pas encore été étudiés dans le contexte despA.

On pourrait s’attendre à ce que les patients sous biothérapies,yant de ce fait une plus faible activité de leur rhumatisme (tant PRue SpA), aient des scores de catastrophisme assez bas, et que cescores soient un peu moins élevés dans les SpA (plus jeunes, aveceu de lésions structurales), que dans les PR.

Pourtant, le suivi de patients affectés par une SpA suggère queertains gardent une vision trop pessimiste de leur présent et deeur avenir, même quand l’activité de la SpA est corrigée avec suc-ès. Ceci pourrait grever le résultat attendu des biothérapies, tantn termes de bénéfice individuel que sociétal, en particulier quandes patients jeunes ne reprennent pas leur activité professionnellealgré un assez bon résultat clinique. Ceci serait d’autant plus

ommageable qu’une bonne insertion sociale et professionnelleiminue beaucoup le catastrophisme [3].

Nous avons donc souhaité comparer les scores de catastro-hisme de Sullivan chez des SpA et PR sous biothérapies, etecueillir leurs impressions sur l’activité passée, présente et futuree leurs pathologies, ainsi que leur perception de la compréhensione leur pathologie par leurs entourages familiaux et professionnels.

. Méthodes

Après recueil de leur consentement, le questionnaire de catas-rophisme de Sullivan (à 17 et 13 items, validé en franc ais [5,6])

été soumis à tous les patients souffrant de PR ou SpA venantendant une période de 3 mois bénéficier dans une même unitée rhumatologie d’une perfusion de biothérapie à administration

ntraveineuse, ou du renouvellement en ambulatoire d’un anti-NF-alpha par un même praticien. Le score total a été calculé, ainsiue les trois sous-scores correspondant à l’amplification des dou-

eurs (items 6, 7 et 13), la rumination (items 8 à 11) et le sentiment’impuissance (items 1 à 5 et 12).

Ces patients, et leur médecin hospitalier référent, ont aussiempli un questionnaire sur leur perception de l’activité passée,résente et future du rhumatisme (échelles analogiques de 0 à 10).

l était aussi demandé aux médecins de signaler si le patient luiaraissait ou non catastrophiste, et de vérifier s’il avait été traitéar le passé pour une dépression ou une anxiété pathologique.es patients ont enfin répondu à trois dernières questions sur leurerception de l’aide rec ue par leurs proches, et sur le niveau deompréhension de leur rhumatisme par leur entourage familial etrofessionnel (échelles analogiques de 0 à 100) (Annexe 1 ; voir

e matériel complémentaire accompagnant la version en ligne deet article). Les scores HAD et de coping n’ont pas été soumis auxatients pour ne pas induire de refus ou de remplissage incomplete la somme des questionnaires. La soumission des questionnairesvait fait l’objet de l’agrément du GNEDS (groupe nantais d’éthiqueans le domaine de la santé). L’analyse des résultats a été menéevec les scores de catastrophisme à 17 et 13 items. Les conclusions’étant avérées quasiment identiques entre ces deux modalités’évaluation, les résultats présentés sont ceux obtenus avec le scoree référence (à 13 items), allant de 0 à 52, en utilisant le seuile 30 préalablement défini pour considérer un patient comme unatastrophiste avéré [5,6].

. Statistiques

Les données ont été saisies de manière anonyme et traitées sure logiciel SPSS 12.0. Pour la comparaison des SpA et des PR, etes autres comparaisons de moyennes, le test-t pour échantillons

DA-S28 3,24 ± 1,37

SpA : spondylarthrite ; PR : polyarthrite rhumatoïde.

indépendants et variances inégales a été utilisé. Pour l’étude descorrélations entre le score de Sullivan et les autres paramètres,une corrélation bi-variée par le test de Pearson a été utilisée (avecun test de signification bilatéral). L’étude en régression linéairea été réalisée avec les valeurs du score de Sullivan en variabledépendante, et toutes les variables quantitatives en variablesexplicatives : âge des patients, durée du rhumatisme, durée del’exposition à la biothérapie en cours, nombre de biothérapies déjàtentées, activité passée de la maladie selon le médecin, activité pré-sente de la maladie selon le médecin, activité future de la maladieselon le médecin, activité passée de la maladie selon le patient,activité présente de la maladie selon le patient, activité future de lamaladie selon le patient, douleur sur l’EVA de 0 à 10, appréciationpar le patient de l’efficacité de sa biothérapie, sentiment du patientde recevoir assez d’aide de ses proches, sentiment du patient d’êtrecompris de son entourage familial, sentiment du patient d’êtrecompris de son entourage professionnel.

3. Résultats

3.1. Typologie des patients

Ont été inclus 54 SpA (37 hommes [69 %], 27 femmes [31 %])durant depuis 11,3 ± 7,4 années, avec un AS-DAS moyen de1,89 ± 1,00 et 86 PR (59 femmes [69 %] et 27 hommes [31 %]) durantdepuis 15,5 ± 9,1 années, avec un DAS-28 moyen de 3,24 ± 1,37(Tableau 1). Toutes les SpA étaient traitées par anti-TNF alpha (70 %par infliximab, 20 % sous étanercept, 10 % sous adalimumab) etavaient déjà rec u 0,55 ± 0,83 autre anti-TNF alpha avant le traite-ment en cours. La proportion élevée de patients sous infliximabs’explique par le recrutement préférentiel de ces SpA en hôpital dejour (72 % des 54 SpA). Les PR étaient traitées par tocilizumab dans36 % des cas, infliximab dans 26 % des cas, rituximab dans 14 % descas, abatacept dans 13 % des cas et d’autres anti-TNF que l’infliximabdans 11 % des cas. Elles avaient déjà rec u 1,23 ± 1,3 autres biothé-rapies avant celle en cours.

3.2. Scores de catastrophisme très variés, mais souvent élevésmalgré les biothérapies, les scores des SpA étant même un peuplus élevés que ceux des PR

Les scores de catastrophisme des patients souffrant de SpAétaient encore plus élevés que ceux des PR, la différence n’étanttoutefois pas encore significative (20,8 ± 12,1 versus 17,0 ± 13,6)(p = 0,08) (Fig. 1A et B). Quatorze des 54 SpA (26 %) et 19/86 PR (22 %)avaient un score au-dessus de 30. Seuls 9/54 (17 %) SpA et 34/86(40 %) PR avaient des scores de catastrophisme inférieurs à 10. Lesscores à 0 étaient beaucoup plus rares encore dans le contexte desSpA (2/54) (4 %) que dans celui des PR (18/86) (21 %).

L’étude des sous-scores (amplification des douleurs, ruminationet sentiment d’impuissance) a montré que les scores de catas-trophisme plus élevés relevés chez les SpA, l’étaient surtout dufait d’un sentiment plus fort d’impuissance face à la douleur et

ARTICLE IN PRESSG Model

M. Penhoat et al. / Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx 3

Fig. 1. A. Répartition des scores de Sullivan chez les 54 SpA (de 0 = score nul, à52 = score maximal de catastrophisme) (un score de 20 correspond à la moyenne despcà

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Fig. 2. Corrélation très imparfaite entre le score de Sullivan et le jugement du patientsur l’activité actuelle de son rhumatisme inflammatoire, tant dans les SpA (cerclesnoirs) que les PR (cercles clairs). Les patients avec des scores de catastrophisme au-delà de 30 n’ont pas des jugements beaucoup plus pessimistes que les autres sur

atients victimes d’un accident de travail, et le seuil de 30 à la définition d’un patientatastrophiste). B. Répartition des scores de Sullivan chez les 86 PR (de 0 = score nul,

52 = score maximal de catastrophisme).

e manière significative (10,0 ± 6,2 versus 7,8 ± 6,2 pour les PR : = 0,046). Par contre, les deux autres sous-scores étaient compa-ables dans les SpA et les PR, à savoir l’amplification des douleurs4,5 ± 2,7 dans les PR versus 4,1 ± 3,3 pour les PR : p = 0,55) et laumination (6,33 ± 4,2 versus 5,0 ± 4,8) (p = 0,1).

.3. Corrélations assez faibles entre les scores de catastrophismet les autres paramètres

Des corrélations entre la valeur du score de Sullivan et diversaramètres ont été retrouvées, mais celles-ci étaient souvent assezaibles.

Certaines étaient négatives (associées à des scores plus base catastrophisme) : le sentiment de recevoir assez d’aide desroches : Pearson à −0,332 (p = 0,0001) ; le jugement favorableu patient sur l’efficacité de sa biothérapie : Pearson à −0,310p = 0,0001) ; la perception d’une compréhension de l’entouragerofessionnel : Pearson à −0,243 (p = 0,019) (tous patients confon-us) ; l’ancienneté de la prise de la biothérapie : Pearson à −0,202p = 0,017) ; la perception d’une compréhension de l’entourage

amilial : Pearson à −0,170 (p = 0,044).

D’autres corrélations étaient positives (associées à de plusrands scores de catastrophisme) : le score de douleur actuelle (sur’EVA) : Pearson à +0,431 (p = 0,0001) ; le jugement du patient sur

l’activité de leur rhumatisme.

l’activité présente du rhumatisme : Pearson à +0,428 (p = 0,0001) ;la valeur de l’AS-DAS (analyse restreinte aux 54 SpA) : Pearson à+0,427 (p = 0,002) ; la valeur du DAS-28 (analyse restreinte aux86 PR) : Pearson à +0,333 (p = 0,002) ; le jugement du médecin surl’activité présente du rhumatisme : Pearson à +0,322 (p = 0,0001) ; lejugement du médecin sur l’activité future du rhumatisme : Pearsonà +0,230 (p = 0,007) ; des antécédents de traitement pour anxiété :Pearson à +0,203 (p = 0,016) ; des antécédents de traitement pourdépression : Pearson à +0,189 (p = 0,026).

3.4. Étude du sous-groupe des patients les plus catastrophistes(scores ≥ 30)

Le score de catastrophisme était supérieur ou égal à 30 chez33/140 patients (24 %) : 19/86 PR (22 %) et 14/54 SpA (26 %)(5 des 11 SpA sans critères ASAS et 9 des 34 SpA avec critèresASAS). Il s’agissait proportionnellement aussi souvent d’hommes(13/64 = 20 %) que de femmes (20/76 = 26 %).

Ce sous-groupe de 33 patients différait des 107 autrespour plusieurs paramètres : leur douleur était plus élevée(48,9 ± 23,6 versus 31,1 ± 24,2) (p = 0,001) ; leur jugement surl’activité présente de leur rhumatisme était plus péjoratif(47,8 ± 22 versus 31,7 ± 24,2) (p = 0,001) (Fig. 2), ainsi que celui deleur médecin (36,6 ± 25,8 versus 23,7 ± 22,2) (p = 0,013) ; leur juge-ment sur l’activité future de leur rhumatisme était plus péjoratif(52,7 ± 27,0 versus 36,6 ± 26,9) (p = 0,005), ainsi que celui de leurmédecin (17,7 ± 12,4 versus 12,2 ± 14,2) (p = 0,036) ; ils avaient lesentiment de recevoir moins d’aide (49,0 ± 31,0 versus 70,0 ± 31,0)(p = 0,002) et d’être moins bien compris par leur entourage pro-fessionnel (29,6 ± 32,6 versus 48,2 ± 36,2) (p = 0,02). Par contre,leur perception de l’activité passée de leur rhumatisme, commecelle de leur médecin, ne différaient pas de manière significative

de celles des patients moins catastrophistes (65,0 ± 24,7 versus60,4 ± 27,4) (p = 0,376).

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Fig. 4. Jugement des médecins et des patients sur l’activité passée, présente et futuredu rhumatisme inflammatoire (de 0 = très peu d’activité, à 100 = activité extrême).

ARTICLE M. Penhoat et al. / Revue du

.5. Prédiction imparfaite des médecins quant aux patientsatastrophistes

Sans avoir accès aux résultats des scores, les médecins avaientonsidéré que 35/140 patients leurs paraissaient catastrophistes.n fait, sur ces 35 patients, seulement 16 appartenaient aux sous-roupes des 33 les plus catastrophistes et 19 n’avaient pas descores très élevés de catastrophisme (17,4 ± 8,8 [3 à 28]). Récipro-uement, 17 des patients les plus catastrophistes (score moyene 36,5 ± 5,32 [3 à 48]) n’avaient pas été dépistés comme tels par

es médecins. L’impression du médecin n’est donc pas très fiable,i suffisante pour dépister les personnalités catastrophistes. Parxemple, 16 % des PR non perc ues comme catastrophistes par lesédecins et qui avaient un score DAS-28 inférieur à 3,2, avaient

ourtant des scores de catastrophisme très élevés (supérieurs à 30).

.6. En régression logistique linéaire, les paramètres explicatifsiffèrent sensiblement entre PR et SpA

En intégrant toutes les variables quantitatives dans le modèlexplicatif, les trois paramètres rendant le plus compte du catastro-hisme dans le contexte des 54 SpA étaient la durée encore brève duraitement par biothérapie (p = 0,019), puis le sentiment de ne pasecevoir assez d’aide (p = 0,033) et enfin le niveau d’activité perc uee la SpA par le patient (p = 0,036). Dans le contexte des 86 PR, le seularamètre significatif était le sentiment de ne pas recevoir assez’aide (p = 0,014), suivi par le sentiment d’une efficacité insuffisantee la biothérapie (p = 0,052).

.7. Différences entre PR et SpA dans la perception de leurathologie par leur entourage familial et professionnel

Les SpA avaient le sentiment d’être moins compris de leur entou-age professionnel que les PR (33,9 ± 33,4 pour les SpA, 53,9 versus6,3 pour les PR) (p = 0,007). Les différences n’étaient par contre pasignificatives pour l’impression de ne pas recevoir assez d’aide au

ig. 3. Jugement porté sur l’aide rec ue des proches et sur la compréhension duhumatisme par les entourages familiaux et professionnels, par les 86 PR (à gauche)t les 54 SpA (à droite). Les patients souffrant de SpA ont le sentiment que leurntourage professionnel comprend beaucoup moins bien leur pathologie.

Le jugement des médecins était plus pessimiste que celui des patients pour l’activitépassée du rhumatisme, mais plus optimiste pour l’activité présente, et surtoutfuture, du rhumatisme.

quotidien (63,8 ± 33,6 versus 66,0 ± 31,7) (NS) et pour la compré-hension de la pathologie par l’entourage familial (64,6 ± 30,3 versus68,2 ± 31,4) (NS) (Fig. 3).

3.8. Le jugement des médecins est plus pessimiste que celui despatients concernant le « passé » du rhumatisme, mais nettementplus optimiste que celui des patients concernant le présent etsurtout l’avenir du rhumatisme inflammatoire, tant dans les PRque les SpA

Le jugement des médecins sur l’activité passée du rhuma-tisme était significativement plus pessimiste (68,6 ± 19,3) quecelui des patients (61,5 ± 26,9) (t = 0,000), mais c’était l’inversepour le jugement sur l’activité présente (26,8 ± 23,7 versus35,5 ± 24,6) (t = 0,000), et surtout sur l’activité future du rhuma-tisme (13,5 ± 14,0 versus 40,6 ± 27,7) (t = 0,000) (Fig. 4), les patientsn’escomptant pas un avenir meilleur, en particulier les patientscatastrophistes (52,7 ± 27,0 versus 36,6 ± 26,9) (p = 0,005).

4. Discussion

Plusieurs travaux ont déjà été consacrés au catastrophisme dansle contexte des PR, mais aucune n’avait à notre connaissance étu-dié la distribution du score de référence dans une population depatients sous biothérapies, ni dans le contexte des SpA. Le premierbut de ce travail était d’apporter des informations à ce sujet et devérifier si les scores de catastrophisme étaient moindres dans lecontexte des SpA que dans celui des PR.

Les résultats obtenus montrent qu’être traités par biothérapien’empêche pas certains patients d’être catastrophistes, mais il fautsouligner que l’absence de scores avant l’introduction de la bio-thérapie ne permet pas de conclure que les biothérapies sont sans

effet sur le catastrophisme des SpA et des PR. Surtout, tant lesscores moyens de catastrophisme (plus élevés chez les SpA quechez les PR), que les pourcentages de patients avec un score supé-rieur à 30 (26 % des SpA et 22 % des PR), et le nombre de patients

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vec un score de catastrophisme nul (4 % des SpA et 21 % des PR),ndiquent que les scores de catastrophisme tendent à être plus éle-és chez les SpA que chez les PR. Les SpA étaient pourtant pluseunes (42,7 ± 10 ans versus 59,4 ± 14) et avaient des niveaux deouleurs non supérieurs à ceux des PR (37,7 ± 30 versus 33,7 ± 24).’étude des sous-scores (amplification des douleurs, ruminationt sentiment d’impuissance) a même montré que le sentiment’impuissance face à la douleur était significativement plus forthez les SpA (10,0 ± 6,2 versus 7,8 ± 6,2 pour les PR : p = 0,046).

Les patients souffrant de SpA ressentent une bien moins bonneompréhension de la part de leur entourage professionnel quees patients souffrant de PR (33,9 ± 33,4 pour les SpA 53,9 versus6,3 pour les PR) (p = 0,007). Même si ce résultat est à nuancer par

’âge moyen plus jeune des SpA, qui étaient aussi plus souvent desommes, la moins bonne connaissance par le grand public des SpAue des PR et l’absence de signes objectifs (tels que des synovites)xpliquent vraisemblablement cette dernière observation.

Le second but de ce travail était d’étudier si les scores deatastrophisme étaient plus fortement corrélés : d’une part, auxerceptions de médecins et patients quant à l’activité passée,résente et future des SpA ou PR ; d’autre part, aux perceptionses patients d’un défaut d’aide de leurs proches, ou d’une mau-aise compréhension de leurs pathologies par leurs entouragesamiliaux et professionnels. Les médecins se sont montrés plus pes-imistes que les patients concernant l’activité passée, mais bien plusptimistes concernant l’activité future des SpA et des PR. Des cor-élations entre le catastrophisme ont aussi été retrouvées, mais lesssociations restaient encore assez faibles et plus marquées aveces jugements des patients qu’avec ceux des médecins. On peutouligner qu’alors que le catastrophisme dans les travaux passéstait surtout corrélé au jugement des PR sur l’activité passée deeur maladie, l’association semble encore plus forte avec leurs anti-ipations de l’activité future de celle-ci. En régression linéaire, learamètre le plus prédictif d’un catastrophisme était finalement,ant dans le contexte des SpA que dans celui des PR, la sensationes patients d’une aide insuffisante de la part de leur entourage.our les raisons exposées en introduction, il est probable que leien de causalité entre ces deux items ne soit pas unidirectionnel,

ais bidirectionnel, le catastrophisme des patients induisant aussine lassitude de leur entourage.

Le score de catastrophisme explore une dimension sup-lémentaire du ressenti des patients souffrant de pathologieshumatismales. Il est favorisé par le tempérament des patientsque les traitements ne peuvent modifier), mais aussi par l’injusticeu’ils ressentent d’être devenus malades. Les corrélations lâchesvec l’activité des PR et SpA, comme avec l’âge, pourraient suggérerue les scores de Sullivan soient plus la traduction du pessi-isme foncier réactivé par le rhumatisme, que la conséquence

e la sévérité des atteintes présentes et passées. Il faudrait toute-ois pour le vérifier pouvoir étudier longitudinalement les scorese catastrophisme avant même le début de la pathologie rhu-atismale, puis les fluctuations des scores de Sullivan et ceux

e l’activité des rhumatismes. Ceci pourrait être idéalement faitans des essais prospectifs et randomisés de nouveaux traitements,ont l’effet intrinsèque éventuel sur le catastrophisme des patientsourrait être alors quantifié. Des études longitudinales pourraientussi permettre de savoir si les patients catastrophistes sont plusouvent traités par biothérapies que les autres du fait de leurslus grandes doléances, mais moins souvent améliorés subjecti-ement par ces traitements du fait de leur mauvaise gestion de laouleur. Ceci pourrait permettre d’expliquer les décalages notésour certains patients entre les paramètres subjectifs d’évaluation

e l’activité des rhumatismes (questionnaires de patient-reportedutcome [PRO], comme le RAPID3 [7], et/ou les seuils d’activitécceptable de la maladie [8,9]) par rapport à l’activité « réelle »u rhumatisme. Il a déjà été conclu que le catastrophisme était,

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avec la dépression et la rémanence d’une douleur, les trois princi-pales sources de discordance entre le jugement du médecin d’unbon résultat et le sentiment des polyarthritiques d’un état encoreinsatisfaisant [1]. La recherche d’un catastrophisme pourrait êtred’autant plus utile dans le contexte des SpA où l’évaluation reposeavant tout sur les déclarations du patient, même si le poids de laCRP dans l’AS-DAS rend cet outil plus fiable que le score BASDAI.

Dans l’attente de résultats de tels travaux, dépister un catas-trophisme en « routine » pourrait dès à présent aider à apporterd’autres réponses qu’une surenchère médicamenteuse à cespatients, dont une thérapie comportementale débutant par l’auto-reconnaissance du catastrophisme.

Notre étude a de nombreuses limites :

• l’inclusion d’une majorité de patients suivis de longue date enmilieu hospitalier (hôpital de jour), dont le profil de catastro-phisme pourrait être supérieur à celui de certains patients traitéspar biothérapies en ambulatoire seulement ;

• la non prise en compte de co-morbidités, qui auraient pu influen-cer les scores de catastrophisme ;

• les difficultés pour les patients de répondre aux questions surl’activité passée ou future de leur rhumatisme ;

• l’absence d’évaluation psychologique fine : les patients n’ont étéconsidérés comme anxieux ou dépressifs que s’ils avaient déjà ététraités pour ces motifs, le score HAD n’ayant pas été administré ;

• l’absence d’évaluation précise de la qualité de la relation conju-gale et du soutien social perc u, alors que les réactions du conjointsemblent jouer un rôle décisif dans l’évolution du catastrophisme,du moins dans le contexte des PR [10] ;

• l’absence d’étude en « miroir » de la qualité du coping, par unquestionnaire dédié ;

• son caractère seulement transversal.

Ce travail suggère néanmoins fortement :

• que les scores de catastrophisme ne sont pas moindres dans lesSpA que dans les PR, même s’ils varient beaucoup d’un sujet àl’autre, le sentiment d’impuissance face à la douleur étant mêmeplus fort dans les SpA que dans les PR ;

• que les scores de catastrophismes peuvent être assez élevés mal-gré des traitements par biothérapie, y compris chez des patientsdont le rhumatisme est assez bien contrôlé, et qui ne semblaientpas aux médecins « catastrophistes » (encore 16 % de catastro-phistes chez les PR non perc ues comme catastrophistes et avecun DAS-28 inférieur à 3,2).

Ceci pourrait inciter à un dépistage plus systématique ducatastrophisme afin de corriger par des approches cognitivo-comportementales cette source de mal-être supplémentaire pourles patients, par analogie avec les progrès faits dans la prise encharge des lombalgiques chroniques en ne considérant pas que lesseuls facteurs somatiques [11].

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-tion avec cet article.

Annexe. Matériel complémentaire

Le matériel complémentaire (Annexe 1) accompagnant laversion en ligne de cet article est disponible sur http://www.sciencedirect.com et http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2013.09.005.

ING Model

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