Les Sénanbélé

7/24/2019 Les Snanbl

1/118

1Ramn Korona Lzaro Esnaola

Snanbl(Cahier de lectures et recherches)


2/118

Couverture: Peinture sur toile, enterrement et funrailles chez les Snoufos-Forgerons.

Tissu peint en 1994 par Soro Nukuna Raymond, peintre dcorateur Dikodougou (C..! pour ". #outin (S.$.%.! &ui en a'aitpass commande.Les appellations et commentaires sont de Soro Tykoura Marcel, cultivateur Karakpo (S/p de Dikodougou! Les termessnou"o sont, sau" mention contraire, en parler "onidonido de Karakpo, langue maternelle de l#in"ormateur!

1. Registre suprieur.$ne sc%ne d#enterrement sur la place d#un &uartier snou"o'"orgeron! gauc)e, on distingue le )angar de *ois, a*ri des anciens lors des crmonies "unraires kp+la, avec la civi%re "unrairegarany% ou gorony% destine au transport du d"unt!$n groupe d#initis ponido!"%%l% "ait "ace au cadavre!$n eune initi, c)arg de ramasser les cauris o""erts au groupe "unraire, a pos ses pieds son panier de collecte!Sur la m-me ligne, . initis gs "rappent de longs tam*ours cylindri&ues ty0!piny%! initis plus eunes "rappent des tam*ours en "orme de *aril poni!*2ny% poss terre!Le d"unt devait -tre un c)e" de &uartier 3 le corps, pos sur une natte, est envelopp d#un tissu rouge, couleur lie au pouvoirpoliti&ue!Des mas&ues &u-teurs Kma#a*ala 4ceu5 &ui arpentent le village4 ou 6+l+m2tyoni*olo 4les *a*illards4 e""ectuent leur travail"unraire sur le cadavre!L#un d#entre eu5 c)evauc)e le cadavre pour en c)asser le principe vital vers le village des anc-tres et l#autre attend son tour!

$n mas&ue de toile portant une corne sur le crne L2g2tyele sollicite la gnrosit d#un ancien!Derri%re eu5, un autre mas&ue &u-teur ty*ara, portant une coi""e de plumes de vautour, re7oit des cauris d#un assistant! droite, "in du m-me rituel "unraire! Le corps et la natte ont t placs sur un lit "unraire mono5yle g*%nig%!$n a8n, &ui a dnud une paule en signe de deuil, "ait tourner un r)om*e &ui produit un ron"lement sourd!$n mas&ue )eaume Kanamito, au dos recouvert d#une peau d#)y%ne, approc)e du cadavre et va lui poser son tam*our sur leventre et le *attre en poussant un triple cri d#)y%ne!9lus loin, un initi agite en continu une cloc)ette de "er!u "ond le second porteur de mas&ue attend &ue le mas&ue prcdent lui c%de la place pour rev-tir son accoutrement etprendre ses accessoires!2. Secon registre:ort%ge "un%*re "orgeron en route vers le cimeti%re!;n remar&ue en &ueue initis ponido!"%%l% "rappant des tam*ours . peau5 poni!*2ny%! n derni%re position . mas&ues )eaumes Kanamito*olo, d vus en "in de premier registre!$. %uatri#me registre.$n groupe musical "odonon *olony% se produit en "in de soire dans la cour du d"unt!;n remar&ue, assis ou de*out, E oueurs de )arpe lut) monocorde *olo'g*oye et . percussionnistes maniant des cale*asses)oc)ets garnies de cauris tyal!

mas&ues de tissu peint F+"%r2*le se produisent l#un pr%s l#autre tandis &ue le mas&ue de "i*res noir et rouge 6ni*ilig%gagne le centre de l#espace de danse!

.


3/118


4/118

&'"R()*C"&('

:e ca)ier de notes est un recueil de mes rec)erc)es sur les Snou"o! GHai voulu lire etappro"ondir ces cultures pour essayer comprendre leur logi&ue et accomplir le I principedHincarnation J propre de tout missionnaire! 9our cela, Hai privilgi ma passion pour lH)istoire et pour les rec)erc)es ant)ropologi&uesmalgr &ue e sois seulement un autodidacte plutt proc)e de lHcole structurale de Lvi'Strauss!

9our &ue ce ca)ier puisse devenir un our un livre, il "audrait "aire une synt)%se personnelle detoutes ces rec)erc)es et une organisation systmati&ue &ui appro"ondisse les di""rents aspects de touteculture! ;n doit "aire des en&u-tes e5tr-mement appro"ondies sur tous les aspects des culturesI e5oti&ues J en vue dHen "aire ressortir la rationalit cac)e! ;n doit tudier leur pense comme untout co)rent, structur de lHintrieur par des principes &ue lui sont propres! oici les les di""rentsaspects de toute culture 3

LHorganisation spatiale du village! Les "ormes dHorganisation sociale! Les r%gles de parent! Les croyances religieuses!

Les myt)es! Les rites! Les savoirs! Les tec)ni&ues! La langue! LHart 3 arc)itecture, sculpture et peinture! La musi&ue! La cuisine! Les rcits 3 les prover*es et les contes! Les noms dHanc-tres, dH)a*itats et *ois sacrs! Les noms et prnoms! Les r-ves!

Les traditions! LHcologie! Les types p)ysi&ues! La relation avec la terre et avec le travail LH)istoire!

lle se caractrise donc par une e5tr-me attention apporte au5 dtails de laralit!

* Les )ommes crent un rseau e soliarits rcipro+ues e ons et e contre-ons! :ettecontrainte la rciprocit sHe5pli&ue par la "onction sym*oli&ue! Le don sym*olise, travers une

ncessit universelle de lHc)ange, le lien social primordial!c Les socits poss%dent des savoirs la "ois tendus et organiss au sein des syst%mes de

classi"ication sop)isti&us (astronomie, *otani&ue, oologieNd :ette mentalit per7oit derri%re tous les p)nom%nes visi*les lHaction des esprits des anc-tres ou

des sorciers, &ui se m-lent touours lHe5istence des vivants!


5/118

" La magieet la sorcellerie rv%lent leur vision cologi&ue! Puelle &ue soit leur nature (anc-tre,gnieN, toutes ces entits se rv%lent puissamment actives et in"luent sur la vie des )umains! Laralit de leur prsence renvoi plus un "ait dHe5prience &uHau registre de la croyance religieuse!9oint nodal 3 "a7onn par un crateur dsormais indi""rent au5 a""aires terrestres, latransgressiondes interdits menace en permanence la *onne circulation de cette "orce vitale donttoutes les cratures ()umains, esprits, animau5 ont *esoin! Toute rupture du circuit dHc)anges setraduit par lHirruption *rutale du mal)eur! Les puissances du contre'monde ne sont ni *onnes nimauvaises! Toute"ois, leur am*ivalence rend dangereu5 le contact avec elles!

g Le sorcieroccupe une place centrale dans les socits de c)asseurs'cueilleurs dont la dpendanceau nourricier est totale! Son pouvoir se cristallise autour de son costume et de ses instrumentsrituels! Sa "inalit premi%re est rparer le dsordre (si cHest le cas, avec des victimes )umaines!

) La "igure de lHal*inos ou les umeau5 introduit une "aille dans un sst#me inaire! Donc, il esta*sor* par la catgorie de surnaturel!

i La maisondans la&uelle on vit est un mod%le rduit et un sym*ole du monde! Le paysage de lHinvisi*le se d"init sous la "orme de cercles concentri+uesem*o8ts autour du

village! 9lus on sHloigne de la sp)%re du domesti&ue, plus on sHaventure dans un contre'mondein&uitant! Tout lHunivers villageois (cosmologi&ue et social &ui sHordonne de "a7on concentri&ue

mar&ue sym*oli&uement (et matriellement aussi des oppositions structurelles! :Hest importantvri"ier la relation intime entre le schma concentri+ue et le sst#me religieu/!k La circularit des c)anges matrimoniau5 rendait possi*le lH&uili*re des "ortunes entre donneurs

et preneurs lHintrieur du cercle villageois!l 9our voir les r#gles e parent, on doit viser les mani%res dHc)anger les "emmes! Les mariages

"orment un syst%me &ui relie les "amilles au sein dHun rseau de rciprocit! $n acte de mariagenHa pas de sens en soi'm-me! Les "emmes sont des I signesJ, cHest''dire, des valeurs o""ertes ete5igi*les! >lles constituent un sst#me es signes! Les )ommes dcident des mariages mais legroupe du mari doit ddommager celui de lHpouse! LHinitiative de lHunion est con"ie au groupesocial en tant &ue tel! :ause 3 loligation e le/ogamie3 les eunes "emmes du groupe nepeuvent pas devenir les pouses de leurs consanguins (p%res ou "r%res! :eu5'ci sont tenus de lescder un groupe di""rent! >n revanc)e, ils savent &ue des pouses leur viendront en retour de

cet autre groupe! :ela e5pli&ue la relation tr%s particuli%re &ui e5iste dans nom*re de socitsmatrilinaires entre lHoncle maternel et son neveu!


6/118

et dHides nouvelles, aucune vrit ne sem*le plus vidente! :es mouvements apportent unelucidit &ui ordonne le c)aos! u m-me temps, ces mouvements "ournissent des mcanismes &uipermettent dHintgrer des ides et des gens nouveau5 et les red"inissent comme traditionnels!

Oien &ue nHtant gu%re connues &ue par les travau5 incomplets de Oo)umil Rolas, les Snou"osont devenus tr%s tt cl%*res par leurs productions artisti&ues et la varit de leurs mas&ues!

Situs dans une one de savanes, les Snou"o sont tr%s diversement rpartis, leur densitdmograp)i&ue allant de E )a*itants au kilom%tre carr dans la rgion de Kor)ogo moins de .)a*itants au kilom%tre carr dans les rgions prip)ri&ues du Ford et du Sud!

Les Snou"o sont avant tout de cultivateurs (ce nHest pas un peuple guerrier, &ui produisentdu coton, du ri, dHigname, du mas et du mil! Les "emmes cultivent surtout les ardins et "ontlHarac)ide! >t tous les deu5 ont des plantations dHanacardes &ui commencent se rpandre par toute largion!

Les Snou"o poss%dent une structure religieuse remar&ua*le, &ui, tr%s ric)e en mati%re desym*olismes et de rites, est lie une organisation initiati&ue reposant sur les classes dHge masculines(le I poro J!

Les "unrailles sont lHe5pression privilgie du I poro J dHune socit &ui attac)e une

importance essentielle la I *onne mort J!:ette rec)erc)e mHa "ait remar&uer &ue les Snou"o sont en train de conserver leurs traditions

mais on ne respectant plus les valeurs &uHelles conservent! Donc, ils ris&uent de "endre leurs proprescultures en conservant une "a7ade pleine des rituels mais vide lHintrieur cause de la pntration dela socit de consommation et du goUt pour lHapparence!

V


7/118

3S PR34&3RS P3*P3S 5 &6(&R&3'S 7

es premiers haitants.


8/118

Les *oue'ersements conomi&ues, en particulier, lHe5pansion des grands empires du Soudan a "ait"uir certains peuples, soucieu5 dHc)apper au5 con&u-tes militaires et de garderleur autonomie, leur ordre social et leur ordre religieu5! Les Snou"o, tant unpeuple minemment paci"i&ue et travailleur de la terre, ont c)erc) touours viter tous ces types des con"lits!

E


9/118

3S (R&&'3S ;3')8&R3S )3S S;'(*F(

LHactuel territoire &ui occupe les Snou"o tait peupl, selon la lgende, par lesMandbl!Les Mand*l auraient constitu un peuple itinrant! lle peut galement -tre la traduction d#une douleur, comme dans le cas du mouvement decontrainte ici e5prim! >lle est porteuse de la "orce vitale du d"unt, et de la toute puissance du lignage "amiliale!

[


10/118

4the origine u Pas Snoufo!.

Manti, Sikasso, ;uolonkoto, Kor)ogo, tous ces villages appartenaient autre"ois au m-me pays,le pays snou"o &ui en ce temps l n#tait pas partag entre le Mali, la :te d#n train de cuire, le

serpent c)anta de plus *elle! Sa"aani alla c)erc)er un canari pour y cuisiner les morceau5 de serpentgrills!9endant &ue les morceau5 taient en train de *ouillir dans le canari, ils continuaient leur c)ant!

$ne "ois compl%tement cuite, la viande c)anta dans l#assiette de Sa"aani, &ui pourtant la mangea!Mais &uand il eut "ini de manger, Sa"aani sentit son ventre commencer gon"ler!


11/118

3 P3*P343'" S;'(*F(

;n dsigne par Sinfo les premiers occupants du Sin, rgion situe entre San, lH>st duMali et 'ouna la "ronti%re du Ourkina avec le Mali!

Les Sin"o seraient installs depuis une po&ue tr%s ancienne au nord est de la :te dH


12/118

initiati&ues tels &ue le I poro J ou sa derni%re p)ase, le I cologo J! insi comme des tec)ni&ues dec)asse dont les I doo J gardent encore alousement le secret!

:es anc0tres es actuels Snoufo menaient une vie &uasi nomade de ramasseurs et dec)asseurs! n "ait, les Snou"o auraient des )a*itudes "amiliales et une variante linguisti&ue sem*la*les celles desMinianka du Mali!

1.Sous la conduite de Fi%k%r% Silu, Kolo 6o, Tradia Soro, Sourou Soro, Kagouna Soro, ;""ien Tuo, Tien Soroet de Fdana Soro!


13/118

Le peuplement snou"o, couvrant un espace gograp)i&ue relativement tendu, sera peupertur* par lHimplantation mand, &ui sera au contraire coupe en deu5 par le territoire snou"o!

>n "ait, les Mand se sont implants autour du Wus+u? la rgion e =oua ! :es Snou"o sont unmlange culturel dHimmigrants des alentours dH;dienn et Bourou &ui depuis des si%cles s#taientmaris avec les groupes du Royaume de 8ndougou, le I 9ays de la Lumi%re J "it ta*li pendant le

1Vssociation dH)ommes mas&us et )a*ills dHun costume noir dHune seule pi%ce! :ette association a tintroduite par les I dili J et adopt par les Tiem*ara!1Zu Ford'ouest, ils repoussent les Snou"o et sHinstallent dans les rgions dH;dienn, Tou*a, Sgula etMankono! lors, aka*a Tour "onde le royaume d=dienn! u Ford'est, ils repoussent encore les Snou"o etils sHinstallent dans la rgion de Kong ou Skou ;uattara "onde le royaume de 8ong &ui aura une rayon

dHe5pansion us&uHau5 actuels Ourkina Baso et Mali!1ELe c)e" de "amille et donc, le personnage le plus in"luent de la communaut 3

1


14/118


15/118

3S C8'S S;'(*F(

Selon les rcits de cration des Snou"o, les prnoms dHordre de naissance sont cin& 3 Soro,Silu, 6o, Tuo et Skongo!

La tradition signale &ue le sens de ces mots correspond au nom de cin& animau5 primordiau5 3SoroLa pant)%re (I _``b J1[!SiluLe singe noir (I k=uo J!6oLHantilope rouge avec des lignes et tc)es *lanc)es (I fb J!TuoLe camlon (I hjb J ou le p)acoc)%re (I caalaJ!Skongo.LHcureuil de terre (I dr20nn J!

Mais pendant la perscution de Samory *eaucoup de "amilles ont trans"orm leur nom de"amille et ont adopt un nom dioula pour viter les ravages de Samory! oici les correspondants 3

Soro:ouli*aly.1!Silu..Kon!6o;uattara!Tuo.Dagnogo ou Tour!

Skongo.?

:amara.Q

!

Les "amilles Oam*a, Bo"ana, Konat, yao.V,:iss, Sicona, Xano, Diarrassou*a, Dia*at (ouDia*agat, Oakayoko (ou Oagayogo, Traor et :ouli*aly (ou Kouli*aly proviennent des Sonink(&ui proviennent du sud du Macina et la rgion de Dnn et des Malink (&ui proviennent du Raut'Figer, cur des Mand, resserr autour de Kanga*a! Toutes ces "amilles sont prsentes dans lesrgions dH;dienn, Mankono, Sgula, Ooron, Ka=ara, Kong, Oondoukou et Oouna!

$ne tude.Z sur lHorigine des Oagayogo nous montre &uHil sHagissait dHune I dynastie Jininterrompue de savants'uristes, dont les mem*res sont depuis le W< s! imams dHune des troismos&ues importantes de la ville de Tom*ouctou (actuel Mali!

1[LHanimal totem des Soro est lH)ippopotame (en snanri, I kCnd@rib J! ;n dit &ue si un Soro veut passer un"leuve, les )ippopotames sHalignent a"in &ue le Soro passe de lHautre cte du "leuve sans rien le "aire!

.Les Skongo ont une mauvaise rputation! ;n pense &uHils sont des sorciers!

.1Fom *am*ara du I daman J, petit animal de la taille dHun lapin, possdant des ventouses sous les pattes &uelui permettent dHa)rer au5 roc)ers dans toutes les positions! La prsence des I couli*alys J impli&ue celle du

pyt)on, "riand de leur c)air! Le I couli*aly J est un animal rus, "urti", disposant de guetteurs si""lant lamoindre alerte! Donc, ce nHest pas "acile de le tuer!


16/118

Le premier dont on conna8t son nom est Ma)moud *en *ou Oekr al Oang)yoHo al ankori,)a*itant de Denn et nomm cadi.Evers 1Q?! Sa date de naissance peut donc -tre situe vers 1Q!

LHtymologie populaire drive le nom Oagayogo de Oagadai ( Oagdad ] Oagayogo pourraite""ectivement venir de Oaga'yoro (en *am*ara, I du lieu de Oagdad J!

F"amoussa Oagayogo, le Q%me "r%re des Oagayogo &ui taient Baragouaran (au asuluMalien, migra vers le Sud la rec)erc)e de terres ric)es et "onda Koro (dans le Ford';uest de la:te dH


17/118

@&S"(&R3 C('"34P(R8&'3 S;'(*F(

u W< s, les Dimini&uittent le Ford';uest pour sHinstaller dans la rgion de Da*akala!

Les Tag*ana installs dans la rgion de Sgula et de Mankono migrent vers Katiola oC ilsrsident encore auourdH)ui, pour "uir lHavance des Malink dH;dienn!

9our les m-mes raisons, les Ti*a=o*l "uient vers la rgion de Ooundiali!

Les Fi"an*l et les Tiem*ara se regroupent sur la rive gauc)e du Oandama us&uH ce &ue, auW


18/118

9our soustraire son "ils au5 intrigues de la cour, ouakognon, dont la sant dcline, dcide &ueSoro 9l"oro X*onira vivre Sikasso, la cour du souverain Oa Oem*a! Sikasso, il est con"i parOa Oem*a l#un de ses so7as, Mogokl"at! u cours de plusieurs campagnes militaires, 9l"oro,alors g d#environ trente'cin& ans, se distingue par une *ravoure "olle!

La disparition dHtats puissants dans la *oucle du Figer va entra8ner la cration du YoyaumeSnou"o de Kndougou Sikasso la "in du W


19/118

:Hest au5 seuls Malink prsents dans la rgion &uHil reconna8t lHa*ondance et la varit desressources en nourriture ainsi &ue lHaptitude cultiver de telle sorte &ue I tout ce &uHils s%ment cro8tavec *eaucoup de rapidit J!

lHinverse, il &uali"ie les Snou"o de I pauvres et mal)eureu5 J, un tat &uHil attri*ue I lHa*sence de religion J et de commerce dHune part, leur ngligence pour leurs cultures dHautrepart?! :Hest donc une rgion conomi&uement avance &ue dcrit :ailli, mais une rgion laprosprit de la&uelle une partie de ses )a*itants, les Snou"o, ne participe dHaucune "a7on!

Mais la rgion ne sera vraiment pas ouverte au contact avec lH>urope &uHen 1par une5plorateur paci"i&ue3 e capitaine #inger (1EQV'1[V, &ui venait du Sngal et allait XrandOassam!

9endant cette m-me priode, un guerrier guinen, Samory Tour, arrivait en :te dHn plus, les Sanou 'originaires de la rgion de Oo*o' avaient vendu Ti*a dans saeunesse comme esclave dans son en"ance!>scarmouc)e, d"aite dHun lieutenant de SamoryN Ti*a, craignant la riposte, demande de

lHaide au5 Bran7ais!Mais ceu5'ci ne lui rpondent pas! La Brance les laisse sHpuiser dans un si%ge &ui dure &uine

mois devant lHimprena*le Sikasso!Binalement, Samory l%ve le si%ge de Sikasso contraint pour tous les petits tats animistes &ue

lui'm-me avait converti de "orce lH


20/118

mois contrairement ce &u#a""irment certains in"ormateurs selon les&uels il aurait pass son en"ance etsa eunesse c)e Oa Oem*a Sikasso!

Kor)ogo oC sont cl*res les "unrailles de Soro ouakognon, Kassoum et :o* se rallientdes l#arrive de Soro 9l"oro X*on! Mais il ne peut devenir c)e" des Tiem*ara tant &u#il n#a pasaccompli son Coogo(derni%re tape de la crmonie d#initiation dans le *ois sacr c)e les Snou"o!Si la rticence, voire l#opposition des vieu5 Kor)ogolais est tou""e par la prsence de la cavalerie deOa Oem*a, celui'ci ne peut intervenir l#intrieur des institutions tiem*ara!

9l"oro X*on, sac)ant &ue l#initiation et le "onctionnement du Coogo se droulent demani%re &ue le candidat indsira*le y meurt, et &ue les vieu5 e5igeant &u#il lgitime dans le *ois sacrsa c)e""erie ac&uise par la "orce, complotent pour le "aire prir, car 9l"oro X*on re"use de se "aireinitier! Gamais en terre tiem*ara un individu n#est devenu un grand c)e" sans avoir accompli sonCoogo!


21/118

>n 1E[Z, les marc)ands de Kong atta&uent les convois des c)evau5 de Samory et celui'ciprend la ville, la dtruit et massacre pres&ue tous ses )a*itants le 1Q mai! Le reste est emmen enesclavage!

De toutes "a7ons, Oa Oem*a reste peu pr%s indpendant pendant tout ce temps, se rconcilieavec Samory et le ravitaille en c)evau5!

$n o""icier "ran7ais, Morrison, est envoy et e5ige en tri*ut la promesse de ne plus aiderSamory! Morrison veut rester Sikasso pour surveiller Oa Oem*a! Mais celui'ci lHen c)asse!

>n 1E[E, un corps e5pditionnaire "ran7ais dirig par les capitaines Xourand et Xaden arrive Oamako] met le si%ge devant Sikassoet prend la ville le 1ermai 1E[E! Sikasso, la plus prestigieuseplace "ort de lHpo&ue est tom*e en un our et Oa Oem*a se donne la mort! :Hest tom* le sym*ole dela rsistance snou"o!

Samory est saisi par le capitaine Xourand Xuoul, au nord de Man, en mai 1E[E! n Eour, desen7ants, en a*sence de eurs parents, partis au0 c)amps, goGtrent es grains en germination et destins asemence. -ors&ue es parents arri'rent et constatrent &ue eurs en7ants a'aient touc) au0 grains de maFs, ises menacrent et eur promirent des sanctions e0empaires. -es en7ants, pour se d7endre, demandrent eursparents de goGter eau des grains de maFs crass. s acceptrent a proposition des en7ants et is trou'rent&ue eau tait sucre. -eur pre, aors, gmit + sHn (&ui 'eut dire + agir correctement !, et dcida de ne puspunir ses en7ants &ui 'enaient de dcou'rir ainsi cette nou'ee *oisson . 3oi pour&uoi on appee + sinm .

[:Hest le cas d%s son entre dans la rgion du Bollona oC son regard revient touours vers des c)amps dHignames

I *ien soigns J, et des paysages oC I les cultures se succ%dent sans interruption J! :)e les 9allaka, alors &ue lemoment de son entre dans la ville de Kong nHest plus loin, il se rouit une derni%re "ois de lHaspect par"aitementordonn des c)amps dHignames!

.1


22/118

Tout le nord de la :te dH


23/118

promoteur de ce I proet colonial clair J et M!Dela"osse?.en a t lHidologue!9our une administration plus e""icace des populations, il"allait d#a*ord d"inir le caract%re p)ysi&ue,psyc)ologi&ue et moral des peuples! 9uis, on les classaiten "onction de leur rsistance la con&u-te, de leurstructure politi&ue et de leur I aptitude lacolonisation J! :ette I psyc)ologie sociale J, asselmentaire, "it &uali"ier les "rontaliers Lo*i de I tri*usanarc)i&ues J, les populations de l#;uest ivoirien deI guerri%res J! Les peuples kan, rti"s au5 r&uisitions,se virent vouer au5 cultures commerciales (ca", cacao!

:#est sur cette *ase idologi&ue &ue lescommer7ants et l#administration ont recrut la maoritdes premiers I commis J dans le sud'est du pays, lestirailleurs et gardes de cercle dans l#ouest, les porteurs etles re&uis pour le travail "orc N c)e les Snou"o!

Les o*servateurs de la socit snou"o avaient t surpris par la "acilit de la con&u-te?

!Le ralliement d#un des c)e"s les plus minents 3 9l"oro X*on :ouli*aly avait entra8n celuides c)e""eries environnantes! Le I roi de Kor)ogo J s#est prsent la :olonne de Kong (commandant9ineau non comme un guerrier mais comme 3 I un paysan pou'ant 7ournir 'i'res et porteurs, si son

pays c)appait au piageJ??!Mais ce portrait du Snou"o p%c)e par sa gnralit! L#ensem*le et)ni&ue dit I Snou"o J

s#allonge sur V kms 3 des savanes pr "oresti%res de :te d#


24/118


25/118

parures! De plus, si l#ad)rent tait un )omme, il devait participer la garde du village! Toutes lesentres de villages, puis des villes, se sont vues pourvues de *arri%res sommaires avec poste de garde!\ partir de 1 ) du soir, couvre'"eu! L#acc%s du village tait interdit us&u# Q )eures du matin! Toutcontrevenant pouvant usti"ier son dplacement passait la nuit au poste! Les suspects taient envoysI se laver J 3 ils taient plongs dans l#eau d#un marigot et passaient la nuit transis avant d#-treinterrogs le lendemain par le c)e" des c)asseurs!


26/118


27/118


28/118

>n tant &ue langue, le snou"o nHe5iste pas! :e &ui e5iste, ce sont de nom*reu5 parlerssnou"o par"ois si loigns les uns des autres &ue les Snou"o eu5'm-mes ne se comprennent pas!

:es parlers appartiennent au sous'groupe our4(ou olta&ue de la "amille Figer :ongo etse su*divise son tour en de nom*reu5 sous'groupes dont certains constituent des langues di""renteset non plus des dialectes dans la mesure oC il nHy a plus intercompr)ension! Les sous'groupesprincipau5 sont 3Le mianka et le supir au Mali!Le nanergu, le koull, le kara*oro et le tag*a au Ourkina Baso!Le dimini, le palaka, le tag*ana et le Tiem*ara en :te dH


29/118

Souvenons'nous &ue cHest le village la structure social "ondamental du peuple Snou"o] pas leroyaume ou la province! Donc, ces di""rences nHont pas t seulement conserves mais aussi, onpourrait dire, I encourages J!

:Hest lHin"luence des Malink, vivant parmi les Snou"o depuis des gnrations, &ui a t laplus pntrante dans les parlers snou"o! Leur langue, le dioula, est une langue vernaculaire ne du*am*ara au contact de diverses autres langues du nord!

Xrce au5 c)anges commerciau5 ] au5 mariages entre les Malink et les "emmes de la rgionet au5 conversions lH


30/118

8'"@R(P((&3 S;'(*F(

Leurs lments culturels les plus connues sont 3 Le rgime matrilinaire de rsidence locale, cHest''dire, &ue la personne est attac)e du

point de vue de son statut social sa m%re! La langue avec plusieurs variantes! Les tec)ni&ues de culture! Le I poro J!

Les Snou"o ont t pro"ondment mar&u par les pripties &ui ont alonn leur vie us&uHaumilieu du WW si%cle 3

1! Les migrations!.! Le caract%re provisoire des installations!! Les menaces de lHenvironnement!?! La crainte 3

a De la captivit!*Du recrutement pour les travau5 "orcs!

c Des r&uisitions de vivres!>n e""et, la plupart des villages ont connu des trou*les engendrs par 3 Les guerres de Ti*a et de Oa Oem*a! Les raias et les destructions des so"as de Samory! Les atta&ues de roitelets en &u-te dHesclaves!

Tout cela a dvelopp en les Snou"o unsentiment pro7ond de m7iance gard de tout ce &uiest e0trieur au 'iage!


31/118

Ce contestataire peut 7inir par suppanter e c)e7, 7onder son propre 'iage, crer un *oissacr, initier un nou'eau cute, 7onder un marc). -e re*ee de'ient re7ondateur et e systme sociaest ren7orc par ceui &ui Xa *ran.

"ar7ois 'ictime de sa propre dmesure, i 'eut cre'er XZi de Dieu (e soei! &ui e sur'eie, outuer + e c)at &ui mange a une . tire contre e cie une 7c)e &ui ui retom*e dans XZi et i meurt.Son corps est Eet dans une pro7onde ra'ine, et ceeBci se re7erme sur ui .

u niveau de l#imaginaire, il y a une "ascination certaine pour une transgression &ue l#one5orcise en la donnant comme utopi&ue dans le cadre du I mensonge du soir J (la veille de contes!:eci ren"orce la pro)i*ition dont "erait l#o*et un tel comportement dans le &uotidien social diurne!Dire la dviance, le trou*le, peut -tre une mani%re de donner du sens ce &ue la socit vit sous lemode de l#agression!

Si la violence n#est pas prvenue, elle ris&ue de d*order dans le c)amp social! Les socitstraditionnelles a"ricaines ont des structures spcialises de gestion interne des con"lits! Xrerrituellement une contradiction, la mettre en sc%ne, permet une distanciation &ui vite &ue lesantagonismes rvls ne dgn%rent en con"lit ouvert!

La socit snou"o, comme *ien d#autres, sait susciter une "ausse unanimit autour d#o*ecti"sprtendument communs! Le proet social demeure le m-me 3 il "aut capitaliser la vie et, pour cela,

s#adapter au5 conditions actuelles a"in &ue rien ne c)ange! La rec)erc)e d#un consensus travers lapala*re, si elle satis"ait le proet de vie des tenants de l#idologie sociale, laisse de ct les dpendants("emmes, malades, trangers, c)meurs, vieillards esseuls! :es personnes vulnra*les sont a""rontes un c)oi5, soit demeurer au sein du corps social, soit se mettre distance!

:eu5 &ui restent encourent un ris&ue 3 leur entourage peut lire sur eu5 des I signes victimaires Jet les accuser de sorcellerie! :eu5 &ui c)oisissent de s#loigner peuvent le "aire spatialement 3 la "uitetemporaire ou prolonge vers le I grand c)amp J (les ones cotonni%res ou la I Oasse :te J, est unestratgie courante!

D#autres pr"%rent se mettre I )ors eu J! Se rclamer d#une autre instance (l#


32/118

9ar la suite, le portrait du Snou"o en travailleur sHenric)it dHune nouvelle dimension 3 le mrite!DHores et d mritants par leur ardeur au travail, les Snou"o le deviennent plus encore d%s lors &uHilappara8t clairement au5 administrateurs coloniau5 &ue la terre &uHils cultivent est ingrate plutt &uegnreuse!

De sa lutte permanente avec la nature, le paysan snou"o ne ressort pas touours victorieu5, maisgrandi dans lHestime des administrateurs, lev un rang dHgalit avec les paysans occidentau5!

9ourtant, us&ue dans les louanges les plus ent)ousiastes, on devine une note de regret li au5implications dHun tel dvouement au travail! >n e""et, lHinvestissement des Snou"o dans le travailagricole nHa pas &uHune valence positive 3 les administrateurs estiment &uHau niveau social, il "ait de lapopulation snou"o un groupe arrir et en situation de perptuelle victime, et &uHau niveauconomi&ue, il constitue un "rein au ncessaire dveloppement des autres activits de su*sistance!

>n outre, si le Snou"o est travailleur, il est aussi I sans esprit ni possi*ilit tec)ni&ue J 3 lapauvret des mt)odes culturales sHaoute celle du sol pour par"aire le portrait dHun )omme courtevue, dpourvu dHam*ition et dHinitiative!

>n vrit la relation entre Snou"o et travail agricole telle &uHelle est dcrite par lesadministrateurs va plus loin 3 tout se passe en e""et comme si lHensem*le des traits de caract%re dupaysan snou"o taient dduits de la nature de son occupation, et il nHest pas rare &ue lHactivit et

lHindividu soient a*solument con"ondus!:Hest le m-me Dela"osse &ui prsente les Snou"o comme des -tres mus par les vnements etpar lH)istoire plutt &ue par leur volont propre, comme dHternelles victimes au5&uelles aucunedcision ne sem*le avoir appartenuQ?!

Mais les administrateurs coloniau5 regrettent &ue les Snou"o consacrent leur vie moins autravail &uH un travail en particulier et lHe5clusion de tout autre 3 le travail agricole!

:e regret est percepti*le travers les reprsentations coloniales contrastes du cultivateursnou"o et du commer7ant malink!

:ette m"iance envers les Malink nHa amais cess de sHaccro8tre, d*ouc)ant sur un portraittouours plus contrast entre les Snou"o, victimes de la duplicit des Malink, et les Malink,pro"iteurs de la navet des Snou"o!

>n synt)%se on peut dire &ue les Snou"o rigent leur statut de cultivateur au rang dHlment

constituti" de leur identit et dveloppent, travers un discours et des institutions, une t)i&ue dutravail "onde sur la catgorie indig%ne &uHils appellent I[\]^_J!Les Snou"o rassem*lent sous cette catgorie et valorisent comme autant de I travau5 J

vrita*les les di""rentes activits &ui ont en commun de re&urir un e""ort douloureu5 dispens sansmnagement!

9lus &uHaucune de ces activits, le travail agricole "ait "igure de r"rence ce I[\]^_J snou"o&ui puise sa valeur dans lHe""ort &uHil occasionne plutt &ue dans sa "inalit productive!

insi, nous pouvons a""irmer &ue les Snou"o ne reposent &ue le our des gnies de la terre!


33/118

Les Snou"o nHignorent pas &ue la vie est un com*at] mais pour eu5, ce com*at doit se livrercontre 3

Les mauvais gnies! La sc)eresse! LHingratitude de la terre!

Mais ils gardent une grande m7iance en tout ce &ui regarde argent!


34/118

de lHendurance est appel I propritaire du coeur J (I n"l J! 9ourtant, celui &ui a une mauvaiserputation on dit I &uHil a le coeur J (I n mna J!

Le cin&ui%me lment &ui con"igure la personnalit des Snou"o est le prnom (I mg J! n ce cas ici, on parlede I y+am tinm J, littralement, I la s%ve de la maladie J, &uHon ne la voit pas et est porteur desmaladies comme la varicelle, la variole, la r)ume ou la tu*erculose!

Le septi%me lment est les I lanrg%le J &ui est une c)i""re limite &ui est attri*u au5)umains 3 trois pour les mles et &uatre pour les "emmes! LHorigine de ce mot vient de lHe5pression

I couper le temps J (I l{l c2ri J &ui veut signi"ier I montrer la limite J, on pourrait dire, la limite dela tolrance! lors, un gar7on peut tolrer us&uH trois "ois et une "emme us&uH &uatre! Si on dpassecette limite 7a veut dire &uHil y aura une vengeance &ui montrera &uHon a dpass la limite! Les Ilanrg%le J "ont aussi r"rence la naissance parce &ue, selon la tradition, un nouveau'n mle doitrester trois ours sans sortir de la maison et une "ille &uatre ours!

oici les sept lments dont les Snou"o tiennent compte pour usti"ier le dveloppement de lapersonne, son panouissement intgral!

?


35/118

3 6&83 S;'(*F(

Le village est lHunit de r"rence laplus large de lHorganisation sociale etrituelle de cette socit lignag%re "orteaccentuation matrilinaire! Le villageancien snou"o (pas les nouveau5campements crs par la rec)erc)e denouvelles terres vit repli sur lui'm-me,sans souci du monde e5trieur!

Les villages snou"o sontgnralement de petites tailles, de Q . )a*itants, pas plusQZ! Leurorganisation spatiale dpend deslignages des personnes &ui le composeet cette division sociale sHaoute unedivision conomi&ue &ui dpend du

statut social des personnes 3 les"ermiers, les "orgerons, les artisans'sculpteurs et les artisans'or"%vres se regroupent dans les &uartiers &ui leurs sont traditionnellementrservs!

e 5 vgo 7.

Le Snou"o &ui man&ue de terres ara*les part de son village! D%s le d*ut des travau5 sur lesnouvelles terres, il se construit une )utte (I v0go J &ui sert principalement remiser les outilsagricoles!

:e I v0go J nHest "r&uent &ue le our] le soir, le paysan regagne son village! Donc, cHestseulement un campement de cutures.

Si les nouvelles terres sont situes loin de son village, apr%s un ou deu5 ans de cultures, il peut*tir des cases dH)a*itation non loin de ses c)amps et ta*ir des reations a'ec es gnies de a terre!De cette "a7on il dcouvre ce &ui les plait et ce &ui les dplait! :Hest comme 7a &uHil ta*li les r%glesspirituels du "uture villageQE!

:Hest alors &ue sa "amille peut y rsider dsormais en permanence!9our dnommer le lieu ainsi cre, le "ondateur aoute le su""i5e I v0go J son prnom!vec le temps et suivant les avantages &uHo""re la situation du I v0go J, dHautres "amilles

viennent demander sHinstaller avec le "ondateur! Le I v0go J devient alors un )ameau &ui demeuretouours en dpendance du I village'm%re JQ[! >n "ait, lHimportance numri&ue du I v0go J peutdpasser celle du village'm%re!

>n cas de dc%s, le cadavre ne peut y -tre enterr!


36/118

9our sa promotion au statut de village (I ka J on doit concrtiser trois conditionsessentiellesV!

1! La cration dHun *ois sacr..! La cration dHun cimetire.! La cration dHunpant)on.

:es dcisions doivent -tre "aites avec les *ndictions des nota*les du village'm%re!Le "ondateur du village (I k|giflJ nHest pas touours le "ondateur du *ois sacr

(I sn}ngiflJ! :elui'ci peut -tre le successeur du "ondateur du village ou &uel&uHun du lignage duc)e" de la terre (I sgiflJ!

:Hest *ien savoir &ue la cration dHun marc) nHest pas ncessaire a"in &uHun I v0go Jdevienne Ika J!

Si *ien le toponyme, consacr par le temps, ne c)ange pas, cHest vrai &uHune grande partie desvillages sont connus soit pour leur nom snou"o soit pour leur nom dioula (par e5emple,I Lengudougou J 'nom dioula ', I :o)oka)a J 'nom snou"o '!

:ependant pour un Ika J, le passage par lHtape du I v0go J nHest pas o*ligatoire! Le"ondateur peut, d%s le d*ut, remplir toutes les conditions e5iges!

Selon une source, c)a&ue village a un anc-tre myt)i&ue &ui prend la "orme dHun animal! :et

animal ou I totem J a une signi"ication tout a "ait spciale pour les Snou"o parce &ue cHest le sym*olede lHunit!uparavant, le site dHun village tait pres&ue touours le m-me3 a pro0imit dun point deau!

>n gnral, on trouve sur la pente douce &ui sHtend entre le t)al=eg et le sommet du plateau a"in dese trouver lHa*ri des inondations ventuelles mais au milieu des terres e5ploita*les!

:ertains "ondateurs ont c)oisi le centre dune couronne paisse de 7or6t dont les villageoisconnaissent tous les rep%res! Puand les villageois estimaient &uHils ne pouvaient rsister au5 assautsdes enva)isseurs, tous dsertaient le village pour se r"ugier dans la couronne de "or-t ou dans le *oissacr! L, cac)s derri%re le "euillage, les )ommes tiraient des "l%c)es et des coups de "usil surlHennemi &ui ne les reprait pas aisment (par e5emple, Facem*oro!

uparavant, la structure du village vo&uait la rec)erc)e de la scurit cause des c)asseursdHesclaves mais aussi cause des atta&ues des animau5 sauvages &ui pullulaient lHpo&ue!

t cette entre tait prati&ue dans

un vesti*ule (I nkp{n} J, sorte de case comportant deu5 portes opposes! :ette I nkp{n} J taittouours lHindicati" de la prsence du c)e" dHune collectivit!

Le I nkp{n} a J rendait aussi di""icile les assauts des sorciers! oil pour&uoi il est tru"" detoutes sortes dHarticles rputs dHavoir des pouvoirs magi&ues et de protger la collectivit!


37/118

Si *ien auourdH)ui la case *icyindri&ue toito'oFde a pres&ue disparu, auparavant elle a t laconstruction spci"i&ue au5 peuples Snou"o de la rgionde Kor)ogo!

LHon a tendance considrer ce type deconstruction comme tant lH)a*itation typi&ue de la"emme snou"oV1!$ne des raisons pour la&uelle on nous adit &ue ce type de maison est disparu est &uHelle demande*eaucoup de *ois pour "aire la toiture!

Les murs, crpis lHintrieur et lHe5trieur, sont"ait de torc)is!

Le toit coni&ue est constitu dHune c)arpente de*ois supportant une couc)e apprcia*le soit de c)iendent, soit de tiges de mil, soit encore de tiges demil recouvert de c)aume rassem*l en nattes et droul en colima7on us&uHau sommet du cne!

:ependant, lHon rencontre aussi des )a*itations de 7orme &uadranguaireou encore des cases terrasse &ue illustrent lHin7uence maink!

Le seuil est touours *ien prononc!


38/118

;n pense souvent &ue le c)e" de village (I kaflJ est lereprsentant le plus g des anc-tres "ondateurs du village! Mais pastouours est comme 7a parce &ue celui &ui lui succ%de &uand ildc%de est lepetit 7rre lui! lors, le "r%re le plus g est touours son ct pour lui donner des conseils! >t lui avec dHautres vieu5"orment le conseil du villageV!


39/118

tre I doo J, c#est respecteravec de la rigoureusement les valeurs "ondamentalesde la con"rrie3 aleurs spirituelles3 c)a&ue con"rrie est dirige

par un grand ma8tre, gardien de lHautel de lacon"rrie (I dankun J ou I "rankun J! Sur cetautel sont "aits les sacri"ices rituels sollicitantprotection des mem*res et c)asse "ructueuse!

aleurs morales3 dans la con"rrie, lHimage donne par le c)asseur est dterminante pour le succ%sde ses entreprises! Le I doo J doit -tre un e5emple de pro*it, il ne peut s#adonner au5 vices3mensonge, vol, alousie!!!! LHapprentissage est synonyme de vertu et de respect! Yespect desanciens et des anc-tres, respect de la )irarc)ie, respect de lHautre, respect des codes de *onne

conduite et de *onne moralit! Le I doo J doit avoir un sens tr%s lev de lH)onneur, de ladignit, de la loyaut et de lH)umilit!

aleurs des savoirs3 c)e les I doo J, le mrite se mesure ses ac&uis, ses connaissances!LHl%ve I doo J, apprend l#art de la c)asse3 pour&uoi c)asser, &ue c)asser, &uand c)asser,comment c)asser etc!


40/118

$n des signes e5trieurs du c)asseur I doo J est sa tenuevestimentaire! rita*le tenue de camou"lage, elle se composedHun *onnet, dHune *louse et dHun pantalon resserr au5 c)evilles!:es v-tements sont en cotonnades teintes au5 couleurs de lanature avec des dominantes aunes et vertes! Le *onnet et la*louse sont souvent re)ausss dHamulettes, de cordelettes et demorceau5 de verre ou de miroir &ui sont autant de protectionscontre dHventuels ennemis et les mauvais esprits &ui )antent*rousse et "or-t! La tenue du I doo J est son armure! >lmentsdistincti"s essentiels3 le "usil et la &ueue dHun animal a*attu en

guise de c)asse'mouc)es!


41/118

3 =(&S S8CR; S;'(*F(

La principale des anne5es du village est le *ois sacr (I sn}ng Jo se tiennent toutes es runions capitaes pour dcider a'enir eta sau'egarde de toute a coecti'it.lle est divise gnralement en cin&

Uones au moins31! -e centre constitue a grande pace! :Hest l'*as oC se droulent les crmonies initiati&ues et

les runions! >lle est entoure de petites cases!.! De part et dHautre de lHentre principale du I sn}ng J on trouve deu5 autres ones3

LHune est occupe par es cases contenant es o*Eets 7ondamentau0 de initiation.LHautre sert de ieu0 de sEour au0 nop)ytes.

>n "in, lHarri%re des cases de la place centrale est reparti aussi en deu5 ones3 LHune reprsente a *rousse. LHautre sert de dpotoir.

-accs du *ois sacr se "ait par trois c)emins3 -e premier le relie au village (le I ka"ud+l J! -e second c)emin relie le *ois sacr la rivi%re du village ou au point dHeau le plus

proc)e! -e troisimele relie la grand *rousse ou lHespace )ostile lH)omme!

Le premier c)emin part directement de la one centrale du I sn}ng J et il a*outitgnralement la cour e5trieure du villageVZ!

L on trouve le + pant)on du village &ui est compos de deu5 lments importants "aisantsuite au *ois sacr3

Le monument au0 morts(le I kCukp+l J! $nesorte de + )angar (le I kp+l Jdi"i des troncs de *ois, de grandeur varia*le en

relation pro*a*lement avec lHanciennet et lHimportance du *ois sacr!

:e I kp+l J est di"i progressivementpar es gnrations inities! insi, c)a&ue rangetransversale correspond, en gnral, une gnration initie! Le pro*l%me de )auteur tant rsolu,sem*le't'il, )oriontalement!

>n comptant le nom*re de ranges transversales on peut alors approc)er a date de 7ondation du*ois sacr, car on sait &uHune gnration initie au I poro J dure sept ans!

Mais il y a deu5 inconvnients3 dHa*ord, cHest avec le *ois du I kp+l J &ue les I c0lo*%le J, lorsdes "unrailles, "ont du "eu dans la cour] ensuite, les termites y ont une uvre n"aste et le I kp+l J nersiste pas longtemps! Le renouvellement est alors source dHerreur!

Formalement le I sn}ng J est situ oin des derniers murs du 'iage, gnralement laprip)rie de la *ande de terre &ui entoure le village (le I ka J! Mais le village tant amen sHagrandir, cette distance reste alatoire! 9ar e5emple, les I sn}ngul J de Kor)ogo, :o)ogn,Lata)a et Fapy se trouvent en plein centre de la ville ou du village!

VZ:Hest sur cette cour &ui se droule les crmonies "unraires!

?1


42/118

La cration dun + snUbng dans un )ameau dpend3 De la volont de son "ondateur! Du nom*re de ses )a*itants! De son loignement par rapport au village'm%re du "ondateur! De la volont des anciens du village'm%re du "ondateur!

9ar cons&uent, ta*issement dune )istoire du peupement snou7one peut trouver meilleuresource &ue les I sn}ng%le J!

Mais les conclusions Ia vgtation rcente, I sn}ng J rcent et vice'versa J ne devront pas-tre systmati&ues car des I sn}ng%le J anciens peuvent avoir des couvertures vgtales rcentes!

DHen&u-tes "aites au d*ut des annes E ont permis de collecter au moins 4` sites de+ snUbnge actuesdont 1 dans a sousBpr7ecture de Sirasso et 1W dans cee de Dianra.

Les noms de I s sn}ng%le J ont un rle )istori&ue important! n outre, il nHest pas ncessairement de r%gle &ue les o*ets du I poro J proviennent du villagede celui &ui cre le I sn}ng J!

9ourtant, les I sn}ng%le J sont rservs en priorit au droulement et au5 crmonies duI poro J! Mais ils peuvent aussi servir au5 crmonies dites privs dont les I nkar J, les I =o*l J,les I koro*la J, le I kpligu J, le I nassolo JN

Certains noms e 5 sDnzEng#le 7.

)olma: I sn}ng J de Sienkounon! :e nom sem*le provenir de lHesp%ce vgtale Tomon(>ryt)ro 9)lenguineense! Traduirait &ue ce I sn}ng J est prdominance Tomon! :e nom estcommun au5 I sn}ng%le J de Sissedougou, Dalika)a (aussi appel Diarradougou et X*atosso!

)onma: I sn}ng%le J de Sissedougou, Dalika)a et X*atosso! rinacens! :e I sn}ng J serait prdominance cette esp%ce ou *ien il peut -tre le nomdHun I sn}ng J dont le "euillage ne contiendrait aucun, tout simplement parce &ue ce I sn}ng Jserait issu dHun plus ancien prdominance Lu"yanripon! :Hest nom est commun au5 I sn}ng%le J

des plusieurs villages de la sous'pr"ecture de Sirasso!


43/118

8 F84&3 S;'(*F(

a 5 narigaHgD 7.

La cellule "amiliale snou"o (I narig*a+g J englo*e tous les descendants dHune anc-trecommune, cHest''dire, tout en"ant a o*ligatoirement dusang de sa mre dans ses veinesVE!Mais laI narig*a+g J a "ini, dans la prati&ue, par englo*er des mem*res dHautres descendances matrilinaires3

Des pouses issues dHautres matrilignages! Des segments de la "amille en dsaccord avec leurs c)e"s respecti"s! Des r"ugis dHune one dHinscurit! Des trangers la rec)erc)e de terres "ertiles!

;n peut dire &ue les Snou"o sont organiss en c)e""eries et ils sont matrilinaires etpatrilocau5 (matrilocau5 dans le sous'groupe Fa"ara!

Tous ces nouveau5 venus ont "ini la longue par constituer une unit de production et deconsommation appele I kacAol J (littralement, I la cour J!

a 5 paa 7.

Dans sa structure, la I narig*a+g J est constitu de petites cellules appeles I kpaa J!:)a&ue I kpaa J reprsente un "oyer conugal3 le p%re, la (les m%re (s et les en"ants!

Si *ien la maman propre reste touours di""rencie des autre "emmes de son papa, les autres"ils de son papa avec toutes ses "emmes (normalement deu5 ou trois sont touours des vrais "r%res etsurs!

:)a&ue "emme a sa maison pour se couc)er et sa cuisine propre! :ela indi&ue &ue la "emmeest accepte lHintrieur de la "amille! Formalement on mange lHintrieur de la cuisine, seulementpour les grands vnements on mange lHe5trieur! :e sont touours les "emmes &ui servent lanourriture!

La meilleure c)ose &uHon peut dire une "emme est &ue I sa nourriture est tr%s *onne J! Les"illes apprennent des petites "aire la cuisine! >t si elles ne russissent pas cHest une grande )onte poursa maman!

e 5 narigaHl7.

Toutes ces I kpaa J se trouvent places sous lHautorit du c)e" de "amille(I narig*a+flJV[!


44/118

nsuite, larponse est transmise suivant le circuit inverse!

:ette procdure permet c)acun dH-tre directement in"orm des pro*l%mes &ui concernent lacollectivit enti%re! >t c)acun la c)ance de prendre pu*li&uement des responsa*ilits!u sein d#une "amille, l#ain e5erce une ascendance morale et spirituelle sur les autres

mem*res! :#est lui &ui prside le coll%ge des sages (les anciens, &ui prot%ge le "tic)e "amilial etveille au5 rituels &ui lui sont dus! nviron les doue ans, en petites groupes de deu5 &uatre gar7ons, ils deviendront de

camarades en sortant de la case de leurs m%res et en occupant une nouvelle case eu5 dans la cour!


45/118

ussi gar7ons comme "illes passent *eaucoup de temps de leur eunesse en ouant avec lesmem*res de la m-me classe dHge! 9our les gar7ons, eu5 seront aussi leurs camarades dans leurinitiation traditionnelle3 le I poro J!

Les7ies passent aussi *eaucoup de temps en aidant leurs m%res la cuisine! ussi pour elleslHo*servation est tr%s importante!

Puel&ues'unes arrivent -tre de vraies cuisini%res lHge de cin& ou si5 ans!ussi les "illes lHge de )uit di5 ans passent leur maison avec leurs camarades, comme les

gar7ons!>lles apprennent surtout cuisiner, lHentretien de la maison, surveiller leurs petits "r%res et

surs et aussi travailler le c)amp!>lles sont aussi maries normalement lHge de 1V'1Z ans!

?Q


46/118

3 48R&83 S;'(*F(

LHunion matrimoniale est un acte socia sacr!


47/118

La "emme ne peut non plus &uitter le "oyer et rentrer c)e ses parents parce &ue cela serait la)onte pour eu5! :Hest une c)a8ne pour toute la vie et une c)a8ne "orce!

e 5 acnc 7.

La eune "ille est donne par son p%re un eune )omme en reconnaissance de nom*reu5services rendus par celui'ci! ucun parent du eune pou5 nHintervient dans la conclusion de cetteunion mais le I narig*a+flJ est touours in"orm!

:Hest di""icile &ue la "ille puisse renoncer parce &ue la pression est tr%s "orte sur elle et elle esttrop eune pour sHopposer la volont de son p%re!

Le mariage coutumier est cl*r touours leEeudi (I yalamisa= J!$ne "ois cl*r le I c%prigJ, il est pour toute a 'ie! M-me si lHpouse &uitte le "oyer

conugal pour vivre avec un autre )omme, oC &uHelle se trouve, sa situation uridi&ue ne c)ange paspour autant!

Tous ses en"ants, &uel &ue soit leur p%re, sont attri*us son pou5 lgal! >t lui seul a le droit delHin)umer m-me sHelle meure c)e son p%re ou son amant dans un autre village!

Le nom*re dHen"ants oscille entre les &uatre et les di5 en"ants! LHducation et la vie dans la ville

ou au village p%sent sur le nom*re des en"ants en avoir!Formalement c)a&ue maman a eu lHe5prience de perdre un, deu5 ou trois en"ants!Formalement les pcules personnels (soit des )ommes soit de "emmes ne rel%vent &ue de leur

seule administration! lle corresponde au5 "r%res du

mari ou leurs en"ants!Souvent les "emmes dHun m-me )omme "ont concurrence entre elles pour avoir le plus dHen"ants

parce &ue lH)omme donnera plus dHargent celle &ui a plus dHen"ants et les autres devront se

d*rouiller elles'm-mes!LHen"ant sait touours &ui est sa vraie maman et &ui sont les autres "emmes de son papa!LH)omme polygame donne le pouvoir de la cour c)a&ue "emme un our "i5e de la semaine! De

cette "a7on, elle sait touours &uand doit aller c)e son mari, &uand doit prparer la nourriture et &uanddoit commander dans la cour!

Mais la convivialit entre les di""rentes "emmes nHest pas touours "acile! Souvent il y a dealousies entre elles et aussi pour la "a7on dHagir de leur mari!

e 5 c#prig7 chez les "iemara.

Le gar7on c)oisi une "ille &ue lui pla8t &uand elle a environ doue ans!>nsuite il am%ne un *ois une vieille pour demander la permission de "amille de la "ille!

La vieille y va et demande leur avis!>nsuite, lHintrieur de la "amille le p%re demande lHavis des vieu5 de la "amille et en particulier

du I narig*aflJ! ussi on demande lHavis des "r%res de la "ille parce &ue ce sont eu5 &ui connaissentle comportement et le caract%re du gar7on &ui demande sa sur!

>nsuite, le I narig*aflJ peut dire trois c)oses3 &uHil est dHaccord, &uHil nHest pas dHaccord ou&ue la "ille a t d donn un autre gar7on!

Si le I narig*a+flJ est dHaccord, c)a&ue anne le gar7on doit payer un pagne pour la "ille etde lHargent pour la couture! 9endant &uatre ans environ!

Mais avant le gar7on doit aller c)e la vieille pour conna8tre la rponse de la "amille et il doit lHyporter un autre *ois!

ZDe toutes "a7ons, lH)omme peut touours c)asser une "emme de son "oyer sHil ne la veut plus! Mais sHils ont "aitle mariage coutumier, il doit la dposer c)e ses *eau5'parents et e5pli&uer pour&uoi il ne veut plus dHelle!

?Z


48/118

pr%s &uatre ans, le gar7on demande &ue la "ille vienne I *alayer sa maison J (cHest''dire,demande la permission pour avoir des rapports se5uels avec elle!

:Hest ici &ui peut surgir un autre pro*l%me parce &ue la "ille peut re"user parce &uHelle nHa pasencore t consulte!

:e pro*l%me est di""icile rsoudre parce &ue cHest depuis &uatre ans &ue le gar7on paye despagnes pour elle!

Si, au contraire, elle est dHaccord, environ deu5 ans plus tard le gar7on demande se marier avecelle c)e le I narig*a+flJ de la "ille!

Si tout va *ien, le I narig*a+flJ dit le totem de la "amille, cHest''dire, les normes &ui rgentdans sa "amille et &ue le gar7on doit accepter et respecter! t elles partent en dansant vers la cour des parents de la eune "ille en portant le trousseau!>nsuite elles passent par la cour du "utur mari de la eune "ille et l'*as ils dansent pendant toute

la nuit!Le I c%prigJ est essentiellement une a""aire de "emmes, les gar7ons et les )ommes ne dansent

pas ni se prom%nent de cour en cour!


49/118

:)e eu5, le I aa"oco J est tr%s courant, cHest''dire, une "ille peut -tre donne lors&uHelle estpetite!

>n "ait, les )ommes du village rivalisent pour -tre le premier &ui attac)e un cauris au poignet dela nouvelle ne en "aisant une sorte de ta&uinerie a"in &uHelle lui soit donne!

:ette I don J peut un our devenir srieu5 ou peut -tre un autre pou5 soit considr pour la"illette!

Les parents doivent -tre tous les deu5 dHaccord, de "a7on &ue sHune "ille ne veut pas aller aveclH)omme &ui sa "amille a dict, ee ne puisse pas attendre aide de sa 7amie!

Puand la "ille a si5 ou sept ans, la gar7on &ui elle a t J donne commencera donner descadeau5 sa "amille! :es cadeau5 peuvent -tre soit en esp%ce (des "agots, ou des pagnes soit en "orcede travail (au c)amp de son "utur *eau'p%re!

Les cadeau5 son alors des investissements &ui donneront des *n"ices (le I cporigo J! Mais"aire des cadeau5 ne garantisse pas le mariage! >lle nHest pas considr sa "emme us&uHau moment&uHelle nHa pas dmnag c)e lui! Donc pendant la dure de la crmonie du mariage (une semainelongue un autre gar7on peut lui la I voler J!

Les eunes I donns J ne se c)erc)ent pas en pu*li&ue! La maorit des relations est "aite

travers des amis, &ui sont appels I des intermdiaires J!insi, une eune "ille peut rendre visite son "ianc c)e lui pendant la nuit mais il doit attendreau our de mariage coutumier pour avoir des rapports se5uels!

La cl*ration rituelle du mariage inclus le sacri"ice dHun poulet au5 esprits!:e nHest pas *ien vu &uHune "ille tom*e en grossesse avant le mariage parce &ue alors la "amille

devra "aire aussi le sacri"ice dHun mouton! >t, en plus, cela sera la )ontepour es parents de a 7ie.Mais rien de grave nHattendra au nouveau n con7u avant le mariage!Formalement le I cporigo J arrive autour des di0Bsept ans, mais aussi plus tt!Le our avant &ue le mariage commence, les "illes &ui vont -tre maries (il y a des mariages

multiples dans la m-me classe dHge et au m-me temps passent la nuit ensem*le avec la "emme laplus vieille de sa ligne dans une case du village!

Le matin la cl*ration commence, les "emmes vont un endroit sacr travers le "leuve! L'

*as un rituel sacr a lieu et les "emmes sont laves soit par leurs rivales soit par leurs surs!Puand les "emmes retournent au village, les t-tes de maries sont couvertes et restent comme 7apendant la cl*ration &ui on "ait en pu*li&ue!

:Hest toute une semaine de cl*ration pour les "emmes oC elles dansent, c)antent et se mo&uent(souvent des gar7ons! >lles mangent aussi asse pendant la semaine! Mais les )ommes ne sont pasdedans pendant la cl*rationZ?!

$ne semaine apr%s la cl*ration termine et la eune marie retourne a case de sa maman!Selon la tradition, la nouvelle marie nHest pas ent)ousiaste dHy aller c)e son mari et e ritue de anuit commence entre la eune marie et la "amille marie!

:)a&ue nuit deu5 o trois personnes de la "amille de son mari rendront visite c)e un de sonvoisin de la cour! La eune marie sera in"orme &ue les )tes son l'*as! Mais elle ne les coutera paset passera tout son temps dans la case de sa maman!

$ne "ois &ue tout le mnage est "ini, elle ira se laver, sH)a*illera, prendra une lampe'temp-te etira vers la case de son voisin! :elui'ci alors sort de la maison el la eune marie et les )tes restent toutseuls!

Le *ut de la visite consiste en russir &ue la "emme vienne la case de son mari! La eunemarie agira en montrant &uHelle nHest pas contente de passer la nuit c)e son mari! Seulement elleaccdera y aller si elle retourne c)e sa maman avant lHau*e du lendemain!

:es visites continuent us&uHau moment de la naissance du premier en"ant! :Hest alors &ue la*elle'm%re de la eune marie demande sa maman la permission a"in &uHelle dmnage sa proprecase dans la cour de son mari!

Z?


50/118

Si la couple nHarrive pas avoir des en"ants, la eune marie sera invite vivre dans la courmais elle restera touours dans la case de sa *elle'm%re!

$ne des tc)es le plus important de la "emme dans le mariage estsoigner es en7antsparce &ueles en"ants sont considrs la *ndiction de Dieu et des anc-tres! oil pour&uoi ils sont touours*ienvenus!

:)acun dans la grande "amille aide lever les en"ants de "a7on &ue a maman nHest passurc)arge! Le signe de &ue une "emme est vraiment accepte dans la "amille est lors&uHelle russisse avoirsa propre cuisine! >n "ait, il y a aussi une crmonie avant la construction de la m-me!

SHil arrive se di'orcer, toutes les c)oses &ue la "emme aura c)e elle passeront son mari sielle &uitte le "oyer! oil pour&uoi la "emme "era sortir en cac) les c)oses plus prcieuses vers lamaison de sa propre maman de "a7on &uHelle restera avec!

Si le mari meurt, elle est remarie avec le "r%re le plus eune de son mari! >t alors la nouvellecouple attend &ue son premier en"ant soit une "ille parce &ue cela veut dire &ue son mari d"unt estdHaccord avec cette nouvelle union!

Q


51/118

8R&C*"*R3 3' P8JS S;'(*F(

Les Snou"o tirent leur su*sistance dHun sol pauvre, &uHils cultivent lHaide de sa da*a! Sonconomie est surtout agricole parce &ue le commerce est plus dans les mains des Dioula et lHlevagedans les mains des 9euls!

;n peut dire &ue ces vingt derni%res annes, les syst%mes agraires et les syst%mes deproduction snou"o ont t "ortement modi"iesZQ! oici les trois principales modalits de gestion desressources naturelles 3LHagriculture reposant sur lalternance de priodes de culture et de ac)%re avec prsence ou non delanacardier!LHintensi"ication des syst%mes de production dans les espaces agricoles priur*ains et les *as'"onds!Le dveloppement rapide dune agriculture de "ronts pionniers reposant essentiellement sur laculture cotonni%re et lutilisation de la traction animale!

>n 1[[E, la densit de population du pays Snou"o tait de .. )a*/km., *ien in"rieure cellede lHensem*le du pays (?E )a*/km. et plus de trois "ois in"rieure celle de la one "oresti%re (Z )a*/km.!

Durant la priode 1[Z'1[[Q, les Snou"o de la one dense de Kor)ogo se sont dplacs vers

la one "oresti%re mais aussi au sud de la one des savanes, rgion "ai*lement peuple, pour ydvelopper la production cotonni%re (rgion du orodougou!Le climat est de type soudano'guinen! La saison s%c)e s#tale de novem*re avril, avec une

)ygromtrie "ai*le, in"rieure Q en dcem*re ' anvier lors&ue l#)armattan sou""le! La saison despluies va de mai octo*re, avec un ma5imum de prcipitations en aoUt! La temprature moyenneannuelle est de .V,Z:, avec des minima de 1: en dcem*re anvier et ma5ima de ?: en mars 'avril!

Les parcs ar*ors poussent sur des sols "erraliti&ues argilo'sa*leu5 et gravillonaires sur les)auts et milieu5 de pentes! Les *as de pentes, l#approc)e des *as'"onds sont sa*leu5, on y trouve lesmanguiers gre""s

Les sols de *as'"ond ont une structure argilo'sa*leuse!La vgtation sur le plan p)ytogograp)i&ue rel%ve du domaine soudanais, avec des savanes

*oises ar*ores et ar*ustives et des "or-ts claires s%c)es, &ui se sont su*stitues des "or-ts densess%c)es sous la pression de l#occupation par l#)omme! ;n retrouve le plus "r&uemment le nr et lekarit dans les parcs ar*ors! Dans ces parcs sont galement plants les anacardiers en association avecles cultures annuelles!

La one des savanes est largement autosu""isante en vivriers depuis 1[EV et elle e5porte une*onne partie de sa production alimentaire vers les gros marc)s ur*ains (Oouak et *idan!

Les Snou"o autoc)tones cultivent surtout du ri, dHignames et dHanacardiers! Les Snou"odplacs cultivent surtout du ri, du coton et lHarac)ide!

e coton.

Depuis lors, les cultures dHe5portation se sont aussi dveloppes rguli%rement! La production

cotonni%re a pres&ue tripl ces vingt derni%res annes (? tonnes de coton'graine, en moyenne,de 1[[Z ., du "ait essentiellement de lHaccroissement des sur"aces puis&ue le rendement moyense maintient autour de 1,1 tonne de coton'graine par )ectare! Les vergers constituent auourdH)ui unlment des paysages agricoles! La culture du manguier gre"" et surtout de lHanacardier conna8t unessor considra*le dans tout le pays Snou"o (plus de .Q )ectares dHanacardiers et ZE tonnesde noi5 de caou e5portes en .1! LHlevage *ovin traditionnellement concentr dans la partie dunord du pays Snou"o prend de plus en plus dHimportance dans les ones dHe5tension de la culturecotonni%re (rgion du orodougou!

ZQDans les logi&ues paysannes anciennes, tout un ensem*le de prati&ues religieuses tait destin "i5er deslimites une utilisation e5cessive des ressources naturelles! >n a""irmant &ue I le monde est gt J, lescultivateurs traduisent la crise dHun mod%le agricole traditionnel et la dissolution des liens sociau5 &uHil sous'

tendait! :ette e5pression est le signe de la pro"onde mtamorp)ose &ue conna8t la socit snou"o &ui, si elle asouvent t per7ue comme particuli%rement "erme, appara8t ici comme un monde en transition!

Q1


52/118

La privatisation de la :


53/118

a riziculture.

Deu5 types de riiculture sont prati&us dans le milieu snou"o 3 la riiculture pluviale deplateau et la riiculture de *as'"ond! Mais les conditions climati&ues devenues d"avora*les (*aisse etmauvaise rpartition des pluies rendent ces deu5 types de riiculture tr%s alatoires! >n "ait, leman&ue dHeau durant la saison culturale a pour cons&uence le dveloppement de mauvaises )er*es!:e &ui appara8t comme un "acteur limitant de premier ordre!

Les conditions p)ysi&ues sont celles d#un climat soudanien 3 des pluies agressives etirrguli%res avec des sols "erraliti&ues a""leurements cuirasss!

vant la priode des indpendances, le syst%me agraire de cette socit tait *asessentiellement sur la production de vivrier (mas, mil, arac)ide, dans des c)amps collecti"s avec unestructuration sociale "orte! Mais les di""rentes volutions dans le pays 3 accroissementdmograp)i&ue, in"rastructures, dveloppement des c)anges, scolarisation, introduction de nouvelleslois "amiliales et de nouvelles cultures ont apport des modi"ications pro"ondes dans l#organisationsociale et productive!

Les r%gles "amiliales et sociales *ases sur un syst%me matrilinaire voluent vers un syst%me

patrilinaire! Les principes de l#utilisation et de la gestion collective des terres sont "ortement contestsavec l#introduction des cultures de rente tels les vergers de mangues!L#accroissement dmograp)i&ue, com*in une individualisation de la production a ampli"i

les p)nom%nes de pression "onci%re, tel point &ue les terres sont rarement laisses en ac)%re et neproduisent maintenant &u#avec l#utilisation de la poudrette de parc et de l#engrais! :eci, avecl#accroissement des cultures de rente (coton, mangue et anacarde, pousse la population rec)erc)erde nouvelles terres en de)ors du terroir villageois!

La culture de coton, encourage par lH>tat a entra8n le dveloppement de la culture attele,surtout adopte par les plus nantis!

Fanmoins le travail manuel la da*a reste prpondrant! Les travau5 les plus pni*les et lesplus longs s#e""ectuent par des groupes d#entraide &ui travaillent tour de rle sur les c)amps dec)acun des mem*res, ou par le *iais de groupes salaris!

Les Snou"o ont touours t plus agriculteurs &u#leveurs! :ependant ils poss%dent de petitsruminants et de la volaille!

e faile coKt acc#s ? la terre.

LHacc%s au5 ressources naturelles est peu coUteu5 du "ait dHimportantes disponi*ilits en terreet du petit nom*re de personnes contrlant lHacc%s au "oncier! Donc, le d"ric)ement se "ait sansmesure conservatoire du sol et de la vgtation naturelle! La rgnration des terres par une ac)%re de&ualit nHest pas touours assure et lHon peut craindre dans cette rgion, une progression des ac)%resdomines par C)romoaenea odorata, ar*uste enva)issant et sans valeur "ourrag%re!

Les paysans Snou"o migrants ne disposant pas dHun droit dHutilisation de la terre sur le longterme ne sont pas incits grer la "ertilit du sol!


54/118

des mgapoles de la one cti%re! :e p)nom%ne ris&ue de se ren"orcer avec lHaccroissementdmograp)i&ue prvu pour ces grands centres ur*ains durant les . proc)aines annes!

La rpartition de la population rurale actuelle "ait appara8tre pour lH"ri&ue de lH;uest &ue lesdisponi*ilits en terres agricoles sont *eaucoup plus importantes en one de savanes (Figeria e5clu&uHen one semi'aride ou en one "oresti%re! Si aucune mesure concr%te nHest mise en uvre au niveaudes tats et de la one des savanes dans son ensem*le, lHaccroissement de la production agricolesoutenu par les marc)s ouest'a"ricains et dHe5portation ris&ue dHentra8ner une dgradation continue deleurs ressources naturelles renouvela*les!

Le dynamisme conomi&ue actuel de la one des savanes de :te dH


55/118


56/118

Les leveurs peuls et les paysans snou"o entretiennent des relations la "ois con"lictuelles etcomplmentaires! insi, les 9euls sont encore les principau5 "ournisseurs de *u"s de culture au5Snou"o! Le *u ainsi &ue la sous'esp%ce *ovine issue du croisement tirent *ien la c)arrue! Fevoulant pas se sparer des *us &u#ils consid%rent comme un lment de leur identit, les 9eulsvendent plutt les *ovins croiss au5 paysans! Fom*reu5 sont galement les Snou"o &ui, lors des"unrailles, ac)%tent des *u"s dans les campements peuls avoisinants!

:es relations complmentaires sont cependant de plus en plus contre*alances par la situationde tension actuelle! La garde des *u"s des paysans par les leveurs peuls ou le contrat de "umure,pour ne citer &ue ces deu5 "ormes classi&ues de complmentarit et de coopration entre pasteurs etpaysans, sont en dclin! La situation dans certaines localits est si tendue &ue les 9euls c)erc)ent nepas crer de di""icults supplmentaires! Des leveurs peuls re"usent, par e5emple, de garder les *u"sdes paysans pour viter d#-tre accuss plus tard de dtournement! cette situation s#aoutent lesdm-ls continuels au suet des dgts de cultures et de rcoltes, principal "acteur de tensions entre lesleveurs peuls et les agriculteurs snou"o!

La non'protection des cultures, le stockage des rcoltes dans les c)amps ainsi &uel#augmentation du c)eptel *ovin des 9euls e5pli&uent la "acilit avec la&uelle interviennent ces dgts!Le man&ue de moyens matriels et "inanciers des administrations territoriales (sous'pr"ectures

entra8nant une lenteur dans les constats et les ddommagements des dgts contri*uent aussi augmenter la "rustration des paysans! Les doutes et les criti&ues e5primes l#gard des autorits sous'pr"ectorales, dont la comptence et l#)onn-tet sont en cause, pose un pro*l%me de con"iance!:#est pour&uoi les disputes entre les paysans et les leveurs sont de plus en plus rgls au niveau localavec l#aide des c)asseurs. :#est l#incapacit de l#>tat ivoirien d#assurer la scurit dans la rgion Fordmar&ue par la recrudescence du grand *anditisme &ui a d#a*ord pouss les pr"ets solliciter lacolla*oration des c)asseurs! rms de "usils de c)asse traditionnels, ils "ont pendant la nuit destournes de police dans les villages soumis, pour ainsi dire, au couvre'"eu! Sollicits ensuite par lespaysans, leur rle consiste rec)erc)er les *ergers ayant commis des dgts dans les c)amps situs l#intrieur des limites du territoire plac sous leur contrle! >n dpit des accusations dont elle "aitl#o*et, l#administration reste encore un intermdiaire privilgi dont la mdiation, sollicite dans *iendes cas, est indispensa*le!

:ependant, les pro*l%mes de dgts de cultures ne sont pas le seul "acteur e5plicati" descon"lits entre les leveurs et les paysansZE! 9Y ou privs, est en principe gratuit dans le nordivoirien! Les paysans &ui s#opposent maintenant leur utilisation consid%rent ces points d#eau comme

un droit e5clusi" de leur village! D#autres voient les *arrages comme des ralisations pour destrangers peuls! :#est sans doute pour cela aussi &ue certains d#entre eu5 ne se "ont pas "aute decultiver pro5imit des *arrages! :e "aisant, ils violent le principe &ui veut &u#une distance d#unkilom%tre spare les c)amps du *arrage! Ooundiali m-me l#impossi*ilit d#accder au *arrage tientsurtout au5 activits des "emmes travaillant dans le cadre d#une cooprative mara8c)%re!

Les actions des comits de surveillance des *arrages, composs de paysans c)oisis par le c)e"de village, provo&uent par"ois des con"lits entre )a*itants d#une m-me localit! :#est surtout en saison

ZE 9our l#ensem*le du dpartement de Ooundiali, le Oureau des a""aires domaniales rurales (O!!D!Y! aenregistr en 1[[.'1[[, 1[. )a! de cultures dtruites dont le coUt a t estim Q ZE? VZ.!' B :B!

Z[vec une moyenne de 1V )a*! /km, la rgion de Ooundiali "igure pourtant parmi les dpartements les moinsdensment peupls de :te d#


57/118

s%c)e &ue le pro*l%me d#eau se pose avec acuit pour les )ommes et les animau5! Des leveurs se sontvus interdire l#acc%s au5 *arrages sous prte5te &ue les *u"s "ont "uir les poissons &ui s#y trouvent!L#enclavement de plusieurs campements peuls est un autre pro*l%me crucial &ue pose l#e5tension descultures! Des paysans, la rec)erc)e de terres, n#)sitent plus en e""et venir cultiver autour descampements! :ette situation o*lige les 9euls loigner leur troupeau laitier de ces rsidencesenclaves pour viter les pro*l%mes de dgts!

tat et les couc)es ur*aines("onctionnaires, dputs, dveloppeurs, etc! intresss pour diverses raisons au5 *n"ices de laprsence peule et, de l#autre, une maorit de paysans de plus en plus em*arrasss par cette prsence!

La pression dmograp)i&ue et les dgts de cultures &ue provo&ue la prsence d#un c)eptelimportant sont les "acteurs e5plicati"s de l#em*arras actuel des Snou"o )ostiles la prsence peule surdes terroirs au5 ressources sure5ploites!

E9ar e5emple, dans le :entre ;uest ivoirien, notamment en pays *t, la terre est un *ien alina*le! La "acilit

d#acc%s la terre et sa trans"ormation en marc)andise, dans le cadre de l#conomie de plantation, ont provo&u unrenversement de situation entre les autoc)tones Ot et les alloc)tones (Oaoul, Ourkina*, etc!!

QZ


58/118

8 C*&S&'3 S;'(*F(

La cuisine snou"o repose principalement sur le O"oO *ase de mil ou de mas!


59/118


60/118

est la "onction du mas&ue 3 rendre prsent un -tre de l#au'del pour aider, ou contraindre, l#)omme *ien se situer dans le cosmos!

Les mas&ues et sculptures enva)issent le village lors des "-tes de la socit3 initiations,"unrailles, leves de deuil et aussi "-tes agraires! Les anc-tres les prsident toutes! Les mas&ues sontici de multiples "onctions!

Le mas&ue &ui vo&ue un anc-tre couvre peine la "ace] dHinspiration naturaliste, il nec)erc)e toute"ois pas reproduire la "ace )umaine en gnral, moins encore est'il un portrait!LHoiseau, le camlon ou un rgime de noi5 de palmes &ui le surmontent sont des attri*uts )raldi&ues,indi&uant la caste ou le groupe dHappartenance!

DHune "a7on gnrale, tous ces mas&ues, outre leur "onction initiati&ue, ont une grandeimportance lors des enterrements et des "unrailles! SHils sont tous craindreE, dans lHimaginaire desgens, les prcautions sont prises pour &ue leur action accompagne le mort vers son nouveau sour,celui des anc-tres, oC il poursuit son e5istence!

cet e""et, les mas&ues agressi"s ont la gueule remplie dHune tou""e dH)er*e! Leur t-tesHagrmente de plumets, enserrs dans de petites cornes dHantilope naine!


61/118


62/118

manc)es sont asse longues pour cac)er lesmains! La dcoration du tissu imitegnralement la "ourrure de la pant)%re, maispeut aussi nH-tre dcor &ue de damiers en noir,*lanc ou rouge 3 le *lanc reprsente la terre, lenoir lHeau et le rouge le "eu!

Dans une main, le porteur du mas&uetient une corne remplie de soies et de pi&uants de porc'pic, &ui peuvent-tre enduits de poison! nprincipe, les en"ants, les non'initis et les "emmes non mnopauses nedoivent pas voir ce mas&ue! ;n se dc)ausse et on enl%ve le c)apeau de lat-te en sa prsence!


63/118


64/118

le *ol au travers du couvercle! $ne telle statuette constitue l#essentiel du matriel dont dispose le devingurisseur! >lle sert la "ois de rceptacle au5 esprits de la "or-t senss -tre en relation avec le devin,et leurs donne galement un visage!


65/118


66/118


67/118


68/118

Derri%re eu5, . mas&ues "orgerons dont la "orme a t prescrite par les gnies du terroirI Mand*l'n+"%ri*l J!

\ droite, mas&ues de toile "ondonnon I Ty%miny% J, de m-me type &ue celui de gauc)e,mais pourvus de cravac)es I sapig%le J!

! Troisime registre!Mani"estation "unraire du poro des I Dyli ty%lni!*ondo J devant la maison d#un d"unt (

travers la porte, on distingue le cadavre!\ gauc)e, un groupe d#initis I ponido!"%%l% J lis la socit I koro*la J! . d#entre eu5 sont

assis sur des tam*ours . peau5 I poni!*2ny% J &u#ils "rappent de la main! . autres, galement assis,

ouent de petites tim*ales en terre cuite I poni!*%g%l% J!De*out, un eune, v-tu de son seul cac)e'se5e, gratte une tige mtalli&ue sur un racleur en "er

I kanriga J!. a8ns ()a*ills c)antent travers leurs mirlitons I ko!mag+la J les louanges du mas&ue

)eaume I koro*la J &ui leur "ait "ace!\ droite, un mas&ue capeline et manc)es de "i*res I T%ny+ J salue les . oueurs de racleur

en "er I kanriny%!"%%l% J &ui lui "ont "ace!

!' Sc%nes "unraires c)e les Snou"o de Dikoudougou3

1!Registre suprieur!$n cort%ge "unraire snou"o'ty*aara se dplace vers le cimeti%re!

\ gauc)e, mas&ue &u-teur I Syenl%o J!Devant lui un initi sou""le dans une trompe mono5yle I nCma#a J, un autre gratte un racleur

en "er I kanriga J, celui &ui le prc%de agite un )oc)et percussion e5terne I tyl J! Devant eu5, untam*ourinaire *at un tam*our . peau5 I no!*ing J!

\ l#avant un a8n en "in de cycle initiati&ue (il est autoris garder sa c)emise c)ante travers un mirliton I ko!mana J, &ui d"orme sa voi5!

. initis gs "rappent de longs tam*ours cylindri&ues I ty0!piny J ] devant eu5, un initiplus eune oue d#un tam*our en "orme de *aril I poni!*2ng J!

. initis plus eunes portent le cadavre sur une civi%re I garany% J ou I gorony% J!>n t-te de cort%ge, une pleureuse tenant des c)asse'mouc)es en crin de c)eval c)ante des

complaintes I nyam%n% J!

\ droite, on voit la tom*e I "anga J de la&uelle mergent . "ossoyeurs I "andugu*Alo J! ;nvoit le "eu sur le&uel c)au""e le repas des initis venus creuser la "osse!

VE


69/118

Dans l#angle droit un eune reoint le groupe des initis, portant son )oc)et garni de caurisI tyl J!

.! Second registre!$ne association "unraire ty*aara I Kpa#aty%n J vient saluer un ancien!\ l#avant un groupe de oueurs de *ala"ons I kpoy% J v-tu des tuni&ues traditionnelles teintes

en *leu som*re! $n oueur de petit tam*our sonnailles s#agenouille devant le vieillard assis! De*outderri%re lui, un tim*alier et *ala"onistes compl%tent l#orc)estre!

>nsuite, un mas&ue de toile collerette de "i*res nomm I F+"%r2 J suivi d#une c)anteuseportant un en"ant au dos et des c)asse'mouc)es en mains!

$n )omme suit, portant sur sa t-te le 4"tic)e4 de l#association contenu dans un panier cultuelI dang J, un autre oue d#un tam*our en "orme de *aril I kpa#atyen'pinge J!

Derri%re eu5, on remar&ue un c)anteur portant une &ueue de c)eval accompagn de Q oueursde racloirs en "er I kanriny% J!

\ gauc)e un mas&ue de "i*res I 6a!yo#o J et . danseuses, parentes du d"unt, portant lesm-mes c)asse'mouc)es utiliss pour ryt)mer leur danse!

! Troisime registre!$n groupe musical "ondonnon I *olonye J du village de Lata)a occupe la partie gauc)e!;n remar&ue, assis ou de*out, V oueurs de )arpe lut) monocorde I *olo'g*oye J et .

percussionnistes maniant des cale*asses )oc)ets garnies de cauris I tyal J!Des mas&ues de rouissance animent le spectacle musical 3 . I Fa"eri*ele J v-tus d#un tissu

ample peint d#ocellations (l#un "ait une pirouette et l#autre attend le moment de sa prestation! Ledernier, rev-tu de "i*res austes teintes en noir, est rput irasci*le 3 on le nomme I 6ni*ilige J (I lanuit J!

\ droite un groupe d#initis "ondonnon se dplace vers la maison d#un d"unt pour lui rendre)ommage! >n t-te, . a8ns ()a*ills c)antent, la voi5 d"orme travers des mirlitons I ko!magala Jdes mlopes traditionnelles en langue secr%te du poro!

Derri%re eu5 oueurs de petites tim*ales sur poteries I poni!*%g%l% J, . oueurs de tam*our . peau5 I poni!*iny% J "erment la marc)e!

?! uatrime registre!

V[


70/118

S&uence de 1? mas&ues du village de Dikodougou, sau" mention contraire, ils rel%vent de*ois sacrs "ondonnon!

\ gauc)e, un mas&ue de m-me aspect &ue les deu5 du registre suprieur, on le nommelocalement I Ty%mig% J (I "ourmi aile J!

Lui "ont "ace, . mas&ues v-tus de "i*res noires I F+"%r2*le J!Derri%re ces derniers, . mas&ues "orgerons dont la "orme a t prescrite par les gnies du

terroir I Mand*l'na"eriye J et . mas&ues de toile ample de type connu I Ty%miny% J!Suivent mas&ues porteurs de "ouet de type I F+"%r2 J attac)s des *ois sacrs "ondonnon 3

I Dan!a J (I "ourmi magnan J, I Tye!=oo J, I Solonigo J (I )y%ne J!9lus loin, un mas&ue de teinte rougetre portant une corne magi&ue I Koro'koro J!D#origine "orgeronne il est redout 3 prlever des cauris sur les o""randes &ui lui sont "aites

entra8nerait la mort du voleur!9lus droite, . autres mas&ues porteurs de "ouet du m-me type 3 I Loro!flJ (I ric)e J,

au5 yeu5 mar&us par des cauris et I S!p=o J!>n "inale, un mas&ue )eaume crac)eur de "eu I koro*la J emprunt un sous'groupe mand

minoritaire, les I Dyli J!

Q! Cin&uime registre!\ gauc)e, la danse "inale mar&uant l#enterrement d#un ancien "ondonnon I Koto!yoro J!. c)anteurs I nu!v%%l% J ou I "ulo!"%%l% J (I crieurs J s#accompagnent de )oc)ets cauris

"ont "ace mas&ues de "i*res partiellement rougies I I koto*olo J!$n eune initi I ponido!flJ, portant une *ranc)e d#ar*uste I Belim% J ponctue le c)ant de

cris! u centre, . oueurs de racleur en "er I kanriny%!"%%l% J "ont "ace . mas&ues capeline etmanc)es de "i*res I Tenya*ala J!

\ droite une association de mas&ues nan"anra se produit lors de "unrailles! Lesaccompagnateurs "ont "ace au5 mas&ues!

;n remar&ue un tam*our cylindri&ue . peau5 I poni!*ing J port par un )omme d#ge mUr,. oueurs de petites tim*ales en terre cuite I poni!*%g%l% J et le premier &ui agite une cloc)e en "erI latonigo J!

ntre eu5 un mas&ue &u-teur de teinte *runeI X+n+*al!a J!

[


71/118

es chaises.

:e type de ta*ouret est utilis principalement auourd#)ui par les"emmes Senou"o! De type de mono5yl, la "orme est sculpte )ors d#unmorceau de *ois dont le diam%tre correspond la largeur du ta*ouret "ini!Sa ro*ustesse et sta*ilit le rendent indispensa*le pour toutes les tc)es dumnage!

:e type de ta*ouret est un des mod%les rares de si%ges dont l#usagen#est pas li une "onction sym*oli&ue ou un rle politi&ue!

Z1


72/118

8 4*S&%*3 S;'(*F(

La musi&ue, comme la langue, la religion, l#organisation sociale, reprsente une des *asesimportantes de toute socit traditionnelle en "ri&ue! >5ceptionnellement isole de tout conte5tereligieu5 et social, elle s#int%gre admira*lement au5 divers aspects de la vie traditionnelle! F#importe&ui ne oue pas n#importe &uelle musi&ue n#importe &uel moment avec n#importe &uel instrumentn#importe oC!


73/118

es instruments.

La musi&ue traditionnelle inclut l#usage d#une varit large d#instruments &ui sont "aits desmati%res locales! Les tam*ours sont parmi les plus populaires instruments utiliss! glT 7M.

:Hest un grand 5ylop)one de *ois originaire del#ouest de l#"ri&ue, constitu de lames de *ois "ranc poses

sur des cale*asses vides de tailles di""rentes &ui "ontrsonateurs!Les cale*asses sont perces de trous minuscules sur

les&uels sont tendus des sacs de larves d#araignes sc)s &uicrent un son de vi*rateur!

Le *ala"on ou 5ylop)one snou"o estparticuli%rement long!


74/118

1 Le *ala"on reproduit les tim*res et tonalits de la langue parle! $ne langue tonale e5prime ladi""rence par la variation du ton! Donc, le m-me mot prononc tons di""rents aura unesigni"ication di""rente! Si la m-me e5pression est oue et est c)ante simultanment, comme le*ala"on ou est plus rapide &ue la parole, le musicien e5cute des e5pressions mlodi&ues pourremplir! Donc, c)a&ue interprteur dveloppe ses propres "ormules particuli%res! :es "ormulespeuvent -tre &uel&ue"ois aussi simples &ue la rptition d#une note seule! Si le musicien oue sansc)anter, il s#e5prime dans une mani%re code en trans"rant sa parole au *ala"on!

. Le *ala"on oue une mlodie &ue peut ou ne peut pas accompagner le c)ant! lors, les *ala"onssont ous seul ou dans les paires, avec ou sans accompagnement d#autres instruments! :ertainsmorceau5 peuvent -tre ous par deu5, ou m-me trois ou &uatre oueurs sur le m-me instrument!$ne ou deu5 des lames du *ala"on est "rappe &uel&ue"ois avec ryt)me avec le manc)e du *atteurou avec les *tons en *ois! Les oueurs portent &uel&ue"ois des tintements du mtal sur leurspoignets!

Dans *eaucoup de groupes et)ni&ues, les eunes gens apprennent ouer sur un instrumentdHentra8nement, un I *ala"on du noyau J dont les lames sont montes sur un noyau dans la terre!Lors&u les grands les envoient au c)amp pour c)asser les oiseau5 au moment de la moisson du ri!lors, les en"ants passent *eaucoup de temps au c)ant et peuvent rpter pendant toute la ourne avec

ce I *ala"on du noyau J!La raison pour l#e5istence de ce type de *ala"ons est &ue les *ala"ons sont des instrumentssouvent sacrs et ne peuvent pas -tre prises par cons&uent li*rement de l#entrept oC ils sont gards etmoins encore, donns au5 en"ants!

vant &u#un *ala"on puisse -tre sorti de son entrept, un sacri"ice rituel doit -tre "ait] cela peutconsister verser de)ors du I tc)apalo J ou sacri"ier un poulet sur le "tic)e! :e sacri"ice est unmoyen d#o*tenir l#autorisation des gnies pour utiliser les *ala"ons et 4lui donner la voi5!4

galement, &uand un nouveau *ala"on a t "ait, un sacri"ice rituel est aussi "ait pourl#occasion! Le "tic)e est &uestionn en premier lieu pour trouver la nature et &uantit des sacri"ices ae5iger!

:e serait impossi*le d#numrer toutes les crmonies rituelles au5&uelles le *ala"on participe!Les plus reprsentatives incluent des cl*rations (I poro J, mariages, la "in de la moisson,

I kou"luor JN!, enterrements, crmonies au5 gnies, crmonies au5 "tic)es!!!


75/118

Le oueur tape d#une main les deu5 e5trmits au moyen d#une*aguette incurve, tandis &ue de l#autre main, il "rappe la cloc)ette avec une*aguette droite!

e tamour 5 >#e 7.

:Hest le tam*our d#"ri&ue occidentale le plus rpandu! >n "orme dego*elet, il est ouvert au5 deu5 e5trmits] une mem*rane de peau de c)%vreou d#antilope recouvre l#ouverture la plus large!

;n lHutilise comme instrument en solo ou d#accompagnement! Gouuni&uement avec les mains, il produit trois sons distincts3 cla&uement, ton et*asse!

e 5 ?rafpVngT 7

:Hest un *ol de *ois dont l#ouverture est "erme par une peau de vac)e! ;n ne l#utilise &uepour accompagner le *ala"on lors des processions "unraires!


76/118

a harpe u evin.

:et instrument est utilis par les devins Snou"o pour appeler les esprits tutlaires! :eu5'cisont alors censs se mani"ester en dansant devant lui, lui communicant ainsi leurs messages! $n de cesesprits est dHailleurs reprsent sur le c)evalet!

a mascarae ou 5 anse e la panth#re 7 L5 lD7M.

Le I *lyJ est une danse "aite pour cl*rer les "unrailles des )ommes &ui ont t initisau I poro J! LHensem*le musical est compos de plusieurs I *lgboJ et de )oc)ets ryt)mi&ues rsilles! >lle peut aussi -tre e5cute au cours des "unrailles des "emmes et des )ommes non initis auI poro J! :Hest une danse &ui appartient au5 Bondonnon!

:Hest musi&ue et danse comme une continuation de cration et vie! Le mas&ue a unesigni"ication culturelle pro"onde!


77/118

Le I komo J 3 c#est une danse initiati&ue e5cute lors de la sortie du I komo J ou lors des"unrailles d#un initi au I komo J! :ette danse est e5cute par des mas&ues et se droulegnralement la nuit!

Le I doo J 3 c#est la danse initiati&ue des c)asseurs! >lle est e5cute lors des retraites desc)asseurs ou lors des "unrailles d#un des leurs!

Le I cacare J 3 cHest la danse initiati&ue des "emmes! >lle est e5cute accompagne de c)antslors des "unrailles d#une "emme initie

ZZ

7/24/2019 Les Snan

Documents

Les Sénanbélé