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fiche conseil en cosmétologie 53 Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011 Les soins pour peaux intolérantes Série conseil en cosmétologie Les soins du contour de l’œil Les soins pour peaux intolérantes Les produits d’hygiène corporelle Le culte voué à l’esthétique explique l’intérêt toujours croissant des consommatrices à l’égard des soins cosmétiques. Malgré le nombre élevé de produits utilisés chaque année, force est de constater que peu de réactions d’intolérance ou d’allergie sont rapportées. Cependant, le pharmacien d’officine peut être confronté à des cas de dermatites d’irritation, non immunologiques, incitant à l’utilisation de soins adaptés. Des cas, rares, de dermatites allergiques, immunologiques, sont rencontrés, nécessitant une consultation spécialisée ayant pour but de déterminer les substances allergènes. L es professionnels de santé et les laboratoires cosmétologiques prennent de plus en plus en considération le concept de peau intolérante. Qu’il s’agisse du terme “peau sensible”, “peau réactive”, “peau irritable” ou “peau intolérante”, tous désignent, dans la grande majorité des cas, des manifestations d’hyperréactivité cutanée non immunologique liées à différents stimuli normalement bien tolérés. Irritation et allergie sont souvent confondues. Or, il est nécessaire d’identifier et de différencier une dermatite d’irritation et une dermatite allergique. La dermatite d’irritation est la plus courante et n’a aucune composante immunologique. Il s’agit d’une réac- tion inflammatoire sans reconnaissance d’un allergène spécifique. En cosmétologie, ce phénomène peut faire suite à l’application d’un soin contenant une ou plusieurs substances irritantes. Deux phénomènes majeurs tendent à expliquer cette réactivité cutanée : – la fonction barrière de la peau serait altérée, avec une perte insensible en eau majorée et une moindre qualité/ quantité des lipides intercornéocytaires ; le seuil de tolé- rance de la peau serait ainsi abaissé. Les différents stimuli extérieurs (température, rayonnements solaires, vent…) ou l’application d’une substance irritante entraîneraient une libération, par les kératinocytes, de cytokines pro- inflammatoires et de métabolites de l’acide arachidoni- que. La conséquence de ce processus est une réaction inflammatoire et une altération de la barrière cutanée ; – la sensibilité neurologique serait augmentée car certains stimuli cutanés stimuleraient les fibres nerveuses épidermi- ques, entraînant la production de neuromédiateurs jouant un rôle dans l’inflammation neurogène. Il en résulte une vasodilatation et une dégranulation des mastocytes. La dermatite allergique est, quant à elle, une réaction immunologique. Il s’agit le plus souvent d’une hyper- sensibilité de type IV (retardée) ou, plus rarement, d’une hypersensibilité de type I (immédiate). La dermatite allergique est beaucoup moins fréquente que la derma- tite irritative avec laquelle elle est cependant souvent confondue. Pour différencier une dermatite d’irritation d’une dermatite allergique, il est important d’identifier, d’une part, les signes subjectifs (tiraillements, picote- ments, sensations de brûlures, prurit), et, d’autre part, les signes objectifs (érythème, œdème, desquamation, vésicules). Les soins pour peaux intolérantes En cas de peau intolérante, il est important de bien lire les compositions des produits cosmétiques. © Garo/Phanie

Les soins pour peaux intolérantes

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Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011

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Série conseil en cosmétologie

Les soins du contour de l’œilLes soins pour peaux intolérantesLes produits d’hygiène corporelle

Le culte voué à l’esthétique

explique l’intérêt toujours croissant

des consommatrices à l’égard des soins

cosmétiques. Malgré le nombre élevé

de produits utilisés chaque année, force

est de constater que peu de réactions

d’intolérance ou d’allergie sont

rapportées. Cependant, le pharmacien

d’officine peut être confronté à des cas

de dermatites d’irritation, non

immunologiques, incitant à l’utilisation

de soins adaptés. Des cas, rares,

de dermatites allergiques,

immunologiques, sont rencontrés,

nécessitant une consultation spécialisée

ayant pour but de déterminer

les substances allergènes.

Les professionnels de santé et les laboratoires cosmétologiques prennent de plus en plus en considération le concept de peau intolérante.

Qu’il s’agisse du terme “peau sensible”, “peau réactive”, “peau irritable” ou “peau intolérante”, tous désignent, dans la grande majorité des cas, des manifestations d’hyperréactivité cutanée non immunologique liées à différents stimuli normalement bien tolérés. Irritation et allergie sont souvent confondues. Or, il est nécessaire d’identifier et de différencier une dermatite d’irritation et une dermatite allergique. La dermatite d’irritation est la plus courante et n’a

aucune composante immunologique. Il s’agit d’une réac-tion inflammatoire sans reconnaissance d’un allergène spécifique. En cosmétologie, ce phénomène peut faire suite à l’application d’un soin contenant une ou plusieurs substances irritantes. Deux phénomènes majeurs tendent à expliquer cette réactivité cutanée :– la fonction barrière de la peau serait altérée, avec une perte insensible en eau majorée et une moindre qualité/ quantité des lipides intercornéocytaires ; le seuil de tolé-rance de la peau serait ainsi abaissé. Les différents stimuli extérieurs (température, rayonnements solaires, vent…) ou l’application d’une substance irritante entraîneraient une libération, par les kératinocytes, de cytokines pro-inflammatoires et de métabolites de l’acide arachidoni-que. La conséquence de ce processus est une réaction inflammatoire et une altération de la barrière cutanée ;– la sensibilité neurologique serait augmentée car certains stimuli cutanés stimuleraient les fibres nerveuses épidermi-ques, entraînant la production de neuromédiateurs jouant un rôle dans l’inflammation neurogène. Il en résulte une vasodilatation et une dégranulation des mastocytes. La dermatite allergique est, quant à elle, une réaction

immunologique. Il s’agit le plus souvent d’une hyper-sensibilité de type IV (retardée) ou, plus rarement, d’une hyper sensibilité de type I (immédiate). La dermatite allergique est beaucoup moins fréquente que la derma-tite irritative avec laquelle elle est cependant souvent confondue. Pour différencier une dermatite d’irritation d’une

dermatite allergique, il est important d’identifier, d’une part, les signes subjectifs (tiraillements, picote-ments, sensations de brûlures, prurit), et, d’autre part, les signes objectifs (érythème, œdème, desquamation, vésicules).

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En cas de peau intolérante, il est important de bien lire les compositions des produits cosmétiques.

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Classiquement, des signes subjectifs tels que tirail-lements, picotements et sensations de brûlure, éven-tuellement associés au signe objectif d’érythème léger, évoquent la dermatite d’irritation. La dermatite allergi-que est, quant à elle, évoquée principalement devant des signes objectifs tels qu’un érythème, un œdème, une desquamation ou encore l’apparition de vésicules, associés au signe subjectif qu’est le prurit.

Les utilisatricesQuelques études ont tenté d’estimer la prévalence des peaux réactives1. Un peu plus de 60 % des femmes inter-rogées déclarent avoir une peau sensible ou irritable alors que 10 % disent avoir une peau très sensible. Une différence de sensibilité existerait en fonction de l’origine ethnique. Ainsi, les peaux asiatiques semblent être plus réactives que les peaux européennes, alors que les peaux noires semblent moins irritables que les peaux claires, sans doute en raison d’une épaisseur plus importante de la couche cornée. Enfin, l’hyperréactivité cutanée tend à devenir moins fréquente avec l’âge, notamment après la ménopause.Seules les clientes souffrant de dermatites d’irritation peuvent bénéficier d’un conseil à l’officine sans néces-sairement consulter un spécialiste. Cette peau réactive non allergique souffre classiquement, peu de temps après l’application d’un soin cosmétique, de sensations de brûlu res, de tiraillements et/ou de picotements sur le visage et le cou, ces gênes étant aggravées à mesure que les applications sont répétées. Ces utilisatrices doivent être orientées vers des soins adaptés aux peaux intolérantes (tableau 1), dont les formulations épurées et rigoureusement sélectionnées limitent ces réactions et apaisent la peau.

En revanche, les utilisatrices de soins cosmétiques souf-frant d’une réaction évoquant une allergie devront être orientées vers un dermato logue, la détermination de la substance incriminée et son éviction définitive étant nécessaires.

Les actifsPour conseiller au mieux une cliente souffrant d’into-lérance cutanée, l’équipe officinale doit se pencher sur les formulations des gammes dont elle dispose. Un soin cosmétique adapté aux peaux intolérantes doit respecter quelques règles simples : être exempt de toute subs-tance irritante ou allergisante, compter un nombre limité de substances (qu’il s’agisse d’actifs ou d’excipients) et renfermer des actifs hydratants et apaisants, bien tolé-rés, tels que certains corps gras neutres ou des eaux thermales.

Actifs exclus car irritants ou allergisants

Un recul suffisant permet aujourd’hui de lister différentes molécules réputées irritantes ou allergisantes. Les conservateurs, tels que le méthyl(chloro)isothia-

zolinone, le phénoxyéthanol, les parabens ou encore le formaldéhyde, possèdent un effet allergisant. Différentes innovations technologiques ont permis leur éviction. Ainsi, pour s’affranchir de tout conservateur, deux laboratoires français ont appuyé leur gamme pour peaux intolérantes sur des conditionnements brevetés. Le laboratoire Avène propose, pour la gamme Tolérance extrême®, un conditionnement appelé DEFI (Dispositif Exclusif Formule Intacte) : le produit cosmétique, fabri-qué et conditionné en conditions stériles, est contenu dans une membrane souple surmontée d’un système de

Classification des peaux réactivesUne distinction des peaux sensibles peut se faire en trois

catégories selon le niveau de réactivité.

La peau sensible cosmétique concerne principalement

les femmes utilisatrices de soins cosmétiques plus

ou moins bien adaptés à leur type de peau ou contenant

des ingrédients irritants.

La peau sensible environnementale touche

essentiellement des peaux sèches qui réagissent

facilement au chaud, au froid ou aux variations

de températures.

La peau très sensible réagit aussi bien aux facteurs

environnementaux qu’à l’application de produits

cosmétiques.

Une histoire sans…Pour restaurer la fonction barrière des peaux intolérantes

et les hydrater, les laboratoires cosmétologiques proposent

des soins dénués d’ingrédients irritants ou allergisants.

Ces produits cosmétiques nous invitent dans un univers

sans conservateur (notamment sans paraben), sans

parfum, sans colorant, sans alcool, sans tensioactif, sans

huile essentielle, sans lanoline… Les gammes dédiées

aux peaux réactives mentionnent ce type de spécificités

sur leurs emballages. À titre d’exemple, le soin Tolériane

Ultra® du laboratoire La Roche Posay est présenté sans

conservateur, sans paraben, sans parfum, sans alcool,

sans colorant et sans lanoline.

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fermeture qui permet de le délivrer tout en le conservant stérile pendant toute la durée d’utilisation. Le labo ratoire La Roche Posay propose également un packaging breve té pour le soin Tolériane Ultra® : il s’agit d’une poche rétractable garantissant l’étanchéité du conte-nant vis-à-vis de l’air et des bactéries. Trois clapets anticontamination permettent de délivrer un produit intact de toute rétrocontamination, et un obturateur hermétique à l’orifice de sortie ne laisse passer que les flux sortants. De tels dispositifs autorisent la fabrication et la conservation d’un soin cosmétique stérile sans qu’aucune substance ayant un rôle de conservateur ne soit incluse. Les tensioactifs, présents notamment dans des

shampooings ou les savons, sont souvent irritants. Certains laboratoires ont réussi à les bannir de leur formulation (soin Tolérance extrême® du laboratoire Avène). Les actifs anti-âge, en particulier l’acide rétinoïque

et, à un moindre degré, le rétinol ou encore les alpha-hydroxyacides, peuvent être irritants car ils ne sont adap-tés qu’à certains types de peau. L’utilisatrice doit, de plus, respecter leur mode d’emploi.

L’urée peut, à des concentrations élevées, irriter la peau, en particulier lorsqu’elle est incorporée à certains soins corporels hydratants. Le propylène glycol possède un pouvoir hydratant et

solvant. Il est cependant beaucoup moins employé que le glycérol (ou glycérine) car il peut être desséchant en altérant les composants du ciment lipidique et en dimi-nuant la cohésion des cornéocytes. Le propylène glycol est également parfois sensibilisant. Les parfums, potentiellement irritants, représentent les

principaux allergènes des soins cosmétiques. Les huiles essentielles sont reconnues comme

irritantes pour la peau et les muqueuses en utilisation pure. Des phénomènes d’irritation peuvent également être rencontrés lors de leur incorporation dans un soin cosmétique. La lanoline est une substance d’origine naturelle

extraite de la graisse de mouton. Également appelée alcool de laine, elle est utilisée en tant qu’hydratant et émollient. Cependant, elle peut induire une dermatite de contact. Certains laboratoires mentionnent expressément son absence de leur formule comme le laboratoire Uriage pour sa crème hydra-apaisante Toléderm®.

Tableau 1 : Soins cosmétiques destinés aux peaux réactives

Laboratoire Produit Principaux actifs Propriétés revendiquéesAvène Tolérance extrême® crème Glycérine codex Hydratant

Huile de carthame Émollient

Huile de paraffine codex

Cyclométhicone

Squalane Relipidant

Eau thermale Apaisant

Bioderma Créaline® crème légère ou riche Complexe toléridine Apaisant

Glycérine Émollient

Darphin Crème apaisante Intral® Extrait de camomille Apaisant

Extrait d’aubépine

Extrait de pivoine

D-panthénol

Bisabolol

Extrait d’orchidée Hydratant

Vitamine E Antioxydant

La Roche Posay Tolériane Ultra® Neurosensine Apaisant

Eau thermale

Melvita Apicosma® crème revitalisante Miel Hydratant et adoucissant

Eau de fleur d’oranger

Karité

Alphabisabolol de Candéia Apaisant

Gingembre

Pollen de fleurs Réparateur

Noreva-LED Sensidiane® soin apaisant rééquilibrant Neutrazen TM pro Apaisant

Extrait de figue Limiter la perte insensible en eau

Uriage Toléderm® crème hydra-apaisante Polyuronides d’algues Apaisant

Eau thermale

Glycérine Émollient

Weleda Huile confort absolu à l’amande® Huile d’amande douce bio Adoucissant et nourrissant

Huile de noyau de prune Émollient

Extrait de fleur de prunellier Apaisant

NB : liste non exhaustive.

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Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011

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ntes Actifs inclus car apaisants et hydratants

Les laboratoires cosmétologiques proposent des soins agis-sant spécifiquement sur le film hydrolipidique, les éléments du système nerveux, l’hyperréactivité cellulaire, etc., grâce à des molécules anti-irritation, des antineuromédiateurs, des éléments constitutifs de la barrière cutanée hydrolipidique ou encore des eaux thermales apaisantes. Des actifs apaisants sont incorporés dans les soins

pour peaux intolérantes afin de limiter le syndrome inflammatoire cutané. Les eaux thermales (Avène, La Roche Posay ou Uriage notamment) mais égale-ment le bisabolol (crème apaisante Intral® du labo-ratoire Darphin et crème revitalisante Apicosma® du laboratoire Melvita) ont déjà démontré leur rôle anti-inflammatoire et apaisant. Des actifs émollients et hydratants sont également

associés afin d’apporter du confort, tels que la glycé-rine (soins Tolérance extrême® du laboratoire Avène et Créaline® du laboratoire Bioderma) ou le karité (crème revitalisante Apicosma® du laboratoire Melvita).Le laboratoire Bioderma propose, quant à lui, le complexe Toléridine dans sa gamme Créaline®, qui vise à réduire l’hyperréactivité cellulaire.Enfin, l’hypersensibilité neurologique de la peau est abor-dée par plusieurs laboratoires cosmétologiques. Le labo-ratoire La Roche Posay a intégré dans ses soins la neuro-sensine, un actif stimulant la synthèse de messagers visant à s’opposer aux médiateurs inflammatoires. Quant aux laboratoires Noreva-LED et Uriage, ils proposent un actif visant à freiner l’inflammation neuro gène : le NeutrazenTM pro (trois acides aminés liés à un lipide) pour le premier et les polyuronides d’algues pour le second (tableau 1).

Votre conseil beautéDevant une réaction irritative aiguë ou chronique, l’équipe officinale doit jouer la carte de l’apaisement en puisant dans les gammes cosmétologiques spécialisées. Les soins dédiés aux peaux réactives viennent alors se substituer à ceux utilisés antérieurement par la cliente souffrant d’intolérance. En phase aiguë, le premier geste doit être l’éviction

de tout produit cosmétique habituel. La pulvérisation d’une eau thermale plusieurs fois par jour est également conseillée, ainsi que l’application de corps gras neutres tels qu’un cérat ou un cold cream. Tout au long de l’année, les peaux réactives doivent

être apaisées au quotidien, matin et soir, par des soins cosmétologiques spécialement dédiés à cette problé-matique. Le programme beauté débute par un nettoyage doux du visage à l’aide d’une lotion spéci fi que, disponi-ble dans chaque gamme pour peaux réactives, ou d’une

eau thermale. Le séchage doit être délicat, effectué par tampon ne ment avec un mouchoir en papier. Suit l’applica-tion d’un soin hydratant quotidien, généralement composé d’un nombre restreint de composants. Ce type de soin contient fréquemment des actifs apaisants visant à soula-ger les peaux intolérantes : Aloe vera, vitamine E, acides gras essentiels, karité, allantoïne, bisabolol… Concernant le choix du soin, une distinction peut être apportée : les formulations renfermant des actifs réputés doux et bien tolérés, tels que l’huile confort absolu à l’amande® du labo-ratoire Weleda, sont conseillées aux clientes se plaignant d’into lé ran ce et d’inconfort ; celles, beaucoup plus épu-rées, renfermant des actifs neutres sans risque allergène, tels que la crème Tolérance extrême® du laboratoire Avène, sont recommandées aux patientes souffrant d’allergies multi ples et/ou d’irritations aiguës. Par ailleurs, un maquillage adapté aux peaux réactives peut être conseillé (par exemple gamme Tolériane teint minéral® du laboratoire La Roche Posay). Certains produits cosmétiques doivent être

déconseillés lorsque la peau est réactive ou intolé-rante. Il s’agit en particulier des soins exfoliants et anti-vieillissement qui contiennent assez souvent des subs-tances irritantes : acides de fruits, billes exfoliantes, vitamine A acide, rétinaldéhyde, rétinol… Enfin, un certain nombre de facteurs déclenchants

ou aggravants existent : les produits d’hygiène agressifs (en particulier les savons), pour les hommes, les produits de rasage et d’après-rasage alcoolisés, l’environnement (froid, chaleur, soleil, pollution, variations de température), le mode de vie (boissons chaudes, épices, excitants, alcool…), les rayonnements ultraviolets excessifs et la corticothérapie locale prolongée. Certains facteurs endogènes doivent également être

maîtrisés car ils favorisent une telle problématique : les pathologies cutanées telles que la dermatite sébor rhéique, la rosée, le psoriasis ou la dermatite atopique, les troubles émotionnels tels que le stress, l’anxiété ou la dépression. Un conseil sur la gestion du stress et l’utilisation d’une médication familiale pour le réduire sont à propos. �

Gérald Beylot

Pharmacien, Paris (75)

[email protected]

Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Référence1. Willis CM, Shaw S, De Lacharrière O, Baverel M, Reiche L, Jourdain R, et al. Sensitive skin: an epidemiological study. Br J Dermatol. 2001; 145: 258-63.