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Accès au financement FORUM Rapports du CGAP et de ses partenaires N° 7, juin 2013 Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs déterminants 2004-2011 Richard Rosenberg, Scott Gaul, William Ford et Olga Tomilova

Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

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Page 1: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

Accegraves au financement

FORUMRapports du CGAP et de ses partenaires

Ndeg 7 juin 2013

Les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit et leurs facteurs deacuteterminants

2004-2011

Richard Rosenberg Scott Gaul William Ford et Olga Tomilova

RemerciementsLe preacutesent rapport et les travaux de recherche preacuteparatoires ont eacuteteacute effectueacutes conjointement par le Microfinance Information Exchange (MIX) la banque allemande de deacuteveloppement KfW et le CGAP

Les auteurs remercient KfW pour son soutien financier MIX pour ses donneacutees et le traitement des donneacutees et le CGAP pour ses modegraveles analytiques et ses services de publication Nous sommes reconnaissants agrave Matthias Adler Gregory Chen Alexia Latortue et Kate McKee pour leurs commentaires eacuteclaireacutes Les auteurs et non les commentateurs ou les organismes partenaires assument lrsquoentiegravere responsabiliteacute des conclusions et des opinions exprimeacutees dans le preacutesent rapport

copy CGAP MIX et KfW 2013

CGAP1818 H Street NWWashington DC 20433 Eacutetats-Unis

Internet wwwcgaporgCourriel cgapworldbankorgTeacuteleacutephone +1 202 473 9594

Tous droits reacuteserveacutes Les demandes drsquoautorisation de reproduction de portions du preacutesent rapport doivent ecirctre adresseacutees au CGAP agrave lrsquoadresse figurant dans lrsquoavis de droit de reproduction ci-dessus Le CGAP MIX et KfW sont favorables agrave la diffusion de leurs travaux et accordent geacuteneacuteralement leur autorisation rapidement et lorsque la reproduction ne sert pas un but commercial gratuitement Les demandes drsquoautorisation de photocopier des portions du rapport agrave des fins eacuteducatives sont traiteacutees par le Copyright Center Inc Suite 910 222 Rosewood Drive Danvers MA 01923 Eacutetats-Unis

i

Sommaire

Introduction 1

SECTION 1 Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct 4

SECTION 2 Coucirct des ressources 9

SECTION 3 Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses 11

SECTION 4 Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit) 13

SECTION 5 Beacuteneacutefice 18

SECTION 6 Synthegravese 21

Reacutefeacuterences 23

ANNEXE Donneacutees et meacutethodologie 24

1

Introduction

Depuis les deacutebuts du microcreacutedit moderne1 son aspect le plus controverseacute est celui des taux drsquoin-teacuterecirct appliqueacutes par les microprecircteurs que lrsquoon

appelle souvent institutions de microfinance (IMF)2 Ces taux sont plus eacuteleveacutes souvent mecircme beaucoup plus eacuteleveacutes que les taux bancaires ordinaires parce qursquoil est eacutevidemment plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs milliers de precircts mi-nuscules plutocirct que de precircter et de collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur Les frais geacuteneacuteraux plus eacuteleveacutes doivent ecirctre couverts par des taux drsquointeacuterecirct supeacuterieurs Mais agrave quel point Nom-breux sont ceux qui craignent que les emprunteurs pauvres ne soient exploiteacutes en eacutetant soumis agrave des taux drsquointeacuterecirct excessifs eacutetant donneacute qursquoils nrsquoont que peu de pouvoir de neacutegociation Une autre source drsquoinquieacutetude est le fait qursquoune proportion croissante du microcreacutedit est en train de se reacuteorienter vers les organisations agrave but lucratif ougrave le relegravevement des taux drsquointeacuterecirct pourrait na-turellement se traduire par des rendements supeacuterieurs pour les actionnaires

Il y a quelques anneacutees le CGAP a examineacute les donneacutees financiegraveres 2003-2006 de plusieurs centaines drsquoIMF col-lecteacutees par le Microfinance Information Exchange (MIX) en analysant les taux drsquointeacuterecirct ainsi que les coucircts et les beacuteneacutefices qui les influencent Le principal objectif de ce rapport (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009) eacutetait de regrouper des donneacutees empiriques permettant de cerner la question du niveau raisonnable des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit en engageant une discussion reposant davan-tage sur les faits que sur lrsquoideacuteologie

1 Dans le preacutesent rapport le terme laquo microcreacutedit raquo deacutesigne des precircts drsquoun tregraves petit montant agrave court terme et geacuteneacuteralement non garantis accordeacutes agrave des microentrepreneurs agrave faible reve-nu et agrave leurs meacutenages par le biais de techniques non conven-tionnelles comme la responsabiliteacute collective la forte freacute-quence des remboursements lrsquoextension de la taille du creacutedit les programmes drsquoeacutepargne forceacutee etc

2 Les IMF sont des organisations financiegraveres qui se concentrent dans certains cas exclusivement sur lrsquooffre de services finan-ciers aux clients agrave faible revenu et dont les sources de reve-nu sont geacuteneacuteralement informelles agrave lrsquoinverse des salaires verseacutes par des employeurs enregistreacutes Le microcreacutedit do-mine parmi les services financiers proposeacutes par les IMF mais drsquoautres services comme lrsquoeacutepargne lrsquoassurance les paiements et autres transferts drsquoargent integravegrent progressivement lrsquooffre tout comme des formes de creacutedit plus varieacutees et flexibles Les IMF peuvent prendre plusieurs formes banques villageoises informelles agences de precircts agrave but non lucratif coopeacutera-tives drsquoeacutepargne et de precirct socieacuteteacutes financiegraveres agrave but lucratif banques agreacuteeacutees speacutecialiseacutees deacutepartements speacutecialiseacutes au sein de banques commerciales universelles et programmes et insti-tutions gouvernementaux

Le preacutesent rapport examine des donneacutees plus exactes et plus complegravetes fournies par MIX pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Bien que les questions de meacutethodologie soient principalement abordeacutees en annexe il convient de preacuteciser un point degraves agrave preacutesent Le preacuteceacutedent rapport du CGAP eacutetait baseacute sur des donneacutees provenant drsquoun pa-nel coheacuterent ainsi lrsquoanalyse des tendances eacutetait baseacutee sur les donneacutees fournies chaque anneacutee par 175 institu-tions de microcreacutedit rentables entre 2003 et 2006 Cette approche a permis de donner une image de lrsquoeacutevolution dans le temps drsquoun groupe de microprecircteurs type

Agrave lrsquoinverse le preacutesent rapport se base principalement sur les donneacutees fournies par les IMF entre 2004 et 20113 De ce fait une institution de microcreacutedit arriveacutee sur le marcheacute en 2005 ou ayant cesseacute son activiteacute en 2009 sera incluse dans les donneacutees pour les anneacutees au cours des-quelles elle a fourni des rapports Nous estimons que cette approche donne une meilleure image de lrsquoeacutevolution du marcheacute dans son ensemble et reflegravete donc mieux la situation drsquoun groupe de clients type Lrsquoinconveacutenient est que les tendances preacutesenteacutees dans le preacutesent rapport ne peuvent pas ecirctre compareacutees agrave celle du rapport preacuteceacutedent car lrsquoeacutechantillon des IMF a eacuteteacute seacutelectionneacute sur une base diffeacuterente (nous avons calculeacute les donneacutees du panel sur la base drsquoun groupe coheacuterent de 456 IMF dont les rapports portent sur les anneacutees 2007 agrave 2011 nous avons utiliseacute ces donneacutees principalement pour veacuterifier les tendances iden-tifieacutees agrave partir des donneacutees complegravetes pour 2004-2011)

3 Pour les lecteurs inteacuteresseacutes par la composition de ce groupe nous pouvons reacutesumer la distribution des plus de 6 000 obser-vations annuelles pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Il convient de noter que cette distribution concerne les IMF et non les clients La deacutefinition des cateacutegories figure en annexe Reacutegion SSA 14 EAP 13 ECA 18 LAC 34 MENA 5 Asie du Sud 16 (voir la figure 1 pour une deacutefinition des abreacuteviations)Statut agrave but lucratif 39 agrave but non lucratif 59 so 2 (veuillez noter que les IMF agrave but lucratif desservent la majoriteacute des emprunteurs car elles sont geacuteneacuteralement plus grandes que les IMF agrave but non lucratif)Supervision prudentielle des autoriteacutes financiegraveres Oui 57 non 41 so 2 Forme juridique banque 9 institution financiegravere non bancaire reacuteglementeacutee 32 coopeacuteratives de creacutedit 13 ONG 38 banques rurales 6 autres ou so 2 Marcheacute cible microemprunteurs agrave faible revenu 42 mi-croemprunteurs - marcheacute eacutelargi 49 microemprunteurs agrave haut revenu 5 petites entreprises 4 Intermeacutediation financiegravere (eacutepargne volontaire) gt15 des actifs 39 jusqursquoagrave 15 des actifs 17 aucune 44 Acircge 1ndash4 ans 10 5ndash8 ans 19 gt8 ans 69 so 2 Emprunteurs lt10 000 48 10 000ndash30 000 23 gt30 000 29

2

Les donneacutees et la meacutethodologie utiliseacutees pour geacuteneacute-rer nos reacutesultats sont preacutesenteacutees plus en deacutetail en an-nexe Notre principal objectif est drsquoobserver lrsquoeacutevolution du marcheacute sur la peacuteriode nous nrsquoallons pas nous eacutetendre sur le caractegravere approprieacute ou non des taux drsquointeacuterecirct des coucircts ou des beacuteneacutefices Lrsquoune des principales nouveau-teacutes de ce rapport est qursquoil srsquoaccompagne drsquoune base de donneacutees en ligne deacutecrite ci-apregraves que les lecteurs pour-ront utiliser pour explorer plus avant les donneacutees MIX sous-jacentes et plus particuliegraverement pour se pencher sur la dynamique des marcheacutes nationaux individuels

Naturellement les cinq anneacutees de donneacutees suppleacute-mentaires ont permis de constater drsquoimportants change-ments au sein du secteur Par exemple

bull Agrave lrsquoeacutechelle mondiale les taux drsquointeacuterecirct ont baisseacute de faccedilon prononceacutee jusqursquoen 2007 avant de se stabiliser Ce pheacutenomegravene srsquoexplique en partie par lrsquoeacutevolution des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) dont la baisse agrave long terme a eacuteteacute interrom-pue en 2008 et 2011 Il srsquoexplique eacutegalement par la hausse du coucirct des ressources pour les precircteurs qui font de plus en plus appel aux emprunts commer-ciaux pour compleacuteter les ressources subventionneacutees

bull Le rendement moyen des fonds propres a chuteacute et le pourcentage des remboursements de precircts par les emprunteurs affecteacute aux beacuteneacutefices srsquoest effondreacute Crsquoest une bonne nouvelle pour ceux qui craignent lrsquoexploitation des emprunteurs pauvres mais crsquoest plus inquieacutetant pour ceux qui se preacuteoccupent de la performance financiegravere du secteur

bull En ce qui concerne le groupe de precircteurs axeacutes sur la clientegravele la plus pauvre les taux drsquointeacuterecirct ont aug-menteacute de mecircme que les charges drsquoexploitation et le coucirct des ressources En revanche ces precircteurs sont en moyenne nettement plus rentables que les autres (sauf en 2011 ougrave la rentabiliteacute de ce groupe a eacuteteacute af-fecteacutee par une crise du remboursement dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh)

La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des ins-titutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoenviron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

Comme dans le rapport de 2009 nous allons exami-ner non seulement les taux drsquointeacuterecirct mais eacutegalement leurs composantes agrave savoir les principaux facteurs qui deacuteterminent le niveau des taux drsquointeacuterecirct Les precircteurs utilisent les inteacuterecircts perccedilus pour couvrir leurs coucircts tandis que lrsquoeacutecart entre ce revenu et les coucircts repreacutesente leur beacuteneacutefice (ou perte) Voici une version simplifieacutee de cette formule

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice 4 5

En drsquoautres termes le produit des inteacuterecircts (le mon-tant des inteacuterecircts et commissions sur creacutedits collecteacutes par les institutions de microcreacutedit aupregraves de leurs clients) eacutevolue agrave la hausse ou agrave la baisse uniquement si une ou plusieurs composantes agrave droite de lrsquoeacutequation eacutevoluent agrave la hausse ou agrave la baisse

Cette formule donne sa structure au preacutesent rapport

bull La Section 1 eacutetudie les niveaux et les tendances des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit agrave travers le monde en reacutepartissant les donneacutees entre diffeacuterents types drsquoins-titutions (groupes de pairs)

bull La Section 2 examine le coucirct des ressources que les precircteurs doivent emprunter pour financer leur por-tefeuille de precircts

bull La Section 3 est consacreacutee aux pertes sur creacutedits et examine des pheacutenomegravenes preacuteoccupants survenus reacutecemment sur deux grands marcheacutes

bull La Section 4 preacutesente les tendances des charges drsquoexploitation et aborde la question de la taille du creacutedit

bull La Section 5 se penche sur les beacuteneacutefices des institu-tions de microcreacutedit la composante la plus contro-verseacutee quand on parle des taux drsquointeacuterecirct du micro-creacutedit

bull Si vous nrsquoavez pas le temps de lire lrsquointeacutegraliteacute du rapport vous pouvez aller directement agrave la Sec-tion 6 (page 21) qui donne une synthegravese graphique de lrsquoeacutevolution des taux drsquointeacuterecirct et de leurs compo-santes sur la peacuteriode ainsi qursquoun reacutesumeacute des princi-pales conclusions

bull LrsquoAnnexe deacutecrit notre base de donneacutees et notre meacute-thodologie y compris les raisons pour lesquelles nous nrsquoavons pas tenu compte de quatre microprecirc-teurs importants6 dans notre analyse

Ce rapport se base sur une multitude de donneacutees Pour eacuteviter drsquouser la patience des lecteurs nous nous sommes

4 laquo Charges drsquoexploitation raquo est le terme utiliseacute par MIX pour deacutecrire les frais de personnel et les frais geacuteneacuteraux agrave savoir les salaires les deacutepreacuteciations la maintenance etc

5 Voici une formule plus complegravete Revenu des precircts + autres revenus = coucirct des ressources + dota-tions aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploi-tation + impocircts + beacuteneacutefice

6 BRI (Indoneacutesie) Harbin Bank (Chine) Postal Savings Bank of China et Vietnam Bank for Social Policy

3

concentreacutes sur les plus importantes Cependant MIX a publieacute nos fichiers de donneacutees sur son site Internet y com-pris les tableaux croiseacutes sous Excel qui permettent aux lecteurs de reacutepartir les donneacutees comme ils le souhaitent (httpmicrofinance-business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip) Les tableaux croiseacutes permettent agrave lrsquoutilisateur de choisir entre 14 indicateurs financiers et drsquoafficher les reacutesultats 2004-2011 ajusteacutes ou non (moyennes pon-deacutereacutees et quartiles) reacutepartis entre neuf groupes de pairs y compris entre pays

Nous avons ducirc choisir parmi plus de 800 groupe-ments de donneacutees ceux que nous allions inclure dans ce rapport La plupart des informations preacutesenteacutees ici sont donneacutees sous forme globale souvent reacuteparties par groupe de pairs (reacutegion agrave but lucratif ou non meacutetho-dologie de precircts etc) Pour de nombreux lecteurs toutefois le groupement le plus utile sera celui des microprecircteurs opeacuterant dans un pays donneacute Nous en-courageons vivement ces lecteurs agrave utiliser les tableaux croiseacutes pour personnaliser lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution du secteur dans le pays de leur choix

4

S E C T I O N1Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct

Comment eacutevaluer les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit

Avant de preacutesenter nos donneacutees et nos conclusions il convient de parler des deux meacutethodes diffeacuterentes uti-liseacutees pour mesurer les taux drsquointeacuterecirct sur les microcreacute-dits le taux de rendement effectif et le taux effectif glo-bal (TEG) Il est essentiel de comprendre la diffeacuterence entre les deux pour bien interpreacuteter les donneacutees sur les taux drsquointeacuterecirct que nous preacutesentons dans cette section

Du point de vue du client un des moyens classiques drsquoexprimer les taux drsquointeacuterecirct est de calculer un taux ef-fectif global sur le produit de precirct de ce client Le TEG tient compte du montant et de la seacutequence chronolo-gique de tous les flux de treacutesorerie associeacutes au precirct y compris les eacuteleacutements clairement consideacutereacutes comme des laquo inteacuterecircts raquo ou le laquo principal raquo mais aussi tous les autres frais ou commissions ainsi que les deacutepocircts obligatoires qui conditionnent le precirct Le TEG est un bon indicateur du coucirct effectif drsquoun precirct pour les emprunteurs qui rem-boursent conformeacutement au calendrier fixeacute Il peut ecirctre tregraves diffeacuterent (habituellement plus eacuteleveacute) du taux drsquointeacute-recirct figurant dans le contrat de precirct

MicroFinance Transparency (MF Transparency) est en train de constituer une base de donneacutees contenant des informations sur les TEG concernant une partie ou la totaliteacute des institutions de microcreacutedit notables dans un nombre croissant de pays La collecte de ces donneacutees neacutecessite beaucoup de travail et deacutepend de la volonteacute des microprecircteurs agrave coopeacuterer ces derniers eacutetant sus-ceptibles de juger embarrassante la publication drsquoinfor-mations deacutetailleacutees sur leurs tarifs Agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport le site Internet de MF Transparency preacutesentait des donneacutees pour 17 pays7

La base de donneacutees MIX que nous avons utiliseacutee pour reacutediger ce rapport ne peut pas geacuteneacuterer de TEG En revanche MIX fournit des laquo taux de rendement effec-tifs raquo qui correspondent agrave lrsquoensemble de tous les reve-nus deacuteriveacutes des precircts (inteacuterecircts commissions autres frais de creacutedit) en pourcentage du portefeuille de precircts bruts (PPB) annuel moyen du precircteur Du point de vue du precirc-teur le taux de rendement effectif revecirct une grande im-portance Compareacute au TEG toutefois il est un moins bon

7 httpdatamftransparencyorgdatacountries

indicateur de ce que les microemprunteurs individuels payent vraiment Par exemple

bull En 2011 environ un tiers des microemprunteurs ont fait appel agrave des precircteurs ayant recours agrave lrsquoeacutepargne forceacutee (agrave savoir qursquoils demandent aux emprunteurs de deacuteposer un pourcentage du montant du precirct au-pregraves du precircteur) Cette pratique a pour effet drsquoaug-menter le taux drsquointeacuterecirct effectif car lrsquoobligation de deacutepocirct reacuteduit le montant du deacutecaissement net que lrsquoemprunteur peut utiliser alors qursquoil verse des in-teacuterecircts sur le montant total du precirct Le TEG tient compte de ce pheacutenomegravene contrairement au taux de rendement effectif

bull Pour le calcul du taux de rendement effectif MIX re-groupe lrsquointeacutegraliteacute du portefeuille du precircteur mecircme si ce portefeuille contient des produits de precircts as-sortis de conditions tregraves diffeacuterentes voire des pro-duits qui se deacutefinissent plutocirct comme des precircts aux petites entreprises que comme du microcreacutedit

bull Le deacutenominateur du ratio de rendement effectif de MIX est le PPB le montant total de tous les precircts actifs qui nrsquoont pas eacuteteacute rembourseacutes ou passeacutes en perte Certains de ces precircts sont en souffrance agrave sa-voir que les emprunteurs sont en retard dans leurs remboursements Lrsquoimpact de cette diffeacuterence peut ecirctre expliqueacute simplement Imaginons un produit des inteacuterecircts total de 200 et un PPB de 1 000 produisant un taux de rendement effectif de 20 payeacute par lrsquoem-prunteur laquo moyen raquo Si la portion des precircts produc-tifs nrsquoest que de 800 alors lrsquoemprunteur moyen paye en fait un taux de 25 8

Une analyse interne de MIX reacutealiseacutee en 2011 et baseacutee sur sept pays pour lesquels MF Transparency beacuteneacuteficiait eacutegalement de donneacutees a reacuteveacuteleacute que le taux de rendement effectif de MIX eacutetait en moyenne infeacuterieur drsquoenviron 6 points de pourcentage au TEG moyen de MF Trans-

8 MIX est en train drsquoameacuteliorer ses informations sur les deacutepocircts obligatoires et effectue des ajustements dans le but de repreacute-senter plus preacuteciseacutement le portefeuille net Toutefois nous avons consideacutereacute que ces donneacutees MIX nrsquoeacutetaient pas encore assez coheacuterentes pour donner des reacutesultats fiables agrave lrsquoheure ac-tuelle Une analyse tregraves basique de ces donneacutees indique que les deacutepocircts obligatoires aupregraves de certaines IMF pourraient aug-menter le TEG mondial moyen drsquoenviron 3 Lrsquoimpact moyen des ajustements pour tenir compte des precircts non productifs est plus difficile agrave eacutevaluer

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

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Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

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A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 2: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

RemerciementsLe preacutesent rapport et les travaux de recherche preacuteparatoires ont eacuteteacute effectueacutes conjointement par le Microfinance Information Exchange (MIX) la banque allemande de deacuteveloppement KfW et le CGAP

Les auteurs remercient KfW pour son soutien financier MIX pour ses donneacutees et le traitement des donneacutees et le CGAP pour ses modegraveles analytiques et ses services de publication Nous sommes reconnaissants agrave Matthias Adler Gregory Chen Alexia Latortue et Kate McKee pour leurs commentaires eacuteclaireacutes Les auteurs et non les commentateurs ou les organismes partenaires assument lrsquoentiegravere responsabiliteacute des conclusions et des opinions exprimeacutees dans le preacutesent rapport

copy CGAP MIX et KfW 2013

CGAP1818 H Street NWWashington DC 20433 Eacutetats-Unis

Internet wwwcgaporgCourriel cgapworldbankorgTeacuteleacutephone +1 202 473 9594

Tous droits reacuteserveacutes Les demandes drsquoautorisation de reproduction de portions du preacutesent rapport doivent ecirctre adresseacutees au CGAP agrave lrsquoadresse figurant dans lrsquoavis de droit de reproduction ci-dessus Le CGAP MIX et KfW sont favorables agrave la diffusion de leurs travaux et accordent geacuteneacuteralement leur autorisation rapidement et lorsque la reproduction ne sert pas un but commercial gratuitement Les demandes drsquoautorisation de photocopier des portions du rapport agrave des fins eacuteducatives sont traiteacutees par le Copyright Center Inc Suite 910 222 Rosewood Drive Danvers MA 01923 Eacutetats-Unis

i

Sommaire

Introduction 1

SECTION 1 Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct 4

SECTION 2 Coucirct des ressources 9

SECTION 3 Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses 11

SECTION 4 Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit) 13

SECTION 5 Beacuteneacutefice 18

SECTION 6 Synthegravese 21

Reacutefeacuterences 23

ANNEXE Donneacutees et meacutethodologie 24

1

Introduction

Depuis les deacutebuts du microcreacutedit moderne1 son aspect le plus controverseacute est celui des taux drsquoin-teacuterecirct appliqueacutes par les microprecircteurs que lrsquoon

appelle souvent institutions de microfinance (IMF)2 Ces taux sont plus eacuteleveacutes souvent mecircme beaucoup plus eacuteleveacutes que les taux bancaires ordinaires parce qursquoil est eacutevidemment plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs milliers de precircts mi-nuscules plutocirct que de precircter et de collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur Les frais geacuteneacuteraux plus eacuteleveacutes doivent ecirctre couverts par des taux drsquointeacuterecirct supeacuterieurs Mais agrave quel point Nom-breux sont ceux qui craignent que les emprunteurs pauvres ne soient exploiteacutes en eacutetant soumis agrave des taux drsquointeacuterecirct excessifs eacutetant donneacute qursquoils nrsquoont que peu de pouvoir de neacutegociation Une autre source drsquoinquieacutetude est le fait qursquoune proportion croissante du microcreacutedit est en train de se reacuteorienter vers les organisations agrave but lucratif ougrave le relegravevement des taux drsquointeacuterecirct pourrait na-turellement se traduire par des rendements supeacuterieurs pour les actionnaires

Il y a quelques anneacutees le CGAP a examineacute les donneacutees financiegraveres 2003-2006 de plusieurs centaines drsquoIMF col-lecteacutees par le Microfinance Information Exchange (MIX) en analysant les taux drsquointeacuterecirct ainsi que les coucircts et les beacuteneacutefices qui les influencent Le principal objectif de ce rapport (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009) eacutetait de regrouper des donneacutees empiriques permettant de cerner la question du niveau raisonnable des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit en engageant une discussion reposant davan-tage sur les faits que sur lrsquoideacuteologie

1 Dans le preacutesent rapport le terme laquo microcreacutedit raquo deacutesigne des precircts drsquoun tregraves petit montant agrave court terme et geacuteneacuteralement non garantis accordeacutes agrave des microentrepreneurs agrave faible reve-nu et agrave leurs meacutenages par le biais de techniques non conven-tionnelles comme la responsabiliteacute collective la forte freacute-quence des remboursements lrsquoextension de la taille du creacutedit les programmes drsquoeacutepargne forceacutee etc

2 Les IMF sont des organisations financiegraveres qui se concentrent dans certains cas exclusivement sur lrsquooffre de services finan-ciers aux clients agrave faible revenu et dont les sources de reve-nu sont geacuteneacuteralement informelles agrave lrsquoinverse des salaires verseacutes par des employeurs enregistreacutes Le microcreacutedit do-mine parmi les services financiers proposeacutes par les IMF mais drsquoautres services comme lrsquoeacutepargne lrsquoassurance les paiements et autres transferts drsquoargent integravegrent progressivement lrsquooffre tout comme des formes de creacutedit plus varieacutees et flexibles Les IMF peuvent prendre plusieurs formes banques villageoises informelles agences de precircts agrave but non lucratif coopeacutera-tives drsquoeacutepargne et de precirct socieacuteteacutes financiegraveres agrave but lucratif banques agreacuteeacutees speacutecialiseacutees deacutepartements speacutecialiseacutes au sein de banques commerciales universelles et programmes et insti-tutions gouvernementaux

Le preacutesent rapport examine des donneacutees plus exactes et plus complegravetes fournies par MIX pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Bien que les questions de meacutethodologie soient principalement abordeacutees en annexe il convient de preacuteciser un point degraves agrave preacutesent Le preacuteceacutedent rapport du CGAP eacutetait baseacute sur des donneacutees provenant drsquoun pa-nel coheacuterent ainsi lrsquoanalyse des tendances eacutetait baseacutee sur les donneacutees fournies chaque anneacutee par 175 institu-tions de microcreacutedit rentables entre 2003 et 2006 Cette approche a permis de donner une image de lrsquoeacutevolution dans le temps drsquoun groupe de microprecircteurs type

Agrave lrsquoinverse le preacutesent rapport se base principalement sur les donneacutees fournies par les IMF entre 2004 et 20113 De ce fait une institution de microcreacutedit arriveacutee sur le marcheacute en 2005 ou ayant cesseacute son activiteacute en 2009 sera incluse dans les donneacutees pour les anneacutees au cours des-quelles elle a fourni des rapports Nous estimons que cette approche donne une meilleure image de lrsquoeacutevolution du marcheacute dans son ensemble et reflegravete donc mieux la situation drsquoun groupe de clients type Lrsquoinconveacutenient est que les tendances preacutesenteacutees dans le preacutesent rapport ne peuvent pas ecirctre compareacutees agrave celle du rapport preacuteceacutedent car lrsquoeacutechantillon des IMF a eacuteteacute seacutelectionneacute sur une base diffeacuterente (nous avons calculeacute les donneacutees du panel sur la base drsquoun groupe coheacuterent de 456 IMF dont les rapports portent sur les anneacutees 2007 agrave 2011 nous avons utiliseacute ces donneacutees principalement pour veacuterifier les tendances iden-tifieacutees agrave partir des donneacutees complegravetes pour 2004-2011)

3 Pour les lecteurs inteacuteresseacutes par la composition de ce groupe nous pouvons reacutesumer la distribution des plus de 6 000 obser-vations annuelles pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Il convient de noter que cette distribution concerne les IMF et non les clients La deacutefinition des cateacutegories figure en annexe Reacutegion SSA 14 EAP 13 ECA 18 LAC 34 MENA 5 Asie du Sud 16 (voir la figure 1 pour une deacutefinition des abreacuteviations)Statut agrave but lucratif 39 agrave but non lucratif 59 so 2 (veuillez noter que les IMF agrave but lucratif desservent la majoriteacute des emprunteurs car elles sont geacuteneacuteralement plus grandes que les IMF agrave but non lucratif)Supervision prudentielle des autoriteacutes financiegraveres Oui 57 non 41 so 2 Forme juridique banque 9 institution financiegravere non bancaire reacuteglementeacutee 32 coopeacuteratives de creacutedit 13 ONG 38 banques rurales 6 autres ou so 2 Marcheacute cible microemprunteurs agrave faible revenu 42 mi-croemprunteurs - marcheacute eacutelargi 49 microemprunteurs agrave haut revenu 5 petites entreprises 4 Intermeacutediation financiegravere (eacutepargne volontaire) gt15 des actifs 39 jusqursquoagrave 15 des actifs 17 aucune 44 Acircge 1ndash4 ans 10 5ndash8 ans 19 gt8 ans 69 so 2 Emprunteurs lt10 000 48 10 000ndash30 000 23 gt30 000 29

2

Les donneacutees et la meacutethodologie utiliseacutees pour geacuteneacute-rer nos reacutesultats sont preacutesenteacutees plus en deacutetail en an-nexe Notre principal objectif est drsquoobserver lrsquoeacutevolution du marcheacute sur la peacuteriode nous nrsquoallons pas nous eacutetendre sur le caractegravere approprieacute ou non des taux drsquointeacuterecirct des coucircts ou des beacuteneacutefices Lrsquoune des principales nouveau-teacutes de ce rapport est qursquoil srsquoaccompagne drsquoune base de donneacutees en ligne deacutecrite ci-apregraves que les lecteurs pour-ront utiliser pour explorer plus avant les donneacutees MIX sous-jacentes et plus particuliegraverement pour se pencher sur la dynamique des marcheacutes nationaux individuels

Naturellement les cinq anneacutees de donneacutees suppleacute-mentaires ont permis de constater drsquoimportants change-ments au sein du secteur Par exemple

bull Agrave lrsquoeacutechelle mondiale les taux drsquointeacuterecirct ont baisseacute de faccedilon prononceacutee jusqursquoen 2007 avant de se stabiliser Ce pheacutenomegravene srsquoexplique en partie par lrsquoeacutevolution des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) dont la baisse agrave long terme a eacuteteacute interrom-pue en 2008 et 2011 Il srsquoexplique eacutegalement par la hausse du coucirct des ressources pour les precircteurs qui font de plus en plus appel aux emprunts commer-ciaux pour compleacuteter les ressources subventionneacutees

bull Le rendement moyen des fonds propres a chuteacute et le pourcentage des remboursements de precircts par les emprunteurs affecteacute aux beacuteneacutefices srsquoest effondreacute Crsquoest une bonne nouvelle pour ceux qui craignent lrsquoexploitation des emprunteurs pauvres mais crsquoest plus inquieacutetant pour ceux qui se preacuteoccupent de la performance financiegravere du secteur

bull En ce qui concerne le groupe de precircteurs axeacutes sur la clientegravele la plus pauvre les taux drsquointeacuterecirct ont aug-menteacute de mecircme que les charges drsquoexploitation et le coucirct des ressources En revanche ces precircteurs sont en moyenne nettement plus rentables que les autres (sauf en 2011 ougrave la rentabiliteacute de ce groupe a eacuteteacute af-fecteacutee par une crise du remboursement dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh)

La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des ins-titutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoenviron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

Comme dans le rapport de 2009 nous allons exami-ner non seulement les taux drsquointeacuterecirct mais eacutegalement leurs composantes agrave savoir les principaux facteurs qui deacuteterminent le niveau des taux drsquointeacuterecirct Les precircteurs utilisent les inteacuterecircts perccedilus pour couvrir leurs coucircts tandis que lrsquoeacutecart entre ce revenu et les coucircts repreacutesente leur beacuteneacutefice (ou perte) Voici une version simplifieacutee de cette formule

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice 4 5

En drsquoautres termes le produit des inteacuterecircts (le mon-tant des inteacuterecircts et commissions sur creacutedits collecteacutes par les institutions de microcreacutedit aupregraves de leurs clients) eacutevolue agrave la hausse ou agrave la baisse uniquement si une ou plusieurs composantes agrave droite de lrsquoeacutequation eacutevoluent agrave la hausse ou agrave la baisse

Cette formule donne sa structure au preacutesent rapport

bull La Section 1 eacutetudie les niveaux et les tendances des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit agrave travers le monde en reacutepartissant les donneacutees entre diffeacuterents types drsquoins-titutions (groupes de pairs)

bull La Section 2 examine le coucirct des ressources que les precircteurs doivent emprunter pour financer leur por-tefeuille de precircts

bull La Section 3 est consacreacutee aux pertes sur creacutedits et examine des pheacutenomegravenes preacuteoccupants survenus reacutecemment sur deux grands marcheacutes

bull La Section 4 preacutesente les tendances des charges drsquoexploitation et aborde la question de la taille du creacutedit

bull La Section 5 se penche sur les beacuteneacutefices des institu-tions de microcreacutedit la composante la plus contro-verseacutee quand on parle des taux drsquointeacuterecirct du micro-creacutedit

bull Si vous nrsquoavez pas le temps de lire lrsquointeacutegraliteacute du rapport vous pouvez aller directement agrave la Sec-tion 6 (page 21) qui donne une synthegravese graphique de lrsquoeacutevolution des taux drsquointeacuterecirct et de leurs compo-santes sur la peacuteriode ainsi qursquoun reacutesumeacute des princi-pales conclusions

bull LrsquoAnnexe deacutecrit notre base de donneacutees et notre meacute-thodologie y compris les raisons pour lesquelles nous nrsquoavons pas tenu compte de quatre microprecirc-teurs importants6 dans notre analyse

Ce rapport se base sur une multitude de donneacutees Pour eacuteviter drsquouser la patience des lecteurs nous nous sommes

4 laquo Charges drsquoexploitation raquo est le terme utiliseacute par MIX pour deacutecrire les frais de personnel et les frais geacuteneacuteraux agrave savoir les salaires les deacutepreacuteciations la maintenance etc

5 Voici une formule plus complegravete Revenu des precircts + autres revenus = coucirct des ressources + dota-tions aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploi-tation + impocircts + beacuteneacutefice

6 BRI (Indoneacutesie) Harbin Bank (Chine) Postal Savings Bank of China et Vietnam Bank for Social Policy

3

concentreacutes sur les plus importantes Cependant MIX a publieacute nos fichiers de donneacutees sur son site Internet y com-pris les tableaux croiseacutes sous Excel qui permettent aux lecteurs de reacutepartir les donneacutees comme ils le souhaitent (httpmicrofinance-business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip) Les tableaux croiseacutes permettent agrave lrsquoutilisateur de choisir entre 14 indicateurs financiers et drsquoafficher les reacutesultats 2004-2011 ajusteacutes ou non (moyennes pon-deacutereacutees et quartiles) reacutepartis entre neuf groupes de pairs y compris entre pays

Nous avons ducirc choisir parmi plus de 800 groupe-ments de donneacutees ceux que nous allions inclure dans ce rapport La plupart des informations preacutesenteacutees ici sont donneacutees sous forme globale souvent reacuteparties par groupe de pairs (reacutegion agrave but lucratif ou non meacutetho-dologie de precircts etc) Pour de nombreux lecteurs toutefois le groupement le plus utile sera celui des microprecircteurs opeacuterant dans un pays donneacute Nous en-courageons vivement ces lecteurs agrave utiliser les tableaux croiseacutes pour personnaliser lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution du secteur dans le pays de leur choix

4

S E C T I O N1Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct

Comment eacutevaluer les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit

Avant de preacutesenter nos donneacutees et nos conclusions il convient de parler des deux meacutethodes diffeacuterentes uti-liseacutees pour mesurer les taux drsquointeacuterecirct sur les microcreacute-dits le taux de rendement effectif et le taux effectif glo-bal (TEG) Il est essentiel de comprendre la diffeacuterence entre les deux pour bien interpreacuteter les donneacutees sur les taux drsquointeacuterecirct que nous preacutesentons dans cette section

Du point de vue du client un des moyens classiques drsquoexprimer les taux drsquointeacuterecirct est de calculer un taux ef-fectif global sur le produit de precirct de ce client Le TEG tient compte du montant et de la seacutequence chronolo-gique de tous les flux de treacutesorerie associeacutes au precirct y compris les eacuteleacutements clairement consideacutereacutes comme des laquo inteacuterecircts raquo ou le laquo principal raquo mais aussi tous les autres frais ou commissions ainsi que les deacutepocircts obligatoires qui conditionnent le precirct Le TEG est un bon indicateur du coucirct effectif drsquoun precirct pour les emprunteurs qui rem-boursent conformeacutement au calendrier fixeacute Il peut ecirctre tregraves diffeacuterent (habituellement plus eacuteleveacute) du taux drsquointeacute-recirct figurant dans le contrat de precirct

MicroFinance Transparency (MF Transparency) est en train de constituer une base de donneacutees contenant des informations sur les TEG concernant une partie ou la totaliteacute des institutions de microcreacutedit notables dans un nombre croissant de pays La collecte de ces donneacutees neacutecessite beaucoup de travail et deacutepend de la volonteacute des microprecircteurs agrave coopeacuterer ces derniers eacutetant sus-ceptibles de juger embarrassante la publication drsquoinfor-mations deacutetailleacutees sur leurs tarifs Agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport le site Internet de MF Transparency preacutesentait des donneacutees pour 17 pays7

La base de donneacutees MIX que nous avons utiliseacutee pour reacutediger ce rapport ne peut pas geacuteneacuterer de TEG En revanche MIX fournit des laquo taux de rendement effec-tifs raquo qui correspondent agrave lrsquoensemble de tous les reve-nus deacuteriveacutes des precircts (inteacuterecircts commissions autres frais de creacutedit) en pourcentage du portefeuille de precircts bruts (PPB) annuel moyen du precircteur Du point de vue du precirc-teur le taux de rendement effectif revecirct une grande im-portance Compareacute au TEG toutefois il est un moins bon

7 httpdatamftransparencyorgdatacountries

indicateur de ce que les microemprunteurs individuels payent vraiment Par exemple

bull En 2011 environ un tiers des microemprunteurs ont fait appel agrave des precircteurs ayant recours agrave lrsquoeacutepargne forceacutee (agrave savoir qursquoils demandent aux emprunteurs de deacuteposer un pourcentage du montant du precirct au-pregraves du precircteur) Cette pratique a pour effet drsquoaug-menter le taux drsquointeacuterecirct effectif car lrsquoobligation de deacutepocirct reacuteduit le montant du deacutecaissement net que lrsquoemprunteur peut utiliser alors qursquoil verse des in-teacuterecircts sur le montant total du precirct Le TEG tient compte de ce pheacutenomegravene contrairement au taux de rendement effectif

bull Pour le calcul du taux de rendement effectif MIX re-groupe lrsquointeacutegraliteacute du portefeuille du precircteur mecircme si ce portefeuille contient des produits de precircts as-sortis de conditions tregraves diffeacuterentes voire des pro-duits qui se deacutefinissent plutocirct comme des precircts aux petites entreprises que comme du microcreacutedit

bull Le deacutenominateur du ratio de rendement effectif de MIX est le PPB le montant total de tous les precircts actifs qui nrsquoont pas eacuteteacute rembourseacutes ou passeacutes en perte Certains de ces precircts sont en souffrance agrave sa-voir que les emprunteurs sont en retard dans leurs remboursements Lrsquoimpact de cette diffeacuterence peut ecirctre expliqueacute simplement Imaginons un produit des inteacuterecircts total de 200 et un PPB de 1 000 produisant un taux de rendement effectif de 20 payeacute par lrsquoem-prunteur laquo moyen raquo Si la portion des precircts produc-tifs nrsquoest que de 800 alors lrsquoemprunteur moyen paye en fait un taux de 25 8

Une analyse interne de MIX reacutealiseacutee en 2011 et baseacutee sur sept pays pour lesquels MF Transparency beacuteneacuteficiait eacutegalement de donneacutees a reacuteveacuteleacute que le taux de rendement effectif de MIX eacutetait en moyenne infeacuterieur drsquoenviron 6 points de pourcentage au TEG moyen de MF Trans-

8 MIX est en train drsquoameacuteliorer ses informations sur les deacutepocircts obligatoires et effectue des ajustements dans le but de repreacute-senter plus preacuteciseacutement le portefeuille net Toutefois nous avons consideacutereacute que ces donneacutees MIX nrsquoeacutetaient pas encore assez coheacuterentes pour donner des reacutesultats fiables agrave lrsquoheure ac-tuelle Une analyse tregraves basique de ces donneacutees indique que les deacutepocircts obligatoires aupregraves de certaines IMF pourraient aug-menter le TEG mondial moyen drsquoenviron 3 Lrsquoimpact moyen des ajustements pour tenir compte des precircts non productifs est plus difficile agrave eacutevaluer

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 3: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

i

Sommaire

Introduction 1

SECTION 1 Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct 4

SECTION 2 Coucirct des ressources 9

SECTION 3 Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses 11

SECTION 4 Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit) 13

SECTION 5 Beacuteneacutefice 18

SECTION 6 Synthegravese 21

Reacutefeacuterences 23

ANNEXE Donneacutees et meacutethodologie 24

1

Introduction

Depuis les deacutebuts du microcreacutedit moderne1 son aspect le plus controverseacute est celui des taux drsquoin-teacuterecirct appliqueacutes par les microprecircteurs que lrsquoon

appelle souvent institutions de microfinance (IMF)2 Ces taux sont plus eacuteleveacutes souvent mecircme beaucoup plus eacuteleveacutes que les taux bancaires ordinaires parce qursquoil est eacutevidemment plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs milliers de precircts mi-nuscules plutocirct que de precircter et de collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur Les frais geacuteneacuteraux plus eacuteleveacutes doivent ecirctre couverts par des taux drsquointeacuterecirct supeacuterieurs Mais agrave quel point Nom-breux sont ceux qui craignent que les emprunteurs pauvres ne soient exploiteacutes en eacutetant soumis agrave des taux drsquointeacuterecirct excessifs eacutetant donneacute qursquoils nrsquoont que peu de pouvoir de neacutegociation Une autre source drsquoinquieacutetude est le fait qursquoune proportion croissante du microcreacutedit est en train de se reacuteorienter vers les organisations agrave but lucratif ougrave le relegravevement des taux drsquointeacuterecirct pourrait na-turellement se traduire par des rendements supeacuterieurs pour les actionnaires

Il y a quelques anneacutees le CGAP a examineacute les donneacutees financiegraveres 2003-2006 de plusieurs centaines drsquoIMF col-lecteacutees par le Microfinance Information Exchange (MIX) en analysant les taux drsquointeacuterecirct ainsi que les coucircts et les beacuteneacutefices qui les influencent Le principal objectif de ce rapport (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009) eacutetait de regrouper des donneacutees empiriques permettant de cerner la question du niveau raisonnable des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit en engageant une discussion reposant davan-tage sur les faits que sur lrsquoideacuteologie

1 Dans le preacutesent rapport le terme laquo microcreacutedit raquo deacutesigne des precircts drsquoun tregraves petit montant agrave court terme et geacuteneacuteralement non garantis accordeacutes agrave des microentrepreneurs agrave faible reve-nu et agrave leurs meacutenages par le biais de techniques non conven-tionnelles comme la responsabiliteacute collective la forte freacute-quence des remboursements lrsquoextension de la taille du creacutedit les programmes drsquoeacutepargne forceacutee etc

2 Les IMF sont des organisations financiegraveres qui se concentrent dans certains cas exclusivement sur lrsquooffre de services finan-ciers aux clients agrave faible revenu et dont les sources de reve-nu sont geacuteneacuteralement informelles agrave lrsquoinverse des salaires verseacutes par des employeurs enregistreacutes Le microcreacutedit do-mine parmi les services financiers proposeacutes par les IMF mais drsquoautres services comme lrsquoeacutepargne lrsquoassurance les paiements et autres transferts drsquoargent integravegrent progressivement lrsquooffre tout comme des formes de creacutedit plus varieacutees et flexibles Les IMF peuvent prendre plusieurs formes banques villageoises informelles agences de precircts agrave but non lucratif coopeacutera-tives drsquoeacutepargne et de precirct socieacuteteacutes financiegraveres agrave but lucratif banques agreacuteeacutees speacutecialiseacutees deacutepartements speacutecialiseacutes au sein de banques commerciales universelles et programmes et insti-tutions gouvernementaux

Le preacutesent rapport examine des donneacutees plus exactes et plus complegravetes fournies par MIX pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Bien que les questions de meacutethodologie soient principalement abordeacutees en annexe il convient de preacuteciser un point degraves agrave preacutesent Le preacuteceacutedent rapport du CGAP eacutetait baseacute sur des donneacutees provenant drsquoun pa-nel coheacuterent ainsi lrsquoanalyse des tendances eacutetait baseacutee sur les donneacutees fournies chaque anneacutee par 175 institu-tions de microcreacutedit rentables entre 2003 et 2006 Cette approche a permis de donner une image de lrsquoeacutevolution dans le temps drsquoun groupe de microprecircteurs type

Agrave lrsquoinverse le preacutesent rapport se base principalement sur les donneacutees fournies par les IMF entre 2004 et 20113 De ce fait une institution de microcreacutedit arriveacutee sur le marcheacute en 2005 ou ayant cesseacute son activiteacute en 2009 sera incluse dans les donneacutees pour les anneacutees au cours des-quelles elle a fourni des rapports Nous estimons que cette approche donne une meilleure image de lrsquoeacutevolution du marcheacute dans son ensemble et reflegravete donc mieux la situation drsquoun groupe de clients type Lrsquoinconveacutenient est que les tendances preacutesenteacutees dans le preacutesent rapport ne peuvent pas ecirctre compareacutees agrave celle du rapport preacuteceacutedent car lrsquoeacutechantillon des IMF a eacuteteacute seacutelectionneacute sur une base diffeacuterente (nous avons calculeacute les donneacutees du panel sur la base drsquoun groupe coheacuterent de 456 IMF dont les rapports portent sur les anneacutees 2007 agrave 2011 nous avons utiliseacute ces donneacutees principalement pour veacuterifier les tendances iden-tifieacutees agrave partir des donneacutees complegravetes pour 2004-2011)

3 Pour les lecteurs inteacuteresseacutes par la composition de ce groupe nous pouvons reacutesumer la distribution des plus de 6 000 obser-vations annuelles pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Il convient de noter que cette distribution concerne les IMF et non les clients La deacutefinition des cateacutegories figure en annexe Reacutegion SSA 14 EAP 13 ECA 18 LAC 34 MENA 5 Asie du Sud 16 (voir la figure 1 pour une deacutefinition des abreacuteviations)Statut agrave but lucratif 39 agrave but non lucratif 59 so 2 (veuillez noter que les IMF agrave but lucratif desservent la majoriteacute des emprunteurs car elles sont geacuteneacuteralement plus grandes que les IMF agrave but non lucratif)Supervision prudentielle des autoriteacutes financiegraveres Oui 57 non 41 so 2 Forme juridique banque 9 institution financiegravere non bancaire reacuteglementeacutee 32 coopeacuteratives de creacutedit 13 ONG 38 banques rurales 6 autres ou so 2 Marcheacute cible microemprunteurs agrave faible revenu 42 mi-croemprunteurs - marcheacute eacutelargi 49 microemprunteurs agrave haut revenu 5 petites entreprises 4 Intermeacutediation financiegravere (eacutepargne volontaire) gt15 des actifs 39 jusqursquoagrave 15 des actifs 17 aucune 44 Acircge 1ndash4 ans 10 5ndash8 ans 19 gt8 ans 69 so 2 Emprunteurs lt10 000 48 10 000ndash30 000 23 gt30 000 29

2

Les donneacutees et la meacutethodologie utiliseacutees pour geacuteneacute-rer nos reacutesultats sont preacutesenteacutees plus en deacutetail en an-nexe Notre principal objectif est drsquoobserver lrsquoeacutevolution du marcheacute sur la peacuteriode nous nrsquoallons pas nous eacutetendre sur le caractegravere approprieacute ou non des taux drsquointeacuterecirct des coucircts ou des beacuteneacutefices Lrsquoune des principales nouveau-teacutes de ce rapport est qursquoil srsquoaccompagne drsquoune base de donneacutees en ligne deacutecrite ci-apregraves que les lecteurs pour-ront utiliser pour explorer plus avant les donneacutees MIX sous-jacentes et plus particuliegraverement pour se pencher sur la dynamique des marcheacutes nationaux individuels

Naturellement les cinq anneacutees de donneacutees suppleacute-mentaires ont permis de constater drsquoimportants change-ments au sein du secteur Par exemple

bull Agrave lrsquoeacutechelle mondiale les taux drsquointeacuterecirct ont baisseacute de faccedilon prononceacutee jusqursquoen 2007 avant de se stabiliser Ce pheacutenomegravene srsquoexplique en partie par lrsquoeacutevolution des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) dont la baisse agrave long terme a eacuteteacute interrom-pue en 2008 et 2011 Il srsquoexplique eacutegalement par la hausse du coucirct des ressources pour les precircteurs qui font de plus en plus appel aux emprunts commer-ciaux pour compleacuteter les ressources subventionneacutees

bull Le rendement moyen des fonds propres a chuteacute et le pourcentage des remboursements de precircts par les emprunteurs affecteacute aux beacuteneacutefices srsquoest effondreacute Crsquoest une bonne nouvelle pour ceux qui craignent lrsquoexploitation des emprunteurs pauvres mais crsquoest plus inquieacutetant pour ceux qui se preacuteoccupent de la performance financiegravere du secteur

bull En ce qui concerne le groupe de precircteurs axeacutes sur la clientegravele la plus pauvre les taux drsquointeacuterecirct ont aug-menteacute de mecircme que les charges drsquoexploitation et le coucirct des ressources En revanche ces precircteurs sont en moyenne nettement plus rentables que les autres (sauf en 2011 ougrave la rentabiliteacute de ce groupe a eacuteteacute af-fecteacutee par une crise du remboursement dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh)

La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des ins-titutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoenviron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

Comme dans le rapport de 2009 nous allons exami-ner non seulement les taux drsquointeacuterecirct mais eacutegalement leurs composantes agrave savoir les principaux facteurs qui deacuteterminent le niveau des taux drsquointeacuterecirct Les precircteurs utilisent les inteacuterecircts perccedilus pour couvrir leurs coucircts tandis que lrsquoeacutecart entre ce revenu et les coucircts repreacutesente leur beacuteneacutefice (ou perte) Voici une version simplifieacutee de cette formule

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice 4 5

En drsquoautres termes le produit des inteacuterecircts (le mon-tant des inteacuterecircts et commissions sur creacutedits collecteacutes par les institutions de microcreacutedit aupregraves de leurs clients) eacutevolue agrave la hausse ou agrave la baisse uniquement si une ou plusieurs composantes agrave droite de lrsquoeacutequation eacutevoluent agrave la hausse ou agrave la baisse

Cette formule donne sa structure au preacutesent rapport

bull La Section 1 eacutetudie les niveaux et les tendances des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit agrave travers le monde en reacutepartissant les donneacutees entre diffeacuterents types drsquoins-titutions (groupes de pairs)

bull La Section 2 examine le coucirct des ressources que les precircteurs doivent emprunter pour financer leur por-tefeuille de precircts

bull La Section 3 est consacreacutee aux pertes sur creacutedits et examine des pheacutenomegravenes preacuteoccupants survenus reacutecemment sur deux grands marcheacutes

bull La Section 4 preacutesente les tendances des charges drsquoexploitation et aborde la question de la taille du creacutedit

bull La Section 5 se penche sur les beacuteneacutefices des institu-tions de microcreacutedit la composante la plus contro-verseacutee quand on parle des taux drsquointeacuterecirct du micro-creacutedit

bull Si vous nrsquoavez pas le temps de lire lrsquointeacutegraliteacute du rapport vous pouvez aller directement agrave la Sec-tion 6 (page 21) qui donne une synthegravese graphique de lrsquoeacutevolution des taux drsquointeacuterecirct et de leurs compo-santes sur la peacuteriode ainsi qursquoun reacutesumeacute des princi-pales conclusions

bull LrsquoAnnexe deacutecrit notre base de donneacutees et notre meacute-thodologie y compris les raisons pour lesquelles nous nrsquoavons pas tenu compte de quatre microprecirc-teurs importants6 dans notre analyse

Ce rapport se base sur une multitude de donneacutees Pour eacuteviter drsquouser la patience des lecteurs nous nous sommes

4 laquo Charges drsquoexploitation raquo est le terme utiliseacute par MIX pour deacutecrire les frais de personnel et les frais geacuteneacuteraux agrave savoir les salaires les deacutepreacuteciations la maintenance etc

5 Voici une formule plus complegravete Revenu des precircts + autres revenus = coucirct des ressources + dota-tions aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploi-tation + impocircts + beacuteneacutefice

6 BRI (Indoneacutesie) Harbin Bank (Chine) Postal Savings Bank of China et Vietnam Bank for Social Policy

3

concentreacutes sur les plus importantes Cependant MIX a publieacute nos fichiers de donneacutees sur son site Internet y com-pris les tableaux croiseacutes sous Excel qui permettent aux lecteurs de reacutepartir les donneacutees comme ils le souhaitent (httpmicrofinance-business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip) Les tableaux croiseacutes permettent agrave lrsquoutilisateur de choisir entre 14 indicateurs financiers et drsquoafficher les reacutesultats 2004-2011 ajusteacutes ou non (moyennes pon-deacutereacutees et quartiles) reacutepartis entre neuf groupes de pairs y compris entre pays

Nous avons ducirc choisir parmi plus de 800 groupe-ments de donneacutees ceux que nous allions inclure dans ce rapport La plupart des informations preacutesenteacutees ici sont donneacutees sous forme globale souvent reacuteparties par groupe de pairs (reacutegion agrave but lucratif ou non meacutetho-dologie de precircts etc) Pour de nombreux lecteurs toutefois le groupement le plus utile sera celui des microprecircteurs opeacuterant dans un pays donneacute Nous en-courageons vivement ces lecteurs agrave utiliser les tableaux croiseacutes pour personnaliser lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution du secteur dans le pays de leur choix

4

S E C T I O N1Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct

Comment eacutevaluer les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit

Avant de preacutesenter nos donneacutees et nos conclusions il convient de parler des deux meacutethodes diffeacuterentes uti-liseacutees pour mesurer les taux drsquointeacuterecirct sur les microcreacute-dits le taux de rendement effectif et le taux effectif glo-bal (TEG) Il est essentiel de comprendre la diffeacuterence entre les deux pour bien interpreacuteter les donneacutees sur les taux drsquointeacuterecirct que nous preacutesentons dans cette section

Du point de vue du client un des moyens classiques drsquoexprimer les taux drsquointeacuterecirct est de calculer un taux ef-fectif global sur le produit de precirct de ce client Le TEG tient compte du montant et de la seacutequence chronolo-gique de tous les flux de treacutesorerie associeacutes au precirct y compris les eacuteleacutements clairement consideacutereacutes comme des laquo inteacuterecircts raquo ou le laquo principal raquo mais aussi tous les autres frais ou commissions ainsi que les deacutepocircts obligatoires qui conditionnent le precirct Le TEG est un bon indicateur du coucirct effectif drsquoun precirct pour les emprunteurs qui rem-boursent conformeacutement au calendrier fixeacute Il peut ecirctre tregraves diffeacuterent (habituellement plus eacuteleveacute) du taux drsquointeacute-recirct figurant dans le contrat de precirct

MicroFinance Transparency (MF Transparency) est en train de constituer une base de donneacutees contenant des informations sur les TEG concernant une partie ou la totaliteacute des institutions de microcreacutedit notables dans un nombre croissant de pays La collecte de ces donneacutees neacutecessite beaucoup de travail et deacutepend de la volonteacute des microprecircteurs agrave coopeacuterer ces derniers eacutetant sus-ceptibles de juger embarrassante la publication drsquoinfor-mations deacutetailleacutees sur leurs tarifs Agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport le site Internet de MF Transparency preacutesentait des donneacutees pour 17 pays7

La base de donneacutees MIX que nous avons utiliseacutee pour reacutediger ce rapport ne peut pas geacuteneacuterer de TEG En revanche MIX fournit des laquo taux de rendement effec-tifs raquo qui correspondent agrave lrsquoensemble de tous les reve-nus deacuteriveacutes des precircts (inteacuterecircts commissions autres frais de creacutedit) en pourcentage du portefeuille de precircts bruts (PPB) annuel moyen du precircteur Du point de vue du precirc-teur le taux de rendement effectif revecirct une grande im-portance Compareacute au TEG toutefois il est un moins bon

7 httpdatamftransparencyorgdatacountries

indicateur de ce que les microemprunteurs individuels payent vraiment Par exemple

bull En 2011 environ un tiers des microemprunteurs ont fait appel agrave des precircteurs ayant recours agrave lrsquoeacutepargne forceacutee (agrave savoir qursquoils demandent aux emprunteurs de deacuteposer un pourcentage du montant du precirct au-pregraves du precircteur) Cette pratique a pour effet drsquoaug-menter le taux drsquointeacuterecirct effectif car lrsquoobligation de deacutepocirct reacuteduit le montant du deacutecaissement net que lrsquoemprunteur peut utiliser alors qursquoil verse des in-teacuterecircts sur le montant total du precirct Le TEG tient compte de ce pheacutenomegravene contrairement au taux de rendement effectif

bull Pour le calcul du taux de rendement effectif MIX re-groupe lrsquointeacutegraliteacute du portefeuille du precircteur mecircme si ce portefeuille contient des produits de precircts as-sortis de conditions tregraves diffeacuterentes voire des pro-duits qui se deacutefinissent plutocirct comme des precircts aux petites entreprises que comme du microcreacutedit

bull Le deacutenominateur du ratio de rendement effectif de MIX est le PPB le montant total de tous les precircts actifs qui nrsquoont pas eacuteteacute rembourseacutes ou passeacutes en perte Certains de ces precircts sont en souffrance agrave sa-voir que les emprunteurs sont en retard dans leurs remboursements Lrsquoimpact de cette diffeacuterence peut ecirctre expliqueacute simplement Imaginons un produit des inteacuterecircts total de 200 et un PPB de 1 000 produisant un taux de rendement effectif de 20 payeacute par lrsquoem-prunteur laquo moyen raquo Si la portion des precircts produc-tifs nrsquoest que de 800 alors lrsquoemprunteur moyen paye en fait un taux de 25 8

Une analyse interne de MIX reacutealiseacutee en 2011 et baseacutee sur sept pays pour lesquels MF Transparency beacuteneacuteficiait eacutegalement de donneacutees a reacuteveacuteleacute que le taux de rendement effectif de MIX eacutetait en moyenne infeacuterieur drsquoenviron 6 points de pourcentage au TEG moyen de MF Trans-

8 MIX est en train drsquoameacuteliorer ses informations sur les deacutepocircts obligatoires et effectue des ajustements dans le but de repreacute-senter plus preacuteciseacutement le portefeuille net Toutefois nous avons consideacutereacute que ces donneacutees MIX nrsquoeacutetaient pas encore assez coheacuterentes pour donner des reacutesultats fiables agrave lrsquoheure ac-tuelle Une analyse tregraves basique de ces donneacutees indique que les deacutepocircts obligatoires aupregraves de certaines IMF pourraient aug-menter le TEG mondial moyen drsquoenviron 3 Lrsquoimpact moyen des ajustements pour tenir compte des precircts non productifs est plus difficile agrave eacutevaluer

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

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Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

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A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 4: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

1

Introduction

Depuis les deacutebuts du microcreacutedit moderne1 son aspect le plus controverseacute est celui des taux drsquoin-teacuterecirct appliqueacutes par les microprecircteurs que lrsquoon

appelle souvent institutions de microfinance (IMF)2 Ces taux sont plus eacuteleveacutes souvent mecircme beaucoup plus eacuteleveacutes que les taux bancaires ordinaires parce qursquoil est eacutevidemment plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs milliers de precircts mi-nuscules plutocirct que de precircter et de collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur Les frais geacuteneacuteraux plus eacuteleveacutes doivent ecirctre couverts par des taux drsquointeacuterecirct supeacuterieurs Mais agrave quel point Nom-breux sont ceux qui craignent que les emprunteurs pauvres ne soient exploiteacutes en eacutetant soumis agrave des taux drsquointeacuterecirct excessifs eacutetant donneacute qursquoils nrsquoont que peu de pouvoir de neacutegociation Une autre source drsquoinquieacutetude est le fait qursquoune proportion croissante du microcreacutedit est en train de se reacuteorienter vers les organisations agrave but lucratif ougrave le relegravevement des taux drsquointeacuterecirct pourrait na-turellement se traduire par des rendements supeacuterieurs pour les actionnaires

Il y a quelques anneacutees le CGAP a examineacute les donneacutees financiegraveres 2003-2006 de plusieurs centaines drsquoIMF col-lecteacutees par le Microfinance Information Exchange (MIX) en analysant les taux drsquointeacuterecirct ainsi que les coucircts et les beacuteneacutefices qui les influencent Le principal objectif de ce rapport (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009) eacutetait de regrouper des donneacutees empiriques permettant de cerner la question du niveau raisonnable des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit en engageant une discussion reposant davan-tage sur les faits que sur lrsquoideacuteologie

1 Dans le preacutesent rapport le terme laquo microcreacutedit raquo deacutesigne des precircts drsquoun tregraves petit montant agrave court terme et geacuteneacuteralement non garantis accordeacutes agrave des microentrepreneurs agrave faible reve-nu et agrave leurs meacutenages par le biais de techniques non conven-tionnelles comme la responsabiliteacute collective la forte freacute-quence des remboursements lrsquoextension de la taille du creacutedit les programmes drsquoeacutepargne forceacutee etc

2 Les IMF sont des organisations financiegraveres qui se concentrent dans certains cas exclusivement sur lrsquooffre de services finan-ciers aux clients agrave faible revenu et dont les sources de reve-nu sont geacuteneacuteralement informelles agrave lrsquoinverse des salaires verseacutes par des employeurs enregistreacutes Le microcreacutedit do-mine parmi les services financiers proposeacutes par les IMF mais drsquoautres services comme lrsquoeacutepargne lrsquoassurance les paiements et autres transferts drsquoargent integravegrent progressivement lrsquooffre tout comme des formes de creacutedit plus varieacutees et flexibles Les IMF peuvent prendre plusieurs formes banques villageoises informelles agences de precircts agrave but non lucratif coopeacutera-tives drsquoeacutepargne et de precirct socieacuteteacutes financiegraveres agrave but lucratif banques agreacuteeacutees speacutecialiseacutees deacutepartements speacutecialiseacutes au sein de banques commerciales universelles et programmes et insti-tutions gouvernementaux

Le preacutesent rapport examine des donneacutees plus exactes et plus complegravetes fournies par MIX pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Bien que les questions de meacutethodologie soient principalement abordeacutees en annexe il convient de preacuteciser un point degraves agrave preacutesent Le preacuteceacutedent rapport du CGAP eacutetait baseacute sur des donneacutees provenant drsquoun pa-nel coheacuterent ainsi lrsquoanalyse des tendances eacutetait baseacutee sur les donneacutees fournies chaque anneacutee par 175 institu-tions de microcreacutedit rentables entre 2003 et 2006 Cette approche a permis de donner une image de lrsquoeacutevolution dans le temps drsquoun groupe de microprecircteurs type

Agrave lrsquoinverse le preacutesent rapport se base principalement sur les donneacutees fournies par les IMF entre 2004 et 20113 De ce fait une institution de microcreacutedit arriveacutee sur le marcheacute en 2005 ou ayant cesseacute son activiteacute en 2009 sera incluse dans les donneacutees pour les anneacutees au cours des-quelles elle a fourni des rapports Nous estimons que cette approche donne une meilleure image de lrsquoeacutevolution du marcheacute dans son ensemble et reflegravete donc mieux la situation drsquoun groupe de clients type Lrsquoinconveacutenient est que les tendances preacutesenteacutees dans le preacutesent rapport ne peuvent pas ecirctre compareacutees agrave celle du rapport preacuteceacutedent car lrsquoeacutechantillon des IMF a eacuteteacute seacutelectionneacute sur une base diffeacuterente (nous avons calculeacute les donneacutees du panel sur la base drsquoun groupe coheacuterent de 456 IMF dont les rapports portent sur les anneacutees 2007 agrave 2011 nous avons utiliseacute ces donneacutees principalement pour veacuterifier les tendances iden-tifieacutees agrave partir des donneacutees complegravetes pour 2004-2011)

3 Pour les lecteurs inteacuteresseacutes par la composition de ce groupe nous pouvons reacutesumer la distribution des plus de 6 000 obser-vations annuelles pour la peacuteriode de 2004 agrave 2011 Il convient de noter que cette distribution concerne les IMF et non les clients La deacutefinition des cateacutegories figure en annexe Reacutegion SSA 14 EAP 13 ECA 18 LAC 34 MENA 5 Asie du Sud 16 (voir la figure 1 pour une deacutefinition des abreacuteviations)Statut agrave but lucratif 39 agrave but non lucratif 59 so 2 (veuillez noter que les IMF agrave but lucratif desservent la majoriteacute des emprunteurs car elles sont geacuteneacuteralement plus grandes que les IMF agrave but non lucratif)Supervision prudentielle des autoriteacutes financiegraveres Oui 57 non 41 so 2 Forme juridique banque 9 institution financiegravere non bancaire reacuteglementeacutee 32 coopeacuteratives de creacutedit 13 ONG 38 banques rurales 6 autres ou so 2 Marcheacute cible microemprunteurs agrave faible revenu 42 mi-croemprunteurs - marcheacute eacutelargi 49 microemprunteurs agrave haut revenu 5 petites entreprises 4 Intermeacutediation financiegravere (eacutepargne volontaire) gt15 des actifs 39 jusqursquoagrave 15 des actifs 17 aucune 44 Acircge 1ndash4 ans 10 5ndash8 ans 19 gt8 ans 69 so 2 Emprunteurs lt10 000 48 10 000ndash30 000 23 gt30 000 29

2

Les donneacutees et la meacutethodologie utiliseacutees pour geacuteneacute-rer nos reacutesultats sont preacutesenteacutees plus en deacutetail en an-nexe Notre principal objectif est drsquoobserver lrsquoeacutevolution du marcheacute sur la peacuteriode nous nrsquoallons pas nous eacutetendre sur le caractegravere approprieacute ou non des taux drsquointeacuterecirct des coucircts ou des beacuteneacutefices Lrsquoune des principales nouveau-teacutes de ce rapport est qursquoil srsquoaccompagne drsquoune base de donneacutees en ligne deacutecrite ci-apregraves que les lecteurs pour-ront utiliser pour explorer plus avant les donneacutees MIX sous-jacentes et plus particuliegraverement pour se pencher sur la dynamique des marcheacutes nationaux individuels

Naturellement les cinq anneacutees de donneacutees suppleacute-mentaires ont permis de constater drsquoimportants change-ments au sein du secteur Par exemple

bull Agrave lrsquoeacutechelle mondiale les taux drsquointeacuterecirct ont baisseacute de faccedilon prononceacutee jusqursquoen 2007 avant de se stabiliser Ce pheacutenomegravene srsquoexplique en partie par lrsquoeacutevolution des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) dont la baisse agrave long terme a eacuteteacute interrom-pue en 2008 et 2011 Il srsquoexplique eacutegalement par la hausse du coucirct des ressources pour les precircteurs qui font de plus en plus appel aux emprunts commer-ciaux pour compleacuteter les ressources subventionneacutees

bull Le rendement moyen des fonds propres a chuteacute et le pourcentage des remboursements de precircts par les emprunteurs affecteacute aux beacuteneacutefices srsquoest effondreacute Crsquoest une bonne nouvelle pour ceux qui craignent lrsquoexploitation des emprunteurs pauvres mais crsquoest plus inquieacutetant pour ceux qui se preacuteoccupent de la performance financiegravere du secteur

bull En ce qui concerne le groupe de precircteurs axeacutes sur la clientegravele la plus pauvre les taux drsquointeacuterecirct ont aug-menteacute de mecircme que les charges drsquoexploitation et le coucirct des ressources En revanche ces precircteurs sont en moyenne nettement plus rentables que les autres (sauf en 2011 ougrave la rentabiliteacute de ce groupe a eacuteteacute af-fecteacutee par une crise du remboursement dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh)

La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des ins-titutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoenviron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

Comme dans le rapport de 2009 nous allons exami-ner non seulement les taux drsquointeacuterecirct mais eacutegalement leurs composantes agrave savoir les principaux facteurs qui deacuteterminent le niveau des taux drsquointeacuterecirct Les precircteurs utilisent les inteacuterecircts perccedilus pour couvrir leurs coucircts tandis que lrsquoeacutecart entre ce revenu et les coucircts repreacutesente leur beacuteneacutefice (ou perte) Voici une version simplifieacutee de cette formule

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice 4 5

En drsquoautres termes le produit des inteacuterecircts (le mon-tant des inteacuterecircts et commissions sur creacutedits collecteacutes par les institutions de microcreacutedit aupregraves de leurs clients) eacutevolue agrave la hausse ou agrave la baisse uniquement si une ou plusieurs composantes agrave droite de lrsquoeacutequation eacutevoluent agrave la hausse ou agrave la baisse

Cette formule donne sa structure au preacutesent rapport

bull La Section 1 eacutetudie les niveaux et les tendances des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit agrave travers le monde en reacutepartissant les donneacutees entre diffeacuterents types drsquoins-titutions (groupes de pairs)

bull La Section 2 examine le coucirct des ressources que les precircteurs doivent emprunter pour financer leur por-tefeuille de precircts

bull La Section 3 est consacreacutee aux pertes sur creacutedits et examine des pheacutenomegravenes preacuteoccupants survenus reacutecemment sur deux grands marcheacutes

bull La Section 4 preacutesente les tendances des charges drsquoexploitation et aborde la question de la taille du creacutedit

bull La Section 5 se penche sur les beacuteneacutefices des institu-tions de microcreacutedit la composante la plus contro-verseacutee quand on parle des taux drsquointeacuterecirct du micro-creacutedit

bull Si vous nrsquoavez pas le temps de lire lrsquointeacutegraliteacute du rapport vous pouvez aller directement agrave la Sec-tion 6 (page 21) qui donne une synthegravese graphique de lrsquoeacutevolution des taux drsquointeacuterecirct et de leurs compo-santes sur la peacuteriode ainsi qursquoun reacutesumeacute des princi-pales conclusions

bull LrsquoAnnexe deacutecrit notre base de donneacutees et notre meacute-thodologie y compris les raisons pour lesquelles nous nrsquoavons pas tenu compte de quatre microprecirc-teurs importants6 dans notre analyse

Ce rapport se base sur une multitude de donneacutees Pour eacuteviter drsquouser la patience des lecteurs nous nous sommes

4 laquo Charges drsquoexploitation raquo est le terme utiliseacute par MIX pour deacutecrire les frais de personnel et les frais geacuteneacuteraux agrave savoir les salaires les deacutepreacuteciations la maintenance etc

5 Voici une formule plus complegravete Revenu des precircts + autres revenus = coucirct des ressources + dota-tions aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploi-tation + impocircts + beacuteneacutefice

6 BRI (Indoneacutesie) Harbin Bank (Chine) Postal Savings Bank of China et Vietnam Bank for Social Policy

3

concentreacutes sur les plus importantes Cependant MIX a publieacute nos fichiers de donneacutees sur son site Internet y com-pris les tableaux croiseacutes sous Excel qui permettent aux lecteurs de reacutepartir les donneacutees comme ils le souhaitent (httpmicrofinance-business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip) Les tableaux croiseacutes permettent agrave lrsquoutilisateur de choisir entre 14 indicateurs financiers et drsquoafficher les reacutesultats 2004-2011 ajusteacutes ou non (moyennes pon-deacutereacutees et quartiles) reacutepartis entre neuf groupes de pairs y compris entre pays

Nous avons ducirc choisir parmi plus de 800 groupe-ments de donneacutees ceux que nous allions inclure dans ce rapport La plupart des informations preacutesenteacutees ici sont donneacutees sous forme globale souvent reacuteparties par groupe de pairs (reacutegion agrave but lucratif ou non meacutetho-dologie de precircts etc) Pour de nombreux lecteurs toutefois le groupement le plus utile sera celui des microprecircteurs opeacuterant dans un pays donneacute Nous en-courageons vivement ces lecteurs agrave utiliser les tableaux croiseacutes pour personnaliser lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution du secteur dans le pays de leur choix

4

S E C T I O N1Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct

Comment eacutevaluer les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit

Avant de preacutesenter nos donneacutees et nos conclusions il convient de parler des deux meacutethodes diffeacuterentes uti-liseacutees pour mesurer les taux drsquointeacuterecirct sur les microcreacute-dits le taux de rendement effectif et le taux effectif glo-bal (TEG) Il est essentiel de comprendre la diffeacuterence entre les deux pour bien interpreacuteter les donneacutees sur les taux drsquointeacuterecirct que nous preacutesentons dans cette section

Du point de vue du client un des moyens classiques drsquoexprimer les taux drsquointeacuterecirct est de calculer un taux ef-fectif global sur le produit de precirct de ce client Le TEG tient compte du montant et de la seacutequence chronolo-gique de tous les flux de treacutesorerie associeacutes au precirct y compris les eacuteleacutements clairement consideacutereacutes comme des laquo inteacuterecircts raquo ou le laquo principal raquo mais aussi tous les autres frais ou commissions ainsi que les deacutepocircts obligatoires qui conditionnent le precirct Le TEG est un bon indicateur du coucirct effectif drsquoun precirct pour les emprunteurs qui rem-boursent conformeacutement au calendrier fixeacute Il peut ecirctre tregraves diffeacuterent (habituellement plus eacuteleveacute) du taux drsquointeacute-recirct figurant dans le contrat de precirct

MicroFinance Transparency (MF Transparency) est en train de constituer une base de donneacutees contenant des informations sur les TEG concernant une partie ou la totaliteacute des institutions de microcreacutedit notables dans un nombre croissant de pays La collecte de ces donneacutees neacutecessite beaucoup de travail et deacutepend de la volonteacute des microprecircteurs agrave coopeacuterer ces derniers eacutetant sus-ceptibles de juger embarrassante la publication drsquoinfor-mations deacutetailleacutees sur leurs tarifs Agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport le site Internet de MF Transparency preacutesentait des donneacutees pour 17 pays7

La base de donneacutees MIX que nous avons utiliseacutee pour reacutediger ce rapport ne peut pas geacuteneacuterer de TEG En revanche MIX fournit des laquo taux de rendement effec-tifs raquo qui correspondent agrave lrsquoensemble de tous les reve-nus deacuteriveacutes des precircts (inteacuterecircts commissions autres frais de creacutedit) en pourcentage du portefeuille de precircts bruts (PPB) annuel moyen du precircteur Du point de vue du precirc-teur le taux de rendement effectif revecirct une grande im-portance Compareacute au TEG toutefois il est un moins bon

7 httpdatamftransparencyorgdatacountries

indicateur de ce que les microemprunteurs individuels payent vraiment Par exemple

bull En 2011 environ un tiers des microemprunteurs ont fait appel agrave des precircteurs ayant recours agrave lrsquoeacutepargne forceacutee (agrave savoir qursquoils demandent aux emprunteurs de deacuteposer un pourcentage du montant du precirct au-pregraves du precircteur) Cette pratique a pour effet drsquoaug-menter le taux drsquointeacuterecirct effectif car lrsquoobligation de deacutepocirct reacuteduit le montant du deacutecaissement net que lrsquoemprunteur peut utiliser alors qursquoil verse des in-teacuterecircts sur le montant total du precirct Le TEG tient compte de ce pheacutenomegravene contrairement au taux de rendement effectif

bull Pour le calcul du taux de rendement effectif MIX re-groupe lrsquointeacutegraliteacute du portefeuille du precircteur mecircme si ce portefeuille contient des produits de precircts as-sortis de conditions tregraves diffeacuterentes voire des pro-duits qui se deacutefinissent plutocirct comme des precircts aux petites entreprises que comme du microcreacutedit

bull Le deacutenominateur du ratio de rendement effectif de MIX est le PPB le montant total de tous les precircts actifs qui nrsquoont pas eacuteteacute rembourseacutes ou passeacutes en perte Certains de ces precircts sont en souffrance agrave sa-voir que les emprunteurs sont en retard dans leurs remboursements Lrsquoimpact de cette diffeacuterence peut ecirctre expliqueacute simplement Imaginons un produit des inteacuterecircts total de 200 et un PPB de 1 000 produisant un taux de rendement effectif de 20 payeacute par lrsquoem-prunteur laquo moyen raquo Si la portion des precircts produc-tifs nrsquoest que de 800 alors lrsquoemprunteur moyen paye en fait un taux de 25 8

Une analyse interne de MIX reacutealiseacutee en 2011 et baseacutee sur sept pays pour lesquels MF Transparency beacuteneacuteficiait eacutegalement de donneacutees a reacuteveacuteleacute que le taux de rendement effectif de MIX eacutetait en moyenne infeacuterieur drsquoenviron 6 points de pourcentage au TEG moyen de MF Trans-

8 MIX est en train drsquoameacuteliorer ses informations sur les deacutepocircts obligatoires et effectue des ajustements dans le but de repreacute-senter plus preacuteciseacutement le portefeuille net Toutefois nous avons consideacutereacute que ces donneacutees MIX nrsquoeacutetaient pas encore assez coheacuterentes pour donner des reacutesultats fiables agrave lrsquoheure ac-tuelle Une analyse tregraves basique de ces donneacutees indique que les deacutepocircts obligatoires aupregraves de certaines IMF pourraient aug-menter le TEG mondial moyen drsquoenviron 3 Lrsquoimpact moyen des ajustements pour tenir compte des precircts non productifs est plus difficile agrave eacutevaluer

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 5: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

2

Les donneacutees et la meacutethodologie utiliseacutees pour geacuteneacute-rer nos reacutesultats sont preacutesenteacutees plus en deacutetail en an-nexe Notre principal objectif est drsquoobserver lrsquoeacutevolution du marcheacute sur la peacuteriode nous nrsquoallons pas nous eacutetendre sur le caractegravere approprieacute ou non des taux drsquointeacuterecirct des coucircts ou des beacuteneacutefices Lrsquoune des principales nouveau-teacutes de ce rapport est qursquoil srsquoaccompagne drsquoune base de donneacutees en ligne deacutecrite ci-apregraves que les lecteurs pour-ront utiliser pour explorer plus avant les donneacutees MIX sous-jacentes et plus particuliegraverement pour se pencher sur la dynamique des marcheacutes nationaux individuels

Naturellement les cinq anneacutees de donneacutees suppleacute-mentaires ont permis de constater drsquoimportants change-ments au sein du secteur Par exemple

bull Agrave lrsquoeacutechelle mondiale les taux drsquointeacuterecirct ont baisseacute de faccedilon prononceacutee jusqursquoen 2007 avant de se stabiliser Ce pheacutenomegravene srsquoexplique en partie par lrsquoeacutevolution des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) dont la baisse agrave long terme a eacuteteacute interrom-pue en 2008 et 2011 Il srsquoexplique eacutegalement par la hausse du coucirct des ressources pour les precircteurs qui font de plus en plus appel aux emprunts commer-ciaux pour compleacuteter les ressources subventionneacutees

bull Le rendement moyen des fonds propres a chuteacute et le pourcentage des remboursements de precircts par les emprunteurs affecteacute aux beacuteneacutefices srsquoest effondreacute Crsquoest une bonne nouvelle pour ceux qui craignent lrsquoexploitation des emprunteurs pauvres mais crsquoest plus inquieacutetant pour ceux qui se preacuteoccupent de la performance financiegravere du secteur

bull En ce qui concerne le groupe de precircteurs axeacutes sur la clientegravele la plus pauvre les taux drsquointeacuterecirct ont aug-menteacute de mecircme que les charges drsquoexploitation et le coucirct des ressources En revanche ces precircteurs sont en moyenne nettement plus rentables que les autres (sauf en 2011 ougrave la rentabiliteacute de ce groupe a eacuteteacute af-fecteacutee par une crise du remboursement dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh)

La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des ins-titutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoenviron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

Comme dans le rapport de 2009 nous allons exami-ner non seulement les taux drsquointeacuterecirct mais eacutegalement leurs composantes agrave savoir les principaux facteurs qui deacuteterminent le niveau des taux drsquointeacuterecirct Les precircteurs utilisent les inteacuterecircts perccedilus pour couvrir leurs coucircts tandis que lrsquoeacutecart entre ce revenu et les coucircts repreacutesente leur beacuteneacutefice (ou perte) Voici une version simplifieacutee de cette formule

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice 4 5

En drsquoautres termes le produit des inteacuterecircts (le mon-tant des inteacuterecircts et commissions sur creacutedits collecteacutes par les institutions de microcreacutedit aupregraves de leurs clients) eacutevolue agrave la hausse ou agrave la baisse uniquement si une ou plusieurs composantes agrave droite de lrsquoeacutequation eacutevoluent agrave la hausse ou agrave la baisse

Cette formule donne sa structure au preacutesent rapport

bull La Section 1 eacutetudie les niveaux et les tendances des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit agrave travers le monde en reacutepartissant les donneacutees entre diffeacuterents types drsquoins-titutions (groupes de pairs)

bull La Section 2 examine le coucirct des ressources que les precircteurs doivent emprunter pour financer leur por-tefeuille de precircts

bull La Section 3 est consacreacutee aux pertes sur creacutedits et examine des pheacutenomegravenes preacuteoccupants survenus reacutecemment sur deux grands marcheacutes

bull La Section 4 preacutesente les tendances des charges drsquoexploitation et aborde la question de la taille du creacutedit

bull La Section 5 se penche sur les beacuteneacutefices des institu-tions de microcreacutedit la composante la plus contro-verseacutee quand on parle des taux drsquointeacuterecirct du micro-creacutedit

bull Si vous nrsquoavez pas le temps de lire lrsquointeacutegraliteacute du rapport vous pouvez aller directement agrave la Sec-tion 6 (page 21) qui donne une synthegravese graphique de lrsquoeacutevolution des taux drsquointeacuterecirct et de leurs compo-santes sur la peacuteriode ainsi qursquoun reacutesumeacute des princi-pales conclusions

bull LrsquoAnnexe deacutecrit notre base de donneacutees et notre meacute-thodologie y compris les raisons pour lesquelles nous nrsquoavons pas tenu compte de quatre microprecirc-teurs importants6 dans notre analyse

Ce rapport se base sur une multitude de donneacutees Pour eacuteviter drsquouser la patience des lecteurs nous nous sommes

4 laquo Charges drsquoexploitation raquo est le terme utiliseacute par MIX pour deacutecrire les frais de personnel et les frais geacuteneacuteraux agrave savoir les salaires les deacutepreacuteciations la maintenance etc

5 Voici une formule plus complegravete Revenu des precircts + autres revenus = coucirct des ressources + dota-tions aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploi-tation + impocircts + beacuteneacutefice

6 BRI (Indoneacutesie) Harbin Bank (Chine) Postal Savings Bank of China et Vietnam Bank for Social Policy

3

concentreacutes sur les plus importantes Cependant MIX a publieacute nos fichiers de donneacutees sur son site Internet y com-pris les tableaux croiseacutes sous Excel qui permettent aux lecteurs de reacutepartir les donneacutees comme ils le souhaitent (httpmicrofinance-business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip) Les tableaux croiseacutes permettent agrave lrsquoutilisateur de choisir entre 14 indicateurs financiers et drsquoafficher les reacutesultats 2004-2011 ajusteacutes ou non (moyennes pon-deacutereacutees et quartiles) reacutepartis entre neuf groupes de pairs y compris entre pays

Nous avons ducirc choisir parmi plus de 800 groupe-ments de donneacutees ceux que nous allions inclure dans ce rapport La plupart des informations preacutesenteacutees ici sont donneacutees sous forme globale souvent reacuteparties par groupe de pairs (reacutegion agrave but lucratif ou non meacutetho-dologie de precircts etc) Pour de nombreux lecteurs toutefois le groupement le plus utile sera celui des microprecircteurs opeacuterant dans un pays donneacute Nous en-courageons vivement ces lecteurs agrave utiliser les tableaux croiseacutes pour personnaliser lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution du secteur dans le pays de leur choix

4

S E C T I O N1Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct

Comment eacutevaluer les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit

Avant de preacutesenter nos donneacutees et nos conclusions il convient de parler des deux meacutethodes diffeacuterentes uti-liseacutees pour mesurer les taux drsquointeacuterecirct sur les microcreacute-dits le taux de rendement effectif et le taux effectif glo-bal (TEG) Il est essentiel de comprendre la diffeacuterence entre les deux pour bien interpreacuteter les donneacutees sur les taux drsquointeacuterecirct que nous preacutesentons dans cette section

Du point de vue du client un des moyens classiques drsquoexprimer les taux drsquointeacuterecirct est de calculer un taux ef-fectif global sur le produit de precirct de ce client Le TEG tient compte du montant et de la seacutequence chronolo-gique de tous les flux de treacutesorerie associeacutes au precirct y compris les eacuteleacutements clairement consideacutereacutes comme des laquo inteacuterecircts raquo ou le laquo principal raquo mais aussi tous les autres frais ou commissions ainsi que les deacutepocircts obligatoires qui conditionnent le precirct Le TEG est un bon indicateur du coucirct effectif drsquoun precirct pour les emprunteurs qui rem-boursent conformeacutement au calendrier fixeacute Il peut ecirctre tregraves diffeacuterent (habituellement plus eacuteleveacute) du taux drsquointeacute-recirct figurant dans le contrat de precirct

MicroFinance Transparency (MF Transparency) est en train de constituer une base de donneacutees contenant des informations sur les TEG concernant une partie ou la totaliteacute des institutions de microcreacutedit notables dans un nombre croissant de pays La collecte de ces donneacutees neacutecessite beaucoup de travail et deacutepend de la volonteacute des microprecircteurs agrave coopeacuterer ces derniers eacutetant sus-ceptibles de juger embarrassante la publication drsquoinfor-mations deacutetailleacutees sur leurs tarifs Agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport le site Internet de MF Transparency preacutesentait des donneacutees pour 17 pays7

La base de donneacutees MIX que nous avons utiliseacutee pour reacutediger ce rapport ne peut pas geacuteneacuterer de TEG En revanche MIX fournit des laquo taux de rendement effec-tifs raquo qui correspondent agrave lrsquoensemble de tous les reve-nus deacuteriveacutes des precircts (inteacuterecircts commissions autres frais de creacutedit) en pourcentage du portefeuille de precircts bruts (PPB) annuel moyen du precircteur Du point de vue du precirc-teur le taux de rendement effectif revecirct une grande im-portance Compareacute au TEG toutefois il est un moins bon

7 httpdatamftransparencyorgdatacountries

indicateur de ce que les microemprunteurs individuels payent vraiment Par exemple

bull En 2011 environ un tiers des microemprunteurs ont fait appel agrave des precircteurs ayant recours agrave lrsquoeacutepargne forceacutee (agrave savoir qursquoils demandent aux emprunteurs de deacuteposer un pourcentage du montant du precirct au-pregraves du precircteur) Cette pratique a pour effet drsquoaug-menter le taux drsquointeacuterecirct effectif car lrsquoobligation de deacutepocirct reacuteduit le montant du deacutecaissement net que lrsquoemprunteur peut utiliser alors qursquoil verse des in-teacuterecircts sur le montant total du precirct Le TEG tient compte de ce pheacutenomegravene contrairement au taux de rendement effectif

bull Pour le calcul du taux de rendement effectif MIX re-groupe lrsquointeacutegraliteacute du portefeuille du precircteur mecircme si ce portefeuille contient des produits de precircts as-sortis de conditions tregraves diffeacuterentes voire des pro-duits qui se deacutefinissent plutocirct comme des precircts aux petites entreprises que comme du microcreacutedit

bull Le deacutenominateur du ratio de rendement effectif de MIX est le PPB le montant total de tous les precircts actifs qui nrsquoont pas eacuteteacute rembourseacutes ou passeacutes en perte Certains de ces precircts sont en souffrance agrave sa-voir que les emprunteurs sont en retard dans leurs remboursements Lrsquoimpact de cette diffeacuterence peut ecirctre expliqueacute simplement Imaginons un produit des inteacuterecircts total de 200 et un PPB de 1 000 produisant un taux de rendement effectif de 20 payeacute par lrsquoem-prunteur laquo moyen raquo Si la portion des precircts produc-tifs nrsquoest que de 800 alors lrsquoemprunteur moyen paye en fait un taux de 25 8

Une analyse interne de MIX reacutealiseacutee en 2011 et baseacutee sur sept pays pour lesquels MF Transparency beacuteneacuteficiait eacutegalement de donneacutees a reacuteveacuteleacute que le taux de rendement effectif de MIX eacutetait en moyenne infeacuterieur drsquoenviron 6 points de pourcentage au TEG moyen de MF Trans-

8 MIX est en train drsquoameacuteliorer ses informations sur les deacutepocircts obligatoires et effectue des ajustements dans le but de repreacute-senter plus preacuteciseacutement le portefeuille net Toutefois nous avons consideacutereacute que ces donneacutees MIX nrsquoeacutetaient pas encore assez coheacuterentes pour donner des reacutesultats fiables agrave lrsquoheure ac-tuelle Une analyse tregraves basique de ces donneacutees indique que les deacutepocircts obligatoires aupregraves de certaines IMF pourraient aug-menter le TEG mondial moyen drsquoenviron 3 Lrsquoimpact moyen des ajustements pour tenir compte des precircts non productifs est plus difficile agrave eacutevaluer

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 6: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

3

concentreacutes sur les plus importantes Cependant MIX a publieacute nos fichiers de donneacutees sur son site Internet y com-pris les tableaux croiseacutes sous Excel qui permettent aux lecteurs de reacutepartir les donneacutees comme ils le souhaitent (httpmicrofinance-business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip) Les tableaux croiseacutes permettent agrave lrsquoutilisateur de choisir entre 14 indicateurs financiers et drsquoafficher les reacutesultats 2004-2011 ajusteacutes ou non (moyennes pon-deacutereacutees et quartiles) reacutepartis entre neuf groupes de pairs y compris entre pays

Nous avons ducirc choisir parmi plus de 800 groupe-ments de donneacutees ceux que nous allions inclure dans ce rapport La plupart des informations preacutesenteacutees ici sont donneacutees sous forme globale souvent reacuteparties par groupe de pairs (reacutegion agrave but lucratif ou non meacutetho-dologie de precircts etc) Pour de nombreux lecteurs toutefois le groupement le plus utile sera celui des microprecircteurs opeacuterant dans un pays donneacute Nous en-courageons vivement ces lecteurs agrave utiliser les tableaux croiseacutes pour personnaliser lrsquoanalyse de lrsquoeacutevolution du secteur dans le pays de leur choix

4

S E C T I O N1Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct

Comment eacutevaluer les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit

Avant de preacutesenter nos donneacutees et nos conclusions il convient de parler des deux meacutethodes diffeacuterentes uti-liseacutees pour mesurer les taux drsquointeacuterecirct sur les microcreacute-dits le taux de rendement effectif et le taux effectif glo-bal (TEG) Il est essentiel de comprendre la diffeacuterence entre les deux pour bien interpreacuteter les donneacutees sur les taux drsquointeacuterecirct que nous preacutesentons dans cette section

Du point de vue du client un des moyens classiques drsquoexprimer les taux drsquointeacuterecirct est de calculer un taux ef-fectif global sur le produit de precirct de ce client Le TEG tient compte du montant et de la seacutequence chronolo-gique de tous les flux de treacutesorerie associeacutes au precirct y compris les eacuteleacutements clairement consideacutereacutes comme des laquo inteacuterecircts raquo ou le laquo principal raquo mais aussi tous les autres frais ou commissions ainsi que les deacutepocircts obligatoires qui conditionnent le precirct Le TEG est un bon indicateur du coucirct effectif drsquoun precirct pour les emprunteurs qui rem-boursent conformeacutement au calendrier fixeacute Il peut ecirctre tregraves diffeacuterent (habituellement plus eacuteleveacute) du taux drsquointeacute-recirct figurant dans le contrat de precirct

MicroFinance Transparency (MF Transparency) est en train de constituer une base de donneacutees contenant des informations sur les TEG concernant une partie ou la totaliteacute des institutions de microcreacutedit notables dans un nombre croissant de pays La collecte de ces donneacutees neacutecessite beaucoup de travail et deacutepend de la volonteacute des microprecircteurs agrave coopeacuterer ces derniers eacutetant sus-ceptibles de juger embarrassante la publication drsquoinfor-mations deacutetailleacutees sur leurs tarifs Agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport le site Internet de MF Transparency preacutesentait des donneacutees pour 17 pays7

La base de donneacutees MIX que nous avons utiliseacutee pour reacutediger ce rapport ne peut pas geacuteneacuterer de TEG En revanche MIX fournit des laquo taux de rendement effec-tifs raquo qui correspondent agrave lrsquoensemble de tous les reve-nus deacuteriveacutes des precircts (inteacuterecircts commissions autres frais de creacutedit) en pourcentage du portefeuille de precircts bruts (PPB) annuel moyen du precircteur Du point de vue du precirc-teur le taux de rendement effectif revecirct une grande im-portance Compareacute au TEG toutefois il est un moins bon

7 httpdatamftransparencyorgdatacountries

indicateur de ce que les microemprunteurs individuels payent vraiment Par exemple

bull En 2011 environ un tiers des microemprunteurs ont fait appel agrave des precircteurs ayant recours agrave lrsquoeacutepargne forceacutee (agrave savoir qursquoils demandent aux emprunteurs de deacuteposer un pourcentage du montant du precirct au-pregraves du precircteur) Cette pratique a pour effet drsquoaug-menter le taux drsquointeacuterecirct effectif car lrsquoobligation de deacutepocirct reacuteduit le montant du deacutecaissement net que lrsquoemprunteur peut utiliser alors qursquoil verse des in-teacuterecircts sur le montant total du precirct Le TEG tient compte de ce pheacutenomegravene contrairement au taux de rendement effectif

bull Pour le calcul du taux de rendement effectif MIX re-groupe lrsquointeacutegraliteacute du portefeuille du precircteur mecircme si ce portefeuille contient des produits de precircts as-sortis de conditions tregraves diffeacuterentes voire des pro-duits qui se deacutefinissent plutocirct comme des precircts aux petites entreprises que comme du microcreacutedit

bull Le deacutenominateur du ratio de rendement effectif de MIX est le PPB le montant total de tous les precircts actifs qui nrsquoont pas eacuteteacute rembourseacutes ou passeacutes en perte Certains de ces precircts sont en souffrance agrave sa-voir que les emprunteurs sont en retard dans leurs remboursements Lrsquoimpact de cette diffeacuterence peut ecirctre expliqueacute simplement Imaginons un produit des inteacuterecircts total de 200 et un PPB de 1 000 produisant un taux de rendement effectif de 20 payeacute par lrsquoem-prunteur laquo moyen raquo Si la portion des precircts produc-tifs nrsquoest que de 800 alors lrsquoemprunteur moyen paye en fait un taux de 25 8

Une analyse interne de MIX reacutealiseacutee en 2011 et baseacutee sur sept pays pour lesquels MF Transparency beacuteneacuteficiait eacutegalement de donneacutees a reacuteveacuteleacute que le taux de rendement effectif de MIX eacutetait en moyenne infeacuterieur drsquoenviron 6 points de pourcentage au TEG moyen de MF Trans-

8 MIX est en train drsquoameacuteliorer ses informations sur les deacutepocircts obligatoires et effectue des ajustements dans le but de repreacute-senter plus preacuteciseacutement le portefeuille net Toutefois nous avons consideacutereacute que ces donneacutees MIX nrsquoeacutetaient pas encore assez coheacuterentes pour donner des reacutesultats fiables agrave lrsquoheure ac-tuelle Une analyse tregraves basique de ces donneacutees indique que les deacutepocircts obligatoires aupregraves de certaines IMF pourraient aug-menter le TEG mondial moyen drsquoenviron 3 Lrsquoimpact moyen des ajustements pour tenir compte des precircts non productifs est plus difficile agrave eacutevaluer

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 7: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

4

S E C T I O N1Niveaux et tendances des taux drsquointeacuterecirct

Comment eacutevaluer les taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit

Avant de preacutesenter nos donneacutees et nos conclusions il convient de parler des deux meacutethodes diffeacuterentes uti-liseacutees pour mesurer les taux drsquointeacuterecirct sur les microcreacute-dits le taux de rendement effectif et le taux effectif glo-bal (TEG) Il est essentiel de comprendre la diffeacuterence entre les deux pour bien interpreacuteter les donneacutees sur les taux drsquointeacuterecirct que nous preacutesentons dans cette section

Du point de vue du client un des moyens classiques drsquoexprimer les taux drsquointeacuterecirct est de calculer un taux ef-fectif global sur le produit de precirct de ce client Le TEG tient compte du montant et de la seacutequence chronolo-gique de tous les flux de treacutesorerie associeacutes au precirct y compris les eacuteleacutements clairement consideacutereacutes comme des laquo inteacuterecircts raquo ou le laquo principal raquo mais aussi tous les autres frais ou commissions ainsi que les deacutepocircts obligatoires qui conditionnent le precirct Le TEG est un bon indicateur du coucirct effectif drsquoun precirct pour les emprunteurs qui rem-boursent conformeacutement au calendrier fixeacute Il peut ecirctre tregraves diffeacuterent (habituellement plus eacuteleveacute) du taux drsquointeacute-recirct figurant dans le contrat de precirct

MicroFinance Transparency (MF Transparency) est en train de constituer une base de donneacutees contenant des informations sur les TEG concernant une partie ou la totaliteacute des institutions de microcreacutedit notables dans un nombre croissant de pays La collecte de ces donneacutees neacutecessite beaucoup de travail et deacutepend de la volonteacute des microprecircteurs agrave coopeacuterer ces derniers eacutetant sus-ceptibles de juger embarrassante la publication drsquoinfor-mations deacutetailleacutees sur leurs tarifs Agrave la date de reacutedaction du preacutesent rapport le site Internet de MF Transparency preacutesentait des donneacutees pour 17 pays7

La base de donneacutees MIX que nous avons utiliseacutee pour reacutediger ce rapport ne peut pas geacuteneacuterer de TEG En revanche MIX fournit des laquo taux de rendement effec-tifs raquo qui correspondent agrave lrsquoensemble de tous les reve-nus deacuteriveacutes des precircts (inteacuterecircts commissions autres frais de creacutedit) en pourcentage du portefeuille de precircts bruts (PPB) annuel moyen du precircteur Du point de vue du precirc-teur le taux de rendement effectif revecirct une grande im-portance Compareacute au TEG toutefois il est un moins bon

7 httpdatamftransparencyorgdatacountries

indicateur de ce que les microemprunteurs individuels payent vraiment Par exemple

bull En 2011 environ un tiers des microemprunteurs ont fait appel agrave des precircteurs ayant recours agrave lrsquoeacutepargne forceacutee (agrave savoir qursquoils demandent aux emprunteurs de deacuteposer un pourcentage du montant du precirct au-pregraves du precircteur) Cette pratique a pour effet drsquoaug-menter le taux drsquointeacuterecirct effectif car lrsquoobligation de deacutepocirct reacuteduit le montant du deacutecaissement net que lrsquoemprunteur peut utiliser alors qursquoil verse des in-teacuterecircts sur le montant total du precirct Le TEG tient compte de ce pheacutenomegravene contrairement au taux de rendement effectif

bull Pour le calcul du taux de rendement effectif MIX re-groupe lrsquointeacutegraliteacute du portefeuille du precircteur mecircme si ce portefeuille contient des produits de precircts as-sortis de conditions tregraves diffeacuterentes voire des pro-duits qui se deacutefinissent plutocirct comme des precircts aux petites entreprises que comme du microcreacutedit

bull Le deacutenominateur du ratio de rendement effectif de MIX est le PPB le montant total de tous les precircts actifs qui nrsquoont pas eacuteteacute rembourseacutes ou passeacutes en perte Certains de ces precircts sont en souffrance agrave sa-voir que les emprunteurs sont en retard dans leurs remboursements Lrsquoimpact de cette diffeacuterence peut ecirctre expliqueacute simplement Imaginons un produit des inteacuterecircts total de 200 et un PPB de 1 000 produisant un taux de rendement effectif de 20 payeacute par lrsquoem-prunteur laquo moyen raquo Si la portion des precircts produc-tifs nrsquoest que de 800 alors lrsquoemprunteur moyen paye en fait un taux de 25 8

Une analyse interne de MIX reacutealiseacutee en 2011 et baseacutee sur sept pays pour lesquels MF Transparency beacuteneacuteficiait eacutegalement de donneacutees a reacuteveacuteleacute que le taux de rendement effectif de MIX eacutetait en moyenne infeacuterieur drsquoenviron 6 points de pourcentage au TEG moyen de MF Trans-

8 MIX est en train drsquoameacuteliorer ses informations sur les deacutepocircts obligatoires et effectue des ajustements dans le but de repreacute-senter plus preacuteciseacutement le portefeuille net Toutefois nous avons consideacutereacute que ces donneacutees MIX nrsquoeacutetaient pas encore assez coheacuterentes pour donner des reacutesultats fiables agrave lrsquoheure ac-tuelle Une analyse tregraves basique de ces donneacutees indique que les deacutepocircts obligatoires aupregraves de certaines IMF pourraient aug-menter le TEG mondial moyen drsquoenviron 3 Lrsquoimpact moyen des ajustements pour tenir compte des precircts non productifs est plus difficile agrave eacutevaluer

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

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A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 8: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

5

parency Toutefois lrsquoeacutechantillon eacutetait trop reacuteduit pour pouvoir extrapoler ce reacutesultat

Au vu des inconveacutenients que preacutesente lrsquoindicateur de taux de rendement effectif de MIX on peut se demander pourquoi nous lrsquoavons utiliseacute dans ce rapport Lrsquoune des raisons est la couverture beaucoup plus eacutetendue de MIX qui donne un meilleur eacutechantillon du marcheacute mondial du microcreacutedit plus de 105 pays en 2011 contre 17 pour MF Transparency Autre raison plus importante encore MIX a commenceacute agrave collecter des donneacutees bien avant MF Transparency et dispose donc de donneacutees portant sur un nombre drsquoanneacutees beaucoup plus grand ce qui permet de formuler une analyse de tendance qui nrsquoest pas encore possible avec MF Transparency Selon nous il est fort probable que les tendances du taux de rendement effec-tif et du TEG eacutevoluent en parallegravele sur une peacuteriode de plusieurs anneacutees Une preacutesentation deacutetailleacutee de ce point pourra ecirctre consulteacutee avec nos donneacutees sous-jacentes sur le site httpmicrofinance-business-solution mix-marketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Pa-per Supporting Datazip

Voici selon nous comment le lecteur doit envisager la pertinence des donneacutees sur le taux de rendement effectif

1 Taux effectifs verseacutes sur des produits de precircts speacuteci-fiques agrave un moment donneacute probablement sous-esti-meacutes par le taux de rendement effectif agrave des degreacutes divers et souvent importants

2 Diffeacuterences entre les groupes de pairs (eacutecart moyen entre les taux des institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et agrave but non lucratif ) nous pensons que les eacutecarts importants de taux de rendement effec-tif entre les groupes de pairs sont probablement un bon indicateur de la diffeacuterence entre les niveaux de paiement des emprunteurs moyens dans chacun de ces groupes Toutefois il convient drsquoaborder ces don-neacutees avec prudence car lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le veacuteritable TEG peut varier drsquoun groupe agrave un autre9

3 Tendances des seacuteries chronologiques les tendances du taux de rendement effectif (sujet principal de cette section) sont probablement un bon indicateur des tendances concernant ce que les emprunteurs types payent vraiment en partant de lrsquohypothegravese plausible selon laquelle lrsquoeacutecart entre le taux de ren-dement effectif et le TEG reste relativement stable en moyenne drsquoune anneacutee sur lrsquoautre

Enfin nous tenons agrave preacuteciser que la question abordeacutee ci-dessus ne srsquoapplique qursquoaux donneacutees sur les taux drsquoin-teacuterecirct Elle ne pose aucun problegraveme pour la majeure par-

9 Crsquoest notamment le cas lorsque lrsquoon reacutealise une comparaison entre drsquoune part les IMF qui privileacutegient les precircts de faible montant aux clients pauvres drsquoautre part les IMF proposant une large gamme de produits de precircts agrave des clients qui ne rentrent pas toujours dans la deacutefinition des laquo microemprun-teurs raquo

tie de notre analyse qui est consacreacutee aux facteurs deacuteter-minant les taux drsquointeacuterecirct agrave savoir le coucirct des ressources les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables les charges drsquoex-ploitation et le beacuteneacutefice

Niveau des taux de rendement effectifs en 2011

La figure 1 fait eacutetat drsquoun taux de rendement effectif meacute-dian drsquoenviron 27 agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les graphiques de distribution comme celui-ci nous rappellent qursquoil existe drsquoimportants eacutecarts entre les taux du microcreacute-dit Par conseacutequent toute mention drsquoun taux meacutedian (ou moyen) ne peut ecirctre qursquoune synthegravese qui cache une grande diversiteacute sous-jacente La reacutepartition reacutegio-nale indique que les taux varient plus en Afrique et en Ameacuterique latine que dans les autres reacutegions On constate eacutegalement que les taux sont nettement plus faibles en Asie du Sud qursquoailleurs le coucirct relatif de recrutement

80

90

100

10

20

30

40

50

60

70

0 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 1

Reacutepartition des taux de rendement effectifs des IMF 2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions sur les porte-feuilles de precircts en du PPB moyen sur la base des informations fournies agrave MIX par 866 IMF Les barres horizontales eacutepaisses repreacute-sentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent res-pectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles Ainsi par exemple 95 des IMF de lrsquoeacutechantillon enregistrent un taux de rendement effectif infeacuterieur agrave environ 70 Les donneacutees ne sont pas pondeacutereacutees chaque IMF a le mecircme poids indeacutependamment de sa taille EAP = Asie de lrsquoEst et Pacifique ECA = Europe et Asie centrale LAC = Ameacuterique latine et Caraiumlbes MENA = Moyen-Orient et Afrique du Nord

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 9: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

6

y est geacuteneacuteralement plus faible et du moins en ce qui concerne le Bangladesh le climat politique et lrsquoaspect fortement social du secteur ont probablement pousseacute les dirigeants agrave tenter de preacuteserver des taux faibles10

La baisse des taux drsquointeacuterecirct mondiaux moyens a cesseacute au cours des derniegraveres anneacutees

La figure 2 montre une baisse des taux moyens du mi-crocreacutedit mondial jusqursquoen 2007 suivie drsquoune stabilisa-tion (les taux corrigeacutes de lrsquoinflation ont baisseacute en 2008 car peu de microprecircteurs ont releveacute leurs taux suffisam-ment pour compenser la forte acceacuteleacuteration de lrsquoinflation mondiale au cours de cette anneacutee)11 Lrsquoanalyse des fac-teurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct qui figure dans la suite du rapport indique que les taux moyens ont cesseacute de baisser apregraves 2007 principalement en raison de la sta-

10 La figure 1 et les figures suivantes comprenant une reacutepartition par centile ne sont pas pondeacutereacutees en drsquoautres termes chaque IMF a le mecircme poids quelle que soit sa taille Par conseacutequent la meacutediane peut ecirctre diffeacuterente de la moyenne pondeacutereacutee (p ex figure 3) ougrave lrsquoon accorde proportionnellement plus de poids aux grandes IMF qursquoaux petites Toutefois en ce qui concerne le taux de rendement effectif mondial en 2011 la moyenne pondeacutereacutee (voir figure 2) et la meacutediane sont tregraves proches agrave en-viron 27

11 Lrsquoanalyse des panels qui couvre les 456 IMF ayant fourni des donneacutees reacuteguliegraveres agrave MIX chaque anneacutee entre 2007 et 2011 confirme ces effets

bilisation des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)12

Si lrsquoon part du principe que le marcheacute du microcreacutedit est de plus en plus satureacute et compeacutetitif dans un grand nombre de pays on aurait pu srsquoattendre agrave un reacutesultat diffeacuterent Lrsquoanalyse des pays ougrave le marcheacute est consideacutereacute comme plus compeacutetitif montre une poursuite de la baisse des taux drsquointeacuterecirct apregraves 2006 dans certains pays (p ex Bolivie Nicaragua Cambodge) mais pas dans drsquoautres (p ex Mexique Bosnie-Herzeacutegovine Indoneacutesie) Nous nrsquoavons pas pu effectuer un examen plus approfondi des effets de la concurrence dans le cadre de ce rapport

Tendances parmi les groupes de pairs

La reacutepartition reacutegionale de la figure 3 montre que sur la peacuteriode de 2004 agrave 2011 lrsquoAmeacuterique latine a eacuteteacute la seule reacutegion ougrave le taux de rendement effectif moyen nrsquoa pas chuteacute On constate toutefois drsquoimportantes variations reacutegionales depuis 2006 lrsquoAfrique et lrsquoAsie de lrsquoEstPacifique font eacutetat drsquoimportantes baisses prolongeacutees (peut-ecirctre parce qursquoils eacutetaient les marcheacutes les moins deacute-veloppeacutes en 2006) Quoi qursquoil en soit ces deux reacutegions sont celles qui affichent parallegravelement une nette ameacutelio-ration de leurs charges drsquoexploitation depuis 2006 (voir la figure 12) Les taux moyens publieacutes ont toutefois re-monteacute en Ameacuterique latine la reacutegion ougrave la part commer-ciale du marcheacute est la plus eacuteleveacutee

La figure 4 illustre la conclusion preacutevisible selon laquelle les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif obtiennent des taux de rendement effectifs moyens supeacuterieurs agrave ceux des institutions de microcreacutedit agrave but non lucratif Toutefois on constate que les taux drsquoin-teacuterecirct des precircts agrave but lucratif ont enregistreacute une baisse plus prononceacutee que les taux drsquointeacuterecirct agrave but non lucratif lrsquoeacutecart moyen entre les deux groupes de pairs est passeacute de 5 points de pourcentage en 2004 agrave 17 point en 2011 Ainsi pour un precirct de 1 000 dollars accordeacute en 2011 lrsquoeacutecart annuel entre le montant des inteacuterecircts perccedilus par les precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif srsquoeacutelegraveve en moyenne agrave 17 dollars soit moins de 150 dollar par mois

Si lrsquoon distingue les institutions de microcreacutedit en fonction de leur marcheacute cible (figure 5) on constate que les institutions axeacutees sur le segment infeacuterieur du marcheacute (faible taille moyenne des precircts et emprunteurs

12 Comme nous le verrons par la suite (comparez les figures 3 et 12) on constate une correacutelation entre le taux de rendement ef-fectif et les charges drsquoexploitation au niveau reacutegional lrsquoAfrique et lrsquoEAP les deux reacutegions ayant enregistreacute des baisses de taux drsquointeacuterecirct depuis 2006 affichent eacutegalement une baisse de leurs charges drsquoexploitation

FIGURE 2

Tendances des taux de rendement effectifs mondiaux 2004-2011

Remarque produit mondial des inteacuterecircts et des commissions issus des precirctsPPB total moyen pondeacutereacute en fonction du PPB nominaux et nets drsquoinflation

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Nominal

Reacuteel

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 10: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

7

vraisemblablement plus pauvres) appliquaient des taux supeacuterieurs en 2011 qursquoen 200413

La figure 6 qui compare les institutions de microcreacute-dit reacuteglementeacutees et non reacuteglementeacutees14 semble confir-mer cette tendance La reacuteglementation fait ici reacutefeacuterence au systegraveme drsquoagreacutement etou au controcircle prudentiel des autoriteacutes bancaires nationales Le microcreacutedit reacutegle-menteacute est principalement concentreacute sur les banques qui sont pour la plupart agrave but lucratif Les precircteurs reacutegle-menteacutes offrent geacuteneacuteralement des taux plus faibles ils proposent des precircts plus importants tandis que les IMF non reacuteglementeacutees accordent des precircts plus modestes qui srsquoaccompagnent de charges drsquoexploitation supeacuterieures par dollar precircteacute Les taux des institutions de microcreacutedit non reacuteglementeacutees ont fortement augmenteacute depuis 2006

13 La taille du creacutedit est mesureacutee en pourcentage du revenu na-tional par habitant par pays Les personnes ayant une longue expeacuterience des IMF sur le terrain srsquoaccordent agrave dire qursquoil existe une certaine correacutelation entre la taille moyenne de leurs precircts et le niveau de pauvreteacute de leurs clients (les clients plus pauvres contractent geacuteneacuteralement des precircts plus reacuteduits) mais cette correacutelation est loin drsquoecirctre parfaite Voir par exemple Schreiner Matul Pawlak et Kline (2006) et Hoepner Liu et Wilson (2011)

14 Le terme laquo reacuteglementeacute raquo fait reacutefeacuterence aux banques et autres so-cieacuteteacutes financiegraveres soumises agrave un controcircle prudentiel de la part des autoriteacutes bancaires et financiegraveres du pays Les autres IMF sont consideacutereacutees comme laquo non reacuteglementeacutees raquo comme toute entreprise elles sont soumises agrave une forme de reacuteglementation (p ex la protection des consommateurs) mais pas agrave un controcircle prudentiel dont lrsquoobjet est de preacuteserver la santeacute financiegravere drsquoune institution collectant des deacutepocircts aupregraves de particuliers Les IMF sont classeacutees en fonction du statut qui eacutetait le leur en 2011

FIGURE 3

Variations des taux de rendement effectifs 2004-2011

Remarque produit des inteacuterecircts et des commissions issus des precircts en pourcentage du PPB moyen pour la peacuteriode pondeacutereacutes en fonction du PPB Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

15

20

10

5

35

45

40

30

25

20042006

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

2011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash04 ndash24 ndash13 ndash10 ndash00 ndash06 ndash11

+01 ndash25 ndash15 0 +07 +02 ndash04 Po

urce

ntag

e

30

26 27

39 37

25

35 34

26

30

23 23

27 30

25 26

30 28

22 21

30

FIGURE 4

Taux de rendement effectifs des precircteurs agrave but lucratif et agrave but non lucratif 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacutes en fonction du PPB Les IMF sont deacutesigneacutees en tant qursquoorganismes agrave but lucratif ou non en fonction de leur statut juri-dique en 2011

20

15

10

5

0

35

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

IMF agrave but lucratif

IMF agrave but non lucratif

FIGURE 5

Taux de rendement effectifs selon le marcheacute cible 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB nominal Les IMF sont regroupeacutees en fonction de leur laquo profondeur raquo (montant de precirct moyen par em-prunteur en du revenu national brut par habitant Pour la clientegravele laquo tregraves pauvre raquo la profondeur est infeacuterieure agrave 20 ou le montant de precirct moyen infeacuterieur agrave 150 dollars pour la clientegravele laquo large raquo la profondeur est comprise entre 20 et 149 pour la clientegravele laquo aiseacutee raquo elle est situeacutee entre 150 et 250 En ce qui concerne le marcheacute des laquo petites entreprises raquo qui nrsquoest pas repreacutesenteacute dans ce graphique la profondeur est supeacuterieure agrave 250

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 11: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

8

Les deux figures ci-dessus indiquent que les precircteurs qui privileacutegient les petits emprunteurs pratiquent des taux supeacuterieurs Agrave premiegravere vue il semblerait que cette tendance soit deacutefavorable pour la clientegravele tregraves pauvre Il est toutefois probable que celle-ci reflegravete un changement au sein de cette clientegravele si les banques et les institutions de microcreacutedit agrave clientegravele large attirent de plus en plus drsquoemprunteurs pauvres parmi les plus faciles agrave geacuterer on peut en conclure que les microprecircteurs non reacuteglementeacutes axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre se retrouvent avec des clients plus difficiles agrave geacuterer et la hausse de leurs taux drsquointeacuterecirct pourrait alors srsquoexpliquer simplement par les frais plus eacuteleveacutes associeacutes agrave ce segment de clientegravele15 Un autre facteur qui explique cette tendance est le fait que les frais de financement des precircteurs du segment infeacuterieur ont augmenteacute comme lrsquoillustre la figure 8

Le fait que les coucircts et par conseacutequent les taux drsquoin-teacuterecirct augmentent pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur les clients les plus pauvres alimente lrsquoeacuteternel deacutebat sur lrsquoimposition de taux drsquointeacuterecirct plafonneacutes pour proteacuteger les pauvres Face agrave une augmentation des coucircts pour les microprecircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre le plafonnement des taux drsquointeacuterecirct entraicircnerait une mul-tiplication des faillites pour ces organismes

Apregraves avoir passeacute en revue quelques scheacutemas et ten-dances cleacutes des taux drsquointeacuterecirct nous abordons mainte-nant les principaux eacuteleacutements qui deacuteterminent (ou laquo ali-mentent raquo) ces taux Rappelons la description simplifieacutee de cette relation

Revenu des precircts = coucirct des ressources + dotation aux provisions pour creacuteances douteuses + charges drsquoexploitation + beacuteneacutefice

Nous allons drsquoabord examiner chacun de ces facteurs individuellement avant de les regrouper agrave la Section 6 afin drsquoexpliquer comment les tendances de ces eacuteleacutements se combinent pour influencer lrsquoeacutevolution des taux de rendement effectifs

15 Si cette situation se confirme on peut srsquoattendre agrave une baisse de la taille moyenne des precircts agrave la fois pour les IMF du marcheacute eacutelargi et du marcheacute infeacuterieur reacuteglementeacutees et non reacuteglemen-teacutees Crsquoest en effet ce qui srsquoest passeacute la taille moyenne des precircts a baisseacute drsquoenviron cinq points de pourcentage pour tous ces groupes depuis 2006 Par ailleurs les ratios de charges drsquoex-ploitation ont augmenteacute pour les IMF axeacutees sur la clientegravele de cateacutegorie infeacuterieure

FIGURE 6

Taux de rendement effectifs des precircteurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes 2004-2011

Remarque produit total des inteacuterecircts et des commissionsPPB moyen total pondeacutereacute en fonction du PPB

20

15

10

5

0

35

30

40

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Non reacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 12: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

9

S E C T I O N2Coucirct des ressources

L es institutions de microcreacutedit financent leurs precircts par une combinaison de fonds propres (leur argent) et de dette (lrsquoargent emprunteacute aupregraves de

deacuteposants ou de precircteurs indeacutependants) On peut dire que les fonds propres sont gratuits du moins pour les precircteurs agrave but non lucratif qui nrsquoont pas drsquoactionnaires agrave qui il faut verser des dividendes En revanche les fonds emprunteacutes srsquoaccompagnent drsquoun coucirct sous la forme de charges drsquointeacuterecirct

Le coucirct des ressources est en hausseLa figure 7 illustre la monteacutee lente et reacuteguliegravere des coucircts nominaux que les institutions de microcreacutedit doivent acquitter pour emprunter de lrsquoargent afin de financer leurs portefeuilles de precircts Cette augmentation est agrave la fois moins marqueacutee et plus ineacutegale en ce qui concerne le coucirct des ressources reacuteel (agrave savoir net drsquoinflation)16 La raison la plus probable expliquant ce pheacutenomegravene est que face agrave lrsquoexpansion du microcreacutedit les microprecircteurs ont ducirc reacuteduire la portion de leur portefeuille financeacutee par les fonds limiteacutes et lourdement subventionneacutes des organismes de deacuteveloppement et qursquoils doivent de plus en plus faire appel agrave des emprunts commerciaux ou qua-si commerciaux plus oneacutereux sur les marcheacutes nationaux et internationaux

Certains espegraverent que le coucirct des ressources bais-sera agrave mesure que les institutions de microcreacutedit mo-bilisent de plus en plus de deacutepocircts volontaires mais ce reacutesultat nrsquoest pas garanti Sur la peacuteriode couverte par notre eacutetude le coucirct moyen des ressources est en fait leacutegegraverement supeacuterieur pour les precircteurs qui recourent largement agrave lrsquoeacutepargne volontaire par rapport agrave ceux qui nrsquoy font pas appel17 Il convient eacutegalement de noter que toute baisse du coucirct des ressources associeacutee agrave la mobili-sation de lrsquoeacutepargne peut ecirctre annuleacutee par une hausse des charges drsquoexploitation lieacutees agrave lrsquoadministration de lrsquoacti-viteacute drsquoeacutepargne notamment pour les deacutepocircts liquides de faibles montants destineacutes agrave la microclientegravele

16 Les nettes variations des taux reacuteels en 2008 et 2009 reflegravetent probablement le deacutelai de modification des prix des contrats drsquointeacuterecirct apregraves la flambeacutee de lrsquoinflation mondiale en 2008

17 Lrsquoeacutecart environ 01 point de pourcentage est probablement insignifiant sur le plan statistique

Analyse des groupes de pairs

La figure 8 illustre un autre point neacutegatif pour les institu-tions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre le coucirct moyen des ressources progresse plus vite pour ce groupe que pour les autres Le coucirct des ressources des ins-titutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele aiseacutee est resteacute relativement stable tandis qursquoil a fortement augmen-teacute dans le cas des microprecircteurs agrave clientegravele large et encore plus dans celui des microprecircteurs desservant une clien-tegravele tregraves pauvre18 Cette hausse du coucirct des ressources ex-plique en partie pourquoi les taux de rendement effectifs mondiaux moyens acquitteacutes par les emprunteurs du mi-crocreacutedit nrsquoont pas baisseacute au cours des derniegraveres anneacutees et pourquoi les taux de rendement effectifs acquitteacutes par les clients des precircteurs du marcheacute infeacuterieur ont augmen-teacute comme nous lrsquoavons vu agrave la Section 1

18 Voir la note de la figure 5 pour une deacutefinition des trois marcheacutes cibles

FIGURE 7

Coucirct nominal et reacuteel des ressources 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif nominaux et corrigeacutes pour tenir compte de lrsquoinflation dans chaque pays

2

0

ndash2

ndash4

6

8

4

2004 2005 2006 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteel

Nominal

2007

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 13: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

10

Il nrsquoest pas surprenant de constater que les institu-tions reacuteglementeacutees comme les banques et les socieacuteteacutes financiegraveres agreacuteeacutees ont pu emprunter des fonds agrave des taux infeacuterieurs en moyenne de 15 point de pourcentage agrave ceux des precircteurs non reacuteglementeacutes La plupart des ins-titutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees peuvent accepter de lrsquoeacutepargne et les frais drsquointeacuterecircts de leur eacutepargne sont infeacuterieurs agrave ceux des grands emprunts commerciaux19 Les institutions reacuteglementeacutees beacuteneacuteficient drsquoun certain avantage en termes de coucircts mecircme sur les grands precircts commerciaux les precircteurs les jugent plus sucircres car elles sont agreacuteeacutees et controcircleacutees par les autoriteacutes bancaires Par ailleurs les institutions de microcreacutedit reacuteglemen-teacutees peuvent geacuteneacuteralement absorber des emprunts plus importants ce qui permet de reacuteduire leurs charges drsquoin-teacuterecirct et de transaction

19 Agrave premiegravere vue cela peut sembler contredire la conclusion preacuteceacutedente selon laquelle les IMF qui collectent des deacutepocircts volontaires affichent un coucirct de financement supeacuterieur agrave celles qui nrsquoen collectent pas Ce pheacutenomegravene srsquoexplique par le fait que le coucirct des ressources est particuliegraverement eacuteleveacute pour les insti-tutions de collecte de deacutepocircts non reacuteglementeacutees

FIGURE 8

Coucirct des ressources (nominal) par marcheacute cible 2004-2011

Remarque frais financiers en du passif pondeacutereacutes en fonction du passif

6

4

2

0

10

12

8

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 14: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

11

S E C T I O N3Dotation aux provisions pour creacuteances douteuses

La plupart des microprecircts ne sont couverts par au-cune garantie ou sont couverts par une garan-tie qui a peu de chance de couvrir le montant du

precirct en deacutefaut de paiement une fois deacuteduits les frais de recouvrement Par conseacutequent les vagues de retards de paiement ou de deacutefauts sont particuliegraverement dan-gereuses pour les institutions de microcreacutedit car elles peuvent rapidement eacutechapper agrave tout controcircle

Lorsqursquoun emprunteur est en retard dans ses men-sualiteacutes ou qursquoun eacuteveacutenement met en doute le recouvre-ment du precirct la pratique comptable normalement adop-teacutee consiste agrave creacuteer une laquo dotation aux provisions pour creacuteances douteuses raquo qui reflegravete la valeur de la perte agrave savoir la moindre probabiliteacute de recouvrer le precirct dans son inteacutegraliteacute Cette pratique permet de comptabiliser les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables rapidement avant mecircme que le precirct nrsquoarrive agrave eacutecheacuteance et que les efforts de recouvrement aient eacutechoueacutes Si le precircteur comptabilise une provision pour perte sur un precirct mais que le precirct est rembourseacute inteacutegralement par la suite la provision est simplement annuleacutee agrave ce moment Dans cette section nous examinons la qualiteacute (agrave savoir la recouvrabiliteacute) des portefeuilles de microprecircts par le biais des dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses Nous preacutecisons que cet indicateur reflegravete les pertes sur precircts effectives sur la peacuteriode et pas seulement les niveaux drsquoimpayeacutes (retards de paiement)

Reacutecemment les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute rapidement en Inde et au Mexique mais la moyenne pour le reste du monde est resteacutee stable En Inde lrsquoaugmentation est due principalement au reacute-cent effondrement des remboursements de microcreacute-dits dans lrsquoAndhra Pradesh20 Le problegraveme du Mexique apparemment seacuterieux couve depuis plus longtemps Dans le reste du monde toutefois les pertes sur precircts moyennes sont passeacutees drsquoun niveau alarmant de pregraves de 4 en 2009 agrave un niveau plus rassurant drsquoun peu plus de 2 en 2011

20 Voir par exemple CGAP (2010) sur lrsquoAndhra Pradesh

Les niveaux des precircts deacutecrits agrave la figure 9 sont cal-culeacutes agrave partir des rapports remis par les institutions de microcreacutedit agrave MIX et qui sont habituellement mais pas systeacutematiquement baseacutes sur des eacutetats financiers auditeacutes Cependant les microprecircteurs notamment ceux qui ne sont pas reacuteglementeacutes utilisent diffeacuterentes normes comptables pour comptabiliser les precircts dou-teux Les institutions de microcreacutedit (comme les autres) se trompent souvent dans lrsquoestimation de leur risque de creacutedit Ces erreurs portent rarement sur une exageacutera-tion du risque et de nombreux auditeurs indeacutependants sont particuliegraverement geacuteneacutereux lorsqursquoil srsquoagit de cau-tionner des approches optimistes de la comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables MIX applique un ajustement analytique aux pertes sur precircts deacuteclareacutees en utilisant une politique comptable uniforme pour la comptabilisation de ces pertes21 Cet ajustement a pour but drsquouniformiser les reacutesultats et non de les ajuster aux circonstances particuliegraveres drsquoun precircteur donneacute par conseacutequent lrsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables de MIX peut ne pas refleacuteter avec preacutecision le risque associeacute au portefeuille de chaque institution Lorsque lrsquoon examine de grands groupes drsquoinstitutions de microcreacutedit toutefois nous sommes persuadeacutes que les ajustements de MIX permettent drsquoobtenir une image plus proche de la reacutealiteacute que les eacutetats financiers fournis par ces entiteacutes

Comme lrsquoillustre le tableau 1 lrsquoajustement de MIX nrsquoa qursquoun impact mineur sur le taux de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables du Mexique ce qui laisse agrave penser que la comptabiliteacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables dans ce pays est proche de la reacutealiteacute Agrave lrsquoinverse lrsquoajustement

21 Le protocole drsquoajustement des pertes sur creacuteances irreacutecou-vrables de MIX est deacutecrit en annexe

TABLEAU 1 Impact des ajustements MIX en 2011 Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses

Non ajusteacutees Ajusteacutees

MEXIQUE 119 121

INDE 97 289

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 15: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

12

entraicircne un quasi triplement des pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables de lrsquoInde en 2011 celles-ci pas-sant de 97 selon les eacutetats financiers agrave pregraves de 29 pour les donneacutees ajusteacutees Les auteurs nrsquoont pas reacuteexamineacute les eacutetats financiers individuels des institutions de microcreacute-dit indiennes dans MIX mais il semblerait agrave premiegravere vue que le problegraveme vienne drsquoun nombre important de pertes sur precircts sous-deacuteclareacutees qui vont continuer agrave peser sur la rentabiliteacute globale de lrsquoInde dans les anneacutees agrave venir22

22 Il semblerait que la banque centrale indienne ait alleacutegeacute cer-taines regravegles de comptabilisation des pertes sur creacuteances irreacute-couvrables pour les IMF en 2011 Lrsquoobjectif eacutetait probablement de permettre aux banques commerciales indiennes de reacuteduire les pertes agrave comptabiliser sur les precircts accordeacutes aux IMF

FIGURE 9

Provisions pour creacuteances douteuses 2004-2011

Remarque dotations aux provisions annuelles nettes (non ajusteacutees) pour deacutepreacuteciation de creacuteances en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

8

6

4

2

0

14

12

10

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mexique

Tous les autres pays

Inde

FIGURE 10

Dotations aux provisions pour creacuteances douteuses par statut juridique (agrave but lucratif ou agrave but non lucratif) 2004-2011

Remarque dotations nettes aux provisions pour creacuteances douteuses (non ajusteacutees) en du PPB pondeacutereacutees en fonction du PPB

30

25

20

15

05

10

0

50

45

40

35

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

Analyse des groupes de pairs

La seule tendance claire qui se deacutegage de la reacuteparti-tion par groupe de pairs pour cet indicateur est que en moyenne les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont enregistreacute des pertes sur creacuteances irreacutecouvrables plus importantes que celles des organismes agrave but non lucratif (figure 10) Il semblerait donc que les IMF agrave but lucratif utilisent en moyenne des pratiques de precircts et de recouvrement plus risqueacutees Toutefois lrsquoeacutecart semble se resserrer si lrsquoon oublie lrsquoaugmentation afficheacutee par les precircteurs agrave but lucratif en 2011 qui srsquoexplique en grande partie par les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables des or-ganismes indiens de ce type

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 16: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

13

S E C T I O N4Charges drsquoexploitation (et taille du creacutedit)

Les charges drsquoexploitation comprennent les coucircts de mise en œuvre des activiteacutes de precirct (reacutemuneacuteration du personnel fournitures deacuteplacements deacutepreacutecia-

tion des immobilisations etc) Elles absorbent la majo-riteacute des revenus des portefeuilles de precircts de la plupart des microprecircteurs et agrave ce titre elles constituent le prin-cipal eacuteleacutement deacuteterminant le taux dont srsquoacquittent les emprunteurs

La baisse des charges drsquoexploitation (ameacutelioration de lrsquoefficaciteacute) a ralenti Les espoirs de baisse des taux drsquointeacuterecirct se fondent en grande partie sur lrsquohypothegravese selon laquelle agrave mesure que les institutions de microcreacutedit gagnent en expeacute-rience elles apprennent agrave geacuterer leur activiteacute plus effica-cement La theacuteorie eacuteconomique classique nous apprend que dans les secteurs jeunes on peut geacuteneacuteralement srsquoat-tendre agrave voir des optimisations de coucircts agrave mesure que les entreprises (ou le secteur dans son ensemble sur un marcheacute donneacute) gagnent de lrsquoexpeacuterience Arrive ensuite le moment ougrave les principales leccedilons ont eacuteteacute mises agrave pro-fit en matiegravere drsquoefficaciteacute et ougrave la courbe drsquoapprentissage atteint un palier agrave ce stade lrsquoefficaciteacute progresse len-tement ou plus du tout en lrsquoabsence drsquoavanceacutees techno-logiques23 Outre cette courbe drsquoapprentissage on peut espeacuterer que la pression de la concurrence pousse les precircteurs agrave trouver des systegravemes de prestation de ser-vices plus efficaces

La figure 11 montre que les charges drsquoexploitation moyennes des institutions de microcreacutedit MIX ont sen-siblement baisseacute jusqursquoen 2007 agrave lrsquoeacutechelle mondiale mais que cette tendance baissiegravere a eacuteteacute interrompue en 2008 et en 2011 Les charges drsquoexploitation du micro-creacutedit seraient-elles sur le point drsquoatteindre la fin de la courbe drsquoapprentissage ou srsquoagit-il drsquoun simple temps drsquoarrecirct qui sera suivi de nouveaux gains drsquoefficaciteacute Il nrsquoest pas encore possible de reacutepondre agrave cette question en tout cas pas sur la base du comportement moyen agrave lrsquoeacutechelle mondiale Les tendances en matiegravere drsquoefficaci-teacute varient grandement drsquoune reacutegion agrave lrsquoautre (figure 12) Depuis 2006 lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle srsquoest nettement ameacutelioreacutee dans des marcheacutes relativement immatures comme lrsquoAfrique et lrsquoEAP mais elle est resteacutee stable ou a mecircme reculeacute dans les autres reacutegions Un autre facteur de

23 Crsquoest particuliegraverement le cas avec la microfinance ougrave rares sont les eacuteconomies drsquoeacutechelle pour les IMF au-delagrave de 5 000 ou 10 000 clients (Rosenberg Gonzalez et Narain 2009)

FIGURE 11

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux) en du PPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB

10

8

6

2

4

0

18

16

14

12

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Monde

FIGURE 12

Variations du ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation totalesPPB moyen pondeacutereacutees en fonction du PPB nominales Les donneacutees pour lrsquoAfrique commencent en 2005 et non en 2004

0

10

20

15

5

30

25

200420062011

MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asie duSud

ndash03 ndash15 ndash13 ndash07 ndash01 ndash06 ndash02 ndash02 ndash18 ndash15 0 0 +04 0

Pour

cent

age

17 16

15

28 28

19

24 23

15

18

13 13

17 16 16

20

14 16

11 11 12

Var moy par an 2004-2011 Var moy par an 2006-2011

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 17: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

14

complication lrsquoimpact de la taille du creacutedit est examineacute dans la suite de cette section

Analyse des groupes de pairs pour les charges drsquoexploitation en tenant compte de lrsquoimpact de la taille du creacutedit

Jusqursquoagrave preacutesent nous avons mesureacute lrsquoefficaciteacute admi-nistrative agrave lrsquoaune des charges drsquoexploitation en pour-centage de lrsquoencours du PPB moyen Ce ratio peut ecirctre exprimeacute sous forme de charges drsquoexploitation par dollar precircteacute Il est utile agrave plusieurs eacutegards mais il peut srsquoaveacuterer probleacutematique de lrsquoutiliser pour comparer lrsquoefficaciteacute de diffeacuterents precircteurs Nous allons preacutesenter dans le deacutetail ce point important et souvent ignoreacute en utilisant comme exemples une comparaison entre precircteurs axeacutes sur dif-feacuterents marcheacutes cibles et une comparaison entre les precirc-teurs reacuteglementeacutes et non reacuteglementeacutes

Les figures 13 et 14 semblent montrer que les precirc-teurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre et les precircteurs non reacuteglementeacutes sont non seulement moins efficaces que les autres (agrave savoir qursquoils preacutesentent des charges drsquoexploitation moyennes par dollar precircteacute supeacuterieures) mais aussi que leur efficaciteacute diminue avec le temps

Il est courant drsquoassimiler ce type drsquoefficaciteacute agrave la qua-liteacute de la gestion mais ce raccourci peut ecirctre trompeur

notamment si lrsquoon compare diffeacuterents types drsquoinstitu-tions de microcreacutedit Les dirigeants des institutions de microcreacutedit ayant une clientegravele tregraves pauvre et des insti-tutions non reacuteglementeacutees octroient des precircts beaucoup plus faibles24 qui sont geacuteneacuteralement plus coucircteux agrave geacute-rer que les precircts drsquoun montant important en termes de charges par dollar precircteacute et ce mecircme avec la meilleure gestion possible

La figure 15 illustre deux points en utilisant les don-neacutees des Philippines La principale conclusion agrave tirer est que les charges drsquoexploitation par dollar precircteacute (courbe infeacuterieure) sont en geacuteneacuteral plus eacuteleveacutees pour les precircts drsquoun tregraves petit montant Lrsquoautre point est que le taux de rendement effectif (courbe supeacuterieure) eacutevolue parallegrave-lement aux charges drsquoexploitation comme nous lrsquoavons dit les charges drsquoexploitation sont geacuteneacuteralement le fac-teur qui contribue le plus agrave deacuteterminer le taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs25

Le coucirct par dollar precircteacute que nous avons utiliseacute jusqursquoici comme un indicateur drsquoefficaciteacute peacutenalise les precircteurs qui octroient des precircts plus reacuteduits car leurs charges drsquoexploitation seront toujours plus eacuteleveacutees en pourcentage de chaque dollar precircteacute Toutefois il est possible de compenser (dans une certaine mesure) lrsquoim-

24 Voir la figure 1825 Lrsquoexemple des Philippines a eacuteteacute choisi car il illustre particuliegrave-

rement clairement les arguments avanceacutes ici Les correacutelations sont un peu moins nettes dans la plupart des pays et sont par-fois mecircme inverseacutees Pourtant ces arguments reflegravetent bien la tendance geacuteneacuterale et les correacutelations sont conseacutequentes

FIGURE 13

Ratio des charges drsquoexploitation 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age Large

Aiseacute

Tregraves pauvre

FIGURE 14

Ratio des charges drsquoexploitation par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux) PPB moyen

15

10

5

0

25

20

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 18: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

15

pact de la taille du creacutedit en abandonnant lrsquoindicateur du coucirct par dollar precircteacute au profit du coucirct par precirct en cours En drsquoautres termes nous divisons les charges drsquoexploita-tion non par le montant du portefeuille de precircts moyen mais par le nombre moyen de precircts actifs sur lrsquoanneacutee in-deacutependamment de leur montant

Le tableau 2 illustre la diffeacuterence entre ces indica-teurs en utilisant deux precircteurs hypotheacutetiques dont la taille du portefeuille de precircts est identique mais dont les frais geacuteneacuteraux sont tregraves diffeacuterents Nous partons du principe que ces deux institutions affichent les charges drsquoexploitation les plus faibles possibles au vu de la taille de leurs precircts et de toute autre circonstance

En utilisant lrsquoindicateur drsquoefficaciteacute standard agrave sa-voir le coucirct par dollar precircteacute (5) le precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre semble inefficace par comparaison mais ce reacutesultat nrsquoest pas pertinent au vu de la diffeacuterence dans la taille des precircts Lrsquoefficaciteacute du precircteur axeacute sur une clientegravele tregraves pauvre est meilleure lorsqursquoelle est mesureacutee en fonction du coucirct par precirct en cours (6)26

En revanche crsquoest le precircteur drsquoune clientegravele aiseacutee qui semble inefficace si lrsquoon utilise cette comparaison Ses dirigeants sont-ils reacuteellement moins efficaces Non oc-troyer un precirct unique drsquoun montant important est plus coucircteux qursquooctroyer un precirct unique drsquoun montant reacuteduit En effet le precirct important peut notamment neacutecessiter une analyse suppleacutementaire ou un agent de creacutedit plus qualifieacute Agrave mesure que la taille du creacutedit augmente les charges drsquoexploitation par precirct augmentent eacutegalement mais agrave un rythme infeacuterieur Nous en arrivons agrave la mecircme conclusion qursquoau deacutebut du rapport il est geacuteneacuteralement plus coucircteux de precircter et de collecter un montant donneacute reacuteparti en plusieurs petits precircts plutocirct que de precircter et collecter ce mecircme montant reacuteparti en quelques precircts de grande ampleur

Revenons maintenant agrave notre comparaison du niveau drsquoefficaciteacute entre les institutions de microcreacutedit reacutegle-menteacutees et non reacuteglementeacutees Lrsquoindicateur de coucirct par dollar utiliseacute au tableau 2 laisse agrave penser que les precircteurs non reacuteglementeacutes sont moins efficaces et que leur niveau drsquoefficaciteacute est en train de baisser Mais si lrsquoefficaciteacute est consideacutereacutee comme un indicateur de la qualiteacute de la ges-tion alors la comparaison nrsquoest pas eacutequitable car la taille moyenne des precircts non reacuteglementeacutes est agrave peu pregraves moi-tieacute moins importante que celle des precircts reacuteglementeacutes et

26 La dynamique serait la mecircme en utilisant le coucirct par emprun-teur au lieu du coucirct par precirct

FIGURE 15

Courbes des prix et des coucircts pour les Philippines

Remarque charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacute-raux)PPB moyen (les deacutefinitions des trois marcheacutes cibles figurent dans la remarque de la figure 5)

75

50

25

125

100

0 25 50 75 100

Pour

cent

age

Charges drsquoexploitation

Pourcentage

Rendement nominal

TABLEAU 2 Deux indicateurs drsquoefficaciteacute

IMF ayant une clientegravele pauvre

IMF ayant une clientegravele aiseacutee

1 Nombre moy de precircts actifs 100 000 10 000

2 Taille moy des precircts en cours 200 dollars 2 000 dollars

3 Portefeuille de precircts moy [ (1) x (2) ] 20 millions de dollars

20 millions de dollars

4 Charges drsquoexploitation 4 millions de dollars

2 millions de dollars

5 Coucirct par dollar precircteacute [ (4) divide (3) ] 20 10

6 Coucirct par precirct en cours [ (4) divide (1) ] 40 dollars 100 dollars

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 19: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

16

elle diminue avec le temps27 La figure 16 utilise le coucirct par precirct qui peut ecirctre un indicateur plus utile de lrsquoeacutevo-lution de lrsquoefficaciteacute dans le temps Cette repreacutesentation suggegravere que la gestion des coucircts par les microprecircteurs non reacuteglementeacutes pourrait ecirctre en train de srsquoameacuteliorer28

Si lrsquoon revient aux groupes de pairs par marcheacute cible (figure 17) on constate que sur la base drsquoun indicateur de coucirct par precirct les precircteurs axeacutes sur une clientegravele tregraves pauvre ne semblent plus inefficaces et leurs niveaux de coucircts moyens sont relativement stables par rapport au revenu par habitant En ce qui concerne les precircteurs ayant une clientegravele aiseacutee leur efficaciteacute srsquoest ameacutelioreacutee depuis 2005 (mecircme si ce pheacutenomegravene srsquoexplique sans doute en partie par le fait que la taille moyenne de leurs precircts a diminueacute)

Cette preacutesentation des indicateurs pourra sembler alambiqueacutee aux yeux de certains lecteurs Pour nous faire pardonner nous conclurons par un message simple soyez tregraves prudent lorsque vous maniez les indicateurs drsquoefficaciteacute (coucirct par dollar precircteacute ou coucirct par precirct) pour comparer la capaciteacute des dirigeants de diffeacuterentes institutions agrave maicirctriser les coucircts

27 Voir la figure 1828 Comment est-il possible que les charges drsquoexploitation des

IMF non reacuteglementeacutees srsquoameacuteliorent par rapport au nombre de precircts alors qursquoelles se deacuteteacuteriorent par rapport au montant du portefeuille de precircts Ceci srsquoexplique par le fait que la taille du creacutedit des IMF non reacuteglementeacutees a baisseacute

Deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne

Le transfert progressif du microcreacutedit vers les banques reacuteglementeacutees et les autres eacutetablissements agrave but lucratif fait craindre que ces institutions de microcreacutedit com-merciales srsquoeacuteloignent des clients pauvres pour privileacute-gier les precircts plus importants (et censeacutes ecirctre plus ren-tables) Cette inquieacutetude nrsquoest toutefois pas confirmeacutee par les donneacutees MIX Tout drsquoabord lrsquohypothegravese selon laquelle les precircts plus importants sont normalement plus rentables semble ecirctre erroneacutee comme nous le ver-rons agrave la section suivante ougrave nous abordons les beacuteneacutefices des precircteurs En fait la taille moyenne des precircts des IMF agrave but lucratif et reacuteglementeacutees baisse reacuteguliegraverement depuis 2004 (figure 18)29 30 Ceci ne veut pas dire pour autant que les craintes concernant une deacuterive de la mis-sion du microcreacutedit ne sont pas fondeacutees Toutefois si la commercialisation entraicircne une telle deacuterive celle-ci ne semble pas se traduire par un transfert massif vers des precircts plus importants

29 Ce pheacutenomegravene est confirmeacute par les donneacutees baseacutees sur un pa-nel coheacuterent drsquoIMF ce reacutesultat nrsquoest donc pas influenceacute par lrsquoarriveacutee de nouvelles IMF dans les groupes de pairs agrave but lu-cratif ou reacuteglementeacutees

30 Nous tenons ici agrave rappeler que la correacutelation entre la taille des precircts et la pauvreteacute des clients nrsquoest pas claire surtout si lrsquoon regarde lrsquoeacutevolution dans le temps pour une IMF

FIGURE 16

Coucirct par precirct par statut juridique 2004-2011

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

12

8

4

0

2

6

10

14

18

20

16

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Reacuteglementeacute

Non reacuteglementeacute

FIGURE 17

Coucirct par precirct 2004-2011 par marcheacute cible

Remarque charges drsquoexploitationnombre de precircts actifs en moyenne sur lrsquoanneacutee exprimeacutees en du revenu national brut par habitant

20

15

10

5

0

30

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aiseacute

Large

Tregraves pauvre

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 20: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

17

On constate sans surprise que les emprunteurs dont les precircts sont reacuteduits (et qui sont probablement plus pauvres) beacuteneacuteficient drsquoun accegraves reacuteduit aux services de deacutepocirct de leurs institutions de microcreacutedit La figure 19 montre que la taille du creacutedit est beaucoup plus importante pour les eacutetablissements qui offrent drsquoimportants services drsquoeacutepargne volontaire que pour ceux qui nrsquoen proposent pas ou peu Par ailleurs la taille des precircts augmente pour les premiers et diminue pour les seconds31

31 Certains drsquoentre vous auront remarqueacute que les deux conclu-sions de cette sous-section (deacuterive de la mission mobilisation de lrsquoeacutepargne) nrsquoont pas grand-chose agrave voir avec les charges drsquoexploitation ni mecircme avec les autres aspects des taux drsquointeacute-recirct Nous avons toutefois jugeacute qursquoelles eacutetaient inteacuteressantes

FIGURE 18

Taille moyenne des precircts 2004-2011 pour les precircteurs reacuteglementeacutes et agrave but lucratif

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts

0

20

10

60

50

40

30

Agrave but nonlucratif

Agrave butlucratif

Nonreacuteglementeacute

Reacuteglementeacute

Pour

cent

age

40

30

55

25 23 23

18

45 41

34

19 16

200420062011

FIGURE 19

Taille moyenne des precircts par degreacute de mobilisation de lrsquoeacutepargne volontaire 2004-2011

Remarque moyenne annuelle du portefeuille de precircts diviseacutee par la moyenne annuelle du nombre de precircts actifs exprimeacutee en du re-venu national brut par habitant pondeacutereacutee en fonction du portefeuille de precircts laquo Forte raquo deacutesigne un niveau drsquoeacutepargne volontaire supeacuterieur agrave 20 de lrsquoactif total laquo faible raquo deacutesigne un niveau infeacuterieur agrave 20 et laquo aucune raquo deacutesigne un niveau de 0

30

20

10

0

5

15

25

35

45

50

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Aucune

Faible mobilisationde lrsquoeacutepargne

Forte mobilisation de lrsquoeacutepargne

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 21: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

18

S E C T I O N5Beacuteneacutefice

Le beacuteneacutefice correspond agrave la diffeacuterence entre les reve-nus et les deacutepenses Pour les institutions financiegraveres le beacuteneacutefice net est souvent exprimeacute sous forme de

pourcentage des actifs utiliseacutes ou de pourcentage de lrsquoin-vestissement en fonds propres des actionnaires

Les beacuteneacutefices en perspective

Avant drsquoexaminer les niveaux et les tendances des beacute-neacutefices des IMF nous allons expliquer lrsquoimpact du beacute-neacutefice sur lrsquoemprunteur Les beacuteneacutefices du microcreacutedit sont controverseacutes au point qursquoil est facile de surestimer leur impact sur les taux drsquointeacuterecirct dont srsquoacquittent les emprunteurs La figure 20 illustre lrsquoampleur de la baisse potentielle des taux drsquointeacuterecirct du microcreacutedit si tous les precircteurs deacutecidaient de renoncer aux rendements de leur investissement une hypothegravese extrecircme srsquoil en est Lrsquoimpact du beacuteneacutefice nrsquoest pas neacutegligeable mais les taux resteraient tregraves eacuteleveacutes mecircme si aucun beacuteneacutefice ne devait ecirctre deacutegageacute Bien entendu ce chiffre repreacutesente les reacute-sultats moyens il existe de nombreuses institutions de

microcreacutedit dont les beacuteneacutefices constituent un pourcen-tage plus important des inteacuterecircts qursquoelles perccediloivent

Il convient de signaler que lrsquoimpact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct est en baisse Le beacuteneacutefice en pourcen-tage des revenus drsquointeacuterecirct a reculeacute reacuteguliegraverement pour passer drsquoenviron 20 en 2004 agrave environ 10 en 2011

Niveaux et tendances des beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit

Les niveaux de beacuteneacutefice preacutesentent drsquoimportantes varia-tions au sein du secteur (figure 21) En 2011 environ un quart des institutions de microcreacutedit affichaient des ren-dements annuels supeacuterieurs agrave 20 de lrsquoinvestissement des actionnaires Environ 5 drsquoentre elles ont geacuteneacutereacute des beacuteneacutefices supeacuterieurs agrave 40 En 2011 sur un eacutechan-tillon de 879 IMF 44 enregistraient des rendements des fonds propres supeacuterieurs agrave 40 et seuls sept drsquoentre elles comptaient plus de 100 000 clients

Agrave lrsquoautre extrecircme un grand nombre drsquoinstitutions de microcreacutedit ont perdu de lrsquoargent surtout en Afrique et en Asie du Sud (ougrave certains precircteurs travaillant dans lrsquoAndhra Pradesh ont connu une tregraves mauvaise anneacutee)

Parmi les diffeacuterents facteurs deacuteterminant les taux drsquointeacuterecirct les beacuteneacutefices sont lrsquoeacuteleacutement le plus controver-seacute Certains pensent qursquoune institution de microcreacutedit nrsquoa pas le droit drsquoinvoquer une mission laquo sociale raquo si elle tire un beacuteneacutefice mdash ou tout beacuteneacutefice autre que tregraves mo-deste mdash des services qursquoelle propose aux clients pauvres Drsquoautres pensent que des beacuteneacutefices eacuteleveacutes favoriseraient lrsquoinnovation et une expansion plus rapide des services et que la concurrence se chargerait drsquoeacuteliminer les excegraves Il est tregraves difficile de convertir des donneacutees empiriques en une quantification drsquoun niveau de beacuteneacutefice laquo raison-nable raquo pour le microcreacutedit et ce nrsquoest pas lrsquoobjectif de ce rapport32 Nous nous contenterons de comparer la ren-

32 Le Groupe de travail sur la performance sociale (Social Perfor-mance Task Force) a essayeacute de formuler des normes deacutefinissant un niveau de beacuteneacutefice raisonnable pour la microfinance mais il ne semble pas ecirctre en mesure de deacutefinir des reacutefeacuterences quanti-tatives pour lrsquoeacutevaluation de rendements approprieacutes mecircme pour les organisations qui disent poursuivre un laquo double objectif raquo Voir p ex httpsptfinfosp-task-forceannual-meetings

FIGURE 20

Impact du beacuteneacutefice sur les taux drsquointeacuterecirct mondiaux 2004-2011

Remarque le beacuteneacutefice (revenu net ndash taxes) est calculeacute sous forme de du PPB tous les reacutesultats sont pondeacutereacutes en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Porc

enta

je

238

196

58

296

235

173

49

284

220

166

44

264

218

155

40

258

235

103

27

261

223

124

32

255

243

97

26

269

238

124

34

272

Taux de rendementeectif agrave lrsquoeacutequilibre

Beacuteneacutece en pourcentage des inteacuterecircts

Taux derendement

eectif

moins Beacuteneacutece net =

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 22: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

19

tabiliteacute moyenne des institutions de microcreacutedit agrave celle des banques commerciales (figure 22)

Mesureacute agrave lrsquoaune des actifs le beacuteneacutefice est en moyenne leacutegegraverement plus eacuteleveacute pour les institutions de microcreacutedit que pour les banques du mecircme pays Tou-tefois les banques commerciales ont une capaciteacute drsquoen-dettement supeacuterieure aux institutions de microcreacutedit elles peuvent financer une plus grande partie de leurs actifs avec lrsquoargent des autres (deacutepocircts et emprunts) plu-tocirct qursquoavec leurs fonds propres Par conseacutequent les mi-croprecircteurs malgreacute des rendements drsquoactifs supeacuterieurs produisent geacuteneacuteralement des rendements de fonds propres infeacuterieurs agrave ceux des banques

Si lrsquoon examine la tendance globale de la rentabiliteacute des IMF il est utile de seacuteparer lrsquoInde (figure 23) un mar-cheacute immense ougrave certaines institutions ont connu des an-neacutees deacutesastreuses en 2010 et surtout en 2011 en raison de la crise dans lrsquoAndhra Pradesh Si lrsquoon inclut lrsquoInde on note un repli marqueacute du beacuteneacutefice moyen entre 2004 et 2011 sans tenir compte de lrsquoInde le niveau moyen des beacuteneacutefices est nettement infeacuterieur mais la baisse est moins prononceacutee

FIGURE 21

Rendement des fonds propres moyens 2011 monde et reacutegions

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens ou des avoirs nets des organisations agrave but non lucratif non pondeacutereacute Les barres horizontales repreacutesentent les meacutedianes le haut et le bas des boicirctes repreacutesentent respectivement les 75egraveme et 25egraveme centiles le haut et le bas des barres courtes repreacutesentent respectivement les 95egraveme et 5egraveme centiles

40

60

80

ndash100

ndash80

ndash60

ndash40

ndash20

0

20

ndash120 MONDE Afrique EAP ECA LAC MENA Asiedu Sud

Pour

cent

age

FIGURE 22

Beacuteneacutefices 2011 rendements de lrsquoactif moyen et des fonds propres des IMF et des banques commerciales

Remarque donneacutees pour les IMF fournies par MIX Les donneacutees pour les banques proviennent de BankScope seulement pour les pays dans lesquels des IMF de MIX sont preacutesentes Reacutesultats par pays pondeacutereacutes en fonction du PPB des IMF

0

6

2

4

8

14

16

20

18

12

10

IMF Banques

Rendement delrsquoactif moyen

Rendement des fondspropres moyens

Pour

cent

age

20 169

178

102

FIGURE 23

Rendement mondial de lrsquoactif moyen avec et sans lrsquoInde 2004-2011

Remarque beacuteneacutefice net apregraves impocirct en des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonction des fonds propres

10

ndash10

ndash30

ndash50

ndash40

ndash20

0

20

40

50

30

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Mondial sans lrsquoInde

Mondial avec lrsquoInde

Inde

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 23: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

20

FIGURE 24

Rendement des fonds propres par statut juridique 2004-2011

Remarque rendement des fonds propres moyens pondeacutereacute en fonc-tion des fonds propres

20

15

10

5

0

25

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Agrave but lucratif

Agrave but non lucratif

FIGURE 25

Rentabiliteacute des actifs par segment de marcheacute 2004-2011

Remarque rendement de lrsquoactif moyen pondeacutereacute en fonction des actifs

4

5

3

2

1

0

7

6

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Pour

cent

age

Tregraves pauvre

Large

Aiseacute

Les fonds drsquoinvestissement internationaux qui ache-minent les fonds commerciaux et quasi commerciaux vers les institutions de microcreacutedit nrsquoont pas obtenu de reacutesultats tregraves impressionnants les rendements annuels ont atteint un pic drsquoenviron 6 en 2008 mais ont sta-gneacute entre 2 et 3 en 2009-2011 (Luumltzenkirchen 2012) Les rendements sont nettement infeacuterieurs agrave ce que les fonds auraient pu geacuteneacuterer srsquoils avaient eacuteteacute investis dans les banques commerciales par exemple

Analyse des groupes de pairs

Les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif ont natu-rellement geacuteneacutereacute des rendements de fonds propres su-peacuterieurs agrave ceux des IMF agrave but non lucratif agrave lrsquoexception de la peacuteriode 2010-2011 ougrave la performance des institu-tions indiennes agrave but lucratif a tireacute le groupe agrave la baisse (figure 24)

Il est en revanche plus surprenant de constater (du moins pour certaines personnes) que les precircteurs ayant une clientegravele tregraves pauvre sont en moyenne nettement plus rentables que les precircteurs agrave clientegravele large ou ai-seacutee sauf en 2011 ougrave la plupart des institutions indiennes ayant connu des difficulteacutes eacutetaient axeacutees sur le marcheacute infeacuterieur (figure 25)

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

26

78

36

Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

23

Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

24

A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

25

ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

26

eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 24: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

21

S E C T I O N6Synthegravese

Apregraves avoir passeacute en revue les principaux eacuteleacute-ments qui composent le taux de rendement ef-fectif nous passons agrave la phase de reacuteassemblage

agrave la figure 26 qui preacutesente leur eacutevolution entre 2004 et 201133 Les principales tendances qui en moyenne ont marqueacute cette peacuteriode sont les suivantes

bull Les charges drsquoexploitation ont baisseacute agrave mesure que les institutions de microcreacutedit ont gagneacute en efficaciteacute

bull Les frais financiers ont fortement augmenteacute agrave me-sure que les microprecircteurs ont accru leur recours aux emprunts commerciaux

bull Les pertes sur creacuteances irreacutecouvrables ont augmenteacute (dans une mesure probablement supeacuterieure au mon-tant non ajusteacute donneacute dans ce rapport)

bull Les beacuteneacutefices ont diminueacute ce qui srsquoest traduit par

bull Une baisse de 27 points du taux de rendement effec-tif sur la peacuteriode

Nous avons vu (figures 3 et 12) que la baisse des charges drsquoexploitation et des rendements effectifs est intervenue principalement en deacutebut de peacuteriode

Vous trouverez ci-apregraves quelques-unes des princi-pales autres conclusions de ce rapport

Taux drsquointeacuterecirct

bull Les rendements drsquointeacuterecircts nominaux moyens des IMF eacutetaient drsquoenviron 27 en 2011 apregraves avoir chuteacute en 2004-2007 mais pas en 2007-2011

bull Les taux des institutions de microcreacutedit axeacutees sur les emprunteurs tregraves pauvres ont augmenteacute

bull Les taux des banques et des autres institutions de microcreacutedit reacuteglementeacutees ont baisseacute mais ceux des ONG et des autres microprecircteurs non reacuteglementeacutes ont augmenteacute

Coucirct des ressources

bull Le coucirct des ressources a nettement progresseacute agrave me-sure que les institutions de microcreacutedit ont augmen-

33 Pour ces deux anneacutees le total des composantes est leacutegegraverement supeacuterieur au produit des inteacuterecircts du portefeuille de precircts Lrsquoeacutecart reacutesulte des impocircts et drsquoautres revenus ne provenant pas du portefeuille de precircts qui ne sont pas repreacutesenteacutes parmi les composantes Il est plus important en 2011 principalement en raison du fait que les IMF ont geacuteneacutereacute un revenu hors porte-feuille (sur investissements et autres services financiers) supeacute-rieur cette anneacutee-lagrave

teacute la part de leur portefeuille financeacutee agrave partir drsquoem-prunts commerciaux

bull Le coucirct des ressources a particuliegraverement augmen-teacute pour les institutions de microcreacutedit axeacutees sur une clientegravele tregraves pauvre

bull Jusqursquoagrave preacutesent la mobilisation de lrsquoeacutepargne volon-taire nrsquoa pas systeacutematiquement fait baisser le coucirct des ressources

Pertes sur creacuteances irreacutecouvrables

bull Deux grands marcheacutes lrsquoInde et le Mexique ont connu une forte augmentation des creacuteances dou-teuses au cours des derniegraveres anneacutees mais les pertes moyennes sur creacuteances irreacutecouvrables sont resteacutees relativement stables dans le reste du monde

bull Les ajustements analytiques de pertes sur creacuteances irreacutecouvrables de MIX indiquent que les eacutetats finan-ciers 2011 de certaines institutions de microcreacutedit indiennes ont peut-ecirctre sensiblement sous-estimeacute leur risque de pertes sur creacuteances ce qui pourrait continuer de peser sur leur rentabiliteacute dans les an-neacutees agrave venir

FIGURE 26

Facteurs deacuteterminant les taux de rendement effectifs en du rendement 2004-2011

Remarque toutes les donneacutees sont exprimeacutees en pourcentage du PPB moyen pondeacutereacute en fonction du PPB

0

10

25

15

20

5

35

30

2004 2011

Pour

cent

age

296 269

168

58

52

24

140

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78

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Charges drsquoexploitation

Frais nanciers

Pertes sur creacuteances

Beacuteneacutece

2004 Taux de

rendementeectif

2014

Taux derendement

eectif

22

Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

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Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

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A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 25: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

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Charges drsquoexploitation

bull Les charges drsquoexploitation sont le principal eacuteleacutement deacuteterminant les niveaux de taux drsquointeacuterecirct

bull La baisse des charges drsquoexploitation moyennes (ameacute-lioration de lrsquoefficaciteacute) a marqueacute le pas reacutecemment bien que les tendances divergent selon les reacutegions Depuis 2006 le coucirct par dollar precircteacute a chuteacute rapi-dement en Afrique et dans la reacutegion EAP mais il a stagneacute ou augmenteacute dans les autres reacutegions

bull Reste agrave savoir si le pallier atteint par les charges drsquoex-ploitation au cours des derniegraveres anneacutees sera suivi par de nouvelles baisses ou srsquoil repreacutesente la fin de la courbe drsquoapprentissage

bull Le coucirct par dollar precircteacute est lrsquoindicateur le plus cou-rant de lrsquoefficaciteacute opeacuterationnelle Pourtant il peut ecirctre tregraves trompeur srsquoil est utiliseacute pour comparer dif-feacuterents microprecircteurs en fonction de la capaciteacute de leurs dirigeants agrave maicirctriser efficacement les coucircts

bull Lrsquoeacutevolution de la taille moyenne des precircts ne confirme pas lrsquohypothegravese drsquoune deacuterive de la mission des institu-tions de microcreacutedit sur la peacuteriode la taille moyenne des precircts a afficheacute une baisse nettement plus marqueacutee pour les institutions de microcreacutedit agrave but lucratif et reacuteglementeacutees que parmi les institutions de microcreacute-dit agrave but non lucratif et non reacuteglementeacutees

bull Il est naturel de constater que les microemprunteurs du segment infeacuterieur du marcheacute ont beaucoup moins accegraves aux services drsquoeacutepargne que les microemprun-teurs du segment supeacuterieur

Beacuteneacutefices

bull La proportion des inteacuterecircts payeacutes par les emprun-teurs qui est directement affecteacutee aux beacuteneacutefices des institutions de microcreacutedit a baisseacute pour passer drsquoen-viron un cinquiegraveme en 2004 agrave moins drsquoun dixiegraveme en 2011

bull Le rendement moyen de lrsquoactif des institutions de microcreacutedit est leacutegegraverement supeacuterieur agrave celui des banques commerciales mais on constate la tendance inverse pour le rendement des fonds propres

bull Le rendement des fonds propres des institutions de microcreacutedit a nettement baisseacute sur la peacuteriode en raison principalement mais non exclusivement des graves problegravemes survenus reacutecemment dans lrsquoEacutetat indien de lrsquoAndhra Pradesh

bull Les segments infeacuterieurs du marcheacute ont eacuteteacute nette-ment plus rentables que les autres pendant la peacute-riode agrave lrsquoexception de 2011 ougrave les beacuteneacutefices des insti-tutions de microcreacutedit preacutesentes dans ces segments ont eacuteteacute affecteacutes par la crise de lrsquoAndhra Pradesh

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Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

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A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 26: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

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Reacutefeacuterences

CGAP 2010 laquo Andhra Pradesh 2010 Global Implications of the Crisis in Indian Microfinance raquo Focus Note 67 Washington DC CGAP novembre httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Focus-Note-Andhra-Pradesh- 2010-Global-Implications-of-the-Crisis-in-Indian-Microfinance-Nov-2010pdf

Hoepner Andreas G F Hong Liu et John O S Wilson 2011 laquo The Outreach Measurement Debate in Microfinance Does Average Loan Size Relate to Client Poverty raquo httppapers ssmcomsol3paperscfmabstractid=1956569

Luumltzenkirchen Ceacutedric 2012 laquo Microfinance in Evolution An Industry between Crisis and Advancement raquo Deutsehe Bank Research 13 septembre

Rosenberg Richard Adrian Gonzalez et Sushma Narain 2009 laquo The New Moneylenders Are the Poor Being Exploited by High Microcredit Interest Rates raquo Occasional Paper 15 Washington DC CGAP feacutevrier httpwwwcgaporgsitesdefaultfilesCGAP-Occasional-Paper-The-New-Moneylenders-Are-the-Poor-Being-Exploited-by-High-Microcredit-Interest-Rates-Feb-2009pdf

Schreiner Mark Michal Matul Ewa Pawlak et Sean Kline 2006 laquo Poverty Scorecards Lessons from a Microlender in Bosnia-Herzegovina raquo httpwwwmicrofinancecomEnglishPapers Scoring_Poverty_in_BiH_Shortpdf

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A N N E X E

Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 27: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

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Donneacutees et meacutethodologiePar Scott Gaul

Quelles donneacutees avons-nous utiliseacutees

Les donneacutees utiliseacutees pour cette analyse sont issues de la base de donneacutees MIX Market pour la peacuteriode 2004-2011 La base de donneacutees contient peu de chiffres de rende-ment anteacuterieurs agrave 2004 Les institutions dont les don-neacutees disponibles ne couvraient pas tous les indicateurs utiliseacutes dans lrsquoanalyse ont eacuteteacute ignoreacutees afin de srsquoassurer que les diffeacuterences entre les indicateurs ne soient pas dues aux diffeacuterences entre les eacutechantillons utiliseacutes

Au total les donneacutees comportent 6 043 observa-tions pour la peacuteriode 2004-2011 couvrant chacune 48 variables (y compris des informations descriptives sur les institutions ndash nom pays statut juridique) Les donneacutees couvrent toutes les institutions ayant fourni des informations pour une anneacutee donneacutee avec certaines exceptions deacutecrites ci-apregraves Par conseacutequent ces don-neacutees reflegravetent agrave la fois lrsquoeacutevolution du marcheacute (entreacutee et sortie de participants) et celle de la communication volontaire des donneacutees agrave MIX Market Agrave des fins de sta-tistiques sommaires nous consideacuterons que ces donneacutees donnent une image fiable des niveaux relatifs de taux drsquointeacuterecirct drsquoun marcheacute donneacute agrave un moment donneacute et de leur eacutevolution dans le temps

Par ailleurs nous avons eacutegalement utiliseacute les don-neacutees drsquoun panel eacutequilibreacute pour certaines analyses Ce pa-nel eacutequilibreacute comprend uniquement les institutions qui ont fourni des donneacutees pour toutes les anneacutees incluses dans la peacuteriode Ainsi les variations des indicateurs des donneacutees du panel reflegravetent des changements au sein de ces institutions et non dans la composition drsquoun groupe de pairs ou drsquoun marcheacute Plus la peacuteriode utiliseacutee pour les donneacutees du panel est longue moins il y a drsquoinstitutions eacuteligibles Nous avons choisi une peacuteriode de cinq ans de 2007 agrave 2011 qui correspond agrave un panel de 456 institu-tions Nous avons utiliseacute les donneacutees du panel princi-palement pour veacuterifier les reacutesultats issus des donneacutees complegravetes

Nous avons essayeacute de nous concentrer le plus pos-sible sur les microprecircteurs dont la mission comportait un eacuteleacutement de viabiliteacute financiegravere car nous eacutetudions les liens entre les taux drsquointeacuterecirct et les eacuteleacutements de coucircts qui deacuteterminent ces taux Ces liens sont affaiblis chez les

precircteurs qui ont accegraves agrave des subventions importantes et reacuteguliegraveres34 Cette approche ainsi que des problegravemes de disponibiliteacute des donneacutees nous ont pousseacutes agrave exclure un certain nombre de grands precircteurs de nos donneacutees

bull BRI Nous nrsquoavons pas tenu compte de Bank Rakyat Indonesia (BRI) dans notre analyse car outre ses activiteacutes de microcreacutedit elle possegravede un important portefeuille de precircts commerciaux et elle ne fournit pas les donneacutees seacutepareacutees sur les revenus et les coucircts qui sont neacutecessaires pour notre analyse

bull Harbin Bank Harbin est une grande banque chinoise qui possegravede un vaste portefeuille de microcreacutedit (en 2011 Harbin repreacutesentait agrave elle seule 19 du porte-feuille mondial des donneacutees de MIX) MIX Market ne possegravede que deux anneacutees de donneacutees pour Harbin Bank Face au risque de distorsion potentielle des donneacutees sur les tendances et agrave lrsquoincertitude concer-nant ses activiteacutes et sa mission nous avons deacutecideacute de ne pas inclure Harbin dans nos donneacutees finales

bull PSBC Postal Savings Bank of China (PSBC) est un important acteur du microcreacutedit en Chine Comme pour Harbin Bank lrsquoampleur de ses activiteacutes (PPB de 14 milliards de dollars en 2011) a une influence signi-ficative sur les chiffres mondiaux et les groupes de pairs dans lesquels la banque est incluse Toutefois MIX ne dispose pas de donneacutees pour PSBC avant 2010 et la qualiteacute des donneacutees nrsquoa obtenu qursquoune eacutetoile selon notre baregraveme Par ailleurs ses liens avec le gouvernement augmentent la probabiliteacute drsquoune ta-rification subventionneacutee

bull VBSP Vietnam Bank for Social Policy (VBSP) est une grande banque publique qui reccediloit drsquoimportantes sub-ventions de lrsquoEacutetat Les taux drsquointeacuterecirct de VBSP sont nettement infeacuterieurs agrave ceux qui seraient neacutecessaires pour couvrir ses coucircts et nous avons donc choisi de

34 Lrsquoun des problegravemes avec les subventions importantes est qursquoelles peuvent fausser de maniegravere significative la situation opeacuteration-nelle drsquoun precircteur telle qursquoelle est preacutesenteacutee dans ses eacutetats finan-ciers si comme crsquoest souvent le cas ces subventions ne sont pas correctement comptabiliseacutees de faccedilon seacutepareacutee dans le reacutesultat hors exploitation Plus geacuteneacuteralement nous avons voulu axer ce rapport principalement sur la grande majoriteacute des IMF qui doivent faire face aux coucircts et aux conditions de marcheacute

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 28: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

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ne pas lrsquoinclure dans notre rapport en raison de son influence sur les reacutesultats mondiaux et reacutegionaux35

Nous avons eacutegalement ignoreacute quelques autres institu-tions dont le produit des inteacuterecircts et les pertes impor-tantes et constantes semblaient indiquer une politique de tarification subventionneacutee et lrsquoabsence drsquoun objectif de viabiliteacute financiegravere Ces institutions sont si petites que leur traitement nrsquoaffecte pas de maniegravere significa-tive les reacutesultats

MIX applique une seacuterie drsquoajustements standard aux donneacutees des IMF35 Par deacutefaut les donneacutees utili-seacutees dans ce rapport nrsquoont pas eacuteteacute ajusteacutees Eacutetant don-neacute que les ajustements neacutecessitent plusieurs points de donneacutee lrsquoeacutechantillon pour les donneacutees non ajusteacutees est plus important que pour les donneacutees ajusteacutees (on deacute-nombre 4 389 observations dans le second cas) De plus les donneacutees ajusteacutees ne sont pas fournies pour les IMF individuelles sur le site de MIX Market contrairement aux donneacutees non ajusteacutees Par conseacutequent lrsquoanalyse de ce rapport peut ecirctre en grande partie reproduite par les utilisateurs du site MIX Market pour les donneacutees non ajusteacutees Lorsque nous avons utiliseacute des donneacutees ajus-teacutees dans ce rapport elles sont signaleacutees comme telles

Les groupes de pairs ont eacuteteacute calculeacutes agrave partir des don-neacutees de MIX Market sur la base des deacutefinitions ci-apregraves Pour chaque groupe de pairs le nombre drsquoobservations la meacutediane le minimum le maximum la moyenne simple et la moyenne pondeacutereacutee sont indiqueacutes Les moyennes pondeacutereacutees sont calculeacutees en utilisant le deacutenominateur du ratio sauf indication contraire Par exemple le rende-ment des fonds propres (moyens) est pondeacutereacute en fonction

35 Pour une description des ajustements de MIX voir le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks20and20Trendlinespdf

des fonds propres moyens Les meacutedianes et les moyennes pondeacutereacutees sont les indicateurs les plus utiliseacutes dans ce rapport Pour reacutesumer les meacutedianes reflegravetent lrsquoIMF laquo type raquo puisqursquoelles correspondent au 50egraveme centile dans la distribution Les moyennes pondeacutereacutees deacutecrivent plu-tocirct ce qui est laquo typique raquo en termes de clients eacutetant donneacute que les grandes institutions ont plus de clients donc une pondeacuteration supeacuterieure Les calculs pour ces deux indi-cateurs reflegravetent les meacutethodes utiliseacutees par MIX Market

Les fichiers de donneacutees sur lesquels se base ce rapport peuvent ecirctre consulteacutes sur le site httpmicrofinance- business-solutionmixmarketorgrsmicrofinanceimagesInterest Rate Paper Supporting Datazip La plupart des donneacutees figurent dans les tableaux croiseacutes Excel ce qui facilite lrsquoanalyse deacutetailleacutee des marcheacutes na-tionaux et de tout autre groupe de pairs

Ajustements des pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

La politique de MIX sur lrsquoajustement analytique des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables peut ecirctre consulteacutee sur le site httpwwwthemixorgsitesdefaultfilesMethodology20for20Benchmarks 20and20Trendlinespdf

laquo Enfin nous appliquons des politiques standard en matiegravere de provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables et drsquoabandon de creacuteances Il existe drsquoimportantes divergences entre les IMF quant agrave la comptabilisation des situations drsquoimpayeacutes Certaines estiment que lrsquointeacutegrali-teacute du solde du precirct est en souffrance agrave partir du jour ougrave un paiement nrsquoa pas eacuteteacute effectueacute Drsquoautres ne considegraverent pas qursquoun precirct est en retard tant qursquoil nrsquoa pas atteint son

Deacutefinitions des indicateurs groupes de pairs et ajustements des provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables

Indicateur Deacutefinition

Taille moyenne des precircts Portefeuille de precircts bruts moyensnombre moyen de precircts actifs

Coucirct des ressources Frais financierspassifs

Coucirct par precirct Charges drsquoexploitationnombre moyen de precircts actifs

Portefeuille de precircts bruts Solde de lrsquoencours total sur tous les precircts actifs

Taux de rendement effectif (nominal) Tous les produits des inteacuterecircts et des commissions sur les precirctsportefeuille de precircts bruts moyens

Taux de rendement effectif (reacuteel) Taux de rendement effectif nominal corrigeacute de lrsquoinflation

Provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacuterables Provisions annuelles nettes pour deacutepreacuteciation de creacuteancesportefeuille de precircts bruts moyens

Ratio des charges drsquoexploitation Total des charges drsquoexploitation (frais de personnel et frais geacuteneacuteraux)portefeuille de precircts bruts moyens

Rendement de lrsquoactif moyen (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)actif moyen

Rendement des fonds propres moyens (Produit drsquoexploitation net ndash taxes)fonds propres moyens

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

Page 29: Les taux d’intérêt du microcrédit et leurs facteurs

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eacutecheacuteance Certaines IMF abandonnent leurs creacuteances douteuses dans un deacutelai drsquoun an apregraves le retard de paie-ment initial tandis que drsquoautres ne les passent jamais en perte reportant ainsi des precircts deacutefaillants drsquoune peacuteriode sur lrsquoautre mecircme srsquoils ont peu de chance drsquoecirctre jamais rembourseacutes

Un precirct est consideacutereacute comme eacutetant laquo agrave risque raquo en cas de retard de paiement de plus de 90 jours Nous calculons une provision de 50 du solde impayeacute pour les precircts entre 90 et 180 jours de retard et de 100 pour les retards de plus de 180 jours Certaines institutions reneacutegocient (refi-nancent ou reacuteeacutechelonnent) eacutegalement les precircts en retard Eacutetant donneacute que ces precircts preacutesentent un plus grand risque de deacutefaillance nous calculons une provision de 50 pour tous les soldes reneacutegocieacutes Lorsque nous disposons des informations pertinentes nous effectuons un ajustement pour nous assurer que tous les precircts soient entiegraverement

passeacutes en perte dans un deacutelai drsquoun an apregraves lrsquoapparition drsquoune situation drsquoimpayeacutes (remarque nous appliquons ces politiques de provisions et drsquoabandon de creacuteances unique-ment agrave des fins de reacutefeacuterencement nous ne recomman-dons pas agrave toutes les IMF drsquoutiliser les mecircmes politiques) Dans la plupart des cas ces ajustements correspondent agrave une approximation grossiegravere des risques Leur unique ob-jectif est drsquouniformiser les regravegles du jeu au niveau le plus bas afin de permettre un reacutefeacuterencement et des comparai-sons institutionnelles croiseacutees Neacuteanmoins la plupart des IMF participantes disposent de portefeuilles de precircts de qualiteacute les provisions pour pertes sur creacuteances irreacutecupeacute-rables ne constituent donc pas un eacuteleacutement important de leur structure de coucircts Si nous consideacuterons qursquoun pro-gramme ne repreacutesente pas eacutequitablement le niveau geacuteneacute-ral de deacutefaillance et que nous ne sommes pas en mesure de lrsquoajuster nous lrsquoexcluons simplement du groupe de pairs raquo

Groupes de pairs MIX

Groupe Cateacutegories Critegraveres

Acircge Nouveau Jeune Mature

1 agrave 4 ans5 agrave 8 ansPlus de 8 ans

Type de charte BanqueCoopeacuterative de creacuteditIFNBONGBanque rurale

Intermeacutediation financiegravere (IF)

Sans IFFaible IFForte IF

Pas drsquoeacutepargne volontaireEacutepargne volontaire lt 20 de lrsquoactif totalEacutepargne volontaire gt 20 de lrsquoactif total

Meacutethodologie de precirct Individuelle Groupement solidaireIndividuelSolidaireBanque villageoise

Porteacutee ImportanteMoyenneFaible

Nombre drsquoemprunteurs gt 30 000Nombre drsquoemprunteurs entre 10 000 et 30 000Nombre drsquoemprunteurs lt 10 000

Statut juridique Agrave but lucratifAgrave but non lucratif

Enregistreacute en tant qursquoinstitution agrave but lucratifEnregistreacute en tant qursquoorganisme agrave but non lucratif

Reacutegion AfriqueAsie ECALACMENA

Afrique subsaharienneAsie du Sud et de lrsquoEst et PacifiqueEurope de lrsquoEst et Asie centraleAmeacuterique latine et CaraiumlbesMoyen-Orient et Afrique du Nord

Ampleur (portefeuille de precircts bruts en dollars)

ImportanteMoyenneFaible

Afrique Asie ECA MENA gt 8 millions LAC gt 15 millions Afrique Asie ECA MENA 2 agrave 8 millions LAC 4 agrave 15 millionsAfrique Asie ECA MENA lt 2 millions LAC lt 4 millions

Viabiliteacute Sans ASFASF

Autosuffisance financiegravere lt 100 Autosuffisance financiegravere = 100

Marcheacute cible (profondeur = solde de precircts moyen par emprunteurRIN par habitant)

Tregraves pauvreLargeAiseacutePetites entreprises

Profondeur lt 20 OU taille de precirct moyenne lt 150 dollarsProfondeur entre 20 et 149 Profondeur entre 150 et 250 Profondeur supeacuterieure agrave 250

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