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Les tests d'intelligence Une histoire récente Mesurer l'intelligence, un concept né au XX° siècle. En France, sous Jules Ferry, le ministère de l'Instruction Publique souhaite le dépistage de la déficience intellectuelle chez les enfants d'âge scolaire, par des méthodes objectives. Alfred Binet crée alors la première échelle de mesure de l'intelligence . Le premier test est utilisé en 1905, basé sur des préceptes psychiatriques du XIX° siècle. Sur trente questions, l' "idiot" réussit les six premières, l'"imbécile" atteint la douzième… La même année, Pierre Janet démontre que l'inhibition intellectuelle, produite par l'anxiété ou l'angoisse de l'échec, empêche le sujet d'utiliser ses ressources intellectuelles. En 1908, une nouvelle version de cette échelle inclura la notion d'âge mental. Le principe est alors de regrouper les questions par niveaux d'âge et d'obtenir ainsi un classement des enfants testés par rapport aux résultats d'un groupe d'enfants "normaux" d'un âge donné. Cependant, dans cette échelle métrique, Binet voulait évaluer l'aptitude à acquérir des connaissances (innée), alors que son test comportait des items faisant appel à des acquis. Les échelles de WESCHLER Les échelles de Weschler sont les plus utilisées en France et dans le monde. Elles sont, à ce titre, validées sur le plan international. Ces échelles sont conçues pour les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées. Ces échelles sont bien adaptées pour les 1 / 4

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Les tests d'intelligence

Une histoire récente

Mesurer l'intelligence, un concept né au XX° siècle. En France, sous Jules Ferry, le ministèrede l'Instruction Publique souhaite le dépistage de la déficience intellectuelle chez les enfantsd'âge scolaire, par des méthodes objectives. Alfred Binet crée alors la première échelle demesure de l'intelligence .

Le premier test est utilisé en 1905, basé sur des préceptes psychiatriques du XIX° siècle.Sur trente questions, l' "idiot" réussit les six premières, l'"imbécile" atteint la douzième…

La même année, Pierre Janet démontre que l'inhibition intellectuelle, produite par l'anxiétéou l'angoisse de l'échec, empêche le sujet d'utiliser ses ressources intellectuelles.

En 1908, une nouvelle version de cette échelle inclura la notion d'âge mental.

Le principe est alors de regrouper les questions par niveaux d'âge et d'obtenir ainsi unclassement des enfants testés par rapport aux résultats d'un groupe d'enfants "normaux" d'unâge donné.

Cependant, dans cette échelle métrique, Binet voulait évaluer l'aptitude à acquérir desconnaissances (innée), alors que son test comportait des items faisant appel à des acquis.

Les échelles de WESCHLER

Les échelles de Weschler sont les plus utilisées en France et dans le monde. Elles sont, à cetitre, validées sur le plan international. Ces échelles sont conçues pour les enfants, lesadolescents, les adultes et les personnes âgées. Ces échelles sont bien adaptées pour les

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enfants. A partir de plusieurs indices il est possible d'obtenir un score global dont la moyenneest fixée à 100 et qui positionne les individus les uns par rapport aux autres.

Du fait d'évolution sociales, culturelles et intellectuelles, les échelles de Weschler sontrégulièrement réétalonnées. Actuellement, voici celles qui sont utilisés :

- WPPSI-III pour les enfants de 2 ans 6 mois à 7 ans 3 mois. - WISC-IV pour les enfants de 6 ans à 16 ans 11 mois. - WAIS-IV pour les adolescents à partir de 16 ans, les adultes et les personnes âgées(jusqu'à 77 ans).

L'échelle se compose de 4 indices : l'un concerne la Compréhension verbale, l'autre concernele Raisonnement perceptif, un troisième concerne la Mémoire de travail et le dernier concernela Vitesse de traitement.

Si l'analyse est plus complexe, l'outil a gagné en finesse d'analyse : ainsi, l'anciennedichotomie QIV-QIP a fait place à une plus grande richesse d'indicateurs.

Enfin, les études sur ces échelles ont permis de mettre en évidence que la différence que l'onpouvait observer et qui conduisait à l'hétérogénéité de certains protocoles n'est pas uneexception mais la norme. Ainsi, seuls 40% environ des humains semblent présenter desrésultats homogènes.

Le K.ABC

Le K.ABC (Kaufman & Kaufman, 1983 version américaine, 1993 version française) s'adresseaux enfants âgés de 2 ans 1/2 à 12 ans 1/2. Ce test a pour but de mesurer l'intelligence et lesconnaissances, son originalité est qu'il mettrait l'accent davantage sur le processus que sur lecontenu.

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Il comporte deux échelles d'intelligence distinctes :

- "L'Échelle des Processus Séquentiels" qui mesure la capacité d'un enfant à résoudre desproblèmes en traitant mentalement les stimuli selon un ordre sériel, par exemple dans lareproduction d'une série de données de mouvements de mains effectuée par le psychologue. - "L'Échelle de Processus Simultanés" qui mesure la capacité à résoudre des problèmesnécessitant l'organisation et l'intégration de nombreux stimuli de manière parallèle ousimultanée comme identifier un dessin (fait de “taches d'encre”) incomplet, résoudre desanalogies visuelles abstraites, ...

Une troisième échelle d'intelligence globale nommée "l'Échelle des Processus MentauxComposites", est une combinaison des Échelles "Séquentielle" et "Simultanée. Le K.ABCs'appuie, comme le mentionne A. Kaufman, le moins possible sur le langage, les informationset les compétences acquises. Ces échelles font appel à la notion d'intelligence fluide, définiepar Cattell et Horn (Horn et Cattell,1966), c'est-à-dire comme un fonctionnement souple etadaptable face à des problèmes liés à des situations nouvelles.

Un avantage du K.ABC est de tester des enfants présentant des handicaps auditifs, destroubles de la parole ou du langage, ou encore des enfants non francophones - les tâches qui lecomposent pouvant être indiquées par gestes et les réponses se situer uniquement dans leregistre "moteur". Par contre, les enfants handicapés visuels sont pénalisés, dans ce test "K.ABC", à cause de l'importance des stimuli visuels.

Lecture de cette courbe :

- 0,13% de la population présente un QI total inférieur à 55 - 2% de la population présente un QI total inférieur à 70 - 95% de la population présente un QI total compris entre 70 & 130 - 2% de la population présente un QI total supérieur à 130

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Les tests d'intelligence

- 0,13% de la population présente un QI total supérieur à 145

Les Matrices de Raven

John C. Raven s'intéressa aux travaux de Spearman et à cette notion que l'intelligence impliquela capacité de gérer des termes abstraits : à développer un système de raisonnement logique àpartir d'éléments abstraits.

Ses recherches aboutirent à la construction d'un ensemble de matrices 3 x 3, remplies defigures abstraites. La troisième case de la troisième ligne étant vide, la tâche du sujet consiste àsélectionner, dans un ensemble, la figure qui correspond à la suite de la troisième ligne enraisonnant à partir des deux premières. La succession des problèmes suit un ordre croissant dedifficulté.

Les Matrices de Raven sont donc des tests à choix multiples et peuvent être administrées surun grand nombre d'individus en même temps. L'avantage de ces épreuves est qu'elles peuventêtre utilisées avec des sujets sourds ou des sujets dont la langue maternelle est différente decelle de l'expérimentateur. Pour ces raisons, on les dit souvent "aculturelles".

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