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FLASH-INFORMATIONS / / r ! caclte ; ces donnees, qui necess~tent une experience particuli~re de l'anatomie pathologique des tumeurs osseuses, conditionnent les modifications ~ventuel- les de la chimioth6rapie post-op~ratoire. ~p p , ! L eqmpe de readaptatmn (medecms et klnesl- th&apeutes). Ils permettent ~t l'enfant de r~cup~rer une fonction acceptable du membre atteint quel que soit le type d exerese chirurgicale. La prise en charge psychologique du malade. I1 est souvent frapp~ au cours de l'adolescence : la perte ou la modification du schema corporel, les effets secon'daires des cures r~p~t~es de chimio- th~rapie durant au moins un an, les examens com- pl~mentaires et la surveillance prolong~e (au moins cinq arts), cr6ent un bouleversement profond de la structure de sa personnalit~ et de son mode de vie. En conclusion, l'ost~osarcome est l'exemple per- cutant des exigences d'une coordination ~troite au sein d'une ~quipe pluridisciplinaire, dont l'ex- p~rience n'est acquise qu'~t la faveur du regroupe- ment des malades dans quelques centres specialists. Toute erreur peut condamner l'enfant atteint, soit perdre la vie, soit ~l subir une mutilation qui aurait pu ~tre ~vit~e (chimioth&apie trop timide ou trop ~tal~e dans le temps, h~matome, infection ou fracture survenant apr~s la biopsie, r~cidive sur le m~me membre, due fi une biopsie ou ~t une chirurgie de conservation imparfaite ou abusive). les tumeurs du rein chez I'enfant : gu6rison sans s6quelle Intervention du professeur Claude RAYBAUD, chef de Service, h6pital de la Timone, Marseille. Les tumeurs du rein repr~sentent 8 ~t 10% de l'ensemble des tumeurs de l'enfant. Le n@hroblas- tome ou tumeur de Wilms constitue la quasi tota- lit~ de ces tumeurs (90 %). Son incidence est estim~ cinq cas par million d'enfant et par an et reste stable dans l'espace et dans le temps. Le nombre annuel de nouveaux cas en France est de 65 fi 100. Le n6phroblastome est la tumeur de l'enfant qui ale plus b~n~fici~ des progr~s de la chirurgie, de la radioth~rapie et surtout de la chimioth6rapie au cours des vingt derni~res annees,' grace ~l des ~tudes internationales multicentriques coop&ati- ves (National Wilms Tumor Study aux Etats-Unis et Soci6t~ Internationale d'Oncologie P6diatrique en Europe). C'est ainsi qu'ont ~t6 ,, affin~es ,, les indications et les m~thodes th&apeutiques permettant d'aug- menter consid~rablement les taux de gu&ison et de diminuer les s~quelles du traitement dues prin- cipalement ~i la radioth~rapie. A la chirurgie, seule arme au d~part, furent tr~s vite associ~es la radioth~rapie ' ' " pre-operatolre per- mettant de diminuer le nombre de ruptures tumo- rales per-op&atoires et la radioth&apie post- op&atoire dans le cas de tumeurs ~tendues (stade II avec atteinte ganglionnaire et stade III). Journal de PI~DIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 2-1988 Par la suite, l'utilisation de la chimioth&apie en p~riode pr~-op~ratoire fi la place de la radioth~ra- pie a obtenu les m~mes bons r6sultats et supprim~ les s6quelles de la radioth&apie (scolioses, troubles de croissance du rachis). Parall~lement, l'utilisation syst~matique de la chi- mioth&apie post-op&atoire a fait tomber de 50 % ~t 20 % le nombre des formes m~tastatiques ; par la suite, cette chimioth&apie a ~t~ all~g~e pour les bons cas et alourdie pour les mauvais cas, cette distinction 6tant ~tablie sur des crit~res tr~s precis. Actuellement, les r6suhats obtenus peuvent ~tre ainsi sch6matis6s : dans les ,<bons cas ,,, la survie ~t 4 ans est de 91% dont 86% sans aucun signe de tumeur; dans les ,< mauvais cas ,,, la survie ~t 4 ans est de 88 % dont 66 % sans aucun signe de tumeur ; dans les formes metastauques d emblee, la survie 3 ans est de 65 % dont 48 % sans aucun signe de tumeur ; enfin, les s~quelles du traitement sont nulles. En conclusion. I1 faut souligner que de tels r~sultats n'ont pu ~tre obtenus que par la prise en charge multidisci- plinaire des malades fi l'int&ieur de chaque ~quipe et par la collaboration permanente nationale et internationale des diff&ents centres de traitement.D 123

Les tumeurs du rein chez l'enfant: guérison sans séquelle

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FLASH-INFORMATIONS �9 / / r �9 ! �9 caclte ; ces donnees, qui necess~tent une experience

particuli~re de l'anatomie pathologique des tumeurs osseuses, conditionnent les modifications ~ventuel- les de la chimioth6rapie post-op~ratoire.

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L eqmpe de readapta tmn (medecms et klnesl- th&apeutes).

Ils permettent ~t l'enfant de r~cup~rer une fonction acceptable du membre atteint quel que soit le type d exerese chirurgicale.

La prise en charge psychologique du malade. I1 est souvent frapp~ au cours de l'adolescence : la perte ou la modification du schema corporel, les effets secon'daires des cures r~p~t~es de chimio- th~rapie durant au moins un an, les examens com- pl~mentaires et la surveillance prolong~e (au moins

cinq arts), cr6ent un bouleversement profond de la structure de sa personnalit~ et de son mode de vie.

En conclusion, l'ost~osarcome est l'exemple per- cutant des exigences d'une coordination ~troite au sein d'une ~quipe pluridisciplinaire, dont l'ex- p~rience n'est acquise qu'~t la faveur du regroupe- ment des malades dans quelques centres specialists.

Toute erreur peut condamner l'enfant atteint, soit perdre la vie, soit ~l subir une mutilation qui

aurait pu ~tre ~vit~e (chimioth&apie trop timide ou trop ~tal~e dans le temps, h~matome, infection ou fracture survenant apr~s la biopsie, r~cidive sur le m~me membre, due fi une biopsie ou ~t une chirurgie de conservation imparfaite ou abusive).

les t u m e u r s d u r e i n c h e z I ' e n f a n t : g u 6 r i s o n s a n s s 6 q u e l l e

In tervent ion du professeur Claude RAYBAUD, chef de Service, h6pital de la Timone, Marseille.

Les tumeurs du rein repr~sentent 8 ~t 10% de l'ensemble des tumeurs de l'enfant. Le n@hroblas- tome ou tumeur de Wilms constitue la quasi tota- lit~ de ces tumeurs (90 %). Son incidence est estim~

cinq cas par million d'enfant et par an et reste stable dans l'espace et dans le temps. Le nombre annuel de nouveaux cas en France est de 65 fi 100.

Le n6phroblastome est la tumeur de l'enfant qui a l e plus b~n~fici~ des progr~s de la chirurgie, de la radioth~rapie et surtout de la chimioth6rapie au cours des vingt derni~res annees,' grace ~l des ~tudes internationales multicentriques coop&ati- ves (National Wilms Tumor Study aux Etats-Unis et Soci6t~ Internationale d'Oncologie P6diatrique en Europe).

C'est ainsi qu'ont ~t6 ,, affin~es ,, les indications et les m~thodes th&apeutiques permettant d'aug- menter consid~rablement les taux de gu&ison et de diminuer les s~quelles du traitement dues prin- cipalement ~i la radioth~rapie.

A la chirurgie, seule arme au d~part, furent tr~s vite associ~es la radioth~rapie ' ' " pre-operatolre per- mettant de diminuer le nombre de ruptures tumo- rales per-op&atoires et la radioth&apie post- op&atoire dans le cas de tumeurs ~tendues (stade II avec atteinte ganglionnaire et stade III). Journal de PI~DIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 2-1988

Par la suite, l'utilisation de la chimioth&apie en p~riode pr~-op~ratoire fi la place de la radioth~ra- pie a obtenu les m~mes bons r6sultats et supprim~ les s6quelles de la radioth&apie (scolioses, troubles de croissance du rachis).

Parall~lement, l'utilisation syst~matique de la chi- mioth&apie post-op&atoire a fait tomber de 50 % ~t 20 % le nombre des formes m~tastatiques ; par la suite, cette chimioth&apie a ~t~ all~g~e pour les bons cas et alourdie pour les mauvais cas, cette distinction 6tant ~tablie sur des crit~res tr~s precis. Actuellement, les r6suhats obtenus peuvent ~tre ainsi sch6matis6s : �9 dans les ,<bons cas ,,, la survie ~t 4 ans est de 91% dont 86% sans aucun signe de tumeur ; �9 dans les ,< mauvais cas ,,, la survie ~t 4 ans est de 88 % dont 66 % sans aucun signe de tumeur ; �9 dans les formes metastauques d emblee, la survie

3 ans est de 65 % dont 48 % sans aucun signe de tumeur ; �9 enfin, les s~quelles du traitement sont nulles.

En conclusion.

I1 faut souligner que de tels r~sultats n 'ont pu ~tre obtenus que par la prise en charge multidisci- plinaire des malades fi l ' int&ieur de chaque ~quipe et par la collaboration permanente nationale et internationale des diff&ents centres de traitement.D

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