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LES - University of Chicagostorage.lib.uchicago.edu/pres/2014/pres2014-0595.pdfLES llINES ET' L'INDUSTRIE EN CALIFORNIE LES PLACERS ET LE LAVAGE DE L'OR On sait que la découverte

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  • LES llINES ET' L'INDUSTRIE EN CALIFORNIE

    LES PLACERS ET LE LAVAGE DE L'OR

    On sait que la découverte de l'or date, en Californie, des premiers ours de l'année t848, et qu'elle fuL due à un . erfet du basard; on se

    rappelle ai Issi quelle nombreuse émigration, partie de tous h·'s coins de l'univers, a suivi cet événemen.t; enfin, on n.'ignore pas, veot-être, que les Américains, possesseur~. du pays qu'ils ont conquis sur les l\lexi ... cains, presqu'au moment de la découverte, de l'or, GDt fait de la Cali-

    TWC

  • .J,.j6 0:: :o~"~t~ Nt~E~ ET L'nmmnmE E:VL~l.iIFO'}i1E ~fot..nt~./anr~.lÏp::t~Y:I!'.rr.~~ger Jd~ t,l·ol.lùle$-,~an5 pOm., •. \lU ~le lelJrs Eftlt~·le~ iJ\~ ptO~Pt'l~~': ::. ,. 1 1 l1ilq 1'"'11 "'I1J,h 111 1 t 1 : ,~~~'()~t .. ~()it4~\~~I~\l'.ttj,~Ôlitté parlé sont traycl's('s en dill'érents enùroits par des roches de for matiun ign('e, serpentines, dioritt!s, gree71stones; et c'est ù l'apparitiOlj (ln ces ruchcrs qu'est dû non-seulement le relief définitif du ~ol, mai.~ c'nrore la furmation des fissures par lesquelles se sont fait jour, du tL'Jan:; au dehors, les filons ou veines de qU:ll'tz aurifère. L'atlleure-ment t de ces filons est souvent de beaucoup élevé au-dessus du niveau ù('~ val)('ps ~ous-jacrntes, et c'est Hans doute en partie à la dénudatiun

  • LE~ [\U~.::s. ET .til2WU~THlE Ex G.\ù1F.tI1UiŒ cleJJ7

    es chapea'u,t de (efJ." 'P;t~ les ~âu~ Wrr.etltieUes 1 qut~stI dueq t'e~istarlce li dépôt de l'or dan~ les placer~. ." Il'Hl~II'1I1 ,,111 1 ,.tl"l.I Etendu'e Ués~ljJlti~Ujs f1kÙihYI'é 1 élhrlmîtMttr1Uf~d.ilfn~Jrs1r ilultll3. -'exploitlltrbtl1tl~sr:tJl~ee~ll '$rffltienti()J~n' l'C:MfchtlÙW' .dv~ Iw' .d~cou-

    \'el'te de r.&'!,tm~

  • LE~ MIXES ET L 1:\ li li S'f HIE E~ C.\~ .iOHXlE

    un mineUl' tt le droit de S'('l1lptll'(~I' si elle est libre ou inexploitée. Il faut que {'pxpTllitation se continue d(\~ lùr~ sans interruption, sou~ prinp ùe dl~ch('anœ. je f'(', ipn,b'ai du l'c;-;te, dan~ un prochain articlr, sur l'institution des claims, t~t ~ur ks heureux effets que l'organisation la plus lib('I'ale de la prùpl'iét(~ d(-!s minr.:-; ct du travi.Lil in:lustl'iel, a produits en Calirurnir. PUlll' le moment, il slag-it ~ruIement de l'extrac-tion de l'or sur ll'S placers.

    Trat'ail û la corne et à la oatt':e. - Void, en prenant les dlOses à l'originr, comment on procèd.e d'ordruJlfC à la reconnais~ance et à l'expluitation d'un plaCer.

    Le minrur, en l'C'cherèhe d'un c'aim, arri"é à un point iuoceupé et qu'il croit favorable, fait ce qu'on appelle un prospect. Encore un mot anglai~, et cela n'est pas étonnant, cal' les Américains ont imposé leur langue au p~)'s conqnis. Ct' mot signifie, dans son s('ns le plus gén('-raI, coup j'œil ét.endu. ru prospect, en matière de placer, est donc un coup d'œil étendu du milH'ur ~ul' le terrain aurift"re qllïl convoite. De pro~p('ct on a fait pro:;;ptTt('Ur, d ces mols ont étt~ il(lopt('s, la racine et le dérivé, par tous les mineurs fran~:ai::; de Califurnie. Pou L' procé-der à son examen pl'éalaLh', le prospecteur prrnd ('n dim'l'ents (~ndl'oits quelques portions dl' la lerrr ou du saLle qu'il veut essayrr. Si le ter-rain est vierge, il examine d'abord la 8Ul'l'ace; s'il a d('jà (!l(~ exploré, il fait un tl'OU dans le sol, el soude en dilférenb pOillts; enfiu, il rem-plit de terre à e:;~aypr unc cornl' ou séLile. Elle est de forme ovoïde, à section elliptiquc. Taill('c sur uue tome d'animal, l'lIe a dû ètl'e fa-çonnée à la main, aprl's ~on )'amoHi~s(,Illent dans l'eau bouillante. On la cOllDaît dans les tolonit's espagnoles ~ous le nom de IJurlll1a. Ce nom n'e~t pas d'origine castillannr, il parait provenir des Indi('n~, qui ex-ploitaient les sables aurifères de l'Amérique Lien avant l'aeri Yl'e des Espagnol~.

    Quand le mineur a rempli sa corne du sable ou Je la terre à exa-miner, il la plonge dans l'eau, et il en lave le contenu en faisant exé-cuter à l'instl'Ument, qu'il tient d'une seule main, un mouveuwnt rapide ùe va et vil'nt en llivers sens. Il incline peu à peu la corne, et l'eau en-traîne Dipnttit tuutes les maW'res moins lourdes que l'or, Le mouve-ment à imprimer ne saurait se bien d(\crire, et il faut ravoir vu de ses yeux; il s'arquiert du rest(' en pru d(~ temps pal' l'habitu(le. Les mÏIH'urs mexicains et chilicn~ sont les plus haDilr~ dans ce g(mrc d'ù-pération.

    Si re;-;~ai, rt:'pél(~ plusieurs fuis, dunne une certaine quantité de pail-leltc~ d'or visibles à l'œil nu, le lieu est r('puté bon, et le mineur mllrque .'i(Jn claÎlfl. Si l'essai est n(~gatif; si, pour employer le lrrme en u~ag(-', la Ï

  • IIIodernf', la vraie hattt'!e calit'ornil'unc. En lJui~, ~ll~ l'Ht en forme de calotte ht"mb;pLérÎ'Iut~ et faitu trUnc ~eulc pil'ee : ('ü~t la Imt't1(.',c lIJ(!'xi J cainr uu clil\ienul'p ~~~t ~t'~ fu)'ow~ st)ut il rÇl'~ pqù pl'tlS idp.ntiques; la furme mrxl~~~illelest C~rW~lùallt \wauroup rllu...;; {'\{ltF~fi\'.

    La hatt~p calif()rl)i('llll~ {'lait dan~ k p .. tncip{' ~'n 1er-blanc, cc qui 1I('I'ml'tlait dt> Ji:-:li!l~lH!r l'ol' pIIJ,-; faciJI'IIH'Pt. pu De ia f'

  • ---l'-~P L~;:, t"\ll~E t-:l L l:\UUSTHlE E~ '~~'.IIIF()I'~~~ .1- _

    fqUf voir par.~()i-!1W,Oi'S~ r.t aUfquelles j~ f~ll~ sJ:x~rcef q~lque temps pou~ 3rri~-ef ~ ,hi(~n .(?IW~er. Tou~ )es p1~l1ènrf çp)ifQrt;I~RPS sont de bon~ lavqpt-~ à Ja ~~lth:~;, ~1~ ,ë;llfClln" qtl\rve t\p,r!.\s,.IU1)C 1,II .. a.thH~~ (i\e dix an~, n'a pu \'~cor~ ~np~9~~~~, t~

  • LEI.; ~If~,~ ET L'bllrSTHfE E\ C.Ü.1FOn~IE ~fjf

    Il ~e ('Ornl'll~"e 11(1 ll'ois f':ll'lif'~ !ijstirü-te~ et tnObilt't;: fe Cdhle ril'ure; au-dessous IVl~nt 11~1 f~l~l1t1tJ. CelUi-et e~t ~~~()r~d~é au fond du bcr-crau, ou ho/rom, qui rut'(I1~ Ire tl'oi~j('m~ plan, et qut, par son prolon-gf'mcnt, d{\pa~~e tl'1.1nU eg.\tn \{)JI'klIP(l~ le (,I~bl(' ef 1" tablier. Ce fond a dr. gO ft i 20 ('. ltt~ long, l't ~H à ~~ C. dan~ ~;l ~lu~ grallde lar?cur ,·'rs l'f'xtrémité po~térie1.ite. Ut hautpur IOt ~ll(' dl' la boite e~t de 15

    22 cent. I..é~ pill'hi~ Iatr.ralps dn rockel', et ulle I)('tÎte tringle en boi~, 'pliant par le milieu ]e~ deux long~ éôté~ cie la boîte, maintiennent lan~ une position invariahlr. le crible et le tahIiN'. EnHn, le rocker e~t on-s('ulpment oUvert dans le haut, mais aussi sur le devant, ce qui )rrmet la sortie de l'eau et drs ~ables ~tériI('s.

    Le fond du crihle est une feuillp de tùle, prl'cée de trous; elle est aintr.nue horizontalemrnt. Le tablier p~t form(~ d'une toile fOl'tr.,

    louée sur un chàssis en bols; il est a~sez f'orlemrnt incliné. Le corps et te fond du rocker sont en bois; le fond, génc'Talemen t

    ri pf'U incliné en sens contraire du tablirr. est muni, sur le cùté C:-1"rif'· .. i1', celui qui a~pllie ~llr Ir sol, de ùrux }JotiIlS, pour pf'rmrttl'n 'ondillation du ùerceml. A cet pffl't, le rockel' est t"taùli sur un minc(! hlls~is rectangulaire ('n hois, ou .'lIme, que l'on étt'nd par terre, rt ll's alins appuient ch:Icun ::-u1' l'un des petit~ cùt('s du chàssis. Ces patins ont la forme de ceux des ùprcei,lux d'enfants, et pour fa·

    iliter le mouvement" ih~ sont reyêtus à lrul' pal'[ip l'l'courh('(\ ceEe ni s'applique sur le rhàssis, d'une mince f('uilll' le à secou~ses en usage da/! '; PI'('paration mécanique des minerais. La pratique ùu rockrr, moi/", nicilp que celle (le la corne ou de la battée, rxige nl'anmoin~ u/!.:

  • ~ü2 u;s )I1~ES ET Lf\lIrSTHIE E~ C:.~IFUII~IE

    cp!'taine hilbitude.1

    Lè~ Chillois sont les plus habiles ft lc~ plus pa· tirnt~ lavnn~'s f'fi de genre. Ils St~ contpntent fin plu~ rnodiqlw hl'Ildicl' . et otl 1rs l't'tH:-rmtt'b- r~té ~UI' ile~ ravilis enfièl'({Hll~ht dtrsséch('~, la-vant et 1'~'lav:t'rit !Idl{rl~ tl'lmr. mare cl'cali lstjgHhn~p, (H·~" sabl('s qm tont le monlle dhda~~H{e. ,~ l'ahri d'u\\ ~oWil t1-opic~~L ~Qu~ )pur vastl charH'au fil" pai1l~ lh~ tOI'm~ tra(\iti()ljll~'lh', ils 1Jbl\lon't'cotil'ageusprn(,1l1 les ard('ur~ ,l'une-lprr'lt1rl'aturè t;JnÏl'ulail'e, Cloht Jti""Sp1ip. rt le ~('nrga pourrairIll srllts offrir rtp~ t:'~prllpl('~.!1~ s'aÙ1'e~Aellt (tuet(tti(~fois il ur' amas ÜP bl'anehal-,~~,

  • LES ~II\ES ET L'I\nUSTRIE E~ CAJ.IFOn~IE 263

    Ipment limitt'·. Il peut Lieu sali:.-;fairc deux ou trois llOmlUe:;, mais non de::; compagnie~ entièrç~ de mincQrs, à m()ins (Ù! gîtes exceptionnellr.-ment riche~, Ge qui ne se préscç.tc guère aujourd'hui. On il donc sup-plé(\ de dUf('rentes mani~res, au lavage lellt du rocker, et les princi-paux appareils pmplo)'('l'" pour laver rapideml'u' une grandr. quantité de terres ù la fuis, ~ont 1(' Lungtom, 80rte de cais:;~ à gl'ille, le sluice ou 'aual de hois, et le Illlme, l'anal dn plus larges dimensions. Avec ces eux dernipl's apparejls se eomhilH' ::-;ouvent le tube à jet forcé, ou lipe, qui constitue la méthode "/Irll'ludiqlle, à laquelle a dû conduire la IIPthode chilienrte, dont il sera pI'('a!alllement parlé. C'est par l'un de P::; syst('mps qu'on arrive à laver de::; terres d'une excessive pau-rpté, dunt on ne sam'ait autrement tirer parti, car pllps sont sou-'ent dix ct cent fois moins riches que ce1!('~ dont on yient de déter-niner lit t('neur minimum pUllI' le rocker.

    Le longtom se compuse d'ml bout de canal en bois, dam, lequel l'rive un courant d'eau, et d'un (lcuxième canal venant à la suite du Il'('mipr, et qui s'élargit con~Ïlkr'ahlemcnt à son extn"mitl, illfprieure. à, son fund est muni d'une grille lai:-;sant pa~ser J'eau et les ~aùl'_~s. ls tombent dan:-; une I:-\orte de cab~e indioée, où deux tra\"e['~ns, 'une au milieu, l'autre à l'arant, rctknnent les matières les plus IUrdes et l'or avec eUps. On charge à la pelle les terres à laver dans le pl'emipr ~anal, ct on

    'R :lgite dans le second, sur le tom. Le reste ~'achève comme pour Je ILker. ~Iais le longtom ùouhle le tl'avail ùu rocker, c'cst-à-ùire que 'ux IHlmme~ peuvent facilemrnt y pass('1' de U à lü,OOO kilogrammes , tpr1'e:-; par jonr. Ln Lom a 3.60 de long, el:vil'On 20 à 22 cent. de 'ol'onùPlll" et ÙP 3:) ~ GO ('pnt. de largrul' à ~OI1 extr('mité ~up(·rieul'e. 'Ut' d('mU'['e dinwn~iun augmpnte in~f~n::.;jblerm·llt jU:-;l}u'au doublp, 'l'S le milipu du tom, et de là les deux côtés rrstent parallèles jusqu'à xtrt'mil(' inf(·rÏl'ure. Celle -ci se relèvp un peu pOUl' ('mpècher l'rau

    ! ~'('couler autl'emrnt que par le fund. Quant au ho::t de c 'nal cr. 'ant ùu tom, il a la m(\nH' largC'ur et la nH~me profund('ur que le IIll au point où il s'emhranche avec lui, ct il I:-\e compo::-;e de un ou 'llX couloirs ajuut(·s bout à bout, et qui ont chacun UIlj~ longueur de liO, ou 2 pieds américains. Aprè~ le longtum vÏC'nt le sluiCf, que l('~ Fran(:ai:-; apprllrnt s!ouce, IllI' prononcer comme les Am(~l'icailll:-\. C'e~t un long canal ou couloir , 1>oi~, de faillies dimension~ en largeu r et profondeur: em-iron Um30. (':-;t 1('g

  • ~r..\111 1 • t LE:--, ~ll~FT~ ETI

    L 1~1!( ~TI\IE E'\ C,\L1FOiC"': rJ s l '" , .... fi , 1 • ,. 1 lit 1 •

    - tJa ~oUed)(~G[,lrtJfI,. Klaus le slnÎtl', ne ~ fi'itl d'rr~iq~Ü'l' qu'apI'l':' pltJ$:itClH':\ Ijmh'S~lIm IHon ra Yl1l(ùtAlrôrtnnr~ ~ ~,j(n~\ '\\>~r i\tw'~ l~'~ pl'O-dtl'i't~'d'une l'én,)~flta.b4)rion:ti(1mellt p"~'L'lal'~.ilm~'l'r l\lllJJmu r.4 rux si If~ r~volt~t' los; atJ~(!'mtt'l 'dt Il r ....... Il 'lit 11 1 1 1111'" 11.q 't 1

    te- U"ayail alIJ Blukel'[J 11idu souy(:nt Ml4r1 U1l4\1 \l~lr'-I B"f~~Ij~'II~'{'helle, e par compagnies dc.dix( 'wingt ct, m~ml' jUIl\pI'4 t~'Pl1tr~t';>Jl'Tlers à }; foh~. Le~ un!;, lQ~ te:l'JfdS6ietT$~ armés. du pic~ I>J'épare\l~ le~ lfI;r(~s par l; fouille; le~ autl'e.s, l{'~ Mfltlgeurs, les jdtont à la IH~lI~ (l.a1Js les slllice~ d'autres enfin, le!-11(uH.:tu'81lt'~ remnt'nt (.,t lc~ la\lt'V~fY~': ~Iuic~ tout~ ra1UlG~~ mais aloI l'C(\U est amenée par ùes canaux constl'uHs à ~et çffet~ \l,i~~i qu'on 1 vena-.

    Aypc les ~lukes- so combine souvent une métlwù~ Pflniculière di m(:t!Jode cldlierme, Ilarce qu'elle a été importée p~ lc~ mineurs Chili, qui la mettent journellement en usage dans l~~f PIW~. Dans m('thode chilienne, le sluice est seulement destiné il amener leg ea11 au-de~su~ du ni\'eau d'une couche aurift'.'re qui gH à lme 1~\Î\)10 pn fonùrul' ::--:OllS le ~ol. On pratique une ~ection tJ'Ullsyrrsale jij:'lifIU'à t:l'tl cuuche et on déblaie le terrain en avant, de maniilI'P il nl(>~la~er UI ,lilférellce dp ni\'f'au. Pondant que k~ eaux du sluice ~'

  • LES )II~ES ET i'l~lIrSTI\IE E~ t:.\LWOll~IE ~O{)

    l'om{lnaùes ct de' 'J)OR jardin:5 publics. Les Fran

  • 21 •

    surfaçe~ arrondies ('t u~,('es par l'entraînement dt~ l'cau. t;cs p('pites aIl't.\cJ,ent de~ furmc~ t)izancs, originill('~; on dirait qu'elles ont étt' fondues et lHléraleweut m(Îchées. On ronuaît le~ parties bour:-;ouf1t'8~ et polies à la surfflce que J'enferment les ~co.r~es de forgr.. C'pst une forme approchante de celle des pépites aurjfères, L'or sc rencontre au~si sous forme de paille~teg ou plaquettes de toutes ùimpnsions, quelquefois sous f~lrm.c q'aiguilles, ct souvent aussi cu puudre ténue mNée aux pailletLes,

    CanflUX d'alimentation des placers, - L'eau nécessaire au ta-vage est aml'u('c sur tous les placers secs, quel qU(~ soit le sysU'rnt que l'on suive pour leur exp~oitation, pa:' des canaux ad ILOc el dont la prise est parfùi~ à plus de 100 kilùmNres du point d'aI'-rivée. Lps canaux, tIuand ils ont rl'tte impOl'tance, di.:;trihuent le~ eaux sur leur parcùurs il un grand numù~'r de compag-nies de mineurs: et reau s'achète ain::;i sur les placers, comme on l'achète dans le~ villes. Le prix mo)'pn, en t;alifurnie, pst de 2:> ~uus par jùur et pal pOULe d'eau 1. Ql1plql}I':'I-unü:, dcs ~odl'tés hydraulique~, jll~titu(le~ pour rélalJli::;::;enH'nt et l'exploitatiun dt·s canaux, ont faiL et font ('llCUn de très bonnes alfail'{,:'. La majpufe padie dps pl~.rel's ~rt'~ p~t du l'e~t( enCOl'e vierge, et tous les juurs de nouveaux canaux s'NaLlh;scnt pùUl venir en aide à leur exploilation.

    La longueur toLak Ile tou::; ('(';0; canaux, ayrc lPurs embranchcment~ attei:,.mait, pn 18r>9, lp développement incroyaLlt' ùe 12,üOO kilomNres ou 3,1:>0 lieurs ! Ct'~ canaux amènent pl'e~qllr. partout l'l'au r.écc::;sairt aux mines et aux placers l-Iecs. D'une longueur mo)'

  • Impli cett~ grawle cntrepdsr, la plus Tcmarquall}(' IP("ut-('~r~ tlont Jeun pay~ ait jamais ('l(' U'moin, pt ~an~' iaqul~lI~ ta m;'.r~üre trtie dl':'; plncpr~ de Cam'umÎe n'dnrai!"ht ,ihmai~'jlLi NIJ(~ r:xplbifd~. La rgrur dr, plu~ibllt~ de rPR canaux altP'irlt ~m .;)0' pt .iu~qu'à 41\'1 ~ h'ur '(d'unlleur, {m.~(j. r,r(,uS'(I~ dan~ Ir ~ol on l,tahlj~ jJn r,hlln~h('~, il:-; s;'a-tis~cnt avee la prntP ,~uulUf~, ct le min('tll~ ('iUit'nr,dpll l':,.;t, pour rNa-i~:-;ement do tùù~ CP~ Ulavanx, un hydl'lllWbeh (](I~ plu~ di~tingll('~. ai~ quelque~-lln~ d(~ ces canaux, ~urt()ut pour l('~ rhlhrandlempnts, , ml'ritpnt qlH' Ip nom (le rig()le~. OutI'p ks canaux t}I':-; Ihine~, il y ct. 'au~~î en C:llilhl'nie dl's callaux ,tlimpntation qui r()l1l'ni~scnt les villes d'eau pot:thh\ rt quelqu\'~ ca-

    lUX d'irrigation ponr Ips ('hamp~ cultivé~ et lrs jal,tlins. Il y a aussi t' I1urn})1'eux pl1it~ art('sic'ns et des moulins à yent pOllr ('lever J'l'au; ai~ ce n'est pas id le lieu d'en parler plu~ longupment.

    Travoll.c de rivières. - EJ:ploitation de couches aUr7fèrf'S 8(mlerrnilles. Curulitirms éC01wmifjuf's générales du lrrwail des placers. -l\"on ('un-

    'nt d'l'xpluitpr les placers proprement dit;.;, Ir, miupur cali1'ol'llipu a N;i fuuilll" 1(' lit ùe~ rui~seaux, et mème jus1lu'au lit dr~ rivÏ('J'('s.

    ,ans crs LlerIli('r~ travaux on lave toujours au :-:luice, C)II d(~tou1'llC le our~ de la riyj('J'e Ù l'l'poque de~ha:-;srs faux, pour l'('cllPiIlÏl' le~ sahles " fond. UnA pompe chinoj~e ou à chaI>clct~, qlll' fait marchpr une 111/: /)(:ndmlte mue par le mOUYClllPnt d(~ l'l'au, ;I,itnrnle ll's ~luir('~. Le~ Chinoj~ tt'aYailll'ut :-:ur le~ J'iviremeuL installées, enU'vent les blocs dl~ rocher volumineux,

    la pompe a~~

  • ~ ~.: LES ;\II~E~ J;:'L' ""J~Pl!'lTI~U~ E\ ,:.\Lll'OIL\Œ 1 nw~ tlfMq~~ 9Jf,)prH~'~I1jl,~"C~~ tWlY~UX. ~unL ;lU~S. ntr~,rÇbp.nceux, cJ O!, . e 'Afçlj1,lp~ 11't51·'ü.\UO»,L'~ tp].1~ ~(>1 rvptl, \,Ç'.l~IJi~F:~~Ht,'~ I~Ulme QU ne 1 cOpDi\\t ~4il~~,dm·, P~\l~ ~1~ll'l1 ~ofté .. 4~ ~Qt~;.-.w "i)\UftIW~YX~ QU mèm: tOl,t à tlJ.L sh~rjk, ijl}"~. 4,u )\'RW ... #nrl ]~ ~lTI~~I~Jgue,..d~IP"rcours, dq partie~ l'\c.he:-i ~f pçry JP.\li\Ïf~Jltlij,T~. ~ief\,qp~ ~ JÙ~'bF~~ftrg~nérale di minue à me:)ur$,qq'o~ Mt;~Çi;r](.\ ~efllq rft-'i(~ift 1 ~b vui:J, tYllS les ruis ~caux ùe Calirur.Q.w I).(\ ~~~t, Pfl.~ 1 fon~~~n~ ~~j JlqctQles: Enfin, si le pluies d'aut()mn~ arrj'{~u~ IH'~/np1,.ufémen.\ .. ~QlH ItJ 1 travail prépara toire de~ milH'lll'~ est ~)(Tllu en pw'o ~l'tr. ~lalgn>,.aDt de ('hance~ ùi' favoraùJes, les t\'ayau~ ~lc .ri\'Î01'e~ (>Ilt dOI;ln~ lieuJ·duns le principe, dt's résultats plu~ que fabpleu~ .. Il y a eu .\or6 de~i enllroits où 1'0 a retiré d'uQc seule ,battée un Ilomùre ilssez consid('l'aùle. de pailleLh et dr. pépile~, 1,>0UJ; atteinùre la yaleur do plm;jeur~ milliers de fl'aIlC et. où l'on a ('xtl'ait pOllr plus de cent mHle rl'anc~ d'or en tille journél Aujourd'hui, les travaux de rivière sont presque entièrement aÙilIl donnl'~ aux Chinois.

    L'exploitation des gîtes de transport ne consiste pas seulement dan' la fouille et le lavage des terres superllcielles, mais el1e nécc~site pal foi~ des t,'avaux préalable~, analogues aux véritablcs travaux de mi nes. Souvent, par excmple, on va rejoindl'e un dépôt d'alluvioni' 0 de sédimellt~ aurifères à unp tl'('S grande profondeur sou~ Ir sol, p~ !les puits vCl'tieaux ou sltafts, ou Lien on sÏnteme dilll~ une lllOlltagn par des galeries int('rieurcs ou tunnels. Pal' ce~ mOIcn~ et ùi.lns ] promiers temps, les mineurs ont bien suuvent rencontré ùe très rich dl~pôls. On a suivi llut'lques-unes de ces couches aurif('l'es ~ur ùe étendups considéraùles, et l'on cite un do ccs tunnels où le PI'oùUit a teignit 2:>,000 fr. par semaine, durant tuute une campagne. rn d hl'UreLlX intéresst's à des opération:) de ce genre a récoltt', ell quelqu années, l'énorme somme de trois milliuns dt: francs. Les plaeer:-; de C' lifol't1ie, on le voit, ont quelquefois génl'reusement rl'compensé le tr vail de~ mineurs; mais combien de malheureux salls aucunc chane pOUl' quel/lues heureux ('lus de l'aveugle fortune!

    Les travaux dl's placel's sunt CPIlX qui dUlllH'llt encore k plu~ Ile yil' la Californie. D'un Lout à l'autre de cet Etat on ne ~aul'ait rencontee :mr les point~ jusqu'ici accessibles, un plateau qui n'ait été entièn ment remanié, une rivièrp, un ruisseau, un rayin dont le lit n'ait él plusieurs fois remué de fond en comùle. L'aspect ext(~l'jcur ùu sol en prunte à ces bouleversements quelque chose de triste et de pénibl surtout quand l'olivier a disparu. On dirait d'une ayalanche, d'un tOl rent déchaîné, qui a remué le sol ju~que dans 8es fondements, et el tassé çà et là des monceaux de ruines, témoins de son ùrusque pa sage.

    Quant aux conditioll~ l'conomiqucs lll'oprement dites du travail 81 les placers, on peut calculel' que les lllilwur8 perdent dan:-\ fannl un bon tiers de leur temps à boire. à chassCL', il ne rien faire. HesteI 200 à 240 jours d'occupation, sur lesq1lf~ls ils ~agne[]t en moyrp.lle t t i2 à 2 ùollal'~ par joul'Oée, et les (:hinois de f à { j /2. Ce qui :-;u1'

  • ,~v.,,\:,.: l\'.\~·f1W~I.nl1t ::"~!f

    'f'odra cePt~iTIem~nt";4f'e~f1 tll,'il 'èt 1 etah· 'àlll~éipI11)It'~ ~nrH~t[,-poüp 'nsenlblé de~lJ'tiiPt'èu~~)trl~W~ .~itxl~~mie~'thtHM\'d(jté':fflÔYia1iOlQ aes acers. ~stë'ffljt4mjtittts ~S~ltàrltleR~ IlHthi rsbtIt~HV'\'lHYtenWH~ ·~tt~HleS, de b\1IHlf~s')fiml!Il~uw,llaël t'~tlUvtdttë~ 1't~\irli&,JuM11~'~1l~ ~tl.lteH{',' Ir cont,Q~i:.at1~'p~~threlr~ljtlufg~dbieIliI Mtlrng"r~jlèSlc(ül.l ~·êserit. E'ir6d, IUr la ric~~Slê dé!;j'Nâtè'P~~)eHë ~t "'eMé~'t'ôt'Ijtilit~ 'l1 liieu'r,f'ès la même 1 certainsleRdr(jJtf4, 'etlc~I1it~MIA'd~glphëhJfflM1~lpUl·'t'ieuliér~, ou fi te pp les sabres flt;pa\lvii~ i' s;bi\t'lli,~és aft~ltIn1 ~(ji'rf1tUlljdU~ plus grand. 1 d'autreS potnt~, la te~eM· et! {J!r de~t(i'I~r~l~ d~~I]trs'e-rl PIus diminué, l'lIes sont 3bantlont1ÜtH ~ti~ ~lH~ Chri\oi~~ lqdù{l'Itl'hité Lien inju~tent, il fau1lJ~ Idire~lc01'tJme l(lê Yêrilabl~g ~til''ia~I.11 ~hIi~ une grande l'tie des pla~~ ~ec8'" ~~tl etItu'Pe \ïergù ct re~re! a'1c)ttinUner, et la Ca-lrnie est loin d'lal\'oir tlit h\tdrs~tl!; son IdcrniH' fIlot. A mesure que nouyeau~ cuI\a~~1 E'-étàùlis~ent, 1c\3 pta'CC1i~ t~~ 'di'Uh niveau ~Icvé viennent (lxplditabl~$, et Lietl des annéê~ enCtH'C H~bc()tllrront ayant e tous les terrains d'alluvions aul'Ïfüres aient (~té 1'ouil'é~ en Cali-mie.

  • LES ~IINES ET L'INDUSTRIE EN CALIFORNIE 1

    JI

    LES ~mms OE QU.\RTZ AURIFÈRE ET LES USl~ES l)'A)IAL(;.\~lATlON

    Dans un des précédents al'ticles de cette Re\'ue, j'ai traité des pla-crrs et du lavage de l'or en Californie. Je vais aujourd'hui examiner es mines de quartz aurifère, et les usines d'a.malgamation de l'or.

    Les mines de quartz aurifère sont des gÎtes en place, et non plus des Îtes de transport, comme ceux dont il a été pr('cédemml'nt parlé. Ces

    mines sout en g(méral à l'état de veines, de tHons ou de diltes, et sont l('signées, en Californie, par la simple appellation de mines de quartz.

    Elles appartiennent d'ordinaire à des soci(·tés industrielJes, et eur bonne exploitation, comme celle de toutes les minr,s, ne saurait voir lieu, dans la plupart des cas, avec des mo)'ens limités et des ca-,itaux restreints.

    Le trayail comprend deux opél'ations bien distinct.es: l'une, toute lécanique, c'est l'extraction et le triage du minerai; l'autre, à la fois écanique et chimique, c'est le broyage et l'amalgamation. Entre ces

    deux opérations vient se placer le transport du minerai à la surface, par lequel se relie, pour ainsi dire, le premier travail au second.

    Introduite dans le pays en i8;}l, l'exploitation des mines de quartz a '\uivi depuis lors une période ascendante, et parait destinée à devenir lindustrie principale de ]a Californie. ~ Extraction du minerai. - Ce travail, i1 n'est pas besoin de le dire,

    1 Voy. la Presse scientifique des deux rnondes~ t. Il de 1860, p. 255. TOME II. - 1 G décembre 1860. ~4

  • 530 u:~ MI~ES ET L'(:'Ç()USTRIE E~ C.\L1F()R~1E

    a la mine rllp-m(\me pour tl!('àtL'e, et les veinps de quartz ~'t'xploitrnt par }(,8 mNl!odl's connu('s pour l'attaque dcs filons m

  • LES ~Il~ES ET L'I~()(;STRIE E~ C.-\L1fOR~IE

    plu~ieurs jOllrs. Le hesoin de manger ks rami'ne ~eul au lL'ayail. A la tNe de l'exploitation ùe:-; mines de qual'Lz rn Californie, il y a M'ralem('nt un directeur 1Pchni([ue; mais c'r:-it à l'un des oun'iers an-ais qui fait alors l'office de lNldt!/' ou conductcur, qu'on lai~~(' Ir soin ,~ détails intéripll1's. Il ~'cn acquitte aypc l)('aucoup de ponttualité, nul ne s'entend mieux que lui à la disposition (le l'attaque du front , taille, au remblayage et au boisage des travaux. Dans l'établi~s(~ent d(~s tours intérieurs pour la remonte du minerai, dans la puse ':-; éclH'lles pour le pas~age des hommes, enfin dans l'installation des H'min~ de bois ou de fer destin('s au pa~sage des wagons de minerai, apport\' tout le coup d'œil et la pratique qui c:lmctL'risent le mincur bIais. La dispusition des (~chelles et autn':-; Oli\Tages de chal pf'ntr 't souvent confiée aussi à un charpentier am('ricain, toujours trl's ha-le ~ur ce chapitre particulier. L'extraction au jour du minprai, ~'opère dans des wa30ns en l)ois lIlis de roues, et la sortie a lipu soit par des galeries de niy('au, soit r l'un des puits dt~ la mine, vertical ou inclin('. Dans ce cas, h':;; wa-Ils sont extraits par uu bariLd ou manége. installé à la sUI'racr du il~, et mis en mouvement par d('s chevaux ou une machÎlw à Yape1lf. Triage, ca.';sflge et transport e,r:térieur. - Le mim'rai, amené à la SUl'-'P, est jf't(' sur les haldes et trié. Il a dt\ià ~uhi dans la mine un pre-er triage, et toute la portion stéL'ilc, lai~s('e dans les chantiers d'ex-ction, sert au remblayage des 'ddes produits. ~e triage est une opl'ration très délicate, et il exige un oU'Tier hien 'l'cé. L'or, en effet, n'pst pas toujours yisiblt' dan~ le quartz, ft ce ..;1 sQuypnt que par l'apparence extérieure de la roche, par cC'rtains iccs pal,ticuliel's, que le trieur juge du plus ou moins ùe richrsse ('chanlillons qu'il a sous les yeux. Il casse d'ailleurs tou:-; l(~s gros

    "ceaux avec son marteau, pour amener le quartz au degré de grus-r youlue, et en examint' avec soin l'intérieur. luand l'or est visible à l'œil nu dans le quartz, il s'y prégente en nœs lamelles, en filaments d(~liég, souvent ('n petits cristaux. Ces ~ta~x ~()nt ~elquefois accumulés dans ,de~ nids ou gé,o(~es, flui ~,l'ahis~t lor par 1 l'clat et la couleur caractéflstIques du precIeux mdal. ~~nfin, il n'est pas rare de rencontrer parfois ùans le lilon des pockets poches intérieures, où l'or tI'est accumul(~. l'ne semblable d('cou-'te elll'ichit alors l'exploitant, comme celle d'une grûsse p('pite fait 'urtune du laveur des placers. e minerai eÀ1rait, cassé et triè, est mis en sac et pesl\ et de là nsporté à l'usine d'amalgamation. Le transport s'opère quel(luefois des couloirs ou des plans inclinés, ou encore sur des chemins de ~Iais If' plus généralement ce sont de Jongueg charrettes, attelées

    plusil.'urs paires de bœufs, qui amènent le minerai jusqu~à l'usine,

  • LES l\I[~ES ET L'INDUSTRIE E:S CALIFOR~IE

    par plusieurs tonne~) à la fois. Ces charrettes Ront conduites par dJ Am('ricains, les plus habiles automédons de la Californie, et font, su~ vant la distance, un ou plusieurs voyages dans la journée. 1

    Trrâtement métallw'gique. - C'est par le broyage et l'amalgamatio! que s'op(~re le traitemenL des minerais d'or quarlwux. La Californil est sans contredit le pays où ce genre de travail est le plus ayanC(1 où il a fait les plus grands et les plus sérieux progrès.

    Le traitement s'exl'cute dans une usine spédale, qui porte le no~ de mill ou moulin, soit parce que le quarLz y e~t broyé à un état d ténuité qui rappelle celui de la. farine, soit encore parce qu'une part' des appareils qu'on y emploie, pour le broyage et l'amalgamatiOJ: rappellent, par leur forme et le mouvement dont ils sont animés, IL meules des moulins à farine. Le quartz, transporté au moulin, sub d'abord un premier bro)'1ge. On .le jette sous des pilons verticaux e fonte, de syst('mes ~ouvent particuliers, dus à des inrenteurs califol niens, comme le uucard li rotation ou rotary mil!. D'autres fois c'e~ ~ous des meules horiwntales de difmrentes sortes, en pierres dures en fonte ou mème en acier, que le lJroyage a lieu.

    Tous ces engins sont mis en mouvement par des IIk'lchines h)' drauliques ou à vapeur. Ils broyent le quartz à un degré de finesse tel qu'il devient presque impalpable. Dans les bocards ordinaires, sou les pilons verticaux, pesant, avec leur flèche, jusqu'à 500 kil., on broy suivant les cas, d'une ùemie à une tonne et plus par jour, et la for consomml'e par chaque pi}on est comprise entre un demi et un chey vapeur.

    Ainsi broyé, le quartz, entrainé par une eau cou l'ante, pas~e al appareils d'amalgamation. Il a d('jà subi, du reste, dans plusieurs ca~ un premier contact ayec le mercure, dans les appareils de broyage.

    Les mécanismes divers employés pOUl' l'amalgamation portent, SUI vant le sy~tème auquel ils appartiennent, les noms de plaques de cuit' amalgamé, cuves hongroises, moulins chiliens, rouleaux amalgam . leurs, etc.

    Les plaques de cuivre amalgamé retiennent l'or qui passe avec 1 sables, par le mercure en excès qu'elles l'enferment.

    Les cuves hongroises, essentiellement composées d'une cuve gisan conLenant du mercure et d'une cuve tournante par où entrent les s bles avec l'eau, opèrent de la même fat;on.

    Dans les moulins chiliens, la meule tournante est verticale souve doul>le,ct les sables subissent une nouvelle trituration dans l'auge inJ fieure.

    Les rouleaux amalgamateurs sont des cylindres pleins, en bois, 2 mAs dp. fourchettes barbotant dans une cuvette hémisphérique, J viennent passer les quartz pulvérisés.

  • LES ~lI~ES ET L'I~D[STRIE E~ CALlFOR~IE

    D'autres appareils, plus ou moins ingénieux, comme l'amalgamateur russe à rateaux oscillants, importé de l'Oural, le tonneau allemand de Freyberg, les échelles et les boites étagées à mercure, etc., fonction·· nent comme les pr('cédents. Ils tendent tous, en définitive, à mêler, aussi intimement que possible, les ~ables avec le mercure, à a:nener Je contact SUl' tous les points ..

    Le quartz abandonne au mercure, dans l'un quelconque des systèmes employés, jusqu'aux 2/3 de l'or qu'il renferme. Le restant est en partie enlevé par des appareils de lavage particuliers, comme des couver-tures de laine ou des peaux de moutons, qui retiemH'nt toutes les matières lourdes dans leurs tissus.

    Quand l'or est gros, comme on dit en Californie, c'est à-dire à l'état de paillettes, lamelles, crbtaux ou filaments visibles, ct que le quartz est tr(~s riche, qu'il contient de 250 à 500 et jusqu'à t,OOO fl'. aux mille kilos, on commence d'ordinaire pal' le lavage direct aux cou-vertures, au sortir des pilons, sans amalgamer, et l'on termine par leô amalgamateurs. Mttis quand l'or e.st fin, on procède toujours comm.e il a été dit en premier lieu.

    L'opération, dans tous les cas, s.'achève en soumettant les résidus ou tailings des op(~rations précédentes à de nouveaux appareils d'amal-gamation, de formes perfectionnées ou récentes: comme l'arastra me.T1:-caine, les meules à percussion, le u'lwsing and rotary pan ou battée 1'0-tatoire, enfin le moulin chilien, dont il a été d('jà parlé.

    L'arastra mexicaine e~t l'appareille plus employé. Il se compose es-sentiellement d'un arbre vertical tournant, mis en mouvement par une force quelconque, et traînant ayec lui quatre grosses pierres dures. ~Plales par la base, elles roulent dans une auge horizontale. Sur quelques mines, cet appareil est emplo)'é directement au traitement du qual'tz. Il a été importé, comm~ son nom l'indique, des mines d'argent du Mcxi

    L'amalgame d'Ol' obtenu dans toutes ces op(~rations est transformé en une Doule solide, en faisant pas:5er le mel'cure en excès à travers une peau de charnois. La combinaison de l'or avec le mercure forme o.insi un corps solide, l'amalgame, qui contient, quand tout l'or est combiné, à peu près deux tiel':; de mercure pour un tier~ d'or.

    On distille l'amalgame dans une cornue ou retorte. Le mercure s'évapore, et le gâteau d'or restant est fondu dans un creuset, raffin(~ ft coulé ensuite en lingots. Ces lingots, essayés et titrés, sont ceux que t'on exporte au dehors. Presque tout l'or de Californie esf aujourd'hui Cllvo)'é à cet état en Europe et à Ne\v-York. La poudre d'or, recueillie

  • 53i

    par les ouvriers. rl(>~ placers, leur :-:.el't à pay('r }purs divprs fOUI'lli!:'i:'l'ut'~, rt ne ~ort guère l'llp-m(\me du pays qu'à rét:).t de lingolB. On la l'P(,~oit en Californie au taux de dix-sept piastres l'once aml'l'lcaine, soit il peu prl's 2 fr. 70 le gramme. C'est de l'or à 800 ou 82:> millièmes, comllW celui des mines fondu et raffiné. Les 200 ou 173 millièmes restant :-:.ont pl'e~qu'en entier de l'al'g'ent. On ~ait que l'or de nos monnaie~ est au contraire au titre de 90() milW'm~, mais que l('~ 100 autres millii~mes ne ~ont que du cuivre allié à. l'or, pour rendre crlui-ci plus dur. Le titrt' de l'or califoI'nien atteint aus:-:.i 8:>0 à 900 millil'mes, mais le ca.~ est rare.

    H peut êtrc curieux d'examiner pour les mines Ùp quartz, comm~ nous l'avons fait pour le:; placers, à quelle richesse doit s'arrêter le travail du mineur.

    On compte en Cali1'ornie que le rCllIkment minimum du quartz doit être compris cntre 8 et 16 dollars la tonne, ~uh'ant la nature plus ou moins friaLle dt.' la roche, et les charges qui pl'seut ~ur l'entrepri~e. Dans tous les cas, qn rendement moyen de 20 dol-lars donne d('jà un quartz riche. C'est donc entre 8 et 16 dollars que doit s'arrêter l'extraction, uu de 40 à 80 francs les mille kil. de mine-rai. Prenant l'or à 2 fI'. 70 le gramme, le premier de ces chiffl'(,~ n()u~ donne une teneur en or d'environ 15 grammps aux 1,000 kil. de quartz, soit pour fixalion de la riches.~e minimum dans ce premier cas t .:: ••• et dans le second t .. 10' •••• Or, pour la teneur utile minimum des t('r1'rs aurifères, nous avons, dans une pr('cl'dente notice sur le lavage dps placers, trouvé sensihlement le chiffre t •• : 00. , ce qui, traduit en lan-gage vulgaire, :-:.ignifie que les mines de quart: aurifères, pow' Pire avan-tageusement exploitées, duivent l'enfermer de i5 à 30 fuis plus d'or que l('s saUles et les terres des placers 1.

    Il est maintenant intéressant d'établir un parallèle entre les placers etles :tnines d'or.

    Dans les placers, l'or sc rencontre toujours à l'état natif, c'est-à-dire de m(~tal, et en forme de pépites, de paillettes uu d'aiguilles. Il a été entrainé par les eaux, et il porte les traces. du froUement qu'il a ~ubi. Les terrains dans lesquels on le trouve sont des dépôts d'allu-vion, de cailloux roulés, des bancs de sable ou de gral.!ier, en en mot ùes terrains sédimentaires de furmation toute moderne. Ces terrains com-pusent principalement le fond des ravins, des ruisseaux, des rIvières. Quelquefois ce sont des talus ou des plateaux de peu d'ét.endue an

    1 Pour arrivt!r à ce chiffre, je prie le lecteur de corriger d'abord l'erreur qui s'est gli!il~e dan!! la notice à laqm'lle je le rem'Ole, et de lire page ~()~, livraisûn du 1er novembre, ligne:!5 en dt'scendant, fO' t.:: -.. 0 lU lieu de t ... 1.' ••• 0; et à ta ligne suivante, 115 grammes au lieu ùe tt5 francs. Or, _.! '-' - en divisant par 100, ll's deux membres de la fraction se transfonuert en ~ t ·;~·p·l~;· simplement -1 •• 1. •

    t ••• IGe .01

  • LES :\H~E~ ET L'I~\)[STRlE E~ C_\LlFOH~IE 535

    ubinagc de ces cours d'eau; p:ll'fois aussi des }llatt'aux l'len"~, ou des :mcs gi:-;ant sous le ~ol à une profundeur ~uuY('nt assez grande. Dans lUS les l'as, le gitp de l'or e~t linJÏt(', et S('S dinlPnsions, en surface umme en profon(lpUl', ne d('pas~ellt pas, :::;ur uu même puint, des imensiolls jJ('ll étendues et facilement as~ignaùll's, Dans h's mines en filons, l'or se rencontre au cuntrairl' non-~eulr,

    wnt à l'état natif, mais aussi en combinaisou avel: les ~ulfures m('tal-(lues. Il est gl'n('I'all'lllcut pn furme de cristaux qudql1efuis micro~coiques, mais toujours en place. On le trou\'{' à cpt ('tat dans les l'units, daIl~ les filuns, veines ou dykf' quarl;ell.l- [J'aYeJ'~ant des schistes Itlquell.J.: ou mict....ds, et qul'l(luefois aussi dans l'PS schisles pux-mt'mes, 'est-à-dire, dans tous les cas, dans de:i terrains érupti{s ou métanwr-Iu'ques, ou des tm'fains sédimentaires, de {ormatiun ancieIllH'. Le gîte e l'or en placp ('st toujuurs élevé au-dessus du niveau dps valU'es ad-aœntps, et si ses dimensions à la surface peuvent (\tre assignécs, la Irofonàcnr à laquelle il descend sous le sul parait f:tre indflinie.

    Pour terminpr le parallèle, disons que la pn'Illièl'e l'aU'gOl'ip de gît!'s nrifèl'es comprennent les placers, et se ll'aiLent surtout par le layage; a secondp, les mines ùe quartz, sur lesquellt's on emploie le L)]'o)'age ,t l'amalgamation. Dans le premier l'as, la leneur-limite en or est, en :aliforniP, de 1 G': ••• ; dans lp second tas, elle doit ètre de v) à 30 f()i~ lIns forte. Je n'entrerai pas ici dans d'autres détails techni(llH's que nc COlll-

    ol'tt'rait pas le cadre de l'ette Heyue. Je n'auorùerai pas non plus l'étuùe u traitement des sulfures aurifères, pour lequel on l'herche toujours il Califurnie une solution satisfaisante. Qu'il me sufHse de dire que uus le point de yue de l'extraction et de l'amalgamation du quartz, omme sous celui du layage des terres aurifères, et eufin sous le rap-ort de l'économie généralc des travaux industriels, surtout la cana-isation et les voies de transport, l'ingénieur praticien d'Europe a eaucoup à apprendre en Californie. Il s'y tI'ouYe m(~Ille dès l'ab/lL'd, umme émerveillé. Il a peinl' à concpvoir que de pareils indiYidu~ umme ceux qu'ampnait l'immigration dans le principe, aient pu être ce point dou('s dp l'esprit d'invention et d'entreprise. Il s'indine

    laI gré lui devant la supériol'it(~ pratique des races aux

  • .130 LES ~1I:-tES ET L'J~L)[.;:-lTltlE E~ CALIFOIlNIE

    de l'or, depuis la découverte de ce mNal t'n Californie, y a été moyeI npment de trois cents millions de francs par année. Les deux tiers ( f les trois quarts de cdte somme sont exportl·s prineipalement à Ne\\ York, le rest(· d('meure dans le pays.

    Un hôlel dps monnaies a été établi à San-Francisco dès l'anlll 1H:i2, mais les opt"rations ont seulement cummencé en 185 i. L'anni suivante, la ~Iunnaie émettait en ur la somme énorme de 21 milliOl de dollars, uu plus dr 105 millions de francs. Prl's des Gj7m t's de cet somme étaient en monnaie courante, et le rpste en lingots. En 185 prl's de 28 milliuns de dullars sortaient ('galement de la Monnaie ù San-Franciscu, dont plus ùe 25 millions en espl'ces. Mais ces quantiU l n'ont pas tanlé à décroître de plus en plus, dès qu'on a eu satisfait au T, premiers besoins du pays, ét la Munnaie de San-Francisco, dans sa deI nière campagn(~, du 30 juin 1859 au :l t'!' juillet 18GO, n'a pas frapp pour plus de 12 millions de duUars en or. Le droit prélev(~ puur II· monnayage est assez élevé, ('nviron l OjO. Le monnayage de l'argeIl' a ét(· toujours hraucoup plus faible que celui de l'or; il n'a pas déPaSS(: en f859-GO, la ~omme de 63,ü26 dollars. Les espèces d'argent SOI presque toutes exp(~diél's en Chine, où vont am~si tous les ùoUars mexi~ cains, qui y jouissent d'une IH'ime. NotI·e monnaie d'argent a pris aus~ peu ù peu la voie du Ct'leste-Empjrr.

    Quant à la production moyrnne de l'or en Californie, de trois cent millions chaque année, il y a dix ans qu'elle continue. Les mines d quartz, de plus en plus exploitl'es, sont vpnues maintl'nir l'équilibre à mesure de l'appaunissement, de l'abandon ou de la difficulté d'ex ploitation des placers. La majeure partie de l'or exploité provirnt au jourrl·hui du traiternrnt du quartz. De son cût(~, l'Au~tralin produit ~ peu près la mOme quantité d'or que la Californie, et à mesure que Cl or rentre pn EUl'Ope, l'aegent prelld à son toue la route des Indes, pOUl' n'en plus retourner. Quel en'ct une semblable production et une pareille ('volution des métaux précieux pourra-t-elle pro· duire sur les relations commerciales ct industrielles des prllples de l'Europe occidentale? Ce n'pst point ici le cas de l'examiner. et l'expérience a montré, du reste, que 1eR craintes depuis long· temps témoignées, ~urtout par l'école des Économi~te~, ,l'taient al moins exagér('es. :\"e vient-on pa~, d'ailleur~, de découvrir drs mine: d'argent tr('s riches danR le territoire do lTtah, voisin de la Califor' nie? Et, comme nous l'avons dit à ce sujet dans cette Hevue m6me ne se pourrait-il paR que ces mines, et toutes cplles du Nouveau Monde jadis exploitées par les Espagnols, si elles étaient repriseR au jourd'hui avec intelligence, r

  • LES l\lJ~ES ET L'I~DUSTIHE E~ CALJFOR~IE 537

    prévisions humaines n'empêcheront gUl're de se produire. De sem· ~bles perturbations se sont déj:'t vue~ dans l'histoire, et tout au plus urrait-on, par de sages mesures, en atténuer et peut-être en retar-r l'effet. Qu'y aurait-il par exemple d'étonnant si, de nos -jours, xploitation continue des mines d'or de la Californie et de l'Australie ~ 'portait à la lon~nic, dans le système monétaire europl'en; le trou- -h qu'y amena l'exproitation des riches mines d'argent dll Nouveau-~nde, à l'époque de la découverte de l'Amérique ~ En Californie, on se pr('occupe peu de ces discussions purement spé-

    Ilatives. On ~ait que tout se pasRe souvent en dehors des pr(~visions noncées, et l'on ne veut voir que le côté pratique de la question. Il a de l'or à exploiter, et on l'exploite avec activité, arec ardeur. Ou

    IXPloite en dehors même de la Californie, comme à lralker-River, ns ],Ut~h; en dehors mème de l'Union, comme à Fmser-Rù}f!l', dans la )lomlJie britannique. En f858, la Californie a failli être alJandonnéc lI' les Américains pour ces derniers gîtes qu'ils croyaient plus impor-nts que les leurs. C'était l'époque de la grande nouvelle, du grand :citement de Fraser-River. L'or venait d'être découvert avec abon-mce dans la Colombie britannique. On disait merveille de ces nou-~aux gisements, et l'exaltation des mineurs californiens était à son )mble. Chacun croyait voir renaître sur d'autres plages les jours heu-~ux de la primitive Californie. Tout le monde se promettait d'en pro-'cr, mettant en œuvre l'expérience des mauvais jours. Tout le monde l'tait. A San-Francisco même, les commis désertaient les bureaux, négociants fermaient leurs boutiques; peu s'ep. fallut que la Cali-

    l'Ilie ne fût entièrement dépeuplée. La réaction ne tarda pas à se oduire. Le climat de Fraser était mauvais, les mines pauvl'Ps et peu mbreuses, le pays impraticable en hiver. Les vivres enfin ('taient l'es et à des prix excessifs. Tous les émigrants sont revenus ruinés, et i vu, en f859, rentrer à San-Francisco les derniers- mineurs de Fra-l', à bout d'argent et de ressources. Aujourd'hui, il paraît que ces incs reprennent. On sait qu'un pareil entraînement vient'de se produire, bien que r une moins grande échelle, pour les mines d'argent récemment ~couvertes à 'Vashoe. Les dernières nouvelles annonçaient même que r s'y trouvait aussi en abondance.

    L. SIMONIN.

  • LES ~IINES ET L'INDUSTRIE EN CALIFORNIE

    III

    LA RICHESSE MINERALE. - LES USINES, FABRIQUES ET MANUFACTURES. -1

    MOUVEMENT SCIENTIFIQUE ET INTELLECTUEL.

    1

    Le lecteur a pu juger, par ce qui a été publié déjà dans deux dj précédents articles de cette Revue, livraisons des 1 t>r novembre l 16 décembre, ùe la valeur des gisement:; ll1lrifères de la Californie, l de J'importance de leur exploitation. Le travail des gites aurifère placers ou mines de quartz, est encore la principale inùustrie du pa' On peut dire que c'e~t elle qui a fait la Californie et qui l'a peupl( Elle a même permis au commerce et à l'agriculture de prendre na sance, pour fournir à tous les besoins de ceLte immense agglomérati de chercheurs d'or, accourus de tous les points du globe. Ainsi s' trouvé assuré l'avenir du nouvel État, indépendamment de l'expl( tation de l'or.

    Le nombre de mines de quartz aurifère aujourd'hui en activité ( incroyable, sans Nre cependant aussi grand que celui des plac( Mais tous les jours, à mesure que beaucoup de placers sont délai~s on découvre au contraire de nouvelles mines de qual'tz, on élève nouveaux moulins à broyer le minerai, ou l'on augmente le maté j de ceux déjà installés. t

    Une liste authentique, dressée le jt>r novembre IS58, indique ql~ y avait à ceLte époque en Californie, dans les 14 comtés miniers t l'Etat, qui s'étendent au pied de la Sierra Nevada, 279 moulim

    1 V. le t. Il de 1860, Il. ~~;j ct 5~9.

  • r

    LES ~Il~ES ET L'eWt.:STRIE EN CALIFORNIE ~I

    uartz en mouvement, soit 20 moulins par comté. Sur ce nombre il9 taient mus par la vapeur, i53 par l'eau et 7 par des mules ou des evaux. Le nombre total des pilons destinés à broyer en poudre le minerai rifère, avant de l'amalgamer avec le mercure, était de 2,6iO, soit 9 10 en moyenne par chaque moulin. Le coût de toutes ces usineg, y compris leurs divers mécanismes, ait estimé à 3,270,000 dollars ou environ i 7 millions de francs. Outre les moulins à quartz et leurs annexes, il y avait aussi, pour oyer et amalgamer le minerai aurifère, plus de 200 arastras mexi-ines, établies sur des mines isolées. Dans l'espace d'un an et demi, le nombre des moulins avait aug-enté de i38 à 279, c'est-à-dire du double. Si cette augmentation s'est maintenue, seulement dans la première 'oportion, c'est-à-dire de 140 moulins ùans un an et ùemi, ct c'est 'obable, vu l'exploitation toujours crois~ante des mines de quartz en llifornie, le nombre des moulins doit être à cette heure d'au moins ;5, qui auront coûté en frais d'établissement près de 6,000,000 de )Ilars ou 30,000,000 de francs. La plus grande économie est d'ordinaire apportée dans l'érection de s divers établissements, et une simple toiture en planches protége le s souvent les divers mécanismes du moulin contre la pluie ou la

    grande chaleur. rn même moulin dessert quelquefois plusieurs mines, et de nom-~uses exploitations se contentent aussi d'une arastra, surtout si le lrtz est très riche; enfin, quelques mines font moudre le quartz à ]fi dans deg moulins à proximité. Il en résulte que si le nombre de nlins atteint aujourd'hui en Californie 465, celui des mines de quartz

    Tertes doit être double au moins, c'est-à-dire de près d'un millier. ~ trouver une contrée métallifère, même en Europe, et après des t{'les d'exploitation, qui puisse présenter un développement aussi losant de travaux? a première érection des moulins à quartz remonte à l'année i8M; s c'est surtout à partir de l'année i855 que l'exploitation des mines

    1

    1uartz a pris un grand développement. teaucoup de ces mines sont loin d'être en bénéfice, à cause des frais IJremier établissement, quelquefois considérables, qu'elles ont eu à

    t porter. Mais quelques mines font aussi des bénél1ces fabuleux, et [l t le monde connaît, en Californie, la fameuse veine d'Allison-! ch, dans le comté de Nevada.

    ): Ile fut découverte en 1852 par des Irlandais qui travaillaient sur ~ placer du voisinage. Bien que les échantillons recueillis permissent J rair à l'œil nu le précieux métal, les Irlandais ne l'arrêtèrent pail à

  • briques de poteries, dont deux à Sacramento et une à Shastà. Elli suffisent à toutes les demandes ..

    Il faut égàlement citer ici les briqueteries qui existent en plusieu:J comtés. Elles ne livrent que deR briques communes, assez mauvaises'l point de briques réfractaires. Pour cette dernière qualité, on s'adres. à l'Angleterre, dont les produits en ce genre arrivent à San-Francis à des prix exorbitants.

    La liste qu'on vient de lire méritait d'être citée, car elle nous mo tre un Etat né d'hier, et qui se suffit maintenant à lui-même pour to les produits industriels qu'il fabrique. Que de colonies espagnoles, contraire, depuiR la conquête, et malgré la proclamation de leur i dépendance, attendent toujours du commerce étranger les plus simp" objets manufacturé~ dont elles ont besoin 1

    Les Anglo-Américains sont plus entreprenants. Ils sont surtout J peuple ifi(lu~trieux et de beaucoup plus avancé que les Espagnols. dotent même tout nouvel Etat, dès sa formation, non-seulement ce qui peut aider à son bien-être matériel, mais encore de tout ce peut encourager le mouvement scientifique et intellectuel.

    Outre les diverses industries déjà implantées dans la Californit peine constituée en Etat depuis dix ans, il y a aussi à San-Franci des chantiers de conRtruc~ions maritimes très importants, et l'on p cède à l'érection d'un observatoire astronomique. La Dureté per: tante du ciel pendant plus de six mOlS de l'année, et la position el même de cet établissement, rendront des plus intéressantes les ob~ vations qui y seront faites. Le pays, en effet, est soumis à des tr( blements de terre assez fl'équents, et on y est quelquefois térr: d'aurores boréales.

    LeR cartes marines et topographiques ont été dressées avec s et, en outre, l'installation de phares et de signaux nombreux toute la côte du Paeifique est chaque année l'objet de Ia Rollicitudt gouvernement fédéral. La marine, la navigation, la pêche, se Ùl loppent à l'envi, et plll~ de sept cents navires fréquentent chaque née le POL't de San-Franeisco.

    Au milieu de tant de développements, le progrès pUI'rmcnt inte' tu el n'a paR été négligé. D:s bibliothèques nombreuses ont (\1(' dées, les écoles et les colléges sont partout fréquentés avec un pressement qui nous étonnerait nous-mènws; enfill, plusieurs soc l

    savantes tendent à répandre le goût de l'étude des sciences prati

  • REVUE' DE CHIMIE 29

    -Francisco; 4° la Société californienne d'histoire naturelle de cUon; 5° la Société médicale de l'Etat; 6° enfin, l'Institut des mé-iciens de San-Francisco. outes ces sociétés ont des cabinets, des musées, des bibliothèques; lupart ouvrent des expositions annuelles, et leur prospérité va issant tous les jours. Elles se sont surtout développées en vertu de liberté et de l'initiative individuelles. C'est là ce qui a fait, en nde partie, la prospérité de l'Etat californien, et je démontrerai, s un prochain et dernier article, combien cette grande liberté

    l"ée à l'industrie privée a été favorable à l'exploitation d~ riches-minérales du pa)'s et à son progrès matériel.

    L. SIIiONIN.

  • 00000001000000020000000300000004000000050000000600000007000000080000000900000010000000110000001200000013000000140000001500000016000000170000001800000019000000200000002100000022000000230000002400000025000000260000002700000028000000290000003000000031