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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 17 FÉVRIER 2014 ÉPARGNE & INVESTISSEMENT 19 ACTUALITÉ Augmentation de capital. IB Maroc renforce sa filiale en Côte d’Ivoire p.20 DÉCRYPTAGE Gestion du risque. Le système financier au service de la population p.21 MARCHÉS Le cacao dopé par un déficit d’offre p.25 Les valeurs bancaires sous la loupe l Les perspectives de l’évolution du secteur bancaire pour l’année 2014 s'annoncent mitigées à en croire de récentes analyses réalisées par CDG Capital concernant 4 établisse- ments de crédit. Il s'agit d'Atijariwafa bank, la Banque Populaire, la BMCI et le Crédit du Maroc. p.22-23

Les valeurs Augmentation de capital. IB Maroc renforce … · de Lesieur Cristal au Maroc sauvent ainsi l’année de Sofiprotéol. Rappelons que Sofiprotéol avait acquis 41% des

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Page 1: Les valeurs Augmentation de capital. IB Maroc renforce … · de Lesieur Cristal au Maroc sauvent ainsi l’année de Sofiprotéol. Rappelons que Sofiprotéol avait acquis 41% des

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 17 FÉVRIER 2014

ÉPARGNE &INVESTISSEMENT

19

ACTUALITÉ

Augmentation de capital.IB Maroc renforce sa filialeen Côte d’Ivoire p.20

DÉCRYPTAGE

Gestion du risque.Le système financier au servicede la population p.21

MARCHÉS

Le cacao dopé parun déficit d’offre p.25

Les valeursbancairessous la loupel Les perspectives de l’évolution du secteur bancaire pourl’année 2014 s'annoncent mitigées à en croire de récentes analyses réalisées par CDG Capital concernant 4 établisse-ments de crédit. Il s'agit d'Atijariwafa bank, la BanquePopulaire, la BMCI et le Crédit du Maroc. p.22-23

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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 17 FÉVRIER 2014

Actualité

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Salima [email protected]

BILLET

L’économie marocainea été mise à mal par lerepli économiquedans l'Union euro-

péenne (UE), ainsi que par lahausse du coût des importa-tions d'énergie et la faible crois-sance des exportations, ce quis'est traduit par une baisse desliquidités sur le marché ban-caire. Les banques marocainesont certes poursuivi leur actionactive pour la bancarisationdes populations, mais l’évolu-tion des ressources est assez ti-mide. Notons que le ratio detransformation, rapport de l’en-semble des crédits du systèmebancaire à l’ensemble des dé-pôts bancaires, s’est situé à107% à fin juin 2013. Face à untel niveau de transformation, ilva falloir que les banques diver-sifient et enrichissent les finan-cements alternatifs, le recoursnotamment aux marchés fi-nanciers local et internatio-naux. Conquérir les marchésinternationaux de la dette de-vrait permettre à ces dernièresde lever les capitaux néces-saires pour renforcer le niveaude liquidité et appuyer leursprojets d'expansion à courtterme. Le secteur bancairemarocain est jugé solide parles agences de notation inter-nationales. Il enregistre debons points au niveau du FMIet de la Banque mondiale, cequi devrait lui permettre de sefinancer sur les marchés inter-nationaux à des taux intéres-sants. L’optimisation du coûtdes ressources devrait ainsipermettre aux banques uneamélioration de leurs perfor-mances, en agissant directe-ment sur leurs résultats. l

L’enjeu desressources

Lesieur Cristal. Un CA encroissance de 10% en 2013«Nous avons vécu un premier semestre très difficile, avant quel'activité ne se redresse au second semestre et permette de res-taurer les marges», a expliqué Xavier Beulin qui préside Sofipro-téol, commentant les résultats de son groupe. À en croire Beulin,le groupe le doit en grande partie aux performances de LesieurCristal sur le marché marocain. Alors que Sofiprotéol a enregistréune baisse de 4% de son chiffre d’affaires, sa filiale marocaine a,elle, réalisé un chiffre d’affaires évalué à 372 millions d’euros et en-registre une croissance de 10%. C’est dire que les performancesde Lesieur Cristal au Maroc sauvent ainsi l’année de Sofiprotéol.Rappelons que Sofiprotéol avait acquis 41% des parts de LesieurCristal en 2012 pour un montant de 1,4 MMDH.

Holcim Maroc. Des résultatssatisfaisants en 2013 En dépit de la crise qui a marqué le secteur du ciment en 2013, Hol-cim Maroc affiche des résultats satisfaisants. En effet, le résultatd'exploitation social s’est situé à 798,1 MDH contre 677,1 MDH en2012. Le résultat net s'établit, quant à lui, à 447,4 MDH contre 422,3MDH une année auparavant. Sur cette base, le directoire compteproposer à la prochaine assemblée générale le versement d'un di-vidende de 89 DH par action (contre 100 DH au titre de l'exercice2012), soit un rendement de dividende de 5,7% sur la base d'uncours de 1.550 DH observé le 13/02/2014. Côté perspectives, le di-rectoire table sur un tassement de l'activité de BTP en 2014, devantse traduire par un nouveau recul de la demande en ciment. Enconséquence et eu égard aux excédents de production dont dis-pose la société, cette dernière a décéidé de chercher des débou-chés à l'export. À cet effet, la société a conclu un contrat d'expor-tation de clinker pour l'année 2014 devant permettre d'écouler laproduction de l'usine d'Oujda.

Augmentation de capital. IB Marocrenforce sa filiale en Côte d’IvoireAfin de répondre à sa stratégie de développement en Afrique, IB Maroc vient deréaliser une augmentation de capital de sa filiale IB Côte d’Ivoire à hauteur d'1 mil-lion de dollars. «Cet apport en numéraire permettra à IB Côte d’Ivoire d’assurer ledéveloppement de ses ventes en se dotant de moyens adaptés à ses ambitions»,soulignent les responsables d’IB Maroc. Cette stratégie est motivée par les pers-pectives prometteuses de ce pays qui connaîtra en 2014 une croissance d’envi-ron 10%. Rappelons qu’au terme de 2013, le chiffre d'affaires d'IB Maroc ressortaiten progression limitée de 2% à 214 MDH, fortement impacté par l'intensificationdes tensions sur le prix des équipements informatiques, couplée à un contexteéconomique toujours morose.

Métaux précieux.L’or flambe grâceà la ChineL'or a grimpé cette semaine à son plus haut niveaudepuis trois mois, s'installant vendredi au-dessus de1.300 dollars l'once. La flambée du métal a été sou-tenue par une très forte demande chinoise et parun accès de faiblesse du dollar. En réalité, l’or avaitatteint dès mardi son niveau le plus élevé depuistrois mois, surpassant ce niveau les trois jours sui-vants pour atteindre vendredi 1.321,52 dollars l'once,son plus haut niveau depuis le 7 novembre dernier.Ce dernier a tout d'abord été réconforté par «l'an-nonce, en début de semaine, d'une augmentationde 41% de la demande chinoise l'an dernier», ontsouligné les analystes. De plus, l'affaiblissement dudollar a continué de soutenir l’or. En effet, la baissedu billet vert rend moins onéreux les achats de mé-taux précieux, libellés en dollars, pour les investis-seurs munis d'autres devises.

445,3 MMDHC’est la capitalisation de la place de

Casablanca à la clôture de la séancedu 14 février contre une capitalisa-tion de 452 MMDH sept jours plus tôt.

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Décryptage21

diciables. Les experts de la Banquemondiale s’interrogent alors sur lescaractéristiques qui peuvent amé-liorer la contribution du système fi-nancier à la gestion des risquespour la population ?

Trois conditions sine qua nonTout d’abord, l’inclusion et la pro-fondeur. Le rapport évoque MertonMiller, prix Nobel en sciences éco-nomiques, et d’autres économistesqui ont expliqué de manièreconvaincante que lorsque les mar-chés financiers sont concurrentielset opèrent en l’absence de toutedistorsion, ils peuvent procurer effi-cacement à un plus grand nombrede personnes des instruments etdes services de meilleure qualité.De fait, les marchés financiers peu-vent fournir des instruments et desservices qui aident les individus àfaire face à des risques intrinsèquesou systémiques de fréquence,d’envergure et de nature diverses.Les experts de la Banque mondialesoulignent cependant qu’environ70 % des habitants des pays à fai-ble revenu et à revenu intermé-diaire n’ont recours à aucun instru-ment financier de base, contre

environ 40 % de la population despays à revenu élevé. Notons quedans le cas du Maroc, le taux debancarisation reste élevé et dé-passe 50%. Toutefois, la consom-mation des produits d’épargne oud’assurance reste très faible. Par ail-leurs, la micro-finance, qui consisteà fournir des produits financiers auxpersonnes exclues du système fi-nancier classique, devrait permet-tre à terme de résorber ce déficit.Aujourd’hui, le Maroc est leaderdans la région MENA et a obtenudes résultats appréciables, les AMC(Associations marocaines demicro-crédit) ont distribué quelque45 MMDH à un peu moins d’un mil-lion de personnes qui étaient aupa-ravant exclues de tout concours fi-nancier. Ce n’est pas tout, le secteurde la micro-finance au Maroc esten pleine phase de maturation etse prépare méthodiquement à réa-liser sa mutation vers une micro-fi-nance plus globale et inclusive.La Banque mondiale évoque éga-lement la stabilité commedeuxième caractéristique que doitprésenter le système financier.Douglas Diamond et Phillip Dybvigl’ont noté dans leurs travaux : le sys-tème financier est fondamentale-ment instable en raison dumanque de correspondance entrela duration des actifs (long terme)et celle des passifs (court terme).De ce fait, l’incapacité du systèmefinancier à gérer le risque retenupeut causer des préjudices à la po-pulation, soit directement, en limi-tant l’accès aux marchés financiersou indirectement, en réduisant lescrédits disponibles aux entreprises,préviennent les analystes de laBanque mondiale. En définitive, l’in-clusion, la profondeur du marchéet la stabilité du système peuventgénérer des synergies qui amélio-rent la contribution du système fi-nancier à la gestion des risques. l

En procurant des instru-ments financiers utiles eten gérant ses propresrisques de manière res-

ponsable, le système financier peutprotéger les populations de l’im-pact de chocs négatifs et leur per-mettre d’être mieux en mesure depoursuivre des opportunités. C’estl’une des principales conclusionsd’un rapport de la Banque mon-diale sur le développement dans lemonde de 2014. À titre d’exemple,le rapport donne celui des instru-ments d’épargne, tels que les dé-pôts bancaires et les titres liquides,qui permettent aux individus deconstituer des réserves pour les pé-riodes maigres. De la même ma-nière, les instruments de crédit, telsque les prêts d’études ou les prêtshypothécaires, leur permettent desurmonter les contraintes finan-cières et les aident à lisser leurconsommation à la suite de chocsnégatifs, tout en leur permettant depoursuivre plus librement des op-portunités. Enfin, les contrats d’as-surance procurés par le marché,tels que l’assurance maladie et l’as-surance logement, permettent decouvrir le coût d’événements préju-

Le système financier au service de la populationl Un rapport de la banque mondiale explique comment le système financierpeut-il promouvoir la prospérité.

Gestion du risque

lll

L’inclusion financière, la profondeurdu marché et la stabilité du systèmepeuvent générer dessynergies quiaméliorent la contributiondu système financier à la gestion des risques.

l La consommation des produits d’épargne ou d’assurance reste très faible au Maroc.

Mustapha Bidouj,directeur général de la fonda-tion Attawfiq micro-finance

POINTDE VUE

Les associations de micro-crédit au Maroc connais-sent actuellement un dé-veloppement de leur

vision de la micro-finance deve-nue plus globale et inclusive, ca-ractérisée par la mise en place denouvelles techniques d’accom-pagnement des populations quin’ont pas accès au système finan-cier classique. Dans ce contexte,la fondation Attawfiq micro-fi-nance (AMF) a œuvré pour offrirune panoplie de produits avec unservice de proximité, adaptésaux besoins spécifiques de cettepopulation. Dans son souci per-manent d’innovation, la fonda-tion a déployé -outre le servicede base qu’est le micro-crédit-une nouvelle offre financière. Àtravers son statut d’intermédiaireen opérations bancaires, AMF amis en place, en partenariat avecla BCP, un package de produitsassurant tous les services debase, à savoir l’ouverture d’uncompte, une carte monétiquesécurisée, le virement ordinaireet des opérations de retrait etversement sans limitation. Unautre service est venu étoffer lagamme de produits de la fonda-tion : le transfert d’argent del’étranger vers le Maroc en parte-nariat avec un acteur majeur dela place et, tout récemment, leservice de transfert d’argent na-tional en partenariat avec la BCP.L’année 2014 verra le lancementde plusieurs services, en l’occur-rence la micro-assurance, lamicro-épargne et le Mobile Ban-king. Le but est de mettre à la dis-position de notre clientèle unepanoplie de produits innovants àmoindre coût. Le lancement deces services contribuera au ren-forcement de l’inclusion finan-cière et facilitera l’accès d’un plusgrand nombre de clients à diffé-rents services financiers autrefoisinaccessibles. l

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Analyse de la semaine

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indicateurs et pour cause. Le po-sitionnement d’Attijariwafa banksur le marché marocain, sesfortes positions à l’international,son plan d’expansion et les ni-veaux solides de ses ratios derentabilité représentent, suivantCDG Capital, des arguments enfaveur du groupe. En effet, Attija-riwafa bank est leader sur le mar-ché marocain en termes de dis-tribution de crédits avec une partde marché de 25,3% à fin no-vembre 2013, et se positionne en2e position en termes de collectedes dépôts. «Le groupe conti-nuera à consolider sa position etceci en poursuivant le dévelop-pement de son large réseaud’agences qui s’établissait auxalentours de 2.400 agences auMaroc à fin juin 2013», soulignentles analystes. Le groupe tire éga-lement profit de son expansionen Afrique avec ses différentesacquisitions. La banque est au-jourd’hui présente dans une di-zaine de pays et la majorité deses filiales détiennent des posi-

tions de leader. À cet égard, CDGCapital prévoit que le groupepoursuivra sa stratégie de déve-loppement en Afrique. Attijari-wafa bank affiche, en plus, desniveaux de rentabilité très satis-faisants par rapport aux compa-rables. En effet, les ratios ROE etROA ressortent à 14,6% et 1,2%respectivement à fin 2012, supé-rieurs aux niveaux moyens de9,8% et 0,9% du secteur repré-senté à la bourse de Casablanca.Par ailleurs, le groupe est dotéd’une bonne maîtrise desrisques. En effet, il présente unratio du coût du risque inférieur àla moyenne des autres banquescotées. Ainsi, en dépit d’uncontexte économique difficile,«le groupe nous semble en me-sure de garantir une croissancesoutenue de son bénéfice paraction de l’ordre de 2,7% par anjusqu’en 2015», assurent les ana-lystes de CDG Capital, qui valori-sent le groupe Attijariwafa bank à313 DH l’action. Comparé au prixde clôture de la valeur au

Les perspectives de l’évolu-tion du secteur bancairepour l’année 2014 sont mi-tigées à en croire de ré-

centes analyses de la direction dela recherche CDG Capital concer-nant 4 sociétés du secteur : Atijari-wafa bank, la Banque Populaire,BMCI et Crédit du Maroc. Dans uncontexte économique difficile,marqué par un assèchement desliquidités, le secteur bancaire ma-rocain se caractérise, depuisquelques années, par un ralentis-sement de la croissance des cré-dits et des dépôts. Pour les ana-lystes de CDG Capital, cettesituation est loin d’être renverséeen 2014. En effet, l’année 2014 de-vrait se caractériser par une crois-sance du PIB prévue à seulement2,5%, selon le HCP contre 4,6% en2012. Dans ce sillage, les analystesde la société de Bourse tablent surune évolution des crédits et desdépôts de 4,5% et de 5,6% respec-tivement. Le taux de transforma-tion devrait, lui, connaître une lé-gère amélioration à fin 2014 pours’établir à 99,2% selon les estima-tions de CDG Capital, contre100,9% à fin 2013. Par ailleurs, «lamontée des risques est inévitable»,affirment les analystes qui tablentsur une hausse d’environ 6% descréances en souffrance pour l’an-née 2014 au niveau du secteurbancaire marocain. De plus, le sys-tème bancaire devrait convergerprogressivement vers les stan-dards prudentiels de la réforme deBâle III à partir de janvier 2014.«Ceci risque de restreindre l’accèsau crédit et de peser davantage surla liquidité du secteur bancaire»,soulignent les mêmes experts.

ATW, un business model quiconfirme sa résilienceEn dépit de ce contexte difficile,le groupe Attijariwafa bank de-vrait être en mesure de garantirune croissance soutenue de ses

Les prévisions de CDG Capital l Un contexte économique difficile marqué par un assèchement des liquidités et une montéedes risques : tels sont les principaux faits qui marqueront l’activité des banques en 2014.La direction de la recherche de CDG Capital se penche sur la question à travers l'analyse qui suit.

Valeurs bancaires 24/01/2014 qui s’établit quant àlui à 306,8 DH, ceci fait ressortirun potentiel de hausse de 2% surles 12 mois suivant cette date.

BCP, l’international porte ses fruitsÀ l’image d’Attijariwafa bank, legroupe BCP, en dépit d’un environ-nement concurrentiel difficile, etgrâce à un réseau d’agences assezdéveloppé, soulige CDG Capital,continue à consolider sa positionde leader sur le marché marocainen termes de collecte de dépôtsavec une part de marché qui s’éta-blissait à 28,3% à fin octobre 2013,et se trouvait en 2e position entermes de distribution de crédits.Deuxième point fort : la part desressources non rémunérées dugroupe reste supérieure à lamoyenne des autres banques co-tées, impliquant ainsi un taux derémunération des ressourcesassez faible qui ressort aux alen-tours de 1,3% au S1 2013. «Aussi,dans une situation d’assèchementdes liquidités, le groupe BCP béné-ficie d’un taux de transformation auMaroc inférieur aux autresbanques cotées ne dépassant pasencore les 100%. Ce dernier s’estétabli à 87% à fin octobre 2013,contre 101% pour le secteur», pré-cisent les analystes. Présent histo-riquement en Europe, le groupe asu développer une relation privilé-giée avec les Marocains résidant àl’étranger (MRE). En effet, le groupedétenait 52% de la part de marchédes dépôts MRE à fin octobre2013. Ce qui représente environ40,5% du total des dépôts. De plus,BCP a pris pied en Afrique grâce àson partenariat avec la banque At-lantique, permettant ainsi augroupe de diversifier ses relais decroissance et d’être présent danssept pays de l’UEMOA. Notonsque le taux de bancarisation danscette région s’élève aux alentoursde 11%, ce qui représente un po-tentiel indéniable de croissance.CDG Capital souligne égalementle fait que le groupe est bien capi-talisé. En effet, BCP demeureconforme au dispositif de Bâle II etcontinue à afficher des ratios desolvabilité supérieurs aux exi-gences réglementaires. Au final, legroupe présente une assise finan-cière solide. En effet, le ratio Fondspropres en pourcentage du total

lll

Le secteur bancairese caractérise par uneconcurrenceau niveau local,ce qui aentraîné unresserrementde la marged’intermédia-tion.

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Analyse de la semaine23

bilan reste supérieur à la moyennedes autres banques cotées. Il s’estétabli à 10,3% au premier semestre2013, contre une moyenne de9,6% pour les autres banques. Dece fait, les analystes de CDG Capi-tal fixe le cours cible de BCP à 200DH l’action. Par rapport au coursdu 27/12/2013 qui s’établit à 194 DH,le potentiel de hausse de l’actionBCP ressort à 3%.

BMCI pâtit de la concurrenceDe son côte, BMCI bénéficie d’unestructure financière solide et de ra-tios de rentabilité et de valorisationattractifs. Toutefois, «ces aspects

sont limités par un environnementconcurrentiel qui induit le rétrécis-sement de la part de marché de labanque», prévient CDG Capitaldans son analyse. En effet, avecdes niveaux de PE et PB de 13,7x et1,3x respectivement, la BMCI bé-néficie de niveaux de valorisationattractifs comparés aux moyennesde l’échantillon national (PE de17,5x et PB de 1,6x). Par ailleurs, labanque affiche des niveaux derentabilité satisfaisants par rapportaux sociétés comparables. Eneffet, les ratios ROE et ROA ressor-tent à 9,8% et 1,1% respectivementà fin 2012 (contre des niveaux

moyens de 9,8% et 0,9%). D’unautre côté, la structure financièrede la BMCI est solide grâce notam-ment à l’emprunt obligatairesubordonné de 750 MDH émis en2012, qui renforce son ratio de sol-vabilité, lequel ressortait à presque13% à fin 2012. La banque poursuitses investissements pour le déve-loppement du réseau d’agences àtravers le pays. Ajoutons à cela lamise en place d'une plateformemulticanal. Grâce à sa politique demaîtrise des charges d’exploita-tion, la BMCI affichait un coeffi-cient d’exploitation de 44,5% à fin2012. Un niveau qui demeure infé-rieur au coefficient d’exploitationdes autres banques cotées. Toute-fois, «malgré ses efforts d’investis-sements, notamment pour déve-lopper son réseau d’agencesbancaires, BMCI subit le poids de laconcurrence et voit sa part de mar-ché rétrécir», soulignent les ana-lystes de CDG Capital, qui pré-voient qu’en 2013 la part demarché de BMCI devrait diminuerde 0,5% en termes de distributionde crédits et d’environ 0,2% entermes de collectes de dépôts. Auregard de ces éléments, ces der-niers valorisent le groupe BMCI à786 DH l’action. En comparaisonavec son prix de clôture qui s’éta-blit à 741 DH au 24/01/2014, la va-leur affiche un potentiel de haussede 5,3% sur les 12 prochains mois.

CDM, un coût du risque élevépar rapport aux concurrentsPour Crédit du Maroc, les pers-pectives semblent moins pro-metteuses. D’ailleurs, les analystesde CDG Capital fixent son courscible à 534,4 DH. Comparé à soncours du 4/02/2014 qui s’établit à

611 DH, l’action CDM affiche unpotentiel de baisse de 12,5%, d’oùla recommandation de CDG Ca-pital de vendre le titre alors que lasociété de Bourse affichait uneopinion neutre sur les autres va-leurs bancaires. «Nous pensonsque le groupe fait face à plusieursdifficultés» expliquent les ana-lystes de CDG Capital. Il s’agitd’abord de la décélération de lacroissance des crédits et des dé-pôts au niveau du secteur ban-caire marocain. En effet, à fin dé-cembre 2013, les créditsbancaires se sont établis à 689,2MMDH, soit une légère hausse de2,4%. Aussi, le secteur bancaire secaractérise par une concurrenceau niveau local, que ce soit au ni-veau de la collecte de dépôts oudes octrois de crédits, ce qui a en-traîné un resserrement de lamarge d’intermédiation globale-ment. Crédit du Maroc demeuremajoritairement tributaire de l’ac-tivité au Maroc et présente uneactivité moins diversifiée, limitantainsi ses sources de revenus. Parailleurs, le groupe devrait voir soncoût des ressources augmenter àfin 2013, et ceci en raison de la dé-gradation de la structure des res-sources. En effet, la part des res-sources rémunérées s’est établieà 40,1% à fin juin 2013 contre38,7% à fin 2012, soit une haussede 1,4%. Enfin, les résultats dugroupe restent impactés par le ni-veau élevé du coût du risque. Cedernier ressort à 1,19% à fin 2012contre une moyenne pour lesbanques cotées à 0,61%. Legroupe Crédit du Maroc disposeainsi du taux d’impayés le plusélevé, comparé à ceux des autresbanques cotées. l

Retrouveztous les mardisnotre

Cahier Afrique

lll

Créditdu Marocdemeuremajoritaire-ment tributairede l’activitéau Marocet présenteune activitémoinsdiversifiée,limitant ainsises sourcesde revenus.

ÉVOLUTION DES CRÉDITS ET DES DÉPÔTS DU SECTEURBANCAIRE ENTRE 2006 ET 2015 (EN %)

ÉVOLUTION DU COÛT DU RISQUE

20060,0%

2,0%

1,6%

1,2%

0,8%

0,4%

0,0%ATW BMCEBCP BMCI CDM CIH

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

n Évolution des dépôtsn Évolution des crédits

n 2009n 2010n 2011n 2012

SOUR

CE :

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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 17 FÉVRIER 2014

Interview

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Les ÉCO : Quel a été le comportement des OPCVM diversifiés en 2013 ?Mariane Mouhammed : En 2013,les OPCVM diversifiés ont évoluéau gré des fluctuations majeuresqui se sont abattues tant sur lemarché des actions que celui destaux. La première moitié de l’annéea été la période la plus rude pources OPCVM car elle a été traverséepar une hausse tonitruante destaux, la plus importante en termesd’ampleur sur la dernière décennie.L’environnement d’investissementa de surcroît été altéré par le ma-laise chronique du marché bour-sier qui, rappelons-le, perdure de-puis l’avènement de la crisefinancière de 2008. Toutefois, unrenversement de vapeur salutaires’est opéré durant la seconde moi-tié de l’année, donnant l’occasion àcette classe de véhicules de place-ment, qui pèse 8,8 MMDH et repré-sente 3,59% de l’actif net desOPCVM de la place, d’éponger unebonne partie des pertes accuséesplus tôt dans l’année, et de finirmême l’exercice dans le vert. L’in-dice synthétique des OPCVM di-versifiés brandit à ce titre une varia-tion positive de 0,18% en 2013.Soulignons tout de même que surles 61 OPCVM figurant dans cettecatégorie, 14 seulement se sontinscrits en baisse, les autres, aunombre de 47, ont tous fini l’annéedans le vert. En revanche, entre topet flop, de fortes disparités se sont

portefeuille qui allie le mieux ren-tabilité et exposition au risque. Unsoin particulier doit en tout casêtre accordé à la composition dela poche action qui conditionne leplus souvent le succès ou l’échecde la stratégie d’investissement.Les valeurs défensives sont répu-tées être stables et peu volatiles.Elles représentent donc la pre-mière cible d’incrémentation danstout portefeuille «valeurs agroali-mentaires, de distribution, etc.».En deuxième lieu, et en tolérantplus de risques, on peut s’aventu-rer sur le terrain des valeurs semi-cycliques ou cycliques, qui évo-luent en phase avec les contextesmacroéconomiques «valeurs im-mobilières, de construction, infor-matique, automobile, etc.». Cesvaleurs offrent un potentiel deperformance considérable. En re-vanche, le risque inhérent à cespositions est plus conséquent.S’agissant de la poche obligataire,compte tenu de la détente obser-vée sur le segment court de lacourbe, et qui est due à l’orienta-tion stratégique qu’opère le Tré-sor dans sa politique de finance-ment «rallongement de laduration de sa dette», il serait judi-cieux d’intégrer des titres decréances qui ne sont pas trèscourts dans son portefeuille. Il nefaut pas non plus aller vers le seg-ment très long, ce segment étantle plus vulnérable face aux cor-rections haussières des taux. l

dessinées. Un écart de près de 18points de performance séparent lepremier de la liste, la SICAV HorizonExpansion qui achève 2013 sur unbond de 9,29%, du FCP Atlas Diver-sifié qui s’est déprécié, lui, de 8,55%.

Quels sont les avantages desOPCVM diversifiés pour lesparticuliers ?De par leur appellation, lesOPCVM diversifiés permettentde répartir le risque, le particulierbénéficie ainsi d’un portefeuillevarié et est alors moins exposé àla baisse d’une seule valeur. CesOPCVM sont de surcroît géréspar des spécialistes, ce qui offrela possibilité d’investir sans êtreun expert des marchés finan-ciers, pour ne nommer que ces avantages.

Présentent-ils des risques ?Naturellement, ces véhicules deplacement présentent certainsrisques. Ces derniers varient enfonction de la stratégie mise enœuvre par le gérant, ou édictéepar la politique d’investissement.Toutefois, sur une échelle derisques, ces OPCVM qui ne peu-vent à aucun moment être investisà plus de 60% en actions sont cer-tainement plus sûrs que lesOPCVM actions qui, eux, doiventmaintenir une exposition minimalepermanente de 60% sur les ac-tions et/ou assimilés. Les OPCVMdiversifiés ne peuvent toutefois

pas être investis à plus de 90% entitres de créances, ceci les rendalors plus risqués que les OPCVMobligataires et monétaires, lesquelssont par construction constam-ment investis à plus de 90% en ti-tres de créances.

Quels sont les placements quidoivent être prépondérantsdans un OPCVM diversifié ?Pour ne pas rater le coche, en casde reprise du marché des actions,les gérants de ces classes d’actifsdoivent disposer d’une participa-tion significative dans le marchédes actions (40% minimum).Cette participation est à renforcersi des signes palpables de redres-sement jaillissent. Le restant del’actif est à placer dans des titresde créances privés ou publics quioffrent désormais des rende-ments attrayants, notammentaprès l’envolée qu’ont connue lestaux d’intérêts l’an dernier.

Concrètement, quels place-ments doit-on intégrer dansson portefeuille pour qu'ilpuisse garantir à la fois rentabilité et optimisation du risque ?Voici donc une question à un mil-lion de dollars. À mon sens, il n’y apas qu’une seule combinaison ga-gnante. Chaque gestionnaire d’ac-tif, selon le niveau d’aversion aurisque toléré au sein de l’OPCVMqu’il gère, pourrait construire le

«Les OPCVM diversifiéspermettent de répartirle risque»

MOUHAMMEDMarianeGérant OPCVM chez Marogest, société de gestion

l En 2013, les OPCVM diversifiés ont évolué au gré des fluctua-tions majeures qui ont marqué le marché des actions et celui des taux. Un écart de près de 18 points de performance séparent le premier de la liste, la SICAV Horizon Expansion qui achève 2013sur un bond de 9,29%, du FCP Atlas Diversifié qui s’est déprécié de 8,55%.

lll

Un soin particulierdoit être accordé à lacompositionde la pocheaction.

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LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 17 FÉVRIER 2014

Marchés25

mars sept jours auparavant. La livre de sucrebrut pour livraison en mai valait 15,94 cents,

La semaine passée, les cours du cacaoont atteint de nouveaux plus hauts endeux ans et demi, dans un marché endéficit d'offre. De leur côté, le café et le

sucre se maintenaient à des niveaux élevés,en raison de la sécheresse persistante au Bré-sil. La fève brune a ainsi atteint 1.871 livres ster-ling (GBP) la tonne mercredi à Londres et à2.977 Dollars américains (USD) la tonne jeudià New York. Lors de la dernière saison, le mar-ché du cacao a pâti d'un déficit d'offre sur lemarché mondial. Ce dernier est estimé pourl'instant à 160.000 tonnes par l'Organisationinternationale du cacao (ICCO), et devrait sepoursuivre en 2013/2014. Aussi, des rumeursfont état d’un retard de la récolte secondaireen Afrique de l'Ouest et d'une moindre récolteen Indonésie à cause des fortes pluies. No-tons que l'Afrique de l'Ouest est à l'origine de70% de la production mondiale, tandis quel'Indonésie est le troisième producteur mon-dial de cette matière première.

La crainte liée à la sécheresse persisteDe soncôté, le prix du sucre a atteint un plushaut en raison de la persistance du temps secau Brésil (premier producteur et exportateurmondial), qui pourrait endommager le déve-loppement des cannes à sucre. De même, lescours du café sont restés à des niveaux éle-vés la semaine dernière, à cause de la séche-resse au Brésil. Ainsi, sur le Liffe de Londres, latonne de cacao pour livraison en mai valait

1.851 GBP vendredi, contre 1.850 GBP pour lecontrat de mars le vendredi précédent. ÀNew York, la tonne pour livraison en mai valait2.959 USD, contre 2.896 USD pour le contratde mars sept jours plus tôt. À Londres, latonne de Robusta pour livraison en mai valait1.802 USD, contre 1.829 USD pour le contratde mars le vendredi précédent. La tonne desucre blanc pour livraison en mai valait 441USD, contre 432,50 USD pour le contrat demars le vendredi précédent. À New York, lalivre d'Arabica pour livraison en mai valait 141cents, contre 136,60 cents pour le contrat de

contre 15,68 cents pour le contrat de marssept jours auparavant. ●

Le cacao dopé par un déficit d’offreMatières alimentaires

● Les cours du cacao ont atteintdes sommets dans un marché en déficit d'offre.

La tonne de cacaopour livraison en maivalait 1.851 livressterling vendredi.