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Les villes moyennes françaises Enjeux et perspectives Collection TRAVAUX Dirigée par Sylvie Esparre Comité de pilotage : Sylvie Esparre, Nacima Baron-Yelles, Luc Pétrequin, Muriel Thoin

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Les villes moyennes françaisesEnjeux et perspectives

Collection TRAVAUX

Dirigée par Sylvie Esparre

Comité de pilotage : Sylvie Esparre, Nacima Baron-Yelles,Luc Pétrequin, Muriel Thoin

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SommaireIntroduction 4

1_ Diagnostic 6

1 Le moteur démographique 7

2 Les impacts du vieillissement et des nouvelles mobilités 13

3 Résistance de l’emploi dans les villes moyennes 15

4 Flux domicile travail : les villes moyennes en situation de charnière 22

5 Diversité de la situation territoriale des villes moyennes 26

2_ Orientations pour l’action 30

Cinq pistes d’actions pour les villes moyennes

1 La relance économique des villes moyennes 31

2 Favoriser l’accessibilité par les infrastructures de transport… 34

y compris numériques

3 Optimiser l’articulation de l’enseignement supérieur et de l’économie locale 38

4 Qualifier l’offre de soins dans les villes moyennes 45

5 Favoriser le renouvellement urbain des centres des villes moyennes 50

Éléments conclusifs 54

Annexes 56

Bibliographie

Liste des membres du groupe de travail sur les villes moyennes

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3Ce document synthétique a été réalisé

sur la base des travaux menés avec

la Fédération des maires des villes

moyennes.

Les traitements statistiques ont été

effectués par Laurent Davezies et

SIRIUS – OEIL (Université de Paris XII –

Val de Marne) et par Olivier Marouteix

(Observatoire des territoires, DIACT).

La cartographie a été conçue et réalisée

par Anne Bailly (AEBK).

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L’enjeu des villes moyennes pourl’aménagement du territoireLes villes moyennes revêtent une grandeimportance pour l’aménagement du territoire.Pendant les Trente Glorieuses et durant toutela période de modernisation et d’urbanisationdu pays, les villes moyennes ont assumé troisfonctions principales : absorption de l’exoderural, développement industriel, modernisa-tion sociale et économique. Outre les délocali-sations industrielles soutenues par la Prime àl’aménagement du territoire (PAT), des contratsde villes moyennes, lancés entre 1971 et 1975,ont permis à celles-ci d’aménager leurs cen-tres-villes et de gagner en qualité de vie.

Cependant, le contexte social, économique etjuridique des années 1970 a bien changé. Les villes moyennes ne jouent plus ce rôle de « laboratoire de la modernité » pour despopulations confrontées à de nouveaux modesde vie urbains. Elles se sont profondémenttransformées du point de vue social et écono-mique et jouent un rôle différent dans le sys-tème territorial actuel. Les villes moyennes ontconsolidé leur poids démographique et écono-mique et elles occupent aujourd’hui une placecharnière dans les stratégies migratoires etrésidentielles entre les grandes villes et lespetites villes, sans compter les liens multiplesd’interdépendance avec le milieu rural.

Observer les « villes moyennes »à travers leurs aires urbainesAujourd’hui, le territoire national est bouleversépar la périurbanisation et affecté à tous sesniveaux urbains par l’étalement résidentiel.Cette transformation de l’espace et des prati-ques de mobilité des citadins touche toutes lesstrates de villes. De ce fait, un nouveau cadred’analyse s’impose et conduit à redéfinir les vil-les moyennes dans le contexte des bassins devie et d’emploi. En effet, du fait des nouvellesmobilités, la ville moyenne ne peut plus êtredéfinie par la population de la commune cen-tre. C’est l’aire urbaine qui est à considérer,c’est-à-dire l’ensemble de communes reliéespar des flux d’actifs et de « navetteurs ». L’INSEE définit par convention l’aire urbaine

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Introduction

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comme un ensemble composé d’une communecentrale possédant au moins 5 000 emplois etde communes périurbaines (qui peuvent êtrenombreuses) dont 40 % ou plus des actifs rési-dents travaillent hors de la commune maisdans l’aire urbaine.

Le choix de la taille de l’aire urbaine la pluspertinente pour appréhender la notion de « ville moyenne » est par nature discutable. Lafourchette définissant l’appartenance à laFédération des maires des villes moyennes(FMVM) est comprise entre 20 000 et 100 000habitants et, même si les intercommunalitésont dorénavant intégré la Fédération, c’est lataille de la ville centre qui constitue le critèrede base. La DIACT a choisi de retenir l’aireurbaine pour appréhender les villes moyennesen sachant qu’une commune de 20 000 habi-tants dispose en 1999 d’une aire urbaine de l’ordre de 30 000 habitants et une commune de100 000 habitants d’une aire urbaine avoisinant150 000 habitants. Ce seuil a été élevé à200 000 habitants, seuil qui constitue généra-lement le plancher pour la strate des grandesvilles.

Le choix de cette tranche de 30 à 200 000 habi-tants pour observer les villes moyennes com-porte deux principaux avantages. Il permet dedisposer de séries statistiques homogènes surl’ensemble des strates urbaines et d’effectuerdes analyses de positionnement comparatif desvilles moyennes dans le système urbain toutentier. En outre, cette extension de la tranchedes villes moyennes jusqu’aux aires urbainesde 200 000 habitants correspond davantage auxpratiques des autres pays européens. Nos voi-sins (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne) dis-tinguent les capitales de grandes régions, ceque nous définirions comme des métropolesrégionales et les « second towns » (villes dedeuxième niveau) pour prendre en compte desvilles allant largement jusqu’à 200 000 habi-tants (au sein de l’aire urbaine, voire de la « région urbaine » ou city region). Tous ces tra-

vaux soulignent le dynamisme de ces villes de« deuxième niveau » et les perspectives d’arti-culation fonctionnelle de ces villes moyennesavec les métropoles de rang national et inter-national.

Une nouvelle stratégie d’appui aux villes moyennes Prises dans cette tranche de 30 à 200 000 habi-tants, les villes moyennes comptaient, en 1999,20% de la population française et environ 30%des citadins. Plus précisément, les aires urbai-nes de 30 000 à 200 000 habitants représentent156 aires (soit le quart de l’ensemble des airesurbaines de France) regroupant plus de 11 mil-lions d’habitants (11 306 814 habitants aurecensement général de la population de 1999).

Comme toutes les aires urbaines, ces zonessont confrontées à des enjeux particulièrementstratégiques: problèmes d’emploi et de finan-cement d’infrastructures, tensions foncières etlogiques de ségrégation, conflits et recompo-sitions sociales dans les centres et dans lespériphéries.Les villes moyennes et leurs agglo-mérations doivent donc surmonter ces défis, etdépasser les cadres sectoriels qui souvent cloi-sonnent les dispositifs administratifs et insti-tutionnels. L’enjeu de ce document, spéciale-ment consacré aux aires urbaines moyennes,est de reconsidérer la dynamique spécifique deces territoires et de proposer des orientationsd’action qui répondent à l’ampleur des enjeux.

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1-Diagnostic des villesmoyennes

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1_ Le moteurdémographiqueL’ancienneté de l’ancrage des villes moyennes dans leur bassin L’ancrage des villes moyennes dans le territoireest extrêmement profond et explique la com-plexité des liens tissés entre les villes moyen-nes et leur aire de rayonnement. En effet,même si les contrats de ville moyenne ont mar-qué l’histoire institutionnelle récente, la villemoyenne n’est pas seulement une « invention »de l’Etat modernisateur gaullien, elle s’inscritplus profondément dans la trame de l’espacenational. Ainsi, Arras et d’autres centres flamands s’affirmaient par le commerce et lafinance et rayonnaient déjà à une échelle mon-diale. La régularité de la disposition des villesmoyennes sur le territoire vient de l’Antiquité,alors qu’un réseau routier cohérent et serréirriguait l’Empire (via Domitia…) et se poursuitau Moyen-Age, époque de floraison de villesqui échangeaient au loin. Dès le Moyen Age, des villes que nous appelons aujourd’hui « moyennes » étaient souvent des évêchés, desvilles de cathédrales, et rayonnaient sur unlarge diocèse. Cette fonction de structurationdu territoire, de commandement et d’échangesa été réaffirmée à la Révolution avec la création

des départements, selon le principe que, duchef-lieu, un homme à cheval devait pouvoiratteindre n’importe quel point du territoiredépartemental en une journée. De ce fait, 53 des 96 chefs-lieux de département actuelsen France sont des villes moyennes et leurplace dans le maillage du territoire français esttoujours majeure.

Ce semis régulier légué par l’histoire consti-tue une chance et une exception à l’échelleeuropéenne. Dans le territoire européen à 29(en prenant en compte les 27 membres actuelsde l’Union européenne plus la Suisse et laNorvège, voir carte 1 page suivante), une tellerégularité d’implantation géographique des villes moyennes ne se retrouve pas fréquem-ment : la France possède ici une vraie force.

Outre la régularité de la maille de ce réseauurbain, c’est le nombre et l’intensité des inter-actions qui compte. La carte souligne que lesrégions les plus prospères et actives de l’Unioneuropéenne, comme la Ruhr et la vallée duRhin, l’Italie du nord, ou l’axe LiverpoolManchester, sont celles qui bénéficient de ceréseau maillé, ce qui confirme l’importance ter-ritoriale des villes moyennes dans l’équilibredu territoire. Ainsi notre pays a la chance et lesmoyens, à travers son semis régulier de villesmoyennes, de garantir une certaine équité dansla répartition des services à la population.

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Carte 1

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Les villes moyennes et leurs aires urbaines évo-luent peu ou prou comme l’ensemble du terri-toire. De 1962 à 1968, les villes moyennes ontaccueilli autant d’habitants que les villes de plusde 200 000 habitants et l’agglomération pari-sienne réunies. Elles ont largement absorbél’exode rural et régulé la « vague urbaine » pen-dant le baby boom, en servant de relais à lamigration des jeunes actifs partis des campa-gnes vers les grandes villes. Ainsi, le géographeMichel Michel a montré le rôle de relais migra-toire des villes moyennes à une heure de Pariscomme Chartres, Dreux ou Evreux pour lesBretons et les Normands après la SecondeGuerre mondiale. D’autres villes de la régionCentre ou de la Bourgogne ont aussi retenu,quelques années ou plus définitivement, lesmigrants ruraux du Massif central ou du sud-est.

La dynamique démographique des villes moyennes Depuis, les villes moyennes sont passées de vil-les d’accueil des populations rurales à des vil-les inscrites dans des flux beaucoup plus com-plexes avec leur environnement régional. Lesolde de ces flux, sur plus longue période (1982à 1999) montre une relative attractivité des vil-les moyennes, bien plus importante que celle

des très grandes villes. Dans un contexte de nouvelles mobilités, onaurait pu croire que les choix de mobilités pro-fessionnelles, de mobilités étudiantes, demobilités résidentielles se feraient vers lesgrands pôles en ignorant les villes moyennesou en les court-circuitant. Ce n’est pas le cas etrares sont les villes moyennes qui perdent dela population. C’est donc la base résidentiellelocale qui est le premier atout de ces villes etde leur environnement, car le potentiel deconsommation locale qu’il conditionne, est undes premiers supports de leur compétitivitééconomique. Le tableau 1 détaille la dynami-que comparée de la population des villesmoyennes et des autres aires urbaines. Onremarque que généralement, leur solde migra-toire est négatif, mais supérieur à la moyenne.La dynamique d’attraction des métropoles, en particulier celles de 500 000 à 1000 000d’habitants reste donc forte, mais les villesmoyennes résistent relativement bien. On nepeut pas parler pour elles de récession, justede stabilisation. On remarque aussi que toutesles tranches de villes moyennes connaissentune augmentation du nombre de personnes deplus de soixante ans supérieure à la moyenne.

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Strate de population Population Var. pop Var. solde Var. part

en 1999 1999 90-99 (%) migratoire + 60 ans

90-99 (%) 90-99 (%)

Paris 11 174 743 2,9 - 4,4 8,5

Plus d’un million 4 307 681 4,6 - 0,7 9,7

500 000 à 1 million 6 817 922 7,2 3,1 11,9

200 000 à 500 000 8 538 244 4,6 0,6 12,9

100 000 à 200 000 4 677 514 2,8 - 1,0 15,2

50 000 à 100 000 4 252 933 2,4 - 0,2 12,0

30 000 à 50 000 2 376 367 1,9 - 0,7 13,0

Moins de 30 000 2 907 517 2,2 0,2 12,6

Total aires urbaines 45 052 901 3,9 - 0,8 11,6

Tableau 1 : Dynamique comparée de la population des villes moyennes

et des autres aires urbaines (1990 -1999).

Source: Recensements de la population et traitements de Laurent Davezies

En brun lorsque les performances des villes moyennes

sont supérieures à celles de l’ensemble des aires urbaines

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Cartes 2 et 3

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Sur longue période, cette stabilisation démo-graphique, alors que l’on aurait pu s’attendre àune régression, se confirme également. Lacarte 2 (voir ci-contre) retrace l’évolution de lapopulation des aires urbaines de 1975 à 1999.Elle montre que les aires urbaines moyennessont très largement colorées en rouge ou rougevif, preuve de leur attractivité. Ces villes moyen-nes ont même présenté une attractivité migra-toire supérieure à celle des grandes villes (àl’exception de la strate des villes de 500 000 à 1 million d’habitants) notamment dans la moi-tié sud de la France (voir ci-contre carte 3). Leszones les plus gagnantes sont réparties dansl’arc alpin, des deux Savoie au Dauphiné, maisaussi sur le littoral atlantique et dans le grandsud-ouest. Les gains démographiques s’obser-vent aussi sur le pourtour du Bassin parisien,dans les villes moyennes « à une heure deParis » connectées par TGV, dont la dynamiqueest toute autre.

Cependant, le suivi statistique plus fin de cesflux résidentiels et de ces soldes migratoiresmontre la très forte sensibilité de la communecentre – et quelquefois de la zone centrale del’agglomération – en matière démographique.Dans le mouvement général d’extension rési-dentielle, la dynamique démographique dupourtour périurbain et rural se fait au détrimentdu centre, selon un principe de vases commu-nicants. Le double paradoxe est que ces com-munes centres portent des charges de centra-lité lourdes et, dans le même temps, voientleurs habitants les quitter. L’enjeu du retour aucentre doit faire l’objet de politiques volontaris-tes à encourager, notamment dans le domainede l’urbanisme ou de l’enseignement supérieur.

La carte 4 page suivante, réalisée en croisantdes informations issues de l’INRA, de l’INSEEet de la DIACT, montre la position des airesurbaines de plus de 50 000 habitants et de leur« arrière-pays » rural en fonction de leursdynamiques démographiques respectives. Enrouge très soutenu et en orange, les tendancesdémographiques des villes moyennes et de leurenvironnement sont positives et convergentes :cela signifie que du potentiel démographiqueexiste à l’intérieur et autour de ces aires urbai-nes, et que des stratégies d’attractivité peuventêtre tournées à la fois vers le monde rural, lui-même dynamique, et vers les autres villes dela zone. Dans les territoires colorés en bleuclair et bleu foncé, la tendance est au manqued’attractivité de la ville moyenne et de son envi-ronnement : les viviers sont donc plus réduitset il faut acceuillir des populations nouvelles àune autre échelle : on sait que des villes peti-tes et moyennes du sud de la France commen-cent à être « repeuplées » par des ressortis-sants de l’Union européenne. Le cas des villesde Dordogne est sans doute le plus connu, maisil n’est pas isolé : la Normandie et la Bretagne,le Val de Loire ainsi que la Provence sont éga-lement concernés. Ainsi, les stratégies des vil-les moyennes se définissent en fonction de pla-ques régionales plus vastes, leurs marges demanœuvre sont conditionnées par la dynami-que démographique de leur environnement ter-ritorial et ne sont donc pas uniquement liées àleur relation avec la grande ville la plus proche.

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Carte 4 - Evolution de la population des communes multipolarisées

et des communes de l’espace à dominante rurale selon la proximité

et le dynamisme des aires urbaines

ARP : arrière-pays AU : aire urbaine Copyright : Inra/Insee/Datar, 2002

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2_ Les impactsdu vieillissementet des nouvellesmobilitésLes soldes font également apparaître une autreréalité démographique touchant de plein fouetles villes moyennes : celle du vieillissement. Lebasculement démographique est d’autant plusbrutal que les agglomérations moyennes atti-raient, il y a encore une vingtaine d’années, unemain d’œuvre jeune. Mais aujourd’hui, les villesmoyennes doivent gérer les besoins des popu-lations qui vieillissent sur place ou des retrai-tés qui y migrent et quittent les grandes villes(Paris, la métropole proche…) et le monde rural.

Sous l’influence de ces vagues de migrants, lesvilles moyennes vieillissent à un rythme accé-léré. Les villes dont l’aire urbaine est compriseentre 100 000 et 200 000 habitants connaissentmême une accentuation de ce phénomène.Dans certaines régions touristiques du sud etde l’ouest de la France, dans les villes moyen-nes proches du littoral, ce vieillissement estrenforcé par le fait que des couples de seniorsutilisent leur ancienne résidence secondairepour s’installer à l’année et bénéficier d’un climat plus agréable. Cela est également le casdans les villes moyennes des cluses monta-gneuses (Chambéry, Annecy…) où, au contraire,la ville est préférée à un habitat isolé en hiverdans la moyenne montagne. Pour toutes ces raisons, le vieillissement estune des données fondamentales pour com-prendre l’avenir de nombreuses villes moyen-nes et anticiper sur les services et les équipe-ments de demain. Des besoins en logementset en services adaptés apparaissent. Les car-tes 5 et 6 (voir page suivante) illustrent lescontrastes régionaux en la matière et permet-tent d’identifier des villes moyennes en situationde « fort vieillissement ». Par exemple, les airesurbaines de Quimper ou de Mont-de-Marsan

> Lecture de la carte 4 Les communes multipolarisées et

les communes de l’espace à dominante rurale

sont regroupées autour de l’aire urbaine dont

la ville centre du pôle urbain est la plus proche,

selon une distance temps routier1.

Elles forment ainsi l’arrière-pays de l’aire

urbaine concernée. Une typologie des

évolutions globales de population 1990-1999

de ces ensembles, aires urbaines et arrière-

pays pris respectivement, est dressée, soit

les 4 premières catégories de la légende.

Certaines aires urbaines n’ont pas d’arrière-

pays, en rouge foncé (dans les espaces

urbanisés de façon continue). Sur la carte

seules les aires urbaines de 50 000 habitants

ou plus sont représentées (en gris).

Ainsi si l’on prend l’exemple de la Corrèze,

on y dénombre trois aires urbaines, Ussel

(14 259 habitants), Tulle (30 686) et Brive-la-

Gaillarde (89 260), seule cette dernière est

représentée en gris. Les arrière-pays respectifs

de Ussel et Tulle ont connu des évolutions de

population négatives entre 1990 et 1999 comme

les deux aires urbaines concernées (en bleu

soutenu), alors que l’arrière-pays de Brive a

connu une évolution globale positive comme

son aire urbaine (en rouge).

1 Les temps de trajets sont calculés sans tenir compte

de la congestion mais l’algorithme module la vitesse de

circulation selon le type de voirie et l’environnement

topographique.

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Cartes 5 et 6

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en passant par l’aire urbaine de Vannes, celle deSaint-Nazaire Guérande, la Vendée littorale et la Charente-Maritime, ainsi qu’Arcachonconnaissent une forte surreprésentation dunombre de personnes âgées dans leur popula-tion et doivent faire face à des besoins nouveaux.

3_ La résistancede l’emploi dans les villesmoyennesLa stabilité démographique des villes moyen-nes joue comme un « stabilisateur » conjonc-turel et, de ce fait, l’emploi dans les villesmoyennes résiste plutôt mieux que dans d’au-tres strates urbaines aux à-coups et aux trans-formations structurelles de l’économie.

Les villes moyennes disposent au recensementde 1999 d’environ 4 205 000 actifs et de 4 370 000 emplois. Dans les deux dernièresdécennies, l’emploi dans les agglomérationsmoyennes s’est développé plus rapidement quedans d’autres zones : avec 22,2% de l’emploinational en 1990, ces villes moyennes et leuraire urbaine contribuent à 30,4% de la créationnette d’emploi entre 1990 et 1999. Cette évolu-tion est positive d’un recensement à l’autre,mais elle intègre et masque des mouvementsparfois importants d’un secteur d’activité à l’autre. La « désindustrialisation » des villesmoyennes en est un aspect, mais elle doit êtrefortement nuancée, ne serait-ce que par leseffets de résistance dus au secteur résidentielet à l’emploi public.

Des cycles industriels successifs Historiquement, les villes moyennes ontconstruit leur croissance des années 1960 auxannées 1980 sur le commerce et l’industrie.Elles ont servi de foyer privilégié d’implanta-tion de sites industriels issus du desserrementde la région parisienne. Dès la fin des années1950, la procédure d’agrément a en effet limitél’extension des ateliers et des centres de pro-duction dans la première couronne et conduità l’installation d’usines de biens d’équipementdans un grand quart nord ouest du territoire.Cette époque est marquée, par exemple, parl’arrivée de Moulinex à Flers, de Radiola àChartres et de Michelin à La Roche-sur-Yon.Les implantations industrielles installées exnihilo dans les villes moyennes ont profité de laprésence de main-d’œuvre en partie issue descampagnes, à faible qualification ; certainesvilles moyennes privilégiant une main d’œuvred’origine rurale féminine (Cholet), d’autresmasculines (Montluçon).

Aujourd’hui, les villes moyennes souffrent par-fois durement de la fragilisation des secteursde production traditionnels qui font face à despertes d’emplois dans les branches du textileou de la chaussure, par exemple. Lorsque cer-taines entreprises ferment, c’est la ville entièrequi est touchée comme en témoignent lesexemples de Moulinex en Normandie et deDuralex en Val de Loire,… Les entreprisesd’équipementiers automobiles des vallées dela Seine, les entreprises de la mécanique, ducaoutchouc de la région Centre sont aussiconcernées. Oyonnax et Abbeville, Mâcon,Roanne et les villes moyennes de la Meuse per-dent des emplois industriels. Cependant, lacrise est parfois contrée par une spécialisationqui s’effectue au prix d’investissements techno-logiques coûteux : décolletage de précision, tex-tile « intelligent », créativité et innovation dansles lignes de produits. Ces « villes d’industrie»ne sont donc pas condamnées, mais un certaintype d’organisation du travail à la chaîne, en

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atelier d’assemblage est de plus en plus bru-talement remis en question et confronté à ladélocalisation ou à la robotisation. Ces villesvoient alors leurs emplois industriels glisservers un secteur dit de « services opération-nels » à forte dimension technologique et ter-tiaire, constitués d’employés de bureau,d’agents techniques au sens large (entretiendes automatismes, professions de (télé)ges-tion, logistique, sécurité, maintenance).L’industrie se fond peu à peu dans les services.

Dynamique de l’emploi : l’avancée du tertiaireLe tableau 2 présente la dynamique comparéede l’emploi dans les villes moyennes et dans lesautres aires urbaines. Il fait aussi apparaître laforte percée du secteur tertiaire et du tertiairesupérieur dans les villes moyennes.

D’abord, le tableau montre que les performan-ces sont positives pour l’emploi public dans toutes les strates de ces villes moyennes, de 30 000 à 200 000 habitants. Elles constituent

traditionnellement des pôles de services, maisdepuis les années 1970, les villes moyenness’équipent de nombreux collèges et de lycées,de maisons de la culture, de bibliothèques etde cinémas, d’hôpitaux et de cités administra-tives. La décentralisation, dans ses différentesphases, a considérablement accru leur poten-tiel d’emploi de cadres territoriaux publics etparapublics.

En outre, la variation de l’emploi (source UNEDIC pour la période allant de 1993 à 2001)est supérieure à la moyenne dans les plus peti-tes villes, de 30 à 50 000 habitants, et pour lesplus grandes, de 100 à 200 000 habitants. Danscette strate, la variation de la population activeféminine et la variation de l’emploi des cadressont également supérieures à la moyenne desautres aires urbaines.

Le tableau 3 ci-contre identifie les secteurs lesplus créateurs et les plus destructeurs d’em-ploi. Dans les villes moyennes, les secteurs dubâtiment et du commerce sont ceux qui embau-

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Strate de Var. Var. Var. Var. Var. Var. Taux

population de emploi total emploi emploi pop active chômeurs emplois cadres

l’aire urbaine 90-99 (%) UNEDIC public féminine 90-99(%) cadres dans

en 1999 93-2001 (%) 90-99(%) 90-99 (%) 90-99(%) l’emploi

(%)

Paris - 0,6 13 - 10,7 4 34 12 22

+ d’un million 4,2 19 - 8,5 9 27 17 15

500 000 à 1 million 7,5 24 - 4,2 14 26 22 15

200 000 à 500 000 6,2 20 - 3,4 12 20 19 12

100 000 à 200 000 4,0 18 - 5,4 10 16 18 10

50 000 à 100 000 4,2 17 - 0,3 8 17 14 10

30 000 à 50 000 4,4 18 - 3,0 8 17 12 9

Moins de 30 000 6,3 20 - 3,4 8 16 13 8

Total aires 3,8 18 - 5,9 9 24 16 15

urbaines

Tableau 2 : Dynamique comparée de l’emploi des villes moyennes

et des autres aires urbaines. Traitements de Laurent Davezies

En brun lorsque les performances des villes moyennes

sont supérieures à celles de l’ensemble des aires urbaines

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Tableau 3 - Les secteurs les plus créateurs et destructeurs d’emplois

dans les villes moyennes entre 1993 et 2001. Source : Daniel Béhar, op.cit.

Les 25 secteurs qui ont créé le 93-01 Les 25 secteurs qui ont 93-01

plus d’emplois Unedic détruit le plus d’emplois Unedic

Sélection et fourniture 191826 Fabrication de vêtements en textile - 17272

de personnel

Action sociale 162253 Fabrication d’articles à maille -4461

Commerce de détail 162224 Fabrication d’appareils domestiques -4319

en magasin non spécialisé

Autres commerces de détail 153636 Intermédiation monétaire -3252

en magasin spécialisé

Activités pour la santé humaine 115489 Industrie chimique de base -3077

Construction d’ouvrages 114862 Sidérurgie (CECA) -2906

de bâtiments ou de génie civil

Transports urbains et routiers 105143 Services domestiques -2848

Activités juridiques, comptables 77662 Commerce de gros -2697

et de conseil de gestion de produits alimentaires

Travaux de finition 76642 Fabrication de chaussures -2655

Restaurants 70802 Préparation des sites -2469

Commerce de véhicules 69174 Filature -2445

automobiles

Travaux d’installation 66288 Fabrication d’autres ouvrages en métaux -2393

Activités de nettoyage 60652 Tissage -2115

Autres industries alimentaires 59001 Locations de biens immobiliers -2087

Commerce de gros de produits 51106 Fabrication d’instruments -2008

intermédiaires de mesure et de contrôle

Autres organisations associatives 50443 Industrie laitière -1542

Traitement de métaux, 49835 Fabrication d’équipements mécaniques -1511

mécanique générale

Commerce de gros 48568 Fabrication d’accumulateurs -1372

d’équipements industriels et de piles électriques

Sécurité sociale obligatoire 48303 Fabrication d’équipements automobiles -1252

Transformation de matières 46545 Première transformation -1054

plastiques de l’acier (non CECA)

Intermédiation monétaire 43421 Fabrication de produits agrochimiques -1017

Fabrication d’équipements 42596 Industrie du caoutchouc -1008

automobiles

Services personnels 42170 Autres industries textiles -910

Commerce de gros 39139 Fabrication de machines-outils -812

de produits alimentaires

Services divers 35791 Fabrication de fils et câbles isolés -774

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chent le plus en nombre. Certaines villesmoyennes s’appuient même presque exclusi-vement sur le secteur des services : la majeurepartie de leurs emplois y sont occupés par l’ad-ministration, le commerce de détail, les servi-ces personnels, l’éducation et la santé (y com-pris l’aide sociale). D’un point de vue territorial,ces villes « tertiaires » se situent davantagedans la moitié sud du pays, comme chefs-lieuxet sous préfectures de département.

Ailleurs, ce sont les services privés qui assu-rent la croissance de l’emploi de l’aire urbainemoyenne. Des secteurs très diversifiés portentleur dynamisme : la mécanique générale,l’agro-alimentaire, et tous les services à la per-sonne, qui sont largement liés à la résidencedes populations. A Brive-la-Gaillarde comme àBeauvais ou Albi, ce tissu économique local trèsserré de donneurs d’ordre et de prestataires,de bureaux de conseils et de sous-traitantstechniques, revitalise les villes moyennesautour de fonctions spécialisées : logistique,transformation agro-alimentaire, services auxentreprises, formation… Enfin, au sein desfonctions tertiaires, une différenciation appa-raît entre les villes moyennes à orientationstouristique et culturelle et les villes plus admi-nistratives (préfectures et zones de bureaux).Niort illustre bien le dynamisme de ces villesmoyennes d’employés et de cadres, tandis queles villes tertiaires à orientation plus culturellese concentrent dans la moitié sud du pays.

Cependant, la plupart de ces villes moyennes,même très dynamiques, ne sont pas intégréesdans des pôles d’activité de niveau et depoids critique suffisant. Elles restent souvent àl’écart des grands pôles de compétitivité et dessites de recherche-développement. En outre,par manque d’insertion dans des courantsd’échanges et de relations internationales,elles manquent du soutien du tertiaire d’entre-prise (ingénierie, conseils financiers…) qu’ontrouve dans la métropole régionale. A l’évi-dence, la division spatiale du travail des annéesd’après guerre reste d’actualité, les fonctionsde conception et d’organisation de la produc-tion restant l’apanage des grandes villes. Enoutre, si la tertiarisation de l’économie des vil-les moyennes est en cours, elle n’est pas tota-lement achevée. Les villes moyennes les plusdynamiques gagnent fortement en part d’em-plois dans les secteurs de la santé, de l’actionsociale et de l’éducation, de la recherche pourle privé et le public, ainsi que dans les domai-nes culturels liés à la valorisation du patrimoinelocal. Les experts s’attendent à ce que les sec-teurs de la culture, des activités judiciaires, dela santé, de l’éducation et de l’administrationpublique voient encore leurs effectifs augmen-ter dans les aires urbaines moyennes, notam-ment dans les villes qui bénéficient par leseffets structurels du vieillissement, de la mobi-lité et de l’augmentation des temps de loisirs etpar les revenus de l’économie résidentielle.

Négocier ce tournant économique est affaire dechoix et de moyens. Il peut manquer aux villesmoyennes les outils adéquats pour promouvoirdes outils culturels et d’animation et pour ren-forcer leur rayonnement, afin d’offrir à leurshabitants les équipements et services supé-rieurs, jusque là réservés aux métropoles(multiplexe, théâtre, opéra, événements spor-tifs…). A la croisée de la transition industrielleet de la transformation de l’économie des ser-vices, les villes moyennes font des efforts d’in-vention et d’innovation qui gagneraient à êtreaccompagnés et soutenus par des partenairesinstitutionnels régionaux et nationaux pour ins-crire cette strate urbaine dans des créneauxéconomiques d’avenir.

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La variation de revenu par habitant, quereprend le tableau 4, montre bien (en brun) queles villes moyennes ont des performancessupérieures à l’ensemble des autres airesurbaines. Cela est également vrai pour ce quiest des chiffres du chômage. Le chômage lesatteint relativement moins sévèrement que lesgrandes villes. Les effets de résistance de l’em-ploi public, la relative permanence des emploistotaux et de l’emploi féminin, l’arrivée de nou-velles populations urbaines, la migration deretraités, tous ces phénomènes constituent ungisement d’emplois divers pour une régulationdu chômage. Les sociabilités de proximité sem-blent jouer aussi un grand rôle. La grande villeoffre certes plus de mobilité et un plus grandportefeuille d’offres d’emplois, mais qui ne seconcrétisent pas aussi efficacement que dansles bassins d’emplois plus petits. Les cartes 7 à 10 (voir page suivante) apportentune illustration précise de la diversité des

situations territoriales des villes moyennes enmatière d’emploi. Le petit nombre d’airesurbaines moyennes connaissant une dynami-que négative de l’emploi se localise presqueexclusivement dans le quart nord est du pays.A part trois ou quatre exceptions, commeCherbourg, la variation de l’emploi privé entre1993 et 2001 est nettement ou très nettementau-dessus de la moyenne des autres airesurbaines. La situation géographique est pluscontrastée en matière de variations d’emploipublic: Quimper, Vannes, Saint-Brieuc, Calaiset Boulogne sur mer, les villes moyennesd’Aquitaine, de Midi-Pyrénées, du Languedoc-Roussillon et de la Vallée du Rhône sont pres-que toujours gagnantes, mais des situationsplus fragiles sont enregistrées dans les villesmoyennes situées le long des frontières belges,luxembourgeoises, allemandes et suisses.

Ainsi, par leur socle économique diversifié, parleur orientation vers les services, de nombreu-ses villes semblent pouvoir absorber et amortirles fluctuations de la conjoncture nationale dansles périodes de crise, et se redresser plutôt plusvite en phase de croissance. L’évolution de la

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Strate de population Revenu annuel Var. rev./hab

en 1999 par habitant 2000 90-2000 (%)

Euros base 2000 Euros base 2000

Paris 11 431 12,1

Plus d’un million 8 216 11,5

500 000 à 1 million 8 314 12,9

200 000 à 500 000 7 712 14,7

100 000 à 200 000 7 760 13,8

50 000 à 100 000 7 751 15,1

30 000 à 50 000 7 704 13,4

Moins de 30 000 7 472 14,0

Total aires urbaines 8 766 13,1

Tableau 4 : Dynamique comparée du revenu des villes moyennes et des autres

aires urbaines (1990-2000). Source : Recensements de la population et traitements

de Laurent Davezies

En brun lorsque les performances des villes moyennes sont supérieures

à celles de l’ensemble des aires urbaines

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Cartes 7 et 8

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Cartes 9 et 10

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population totale et celle de la population activeoccupée dans les villes moyennes illustre l’unedes formes de leur transition économique etsuggère qu’une économie résidentielle liée à lamigration de populations nouvelles, en parti-culier de retraités, se substitue progressive-ment à une économie traditionnelle de produc-tion (voir schéma 1).

4_ Flux domicile travail :les villes moyen-nes en situationde charnière Pendant vingt ans, les villes moyennes ontaccueilli et intégré une nouvelle populationactive, des fonctions modernes de production

et de service et ont connu un solde migratoirepositif avec l’arrivée de populations jeunes.Aujourd’hui, de pôles d’arrivée, elles tendent àdevenir villes de départ. Attirés par les coûtsmoindres du foncier et des taxes, leurs actifsavec enfants partent s’établir dans un pavillonou une maison de village dans les communesrurales, souvent hors des limites de l’aireurbaine. Ces mouvements se traduisent statis-tiquement par des profils différenciés. Parmi lesvilles moyennes, ce sont les plus « petites »,celles comprises entre 30 000 et 50 000 habi-tants environ, qui assistent à ce phénomènesans perdre trop d’habitants. En effet, les villa-ges en voie de périurbanisation restent insérésà l’intérieur des limites de leur aire urbaine. Ledéficit démographique n’affecte alors que lacommune centre, sans perte nette pour l’aireurbaine. En revanche, dans les villes moyennesles plus importantes, celles dont l’aire urbainecompte de 100 000 à 200 000 habitants, lesdéparts vers ces franges pavillonnaires sortentde l’aire urbaine et se propagent vers une zonerurale périphérique qui gagne de la population

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Schéma 1 : La transition économique des villes moyennes. Source Béhar Daniel, op.cit

22,8%

22,6%

22,4%

22,2%

22%

21,8%

21,6%

21,4%

21,2%

1980 1985 1990 1995 2000

% de la population française résidant dans une ville moyenne% des titulaires de revenus de la population française présent dans les villes moyennes% des retraités français résidant dans une ville moyenne% des actifs occupés français présents dans les villes moyennes

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au détriment de l’aire urbaine. Dans ce cas, lesvilles moyennes perdent de la population et ris-quent de voir leur base démographique désta-bilisée au profit d’une vigueur retrouvée de sec-teurs ruraux : beaucoup de villes moyennes dela moitié sud de la France sont dans ce cas.

En outre, selon leur position géographique, leurbranchement aux réseaux de transports, lesflux de navettes quotidiennes entre domicile ettravail, leur attractivité résidentielle, les fonc-tions de leur emploi, la dynamique des villesmoyennes est plus ou moins liée à celle de lamétropole voisine. Certaines villes moyennesparaissent même absorbées dans une vérita-ble conurbation en voie de constitution, notam-ment dans les grandes vallées fluviales : val-lée de la Seine, de la Loire et du Rhône ou de laSaône, et sur les zones littorales.

La distribution des emplois par secteur n’estpas sans liens avec l’interdépendance des vil-les entre elles, interdépendance très forte quise traduit par des échanges d’actifs. Une majo-rité des actifs (83 %) travaille ainsi dans unecommune autre que celle où ils habitent, tan-dis que 80% des emplois d’une ville moyennesont occupés par des actifs venant d’autres vil-les moyennes. D’autres échanges s’effectuent,mais de manière plus limitée, avec les commu-nes rurales, les communes multipolarisées etles petites villes. Elles y envoient environ 700 000 actifs, (soit 16 % de leurs actifs). Si lesolde des échanges avec les communes rura-les et multipolarisées reste à l’avantage des vil-les moyennes, il est à leur détriment avec lesgrandes villes (tableaux 5, 6 et 7 page suivante).

Prises ensemble, les villes moyennes accueil-lent 165 000 emplois de plus que leur proprecontingent d’actifs. Elles font venir ces travailleursde toutes les autres catégories d’espaces : gran-des villes, autres villes moyennes, monde rural.

Le solde des échanges d’actifs avec les com-munes rurales, les communes multipolariséeset les petites villes est de 292 600 actifs, il correspond à une importation par les villesmoyennes de 7 % de leurs actifs. Le solde deleurs échanges avec les grandes villes est de - 127 300 actifs. Il correspond à une expor-tation par les villes moyennes de 2,9 % de leursactifs. Ceci relativise largement le processusde polarisation : en réalité, les métropoles n’as-pirent pas vers elles les employés les plus qua-lifiés et les plus dynamiques des villes moyen-nes. Au contraire, les villes moyennes sont enrelation étroite avec la « base » territoriale despetites villes et des communes rurales à quielles apportent des qualifications indispensa-bles. Une fois encore, la situation de charnièreterritoriale joue à plein. D’ailleurs, même enmatière d’emplois tertiaires supérieurs, lesrelations des villes moyennes avec les grandesvilles sont quasiment équilibrées, notammentpour les cadres.

Le concept de hiérarchie urbaine est donc demoins en moins opératoire : les flux irriguentréciproquement petits et grands centresurbains. Les transferts d’entreprises, les fluxd’étudiants, les déplacements vers des équipe-ments publics, commerciaux ou de loisirs ne sefont pas au détriment des villes moyennes, bienau contraire. La carte 11 (voir page 25) montrenotamment que les villes moyennes sont autantproductrices de nouvelles mobilités que lesautres niveaux urbains, même si cette intensitéde mouvements entrants et sortants ne sesolde pas toujours positivement.

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Rural Multipolarisées Moins 30 à 50 à 100 à + de

de 50 000 100 000 200 000 200 000

30 000

30 à 50 000 7,2 3,6 1,9 73,9 2,1 2,0 9,250 à 100 000 5,2 2,0 1,3 0,9 79,5 0,8 10,2100 à 200 000 4,5 2,0 1,7 0,9 0,7 85,8 4,4

Villes 5 2 2 83 8moyennes

Rural Multipolarisées Moins 30 à 50 à 100 à + de

de 50 000 100 000 200 000 200 000

30 000

30 à 50 000 11,3 8,0 1,6 70,5 1,6 1,7 5,250 à 100 000 8,6 5,2 1,3 1,2 77,6 0,7 5,3100 à 200 000 6,6 4,6 1,7 1,0 0,7 82,1 3,4

Villes 8 6 2 80 5moyennes

Rural Multi- Moins 30 à 50 à 100 à + de Emplois

polarisées de 50 000 100 000 200 000 200 000 Actifs

30 000

30 à 50 000 43 006 43 832 -2 275 0 -4 037 -1 803 -34 04950 à 100 000 58 992 54 118 1 157 4 037 0 128 -78 354100 à 200 000 41 843 49 654 2 314 1 803 -128 0 -14 981

Villes

moyennes 143 841 147 604 1 196 0 0 0 -127 384 165 257En % actifs 3,3 3,4 0,03 0 0 0 -2,9 3,8En % emplois 3,2 3,3 0,03 0 0 0 -2,8 3,6

Tableau 5 : Part des actifs des villes moyennes allant travailler vers … (en %) - 1999

Tableau 6 : Part des emplois des villes moyennes occupés

par des actifs provenant de (en %) – 1999

Tableau 7 : Solde des entrants – sortants dans et des villes moyennes (1999)

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Carte 11

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Il faut cependant observer de très près lesmobilités des cadres et des emplois dits supé-rieurs. Les échanges des cadres entre villesmoyennes et grandes villes sont équilibrés (voirtableau 8). Les cadres des grandes villes trou-vent à s’employer dans les villes moyennes,mais ils ne sont pas encore prêts à y résider, ày dépenser leurs revenus élevés et à y payerleurs impôts. Le manque à gagner pour les vil-les moyennes se mesure en revenus, mais éga-lement en diversité sociale : la population rési-dente possède un profil social inférieur à ce quele profil de l’emploi permettrait d’attendre.

Dans ce contexte, l’enjeu pour les villes moyen-nes consiste alors à attirer et retenir une nou-velle population en jouant essentiellement surles services publics et les services à la per-sonne : gardes d’enfants en horaires décalés,établissements secondaires et supérieurs dequalité, événements culturels.

5_ Diversité de la situationterritoriale desvilles moyennesUn tour d’horizon des dimensions démographi-ques, migratoires et économiques des villesmoyennes (par le prisme de l’emploi) montretoute leur importance dans le fonctionnementdu territoire et de l’économie nationale. L’actionpublique est indispensable pour en faire despoints d’équilibre du territoire national, desespaces charnières.

Les indicateurs statistiques confirment tousune idée centrale : les villes moyennes se sontprofondément transformées dans le dernierdemi-siècle. Ces villes ont permis de diffuser àun niveau géographique très fin les instrumentsde modernisation de la société et de faire évo-luer la structure productive du pays. Ces villesfont encore aujourd’hui la preuve de facultésétonnantes d’adaptation et d’anticipation. Ellessavent se saisir des chances de la recomposi-tion du peuplement dans les régions. Elles valorisent les sociabilités locales, attirent despopulations nouvelles, promeuvent l’économierésidentielle, s’investissent dans l’économie dela connaissance, agissent dans l’économie deséchanges et des réseaux.

Une fonction de charnière dans le système urbain françaisLes villes moyennes jouent un rôle majeur d’ar-ticulation entre deux grands types d’espaces.D’un côté, la France des bourgs et des petitesvilles proches de l’espace rural et de l’autre, lesvilles plus importantes placées à l’intersectiondes réseaux de circulation à grande vitesse(lignes TGV et aériennes). Compte tenu desrecompositions sociales et spatiales qui affec-

Les villes moyennes Les grandes villes

envoient vers…. 37 381en % des actifs 7,5cadres locaux

reçoivent des…. 40 089en % des emplois 8,2de cadres locaux

Solde d’actifs cadres 2 708reçus / envoyés

en % des actifs 0,54cadres locaux en % des emplois 0,55de cadres locaux

Tableau 8 : Echanges de cadres entre villes

moyennes et grandes villes – 1999

Source : Calculs de Laurent Davezies

et SIRIUS-Œil

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tent actuellement le monde rural (en particu-lier l’émergence de « nouvelles campagnes »dont le rôle résidentiel s’accentue) et des muta-tions socio-spatiales des grandes villes (ce quel’on englobe sous le terme de métropolisation),la position de charnière des villes moyennesdoit être renforcée.

Les interdépendances territoriales provoquéespar la généralisation des flux résidentiels et laglobalisation des échanges économiques modi-fient le positionnement des villes moyennesdans le système urbain. Ces villes construisentet gèrent de plus en plus souvent des équipe-ments de services pour une population habi-tant dans un village rural qui souhaite adopterun style de vie urbain. Plus que de simples vil-les intermédiaires ou de transit, les aires urbai-nes moyennes ont un rôle d’intermédiationentre les différents niveaux urbains, entre lasociabilité de voisinage et l’ouverture au global,entre le patrimoine et les nouvelles technolo-gies, entre l’économie résidentielle et l’écono-mie productive.

Les villes et agglomérations moyennes ne doi-vent plus seulement chercher à attirer ou àaccueillir telle ou telle entreprise mais sontappelées à définir un projet et une stratégiepropres, appuyés sur la prise en compte desforces et des faiblesses intrinsèques du terri-toire local. Cette stratégie de territoire s’effec-tue au moyen d’un processus partenarial quicombine des niveaux d’acteurs institutionnelsdivers et qui articule des choix sectoriels mul-tiples, dans la recherche d’une relation plusétroite avec d’autres territoires : le ou les bas-sins d’emploi, les bassins de vie et des territoi-res plus lointains (la métropole régionale, lecadre régional, national et international).

Des contextes différenciés selon la taille des villes et selon les régions Si on tente de classer les relations de complé-mentarité, de dépendance ou d’intégrationentre les villes moyennes, l’espace rural et lesmétropoles, des situations très diverses appa-raissent en France. Les enjeux pour l’actionpublique et la gouvernance territoriale sont liésà trois types de situation territoriale.

> Type 1

Ce premier type concerne des villes et lesagglomérations moyennes possédant un soclesocio-économique relativement indépendantet autonome des autres territoires. Ces villestirent parti de leur mutation vers l’économiedes services et de la connaissance pour affir-mer des fonctions de centralité sur un espacerural assez vaste et dynamique. Elles attirentdes populations actives et des populationsretraitées d’autres régions. Ce sont des villesmoyennes localisées dans des bassins del’ouest et du sud-est méditerranéen : villesmoyennes de Bretagne et des Pays de la Loire,de Poitou-Charentes et des pourtours sud-ouest du Massif central, mais aussi villesmoyennes des vallées et des cluses alpines, del’arc languedocien et du littoral azuréen. Cesvilles moyennes appartiennent toutes à desrégions dont le taux de croissance annuel duPIB est de un à deux points supérieur à lamoyenne nationale, elles bénéficient donc d’uncontexte économique plutôt favorable. Malgrédes situations contrastées, liées aux difficultésde reconversion de certains sites industrielshérités des années 1970 (ou plus anciensencore), ces villes moyennes bénéficient d’unenvironnement dynamique. Certaines réussis-sent à nouer des liens forts avec leur bassin etconnaissent une croissance remarquable. Auplan stratégique, ces villes moyennes peuventet doivent s’appuyer sur un renforcement desinfrastructures de transport, leur permettantde rester connectées aux grands trafics mar-

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chandises et voyageurs, et sur un renforcementdes infrastructures en technologies de l’infor-mation et de la communication. Mais elles doi-vent aussi préserver leur cadre de vie pour rester attractives. Il est nécessaire qu’elles par-tagent et échangent certains services à fortcontenu technologique avec les grandes airesurbaines, en ciblant des secteurs de pointe. Sicette relative dépendance va jusqu’à une spé-cialisation technique ou technologique particu-lière, ces villes moyennes peuvent créer des « districts » en cherchant une croissanceendogène. Rien, en effet, n’interdit à la villemoyenne qui dispose d’une rente différentielleen savoir-faire et en organisation notamment,de développer un pôle de compétitivité et derelocaliser des emplois spécialisés.

> Type 2

Ce type regroupe des villes moyennes inscritesdans un processus de métropolisation et dontla situation est d’abord déterminée par leursrelations avec la grande ville proche. Elles sesituent dans le Bassin parisien et la moitié estde la France, dans l’orbite de Lyon, dans les vallées alpines. Ces aires urbaines accueillentdes populations qui ne peuvent accéder aumarché immobilier métropolitain, y comprisdes cadres. Pour améliorer qualitativementl’offre de services, ces villes doivent développerdes partenariats stratégiques pour structurerdavantage deux principaux niveaux d’aménage-ment : d’une part le niveau de la région urbainedans laquelle elles doivent trouver leur placeau sein d’un schéma équilibré et d’autre part,

le niveau intercommunal propre à la commu-nauté d’agglomération ou au pays. Ainsi, les vil-les moyennes de ce groupe doivent se mettreen situation de profiter des bénéfices liés à lacompétitivité et la concentration d’entreprisesdu pôle proche. Pour celles qui possèdent unelongue histoire industrielle, la réflexion antici-patrice s’appuie logiquement sur les ressour-ces foncières et le redéveloppement des friches, comme c’est le cas dans les airesurbaines moyennes de Bourgogne et de Rhône-Alpes. Le soutien à l’organisation de ces régionsmétropolisées dans lesquelles les villesmoyennes et les grandes villes sont intégréesdans une même dynamique de croissanceconstitue un des aspects de l’appel à coopéra-tion métropolitaine lancé par la DIACT.

> Type 3

Le troisième ensemble regroupe des villesmoyennes dont le développement est lié, posi-tivement ou négativement, à la transformationde leur environnement rural. Ces villes sevoient concurrencées plus que soutenues parleurs « nouvelles campagnes » dynamiques,mais autonomes. Leur bassin de vie, jusque là« naturel », tend à leur échapper en s’autono-misant. Ce type d’aire urbaine moyenne connaîtun décrochage démographique patent par rap-port son environnement rural : les habitants deson pourtour délaissent la ville moyenne cen-tre. Ils trouvent au village ou au bourg les ser-vices quotidiens et vont à la grande ville pourles services plus rares. Les villes moyennes dela « diagonale des faibles densités » qui courtdes Ardennes au sud du Massif central en pas-sant par le Bassin parisien, par les villes deChampagne, de Bourgogne, de Lorraine, de larégion Centre, du Limousin sont comprisesdans ce groupe. On les rencontre égalementdans le Cotentin et en Franche-Comté. Ces vil-les moyennes sont en situation de fragilité par-

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ticulière, elles ne peuvent en effet s’appuyer surun environnement démographique et économi-que suffisamment solide. L’enjeu est alorsconsidérable : il leur faut réinventer des fonc-tions d’animation territoriale et de centralitédans un contexte où leur environnement n’estplus captif mais doit être reconquis. Dans ce type de situation, c’est la commune-centre proprement dite qui apparaît la plus fragilisée. C’est elle qui doit être en mesured’offrir des effets de barrière à la fuite de fréquentation de ses services en adaptant sapolyvalence aux nouvelles exigences des habi-tants qui ont intégré un mode de vie urbain. Unenouvelle gouvernance institutionnelle exigeraitdonc dans ce cas de penser des modes d’inté-gration ou de coopération entre agglomérationet pays plus intégrateurs et complémentaires.

Adapter les stratégies des villesmoyennes à leur profilAu-delà de son caractère très schématique,cette typologie montre que l’avenir des villesmoyennes ne se situe pas dans l’ombre desmétropoles, mais en symbiose avec le systèmeterritorial environnant. Chaque ville moyenneconstruit localement sa stratégie et son projetde territoire, selon sa position géographique,son branchement aux réseaux de transports,son attractivité résidentielle, ses fonctionsindustrielles et tertiaires.

Il convient, aujourd’hui, d’envisager la « refonda-tion » d’une stratégie pour orienter les villesmoyennes vers les défis de demain. Les grandsenjeux de l’économie du troisième millénaire,comme le lien formation – emploi tout au longde la vie, l’éducation, la culture, le sport et lasanté, le droit aux mobilités et à l’accessibilitépour tous font sans aucun doute partie de cesgrands enjeux.

Les villes moyennes pourraient tirer avantagede la nouvelle complexité territoriale, maiselles ne peuvent plus faire l’objet d’une procé-dure ou d’un contrat unique parce que cettedémarche uniforme, utile dans les années 1970,ne serait aujourd’hui ni juste ni efficace. Cetteidentité propre à chaque ville moyenne plaidepour des politiques publiques « sur mesure »

adaptées à chaque situation. L’expressionrenouvelée d’un volontarisme politique pour lesvilles moyennes perdrait beaucoup à reveniraux logiques de « filière » et aux politiques deguichet. Or les trois types de villes moyennesdistinguées ont, comme ont l’a vu, des priori-tés différentes : celles qui rayonnent sur leurterritoire doivent encore mieux affirmer leurstratégie, productive et/ou résidentielle, et sedonner les moyens d’en faire bénéficier leurpopulation quel que soit son niveau de qualifi-cation. Les villes incluses dans des systèmesmétropolitains doivent sans doute commencerpar définir des démarches de partenariat avecd’autres acteurs urbains et investir en termesd’ingénierie et de moyens partagés sur des pro-jets globaux intéressant des systèmes plus vas-tes qu’elles : régions urbaines, réseaux de vil-les moyennes, place des villes moyennes entrepôles de compétitivité et pôles ruraux. Enfin lesvilles moyennes en situation de reconquête doi-vent se tourner davantage vers leur environne-ment et trouver des ancrages plus solides dansl’espace rural à diverses échelles, au prix departenariats stratégiques avec des institutionscomme les pays, les parcs naturels régionaux,et les départements.

La partie suivante éclaire chacun de ces enjeuxen détaillant ce qui fait défi pour les villesmoyennes et comment elles peuvent tirer partid’orientations politiques de niveau national.

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2-Orientationspour l’action

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1_ La relanceéconomique desvilles moyennes L’enjeu commun aux trois types de villesmoyennes considérées plus haut est de réus-sir à négocier dans les quinze prochainesannées un véritable tournant économique enopérant des mutations profondes dans la dis-tribution des activités et dans la structure del’emploi.

Les activités productives des villes moyennessont largement tributaires des stratégies desentreprises et de la manière dont elles mobili-sent les ressources productives des territoires.Les villes moyennes ont représenté pendantune vingtaine d’années l’espace de prédilectiondes grandes entreprises de biens d’équipement

intéressées par leur disponibilité en maind’œuvre d’origine rurale et peu qualifiée. Cettepériode est définitivement révolue. Chaqueentreprise a sa propre stratégie de localisationet de mobilisation des ressources productivesterritoriales. Celle-ci est liée à son statut et àson degré d’ancrage local : il est souvent consi-déré, par exemple, que les PME/PMI sont plusenracinées dans le territoire, pendant que lesgrands groupes déploient des stratégies demarché mondial. Dans les villes moyennes,cette dichotomie n’est pas directement opé-rante car, aujourd’hui, l’économie des villesmoyennes doit articuler économie productiveet économie des services à la personne, emploiprivé et fonctions publiques : ce constat sug-gère quatre pistes d’action publique.

Combiner l’économie productive etl’économie résidentielle « L’économie résidentielle », résultant de ladépense de revenus des résidents attirés parles aménités de tel ou tel territoire, constitueun moteur essentiel du développement écono-mique et doit dorénavant être considéréecomme un vecteur de développement, au mêmetitre que l’économie productive exportatrice.

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Cinq pistes d’actions pour les villes moyennes

Compte tenu de la diversité des formes du développement local

dans les villes moyennes et des différents types de spécialisations

territoriales, il ne peut être question de proposer une voie

unique de développement des villes moyennes.

Au contraire, il convient de tracer des pistes d’actions adaptées

à leurs fonctions socio-économiques principales.

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Les villes moyennes qui attirent particulière-ment des migrants, actifs et retraités, ne doi-vent certes pas fonder tout leur développementsur ce seul pilier résidentiel, mais ellesauraient avantage à construire une stratégiepermettant de remplacer une partie desemplois productifs (notamment des emploisindustriels) par des emplois de services rési-dentiels, en améliorant la qualification desemplois créés (validation des acquis de l’expé-rience, certification de métiers de services…).Les nouveaux services résidentiels, qu’ilssoient mis en œuvre par les services publics,par les entreprises privées et/ou par les asso-ciations, sont indispensables pour répondre auxnouveaux besoins des habitants des villesmoyennes : besoins des plus jeunes (structu-res de garde, structures d’animation, structu-res sportives) et besoins des plus âgés (aide auxpersonnes dépendantes, confection et livraisonde repas à domicile, soins personnels…). Enoutre, toutes les offres visant à améliorer lagestion du temps des couples bi-actifsemployés dans les métropoles voisines sont unélément clé du choix d’installation de ces der-niers dans les centres des villes moyennes.Enfin, l’ensemble de ces services stimulenécessairement le tissu des entreprises arti-sanales et industrielles locales dans de multi-ples secteurs (BTP, agroalimentaire, restaura-tion…).

D’autres axes de développement économiquepeuvent être explorés par les villes moyennesen fonction du contexte territorial : logistique,pôles de compétence, services aux entreprises.

Tirer parti de l’essor du secteurlogistique Comme l’a bien montré Michel Savy dans sonétude « Logistique et territoire » (Coll. Travaux,Diact - La Documentation française, 2006), lalogistique constitue aujourd’hui un secteurcréateur d’emplois. Même si la localisation desaires logistiques est polarisée sur de grandshubs, le facteur de d’installation tient aussi àl’existence d’un marché de consommationlocal. Les aires urbaines des villes moyennesconstituent à ce titre des marchés de consom-mation non négligeables et pourraient, comptetenu de cet avantage, développer des fonctionslogistiques. Chaque ville moyenne offre unavantage logistique particulier selon son ins-cription territoriale, sa dynamique démogra-phique, le niveau de revenus de sa population « présente » (à la fois résidentielle et touristi-que) et les pratiques de consommation decelle-ci.

Constituer des pôles de compétence Les systèmes productifs locaux français arti-culent déjà un savoir-faire collectif de la maind’œuvre et un esprit entrepreneurial ancrédans un territoire. Ils ont déjà été plébiscitéspar les villes moyennes. Le modèle plus récentdes « pôles de compétitivité », articulant larecherche, l’enseignement supérieur et lesentreprises, peut également servir au dévelop-pement du tissu économique des villes et desagglomérations moyennes et être décliné à leuréchelle, pour servir leurs besoins de dévelop-pement propres. Il s’agirait de constituer despôles de compétence à partir d’une spécialisa-tion productive porteuse et de mieux articulerl’offre de formation avec le pôle. La notion depôle de compétence industrielle ne se limitepas seulement à l’industrie mais intègre lesservices situés en amont (innovation, transfertsde technologie) et en aval du processus produc-tif (gestion, marketing, commerce).

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Améliorer les services aux entreprisesLa politique de soutien à l’innovation économi-que est actuellement portée par le partenariatentre les collectivités territoriales (villes etagglomérations) et un tissu consulaire qui serestructure et se resserre. Ainsi, par exemple,les trois chambres de commerce et d’industriedu Maine-et-Loire, dont les sièges sont àAngers, Cholet et Saumur, ont fusionné à la finde l’année 2006 et présentent une offre mieuxstructurée de services aux entreprises et d’ac-compagnement des projets de recherche-développement. Dans ce département, l’entraî-nement du tissu d’entreprises des villesmoyennes par le pôle de compétitivité mondial« Végétal » est un enjeu central de la prochainedécennie. Les recherches très innovantes en

matière de sélection des semences et de pra-tiques culturales (recherche agronomique,expérimentations…) menées par les start-upqui se développent à proximité des écoles d’in-génieurs en horticulture d’Angers et des envi-rons trouvent un espace disponible pour destests « grandeur nature » dans les zones ver-tes des aires urbaines du Val de Loire. Au tra-vers de cet exemple, on perçoit l’intérêt de ren-forcer, dans les zones dotées d’un systèmeproductif porteur, les partenariats entre la gou-vernance des villes moyennes et les acteurséconomiques (pôles de compétitivité ou pôlesd’excellence rurale). Le tableau 9 témoigne del’importance des fonctions de gestion dans l’in-dustrie au sein des fonctions stratégiques desvilles moyennes.

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Fonction stratégique En %

Gestion dans l’industrie 21,3

Télécommunication 16,0

Commercial-industrie 15,3

Commerce 15,2

Transport 14,2

Art 13,8

Banque–assurance 13,4

Recherche (industrielle et publique) 10,2

Services 10,2

Informatique 9,6

Information 9,3

Tableau 9 : Part des villes moyennes dans les 11 fonctions stratégiques des aires urbaines

(AU moyennes et grandes en 1999) - Source : RGP 1999 – Traitements Olivier Marouteix

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2_ Favoriser l’accessibilité par les infrastructures de transport… y compris numériques L’économie s’organise autour des réseaux decommunication : communications matérielles(flux de personnes et de marchandises) et com-munications immatérielles (flux d’information).Les villes moyennes doivent s’inscrire dans ces grands courants de communication. Leurmoindre accessibilité doit être analysée aussibien sur le plan de la qualité et de la fréquencede la desserte de transports qu’en matièred’accès aux nouvelles technologies de l’infor-mation et de la communication. Dans les deuxcas, une bonne accessibilité des villes moyen-nes passe par une excellente desserte locale et par des systèmes de rabattement efficacessur les grands « hubs » ou nœuds de réseaux.

L’expansion continue du réseau autoroutier, cesdernières décennies, a largement accru l’ac-cessibilité des villes moyennes. Au terme dumaillage autoroutier en voie d’achèvement etde l’aménagement des grandes liaisons routiè-res d’aménagement du territoire planifiées,cette accessibilité sera partout satisfaisante àde rares exceptions près. La politique routièreconcentrera alors ses moyens sur les problèmesde congestion des grands axes, la desserte fer-roviaire et aérienne devenant, dès lors, le prin-cipal enjeu d’accessibilité des villes moyennes.

Optimiser l’articulation avec leslignes à grande vitesse L’ouverture de lignes à grande vitesse apportegénéralement un gain d’accessibilité aux villesmoyennes. Toutes n’en bénéficient pas de lamême façon. D’autres villes moyennes serontdirectement concernées par l’ouverture delignes nouvelles (LGV Est, LGV Rhin-Rhône,prolongement de la LGV Ouest jusqu’à Bordeaux).Elles devront veiller à optimiser la fréquencedes arrêts dans les gares de leurs villes ou àune bonne articulation des TGV et des trainsrégionaux.

Consolider les lignes ferroviairestransversales d’intérêt national Les villes moyennes doivent pouvoir compteraussi bien sur leur bonne accessibilité au seindu réseau régional de transport ferroviaire quesur la consolidation des lignes ferrées trans-versales : leur intérêt national est renforcé parla perspective de la constitution de grandesrégions européennes. Dans la perspective durenforcement du rôle des villes moyennescomme charnières du territoire, le maintien deleur niveau d’accessibilité actuel et à partir delà, le développement de l’intermodalité avec lestransports régionaux s’avère crucial.

Développer l’intermodalité entre les réseaux de transportL’amélioration de l’accessibilité des villesmoyennes ne passe pas uniquement par lamodernisation ou le renforcement des infra-structures mais aussi par l’évolution de la gou-vernance de ces mêmes réseaux à tous leséchelons compétents. Le PDU constitue à cetitre un bon outil de coordination. Les villesmoyennes ont aussi intérêt à mieux organiserconcrètement l’intermodalité, notamment laliaison entre les réseaux de transport à longuedistance et les dessertes locales, ou à dévelop-per un réseau bien maillé.

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Carte 12 : Évolution de l’accessibilité au mode autoroutier

entre 2000 et 2004

Carte 13 : Desserte des territoires par le mode aérien

Méthodologie DAEI/SES/DEE, Réalisation CETE de Lyon, Source DGAC.

Méthodologie SG/DAEI/SESP, Réalisation CETE de Lyon DIT/GTE, Source Réseau 30000 arcs

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Carte 14 : Principales gares de voyageurs

Carte 15 : Desserte des territoires par le mode ferroviaire

Méthodologie DAEI/SES/DEE, Réalisation CETE de Lyon.

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A travers les schémas de transport et les Plansde déplacements urbains (PDU), quelquesorientations favorisant l’intermodalité peuventêtre citées comme : - des infrastructures d’appoint et des services :parkings de dissuasion près des gares routiè-res et ferroviaires, prise en charge des baga-ges de bout en bout, guichet unique pour l’achatde titres de transport sur l’ensemble du par-cours. - la diversification des transports intermodaux(des plates-formes intermodales locales).

Des actions déjà engagéesAu terme des contrats de projets, de nombreu-ses villes moyennes vont gagner en accessibi-lité. Par exemple dans le sillon alpin, une vraiedynamique entre villes moyennes est appelée àvoir le jour à travers les liaisons moderniséesentre Valence, Chambéry, Annecy et Genève.L’amélioration des axes Creil-Paris, Beauvais-Paris et Laon-Paris est aussi programmée.Dans la perspective d’un développement pluspolycentrique de l’agglomération parisienne, leprojet de liaison rapide Normandie–Vallée deSeine vise à un renforcement des liaisons duréseau urbain régional ce qui permettra demieux articuler l’Ile-de-France avec les deuxNormandie.

Des améliorations des liaisons ferroviairesentre capitales régionales et aires urbainesmoyennes sont prévues, comme la modernisa-tion de la ligne Clermont-Aurillac ou Clermont-Le Puy, mais aussi le lien Dijon-Nevers, lesaxes Rennes-Brest et Rennes-Quimper et, enPays de la Loire, la liaison Nantes-Les Sablesd’Olonne. La ville de Niort, également, verra sesliaisons modernisées en direction de Poitiers,La Rochelle, Saintes et Royan.

Pour autant, l’accessibilité ferroviaire ou (auto)routière d’une ville moyenne n’offre pas, à elleseule, de garantie mécanique de développe-ment économique. C’est le constat que l’on peutfaire après des décennies d’investissementdans les réseaux de transport. Certaines villesmoyennes font de leur isolement un avantagecomparatif pour mettre en place un développe-ment culturel ou touristique. Ailleurs, l’acces-sibilité n’est plus considérée comme un sec-teur autonome d’intervention publique, maiscomme une dimension transversale, mise auservice d’une stratégie locale de mobilité choi-sie : mobilité des étudiants, mobilité pour l’ac-cès aux soins, mobilité des chômeurs ou despersonnes âgées dans le cadre de la luttecontre l’exclusion.

La stratégie d’accessibilité concerne aussi, etde plus en plus, les infrastructures immaté-rielles. Si les villes moyennes sont plutôt biendesservies en haut débit et très haut débit pourl’entreprise, la couverture peut être moinssatisfaisante à la périphérie des aires urbai-nes. Or la forte ruralité de populations dont lemode de vie est rattaché à la ville moyenne jus-tifie une demande d’accès aux TIC. Les collec-tivités sont alors amenées, parfois, à créer desréseaux haut débit d’initiative publique, ouvertsaux opérateurs à l’échelle d’un département,d’un pays ou d’une agglomération: preuve deleur volontarisme en la matière, sur 43 réseauxd’agglomération, 18 sont le fait de villes moyen-nes.

L’usage des TIC s’impose peu à peu comme unnouveau référent de la vie sociale. En consé-quence, les villes moyennes doivent rendreleurs services publics accessibles par le net, cequi reste encore rare. Mais elles réalisentactuellement de très grands efforts : on peutciter la communauté d’agglomération du GrandChalon, qui a lancé au printemps 2004 son por-tail communautaire de services comprenantune plate-forme cartographique, des espacesde travail collaboratif, des agendas partagés ouencore un annuaire de compétences. Le portailpropose en outre des téléservices et des télé-

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procédures. On peut également relever les ini-tiatives développées par le centre multimédiade Beauvais qui s’adresse aux jeunes et pro-pose des animations autour du web deuxièmegénération, ou par les services de La Roche-sur-Yon qui développent le lien parent – enfant– enseignant et favorisent le suivi scolaire, etles réalisations concrètes des municipalités deBoulogne-sur-Mer et de Rodez en matière dedémocratie participative et d’information descitoyens par l’intermédiaire d’Internet.

Enfin, les services des TIC aux entreprisesapparaissent comme un facteur important d’at-tractivité : certaines villes moyennes dévelop-pent des infrastructures de haut débit sur deszones d’activité économique ; d’autres des ser-vices numériques spécifiques pour les entre-preneurs et commerçants (portail d’informa-tions, services mutualisés, plate-formed’hébergement…). Ainsi, la communauté d’ag-glomération du Pays de Montbéliard a initiéNumerica, le pôle multimédia de Franche-Comté, avec l’objectif de diversifier le tissu éco-nomique local en développant l’utilisation destechnologies de l’information et de la commu-nication pour faciliter l’implantation d’entrepri-ses et favoriser les synergies par la mise enplace d’infrastructures, de locaux et de servi-ces adaptés à leurs besoins.

3_ Optimiserl’articulation del’enseignementsupérieur et del’économie localeCompte tenu des défis liés à la transformationde leur base économique, les villes moyennesconsidèrent avec très grand intérêt l’installa-tion ou le renforcement de pôles d’enseigne-ment supérieur. Ces implantations, décidéesdans le cadre du Plan Université 2000 au débutdes années 1990 puis dans le cadre du pro-gramme U3M (Université du troisième millé-naire), ont permis dans un premier temps desoulager des grandes universités régionalesétouffées par les nombreuses arrivées en pre-mier cycle (voir carte 16 ci-contre). L’enjeu estmaintenant tout autre : avec le développementde l’économie de la connaissance, les pôles uni-versitaires pourraient apparaître comme uninvestissement productif en lien avec le projetéconomique de chaque ville moyenne et, enoutre, l’évolution de la démographie étudianteconduit également à une adaptation des stra-tégies des pôles d’enseignement supérieur.

Déjà, les villes moyennes font mieux que rece-voir passivement les étudiants « envoyés » parles métropoles. Dans les dernières années,elles ont su développer des stratégies pourattirer des étudiants spécialisés et ouvrir desformations très diverses. Dans les 581 implan-tations géographiques ou « sites » d’enseigne-ment supérieur français (incluant toutes lesformations post-bac, les classes préparatoiresaux grandes écoles, les écoles consulaires), enparticulier dans les 177 sites d’enseignementsupérieur strictement universitaires, les villes

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moyennes sont aujourd’hui fort bien représen-tées (voir carte 17). Le principal enjeu pour lesvilles moyennes consiste maintenant à répon-dre à la logique d’excellence par un saut quali-tatif en termes d’organisation de leurs filières.

Dans les contrats de projets Etat-Régions 2007-2013, le volet enseignement supérieur prendraen compte des restructurations immobilièresconséquentes, notamment dans les universi-tés technologiques en lien avec des sites d’ex-cellence et des pôles de compétitivité (cas deCompiègne et de Troyes). La mise au standardinternational des locaux universitaires et deséquipements annexes (bibliothèques, maisonsdes sciences de l’homme), l’aménagement delogements étudiants (souvent à l’échelle ducampus) s’avèrent nécessaire dans certains

cas. Par exemple, des actions de structurationde la recherche et de l’enseignement supérieursont prévues au sein de l’Université technolo-gique de Belfort–Montbéliard, en lien avec leprojet de « pile à combustible » porté par le pôlede compétitivité. A La Rochelle, un pôle d’ex-cellence « mer » est lancé avec l’Institut du lit-toral, dans le cadre d’un réseau thématique derecherche avancée (RTRA).

L’organisation et la rationalisation de l’ensem-ble des filières d’enseignement supérieurconstitue la première pierre pour la construc-tion d’un « système universitaire local » repo-sant sur quatre critères : la qualité et la ratio-nalisation de l’offre de formation, le dynamismeet l’excellence de la recherche, les processusd’innovation et de transfert technologique vers

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Carte 18 : Le paysage de l’enseignement universitaire

en France (année 2003-2004)

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les entreprises, la qualité de la vie étudiante.L’engagement des entreprises et des acteurséconomiques locaux est fondamental, autantcomme dispensateurs de formations quecomme prescripteurs de transferts technolo-giques et d’emplois : répondre aux besoins deformation exprimé par le socle des PME/PMIdoit aller de pair avec le développement de filiè-res spécialisées et lisibles.

Mettre à profit l’harmonisation desdiplômes européens pour construiredes systèmes universitaires locaux L’harmonisation européenne des diplômes en« LMD » (licence-master-doctorat) constitueun atout de montée en qualification pour les vil-les moyennes dont nombre de filières déli-vraient jusqu’à présent des diplômes à bac + 2.Le développement de formations technologi-ques et professionnalisantes à bac + 3 ou bac + 5 est à saisir pour que les villes moyennesorganisent au sein d’un même projet de terri-toire leurs multiples formations.

Favoriser la qualité de la vie étudiante La qualité de vie étudiante constitue un facteurdéterminant de l’attractivité des villes moyen-nes et recouvre des dimensions comme l’enca-drement des étudiants, la plus grande centra-lité des sites universitaires dans la ville, l’offrede logements étudiants. Cet axe est convergentavec l’objectif de revivification des centres vil-les et l’amélioration de la qualité des servicesau public. Il peut se traduire par l’offre de ser-vices (culture et loisirs) et par la constructiond’infrastructures (transports, logements, res-taurants, bibliothèques).

Rationaliser et spécialiser les sites existants pour atteindrel’excellenceLe maillage universitaire du territoire français,après une quinzaine d’années de déploiement,est aujourd’hui achevé. Mais, entre la trop forteconcentration sur certains pôles universitaireset la multiplication des petits sites, il y a à recher-cher une troisième voie, fondée sur un principeorganisateur : tous les sites d’enseignementsupérieur existants sont légitimes à conditionqu’il obtiennent un niveau de qualification, despécialisation et de complémentarité en fonc-tion du contexte local, national. Rationalisationet spécialisation de l’enseignement universi-taire des villes moyennes doivent cependants’appuyer dans le même temps sur la mise enréseau des villes moyennes avec les universi-tés dont elles dépendent. Dans une logique desubsidiarité, leur rôle pourrait être de soutenirla mise en réseau des structures d’enseigne-ment et de recherche et de favoriser la mobi-lité des utilisateurs entre les différents sites.

Favoriser les mises en réseau entrepôles d’enseignement supérieurBeaucoup de villes moyennes, cependant, nepourront développer seules une offre ration-nelle d’enseignement supérieur et ellesgagnent à renforcer leurs partenariats avecd’autres centres d’enseignement, à l’image ducentre universitaire de formation et de recher-che Jean-François Champollion, adossé àl’Université Paul Sabatier de Toulouse. Cetexemple montre qu’une structure universitaire(en l’occurrence, l’établissement public àcaractère administratif récemment créé) peutfonctionner sur la base d’une mise en réseaude l’offre d’enseignement supérieur dans desvilles moyennes. En effet, Champollion met encommun les offres d’Albi (Ecole des Mines), deCastres (projet d’ENI), de Rodez et de Figeac(Mecanic Valley). Dans ce cas, on constate unedémultiplication des réseaux de relations entreToulouse et les villes moyennes periphériques.

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4_ Qualifier l’offre de soinsdans les villesmoyennesVilles moyennes : une fonctionpivot pour l’offre de soinsSi les villes moyennes ont su habilement tirerparti de la décentralisation universitaire à la findes années 1990, elles sont également trèsconcernées par le maintien et la structurationdes services publics sanitaires sur leur terri-toire. Dans ce domaine, on observe d’ailleursmoins une tendance au retrait des servicesqu’un mouvement de rationalisation de cesderniers à l’échelle de mailles territorialesélargies qui confèrent aux villes moyennes unefonction de pivot et de recours : cela est démon-tré en matière d’accès aux soins. Structuréautour des hôpitaux locaux et des maisonsmédicales, le premier niveau ou niveau deproximité concerne les petites villes. Ce niveauest lié au développement de l’hospitalisation àdomicile, ce qui pose la question de la disponi-bilité et de la mobilité des professions médica-les et de santé (infirmières) dans chaque bas-sin de santé.

Un deuxième niveau de soins concerne 58 %des séjours et relève de la notion de «recours» :ce niveau intéresse fortement les villes moyen-nes. Le patient consulte à ce niveau soit parceque l’offre de proximité pour la pathologieconsidérée est inexistante, soit parce que larecherche par le malade d’une qualité (subjec-tive) de soins le pousse à se déplacer sur un siteplus lointain. Ce niveau concerne par exempledes interventions sous arthroscopie, la chimio-thérapie, la pose de stimulateurs cardiaques.

Le contexte général dans lequel les villesmoyennes s’inscrivent aujourd’hui est celui dela rationalisation de l’offre de soins hospitaliers.La territorialisation de la politique de soinsautour de la notion de « bassins de santé » estdevenue au fil des temps un axe majeur de lapolitique du ministère de la Santé. L’échelon

régional est apparu comme le plus pertinentpour réorganiser l’offre hospitalière, d’où lacréation des Agences régionales d’hospitalisa-tion (ARH) qui ont la responsabilité d’élaborerun Schéma régional d’organisation sanitaire(SROS).

Au-delà de cette logique régionale, la qualitéde l’offre de soins apparaît déterminante pourles villes moyennes du fait du vieillissement dela population et de l’augmentation de l’exigencede qualité des soins. Accueillant de plus en plusde retraités, la consommation de soins ne vacesser de s’amplifier dans ces agglomérations,et pour le niveau de recours. Soutenir l’instal-lation médicale dans certaines villes moyennesest donc indispensable.

Actuellement, 185 aires urbaines et 102 pôlesruraux bénéficient d’offres hospitalières com-prises entre 100 et 500 lits. Les villes moyennesconstituent des charnières entre les hôpitaux deproximité et les hôpitaux de référence, ellesatteignent un effet de masse suffisant en matièrede lits qui assure, jusqu’à nouvel ordre, leurpérennité (les fermetures de lits concernent plu-tôt les petites villes). Cependant, les villesmoyennes, qui ne disposent généralement pasde structures d’enseignement universitaire demédecine, doivent rechercher une améliorationde l’organisation de leur équipement sanitaire.

La mise en réseau des équipementssanitaires entre villes moyennes et Centres hospitaliers universitaires (CHU) C’est au niveau des villes moyennes que l’onvoit apparaître de la manière la plus crucialel’enjeu d’une articulation entre les secteurspublic et privé (la qualification du plateau tech-nique offert dans la ville moyenne passe parune collaboration des activités des hôpitauxpublics et des cliniques privées), comme d’unearticulation entre les établissements hospita-liers de plusieurs villes moyennes proches pourmettre en commun un équipement coûteux, àl’échelon régional et interrégional.

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Carte 23 : Aires d’attractivité des établissements

de santé en Champagne-Ardenne

Une illustration :

le SROS Champagne Ardenne

La région Champagne-Ardenne, parce

qu’elle dispose d’un semis de villes

moyennes et parce qu’elle connaît des

enjeux importants en matière de santé

(faible densité médicale, état de santé des

populations en dessous de la moyenne

nationale), constitue un territoire

particulièrement pertinent à analyser.

Le SROS y focalise l’attention sur l’offre

de proximité, qui a été organisée à partir

d’un découpage de la région en zones

d’attractivité hospitalière : presque tous

les bassins de santé sont centrés sur

une ville moyenne. Ce découpage, qui

correspond à une logique équitable

d’accès aux urgences, permet, tout

d’abord, de mailler le territoire pour la

prise en charge des urgences (sur la base

d’un temps maximal d’intervention de

trente minutes) et encourage ensuite des

rapprochements entre secteur public

et privé dans des villes desservant des

bassins de 100 000 habitants.

Des regroupements hospitaliers

s’organisent, en « Sud Ardennes »

et « Aube-Marne » à travers le

partenariat entre des services de plusieurs

villes petites et moyennes : Chaumont,

Langres et Bourbonne-les-Bains.

(Source : Broudic Patrick, directeur de l’agence régionale d’hospitalisation de Champagne-Ardenne).

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Des expériences de mise en réseau des établis-sements de santé articulant les plateaux tech-niques les plus performants avec les fonction-nalités propres à la proximité dans le cadre d’unschéma régional d’organisation sanitaire detroisième génération, ont été tentées avec ungrand succès. Ces SROS doivent organiser undispositif gradué de l’offre de soins hospitalièreassurant accessibilité et qualité des prises encharge, articulé avec les secteurs ambulatoi-res et médico-social ou social.

C’est le cas, par exemple, du SROS de la régionBourgogne qui s’appuie notamment sur cinqvilles moyennes. Classée « capitale des terri-toires sanitaires et de coopération », chacuned’elle dispose d’un pôle médical et hospitalierarticulé autour du CHU de Dijon. La carte de ceSROS dessine non seulement des bassins desanté et de coopération ainsi que des sitespivots, mais indique également les coopéra-tions mises en œuvre. Celles-ci se déploient àl’intérieur du territoire régional mais égale-ment en dehors. Le CHU de Dijon développe descoopérations avec celui de Besançon, enFranche-Comté, dans le domaine de la recher-che et de l’enseignement. Les deux CHU pren-nent respectivement en charge des spécialitéspointues ne nécessitant pas, « tant pour desraisons médicales qu’économiques », d’êtredéveloppées sur les deux régions (transplan-tations d’organes, cancérologie, thérapie cel-lulaire en partenariat avec l’établissement detransfusion sanguine interrégional). De même,deux villes moyennes, de même niveau fonc-tionnel, comme Nevers en Bourgogne etBourges dans la région Centre, coopèrent.Seuls les établissements bourguignons deSens au nord et de Mâcon au sud développentdes relations avec les pôles parisien et lyonnaisdans une relation enrichissante pour les sitesdes deux villes moyennes.

L’offre de soins en ville moyenne :charnière entre la proximité et le niveau de référence La requalification des soins dans les villesmoyennes ne peut donc s’arrêter au constat deleur place centrale dans des bassins sanitairesde proximité où on leur reconnaît une fonctionde pivot pour l’offre de soins. L’enjeu principalpour elles consiste à remplir une fonction desite charnière entre le niveau de proximité et leniveau de référence. Le développement deréseaux de coopération hospitalière entre vil-les moyennes et grandes villes apparaît donc,dans le domaine de la santé, particulièrementstratégique.

En effet, les villes moyennes ne disposent géné-ralement pas de CHU, donc de structures d’en-seignement universitaire de médecine. Leurattractivité vis à vis des médecins de ville ouhospitaliers est donc limitée lorsqu’on sait queles médecins ont tendance à s’installer près deleurs lieux d’études. Les politiques de coopé-ration entre leurs centres hospitaliers et lesCHU de la grande ville proche doivent chercherà fixer les étudiants en médecine sur place etconcrétiser leur installation définitive. Cetteouverture « extérieure » du potentiel hospita-lier des villes moyennes en direction des gran-des villes pourrait prendre plusieurs formes : - développement de la formation profession-

nelle des praticiens : fléchage de postes d’internes dans les établissements des villesmoyennes, fléchage de postes d’internesen médecine générale dans les cabinetsde médecins de ville, postes partagés de praticiens universitaires entre le CHU proche et le plateau technique de la ville moyenne, développement du télé-enseignement ;

- mise au point de diagnostic à distance au moyen de la télémédecine ;

- mise au point des protocoles de soins déconcentrés dans les cabinets médicauxdes villes moyennes à la suite d’uneintervention rare et spécialisée réalisée dans un établissement de référence.

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5_ Favoriser lerenouvellementurbain des centres des villes moyennes

Les villes moyennes ont été placées, à traversles contrats de ville moyenne, à l’avant-gardede l’urbanisme dans les années 1970 et 1980 :Rochefort, Saumur ou Périgueux gardentencore des traces d’une action de remodelageremarquable. Ces programmes avaient permisde protéger et de valoriser architecturalementle centre-ville (premiers grands secteurs sau-vegardés), d’aménager des rues piétonnes, dedessiner les premiers réseaux de transportpublic, de créer des espaces verts. En plus, cesplans mis en œuvre parallèlement à des sché-mas directeurs d’aménagement et d’urba-nisme (SDAU) avaient permis de définir de nou-velles zones périphériques : des ZUP, dessurfaces commerciales et des rocades pouraccueillir les premiers « supermarchés », afinde répondre à la demande d’une populationdont le taux de motorisation et les standards deconsommation augmentaient fortement. Trois décennies après, le tissu des villes et desagglomérations moyennes s’est métamor-phosé. Les périphéries ont connu un étalementsans précédent. Les « entrées de ville », mal-gré plusieurs programmes, ont créé des

assemblages souvent décevants. Malgré leurproximité relative, les quartiers d’habitatssociaux restent souvent à l’écart de quartierscentraux, parfois muséifiés, où l’activité com-merciale se développe difficilement. L’heure estvenue d’engager une nouvelle étape de mise encohérence de l’organisation des tissus urbainspropres aux villes moyennes.

Le soin apporté à la composition architecturaleet urbaine de la ville moyenne est en effet toutsauf un luxe : l’ambiance des espaces publicsdans la ville moyenne constitue un atout majeurpour attirer puis fixer durablement de jeunesménages actifs, des cadres, des retraités, desrésidents secondaires. La baisse de la popula-tion de la commune centre et la hausse de lapopulation du reste de l’agglomération urbainepeut être contrée par un projet d’aménagementambitieux. Les villes moyennes disposent d’ou-tils appropriés pour projeter leur aménage-ment : Schéma de cohérence territoriale(SCOT), Plan local d’urbanisme (PLU),Programme local d’habitat (PLH), Schémasd’offres de services publics, Plans de déplace-ments urbains (PDU) ...

L’enjeu du logement Le PLH permet de répartir les logementssociaux à l’échelle de l’ensemble de l’aireurbaine moyenne, y compris dans les centresanciens, de diversifier les produits immobiliersen fonction des types de populations à attireren priorité (couples avec enfants, retraités), eten fonction des besoins locaux. Ce PLH doits’articuler particulièrement avec les SCOT etles PLU en cours d’élaboration ou de révision.Les villes moyennes insérées dans la zone d’in-fluence d’une grande ville proche doivent tirerparti de leurs interdépendances avec cette der-nière et, notamment, favoriser l’installation denouveaux actifs issus de la métropole. Danscette perspective, il s’agit pour l’action publi-

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que locale de maîtriser l’évolution des marchésde l’habitat dans un double souci : d’une part,diversifier l’offre en mettant sur le marché desproduits attractifs (villas locatives, « lofts » encentre ville…), d’autre part, cibler les clientèlessusceptibles de se fixer dans les villes moyen-nes, de façon temporaire ou définitive.

Les agglomérations moyennes rencontrantsouvent, comme les grandes villes, des problè-mes de quartiers sensibles, certaines inter-communalités interviennent d’emblée commeacteur principal de la rénovation urbaine : c’estle cas de la communauté d’agglomération duPays de Montbéliard, qui a entrepris six opéra-tions de rénovation urbaine dans des commu-nes différentes de l’agglomération, le projetétant considéré comme formant un tout. Ilrépond à une véritable logique spatiale : larénovation urbaine dépasse le quartier en zoneurbaine sensible et peut répondre à l’enjeu derésorption de l’habitat insalubre du centre. Cesdeux types d’espaces, les quartiers d’habitatsocial et les quartiers dégradés du centre, ont,en effet, un même besoin de réintégration dansl’ensemble du système urbain.

D’autres villes moyennes se lancent dans ladiversification des produits immobiliers etexpérimentent différentes stratégies en mixantopérations publiques et privées. Il reste cepen-dant aux villes moyennes à trouver un outil d’in-génierie et de portage suffisant pour coordon-ner l’intervention publique des grandesagences nationales participant au renouvelle-ment urbain sur leur territoire (ANRU, ANAH),pour développer des Contrats urbains de cohé-sion sociale (CUCS) et porter, le cas échéant,un vrai projet de développement urbain durable. L’Alsace, l’Aquitaine, l’Auvergne, lesrégions Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes en ontfait, avec l’Etat, l’une des priorités des contratsEtat-Régions 2007-2013.

L’enjeu de la cultureLes événements culturels et sportifs et lesindustries qui s’y rattachent, se développentdans tous les niveaux de villes, avec un bouil-lonnement qui répond à la demande des publicslocaux. Ces activités, certes portées par desinstitutions publiques, mais également par unfourmillement d’initiatives associatives, devien-nent un moteur non négligeable du développe-ment économique local, à travers l’organisa-tion de manifestations diverses. Certaines villesmoyennes consentent, à cet égard, de trèsimportants budgets à l’organisation d’événe-ments culturels de haute qualité et de réputa-tion mondiale comme le Printemps de Bourges,rendez-vous annuel du rock et des musiquesdu monde, le Festival international de théâtrede rue à Aurillac, celui de la Bande dessinée àAngoulême ou celui du film policier à Cognac.

L’offre d’équipements sportifs est égalementun facteur d’atractivité que les villes moyennesattendent avec grande impatience, car leurspotentialités dans ces domaines sont impor-tantes. La rénovation d’équipements sportifsest souhaitée dans de nombreux cas et l’effetlevier d’une politique sportive ambitieuse estcertain. La notoriété d’Auxerre est portée parle football, celle de Cholet par le basket et d’autres villes moyennes ne demandent qu’àémerger autour de projets sportifs ou centrés surle « bien-vivre » et le « bien-vieillir » de la per-sonne.

Les stratégies culturelles et sportives partici-pent à la dynamisation de l’économie résiden-tielle et renforcent le rayonnement et la centra-lité d’une ville moyenne inscrite dans un largebassin de vie. La mise en réseau par exemple,d’une médiathèque centrale avec les multiplesbibliothèques de proximité est également ungage de réussite et d’acceptation de la centra-lité de l’équipement : la facilité d’accès, lestarifs pratiqués et la mise en réseau constituentdes services indispensables à la territorialisa-tion des politiques culturelles. Il en va de mêmepour l’organisation d’évènements de prestige(festivals, tournois). L’enjeu consiste alors à rai-sonner en termes d’animation permanente

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d’un territoire qui dépasse la ville centre. Le développement par la culture nécessitecependant d’aller au-delà de l’aménagementd’équipements de prestige (musée, théâtre,médiathèque…) qui ont souvent été construitsdans les années 1990, et dont la gestion pose par-fois problème (problème des palais des congrèsdes villes moyennes qui attirent insuffisammentde touristes d’affaires). Une bonne accessibilitédes habitants de l’ensemble de l’aire urbaine(ruraux compris) est primordiale pour la bonnesanté de ces structures culturelles.

Le champ culturel est largement pris encompte dans les contrats de projets Etat-Régions et de nombreuses lignes de créditsd’investissement sont abondées par des finan-cements européens. Cela permet d’envisagerpour la période 2007-2013 des opérations pha-res dans les domaines de la restauration dupatrimoine. Le centre-ville sera protégé et valo-risé dans le cas du « plan patrimoine » deVienne et, dans d’autres villes moyennes, desbâtiments emblématiques seront restaurésdans le cadre d’une zone de protection du patri-moine architectural, urbain et paysager éten-due et renforcée comme le palais Saint-Vaastà Arras. Dans ces projets prioritaires de l’Etatet des Régions, sont aussi notifiés des muséeset des opérations d’animation culturelle d’im-portance européenne : c’est le cas du projet deMusée de l’image Nicéphore Niepce à Chalon-sur-Saône, de la mise en valeur des sites demémoire à Verdun et du soutien national auxvilles candidates au titre de « Ville européennede la culture ». D’autres chantiers de premierplan vont être lancés, notamment la protectionet la réhabilitation du patrimoine antique et larestauration de cathédrales des villes moyen-nes qui ont exercé d’importantes fonctions auMoyen Age comme la cathédrale de Chartres.

Gestion de l’espace autour des villes moyennesLe développement d’infrastructures commer-ciales, artisanales et industrielles, qui s’estajouté à l’aménagement de quartiers résiden-tiels, a eu pour conséquence une extensionconsidérable de la surface urbanisée à la péri-phérie des villes moyennes. Il reste beaucoupà faire pour mieux structurer ces espacesurbains récents, mieux les relier avec les autrespôles de la ville moyenne et les intégrer dansun schéma de développement et d’aménage-ment urbain durable. À cet égard, le schéma decohérence territoriale (SCOT) est un outil deplanification qui revêt pour les villes moyennesun caractère stratégique. Il permet, par le biaisd’une structure intercommunale, de travaillerà une échelle adaptée qui englobe l’ensembledes communes rurales et périurbaines concer-nées par ce phénomène. Il permet égalementde bien hiérarchiser les objectifs stratégiquesdévolus à l’ensemble de l’agglomération et debien cerner les zones à enjeux : ce sont, trèssouvent, les communes de première couronneet les communes péricentrales. Le SCOT appa-raît comme un bon « intégrateur » des intérêtsdes différentes parties prenantes et il offre lesupport d’une véritable concertation élargie.Pour les espaces en cours de structuration à lapériphérie des villes et des aires urbainesmoyennes, il apparaît indispensable d’inscrirepleinement les impératifs du développementdurable à tous les échelons : préservation despaysages et de la biodiversité, mais aussi priseen compte de la haute qualité architecturale eténergétique des constructions.

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Élémentsconclusifs

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Héritières d’une longue histoire humaine eturbaine, inscrites dans un champ institution-nel dense de programmes et de contrats, lesvilles moyennes disposent de nombreux atoutspour assumer pleinement leurs potentialitésde développement.

Un regard attentif montre que la plupart des vil-les moyennes ont su, au cours des vingt derniè-res années, s’inscrire dans l’actuel processusde métropolisation en évitant les effets nocifsd’une croissance trop rapide et en bénéficiantdes retombées positives de l’influence des plusgrandes villes. En particulier, leur dimensionmoyenne leur confère nombre d’avantages :elles évitent bien des surcoûts dont souffrentles villes plus importantes et les métropoles derang européen ou mondial et bénéficient d’unemeilleure image auprès de la population fran-çaise en matière de qualité de l’espace, decadre de vie et d’environnement urbain. Les vil-les moyennes participent de l’identité de laFrance et doivent compter parmi les repères etles fondements de nos stratégies d’aménage-ment du territoire.

Cependant, si cette attractivité des villes moyen-nes françaises est renforcée par nombre de fac-teurs qu’elles n’ont pas directement choisi,comme les migrations de cadres et d’emploissupérieurs, ou les arrivées de retraités relati-

vement aisés, il est urgent que ces villes puis-sent à nouveau définir de manière claire, et dansle cadre d’un partenariat avec l’ensemble deséchelons institutionnels (pays et intercommu-nalités, départements, régions, Etat), de vérita-bles stratégies territoriales appuyées sur unprogramme d’actions et d’équipements struc-turants.

L’Etat, les régions et les départementsdevraient également mieux articuler leurs res-ponsabilités pour prendre en compte la pro-fonde modification du contexte territorialactuellement en cours. A ce titre, le rôle del’Etat demeure déterminant dans les domainesles plus discriminants pour la structuration duterritoire : les réseaux de transport et lesgrands services publics nationaux que sont, parexemple, la santé ou l’enseignement supérieur.

Les cadres de programmation des contrats deprojets Etat-Régions, (notamment dans lecadre du volet territorial) et l’élaboration desprogrammes opérationnels de la nouvelle poli-tique régionale européenne 2007-2013 consti-tuent des opportunités que ces villes moyen-nes peuvent utiliser pour ouvrir une nouvelleétape d’aménagement et renforcer leur rayon-nement.

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Annexes

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Le groupe de travail sur les villes moyennes aassocié la DIACT, la Fédération des mairesdes villes moyennes (FMVM) et l’Assembléedes communautés de France (ADCF).

Animé par Priscilla de ROO, chargée de mission à la DIACT, il était composé de* :

Bruno BOURG-BROC, député-maire de Châlons-en-Champagne, président

de la Fédération des maires des villes moyennes,

Philippe BONNECARRERE, maire d’Albi,

Marc CENSI, maire de Rodez, président de l’Assemblée

des communautés de France,

Jacques LEGENDRE, sénateur, président de la CA de Cambrai,

Arsène LUX, maire de Verdun,

Jean-Michel MARCHAND, maire de Saumur,

Bernard PANCHER, président de la CC de Bar-le-Duc,

René SOUCHON, maire d’Aurillac, actuellement

président de la région Auvergne,

Emile ZUCARELLI, député-maire de Bastia,

Sophie DORTES, Nicole GIBOURDEL et Claire LEGOUX, respectivement chargée d’études et déléguées

de la FMVM et de l’ADCF,

Sylvie ESPARRE, Directrice à la DIACT,

Bernard MOREL, Directeur de l’Observatoire des territoires.

Le groupe a également bénéficié des interventions de * :

Daniel BEHAR, directeur du Cabinet Acadie,

Véronique BILLAUD, Direction de l’hospitalisation et de l’organisation

des soins, ministère de la Santé,

Nadine CATTAN, chercheur, Laboratoire Géo Cités,

Laurent CHAPELON, chercheur, Maison de la géographie de Montpellier,

Joseph COMBY, directeur de l’Association des études foncières

(ADEF),

Hélène DADOU, Direction générale de l’urbanisme, de l’habitat

et de la construction, ministère de l’Equipement,

Laurent DAVEZIES, professeur à l’Université Paris XII,

Philippe DUONG, directeur du cabinet SAMARCANDE,

Jean-Michel EVIN, directeur de l’agence d’urbanisme Adour-Pyrénées,

Daniel FILATRE, directeur du CERTOP

(Centre d’étude et de recherche Travail Organisation

Pouvoir),

Christian FORESTIER, président du Haut conseil de l’évaluation de l’école,

Vincent FOUCHIER, conseiller à la DATAR,

Claude GRASLAND, professeur Université Paris VII,

Michel GUERIN, président directeur général d’Airlinair,

Ludovic HALBERT, chercheur au Laboratoire LATTS,

Ecole nationale des Ponts et Chaussées,

Jean HAENTJENS, Délégation au développement de la région nazairienne

(DDRN),

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Liste des membres du groupe de travail sur les villes moyennes

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Jean-Pierre HILY, chef du service des transports et des voies

de communication du conseil régional d’Auvergne,

Yves JANVIER, consultant cabinet YJC,

Edouard LABELLE, président et de la Chambre régionale de commerce

et d’industrie de Haute-Normandie,

Germain LACOSTE, président du Centre universitaire Tarbes-Pyrénées,

Michel LEBOEUF, direction Grandes lignes, SNCF,

Arnaud LEMARCHAND, maître de conférences d’économie à l’Université

du Havre,

Philippe MATHIS, professeur à l’Institut polytechnique

de l’université de Tours,

Jean-Marc MONTEIL, directeur de l’enseignement supérieur au ministère

de l’Education nationale, de l’enseignement

supérieur et de la recherche,

Bernard MURAT, président de la communauté d’agglomération

de Brive et président de Club national des réseaux

de villes (CNRV),

Pascal PELLAN, président de la Chambre de métiers des Côtes

d’Armor,

Paulette POMMIER, chargée de mission SPL à la DATAR,

Nicolas PORTIER, délégué général de l’Association des communautés

de France (ADCF),

Jean-Claude PEYRONNET, vice-président du conseil général de la Haute-Vienne,

au nom de l’Association des départements de France

(ADF),

Marcel SCHOTT, président de la communauté d’agglomération

du Puy en Velay,

Jean-Louis SEGURA, directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation

(ARH) de la région Bourgogne,

Christophe TERRIER, directeur des études et de la statistique au secrétariat

d’Etat au Tourisme,

Olivier THERY, Caisse des dépôts et consignations,

Aurélie TRICOIRE, doctorante au CERTOP,

Michel VERMEULEN, conseiller à la DIACT,

Emmanuel VIGNERON, professeur, Université de Montpellier III,

Michèle VIGNES, chargée de mission à la direction des investissements

et participations, Caisse des dépôts et consignations,

Luc VILLARET, secrétaire général de la CCI Le Puy/Yssingeaux.

* Avec mention des mandats ou des fonctionsau titre desquelles ces personnes ont été sollicitées

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