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Les vingt-deux futurs maris de Charlotte Charlotte Pinceau

Les vingt-deux futurs maris de Charlotte

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Les vingt-deux futurs maris de Charlotte

Charlotte Pinceau

13.34 546395

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 162 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 13.34 ----------------------------------------------------------------------------

Les vingt-deux futurs maris de Charlotte

Charlotte Pinceau

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Son histoire a réellement commencé en 1984, au

mois de Novembre… en tous cas, elle et son jeune petit ami n’avaient pas encore 10 ans… et dehors, au dessus des immeubles trop hauts et trop gris, passaient des nuages jaunâtres. Cela ne faisait qu’un an et six mois, que Charlotte habitait la cité avec ses sœurs, chez sa mère, dans un duplex presque au dernier étage d’une barre d’immeubles inhumains. Elle était la « petite dernière » de la famille, la seule à avoir hérité des cheveux blonds de sa mère nordique, et la seule à être maigre… trop maigre… Comme ses sœurs et elle-même avaient vécu auprès de leur père jusqu’à 1982, elles avaient pris celui-ci comme modèle… elles avaient toutes ses petites habitudes et sa mentalité que leur mère exécrait… comme par exemple, son arrogance qui se traduisait par des autocongratulations chaque fois qu’il avait atteint l’un de ses objectifs aussi petit soit-il… Alors, chaque fois qu’à l’école expérimentale, implantée juste au dessous de la montée où la famille de Charlotte vivait, celle-ci réussissait à éviter les fautes d’orthographe, où

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résolvait un problème en mathématique, ou même marquait un but pendant le match de foot habituel, à la récré du matin… Alors, elle manifestait sa fierté, elle se vantait, et le pire : Eelle écrasait ses camarades de classe pour mieux se faire mousser… Cette mentalité ne plaisait pas à sa mère… car elle venait tout droit de son ex-mari qu’elle avait dû quitté deux ans auparavant, après lui avoir fait trois filles, en l’espace de dix ans et l’avoir exploitée elle et sa naïveté, à leur domicile, en lui imposant des tâches ménagères, ainsi que de manger après lui, seule, car elle n’était qu’une « méprisable » femme… selon lui, selon sa vision du monde imposée par sa culture d’origine, qu’il n’avait jamais remise en cause. En plus de cela, la plus jeune des filles, se savait belle et plutôt douée à l’école… elle ne doutait jamais ni d’elle-même, ni de son raisonnement sans pitié… Et les cadeaux que son père lui faisait fréquemment, pour la récompenser de ses bons résultats scolaires, la confortaient dans une attitude, un esprit de compétition sans merci… et cela, sa mère ne le supportait pas…

Cela faisait donc, 2 ans que nos jeunes « métisses » vivaient chez leur mère. Pendant la première année, l’atmosphère à l’appartement, était joviale, animée, et les retrouvailles réchauffaient le cœur de la mère comme ceux de ses filles… qui s’étaient adaptées petit à petit à une nouvelle façon de vivre, de nouvelles habitudes, une nouvelle

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organisation… Charlotte avait presque 10 ans, ses sœurs, 13 et 16 ans et demi… Bien sur, des reproches quant au manque de propreté, ou au laxisme qui régnaient au domicile de cette famille, venaient à l’esprit des visiteurs en tous genre (amis, collègues, famille) et les trois filles avaient déjà fait la comparaison entre leur père et leur mère, leurs appartements, leurs habitudes, leurs éducations… Mais, même si le duplex était souvent désordonné, la brosse à cheveux pleine de cheveux de toutes les couleurs et épaisseurs, les jeunes filles penchaient toujours plus du côté de leur maman que de leur père car, elle avait vraiment de l’amour à leur donner, de la fantaisie, de la psychologie, de l’affection même si malheureusement elle n’avait pas su poser un cadre, des limites solides à ne pas dépasser à la maison comme ailleurs…

Souvent, à l’école traditionnelle, lorsqu’elles vivaient encore chez leur père, dans un quartier adjacent à celui de leur mère, les questions entre élèves faisaient le tour de la cour de récréation, comme par exemple : – « Tu préfères la mer ou la montagne ? » Et l’une de ces interrogations, revenait souvent et la réponse illustrait bien la différence entre le père et la mère de Charlotte et entre ce qu’elle ressentait pour l’un ou pour l’autre :

– « Tu préfères ta mère ou ton père ? » – « J’aime mon père car il m’offre des Mars…

mais je préfère ma mère car elle me fait des câlins… »

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En 1984, donc, l’ainée de la petite famille, avait presque 17 ans. Son père lui avait inculqué des manières et des mœurs bien spécifiques… Par exemple, le samedi soir, elle restait bien sagement chez sa mère ou son père, à tricoter des écharpes en hiver ou à regarder des séries à la télévision jusqu’à ce que, un soir, au mois de décembre, elle soit invitée à fêter la Saint-Sylvestre, chez des amis indirects, dans un immeuble voisin… Ce ne fut pas elle qui demanda la permission à sa mère de se rendre à cette soirée déguisée… non, ce fut la mère qui l’encouragea à sortir s’amuser pour une fois avec des jeunes de son âge, en chair et en os, plutôt que de suivre un feuilleton dont les personnages restaient derrière l’écran froid de la petite télévision en noir et blanc…

Le lendemain, la grande sœur de Charlotte, avait une mine déconfite et le regard vague… Elle ne prit son petit déjeuner qu’à 10h30, bien après ses sœurs et sa mère, tout en racontant sa soirée à ces dernières… Un jeune homme, du nom de Thibaud, l’avait invitée à danser tout en lui susurrant des mots doux… Le feeling passait entre eux deux, mais Lilia n’avait pas perdu le Nord… Elle était restée chaste et avait su garder la tête sur les épaules… Sa mère lui avait posé une myriade de questions, elle avait répondu sans gène, ni mensonge. Quelques semaines plus tard, Thibaud et Lilia formaient un couple de jeunes amoureux sincères… Leur romance dura deux longues années… peut-être même plus, jusqu’à ce

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qu’un « ami » de Thibaud, tente de prostituer Lilia… en lui indiquant, d’un geste de la main quel était son bout de trottoir réservé à sa nouvelle profession… L’ainée de Charlotte tomba alors de son petit nuage, pour atterrir directement sur les pavés de la réalité… Elle resta encore quelques mois avec son premier amour, qui avait facilement intégré la famille, surtout du côté plus tolérant et ouvert, de la mère.

Un après-midi, pendant cette même époque, Charlotte et sa grande sœur, étaient seules dans le duplex maternel… L’ainée qui avait fini ses devoirs, sans doute, interpella sa benjamine qui devait certainement regarder des dessins animés à la T.V… Cette dernière gravit les escaliers et entra dans l’étroite chambre de sa sœur… Sur les cloisons fines comme du papier à cigarette, était placardée une affiche représentant David Bowie allumant une grosse cigarette… un énorme joint, pour être honnête ! Lilia, jouant les grandes sœurs prévoyantes et pédagogues, tendit un journal à sa petite sœur. Sur l’une des pages, une photo illustrait le mode d’emploi d’un préservatif, clair et détaillé. Lilia fit un court commentaire et quelques recommandations à sa sœur en prévision de sa puberté à venir…

Quelques temps après, Simon et Charlotte qui étaient de véritables inséparables, prenaient leur goûter, assis à la table en formica, recouverte d’une nappe tailladée, en se racontant des histoires drôles… L’une d’elle faisait :

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– « Deux enfants discutent… L’un d’eux dit à l’autre : J’ai trouvé deux préservatifs sous la véranda, l’autre jour… » l’autre répond – « Ah… bon… Euh… c’est quoi une véranda ? »

Les deux gamins rirent alors franchement, tandis que la mère, dans le séjour tentait de rester discrète pour ne pas être surprise en train d’écouter la conversation intime de notre très jeune couple… Un sourire s’afficha sur son visage et elle ne put réprimer quelques questions à sa plus jeune fille, plus tard, alors qu’elles se retrouvèrent seules, à la cuisine… Elle ne savait visiblement pas comment prendre les choses… D’un côté, elle trouvait sa fille et son petit chéri, bien intelligents, avertis et dotés d’humour… D’un autre côté, elle croyait comprendre que ces chères têtes blondes en savaient un peu trop sur la chose, elle en déduisait deux hypothèses : Soit des adultes les avaient éclairés empiriquement ou théoriquement… (la première réponse étant alors très grave), soit ils s’étaient renseignés par eux même dans des magazines ou des livres de médecine, ce qui pour des enfants d’à peine dix ans était un comportement plutôt précoce… Quand la mère de Charlotte questionna sa fille, celle-ci lui avoua que sa sœur ainée l’avait instruite sur la chose… Lilia se fit remonter les bretelles, alors qu’elle avait fait de la prévention… !

L’ainée de Charlotte n’a pas multiplié les amourettes… ni les aventures… en d’autres termes, elle a rapidement trouvé un compagnon pour qui elle

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avait des sentiments et non pas passé des nuits sans lendemain avec des hommes rencontrés en état d’ivresse… Parvenue au quart de siècle, elle a pratiqué une seule fois, l’échangisme avec un couple d’amis mariés depuis peu… Mais, elle et le mari prêté par sa copine étudiante en psychologie, n’ont pas pu consommer leur nuit d’amour car, ils sont tombés amoureux l’un de l’autre… Quant à l’étudiante en psychologie et le jeune et immature copain de l’ainée de Charlotte, eux ont couché ensemble, sans vergogne et sans suite… Ce qui fut amusant, dans cette histoire, c’est que l’ex-mari de la psychologue, se prénommait Thibaud… Comme le tout premier amour de Lilia… Celui-ci a divorcé de Cathy, et après avoir fait un petit Luc, à sa nouvelle compagne, il s’est marié avec elle en 1996… A la connaissance de Charlotte, Lilia n’a donc flirté qu’avec 3 hommes…

Cela dit, elle n’a pas dérogé à la règle imposée par le côté nordique de sa mère, qui est de ne pas se limiter à l’amour à la papa… autant dans l’exercice de celui-ci que dans le mode opératoire des rencontres… Pour résumer, elle n’a pas choisi la quantité d’hommes mais l’originalité de piquer le mari de sa meilleure amie pour pimenter sa vie amoureuse qui, selon ses dires, à 25 ans, commençait à l’ennuyer passablement…

Quant à la sœur cadette de notre héroïne, Sandy, elle, a commencé sa vie amoureuse, un soir de fête, avec sa bande d’arsouilles, rencontrés au collège de la

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cité dortoir… Il faut dire que parmi ces quarante membres, autant masculins que féminins, peu d’entre eux étaient laids… Et si d’aventure, l’un d’eux s’aventurait à rester laid… gros… et mal rasé… il devait alors choisir entre un régime et une thérapie dont les résultats devaient être rapides et visibles, ou l’exclusion de la bande… Ce groupe se postait systématiquement au même endroit, c’est-à-dire, sur, autour, et en-dessous d’un surplomb carré en béton recouvert de terre battue à quelques 50m des sorties du collège, dans un espace ouvert appelé « court de récréation » bien qu’elle n’en ait aucune des caractéristiques… à savoir : aucune barrière, ni autres limites concrètes… Adolescents pré-pubères et autres chevelus portant des « doudounes » aux couleurs ternies par de nombreux lavages et peu de soin, se retrouvaient là, à toutes les occasions, et occupaient les appartements abandonnés par des parents indignes, ou désireux de prendre l’air de la montagne sans avoir à supporter des adolescents excités et pénibles. Ils colonisaient donc fréquemment et tour à tour, ces appartements, pour faire la fête telle qu’ils la concevaient… A savoir, en buvant d’énormes apéros, en fumant d’énormes quantités de joints et en se frottant les uns aux autres, dans l’obscurité des chambres à coucher laissée inhabitées par leurs locataires habituels… C’est à l’étage d’un loft (F5), recouvert de moquette verte et de miroirs brisés collés artistiquement sur les rampes d’escaliers, que Sandy

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fut surprise par sa sœur, pendant des ébats amoureux qui se voulaient pudiques, dans la chambre de Bastien, frère ainé d’un ami de Charlotte, et aussi le plus jeune de la bande… en tous cas avant que celle-ci fusionne avec les petits frères (et sœurs)… Le bien-aimé de Sandy se prénommait Jo… Il était brun et ses cheveux bruns et épais tombaient en une frange désordonnée sur son front. En dessous, ses yeux noirs surplombés par des arcades sourcilières ornées de poils aussi bruns que ses cheveux, semblaient vous invitez à des occupations coquines, bien que cela reste involontaire de la part de leur propriétaire… Il avait le même âge que Sandy, à trois jours prés, et il maitrisait aussi bien le français que le dessin… Charlotte les avait fréquemment surpris l’un contre l’autre, dans la chambre exigüe et accolée à la sienne… Ils faisaient ce que les grands faisaient… et après, ils discutaient alors que la petite sœur intriguée, écoutait ou même s’aventurait à les épier par les interstices de la cloison entre les deux chambres… Tous deux étaient, très amoureux l’un de l’autre… Ils restèrent ensemble plusieurs années… Alternant entre l’appartement de la cité, et la maison cossue des parents de Jo, au-dessus du centre équestre de Compagnet…

Jo avait, selon les résultats de tests psychologiques professionnels, un problème du même ordre… Quand Sandy en parla, Charlotte trouvait que ce n’était vraiment pas très grave… à comparer à d’autres maladies… Quant à la cadette, elle se

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découvrit une vocation pour la psychiatrie… Mais rapidement la mère des trois filles, découragea la cadette car c’était un métier inaccessible… en tous cas, de son point de vue et en ce qui concernait Sandy, d’après la marâtre… de discussions en conversations, Jo et Sandy, se livrèrent l’un à l’autre… Elle apprit que son chéri avait été violé par un homme quand il était encore un enfant… et de même, Jo sut que Sandy avait subit des sévices sexuels, elle aussi, alors qu’elle n’était pas plus haute que trois pommes…

En 1986, La mère et ses deux plus jeunes filles en plus de Jo, partirent en Finlande, pour fêter les noces d’or des parents de la génitrice… Charlotte n’avait pas eu l’autorisation d’inviter un ou une copine à traverser l’Europe, alors que Sandy était accompagnée par son lymphatique petit ami…

Durant tout le trajet, entre Le Rhône et la mer Baltique, le long de routes nationales et d’autoroutes grises comme un mois de novembre, nos quatre protagonistes échangeaient des remarques hilarantes et leurs places pour se détendre et étendre leurs jambes ankylosées… Tout en écoutant les trois cassettes à bandes magnétiques, dans l’autoradio, d’où sortait les paroles des chansons de Renaud, Jean Ferrat et Téléphone… Pour Charlotte, si Jo avait été invité par leur mère à découvrir la Finlande au sein de la petite famille monoparentale, c’était le signe d’une acceptation de leur couple, de la légitimité de leur union… elle les voyait déjà mariés, parents et même

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retraités… Alors qu’avec du recul, plusieurs décennies de recul, elle considérait leur histoire comme une sorte d’aventure à rallonge… comme les premiers pas d’un bébé…

C’est justement cette année là, au mois d’avril, que leur mère avait rencontré un homme qu’elle appelait « Zorro »… C’était une énième rencontre puisque cette nordique, grande et blonde au caractère d’acier avait eu la chance, pour certaines et le trop-plein, pour d’autres, de charmer et d’être charmée et prise par de nombreux hommes. Donc, certes, une énième rencontre mais pour la première fois, elle avait complètement changée… elle était profondément amoureuse… Et Zorro aussi… elle ne souhaitait qu’une chose, en silence, c’était de passer trois semaines avec ses enfants en Finlande, voire rapidement ses frères et sœurs, ses vieux parents et rentrer le plus vite possible en France rejoindre celui qui aller être son futur mari, le deuxième après le père de ses trois filles…

Plus tard, beaucoup plus tard, 20 ans après, elle annonça à ses filles comme ça, légèrement, que de toutes les manières, dans leur famille finlandaise, tout le monde s’était marié deux fois… ou, en tous les cas avait eu deux amours… elle-même et ses deux maris, sa petite sœur, sa cadette, son père qui avait eu leur mère et une maîtresse… etc.… Charlotte qui n’avait pas les oreilles, dans sa poche, avait très bien entendu cette remarque… Elle qui ne s’était pas mariée, elle

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qui avait seulement rencontré des hommes qu’elle avait aimés le plus longtemps possible… mais ce possible ne dépendait jamais ni d’elle, ni d’eux… Les conditions l’emportaient toujours… Ou du moins les emportaient toujours loin d’elle… Sa mère devait croire que sa « petite dernière » était prude ou cachotière, car il était vrai que seulement deux de ses copains étaient montés à Saint Limier, à la vieille ferme qu’habitait le couple de la marâtre et du beau-père… Mais, Charlotte savait, en secret, que le nombre d’éventuels maris qu’elle avait reçus était légèrement plus élevé… Comme elle buvait, elle voyait double… et le double du chiffre 2, était 22… Charlotte avait eu de son adolescence jusqu’à sa trentaine, 22 éventuels futurs maris… !

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Simon

Le premier fût donc, comme je vous le disais plus haut, Simon… Cela faisait quelques semaines que les deux amis jouaient ensemble, souvent et toujours sur le mode du rire et d’une certaine complicité… Un mercredi après-midi, ils s’étaient donné rendez-vous à la résidence de « l’Auguste », non loin de l’entrée de l’immeuble de Charlotte, pour faire du patin à roulettes… Ils s’étaient inventé une sorte de « chat perché » sur roulettes, et Simon ne parvenait pas à attraper son amie insaisissable, qui déambulait entre les colonnes de soutènement de l’immeuble… Jusqu’à ce qu’elle se livre en lui demandant un tout petit baiser sur la bouche, ce qu’il n’osa pas immédiatement faire… Charlotte insista en minaudant et ils se volèrent mutuellement un bisou enfantin mais néanmoins amoureux. Leur « amourette » se poursuivit presque 4 ans, ils étaient dans la même classe à l’école primaire, ils jouaient au foot ensemble pendant les récrés du matin et de l’après-midi, dés qu’ils avaient fait leurs

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devoirs, pris leur goûter (ensemble ou non), ils se rejoignaient sur le terrain de foot graveleux avec d’autres gamins du quartier… Une année, ils faillirent partir en vacances ensemble avec les parents musiciens et photographes de Simon… Mais, ceux-là préféraient que ce soit un petit garçon qui soit invité et non la déchaînée Charlotte… Quand des films comme « Star Wars » ou « Rocky IV » étaient joués dans les salles de cinéma, du centre commercial le plus proche, évidemment Charlotte, Simon, et leurs copains de classe s’y rendaient… Tout comme, ils jouaient au tennis quand à la télé, se déroulait le tournoi de Rolland Garros… Même si les courts étaient souvent occupés par d’autres apprentis tennismen… Ce fût d’ailleurs ce même Simon qui enseigna l’art du service à Charlotte : D’abord, il fallait jeter la balle au dessus de la main gauche, verticalement et à une 40aine de centimètres de sa tête… Ensuite, pendant que celle-ci s’élevait à un gros mètre au dessus de sa main, le joueur devait alors faire le geste qu’un indien fait quand il va chercher une flèche dans son carquois, derrière sa tête, au niveau de sa nuque… Puis, il fallait dérouler ce bras là de façon à ce que le tamis de la raquette s’abatte sur la balle retombant devant le serveur… Pendant les premiers temps, Charlotte, inexpérimentée, ne réussissait que rarement à renvoyer la balle correctement à son partenaire, mais celui-ci, patient, lui montrait sans problème, comment envoyer des coups droits, des