1
M algr& I’avis favorable de I’AFSSA (Agence franqaise de s&uritk sanitai- re des aliments), ti la suite de demandes des Bleveurs franqais (et de parlementaires), les ministkres de I’Agriculture et de la Sante et le secretariat d’ ttat au Commerce, aprbs avis d’experts, ont rejetd l’abattage &iectif des bovins. Ses partisans faisaient valoir qu’ il y a rarement plus d’un cas dans un troupeau, deux exceptionnellement, Selon les ministres, compte tenu des incertitudes scientifiques et des don&es BpidBmiologiques, l’avis de I’Afssa ne permet pas de dire que l’abattage selectif (par exemple tous les animaux du m$me Bge) offrirait au consommateur le niveau de protection que garantit I’abattage de tout te troupeau. Cage ij risque Cabattage par cohortes d’Bge est un principe de p&caution. A I’abattoir, le test de recherche du prion Btait pratiqub sur tous les bovins de plus de 30 mois, selon une directive europhnne applicable au 1 .01.2001 (date d’entk en vigueur du depistage biologique en France). La d& couverte d’animaux positifs s* NAIF a) (n&s apr&s I’ interdiction des farines animales) a incite le gouvernement 2 abaisser & 24 mois I’Eige des bovins testes B I’abattoir (arr& au Journaf Of- ficieldu 24.07.2001 ). Entre le 1.01.2001 et le 15.07.2001, les 64 laboratoires franqais ont test& 1 040 914 bovins de plus de 30 mois et 31 MS d’ESB ont BtB d&el&. De ia vache au mouton Un passage de I’ESB au mouton (et B la ch&vre) n’est pas une hypothbse rkente. D&s 1996, des experts conseillaient d’kcarter les MRS, materiels k risque spkcifik, plus simplement les morceaux ?I risque, visc&es et autres, suscep- tibles de contaminer les parties nobles lors de l’abattage et de la preparation de la viande. Des mesures bquivalentes sont naturellement exi- gees des pays exportant vers la France et des industries utiiisant certaines palties non consom- mables des animaux. Chypothese d’une ESB... du mouton que (( masquerait s la tremblante, son ESST spkifique, a ravivb une certaine in- quiktude. On n’a jamais dkrit de transmission Revue FranCalse des Laboratoires, janvier ‘2002, N” 339 ne serait pas exclusive des bovins : soupcgons sur le mouton Du front de I’ESB, quelques ~o~~elles intbressanies enregistrkes r&emment... A I’homme de la tremblante (connue depuis le XVIII* sikle), mais on n’exclut pas que des trou- peaux aient requ des farines vecteurs du prion ESB, qui ne serait pas spkifique des bovins. M&me inquiktude en ~rande-Bretagne, oti I’Agence pour la s&uritB alimentaire (FSA) at- tend le rksultat d’expkiences dans... 2 ans. Se- Ion des cq r&&tats prkliminaires *, les moutons auraient bien et& au contact de I’agent de I’ESB dans les an&es 1990. En juin dernier, lors de la consultation technique sur I’ESB au siege de I’Office international des Bpizooties (OIE) B Paris, les experts internatio- naux ont recommande B tous les pays concer- n& dkaluer le risque d’ESB dans les populations ovines et caprines et d’etablir une surveillance spkifique. La France dbmarre le 1” janvier 2002 une cam- pagne de dkpistage de la tremblante par test ra- pide et un plan de surveillance des ovins et des caprins. Pinces P biopsie jetables Depuis le 30 aoirt 2001, il est interdit de reuti- liser des pinces B biopsie endoscopique di- gestive. La dkision a 6% prise par I’Afssaps apres avis d’un groupe d’experts sur la sCcuri- tB des endoscopes, du fait de risques de trans- mission par ie sang et ses d&iv&s de l’agent du nv-MCJ, de I’ infectiosit8 potentielle des for- mations lymphdrdes chez I’homme, de la difficult& de garantir un nettoyage aseptique des pinces avant st&ilisation et de l’ impossibilit8 d’exclure une transmission par pinces r~utilisables. D’oti biopsies digestives avec pinces B usage unique. Vaccins et prions Le ministkre de la Santk a rassurk I’opinion : il n’y a pas de traces de &rum de veau fcetal (SVF) dans les vaccins anti-polio en France et aucun vaccin fabriqu& en France n’utifise de SVF britannique. La question avait trtk poske par un parlementaire g la suite en Grande-Bre- tagne de i’affaire Medeva, vaccin prep& sur SVF; finalement retirti du march& par crainte de la transmission du prion, par prkaution... et pour non-respect des rkgles europeennes sur Ie SW. La culture de cellules pour la prkparation de vaccins utiiise comme milieu nutritif le SVF qui, du fait de sa provenance, est ~troitement contr& 18. Les cellules cultivkes sur SVF ne peuvent rkpliquer l’kventuel agent infectieux. Enfin, le SVF est elimini! du produit fini. Nouveau test de d&pi&age Cfnstitut de recherche pharmaceutique Sero- no B Gen&e a annonck ie d~veloppement d’un test totalement nouveau, permettant d’ampli- fier la quantitk de prions contenue dans un in- fime volume de tissu ckrkbral (animal), facili- tant ainsi la d&ection de l’agent de I’ESB meme chez I’animal vivant. Par analogie B la PCR, cette technique per- mettrait alors de dktecter le prion anormal dans le sang ainsi que sur le b&tail tr&s rkemment infect&, dans lequel la recherche du prion est sou- vent nkgative. On entrevoit meme le dkpista- ge de la MCJ chez I’homme... J.-M. M. Depuis novembre 1986, 180 937 cas #ES3 ilot&& av ffoyaume-hi (O/E, 8,06.2OOt,k La d&roissance esf neffe, mais ii fauf resfer ngilant B cause des cas sporadques. 40,000- 35,000- 30,000- 25,000- 20,000- 15,000 - 15

L'ESB ne serait pas exclusive des bovins : soupçons sur le mouton

Embed Size (px)

Citation preview

M algr& I’avis favorable de I’AFSSA

(Agence franqaise de s&uritk sanitai-

re des aliments), ti la suite de demandes des

Bleveurs franqais (et de parlementaires), les

ministkres de I’Agriculture et de la Sante et le

secretariat d’ttat au Commerce, aprbs avis

d’experts, ont rejetd l’abattage &iectif des

bovins. Ses partisans faisaient valoir qu’il y a

rarement plus d’un cas dans un troupeau,

deux exceptionnellement, Selon les ministres,

compte tenu des incertitudes scientifiques et

des don&es BpidBmiologiques, l’avis de

I’Afssa ne permet pas de dire que l’abattage

selectif (par exemple tous les animaux du

m$me Bge) offrirait au consommateur le

niveau de protection que garantit I’abattage

de tout te troupeau.

Cage ij risque

Cabattage par cohortes d’Bge est un principe

de p&caution. A I’abattoir, le test de recherche

du prion Btait pratiqub sur tous les bovins de

plus de 30 mois, selon une directive europhnne

applicable au 1 .01.2001 (date d’entk en vigueur

du depistage biologique en France). La d&

couverte d’animaux positifs s* NAIF a) (n&s apr&s

I’interdiction des farines animales) a incite le

gouvernement 2 abaisser & 24 mois I’Eige des

bovins testes B I’abattoir (arr& au Journaf Of- ficieldu 24.07.2001 ). Entre le 1 .01.2001 et le

15.07.2001, les 64 laboratoires franqais ont

test& 1 040 914 bovins de plus de 30 mois et

31 MS d’ESB ont BtB d&el&.

De ia vache au mouton

Un passage de I’ESB au mouton (et B la ch&vre)

n’est pas une hypothbse rkente. D&s 1996,

des experts conseillaient d’kcarter les MRS,

materiels k risque spkcifik, plus simplement les

morceaux ?I risque, visc&es et autres, suscep-

tibles de contaminer les parties nobles lors de

l’abattage et de la preparation de la viande. Des

mesures bquivalentes sont naturellement exi-

gees des pays exportant vers la France et des

industries utiiisant certaines palties non consom-

mables des animaux. Chypothese d’une ESB...

du mouton que (( masquerait s la tremblante,

son ESST spkifique, a ravivb une certaine in-

quiktude. On n’a jamais dkrit de transmission

Revue FranCalse des Laboratoires, janvier ‘2002, N” 339

ne serait pas exclusive des bovins :

soupcgons sur le mouton Du front de I’ESB, quelques ~o~~elles intbressanies enregistrkes r&emment...

A I’homme de la tremblante (connue depuis le

XVIII* sikle), mais on n’exclut pas que des trou-

peaux aient requ des farines vecteurs du prion

ESB, qui ne serait pas spkifique des bovins.

M&me inquiktude en ~rande-Bretagne, oti

I’Agence pour la s&uritB alimentaire (FSA) at-

tend le rksultat d’expkiences dans... 2 ans. Se-

Ion des cq r&&tats prkliminaires *, les moutons

auraient bien et& au contact de I’agent de I’ESB

dans les an&es 1990.

En juin dernier, lors de la consultation technique

sur I’ESB au siege de I’Office international des

Bpizooties (OIE) B Paris, les experts internatio-

naux ont recommande B tous les pays concer-

n& dkaluer le risque d’ESB dans les populations

ovines et caprines et d’etablir une surveillance

spkifique.

La France dbmarre le 1” janvier 2002 une cam-

pagne de dkpistage de la tremblante par test ra-

pide et un plan de surveillance des ovins et des

caprins.

Pinces P biopsie jetables

Depuis le 30 aoirt 2001, il est interdit de reuti-

liser des pinces B biopsie endoscopique di-

gestive. La dkision a 6% prise par I’Afssaps

apres avis d’un groupe d’experts sur la sCcuri-

tB des endoscopes, du fait de risques de trans-

mission par ie sang et ses d&iv&s de l’agent

du nv-MCJ, de I’infectiosit8 potentielle des for-

mations lymphdrdes chez I’homme, de la difficult&

de garantir un nettoyage aseptique des pinces

avant st&ilisation et de l’impossibilit8 d’exclure

une transmission par pinces r~utilisables. D’oti

biopsies digestives avec pinces B usage unique.

Vaccins et prions Le ministkre de la Santk a rassurk I’opinion : il n’y a pas de traces de &rum de veau fcetal

(SVF) dans les vaccins anti-polio en France et

aucun vaccin fabriqu& en France n’utifise de

SVF britannique. La question avait trtk poske

par un parlementaire g la suite en Grande-Bre-

tagne de i’affaire Medeva, vaccin prep& sur SVF;

finalement retirti du march& par crainte de la

transmission du prion, par prkaution... et pour

non-respect des rkgles europeennes sur Ie SW.

La culture de cellules pour la prkparation de

vaccins utiiise comme milieu nutritif le SVF qui,

du fait de sa provenance, est ~troitement contr&

18. Les cellules cultivkes sur SVF ne peuvent

rkpliquer l’kventuel agent infectieux. Enfin, le

SVF est elimini! du produit fini.

Nouveau test de d&pi&age

Cfnstitut de recherche pharmaceutique Sero-

no B Gen&e a annonck ie d~veloppement d’un

test totalement nouveau, permettant d’ampli-

fier la quantitk de prions contenue dans un in-

fime volume de tissu ckrkbral (animal), facili-

tant ainsi la d&ection de l’agent de I’ESB meme

chez I’animal vivant.

Par analogie B la PCR, cette technique per-

mettrait alors de dktecter le prion anormal dans

le sang ainsi que sur le b&tail tr&s rkemment

infect&, dans lequel la recherche du prion est sou-

vent nkgative. On entrevoit meme le dkpista-

ge de la MCJ chez I’homme...

J.-M. M.

Depuis novembre 1986,

180 937 cas #ES3 ilot&&

av ffoyaume-hi

(O/E, 8,06.2OOt,k La d&roissance

esf neffe, mais ii

fauf resfer ngilant

B cause des cas

sporadques.

40,000-

35,000-

30,000-

25,000-

20,000-

15,000 -

15