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Le monde au XVIIIème siècle, l’esprit de curiosité :
Proposition de parcours à la Maison des Lumières-Denis Diderot.
Niveaux collège, lycée.
I) Indication pédagogiques
1) Place du thème dans les programmes
2) Lien avec l’Histoire des arts
3) Compétences et capacités
II) Proposition de parcours et présentation des œuvres :
1) La navigation et les voyages au XVIIIème s.
2) La vision de l’autre et de l’ailleurs
3) Le discours des philosophes
III) Compléments didactiques
IV) Bibliographie - Sitographie commentées
I) Indications pédagogiques
1) Place du thème dans les programmes de l’Education nationale
Collège
Géographie 6ème : Le monde à différentes échelles. Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008
Histoire 4ème : L’Europe et le monde au XVIIIème siècle
Les grandes puissances européennes et leurs domaines coloniaux, les grands courants
d’échanges mondiaux au début du XVIIIe siècle.
Les arts, témoins de l’Histoire. Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008
Lycées
Lycée professionnel :
Histoire Seconde : Voyages et découvertes, XVIème-XVIIIème siècle.
Le tour du monde de Bougainville, James Cook et l’exploration du Pacifique .On montre
que les découvertes, outre à des motifs économiques et géopolitiques, répondent,
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surtout au XVIIIe siècle, à une nouvelle soif de connaissances des Européens,
notamment pour les terres, les hommes, la faune et la flore des nouveaux mondes.
Bulletin officiel spécial n° 2 du 19 février 2009
Lycée général :
Histoire Seconde : Le programme invite à replacer l’histoire des Européens dans celle
du monde, de l’Antiquité au milieu du XIXe siècle. Un travail sur les sources faisant une
large place à l’histoire des arts.
Le travail sur les sources est essentiel, car il fonde la démarche historique. Il doit
permettre aux élèves de s’exercer à une réflexion critique sur des sources de nature
différente.
Ce parcours muséal peut répondre aussi à l’enseignement sur L’essor d’un nouvel esprit
scientifique et technique (XVIe-XVIIIe siècle). Bulletin officiel spécial n°4 du 29 avril 2010
Enseignement d’exploration Seconde : Littérature et société, Regards sur l’autre et sur
l’ailleurs. Bulletin officiel spécial n°4 du 29 avril 2010
Lettres Première L : La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation du
XVIème à nos jours. « L'objectif est de permettre aux élèves d'accéder à la réflexion anthropologique dont sont
porteurs les genres de l'argumentation afin de les conduire à réfléchir sur leur propre condition.
On contribue ainsi à donner sens et substance à une formation véritablement humaniste. Dans
cette perspective, on s'attache à mettre en évidence les liens qui se nouent entre les idées, les
formes qui les incarnent et le contexte dans lequel elles naissent. Le fait d'aborder les œuvres
et les textes étudiés en s'interrogeant sur la question de l'homme ouvre à leur étude des
entrées concrètes et permet de prendre en compte des aspects divers, d'ordre politique, social,
éthique, religieux, scientifique par exemple, mais aussi de les examiner dans leur dimension
proprement littéraire, associant expression, représentation et création. » Extraits du Bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010
Philosophie, Terminale : Le sujet, Autrui ; La politique, la justice, le droit ; La morale, la
liberté, le bonheur B.O. n°25 du 19 juin 2003
2) Histoire des arts : Domaines : Arts du visuels, arts du quotidien, arts du
langage.
Collège et premier cycle :
Thématiques : Arts, Etats et pouvoirs ; Arts, espace, temps ; Arts mythes, religion ;
Arts rupture, continuité.
Lycée:
Thématiques : Arts, réalité, imaginaire ; Arts, société, culture ; Arts, mémoire,
témoignages, engagement ; Arts, sciences et techniques.
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3) Cette visite permet de mettre en œuvre un certains nombre de capacités et de
compétences préconisées dans les programmes, par exemple :
CAPACITÉS :
- identifier la nature de l’oeuvre
- situer l’oeuvre dans le temps et dans son contexte et en expliquer l’intérêt
historique
- décrire l’oeuvre et en expliquer le sens
- distinguer les dimensions artistiques et historiques de l’oeuvre d’art
- confronter une œuvre littéraire et une image
COMPETENCES :
- Compétence 1 : Maîtrise de la langue française Dire, Lire
- Compétence 5 : Culture humaniste Avoir des repères, Lire et pratiquer
différents langages, Pratiquer les arts
- Compétence 6 : Compétences civiques et sociales Avoir un comportement
responsable hors de l’école
II) Proposition de parcours : Salle 3 et 5 :
Le monde au XVIIIème siècle, l’esprit de curiosité
Les Européens du XVIIIe siècle n’ont pas encore pris toute la mesure de
l’entendue et de la diversité du monde. La curiosité intellectuelle mais aussi la
recherche de nouvelles terres, de nouvelles ressources et de débouchés
commerciaux les incitent à se lancer à la découverte des zones inconnues des
continents africains, américains et asiatiques ainsi que de l’océan Pacifique
encore largement inexploré. L’infinie variété des animaux et des végétaux
observés et collectés bouleverse progressivement la conception d’un monde
limité à un petit nombre d’espèces, d’origines divines et immuables. La rencontre
avec des cultures différentes donne aux philosophes l’occasion d’une remise en
cause des modèles moraux et religieux de l’Occident chrétien.
Le musée permet d’évoquer les voyages à cette époque et les répercussions
nombreuses qu’ils ont provoquées.
Le parcours peut répondre à la problématique « Pourquoi voyager au XVIIIème
s. ? » On pourra facilement évoquer avec les œuvres présentes au musée, les
raisons politico/religieuses, raisons scientifiques ; les raisons économiques
pourront quant à elles, être l’objet d’une discussion-débat avec les élèves en
s’appuyant sur les textes cités en bibliographie.
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1) La navigation au XVIIIe siècle.
Des avancées techniques comme le sextant, la boussole, le chronomètre de marine
permettent de nouvelles explorations. Instruments qui améliorent considérablement le
calcul de la position des navires en mer, ils permettent aussi une localisation précise des
nouvelles côtes découvertes et donc, une plus grande précision des cartes. Globes et
planisphères font l’objet de plus de précisions.
Vitrine 1 :
- Le sextant (Verre, laiton Londres, 1780) permet de calculer la latitude en s’aidant
des rayons du soleil ou des astres, du miroir et de la ligne d’horizon. Le sextant de marine fut inventé au XVIIIe siècle. Il s’agit d’un instrument permettant de
calculer une distance à partir d’un angle, aussi bien verticalement qu’horizontalement. Le sextant
était notamment utilisé afin de déterminer la latitude par le calcul d’un angle entre l’horizon, le
navire et un astre. Grâce à un ensemble de miroirs, le navigateur pouvait voir dans la lunette
simultanément l’horizon et l’astre choisi. L’ajustement de la partie nommée alidade, c’est-à-dire la
branche mobile, permettait ensuite de lire sur le bord gradué que l’on nomme le limbe, l’angle
ainsi formé.
- Le chronomètre marin (Acier, laiton, verre, Paris, 1775) permet de calculer pour
la première fois au XVIIIème s. la longitude. L’horloger anglais John Harrison travailla à l’élaboration du chronomètre de marine dès les
années 1730 et produisit près de trente ans plus tard une montre de marine, dénommée H4 car
elle était la quatrième version du prototype inventé par Harrison. Elle était dorénavant
suffisamment précise pour permettre de déterminer la longitude.
Horloge de très haute précision, le chronomètre permettait de garder à bord du navire une
heure de référence, et ce durant toute la traversée. Il suffisait ensuite de calculer l’heure
locale grâce au soleil puis de déterminer la différence entre ces deux heures pour permettre de
donner la longitude sur laquelle voguait le navire.
- Globe de poche (John Cary (1755-1835), Londres, 1791 Carton,
papier, fer et peau de roussette).Ci-contre :
Conçu comme un objet démonstratif, ce globe permet de comparer le monde à la fin du XVIIIe
siècle (le globe lui-même) avec le monde « au temps de César » (sur l’une des faces internes de la
boite). L’autre face comporte une liste des coordonnées en latitude et en longitude de plusieurs
villes du monde.
Ce type d’objet montre le goût pour la géographie et la cartographie à cette époque.
Dès le IIème siècle avant J.C on sait que la terre est ronde. Le plus ancien globe terrestre
parvenu jusqu'à nous est le globe de Martin Behaim, réalisé à Nuremberg en 1492 et appelé
Erdapfel. L'Amérique et l'Australie ne figurent logiquement pas sur ce globe de 51 cm de
diamètre.
Le cartographe Martin Waldseemüller adapte en 1507 l'imprimerie aux besoins des fabricants de
globes en créant les fuseaux. Jusque-là, les globes étaient toujours peints et uniques. De plus, les
cartes de Waldseemüller publiées à Saint-Dié des Vosges furent les premières à porter
l'inscription « America ». Selon Monique Pelletier, il serait l'auteur en 1506 ou 1507 d'un globe
manuscrit passé à la postérité sous le nom de Globe vert.
Comme le montrent les cartes présentées dans les tiroirs, en l’espace d’une cinquantaine
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d’années, un grand nombre d’îles du Pacifique, l’Australie, appelée Nouvelle Hollande, la Mélanésie,
le nord de la zone Pacifique, du Japon à la future Californie, sont ainsi cartographiées.
-Carte murale : Le monde à la fin du XVIIIème s.
Imprimée à Paris en 1795, cette « Mappe-Monde Carte universelle de la Terre Dressée sur les
Relations les plus nouvelles, Soumises aux Observations Astronomiques les plus récentes, ou sont
marquées des Nouvelles Découvertes » a été réalisée par le géographe Louis Denis (1725-1794)
qui reprend et corrige les travaux de Jean-Baptiste Nolin (1686-1762). Quatre cartouches
entourés de personnages et d’animaux emblématiques contiennent les descriptions des quatre
parties du Monde ; l’Australie (encore appelée Nouvelle Hollande) n’étant pas considérée comme
un continent. Cette carte montre l’état des connaissances au terme des grands voyages de
découverte qui ont marqué le siècle. On y voit la cartographie de la grande zone Pacifique, rendue
possible grâce aux travaux des Anglais James Cook (1728-1779) et Tobias Furneaux (1735-1781)
et du Français Louis-Antoine de Bougainville (1729-1811). Les tracés de leurs voyages occupent
les espaces maritimes. Cette mappemonde illustre aussi les progrès majeurs de la cartographie au
cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle : l'Australie est complète et détachée de la
Nouvelle-Guinée ; la Californie est rattachée au continent américain ; au sud du globe, le « Grand
continent austral », dont James Cook a démontré l’inexistence, est supprimé ... Il subsiste
quelques erreurs (comme la présence des terres dites « Terre de la compagnie » à l’Est du
Japon), des incertitudes (comme les îles de la zone mélanésienne) et des inconnues (comme les
contours de l’Antarctique). Mais l’essentiel de la cartographie du monde est établi à partir de
cette époque.
Le monde est quasiment représenté correctement sauf l’antarctique et l’Australie. On peut
cependant s’amuser avec les élèves à repérer les quelques anomalies. Les tracés des voyages de y
sont représentées.
2) La vision de l’autre et de l’ailleurs
-Tiroir du « meuble de curiosité » : Omaï , ci-contre :
Réalisée en 1774 par le graveur Francesco Bartolozzi, d’après un dessin de Nathaniel Dance,
cette gravure représente Omaï, premier polynésien ramené en Angleterre.
En 1772, James Cook, secondé par le capitaine Tobias Furneaux, entreprend son deuxième tour
du monde. Le navigateur fait escale pour un temps dans les îles du Pacifiques, qu’il a déjà
explorées lors de son premier voyage. Impressionné par un jeune Tahitien prénommé Omaï,
Furneaux propose à ce dernier de venir en Angleterre. Omaï arrive à Londres en 1774. Dans la
capitale anglaise, il est l’objet de toutes les curiosités et de toutes les attentions. Il est
présenté à nombres de personnalités éminentes de l’Angleterre des Lumières, dont le roi George
III et la reine Charlotte.
Le jeune polynésien se lie également avec des scientifiques tels que le célèbre naturaliste Joseph
Banks, qui fait réaliser cette gravure.
Omaï fait le chemin du retour en 1776 à l’occasion du troisième voyage de Cook.
Omaï est représenté debout, regardant le spectateur. Il est vêtu de blanc, les cheveux longs
tombant sur ses épaules et pieds nus. Il porte des éléments qui permettent d’identifier la culture
polynésienne, à commencer par le vêtement en tapa. Cette étoffe, obtenue en battant des
écorces végétales d’arbres ou d’arbustes comme le mûrier ou l’arbre à pain, pouvait être blanche
ou brune et parfois décorée de motifs.
Des tatouages sont visibles sur les deux mains d’Omaï. Le jeune homme tient une parure de
plumes et porte un tabouret. En Polynésie, cet objet est traditionnellement réservé à
l’aristocratie. Omaï fut à Londres une véritable coqueluche, représentant, comme Aotourou à
Paris au même moment (depuis 1769 avec Bougainville), l’incarnation curieuse et exotique de l’ «
Homme nature »l ou « Naturel » tel que le concevaient les philosophes et hommes de sciences du
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XVIIIe siècle. On lui consacra notamment une pièce de théâtre en 1785. Omaï a été représenté
de nombreuses fois, que ce soit sur des tableaux ou des gravures. L’un des plus grands peintres
anglais du XVIIIe siècle, Joshua Reynolds, a notamment exécuté un célèbre portrait du jeune
Tahitien.
-Vitrine 1 : Plat à Kava kumete, Archipel des Tonga (Polynésie), fin XVIIIe-début XIXe
siècle, Bois, corde.
A l’occasion de leurs rencontres avec de nouvelles populations, les navigateurs européens se font
donner ou prélèvent des objets manufacturés emblématiques. Ce plat servant à la consommation
d’une boisson fermentée, le kava, est identique à celui que le navigateur James Cook (1728-1779)
récolta dans l’archipel des Tonga en Polynésie en 1774.
-Papier peint panoramique : Les Sauvages de la mer Pacifique »
Réalisé en 1806 par la manufacture Joseph Dufour à Macon, le papier peint panoramique « Les
Sauvages de la mer Pacifique ou Les Voyages du capitaine Cook » est inspiré des voyages autour
du monde de l’Anglais James Cook. Vingt lés forment une scène longue de plus de 12 m, servant à
revêtir les murs des salons du début du XIXe siècle. Le dessin préparatoire à la gouache ici
reproduit est l’œuvre du peintre et dessinateur Jean Gabriel Charvet (1750-1829), employé par
cette manufacture. Différentes populations du Pacifique (Nouvelle-Zélande, Ile de Pâques,
Marquises …) y sont rapprochées dans un unique paysage enchanteur, suggérant un monde
idyllique et paisible. Représentation idéalisée ici qui entre en résonnance avec la Description d'un
voyage autour du monde de Bougainville, où il évoque le mythe du « paradis polynésien ». On
pourra évoquer Rousseau, qui défend l’idée du « bon sauvage » nullement perverti par la
civilisation. Le succès de ce papier peint traduit l’engouement du thème des voyages et de
l’exotisme auprès de la noblesse et de la bourgeoisie à cette époque. Un exemplaire original de ce
panoramique est visible au château de Champlitte en Haute-Saône, non loin de Langres.
Vitrine 2 et bibliothèque des voyages (à l’entrée de la salle) :
Voyage dans l'hémisphère austral et autour du monde James Cook, Paris, 1778 Les récits des voyages de James Cook font sensation dans toute l’Europe. Ce volume est le
premier tome de la première édition française du deuxième voyage de Cook, entre 1772 et 1775.
Le portrait du navigateur est placé en regard de la page de titre.
Voyage autour du monde, Louis-Antoine de Bougainville, 1771 Louis Antoine de Bougainville relate dans cet ouvrage son périple autour du monde entre 1766 et
1769. Le texte est illustré de représentations d’embarcations. Les observations des marins
occidentaux ont souvent porté sur les formes et les fonctions des navires qu’ils rencontraient.
Abrégé de l'histoire générale des voyages, Jean-François de La Harpe (1739-
1803) Paris, 1780. Ci-contre : Dans cet ouvrage offrant des résumés des principaux voyages du XVIIIe siècle, l’auteur
accompagne ses textes de portraits des habitants des contrées explorées. Pour les îles de
Nouvelle-Zélande, il représente un chef maori portant les vêtements et les parures marquant sa
position sociale.
Au XVIIIe siècle, les récits de voyage sont à la mode. Outre leur intérêt scientifique, ces
ouvrages correspondent aussi à un véritable genre, très prisé. Deux catégories d’ouvrages
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peuvent être distinguées. La première concerne les relations originales de voyages, signées par
les personnes qui les ont effectués. Naturalistes, géographes, marins, les voyageurs sont
nombreux : l’Allemand Johann Reinhold Forster (1729-1798) dans le Pacifique, l’Anglais Georges
Anson (1697-1762) dans les « mers du sud », le Français Charles Marie de La Condamine (1701-
1774) en Orient et au Pérou, le Suédois Anders Sparrmann (1748-1820) en Chine et en Afrique
du sud… Ces ouvrages se vendent bien et sont rapidement traduits en langues étrangères, à
l’exemple des trois voyages de James Cook (1728-1779) en français. L’autre catégorie est celle
des compilations, qui regroupent en les résumant les textes des premiers auteurs. Ces
contributions sont souvent ordonnées par zones géographiques, avec une présentation
chronologique des explorations successives. Initialement conçue comme la traduction d’un
ouvrage anglais, l’une des premières grandes compilations françaises (1746-1759) est l’Histoire
Générale des Voyages […] de l’abbé Antoine François Prévost (1697-1763). En 15 volumes, il y
rassemble l’essentiel des découvertes du siècle. Cet ouvrage connait un grand succès. Jean-
François de La Harpe (1739-1803) le reprend dans son Abrégé de l’histoire générale des voyages,
en 20 volumes à partir de 1780. Ces ouvrages contiennent une abondante illustration, montrant
essentiellement la flore et la faune mais aussi des scènes de vie ou des portraits de «
Naturels ». Des dessinateurs et des graveurs se spécialisent dans ces images à l’usage d’éditeurs
spécialisés comme Jacques Grasset de Saint-Sauveur (1757-1810).
3) Le discours des philosophes
Salle 3 : Vitrine 2 : Supplément au Voyage de Bougainville dans Opuscules
philosophiques et littéraires Paris, 1796, Denis Diderot
Ces voyages marquent l’accélération du phénomène de colonisation commencé au XVIe siècle. Une
dénonciation de cette emprise sur le monde se développe. Les rencontres avec d’autres cultures
interrogent les Occidentaux sur leur place dans le monde. Les philosophes comparent les modèles
sociétaux européens à ces modèles exotiques et se questionnent sur la légitimité des mœurs,
habitudes et modes de gouvernement de l’Europe. Les philosophes tentent ainsi de remettre en
cause certains préjugés.
Voltaire, Rousseau, Raynal et plusieurs autres écrivent sur ce thème. Dans le Supplément au
Voyage de Bougainville en 1772, Diderot fait dialoguer fictivement un aumônier européen et
Orou, sorte de sage tahitien pour offrir un autre point de vue sur les mœurs et les institutions
occidentales. La question de la tolérance religieuse y est particulièrement développée.
Salle 5 : Vitrine 1 : Histoire des deux Indes ou Histoire philosophique et politique
Guillaume Thomas Raynal (1713-1796) Genève, 1780, 5 volumes. (Ci-dessus ) L’abbé Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796) publie anonymement cet ouvrage en tant que
rédacteur en chef. Ecrite par plusieurs collaborateurs dont Diderot, en 1770, l’Histoire
philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes
est la première œuvre à dénoncer l'esclavage et la colonisation européenne, positionnement
politique qui n'avait pas été traité jusqu'à présent (le « Supplément au voyage … » en est la
version romancée). Il y fournit des informations sur la colonisation, mais Diderot y introduit
anonymement un discours radical contre l’esclavagisme et contre le colonialisme. A Paris, la
réédition de 1780, plus virulente encore, est brûlée publiquement et l’auteur, qui a mis son nom
sur la page de titre, doit s’exiler en Prusse auprès de Frédéric II. Raynal dénonce les
conséquences de l’oppression des puissances européennes : « Malheur aux nations policées qui
voudront s’élever contre les forces et les droits des peuples insulaires et sauvages. Elles
deviendront cruelles et barbares sans fruit ; elles sèmeront la haine dans la dévastation, et ne
recueilleront que l’opprobre et la vengeance ». Diderot renchérit : « Fuyez, malheureux
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Hottentots, fuyez ! Enfoncez-vous dans vos forêts. Les bêtes féroces qui les habitent sont moins
redoutables que les monstres sous l´empire desquels vous allez tomber. Le tigre vous déchirera
peut-être, mais il ne vous ôtera que la vie. L´autre vous ravira l´innocence et la liberté ».
Durant la Révolution, l’abbé Raynal fait figure de précurseur de la liberté des peuples. Mais il
choque aussi en condamnant la Révolution et en désignant Diderot comme l’auteur des pages
incendiaires. En 1797, le peintre Anne-Louis Girodet (1764-1824) représente le buste de l’abbé
Raynal derrière le portrait de Jean-Baptiste Belley (1746-1805), premier député français noir,
héros de la lutte contre l’esclavage.
III) Compléments didactiques
La navigation au XVIIIe siècle.
Les grandes expéditions, appelées circumnavigations, se sont multipliées à l’époque des
Lumières, sous le commandement de grands navigateurs tels que les Anglais Anson,
Bligh, Cook, Wallis, les Français Baudin, Bougainville, Bruny d’Entrecasteaux, La Pérouse
ou Surville ou le Russe Krusenstern.
Le musée évoque les voyages de deux grands naviqateurs :
Le comte Louis-Antoine de Bougainville, officier de marine, navigateur et
explorateur français né à Paris le 12 novembre 1729 et mort dans la même
ville le 31 août 1811.
En 1766, il effectue, pour le compte de Louis XV, un tour du monde sur la
frégate La Boudeuse (1766-1769), en compagnie de plusieurs savants : il
mouille à Tahiti qui vient d'être découverte en juin 1767 par Samuel Wallis. Il
y reste moins de dix jours, en avril 1768, puis repart avec un jeune Tahitien
volontaire, Ahutoru (Aoutourou), qui fait le trajet jusqu'à Paris, puis qui
meurt au cours du voyage de retour, après une escale à l'Île-de-France.
Il rentre à Saint-Malo le 16 mars 1769 et publie en 1771 sa Description d'un
voyage autour du monde, où il évoque le mythe du « paradis polynésien ».
Bougainville voit les apports scientifiques de son voyage éclipsés par le
caractère ambigu du succès de son ouvrage. Il a néanmoins fait faire à la
géographie de l'Océanie de grands progrès, trouvant des îles nouvelles,
précisant la situation de beaucoup d'autres, donnant sur les mœurs des
indigènes des renseignements intéressants.
James Cook navigateur, explorateur et cartographe britannique, né le
7 novembre 1728 à Marton (Middlesbrough) et mort le 14 février 1779 à
Hawaï. Accédant au grade de capitaine de la Royal Navy, il fait trois voyages
dans l’océan Pacifique à l’occasion desquels il fut le premier Européen à
débarquer sur la côte Est de l’Australie, en Nouvelle-Calédonie, aux îles
Sandwich du Sud et à Hawaï. Il fut également le premier navigateur à faire le
tour de l'Antarctique et à cartographier Terre-Neuve et la Nouvelle-
Zélande. Il réalise trois tours du monde : Premier voyage 1768-1771 ;
deuxième voyage 1772-1775 ; troisième voyage 1776-1779.
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Les récits de voyage sont très à la mode au XVIIIème s., qui décrivent les mœurs des
peuples découverts. L’ethnographie n’existe pas encore au XVIIIe siècle en tant que
discipline de recherche. Cependant, quelques savants ont le souci de rechercher des
informations fiables et un comportement adéquat face au « choc de civilisation » que
constitue le premier contact avec des populations inconnues. Pour leur premier voyage
autour du globe, le lieutenant James Cook et le naturaliste Joseph Banks (1743-1820)
bénéficient des conseils de James Douglas (1702-1768), président de la Royal Society,
l’équivalent anglais de l’Académie des sciences de Paris. Douglas recommande : « User de
la plus grande patience et de tolérance à l’égard des indigènes des différents
territoires où le navire pourrait accoster. […] Toujours garder à l’esprit que répandre le
sang de ces peuples est un crime de la plus haute nature : ce sont des créatures
humaines, l’œuvre du même Auteur omnipotent […]». Les risques sont signalés avec
lucidité : déni d’humanité, annexion des terres. Douglas précise cependant : « Il existe
bien des moyens de les convaincre de la supériorité des Européens ». Il fournit aussi une
méthode de travail pour connaître « les dispositions naturelles des peuples ; leurs
progrès dans les arts et les sciences […]. Ensuite, l’apparence des gens : Traits, Couleur
de peau, Vêtement, Habitation, Alimentation, Armes. Puis on peut s’intéresser à leur :
Religion, Morale, Ordre, Gouvernement, Distinction de pouvoir, Police ». Durant ces
voyages, beaucoup d’objets sont collectés et d’informations réunies.
De ces voyages proviennent aussi des découvertes scientifiques : Les grands navigateurs
embarquent naturalistes, géographes, astronomes… dont les observations permettent
aux sciences de se développer. La botanique s’enrichit de l’étude de flores jusque là
inconnues, dont les naturalistes rapportent des spécimens et des études sous formes
d’herbiers. Ainsi, le botaniste Philibert Commerson découvre une nouvelle plante au
Brésil, en 1767, lors de l’expédition dirigée par Bougainville. Il nomme cet arbuste aux
couleurs éclatantes « bougainvillier » en hommage au navigateur.
Portées par ces découvertes, les sciences se vulgarisent auprès d’un large public au
XVIIIème s. : on se met à expérimenter, à collecter, à herboriser…Le besoin nait aussi
d’inventorier, de classifier, de comprendre, d’expliquer : on peut ainsi comprendre la
floraison de dictionnaires et l’inventaire que fait Diderot de ces connaissances dans
l’Encyclopédie (introduction à une suite du parcours dans les salles supérieures).
L’esclavage et le colonialisme - De nombreuses voix s’élèvent contre cette pratique
avec des arguments fondés sur différentes convictions, philosophiques ou économiques :
- L’abbé Raynal (Histoire des deux Indes, coécrit avec Diderot, 1770) pose les limites
du droit à la colonisation qui pervertit par les mœurs l’égalité naturelle entre les
peuples.
La célèbre dénonciation de l’esclavage insérée par Diderot dans le livre XI de l’édition
de 1780 de L’Histoire des Deux-Indes vient sans doute en partie de la dénonciation de
l’esclavage faite par l’abbé Pierre-Joseph-André Roubaud, journaliste physiocrate, dans
le tome XII de l’Histoire générale de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique publié en 1771.
Le dialogue entre L’Histoire des Deux-Indes et l’abbé Roubaud, concernant notamment
la couleur des Africains, contribue à l’affirmation d’une attitude plus nettement anti-
esclavagiste dans la dernière édition de l’ouvrage dirigé par Raynal, en 1780.
- Rousseau surtout remet en cause l’imposition des valeurs européennes qu’il ne trouve
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pas supérieures aux autres – voir son « mythe du bon sauvage ».
- Necker propose un plan européen d’abandon de l’esclavage (aspect économique) et du
même point de vue,
- Jérémy Bentham propose l’abandon de la colonisation qui coûte trop cher. La position
des physiocrates, et notamment celle de Dupont de Nemours, relie l’argument
économique à l’argument moral : il s’agit non seulement de dénoncer l’esclavage comme
contraire à l’humanité et à la religion, mais également de démontrer qu’il serait plus
rentable, au lieu de cultiver des denrées coloniales en Amérique à l’aide d’esclaves,
d’encourager la production de ces mêmes denrées par des travailleurs libres en Afrique
même.
La vision de l’Autre :
Qu’ils soient réels ou imaginaires, les récits de voyage du XVIIIème s. sont l’occasion
de rassembler une collection de renseignements factuels sur diverses sociétés et de
tenter une genèse du développement des civilisations pour saisir l’Humanité dans son
état antérieur.
En plus des oeuvres exposées ou évoquées au musée, on pourra citer le Français Lafitau
(1681-1746), jésuite missionnaire en Amérique qui publie « Les mœurs des sauvages
américains … » en 1724. On peut voir dans cet ouvrage les prémices de l’ethnographie.
L’anthropologie physique esquisse ses premières recherches avec des naturalistes
comme Buffon (1707-1788). Progressivement, cette science se teinte d’aspects sociaux
et historiques avec Emile Durkheim (1858-1917) ou Marcel Maus (1872-1950). Mais
c’est Claude Levi-Strauss qui est le père de l’anthropologie moderne qui étudie les modes
de vie des sociétés dites « primitives » en voie de disparition, tout en démontrant leur
organisation complexe.
Avec les Premières des séries littéraires, on peut compléter le parcours sur le thème
de « La question de l’Homme… » dans la salle 5 et les suivantes pour évoquer par
exemple, les échanges intellectuels, l’éducation, les arts (salle 6), l’édition (salle7et 8),
les sciences (salle 9) avec l’Encyclopédie.
Dans la salle 5, quelques pistes : Les Lumières, un mouvement européen (utiliser le
mur de citations).
Les penseurs de cette époque ont eu conscience de former une seule humaine condition
par-delà les frontières, une « république des lettres ».
La diffusion des idées : L’Europe toute entière est touchée par ce courant intellectuel.
Ce n’est pas véritablement une doctrine, il se caractérise plutôt par une méthode et une
attitude intellectuelle centrée sur deux options : la foi dans la raison et la croyance
dans le progrès du genre humain. (Voir Condorcet / besoin de communication des idées)
On pourra faire remarquer l’importance du français comme langue internationale (le latin
devient une langue morte à partir de cette époque).
Par quels moyens ? par des lettres (borne interactive), des journaux, des salons
littéraires, des cafés où l’on prépare les premiers chocolats et cafés venus d’Amérique
du sud, les clubs, les sociétés savantes …ou par des voyages individuels. Dans cette salle
sont évoqués les voyages de Diderot et de Voltaire : certains aristocrates participent
également à ces échanges, des puissants eux-mêmes (les despotes éclairés) sont
touchés par ces idées et accueillent les philosophes. Au XVIIIe siècle, grâce à la
modernisation des réseaux de transport et de poste, des lettres circulent et
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permettent de diffuser les idées à travers toute l’Europe. Les intellectuels
correspondent entre eux. Ainsi, un vaste réseau se met en place entre gens de lettres,
philosophes, savants. Une Europe des Lumières émerge progressivement. Quelle soit
privée, ou publiée et donc rendue publique, la lettre, devient un genre littéraire à part
entière.
L’éducation :
Pour dilater la portée de la visite avec une classe de Première L, par exemple, cette
question peut être évoquée à partir de la salle 5 à partir du Plan d'une université pour le gouvernement de Russie dans Œuvres complètes de Diderot, Tome 12, Paris 1821.
Les philosophes des Lumières font de l'éducation un axe de réflexion majeur. Ils
prônent une complémentarité de l'esprit et du corps, débattent des rôles respectifs
des sens et de l’expérience, distinguent la morale et la foi. Claude-Adrien Helvétius
(1715-1771), Rousseau et Voltaire attirent l'attention sur le rôle des institutions, le
degré d’éducation des jeunes filles, les droits de l'enfant. En 1762, Emile ou De
l’éducation de Rousseau est un texte fondateur dans « l’art de former les hommes ».
Pragmatique, la comtesse de Genlis (1746-1830) utilise des maquettes inspirées des
planches de l’Encyclopédie pour la formation des enfants.
Dans ce débat, Diderot est observateur autant que théoricien. A la suite de certains
articles de l’Encyclopédie puis De l’Education publique en 1762, le philosophe précise sa
pensée après son voyage en Russie. En 1775, il rédige pour Catherine II un Plan d’une
université pour le gouvernement de Russie, véritable planification des études « depuis
l’a.b.c. jusqu’à l’université » selon la demande de l’impératrice. L’intérêt de Diderot porte
sur l’organisation du système éducatif : « une université est une école […] ouverte
indistinctement à tous les enfants d’une nation et où les maîtres stipendiés par l’Etat les
initient à la connaissance élémentaire de toutes les sciences ». ce plan est un projet
universitaire ingénieusement composé par Diderot, très élaboré et richement
documenté. Il considère que l'enseignement ne peut être réservé qu'aux privilégiés
puisqu'il est facteur de dignité et de sociabilité.
Dans cet ouvrage, il déroule son programme directement inspiré des idées des
Lumières : un enseignement public, des professeurs bien formés, des locaux appropriés,
des bourses pour les plus capables, le rôle majeur des sciences et des langues vivantes,
le rôle secondaire de la métaphysique et des langues mortes, des manuels rédigés par les
meilleurs spécialistes, une pédagogie basée sur les vertus morales... C’est la finalité
sociale et politique de l’enseignement que Diderot recherche en affirmant : « Instruire
une nation, c’est la civiliser ».
En France se la question se pose d’une éducation publique ou privée, obligatoire ou
libérale, étatique ou décentralisée- projets sans suite de Turgot et de La Chalotais
(Essai d’éducation nationale, 1763).
La meilleure réussite est celle de l’Autriche (despotisme éclairé de Joseph II) :
innovation pédagogique, contenu des programmes, laïcité.
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VI) Bibliographie-Sitographie commentées :
Sources littéraires : En plus de celle citées dans le corps du document, on pourra relire
aussi :
- Michel de Montaigne , Des coches , Les cannibales, Essais, 1595.
- Jean-Jacques Rousseau , Discours sur les sciences et les arts, 1750 et Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les hommes ,1755.
- Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748, Livre XV, chapitre V.
-Voltaire, Candide ou l'optimisme, 1759, Ch.III.
Une page qui présente les débuts et les enjeux de la colonisation du Brésil depuis
sa découverte :
Ambassade du Brésil en France [en ligne]. Ambassade du Brésil en France, 07/2004, date de mise à
jour 07/2004 [consulté le 28/05/2014]. Le Brésil : la découverte, [env. 1p.].
http://paris.itamaraty.gov.br/fr/histoire.xml
Sur la cartographie : Explorer le site de la BNF, en particulier :
Bibliothèque nationale de France. Les globes du Roi-Soleil [en ligne]. Bibliothèque Nationale de
France, 2007, date de mise à jour 2007 [consulté le 28/05/2014]. Les grands navigateurs, [env. 1p.].
http://expositions.bnf.fr/globes/bornes/itz/24/07.htm
L’histoire des grandes découvertes du 16ème au 18 ème s. :
Taillemite, E. Sur les mers inconnues : Bougainville, Cook, Laperouse. Gallimard, 1987. 208 p..
DECOUVERTES (Invention du monde), 21.
Explorateurs à la découverte du monde de l'antiquité à nos jours. Hachette, 1997. 248 p., biog.,
chronol., index, cartes et ill. n.b. et coul..
Sur l’histoire des techniques de navigation : Exposition virtuelle de la BNF sonore sur
l'histoire de la conquête de la mer depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Grâce à l'évolution des
bateaux, au développement de la cartographie et des instruments de navigation, la mer à partir
du Moyen Age et des grandes découvertes n'est plus perçue comme un obstacle mais comme un
chemin : Bibliothèque nationale de France / Ville de Brest. Expositions virtuelles de la BNF [en ligne]. Bibliothèque Nationale de France, 2004, date de mise à jour 2004 [consulté le 28/05/2014]. La mer : à la conquête des mers, [env. 50p.]. http://expositions.bnf.fr/lamer/bornes/audiovisuel/conquete/index.htm
Un article :
Simaan, Arkan. Déterminer la longitude en mer : la course contre la montre. Ciel et espace (Revue),
11/2009, 474, p.60-64
Sur l’esclavage et la colonisation :
-Aspects économiques , un article :
Dockès, Pierre / Deshayes, Marie. L'amère mondialisation du sucre. Les Grands dossiers des sciences
humaines, 09/2011, 024, p.58-59
-Sur son histoire et la Traite :
Testot, Laurent / Grenouilleau, Olivier. Une brève histoire de l'esclavage. Sciences humaines
(Auxerre), 03/2011, 224, p.54-55
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La BNF, toujours : Les dossiers de Gallica [en ligne]. Bibliothèque Nationale de France, 1999, date de
mise à jour 1999 [consulté le 28/05/2014]. L'Europe découvre l'Afrique : l'esclavage, [env. 1p.].
http://gallica.bnf.fr/dossiers/html/dossiers/VoyagesEnAfrique/themes/T1c.htm
Entretien vidéo sur la question des Lumières en Afrique noire : constat selon lequel l'oralité dans
les sociétés africaines met en avant les principes du respect de la personne, intégrée dans sa
communauté ; présentation de la charte du Mandé, document de Moyen Age qui a servi de
référence dans la défense des libertés individuelles, et du combat des philosophes africains
contre l'esclavage, notamment celui de Antoine Guillaume qui fréquenta les universités d'Europe
au 18e siècle. M'Bokolo, Elikia / Grillet, Thierry. Les Lumières et le monde : l'Afrique noire. In Expositions virtuelles de la BNF [en ligne]. Bibliothèque Nationale de France, 2004, date de mise à jour 05/2006 [consulté le 28/05/2014]. [env. 10 min]. http://expositions.bnf.fr/lumieres/audio/02_4.htm
-Sur l’abolition :
Etudes sur Diderot et l’Encyclopédie : http://rde.revues.org/179
Assemblée Nationale française [en ligne]. ASSEMBLEE NATIONALE, 05/2000, date de mise à jour 2011 [consulté le 28/05/2014]. Abolition de l'esclavage, [env. 20p.]. http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/esclavage/abolition.asp#chronologie
Danton, G.J. / Dufay, L.P. / Sédar Senghor, Léopold. "Lançons la liberté dans les colonies", suivi de "La France est un arbre vivant" et de "La traite et l'esclavage sont un crime contre l'humanité". Points, 2009. 53p.. Les grands discours
Histoire de l'esclavage et des combats philosophiques et politiques relatifs à cette violation des
droits de l'Homme. Ouvrage publié à l'occasion du 150e anniversaire de l'abolition de
l'esclavage : Oissard, Patrick, Esclavage : la république se déchaîne. ARCHER (L') - VAL DE FRANCE EDITIONS, 1998. 108 p., ill. n.b. et coul. + encart VIII p. 56-57.
Sur l’anthropologie et le regard sur l’Autre après le XVIIIème :
Lévi-Strauss, Claude. Tristes tropiques. Plon, 1955.
Durkheim, Emile, De la division du travail social, PUF, 1991
Hartog, François, Anciens, Modernes, Sauvages, Galaade, 2005.
Malson, Julien , Les enfants sauvages, Ed.10/18, 1964
Site du musée du Quai Branly : www.quaibranly.fr/
Des films : L’enfant sauvage, François Truffaut, 1970
Mission, Roland Joffé 1986
La forêt d’émeraude, John Boorman, 1986
Sur l’éducation ( Classes de Première) :
- Gal, Roger,Histoire de l’éducation, 1979, Puf
- De Porteere, Matched Les idées philosophiques et littéraires de Mme de Staël et de Mme de Genlis,. New Yok: P. Lang, 2004.133 p.
Plat à kava (Voir plus haut)
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Madame de Genlis ou la passion de la pédagogie [Exposition. Paris, Musée des arts et métiers. 2002] Aung Ko, Ghislaine, Paris: Musée des arts et métiers/CNAM, 2002. , 31 p.: Ill en coul.; In 8. Bibliogr. Catalogue d’exposition
Les maquettes de Madame de Genlis, réalisées en 1783 à l'initiative du "Gouverneur" des enfants
d'Orléans (dont le futur roi Louis Philippe) retrouvent leur place dans les espaces rénovés du
musée. L'exposition témoigne de l'activité éducative de Madame de Genlis et présente les petits
ateliers d'artisans en parallèle avec les planches de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert ou
de la Description des arts et métiers de l'Académie des sciences qui les ont inspirés.
***
La Maison des Lumières Denis-Diderot propose des ateliers pédagogiques liés au thème de ce
dossier :
- L’atelier herbier
- L’atelier « Carnet de voyages »
Pour ce dernier thème, on pourra consulter avec profit cet article de la NRP : dans le cadre le
l'enseignement d'exploration Littérature et société, c’est une proposition de réalisation d'un
carnet d'ethnologue sur un monde imaginaire pour amener les élèves à prendre conscience de
l'évolution de nos représentations de l'Autre à travers l'histoire. Ce travail s'appuie sur l'étude
d'extraits de récits de voyage et de représentations iconographiques des explorateurs du
Nouveau monde au 16e siècle :
Sani, Claire / Degoulet, Miguel. Tropiques imaginaires. NRP. Lettres lycée, 11/2011, 047, p.61-6
Dossier réalisé par C.Lecomte-Gillot,professeur-relais aux musées de langres, janvier-juin 2014.