4
www.cfecgc.org Confédération française de l’encadrement CGC N° 1287 25 MAI 2012 ISSN 0753-0625 Bimensuel LA LETTRE confédérale 1 [email protected] avec la CFE-CGC ! Le nouvel hôte de l’Élysée à peine instal- lé, un gouvernement a été formé. Conduit par Jean-Marc Ayrault, il est toutefois transitoire, dans l’attente du renouvelle- ment de l’Assemblée nationale. Ce qui n’empêche pas d’être actif en matière d’orientations, de volontés exprimées et de décrets. Dès le 18 mai, j’ai été reçu par Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dia- logue social. Je lui ai exprimé, au nom de la CFE-CGC, notre demande d’une reconnaissance des partenaires sociaux à leurs justes valeurs et places. Ainsi, la conférence prévue première quinzaine de juillet ne doit pas être un énième sommet social, davantage destiné à la communi- cation qu’à un véritable travail de fond. Les sujets ne manquent pas. Ils doivent être abordés dans un ordre logique : que fait-on pour relancer la croissance, amé- liorer la compétitivité pour redresser l’em- ploi, augmenter le pouvoir d’achat et as- surer le financement de notre protection sociale ? Croissance, compétitivité, em- ploi, pouvoir d’achat, protection sociale, voilà cinq têtes de chapitre qui méritent d’y consacrer le temps nécessaire pour établir une feuille de route avec des en- gagements précis de la part de chacun. Quelles garanties la puissance publique apporte-t-elle pour encadrer d’éventuels accords compétitivité-emploi conclus par les partenaires sociaux ? Quel contexte favorable l’État peut-il créer pour favoriser la compétitivité des entreprises, de notre économie et de notre industrie ? Cette dernière question est directement liée aux prélèvements obligatoires. Quelles aides et allégements de charges pour quelles contreparties ? La CFE-CGC réaffirme que toute aide doit faire l’objet d’un contrat, d’engagements vérifiables de la part de celui qui reçoit. Volume et qualité de l’emploi, formations, salaires, respect des organisations syndicales et des représentants du personnel sont quelques-uns des critères qui doivent conditionner l’octroi d’aides. Baisser les charges, transférer une partie des prélè- vements sociaux sur la consommation au moyen d’une cotisation affectée, comme le propose la CFE-CGC, c’est aussi un moyen de donner un coup de pouce au salaire net de tous les salariés. À l’heure où le SMIC doit être revalorisé, j’ai rappelé au ministre que les minima de branche, comme l’éventail des salaires, doivent être suivis attentivement et que cela relève de la négociation. Pour négo- cier, il faut des acteurs engagés, formés. Cela demande une dynamique pour rele- ver le taux de syndicalisation, améliorer l’image des partenaires sociaux. La CFE- CGC agit avec la validation des acquis de l’expérience et les formations proposées à nos militants. Les pouvoirs publics et le patronat ont aussi à prendre leurs res- ponsabilités. Voilà un thème incontour- nable de la conférence de juillet. Autre sujet majeur : les retraites. Les pré- visions de 2010 s’avèrent déjà dépas- sées. Les hypothèses de croissance, d’emploi et de productivité étaient trop optimistes. Conséquence : les recettes sont moindres et les dépenses conti- nuent leur progression. Si on ne veut pas, dès 2013-2014, avoir de gros soucis pour payer les retraites, ce dossier doit être repris avec calme, ordre et méthode. Et nous devrions y inclure le projet de décret de retour à 60 ans de l’âge de départ à la retraite pour certains. Il est louable de vouloir tenir ses engagements et d’agir avec une volonté d’égalité... mais pas en signant des chèques sans provisions ! La CFE-CGC salue l’engagement du nouveau gouvernement à travailler dans le respect des partenaires sociaux. Met- tons-le en œuvre ! Bernard Van Craeynest Respect, ordre, méthode.

LETTRE CONFEDERALE MAI 2012

Embed Size (px)

DESCRIPTION

LETTRE CONFEDERALE CFE CGC MAI 2012

Citation preview

Page 1: LETTRE CONFEDERALE MAI 2012

www.cfecgc.orgConfédération française de l ’encadrement CGC

N° 128725 mai 2012ISSN 0753-0625

BimensuelLa Lettre confédérale

1

[email protected]

avec la CFE-CGC !

Le nouvel hôte de l’Élysée à peine instal-lé, un gouvernement a été formé. Conduit par Jean-Marc Ayrault, il est toutefois transitoire, dans l’attente du renouvelle-ment de l’Assemblée nationale. Ce qui n’empêche pas d’être actif en matière d’orientations, de volontés exprimées et de décrets.

Dès le 18 mai, j’ai été reçu par Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dia-logue social. Je lui ai exprimé, au nom de la CFE-CGC, notre demande d’une reconnaissance des partenaires sociaux à leurs justes valeurs et places. Ainsi, la conférence prévue première quinzaine de juillet ne doit pas être un énième sommet social, davantage destiné à la communi-cation qu’à un véritable travail de fond.

Les sujets ne manquent pas. Ils doivent être abordés dans un ordre logique : que fait-on pour relancer la croissance, amé-liorer la compétitivité pour redresser l’em-ploi, augmenter le pouvoir d’achat et as-surer le financement de notre protection sociale ? Croissance, compétitivité, em-ploi, pouvoir d’achat, protection sociale, voilà cinq têtes de chapitre qui méritent d’y consacrer le temps nécessaire pour établir une feuille de route avec des en-gagements précis de la part de chacun.

Quelles garanties la puissance publique apporte-t-elle pour encadrer d’éventuels accords compétitivité-emploi conclus par les partenaires sociaux ? Quel contexte favorable l’État peut-il créer pour favoriser la compétitivité des entreprises, de notre économie et de notre industrie ? Cette dernière question est directement liée aux prélèvements obligatoires. Quelles aides et allégements de charges pour quelles contreparties ? La CFE-CGC réaffirme que toute aide doit faire l’objet d’un contrat, d’engagements vérifiables de la part de celui qui reçoit. Volume et qualité de l’emploi, formations, salaires, respect des organisations syndicales

et des représentants du personnel sont quelques-uns des critères qui doivent conditionner l’octroi d’aides. Baisser les charges, transférer une partie des prélè-vements sociaux sur la consommation au moyen d’une cotisation affectée, comme le propose la CFE-CGC, c’est aussi un moyen de donner un coup de pouce au salaire net de tous les salariés.

À l’heure où le SMIC doit être revalorisé, j’ai rappelé au ministre que les minima de branche, comme l’éventail des salaires, doivent être suivis attentivement et que cela relève de la négociation. Pour négo-cier, il faut des acteurs engagés, formés. Cela demande une dynamique pour rele-ver le taux de syndicalisation, améliorer l’image des partenaires sociaux. La CFE-CGC agit avec la validation des acquis de l’expérience et les formations proposées à nos militants. Les pouvoirs publics et le patronat ont aussi à prendre leurs res-ponsabilités. Voilà un thème incontour-nable de la conférence de juillet.

Autre sujet majeur : les retraites. Les pré-visions de 2010 s’avèrent déjà dépas-sées. Les hypothèses de croissance, d’emploi et de productivité étaient trop optimistes. Conséquence : les recettes sont moindres et les dépenses conti-nuent leur progression. Si on ne veut pas, dès 2013-2014, avoir de gros soucis pour payer les retraites, ce dossier doit être repris avec calme, ordre et méthode. Et nous devrions y inclure le projet de décret de retour à 60 ans de l’âge de départ à la retraite pour certains. Il est louable de vouloir tenir ses engagements et d’agir avec une volonté d’égalité... mais pas en signant des chèques sans provisions !

La CFE-CGC salue l’engagement du nouveau gouvernement à travailler dans le respect des partenaires sociaux. Met-tons-le en œuvre !

Bernard Van Craeynest

Respect, ordre, méthode.

Page 2: LETTRE CONFEDERALE MAI 2012

2

Nouveau gouvernement

Du PAIN Sur LA PLANChE !Malgré l’état calamiteux des finances publiques, le nouveau

gouvernement entend relancer la crois-sance. Mais ses moteurs – dépenses des ménages, investissements des entre-prises, exportations de biens et services – sont atones. Dès lors, comment recréer des richesses ? Certains défendent une approche ultra-libérale : un État et des impôts minimalistes, des entreprises qui créent emplois et richesses. uto-pie ! D’autres plaident pour des grands travaux et des plans de développement financés sur fonds publics. Il faut le faire, certes, mais avec discernement, déficits obligent. Il faut également, un soutien aux PME innovantes et aux filières d’avenir. Améliorer la croissance, c’est miser avant tout sur la r&D et l’innovation, la forma-tion, le développement et l’utilisation des fonds européens. Il y a aussi la relance à l’allemande, appuyée sur des réformes structurelles et un assouplissement du marché du travail par les salaires et la flexibilité. Difficile à faire actuellement avec une croissance inerte… Chez nous, l’entrave de la dette publique oblige à réduire les dépenses et à augmenter les recettes fiscales. Nonobstant, on voit mal comment réduire à néant nos déficits en cinq ans. Il faut laisser du temps au temps et renoncer aux affichages politiques ! Le pré requis à toutes les intentions est de réviser le calendrier de réduction des déficits et de maîtriser le ratio dettes/PIB. Quel que soit le schéma directeur, il faut une stratégie européennes visant à : arriver aux euro-obligations moyennant contrôles réciproques des dépenses pu-bliques, mobiliser les 80 milliards de fonds structurels européens disponibles, dou-bler les capacités de prêts de la Banque européenne d’investissement pour amé-liorer l’accès des PME au crédit, créer en France une banque de l’industrie, mobili-ser l’épargne vers la création de richesse -la vraie- et les project bonds pour finan-cer des infrastructures nouvelles – trans-ports, énergie –, voter enfin la taxe sur les transactions financières. Plus de jus-tice sociale et fiscale sont nécessaires. À ce titre, les révisions de nos politiques du logement, de nos systèmes de prélève-ments -IrPP, IS, TVA, CSG, fiscalité éco-logique…- sont essentielles. Il est encore temps de définir un véritable modèle de croissance durable, le social étant un fac-teur important de compétitivité. Au temps court des spéculateurs, de la finance et des politiques, il faut opposer avec force la vision de long terme et plus de justice.

Jean-Luc [email protected]

Nouveau gouvernement

NouVELLE DoNNE Pour L’EMPLoI ?À nouvelle équipe, nouveaux es-

poirs : le marché du travail va-t-il connaître un répit ou, au contraire, une reprise alar-mante des destructions d’emplois ? C’est la question que la CFE-CGC se pose compte tenu du déficit structurel de l’uNE-DIC. Ce nouveau gouvernement sera-t-il en capacité d’inverser la tendance alar-mante du maintien d’un taux de chômage à 9,7 %, du colmatage des chiffres grâce aux contrats aidés ou de l’envol de tous les contrats précaires ? Comment sera appréhendé le taux persistant du chô-mage des jeunes de 22,4 % ? Les seniors retrouveront-ils des conditions de travail leur permettant de rester dans l’emploi sans discrimination, avec sérénité dans un véritable projet professionnel de fin de carrière ? La CFE-CGC est consciente du délabrement du marché du travail et fonde ses espoirs sur des axes forts pour retrouver croissance et consommation. Espérons que la conférence sociale pré-vue en juillet fera ressortir nos propres préconisations : prendre en compte du facteur social comme élément majeur de compétitivité ; sécuriser les parcours professionnels des salariés ; redonner à la formation professionnelle ses lettres de noblesse pour une meilleure employabili-té… La CFE-CGC considère qu’il faudrait en parallèle donner à l’AFPA, à Pôle Em-ploi, aux régions, les moyens d’accom-pagner les demandeurs d’emploi vers le retour à la dignité du travail et rejeter la précarisation grandissante. Que d’enjeux pour une nouvelle équipe !

marie-Françoise [email protected]

Nouveau gouvernement

LES DÉFIS DE L’ENSEIGNEMENTLe nouveau gouvernement ne de-

vra pas se contenter de la «normalité». La CFE-CGC attend des changements dans les méthodes : apaisement, dialogue social et transparence, comme le promet Geneviève Fioraso, ministre de l’Ensei-gnement supérieur et de la recherche. L’enseignement supérieur et la recherche sont l’enjeu majeur de la croissance de demain, de l’excellence de notre manage-ment et de notre culture. un atout néces-saire aux jeunes pour qu’ils trouvent enfin leur place et la confiance nécessaire : des études, un logement, une protection sociale, un emploi et une retraite dans

les meilleures conditions. Les chantiers annoncés seront multiples : L’abrogation de la circulaire Guéant sur l’accès des diplômés étrangers au marché du travail ; la création d’un plan annuel de 8 000 logements étudiants ; la refonte de la for-mation des maîtres ; la remise à plat des partenariats publics-privés ; la réforme de la Loi relative aux libertés et responsabili-tés des universités (Lru) sur les aspects gouvernance ; la reconnaissance du doc-torat dans la haute fonction publique... La ministre annonce des assises de l’ensei-gnement visant à «réformer le cadre lé-gislatif et trouver des moyens de simplifier l'empilement des structures instauré de-puis 2006». Espérons qu’il s’agisse aussi, et surtout, de revaloriser le métier des en-seignants, leur nombre, leur formation et leur rémunération. C’est à cette condition que l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche pourront être un facteur clé de croissance pour notre pays et de développement pour les jeunes. un enseignement de qualité, adapté aux marchés d’aujourd’hui et de demain, garanti tout au long du cursus scolaire et universitaire, est une priorité si l’on veut assurer un emploi à nos enfants. Mais créer la curiosité, attirer les talents et développer la connaissance ont un prix...

Bernard [email protected]

Nouveau gouvernement

VALEurS ET rESPoNSABILITÉS !Les concertations se mettent en

place entre la CFE-CGC et le nouveau gouvernement. Nous rencontrerons la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, le 31 mai. Sa compétence en protection sociale est largement recon-nue, tout comme son prédécesseur, Xa-vier Bertrand. Il nous reste cependant à trouver ensemble les lignes politiques à partager afin de pérenniser notre modèle solidaire. Compte tenu de la crise, de la baisse de la croissance et des prélève-ments, il est incontournable de préciser les fondements du pacte social français : Quel niveau de solidarité sommes-nous prêts à assumer collectivement ? Com-ment financer cette solidarité et par qui ? Quelles limites poser par rapport aux dérives si faciles de redistribution inten-sive ? La préservation du modèle social impose de mieux se comprendre sur les lignes de valeur. La solidarité, oui ! mais l'égalitarisme tous azimuts, non ! La mu-tualisation des dépenses de santé, oui ! mais le bouclier sanitaire sur le dos des classes moyennes, non ! La part solidaire des cotisations retraites, oui ! mais avec

Page 3: LETTRE CONFEDERALE MAI 2012

3

www.cfecgc.org

N°1287 > 25 MAI 2012

Écoute et accompagnement psychologique des adhérents

CFE-CGC : 0800 715 555

O. trostiansky, B.V. Craeynest, m-L. Brugidou

PACTE Pour L’ÉGALITÉLe 16 mai 2012, la CFE-CGC a signé le Pacte pour l’égalité proposé par le Labo-ratoire de l’égalité, en présence de sa secrétaire générale, olga Trostiansky. Ce laboratoire regroupe six cents per-sonnes «de différentes sensibilités poli-tiques, exerçant des responsabilités dans la vie économique, sociale, universitaire, associative». Elles agissent «en faveur d’un meilleur partage des responsabilités citoyennes, économiques et familiales entre les femmes et les hommes». La CFE-CGC est membre de son comité d’orientation depuis sa création en 2010. Pour Marie-Line Brugidou, déléguée na-tionale CFE-CGC, cette signature est la «réaffirmation de notre engagement en faveur de l’égalité professionnelle, même si la route est encore longue». La CFE-CGC fait siennes les vingt propositions du Pacte, en particulier celles relatives au monde du travail... Bernard Van Craey-nest s’est déclaré partisan de la «logique du changement de regard» plutôt que celle des quotas, la parité ne pouvant pas être «l’arbre qui cache la forêt»...

www.laboratoiredelegalite.org

Langue et travailGAGNANT, PErDANT

La problématique de l’anglais imposé comme langue véhiculaire dans l’en-treprise fait de plus en plus débat. La CFE-CGC avait soulevé le lièvre grâce à son baromètre stress et son colloque du 7 mars dernier. Dans «Le Monde» (22.5.2012), des salariés témoignent : «on ressent une tension permanente, par crainte de mal comprendre ou de faire des erreurs». Bernard Salengro, méde-cin du travail CFE-CGC, parle de charge cognitive supplémentaire : «beaucoup font semblant d’être bilingues ou poly-glottes et l’effort pour se mettre au niveau leur casse la tête. Sans compter le sen-timent de déqualification, voire d’exclu-sion». Dans «Les Échos» (23.04.2012), Jean-Michel Peque, militant CFE-CGC, membre de l’Académie de l’intelligence économique, ne doute pas de la néces-sité de la maîtrise de l’anglais. Mais il met en garde contre l’anglais appauvri prati-qué aujourd’hui : «son expansion pourrait réduire la capacité à raisonner de plu-sieurs manières», sans compter le risque de «l’avantage donné sans contrepartie à la partie dont l’anglais est la langue maternelle». Il préconise de «prendre position dans sa langue et en faire la tra-duction».

↘ Nouveau gouvernement

JuSTE PLACEBernard Van Craeynest attend de Fran-çois hollande qu’il remette le syndica-lisme à sa place : «partenaire indispen-sable, représentant du monde du travail, [et] des salariés qui souffrent beaucoup de la pression de la financiarisation, de la mondialisation de l’économie, qui ont de plus en plus de difficultés à faire valoir leurs compétences». Les syndicalistes doivent être «respectés, indépendants, à leur juste place». (BFM, 17.05.2012).

↘ ÉpargneSoCIALEMENT rESPoNSABLELe Comité intersyndical de l’épargne salariale (CIES), dont la CFE-CGC est partie prenante, label-

lise des produits d’épargne salariale. Jean Conan, administrateur du Fonds de l’investissement responsable et membre fondateur du CIES, estime qu’avec ces deux organismes «nous sommes aux avant-postes du développement de ce type d’investissement dont l’objectif est que les entreprises se comportent de mieux en mieux, qu’elles aient, vis-à-vis de leurs salariés mais aussi vis-à-vis de leurs clients et des sociétés d’implanta-tion, un comportement le plus respon-sable possible». (BFM, 12.05.2012).

http://comite.cies.free.fr

↘ CeCPrÉSIDENCE SuÉDoISELa confédération euro-péenne des cadres (CEC) a tenu son assemblée géné-rale à Berlin le 23 mai. C’est

Anika hélias, Présidente du syndicat suédois des cadres (LEDErNA) qui suc-cède à Georges Liarokapis de la CFE-CGC. Dans un message à l’assemblée, Bernard Van Craeynest a remercié le président sortant pour le travail accompli. Il a souhaité bon courage à la nouvelle équipe et rappelé que dans un monde en crise où l’encadrement est, à juste titre, sollicité pour exercer ses responsabilités dans le changement, le rôle d’une orga-nisation syndicale européenne chargée de les représenter est plus que jamais essentielle.

www.cec-managers.org

un taux de remplacement à la retraite co-hérent pour chacun en proportion de ses salaires d'activité ! une aide à la famille, oui ! mais sans éliminer, sous couvert de conditions de ressources, toutes les fa-milles aux revenus moyens ! Les fameux "corps intermédiaires" qui défendent le "toujours plus de prestations ou d'assis-tance" pour les uns et le "toujours plus de prélèvements et toujours moins de pres-tations " pour les autres, ne manqueront pas de gesticuler médiatiquement et de "réseauter". Nous ferons tout pour que le gouvernement ne suive pas cette pente facile de la redistribution excessive, car c'est l'intérêt de tous les salariés de main-tenir l'encadrement à l'AGIrC plutôt que dans les fonds de pension, et de finan-cer un socle d'assurance maladie élevé plutôt que des contrats de mutuelles à multiples options. Alors parlons enfin as-siette de ressources et mettons en place le haut conseil du financement de la protection sociale. Et que les corps inter-médiaires soient reconnus dans l'intérêt général, au lieu de multiplier les positions démagogues. Les jeunes générations nous attendent, puisque "le changement, c’est maintenant " !

Danièle [email protected]

↘ LogementrELATIoN INFANTILELes ponctions de l’État sur les fonds d’Action logement «n’ont que trop duré», proteste la CFE-CGC : «L’utilisation des fonds d’Action logement ne se décrète pas dans une relation infantile parents-enfants dégradée, sauf à vouloir pour l’État fiscaliser subrepticement Action logement et déconsidérer les parte-naires sociaux». La CFE-CGC a signé l’ANI Logement, mais pour avoir le droit de «gérer dans le cadre d’un paritarisme efficace» ces fonds par «une contractua-lisation responsable avec l’État». (Cqué de presse, 21.05.2012).

Page 4: LETTRE CONFEDERALE MAI 2012

Vous préférez recevoir La Lettre par mél ? adressez votre demande à : [email protected]

La Lettre confédéralepublication de la Confédération française

de l’encadrement CGC 59/63, rue du rocher, 75008 Paris

Tél. : 01 55 30 12 12 – Fax : 01 55 30 13 13

Directeur de la publication : Bernard Van Craeynest

rédacteur en chef : Michel Ciesiolka

Assistantes : M. Texereau ; C. Escorza Impression : STIPA (Montreuil)

Commission paritaire : 1015 s 07570.

ISSN : 0753-0625

Abonnement : 123 e

http://www.cfecgc.org - [email protected]

N° 1287 > 25 mai 2012

4

militants, connectez vous... http://intra.cfecgc.org

Le tour de France du dialogue à Lyon

Prochaines étapes : Nantes, le 31 mai ; Marseille le 14 juin.

http://leproces.frparticipez au forum en ligne sur leproces.fr !

À Lyon le 10 mai, Bernard Van Craeynest a rappelé que le Pacte social CFE-CGC « précise la manière dont nous aurons à organiser le dialogue social» c’est-à-dire «de tout ce qui fait la vie du citoyen». À la CFE-CGC, nous ne pouvons pas nous contenter de ces élections présidentielles et législatives : nous devons être acteurs et apporter des réponses concrètes aux préoccupations des Français». Les forums du Tour de France et le «procès du syndi-calisme» participent à l’élaboration de ces réponses.

SourCE DE CrÉATIVITÉ

Sous la houlette de Laurent Caruana, pré-sident de l’ur rhône-Alpes, les militants ont d’abord débattu des moyens de réin-dustrialiser le pays. Très marqués par cette problématique, certains ont d’emblée de-mandé «la renationalisation des grandes entreprises», sans doute parce que «l’ac-teur de l’économie» n’est plus l’entreprise mais «le fonds de pension». Des solutions concrètes ont été imaginées : intéresser chacun aux résultats de l’entreprise dans une nouvelle notion de «répartition des profits qui conserve les moyens de pro-duction» ; pour préserver la production française, «élargir la garantie pièces et main-d’œuvre» des produits, «imposer aux organismes financiers la transparence des fonds perçus et leur suivi jusqu’à leur destination finale, le produit de consom-

mation», de manière à ce que chacun sache ce qu’on fait de son argent...

Carole Couvert s’est réjouie de ces échanges «source de créativité pour la CFE-CGC de demain». Face à la déres-ponsabiliation qui s’immisce, la secré-taire générale préconise une attitude de «consom-acteurs», bon levier pour changer les mentalités. Elle rappelle que la CFE-CGC est très impliquée dans la rSE : «nous sommes un syndicat de développement durable !». Elle invite les adhérents à profiter de «la fenêtre de tir» que sont les élections législatives pour «faire entendre collectivement nos propo-sitions», en particulier pour une Europe sociale : «nous devons porter les attentes de ceux que la CFE-CGC représente, les classes moyennes !».

ChANGEr DE rEGArD

Pour l’avenir de la CFE-CGC, «nous ne pourrons pas nous exonérer d’une «au-dience européenne», a-t-on estimé. Est revenue, comme souvent, l’idée de «ré-server le bénéfice des accords sociaux aux seuls adhérents d’un syndicat». La question du «syndicat de services» a été source de nombreux échanges, sans pour autant ignorer le rôle de «contre-pouvoir» nécessaire aux équilibres sociaux dans l’entreprise. Ce contre-pouvoir pourrait prendre la forme d’un «fonds destiné à

acheter des actions d’entreprise» pour peser sur les actionnaires. Les débat-teurs espèrent un «changement de re-gard de la société sur les syndicats», une évolution qui ne pourra se produire que par l’information et le travail de terrain : «le syndicalisme commence dans l’entre-prise !» a lancé un participant qui regrette que «trop de militants sont des enfants gâtés qui perdent le lien social».

Bernard Van Craeynest a resitué le syn-dicat dans une société de plus en plus complexe, mondialisée. C’est le règne de la «communication spectacle» qui ne fait pas écho à nos problèmes. La financiari-sation prend le pas sur l’intérêt de l’entre-prise. Face à ces phénomènes, il faut que nous nous positionnions : la CFE-CGC se doit d’être le syndicat de «l’accompa-gnement et de l’information de tous les acteurs de la vie active». Être un syndi-cat de service ? «rappelons-nous que nous sommes une association d’intérêt général sans but lucratif et il faut trouver de bons créneaux». «Trop de nos interlo-cuteurs ne connaissent pas le monde de l’entreprise, encore mois le monde syndi-cal», a-t-il regretté : «c’est à nous, auprès de tous, à transmettre notre message !».

rEPrÉSENTATIVITÉAux élections AGIrC de Malakoff Médé-ric, la CFE-CGC remporte six sièges, 37,32 % des voix... et la première place des représentants des salariés au conseil d’administration !

↘ VaeINSCrIVEz-VouS !Depuis 2010, la CFE-CGC est un parte-naire de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, en tant que promoteur de la validation des acquis de l’expérience syndicale, dorénavant via un Master en intelligence sociale. Trois promotions de SciencesPo-Aix ont déjà permis «une approche globale et pratique de l’intelli-gence sociale en renforçant les capacités des acteurs des différentes organisations publiques et privées à organiser les rela-tions sociales pour prévenir les conflits et

anticiper les mutations économiques et sociales». Les prochaines promotions dé-buteront en septembre 2012 : les inscrip-tions sont ouvertes : [email protected]

rens. : m. Humbert au 06 34 90 16 04.