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Lettre dinformation n° 5 Décembre 2018 EDITORIAL Chers lecteurs, À l'approche du Nouvel An, les agences d'exécution du programme de produits de base ACP-UE s'emploient à compléter leurs activités en cours ou à clôturer leur composante du programme. Il est donc opportun de faire le bilan des résultats obtenus et d'évaluer l'impact du programme dans les 36 pays bénéfi- ciaires. Cest ce que les articles de ce der- nier numéro de la lettre dinformation du programme cherchent à faire, bien que brièvement. Vous vous souviendrez que ce pro- gramme intra-ACP, lancé en 2014 sur un financement du 10ème Fonds Européen de Développement - FED 10, couvre la chaîne de valeur du cacao en Afrique de l'Ouest et du Centre; le secteur de la noix de coco dans les régions des Caraïbes et du Pacifique; ainsi que les filières racine & tubercules dans plusieurs pays africains. Il visait à améliorer la compétitivité des pe- tits producteurs engagés dans ces filières grâce à l'intégration régionale des mar- chés et à l'intensification de la production. Parmi les autres objectifs figuraient un meilleur accès aux moyens de finance- ment, aux services dinformation et aux instruments de gestion des risques, no- tamment en ce qui concerne les risques liés au climat et aux marchés. Les présents articles, ainsi que et les présentations du dernier comité de pilo- tage du programme, montrent que les fi- lières ciblées sont désormais mieux inté- grées et que les liens sont renforcés tout au long des différents segments grâce aux initiatives et aux efforts de renforcement des capacités et des liens entrepris dans le cadre des différentes composantes du programme. Une intégration plus poussée Le projet de développement de l'industrie de la noix de coco dans la région des Caraïbes est le fruit d'une collaboration entre le secrétariat ACP, l'Union européenne, le Centre du commerce international (CCI) et l'Institut de développement de la recherche et du développement agricoles des Caraïbes (CARDI). Il visait à revitaliser le secteur dans la région des Caraïbes de manière à tirer des bénéfices venant de laugmentation de la demande globale pour les produits de la noix de coco. Le projet est maintenant achevé, et le présent article décrit certains de résultats obtenus ainsi que son impact sur le terrain. Pour répondre aux défis et aux opportunités, le CCI et le CARDI ont mis ce projet en œuvre au moyen dalliances pour laction: un modèle de partenariat participatif qui implique les petits exploitants et les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) afin de gérer les risques et de faciliter la création de réseaux fournissant les compétences techniques requises, le renforcement des capacités, etc. et cible les investissements catalytiques pour relever les défis de la filière. Une stratégie courante consiste notamment à associer la plantation de cocotiers à d'autres cultures et à des produits à valeur ajoutée pouvant générer un revenu stable (Suite à la page 2)

Lettre d information n° 5 · Ainsi, plus de 200 acteurs de la chaine de valeur ont bénéficié d'une formation en analyse de la chaine de valeur, l’amélioration et l’inten-sification

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Page 1: Lettre d information n° 5 · Ainsi, plus de 200 acteurs de la chaine de valeur ont bénéficié d'une formation en analyse de la chaine de valeur, l’amélioration et l’inten-sification

Lettre d’information n° 5 Décembre 2018

E D I T O R I A L Chers lecteurs,

À l'approche du Nouvel An, les

agences d'exécution du programme de

produits de base ACP-UE s'emploient à

compléter leurs activités en cours ou à

clôturer leur composante du programme.

Il est donc opportun de faire le bilan des

résultats obtenus et d'évaluer l'impact du

programme dans les 36 pays bénéfi-

ciaires. C’est ce que les articles de ce der-

nier numéro de la lettre d’information du

programme cherchent à faire, bien que

brièvement.

Vous vous souviendrez que ce pro-

gramme intra-ACP, lancé en 2014 sur un

financement du 10ème Fonds Européen

de Développement - FED 10, couvre la

chaîne de valeur du cacao en Afrique de

l'Ouest et du Centre; le secteur de la noix

de coco dans les régions des Caraïbes et

du Pacifique; ainsi que les filières racine &

tubercules dans plusieurs pays africains. Il

visait à améliorer la compétitivité des pe-

tits producteurs engagés dans ces filières

grâce à l'intégration régionale des mar-

chés et à l'intensification de la production.

Parmi les autres objectifs figuraient un

meilleur accès aux moyens de finance-

ment, aux services d’information et aux

instruments de gestion des risques, no-

tamment en ce qui concerne les risques

liés au climat et aux marchés.

Les présents articles, ainsi que et les

présentations du dernier comité de pilo-

tage du programme, montrent que les fi-

lières ciblées sont désormais mieux inté-

grées et que les liens sont renforcés tout

au long des différents segments grâce aux

initiatives et aux efforts de renforcement

des capacités et des liens entrepris dans

le cadre des différentes composantes du

programme. Une intégration plus poussée

Le projet de développement de l'industrie de la

noix de coco dans la région des Caraïbes est le fruit

d'une collaboration entre le secrétariat ACP, l'Union

européenne, le Centre du commerce international

(CCI) et l'Institut de développement de la recherche

et du développement agricoles des Caraïbes

(CARDI). Il visait à revitaliser le secteur dans la

région des Caraïbes de manière à tirer des bénéfices

venant de l’augmentation de la demande globale

pour les produits de la noix de coco. Le projet est

maintenant achevé, et le présent article décrit

certains de résultats obtenus ainsi que son impact

sur le terrain.

Pour répondre aux défis et aux opportunités, le

CCI et le CARDI ont mis ce projet en œuvre au

moyen d’alliances pour l’action: un modèle de

partenariat participatif qui implique les petits

exploitants et les micros, petites et moyennes

entreprises (MPME) afin de gérer les risques et de

faciliter la création de réseaux fournissant les

compétences techniques requises, le renforcement

des capacités, etc. et cible les investissements

catalytiques pour relever les défis de la filière. Une

stratégie courante consiste notamment à associer la

plantation de cocotiers à d'autres cultures et à des

produits à valeur ajoutée pouvant générer un revenu

stable

(Suite à la page 2)

Page 2: Lettre d information n° 5 · Ainsi, plus de 200 acteurs de la chaine de valeur ont bénéficié d'une formation en analyse de la chaine de valeur, l’amélioration et l’inten-sification

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se traduit par une réduction des risques et de

meilleures conditions d’investissement aux

différents points des filières. A ce titre, l'aug-

mentation prévue des investissements dans le

secteur de la noix de coco dans les Caraïbes

est particulièrement impressionnante.

L'intégration des filières repose sur des

partenariats, comme cela a également été

souligné dans le secteur de la noix de coco

dans la zone Pacifique. Pour tirer parti des

ressources mises à sa disposition par le biais

de l'enveloppe intra-ACP, la région a mobilisé

les compétences d'autres partenaires tels que

la Communauté de la noix de coco pour l'Asie

et le Pacifique (APCC). Plus de 200 parties

prenantes de la noix de coco de la région ont

bénéficié d'un soutien dans l'analyse de la fi-

lière, que ce soit l’amélioration et l’intensifica-

tion de la production, la certification biolo-

gique et la gestion des plantations, la lutte

contre les parasites et les maladies, ou l’E-

Marketing des produits à base de noix de co-

co. Des projets pilotes sont en cours pour tes-

ter des solutions innovantes en termes d'effi-

cacité de la transformation, de diversification

ou de stratégies d'exportation.

Le programme a également obtenu des

résultats louables en ce qui concerne les fi-

lières des racines et tubercules en Afrique, gé-

nérant une augmentation estimée de 70% de

la production chez les agriculteurs bénéfi-

ciaires. Le renforcement des compétences

commerciales des producteurs de manioc a

entraîné une augmentation de l'offre, y com-

pris sur les marchés régionaux, créant ainsi

des emplois pour les jeunes. L'accès au finan-

cement a également été amélioré, bien que

marginalement, grâce à des activités ciblées,

basées sur une analyse préalable des besoins.

La composante "Cacao Food Link" en

Afrique de l’Ouest et centrale a également fait

appel à des partenaires locaux pour toucher

quelque 120 000 producteurs dans les cinq

pays bénéficiaires. L’approche combinant la

Farmer Business School (FBC), la Cooperative

Business School (CBS) et les bonnes pratiques

agricoles (BPA), associée à un renforcement

de la diversification de la production, a permis

d’accroître la productivité tout en améliorant

la solvabilité des agriculteurs qualifiés, facili-

tant ainsi leur accès au financement. Malgré

des prix mondiaux défavorables, les revenus

des agriculteurs ont augmenté dans tous les

pays sauf un. Et comme assurance pour se

prémunir contre les fluctuations des prix du

cacao, les compétences entrepreneuriales ac-

quises chez les agriculteurs ont incité un plus

grand nombre d’entre eux à diversifier leur

production, contribuant ainsi à renforcer la sé-

curité alimentaire et la nutrition.

Le programme relatif aux produits de

base venant à son terme, une attention parti-

culière sera accordée à la consolidation de

toutes les leçons apprises, des outils et des li-

vrables au niveau d'une plate-forme de gestion

des connaissances, afin que les nouveaux pro-

jets et programmes puissent bénéficier de

cette manne d'informations. Business ACP a

été chargé de cette tâche particulière, en con-

sultation avec les agences d’exécution concer-

nées.

Permettez-moi de conclure en remerciant

toutes celles et tous ceux qui ont contribué à la

réussite de la mise en œuvre de ce pro-

gramme, en particulier les agences d’exécu-

tion, à savoir la FAO, la GIZ, le CCI appuyé par

le CARDI et le SPC. Mes remerciements vont

également à toutes les personnes et agences

des pays ACP concernés qui, grâce à leur enga-

gement et à leur motivation, ont réussi à tra-

duire les objectifs en résultats concrets. Nos

futures interventions, notamment dans le

cadre de la nouvelle approche, s'appuieront

sans aucun doute sur les réalisations de ce

programme.

Viwanou GNASSOUNOU

Sous-Secrétaire Général Développement économique durable et commerce

(suite de la page 1)

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Cette approche a pour objectif de susciter

l’intérêt des parties prenantes existantes et

potentielles de l’industrie de la noix de coco dans

les Caraïbes, à tous les niveaux de la filière, et

de les motiver à insuffler une nouvelle vie, à

attirer des investissements et à contribuer au

développement économique de la région et à

l’amélioration des conditions de vie.

Pour atteindre cet objectif, les actions

suivantes ont été mises en oeuvre : des

agriculteurs ont été formés à diverses techniques

d’agriculture durable pour la production de noix

de coco. Ils ont appris à mettre en place des

systèmes agricoles intelligents face au climat qui

leur permettront d'être plus résistants aux effets

du changement climatique, d'accroître leur

production, de diversifier leurs cultures et leurs

flux de revenus et d'améliorer leurs moyens de

subsistance.

De plus, des transformateurs

agroalimentaires ont été mis en lien avec de

petits exploitants et ont été formés au contrôle

de la qualité et aux normes internationales de

sécurité des aliments, ainsi qu’à des méthodes

de production permettant d’accroître l’efficacité

tout en diminuant les rebus. Des formations sur

les techniques de marketing et de

conditionnement adaptées aux tendances

actuelles du marché ont également été mises en

œuvre avec succès.

Les capacités des institutions de soutien, y

compris les prêteurs, les services de recherche

et de vulgarisation agricoles et les ministères ont

été renforcées, ce qui a permis d'améliorer la

gouvernance, de créer un environnement propice

aux affaires pour les petits agriculteurs et les

PME, et d'améliorer l'accès au financement.

Le projet a réussi à créer des partenariats

stratégiques et à accroître la représentation des

petits exploitants dans les plates-formes

nationales des parties prenantes, , ce qui a

permis des investissements concrets, une prise

de décision inclusive et une gouvernance

améliorée du secteur.

Le projet a également stimulé le

développement de l'industrie de la noix de coco

dans la région des Caraïbes, a amélioré la

gouvernance du secteur, a diffusé des

informations sur les marchés, a fourni une

expertise technique et a renforcé les capacités

(touchant plus de 1 700 agriculteurs / PME). Cela

a contribué à réduire les risques et à attirer les

investissements dans le secteur, avec des

résultats tangibles et des bases solides pour le

développement futur.

Les évaluations financières et économiques

publiées par le projet en Jamaïque indiquent un

retour sur investissement très prometteur: un

investissement de 400 millions USD sur 40 ans

pourrait générer un retour sur investissement de

26%, créer plus de 10 000 emplois directs et

toucher 40 000 petits exploitants locaux -

contribuant pour près de 300 millions USD

d’exportations et 14 millions USD de recettes

fiscales par an.

Pour examiner de plus près les personnes et

les organisations ayant un impact positif sur ce

projet, vous pouvez accéder à des vidéos qui

racontent leurs histoires dans le groupe Facebook

Alliances for Action dédié au développement de

l'industrie de la noix de coco dans les Caraïbes:

https://www.facebook.com/ groupes /

alliances4caribbeancoconut /.

Visitez notre compte Instagram @alliances4action

pour plus d'informations du terrain

IMPACT PREVU EN TERME D’INVESTISSEMENTS

22.000.000 USD d’investissements prévus en Ja-maïque pour la transformation de produits à valeur ajoutée et le développement de pépinières;

16.000.000 USD prévus en Guyane dans des installa-tions de transformation et de développement de pro-duits (huile de coco, noix de coco desséchée, charbon de bois et tourbe de coco);

5.000.000 USD prévus en République dominicaine

pour le développement de pépinières et de produits

(eau de coco fraîche et transformée, lait de coco,

crème de noix de coco, piña colada et gâteaux).

(suite de la page 1)

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Le projet de développement de l’industrie

de la noix de coco dans le Pacifique (CIDP), une

composante du programme ACP-UE sur les pro-

duits de base, continuera jusque début 2019

afin de couvrir le retard initial. Des progrès si-

gnificatifs ont quand-même été réalisés par rap-

port aux objectifs fixés .

Ainsi, plus de 200 acteurs de la chaine de

valeur ont bénéficié d'une formation en analyse

de la chaine de valeur, l’amélioration et l’inten-

sification de la production de noix de coco, la

certification biologique et gestion des planta-

tions, la lutte contre les parasites et les mala-

dies et la commercialisation électronique des

produits à base de noix de coco. La formation à

la gestion des plantations a été offerte en parte-

nariat avec la Communauté de la Noix de coco

pour l’Asie et le Pacifique (APCC) et l’Institut de

recherche et de développement sur la noix de

coco du Sri Lanka.

Le CIDP a également collaboré avec le Pa-

cific Trade Invest (PTI) pour soutenir la partici-

pation à l'important salon "Fine Foods Trade" en

Australie, une expérience précieuse qui non

seulement a permis aux participants de se con-

necter au marché, mais a également réaffirmé

qu'il était important de comprendre les de-

mandes et les tendances des marchés.

Pour soutenir davantage le renforcement

des capacités en cours et l'intensification de la

production, le CIDP a mis à disposition 43 sup-

ports et programmes de formation pertinents

via un portail central hébergé par l'Organisation

du secteur privé des îles du Pacifique (PIPSO)

(http://www.pipso.org.fj/resources/training-

manuals/processing-manual-virgin-coconut-oil-

products-products-pacific-island-countries-

territories/).

En outre, les manuels de formation élabo-

rés par le CIDP sur la gestion des plantations et

la lutte contre les parasites et les maladies pour

les plantations de cocotiers sont accessibles via

le lien URL suivant:

http://replantcoconut.blogspot.com/ et http://

coconutpests.org/

Reconnaissant les problèmes liés au vieil-

lissement des plantations de noix de coco dans

le Pacifique et au besoin de replanter à grande

échelle, des pépinières ont été conçus pour les

Îles Cook, les Tonga, Kiribati, les Îles Salomon,

Fidji, Samoa et Vanuatu.

L'atelier organisé en 2017 par le CIDP sur

la chaine de valeur noix de coco dans le Paci-

fique a réuni 67 participants de 15 pays insu-

laires du Pacifique, ainsi que des représentants

clés des Caraïbes et de l'Asie du Sud. L'un des

principaux résultats de cet atelier a été d'identi-

fier les chaines de valeurs qui, sur la base d'une

évaluation du marché, étaient considérées

comme les plus bénéfiques et les plus promet-

teuses pour le Pacifique. Les chaines de valeurs

retenues par cette étude ont été l’huile vierge de

noix de coco (HVNC) domestique, l’huile de co-

prah de haute qualité à petite échelle, et le bois

plaqué de noix de coco.

La compréhension et la documentation sur

les chaines de valeurs ont permis d'élaborer une

feuille de route pour les investisseurs et aux

autres parties prenantes telles que le secteur

public, afin de soutenir le développement de

celles-ci au profit des petits producteurs. Voici

quelques exemples de ces impacts:

• une petite productrice d’huile vierge de noix

de coco de l’île de Rabi, aux Fidji, utilise

l’étude chaine de valeur pour obtenir l’aide

du gouvernement local afin d’améliorer la

route menant à son usine, facilitant ainsi

l’accès des fournisseurs. Elle a également

reçu un groupe électrogène pour son usine,

alors qu’auparavant l’usine dépendait du

groupe électrogène appartenant au village,

celui-ci ne fournissant du courant que du-

rant des tranches horaires très limitées, et

étant souvent en réparation.

• la compréhension de la chaine de valeur a

également permis à un entrepreneur des

Îles Salomon d'avoir des entretiens avec ses

fournisseurs sur les prix, ce qui leur permet-

tait d’assurer un approvisionnement de ma-

nière plus consistante et de contribuer à

leur capacité à satisfaire de nouveaux mar-

chés.

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Ce projet mis en œuvre par la FAO avait pour but

de soutenir et d’améliorer la commercialisation des cul-

tures de manioc, d’igname et de pommes de terre au

Bénin, au Cameroun, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au

Malawi, au Rwanda et en Ouganda, de manière à amé-

liorer les moyens de subsistance des petits producteurs

et des transformateurs engagés dans ces différentes

filières. Avec la clôture du projet en avril prochain,

après environ 4 années de mise en œuvre, les résultats

montrent que le projet a non seulement renforcé les

filières des racines et tubercules dans les pays ciblés,

mais également apporté des changements concrets

dans la vie des petits producteurs et transformateurs

de manioc, d'igname et de pomme de terre.

Ainsi, le projet a fourni à 9 644 agriculteurs un

large éventail de formations portant notamment sur

l’adoption de pratiques agronomiques respectueuses de

l’environnement, l’utilisation efficace des intrants, la

gestion des ressources naturelles, la maîtrise des

agents de stress biotiques à l’aide de l'approche fermes

écoles (FE) et des essais de démonstration en champ.

Cela a entraîné une augmentation de 70% de la pro-

duction, ainsi qu'une productivité 100% plus élevée

pour les petits producteurs de manioc, de pommes de

terre et d'ignames par rapport à 2016.

Mais comment ces résultats améliorent-ils réelle-

ment les moyens de subsistance des agriculteurs? Au

Rwanda, les revenus de la coopérative Kottubumu ont

doublé en multipliant la productivité par deux, et la

production par trois, mais aussi en démarrant l'épargne

Cassava Farmer supported by the project in Zomba, Malawi ©FAO/Margherita Bavagnoli

• L’étude sur le bois plaqué de

noix de coco a donné lieu à une

proposition au Centre australien

pour la recherche agricole inter-

nationale pour un projet de re-

cherche appliquée visant à ré-

soudre les problèmes qui frei-

nent les investissements dans

cette filière.

Le CIDP soutient également six

projets pilotes au Samoa et au Va-

nuatu, fournissant du matériel et un

appui technique. Le projet fournit

des équipements tels que des déso-

dorisants, des équipements d'em-

ballage, une centrifugeuse, des ins-

tallations de mise en bouteille, des

équipements pour l'huile vierge de

noix de coco, des tracteurs, etc.

pour contribuer à l'efficacité et à la

diversification des processus. Les

enseignements à tirer de leur mise

en œuvre contribueront sûrement à

une efficacité du traitement amélio-

rée et la diversification des valeurs

ajoutées, en plus d'aider à la péné-

tration de nouveaux marchés et de

promouvoir une replantation du-

rable.

Pour plus d'informations, visitez

https://lrd.spc.int/coconut-industry-

development-for-the-pacific

(Suite à la page 6)

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de producteurs (pour un total de 698 000

USD); et 3 nouveaux produits financiers ont

été développés spécifiquement pour les trans-

formateurs de manioc et de pommes de terre.

Les économies des membres de la Kirundo

Potato Growers Cooperative, en Ouganda,

font partie des 18 000 dollars US économisés

au titre des systèmes d’achat d’équipement

financés par le projet. Fort des compétences

financières et commerciales acquises, le

groupe parvient à diversifier son activité et à

réaliser des bénéfices importants. Il envisage

maintenant de créer sa propre coopérative

d’épargne et de crédit (COOPEC).

Après avoir évalué les lourdes pertes de

production des agriculteurs producteurs de

R&T dues aux effets de la variabilité et du

changement climatiques dans ces pays, le

projet a développé des services d’information

climatologique en collaboration avec des insti-

tuts météorologiques et d’autres agences des

Nations Unies. À la fin de novembre 2018,

927 agriculteurs avaient accès à des informa-

tions climatologiques et agrométéorologiques

dans les zones vulnérables.

Pour ce qui est les services de finance-

ment du risque climatique , le projet a renfor-

cé les capacités des responsables gouverne-

mentaux, des Services météorologiques et

hydrologiques nationaux (SMHN), ainsi que

des prestataires de services financiers (PSF)

sur le rôle de l'assurance pour les agriculteurs

contre les risques climatiques. Des forums

entre les PSF, les compagnies d'assurance, les

régulateurs et les représentants des agricul-

teurs ont été organisés pour élaborer des so-

lutions concrètes et développer de nouveaux

produits abordables pour les agriculteurs et

durables pour les compagnies d'assurance.

En Ouganda, un produit d’assurance

unique destiné aux producteurs de pommes

de terre a été mis au point avec l’Ouganda

Agribusiness Alliance (UAA) et le consortium

d’assurances. Au Rwanda, les PSF prêtant dé-

jà à de petits exploitants à la suite des activi-

tés de la FAO ont exprimé le souhait de ga-

rantir également l’accès au crédit des agricul-

teurs situés dans des zones inondables, en

explorant la possibilité de nouer des relations

avec des compagnies d’assurance locales.

formelle et les investissements fonciers. Compte

tenu de leurs activités durables, le groupe envi-

sage d’acheter un nouveau bureau, d’ajouter des

terrains et de construire leur propre entrepôt.

Le projet visait non seulement les produc-

teurs, mais également les commerçants, les orga-

nisations paysannes, les transformateurs agroali-

mentaires, et les détaillants. L’approche consistait

à développer des modèles commerciaux inclusifs

(MCI) dans tous les secteurs, permettant ainsi à

des grands ou petits acteurs à commercialiser

leurs produits, et à sécuriser les intrants et le fi-

nancement. M. Jeoffrey Chikaonda du Malawi -

qui est passé d'agriculteur à transformateur de

manioc - est l'un des 5 643 producteurs et trans-

formateurs identifiés puis soutenus par le projet

par le biais d'activités de renforcement des capa-

cités visant à renforcer les liens de marché, les

techniques de transformation, les normes de qua-

lité et les compétences financières et commer-

ciales. L'impact de l'appui sur son entreprise et sa

vie, ainsi que de celle de sa famille, a été

énorme: la production de farine de manioc est

passée de 0,5 à 10 tonnes par saison, ce qui lui a

permis d’approvisionner les marchés ruraux et

urbains, et d'atteindre les marchés régionaux

(Nigéria) par le biais de canaux de commerce

électronique, la vente se faisant par le biais d'une

page en ligne.

Les femmes, en particulier, ont joué un rôle

central dans la mise en œuvre du projet. En Côte

d’Ivoire, par exemple, la priorité a été donnée à

l’accroissement des transactions commerciales

des coopératives de femmes produisant du ma-

nioc,. La coopérative Cofembib de Bouaké, dans

le centre de la Côte d’Ivoire, a doublé sa produc-

tion après avoir été impliquée dans les activités

du projet et avoir été en mesure de signer des

contrats officiels pour approvisionner des ache-

teurs internationaux et nationaux. L'emploi des

jeunes a été stimulé par les opportunités du com-

merce au niveau international. L'approche de fi-

nancement des filières adoptée par le projet a

contribué à accroître l'accessibilité aux instru-

ments financiers et aux opportunités d'investisse-

ment pour les petits agriculteurs et les transfor-

mateurs . Des activités adaptées à la fourniture

et à l’accès aux services financiers ont été mises

en place, en ciblant les éventuels prestataires de

services financiers (PSF) et les petits clients. En

conséquence, l’accès aux prêts a été débloqué

pour 442 personnes, 10 PME et 4 organisations

(suite de la page 5)

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Le CFLP a pris fin le 27.10.2018 après 4 ans de mise en œuvre par la GIZ et 50 partenaires dans

le cadre du Sustainable Smallholder Agri-Business Programme. Les cinq composants pays du SSAB ar-

rivent également à leur terme en fin 2018.

Le CFLP visait 120.000 produc-

teurs dans les zones cacaoyères de

la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo,

du Nigéria et du Cameroun. La stra-

tégie comporte le Farmer Business

School (FBS), les formations aux

Bonnes Pratiques Agricoles

(BPA) de cacao et de produits vi-

vriers, les Centres de Services

d’Affaire (CSA) de fournisseurs

d’intrants, de services de micro-

finance et la professionnalisation par

le Cooperative Business School

(CBS) d’organisations de produc-

teurs agricoles émergés des forma-

tions FBS à rendre des services à

leurs membres.

Les cibles du CFLP et du SSAB ont été atteints voir dépassés grâce aux contributions de 50 Par-

tenaires. Les évaluations montrent une très bonne adoption des outils FBS, des techniques clés BPA

ainsi l’accès élargi aux intrants et services financiers.

En 2017, année de réfé-

rence pour l’évaluation de 1,587

petites exploitations, de mau-

vaises conditions climatiques ont

prévalu et les prix nominaux ont

chuté de près de 40% par rap-

port au niveau de 1980/1981.

Cependant, les rendements et les

marges brutes de cacao ont aug-

menté en termes nominaux cette

même année, sauf pour le cas du

Togo. La diversification de la pro-

duction et des revenus comme objectif du CFLP et du SSAB sont donc fort justifiés.

En moyenne régionale, les revenus agricoles net (per capita et jour) des exploitations appuyées

ont atteint 1,69 USD (termes réels 2011), representant une augmentation de 8% au lieu de 30% vi-

sés. Les producteurs au Nigéria ont su augmenter leur revenus de 46% en termes réels de 2011 (cf. ci

-droite). Par contre, les revenus des producteurs des autres pays restent en dessous du seuil de pau-

vreté.

L’augmentation dramatique des revenus réels nets (USD de 2011 par exploitation) à partir

d’autres produits agricoles, ci-droite, montre que les producteurs ont pleinement (Nigéria) ou partielle-

ment compensé la volatilité de prix de cacao et des monnaies locales (Ghana). Exception faite pour la

Côte d’Ivoire et le Togo, le cacao contribue à moins de 50% aux revenus des exploitations.

Source : Données GIZ-SSAB Bases de données et GFA. 2018

Source : GFA 2018. Etude d’impact SSAB-CFLP avec 1.587 exploitations

Source : Données GIZ-SSAB Bases de données et GFA. 2018

(Suite à la page 8)

Page 8: Lettre d information n° 5 · Ainsi, plus de 200 acteurs de la chaine de valeur ont bénéficié d'une formation en analyse de la chaine de valeur, l’amélioration et l’inten-sification

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Une initiative conjointe

Mise en oeuvre par

Cette diversification et la compétitivité

améliorée des exploitations appuyées ont

été possibles grâce à l’entrepreneuriat agri-

cole et des investissements des producteurs

dans les bonnes pratiques agricoles y com-

pris des intrants recommandés pour les vi-

vrier et la cacao.

Les interventions portées à très

grande échelle par le CFLP,le SSAB et parte-

naires sont donc clé pour la croissance et la

résilience des exploitations vis-à-vis des

chocs de marchés et du clima. Pour en ap-

prendre plus, visitez le site www.ssab-

africa.net/our-work pour voire les films avec

des producteurs et des partenaires.

La Facilité FBS pour l’Afrique de la

GIZ appuyera des organisations, pro-

grammes et entreprises intéressée à s’ap-

proprier des approches agri-business

telles que le Farmer Business School et/

ou le Cooperative Business School.

Vos demandes d’information et de

conseil sont les bienvenues auprès de

[email protected]!

Sources: Données Dalberg (2013) and GFA (2018). Pas de ba-

seline pour Togo et Cameroun

Sources: Dalberg (2013) et GFA (2018). Pas de baseline pour

Togo et Cameroun

Cette publication est une initiative du Secrétariat ACP financée par l’Union européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de l’équipe d’assistance technique.

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