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Festival des Talents, 2 e édition Grande manifestation annuelle des étudiants du Pôle universitaire francophone (PUF). Ils dévoileront leurs talents au Centre culturel Saqiet El Sawy, rue du 26 Juillet, à Zamalek, le jeudi 6 mai prochain à 17 heures. Venez nombreux ! année 2010 est sans aucun doute marquée par la succession de soutenances de thèse des anciens de la Filière. Après Yasmine Farouk et Hoda Youssef à Sciences Po, au mois de février, c’était au tour de Racha Ramadan, diplômée de la section économie en 2004, de soutenir brillamment sa thèse de doctorat à l’Université Toulouse 1 le 8 avril dernier. Assistante à la FESP, Racha Ramadan sera donc la première maître de conférences en économie et participera à l’enseignement de la Filière à partir de l’année prochaine. L’année de ses quinze ans, la Filière francophone peut ainsi se prévaloir de ses 6 docteures : Aliaa Saraya, Chérine Chams, Yasmine Abdel Moneim et Yasmine Farouk en science politique et Hoda Youssef et Racha Ramadan en sciences économiques. Afin de rendre hommage aux nouvelles docteures 2010, La Coupole leur accorde une interview en revenant sur leur parcours et leurs perspectives de carrière (lire pages 4, 5 et 6). Dans le cadre du programme d’échange étudiant avec Sciences Po, sept étudiants de la section science politique de la Faculté ont été sélectionnés. Un deuxième tour permettra à trois autres étudiants de participer à ce programme au cours du second semestre 2010-2011 (voir ci-contre). Cette année encore la Filière confirme ses bons résultats à la commission des bourses Eiffel. En effet, parmi les huit candidats, trois étudiantes sont lauréates d’une bourse Eiffel pour effectuer un Master 2 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Félicitations également aux cinq candidats au Master 2 de Science Politique de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth tous admis par le comité de sélection qui s’est tenu le 6 avril dernier à Beyrouth et aux deux boursiers du Gouvernement français (lire page 3). Enfin, nous remercions Arnaud Plaisance, chargé de mission et enseignant de conférence de méthode à la Filière entre 1998 et 1999, qui est intervenu le 19 avril dernier auprès des étudiants de 2 e année science politique. Directeur général des services d’une communauté de communes en Savoie, il a apporté son expérience de terrain sur le thème de « La décentralisation et les politiques publiques locales en France ». Et, ne manquez pas l’article de Rafik Wahby (3 e année économie) sur sa rencontre avec Dominique Strauss-Kahn dans le cadre du « Dialogue FMI-Jeunes » qui s’est tenu récemment en Jordanie (lire page 9). Dr Baher Atlam et Mona Amer Lancement du programme déchanges entre lUniversité du Caire et lIEP de Paris Cet accord permet à des étudiants des deux institutions d’effectuer un semestre ou une année d’études dans l’université partenaire en bénéficiant d’une exemption des droits d’inscription. Les sept étudiants retenus pour partir à Paris au cours du 1 er semestre 2010-2011 sont les premiers, nous l’espérons, d’une longue liste. Il s’agit de six étudiants de la filière francophone, Farah Hany, Habiba Ashraf, Nayera Abdel Rahman, Sherif El Ashmawy de 2 e année, Noura Nabil et Passant Mahmoud, de 3 e année, ainsi qu’une étudiante de la filière arabophone, Norhane Wael Yehia Mortada en 3 e année. Page 2 LA FILIÈRE Une initiation au travail de terrain socio- anthropologique Page 3 LA FILIÈRE Débouchés Pages 4 à 6 L’INTERVIEW Trois nouvelles docteures à la FESP Page 7 ACTU MEDIA Point de vue Agenda Page 8 ÉTUDIANTS Portrait Page 9 ÉTUDIANTS Info Dialogue FMI-Jeunes Page 10 CULTURE Rendez-vous Et du côté des livres Info L’ Lettre d’information de la Filière francophone de la Faculté d’Économie et de Sciences Politiques de l’Université du Caire Avril 10 N°78

Lettre d’information de la Filière francophone de la Faculté ...fesp-eg.org/wp-content/uploads/2012/02/La-Coupole_n°78.pdfconférence de méthode à la Filière entre 1998 et

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FFeessttiivvaall ddeess TTaalleennttss,, 22ee ééddiittiioonn

Grande manifestation annuelle des étudiants du Pôle universitaire francophone (PUF). Ils dévoileront leurs talents au Centre culturel Saqiet El Sawy, rue du 26

Juillet, à Zamalek, le jeudi 6 mai prochain à 17 heures. Venez nombreux !

année 2010 est sans aucun doute marquée par la succession de soutenances de thèse des anciens de la Filière. Après Yasmine Farouk et Hoda Youssef à Sciences Po, au mois de février, c’était au tour de Racha Ramadan, diplômée de la section économie en 2004, de soutenir brillamment sa thèse de doctorat à l’Université Toulouse 1 le 8 avril dernier. Assistante à la FESP, Racha Ramadan sera donc la première maître de conférences en économie et participera à l’enseignement de la Filière à partir de l’année prochaine. L’année de ses quinze ans, la Filière francophone peut ainsi se prévaloir de ses 6 docteures : Aliaa Saraya, Chérine Chams, Yasmine Abdel Moneim et Yasmine Farouk en science politique et Hoda Youssef et Racha Ramadan en sciences économiques. Afin de rendre hommage aux nouvelles docteures 2010, La Coupole leur accorde une interview en revenant sur leur parcours et leurs perspectives de carrière (lire pages 4, 5 et 6). Dans le cadre du programme d’échange étudiant avec Sciences Po, sept étudiants de la section science politique de la Faculté ont été sélectionnés. Un deuxième tour permettra à trois autres étudiants de participer à ce programme au cours du second semestre 2010-2011 (voir ci-contre). Cette année encore la Filière confirme ses bons résultats à la commission des bourses Eiffel. En effet, parmi les huit candidats, trois étudiantes sont lauréates d’une bourse Eiffel pour effectuer un Master 2 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Félicitations également aux cinq candidats au Master 2 de Science Politique de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth tous admis par le comité de sélection qui s’est tenu le 6 avril dernier à Beyrouth et aux deux boursiers du Gouvernement français (lire page 3). Enfin, nous remercions Arnaud Plaisance, chargé de mission et enseignant de conférence de méthode à la Filière entre 1998 et 1999, qui est intervenu le 19 avril dernier auprès des étudiants de 2e année science politique. Directeur général des services d’une communauté de communes en Savoie, il a apporté son expérience de terrain sur le thème de « La décentralisation et les politiques publiques locales en France ». Et, ne manquez pas l’article de Rafik Wahby (3e année économie) sur sa rencontre avec Dominique Strauss-Kahn dans le cadre du « Dialogue FMI-Jeunes » qui s’est tenu récemment en Jordanie (lire page 9).

Dr Baher Atlam et Mona Amer

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Cet accord permet à des étudiants des deux institutions d’effectuer un semestre ou une année d’études dans l’université partenaire en bénéficiant d’une exemption des droits d’inscription. Les sept étudiants retenus pour partir à Paris au cours du 1er semestre 2010-2011 sont les premiers, nous l’espérons, d’une longue liste. Il s’agit de six étudiants de la filière francophone, Farah Hany, Habiba Ashraf, Nayera Abdel Rahman, Sherif El Ashmawy de 2e année, Noura Nabil et Passant Mahmoud, de 3e année, ainsi qu’une étudiante de la filière arabophone, Norhane Wael Yehia Mortada en 3e année.

Page 2 LA FILIÈRE Une initiation au travail de terrain socio-anthropologique

Page 3 LA FILIÈRE Débouchés

Pages 4 à 6 L’INTERVIEW Trois nouvelles docteures à la FESP

Page 7 ACTU MEDIA Point de vue Agenda

Page 8 ÉTUDIANTS

Portrait

Page 9 ÉTUDIANTS

Info Dialogue FMI-Jeunes

Page 10 CULTURE Rendez-vous Et du côté des livres Info

L’

Lettre d’information de la Filière francophone de la Faculté d’Économie et de Sciences Politiques de l’Université du Caire

Avril 10 N°78

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Qu’est-ce que l’observation et quel est son rôle dans une recherche ? Etape classique de la recherche en sciences humaines et sociales, elle est incontournable. L’objectif de ce stage était d’observer une rue pendant trois jours à travers son espace, ses acteurs, ses rythmes, ses bruits, ses boutiques, etc., selon une méthode inductive, c'est-à-dire en abordant le terrain, vierge de tout renseignement sur celui-ci. Avec une devise : « Rendre étranger ce qui est familier et rendre familier ce qui est étranger ».

Armés de leur carnet de terrain et de leur stylo, les étudiants ont arpenté, individuellement ou en groupe, la rue Talaat Harb pendant trois jours, travail intensif rythmé par des « pauses de suivi pédagogique » dans les cafés du quartier, en compagnie des professeurs investis dans le projet. Ouvrir les yeux, flâner, écouter les gens et commencer à établir des liens avec les gens que l’on croise… les étudiants se sont rapidement sentis à l’aise et sont partis à la découverte d’un univers qu’ils pensaient familier. Il s’agissait également pour eux d’apprendre « la présentation de soi » dans le cadre d’un travail de recherche.

Cet atelier méthodologique aura permis de se questionner sur les techniques du travail de terrain mais aussi de parvenir au bout de ces trois jours à proposer une question scientifique, première étape de la possible construction d’une problématique. En bonus, les étudiants ont eu la chance d’être invités par Pierre-Arnaud Barthel, géographe et responsable du pôle ville du

CEDEJ, à un séminaire organisé spécialement pour eux sur une approche urbaine du centre-ville du Caire. Sophie Bava

PPaarroollee ddee ssttaaggiiaaiirree !!

« Faire une enquête de terrain, questionner des gens, noter des observations, prendre contact avec des responsables et surtout arriver à un questionnement scientifique, sont des qualités et des compétences qui doivent être acquises par des politologues. Avec Sophie Bava, chercheur à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et Jean-Baptiste Demaison, politologue, dans le cadre de la conférence de science politique dirigée par Chérine Chams, nous, seize étudiants de la 2e année science politique, avons suivi « un stage d’initiation au travail de terrain socio-anthropologique » durant trois jours consécutifs dans la rue Talaat Harb, au centre-ville du Caire. La mission consistait à trouver un questionnement de recherche lié à cette rue. Pour ce travail, nous nous sommes divisés en groupes de deux ou trois étudiants.

Le premier jour était celui de l’ « exploration » et notre première remarque était la suivante : cette rue est la rue de « toute chose de toutes les choses » ! Nous y avons trouvé des cafés, des restaurants, des magasins de toutes sortes de biens, des centres commerciaux, des agences de tourisme, des partis politiques, des entreprises, des cinémas, etc. C’est la règle dans cette rue : un mélange entre l’antique et le moderne, le sophistiqué et le populaire.

Pendant les deux autres jours, chaque groupe partait avec une idée en tête : certains ont décidé de se concentrer sur les mendiants de la rue, un groupe n’ayant pas oublié son travail de politologue s’est mis à questionner les passants sur les enjeux politiques du pays et son futur, et d’autres, vivant ces deux jours comme des sociologues, se sont focalisés sur le comportement des jeunes et leur culture, en se basant sur le grand nombre de librairies, de kiosques et de cinémas. Un rapport quotidien était présenté par chaque groupe, ainsi qu’un compte-rendu individuel à la fin du stage, couronné par une rencontre au CEDEJ le mardi 9 mars avec P.-A. Barthel. Il nous a parlé du Caire Khédival, de sa spécificité et des défis de la patrimonialisation de ce quartier, des tentatives de restauration des immeubles et de leur vente, ainsi que les nouveaux centres-villes qui sont censés être construits dans les villes nouvelles. Pour finir, nous avons « vécu » cette rue à la mode égyptienne ce que nous n’avions parfois jamais fait auparavant : prendre le petit-déjeuner à Felfela, manger du « Koshary al Tahrir » au déjeuner, boire le thé ou le « zabady bel manga » à la terrasse d’un café populaire, voire le fait même de se balader dans la rue de Talaat Harb.

Plus encore qu’un « un stage d’initiation du travail de terrain socio-anthropologique » ce fut une « aventure » à Talaat Harb. »

Nayera Soliman et Sherif El-Ashmawy, 2e SCPO

UUnnee iinniittiiaattiioonn aauu ttrraavvaaiill ddee tteerrrraaiinn ssoocciioo--aanntthhrrooppoollooggiiqquuee par S. Bava, C. Chams, J.-B. Demaison

Dans le cadre d’un partenariat entre l’IRD et la FESP, du 4 au 6 mars 2010, a été organisé un stage d’initiation au travail de terrain socio-anthropologique in situ à destination des étudiants de 2e science po, sur la base du volontariat. Terrain choisi : la rue Talaat Harb. Point de départ : réunion au café Groppi.

La Filière

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BBoouurrsseess eett MMaasstteerrss Cette année plus de 13 étudiants diplômés de la Filière l’année dernière poursuivent leurs études en Master 2 en France et au

Liban, dont 9 titulaires d’une bourse (2 Eiffel, 3 AUF international, 2 AUF régional, 2 Gouvernement français).

Sur les rangs pour les prochains départs, plus d’une vingtaine d’étudiants de 4e année (sciences po et éco confondues) ont candidaté et/ou candidatent aux bourses à la disposition de la Filière afin de parvenir à financer leur année d’étude en France.

8 étudiants ont candidaté à la bourse Eiffel du ministère français des affaires étrangères et européennes (MAEE) et nous

sommes heureux d’annoncer que 3 d’entre eux ont été sélectionnés et partiront donc en France l’année prochaine à

l’Université Paris 1: il s’agit de Dina Kassab, admise au sein du Master 2 Recherche « Économie théorique et empirique », de

Marvel Youssef, admise au sein du Master 2 Professionnel « Economie internationale, parcours Commerce International » et

de Nourane Chakra, admise au sein du Master 2 Recherche « Economie internationale, développement, transition ».

Deux bourses du Gouvernement français ont par ailleurs été attribuées à Ahmed El Sobky, reçu à la Toulouse School of

Economics pour le Master 2 Professionnel « Economics of Markets and Organizations » (4e Eco) et Mennatallah Khaled (4e ScPo) reçue dans le Master 2 Professionnel « Expertise Internationale » de l’Université Lyon 3.

17 étudiants sont aujourd’hui candidats à la bourse de master en formation initiale de l’Agence Universitaire pour la francophonie, dont les résultats seront publiés à la mi-juin. Une sélection en vue de l’attribution des deux bourses du gouvernement français sera également organisée très prochainement.

Mais nous pouvons d’ores et déjà nous féliciter de l’admission de 14 d’entre eux au sein de masters variés dans plusieurs Universités prestigieuses françaises : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Toulouse School of Economics, Université Pierre- Mendès-France de Grenoble, Université Jean-Moulin Lyon 3, Université Saint-Joseph de Beyrouth. Les autres avis sont en attente, en espérant recevoir autant de réponses positives que possible. Il est, pour finir, important de signaler que ces démarches ne pourraient être possibles sans l’aimable et dynamique collaboration des responsables des formations avec lesquels nous travaillons quotidiennement afin de faciliter l’établissement de passerelles entre nos universités respectives.

DDéébboouucchhééss pprrooffeessssiioonnnneellss

Un atelier de formation à l’insertion professionnelle pour les étudiants de 1re et 2e années sera organisé le mardi 25 mai

prochain.Jean-Baptiste Demaison présentera différentes démarches pouvant être entreprises au sein de la Faculté et à l’extérieur pour maximiser, dès la première année, le potentiel des étudiants à s’insérer dans la vie professionnelle et poursuivre une carrière correspondant à leurs attentes. Puis, plusieurs anciens étudiants de la FESP viendront présenter leur secteur d’activité (Banque/Finance, Fonction publique nationale et internationale, Commerce) et échanger avec les étudiants de la Filière.

MMaasstteerrss BBeeyyrroouutthh CCaalleennddrriieerr dduu 22ee sseemmeessttrree 22000099--22001100

Fin des cours Jeudi 03/06/2010

Examens de rattrapage Dimanche 06/06/2010 et Lundi 07/06/2010 Examens partiels Du mercredi 09/06 au mercredi

30/06/2010

MMiissssiioonnss pprrééppaarraattooiirreess ((LLiicceennccee EEccoonnoommiiee

PPaarriiss 11))

Jean-Philippe TROPEANO, professeur d’économie à Paris 1, "microéconomie" 2e année, du dimanche 9 au jeudi 13 mai.

Manon DOMINGUES DOS SANTOS, professeur des universités en économie, "macroéconomie" 2e année, du dimanche 30 mai au jeudi 3 juin.

La Filière

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Trois nouvelles docteures à la FESP

A l’heure où nos étudiants de 4e année sont candidats à différents masters en France ou au Liban, nous retrouvons trois anciennes étudiantes, aujourd’hui docteures en science politique ou en économie. Elles donnent à voir les chemins possibles au-delà de la FESP.

Vous avez récemment soutenu votre thèse de doctorat. L’après-doctorat a commencé. Comment cela se décline-t-il pour vous aujourd’hui ? Qu’est-ce qui vous occupe actuellement ? Racha Ramadan : C’est une très bonne question. J’y pense beaucoup depuis le jour de ma soutenance. Dans mon domaine, l’économie, il faut chercher comment profiter de la soutenance, des commentaires, pour améliorer la rédaction au niveau académique, profiter des six années passées en France et en tirer les fruits en perspective de mon retour au Caire. Sur le plan personnel, c’est un changement de vie. Je suis étudiante depuis longtemps, et là, tout d’un coup, je ne le suis plus. Ce que cela va impliquer, c’est une grande question pour moi. Je reviens en Egypte à la fin du mois de juin. En attendant, j’essaie de m’organiser, de voir comment je peux évoluer au niveau de la recherche et de l’enseignement. C’est ma préoccupation principale.

Yasmine Farouk : Je viens d’achever un parcours de cinq années, une de master et quatre de doctorat. Quand j’ai pris conscience que je prenais un billet aller sans retour, j’ai ressenti une certaine tristesse. J’ai beaucoup aimé Paris et ma vie en France. J’ai beaucoup appris du point de vue académique, de la vie quotidienne, et de la vie culturelle. Pour le moment, je reprends mes fonctions d’assistante à la Faculté d’Economie et de Sciences politiques, à l’Université du Caire. Il y a plein de formalités administratives à remplir pour l’obtention de mon poste officiel de docteur certifié par l’Université du Caire. J’ai d’ailleurs fait ma première entrée en cours en tant qu’assistante la semaine dernière. Je dois reprendre la direction complète de deux cours assurés actuellement par Dr Nazli Moawad à compter de la rentrée

prochaine (« Politiques étrangère » en 2e année et « Théorie des Relations Internationales » en 4e année) qui correspondent exactement à mes domaines d’étude. Parallèlement, j’ai aussi le projet de publier ma thèse. Je l’ai envoyée dans un grand centre de recherche à Beyrouth. J’aimerais la faire traduire en arabe. Elle aborde un sujet qui touche notre région, nos peuples et nos hommes politiques, et il serait important de la rendre accessible dans cette langue. L’idéal serait de pouvoir également la traduire en anglais, langue de communication et de travail, notamment dans le domaine des relations internationales où l’on retrouve les grandes références.

Hoda Youssef : Dès avant la soutenance de ma thèse, j’étais engagée à la Banque Mondiale au bureau du Caire sur le développement des études macroéconomiques et de la gestion de la pauvreté en Egypte. Dans ce cadre, nous effectuons des rapports réguliers (mensuels et semestriels). Nous réalisons par ailleurs des études pour le compte de ministères égyptiens tels que le ministère des Finances, celui de l’Investissement et celui de la Solidarité qui demandent des compétences spécifiques. Mon travail quotidien est de suivre l’évolution de l’économie égyptienne et je participe à ce projet en tant qu’analyste économique.

Quels sont vos ambitions, vos projets d’avenir ? Et l’enseignement en fait-il partie ? RR : J’ai toujours songé à l’enseignement. C’est un sentiment indescriptible qui est donné par l’action d’expliquer, de transmettre, et d’essayer de le faire de la façon la plus simple et la plus claire possible. J’ai eu l’opportunité de diriger des enseignements à Toulouse. C’est aussi, et surtout, la dimension humaine qui me passionne dans ce métier. De plus, j’ai toujours pensé qu’être un bon chercheur ne signifiait pas être un bon professeur.

“ J’ai beaucoup appris du point de vue académique, de la vie quotidienne et de la vie culturelle. (Yasmine Farouk) ”

Racha Ramadan Yasmine Farouk Hoda Youssef

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Mais, à Toulouse, j’ai rencontré des personnes qui m’ont fait croire que les deux étaient possibles. Pour elles, la recherche devait toujours être liée à des exemples réels. L’idée est de se dire que la recherche est accumulative : j’ajoute ma pierre à ce qui a été fait et je transmets à d’autres. C’est une plus grande richesse. Donc, pour moi, avoir un pied à la fois dans la recherche et dans l’enseignement est une équation intéressante. J’aimerais enseigner aux étudiants les outils économétriques et en même temps continuer à participer au développement économique.

YF : A l’avenir, j’envisage de postuler dans des think-tanks, notamment politiques. Des groupes de chercheurs, d’ex-diplomates montent leurs propres groupes de recherche. La production d’un think-tank s’adresse aux pouvoirs politiques où l’on effectue un travail ciblé à la fois empirique et scientifique. J’aimerais appliquer cela dans mes domaines d’étude. Tous les hommes politiques ont besoin de gens qui ont un background académique pour les aider à analyser les problèmes actuels et proposer des solutions politiques. Notre région a besoin de notre contribution. Je souhaite pouvoir mener de front enseignement et activité de consultante dans les organisations internationales qui travaillent sur la région, participer au développement de la gouvernance, de la politique étrangère et des relations internationales, en Egypte ou ailleurs, dans la région.

HY : Je ne me projette pas trop loin. J’aime ce que je fais pour le moment à la Banque Mondiale. Je me sers de mon travail de recherche afin de trouver des solutions aux différentes problématiques que nous abordons dans la situation économique actuelle. Au milieu de tout cela, l’enseignement est, pour moi, une perspective importante. Je l’ai déjà fait une fois à la filière il y a quelques années. Je considère que j’ai une dette envers la filière et les étudiants. Et en tant qu’étudiante, j’ai moi-même beaucoup reçu à la FESP. A mon tour de m’impliquer dans son activité et d’aider les étudiants à ouvrir leurs perspectives.

De l’Egypte à la France en passant par d’autres pays comme les Etats-Unis, vous avez été confrontées à différentes méthodes d’enseignement, à différentes écoles de pensée. Comment cela vous fait-il réfléchir sur votre propre façon d’enseigner ? Comment allez-vous vous servir de ces différentes approches ? RR : Ma manière de concevoir l’enseignement s’est affinée depuis que je suis partie à Toulouse, et ce, par périodes successives. Là-bas, j’ai découvert le monde de la recherche, et dans ce contexte j’ai opté pour l’économétrie appliquée

plutôt que théorique. L’une et l’autre se complètent. Les outils permettent de proposer, par l’application, des solutions aux problèmes posés par les pouvoirs politiques. A l’issue de mon année de master 2, j’ai approfondi ce choix en décidant de travailler plus spécifiquement sur l’économie égyptienne. Ces choix se sont confirmés et leurs implications sont apparues plus nettement et définitivement lors de mon séjour aux Etats-Unis où j’ai travaillé à la Banque Mondiale et à l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI). Les gouvernements de différents pays viennent y poser leurs problèmes. J’ai pu ainsi me rendre compte à quel point ces outils théoriques nécessitent une application et sont eux-mêmes utiles pour résoudre les problèmes posés. C’est à ce moment-là que j’ai fait la liaison entre l’économie et l’économétrie théorique par l’application. Cela peut jouer un rôle important dans les problèmes quotidiens d’un pays. Dans la perspective d’enseigner, élargir l’horizon des étudiants à ces différents aspects permettrait d’analyser les problèmes contemporains. L’application donne de façon probante un intérêt à tout ce qui est enseigné théoriquement. En exploitant les outils statistiques et mathématiques nous pouvons analyser l’économie.

J’aimerais proposer une initiation aux logiciels d’économétrie et de statistiques, ce qui n’existait pas à la FESP quand j’y étudiais. Ces outils sont importants dans l’apprentissage de l’économétrie. Une introduction à des matières comme la théorie des jeux, l’économie expérimentale et l’économie industrielle serait aussi importante. Je les ai découverts à Toulouse et j’ai dû compenser un certain décalage par rapport aux autres étudiants. Toutes les études se faisaient en anglais, puisque notre école est la 2e école d’économie reconnue au plan européen après la London School of Economics (LES). Acquérir ces fondamentaux dès la FESP serait un gain de temps pour les étudiants candidats à des masters par la suite.

YF : La plupart du temps, au cours de nos premières années d’études, nous apprenions des définitions de concepts sans apprendre qu’il faut avoir son propre point de vue et aller soi-même chercher l’information. Cela manque souvent de lien avec la vie réelle. A la Filière, j’espère en premier lieu pouvoir introduire dans mon cours cette dimension de critique et d’interactivité. J’essaierai dans mon plan de cours de toujours prévoir du temps pour cela et de noter les débats soulevés. C’est surtout cela que j’ai trouvé en arrivant à Sciences Po et à l’étranger et qui m’a donné un regard différent, qui l’a enrichi. Cela a aussi à voir avec l’accès aux

Suite …

“ Avoir un pied à la fois dans la recherche et dans l’enseignement est une équation intéressante. (Racha Ramadan) ”

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Suite …

ressources, aux sources premières. On nous parle souvent d’auteurs dont on ne peut consulter les écrits. L’accès aux ressources est un élément complémentaire dans cette démarche qui permet de développer les capacités critiques des étudiants. En arrivant en France, je me suis rendu compte que je n’avais pas lu les livres essentiels auxquels il était couramment fait référence. J’aimerais aussi inciter les étudiants à sortir de leur coquille, à développer leur culture générale, à s’intéresser à ce qui se passe à l’extérieur, dans d’autres régions du globe, pour pouvoir critiquer l’intérieur. Et ce, en liant le cours théorique à des cas concrets, pour leur faire sentir l’utilité de ce qu’ils apprennent. Pour moi, la dimension du terrain est primordiale. Les allers-retours entre la recherche et l’application sont essentiels.

HY : Arrivée en France, j’ai découvert un nouveau système et j’ai senti un certain décalage. Ce système est essentiellement basé sur la recherche et la capacité à construire soi-même son parcours, aller chercher l’information seul. Il m’a fallu travailler dur pour m’adapter à ce système totalement différent. Bien que, en Egypte, nous ayons déjà eu un aperçu de cette méthode dans le cadre des missions d’enseignement assurées par les professeurs visiteurs. Mais c’est autre chose que d’être en immersion totale dans cette ambiance de travail. Ce décalage a été pénalisant et pénible au départ. S’il fallait développer quelque chose à la Filière, je proposerais une initiation aux méthodes quantitatives telles que l’économétrie, qui propose des outils d’analyse de l’économie. A mon époque, nous prenions les cours en économétrie en commun avec les étudiants de la filière arabophone. Donc tous les termes spécialisés étaient en arabe. Il y a des bases que je n’ai pas acquises et qui m’étaient nécessaires et j’en ai souffert par la suite. Par ailleurs, avec Carine Staropoli, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, nous préparons actuellement le cours « Economie et Politiques Européennes » qui sera donné à la rentrée prochaine, en 3e année, dans le cadre du double diplôme de Licence d’Economie Paris1/FESP. Les activités de recherche, d’écriture de papiers, d’articles fouillés, doivent être des outils d’application à la vie réelle, d’analyse de données et de résolution des interrogations liées à tout ce qui nous concerne en économie. Au sein de ce cours, nous pourrons analyser un grand nombre d’actualités politiques et économiques. Nous espérons faire la différence en donnant des outils supplémentaires aux étudiants et en mettant l’accent sur les exercices d’application.

Qu’est-ce qui vous a le plus soutenu dans ce parcours et qui vous a poussé à aller de l’avant ? Que souhaiteriez-vous ajouter à ce qui a été dit plus haut ?

RR : Faire des études à l’étranger est une expérience très enrichissante. En sortant de la Filière, nous avons déjà un bon potentiel et il suffit de travailler assidûment pour y arriver. J’espère que d’autres auront le courage de candidater dans cette école qui offre des possibilités extraordinaires à ceux qui savent les saisir. Ce qui a été décisif pour moi, c’est ma soutenance de thèse. Il a fallu que je défende ce que j’avais fait. Et les délibérations du jury ont sanctionné positivement six ans de ma vie.

YF : Il faut avoir de la volonté, de la persévérance, un engagement très sérieux. J’ai pu m’en rendre compte à l’issue de ma soutenance à travers les retours du jury et de ceux qui ont assisté à ma thèse. Cela couronne très positivement tout cet engagement de plusieurs années dans mon doctorat et me donne l’énergie de croire à mon projet. C’est une belle fin de carrière étudiante.

HY : Il y a des moments de doute et de découragement, mais le soutien autour de nous est une aide précieuse. Si j’ai réussi, ce n’est pas toute seule. Tous ceux qui m’ont aidée, que ce soit à la Filière ou en dehors, se reconnaîtront. Qu’ils en soient remerciés ici. Aujourd’hui, je viens de terminer ma thèse, je savoure ce moment de détente et de passage à une autre activité à part entière. Mais, si je trouve une opportunité qui ouvre de nouvelles perspectives dans mon domaine, je la saisirai sans hésitation.

Entretiens réalisés par Eve Bourguignon

Yasmine Farouk, docteure en science politique, assistante à la FESP, Université du Caire Doctorat effectué à l’Institut d’Etudes Politiques (IEP) de Paris sous la direction de Bertrand Badie, professeur de science politique, IEP de Paris. Sujet de thèse : « Autonomisation, accommodement et Wait to Seize. Les stratégies réactives du triangle arabe après l’intervention américaine en Irak. L’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Syrie (2003-2007)». Mention très honorable avec les félicitations du jury.

Racha Ramadan, docteure en science économique, assistante à la

Faculté d’Economie et de Sciences Politiques (FESP), Université du Caire Doctorat effectué à la Toulouse School of Economics (TSE) sous la direction d’Alban Thomas, professeur d’économie, TSE. Sujet de thèse : “The Egyptian Food Subsidies System and Household’s Welfare : Micro Econometric Analysis of the Wheat Sector”. Mention très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité.

Hoda Youssef, docteure en science économique, analyste économique à la Banque Mondiale (Bureau régional du Caire) Doctorat effectué à l’IEP de Paris sous la direction de Jean-Paul Fitoussi, professeur d’économie, IEP de Paris. Sujet de thèse : « Ciblage d’inflation en Egypte ? Exigences budgétaires et institutionnelles. » Mention très honorable.

“ Nous espérons faire la différence en donnant des outils supplémentaires aux étudiants et en mettant l’accent sur les exercices d’application. (Hoda Youssef) ”

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La France peut-elle encore agir sur le monde ?

Une puissance moyenne comme la France peut-elle encore agir sur la scène mondiale par l’intermédiaire de sa politique étrangère ? La question vaut bien entendu au-delà du seul cas français, pour intéresser tous les pays qui, comme la France, constituent des entités politiques importantes, sans pour autant être dotés des attributs d’une superpuissance, comme le sont aujourd’hui les Etats-Unis, et peut-être demain la Chine. Les défis à la politique étrangère sont désormais nombreux. Dans un monde en évolution rapide, qui ne ressemble plus à celui qui avait vu la naissance du « socle gaullien » de politique étrangère, dans les années 60, la France doit également gérer les mutations de ses cercles d’appartenance, que sont l’alliance atlantique (en pleine redéfinition de son concept stratégique) et de l'Union Européenne (dont les nouveaux instruments d’action extérieure, après le traité de Lisbonne, sont en train d’être mis en place). Elle doit par ailleurs définir clairement son message vis-à-vis de régions qui lui sont chères et avec lesquelles ses liens sont historiques, à commencer par l’Afrique du Nord, l’Afrique sub-saharienne, et naturellement le Moyen-Orient. La multiplication des acteurs (y compris non gouvernementaux) qui agissent sur ces dynamiques régionales, le renouveau des techniques diplomatiques (avec un impératif d’image et de diplomatie publique,

rendu incontournable dans le village médiatique sur-médiatisé), mais aussi les attentes des sociétés, constituent de nouveaux paramètres à prendre en compte. Pour s’y adapter, une puissance comme la France s’efforce déjà de réformer son outil diplomatique : la récente réforme des Affaires Etrangères présentée par le ministre Bernard Kouchner en mars 2009, les conclusions du Livre Blanc sur la politique étrangère et européenne de la France, rendues publiques par Alain Juppé et Louis Schweitzer en juillet 2008, sont des illustrations de cette volonté. Mais le nouvel agenda multilatéral, les défis globaux et régionaux, exigent une révision de l’esprit et de la pratique de la politique étrangère, autant que de ses instruments. Cet aggiornamento n’est pas aisé. Il implique, pour un Etat et une société comme la France, de repenser son rapport au monde. Vaste programme. On l’a dit, la France n’est pas la seule à rencontrer ce défi. Les politiques étrangères arabes, par exemple, connaissent les mêmes impératifs, liées à la même interrogation : comment aborder les défis du XXIe siècle autrement qu’avec les conceptions et les instruments diplomatiques construits dans les années 60 ? (années gaulliennes pour la France, années du nationalisme arabe pour un pays comme l’Egypte). Le véritable laboratoire de renouveau de la pratique diplomatique que constitue l'Union Européenne aide considérablement la France à explorer de nouvelles pistes. Ailleurs, le mouvement est plus difficile. Il n’en est pas moins inévitable. Et les grandes diplomaties, comme la France ou l’Egypte précisément, ne sont pas dépourvues de ressources pour aborder ces nouvelles pistes. Frédéric Charillon

Frédéric Charillon est professeur des universités en science politique. Il dirige depuis 2009 l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire, et co-dirige la Section d’Etudes Internationales de l’Association française de science politique.

De passage au Caire pour une mission d’enseignement à la Filière en théorie des relations internationales, Frédéric Charillon nous livre en exclusivité son analyse de l’évolution de la politique étrangère de la France et des défis qui se posent à elle en ce début de XXIe siècle.

«« LLeess RReennddeezz--vvoouuss ddee llaa RReecchheerrcchhee »» ((CCEEDDEEJJ //

CCFFCCCC // FFEESSPP)) –– SSéémmiinnaaiirree ddee rreecchheerrcchhee

« La littérature et la société», par Alaa El Aswany, écrivain CEDEJ, lundi 3 mai 2010, 19 heures

Adresse : immeuble du Consulat de France, rue El-Fadl (entrée par le 2 rue Sikkat El-Fadl), 2e étage

Pour aller plus loin • Frédéric Charillon, « Nicolas Sarkozy à mi-parcours : comment réformer une politique étrangère ? », Politique étrangère,

n°2/2009, Editions IFRI, pp391-402. • Frédéric Charillon, Pierre-Alain Greciano, Patrice Liquière, La France en 2009. Chronique politique, économique et sociale, édition

2010, Editions La documentation française, Collection "Les études de la documentation", 01/03/2010

Actu média

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Du cœur, des ailes et de la matière grise Issue de la section Sciences Politiques de la FESP, Soha Bayoumi fait partie de ces citoyennes du

monde dont la volonté vous impressionne et vous charme. Après Le Caire, Paris, Florence et

maintenant Harvard, elle revient sur son parcours, d’un solide intérêt. Et ça ne fait que

commencer…

Vous êtes passée par Paris, Florence et êtes maintenant à Harvard. S'agissait-il d'objectifs que vous aviez déjà en tête ?

Oui et non : “oui” dans le sens où j’ai toujours aspiré à explorer différents pays et différents systèmes académiques, et “non” dans le sens où je n’avais pas à l’avance une idée claire ou un plan précis pour réaliser cette aspiration. J’avais la passion et l’énergie pour travailler, et heureusement, à chaque détour, des opportunités m’ont été offertes.

Il me semble que vous avez réalisé plus d'un travail académique. Quel est votre thème de recherche de prédilection ? Et votre prochain objectif ?

C’est vrai que je me suis aventurée dans plusieurs domaines des sciences politiques et sociales, mais, ma discipline choisie reste la préférée : ce sont toujours la théorie, la pensée et la philosophie politiques et morales qui me captivent le plus. Mais, c’est peut-être la façon dont je conçois ma discipline qui m’oriente parfois vers des chemins peu foulés ou peu communs : je ne crois pas qu’on puisse faire de la philosophie politique sans une compréhension assez profonde de la sociologie politique. Je crois en la philosophie de la praxis et l’idée selon laquelle il ne faut pas se contenter simplement de comprendre le monde, mais de le comprendre pour le changer. Quant à l’avenir, j’espère poursuivre ma recherche qui s’intéresse à l’étude de la justice politique et sociale, du libéralisme et du marxisme, des échanges entre la philosophie continentale et la philosophie analytique, etc., mais j’ai aussi de nouveaux projets qui reflètent mon intérêt récemment découvert pour le nouveau domaine de recherche qui s’appelle “la philosophie de l’information”, et surtout pour l’influence des nouvelles technologies de l’information sur la formulation de la “vérité”.

Avez-vous d'autres sujets qui vous intéressent, qui vous interpellent ou vous passionnent ? Je pensais en partie à votre intérêt pour la poésie, le cinéma, le fait religieux...

Je m’intéresse à tout cela et à l’activité humaine en général, et je crois que c’est normal, parce que c’est ça, après tout, que j’étudie en tant qu’étudiante des sciences sociales et humaines : le sujet ultime c’est l’activité humaine, dans toute son entièreté et dans toute sa variété. Mais c’est vrai que j’ai développé une passion croissante pour le cinéma, en particulier. Je dévore plusieurs films par semaine, des classiques aux nouvelles sorties et des grands succès commerciaux aux films indépendants des quatre coins du monde. J’ai une collection personnelle grandissante de plusieurs centaines de films. Je lis beaucoup sur l’histoire du cinéma et sur l’esthétique, et j’écris des critiques de films de temps en temps. Dans ce cadre, le philosophe américain Stanley Cavell est une figure inspirante pour moi, et j’aimerais bien un jour pousser ma passion pour le cinéma au niveau académique.

Avec le recul, que pourriez-vous conseiller aux étudiants lors de leurs études ?

Je dirais qu’il faut aimer ce qu’on fait. Il faut avoir de la passion pour ce qu’on fait. La passion c’est ce qui nous donne de l’énergie pour tout faire. Il faut s’intéresser aussi à connaître la signification et l’importance de ce qu’on étudie, parce que, quand on sait pourquoi on étudie quelque chose, cela nous donne le sentiment d’avoir un but. Cela ne signifie pas du tout que le savoir et la connaissance ne sont pas importants en eux-mêmes, mais cela veut dire simplement que connaître les implications de ce qu’on étudie aide à mettre les choses en perspective, à donner un sens à nos vies académiques et intellectuelles et à orienter nos aspirations. Il ne faut pas se préoccuper simplement de passer les examens, mais il faut chercher à véritablement apprendre, à acquérir des concepts et des méthodes et à obtenir un savoir, un savoir-faire, et, avant tout, un savoir-être.

Propos recueillis par Emmanuel Nowak

Parcours

Depuis 2008 : Chargée de cours à l’Université d’Harvard ; en cours de doctorat à Sciences Po Paris.

2007 : Doctorante à l’Institut Universitaire Européen de Florence.

2005 : Master « Théorie Politique et Histoire », à Sciences Po Paris.

2004 : Diplômée de la FESP

Étudiants Parlons de vous !

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Dialogue FMI-Jeunes

Du 2 au 4 avril, j’ai eu la chance, avec mes collègues Dina Kassab de la filière francophone (4e année Eco) et Nada Fayez de la filière anglophone (3e année Eco), de participer à l’initiative lancée par le Fonds Monétaire International (FMI), « Le Dialogue FMI-Jeunes ». Le dialogue avait comme objectif d’envisager des perspectives de développement, et en nous positionnant comme de futurs dirigeants quant à notre avenir économique, de nous inciter à réfléchir aux mesures nécessaires pour assurer une croissance économique durable dans notre pays, l’Egypte. Ce dialogue a débuté le 7 mars dernier au Caire par une table ronde dirigée par 3 des responsables du FMI. Le but de l’exercice était de répondre en trois à cinq minutes à une des questions suivantes : « Si j’étais un jour proche des décideurs politiques en Egypte, quelle serait ma priorité pour assurer un développement dans mon pays ? Quelles leçons tire-t-on de la crise économique ? Quel devrait être le rôle du FMI en Egypte ? Si j’avais la chance de poser une question au directeur du FMI, quelle serait-elle ? ». A l’issue de ces discussions, trois d’entre nous ont été choisis pour voyager en Jordanie, destination finale de ce dialogue. Un dialogue entre le directeur du FMI, M. Dominique Strauss-Kahn, et 24 étudiants représentant 8 pays du Moyen-Orient : le Maroc, la Tunisie, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Liban, le Pakistan, ainsi que l’Egypte et la Jordanie, lieu d’accueil de cette manifestation. Nous avons donc eu l’opportunité, trois jours durant, de rencontrer le directeur de cette organisation - dont un des rôles principaux est d’éviter les crises financières et d’aider les pays les moins développés. Une partie de ces discussions a été transmise en direct sur BBC Arabic *. Les étudiants avaient préparé des dizaines de questions à propos du rôle du FMI, de son système de direction interne que l’on pense être manipulé par les grands pays européens et les Etats-Unis, des aides données aux pays sans respect des règles ou des conditions garantissant l’utilisation effective de ces aides, de l’échec du FMI à éviter la dernière crise économique, de la mise à disposition éventuelle des données du FMI auprès des pays dont les instruments statistiques sont encore sous-développés, et tant d’autres questions. De son côté, M. Strauss-Kahn nous a fait part de son point de vue, mais j’ai tout de même été déçu de ses réponses ! Je m’attendais à ce qu’il réponde plus ouvertement et de façon plus convaincante. J’ai eu l’impression qu’il essayait d’éclairer le côté plutôt positif que négatif du FMI. C’est ce à quoi on pourrait s’attendre du plus haut responsable d’une organisation, mais mes interrogations les plus pressantes sont restées sans réponse. Après tout, c’était une expérience intéressante, nous avons pu rencontrer de très près un décideur de la politique financière mondiale, des étudiants d’autres pays arabes et du Pakistan, être exposés, même brièvement, à d’autres cultures et d’autres façons de penser, découvrir la Jordanie, un pays arabe en développement.

Rafik Wahby, 3e année Eco

Étudiants Parlons de vous !

* Pour visionner l’enregistrement de l’émission, consulter le lien suivant : http://www.imfyouthdialog.org/video/imf-youth-dialog-on-bbc-arabic-1

De gauche à droite : Rafik Wahby, Dominique Strauss-Kahn, Dina Kassab et Nada Fayez.

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Alice in Wonderland, de Tim Burton, avec Johnny Depp, Mia Wazikowska et Anne Hathaway. Dix ans après son premier séjour, Alice revient au pays des merveilles pour s’apercevoir que celui-ci a beaucoup changé. Cinéma Galaxy (Manial), Stars (Héliopolis) et Golden Stars (City Stars). N’oubliez pas vos lunettes 3D. Julio Iglesias. L’icône de la Pop Latino vient faire danser tous les amateurs de salsa au pied des Pyramides. Son et Lumière des Pyramides, Giza, mercredi 26 mai, 20h.

Une semaine en Europe. L’actualité politico-sociétale en Europe présentée par Caroline de Camaret et proposant reportages, interviews, etc. Tous les lundis à 18h40, heure française (19h40, heure égyptienne).

1.

AAyymmaann TTaarreekk,, jjuuddookkaa

CChhaammppiioonn JJuunniioorr dd’’EEggyyppttee

Les 22 et 23 avril derniers, Ayman

Tarek (2e ScPo) a disputé les « Championnats de la République » en qualité de judoka.

Ayman s’entraîne depuis onze années et se situe aujourd’hui au grade supérieur de ceinture noire 1er dan. Ses efforts ont été couronnés de succès. Dans la catégorie -73 kg, il a remporté le titre de Champion Junior d’Egypte. Il participera bientôt aux Championnats d’Afrique. Nous lui souhaitons un bel avenir dans ce sport et, si possible, d’atteindre le keijin !

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Responsable d’édition

Eve Bourguignon

Conception graphique Jean-Baptiste Demaison

Conception éditoriale E.Bourguignon et J.-B. Demaison

Ont également participé à ce numéro Mona Amer, Baher Atlam, Sophie Bava,

Soha Bayoumi, Chérine Chams, Frédéric Charillon, J.-B. Demaison, Sherif El-

Ashmawy, Yasmine Farouk, Emmanuel Nowak, Racha Ramadan,

Nayera Soliman, Rafik Wahby, Hoda Youssef.

Contact [email protected]

AA nnee ppaass mmaannqquueerr ……

Eclats de rire en monologues, bilogues, dialogues, diablogues, textes en scène spécial humour lus par Maxime Le Gall, Nora Amine et Ahmad Elsalakawy. CFCC de Mounira, dimanche 9 mai, 20h30.

EEtt dduu ccôôttéé ddeess lliivvrreess …

Une sélection de l’équipe du Centre de Documentation (CDF) parmi les récentes acquisitions.

Les frères musulmans des origines à nos jours, Amr Elshobaki, Editions Karthala, collection « Hommes et sociétés », 01/04/2009.

« L'organisation des Frères musulmans a été fondée en 1928 par Hasan al-Bannâ. Avec elle est né le plus grand mouvement islamique que le Monde arabe et islamique ait connu au cours du XXe siècle. Les Frères musulmans ont été au cœur des événements qu'a vécus la région depuis cette date. Dans cet ouvrage, l'auteur fait le récit et l'analyse des évolutions qu'a connues le mouvement.»

Histoire économique de l’Europe, Ivan T. Berend, Editions De Boeck, Collection « Ouvertures économiques », 2008.

« L'ensemble propose une analyse des facteurs de la croissance européenne et des obstacles qu'elle rencontre, de même que de la grande disparité des réponses que les défis économiques et sociaux du XXe siècle ont appelé avant que ne se mette en place une relative uniformité de politique et de niveau de développement économique.»

Culture L’essentiel