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I l est temps de faire un premier bilan de l’accueil des professeurs stagiaires après tout ce qui a pu être dit ou écrit les concernant ! Toute réforme significative soulève toujours crainte, méfiance, désinformation. Nous en avons là un exemple caractéristique. La réforme vise à responsabiliser l’éducation nationale, em- ployeur, dans la formation des professeurs après leur réussite au concours. Qui peut s’en plaindre ? Jusqu'ici, nous nous défaussions sur l’Université (l’IUFM). Autant il est normal que celle-ci prépare l’étudiant au concours (c’est le temps de l’acquisition des connaissances disciplinaires), autant il est logique que la formation professionnelle pendant l’année de stage revienne à l’éducation nationale. Je rappelle le choix que j’ai fait pour l’académie de Montpellier : donner aux professeurs une formation de huit semaines (soit jusqu’aux vacances de la Toussaint), et ne leur confier la pleine responsabilité de classes qu'à partir du 4 novembre. Ce choix a engendré des contraintes supplémentaires : il a fallu trouver des remplaçants pour assurer les cours pendant ces huit semaines, ce qui n’a pas toujours été facile, je le reconnais. Mais, j’assume ma décision : proposer une formation de qualité à des enseignants qui seront devant des élèves pendant quarante ans est une priorité. Que n’aurais-je d'ailleurs entendu si j’avais choisi de mettre les stagiaires devant leurs classes dès la rentrée ! Les premières réactions des professeurs stagiaires sont positives. L’investissement des inspecteurs pédagogiques a été remarquable. Bien sûr, des améliorations seront à apporter l’an prochain. Mais, sans fausse modestie, je crois que l’académie de Montpellier a vraiment été exemplaire. Les jeunes professeurs ont même jugé les huit semaines de formation peut-être un peu longues et plusieurs auraient aimé être devant leurs élèves un peu plus tôt. Enfin, notre académie est sans doute la seule en France où les universités ont décidé qu’un stage en responsabilité était nécessaire pour obtenir le master spécialisé « Formation des maîtres ». Nous accueillons donc dans nos classes un nombre conséquent d’étudiants. Nous nous mobilisons, vous le voyez, pour inciter ces étudiants à se présenter aux concours et, s’ils sont reçus, pour les accueillir et les former dans leur métier. Cette lettre de novembre a pour objet de décrire cette stratégie volontariste qui est le meilleur investissement que nous pouvons faire pour l’avenir. La première richesse de l’éducation nationale, ce sont ses professeurs. Christian Philip Recteur de l’académie de Montpellier, Chancelier des Universités de l’Académie de Montpellier académie de Montpellier Edito n° 13 Novembre 2010 Sommaire Pages 2 à 6 Le dossier : Les enseignants stagiaires Page 7 Brèves académiques Agenda du Recteur La Lettre du Recteur • n°13 • Novembre 2010 1

Lettre du recteur novembre 2010

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lettre du recteur n° 13 novembre 2010

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Page 1: Lettre du recteur novembre 2010

I l est temps de faire un premier bilan de l’accueil des professeurs stagiaires après tout ce qui a pu être dit ou

écrit les concernant !

Toute réforme significative soulève toujours crainte, méfiance,désinformation. Nous en avons là un exemple caractéristique.La réforme vise à responsabiliser l’éducation nationale, em-ployeur, dans la formation des professeurs après leur réussiteau concours. Qui peut s’en plaindre ? Jusqu'ici, nous nous

défaussions sur l’Université (l’IUFM). Autant il est normal que celle-ci prépare l’étudiantau concours (c’est le temps de l’acquisition des connaissances disciplinaires), autant il est logique que la formation professionnelle pendant l’année de stage revienne à l’éducation nationale.

Je rappelle le choix que j’ai fait pour l’académie de Montpellier : donner aux professeursune formation de huit semaines (soit jusqu’aux vacances de la Toussaint), et ne leurconfier la pleine responsabilité de classes qu'à partir du 4 novembre. Ce choix a engendrédes contraintes supplémentaires : il a fallu trouver des remplaçants pour assurer les courspendant ces huit semaines, ce qui n’a pas toujours été facile, je le reconnais. Mais, j’assume ma décision : proposer une formation de qualité à des enseignants qui serontdevant des élèves pendant quarante ans est une priorité.

Que n’aurais-je d'ailleurs entendu si j’avais choisi de mettre les stagiaires devant leursclasses dès la rentrée !

Les premières réactions des professeurs stagiaires sont positives. L’investissement desinspecteurs pédagogiques a été remarquable. Bien sûr, des améliorations seront à apporterl’an prochain. Mais, sans fausse modestie, je crois que l’académie de Montpellier a vraimentété exemplaire. Les jeunes professeurs ont même jugé les huit semaines de formationpeut-être un peu longues et plusieurs auraient aimé être devant leurs élèves un peu plustôt.

Enfin, notre académie est sans doute la seule en France où les universités ont décidéqu’un stage en responsabilité était nécessaire pour obtenir le master spécialisé « Formationdes maîtres ». Nous accueillons donc dans nos classes un nombre conséquent d’étudiants.Nous nous mobilisons, vous le voyez, pour inciter ces étudiants à se présenter auxconcours et, s’ils sont reçus, pour les accueillir et les former dans leur métier.

Cette lettre de novembre a pour objet de décrire cette stratégie volontariste qui est lemeilleur investissement que nous pouvons faire pour l’avenir. La première richesse del’éducation nationale, ce sont ses professeurs.

Christian Philip

Recteur de l’académie de Montpellier,

Chancelier des Universités

d e l ’ A c a d é m i e d e M o n t p e l l i e r

académiede Montpe l l i e r

E d i t o

n° 13 � Novembre 2010So

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Pages 2 à 6

Le dossier :

Les enseignantsstagiaires

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• Brèves académiques

• Agenda

du Recteur

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L e s e n s e i g n a n t s s t a g i a i r e s

L’année scolaire 2010-2011 est la première année de mise enplace de la réforme de la formation des enseignants des premier

et second degrés.

L’académie de Montpellier accueille cette année près de 600 professeursstagiaires (250 dans le premier degré et 340 dans le second degré).Ces professeurs ont déjà suivi une formation universitaire de haut niveau qui garantit leurs compétences intellectuelles et leurconnaissance des disciplines qu’ils doivent enseigner. Ils ont passéavec succès un concours de recrutement très sélectif (CRPE pourles professeurs des écoles, CAPES, CAPLP et CAPEPS ou agrégationpour les professeurs des collèges et des lycées). Ceux d’entre euxqui étaient étudiants l’année dernière à l’IUFM de Montpellier onteu l’occasion d’effectuer un stage de formation professionnelle desix semaines durant l’année scolaire 2009-2010.

A cette rentrée, les professeurs stagiaires ont été accueillis selondes modalités nouvelles. Ils reçoivent dorénavant une formation professionnelle qui associe pratique et réflexion sur la pratique.

Le nouveau calendrier de formationdes enseignants stagiairesdu 2nd degré comprend 5 périodes

août

Période 1

Accueil

du 25 au 27 août

Période 2

Formation préalable à la prise de fonction en responsabilité et

formation en regroupements

1er sept. au 22 oct.

Période 3

Exercice de la responsabilitéaccompagnée par le tuteur

du 4 nov. au 17 déc.

Période 4

Alternance : exercice de la responsabilité accompagnée

par le tuteur (50 %) et formation en regroupements (50 %)

du 3 janv. au 25 fév

septembre octobre novembre décembre janvier février

Période 5

Exercice de la responsabilité accompagnée par le tuteur

du 14 mars au 1er juillet

de mars à juillet

Période 1 : accueil des lauréats

Les professeurs stagiaires du 1er degré ont été accueillis par les inspecteurs d’académie, directeurs des services départementauxde l’éducation nationale. Les professeurs et conseillers principauxd’éducation stagiaires issus des concours externes du 2nd degré ontété accueillis par le recteur.

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Pé r i ode 2 : f o rma t ion p réa lab le à l a p r i se de fonc t i on en responsab i l i t é

Dans le 1er degré

Les professeurs stagiaires ont été accueillis cette année sur despostes de professeurs remplaçants, au sein des écoles primaires.Cela leur a permis de bénéficier, pendant la première partie de l’an-née, d'une formation professionnelle dispensée par leurs tuteurs, desmaîtres formateurs et avec l’appui de l’IUFM. Ils prennent desclasses en responsabilité selon un calendrier départemental.

Dans le 2nd degré

L’académie de Montpellier a fait le choix spécifique de consacrerles deux premiers mois de l’année scolaire à la préparation des professeurs stagiaires à l’exercice de la responsabilité et à la priseen charge d’une classe.

Les établissements deviennent les lieux privilégiés de la formationprofessionnelle. Chaque stagiaire bénéficie ainsi, durant ces deuxmois, d’un parcours personnalisé en fonction de sa discipline et de son établissement d’exercice. Chaque semaine de formationcomprend :

•trois jours de découverte de l’établissement, d’observation etde pratique accompagnée par un tuteur ;

•deux jours de formation en regroupement disciplinaire ou interdisciplinaire pour lesquels l’IUFM de Montpellier a largementrépondu aux appels d’offre de formation de l’académie.

L’individualisation des parcours de formation des professeurs stagiaires

Trois types de regroupements sont proposés :

Des regroupements disciplinaires permettant aux stagiairesd’une même discipline (ou de disciplines connexes) de se doterdes outils nécessaires pour l’enseigner (concevoir des séances,une progression, une évaluation, gérer le groupe classe dansdes situations disciplinaires).Des séances d’accompagnementdes pratiques professionnelles facilitent un retour réflexif et uneanalyse des actions menées en classe.

Des regroupements interdisciplinaires permettant aux stagiairesd’une même zone géographique (15 groupes dans l’académie)d’aborder des contenus nécessaires à tous les professeurs :connaissance de l’établissement, prévention et gestion desconflits, aspects interdisciplinaires de la fonction d’enseignant,usage pédagogique des TICE, validation des compétences dansle cadre du socle commun, construction progressive du projetde l’élève, formation aux premiers secours.

Des regroupements départementaux permettant aux stagiairesd’aborder d’autres contenus nécessaires à l’exercice de leurresponsabilité professionnelle : l’usage raisonné des médias,la sûreté des établissements, la scolarisation des élèves à besoins spécifiques.

Pé r i ode 3 : exe rc ice de l a responsab i l i t é

Les professeurs stagiaires prennent la responsabilité de leursclasses, avec l’aide et les conseils des tuteurs et le suivi des chefsd’établissement et des corps d’inspection. Les tuteurs observentles stagiaires en classe au moins une fois par semaine. En cas de difficultés graves, un dispositif d’alerte, installé à la DAFPEN (Délégation Académique à la Formation des Personnels de l’EducationNationale), organise le soutien du professeur stagiaire en liaisonavec la DIRAP (DIRection de l’Action Pédagogique) et les différentsopérateurs.

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Pé r i ode 4 : a l t e rnance en t re exe rc ice de l a responsab i l i t é accompagnée pa r l e t u teu r (50 % ) e t f o rmat ion (50 % )

Un professeur stagiaire accueillera un étudiant stagiaire en master2ème année dans ses classes pendant deux semaines. Il sera ensuite remplacé par cet étudiant stagiaire, assisté d’un professeurréférent, lorsqu’il partira en formation quatre semaines. Cette formation comprendra une part d’approfondissement et une partchoisie par le professeur stagiaire parmi les cinq parcours de différenciation qui lui sont proposés.

Les cinq parcours de différenciation proposésdans l’académie de Montpellier

Parcours 1 : « préparation aux certifications complémentaires ».Il comporte plusieurs options : disciplines non linguistiques(DNL), histoire des arts (HIDA), français langue étrangère (FLE)et français langue seconde (FLS), théâtre, cinéma audio-visuel(CAV).

Parcours 2 : « santé sécurité au travail »

• Prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP) • Enseigner la santé et la sécurité au travail (ES&ST).

Parcours 3 : « prise en compte de la diversité des élèves »

• Tronc commun : accompagnement personnalisé • Option 1 : enfants nouvellement arrivés en France (ENAF) ;

Option 2 : élèves intellectuellement précoces (EIP) ; Option 3 : troubles du langage ; Option 4 : suivi personnalisé à distance grâce aux outils colla-boratifs.

Parcours 4 : « intégrer l'espace numérique de travail (ENT) danssa pratique professionnelle »

• Tronc commun : prise en main de la plate-forme • Option 1 : création de ressources multimédias ;

Option 2 : création de parcours pédagogiques.

Parcours 5 : « renforcement professionnel »

• Option 1 : stage en entreprise ; Option 2 : pratique accompagnée dans un autre niveau d’enseignement ; Option 3 : autres modules spécifiques.

Période 5 : exercice de la responsabilité accompagnée par le tuteur

Le professeur stagiaire prendra ses classes en responsabilité. Le tuteurl’assistera et l’observera au moins une fois par semaine.

Le stagiaire recevra la visite d’un inspecteur ou d’un chargé de mission qui établira un rapport, support à la décision de titularisation.Le chef d’établissement produira un rapport aux mêmes fins.

Chaque stagiaire verra ainsi évaluée son année de stage, et un juryproposera au recteur la titularisation de tous ceux qui auront satisfaitaux exigences du métier d’enseignant ou de conseiller principald’éducation.

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La Lettre du Recteur • n°13 • Novembre 2010 5

Avant la réforme Après la réformeConcours du 2nd degré (CAPES, CAPET, CAPLP, CAPEPS) : nationaux. Idem

Concours de recrutement du 1er degré (public et privé sous contrat) :académiques. Idem

Modalités spécifiques d'accès aux concours (mère ou père de troisenfants, troisième concours, discipline professionnelle desconcours professionnels, etc.).

Idem

Recrutement niveau Licence Recrutement niveau Master

Licence exigée au moment de l’inscription au concours Deux possibilités - être inscrit en M2- être déjà titulaire d'un M2

Une seule année de préparation au concours, année non diplômante.

Deux années de préparation comportant - une année de M1 avec des stages d'observation en école, collège ou lycée.

- une année de M2 diplômante comportant des stages en responsabilité rémunérés.

Après la réussite au concours :

une année de formation rémunérée, en alternance, dans un IUFM.

Dès la réussite au concours - affectation dans une école, un collège, ou un lycée, en tant queprofesseur, fonctionnaire stagiaire à temps plein.- accompagnement et formation à hauteur d’un tiers du service.

La p ro fess ionna l i sa t i on des p ro fesseu rs s tag ia i res

La formation des professeurs stagiaires répond à des exigencesambitieuses : un professeur doit tenir compte de la diversité de ses élèves, doit être capable de les évaluer, doit pouvoir organiserau mieux le travail de sa classe, doit savoir travailler en équipe, coopérer avec les différents partenaires de l’école, et doit savoirmaîtriser les technologies de l’information et de la communication. C’est pourquoi, en plus des formations disciplinaires et interdisci-plinaires, une dizaine de jours de formation sont consacrés à « la responsabilité professionnelle de l’enseignant ». Cette formation qui s’adresse à tous les stagiaires du seconddegré, quelle que soit leur discipline, concerne les domaines suivants : • la connaissance de l’établissement : connaître son contexte de

travail, en identifier les acteurs et en comprendre le fonctionnement,repérer les ressources pour prolonger son action professionnelle, trouver les leviers pour la mettre en cohérence avec d’autres acteurs ;

• la santé et la sécurité au travail : prévenir une situation de danger,protéger et porter secours dans le cadre de son activité profession-nelle ;

• la sûreté des établissements : appréhender la contribution desdifférents acteurs de l’Ecole à la sûreté des établissements etinscrire son action professionnelle dans un collectif.

• l’usage des médias : connaître les nouveaux médias, connaîtreleurs usages par les adolescents, savoir les utiliser dans un cadreprofessionnel sans les subir ;

• la scolarisation des élèves à besoins spécifiques : connaître ceque sont les « besoins spécifiques » ; savoir les repérer chez lesélèves et agir professionnellement ; connaître les grands typesde spécificités (élèves nouvellement arrivés en France, enfantsdu voyage, élèves souffrant d’illettrisme, élèves intellectuellementprécoces, élèves dyslexiques, élèves handicapés, etc.)

• l’éthique et la responsabilité : à partir d’études de cas concrets,se construire un positionnement professionnel.

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Un enseignant stagiaire nouvellement admis auCAPES d’histoire et de géographie dans l’académie deMontpellier

La phase d’observation en début d’année m’a permis de bienanalyser le fonctionnement d’un établissement et d’appréhenderles subtilités de cette grande administration, mais égalementde prendre conscience du travail et du rôle de chacun (équipespédagogique, administrative, d’encadrement et d’entretien).Cette période a également été l’occasion pour moi de commencerà exercer aux côtés de mon tuteur, de rencontrer d’autres stagiaireset d’échanger nos points de vue, nos expériences, d’approfondirnos pratiques pédagogiques grâce à l’aide de formateurs disci-plinaires et interdisciplinaires qui nous apportent une vision plusobjective grâce à leur expérience.Je suis maintenant au début de la 2ème période de formation et jeconstate que la préparation, la tenue des 18 heures de cours, lescorrections, les réunions se révèlent rapidement très exigeantes entemps, en énergie et en organisation, les automatismes ne sontpas encore installés. En contrepartie, le fait de dispenser 18 heuresd’enseignement me permet d’ajuster mes leçons rapidement et detester plusieurs solutions pour une même leçon, afin de dépasserplus rapidement la difficulté d’adaptation de mes cours au niveaudes élèves.Je souhaiterais qu’un bilan soit dressé en fin d’année sur l’effi-cience de ce nouveau dispositif tant au niveau administratif que pédagogique, à la fois pour les professeurs stagiaires et pour lesélèves.

Une tutrice

Lorsque j’ai accueilli la professeure stagiaire au début du mois deseptembre, j’étais consciente du fait que nous ne disposions quede 8 semaines pour qu’elle se prépare efficacement à « sa » rentréequi aurait lieu au lendemain des vacances de la Toussaint. Avait-elle mesuré l’ampleur de la tâche qui l’attendait ?Il m’incombait de lui donner à voir le plus de situations possible,des types de cours, de séances et d’exercices variés, et d’élargir lechamp de ses observations en obtenant de plusieurs collègues l’autorisation pour elle d’assister à quelques uns de leurs cours. Il me paraissait en effet essentiel qu’elle pût découvrir plusieursméthodes d’approche des élèves, afin d’opérer des choix et de s’approprier les méthodes qui se révéleraient le plus en accord avecsa propre personnalité.A la fin du mois de septembre, elle a fait son entrée dans l’arène.A partir de ses prestations, nous avons encore davantage orienténotre travail sur la recherche du « ton juste », celui qui permet degagner rapidement l’adhésion et la confiance des élèves, car il leurdit notre enthousiasme, notre sérieux mais aussi notre respect poureux, ainsi que notre souhait de les amener à partager notre goûtpour notre discipline d'enseignement.Car il s’agit bien de créer, avant tout, une relation propice à leur apprentissage. C’est sur cet aspect du travail que nous avons faitporter nos efforts, autant que sur la progression logique dans lesséquences et le contenu proprement dit des séances.

Un chef d’établissementÉcoutons d’abord les premières impressions et émotions de troisprofesseures stagiaires: « La veille de la rentrée des vacances de la Toussaint, les enfants n'ont pas été les seuls à avoir eu un sommeil agité à l'idée de retourner sur les bancs de l'école. Laperspective d'effectuer un temps complet dès la première annéeétait bien sûr angoissante pour nous. Mais nous étions tellementimpatientes de rencontrer nos élèves -d'être enfin quelqu'un d'autreque la stagiaire du fond de la classe- que l'appréhension s’est doublée d'un sentiment étrange de soulagement. Enfin, devant nousune trentaine d'élèves, des petits citoyens en devenir que nous allons devoir prendre en charge tout au long de l’année… Mais comment être à la hauteur ? Et tout gérer ? Trois heures de prépa-ration pour une heure de cours dispensée auxquelles s'ajoutent lacorrection des copies et la gestion des conflits entre les murs de laclasse. Heureusement, la chance d’avoir un tuteur expérimenté ànotre écoute et une administration rassurante pour nous mettre enconfiance dès les premiers jours. »Dans ces propos j’entends l’écho d’un dynamisme et d’un enthou-siasme rafraîchissant, rassurant pour l’avenir, loin de tout. En témoigne la motivation qui l'a déjà emporté fin novembre sur l’inquiétude : au hasard d'une rencontre en salle des professeurs,les trois professeures stagiaires décident de se lancer dès cetteannée dans un projet commun en classe de seconde, mêlant les sciences et les lettres autour d'un jardin des simples, dans lelaboratoire d'un apothicaire et au delà des portes de Thélème... Pour le chef d’établissement, le défi était autre. Il fallait mettre en œuvre une organisation délicate, ciselée par les services du Rectorat. Etablir des services cohérents dans le contexte de la réforme des classes de seconde, faire se rencontrer six professeursstagiaires, six professeurs tuteurs, six professeurs titulairesremplaçants, au sein de six équipes pédagogiques et avec des services concernant 24 classes de seconde et première, sous leregard inquiet des parents soucieux de l’avenir de leur enfant. Mais le plus significatif, c’est me semble-t-il, la reconnaissance del’établissement comme lieu premier de la formation (il accueilleaussi des étudiants de 1ère année du Master enseignant, et bientôtceux de 2ème année). Une lourde responsabilité pour chaque personnel de direction, désormais primus inter pares de la formationdes futurs cadres enseignants, et partie prenante en matière d’évaluation, ce qui conforte son autorité pédagogique et anoblitencore davantage sa Mission. Je ne doute pas que les modalités organisationnelles seront amélioréesl’année prochaine ; quant à la formation des futurs professeurs stagiaires, je peux témoigner ici, en tant que professeur associé àcette formation Master à l’IUFM de Montpellier qu’ils ne manquerontni de formations pédagogiques, ni de stages pratiques, ce qui devrait simplifier leur arrivée dans l’établissement scolaire.

Jean-Claude NARCI, proviseurLycée Joffre Montpellier

Témo ignages

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Brèves académiques

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7 La Lettre du Recteur • n°13 • Novembre 2010

• COPIL Campus (Comité de pilotage)à la Préfecture de région 03/12

• Réunion avec madame la ministre au Ministère de l’enseignement supérieur, 03/12

• Dans le cadre du programme CLAIR visites du Lycée Alfred Sauvy à Villelongue-dels-Monts et du Collège Madame de Sévigné à Perpignan 06/12

• Conseil Académique de la Vie Lycéenne en salle du Conseil 08/12

• Clôture de la journée de mutualisation des innovations au CRDP 08/12

• Visites des Collèges Irène Joliot Curie à Estagel et Joseph Calvet à Saint Paul de Fenouillet et de l’école primaire de Maury 09/12

• Conseil régional de l’UNSS en salle du Conseil 10/12

• 3ème édition du Festival du film de l’éducation au Centre Rabelais à Montpellier 10/12

• Arbre de Noël du Rectorat 11/12

• Cérémonie de départ de Guy Waïsssecrétaire général de l’académieau CRDP à Montpellier 13/12

• Visite du Collège Paul Bert à Capestang 16/12

• Cérémonie de départ à la retraite de Daniel Koch, IA-DSDEN de l’Aude, etde Michel Nogué, secrétaire général de l’IA de l’Aude 16/12

• Visites de l’Ecole élémentaire Castanetet du Collège Romain Rolland à Nîmes 17/12

Directeur de Publication : Christian PhilipRédaction : Service information et communicationRectorat de l’académie de Montpellier31 rue de l’Université - CS 39004 - 34064 Montpellier Cedex 2Mise en page : SRD-PAO Rectorat de MontpellierCrédits photo bandeau : Marzanna Syncerz, Yuri Arcurs, Endostock, Fotolia.comCrédits photo : ChGuss, contrastwerkstatt, matka Wariatka,Nikola Hristovski, corepics, pe-foto, Lisa F. Young, pressmaster, Fotolia.com

Séminaire sur les rythmes scolaires

Dans le cadre de la Conférence nationale sur les rythmes scolairesinitiée par le ministère de l’éducation nationale, un séminaire s’esttenu le 19 novembre 2010 au CRDP de Montpellier. Il a mobilisé des professionnels de l’éducation, des parents d’élèves, des repré-sentants d’associations, des collectivités territoriales et du mondesocio-économique, des élus et des universitaires. Ils ont débattu de l’organisation générale actuelle du temps scolaire, et de son interaction avec la vie de l’enfant ou de l’adolescent dans la société.

Le professeur Yvan Touitou, membre du comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, spécialiste dechronobiologie, membre des académies nationales de pharmacie etde médecine, a fait part de ses réflexions.

Une table ronde animée par Yann Marec, rédacteur en chef adjointdu Midi Libre, a réuni un panel d’invités, universitaires, élus, inspecteur,chef d’établissement, représentant des associations périscolaires,qui ont pu confronter leurs priorités pour améliorer les conditions devie et d’apprentissage des élèves.

Des ateliers thématiques ont complété la journée.

La réflexion et les propositions issues de ce séminaire (prochainementdisponibles sur le site Internet de l’académie), ainsi que les comptesrendus des débats à tous les niveaux, alimenteront une synthèse finale qui constituera la contribution académique au débat national.En attendant, la consultation reste active et ouverte à tous jusqu’auxcongés de Noël, notamment en ligne sur le site.

www.rythmes-scolaires.fr.

La commission française pour l’UNESCO organise, à la demande del’Institut international de planification de l’éducation (IIPE), une semaine d’étude dans une académie à l’intention des responsablesde systèmes éducatifs. L’IIPE a pour mission de former des spécia-listes de la planification de l’éducation, particulièrement pour lespays en développement.

Cette année, du 13 au 19 novembre 2010, le voyage d’étude s’estdéroulé dans l’académie de Montpellier. Les stagiaires de l’UNESCOont participé à des visites d’établissements et d’écoles dans l’Aude,et à des tables rondes sur le pilotage du système scolaire (gestionet évaluation des enseignants, préparation de la rentrée scolaire, insertion professionnelle…) et universitaire français. Le recteur a clôturé cette semaine d’étude au rectorat de Montpellier.

Voyage d’études de stagiairesde l’UNESCO dans l’académie de Montpellier

Guy Waïss, secrétaire général de l’académie est appelé à des nouvelles fonctions au sein de la DGESCO (Direction Générale del’Enseignement Scolaire) à compter du 1er janvier 2011.

Départ du secrétaire généralde l’académie