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N°28 Janvier – Mars 2013 La Lettre du S ervice J ésuite I nternational TRIMESTRIEL SOMMAIRE AFRIQUE Tchad Premiers diplômés au « Bon Samaritain » Église de Sarh – Jubilé d’or du diocèse Médaille à la Compagnie de Jésus au Tchad AMÉRIQUE LATINE Haïti Ouverture de trois nouvelles écoles en milieu rural ASIE Népal La « Desideri House » Philippines La haute couture de la décharge MADAGASCAR Canonisation du P. Jacques Berthieu PROCHE–ORIENT SYRIE Nouvelles de Homs PRIONS POUR CEUX QUI NOUS ONT QUITTÉS «J uillet 2005, la faculté de médecine du complexe hospitalo universitaire « le Bon Samaritain » ouvre ses portes et accueille la 1 re promotion d’étudiants à la faculté. C’est peu dire que la cérémonie de remise de diplômes de ce soir, sept ans après, représente un événement capital dans l’histoire de cette faculté. Sept ans au cours desquels, dans une fidélité aux objectifs fixés, conformément aux lois et règlements qui régissent la formation médicale au Tchad et malgré les difficultés de toutes sortes, les responsables ont pu relever le défi et mener les étudiants au terme du parcours envisagé. Tous ceux qui ont participé au succès de cette belle aventure ressentent ce soir émotion et fierté et partagent la joie du devoir accompli. TCHAD Première Promotion-Faculté « Le Bon Samaritain » Discours du professeur Farah lors de la remise des diplômes. N’Djaména le 9 novembre 2012 suite en page 2 E ntrés dans l’Avent, temps litur- gique consacré à l’ardente préparation de la venue du Sei- gneur, nous voici, à nouveau, dans la préparation de Noël. Comme chaque année, pourtant, nous sommes interpellés par tant de misères, tant de guerres, tant de haines ou d’incompréhensions, tant de catastrophes. Mais l’Espérance est là. Il n’est que de voir les témoignages de tous ceux qui s’ingénient à trouver des solutions à toutes les misères, créer des structures pour éduquer, pour soigner, pour soulager et développer. Les jésuites en mission nous rendent « foi, confiance et courage qui sont les fondements de l’Église » ainsi que le définissait le cardinal Martini sj. Communions avec tous les pères jésuites disséminés aux quatre coins du monde, qui chacun, à sa mesure, en parfaite humilité et désintéressement est un apôtre de la grandeur de Dieu à travers l’homme. Avec simplicité ils sont des accoucheurs de bonheur, d’élévation sociale, de dignité, d’humanité et même tout simplement de survie. C’est bien grâce à votre fidélité et votre générosité qu’ils peuvent continuer, avancer et faire avancer ceux dont ils ont la charge. Soyez-en remerciés. À toutes et à tous, nos vœux les plus cordiaux pour un Noël de Paix et une bonne et joyeuse année 2013. l L’équipe du Service Jésuite International ÉDITORIAL

Lettre du Service Jésuite international – n°28

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Lettre du Service Jésuite international – n°28 Jésuites de France La Lettre du Service Jésuite International donne chaque trimestre des nouvelles sur l’évangélisation et le travail de la Compagnie dans le monde. Elle peut être téléchargée et lue au format Pdf Lire la lettre du SJI – n° 28 (Version Pdf) janvier – mars 2013 http://www.jesuites.com/2013/01/lettre28-sji/ http://www.jesuites.com/v3/wp-content/uploads/2013/01/Mission28.pdf?9d7bd4

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Page 1: Lettre du Service Jésuite international – n°28

N°28 Janvier – Mars 2013

La Lettre du Service Jésuite InternationalTrimesTriel

s o m m a i r e

AFRIQUE

TchadPremiers diplômés

au « Bon Samaritain »

Église de Sarh –

Jubilé d’or du diocèse

Médaille à la Compagnie

de Jésus au Tchad

AMÉRIQUE LATINE

HaïtiOuverture de trois nouvelles

écoles en milieu rural

ASIENépalLa « Desideri House »

PhilippinesLa haute couture

de la décharge

MADAGASCARCanonisation du

P. Jacques Berthieu

PROCHE–ORIENT

syrieNouvelles de Homs

PriONS POur Ceux

qui NOuS ONT quiTTÉS

«Juillet 2005, la faculté de médecine du complexe hospitalo universitaire « le Bon Samaritain » ouvre ses portes et accueille la 1re promotion d’étudiants à la faculté. C’est peu dire que la

cérémonie de remise de diplômes de ce soir, sept ans après, représente un événement capital dans l’histoire de cette faculté. Sept ans au cours desquels, dans une fidélité aux objectifs fixés, conformément aux lois et règlements qui régissent la formation médicale au Tchad et malgré les difficultés de toutes sortes, les responsables ont pu relever le défi et mener les étudiants au terme du parcours envisagé. Tous ceux qui ont participé au succès de cette belle aventure ressentent ce soir émotion et fierté et partagent la joie du devoir accompli.

Tchad

Première Promotion-Faculté « Le Bon Samaritain »Discours du professeur Farah lors de la remise des diplômes.

N’Djaména le 9 novembre 2012

suite en page 2

Entrés dans l’Avent, temps litur- gique consacré à l’ardente

préparation de la venue du Sei-gneur, nous voici, à nouveau, dans

la préparation de Noël. Comme chaque année, pourtant, nous sommes

interpellés par tant de misères, tant de guerres, tant de haines ou d’incompréhensions,

tant de catastrophes. Mais l’Espérance est là. Il n’est que de voir les témoignages de tous ceux qui s’ingénient à trouver des solutions à toutes les misères, créer des structures pour éduquer, pour soigner, pour soulager et développer. Les jésuites en mission nous rendent « foi, confiance et courage qui sont les fondements de l’Église » ainsi que le définissait le cardinal Martini sj.

Communions avec tous les pères jésuites disséminés aux quatre coins du monde, qui chacun, à sa mesure, en parfaite humilité et désintéressement est un apôtre de la grandeur de Dieu à travers l’homme. Avec simplicité ils sont des accoucheurs de bonheur, d’élévation sociale, de dignité, d’humanité et même tout simplement de survie. C’est bien grâce à votre fidélité et votre générosité qu’ils peuvent continuer, avancer et faire avancer ceux dont ils ont la charge. Soyez-en remerciés.

À toutes et à tous, nos vœux les plus cordiaux pour un Noël de Paix et une bonne et joyeuse année 2013. l

L’équipe du Service Jésuite International

é d i t o r i a l

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la lettre – janvier-mars 2013 – 2

Cette formation qui vient d’être validée par un jury international, nous la devons à tous ceux qui ont veillé à assurer les meilleures conditions de travail et d’épanouissement aux étudiants. C’est ainsi que nos remerciements vont :• à l’ATCP (Association Tchadienne Commu-

nauté pour le Progrès), son conseil d’Admi-nistration, son président, Maître Issa Ngarmbassa dont l’œuvre depuis des années cherche la promotion de la Santé. Depuis plus de vingt ans, bien avant la création du « Bon Samaritain » le centre de Goundi fonctionne sur le mode de Santé Intégrée et répond au mieux à une gestion efficace de la Santé en zone rurale ;

• au Directeur Général du « Bon Samaritain », père Angelo Gherardi sj, véritable cheville ouvrière, animé d’une passion pour la promotion de la Santé au Tchad et qui n’a de cesse, tous les jours, contre vents et marées, de mettre toute son énergie au service de cette institution pour que reste vivace dans le cœur de chacun, cette affirmation que la Santé est un bien fondamental et qu’il faut aller au-devant de ceux qui en ont le plus besoin, plus particulièrement les populations les plus démunies ;

• à tous les enseignants et praticiens venus de diverses facultés de pays francophones qui ont contribué par leur précieuse et généreuse collaboration à assurer les cours et les stages à l’Hôpital.

Notre faculté a, depuis sa création, bénéficié de l’appui bienveillant des autorités académiques de la Faculté des Sciences de la Santé Humaine de N’Djamena. Je voudrais dire à cette occasion toute mon amitié au doyen honoraire Djada et assurer le doyen actuel le Dr Anour et son équipe de mon estime et de mon souci d’une collaboration au service de nos étudiants.

Deux objectifs guident notre faculté : une formation scientifique, qui permette aux futurs médecins d’appréhender au mieux les secrets et les rouages du fonctionnement du corps humain et d’aller avec compétence au-devant de la maladie pour en assurer la prévention, le diagnostic et le traitement. Il est un objectif qui va au-delà de cette formation scientifique, celui d’une formation humaine qui permette à ce jeune, futur acteur de la Cité dans le secteur privilégié de la Santé, de connaître les exigences de sa profession, de s’engager avec conviction, enthousiasme, générosité et l’indispensable don de soi, responsable au service de son pays et des besoins de

sa population la plus démunie. Se sentir responsable c’est aller jusqu’au bout de son humanité, de sa vocation d’homme pour permettre à ce patient qui souffre d’aller, lui aussi, au bout de son humanité, de sa vocation d’Homme et contribuer ainsi, ensemble, chacun dans son ouvrage, au développement de « tout Homme et de tout l’Homme » suivant l’Encyclique papale « Populorum Progressio »». l

�suite Première Promotion-Faculté « Le Bon Samaritain »

Église de sarh, lève-toi et marcheJubilé d’or du diocèse de sarh

Le Seigneur fit pour moi des merveilles, saint est son Nom. Comment ne pas

Le louer pour sa miséricorde et son amour ? Oui, Il a jeté son regard sur son peuple, son peuple sarhois qui le cherche en toute confiance. 50 ans c’est l’âge de la maturité (le jésuite Henri Véniat, y a été ordonné évêque le 1er avril 1962), et l’Église de Sarh l’a prouvé à travers une manifestation grandiose et riche en couleur, dimanche 8 janvier 2012. Dans le Lévitique, le Seigneur dit à Moïse : « Lorsque tu auras compté sept semaines

d’années, c’est-à-dire quarante-neuf ans, au dix du septième mois tu feras sonner du cor. L’année des 50 ans sera pour vous une année sainte où vous proclamerez l’affranchissement pour tous les habitants dans le pays : ce sera pour vous le jubilé. » Oui, le cor du Seigneur a retenti dans toute la ville de Sarh. Au-delà du folklore et de l’art qui ont jalonné toute la cérémonie, c’est le Seigneur qui vient rejoindre lui-même son peuple à Sarh. Oui, il était là présent au milieu de lui.

Sinon comment comprendre cette joie qui se lisait sur tous les visages ? À travers les nombreuses manifestations, on a découvert le visage d’une Église pleine de vitalité et pleine de vigueur, une Église en marche, une Église qui joue pleinement son rôle dans la réconciliation et la paix dans le pays, une Église qui dénonce la prévarication et la corruption. La toute petite graine semée il y a cinq décennies est devenue un grand arbre, un arbre qui donne du fruit en son temps, parce que le Seigneur n’a cessé de veiller jour et nuit sur sa croissance. Sous un froid doux et un soleil généreux, une foule immense des chrétiens venant de la ville de Sarh et d’autres endroits a totalement envahi les locaux de la paroisse cathédrale. Pour celui qui est déconnecté de la réalité, il pourra se poser la question suivante : Mais quelle est donc cette foule immense ? la réponse est toute simple. C’est une foule immense de ceux qui cherchent Dieu pour lui rendre grâce des 50 ans de sa présence et de sa miséricorde, 50 ans d’alliance, une alliance d’amour. l

Laurent Keoul Bolngar, sj

P.S. : Les étudiants des deux premières promotions ont été pris en charge par l’OMCFAA et d’autres Œuvres. Merci de nous aider à soutenir « Le Bon Samaritain ».

Le Roi Juan Carlos d’Espagne a décerné une médaille (la Plaque d’Honneur de l’Ordre d’Isabelle la Catholique) à la Compagnie de Jésus au Tchad. La cérémonie a eu lieu le 1er mars 2012 à Yaoundé dans la résidence de M. A. Spiegelberg de Ortueta, ambassadeur d’Espagne

au Cameroun, au Tchad et en République Centrafricaine. L’ambassadeur a remis cette Plaque d’Honneur au Père Provincial en présence de l’Ambassadeur du Tchad au Cameroun et de six autres jésuites. Dans son allocution l’ambassadeur a affirmé que le Roi d’Espagne décore des personnes ou une organisation qui s’est investie dans un domaine manifestant les valeurs spirituelles espagnoles. C’est un signe de reconnaissance du travail accompli dans le domaine éducatif au Tchad par les jésuites espagnols. Prenant la parole, le Provincial a souligné que cette décoration est un hommage à tous les jésuites qui ont œuvré au Tchad. Par le biais des Espagnols parmi eux, nous partageons tous ce « mérite du travail ». Pour nous, c’est une invitation à faire davantage, un encouragement à poursuivre la tâche d’aider les personnes et les sociétés, à travers des œuvres caritatives, à retrouver leur pleine dignité. l

Une médaille à la Compagnie de Jésus

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la lettre – janvier-mars 2013 – 3

HAÏTI

ouverture de trois nouvelles écoles en milieu rural

Grâce à un partenariat entre le Service Jésuite des Réfugiés - USA et la paroisse du Sacré-Cœur, les élèves de trois communautés implantées dans et autour de la petite ville de Thiotte, située dans les montagnes, ont pu bénéficier de nouvelles écoles. (le JRS les a financées à hauteur de 135.000 US$ - salaires et équipement)

• L’école Sainte-Marie-Madeleine au centre de Thiotte. Elle accueille 220 élèves répartis en trois classes, maternelle, élémentaire et deux cours moyens. Les huit enseignants ont reçu une formation et acquerront de l’expérience sur place avant de compléter leur formation.

« Les élèves sont très heureux, ils n’avaient jamais eu de salles de classe ni de fournitures scolaires, aujourd’hui ils ont des bureaux, des chaises et une cour de récréation. C’est un rêve », a déclaré le père Louiders, de la paroisse du Sacré-Cœur.

• L’école Saint-Anthony a été construite dans la jungle, région isolée proche de Thiotte. La communauté du Bois d’Orme est reliée par une route qui est dans un état terrifiant. Auparavant, les élèves étudiaient en plein air sous des bâches, aujourd’hui, leur nouvelle école a cinq classes, un bureau et des sanitaires. Soixante-dix-huit élèves sont inscrits, mais chaque jour voit de nouveaux élèves arriver. L’école publique « la plus proche » est surpeuplée. « En temps ordinaire, la communauté du Bois d’Orme est une communauté agricole, mais l’an passé la rareté des pluies a aggravé une situation déjà difficile. Outre les activités agricoles, les membres de la communauté font du commerce sur la frontière dominicaine toute proche. C’est l’une des communautés les plus pauvres de la région frontalière ». De nombreux élèves sont mal nourris, et le père Jean-Pierre tente de trouver les moyens de leur fournir un ou deux repas à l’école.

• L’école Saint-Michael, qui se trouve sur le site d’une église située sur la route montagneuse à l’extérieur de Thiotte. Saint-Michael a 113 élèves, les cours ont démarré dans le nouveau bâtiment construit en 2011.

Ces écoles ont pu être réalisées grâce à la main-d’œuvre et à la présence de matériaux de construction locaux. Les perspectives d’avenir des écoles de la paroisse du Sacré-Cœur sont bonnes, car au moins deux d’entre elles fonctionnent déjà depuis cinq ans. D’autre part, le Diocèse prendra à sa charge les coûts d’entretien des nouveaux bâtiments. l

népal

Une nouvelle maison, la Desideri House, du Boston College Nepal Program à Boudha (Katmandou), a récemment ouvert ses portes

pour accueillir les stagiaires du Boston College venus passer un semestre d’études au KU Center for Buddhist Studies. La maison a reçu le nom du Père Ippolito Desideri, jésuite italien qui a vécu à Lhassa au début du 18e siècle, premier Occidental à apprendre le tibétain et à étudier les enseignements bouddhistes. L’édifice se trouve sur la route principale de Bouddha. Sur deux étages se trouvent une chapelle en style tibétain, une salle de réunion, une bibliothèque, trois chambres d’hôtes et une cuisine équipée pour accueillir des groupes même nombreux. Outre les stagiaires du Boston College, nombre de visiteurs et d’hôtes se succède dont de jeunes jésuites de la Boston College School of Theology and Ministry, un des théologats des États-Unis. John Makransky sj, du Boston College, est venu donner un cours de méditation d’un mois, cours élaboré pour ce projet. Quelques programmes sont déjà en chantier pour 2013. Y sera accueillie la réunion annuelle des jésuites des Assistances d’Asie Méridionale et Orientale qui travaillent dans le domaine du dialogue bouddhiste-chrétien. l http ://www.sjweb.info/

la haute couture de la décharge

Un défilé de mode a obtenu récemment un grand succès dans le quartier des affaires de Manille : présentation de sacs à mains

aux couleurs vives et de styles divers, collection du célèbre styliste Rajo Laurel. Les sacs à main de haute couture avaient parcouru un long chemin depuis leurs humbles origines : vieux chiffons jetés dans une des plus grandes décharges des Philippines.

La transformation des déchets en objets de luxe a commencé il y a cinq ans grâce à l’idée d’un jeune jésuite, le Père Xavier Alpasa, envoyé dans la paroisse proche de la décharge de Payatas, partie nord-orientale de Manille. 60 000 personnes environ vivent en bordure de cette décharge. Le Père Xavier en exerçant son ministère dans ce quartier, observait le trafic prospère autour de la décharge : les femmes achetaient à ceux qui fouillaient les détritus des bouts de tissu, faisaient de petits tapis qu’elles vendaient pour quelques sous.

« Les intermédiaires, dit le Père, achetaient ces objets neuf pesos (deux centimes d’euro), les revendaient dans les supermarchés environ un euro. Pourquoi tout le gain allait-il aux intermédiaires, et presque rien aux femmes ». Ainsi le Père Alpasa s’est fait intermédiaire, organisant une vente de charité. Comme les produits se vendaient bien, il a réussi à convaincre Rajo Laurel de les rendre plus attractifs pour le marché. l

phIlIppInES

la « Desideri House »

Page 4: Lettre du Service Jésuite international – n°28

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La Lettre du

Service Jésuite International

Trimestriel

Directeur du S.J.I. :Bertrand desjoBert s.j.Service Jésuite International

42, rue de Grenelle75343 Paris Cedex 07Tél. : 01 44 39 46 20/29 Fax : 01 44 39 46 28

Email : [email protected]

La Lettre est envoyéependant un an à tout donateur annuelde l’O.M.C.F.A.A.**OMCFAA : l’Œuvre des Missions Catholiques Françaises d’Asie et d’Afrique est une fondation reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir des dons et legs.

Siège social :42, rue de Grenelle 75343 Paris Cedex 07

Site :www.omcfaa.org

Chèque bancaire à :O.M.C.F.A.A. (sans numéro). Un reçu pour déduction d’impôts sera envoyé.

M A D A G A S C A RCanonisation du Père Jacques Berthieu

Le 21 octobre a été proclamé saint le Père Jacques Berthieu (1838- 1896), jésuite français missionnaire et martyr à Madagascar. Le Père

Général a écrit à cette occasion : « Pour la Compagnie, cette année 2012 nous invite à recevoir avec ferveur le témoignage de Jacques Berthieu ». Après avoir évoqué les principales étapes de la vie du saint et rappelé son martyre, le Père Nicolàs souligne quelques caractéristiques de sa vie comme missionnaire, homme de prière et pasteur : « Le don total et délibéré de sa vie à la suite du Christ est la clef de son engagement. Au milieu des épreuves, il gardait sa bonne humeur, affable, humble et serviable. Il citait volontiers l’évangile : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ceux qui peuvent perdre l’âme. » (Mt. 10, 28). Dans ses instructions, il traitait souvent de la résurrection des morts ; les

fidèles ont retenu cette phrase : « Seriez-vous mangés par un caïman, vous ressusciterez. ». De fait, après sa mort, deux habitants d’Ambiatibe traînèrent son corps jusqu’à la rivière de Mananara, à deux pas du lieu de son martyre, et ses restes disparurent ». Le Père Général conclut : « Que l’Esprit Saint nous donne de mettre en œuvre les options de Jacques Berthieu : l’exigence de la mission qui le mène vers un autre pays, une autre langue et une autre culture ; l’attachement personnel au Seigneur exprimé dans la prière ; le zèle pastoral, à la fois amour fraternel des fidèles qui lui sont confiés et exigence de les conduire plus haut sur la voie chrétienne ; le don de sa vie enfin, monnayé au fil des jours jusqu’à la mort qui le configure définitivement au Christ ! ». l

«A Homs, nous allons bien, malgré un mois d’octobre qui ne nous a pas

apporté le dénouement heureux espéré. La trêve n’a pas été respectée ni le cessez-le-feu mis en application.Début octobre un frère jésuite, G. Sahoui, nous a rejoints à Homs. Le travail apostolique est ainsi mieux réparti. Le Père Provincial venu nous rendre visite début octobre, nous a réconfortés et encouragés.À Bustan al Diwan (Vieille Ville de Homs), le Père Frans van der Lugt est toujours aussi solide malgré un blocus de six mois. Seul le téléphone nous relie. Ils sont sans électricité et s’approvisionnent en eau de puits situé dans les environs. Ils manquent de produits frais. Hier une bombe est tombée dans l’entrée principale, soufflant la porte d’entrée et la porte sud. Deux personnes ont été légèrement blessées. Père Frans va bien. Il continue à donner espoir et confiance aux 86 chrétiens réfugiés chez lui.À Deir el Mukhallis, Nous poursuivons notre mission d’éducation. Grâce au JRS et à d’autres associations nous avons pu prendre en charge 400 enfants, et autant à l’Église Orthodoxe à Waar, les écoles ayant fermé. Nous aidons aussi les familles, assurant un salaire à 80 enseignants qui ne sont plus payés. Nous distribuons des vêtements aux enfants du quartier, assurant fournitures scolaires et livres grâce au soutien de la mission pontificale. Nous soutenons l’école Marmarita des Pères Paulistes (rite grec catholique) qui a ouvert ses portes il y a un mois. Grâce à l’aide de l’Œuvre d’Orient, nous avons pu assurer d’autres actions d’éducation auprès de 1 200 familles.Ce mois-ci nous avons ouvert notre centre catéchétique, fermé depuis longtemps et accueilli 450 enfants, adolescents et jeunes universitaires encadrés par 45 éducateurs.Le Centre Al Ard ne peut plus accueillir d’hôtes. La situation est très difficile dans le secteur.Un grand merci pour votre soutien moral et vos prières. » l

SYRIENouvelles du

P. Ziad Hilal sj - Homs

Le père jésuite Francisco de Roux, Provincial de Colom-

bie, a obtenu le prix annuel de la Fondation Chirac, qui est attribué à ceux qui se dis-tinguent dans la prévention des

conflits. Titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de

Paris et aussi de la London School of Economics, le Père de Roux a choisi, ses études terminées, de revenir dans son pays et d’aller travailler dans la région de Magdalena Medio, une des plus pauvres et des plus violentes de la Colombie, il y a fondé un « Programme pour la paix et le développement ». Il a été menacé par la guérilla des FARC pour son engagement en faveur de la participation populaire à la démocratie et sa lutte pour la justice. Il a déjà reçu en 2001 le Prix pour les Droits de l’Homme (Human Rights Award). l

Le prix Chirac au Père de Roux

Prions pour ceux qui nous ont quittésDécès de deux cardinaux jésuites

En l’espace de quelques jours, la Compagnie de Jésus a perdu deux cardinaux.

• Le Cardinal Paul Shan Kuo-hsi est mort à l’hôpital à Taipei (Taïwan) le 22 août. Né à Puyang (Chine continentale) le 3 décembre 1923, il est entré dans la Compagnie de Jésus à Pékin en 1946 et fut ordonné prêtre à Taïwan en 1955. Il fut évêque de Hualien puis de Kaohsiung, toujours dans l’île de Taïwan.

• Le Cardinal Carlo Maria Martini est décédé à Gallarate (Varese, Italie) le 31 août. Né en 1927, il est entré dans la Compagnie de Jésus en 1944 et fut ordonné prêtre en 1952. Bibliste de renommée internationale, il fut archevêque de Milan de 1980 à 2002. Dans une ultime interview, publiée à titre posthume par le Corriere della Serra, le cardinal Martini encourage l’Église à « entreprendre un chemin radical de changement ». « Le Concile a affronté courageusement les problèmes de notre temps. Il a entamé le dialogue avec le monde moderne tel qu’il est, sans se refermer frileusement sur lui-même. Et il a perçu où se trouvent les nombreuses forces positives dans le monde qui poursuivent le même but que notre Église, à savoir celui d’aider les hommes, ainsi que de chercher et de vénérer le Dieu unique. »