12
D ans les années 1995 : avec les discours sur la « fracture sociale », la montée de la « pré- carité », la transfor- mation de la fonction de l’hôpital, un sen- timent diffus d’être « envahi » par des pro- blématiques autres que sociales dans les structures d’accueil et d’hébergement des publics en situation d’ex- clusion, divers rapports d’experts qui sou- lignent l’existence de problèmes de « santé mentale » au sein des personnes qui vivent à la rue, le Conseil Départemental de Santé Mentale du Département de Paris se saisit de ces sujets, à travers son groupe de réflexion « psychiatrie & personne sans résidence stable ». L’objectif est de favoriser le dialogue et la coopération entre les équipes sociales et les équipes sanitaires, mais aussi d’apporter une réponse médicale à une population en souffrance et souvent sans demande. Ainsi, prend naissance l’idée d’un réseau « santé / social » intégrant les partenaires du soin psy- chiatrique et ceux de l’accueil social, qui se traduira par la mise en place d’un dispositif « Psychiatrie-Précarité » à travers la création, à titre expérimental et pour 3 ans, d’unités mobiles de psychiatrie, en complément du travail de secteur. Celles-ci se composent au minimum d’un infirmier, d’un assistant social, d’un 0.2 ETP médical, par établissement psychiatrique en charge des populations parisiennes. Elles interviennent sur l’intégralité du territoire de l’hôpital de rattachement sur le principe de « l’aller vers ». Une équipe sous l’intitulé « Réseau Santé Mentale & Précarité » se formera progres- sivement à l’hôpital Maison Blanche en octobre 2001. Elle est rattachée au service intersectoriel de La Terrasse. Avec le temps, l’expérimentation a été péren- nisée via une circulaire en novembre 2005 qui a souhaité la généralisation de ce type d’intervention à l’ensemble des départements français. Sont ainsi nées et maintenant label- lisées sous ce terme : les EMPP « Equipes Mobiles Psychiatrie et Précarité », qui selon les territoires, leur taille, leur propre histoire, agissent de manière plus ou moins différentes autour des mêmes publics : les personnes en situation de précarité et d’exclusion, les intervenants de première ligne au contact de ces personnes, et avec les mêmes principes : « l’aller vers », se positionner en tiers aidant, être une interface, une passerelle. Avec le temps, l’EMPP de Maison Blanche, comme les autres EMPP parisiennes, a inté- gré en 2009 le RPPP « Réseau Psychiatrie Précarité de Paris », premier dispositif pré- figurant la CHT pour la psychiatrie de Paris. Une « aventure » qui se continue et pour laquelle nous souhaitons davantage impli- quer les services de soins. L’équipe de l’EMPP - EPS Maison Blanche : Dr Nathalie Christodoulou, praticien hospitalier Jean-Luc Le Brech, assistant social Corinne Friscaux , infirmière Guillaume Souchet, Infirmier. Edito Directeur de la publicaon : Lazare Reyes, Directeur de l’EPS Maison Blanche, Adjoint au directeur de la direction commune. Service communicaon : Jean-Claude Péna, ingénieur en organisaon, responsable communicaon et qualité - Chrisne Weber, chargée de communicaon - Cécilia Taing, assistante de communicaon, Daniel Simonnet, infirmier. Tirage à 800 exemplaires. Diffusion sur le site Intranet et Internet de l’établissement. www.ch-maison-blanche.fr Membre de la Communauté Hospitalière de Territoire Parisien pour la Psychiatrie Bureau Psychiatrie & Précarité rue Léon Giraud Paris 19 e M AISON B LANCHE �°49 - � 2014 La lettre Sommaire A�. Organigramme de la Direcon commune. . Enquête de lectorat de la Lere Maison Blanche. . Le CATTP « La Comète » a fêté son 10 ème anniversaire. L� V�’E��. Le document unique, un oul essenel de la prévenon. . Le Plan de Prévenon des Risques Psycho- sociaux. . Que fait l’établissement pour ses agents en situaon de handicap ? . Représentaon Théâtre au CATTP Dollfus : « Le Sloughi lève l’ancre ». L� �-� ? . « Protocoles & Procédures », une nouvelle rubrique sur l’Intranet. L’�� DPLAT . Calendrier des intervenons de maintenance. . Bilan des émissions de gaz à effet de serre. D���Equipe Mobile Psychiatrie & Précarité. U� �’Les « réunions cliniques des médecins des hôpitaux psychiatriques de Maison Blanche et Ville-Evrard. A�Q�� ? Nacer Leshaf, coordonnateur Paris Nord de la Mission de santé mentale.

LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

  • Upload
    haanh

  • View
    221

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

Dans les années 1995 : avec les discours sur la

« fracture sociale », la montée de la « pré-carité », la transfor-mation de la fonction de l’hôpital, un sen-timent diffus d’être« envahi » par des pro-blématiques autres que sociales dans les structures d’accueil et

d’hébergement des publics en situation d’ex-clusion, divers rapports d’experts qui sou-lignent l’existence de problèmes de « santé mentale » au sein des personnes qui vivent à la rue, le Conseil Départemental de Santé Mentale du Département de Paris se saisit de ces sujets, à travers son groupe de réflexion« psychiatrie & personne sans résidence stable ».L’objectif est de favoriser le dialogue et la coopération entre les équipes sociales et les équipes sanitaires, mais aussi d’apporter une réponse médicale à une population en souffrance et souvent sans demande. Ainsi, prend naissance l’idée d’un réseau « santé / social » intégrant les partenaires du soin psy-chiatrique et ceux de l’accueil social, qui se traduira par la mise en place d’un dispositif « Psychiatrie-Précarité » à travers la création, à titre expérimental et pour 3 ans, d’unités mobiles de psychiatrie, en complément du travail de secteur.Celles-ci se composent au minimum d’un infirmier, d’un assistant social, d’un 0.2 ETP médical, par établissement psychiatrique en charge des populations parisiennes. Elles interviennent sur l’intégralité du territoire de l’hôpital de rattachement sur le principe de« l’aller vers ».

Une équipe sous l’intitulé « Réseau Santé Mentale & Précarité » se formera progres-sivement à l’hôpital Maison Blanche en octobre 2001. Elle est rattachée au service intersectoriel de La Terrasse.Avec le temps, l’expérimentation a été péren-nisée via une circulaire en novembre 2005 qui a souhaité la généralisation de ce type d’intervention à l’ensemble des départements français. Sont ainsi nées et maintenant label-lisées sous ce terme : les EMPP « Equipes Mobiles Psychiatrie et Précarité », qui selon les territoires, leur taille, leur propre histoire, agissent de manière plus ou moins différentes autour des mêmes publics : • les personnes en situation de précarité et d’exclusion,• les intervenants de première ligne au contact de ces personnes,et avec les mêmes principes : • « l’aller vers », • se positionner en tiers aidant, • être une interface, une passerelle.Avec le temps, l’EMPP de Maison Blanche, comme les autres EMPP parisiennes, a inté-gré en 2009 le RPPP « Réseau Psychiatrie Précarité de Paris », premier dispositif pré-figurant la CHT pour la psychiatrie de Paris.Une « aventure » qui se continue et pour laquelle nous souhaitons davantage impli-quer les services de soins.

L’équipe de l’EMPP - EPS Maison Blanche :Dr Nathalie Christodoulou, praticien hospitalier

Jean-Luc Le Brech, assistant socialCorinne Friscaux , infirmière

Guillaume Souchet, Infirmier.

Edito

Directeur de la publicati on : Lazare Reyes, Directeur de l’EPS Maison Blanche, Adjoint au directeur de la direction commune. Service communicati on :Jean-Claude Péna, ingénieur en organisati on, responsable communicati on et qualité - Christi ne Weber, chargée de communicati on -

Cécilia Taing, assistante de communicati on, Daniel Simonnet, infi rmier.Tirage à 800 exemplaires. Diff usion sur le site Intranet et Internet de l’établissement. www.ch-maison-blanche.fr

Membre de la Communauté Hospitalière de Territoire Parisien pour la Psychiatrie

Bureau Psychiatrie & Précarité rue Léon Giraud Paris 19e

MAISON BLANCHE �°49 - ������� 2014La lettre

SommaireA��������. Organigramme de la Directi on commune.. Enquête de lectorat de la Lett re Maison Blanche.. Le CATTP « La Comète » a fêté son 10ème anniversaire.

L� V�� �� �’E������������. Le document unique, un outi l essenti el de la préventi on.. Le Plan de Préventi on des Risques Psycho-sociaux.. Que fait l’établissement pour ses agentsen situati on de handicap ?. Représentati on Théâtre au CATTP Dollfus :« Le Sloughi lève l’ancre ».

L� ������-���� ?. « Protocoles & Procédures », une nouvelle rubrique sur l’Intranet.

L’��������� �� �� DPLAT. Calendrier des interventi ons de maintenance.

. Bilan des émissions de gaz à eff et de serre.

D������Equipe Mobile Psychiatrie & Précarité.

U� ��� �’��������Les « réunions cliniques des médecins des hôpitaux psychiatriques de Maison Blanche et Ville-Evrard.

A�����

Q�� ���� ���� ?Nacer Leshaf, coordonnateur Paris Nord de la Mission de santé mentale.

Page 2: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

2

Le 1er numéro de la Lettre Maison Blanche est paru en octobre 2003.Aujourd’hui, nous atteignons le numéro 49.

Son contenu et sa présentation ont été largement améliorés et ce, pour répondre au mieux, nous l’espérons, à vos attentes.

L’édition très proche du numéro 50 est l’occasion pour nous de vous interroger, vous, lecteurs assidus ou occasionnels, sur ce que vous aimez ou non dans ce document.

Ainsi pour nous permettre de progres-ser tant dans son contenu que dans sa forme, nous avons décidé de lancer une enquête de lectorat.

Celle-ci est jointe à la présente Lettre et remise au cadre de votre service. Vous la trouverez également en page d’accueil sur le site Intranet.

Votre avis nous est très précieux et nous vous remercions par avance pour votre collaboration.

Le questionnaire est à retourner avant le 30 novembre 2014 à :

EPS Maison BlancheService Communication6-10, rue Pierre Bayle

75020 Paris

Les résultats vous seront communiqués dans le cinquantième numéro.

Alors à vos stylos !

Nous vous rappelons que vous pouvez soumettre au Comité de rédaction vos suggestions et propositions d’articles. Celles-ci seront bien entendu étudiées avec beaucoup d’intéret.

Nous en profitons pour remercier les nombreuses personnes de l’établisse-ment, toute catégorie, qui acceptent tou-jours avec intérêt, générosité et amabilité de participer à la rédaction d’articles pour la lettre Maison Blanche.

Le Comité de rédaction

Actualité

La direction commune de la CHT pour la psychiatrie pari-sienne, mise en place en janvier de cette année et qui regroupe les établissements de Maison Blanche, Sainte-Anne et Perray- Vaucluse, vient d’arrêter son nouvel organigramme (cf : docu-ment en page centrale). Ce der-nier a été présenté à l’ensemble des instances de juin-juillet par M. Jean-Luc Chassaniol.

L’organigramme, opérationnel depuis le 1er juillet, présente d’importantes inno-vations.

Dans le droit fil du projet médical, il en-térine la création d’un pôle transversal des parcours de soins. Ce dernier, outre les dimensions de politique médicale et de recherche, regroupe les responsables des activités médico-sociales au sein de

nos trois établissements afin de mieux répondre à l’ensemble des dimensions de la prise en charge en santé mentale.

La gouvernance médico-administrative est aussi renforcée avec la création d’un département de « Santé publique, pros-pective et systèmes d’information » et d’une direction de la « Qualité et de la gestion des risques », co-animées, res-pectivement, par le Pr Michel Lejoyeux et le Dr Maria-Cristina Galeazzi.

Une nouvelle direction voit le jour, concernant la stratégie patrimoniale de nos hôpitaux (M. Marc Lecourt, directeur coordonnateur et un ingénieur M. Jean-Claude Péna), et l’ensemble des direc-tions existantes (ressources humaines, finances, logistique et achats, travaux…) sont animées par un directeur coordon-nateur.

Les trois directions de site sont doréna-vant organisées sur le même modèle avec, à leur tête, un directeur, épaulé par un adjoint au directeur.

Ce nouvel organigramme entérine, en outre, un certain nombre de mouve-ments internes. A ce titre nous avons eu le plaisir d’accueillir M. Stéphane Pierrefitte, depuis le 1er septembre, en tant qu’adjoint au directeur. M. Antoine Burnier, à cette même date, a rejoint l’hôpital de Perray-Vaucluse en tant que directeur des ressources humaines. Le 1er novembre, Mme Evelyne Salem pren-dra la tête du pôle formation de l’Hôpital Sainte-Anne. Elle sera remplacée par M. François Giraud-Rochon en provenance de ce même établissement.

Enfin, l’hôpital de Perray-Vaucluse a ac-cueilli sa nouvelle directrice, Mme Luce Legendre, au 1er septembre, mettant ainsi fin à l’intérim assuré par Mme Catherine Epiter.

Lazare Reyes, Directeur

Présentation de l’organigramme de la Direction commune

Enquête de lectorat pour la Lettre Maison Blanche

Page 3: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

3La Vie de l’Etablissement

Le temps ne peut jamais s’arrêter mais il faut le remplir par des activi-tés d’éveil pour briser la monotonie

du quotidien dont on veut rejeter la rou-tine qui peut devenir un frein.Comme il n’est pas simple de ne pas faire quand les choses s’arrêtent dans la vie s’il y a eu comme un lâcher-prise, l’art vient directement à notre cœur par prio-rité esthétique quand on se sent las et souvent oublié.Le centre d’aide thérapeutique à temps partiel promet une remontée de nos possibilités, voire une ou des nouvelles ouvertures, si le monde que nous avons quitté nous a fait souvent tomber.Le cadre qui nous entoure nous maintient dans une douce atmosphère qui permet

d’oublier les choses qui ont été inefficaces tandis que les choses qui ne sont même pas toujours ébauchées reviendront à la surface et deviendront prioritaires.Par les activités que nous faisons de façon hebdomadaire nous avons une approche de la vie qui s’oriente vers le concret dans un souci d’ouverture quand on a omis le contact avec les autres ou qu’il est en partie dissonant.C’est ainsi que notre regard sur les choses est ici mis en partage pour peut-être en-courager, malgré notre orientation, une lecture du monde dans ses émotions.

Pour les patients, Isabelle Seytor

Les Centres d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP) ont été mis en œuvre officiellement à partir de l’arrêté du 14 mars 1986 qui en définit la nature et la mission générale :

« Structure légère intermédiaire entre l’hô-pital et l’extérieur visant à maintenir et/ou favoriser une existence autonome des usa-gers par des actions de soutien thérapeu-tique de groupe ».

« La Comète » ne fait pas exception par rapport aux autres structures de ce type

dans son fonc-t i o n n e m e nt global tout en ayant des ca-ractéristiques propres qui se sont dévelop-pées en cohé-rence avec les besoins de la

population dont elle assure l’accompa-gnement.Elle bénéficie d’une équipe dédiée multidis-ciplinaire de professionnels de santé : infir-miers, ergothérapeutes et animateurs

sous l’autorité d’un cadre de santé, le médecin psy-chiatre responsable de la structure en coordonne le fonctionnement.La vocation première de la structure étant l’accompa-gnement et le maintien à l’autonomie des patients souvent en situation de fra-

gilité, nous a conduit à mettre en œuvre des activités ciblées et adap-tées à cette fin.Lors de la réunion hebdo-madaire, les nouvelles indi-cations sont e x a m i n é e s avant l’entre-tien médical

qui se tient toujours en présence d’un membre de l’équipe et qui formalise la prise en charge dans la structure ainsi que les activités auxquelles le patient s’engage à participer. Nos activités vont : de la couture à l’infor-matique, du théâtre au sport et encore de la poésie à la cuisine. Le processus vers l’autonomisation est très long et périlleux, il faut pour chaque patient privilégier un aspect qui peut être soit plus cognitif, soit plus pragmatique. Nous sommes conscients de la difficulté de notre mission de Santé Publique qui nécessite adaptabilité et imagination

outre le professionnalisme et l’analyse du réel. La recherche de soins de qualité reste un objectif permanent à atteindre et pour ce faire nous optimisons les moyens mis à disposition.

Nous remercions tout particulièrement le Maire du XIXème arrondissement pour nous avoir permis avec cette exposition de toucher les citoyens qui n’utilisent pas nos dispositifs de soins. Et de ce fait, encourager le long processus de déstig-matisation de « la psychiatrie ».

Dr Maria-Cristina GALEAZZI

Le CATTP « La Comète » a fêté son 10ème anniversaire à la Mairie du XIXème arrondissement

Isabelle Seytor

de gche à dte : Mme Guy, maire-adjointe, Dr Galeazzi, Dr Msellati, Présidente de la CME, M. Reyes, directeur

Page 4: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

4La Vie de l’Etablissement

Depuis 2001, la notion de risques profes-sionnels évolue par la prise en considéra-tion tant au niveau sociétal que juridique. D’après la direction du travail en 2011, celle-ci estimait que 75% des entreprises avaient rédigé leur document unique.

L’arrivée fin 2012 « du préventeur » un conseiller en prévention des risques professionnels en éta-blissement de santé permet, en collaboration avec le mé-decin du travail, de repérer, d’évaluer les risques profes-sionnels auprès des person-nels de l’hôpital et d’élaborer le document unique et ses mises à jour. Le processus d’évaluation des risques et la mise en place des mesures de prévention des risques profes-sionnels qui en découlent ne peuvent uniquement résulter d’une formalité. Il s’agit d’un processus de co-construction dans lequel le dialogue social prend une part primordiale.

La cadre réglementaire de l’évaluation des risques professionnelsL’établissement du document unique s’inscrit dans le cadre réglementaire de ré-férence de la directive européenne du 12 juin 1989 (Art.L.4121-2) : « le chef d’entre-prise prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs de l’établissement ». Le décret du 5 novembre 2001, renforcé par la circulaire du 23 décembre 2011, « rend obligatoire la consignation des résul-tats de ce recensement et de cette évalua-tion dans un document unique ».

La méthode de l’évaluation des risques professionnels

La méthode consiste à identifier et clas-ser les risques dans l’établissement, dans le but de mettre en place des actions de prévention pertinentes.• L’identification des dangers : le danger est la propriété ou capacité intrinsèque d’un équipement, d’une substance, d’une méthode de travail, de causer un dom-mage pour la santé des agents.• L’analyse des risques : c’est le résultat de l’étude des conditions d’exposition des agents à ces dangers.

Préserver la santé et la sécurité des salariés incombe au directeur, mais les profession-nels sont aussi acteurs de la prévention. Reste à les impliquer dans la démarche en favorisant les échanges, les outils de concertation en tenant compte de l’enjeu de cette démarche. En effet, « La mise en place d’une politique de sécurité et de san-

té au travail permet de renouveler le dia-logue social en associant tous les salariés à cette démarche. Une façon d’améliorer les conditions de travail et de reconnaître à chaque salarié un rôle important au sein de l’entreprise » (Catherine BRAS, 2009).

Les acteurs du dialogue social• L’employeur : le responsable de la dé-marche, il a une obligation de moyens et de résultat en matière de sécurité. Il se doit d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale des travailleurs et d’appliquer les 9 principes généraux de la prévention qui sont hiérarchisés et qui donnent la priorité aux actions collectives.• Les instances représentatives du per-sonnel : le dialogue social sera favorisé et structuré en impliquant les instances représentatives du personnel et les pro-fessionnels, selon le guide de prévention des risques professionnels édité en sep-tembre 2012 par la CNRACL. En effet le CHSCT constitue l’instance « naturelle » pour suivre la démarche.• Le salarié, acteur de la démarche : il convient de rappeler que les agents eux-mêmes sont souvent les mieux placés pour connaître les situations dangereuses. Il est donc nécessaire de les associer à la démarche afin de permettre une meilleure prise en compte de la réalité du travail.

• La pluridisciplinarité de la médecine du travail : Il incombe au médecin du travail de surveiller les conditions d’hygiène et de santé des salariés. Il est « le conseiller de l’employeur, du CHSCT et des salariés sur l’amélioration des conditions de vie et travail dans l’entreprise ». L’ambition est bien d’impliquer tous les acteurs de la

prévention au service des salariés et de favoriser le travail en réseau. • Les outils de concertation des salariés : l’unité de tra-vail : d’après Pascale Mer-ciera, Pinatel, « l’unité de travail se dégage comme la maille d’analyse la plus pertinente » car « la per-tinence de l’évaluation des risques repose en grande partie sur la prise en compte des situations concrètes de travail - dit « travail réel ». L’en-semble de ces personnels

est regroupé dans la même unité de tra-vail parce qu’ils sont exposés à des risques similaires.Le pôle de santé au travail de Maison Blanche composé du médecin du travail, la psychologue auprès du personnel, la victi-mologue, l’assistante sociale du person-nel, la référente handicap, les membres du CHSCT et le préventeur poursuivent sur le terrain l’évaluation des risques profes-sionnels.Des entretiens menés par le préventeur et le médecin du travail auprès des person-nels de Maison Blanche 19ème Lasalle ont permis d’évaluer les risques profession-nels dans leur travail au quotidien. Nous les remercions pour leur collaboration et leur engagement. La création d’un comité de pilotage d’éva-luation des risques professionnels se met-tra en place dès l’automne permettant l’analyse et la mise en œuvre des mesures prioritaires.Par ailleurs la poursuite des mises à jour du document unique des unités et ser-vices du site nocéen seront actualisées à partir du mois d’octobre.

Eric Jacquot, Préventeur

Le document unique, un outil essentiel de la prévention

Page 5: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

5La Vie de l’Etablissement

Le Plan de Prévention des Risques PsychosociauxDe quoi parle-t-on ?

Les risques psychosociaux recouvrent des risques professionnels qui portent atteinte à l’intégrité physique et à la san-té mentale des salariés : stress, épuise-ment professionnel, harcèlement, vio-lence au travail, addictions etc. On les appelle « psycho-sociaux », car ils sont à l’interface de l’individu ( le « psycho »), et de sa situation de travail : le contact avec les autres (encadrement, collègues, patients etc.), c’est-à-dire le « social ».

Comment évaluer l’incidence des risques psychosociaux ?

Des indicateurs permettent d’apprécier l’importance des risques psychosociaux : turn-over, analyse des causes de départ, taux d’absentéisme pour maladie, nombre de postes non pourvus, causes des acci-dents de travail, analyse des FSEI, nombre de situations repérées par le médecin de la santé au travail et par la psychologue auprès du personnel.L’analyse de ces indicateurs et leur évo-lution dans le temps peuvent donner des pistes d’actions et d’améliorations.

Qui sont les acteurs de la prévention des risques psychosociaux ?

Le comité de prévention et d’accompa-gnement des situations de violence se préoccupe des risques psychosociaux qui concernent les agents de l’établissement et a réfléchi à des outils d’évaluation et de prévention. Les acteurs sont : direc-trice des ressources humaines, directrice des soins, secrétaire du CHSCT, représen-tants syndicaux, médecin de la santé au travail, préventeur, psychologue auprès

du personnel, psychiatre-victimologue, assistante sociale du personnel, respon-sable de la formation continue, service qualité et gestion des risques, infirmier, cadre de santé, psychiatre.

Quelles sont les actions pour prévenir les risques psychosociaux ?

• Les actions préventivesLes actions de prévention sont diverses et se doivent d’être complémentaires. : groupe de réflexion sur le rythme de travail et des roulements, mise à jour de la procédure d’accompagnement des

personnels victimes de situations de vio-lence, actualisation du document unique, enquête sur la satisfaction au travail, tutorat, formation passerelle, formations diverses, etc.• Les actions curativesDistinguons les situations aiguës, sur-venant après un événement particulier (agression d’un soignant, suicide d’un patient, etc.) des difficultés au long cours (équipe/service en souffrance).A travers l’analyse des FSEI, un groupe

restreint évalue la situation et propose des actions à mener : analyse de l’inci-dent par une méthode de type « arbre des causes » avec retour aux personnels concernés, préconisations d’améliora-tions (mise en place de formations ou de supervisions d’équipe, modifications des locaux, réflexion sur l’organisation du tra-vail, etc.).Les agents ayant vécus une situation difficile sont invités à rencontrer les professionnels ressources de l’établisse-ment : le médecin de la santé au travail, la psychologue auprès du personnel et la psychiatre-victimologue.La psychologue auprès du personnel peut intervenir dans les services suite à un événement affectant le person-nel (débriefing) ou auprès des équipes demandeuses d’un temps de réflexion sur leur travail (groupe de parole).

Quels bilans de ces actions ?Un bilan annuel de ces actions menées est présenté au CHSCT. Sont alors rapportés : • Le bilan des accidents du travail (en rap-port avec les incidents de violence),• Le bilan des FSEI en lien avec des situa-tions de violence + fiches violence,• Le bilan de la psychologue auprès du personnel,• Une synthèse des visites sur site.La prévention des risques psychosociaux nécessite la prise en compte de probléma-tiques différentes (organisation du travail, locaux, formations, etc.). Elle ne peut être opérante que par des démarches pluri-disciplinaires et partenariales qui sauront mobiliser les compétences de chacun.Isabelle Mathieu, Psychologue auprès du personnel

Eric Jacquot, Préventeur

MAD DAYS

10 et 11 octobre 2014Les Mad Days marquent la première manifes-tation d’ampleur organisée en Ile de France à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.A l’initiative de l’Agence Régionale de la Santé Ile de France et des associations FNAPSY et UNAFAM, cet événement culturel ouvert à tous aura pour objectif de sensibiliser le grand public aux maladies psychiatriques, de déstig-matiser les personnes concernées et de faire évoluer les comportements.

Le Centre Malesherbes de Paris-Sorbonne accueillera une programmation culturelle gra-tuite et participative.Une douzaine d’institutions franciliennes labellisées MAD DAYS, parmi lesquelles le Centre Pompidou, la Cité des Sciences et de l’Industrie, la Halle Saint-Pierre, la Maison de Victor Hugo, le Musée en Herbe ou le Musée du Quai Branly, s’engageront pour mettre en lumière les maladies psychiques au travers de leur programmation.Evénement de lancement le 10 octobre à 16h

au Centre Universitaire Malesherbes, Université Paris-Sorbonne.

En savoir plus sur le site MADDAYS.fr

Page 6: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

6

Ainsi l’EMPP s’adresse• Aux personnes en situation de précarité et d’exclusion de plus de 18 ans.• Aux professionnels ou bénévoles tra-vaillant auprès de ces mêmes personnes, notamment les acteurs de première ligne.• Les uns et les autres devant être localisés sur les arrondissements que dessert l’Hô-pital Maison Blanche.• Les « signalements » pour l’essentiel, émanent de structures sociales très va-riées allant de l’équipe assurant des ma-raudes dans les quartiers, en passant par les accueils de jour pour SDF, les centres d’hébergements jusqu’aux Maison Relais,

les services sociaux polyvalents d’arron-dissement ou encore d’accompagnement de jeunes en difficulté, de RSA …. et cela, en raison du particularisme des arrondis-sements desservis par l’EPS qui concentre non seulement une part importante des dispositifs d’accueil des personnes en situation d’exclusion, mais également des résidents en dessous du seuil de pauvreté.

Elle a pour missions sur ce territoire

• De faciliter la prévention, le repérage précoce, l’identification des besoins en matière de santé mentale des publics en situation de précarité et d’exclusion.

• De permettre leur orientation et leur ac-cès aux dispositifs de soins lorsque cela est possible ou nécessaire.• D’assurer une fonction d’interface entre les secteurs de psychiatrie, les équipes sa-nitaires, les équipes sociales.• D’aider à l’élaboration de prises en charges adaptées et coordonnées des per-sonnes.• De développer un partenariat dense et formalisé associant les secteurs de l’hôpi-tal psychiatrique de rattachement, les éta-blissements de santé généraux, les prati-ciens libéraux et les intervenants sociaux et médico-sociaux présents sur les cinq arrondissements.

Dossier

L’Equipe Mobile Psychiatrie & Précarité de Maison Blanche bientôt 13 ans d’existence

L’EMPP de Maison Blanche va bientôt fêter ses 13 ans d’existence ; c’est peu, mais

« l’adolescence » permet aussi de faire des constats, dresser des bilans, alimen-ter la réflexion pour ouvrir des perspec-tives… alerter aussi, donner une vision non définitive, non exhaustive, mais peut-être plus exacte et moins cliché que ce qu’on entend, ce qu’on rapporte habi-tuellement sur ces publics en difficulté…

Les publics en situation de précarité et d’exclusion

Les SDF notamment, vous les connaissez : tout le monde en a un au coin de sa rue, sur son trajet de métro, devant son guichet de banque, sur le trottoir en soirée, dans l’attente des sorties des poubelles des su-permarchés, place de la République, pour la soupe populaire ou encore, aux terrasses de café en situation de mendicité … et pourtant, sous cette appellation, se cache une multitude de personnes différentes.Ils peuvent être homme ou femme, en famille, en groupe, avec un animal, isolé, jeune voire mineur, ou déjà dans le 4° âge... français, étranger, avec ou sans droit….en transit, en errance, installé, avec un toit sur la tête pour certain ou, dans un centre d’hébergement, un hôtel, une tente, une cabine téléphonique … parfois sans rien, juste un bout de carton sur le bitume, quelques sacs, un pliant sur une bouche de chaleur …. On les voit dormir le jour…. Mais que font-ils de leurs nuits ?Et puis, il y a tous ceux qu’on ne voit pas, cachés dans les bois, les talus du périph, les conduites souterraines, les parkings, les squats, les gaines techniques du métro… tous les trous qu’offrent les interstices de la ville…. vivant ou survivant en total autarcie, hors de la collectivité.

Chacun a une histoire singulièreChacun a une histoire familiale, culturelle, sociale, économique singulière. Certains ont eu une vie sociale « avant » avec une temporalité évanouie, d’autres connaissent la galère depuis toujours. Certains étu-dient, travaillent, tentent de développer des compétences…. d’autres n’ont connu que l’échec et évoluent dans le champ de la délinquance avec ses épisodes d’incarcé-ration…

Parfois, on se parle : le contact est souvent facile… mais le discours est formaté, super-ficiel, le récit lisse, standardisé, pour que rien ne filtre du domaine de l’intime, pour oblitérer au maximum tout questionne-ment personnel.

L’exclusion produit des symptômesDerrière cette carapace nécessaire voire vitale, tous ont leurs failles, plus ou moins profondes avec lesquelles ils composent…

ou pas, faisant acte de résilience ou au contraire en se consumant.De la souffrance il y en a, une vraie, qui se traduira par de la pathologie somatique, des conduites à risques dont l’addiction, révèlera des pathologies mentales aussi et très diverses et, parfois, rien de tout cela, juste un mal de vivre lancinant lié à une pauvreté monétaire, culturelle, un senti-ment d’absence de place dans la commu-nauté, une perte de perspective, une désaf-

filiation progressive qui peut conduire à l’abandon, des autres et de soi-même. Oui, l’exclusion produit des symptômes, comme une maladie, et c’est bien la pre-mière des difficultés à laquelle nous sommes confrontés en tant qu’équipe mobile, car il nous faut faire le tri parmi une multitude de signes qui peuvent faire écran, où les dimensions sociales, médi-cales et psychiatriques sont largement enchevêtrées.

Page 7: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

7

Pour mener à bien ces missions, nous avons développé une palette d’actions qui se dé-clinent ainsi :

• Concernant les publics • Des entretiens individuels à visée d’évaluation de leurs besoins qui s’orga-nisent sur leur espace de vie (institution sociale, hôpital, rue). • Des entretiens individuels à visée d’orientation vers des soins adaptés via les dispositifs de droits communs. • Ces rencontres se font toujours en binôme avec le souci d’une permanence d’au moins un des membres pour faciliter la construction d’un lien tout en se prémunis-sant d’éventuel « transfert » sur des publics souvent abandonniques.Les RDV se doivent de rester ponctuels, centrés sur la notion de liens (entre la per-sonne et le/les professionnel(s) concerné(s) par la situation, entre professionnel d’une même structure, entre différentes struc-tures…), d’information (de la personne, de la structure), de dédramatisation ... et de projection vers un « après » que le soin pourrait peut-être faciliter.Notre intervention ne se substitue pas à une prise en charge. Celle-ci prendra corps au sein du service de soin qui accueillera par la suite la personne s’il y a orientation.Elle a pour vocation à filtrer les demandes des structures sociales pour n’orienter vers le secteur que les personnes relevant de la psychiatrie, à faciliter ce premier contact quand cette orientation est requise, à fa-voriser une orientation adaptée en cas de problèmes somatiques et/ou psychiques et/ou addictif.Si l’orientation n’aboutit pas, si le lien peut se distendre à un moment donné, nous tenterons de le retisser, dans un autre contexte, à un autre moment, dans un autre espace…

• En direction des acteurs travaillant auprès des publics :

• Des actions « d’aide aux aidants » : • A travers des réunions consacrées à la clinique : il s’agit la plupart du temps de réunions régulières, pendant lesquelles plusieurs situations « posant problème » au sein de la structure sont analysées, afin de dégager des pistes en terme d’amélioration de la prise en charge de la personne. • Des synthèses. • L’offre de « débriefing » lorsque les acteurs de première ligne sont confrontés à une situation « aiguë ».• Des actions de sensibilisation, de forma-tion, d’échanges de pratiques et de savoirs.• Le développement du travail en réseau.

Notre dispositif d’intervention repose sur :• Une réponse dans le délai le plus court possible aux structures demandeuses via une liaison par portable, et cela tous les jours ouvrables de l’année de 9h à 18h.• Une mobilité qui permet de rencontrer la personne là où elle se trouve, le plus rapide-ment (8 à 10 jours en moy.) et le nombre de fois nécessaire tout en évitant d’engager un processus thérapeu-tique qui risquerait d’être contreproductif au visée d’orientation.• Une adaptation de nos modalités d’inter-vention au plus près des demandes des structures, après « vi-site » voire « immersion » dans celles-ci, afin d’éviter toute réponse standardisée qui ne pourrait prendre sens.Notre intervention s’articule dans une logique de tiers aidant. Ainsi, nous incluons si possible le service demandeur, indispen-sable dans la phase de « signalement ». Il reste l’interlocuteur privilégié de la per-sonne et celui qui assure la continuité de son accompagnement. Nous la tenons informé de nos actions.Cette position de tiers nous parait fonda-mentale : elle nous permet de ne pas être dans le « faire » avec les personnes, d’assu-rer une continuité du lien quand se sura-joutent les ruptures avec les structures les accueillants. Parallèlement, nos actions visent, à terme, à faciliter le contact avec une structure d’hébergement à la fin d’une hospitalisa-tion ou dans le cadre de l’accompagnement médico-social, en sachant les difficultés d’une telle démarche dans le contexte actuel qui rend encore moins aisé l’accueil de ces publics. Quelques places sont ainsi à disposition pour les secteurs de l’hôpital, leur nombre est malheureusement infime.Ce travail ne peut s’articuler qu’avec l’appui d’un réseau, qu’il nous faut en permanence faire vivre avec le concours des autres EMPP parisiennes, la PASS PSY et, bien sûr, le CPOA, seul habilité à déterminer un sec-teur de soin pour les publics sans abris.Lors de sa création, l’EMPP n’avait pas voca-tion à durer …. Treize années ont passé, les SDF ont connu leurs heures de gloire (Don Quichotte – le DALO), et leurs gueules de bois (arrêtés anti mendicité / destructions des camps ROMS / Sangatte…), les inter-locuteurs ont changé, les dispositifs aussi

(RSA / SIAO / Asile / AME-CMU…) et le pu-blic en situation d’exclusion est toujours là, plus important et diversifié que jamais… Nous sommes toujours en interrogation dans chacune de nos interventions. Chaque personne a sa technique de « survie » qui génère une économie psychique particu-lière lui permettant de « continuer », cha-cune possède aussi sa propre logique de

« destruction ». Où mettre le curseur dans notre diagnostic, sachant que le remède n’est pas toujours médical et c’est parfois le social qui fait acte de soin.Phénomène étrange qui pose bien le di-lemme : il n’y a pas de santé mentale sans santé sociale. Il n’y a d’inclusion que l’on soit malade ou pas sans interrogation sur la place que notre collectivité donne et envi-sage pour ces populations.Soutenir des projets innovants et adaptés aux personnes en situation d’exclusion, favoriser les liens, casser l’isolement des acteurs, promouvoir une lecture globale des situations sans à priori, ni mode d’em-ploi, pour éviter la stigmatisation des per-sonnes « psy » ou pas, rechercher, trouver, apporter des outils pour améliorer la tolé-rance vis-à-vis des troubles de compor-tement de ces publics, s’inscrire en faux vis-à-vis d’actions qui nuiraient à la réelle prise en compte du « sujet », sont notre raison d’être, encore là aujourd’hui, treize ans après, et demeurent nos objectifs.

L’EMPP Maison-Blanche, c’est aujourd’hui :• 1 ETP AS - Jean-Luc LE BRECH, arrivé en juin 2002• 2 ETP IDE - Corinne FRISCAUX, octobre 2010 - Guillaume SOUCHET, Avril 2013.• 0.2 ETP médical - Nathalie CHRISTODOULOU depuis novembre 2013.• Un local à usage interne dans le 19° arrt

• Des portables pour être facilement contacté. Une adresse mail unique pour l’ensemble de l’équipe.

L’Equipe de l’EMPP - EPS Maison Blanche

Dossier

L’Equipe Mobile Psychiatrie & Précarité de Maison Blanche bientôt 13 ans d’existence

Page 8: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

8 La Vie de l’Etablissement

Depuis le 1er janvier 2013, notre établis-sement a formalisé sa volonté de mettre en place une politique handicap en signant avec le F.I.P.H.F.P. (Fonds pour l’Inser-tion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique) une convention sur 3 ans destinée à proposer aux agents de l’établissement qui connaissent une situa-tion de handicap des dispositifs visant à les maintenir dans l’emploi en améliorant leurs conditions de travail de manière concrète.

l’aménagement de poste de travail

Pour permettre à des agents de dispo-ser d’un environnement professionnel adapté à leur situation de handicap ou à leur restriction d’aptitudes, la réfé-rente handicap de l’établissement sol-licite un ergonome qui étudie le poste de travail de l’agent et les missions qui lui sont dévolues. Cette étude per-met de proposer une autre organisa-tion de l’environnement immédiat de l’agent et de préconiser l’utilisation de matériels spécifiquement destinés à compenser un handicap. Concrète-ment les matériels préconisés sont mis à la disposition de l’agent afin qu’il puisse les tester en situation réelle d’utilisation et voir ainsi s’ils apportent une améliora-tion significative. Si c’est le cas, l’établis-sement se porte acquéreur du matériel grâce à la subvention reçue du F.I.P.H.F.P.

Plusieurs agents ont déjà bénéficié de ce dispositif et à chaque fois, ils sont à chaque étape au cœur de la démarche.

La référente handicap est à leurs côtés et les accompagne tout au long de la mise en place de ce dispositif.

le recours à des taxis pour faciliter le transport domicile / lieu de travailCe dispositif vise à aider les agents de l’établissement qui ont des difficultés pour se déplacer et qui sont en situation de handicap. Concrètement, nous recou-rons à des taxis qui viennent chercher les agents devant leur domicile pour les em-

mener sur leur lieu de travail et les rac-compagner chez eux lorsque leur journée de travail est terminée.

Plusieurs agents de l’établissement bé-néficient de ce dispositif et disposent ainsi d’une aide leur permettant de com-penser leurs difficultés à se déplacer. Ils gèrent eux-mêmes directement et en toute indépendance leur réservation de taxis.

la prise en charge de prothèsesPour les agents de l’établissement qui ont besoin d’être équipés d’une prothèse au niveau des membres ou d’une pro-thèse auditive, l’établissement prend en charge financièrement la partie laissée à la charge de l’agent, une fois que la sécu-rité sociale et que la mutuelle, s’il en a une, ont procédé aux remboursements qui leur reviennent.

l’accompagnement des agents en situation de handicap psychique

Notre établissement propose depuis peu un accompagnement des agents en situation de handicap psychique par le biais d’une association qui les aide à réfléchir aux situations concrètes qui leur posent problème dans leur vie professionnelle et les met en difficul-tés. Ce travail est mené par un coach et un psychologue de l’association qui soutiennent l’agent dans sa démarche de vouloir mieux cerner ses points forts et ses faiblesses, de comprendre son positionnement face au handicap et ce qu’il induit dans ses relations avec l’équipe à laquelle il appartient. L’association propose aussi à ceux qui

souhaitent réorienter leur carrière un bilan de compétences tenant compte du handicap psychique. Et dans le cas d’une prise de fonctions sur un nouveau poste, l’association propose un accompagne-ment à la prise de fonctions.

Yadranka Kovacevic, Référente handicap

Que fait l’établissement pour ses agents en situation de handicap

Qui peut bénéficier de ces dispositifs ?Tous les agents de l’établissement titulaires ou contractuels qui disposent d’une reconnaissance administrative de leur handicap et / ou (selon le type de dispositifs) qui ont une restriction d’aptitudes. L’avis du médecin du travail est égale-ment nécessaire.

Qui finance ces aides ?Elles sont financées par le F.I.P.H.F.P. dans le cadre de subven-tions allouées à l’établissement pour lui permettre de mettre en place sa politique handicap à destination des agents.

Qui peut fournir des informations sur ces dispositifs ?Yadranka Kovacevic, référente handicap de l’établissement, joignable par mail : [email protected] ou par tél. au 01.43.56.57.10. Si vous êtes intéressés par un de ces dispositifs et souhaitez savoir comment en bénéficier et connaître les conditions à remplir, contactez-la.

Quels délais pour mettre en place les dispositifs ?Tous les dispositifs évoqués plus haut sont désormais mobili-sables sous des délais très courts, en général 2 à 3 semaines.

Notons que tous les dispositifs évoqués plus haut sont destinés aux agents en situation de handicap déjà présents dans l’établissement ou qui seront recrutés à l’avenir.

« Uni face au handicap »

Page 9: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

9 La Vie de l’Etablissement

Une nouvelle rubrique « Protocoles & Procédures » est accessible directement dans l’espace « Outils » de la page d’ac-cueil du site Intranet.

Pour faciliter vos recherches au quotidien, un cer-tain nombre de protocoles et procédures y a été placé en accès direct.Cette rubrique peut être étoffée. N’hési-tez pas à nous faire part de vos besoins : [email protected]

Cécilia Taing, Chargée de la gestion documentaire

Les groupes Journal et Théâtre, impli-quant 11 patients du CATTP Dollfus (22ème secteur), se sont alors réunis pour rendre possible cette aventure.Après un an d’énergie, de volonté, de travail ardu et de franche rigolade, de mise en commun d’idées et de partage, la troupe du Sloughi a enfin largué les amarres le 3 juillet 2014 pour une pre-mière représentation qui a eu lieu à la Bibliothèque du Centre Dollfus et une deuxième le 18 septembre 2014. Les deux représentations ont eu un franc succès auprès du public !

Etaient invités au spec-tacle des amis et famille de la troupe, des par-tenaires sociaux cultu-rels tels que le théâtre de l’Etoile du Nord et le centre d’animation Binet, le chef de pôle du 22ème secteur, ainsi que des soignants et des pa-tients du centre Dollfus.L’histoire du spectacle se déroule au bord de la Méditerranée, sur un na-vire de croisière appelé Le Sloughi.

L’équipage et les passagers, nous font naviguer d’escale en escale, où ils décou-vrent les richesses de plusieurs pays bor-dant la côte méditerranéenne, et nous font vivre une épopée qui se déroule de façon inattendue, comique et touchante. Le personnage principal, un gentleman cambrioleur, a instigué le vol de sa car-rière sur le navire auprès d’un des pas-sagers de renommée, mais comment se déroulera l’opération ?Des personnages hauts en couleur viennent mettre de l’ambiance sur la croi-sière, pendant que l’équipage de bord, le commandant et le commissaire, essaient de maintenir le calme, la sécurité, le diver-tissement et le bien être des passagers.

Et c’est ainsi qu’au fil des flots, nous voguons d’aven-ture en aventure, dignes d’un mélange des romans d’Agatha Christie et de la comédie « La croisière s’amuse ».

Lucie Segard, InfirmièreFlorence Chalvin, Psychologue,

CATTP Dollfus - 22ème secteur

L’histoire du Sloughi est née à partir d’une idée imaginée et écrite par les patients du groupe Journal. A partir de la lecture de cette aventure, l’idée a surgi d’adapter le texte pour en faire un spectacle vivant.

Théâtre au CATTP Dollfus « Le Sloughi lève l’ancre »

Equipe des groupes « Journal » et « Théâtre »

Le saviez-vous ?

« Protocoles & Procédures » Une nouveauté sur l’Intranet

Page 10: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

10L’actualité de la Direction du Patrimoine, de la Logistique, des Achats et des Travaux

Dans le cadre de son engagement en fa-veur du développement durable, l’Eta-blissement procède actuellement à un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre (GES).

Mené selon la méthodologie Bilan Carbone développée par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), l’audit de nos émis-sions de gaz à effet de serre nous per-mettra de répondre à une obligation réglementaire. Un bureau d’études spécialisé, ECO’ACT, nous accompagne dans cette démarche et va analyser deux types de données : • des données globales, relatives au fonctionnement de chaque site, telles que les consommations d’électricité et de chauffage, les quantités de déchets générés, les distances parcourues dans le cadre des déplacements professionnels, les quantités de médicaments achetés, d’emballages, etc. Elles seront transmises par les référents compétents au sein des différentes directions fonctionnelles (DPLAT, DRH, DDS, DSI, …)

• des données individuelles, et notam-ment des informations relatives aux modes de transport et à la distance par-courue par chaque agent pour se rendre de son domicile jusqu’à son lieu de tra-vail.

A cette fin, vous êtes invités à complé-ter un bref questionnaire accessible en ligne à l’adresse suivante : https://fr.surveymonkey.com/s/CHMaisonBlanche. Entièrement anonyme, ce document nous permettra de disposer d’éléments utiles à la définition de mesures d’amélioration adaptées à nos spécificités.

Le rapport d’audit, dont les principales conclusions seront publiées sur l’Intranet, devrait être finalisé au premier trimestre 2015.

L’effet de serre

Une partie du rayonnement solaire est renvoyé par la surface du globe vers l’espace. Certains gaz présents dans l’atmosphère – vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane – vont partiellement bloquer ce phénomène, et réémettre de la chaleur vers le sol. Sans ce mécanisme naturel, dit d’effet de serre, la tempéra-ture moyenne de la Terre serait de -18°C.

La communauté scientifique s’inquiète d’un possible emballement du phéno-mène alors que les activités humaines rejettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Orga-nisme international spécialisé, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evo-lution du Climat (GIEC) anticipe ainsi une hausse de la température moyenne comprise entre 0,3°C et 4,8°C à l’horizon 2100, en fonction de nos choix de déve-loppement et de notre capacité à maîtri-ser nos émissions.

Florian Viel, Technicien supérieur Hospitalier

Tous sites• Nettoyage des vitres : octobre et no-vembre.Structures disposant des installa-tions concernées• Prélèvements sur les réseaux d’eau chaude sanitaire dans le cadre de la pré-vention du risque lié aux légionelles : sep-tembre et octobre• Ramonage des conduits de cheminées : octobre• Vérification semestrielle des portes et rideaux motorisés : octobre-novembre.• Maintenance semestrielle des portes et portails automatiques : novembre (sous réserve).• Maintenance semestrielle des centrales incendie : novembre.• Maintenance semestrielle des climati-seurs : novembre (sous réserve).• Maintenance trimestrielle des auto-commutateurs : décembre.• Maintenance des groupes électro-gènes.Afin de garantir le fonctionnement

continu des services d’hospitalisation, les unités parisiennes et le site nocéen sont équipés de groupes électrogènes. Alimentés au fuel, ces dispositifs consti-tuent une source d’énergie autonome et produisent l’électricité nécessaire à la continuité de l’activité en cas de dé-faillance du réseau public. Les groupes électrogènes font l’objet d’une maintenance régulière, actuellement assu-rée par la société SPIE. Deux types d’essais sont effectués tous les mois afin de véri-fier leur bon fonctionnement : le premier dit à vide, c’est-à-dire sans coupure de l’alimentation principale, le second en charge. La réglementation impose en effet que les groupes soient testés pen-dant une durée minimale de trente mi-nutes avec une charge minimale de 50 % de leur puissance. Durant cette opé-ration, les installations des structures concernées vont réellement être prises en charge par le dispositif de secours. Ce test donne donc lieu à un minimum de deux coupures électriques distinctes : la première qui va provoquer la mise en route du groupe, la seconde au terme de

l’essai. Afin de prévenir toute perte de données, il est recommandé d’éteindre les postes informatiques préalablement à ces essais dont les dates, régulièrement rap-pelées par les référents techniques, sont les suivantes :Neuilly-sur-Marne :• mercredi 23 septembre• mercredi 22 octobre• mercredi 19 novembre• mercredi 17 décembreParis :• jeudi 24 septembre• jeudi 23 octobre• jeudi 20 novembre• jeudi 18 décembreHoraires des essais à Paris :• Maison Blanche Xème - Hauteville et Mai-son Blanche XXème - Avron : de 8h à 9h• Maison Blanche XIXème – Lasalle et Cli-nique R. de Gourmont : de 9h30 à 10h30• Maison Blanche XVIIIème – Bichat : de 13h à 14h.

Florian Viel, Technicien supérieur Hospitalier

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

Calendrier des interventions de maintenance

Page 11: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

11Un peu d’histoire

De janvier 1944 à juin 1945, à l’aube de ce que l’on a appelé la Révolu-tion Psychiatrique, se sont tenues dans les deux hôpitaux nocéens des « réunions cliniques » rassem-blant médecins chefs et internes (les compte-rendus en sont conservés à la Bibliothèque Médicale de Maison Blanche, à Rémy de Gourmont).

Avant 1914 déjà, des pré-s e n t a t i o n s de « cas diffi-ciles » avaient été animées par Capgras au pension-nat de Ville-Evrard, avec Achille Leroy, Trénel, Ro-gues de Fur-sac et Truelle. La guerre les interrompit. En 1927, un « manque de cohésion » entre chefs de service empêcha qu’elles reprennent.

L’arrivée de Sivadon en sera l’occasion, après que Dublineau ait relancé le projet en 1939.

Ainsi, pen-dant un an et demi se r é u n i r o n t chaque mardi ou presque les médecins chefs des deux hôpi-taux et leurs internes : pour Ville-Evrard, Paul

Sivadon, le cadet (37 ans), « régisseur » des séances, Chanès, Dublineau, Ronde-pierre, Sengès et Teulié, médecin de Ville-juif affecté à Ville-Evrard en janvier 1945 en remplacement de Rondepierre, engagé aux armées ; parmi leurs internes, citons Digo,

Simone Raimbourg, Jacques Bouquerel, Roubleff … Pour Maison-Blanche, Beau-douin, Chatagnon, Martimor, Demay, Vié, Elisabeth Cullerre, médecin de Vaucluse en détachement et leurs internes, parmi lesquels les deux Bouquerel, Jean Mabon, Victor Bertrand.

Des thèmes les plus divers abordésLes thèmes les plus divers sont abordés, parmi bien d’autres : la schizophrénie tardive, les « psychoses associées », où coexistent chez un sujet deux psychoses de nature différente, l’épilepsie à forme schizophrénique, les homicides patholo-giques et leurs trois types : impulsif réflexe, impulsif instinctivo-affectif et délirant, les rapports entre schizophrénie et psychas-thénie -question importante pour ses im-plications thérapeutiques-, le problème de la dégénérescence, la critique de la notion de structure qui se substituait alors à celle d’entité morbide, la question de l’autono-mie de la mélancolie d’involution… Citons également deux cas d’érotomanie, l’un présenté en 1933 par de Clérambault et Capgras à la Société Clinique de Médecine Mentale, l’autre en phase d’espoir depuis 25 ans, un cas d’hermaphrodisme psycho-sexuel (lesbianisme) chez une déséquili-brée perverse… et un cas d’« idéalisme pas-sionné par la recherche scientifique » chez une Juive viennoise docteur en philosophie et schizophrène en relation télépathique avec Hitler.

L’« élément ethnique en psychiatrie » fait l’objet de deux séances, où sont présen-tées deux Martiniquaises et une Guya-naise, deux sœurs Israélites Orientales, une Arménienne, une Polonaise Juive et une Russe.

Cullerre, « à propos d’une guérison im-prévue » après faradisation, expose en quoi une méthode de choc peut consti-tuer un « moyen massif » de psychothé-rapie. Dans le même esprit, Beaudouin évoque une malade « qu’il a fait sortir de force, ce qui n’eut que des suites heu-reuses », en référence à la « valeur cura-tive de la sortie prématurée » de Gilles, aux « psychochocs » de Ferdière.

Qui connaît encore certains des concepts cliniques évoqués, comme le délire rétro-grade de Capgras, la persistance men-tale morbide de Hyvert, la monomanie impulsive de Jacoby, le délire interpréta-tif aigu de Sérieux et Libert, la psychose polymorphe de De Clérambault, le délire curable à structure oniroïde de Petit, et même l’anhédonie de Ribot et la schizose de Claude ?

Enfin quelques réflexions glanées au fil des pages :

Dublineau : « La formule hospitalière asilaire actuelle est périmée »

Chanès : « Il faut faire de la psychothéra-pie même chez les chroniques »

Sivadon, qui fait des réserves « sur l’op-portunité, au point de vue psychothéra-pique, de faire revenir les malades sur leur délire. Le mécanisme de la guérison est souvent l’oubli », déclare ailleurs que « le seul fait de s’occuper des malades constitue une méthode thérapeutique fort utile ».

Docteur Michel Caire, Chef de serviceResponsable du Département d’Information Médicale - DIM

Les « réunions cliniques des médecins des hôpitaux psychiatriques de Maison Blanche & Ville Evrard »

Joseph Capgras

Paul Sivadon

Georges Demay

Jacques Vié

Page 12: LETTRE MB 49 OCTOBRE 2014.indd

12Agenda

Qui Fait Quoi ?

Comité de rédaction : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?Nacer Leshaf : De formation d’assistant de service social, j’ai commencé par exercer mon métier dans l’insertion socio-professionnelle des jeunes en décrochage scolaire. Après cinq années passées à la Maison d’Arrêt de Fresnes, j’ai intégré le service du Dr Brengard (3ème secteur infanto-juvénile de l’EPS MB). J’ai participé, avec les équipes du CMP 9ème et 10ème arrts, à la mise en place d’un lieu inno-vant d’accueil et de prévention en direction des jeunes : l’Espace ADOS 9/10, (rue Clauzel, Paris 9ème). J’ai développé et favorisé le travail de réseau spécialisé sur les problématiques adolescentes (Collèges, lycée, lieux de soins, structures ASE,...).Dans le cadre de la formation continue, j’ai poursuivi mes études, en ingénierie sociale, pendant 3 ans. J’ai obtenu un Diplôme d’État d’ingénierie sociale (DEIS) de niveau 1 et un Master 2 en sciences de l’éducation en 2013.Depuis le 1er avril 2014, j’ai intégré le poste de coordonnateur de la mission de santé men-tale de Paris dans le cadre d’une convention de mise à disposition entre le département de Paris et l’EPS Maison Blanche pour une durée de 3 ans.

CR : Pourquoi et comment ce poste a-t-il été créé ? NL : Suite à un appel à projet lancé par l’Agence Régionale de la Santé (ARS) en 2012,

deux postes de coordonnateurs ont été ou-verts en 2013, un pour le nord de Paris et le second pour le sud, cofinancés par l’ARS et la DASES. Ces postes sont rattachés par conven-tions pour l’un à l’EPS Maison Blanche et pour l’autre au Centre hospitalier Sainte-Anne. Ils sont mis à disposition de la Mission de santé Mentale créée en juin 2013 et dépendant de la DASES. Cette mission a pour objectifs de venir en soutien auprès des services de la DASES, mais également de ceux de la col-lectivité parisienne confrontés à des problé-matiques ayant trait à la santé mentale. Elle apporte son expertise aux différents services de la collectivité dans le domaine de la santé mentale. Elle participe en appui aux dispositifs existants et s’efforce de favoriser l’élaboration de nouveaux dispositifs dans une démarche collaborative avec les acteurs institutionnels du domaine. Elle a une mission de représen-tation de la DASES et plus spécifiquement de la Sous-Direction de la Santé aux différents colloques, réunions et manifestations ayant pour objet les questions relatives à la santé mentale. Enfin, elle a en charge de favoriser l’émergence des Conseils Locaux de Santé Mentale sur le territoire parisien, d’accompa-gner et de soutenir les conseils existants.

CR : Quelles sont vos missions spécifiques en qualité de coordonnateur de Paris-Nord NL : J’ai pour mission d’élaborer un diagnostic de territoire par arrondissement, de suivre et d’accompagner les Conseils Locaux de Santé Mentale sur les arrondissements. Dans cette démarche, je travaille avec les acteurs locaux du territoire à l’égal accès à la prévention et aux soins, développer l’éducation et la pro-motion à la santé, favoriser l’inclusion sociale l’accès à la citoyenneté et l’autonomie des usagers et contribuer à la déstigmatisation des personnes concernées par les troubles psychiques.

A partir du diagnostic de chaque territoire que j’aurais élaboré dans le cadre de la Mis-sion de Santé Mentale , mon travail consistera à déterminer des priorités en terme d’axes de travail sur les arrondissements, et de propo-ser la mise en œuvre d’un plan d’action afin de mieux répondre aux besoins de sa population en facilitant la participation des usagers et de leurs aidants. Ce diagnostic permettra d’amé-liorer la lisibilité des ressources locales et leur accessibilité par les acteurs du territoire et ses habitants.Mon poste de coordonnateur couvre l’en-semble des arrondissements du Nord Pari-sien et notamment les 9ème, 10ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements, rattachés à l’EPS Maison Blanche.Ce poste est très riche de rencontres et fort intéressant : il permet de prendre de la hau-teur sur les questions de la santé mentale.

CR : Quels sont vos hobbies ?NL : Je suis un grand cinéphile : les projections qui ont lieu lors de la SISM ou de la Clinique du cinéma à l’EPS Maison Blanche, sont très intéressantes et formatrices. Le temps des débats et des échanges permettent d’infor-mer et d’impliquer les usagers et les profes-sionnels de santé et du médico-social. Elles contribuent également à déstigmatiser les questions liées à la santé mentale.Je pratique la photographie et particulière-ment celle de l’espace urbain. Je m’intéresse à l’occupation par les individus des espaces urbains aménagés. A savoir comment, par moment, ils le détournent de son usage premier. J’ai beaucoup utilisé ce support à l’Espace Ados 9/10 en animant un atelier de photographie. La photo est un support d’ex-pression pour les patients qui leur permet de mieux appréhender leur environnement.

! Thérapie parents-bébé : « Bébé ayant un handicap sensoriel ou moteur et à risque d’autisme » : 7 octobre 2014 ! Les Voix(e) du Livre : « Traitement actuel de la souffrance psychique et atteinte à la dignité ». ‘Bien n’être’ et déshumanisation » (ouvrage de Pierre Poisson) : 7 octobre 2014

! Toxicomanies et Psychoses : 10 octobre 2014! Clinique du cinéma :14 octobre 2014 : « Spider » 13 novembre 2014 : « The Hours » 11 décembre 2014 : « Tony Manero »

! Journée mondiale de lutte contre la douleur : demi-journée Maison Blanche - XVIIIe Bichat : 20 octobre 2014 - 10h à 15h

! Salon Infirmier - Porte de Versailles : 5-6-7 novembre 2014

! Rencontres Vidéo en Santé Mentale : 20 et 22 novembre 2014

! Regards Croisés : Réflexions autour des pratiques d’isolement en psychiatrie » : 27 novembre 2014

! Etre mère : 44èmes journées de l’Ecole de la Cause freudienne Palais des Congrès : contact : 01 45 49 02 68 : 15 et 16 novembre 2014

! Semaine de la sécurité des patients : 24 au 28 novembre 2014

Aujourd’hui ... Nacer LESHAF, Coordonnateur Paris Nord de la mission de santé mentale