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Suite à la révélation par Médiapart de l’affaire des bonus en mars dernier, bon nombre d’étudiants ont pris conscience du caractère scandaleux de certains choix de gestion de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP). Au cours du mouvement de mars 2012, les étudiants de Sciences Po se sont indignés de ces pratiques opaques. Il est temps de faire le bilan des choix d’orientation et de gouvernance de Sciences Po, dont certains sont dénoncés depuis de nombreuses années par l’UNEF - bilan d’autant plus opportun que les conditions du pro- cessus de nomination du nouveau directeur n’annoncent pas d’amélioration de la transparence des prises de décision à Sciences Po. Alors que les premiers constats de la Cour des comptes semblent con- firmer le caractère discrétionnaire et erratique de la gestion de l’IEP, les étudi- ants demandent à être écoutés. Nous attendons des explications de la direction sortante et des engagements de ceux qui prétendent à lui succéder. Aujourd’hui, des décisions majeures pour les étudiants sont prises par le Con- seil d’administration (CA) de la FNSP dont la légitimité démocratique est plus que limitée. En effet, le CA est composé de nombreuses personnalités extérieures se cooptant. Il n’y a pas de représentants étudiants permanents au sein du CA, et ce n’est qu’une fois par an, lors du vote du budget, que des élus étudiants peuvent y siéger. Nous demandons donc une refonte des statuts, pour une plus grande représentation des étudi- ants à tous les niveaux de la prise de décision à Sciences Po. Cela passe par des élu-e-s étudiant-e-s titulaires et permanent-e-s dans le Conseil d’administration de la FNSP, avec droit de vote effectif. De plus, il est nécessaire d’informer et de rendre ses délibérations accessibles pour tous les étudiants, par la publication des procès verbaux du CA. L’utilisation dispendieuse des ressources de Sciences Po pose plus que jamais le problème de la légimité du montant des frais d’inscription payés par les étudiants et leurs familles. Les bonus disproportion- nés des directeurs et la “mission lycée” réalisée par Richard Descoings pour le gouvernement aux frais de Sciences Po questionnent la nécessité affichée par l’établissement de récolter toujours plus de fonds, notam- ment à travers l’augmentation systématique des frais d’inscription. Lettre ouverte à la direction de Sciences po « “Légitimité démocratique plus que limitée” ... M. Jean-Claude Casanova, Président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, M. Hervé Crès, administrateur provisoire de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris M. le futur directeur de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, “Utilisation dispendieuse des ressources” Lettre à signer !

Lettre ouverte à la direction !

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Suite au rapport de la cour des comptes, les étudiants réagissent en demandant plus de démocratie et de transparence, des représentants au conseil d'administratrion de la FNSP, une refonte du système de frais d'inscription !

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Page 1: Lettre ouverte à la direction !

Suite à la révélation par Médiapart de l’affaire des bonus en mars dernier, bon nombre d’étudiants ont pris conscience du caractère scandaleux de certains choix de gestion de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP). Au cours du mouvement de mars 2012, les étudiants de Sciences Po se sont indignés de ces pratiques opaques.

Il est temps de faire le bilan des choix d’orientation et de gouvernance de Sciences Po, dont certains sont dénoncés depuis de nombreuses années par l’UNEF - bilan d’autant plus opportun que les conditions du pro-cessus de nomination du nouveau directeur n’annoncent pas d’amélioration de la transparence des prises de

décision à Sciences Po.

Alors que les premiers constats de la Cour des comptes semblent con-firmer le caractère discrétionnaire et erratique de la gestion de l’IEP, les étudi-ants demandent à être écoutés. Nous attendons des explications de la direction sortante et des engagements de ceux qui prétendent à lui succéder.

Aujourd’hui, des décisions majeures pour les étudiants sont prises par le Con-seil d’administration (CA) de la FNSP dont la légitimité démocratique est plus que limitée. En effet, le CA est composé de nombreuses personnalités extérieures se

cooptant. Il n’y a pas de représentants étudiants permanents au sein du CA, et ce n’est qu’une fois par an, lors du vote du budget, que des élus étudiants peuvent y siéger.

Nous demandons donc une refonte des statuts, pour une plus grande représentation des étudi-ants à tous les niveaux de la prise de décision à Sciences Po. Cela passe par des élu-e-s étudiant-e-s titulaires et permanent-e-s dans le Conseil d’administration de la FNSP, avec droit de vote effectif. De plus, il est nécessaire d’informer et de rendre ses délibérations accessibles pour tous les étudiants, par la publication des procès verbaux du CA.

L’utilisation dispendieuse des ressources de Sciences Po pose plus que jamais le problème de la légimité du montant des frais d’inscription payés par les étudiants et leurs familles. Les bonus disproportion-nés des directeurs et la “mission lycée” réalisée par Richard Descoings pour le gouvernement aux frais de Sciences Po questionnent la nécessité affichée par l’établissement de récolter toujours plus de fonds, notam-ment à travers l’augmentation systématique des frais d’inscription.

Lettre ouverte à la directionde Sciences po

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“Légitimité démocratique plus que limitée”

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...

M. Jean-Claude Casanova, Président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, M. Hervé Crès, administrateur provisoire de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris

M. le futur directeur de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris,

“Utilisation dispendieuse des ressources”

“ “Lettre à signer !

Page 2: Lettre ouverte à la direction !

La baisse de la subvention accordée à Sciences Po par l’Etat, que la Cour semble recommander, serait une mauvaise réponse aux dérives de gestion. Il faut au contraire réaffirmer la nécessité d’un financement public, garantie de la justice sociale revendiquée par Sciences Po et de l’autonomie des programmes académiques vis à vis des intérêts privés.

De plus, malgré une augmentation en valeur absolue de la dotation globale de l’Etat, celle-ci n’a pas suivi le développement de l’IEP. La proportion d’argent public dans le budget de Sciences Po a donc diminué. Aujourd’hui, un quart du budget de l’IEP repose sur les frais d’inscription, c’est-à-dire sur les étudiants ve-nant des familles les plus aisées. Ce modèle de financement de Sciences Po n’est viable qu’à la condition de garder une proportion importante d’étudiants payant des frais de scolarité élevés. 20% d’entre eux paient aujourd’hui le montant maximum de frais : ils sont soit issus de familles disposant d’un revenu supérieur à 200 000 euros par an (pour un foyer avec deux enfants), soit relèvent d’un foyer fiscal extra-européen et ce, quels que soient leurs revenus.

C’est pourquoi nous demandons immédiatement le gel définitif des frais d’inscription ainsi que l’intégration des étudiants étrangers dans le système dégressif, en at-tendant une vraie remise à plat du système. La linéarisation par le bas des frais d’inscription est une première étape pour rendre ce système plus juste. Certains effets perv-ers du système actuel seraient supprimés si le système de paliers était remplacé par un barême linéarisé, rendant les frais d’inscription progressifs. Enfin, le financement de l’Etat doit être pérennisé et renforcé en proportion du budget total de l’institution.

Les dysfonctionnements pointés n’ont que trop duré. Vous qui dirigez ou dirigerez notre institution, il est de votre responsabilité de faire évoluer la situation. Il est donc nécessaire d’engager dès à présent de profondes réformes quant à la gouvernance de Sciences Po et aux choix budgétaires entrepris, dans la discus-sion avec les représentants des étudiants, des enseignants et des salariés.

A ces fins, des discussions doivent être engagées avec l’Etat et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour d’une part renforcer le financement public et le contrôle des fonds de Sciences Po, et d’autre part aboutir à une réforme des statuts. Le statut unique en France de la FNSP doit être remis en ques-tion. Sciences Po ne doit plus pouvoir contourner les règles de gestion et de contrôle qui régissent tous les établissements publics d’enseignement supérieur. C’est ainsi que Sciences Po pourra répondre aux exigences d’un véritable service public d’enseignement.

“Exigences d’un véritable service public”

...

O Je signe la lettre ouverte pour une réforme du CA et des frais d’inscription plus justes !O Je souhaite adhérer à l’UNEF (ci-joint, un chèque de 20 Euros, à l’ordre de l’UNEF)

NOM : ................................... Prénom : ............................... Année : .................Mail : ........................................................................ Téléphone : ...........................Signature :

Coupon à remettre à un membre de l’UNEFContacter l’UNEF : au local syndical (3ème étage du 56), [email protected] / sciences-po.unef.fr

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Signez la lettre ouverte à la direction de Sciences Po !