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lettre ouverte - MJBJ
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JN02
6023
50MC
L’enjeu des relations entre les Jamésiens et les Cris et la gouvernance du
territoire de la Baie-James est présent dans le discours public depuis main-
tenant quelques années. Avec la volonté du gouvernement du Québec de
mettre en place un ambitieux plan de développement économique au Nord-
du-Québec, cette question est devenue tout simplement incontournable,
les Cris en faisant une condition sine qua non de leur adhésion au Plan Nord.
Ainsi, le 27 mai dernier, le gouvernement du Québec et les représentants cris
du Nord-du-Québec ont signé une entente de principe concernant la
gouvernance du territoire de la Baie-James. Cette entente prévoit notam-
ment la création d’un gouvernement régional mixte constitué de Cris et de
Jamésiens. Comme ce changement de régime politique régional aura des
impacts majeurs sur l’avenir de la région, il est évident que cette question
intéresse au plus haut point la jeunesse jamésienne. En effet, il ne faut pas
oublier que très prochainement, c’est cette relève qui aura à évoluer dans
ce nouveau contexte. En réalité, cette jeunesse contribue déjà largement à
définir ce que sera l’avenir de notre région dans la mesure où le poids
démographique des jeunes jamésiens sur l’ensemble de la population est
plus élevé que partout ailleurs au Québec. En effet, selon l’Institut de la
statistique du Québec, environ 44% de la population jamésienne était âgée
de moins de 35 ans en 2010, comparativement à environ 34% pour
l’ensemble du Québec.
En octobre dernier, une tournée régionale d’information a été tenue par des
représentants gouvernementaux à propos de l’accord-cadre en matière de
gouvernance. Cette tournée a permis de constater une certaine inquiétude
au sein de la population. Ainsi, de nombreuses questions demeurent en
suspens concernant le modèle de gouvernance proposé. Entre autres, la
question de l’égalité de la représentation au sein du gouvernement régional
a été soulevée à de nombreuses reprises. En effet, alors que l’on propose
une nouvelle dynamique dans les relations Jamésiens-Cris, principe auquel
nous souscrivons entièrement par ailleurs, les Jamésiens sont du même
souffle invités à joindre une structure de gouvernement où ils seront rapi-
dement mis en minorité, soit dans un horizon de dix ans, créant ainsi une
iniquité importante. À ce propos, il nous semble qu’une condition fonda-
mentale à une relation équilibrée, le couple en étant l’exemple le plus
probant, est l’égalité entre les partenaires. C’est pourquoi nous croyons que
cette structure aura plus de chance d’être viable à long terme si un statut
permanent est octroyé dès le départ, dans la loi constitutive de cette nou-
velle instance, au principe d’égalité en nombre entre les représentants
jamésiens et cris. En évitant de cette façon de mettre un groupe en minorité
face à l’autre, nous pensons que le climat sera plus propice à la communica-
tion, à l’ouverture sur l’autre et au compromis. En fait, toutes ces conditions
sont essentielles à l’instauration d’un véritable esprit de collaboration.
Également, alors qu’on annonce la signature d’un accord final pour mai
2012, nous nous questionnons sur le silence de nos élus régionaux membres
de la Conférence régionale des élus de la Baie-James (CRÉBJ). À notre avis,
cet enjeu n’est pas exclusif aux élus municipaux et concerne l’ensemble de
la population jamésienne. De là, nous déplorons le fait qu’aucune position
régionale n’ait été présentée à la population à l’heure actuelle. C’est pour-
quoi, par la présente, nous interpellons nos élus régionaux afin qu’ils
clarifient la position jamésienne qui sera défendue à la table de négocia-
tion. Évidemment, la population régionale a tout intérêt à ce que la région
parle d’une voix unie et forte si elle désire que ses intérêts soient représen-
tés adéquatement. Aussi, si une telle position n’est pas encore définie, nous
offrons notre pleine et entière collaboration à la CRÉBJ si elle désire
consulter la population régionale qu’elle représente et, dans le cas qui nous
intéresse, sa jeunesse.
Encore plus, nous estimons qu’un changement aussi fondamental dans la vie
politique et démocratique régionale acquerrait toute sa légitimité s’il
obtenait l’assentiment de la population. C’est pourquoi nous proposons que
la version finale de l’entente soit soumise à l’approbation de la population
par le biais d’un référendum régional. La réussite d’un tel exercice serait
l’illustration parfaite d’une volonté commune de toutes les populations
impliquées d’entrer dans une nouvelle ère de relation au Nord-du-Québec.
En terminant, nous réitérons notre entière disponibilité dans le cadre du
processus de mise en place d’une nouvelle gouvernance sur le territoire de
la Baie-James. C’est par la jeunesse que se forgera l’avenir de notre région
et nous estimons faire partie de la solution de cet enjeu déterminant. La
nouvelle gouvernance nous place devant des défis inédits qui appellent à la
collaboration. Dans une optique d’assurer un développement harmonieux
pour tout ceux qui habitent le territoire, nous souhaitons que celle-ci soit
mutuellement bénéfique pour les communautés impliquées.
Ont signé cette lettre, les membres du conseil d’administration du
Mouvement Jeunesse Baie-James :
Philippe Bernier, Jean-Marc Blanchette, Philippe Boivin, Marie-Hélène
Duval, Stéphany Gaudreault, Julie Martin, Sébastien Pearson.
Le Mouvement Jeunesse Baie-James est le forum jeunesse régional de la Jamésie et a
pour mission de favoriser la concertation des jeunes de 12 à 35 ans et d'être leur
représentant auprès des partenaires locaux, régionaux et nationaux afin de faire
avancer les priorités jeunesse en matière de développement régional.
Ses principaux mandats sont : - Favoriser la représentation des jeunes en région;
- Encourager et maintenir la concertation entre les représentants des jeunes et les
partenaires locaux et régionaux;
- Exercer un rôle-conseil en matière jeunesse;
- Promouvoir l'implication sociale des jeunes à l'échelle locale et régionale;
- Soutenir financièrement des actions jeunesse structurantes, ainsi que des projets locaux
et régionaux, par l'intermédiaire du Fonds régional d'investissement jeunesse (FRIJ).