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Compte­rendudelajournéedu23mars2012

Qu’est­cequ’un«bon»stage?

Le 23 mars 2012, s’est tenue à Champs‐sur‐MarnelapremièreJournéed’étudeorganiséepar le RESTAG avec le soutien du LARGOTEC(Laboratoirederecherchesurlagouvernance,territoiresetcommunication),duBAIP(Bureaud’aide à l’insertion professionnelle) de l’UPEC,(l’Université Paris Est Créteil), de l’ÉCOLE DESPONTSPARISTECHetduPRES(Pôlederechercheetd’enseignementsupérieur)ParisEst.

Intitulée «Qu’est­ce qu’un "bon" stage?»,cette journée avait l’objectif de réfléchir etd’échanger autour des objectifs et desconditions d’organisation des stages entrechercheursetacteursdesstages.

Nousavionseneffetchoisideréunir:‐ deschercheursdedifférentesdisciplines

intéressésparlestageetsagouvernance,‐ des professionnels des organismes de

formation qui envoient et évaluent desstagiaires et des entreprises, desadministrationsetdesassociationsquiaccueillentetencadrentcesstagiaires

‐ des organisations réunissant cespraticiens: représentants d’universités,d’écoles,d’UFR,deBAIPetdeservicesdesstages, organisations de stagiairessyndicatsdesalariés,syndicatsétudiants,organisationspatronales.

La matinée a été consacrée à trois ateliersd’unedizainedeparticipants chacunquiontdiscutéautourdesquestionssuivantes:Àquoisertlestage?Qu’enattendentsesdifférentsacteurs?Comment favoriser ses apports et évitersesdérives?Quepeut­onqualifierde«bon»stage?

Troisatelierssesontparallèlementtenus:‐Qu’est­cequ’un«bon»stagedupointdevuedesétudiants, desélèves, desstagiaires etdeleursorganisations?‐Qu’est­cequ’un«bon»stagedupointdevuedesdirigeants, des responsablesde stageoudeBAIPetdesenseignantsd’établissementsd’enseignementsupérieur?‐Qu’est­cequ’un«bon»stagedupointdevuedes dirigeants, des responsables RH et destuteurs d’entreprises et d’organisationsaccueillantdesstagiaires?Après une présentation synthétique desdébats tenusdans les ateliers, l’après‐midi aété l’occasionpour leRESTAGdesoumettreàladiscussiondeshypothèsesderechercheeta permis à la centaine de personnesprésentesdedébattresurlesstages.

Assumant le rôle de «grand témoin», leprésidentduPRESParisEst,M.BernardSaint‐Gironsaclôturélesdébats.

Enfin, le RESTAG a proposé aux présentsintéressés, comme aux participants auxateliersdumatin,d’inscriredansladuréecesgroupes de travail «mixtes» (chercheurs etpraticiens)pourpoursuivrelaréflexionavec,à terme, l’objectif pour notre réseaud’élaborer des préconisations pour unemeilleuregouvernancedesstages.Uneautrejournéeseraorganiséeàl’automne2012.

Les pages suivantes présentent un compte‐rendudétaillédelajournée.

D.Glaymann,LARGOTEC,UPEC,V.GómezFrías,ÉCOLEDESPONTS,PARISTECH

Co‐représentantsduRéseau

LalettreduRESTAG/RENIGn°3­juin2012

RÉSEAU D’ÉTUDE SUR LA GOUVERNANCE DES STAGES

RESTAG

RENIG Research Network on Internships and their Governance

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SynthèsedesdébatsdanslestroisateliersSynthèsedel’atelier1Qu’est­cequ’un«bon»stagedupointdevuedesélèves,desétudiantsetdesstagiaires?

Lesparticipantsétaientdesétudiants(deMaster)etdesélèvesingénieurs(dedifférentsannées),etdes représentants d’organisations (Bureau national des élèves ingénieurs, collectif Générationprécaire,Unef).LareprésentantedelaCéquiavaitdonnésonaccordn’apaspuêtreprésente.Lesmots,expressionsetnotions«quiviennentàl’espritlorsqu’onparledestage».

Pêle‐mêle,ontétécités:« formation,orientationprofessionnelle,apprentissage,découvertedumilieu professionnel, droit du travail, étudiant, expérience professionnelle, précarité, cursus,souffrance, photocopies, loi, statut, réglementation, convention, recherche de stage, durée,entretien,conditionsdetravail».Sontaussiévoquéeslaquestiondesexigencesparfoistrèsfortesdelapartdesrecruteursvis‐à‐visdesstagiaires,laquestiondeladuréedesstages,plusieursintervenantsmettantenavantuneduréemaximumde6mois, lesdifficultésrencontréespourtrouverdesstagesdanslecadredecertains cursus. Est alors abordée l’existence de critères pouvant faciliter ou compliquer larecherchedestage,notammentl’écoleetlaformationsuivie.La/lesraison(s)pourlesquelleslesélèvesetétudiantssouhaitentfairedesstages.

Raisonsavancées:«faireuneapplicationgrandeurnaturedesonprojetprofessionnel,mettreenpratique des savoirs théoriques acquis en cours, avoir l’occasion d’enrichir ses compétences,d’affutersescapacitésd’adaptation,dedéveloppersonsavoir‐être,saconnaissanceetsavisiondumondedutravail,del’entrepriseparrapportàunmétierquel’onsouhaiteexercer,àuntyped’entreprise dans laquelle on souhaite travailler». Une participante ajoute que le stage doitpermettreàlafoisdevaloriseretd’acquérirdesresponsabilités.Cequin’estpastoujourslecas.

Est ensuite posée la question du tuteur de stage qui amène à soulever la nécessité que soitreconnuundroitàl’erreurdustagiairequiaenoutrebesoindemomentsd’écoute,deréflexioncar le stage apprend aussi à se connaitre. Le stage est également présenté comme uneopportunitéprofessionnelle.Ilfacilitel’insertionprofessionnelleenfavorisantlesrecrutements.

Lereprésentantdel’UNEF,vice‐présidentétudiantd’uneuniversité,présentelesstagesinscritsdanslesétudescommeunequestionsociétaledanslamesureoùc’estunmoyenpourlepolitiquedegérerlapénuriedueaupeud’offresd’emploi.Desonpointdevue,c’estlemanqued’emploiqui aurait conduit à développer cette forme de passerelles pour gérer la pénurie. Il ajoutel’importancequesoientreconnuel’exigenced’unminimumderémunérationetquecelle‐cisoitsoumiseàcotisation. Il rappelle lesélémentsdecadragedesstagesetdesdroitsdesstagiairesfixésparlaloiCherpionissuedesaccordsnationauxinterprofessionnels,quiaméliorelesdroitsdesstagiaires.Lesmesuresdésormaisproposéespourlesstagesvontdanslesensdesétudiantscarelles renforcent lesdroitsdes stagiairesau seindesentreprisesnotammentenpermettantune rémunération des stagiaires au bout de 2 mois de stages, même si ceux‐ci ne sont pasconsécutifs. La loi prévoit également lamise en place d’un délai de carence entre deux stagesdanslamêmeentrepriseetposelesbasesquipermettrontdecréerdevéritablesgardesfousencasd’abusdestage(requalificationdelaconventiondestageencontratdetravailencasd’abus).Lanouvellerèglementationinstaureaussiladéductiondustagedeladuréedelapérioded’essaien cas d’embauche du stagiaire à l’issue du stage et l’interdiction de stages hors cursus. Ilconsidèrecependantquelaloinevapasassezloinsurlarèglementationdesstages.

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LareprésentantedeGénérationprécaireintervientausujetdelarémunérationens’interrogeantsurladimensionéthiquequerecouvriraitunerémunérationminimaleetenconstatantquedansledomainedutravailsocial,lesstagessontobligatoiresetnesontpastoujourspayés.

Interrogés sur leurs stages, les élèves‐ingénieurs présents expliquent qu’ils les ont, pour laplupart,réalisésdansdegrandesentreprises.Lesobstaclesrencontréslorsdesstages.

Le non respect des obligations prévues par les conventions de stages signées en matièred’encadrement et de suivi, aussi bien du côté de l’entreprise d’accueil que de l’école ou del’université,estsoulevéparplusieursparticipants.

Autresproblèmessoulevés:lefloudansladéfinitiondelamissiondestage,l’insuffisantequalitédes conditions matérielles d’accueil des stagiaires souvent aggravée par la peur qu’ils ont dedemander des choses. L’obligation de résultats souvent imposée par les organismes d’accueil,pourtantincohérenteavecl’objectifdeformationdustage,estégalementcitée.

Cela conduit à souligner la méconnaissance fréquente par les stagiaires eux‐mêmes de leursdroits,ainsiqueparlestuteurs.Celamontrel’importancedemettreàdispositiondesdocumentssurlesdroitsetobligationsdesstagiaires,rôlequirevientauxbureauxdesstages,BAIPetSCUIOdesuniversitésetécolesetquepeuventaussijouerlesassociationsetorganisationssyndicales.Au‐delàestégalementaffirmée lanécessitéqu’existeungarantpour lesdroitsdustagiairequiseraitlàpourgarantirlabonnemarchedustageetéviterlesemploisdéguisés.

Leproblèmedutempsdetravailestensuitesoulevé:toutenconservantlaqualitéd’étudiantoud’élève, la situation de stagiaire ne permet pas toujours d’avoir assez de temps pour à la foisrédiger son rapportde stage, suivre leplanningde l’entreprise souvent chargéou inadaptéaustagiaire,etparfoissuivredescourspendantladuréedustage.Qu’est‐cequ’un«bon»stage?

Un «bon» stage permet au stagiaire d’apporter sa contribution à l’entreprise et, sur un planpersonnel,luipermetdecomplétersonprojetpersonnelenayantdécouvertdifférentsmétiers.Un«bon»stageaunedoubleportéeacadémiquedanslesensoùilsertàmettreenapplicationdes connaissances théoriques et professionnalisante en complétant ces connaissances par uneformationsurleterrain.Un«bon»stagedoitêtreintégrédansuncursus,bénéficierd’unvéritableaccompagnementparun tuteur à la fois au sein de l’entreprise et à l’école/université, être réalisé dans de bonnesconditionsmatériellesetdébouchersurunrapportadresséàl’entrepriseetàl’école(enrefusantlesrapports«officieux»).Un «bon» stage laisseunepartd’initiative au stagiaire, lui donneune certaine autonomiequirendlestageagréableetimpliqueunrapportdestagequimontrecequelestageluiaapporté.Un «bon» stage doit être formateur en procurant une réelle qualification ou une compétenceprofessionnelle,enreconnaissantundroitàl’erreuretunemargedemanœuvre.Ildoitapporterunréelavantagesurleplanhumainetsocial.Ildoitenoutreêtredotéd’indemnitéssuffisantespourcouvrirlesfraisliésaustage.Uneparticipanteévoqueunerémunérationàhauteurde50%duSmicpourunstaged’uneduréeinférieureà3moisetà80%au‐delà.Danslesdeuxcas,avecunepriseencompteparl’employeur,duremboursementd’unepartiedutitredetransportetdesrepas.Touslesparticipantssontunanimespourconsidérerqu’unbonstagen’excèdepas6mois.Un«bon»stageimpliquequesoientattribuésdescréditsECTS.Ildoitégalementdonnerlieuàunesoutenancepourpermettreà l’étudiant/élèved’échangeravecletutoratetd’avoirainsiunregardcritiquesurlestage.

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Synthèsedel’atelier2

Qu’est­ce qu’un «bon» stage du point de vue des établissements d’enseignementsupérieur,deleursdirigeants,responsablesdestageetenseignants?

Les participantsétaient soit des enseignants en École (d’ingénieur et de management) ou àl’université (dans différentes spécialités et filières), dont une université espagnole, soit desresponsables de BAIP ou de service des stages, plusieurs enseignants ayant ou ayant eu laresponsabilitédel’organisationdestages.Lesmots,expressionsetnotions«quiviennentàl’espritlorsqu’onparledestage».Lebrainstormingatournéautourdesidéessuivantes:‐ lesconséquencesdustagesurl’identitépersonnelle,l’estimedesoi,lamaturitédel’étudiant,‐ le stage comme lieu et moment d’acquisition ou de développement de compétences, de

connaissances,descodesdumilieuprofessionnel.‐ lestagecommemoyendetesteretdeparfairesonprojetprofessionnel,‐ lestageetleréseaupourlesétudiantsetlesécoles,‐ lestageetsonencadrement,‐ lestageetlemondeprofessionnel(insertionprofessionnelle,marchédel’emploi,préembauche)

etaussil’emploidéguisé,‐ lestageestchronophage(pourl’administration).«Pourquellesraisonsenvoyez‐vousdesétudiantsenstage?»Il faut distinguer les raisons relatives à l’établissement d’enseignement de celles relatives àl’étudiant.Qu’ils’agissedesÉcolesoudesUniversités, lestagesertàétablirunréseauavec lesentreprisesetdevientuncritèredequalitédesétablissementsetdoncd’attractivité.Lamiseenœuvre de stages répond à des obligations réglementaires car il y a un certain nombre dediplômespourlesquelslestageestobligatoirepourleurobtention.Concernant les Écoles, les stages permettent de recueillir des taxes d’apprentissage que lesentreprises donnent en fonction du nombre de stagiaires. Il ne faut cependant pas obliger lesétudiantsàallerdanslesgrandesentreprisesquidonnentplusdetaxesd’apprentissage.DanslesÉcoles, grâce aux stages, les besoinsdes entreprises sontmieux connus et il est alorspossibled’adapter l’enseignement. Ces deux approchesn’apparaissent pas dans lesUniversités, en toutcasdemanièreexplicite.Pourlesétudiantsselonlesorganismesdeformation, lesenjeuxsontdifférents.Lesstagesleurpermettentdeconnaîtrel’entreprise.Lesstagesencoursd’étudespermettentd’affinerleprojetprofessionneletdeleconfronteràlaréalitédel’entreprise.AlorsquedanslesÉcoleslesstagespermettentdeprouverundébutde compétences, dans lesUniversités, l’accent estmis sur lesconnaissanceset lestageamoinscomme fonctiondeservirde facteurdepremièreembauche.Toujours dans les Écoles, le stage établit un lien entre la théorie et la pratique qu’il n’est paspossibled’avoirdansl’établissementd’enseignement.D’autrepart,avoirunbonstagemotivelesétudiants. Dans les Universités, les choses sont un peu différentes. Dans certaines facultés, ilexisteunprocédéderéorientationparlestagepourconfirmerlaréorientation(onpeutparlerde«stagerebond»).Cesstagespermettentdeprofiterdutempslibrelorsdel’abandondelafilière.

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Lesobstaclesrencontréslorsdesstages

Que ce soitdans lesÉcolesouà l’Université, l’undesprincipauxproblèmes, àdouble titre, estceluidustatutdel’enseignantchercheur(EC).Toutd’abord,l’encadrementdestagenevalorisepas la carrière de l’EC à l’inverse de la direction demémoires par exemple. Il est aussi admisqu’unECdoitpublier,etnonencadrerdesstages.L’encadrementdesstagesestconsidérécommeunsimpletravailadministratifalorsquec’estuntravailchronophagequidoitêtrevéritablementreconnu.Ilyadoncunecontradictionentre lesUFRquiveulentdeplusenplusdestageset lemanqued’implicationdesEC.Deplus,iln’estpasévidentquelesenseignantssoientcompétentspourencadrerlestuteurs(c’est‐à‐direcapablesd’indiqueraututeurcommentilconçoitlestageetcequipeutêtreattendudustagiaire)etévaluerlesstages.

Bienque lesmoyensentre lesUniversités et lesÉcoles soient trèsdifférents, il existedans lesdeux casunmanquedemoyens financiers (prise en chargedesdéplacements), unmanquedetemps (qui empêche d’effectuer assez de visites en entreprise) et un manque d’appui desdirectionsquantauxstages.

D’autrepart,ilexisteunproblèmequantàlaréglementation.Touslessixmois,ilyaunenouvelleloiquiesttoujoursglobaleetquinetientcomptenidesfilièresetdeleursparticularités,nidesniveaux.Larémunérationdesstagesposeproblème(danslesIUT,ilaétéindiquéqueçan’aétéun obstacle que la première année et qu’après les étudiants n’ont plus eu de difficultés pourtrouverunstage)ainsiqueladuréedustage(tempstropcourtenlicencepourlesentreprisesetproblèmede l’interdiction des stages de plus de sixmois dans lamême entreprise). Il ne fautcependantpassupprimercesloiscarellesprotègentlesstagiaires.

Enfin, compte tenu de leur pouvoir d’achat, les étudiants préfèrent un job à un stage. Lapossibilitédevaliderlesjobsd’étécommedesstagesaétéévoquéeparplusieursuniversitaires.Qu’est‐cequ’un«bon»stage?

Ildoityavoirunbonencadrementetunebonnecoopérationentrelesdifférentespartiesquisontle professeur qui suit l’étudiant, le tuteur dans l’entreprise et l’étudiant, mais aussi entrel’enseignantetleservicedesstagesdel’UFRoudel’École.Dansunbonstage,chacunedespartiesformel’autre.L’étudiantestaussiceluiquiapprend(quienseigne)àl’entrepriseetàlaFaculté/École.Lestagepermetàl'étudiantdedonnerdesrenseignementsàl'Écoleouàl’Universitésurles besoins de l'entreprise (que les enseignants connaissent mal), les enseignements pouvantensuite être adaptés. D'autre part, l'étudiant connait, grâce à son enseignement scolaire, lesderniers travaux de samatière dont il fait profiter l'entreprise. Ainsi, l'étudiant qui reçoit desenseignementsdel'Université/Écoleetdescompétencesdel'Entreprisepeutaussiendispenserdansl'unecommedansl'autre.

Le stage doit être formateur. Le stage doit être en rapport avec les études, il doit être fait enfonctiond’uneformationplusqued’unmétier.Ilfautdesmissionsintéressantesquipermettentd’avoirunobjetcompletetunrésultatvisible.L’étudiantdoitavoirdesresponsabilitésetnepasse contenter d’aider. En effet, l’entreprise doit exploiter le potentiel de l’étudiant afin qu’ils’épanouisse.Lestroispartiesdoiventêtresatisfaites.

Enfin,dansunbonstage,l’étudiantdoits’approprierlestagecequidoitluipermettred’avoiruneréflexioncritiquesurlestagelui‐même,lemétieretl’enseignementqu’ilreçoit.L’analysecritiques’effectueaussiconjointement.Ilfautarriveràéviterleproblèmedel’évaluationparl’entreprisequi accorde de trop bonnes notes. Face à cette question, l’évaluation à mi‐parcours estintéressante car elle permet de rectifier le tir quant à ce que fait l’étudiant. D’autre part,l’évaluationparl’entreprisepeutaussis’effectuerenfonctiond’unelettredemission.

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Synthèsedel’atelier3

Qu’est­ce qu’un «bon» stage du point de vue des entreprises, administrations etassociationsaccueillantdesstagiaires,deleursdirigeants,responsablesRHettuteurs?

Lesparticipantsétaientd’unepartdesreprésentantsd’entreprises(detaillesetdesecteursvariés)etd’unegrandeassociationetd’autrepartdes représentantsd’organisationspatronales (Medef),professionnelles(ANDRH),syndicales(CFDT)ouparitaires(APEC).LesraisonsetobjectifsdustageLesmotivationsdesorganismesà recruterdesstagiairess’articulentprincipalementautourdetroisobjectifs:RH,marketingetsocio‐pédagogiques.Le stageconstitueunvivieretunesourcedenouvelles compétences. Ilpermetde repérerdestalentsetdefuturscollaborateurs,c’estdoncclairementunephasedepré‐recrutement.Lestageapporteégalementunesolutionimmédiateauxbesoinsdesopérationnels,qui leviventcommeétantunplus,unsoulagementetunerespirationdans lagestiondes tâchesquotidiennes. Ilnes’agitpasd’unesubstitutionàunefonctionpermanente,maisd’unplus,unrenfort.Lestagepeutêtreconsidérécommeétantunevariabled’ajustement.Ilapporte,enoutre,unregardnouveauetfacilitelacompréhensiondenouvellescultures.LestageréponddoncàdesbesoinsRH.Par ailleurs, l’idée que le stage apporte une «main d’œuvre bon marché» a été réfutée,notamment par le représentant d’une grande entreprise, qui a fait remarquer que le stagiairen’est pas si bonmarché qu’il peut paraitre, car il s’agit d’un investissement qui comporte descoûtscachésnotammentliésàlaformationetàl’encadrement.Dupointdevuedelacommunication,lestagerépondàunbesoinmarketingpourlesorganismesd’accueil.Ilconstitueunmoyen,pourunemployeur,d’accroitresavisibilitéetdepromouvoirsamarque, c’est aussi une bonne occasion de faire connaitre ses métiers, surtout ceux qui sontémergentsetannexes.Le recrutement de stagiaires peut se situer également dans une démarche volontariste, voireobligatoire, de responsabilité sociale de l’entreprise. Les participants soulignent que s’ils fontappel à des stagiaires, c’est aussi pour participer à la formation des «gens». De l’avis de lasyndicalisteprésente,lestagepermetaussideformerdesbénévoles(pourlesecteurassociatif).ObstaclesetdifficultésliésaustageLa loi Cherpion, votée en juillet 2011, est l’une des principales difficultés exprimées par lesorganismesd’accueil de stagiaires. Ils ont été quasi‐unanimes sur le caractère contraignant decette loi qui les obligerait notamment à parfois adapter le contenu de certains stages, voire àredéployerdesstagiairesdansd’autresentitésdeleurorganisation.Ils’agitd’uneloinouvelleetquelquefoisdifficileàexpliquerauxopérationnels.Dufaitdelaconcurrencequirègneentrelieuxd’accueil,ilestparfoisdifficilede«s’arracher»lesmeilleurscandidatsaustage.Ilsontenoutredumalàrecrutercertainsprofils«rares»,telsquelesingénieursinformaticiens,tandisqu’ilyaabondancepourd’autres.Ducoup,lesorganismessontparfoisconfrontésàundilemmeentrelevolumeetlaqualitédesstages.Les organismes d’accueil dénotent unemauvaise connaissance et unmanque de visibilité desformations.Certainscursussontprésentésavecbeaucoupdecomplexité,cequisetraduiraitparun«maquisdesformations»lesempêchantparfoisdetrouverdesstagiaires.Aussi,seloneux,il

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existerait un certain nombre de formations qui ne correspondent pas vraiment aux réalités etbesoinsdumarché.Toutdemême,desentreprisespeuventparfoisaccorderunechanceàdesprofilsnecorrespondantpasàleursbesoinsaudépart,notammentdanslecadredel’«opérationphénix1».Lesparticipantssuggèrentquelesorganismesdeformationfassentdavantaged’effortpourrapprocherlesconnaissancesenseignéesauxcompétencesrecherchéesparlesentreprises.Dans certaines entreprises, on peut avoir une culture d’entreprise très élitiste qui amène às’intéresser uniquement aux étudiants des grandes écoles, ce qui ne favorise pas la diversité.Cependant, dans un tel contexte, il est «plus facile d’intégrer un stagiaire différent qu’untravailleurdifférent».Une autre difficulté, rencontrée par les organismes, est celle liée aux particularités de la«générationY»formulantdesdemandesde«stagessurmesures»,àl’endroitetpourladuréequ’ils veulent, dans des problématiques très proches de leurs besoins personnels et n’ontabsolumentpas enviede fairedes compromis et ce, quelleque soit leurprovenance (écoleouuniversité).En fait,onassisteàuneévolutiondesmentalitésdans lerapportautravailet ilnes’agitpasseulementdela«générationY»,toutessontentraindechanger.L’undesparticipants(représentantunegrandeentreprise) illustreceproposparuneanecdote:«unquadragénaire,directeur de filiale dans les travaux publics, divorcé et ayant la garde alternée de ses enfants,estimedevoirtravaillermoinslorsqu’ilalesenfants».Des obstacles liés aux organismes de formation ont également été exprimés. Les participantsdénotentuneabsencedesorganismesde formationmêmes’ils reconnaissent,parailleurs,quecela n’entrave nullement le bon déroulement du stage. Ils fustigent la difficulté de joindre lesécolesetuniversités,ainsiquelesobstaclespourobtenirlaconventiondestageouunavenantdeprolongation.Le«bon»stageUnbonstage,c’est«observer,agiretproposer».Pourqu’il soitqualifiéde«bon», lestagenedoitpasêtreàrépétitionetsansaucunrapportaveclaformation.Ildoitpermettreaustagiairede se conforter dans sa formation et ses choix professionnels. Il constitue un passeport pourl’emploi. Pour cela, le stagedoit êtrenécessairement encadré, gratifiant et accompagnéparuntuteurdontletravailestreconnu.Par ailleurs, le stage doit durer suffisamment longtemps pour être apprenant. Cette durée destagedoit être en cohérence avec lamission confiée, l’important étant d’atteindre les objectifsfixés et qui, dès le départ, devraient être précis, mesurables et réalisables. Les participantsprécisentquedans lecursusde formation,unstagededécouvertedoit idéalementdurer1à2mois,tandisqu’unstagedefind’étudesdoitcouvrirunepériodeplusoumoinslongue,de4à6mois.L’évaluationdustagedoitsefaireentrelestagiaireetsontuteurenentreprise,cequiapporteunautreregard,enplusde l’évaluationauseinde l’organismede formation.Lorsque le tuteurenentrepriseestimeque le stagiaireest«bon», il estparfois intégréenCDDvoireenCDI,ouaumoinsaccompagnédanslapréparationdesondossier(CVetlettredemotivation)quiestensuitetransmisàtouteunecommunautéRH.

1 L’opération Phénix permet à des diplômés demasters 2 d’accéder par une voie spécifique à des postes en CDI dansdifférentesgrandesentreprisesparticipantàcetteopération.

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SynthèsethématiquedesateliersCettesynthèsethématiquecorrespondàcequiaétéprésentéaudébutdel’après­midipourrendrecomptedesdébatstenusenateliersavantd’exposerleshypothèsesduRESTAG.

1.LesraisonsetlesobjectifsdesstagesSelonlesétudiants,élèvesetstagiaires:

‐ Mettre en pratique des connaissances et expérimenter en situation, acquérir descompétencesmétier,accéderàdesresponsabilités.

‐ Découvrir lesmétiers,affûter leprojetprofessionnel,accroîtresescapacitésd’adaptation,améliorersavisiondel’entreprise,mettreenvaleursescompétences,enrichirleCV,aideràtrouveruntravailfutur.

‐ Développerunsavoirêtre,apprendrequil’onest.‐ Raisons«externes»:allongementdesétudes,entréesurlemarchétravailretardée.

Selonlesétablissementsd’enseignementsupérieur:

‐ Insertionprofessionnelleetpersonnelle:expérience,«employabilité»,identité.‐ (Ré)orientation:testduprojetprofessionneletpersonnel.‐ Lienentrethéorieetpratique:connaissances/compétences.‐ Pour l’établissement: partenariats avec entreprises, attractivité, image, ressources (taxed’apprentissage).

‐ Accréditations.Selonlesorganismesd’accueil:

‐ Trois registres de discours sur les stages : discours en tant qu’employeur, discours departicipant à un processus pédagogique, discours construit sur les contraintes et lesdifficultés.

‐ Pourquoirecruterdesstagiaires:unelogiqueRH.‐ Recrutement:pré‐recrutement,constituerunvivier,œilneuf/respiration.‐ MarketingRH:faireconnaîtrelastructure(marqueemployeur),faireconnaîtredesmétiers.‐ RSEvoulueet/ouimposée.

2.LesmoyensnécessairesàlaqualitédesstagesetlesobstaclesrencontrésSelonlesétudiants,élèvesetstagiaires:

‐ Défaut d’encadrement sur le terrain et dans l’établissement de formation, manque deprocéduresd’intégrationetd’accueildesstagiaires,mauvaisesconditionsmatérielles.

‐ Mauvaise définition des missions, obligation excessive de résultats, contenu de travailinadaptéàladurée.

‐ Méconnaissance des droits du stagiaire, inadéquation entre le statut d’étudiant et lesexigencesdustage,manquedetempspourl’analysecritiqueetlarédactiondurapportdestage.

‐ Emplois déguisés et abus, absence de valorisation (ECTS) de certains stages parl’établissement

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Selonlesétablissementsd’enseignementsupérieur:

‐ Pour les enseignants‐chercheurs: statut non adapté et non prise en compte dans lacarrière, reconnaissance (motivation), représentation des entreprises (différences deculture),formationdestuteurs.

‐ Moyensdédiés:placedanslescursusetdanslecalendrieruniversitaire,suivietmoyensadministratifs,lienavecpédagogie,reconnaissanceparl’institution.

‐ Obligationsréglementaires:gratification,duréedesstages.Selonlesorganismesd’accueil:

‐ Contraintesréglementaires(loiCherpion…).‐ Contraintesinternes:objectifsRHversusobjectifsopérationnelscontradictoires.‐ Difficultés «externes»: génération Y, établissements de formation (maquis des

formations,hétérogénéitéde«gestion»),imagesd’entreprise.3.Le«bon»stageSelonlesétudiants,élèvesetstagiaires:

‐ complète la formation, permet d’appliquer des connaissances et d’apprendre par seserreurs(«droitàl’erreur»).

‐ permet de tester différents métiers, de se réorienter au besoin, de voir reconnues sescompétencesprofessionnelles.

‐ aideaudéveloppementpersonnel(formationhumaine).‐ estinscritdansuncursus,débouchesurunrapportetunesoutenance(regardcritique)et

estvaloriséenECTS,estsuffisammentgratifiépourcouvrirlesfrais,auneduréelimitée.‐ est encadré par des tuteurs (des deux côtés) en laissant une part d’initiative, avec un

dialoguecontinuavecletuteur.Selonlesétablissementsd’enseignementsupérieur:

‐

‐ Aspectprincipal:lamission.‐ Nécessitéd’unencadrementparétablissementetentreprise.‐ Évaluationàmi‐parcours.‐ Coopération:chacunedestroispartiesformel’autre.‐ Visitedel’entrepriseparl’École.‐ Analysecritiqueparl’enseignant.

Selonlesorganismesd’accueil:

‐

‐ Durée:lestagedoitêtreassezlong.‐ Équilibreentreobjectifsetcontenu:observation,apprentissage,action,proposition.‐ Deux moments importants: le recrutement (sincérité) et l’évaluation (de l’organisme

d’accueil).‐ Laqualitéderelationentrel’établissementd’enseignementetl’organismed’accueiln’est

pasuneconditionsinequanon.‐ «Bon»stage=plusieursstagessansnégligerlespetitsstages.

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Hypothèsesdetravailsurlesconditionsdu«bon»stage(B.Barbusse,D.Glaymann,LARGOTECetRESTAG)

Ces hypothèses qui s’inscrivent dans un travail de recherche mené depuis 2006 et n’engagentévidemmentqueleursauteursontétéprésentéespourêtresoumisesàladiscussiondesenseignants,deschercheursetdespraticiensdesstages.

Six conditions pour un " bon " stage :

rl un contenu en travail ni trop réduit ni trop substantiel'

* Des tâches en rapport avec la formation et le pro;et prr:fessionnel.

* Un tutorat effectif sur le terrain'

* Un accès large a l'informati,on dans I'organtsation.

* tJn encadrement pédagogiqu! par l'et;,lblrssemerrt formateur.

* I,J're [;i:,tr,c d'observatiron et d'apprentisrage dtr stagiaire.

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Rappel: nous parlons ici des seuls stages d’élèves ou d’étudiants inscrits dans des cursusscolairesouuniversitaires.Élémentsdedéfinitiondustage:

‐ un stage est une période d’insertion dans une situation de travail d’un(e)élève/étudiant(e)enformationinitiale,

‐ ilreposesurunerelationtripartiteencadréeparuneconventiondestageentreun(e)stagiaire, un établissement de formation (Université ou École) et une organisationassurantuneproduction(entreprise,administrationouassociation),

‐ ilmetenrelationtroisacteursayantchacundesobjectifsetdesattentes.

Cequel’onpeutschématisersouslaformed’un«triangledustage»:

Nous considérons donc le stage comme un dispositif de formation et c’est à ce titre que nouschercheronsàdéfinircequepeutêtreun«bon»stage.Nouspartonsdupostulatselonlequelunstagen’estni«bon»,ni«mauvais»ensoi,ilrecèleuncertain nombre de potentialités (ce que montrent de nombreux bilans positifs) et un certainnombrederisques(cequerévèlentdifférentesdérives).Unstageest«bon»s’ilsatisfaitaumoinspartiellementlesattentesdesdifférentsacteursets’ilpermetdeconcrétiserlespotentialitéstoutenévitantlesrisquesetlesdérives.Nous distinguons trois potentialités à favoriser : enrichir la formation, contribuer à lasocialisationidentitaireetaideràlaconstructiondeliensutilespourl’emploifutur.Cespotentialitésrenvoientàtroisdimensions:

LE TRIANGLE DU STAGE

ENTREPRISE, ADMINISTRATIONS,

ASSOCIATIONS

• recherche de futurs salariés

• recherche de main-d’œuvre quasi gratuite

• recherche de responsabilité sociale

• recherche de réputation

• recherche de

ORGANISMES DE FORMATION

• recherche d’efficacité pédagogique

• recherche de professionnalisation des cursus

• recherche d’attractivité

• recherche de réseau

STAGIAIRES

• recherche de formation

• recherche d’expérience

• recherche de réseau

• recherche d’employabilité

LE

STAGE

Relation non

marchande

Relation

pédagogique

CONVENTION

TRIPARTITE

Relation

marchande

Contribution

formative et

socialisatrice

Contribution

productive

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‐ unedimensionpédagogique correspondantà l’apport formatif envenantcompléteretenrichirlesenseignements,

‐ unedimensionsocialisatrice aidant les jeunesen formation initialeàmûrir, àdeveniradultesetàs’intégrerdanslasociété,

‐ unedimensionprofessionnalisantefavorisantlaconstructiondeprojetprofessionneletlafutureinsertionprofessionnelle.

Différentes conditions (nous en énumérerons six) sont nécessaires pour concrétiser cespotentialités.Sixconditionspourun«bon»stage1.Uncontenuentravailnitropréduitnitropsubstantiel.Pourêtreformateur,unstagedoit incluredesmissionssubstantiellesmais limitéespermettantaustagiairedevivrevéritablementunesituationdetravail,d’êtreconfrontéàdesobjectifs,desdélais et des exigences et donc des difficultés, des imprévus et des obstacles comme tout lemondeenrencontredanssontravail,quelquesoitcetravail.Cetteexigencedecontenucomplexeestcomplétéeparunemiseenresponsabilitéréelleincluantunepartd’autonomieetde créativitédans le travailde façonà ceque les succèset leséchecsvécus soient effectivement des expériences dont onpeut tirer des leçons sur ses compétencescommesursesmanquesàcombler.Lesdeuxrisquesprincipauxsontle«stagephotocopie»(aucoursduquellestagiaireestsollicitépourdesimplestâchesroutinières)etlestage«souspressionproductive»(dontlesobjectifsetles exigences excèdent ce que l’on peut attendre d’un jeune en formation, c’est‐à‐dire d’unnéophytepeuexpérimenté).2.Destâchesenrapportaveclaformationetleprojetprofessionnel.Il fautunecertaineproximitéentrelestâchesconfiéesaustagiaireet laformationqu’ilsuit.Lacomplémentaritéentrelesacquisdesenseignementsscolaires/universitairesetlaconfrontationréalitésd’unepratiqueprofessionnellepermetainsiunenrichissementréciproquequin’estpasautomatique.Lapratiqueetlathéorienes’enrichissentqu’enétantlogiquementarticulées.Cetteconditionnedoitpastroprestrictivepuisqu’unemêmeformationpermetd’accéderàunediversitéd’emplois,puisqu’ilnes’agitpasd’enfermerlesétudiantsdansuneprofessionnalisationétroiteethyperspécialiséeetpuisque lesstagescontribuentàpeaufiner leprojetprofessionnelenpermettantauxétudiantsdetesterdifférentessituationsdetravail,cequilesaideraàmieuxcernercequileurplaîtetleurfaitenvie,maisaussicequileurdéplaîtetqu’ilsneseverraientpasfairependantplusieursannées.Cedegrédeproximitéentreformationetcontenuprofessionneldustagedoitêtreadaptéauxfilièresetauxniveauxdeformation.3.Untutorateffectifsurleterrain.Le tutoratdurant le stageest crucial: le stagiairedoitêtreaccompagné,encadré,guidéparuntuteur(ouunmaîtredestage)dequalité.Celasupposequelesalariéjouantcerôlesachecequetutorerveutdire,qu’ilaitétéformépourcela,qu’ilaitletempsetlesmoyensdelefairecarcettemissionconfiéeàunprofessionnel(«deterrain») est distincte de l’encadrement de salariés ou de l’accompagnement d’un nouveaucollègue. Ce tutorat se concrétise par la fixation d’objectifs intermédiaires ne tenant passeulementauxtâchesàréaliser,maisaussiauxapprentissagesàacquérir.Ilsupposeunsuiviet

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desentretiensrégulierstoutenoffrantuneautonomieréelleaustagiairedanssesmissionscarunstagiairen’apprendjamaisseul,mêmeàpartirdesesexpériences.4.Unaccèslargeàl’informationdansl’organisation.Pourconstruireunecompréhensiondecequ’ilfaitetobserve,unstagiaireabesoindeporterunregardlargesurl’organisationetdoncdeliensmultiplesaveclespersonnesquitravaillentdans,pouretavecelle.Celaestimportantpoursaisirdequoiestfaitelavieprofessionnellequ’ils’agitde découvrir. Il faut donc que de nombreuses portes soient ouvertes au stagiaire et que denombreux dossiers lui soient accessibles même si les impératifs de fonctionnement et deconfidentialitédesorganisationscréentdeslimitesinévitables.Unstagenepeutêtreformateurqu’aucontactd’unediversitéd’acteursdutravailquineseréduisentniauxseulsinterlocuteursquotidiens,niauseultuteur.5.Unencadrementpédagogiqueparl’établissementformateur.L’encadrementdustageetdustagiairedoitaussiêtreassuméetdoncpenséparsonorganismedeformation.Outreunenécessitéadministrative,c’estuneexigencepédagogiquenonseulementpendant,mais aussi avant (durant la réflexion en amont et la phasede recherchedu stage) etaprès (lors de la soutenance du rapport de stage puis du nécessaire retour sur l’expérience).Cette condition essentielle suppose que l’enseignant (tuteur oumaître de stage) conduise uneréflexionetdonnedesindicationssurlesobjectifsvisésparlestage(Qu’enattend‐on?Queva‐t‐onychercher?Commenttrouverunstageintéressant?),suivelestagiairedurantsonstageenétant disponible pour répondre à ses questions et éventuellement l’accompagner face à desdifficultés,dirigelaconception,larédactionetlaprésentationécriteouoraledesonrapportdestage, évalue les apprentissages tirés du stage et organise une exploitation postérieure de cesapprentissages.L’apprentissagenenaîtpasspontanémentduterrainetnesereposepassurleseultutoratsurlelieu de stage. Il faut cet encadrement actif pour que les liens entre théorie et pratique, entreuniversitéet«terrain»,entreapprentissagesacadémiquesetexpérimentauxseconcrétisent.6.Unepostured’observationetd’apprentissagedustagiaire.Les stagiaires doivent eux‐mêmes être durant le stage en disposition psychique et cognitived’apprentissageenétantconscientsqu’ilsontbeaucoupàapprendre,qu’ilsdemeurentdesélèvesou étudiants, qu’ils doivent non seulement «faire» mais aussi observer et réfléchir, que leurtravail de stagiaire ne se résume pas aux tâches confiées par l’entreprise. En stage comme encours, on n’apprend qu’en étant acteur de la construction de ses savoirs, ce qui n’est passpontané.Celaseconstruitensachantquec’estuntravailsursoinécessaireetenétantcapablederésisterauxpressionsduquotidienquisouventpoussentlestagiaireàagircommes’ilétaitunsalarié.Ces conditions sont exigeantes, elles sont coûteuses en efforts et en temps pour tous lesacteurs des stages, elles sont financièrement onéreuses pour les établissementsd’enseignementsupérieurcommepourlesorganisationsaccueillantdesstagiaires.Sanspenserqu’onpuisse atteindreà chaque fois le stage idéal, il nous semblenécessairede tenterde s’enapprocher.Celasignifiequ’onnepeutpasmultiplierinconsidérémentlenombredestages,destagiairesetdelieuxdestagesanssacrifierleurqualité.Ilfautalorsanalyserdansquelscas(quelles filières, quelsdiplômes,quelles années)un stageestnécessaire etpeut être fécondetsansdouterenonceràmettredesstages«partout».

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QuelqueséchosdesquestionsposéesdurantledébatsurlasynthèsedesateliersetleshypothèsesdetravailEnseignant‐chercheurdansuneuniversité«Un"bon"stage,c’estunvraistageetun"mauvais"stage,c’estunfauxstage.Unvraistage,etilfaudraitquecesoitvraipourlestroisprotagonistesévoqués,c’estunstagedeformation.Unfauxstage,ceseraitplutôtunstagedeprobationouunepréembauche,celacorrespondàuncertainnombred’objectifs légitimesdesprotagonistesévoqués,maiscelarelèved’unautrestatut,d’unautreregistre,d’unautredroit.Du coup, il faut savoir si chaque acteur reconnaît l’autre commeun protagoniste d’un acte deformationqui supposeeneffet toute l’attention sur les six conditionsdu "bon" stagequevousavezprésentées.Celapose laquestiondesavoirsiuneentrepriseouunautreorganismed’accueils’identifie,sereconnaît comme une structure de formation et donc pas comme un lieu où il s’agitd’instrumentaliser les stagiaires pour faire du pré‐recrutement. Cela pose aussi la question desavoir si les enseignants, je parle ici des universités, ça parait peut‐être plus évident dans lesécolesd’ingénieur,considèrentqueleslieuxd’accueilsontpartiesprenantesd’uneopérationdeformationetquel’universitéseconsidèrecommeunestructurederecherche,depédagogie,deformation dans laquelle les stages sont encore un objet dont elles ont du mal à intégrer lesdifférentes dimensions. L’un des problèmes est de savoir si l’université considère qu’elle a lemonopole de la formation ou que l’entreprise (le lieu de stage) est aussi un lieu de formationreconnucommetelparl’université(oul’école).»Responsabledelaformationinitialed’uneÉcoled’ingénieur«Une question qui n’est pas sans rapport avec l’intervention précédente à propos de quelquechosequin’apasétéévoquédanslessixconditionspourun"bon"stageetquimesemblereleverdelacinquième(unencadrementpédagogiqueparl’établissementformateur),c’est laquestiondelaplacedustagedanslecursus.Engros,c’estladistinctionentrecequejeperçoiscommeunvrai stage de formation et "un stage d’embauche", la condition est qu’il y ait un "après"permettantuneexploitationetuneutilisationmaximumdel’expérience.Jevoulaissavoirsicelaavaitétéabordédanslesdébatsdumatin.»Enseignantd’uneÉcoled’ingénieur,anciendirecteurdesétudes.«Je voudrais aborder des choses qui manquaient par rapport à mon ressenti de l’utilité desstagesetdecequ’estun"bon"stage.J’observequelesenseignants‐chercheursquiencadrentdesstages trouvent un intérêt professionnel dans les stages et dans la présence des étudiants enentreprise,celapermetuneveillecontinuesurlespratiques,lestechnologiesetlescompétencesdesentreprises industriellesoudeservice.Cela faitdoncaussipartiede la formationcontinuepermanentedesenseignants‐chercheursàcôtédeleursactivitésderecherche.Parailleurs, j’ai trouvéquecequiaétédit laisseunpeudecôté lesobjectifsde formationdesstagesconcernantlarecherchedansdescursusdeformationtelslesmastersàfinalitérecherche.Enfin,letutoratdesstagiairesparlesorganismesd’accueilauncoûtentemps,enmoyensmisàdisposition et en niveau des tuteurs. Autant dans les stages ouvriers démarrant les cursus deformation des ingénieurs, nous écoles admettons d’avoir des tuteurs ou maîtres de stageagriculteurs ou contremaîtres, autant nous avons une exigence plus élevée sur le niveaud’encadrement des stages de pré‐ingénieurs ou d’ingénieurs en fin de cursus. Un "bon" stagesupposequel’étudiantsoitencadréparquelqu’und’unniveausuffisantpourqu’ilpuisseassureràlafoislepilotage,lelienaveclaformationetledialogueavecl’établissementd’enseignement.»

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Étudiant,Unef,vice‐présidentd’uneuniversité(participantàl’atelier1dumatin).«Nem’étantpascomplètementretrouvédans lecompte‐rendude l’atelier1, jevoulaisrépéternotreinsistancesurl’indemnitédestage,surlesconditionsdetravaildesstagiairesetsurledroitdu travail. On voit très bien que l’écart entre un salarié et un stagiaire est très mince, voireinexistantdanscertainsstages,avecdesdemandesdeproductionquisonttrèsimportantes.Or,l’indemnité n’est pas suffisante. Une collègue qui a dû partir a avancé la proposition derémunérerà50%duSmiclesstagesdemoinsde3moisetà80%duSmicau‐delàde3mois,enconsidérantcelacommedesstrictsminimums.Ilimporteaussidesedemanderàquellesconditionsdetravail,àqueldroitdutravailontaccèslesétudiantsenstage,commentilspeuventêtrereconnus(congéspayés…).C’estquelquechosede fort que ressentent les étudiants qui sont en mode professionnel, qui sont créateurs derichesses,cequin’estpascomplètementvalorisé.Autreaspect:ilyaaujourd’huiunethéoriedusignalquiexistedanscepays.Unétudiantvenantdetelleécoleouuniversité(parexemplelaSorbonne)etlenotantdanssonCVaplusdefacilitéàentrerdanslemondedutravail,dansdesentreprisesquilesconnaissentmieuxqued’autres(parexemple une université de banlieue). À cela, il faut répondre par des formations qui puissentavoiruncadragenational,voireeuropéens’agissantdesECTS,commeonavoululefaireavecleLMDetquiendéfinitivenes’estjamaismisenplace.Untelcadrageestomperaitl’effetdusignalcar l’entrepreneur pourrait se référer aux ECTS au plan national ou même européen et l’onpourrait avoir des formations reconnues dans les conventions collectives et des niveaux desalaireliésauxstagesetàleursapports.»Étudiante,membreduBureaunationaldesélèvesingénieurs(participanteàl’atelier1dumatin).«Unmotpourrevenirsuruncontre‐sensparrapportàcequiaétéditcematinenatelier: leBNEIaproduituneenquêtesurlespratiquesdesannéesdecésuredanslesécolesd’ingénieur,nousavonsvuquelapratiquelapluscouranteétaitdefaireensortequelesélèvesingénieursenannéedecésureaientunstatutdestagiaire,enfaisantdeux"stages"de6moisetenétantobligésd’en rendre comptepardes retoursà leurécole.Et, ilsne sontpas "rétribués"pardes créditsECTSauseindeleurécole,cequenousnetrouvonspasnormalnotammentparcequeceseraitainsi considérer que la formation d’ingénieur dure 6 ans alors que c’est un Bac + 5. NousconsidéronsauBNEIquel’annéedecésurenedoitpasserviràcompléterlaformation,maisdoitêtre hors cursus en permettant à l’étudiant d’avoir un travail pour être rémunéré et pouvoircontinuersesétudesaprèsmêmesicelapeutêtreenrapportaveclaformation.Mais,iln’estpasnormaldedemanderàl’étudiantdedonnerdesretoursàl’écolesurcetteannéedecésure.»ReprésentantedelaCFDTcadres(participanteàl’atelier3).«Jevoudraisprésenter trois réflexionspar rapportaudébatdecematin,etdecetaprès‐midi.D’abord, on a souligné des objectifs qui peuvent être contradictoires etmême très divergentsentrel’entrepriseetlestagiaire,ilfautquecesobjectifsnesoientpastropécartés.Ma deuxième remarque, c’est que comme cela vient d’être dit, les frontières entre salariés etstagiaires,étudiantsdonc,sontentraindes’estomperetcelaesttrèsdangereuxcarjepensequ’ilfaut respecter cettephasede transitionvers l’emploi. Le stagiairen’estpasun salarié etdonc,dans lesmissionsqu’onluiconfie, l’objectifpremierdoitêtreunobjectifpédagogiquesansquecela soit complètement antinomique avec un objectif de résultat mais sans que l’objectif deproduction soit primordial, là il y a confusion justement. Autrement, on engendre toutes lesrevendicationsquivontavec:sic’estunsalarié,ildoitêtrepayécommelesautres;s’iloccupeunpostepermanent,ildoitêtreembauchéenCDIetpasentantquestagiaire,etc.Ilfautrespecterlaphase correspondant au stage qui est une phase pédagogique, mais aussi de découverte del’entreprise.C’estdoncunephaseunpeuambiguë,maisquidoitêtreconsidéréecommetelle.

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Madernièreremarquepourconfirmerquelestageestunobjetderecherchesurlequelilyatrèspeudetravaux,jevoulaistoutdemêmesignalerlapublicationduCereqsurlaGénération20042qui présente deux ou trois éléments importants qui recoupent ce qui a été dit aujourd’hui: lepremier est qu’un "bon" stage est suffisamment long, il est bien encadré, il est gratifié d’unemanière conséquente (je parle de gratification, pas de salaire,mais ça peut aller au‐delà de labaselégale)etun"bon"stagedonneégalementlieuàuneévaluationpertinenteàlafin.L’enjeusociétal,mêmeànouspartenairessociaux,c’estdepermettreauxétudiantsinscritsdansdes formations moins prestigieuses (comme on le dit en France) d’accéder à des stages dequalité.SionfaitPolytechnique,iln’yaengénéralpasdeproblèmepourtrouverunbonstage.SionfaituneuniversitédeLettres,c’estunpeupluscompliqué.L’enjeuquinousestposé,c’estdetrouvercommentfaciliterl’accèsàdesstagesdequalitéauxétudiantsquiontsuividesfilièresetdesformationsquinesontpasreconnuescomme"prestigieuses"parlesentreprises».Enseignantd’uneÉcoled’ingénieur.«Faut‐ilcéderàlamodedesstages:"desstagespourtouspourl’emploipourtous"?C’estunebonnequestion.Jevoudraisfaireremarquerquedanslesannées1970,iln’yavaitpas80%d’unegénérationaubac, iln’yavaitpasdestagedu toutauniveaudu lycéeet celan’empêchaitpas,mêmeavecunbacousansbacpourceuxquiéchouaient,detrouverdutravailsansavoirfaitdestageditprofessionnalisant.Donc,lacorrélationentrestagesetniveaud’emploidesjeunesn’estpasétablie.Ilyadesstatistiquesquilemontrentdanslesdifférentspaysdel’OCDE.Je voulais revenir sur le pourquoi des stages. Les stages sont faits pour développer descompétences qui puissent être évaluées dans des acquis de l’apprentissage certifiés par undiplôme,çaveutdireévaluationdesacquisdecompétencesenstageetlaCommissiondestitresd’ingénieurquiaccrédite lesécolesd’ingénieuryestassezattentive,etencorepluspourcequiestdescompétencesacquisesensituationdecontratd’apprentissage.Donc,objectifsparticuliersaccordés aux stages, il se trouvequedansdes formationsprofessionnalisantes, les entreprisesquiembauchentnosdiplômésattendentdescompétencesoudesacquisdeformationquenousnepouvonspastousapporterdanslesécolesetuniversités.Toutel’histoiredudéveloppementdes stagesdepuis40 ans l’a bienmontré, il fautune co‐constructionde ces compétences. CelaappelleàréfléchiràlaplacedesstagesdanslescursusetçajustifielefaitdedonnerdesECTS.»ExpertauprèsdelaCommissiondestitresd’ingénieur«J’approuvecequivientd’êtredit.Ilnefauteffectivementpasoublierqueleprincipalrôledesstages,c’estde faireacquérirauxstagiairesdescompétencesqu’ilsnepeuventpasacquérirenrestantseulementsurlesbancsdesuniversitésoudesécoles.IlfautdoncévalueretvaloriserenECTScescompétencesacquises:quiditstage,ditévaluationparl’ensembledesprotagonistes,ycomprisparl’étudiantd’ailleurs.Quant à l’année de césure, je rappelle que la "doctrine officielle" de la Commission des titresd’ingénieur(CTI)estbienqu’unétudiantenannéedecésuredoitavoirlestatutdesalariéetpasdestagiaire.Cettepositionestmotivéepar lavolontédenepasallonger laduréede formationdes ingénieurs. Le stage fait partie du cursus parce qu’il permet d’acquérir des compétences.L’annéedecésureestunchoixvolontaire.Enétantpragmatique,iln’estpasinterditcommecelase pratique d’avoir des bons deals entre des étudiants et des établissements de formation, siquelqu’unquiavolontairementchoisidefaireuneannéedecésureestcapablededémontrerquece qu’il a fait lui a permis d’acquérir les compétences comme s’il avait fait un des stagesobligatoiresprévusaucursus,ilpeutessayerdefairereconnaîtrecettepériodedecésureautitredecestage.Celadoitreleverd’uneoptiquedereconnaissancedecompétencesacquises.»2MoraV.,SulzerE.,2008,Quandl'écoleestfinie...PremierspasdanslavieactivedelaGénération2004,Cereq.

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ReprésentantdeGénérationprécaire«Générationprécaireluttedepuispasmalpouréviterunedérivedustageversl’emploidéguisé.Nous revendiquons notamment un non‐cumul des stages, un nombre limité de stagiaires parentreprise de façon à ne pas voir de structures qui fonctionnent avec un nombre excessif destagiairesetuneduréemaximaledustage.Cesontpournousdespointsimportants.»Directeurdesétudesdansuneécoled’ingénieur« Ilexiste une législation sur le stage et aussi le cadre fixé par la CTI. Il faut rappeler que cesrèglesexistent,qu’onpeutlesfaireévoluer,maisilnemesemblepasqu’unétablissementayantlacharged’étudiantsàmettreenstagedoivetoutmettresurlatableaumêmemoment.Mettredesgensenstage,allerfaireunstage,cesontdeschosespratiques.Àlabased’unstage,ilyauncontrattripartiteetsilestroissignatairesducontratn’ontpaslamêmeidéedecequivasepasserpendantlestage,onn’apasun"bon"stage.Silestroisprotagonistesontunebonneidéedecequivasepasseretqueleschosessepassentcommeattendu,onaun"bon"stage.Letravailà faire se situedonc essentiellement en amontpar rapport à la rédactionde cette convention.Quandelleestsignée,l’étudiantdoitêtreconscientdecequivasepasser,ildoitavoircompriscequ’il va faire. L’entreprise et l’enseignant doivent aussi avoir compris ce qui va se passer. Ilimportedoncd’accompagnerl’étudiantdanslacompréhensiondecequec’estqu’unstage.Dans les écoles d’ingénieur, on n’est pas dans la même situation qu’à l’université, nos élèvescroulent sous le nombre d’offres de stage. Mais, il n’empêche que nos élèves ont les mêmesproblèmes:ilsnesaventpasquelstagechoisir,ilsontpeurdepasseràcôtédequelquechoseouquecenesoitpascohérentavecleurproprehistoireetc’estlà‐dessusqu’ilfautlesaccompagner.Demême, il est important que les enseignants aillent visiter les entreprises. À l’occasion desstages, il y a des échanges qui se font, il faut absolument que tous les enseignants sachent cequ’estuneentreprisesinoniln’yaucunconseilpossibleàdonnersurlesstages.»Responsabledeformationdansuneécoled’ingénieur«J’ai été assez surprise par l’idée avancée dans l’atelier 3 selon laquelle le recrutement desstagiaires relevaitd’une logiqueRH.Ceque je conseille engénéral auxétudiants cherchantunstage, c’estd’être lepluspossible en contact avecdesopérationnelspour avoirun contenudestagequileurparaissepertinentetpourleurpermettred’avoirdescritèresdechoixdestageàpartird’uneconnaissancedumondedel’industrie.Çameparaîtassezréducteurdedirequec’estune"actionRH"qued’allerversunstage.LesopérationnelsreçoiventdenombreuxCVàpartirdesquelseux‐mêmesrecrutentdesstagiairessansremonterauxservicesRHet ilyaalorsunepertinencedustagequiestdifférente.Lesétudiantsontintérêtàrencontrerdesprofessionnelsdel’industriequiconnaissentlespratiquessurleterrain,etpasseulementdesrecruteursRH.IlsontintérêtàenvoyerdirectementdeslettresdemotivationetdesCVauxopérationnels.»Enseignante‐chercheureensciencesdel’éducationdansuneuniversité«Jevoulaisd’aborddirequelaquestiondelasocialisation,del’entréedanslemondedutravailetdanslemondeadultemesembletrèsimportante.Ensuite,entantqu’universitaire,jequalifieraisde"réussi"unstageautermeduquell’étudiantpourraitsedirequecequ’ilapprendencoursetsurlelieudestage,celavaensemble.Ceseraitunpremiercritèredestageréussi.Undeuxièmeseraitdepouvoirentendrel’étudiantémettreunecritiquesurlelieudestageetsurlaformationà l’université, c’est‐à‐direavoirunpointdevuesur cequi selon luiabien fonctionné (oupas)dans sapositionde stagiaireetéventuellementdans la lecturedumondedu travailqui lui estprésenté.Trèssouvent,j’ail’impressionquedesétudiantssortantdeleurcursusdeformationsedisentqu’ilyal’universitéoul’écoled’uncôtéetdel’autrecôtélestageetenpensentavoirontfaitcequ’onleurademandédefaireenseretenantdediretoutcequ’ilsavaientàdire.Quandon

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arrive àmener les soutenances de façon fructueuse, on voit très souvent ressortir des tas dechosesque jusque‐là lesétudiantsn’avaientvoulunidire,niécrire.Cepariàréussirensemblesuruneposturecritiquepossibleseraitaussilesigned’unstageréussi.»Responsabledesstagesdansuneécoled’ingénieur«JevoudraisrevenirsurlerecrutementdesstagiairesquisefaitdeplusenplusparlesservicesRHdanscertainsgroupessibienquelesétudiantsnevoientjustementjamaislesopérationnels.Je trouve que cela est fort dommage. Il y a d’ailleurs des groupes à l’intérieur desquels lesopérationnelsseplaignentdeneplusrecevoirdestagiairescompétentsparcequelesRHontlamainsurces recrutements. Je reviensparailleurs sur l’annéedecésurepourconstaterquedeplusenplusd’entreprisesproposentdesstagesquiilyaencorequelquesannéesduraient3ou4mois et quimaintenantdurent6moisoumêmedeviennentdes stagesde1 an (une annéedecésure). Or, je ne vois pas bien la différence en termes pédagogiques entre ce que l’étudiantfaisaiten4‐5moisilya10ansetcequ’ilfaitmaintenantenuneannée.Jetrouvechoquantquedesétudiantsdemandentdesconventionsdestagepouruneannéedecésureoù finalement ilsfontuntravailpastoutàfaitcommeunsalarié,maispresque.Ilfautêtretrèsvigilantpouréviterque les stages remplacent ce qui devrait être des CDD.Dans certains groupes en Europe (auxPays‐BasouenSuisse),lesétudiantsquifontlesstagesobligatoiresimposésparlaCommissiondes titresn’ontpasde conventionde stage,maisunCDD,dans ce cas l’entreprise et le salariépaientdescotisationssociales, letempsestcomptépour laretraite,etc.Onarrivedoncàavoirdesétudiantsdelamêmepromotionquiontdesstatutsdifférentspendantlamêmepériode.»Responsabledelapédagogiedesstagesdansuneécoledemanagement«J’ai étéparticulièrement intéresséepar lanotionde "ritedepassage"présentéepar lesdeuxchercheurs:dansnotreécole,onobservequ’en1èreannéed’étude,nosétudiantsquisontbienassidus aux cours et très impliqués dans les associations estudiantines sont largement dansl’insouciance,etlorsqu’ilsreviennentd’unepérioded’apprentissage,d’unstageoudel’annéedecésure,onlesvoitdifférents.L’expressionde"ritedepassage"meparaîttoutàfaitletermequiconvient, car ce ne sont plus lesmêmes étudiants dans leur façon de parler, de s’habiller, departiciperàcequisepassedansl’école,auniveaudeleurcomportementetaussivis‐à‐visdelapédagogie. Ilyauneespèced’osmoseentrecequisepasseenstageenentrepriseetcequisepassedanslescours.Nousapprécionsbeaucoupd’enseigneren3èannéeàdesétudiantsquisontpassés par des périodes longues en entreprise et qui viennent chercher dans nos cours uneconfrontationentrelaréalitéqu’ilsontvécuedansl’entrepriseetcequ’onpeutleurraconterenthéorie.Onestbeaucoupplussollicités,remisencause.En1èreannée,ilscroienttoutcequeditleprofesseur,en2èet3èannéeaprèsêtreallésdansl’entreprise,ilssontbeaucouppluscritiques.»Cadred’untrèsgrandgroupe«Jesuisarrivéeavecquelquesmenuesconvictionsendébutd’après‐midi,j’avouequejenesaisplustrèsbienoùsontmesrepères,maisc’estfaitpourçaetc’esttrèsbien.Bravopourletravailfaitcematinauquel jen’aiparticipé. Jenesaisplus trèsbienducoupcequevousattendezdel’entrepriseen termedestage.Pourmoi, ilyaunepartiedemiseensituationprofessionnelle,maisoùceladoit‐ils’arrêter?Ilnefautpasqueçaressembletropàdutravailsalarié,ilnefautpas que ça s’en éloigne parce que ça n’irait pas non plus. Et l’employabilité qui est au bout,commevousl’avezsouligné,demandeuntutoratquidoitsansdouteêtreprofessionnalisédanslesentreprisesetcelanécessitedutemps,delaressource,descompétences.Onamisenplacetoutuntasdechosesdontl’étudiantdoitressortirgrandi,enayantdéveloppéses compétences après avoir mis en pratique des choses qui étaient théoriques jusque là, enayantvalidéounonsonprojetprofessionneletsavoie.Sienplus,onpeutenprofiterpour luioffrirunemploietnepastoutrecommenceràzéro,c’estjustelégitime,iln’yapasdescandale.

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Parailleurs, jemedemandaissi,àcôtédesobjectifsdesstages,desobstaclesrencontréset lescaractéristiquesdu"bon"stagedontvousavezparlé,onn’auraitpasgagnéàavoirunquatrièmeangleportantsurles"bonnespratiques"etlesréussites.Ilyadeschosesquimarchent,ilyadetrès bons stages, de très bons stagiaires, de très bons encadrants du côté des écoles et desuniversités, il y a des entreprises dans lesquelles on peut faire des bons stages. On pourraitgagneràenparlerpourvoircommentcontrebalancerlesobstacles.»Enseignantd’uneÉcoled’ingénieur.«Jevoulaisajouterunélémentsurcequi faitun"bon"stage, c’est lanécessitéde formuler lespré‐requisassociésàunstageetpermettantdetenirsesobjectifs.Souvent,cespré‐requissontimplicitesparcequelesemployeursetlesopérationnelssaventqu’endemandantunélèvevenantdetellecatégoried’école,ilsnedevraientpastombersurunstagiairenepossédantpascespré‐requis.Mais,dansuncertainnombredesituations,etnotammentquandils’agitdestagesquinesont pas en fin de cursus, les pré‐requis ne sont pas garantis. Pour explicitermon propos, jeprendraisl’exempled’unstageobligatoireenexploitationagricoleen1èreannéedansnotreécole,certains d’agriculteurs nous disent qu’on leur envoie des stagiaires qui ne connaissent rien àl’agriculture,mais ilsn’avaientpas formulé lespré‐requisenayantpenséque lescompétencesattenduespareuxétaientévidentes.»Responsabled’unbureaud’aideàl’insertionprofessionnelled’uneUFRuniversitaire«Onaparlédutravailtrèsimportantdesenseignantsetdesenseignants‐chercheurs,dutravaildes tuteurs en entreprise, je voulais rappeler qu’il y a également un très lourd travailadministratifdenombreusesautrespersonnesauseindesUFRquisontencontactdirectettrèsfréquentaveclesétudiantspourlesaideràlarecherchedesstages,àlarédactiondesCVetdeslettresdemotivationetcetravailestsouventoublié.»ResponsableduserviceRHd’uneentreprise«IlexisteenFrancedesentreprisesrespectueusesdesécoles,desstagiairesetdesopérationnels.L’objectifdesRH,c’estglobalementdetrouverdessolutionsadaptéesàcestroisinterlocuteurspardesstagesquicorrespondentauxformations,auxbesoinsdesstagiairesetauxbesoinsdesopérationnels,pardesniveauxderémunérationquisoientcorrects(n’oublionspasquenombred’entreprisesrevoientlesgrillesdesrémunérationsdesstagiairespourleurpermettredevivredefaçonnormale).J’ajoutequel’objectifdelavenuedestagiaires,c’estdeproduireunrésultatetqu’onestattentif à l’arrivéedes stagiaires, au faitqu’ils soientencadrés,qu’ils soient suivisauniveaudututeurouauniveauRH.Globalement,lesstagiairesnesontpasconsidéréscommedessalariés, ils peuvent ressentir un certain stress ou une certaine pression, mais ce n’est pascomparableàcequeviventlessalariés.Onparlaitderiteetjesuistoutàfaitd’accord,l’objectifc’estaussiquecespersonnessemesurentàlaréalitédutravailetégalementàlacultured’uneentreprise particulière. Si on prend l’exemple des jeunes qui veulent devenir avocats, ils sonteffectivementsoumisàdesconditionsdetravailquisontsimilairesàcellesqueconnaissentlesavocatsparcequec’est lemétierqu’ilsveulentexercer,donc il fautqu’ilssachents’ilspeuventtenir ou pas. Cela ne me semble pas totalement anormal. J’ai été choquée d’entendre parlerd’instrumentalisationdupré‐recrutement;nous, sionpeutrecruterun jeune,quecesoitdansnotreéquipeouauseindel’entreprise,c’estvraimentlaconclusiond’unebellehistoire,çaveutdirequetouts’estbienpasséetqueçaaétépositif.Mêmequandonnepeutpaslesembaucher,onestheureuxqu’unjeunequiaréussiàtrouveruntravailviennenousdirequelecontenudustagequ’onluiadonnél’yaaidéparcequ’enétantricheetcomplexe, il luiapermisd’acquérirdescompétencesetdelamaturité.Jenepeuxpasvoircelacommeuninstrumentalisation.C’estaussipourcelaqu’onlefait.Ilnefautpasoublierquelespersonnesquitravaillentenentrepriseontaussiétédesétudiants,sontaussidesparents.»

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ÉlémentsderéponseetprécisionsduRESTAGIlfautsoulignerlerapportcompliquéentrelesstagesetl’emploi.Celaaétéditdansl’atelier1,lestagiairen’occupepasunemploi,lestagenereposepassuruncontratdetravailetcen’estpasledroitdutravailquis’yapplique.Enmêmetemps,dansuncertainnombredecas,lesexigencesqu’onaàsonendroitserapprochentdecellesqu’onavis­à­visd’unsalarié.D’unecertainefaçon,c’estunenécessité si on veut que le stagiaire apprenne en étant confronté à des tâches, de l’imprévu, desdifficultésetàdeserreursmêmesi,commel’avezditcematin,ledroitàl’erreurdoitprobablementêtrepluslarge(ondevraitcependantrepousserl’idéeselonlaquelleunsalarién’auraitpasledroitàl’erreurcommecelaestassezfréquentendonnantdesrésultatsasseznégatifsencequiconcernelerapportautravaildansnotrepays,maisc’estunautresujet).Derrièrelaquestiondurapportentrestage et emploi, se pose notamment la question de la gratification du stage, la question de larémunération.Onpeutévidemmentcomprendrelarevendicationexpriméeparl’UnefouGénérationprécaired’uneaugmentationdeceniveaudegratificationouderémunérationdesstages,maiscelaposeunautreproblème.Pluson rapprochera leniveaude rémunérationd’un stagede celuid’unemploisalariéaumoinsausalaireminimum,plusestgrandlerisquedesubstitutionentrestagesetemplois,lerisqued’avoirdesstagesquisoientdesemploisdéguisés.Necourt­onpasalorslerisqued’aggraverlasituationaveccommeparadoxequ’undéveloppementdesstagespuisserendreencoreplus compliquée l’insertion des jeunes dans l’emploi? C’est un problème difficile à résoudre. Yaurait­iluneréponseducôtédesboursesetdesaidespubliquesaustatutétudiant?Onpeuteneffetsedemandersic’estauxentreprisesdefinancercequirestedelaformationetquiéchoitplutôtaumondedel’enseignementqu’auxorganisationsquiaccueillentdesélèvesetdesétudiantsenstage.L’unedesquestionsqueposel’appelàfaciliterl’accèsauxstagesàtouslesétudiantsestdesavoirjusqu’àquelpointonpeutmultiplierlenombredestages.Commentpeut­onenvisagerdemultiplierlesstagessionestd’accordpourdirequ’un"bon"stageestexigeantentemps,encoûts,enefforts?Est­ilpossibled’avoirplusde1milliondestages,de stagiairesetde lieuxdestages sanssacrifierleur qualité? On aboutit désormais à une espèce de "marché du stage" parallèle au marché del’emploioùonretrouveunepartiedesmêmesproblèmes,dontleseffetsréputationnelsévoquéstoutàl’heure.Onpeutdirequetropdestagetuenonpaslestage,maissaqualité.Nefaut­ilpasalorspenseràlimiterlenombredestages?Onpeutêtresceptiquesurlanécessitéabsoluedestagesdanscertainscursus. Le "stage pour tous" est­il la seule voie pour professionnaliser et préparer l’insertionprofessionnelle?L’injonctionselon laquelle tout lemondedoit faireunstagepeutêtreremisesurl’établi. Les organismes de formation, écoles et universités, devront s’interroger et débattre entreelles.Àunmomentdonné,onnepourrapasforcémentlaisserdeslieuxoùilyaplusieursstagess’ilsfavorisentl’insertionetnepaspermettreauxautresdefairepareil.Ilfaudrasepolicerentrenous,établissements d’enseignement supérieur: si on estimequ’il faut que chacunait fait aumoinsunstage,peut­êtrequ’ilfaudraarrêterquecertainsenfassentcinq,etenfassentquidurent1an.Ilfautréfléchir aux stages globalement dans l’enseignement supérieur et pas seulement à l’universitéparcequenous sommes tous, écolesetuniversités, liésaumoinspar le faitquenous formonsdesintelligencesetquecesintelligencesdevraientavoirlesmêmesmoyensd’accéderàl’emploi. Ce que nous avons rapporté tout à l’heure, c’était le constat que lorsqu’on demande auxrecruteurs pourquoi ils prennent des étudiants en stage, ils répondent en s’inscrivant dans unelogiqueRH.Celaneconduitpasàdireauxétudiantsqu’ilsdoiventraisonnerentermed’actionRH.Lafaçondontlesentreprisesnousontparlédel’accueildesstagiairess’apparenteàunelogiqueRH.Celaestpeut­être liéau faitqu’autourde la tablenousavionsplusieursmembresde servicesRH,maisnousavionsaussidesopérationnelsquirecrutentdesstagiaires.

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Interventiondeclôturedu«grandtémoin»,M.BernardSaint­Girons,PrésidentduPRESPARISEST

Le premier constat que je voudrais faire,et l’unedes interventionsl’asouligné,estque le stage est sans doute l’une desnotions qui a connu une grande fortuneau cours de ces dernières décennies. Lestage était une denrée rare avant letournant des années 1970. PhilippeCourtier, en commençant son propos,soulignaitquelestagerelevaitd’unefortetradition ici, dans cet établissement, etsans doute dans beaucoupd’autres,maispaspartout.Lestages’estimposécommeétant un élément charnière de la professionnalisationetl’exempleleplustypiquequ’on peut donner est assurément celuides IUTqui ont constitué le point décisifdel’entréedelaprofessionnalisationdanslesfilièresuniversitaires.

Jeneprétendspasqu’iln’existaitpasdéjàdesformationsuniversitairesprofessionnalisantes,lamédecineouledroit l’illustrentà l’évidence, iln’empêchequec’estassurémentparlebiaisdesIUT et de leur développement que la professionnalisation s’est imposée dans le mondeuniversitaireets’yestprogressivement imposéaupointdecontaminer lereste,contaminationpositiveévidemment.Pour les plus anciens d’entre nous, l’apparition des DESS d’abord, ou des licencesprofessionnelles plus récemment,montrent à l’évidencequepartout où il y a eu la volonté dedévelopperlaprofessionnalisation,lestageestunesortedepassageobligé,et,parcebiais,unepasserelle s’est construite entre la formation et l’entreprise. Cependant, en se généralisant, lestageaeuàlafoisuneffetbénéfiqueetagénéréunproblème:l’effetbénéfiquepourl’entrepriseest ladécouvertede ladiversitédesformationsetde larichessequ’ellesreprésentent.Cen’estpas l’effet du hasard si les entreprises ont progressivement diversifié le vivier de leursrecrutements et si, à côté de formations centrées sur les sciences de l’ingénieur, elles se sontaussi tournéesversd’autres formationsenfaisantuneplaceauxscienceshumainesetsociales.Decepointdevue,lesstagiairesdecesdisciplinesontétéd’excellentsambassadeurs,ilsontfaitapparaîtrel’intérêtdeladiversitéetl’enrichissementqu’ellepouvaitapporter.L’inconvénientvientdel’embouteillagequecetengouementpourlestagegénère,concentrésurla même période, cela a été souligné tout à l’heure. Pour schématiser, l’architecture desformationsfaitquetouslesétudiantssontenstageaumêmemoment.Ils’ensuitunesaturation,aggravéeparlefaitquelestageremontedanslascolaritéetqueviennentaussis’intercalerdestempsdedécouvertedel’entreprise:c’esttoutlemilieuscolairequiprogressivementestaffectédansdesconditionscertesdifférentesparl’ouverturesurunenvironnementsocioprofessionnelquidoitêtreconnupourrépondreaux impératifsd’uneorientationchoisieetnonsubie.Donc,

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unedifficultépourgéreretorganiser lesstages,particulièrementducôtédesentreprisespourautant qu’on veuille respecter les six principes présentés par Dominique Glaymann, principessansdouteintéressantsàreprendre.Cela dit, tout vautmieux assurément que ce que certains ont connu naguère pompeusementintitulé«stage»maisquisurleplandelaformationavaitpeuàvoiravecl’objetsurlequelnousavonstravaillé.C’estlepremierpointquejeretiendraidenotrerencontre.Le stage a donc connu et connaît un très grand succès, mais il est enmême temps peut‐êtrevictimede ce succès, et c’estmon secondpropos. Certains, qui en écoutantBéatriceBarbusse,croyaient avoir compris ce qu’était «un bon stage» ont vu leurs certitudes s’étioler au fil dudébatlorsqu’àjustetitrel’annéedecésureaétéévoquée,ouencorequesontvenuess’immiscerdansledébatdesconsidérationsinsistant,opportunémentaussi,surladistinctionentreCDDetstage, sur la durée du stage et sur les risques de confusion, d’incidents de frontière que toutrapprochementestsusceptibledegénérer.Le stage, une notion floue, mais une notion dans laquelle il me semble qu’on peut retenirquelquespointsforts.J’enretiendraideux.Lepremierpoint fort,c’estqu’au‐delàduflouque lanotionpeutcomporter, ilyaconvergencepourconsidérerquelestagerelèved’unepratiqueco‐construiteetqu’àdéfaut,onvadroitversdesdifficultésoudesdésillusionsetcen’estunservicerenduniauxstagiairesniauxformateursquiontàattendreduretourduterrain,quelqu’unl’adittoutàl’heure,du«miroir»queconstituele stagiaire. Lamanière dont le stage se déroule est assurément aussi pour les formateurs unélémentimportantd’enrichissementdeleursproprespratiques.C’estunélémentmajeurquiestressorti de notre propos que celui de la co‐construction; j’ai aussi entendu évoquer les pré‐requisdustage,conçuscommeautantdebalisesjalonnantlecheminquivadelaformationversl’entreprise,sécurisantleprocessusd’alternancequitendàs’instaurer.Jeretiensunsecondélément.J’aientenduparleràplusieursreprisesde«rupture»àproposdustage.Lorsquelestageestréussi,peut‐êtreaussiquandilestraté,lestagiairen’estplustoutfaitlemêmequand il retourneen formation.Lestagen’estpas là simplementpourapprendredessavoir‐faire.Ilsertaumoinsautantàseconnaîtresoi‐mêmedansunenvironnementquin’estpasceluidans lequel l’étudiantàpris l’habitudedefonctionnerpendantunedizained’années.D’oùl’enjeuquereprésentelaréflexionsurlemomentoùlestagedoitsesituerdansl’architecturedelaformation.Cemomentnedoitpasarrivertroptardpouréviterlaconfusionetlemélangedesgenres entre ce qui n’est pas encore un CDD ou un possible CDD, mais doit arriver aussisuffisamment tôt pour que celui qui est allé se confronter, se colleter aux réalités du terrainrevienneenrichidans lapoursuitedesa formation,soitpourconsolider lavoiedans laquelle ils’est engagé, soit au contraire pour repenser son projet professionnel et son orientation. Lacapacitédesituerlestageaubonmomentetnonpassimplementensasdesortie,constitueainsisoit un élément de finalisation et d’approfondissement du projet personnel, soit un facteur derévision.Celaapeut‐êtrepeud’impactsurcertainesformationsmais,quelquesoit lecursus, ilimportededonneràchacunlesoutilsdelamaîtrisedesoncursus.Matroisièmeremarqueseradedireque,quellequesoitlamanièredontlestageseconstruitetsedéroule,ilyal’exigenced’uneévaluationmêmesilesformespeuventenêtremultiples.Onaparlédesoutenance,onaévoquéaussid’autresexercices.Danstouslescas,unstagenepeutpasfinirsimplementparcequ’ilestarrivéàsonterme.Cequis’estco‐construitdoitfaireaussil’objet

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d’unbilanpartagé.Ilyauneexigencemajeurequecetteévaluationsefassedansuncroisementde compétencesparceque, aumomentd’évaluerun stage,onn’estplusdans l’évaluationd’unétudiant qui serait resté tout à fait identique à ce qu’il était en partant. C’est là un pointimportant quime rappelle l’époque où j’étais délégué interministériel à l’orientation et où onparlaitd’évaluation:ilestimpératifqu’ons’habituecomplètementetqu’ons’exerceàévaluerlescompétences en des termes qui ne soient pas exclusivement académiques, le bon stage, c’estceluiquiapportedescompétencesnouvelles,quienrichitunportefeuilledecompétences.Decepointdevue, lanotiondeportefeuilledecompétencesestàapprofondirdanssescontenuscarau‐delà,lesdébatsquenousavonseussurl’annéedecésureetsurd’autresaspectsaboutissentfinalementàconstaterquechacunconstruitsescompétencesbriqueparbriqueetcettediversitédoit être présente dans le cursus que l’on se propose de conduite jusqu’à son terme. C’est unélément central abordé par Béatrice Barbusse tout à l’heure, et dans la perspective d’autresthèmesdetravailàvenir,ilyasansdouteencoreducheminàfairesurlamanièredontlesuividesstagesestassuréparétablissementsdeformation,danslareconnaissancedescompétencesqu’acquièrentlesformateurseux‐mêmesmaisaussilaformationdestuteursenentreprise.Aufinal,cequimesembleaujourd’huiressortirdecequenousavonseucommeéchanges,c’estqu’unevraierelationdeconfiancepeutseconstruireouseconsoliderautourde l’étudiantquenousavonslaresponsabilitédeformerpuisquec’estluiquiportetousnosrêves.

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Comitéd’organisationdelajournéeduRESTAGdu23mars2012

ValérieJOLY (Responsabledesstages),GillesCRAGUE (enseignant­chercheur,Directeuradjointdu LATTS), Victor GÓMEZ FRÍAS (Directeur adjoint de l’enseignement), Marina MARCHAL(secrétaireduservicestagesetorientationprofessionnelle)àl’ÉCOLEDESPONTSPARISTECH.BéatriceBARBUSSE(enseignantchercheurauLARGOTEC),PhilippeBIZEUL(directeurduBAIPdel’UPEC), Dominique GLAYMANN (enseignant­chercheur au LARGOTEC), Hamida BERRAHAL(responsableadministrativeduLARGOTEC),ErmiraXHOMAQIetBenjaminCHESSÉ(stagiairesauLARGOTEC), Jonathan SORRIAUX, Christian EWANE MOTTO et Sidi OUMAR (doctorants auLARGOTEC)àl’UNIVERSITÉPARISESTCRÉTEIL.LeRESTAGetlecomitéd’organisationremercienttoutparticulièrement:‐ M.PhilippeCOURTIER, leDirecteur de l’ÉCOLE DES PONTS PARISTECH qui a accueilli cette

journéedansdifférents locauxdont l’AmphithéâtreCauchyetquiaprononcé l’allocutiondebienvenue,

‐ M.YvesPALAU,leVice‐Présidentdel’UNIVERSITÉPARISESTCRÉTEILquiaouvertlestravauxdel’après‐midiavecM.COURTIER,

‐ M. Bernard SAINT­GIRONS, le Directeur du PRES PARIS EST, qui a accepté d’assister àl’ensembledesdébatsdel’après‐midietdelesconclurecomme«grandtémoin»,

‐ MmeIsabelleTHISSAINT­JEAN, lavice‐présidenteduConseilrégionald’Île‐de‐Franceenchargedel’enseignementsupérieuretdelarecherche,quiasoutenucettejournéeetavaitprévudeprononcerl’allocutiondeclôturedecettejournée(empêchéeparsesobligations).

Lesiteetl’adresseélectroniqueduréseaufonctionnentLe site web (http://largotec.u­pec.fr/reseaux/restag/) rassemble déjà une première séried’informationsetseraprogressivementenrichigrâceàvoscontributions.Vouspouvezadresservosdemandesdecontact,d’informationetdeparticipationànotreadresseélectronique:restag@univ­paris­est.fr.

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M. Philippe COURTTER

Directeur de I'Hc*le des Ponts ParisTech

AlT. Yves PALAIJ

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