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Gérard Galliot suppléant Romagnan Barbara ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 10 & 17 JUIN 2012 1 èRE CIRCONSCRIPTION DU DOUBS barbararomagnan.eu /BarbaraRomagnan PS – 17, av. de la Gare d’Eau 25000 Besançon 07 77 82 15 01 [email protected] SNJ Syndicat national des journalistes Besançon, le 7 juin 2012 Madame, Monsieur, Vous m’avez sollicitée pour connaître mon point de vue concernant globalement la question de la liberté de la presse, de l’indépendance des journalistes et des médias, et je vous en remercie. Je tiens par avance à m’excuser pour la concision de mes réponses, en raison des contraintes de temps imposées par toute campagne électorale. Mais je tenais à vous adresser cette réponse parce que je considère que les questions que vous posez et les problèmes que vous soulevez sont déterminants dans notre société et pour la rénovation de notre démocratie. Lors des élections législatives 2007, vous m’avez déjà interrogée sur ces questions. Mes réponses en la matière sont constantes et rejoignent vos préoccupations. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy n’a fait qu’accentuer une dérive et une situation préoccupante déjà sous-jacente pour les médias dans notre pays. Pendant ces cinq dernières années, la confusion et la collusion entre les intérêts économiques et poli- tiques à travers les médias a été à son comble. Aujourd’hui, nous devons écrire une nouvelle page. François Hollande, le nouveau Président de la République, l’a bien compris et a pris des engagements très impor- tants en la matière, dans lesquels je me retrouve totalement et que je soutiendrai à l’Assemblée nationale si je suis élue députée. Il s’agit notamment de mettre fin à la nomination par le pouvoir exécutif des diri- geants de l’audiovisuel public, pour laisser ce rôle à une autorité réellement indé- pendante, et de revoir en profondeur le financement des chaines et radios publiques qui doivent avoir des moyens pérennes d’assurer leurs missions de service public. Il s’agit aussi de reconnaître formellement les équipes rédactionnelles en les dotant d’un statut juridique, pour qu’elles soient consultées et associées dans les décisions qui pourraient mettre en cause l’indépendance de leur média. Il s’agit également de faire évoluer la loi du 4 janvier 2010 sur la protection des sources, si souvent mise à DONNONS UNE MAJORITÉ AU CHANGEMENT MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE avec

Lettre - Syndicat national des journalistes (SNJ)

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Réponse de Barbara Romagnan, candidate PS-EELV-PRG, à la sollicitation du Syndicat national des journsliates (SNJ)

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Page 1: Lettre - Syndicat national des journalistes (SNJ)

Gérard Galliotsuppléant

RomagnanBarbaraélections législatives

10 & 17 juin 20121ère circonscription du doubs

barbararomagnan.eu /barbararomagnanps – 17, av. de la Gare d’eau25000 besançon 07 77 82 15 01 [email protected]

SNJ syndicat national des journalistes

besançon, le 7 juin 2012

Madame, Monsieur,

Vous m’avez sollicitée pour connaître mon point de vue concernant globalement la question de la liberté de la presse, de l’indépendance des journalistes et des médias, et je vous en remercie.

je tiens par avance à m’excuser pour la concision de mes réponses, en raison des contraintes de temps imposées par toute campagne électorale. Mais je tenais à vous adresser cette réponse parce que je considère que les questions que vous posez et les problèmes que vous soulevez sont déterminants dans notre société et pour la rénovation de notre démocratie.

Lors des élections législatives 2007, vous m’avez déjà interrogée sur ces questions. Mes réponses en la matière sont constantes et rejoignent vos préoccupations. Le quinquennat de nicolas sarkozy n’a fait qu’accentuer une dérive et une situation préoccupante déjà sous-jacente pour les médias dans notre pays. pendant ces cinq dernières années, la confusion et la collusion entre les intérêts économiques et poli-tiques à travers les médias a été à son comble.

Aujourd’hui, nous devons écrire une nouvelle page. François Hollande, le nouveau président de la république, l’a bien compris et a pris des engagements très impor-tants en la matière, dans lesquels je me retrouve totalement et que je soutiendrai à l’Assemblée nationale si je suis élue députée.

il s’agit notamment de mettre fin à la nomination par le pouvoir exécutif des diri-geants de l’audiovisuel public, pour laisser ce rôle à une autorité réellement indé-pendante, et de revoir en profondeur le financement des chaines et radios publiques qui doivent avoir des moyens pérennes d’assurer leurs missions de service public. il s’agit aussi de reconnaître formellement les équipes rédactionnelles en les dotant d’un statut juridique, pour qu’elles soient consultées et associées dans les décisions qui pourraient mettre en cause l’indépendance de leur média. il s’agit également de faire évoluer la loi du 4 janvier 2010 sur la protection des sources, si souvent mise à

doNNoNS uNe maJoritéau changementDONNONS UNE MAJORITÉ

AU CHANGEMENT

Majorité Présidentielleavec

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barbararomagnan.eu /barbararomagnanps – 17, av. de la Gare d’eau25000 besançon 07 77 82 15 01 [email protected]

mal dans des affaires particulièrement sensibles, en s’inspirant de la loi belge afin d’assurer une protection réelle et stricte. enfin, il s’agit de réexaminer les dispositifs anticoncentration afin de les rendre plus durs et contraignants, puisqu’ils n’ont pas suffisamment permis d’enrayer ce phénomène préjudiciable pour la diversité de la presse, particulièrement depuis 2007.

je souhaite également que, au cours de la prochaine mandature, nous puissions nous pencher sur la lutte contre la précarité, qui touche un nombre croissant de journa-listes, dans un paysage des médias sans cesse en mouvement et où de nouveaux modèles économiques sont encore en gestation et en expérimentation avec les nou-velles formes induites par l’internet et les supports mobiles. c’est un sujet de pré-occupation pour nous tous, car plus la précarité augmente, moins les journalistes peuvent se sentir totalement libres vis-à-vis de leurs dirigeants et des propriétaires de leurs organes de presse. tout comme vous, je ne me satisfais pas du recours abu-sif aux pigistes (qui devraient bénéficier d’un statut équivalent à celui des journalistes intégrés aux rédactions) ou aux stagiaires (qui ne sont, bien souvent, ni encadrés, ni rémunérés, comme c’est de plus en plus fréquent dans beaucoup d’entreprises).

Aujourd’hui, pour revenir à une démocratie réelle dans les médias, nous devons res-taurer la primauté des intérêts des citoyens, en lieu et place de la logique financière des grands groupes. des solutions, nationales comme européennes, doivent être trouvées. La république exemplaire que je souhaite, tout comme François Hollande, passe aussi par là.

Au sortir de la guerre, en octobre 1945, la Fédération nationale de la presse écrivait que « la presse n’est pas un instrument de profit commercial. elle est libre quand elle ne dépend ni de la puissance gouvernementale, ni des puissances d’argent mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs ». c’est sur cette voie du pluralisme et de la pleine liberté d’expression que nous devons sans cesse travailler, car elle est l’une des garanties d’une démocratie éclairée et adulte.

Afin de poursuivre cet échange, je serais heureuse de pouvoir vous rencontrer très prochainement pour aborder plus longuement ces questions.

je vous prie d’accepter, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.

Barbara romagnan

Gérard Galliotsuppléant

RomagnanBarbara