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Janvier/février 2011 1 Vidéosurveillance LETTRE D’INFORMATION PROFESSIONNELLE ET DE DÉBATS SUR LA VIDÉOSURVEILLANCE Édito Infos NUMÉRO 19 Janvier/février 2011 En France Tout savoir sur les référents sûreté Page 2 Dans nos régions Paris (75) : le 18e équipé de 75 caméras Rosières et Retournac (43) adoptent la vidéoprotection Page 7 Technologie Le point sur les différents réseaux de vidéoprotection Page 18 Débat d‟idées Les coûts diminuent-ils? “ La vidéo plombe le budget des communes ” Page 16 Le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2) a été définitivement adopté par le Parlement le 8 février 2011. Cette version définitive a été acceptée sur la base de nombreux compromis, lors de son passage en commission paritaire le 26 janvier dernier. Ainsi, après 4 ans d‖attente, cette loi que certains qualifient de “ fourre-tout ” et d‖autres de “ boîte à outils ”, contient de nombreuses dispositions répressives, étend le champ de la ―vidéoprotection‖, fixe les grandes orientations sur les moyens alloués aux forces de l‖ordre et surtout place les maires “ au cœur du dispositif ”. Aujourd‖hui, l‖élu, anime et coordonne “la politique de prévention de la délinquance dans sa commune”. Mais avec quels moyens ? Vidéosurveillance Infos va tenter d‖y répondre tout au long de l‖année, via des interviews, des retours d‖expériences, des dossiers et enquêtes encore plus riches et complets et ce, sur des domaines plus élargis que la vidéoprotection. Et c‖est la raison pour laquelle la lettre VSI s‖étoffe et passe à 20 pages ! Car l‖élu, aujourd‖hui, doit réfléchir, plus que jamais à une politique globale de prévention situationnelle, dans le souci d‖une véritable efficience des actions et dispositifs mis en place. Nous vous souhaitons une bonne lecture ! Virginie Cadieu De la nécessité d’une formation normalisée pour les opérateurs de vidéo protection La confiance des habitants pour un système de vidéo protection, comme son efficience, nécessitent la professionnalisation du métier d'opérateur de vidéo protection. Dans cet esprit, nous préconisons une formation obligatoire pour chaque futur opérateur sur les thèmes suivants : l'organisation de la sécurité en France, l'organisation judicaire, bien entendu la connaissance de la législation relative à la vidéo surveillance mais aussi les techniques de traitement des images et la lecture des faits de voie publique ; une connaissance méticuleuse du territoire vidéo protégé nous paraît aussi indispensable. Bien mesurer les enjeux de ce moyen d'améliorer la sécurité des habitants passe naturellement par la préservation du respect des libertés individuelles. Forts de ces constats, nous avons initié dans le Val d'Oise, avec le CNFPT, une formation type dispensée aux opérateurs du Centre de Supervision Urbain de la Communauté d'agglomération de la Vallée de Montmorency (Cavam). Les Maires des huit villes de la Cavam ont aussi décidé d'aller plus avant en créant un CSU uniquement dédié à la formation des opérateurs. Avec six postes de travail équipés de moniteur et de joystick, un mur d'images de sept autres moniteurs dont un écran plasma, un système d'enregistrement des images des sept caméras extérieures filmant le domaine public ainsi qu'un standard d'appel des forces de police, ce CSU est l'outil permettant d'assurer une formation de qualité pour un métier dont il faut encore créer le cadre réglementaire. A l‖heure où nous assistons à la multiplication des systèmes de vidéo protection, nous devons tout mettre en œuvre pour en garantir une utilisation réglementaire. Le CSU de formation de la Cavam veut contribuer à cette exigence. Luc Strehaiano Président le Cavam Membre de la Commission nationale de Vidéo Protection Focus sur…. Les Mureaux (78) : 9 caméras filent les voitures volées Frévent (62) : 25 caméras vidéo opérationnelles Page 8 Droits et devoirs Maître Bensoussan répond à vos questions Page 6 Tribune Cavam Prévention situationnelle - Techno protection Dossier partenaire L‟ALPE D‟HUEZ Page 9

Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

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DESCRIPTION

La lettre VSI lue par les décideurs publics et privés et diffusée à plus de 6 000 exemplaires Des dossiers et articles qui répondent aux préoccupations du lectorat Des interviews et réactions d’acteurs majeurs Des témoignages et retours d’expériences de Collectivités Un RDV mensuel avec Maître Bensoussan qui apporte des réponses d’ordre juridique aux collectivités Une page Débats qui permet de réagir face à l’actualité, à la stratégie politique ou à l’évolution réglementaire…

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Page 1: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

Janvier/février 2011 1

Vidéosurveillance

LETTRE D’INFORMATION PROFESSIONNELLE ET DE DÉBATS SUR LA VIDÉOSURVEILLANCE

Édito

Infos NUMÉRO 19 Janvier/février 2011

En France

Tout savoir sur les référents

sûreté

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Dans nos régions Paris (75) : le 18e équipé de 75

caméras Rosières et Retournac (43)

adoptent la vidéoprotection

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Technologie Le point sur les différents réseaux

de vidéoprotection

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Débat d‟idées Les coûts diminuent- ils? “ La vidéo plombe le budget des

communes ”

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Le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2) a été définitivement adopté par le Parlement le 8 février 2011. Cette version définitive a été acceptée sur la base de nombreux compromis, lors de son passage en commission paritaire le 26 janvier dernier. Ainsi, après 4 ans d‖attente, cette loi que certains qualifient de “ fourre-tout ” et d‖autres de “ boîte à outils ”, contient de nombreuses dispositions répressives, étend le champ de la ―vidéoprotection‖, fixe les grandes orientations sur les moyens alloués aux forces de l‖ordre et surtout place les maires “ au cœur du dispositif ”.

Aujourd‖hui, l‖élu, anime et coordonne “la politique de prévention de la délinquance dans sa commune”. Mais avec quels moyens ? Vidéosurveillance Infos va tenter d‖y répondre tout au long de l‖année, via des interviews, des retours d‖expériences, des dossiers et enquêtes encore plus riches et complets et ce, sur des domaines plus élargis que la vidéoprotection. Et c‖est la raison pour laquelle la lettre VSI s‖étoffe et passe à 20 pages ! Car l‖élu, aujourd‖hui, doit réfléchir, plus que jamais à une politique globale de prévention situationnelle, dans le souci d‖une véritable efficience des actions et dispositifs mis en place.

Nous vous souhaitons une bonne lecture !

Virginie Cadieu

De la nécessité d’une formation normalisée pour les opérateurs de vidéo protection La confiance des habitants pour un système de vidéo protection, comme son efficience, nécessitent la professionnalisation du métier d'opérateur de vidéo protection. Dans cet esprit, nous préconisons une formation obligatoire pour chaque futur opérateur sur les thèmes suivants : l'organisation de la sécurité en France, l'organisation judicaire, bien entendu la connaissance de la législation relative à la vidéo surveillance mais aussi les techniques de traitement des images et la lecture des faits de voie publique ; une connaissance méticuleuse du territoire vidéo protégé nous paraît aussi indispensable. Bien mesurer les enjeux de ce moyen d'améliorer la sécurité des habitants passe naturellement par la préservation du respect des libertés individuelles. Forts de ces constats, nous avons initié dans le Val d'Oise, avec le CNFPT, une formation type dispensée aux opérateurs du Centre de Supervision Urbain de la Communauté d'agglomération de la Vallée de Montmorency (Cavam). Les Maires des huit villes de la Cavam ont aussi décidé d'aller plus avant en créant un CSU uniquement dédié à la formation des opérateurs. Avec six postes de travail équipés de moniteur et de joystick, un mur d'images de sept autres moniteurs dont un écran plasma, un système d'enregistrement des images des sept caméras extérieures filmant le domaine public ainsi qu'un standard d'appel des forces de police, ce CSU est l'outil permettant d'assurer une formation de qualité pour un métier dont il faut encore créer le cadre réglementaire. A l‖heure où nous assistons à la multiplication des systèmes de vidéo protection, nous devons tout mettre en œuvre pour en garantir une utilisation réglementaire. Le CSU de formation de la Cavam veut contribuer à cette exigence. Luc Strehaiano Président le Cavam Membre de la Commission nationale de Vidéo Protection

Focus sur…. Les Mureaux (78) : 9 caméras

filent les voitures volées Frévent (62) : 25 caméras vidéo

opérationnelles

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Droits et devoirs Maître Bensoussan répond à vos

questions

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Tribune Cavam

Prévention situationnelle - Techno protection

Dossier partenaire L‟ALPE D‟HUEZ

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Tout savoir sur les référents sûreté

Les référents sûreté sont des policiers ou des gendarmes, choisis pour leur bonne connaissance des modes opératoires et des lieux de délinquance et formés à la prévention technique de la malveillance, des incivilités aux actes de terrorisme. Ils contribuent à l’amélioration de la sécurité par des conseils formulés auprès des commerçants à risque, des établissements sensibles ou encore des collectivités territoriales. Notre enquête au cœur d‟un métier parfois méconnu. Historiquement, c‖est dans le milieu des années 1980 que la préfecture de police a, la première, créé un service spécialisé dans le conseil en matière de prévention de la délinquance portant sur les espaces et les bâtis : le service information sécurité (SIS). Il faut noter que cette novation, qui répondait déjà à des besoins opérationnels des services de police, a conduit le législateur à adopter un texte spécifique : l‖article 11 de la loi d‖orientation et de programmation de sécurité intérieure (LOPSI 1) du 21 janvier 1995. Par la suite, c’est à partir de 2005 que la directeur général

de la police nationale (DGPN), la préfecture de police (PP) et la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) ont décidé de créer une formation commune afin de former des spécialistes capables d‖apporter des conseils en matière de sûreté et d‖évaluer les études de sécurité publique créées en 1995 et rendues obligatoire depuis le 1er octobre 2007. Dans le cadre de la prévention situationnelle Afin de lutter contre la délinquance et faire bénéficier la population de leur expertise professionnelle, les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationale ont donc décidé de généraliser la fonction de référent sûreté sur l‖ensemble du territoire dans le cadre de la prévention situationnelle. La loi 2002-1094 du 29 août 2002, renforcée par la loi 2007-297 du 5 mars 2007, définit le concept de prévention situationnelle comme “l‖ensemble des mesures d‖urbanisme, d‖architecture ou techniques visant à prévenir la commission d‖actes délictueux ou à les réduire de façon profitable”. Ces mesures, qui ne visent plus le délinquant mais l‖acte lui-même, ont cinq buts : dissuader le passage à l‖acte, empêcher l‖action malveillante, retarder l‖action malveillante, réduire ses effets, alerter et faciliter l‖action des services d‖interventions et de secours. Des misions multiples L‖action des référents sûreté en matière de prévention situationnelle s‖inscrit dans trois cadres : Ils exercent des missions, au quotidien, en partenariat avec des acteurs privés ou publics et les professions à risques – comme les établissements scolaires, hôpitaux, centres commerciaux, banques, entreprises, lieux de culte mais aussi bailleurs sociaux ou privés… Il s‖agit d‖un service public. Cette mission de conseil et d‖expertise est, bien évidemment, gratuite. Ils appliquent la convention nationale signée avec l‖Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), en 2006. Pour mémoire, les zones qualifiées de “zones urbaines sensibles”, dites ZUS, étaient en juin 2010 au nombre de 751. Enfin, depuis le 1er octobre 2007, les référents sûreté valident des études de sécurité publique réalisées pour les projets d‖aménagements d‖équipements collectifs et les programmes de construction qui, par leur importance, leur localisation ou leurs caractéristiques propres, peuvent avoir des incidences sur la protection des personnes et des biens. Cette fonction concerne, par exemple, le projet de construction d‖un centre commercial ou la création d‖établissements permettant d‖accueillir plus de 1 500 personnes. Lutter contre les atteintes aux biens et aux personnes Conseiller, établir des diagnostics ou tout simplement donner des avis auprès des services de l‖Etat ou de particuliers constituent donc leurs principales missions. Car il convient de rappeler que la lutte contre les atteintes aux biens et aux personnes constitue le cœur même du métier des policiers et des gendarmes. Pour mettre gracieusement au service de tous le fruit de leur expérience professionnelle, les référents sûreté sont choisis parmi les fonctionnaires et militaires expérimentés, ayant une très bonne connaissance du terrain et de sa réalité, avec un parcours professionnel au cours duquel ils ont pu avoir un regard à chaque fois différent sur des problématiques communes.

Une formation spécifique nationale Pour assurer la sécurité de tous, les référents sûreté suivent, depuis 2007, un cursus de formation spécifique de quatre semaines dans les structures de la Police Nationale, à Gif-sur-Yvette, dans l‖Essonne (lire notre encadré

“La formation est essentielle”). Mise en place par le ministère de l’Intérieur dans le cadre de la LOPSI 1, la formation des référents sûreté rassemble des policiers et des gendarmes de toute la France. Cette formation alterne des cours théoriques et des déplacements sur le terrain, avec des exercices pratiques dont le contenu fait l‖objet d‖un examen par un jury. L‖évaluation contient de nombreuses questions sur la législation applicable (pour déterminer si l’art. 11 de la loi 95-73 est applicable ou non), sur les éléments du dossier de demande qui doivent être fournis en fonction du nombre de caméras envisagées, du lieu d‖implantation ou de l‖existence d‖un périmètre. Des questions portent également sur les possibilités de financement des dispositifs et sur les normes techniques applicables… “Nous réalisons aussi régulièrement des formations pour des agents de préfecture, précise Elisabeth Sellos-Cartel, Chargée de mission du Comité de pilotage stratégique pour le développement de la vidéo protection. J‖invite systématiquement les référents sûreté des différents départements concernés, afin de leur faire bénéficier d‖une formation supplémentaire sur les aspects réglementaires. Leur formation initiale est ainsi renforcée et cette journée additionnelle leur permet de mieux appréhender le travail quotidien des agents de préfecture et de créer des liens entre ces deux métiers…” De plus en plus nombreux sur le territoire Fin décembre 2010, on recensait 283 référents sûreté. “Tous avaient validé leur statut suite à un examen permettant de vérifier leur aptitude à réaliser un diagnostic de sécurité. 160 sont en exercice pour la Police Nationale et 123 pour la Gendarmerie Nationale, détaille Philippe Payn, DGPN Pôle judiciaire Prévention et Partenariats, ministère de l‖Intérieur. A deux exceptions près – les départements de Corse du Sud (2A) et de la Meuse (55) – tous les départements métropolitains et ultramarins (y compris à Mayotte) disposent d‖au moins deux référents formés (policier et gendarme). La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française disposent également d‖un référent sûreté police.” Mais la multiplication des référents sûreté ne signifie pas que les collectivités doivent obligatoirement faire appel à leurs services. Il s‖agit simplement d‖une possibilité offerte pour les aider à mieux dimensionner et à mieux prendre en compte leur problématique. En revanche, le fait qu‖une collectivité fasse appel à un référent sûreté peut faire partie des éléments pris en compte par la préfecture ou par le Comité de pilotage stratégique pour lui accorder des subventions. L‖objectif étant que les dispositifs soient le plus opérationnel possible, à partir du moment où elles ont bénéficié des conseils émanant de référents sûreté, elles ont effectivement davantage de chances d‖obtenir des subventions émanant du FIPD. Pas de concurrence avec les bureaux d’étude Le rôle des référents sûreté a évolué depuis leur mise en place en 2007, fait remarquer Philippe Payn, qui explique que la part de la vidéo protection dans leur activité est beaucoup plus importante, notamment depuis 2009, étant désormais entendus par les commissions départementales pour donner leur avis sur le caractère opérationnel des dispositifs. “ Mais leur action n‖est pas en soi concurrentielle avec l‖intervention d‖un bureau d‖étude ”, tient-il à préciser. Dans le domaine de la vidéo protection, le référent va aider un responsable à déterminer où il a besoin de caméras et comment elles doivent fonctionner. Il va donc l‖aider à exprimer ses besoins opérationnels en la matière. En ce sens, les bureaux d‖étude privés ne sont pas écartés du processus. Leur travail pourrait même être facilité par l‖action du référent... De plus, le référent “ ne réalise pas une étude de faisabilité, qui reste du domaine de compétence du privé ”. Les référents sont là pour leur donner certains éléments utiles. Ensuite, en tant que rapporteur, ils vont suggérer un avis à la sous commission de sécurité publique qui est chargée d‖évaluer ces études. “Certains référents sûreté sont partis exercer dans le privé ou ont monté leur propre bureau d‖étude, mais c‖est une minorité, témoigne Philippe Payn. Il y a beaucoup plus d‖anciens militaires, de pompiers voire des policiers ou des gendarmes non référents qui travaillent dans ce secteur,

ou en tant que responsables sûreté de sociétés.”

EN FRANCE

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Janvier/février 2011 3

Tout savoir sur les référents sûreté (suite)

“La formation des référents sûreté est essentielle” Philippe Payn – DGPN Pôle judiciaire Prévention et Partenariats, ministère de l‟Intérieur.

Un référent sûreté est un policier ou un gendarme expérimenté qui a suivi et réussi une formation nationale. Cette dernière comporte quatre modules

d‖une semaine chacun, dont un entièrement consacré à la vidéo protection. Les autres modules portent sur les techniques de prévention situationnelle, la méthodologie d‖un audit de sûreté, l‖urbanisme et les études de sûreté et de sécurité publique. Quatre sessions depuis 2007 La première promotion de référents sûreté a vu le jour en 2007 et la quatrième s‖est terminée en décembre dernier. Cette formation, aujourd‖hui dispensée au CNEF (Centre National d‖Etude et de Formation de la Police) à Gif-sur-Yvette, dans l’Essonne, est nécessaire pour donner une méthodologie et des connaissances techniques et juridiques spécifiques à cette activité de conseil. Elle permet de compléter l‖expérience de terrain indispensable et la connaissance des modes opératoires de la délinquance dont disposent les stagiaires. Elle permet également d‖apporter à tous les référents la même méthodologie et les mêmes connaissances. C‖est pour cette raison que la formation est nationale et commune à la Police Nationale et à la Gendarmerie nationale. C‖est une formation relativement longue pour les services. Elle n‖a pas pour but de former des techniciens ou des ingénieurs en vidéo protection mais de permettre à des policiers ou à des gendarmes expérimentés de mieux conseiller des élus locaux ou des responsables d‖établissement qui souhaitent mettre en place un dispositif de vidéo protection. Ils peuvent les aider à concevoir et dimensionner un système qui soit opérationnel et bien adapté à leurs besoins. Ils sont entendus par la commission départementale de vidéosurveillance pour donner leur avis sur le caractère opérationnel d‖un système de vidéo protection. Leur appréciation est également demandée par le Comité de pilotage stratégique pour le développement de la vidéo protection dans les dossiers d‖instruction des demandes de subvention au titre du FIPD. En ce sens, la durée de la formation a été jugée suffisante, on peut toujours souhaiter multiplier les travaux pratiques, mais la répartition entre les cours théoriques et les mises en pratique a été faite en fonction de la durée maximale de la formation. Des rôles multiples Les référents sûreté sont chargés dans leur département de conseiller leur directeur départemental, leur commandant de groupement ou leur préfet pour tout ce qui touche aux mesures de prévention situationnelle. Ils peuvent réaliser des audits de sûreté au profit de partenaires publics ou privés. Ils sont rapporteurs au sein de la sous-commission de sécurité publique qui est chargée d‖évaluer et de valider les études de sûreté et de sécurité publique. L‖action des référents sûreté se situe dans le contexte du partenariat local. Les référents ont, avant tout, un rôle de conseil en raison de leur expérience professionnelle et de leurs compétences méthodologiques. Dans tous les cas où leur avis est sollicité en tant que “praticiens”, que ce soit dans les décisions d‖attribution d‖une subvention ou auprès de la commission départementale de vidéosurveillance, ou comme rapporteur de la sous-commission de sécurité publique, ils sont suivis par les instances décisionnaires. Au service des partenaires publics et privés Les référents sûreté sont au service des partenaires publics ou privés qui connaissent des problèmes conséquents en matière de délinquance. Pour pouvoir bénéficier de leurs services, il convient d‖adresser une demande motivée auprès de la Direction départementale de sécurité publique ou de sécurité de proximité (DDSP) au niveau police en province, ou auprès du Commandant de groupement de gendarmerie départementale en zone gendarmerie. Pour Paris et la petite Couronne, les collectivités concernées doivent s‖adresser à la Direction territoriale de la Sécurité de proximité (DTSP). Concernant la vidéo protection, tout exploitant qui veut installer ou faire évoluer son dispositif de vidéo protection peut faire appel à un référent sûreté.

Tous unis pour prévenir au mieux et faire baisser la délinquance.” Christophe Rocacher – Adjudant du Groupement de Gendarmerie Départementale de la Gironde et référent sûreté “Prévention situationnelle et

vidéoprotection.

VSI : Depuis combien de temps êtes-vous référent sûreté ? Christophe Rocacher : J’ai suivi ma formation en 2008 au Centre National d’Etude et de Formation de la Police (CNEF) de Gif-sur-Yvette, dans l‖Essonne. Il s‖agissait de la première formation totalement mutualisée police-gendarmerie.

VSI : Quelle a été votre motivation pour devenir référent sûreté ? C.R. : Au vu de mes antécédents dans le domaine judiciaire et d’un diplôme universitaire, l‖état major d‖Aquitaine m‖a contacté pour me proposer le premier poste de la région. Cette offre cadrait parfaitement avec mon profil de carrière et mes centres d‖intérêts professionnels : les relations avec des interlocuteurs aussi intéressants que variés, et un intéressement certain pour la vidéo et pour les nouvelles technologies en général.

VSI : Quelle est votre définition d’un référent sûreté ? C.R. : Pour moi, c’est un gendarme dont l’expérience et la formation spécifique ont pour objet d‖assurer au mieux la paix et la tranquillité publique, en agissant de manière préventive face aux actes de malveillance. Le référent sûreté est un spécialiste, conseiller technique du commandant de groupement de la gendarmerie en matière de sûreté, un acteur public de la prévention technique de la malveillance au profit des collectivités

territoriales et des secteurs à risque.

VSI : Quel est votre rôle ? C.R. : En tant que conseiller technique du commandant de groupement de gendarmerie de la Gironde, dans tous les domaines relatifs à la sûreté, je donne mon avis sur de

nombreux sujets liés à mon activité, comme la commission départementale de vidéoprotection. Dans le cadre de projets d‖urbanisme, j‖apporte ma connaissance dans l‖objectif de prévenir la délinquance et d‖optimiser le travail des forces de l‖ordre. Je prodigue aux demandeurs des préconisations, sous différentes formes, pour les aider dans leur projet de lutte contre la malveillance.

VSI : Qu’en est-il au niveau de la vidéoprotection ? C.R. : En ce qui concerne la vidéoprotection d’une commune, mon rôle général est que son développement se réalise dans un cadre légal le plus parfait possible, parallèlement avec la recherche constante de l‖efficacité du système et le tout dans une stratégie globale de sécurité dans laquelle la vidéo protection ne constitue qu‖un élément. Il faut également sensibiliser les acteurs de cet outil, utile aux forces de l‖ordre contre la

délinquance, et convaincre que son utilisation ne peut pas être banalisée (a fortiori détournée). Il s‖agit d‖une matière évolutive dont des réflexions, voire des modifications, régulières s‖imposent. Dans tous les cas, le suivi mis en place ne doit pas s‖arrêter à la maintenance technique.

VSI Quels sont vos interlocuteurs privilégiés ? C.R. : L’aide apportée aux collectivités est une partie importante du métier. Il faut être un acteur, voire le moteur, du rapprochement entre les collectivités et la gendarmerie dans

le domaine de la prévention de la délinquance. Ce partenariat et cette bonne entente, déjà existants grâce aux unités du terrain, se renforcent sous un nouvel aspect. Le référent sûreté vient soutenir cette lutte commune contre la délinquance en apportant une aide technique, juridique et administrative aux communes qui se lancent dans un tel projet. Cette expérience riche et variée contribue fortement à l‖entraide entre nos institutions, tous unis pour atteindre un même objectif : prévenir au mieux et faire baisser la délinquance.

VSI : Votre métier évolue-t-il ? C.R. : Les textes et les règlements évoluent, la technologie et la délinquance également. Les métiers de la sûreté et de la prévention sont des univers sans limite, en perpétuel mouvement et l‖aspect éducatif y afférent ne doit jamais être relâché. Aujourd‖hui, le développement de la vidéo protection est important car je pense que nous sommes en retard dans ce domaine en France. Autre secteur, la sanctuarisation des établissements scolaires reste une priorité. Demain, il faudra revoir la sûreté des dépôts d‖explosifs, puis

celle des aérodromes, sans oublier de développer le partenariat avec les bijouteries ou autre union contre le vol des métaux. Il ne faut pas lâcher la mise en application relativement récente et complexe de la sûreté portuaire et la rénovation urbaine de nos villes est loin d‖être arrivée à son terme…

VSI : Quels sont vos moyens d’action ? C.R. : Pour répondre aux sollicitations, le référent sûreté puise dans son expérience judiciaire et dans les principes de la prévention situationnelle. Le commandant de groupement de gendarmerie et ses officiers adjoints sont sa référence. Les modes d‖intervention du référent sûreté sont l‖Etude de Sûreté et de Sécurité Publique (ESSP), le diagnostic, la consultation et le partenariat.

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“Mon rôle est de conseiller toutes les personnes physiques ou morales qui souhaitent se protéger” Philippe Renoncourt – Adjudant-chef, référent sûreté en Prévention Technique de la Malveillance et conseiller technique en Vidéo protection du Groupement de Gendarmerie départementale de l‟Essonne.

Je suis référent sûreté du Groupement de Gendarmerie départementale

de l‖Essonne depuis le 7 novembre 2008, date de la fin de ma formation. Aujourd‖hui, la formation comprend quatre modules (consultation, diagnostic, ESSP et vidéo protection). Chaque module dure une

semaine. Je fais parti de la seconde promotion, sachant qu‖il y a une promotion par an. Ma formation ne comprenait que trois modules (consultations, diagnostic et ESSP/Vidéosurveillance). La première session a eu lieu à l‖école des officiers de la police nationale à Cannes

Ecluses. Les autres sessions ont eu lieu au Centre de Formation de la Police Nationale à Gif-sur-Yvette. La principale particularité de cette formation est qu‖elle est commune à la Police Nationale et Gendarmerie Nationale.

Désigné par ma hiérarchie Dans un premier temps, j‖ai été désigné par ma hiérarchie. Ne connaissant pas la fonction de référent sûreté, je me suis rendu au 1er module “en aveugle”. De suite, j‖ai compris l‖intérêt de ce nouveau

métier. En effet, la fonction de référent sûreté m‖a permis de rencontrer de nombreuses personnes de toutes catégories (gendarmes, civils, élus, commerçants, industriels…) et de leur apporter une aide très appréciée. Auparavant, je travaillais essentiellement après les faits. Maintenant, je

travaille en amont en proposant des solutions pour empêcher la réalisation de ces faits. Mon but est de trouver des solutions techniques ou humaines pour faire diminuer les actes de délinquance ou leurs conséquences. Pour moi, un référent sûreté est un conseiller

technique chargé de la prévention technique de la délinquance et de la vidéo protection. Mon rôle est de conseiller toutes les personnes physiques ou morales qui souhaitent se protéger.

Au service de tous les citoyens Mon principal moyen d‖action réside dans la possibilité d‖être détaché de ma fonction initiale, d‖avoir une totale liberté d‖action et, surtout, la confiance de mes chefs. Un autre atout est celui des réseaux des brigades de gendarmerie locale et des référents sûreté gendarmerie ou

police. Mes autres moyens d‖action passent par mes contacts civils dans le monde de la sûreté et de la vidéo protection, ainsi que par Internet. Toute personne (civile, administration, commerçant, industriel, artisan…) peut me contacter, soit par le biais de la brigade de gendarmerie locale,

soit directement suite à une conférence ou par le bouche à oreille. Chaque nouveau dossier, chaque nouvelle rencontre est une nouvelle expérience. Par exemple, en ce moment, je suis en train de travailler sur le dossier des églises du département, à la demande du Préfet, suite à

une vague de cambriolages commis en 2009. Je rencontre notamment différents membres du clergé et le personnel du Patrimoine. J‖ai également l‖occasion de visiter des communes que je ne connais pas, des sociétés, des commerces. Chaque nouvelle étude apporte une

pierre à ma connaissance de la délinquance et aux moyens de la contrer. Je deviens, aux yeux des personnes que je rencontre, un conseiller technique apportant des réponses à la délinquance.

Pour Vidéosurveillance Infos, deux stagiaires de la session 2010 reviennent sur la dernière session de formation qui s‟est tenue à Gif-sur-Yvette en novembre-dernier…

Jean-Loup Robert-Traeger est lieutenant de police en Nouvelle-

Calédonie. Agent chargé des règles d‖hygiène et de sécurité (ACMO) et ancien responsable de la sécurité du système

d‖information (RSSI), il a acquis une certaine “technicité” (protection

bâtimentaire, protection incendie…). Du coup, comme il était opportun de créer un bureau prévention à la Direction de la Sécurité

Publique de Nouméa, sa désignation comme référent sûreté est

apparue évidente. Pour l‖un de ses “collègues” de formation, adjudant de gendarmerie 2 en Outre-mer,

la motivation pour devenir référent sûreté est passée par la prise en compte de la

délinquance sous l‖angle de la responsabilisation de tous les échelons sociaux dans l‖approche de leur sécurité et le conseil de professionnels de la sécurité publique en

prime, le tout dans le but d‖améliorer les relations entre population et forces de l‖ordre

et d‖offrir de nouvelles solutions à la prise en compte de la délinquance.

Une formation jugée trop courte Pour ce lieutenant, la formation était trop courte pour assimiler une importante

quantité d‖information. “Il aurait été judicieux de faire davantage de travaux pratiques

pour acquérir des réflexes propres au diagnostic de sûreté ou à la consultation de sûreté, mais aussi à l‖Etude de sûreté et de sécurité publique”. Un avis partagé par

l‖adjudant de gendarmerie 2 qui a trouvé la formation claire mais succincte. “Elle m‖a

cependant donné un bon aperçu de l‖ensemble des fonctions du référent sûreté et m‖a motivé pour compléter, de façon personnelle et avec la communauté des

référents sûreté, les connaissances nécessaires pour assurer ce métier”.

Avant sa formation, Jean-Louis Robert-Traeger avait quelques connaissances en matière de vidéo protection, mais sans plus. “La formation m‖a permis d‖apprendre la

réglementation générale de la vidéo protection, le canevas pour réaliser un diagnostic

de sûreté, l‖existence de certaines normes bâtimentaires et comment les retrouver. Aujourd‖hui, il me manque l‖expérience…”, poursuit-il alors que son “collègue” ne

savait que très peu de choses : “Seul Internet m‖avait permis d‖aborder

sommairement la prévention situationnelle avant la formation. Outre la méthodologie, les bases techniques et le maillage existant, j‖ai pris conscience de la volonté et de

l‖implication de l‖Etat dans ce volet d‖actions.”

La crainte de perdre les acquis… Pour ce lieutenant, rien n‖a vraiment changé : “La réglementation locale et les

compétences propres aux maires, à l‖Etat et aux provinces sont bien différentes de celles de Métropole. Nous avons ce que nous appelons ici des “spécificités locales”,

enchaîne-t-il. Cependant, il craint qu‖avec le temps et le manque d‖expérience, les

réflexes et les connaissances acquis au cours de sa formation soient perdus. “Pour l‖instant, à part ma Direction qui sait qu‖un référent sûreté existe, personne d‖autre

n‖en a vraiment connaissance. Il va donc falloir tendre vers une nouvelle approche de

la prévention situationnelle avec la collaboration de la Police Nationale et donc du référent sûreté. C‖est ce qui est à mon sens le plus difficile : faire comprendre qu‖il

faut à présent inclure dans les démarches de rénovation urbaine ou de création

d‖immeuble ou complexe d‖immeuble un nouveau collaborateur”, s‖inquiète le “jeune” référent sûreté.

Pour son nouveau collègue, tout est en évolution. Les premiers dossiers de

vidéoprotection sont arrivés sur son bureau et les contacts pris ouvrent les premières portes de la prévention technique de la malveillance.

“Experts de sûreté” Selon Jean-Louis Robert-Traeger, un vrai référent sûreté est en quelque sorte un

expert en sûreté. Un véritable technicien qui a les connaissances et le recul nécessaire pour éviter ou surtout limiter les atteintes aux bâtiments et aux personnes

qui s‖y trouvent.

“Mon rôle est de conseiller ma Direction et mes collègues en matière de sécurité et de sûreté, mais aussi, et surtout, le public”, ajoute Jean-Louis Robert-Traeger. “Pour

l‖instant, les “demandes” sont inexistantes, regrette-t-il. Pour que je puisse conseiller

ou aider quelqu‖un dans une démarche de mise en sûreté d‖un bâtiment, ou tout simplement apporter un renseignement sur de la prévention technique de la

malveillance, on peut me contacter par mail ou téléphone”, conclut la nouvelle recrue.

Pour son homologue, son rôle est de motiver et d‖accompagner les projets. “La prévention situationnelle passera avant tout par des réorganisations urbaines, la

modernisation de l‖habitat et des infrastructures, ainsi que par le développement

économique de l‖île, précise-t-il. C‖est à moi qu‖il appartient de formuler les demandes et de trouver le bon format. La délinquance n‖est pas la même qu‖en métropole,

l‖action du référent sûreté devra donc se faire au format de ce contexte particulier. J‖ai

déjà incité des particuliers, des chefs d‖établissement privés et scolaires, des fonctionnaires de la préfecture et mes camarades des unités de terrain à faire appel à

moi pour tout problème de sûreté des biens et des personnes. Toutes ces personnes

connaissent mes coordonnées professionnelles”, conclut-il.

EN FRANCE

“Le référent sûreté est un chef d’orchestre…” Jean-Claude Cazaux – B-Major et responsable à la DTSP 93 de l‟Unité de Prévention et de Sécurité Urbaine.

Je suis référent sûreté depuis la première session de 2007.

Aujourd‖hui, je suis responsable à la DTSP 93 de l‖Unité de Prévention et de Sécurité Urbaine, service en charge de la réalisation de diagnostics de sûreté, membre de la Commission Départementale de Vidéo protection et référent auprès des bailleurs engagés dans des

Projets de Rénovation Urbaine...

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Tout savoir sur les référents sûreté (suite)

Page 5: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

Janvier/février 2011 5

L‟adjudant-chef Joël Guéret est le référent sûreté de la gendarmerie dans le Bas-Rhin depuis 2008. Spécialisé en prévention situationnelle, il apporte aux élus locaux ses lumières pour prévenir la délinquance.

Joël Guéret reconnaît avoir la chance de pouvoir se consacrer à sa mission à plein temps, contrairement à certains de ses collègues qui exercent leurs fonctions dans d‖autres départements. A noter que fin 2010, les gendarmes alsaciens comptaient dans leurs rangs quatre référents sûreté. Le sous-officier a découvert la prévention situationnelle en 2007 lorsqu‖il a suivi sa formation, qui comprenait alors cinq modules répartis sur un an ‑ notamment en matière d‖urbanisme et de vidéo protection – au centre de Gif-sur-Yvette. “Nous étions quatre-vingt dans cette première promotion, à nombre égal de policiers et de gendarmes”, précise Joël Guéret.

Un regard nuancé sur la vidéo protection Selon sa définition, la mission du référent sûreté consiste à combiner les clés de la formation à la connaissance qu‖il a des différents modes opératoires des délinquants. Un savant mélange qui lui permet d‖établir un “diagnostic sécurité” à l‖intention de la collectivité qui l‖a sollicité. “Je rédige des rapports dans lesquels je consigne un certain nombre de préconisations sur l‖accessibilité à un lieu, l‖éclairage d‖un emplacement ou encore l‖agencement des espaces verts… ”, explique l‖adjudant-chef. Sur la vidéoprotection, Joël Guéret porte un regard nuancé : “La vidéo protection ne rend des services que si elle a été pensée dans une stratégie globale. Le simple fait de mieux éclairer un emplacement, de ré agencer l‖entrée d‖une médiathèque sur un espace passant par exemple, peut très bien suffire”, défend-il. Le risque étant de “décrédibiliser” un outil technologique pourtant essentiel. “Il m‖arrive de trouver que le nombre de caméras prévues sur un projet est exagéré par rapport à l‖objectif recherché”, conclut adjudant-chef.

Référents sûreté et bureaux d’étude : complémentaires ou concurrents ?

“ Les référents sûreté n‖ont pas pour fonction de se substituer au bureau d‖étude. Du point de vue technologique, comme ils ne sont pas ingénieurs, ils doivent éviter de tomber dans le piège des commerciaux qui cherchent à vendre à tout prix. Une journée de formation ne peut suffire pour avoir assez de recul face à la lecture d‖une documentation technique et déterminer ce qui convient et ce qui n‖est pas adapté…”, déclare un ingénieur du service des technologies et des systèmes d'information (S.T.S.I), au sein du ministère de l‖Intérieur, qui ajoute “ il est certain que les technologies évoluent très vite, et la part d‖intérêt personnel amenant le référent sûreté à se renseigner régulièrement sur ce qui existe et les évolutions à venir joue un rôle très important ”. Quant aux formations proposées par les acteurs privés ? “ Soit ils n‖y vont pas, soit ils y vont, et alors ils doivent être très vigilants et avoir un regard critique ”.

Savoir poser les bonnes questions Dans un premier temps, l‖essentiel est, pour le référent sûreté, de “ toujours replacer le contexte de mission de prévention au niveau de la sûreté vis-à-vis de la technique et de poser les bonnes questions aux personnes qu‖il aura comme interlocuteur pour évaluer les dispositifs techniques les mieux adaptés à la mission qui lui a été confiée ”, déclare ce même ingénieur. Bref, le référent sûreté est à même de pouvoir juger de la cohérence du système vis-à-vis de l‖objectif recherché. Ce n‖est pas au référent sûreté de dire “Je vais mettre telle caméra, avec telles caractéristiques, à tel endroit…” car ceci est le travail du bureau d‖étude. De même, le référent sûreté ” ne rédige pas le cahier des clauses techniques. Il peut faire partie du comité d‖élaboration du marché, mais ne définit pas les grandes directions sur le cahier des charges, car c‖est un métier à part entière ”, précise t‖on au ministère.

Un travail main dans la main, oui mais… Cependant, il arrive aux référents sûreté de travailler main dans la main avec des bureaux d‖étude. “J‖ai déjà eu des échanges constructifs avec certains référents sûreté, confie Steve Lohr, responsable commercial Sûreté urbaine région Est, chez SPIE EST. Mais mes premiers contacts avec certains référents sûreté ont été assez chaotiques car j‖estime que chacun a son propre domaine de compétence. La prévention situationnelle et l‖analyse des risques est à la charge des référents sûreté car c‖est leur métier. En revanche, quand certains référents sûreté donnent des conseils techniques aux collectivités, je ne suis pas d‖accord. Ils doivent accompagner les collectivités sur la nécessité ou non de déployer un système de vidéo protection compte tenu de leurs problématiques. Mais c‖est au bureau d‖étude ou à l‖intégrateur de faire les bons choix techniques en fonction des besoins et de l‖environnement. Ce n‖est pas au référent sûreté de dire : “Je souhaite des caméras 3 méga pixel si la collectivité n‖a pas de réseau pour la transmission ! Certains recadrages et mises au point concernant les missions de chacun ont donc été nécessaires !”, précise Steve Lohr.

Un point de vue entièrement partagé par Guy Conan du cabinet de conseil Technoman. “Cela va faire 40 ans que j‖exerce ce métier. Je fais partie des doyens ! C‖est pourquoi en termes de “conseil” je pense que l‖expérience est indispensable. Selon moi, la formation des référents sûreté est aujourd‖hui trop courte. Je suis d‖accord pour que les référents sûreté gèrent la prévention situationnelle et effectuent des études de délinquance, mais pas qu‖ils s‖attèlent à des projets techniques car ils ne peuvent pas faire face à des problèmes sur le chantier. Pour comprendre grossièrement comment

fonctionne une caméra, il faut une semaine ! Je pense que la formation que reçoivent les référents sûreté est trop grossière et, surtout, qu‖elle devrait être faite par des personnes des métiers de la Sûreté”, conclut Guy Conan.

La crainte des bureaux d’étude Quant au fait que certains bureaux d‖étude pensent que les référents sûreté pourraient à terme voler leur travail… Steve Lohr reprend la parole : “Je comprends la crainte des cabinets d‖étude. Comme je l‖ai déjà évoqué, certains référents sûreté vont bien au-delà de leur mission. Récemment encore, j‖étais en rendez-vous dans une collectivité qui réfléchit à la mise en place d‖un système de vidéo protection. Elle est en contact avec son référent sûreté qui lui a proposé de l‖accompagner sur la faisabilité d‖un déploiement. Cela est une aberration car l‖étude de faisabilité doit être réalisée par un cabinet indépendant, objectif sur la base des faits criminogènes fournis par les forces de l‖ordre. Ce n‖est pas aux référents sûreté de réaliser l‖étude d‖opportunité et encore moins d‖aider la collectivité à rédiger son cahier des

charges. Ce que j‖ai pourtant déjà vu ! Je pense, au contraire, que les bureaux d‖étude et les référents sûreté doivent collaborer pour que le déploiement soit une réussite. Pour conclure, je dirais qu‖il est peut être nécessaire de recadrer leur mission. Certain d‖ailleurs ont déjà quitté leur fonction de référent sûreté (pourtant créée en 2007 seulement) pour se mettre à leur propre compte en tant que cabinet indépendant !”, conclut Steve Lohr.

Pour Philippe Payn, DGPN Pôle judiciaire Prévention et Partenariats, ministère de l‖Intérieur, les fonctions sont bien distinctes. “Les référents sûreté ne rentrent pas du tout dans le même champ d‖actions que les bureaux d‖étude. Les conseils dispensés par les référents sûreté permettent d‖aider les collectivités à déterminer quel système répondra le mieux à leurs besoins, et de mieux rédiger les cahiers des charges. Les référents sûreté ne rentrent pas du tout dans la phase ―étude de faisabilité‖. Les cabinets privés auront donc toujours leur place…”

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Page 6: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

6 Janvier./février 2011

DROITS ET DEVOIRS...

Le PV électronique : L'efficacité de ce procédé semble avéré mais n'y a-t-il pas des risques d'enfreinte au droit à un recours effectif, et à la présomption d'innocence ? Depuis la directive communautaire du 30 novembre 1999 sur la signature électronique, il est certain que nous allons vers une société dématérialisée. Dans

ce cadre, il est parfaitement normal que les traitements administratifs de masse, tels que les PV électroniques, puissent suivre des principes de modernité.

La loi de finances rectificative pour 2010 a créé, à cet effet, un fonds d'amorçage, pour une durée de trois ans à compter du 1er janvier 2011, en faveur des communes ou de leurs groupements faisant l'acquisition des équipements nécessaires à l'utilisation du procès-verbal électronique (PVE). Le principe du PV électronique, instauré par le décret n° 2009-598 du 26 mai 2009, est acquis et doit être généralisé dès 2011, en modernisant notamment le processus d'établissement et de mise en recouvrement des amendes, dont celles encourues pour contravention aux règles de stationnement, en permettant aux agents verbalisateurs de rédiger le PV sur un assistant numérique personnel (PDA). Ce qui est important, c‖est que l‖appareil soit sécurisé et que les

conditions de sécurisation rendent vraisemblables la qualité de l‖information. L‖arrêté du 2 juin 2009 précise les conditions d'utilisation des appareils électroniques sécurisés et permet le recours à une signature manuscrite conservée sous forme numérique. Quand toutes les conditions de sécurisation sont réunies, nous sommes en présence d‖un traitement organisationnel et non à vocation juridictionnel. Pour autant, la “ présomption d‖innocence ” est préservée. En effet, il sera toujours possible de contester, en remplissant le formulaire envoyé avec le PV au domicile. En revanche, les motifs de contestation seront très limités. La rédaction de l'infraction est en effet standardisée, pour éliminer le risque d'erreurs de procédures, qui est aujourd'hui l'un des plus importants motifs de contestation. L‖intérêt d‖un tel système est d‖éviter toutes les erreurs possibles, qu‖il s‖agisse d‖erreurs de droit en application de la réglementation en vigueur, d‖erreurs matérielles (erreurs de dates, de mentions, de

références) ou d‖erreurs de transmissions. Mais on peut penser que l‖électronique tend vers une réduction des cas d‖erreur plutôt qu‖une augmentation de l‖incertitude. Il offre, dans la plupart des cas, beaucoup plus de possibilités de preuves, de par les niveaux de traçabilité, comparé à un dispositif manuel. En outre, le système de traçabilité permet de “ rejouer ” la preuve et de recommencer autant de fois que l‖on veut le système afin de pouvoir, grâce à ces traces, suivre comme un ―petit poucet électronique‖ tous les éléments de l‖infraction jusqu‖à la personne concernée. Le caractère non perceptible immédiat de cette preuve doit être relativisé par le fait qu‖on est en présence d‖une preuve très puissante par sa traçabilité. Le Sénat a voté l'article 4 de la Loppsi. Modifiant la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), il permet à une autorité administrative, l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OLCTIC), de demander aux fournisseurs d'accès à Internet le blocage de l'accès à un site sans en passer par un juge “ lorsque les nécessités de la lutte contre la diffusion des images ou des représentations de mineurs relevant de l'article 227-23 du Code pénal le justifient ”. Qu'en pensez-vous ? Cet amendement participe à l‖efficacité de la lutte pour la protection des mineurs. Une telle position apparaît tout à fait mesurée au regard des impératifs de liberté publique et de protection des enfants. On peut toutefois s‖interroger sur l‖absence de contrôles juridictionnels mais on pourrait considérer que les autorités administratives, après avoir pris la mesure de la situation, notifient aux hébergeurs et aux Fournisseurs d‖Accès Internet (FAI) l‖arrêt de diffusion des images en cause. Une telle mesure a pour vocation de protéger des enfants et sera toujours sous contrôle du juge.

Les hébergeurs et les FAI qui s‖opposeraient à une telle démarche pourraient saisir le juge de l‖urgence (référé) afin de faire valoir la liberté d‖expression. Le caractère extrêmement diffus de l‖information sur Internet et l‖atteinte extrêmement grave à l‖ordre public peuvent justifier une telle dérogation. En tout état de cause, il y a risque de censure du Conseil constitutionnel dans la mesure où celui-ci a déjà considéré qu‖une suspension de connexion ne pouvait relever que de la décision du juge et que l‖autorité

administrative ne pouvait pas prendre une telle décision. Dans le cadre qui nous occupe, nous ne sommes pas vraiment en présence d‖une décision mais d‖une mesure provisoire. Dans l―intérêt des enfants, cette mesure provisoire reste sous contrôle du juge ce qui pourrait conduire le Conseil constitutionnel à admettre une telle limitation, dans la mesure où il y a une balance des intérêts entre décision administrative et décision d‖une juridiction ; un décret doit fixer les modalités d‖application de l‖alinéa précédent. En ce qui me concerne, il ne me semble pas possible de déléguer la protection des libertés et notamment le droit d‖expression par décret. Très souvent, le Conseil constitutionnel a considéré que lorsqu‖on portait atteinte, dans le cadre d‖un intérêt public, à des limites de cette nature, ces limites devaient être fixées par le législateur et ne pas être déléguées à l‖autorité réglementaire.

Pouvez-vous nous dire un mot sur l'arrêté du 5/01/2011 modifie les conditions de certification des installateurs de systèmes de vidéosurveillance. Cet arrêté, attendu par les professionnels, constitue une véritable avancée dans la sécurisation de l‖utilisation de ces systèmes de vidéoprotection. Il n‖y a pas de modification structurelle, et la notion de conformité s‖entend de la conformité des équipements cumulés avec la conformité de l‖opérateur qui doit disposer d‖une accréditation donnée par le Comité français d‖accréditation (Cofrac) ou par un autre organisme d‖accréditation, membre de la Coopération européenne pour l‖accréditation et ayant signé les accords multilatéraux de reconnaissance mutuelle pertinents. Il s'agit probablement de se conformer aux règles européennes en matière de concurrence et de disposer d'un nombre d'organismes certificateurs plus important. Pour le reste, il n‖y a aucun changement par rapport au précédant arrêté -néanmoins abrogé- du 29 avril 2010. Les installateurs doivent continuer à respecter les prescriptions techniques fixées par l‖arrêté 3 août 2007 pour pouvoir obtenir une certification. Ils doivent notamment connaître et comprendre les exigences réglementaires de l'administration sur la vidéo protection, et également être informé des principales réglementations administratives du domaine général (législation du travail, directive sur les déchets, etc).

Maître Bensoussan répond à vos questions

Page 7: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

Janvier/février 2011 7

Inutile de rappeler que l‟installation de caméras de vidéosurveillance à Paris est l‟un des grands chantiers de l‟année 2011. Avec quatre caméras pour 10 000 habitants, le 18e arrondissement de Paris figurera parmi les arrondissements les moins densément équipés en la matière.

En 2011, soixante-quinze caméras vidéo seront installées dans les rues du 18e arrondissement de Paris, ce qui placera ce quartier parmi les moins bien lotis de la capitale, d‖après les chiffres calculés par le magazine Mégalopolis. En effet, d‖après “le magazine du très grand Paris”, les arrondissements les plus densément équipés de

vidéosurveillance seront ceux du centre de la capitale, souvent les plus cossus, 8e arrondissement en tête avec ses 23 caméras pour 10 000 habitants. Un choix qui s‖expliquerait par une criminalité souvent plus importante sur la voie publique dans les quartiers touristiques et donc plus fréquentés. L‖opération débutera dans le 18e au second semestre 2011 pour prendre fin au printemps 2012. Pour ce faire, plusieurs réunions de préparation se sont tenues en décembre dernier sous l‖autorité de la préfecture de police. Les travaux s‖annoncent particulièrement longs : mise en place de réseaux de fibre optique, création de pylônes pour fixer les caméras, validation des emplacements des appareils… Depuis août 2010, une trentaine de caméras ont même été implantées dans des endroits sensibles de la capitale pour tester le système. Au total, ce sont 1 302 caméras qui seront installées dans les rues de Paris cette année. Une cinquantaine de terminaux pour visualiser les images seront également créés et mis à la disposition des forces de l‖ordre. Les commissariats d‖arrondissement en seront équipés. Les images des caméras de la préfecture de police seront enregistrées et stockées pendant trente jours. Parallèlement, 2 500 policiers devront être formés à ce nouveau matériel car ils seront les seuls à pouvoir accéder aux images. Leurs interventions seront tracées car ils devront systématiquement

s‖identifier avec une carte à puce. Une fois l‖installation achevée, Paris comptera une caméra pour 2 000 habitants. Ce qui est peu comparé à la capitale anglo-saxonne. En effet, Londres compte 14 caméras pour 2 000 habitants avec des résultats souvent contestés…

Extension à Saint-Doulchard La mairie de Saint-Doulchard (Cher) a sélectionné, fin 2009, un installateur afin de moderniser et

d‖étendre le dispositif de vidéosurveillance présent sur la commune. Dirigée par le divers droite Daniel Bézard, la commune

de 9.000 habitants, située près de Bourges, investira 72.000 euros pour cette extension. La mairie a installé plusieurs caméras de

vidéosurveillance en 2000, puis a remplacé ces appareils par un dispositif numérique en 2007. Ce sont 25 caméras qui seront

installées en 2010, financées à hauteur de 37.300 euros par le fonds interministériel de prévention de la délinquance. Jusqu‖à

présent, seuls le centre sportif, la

DANS NOS REGIONS En Bref...

Méru (60) : 16 caméras inaugurées par le secrétaire d'Etat des transports Le 20 janvier, Thierry Mariani, secrétaire d'Etat

chargé des transports, avait fait le déplacement pour inaugurer les seize nouvelles caméras de

vidéo protection destinées à la gare SNCF de Méru, dans l‖Oise. Des caméras directement

reliées à la Police municipale de Méru. “C‖est à la fois un système de dissuasion, un système

de prévention car il permet à la Police Municipale qui est en liaison avec la

gendarmerie d‖intervenir avant qu‖un acte irrémédiable soit commis, et c‖est également

une façon de sanctionner puisque les caméras enregistrent des preuves irréfutables”, a tenu à

préciser le maire, Yves Leblanc, lors de l‖inauguration.

L‖installation a été réalisée dans le cadre du plan national de sécurisation des rames et des

gares, lancé il y a un an à Méru par le ministre de l‖Intérieur, Brice Hortefeux. Cet équipement

répond à l'agression sauvage qui avait été commise contre deux agents de la SNCF en

gare de Méru, en novembre 2009. Les seize caméras de vidéo protection ont pour vocation

de rassurer les Méruviens, de protéger les usagers, mais aussi de faire baisser la

délinquance ferroviaire.

De plus en plus de communes rurales s‟équipent de dispositifs de vidéo protection. C‟est le cas notamment dans la région Auvergne. Les quelques 1 300 âmes de Rosières vivent déjà, depuis quelques semaines, sous l‟oeil des premières caméras et Retournac, et ses 2 600 habitants, aura bientôt les siennes d‟ici l‟été. Dans les deux cas, la décision a été prise suite à une série d‖actes d‖incivilité qui avaient scandalisé la population et les élus.

A Rosières, il y a plusieurs mois, la dégradation d’un giratoire situé à l’entrée de la commune avait soulevé l‖émoi de la population. Après réflexion, la municipalité avait pris le parti de se tourner vers la vidéo protection pour prévenir de nouveaux actes délictueux. Une décision unanime qui a ravi les citoyens. C‖est aujourd‖hui chose faite car la première caméra a été posée sur un mât à proximité de la caserne des sapeurs-pompiers. Ainsi, les statues ornant le rond-point vont désormais être surveillées 24 h/24. Et un deuxième dispositif a été mis en place à proximité du garage communal dont l‖emplacement le rend particulièrement vulnérable. A 13 kilomètres de là, Retournac s‖est également engagée dans l‖installation d‖un dispositif de surveillance vidéo. Les appels d‖offres lancés en ce début d‖année devraient aboutir à la mise en service de six caméras d‖ici l‖été. Deux devraient être installées sur un mas à l‖entrée de la localité, près de la gare, pour surveiller les flux de circulation entrant et sortant du bourg mais aussi le passage sur le parking de la gare ; quatre autres épieront les abords du stade et du skate-park, l‖un des secteurs qui pose régulièrement problème à la commune. Dans le but de surveiller les accès à la commune, d‖autres caméras pourraient surveiller la RD9 à la sortie Nord du bourg, à hauteur de la Gendarmerie Nationale. Dans le département de la Haute-Loire, neuf communes disposent déjà de caméras de vidéo protection pour assurer la surveillance du domaine public. Quelques années après la pionnière, Aurec-sur-Loire, d‖autres collectivités envisagent également de se tourner vers la vidéo protection pour sécuriser leurs espaces publics et répondre à la demande des citoyens. Témoin, la commune du Puy-en-Velay – préfecture de la Haute-Loire - qui, suite à des dégradations, a reçu des courriers de ses administrés qui réclament l‖installation d'un dispositif de vidéo protection. Selon eux, la vidéo protection est synonyme de dissuasion et de prévention. Pour répondre à cette demande croissante, une étude vient d‖être lancée. Elus et de techniciens vont se rendre à la rencontre de municipalités ayant opté pour de tels dispositifs pour tirer les enseignements de ce qui se passe ailleurs. Et pour recourir éventuellement à l‖installation d‖un dispositif de vidéo protection le plus efficace et le moins

contraignant possible.

Rosières et Retournac (43) adoptent la vidéoprotection

Paris (75) : le 18e arrondissement équipé de 75 caméras vidéo

Le maire de Chagny (71) souhaite un réseau de vidéo protection urbain La petite commune de Chagny, en Saône-et-

Loire, bientôt équipée de caméras de vidéo protection… Michel Picard, le maire sans

étiquette de la commune y pense, mais cette idée ne fait pas l‖unanimité auprès des 6 000

Chagnotins et de l‖opposition compte tenu de la faible délinquance locale. Cependant, Michel

Picard reste convaincu de l‖utilité d‖un tel équipement et apprécierait que sa cité

bourguignonne soit équipée de caméras. A cet égard, il a d‖ailleurs désigné trois personnes

pour étudier la faisabilité d‖une telle installation sur la commune et pour en chiffrer le coût. Rien

n'est encore fait mais, selon le maire, la mise en place d‖un système de vidéo protection serait

un moyen très dissuasif contre le vandalisme et la casse dont pâtiraient les équipements

municipaux. Les Chagnotins, pour leur part, ne semblent pas convaincus et débattent de l'utilité

d'une telle installation. Selon l'opposition municipale, l'effort financier devrait plutôt porter

sur les structures sociales de la commune laissées en déshérence...

Lors du dernier conseil municipal, les élus de la cité arlésienne ont délibéré sur la création d‖une

Police Municipale. Une équipe d‖une vingtaine d‖agents devrait être opérationnelle en 2011.

Retours d‟expériences “ Triel-sur-Seine et Verneuil-sur-Seine (78) s‟associent pour la

vidéoprotection ”

www.videosurveillance-infos.com

Nogent-sur-Marne (94) : 36 nouvelles caméras de vidéosurveillance Déjà équipée de 43 caméras, notamment mises

en place dans les parkings et au port de plaisance, la commune de Nogent-sur-Marne,

dans le Val-de-Marne, installe actuellement 36 nouvelles caméras de vidéosurveillance. Elles

ont pour mission de compléter le premier dispositif et prendront place à proximité des

écoles, des gares et des lieux à fort trafic. Cette extension, qui coûte quelques 600 000 euros,

avait été votée au terme d‖un débat plutôt animé entre le maire UMP, Jacques JP Martin,

et l‖opposition, lors du Conseil municipal du 10 mai 2010.

Page 8: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

8 Janvier./février 2011

FOCUS SUR ...

Les Mureaux (78) : neuf caméras filent les voitures volées

Les Mureaux, ville industrielle des Yvelines, située en bord de Seine, teste pour la première fois en France un système de surveillance d‟un nouveau genre. Neuf caméras ont pour mission de traquer les voitures volées grâce à la lecture automatisée des plaques d‟immatriculation. Une expérimentation à suivre de près… en préservant les distances de sécurité !

Pour resituer cette expérience originale dans son contexte, rappelons que le taux de criminalité de la circonscription de police des Mureaux représentait, il y a cinq ans, 97,07 actes pour 1 000 habitants, soit un taux nettement supérieur à la moyenne départementale (71,73), ce qui en faisait le secteur le plus criminogène des Yvelines. En revanche, le taux de résolution des affaires par les services de police était de 27,20 %, soit supérieur à la moyenne du département (26,24 %). Aujourd‖hui, la ville dispose d'une Police Municipale et d'un commissariat de la Police Nationale. Un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) a été créé il y a neuf ans afin d‖assurer une certaine coordination entre les différents acteurs et prévenir la délinquance.

La ville des Mureaux choisie par le ministère de l’Intérieur Développée en France dans le cadre de l‖article 8 de la loi du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme, c‖est dans le plus grand secret, et sous la houlette du ministère de l‖Intérieur, que la ville des Mureaux a eu la primeur d‖être choisie début 2010 pour tester la nouvelle version de la Lapi – Lecture automatisée des plaques d‖immatriculation. Depuis 4 ans, 11 systèmes ont été testés partout en France pour évaluer la Lapi embarquée. Les caméras étaient fixées, par exemple, soit sur le toit des véhicules, soit sur un trépied appartenant aux services de la Police Nationale ou de la Gendarmerie Nationale. Cette expérimentation a permis de lire plus de 5 millions de plaques, mais surtout de retrouver plus de 600 véhicules volés et d‖interpeller plus de 400 individus. Cette application a bien sûr un coût : sur la période 2009-2011, le système Lapi a été évalué à quelques 14 millions d‖euros. Après avoir signé une convention en étroite collaboration avec l‖Etat, en mai 2010, le dispositif de la dernière version de la Lapi a été installé pour la première fois dans la commune des Mureaux en juin 2010. Depuis l’été dernier, neuf caméras sont dispersées dans les points stratégiques de la ville, notamment avenue de l‖Europe, et à toutes les entrées et sorties de la ville. “Toutes les caméras sont équipées de cette nouvelle technologie qui permet de capter, de lire et d‖enregistrer toutes les plaques d‖immatriculation en temps réel. Les données récupérées sont ensuite comparées à celles figurant dans le fichier des voitures volées ou recherchées, commente Bruno Le Guillou, chargé des questions de sécurité au sein de la municipalité des Yvelines. Le serveur est géré par le commissariat, dont les agents sont les seuls habilités à utiliser le système.”

Un outil particulièrement performant “L‖information délivrée en temps réel permet aux services de police d‖intervenir dans les minutes qui suivent l‖alerte”, renchérit le maire DVG des Mureaux, François Garay. “Pour moi, la Lapi est un outil très performant. Nous souhaitons le perpétuer en complément de la vidéo protection”, poursuit le maire. Car, parallèlement, le maire des Mureaux a souhaité une extension de la vidéosurveillance dans sa commune, après une mise en place du dispositif par son prédécesseur en 1999. Très rapidement, le réseau de vidéosurveillance s‖est d‖ailleurs étoffé, passant de six à trente-huit caméras et l‖aventure n‖est pas terminée car la municipalité souhaite encore étendre son réseau dans la commune.

“Notre objectif n‖est pas d‖utiliser la vidéosurveillance pour infiltrer les quartiers mais pour analyser tous les flux sur les routes des Mureaux. En ce sens, nous souhaitons être avertis d‖un risque tant au niveau de la sécuri té rout ière que de la délinquance, renchérit François

Garay. Les caméras sont parfaitement visibles par la population qui n‖a d‖ailleurs jamais émis de refus face à ce système. Je considère la vidéosurveillance comme un outil de prévention et de dissuasion et non comme un outil de répression ou de sanction. Car la vidéosurveillance est certes de la sécurité, mais la sécurité ne se réfère pas forcément à un acte délictuel, c‖est aussi bien une personne qui peut avoir un malaise que quelqu‖un qui passe au feu rouge et qui ne respecte donc pas la règle…”, précise le maire.

Une voiture volée dans le Doubs repérée grâce à la Lapi “De plus, nous disposons de notre propre centre de surveillance urbain (CSU). Il est composé de quatorze personnes qui sont affectées 24 h/24 et 7j/7, il appuie les forces de l‖ordre pour retrouver les véhicules détectés, d‖où la nécessité d‖un fort partenariat entre La Police Nationale, la Gendarmerie et la ville”, conclut le maire. Et l‖affaire qui s‖est déroulée le 15 novembre dernier ne saurait contredire l‖efficacité du système… Ce jour-là, en effet, un homme d‖une trentaine d‖années, en cavale depuis deux semaines à bord d‖une 205 volée dans le Doubs, a été pris en chasse après avoir été repéré grâce à la Lapi ! Néanmoins, le système semble souffrir de quelques imperfections. Certains fichiers non mis à jour, notamment, engendreraient beaucoup de fausses alertes… Mais, si la Lapi et la vidéo protection permettent d‖éviter des délits et offrent un mieux-vivre et un meilleur cadre de vie pour les Muriautins, le pari sera réussi. Pour le confirmer ou l‖infirmer, il faudra attendre l‖issue de la phase expérimentale (NDLR : non communiquée à ce jour) pour connaître les résultats…

Page 9: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

Janvier/février 2011 9

DOSSIER PARTENAIRE SUR ...

L'Alpe d'Huez, station de sports d‟hiver située dans l'Isère à 59 km de Grenoble, compte 1 300 habitants résidant à l‟année, mais peut accueillir jusqu‟à 32 000 personnes en pleine saison de ski. Ce rapport de 1 à 32 est un véritable défi à relever pour la municipalité, en termes de gestion humaine, économique et en matière de prévention. Aussi, dès 2007, la collectivité a-t-elle décidé de mettre en place un dispositif de vidéoprotection et a souhaité l‟étendre en

2009, en optant pour une solution tout à fait novatrice : la location d‟un dispositif mobile et évolutif.

Passer de la dissuasion à la prévention “ Nous avons été une des premières stations de ce type à mettre en

place un dispositif de vidéosurveillance ”, déclare Jean-Marc Gilloppé, policier municipal. Cependant, les premières caméras installées à

l‖époque n‖étaient “ pas très performantes ”, annonce Jean-Yves

Noyrey, le maire d‖Alpe d‖Huez, qui précise que “ ce système, très léger, avait un rôle essentiellement dissuasif, l‟objectif étant surtout de faire savoir que certains lieux étaient vidéosurveillés… ”, notamment auprès des boîtes de nuit et des bars. C‖est la raison pour laquelle, la municipalité a décidé, en 2009, de compléter l‖existant avec des

caméras “ plus performantes, nous permettant ainsi de répondre à de nouveaux besoins comme la prévention et surtout d‟être plus

réactifs ”.

20 caméras, avec visionnage des images en un point unique Aujourd‖hui, la station dispose de 20 caméras - 7 datant de 2007 et 13 de 2009 -, dont 16 fixes, orientées en fonction des situations rencontrées sur la voie publique et 5 caméras dômes. Concernant les

13 nouvelles caméras, “nous avons 4 „Sentinel analogique‟, 6 „Sentinel IP Zoom motorisé‟ et 3 dômes étanches, balayant un espace

sous un angle donné, mais sans zoom”, précise Yves Debon, Directeur des Services Techniques, à l‖Alpe d‖Huez. Le choix de l‖implantation de chacune d‖elles émane d‖une réflexion préalable entre le maire, le DST, la police municipale et la

gendarmerie. Sept caméras sont donc axées sur la piscine, quatre au niveau du Palais des Sports, une à l‖entrée du village, 2 à proximité de la mairie, une près des sorties de boîtes de nuit, trois à l‖office de tourisme, 1 à la patinoire, 1 au niveau des remontées mécaniques

centrales et 1 au niveau des parkings, devant la galerie commerçante.

“ Un des éléments décisif était également de pouvoir regrouper l‟ensemble des caméras en un seul point de façon à ce que nous puissions visionner l‟ensemble des images en un endroit unique, et

dans un local fermé ”, tient à préciser Jean-Marc Gilloppé, qui ajoute “ nous ne sommes que trois à détenir les clés de ce local et à pouvoir visionner les images émanant des caméras, à savoir M. Debon, le

Chef de service et moi-même. ” Ce dispositif ne comporte pas de CSU, “ c‟était la volonté des élus de

ne pas avoir d‟opérateurs, à l‟époque. ” Les enregistrements des images sont donc conservés pendant un mois et celles-ci peuvent être

exploitées par la gendarmerie : “ on travaille beaucoup avec les

gendarmes, stipule le policier municipal. Ils nous demandent régulièrement de pouvoir visionner les images de telle ou telle caméra. Ils ne peuvent alors y accéder que contre réquisition judiciaire. ” Quant à la périodicité de ces consultations, elle serait d‖une fois par semaine, en moyenne, en période hivernale.

A l‟entrée de la commune, un panneau informe les personnes de la présence de caméras implantées sur la station “ je pense que malgré tout, ce panneau a un effet dissuasif, surtout pour les personnes saines. Quand les personnes sont alcoolisées, elles n‟ont plus cette information en tête… ” commente Jean-Yves Noyrey.

Un dispositif locatif, mobile et évolutif Ce qui a été déterminant dans le choix du dispositif à installer, en 2009, spécifient le maire et le directeur des services techniques, c’est la mobilité du système et, fait novateur, la possibilité d‖accéder à un

service de location, où “ tout est compris, à savoir l‟installation du

matériel, la maintenance… ”. Ainsi, si le 1er dispositif a coûté un peu plus de 41 000 euros à la commune, en frais d‖installation, en 2007 (sans souscription d’un contrat de maintenance), le montant mensuel de ces 13 nouvelles caméras est de 4 865 € HT, et les frais de

maintenance des 7 premières caméras sont désormais inclus dans le présent contrat.

Un service de location encouragé en 2009 par le ministère de l‟intérieur Ce type de système locatif était l‖une des propositions du ministère de l‖Intérieur en 2009. Philippe Melchior, à l ―époque Président du Comité

de pilotage stratégique pour le développement de la vidéoprotection soulignait, dans une interview pour Vidéosurveillance Infos, que la location de tels dispositifs permettait à des petites communes de s‖équiper et confiait même que s'il était encore élu, il opterait pour

cette solution !

Un film a été réalisé par le ministère de l‟Intérieur et sera prochainement diffusé sur son site.

L’ALPE D’HUEZ…

Page 10: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

10 Janvier./février 2011

DOSSIER PARTENAIRE SUR ...

ALPES HUEZ

La mobilité grâce au 3G

Cette solution de location facilite l‖évolution du

dispositif, car il suffit alors de rajouter quelques caméras…

“ Je considère qu‟on n‟utilise aujourd‟hui que 30% de la possibilité de ce genre de système. Mais il est amené à évoluer et je suis persuadé que c‟est

un beau potentiel pour l‟avenir ! ” assure le maire d‖Alpe d‖Huez. D‖autant plus que le système proposé est rapide à mettre en œuvre, ne nécessitant pas de génie civil.

Dispositif également très apprécié par sa mobilité, grâce à la 3G

numérique, qui permet une visualisation en temps réel des différents sites surveillés, via un terminal de sécurité mobile, quel que soit l‖endroit où la personne se trouve.

Terminaux mobiles : service “ deux en un ” La mairie détient deux terminaux de sécurité mobile, l‖un pour la

police municipale, l‖autre pour le directeur des services techniques, pour des utilisations différentes mais complémentaires.

Ainsi, pour Yves Debon, l‖objectif est de vérifier quotidiennement le bon fonctionnement des caméras, quel que soit l‖endroit où il se

trouve. “ Avant 2009, nous utilisions le réseau informatique de la mairie, ce qui représentait des risques. Le fonctionnement n‟était pas optimisé. Aujourd‟hui, chaque caméra a sa connexion ADSL , à 8 Mb, et le système est bien sécurisé, grâce à du cryptage. Depuis que chaque caméra est autonome, le taux de panne a nettement diminué et ça marche mieux ! ” reconnaît ce directeur, qui ajoute que ce système a permis une meilleure réactivité.

Pour Jean-Marc Gilloppé, le Terminal peut permettre de détecter un

fait anormal, à tout moment. “ On arrive à voir ce qui se passe sur le terminal, même si ce n‟est pas de la très haute définition, et on se rend aussitôt sur les lieux. Et lorsque c‟est nécessaire, on peut appeler directement la gendarmerie, en fonction de la gravité des

faits ”. Cette application, qui centralise les images en subdivision, permettrait ainsi à son détenteur de travailler de façon plus confortable que sur un autre portable mobile, l‖écran étant plus grand.

Le policier municipal d‖astreinte le week-end a ainsi la possibilité de valider à distance, sans avoir besoin nécessairement de se déplacer. Là aussi, la réactivité serait au rendez-vous ! Et c‖est ce qu‖affirme

Jean-Yves Noyrey “ Je peux dire aujourd‟hui que l‟intérêt du dispositif est triple : une meilleure réactivité de la part de la police municipale, un suivi de l‟état des caméras plus efficace, permettant une rapide intervention en cas de panne, et une meilleure prévention des

incivilités, des méfaits mais surtout des nuisances sonores ”, stipulant tout de même que la prévention passe par le dispositif de vidéosurveillance, mais aussi par une présence humaine avec “ des passages réguliers ”.

Prévenir et combattre les nuisances sonores Les nuisances sonores, c‖est le combat quotidien du maire. “ La semaine dernière, j‟ai organisé une réunion avec tous les tenanciers de bars pour caler le niveau sonore au-delà duquel les gendarmes seraient avertis ainsi que les tenanciers pour qu‟ils agissent rapidement, de façon à éviter l‟aggravation des faits et éviter ainsi la fermeture précoce de leur établissement, dans la nuit. Car le maire a le pouvoir de décider de fermer, à un moment donné, plus tôt les bars et de décréter qu‟à 2h30, par exemple, il n‟y ait plus personne dans

les rues ! ”. Pour Jean-Yves Noyrey, ces mises en garde sont un moyen de prévention et, “ s‖il faut passer à l‖acte ”, de répression.

Mais, il ajoute “ Dans un des secteurs concerné, les tenanciers de bars se sont mis d‟accord pour qu‟il n‟y ait plus ce genre de problématique, grâce à une vigie commune qui surveille tous les soirs, à l‟extérieur les éventuels risques de débordement, en plus des caméras qui enregistrent. ”

L’ALPE D’HUEZ…

Page 11: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

Janvier/février 2011 11

DOSSIER PARTENAIRE SUR ...

“ Il est indispensable de pouvoir identifier les personnes, des modèles de voiture, des plaques d‟immatriculation… ”, précise Jean-Marc Gilloppé. Pour cela, la commune a souhaité, lors de l‖extension en 2009,

installer une caméra au niveau d‖un point d‖embranchement, juste à l‖entrée de la station, dans le but de pouvoir visionner les plaques d‖immatriculation des voitures qui partaient d‖Alpe d‖Huez. Or, dans un

1er temps, la demande avait été refusée par la préfecture, “ la

motivation ne semblait pas assez claire ”, se rappelle Yves Debon qui explique “ Pour la préfecture, lire les plaques d‟immatriculation n‟était pas un objectif de prévention. Il a donc fallu requalifier les raisons de notre demande et expliquer que les images prises par cette caméra permettraient d‟aider à l‟identification de malfaiteurs qui ressortiraient de la commune après avoir commis le délit. Notre demande a alors

été acceptée. ”

A la question “ comment est acceptée la vidéoprotection par la

population? ”, le maire nous répond “ Certains touristes passent une semaine ici sans même se rendre compte qu‟il y a des caméras sur lesquelles on peut les voir, alors que nous l‟avons bien signalé. Même les résidents permanents n‟y portent pas attention. A mon avis, la moitié de la population ne porte pas cas de ces caméras. Ce sont principalement les personnes qui fréquentent les bars et vivent la nuit et qui sont confrontées à quelques remontrances ou interventions qui ont bien compris que ce dispositif était en place ”.

Aller plus loin demain…. Comme se plaît à rappeler Jean-Yves Noyrey, “ ce système est évolutif et un vrai potentiel pour l‟avenir. ” Le maire ne souhaite donc pas en rester là. La prochaine étape ?

“ Nous souhaitons rapidement surveiller les parkings souterrains, en installant quelques caméras supplémentaires et peut-être en créant un Centre de Supervision Urbain (CSU) dans les 2 prochaines années, avec un opérateur présent la nuit, ce qui permettrait d‟alerter immédiatement la police municipale ou la gendarmerie, voire un

médecin quand nécessaire ”. Car si le système fonctionne bien aujourd‖hui, le service de la police municipale s‖arrête à minuit. Il n‖y a donc plus de transmission directe des images au-delà de cette heure et surtout personne pour les visionner. Le CSU prendrait alors le

relais, au-delà de cette heure, la nuit. Selon l‖élu, le TSM et le CSU pourraient donc être tout à fait complémentaires. Quant à la question “qui serait l‖opérateur”, Jean-Yves Noyrey

répond : “ un policier municipal, un agent administratif, un opérateur

privé…. Je n‟ai pas encore statué. ”, mais ajoutant aussitôt “ l‟opérateur privé n‟est pas forcément la solution que je retiendrai… Notre intérêt serait plûtot d‟avoir des personnes de la police municipale, car dès qu‟il y a un problème, elles peuvent intervenir

avec d‟autres moyens que le privé… ”

L’ALPE D’HUEZ

Page 12: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

12 Janvier./février 2011

DOSSIER PARTENAIRE SUR ...

La solution Visiocity proposée par Safe TIC

Entretien avec Marc Fornas, directeur général délégué du groupe Safe TIC

“ La solution Visiocity que nous proposons aux communes est tout à fait novatrice et notre objectif est de permettre aux petites et moyennes collectivités, qui ne peuvent ou ne souhaitent pas mettre en place un CSU, d‟accéder facilement aux images, sur un terminal mobile. La mobilité est effectivement un de nos points forts, grâce à la 3G numérique. Partenaires de SFR, nous travaillons énormément sur l‟accessibilité des images, en temps réel, à 20 images par seconde. Cette technologie permet de visualiser instantanément, où que vous soyez, les sites à surveiller, grâce au Terminal de Sécurité Mobile tactile (TSM Touch). Le coût est bien inférieur à l‟installation d‟un autre dispositif de vidéoprotection, car nous avons opté pour une prestation d‟abonnement intégrant l‟installation, les services et la maintenance, donc sans investissement initial pour la collectivité. Ce dispositif mobile, d‟une grande adaptabilité et évolutivité, est très facile à mettre en œuvre et ne nécessite aucun génie civil.”

Le Groupe Safe TIC propose également des solutions de contrôle d’accès grâce à la biométrie (Biovein).

La technologie est basée sur la lecture du réseau veineux, “ dans

la mesure où l'unicité du réseau veineux est reconnue. L'intérêt de

ce produit est la lecture sans trace, technologie en conformité avec

les demandes de la CNIL ”, précise Marc Fornas (La Cnil refuse la

lecture biométrique avec les empreintes digitales, NDLR). Ainsi, un

faisceau infrarouge illumine le doigt. L‖hémoglobine absorbe ces

infrarouges, permettant à un capteur de retracer le réseau veineux.

Et dans le domaine urbain "l'accès au PC de la police municipale,

par exemple, peut s'effectuer grâce à la lecture veineuse, associée

à une caméra de filtrage"

Sauver et protéger les accès, les biens et les personnes, avec une technologie innovante et connectée, c‟est l‟objectif de Safe TIC, (anciennement le Groupe Easydentic) au travers des solutions qu‟il propose... Si Safe TIC s‖intéresse depuis quelques années à la sécurité des biens et des personnes, aujourd‖hui, le Groupe propose également une solution permettant d‖augmenter les chances de survies des victimes d‖un arrêt cardiaque. Ainsi a été conçu le premier Défibrillateur “ Opérationnel Connecté utilisable par Tous ”*, appelé DOC®, pour répondre à un enjeu de santé publique. DOC® est l’unique défibrillateur connecté, en réseau mobile, à la plateforme Mondial Assistance, qui assure un contrôle continu du fonctionnement du système 24h/24, 7j/7 ; ce qui permet à DOC® d‖être opérationnel à 100% en cas d‖urgence. Ainsi, lorsqu‖une personne saisit le Doc, elle se trouve immédiatement en contact avec une opératrice qui l‖assiste et la rassure afin qu‖elle puisse effectuer les premiers gestes de sauvetage. Parallèlement, les secours locaux (pompiers, Samu...) sont alertés et sont en mesure de géo localiser précisément la victime grâce à une puce GPS pour intervenir le plus rapidement possible. Rappelons qu‖en cas d‖arrêt cardiaque, les chances de survie sont infimes, au-delà de 5 minutes. Or, en France, le délai d‖intervention du SAMU sur le site où se trouve la victime est rarement inférieur à 20 minutes. C‖est la raison pour laquelle le taux de survie en France n‖est que de 3% face aux arrêts cardiaques (il est de 30% aux Etats-Unis). “ De ce fait, la capacité à guider l‟intervenant potentiel vers le DOC le + proche est un facteur déterminant dans l‟augmentation du taux de survie des victimes ”, argumente Marc Fornas. Aussi, en s‖associant cette année au train du Cœur, à l‖initiative de l‖association RMC/BFM, qui s‖est rendu dans 10 villes de France du 25 janvier au 5 février 2011, Safe TIC a voulu participer à un événement majeur démocratisant l‖utilisation d‖un défibrillateur.

“ DOC est la réponse la plus adaptée pour le Grand Public afin de permettre à tout citoyen de sauver une vie ”

*Art. R. 6311-15 du Code de la Santé Publique – “ Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé ex-terne répondant aux caractéristiques définies à l‟article R. 6311-14. ”

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Janvier/février 2011 13

L‟autorisation de fonctionnement du nouveau dispositif de vidéo protection, installé progressivement depuis quelques mois à Frévent, dans le Nord-Pas-de-Calais, a été accordée depuis le 18 janvier. Aujourd‟hui, les 25 caméras de la commune de 4 140 habitants sont enfin opérationnelles sur huit sites sélectionnés.

Alors que les rues de Frévent devaient être sous vidéo protection pour Noël, l‖autorisation de fonctionnement des caméras n‖a été délivrée par la Préfecture que le 18 janvier 2011. Pourtant, le dispositif avait été installé progressivement depuis plusieurs mois. Après Saint-Pol-sur-Ternoise, Frévent devient ainsi la deuxième commune du Pays du Ternois (créé en 2005) à être équipée de caméras de vidéo protection.

Seize mois pour être opérationnel Cette installation a été souhaitée par la municipalité “pour lutter principalement contre les incivilités et les dégradations des bâtiments des domaines public comme privé, précise Lionel Kmieciak, policier municipal. Le système doit être préventif, dissuasif et permettre d‖identifier les éventuels délinquants”. “Le projet a vu le jour en septembre 2009 et les premiers contacts avec des installateurs ont rapidement été pris pour obtenir des devis et avoir une idée du coût de l‖installation d‖un tel système”, poursuit Jean-Claude Lecompte, Directeur Général des Services de la mairie. Même si les élus avaient porté leur choix sur une entreprise, ce n‖est pas elle qui a été retenue in fine. Car l’opérateur a été recruté après un appel d‖offres. “Malheureusement, c‖est la loi du marché…, reprend Jean-Claude Lecompte. Même si l‖entreprise pressentie nous a aidés...” Ce projet de caméras de vidéo protection, inscrit au programme du maire, lorsqu‖il a été élu, a pu voir le jour grâce à “une réflexion menée entre les élus, la préfecture, la gendarmerie et la police municipale pour déterminer les besoins, les sites les plus sensibles…”, explique le DGS. Au final, le système est quelque peu différent de ce qui avait été prévu à l‖origine. “Au départ, nous pensions équiper la commune de huit caméras mobiles et huit caméras fixes. Mais le souci avec les “dômes” est que, comme les caméras tournent, les 180 degrés ne sont pas couverts 24 heures sur 24. Nous avons donc opté pour placer trois caméras fixes sur chaque site. Elles couvriront ainsi l‖angle de 180 degrés mais, comme elles ne bougent pas, le champ de vision sera filmé en continu”, commente Jean-Claude Lecompte. “L‖autre avantage avec les caméras fixes, c‖est qu‖il n‖y a pas de mécanique. Elles sont donc moins sensibles, le risque de pannes est donc réduit et leur longévité est plus longue”, renchérit Lionel Kmieciak, policier municipal.

25 caméras fixes sur huit sites stratégiques “Au total, les vingt-cinq caméras fixes ont été installées sur huit sites stratégiques au niveau des entrées et sorties de la ville et des lieux sensibles”, précise Lionel Kmieciak. On les retrouve sur la façade de la mairie, sur une boucherie de la rue d‖Hesdin, à l‖église, à la gendarmerie, rue de La Charité, en face des écoles, à la salle des sports et au rond-point. Sur ce dernier site, ce sont quatre caméras qui ont été mises en place.

“On doit encore modifier l‖angle de certaines caméras, poursuit le policier municipal. Par exemple, au niveau de la piscine, la caméra va être tournée de quelques degrés pour surveiller également le Local-club dont la rénovation se termine.” Bien évidemment, les caméras seront signalées par des panneaux placés juste en dessous. Les 25 caméras de vidéo protection enregistrent les images 24 heures sur 24. Elles sont disposées de façon à ne filmer que le domaine public, et floutent les parties privées qui figurent éventuellement dans le champ de vision. Les images sont stockées dans un local sécurisé de la mairie qui a été spécialement aménagé pour l‖occasion. Ecran, serveur, ordinateur… sont soigneusement protégés derrière un volet fermé à clé. Le maire et les policiers municipaux peuvent visualiser les images. Les personnes habilitées à ouvrir le “volet” ont été formées à l‖utilisation du matériel. Une autre formation devrait être organisée prochainement. Les films, conservés pendant quatorze jours, peuvent être visionnés à la demande de la police municipale, de la gendarmerie et de la justice.

Plus de 50 % de subventions de l’Etat Côté finances : “Le système a coûté environ 80 000 euros toutes taxes comprises, indique Jean-Claude Lecompte. Au titre du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance (FIPD), nous avons perçu 32 800 euros et la Direction générale des entreprises (DGE) nous a versé 8 700 euros. Au total, nous avons donc perçu 41 500 euros de subventions de l‖Etat soit un peu plus de 50 % du total”, conclut le DGS. A Saint-Pol-sur-Ternoise, les caméras de vidéo protection, installées également par le même opérateur ont déjà donné des résultats. Les Fréventins espèrent que le système sera tout aussi efficace pour lutter contre les incivilités par la dissuasion. Les premières conclusions seront tirées dès la rentrée.

Frévent (62) : 25 caméras de vidéo-protection opérationnelles

Page 14: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

14 Janvier./février 2011

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Page 15: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

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Page 16: Lettre Vidéosurveillance Infos n°19

16 Janvier./février 2011

Pour Vidéosurveillance Infos, Laurent Mucchielli, Sociologue, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des questions de délinquance et de justice, revient sur les contraintes budgétaires imposées aux collectivités locales en matière de vidéo protection.

“Je suis de plus en plus agacé par le lobbying politique et

marchand de la vidéoprotection qui plombe le budget des communes et conduit à l‖arrêt d‖actions de prévention à mes yeux plus efficaces quoique moins voyantes et moins rentables politiquement. En effet, face au désengagement de l‖Etat, les

collectivités locales doivent elles-mêmes financer les dispositifs de sécurité, comme la Police Municipale ou la vidéo protection urbaine, dont les coûts sont élevés. Cette contrainte budgétaire pèse lourd sur le budget des communes qui

doivent, pour faire face à cette dépense consacrée à la sécurité, se désengager par ailleurs d‖autres secteurs d‖activité. De surcroît, le coût est très important pour des résultats très faibles.

Un investissement lourd Car la vidéoprotection coûte cher, bien plus que ne le laissent supposer les chiffres généralement avancés par les services marketing de ce commerce en pleine expansion, à savoir le coût d‖installation du système des caméras, du raccordement

et des écrans. Outre la maintenance, il faut le plus souvent aussi construire et équiper un local particulier, et souvent réaliser un diagnostic personnalisé préalable. Enfin et surtout, le principal coût annuel est en réalité le coût humain. Des

écrans de contrôle que personne ne regarde ne servent pratiquement à rien. Si l‖on prend la ville de Saint-Etienne comme exemple, elle dispose d‖une Police Municipale forte, d‖un Centre de Supervision Urbaine (CSU) qui gère la

vidéosurveillance, et est équipée d‖un dispositif de vidéosurveillance depuis 2001 qui s‖est étendu au fil des ans. L‖acquisition des caméras, le coût d‖aménagement du centre de supervision, le coût de maintenance annuel et la masse

salariale des agents dédiés à la vidéosurveillance représentait au minimum 1,3 millions d‖euros annuels, sans compter les locaux. Il s‖agit donc d‖un investissement lourd. Or, en 2008, le CSU n‖avait repéré que 254 actes de délinquance, soit

seulement 1,2 % des faits de délinquance comptabilisés par la Police Nationale. En estimant que la vidéosurveillance a probablement permis de repérer entre 1 et 2 % des crimes et délits que la police a poursuivis, cela constitue un résultat plus

que modeste pour un budget qui, du coup, paraît exorbitant. Aujourd‖hui, l‖Etat encourage l‖installation de dispositifs de vidéoprotection en les cofinançant, mais ces systèmes seront ensuite à la charge exclusive des collectivités territoriales. Et

ce dans un contexte de réduction des effectifs de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationales, que les communes compensent de plus en plus par l‖embauche de policiers municipaux.

La vidéo protection au détriment des actions préventives classiques De plus, il faut rappeler que les budgets investis pour si peu de résultats sont autant d‖argent public qui n‖est plus mobilisable

dans d‖autres programmes de prévention et de tranquillité. Les collectivités qui auront investi dans un système de vidéo protection devront se débrouiller ensuite avec d‖autres partenaires pour financer des actions préventives classiques

telles que les mesures de prévention et de lutte contre la toxicomanie, les mesures de sécurité routière, les dispositifs d‖accès au droit (Maisons de justice et du droit, points d‖accès au droit) ou encore les opérations “Ville, vie, vacances”. En

effet, au plan local, lorsque la vidéoprotection vient “plomber” un budget municipal déjà entamé par le développement de la police municipale, on devine que le contenu des caisses ne permet pas de recruter des éducateurs, des animateurs

socioculturels, des médiateurs, des correspondants de nuit, des surveillants de sortie d‖école, et autres types d‖emplois de proximité permettant de renforcer un peu le lien social, d‖encadrer la jeunesse avec des projets éducatifs et de

maintenir le dialogue entre la population et les institutions.”

DÉBAT D’IDÉES

Plus que jamais, les collectivités locales ont, aux côtés de l‟Etat, le devoir d‟assurer la sécurité des biens et des citoyens. A ce titre, la vidéoprotection apparaît comme un outil au service de la prévention et de la sécurité. Mais, en matière d‟exploitation comme d‟investissement, les réseaux de vidéoprotection ont un coût certain… et pour quel résultat ? Alors que l‖exploitation des images peut être quasiment gratuite dans certaines structures (bureaux de poste, centre de tri, banques…), les systèmes installés sur la voie publique par les collectivités peuvent parfois être générateurs de coûts importants. En effet, “nombre de ces systèmes sont aujourd‖hui conçus pour être analysés en temps réel et permettre l‖intervention quasi immédiate de patrouilles de police. Ce coût varie ensuite selon le nombre de caméras installées, le nombre d‖agents qui visionnent les images et le nombre d‖heures concernées dans la journée”, précise Steve Lohr, responsable Commercial Sûreté urbaine région est à SPIE Est. Une chose est certaine : pour que la vidéoprotection remplisse son rôle, il faut que les citoyens comme les délinquants aient l‖impression qu‖il y a toujours quelqu‖un derrière la caméra… Un fait remis en question par les nouvelles technologies …

10 % du coût d’investissement pour l’exploitation technique et la maintenance “Comme pour la plupart des systèmes techniques, il faut prévoir annuellement environ 10 % du coût d‖investissement des produits installés pour l‖exploitation technique et la maintenance. Même si les matériels sont dans de plus en plus fiables dans l‖ensemble, l‖aspect informatique requiert parfois des compétences nouvelles que n‖ont pas les petites structures. De surcroît, l‖évolution technique forte du secteur de la vidéoprotection conduit à remplacer assez fréquemment des matériels devenus obsolètes...” ajoute Steve Lohr. La partie transmission, qui représente un autre volet important des coûts, diffère considérablement suivant le montage financier adopté. En effet, deux possibilités s‖offrent aux collectivités. “Certaines financent elles-mêmes l‖investissement du réseau, en devenant l‖exploitant de leur propre réseau ; d‖autres communes préfèrent louer intégralement le réseau à un opérateur même si les coûts annuels sont généralement élevés, indique Steve Lohr. Pour la partie infrastructure et raccordements, les coûts sont relativement stables car les technologies sont matures.” Des produits en évolution constante… “Côté matériel, les produits évoluent constamment. Une nouvelle caméra remplace aujourd‖hui un ancien modèle au même prix. Cependant, les capacités offertes par ces caméras ont augmenté parallèlement, déclare le responsable Commercial Sûreté urbaine. Ces caméras permettent une montée en puissance de la visualisation (cartographie dynamique, aide à la décision, système radio…), elles sont également plus fiables.” Aujourd‖hui, la technologie IP intègre de plus en plus d‖intelligence embarquée. Cette mobilité permet une réactivité en temps réel. Les coûts en termes de VSI sont l‖acquisition de la licence logiciel, de serveurs, des frais de formation pour pouvoir analyser les images, la mise en service. Le logiciel permet de se substituer à un certain nombre d‖opérateurs qui sont ainsi libérés de certaines tâches et peuvent ainsi se consacrer à d‖autres fonctions, ce qui apporte un gain financier ; cette technologie engendre également des gains en termes de technologie car les systèmes dits “intelligents” permettent de mieux gérer l‖évolution des dispositifs mis en place. De plus, ces systèmes sont évolutifs. “Face à cette abondance de produits, l‖important reste surtout de ne jamais s‖éloigner des besoins réels du client ”précise Steve Lohr. Evaluer le budget en amont Tout projet d‖installation d‖un système de vidéoprotection nécessite donc une réflexion en amont indispensable pour évaluer les coûts et définir un budget annuel précis. Diagnostic local de sécurité, audit d‖un service de police municipale, référents sûreté… Les villes recourent également souvent aux cabinets de conseil pour optimiser leurs dispositifs. Souvent rémunéré à la journée, le recours à cette consultation pèse lourd dans le budget car les missions sont parfois longues. Aussi, certains départements, régions et intercommunalité ont préféré investir dans une politique de sécurité commune où les actions de “consulting”, ainsi que l‖acquisition des caméras, l‖installation et la gestion des systèmes… sont mutualisées et donc les coûts inévitablement réduits. Une aide financière du FIPD Le Fonds interministériel de la prévention et de la délinquance (FIPD), créé en 2007, donne la priorité à la vidéoprotection avec 32 millions d‖euros en 2010 – soit 61,1% de l‖enveloppe globale – qui ont servi à financer un peu moins de 800 projets, correspondant à la possibilité d‖installer 8 000 caméras. Ainsi, le financement des systèmes de vidéoprotection des collectivités par l‖Etat peut aller jusqu‖à 50 % du coût total pour les études et l‖installation et 100 % pour le raccordement des systèmes aux centres de supervision urbaine des forces de l‖ordre. Comme le concluait Dominique Legrand, Président de l‖AN2V (Association Nationale de la Vidéoprotection), lors d‖un grand débat organisé en décembre 2010 sur “Les coûts de la vidéosurveillance” : “Il faut arriver à distinguer les coût des caméras installées et le coût du raccordement de ces caméras au réseau, car le réseau joue un rôle prépondérant dans le prix.” Et les collectivités locales ne doivent pas perdre de vue le retour sur investissement qui peut se mesurer à travers une baisse des incivilités et de la délinquance, une meilleure préservation des biens publics comme privés et par la baisse des primes d‖assurances.

“La vidéoprotection „plombe‟ le budget des communes” Les coûts de la vidéoprotection diminuent-ils ?

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BLANCHOU (Jean-Louis, François)

PORTRAIT DE...

Préfet - Ministère de l‟Intérieur, de l‟Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l‟Immigration

Etat civil : Né le 26 novembre 1948, à Paris 12e, Jean-Louis Blanchou est le fils de Raymond Blanchou, instituteur et de Mme, née Françoise Fève, secrétaire administrative.

Etudes : Après des études aux lycées Hector Berlioz à Vincennes et Chaptal à Paris, Jean-Louis Blanchou a intégré l‖Ecole nationale supérieure agronomique (Ensa) de Montpellier puis l‖Ecole nationale supérieure des sciences agronomiques appliquées (Enssaa) de Dijon. De 1980 à 1982, il est élève à l‖Ecole nationale d'administration (ENA) – promotion Henri François d'Aguesseau.

Fonctions :

Son diplôme d‖ingénieur agronome en poche, il occupe un poste d‖ingénieur agronome à la Chambre d'agriculture de La Réunion (1974-1975), puis d’ingénieur d'agronomie au bureau du développement de l'élevage puis au bureau des viandes au ministère de l'Agriculture (1976-1979).

De1982 à 1984, il occupe la fonction de sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de l'Oise ; puis de 1984 à 1986, de sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ; et de 1986 à 1988, de sous-préfet de Châtellerault.

Il devient ensuite le chef de cabinet de François Doubin (ministre du Commerce et de l'Artisanat) en 1989- 1990 ; d’Henri Nallet (garde des Sceaux) en 1991-1992 ; puis de Michel Sapin (ministre de l'Economie et des Finances) en 1992-1993.

De 1993 à 1996, il assure la fonction de sous-préfet de l'Haÿ-les-Roses ; puis celles de sous-préfet et secrétaire général pour l'administration de la police de Versailles (Sgap) de 1996 à 1999). Dans le même temps, Jean-Louis Blanchou est auditeur de l'Institut des hautes études de sécurité intérieure (Ihesi) et de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) en 1997-1998.

Il est nommé préfet, secrétaire général pour l'administration de la police de Paris en 1999-2002 ; puis préfet hors cadre en 2002.

De 2002 à 2005, il est directeur délégué auprès du directeur

Général chargé de la sûreté ; puis directeur de la sûreté et des préventions d'Aéroports de Paris (ADP) de 2005 à 2008 et directeur de la sûreté et du management des risques de 2008 à 2010.

Le 26 septembre 2010, Jean-Louis Blanchou a été nommé délégué interministériel à la sécurité privée, par décret du président de la République paru au Journal officiel. Cette fonction avait été créée au début du mois de septembre par un décret présenté en Conseil des ministres par le ministre de l‖Intérieur, Brice Hortefeux. Ce haut fontionnaire a désormais la charge de coordonner les missions, le travail et les responsabilités des 165 000 vigiles, maîtres-chiens, gardes du corps, surveillants d‖aéroports ou de grands magasins… Il devra également “définir, en concertation avec leurs représentants, les principes d‖un partenariat opérationnel entre les entreprises de sécurité privée et les ministères concernés par ces activités”, dont celui de l‖Intérieur. Cette fonction de délégué interministériel est l‖une des quarante propositions faites par l‖Inspection générale de l‖administration, chargée d‖une étude sur ce secteur d‖activité dans un rapport transmis mi-juin 2010 au ministre Brice Hortefeux.

Loisirs : Ce chevalier de la Légion d'honneur, de l'ordre national du Mérite et des Palmes académiques, officier du Mérite agricole et médaillé de la Jeunesse et des Sports aime la chasse et la randonnée et pratique la moto.

Décorations : Jean-Louis Blanchou a reçu les médailles de l'Administration pénitentiaire et de la Protection de la jeunesse, ainsi que la médaille d'honneur de la Police Nationale.

Perspectives professionnelles :

1/ En matière de sécurité privée A moyen terme, il s‖agit pour Jean-Louis Blanchou d‖aider un secteur de la sécurité privée modernisé, fiable et rentable, à prendre toute sa place dans la production de sécurité de demain dans notre pays.

En 2011, il s‖agit pour le délégué interministériel à la sécurité privée :

de mettre en place le CNAPS : structure de police administrative,

de contrôle et de discipline afin qu‖il soit opérationnel début 2012,

et d‖engager la création d’un comité consultatif de la sécurité privée comprenant l‖ensemble des parties prenantes de ce secteur. Ce comité réfléchira à ses évolutions futures et aux moyens à mettre en œuvre pour les anticiper et les accompagner,

Jean-Louis Blanchou devra également engager des réflexions sur la formation, sur les passerelles à établir entre le secteur public (Police Nationale, Gendarmerie) et la sécurité privée, ne pas négliger les aspects européens…

Et pour mener à bien toutes ces actions, trois chargés de mission viennent de rejoindre le Préfet : François Dégez, Colonel de gendarmerie, jusqu’alors Sous-directeur des systèmes d‖information à la DGGN, Véronique Lefaure, Commissaire divisionnaire, Chef de la division enquêtes, documentation et systèmes d‖information depuis 2008 à la Direction centrale de la sécurité publique, Cédric Paulin, Chercheur, Chargé de mission à la Direction de la Prospective et de la Planification de la Sécurité Nationale (DPPSN), depuis 2010. Jean-Louis Blanchou attend 2 autres collaborateurs, “ un de profil administratif et un de profil juriste pour compléter l'équipe de la DISP ”, très prochainement...

2/ En matière de vidéo protection

Il s‖agit pour le délégué interministériel à la sécurité privée de soutenir la dynamique qui s‖est mise en place courant 2010, d‖encourager les initiatives et d‖aider les porteurs de projets à les réaliser dans les meilleures conditions opérationnelles, économiques et techniques possibles. Concernant ce comité de pilotage, là aussi l‖équipe s‖étoffe : “ Outre Elisabeth Sellos-Cartel, M. Thiebault, Capitaine de police, vient de nous rejoindre voici une semaine et M. Viot , Commandant de gendarmerie, est attendu pour le 1er mars”, annonce le Préfet.

Faits marquants de sa carrière : La carrière de Jean-Louis Blanchou est tout sauf linéaire et monolithique. Au contraire, elle se caractérise par une diversité d‖expériences :

une double formation : ingénieur et administrateur,

un intérêt pour le défrichage et la conduite de projets (modernisation du SGAP de Versailles, travaux préparatoires à la création du poste de secrétaire général pour l‖administration à la préfecture de police, création du poste de directeur de la sûreté et du management des risques à ADP, mise en place d‖Acropol sur Paris, et maintenant création de la Délégation Interministérielle à la sécurité privée…) mais aussi une capacité à administrer et gérer : gestion des moyens de fonctionnement de la police de la plaque parisienne de 1996 à 2002, des 400 M€ de la taxe d‖aéroport à ADP…),

des expériences en administrations centrales et en cabinets, mais

également des affectations territoriales,

une capacité à travailler aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.

Avec deux lignes directrices : l‖intérêt général et la sécurité des populations.

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18 Janvier./février 2011

TECHNOLOGIE

Dans le domaine de la vidéo protection, plusieurs types de réseaux coexistent pour transmettre des images. Deux catégories principales peuvent être différenciées : les réseaux filaires et les réseaux sans fil. Avantages et inconvénients : suivez le guide… Avec la croissance de la demande en matière de vidéo protection, les solutions réseaux présentent de nombreux avantages. Parmi eux, l‖accessibilité à distance. Désormais, le pilotage des caméras dômes ou motorisées sur alarme s‖effectue simplement d‖un central de sécurité distant ou de l‖autre bout du monde. La flexibilité est également un atout indéniable. Les caméras peuvent être installées sur un réseau local comme sur un site distant alors que la gestion de la sécurité est centralisée. Les solutions réseaux engendrent également la réduction des coûts d’infrastructures. En effet, même si les caméras vidéo réseau sont parfois plus onéreuses que les caméras analogiques, le coût d‖une solution complète IP est inférieur à celui d'une solution de surveillance analogique. Car, dans bien des cas, les infrastructures réseaux ainsi que des postes de contrôles existants peuvent être utilisés. Une solution de vidéosurveillance en réseau IP permet souvent d‖utiliser une architecture réseau existant (en fonction du nombre de caméras). Parmi les solutions proposées, on différencie deux catégories principales : les réseaux filaires et les réseaux sans fil. Les réseaux filaires sont des réseaux qui utilisent comme support des

câbles physiques métalliques ou des fibres optiques. Les réseaux filaires peuvent être locaux si leur taille est relativement réduite et interne à une même entité ou élargis pour les réseaux longue distance. On dénombre plusieurs concepts.

Le réseau coaxial est le plus ancien car il est utilisé depuis toujours par la vidéosurveillance analogique. Cependant, il est toujours d'actualité car il permet de “transformer” une caméra analogique en caméra IP via un encodeur analogique-numérique. Et il admet le raccordement d‖une caméra sur des distances de plusieurs kilomètres. Ce réseau est fiable et permet d‖être utilisé sur une distance supérieure à quelques kilomètres. En revanche, la technologie est ancienne et coûteuse.

Le réseau Ethernet fonctionne grâce à un câblage informatique qui permet le raccordement d‖une caméra IP pour des distances inférieures à 100 mètres. Ce réseau est également fiable, il autorise un haut débit et est peu coûteux. Toutefois, les liaisons doivent être inférieures à 100 mètres.

La fibre optique est le réseau le plus moderne, mais aussi le plus

coûteux pour le moment, car il nécessite l‖acquisition d‖une caméra IP équipée d‖une sortie fibre optique directe ou d‖un média converter (convertisseur Ethernet-fibre optique).

Selon Stéphane Lambert, ingénieur d‖études chez Protecn@ : “Ce réseau présente de nombreux avantages. Il permet un très haut débit et le système est fiable, évolutif, et peut-être utilisé à longue distance (NDLR : supérieure à 10 kilomètres). Il représente la technologie de l‖avenir même s‖il est encore coûteux.”

L‖ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) est un réseau qui

n‖autorise souvent qu‖un faible débit et, surtout, est parfois peu sécurisé. De plus, son utilisation est forcément dépendante d'un opérateur télécom et donc nécessite un abonnement...

Le SDSL (Symmetric Digital Subscriber Line) – ligne d'abonné numérique à débit symétrique – est une technique d'accès qui permet de faire transporter par un réseau des données avec une portée maximale de 2,4 kilomètres. Bien que ce système soit fiable et à haut débit, il est très coûteux. En effet, comme l‖ADSL, il nécessite forcément un abonnement mensuel auprès d'un opérateur télécom.

Pour leur part, les réseaux sans fil sont des réseaux dans lesquels au moins deux terminaux sont capables de communiquer entre eux grâce à des signaux radioélectriques. Ce n‖est pas une technologie récente mais, avec le développement de l‖informatique et des systèmes d'information, la technologie a permis la mobilité et la facilité.

Le réseau laser, très peu répandu, est utilisé pour transporter un flux

important de données vidéo sur des courtes distances : par exemple, une liaison interbâtiment entre un centre de supervision urbain (CSU) et un relais radio principal. Les avantages de ce type de réseau sont nombreux car il permet un très haut débit et n‖exige pas de travaux de génie civil. En revanche, il est coûteux, fonctionne sur de courtes distances – inférieures à un kilomètre – et est sensible aux variations climatiques.

Le réseau WiFi (Wireless Fidelity) 2,4 GHz est utilisé mais est peu sécurisé et présente peu de qualité de service. Si le réseau WiFi 2,4 GHz est peu coûteux – avec des coûts de maintenance très réduits, sur le moyen terme, l‖investissement est facilement rentabilisé –, il est très sensible aux moindres interférences. Un réseau Wifi 2,4 GHz peut être dimensionné au plus juste et suivre l‖évolution des besoins.

Les réseaux WiFi (Wireless Fidelity) ou WiMax 5,4 GHz sont de plus en plus utilisés par les collectivités car ils ne nécessitent pas ou peu de travaux de génie civil et permettent les mêmes applications que la fibre optique. Ces réseaux offrent la possibilité de fonctionner en haut, voire très haut débit. De plus, ils sont fiables, ne nécessitent pas de travaux de génie civil et couvrent une distance supérieure à 5 kilomètres. Si la solution WiFi est retenue, mieux vaut ne pas l‖utiliser directement mais plutôt en secours ou en complément de modems un peu plus durci avec du mesa, du WiMAX ou sur du 5 Go.

Le LMDS (Local Multipoint Distribution Service) est une technique d‖accès large bande par ondes radio. Elle utilise des fréquences situées entre 26 et 29 GHz. Le LMDS est principalement destiné à des utilisations de type point à multipoints (une station de base communique avec plusieurs stations d'usagers) sur des distances pouvant atteindre huit kilomètres mais rapidement limitées par la pluie (étant données les fréquences utilisées). La technique peut également être employée pour réaliser des liaisons point à point ; la distance de couverture peut alors être augmentée en utilisant des antennes directionnelles.

Le réseau WiMAX (Worldwide Interoperability for Microwave Access) 3,5 GHz, aujourd'hui, est préféré au LMDS car il offre de meilleurs débits sur de plus grandes distances de couverture et avec des meilleures conditions de transmission. Mais il reste peu utilisé car il est coûteux et oblige d‖être lié à un opérateur WiMAX. Malgré tout, il présente de nombreux avantages : il est fiable, fonctionne à haut débit, n‖engendre pas de travaux de génie civil et couvre une distance supérieure à 5 Km.

L‖objectif du réseau Wi-Mesh (“mesh”: terme anglais signifiant “maille”) est de faciliter le déploiement de réseaux maillés à grande échelle permettant d'assurer la couverture en réseaux Wi-Fi ou WiMAX sur de larges étendues géographiques. De par leur nature distribuée, les réseaux maillés sont considérés comme plus simples et économiques à déployer que les réseaux Wi-Fi traditionnels qui nécessitent l'irrigation en accès réseau filaire de chacun des points d'accès sans fil. Alors que dans un réseau maillé, certains points d'accès servent de passerelles pour d'autres points d'accès dépourvus d'accès filaire au réseau.

Globalement les réseaux filaires sont coûteux car ils nécessitent souvent d'importants travaux de génie civil, alors que les réseaux sans fil permettent d‖éviter des coûts de câblage exorbitants. Pour conclure, les perspectives d‖avenir sont tournées vers l‖utilisation de plus en plus répandue de caméras haute définition (caméras HD) qui nécessitent de plus en plus de capacité réseau en termes de débit, et donc vers l‖utilisation de technologies de très haut débit comme la fibre optique et le WiMAX 5,4 GHz, qui semble être un des meilleurs compromis face à l‖utilisation de la fibre optique lorsque les travaux de génie civil sont trop coûteux. Mais, comme l‖explique Stéphane Lambert, “ le meilleur test reste encore celui sur le terrain et de nouvelles technologies arrivent encore sur le marché “. En effet, des solutions en 3G, et bientôt en LTE (Long Term Evolution) vont bouleverser la donne car elles permettront, notamment, de faire remonter les informations avec une fiabilité accrue.

Le point sur les différents réseaux de vidéoprotection

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Janvier/février 2011 19

Vidéosurveillance Infos est une publication mensuelle éditée par Sincery-Ties - EURL au capital de 8 000 € - 512567587 RCS Nanterre - APE 7221Z -

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Les journées de formations thématiques

INVITATION Journées organisées par le Cabinet Bensoussan et Vidéosurveillance Infos Prévention– Citoyenneté- Sécurité - Droit des technologies avancées

Au Cabinet Bensoussan - Paris 15e

La Loppsi 2 Evolutions juridique, stratégique et budgétaire à venir...

Le mardi 5 avril 2011 (de 9 h à 17 h)

Intervenants

M. le Préfet Jean-Louis Blanchou, Responsable du Comité de pilotage pour le développement de la vidéoprotection Délégué Interministériel à la sécurité privée : Bilan de l‟année 2010 - stratégie globale menée en 2011

M. Alain Bauer*, Criminologue et Président de la Commission Nationale de la Vidéoprotection

M. le Préfet Didier Chabrol, Secrétaire général du Comité interministériel pour la prévention de la délinquance (CIPD) Politique et actions menées par le CIPD en 2011 -

M. Bernard Reynès, Député des Bouches-du-Rhône : Actions de prévention auprès des communes – Retours

d‟expériences

Maître Alain Bensoussan, Avocat :Technoprotections : actualités et tendances

Maître Emmanuel Walle, Avocat : Mise en conformité secteur public/secteur privé

Pour vous inscrire, envoyez un mail à [email protected]

Le Cabinet Bensoussan est agréé organisme de formation sous le numéro : 11 75 38 676 75

* Sous réserve

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20 Janvier./février 2011