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L’Europe centrale dans l’Union Européenne Georges Mink, Directeur de Recherche à l’Institut des Sciences Sociales du Politique (ISP)-CNRS, enseignant à Sciences-Po, Paris

L’Europe centrale dans l’Union Européenne

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L’Europe centrale dans l’Union Européenne. Georges Mink, Directeur de Recherche à l’Institut des Sciences Sociales du Politique (ISP)-CNRS, enseignant à Sciences-Po, Paris. I. A rguments et concepts centraux du cours (1). - PowerPoint PPT Presentation

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L’Europe centrale dans l’Union Européenne

Georges Mink, Directeur de Recherche à l’Institut des

Sciences Sociales du Politique (ISP)-CNRS, enseignant à Sciences-Po, Paris

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I. Arguments et concepts centraux du cours (1)

La science politique s’intéresse à la qualification des différents régimes politiques, pourquoi c’est important dans mon cours?

3 raisons: • débats sur 1989, • le renouveau des études sur le communisme, le poids

de la sociohistoire (Sandrine Kott),• asymétrie mémorielle en Europe, compétition pour la

mise en équivalence nazisme-communisme

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I. Arguments et concepts centraux du cours (2)

Autour de quels concepts explicatifs bâtir l’analyse et la sociohistoire?

Totalitarisme et ses 6 critères (Carl J Friedrich (1954) et avec Z. Brzezinski (1956)

• Monopole de l’économie (administration centrale)• Monopole de la propagande (des moyens…, la censure)• Monopole de la coercition interne (police politique,

services de renseignements etc.,)• Monopole politique (parti unique de masse et/ou d’avant-

garde, leader)• Monopole des moyens militaires• Monopole du discours idéologique de légitimation

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I. Arguments et concepts centraux du cours (3)

Critique du concept (type idéal - Max Weber - et sa capacité d’explication)

Biais épistémologiques confusion entre les usages académiques et pratiques,

impossible autonomie d’acteurs, dichotomie versus diversification, absence d’historicité: ex :adaptation et plasticité des systèmes politiques et de leurs élites, verticalité politique et horizontalité sociale

D’autres concepts: autoritarisme (Juan Linz), systèmes de type soviétique (Zdenek Strmiska, Zdenek Mlynar), concepts de la sociohistoire (Sandrine Kott et Paul Noiriel): soviétisation et désoviétisation (G. Mink, (1997))

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II. Soviétisation (1)

Soviétisation: processus d’imposition forcée du modèle politique, économique et social de

développement par l’Union soviétique, dans le contexte de l’après guerre (à partir1945) au terme duquel les pays de l’Europe centrale se trouvent sous la domination russe. Aussi processus d’homogénéisation de la région (Pacte de Varsovie, mai 1955 et Comecon en janvier 1949).

• contexte, débat sur la légitimité du régime, rôle des ressources disponibles dans la légitimation du régime (adhésion et validation)

• première étape, la destruction des élites (« tactique de salami » (Matyas Rakosi)), et la mobilité politique ascendante

• description du processus: croissance extensive (usages extensifs des moyens et des ressources à bas coût, évaluation par les indicateurs quantitatifs)

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II. Soviétisation (2)

Ressources de la croissance extensive:

• Faible réseau de production, de l’allocation des ressources, contrôle autoritaire, verticalité de la gestion et de l’information, planification centrale

• Technologies primaires et emprunts technologiques (contributions de guerre)

• Main d’œuvre non qualifiée abondante et disponible

Raisons d’une légitimité relative des nouveaux régimes: mobilité politique et sociale, idéologie de l’égalitarisme plébéien, la reconstruction post-guerre

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III. Désoviétisation (1)Désoviétisation: processus d’adaptation de différents sous systèmes (politique, économique et

social) à la politique volontariste de soviétisation à travers un ensemble d’effets (et de mécanismes) de correction spontanée et plus ou moins tolerés par le pouvoir de type soviétique.

• Crise de la croissance extensive et ses manifestations (tassements des taux de croissance, blocage des canaux de mobilité)

• Postulat de la croissance intensive (indicateurs qualitatifs, réforme de gestion (décentralisation, « autogestions »), changement du mode de recrutement des élites après le 20e Congrès du Parti communiste de l’URSS (rapport de Nikita Krouchtchev), sécurisation de l’emploi politique, passage de la légitimation par l’égalitarisme à celle de la « méritocratie socialiste »

• Effets émergents : économie parallèle, contre élite ouvrière, éveil de la société civile,

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IV. Les trajectoires nationales (1)

• Entre la tendance générale à la désoviétisation (à intensité variable selon le pays) et le rôle de ressources spécifiques, des interactions d’acteurs et des fenêtres d’opportunités;

• La différenciation nationale: cas roumain (Nicolae Ceausescu), cas tchèque (Dubcek/Husak), cas hongrois (Janos Kadar, le kadarisme).

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IV. Les trajectoires nationales (2)

Le rôle de la conférence de l’OSCE et de Helsinki en 1975, la « troisième corbeille », naissances des oppositions des droits de l’homme:

• en Roumanie Paul Goma et les mineurs de la Valée de Jiu,

• en Tchécoslovaquie : la Charte 77 et Vons,

• en RDA: Havemann et Wolf Biermann, puis Neues Forum, église évangélique,

• en Hongrie Janos Kis, Milos Haraszty, Gyorgyi Konrad, Ivan Szeleny etc,

• en Pologne, Jacek Kuron, Adam Michnik, le KOR, Solidarnosc et Tadeusz Mazowiecki, Bronislaw Geremek, Lech Walesa etc.

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IV. Les trajectoires nationales (3)

• Particularité de la « bifurcation polonaise »

• Métaphore des « rendez-vous manqués »

• Dates importantes: 1956, 1970, 1975-1976, 1980-1981, 1989.

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IV. Les trajectoires nationales (4)

Ressources de la culture politique et « recyclage » des représentations mémorielles (romantisme versus positivisme, adaptés au contexte historique polonais):

• Évolution de la scène partisane (Eglise, opposition démocratique, Solidarnosc)

• Réponses du pouvoir:• W. Gomulka: « socialisme national »• E. Gierek, socialisme du bien être social et de la méritocratie socialiste• W. Jaruzelski, pluralisme subordonné, réforme libérale dans le

contexte de militarisation• « Piège du prisonnier » comme schéma explicatif et l’invention du

compromis historique• Rôle de Mihail Gorbatchev (1985-1991)• Rôle de la « guerre des étoiles » de Ronald Reagan• Rôle de Jean Paul II• Théorie de dominos

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V. Retour sur 1989 (1)

• Rappel de l’illisibilité de l’événement, du rôle de la conceptualisation métaphorique, désarroi des sociétés et des acteurs (Alain Touraine)

• Les modes de sortie du communisme et leurs conséquences (tables rondes, négociations, révolutions « de velours»

• Conversion des élites, définition de la « nomenklatura » (liste de postes en amont, couche social dominante en aval)

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V. Retour sur 1989 (2)

Noms de dirigeants à retenir:

Wojciech Jaruzelski,

Gyula Horn,

Nicolae Ceausescu,

Milos Jakes

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V. Retour sur 1989 (3)

• Théories de la préméditation, vérification empirique (enquête quantitative de I. Szeleny, Treiman et Wnuk-Lipinski, enquête qualitative de G. Mink et J. Ch Szurek)

• Décommunisation et lustration

• Critique de l’école transitologique

• Noms de auteurs à retenir: Jadwiga Staniszkis, Timothy Garton Ash, Laszlo Bruszt, François Fejtö, Ion Elster