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L'Évidence du Dieu chrétien. Religion, culture et société dans l'apologétique protestante de laFrance classique, (1576-1670) by François LaplancheReview by: Jean BaubérotArchives de sciences sociales des religions, 29e Année, No. 58.2 (Oct. - Dec., 1984), pp. 277-278Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125515 .

Accessed: 11/06/2014 10:12

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mais oii l'on evite de dire la verit ,, (p. 14). Le vaticanologue n'est pas encore un historien ou un sociologue, ainsi qu'on s'en apergoit en li- sant Ph. Levillain et Ch. Uginet (Arch., 58, no 313). L'italien est une langue familiere, difficile i traduire : porporati, courant pour y parler des cardinaux, se rend mal par le decal- que ( pourpres ).

Emile Poulat.

58.305 LANCZKOWSKI (Guinter).

Einfiihrung in die Religionsgeschichte. Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesells- chaft, 1983, 113 p.

Ecrite par un professeur de l'Universite de Heidelberg, cette Introduction a l'histoire des religions se reduit volontairement a eclairer le seul terrain des religions non-chretiennes. Elle se situe en effet dans une collection d'ouvra- ges semblables, destines i introduire les lec- teurs

,ia la theologie et aux sciences voisines >>.

Plus d'un historien des religions ne manquera pas de s'interroger sur ce concept de Nach- bachwissenschaft applique a sa specialite dans le contexte d'une dominance theologi- que.

Tel qu'il est, I'ouvrage -ou l'opuscule- presente rapidement les religions de l'Orient ancien, de la Grece, de Rome de l'Europe bar- bare, enfin celles de l'Extrime-Orient. Dix pa- ges font le tour de l'actuelle situation reli- gieuse, mais en termes de <nouvelles reli- gions)) seulement. Enfin un dernier chapitre evoque le probleme de l'~ historicite des reli- gions ,,. Beaucoup resteront sur leur faim apres avoir lu une Introduction si rapide a un si vaste sujet.

Il est pourvu a ce sentiment eventuel de manque par des bibliographies selectives mais suffisantes dans un premier temps.

Jean Seguy.

58.306 LANZETTI (Clemente), MAURI (Luigi), eds.

Famiglia e religione. Aspetti di una transi- zione difficile. Milan, Vita e Pensiero, 1983, XIV-322 p.

Le Mezzogiorno apparait de plus en plus comme un terrain privilegie de recherche sur le processus de secularisation. La persistance

BULLETIN DES OUVRAGES

des formes de religiosite populaire parait sug- gerer la presence d'une religion traditionnelle, tandis que les resultats des referendum sur I'avortement et le divorce ont revele une so- ciete aussi secularis~e qu'une autre par cer- tains aspects. Derriere cette ambivalence se dessine une industrialisation croissante sus- ceptible de transformer profondement les re- gions qu'elle affecte.

Le volume collectif dirige par C.L. et L.M. rapporte et commente les resultats d'une recherche conduite en 1979 dans la region la plus industrialisee du Mezzogiorno (les Pouilles). Les auteurs tentent d'approfondir la relation unissant secularisation et changement social, par le biais d'une etude des rapports unissant ethique familiale et religiosite. La methode est celle d'une enquite par question- naire aupres d'un echantillon de mille person- nes.

L'hypothese d'un changement des modeles traditionnels d'ethique familiale parallele a un changement dans les contenus religieux et a ceux amenes par l'industrialisation a ete ve- rifice par le moyen d'un traitement statistique sophistique (analyse des correspondances et cluster analysis).

On regrette l'accent exclusif mis sur les me- thodes quantitatives. Pourquoi les cent entre- tiens conduits aupres d'un echantillon de po- pulation sont-ils restes inutiliss ? Comment ont-ils ete menes, et quelles questions y ont ete abordees ?

De meme on aurait aime que soient com- mentes certains des resultats ressortant des re- ponses aux questionnaires. Ainsi, que penser du fait que la religion populaire apparaisse liee i l'institution ecclesiastique plut6t qu'en opposition avec elle; oil du fait que la secula- risation constatee n'entraine pas de crise dans la dimension religieuse?

Salvatore Abbruzzese.

58.307 LAPLANCHE (Frangois).

L'Evidence du Dieu chretien. Religion, cul- ture et societe dans I'apologetique protestante de la France classique, (1576-1670). Stras- bourg, Association des Publications de la Fa- culte de Theologie Protestante de Strasbourg, 1983, 342 p.

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

La production apologetique protestante frangaise, de 1576 a 1670, pourrait paraitre modeste: 10 titres contre, par exemple, 94 ou- vrages de controverse. Elle a pourtant connu une diffusion superieure a celle de l'apologeti- que protestante allemande ou anglaise. Faut-il expliquer ce fait par l'expansion du frangais, langue de culture europeenne? Pas unique- ment. Representant une communaute qui ne groupe que 5% des habitants du Royaume, les apologetes protestants frangais ont cepen- dant un succes d'edition plus grand que les apologetes catholiques frangais. La raison principale de cette reussite est due, selon F.L., au contenu propre de leurs propos qui, seuls, vont ((jusqu'au bout de l'elan qui pousse la raison du croyant a justifier son adhesion reli- gieuse)) (p. 231). La theologie de la grAce, en renvoyant I'evenement de la foi a l'operation du Saint Esprit, n'en est que plus a l'aise pour affirmer le caractere totalement rationnel de I'adhesion de foi. A cela s'ajoute la necessite, face au catholicisme romain, de defendre la Sclarte et suffisance de l'Ecriture.

Selon le discours apologetique reforme il existe une triple evidence de la verite du chris- tianisme: -Une evidence philosophique et scientifique: epistemologiquement la theolo- gie domine les autres disciplines. La certitude de ses demonstrations reques directement de Dieu ou deduites de sa Parole contraste avec les contradictions des philosophes, les varia- tions du droit, les conjonctures de la mede- cine, les incertitudes de la physique; -Une evidence historique: la Bible est anterieure a toute culture et I'hebreu est la mere de toutes les langues. Sans elle l'humanite ne connai- trait rien de ses origines et ne serait jamais sortie de la barbarie; - Une evidence sociale. La religion conserve et purifie la morale, mdme si elle n'est pas reductible a cette der- niere, or il n'y a pas de lien social durable qui ne suppose un consensus ethique. L'Etat, par ailleurs, tient son existence et son autorite de Dieu mdme et qui s'attaque a la religion ruine le fondement de l'Etat. La situation menacee des reformes frangais et leur desir de bien se distinguer des protestants r6gicides anglais les amenent a insister de plus en plus fortement sur ces themes.

F.L. estime que l'effort des apologetes re- formes comporte un aspect tragique,: le ( re- cul du christianisme dans les elites cultivees s'annonce en negatif dans cette apologetique

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(p. 234). On pourrait m6me globaliser le pro- pos a partir d'une perspective de sociologie de la secularisation. Le XVIIIe siecle mettra ex- plicitement en cause l'evidence culturelle de la religion chretienne et le XIXe son evidence so- ciale. Bien siir de telles mises en cause avaient commence anterieurement - c'est pourquoi une apologetique s'averait necessaire- mais comme l'indique l'A. leur pertinence sociale se trouve limitee et on peut encore parler au sujet du XVIIe siecle de c l'evidence du Dieu chretien ).

Recherche a la fois minutieuse et riche de vastes perspectives, l'etude de F.L. se situe dans la lignee des travaux de L. Febvre et A. Koyre. C'est dire toute son importance.

Jean Bauberot.

58.308 LAURENT (Benoit).

Les Beguins. Des Foreziens en quite de Dieu. Saint-Etienne, Le Henaff, 1980, XII-196 p.

I1 y a eu la Petite Eglise, anticoncordataire, ( sublime dans son orthodoxie, et qui fut a la Cour de Rome ce que les ultras allaient &tre a Louis XVIIIb, au jugement de Balzac (La Vieile Fille). Elle survit encore, ici ou la. Apres Vatican I, il y aura les vieux ou anciens catholiques, qui se sont rattaches a l'Eglise janseniste dite d'Utrecht a laquelle B.W. Ve- rhey vient de consacrer un livre important (1984, chez l'A., Le Bes, F 81190 Mirandol- Bourgnounac).

Et il y a eu, toute differente,-on aimerait comparer les deux cartes (elle est etablie, p. 11, pour la Loire),- ce qu'on nomme par- fois, plus ou moins justement, I'Eglise janse- niste. Sous ce titre, B. Laurent avait etudie en 1942 celle du Forez: etude tiree a 400 ex. et vite epuisee. Deux ans plus tard, il publiait la presente recherche, consacree, elle, aux ,here- tiques) de cette Eglise: l'Eglise est aujour- d'hui eteinte; les hr&tiques survivent encore, petits groupes tres fermes.

I1 s'agit de deux phenomenes etroitement lo- calises dans la Loire et tardifs dans l'histoire du jansenisme: a Marcilly-le-Chatel, avec le cur6 Fialin, arrive en 1778; a Saint-Jean- Bonnefonds, avec les cur6s Drevet, l'oncle et le neveu, celui-ci arrive en 1784. Pour la com- prehension des faits, B.L. y ajoute une troi- sieme paroisse: Fareins, dans l'Ain, avec les cures Bonjour, deux freres, arrives en 1775-

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