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, , VOLUME XX NUMÉRO 16 LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012 L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval QUÉBEC tolérance zéro Jusqu’à 21 ans Page 3 DOSSIER cinéma à québec Un futur positif Page 7 ENTREVUE léo bureau- blouin Faire reculer Charest Page 8 CULTURE musique De Paris à Québec Page 11 SPORTS big air Québec au premier rang Page 12 Sondage exclusif Pas de danger, cours maintenus Grève : avis aux professeurs Les frais institutionnels méconnus des étudiants EN PAGE 3 Photos Raphaël Lavoie

L'Exemplaire Vol. XX No.16

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En une cette semaine: l’administration de l’Université Laval a donné la directive aux professeurs et chargés de cours de maintenir leurs activités pédagogiques malgré la grève étudiante

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Page 1: L'Exemplaire Vol. XX No.16

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VOLUME XX NUMÉRO 16 LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

L’hebdomadaire des étudiants en journalisme de l’Université Laval

QUÉBEC

tolérance zéro

Jusqu’à 21 ansPage 3

DOSSIER

cinéma à québec

Un futur positif

Page 7

ENTREVUE

léo bureau-blouin

Faire reculer Charest

Page 8

CULTURE

musique

De Paris à Québec

Page 11

SPORTS

big air

Québec au premier rang

Page 12

Sondage exclusif

Pas de danger, cours maintenus

Grève : avis aux professeurs

Les frais institutionnels méconnus des étudiants

EN PAGE 3

Photos Raphaël Lavoie

Page 2: L'Exemplaire Vol. XX No.16

UNIVERSITÉ2 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

E N B R E Fdroits de scolarité

Manifestation à Québec

Des milliers d’étudiants ve-nant de partout au Québec

sont attendus le jeudi 1er mars à 14h au Parc des Braves à Qué-bec pour manifester contre la hausse des droits de scolarité, qui doit entrer en vigueur l’au-tomne prochain. Lundi, il y avait plus de 65 000 étudiants de 64 associations étudiantes disposant d’un mandat de grève générale illimitée. (J-B.D.)

grève générale à laval

Trois de plus

L’Association étudiante de théâtre, l’Association étu-

diante de sciences historiques et d’études patrimoniales ainsi que l’Association étudiante de relations industrielles, 2e et 3e cycle s’ajoutent aux neufs associations étudiantes laval-loises ayant obtenu un man-dat de grève générale illimi-tée. Le nombre de grévistes à l’UL est ainsi porté à 2300, le plancher de déclenchement de la grève étant fixé à 4000. (J-B.D.)

course au rectorat

La CADEUL interroge

La CADEUL veut pous-ser les candidats au poste

de recteur à se positionner par rapport aux préoccupations des étudiants de premier cycle. Le 17 février dernier, elle a établi une liste de questions sur divers sujets comme les services aux étudiants ou sur le financement de l’UL, et les a rassemblées au sein d’un «document de cam-pagne des étudiants de premier cycle» adressé aux candidats.(J-B.D.)

agriculture urbaineFêter les

semences

La 3e édition de la Fête des semences et de l’agriculture

urbaine de Québec, sur le thème «Cultiver la diversité», se tiendra le dimanche 4 mars prochain au Pavillon Desjardins entre 10h et 16h30. L’événement vise à popu-lariser l’agriculture en milieu ur-bain. Au programme, des dégus-tations santé et des conseils pour se lancer dans les semis ou dans l’apiculture urbaine.(J-B. D.)

«Nous of-frons plus de 1400 cours incluant un record de 59 écoles

d’été»

Vignettes volées

Phénomène réel, mais marginal

Mélissa Côté[email protected]

Cité universitaire — Le vol, la perte et la falsification de vignettes de stationnement est un phénomène bel et bien présent à l’Université Laval.

C’est ce qui est arrivé à Anthony Melansson Giasson. «Le jeudi je

l’avais, et samedi dans la soirée, j’ai remarqué que je ne l’avais plus», a raconté l’étudiante en communication au sujet de sa vi-gnette.

Mme Giasson a expliqué que sa voiture n’a pourtant pas été dé-foncée. «J’ai sûrement laissé une porte déverouillée», a-t-elle in-diqué. Elle a ensuite contacté le Service de sécurité et de préven-tion de l’Université Laval (SSP) pour avertir de la disparition de sa vignette. Après une série de ques-tions, le SSP lui en a tout simple-ment remis une autre.

René Bousquet, responsable des déplacements, du transport et du stationnement, assure que le phénomène est marginal à l’uni-versité. «Le service de sécurité et de prévention n’a pas remarqué de recrudescence au courant des der-nières années», a-t-il souligné.

Chaque vignette contient des codes numériques uniques, et spé-cifiques à chaque détenteur. Par-fois, le service de sécurité et de prévention (SSP) découvre des vi-gnettes «illégales». Soit elles sont fausses, soit elles n’ont pas le bon propriétaire.

«Lorsqu’on retrouve une vi-gnette volée ou falsifiée, on ouvre un dossier avec un enquêteur du SSP. À la suite d’une rencontre avec l’enquêteur, il peut y avoir une rencontre en comité de discipline, une sanction ou une amende, a ex-pliqué le responsable des déplace-ments. Il y a toujours une contra-

vention parce que l’individu n’a pas le droit de stationner, puisque la vignette n’est pas valide.»

Dans certains cas, le SSP ré-sout un problème de vol de vignette par compensation. Concernant le prix d’une vignette, M. Bousquet a indiqué qu’il varie en fonction de l’indice du prix à la consommation (IPC). Il a expliqué que le seul mo-ment où le prix augmente en dehors de l’IPC est lorsqu’il y a des inves-tissements majeurs, par exemple la rénovation du stationnement du PEPS et du Vandry.

Chaque année, 12 000 permis de stationnement sont délivrés au-près des membres de la commu-nauté universitaire. La catégorie 2, la plus populaire, comprend 40% des vignettes. C’est la formule de deux sessions d’abonnement qui est la plus courante chez les étudiants, tandis que chez les employés, le for-fait annuel est le plus prisé.

Selon M. Bousquet, aucun stationnement n’est plus à risque qu’un autre pour le vol. Pour assu-rer la sécurité des automobilistes et de leurs biens, les stationnements font l’objet d’une patrouille par des agents de la SSP et ils sont aussi surveillés par caméra.

Grâce à la tarification dispo-nible sur le site du service de sécu-rité et de prévention et la répartition en catégorie des vignettes, L’EXEM-PLAIRE a été en mesure de calculer une approximation du montant de la vente des vignettes de station-nement. Cette année, la vente des permis de stationnement a engendré des revenus variant entre 3,2 M$ et 5,9 M$ à l’Université Laval.

Photo Raphaël LavoieRené Bousquet assure que le phénomène est marginal à l’Université.

Cours et écoles d’été

Laval en exemple

François-Olivier [email protected]

Cité universitaire — L’Université Laval est l’institution ca-nadienne qui offre le plus de cours à la session d’été. Elle se démarque aussi par ses écoles estivales qu’elle a ex-portées à l’international.

Championne au Canada et modèle à l’international: c’est ainsi que l’UL se

présente à propos de la diversité de programmes qu’elle offre à la période estivale. «Partout dans le monde on voit une forte tendance pour les écoles d’été. À l’Universi-té Laval, à l’été 2012, nous offrons plus de 1400 cours in-cluant un record de 59 écoles d’été», a affirmé Marie-Andrée Doran, directrice de l’Institut Technologies de l’in-formation et Sociétés (ITIS) et adjointe au vice-recteur à la re-cherche et à la création à l’Université.

Elle donne en comparaison l’Université Berke-ley en Californie, qui offre 500 cours durant la période estivale, soit trois fois moins que l’UL. La tendance se fait également sentir en Europe. À Laval, les premières écoles d’été sont ap-parues en 2002. Ce chiffre n’a cessé d’augmenter pour atteindre les 36 en 2010, 52 en 2011 et 59 en 2012. Ces cours se tiennent autant sur le campus qu’à l’exté-rieur de ses murs. Plusieurs pays dont la Chine accueilleront cet été des écoles d’été de l’UL.

Interrogée sur le fonction-nement des écoles d’été, Mme Doran a expliqué qu’elles consis-tent généralement en des séances intensives d’une ou deux se-maines qui regroupent des étu-diants et des spécialistes d’un do-maine bien précis. Elles peuvent s’adresser tant aux étudiants d’un domaine en particulier qu’aux personnes à la retraite à la re-cherche de nouvelles connais-sances. «C’est une tendance forte à laquelle il faut être en mesure de répondre. De plus en plus de boomers concilient vacances et apprentissage. Certaines écoles d’été répondent parfaitement à ce besoin», s’est-elle exclamée.

Mme Doran souligne que les étudiants doivent s’at-tendre à s’investir pour le même nombre d’heures qu’un cours universitaire normal.

Université féministe d’étéL’Université féministe d’été

est un exemple de la solidité du programme. Elle tien-dra sa 10e édition au mois de mai à l’Uni-versité Laval.

Huguette Da-genais, professeure associée au Départe-ment d’Anthropolo-gie et responsable de l’Université Fémi-niste d’été, est fière du chemin parcouru.

«Neuf éditions et 973 partici-pants! Ils sont des étudiants, des professionnels, des curieux de partout. Depuis quatre ou cinq ans, nous accueillons un grand nombre d’Haïtiennes.»

Huguette Dagenais précise que c’est la formule unique à l’Université Féministe d’été qui a permis, au fil des années, d’at-tirer autant de participants. Une semaine de colloque, deux ses-sions d’échanges par jour, Mme Dagenais a mis l’accent sur la participation de tous les inter-venants. «Nous ne présentons pas de conférences, ce sont vrai-ment des exposés qui permettent l’échange entre les différents in-tervenants spécialistes et tous les participants», a-t-elle spécifié.

Gabrielle Boaknin-Savard, étudiante en communication pu-blique et participante à l’édition 2011 de l’Université Féministe d’été, explique que c’est avant tout la formule du cours qui l’a attirée. «Une semaine de col-loque suivie de deux travaux à remettre un mois plus tard pour trois crédits. Il faut avouer que c’est alléchant. La semaine a été intense et très enrichissante!»

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UNIVERSITÉ 3L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

La majorité des répon-

dants (69%) se considè-rent comme étant peu ou pas informés

Grève étudiante

Cours maintenus

Julia [email protected]

Cité universitaire — L’administration de l’Université La-val a donné la directive aux professeurs et chargés de cours de maintenir leurs activités pédagogiques malgré la grève, dans la mesure du possible. Les mots d’ordre: sécurité et qualité de l’enseignement.

Dans un communiqué des-tiné aux directeurs de dé-partements, le vice-recteur

de l’UL, Bernard Garnier, a donné le mot d’ordre que «les membres du

personnel doivent s’assurer qu’ils font tous les efforts raisonnables pour donner leur cours [...] sans mettre en péril leur sécurité ou celle de leurs étudiants».

En entrevue à L’EXEMPLAIRE, M.Garnier a expliqué que si une as-sociation est en grève, «on demande aux professeurs d’aller constater la situation sur place. S’il y a un pi-quet devant son cours, c’est au pro-fesseur d’évaluer si l’ambiance est propice à la tenue du cours et d’en informer son directeur de départe-ment. Mais c’est hors de question de se bagarrer».

M. Garnier a précisé que ces directives ont été envoyées pour expliquer au personnel et aux étudiants quelle est l’attitude de l’administration face à la grève. «Le communiqué a été élaboré en consultant la CADEUL, qui a eu l’occasion d’y réagir et de le boni-fier.»

Des mesures en vueLe vice-président aux commu-

nications de la CADEUL, Maxime Vallée, a confirmé ceci et a expliqué que des mesures seraient mises en place pour les étudiants qui man-queraient des cours à cause de la grève. «Si au moins 12 semaines d’une session ont été entamées, les étudiants peuvent rattraper les cours perdus et doivent trouver un terrain d’entente avec les professeurs.»

Le président du syndicat des professeurs et professeures de l’UL (SPUL), Yves Lacouture, s’est aussi dit satisfait de cette approche. «La consigne du vice-recteur Gar-nier nous paraît raisonnable, c’est au professeur d’évaluer s’il donne le cours ou non.»

Le secrétaire général de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), Simon Gos-selin, a quant à lui fait savoir que «les professeurs se sont donnés des critères pour aller en classe. S’il y a moins de 70% des étudiants pré-sents, le professeur ne donnera pas son cours».

En ce qui a trait au piquetage, M. Gosselin atteste que la position de la TaCEQ est claire. Les profes-seurs doivent respecter les lignes. «C’est un symbole de solidarité entre les acteurs du système sco-laire», a-t-il affirmé.

Lettre ministérielleLe vice-recteur Garnier assure

que le communiqué de l’adminis-tration de l’Université Laval a été rédigé bien avant l’envoi de la lettre de la sous-ministre adjointe à l’en-seignement supérieur, Christiane

Piché. La lettre, qui était destinée aux directions collégiales, avait soulevé de vives réactions de la part des fédérations enseignantes. Par elle, la sous-ministre intimait aux professeurs l’ordre de ne pas respecter les piquets advenant que la grève ait lieu.

Le président du syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval (SCCCUL), Puma Freytag, a trouvé le geste déplacé. «C’est totalement dé-connecté de la réalité. C’est clai-rement de la provocation», a-t-il indiqué.

«Avoir une attitude proactive»

Quant à la consigne envoyée par son administration, M. Frey-tag soutient que le SCCCUL dé-sire avoir une «attitude proactive» en échangeant avec les étudiants.

«On ne va jamais donner le mot d’ordre à nos membres de franchir les piquets de grève. On va accommoder les étu-diants pour réajuster la session quand c’est possible, si ça ne re-met pas en cause la qualité de l’enseignement.»

Photo Raphaël LavoieSelon le vice-recteur Bernard Garnier, si une association est en grève, on de-

mande aux professeurs d’aller constater la situation sur place.

Frais institutionnels obligatoires

Lavallois mal informésMalory [email protected]

Cité universitaire — Les étudiants sont mal informés au su-jet des frais institutionnels obligatoires (FIO). C’est ce que révèle un sondage maison mené par L’EXEMPLAIRE auprès de 304 étudiants du premier cycle à l’Université Laval.

Ce sondage dévoile que les universitaires, qui sont les principaux concernés,

connaissent peu l’existence et l’usage des cotisations qu’ils ver-sent à leur institution.

Cotisations payées, mais méconnues

À peine plus du quart (28%) des gens interrogés ont estimé que le montant des FIO de l’Université Laval se situe entre 200$ et 300$.

En effet, selon un document disponible sur le site du service des finances de l’Université Laval, 293,18$ sont facturés pour chaque étudiant à temps complet, par ses-sion de 15 crédits, pour l’année 2011-2012. La description des

frais figure également au même endroit.

Toujours selon le coup de sonde, 28% des répondants ont affirmé ignorer la somme de ces frais. En outre, près de la moi-tié des étudiants interrogés ont mal estimé le total qu’ils dé-boursent chaque trimestre à leur établissement.

Des facteurs qui suscitent des questions

Malgré le fait que les rensei-gnements se trouvent en ligne sur le site web de l’institution, les universitaires s’estiment mal avi-sés au sujet de leurs cotisations. La majorité des répondants (69%) se considèrent comme étant peu

ou pas informés au sujet des FIO. Moins du quart des étudiants se disent plutôt ou suffisamment in-formés.

Martine Desjardins, prési-dente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), explique que cette problématique découle de la non-rè-glementation des frais. «La gestion des FIO est différente d’une institution à l’autre, ce qui complique la com-préhension globale du sujet», a-t-elle affirmé.

«Les établisse-ments se montrent très imaginatifs et créent une variété de coûts qui évoluent rapidement. D’ailleurs, le vocabulaire propre à chaque uni-versité porte également à confu-sion», relate-t-elle.

Mme Desjardins ajoute même que l’absence de transparence de la

part des institutions pose un pro-blème majeur.

«La prise de décision et la jus-tification des frais afférents sont des sujets opaques, de sorte que les principaux concernés s’y re-trouvent difficilement», a soutenu la présidente.

Pas de loi Mme Desjardins

souligne l’importance d’être informé sur les cotisations. «Les étu-diants sont chargés de surveiller les coti-sations obligatoires, car le gouvernement n’intervient pas dans le dossier», a-t-elle soutenu.

Le document Règles budgé-taires et calcul des subventions de fonctionnement aux universités du Québec pour l’année 2008-2009, paru en 2008, présente la seule po-litique instaurée par le ministère de

l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) afin d’encadrer les FIO.

«Les FIO excluent les droits de scolarité», a rappelé Maxime Vallée, vice-président aux com-munications de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL). Il ajoute que les co-tisations obligatoires servent prin-cipalement à défrayer les coûts relatifs aux infrastructures, à l’ad-ministration et aux services aux étudiants.

«Par exemple, le don de 5 $ à la CADEUL a servi à finan-cer la construction du pavillon Alphonse-Desjardins, a-t-il ex-pliqué. Il sert actuellement à réa-liser le projet du Super PEPS.» M. Vallée précise que des fonds sont versés à la radio étudiante CHYZ, au journal étudiant Impact Campus et au comité local d’En-traide Universitaire Mondiale du Canada à l’Université Laval (EUMC-Laval).

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4 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012QUÉBEC

E N B R E Fsondage

PQ majoritaire

Le PQ serait en tête avec 39% d’appui selon un nouveau

sondage de Forum Research, contre 30% pour le PLQ, 19% pour la CAQ, 6% pour Québec solidaire (QS) et 5% pour le Par-ti vert. Près de 1600 Québécois ont été interrogés par la firme ontarienne, après les plus récents sondages de Léger Marketing et CROP. Par ailleurs, la CAQ et QS sont en mode électoral, alors qu’ils ont respectivement annon-cé six et 16 nouveaux candidats dimanche dernier. (M.F.)

cpe affiliées à la csn

Entente conclue

Après plus de deux ans d’at-tente, les éducatrices des

Centres de la petite enfance af-filiés à la Confédération des syn-dicats nationaux ont approuvé l’entente de principe proposée par le gouvernement provincial. La nouvelle convention collec-tive, valide jusqu’au 31 mars 2015, prévoit les mêmes aug-mentations de salaire que celles accordées au réseau public, à savoir des hausses de 6 à 10,5% sur cinq ans. (M.F.)

option nationaleCongrès de fondation

Option nationale, le parti souverainiste du député de

Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Aussant, a tenu son congrès de fondation en fin de semaine der-nière. Environ 350 personnes étaient sur place. Les péquistes démissionnaires Pierre Curzi et Lisette Lapointe étaient présents au rassemblement. Ils n’ont tou-tefois pas précisé s’ils allaient se présenter sous cette bannière aux prochaines élections. (F.P.)

amphithéâtreRéférendum

Le futur parti municipal Qué-bec autrement veut que la

construction de l’amphithéâtre de Québec soit soumise à un référendum en cas de dépas-sement du budget de 400 M $. Le mouvement politique craint que la volonté de l’administra-tion de respecter le budget à tout prix nuise à la qualité du projet. Dernièrement, on apprenait que la décontamination du site à l’in-tersection du boulevard Wilfrid-Hamel et de l’autoroute Lauren-tienne entraînerait des coûts de 40 M $, forçant un déménage-ment à l’Hippodrome. (F.P.)

Recrutement de bénévoles

Pénurie au QuébecLydia [email protected]

Québec — Le Québec affiche le plus bas taux de bénévo-lat au pays, selon une étude de Statistique Canada. À 37%, ce taux se situe à environ dix points sous la moyenne canadienne.

L’Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation révèle

également que les bénévoles qué-bécois sont ceux qui donnent en moyenne le moins d’heures an-nuellement à des organisations bé-névoles. Seul le Nunavut fait pire à cet égard.

La demande surpasse large-ment l’offre, selon Rachel Sam-son, des services d’orientation du Réseau d’action bénévole du

Québec (RABQ). L’organisa-tion reçoit plus de 160 demandes d’organismes souhaitant recevoir de l’aide bénévole chaque année, et ceux-ci demandent au RABQ de conserver leurs demandes toute l’année, car le manque est constant.

Journaux locaux, radio com-munautaire, télévision, affichage, tous les moyens sont bons pour essayer de recruter. «On va faire beaucoup de sensibilisation dans

les congrès et dans les universi-tés», a précisé Mme Samson. Les médias sociaux sont aussi dans les plans afin de recruter davantage de jeunes.

Selon Geneviève Audet-Per-ron, adjointe aux communications du Centre d’action bénévole de Bellechasse-Lévis-Lotbinière, «le besoin de bénévoles varie en fonc-tion des périodes de l’année».

«On a plus de besoins à l’au-tomne, car c’est la rentrée scolaire et la rentrée des organismes, et aux Fêtes, car il y a l’opération Nez Rouge et les paniers de Noël», a-t-elle expliqué.

Mme Audet-Perron souligne par ailleurs que le bénévolat est

une belle opportunité de mettre ses connaissances à profit.

«Les plus jeunes (40-55 ans) aiment accomplir des tâches plus pointues se rapportant aux compé-tences qu’ils ont acquises dans leur parcours, comme en comptabilité».

Toutefois, les intervenants interrogés par L’EXEMPLAIRE s’entendent tous sur le fait que les personnes retraitées sont celles qui donnent le plus grand nombre d’heures de bénévolat.

«C’est majoritairement les gens de 50-65 ans. Ils ont plus de temps libre», a confirmé Pas-cal Dassylva, directeur géné-ral de l’Association bénévole de Charlevoix.

Recyclage et récupération

Place Ste-Foy en avantChloé Noë[email protected]

Québec — Le centre commercial Place Sainte-Foy se classe parmi les meilleurs de sa catégorie en ce qui a trait au recy-clage et à la récupération.

«On a investi beaucoup afin d’adapter nos in-frastructures, a parta-

gé le directeur de Place Sainte-Foy, Donald Larose. Travailler avec un bâtiment âgé de plus de 50 ans est un réel défi. Ça mène à des solu-tions hybrides, ce n’est pas aussi facile que de partir de zéro.»

L’entreprise, sensibilisée à la cause environnementale, a effectué son virage vert il y a un peu plus de cinq ans. «On voulait faire notre part. Recycler, ça rapporte à la so-ciété, à la prochaine génération. Et ça nous coûte moins cher en en-fouissement», a-t-il relaté.

M. Larose rappelle que, bien que la Place Sainte-Foy sauve beaucoup de coûts d’enfouisse-ment, «c’est un investissement qui n’est pas très payant en ce moment».

L’entreprise souhaite conti-nuer à faire des efforts pour s’amé-liorer. «Nous sommes très satisfaits de notre évolution, les compétiteurs n’en sont pas là. Mais on continue à travailler fort», a-t-il déclaré.

À Place Sainte-Foy, le car-ton, le verre, le métal, le bois et les huiles de cuisson usées sont recyclés. Il y a aussi un système

de compostage depuis un peu plus d’un an et demi.

Les améliorations des der-nières années ont été valorisées par plusieurs certifications, dont le ni-veau trois du programme ICI ON RECYCLE! de la société d’État Recyc-Québec. Il permet aux éta-blissements des secteurs industriel, commercial et institutionnel (ICI) de s’engager selon trois niveaux de participation: engagement, mise en œuvre et performance.

Le troisième niveau, celui at-tribué à Place Sainte-Foy, reconnaît les établissements ICI qui se sont le plus démarqués dans le recyclage et la récupération. À Québec, 16 établissements sont attestés niveau trois. On y retrouve notamment l’Édifice Marie-Guyart, l’Édifice Loto-Québec et les bureaux d’Hé-ma-Québec.

Les Galeries en retardPar contre, dans la même ca-

tégorie, les Galeries de la Capitale accusent un retard relatif, mal-gré l’importance que la direction semble y accorder. Le recyclage y est présent, mais à plus petite échelle. «On a une petite équipe de deux personnes à temps plein qui ne ramasse strictement que le car-ton et le papier tous les soirs», a dé-

claré le directeur général du centre commercial, Yves Bois. Outre le carton et le papier, on recycle aussi les bouteilles et les canettes. Contrairement à Place Sainte-Foy, il n’y a pas de compostage.

Le virage vert observé à Place Sainte-Foy pourrait s’opérer aux Galeries. D’ici trois ans, M. Bois a confirmé que le centre accordera plus d’importance dans le recy-clage et la récupération.

«On a de grands projets pour notre foire alimentaire. Lorsque nous allons en faire l’agrandisse-ment et la rénovation, nous allons mettre en place la technologie né-cessaire afin de faire plus de recy-clage, a expliqué M. Bois. C’est important pour nous, pas nécessai-

rement pour une question d’image, mais c’est aussi une façon d’agir en citoyens responsables.»

État du recyclage au QuébecSelon le Bilan 2008 de la ges-

tion des matières résiduelles au Québec de RECYC-Québec, il y a eu, entre 2006 et 2008, une hausse de 4% des quantités récupérées auprès des établissements ICI du Québec. Cette hausse augmente le taux de récupération à 53%.

Pour la conseillère en commu-nications chez RECYC-Québec, Erwanne Plisson, il reste du travail à faire dans les établissements ICI. «Nous encourageons les entreprises à adopter la hiérarchie des 3RV: ré-duction à la source, réemploi, recy-clage et valorisation.»

Photo Chloé NoëlSelon Donald Larose, le virage vert entrepris par Place Sainte-Foy est un

investissement qui n’est pas très payant en ce moment.

Page 5: L'Exemplaire Vol. XX No.16

L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012 5QUÉBECEmploi des aveugles

Combattre les perceptions

Kevin B. [email protected]

Québec — À peine plus du tiers des Canadiens aveugles ou ayant une vision partielle qui sont aptes à travailler occupent un emploi.

C’est l’Institut natio-nal canadien pour les aveugles (INCA) qui

a mis de l’avant cette statistique. Pour Denis Dumont, conseiller en emploi pour La Croisée, un centre dédié aux personnes at-teintes de divers handicaps, il est primordial de faire la distinction entre les gens ayant des troubles de la vue importants et ceux qui sont totalement aveugles. L’ac-cessibilité à l’emploi varie beau-coup selon le degré de cécité.

«Pour les personnes fonc-tionnellement voyantes, le mar-ché du travail est assez ouvert, mais pour des emplois séden-taires. Pour les aveugles fonction-nels, le marché est pratiquement fermé», a spécifié M. Dumont.

Il croit que le taux d’emploi de 35% avancé par l’INCA mé-rite d’être nuancé. Plusieurs non-voyants souffriraient d’autres déficiences qui nuisent à leurs chances d’être embauchés.

Il reste néanmoins de la sen-sibilisation à faire avant que l’on puisse constater une réelle ouver-ture des employeurs envers les aveugles, selon Érik Tremblay, agent de projet pour Sphère Qué-bec, un organisme d’intégration des handicapés en emploi. «Les personnes non-voyantes sont at-teintes d’une des déficiences les plus difficiles à traiter quant à l’intégration au travail.»

Employer un aveugle néces-site certaines accommodations.

Sphère Québec offre de l’aide financière aux employeurs afin qu’ils se munissent du matériel nécessaire. «On donne un coup de pouce au départ, mais la sub-vention ne dure qu’un an», a pré-cisé M. Tremblay.

Le restaurant Ô 6e sens, qui emploie des personnes atteintes de troubles de la vision, a bénéfi-cié de cette aide. L’établissement offre une expérience gastrono-mique dans le noir. L’endroit a été conçu pour faciliter le travail des employés. À titre de barman, Patrick Vézina a accès à des équi-pements spéciaux, comme un système de commandes vocales, qui lui permettent de bien servir ses clients malgré son handicap.

Il en va de même pour les serveurs a expliqué M. Vézina, également copropriétaire du restaurant. «La disposition des tables ainsi que des marqueurs au plancher aident nos serveurs à s’orienter pendant les services.» Selon lui, l’initiative peut faire tomber des barrières quant à la perception des capacités d’une personne aveugle.

«On tente de démysti-fier le handicap. C’est quand même assez facile puisque les serveurs sont très performants et la clientèle semble toujours surprise du résultat», s’est-il réjoui.

Il y a plus de 158 000 per-sonnes aveugles ou vivant avec une vision partielle au Québec.

Photo Kevin B. FleuryLe restaurant Ô 6e sens a été conçu pour faciliter le travail des aveugles.

Tolérance zéro pour les moins de 21 ans

Une mesure controversée

Djilikoun Cyriaque Somé[email protected]

Québec — Alors qu’elle n’est pas encore entrée en vigueur, la mesure de tolérance zéro pour les conducteurs de moins de 21 ans est déjà considérée comme discriminatoire par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et cer-tains spécialistes du droit.

«Imposer une telle me-sure en ciblant l’âge des jeunes crée un précédent

discriminatoire dangereux», a af-firmé à L’EXEMPLAIRE le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

Selon M. Bureau-Blouin, la mesure qui sera effective à la mi-avril entre en conflit avec un article de la Charte canadienne des droits et libertés. L’article 15 de cette dernière stipule que «la loi ne fait exception de personne et s’applique également à tous, et tous ont droit à la même pro-tection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination».

M. Bureau-Blouin a toute-fois précisé que la FECQ n’est pas contre le concept de tolérance zéro, ni de l’adoption de mesures pour améliorer le bilan routier. Il propose que la mesure soit impo-sée en fonction de l’expérience de conduite et non de l’âge. Deux

spécialistes en droit abondent dans le même sens et appuient le fait que la mesure soit en violation du droit à l’égalité.

Cependant, tel que le sous-tend un chargé de cours à la Fa-culté de droit de l’Université La-val, Ghislain Tabi Tabi, il reste à savoir si une telle violation n’est pas justifiable.

«Même si elle est discrimi-natoire, est-ce une discrimination négative par rapport aux intérêts que l’on veut protéger?», s’est-il interrogé.

Au gouvernement de se justifier

Charles Moumouni, avocat au barreau de Québec et profes-seur en communication à l’Uni-versité Laval, affirme que c’est le gouvernement du Québec qui doit justifier le caractère raison-nable d’une telle atteinte au droit à l’égalité.

Pour cela, il existe une dé-marche à suivre, prévue par la Cour suprême.

«Le gouvernement aura à dé-montrer que la mesure répond à un besoin urgent et réel, c’est-à-dire, qu’elle vise un objectif social telle que la protection d’une caté-gorie précise de citoyens», a-t-il expliqué.

«Il devra s’assurer ensuite que la mesure prise est propor-tionnelle à l’objectif visé. Enfin, le gouvernement pourrait arguer que l’alcool n’est pas une nécessité ab-solue et vitale pour les jeunes à tel point qu’une restriction leur soit préjudiciable», a-t-il conclu.

Efficacité questionnée«Selon moi, cette mesure ne

servira pas à grand-chose», af-firme un parent de deux jeunes adolescents, Bruno Simon. «Ce n’est pas tant l’alcool que l’irres-ponsabilité qui tue», a-t-il ajouté.

Pour M. Simon, les enjeux re-lèvent de l’éducation. «Si tout le monde est concerné, pourquoi ne pas étendre la mesure à l’ensemble des citoyens?», s’est-il interrogé. Il a par ailleurs affirmé que malgré des mesures restrictives sévères, «il y aura toujours des abus».

Photo Raphaël LavoieLe gouvernement provincial doit justifier le caractère raisonnable de la mesure qui porte atteinte au droit à l’égalité.

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OPINION6 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

Commentaire

L’année 2012 vient à peine de commencer que déjà, quelque chose me consterne et c’est peu dire. Je parle bien entendu de ces palmarès, sortis en début d’année, des noms donnés aux

enfants par leurs parents. La période des Catherine et des Maxime est révolue, on entre dans l’ère du recyclage et du remixage de prénoms. Ici débute l’ère des Wolf et des Elf, qui je tiens à dire, sont des pré-noms donnés respectivement à un garçon et une fille.

Je suis outrée de voir de jolis prénoms ayant été massacrés. La Audréanne d’autrefois se fait maintenant appeler Aude-Reyanne, Charlotte s’écrit Sharlotte, Fabrice est rendu Phabryce et j’en passe. C’est à mon avis une forme d’égoïsme de la part des parents. Ils pourront se vanter d’avoir été originaux dans le choix des prénoms de leurs enfants alors que dix ans plus tard, ces derniers en auront déjà marre d’avoir à épeler constamment leur nom.

Viennent ensuite les prénoms à caractère religieux et historique. Un parent aura prénommé son bébé naissant Balthazar, Lucifée, Evan-Gile, Voltaire, Octavélie ou même Jules César. Êtes-vous capable de vous imaginer le baptême de la petite Lucifée et du bébé Evan-Gile? Tandis que ce dernier aura une jolie croix d’eau bénite sur le front, Lucifée aura probablement droit à un exorcisme. Je concède aux parents qu’une passion pour l’histoire est une bonne chose, mais elle ne doit rester qu’une passion.

Pour certains prénoms, je me demande pourquoi l’État civil de Québec ne s’en est pas mêlé. On cherche à faire descendre le taux d’intimidation dans les écoles, mais les parents ont aussi un rôle à jouer. Appeler son enfant Mayeul n’est pas la meilleure solution pour favoriser son intégration sociale.

Si j’avais un conseil à donner aux parents, ce serait de faire at-tention aux liens que plusieurs pourraient faire avec le prénom donné, car Clamélie ressemble franchement à chlamydia tandis que Nazarius pourrait passer pour un décongestionnant. Un des premiers signes de l’amour parental n’est-il pas de donner un prénom acceptable au nouveau-né?

C’est en regardant la situation avec du recul qu’on en vient à se demander s’il y a une limite à l’ouverture d’esprit de l’État. Le choix d’un prénom est une tâche personnelle et relève de la vie privée. Une trop grande ingérence de la part du gouvernement pourrait effective-ment amener son lot de protestations. Il faut toutefois que le parent garde à l’esprit que lorsque le nom donné prête au ridicule, l’état civil se doit d’intervenir. Ce fut le cas du prénom Spatule, qui fut refusé aux parents par ordre de la Cour, il y a quelques années.

Lydia Desjardins [email protected]

L’art de la laïcité

L’équipe de L’ExEmplairEJournal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la respon-sabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Baptiste Barbe (8942); Adjoint à l’éditeur: Matthieu Dessureault (8942); Rédactrice en chef: Sophie Côté (4513); Secrétaire de rédaction: Nicolas Lachance (4513); Adjointe au secrétaire de rédactiion: Héloïse Kermarrec (4513); Éditorialiste en chef: Gabrielle Thibault-Delorme (8954); Maquettiste: Maxime Fouquette-L’Anglais (8959); Directeur de la photographie: Raphaël Lavoie (8954); Caricaturiste: Gabrielle Thibault-Delorme; Université: Mathieu Massé, Ismail Mbonigaba et Jean-Baptiste Delhomme (5224); Muni-cipal, régional et gouvernemental: Lydia Desjardins, François Pagé et Marjolaine Faucher (8956); Dossiers: Valérie Péré (8954); Entrevue: Xavier Savard-Fournier (8956); Monde: Pierre-Louis Curabet (8954); Culture: Marie-Claude Savoie, Aude Garachon et Catherine Desroches-Lapointe (8957); Sports: Catherine Lille et Marc-Antoine Paquin (8957).

Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3792, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Téléphone: 418-656-2131 poste 8942; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: [email protected]; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire (Page officielle); Fil Twitter: lexemplaire

Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Ca-sault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pa-villon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.

Au nom de l’amourElle ressemble à une anecdote, mais elle est

pourtant très loin d’être anodine. La censure de la chanson d’Édith Piaf. L’«Hymne à l’amour»

dans une école primaire du Québec, appuyée par la Commission scolaire Sorel-Tracy, serait plutôt symptomatique du profond malaise que nourrit la société québécoise envers son héritage chrétien. Symptomatique aussi de l’ampleur de ce malaise, puisque l’affaire montre que cet embarras à l’égard du christianisme se manifeste jusque dans les choses les plus insignifiantes.

La décision d’amputer le dernier vers de «L’Hymne à l’amour» qui proclame que «Dieu réunit ceux qui s’aiment» ne repose pas, en effet, sur le sens de la phrase en entier. Seulement sur la présence du mot «Dieu», jugé pos-siblement offensant et potentiellement attentatoire aux mœurs laïques.

Ce mot, ou plutôt ce nom, la déci-sion de la commission lui rend parado-xalement un bel hommage. Si ce mot est censuré, c’est qu’il n’est pas comme tous les autres. Ne lui accorde-t-elle pas ainsi la reconnaissance d’un pouvoir absolu? Qui serait contenu dans le nom de Dieu lui-même?

Dans l’esprit des censeurs, ce nom n’est pas inoffensif. Et s’ils s’en méfient comme la peste; c’est que pour eux, le mot «Dieu» est lourd de menaces. Étrange manifestation de laïcité!

Et les menaces qu’ils pointent, quelles sont-elles? S’il s’agit de protéger les élèves, c’est que le mot Dieu suffirait à lui seul à leur donner de mau-vaises idées. En un sens, l’enseignant et la commis-sion Sorel-Tracy avaient parfaitement raison. Le «laissez-venir à moi les petits enfants» de Jésus ne ressemble-t-il pas à s’y méprendre à une franche tentative de détournement de mineurs? Il était alors de bon ton que la commission censure la chanson, au nom du principe de précaution.

Selon ces considérations, force est de consta-ter que la laïcité à l’école telle qu’elle est promue, défendue et appliquée aujourd’hui n’a rien de neutre, et qu’elle se bâtit en grande partie sur un système de craintes et de haine envers la religion chrétienne.

Car les églises ont beau se vider, et la religion a beau être évacuée de l’espace public avec un souci d’hygiène remarquable, «Dieu», continue à susciter la réprobation générale. Et ce «Dieu», ce n’est pas n’importe qui. Ce n’est pas le Dieu des juifs ou des musulmans. Et ce n’est pas les Dieux des sikhs ou des hindous.

À travers les accommodements raisonnables, la société québécoise a montré qu’elle s’adaptait avec zèle aux coutumes et aux croyances des autres. L’af-faire de la jeune fille musulmane privée de cours de musique au nom de principes religieux en décembre dernier l’a amplement démontré.

Et si la religion des autres n’est pas un problème, aussi extrêmes soient ses ma-nifestations ou les aménagements qu’elle réclame, c’est donc contre son fond de christianisme que s’applique ce principe de laïcité.

Au même moment, des parents de Drummondville avec la commission Deschênes réclament la suppression des cours d’éthique et de culture religieuse au primaire, pour préserver «la liberté des élèves» et pour «les laisser choisir une

fois adultes». Cette affaire et celle de la censure de la chanson d’Édith Piaf mettent en valeur conjointement une forme de confusion qui participe à détourner le principe de laïcité de ses objectifs.

L’indifférence à l’idée de Dieu, loin d’être une façon de se tenir au-dessus de la mêlée est, en effet, elle aussi l’affirmation d’un point de vue religieux. Être neutre en la matière requerrait qu’on embrasse l’ensemble des opinions en la matière, sans y croire au même instant, ce qui est physiquement impossible pour la plupart des êtres humains.

Refuser que Dieu entre dans les écoles ou qu’on prononce son nom, ce n’est certainement pas de la neutralité. C’est imposer un point de vue officiel jugé consensuel parce qu’il ressemble au refus de prendre parti, mais qui nuit en sous-main à la liberté reli-gieuse. À laquelle même les enfants ont droit.

Jean-Baptiste Delhomme [email protected]

L’indiffé-rence à l’idée de Dieu est

aussi l’affir-mation d’un point de vue

religieux

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DOSSIER 7L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

Textes et photos : Raphaël Lavoie | [email protected]

«Le marché de Québec est en santé», a tran-ché Robin Plamon-

don, responsable de la publicité pour le cinéma Le Clap. «Il y a définitivement de la place pour une autre salle», a pour sa part mentionné Daniel Séguin, vice-président à l’exploitation pour l’Est du Canada et directeur gé-néral du Québec chez Cineplex Divertissement.

«Il y a beaucoup de ciné-philes à Québec, c’est une ville culturelle. Le marché n’est pas en santé, il est très en santé», a rétorqué Raffaele Papalia, pré-sident de Ciné Entreprise et an-cien propriétaire du cinéma des Galeries de la Capitale.

La fermeture coup sur coup des cinémas Place Charest et des Galeries de la Capitale en 2011 n’était donc pas précurseur d’une gangrène cinématographique dans la région de Québec. C’est plutôt la thèse de la désuétude qui fait consensus pour expliquer leur disparition.

«Il y avait des travaux à effec-tuer au cinéma Place Charest. Ça faisait 30 ans, et même plus, qu’il n’y avait pas eu de rénovations. Ça a fait que nous avons quitté Place Charest, mais ce n’était pas dans le but de déserter le centre-ville», a soutenu M. Séguin lors d’une entrevue téléphonique à L’EXEM-PLAIRE. «Notre but a toujours été

d’y maintenir une présence», a-t-il poursuivi.

Dans le cas du cinéma des Ga-leries de la Capitale, une hausse du loyer combinée à des salles qui ne répondaient plus aux exigences du marché a poussé Ciné Entreprise à se départir de ses installations, celles-ci n’étant plus rentables.

«C’était des salles bâties en pente, sous un concept shoebox. Elles avaient, par exemple, une largeur de 30 pieds et une pro-fondeur de 40 pieds. Aujourd’hui, c’est le contraire, les écrans sont plus larges et les salles moins profondes. Il n’y avait rien à faire avec ça», a expliqué M. Papalia. «Quand un film ouvrait dans le marché de Québec, le cinéma des Galeries de la Capitale était le moins fréquenté.»

De la place pour de nouvelles salles

Le vide créé par la fermeture des cinémas de Place Charest et des Galeries de la Capitale sera comblé d’ici quelques années grâce à différents projets déjà en branle, comme quoi les investis-seurs ont encore confiance en le marché de Québec.

Dans le centre-ville, la société de développement Angus (SDA), pilotée par Christian Yaccarini, vise à ouvrir un complexe cinéma-tographique d’orientation ludique où des films grand public seraient

projetés aux côtés de productions indépendantes accompagnées de classes de maître.

«Nous aurons une program-mation large. Nous offrirons de grandes salles, des projections en 3D, mais nous accorderons également une place de choix au cinéma de répertoire», a mis de l’avant Martine Rochon, direc-trice du développement à Québec pour la SDA. «On veut faire vivre le cinéma avec des soirées théma-tiques, des groupes de discussions. On veut agir un peu comme une cinémathèque.»

L’établissement sera construit entre les rues St-Anselme et Caron sur un terrain appartenant déjà à Fondation, un organe de la CSN et partenaire de la SDA. Le complexe sera partagé en cinq à dix salles et proposera un stationnement sous-terrain, essentiel selon Mme Ro-chon. La première pelletée de terre est prévue pour 2015.

Chez Cineplex, Daniel Séguin affirme qu’en ce moment, l’en-treprise «regarde les possibilités» qu’offre le marché de la Vieille Ca-pitale. Celle-ci songerait éventuel-lement à y implanter un complexe comptant des salles au concept V.I.P., plus luxueuses, où de larges sièges en cuir, de même que le ser-vice aux tables seraient offerts.

Des complexes du genre exis-tent déjà ailleurs au Canada (trois en Ontario, ainsi qu’un en Co-lombie-Britannique) et Cineplex a annoncé, plus tôt cette année, l’ou-verture prochaine de salles V.I.P. dans le quartier Dix30 à Brossard.

Lorsqu’il est question d’af-fluence, les propriétaires préfèrent plutôt parler de

cycles basés sur la qualité des pa-rutions cinématographiques.

«Le cycle du cinéma n’est pas très simple, a laissé tombé Robin Plamondon, responsable de la publicité pour le cinéma Le Clap. Présentement, nous sommes sur une pente ascendante, mais on ne peut pas parler de tendance li-néaire.»

«Il y a eu une grosse période entre 2002 et 2004, mais sinon, tout est variable selon l’offre», a quant à lui remarqué André Marcoux, responsable du marketing pour les cinémas Lido et Des Chutes.

L’évolution des entrées au box-office dans la région de Qué-

bec au cours des dix dernières années témoigne en ce sens. De-puis 2001, les revenus au guichet ont constamment oscillé entre 21 808 980 $ (2008) et 28 381 350 $ (2003), se découpant en quelques cycles, comme une hausse de fré-quentation de 2001 à 2003 et une baisse entre 2004 et 2008.

2007 et 2008 se veulent d’ailleurs les deux pires années en dix ans, présentant des revenus in-férieurs à 22 000 000$.

La grève des scénaristes à Hollywood qui faisait rage à cette époque dans l’industrie s’était sol-dée par des productions cinéma-tographiques de qualité inégale, se reflétant sur les entrées au box-office partout dans le monde. Le marché de Québec n’y avait alors pas échappé.

Les salles de cinéma à Québec

Cinéphiles toujours au rendez-vous

Québec — Malgré des fermetures régulières au cours des dernières années, les salles de cinéma de Québec conti-nuent d’attirer les cinéphiles, comme le soulignent les te-nanciers de la région.

La fermeture des cinémas Place Charest et des Galeries de la Capitale n’était pas précurseur d’une gangraine cinématographique dans la région de Québec.

Québec — Bien que les propriétaires affirment que l’indus-trie du cinéma est en santé dans la région de Québec, il est impossible pour eux de déceler une tendance particu-lière depuis quelques années.

Fréquentation des cinémas

Une question de cycles

Le futur terrain du projet de complexe cinématographique dans St-Roch.

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ENTREVUE8 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

Propos recueillis par Xavier Savard-Fournier | [email protected]

Léo Bureau-Blouin : Président de la Fédération étudiante collégiale du Québec

«Le gouvernement n’aura pas le choix de reculer»

Québec — Universitaires et cégepiens sont à l’heure de décider s’ils désirent, oui ou non, participer à la vague de grève générale illimitée contre la hausse des droits de sco-larité proposée par le gouvernement Charest. Afin de mieux connaître la volonté du mouvement étudiant, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, livre sa vision sur les manifestations ac-tuelles et explique jusqu’où les étudiants sont prêts à aller pour faire entendre raison au gouvernement.

Courtoisie Paul-Émile AugerLe président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, peu de temps avant

son discours lors de la manifestation du 10 novembre dernier à Montréal.

L’EXEMPLAIRE:Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour faire entendre votre voix?

Léo Bureau-Blouin: Nous avons déjà dit que nous sommes prêts à aller jusqu’à la grève géné-rale. Nous avons atteint les balises que nous nous étions fixées. Je pense que déjà ça, c’est un signal qui est fort. Parce qu’on ne fait pas des grèves de gaieté de cœur. Dans l’histoire, ça a été utilisé à peu de reprises, dans des moments et des situations charnières dans l’histoire du Québec.

L’EXEMPLAIRE: Avez-vous le sentiment que les étu-diants sont prêts à aller jusqu’au bout de cette grève générale illi-mitée?

L.B.B.: Je pense que nous, les étudiants, avons un choix important à faire. Une chose est sûre, c’est que si nous ne prenons pas les moyens nécessaires, nous ne gagnerons pas. Le gouvernement ne reculera pas du jour au lendemain.

Pourquoi la grève est-elle un moyen envisagé par plusieurs? Et bien parce que ça im-plique des coûts finan-ciers importants pour le gouvernement. Ça fait parler de nous, ça per-met d’organiser des ma-nifestations monstres et historiquement parlant, quand les étudiants ont fait des grèves, ça a mené à des victoires importantes.

Je pense que c’est à nous, aussi, de faire notre part pour que les générations futures puissent bénéficier d’une éducation acces-sible. Je pense que ce débat va bien au-delà de nous seuls en tant qu’individus.

C’est un choix collectif que nous faisons et l’éducation est au cœur de notre société. C’est ce qui fait qu’une société prospère.

L’EXEMPLAIRE: Seriez-vous prêt à tenir cette grève assez longtemps afin que ne s’essouffle pas le mouvement?

L.B.B.: La réponse à la ques-tion est oui. Si nous décidons de déclencher une grève, nous la tien-drons aussi longtemps qu’il le faut. Cependant, j’ai la ferme conviction que, tôt ou tard, le gouvernement n’aura pas le choix de céder à la pression populaire.

Nous l’avons vu chaque fois qu’il y a eu des pressions impor-tantes de la part des étudiants ou d’autres groupes de la société ci-vile: ça a eu des impacts sur les intentions de vote. Ultimement, l’objectif d’un gouvernement étant de se faire élire, je pense qu’il va y avoir un point de rupture dans tout ça. Puis, je suis d’avis que c’est plu-tôt le gouvernement qui mise sur l’essoufflement du mouvement. La balle est donc dans notre camp et plus les étudiants seront en mesure de se mobiliser, plus nous aurons de chances de gagner.

L’EXEMPLAIRE: Seriez-vous prêt à ce que le gouverne-

ment décide d’annu-ler la session?

L.B.B.: Ce que les étudiants doivent savoir, c’est qu’une session ne peut pas être annulée. La rai-son est assez simple: un gouvernement qui ferait ce choix, ça lui coûterait des centaines et des centaines de

millions de dollars. Les cégeps au Québec débordent déjà. Les classes sont pleines. Nous manquons de professeurs.

S’il fallait qu’on se retrouve avec des cégeps de 11 000 étu-diants, parce que les étudiants du secondaire gradueraient, ce se-rait tout simplement impossible. Ça serait selon moi suicidaire, politiquement parlant.

L’EXEMPLAIRE: Quelles sont vos solutions afin de ne pas retomber dans le même débat d’ici quelques mois?

L.B.B.: La solution réside dans la façon dont les universités gèrent leur argent. Il faut faire de véri-tables investigations pour déceler la source du problème et connaître le fonctionnement de ce système qui est extrêmement complexe.

La façon dont l’argent est dé-pensé est un peu opaque aussi. Il faudrait un peu plus de transpa-rence dans tout ça et je pense qu’il faut mener des consultations larges sur le sujet pour prendre le pro-blème dans son ensemble.

Ce n’est certainement pas avec des mesures comme le fait la mi-nistre que nous y parviendrons. Si j’ai un conseil à donner au gouver-nement libéral, c’est de trouver un moyen de mieux gérer l’argent.

L’EXEMPLAIRE: C’est donc plutôt la gestion de l’argent qui est problématique?

L.B.B.: Selon moi, la pro-blématique est là. Les universités se sont plaintes au gouvernement qu’elles manquaient de fonds. Le gouvernement s’est donc tourné vers la source de financement la plus facile, c’est-à-dire la poche des

étudiants et de leurs familles. Je me dis, si nous réglions le problème à la source, nous nous rendrions compte que des fonds nous en avons et que nous avons la possibilité d’avoir des universités parmi les meilleures au monde.

L’EXEMPLAIRE: Alors, si vous aviez des garanties que cet argent soit bien investi, ac-cepteriez-vous une hausse des droits de scolarité?

L.B.B.: Nous n’accepterions pas de hausses et la raison est as-sez simple. C’est que la première cause de décrochage à l’université, c’est le manque de financement.

L’EXEMPLAIRE: Et si le système de prêts et bourses était agencé à la hausse?

L.B.B.: Le programme de prêts et bourses, il faut prendre conscience ici que ce n’est pas une baguette magique. Ça vient compléter les droits de scolarité abordables.

Parce qu’entre autres, ce que plusieurs études ont démon-tré, c’est que chez les familles à moindre revenu, la perception du coût des études ou la perception de l’endettement freinent plusieurs jeunes à entamer des études su-périeures. Il y a des gens qui ont

tendance à surestimer le coût des études tout en sous-estimant les bénéfices. Quand même bien qu’il y ait des bons programmes de bourses qui existent, le coût élevé va rebuter des gens et je pense qu’il faut éviter ça à tout prix.

Je comprends mal le gouver-nement là-dessus. Je crois que nous sommes mieux de com-prendre le comportement humain, puis d’agir en conséquence.

L’EXEMPLAIRE: Est-ce que vous pensez qu’un change-ment de gouvernement serait une solution pour aider le mou-vement étudiant?

L.B.B.: C’est possible! C’est sûr qu’avec les Libéraux nous ne nous entendons pas toujours. Ce-pendant, j’ose espérer que le Parti libéral va entendre raison. Que ce parti va se rendre compte que pour l’avenir de l’économie québécoise, pour l’avenir en général, c’est im-portant d’avoir une éducation qui est abordable.

Les jeunes devront déjà ab-sorber le fardeau fiscal des aînés, la charge environnementale et en plus de ça, on leur demande de s’endetter pour étudier. Je pense que le fardeau fiscal sur nos épaules actuellement est déjà in-croyablement élevé.

«Si nous décidons de déclencher une grève,

nous la tien-drons aussi longtemps

qu’il le faut»

Page 9: L'Exemplaire Vol. XX No.16

MONDE 9L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

E N B R E FE N B R E FE N B R E FE N B R E FsénégalÉlections

mouvementéesLe Sénégal a tenu la fin de se-

maine dernière des élections présidentielles mouvementées. Ac-cueilli par des huées à son propre bureau de vote, le président sortant, Abdoulaye Wade, a rencontré une très forte opposition populaire l’ac-cusant notamment de souhaiter se maintenir au pouvoir et d’instaurer une oligarchie. Selon l’opposition, le pays se dirige vers un second tour entre le président Wade et son an-cien premier ministre, Macky Sall. Ces élections se sont tenues sous haute surveillance policière et ar-mée. (P.-L.C.)

colombieLibération d’otages

Le mouvement d’extrême gauche des Forces Armées Révolution-

naires de Colombie a renoncé à l’enlèvement de civils. Ayant perdu beaucoup d’appuis au sein de la po-pulation depuis sa création en 1964, les otages économiques étaient une source importante de revenus pour le groupe rebelle. Cette nouvelle dé-cision du mouvement survient alors que le gouvernement militarise les régions contrôlées par les rebelles. (P.-L.C.)

russieÉlection

présidentielle

Les Russes se présenteront aux urnes le 4 mars prochain pour

élire leur nouveau président. Alors que la société civile dénonce déjà plusieurs fraudes à travers le pays, les citoyens devront choisir entre six principaux candidats. Pour les analystes occidentaux, le premier ministre Vladimir Poutine devrait reprendre son poste de président abandonné il y a 4 ans, au profit de Dmitri Medvedev. (P.-L.C.)

syrie«Sinistre

mascarade»

En Syrie, le oui a recueilli 89,4% des suffrages exprimés lors du

référendum de dimanche dernier, avec un taux de participation de 57,4%. Selon le régime de Damas, ce référendum doit ouvrir la voie au pluralisme politique. La com-munauté internationale a dénoncé la tenue de ce référendum, alors que la répression des manifestations d’op-position continue à travers le pays. L’Union européenne n’a pas atten-du le résultat du référendum pour annoncer de nouvelles sanctions contre le régime de Bachar al-As-sad, au lendemain du vote. (P.-L.C.)

Pierre-Louis [email protected]

Québec — Les 20 et 21 février derniers, l’Agence internatio-nale de l’énergie atomique (AIEA) était en Iran pour évaluer l’avancée du programme nucléaire iranien. Les risques que Téhéran se dote d’une bombe nucléaire sont-ils réels?

Depuis plusieurs années, les services de renseignements occidentaux s’inquiètent

de la possible volonté iranienne de développer une bombe atomique sous couvert d’un programme d’énergie nucléaire civile. Un rap-port de l’AIEA, paru en novembre dernier, laissait entendre que le ré-gime islamique aurait développé des technologies nucléaires mili-taires. C’est pour cette raison que cinq experts de cette agence se sont rendus une nouvelle fois sur place les 20 et 21 février derniers.

Cette menace nucléaire ira-nienne a amené les pays occiden-taux à durcir leur position et à renforcer leurs sanctions contre le régime de Téhéran. L’Union euro-

péenne a décidé d’un embargo sur les importations de pétrole iranien qui prendra effet le 1er juillet pro-chain. Par ailleurs, des pays asia-tiques comme la Chine, l’Inde ou encore le Japon, envisagent aussi de réduire d’au moins 10% leur importation de brut iranien. Ces trois pays absorbant 45% du pé-trole iranien, Téhéran pourrait faire face à des difficultés économiques croissantes.

Menace relativeÀ la suite de la visite des ex-

perts de l’AIEA la semaine der-nière, le Guide de la République islamique, Ali Khamenei, a affirmé que l’Iran «ne cherche pas à avoir l’arme atomique». «L’Iran est un pays de négociation, a expliqué

Julien Saada, directeur adjoint de l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’UQAM. Même si une fraction au pouvoir cherche sûrement à ob-tenir l’arme atomique, l’Iran veut probablement plus se rapprocher du modèle japonais. Cette voie correspond à la possibilité d’avoir une bombe nucléaire au bout de quelques mois si une menace se fait sentir, mais sans jamais fran-chir le seuil du nucléaire militaire.»

Officiellement, l’Iran produit de l’uranium enrichi, l’un des élé-ments indispensables à la produc-tion d’une bombe atomique, pour des raisons civiles. «Ce que l’on sait officiellement, c’est que l’Iran est en train d’enrichir de l’uranium à 20% pour alimenter un réacteur nucléaire que le régime utilise à des fins médicales à Téhéran, a noté Thierry Coville, chercheur à l’Ins-titut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste de

l’Iran. Il y a aussi un réacteur à Busher qui a commencé à fonction-ner pour produire de l’électricité.» Il faut entre autres de l’uranium enrichi à 80% et plus en isotope 235 pour pouvoir produire une bombe H.

Technologies hors de portéeL’Iran n’a pas non plus les

technologies adéquates pour créer une arme nucléaire d’ici demain. «Il semble que l’Iran possède les éléments de base pour créer une arme atomique, mais il ne pourra pas en créer à court terme, ré-vèle Shannon N. Kile, directeur du programme de recherche sur les armes nucléaires à l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). La production d’une arme atomique est complexe. Même si l’Iran est capable de produire de l’uranium enrichi nécessaire à la création d’une bombe atomique, il faut aussi d’autres technologies de pointe que l’Iran ne semble pas maîtriser.»

Programme nucléaire iranien

Civil ou militaire?

Rébellion touareg dans le nord du Mali

Combats sanglants au SahelPierre-Louis [email protected]

Québec — Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) a commencé son offensive militaire le 17 janvier dernier. L’action de cette mouvance indépendan-tiste touareg débouche sur une situation humanitaire pré-caire dans le nord du Mali.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’inquiètait le 17 février

dernier de l’afflux de populations en provenance du Mali vers la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. La porte-parole du HCR, Melissa Fleming, affirmait ainsi que «le nombre de personnes qui ont fui la violence au nord du Mali vers les pays voisins en quête de sécurité a doublé ces dix derniers jours, alors que les combats conti-nuent entre les rebelles touaregs et l’armée malienne». Plus de 44 000 personnes auraient quitté le Mali depuis le début des affrontements.

MNLA: Mouvement récentLe MNLA, qui est au centre

des offensives touaregs, est un mouvement récent. «Il a été fondé le 16 octobre 2011 de la fusion de deux mouvances, le Mouvement touareg du Nord Mali (MTNM) et le Mouvement national de l’Azawad (MNA), a expliqué Emmanuel Grégoire, directeur de recherche pour l’Institut de re-

cherche pour le développement (IRD). Au mois de décembre der-nier, le MNLA poussait déjà l’État malien à la négociation et au dia-logue en disant qu’il perdrait assez rapidement patience s’il n’y avait pas de nouveaux pourparlers.» Ce mouvement indépendantiste a tenu parole en débutant son offensive militaire à la mi-janvier.

Par ailleurs, le mouvement touareg est très hétérogène et est constitué de plusieurs mouvances. «Tout d’abord, il y a le MNLA qui revendique l’indépendance de la partie Nord du Mali, explique Philippe Hugon, directeur de re-cherche en charge de l’Afrique à l’Institut de relations internatio-nales et stratégiques (IRIS). En-suite, il y a un mouvement lié aux mercenaires qui avaient combattus au côté du colonel Khadafi lors des événements récents en Libye. Ce sont des désœuvrés qui sont très ar-més, qui revendiquent parfois l’in-dépendance comme le MNLA. Par ailleurs, il y a des réseaux de toua-

regs qui connaissent des problèmes de chômage chez les jeunes et qui sont aujourd’hui au centre de nom-breux trafics, notamment de dro-gue. Enfin, la présence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) peut avoir un impact indirect sur ce conflit par la vente d’armes aux mouvements rebelles.»

Unis jusqu’à quand?Pour l’heure, ce mouvement

hétéroclite agit dans la même di-rection. «Au début, c’est toujours homogène, affirme Emmanuel Grégoire. Le problème avec les touaregs, c’est qu’il y a toujours des dissensions internes. Pour l’instant, ils offrent un front uni autour du MNLA.»

Les dissensions ont déjà com-mencé à se faire sentir. Le MNLA a ainsi démenti avoir perpétré le massacre de soldats maliens à Aguelhoc le 24 janvier dernier. Selon le chercheur Emmanuel Grégoire, ce bain de sang est la marque de l’action d’AQMI. Par ailleurs, la société saharienne n’a pas fait front commun. «C’est une société tribale qui n’a pas une tradition d’alliance entre tribus, a noté Philippe De Leener, pro-fesseur de l’Université catholique de Louvain. Tout simplement parce que les gens vivent parfois à des centaines de kilomètres des uns des autres. Les occasions de rencontre ne sont donc pas très fréquentes.»

Courtoisie Flickr Cris G ImagesLes touaregs vivent dans les régions sahariennes du Mali, de l’Algérie, de la

Libye, du Niger, du Burkina Faso et de la Mauritanie.

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CULTURE10 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

E N B R E FE N B R E Foscars

The Artist primé cinq fois

Le film français The Artist a remporté cinq statuettes aux

Oscars dont celle de «Meilleur acteur» pour Jean Dujardin. Il est le premier acteur français à être oscarisé. Jamais un film français n’avait récolté autant de trophées aux Oscars. The Artist s’est aussi imposé dans les catégories «Meilleur film», «Meilleur réalisateur» (pour Mi-chel Hazanavicius), «Meilleure musique», et «Meilleurs cos-tumes». (A.G.)

jocaste-reine Première à

Québec

La première de la pièce Jo-caste-reine, mise en scène

par Lorraine Pintal et interprétée par la comédienne Louise Mar-leau, a eu lieu hier au Théâtre La Bordée, à Québec. C’est la première coproduction entre le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) et La Bordée. Le texte, de Nancy Huston, propose une version féminine du mythe d’Œdipe. La pièce est présentée jusqu’au 24 mars dans la capi-tale nationale. (A.G.)

Radio-Canada en deuil

À la mémoire de Chantal Jolis

Pour souligner l’engagement, la carrière et le talent de

Chantal Jolis, décédée dans la nuit de dimanche à lundi des suites de la maladie de Parkin-son, la radio de Radio-Canada alignera les hommages à travers une vaste programmation. Il sera également possible d’en-tendre la chanson «Chantale», écrite par Stefie Shock, en mé-moire de Mme Jolis. (C.D.-L.)

BrefUne brève sur Bref

«Dans la vie, au début on naît, à la fin on meurt. Entre les

deux il se passe des trucs, bref c’est l’histoire d’un mec entre les deux…». Le programme té-lévisé créé par Kyan Khojandi et Bruno Muschio, qui fait un tabac dans la francophonie, va sortir en DVD. Il regroupera 40 épisodes du concept à succès, en plus du documentaire. Les incontournables tranches de vie quitteront «Le grand journal de Canal+» pour rejoindre les ta-blettes dès mars. (C.D.-L.)

Éblouissant!Lydia [email protected]

Québec — La sixième édition du Fashion Jam, un défilé de mode présentant les collections d’été urbaines streetwear, s’est déroulée le 25 février dernier au Centre des Congrès de Québec. Dj Drastik, aux consoles, a permis au public de vivre cet événement dans une ambiance électrisante.

Cette année, la griffe québécoise Cœur de Loup est présentée par le magasin Jupon Pressé. Les organisatrices ont travaillé sur cet

événement depuis octobre et espèrent que les vêtements présentés at-tireront l’attention.

Contrairement aux compa-gnies reconnues, les desi-

gners émergents doivent s’occu-per de la totalité de leur défilé. En plus de payer leur admission, ils recrutent eux-mêmes leurs mannequins, élaborent leurs concepts et se chargent des coif-fures et des maquillages. TiF, une compagnie au style éclaté, a dû faire face à cette réalité.

Le Fashion Jam: une trentaine d’heures de mise en scène, 70 ha-billeuses, 20 maquilleuses et coiffeuses et 25 compagnies. C’est

sur la passerelle principale de plus de 30 mètres que défilent les 70 mannequins.

Coquet, «girlie», «vintage», «rétro», sont les principaux thèmes re-trouvés dans la collection de la compagnie émergente Cœur de

Loup. Elle présente des vêtements aux couleurs criardes, à rayures, à carreaux et à motifs floraux. La designer, Nathalie Jourdain, privilégie des accessoires éclatants pour compléter la panoplie.

TiF ne manque pas d’éton-ner la foule en présentant

la dernière pièce de son défilé, une robe blanche accessoirisée d’immenses ailes d’ange.

June Design, en collaboration avec OUI surf, a offert au pu-

blic tout une gamme de maillots de bain plus originaux les uns que les autres.

Accessoires à plumes, motifs géométriques et palette de

couleurs vives, la thématique na-vajo, inspirée des peuples abori-gènes, envahira nos passerelles pour la deuxième année consé-cutive. La compagnie reconnue DC présentait, entre autres, une sélection de vêtements rappelant la savane africaine.

Le Fashion Jam présentait aussi Eco Griffe, une com-

pagnie québécoise concevant ses vêtements à partir de fourrure recyclée. Jambières, brassards, chapeaux et vestes en fourrures étaient au rendez-vous. La sai-son estivale promet la montée d’un style jonglant entre jungle urbaine et navajo.

Après trois ans de participa-tion, la marque Unlimit a

désormais acquis ses lettres de noblesse. Stéphanie Pacaud, une des deux créatrices, souligne la présence du look bohème, de robes et jupes longues, de tis-sus fluides et d’un thème indien. Elle a toutefois préféré faire un clin d’œil au Moyen-Orient lors du défilé de samedi passé.

Fashion Jam

Photos Raphaël Lavoie

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CULTURE 11L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

«La relève prend les airs»

Symbiose franco-québécoiseAude [email protected]

Québec — Le Théâtre Petit Champlain et la salle de spec-tacle Les Trois Baudets de Paris s’unissent pour présenter le concert «La relève prend les airs». Présenté sur la scène québécoise le 22 février dernier, ils renouvelleront l’expé-rience à Paris en avril prochain.

«Il y a une vraie chimie qui s’est créée entre nous. Nos univers sont très diffé-

rents, ce qui fait qu’il n’y a pas de compétition entre nous. Et puis nos univers se complètent bien». Mélo-nie Orru, alias Moziimo, fait partie de la relève du côté droit de l’Atlan-tique. Avec la chanteuse française MeLL, et les deux Québécois Phi-lémon Chante et Peter Peter, ils for-ment «La relève prend les airs», une association artistique entre les salles de spectacle de Paris et de Québec.

Ce projet est né d’une visite du maire Labeaume à Paris il y a deux ans, comme l’explique Arnaud Cor-dier, directeur de la programmation du Petit Champlain. «Il a eu l’idée de faire des échanges sur le long terme entre deux organisations qui se ressemblent, en termes de lieu, de programmation, et de diffusion.» Arnaud Cordier et son homologue Fanny Pagès, chef de production et

responsable des projets internatio-naux aux Trois Baudets, ont monté ensemble cette résidence. «C’était un long processus, mais ça s’est plutôt bien imbriqué. On a mis la main à la pâte pour déboucher sur un scénario viable et réaliste», a commenté Arnaud Cordier.

Pour le choix des artistes, Mme Pagès a misé sur la chanson fran-cophone et la touche artistique des Trois Baudets. «On a voulu diffu-ser des jeunes talents et des projets en solo, pour des raisons écono-miques», a commenté Mme Pagès. À Québec, le choix a aussi été lié à l’actualité des sorties d’album de Philémon Chante et Peter Peter. À eux deux, ils projettent bien ce qui se passe sur la scène artistique au Québec.

Un moyen de diffusion Cette association n’était pas

gagnée d’avance, comme l’explique

Moziimo. «Je pense que nous étions un peu comme des loups méfiants. On ne savait pas comment ça allait se passer artistiquement.»

Avant de se retrouver sur scène, les artistes ne se connaissaient pas, ou presque. Peter Peter avait fait la première partie de MeLL lors d’un de ses concerts à Québec. C’est la 7e fois qu’elle revient sur la scène nord-américaine. À l’occasion de cette résidence, l’auteure-composi-trice-interprète a aussi fait une ap-parition au cabaret Petit Extra, dans le cadre du Festival Montréal en Lumière.

C’est aussi l’objectif de cette ré-sidence: un moyen de diffusion d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Peter Peter en a bien conscience. «J’aimerais bien être signé, faire un album là-bas, ou tout simplement, être plus in touch. En France, c’est 67 millions de personnes, contre 7 millions ici. Pouvoir jouer là-bas, c’est quelque chose qui m’intéresse depuis longtemps.»

Hasard du calendrier, la repré-sentation au Québec s’inscrit dans le cadre de la bourse RIDEAU, qui promeut les artistes en émer-gence. En France, le spectacle

se tiendra en même temps que le festival du Printemps de Bourges, où l’on pourra retrouver sur scène Peter Peter. Pendant la bourse RI-DEAU, Fanny Baudet a d’ailleurs repéré plusieurs artistes, comme Mark Bérubé, Radio Radio et Salomé Leclerc.

Du long terme? Quant à l’avenir de ce projet,

Arnaud Cordier attend de voir com-ment l’échange va se dérouler à Paris. «C’est la question qui nous a

été posée par les bailleurs de fonds. L’aspect politique international de notre échange voudrait que l’on continue l’aventure, a-t-il confié. Maintenant, il y a un post-mortem à faire: il faut gommer les aspérités, analyser ce qui a marché et ce qui n’a pas marché.» Arnaud Cordier et Fanny Pagès aimeraient que l’évé-nement devienne annuel. Encore faut-il recevoir les subventions. «Ça prend la confiance des gens qui nous ont aidés à ficeler ça, et des projets, il y en a beaucoup.»

Photo Aude Garachon«Il y a une vraie chimie qui s’est créée entre nous. Nos univers sont très diffé-

rents, ce qui fait qu’il n’y a pas de compétition entre nous.»

Le groupe belge MLCD

Tour du QuébecMichaëlle [email protected]

Québec — Le groupe de rock belge My Little Cheap Dicta-phone (MLCD) était au Cercle vendredi soir pour présenter son troisième album, The Tragic Tale of a Genius.

Le chanteur de MLCD, pré-nommé Redboy, écrit des chansons depuis plus de dix

ans. Il a toujours privilégié la lan-gue anglaise. «On n’a pas autant de facilité que les Québécois pour faire sonner le rock en français.»

Leur nouvel album, intitulé The Tragic Tale of a Genius, est sorti en 2010 en Europe et en 2011 au Qué-bec. Après une visite en Ontario et au Québec, le groupe se dirigera vers New York. Ce nouvel album se dé-marque des deux album précédents. Il est en effet construit sous la forme d’un récit chronologique mettant en scène, tout au long des 13 chansons, l’histoire d’un génie musical torturé.

Pour ses concerts, MLCD a voulu recréer une atmosphère de cabaret surréaliste. Le groupe a travaillé avec des scénaristes œuvrant dans le milieu cinématographique pour en-registrer une vidéo qu’ils présentent lors des spectacles.

MLCD est loin d’être aussi populaire au Québec qu’en Bel-gique. En effet, dans son pays natal, le groupe a été élu dans la catégorie Artiste de l’année et Al-bum de l’année aux Octaves de la Musique.

«Ici, on doit en quelque sorte recommencer à zéro. Mais ça nous donne la chance d’être plus proches de notre public», a expli-qué Redboy. Alors que les cinq musiciens ont joué devant 10 000 personnes en Belgique, au Québec, l’auditoire se divise par centaine. «C’est drôle de changer de pays et de chanter devant 100 personnes.»

Plusieurs adeptes en région n’hésitent pas à se déplacer en ville pour revoir le spectacle. «On a rencontré des gens qui sont spé-cialement venus nous voir à Saint-Hyacinthe, et ce, après avoir vu notre spectacle à Montréal», a ra-conté Redboy.

De grandes conclusions relate l’histoire de la der-nière famille sur terre.

Une famille qui n’a rien changé à ses habitudes. «Ils font comme si tout était normal, explique M. Falardeau. Mais un matin, ils décident de tout changer», a-t-il décrit. L’écrivain se base sur des situations de la vie courante, pour permettre à ses lecteurs de s’identifier aux personnages.

Antoine C. Falardeau s’in-téresse aux comportements humains. Il est présentement étudiant à temps partiel en psy-chologie. «Mes livres portent toujours sur la personnalité, nos comportements envers les autres, envers nous-mêmes. Je réfléchis beaucoup à nos modes de vie, sur ce qu’on devrait changer.»

«On est tellement bom-bardé d’informations, qu’il n’y

a plus de première impression, comme avant, a remarqué l’écri-vain. C’est rendu qu’on voit les gens sur Facebook avant de les rencontrer. On a donc déjà une image d’eux.»

M. Falardeau a commencé à écrire en 2007. Il publie en moyenne un livre par année de-puis cette date. «Mes nouvelles ne sont pas très longues, ma der-nière faisait environ 6000 mots. C’est toujours résumé le plus possible, car je ne m’arrête pas vraiment sur les détails. Et puis ça permet au lecteur des les lire plusieurs fois», a-t-il ajouté.

De nombreuses nouvelles portent sur le sujet de la fin du monde en cette année 2012. Un synchronisme qui n’a pas in-fluencé le choix du sujet du 5e livre de l’auteur. «L’idée de ce livre, je l’ai eue il y a environ

deux ans, je ne pensais donc pas à 2012 lorsque je l’ai écrit.»

La page de couverture de son livre a été illustrée par l’artiste Julia Daigle, jeune dessinatrice très présente au sein de la relève artistique de Québec. «On ne se connaissait pas avant, ça s’est fait par Internet. Nos univers se mé-langeaient bien, donc la collabo-ration a été facile». Julia Daigle a lu l’ouvrage et a relevé les pas-sages qu’elle trouvait assez ins-pirants pour en faire une image. «C’était clair que ça prenait une série, pour pouvoir montrer le contexte et la personnalité des personnages», a-t-elle souligné. Mme Daigle a ainsi réalisé huit œuvres au total en lien avec le ro-man de Falardeau, des dessins à l’encre noire. Elle a présenté ses œuvres à la salle du Cercle, du 20 au 26 février dernier.

Mme Daigle choisit habi-tuellement ses propres thèmes. «Là, je devais respecter l’univers de quelqu’un d’autre. Mais avec Antoine, ça a été facile, parce qu’il savait dans quoi il s’embar-quait avec moi.»

Gabrielle [email protected]

Québec —De grandes conclusions, le 5e livre de l’écrivain Antoine C. Falardeau, évoque la fin du monde, sujet très prisé en cette année 2012.

Antoine C. Falardeau

Un cinquième livre

Page 12: L'Exemplaire Vol. XX No.16

SPORTS12 L’EXEMPLAIRE, LE MERCREDI 29 FÉVRIER 2012

E N B R E Fnatation

rouge & orRecord

pour Cantin

Les équipes féminine et masculine de natation du

Rouge et Or se sont classées respectivement au quatrième et au cinquième rang aux Cham-pionnats canadiens du Sport interuniversitaire (SIC). Simon Couillard-Castonguay, étu-diant en médecine, a remporté le prix de l’étudiant athlète et service communautaire. Gene-viève Cantin a battu un record du Championnat en parcourant le 200 mètres dos en deux mi-nutes et six secondes. (C.L.)

basket r&oDéfaite des

hommes

L’équipe masculine de bas-ket-ball du R&O s’est incli-

née 84 à 60 contre les Stingers de Concordia au PEPS samedi soir. Malgré cette défaite, elle affrontera Concordia en demi-finale mercredi soir à Montréal. L’équipe féminine termine sa saison en triple égalité avec Bis-hop’s et l’UQAM. Les Laval-loises ne feront pas les séries. (C.L.)

remparts Une victoire

convaincante

Les Remparts de Québec ont vaincu les Tigres de Victo-

riaville par la marque de 6 à 3, dimanche après-midi, au Colisée de Québec. Les Démons rouges se retrouvent donc bien installés au quatrième rang du classement général de la LHJMQ avec 83 points en 60 rencontres. Patrick Roy ajoute ainsi une victoire à sa fiche, lui qui a célébré sa 300e

à la tête des Remparts vendredi .(M-A.P)

patinage synchronisé

Le bronze pour Charlesbourg

L’équipe de patinage synchro-nisé Évolution de catégorie

intermédiaire de Charlesbourg a récolté la médaille de bronze aux Championnats canadiens de pati-nage synchronisé qui avaient lieu à Windsor, le week-end dernier. L’équipe composée de plusieurs étudiantes de l’UL s’était qua-lifiée pour cette compétition en remportant les Championnats ré-gionaux début février, à Rivière-du-Loup. (M-A.P.)

Épreuve de Big Air du Snowboard Jamboree de Québec

Les Québécois à l’honneurMarc-Antoine [email protected]

Québec — Deux Québécois, Antoine Truchon et Matts Kuli-sek ont fini respectivement premier et troisième à l’épreuve de Big Air du Snowboard Jamboree 2012 qui se tenait same-di dernier, à l’Îlot Fleurie. Les organisateurs, eux, pensent déjà à l’édition 2013 du Snowboard Jamboree, qui sera pré-sentée pour la première fois sous la forme de Championnats du monde.

C’est un résultat plus que satisfaisant, pour Antoine Truchon, qui

en était à sa première présence au Jamboree de Québec. De son côté, Kulisek a monté sur le podium pour une deuxième fois en deux ans, lui qui avait terminé au se-cond rang, tout juste derrière Sé-bastien Toutant l’an dernier.

Le jeune athlète de St-Adèle, Antoine Truchon, était très heu-reux de sa fin de journée samedi, lui qui avait éprouvé des difficul-tés durant l’épreuve de slopestyle plus tôt. «Je suis arrivé à Québec en me disant qu’il ne fallait pas que je finisse ma journée sur une mauvaise note. Je suis vraiment content. Je ne peux rien demander de mieux», a-t-il soutenu en expo-sant sa médaille d’or accrochée à son cou.

«Deux Québécois sur le po-dium, c’est vraiment cool. C’est tout le temps plaisant quand tu y es avec tes chums», s’est exclamé-Matts Kulisek, à la suite du dévoi-lement des résultats finaux de la compétition.

Un appui appréciéLes deux athlètes ont tenu

à remercier la foule d’avoir été aussi présente et bruyante lors de l’épreuve. Selon les annonceurs, c’est la plus grande foule qu’ils aient vue dans les dernières années. «L’appui du public, c’est le côté encourageant et stimulant. C’est vraiment ce qui nous motive», a mentionné Truchon, précisant qu’il a apprécié les cris des amateurs à la suite de sa victoire.

Matts Kulisek avait le même discours après l’épreuve de Big Air, indiquant que «c’est toujours inté-ressant de bien performer devant les siens», même s’il est originaire de la région de Montréal. «J’aime beau-coup venir à Québec. J’ai beaucoup de chums ici. C’est vraiment cool», s’est-il enthousiasmé.

En mode «Championnats du monde»

L’édition 2012 du Snowboard Jamboree n’était pas encore termi-née que la vice-présidente de Ges-tev qui organise l’événement, Chan-tal Lachance, affirmait déjà être en mode «Championnats du monde».

«Ça va être beaucoup plus gros que le Jamboree, pratiquement le double en grosseur, a-t-elle affirmé. Puisque ce sera une sélection olym-pique, ce sera très intense comme fébrilité pour les athlètes.»

Ainsi, plusieurs éléments ont été testés cette année, en préparation à l’an prochain. «Nous avons essayé de nouvelles choses tels les ponts d’éclairage, une nouvelle section de parcours et une nouvelle structure d’organisation. Tout ça a été très concluant, alors je pense qu’on est sur la bonne voie», a-t-elle indiqué en entrevue à L’EXEMPLAIRE

De leur côté, les jeunes ath-lètes québécois ont fait part de leur bonheur de voir cet événement se réaliser à Québec. «Ici, le monde aime ça, il crie. Il y a tellement de bénévoles qui veulent s’impliquer. Québec, c’est juste parfait pour un événement comme ça», a déclaré le jeune Truchon.

Kulisek a lui aussi vanté les mérites des amateurs québécois. «À Québec, tout le monde aime le sport. Ce n’est pas seulement le snow, mais le Redbull Crashed Ice par exemple. Les Québécois sont un bon crowd», a-t-il conclu.

Photo Marc-Antoine PaquinJe suis vraiment content. Je ne peux rien demander de mieux», a indiqué Antoine

Truchon (à droite), vainqueur de l’événement.

Soccer intérieur du Rouge et Or

Les Lavallois premiersSébastien [email protected]

Cité universitaire — Les équipes de soccer du Rouge et Or affrontaient les équipes de l’Université McGill cette fin de semaine, au Stade Telus de l’Université Laval. Les hommes finissent la saison au premier rang du classement général à la suite d’une victoire de 2 à 1, tandis que les femmes se sont inclinées 1 à 0.

«C’est notre meilleure saison à vie à l’inté-

rieur, on est invaincu, je suis très satisfait», s’est exclamé l’entraî-neur-chef de l’équipe masculine, Samir Ghrib, après la rencontre. Hormis un but compté dès la pre-mière minute de jeu par les Red-men, le match a été unidirectionnel en faveur de Laval, qui a dominé aux chapitres du nombre de tirs au but, des chances de marquer et du temps de possession. Les atta-

quants du R&O se sont montrés particulièrement menaçants en se-conde mi-temps, alors qu’ils ont marqué à deux occasions et ont tiré quatre fois sur la barre trans-versale.

Dans la victoire, Samuel Georget et Charles Dessureault ont marqué à la 70e et à la 73e minutes de jeu. «On était motivés pour bien rebondir après notre dernier match. Ça aurait pu être 4 à 1 avec les transversales, et les gars étaient

énervés, je devais les calmer, leur dire que ça viendrait», a mention-né M. Ghrib.

Cette victoire, qui permet aux hommes de passer directement en demi-finale, était la dernière de Gabriel Moreau, vétéran de cinq saisons sous l’uniforme de l’UL.

Une défaite positiveLes Martlets de McGill ont

quant à elle rapidement pris les de-vants sur les Lavalloises. Michelle Colvin a marqué son troisième but de la saison dès la 5e minute de jeu.

La mi-temps a semblé béné-fique pour les joueuses de Laval, qui sont revenues avec une nou-velle vivacité. Ces dernières ont imposé le rythme de jeu à leur ad-versaire, s’offrant quelques occa-sions de marquer avec trois tirs ca-

drés en provenance de la zone des 18 mètres. Malgré cette énergie, le pointage est demeuré inchangé jusqu’à la fin et McGill s’est sauvé avec la victoire.

Même dans la défaite, l’en-traîneur Helder Duarte a apprécié «le bon match» de ses athlètes. «On n’a pas été capable de mar-quer, mais ce qui est intéressant, c’est qu’on s’est ajusté et on voit une progression depuis le début de l’année», a-t-il indiqué après la partie.

De son côté, l’entraîneur-chef des Martlets de McGill, Marc Mounicot s’est dit satisfait de la tournure des événéments et des résultats de la rencontre. «Le plus important avec cette victoire, c’est qu’on s’assure du premier rang au classement», a-t-il affirmé.