6 batimag N° 6, mai/juin 2011

Le gros œuvre du futur bâtiment destiné aux sciences sociales et politiques, ainsi qu’aux géosciences etsciences de l’environnement, qui regroupera les facultés actuellement dispersées sur plusieurs sites, se ter-mine ces jours. Dirigé par baumag generalbau sa à Lausanne, le chantier sera consacré ces prochains moisà la pose des façades puis aux techniques du bâtiment pour une ouverture prévue pour la rentrée universi-taire 2012.

Geopolis: du gros œuvre aux façadesExtension du campus universitaire lausannois

Le chantier du moisLe chantier du mois

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Par Emilie Veillon

En perpétuelle croissance démographi-que depuis une vingtaine d’années, avec70% d’effectif d’étudiants en plus, l’Uni-versité de Lausanne est appelée à évo-luer. Les facultés de géosciences ainsique les sciences sociales et politiqueslogées dans le bâtiment de l’Anthropole,n’ont cessé d’optimiser leurs locaux pouraccueillir les nouveaux étudiants et cher-cheurs. Désormais dispersées sur le cam-pus et ayant atteint leur capacité maxi-

Dans le projet initial des architectes, le bâ-timent se développait à partir de l’ancienneusine Leu existante pour conserver son âmeindustrielle, en élargissant le volume d’ori-gine et le rehaussant de deux étages.«Lorsque les travaux de démolition ontdémarré en 2009 est qu’il ne restait plusque moins de 10% du bâtiment, le maîtrede l’ouvrage a décidé de le démolir entière-ment pour des questions de rationalité.

male, une extension d’envergure de cesdernières devenait nécessaire pour réunirleurs laboratoires et leurs instituts dansun bâtiment adapté. Dans cette perspec-tive, l’Etat de Vaud a acheté le bâtimentde l’usine de meubles Leu désaffectée en2004.Desservi par le TSOL, le site situé aunord, de l’autre côté de la colline de laMouline, en bordure de l’autoroute, estrelativement éloigné du reste du campus.

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Le chantier du mois

L’enjeu du projet développé dans le cadredu concours en entreprise totale en 2008,dont les lauréats étaient l’entreprise to-tale baumag associée au bureau d’archi-tectes lausannois Itten+Brechbühl SA,était d’inventer un nouveau quartier quiait une identité propre, tout en reliant cedernier avec le reste du campus via deschemins pédestres et un passage sous laligne de métro du TSOL. Pour réunir leséléments du futur quartier, à savoir le

nouveau bâtiment, les complexes actuelsdes archives cantonales et de l’Institut deHautes Etudes en Administration Publi-que, la Ferme de la Mouline, et l’Institutdes hautes études en administration pu-blique, les concepteurs ont imaginé uneplace publique qui descend en pentedouce jusqu’à l’arrêt du TSOL. Cette der-nière sera protégée des nuisances sonoresdu trafic autoroutier puisqu’elle se situeau sud du nouveau bâtiment qui est dis-

posé de manière parallèle entre les deux.Prévu pour la rentrée universitaire 2012,le bâtiment «Géopolis» accueillera envi-ron 2000 personnes gravitant autour de laFaculté des sciences sociales et politiquesSSP ainsi que la Faculté des géoscienceset de l’environnement GSE.

Bâtiment emblématiqueL’architecture du nouveau bâtiment Mi-nergie ECO a été pensée en dialogue avec

Le chantier du mois

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Pose des façades vitrées sur le côté Ouest en mars 2011.

La pose des façades a démarré fin févrieravec une cadence d’une douzaine d’élémentspar jour. D’abord le pignon Ouest, suivi d’unedemi-façade Nord, puis Sud. Ensuite, l’autredemi-façade Sud sera montée, puis la Nord.L’installation s’achèvera par la façade Est,avec une mise hors d’eau complète prévue àla fin juillet.

Gros-œuvre, fers, béton, palplanches en juin 2010.

Vue Est-Ouest du chantier, sous la cabine des grues en novembre 2010.

Photos:Stramatakis-unil

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Le chantier du mois

certains éléments caractéristiques de l’an-cienne usine. «Les qualités spatiales de lafabrique, telle sa volumétrie et son effica-cité fonctionnelle, ont été transcrites dansle nouveau projet. L’éclairage par la lu-mière naturelle, qui se faisait dans l’usinepar les toits à redents, constitue un motifimportant qui parcourt tout le projet», ex-plique l’architecte Robin Kirschke.

A l’intérieur, la structure est ainsi mar-quée par quatre vastes atriums, dans lalongueur, qui font office de lieux d’échan-ge et de communication baignant dans lalumière. Tout autour s’articulent des sal-les d’enseignement et de réunion, des la-boratoires, des bureaux, une bibliothèqueet un restaurant. «Plug-in d’une nouvellefonction sur les traces d’une ancienne

structure, le bâtiment Géopolis, pour-rait être une archi–écriture, dont l’arkhé,l’origine déconstruite, est transcendéedans ce nouveau bâtiment. Nouvellemanufacture du savoir, le bâtiment fonc-tionne comme une machine efficace danslaquelle viennent s’installer des paramè-tres d’ordre domestiques, (organisationspatiale, lumière, vues, aménagement,

La construction est de type plan-cher-dalle, les porteurs principauxétant des piliers. La trame du nou-veau bâtiment est basée sur cellede l’ancienne usine Leu.

Le projet ayant beaucoup évoluéentre le concours et la réalisation,les ingénieurs du bureau D. WILLISA, associés au bureau d’ingénieursSEGC SA, ont adapté la conceptionau fur et à mesure de l’avancementdes études.A l’origine, la structure existantedevait être conservée au maximum,dans la mesure où elle était capablede reprendre les nouvelles charges.Les premières variantes ont été étu-diées et chiffrées avec la conserva-tion d’une grande partie des struc-tures existantes. Malheureusement,suite à l’analyse des bétons, il s’estavéré que ces derniers contenaienttrop de chlorures pour être conser-vés. Il a été décidé par le maître del’ouvrage de déconstruire complète-ment l’usine existante.Afin de respecter le label MinergieEco exigeant l’utilisation de bé-tons recyclés, le bureau a étudié

Retour sur le gros oeuvre avec Daniel Vocat, ingénieur et chef de projet pour le compte du bureau D. Willi SA.3000 m3 de béton par mois

la possibilité de réutiliser le bétondes structures existantes dans lanouvelle construction. «L’idée étaitde concasser les éléments démolissur place, pour les réutiliser com-me agrégats dans les bétons de lanouvelle construction. La teneur enchlorures du béton existant étaitnéanmoins trop élevée, il ne pouvaitdonc pas être utilisé pour des bé-tons de structure. Ces agrégats ontservi pour les bétons d’enrobage descanalisations, bétons maigres ainsique pour la superstructure routière»,relève Daniel Vocat, chef de projetau sein du bureau D. WILLI SA àMontreux.

Quelque 510 pieuxLa portance du terrain étant trop fai-ble, le bâtiment repose sur quelque510 pieux à refoulement ou forés / tu-bés. Une enceinte de fouille, ancréespar endroits a été nécessaire, au vu

de la proximité des services dans laRue de la Mouline. Le bâtiment de147,85 m de long par 47,46m delargeur est séparé en son milieu parun joint parasismique de 8cm. Laconstruction est de type plancher-dalle, les porteurs principaux étantdes piliers. La trame du nouveau bâ-timent est basée sur celle de l’usine.Les seuls murs présents servent destabilisation parasismique. Les dal-les de 44 cm d’épaisseur ont desportées allant jusqu’à 10 m, d’où lanécessité de mettre en œuvre de laprécontrainte dans les dalles, afin derépondre aux exigences élevées enmatière de déformations.

Gros œuvre en 12 moisLors de la mise en soumission, lacontrainte principale pour les entre-prises de maçonnerie était de réali-ser l’ensemble des travaux de grosœuvre en 12 mois. Ceci a nécessité

l’utilisation de 3 grues et 3 centralesà béton afin de garantir la cadencede bétonnage d’environ 4 étapesde dalles de 450 m² par semaine.En tout, 93 étapes de dalles et deradiers ont été exécutées de fin mai2010 à ce jour. De plus, pour res-pecter les délais de livraison du bâ-timent (octobre 2012), la pose deséléments de façade a débuté 8 moisaprès le début du gros œuvre.

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Zoom sur les façades avec Patrick Clément, chef du département façades au sein de Sottas SA.

La particularité des 10000 m2 desfaçades du bâtiment est la présen-ce, sur chaque élément isolé, d’unetôle en inox sculptée. L’architecte adécouvert ce matériau auprès d’unfabricant allemand qui a pu le mettreen forme de manière très spécifique.«En accord avec les souhaits esthéti-ques de l’architecte, nous avons dé-veloppé un concept de réalisation etde pose de ces différentes plaques.Grâce à un algorithme, ces dernièressont bosselées de manière aléatoireet sont donc toutes des pièces uni-ques. Un procédé de polissage trèsfin leur donne une brillance et un re-flet très particulier», explique PatrickClément. Assurer l’homogénéité despièces tôlées avec l’ensemble desencadrements et des grandes pro-fondeurs demandées par l’architecte

Effet miroir

était un défi que son équipe a relevésans grandes difficultés. La beautéde cette enveloppe est qu’elle ne serévélera que lorsque tous les élé-ments uniques auront été mis boutà bout.

Valeurs acoustiques élevéesLes valeurs d’isolation de Minergieont incité les spécialistes à choi-sir des cadres aluminium avec untrès grand barrettage polyamide de42 mm et des éléments pleins àbase de laine minérale. Les valeursacoustiques très élevées pour lesfaçades côté autoroute, avec plusde 50 décibels d’atténuation, ontété obtenues avec des compositionsde verre phonique et des élémentsd’absorption de vibration pour leséléments tôlés.

matériaux) propres à l’étude», détaillel’architecte dans un document de présen-tation. Dans le projet initial des architec-tes, le bâtiment se développait à partir del’usine existante pour conserver son âmeindustrielle, en élargissant le volumed’origine et le rehaussant de deux étages.«Lorsque les travaux de démolition ontdémarré en 2009 est qu’il ne restait plusque moins de 10% du bâtiment, le maîtrede l’ouvrage a décidé de le démolir entiè-

rement pour des questions de rationalité.Un bâtiment neuf permettant d’être beau-coup plus modulaire dans l’utilisation»,explique Christophe Perraudin, directeursuisse romande de baumag qui pilote leprojet en tant qu’entreprise totale. Le grosœuvre se terminant à la fin du mois demars, les prochains mois seront consa-crés à la pose des façades, d’abord sur laface ouest. En parallèle, l’étanchéité toi-ture et les techniques du bâtiment dans

les sous-sol seront mises en oeuvre. «Lalogistique de ce projet d’envergure estcomplexe. Nous allons réunir près de 250personnes sur le chantier ces prochainsmois. L’accès et le stockage est aussi res-treint que dans une configuration urbaineen raison de la proximité de l’autoroute etde la route communale», conclut le direc-teur des travaux.

Le chantier du mois

Les éléments de façades ont étépréfabriqués et équipés en atelierpar une vingtaine d’employés. Se-lon deux dimensions, soit pour leséléments du rez 2,50 m par 4,84m, soit pour les éléments de l’étagede 2,50 x 3,84 m. «En raison desvolumes importants et d’un délai depose relativement restreint, nousavons opté pour un concept de fa-brication et d’assemblages visant unminimum de temps d’interventionsur site, afin que les installationstechniques intérieures puissent êtrefaites rapidement. Les panneauxpréfabriqués comportent donc tousles éléments: verres, stores, câbla-ges, raccords électrique, finitions ettôles et sont accrochés directementsur les têtes de dalles», détaille lechef de projet. La pose des faça-

des a démarré fin février avec unecadence d’une douzaine d’élémentspar jour. D’abord le pignon Ouest,suivi d’une demi-façade Nord, puisSud. Ensuite, l’autre demi-façadeSud sera montée, puis la Nord. L’ins-tallation s’achèvera par la façade Est,avec une mise hors d’eau complèteprévue à la fin juillet.

Les valeurs d’isolation Minergieont incité les spécialistes à choisirdes cadres aluminium avec un trèsgrand barrettage polyamide de 42mm et des éléments pleins à basede laine minérale.

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Le consortium A W D

a réalisé le gros-oeuvre du bâtiment GEOPOLIS

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Ingénieurs civils et géologues, spécialisés engéotechnique, environnement et hydrauliqueLAUSANNE GENEVE MARTIGNYAv. des Bovere es 44ss1010 LausanneTél. 021 654 44 88Fax. 021 654.4 994.geotechnique @karakas-francais.ch

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■ Maître de l’ouvrageCanton de Vaud, représenté par le Bureau deconstruction de l’UNIL (BUD)

■ Entreprise totalebaumag generalbau sa

■ ArchitectesItten + Brechbühl SA, GWJ Architekten SA

■ Ingénieur civilDaniel Willi SA, SEGC Ingénieurs Conseils SA

■ Ingénieurs CVSETeam Technique Geopolis

■ Ingénieur géotechnicienKarakas & Français SA, Lausanne

■ Ingénieur structureDaniel Willi SA, Montreux

■ Gros œuvre-maçonnerieConsortium AWD-Geopolis, Lausanne

■ Travaux spéciauxMarti techniques de fondation SA, Moosseedorf

■ FaçadesSottas SA, Bulle

Geopolis: du gros oeuvre aux façades

INTERVENANTS

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