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1/21 La cuisine centrale de l’hôpital Saint-Antoine / Henri Ciriani / Camille Lairez Rapport d’étude Camille Lairez La cuisine centrale de l’hôpital Saint-Antoine de Paris 1981-1985 Henri E. Ciriani Quelles sont les fonctions de la forme ?

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Rapport d’étude

Camille Lairez

La cuisine centrale de l’hôpital Saint-Antoine de Paris

1981-1985

Henri E. Ciriani

Quelles sont les fonctions de la forme ?

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Je me suis proposée, dans le cadre de mon rapport d’étude, de traiter de la forme en architecture. J’ai choisi, pour appuyer ma réflexion, un bâtiment d’Henri Ciriani : la Cuisine centrale de l’hôpital Saint-Antoine à Paris (12e). Je me suis intéressée aux démarches de conception qui ont permis d’aboutir à la forme de l’édifice, et au rôle joué par l’aspect d’un bâtiment dans la perception que nous en avons. Il s’agit de déterminer les liens qu’entretient la forme archi-tecturale avec : l’environnement, le bâtiment, et l’art.

Le choix d’un tel sujet est notamment motivé par le fait, que l’on répartit trop souvent les bâtiments dans deux catégories. Il y a ceux pour lesquels la forme joue un rôle secondaire. Elle est la résultante de fonctions disposées « ration-nellement ». Et ceux pour lesquels la forme a un rôle d’excellence. Le bâti-ment a une configuration « irrationnelle », il est prisonnier de son image. Cet exemple permet de montrer que la forme et le fond ne sont pas deux entités antinomiques. En effet, un bâtiment à programme aussi peu ambitieux qu’une cuisine et avec de surcroît un contexte difficile, peut-être parfaitement adapté à son usage et à son milieu tout en étant agréable à parcourir et à regarder.

Henri Ciriani se préoccupe de l’apparence et de la consistance de ses édifices sur le plan de la lisibilité. Après avoir rendu leur dignité aux logements sociaux à travers de nombreux projets tel que le quartier de Noisy à Marne-la-vallée, il affronte ici la signification et la signalisation des édifices publics. Dans le cas de la Cuisine, le fait de ne pas devoir marquer l’entrée donne pleinement son sens à l’intériorité, en même temps que cela offre une lecture des formes archi-tecturales très singulière de l’extérieur. Ciriani cherche à améliorer l’architec-ture des lieux publics. Ainsi, plus la forme sera intelligemment maîtrisée, plus les conditions de vie seront améliorées.

Mais finalement, Quelles sont les fonctions de la forme ? Après avoir mis en évidence le rôle structurant de la forme pour son environnement, nous verrons à quel point la forme est au service du bâtiment, et enfin nous considèrerons l’édifice comme une œuvre plastique afin d’en apprécier la subjectivité.

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La cuisine centrale de l’hôpital Saint-Antoine de ParisHenri E. Ciriani

I. La forme dans son environnement

a) Les enjeux de la Cuisine b) Une fenêtre urbaine c) L’intégration dans le site

II. La forme pour le bâtiment

a) Le programme pour la forme b) La forme pour durer

III. La forme comme oeuvre plastique

a) Influences b) Le volume extérieur c) La promenade architecturale

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I. La Forme dans son environnement

a. Les enjeux de la Cuisine

L’hôpital Saint-Antoine à Paris, s’est construit peu à peu, par un ajout successif de bâtiments d’équipements au fur et à mesure des besoins. Il en résulte une flagrante hétérogénéité. Le bâtiment des cuisines de l’hôpital est la première réalisation d’Henri Ciriani à Paris. Elle est située sur un terrain résiduel de l’en-ceinte hospitalière face au passage de Driancourt. Elle s’insert entre deux bâti-ments totalement différents. D’un coté se trouve la « Maison des secours du XIIe », un bâtiment de 1860 sur deux niveaux dont le dernier a été ajouté plus récemment; de l’autre, un immeuble de rapport de quatre étages relativement moderne (vers 1970).

L’un des enjeux de la cuisine, était donc de réussir à créer un lien entre ces constructions de hauteur et d’époque différentes.

Si Henri Ciriani est réputé pour ces bâtiments linéaires de logement social, il est ici confronté à la représentation de l’édifice public. Celle-ci joue généralement avec le statut de l’entrée. Une cuisine n’a pas d’entrée. Elle fonctionne de l’intérieur de l’hôpital, en relation avec les autres bâtiments par les sous-sols. C’est un hasard, grâce à une opportunité foncière, qu’elle possède ici une façade sur rue. Mais depuis la rue, on n’entre pas. Si la Cuisine pos-sède depuis l’hôpital trois accès (pour les servi-ces de l’administration, les déchargements de livraison, les locaux du personnel), ceux-ci ne s’exposent pas avec ostentation, ils sont pres-que invisibles.

Ces observations amènent Ciriani à une réflexion sur le traitement de la façade. Elle devra répondre seule aux enjeux liés aux contraintes du terrain, et à ceux relatifs à la symbolique des bâtiments publics.

b. Une fenêtre urbaine

Pour donner à son édifice un statut différent de celui des autres constructions de la rue, Ciriani choisi de traiter sa façade comme une « fenêtre urbaine ».

« La fenêtre urbaine est l’appellation donnée à la vision particulière d’un pay-sage vécu par un promeneur en ville. Elle est constituée du cadre : par les façades d’immeubles, la voie et le fond de scène, où le ciel est un élément per-

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manent de jour comme de nuit. Ce concept découle de la notion de ville selon Alberti où, comme pour une maison, la ville dispose de fenêtres qui apportent la lumière dans les rues de la ville. »

Vocabulaire illustré de l’Art urbain

Un jeu de poteaux, de poutres, de bandeaux… cadre des vues de ciel. La lumière du sud parvient jusqu’à la rue. Cela offre au promeneur une échappée visuelle, dans un quar-tier où le tissu est très dense et les immeubles généralement hauts.

c. L’intégration dans le site

La façade se lit de droite à gauche, puis de bas en haut.Un jeu sur les horizontales crée le lien avec le bâti bas et ancien de l’hôpital. La dimension et la position des bandeaux correspondent au callepinage des pier-res de la maison des secours. Le revêtement en placage de pierres calcaires imite ce callepinage. Les vides génèrent des appels de lumière vers le centre de la façade. Puis, l’escalier en porte-à-faux et le bloc camouflant la sortie des gaines techniques amènent progressivement l’œil à rattraper la hauteur des habitations plus récentes. La même couleur blanche et les mêmes garde-corps métalliques noirs terminent de connecter la cuisine à l’immeuble haut.

Les volumes sont organisés selon une pyramide partant de la cour de l’hô-pital et dont la plus grande hauteur s’appuie sur le pignon du bâtiment haut. De part et d’autre de cet axe, une cascade d’enveloppes distinctes occupe les

deux branches de l’équerre. La façade sur rue peut être comprise comme la coupe de cette pyramide rabattue à l’alignement de la voie. L’équerre opaque du socle revêtu d’un parement calcaire et de la tour de machine-rie évoque par sa forme le relèvement à la verticale du plan, et du principe de structura-tion par un jeu d’angles droits superposés.

La Cuisine joue ici un rôle structurant dans la vision de la rue que peut avoir un prome-neur. Traitée comme une fenêtre urbaine, la façade sur rue joint deux bâtiments en tous points opposés. La forme offre une transition fluide entre les constructions d’un quartier très hétéroclite et (jusqu’à lors) dépourvu événement architectural.

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II. La Forme pour le bâtiment

a. Le programme pour la forme

« Le fond, c’est la forme. » Victor Hugo, Utilité du beau Proses philosophiques de 1860-65

Un concours a été lancé avec un programme complexe, mais peu volumineux : espaces de stockage et de préparation des repas, services de l’administration et locaux pour le personnel. L’édifice aurait logiquement du être bas. Il fallait cependant lui donner une certaine hauteur, pour permettre une continuité avec les hautes habitations de la rue de Cîteaux. Ciriani ajouta donc librement un élément au programme : le club pour les employés.

Cette démarche est bien évidement surprenante. Pour Ciriani la forme ne découle pas de la fonction de manière directe. Les formes expriment les fonc-tions, mais les unes ne résultent pas réellement des autres. On dit de Ciriani que ses inquiétudes sont « engendrées par un désir inassouvi de trouver une adéquation parfaite entre les espaces et leur fonction » (ancien professeur). Cela ne l’empêche par conséquent aucunement d’ajouter des fonctions pour garantir la qualité de la forme de l’ensemble. Cela ne peut bien sur être fait qu’à partir du moment où la forme intrinsèque de l’élément additionné corres-pond à la fonction nouvellement choisie. Ciriani avait, pour des raisons pure-ment formelles, besoin d’un édifice plus haut que ce qu’on lui demandait de construire. Il vend alors au maître d’ouvrage un espace de détente pour le personnel, dont il le convainc de la nécessité. Les employés pourront alors pleinement bénéficier des qualités des espaces de la Cuisine.

La liberté qui lui permit d’élever le bâtiment d’un étage, se lit dans la forme même de l’élément ajouté. La double courbe du mur en pavés de verre se déta-che nettement de la grille de poteaux et de poutres. L’architecte exprime ainsi la tension entre une forme en train de se libérer et la grille des contraintes qui l’enserre. La liberté est une conquête permanente. Ciriani conçoit la libération et l’émancipation comme un processus constamment en cours de réalisation.

b. La forme pour durer

Toute forme architecturale, quelles que soient sa fonction et sa destination doit durer. Elle doit être conçue pour résister aux attaques du temps, à l’usure : elle doit résister au dépérissement. Les matériaux doivent être choisit en connais-sance de cause. Sur la Cuisine, on notera entre autres le revêtement suspendu de plaques de calcaire est imaginé comme un bouclier contre les agressions.

Cependant l’architecte insiste tout particulièrement sur l’importance du plan libre. Tout équipement doit répondre à un programme, mais comme l’occupa-tion de l’espace doit pouvoir évoluer avec le temps puisque les conditions de

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vie, comme les décideurs, changent, seuls les structures (poteaux et dalles) supporteront ces évolutions. Ainsi, les changements d’occupation de l’espace n’entraîneront pas la modification de l’enveloppe.

« Un bâtiment ainsi conçu remplit sa mission urbaine qui est d’assurer la per-manence de la ville. Une bonne architecture est permanente. »

Henri Ciriani

La Cuisine a d’ailleurs été réaménagée il y a peu. Elle a subit une remise aux normes sanitaire. Seule l’enveloppe inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques reste inchangée. On s’aperçoit alors que la solidité en tant que telle, ne joue qu’un petit rôle dans la pérennité d’un bâtiment.

« Le mathématicien, comme le peintre ou le poète [ou l’architecte], est un créa-teur de formes. Si les formes qu’il crée sont durables, c’est qu’elles sont faites d’idées. »

Godfrey Harold Hardy, Extrait de Mathematician’s Apology

L’architecture est un art de longue durée. La futilité et la fugacité des facilités doivent être condamnées au nom de cette constatation. L’œuvre architecturale, comme toute œuvre qui cherche à rester, doit offrir la complexité et la richesse suffisantes pour que l’on ait la possibilité de découvrir des attraits neufs à cha-que nouveau regard. Cette résistance ne s’obtient pas uniquement par un tra-vail sur la mise en œuvre, mais également grâce à la qualité des espaces, des façades, des matériaux, des volumes… La qualité du bâtiment lui a valu d’être classé. Même si l’aménagement intérieur n’a pu être entièrement conservé, l’aspect extérieur est intact, quoique peu entretenu.

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III. La Forme comme œuvre plastique

a. Influences

Henri Edouard Ciriani est originaire du Pérou. A cette époque, les écoles d’ar-chitecture de l’Amérique latine vivaient la tradition de l’enseignement des maî-tres modernes et en particulier des méthodes du Bauhaus de façon beaucoup plus directe que les facultés européennes, où ce mouvement commençait à être critiqué, voire abandonné comme cela s’est produit en France. Le Cor-busier est l’un des responsables de cette influence. En 1964, Ciriani arrive en France ; le pays mythique de la modernité, et celui où Le Corbusier a travaillé. Quelle ne fut pas sa déception en arrivant de voir « l’ignorance des architectes français sur la culture du mouvement moderne ».

Les nouvelles idées mises en avant par mai 68 décident Ciriani à enseigner. Il s’en fera une mission : « L’enseignant doit se présenter comme un modèle, il doit avoir une vie exemplaire. Dans ma production, il ne doit y avoir rien de contradictoire avec ce que j’enseigne ». Il enseigne le modernisme.

La Cuisine de l’hôpital Saint-Antoine reprend en tous points les principes de l’architecture moderne. Le plan et les façades sont libres grâce au système des poutres et des poteaux porteurs. Les toits sont plats, ce qui permet d’y amé-nager des terrasses. Les fenêtres sont en longueur, les ouvertures zénithales sont nombreuses afin que les espaces baignent de lumière. La courbe et les couleurs sont présentes, mais se doivent d’être justifiées.

b. Le volume extérieur

A aucun moment le bâtiment ne flotte. Il est ancré au pignon mitoyen de quel-ques 20 m de hauteur et couronné par un large bandeau de pierre. L’ensemble est très statique par sa base. La large fenêtre du rez-de-chaussée renforce cette sensation de stabilité.

« L’essence de l’architecture : émouvoir l’esprit humain et non offrir simplement un service au corps de l’homme. »

John RUSKIN

Libérée de la nécessité de signi-fier l’entrée, l’architecture ne parle que d’elle-même, sans ori-gine ni finalité. En effet, l’entrée d’un édifice équivaut, pour le visiteur à pénétrer dans la grille d’interprétation qu’on veut lui

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faire lire. Ici, le fait qu’il n’y ait pas d’entrée, doit intriguer et amener le visiteur à s’intéresser au corps du bâtiment pour ce qu’il est. Exclu de l’objet, le sujet acquiert une distance qui lui permet de percevoir l’architecture : l’organisation des volumes, la composition des éléments et des matières, l’émotion par la lumière.

La façade sur rue de la Cuisine est (presque) au Nord. Elle est de ce fait éclairée à contre-jour. Le travail sur les pleins et les vides y est par conséquent particu-lièrement soigné. On peut décomposer la façade en éléments simples et iden-tifiables. On observe distinctement une prédominance du carré.

« Les formes primaires sont les belles formes parce qu’elles se lisent claire-ment. »

Le Corbusier

Grâce à l’allègement par le haut, la lumière du sud parvient jusqu’à la rue. Outre l’éclairement physique, la lumière rend claires les localisations. Des transpa-rences permettent de situer la rue et l’hôpital, les bâtiments anciens et la Cui-sine nouvelle, le proche et le lointain. Une fois situées, les entités dialoguent entre elles, dans le champ visuel du visi-teur.

La compacité des volumes s’accompagne d’une légè-reté d’ensemble. Grâce au système de points porteurs, le bandeau de délimitation supérieure flotte en porte-à-faux. Il requalifie par le haut les volumes situés derrière lui. Les surfaces des volumes et des escaliers, les lignes des poteaux et des gaines se croisent, ménageant des vides qui les font ressortir à contre-jour.

c. La promenade architecturale

De l’extérieur, la Cuisine est un corps énigmatique d’architecture. A l’intérieur, l’espace prend son sens tout le long du parcours du visiteur. La signification s’actualise à tout moment, et en tout lieu.

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Le passage de l’extérieur vers l’intérieur se fait brusquement, sans cérémonial. Après la montée d’une volée d’escalier et le parcours d’un passage couvert au niveau du premier toit-terrasse, l’accès de l’administration est un sas minus-cule, suivi d’une dilatation des espaces permise par un escalier intérieur qui piège la lumière naturelle grâce à plusieurs retraits et saillies. Avec l’escalier du personnel, la distinction entre l’intérieur et l’extérieur est abolie.

Le jeu soigné des volées alter-nées tantôt en escalier, tantôt en rampe, assure des vitesses variables de lecture des espaces de la rue et de l’hôpital. L’escalier devient le lieu d’une distribution multi-directionnelle, où le dehors et le dedans communiquent par la vue et par les points de vue. L’échange s’institue. L’intérieur a les qualités de l’extérieur, et l’extérieur celles de l’intérieur. Ciriani défend avec vigueur la nécessité de construire des espaces ouverts. « Aujourd’hui, on ne doit plus se sentir enfermé entre quatre murs. »

La lecture de l’espace s’enrichit lors du passage entre les lieux. L’enchaînement d’un lieu à un autre est provoqué par l’agencement réfléchie des opacités qui ménagent les transparences. Par la disposition des vides et des pleins, des porte-à-faux et des décalages en toiture, des reflets et des éclairages indirects, la lumière zénithale investit tout l’espace intérieur. Elle transforme en valeur ce qui, sans elle, serait resté indifférencié.

La promenade architecturale atteint son apogée dans la mezzanine, où un mur ondulé de briques de verre renferme l’espace de relaxation pour le personnel. Le mur vitré agit comme un diffuseur de lumière, mais ne laisse filtrer aucune vue. Le résultat est une pièce dont la lumière douce et homogène suggère le calme et la détente.

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Chez Henri Ciriani, la forme est infinie. Il considère que chacune de ses réali-sations reste inachevée, au sens où il serait parvenu à un meilleur édifice s’il y avait travaillé encore plus. Ce que nous voyons est donc l’état inachevé d’un processus sans fin.

La forme a un rôle majeur dans la qualité d’un bâtiment. Notre esprit raison-nable ne peut qu’apprécier la fonctionnalité des espaces. Et notre subjectivité ne peut qu’être sensible à la beauté des volumes. Ciriani accorde autant d’im-portance au fonctionnement intérieur, qu’au traitement extérieur de ses bâti-ments.

En finalité, il semblerait que la forme idéale théorique d’un bâtiment soit celle qui permette l’harmonie et la fluidité : de l’environnement dans lequel elle s’insert, des fonctions qu’elle abrite, du parcours des espaces.

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Synthèse

Je me suis proposée de traiter de la forme en architecture. Je me suis inté-ressée aux démarches de conception qui ont permis d’aboutir à la forme de l’édifice, et au rôle joué par l’aspect d’un bâtiment dans la perception que nous en avons. Il s’agit de déterminer les liens qu’entretient la forme architecturale avec : l’environnement, le bâtiment, et l’art.

Quelles sont les fonctions de la forme ?

La forme en tant qu’élément de la ville, joue un rôle structurant du paysage urbain. Ici, la façade sur rue traitée comme une « fenêtre urbaine », joint deux bâtiments en tous points opposés. La forme offre une transition fluide entre les constructions d’un quartier très hétéroclite.

La forme se met au service du bâtiment. En rendant compte des fonctions qu’il contient, elle offre une meilleure lisibilité de l’édifice. De plus, la forme archi-tecturale est l’enveloppe du bâtiment. Elle doit être conçue pour durer sur les plans matériel et conceptuel.

La forme est également une œuvre plastique a part entière. Animée par des jeux d’ombres et de lumières, elle transmet l’émotion par l’organisation des volu-mes, la composition des éléments et le choix des matières. C’est une œuvre que l’on peut vivre de l’intérieur comme de l’extérieur.

En finalité, il semblerait que la forme idéale théorique d’un bâtiment soit celle qui permette l’harmonie et la fluidité : de l’environnement dans lequel elle s’insert, des fonctions qu’elle abrite, du parcours des espaces.

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Bibliographie

- Le Questien, « Henri Ciriani : Pertinence, Performance, Permanence » (dossier sur), dans L’architecture d’aujourd’hui, n°247,1986.

- Dominique Michel, « Un bâtiment de service à l’hôpital Saint-Antoine », dans La pierre d’angle, n°5, 1986

- Luciana Miotto, « Henri E. CIRIANI », L’Architecture en Poche, Canal édition.

- Françoise Arnold et Daniel Cling, « Transmettre en architecture : de l’héritage de Le Corbusier à l’enseignement de Henri Ciriani», Collection Architexte, Le Moniteur.

- Le Corbusier, « Vers une architecture », Champs, Flammarion.

Annexes

p.14 : Façade sur ruep.15 : Axionométriep.16 : Plan du sous-solp.17 : Plan de rez-de-chausséep.18 : Plan du premier niveaup.19 : Coupe transversale

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