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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°879 DU VENDREDI 18 AU JEUDI 24 SEPTEMBRE 2009 600 000 à la Fête de l’Humanité L L E E P P L L U U S S G G R R A A N N D D R R A A S S S S E E M M B B L L E E M M E E N N T T L L E E P P L L U U S S G G R R A A N N D D R R A A S S S S E E M M B B L L E E M M E E N N T T P P O O L L I I T T I I Q Q U U E E D D E E F F R R A A N N C C E E P P O O L L I I T T I I Q Q U U E E D D E E F F R R A A N N C C E E Photo J.-L. D. (Liberté 62) VERDICT CE VENDREDI 18 SEPTEMBRE au conseil des prud'hommes de Nanterre QUEL JUGEMENT POUR L'HISTOIRE ? Après les grèves de 1948, les anciens mineurs attendent toujours réparation PAGE 2 page 1:page 1 17/09/09 9:23 Page 1

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Liberté 62 n°879

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°879 DU VENDREDI 18 AU JEUDI 24 SEPTEMBRE 2009

600 000 à la Fête de l’HumanitéLLEE PPLLUUSS GGRRAANNDD RRAASSSSEEMMBBLLEEMMEENNTT LLEE PPLLUUSS GGRRAANNDD RRAASSSSEEMMBBLLEEMMEENNTT

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Liberté 62 n°879 - Le 18 Septembre 2009- 2 -

Événement

OONN avait loué leurpatriotisme en1941 pour s'êtredressés contrel'occupant alle-mand, on leur avait

attribué le titre de meilleursouvriers de France en 1944 pouravoir aidé au relèvement de laFrance d'après-guerre en s'enga-geant dans la bataille du charbon,on va les réprimer dans la violenceen 1948 pour avoir voulu défendreleur statut. Soixante ans après,cʼest une véritable partie de brasde fer que se livrent les mineursgrévistes et leurs familles et leursavocats face à lʼintransigeance deCharbonnages de France, delʼAgence nationale de garantie desdroits des mineurs et des repré-sentants du patronat. En effet, le15 décembre 2008 le président duconseil de prudʼhommes deNanterre (section industrie)M. Guyonnet ne pouvait quedéplorer lʼabsence de majoritédans cette douloureuse affaire.Deux voix pour, deux voix contre,(celle des employeurs, fidèles àleur esprit de revanche et dehargne) et donc le renvoi du pro-cès face à un magistrat profes-sionnel.Il y aura forcément une décisionmais vers quel sens pencheralʼavis du juge nommé pour lacause ? Tout est dans la question.Et puis l'affaire a été rejugée sur lefond une énième fois, le 26 juindernier où, durant près de troisheures, le plaidoyer pour le res-pect des droits des mineurs a rete-

nu l'attention des conseillers pru-d'homaux. Que va-t-il enressortir ? Le jugement de ce ven-dredi 18 septembre est attenduavec impatience.L'État derrière les Houillères

Présent au Conseil des pru-d'hommes de Nanterre, NorbertGilmez est catégorique “il y asoixante ans, cʼest lʼÉtat qui exer-çait en notre encontre un refusdélibéré de nous réintégrer dansnotre travail. Militant syndical CGT,jʼai connu les pires souffrancesaprès une grève de deux mois.Aujourdʼhui, lʼÉtat patron est tou-jours là.” Aujourdʼhui, 17 famillesattendent toujours réparation. MeEmmanuelle Boussard-Verrechiasʼétonne dʼune telle attitude. Toutcela sʼapparente à une méthodede grande hypocrisie. Le 26 juindernier, avec brio, elle plaidaitpour lʼHistoire, la bataille pour lepain, la grève patriotique en 1941,le parallèle à défendre le statut dumineur en 1948.

Tous les bassins miniersAprès les grèves de 1948 danstous les bassins miniers de Franceet principalement dans ceux duNord et du Pas-de-Calais, larépression fut féroce avec3000 licenciements et lʼimpossibili-té pour ces derniers de retrouverdu travail. Les mineurs sont per-suadés que l'ère des compagniesminières qui les traitaient commedes esclaves est à jamais révolue,

que la mine est devenue plushumaine, qu'ils ont acquis le res-pect de tous, qu'ils verront leurmétier reconnu et rémunéré enfonction de la dureté et de leurdangerosité. Avec les circulaires etdécrets Robert Lacoste (ministrede lʼindustrie) ils tombent de haut.Leur rêve s'effondre, leurs illusionss'envolent. Ils voient revenir lesméthodes des Compagniesminières et... les CRS et lʼarméedans les cités minières. La répres-sion est terrible. Le gouvernements'enfonce alors de plus en plusdans la répression. Le 22 octobre1948, un Conseil des ministres,réuni d'urgence dans la soirée,autorise les CRS à ouvrir le feu surles grévistes, rappelle des réser-vistes, interdit toutes les réunionsmêmes privées, annonce l'expul-sion des étrangers participant auxmanifestants et donne pouvoir auxpréfets de censurer et de sus-pendre la parution de journaux. Lapresse communiste est particuliè-rement visée.

Infatigable Norbert GimezEt Norbert Gilmez, infatigable, derépondre aux sollicitations desmédias et de nous faire part deson exaspération :“Le 16 décembre 2005, j'ai prisconnaissance de la déclaration duprocureur général de la Cour d'as-sises de Douai au procès deLionel Dumont, et je cite - Vouloirimposer ses idées par la force celas'appelle du terrorisme - Alors jevous demande : Jules Moch en

utilisant l'appareil d'État pourempêcher la grève, n'a-t-il pas ins-tauré un terrorisme d'État contreles mineurs ? Peut être serez-vousétonnés de savoir que les mineurslicenciés attendent toujours l'appli-cation de la loi d'amnistie d'août1981, alors que dans toutes lesbranches professionnelles natio-nalisées les travailleurs sanction-nés pour faits de grève et actionssyndicales avaient obtenu répara-tion depuis au moins avril 1982. Ilsétaient environ 300 en 1982, iln'en reste que 17 à ce jour, moicompris. Notre situation est tou-jours suspendue au jugement duconseil de prud'hommes deNanterre.”Quatre avocats, tous membres dusyndicat des avocats de France,ont par lʼentremise de lʼaide juridic-tionnelle, assisté les anciensmineurs et leurs familles. PourMe Slim Ben Achour “la dénéga-tion totale, cela sʼappelle ladéloyauté. La jonction des deuxaccusés (CDF et ANGDM) est unejonction politique. Car la cause estla même et lʼobjet est le même. Ilne peut en être autrement.Aujourdʼhui, le tribunal des pru-dʼhommes est le dernier rempartpour sʼélever pour la dignité destravailleurs et lever lʼhumiliationsubie pendant des décenniescomplètes. Les licenciés de 1948sont en droit dʼobtenir réparation.”

Un décret antisocial“Suspendre la garantie d'applica-tion des salaires statutaires ainsi

que les dispositions complémen-taires concernant le minimum vitalet la prime à la production. Lessalaires, tant pour les ouvriers à lajournée que pour les ouvriers à latâche, seront réduits en tenantcompte de la perte d'activitéconstatée”, voilà en résumé lesens du décret du ministreLacoste en septembre 1947adressé à la direction desCharbonnages de France ; cettedernière nʼavait quʼà exécuter. Cequʼelle fit. Soixante ans après, lepatronat, via le collège desemployeurs, ne veut rien savoir. Ilest dans la même logique répres-sive.Depuis des années, les mineurs etleurs familles sont unis pour fairereconnaître comme discrimina-toires ou abusifs les licenciementscar le droit de grève est reconnupar la Constitution.Les mineurs licenciés attendenttoujours l'application de la loid'amnistie d'août 1981.“Lʼaffaire, précisait le président duconseil prudʼhomal, a été jugéesur le fond, cʼest un premier pas”.Certes insuffisant, très insuffisant.CDF voulait jouer la montre. A-t-elle en partie gagné ?Les employeurs du conseil de pru-dʼhommes de Nanterre, eux, blo-quent toute avancée, jugement cevendredi 18 septembre... Soixanteet un an après, la guerre auxgueules noires continue !

Pierre Pirierros

VERDICT CE VENDREDI 18 SEPTEMBREau conseil des prud'hommes de Nanterre

QUEL JUGEMENT POUR L'HISTOIRE ?Après les grèves de 1948,

les anciens mineurs attendent toujours réparation

Norbert Gilmez au conseil des prud’hommes de Nanterre... (Photo Liberté 62)

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Événement

Liberté 62 n°879 - Le 18 Septembre 2009

LL EE débat et le dialoguesont des atouts effi-caces dʼun grand ras-semblement comme cefut le cas lors de larécente Fête de

lʼHumanité. Et cela concernait tousles volets de la vie économique,sociale, humaine, politique, bien évi-demment. À lʼespace du Pas-du-Calais, Jacky Hénin, député euro-péen, répondait précisément à laquestion du rôle dʼun député com-muniste ; il était questionné parThierry Aury, secrétaire de la fédéra-tion du PCF de lʼOise ; Hervé Poly,secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais, mettait, donc, en avantcet atout considérable quʼest ledébat pour aller de lʼavant. LotharBitsky, député européen, présidentde la GUE, retenu par la campagneélectorale en Allemagne, initiale-ment prévu pour le débat sʼest faitexcuser. Notons que les sondagesactuels donnent “Die Linke”, ennette progression par rapport auxélections de 2005, entre 11% et14% des voix.Tout se décline aussi par lʼimplica-tion du travail du député communis-te européen dans cette configura-tion du travail de proximité et desproblèmes défendus à lʼéchelon deBruxelles.Quelle Europe sociale ? Cʼest à par-tir de bases claires quʼil faut la com-prendre mais le libéralisme sert lamarche de lʼéconomie et unique-ment le libéralisme, lʼEurope actuel-le ne peut pas prendre en compteles fermetures dʼentreprises. La pré-sence de députés PCF et du Front

de gauche au sein de la GUE (35députés) est nécessaire pourdéjouer tous les mauvais tours dulibéralisme. Cette rencontre sedéroulait le 12 septembre, les

enjeux étaient posés ; quelquesjours plus tard, un deuxième man-dat (pour cinq ans) à la tête de laCommission européenne étaitaccordé à José Manuel Barroso,avec une passivité étonnante desdéputés socialistes.

Rupture“Les règles européennes, dira JackyHénin, sont visibles en France, en

sachant que 80% des lois initiées àlʼAssemblée nationale sont issuesde directives de lʼEurope. Certes lerecul de lʼÉtat avec la ligne définie àLisbonne est effectif, à nous de faire

le maximum pour marquer la ruptu-re.” Le mouvement social a toute saplace. Cʼest un bien des plus pré-cieux. À Bruxelles, PSE et PPE(sociaux-démocrates et droite) sont

dʼaccord sur (presque) tout. Lʼargentexiste. Battons-nous ensemble pourrenverser les idées reçues. En pre-nant en compte vos réflexions et vossuggestions. Pendant lʼété, cʼest unautre tenant du libéralisme qui a étéélu comme président du parlementeuropéen en la personne du polo-nais Jerzy Buzek dont les pratiques,outre les fermetures des puits demines dans son pays, tournent le

dos à toute idée de progrès. Pour lemoins. Le rôle de la social-démocra-tie à Bruxelles a comme effet directun soutien à tout ce que fait la droi-te. “Les priorités et les propositionsque lʼon fait, commente JackyHénin, sʼappuient sur des vecteursdéterminants, comme lʼaction pourfavoriser un développement de lacapacité industrielle, la défense desintérêts des salariés, alors que lesmauvais coups pleuvent sans arrêt :licenciements, délocalisations,freins au bon fonctionnement desservices publics.On vend ou on externalise les ser-vices publics, autrement dit le trans-fert au privé. Le désengagement auprofit du privé a évidemment desconséquences désastreuses dansla vie quotidienne des citoyens, quise voient refuser lʼaccès à des ser-vices essentiels. Car la notion deservice public nʼexiste pas danslʼEurope actuelle. Lʼavenir des ser-vices publics est une question cen-trale de lʼalternative au libéralisme.On ne peut pas prétendre mettrelʼéconomie au service du social sansremettre en cause les dégâts cau-sés par les tenants du libéralisme.”

ClartéPorter le débat dans la clarté, là où ladroite et les socialistes au Parlementeuropéen sont dans un consensuspermanent. Certes le recul de lʼÉtatavec la ligne définie à Lisbonne esteffectif, faire le maximum pour mar-quer la rupture avec ce traité estdans la logique des députés de laGUE.

Soucieux dʼautres pratiques enEurope, Jacky Hénin dénonce leschiffres tronqués du chômage, carles statistiques officielles tiennentcompte de tout travail commencé ;la France qui compte plus de troismillions de sans emploi alors quedes secteurs entiers, à commencerpar le BTP, sont dans une crise évi-dente. Lʼinvestissement avec desrègles strictes doit répondre à unevéritable relance. Mais où commen-

ce et où sʼarrête le périmètre de lapolitique, ce sont dʼabord les ser-vices régaliens de lʼÉtat mais la mas-sue des dégengagements, et passeulement, dans les zones rurales,retombe sur la vie quotidienne dupays. LʼEurope, elle, sʼintéresse aumarché intérieur... Quelle politiquede relance ? Une véritable politiquepasse impérativement par une haus-se du pouvoir d'achat des Françaiset donc par une revalorisation dessalaires. Les bénéfices des banquessuccèdent - invariablement - auxpropos de communication deSarkozy qui prend une imposture desauveur tout en gardant une logiqueintrinsèque : maintenir le cap du libé-ralisme avec lʼinjonction de travaillerle plus possible avec des salaires lesplus bas possibles.Taxe carbone, non cumul des man-dats, réforme des collectivités territo-riales, parachutes dorés, grippe A etpressions de lʼindustrie pharmaceu-tique (Sanofi-Aventis fait des profitset licencie des centaines de sala-riés), autant de dossiers et de ques-tions posés par lʼassistance au dépu-té européen de cette circonscriptiondu Nord-Ouest.À chaque échelon électif, le poidsdes communistes compte ; cʼestpour cela que la proximité est lemeilleur moyen pour lʼélu dʼêtre àlʼécoute de ses concitoyens ; la réfor-me Balladur a pour but dʼéloigner lescitoyens des élus. Cʼest un déni dedémocratie.Rendre compte des actions enga-gées est pour Jacky Hénin uneconception politique évidente avecun dialogue permanent ; personnenʼa le monopole de la vérité, cʼest labase du “travailler ensemble”. Ledébat, un atout considérable, cʼestcela aussi la Fête de “lʼHumanité”.

Pierre Pirierros

FÊTE DE “L’HUMANITÉ”Jacky Hénin, député européen, en débat à lʼespace du Pas-de-Calais

“Marquer la rupture totale avec le libéralisme de Barroso”

Expositions, création picturaleDepuis très longtemps, la culture met le public au coeur de la Fête(dans le bon sens du terme) car la création est une et indivisible.Combien de personnes n’ont-elles pas été séduites par ces mani-festations d’arts plastiques ? Picasso, plusieurs fois, depuis 1967.C’est l’apanage de l’esprit et cet esprit est le fruit d’une conjonc-tion entre les différentes couches sociales qui fréquentent lesallées d’une fête, unique en France, pour ne pas dire, unique enEurope. Cela se passe à la “Fête de l’Humanité”. Cette année, l’ex-position “Peintures” a rassemblé six plasticiens (Mireille Desideri,Pierre Duclou, Marc Giai-Miniet, Charlotte de Maupeou,Bernadette Prédair, Michel Tyszblat) pour un rendez-vous des plussurprenants, n’est-ce pas là, le creuset de toute création pictura-le ? Réalisme, figuration libre, abstraction, sculptures, la sugges-tion de l’espace autorise l’exercice de la vision comme le suggèredans le livret-catalogue Gérard Durozoi.

P.P.

ÇÇ AA nʼarrête pas ! Le présidentde la République annonceune «révolution» trois fois

par jour - matin, midi et soir, commeles traitements - et généralementdevant 30 caméras et autant demicros… La dernière livraison a eulieu lundi, quand il a promis la «for-midable révolution» qui allait jeterbas, dʼun coup, une double reli-gion : celle du chiffre et celle dumarché… Diable ! Le «chiffre» (ilsʼagit dʼévaluation économique) et«le marché» en tremblent encore…Ce nʼest plus un chef dʼÉtat, cʼestun chef de service de la parolecontestatrice… Rien de bien nou-veau, dʼailleurs : dans toutes lespériodes historiques de profonde

régression réactionnaire, leshommes aux commandes se pré-sentent comme des agités de larupture générale. Mais ils nʼagitentque leurs bras et ne produisent quedu vent…En général aussi, ils font desémules. Cʼest le cas au gouverne-ment : les ministres, avant dʼêtreministres de ceci ou de cela, sontdʼabord ministres du verbe. Lʼundʼentre eux est particulièrementdoué pour cet exercice :M. Christian Estrosi, en effet,déploie un zèle infatigable. Il se pré-sente à la fois, lui aussi à doseintensive, comme le prophète de laréindustrialisation de la France,lʼami du prolétariat souffrant, le bon

apôtre de lʼemploi, et il se répandaux quatre points cardinaux dupays toujours flanqué dʼune brigadede journalistes. Il sʼautoproclame«le pompier et lʼarchitecte» et prendà témoin le Ciel et la Terre : «Est-cequʼon veut quʼon se batte pour quʼily ait encore des activités indus-trielles dans les territoires deFrance ou non ?» Il répète : «Jesuis le ministre des ouvriers.» Lesouvriers ? Il y en avait 285 derrièreles murs de lʼentreprise Molex, il nʼyen aura plus demain que 20 envi-ron, à Villemur-sur-Tarn. Le ministrea paraphé : merci pour tous…Tartuffe et Judas sont au pouvoir :lʼhypocrite protège le traître. Mais lemot ne se fait pas usine. Les dis-

cours lénifiants et les engagementsmielleux ne peuvent pas estomperlongtemps que la politique de lʼÉly-sée - et de son officine, Matignon…- ne roule pas pour lʼindustrie maispour le dividende. Un an après lespremières secousses de la crise, lastratégie du sommet de lʼÉtat et desétats-majors des milieux dʼaffaires apour but de tenter de sauver le sys-tème : elle ne vise pas à inverser lecours du capitalisme. Or, quellesque soient les apparences, quellesque soient les analyses soi-disantexpertes, quelles que soient lespommades rassurantes des procla-mations officielles, le système esttoujours dans lʼœil du cyclone de sapropre crise. Un enseignant de

lʼuniversité de Bordeaux, Jean-Marie Harribey, écrivait, parexemple, récemment dans lescolonnes de Libération : le systèmea atteint la «limite à lʼexploitation dela force du travail et à celle de lanature». Comme «seul le travailproduit de la valeur économique» etcomme «la logique de lʼaccumula-tion du capital» conduit à le détruireen détruisant lʼenvironnement, cʼestle système lui-même qui se dirigevers une crise énorme… Cet uni-versitaire estime que le capitalismene pourra plus un jour se reprodui-re.En somme, les beaux esprits quiaperçoivent le bout du tunnel de lacrise nous racontent des histoires.

TARTUFFE ET JUDASÉdito

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Fête de l’Humanité 2009

DDÈSÈS vendredi en findʼaprès-midi, il appa-raissait clairement quela Fête de lʼHuma 2009serait une grandecuvée. Une foule

joyeuse et juvénile se massait auxportes dʼentrée, les navettes étaientvite débordées, beaucoup redécou-vraient les charmes de la marche àpied pour arriver à temps auconcert de Manu Chao. Le chan-teur rebelle nʼétait pas pour riendans ce démarrage en trombe de laFête, mais les badges, les conver-sations, les emportements desjeunes envahisseurs du parc de LaCourneuve témoignaient dʼune cer-titude : on a beau de pas êtresérieux quand on a dix-sept ans, onne vient pas écouter Manu Chao àla Fête de lʼHuma sans être habitédʼune certaine colère contre lʼordreétabli. Le dimanche soir, les pre-miers comptes étaient éloquents :quelque six cent mille personnes,en hausse sensible par rapport auxdernières années, toutes pourtantcouronnées de succès.Dans les stands des fédérationsdépartementales du PCF, les mili-tants font le même constat, éprou-vent la même satisfaction : ils ontdû affréter plus de bus.Lʼambiance est chaleureuse, lesconversations animées. On parle leplus souvent politique. Les mêmesthèmes rebondissent de table entable, de groupe en groupe : la vio-lence de la politique de la droite, lesrestructurations, les vagues delicenciements… «On a le sentiment

de faire de la résistance, mais pasde se battre pour des avancées»,constate une infirmière après avoirapposé sa signature sur la pétitioncontre la privatisation de La Postedevant le stand des communistesde Champigny, dans le Val-de-Marne.La mobilisation contre le projet dugouvernement fut un des traits mar-quants de la Fête. Des urnes sontinstallées dans toutes les allées. Onse presse pour signer. Ainsi est lan-cée la journée de votation du3 octobre, que préparent dans toutela France élus de gauche, syndi-cats, associations de défense desservices publics. Colère sociale,esprit de résistance, besoin dʼunitépour empêcher les mauvais coups,la Fête de lʼHuma avait la couleurdes luttes, rouge comme le tee-shirtvedette porté par des milliers devisiteurs contre la grippe capitaliste.Colère et solidarité avec les tra-vailleurs en lutte, avec lesContinental et notamment les sixsalariés condamnés, avec lesouvriers de Molex qui refusent laliquidation du site par un groupeaméricain. «Quand les patrons sontdes sauvages, les salariés ne sontpas des anges» peut-on lire sur lefronton dʼun stand. La Fête delʼHuma fut le carrefour et la caissede résonance des conflits sociaux,exceptionnelle occasion de réfléchirensemble, de tirer les leçons desexpériences. Toute la matinée dedimanche, le colloque organisé àlʼagora a rassemblé des centainesde salariés. La veille, le syndicaliste

Élie Domota, qui préside le LiynnajKont Pwofitasyon (LKP) deGuadeloupe y reçut un accueilenthousiaste. Au forum social, lesdébats ont fait salle comble, notam-ment celui auquel participaitBernard Thibault.Aucun journal autre que celui fondépar Jean Jaurès - dont on célébraitle 150e anniversaire de la naissan-ce - nʼa la capacité - ni sans doutela volonté - de rassembler des cen-taines de milliers de citoyens - et de

faire se rencontrer et se confronterdes responsables politiques dʼopi-nions différentes - cʼest vrai au seindes forces de gauche - mais aussiopposées. Dimanche, en findʼaprès-midi, un débat contradictoi-re avec la participation du ministredu Budget, Éric Woerth, a provoquéun bruyant tohu-bohu de la partdʼune petite partie de lʼassistancedʼune agora archicomble. Leministre UMP fut copieusement sif-flé.

Lʼédition 2009 de la Fête delʼHumanité aura battu tous lesrecords dʼaffluence aux forumsorganisés le long des allées. Ondébat partout, à quelques dizainesau fond des stands, à plusieurscentaines, voire à plus de mille àlʼagora. Une question domine :comment ouvrir une perspective àgauche pour donner du poids auxluttes sociales et à la résistance à lapolitique de Nicolas Sarkozy ?

600 000 personnes à la Fête de l'HumanitéLE PLUS GRAND RASSEMBLEMENT

POLITIQUE DE FRANCE600 000 personnes rassemblées le week-end dernier à La Courneuve. La grande foule, jeuneet joyeuse, qui sʼest engouffrée dans les allées de lʼédition 2009 de la Fête de lʼHumanité, anourri trois journées marquées par la volonté de débattre et de combattre la droite.

90 000 personnes pour Manu Tchao.

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Fête de l’Humanité 2009

Liberté 62 n°879 - Le 18 Septembre 2009

QQUELUEL bonheur, quelbonheur de se retrou-ver ici, si nombreux,pour faire humanitéensemble.

Oui l̓ humanité quel beau nom, por-teur de lumière et dʼespoir, porteur duprojet de réalisation de soi et du pro-jet dʼun monde commun aux femmeset aux hommes. Un monde de parta-ge et de justice. Un monde de solida-rité et de générosité et de total res-pect.Il faut remonter très loin pour retrou-ver une participation si exceptionnelleà cette Fête, à ses concerts et à sesdébats.Nous sommes plus de 600 000.Si le peuple de l̓ Humanité est venuainsi en masse cʼest parce que touteset tous nous recherchons lʼunité.Nous avons besoin de nous serrer lescoudes. Nous sommes venus direavec force que la vie ne peut pascontinuer ainsi. Le pouvoir de droite etSarkozy doivent bien tenir compte dece qui se passe grâce à vous, danscette Fête de l̓ Humanité.Il faut maintenant trouver un cheminpour changer radicalement de socié-té et de monde.Cela nous oblige. Cela oblige àrechercher du neuf, à proposer unprojet tout à fait nouveau.Voilà le grand enjeu de l̓ heure.Voilà l̓ œuvre historique à laquellenous devons nous atteler toutes ettous ensemble.Ici, on sort de l̓ air nauséabond de lapetite combine politicienne, de la tri-cherie, de la trahison, des coups bas,de cette insupportable violence faiteaux femmes et aux hommes.Ici, cʼest l̓ air de la fraternité, de la soli-darité.Celui de la diversité, de la richesseculturelle, des talents vrais, de laconnaissance et des débats.Celui aussi de la tolérance, de l̓ écou-te réciproque.De l̓ ouverture sur le monde et sescauses les plus nobles, parmi les-quelles celle de la paix et du désar-mement, de l̓ éradication de la faim,de la misère, de l̓ analphabétisme etdes pandémies alors que -terribleacte dʼaccusation de ce capitalismesauvage- : toutes les cinq secondesun enfant meurt de faim dans lemonde.Pourtant, les moyens financiers,humains, scientifiques et technolo-giques existent. Seule, la volonté poli-tique fait défaut. Il est bien là le scan-dale !Ici cʼest l̓ air de la paix avec cette exi-gence de voir la France se retirer dubourbier afghan et agir pour que l̓ ar-gent des armes serve à améliorer lavie du peuple et à combattre la cor-ruption et le trafic de la drogue.Notre pays nʼa pas vocation à sʼali-gner sur les Etats-Unis. Sa réintégra-tion dans le commandement intégréde l̓ OTAN par le militariste Sarkozyest une faute grave qui aura delourdes conséquences. La voix denotre pays nʼest forte que quand elleest libre !L̓air de la fête, cʼest cette constantesolidarité à l̓ égard du peuple martyrpalestinien.Les palestiniens ont droit à un Etatsans mur et sans mirador, avecJérusalem-Est pour capitale ! Quesʼapplique enfin les résolutions del̓ ONU dans cette partie du monde,terre de souffrances innommables !

Que tous les prisonniers politiquespalestiniens soient libérés, Oui, libertépour Marwan Barghouti !Oui, liberté pour Salah Hamouri ! Qu i̓lsoit libéré immédiatement et sansconditions, par les autorités israé-liennes !Liberté aussi pour Aung San Sue Kyi,la prix Nobel de la Paix, infatigablecombattante de la démocratie.Liberté et solidarité avec nos frèresdʼAfrique que la mascarade gabonai-se vient nous rappeler, avec, partoutla misère, le pillage des richessesnaturelles par les grands groupesinternationaux et des dynastieslocales au comportement de sang-sues.La France a honte, quand sonMinistre des Affaires étrangères vientapporter sa caution à ce que produitde pire le capitalisme.Bien différent est l̓ air respiré ici danscette Fête.Un air où le besoin de préservation denotre planète, l̓ ambition de dévelop-pement humain durable, solidaire,celle, indissociable, de l̓ émancipationhumaine, se sont exprimées avecforce.Il est temps, grand temps de changerradicalement le système de produc-tion, de consommation, de distribu-tion, de préserver les ressourcesnaturelles et la biodiversité.(…)Il nʼy a donc rien de plus urgent, pourles partis et les élus de gauche, quede se mettre à la disposition de tousces salariés, de toutes ces famillesqui souffrent durement.Rien de plus urgent, que de résister etdʼarracher des résultats, dʼobtenir l̓ in-terdiction des licenciements bour-siers, une augmentation substantielledes salaires et l̓ arrêt des privatisa-tions, à commencer par la Poste.Cʼest tout le contraire de l̓ affligeantspectacle offert par le minable combatdes égos, la recherche de combinai-sons politiciennes et dʼastuces pourcontourner la question de ce qu i̓l fautfaire pour que la vie, la politique, laFrance, l̓ Europe et le monde soientplus beaux, plus solidaires, plusjustes.Car enfin, avons-nous besoin dedemander sa carte d i̓dentité à ceM.Bayrou pour savoir si, par hasard, ilest de gauche ?

Il a commencé avec GiscarddʼEstaing, sʼen est pris à lʼécolepublique, mène campagne pourl̓ Europe ultra-libérale.Qui peut croire qu i̓l a un seul gène degauche ?Nous ne sommes pas dupes ! Ilcaresse une partie de la gauche pourla convertir à la droite. Voilà la réalité !Quand on est de gauche on se doit,non pas de se perdre dans cettemélasse politicienne, mais de com-battre pied à pied le sarkozysme, auservice de ces brigands de la hautefinance.

Avec les travailleursQuand on est de gauche, on se porteau devant des travailleurs, desjeunes, des retraités, au devant dupeuple pour élaborer avec lui ce pro-jet nouveau de l̓ après capitalisme,cette «évolution révolutionnaire»,quʼappelle ce XXIe siècle, comme le

disaient Marx et Jaurès.Oui, post-capitalisme pour signifier,dʼune part, que le capitalisme, adémontré qu i̓l était incapable de don-ner du travail, un toit, les moyens devivre, dʼapprendre et de se soigner àtoutes et à tous.Dʼautre part, pour marquer que lesréponses ne sont écrites nulle part. Nidans le passé, ni dans le présent, pasplus que dans un rêve, aussi géné-reux soit-il.Elles sont à inventer ici et mainte-nant ! Toutes et tous ensemble !Le monarque de l̓ Elysée, qui incarnece capitalisme, dit maintenant vouloirle moraliser.Il avait promis quʼen travaillant plus,on gagnerait plus, qu i̓l nʼy aurait pasd i̓mpôt supplémentaire.Résultat : les chômeurs, les jeunesdiplômés ou non, sans travail, les pré-caires nʼont jamais été si nombreuxalors que l̓ on va désormais travaillerle dimanche.Le Smic est bloqué et les fins de moissont une hantise pour des millions desalariés et de retraités.Depuis les franchises médicales jus-quʼau forfait hospitalier, à la taxe car-bone, il ne cesse de pomper dans lapoche de celles et ceux qui nʼen ontdéjà pas beaucoup.Qu i̓l nous explique ce qu i̓l y a demoral quand des individus disposent

chacun de plus dʼun milliard dʼeurosdans le coffre dʼun paradis fiscal ?(…)Il est vrai que le Chef de l̓ Etat estimeque des élus de proximité, il y en abeaucoup trop ! Alors il est en train deconcocter un coup dʼEtat pour fissurerles territoires et supprimer 100 000conseillers municipaux. Plus de 20%des élus départementaux et régio-naux devraient fusionner. Ne laissonspas faire ! Ne le laissons pas déman-teler la protection sociale, et lesretraites, augmenter le forfait hospita-lier. L̓Humanité l̓ a dit, nous ne vou-lons pas passer de «la carte vitale àla carte bleue».De l̓ argent pour la santé, on peut entrouver. Que les revenus de la financecotisent au niveau des salaires, quel̓ industrie pharmaceutique apporte sacontribution, que cessent les allège-ments de cotisations consentis auxentreprises, quʼelles paient toutesleurs dettes, et la Sécurité sociale seportera beaucoup mieux !M. le Président, nous ne vous lâche-rons pas. Nous allons vous empêcherde privatiser la Poste. Il y aura lagrève le 22 septembre, puis assuronsle plus grand succès au référendumpour la Poste, le 3 octobre prochain.Ne croyez pas que le peuple va long-temps se laisser faire face à ces injus-tices criantes, à ce massacre socialque vous organisez. Le 7 octobre lessalariés se mobiliseront pour lessalaires et l̓ emploi, avec leurs syndi-cats. Quinze jours plus tard, le17 octobre, les droits des femmes

seront dans la rue. Avec, en particu-lier, les graves menaces qui pèsentsur leurs droits spécifiques à la retrai-te. Quant à l̓ enseignement, on yrecherche les formes dʼaction les pluslarges, rassembleuses pour mettreen échec les suppressions dʼemploiset les régressions programmées.Nous ne vous laisserons pas détruireà petit feu les paysans et lespêcheurs.

Dans la rue, le 7 octobreLe 7 octobre prochain, au niveaumondial et européen on agira pourque le social prenne le dessus sur l̓ ul-tra-libéral. Il ne saurait être question,bien au contraire, de renier les enga-gements pris dans la campagne desélections européennes.Ce qui est à l̓ ordre du jour, cʼest demobiliser sur tout le continent pourconquérir de nouveaux droits et ainsiréconcilier les peuples avec uneconstruction européenne qui, jus-qu i̓ci, les a tant déçus. (…)Chers amis et camarades, Resterfidèle à l̓ œuvre de Jean Jaurès, cʼestaussi, et peut être surtout, œuvrersans relâche au rassemblement dumonde du travail et de la culture, aurassemblement des forces sociales etdes forces politiques de gauche etécologiste. Ce nʼest pas au momentoù Sarkozy élargit sa majorité sur sadroite et sur sa gauche qu i̓l faut divi-ser son propre camp en lorgnant surune partie de la droite, rebaptiséecentre. (…)

PATRICK LE HYARIC :"ICI, C’EST L’AIR DE LA FRATERNITÉ,

DE LA SOLIDARITÉ"(Extraits du discours du directeur de l’Humanité)

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Liberté 62 n°879 - Le 18 Septembre 2009- 6 -

Fête de l’Humanité 2009AMBIANCE CHALEUREUSE

À L’ESPACE DU PAS-DE-CALAIS

Photos J.-L. D. Liberté 62

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Social

DD O M I N I Q U EO M I N I Q U EWATRINWATRIN, conseillerdu canton deRouvroy et présidentdes élus commu-nistes et républicains

au Conseil général, a tout d'abordprésenté brièvement les thèmesde la future intervention de leurgroupe auprès du préfet au coursde la réunion extraordinaire del'assemblée délibérante du Pas-de-Calais programmée le 21 sep-tembre prochain, séance portantsur le rapport d'activité des ser-vices de l'État dans le départe-ment : la question de la crise éco-nomique et de l'emploi, du revenude solidarité active, celle de la pri-vatisation rampante de l'emploipublic, la question de la réussiteéducative, des énergies renouve-lables, du droit à un accueil dequalité pour les enfants dès deuxans à l'école maternelle, la ques-tion des moyens des communes etde leur effacement programmédans le cadre du projet gouverne-mental de «réforme» des collecti-vités territoriales, celle des nou-velles suppressions de moyensenvisagées pour la police de proxi-mité, la question de la révisiongénérale des politiques publiqueset de ses effets négatifs sur lenombre de fonctionnaires d'Etatattachés au département, enfin,celle de l'évolution de la politiquedu logement et de la santé.Sur tout ce «panel d'interventionset de questionnements» les éluscommunistes et républicains pré-sents ont souligné leur engage-ment à s'atteler à trois «grandespréoccupations» en particulier : entrois mots : l'emploi, La Poste, lescollectivités territoriales.Une accélération de lʼhémorragie

des emplois industrielsSur le premier point, DominiqueWatrin a souligné : «On a rarementatteint un tel degré de crise avecde telles conséquences sociales.Le rapport du préfet souligne uneexplosion du surendettement dansle département. Depuis un peuplus d'un an, la région Nord-Pas-de-Calais a subi la suppression de25 000 emplois et la perte de14 000 emplois intérimaires dont5 000 au sein de l'industrie auto-mobile. Sans parler des2 000 postes supprimés dans lafonction publique dont une majori-té dans l'Éducation nationale.»Une situation qui s'apparente,selon l'élu communiste, à «unevéritable hécatombe de l'emploi»et notamment de l'emploi indus-triel. Citant les exemples, parmide nombreux autres, de la

Française de mécanique (-2000emplois ces dernières annéesdont 180 récemment), d'Arc inter-national (-5 700 emplois en 12 ansavec un nouveau plan de 560 sup-pressions d'emplois prévus pour2010), de Faurécia Auchel(-179 emplois), de Fils ArtoisDouvrin (-250 emplois), d'IBTHénin Beaumont (- 65 emplois) etde Bosal Annezin (- 400 emplois)c'est à une «accélération de lʼhé-morragie d'emplois industriels»qu'a à faire face le département duPas-de-Calais selon DominiqueWatrin : emplois non «compen-sés» par des emplois de servicequi manifestement «sʼessoufflent»alors qu'ils étaient «présentés pard'autres forces politiques commeune alternative à l'érosion de l'em-ploi industriel dans le départe-ment».

Donner plus de droits et plusde pouvoir aux salariés dans

les entreprisesCette situation «interpelle» lesélus communistes au Conseilgénéral «à plus d'un titre» a conti-nué Dominique Watrin qui a souli-gné la pertinence des propositionsportées par les élus communistesen la matière. «Il faut, a-t-il rappe-lé, donner plus de droits et plus depouvoir aux salariés dans lesentreprises pour leur permettre defaire valoir des propositions alter-natives aux fermetures de sites et

aux plans de licenciement qui seramènent en fait le plus souvent àdes délocalisations déguisées» :«Nous regrettons particulièrementque le premier acte de la droitelorsqu'elle est arrivée au pouvoirait été, précisément, de supprimerles articles de la loi de modernisa-tion sociale de janvier 2002 qui, dece point de vue, donnaientquelques moyens aux salariéspour défendre leur outil de travailet l'outil de travail industriel en par-ticulier.» Et le représentant desélus communistes au Conseilgénéral de rappeler la propositionde loi déposée par les parlemen-taires PCF d'interdire les licencie-ments boursiers et les délocalisa-tions pour les groupes qui font desbénéfices.Une question de fond, celle del'utilisation de l'argent public

«Et puis il y a une question de fondqui est posée» a-t-il insisté :«C'est celle de l'utilisation de l'ar-gent public. Sur ces questions,nous souhaitons demander descomptes : A quoi ont servi les 6milliards d'euros versés parSarkozy à l'industrie automobile ?A quoi ont servi les 105 milliardsqui ont été distribués auxbanques ?» Questions qui appel-lent localement une réponse pra-tique concrète : la création d'unpôle public financier régional etd'un fonds régional pour l'emploi

«afin d'orienter l'argent public etprivé vers des dépenses utiles.»«Force est de constater, a-t-ilcontinué, que tout est fait dans leseul but de défendre les divi-dendes versées aux actionnairesen faisant payer la crise aux sala-riés et aux familles populaires».En témoignent en particulier, l'aug-mentation du forfait hospitalier etle projet d'une «taxe carbone»«qui ne fait que transférer un impôtversé par les entreprises, la taxeprofessionnelle, vers les ménagessous prétexte de lutte en faveur dudéveloppement durable et de l'en-vironnement» mais sans vérita-blement s'attaquer à ce problème.

Défense de La Posteet des collectivités territorialesDeuxième point à l'ordre du jour del'intervention publique des éluscommunistes et républicains auConseil général : le projet de loi deprivatisation de La Poste : «LaPoste, a précisé DominiqueWatrin, va annoncer, en octobre,120 suppressions d'emplois,38 500 heures de fermeture debureaux par an dans le départe-ment du Pas-de-Calais et la trans-formation de 50 à 60 bureaux,notamment en zone rurale, enpoint poste et ceci au détriment duservice rendu à la population etaux habitants.» Dans la perspec-tive de contrer le projet gouverne-mental, les élus communistes au

Conseil général ont décidéd'adresser un courrier au maire deleur canton pour leur demanderde s'impliquer au mieux dans l'or-ganisation du référendum du3 octobre contre la privatisation deLa Poste et de «tout faire pour quedans chacune des communesconcernées s'exprime un «non»ferme de la population à cette pri-vatisation et faire avancer l'idée dudéveloppement du service publicpostal.»Troisième point de préoccupationsouligné par les élus communisteset républicains au Conseil géné-ral : la question de la réforme descollectivités territoriales. «Le comi-té Balladur a travaillé sur des pro-positions qui ont été remises auprésident de la République”, aexpliqué Dominique Watrin :«Normalement, des décisionsdevraient être prises à l'automne.»La logique de cette réforme estnette selon l'élu communiste : uneremise en cause des compé-tences locales visant au dévelop-pement des solidarités sociales etterritoriales, l'éloignements descitoyens des lieux de décision, lamise en concurrence des terri-toires et des habitants en concen-trant services et richesses dansquelques grands pôles urbainsavec pour conséquence un déve-loppement inédit des inégalitésterritoriales.«Ce sur quoi joue Sarkozy a expli-qué Dominique Watrin, c'est surl'idée qu'il y a de plus en plus d'im-pôts locaux. Evidemment, il oubliede rappeler les transferts massifsde charges obligatoires effectuéspar l'État vers les collectivités terri-toriales. Pour le département, cesont par exemple 162 millionsd'euros en 2008 non compensées.Sarkozy joue là-dessus pour fairepasser l'idée que les élus locauxdépensent trop et qu'il faut suppri-mer des échelons.»Pour l'emploi, les salaires, ladéfense et le développement desservices publics et contre le projetde liquidation gouvernemental descollectivités locales, les élus com-munistes et républicains auConseil général se battront pied àpied au sein de l'assemblée déli-bérante départementale et cecidès le 21 septembre a soulignépour conclure Dominique Watrin.Ils appellent en outre le plus grandnombre à participer à la riposte enmanifestant dans les rues de Lillele 17 octobre dans le cadre du ras-semblement organisé conjointe-ment par les fédérations du Nordet du Pas-de-Calais du PartiCommuniste Français.

Jérôme Skalski

LES ÉLUS COMMUNISTESAU CONSEIL GÉNÉRALEN ORDRE DE BATAILLE

Au lendemain de la réunion de rentrée de leur groupe, les élus communistes au Conseilgénéral du Pas-de-Calais se sont mis en ordre de bataille. Au cours d'une conférence depresse qui s'est déroulée à Arras le mercredi 9 septembre, ils ont exposé les thèmes de leursinterventions dans le cadre de la session extraordinaire du Conseil général programmée le21 septembre prochain en présence du préfet du Pas-de-Calais. Ils ont aussi confirmé etsouligné en particulier leur engagement sur trois grands dossiers d'intérêt public : la questionde l'emploi et notamment de l'emploi industriel, de la défense du service public postal et dela réforme des collectivités territoriales.

Rassemblés pour une conférence de presse à Arras, les représentants des élus communistes et républicains au Conseil général annoncent l'engagementde leur groupe à se battre pied à pied au service de l'intérêt public au sein de l'assemblée délibérative du Pas-de-Calais. Conseillers généraux présentsde gauche à droite : Jean-Claude Juda, Dominique Watrin et Yvan Druon. Invités de la section PCF d'Arras à la conférence de presse, Marie-José Prevotet Jean-Jacques Guillemant.

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Àl'ordre du jour decette réunion, l'orga-nisation d'une vota-tion citoyenne – réfé-rendum d'initiativepopulaire - sur le ser-

vice public postal le 3 octobreainsi que le mouvement de grèvedu 22 septembre à La Poste. Dansle collimateur du comité départe-mental et national contre la privati-sation de La Poste et des syndi-cats, le projet de loi engageant lechangement du statut de l'entrepri-se publique en société anonyme,changement de statut engageantle processus de sa privatisation.

Une journée testPour les représentants syndicauxprésents, la journée de grève du22 septembre lancée à l'appel del'ensemble des organisations syn-dicales de La Poste constituera untest pour ce qui est de la mobilisa-tion populaire contre la privatisa-tion de l'entreprise publique. Dansl'optique de faire grandir le débatsur l'avenir de La Poste, une mani-

festation régionale sera organiséeà Arras le 22 septembre depuis lagare jusqu'à la préfecture. A cettemanifestation, les syndicatssignataires de l'appel à la grèveconvient le maximum de per-sonnes à participer.

Alerter la populationConcernant l'organisation de lavotation citoyenne sur le servicepublic postal programmée audébut du mois de juillet pour le3 octobre à l'appel du Comiténational contre la privatisation deLa Poste, les membres du Comitédépartemental du Pas-de-Calaisréunis ont tour à tour évoqué lesdiverses initiatives à engager pouralerter au mieux les élus locauxainsi que la population du départe-ment sur les enjeux attachés auprojet de loi gouvernemental et lesconvier à participer en masse àcette consultation.Pratiquement, le référendumcontre la privatisation de La postese déroulera entre le 28 sep-tembre et le 3 octobre à 18h00.

Les votants pourront déposerleurs bulletins dans des urnes dis-posées dans de nombreux lieuxpublics : dans ou aux abords desmairies, sur les marchés, devantles bureaux de poste, dans ou auxabords des entreprises ou encoredes établissements scolaires.

Mettre en échecle gouvernement

Intervenant dans le débat, Jean-Claude Danglot, sénateur commu-niste du Pas-de-Calais, a insistésur une date.Le débat sur La Poste est pro-grammé au Sénat pour le 2novembre» a-t-il expliqué : «Le 10novembre s'ouvre aussi au Sénatle débat sur le budget. En fait, toutindique que le gouvernement veutpasser en force. En prenant le2 novembre comme ligne de mire,il faut mettre en échec le gouver-nement sur le calendrier, l'empê-cher de faire passer son projet deloi sur La poste et le contraindre àen repousser l'examen en janvierou même au-delà. Sur le terrain

parlementaire, nous allons enga-ger une bataille d'amendementsmais cette bataille ne peut aboutirque sur la base d'une mobilisationimportante. C'est un objectif qu'ondevrait pouvoir se fixer à l'échellenationale.»

Des enjeux concretsDans la suite du débat, de nom-breux intervenants ont souligné lanécessité de rendre sensibles lesenjeux de la bataille engagéecontre la privatisation de La Posteen insistant sur les conséquencesconcrètes de cette privatisationsur les usagers : augmentation duprix du timbre, augmentation desdélais de distribution, disparitionde nombreux bureaux de poste,fermeture de nombreux services,implantation de boîtes aux lettrescollectives en bordure de rue oude village plutôt que distributionpersonnelle du courrier, suppres-sion du rôle social du facteur, limi-tation extrême des heures d'ouver-ture, éloignement et renchérisse-ment du coût économique et social

du service postal en général... Ilsont aussi souligné la nécessitéd'expliquer au mieux la stratégiedu gouvernement pour faire pas-ser son projet de loi.Car, dans la bataille pour privatiserLa Poste, le gouvernement nerecule que devant peu d'expé-dients : lui qui organise sciemmentla dégradation du service publicpostal en vue de susciter lemécontentement des usagers etqui appuie de tout son poids pourmettre le couvercle sur le débatpublic, masquer ses intentionsréelles et désinformer la popula-tion.Suite au mouvement de grève du22 septembre et à titre de nouveaupoint d'étape dans la perspectivede la tenue du référendum du 3octobre, une conférence de pres-se du Comité départemental duPas-de-Calais contre la privatisa-tion de La Poste est programméele vendredi 25 septembre.

Jérôme Skalski

RENTRÉE OFFENSIVEDU COMITÉ DÉPARTEMENTALCONTRE LA PRIVATISATION

DE LA POSTEIls étaient une trentaine de personnes représentant diverses organisations politiques, associativeset syndicales du département (PCF, FSU, CGT, FO, CFTC, PS,ATTAC...) à s'être rassemblés à laMaison des Sociétés d'Arras, jeudi 10 septembre, dans le cadre de la réunion de rentrée duComitédépartemental du Pas-de-Calais contre la privatisation de La Poste.

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Calais

• Cʼétait le 11 août dernier, enpage 9 du quotidien NordLittoral, quʼétait annoncé discrè-tement quʼentre juin 2008 et juin2009, Calais comptait1 400 chômeurs de plus, avecce commentaire : «le nombrede personnes à la recherchedʼun emploi ne fait quʼaug-menter» et encore, il ne sʼagitque : «des demandeurs dʼem-ploi de catégorie A, B, ou C,cʼest–à-dire tenus de faire desactes positifs de recherchedʼemplois». On est loin despromesses de création de mil-liers dʼemplois de la Maire deCalais comme le montre le des-sin de notre ami Babouse…mais apparemment, les unionslocales syndicales, hier peutendres avec la municipalité de

gauche, semblent ne pas tropen vouloir à lʼU.M.P. Bouchart…notons que dans le chiffre de1 400 ne figurent pas les sup-pressions dʼemplois annoncéeschez SeaFrance (500), Bellier(40), ou Brunet (40), etc…• Loi H.P.S.T. : Dans un courrieradressé au directeur du Centrehospitalier de Calais, ClaudeVanzavelberg, représentant duConseil régional au ConseildʼAdministration, indique quʼil necautionnera pas, par sa présen-ce, lʼaprès midi de travail du15 septembre la loi sarkozisteanti santé publique ! Cela dʼau-tant plus quʼil avait demandé, ily a quelques mois, un débat surcette loi et proposé une motionrefusés tous deux par MadameBouchart…

D’ICI LE 3 OCTOBRE, MOBILISATIONCONTRE LA PRIVATISATION DE LA POSTE

Extrait du communiqué suite à la réunion du 9 septembre dernier au siège du P.C.F. :

DD ANSANS le cadre de la cam-pagne lancée par le Comiténational contre la privatisa-

tion de la poste (60 organisationspolitiques, syndicales et associa-tives), nous avons réuni au siègedu PCF une dizaine de respon-sables politiques et syndicaux,

afin de préparer la journée deconsultation populaire du3 octobre prochain. PCF, PS,VERT, MRC, FSU, SNES, CGT-PTT ont répondu présents à cettepremière rencontre.Nous avons dʼabord eu un échan-ge sur les projets du gouverne-

ment et la situation actuelle à laPoste.Une évolution importante des ser-vices postaux est en cours :• un projet de loi sera présenté,sans doute en octobre, qui prévoitun changement de statut de laPoste, (sa transformation ensociété anonyme) qui ouvre laporte à sa privatisation.• une réorganisation des services,modifiant de façon substantielle lanature des services et les condi-tions de leur accès.Allant bien au-delà de quelquesaménagements de détail, cʼestsur la nature du même ServicePublic que portent ces change-ments, avec la prééminence desexigences de rentabilité financiè-re dans les prises de décision.La situation à La Poste est aujour-dʼhui sérieusement dégradée. Il ya de moins en moins de person-nel aux guichets ; à Calais, lebureau de Poste du boulevardLaFayette fermé nʼa toujours pasété remplacé, alourdissant lacharge de travail, notamment despersonnels du bureau place

dʼAlsace, et lʼallongement desfiles dʼattente… La privatisationnʼaméliorera pas les choses.Nous avons décidé de nous revoirpour mettre au point, lʼorganisa-tion dʼune consultation de lapopulation, entre le 28 septembreet le 3 octobre. Il sʼagit de faire

voter les gens, en leur posant unemême question : «Le gouverne-ment veut changer le statut de laposte pour la privatiser, êtes-vousdʼaccord avec ce projet ?». Unbulletin de vote et une professionde foi identiques seront proposésà tous les calaisiens.Nous organiserons un temps fortsur Calais, sur les marchés et à laporte des bureaux de Poste, le3 octobre.Les municipalités de gauche dusecteur devraient participer à lʼor-ganisation de la consultation.Dʼores et déjà, le maire de Brêmeles Ardres, Thierry Poussière,présent à cette première ren-contre, a donné son accord.Les militants réunis la semainedernière ont apprécié cette initiati-ve commune.Loin des divergences réelles ousupposées étalées dans lesgrands médias nationaux, nousavons tous la volonté communedʼœuvrer ensemble pourdéfendre ce qui reste de nosservices publics.

En bref…

VENEZ VOIR, ÇA CHANGE !

DÉDICACE DU LIVRE“Un Marx et ça repart” avec Alain Bocquet

le mardi 29 septembre à 17h30à la librairie du Channel, Scène nationale

Boulevard Gambetta à Calais

L’ACTUALITÉ DE LA SEMAINESELON BABOUSE

SI nos nouveaux élus étaientcapables dʼhumour, on pourraitpenser que leur slogan sur auto-

collant sʼaffiche sur les pare-brises desvoitures qui circulent en Irak,Afghanistan, Iran, Érythrée... ces paysoù tout va pour le mieux dans le meilleurdes mondes.Que trouvent-ils, ceux qui quittent cespays pour un eldorado vanté par lespasseurs ?À Calais, Monsieur le Ministre Bessonne veut pas les voir.À Calais, Madame le Maire, qui partageles mêmes idées, ne veut pas les voir.À Calais, les conditions sanitaires sontdéplorables.Alors Monsieur le Préfet se fâche etréquisitionne quatre douches (nonconformes) rue Anatole France, au localdu Secours catholique.Avec lʼaide de quelques bénévoles de la

Protection civile, le dispositif fonctionnequelques jours : les «migrants» informéspeuvent venir prendre une douche,changer de vêtements… oui, mais, avecla rentrée, les bénévoles quittent leslieux le jeudi soir pour ne plus revenir.En fermant la porte, ils déposent sur letrottoir des sacs, éventrés dès le vendre-di matin, et qui sʼavèrent contenir desvêtements souillés, des chaussuresusées, des gants de protection… stu-peur des voisins, habitués jusque là auxpratiques très professionnelles desbénévoles du Secours catholique.Les «migrants» non informés de la nou-velle situation trouvent porte close etattendent patiemment : une vingtaine levendredi matin, une quinzaine lʼaprèsmidi. La connaissance de lʼanglais facili-te un peu les choses et des voisins leurexpliquent que cʼest «closed», mais nesavent pas jusque quand… samedi,

situation identique… dimanche, rien nebouge bien sûr… sauf ceux qui vou-draient prendre une douche.Ah, lundi matin, enfin… coup de fil à lasous Préfecture : personne ne peutrépondre, tout le monde est en réunion.Alors, Monsieur le Préfet à Arras : per-sonne ne peut répondre, tout le mondeest en réunion.Le vent se lève et commence à pousserle tas de vêtements et à les éparpillerdevant la porte des voisins… la porte dulocal est toujours fermée et on continuede parler anglais…Mercredi, par respect pour les voisinscompréhensifs, lʼanimatrice du Secourscatholique fait disparaître le tas !Venez voir, ça change :À Calais, pas plus de considération pourles «migrants» que pour les habitants,tous «humains» que nous sommes !!

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LL ESES communistes de Carvinont vu passer du mondedevant leur stand à la brade-

rie dimanche dernier. Les militantsont vendu tous leurs billets de tom-bola. Il faut dire quʼune belle équi-pe avait anticipé en allant envendre dans les quartiers dans lessemaines qui ont précédé.Ils ont fait signer une pétition à320 personnes contre la taxe car-bone à la sauce Sarkozy. Il ressortdes discussions que les passantsétaient conscients que cette taxeest inefficace et injuste. Inefficacecar la plupart des gens sont obligé-de prendre leur voiture car ils nʼontpas la possibilité dʼhabiter près deleur lieu de travail ou dʼutiliser destransports en commun inexistants.De plus, ils nʼont pas les moyensde changer de voiture pourconsommer moins et dʼisoler leur

logement ou changer leur mode dechauffage, en particulier quand ilssont locataires. Cette taxe estinjuste car, comme dʼhabitude, cesont les gens «dʼen bas» qui vontle plus trinquer, alors que les richespourront la payer sans sʼen aper-cevoir et les entreprises la répercu-teront dans le prix que devrontpayer les consommateurs.Dʼailleurs, UFC-Que choisir a

qualifié cette taxe de véritable«hold-up fiscal» sur les ménages !!Au siège, on nʼavait jamais vuautant de monde manger desmoules-frites, plus de 210 repasont été servis. Il faut dire que le prixétait très raisonnable et lʼanimationétait de qualité.Malgré le temps maussade, unebien belle journée. À lʼannéeprochaine.

CMJN

Département

Liberté 62 n°879 - Le 18 Septembre 2009

AVIONLES COMMUNISTES DÉNONCENT

LA SCANDALEUSE RÉFORME EUROPÉENNEDU SERVICE PUBLIC POSTAL

AA lʼhorizon 2010, NicolasSarkozy envisage de trans-former La Poste en société

anonyme, de lʼintroduire enBourse, de la vendre aux capitauxprivés. Pour le gouvernement,cette privatisation est un prélude àlʼouverture du marché du courrieren 2011, recommandée par lesdirectives européennes. Derrièreles mots, le projet est connu :

réduction du nombre de bureaux etdes horaires dʼouverture, mise encause de la péréquation et delʼégalité tarifaire, des personnels etde leur statut, augmentation duprix du timbre, abandon des mis-sions de service public de LaBanque Postale, pour drainerlʼépargne populaire vers la spécu-lation et livrer le service public dela communication au marché et à

la spéculation. Les communistesd'Avion étaient donc présents à laposte pour sensibiliser les avion-naises et les avionnais de ce projetde réforme à dimension européen-ne qui démantèle totalement leservice public postal.Rendez-vous est donné du28 septembre au 03 octobrepour un référendum citoyen surla Poste.

BRADERIE DE CARVIN :SUCCÈS MALGRÉ UN TEMPS MITIGÉ

Un ordinateur portable : 1672Une tondeuse thermique tractée : 0302Un GPS : 0312Une meuleuse 760W : 1219Une couette 220 X 240 : 4292Un barbecue gaz : 4140Un set coiffure (sèche-cheveux + brossegonflante) : 2866Une batterie de cuisine 11 pièces : 2327Une calculatrice scientifique (6ème à 3ème) :

2847Un sac polochon de voyage à roulettes :

1167Un sac polochon de voyage à roulettes :

3600Un peignoir de bain : 2745Un lot : 4 serviettes toilette + 3 drapsdouche : 4752Un service de table 18 pièces : 2764

Une canne à pêche à lancer : 1057Une canne à pêche à lancer : 2561Un set barbecue (16 accessoires) : 0269Une carafe filtrante : 0930Un survêtement RCLens : 2362Un survêtement RCLens : 4577Un abonnement 3 mois à Liberté 62 :

3597Un abonnement 3 mois à Liberté 62 :

4198Un abonnement 3 mois à Liberté 62 :

2353Les lots sont à réclamer au siègede la section, 14 rue du Progrèsles samedis matin de 9h30 à 12h.On peut laisser un message au :

03 21 37 12 89.Un 2ème tirage aura lieu le 30 septembre

pour les lots non réclamés.

ARRAS65èmeANNIVERSAIREDE LA LIBÉRATIONDU PAS-DE-CALAIS

LL 'ASSOCIATION'ASSOCIATION Nationale des Anciens Combattants et Amis dela Résistance A.N.A.C.R. d'Arras et du Pas-de-Calais, lesAssociations de la Résistance Unie, sous la présidence d'honneur

de Monsieur le Préfet du Pas-de-Calais appelle la population à participerà la cérémonie d'hommage aux 218 Fusillés des Fossés de la Citadelled'Arras le dimanche 20 septembre à 10h30 place du train de Loos. LaFédération du Pas-de-Calais du PCF appelle ses élus et militants à par-ticiper à ce rassemblement. La plupart des fusillés étaient membres duPCF.

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P.C.F.-SECTION DE CARVINRÉSULTAT DE LA TOMBOLA DE LA BRADERIE DE CARVIN 2009

AVIS DE DISSOLUTIONSCI POTTIER-LOHEZ

AU CAPITAL DE 1.000 EUROS.SIÈGE SOCIAL : 41 RUE DU JASMIN

62138 AUCHY-LES-MINESRCS : 494 394 562

Aux termes de lʼA.G.E. en date du 01/09/2009, enregistréeà Béthune le 16/09/2009, les associés ont décidé la disso-lution anticipée de la société à compter du 01/10/2009.Ils ont nommé comme liquidateur :M. Pottier Christian demeurant 4 rue des Oliviers 62138Haisnes. Le siège de la liquidation est fixé au 4 rue desOliviers 62138 Haisnes.Le dépôt des actes et pièces relatifs à la liquidation seraeffectué auprès du tribunal dʼArras.

Pour avis et mention,Pottier Christian, liquidateur.

---------------------------AVIS DE LIQUIDATIONSCI POTTIER-LOHEZ

AU CAPITAL DE 1.000 EUROS.SIÈGE SOCIAL : 41 RUE DU JASMIN

62138 AUCHY-LES-MINESRCS : 494 394 562

Suivant la délibération de lʼassemblée générale du18/09/2009 après avoir entendu le rapport du liquidateur,lʼassocié a approuvé les comptes de liquidation, a donnéquitus au liquidateur et lʼa déchargé de son mandat, puisil a prononcé la clôture des opérations de liquidation.Les comptes de liquidation seront déposés au RCS deArras.

Pour avis,Pottier Christian, liquidateur.

Annonces légales

DDANSANS un communiqué depresse, le groupe communis-te souligne que la séance du

conseil municipal du jeudi 10 sep-tembre a été lʼoccasion pour le mairedʼAuchel dʼattaquer son opposition.Le communiqué, signé MauriceDistinguin considère que cʼest à pro-pos de la question de lʼirrespect de lalaïcité au cours dʼune séance éduca-tive au centre de Loisirs Municipal dumois de juillet quʼil a choisi derompre le débat démocratique avecles élus minoritaires pour ne passʼexpliquer sur son entrave auxvaleurs républicaines.«Ceux-ci représentent toutefois prèsde 48 % des Auchellois ! Pas un motdʼexcuse en direction des famillesqui ont découvert dans la presse quela Laïcité a été ou nʼa pas été res-pectée ! Préférant opposer lesconfessions religieuses à notre initia-tive alors quʼil ne connaît pas lacroyance de chacun dʼentre nous.Nous avons été très clairs : Chacundoit pouvoir sʼépanouir dans sacroyance religieuse, politique ou phi-losophique mais les services placéssous lʼautorité publique doivent exer-cer leur mission de service public enrespectant une neutralité absoluenotamment en direction des publicsles plus influençables. Cʼest le sensde la Laïcité.Il est de notre devoir républicain deveiller à ce que cette obligationconstitutionnelle soit respectée àAuchel comme sur lʼensemble duterritoire national», insiste lʼélu com-muniste.Maurice Distinguin sʼinsurge égale-ment contre lʼattitude du «maire qui a

refusé dʼaborder les trois questionsque notre groupe lui avait soumisesconformément au règlement inté-rieur du conseil municipal. Ce règle-ment intérieur, quʼil brandit pour taireles élus de la minorité, il ne le res-pecte pas lorsquʼil se sent incapablede répondre aux questions desAuchellois. Ce règlement nʼest pasplus respecté lorsquʼil interrompt lʼin-tervention des élus en leur coupantla parole, lorsque les droits des élusde la minorité sont bafoués (moyenspour mener notre travail dʼélus :salle, boîte aux lettres en mairie, invi-tation aux commissions munici-pales...).Est-ce de lʼimpolitesse ou le signe delʼinstauration dʼune dictature localequi empêche tout débat démocra-tique sur des questions qui aurontdes conséquences fâcheuses sur lavie des Auchelloises et Auchellois ?»Enfin, les principes constitutionnelset la loi portant sur les droits des élusde la République ne sont pas res-pectés, mais lʼinterprétation dʼunedélibération (subvention à lʼassocia-tion solidarité aux salariés deFaurécia) par les services de lasous-préfecture, le conduit à lʼannu-ler. Cette attitude ambiguë doit nousalerter sur la logique du premiermagistrat !En juillet dans un hebdomadairelocal, il mettait en cause mon honnê-teté intellectuelle face à la défensedes nouveaux accédants de la rési-dence du Vivarais, allant jusquʼà mequalifier de démagogue... A ceci jecite Georges-Courteline : «Passerpour un idiot aux yeux d'un imbécileest une volupté de fin gourmet.»

AUCHEL«L’AUTOCRATIE DUMAIRE

CONDUIT LA GESTIONMUNICIPALEDIRECTEMENT DANS LEMUR ! »,estime le groupe communiste

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CCOMMEOMME on pouvait s'yattendre, il ne régnaitpas samedi uneambiance des grandsjours, lors du Conseilnational du PS réuni à

Paris.La plupart des ténors étant absents àl'image de François Hollande,Laurent Fabius ou encore SégolèneRoyal, l'atmosphère était même fran-chement sombre, plombée par leretour de la polémique sur le vote quia porté Martine Aubry à la tête du PSen décembre dernier. D'entrée dejeu, s'érigeant en gardienne du PS,la maire de Lille en a appelé auxmânes de Jean-Jaurès en refusantde s'étendre sur cette question. Ellea préféré adresser un sérieux aver-tissement à ceux qui seraient tentésde se servir du livre brûlot sorti cesderniers jours pour raviver la polé-mique sur son élection. Un livre quidénonce et remet en mémoire lesfraudes organisées lors de la dési-gnation du premier secrétaire du PS.«Je ne laisserai pas abîmer le Partisocialiste de l'intérieur, je ne laisseraipas le Parti socialiste insulté de l'ex-térieur» a lancé Martine Aubry, visantclairement Ségolène Royal.Absente samedi, l'ancienne candida-te à la présidentielle a promis une«déclaration solennelle», pour lemardi suivant, pour dire si elle pour-suit le combat contre le vote contes-té, y compris sur le terrain judiciaire(voir ci-dessous).Malgré ce climat quelque peu pesantet ces absences remarquées, lesparticipants n'en ont pas moinsadopté à la quasi unanimité le ques-tionnaire sur la rénovation du fonc-tionnement du Parti socialiste.

Des primaires pour allerdans l'impasse ?

Le questionnaire, élaboré par unecommission rassemblant toutes lestendances du PS et dirigée parArnaud Montebourg, comprenddouze questions réparties sur cinqchantiers de la rénovation.La réforme-phare concerne les pri-maires ouvertes «aux citoyens quisouhaitent le changement en 2012»,une première en France pour dési-gner le candidat des socialistes à laprésidentielle, avec mandat dubureau national de l'organiser

ensemble avec les formations degauche qui le souhaitent».Cette précision peut laisser croireque le MODEM soit désormais excludu périmètre à moins de laisser croi-re que le parti de Bayrou se situedésormais à gauche.De toute façon, François Bayrou adéjà fait savoir qu'il se présenteraitaux présidentielles sous ses proprescouleurs.En outre, nous savons déjà qu'il n'yaura pas de primaires de toute lagauche.En effet, quels que soient les ater-moiements sur le périmètre des pri-maires, quel intérêt aurait le PCF, leNPA, le PG, les Verts à se rangerderrière le candidat et son program-me avec qui ils auraient de gravesdivergences ?Et même si il y avait un projet parta-gé il ne serait plus utile de recouriraux primaires qui résumeraient alorsà une désignation digne d'un épiso-de de la «Star Académy», téléguidéà coups de sondages. Un candidatdésigné de cette manière pourraitarguer de sa «popularité» pour seplacer au-dessus de tous les partisde gauche ayant participé au pro-cessus et ne tenir aucun compte duprogramme. Un concours de chant

ou tirage au sort pour départager lescandidats à la candidature seraitencore plus légitime.Il s'avère donc que les primaires seferont qu'entre les candidaturessocialistes avec toutes les consé-quences qui pourraient en découler.L'expérience de l'investiture deSégolène Royal, à l'issue d'un pro-cessus embryonnaire de primairesau sein du PS en 2007, n'a fait qu'ac-centuer les divisions dans le campsocialiste. La candidate avaitd'ailleurs expliqué sa défaite, enaccusant le PS de l'avoir empêchéde mener sa campagne sur desbases plus centristes.Quand on se souvient égalementque Lionel Jospin en 2002 affirmaithaut et fort que son projet n'était pas«socialiste» on comprend les réti-cences de ceux qui refusent de selaisser embarquer sur une planchepourrie.En réalité, avec les primaires, onajoute un tour préliminaire à l'électionprésidentielle.Or, c'est au premier tour que lesélecteurs font leur choix au regard dela pluralité des candidatures qui per-met à celui arrivé en tête de lagauche et de la droite de disposerd'une réserve de voix et d'une dyna-

mique de rassemblement durantl'entre-deux tours, susceptibles deconvaincre les abstentionnistes. Enoutre, en focalisant plus encore surl'élection présidentielle, en faisant laseule condition du changement, onrenforce encore la personnalisationdu pouvoir, affaiblissant d'autant l'im-portance des luttes et des autreséchéances électorales.On pense notamment aux législa-tives pour lesquelles l'exigence d'unscrutin proportionnel serait ainsirendu caduque. Avec les primaires,apparaît comme une volonté de pré-senter le prochain candidat socialistecomme étant celui de toute lagauche et une possibilité de rega-gner une hégémonie à gaucheaujourd'hui mise à mal.

Ségolène Royal troquesa kalachnikov

contre une pétoire rouilléeParmi les autres chapitres de cette«petite révolution institutionnelle»mise en avant par certains dirigeantssocialistes, on notera le non-cumuldes mandats que le PS s'imposeraunilatéralement. Cela se traduira parla fin du cumul entre un mandat deparlementaire et un exécutif localainsi que par la limitation à trois man-dats successifs les présidencesd'exécutifs locaux.Députés et sénateurs socialistesdevront faire un choix au moment deleur renouvellement aux prochainesélections sénatoriales et législatives.Dans un parti où les élus représen-tent une part importante des adhé-rents et où fourmillent les «cumu-lards», l'application de ces règles faitdéjà grincer des dents. On attendrale résultat du vote des adhérents le1er octobre pour voir dans quelle pro-portion cette mesure sera appréciéepar la base. Avec la parité totalenotamment dans toutes les ins-tances du parti et l'assouplissementdes règles d'adhésion, on noteraencore la création d'une autoritéindépendance et incontestée char-

gée de faire respecter les règlesd'éthique et notamment de garantirla sincérité des scrutins internes.Pour Arnaud Montebourg, cette«forme de justice indépendante» duPS fera «en sorte que la menacequ'on utilise la justice contre le partine soit efficace». Allusion àSégolène Royal, candidate «mal-heureuse» de Reims qui évoquaitsamedi dernier une éventuelle saisi-ne de la justice.Le week-end ayant certainementporté conseil, Ségolène s'est assa-gie. Elle avait pourtant annoncé dulourd à la lecture du livre qui révélaitles turpitudes supposées au PS :possibles suite judiciaires, sanctionsà l'encontre des éléphants fraudeurs,à l'insu de leur plein gré et même unnouveau vote. Finalement en guidede kalachnikov, la dame du Poitou asorti une pétoire rouillée.Ségolène Royal a finalement préférérefiler la patate chaude à ses petitscamarades sur fond de tragédie. «Sice qu'on écrit les journalistes est vrai,c'est extrêmement grave» a-t-elle dit,«et les responsables devront sanc-tionner les tricheurs». Si c'est faux,c'est encore plus grave et SégolèneRoyal est prête à agir en justice àcôtés des dirigeants du PS. VoilàMartine Aubry piégée, mise au défid'agir d'une manière ou d'une autre.Piégés également, les cinqmembres de la direction socialistequi pensaient pouvoir allumer uncontre-feu en proposant aux auteursdu livre une confrontation devant desjournalistes, pour démontrer queleurs accusations sont menson-gères.En effet, cette grossière manœuvrediscréditent ceux qui, après avoiradmis que les fraudes ont toujoursexisté au PS, se drapent aujourd'huidans une dignité outragée et bran-dissant la théorie d'un complot tramépar on ne sait qui.Si Ségolène Royal est exaspérante,le PS est paranoïaque.

Jean-Michel Humez

CMJN

Liberté 62 n°879 - Le 18 Septembre 2009- 14 -

Politique

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RÉNOVATION AU PARTI SOCIALISTE

UNE MÉCANIQUE QUI GRINCEAU DÉMARRAGE

Les responsables du PS ont adopté samedi le projet des réformes qui sera soumis auxadhérents le 1er octobre.

On est loin de l’entente cordiale entre Martine Aubry et Ségolène Royal.

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DDEPUISEPUIS 1996 qu'a étécréé un fonds souve-rain à partir desréserves pétrolières,aucun gouvernementn'avait jamais été réélu.

Les politologues invoquaient la «malé-diction du pétrole» car les Norvégiensvotaient contre les sortants à qui ilsreprochaient l'utilisation jugée trop par-cimonieuse de la manne pétrolière.Cette fois, la «malédiction» n'a pas jouépuisque la coalition de gauche au pou-voir depuis 2005 a été reconduite, per-dant, il est vrai, un siège et n'obtenantqu'un siège de plus que la majorité exi-gée : 85 députés.Le premier ministre travailliste JensStoltenberg impute son succès à la«bonne gouvernance» et, comparant savictoire à la défaite des sociaux-démo-crates en Finlande, en Suède et auDanemark veut y voir le début de laremontée de la social-démocratie enEurope. Mais sans doute, les spécifici-tés économiques et politiques de laNorvège ont joué davantage dans cettevictoire.

Les enjeux politiquesDeux blocs s'affontaient : la coalition degauche dite coalition rouge-verte et lespartis de droite formant «le bloc bour-geois».À gauche, le parti travailliste conduisaitla coalition. Ce parti comme tous lespartis sociaux-démocrates s'est convertià l'économie de marché et à la mondia-lisation capitaliste. Néanmoins, face àla droite, Stoltenberg affirme vouloirdéfendre l'«État providence» c'est à direles acquis sociaux tout en préconisantune gestion responsable c'est à dire uneaustérité modérée. Il a déclaré s'opposeraux privatisations réclamées par lesconservateurs et l'extrême droite duparti du Progrès bien qu'il ait réalisé laprivatisation partielle du groupe pétro-lier statoil et de l'opérateur de TélécomsTelenor en 2000 lorsqu'il était ministredes finances.Le parti travailliste est allié au partisocialiste de gauche, parti fondé en

1972 à partir d'une alliance électoraleentre des travaillistes dissidents, descommunistes et d'autres groupes degauche. Le parti communiste a refuséde fusionner avec ce parti. Plus àgauche que les travaillistes, les socia-listes de gauche sont plus sensibles auxproblèmes sociaux et environnemen-taux.Le deuxième parti allié aux travaillistesest le parti du centre, ancien parti agra-rien qui défend les intérêts des paysanset des pêcheurs.À droite, quatre partis forment le «blocbourgeois» dont trois partis tradition-nels, les conservateurs, les chrétiensdémocrates et le parti libéral.En 1981 est apparu un nouveau parti, le

parti du progrès (FiP) qui lutte contre«l'islamisation rampante» de laNorvège et a fait de l'opposition à l'im-migration son cheval de bataille.Au cours de la campagne électorale, laprésidente du FiP Siv Jensen qui décla-re avoir comme modèle M. Thatcher, asurtout réclamé la baisse des impôts, lesprivatisations et l'utilisation des revenuspétroliers pour des investissementsdans les infrastructures. Sa démagogie apayé puisque son parti a progressé engagnant trois sièges, moins cependantde ce quelle espérait puisque le gain duFIP n'est que de 0,8%.Pour la première fois, les conservateursavaient, avec leur présidente Erna

Solberg qui briguait le poste de premierministre, accepté une collaborationéventuelle avec le Parti du Progrès.Mais ni le parti chrétien démocrate, nisurtout le parti libéral ne voulaient d'al-liance avec le Parti du Progrès, un partiqui préconisait le transfert des deman-deurs d'asile dans des camps enAfrique.Le Parti libéral a semble-t-il payé sa fer-meté anti-raciste en perdant 8 sièges auprofit des conservateurs, frôlant mêmel'élimination puisque, pour avoir desélus, une liste doit recueillir au moins4 % des suffrages exprimés.Ainsi 14 partis se présentaient au suf-frage des 3,5 millions d'électeurs (lapopulation de la Norvège est de 4,8 mil-

lions d'habitants) mais seuls 6 partis ontdes députés. L'extrême gauche est éli-minée.Le mode de scrutin est proportionneldans les 19 comités qui forment les cir-conscriptions, scrutin de liste propor-tionnel au plus fort reste mais avec leseuil de 4%, ce qui élimine en petitspartis.En dépit des enjeux, la participation esten recul mais reste néanmoins élevéeavec un taux de 73,7%.Bien que le nombre d'électeurs soitrelativement faible, près de la moitiédes 434 communes dont la capitaleOslo avaient déjà organisé le vote ledimanche, étalant les opérations sur

deux jours. Le vote préférentiel étantadmis, complique en effet le dépouille-ment. L'importance du vote préférentielest cependant relative puisque le candi-dat préfèré doit avoir la majorité desvoix recueillies par sa liste...Au final, les deux partis dominants dansles deux camps, le parti travailliste et leparti conservateur confortent leur posi-tion hégémonique.

Les partis et le pétroleL'économie norvégienne est fortementliée aux productions gazière et pétroliè-re malgré les difficultés croissantesd'exploration et d'exploitation surtouten Mer du Nord. Le gisement de la Merde Barents devient plus important. Unnouveau projet d'exploitation d'un gise-ment au large des îles Lofoton enArctique devrait aboutir malgré l'oppo-sition des socialistes de gauche pour desraisons écologiques et du parti du centrequi défend les pêcheurs. Avec une pro-duction de 87 milliards de m3 de gaz et27 millions de tonnes de pétrole, laNorvège est le 8ème importateur mon-dial de pétrole et 3ème exportateur degaz.En 2007, les deux sociétés Hydro ASAet StatoilASAont fusionné pour formerun groupe puissant Statoil Hydro,numéro un mondial du pétrole offshore.Même si des difficultés techniques liéesà des rejets massifs de gaz carboniqueen Mer du Nord existent l'exploitationse poursuit car la quasi-totalité deshydrocarbures est exportée, surtout legaz vers l'Union européenne, l'énergiehydroélectrique alimentant les centralespour l'utilisation domestique.Pour l'exploitation d'un nouveau gise-ment en Mer du Nord Statoil Hydros'est allié avec Gaz de France pour20%.L'État norvégien a créé le plus grosfonds de pension européen alimenté parles revenus pétroliers. Ce fonds souve-rain agit comme un fond spéculatif : ilachète des actions en tout genre, soit en2008, 72 milliards d'euros en actions etobligations, détenant 0,6% des actionsmondiales. Il est présent dans le capitalde 7000 entreprises. Avec la crise, lefond a été touché par la baisse desactions placées mais il a profité aussi dela crise en rachetant des actions à basprix. Pour défendre cette politique definanciarisation spéculative, l'État a misdes interdictions éthiques : le fond nepeut investir dans 27 entreprises jugéeséthiquement douteuses» (armement,droits à la personne...) telles Boeing,Wal Smart, EADS ou BAE system.Les différents gouvernements ont justi-fié cette politique par une gestion pru-dente garantissant l'avenir, ne s'autori-sant qu'à puiser 4% de ce fond quireprésente actuellement près de400 milliards d'euros (377 milliards enjuin 2008). Avec la crise, les députésont accepté de porter le prélèvement surle fonds à 7%.Et c'est là que réside le mécontentementdes Norvégiens qui estiment que le pré-lèvement pourrait être plus importantpour améliorer un système de santé par-fois déficient, construire des maisons deretraite, bref non pas seulement garderl'État providence mais l'améliorer d'au-tant que l'importance des taxes (25% deTVA) ne relève pas le pouvoir d'achat.Or ni les travaillistes qui assurent vou-loir défendre l'emploi (le taux de chô-mage est de seulement 3% en Norvège)

et l'État providence, ni les conserva-teurs qui veulent baisser les impôts(mais non les taxes) ne veulent changer«la politique pétrolière», tous deux sontacquis à la mondialisation capitaliste.Stoltenberg se vante d'avoir sorti laNorvège de la crise mondiale et de larécession par sa «bonne gouvernance».La Norvège a en effet connu une réces-sion de six mois avec une baisse de 1%de son PIB, au dernier trimestre 2008 etde 1,3% au premier trimestre 2009maisdès le second trimestre le PIB a aug-menté de 0,6% alors que pour les paysdu G7, la perte est de 3,7%.Cette situation est dûe effectivementaux investissements pétroliers qui ontété poursuivis et bien que la Norvège aitd'autres atouts énergétiques écono-miques qu'elle défend également(autres sources d'énergie, hydroélectri-cité et possibilité de développer l'éner-gie éolienne), l'économie norvégiennedans la mondialisation capitaliste resteliée aux hydrocarbures.Pourtant, la Norvège a une industrieflorissante (acier, aluminium, pate àpapier, produits de haute technologie) ;l'exploitation de l'agriculture et l'exploi-tation forestière sont sources de revenusmême si les exploitations agricoles depetite taille diminue (d'où un malaisepaysan) la pêche est une des plusimportantes d'Europe et la flotte com-merciale est le 8e dumonde (même si lerecours aux pavillons de complaisancetend à augmenter.

La Norvège et l'Union européenneL'économie norvégienne est très liée àl'Union européenne à laquelle elleimporte ses produits d'hydrocarbure,notamment le gaz.La Norvège refuse l'adhésion à l'Unioneuropéenne dont elle est en grande par-tie membre. En effet, elle fait partie del'espace Schengen. Elle fait surtout par-tie de l'Espace économique européen(EEE) de même que l'Islande et leLiechtenstein et en ce cas, elle appliquemême les directives européenne enmatière de libéralisation et de rigueurbudgétaire.La possible adhésion de l'Islande en2010/2011 l'isolerait au sein de l'EEE.Le problème est que si les conserva-teurs sont favorables à l'adhésion ainsique la majorité des travaillistes trèsdivisés sur la question, la populationnorvégienne y est hostile et les petitspartis alliés aux deux grands également.Les Norvégiens entendent défendreleur agriculture, leur pêche, leurs droitssociaux et sont hostiles à l'Euro, à lalimitation de la souveraineté nationale.Deux référendum ont été organisés en1972 au moment où des pays del'AELE (Association de libre échange)adhéraient à l'UE (Royaume Uni,Irlande) et en 1994 quand la Suède, laFinlande entraient dans l'Union. Àchaque fois, après des débats passion-nés, les Norvégiens ont voté non.Aussi prudemment les partis ne posentpas la question, tout en collaborant avecl'Union européenne, tout en menant àl'extérieur une politique pro-américai-ne. La Norvège est un des piliers del'OTAN et a envoyé un corps expédi-tionnaire de 500 soldats enAfghanistan.Que la Norvège fasse ou non partie del'Union européenne, elle mène sensible-ment la même politique, ce que regret-tent les Norvégiens qui ne voient pour-tant pas d'alternative.

CMJN

Liberté 62 n°879 - Le 18 Septembre 2009 - 15 -

Monde

RÉSULTATS DES LÉGISLATIVES EN NORVÈGECOMPARAISON AVEC LE SCRUTIN PRÉCÉDENT DE 2005

Parti Pourcentage Nombre dʼélus

Travailliste 32,75 % 61

Socialistede gauche 8,8 % 15

Centriste 6,5 % 11

Libéral 5,9 % 10

Chrétiendémocrate 6,8 % 11

Conservateur 14,1% 23

Du Progrès 22,1 % 38

Nombre dʼélus

35,5 % 64

11 86

11

2

10 83

17,2 % 30

22,9 % 41

2005 2009

]]

ÉLECTIONS EN NORVÈGELA RÉÉLECTION DE LA COALITION DE GAUCHEOn s'attendait à un résultat très serré lors du scrutin du 14 septembre pour le renouvellement duParlement en Norvège. Selon les sondages, la coalition de gauche au pouvoir depuis les dernièresélections législatives de 2005 et les quatre partis d'opposition de droite étaient au coude à coude. Tantôtun sondage prédisait la victoire de la gauche, tantôt au contraire celle des partis de droite et notammentdu parti d'extrême droite, le Parti du progrès (FiP).

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