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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°885 DU VENDREDI 31 OCT. AU JEUDI 5NOVEMBRE 2009 France Télécom-Orange Nord/Pas-de-Calais : CAPORALISATION ET REJET DES CHSCT PAR LA DIRECTION GÉNÉRALE LES MINEURS RETRAITÉS CGT LUTTENT, SANS RELÂCHE, POUR UNE REVALORISATION DE LEURS PENSIONS Page 5 Pages 3 et 4 Élections régionales de mars 2010 LE PCF PROPOSE DES LISTES AUTOUR DU FRONT DE GAUCHE ÉLARGI Page 7 page 1:page 1 28/10/09 14:27 Page 1

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Liberté 62 n°885

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°885 DU VENDREDI 31 OCT. AU JEUDI 5 NOVEMBRE 2009

France Télécom-Orange Nord/Pas-de-Calais :CAPORALISATIONET REJET DES CHSCT

PAR LA DIRECTION GÉNÉRALE

LES MINEURSRETRAITÉS CGTLUTTENT,

SANS RELÂCHE,POUR UNE

REVALORISATIONDE LEURS PENSIONS

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Élections régionales de mars 2010LE PCF PROPOSE DES LISTES AUTOUR

DU FRONT DE GAUCHE ÉLARGIPage 7

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Liberté 62 n°885 - Le 30 Octobre 2009- 2 -

La chronique de Recherches Internationales

L’OTAN À L’ASSAUT DU GRAND NORDJacques Le DauphinDirecteur de lʼInstitut deDocumentation etRecherche sur la PaixLe secrétaire général de lʼOTAN,Andréas Fogh Rasmussen, enposte depuis le 1er août 2009, adans lʼinterview accordé au journalcanadien Le Devoir évoqué lesdéfis auxquels lʼOTAN doit faireface. À ce sujet il a porté lʼaccentsur lʼArctique.

Les enjeuxLes enjeux sont à lafois, environnementaux, écono-miques, stratégiques. On connaîtla préoccupation mondiale concer-nant le réchauffement climatiqueet lʼenjeu que représente lʼéqui-libre thermique de la calotte gla-ciaire. Mais là nʼest pas la problé-matique qui a retenu lʼattention deRasmussen. Son propos tend àsʼinterroger prioritairement sur lapossibilité de nouvelles routesnavigables offertes par la fontedes glaces. Ces routes polairesoffriront un raccourci dʼau moins4000 kilomètres. Toutes lesmarines du monde voudront pas-ser par là. À cet égard il a déclaré« dans lʼespace de quelquesannées nous allons avoir de nou-veaux signes dʼinquiétude concer-nant leur utilisation ». Qui va enassumer la réglementation ? celadoit, dit-il retenir toute lʼattentionde lʼOTAN. Il nʼa pas manquédʼévoquer lʼaccès aux 1,2 millionsde kilomètres carrés de fondsmarins contenant des réservesgigantesques de pétrole, de gaz,dʼor, de diamants et mineraisrares. Ainsi dit-il « nous allonsavoir de nouveaux accès aux res-sources énergétiques, ce quipourrait amener à une confronta-tion entre Etats riverains ». Quelrôle lʼOTAN sera-t-elle susceptiblede jouer ? Un rôle dʼarbitre ? Auregard de son activité ancienne etprésente il est permis dʼen douter.Ce qui semble plus vraisemblablecʼest quʼelle intervienne sélective-ment dans la course de vitesseengagée pour le contrôle et lʼex-ploitation de telles ressources. Ledécoupage de la zone entreRussie, Danemark, Etats-Unis,Canada, Norvège fait lʼobjet depositions très concurrentielles. Onsait que la dorsale « Lamonov »,chaîne de montagnes marines,potentiellement riche en hydrocar-bures est revendiquée par laRussie qui la considère dans saplus grande partie comme uneextension de la Sibérie. On sesouviendra à ce sujet quʼuneexpédition russe avait de manièrespectaculaire, à lʼaide de deuxsubmersibles, planté un drapeaunational à plus de 400 mètressous le pôle nord. De son côté, leDanemark considère que cettedorsale est une extension duGroenland, territoire danois auto-nome. En août 2007 une expédi-tion danoise faisait route verslʼArctique afin de passer au cribleles fonds marins pour tenter dʼap-puyer leur revendication de pro-priété dʼune partie de la zone.

Lʼoffensive de lʼOTANen Arctique

Cʼest là que lʼOtan intervient sebasant sur la multiplication de sesmissions définie dans ses grandes

lignes lors du sommet deStrasbourg-Kehl. De multiplesdéclarations suivies dʼinterven-tions concrètes en attestent.Depuis le début de lʼannée 2009les Etats-Unis ont indiqué àmaintes reprises, en paroles et enactes, leur intention dʼétablir leurrevendication territoriale etdʼétendre leur présence militairedans le Grand Nord, à savoir lecercle polaire et les eaux qui sʼyrejoignent, la mer de Barents et deNorvège, ainsi que la merBaltique. Dans cet esprit, le 12janvier 2009 Washington a émisune directive présidentielle desécurité qui indique « Les Etats-Unis ont des intérêts de sécuriténationale fondamentaux dans larégion de lʼArctique et sont dispo-sés à agir indépendamment ou enconjonction avec dʼautres Etatspour protéger ces intérêts ».

Contre qui ? Sans quʼelle soitnommée la Russie apparaîtconcernée. Compte tenu du lea-dership exercé par les Etats-Unissur lʼAlliance Atlantique on nesʼétonnera pas que le même moislʼOTAN tenait dans la capitale delʼIslande une conférence intitulée« Perspectives en matière desécurité dans le Grand Nord », àlaquelle assistaient les plus hautscommandants militaires. Endécoulera lʼorientation pour lespays membres, individuellementou collectivement, dʼaccroîtreleurs capacités de combat dans larégion. Une orientation déjà miseen pratique.En effet on a pu assister à desmanœuvres militaires « LoyalArrow 2009 » conçues en vuedʼune force dʼaction rapide delʼOTAN. Ces manœuvres eurentlieu en Suède. Dix pays y partici-paient, Etats-Unis, Allemagne,Italie, Norvège, Danemark,Pologne, Portugal, Turquie ainsique la Finlande et la Suède.Cʼétait un grand exercice, un véri-table pied de guerre dans laLaponie suédoise. 2000 soldats,un porte-avions, 50 chasseurs

dont le F.15 Eagle de lʼarméeaméricaine. On notera que le lieuchoisi montre que la neutralité dela Suède est bien dépassée. Eneffet malgré une forte oppositiondans le pays, lʼincorporation de laSuède à lʼOTAN est préparée defaçon méthodique depuis plu-sieurs années. Ses forces arméesont été restructurées en ce sens.Face à la Russie concernant lesgisements gaziers en mer deBarents au large de la presquʼîledu Kola, la Norvège, qui a déplacéson commandement opérationnelà lʼintérieur du cercle polaire afavorisé lʼentrée de lʼOtan danslʼArctique. De son côté, leDanemark sʼapprête à créer une« Task Force » dédiée à lʼArctiqueau Groenland et dans les îlesFaroe. Aux manœuvres déjàcitées on ajoutera les exercices deguerre « Joint warrior » de lʼOTAN

près des côtes de lʼEcosse dans lamer du nord reliée à la mer deNorvège, limitrophe à lʼocéanArctique, lʼopération « NortherEdge » menée par les Etats-Unisen Alaska, les patrouillesaériennes au dessus de lʼEstonie,de la Lettonie, de la Lituanie àmoins de cinq minutes de vol deSaint-Petersbourg. On sait aussique la zone arctique demeure undes bancs dʼessais du nucléaire.Russes et américains y testentdes SNA et des SNLE de nouvellegénération. Cet océan demeuredonc essentiel pour les deux paysconcernant les armementsnucléaires.

Les réactions russesFace à un tel déploiement desforces de lʼOTAN, il est évidentque la Russie ne reste pas lesbras croisés. Elle y voit une mena-ce pour ses intérêts en Arctique,une menace pour sa sécurité. Undocument du « Conseil de sécuri-té russe » stipule la nécessité decréer dans la zone Arctique russe,un contingent de forces de desti-nation générale, de troupes, ainsi

que de formations armées et dʼor-ganes capables de garantir lasécurité militaire dans toutes lesconditions, quʼelle que soit lasituation politique et militaire. Cedocument préconise aussi la créa-tion dʼun « système efficace degarde-côtes du service fédéral desécurité dans la zone arctique ».Déjà dans son discours, à laWehrkunde de Munich le 10février 2007, Vladimir Poutineavait réaffirmé que la militarisationdu Grand Nord russe constituaitun des fondements de la politiqueétrangère de la Russie. Ainsi ArturTchilingarov coordonne le déploie-ment des forces aériennes de lastation de Barneo dans lʼArctique.Tous les matériaux nécessaires àla démarcation de la zone arctiquerusse fondés sur le droit interna-tional devraient être rassemblésen 2010. Autrement dit la Russie

entend prouver que la dorsale« Lomonosov » fait partie du pla-teau continental russe et donc duterritoire russe et quʼelle est prêteà défendre cette option militaire-ment si nécessaire.

Course aux armementsou coopérations ?

Alors nouvelle guerre froide aveccomme centre de gravitélʼArctique ? Pour le moins la ten-sion est réelle et lʼOTAN y contri-bue de manière importante. Peudʼinformations sont parvenuesconcernant les débats et lescontradictions qui peuvent existerau sein de lʼOTAN. Pourtantlʼorientation suivie en Antarctiquemarque nettement le devenir delʼOTAN. A. Rasmussen estime que« lʼOTAN est à la croisée des che-mins ». Dʼoù lʼélaboration dʼunnouveau concept stratégique dontil a la charge. Cet engagement delʼOTAN en Arctique peut être inter-prété comme la volonté dʼutiliserlʼAlliance comme instrument dansla compétition pour lʼaccès auxressources dans la zone et pluslargement en dʼautres endroits du

monde. Les pays arctiques nepeuvent-ils pas régler eux-mêmesen concertation par la voie diplo-matique leurs divergences, afin degarantir la conservation de larégion en tant que réservoir mon-dial, sans lʼutilisation de moyensmilitaires dans lesquels lʼOTANsʼest résolument engagée ? Ilapparaît urgent dʼenrayer cettecourse aux armements enArctique en offrant comme alter-native le développement descoopérations bilatérales, multilaté-rales dans les domaines de lasécurité de la navigation, de laprévention des catastrophes éco-logiques, la répartition des res-sources énergétiques. LesNations Unies pourraient en assu-rer la coordination.La France qui a réintégré lʼen-semble des structures militairesde lʼOTAN se trouve de facto

engagée par cette activité.Cependant elle nʼa pas participédirectement aux manœuvres mili-taires dans le Grand Nord. Quʼelleest sa position ? Le bras de fermilitaire engagé est très préoccu-pant pour la paix et la sécurité dumonde. Les peuples doivent sʼenmêler car ils sont directementconcernés.Cette chronique est réalisée enpartenariat rédactionnel avec larevue Recherches internationalesà laquelle collaborent de nom-breux universitaires ou chercheurset qui a pour champ dʼanalyse lesgrandes questions qui boulever-sent le monde aujourdʼhui, lesenjeux de la mondialisation, lesluttes de solidarité qui se nouentet apparaissent de plus en plusindissociables de ce qui se passedans chaque pays.6, av. Mathurin Moreau; 75167Paris Cedex 19tel : 01 42 17 45 27mail : [email protected] 4 numéros paran : 55 euros

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Événement

Liberté 62 n°885 - Le 30 Octobre 2009

Édito RASSEMBLER POUR TRANSFORMEREENN octobre de nombreux mou-

vements sociaux ont montrélʼexaspération du monde du

travail.Le résultat de la « votation »citoyenne contre la privatisation deLa Poste, le recul de « Sarkozy »concernant lʼassaut de la« Défense » prouvent la force delʼopinion publique. Transformer cemécontentement en une puissanterésistance électorale, en une forcede gauche radicale, capable deproposer un projet de société fédé-rateur est lʼambition et le rôle duparti communiste.Le Comité National des 24 et 25octobre donne le ton pour les élec-tions régionales. La politique se

décline dans lʼaction mais aussidans le « vote ». Cʼest là que sesitue le rapport de forces et larésistance citoyenne.Travaillons dès aujourdʼhui à cegrand rendez-vous de mars 2010.Certes le gouvernement essaie defaire croire que la sortie de crise seprofile à lʼhorizon mais en mêmetemps il poursuit ses réformesavec indifférence et mépris pour lepeuple.Le nombre de demandeurs dʼem-ploi continue de grimper, une nou-velle taxe « Carbone » totalementinjuste pour les ménages est insti-tuée, on attaque à nouveau le sys-tème des retraites, on veut taxerles indemnités « accident de tra-

vail ».... la liste est longue. Citonsencore lʼaugmentation du forfaithospitalier, la diminution du taux deremboursement de certains médi-caments et..... La toute dernière endate la suppression de 182 blocsopératoires dans notre pays.....Cette fois encore nous sommesdans la même logique que celle quia sinistré la carte de France desmaternités.Obnubilée par la réduction desdépenses sociales la droite ne sesoucie pas de lʼabandon de terri-toires et de leurs populations.En dépit du désaveu de lʼopinion etde puissantes luttes sociales lepouvoir continue sa politique demodelage libéral du pays quʼil veut

parachever par la réforme des col-lectivités territoriales.Pour lʼinstant aucune force poli-tique nʼest susceptible de menacercette domination. Cette force quʼilfaut créer est sans doute lʼenjeudes débats qui se déroulent autourdes élections régionales.Lʼoffre des listes « Front deGauche » lancée ce week-end parle National du PCF, à ses parte-naires répond à une autre logique.Néanmoins cʼest aux ConférencesRégionales de décider de la straté-gie, des contenus et des chefs defile.Forts de notre expérience desRégionales de 2004 et de la récen-te élection européenne on peut

souhaiter constituer pour le pre-mier tour de ces élections une listeautonome et rassembleuse.Revendiquer, bouger, transformer,rassembler sont à lʼordre du jour.Construire avec toutes les forcesprogressistes des projets régio-naux ouvrant à gauche un autrechoix que ceux portés par le PS ouEurope Ecologie sʼavère vital pourun véritable sursaut électoral.Rappelons nous, la lutte nʼest passeulement dans la rue, elle passeaussi par les urnes. Alors sanshésiter, comme en 2004 jetons dèsaujourdʼhui toutes nos forces danslʼaction derrière Alain Bocquet,notre tête de liste.

Jean Jacques Guillemant

France Télécom-Orange Nord/Pas-de-Calais :CAPORALISATION EXTRÊME ET REJET TOTAL

DU RÔLE DES CHSCT PAR LA DIRECTION GÉNÉRALE

IILL y a quelque chose de vrai-ment pourri (et d'incohérent) dela part de la direction de France

Télécom-Orange à un moment oùlʼactualité rattrape lʼopérateurnational des communications, lerejet total du rôle (défini par la loi)des CHSCT en fait partie. Mardidernier, en leur siège, à Hénin-Beaumont, les délégués de laCGT, venus des quatre coins duNord/Pas-de-Calais, ont tiré avecforce un signal dʼalarme qui, audemeurant, lʼest automatiquement.Mais voilà, pour la direction tech-nique (réseaux et clients) du Nordde la France (Nord/Pas-de-Calais,Champagne-Ardennes et Picardie)qui compte 1600 salariés, il esthors de question de tenir comptedes rapports des Comités dʼhygiè-ne de sécurité et des conditions detravail et encore moins de leurexpertise. À chaque fois, cʼest lapoursuite en justice dans desconditions dignes dʼune époquerévolue, cʼest la caporalisationextrême ! Quelle place est donnéeaux CHSCT ? C'est une bataille delongue haleine qui est menée parles syndicalistes pour imposer lamission précise du comité desécurité. Leurs rapports entraî-nent la responsabilité dessalariés ; ils sont court-circuitésabusivement par la direction car ilfaut à tout prix gagner du temps.Cette notion du temps est en per-manence un registre qui faitcraindre le pire.

NocivitéDans lʼentreprise, le degré et lanocivité des risques et des dégra-dations des conditions de travailsont des paramètres dʼindicationdu rôle et de la responsabilitésociale de lʼemployeur ; Cela nʼestquʼune partie de lʼiceberg. LesCHSCT, imposés de haute lutte,par les salariés et leurs délégués,jouent, leur rôle mais y trouvent surleur chemin des entraves directesde la part des directions nationaleset locales.La protection élémentaire sur leslieux de travail rebondit sur lagarantie et la protection de tous lessalariés sur les chantiers. Et lʼonparle nacelles, échelles, plate-formes, véhicules, conduites,temps de travail... Mais pour lʼex-ploitant, seule sa décision compte,le reste nʼappartient quʼau mondesyndical. Aussi, les élus CHSCT-

CGT en présence de Me StéphaneDucrocq, avocat, détaille une àune les entraves et leurs assigna-tions systématiques en justice.Pourquoi et comment ? “Il y a unfossé énorme entre la directiongénérale et les salariés, dit dʼem-blée Jean-Michel Mierlot, élu àLens, cette même direction décideet les directions locales suiventimmédiatement. La seule jurispru-dence qui compte, cʼest celle édic-tée en haut lieu. Pourtant, depuis2005, les CHSCT sont encadréspar la loi mais lorsquʼon passe auxactes concrets avec des exper-tises précises, cʼest le renvoiimmédiat devant la justice. Et dansla quasi majorité des cas, noussommes déboutés.Heureusement, des inspecteursdu travail ne suivent pas lʼavis dela direction de France Télécom-Orange mais il nʼy a pas si long-temps, les inspections du travail yallaient à reculons à chaque foisque lʼopérateur de téléphonie étaitconcerné dans un dossier. Voilà,nous sommes dans un mondeabsurde, dʼoù les incohérencessont légion.”

Me Ducrocq : "Il faut que leschoses changent"

Me Ducrocq est catégorique : “ilfaut que les choses changent ; leseffets dʼannonces ne passentplus, ils ne correspondent en rienà la situation actuelle. Quels man-dats pour les nouveaux élus ? Ence qui concerne le Nord/Pas-de-Calais, le nombre de CHSCT estpassé de quatre à cinq, maisentre mai et octobre 2009, aucu-ne légalité nʼétant admise, rien nefonctionnait. Il suffit dʼécouter ceque disent les délégués pourcomprendre lʼabsurde de toutecette situation.”Un élément qui a toute son impor-tance est le réglement intérieur etles syndicalistes jugeaient utiledʼen discuter très largement avecun débat dans lʼentreprise. Cela aété refusé catégoriquement par ladirection et comme les élus ontvoté ce réglement intérieur, ilsfurent traînés devant les tribunauxsans préalable. Et lʼavocat dessalariés de citer une anecdote, aulendemain dʼun pont de mai, lessyndicalistes furent appelés àcomparaître avec un laps mini-

mum pour préparer leur défenseet en face ils avaient des groscabinets dʼavocats spécialisés. Labataille était perdue dʼavance etelle le fut. Mêmes cas de figure,les projets de temps convenu etlʼintensification de la mobilité terri-toriale ne peuvent venir que de ladirection générale, les avis, juge-ments et décisions des élus syn-dicaux ne sont que pur constat.La visite récente, le 14 octobredernier à Lens, du numéro deuxde France Télécom, StéphaneRichard ne reposait que sur uneopération de communication. Saparole est isolée dans une entre-prise où le questionnaire sur lestress et les conditions de travail(avec 174 questions) nʼest faitque pour redorer une image demarque ternie. Joëlle Bubbe, ladirectrice locale, ne peut pas direle contraire.La santé des salariés doit néces-sairement être protégée pourquʼils puissent exercer durable-ment des activités de travail.Aborder les améliorations àgarantir sur les lieux de travailquant aux conditions de travail,aux amplitudes des journées tra-

vaillées, fait partie des revendica-tions fondamentales. Cette ren-trée est marquée par les suicidesde salariés de France Télécom.Très nombreuses sont les per-sonnes à sʼinterroger : «Que faireface à cette dégradation de la vieau travail ?" Une commission decoordination des CHSCT (les 5secteurs géographiques) a étépurement et simplement refusée.Cette commission comme sonnom lʼindique pose la questionrécurrente d'une prévention totaledes risques en amont. C'est unepriorité d'intérêt général.La direction technique est unegrosse unité avec des métiersprécis où là aussi les risques psy-cho-sociaux sont à prendre encompte. “Et pourtant, observeJacques Griffon (élu àValenciennes), alors que la mobi-lité était interrompue, jʼai reçu le21 octobre un texto sur le portablede service, pour une mutationhors région et aussi hors adminis-tration. Cela veut dire quʼon sefout de nous.”

Pierre Pirierros

Réunis à Hénin-Beaumont, les élus CGT des CHSCT du Nord/Pas-de-Calais passent à l'offensive (Photo Liberté 62)

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Social

ÉLECTIONS PROFESSIONNELLESÀ FRANCE TÉLÉCOMLA CGT CONFIRMESA PREMIÈRE PLACE

LL E SE S élections au Conseild'administration du 21octobre dernier se sont

déroulées dans un contexte decrise sociale profonde àFrance Télécom. La CGT a pristoute sa place dans les luttesmassives de ces dernièressemaines où se sont mêléescolère et volonté dʼexigertoutes les mesures néces-saires pour mettre fin à cettesituation dramatique.La CGT va continuer de mettretout en œuvre pour que leschoses changent en profon-deur.La situation impose, plus quejamais, que les organisationssyndicales restent rassem-blées face à la direction dansles négociations qui vont sepoursuivre, pour imposer de

nouvelles et fortes avancées.La CGT confirme sa premièreplace. La CGT disposera dʼundes deux sièges dans le collè-ge non cadre au CA. LʼélueCGT fera du ConseildʼAdministration une caisse derésonnance des revendicationsdes personnels. Le 10novembre aura lieu le deuxiè-me tour de lʼélection pour lesiège cadre. La CGT appelle àvoter pour ses candidatscadres.Tous ces résultats sont à ana-lyser en lien avec les évolu-tions des entreprises du grou-pe.Avec 61% (-9 par rapport à2004) la participation demeureimportante pour une électiondont les enjeux peuvent appa-raitre éloignés du quotidiendes salariés.

France Télécom a connu dansles 5 dernières années destransformations importantes :moins 30000 emplois, (essen-tiellement dans le collègeemployé), les cadres représen-tent aujourdʼhui 39,9% soit +7points.Comparativement aux der-nières élections CE/DP du 22janvier 2009 et à périmètreidentique :la CGT enregistre une progres-sion de 1,8 (+0,81 parmi lescadres, +2,34 parmi les noncadres).SUD gagne 2,77 et laCFE/CGC-UNSA : 2,15.La CFDT recule de 2,28. Lacoalition de circonstance deFO/CFTC se traduit par uneperte de 4,18%

France Télécom : “ASSÉCHER LES CHSCT, C'EST TUER DANS L'OEUFLA VOLONTÉ D'ACTION DES ÉLUS SYNDICAUX “

(TÉMOIGNAGES)

Serge Oboeuf(Unité d'interventionNord/Pas-de-Calais)"La souffrance est

intérieure"Dans mon travail, je suis nomade ;c'est-à-dire que les seuls contactsavec ma direction, je les ai surmon téléphone portable, deux foispar jour. Le reste, ce sont les inter-ventions techniques et j'ai à gérercette situation, seul à seul avec le"client". Parfois, ça dérape, parfoisle ton monte et puis tout rentredans l'ordre lorsque le "client"s'aperçoit que le technicien ne faitque son travail.

La souffrance est à l'intérieur. Laconjonction des mobilisationsnʼest jamais un hasard, ce fut lecas le 20 octobre dernier. Lesarcanes de France Télécom sur-tout depuis 2002 et la privatisationsont complexes. En fait, l'écueilréside dans le fonctionnement oùle personnel (dépendant de lafonction publique) travaille pourune société privée. Bien sûr, lesComités dʼHygiène Sécurité etConditions de Travail se mobili-sent en lien étroit avec les syndi-cats afin de donner de la cohéren-ce à une démarche d'actionsconcertées.

Robert Lahaxe(Hellemmes-Lille)

"Ne pas rester isolés"On ne peut pas rester isolés ; j'aiencore en mémoire le cas du per-sonnel "boutiques" à Villeneuved'Ascq où du jour au lendemain,les filles ont trouvé portes closessans aucune annonce au préa-lable. Le Nord/Pas-de-Calais,c'est une grosse unité au niveauinterventions techniques et nousarrivons tout de même à commu-niquer entre nous mais sansgrands moyens (pas de ligne inté-rieure pour les CHSCT, c'est uncomble à France Télécom). Et ence qui concerne les boutiques,c'est incompréhensible, il y a unseul CHSCT qui va de la HauteMarne à la Somme...Christian Stasick (Boitelle-Lille)"Lier vie professionnelle et viefamiliale, un exploit quotidien"

Un beau jour, la direction décidede supprimer les temps convenus(quatre jours travaillés au lieu descinq jours) mais avec des plageshoraires quotidiennes pluslongues, ce qui permettait desdéplacements jusqu'à 19 H, voireplus. Et puis, la direction est reve-nue sur cette disposition en pré-textant le manque de personnel.Lier vie professionnelle et vie fami-liale est un exploit quotidien avecdes répercussions que l'on nepeut imaginer tant le mental estatteint. Il y a des collègues quisont en arrêt de travail et l'on nesait rien de leur état de santé. Toutest opaque. Pour évoquer les sui-cides, c'est une douleur innom-mable. Dans l'annuaire intérieur, lapersonne disparaît immédiate-ment des fichiers existants...Comment la direction peut-elleexpliquer cela ?Le non dit est aussi anormal quele dit. En ce qui concerne notrerôle d'élu au CHSCT, nous avionscomme armes la ténacité et laconscience professionnelle maisla direction nous tape immédiate-

ment sur les doigts.Jean-Michel Mierlot (Lens)

"Nous n'avons pas de moyenspour faire face à notre rôle"

Nous sommes une cinquantainede personnes travaillant à Lens, ily eut des regroupements avecBéthune et Arras ; la direction lors-qu'elle reçoit une expertise duCHSCT devient par nature procé-durière et l'expertise interne estrenvoyée aux calendes grecques,pire nous sommes assignés enjustice. La difficulté pour nous,syndicalistes, élus, lorsque nousnous trouvons devant les tribu-naux, c'est l'absence totale demoyens.Nous n'avons pas de budget pour

cela ; nous n'avons aucun moyenet cela la direction le sait bien.Nous devons jongler avec toutpour pouvoir payer les honorairesde l'avocat et déposer l'argentnécessaire pour l'assignation. Est-ce normal ? Le CHSCT n'est pasencadré par le code du travail. LaCGT exige des dotations immé-diates par une remise à plat dessituations de tous les établisse-ments.Notre rôle doit être reconnu au lieuet place des convocations inces-santes au tribunal. C'est la capo-ralisation.

Patrick Gallet (Hainaut)"La politique véhémente à l'en-

contre des élus du CHSCT"Avec une moyenne d'âge de 50ans, notre situation sociale estconfrontée à la non embauche depersonnels CDI ; les contrats d'ap-prentissage, les CDD sont légiondans le cadre de la société privati-sée France Télécom-Orange. Entrele discours officiel et la réalité, c'estun rempart énorme qui nous sépa-re. L'entreprise ne reconnaît pasnotre rôle d'élu et ne s'adressequ'au comité d'établissement. Il y ades paradoxes, un membre de ladirection a voté avec le personnelsalarié sur une expertise du CHSCTmais finalement l'a rejetée en tantque cadre. C'est la politique de l'au-truche alors que l'image de FranceTélécom était bonne dans l'opinionavant...Les cinq chantiers ouverts par ladirection sur les conditions de travailne sont que le prolongement d'unepolitique de communication exacer-bée. La place de l'homme au travailest un combat de tous les jours.C'est une règle simple, le harcèle-ment moral tient à des pratiques quel'on ne peut qualifier. Assécher lesCHSCT, c'est tuer dans l'oeuf lavolonté d'action des élus syndicaux.

Pierre PirierrosJean-Michel Mierlot (Lens) : "Aucun moyen ne nous est donné".

Élus syndicaux et Me Ducrocq étudient la meilleure façon pour se défendre : "Nous redoublonsd'effort et de vigilance".

"RÈGLE DE TROIS DES SUICIDESÀ L'ENTREPRISE..."

INDIGNATION SYNDICALEÀ L’INSEE

QQUATREUATRE syndicats delʼInstitut national de la sta-tistique sont vent-debout

contre les propos tenus par uninspecteur général honoraire delʼInsee, président de la commis-sion de déontologie de la sociétéfrançaise de statistique. Ce der-nier a en effet tout bonnementaffirmé avec une règle de troisdans une chronique quʼ"on sesuicide plutôt moins à FranceTélécom quʼailleurs" tout enjugeant que dans cette entrepri-se, "le climat social est visible-ment détestable".Pour quatre syndicats de lʼInsee(CGT, CFDT, FO et Sud), "lesétudes statistiques et épidémiolo-giques qui visent à analyser letaux de suicide au sein du per-sonnel dʼune entreprise nʼont rienà voir avec une règle de trois

aussi primaire et peu fondée",ont-ils déclaré dans un communi-qué commun.Selon eux, "tout statisticienconnaît la complexité des compa-raisons statistiques dʼune popula-tion donnée à celle dʼune popula-tion plus générale", et "chacunsait que les taux de suicide sonttrès dépendants de lʼâge,du sexe, de lʼactivité profession-nelle".Il convient de rappeler que pourla grande majorité des suicidesenregistrés, le profil-type des per-sonnes qui avaient attenté à leurvie était constitué de fonction-naires hommes, de plus de 50ans, techniciens. Une populationsalariée qui dans cette entreprisea été et reste particulièrementvictime des restructurations,mutations, pressions.

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Social

Liberté 62 n°885 - Le 30 Octobre 2009

PERTE ÉNORME DU POUVOIR D’ACHATLES MINEURS RETRAITÉS CGT LUTTENT, SANS RELÂCHE,

POUR UNE RÉELLE REVALORISATION DE LEURS PENSIONS

PPOUROUR garantir un bon niveaude retraite, conquérir lʼin-dexation des retraites sur

lʼévolution du salaire moyen estune notion fondamentale pour laCGT. Les mineurs retraités, eux,ont un régime bien spécifique.Les mineurs CGT réitérent lesrevendications suivantes : pas depension inférieure au smic ; 200euros pour tous comme mesurede rattrapage ; indexation des pen-sions sur lʼévolution moyenne dessalaires ; pension de reversion à75% du montant de la pension duconjoint ; égalité des soins pourtous ; suppression des franchisesmédicales : lutter plus pour gagnerplus, le ton est évidemment à unemobilisation exemplaire pouraujourdʼhui et pour demain, unemobilisation qui se traduit aussipar une prise de conscience trèsnette chez tous les retraités, quʼilssoient du secteur de mines, delʼénergie. Lundi dernier, àBéthune, lʼoccasion dʼune entre-vue avec André Flajolet, députéUMP du Pas-de-Calais, une délé-gation des retraités mineurs (com-posée de Raymond Frackowiak,Blanche Bellanger, Claude Bouin,Mourad Mourabit, Norbert Gimez),est intervenue avec force pourdéfendre ce dossier sensible. Lesdivers collectifs, drapeaux CGT entête, accompagnaient cette délé-gation. Pour Henri Tobo, syndica-liste Mines-Énergie, “il sʼagit dedonner aux mineurs avec la reva-lorisation de leurs pensions toutela place quʼil leur revient eu égardaux efforts produits durant desdécennies pour lʼindépendanceénergétique de la France. LesCharbonnages de France ont tou-jours essayé de diviser les anciensmineurs ; aujourdʼhui, Méthamineest passé au privé (groupe EGL).Cʼest inadmissible. Dans unepériode où sont révélées les frac-tures profondes de la société fran-çaise, lʼheure est à plus et mieuxde service public, à plus et mieuxde droits sociaux et dʼemploisstables. Cette politique va à lʼen-contre de l'intérêt général de lasociété, du bien-être des popula-tions, des considérations de sécu-rité, d'environnement, de renouvel-lement des ressources et d'amé-nagement du territoire.”

DécalagesDécalages entre les promesses etles actes. Les mineurs CGT sont,une nouvelle fois, dans l'action.Alors que leurs retraites ne sont

pas en phase avec la solidaritéprofessionnelle, ils subissent deplein fouet la crise actuelle.Garantir un bon niveau de retraite,conquérir lʼindexation desretraites sur lʼévolution du salairemoyen est une notion fondamenta-le pour la CGT, le combat est per-manent. Les mineurs retraités,eux, ont un régime bien spécifique.

Perte du pouvoir dʼachatLa perte du pouvoir dʼachat estgrande. Raymond Frackowiak,souligne la perspicacité dʼunegrande offensive pour le pouvoirdʼachat. Puisque les promessesde Sarkozy ne sont pas tenues,frapper un grand coup chez lesdéputés UMP est une affirmationet lʼexpression dʼun ras-le-bolgrandissant. Au bout de quinzeans de retraites, le pensionné perd20% de pouvoir dʼachat, cʼestinadmissible. Les feuilles de péti-tions récoltées sur ce point précismarquent lʼexaspération desretraités et veuves de mineursdevant les effets dévastateurs dela stagnation et de la régressionde leur pouvoir dʼachat.Lʼindexation des retraites sur lesprix serait une bonne chose mais

le gouvernement pratique la sur-enchère en pénalisant tous lessalariés. Les retards entre le régi-me général et le régime minier necessent de se creuser ; Sarkozy,en candidat démagogue, avait faitbeaucoup de promesses pour unerefonte totale de lʼattribution desretraites des mineurs, mais unefois, élu, tout est oublié, pire, letour de vis supplémentaire estdonné devant lʼinflation importantede ces derniers mois. Une indexa-tion des pensions servies sur lesseuls prix et non sur lʼévolution dusalaire moyen. Au bout de 15 ansde retraite, le pensionné auraperdu au moins 20% de pouvoirdʼachat par rapport aux actifs.

Climat socialLa CGT estime que le climat socialne cesse de s'alourdir en Franceau point que tout est réuni pourdes mobilisations d'ampleur.L'ambiance sociale n'a plus rien àvoir avec ce qu'elle était il y a sixmois. Entre la refonte de la carteFamille nombreuse, l'augmenta-tion des tarifs du gaz, la réformede l'Etat -qui va conduire à la sup-pression de nombreux servicespublics- les mesures annoncéeschaque jour contribuent à alourdirle climat.Et les mineurs retraités CGT dʼob-server quʼil faut poursuivre ce qui aété fait en 2001 avec un “certainrattrapage” des pensions desmineurs par rapport au régimegénéral.“Il faut assurer, disent-ils, lʼégalitéen matière de retraites. Les gou-vernements successifs ont mis enavant le principe dʼégalité pour jus-tifier leurs réformes régressives.Mais ils ont laissé de côté lesinégalités les plus criantes. Lareconnaissance des travauxpénibles, dangereux et astrei-gnants par un départ anticipé à laretraite, était réclamée par la CGTdepuis de longues années. Elleétait prévue dans lʼarticle 12 de laloi dʼaoût 2003 sous forme dʼunenégociation interprofessionnelle

devant établir la reconnaissancede la pénibilité en matière deretraite. Elle nʼest toujours paseffective”.Le gouvernement comme le patro-nat justifient lʼamputation du mon-tant des retraites en disant “quʼil nefaut pas laisser une charge tropimportante aux générationsfutures”. Lʼargument est complète-ment hypocrite.Dans les faits, on annonce unebaisse drastique du niveau desretraites du jour au lendemain.Cʼest en fait pousser les nouvellesgénérations à se précipiter sur dessystèmes de retraite alternatifs,largement illusoires comme lacapitalisation.

Blanche Bellanger, au nom du col-lectif femmes et veuves demineurs, dénonce les 54% de tauxde reversion de la pension de leurmari, "c'est insuffisant, trop insuffi-sant. Leur dignité est touchée,bafouée. Il y a aussi de la cohé-sion de la famille, des enfants etpetits-enfants. Les exemples desurvie ne manquent pas ; les"avantages" et les "priviléges" qued'aucuns accolent à la corporationminière n'existent pas. LaSoginorpa est un bailleur commeun autre...”

P.P.

UN RENDEZ-VOUS AUPRÈSD'UN CONSEILLER DE SARKOZYLa FNME-CGT a été reçue le 20 octobredernier en délégation (Frédéric Imbrecht,Jean-Alain Barrier et Richard Caudy) parM. Soubie le conseiller social du président àl'Élysée accompagné de Mme Berard-Andrieu, conseillère technique.C'est la question du rattrapage du décrochage constaté en 2001 de17% du niveau des pensions minières sur celles du régime généralà tous les mineurs qui a fait l'objet de l'essentiel des échanges.Le secrétaire général de la fédération, a rappelé d'entrée combienavait été mal vécue par les mineurs la mise en place discriminatoirede ces 17% en 2001 (80% en avaient été exclus), et que les propo-sitions avancées en juillet dernier ne visaient pas à la réparer. Lacorporation se sent méprisée à nouveau car en fait les discussionsse sont avérées très éloignées du cahier des charges fixé pour ymettre fin.Les déclarations du candidat Sarkozy à la présidence avaient étésans ambiguïtés sur la nécessité de les corriger. Elles avaient étéreprises devant la représentation parlementaire par le ministre encharge du dossier en réponse à de multiples interpellations d'élusdes bassins miniers et aux actions qui ont été menées sans relâchepar la CGT.Rien ne peut justifier aujourd'hui que le cap ne soit pas fixé danscette direction car les mineurs ne réclament que leur dû. Il appartientà la puissance publique de dégager les moyens pour qu'il leur soitrestitué. Les veuves et retraités, aux revenus modestes, l'attendentd'autant plus que leur pouvoir d'achat se restreint et que leurs condi-tions de vie se dégradent.

Les syndicalistes de la CGT posent la question de la revalorisation des pensions

“Défendre les retraites des mineurs, un combat de tous les jours”

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SocialAVEC LE SECOURS POPULAIRE,

DES ENFANTS QUI SAVENT COMPTER SUR LEUR «DIX DROITS»A la veille de l'ouverture, à Drocourt, des travaux du XXXIIème Congrès du Secours PopulaireFrançais dans le département, la fédération du SPF du Pas-de-Calais a créé l'événement avecla tenue de ses Etats généraux populaire de la solidarité pour les droits de l'enfant.

L'équipe du Secours Populaire.

Avant l'inauguration du Parvis des droits de l'enfant face au Complexe Agora, en présence deBernard Czerwinski, maire de Drocourt et de Dominique Watrin,conseiller général, Christian Lampin, secrétaire général du Secours Populaire du Pas-de-Calais inter-vient pour expliquer le sens des Etats généraux populaire de la solidarité pour les droits de l'enfantsous le signe desquels sont placés les travaux des Congrès départementaux et nationaux du SPF.

Nikita, enfant biélorusse, explique aux enfantsréunis en Etats généraux le sens de la démarchesolidaire de l'accueil organisé, chaque année,en été, par la fédération du SPF du Pas-de-Calais, de plus de 150 enfants de son pays vic-times de la catastrophe de Tchernobyl.

En matinée, venus, pour la plupart, des écoles de Drocourt, ce sont 160 enfants pour un Relais et une Vaguede la solidarité et plus de 400 enfants pour une Cavalcade pour les droits de l'enfant qui ont animé les ruesde la ville à l'initiative de la fédération du SPF du Pas-de-Calais. Les enfants, acteurs de la solidarité et deleurs droits, s'étaient impliqués dans l'événement, depuis plusieurs semaines, grâce au travail des ensei-gnants des écoles. Lancés pour le vingtième anniversaire de la Convention internationale des droits de l'en-fant, les éclats de rire et de voix des Etats généraux populaire de la solidarité pour les droits de l'enfants duSPF du Pas-de-Calais rejoindront l'écho de milliers d'autres à l'occasion du XXXIIème Congrès national del'association solidaire les 13, 14 et 15 novembre prochain à Nantes.

Dans l'après-midi, c'est à comptersur leurs «dix droits» que lesenfants se sont appliqués dansl'espace Copains du Monde de lasalle principale du ComplexeAgora : droit de s'alimenter, droit d'être à l'abri, droit à la santé, droit des enfants handicapés, droit à l'école,droit aux loisirs, droit à la culture, droit au secours, respect du milieu naturel, droit d'être protégé contre l'ex-ploitation dans le travail, droit d'être protégé contre les mauvais traitements et droit à l'expression. Le matin,chacun des droits étaient portés à la connaissance de tous par les enfants au cours de la Cavalcade et de laVague de la solidarité. Un spectacle de la solidarité présenté par les enfants à leur parents – plus de 150 par-ticipants - a cloturé l'événement. Jérôme Skalski

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PolitiqueÉLECTIONS RÉGIONALES DE MARS 2010

LE PCF PROPOSE DES LISTES DU FRONT DE GAUCHE ÉLARGIRéunie le week-end dernier en Conseil national, la direction a adopté un positionnementpolitique qui sera débattu par l'ensemble des communistes.

CC ' E S T' E S T en mars 2010qu'auront lieu les pro-chaines élections régio-

nales. Un moment qui s'annon-ce intense et déterminant pourtoute la gauche, car il remet enjeu la gouvernance de vingtrégions sur vingt-deux.La situation est complexe car,depuis 2004, beaucoup dechoses ont évolué. Les rela-tions entre la gauche progres-siste et anticapitaliste et unParti socialiste se droitisant sesont tendues. Les dissensionsà l'intérieur du Parti socialistealimentées au plus haut niveaupar les principaux respon-sables, n'ont pas arrangé leschoses.Ceci étant, la campagne deseuropéennes a fait éclaterl'électorat de gauche et faitapparaître de nombreux rap-ports de forces politiques. Ladémarche menée par le PCF, leparti de gauche, même si ellen'a pas donné tous ses fruits, afait apparaître une autre pers-pective collective.Ce contexte politique fut aucentre des débats qui ontanimé la réunion du Conseilnational du Parti communiste,samedi et dimanche dernierssous la coupole de la place duColonel Fabien où les interven-tions furent nombreuses. Lepositionnement politique natio-nal pour les élections régio-nales de mars 2010, adoptéedimanche par la direction com-muniste par 126 voix ( 22contre et 9 abstentions) nʼinté-resse pas seulement les adhé-rents du PCF, qui sont appelésà se prononcer par un vote ,elle concerne aussi au premierchef les formations et les per-sonnalités engagées dans leFront de gauche.Lʼéquation quʼil fallait résoudretenait à quelques exigences :se mettre en ordre de bataillepour faire élire le maximum deconseillers régionaux sur deslistes bien orientées à gauche,barrer la route à la droite quiactuellement ne dirige quedeux régions sur vingt-deux( Corse et Alsace) ; constituer,partout où cʼest possible, desmajorités de gauche au seindesquelles ils agiront pour lamise en œuvre dʼobjectifs detransformation sociale y com-pris dans les exécutifs régio-naux. Mais force est dʼobserver

que ni le PS ni les Verts nʼontjusquʼalors donné lʼassurancequʼils ne conclueront pas dʼac-cord avec le MoDem.Lʼinclusion du parti de FrançoisBayrou dans des majoritésrégionales au nom de lʼ « anti-sarkozysme » est incompatibleavec la volonté de mener unepolitique de gauche.Pour peser et faire obstacle à larecomposition politique social

libérale et écolocapitaliste , lecourant progressiste de lagauche devra présenter deslistes autonomes au premiertour qui fusionneront avec lePS et les Verts au second sur labase des influences respec-tives et dʼun projet politiquetransformateur. Cʼest simple etlogique, mais le contexte poli-tique provoque des turbu-lences. « La recomposition poli-tique se déroule sous nos yeux,a constaté Marie-GeorgeBuffet, et marque les débatsdans toute la gauche » Ainsi le14 novembre, une réunion estprogrammée à Dijon avec des

socialistes, des écologistes etdes responsables du MoDem.Mais le contexte, cʼest avanttout lune crise sociale intense,un gouvernement qui sabre lemodèle social, des luttes nom-breuses, une grande aspirationà lʼunité qui parcourt le mondedu travail. La mobilisationautour de la votation sur laPoste est riche dʼenseigne-ments, ont souligné plusieurs

responsables. Ce vote montre,a expliqué Marie-George Buffetque lorsque les objectifs quʼonse fixe sont clairs, quand lesgens ont le sentiment quʼilspeuvent peser, quand toute lagauche est en mouvement, ladynamique populaire est aurendez-vous. »Pour des projets régionaux

bien ancrés à gaucheLe PCF, fort de lʼexpériencepositive du Front de gauchepour les élections souhaitecontribuer à la formation dʼunfront de gauche élargi, ouvertsà des forces nouvelles, à despersonnalités, à des militantsdu monde syndical associatiftravaillant autour de projetsrégionaux bien ancrés àgauche. Les dix ateliers quiviennent se se tenir dans tout lepays ont permis à une centainede personnalités de commen-cer ce travail.. Dʼautreshommes et femmes sont prêtsà rejoindre ce vivier dʼintelli-gences. Le Front de gauchenʼest pas « un cartel dʼorgani-sations, pour Marie-GeorgeBuffet, mais un élan ». De cepoint de vue, le conseil nationalde ce week-end, revêt le mêmecaractère que celui de sep-tembre 2008 qui lança lʼidée duFront pour les Européennes« Cʼest une nouvelle étape. Lepositionnement politique

sʼadresse aux partenaires duPCF, qui nʼont pas tardé àexprimer leur satisfaction et àtous les progressistes. Elle pré-voit explicitement que « partoutoù cʼest possible », serontconstituées indépendammentdu PS et dʼEurope écologie,des listes du Front de gauchede large rassemblement. LeNPA aurait sa place dans cemouvement, mais de la même

manière quʼaux élections euro-péennes, la formation dʼOlivierBesancenot se refuse àprendre sa place dans desmajorités de gauche dès lorsque le PS y participerait. Lasemaine dernière, alors queJean-Luc Mélenchon venait dedéclarer quʼun accord étaitproche, la direction du NPA dur-cissait le ton sur le thème des« deux gauches inconci-liables ». Sollicité parl'Humanité pour réagir à lʼoffrepolitique du PCF, le NPA restaitsilencieux. Les communistes,pour leur part, nʼentendent pasfaire lʼimpasse sur la raisondʼêtre du Front de gauche ( tra-vailler à des majorités degauche pour changer vraiment)dans lʼespoir dʼobtenir un éven-tuel accord avec le NPA. Pasquestion pour le PCF de transi-ger avec son identité : défendrele monde du travail dans lesentreprises, dans la rue, dansles urnes et chaque fois quecʼest possible dans les ins-tances de pouvoir où des com-munistes sont élus.

La dérive droitière du PSIl est vrai que la politique desélus locaux du PS est en phaseavec la direction nationale duParti socialiste, qui poursuit salongue dérive vers la droite.Personne ne demande l'impos-sible aux élus locaux du Parti,

d'autant que le PCF est trèssouvent minoritaire dans lescollectivités locales de gauche.Mais les militants et les élec-teurs communistes sont endroit d'attendre de leurs élusqu'ils soient les adversairesimplacables non seulement dela droite et du patronat, maisaussi de de cette lamentablepolitique de gestion quemènent tant d'élus socialistes.

La mise en oeuvre de ce posi-tionnement politique de carac-tère national sera-t-elle de lamême manière appliquée danstoutes les régions ? Plusieursresponsables communistes ontfait observer la diversité dessituations, en matière de rap-ports de force ou de bilan. Desconférences régionales vont setenir. Ici et là la reconductiondes accords avec le PS dès lepremier tour restent possibles,cette option a des défenseursqui redoutent, sur le plan local,un score insuffisant pour peserou même pour fusionner.Certes, dans certaines régionsexiste le risque de pas franchirla barre des 5% en dessous delaquelle une liste du PCF nepourrait pas fusionner avec uneautre liste au second tour. Maisencore faut-il que ces excep-tions ne deviennent pas la règlegénérale.Mais pour la majorité duConseil national, lʼoffre natio-nale doit déclencher une dyna-mique de rassemblement quipermettra de construire desfronts partout où cʼest possible,selon les termes du texte adop-té. Celui-ci va être popularisélargement dans les prochainsjours. Une grande initiativepopulaire de lancement de lacampagne du PCF est annon-cée pour le 5 décembre.

J.M.H.

EXTRAITS DE LA RÉSOLUTION« Partout où les conditions peuvent en être créées, où les forcesdisponibles existent, le Parti communiste propose que ce travailcommun débouche (…) sur la constitution de listes de Front degauche de large rassemblement au premier tour qui, à partirmais très au-delà des trois forces qui se sont rassemblées àlʼélection européenne (PCF, PG, GU), permettraient de réunirtoutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche.(…) Ces listes, en ouvrant un autre choix à gauche que celuiporté par le PS ou Europe Écologie, visent à lever une dyna-mique de rassemblement et de victoire à gauche sur des choixclairs. (…) Pour réussir, les objectifs que pourraient se fixer ceslistes doivent être clairs : construire de la manière la plus ouver-te et la plus participative possible les projets régionaux claire-ment ancrés à gauche (…) ; tout faire pour empêcher la droite dereconquérir les régions, et créer partout les conditions de majo-rités régionales de gauche (…) ; travailler sans ambiguïté au len-demain du premier tour à la fusion des listes de gauche, à lʼex-clusion du Modem. »

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DépartementDÉBAT PUBLIC SUR LE PROJET «CALAIS PORT 2015»

LE POINT DE VUE DES COMMUNISTES BOULONNAISDDANSANS nos précédentes édi-

tions, nous avons renducompte du débat sur ce pro-

jet important pour la Façade mari-time du Littoral et des questions(toujours sans réponse !) poséespar le conseiller régional PCF,Claude Vanzavelberg. Nouspublions ce jour l'intervention deCharles Fontaine à la réunion dujeudi 22 octobre à Nausicaa, aunom des communistes duBoulonnais.«Je voudrais tout d'abord remer-cier les organisateurs de cetteassemblée qui ont mis à l'ordre dujour le projet initié par la CCI deCalais intitulé «Calais port 2015».Cette asemblée permettra, je lesouhaite, aux Boulonnais de s'ex-primer sur un projet qui, s'il étaitmis en place, aurait des répercus-sions très importantes sur ledevenir économique de notreboulonnais en général et notreactivité portuaire en particulier.En y regardant de plus près,qu'est-ce que ce projet Calais2015 ? Ce n'est ni plus ni moins ledoublement de la capacité d'ac-costage des navires trans-manches avec 14 passerelles dudébarquement répertoriées surles plans et une emprise impor-tante sur la mer. En fait, des tra-vaux pharaoniques qui sont esti-més pour l'instant à 400 millionsd'euros, mais qui au final appro-cheront très certainement les 650millions d'euros.Alors bien sûr, on nous dit qu'ilfaut aller vite car Douvres est entrain de se rénover et qu'il seraprêt pour 2013. Mais pour ce quej'en sais aujourd'hui, le trafic por-tuaire de Douvres n'irrigue passeulement le port de Calais, ildessert aussi le port deDunkerque par l'intermédiaire deson terminal de Loon Plage et ildessert aussi Boulogne avec L.D.Lines.

Vrai ou faux problème ?C'est un faux problème de laissercroire que Calais doit s'agrandirsur la mer parce que Douvres

devrait être prêt pour 2013, ce quin'est pas encore prouvé comptetenu de la conjoncture actuelle.Le projet Calais port 2015 est unehérésie en matière d'aménage-ment du territoire et jem'explique : pourquoi doubler lacapacité d'un port quand à côtéd'autres infrastructures sont sous-utilisées, comme par exemple letunnel sous la Manche, quiaujourd'hui n'est qu'à un peu plusde 50% de sa capacité de trans-port.Le port de Dunkerque, qui a énor-mément de quais sous utilisés, etBoulogne qui a vocation aujour-d'hui à retrouver une activitétransmanche digne d'un grandport, si on lui en donne lesmoyens, bien entendu.Le trafic transmanche aujourd'huiest en crise, la société Seafranceva mal, elle réduit aujourd'hui sacapacité de transport sur le détroitavec un plan de licenciementimportant. La France comme laGrande Bretagne connaît unepériode de récession.Calais port 2015 est plus, pourceux qui ont conçu le projet, unprojet de boutiquier plutôt qu'uneréflexion sur une harmonisationde l'aménagement concerté denotre côte d'Opale.Est-il raisonnable de vouloirconcentrer toute l'activité trans-manche sur une seule destina-tion. J'en appelle à la réflexion dupropriétaire du port, la région.Des moyens moins coûteux etplus écologiques existent pour-tant. Mais certains ne veulent pasles voir.Quel devenir pour les emplois

portuaires à Boulogne ?Je pose la question : pourquoivouloir gagner sur la mer pour yinstaller des passerelles trans-manches pouvant accueillir desnavires de plus de 200 mètresalors qu'à Boulogne il n'y a qu'àinstaller les passerelles puisqueles apontements existent, les pro-fondeurs existent et nous avonségalement les terre-pleins pou-

vant accueillir le trafic routier.La mise en place d'une passerelleà Boulogne représente 50 millionsd'euros, avec 4 passerelles,Boulogne peut faire face, avecCalais-Dunkerque et le tunnel, audoublement du trafic transmancheactuel. Comparé aux probables650 millions d'euros de Calais, lechoix est clair, et pour moi ceserait de l'aménagement de terri-toire intelligent.Le débat de ce soir me permet declarifier quelques points dedésaccord qui subsistent depuislongtemps.Pendant plusieurs décennies, lestechnocrates parisiens, relayéspar certains hommes politiques,ont voulu confiner Boulogne dansla seule activité de la pêche endéclarant du haut de leur savoir :Boulogne port de pêche, Calaisport de voyageurs et Dunkerqueport de commerce. On appelait çala spécialisation et les crédits d'É-tat (quand il y en avait) ne pou-vaient servir que dans le cadre decette spécialisation.

Malgré cela, le port de Dunkerquea continué de développer son tra-fic transmanche à Loon Plageavec aujourd'hui 2.200.000 pas-sagers, 675.000 véhicules de tou-risme et 580.000 camions pour untotal de 13.000.000 de tonnes demarchandises.Le port de Calais lui aussi a conti-nué de développer son port decommerce avec un trafic de voi-tures important et un trafic desacs de sucre non négligeable.Par contre, pour le port deBoulogne, certains voudraientnous voir confinés dans son acti-vité de port de pêche. Je poseune nouvelle question : commentvoulez-vous faire vivre une activi-té portuaire avec 35.000 tonnesde poissons débarqués.Oui Boulogne est le 1er port depêche de FranceOui Boulogne est le 1er centreeuropéen de transformation deproduits de la mer, mais Boulognea besoin de diversifier ses activi-tés avec notamment, le retourd'un trafic transmanche consé-

quent et une redynamisation deson port de commerce.Autant le boulonnais que je suisest favorable à la complémentari-té des trois ports de la côted'Opale, chacun développant sonactivité principale, autant je suiscontre la spécialisation qui pourmoi est humainement arbitraire etéconomiquement un gâchis.Aujourd'hui nous sommes tousconfrontés à une problèmatique :allons-nous toujours envoyer deplus en plus de camions sur lesroutes avec tous les dangers quecela comporte et la pollution enprime.Après le départ de la Comilog etla construction par la CCI deBoulogne de ce nouveau terminaltransmanche, une réflexion s'estfaite jour : pourquoi ne pas utiliserle faisceau ferroviaire existantpour mettre en place un servicede ferroutage. Avec peu d'inves-tissements, rapidement,Boulogne pourrait être à l'initiativede ce que sera l'avenir du trans-port maritime et routier.

FRAIS DE SÛRETÉ PORTUAIRE...Une fausse bonne réponse de plus de Daniel Percheron,sénateur PS et président actuel du Conseil régional !

IILL est décidément de ces chosesqui se font en catimini... alorsqu'a lieu actuellement le débat

«Public» sur le projet dit «CalaisPort 2015»...Sous le N°591 (on peut le consta-ter sur le site du Sénat !) a étéenregistrée une proposition de loipour instituer une taxe de «sûretéportuaire» le 27 juillet dernier,sous la plume de DanielPercheron avec un article lexique :Après l'article 285 septies du codedes douanes, il est inséré unarticle 285 octies ainsi rédigé :«Art. 285 octies. - I - À compter du1er janvier 2010, il est institué unetaxe de sûreté portuaire, au profitdes ports maritimes de commer-ce.«II. - La taxe est due par touteentreprise de transport maritime ets'ajoute au prix acquitté par leclient.«III. - La taxe est assise sur lenombre de passagers et le volumede fret embarqués par l'entreprise

de transport maritime dans le portmaritime.«Son produit est arrêté chaqueannée par l'autorité portuaireaprès avis du concessionnaire,dans la limite d'un plafond fixé à lasomme des dépenses liées auxinstallations et services de sûretéainsi que des mesures prisesdans le cadre des contrôles auxfrontières de l'espace Schengenen application des engagementsinternationaux de la Franceconstatées l'année précédenteauxquelles s'ajoutent 2%.«IV. - Le produit de la taxe estaffecté dans chaque port au finan-cement des installations et ser-vices de sûreté ainsi que desmesures prises dans le cadre descontrôles aux frontières de l'espa-ce Schengen en application desengagements internationaux de laFrance.«V. - La taxe est constatée, recou-vrée et contrôlée par le servicedes douanes sous les mêmes

règles, garanties, sanction et privi-lège qu'en matière de droit dedouane.«VI. - Les conditions d'applicationdu présent article sont fixées pardécret en Conseil d'État».

De qui se moque-t-on ?Réellement déposée le 12/10/09,cette proposition de loi du PS viseà instaurer une taxe (de plus !)concernant toute entreprise detransport maritime pour les passa-gers et le fret embarqué dans unport français à destination d'unautre port de l'«EspaceSchengen» et ne devrait pasconcerner le trafic maritime «infra-européen» mais irait dans le sensdes «initiatives européennes»pour... un espace européen detransport maritime !Bref, une taxe «Libérale» de pluset assise sur les passagers et lesmarchandises des ports et quiserait perçue par l'administration

des Douanes et «dédouannerait»,une fois de plus, l'État sur sesengagements pris lors de la signa-ture de l'accord «Sarkozy-Blunket» au Touquet, il y a 5 ans,et qui fait aujourd'hui payer à laCCIC de Calais plus de 12 millionsd'euros par an (et en fait tous lescontribuables de la région !).Lors des dernières réunions duconseil portuaire de Calais et ensession plénière du Conseil régio-nal, je n'ai cessé, au nom du grou-pe communiste et républicain, deréclamer la prise en charge de cesmillions d'euros par l'État...Répondant enfin, le 15 septembredernier à une lettre du 26 juin (et ànon intervention publique enséance le 19 juin), DanielPercheron m'indiquait :«En ce qui concerne les dépensesde sûreté engagées par leconcessionnaire du port de Calaisdepuis, en particulier, la signaturedes accords du Touquet, nos ser-vices ont préparé :

- dans un premier temps, la saisi-ne des ministères concernés(finances, transports, intérieur)pour demander la prise en chargede ces dépenses de sûreté indû-ment payées,- dans un second temps, et si lanégociation en cours n'a pasabouti, l'engagement d'unedémarche contentieuse à l'égardde l'État, pour carence fautivecomme les textes réglementairesle prévoient».Comparer cette réponse et le pro-jet de loi déposé par le sénateurPS me fait dire : «De qui semoque-t-on ?»Et dans le même temps, l'Auditfinancier sur les CCIC de Calais etBoulogne n'a toujours pas étéremis aux élus du Conseil régio-nal... Vraiment ces gens là semoquent de nous !

Claude Vanzavelberg,Conseiller régional.

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CalaisRÉFORMES CONTRE LES CITOYENS

CC'ÉTAIT'ÉTAIT la semaine derniè-re, dans la commune deBrêmes les Ardres, une

réunion était animée par le mairede la commune, ThierryPoussière et le sénateur com-muniste, Jean-Claude Danglot àlaquelle participaient une trentai-ne dʼélus et de syndicalistes.Pour faire le point sur le projetgouvernemental de privatisationde «La Poste» qui passe cesjours-ci au Sénat malgré le«Référendum citoyen» du 3octobre dernier !

Mais aussi sur la réforme descollectivités locales annoncée lejour même par Sarkozy !Une réforme de plus qui s'inscritparfaitement dans le projet desociété du pouvoir actuel. Lesélus locaux sont un obstacle à lapolitique Sarkozy.Avec la suppression de la taxeprofessionnelle, le gouverne-ment veut retirer aux collectivitésterritoriales les moyens d'agir.Avec la fin de leur «compétencegénérale», les départements etrégions devront renoncer à inter-

venir dans des domaines deproximité avec les populations(culture, sport, restauration sco-laire par exemple). Ce serontalors autant de «marchés»offerts par l'UMP et ses alliésaux grands groupes privés !Avec ce projet, finie la décentra-lisation et place à un étatismequ'on croyait disparu. En fait l'É-tat (et les préfets) ne paiera plusmais il (ils) pilotera tout...Une rencontre de proximité àBrêmes pour dénoncer toutcelà !

Alors qu'à Calais la municipalité UMP a liquidé les conseils de quartiercomme outils de proximité avec la population, sans doute au nom de ladémocratie ! Dans les communes du Calaisis s'organisent les rencon-trent de proximité avec les habitants, comme ici à Brêmes les Ardres lasemaine dernière. Une concertation aux antipodes de la politique UMP !

LE CONSEIL MUNICIPAL DU21OCTOBRE SE PRONONCE SANS

ÉLÉMENTS D'INFORMATIONAinsi donc, la décision a été prise des'opposer à l'implantation industrielled'Eras Métal, pour faire plaisir àquelques uns, pour se rapprocher deformations en pointe sur l'environne-ment.Évidemment, on a argumenté diffé-remment : cela aurait pu nuire à port2015 et ses 2000 emplois. C'estd'ailleurs ce que Monsieur Bogaert del'ADECAaffirmait dans la presse : «ona soulevé quelques problèmes avecEras qui peuvent avoir un impact trèsnégatif sur le projet port 2015».Nous sommes pour «port 2015»,mais nous sommes aussi pour direque ce projet pose également un cer-tain nombre de problèmes : descamions dont le nombre devrait dou-bler et dont on ne sait pas toujours cequ'ils transportent... Des chauffeursqui ne respectent que très peu notreenvironnement ! Des aires de station-nement boudées quand elles sontpayantes (en Angleterre c'est mini-mum 20 livres et c'est obligatoire),dévastées quand elles sont sau-vages ! Des vidanges effectuées surle domaine public, des carcasses depneus laissés sur le bas-côté !Comment seront traitées les eaux deruissellement des parkings, est-on sûrqu'aucun camion ne déversera deproduits toxiques dans les égouts ?Pour faire plaisir on s'est, comme lesobscurantistes qui considéraient quetoutes les avancées étaient l'oeuvredu malin, refusé à regarder le dossieravec objectivité.«Calais n'a pas à supporter toute lamisère du monde» ainsi s'exprimeNatacha 1ère qui promettait hier desmilliers d'emplois, comme on prometaujourd'hui 2000 emplois pour port2015, quand P&O a licencié des cen-

taines de salariés, quand SEAFRAN-CE entend dégraisser fortement,comme demain on s'en prendra auxdockers et aux salariés de la chambrede commerce et d'industrie. Oui, laréalisation de port 2015 engendreraun certain nombre d'emplois, mais àl'issue du chantier nous sommes per-suadés qu'il en restera bien peu !Quand le Calaisis a besoin de diversi-té pour ne pas être dépendant d'unemono activité, Madame Bouchart endigne héritière de ceux qui hier ontrefusé qu'Usinor s'installe à Calais caril aurait pris la main d'oeuvre de ladentelle (sic), prône la mono activité !Dramatiquement on en mesure enco-re les conséquences.Oui, nous restons favorables à l'in-dustrie. Oui, nous souhaitons qu'ellesoit moderne et respectueuse de l'en-vironnement. Oui nous soutenons leprojet Eras Métal car nous n'avonspas pour ce qui nous concerne dediscours à géométrie variable.Ainsi on peut écrire (édito de NatachaBouchart dans le «Calais Mag» d'oc-tobre) : «Notre vraie solidarité enversceux qui perdent ou vont perdre leuremploi c'est aider à créer les emploisde demain par le biais d'aménage-ment de nouvelles zones d'activités etde restructuration du territoire...» etdécider en pleine crise, en pleine aug-mentation du chômage, de refuser 26millions d'euros d'investissements etles emplois directs et indirects quivont avec !La vie va faire son oeuvre et l'avenirdémontrera que nous avions raison !Malheureusement, il sera trop tard etd'ores et déjà le Calaisis a perdu de larichesse potentielle que certains, peutêtre tout proches de nous, se ferontun plaisir d'accueillir !

En brefRÉUNION À

BRÊMES LES ARDRES

FORMATION MILITANTEProchain rendez-vous

le vendredi 6 novembre à 18hau siège de la section, Boulevard Lafayette.

Vidéo projection d'un exposé de Paul Boccard«Marx de 1848 à aujourd'hui».

MEETING ÉLECTIONS RÉGIONALESUn bus est organisé par la section avec départ

à 13h30 de la mairie de Calais pour le meeting dusamedi 28 novembre à l'Espace Gayant (Douai)

avec retour pour 19h à Calais.S'inscrire auprès des responsables de cellule.

L’actualité de la semaine selon Babouse

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CMJN

Liberté 62 n°885 - Le 30 Octobre 2009- 14 -

MondeL'ATTENTAT SUICIDE DU 25 OCTOBRE À BAGDAD

L'HÉRITAGE DE L'INTERVENTION AMÉRICAINE

LLEE dimanche 25 octobre, undouble attentat suicide contredes bâtiments officiels en plein

coeur de Bagdad a fait 155 morts etprès de 500 blessés. Le 1er attentatau camion piègé visait le ministèrede la justice et celui des travauxpublics. Le second attentat commispar un kamikaze dans une voiturebourrée d'explosifs visait le gouver-nement de bagdad.Dans un communiqué, le premierministre irakien Nouri al Maliki adéclaré : «Les crimes du Baas etd'Al Quaïda ne réussiront pas à blo-quer le processus politique et latenue des élections. C'est la mêmemain maculée de sang qui a com-mis les attentats du 19 août et nouspunirons les ennemis de l'Irak.»Ces attentats, après ceux du 19août dernier, visaient clairement lepouvoir politique. Ils interviennentdans un contexte particulier alorsque doit se mettre en place le pro-cessus électoral pour les électionslégislatives fixées au 16 janvier2010. Alors que le retrait destroupes américaines est prévu pour2010-2011, ils montrent que lasécurité du pays est loin d'être assu-rée. Surtout, ils sont un démenti auxaffirmations des dirigeants améri-cains, selon lesquels l'interventionmilitaire avait apporté à l'Irak ladémocratie et la paix en luttantcontre le terrorisme.

L'organisation des attentatsÀ côté de la guérilla, une guérillaurbaine contre les troupes d'occu-pation, les attentats se sont déve-loppés essentiellement contre lesforces de police ou les centres derecrutement militaire mais aussicontre la population, notammentcontre les chîites au cours despélérinages ou près des mos-quées et parfois contre les kurdes.L'année 2007 avait été particuliè-rement meurtrière. Une accalmierelative avait eu lieu en 2008. En2009, les attentats sont devenus ànouveau plus importants.Les deux derniers attentats impor-tants, ceux du 19 août qui ontfrappé le ministère des affairesétrangères et le ministère desfinances et ceux du 25 octobre ontété revendiqués par l'État isla-mique d'Irak, considéré par lesautorités américaines et ira-kiennes comme une branche d'AlQuaïda.En août, le premier ministre ira-kien Nouri al Maliki avait accusé laSyrie d'abriter les commanditairesdu double attentat provoquant unecrise diplomatique avec la Syriequi avait nié toute responsabilité.Dès dimanche, la Syrie condam-nait les attentats parlant «d'actescriminels». L'Iran dénonçait, luiaussi, «les actions terroristes quivisent à perturber le processus derenforcement des structuresdémocratiques».En fait, les forces de sécurité ira-kiennes se sont montrées peu effi-caces, voire incompétentes,puisque le camion qui a explosédevant le ministère de la justicevenait de Falouja et n'avait jamaisété contrôlé même à l'approche dela zone verte (centre du gouverne-ment et de l'ambassade américai-ne).Si le double attentat visait à mon-trer la faiblesse du gouvernementet à gêner le processus électoral,en obligeant à un éventuel reportdu scrutin, il peut également justi-fier un report du retrait des troupesaméricaines.

Le retrait américainL'ONU avait fixé au 31 décembre2008 la fin de l'occupation de l'Iraket le retrait de toutes les troupes dela coalition.Si les Anglais ont bien quitté larégion de Bassorah, si d'autrescontingents étrangers se sont reti-rés, les Américains ont pour leurpart, «renégocié» avec le gouverne-ment irakien le calendrier du retrait

de leurs troupes.La négociation avait été menée parle gouvernement Bush et unaccord signé prévoyait donc leretrait pour 2011 sans calendrierprécis. L'accord prévoyait en outreque des troupes américaines pou-vaient rester au delà de 2011.Obama avait fait du retour des sol-dats américains d'Irak, une de cespriorités. Un premier contingentavait été retiré d'Irak pour répondreaux besoins de troupes enAfghanistan.Pour l'essentiel, cependant, BarakObama s'est conformé à l'accordsigné par son prédécesseur. N'a-t-il pas d'ailleurs gardé commesecrétaire d'État à la défense, R.Gates nommé par G.W. Bush ?Pour Obama, sur les 130.000 sol-dats présents actuellement en Irak,il ne devrait plus en rester que50.000 en août 2010.Les 157 bases américaines dansles villes irakiennes ont été éva-cuées laissant la sécurité aux750.000 policiers et soldats ira-kiens.Néanmoins les soldats américainsstationnent non loin de cesanciennes bases et les«conseillers» américains enca-drent l'armée irakienne afin de l'ai-der à «lutter contre le terrorisme».Le retrait des troupes est pour lesÉtats-Unis, une nécessité écono-mique : en 2007, le coût du station-nement s'élevait à 400 milliards dedollars. Des économistes ont esti-mé que le coût de la guerre enIrak, puis du retrait des troupespourrait s'élever à 3000 milliardsde dollars.Pour que le retrait se fasse dansles conditions prévues, il fautqu'0bama puisse discuter avec ungouvernement légitimé.Samedi, avant l'attentat, le premierministre irakien Nouri al-Malikiavait déclaré dans un communi-qué: «Si le scrutin n'est pas organi-sé à la date indiquée, aussi bien legouvernement que le Parlementn'auront aucune légitimité».

La loi électoraleL'organisation du scrutin le 16 jan-vier 2010 est subordonnée à l'adap-tation de la loi électorale d'autantque la Commission électorale esti-me qu'il faut un délai de 90 jourspour la préparation.La loi élecotrale avait été établie en2005 pour l'organisation des élec-tions législatives.Compte tenu des modifications

démographiques, le Parlement doitadopter une autre loi électorale.Sur ce sujet des négociations ontlieu au conseil politique qui com-prend le conseil présidentiel (lePrésident Talabani et ses deux vice-présidents), le premier ministre etses deux vice-premiers ministres, leprésident du Parlement Lyad alSamarraï et les chefs des princi-pales formations politiques du paysTalabani est kurde , al-Maliki estchîite et Samarraï sunnite. Les troisentités sont ainsi représentées.Des difficultés dans les négociationssont venues des Kurdes à proposdu statut de la zone de Kirkouk, unerégion de 900.000 habitants.Saddam Hussein avait tenté d'ara-biser la ville. Après sa chute, leskurdes sont revenus plus nom-breux.Cette région riche en pétrole suscitedes convoitises. Or les Kurdes veu-lent y être majoritaires et mêmefaire de Kirkouk, leur capitale ce queArabes et Turcomans refusent.Mercredi 22 octobre, le Parlementavait rejeté l'accord et donc saisi leConseil politique de sécurité natio-nale pour qu'il prenne une décisiond'ici dimanche. Les Américains fai-saient pression sur les Irakiens.La semaine dernière, le premierMinistre irakien était aux États-Unispour discuter des relations écono-miques mais aussi du retrait améri-cain et des élections.Devant le congrès américain, lasous-secrétaire d'État à la Défensea fait valoir que les incertitudes élec-torales pourraient avoir des «consé-quences» sur le retrait américain».Les Kurdes avaient rejeté le mercre-di un régime spécial pour la régionde Kirkouk : «nous n'acceptons pasune distribution des sièges selon unquota décidé à l'avance».Afin de lever les difficultés, SusanaRice, l'ambassadrice américaine àl'ONU s'est rendue samedi auKurdistan pour s'entretenir avec lePrésident de la région MassoudBarzani.Dimanche, Barak Obama télépho-

nait au président Irakien Talabanipour lui demander d'accélérer leprocessus électoral, le conseil poli-tique devant décider de la loi électo-rale d'ici dimanche.Accédant aux demandes améri-caines, le conseil politique a donctrouvé lundi un accord soumis auParlement : l'examen des listesélectorales de toutes les régions oùexiste une suspicion d'un accroisse-ment brutal de la population.

L'accord ne mentionne pas Kirkoukmais on peut penser que les régionsde Kirkouk et du Nord de Ninivesont surtout concernées.En principe, le processus électoralétant lancé, les élections auront lieule 16 janvier si le Parlement ne pré-sente pas d'objections de dernièreheure mais d'ici là, les violences ris-quent de redoubler.

La souveraineté politiqueet économique de l'Irak

Le respect du calendrier électoralpèse non seulement sur le retraitdes troupes américaines mais estaussi un enjeu pour que l'Irakretrouve sa souveraineté et sonunité.À l'heure actuelle, le gouvernementirakien reste sous la dépendancepolitique (même si elle n'est pas for-mellement affirmée) et militaire desÉtats-Unis.Certes le gouvernement irakien estreconnu par l'ONU et par les autrespays. Il a noué des relations parfoisconflictuelles avec ses voisins laSyrie, la Turquie mais aussi l'Iran.Cependant l'épisode de la loi électo-rale montre bien cette dépendancevis à vis des États-Unis.Tout en cherchant à s'affirmer politi-quement, le gouvernement irakiencherche ainsi à retrouver une sou-veraineté économique.La souveraineté politique symbo-lique a été marquée par le contrôlede la «zone verte» par la police ira-kienne, le 1er janvier 2009, devenufête nationale.La souveraineté économique tarde.Les Anglais et Américains contrô-laient les anciens gisements pétro-liers exploités. Le gouvernement, àla recherche d'investissements avaitfait des appels d'offre pour l'exploita-tion de gisements qui n'ont pas eul'effet escompté. Cependant, enseptembre 2008, a été signé uncontrat d'exploitation avec la ChinaNational Pétroleum Company pourdévelopper le champ pétrolifère d'alAhdab au sud est de Bagdad.

L'Irak compte sur son pétrole pourdévelopper son économie car lapopulation souffre non seulement del'insécurité mais aussi des longuescoupures d'électricité quotidiennes,du manque d'accès à l'eau potable(d'où l'apparition du choléra), du chô-mage (près de la moitié de la popu-lation active), de la pauvreté.Or la dette plombe l'économiemêmesi elle a été réduite par le club deParis et si un accord a été signéavec le FMI.Surtout l'Irak est toujours sous lecoup de la résolution 661 adaptéepar le Conseil de sécurité de l'ONUle 6 août 1990, en vertu du chapitreVII de la résolution de l'ONU qui pré-voit des sanctions économiques.Ces sanctions dénoncées par lesorganisations humanitaires et cer-taines forces politiques ont mis l'Irakà genoux car l'importation d'alimentset de certains médicaments étaitinterdite. Elles ont causé la mort de500.000 enfants. Outre l'embargoéconomique, alimentaire, médical ettechnologique, les sanctions com-prennent aussi l'embargo sur lepétrole et le gel des avoirs.L'embargo sur le pétrole a été par-tiellement levé par la résolution 706de mai 1996 dite «pétrole contrenourriture».Après l'invasion anglo-américaine de2003, beaucoup de sanctionsavaient été levées par la résolution1483 du 22 mai 2003 mais en vertudu chapitre VII (de la charte del'ONU) restaient l'interdiction d'im-portation d'armes et surtout les sanc-tions financières.L'Irak a été reconnu comme seul res-ponsable des destructions com-mises au Koweit alors que celle-cisont largement le fait de l'aviationaméricaine (destructions volon-taires ?).L'Irak doit verser une partie de sesrevenus à un fonds d'indemnisationsous la surveillance d'un comité dessanctions. À ce jour, l'Irak aurait payé27,1 milliards de dollars au Koweit etdevrait encore verser 25,2 milliardsde plus.Le premier ministre Nouri al -Malikidemande de sortir l'Irak du chapitre7, c'est à dire la suppression totaledes sanctions, enmême temps il sol-licite les investisseurs américains.Le 21 octobre s'est tenue àWashington la conférence américa-no-irakienne des milieux d'affaires etd'investissement.Vendredi 23 octobre, Mme Rice àBagdad a discuté des moyens per-mettant à l'Irak de sortir des sanc-tions imposées par l'ONU en 1990 etle premier ministre irakien a insistésur la nécessité pour le comité desuivi américaino-irakien de menerdes actions pour faire sortir l'Irak duchapitre VII.Lundi, après avoir reçu Nouri alMaliki à Washington, Hilary Clinton aindiqué que les États-Unis et l'Irakavaient l'intention d'établir un comitécommun «afin de discuter des pro-blèmes relatifs au chapitre VII».L'affaire des sanctions infligées àl'Irak montre bien le cynisme desaméricains qui, après avoir large-ment profité du chapitre VII (lessociétés américaines ont monopoli-sé les contrats de reconstruction)tentent de faire payer par l'ONU lesdégats qu'ils ont commis.L'attentat du 25 octobre témoigne del'échec des États-Unis à instaurer lasécurité et la stabilité en Irak et pluslargement au Moyen Orient. Mais teln'était peut être pas l'objectif de l'im-périalisme américain. Outre lesenjeux géopolitiques, l'essentielétait le pétrole et les affaires.

attentat du 25 octobre

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