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Libres Libres La soif d’en sortir www.vielibre.org - Guérison, réinsertion et promotion des malades de l’alcool. Prévention et lutte contre les causes. N° 309 – Septembre & Octobre 2011 – 3 e Notre Force c’est l’Amitié Alcool, le péril jeune

Libres 309

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Journal de l'association Vie Libres Septembre octobre 2011

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N° 309 – Septembre & Octobre 2011 – 3 e

Notre Force c’est l’Amitié

Alcool, le péril jeune

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2 Libres n°309 • Septembre & Octobre 2011

édito

LIBRES : Bimestriel édité par le mouvement Vie Libre. Rédaction-administration : 8 impasse

Dumur, 92110 Clichy. & 01 47 39 40 80 01 47 30 45 37. Internet : http://www.vielibre.org

E-mail : [email protected] Fondateurs : André-Marie Talvas (1907-1992) –

Germaine Campion (1905-1998). Direction : Conseil d’Administration de Vie Libre.

Directeur de la Publication : Félix Le MOAn Comité de rédaction : René DeLAhAye,

Alain GALY, Malika HADDAR, Dominique LUCAT, Bernard MOUTHOn, Marcel RATZeL, Michel

Schambourg. Gestion : H. Rekaya. Abonnements : 01 47 39 40 80 - Un an : 14,20 e ;

Soutien : 32 e. Crédit Mutuel : 4102 34379841. Design et Maquette : Direct-graphic.com -

Impression : Imprimerie COMeLLi - BP 389 - 91959 COURTABOeUF CeDeX - Commission

paritaire : n° CCPPAP 0515 G 84803. iSSn : 1166-9004 - Tirage : 8 400 exemplaires.

Avec le soutien financier de la Caisse nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés.

L

Marcel Ratzel

« ALCOOL : le péril jeune »Conduite en état d’ébriété, accidents de la route, rapports sexuels non

protégés, violences physiques, verbales, échecs scolaires sont souvent

les conséquences d’une consommation excessive d’alcool et face à

ces risques, les jeunes paient chaque année un lourd tribut.

L’évolution des comportements due à la consommation abusive de boissons alcoolisées devient inquiétante chez les jeunes et en particulier l’augmentation des états d’ivresse répétés. Les chiffres sont sans appel ; les hospitalisations des jeunes mineurs pour alcoolisme aigu sont passées de 5 239 en 2006 à 7 043 en 2009 et on constate que les adolescents sont de plus en plus jeunes et les filles de plus en plus nombreuses.Si les actions de prévention menées par les militants de notre Mouvement envers les jeunes et plus précisément en milieu scolaire sont en augmentation, une informa-tion sur ces dangers serait également nécessaire aux parents qui ont tendance à banaliser la consomma-tion d’alcool sous prétexte qu’il faut que jeunesse se passe. En effet, ces mêmes parents qui ne s’affolent pas lorsque leurs enfants rentrent chez eux en état forte-ment alcoolisé, vont s’affoler et s’inquiéter s’ils trouvent

dans leur chambre, une barrette de shit, un mégot de pétard ou une seringue usagée.L’engagement des pouvoirs publics reste modeste pour lutter contre les dangers d’une consommation excessive d’alcool et les mesures prises concernant la vente d’al-cool aux mineurs ne pourront être positives que si elles sont accompagnées d’un plan de prévention et d’information aux jeunes en y associant les parents d’élèves qui devront y trouver pleinement leur place ainsi que les associations lycéennes. Toute la communauté scolaire doit être partie prenante de ce problème majeur de santé publique.

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Actualités La vie du Mouvement

Sommaire

Actualités p. 4 à 5• La Brigade de Prévention de la Délinquance

Juvénile (BPDJ) du Finistère.

Santé p. 6• Alcool et santé chez les adolescents.

Dossier p. 7 à 10 • Jeunes en milieu scolaire.

Prévention jeunes p. 11

La vie du Mouvement p. 12 & 13 • Section de Mulhouse.

Vie sociale p. 14 & 15 • L’enfant d’alcoolique souffre.

Vie Libre dans l’action p. 16 à 19 • « Vie Libre » Addictions : une journée d’étude très

suivie.• Vie Libre Finistère : Stage Trésorerie des 2 et

3 Septembre 2011.• Vie Libre Hérouville Saint Clair : journée pêche le

02 juillet 2011• Vie Libre Orne.• Vie Libre La Roche sur Yon et St Fulgent – Les

Herbiers.• Stage 1er degré du 26.09 au 01.10.2011 – C i S P

Paris.• Vie Libre Grenoble : semaine de la prévention

routière.• Le Comité Régional Rhône Alpes a organisé une

journée d’études. • Vie Libre Albertville.• Vie Libre Metz.• Vie Libre nevers : pique-nique à St Amand

Montrond.• Stage de formation aux addictions à Reims du

27 au 30 octobre 2011.

Histoire de guérison p. 20 à 21 • notre nouvelle vie.• Joyeux anniversaire, abstinence !

Le coin des gourmands p. 22 • La cuisine Anglaise.

Vie Libres au fil des mots p. 23

Histoire de guérison

Vie Libre dans l’action

Le coin des gourmands

Dossier p. 7 à 10

Alcool, le péril jeune

Santé

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4 Libres n°309 • Septembre & Octobre 2011

Actualités

A

La Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile (BPDJ) du Finistère

La Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile (BPDJ) est un concept unique

au sein du ministère de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des collectivités territoriales.

Les BPDJ symbolisent, dans les départements où elles sont implantées, la prévention

de la délinquance auprès des autorités administratives et judiciaires, des services,

des collectivités territoriales, du monde associatif et des jeunes et leur famille.

Au début des années 1990, le constat préoc-cupant de l’accroissement de la délinquance des mineurs et du développement des vio-lences, notamment dans les quartiers sen-sibles et les établissements scolaires, a fait de la lutte contre cette délinquance une priorité d’action. La création des premières Brigades de Prévention de la Délinquance Juvénile (BPDJ), en septembre 1997, s’inscrivait dans cette dynamique et constitue aujourd’hui encore une spécificité de la gendarmerie.

Pour atteindre les objectifs ainsi fixés, trois types de missions sont prioritairement assi-gnés à la BPDJ – prévenir, renseigner, faci-liter et accompagner l’intervention, qui s’inscrivent toutes dans une démarche par-tenariale. Ces missions sont accomplies où la gendarmerie assure la responsabilité exclu-sive de l’exécution des missions de sécurité et de paix publiques.Vocation première de la BPDJ, l’action pré-ventive conduite au bénéfice de la jeunesse a pour objet d’empêcher toute manifestation d’incivilité et de délinquance à l’encontre des mineurs ou de la part de ceux-ci. Elle se traduit d’abord par une présence soutenue, visible et apaisante, dans la zone d’action de l’unité. La surveillance exercée, ainsi que les contacts noués de façon régulière avec le plus grand nombre de jeunes et les personnes de leur environnement familial et social (gardiens

d’immeubles, médecins, commerçants…), permettent d’acquérir la meilleure connais-sance des individus et des lieux. La connaissance de leur zone d’action per-met aux militaires de la BPDJ de capter les attentes des jeunes, évaluer la pertinence des actions conduites par la gendarmerie en leur faveur et percevoir les signaux d’alerte, révélateurs d’une dégradation du climat social dans le ou les quartiers où ils agissent.En complément de la brigade territoriale com-pétente (ou sa compagnie de rattachement), la BPDJ constitue un partenaire privilégié pour toute formation de gendarmerie devant conduire une intervention dans la zone d’ac-tion impartie à cette unité. Les missions prioritairement imparties à la BPDJ doivent toutes se concevoir dans un cadre partenarial. Elles s’exécutent, en liaison et dans un souci de complémentarité et de cohérence, avec d’autres unités de gendar-merie, avec d’autres administrations de l’État et avec d’autres acteurs non institutionnels (personnels de la protection judiciaire de la jeunesse, magistrats spécialisés, éducateurs, travailleurs sociaux, chefs d’établissement de l’éducation nationale et enseignants, repré-sentants des services de secours, de la police municipale, agents locaux de médiation sociale, etc.) (Source SIRPA Gendarmerie)La BPDJ du Finistère est intervenue durant l’an-née scolaire 2010/2011 auprès de 282 éta-

blissements scolaires tant publics que privés et a rencontré 17 484 personnes comprenant les publics élèves, professeurs et parents.

Les interventions ciblent essentiellement :• la citoyenneté (violences, racket, recel,

etc.),• les problèmes liés à l’utilisation de l’inter-

net,• les conduites addictives, de l’expérimen-

tation à l’usage régulier voire quotidien des drogues et la problématique régio-nale des ivresses alcooliques et canna-biques de type défonce.

Il y a lieu de préciser que les militaires de la BPDJ exercent uniquement dans le cadre pré-ventif, car ils ne bénéficient pas d’une habili-tation judiciaire leur permettant de procéder à des enquêtes judiciaires.

La BPDJ et la lutte contre les addictions chez les jeunes

Lors de son intégration au sein de la Brigade de Prévention, le personnel est formé durant trois semaines aux méthodes de prévention et d’approche sur les usages de drogues. Cette formation a été initiée par le Professeur Jean Philippe PARQUET en personne.

En premier lieu, il s’agit d’apprendre à travail-ler son message de prévention en abordant

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Actualités

Adjudant-Chef ROUDAUT Pierre Référent Sûreté du Groupement de Gendarmerie du Finistère et ancien Commandant de la BPDJ

et le Maréchal des Logis Chef Pasteur Commandant la Brigade de Prévention.

les drogues (produits psychoactifs qui agissent sur le cerveau) d’une manière générale. En parler auprès d’un public scolaire consiste dans un premier temps à ne pas aborder le statut, même si pour un gendarme de pré-vention cette donnée est importante. Il lui appartiendra de revenir bien évidemment sur ce sujet en fin d’intervention et d’expliquer les incriminations et plus particulièrement les conséquences tant pénales, douanières que civiles.

En second lieu, l’intervenant ne doit pas se restreindre à aborder la dépendance à un pro-duit (dans ce cas il faut s’adresser à un public déjà usager quotidien), mais d’aborder les usages. Qu’est ce que l’expérimentation, qu’est-ce que l’usage occasionnel, qu’est-ce que l’usage régulier, qu’est-ce que l’usage quotidien ? Qu’est-ce que l’addiction et enfin qu’est-ce que la dépendance ?(Voir statistiques consommation MILDT (dro-gues.gouv.fr) - année 2002/2003).

La Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et Toxicomanie attachée auprès des services du Premier Ministre met en oeuvre les décisions du Comité Interministé-riel de lutte contre la drogue et de la préven-tion des dépendances et concerne aussi bien les consommations de drogues illicites que l’abus d’alcool, de tabac et de médicaments. Cette mission fixe le cadre dans lequel nous devons évoluer dans notre message tant sur la prévention, la répression que la réduction du risque. (Voir le livre d’information drogues et dépendances et le plan triennal consul-table sur le site).

La consultation des données de l’Office Français des Drogues et Toxicomanie couplée au terrain nous permet de faire une analyse des produits et types de consom-mations sur le secteur régional et départemental et d’ajuster notre message.

Le travail partenarial tant avec Vie Libre, Alcool Assistance, l’Association de Prévention et d’Information sur les Conduites Addictives, l’Education Nationale, la connaissance de ter-rain de certains publics, la recherche d’infor-mations sur Facebook, Twitter, la rencontre

régulière avec les jeunes nous permet égale-ment d’ajuster notre message de prévention.

En effet, la consommation de produits psy-choactifs d’aujourd’hui n’est pas forcément identique à celle d’avant. Les expérimenta-tions touchent un public beaucoup plus large, les usagers sont devenus des polyconsomma-teurs (alcool, tabac, cannabis, cocaïne, ecs-tasy voire héroïne).Le commerce des drogues a également bien évolué, vente massive d’alcools dans la grande distribution, production d’herbes de cannabis par les particuliers lors d’achat de kits de pro-duction sur internet, arrivage de paquets de cocaïne par la mer et émergence des trafics par voie maritime et aérienne, transports de type gofast, etc..

Le commerce des drogues obéit comme le reste aux lois des marchés, le levier répressif ne peut à lui seul résoudre ce problème de société. (Statistiques de consommation MILDT 2010).

Dans les faits, le travail partenarial avec les adhérents de Vie Libre consiste à créer un binôme (un gendarme / un membre de Vie

Libre) pour échanger lors d’une intervention devant une classe d’environ 30 élèves. Les rôles sont bien définis dès le départ, le gen-darme se présente et engage le débat sur les expérimentations et les usages de drogues, le membre de Vie Libre se présente à son tour et donne son témoignage sur sa maladie, avant, pendant et après. C’est à partir de ce moment-là que les deux intervenants vont devoir garder le cap de leur intervention pour faire passer un message et surtout argumenter, car l’auditoire pose géné-ralement beaucoup de questions.

L’intervention de prévention ne peut unique-ment se borner à parler d’un produit et de la dépendance, au contraire il faut ouvrir le débat sur l’ensemble des points évoqués ci-dessus et faire en sorte que le jeune ait trouvé les outils nécessaires pour lui permettre le temps venu de pouvoir dire NON.

En conclusion, la prévention est un métier dif-ficile, il y a une nécessaire remise en cause perpétuelle de l’intervenant ; les addictions d’antan ne sont pas les addictions d’au-jourd’hui et nul ne peut prévoir l’évolution future !

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Santé

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O

Dr Marie France Gérard

Alcool et santé chez les adolescentsLa première cause de mortalité entre 14 et 30 ans reste l’alcool.

On peut distinguer les effets de l’alcool sur la santé des jeunes en effets immédiats et à moyen terme.

les effets immédiats

L’alcool passe très rapidement dans le sang via la paroi intestinale sans subir aucune modification. Il se répand très vite dans tout l’organisme, notamment dans les endroits les plus irrigués : foie, mais aussi cœur et cerveau.

Il agit comme calmant et anxiolytique, mais surtout comme désinhibant : rencontres plus faciles, possibilité de rela-

tions sexuelles rapides, non protégées, voire même de relations forcées avec un retour à la réalité bien déprimant, une estime de soi encore plus basse et le risque de MST : maladie sexuellement transmissible parfois négligée dont le traitement est retardé par « honte », et risque bien sûr aussi d’hépatite B ou C, de SIDA. L’effet euphorisant peut être à l’origine de « passages à l’acte » violents et de comportements dangereux, d’acci-dents de circulation.

L’ivresse peut évoluer vers le coma éthylique après inges-tion de quantités importantes ou de prise à jeun sur terrain non initié : dans ce cas, il y a urgence à traiter en milieu hos-pitalier, en raison du risque d’asphyxie par vomissements ou atteinte du centre respiratoire.

les effets à moyen terme

L’alcool a des effets néfastes sur le cerveau en développe-ment : les jeunes qui boivent sont donc plus vulnérables aux problèmes de mémoire et d’apprentissage, avec en corollaire échec scolaire, syndromes dépressifs, tentatives de suicide…

La consommation habituelle, banalisée, d’alcool même dans les boissons dites « premix » ou alcopops ainsi que le binge-drinking (consommation de grandes quantités d’alcool de façon occasionnelle) augmentent le risque d’évolution vers la dépendance à l’âge adulte.

Même si la prise de boissons alcoolisées est fréquente à l’adolescence, elle n’est pas forcément prédictive d’un alcoo-lisme à l’âge adulte, dans la mesure où le milieu familial reste protecteur et où il n’y a pas de vulnérabilité particu-lière conduisant à la dépendance rapidement.

Chez les jeunes filles, une consommation même modérée d’alcool durant la grossesse, génère un risque d’accouche-ment prématuré, de petit poids de naissance, de retard de développement intellectuel et neurologique. À noter aussi que l’alliance oestrogène et alcool pourrait être nocive pour le foie.

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Dossier

Jeunes en milieu scolaireLe plan gouvernemental (2008/2011) de lutte contre les drogues illicites, le tabac et

l’alcool fait de l’école un acteur de premier plan dans la politique de prévention. Il

prévoit que tous les élèves bénéficient à chaque niveau de la scolarité, dans le cadre

de leur emploi du temps, d’une éducation à la prévention des pratiques addictives

portant sur le tabac, l’alcool, le cannabis et d’autres substances licites ou illicites.

Ces interventions s’insèrent dans la démarche d’éducation à la santé développée à

l’échelle de l’établissement.

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Dossier

VVIE LIBRE GIRONDE est inscrit dans le répertoire académique d’Aquitaine depuis 2007 et c’est une action départementale. Une équipe intervient à la demande des établissements scolaires publics et privés pour des classes de 4ème à la Terminale. Une méthodologie appliquée, is-sue d’une formation avec la MILDT, est proposée à l’infir-mière scolaire qui fait le choix des sujets. Sa présence est souhaitable pendant les interventions. Deux heures par classe. Deux jours par établissement et en juin 2011 une semaine entière avec des classes de seconde.

LES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES AU MILIEU SCOLAIRE • Donner aux élèves les moyens de maîtriser des connais-

sances et des compétences relatives à leur santé et à leur bien-être, notamment dans le domaine des addictions.

• Développer chez les élèves des compétences leur per-mettant de faire des choix responsables. Certains enfants et adolescents sont d’ores et déjà confrontés aux pratiques addictives. Ils peuvent être en difficulté avec l’un ou l’autre des produits, se trouver désemparés et ressentir le besoin d’être aidés. Les inter-ventions peuvent jouer ici un rôle de révélateur, il est donc indispensable que soit développée leur aptitude à demander de l’aide.

DÉROULEMENT D’UNE INTERVENTIONComment installer la confiance dès le début de la séance ? Que va-t-on encore leur raconter sur l’alcool ? Qui c’est VIE LIBRE ? Nous les rassurons en indiquant que nous ne faisons pas la morale, nous n’interdisons pas, nous ne jugeons pas.Cependant, l’alcool n’est pas une boisson comme les autres, il faut s’en méfier.Certains connaissent bien les sensations de l’ivresse ra-pide. Pour s’amuser, se déchirer, s’éclater… D’autres esti-ment « savoir gérer, s’arrêter avant le verre de trop » !!! ... C’est quand le verre de trop ?

PRÉSENTATIONS Des militants et de notre Mouvement VIE LIBRE (court).

D V D :Film référent : « Cela n’arrive qu’aux autres ». Des jeunes qui consomment de l’alcool en biture express, sous l’effet du groupe. Les comportements très négatifs sont débattus avec les élèves qui donnent leur avis sur les situations à risques et proposent des solutions qui pourraient éviter

l’accident mortel. Faut-il accepter d’être le passager alors que le chauffeur est alcoolisé ?

LES EFFETS DE GROUPE Il est souvent difficile à la préadolescence, de s’émanci-per de l’appréciation des camarades, surtout lorsque l’on a acquis une certaine image, une réputation, qui sert de refuge. Il n’est pas simple de soutenir que l’on a changé sa manière de voir, d’agir et d’être. Sur le plan du groupe, les réactions défensives peuvent alors être vives. La scène scolaire est le lieu où tous ces enjeux se manifestent, se réactivent, se révoltent ou se figent. Pour certains, cela reste au stade de la tentation ou peut conduire à un re-cours transitoire, le temps de conforter d’autres modes de relations à soi et au monde.

LES PREMIX ET ALCOPOPSComment séduire les jeunes. C’est quoi un PREMIX ?...Les professionnels du secteur des boissons alcoolisées ont développé des stratégies marketing en direction des jeunes consommateurs, attirés par les saveurs sucrées. Ils ont ainsi créé des nouveaux produits : les prémix et les alcopops. Conditionnés en bouteilles ou en canettes, ces produits ont une teneur en alcool qui s’élève à 5-6% du volume. Les prémix sont des boissons mélangeant des boissons non alcoolisées (soda, cola. ) avec des alcools (whisky, vodka). Le goût sucré masque facilement l’alcool et peut faciliter l’abus chez certains buveurs. Le PREMIX bénéficie d’un packaging accrocheur et festif. Le public visé est l’adolescent ou le jeune adulte.

EFFETS ET DANGERS L’alcool n’est pas digéré : il passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l’organisme. L’alcool détend et désinhibe. À court terme et lorsqu’il est consommé à des doses importantes, il provoque un état d’ivresse et peut entraîner des troubles digestifs, des nausées, des vomissements.

RISQUES IMMEDIATS DE LA BITURE EXPRESS (binge drinkink) Boire une grande quantité d’alcool en peu de temps pro-voque une montée importante du taux d’alcoolémie. Seul le temps permet de le faire baisser. On compte qu’il faut environ une heure par verre absorbé. Il faut donc retarder le moment de conduire une voiture ou une machine, se reposer, dormir, se faire conduire, manger. Si l’on boit sans manger, l’alcool passe plus rapidement dans le sang et ses effets sont plus importants. Une seule dose, même

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Dossier

faible, peut avoir des conséquences néfastes immédiates. Les risques : diminution de la vigilance, souvent respon-sable d’accidents de la circulation, d’accidents du tra-vail. Pertes de contrôle de soi qui peuvent conduire à des comportements de violence, à des passages à l’acte, agressions sexuelles, suicide, homicide.À l’évocation du coma éthylique, en collaboration avec l’infirmière scolaire, les élèves simulent une situation et doivent indiquer les gestes de la PLS (position latérale de sécurité) en attendant les secours. Le 112 permet d’appe-ler gratuitement les services d’urgence dans les pays de l’Union Européenne depuis un fixe ou un portable.

LES RISQUES SANITAIRES A PLUS LONG TERMELa consommation régulière quand elle est excessive (au-delà des seuils de 2 à 3 verres par jour) augmente le risque de nombreuses pathologies : cancers de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardio-vasculaires, maladies du système nerveux et troubles psychiques (anxiété, dépres-sion, troubles du comportement).

ALCOOL ET DÉPENDANCES Certaines personnes risquent de passer d’une consom-mation récréative contrôlée, « l’usage », à une consom-mation excessive non contrôlée, « l’usage nocif » ou « l’usage à problème ». Les troubles liés à la consom-mation excessive d’alcool surviennent à des moments très variables selon les individus. Certains vont vivre des ivresses répétées avec de longues interruptions sans de-venir pour autant dépendants. Cet usage reste toutefois à risques. On parle de dépendance lorsque la personne est deve-nue incapable de réduire ou d’arrêter sa consommation, malgré la persistance des dommages.

INÉGAUX FACE À L’ALCOOL Face à la consommation d’alcool, chacun réagit diffé-remment selon sa corpulence, son état de santé physique et psychique, son sexe et selon le moment de la consom-mation. .

PRÉCONISATIONS DE L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)

Consommations occasionnelles Pas plus de 4 verres standards en une seule occasion. Associée à des médicaments ou à des drogues, une seule

dose, même faible, peut avoir des conséquences graves.

Consommations régulières Pas plus de 2 verres standards par jour pour les femmes. Pas plus de 3 verres standards par jour pour les hommes. Au moins un jour par semaine sans aucune boisson al-coolisée (pour tester la dépendance). Selon le type d’alcool, un verre standard = 10 g d’alcool par verre.

Qu’est-ce qu’un verre standard ou une unité d’alcool ?

Un verre standard = 10 g d’alcool = 1 UNITÉ

La loi oblige les cafetiers-restaurateurs à respecter ces doses.

Chaque verre contient la même quantité d’alcool.

Dans chacun de ces verres, il y a la même quantité d’alcool. Et

chaque verre correspond à peu près à 0,20 g/litre sang.

Ne pas consommer :Pendant l’enfance et la préadolescence. Pendant la grossesse et l’allaitement, risque de dévelop-per le SAF (syndrome d’alcoolisation fœtale). L’alcool passe du sang maternel au sang du fœtus sans que le placenta ne joue le rôle de « filtre ». Une consom-mation même occasionnelle ou faible d’alcool pendant la grossesse n’est pas anodine et peut entraîner des risques pour l’enfant à naître.

QUE PRÉVOIT LA LOI ? La production, la vente et l’usage des boissons alcooli-sées sont réglementés. L’alcool est un produit licite. Contrairement à certains produits, l’alcool n’est pas une substance interdite.

La protection des mineurs Quiconque fait boire un mineur jusqu’à l’ivresse commet un délit. Il est interdit de vendre ou d’offrir à des mineurs des boissons alcoolisées.

La sécurité routière Le taux légal d’alcoolémie maximale est fixé à 0,5 gramme d’alcool par litre de sang (contrôle par ana-lyse de sang) et à 0,25 milligramme par litre d’air expiré (contrôle par éthylomètre).

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10 Libres n°309 • Septembre & Octobre 2011

Dossier

Francine Chavanel

Entre 0,50 et 0,8 gramme d’alcool par litre de sang (ou entre 0,25 et 0,4 mg par litre d’air expiré), c’est une infraction passible d’une amende forfaitaire, d’une sus-pension de permis et de la perte de points. Au-delà de 0,8 gramme d’alcool par litre de sang, il s’agit d’un dé-lit entraînant un retrait de points, passible de prison et d’une amende. La condamnation peut-être assortie d’une suspension ou d’une annulation du permis de conduire (obligatoire en cas de récidive). L’alcool peut être une arme et conduire en détention. L’action prison est présentée par l’un de nos DVLP.

VRAIES ET FAUSSES CROYANCES

NON, l’alcool : ne réchauffe pas, ne rend pas fort, n’est pas un antidépresseur, ni un aphrodisiaque, faire du sport ne diminue pas son taux d’alcoolémie, mettre du soda dans son whisky ne diminue pas les effets de l’alcool.

OUI, l’alcool est une drogue dure, un produit licite. Il s’agit ici d’apporter les connaissances nécessaires sur les effets des boissons alcoolisées et de mettre en évi-dences les idées fausses et les idées reçues.

LES TÉMOIGNAGES DES MILITANTS DE VIE LIBRE L’alcoolisme est une maladie qui se soigne et se guérit. Les personnes de VIE LIBRE témoignent de leurs parcours devant les élèves attentifs et respectueux. Ils répondent à leurs questions sans tabou. Souvent, les enfants inter-pellent sur la notion d’alcool zéro qui leur semble peu envisageable dans un quotidien, mais surtout lors de fêtes, de mariages, de réveillons... Les anciens buveurs insistent sur cette notion importante : ils ne peuvent plus consommer une goutte d’alcool pour ne pas prendre le risque d’une rechute. Ces témoignages peuvent rappeler aux enfants ce qu’ils vivent à la maison avec un proche malade. Ils peuvent en parler s’ils le souhaitent à la fin de la séance. L’infirmière scolaire pourra s’ils le désirent les rencontrer par la suite.

PERSONNES RESSOURCES Où s’informer, se documenter ?En cas de besoin, qui contacter ?

• L’infirmière scolaire qui est un professionnel de santé et qui peut aider à trouver un lieu d’accueil, pour parler, trouver des soins,

• Un professeur, un parent, grands-parents…,• Les consultations « jeunes consommateurs « (anonymes

et gratuites),• Les points Écoute Jeunes,• Écoute Alcool,• Des associations (comme VIE LIBRE),• Internet qui propose des sites adaptés.

Les interventions se terminent par un jeu avec les lunettes

de simulation d’alcoolémie à un taux de 0,80 g/litre sang. Il est facile de démontrer grâce aux lunettes, les vrais ef-fets de l’influence de l’alcool sur la vision et donc sur la conduite d’une façon ludique, mais très réaliste.

En matière d’éducation à la santé et sensibilisation des conduites à risques, les parents occupent ou devraient occuper une place de premier plan en se servant de mul-tiples occasions de la vie familiale pour dialoguer avec leurs enfants sur divers sujets de société et de santé, y compris pour aborder les délicates questions relatives à la consommation des boissons alcoolisées.

Aucune action d’éducation à la santé, de sensibilisation ou d’information sur les usages de substances psycho-ac-tives ne peut donc se mener en milieu scolaire sans tenir compte de la place des parents. Les actions de l’école ne sont pas celles des parents et inversement. Mais il importe aussi qu’ils ne soient pas incohérents et que l’action édu-cative entreprise dans l’un soit renforcée dans l’autre. Le CESC (Comité d’Éducation à la Santé et à la Citoyenneté) peut largement y contribuer.

C’est pour cela que l’équipe VIE LIBRE Gironde prévoit d’élargir cette action JMS (Jeunes en Milieu Scolaire) avec les parents d’élèves en collaboration avec les chefs d’éta-blissements.Il serait intéressant de partager ces informations de sen-sibilisation avec la famille sur la thématique « alcool et jeunes ».

Cette action JEUNES EN MILIEU SCOLAIRE dans notre département est reconnue par les établissements qui nous rappellent chaque année et d’autres qui en font la demande, souvent parce qu’ils ont entendu «parler» de nos prestations.L’équipe JMS de VIE LIBRE Gironde remercie les établis-sements scolaires girondins qui leur font confiance, pour leur accueil toujours très agréable. Sans oublier les élèves pour leur participation, leur écoute et leur respect.

Petit clin d’œil d’un établissement :

Infirmières scolaires en lycée, nous faisons intervenir l’as-sociation «Vie Libre Gironde « depuis 2009. C’est pour nous un partenaire intéressant dans les actions santé que nous menons. Hormis une présentation attrayante et bien documentée de la maladie alcoolique, le dialogue qui s’établit avec les élèves semble enrichissant de part et d’autre.

Certains passages sont issus du livre REPÈRES de la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie)

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Prévention jeunes

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La vie du Mouvement

SSection isolée de MulhouseSituation géographique de Mulhouse

Mulhouse est une ville alsacienne, située dans le sud de la région, dans le département du Haut-Rhin.Elle fait partie de l’euro district Mulhouse-Colmar-Fribourg-en-Brisgau et de la Métropole Rhin-Rhône.Elle est positionnée sur l’axe stratégique Frankfort-Milan (respectivement à 340 et 350 km).Située à égale distance des villes suivantes : Gênes, Mul-house et Bruxelles, et à 100 km de Zürich et Strasbourg.Elle bénéficie d’une situation géographique privilégiée, à la frontière de trois pays, Mulhouse dispose de solides avan-tages.

Elle est située à 25 minutes seulement de Bâle en Suisse et de 30 minutes de Freiburg en Allemagne.Mulhouse est située sur trois axes importants :

• Allemagne-Méditerranée (Francfort-Lyon-Marseille-Nice-Montpellier),

• Les différents départements et pays d’Alsace.

Composition et activités de la section isolée de Mulhouse

• Effectifs de la structure : 50 membres• 26 membres Actifs : 12 hommes/14 femmes.• 24 membres Sympathisants : 11 hommes/13 femmes

Vie Libre est présent et agit dans 9 communes de la Communauté d’agglomération Mulhouse Sud-Alsace (CAMSA) :Berrwiller | Bollwiller | Kingersheim | Lutterbach | Mulhouse | Pfastatt | Richwiller | Wittenheim | Staffelfelden.

La section accompagne les malades dans deux hôpitaux de la région :

• Centre Hospitalier de Mulhouse,• Service d’Unité d’alcoologie-hôpital de Pfastatt,

Interventions en milieu scolaire :

• Interventions dans de nombreux collèges et lycées de l’agglomération.

Interventions en partenariat :

• Tenue des temps forts autour de la réalisation et dégus-tation de cocktails sans alcool en partenariat avec le CAP, Sémaphore, la Coordination Santé ville de Mulhouse, M2A, Pôle Prévention Citoyenneté.

Vie Libre intervient auprès des personnes en situation de précarité :

• Au foyer des sans-abris (ALSA),• Chantier d’insertion (Espace Développement),• Centre d’hébergement (Aléos).

Interventions en milieu professionnel :

• Actions en milieu professionnel établies avec le centre de Réadaptation de Mulhouse, interventions auprès des gardiens d’immeubles, agents de Prévention et de Sécu-rité.

• Présence de Vie Libre deux fois par an à l’École des élèves infirmières-aides-soignants et à l’hôpital Émile-Muller.

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La vie du Mouvement

Section isolée de Mulhouse• Chaque année, un stage d’Alcoologie est mis en place

pour une quinzaine de stagiaires.• Deux membres participent dans les groupes de préven-

tion de la SNCF et sont les accompagnateurs des salariés cheminots vers les soins.

Femmes :

Le Groupe Femmes se rencontre tous les deux mois à la mai-son des associations. Ce groupe accueille et accompagne les femmes qui ont décidé d’entamer une démarche de soins.Elles sont mobilisées lors de la tenue de stand pour la confection de crêpes et gaufres.Elles interviennent au foyer des jeunes filles (Armée du Salut) et également lors de la rencontre avec les patients de l’hôpital de Pfastatt.

Autres interventions :

Vie Libre intervient dans les MJC de la M2A, fêtes de rues, fête de voisins, forum galerie marchande ex Auchan.

Vie Libre Mulhouse en chiffres :

En 2010, ce sont :4 équipes de base32 réunions d’équipe de base40 permanences qui ont été assurées et ont permis d’ac-cueillir des personnes en parcours de soins, de conseiller des familles confrontées à des membres ayant des problèmes d’alcool, d’informer l’entourage sur la maladie alcoolique.

La section Mulhouse possède un Site : vie.libre.mulhouse.free.fr, un blog et édite une brochure « Éveil à la Sobriété tirée en 100 exemplaires tous les trois mois.

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Vie sociale

C

L’enfant d’alcoolique souffre.L’aider est particulièrement difficile.

La maladie alcoolique est loin d’être une maladie solitaire. Quand une personne

sombre, malheureusement c’est toute la famille qui plonge avec elle.

C’est la maladie de la co-dépendance avec toute la souf-france qui en découle durant les différentes phases de l’alcoolisme. Les conjoints bien sûr ne sont pas épargnés, quelques fois les parents sont atteints dans leur chair, mais les plus touchés par ce terrible fléau sont certainement les enfants !

L’enfant en sort-il indemne ?

Quelle est sa souffrance quotidienne ?Comment l’aider à mieux appréhender ce qui pour lui est incompréhensible dans cette maladie ?Quel sera l’avenir de cet enfant précocement « initié » à l’alcool et peut-on l’envisager positif ?Quelle aide proposer à ces enfants de l’alcoolisme et quelle place Vie Libre y consacre ?

Voici quelques réflexions et interrogations que l’on va déve-lopper pour mieux comprendre la souffrance de l’enfant d’alcoolique.

L’enfant souffre au quotidien.

La première souffrance de l’enfant c’est la peur, peur d’at-tendre le parent alcoolique, peur quand il ne rentre pas le soir, peur quand il rentre et qu’il s’attend aux violences ver-bales et quelques fois physiques.L’enfant éprouve aussi de la honte, quand le respect a quitté le giron familial, quand chacun au sein de la famille se croit coupable à force d’être accusé, honte que l’enfant éprouve aussi pour la réputation du parent alcoolique et des retom-bées sur la famille.

L’échec est un sentiment permanent chez l’enfant, les espoirs de changements de comportement du malade et l’élan de vivre sont déçus tous les jours. Cet enfant-là est privé de sécurité, d’affection, il est privé d’exprimer des sentiments, qu’ils soient négatifs ou positifs, sans parler de son hygiène de vie défaillante, souvent pri-vée d’alimentation saine et d’un sommeil tranquille.

Il souffre aussi de la solitude et de l’abandon : il est sou-vent laissé à lui-même, soit parce que l’autre parent tolère

ou qu’il boit aussi, ou qu’il a quitté la cellule familiale, ou simplement parce qu’il est profondément accaparé par son propre chagrin.

Comment ne pas souffrir au quotidien quand, à la maison, on impose la dissimulation des dégâts occasionnés par le malade alcoolique :

• on minimise et excuse parfois les comportements du malade et l’on entend : « c’est une façon pour lui de se détendre »,

• on cache, voire on répare les nombreux dégâts matériels,• on ne répond pas aux scènes de jalousie et autres accu-

sations injustes du malade, c’est la loi du silence, • à l’extérieur, si on en parle, ce n’est surtout pas pour

évoquer la maladie, mais pour mentir et ainsi excuser l’absentéisme et autres manquements de l’alcoolique,

• l’enfant enregistre aussi l’injustice d’être puni pour des riens, quand l’alcoolique, lui, ne l’est jamais.

Souffrant de la lâcheté de son autre parent, l’enfant se sent blessé à l’intime, à la fois blessé dans son sens de la justice et du respect, il est aussi blessé dans son sens de la vérité, dans son désir de comprendre et son estime de soi.

Et que dire lorsqu’il se croit coupable d’avoir échoué à gué-rir son parent buveur ? S’ajoute une plus grande culpabilité encore quand ce même buveur allègue que s’il boit c’est pour se consoler de « ses bêtises ».

Ce sentiment très fort d’être abandonné et pas aimé est absolument terrible parce que l’enfant a moins peur de la mort que d’être abandonné !Cela se traduit par des troubles du comportement, par un pro-blème d’hyperactivité, l’effondrement des notes à l’école, la consommation excessive d’alcool lorsqu’à son tour il devient adolescent, susceptible aussi de consommer des substances toxiques, comme le cannabis, les amphétamines et la cocaïne, il peut également souffrir d’anxiété et de dépression…

L’alcoolisme est incompréhensible pour l’enfant.

Un adulte a du mal à comprendre les méandres de la mala-die alcoolique, un enfant lui, ne possède pas toutes les clés pour la comprendre.

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Vie sociale

Dominique Lucat

Comment comprendre le cercle vicieux de l’alcool bu par le parent, pour fuir les soucis ? Comment comprendre le méca-nisme du buveur qui menace de violences son entourage (et donc son enfant) s’il raconte ce soi-disant mensonge, qu’il boit ? Comment comprendre l’alternance continuelle de haine, d’attachement et d’indifférence en se disant : « il est le meilleur des pères quand il ne boit pas » ?

Dans son désarroi, l’enfant manifeste un caractère instable. Il cherche sa voie, son rôle :

• devenir un héros familial, voué à aider,• être un enfant perdu, dépressif, il se réfugie dans le rêve,• devenir le bouc émissaire, révolté, agressif et délinquant.

Comme on peut le voir, l’enfant souffre de cette incompré-hension du parent buveur et de ses comportements à la Docteur Jekyll et Mister Hyde.

Quel sera l’avenir de cet enfant dans le temps ?

Le risque majeur de l’enfant exposé très tôt à cette initiation forcée c’est de devenir plus tard à son tour dépendant de l’alcool et des drogues, surtout s’il a souffert d’un « déficit de l’attention » et de carences éducatives liées à l’alcoolisme parental. Cela pourra même entraîner chez lui une méfiance de l’amour. Il en arrivera à se méfier des autres et de lui-même, jusqu’à la peur de réussir, la névrose d’échec.

Il pourra s’imaginer qu’il faut avoir mal pour être aimé et pour cela jusqu’à choisir, de préférence, des partenaires vio-lents.Le fait d’avoir été élevé dans une ambiance irrespectueuse peut l’amener au passage à la délinquance :

• le cas de la fille victime d’inceste, et qui risquera de tomber dans la prostitution, les drogues, l’alcool, le suicide ;

• celui du garçon qui a souffert par l’alcool et qui sera vul-nérable à l’alcool.

Ce risque de délinquance future ne reste qu’une probabilité,

mais surtout pas une fatalité !

Certains de ces enfants qui ont subi des épreuves doulou-reuses dans la jeunesse, développeront du positif et devien-dront des adultes courageux, tenaces, débrouillards et pleins de sang-froid dans des situations difficiles.

Un autre espoir pour ces enfants, c’est le rétablissement du parent malade alcoolique. Bien souvent une fois guéri, le malade transformé manifestera souvent un besoin et une capacité d’affection décuplée qui feront le bonheur de ses proches !

Comment aider ces enfants en totale souffrance ?

Parlons de notre rôle associatif et que pouvons-nous faire à Vie Libre pour les aider ?

Le premier constat : il faut que l’enfant accepte de parler de sa souffrance. Nous ne sommes pas des professionnels de santé certes, alors laissons le soin aux consultants en addictologie voire aux pédopsychiatres d’amener l’enfant à s’exprimer et rechercher ensemble ce qui serait le mieux pour lui.

Le Mouvement Vie Libre intervient au cœur du problème de la maladie alcoolique dans une famille. Il est un point important que nous recherchons tout de suite, c’est d’asso-cier les autres membres de la famille, femme et enfant, ou homme et enfant (suivant le malade), à notre action, car nous avons à tenir compte des difficultés de compréhension entre les époux et entre parents et enfants qui se sont heur-tés pendant des années de maladie. Nos équipes de base, nos lieux de permanences (points d’écoute et de rencontre) sont ouverts à ces enfants en souffrance, nos militants sont prêts à les écouter, les comprendre, les guider peut-être vers des professionnels de santé.

N’oublions jamais que les enfants voient, entendent et com-prennent parfaitement ce qui se passe. Il est essentiel d’oser leur en parler, de leur expliquer que leur parent est malade et surtout qu’ils ne sont en rien responsables des conflits qui se déroulent à la maison.

Lors des interventions en milieu scolaire, n’est-il pas arrivé à l’un ou l’une d’entre nous, de voir s’approcher à la fin, un jeune tout penaud, gauche parfois, dans l’approche, mais déterminé à parler de sa souffrance et de sa difficulté à faire passer un message chez lui, à son parent alcoolique. Nous l’écoutons et lui communiquons les personnes ressources habilitées au sein de l’établissement solaire : l’infirmière tout d’abord, confidente et la mieux placée, un professeur principal peut-être, quelques numéros téléphoniques gra-tuits et discrets comme « jeunes violence écoute », etc. L’adresse de nos lieux de permanences où il pourra trouver une écoute attentionnée.

Décidément à la fin de cet exposé, il me revient toujours cette phrase si cruelle, mais ô combien réaliste : « quand les parents boivent, les enfants trinquent » !

Alors, n’oublions jamais les séquelles de la maltraitance dues à l’alcoolisme qui ne sont pas neutres pour les enfants. Ces derniers complètement déstructurés psychiquement mettront des années de thérapie pour recoller les morceaux de leur self brisé en mille morceaux.

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Vie Libre dans l’action

Vie Libre Finistère : Stage Trésorerie des 2 et 3 Septembre 2011.

q Il faisait très beau dans le Finistère les 2 et 3 septembre, mais les militants des sections du Finistère se sont mis à l’ombre dans une salle de l’espace culturel de Saint Renan afin d’accueillir Alain Marquet et Jean Gabriel Lelou venus animer le stage de trésorerie. Dans la bonne humeur, les trésoriers et responsables qui ont pu se libérer ont suivi avec attention ces journées très enrichissantes et qui nous permettront d’avancer en accord avec les attentes du Mouvement vis-à-vis du Commissaire aux Comptes.Animateurs et participants ont réalisé deux jours de travail intense et sont repartis très satisfaits.

« Vie Libre » Addictions : une journée d’étude très suivie

q Récemment, une journée d’étude s’est déroulée

dans les locaux de la maison des Associations, sur l’ini-

tiative du comité de section Vie Libre, « LA SOIF D’EN

SORTIR » rassemblant une quinzaine de participants

qu’encadrait le formateur : Jean Claude Bel, de la région

nord-est, et Bernard Mouthon responsable de la struc-

ture de Mulhouse.

Cette journée avait pour but d’informer sur les dangers

de la consommation de substances psychoactives, c’est-

à-dire l’alcool associé à d’autres substances, addiction à

laquelle les militants bénévoles Vie Libre sont de plus

en plus confrontés. Tous les points n’ont pu être abor-

dés en une seule journée, mais cette volonté d’ouvrir le

débat, traduit une des préoccupations du Mouvement

Vie Libre National.

Après une introduction portant sur la nécessité de cette

assise, a eu lieu une explication détaillée du forma-

teur sur les produits : cannabis, héroïne, crack et les

autres drogues illicites, leurs effets et surtout les dan-

gers de cette consommation. En plus de la condamna-

tion s’ajoutent les problèmes de santé et les difficultés

sociales.

Une réflexion globale sur la problématique liée à cette

thématique est nécessaire tant au niveau de la préven-

tion, du repérage, de l’accompagnement et l’orientation

vers les soins.

La prise en compte par Vie Libre de l’ensemble des

substances : alcool, drogues, cannabis est une adap-

tation nécessaire pour l’approche des malades. Elle

est encourageante et vivement recommandable pour

celles et ceux qui souhaitent s’investir, à quel que

niveau que ce soit.

Vie Libre constitue une chaîne de solidarité et ne se

décourage jamais.

Journée pêche de la section d’Hérouville-Saint-Clair le 2 juillet 2011.

q La section d’Hérouville-Saint-Clair a organisé une journée pêche le 2 juillet 2011 et c’est dans la joie et la bonne humeur qu’une vingtaine de personnes se sont retrouvées autour d’un étang à Bernesq. Puis nous avons pris un repas champêtre et avons effectué une visite de la ferme où l’on a pu voir des chèvres qui produisent de la laine mohair.Les participants sont repartis avec le produit de leur pêche. Une coupe a été remise aux meilleurs pêcheurs (1 homme et 1 femme) ainsi qu’à la plus jeune pêcheuse (5 ans) pour sa première prise, par les gérants des lieux.Ce fut une journée très agréable et ensoleillée et qui sera renouvelée l’année prochaine à la demande des participants.

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Vie Libre La Roche sur Yon et St Fulgent – Les Herbiers.

q La section de La Roche - su r-Yon , l e

28 mai et celle de St Fulgent-Les Herbiers, le 25 juin, ont réalisé leur pique-nique, avec succès. De bons moments passés ensemble, dans la détente, la bonne humeur et l’amitié, comme de coutume. Rendez-vous en 2012 !

Vie Libre Grenoble.

q Pour la première année, la ville de Rives ( Isère) organisait une semaine sur la préven-tion routière le 26 mars 2011. Vie Libre était cordialement invité.

Le matin de 10h à 12h : - L’alcoolisme au volant et les

conduites à risques. - Vie Libre et la gendarmerie.

L’après-midi, stands :- Amicale des donneurs de

sang- Simulateur 2 roues par la

gendarmerie- Test-choc- Désincarcération par les pom-

piers- Vie Libre : utilisation d’un

logiciel et de lunettes spé-ciales pour tester l’impact de l’alcool sur la santé et la vigilance. La présence de bénévoles de l’association a permis aux visiteurs d’échan-ger sur le sujet sans tabou et de façon constructive.

- Dépliants et informations.

Rendez-vous l’année pro-chaine du 19 au 24 mars 2012.

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Vie Libre dans l’action

Vie Libre Orne. q Le 18 juin 2011, les cinq sections du département de l’Orne se sont réunies pour leur

traditionnel méchoui à Alménèches(61). Plus de soixante personnes ont participé à cet évè-nement dont 4 générations d’une même famille ( Mr Beaufils Maurice).Divers jeux, pétanque, tir à la carabine, chasse au trésor, ont permis de passer une agréable journée !

Stage 1er degré du 26.09 au 01.10.2011 – C I S P Paris. q Du 26 septembre au 1er octobre 2011, s’est tenu au CISP de Paris, le stage 1er

degré auquel ont participé 15 militants venus de régions différentes.Le stage s’est déroulé sans l’appui de « Culture et Liberté ».L’objectif de ce stage était d’acquérir une meilleure connaissance du mouve-ment Vie Libre, de transmettre ses valeurs et développer ses actions dans l’ac-compagnement des malades et de leur entourage.En début de stage, nous avons eu le plaisir de visiter les locaux du siège dont le personnel nous a réservé un accueil chaleureux.Nous avons également reçu la visite du Président du Mouvement, accompagné du secrétaire national , avec qui nous avons pu échanger en toute simplicité.Dans un esprit convivial, Jean Paul et Michel ont répondu aux attentes de l’en-semble du groupe.Des stages sont déjà programmés pour l’année 2012 et nous vous invitons vivement à y participer !

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18 Libres n°309 • Septembre & Octobre 2011

Vie Libre dans l’action

Vie Libre Albertville. q Une quarantaine de Militants de Savoie et Haute-Savoie

ont assisté le samedi 11 juin à notre journée de l’amitié et du souvenir organisée par la section d’Albertville.Au menu : gigots d’agneau à la broche accompagnés de Crozets. Ensuite, les boules de pétanque ont roulé toute l’après-midi sur les cailloux pour le challenge Jean-Pierre Goudard, militant qui a apporté beaucoup à la section d’Albertville. Joie et bonne humeur furent au rendez-vous de cette jour-née ensoleillée.

Les fameuses journées d’étude Rhône Alpes. q Chaque année, depuis maintenant vingt

ans, le Comité Régional a organisé un ras-semblement de ses militants. En moyenne 300 personnes sur 800 adhérents étaient présentes venant des 8 départements (Ain-Ardèche-Drôme-Isère-Loire-Rhône-Savoie-Hte Savoie-donc 27 sections).Ce week-end a été un temps fort pour ces militants qui viennent en famille. Comme chaque année, près de 100 nouvelles per-sonnes ont rejoint le groupe. Vie Libre, mouvement familial et intergénérationnel, a accueilli 14 enfants de 15 mois à 16 ans accompagnant leurs parents ainsi que des personnes de plus de 80 ans ; tous se sont côtoyés dans une parfaite harmonie.Cette année, nous avons accueilli le Prési-dent National, Félix Le Moan, ainsi que des amis de la Moselle et du Vaucluse.Le programme de ce week-end s’est déroulé de la façon suivante :Vendredi : Détente-conférence avec le Doc-teur Rémy FRANCOIS, Médecin psychiatre au Centre Les Bruyères à LETRA (69)- animation

des soirées avec des artistes du coin-soirée dansante.Samedi : groupes de travail sur les thèmes suivants :Le militantisme à Vie Libre.Savoir écouter et accompagner.Informer l’entourage sur la maladie alcoo-lique.Le déni puis le déclic - le deuil de l’alcool - l’estime de soi.Abstinence totale – comment réagir face aux événements vis-à-vis de l’alcool ?DVLP – comment accueillir un ancien détenu dans les structures ?Travail en réseaux – ouverture aux autres associations – liaisons avec les services sociaux.Ré alcoolisation ou rechute, que faire ? Alcool et violence – alcool et solitude.Les addictions aux produits, il faut en parler.Propositions sur l’évolution du règlement intérieur.Conférence avec le Docteur Christine SIGNO-RILLE, Médecin Alcoologue à l’hôpital de

CHAMONIX. Animation et soirée dansante.Dimanche : Synthèse des travaux de groupes, marché des produits régionaux, sur place dans le centre nos stands divers. Femmes : nous avons des réunions spéci-fiques femmes, car qui mieux qu’une femme qui a souffert peut entendre la souffrance d’une autre. DVLP - délégués Vie Libre pri-sons - car nous intervenons dans les prisons - Documentations sur les addictions et tirage de la tombola puis repas et la traditionnelle photo de groupe.Nos militants sont repartis, ressourcés par tout ce qu’ils ont entendu durant ce week-end, car nous ne travaillons pas forcément de la même façon, mais avons les mêmes objectifs.Pour certains ce sera le seul moment de « petites vacances » car beaucoup sont en invalidité, maladie, chômage, retraite. Ils se retrouveront peut-être l’année prochaine aux journées d’études 2012 à VOGÜE en Ardèche, ou en 2013 pour le 60e anniver-saire du Mouvement Vie Libre à Arêches en Savoie dans le Beaufortain.

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Vie Libre dans l’action

Vie Libre Metz.

q Comme chaque année, Vie Libre Metz a organisé sa sortie annuelle, le dimanche 04 septembre 2011.Comme l’année dernière, une sortie pêche à la pisciculture du Domaine de l’Alpareg à Châtel St Germain a rassemblé des membres de différentes sections Vie Libre de la Moselle qui avaient été invités.Les orages qui avaient terni le ciel ont peut-être dissuadé cer-tains de nos amis qui s’étaient inscrits et ne sont pas venus. Par contre, ceux qui avaient fait le déplacement ont profité de larges éclaircies pour s’adonner à leur passion : la pêche pour les hommes et les conversations pour les femmes qui préparaient les tables.À l’heure du repas, tout ce petit monde s’est retrouvé autour d’un barbecue.En fin d’après-midi, chacun est reparti, l’un avec 21 poissons, un autre avait partagé sa pêche avec les moins habiles ; ce ne fut pas le cas d’Hubert de la section de Château-Salins qui a attrapé le plus beau spécimen : une truite de 43 cm qui pesait 1kg060 grammes et c’est Raphael (7ans) qui l’a aidé à la mettre dans sa filoche.Tout le monde s’est quitté, heureux d’avoir partagé une si belle journée en toute Amitié, mot-clé de notre Mouvement.

Vie Libre Nevers : pique-nique à St Amand Montrond.

q Nous avons été accueillis très chaleureusement ; nos amis de St Amand Montrond nous avaient préparé des rafraîchis-sements. Ils nous ont guidés vers un petit pont sur une rivière et les ruines d’un moulin. On s’est amusé à recon-naître des morceaux ici ou là puis nous sommes retournés à la cabane de chasse.Le bois était magnifique à quelques pas d’un plan d’eau ce jour-là déserté par le gibier. Ensuite, nous avons déjeuné à l’ombre bienfaisante des grands arbres et avons discuté tous ensemble. Puis, des activités se sont organisées : visite aux plus beaux arbres, pétanque, jeux de société.Cet après-midi a été très agréable et nous nous sommes promis de nous revoir, peut-être pour s’allier à une action. On a « rechargé les accus » ; tout le monde était content !

Stage de formation aux addictions à Reims du 27 au 30 octobre 2011.

q Le deuxième stage de sensibilisation aux addictions s’est déroulé dans le cadre agréable du Creps de Reims du 27 au 30 octobre 2011. Ce stage a accueilli 19 participants (es) de 9 régions (Alsace, Bre-tagne, Languedoc Roussillon, Basse-Normandie, Haute-Norman-die, Picardie, Provence-Alpes-Côte D’Azur, Île-de-France, Lorraine), qu’encadraient deux animateurs : Jean Claude Bel et Bernard Mou-thon. Le premier jour, un quizz a permis à l’animateur de tester les connaissances des stagiaires sur les addictions, puis dans un second temps ont été évoqués les drogues, leur usage et la dépendance. La seconde journée a permis de présenter aux stagiaires des élé-ments concernant la consommation et le trafic de produits stu-péfiants, les substances psychoactives et leur mode d’action (le cannabis, les opiacés, la cocaïne et le crack, l’ecstasy, les halluci-nogènes, médicaments, l’alcool, le tabac). Pour conclure ce stage, les participants ont reçu un dossier résumant les différentes infor-mations traitées lors de ces journées : remerciements à Catherine, infirmière, qui nous a apporté un bon éclairage et à Patrick pour son témoignage. Nous avons également eu l’agréable surprise de recevoir la visite de notre président Félix Le Moan et du secrétaire général Robert Lebreton. Cette session s’est déroulée dans la convivialité, la bonne humeur et l’amitié. Elle nous permettra de revenir dans nos sections avec encore plus de détermination !

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Histoires de guérison

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C

Lynda

Notre nouvelle vieJe m’appelle Lynda Colboc, J’ai 25 ans. Je suis la fille de Michel Delarue,

responsable de la section Vie Libre Flers.

Cela fait maintenant quelques années que j’ai décidé de vivre sans alcool afin de soutenir papa dans sa guérison et lutte contre cette fâcheuse maladie que certains (es) de mes collègues infirmiers (ères), aides-soignants voire même cer-tains médecins considèrent comme mauvaise manie, fai-blesse, défaut alors que l’alcoolisme est bien une maladie à part entière avec une prise en charge bien spécifique.

Pour papa, cela fait 9 ans qu’il se bat, à la fois pour ne pas rechuter, mais se bat aussi avec l’ensemble de la section pour aider d’autres personnes à voir la vie en couleur et non en noir, comme nous auparavant.

Papa, avec toi, la vie d’avant était synonyme de dis-putes, de peur, de pleurs, de honte aussi, car le regard des autres enfants, ados ou bien de leurs parents, des professeurs n’était pas tous les jours facile à assumer.

Cette vie où, à la fois, il fallait faire en fonction de

ton humeur ou plutôt dirais-je de ton taux d’alcoolémie.

Tu pouvais être vraiment très gentil, attentionné, mais d’autres fois, et souvent à la fin, blessant par tes paroles.

Nous, nous avons eu de la chance dans notre malheur, tu ne nous frappais pas ; c’est plus facile pour se reconstruire après. Puis, un jour pour qui et surtout pour quoi ? Tu ne voyais plus d’issue. Le chemin s’était rétréci, plus d’avenir, un ras le bol général et par-dessus tout une très profonde dépression. Puis, un soir de novembre, ton signe d’appel, qui pour toi était vraiment un réel désir d’en finir. Ce geste fut très violent ; le retentissement de cette arme à feu, dans la nuit puis… la panique ! Qu’a-t-il fait ? Lorsque je t’ai retrouvé sur le sol, je te croyais réellement mort, il n’y avait pas de sang, mais pour moi, c’était fini !

Pas le temps aux pleurs, il fallait vite réagir. J’ai appelé pom-piers, SAMU, gendarmerie. Puis, il y a eu l’hospitalisation en psychiatrie que je ne comprenais pas très bien à l’époque « mon père n’est pas fou ! », ai-je dit au Dr Leclerc.

Deux jours après ton geste, tu t’es réveillé et à partir de là il a fallu un sourire, une main tendue, une caresse sur la joue de la part d’une infirmière et la machine vers la guérison était lancée.

Tout le monde sur cette superbe route s’est soigné. Maman et moi, Mickaël avec toi avons suivi une psychothérapie. Aujourd’hui, c’est vrai, je l’avoue, ce fut une période très dif-ficile pour moi, car j’avais peur de la rechute. Puis, tu es parti aux Essares suivre une cure de sevrage. Tu nous faisais rire avec tes expressions qui nous redonnaient pleines d’espoirs.

D’un papa maussade, dur, difficile à vivre, je suis passée à un papa avec un grand P ; attentif, tendre, joyeux, toujours présent. Je suis très fière de toi et de ce que tu es devenu. Tu as réellement changé, une renaissance, une nouvelle vie pour nous. Parfois, on se disait même « on rêve... Ce n’est pas lui ! »

Notre vie aujourd’hui est un bonheur au quotidien même si je ne suis pas tous les jours avec vous. Je suis très fière de dire à certains de mes patients dont le degré

d’alcoolémie ou bien leur état général montre bien une consommation d’alcool importante et quotidienne « Mais si, on peut se sortir de cette maladie ! Mais sans votre collaboration, rien ne peut être mis en place ! »

Mais il ne faut pas oublier notre deuxième famille : Vie Libre.Vie Libre c’est l’accueil, le sourire, les petites attentions, le petit mot qui vous réchauffe le cœur et qui vous redonne l’espoir. Ici, personne ne vous juge, on vous accepte tel que vous êtes !

Merci à Jeannette, Claude, Stany, Gérard et Andrée Lefran-çais, à Momo d’Alençon et à tant d’autres que je ne peux pas citer tant la liste serait longue.Tous, vous êtes une seconde famille. Nous vous devons beaucoup dans la guérison de papa et vous avez ma recon-naissance éternelle.

À mes parents que j’aime.

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Histoires de guérison

Loïc

IJoyeux anniversaire, abstinence !Faut-il souhaiter bon anniversaire ? Je m’en moque des deux ans, en fait ! Ce qui

compte c’est que j’ai retrouvé goût à la Vie, l’Envie de vivre ; de faire ce que j’aime !

Il y a deux ans, toute l’équipe de la clinique du C.A.L.M.E. me souhaitait un bon « retour à la vie »… C’est ce que j’ai fait, du mieux que j’ai pu.

Ma vie d’après s’est soldée par un divorce ; je ne vois plus ma fille tous les jours, elle grandit de jour en jour loin de mes yeux, de mon cœur, même si nous partageons des moments de joie à chaque rencontre, mais le plus important est qu’elle sache que son papa est bien aujourd’hui, heureux, elle qui m’a vu si mal et qui a dû subir les conséquences de mon alcoo-lisation durant ses jeunes années.

Ma vie d’après, c’est aussi des ruptures

amicales et familiales.

On a fermé les yeux sur mon mal-être, on a décroché le téléphone quand je voulais communiquer.Je n’en veux à personne, je comprends tous ces gens. Après deux ans, ils reviennent peu à peu, mais les relations restent distantes. Je ne suis plus le même ! Et si je n’avais jamais bu ? Aurais-je été celui que je suis aujourd’hui ?

Ma vie d’après, c’est un renouveau, une renaissance… Don-ner plus de soi ; de par mon projet de formation. Déjà à ma sortie du C.A.L.M.E. j’avais énoncé ce besoin de venir en aide… Je serai infirmier , c’était décidé.

J’ai entendu beaucoup de commentaires négatifs quant à mes facultés et mes responsabilités de réaliser ce défi « pru-dence, ne te lance pas comme ça sur un coup de tête ! », c’est long, c’est difficile ! » Oui, c’est difficile, mais mon choix est fait. J’intègre ma seconde année le 5 septembre et je sais que je ne ferai pas autre chose.

Ma vie d’après, c’est aussi de nouvelles rencontres, ma pas-sion de la musique qui ne s’est jamais éteinte même dans les moments difficiles. Quelle joie de retrouver mes amis musiciens chaque semaine… C’est un besoin.

Et puis, Vie Libre : Régis, Bernard, Claudine, Stan, Joël, Cathie, Fabienne, Corinne, Pascal et vous tous…

Venu tout d’abord au local de Saint-Amand un jeudi soir de septembre, pour parta-ger, verbaliser, trouver des amis, des gens comme moi. Aujourd’hui, j’aide comme je peux en fonction de mon temps disponible et je ressens un besoin de tendre la main, d’avoir une oreille amicale, de participer à une écoute active, de redonner aux autres le goût de vivre !

Voilà deux années écoulées, mais sans jamais compter les jours, sans jamais me dire : « je suis

abstinent depuis 730 jours ! » Wahooo ! !!!! Rien de cela !! Non, je vis ma Vie d’Homme Libre, c’est tout.

Merci à Joseph, médecin urgentiste qui a su me montrer la voie, à l’ensemble du personnel du C.A.L.M.E. d’Illiers-Com-bray, à vous tous amis vilibriens et vilibriennes pour votre amitié. !

Et à tous ceux qui ont cru en moi, à tous ceux qui n’y croient toujours pas, car je leur montrerai, à tous ceux qui com-prennent pourquoi je ne bois plus, à ceux qui comprennent pourquoi j’ai bu, à ceux qui ne comprennent toujours pas pourquoi j’ai bu (ce n’est pas grave, je vais continuer à leur casser les oreilles !!!)

Et merci à moi-même.

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LA CHRONIque De CLAuDINe

La cuisine Anglaise

Shepherds pie ( Hachis Parmentier):

Ingrédients pour 6 personnes : 1 kg de viande d’agneau hachée, 2 oignons, 4 carottes, 1 cuil. à soupe d’huile d’olive, 30 g de farine, 50 cl de bouillon, 2cuil. à café de thym, 1 cuil. à café de paprika, 2 cuil. à soupe de concentré de tomates, 2 cuil. à soupe de Worcester (Heinz, sauce anglaise à base de mélasse, d’anchois, de vinaigre et d’échalotes), sel et poivre.

Pour la purée : 1 kg de pomme de terre, 50 cl de lait,25 cl de crème, 100 g de beurre poivre et sel.

• Hacher les oignons, découper les carottes en rondelles; mettre l’huile à chauf-fer dans une casserole et faire revenir les oignons à feu doux, ajouter les carottes; faire revenir encore 3 minutes.

• Ajouter la viande et laisser la cuire, ajouter la farine et mélanger. Ajouter ensuite le concentré de tomates, le thym le paprika la sauce worcester et le bouillon. Porter le tout à ébullition et laisser mijoter 45 min.

• Préparer la purée de pommes de terre• Mettre la viande dans un plat beurré, laisser refroidir quelques minutes et

recouvrir avec la purée; placer quelques noix de beurre et mettre au four pendant 40 min à 200°.

Shortbreads : (sablés)

Ingrédients pour une quinzaine de gâteaux : 75 g de semoule de blé fine, 125 g de farine, 125 g de beurre mou, 75 g de sucre roux, une pincée de sel et du sucre en poudre.

• Préchauffer le four à 180°(Th6), mélanger le beurre, le sel et le sucre roux pour obtenir une mousse; ajouter la farine, la semoule et mélanger.

Beurrer un moule carré et étaler la pâte dans le moule; piquer de coups de four-chette toute la surface et mettre au four pendant 40 min. Saupoudrer de sucre lorsqu’il est froid puis découper en petits carrés ou rectangles.

La véritable cuisine anglaise est plutôt familiale et traditionnelle et vous ne la trouverez

pas souvent au menu des restaurants, mais plutôt dans les pubs qui servent encore cette

cuisine dans une ambiance conviviale et décontractée. C’est au Royaume-Uni que nous

devons les délicieuses pâtisseries comme le crumble, le cake, les scones ou les muffins.

22 Libres n°309 • Septembre & Octobre 2011

Le coin des gourmands

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Vie Libre au fil des mots

L’A BU . . .Au début l’alcool est un sédatif pansementQui apaise et soulage le moindre tourment

C’est un merveilleux médicamentSans ordonnance ni jugement

Avec ce lubrifiant tout n’est que plaisirEt ce verre amical reste si facile à saisirMais très vite l’accoutumance s’installe

On ne boit plus dans les coupes en cristalIl en faut davantage pour avoir le même effetOn tient la bouteille l’entraînement est parfait

On se sent tout puissant on tutoie les sommetsPuis vient déni et les mensonges qu’on commet

Juste pour survivre sur le chemin de la décadenceLes aspects psy puis physiques de la dépendanceQu’il faut taire pour sauvegarder les apparences

Boire et reboire sa culpabilité sa honte ses souffrancesCar déjà on a basculé sur l’autre versant dans l’ombre

L’alcool se fait boule de neige aux heures sombresPuis dévale la pente en grossissant à mesure

Atteignant beaucoup trop vite alors la démesureDans le silence aucune alerte ne se déclencheLa boule de neige se transforme en avalanche

Il n’est plus temps de refaire le chemin à l’enversDéjà les ennuis sans attendre ont dressé le couvert

Ne reste qu’un champ de ruines et un être briséMeurtri avili qui du quartier se sait la risée

J’ai vécu l’avalanche je m’en suis sorti pourtantEt je chemine dans l’abstinence depuis ce tempsCar l’alcoolisme est une maladie et non une tare

Cela se soigne on peut en sortir même sur le tardL’alcoolique est malade en souffrance en errance

Il lui faut assistance pour quitter sa désespéranceAssociations et médecins bossent main dans la mainPour susciter des rémissions et d’heureux lendemains

Accuser juger rejeter est bien facileSavoir entendre aider plus difficile

Redonnons l’espoir et le bonheur d’une Vie Libre…

Yves Mouchet

L a s o i f d ’ e n s o r t i r 23

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AGENDA 2012 : ref. 707811

CALENDRIERS PHOTO : ref. 707912

CALENDRIER BANCAIRE : ref. 707911

vous présenteses meilleurs vœux

pour cette nouvelle année.

Notre

force c’

est l’amitié !

voeux 2012.indd 1

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CARTE DE VOEUX 2012 : réf.707910