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L'identité francophone dans la mondialisation

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SOMMAIRE Avant-propos Présentation de la Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie (CRSF) Introduction Partie I : Les cinq caractéristiques de l ’identité francophone Linguistique Géographique et spatiale A caractère civilisationnel Politique Un imaginaire commun Partie II : Identité et mondialisation L’identité francophone entre racines et dynamique Elargissement vs approfondissement Entre langue et valeurs La francophonie hors les murs Globalisation, identité, mondialisation L’impact de la mondialisation sur l’identité francophone Le potentiel de régulation de la Francophonie sur la mondialisation Partie III : La première enquête sur l ’identité francophone et la mondialisation Présentation du questionnaire sur l’identité francophone (site CRSF) Analyse statistique quantitative et qualitatives Première conclusions Représentions graphiques Répartition par continent Répartition spatiale

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Répartition par genre Répartition par Etat Répartition hors France (en %) Partie IV : Proposition d’actions 1 - Créer un espace public francophone 2 - Un pôle de communication en français 3 - Un Erasmus francophone 4 - Attirer les jeunes et les francophones 5 - Une communication modernisée 6 - L’Institut de la Francophonie 7 - Enseigner la Francophonie 8 - Un pacte du plurilinguisme 9 - Un office de la langue française en Francophonie 10 - Etendre le réseau des jeunes volontaires francophones 11 - Le visa francophone 12 - L’Académie de la francophonie 13 - Une Fondation de la francophonie 14 - Une approche économique francophone 15 - La production culturelle en français Conclusion Bibliographie et sitographie Annexes 1 - Sommaire des documents reçus et des principaux entretiens 2- Missions et participation à diverses manifestations 3 - Bilan du Forum de discussion de la CRSF 4 - Colloque sur l’identité francophone dans la mondialisation

Programme Liste des intervenants et des participants

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Dominique WOLTON

Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur Officier dans l’Ordre des Palmes Académiques

Officier dans l’Ordre des Arts et Lettres

Directeur scientifique de la Cellule de Réflexion Stratégique de la Francophonie à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Directeur de recherche, classe exceptionnelle au CNRS Directeur de l’Institut des Sciences de la communication du CNRS Directeur de la Revue Hermès, Cognition Communication Politique, CNRS Éditions, Paris Membre du Conseil scientifique du CNRS Membre du Conseil d’administration du Groupe France Télévisions et de France 2 Membre de la Commission française de l’Unesco Président du Comité d’éthique du Bureau de vérification de la publicité (BVP) Ouvrages récents Demain, la francophonie. Pour une autre mondialisation, Flammarion, 2006, 195 p. Mondes francophones. Auteurs et livres de langue française (dir.), ADPF, Ministère des Affaires Etrangères, 2006, 450 p. Il faut sauver la communication, Flammarion, 2005,220 p. Version poche, Champs, Flammarion, 2007 - Traductions étrangères. Télévision et civilisations, entretiens avec H. Le Paige, Bruxelles, Belgique, Labor, 2004, 135 p. La Télévision au pouvoir. Omniprésente, irritante, irremplaçable (dir.), Universalis, coll. « le tour du sujet », 2004, 195 p. Francophonie et Mondialisation (dir.), Revue Hermès, n° 40, CNRS Éditions, 2004, 420 p. L’Autre mondialisation, Flammarion, 2003, 211 p. Version poche, Champs, Flammarion, 2004. Traductions étrangères. La France et les Outre-mers. L’enjeu multiculturel (dir.), Revue Hermès, n° 32-33, CNRS Éditions, 2002, 656 p. Internet. Petit manuel de survie. Entretiens avec Olivier Jay, Flammarion, 2000, 186 p. Traductions étrangères. Internet et après ? Une théorie critique des nouveaux médias, Flammarion, 1999, 200 p. Prix Georges Pompidou. Version poche, Champs, Flammarion, 2000. Traductions étrangères. Penser la communication, Flammarion, 1997, 400 p. Version poche, Champs, Flammarion, 1998, 402 p. Traductions étrangères. INSTITUT DES SCIENCES DE LA COMMUNICATION DU CNRS 27, rue Damesme, 75013 Paris (France) Téléphone : + 33 (0) 1 44 16 73 68 Télécopie : + 33 (0) 1 44 16 73 69 Courriel : [email protected] Sites web : www.iscc.fr – www.wolton.fr

ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE Cellule de Réflexion Stratégique de la Francophonie (CRSF) 35, rue Saint-Dominique – 75007 Paris (Fance) Téléphone : +33 (0) 1 43 17 39 19 Télécopie : +33 (0) 1 45 56 17 58 Curriel : [email protected] Si web : www.francophonie.org

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Présentation générale de la Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie (CRSF)

La Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie a été créée à l’initiative de son Secrétaire général, M. Abdou DIOUF, qui l’a présentée officiellement, le 26 février 2007 à Paris. Sous la direction de Dominique WOLTON, directeur de recherche au CNRS, avec la collaboration de deux experts consultants : Catherine MANDIGON et Aurélien YANNIC, assisté d’Henriette NJAKOUO, la Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie réfléchit sur les grandes questions que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) devra affronter dans les prochaines années. Comment renforcer la coopération avec les acteurs internes et externes de la Francophonie et proposer des analyses et des actions à mener. D’une manière générale, la Cellule contribue à une meilleure compréhension des grandes mutations auxquelles est confrontée la Francophonie et à une meilleure articulation entre la société civile et les institutions francophones. Les thèmes actuellement choisis sont : - Les migrations internationales - L’identité francophone à l’heure de la mondialisation - Le dialogue des civilisations - Francophonie et Europe élargie. Les industries culturelles et l’éducation sont des problématiques qui traversent tous les thèmes. Pour réaliser ces objectifs, la Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie consultera des experts de tous les pays francophones, constituera un réseau de correspondants, ouvrira un forum sur le site internet de l’OIF www.francophonie.org et par une préparation décentralisée, organisera des débats dans les grandes zones géographiques du monde. Francophonie et Migrations (thème traité en 2007-2008) La migration peut être revendiquée comme un instrument de valorisation de la Francophonie, notamment en prenant en compte le double mouvement d’aller et retour entre les pays d’origine et les pays d’accueil, sans oublier les pays de transit. On s’intéressera au migrant lui-même. Toute personne qui migre, apporte sa culture, son savoir-faire, ses économies, crée de la richesse et partage des valeurs. Comment cette ressource humaine peut-elle s’intégrer et répondre aux défis du développement dans un monde globalisé ? Il est nécessaire de trouver les arguments pour renverser l’approche généralement négative de la migration. Les migrations, des nantis et des pauvres, sont depuis toujours la richesse de l’humanité et un élément fondamental du développement national et international. Une richesse culturelle incomparable, surtout après la mise en application de la Convention de l’Unesco pour la protection et la promotion des expressions culturelles en mars 2007. Comprendre et valoriser comment, dans les 68 pays qui composent la Francophonie, les migrants participent à la mutation de l’espace francophone et contribuent à lutter contre une logique transversale d’exclusion et de ségrégation. L’identité francophone à l ’heure de la mondialisation (thème

en cours)

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La Francophonie est souvent réduite à un simple regroupement entre la France et ses anciennes colonies. C’est mal connaître la genèse du mouvement francophone et sa géopolitique, avec deux époques : celle des racines historiques du 16ème au 19ème siècle, celle du colonialisme du 19e au 20e siècle. S’il y a un noyau historique, il a beaucoup évolué. Aujourd’hui, avec la fin du conflit Est-Ouest, on redécouvre ces autres racines et identités. La mondialisation est une chance pour la Francophonie car elle lui permet de retrouver un horizon souvent oublié sur le plan historique et culturel. Présente sur tous les continents, elle devient un symbole de la diversité culturelle à construire. Elle s’appuie sur les identités et les langues plurielles. C’est la francosphère, c’est-à-dire, la Francophonie à l’heure de la mondialisation. Non pas un reste du passé, mais une chance pour l’avenir. Ces multiples points d’appui, historiques et contemporains, sont autant d’atouts pour amortir les chocs liés à la mondialisation qui, la plupart du temps, bouleversent les identités et déstabilisent les cultures. Avec le temps, les logiques politiques ont laissé place à des problématiques culturelles. Le dialogue entre les racines mondiales de la Francophonie et celles des autres aires linguistiques devient un outil privilégié de la cohabitation culturelle. Dialogue des civilisations (thème à venir) La langue française est le ciment d’une large communauté d’hommes et de femmes vivant aux quatre coins du monde, sous des latitudes et des climats différents et avec des cultures diverses. De grandes et célèbres figures de l’histoire universelle ont contribué à forger le patrimoine commun du monde francophone qui s’est enrichi de la philosophie des Lumières, de l’aspiration à davantage d’égalité, de la liberté et de la fraternité. Tous ces idéaux, véhiculés par une langue française partagée, ont été nourris par l’apport des valeurs issues de tous les pays de l’espace francophone. La Francophonie est donc aujourd’hui un des laboratoires de la diversité culturelle, un des outils de ce dialogue des civilisations à construire, un des espaces de cohabitation indispensables pour éviter cette funeste prophétie du choc des civilisations. La Francophonie est un exemple du pluralisme des modèles politiques et culturels, un acteur des trois espaces linguistiques (lusophone, hispanophone, francophone) et du rapprochement avec l’Arabophonie et la Russophonie. Elle est également un acteur de cette laïcité de tolérance à construire pour desserrer le lien entre politique et religion. En un mot, elle contribue à sortir de l’universalisme abstrait comme du communautarisme et des multiples formes d’affrontement des identités culturelles. Elle participe aussi à l’organisation d’une meilleure cohabitation entre la majorité et les minorités religieuses, sociales et politiques. Elle est un des terrains d’expérimentation des nouveaux liens à construire entre identité et communauté, mondialisation et communauté internationale, diversité culturelle et universalisme. Francophonie et Europe élargie (thème à venir) C’est par le biais du politique et pas seulement par celui de la langue, que se construiront les nouveaux rapports entre Francophonie et Europe. De même que l’Europe a cessé de coïncider avec l’Occident, la Francophonie a cessé d’être exclusivement liée à la langue française. Elle est aussi le symbole de la diversité culturelle comme atout pour une autre mondialisation. On assiste à une complémentarité entre « communauté de langues » et « communauté de cultures reconnues dans leurs diversités ». En Europe, le projet politique l’emporte sur l’extraordinaire diversité des langues et des cultures : 23 langues pour 68 pays et 254 régions. Avec la Francophonie, c’est l’inverse : une langue commune pour 68 Etats et gouvernements que beaucoup de choses séparent par ailleurs. Des acteurs de la vie intellectuelle, économique, sociale et culturelle de pays européens, francophones et non francophones, seront invités à expliciter le lien qu’ils entretiennent avec la

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langue française et, par delà, avec les pays et les cultures des pays francophones d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Océanie, ainsi qu’avec les autres aires linguistiques luso-hispano-arabo et russophones. Cette interrogation concerne les pays européens effectivement francophones (Suisse, Belgique, Luxembourg…) mais également des pays qui ont récemment accédé au statut de membres ou d’observateurs (Pays baltes, Autriche, Hongrie…). Industries culturelles et Education Les industries culturelles et de la communication occupent une place centrale dans la vie des hommes. Elles mobilisent les créations individuelles et les acteurs collectifs que sont les entreprises de production et de diffusion. Elles procèdent autant du jeu des individus que de celui des collectivités et des entreprises. Elles structurent et renforcent les identités, en tissant des liens, toujours complexes, entre valeurs et intérêts, création et commerce. Pas de diversité culturelle sans industries culturelles nationales (presse, édition, film, télévision, radio, théâtre, danse…). Avoir ou cultiver des racines permet de construire la mondialisation et non l’inverse. Eviter que la diversité culturelle ne soit que la déclinaison, par aires linguistiques, de productions, par ailleurs multinationale. Les industries de la culture et de la communication sont un des acteurs centraux de la paix et de la guerre du 21ème siècle. Ceci est renforcé par l’arrivée des nouvelles technologies de l’information liées aux industries du savoir et de la connaissance. Elles deviennent un accélérateur de l’émergence d’une nouvelle société qui, si l’on n’y prend pas garde, risque de devenir plus inégalitaire que les précédentes. Quant à l’éducation, elle est à la base de tout, notamment pour l’apprentissage des langues maternelles et des langues secondes sans lesquelles il n’y a pas de respect de la diversité culturelle. La maîtrise de la langue reste la première condition de l’émancipation. L’éducation ne peut remplir cette fonction que s’il existe une égalité d’accès de tous à tous les niveaux de l’éducation : primaire, secondaire et supérieur. L’éducation est aussi l’horizon de la société de la connaissance qui mêle valeurs et intérêts et qui nécessite une vigilance toute particulière pour préserver le rôle essentiel des hommes dans l’éducation. Pour cela, il faut éviter de subordonner celle-ci aux seules performances des outils techniques : pas d’éducation sans dialogue maîtrisé par les enseignants du rapport entre les élèves et les techniques. C’est pour ces raisons que les industries culturelles, de la communication et de l’éducation constituent des thèmes qui traversent tous les travaux abordés par la cellule de réflexion stratégique de la Francophonie.

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INTRODUCTION

L’Organisation internationale de la Francophonie est à une croisée des chemins et l’identité francophone en est un exemple. La Francophonie, c’est deux choses : un mouvement militant, politique et culturel qui dure depuis des siècles ; une organisation multilatérale, l’OIF. En vingt ans, le succès de celle-ci est incontestable. Elle compte comme une des grandes organisations internationales, acteur de la diversité culturelle mais le lien entre elle-même et sa source se distend. Le risque c’est d’oublier que, dans la durée, l’existence, et la force de l’OIF, ne valent que par ce lien, et par la valorisation de ses millions de locuteurs. Sans eux, l’OIF se dessèche et devient une sorte d’ONU-bis sans âme, une organisation internationale parmi tant d’autres. Et c’est sur la capacité à lancer, organiser des débats d’idées que l’on voit si l‘OIF est une institution comme les autres ou si elle n’oublie pas que sa légitimité est liée à ses millions de fantassins anonymes, bien loin des tapis rouge et des protocoles. Depuis quelques années, la tentation est de se laisser aspirer par le jeu international, avec la complicité des Etats peu pressés de voir l’Organisation jouer un rôle pleinement autonome et fort. Tout comme l’Europe hier, elle est confrontée au problème classique : être le porte-parole des Etats et accepter alors la lenteur des rapports de force internationaux, ou bien assumer un rôle pilote au-delà de sa coordination interétatique et aller de l’avant comme la Commission européenne l’a fait. Nul doute que l’Europe n’en serait pas là où elle en est, s’il n’y avait eu que la politique des Etats. L’OIF doit donc, pour l’avenir même de la Francophonie et pour ne pas perdre sa légitimité liée à la société civile, être simultanément une organisation multilatérale et promouvoir une certaine dynamique ; quitte à susciter parfois des remous au sein des Etats. Ce problème commun à toutes les organisations internationales,

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est plus prégnant ici encore puisque la finalité même de cette organisation est avant tout culturelle et politique. D’où l’importance des débats pour ne jamais en rester aux seules négociations interétatique. Avec la Cellule de réflexion stratégique, j’ai essayé depuis deux ans dans le cadre de l’OIF, de lancer des débats fondamentaux pour l’avenir de la Francophonie. Le premier, en accord avec Abdou Diouf sur « Migration, Francophonie et mondialisation », illustre le rôle que pourrait jouer la Francophonie. Elle est même un des lieux privilégiés d’observation de tous les forces, faiblesses, contradictions de cette question essentielle. Les migrations sont une des bombes à retardement de la mondialisation, et la Francophonie peut y jouer un rôle central. Pourtant, après plus d’un an de mobilisation et le rapport rendu public sur le site de l’OIF début janvier 2008, et qui a rencontré un grand succès à l’extérieur, on constate le faible intérêt en interne. Mauvais signe. Signe d’une organisation trop centrée sur les enjeux institutionnels classiques, les mini-conflits de pouvoir et qui a du mal, en dehors de ses textes, à penser l’avenir et à gouverner librement. Souhaitons que ce rapport sur l’identité francophone ne rencontre la même indifférence en interne que le précédent sur les migrations, car l’OIF, là-dessus, comme pour l’immigration devrait jouer un rôle de défricheur. Les Etats sont prudents, et encore pas toujours, c’est normal mais les instances internationales devraient au contraire être plus libres. Sinon tout se referme sur le jeu institutionnel et diplomatique. Même l’Unesco, pourtant largement contrainte par le jeu interétatique, conserve une autonomie qui lui permet de se projeter dans les grandes questions de demain. Et encore, ne s’agit-il pas d’un mouvement militant comme l’OIF et avec la francophonie. En quoi l’identité francophone est-elle, comme l’immigration, le révélateur de grandes questions de demain ? Parce que la pluralité et la

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complexité des identités francophones est au cœur de son projet. Avec son élargissement, se pose la question de son identité plurielle plus composite. Réfléchir à l’identité francophone, c’est penser les conditions mêmes de l’identité plurielle de la francophonie dans le monde ouvert de demain. Pas d’identité sans communication. Réfléchir sur l’identité c’est donc en parler. On retrouve là une autre faiblesse actuelle de l’OIF et de la Francophonie ; pas assez de débats publics, ouverts, contradictoires sur la francophonie de demain. Alors même que la force de la francophonie est sa capacité à être cet immense espace public où des peuples du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, avec des situations si différentes, sont capables de parler de tous les grands problèmes et d’inventer leur inter-solidarité. La question de la communication et du débat est le pendant de celui de l ’identité. Les deux faces d’un même problème. Pas de réflexion sur l’identité sans simultanément de grands débats internes, c’est-à-dire sans communication. Espérons que ce rapport sur l’identité, très prometteur quand on voit la mobilisation sur le site de la Cellule de réflexion stratégique, sera aussi l’occasion pour l’OIF d’ouvrir portes et fenêtres, de débattre en interne, de renouer avec les sociétés civiles. Faire de la francophonie un des lieux où se débat cette grande question pour la paix et la guerre de demain. Qu’est-ce que l’identité ? Comment faire cohabiter plusieurs identités individuelles et collectives ? Quel est le rôle respectif des langues et des valeurs ? Quels sont les changements de paradigme et de paramètres ? Quel est l’impact de l’élargissement de la Francophonie sur les nombreux problèmes de l’identité ? Bref, l’identité ça se discute. Le débat n’est pas clos, il commence ! Que cent fleurs s’épanouissent. Débattre de l’identité, c’est d’abord se parler et ainsi se projeter dans l’avenir, avec confiance, afin de donner un sens à cette mondialisation sans âme. L’identité francophone n’est pas un enjeu institutionnel classique, c’est la matrice d’une bonne partie des mutations de demain. Et cela peut

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donner envie aussi aux lusophones, anglophones, hispanophones, arabophones… de faire la même chose. L’essentiel ici, on le voit sur le site de la CRSF, est de s’exprimer, confronter les points de vue, publiquement, ouvertement. L’OIF retrouvera alors une fonction de place publique qui la distinguera d’autres organisations internationales. Et elle n’oubliera pas ainsi cette « francophonie hors les murs » qui est aussi importante que la Francophonie officielle, et sans laquelle rien n’est possible puisqu’elle est l’un des réservoirs de la Francophonie de demain. Rappelons que l’identité n’est jamais statique, elle est toujours dynamique, surtout à l’heure de l’ouverture et de la mondialisation. Tout le problème est de savoir comment s’articulent les dimensions traditionnelles et contemporaines. Savant et difficile dosage qui risque toujours de se faire au détriment de la tradition. Et pourtant, pas de modernité sans tradition ! Surtout en ce qui concerne l’identité. Par contre, comme je l’ai souvent distingué, il y a deux identités collectives1. Une identité refuge, fermée, qui est le moyen de dire non pour des collectivités menacées, la plus fréquente, la plus dangereuse mais qui exprime les rapports de force mondiaux où l’on a tendance à nier les identités des plus faibles. L’autre, l’identité culturelle relationnelle qui peut combiner la défense de valeurs identitaires et l’appartenance à la communauté internationale. Plus facile pour les pays riches et développés que pour les autres pays de la francopshère… Plus on nie les identités, plus elles font retour de manière plus ou moins violente sur le mode de l’identité-refuge. Reconnaître aujourd’hui l’importance du concept d’identité n’est nullement synonyme de communautarisme, ethnicisme… c’est le contraire. Si on ne comprend pas que le monde ouvert réclame aussi le renforcement des identités, pour éviter tout simplement l’anomie, on risque alors, en retour, d’avoir réellement la guerre des identités.

1 Cf. Dominique Wolton, L’autre mondialisation, Flammarion, 2006.

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Donc pas de modernité sans tradition, d’ouverture sans identité, de projet sans mémoire. Au niveau individuel et collectif, les trois sont liés. Ce qui fait l’intérêt et l’immense difficulté de la question de l’identité. Surtout lorsqu’il s’agit d’une identité récente comme celle de la Francophonie. Cinq caractéristiques apparaissent pour toute réflexion sur l’identité francophone. 1 – La Francophonie n’échappera pas à un débat sur ce qui est son identité à l’heure de la mondialisation. La langue y joue toujours un rôle central, même si le pourcentage entre l’adhésion à la langue et/ou aux valeurs fluctue selon les continents, les générations et les milieux socioculturels. Ce débat n’est pas secondaire mais central. On ne peut agir sans savoir qui on est, au regard des mutations qui ont eu lieu en 50 ans ! Les objectifs de l’OIF et son action, et plus généralement la Francophonie, dépendent d’une réflexion ouverte et contradictoire sur son identité collective. La question de l’identité francophone est d’autant plus légitime que le français est aujourd’hui la neuvième langue parlée dans le monde en terme de locuteurs, la seule avec l’anglais à être présente sur touts les continents, la deuxième enseignée et apprise dans le monde, après l’anglais. 2 – Ne pas réduire le débat aux pays francophones. Ne jamais oublier les pays où le français est langue étrangère. La question de l’identité francophone se pose partout où cette langue à caractère universaliste est parlée et enseignée. Ni l’OIF, ni personne, n’a le monopole ou le dernier mot d’une réflexion sur l’identité francophone. 3 – Faire de l’OIF un espace public ouvert où l’on peut débattre librement, contradictoirement des questions identitaires est une condition préalable. Le jeu institutionnel a tendance, à tort, à refermer cet espace public pourtant indispensable pour une organisation

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internationale « pas comme les autres », dont le modèle reste plutôt celui des ONG plus que celui d’une organisation internationale classique. 4 – L’identité plurielle de la Francophonie, et la cohabitation de plusieurs identités en son sein, renvoient à l’originalité de sa position politique : être francophone, c’est reconnaitre et valoriser le multilinguisme. Il y a donc à l’origine de la Francophonie, et c’est son originalité, une identité et une ouverture vers autrui. 5 – La mondialisation depuis vingt ans bouleverse considérablement les cadres d’analyse de la Francophonie. Rien n’est simple et si l’une des cartes maîtresse de la francophonie est d’être présente sur tous les continents, cela ne l’empêche pas de se confronter aux bouleversements culturels actuels. La Francophonie doit pouvoir reprendre, refonder cette question centrale de son identité dans un monde ouvert, où les valeurs de diversité culturelle, respect de l’autre, solidarité n’ont pas vieilli mais ont besoin d’être repensées. En d’autres termes, mener une réflexion et ouvrir un débat, comme ce rapport souhaite le faire, n’est pas un repli narcissique sur soi-même, c’est tout le contraire. On ne peut avoir une vision des objectifs et de l’action que si l’on a une conscience relativement claire de sa propre identité. Réfléchir sur son identité, surtout quand elle est plurielle comme en Francophonie, n’est pas se régler sur soi. C’est se donner les moyens de savoir qui on est dans un monde totalement bouleversé et pouvoir ainsi, ensuite, se tourner vers l’autre.

Dominique WOLTON, décembre 2008.

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PARTIE I

Les cinq caractéristiques de l’ identité francophone Cinq caractéristiques permettent de cerner l’identité francophone : linguistique, géographique et spatiale, civilisationnelle, politique. Ces caractéristiques n’ont pas la même importance selon les moments et les continents et ont subi des variations politiques dans les trente dernières années, au fur et à mesure de la construction de l’OIF. Mais c’est toujours entre la tension définie par la langue et les autres valeurs que se joue cette identité francophone, jamais statique.

1 - Une identité linguistique L’origine du substantif francophonie provient de l’adjectif francophone qui signifie « personne parlant le français ». Par conséquent, l’identité francophone repose sur le fait d’appartenir à une communauté de langue ou bien, de s’y rattacher en parlant le français. L’étymologie même du mot francophonie souligne la primauté du sens linguistique par phonie et par conséquent, le sens linguistique l’emporte sur d’autres sens, tels, le sens géographique, politique, ou symbolique. En outre, le sens linguistique du point de vue historique fut toujours privilégié par rapport aux autres sens, y compris lors du renforcement de la francophonie politique, avec la mise en place des Sommets des Chefs d’Etat francophones. La première édition du volume VII d’août 1970 de l’encyclopédie Universalis, mettait déjà l’accent sur la dimension linguistique du mot francophonie qui apparaissait dans l’article consacré à la définition de la langue française. Cependant, afin de compléter cette notion linguistique et par la même, retranscrire une réalité nouvelle, on accola dans la deuxième moitié des années 1970, un adjuvant géographique et spatial.

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Le dictionnaire Quillet de 1977, soulignait le lien entre le critère linguistique et le critère géographique et donnait la définition suivante pour la francophonie « fait d’être francophone, par extension, ensemble des pays francophones.» La francophonie est l’expression d’une conscience internationale. Tout individu est naturellement attaché à sa langue sans pour autant prétendre l’utiliser à l’échelle planétaire. Dans le cas du français comme dans celui de quelques autres langues de grande diffusion, ce sentiment national fait place, dans les relations internationales à un sentiment d’appartenance communautaire. Les pays francophones ont pris, plus tôt que d’autres ensembles linguistiques conscience de leurs liens2.

Extraits des débats et des contributions des

représentants des Etats, de l’Organisation, des opérateurs et des experts.

Canada « Depuis plus de 35 ans, le gouvernement du Canada aide financièrement les provinces et territoires à offrir aux jeunes Canadiens d’expression française et anglaise en situation minoritaire (soit les francophones hors Québec et les anglophones au Québec) une éducation dans leur propre langue et également à offrir à l’ensemble de la clientèle scolaire la possibilité d’apprendre leur seconde langue officielle. L’appui du gouvernement du Canada dans le domaine de l’enseignement des langues officielles lui permet de contribuer au développement de la francophonie canadienne, en permettant aux francophones hors Québec de s’éduquer dans leur propre langue et en favorisant l’apprentissage du français auprès de la majorité de la population canadienne. La collaboration intergouvernementale en matière de services contribue au développement de la francophonie canadienne en permettant aux francophones hors Québec d’avoir accès à des services provinciaux/territoriaux en français. Depuis les années 90, le gouvernement fédéral conclut des ententes de partage des frais avec les gouvernements provinciaux et territoriaux qui le souhaitent ce qui permet la prestation et le développement de services dans certains secteurs d’intérêt pour les communautés de langue officielle, par

2Organisation internationale de la francophonie, Représentation permanente auprès des Nations Unies, symposium sur le plurilinguisme dans les organisations internationales. Rapport introductif investir dans la diversité, Genève, 5 et 6 novembre 1998, p.8.

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exemple, la petite enfance, la santé et les services sociaux, juridiques et économiques. Cette collaboration intergouvernementale a également permis la création d’un forum multilatéral auquel participent les treize provinces et territoires ainsi que le gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral appuie le maintien et le développement des communautés francophones et anglophone en situation minoritaire depuis la fin des années 1960. Cet appui prend notamment la forme d’un soutien aux organismes sans but lucratif représentatifs des minorités de langue officielle. Le réseau associatif des communautés compte plus de 350 tels organismes. Les défis liés à l’immigration en milieu francophone minoritaire ainsi qu’à la grande diversité des nouveaux arrivants d’expression française mettent en évidence le besoin d’une étroite collaboration entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ainsi que les communautés francophones hors Québec pour réussir le projet de l’immigration francophone. » Nouveau Brunswick « Pour les Acadiens et francophones du Nouveau Brunswick, les fondements de l’identité francophone se basent surtout sur la langue et la diversité culturelle plutôt que sur une identité politique et diplomatique autour de la démocratie et des droits de l’homme. Cette identité basée sur la langue et la diversité culturelle les rend plus fragiles face à un continent nord-américain à forte prédominance anglophone. La perte de la langue peut ainsi représenter la perte d’une grande partie de son identité. Voilà pourquoi le gouvernement du Nouveau Brunswick a légiféré en adoptant des lois pour protéger et assurer le développement culturel, éducationnel et social des communautés linguistiques officielles. » Haïti « Etre francophone c’est être citoyen d’un pays ayant adopté le français comme langue officielle ou vivre dans un Etat où l’on s’exprime en français. C’est aussi faire de la langue française le seul outil utilitaire et moyen pratique de communication tout en reconnaissant toutes les langues et cultures. Les fondements de l’identité francophone devraient se baser sur la langue française. C’est par l’éducation que l’identité francophone sera réellement défendue. Il faut donc tendre à la promotion des langues maternelles. Langue et solidarité sont les deux piliers de la Francophonie : il faut une modulation dans l’approche de la démocratie afin de renforcer les valeurs universelles des droits de l’homme dans l’intérêt de la grande famille francophone. »

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Burkina Faso « Le français est une langue imposée en raison de l’héritage colonial : la langue de la minorité est la langue officielle, et les langues de la majorité sont à la marge. La « guerre des langues » existe de manière larvée (JL Calvet) L’école est le cheval de Troie de la Francophonie Le français est à la fois langue étrangère, langue nationale, langue officielle, langue véhiculaire et langue maternelle en Afrique. » Egypte « Etre francophone, c’est communiquer en français : la condition nécessaire mais non suffisante. La francophonie permet un mélange linguistique et culturel. Il ne s’agit ni d’un lien politique, ni ethnique, ni religieux, mais un lien humain en forme de langue au sein de l’OIF ou en dehors. L’âme de la francophonie est la langue tandis que le cœur en constitue les valeurs. Il faut appuyer l’éducation en français des différentes disciplines scientifiques, encourager stages au sein des institutions francophones, favoriser une coopération scientifique plus intense afin de garder les chercheurs en sciences dans l’espace francophone. La société civile peut jouer un rôle primordial dans développement de l’attractivité francophone. La promotion des opportunités commerciales dans l’espace francophone est nécessaire. » Observatoire du français « La Francophonie est un lieu d’identités multiples, René Depestre. La langue en partage est le français, mais elle ne constitue pour les individus concernés qu’une parmi plusieurs autres composantes de leur identité. En 1993, l’enquête Ipsos pour le Haut Conseil, auprès d’un échantillon de 1000 personnes, a permis de mesurer les changements intervenus dans la représentation que se faisaient les Français de la Francophonie. Dans les conclusions de cette étude, l’enseignement du français s’imposait comme la mission jugée prioritaire de la Francophonie. Enfin, autre grande leçon de ce sondage : l’avenir de la Francophonie, aux yeux de la majorité des personnes interrogées, ne pouvait se jouer que dans le plurilinguisme, le français s’ajoutant aux autres langues parlées dans l’espace francophone, sans prétendre se substituer à elles. » Un cadre de l ’OIF « Etre francophone ne suppose l’adhésion à aucun système de valeur particulier, à aucun idéal spécifique, à aucun modèle politique ou social. Le fondement de l’identité francophone est la langue et sa capacité à

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ordonner la diversité des situations culturelles et linguistiques de ses différents utilisateurs. L’identité politique et diplomatique, autour de la démocratie et des droits de l’homme, n’existe que dans le cadre d’un système multilatéral récent L’identité fondée sur la langue est un fait historique, susceptible d’évoluer en raison de la place politique, économique et scientifique des pays utilisant effectivement le français dans leur vie quotidienne. Le Français est ainsi menacé de passer du stade de « langue monde » au stade de « langue régionale », en particulier faute d’un centre alternatif tel qu’il en existe pour les trois autres « langues monde » européennes, sans que cela touche cette forme d’identité : il sera simplement moins facile de prendre part à la vie du monde sans savoir une autre langue que le français. A ce titre l’élargissement de l’OIF est au mieux neutre, au pire une menace en amenant la collectivité « francophone » à utiliser, par nécessité, pour fonctionner et échanger, des langues autres que le français La Francophonie qui est l’expression d’une spécificité et de la recherche d’une universalité fondée sur la diversité, est directement menacée par la mondialisation. Sans une connaissance minimale du français, de ses structures et de son mode de fonctionnement spécifique dans l’ensemble des langues, et sans une connaissance minimale de l’histoire des relations entre la langue française et certaines valeurs politiques, culturelles et sociales, il ne peut y avoir d’identité francophone. S’il s’agit de constituer une identité francophone au sens institutionnel – valeurs partagées, idées communes, etc. – les médias ont un rôle limité. En revanche s’il s’agit de constituer des ensembles de locuteurs francophones – y compris dans des milieux et des endroits faiblement pénétrés par le français – le rôle des médias est essentiel, en accroissant « l’offre de français ». L’OIF dispose de trois instruments pour agir : FIPF, TV5 Monde et RFI, l’Alliance française et les écoles françaises. »

2 - Une identité géographique et spatiale Le deuxième sens, de nature géographique s’il découle naturellement du premier et fait intervenir une notion spatiale ou d’aire, englobe une réalité humaine plus forte et désigne un monde dont la langue française peut être maternelle, officielle, d’usage, administrative, véhiculaire, vernaculaire. Les peuples et les hommes qui constituent cette réalité géographique et humaine forment et constituent la francophonie. Dans le petit Larousse 1971, la francophonie était désignée comme : La

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collectivité constituée par les peuples francophones : France, Belgique, Canada, Québec, Nouveau–Brunswick, Suisse, Afrique, Antilles… Une fois intégrée cette notion d’espace francophone visible sur une carte, on perçoit qu’une des spécificités intrinsèques de la francophonie est d’être une réalité internationale à caractère universel, disposant d’un territoire disséminé aux quatre coins du globe. La francophonie est une somme de liens tissés entre différents peuples, librement acceptés par tous, même si pour certains à l’origine, la langue qui les réunit désormais découle d’une colonisation ou de la mise en place d’un protectorat. Le français détient de part le nombre des Etats dans lequel il est usité et celui des francophones à travers le monde, un statut presque unique au vu des 6 000 langues parlées à travers le monde, faisant partie du cercle réduit des idiomes détenant la double étiquette de langue internationale et de langue « universelle ».

Extraits des débats et des contributions des représentants des Etats, de l’Organisation, des

opérateurs et des experts

Roumanie « La Roumanie est maintenant revenue au sein de la famille francophone, à laquelle un passé très riche l’unissait. En ce sens, même le discours du Président français François Mitterrand à l’occasion du Sommet de la Francophonie de Paris de 1991 est éloquent : « L'espace francophone se déploie sur tous les continents, retrouve des solidarités anciennes, appelle des amitiés, marque le sentiment qu'un destin se partage aussi… A l'est de l'Europe, la liberté a repris ses droits avec vigueur, les nations vivent leur indépendance. Des minorités s'expriment, des peuples souvent chargés d'histoire veulent compter à leur tour, et parfois de nouveau… Tout au long des années de plomb, ils ont gardé en secret cette passion de la langue française. Sorte d'espérance à tenir, de liberté à préserver, avec le sentiment tenace qu'un jour, ils retrouveraient les nations libres qui parlent la même langue. Tel est le sens, je pense, de l'arrivée, parmi nous, de la Bulgarie et de la Roumanie… ». Bureau régional Asie Pacifique (OIF)

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« Pour l’ensemble des 3 pays francophones du Mékong : être francophone, c’est d’abord constituer une infime minorité. Le sentiment d’appartenance à la Francophonie au Cambodge a un caractère plus affectif qu’ailleurs, alors qu’au Laos et surtout au Vietnam, cette appartenance est un outil d’intégration sur la scène internationale. Le Vanuatu présente des caractéristiques très différentes des pays francophones d’Asie du Sud-Est et mérite un développement spécifique. Depuis peu, on voit même poindre, avec les performances économiques du Vietnam, une tentation utilitariste à l’égard de l’Afrique qui est considérée en Asie comme un espace de prédations futures. Il faut comprendre que dans cette région du monde, on aime moins les grandes théories que l’accroissement des richesses. Dès lors, la Francophonie multilatérale et la maîtrise de la langue française peuvent devenir des chevaux de Troie, une utilité que les Pères fondateurs n’avaient peut-être pas envisagée… La Francophonie, notamment du fait de son engagement en faveur de la diversité culturelle apparaît aussi comme un moyen (parmi d’autres) d’échapper au nivellement culturel (américanisation - « sinisation ») Le rôle de l’éducation dans la constitution de l’identité francophone est évidemment crucial dans des pays où l’on ne naît pas francophone. En outre, le sentiment d’appartenance à un espace géoculturel francophone devrait être développé car il est limité aux classes dirigeantes, malgré le programme Valofrase (Valorisation du français en Asie du Sud-Est) tend à renverser la tendance en actualisant qualitativement et quantitativement l’offre d’enseignement du et en français. Un des principaux espoirs consiste en une généralisation du français deuxième langue vivante dans l’enseignement secondaire. Les élèves francophones ont d’ailleurs des taux de réussite à l’entrée à l’université, beaucoup plus élevés que les autres. Le débat sur l’identité francophone n’existe pas vraiment en Asie du Sud-Est. L’identité postcoloniale n’est plus vraiment un sujet et l’appartenance à la Francophonie contribue à l’appropriation de ce passé aujourd’hui digéré, dont les témoignages sont souvent pieusement conservés, ce qui montre qu’il est tout à fait exorcisé. D’où l’importance de renforcer le « pilier asiatique » de la Francophonie en apportant le symbole puissant d’une adhésion sans lien avec le passé colonial français. Quelques heures d’enseignement de la Francophonie multilatérale - son sens, son histoire, son fonctionnement - ne seraient pas inutiles ! » Un cadre de l ’ OIF « Le processus de l’élargissement de la francophonie connait une similarité remarquable avec celui en cours au sein de l’Union européenne, qui a vu le nombre de ses membres rapidement évolué, en particulier depuis 2004. Certaines opinions publiques ont regardé cet élargissement important, en nombre de pays, avec réserve et sont désormais ouvertement hostiles à celles qui s’annoncent. Il se trouve que

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les pays concernés par les deux élargissements, celui de l’Union européenne, et celui de la Francophonie multilatérale ont été, à peu de choses près, les mêmes : ce sont ceux d’Europe centrale, orientale et balte. Cet élargissement fait-il courir un risque de dilution à l’Organisation voire un dévoiement, perdant son identité, voire son âme et figurant de plus en plus comme une ONU-bis ? L’argument le plus souvent cité est linguistique : les Etats-candidats, les moins francophones, sont stigmatisés pour leur faible francophonie. Pourtant, Etats et gouvernements, qui ont été accueillis par l’organisation précédemment (avant les années 90 donc) n’ont pas suscité la même réaction, ni les mêmes interrogations. Le fait est que ces pays ne constituent effectivement ni d’anciennes colonies ou protectorats, ni des pays défavorisés, relevant d’une coopération d’aide au développement. Ils figurent, à ce titre, comme étrangers au club des pays africains, asiatiques et de la Caraïbe qui fondèrent longtemps le profil de l’Agence de coopération culturelle et technique. Il y aurait, en effet, contradiction pour l’Organisation à refuser de reconnaître pour elle-même un droit à la différence francophone, c’est-à-dire finalement la diversité en Francophonie. Il existe une francophonie est-européenne, comme il existe une francophonie africaine, américaine, de l’Océan indien, des Caraïbes, d’Asie ou du Pacifique. Chacune a sa spécificité et c’est aussi là la richesse de la Francophonie. » Diplomate – Cadre opérateur L’identité francophone est d’abord basée sur langue puis sur des valeurs (solidarité, partage, droits de l’homme, diversité culturelle). La francophonie est parfois perçue comme un mariage entre le concept de civilisation de l’Universel, venu d’Afrique, et l’idéal républicain français : l’universalisme francophone va à l’universel par la synthèse des différences et prend en compte la diversité. Le francophone a une conception multipolaire du monde, elle affirme son besoin de diversité et de solidarité, sa volonté de bâtir un développement durable. Le multilinguisme populaire est le corolaire de la diversité ; la diversité des cultures implique celle des langues. Peut-on parler d’une identité francophone ou d’une multiplicité d’identités francophones qui parfois s’ignorent ? A force de s’ouvrir à de nouveaux membres, la Francophonie semble avoir perdu son âme. Refuser un nouveau membre, c’est renoncer au développement de l’apprentissage de la langue française dans les pays candidats. Il faut surmonter cette contradiction. L’avenir de la francophonie passe par l’affirmation de son utilité.

3 - Une identité à caractère civilisationnel

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Le sentiment d’appartenance à cet espace linguistique, humain, social et culturel induit une solidarité reposant sur des valeurs communes, dépositaires en grande partie de la tradition humaniste européenne et des acquis de la Révolution française. Les premières concrétisations de la francophonie dans les années 1960 furent différents projets d’aide au développement, notamment en Afrique sous la houlette de l’Agence de coopération culturelle et technique (A.C.C.T). Les clivages géographiques, économiques et politiques s’effaçant au profit d’une plus grande intercompréhension intégrant le respect des différences et des identités. Les peuples d’expression française, se sentent, par delà les intérêts économiques ou même politiques, unis par un lien spécial qui est intellectuel et aussi sentimental. Si ce sens inclusif, relié à des valeurs, est plus complexe à définir que les deux précédents, les acteurs de la francophonie, même les plus tempérés, ont tous souligné l’importance qu’il revêtait à leurs yeux pour l’avenir. Ce sens civilisationnel de la francophonie, en plaçant au centre de ses priorités l’appartenance à une communauté humaniste et progressiste, a permis l’instauration de liens privilégiés entre les peuples de même langue. Le Président Léopold Sédar Senghor est un de ceux qui veille avec attention à ce que ce sens symbolique et civilisationnel puisse se concrétiser, prendre corps. Il considérait la francophonie : comme une communauté intellectuelle ou spirituelle, dont la langue nationale, officielle ou de travail, est le français. La francophonie recèle une volonté de dialogue et de respect des identités même ultra minoritaires. Elle se détermine comme une plate-forme aux multiples interfaces abandonnant les dialectiques de la concurrence et de la confrontation, telles Nord-Sud, Europe-Afrique, Arabophonie-Occident, langues latines et langues anglo-germanique etc. pour proposer un dialogue et une intercompréhension aux vertus civilisatrices. En outre, avec la structuration graduelle de l’espace francophone, on assiste à la mise en place progressive d’un tronc

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commun de valeurs et de normes inspirées de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, y compris dans certains pays pourtant ouvertement autoritaires, et ne respectant pas les règles minimales démocratiques. En mars 1998, le Secrétaire Général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) Boutros Boutros Ghali déclara au sujet du sens symbolique de la langue française et de la francophonie : « Cette langue porte les plus beaux mots du monde : la solidarité, la tolérance, le respect de la personne humaine, l’attachement à la diversité des cultures. En étant francophones nous sommes par là même universels et cette universalité nous appelle à beaucoup d’exigence car la francophonie est d’abord une école. L’école de la diversité. J’ai toujours voulu penser le français comme une langue non alignée, comme une langue d’ouverture, comme une langue qui nous donne accès au grand large. C’est pourquoi nous devons aussi nous ouvrir aux non francophones ».

Extraits des débats et des contributions des

représentants des Etats, de l’Organisation, des opérateurs et des experts

Albanie Le moteur de la Francophonie est le « vivre ensemble différents. « Actuellement, l’Albanie est particulièrement attachée à promouvoir et à développer davantage l’esprit essentiel de la Francophonie, lequel est fondé sur les valeurs et les principes qui sont en même temps les siens, parce que ceux de la solidarité et de la démocratie. Cette communauté de valeurs multiples et complexes, à la fois politiques et culturelles, réunie autour d’une seule langue, porteuse de l’unité dans la diversité, constitue un idéal de civilisation que l’Albanie partage sans réticence aucune. La promotion de la langue française en Albanie, au delà d’un idéal de civilisation à proprement parler, constitue un instrument pour l’éducation de qualité, l’approfondissement de la recherche scientifique et de la formation professionnelle, des technologies de l’information, de la communication citoyenne et de la connaissance mutuelle. » Un cadre de l ’OIF « La Francophonie place aussi parmi ses principes fondamentaux le respect de la diversité culturelle et linguistique. Elle contribue au

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dialogue des cultures, facteur de relations pacifiques entre les communautés et les composantes de la société. »3 Il se dégage de ce texte, les constantes suivantes : - le partage de la langue française ; - le dialogue des cultures et des civilisations ; - les liens au service de la paix, de la démocratie, de l’Etat de droit, des droits de l’homme, de la solidarité et du développement ; - la diversité culturelle et linguistique comme stratégie de la défense de la langue française. L’élément central est la langue française qui constitue le pont entre francophones et qui favorise le dialogue entre différents peuples et leurs cultures. Dès lors, il s’effectue des échanges des valeurs culturelles sous la pression des contacts entre groupes et cultures différentes. Dans ce mouvement de contacts et d’échanges, les structures nouvelles se superposent sur les anciennes compliquant l’orientation des vecteurs finaux qui façonnent les dialogues entre les peuples. La phase des contacts des langues et cultures françaises avec les autres langues et cultures entraînent nécessairement la diversification de part et d’autre. » Bureau Régional Afrique Centrale (OIF) « C’est le sens du constat de L .S Senghor : « la Francophonie existe, il faut l’organiser ». L’identité francophone doit être appréhendée comme un processus évolutif Pour tenter de résoudre cette équation, les instances dirigeantes de la Francophonie et beaucoup de militants ont privilégié une vision large en posant qu’elle ne se limitait pas à la promotion de la langue française mais qu’elle englobait un ensemble de relations privilégiées fondées sur des valeurs et des engagements communs. Cette approche a le mérite de ne pas enfermer la Francophonie dans des problématiques linguistiques étroites d’inspiration puriste, nationaliste ou hégémonique. Elle a aussi l’avantage de mettre en lumière l’intimité des liens entre langue et valeurs et de souligner l’importance des enjeux géopolitiques inhérents au développement de la Communauté francophone. Si elle est fondée sur le principe, elle comporte cependant, par l’esprit qui l’anime, le risque, qui n’est nullement théorique face à la multiplicité des attentes et des intérêts, de minimiser le critère linguistique et d’encourager une fuite en avant propre à diluer l’identité francophone. Elle peut en outre donner le sentiment que la Francophonie elle-même n’est pas convaincue de sa capacité, voire de sa légitimité, à «vendre le français » et, l’amener dès lors à rechercher d’autres « fonds de commerce », ce qui est pour le moins paradoxal. Il parait plus opératoire d’adopter une conception large du français qu’une conception trop extensive de la Francophonie.

3 Déclaration de Ouagadougou. Cadre stratégique décennal de la Francophonie, p.10.

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En tant que langue partagée, l’appropriation du français s’analyse d’une part en termes de copropriété indivise des francophones et, de l’autre, en termes de cohabitation avec les multiples langues partenaires présentes dans l’espace francophone. Ce double niveau d’appropriation du français (copropriété et cohabitation) confère à l’identité francophone une dimension essentielle en ce qu’il s’oppose à toute conception ethnocentrique et unilatérale de la Francophonie. C’est sous cet angle que, paradoxalement, la France peut parfois donner l’impression de s’intégrer moins spontanément que d’autres à l’identité francophone. Les récents débats sur le devenir de TV5, dans le cadre de la réforme de l’audiovisuel extérieur français, en ont offert une nouvelle illustration. Le cas de TV5 met bien en lumière la dimension identitaire que porte le français en tant que langue non seulement partagée mais mondiale. L’avantage comparatif du français n’est pas d’abord d’ordre quantitatif, mais il tient à ce qu’il reste diffusé et enseigné dans presque tous les pays du monde, ce qui lui vaut en particulier, à l’instar de l’anglais, son statut privilégié de langue de travail dans la plupart des organisations internationales. Ce qui fonde la Francophonie, ce n’est pas uniquement le fait que le français soit le bien commun d’un grand nombre de pays, c’est aussi que celle langue leur donne pleinement accès à la communication internationale. C’est pourquoi la Francophonie se définit à la fois comme un espace de solidarité et d’influence, l’un et l’autre se nourrissant mutuellement, Aussi faut-il admettre qu’une Francophonie ambitieuse n’est pas plus une Francophonie « tous azimuts » qu’une Francophonie « tout terrain ». Il ne lui suffit pas de contribuer à la réalisation des objectifs des Nations Unies, fussent-ils du Millénaire, pour exister. Encore faut-il assurer la cohérence globale du projet francophone et donner sens à la Francophonie. Cela suppose de définir précisément les objectifs et les priorités de la Communauté francophone, en approfondissant en particulier sa vision culturelle. La logique francophone part en effet du culturel pour consolider le politique et éclairer l’économique et non l’inverse. C’est probablement cette vision culturelle qui distingue le mieux la Francophonie des autres espaces de coopération. » AUF « Le langage est peut être le plus fort et le plus durable qui puisse unir les hommes » (Tocqueville). Langue et langage sont des indicateurs pertinents de l’identité. Le concept de culture est indissociable de celui d’identité » Bureau AUF Caraïbes « La Francophonie est souvent réduite à un simple regroupement entre la France et ses anciennes colonies. C’est mal connaître la genèse du mouvement francophone et sa géopolitique, avec deux époques : celle des racines historiques du 16e au 19e siècle, celle du colonialisme du 19e au 20e siècle. S’il y a un noyau historique, il a beaucoup évolué.

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Aujourd’hui, avec la fin du conflit Est-Ouest, on redécouvre ces autres racines et identités. La mondialisation est une chance pour la Francophonie car elle lui permet de retrouver un horizon souvent oublié sur le plan historique et culturel. Présente sur tous les continents, elle devient un symbole de la diversité culturelle à construire. Elle s’appuie sur les identités et les langues plurielles. C’est la francosphère4, c’est-à-dire, la Francophonie à l’heure de la mondialisation. Non pas un reste du passé, mais une chance pour l’avenir. Ces multiples points d’appui, historiques et contemporains, sont autant d’atouts pour amortir les chocs liés à la mondialisation qui, la plupart du temps, bouleversent les identités et déstabilisent les cultures. Avec le temps, les logiques politiques ont laissé place à des problématiques culturelles. Le dialogue entre les racines mondiales de la Francophonie et celles des autres aires linguistiques devient un outil privilégié de la cohabitation culturelle. »

4 - Une identité politique

Les années soixante voient l’émergence d’une identité politique de la Francophonie reposant sur le principe de la coopération. Ce sens politique, comme dans d’autres cas, manifeste un niveau de maturation du concept de francophonie et le dote d’une cohérence certaine. L’appartenance linguistique et géographique à un même ensemble donnait un sentiment de fraternité participative, se traduisant par la mise en place de nouvelles associations, organisations publiques et privées œuvrant en tant que communautés définies. Ce premier sens de la francophonie que l’on peut qualifier de protofrancophonie politique ou de « Commonwealth à la française », expression chère à Habib Bourguiba et Léopold Sédar Senghor, n’aboutit jamais et finit progressivement par disparaître dans les années quatre-vingts. De 1960 à 1985, on employait cette expression dans un souci comparatiste ou d’analogie, afin de rendre le projet francophone plus clair ou accessible à un large auditoire. Le passage d’une francophonie institutionnelle à une francophonie politique débuta en 1986, avec le premier Sommet de Paris et se concrétise en 1995, avec la décision de créer un poste de Secrétaire

4 Dominique, Wolton. Demain la Francophonie, Paris, Flammarion, 2006.

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général de la Francophonie, décision effective en 1997 au Sommet de Hanoi. Cette décision fit de la Francophonie, une communauté politique d’intérêts et de projets et pas « le bien commun » d’un reliquat d’Empire.

Extraits des débats et des contributions des représentants des Etats, de l’Organisation, des

opérateurs et des experts Croatie « Pour les Croates, appartenir à la francophonie est une nécessité et un choix mais ce n’est pas une nécessité contraignante. On trouve d’étonnantes correspondances entre la francophonie actuelle et l’expérience du mouvement des non-alignés des années 50 à 70. L’identité francophone en devenir et même en devenir constant. Après l’élargissement, il est temps de faire l’approfondissement. » Un cadre de l ’OIF L’espace francophone compte une majorité de pays moins avancés et aux cultures différentes. Dans certains de ces pays la langue française, condition essentielle de l’identité francophone ne se situe pas au premier plan. Il s’agit donc de gérer au mieux cette situation irréversible, mal vécue par certains, mais qui impose la recherche commune du « vivre ensemble » et assurera une coexistence harmonieuse. C’est ici que la dimension politique et diplomatique de l’identité francophone trouve sa place par sa contribution significative à la promotion de la paix, de la démocratie et au soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’homme. Une vie politique apaisée et la jouissance par les citoyens de tous leurs droits, sont en effet considérées comme des éléments indissociables du développement durable. C’est de cette manière que la Francophonie pour mieux assumer son identité francophone trouve dans les valeurs que porte la langue française, dans l’imaginaire collectif de beaucoup de peuples, et sans doute ceux des quelques 68 Etats qui ont voulu constituer ou rejoindre l’Organisation internationale de la Francophonie. »

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Conclusion 5 - Un imaginaire commun La prise en compte de l’imaginaire collectif dépasse les qualités et les normes en termes de communication et d’expressivité dont un idiome est traditionnellement doté. A ce titre, il est tout à fait intéressant de constater le rapport irraisonné, souvent passionnel ou de répulsion qu’un individu instaure vis-à-vis de sa propre langue maternelle ou seconde. Dans l'imaginaire de la plupart des francophones ainsi que dans celui de nombreux peuples, le français est réputé porteur de valeurs humanistes. Beaucoup d'étrangers, francophones ou francophiles, lui associent des idées de liberté, de justice, de solidarité, de démocratie, de fraternité mais également d'émancipation spirituelle, d'ouverture, d'esprit critique et de tolérance Par comparaison au « rêve états-unien » et plus largement américain, le « rêve francophone » se distingue par une conception politique idéaliste se manifestant par le refus de la pensée unique, le souci de l’exception culturelle et plus largement par la raison en tant que capacité libératrice de l’entendement humain, mais aussi par une appréciation spécifique de la culture, notamment littéraire et de l’écrit. La francophonie par sa pluralité serait en mesure de contribuer à rééquilibrer les rapports de force issus de la mondialisation marchande, de plus, la réponse humaniste qu’elle apporterait n’aurait que plus d’impact si elle se fondait sur les valeurs de cet imaginaire collectif que porte la langue française et qui en font une langue universelle.

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PARTIE II

Identité et mondialisation Repères - 9e langue la plus utilisée dans le monde - 200 millions de personnes parlent le français qui a le statut de langue officielle (seule ou avec d’autres langues) dans 32 Etats. 128 millions d’entre eux sont capables de parler couramment le français - 2e langue la plus enseignée et apprise dans le monde - 85 M de personnes apprennent le français - Avec l’anglais, c’est la seule langue parlée sur les cinq continents.

1 - L’identité francophone, entre racines et dynamique Toute identité est d’abord un patrimoine en commun, que l’on accepte, que l’on subit, auquel on adhère on non mais qui existe. Chaque francophone y puise de façon variable. L’identité francophone n’est pas que patrimoine, racine, mémoire mais aussi une dynamique, un processus en transformation, un projet à construire avec d’autres. L’identité n’est pas qu’insertion, métissage, ouverture. Il faut conserver la dimension de mémoire même si elle est parfois pesante et encombrante. Suivant l’image énoncée par Tahar Ben Jelloun : « la Francophonie est une maison pas comme les autres, il y a plus de locataires que de propriétaires5 », l’identité est une réalité dont chaque francophone est dépositaire, qu’il ressent et vit de façon particulière, mais dont aucun n’est propriétaire et qui ne répond pas à une conception unique.

Elargissement vs approfondissement

5 Les Cahiers de la Francophonie, n°1.

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La mondialisation ouvre une autre histoire pour une autre francophonie et trace donc les contours d’une nouvelle identité francophone. La première francophonie court sur trois siècles, du 17e au 20e siècle. C’est celle des pionniers qui, pour toutes sortes de raisons, bonnes ou mauvaises (guerres, colonisation…) ont installé le français comme langue mondiale. La deuxième francophonie débute en 1960-1970 avec les fondateurs, ceux qui ont inventé et organisé la Francophonie moderne, centrée sur la solidarité et la coopération, jusqu’en 2005 avec l’adoption à l’Unesco de la Convention sur la diversité culturelle. La troisième, celle qu’il reste à inventer, est justement la francosphère6 à l’heure d’une mondialisation qui bouleverse les identités. La Francophonie des origines, liée à puissance des Etats coloniaux (France, Belgique…), a laissé place à une Francophonie de la solidarité : un « Commonwealth » à la française, avec le partage d’une langue, de cultures… (mais pas d’une richesse économique). Une communauté organique avec des valeurs d’humanisme dans la différence, le développement d’une façon de penser le monde grâce à la langue. Demain, la Francophonie sera-t-elle en mesure d’exercer une magistrature d’influence dans les grands débats du monde actuel et de peser sur une identité qui serait la somme de ces trois identités ? Face à la remise en cause relative des Etats nations, la Francophonie institutionnelle, basée sur une coopération politique et une coopération fondée sur le dialogue des cultures, peut apporter une réponse, accompagner les Etats sur la scène internationale, sans bien entendu, se substituer à eux.

6 Demain la Francophonie, Dominique Wolton, Flammarion, 2006.

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L’élargissement récent de la Francophonie fait pourtant débat au sein de l’OIF en bousculant le cœur de métier de l’Organisation, qui relevait traditionnellement de la coopération et de l’aide au développement. Cette ouverture fait peser un risque sur l’identité construite sur cette base. L’approfondissement est un faux problème qui ne correspond qu’à une partie de la Francophonie ; celle la plus liée à l’empire colonial. Il suffit de se souvenir des deux Francophonies (16e - 18e siècle puis 19e - 20e siècle), pour mesurer que cet « élargissement » est simplement un retour au périmètre large de la Francophonie. Les nouveaux membres, issus principalement des pays de l’Est sont parfois considérés, par les pays anciennement membres de l’OIF, comme de mauvais élèves (comme par exemple lors de la guerre en Irak). Cette « querelle des anciens et des modernes » pose la question de l’élargissement « contre » approfondissement, alors qu’il faut réconcilier enracinement et ouverture.

Entre langue et valeurs Au-delà de la problématique limitée langue-valeurs, pourquoi ne pas poser la question de l’identité par ce « désir » de français, partagé par tous et qui crée une amicale connivence, un lien affectif et spirituel, une « noosphère » au sens senghorien : ce que par ailleurs Dominique Wolton appelle la francosphère. Les très récents prix littéraires français décernés à des francophones attestent de l’existence d’une identité francophone plurielle et dynamique, qui renvoie aux variétés de la langue française. L’identité francophone, à travers le prisme de la création marque bien le besoin d’une langue commune, « nostalgie de fusion » (Hagège) et simultanément d’une identité commune (« ivresse de l’altérité »). La Francophonie, par une singularité de l’histoire, se trouve en position de confluence de ces deux

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courants contraires que sont l’identité et la diversité. Elle atteste ainsi son souci d’originalité et sa volonté de se rattacher à d’autres traditions que les valeurs dominantes. De toute façon, opter pour le français n’est pas anodin, il s’agit toujours d’un acte fort et symbolique. D’autant plus dans les pays hors de la Francophonie, où le français a alors le statut d’une langue étrangère. Le français deuxième langue est de plus en plus choisi par goût, en résonance avec des valeurs perçues comme d’origine française (droits de l’homme, contrat social, laïcité, droit à l’autodétermination…). Au-delà de la langue, respect, curiosité, désir de l’autre… Pour que l’identité francophone soit en cohérence avec elle-même et les sociétés où elle s’exprime, il lui faut intégrer une dimension pragmatique Si tel n’était pas le cas, le français s’exposerait à n’être qu’une langue-musée. Le français est un choix qui peut toujours être remis en cause, la langue doit être « utile » pour continuer à être parlée. Le français doit ainsi demeurer utile et attrayant pour chaque étudiant, pour chaque professeur, pour chaque apprenant. Ce qui implique flexibilité, créativité, une façon de l’enseigner qui sorte des sentiers battus. Le français doit demeurer la langue de la modernité, en histoire, politique ou dans le domaine culturel mais aussi pour les sciences, la recherche, les transports et les affaires. Il ne faut pas opposer langue de culture et de création et langue utile7, usages scientifiques et usages professionnels. Arrêtons de parler de « défense » du français, sortons d’une mentalité d’assiégés. Le français n’est pas attaqué, il est quotidiennement, comme toute langue, confronté aux autres langues. Cette attitude adoptée par une partie des élites françaises donne une image désastreuse, misérabiliste du français, qui ne correspond absolument pas à la réalité. Il

7 L’université Lotus, au Vietnam, qui forme des étudiants principalement vietnamien et anglais a, par exemple, créée une filière « Mode » en langue française et vietnamienne.

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existe aussi un bonheur d’être francophone, de parler français, d’y trouver avantage et plaisir.

La Francophonie hors les murs Au-delà de l’espace francophone OIF et d’une Francophonie de fait (Algérie, Israël), il existe une francophonie hors les murs, qui rassemble tous les francophiles de la planète, en particulier en Amérique latine, en Océanie, en Extrême-orient. La force de cette francophonie de cœur, à intégrer et à consolider, est réelle. Selon Jean-Claude Jacq, président de l’Alliance française, les effectifs des apprenants français, connaissent une hausse annuelle de 4 à 5 % par an, surtout dans les grands pays que sont la Chine (15 Alliances françaises ouvertes en 10 ans), Etats-Unis, Brésil, Inde, Mexique, Afrique du Sud… L’Alliance française y enregistre une forte demande spontanée de langue et de culture française. La francophonie hors les murs ne peut qu’enrichir la Francophonie officielle et contribuer à la renforcer. A condition que la seconde ne sous-valorise pas la première !

2 - Globalisation, identité, mondialisation S’il est légitime de parler de mondialisation pour la période actuelle, ce n’est pas pour autant la première mondialisation que l’humanité connait. Elle parait d’autant plus forte et originale que les médias en relaient en permanence les effets. La mondialisation d’aujourd’hui ne représente de fait qu’une globalisation économique, portée par un capitalisme triomphant peu soucieux des valeurs humanistes. La déclaration de l’Unesco de 2001 rappelait déjà que « les seules forces du marché ne peuvent garantir la préservation et la promotion de la diversité culturelle, gages d’un développement humain durable ». La victoire de la diversité culturelle, en 2005, marque l’urgence d’une réaction ; la crise financière

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actuelle est sans doute un autre signe fort de la remise en cause cette « économisation ».

2 - 1 L’impact de la mondialisation sur l ’identité francophone Si la mondialisation peut être une chance pour l’identité francophone, elle recèle pourtant deux écueils. Un plus médiatisé, l’uniformisation. L’autre plus larvé, le repli identitaire. Ces deux courants se manifestent souvent par un sentiment de déclin du français, d’une identité de communauté qui se pose en citadelle assiégée, et compte ses pertes. Qui a encore intérêt à travailler en français, pour quoi faire ? Où est l’attractivité de cette langue, sa valeur ajoutée ? Le français est de plus en plus exclu de certains échanges : diplomatie, flux financiers, médias de masse… qui recourent quasiment systématiquement à l’anglo-américain. Les difficultés que peuvent rencontrer les francophones minoritaires à vivre leur quotidien en français sont souvent à l'origine de l’abandon de leur langue. La présence, par exemple, d'une radio francophone ou d'un journal peut jouer un rôle salvateur en ce domaine. L’OIF le prouve en soutenant ce type d’initiatives depuis des années. La mondialisation accentue le tropisme de l’élargissement versus l’approfondissement. Elle implique une redéfinition des axes géopolitiques et identitaires. Ce courant traverse, de la même façon, l’espace francophone. Les débats posés par l’arrivée des nouveaux membres illustrent bien ce phénomène. En effet, si les PECO sont généralement considérés comme des pays du Sud par le Nord historique, pour les pays du sud de la francophonie, ils sont plutôt perçus comme des pays européens et donc du Nord. Cet élargissement, qui renforce l’altérité de l’identité francophone, est un nouveau défi pour une 3e francophonie à construire. Le cadre de coopération traditionnel Nord-Sud devient donc pour partie obsolète.

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La mondialisation recèle en elle-même la tentation pour les Etats, face aux difficultés économiques, de se décharger de leurs responsabilités dans les questions de coopération au profit des institutions multilatérales du type de l’OIF. De même, pour jouer un rôle sur la scène internationale et faire entendre collectivement les intérêts des francophones, l’organisation s’est politisée. Cette politisation accrue de l’OIF risque de lui faire perdre son « âme », et devenir comme certains lui reprochent déjà, une mini-ONU impuissante s’occupant de toutes les grandes questions mondiales au détriment de ses cœurs de métier historiques. La Francophonie ne doit pas non plus être totalement multilatéralisée : en gardant leur autonomie d’action, les Etats, acteurs francophones, profitent d’une richesse et d’une pluralité de logiques. La francosphère dans la mondialisation actuelle ouvre la possibilité d’une autre histoire…

2 - 2 Le potentiel de régulation de la Francophonie sur la

mondialisation

Dans un monde multipolaire, des identités plurielles ont tendance à se multiplier, la francophonie se trouve légitimée dans son approche et en position de force pour jouer un rôle nouveau : devenir un forum permettant d’affronter les nouvelles interrogations dans ce contexte mondialisé, donc bouleversé. La mondialisation crée le besoin d’une « langue » unique mais en parallèle appelle à d’autres façons de penser et de faire. Le français peut être dans ce cadre un vecteur de l’altérité, de la résistance et de contre projet. Face à l’anglo-américain, utilisé non comme langue de culture mais de plus en plus comme outil de travail, le français garde une forte composante symbolique, culturelle et civilisationnelle. Sa faiblesse relative est aussi une force : le français incarne une alternative pas nécessairement conflictuelle face à l’anglais sur le marché linguistique.

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Une langue n’est jamais neutre, mais une façon de penser, de concevoir et de vivre le monde. La création et la science doivent se faire en français. Le français détient une place privilégiée dans les échanges et sans rapport avec son réel poids démographique : neuvième langue la plus utilisée dans le monde et deuxième langue la plus enseignée et apprise, le français est, avec l’anglais, la seule langue parlée sur les cinq continents. Alors qu’elle n’est langue officielle unique que dans un seul pays.

Au plan économique, le poids de l’espace francophone est aussi important : plus de 17 % de la production de la richesse mondiale. Pourtant, la Francophonie ne pèse pas en proportion de ce poids, elle n’est pas présente dans les grandes instances comme la Banque mondiale, le FMI… Prendre conscience de l’existence de cet espace économique francophone, le valoriser et en faire un véritable espace de coopération assurerait un nouvel essor pour la langue française et le plurilingusime, une plus grande mobilité des francophones et un redéploiement de la richesse francophone. Il est temps de prendre plus de place dans les instances de la mondialisation et faire du français une langue des affaires, des sciences et des industries de la connaissance, une langue de la modernité. Cette troisième francophonie, plateforme politique à la recherche d’une dynamique de solidarité, serait le vecteur clé pour dépasser la globalisation et atteindre une autre mondialisation.

3 – Le rôle des médias dans la constitution d’une identité francophone

Il existe un paradoxe : autant la Francophonie est sensible à une politique culturelle du patrimoine, autant elle est largement sous-mobilisée en matière de politique de communication et de médias. Comment parler de diversité culturelle sans une politique intégrant fortement culturel et

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communication. A quand une politique d’envergure pour une Francophonie de la communication ? L’espace francophone est la partie du monde la plus sensible aux enjeux de diversité culturelle mais entreprend trop peu alors que tous les talents sont là. A l’heure du « village global », comment sous-évaluer à ce point la politique de communication quand la francophonie dispose de toutes les techniques, des plus classiques aux plus innovantes et de tous les savoir-faire et expertises. Mais surtout, n’est-ce pas le moment, pour transcender le tropisme élargissement-approfondissement et bâtir collectivement une identité francophone nourrie de francophonie, de réfléchir à l’invention d’une autre communication ? Une communication respectueuse de la cohabitation (des identités) au sein de l’espace francophone et qui soit également ouverte sur les autres aires linguistiques, et prioritairement sur l’espace roman, dans la tradition universaliste qui est la sienne. Suite au récent Sommet de Québec (17-19 octobre 2008), les Instances mesurant le manque d’instruments de communication « Francophonie », ont engagé les Etats et gouvernements à mettre tout en œuvre afin de donner plus d’envergure, de lisibilité et de visibilité aux actions de la Francophonie. Développer des outils de communication : écrit, audiovisuel, internet…devient un champ d’action prioritaire pour mobiliser dans son propre espace, et au-delà, autour de grandes actions emblématiques de l’OIF. Mais tout ceci reste bien vague, en décalage avec les attentes et les besoins… En réalité, la difficulté de l’OIF à développer une politique de communication, qui serait indispensable à la valorisation de cette organisation, résulte notamment du fait que celle-ci ne prenant ses décisions qu’à l’unanimité, elle ne peut communiquer sur beaucoup de sujets. La force de l’OIF, c’est son caractère pluriel et contradictoire, compte tenu de la diversité de ses membres. Sa faiblesse est de ne pas rendre public ses divergences et ses contradictions dont personne ne s’étonnerait et qui la rendrait, en réalité, beaucoup plus crédible. Il reste

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une communication faible sur les sujets de consensus qui atteignent une grande généralité, sans moyen d’actions simultanées, et qui réduit d’autant pour les récepteurs de cette communication l’intérêt de celle-ci. Si la mondialisation bouscule les pratiques culturelles, la littérature demeure un vecteur constitutif et déterminant de la constitution de l’identité francophone d’hier et d’aujourd’hui. Cependant, la littérature francophone est la grande absente des universités, françaises en particulier, même si au sein de l’AUF des équipes de chercheurs y travaillent en fonction d’un découpage régional. La mise en place d’un réseau mondial d’études, dépassant largement le cadre obsolète des études postcoloniales, pourrait contribuer à valoriser et faire rayonner l’identité francophone. Créer des départements d’études francophones est indispensable. Au-delà de la littérature, il est vital que la recherche en sciences humaines, en tant qu’interprétation du monde, continue de se faire en français pour les francophones. Malheureusement, c’est de moins en moins le cas alors que cela offrirait une alternative et une autre vision globale du monde. Dans le champ universitaire, le concept de francophonie est encore considérée comme une sous catégorie, et à ce titre très peu étudié et encore moins enseigné. La radio, parce qu’elle couvre l’ensemble des territoires et atteint chacun où qu’il soit, quel qu’il soit, est un média historiquement soutenu par l’OIF, au travers du Cirtef. A côté des radios privées, associatives communautaires, RFI occupe la première place des radios de langue française avec plus de 700 partenaires-relai. Elle n’est pas opérateur de la Francophonie mais média français, de souveraineté et d’influence, sous tutelle du MAE. Elle n’en demeure par moins « la » radio francophone mondiale, avec une présence extrêmement forte en Afrique francophone en particulier. Média de masse, la radio reste un vecteur d’identité de première importance dont toutes les ressources n’ont pas été exploitées comme le montre le lancement de l’« espace apprendre » du Canal

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Académie. Mais, l’OIF n’intervient pas suffisamment dans les projets de réorganisation de RFI, ce qui permettrait pourtant de faire prendre conscience de l’importance de cette radio pour la Francophonie mais à titre « extérieur ». TV5 Monde, qui fêtera ses 25 ans en 2009, se définit comme un média francophone, généraliste, multilatéral et mondial… donc unique. Cet outil exceptionnel demeure, en partie sans doute faute de moyens, sous-utilisé (budget de 90 millions d’euros, soit, moins de la moitié d’Arte ! Plus de 75 % ce budget émanant de la France). TV5 Monde communique en langue française pour un public francophone et francophile grâce à un sous-titrage en huit langues, dont le français. Trois millions d’élèves étudient le français grâce à son canal. Généraliste et multilatéral, la chaîne est un modèle culturel unique au monde qui a l’ambition de créer de la cohérence à partir de la diversité sur un marché ultra concurrentiel. Les programmes sont issus de différents pays, mais TV5 Monde en produit près de la moitié. La chaîne touche 180 millions de foyers répartis dans 200 pays, ce qui en fait le deuxième réseau mondial, après CNN. TV5 Monde trouvera sa pleine efficacité en tissant des liens plus étroits avec les opérateurs et la FIPF, avec d’autres médias comme France 24 et Euronews et en développant des partenariats avec les aires lusophones et hispanophones. TV5 Monde est déjà une « signature linguistique » forte. Avec ses projets de télévision sur la toile (chaîne enfants et Afrique+) d’une part, et de vidéo à la demande, d’autre part, elle contribue à créer « une » identité francophone à partir « des » identités francophones. Là aussi, l’OIF n’est pas assez présente dans une organisation trop franco-française au travers de l’Audiovisuel Extérieur Français (France 24, TV5 Monde, RFI). En tant qu’usager, elle pourrait faire valoir son point de vue plus fortement.

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De même, l’outil Internet, avec la refonte du portail de l’Organisation, permettra d’accroître la visibilité de l’OIF en multipliant les partenariats, en développant des synergies et des actions transversales. Ce media, devenu incontournable, permet de toucher un public large dans tous les Etats de la Francophonie, et même au-delà, pour un coût limité, notamment un public jeune, qui lit peu les documents écrits institutionnels sur cette Francophonie qu’il connait mal. Le questionnaire « Identité francophone », mis en ligne sur la page de la Cellule de réflexion stratégique de la francophonie (CRSF), donne la parole aux internautes de langue française dans leur pleine diversité. De même, le Forum de discussion ouvert sur le site de l’OIF au printemps 2008 sur le thème des migrations et de l’identité francophone, renforce le dialogue avec la société civile.

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Partie III

Première enquête sur

l ’ identité francophone et la mondialisation

Le média internet permet de toucher un large public dans l’ensemble des Etats membres de l’OIF mais également au-delà, pour un coût financier limité, notamment un public jeune, qui lit peu les documents écrits institutionnels sur cette Francophonie qu’il connait mal. Mettre en ligne un questionnaire sur « L’identité francophone » a permis de donner la parole aux internautes de langue française dans leur pleine diversité et collecter ainsi des informations qualitatives et quantitatives. Le questionnaire, établi par la Cellule de réflexion stratégique, a été mis en ligne sur la page de la CRSF, hébergée sur le site de l’OIF, le 15 octobre 2008. Au 15 novembre 2008, la Cellule a reçu plus de 800 questionnaires en retour mais 749 sont réellement exploitables statistiquement à ce jour. La Cellule a lancé un travail exhaustif d’évaluation et d’analyse de ces questionnaires. Devant le nombre très important de réponses reçues sur un court laps de temps, et leur qualité, la CRSF se propose de faire relayer cette initiative par des partenaires tels que TV5 Monde, France 24, RFI… qui mettraient à leur tour le questionnaire sur leur site. La modernisation du portail de l’OIF ne pourra que rendre plus visible ce genre d’initiatives.

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Le questionnaire « identité francophone »

mis en ligne sur le site de la CRSF La mondialisation est une chance pour la Francophonie car elle lui permet de retrouver un horizon souvent oublié sur le plan historique et culturel en s’appuyant sur les identités et les langues plurielles. C’est la francosphère, c’est-à-dire, la Francophonie à l’heure de la mondialisation. Non pas un reste du passé, mais une chance pour l’avenir. Franconautes, vous êtes répartis sur les cinq continents et au quatre coins de la toile. La Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie (CRSF), cherche à mieux vous connaître pour appréhender l’identité francophone dans sa pleine diversité. Nationalité /pays de résidence habituelle Urbain / rural Genre : F / M Age : Questions Qu’est ce pour vous qu’être francophone ? Comment cela se traduit-il au quotidien ? Existe-t-il une « identité » francophone ? Comment la définiriez-vous ? Que représente pour vous l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ? Quelles actions prioritaires la Francophonie devrait-elle initier ou relayer ? Questionnaire « Identité francophone » : premières conclusions Comme l’indique la répartition des réponses par continent, l’Afrique et la France constituent, logiquement, le cœur de la Francophonie internationale. A première vue, l’Amérique du Sud, l’Asie et surtout l’Océanie sont peu représentées dans leur capacité d’expression. Pourtant, un nombre de réponses largement supérieur au ratio démo-linguistique de ces parties du monde, a été enregistré.

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On note donc un décalage entre le « capital » francophone d’un Etat et son questionnement identitaire réel. A contrario, les nouveaux pays membres, en particulier de l’Est, ont relativement peu réagi. Au vu de cette étude, 20 % des réponses émanent d’internautes de langue française vivant dans des pays hors de l’espace francophone OIF (44 Etats). Ce sont ici les 15 % de ruraux, par rapport aux 40 % de ruraux dans le monde, qui sont intéressants et pour lesquels il faudrait aussi agir. Ce chiffre montre que la Francophonie anticipe le mouvement d’urbanisation global. On retrouve dans la répartition par genre, des pourcentages encore trop classiques et inégaux. Néanmoins, compte tenu des différences de statuts et d’alphabétisation des Femmes au sein de l’espace francophone, ces 34 % prouvent leur intérêt marqué pour cette question. Les répondants ont des âges extrêmement variés : de 14 ans à 84 ans ! La moyenne d’âge se situe à 39 ans et demi. Cette première analyse quantitative présentée ici reste bien entendu à affiner, continent par continent, en fonction des sept grandes zones de la Francophonie, par Etat, par tranche d’âge, etc. Elle montre le potentiel formidable que représente la francophonie hors les murs et qui n’est pas assez pris en compte par la Francophonie institutionnelle. La lecture des réponses aux questions pointe, au-delà des variations identitaires « conventionnelles », l’émergence d’une nouvelle identité fédératrice, grâce à la capacité à créer du lien sur la toile. Une identité francophone numérique, moderne, qui participe à rompre les solitudes des identités les plus fragiles ou ultra périphériques. Cette nouvelle identité francophone numérique peut permettre aux jeunes de prendre la mesure de la modernité de la Francophonie dans un monde mondialisé.

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Répartition spatiale

85%

15%

Urbains Ruraux

Répartition par genre

34%

66%

Homme Femme

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Répartition des réponses par

continent

Océanie

1%�!! Asie

5%

Afrique**

46%

!! Europe

33%

Amérique

15%

Europe * Afrique** Amérique Asie*** Océanie

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PARTIE IV

Propositions

Toutes ces propositions sont concrètement réalisables et dépendent avant tout de la volonté politique au sein de l’OIF. Beaucoup concernent autant la Francophonie officielle que celle hors les murs, tant les intérêts culturels et politiques sont communs. Utopiques ? Pas plus que de construire, faire vivre et faire respecter la diversité cultuelle. 1 - Créer un espace public francophone La crédibilité interne et externe de la Francophonie dépend aujourd’hui en grande partie de sa capacité à ouvrir en son sein un espace public qui n’existe pas. Sentiment faux quand on voit la diversité des pays qui la composent, que tout le monde est d’accord sur tout. Tendance au règlement institutionnel et bureaucratique, emprise de la langue de bois. Pas de vison claire sur les courants contradictoires tout à fait légitimes qui traversent les grandes questions. La référence à la « grande famille francophone » où tout le monde serait d’accord, si tant est que cela eut jamais existé, n’est plus de mise à l’heure de la mondialisation et de l’élargissement des thèmes de l’OIF. L’absence de curiosité pour la francophonie hors les murs, aussi importante que la Francophonie officielle, doit aussi pouvoir faire l’objet de débats. Une organisation mondiale, démocratique qui privilégie avant tout la diversité ne peut pas la nier en son sein. Arriver à des compromis et à des arbitrages en interne n’est pas synonyme d’absence de débats et de controverses visibles. C’et au

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contraire ce qui fait vivre une organisation multilatérale qui veut montrer ses différences par rapport aux autres. 2 - Un pôle de communication en français La création et l’offre, partout dans le monde, d’un bouquet satellitaire de chaînes de langue française est indispensable pour l’identité francophone. Tout membre de l’OIF pourrait s’engager à diffuser TV5 Monde sur son territoire en hertzien. Pour assoir son audience, tout en restant généraliste et de haut niveau, TV 5 Monde requiert un élargissement de son financement, grâce à une plus forte participation des pays du Nord, hors la France, mais aussi des pays du Sud. La bataille de la communication est mondiale, sauf pour la Francophonie ? En instiguant des partenariats avec les médias des trois aires linguistiques, la chaîne de la Francophonie pourrait être à l’initiative d’un pôle de communication mondial proposant des échanges de programmes d’information, des jeux, des variétés, des téléfilms ou des documentaires sous-titrés, à destination des espaces lusophones et hispanophones…Un véritable pacte du plurilinguisme audiovisuel. Par ailleurs, la diffusion d’émission régulières sur la Francophonie et l’actualité francophone sur les grands médias de langue française à travers le monde : RFI, RFO, France Télévision, RTBF, Radio Canada, RTSR, AFP, France 24…ne pourrait que renforcer la connaissance donc le sentiment d’appartenance à un vaste espace commun. L’identité francophone numérique, encore jeune, prendra conscience d’elle-même d’autant plus facilement que le nouveau portail de l’OIF parviendra à fédérer toutes les identités francophones, jusqu’aux plus isolées. La création d’un pôle de communication numérique en français, au-delà du seul site de l’Organisation, permettra de débattre contradictoirement des questions qui agitent l’espace francophone à travers des forums, blogs, clavardages… L’audiovisuel ne doit pas être le seul projet de communication : il serait envisageable de mutualiser les moyens afin de créer, par exemple, une

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plateforme des éditeurs francophones, en particulier pour les salons du livres en France et à l’étranger. Dans tous les cas cette politique de la communication doit sortir de la Francophonie officielle et jeter des ponts, tous les ponts possibles, avec la francophonie hors les murs 3 - Un Erasmus francophone Pour maintenir et redonner à la recherche, au monde universitaire et à la science dans l’espace francophone son rayonnement, son attractivité, son excellence, il est indispensable de mettre en place un dispositif ouvert pour assurer la mobilité des étudiants, des enseignants, des scientifiques et des chercheurs. Son originalité serait de permettre à tous les étudiants ayant choisi le français, mais aussi aux enseignants et aux scientifiques francophones de pouvoir circuler dans la francosphère, en reprenant et élargissant le programme CIME, la formule mise au point par l’AUF au début des années 90. Il redonnerait ainsi au français et aux cultures francophones, au travers les universités francophones et la recherche de langue française, une place décisive sur l’échiquier mondial. Voyager pour éprouver dans le déplacement physique l’importance de la diversité géographique, partie prenante essentielle de la diversité culturelle. Par voie de conséquence, cela octroierait à la Francophonie une nouvelle dimension et une utilité que trop de personnes lui dénient encore. En désignant une vingtaine d’universités pilotes afin de constituer le premier maillage de ce réseau Erasmus, la Francophonie pourrait incarner une nouvelle forme de migration de l’intelligence et du codéveloppement : Montréal, Québec, Bruxelles, Kinshasa, Genève, Alexandrie, Hanoi, Dakar, Beyrouth, Port-Louis… Il ne s’agit pas seulement d’échanges mais aussi de coopération scientifique. L’expérience de l’AUF est ici déterminante et l’Erasmus francophone doit se mettre en place avec sa pleine participation.

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Cet Erasmus est indissociable d’une recherche sur le phénomène d’urbanisation au sein de la Francophonie ; connaître et comparer le statut des migrations urbaines est une des clefs de l’avenir de la Francophonie. Il est également possible de créer un visa « jeune francophone » pour 4 ans, attribué à des jeunes pour la réalisation d’un projet précis. Les bénéficiaires s’engageant à retourner dans leur pays et à faire partager leurs acquis. Il faut notamment privilégier les domaines de l’économie de l’immatériel, secteurs où le Sud peut enrichir et s’enrichir.

4 - Attirer les jeunes et les francophones Le français reste trop souvent associé à des valeurs du passé et à la culture, au sens traditionnel. Les efforts devraient se porter sur une communication plus moderne et positive : associer la langue française aux technologies innovantes, à la science et au monde des affaires. Au même titre que l'anglais. Il n’existe aucune raison que celui-ci soit la seule langue de la modernité. A cette fin, il est déterminant de créer une édition scientifique de haut niveau en langue française, capable d’attirer l’excellence de la recherche francophone. Les systèmes de mesure de l'influence des communications scientifiques ne devraient pas être laissés dans les mains des seuls anglo-saxons. Des systèmes d'évaluation francophones, à l'exemple du « Science Citation Index », pourraient être créés et un classement des universités francophones différent du « classement de Shanghai », et plus riche, rendrait nécessairement visible la différence et l’excellence francophone. L'exemple du Japon qui exige que toutes les études subventionnées par le gouvernement soient publiées en japonais, est un modèle à reprendre. L’OIF pourrait organiser chaque année les « Assises du savoir et de l’innovation en français » en s’associant avec un ou plusieurs grands musées (type la Villette), le réseau des Chaires Senghor, l’AUF, le CNRS, et les grands centres de recherche mondiaux francophones. Des

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spécialistes francophones mondialement reconnus interviendraient dans le cadre de séries de conférences-débats sur des sujets qui intéressent le grand public (médecine, environnement, médias, économie, société…). Un prix honorifique pourrait récompenser « l’excellence en français ». 5 - Une communication modernisée Afin de réduire le déficit de communication, souvent reproché à l’OIF et à ses opérateurs (sauf TV5 Monde), il semble indispensable de repenser l’approche, les styles, le contenu et les moyens de cette communication. Tout est trop officiel, sans interactivité, ni ouverture, ni humour... L’avenir de la Francophonie, c’est la jeunesse, la communication est le secteur où elle peut s’épanouir, à condition qu’on lui offre une place. La conscience d’une identité francophone forte, portée par l’OIF, ne progressera pas sans une valorisation de ses programmes et en particulier de quelques projets-phare, vecteurs des ambitions de l’Organisation. Quand celle-ci fait des choses attractives, cela se voit. Il faut refuser le style trop institutionnel, s’ouvrir sans cesse sur la francophonie hors les murs. Bref, le problème n’est pas les « tuyaux », quoique internet soit largement sous-utilisé, le problème est le style, l’ouverture, la place faite à tous, le pluralisme. Mettre en actes ce qui est dit dans les textes officiels. Une approche complémentaire, en termes de communication, consisterait à décliner une manifestation sur le principe de la « Francofête » québécoise dans le plus grand nombre de pays de la francosphère. Elle apporterait un témoignage de la vitalité de la Francophonie et de ses liens avec la jeunesse autour de la langue française. Et ceci indépendamment de l’événement du 20 mars ; il y aurait ainsi deux temps forts de communication dans l’année, un « national » et un « international ».

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6 - l ’Institut de la francophonie : un pôle de recherche Il regrouperait, au sein de l’AUF, les Chaires Senghor existantes et aurait pour tâche d’en étendre le réseau mondial au sien de l’espace francophone et en dehors de celui-ci. Ce travail de création, développement, mise en relation, coordination des Chaires aboutirait à la création d’un pôle de recherche mondial et ferait connaitre la Francophonie qui manque de visibilité. Il serait piloté par un comité scientifique international. Il serait également un lieu de formation « d’excellence » et de recherche pour des élites de la francosphère et donnerait envie aux meilleurs chercheurs des autres aires linguistiques de venir travailler ici en français. Ce lieu serait en charge du recueil et de la promotion de la mémoire francophone. Parmi ses missions : l’archivage de la presse francophone mondiale, la numérisation de contenus diffusables en ligne, la recherche et la formation pour les journalistes, la mutualisation des ressources existantes, le développement de partenariats avec les grandes bibliothèques, les musées des migrations, etc.

7 - Enseigner les francophonies Intégrer un cours sur la Francophonie dès le secondaire dans les établissements de tous les pays membres de l’OIF est une priorité. L’Agence universitaire de la francophonie (AUF) pourrait concevoir un module de formation de quelques heurs (1 journée par exemple) intégré dans un tronc commun et rendu obligatoire pour toutes les universités membres du réseau de l’AUF. Dans le même esprit, un travail conjoint de l’OIF et de l’AUF viserait à faire inscrire dans les cursus des programmes intégrant la littérature, l’histoire, les arts, la science, le cinéma francophones... (par exemple au programme de l’agrégation). Enfin, il faut multiplier dans l’enseignement supérieur les départements d’études francophones qui élargissent leurs compétences

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au-delà de la littérature et des sciences humaines, aux domaines si essentiels des technologies, de la communication, de l’économie et du rapport science-société. D’abord en France, où ils manquent cruellement, mais aussi dans les grandes capitales du monde.

8 - Un pacte du plurilinguisme Tout ressortissant de l’espace francophone devrait pouvoir apprendre le français dans le cadre d’un cursus secondaire public. L’encouragement au dépassement du bilinguisme, en faveur d’un multilinguisme intégrant obligatoirement le français, matérialiserait la réalité de la diversité culturelle au plan mondial. Dans les pays de l’OIF, une signalétique en plusieurs langues au moins dans les lieux publics serait un premier signal de cette volonté. Au travers l’intensification des liens entre les pays de langues romanes, les trois aires linguistiques seraient au cœur d’un dispositif visant à encourager réellement le plurilinguisme.

9 - Un Office de la langue française en Francophonie Cet office se présenterait comme un instrument incitatif dans tous les pays de l’OIF où le français a un statut officiel, et comme une force de proposition sur la valorisation de la langue française dans les sociétés concernées. Il mettrait à disposition des internautes un site présentant de nombreuses ressources sur la langue française, sur les aspects règlementaires et légaux, les services destinés à aider les citoyens, à faire valoir leurs droits dans le domaine linguistique. Le site réunirait un ensemble d’informations concrètes et pratiques sur la « vie francophone » (démarches administratives, lieux d’enseignements, de culture, de recherche, de coopération...) dans chaque pays de l’OIF. Il serait aussi évidemment un lieu de débat et un forum. A titre d’exemple, le British Council vient de lancer un programme visant à faire passer le nombre de locuteurs anglophones de 2 à 3

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milliards avec un investissement de 150 millions d'euros, alors que les programmes de l'Organisation internationale de la Francophonie pour l'enseignement et la promotion du français se montent à environ 6 millions d'euros... 10 - Etendre le réseau des jeunes volontaires francophones Chaque Etat membre pourrait détacher à l’OIF un quota de « volontaires » (indemnisés par les Etats), porteurs de projets concrets, soutenus puis évalués. Ces volontaires incarneraient une Francophonie de terrain, jeune, populaire et vivante. Par l’intermédiaire de la langue française, ils ont accès à la diversité des cultures, des situations et des expériences, créant ainsi une identité francophone partagée au-delà de leurs pays ou Etat d’origine. La première motivation des jeunes volontaires est de donner une dimension internationale à leurs aspirations mais pas n’importe laquelle, puisque c’est celle de la Francophonie qu’ils recherchent. La diversité géographique et culturelle de la Francophonie est un atout considérable pour multiplier et valoriser ses volontaires, qui deviennent autant de militants et d’ambassadeurs ! La Francophonie n’utilise pas assez son exceptionnel réseau mondial, ni le fait que la mondialisation facilite les échanges.

11 - Un visa francophone Sur le modèle du visa Commonwealth ou du partenariat Portugal-Brésil, un visa francophone donnerait à ses détenteurs la possibilité de se déplacer plus facilement dans l'espace francophone et de matérialiser ainsi un « espace public ». Dans une première étape, ce visa viserait plus particulièrement à faciliter la circulation des idées et des connaissances (artistes, journalistes, intellectuels, scientifiques, chercheurs, professeurs, étudiants). L’OIF, en atténuant les différentiels de droits d’inscription entre certaines universités du Nord et du Sud, faciliterait une

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circulation plus fluide des étudiants, en particulier pour le 3e cycle. Parallèlement à cette mesure, il serait judicieux de matérialiser le sentiment d’appartenance à l’espace francophone au travers de promotion très concrètes de la langue dans la vie quotidienne. Par exemple : annonces en français dan les aéroports, grandes gares, et lieux de transit ; installation d’un comptoir francophone dans certains aéroports internationaux, comme cela existe pour les ressortissants du Commonwealth ; profiter de la journée du 20 mars pour diffuser dans les médias (spot TV, encarts dans la presse, testimoniaux…) la « marque » francophonie.

12 - L’Académie de la francophonie Elle incarnerait la diversité des réalités francophones, à partir d’une langue en partage. Reconnaître la diversité du monde, c’est reconnaître aussi qu’il n’y a pas une langue française mais des langues françaises. Le français classique en usage dans l’Hexagone. Le français parlé outre-mer, auquel on peut ajouter celui des jeunes et des banlieues. Enfin le français de la francophonie, une langue imagée avec énormément d’inventions linguistiques, stylistiques, de mots expatriés qui ont voyagé et se sont modifiés. Une langue parlée en Afrique, au Maghreb, dans les Amériques, en Océanie et en Asie. C’est là une chance pour notre langue de s’enrichir et demeurer vivante. Non plus un conservatoire mais une utopie et un espace de vie. Un signe de l’ouverture de la Francophonie à la francosphère : élargir le cercle, multiplier les histoires, croiser d’autres solidarités. Si l’Académie française veille au maintien et à la qualité d’une norme qui incarne tout autant qu’elle façonne la langue des Français, la Francophonie est bel et bien le laboratoire de la diversité culturelle. Elle doit, en conséquence, avoir une autre approche et être, à côté de l’Académie française, le symbole de la créativité d’une langue mondiale. L’Académie de la francophonie complète le rôle de

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l’Académie française et souligne l’importance de la diversité culturelle comme condition du maintien de cette langue mondiale.

13 - Une Fondation de la francophonie Créer une « Fondation de la francophonie » permettrait un apport de financements privés sur des projets spécifiques, au cœur des missions de la Francophonie (éducation, langue, culture…). La loi d’août 2003, relative au mécénat, aménage des conditions fiscales très avantageuses pour les donateurs. Les versements sont déductibles des impôts des particuliers et des entreprises. Cette fondation pourrait travailler en partenariat avec le Forum francophone des affaires (FFA), la Conférence permanence des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF), etc.

14 - Une approche économique francophone Il faut encourager les entreprises francophones à prendre conscience de l’importance qu’il y a à développer des relations d’affaires en français et du rôle qu’elles peuvent jouer en matière de francophilie. Rôle, à terme, bénéfique pour l’accueil de leurs produits et services. La diversité culturelle existe autant dans l’économie que dans la culture mais on n’a pas l’habitude de la voir et de la reconnaître. Dans l’économie, c’est le conformisme anglo-saxon qui domine encore. Former les cadres économiques étrangers à la langue et la culture françaises pourrait se faire en collaboration avec le ministère français des Affaires étrangères, l’Alliance française, la Chambre de commerce et d’industrie de Paris et son équivalent dans d’autres pays francophones. En complément, une « banque de stages » proposerait aux entreprises francophones d’accueillir de jeunes francophones et non francophones diplômés. L’économie n’est pas seulement une technique, elle est aussi une culture, une vision du monde. La mondialisation économique est aujourd’hui dominée par un seul modèle. Demain la diversité dans

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l’économie sera reconnue autant que pour la culture, la société ou la politique. La Francophonie peut ici jouer un rôle actif. Face au modèle anglo-américain de gestion, dominant, il est possible de valoriser un « management francophone ». Rendre visible d’autres manières de gérer et de diriger, d’autres styles de relations sociales. Les multinationales francophones pourraient être pionnières, suivies ensuite par des PME dynamiques, dans le cadre d’un « Cercle des multinationales et des acteurs économiques ». Cela concerne aussi le style des écoles de commerce, trop identifiées au Business Schools anglo-saxonnes. Un réseau d’échanges et de partenariat entre écoles de commerces et entreprises, plus attentif et respectueux des autres traditions culturelles économiques, ferait naître et grandir cette nouvelle culture porteuse - à terme - d’une mondialisation ouverte et mieux partagée.

15 - De nouvelles formes de financement pour la production culturelle Ces formes s’inspireraient de modèles qui ont déjà fait leurs preuves : type Sodec (Québec) ou CNC (France), Conseil des arts et des lettres (Canada), etc. L’OIF pourrait encourager les Etats à développer des aides sous forme d’aide remboursable, de crédit d’impôt, d’allégement fiscaux pour permettre aux artistes de produire et de diffuser des œuvres en français.

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Conclusion L’identité francophone dans la mondialisation

L’identité francophone est complexe à définir. Sans doute mieux vaut-il parler d’identités francophones, et d’une sorte de fédération d’identités. Mais il est déjà important qu’existe cette idée d’une identité qui mêle patrimoine et avenir, langue et cultures, valeurs et connaissances. A l’origine de ces questions, cette langue qui ne cesse de s’élargir, de s’enrichir, et dont on ne souligne pas assez la diversité. Les francophones ont du mal à reconnaitre la richesse des langues françaises, comme si cela menaçait cette identité fragile et réelle, alors que c’est sans doute le contraire. Là comme ailleurs, il faut assurer la diversité et les contradictions de l’identité ne sont pas une menace, mais une chance, pour cette forme bien particulière d’identité collective. Cinq remarques s’imposent. 1 – Pas d’avenir de la Francophonie si celle-ci n’est pas capable de réfléchir librement, contradictoirement aux multiples aspects de cette identité. Et pour cela créer un espace public au sein de la Francophonie. Prendre l’habitude de parler librement en distinguant ce qui relève des positions officielles, liées au fonctionnement de l’OIF, de tout le reste. Les prises de positions officielles ne recouvrent pas, loin s’en faut, tout le champ de réflexion et d’action de la Francophonie officielle et hors les murs. Pour cela, il faut apprendre à débattre, à argumenter, s’opposer. L’habitude n’existe pas. Une organisation prônant la diversité culturelle ne peut pas refuser la diversité en ses propres rangs, ni confondre les positions diplomatiques

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avec le reste de la vie de la Francophonie. Ce n’est pas débattre qui menace la Francophonie, mais l’inverse, le silence. Il en est ainsi, par exemple, du débat sur l ’immigration que les Etats ne mettent pas sur leur agenda de peur de voir surgir des positions différentes alors que chacun, néanmoins, les connait déjà. Qu’il n’y ait pas de débats, par ailleurs, au sein de l’OIF, chez les opérateurs, l’AUF, les ONG… est un signe d’un espace public beaucoup trop étroit.

* * *

2 – Le débat de fond n’est pas entre élargissement et approfondissement. L’existence d’un espace public ouvert et contradictoire aurait sans soute permis de dépasser cette fausse opposition. De toute façon, l’élargissement a eu lieu et l’approfondissement s’impose. Il faudra faire les deux. Par contre, chacun, à juste titre, cherche sa place, et c’est normal. Les différences existent entre le noyau historique, l’Asie, l’Europe centrale et orientale… Tout est possible à condition de pouvoir parler librement. Débattre permet de dépasser les méfiances et les méconnaissances mutuelles. Il en est également ainsi pour le fonctionnement interne de l’OIF où tout le monde parle sous le manteau et pas assez publiquement, alimentant toutes les rumeurs… Il ne peut pas y avoir d’unanimité, par exemple, sur une question aussi fondamentale que celle de l’identité mais en parler empêche les méfiances mutuelles. C’est donc à l’Organisation de proposer les conditions d’une expression libre et contradictoire. Et dans toutes les enceintes, sans peur que cela menace l’identité du mouvement. Là comme ailleurs, dans la Francophonie, il faut distinguer ce qui relève des arbitrages internationaux, de tout le reste où l’expression doit être libre. Rien de pire que par une sorte de contagion, le style diplomatique-langue de bois, concerne tous les débats d’une organisation internationale. L’OIF, n’est pas la seule à être menacée

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par cette « nouvelle langue » mais cette dérive y est d’autant plus discutable que l’essentiel de la Francophonie n’est pas l’OIF même si celle-ci en est une visibilité institutionnelle. Ce n’est pas la diversité, omniprésente, qui menace la Francophonie, mais le contraire.

* * *

3 – Pour le débat sur l ’identité, et dans tous les débats sur l’avenir de la Francophonie, la francophonie hors les murs est aussi importante que la Francophonie officielle. Ce sont les deux jambes d’un même mouvement. Pendant vingt ans, on s’est beaucoup occupé, à juste titre, de l’institutionnalisation de la Francophonie, comme organisation multilatérale. il faut maintenant être attentif aux autres dimensions liées notamment aux politiques francophones, menées par ailleurs par les Etats, ainsi qu’à tous les pays où le français est langue étrangère, et à tous les endroits dans le monde où existe une histoire francophile ou francophone. Bref, s’ouvrir à la francosphère.

* * *

4 – L’OIF ne doit pas rester uniquement, le reflet de l’organisation des Etats. Elle doit, comme cela s’est passé pour l’Europe avec la Commission, et comme cela se fait pour toutes les organisations multilatérales, renforcer son autonomie et être capable pour certains domaines, comme l’immigration, l’identité francophone, le dialogue des civilisation, l’Europe élargie... d’avoir ses propres positions. Celles-ci, ne sont pas des positions « officielles », mais le résultat du travail et de la prospective de l’Organisation qui, par son existence même, est capable de faire preuve d’originalité. Et c’est dans cette perspective que se situait notre proposition de création de la CRSF (Cellule de réflexion stratégique de la Francophonie).

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Autrement dit, élargir le rôle de l’OIF au-delà de celui d’une instance intergouvernementale fait partie du travail sur la question de l’identité francophone. Et sur bien d’autres. D’autant plus, encore une fois, que l’essentiel de la dynamique de la Francophonie ne se trouve pas dans l’Organisation. Conserver un lien entre l’OIF et les autres dimensions de la Francophonie fait partie de l’identité et de l’originalité de la Francophonie.

* * *

5 – Face à la multiplication des identités, la tentation est grande de se satisfaire des références au « métissage », « cosmopolitisme »... Facilités pour aborder un problème complexe. Puisque les identités ne disparaissent pas, on les prend toutes et on mélange. Reprendre aujourd’hui ce vocabulaire de métissage et cosmopolitisme, malgré son côté sympathique, n’est pas adapté. D’abord le cosmopolitisme et le métissage concernent plutôt un monde fermé. On se mélange aux frontières. Cela a toujours existé et se perpétue. C’est un des moyens de contact entre les cultures et les civilisations. Mais la problématique change de sens aujourd’hui avec la mondialisation et l’avènement des sociétés ouvertes où tout le monde circule. Certes, tout le monde se métisse plus ou moins, mais l’essentiel est plutôt de conserver, à côté de cette logique d’ouverture mondiale, la force des identités pour ne pas se perdre dans un vague métissage. Plus tout est ouvert, plus chacun souhaite conserver ses identités. La cohabitation des identités à construire est autre chose que le métissage apparu à partir, notamment, de l’ouverture du monde du 17e au 20e siècle. La problématique d’une ou des identités francophones est donc beaucoup plus ambitieuse. Elle consiste à prendre le problème à bras le corps. Reconnaitre l’autre est le moyen d’essayer de conjuguer ouverture au monde et respect de la diversité culturelle. Les individus ou les groupes peuvent appartenir à plusieurs identités et non pas y

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renoncer. Réfléchir à l’identité francophone, c’est donc réfléchir à l’avenir des identités dans la mondialisation. Débat ambitieux ou la Francophonie peut apporter beaucoup dans un monde où plusieurs fois se posera cette question du respect de la cohabitation des identités. Parler de cohabitation des identités, c’est reconnaitre leur rôle incontournable dans un monde ouvert. C’est une démarche plus exigeante que de parler de métissage, qui, lui, laisse sous-entendre que la question de l’identité culturelle et politique n’est plus un problème…Ce qui est bien loin d’être le cas quand on voit les affrontements et conflits à l’heure de la mondialisation. Penser les identités aujourd’hui, est penser le moyen de leur cohabitation et le moyen, sans doute, d’éviter le retour violent des irrédentismes identitaires et contribuer ainsi à la paix.

Dominique WOLTON, décembre 2008.

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Librairie générale française, 1997, coll. “Le Livre de Poche”. WOLTON, Dominique, Demain la Francophonie, Paris, Flammarion, 2006. WOLTON, Dominique, Mondes francophones, Paris, ADPF, 2006. WOLTON, Dominique. L’autre mondialisation, Paris, Flammarion, 2003, 211 p. WOLTON, Dominique, Francophonie et mondialisation, Les essentiels d’Hermès, Paris, CNRS Editions, 2008. WOLTON, Dominique, L’espace public, Les essentiels d’Hermès, Paris, CNRS Editions, 2008. YANNIC, Aurélien, Le Québec en francophonie, perception, réalités, enjeux ou les relations particulières Québec, canada, France, espace francophone des origines à nos jours 1995, Toulouse, Montréal, UTM, 2007. YANNIC, Aurélien, La Francophonie et l’alliance des aires culturelles romanes, in Pourquoi la Francophonie ? Montréal, VLB, 2008.

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Sitographie

www.francophonie.org/forum www.auf.org www.fipf.org www.franc-parler.org www.olf.gouv.qc.ca www.bnf.fr www.franco.ca www.francophoniecanadienne.ca www.aufc.ca www.scic.gouv.qc.ca/francophonie www.3el.org www.atilf.fr/tilf www.tlfq.ulaval.ca www.2.cfwb.be/franca www.ciip.ch/ciip/DLF www.languefrancaise.net www.voxlatina.com www.fdlm.org www.ac.noumea.nc/sitevr/IMG/ www.rfi.fr www.tv5.org www.unice.fr www.cat.inist.fr www.alliancefr.org www.aiu.org www.mlfmonde.org www.iframond.univ-lyon3.fr www.fcfa.ca www.legermarketing.com:documents:spclm/030407FR.pdf www.imperatif-francais.org www.bnq.qc.ca www.france24.com www.salic-slmc.ca http://www.biennale-lf.org/ http://www.cfqlmc.org/pdf/francophonie_dialogue_culture.pdf http://www.cfqlmc.org/

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ANNEXES

- ANNEXE 1 Sommaire des documents reçus - ANNEXE 2 Missions et participation à diverses manifestations - ANNEXE 3 Bilan du Forum de discussion de la CRSF - ANNEXE 4 Colloque sur « l’identité francophone dans la mondialisation »

Programme Liste des intervenants et des participants

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ANNEXE 1

Sommaire des documents reçus et des principaux entretiens sur le thème de « l’ identité francophone dans la

mondialisation » (OIF et Opérateurs)

Personnalités Contribution Monsieur Pierre-Etienne LAPORTE, ancien membre de l’ex-HCF

« Réflexions sommaires sur le thème de l’identité francophone à l’heure de la mondialisation »

S.E. M. Jean-Pierre VETTOVAGLIA, ancien Sherpa de la Suisse à l’OIF

« L’élargissement de la Francophonie »

Monsieur Jean-René BOURREL, Responsable de programmes DPS à l’OIF

« Rapport de mission : Participation à la Journée Eurafricaine » à Varsovie (Pologne), du 28 fév. au 2 mars 2007

Madame Josiane GONTHIER, Cellule d’observatoire des langues à l’OIF

« L’identité francophone à l’heure de la mondialisation »

S.E. M Samir SAFOUAT, ancien Sherpa d’Egypte à l’OIF & M. Fernand TEXIER, Recteur Univ. Senghor d’Alexandrie

« Identité francophone à l’heure de la mondialisation »

S.E. Monsieur Besnik MUSTAFAJ, Correspondant de l’Albanie près CRSF

« L’identité francophone en Albanie »

Pr. Albert OUEDRAOGO, Correspondant Burkina Faso près CRSF

« L’identité francophone au Burkina Faso »

Monsieur Patr ice BUREL, Directeur BRAP/OIF

« L’identité francophone à l’heure de la mondialisation »

Monsieur Michel GUILLOU, Directeur Iframond

« Construire la 3e Francophonie pour pérenniser les identités du Québec et de la France », conférence au Cerium de Montréal, le 30 janvier 2008

Monsieur Bernard CERQUIGLINI, Recteur de l’AUF Monsieur Jean-Piere ASSELIN DE BEAUVILLE et Jean-Louis HIRIBARREN

« L’identité francophone : utopie ou réalité ? »

Monsieur Stéphane LOPEZ, Responsable de projets DCL/OIF

Colloque international « Protection et promotion de la diversité culturelle dans le contexte de l’élargissement de la Francophonie » à Sibiu (Roumanie) du 8 au 11 novembre 2007

Monsieur Bozidar GAGRO, sherpa de Croatie

« Contribution au débat sur l’identité de la Francophonie »

Monsieur Xavier MICHEL, Directeur du BRAC

« Quelques éléments de réflexion sur l’Identité francophone à l’heure de la mondialisation »

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Monsieur Marcel ESCURE, chef de service des Aff. Francophones (France)

« Discours et interventions 2007-2008 » sur le thème de l’Identité francophone à l’heure de la mondialisation.

Monsieur Hervé CRONEL, Conseiller spécial aux Affaires économiques et au développement durable

Questionnaire Identité francophone en 6 points

S.E. Mme Naéla GABR, Sherpa d’Egypte auprès de l’OIF

L’Identité francophone à l’heure de la mondialisation

Mme Marie Denise JEAN, Déléguée permanent adjoint Haïti auprès de l’Unesco, Chargée d’affaires auprès de l’OIF

Réponse au questionnaire en 6 points.

Monsieur Emile TANAWA, Directeur du bureau Caraïbes de l’AUF

L’Identité francophone à l’heure de la mondialisation

Monsieur Julien KILANGA MUSINDE, Chef de division DLC/DLF

L’Identité francophone à l’heure de la mondialisation

Monsieur Pietro SICURO, Directeur de l’Institut de la Francophonie numérique

L’Identité francophone numérique

Monsieur Hervé CRONEL, Conseiller spécial chargé des affaires économiques et du développement durable

Réponse au questionnaire en 6 points

Monsieur Patr ick CHARDENET, Directeur délégué « Langue française, diversité culturelle et linguistique », AUF

De l’unicité plurielle à l’interlinguisme : identités et appartenances

Madame Chantal de VARENNES, Conseillère aux affaires francophones, Ambassade du Canada, Paris

La francophonie canadienne, état des lieux

Madame Marielle BEAULIEU, Directrice et Lise ROUTHIER-BOUDREAU, présidente de la fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada

Documentation générale, présentation de la FCFA

Madame Mireille CYR, Représentante personnelle du premier ministre du Nouveau-Brunswick

Réponse au questionnaire en 6 points

Monsieur René LEDUC, Conseiller chargé de la langue française et de la diversité culturelle

Entretien

Monsieur Samir MARZOUKI, Conseiller de l’Observatoire de la langue française à OIF

Entretien

Monsieur Frédéric BOUILLEUX, Directeur DLC

Entretien

Monsieur Olivier CHAMBARD, Secrétaire permanent AIMF

Entretien

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ANNEXE 1

Liste des rencontres et entretiens concernant le thème « Identité francophone dans la mondialisation »

Monsieur Bambridge Tamatao (professeur d’université) Monsieur Barrot Olivier (journaliste) Monsieur Beauchemin Jacques (professeur d’université) Madame Beaudoin Louise (professeur associé) Madame Bekkar Radia (démographe) Monsieur Bourrel Jean-René (OIF) Madame Butron Torreblanca Maria Andréa (FIPF Pérou) Madame Camarasa Marion (chercheur) Madame Cheval Mireille (Alliance française Moscou) Monsieur Chevrier Marc (professeur d’université) Monsieur Chiaverini Jean-Pierre (cercle des sénateurs francophones) Madame Defontaine Martine (OIF) Monsieur Durempart Michel (spécialiste des médias) Monsieur Dutrissac Robert (journaliste) Fleury Cynthia (chercheur CNRS) Monsieur Gallet Dominique (Espace francophone) Monsieur Hoss Jean-Pierre (Conseil d’Etat) Monsieur Koss Bogomil (professeur d’université) Monsieur Landry Rodrigues (Directeur général de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques) Monsieur Laroussi Foued (chercheur CNRS) Monsieur Létourneau Josselin (professeur d’université) Monsieur Mireault François (Fracas) Monsieur Monniere Denis (historien) Monsieur Morin Edgar (sociologue) Monsieur Oillo Didier (AUF) Monsieur Paquet Martin (professeur d’université)

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Monsieur Pellenard Olivier (Alliance française Nouvelle-Zélande) Monsieur Poivre d’Arvor Olivier (Culture France) Monsieur Rioux Christian (Le Devoir) Madame Rouah Carine (Réseau international des Musées des Migrations) Madame Rouquié Agnès (Alliance française) Monsieur Safouat Samir (ancien ambassadeur d’Egypte) Monsieur Senghor Henri (CIFER) Monsieur Thieulin Benoit (Directeur La Netscouade) Monsieur Veron Eliseo (média, Argentine) Monsieur Veyrat Masson Isabelle (historienne) Monsieur Wallon Bernard, directeur du SSAE (Soutien, Solidarité, Actions en faveur des Emigrants), Monsieur Woehrling José (professeur d’université).

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ANNEXE 2

Missions et participation à diverses manifestations

Liste des missions effectuées par la CRSF - Mission au Canada du 13 au 22 avril 2008, rencontre avec des experts sur le thème de l’identité francophone. - 3e Francophonie, espace mondialisé de dialogue interculturel et de valeurs partagées, Lyon, 13 juin - 12e Congrès mondial de la FIPF (fédération internationale des professeurs de français) Du 21 au 26 juillet 2008, à Québec Participation de la CRSF à des manifestations - XXXe Colloque annuel de l’Alliance française, 21 janvier 2008. - Colloque Unesco à l’occasion du lancement de l’année européenne du dialogue interculturel, 13-14 mars - Forum permanent sur le pluralisme culturel : francophonie, l’une des réponses à la mondialisation culturelle ?, CERI-Sciences PO, le 21 mars 2008 - Colloque de l’IRIS - Institut de relations internationales et stratégiques, sur le thème : « L’avenir de la Francophonie », 6-7 mai 2008. - Colloque « Diverses citées. Exporter et promouvoir la diversité culturelle », 21 mai 2008, Saint-Denis.

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ANNEXE 3 Présentation du Forum de discussion de la CRSF pour 2008

Evolution quantitative des visites sur le Forum de la CRSF

0254

789

1453

3014

4358

5367

5998

7507

8210

9151

10000

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

9000

10000

janv-

08

févr-

08

ma

rs-08

avr-

08

mai-

08

juin-

08

juil-

08

août-

08

sept-

08

oct-

08

nov-

08

déc-

08

Nombre de visiteurs sur le Forum de la CRSF

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ANNEXE 4

Colloque CRSF sur « l ’Identité francophone dans la mondialisation »

(Paris, 13 novembre 2008)

Programme Ouverture du Colloque par Monsieur Clément Duhaime, Administrateur de l’OIF. Atelier 1 « Les principales caractéristiques de l’identité francophone. Elargissement et/ou approfondissement de l’OIF. Identité linguistique et politique. Rôle diplomatique et pluralisme démocratique. » - Stéphane Lopez - OIF - Anna Krasteva - Professeur, Nouvelle Université bulgare, Sofia - Alexandra Styger - Coordinatrice du programme Francophonie, Mexique Atelier 2 « L’impact de la mondialisation sur les mutations de l’identité francophone. En retour l’apport de la Francophonie dans un monde multipolaire : laïcité de tolérance, valorisation des langues maternelles, éducation, diversité culturelle, industries de la connaissance. » -Frédéric Bouilleux - OIF -Bui Tran Phuong - Présidente Université Lotus - Vietnam -Jean-Paul Rebaud - Ministère des Affaires Etrangères, sous-direction du français -Jean-Claude Jacq - Président Alliance française Atelier 3 « L’apport de la problématique de la Francophonie dans les grands débats contemporains : multiculturalisme, communautarisme, universalisme, identité post-coloniale… ». L’attractivité » francophone hors l’espace de l’OIF. - Françoise Massart-Pierard - Professeur Université catholique de Louvain -Jacques Beauchemin - Professeur, Université du Québec à Montréal -Philippe Hambye - Professeur Université catholique de Louvain -Jean Tabi Manga - Recteur, Université Yaoundé II, Cameroun Atelier 4 « Le rôle des médias et de la communication dans la constitution d’une identité francophone contemporaine : revues, journaux, télévision, radio, Internet, forums, espaces publics, rencontres… » -Marie-Christine Saragosse - Directrice générale TV5 -Peter Brown - Professeur Université de Canberra, Australie -Charles Bonn - Professeur Université Lumière Lyon 2 -Thierry Perret - Journaliste, RFI

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ANNEXE 4

Colloque CRSF sur « l ’Identité francophone dans la mondialisation »

(Paris, 13 novembre 2008)

Liste officielle des participants - M. Clément DUHAIME - Administrateur - OIF - M. Jacques CHEVRIER - Professeur Emérite à la Sorbonne - Université de l’ADELF (Association des écrivains de langue française) - Université Paris IV Sorbonne - M. Pierre ALEXANDRE - Retraité, ex-Secrétaire général de la FIPF et ex-Collaborateur du HCF - Mme Colombe Anouilh d’HARCOURT - Présidente Cercle Philippe Senghor - Mme Fatoumata Barry BAH - 1ère Secrétaire - Ambassade de Guinée - M. François BARBIER-WIESSER - Chargé d’Etude Mission des Fonctionnaires internationaux – NUOI - Ministère des Affaires étrangères - M. Jacques BEAUCHEMIN - Professeur - Université du Québec à Montréal - M. Gilles BERGER - Journaliste - Mauritius News - M. Frédéric BLANCHARD - Professeur à l’IUT – Technologie de l’Information - M. Charles BONN- Professeur Emérite - Université Lyon 2 - M. Bernard BOR BLARY - Communication/Relations institutionnelles - M. Byun OUNG - Doctorant - ENS de Paris/EHESS - M. André CATILLON - Chargé de mission - Ministère de la Culture et de la Communication - Mme Saïda CHARFEDDINE - Délégué de l’Alecso auprès de l’Unesco - ALECSO - M. Georges COLIN - Ingénieur Conseil – Chargé de mission Francophonie - Cercle des Sénateurs de la Jeune Chambre Internationale (JCI) -Mme Priska DEGRAS - Enseignant - Chercheur « Littératures francophones et comparés » - Université Paul Cézanne – Aix-en-Provence - M. Stéphane DOPPAGNE - Conseiller Affaires politiques & Francophonie - Ambassade de Belgique - Mme Nicole GENDRY - Chargée de mission - Conseil supérieur de l’Audiovisuel (CSA) - M. Igor GREXA - Délégué permanent de la Slovaquie auprès de l’Unesco chargé de la Francophonie - UNESCO - M. Philippe HAMBYE - Professeur - Université de Louvain - Mme Marie Denise JEAN - Chargée d’Affaires d’Haïti auprès de l’Unesco - Délégation permanente d’Haïti

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- M. Moussa KABORE - 1er Secrétaire, chef de service multilatéral - Ambassade de Burkina Faso - M. Robert KONGO - Journaliste - Journal « Le Potentiel » RD Congo - Mme Anna KRASTEVA - Directrice de la filière francophone de sciences politiques à la Nouvelle Université bulgare - Nouvelle Université Bulgare - M. Foued LAROUSSI - Professeur des Universités - Université de Rouen - Mme Christine LARRAZET - Post-Doctorante - Institut Sciences Communication du CNRS (CNRS) - Mme Françoise MASSART-PIERARD - Professeur d’Université - Université de Louvain - Mme Hayet MZALI-TOUMI - Médecin - Jeune Chambre économique tunisienne et française - Mme Mariama NDOYE ép. MBENGUE - Ecrivain – Conservateur de Musée - Institut Cheick Anta Diop (Univ. De Dakar) - Mme Joséphine NDOYE - 1er Conseiller - Ambassade du Sénégal - M. Isidore NDAYWEL - Professeur - Université de Kinshasa – Université de Paris I La Sorbonne - M. Serge PELLETIER - Conseiller – Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) - M. Thierry PERRET - Journaliste - Radio France Internationale - Mme BUI TRAN PHUONG - Présidente - Université Hoa Sen - Mme Irène RABENORO - Sherpa de Madagascar au CPF, Ambassadeur Madagascar auprès de l’Unesco - Délégation permanente de Madagascar auprès de l’Unesco - Mme Marina RUHLAND-CHRYSTOPH - Conseiller politique - Ambassade d’Autriche - Mme Charlotte SAUVAGET - Etudiante - Mme Aurore SUDRE - Doctorante et Responsable de la documentation - IFRAMOND - M. Michel GUILLOU - Directeur général - IFRAMOND - M. Omar SYLLA - Directeur - Tropique Edition – Association internationale des Editeurs francophones - M. Benoît THIEULIN - Directeur La Netscouade.com - M. Habib TOUMI - Pharmacien - Cercle des Sénateurs francophones (CSF) - M. Jean TABI-MANGA - Recteur - Université de Yaoundé 2 - Mme Leila TURKI - Présidente Association – Consultante en métiers d’art - Mme Florentine TAHIRO APERANO - Conseiller chargé de la Francophonie - Ambassade du Gabon - M. Sefedin XHEMALCE - Ministre Conseiller - Ambassade d’Albanie - M. Roland ELUERD - Président - Biennale de la Langue française - Mme Alexandra STYGER - Professeur - Université de Mexico - M. Jean-Paul REBAUD - Ministère français des Affaires étrangères - M. Peter BROWN - Professeur - Université de Canberra - Mme Camille SICORAMAT - Centre d’Etudes et de Recherche de l’Ecole militaire - M. Jean-Baptiste SHERQ - Président - Association de Francophilie - Mme Marie-Lorraine MARTIN - Chargée de mission - ADIFLOR

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- M. Bechara EL-BOLL - Journaliste RFI - M. Jean-Pierre JAQ - Président - Alliance française - M. Denis GANCELLE - Directeur - W&Compagnie - Mme Anne Laure CAMUS - M. Guillaume FORCE - Chargé des questions de Technologie de l’Information - Secrétariat d’Etat à la Francophonie - M. Philippe PEJO - Conseiller - Secrétariat d’Etat à la Francophonie - M. Marcel ESCURE - Chef de service des Affaires francophones - Ministère des Affaires étrangères - Mme Marie-Christine SARAGOSSE – Directrice générale TV5 - M. Philippe CANTRAINE - Conseiller - Cabinet du SG – OIF - M. René LEDUC - Conseiller - Cabinet du SG –OIF - M. Pietro SICURO - Directeur - Institut de la Francophonie numérique OIF - Mme Lory MARION - Chargée de suivi Evaluation – OIF - Mme Nathalie HENEMAN - Chargée des Relations médias - Service de la Communication – OIF - M. Tidiane DIOH - Responsable de programme médias - OIF - Mme Catherine BRAUN - Responsable de projets - OIF - M. Frédéric BOUILLEUX - Directeur - Langue française, Diversité culturelle et Linguistique – OIF - M. Stéphane LOPEZ - Responsable de programmes - OIF - M. Jean-René BOURREL - Responsable de projets - OIF - Mme Josiane GONTHIER - Chargée de mission - Cellule d’Observation du Français – OIF - M. Alexandre WOLFF - Chargé de mission - Cellule d’Observation du Français – OIF - M. Julien Musinde KILANGA - Chef de Division - Direction de la Langue française, de la Diversité culturelle et Linguistique DLFDCL – OIF - M. Dominique WOLTON - Directeur scientifique - CRSF – OIF - Mme Catherine MANDIGON - Consultant - CRSF – OIF - M. Aurélien YANNIC - Consultant - CRSF – OIF - Mme Henriette NJAKOUO - Secrétariat CRSF