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L'identité numérique en question

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E-book traitant de l'identité numérique.

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L’identité numérique, vaste débat ! L’évolution des usages d’Internet et des réseaux sociaux a fait naître ce concept aujourd’hui incontournable. Notre activité quotidienne en ligne laisse des traces. Cet ensemble de contributions dessine jour après jour un portrait global, désiré ou non, de ce que nous sommes. S’il est restrictif, il n’en reste pas moins la porte d’accès la plus simple et la plus rapide pour ceux qui veulent en savoir plus sur nous : recruteurs, anciennes connaissances, collègues de travail… Contrôler et construire cette identité numérique n’en est que plus importante. Car il s’agit bien de construction et de contrôle. Des habitudes simples et la mise en place d’une stratégie peuvent vous permettre de maîtriser l’image renvoyée par les moteurs de recherche. Le but n’est pas de déformer la réalité, mais d’éviter les faux pas et de mettre en avant vos principaux atouts. A l’heure où avoir une présence en ligne devient indispensable, il est important de prendre les devants.

Ce document a été écrit dans le cadre du Débat du mois, réflexion collective qui a lieu sur la plateforme de blogs emploi de RegionsJob. Pour l’occasion, de nombreux blogueurs ont partagé leur point de vue et leur réflexion sur l’identité numérique. Une dizaine de contributeurs extérieurs, spécialistes du sujet, ont également participé sous forme d'interview ou de guest-blogging. Ils proviennent d’horizons différents : journaliste, coach, recruteur ou encore travailleurs du web. Cette pluralité de points de vue a l’avantage de donner une vision multipolaire du sujet. Loin d’être exhaustive, elle vous permettra toutefois de mieux cerner les tenants et aboutissants de l’identité numérique. Bonne lecture.

Les textes qui suivent ont été écrits ou sont tirés d'interviews de Fadhila Brahimi, Jean-Marc Manach, Jean-François Ruiz, Lilian Mahoukou, Émilie Ogez, François Mathieu, Antoine Dupin, Christophe Blazquez, Rémy Bigot, Richard Peirano, et des blogueurs de la plateforme de blogs emploi de RegionsJob. Merci à eux. Les autres articles proviennent du Blog du modérateur et ont été écrits par Flavien Chantrel, chargé de projet web communautaire à RegionsJob.

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Définition et champs d'application 4L'identité numérique, enjeux et risques, par Rémy Bigot.........................................................................................................................................5Définition, construction et retombées de l'identité numérique : interview de Jean-François Ruiz...........................................................................6

L'identité numérique en pratique 9Vérifier et contrôler son identité numérique : les bases..........................................................................................................................................10Identité numérique : astuces pour protéger son profil Facebook............................................................................................................................13Mauvaises pratiques illustrées : identité numérique failed.....................................................................................................................................15Personal Branding et identité numérique : le casse-tête chinois, par Fadhila Brahimi...........................................................................................17

Vie privée et Name Googling 20Identité numérique, entre liberté d'expression et vie privée : interview de Jean-Marc Manach.............................................................................21Bloguer anonymement : pourquoi et comment ?....................................................................................................................................................24Recruteurs et name googling : interview de Christophe Blazquez.........................................................................................................................28Après le name googling, le name twittering ? Par Lilian Mahoukou et Emilie Ogez............................................................................................31

Entreprises et identité numérique 33Identité numérique : l'envers du décor, par Antoine Dupin....................................................................................................................................34L'identité numérique appliquée aux personnes morales, par François Mathieu.....................................................................................................47

Témoignages 39Exemple de gestion de son identité numérique : Émilie Ogez................................................................................................................................40L’avis des blogueurs................................................................................................................................................................................................43

Intervenants 46

Ressources complémentaires 49

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L'identité numérique, enjeux et risquespar Rémy Bigot

Rémy Bigot est blogueur sur E-commercial, responsable webmarketing et consultant en référencement. Il nous résume la nécessité de soigner son identité en ligne et évoque le flou juridique autour de cette question pourtant importante.

Protéger son identité numérique va devenir de plus en plus crucial dans nos différentes vies. Le web étant un véritable livre ouvert sur nous, il va de soi qu'il faut dès à présent se protéger pour ne pas subir les affres d'une identité numérique de mauvaise qualité.

Le vide juridique actuel

A ce jour, aucune loi ne protège spécifiquement votre identité numérique ! Une proposition de loi fut présentée au gouvernement en 2006, qui l'avait écarté, estimant qu'il n'était pas nécessaire de modifier la législation à ce sujet.

L’usurpation d’identité n’est un délit pénal que dans des cas très précis d’utilisation d’une fausse identité, c’est-à-dire dans un acte authentique ou un document administratif destiné à l’autorité publique ou pour faire établir un extrait de casier judiciaire par exemple.

Alors, protégez-vous !

Comment éviter les désagréments liés à une mauvaise identité numérique? Prenez les devants ! Qui mieux que vous peut parler de vous ? Apprenez à gérer votre identité numérique, en la construisant. Je vous conseille de mettre en avant votre CV, vos compétences, votre vie professionnelle. L'idéal serait de tenir un blog, pour vous présenter au monde numérique ! Ainsi, VOS contenus seront disponibles en tapant votre nom sur un moteur de recherche.

En un mot, gérez votre identité, et montrez vous sous votre meilleur jour ! Elle vous le rendra bien.

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Définition, construction et retombées de l'identité numériqueInterview de Jean-François Ruiz

Jean-François Ruiz était membre du jury de notre dernier Concours des blogs emploi, il co-anime avec brio le blog Révolution Web 2.0 en Live ! depuis plus de trois ans. Directeur général de Ziki France pendant deux ans, il a récemment monté PowerOn, agence Webmarketing 360° qui propose des solutions en matière d’évènementiel, de

marketing communautaire, de conseils ou encore de création de contenus. Il est à l’origine du Web Expert Club, initiative qui rassemble plusieurs experts dans une dynamique pédagogique collaborative et qui propose des modules de formation sous forme de screencasts. Il s’occupe également de l’organisation des soirées connect, de la Start-Up Academy et dispense des formations sur les blogs et médias sociaux. Vous l’aurez compris, la notion d'identité numérique est une ses compétences fortes. Cette interview nous expose son point de vue sur le sujet, sur les erreurs à éviter, les bonnes pratiques ou encore son évolution.

L’identité numérique fait beaucoup parler en ce moment. Comment définis-tu cette notion ?

L’identité numérique est devenue un sens commun. On en parle à toutes les sauces en mélangeant plusieurs notions. Globalement, on s’accorde sur deux choses. D’un côté, elle est composée des empreintes numériques que l’on laisse. Il s’agit d’une prise de conscience que le web est un lieu où on peut écrire et donc laisser des traces. D’un autre côté, on parle d’une réputation qui est numérique. Les actions que vous faites dans le monde virtuel ou réel ont un impact sur qui vous êtes et donc sur votre identité. Pour moi, l’identité numérique est la somme de ces deux éléments : les empreintes et la réputation qu’elles génèrent.

On ne compte plus le nombre de bad buzzs qui font suite à une mauvaise gestion de son e-reputation. La construction de son identité numérique ne commence-t-elle pas par ce qu’il ne faut pas faire ?

Effectivement, les médias multiplient les mauvais échos, mais ce sont des cas qui permettent à l’opinion de se rendre compte du phénomène. Il n’y a que par la peur que les médias arrivent à faire passer le message. De ce point de vue là, la première chose à faire est surtout d’écouter, de comprendre le contexte dans lequel on évolue, et de savoir bâtir autour de ces valeurs une vraie identité. L’écoute est donc très importante sur les sujets qui nous intéressent.

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Quel type de retombées positives peuvent découler d’une bonne gestion de son identité en ligne ?

Une fois que l’on a compris comment çà marche, et si l'on maîtrise le média internet, on peut fortement se développer socialement. Si vous avez bien identifié les marchés sur lesquels vous souhaitez construire votre identité numérique et votre marque personnelle, cela peut vous permettre d’y être identifié comme une référence. Elle va vous donner un certain crédit dans un votre secteur.

Cela peut-il aider dans la recherche d’un emploi ?

Cela peut augmenter la possibilité d’un recrutement. Si on est visible, on est chassé. Cette notoriété sera utile dans une recherche d’emploi ou dans le développement d’un business (si vous êtes consultant indépendant ou salarié d’une entreprise). La notoriété d’une entreprise passe aussi par les personnes qui la composent. Cela peut donc avoir un impact très fort.

Certains affirment qu’être visible en ligne est surtout utile aux personnes issues du marketing, de la communication ou du web…

Aujourd’hui, cela touche tout le monde. Pour les uns, ce sera un moyen de mieux se vendre. Pour d’autres ce sera un moyen de mieux vendre ses produits et de les faire connaitre au monde entier à des prix défiants toute concurrence grâce aux outils marketing disponibles. Par exemple, je suis en train de faire un module de formation pour une marque de saucisson. Il s’agit d’une entreprise de salaison qui souhaite se faire connaitre via le média internet et qui fait appel à nous pour gérer sa marque, son produit, sa visibilité. Même ces marchés peuvent être impactés par l’identité numérique.

Développer son identité numérique nécessite donc une vraie stratégie.

Il faut savoir qui on est, ce que l’on fait, où on veut aller. C’est cela aussi les questions de personal branding : quelles sont mes valeurs, mes objectifs, quelle est la stratégie à mettre en œuvre dans le contexte des outils actuels pour développer mon business. L’identité numérique est une identité supplémentaire pour l’individu qui doit apprendre à la maitriser, à la contrôler.

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Quelle est la meilleure approche pour débuter la construction de son identité numérique ?

Justement, je vais faire un module spécifique à ce sujet au sein du Web Expert Club. Je vais prendre 18 personnes et les aider à construire leur stratégie. A suivre donc. Aujourd’hui, la meilleure approche pour débuter est de mettre son CV (à jour) en ligne (linkedin, viadéo…). La deuxième étape consiste à passer en mode veille : savoir s’informer, via les RSS, les blogs… En d’autres termes, utiliser les outils offerts par le « web 2.0 ». Ensuite vient l’idée de prise de parole. Une fois que l’on a vu où en est le marché et la contribution qu’on pourrait y faire, on prend la parole et on s’exprime. De ce point de vue là, Twitter est très intéressant intégrer des communautés actives et développer son réseau . On peut également choisir de bloguer sous sa marque personnelle pour donner des avis plus développés et assoir sa présence en ligne (référencement, …). (voir le module Créer son blog comme un pro).

Twitter prend de plus en plus d’ampleur. Est-ce un passage obligé ?

Il arrive en complément. Le blog est vraiment la structure de base, Twitter vient dynamiser le tout et offre un nouveau moyen d’expression plus simple, plus rapide et moins engageant que de longs billets. Le tout est de ne pas se perdre, de ne pas se noyer dans l’information et de choisir les bons outils en fonction de sa stratégie.

Comment vois-tu le futur de l’identité numérique ?

Il va se développer de plus en plus. L’identité numérique devient un élément clé pour les personnes et les entreprises sur le web. Nous sommes en pleine prise de conscience. Cela va évoluer, l’offre va se structurer autour de ces nouveaux médias et de ces nouvelles manières de valoriser une personnalité sur Internet. Avant, seuls les politiques pouvaient se permettre d’avoir ce genre de stratégie. Aujourd’hui, l’internaute moyen peut se démarquer par ce biais. Selon moi, sa croissance va être très liée aux services à la personne (coaching, …). Côté entreprise, cette notion est également en pleine explosion, notamment la gestion de l’e-reputation.

Sur le plan personnel, tu es très présent sur le web. Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Cela a radicalement changé ma vie. Je suis passé dans une dynamique de connexion constante au sein de mes centres d’intérêt. Un mois après avoir ouvert mon blog, j’ai notamment rencontré les gens de Ziki (ndlr : dont il a été durant deux ans le Directeur Général France). Cela a été un formidable booster de relations, de connaissances, de compétences et désormais de business. Avec la création de l’agence PowerOn, mon, identité me permet d’accéder à certains marchés beaucoup plus facilement. La vie numérique influe sur la vie réelle, une identité numérique forte peut donc apporter beaucoup, j’en suis l’exemple. C’est beaucoup de travail, de force de caractère et de détermination, mais cela vaut le coup.

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Vérifier et contrôler son identité numérique : les basesPar Flavien Chantrel

Auparavant limité à un public RH et à une minorité éclairée de candidats, le concept d'identité numérique s'est démocratisé. Peut-être est-ce l'effet de mauvais retours d'expérience ou de lynchages en règle, toujours est-il que le grand public commence à s'intéresser à la gestion de sa réputation en ligne. La vitesse de propagation d'une information sur le web et le recours quasi-systématique à Google (au moins) de la part des recruteurs lui donne raison. Mais gérer son identité numérique, en quoi cela consiste-t-il ? A faire attention aux informations que l'on laisse en ligne au quotidien, bien sûr. A fermer ses profils également. Mais aussi à vérifier et à nettoyer ce qui est déjà présent ! Il existe de nombreux services, moteurs et outils en ligne pour vous aider dans cette démarche.

Nous allons chercher à vulgariser la veille sur son identité en ligne. Pas besoin d'avoir plusieurs années d'expérience dans le web ou de surveiller des centaines de sources et de nouveaux services pour ne pas vous "griller" en ligne. Le tout est de regarder là où il faut. Voici une sélection de cinq sites à regarder absolument pour faire un état des lieux de votre identité numérique et pour effectuer un suivi à ce niveau. Vous trouverez également quelques astuces pour mieux les surveiller.

Google

Oui, c'est une évidence. Google est le premier site sur lesquels les gens (collègues, recruteurs, amis, ennemis...) se connecteront pour trouver des informations sur vous. La plupart des gens ont déjà

fait une recherche sur leurs nom/prénom, c'est sans doute votre cas. N'oubliez pas qu'il n'y a pas que la première page qui compte... Allez faire un tour sur les pages suivantes pour voir si une erreur de jeunesse ou si un(e) commentaire/photo/vidéo/texte non désiré ne 'est pas retrouvé en ligne sans votre consentement. Autre point à ne pas oublier, l'actualisation des pages de résultat. Ces dernières ne sont pas figées et peuvent bouger avec le temps, du nouveau contenu remontant à la surface.

Pour vous permettre de suivre facilement ces changements, vous pouvez transformer une requête en flux RSS. De cette manière, vous serez automatiquement prévenu quand une nouvelle page sera référencée significativement sur votre nom. Pour cela, utilisez Feedmysearch.

Google blog search

Les blogs prennent de plus en plus d'ampleur sur le web. Google Blogsearch vous permet de les surveiller. Il offre la possibilité de s'abonner par RSS sur des

requêtes particulières. N'hésitez donc pas à le faire sur votre nom+prénom, de cette manière vous ne raterez aucune actualité sur vous. Pour cela, lancez votre recherche puis cliquez sur RSS dans la colonne de gauche.

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Facebook

On le sait depuis longtemps, Facebook n'est pas le haut-lieu de la confidentialité des données. Ce n'est pas non plus un site à portée professionnelle réelle, il vous sera difficile d'y soigner votre identité en

ligne. Sur ce point, les risques sont plus nombreux que les hypothétiques bénéfices. Dernier évènement en date soulignant l'importance d'être à l'affût, le changement des conditions générales d'utilisation de Facebook. Vous saviez déjà qu'en ouvrant un compte sur le site, vous leur laissiez le droit à :

"an irrevocable, perpetual, non-exclusive, transferable, fully paid, worldwide license (with the right to sublicense) to (a) use, copy, publish, stream, store, retain, publicly perform or display, transmit, scan, reformat, modify, edit, frame, translate, excerpt, adapt, create derivative works and distribute (through multiple tiers), any User Content you (i) Post on or in connection with the Facebook Service"

La différence réside dans la disparition de ces quelques lignes :

"You may remove your User Content from the Site at any time. If you choose to remove your User Content, the license granted above will automatically expire, however you acknowledge that the Company may retain archived copies of your User Content."

En d'autres termes, la possibilité de supprimer vos données et les éléments que vous aviez mis en ligne a disparu...

Une autre raison de se méfier et de ne pas divulguer d'informations que vous pourriez être amenés à regretter. Si vous décidez d'ouvrir (ou de continuer à utiliser) un compte Facebook, n'oubliez pas de le protéger !

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123people

123people semble être le mieux référencé des moteurs de recherche de personnes en France. Le principe de ces sites est simple : regrouper sur une même page toutes les informations trouvées sur

Internet sur une personne. C'est en quelque sorte le gardien agrégateur de votre identité numérique. A la différence que vous ne lui avez rien demandé... Numéro de téléphone, résultats Google, vidéos, biographies, liens vers les différents profils... Ce mouchard moderne peut vous mettre en valeur (le nuage de tags est plutôt bien fait) comme vous enfoncer. D'autant que les résultats ne sont pas forcément encore au point... Espérons que vous n'avez pas trop d'homonymes. En attendant, autant aller voir ce qu'ils ont dans leur dossier sur vous !

Les CGU sont tout sauf claires... Difficile donc de savoir comment enlever les données souhaitées du site. Le plus simple est encore de contacter le service client par mail, en espérant une réponse : searchsupport (at) 123people.com . Toutefois, le site se contente de regrouper des informations trouvées ailleurs. Le plus efficace sera donc de remonter à la source.

CVgadget

CVgadget fonctionne sur le même principe qu'123people mais le site est beaucoup plus lisible. Vous trouverez de nombreuses informations vous concernant classées par catégories : documents, images, vidéos, blogs, réseaux sociaux... Un bon

moyen de vérifier les traces que vous avez pu laisser en ligne et le

cas échéant les supprimer. La même remarque s'applique que plus haut : le site agrège des informations trouvées en ligne. S'il s'agit d'une bonne source d'information pour identifier les éléments que vous souhaitez enlever et faire un état des lieux, le ménage sera à faire sur les pages sur lesquels le site renvoie.

Vous avez trouvé des résultats en ligne qui ne vous conviennent pas ? Le plus simple est encore de contacter directement en ligne les éditeurs des sites concernés pour leur demander de mettre hors-ligne le contenu en question. Certaines traces peuvent également être enlevées en supprimant votre compte en ligne sur le site désiré. Votre état des lieux fait, il ne vous reste plus qu'à surveiller ces différents sites (automatiquement ou pas) pour éviter les mauvaises surprises. Bonne chance dans votre quête d'e-réputation de choc !

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Identité numérique : astuces pour protéger son profil FacebookPar Flavien Chantrel

L'identité numérique est un des sujets en vogue en ce début d'année 2009. Beaucoup en ont parlé : si cette question est cruciale depuis l'arrivée du web, sa démocratisation et l'explosion des réseaux sociaux ont accéléré la prise de conscience. La preuve, Michèle Alliot-Marie s'apprête à défendre devant le parlement une loi contre l'imposture. L'usurpation d'identité serait alors punie d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende. A l'heure où les

moteurs de recherche de personnes se multiplient, où les recruteurs googlisent fréquemment les postulants et où la vitesse de circulation des informations sur la toile est plus rapide que jamais, il convient de faire attention. Les excès ne sont jamais bon, ce n'est pas la peine de devenir paranoïaque et d'effacer toutes traces de sa vie numérique. Si certains évènements fracassants sont repris de toutes parts, comme ce stagiaire renvoyé ou cette avocate en litige avec sa direction pour cause de photos érotiques, n'oublions pas que ces faits sont rares. Il est toutefois indispensable de prendre en compte la durée de vie des informations laissées en ligne et les risques encourus.

Cet article s'attarde sur le cas Facebook, bête noire des médias et icône malgré lui des dérives liées à la net-réputation. Voici quelques astuces pour mieux utiliser votre profil.

L'ouvrir ou pas ?

Telle est la (première) question. Faut-il ouvrir un compte Facebook ? Beaucoup s'interrogent sur l'utilisation des données faite par le site et sur leur confidentialité. Est-ce un danger d'ouvrir la sphère de sa vie privée ? N'oubliez pas en vous inscrivant que chaque information mise en ligne pourra être réutilisée par le site. Ne dévoilez donc pas trop de détails. Et si ce n'est pas Facebook qui essaie de monétiser ces informations, d'autres pourraient s'en servir comme le prouve l'exemple du portrait de Marc L. par Le tigre. Attention donc, sur Facebook comme ailleurs sur le net, à ne pas lier votre nom à des renseignements qui doivent rester dans le domaine du privé et que vous ne voulez pas voir dévoilés. A vous de voir si vous souhaitez ouvrir un compte et si vous en avez l'utilité. Le principal est ensuite de s'en servir de manière opportune.

Régler les paramètres de sécurité

La première chose à faire lors de l'ouverture d'un compte Facebook est de le rendre inaccessible au grand public. Vous êtes sur le site pour échanger avec vos connaissances, pas pour laisser un

manifeste à ciel ouvert des détails les plus intimes de votre vie. Pour régler les paramètres de sécurité et ainsi décider qui aura accès à quelles informations, rendez-vous dans Paramètres> Confidentialité> Profil (en haut à gauche). Vous pourrez ensuite choisir, pour chaque élément de votre page, les personnes qui pourront y accéder : vos amis, les amis de vos amis, vos réseaux, uniquement certaines personnes... Tout est ici personnalisable, à vous de restreindre l'accès en fonction de ce que vous souhaitez divulguer. Je vous conseille de tout paramétrer en "uniquement mes

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amis", voire de limiter certains éléments à un réseau précis seulement.

De même, dans la rubrique Paramètres> Confidentialité> Recherche, vous pouvez choisir les personnes qui pourront vous trouver dans la liste de résultats. Si vous ne souhaitez pas être dérangé par votre patron ou vos connaissances professionnelles, limitez donc cette recherche à vos amis. Ce sera un bon moyen pour ne pas mélanger vie professionnelle et vie privée. Dans cette rubrique, vous pouvez également désindexer votre profil des moteurs de recherche en décochant "Créer un profil public me concernant et le soumettre pour une indexation par les moteurs de recherche ". Pratique pour qu'on ne vous trouve pas.

Bloquer des utilisateurs

Pour différentes raisons, vous pouvez souhaiter qu'une personne en particulier ne puisse pas accéder à votre profil. Dans ce cas, rendez-vous dans la rubrique Paramètres> Confidentialité et inscrivez son nom.

Notification / Photos privées

Vous pouvez demander à recevoir un mail dès qu'un type d'action a été effectué : message sur votre mur, demande d'ajout comme ami... Certaines actions sont critiques. Il s'agit de celles où l'on parle de vous sans vous demander votre avis. L'exemple type de l'ami qui vous veut du bien mais qui fait n'importe quoi est celui qui taggue toutes les photos. Il est en effet possible d'indiquer les personnes présentes sur une photo avec un lien vers leur profil et leur nom. Problème, vos photos de soirées étudiantes lorsque vous bossez depuis quelques années peuvent faire tâche. Heureusement, il est possible d'enlever ces tags. Demandez donc à recevoir les notifications pour ce type d'évènements pour ne plus être surpris !

Faire des listes d'amis

Certes, vous pouvez restreindre l'accès à votre profil à différents types de personnes (amis, amis des amis, ...). Mais qu'en est-il de vos différents types d'amis ? Il est possible de séparer vos contacts en différentes listes (pro, perso) et par la même occasion d'effectuer différents paramétrages selon la teneur de votre relation avec ces personnes. Votre boss et vos collègues n'ont par exemple pas vocation à voir vos photos, si ? Pour cela, rendez-vous dans la rubrique Amis puis Créer une liste. Pour plus d'infos, rendez-vous sur le billet de Doyoubuzz sur la question.

Supprimer son profil facebook

Vous souhaitez supprimer son compte Facebook ? Vous pouvez le désactiver, mais pour le supprimer il vous faudra envoyer un mail ou cliquer sur ce lien.

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Mauvaises pratiques illustrées : identité numérique failedPar Flavien Chantrel

La meilleure démonstration reste bien souvent l'exemple. En matière d'identité numérique, les échecs sont généralement les plus mis en avant. Il suffit d'analyser le traitement médiatique fait de l'utilisation d'Internet pour s'en rendre compte. Laisser des traces en ligne serait dangereux et vous exposerait aux pires conséquences. Cette mauvaise habitude de certains journalistes à faire de l'écho aux exceptions n'est pas à prendre au

pied de la lettre. Certes, certains se sont brûlés en jouant avec le feu. Ce n'est pas pour autant qu'utiliser le web pour vous donner de la visibilité vous rendra inemployable. Ces buzzs d'un jour ont pourtant l'avantage de grossir les traits des mauvaises pratiques pour les rendre plus évidentes. Une identité numérique se construit avec un minimum de stratégie et de réflexion. Quand on signe de son nom une diatribe contre son employeur ou que l'on se met en scène dans des situations pas très catholiques, les retombées peuvent être négatives. Cela peut paraître évident, mais la prise de conscience des conséquences de ses actes et surtout de la viralité des contenus sur le web est indispensable quand on se lance. Pour illustrer les mauvaises pratique, voici six cas pratiques, réels on non, qui se sont propagés à la vitesse de la fibre optique. Ou comment mêler fail et recrutement. Puissent leurs échecs cuisants vous servir de leçon.

On lui présente une photo de ses fesses lors d'un entretien

Il arrive à (presque) tout le monde de faire une soirée arrosée de temps en temps. Il arrive parfois que certains prennent des photos pour immortaliser l'évènement. Le problème intervient lorsque celles-ci se retrouvent en ligne, visibles par tout le monde. Ce chercheur d'emploi pourra témoigner. On lui a présenté une photo de ses fesses trouvée sur Facebook lors de son entretien de recrutement... Inutile de dire qu'il n'a pas été retenu.

Faux arrêt maladie, vraie soirée déguisée

Prétexter un faux évènement familial pour obtenir un jour de congé, c'est mal, même quand on est en stage... Surtout lorsque la personne à laquelle on a envoyé le mail fallacieux trouve le lendemain une photo de vous habillé en fée clochette (voir photo) lors d'une soirée déguisée. Facebook a ses limites. Pour la peine, le reste de l'entreprise a eu le droit de recevoir une copie du mail. Et le stagiaire a été licencié.

Elle met à jour son profil Facebook une fois de trop

La mode est au micro-blogging et au "live activity". Vous faites quelque chose d'intéressant ? Signalez-le sur Twitter ou Facebook ! Vous ne faites rien ? Dites le à tous vos contacts ! Vous vous ennuyez au boulot ? Heu... Vous devriez peut-être vous abstenir, vous pourriez finir comme cette jeune fille qui s'est fait licencier pour l'avoir clamé trop fort...

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Licenciée avant d'être embauchée à cause de Twitter

L'information a fait grand bruit il y a peu. Chacun a le droit de penser ce qu'il veut sur son (futur) employeur, ce n'est pas une raison de le crier sur les toits. Ni même sur Twitter... Comme le prouve cette anecdote. Cette jeune femme s'était vue offrir un job chez Cisco. Elle hésitait pourtant à franchir le pas, et elle l'a clairement exprimé : "Cisco just offered me a job! Now I have to weigh the utility of a fatty paycheck against the daily commute to San Jose and hating the work." En résumé, elle pèse le pour (un gros chèque) et le contre (un boulot qu'elle n'aime pas). Elle a visiblement sous-estimé la veille de Cisco, qui lui a répondu dans la foulée : "Who is the hiring manager. I’m sure they would love to know that you will hate the work. We here at Cisco are versed in the web." Dommage, ce sera pour la prochaine fois...

Un pirate arrêté à cause son CV en ligne

Attention, on ne parle pas là d'un vulgaire pirate comme il en existe des millions en France qui se contente de copier quelques contenus culturels. Il s'agit d'un jeune roumain qui installait des chevaux de Troie sur de nombreuses machines. Dont une du Ministère de la Défense US... Seul problème, il a utilisé la même adresse email que celle présente sur un de ses CVs en ligne. Dommage. Merci à Véronique pour l'info.

Savoir rebondir après un échec

Heureusement, certains savent rebondir après un échec. C'est le cas de Mathieu, qui a eu la malchance d'être un des premiers à (mal) utiliser le fameux CV vidéo. A la différence près que ce dernier a fait le tour du net, parodies et moqueries à l'appui, là où la plupart

des CVs vidéos qui sortent depuis quelques mois sont au moins d'aussi piètre qualité... Aujourd'hui en poste, il a transformé ce buzz négatif en affichant sur son blog les couleurs de l'UNICEF et en lançant un appel au don. Bravo, au moins il prouve qu'il est possible de rebondir.

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Personal Branding et identité numérique : le casse-tête chinoisPar Fadhila Brahimi

Fadhila Brahimi est Directrice Générale du cabinet FB-Associés, spécialisé dans le coaching d'entreprises en France et en Algérie. Elle accompagne jour après jour les individus et les organisations lors de mutations importantes. Elle partage son expertise sur son blog depuis près de 4 ans. Personnalité incontournable de la blogosphère RH , elle est omniprésente sur

les réseaux sociaux, notamment sur Twitter. Elle intervient également régulièrement dans la presse sur les thèmes de l'identité numérique, du personal branding et sur le web social. Ce billet présente joliment la façon dont le web peut changer profondément notre perception de nous-mêmes et à changer notre vie tout en lui donnant corps.

Ou quand ma vie me paraissait plus simple/ compliquée sans le Web ou quand le Web vient me compliquer/ simplifier la vie ! Mettez cette phrase dans le sens qui vous conviendra car en fait si l'homme a modifié la machine, c'est la machine qui à son tour modifie nos comportements. Mon identité numérique, ma réputation numérique, ma marque personnelle et du Personal & professional branding "en veux tu en voilà"... Que de noms barbares sous le signe de la nouveauté pour me renvoyer à des questions existentielles : qui suis-je ? Où vais-je ? Pour quoi faire? Que pensent-ils de moi ? Suis-je bien ? M'aiment-ils? Voudront-ils de moi ? etc.

Ma vie me paraissait plus simple avant... et mon sac bien lourd.

J'avais dans mon portefeuille une quantité de documents pour décliner mon identité suivant mes interlocuteurs : CNI, carte vitale, carte bancaire, permis de conduire, carte grise, etc. J'avais un prénom officiel pour les formalités administratives, un deuxième prénom plus présentable et plein de petits noms pour les intimes suivant les âges et les situations. Je partageais des choses sur moi de manière aléatoire avec mes frères et soeurs, mes copines du lycée, mes collègues, mes amis, mes copains de soirée, mes voisins,etc. Enfin, la schizophrénie était mienne et je m'en accommodais bien J'ai même recommencé ma vie 3 fois en changeant de région et de pays.

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Mais voilà que tout ce petit monde fréquente la même cour de (ré)création: le Web et ses réseaux !

Aïe, voilà que les frontières de mes sphères privées et publiques, personnelles et professionnelles, intimes et officielles, françaises et étrangères s'estompent. Je rencontre désormais des centaines d'homonymes, des anciennes connaissances peu fréquentables, des anecdotes et des photos du passé que j'aimerais laisser aux oubliettes... Un avatar à tête de coucou a subtilisé mon pseudo et mes identifiants bancaires pour faire un tour du monde planétaire. Mon patron vient de me virer parce que j'ai vanté les mérites de notre concurrent sur un forum. Et j'ai en guise de CV un rouleau de papier perforé de 5 kgs qui retrace mes milliers de CDD, stages, DIF, AAAA, BBBB et autres sigles.

Je n'ai pas d'orgue de barbarie pour lire mon CV mais un ADN complexe en guise de ticket d'entrée.

En fait, Je suis Moi. Et pas moins que ça ?

• Moi, dans ma complexité: ce que je pense être et ce que je suis réellement, ce que je dévoile inconsciemment et sciemment, ce que je crois de moi, ce que que les autres perçoivent, ce qu'ils me renvoient comme miroir, ce que je ne dis pas...

• Moi l'Unique qui a vécu et ressenti toutes les activités, tous les événements et rencontré toutes les personnes qui composent le parcours de ma vie.

• Moi, mes rêves, mes erreurs et mes succès. Ce dont je rêve d'être et de devenir au plus profond de mon enfance que j'avoue ou parfois ignore, ce que je suis capable d'être et que j'ose pas, ce que je suis et aimerais ne plus être.

• Moi, ma vie, ma quête dans ce monde. Je suis venue sur terre pour accomplir une mission, je le sais, j'ai tant de choses à accomplir même si je ne l'avoue pas.

• Moi, mes dons et mes forces. J'ai ce petit quelque chose qui me différencie. Même cachée, ils reconnaissent mon rire, même sous pseudo ils reconnaissent ma patte... J'ai quelque chose de particulier qui symbolise Ma personne.

• Moi, mon territoire et mes sphères. J'ai de l'amour pour moi, une confiance mesurée pour ma sphère d'influence et je suis généreuse car je sais qu'il faut savoir donner pour recevoir, entrer dans la danse pour connaître les bons partenaires. La valse ne s'apprend pas assis !

• Moi, ce que j'exsude, anime et fais vivre. J'ai un message à partager, une image à protéger et à prôner.

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Et si gérer son identité numérique revenait à manager son Unicité On et Off line ?

• Pour trouver mon Unicité je vais extraire de mes Moi ce qui peut se raconter comme une histoire bien ficelée: mon projet de vie, mes talents, mes valeurs, mes atouts et mes forces, mon territoire d'image pour me présenter de manière claire, cohérente et unique.

• Je vais affirmer mon Unicité pour remplacer ce rouleau de papier perforé de 5 kgs par des publications qui démontrent ma singularité dans un marché où l'on cherche des bêtes à 5 pattes.

• Protéger mes identités personnelles, sociales, professionnelles en paramétrant mes profils et mes publications et en créant des alertes.

Les traces que je laisse sur le Web (identité numérique), les liens que je tisse (confiance et réputation numériques), la constance et la consistance que je vais promouvoir et maintenir (notoriété) seront mon nouveau credo. Manager mon Unicité + Gérer mon identité numérique et ma e-réputation + Entretenir ma notoriété = Manager mon Personal Branding.

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Identité numérique, entre liberté d'expression et vie privée Interview de Jean-Marc Manach

Jean-Marc Manach est formateur et journaliste. Il travaille notamment pour Vendredi.info, dont il gère la partie Netosphère, pour InternetActu, pionnier de la veille sur l’innovation numérique et pour LeMonde.fr, qui n’a plus besoin d’être

présenté. Également blogueur, vous avez pu le lire sur Rewriting, Bug Brother et dans le cadre des Big Brother Awards. Ses sujets de prédilection comprennent la société de surveillance et le rapport à la vie privée, sur lequel il a signé un article remarqué il y a peu. Dans cette interview, il revient sur le problème de l’exploitation des données personnelles, l’espace de liberté d’expression que constitue Internet et la prise de conscience qui doit être faite par le grand public.

Plusieurs faits récents, couplés à un traitement journalistique alarmiste, ont fait ressurgir le spectre de Big Brother sur le web. Les internautes ont-ils des raisons de se méfier de l'exploitation de leurs données personnelles ?

Oui et non. C’est tout le problème que je pose dans l’édito « La vie privée, un problème de vieux cons ». D’un côté, les internautes ont envie de s’exprimer. Un des points forts d’Internet est la concrétisation d’un droit, la liberté d’expression, que l’on a depuis 1789 mais qui a longtemps été réservé aux journalistes et aux gens de pouvoir. Aujourd’hui, tout le monde peut prendre la parole. C’est une avancée dans le bon sens. Le problème est que des gens ont comme métier d’agréger des données personnelles et peuvent s’en servir à des fins intéressées. Un blogueur présent dans nos locaux racontait tout à l’heure que du fait de son engagement politique aux dernières présidentielles, il ne trouve pas de travail. Dès qu’un employeur potentiel tape son nom dans un moteur de recherche, il voit pour quel candidat politique il a fait campagne et préfère éviter d’avoir une graine de syndicaliste dans son équipe. Des exemples comme celui-là, il y en a à foison.

La question n’est pas seulement celle des données personnelles mais aussi celle de la liberté d’expression. Est-ce parce que des gens se servent de façon inappropriée de nos données personnelles que nous devrions nous taire ? Va-t-il falloir brider la liberté d’expression de peur de se voir espionner ? Un parallèle peut se faire avec la libération sexuelle. Pendant très longtemps, il était très mal vu qu’une femme se promène toute seule, se maquille ou porte des minijupes. Des féministes sont arrivées, ont fait la libération

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sexuelle, et les mœurs ont évolué. C’est désormais acquis et naturel, c’est devenu un droit fondamental dans notre société. Donc oui, il faut avoir peur de l’utilisation qui peut être faite de notre liberté d’expression et donc de nos données personnelles, mais le problème ne vient pas de nous, internautes. Il vient de ceux qui veulent les utiliser à des fins néfastes. Il faut donc changer la donne, faire évoluer notre société de l’information pour qu’il soit considéré comme naturel et normal d’exprimer ses idées sans que cela puisse pour autant se retourner contre nous.

Ce changement doit-il passer par la législation ou par l’évolution des usages et des mentalités ?

Les deux ! Les gens doivent apprendre à gérer leur réputation et à se construire une identité en ligne. Il ne faut pas hésiter à avoir plusieurs profils, à prendre des pseudonymes pour protéger certaines informations qui peuvent leur nuire. Une évolution de la société de l’information est également nécessaire. Faut-il passer par une évolution législative ? Je ne sais pas exactement comment cela peut se passer. Un groupe de travail au sein de la FING dénommé Identités actives a actuellement une réflexion sur la loi informatique et libertés 2.0.

Ils se demandent notamment s’il ne faut pas introduire le droit au mensonge et le droit d’utiliser des outils pour bloquer les logiciels espions et les outils d’agrégation de données personnelles mis en place par certaines sociétés, "services" ou administrations dont le métier est de s'intéresser à nos données personnelles. Cela permettrait de se protéger et de décriminaliser le fait de se défendre.

Un projet est actuellement à l’étude en Angleterre. Il s’agirait d’intégrer Twitter, le blogging et les réseaux sociaux dans le programme des élèves d’écoles primaires. Une telle initiative est-elle nécessaire ?

Les jeunes n’ont pas besoin d’un prof pour leur apprendre à utiliser internet. Ils ont plutôt besoin d’avoir accès à Internet pour apprendre tout seul. Par contre, il serait intéressant d’obliger les professeurs et les politiques à utiliser Internet. Ils sont en position de force, détiennent le pouvoir, et beaucoup ne savent pas du tout ce qu’est Internet. Ils prennent pourtant des décisions qui vont avoir un impact sur les internautes. Du côté législatif, et par rapport à la fracture numérique, il serait également intéressant de donner la possibilité à tout enfant d’avoir accès à un ordinateur et à une formation s’il en a besoin. Le problème principal est de trouver des formateurs qui maitrisent suffisamment bien cet outil. Il n’y a malheureusement pas de Christelle Membrey dans tous les collèges de France. D’ici une dizaine d’années, le problème se posera sans doute moins. Des expériences sont mises en place aux États-Unis où des enfants/adolescents aident les enseignants. Ce sont les référents informatiques de la classe, cela renverse le statut d’autorité. C’est intéressant, cela valorise l’adolescent.

Quels sont les principaux risques pour les prochaines années en matière d’identité numérique et de vie privée ?

L’absence de conscience politique et de maîtrise de l’Internet de ceux qui décident. Dès le lendemain du 11 septembre, on a commencé à mettre en cause Internet car les terroristes avaient utilisé le réseau pour préparer les attentas. On s’est aperçu depuis que c’était complètement faux. Pourtant, Internet a été placé sous

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surveillance dans les mois qui ont suivi. On assiste à une diabolisation du web depuis des années. On le voit encore aujourd’hui avec Hadopi. Il y a des atteintes répétées aux libertés qui modélisent une société de surveillance. La société de l’information est pour moi un espace de liberté, pas un espace de surveillance. En démocratie, on parle de présomption d'innocence, pas de présomption de culpabilité, or, sur l'internet, nous sommes surveillés, et présumés suspects.

Un autre problème est la prise de conscience des internautes sur ces questions de libertés. Ils doivent exercer une pression face aux entreprises privées qui soit telle que ces dernières ne puissent que respecter leurs clients. Le problème se pose avec Facebook ou Google. Il est nécessaire d’avoir un contre-pouvoir pour qu’ils ne deviennent pas des « littles brothers ». Par exemple, aux Etats-Unis, les autorités n’ont pas le droit de placer les américains sous surveillance. Par contre, ils ont le droit d’aller voir Google, Facebook ou des prestataires privés pour obtenir les données qu’ils ont en leur possession. C’est une sorte de privatisation de la possibilité d’espionnage systématique des gens. Ces entreprises devraient être les meilleurs défenseurs des libertés. Ce n’est pas tout à fait le cas.

Par quels moyens cette prise de conscience peut-elle se faire ?

Il faut que l’information circule, que cela devienne quelque chose de normal. On peut comparer cela à l’exemple de la ceinture de sécurité. Pendant des années, ce n’était pas du tout un réflexe de la mettre. Quand la loi l’a imposé, les gens ont protesté. Quelques années après, c’est devenu un réflexe. Cela doit également le devenir pour les internautes. Cela va aussi passer par des accidents de la route. Certains vont être malheureusement humiliés sur la place

publique et voir leur vie privée exposée au grand public. Ce seront des exemples à ne pas suivre. Tant que les gens ne prennent pas les précautions pour se protéger eux-mêmes, il y aura des sorties de route. Je n’ai bien sûr pas envie de provoquer ces accidents. Je constate juste qu’il y en aura et qu’ils vont peut-être aider les gens à prendre conscience des risques. Cette nouvelle technologie fait que la liberté d’expression et de circulation est plus forte que jamais. Cela a été tellement rapide que les mentalités n’ont pas suivi. Nos sociétés doivent donc évoluer pour digérer et encadrer toutes ces libertés offertes.

Un mot de la fin ?

C’est assez paradoxal. Je fais partie des Big Brother Awards et je m’intéresse aux technologies de surveillance et de vie privée depuis de nombreuses années. Je suis assez défiant envers les gens qui disent « Faites-moi confiance ». Non, on ne peut pas avoir confiance aussi simplement. En même temps, j’ai l’impression que c’est ce que je viens de dire à propos d’Internet… Pour avoir confiance, il faut avoir de la défiance. C’est assez complexe. Nous n’en sommes qu’au début, on ne sait pas comment cela va évoluer. C’est extrêmement important de s’y mettre dès maintenant pour ne pas rater la marche.

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Bloguer anonymement : pourquoi et comment ?Par Flavien Chantrel

De nombreux blogueurs ont choisi d'écrire anonymement. Généralement cachés derrière un pseudo passe-partout, on ne sait d'eux que ce qu'ils veulent bien nous dire. Avec la multiplication des réseaux sociaux et autres agrégateurs d'identité, il n'est

pas forcément facile de garder ce secret intact. Ajoutons la plus-value potentielle qu'une activité en ligne peut ajouter à notre CV (maîtrise des nouveaux usages, réseau, veille...) et la question se pose : pourquoi continuer à masquer son identité ? De nombreux blogueurs ont d'ailleurs choisi d'assumer jusqu'au bout. Citons par exemple Guillaume Bizet, Jean-Marie Gall ou Antoine Dupin (la liste est longue). Les raisons de cette discrétion peuvent être nombreuses. Dans ce cas, il est important de le déterminer avant l'ouverture du blog et de prendre ses précautions.

Pourquoi bloguer anonymement ?

Voici 6 raisons potentielles de vouloir garder son blog anonyme. Loin d'être exhaustives, elles recoupent les principales motivations de ces blogueurs de l'ombre, bonnes ou mauvaises.

Un contenu polémique

Selon l'expression consacrée, vous n'avez pas votre langue dans votre poche. Vous avez une opinion sur tout et vous ne manquez pas de la mettre en avant. Très bien. Mais Google a une bonne mémoire et n'hésitera pas à faire remonter à la surface ces opinions si tranchées qui ne dureront (peut-être) pas éternellement. Et comme certains n'aiment pas être catalogués pour tel ou tel point de vue, ils préfèrent ne pas donner leur identité. Attention, même anonyme, à ne pas tomber dans la diffamation.

Donner son avis oui, insulter ou accuser sans preuves, non. Les blogs politiques sont particulièrement concernés. Chacun a le droit (le devoir ?) d'avoir ses propres opinions politiques, mais difficile de faire plus polémique comme sujet, il faut donc être prêt à assumer son engagement. D'autant plus quand votre entourage ne les partage pas (votre employeur en particulier). Même constat pour les blogs emploi : vous décrivez fréquemment votre vie au bureau, vos relations avec votre direction, vous donnez votre avis sur la politique de votre entreprise. Très bien. Mais n'oubliez pas qu'il ne faut jamais donner de noms (diffamation et conflits obligent) ni ouvrir un blog juste pour régler vos comptes (même anonymement). Tout ce que vous bloguerez pourra être retenu contre vous.

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La recherche d'un nouvel emploi

Cette raison s'applique particulièrement au blog emploi. Vous cherchez un nouvel emploi mais vous êtes toujours en poste ? Pas sûr que votre supérieur apprécie d'apprendre la nouvelle en googlant votre nom. Mieux vaut dans ce cas utiliser un CV anonyme et rester discret sur les détails qui pourraient vous trahir.

Une incompatibilité avec son statut

Certain(e)s métiers ou fonctions incitent à la discrétion. Difficile de concilier un blog où vous exprimez franchement votre avis sur divers sujets et un statut qui au contraire vous demande d'être neutre. De bons exemples dans ce domaine sont Une vie de morue où une prof de BEP dépeint son quotidien avec humour et acidité ou Journal d'un avocat où Maître Eolas fait profiter ses lecteurs de son savoir. Dans certains cas, le blog est anonyme ou n'est pas.

La timidité

Et oui, la timidité est également un aspect à prendre en compte. Certains n'aiment pas se mettre dans la lumière. De là à s'exposer devant sa famille, ses amis voire la terre entière sous son vrai nom (et tant qu'à faire avec photos à l'appui), il y a un pas gigantesque que certains ne souhaiteront pas faire. Car oui, le blog reste (trop souvent mais pas tout le temps heureusement) narcissique.

Pour le plaisir

Certains aiment s'inventer une deuxième vie passionnante. Le web permet en effet de redémarrer sur de nouvelles bases.

Environnement nouveau, fréquentations nouvelles, thématiques différentes... Tout un chacun peut vivre sa passion comme il l'entend et se construire un personnage de scène. C'est l'effet super-héros : le soir venu il change d'identité et endosse une nouvelle cape. A ne pas confondre avec troll même si çà s'en rapproche parfois.

Pour son aspect chronophage

Le blog peut prendre du temps, beaucoup de temps. Si bloguer peut-être un plus du point de vue professionnel, cette activité n'en est pas moins chronophage. Afficher fièrement son blog mis à jour pendant les heures de bureau ne jouera pas en faveur de votre promotion... Le plus simple reste bien sûr de bloguer depuis chez vous.

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Comment bloguer anonymement ?

Vous me direz, c'est simple, il suffit de ne pas dévoiler son nom ou sa photo. Oui, mais attention aux détails.

Le nom de domaine / les anciens billets

Cela peut paraitre comme une évidence, mais tout le monde n'est pas égal devant la gestion de sa réputation en ligne. Utiliser son nom/prénom dans l'URL de son blog est le meilleur moyen pour ne pas être anonyme. Certes, le web est un grand espace. Mais celui qui arrive sur votre blog n'y sera généralement pas par hasard, mais bien via une recherche ciblée (vos nom/prénom par exemple). Croire que vous êtes bien caché dans cet immense espace est la première erreur. Même constat pour l'historique de votre blog. Si vous aviez signé

vos premiers billets, difficile de faire machine arrière.

Les widgets / services / réseaux sociaux

Un blogueur est généralement friand de services en ligne et autres widgets. Il est souvent nécessaire de renseigner son identité pour s'inscrire. Attention à ce qui apparait dans votre profil public ! Il en va de même pour les réseaux sociaux : Viadéo, Facebook, LinkedIn... Ils vous proposent généralement de signaler votre blog. Si vous souhaitez rester anonyme, vous devez être sur vos gardes en permanence. Surtout si vous bloguez à partir de l'ordinateur qui vous sert à surfer : les identifiants de session permettent de faire le rapprochement facilement entre un service que vous utilisez avec votre pseudo et un autre sous votre vrai nom.

Le CV

Rechercher un emploi en restant anonyme n'est pas toujours évident. L'erreur la plus courante consiste à laisser son nom et ses coordonnées sur son CV. Tout document présent sur votre blog sera indexé par défaut et donc visible via les moteurs de recherche. Attention donc aux pièces jointes et aux fichiers proposés.

Bloguez-vous vraiment anonymement ?

Attention aux secrets de Polichinelle. Vous bloguez anonymement, seuls votre femme, vos amis et quelques collègues sont au courant ? Pas sûr que ce soit si anonyme au final... Les informations circulent vite.

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Surveiller régulièrement les moteurs de recherche

Le plus simple pour savoir ce qui se dit sur vous ou sur votre blog est encore d'aller voir par vous-même sur les moteurs de recherche, Google en tête. Vous pourrez alors voir si un vieux service que vous aviez essayé n'est pas par hasard relié à votre blog.

Vos lieux de connexion

Visiter 30 fois par jour votre blog depuis votre bureau ne vous aidera pas à rester anonyme. Certes, le blog peut être prenant, mais attendez plutôt d'être chez vous pour prendre des nouvelles du front.

Les outils pour bloguer anonymement

Si vous êtes vraiment parano ou que vous avez de très bonnes raisons de ne rien laisser transparaitre de votre identité, le dossier de Global Voices Online est fait pour vous. Difficile de faire plus complet.

Votre choix de bloguer en anonyme dépend bien entendu de la thématique abordée. Le cas de notre plateforme se prête particulièrement bien à la discrétion : si vous êtes en poste mais que vous recherchez un nouveau travail, mieux vaut ne pas vous exposer si vos supérieurs ne sont pas encore au courant. Même constat pour les blogs politiques ou pour les sujets polémiques. Mais attention : s'il peut parfois être utile ou arrangeant de bloguer anonymement, il convient de le faire pour les bonnes raisons. La diffamation, les ragots, les insultes ou autres bassesses ne sont en aucun cas excusables, qu'elles soient anonymes ou non.

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Recruteurs et name googlingInterview de Christophe Blazquez

Christophe Blazquez est un des recruteurs les plus actifs sur le web. Blogueur depuis 2005, il est également présent sur Twitter, Facebook, Second Life, Viadéo, LinkedIn et projette même de lancer son propre réseau social. Il avait abordé sur Mode(s) d’emploi le thème du blog emploi il y a déjà deux ans. Il pose son regard de recruteur sur

l’importance de l’identité numérique professionnelle. Quelle est son importance ? A quelles retombées (positives ou négatives) s’expose-t-on ? Quel est l’avenir du CV ? Autant de questions auxquelles il répond dans cette interview.

Les recruteurs semblent être nombreux à « googler » les candidats lors d’un processus de recrutement. Peux-tu nous confirmer cette tendance ?

Je peux le confirmer à mon niveau. Je le pratique depuis 2005. Le réflexe Google ou name googling (faire une requête sur le nom/prénom d’un candidat) se pratique aux Etats-Unis depuis au moins 2004. Ils ont découvert les outils de web 2.0 avant nous. Selon les chiffres qui circulent, ce serait plus d’un recruteur sur deux qui s’adonnerait à cette pratique outre-atlantique. Je ne pense pas qu’on en soit là en France. Cela se pratique sans doute plus au niveau des petites structures et des chefs d’entreprises locaux. Et pas seulement sur le recrutement ! C’est une habitude prise lors de recherches d’informations sur la fiabilité d’un fournisseur ou d’un nouveau client. Il est nécessaire de la faire avec un certain recul, pour éliminer les traces non pertinentes (homonymes,…) et affiner les recherches. Je n’ai pas le temps de le faire pour tous les candidats lors de mes processus de recrutement. En moyenne, je présente trois dossiers à un client. C’est sur cette short-list que cette recherche est faite. L’intérêt est de trouver la cohérence entre l’identité papier et l’identité numérique. C’est donc de la vérification de parcours. C’est également un bon moyen de trouver des éléments qu’on ne retrouve pas forcément sur le CV, comme les e-portfolios.

Quels types de traces peuvent être négatives, ou au contraire positives ?

La première étape consiste à vérifier l’existence d’une vie numérique professionnelle du candidat. Le blog emploi fait partie des outils qui

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permettent de se démarquer, à condition qu’il soit bien utilisé. Les blogueurs de votre plateforme l’ont d’ailleurs bien intégré ! Les outils les plus puissants pour se constituer une identité numérique

professionnelle rapidement sont donc à mon sens le blog et les réseaux sociaux. Ils permettent de profiter de la puissance des plateformes et de bénéficier d’une bonne visibilité sur les moteurs de recherche. Par contre, si le contenu n’est pas travaillé ou médiocre et que la stratégie est inexistante, cela va produire l’effet inverse. La presse s’intéresse beaucoup à ces retombées négatives. Personnellement je ne suis encore jamais tombé sur ce genre de cas, peut-être parce que je fais principalement du recrutement de cadres. Je fais généralement mes recherches de manière positive, pour trouver des compléments intéressants. Dans la plupart des cas, les candidats n’existent pas sur le web. Je ne leur en tiens pas rigueur, ce n’est pas rédhibitoire. Par contre, aux Etats-Unis, un cadre qui n’a pas d’existence numérique devient suspect. Ce n’est pas valorisant car cela signifie qu’il n’intègre pas le web dans ses démarches. Du point de vue déontologique, je n’ai pas le droit de m’intéresser à la vie personnelle des candidats, cela doit rester privé, ce n’est pas en rapport avec le recrutement. Mais plus le temps passe et plus on risque de voir des personnes non retenues à cause de leur présence en ligne (comme cette personne qui s’est vue présenter une photo de son postérieur lors d’un entretien de recrutement).

Il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa, la vie numérique n’est pas plus dangereuse que la vie réelle. Le problème est que parfois les gens y sont moins prudents.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite bénéficier d’une bonne visibilité en ligne ?

L’identité numérique professionnelle concerne exclusivement les données en rapport avec sa carrière. Cela peut se faire avec les blogs emploi (ou expert selon les dénominations), les forums professionnels et le micro-blogging. Il s’agit de ce que l’on exprime, mais aussi ce que l’on fait et de comment l’on se comporte sur les réseaux professionnels. Je dissocie donc les outils personnels et les professionnels. Le blog est un bon outil de départ pour valoriser ses compétences et ses talents. Le réseau social me parait également indispensable pour être visible rapidement et se constituer un réseau. Dans les deux cas, l’avantage pour le recruteur est de pouvoir accéder rapidement à des informations complémentaires importantes. Le CV devient moins discriminant, car il est possible de trouver des sources d’informations ailleurs.

Les moteurs de recherche de personnes sont de plus en plus nombreux… Peuvent-ils être des outils intéressants pour les recruteurs ?

Les moteurs de recherches de personnes, à première vue, ne sont pas très pertinents. Ils font des amalgames, notamment au niveau des homonymes. Les photos extraites sont hors-contexte et n’ont pas forcément de rapport avec la personne. Du point de vue personnel, j’ai découvert le service en googlant mon nom, j’ai été déçu par les résultats. Des recherches via Google ou Yahoo sont plus efficaces car elles permettent de croiser des données. Reste à voir leur évolution…

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L’identité numérique peut-elle concerner les plus jeunes ?

Certains parlent d’enseigner l’identité numérique dans les écoles. Je suis pour. Quand on est enfant ou adolescent, on n’a pas la même maturité qu’un adulte. On est dans la spontanéité, mais les traces vont rester plus tard et certains recruteurs dans 10 ou 15 ans ne feront pas la part des choses. Il est important de sensibiliser les jeunes, d’avoir un rôle pédagogique et éducatif. Internet est un vaste océan, on peut se noyer dedans si on ne sait pas nager. On a tous un capital identité numérique, certains partent donc avec un handicap… Cela peut causer un jour du tort.

La multiplication des références en ligne mène-t-elle vers la fin du CV ?

Depuis deux ans, je reçois par mail des candidatures spontanées avec uniquement un lieu vers un profil sur un réseau social. Cela peut être une solution. Certains sites comme ikodz permettent de centraliser ses différents profils. Selon moi, c’est l’avenir ! Concernant la fin du CV c’est difficile de donner une date, mais on y viendra. En France, il y a une forte « diplômite » : les diplômes restent primordiaux là où dans d’autres pays les compétences sont centrales. Les recrutements s’y font beaucoup plus souvent sans CV. Il y a des domaines où les CVs traditionnels ont bien vécus : graphistes, webdesigners,... Les formats traditionnels ne sont pas forcément adaptés à ce type de

postes, là où une présence en ligne en dit beaucoup. Quelqu’un qui n’a pas d’existence numérique aujourd’hui, surtout s’il est cadre, doit commencer à sérieusement y réfléchir.

Pour finir, abordons tes activités sur le web. Quelles ont été les retombées ?

Je me suis d’abord inscrit sur LinkedIn en 2004. Le blog est arrivé en 2005. Je m’y suis intéressé dans le cadre de l’accompagnement que je faisais auprès de cadres en recherche d’emploi. On commençait alors à parler du blog, j’ai voulu tester l’outil avant le conseiller. En 2006, ce fut au tour de Viadéo. J’ai été un des tous premiers recruteurs sur Second Life dès 2007. Ajoutons enfin Twitter en 2008. Le prochain projet est de lancer mon propre réseau sous Ning afin de rassembler mon lectorat et de proposer une plateforme d’échanges plus personnelle. Tout cela m’a apporté

beaucoup de visibilité. Le bénéfice principal a été le développement du réseau professionnel en France et à l’étranger dans les pays francophones. Mes contacts étaient auparavant localisés dans ma région, cette frontière n’existe plus. Cela m’a également permis de rentrer en contact avec des experts : journalistes, consultants, conférenciers, rencontrés par rapport à des centres d’intérêts communs. Dans le cadre d’une recherche d’emploi, le réseau a toujours été important. En cette période de crise économique il l’est encore plus. Le web peut être aussi un bon moyen de se démarquer, il est important de ne pas l’oublier.

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Après le name googling, le name twittering ?Par Emilie Ogez et Lilian Mahoukou

Lilian Mahoukou s'intéresse de près aux problématiques de l'identité numérique et de la e-réputation. Très actif sur le web, vous pouvez notamment le retrouver sur Twitter et sur les blogs auxquels il participe : Doppelganger , son blog personnel et La bonne poignée .

Emilie Ogez est omniprésente sur le web. Vous pouvez retrouver ses contributions sur de nombreux blogs (dont Emilie Ogez News), suivre ses tweets ou encore découvrir ses slides. Elle est actuellement Responsable Communication & Marketing pour le compte d'XWiki.

Le Name Googling, une pratique courante

Le name googling est une pratique connue et de plus en plus utilisée pour trouver des informations sur une personne, une organisation, une marque... Pour cela, il suffit de saisir dans Google (et par extension, n'importe quel autre outil de recherche d'informations : celui de YouTube, Google Blogsearch, etc.) le nom et le prénom (ou bien le pseudo) d'une personne, de l'organisation, de la marque...

En quelques clics, il est possible de se faire une idée du profil d'une personne (voire de sa personnalité), de sa connaissance et de sa maîtrise des outils Internet (par exemple, sur quels réseaux sociaux a t-il un profil ?), d'avoir un aperçu des sites qu'il visite, d'en savoir plus sur son parcours professionnel, ses compétences, ses loisirs... On sait quelle est sa présence numérique. On peut également se forger une première impression de son e-réputation (ce que ses (ex-)collègues disent de lui, comment il est vu par son réseau de contacts, est-il ou pas reconnu comme un expert dans son domaine...) à partir des commentaires qu'il laisse, des articles "linkés", des articles qu'il rédige sur son blog ou d'autres sites collaboratifs, etc.

Et demain, le Name Twittering ?

Depuis Février 2008, Twitter connaît une croissance exceptionnelle de +1382% selon une étude Nielsen. Même en France, le boom est impressionnant.

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Ce qui est intéressant vis-à-vis de cette plateforme de microblogging, c'est la fréquence des conversations et l'activité en temps réel. En effet, les microblogs centralisent en un seul endroit ce qu'une personne ou une société diffuse (photos Flickr, articles de blogs, articles intéressants, actualités, tweets d'humeur...) car c'est aussi un espace où l'on peut rapidement accroître sa visibilité.

A l'instar du Name Googling, le Name Twittering pourrait bien devenir une pratique courante. C'est une source d'informations potentielle phénoménale et précieuse, car elle se focalise sur les conversations !

NB : à partir des informations issues du Name Googling, il est possible de savoir si un compte Twitter est ouvert ou pas. Il est aussi possible de retrouver des tweets précis. Par exemple, la requête « eogez « coup de pouce » twitter » permet de retrouver les tweets correspondants :

L'histoire "Cisco Fatty" en est une illustration récente et pertinente. L'étudiante californienne en question a en effet perdu ses chances de travailler pour la firme américaine, à cause d'un tweet d'humeur indiquant qu'elle n'était pas motivée pour le poste. Manque de chance, certaines personnes de chez Cisco étaient également présentes sur Twitter. Monitorer les conversations via Twitter Search, Monitter ou un outil client Twitter comme TweetDeck, est une des activités principales d'un "community manager". Le simple fait de mentionner "Cisco" dans un tweet expose directement son auteur, et ce, en l'espace de quelques minutes.

Quelles leçons en tirer et qu'en déduire ?

Qu'il s'agisse de Google ou de Twitter, les leçons sont les mêmes : faire attention à ce que l'on dit et fait sur la Toile. L'exemple de Fatty est un enseignement pour tous, qui démontre que le buzz négatif se créé très rapidement dans la twittosphère et que l'effet de levier est plus important également.

Les fakes (faux comptes ouverts à votre insu) avec un contenu divergeant du vôtre peuvent entamer votre e-réputation. Ici, la solution est d'être pro-actif, d'ouvrir un compte Twitter, pour éviter le cyber-squatting. Les politiciens sont les premières victimes et on en voit déjà les effets indésirables sur l'image professionnelle.

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Identité numérique : l'envers du décor Par Antoine Dupin

D'un côté, les internautes cherchent à optimiser leur identité numérique et à afficher leur réseau d'appartenance via des plateformes spécialisées. De l'autre, les professionnels du secteur mettent en œuvre les moyens nécessaires à la pertinence de ces outils. C'est sur cette deuxième partie qu'Antoine Dupin s'est attardé dans ce billet. Thème peu souvent abordé, il permet de mettre en perspective les problématiques liées à l'identité numérique par le prisme de ceux qui la pensent en amont. Pour cela, il revient sur

ces deux dernière expériences : Chef de projet pour MySportProfiler, réseau social professionnel du sport et Concepteur-rédacteur Web pour le compte de l'ESC Rennes School of Business.

MySportProfiler est un réseau social professionnel à destination de l’industrie du sport fondé par SportInvest Search avec Yannick Noah comme partenaire. La notion de personal branding prend un sens particulier dans une plateforme de niche qui répond à certains codes et valeurs particuliers. Par exemple, vous travaillez dans un département dédié aux courses de fond et vous détestez courir, pire vous avez créé un blog pour vous moquer des runners... Vous n’êtes pas vraiment crédible. Comme le type qui prend sa voiture pour aller à un travail proche mais qui cotise et défend les valeurs de Greenpeace (j’en connais qui vont se moquer de moi).

Cette cohésion, il fallait la valoriser, faire en sorte que la marque personnelle du membre soit liée au sport par un accompagnement et une interface qui mettent en avant, au delà du simple CV, le capital “sport”. SportInvest Search étant un cabinet de chasse dédié à l’industrie du sport, nous avions déjà un point fort, la connaissance du CV type efficace dans cet univers.

Je ne connais pas trop les autres industries, et mis à part celle de la culture, je pense qu’elles sont peu à donner tant d’importance à la catégorie des hobbies. C’est pourquoi nous avons mis en place un espace dédié à ceux-ci (articles de presse, photos, vidéos). Cela s’appelle “Mon Univers”. C’est une sorte de Netvibes que l’on va pouvoir afficher en partie sur son profil public. Ainsi, au-delà de la simple fiche de présentation, avec ses vidéos officielles, ses photos de portfolio, vous allez pouvoir mettre en avant vos lectures (l'équipe runners, par exemple) et vos passions.

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Enfin, dernier point d’une identité numérique maîtrisée, la valorisation de sa présence sur les médias sociaux ciblés. Parce que nous ne sommes pas en concurrence, nous avons décidé de mettre en place une page destinée à présenter sa présence numérique, afin de se doter d’un personnal branding qui va au-delà de MySportProfiler.

Tout a été fait à MySportProfiler pour que le CV et les services qui l’accompagnent se plient aux demandes du marché de l’industrie du sport. Pari réussi, quand l’on voit toutes les entreprises qui nous ont fait confiance alors même que nous n’étions pas encore sorti. Une expérience riche et intéressante.

L’angle que j’ai choisi de traiter dans ce post se concentre sur l’un des piliers de l’identité numérique de l’ESC Rennes School of Business, les étudiants. Lorsque l’on me parle de personal branding d’une École de Commerce, je me sens un peu comme un spadassin lilliputien affrontant une sorte de monstre cyclopéen tentaculaire au visage protéiforme.

• Un étudiant = Une facette de notre identité.• Des milliers d’étudiants = Des milliers de facettes.

Sur Internet, nous constatons un regroupement d’étudiants sous la bannière de leur école, notamment sur différents médias sociaux, et dans des formes différentes. Il existe les groupes d’anciens, les groupes d'étudiants actuels et, enfin, ceux des étudiants en échange scolaire ...Cet ensemble de groupes forme une partie de l’identité numérique, notamment lorsqu’ils réalisent des actions, publient des photos, écrivent des articles sous couvert du nom officiel de leur école, soit dans les tags, soit dans les titres. Pour exemple, sur Facebook, un groupe de promo ne véhicule que l’image d’une promo à un moment donné et donc ne reflète pas l’école en elle-même. Un groupe qui s’appelle comme son école a un côté institutionnel. Fort heureusement, les étudiants sont dans leur grande majorité assez conscient de cet aspect officiel/officieux.

Il va falloir canaliser et animer ce genre de communautés officieuses dotées d'un nom officiel (déjà créées avant mon arrivée), ce qui permettra à l’école de maîtriser une partie de son identité numérique et de faire acte de présence pour ses étudiants. Cela commence par la suppression des photos trop personnelles, le nettoyage du spamming et la réponse aux étudiants (prospects et anciens). Cela n'a rien de dictatorial, nous le faisons en relation avec les étudiants qui tiennent le groupe, qui restent administrateurs, ainsi qu'avec des anciens. Nous sommes dans une logique de coordination d'efforts, ce qui permet une émulation des idées et des réactions collectives aux différentes questions soulevées.

Le véritable casse tête n’est pas tant dans les communautés, mais dans les éléments isolés qui vont laisser un ou plusieurs messages sur des forums à droite ou à gauche, qui vont être difficilement perceptibles et par conséquent rester sur Google. Les étudiants sont le reflet de leur école, leur école se doit donc d’être une sorte de modèle. Donner une base, une architecture à l’expression

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personnelle sur le web est une étape essentielle pour guider nos étudiants. Oui, ils peuvent mettre des photos d’eux en soirée. Non, ils ne doivent pas taguer cette photo “Jean Rémi, ESC...”. En faisant cela, non seulement ils sont repérables sur Google Image, mais ils causent du tort à de nombreux autres étudiants, anciens et entreprises engagées avec nous. Ils faut qu’ils apprennent à dissocier leur vie extra-professionnelle de celle de leur école. Nous faisons le premier pas d’accompagnement et de soutien en donnant des pistes, à eux de comprendre les enjeux et d'accepter les règle du web professionnel et du personal branding.

Nous avons assez de chance à l’ESC Rennes School of Business, nos étudiants ont compris les enjeux de la réputation numérique pour la plus-part et le travail est relativement simple.

La base de ce personal branding doit par conséquent passer par une veille quotidienne au delà des sites connus. Le but du jeu est de trouver la voie du juste milieu. Ne pas tomber dans un système dictatorial, ne pas laisser les portes trop ouvertes sous peine soit de perdre ses étudiants, soit d'égratigner leur image. Hors l’un ne va pas sans l’autre : si nous perdons des étudiants, nous égratignons notre image, et inversement.

L’identité numérique de l’école est donc un formidable casse tête. Une veille quotidienne importante, une infiltration sur les médias sociaux pour encadrer les groupes officiels et accompagner les groupes officieux à se doter d’un nom explicite (student exchange), une recherche google pour repérer les messages à caractère négatif pour les comprendre et apporter des corrections, un positionnement à l’écoute du web, de nos étudiants, futurs, actuels et anciens. Un boulot monstre, mais quel plaisir !

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L'identité numérique appliquée aux personnes moralespar François Mathieu

Chargé de webmarketing et gestionnaire de communauté pour le compte de l'agence de conseil et services en marketing Online Mediaveille, François Mathieu est également formateur (optimisation de contenu pour le référencement, comprendre le web 2.0, créer et animer un blog pro, optimiser son référencement dans les médias sociaux). Observateur impliqué du monde du web depuis de nombreuses années, il nous livre dans cet

article son point de vue sur l'application des problématiques d'identité numérique aux personnes morales.

L’entreprise et l’identité numérique.

Les questions de l’identité numérique et de l’e-Reputation ont connu un engouement certains ces derniers mois dans le monde des WebAgency. La plupart des agences ont étoffé leurs prestations pour intégrer ces nouvelles activités. « Ces activités » parce qu’on est bien devant deux choses différentes. L’identité numérique, pour l’entreprise comme pour l’individu, doit ressortir de la stratégie de communication là où l’E-Reputation relèverait de la veille. Chose singulière, les entreprises et les individus rencontrent simultanément le besoin de réfléchir et manœuvrer leur identité numérique. Les entreprises pourtant connaissent une rupture forte dans leur manière de se montrer.

Quelle différence entre l’individu et l’entreprise ?

Pour commencer, il faut bien comprendre le rapport de causes et de conséquences. On construit, consciemment ou inconsciemment une identité numérique qui génère, le cas échéant, une bonne ou une mauvaise e-réputation. En effet, le web est loin d’être anodin ; il s’agit du média où l’identité est la plus exposée. Il est en effet communément admis qu’on trouve ce qu’on cherche sur le net. Il faut pourtant retourner le problème. Les moteurs et méthodes de recherche excluent l’ensemble des informations parasites. Les bons points comme les mauvais passeront difficilement entre les mailles du filet. Un individu comme une entreprise doit bien sélectionner les informations mises en ligne.

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La différence entre les individus et les entreprises est pourtant colossale. Elle se résume à un seul terme : la communication. Les individus la pratiquent au quotidien dans les relations qu’ils entretiennent les uns aux autres. Les entreprises au contraire subissent avec le net une révolution sans précédent dans leur manière de se montrer. Confortées par une expérience forte de médias où l’exposition aux avis et aux opinions est limitée, elles ont intégré la communication dans le marketing.

L’entreprise face à un nouvel enjeux : les communautés

C’est ici même que se situe la rupture dans la nouvelle approche que doivent avoir les entreprises. Aux prémices du web alors que l’internaute n’était encore qu’un lecteur, les pages statiques pouvaient encore être assimilées à un support de communication classique. Aujourd’hui en agence, on s’aperçoit bien que les entreprises savent mobiliser les leviers marketing offerts par le net

(mailing, campagnes adwords, achat de bannières, jeux concours, etc). Certaines entreprises sont à la pointe du web-marketing alors que leur e-reputation est presque inexistante ce qui tend à montrer la rupture entre le marketing et la communication sur internet.

Ce qui a changé la donne est l’émergence de ce que certains appellent le Web 2.0. Un ensemble de techniques qui, combinées entre elles, ont apporté au lecteur un panel impressionnant d’outils de publication. Sans connaissance informatique précise chacun peut générer et relayer du contenu en un temps record. A ceci s’ajoute un esprit fédératif d’autant plus fort que comme dans le monde réel, les internautes souhaitent se sentir exister… ce qui passe par la création de relations avec les autres. On se retrouve aujourd’hui avec des

réseaux sociaux de plusieurs millions de membres qui hébergent des myriades de communautés à l’image de Facebook.

L’entreprise sociale

Tout cela fait extrêmement envie aux entreprises. Le regroupement des individus en communautés d’intérêt autour d’un sport, d’une culture ou de n’importe quoi d’autre s’insère très bien dans les logiques marketing des entreprises. C’est l’occasion pour elles de fédérer autour de leur marque un potentiel considérable d’ambassadeurs. Mais pour cela, elles doivent s’insérer prudemment dans ces communautés ce qui passe par des efforts en communication. Tout message à caractère commercial est en effet très souvent prohibé et encore plus souvent fatal pour l’entreprise.

Si le parallèle est grossier (puisqu’il sous entend que les relations dans la vie réelle et sur le net ne sont pas influencées par le support), l’entreprise doit « s’humaniser » et intégrer la relation donnant-donnant (ce qui sous-entend qu’elle doit donner plus que l’individu). Elle doit envisager son identité comme une construction à moyen ou long terme A l’heure de la rationalisation à l’extrême des pratiques professionnelles, le piège est de vouloir faire les choses trop rapidement. Le succès d’une entreprise sur le net dépend d’un travail de fond aussi chronophage que régulier. Le mythe du « j’appuie sur un bouton ça marche » doit absolument être évincé car les bonnes relations sont pra(gma)tiques, elles ne sont pas fonctionnelles. Tout le monde vous le dira.

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Exemple de gestion de son identité numériquePar Émilie Ogez

Très active sur le web, vous pouvez retrouver les contributions d'Emile Ogez sur de nombreux blogs (dont Emilie Ogez News ) , suivre ses tweets ou encore découvrir ses slides. Actuellement Responsable Communication & Marketing pour le compte d'XWiki, elle expose dans cet article la construction de son identité numérique. Un exemple instructif : elle a réussit à se rendre incontournable sur ses sujets de prédilection en

moins de 3 ans. Mieux encore, cette omniprésence est à l'origine de sa dernière embauche.

Je m'appelle Émilie Ogez. Je suis blogueuse et Responsable Marketing et Communication chez XWiki. En 2006, personne ne me connaissait. Enfin, disons qu'une requête « Émilie Ogez » dans Google ne renvoyait que peu de résultats, au mieux, quelques liens vers les articles que j'avais publié dans le cadre de mon Doctorat en informatique et un profil sur LinkedIn (créé justement pour garder le contact avec les chercheurs, doctorants... rencontrés dans le cadre de ma thèse, et plutôt anglophones).

Fin 2006, j'arrive chez Hemisphère (plus tard rachetée par ITS Group). A l'époque, les blogs me sont quasiment inconnus. Je découvre le Web 2.0 grâce à quelques sympathiques « illuminés » (je leur dis d'ailleurs merci) et je me passionne pour les outils, les sites, les pratiques... On n'imagine pas que ça puisse exister... jusqu'à ce que quelqu'un vous initie, vous ouvre les portes d'un monde fabuleux (mais pas féérique non plus). Enfin bon... ce n'est pas l'objet de l'article.

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Chez Hemisphère, il y a avait un blog d'entreprise un peu à l'abandon, faute de temps : Savoirs en réseau. Par curiosité, et aussi parce qu'on me suggère de me lancer (vous connaissez le dialogue « vas-y, vas-y » à la fin du dessin animé Le Livre de la jungle ?, ben c'est ça que j'ai entendu), je commence à rédiger 1 ou 2 billets par semaine. Très vite je me prends au jeu. Je passe à 1 billet par jour, puis à plusieurs. L'animation du blog me prend de plus en plus de temps, et à la fois moins, puisque si le démarrage est difficile (il faut prendre le rythme d'écrire, trouver son style...), au bout de quelques semaines, on a vite ses repères. En parallèle, je me crée un compte sur Netvibes (mince alors, les flux RSS, c'est cool) pour faciliter ma veille, je crée des alertes Google sur des thématiques précises, un compte sur del.icio.us (même si je ne l'alimenterai que très peu par la suite).

J'apprends qu'il existe d'autres réseaux sociaux que LinkedIn et d'autres sites permettant d'agréger son identité numérique (un bien grand mot, qui ne m'évoquait pas grand chose à l'époque). Non, c'est vrai ? Et hop, un profil sur Viadéo et sur Ziki. Facebook viendra un peu plus tard. Le plus dur, c'est de faire en sorte que ses profils soient toujours à jour. Pour Twitter, c'est un peu spécial. Je m'y suis inscrite sans conviction pour finalement laisser tomber mon compte : c'est gadget et ça ne sert pas à grand chose. Aujourd'hui, j'ai envoyé plus de 8000 tweets et j'ai plus de 1000 followers. Comme quoi, la première impression n'est pas toujours la bonne.

Lorsque je reprends le blog Savoirs en réseau, le trafic est autour de 15 à 20 visites uniques par jour. C'est dommage de publier si personne ne peut en profiter. Je me mets donc à exploiter mes nouveaux outils pour faire de la pub pour Savoirs en réseau. Je

m'inscris à des hubs sur Viadeo et des groupes sur Facebook et j'y diffuse quelques articles du blog, mais aussi toutes sortes

d'informations qui peuvent intéresser les internautes. Mes contributions ont deux objectifs : celui que j'ai cité plus haut (accroître le trafic du blog) mais aussi aider les autres. J'ai un côté « bon samaritain » et altruiste. C'est sûrement ça. Si je peux aider, j'aide. Je commente de manière argumentée quelques articles d'autres blogs, je me rends visible avec MyBlogLog. Si bien que certains amis me disent : « Emilie, t'es partout ! A chaque fois qu'on arrive sur un site, on voit ta petite tête ». L'avatar est important. Choisissez-le bien et n'en changez pas fréquemment (même si certains disent que c'est bien de le changer ; ça créé une alerte dans les mini-feeds, sur Facebook par exemple).

Tout doucement, le trafic du blog augmente (je le vois bien dans Google Analytics). Je m'inscris sur Wikio. C'est une façon comme une autre de voir si le site gagne en popularité. Pour vous donner une idée de la progression, quand je quitte ITS Group en août 2008, Savoirs en réseau est dans le Top 100 des blogs High-Tech et j'ai plus de 350 visiteurs uniques par jour et 300 abonnés au flux RSS. C'est avec regret que je le quitte.

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L'ouverture du blog Doppelganger.name va également jouer un rôle important dans la croissance de ma visibilité sur le Web. Je réalise à ce moment-là que je fais du personal branding sans le savoir depuis le début. Presque 1 an plus tard, je commence à être sollicitée pour intervenir ici et là en conférence. Tout démarre en fait avec le premier Barcamp Lillois en mai 2008. Ma participation à Motrech (avec Jérôme), le lancement de Samarkande, mon implication dans des groupes de discussion,... ma présence sur les réseaux au sens large sont des « moteurs ».

A la rentrée 2008, je crée un nouveau blog, cette fois personnel : Emilie Ogez News. Savoirs en réseau est toujours en ligne, mais je ne l'anime plus. Et je lance (un peu gonflé peut-être) un migration day pour que mes lecteurs me suivent. Ça démarre doucement... mais les gens suivent : merci ! J'adopte la même démarche pour ce site que pour les autres. Publication régulière, diffusion des articles sur différents canaux : réseaux sociaux, bookmarking social... Entre temps, j'ai crée un compte sur Slideshare (pour diffuser mes présentations), sur Flickr (pour partager des photos)... et je me suis mise à Twitter dont je ne peux plus me passer désormais (mon 1er réseau de veille). J'essaye aussi, en fonction du temps dont je dispose, de m'impliquer dans des groupes de travail, de lancer des initiatives...

Et vous connaissez la meilleure ? C'est grâce à cette activité que j'ai été embauchée dans ma société actuelle.

Être actif, pour être visible, pour être remarquée : tout est là. Mais il faut le faire de manière intelligente et être endurant et patient. Et surtout, il faut rester soi-même, savoir garder sa personnalité, être

respectueux des autres, de leur travail, être à l'écoute. Il faut aussi, comme dans la vraie vie, savoir remercier et aider les autres.

Qu'on soit sur le Web ou dans la vraie vie, les relations et les interactions sont essentielles. Elles sont au cœur de votre visibilité.

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L’avis des blogueursPar les blogueurs emploi de RegionsJob

Cet article est la synthèse des témoignages et avis publiés sur le sujet de l'identité numérique dans le cadre du Débat du mois sur RegionsJob. Voici les différents participants à cette réflexion collective :

• Jessyca http://jessfarrugia.blog.sudouestjob.com/• Carlos http://concepteurvolumiste.blog.pacajob.com/• Pascale http://ppemploi.blog.estjob.com/• Sylve http://slauro.blog.pacajob.com/• Marie http://mariecurieuse.blog.ouestjob.com/• Richard http://richard.peirano.free.fr/• Grégoire http://gregprojetdurable.blog.ouestjob.com/• France http://secretituderh.blog.sudouestjob.com/• Nathalie http://nathaliecordeaux.blog.pacajob.com/• Carole http://caroletissier.blog.ouestjob.com/• Véronique http://rabuteau.blog.ouestjob.com/

Identités multiples

Avant de penser à définir et à contrôler notre identité numérique, il est important de faire le point sur notre identité tout court. Pas aussi simple qu'il n'y parait, comme le souligne Nathalie : "Entre nos noms officiels, nos diminutifs, nos surnoms, nos pseudos et nos numéros d’immatriculation, il faut avouer que notre identité quoiqu’on en dise est déjà bien morcelée correspondant à toutes les facettes de notre personnalité. Je dirais aussi qu’à chaque identité, une image et une réputation. L’image et la réputation de la maman que vous êtes n’est sans doute pas la même que celle que vous provoquez en qualité d’amie, amante, collègue." Richard appuie son propos : "Tous ces noms, surnoms, identifiants tracent l’identité d’un individu. Il le définisse. Tous ces noms sont à la croisée entre le regard de l’autre (celui qui prononce ces noms) et mon propre regard. Ils sont une transaction entre deux personnes, un objet qui relie."

Opter pour une absence d'identité ?

Pour protéger certains aspects de sa vie en ligne, le plus simple est encore d'utiliser des pseudos. L'important sera alors de bien séparer ce qui va devenir sa vie publique de ce qui doit rester anonyme. C'est le choix qu'a fait Nathalie "Personnellement, je me suis attachée à cloisonner autant que possible le numérique. Je dis autant que possible car forcément on ne maitrise pas tout et les cross-over arrivent plus vite qu’on ne le croit."

Jessyca pointe également du doigt ses petites choses qu'il vaut mieux cacher sur le net, de la même manière que dans la vraie vie : "en allant voir un futur employeur/collaborateur/fournisseur, est ce que vous direz "J'me présente je m'appelle Henri, j'chui chrétien,

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vote à droite, et je suis contre les boites qui licencient, comme la votre"? Si vous avez un minimum de réflexion vous ne le ferez pas." Avant de conclure : "Si ça fait trop pour vous, prenez un pseudo sur le web pour vous lâcher!" Marie explique avec humour que certaines choses n'ont pas besoin d'être exposées au grand jour. Elle aborde en 7 points et avec beaucoup de justesse les principales erreurs à éviter.

Des risques aux bénéfices

Les bad buzzs dont nous abreuvent les médias ne sont pas la règle. Il convient toutefois de surveiller de près l'image que l'on donne de soi. C'est ce que nous confirme Carole : " Il faut publier des choses

positives et favorables nous concernant, je pense qu'il faut aussi une certaine cohérence dans le discours, ne pas dire une chose et son contraire. Pour un blog emploi, être clair en ce qui concerne l'objectif, le projet d'emploi que l'on a en tête. Après, tout est affaire de choix; celui qui poste des billets sur ses vacances de folie ou bien arrosées s'expose à un retour si par la suite il cherche un travail sérieux, car pour enlever les traces de ces photos, pas facile; mais si il veut en faire profiter ses amis, pas de problème !" Sylve souligne le fait que que certains deviennent paranos, par exemple suite aux affaires de "photos de "beuveries estudiantines"... Entre rumeurs et préjudices, le tableau semble bien noir..." Elle ne tombe toutefois pas dans le pessimisme : "le meilleur moyen d’utiliser ce phénomène, non pour s’en plaindre, mais au contraire pour se valoriser, est de multiplier les informations favorables et positives vous concernant... Un travail quotidien que celui d'être acteur de notre identité..."

Un point trop peu souvent abordé est celui de la dilution de notre véritable identité. Se construire, mais pas à n'importe quel prix ! France l'exprime fort joliment :"Sommes-nous devenus à ce point des RMIstes sociaux que nous ne sachions plus exister pour ce que nous sommes réellement ? Tout se mélange : être et paraître, être et croire qu’on est. Se construire virtuellement dans un espace-temps qui au final condamne à l’isolement. C’est un univers éphémère où l’illusion de la liberté tient chaud". Attention à ce que notre identité en ligne ne vienne pas cannibaliser qui nous sommes vraiment.

Et l'identité silencieuse ?

Piste de réflexion intéressante menée par Véronique. Une partie de notre identité se construit dans les non-dits, dans les attentions

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quotidiennes et dans les gestes désintéressés : "il en va de l'identité numérique comme de la vie, vous pouvez être élégant et discret ou ostentatoire et bavard, par exemple. A ceci près qu'ici, ça va d'une certaine façon beaucoup plus vite, que les écrits restent et qu'il y a aussi une distance et, parfois, un décalage. (...) Et, pendant que j'en parle, je pense aussi à tout ceux qui font des choses silencieusement sur le Web. Les discrets et élégants que je ne peux pas citer, et pour cause. Je crois que c'est une des choses que j'apprécie le plus dans les codes et usages en vigueur par ici." L'identité numérique n'est pas toujours exposée. Elle se construit également via cette face cachée, notre relation aux autres, tout simplement. Cela permettra d'autant plus de la pérenniser.

Témoignages

La meilleure méthode pour passer de la théorie à la pratique est d'observer des cas concrets. Grégoire nous fait part de son expérience dans un billet détaillé qui vous permettra de mieux comprendre comment construire votre présence en ligne. Pari réussi pour lui ! Jessyca offre pour sa part 10 conseils concernant ce que l'on doit faire ou ne pas faire. Un résumé utile et progressif qui permettra à tout le monde d'y trouver son compte. Son avis et son expérience, Carlos a choisi de les partager en rédigeant un slam. Bel exercice de style, comme le prouve cet extrait : "La toile est tissée, à toi de t'y agripper. La toile se tisse, à toi de créer tes propres liens. La toile est une interaction entre une multitude de gens de passage. La toile part dans tous les sens.A toi de savoir où tu veux aller et avec qui."

Au final, Pascale résume bien l'ambivalence de la situation : "La Web-attitude, c'est se rappeler que nous pouvons vivre heureux sans

vivre cachés, mais.... un peu quand même, tout en se considérant et en respectant les autres!".

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Rémy Bigot - blogueur sur E-commercial, responsable webmarketing et consultant en référencement.

Jean-Francois Ruiz - co-anime le blog Révolution Web 2.0 en Live ! depuis plus de trois ans. Directeur général de Ziki France pendant deux ans, il a récemment monté PowerOn, agence Webmarketing 360° qui propose des solutions en matière d’évènementiel, de marketing communautaire, de conseils ou encore de création de contenus. Il est à l’origine du Web Expert Club, initiative qui rassemble plusieurs experts dans une dynamique pédagogique collaborative et qui propose des modules de formation sous forme de screencasts. Il s’occupe également de l’organisation des soirées connect, de la Start-Up Academy et dispense des formations sur les blogs et médias sociaux.

Fadhila Brahimi - Directrice Générale du cabinet FB-Associés, spécialisé dans le coaching d'entreprises en France et en Algérie. Elle accompagne jour après jour les individus et les organisations lors de mutations importantes. Elle

partage son expertise sur son blog depuis près de 4 ans.

Antoine Dupin – Chef de projet pour MySportProfiler, réseau social professionnel du sport et Concepteur-rédacteur Web pour le compte de l'ESC Rennes School of Business.

Jean-Marc Manach - formateur et journaliste. Il travaille notamment pour Vendredi.info, dont il gère la partie Netosphère, pour InternetActu, pionnier de la veille sur

l’innovation numérique et pour LeMonde.fr, qui n’a plus besoin d’être présenté. Également blogueur, vous avez pu le lire sur Rewriting, Bug Brother et dans le cadre des Big Brother Awards,

Christophe Blasquez - un des recruteurs les plus actifs sur le web. Il tient son blog depuis 2005. Il est également présent sur Twitter, Facebook, Second Life, Viadéo, LinkedIn et projette même de lancer son propre réseau social.

Emilie Ogez - Responsable Marketing & Communication chez XWik i . Blogueuse sur plusieurs plateformes : Emilie Ogez News, Samarkande, Doppelganger.name, Motrech et aussi Exploratrice du Web.

François Mathieu - Chargé de webmarketing et gestionnaire de communauté pour le compte de l'agence de conseil et services en marketing Online Mediaveille, il est également formateur (optimisation de contenu pour le référencement, comprendre le web 2.0, créer et animer un blog pro, optimiser son référencement dans les médias sociaux).

Lilian Mahoukou s'intéresse de près aux problématiques de l'identité numérique et de la e-réputation. Très actif sur le web, vous pouvez notamment le retrouver sur Twitter et sur les blogs auxquels il participe : Doppelganger , son

blog personnel et La bonne poignée .

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Les blogueurs emploi qui ont participé au Débat du mois

• Jessyca http://jessfarrugia.blog.sudouestjob.com/

• Carlos http://concepteurvolumiste.blog.pacajob.com/

• Pascale http://ppemploi.blog.estjob.com/

• Sylve http://slauro.blog.pacajob.com/

• Marie http://mariecurieuse.blog.ouestjob.com/

• Richard http://richard.peirano.free.fr/

• Grégoire http://gregprojetdurable.blog.ouestjob.com/

• France http://secretituderh.blog.sudouestjob.com/

• Nathalie http://nathaliecordeaux.blog.pacajob.com/

• Carole http://caroletissier.blog.ouestjob.com/

• Véronique http://rabuteau.blog.ouestjob.com/

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Vous souhaitez aller plus loin sur le thème de l'identité numérique ? Voici quelques ressources intéressantes.

Cultivez votre identité numérique : 22 contributeurs ont participé à l'élaboration de cet e-book. Il s'agit d'un guide gratuit accessible par le plus grand nombre.

Blogs traitant de l'identité numérique

Le projet DoppelgangerLe blog du personal brandingLes z'edLe blog de DoYouBuzzL es identités numériques Révolution web 2.0 en live !Demain la veilleRelation, transformation, partage

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