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AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

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AVERTISSEMENT

Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected]

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UNIVERSTTE DE ÛTETZ

FÂCUIîE DES IBTTRES ET SCIENCES }IUI'/IÀÏNES

Thèse pour 1e Doctorat d.e 3tr cycle

t, ,?/

CONGREGAlION

Q A T T \ T f Nv t t 4 r r +

DIVINE

-DE-B

1918

S e s p r o b l è m e s s c o l a i r e s

lilarie Josée GRUBER

PROVIDENCE DE

A S S E Ï ,

DE IA

JEAN

B 27 , -

Direc teur Ce thèse :

Monsieur Ra3rmond POïDEVïN

DIRECTEUR DU CEI'ïTTG DE ITECIMRCHES

NE],ÂTIONS INTEIINATIONÂI.ES DE UIETZ

BlBl_lrJTHrerJ c u nii v ÈRS|TAIRE

Lf r?zxlq

1976

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182

DEUJTTEI,IE PARÎÏE

SAII'T JEAII - DE - BASSEI

AU TEITPS DE L ' ANNEXIO}I

1B?0 - 1918

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183

CHAPITRE IU

ROIE DETER},,:TNAN1 DES PERSONNAITTESAYANT DIRIGE IÀ

1 9 1 8CO}IGREGÂTION ENTRE 1870 Eî

t ro rsqutéc la ten t les hos t i l i tés f ranco-a l lemandes, Ia congré-

gat ion de Ia divine Providence de Saint Jean-d.e-Bassel compte près

4p quatre cent cinquante nenbres. El1e occupe trois cent cinq pos-

tes dans 1es d.épartements du Bas-Rhin, d.e la Lieurthe, d.e 1a l . iosel le,

d . t A l g e r e t d - e R l r é n a n i e ( 1 ) . S u r I e p l a n s c o l a i r e , e I 1 e s r e s t a l i g n é e

sur la posit ion off ic iel le et réponcl aux besoj-ns du rnoment. Ses ins-

t i tu t r i ces par len t à p résent le f rança is e t I tense ignent à leurs é1è-

ves . E l1es l i sen t 1e f rança is ; tou te leur l i t té ra tu re re l ig ieuse es t

rédigée en langue nat ionale. ElLes écr ivent Ie français, souvent par

obé lssancer i l es t v ra i I Nra- t -on pas en jo in t aux soeurs par t ies e .n

A1gérie d rut i l iser cette langue rnême dans leur coruespond.ance avec

leurs parents, Qui eux I r lgnorent encore ? (2, Ce régime draconien

étai t une sorte de réponse à Ia réfornne demandée par 1es autor i tés ,

J , ï / I I I IE I IT op .c i t . p .69 - Reg is t re GRUSY op,c i t . A .S{ [ J .A . S T J . @ 1 9 6 8 - 1 8 7 0 .

( r )(2 )

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184

Voici d.onc venu 1e moment oùr la congrégat ion pourrai t jouir des ef-

fets drune si longue mutat ion. l ia is 1tévénement imprévisible d.e la

défai te et d.u rattachement à l f Ennpire al lemand vient modif ier brus-

quement 1 tévo lu t ion amorcée. I , cs p rob lèmes de 1r j -ns t i - tu t repar ten t

à zéro . ' r O a imab l -e ? rov id .e l rce r t (1 ) qu i ne veut pa 's que ses f i l l es

sr ins ta l - l -en t d .ans Ia rou t ine c lu quot id ien . . . t l re XDC& s ièc le 1es a

éprouvées dans leur attachement au patr imoine l inguist ique et cul tu-

rel ; le sièc1e f inissant se charge de 1es atteind.re dans leur coeur

e t leur sent iment na t iona l . les vexat lons dran tan é ta ien t suppor ta -

bJ-es parce qur inhérentes à Ia rnu ta t ion soc ia le e t cu l tu re l - l -e . Ce l les

d . r a u j o u r d r h u i s o n t i r r i t a n t e s p a r c e q u r e l l e s é m a n e n t d . r é t r a n g e r s , c e s

ét rangers é tan t des vo is ins peu a imés e t p ro tes tan ts par dessus le

rnarché. Cet te f ron t lè re à 1aque l le r r les po l t r j -nes f rança ises des

T,orains al- Iemands servaient c1e remparts tr (Z) sreffond.re par le mal-

heureux tral té de Francfort et l -aisse pénétrer , d.e gré ou d.e force '

les in f luences , l ra rb i t ra j - re , la dorn ina t ion du va inqueur , b lessant

au p lus p ro fonr l d 'e I }e -mêne ce t te f j -e r té na t iona le s i souvent mise

à 1 tépreuve, annu lan t d run t ra i t les e f fo r ts réa l i sés pour s r inscr i - re

dans les nouveaux coura-n ts d . t idées . Comne Ia popu la t ion , l rA lsace e t

d .e Lor ra ine , sur tou t ce f le qu i n rop te pas par a t tachenent à ses te r -

res , à son miL ieu hab i tue l e t son contex te soc io log i -que t rad i t ionne l .

(3 ) , la congrégat lon va s 'en fermer d .ans son ident i té par t i cu l iè re .

Par sa présence auprès des s iens , e l1e veut res te r garan t d .u passé,

(1)DI8Eç!Q-IBE- op.cit. - formule fanil ière à la Fi1le de. .æutîIasée èn toute circonstance.

I\,ioye et

(2 )Pé t l t i on e l e n n l-s

l ta l lemand

Strasbourgdans les éco1es pr ima i res de Ia T,orraine al lemande- 1869 p ,40 .

( l )Â .W/r l I J , - ProbLèmes d .e l top t ion e t I

L,orrains en 1871 - 1872. Ihèse de TI I& cyc le - St rasbourg 1972

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185

protéger Ie patr imoine rel igieux et s taf f i rmer lorraine ou alsacien-

Jr.e sur 1a lerre d.tEmpire. Ses inst i . tutr ices, comme Ie clergé resté

sur place, incarneront d.ésorrnais les valeurs et 1es permanences (1)

de ceux qui sont partis comrne de ceux qui demeurent. Quana Ia mesu-

re est t rop pleine, quancl 1es vexat ions sfaccumulent et quand. aussl

ne sont plus menacés les intérêts imrnédlats de la populat ion, la con-

grégat ion br ise ses chaînes pour essaimer en terre moins host i le à

sa mj.ssion première.

Pour s ra f f i rner dans son id .en t i té par t i cu l iè re , l t ins t i - tu t d .e

la divine Provldence vise dfabord. à un gouvernement interne sol id.e et

au tonome. E1 le pose des ass lses adra in is t ra t i ves s tab les par l r in te rmé-

d . ia i re de ses supér leures e t s ren toure d .e l tappu i ép iscopa l . Comme

11 entend. poursuivre son oeuvre dféducat ion populaire , excel lent

moyen de ne pas la isser l rad .min is t ra t ion é t rangère ernp ié te r to ta lement

sur Ie te r ra in sco la i re , i l s ta l igne encore une fo is sur les nouve l les

exigences. Cela lui demand.e d.es efforts maj-s r ien ne paral t insurmon-

tab le . I1 se veut gage c le f idé l i té en ce temps d fépreuve rnora le e t

cette digne f i1le d.e l fEgl ise de l ,orraine se montrera à Ia hauteur

d.e son idéal. Une nouvel le fois, 1a voici donc I texpresslon d.e Ia

vo ix popu la i re ; e l l -e s taqu i t te d .e son rô le avec I fe f facement qu ton

Iui connaît .

Nous al lons donc étudier cette deuxiènre part ie de notre travai l

sous 1e double éclairage d.e la f idél i té au passé par ce constant

(1) Le diocèse de l letz sous Ia direction d.e Henri Trlbout detlfuembert.Paris 1970 - T,e rattachement à lrEnnpire al lemand ( 1871-1918 ) ,FT.ROTH p.21) .

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1 S 6

ef fo r t pour p ro téger son ident i té p ropre e t d fune conso l ida t ion de

I rad .min is t ra t lon in te rne . La congrégat ion mène désormaj -s son des t in .

Ce ne sont p lus 1es événements qu i Ia d i r igen t . . .

I ÎRENTE CINQ ANS DE PROSPERÏTE .

De 1868 à 1903, la congrégat ion de la divine Providence de Saint-

Jean-de-Basse l es t d i r igée par d .eux re l ig ieuses d tune c lasse except ion-

ne l le . Ensemble , e l les posent des ass ises s tab les e t dé f in i t j - ves d lun

inst i tut nenacé dans son existence par d.es revers pol i t iques importants.

1. SOEI]R CONSTANÎINE ECK : 1868-iBB5

La supérieure généraIe qui gouverne la congrégat ion après 1es

événements d.e 1B?0, répond. parfai tement à la tâche qui 1ui incombe. Suf-

f i samment ouver te , assez lndépendante pour sa t is fa i re aux ex igences sans

s rabandonner incond. i t ionne l fement aux vo lon tés d ,es suba l te rnes , r i che

d. tune longue expér ience d .es a f fa i res , d . run carac tère soup le e t en thou-

s ias te , vo lon t ie rs ba ta i l leur -e t po in t morose, soeur Constan t ine réun i t

toutes les qual i tés qut j- l far i r t à ce nonent pour sauvegarder l tor iginal i -

té e t la miss ion de la congrégat ion .

a) Son prof i l psychologique et humain.

Sr Constant ine Eck est née Ie six mai 1826t de Jean , v i t icul teur

I tà l ta ise" (1 ) e t d .e Mar ie l , la rcha l l (2 ) , à E ichhof fen en A lsace. I ,a na tu-

re avait d.oublé son ternpérament sol ide dfun enjouement assez except ionnel.

I r ton alme à Ia croiser sur son chemi-n. El le est gaie, af fable, pieuse.El le

A.s îJ .@'J .V{I],HET,II po . clt , p.37 .

( r )(z)

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1A'7

se nont re bonne e t tempérée dans les cas par t i cu l ie rs . La Règ1e vou-

Ia i t quraucune soeur ne ren t râ t en fami f fe en dehors des qu inze jours

d .e congé d té té r fû t -ce même en cas de na lad ie des parents . Pour tan t

soeur Constan t ine prend sur e I Ie d renvoyer chaque n io is auprès de son

v ianx père , soeur Huf fner , hab i tan t ]e v i l tage vo is in (1 ) .De ses

conpat r io tes , e l le a auss i hér i té la spontané i té c1u verbe , rappor te

la t rad" i t ion (2 ) . Souvent e ] le pensa j - t tou t haut , d ' rau tan t p lus dé-

l i c ieuse à en tendre qure l - le s texpr ima i t dans son d ia lec te a lsac ien '

haut en cou leur e t acconpagné d 'un inoub l - iab le g rasseyement ' l ' es

s o e u r s s t e J r t e n d a i e n t a p p e l e r d t é p i t h è t e s a f f e c t u e u s e s ( 3 ) p a r c e t t e

supérieure airaante mais à la poigne ferrne. rr l jon trésorr ' di t -el le à

soeur Kublerr ' je vous ai venclue pour Ia part ie française cle Guenes-

t ro f f evec une soeur tou te f rança ise . t r I l t in té ressée gér ' r i t en d- isan t :

i l A10rs , ie ne pour ra is p luS c l i re un seu l Ë .o t en a l lemand ? Non rmon

t résor " fu t ]a réponse e t soeur Kub ler res ta jusqu 'en 1935 à ce pos-

te (4 ) . Son na ture l t r ion ipha i t a ins i d .e tou tes les ré t i cences ' Sur

Ie p lan huna in , soeur cons tan t ine res te , ma lgré sa haute fonc t ion '

d . 'une ex t rême s imp l ic i té . Quand le temps le 1u i permet , e11e se rend

à 1a l inger ie pour p l ie r e l le - rnêrne le l - inge . ?ar fa i te maÎ t resse de

nta ison, e } le ne to lè re aucun désord . re , n i t race de pouss iè re ' E I le

fa l t passer é1èves , nov ices e t soeurs par 1a rud .e éco le c1u savo i r -

fa i re . C tes t c l re l l -e que 1a t rad . i t ion a re tenu Ie v ie i l adage : "

( t ) R . s t J . @ o p . c j - t .(2)A.ST J. HEI 'OIRE KAIr$,IERIOCHER op.cJ-t(3 )811e u t i t i sa : t courannaent 1 rép i thè te pa to isante r t

pouvant se traduire en français par l rexpression(4)À.sT J. [,EI.orRE KUBLER.

Schâtze le ": mon t résor .

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1 8 8

L lnc ' " l l cco pour chaque chose e t chaqne chose à sa p lace , oU encore :

p a u v r e t é n r e s t p a s m i s è r e f r .

Par r : r i scs qua l i tés , IJbn a re lcv - i l une d theureuse némoi re .

Soeur Constan t ine br i l la i t par sa p ié té .Son recue i l l -e rnent é ta i t te1

q u e l o r s q u f e l l e s e r e n d a i t à I a c h a p e l l e , e l 1 e r e f u s a i t q u t o n I a d é -

range d .ans sa ré f lex ion , nour ie par la méc l . i ta t ion e t Ia p ra t ique d .es

Pères c1e 1rEg l ise . Dans la b ib l i c thèque, on conserve son rnanue l p ré fé -

r é , s c i t l e s P e n s é e s e t l e s p r i è r e s d e S a i n t e G e r t r u d . e . , C e p e t i t I i -

v re à t ranche or I taccompagna i t d .ans tous ses dép lacenents . E lLe vou-

a i t auss i une grand.e d .évo t ion au Sacré-Coeur en ce s ièc l -e où l r imager ie

popu lar i re recoura i t fac i l cment aux mou les se in t -su fp ic iens . Ses confé-

rences sp i r i tue l l -es é ta ien t des p lus goûtées . E l1e par la i t avec tan t

d . tonc t ion que l raud i to i re res ta i t suspenc lu à ses l -èvres . I1 l -u i a r r i - -

va j - t de verser 1 'd . fabond.an tes la rmes " (1 ) , quanc l e l1e par la i t c l "c Ia

pass ion d .e Not re -Se igneur ' .

Soeur Constan t ine d .ev ien t t rès tô t une personne c le conf iance de

la congrégat ion . Avant d tê t re é1ue supér ieurc par 1e chap i t re généra1

d.u 3 septembre 1867, Soeur Constan t ine Eck , d 'a .bor iL ins t i tu t r i ce à

Vi l lé, fut d.ésignée conirne naitresse cles novices. Soeur Berthi lde l Iamm

Ia t rouve L j -béra l -e , acce i r tan t l -es in i t ia t i ves c le ses nov i -ces lo rsqur

e1Ie do i t s rabsenter pour seconder la c l i rec t ion généra le qu i recou-

ra i t vo lon t ie rs à ses serv ices . En 1864 ' soeur Bas i l i sse Gand , sou f -

f ran terdépose sa charge de supér ieure de l - t ins t i tu t e t la remet à

soeur Ad.r ienne Frache. [ .ais d.ès 1866, Ia rnaladie cloue cette dernière

(1) ^ .ST J . I , . i lS l l lo IRE SR LEON op.c i t . ; J . lq I l ,HET, l i op .c i t .p .61 .

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sur le l i t e t la nnor t l ragache à ses ac t iv i tés Ie 30 mars 1867, Soeur

Basi l - isse Gand, d.evenue sa prenière assistante, ne lui survi t que dtun

no ie . Dat ts ces temps d .e n ru ta t ion à l f in té r ieur d .e la congrégat ion ,

soeur Constant ine assure d-éjà une heureuse perlrâtr€Dcê. Elevée à Ia res-

poneab i l i té de V ica i re généra le ( t ) d .epu is mars 6J , le chap i t re d rau-

tomne que préside l tévêque d.e Nancy lui renouvel le sa conf iance en 1ul

conférant Ia charge d.e supérieure généraIe. Les aléas de cette fonc -

t lon ne 1u i son t po in t é t rangers pu isqure l le es t en t rée dans l radmin i -s -

t ra t ion d .epu is 1863, (2 ) . Io rsqure l1e en t re c lé f in i t i vement en fonc t lon à

Ia tête de l- f inst i tut , âgée de quarante et un ansr soeur constant ine

garde de sa longue expérience une eff icaci té surprenante.

Àvant tou t , e l Ie s ren toure d tun serv ice compétent . E1}e dés igne

(3) cornme assistante générale soeur l \ lar ie Hartmann .Soeur I i {ar ie-Ange

Huver sera sa naîtresse d.es novices, soeur AngéI ique Decker 1réconome,

so l t d .es aux i l ia i res sûres avec lesque l les e1 le a dé jà eu l toccas ion

d.e travai l ler. Ces mêmes personnes font part ie d'u consei l d 'adminis-

t ra t ion qu i dé l ibère sur tou tes les a f fa i res de la congrégat : -on (4 ) .

(1 )Se lon les Const i - tu t ions rev isées en 186? par l : ig r Lav iger ie , Ie temps

de vacance de poste d.evait être assurné par une vlcaire élue'

(e) l .St J. L, IEIIOIRE SR T,EON : DOSSIER ECK .( 3 ) C O N S T T T U T T o N S 1 8 6 7 o p . o i t . p . 1 0 .

i 4 i f f i p o u v o i r d e c e c o n s e i 1 e s t t r è s é t e n d . u , i l d . o n n eà la maJor l té des vo ix un vo te déc is l f sur 1es a f fa i res 1es p lus

importantes, à savoir : l radnj-ssion au noviciat , à Ia vêture et à

1 a p r o f e s s i - o n ; 1 e r e n v o i d r u n e n o v i c e o u d r u n e p r o f e s s e ; 1 a f o n -

dat ion d.tune nouvel le maison ou ]raband.on dtune anci-enne ; tout

changement dans la tenue dtune écoIe, d.ans 1es néthodes dfenseigne-

ment et dars Ie choix des l ivres d.e classe ; l renploi d '-es fond's de

f4 comrmnauté en constmct ions, grosses réparat i 'ons, achats extra-

ordinaires et aumônes consid.érabies' Pour tout le reste' 1e vote

du consei l nrest que consultat i f , et la supérleure reste l ibre

d lagir selon sa Prudence . ' . r r

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l es pouvo i rs sont b ien par tagés e t l ton cons ta te qur i l s son t à p ré -

sent d . i rec te raent en t re 1es na ins des re l ig ieus€s . Ctes t depu is la no-

minat ion de l tabbé L i i che l que s tes t cons t i tud un gouvernement de ce

genre, 1e supérieur superwisant l radministrat ion mais ne 1a gérant

p lus , 1 tévêque ra t i f ian t r? les choses impor tan tes comf i .e 1 té lec t ion ,

la déchéance et la d.énission d,e Ia supérieure générale et des membres

du conse i l , I tadmiss ion ou l texc lus lon des pro fesses , e t tou t ce qu i

concerne 1es cons t l tu t lons , règ1es e t s ta tu ts de la congrégat ion ( t ) .

Soeur Constan t ine s rassure ensu i tede l tappu i d .es au tor i tés re -

l ig ieuses. I t {gr laviger ie, évêque de Nancy et bientôt archevêque dtAl-

Ber r ne Iu i es t pas é t ranger pu lsqure l le a eu l roccas ion de le rê r r -

contrer lors de sa vis i te canonique à Saint-Jean en 1866. Lorsque l ' , [gr

Foulon remplace son redoutable préd.écesseur tr de nature i rascible jus-

qu tà 1a v io lence, impress ionnab l -e jusqutau capr ice , au tor i ta i re ius -

q u t à l r a b s o l u t l s m e e t j u s q u r à l t a r b i t r a i r e . . . a . c c e p t a n t t r o p f a c i l e -

nnent 1es prévent ions qu i subs is ta ien t con t re 1e c l -e rgé meur tho is . .T (2)

soeur Constan t ine en t re auss i tô t en re la t ion dra f fa i res avec le nou -

veau supérieur canonique. Celui-ci lu i témoigne Ie plus grand. intérêt

e t p rod igue vo lon t ie rs ses av is e t conse i l s à ses amis de Sa in t - Jean.

(1)CONSTIUTIoNS 1867 op,c i t .p .7 ; E. l " ' , iARlrN T}" t

rendai-ent le mê-

me serrr ice aux soeurs d.e Saint Jean-de-Bassel ; i1s révisaient leur

d . i rec to i re e t leurs cons t i tu t ions e t , le 2 févr ie r 1867, une or -

donnance épiscopale abol- i t 1es anciennes coutunes et rcncl i t obl lga-

to i res , pour tous les membres de Ia congrégat ion , les a r t i c lesdu nouveâu règIenent. I tNtayant trouvé aucune trace matér leI le et

écr l te concernant 1a réforme mentionnée par Creutzer et l tauteur

d.e rr La lut te pour Ie Français en lorraine rr r nous concluonsqute l le peut s t inscr i re dans ce remaniement d .es Const i tu t ions .Son

érfet ne peut être mesuré en 1867.( z ) E . I U A R T I N o p . c i t . p . 4 1 7 .

ton f .ae Wanqv e t ae Sa in t -O iÉ - Nancy 1 ,909 p ,432: f rDans lere Cote1 ( Jésu i te ) renda ien t

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11 a ime à ven i r dans ce t te lo in ta ine oas is d .e ca lne e t lo rsque la

nouvel le répart i t ion d. iocésain{amputa son terr i toire apostol i -que de

1a part ie or ientale, i i@r Foulon devait af f i r rqer que son plus grand

regret étai t d.e perd.re son cher ami l i , igr Drpont des loges et son

t r b o n n i d r r d e S a i n t - J e a n ( 1 ) .

Forrnée au couvent cle Saint Jean -de- Bassel, soeur Constant ine

en connaî t les p rob lèmes sco la i res .Nous ne savons pas grand chose

au su je t d .e ses é tudes , s inon qu te l le les a comrnencées en 1844 e t

e t lo rsgue P ier re Grusy brosse Ie por t ra i t de sa nouve l le recruer i l

l a d . é c r i t d e c e t t e f a ç o n : ' t . . . e l 1 e e s t b o n n e , d o u é e , v i - v e r u n p e u

o r i g i n a l e , à 1 f a i s e . . . r t ( Z ) . D e s o n z e l e t t r e s c o n s e r v é e s d . a n s I e s

arch ives e t adressées à des nembres de 1a congrégat ion ou à son an-

c ienne é Iève c levenue carmél i te dans la rég ion par is ienne, on peut

t l i re qu te l le posséda i t par fa i tenent Ia langue f rança ise . Ecoutons- la

s r e x p r i m e r :tr 11 faut vous dire aussi que notre d. iv in Sauveur a remis ce

nat in sur mes faibles éi- ,âules la lourde croig d.e la supé -

r io r i té . . .Ar ) . ieu , na b ien a i -n iée soeur ; je vous embrassecomme je vous a ime en Ce lu i qu i possède nos coeurs , e t je

s u i s e x t r ê n e m e n t s e n s i b l e à v o t r e s o u v e n i r . . . r r ( 3 )

r f Puisque vous désirez tant que na propre main vous écr ive tje va is ce t te fo is -c i vous sa t is fa i re p le inement e t je vouspromets qu tà l taven i r , je t racera i tou jours au molns une

P h r a s e d . e m a P 1 u r n e . . . ' r ( r i ) .

t r . . . vo t re tou te v ie i l le mère Constan t ine . . . vo t re anc iennepet l te maî t resse se fa i t v ie i l le à fo rce d tê t re à Sa in t -Jean

c l e - B a s s e 1 . . . t r ( 5 ) .

Les le t t res adressées aux au tor i tés de St rasbourgr de L(e tz e t de

Nancy sont inpeccables au point de rme de l torthographe, de tour-

( 1 ) E . A U G U I N(z) r .s Î J .(3)A.sr J .( 4) rb id .( 5 ) ' '

r f n 9 . X I . 1 B g 1 .r r 22 , I 1Û . 1884 .

- 1867-1882 ;Nancy 1882.

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nure agréab le , é Iégantes d fexpress ion . Ârgunent supp lémenta i re en fa -

veur d.e notre thèse où nous aff i r rnions que le français a été d. ispensé

à Saint-Jean , tout en ayant été ut i l isé d. i f féremnent par chaque ins-

t i tu t r i ce su ivant son tempéranent e t son n i l ieu d t inser t ion . ( t . ) . S i

ces quelques trai ts nous ont permis de nieux cerner le prof i l psy -

chologique et huraaj-n d.e la preraière supérieure générale assurant un

gouvernement quas i indépendanment de l tau tor i té ecc lés las t iqueressâ-

yons r1e voir quel le f i r t son oeuvre. Les années 70-44 furent d.es pério-

d .es d i f f i c i les . Comnent na î t r i sa- t -e l ]e 1 tévénenent ?

-+. rE RENouvEAU TNTERTEUR.

I ,es ini t iat i -ves d-e soeur Constant ine Eck sont d.es plus vastes et d.es

plus or iginales. i lent ionnons ce1Ie, toute n:odeste et pcurtant s igni-

f icat ive, du changenent apporté clans 1e costume rel igieux.

d) le cos turne re l ig ieux . ( vo i r p lanche. )

En 1827, 1a première colonie venue c' .e Honnart ing et sr instal-

lan t à Sa in t - , Iean, por ta i t une robe brune e t une sor te d .e co i f fe , t rès

proche du bonnet blanc piqué, garnie non de Ia dentel le gauffrée si u-

s i tée na is d . tune to i le o rc l ina i re , cachant les cheveux e t 1es ore i - I1es ,

et retenue par un ruban noué sous le rnenton. I ln guise cLe voi le, Ies

soeurs receva ien t , à la sor t ie du nov ic ia t , une corne t te b lanche c1e

Ia forne des capuches anclennes et retornbant en pans courts sur les

( t ) t' p' B' RH' Let t re s - i?:*:, gh": ":;iî1,Àr3' ;"; :?î:,àc1g6 i"Ë l?1?râ, .

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épau les . E1 les é ta ien t chaussées de gros sou l i -e rs de cu i r à cour ro ies .

En 1846, Pierre Gnrsy apporte quelques mod.i f icat ions dans la garde -

robe conventuel l le : robe en drap noi-r , tabl ier en mérinos, péler ine,

bandeau araid.onné couvrant le front, cornette blanche et s imple croix

en bois. 11 introd,ui t en Inême temps Ie dbs chapelet porté à la cein-

tu re e t descend.an t jusqutaux chev11 les . ï1 compor ta i t s ix C iza ines

En 1852, la serge remplace l fhabituel le trudaine, droguet ou drap .

Un manteau-cape côn; i lè te l rensemble en 1853, la même année, 1e r loe

d.e la c ro ix es t o rné du synbo le de l -a Prov j .dence ( i ) .Dès son avènement ,

soeur Constan t ine appor te une métamorphose dans l fensemble ves t imen-

ta i re de Sa in t -Jean. E l1e so l -enn ise ]e cos tume par }e suppress ion du

tabl ier qui faisai t part ie du costume dtapparat c les femmes du peuple.

En 1868, e }1e in t rod .u i t }e por t Crune a l l iance en argent à l tannu la i -

re gauche. On y retrouve Ie symbole de Ia Providence, oei l enfermé

d.ans un tr iangle équi latéral évoquant la Tr ini té. En 1877, el1e orne

l ravers d .e 1a { 'o ix no i re d . fun Chr is t en argent . le vo i le b lanc , t rop

f rag i le e t t rop voyant , es t renp lacé par un vo i le no i r . les hab i tan ts

d .e Basse l c ro ien t que 1e couvent por te Ie , , leu i I du pape P ie IX qu i

vient d.e d.écéd.er. Le band"eau cernant Ie front et le menton Segne en

soup lesse car on ne l ramiConne p lus , ma is Ia pe t i te g impe rond.e se

ra l longe en co l géant jusqutà la hauteur d .e la po i t r ine . L re f fe t es t

assez heureux , en tou t cas so lenne l , e t gardera son pro f i l généra l

pendant p rès d run s ièc Ie , hormis Ia par t ie d -e la co i f fe ser ran t Ie

front et Ie cou qui sera supprimée par sceur Ânne Houlné.

(1 ) ,Dès 1844, 1e syrnbo le d .e la ? rov id .encerso i t un oe i l inscr i t dansun tr iangle équi latéraI représentant la Sainte Tr ini té ' servirad . e n o t i f d i s t i n c t i f d . e l f i n s t i t u t . 0 4 l f u t i l i s e c o n m e t h è m e d é -cora t i f dans 1a p ie r re , les anneaux d fargent , les c ro ix , Ies ca-c h e t s d t e n - t ê t e d e s l e t t r e s o f f i c i e l l e s .

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d) l ,e c lomaine de 1a sP i r i tua l i té .

/ ,u nlveau du ressourcement spi-r i tueI, la supérieure généraIe

t rava i l le à 1a pub l ica t ion des Const i tu t ions remises à jour par 1es

soins d.e l i lgr Lavigerie. ( t ) Soeur Constant ine d- istr ibue ce manuel t

épa is ô ,e 424 pages e t condensant l ressence d .e la sp i r i tua l i té de

l loye e t ce l1e propr .e à l t ins t i tu t , Jes f i l l es de 1a Prov j -dence é ta-

b l ies en t ro r ra ine a l lemande, lo rs d .es re t ra i tes annue l les r lu i on t 1 leu

deux fo is par an ; les C i rec t r i ces c le con:nunauté sont inv i tées à se

renclre aux excercices r lurant la semaine d.e Pâques ; les soeurs p1a-

cées en Lorraine prennent l -e relais Cru groupe alsacien pendant les va-

cances d . ré té ; les é1èves c lu pens ionnat , 1e personne l d 'e la ma ison -

n è r e , l e s n o v i c e s e t 1 e s p o s t u l a u t e s s t y a d ' o n n e n t d a n s l r a r r i è r e s a i -

son. Ces rencont res , fac i l i tées depu is 1a cons t ruc t ion de 1a na ison

Ste-Farn i l - fe e t , le Ia g rancLe chape l le , son t des somrnets d 'e la v ie re l i -

gieuse. chaque soeur y puise force et courage pouT affronter une nou-

ve l1e année sco la i re ; e1}e s ty remet en ques t ion su1 1e p lan re la t ion-

ne l , corqmunauta i re e t p ro fess ionne l ; e l ]e s ty d -é te rn ine pour Ie g rand

cho ix c le sa v ie , ce lu i de son en8agenent cLéf in i t i f c lans Ia congrégat ion '

T,a chaucle arai t ié et Ltextrême simpl ic i té de soeur Constant ine font que

ces te rnps fo r ts sont a t tenc lus avec impat ience par chaque pe t i te soeur

de canapagne qurune année d,e rude fabeur a retenue dans Ia sol- i tude d'e

son poste et les cl i f f icul tés r ' ratér iel I -es d'u ] leu'

En 18?2, le consei l draclninistrat ion engage d-e nouveaux frais pour

1a pub l ica t ion d .e Ia V ie c le l tabbé I r {oye Q) . Cres t une vér i tab}e

(t)coNsrrruttot\Is nt orngctorRs 9E t'INSTIlUl DES SOEURS DE L/i PROVI-DEIICE étab1i à Saint Jean-[e-Bassel - Diocèse de t ' [ancy ;Nancy 1867.

(2 )J . i { r ;RCHÂLl V ie de I tabbé ldoye Fond.a teur de la congrégat ion des soeurs

c e 1 a l r o . , i f f i e t d . e s V i e r g e s c h r é t i e n n e s c 1 i r e c t r i -ces des éco les de f i1 ]es au Su- îchuen, en Ch ine , 6 ) lpages en f rança ls '

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p lé thore Crécr i t s gonf lan t 1e po ten t ie l d -e l i t té ra tu re re l ig ieuse à

la por tée i les soeurs de Sa in t -Jean. la congrégat ion ne do i t -e l }e pas

préc isément ce t te abonc lance à ses prob lèmes l ingu is t iques , c lans 1a

nesure r ' rêne où l ton ten te c le f . i re l - i re le p lus poss ib le en langue

f rança ise les ins t i tu t r i ces qu i ne t rouvent pas c le quo i nour r i r leurs

l e c t u r e s a u f o n d C e } e u r s h a m e a u x i s o l é s ? E t l r o n n f e . n r e s t e p a s 1 à .

T ,orsque les événenents mod i f ien t à nouveau le cours de l th is to i re ,

soeur Constan t ine fa i t rév iser l -es Const i tu t ions à pe ine remises à

jour en 1865 - 1S66. Par mand.ernent Cu 1& novernbre 1883, i :Tgr Dufnt des

loges appor te les e ' raoc l i f i ca t ions par ex tens ion c lues aux ob l iga t ions

nouve l les qu i ( vous ) son t imposées en ce c lu i concerne l - r ins t r r rc t i cn

pr ima i re e t nécess i tées par les su i tes de Ia g l re r re c le 1870 e t l - tan -

nex icn au c l iocèse C,e i le tz . . . t? ( 1 ) .

Pour na in ten i r 1 t , spr i t i l -u fondateur r la supér ieure généra le d i f fuse

d e s c i r c u l a i r e s , c l o n n e d . e s c o n f é r e n c e s a p r è s 1 e s r e t r a i t e s a n n u e l l e s ,

conférences s i p r isées qu t .une re f ig ieuse conf ie ra à un mernbre du

conse i l : r r . . . J taura is C.onné tous l -es Sernons du pré .J ica teur pour

une seu le conférence Ce i : 'è re Constan t ine ' ro Cres t que ce t te dern iè re

sava i t exp lo i te r fe charme d .e son verbe pour toucher l raud i to j - re .

S i 1 a r é c i t a t i o n d e I ' O f f i c e c l i v i n e s t d é j à r é p a n d u e ( Z ) , f t u -

s a g e d e f f é r n i s s i o n d e s v o e u x p e r p é t u e 1 s n t e s t p a s e n c o r e é t a b l i . 1 \ e

Ies prononça i t que qu iconque 1e c ' ! ,emand.a i t exp l i c i tement aux au tor i tés .

Et chaque intére ssée se préparai t j -nd. iv iCuel l -ernent à cette d.émarche

avec 1e concours d rune consoeur . C tes t soeur i inna Hou lné qu i . l i r lge

(t) t .ST J. LIANDEiT. iENT DE irGR DUPONT DDS LOGES 1i1' novernbre 1883.CoNSîITUTIoNS ET DTRECTOIRE de l t inst i tut c les soeurs cle la

-Provi-

' dence é tab l - i à Sa in t Jean-de-Basse l D iocèse de I ' i e tz - Sar rebourg1BB4 . Précéd.és par Ia le t t re pas tora le e t o rdonnance d .e rngr .

( 2 ) C o n s t i t u t i o n s 1 8 6 7 o p . c i t . p p . 7 9 à 8 6 .

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soeur Osmonde Kub ler ( l ) : ' r .o . Je ]u i a i i l onné tou te ma conf iance.

E l le n ta in l t iée à la v ie sp i r i tue l le e t in té r ieure . Comme e l le ne

vivai t que pour la Sainte Règler nous ( 1es novices ) avons puisé

dans ses enseignenents et ses exenples 1e vér j- tab1e espri t rel ig ieuxt

Ia mort i f icat lon et l -e renoncement. Ctest soeur Anna qui rota fal t

connaî t re e t a iner no t re Vénérab le Pàre . . ' t r .

0n le constate, la supérieure générale de Saint-Jean sfentou-

re de précieuses auxi l ia ires pour la d. l rect ion temporel- Ie et spir i . -

tuel ]e d.e son inst i . tut . En chef avisé, el le nr ise sur les moments les

pLus décisl fs dfune vie rel ig ieuse, 1ee années de formation au sémi-

na i re d tune par t , ce l - Ies du nov ic ia t où l fon pose les ass ises dé f in i -

t i ves , d . rau t re par t . C tes t en 1871 que soeur Constan t ine Eck conf ie

La d. i rect ion r lu penslonnat de Saint Ûean-de-Bassel à 1a jeune rel i --

gieuse dont i l éta1t quest ion précédennment. Soeur I IouIné se dlsl in -

'gue en e f fe t t rès v5- te par ses qua l l tés rL rorgan isa t r j -ce e t un ina ] -

térable d.évouernent. Dans ses quelques monûents d.e répit , on 1a voi t

rejolndre son attachante supérleure générale qui recourt à ses ta-

lents d.e secrétaire pour terraj-ner certalnes écr i tures . Son rr t résor ' l

est d.evenu rr . . . Ia plume et la pensée tr d.e soeur Constant ine au noment

oùr 1es fo rces de ce t te c le rn iè re d .éc l inent . En 1881, e1 le conf le à son

arnle carmél i te : r f . . . depuis d.e longges annéesr na pensée et mon

coeur sont teLlement ld.ent i f iés avec 1a pensée et Ie coeur de ma f id 'è-

le secrétaire que véri tablement 11 est lnd. i f férent que ce soi t el le

ou moi qu i écr tve . . . [ (Z ) . Soeur Anna passera ensu i te à }a ' fonc t ion

( t )A .s tJ .@.

( 2 ) A . Sr J . DOSSIER ECK: le t t re d .u 9 .x r '1881.

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non moins importante de rnaitresse d.es novices. l re consei l couronne

cette ascension extraorC.inaire en 1uj- conf iant l tad.ministrat ion géné-

ra le . Grâce à sa persp icac i té , soeur Constan t ine ava i t su d .éce le r les

d.ons de cette jeune personl le venue à saint-Jean parce quton pouvait y

prendre I thab i t re l ig ieux d .ès 11âge d .e d . i x -sept ans .

C) I ,es travaux d.tagrand. issernent.

Outre cette administrat ion intér ieure menée avec compétence et

entend.ement, soeur Constant ine compte à son act i f un ensemble d.e tra-

vaux d.tagra.:cd. issement entrepris pour sat i -sfaire aux nouveaux besoins

dr in tendarce . co l rabora t r i ce d .e soeur Ad. r ienne, e1 l -e a par t i c ipé à

r té rec t ion d .e la ma ison s te -Fami r le . A présent , c tes t une maison d-e

D i e u q u t i l l u i f a u t , s p a c i e u s e , a é t é e n s o l e n n e l l e . r , t é g 1 i s e d e s c h a -

no lnesses de Basser ne peut p lus conten i r pour les cérémonies d . tou -

ver tu re e t d .e c lô tu re d .e re t ra i te , les deux cents ou t ro is cents re -

trai tantes qui v lennent chaque année' se recurei l l l r d.urant hui t jours

à Sa in t -Jeanr s ry ad .onner à Ia p r iè re , à 1a ré f lex ion , à la méd i ta t ion ,

à Ia psa lmod. ie de l tOf f i ce d iv ln .

Pénétrons un lnstant dans cette enceinte sacrée où l-a f iL le d.e

Ûloye puise 1a force qui 1ui est nécessaire pour retourner à son

charirp d.ract j -v i té ic l isolé, humid.e et malsain, 1à sous Ia menace per-

rnanente d tune famil le qui cherche querel le d.e rnère en f i l le ; 1ci re

d.esser ' \ rant est onnipotent, le logement sans eau ni coramodités ; 1à ,

la malson d rhabitat ion voisine avec le café d.u v1I}age ; les nults y

sont cour tes e t les journées bnryantes .

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Pour cette chapel le, soeur Constant ine voi t grand. et beau .

I ,e supérieur l , t ichel lu i prête d.rai l leurs un excel lent concours, lu i

que hante dans ses souvenirs l r inage i les établ issenents de ?ont - à

l , [ousgon. Et tout conne Ie clol t re des Préroontrés, le nouveau sârrc -

tua i re de Sa in t -Jean aura ses rôû tes d . tog lves , ses chap i teaux , ses

t ravéeS la té ra les , son choeur e t ses v i t r$aux . l fensemble es t beau

d.ans sa simpl lc i té. Une dentel le d.e grès roser la pj .erre du pays t

court de colonne en colonne et )-e scupteur a fai t sfépanouir les

chapiteaux en une apothéose d.e feui l les d.tacanthe aussi var iées

qut i l y a c1e p i l ie rs à cLécorer (1 ) .Dépou i l lé ma is harmon ieux ,

choeur e t les deux t ransepts s fouvren t sur une ne f spac ieuser p rê te

à reeuei l l i r comrne une gerbe vivante, ces mult i tudes de pr ières qui,

à t ravers les tenps , s té lèveront vers Ies c lés d .e voûte que sce l len t

Ies écussons d.es évêques de Nancy, d.e I 'Letz et d.e Strasbourg.

Po in t de déambuLato i re . On s fen t ien t à Ia sobr ié té . E t pour - :

tant Ie l ieu appel l ie à la contemplat ion. De l toraison La plus hum -

ble à la rnyst ique la plus éninente, 1tâme se confond. a.à en adorat ion

et en reconnaissance. T,a soeur de Saint-Jean y d.éposera désormais ses

prenlers engagenents off ic iels, confuse drun appel qutel le ne com -

prend ni ne stexpl ique , mais conf iante en Celui qui 1ta désignée

pour travaill-er à la vigne du Seigneur. Adtvfté bien délioate pour

scsrlrutl1s.habLtuées aux travaux d,onesti-ques et qui d.irigent rnalntenant

crayon et il belle plume rr .

Avant de devenir ce ceBtre de la myst ique quot id. ienne, un des-

t ln bien étrange attend cet édi f ice . 11 est i -nauguré - ô j -ronie du

( 1 )J. lui lmLi\ , l op. c i t . p. 39.

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sort ! - par la cavaler ie prrrssienne ( t ) . Quef sourire narquois Jean

Mart in I foye ne devait- i l déverser sur ses f i l les , assistant, ahuries,

à une intronisat ion aussi peu corTurune I Ctest Ia place drhonneur quron

a réservée au fondateur en enchâssant son portrai t d.ans le vi t rai l

central . Flanquant conae cleux gardes f id.èles cette eff ig ie vénérable,

Ies portrai ts des abbés Dorninique Lacombe et Jean Decker ornent 1es

méda i l lons des v i t raux c lu choeur . C fes t b ien la p lace qu i leur reve -

nait , à eux qui f i r rent les col laborateursraussi d. iscrets clue désinté-

ressés de ce t te fond.a t ion d .e la Prov id .ence.

A l tobscur i - té s i hab i tue l le aux éd i f i ces re l ig ieux , l ton a paré

ic i par des v i t raux en s imp le ver re d .e ca thédra le dans 1a ne f . I re f fe t

est heureux , soul ignant d. tune façon inattenclue Ia splendid.e rosace de

style gothique d.e 1a façad.e. I ,e ieu de lumière que provoquent les

rayons du so1ei l sur ce fond ost féer ique . Suivant l rheure r iu jourt

les b leug , Ies rouges , Ies jaunes se pro je t ten t sur les marches du

choeur . l t ln t in i té du sanc tua i re , son ca lme, son odeur d rencens e t de

c i re d 'abe i l1er sa so lenn i té d .ans 1a p lus s t r i c te sobr ié té susc i ten t

vér i tab lement l tad .n i ra t ion . Que d .e re l ig ieuses ' à I rabr i de ce t te

chapeI le, ont repr is couragen ont d.éciclé d.e retourner 1à où plus

r ien ne les re tena i t , pas même la chaude bonté de soeur Constan t ine l

T,a paix rétabl ie, La chapel le fut d.al lée et planchéiée et ,

pe t l t à pe t i t , meub lée , d i t soeur léon. Aute l e t bancs fu ren t scu lp -

tés à Nancy , l ta r t ts te répétan t dans Ia rnou lu re d .u bo is , Ia dente l le

gothlque tai l lée dans le grès des Vosges. Le 27 avr j- I 1872, I i lgr Fou-

1on consacrai t solennel lement 1a chapel1e. l ,e rêve de soeur Constan-

t ine étai t d,evenu réal i té.

( 1 ) A . S î J .revenue

SR ],EON . La constnrction de Ia chapel le étai tA lgér ie .f r a n c s r l i t - o n d a n s l e d o s s i e r

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, 200

En 1879, fes t ravaux reprennent à nouveau. Ent re Ia chape l le e t

rnaison i" ' {oye restai t une aire assez inportante ; on y construi t

ré fec to i rc à t ro is cents p laces . S i tué en cont rebas du cor r id .o r

cent ra l - , ce t espace semb1e occuper les sous-so ls rc lonnant une lmpres-

s ion d . renpr isonnement au v is j - teur qu i y pénèt re . Un s imp le da l lage

recouvre fe so l . Po in t c le p la fcnd. voû té n i c1e bo iser ie décora t ive

conme d .ans Ies maisons d fan tan . Ic i , l fon v ise sur tou t le fonc t ionne l ,

à la mesure c le sa la i res nod.es tes . Cornme 1e nornbre des pens lonna i res a

p a s s é e n d i x a n s d e q u i n z e à c e n t v i n g t ( 1 ) r o n c o n s t r u i t p o u r c e s d e r -

n iè res 1a chape l le Enfan t -Jésu.s en 1BB1 : ( Vo i r p lanche ) . A ce t te

époque, on é1ève auss i 1 ré tage au-c lessus d .es cu is i -nes e t du grand. par -

lo l r . La t rad . i t ion a bapt isé ce corps , - le bâ t inent Ce l tép i thè te u l l

i ;eu iÉsot i te : l t i rnpér ia l . l taura i t -on réservé aux v is i teurs c le nar -

euer ceux par exempler eu i logea ien t à Sa in t -Jean penc lan t la pér ioc le

c les examens ? Deux ans après ce t te cons t ruc t ion r l ton fe rme fa cour

in té r ieure par un bâ t i rnent à deux é tages , cornpor tan t des sa l les au

r e z - d e - c h a u s s é e , d e s c h a m b r e s e t r l e s d o r t o i r s d a n s 1 e s . l l e u x é t a g e s .

On c iu t amputer f t l - réco1e annexe er , c res t a ins i que sera d .és igné 1e

bât iment , aux deux ex t rémi tés , 1es spéc ia l i s tes a t t r ibuant 1a pro-

pagat ion 'Ju typhus qu i éprouva à p lus ieurs repr ises les éLèves e t Ie

personnel de la maison-rnère au manque d.tair et à une trop grande con-

centrat ion df humidi té d.ans cette aire d.u quad.r i latère f lanqué sur les

côtés de quatre grancls éd. i f ices. l rensemble d.e ce complexe ne sera

p lus touché avant 1960. Cfes t d i re que soeur Constan t ine conpta i t sur

(1)Â.sT J. I ! ' iEI,, ' i (cïRx sR lEoN.Pour Ie pran généra1, se référer au Slgde s l tuat ion du couvent Saint Jean-de-Bassel - échel le 1 : 50O ,d.e A. HÂENIZLER , architecte C,iplôné par le gouvernement-Strasbourg.

1a

un

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une longue promesse de prospér i té . Ses ca lcu ls é ta ien t exac ts . T ra su-

pér ieure la isse der r j -è re e1 le une oeuvre d . tenvergure .

Supér io ra t fmctueux e t appréc ié que ce lu i de soeur Constan t ine .

En 1885, 1e chapitre d.téIect ion renouvely '-ai t à l runanimité son manclat

de s ix ans . E I le a a lo rs 58 ans . Hé las sa santé s ! -es t g ravement a l té -

rée ces d .e rn ie rs temps. Un v ieux mal d t à une chute fa i te d .ans l ten -

fance poursu i t son chemin . Sur 1es p la ies de ses ianbes ouver tes r l -e

rnédecin 1ui appl ique " un apparei l projetant du gaz d.e 32 d.egrés de

f ro id r r . Ce t ra i tement ne lu i réuss i t pas e t la mène i r révers ib lement

vers 1e te rme de sa v ie . Le 18 septembre 1885, soeur Constan t ine qu i t -

te sa congrégat ion après d.e grand.es souffrances physiques, au lende -

nain de son quatr iènne mandat. EI le sf endormait d.ans 1e Seigneur ' pleu-

rée par p rès de sept cents re l ig ieusesr r i che drune v ie p le iner lumi -

neuse e t réuss ie . Sa congrégat ion s ré ta i t ouver te à d .es va l -eurs

d taml t i -é e t de soup lesse à une heure où la soc ié té r r ra le de son temps

se re t rancha i t encore der r iè re un écran d t inqu ié tud .e t l ssée de réserve

d.é fens ive .

Faut- i l t racer son portrai t physique et moral en

gu ise d .e b i lan ? Son pro f i l humain es t f ina lement a isé à esqu isser . Ce

f i r t une personne sans dup l ic i té , c la i re comme l teau d tun ru isseau e t

naturel le comme un enfant heureux.

Femme de coeur, soeur Constant ine fr . r t sensible, bonne et s incèrement

dévouée à ses F i1 les . E l le ne t ta i t tou t en oeuvre pour 1es fa i re g ran-

d . i r en savo i r , en ver tu e t en carac tère . I tune d fen t rc e l les es t -e l le

t lm id .e , e l le Ia p lace dans un pos te o i r i l l u l sera poss ib le d racqué-

r i r de l tassurance, Draut res sont -e l les un peu gauches, fn rs tes ou

@

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hermét iques - genre qure l le n tappréc ia i t guère , vu 1a spontané i té d .e

son propre tempérament , - e l le s r ingén ie à leur fa i re acquér i r de l - ra1-

sance d .ans ] rexpress ion e t le compor tement . Scs ins tzuments sont une

c louce fe rnneté , Personne ne lu i rés is ta .

Sur Ie p lan re l ig ieux , e l te ava i t d is t r ibué à qu i vou la i t b ien

1es accue i lX- i r , les r i chesses sp i r i tue l les pu isées dans la f réquenta -

t ion d tamies carmél i tes , de re l ig ieux e t sur tou t de nombreux au teurs

sacrés. Spir i tual i té ouverte aussi sur le patr i r , roine d.e la congréga -

t ion ; e l le n tava i t pas hés i té de c l i f fuser la V IE DE I f iOYE (1) , parue

en 1872, Par souc i d radapta t ion aux temps nouveaux, e1 Ie ava i - t fa i - t

rév iser à deux repr ises les cons t i tu t ions de l t lns t i tu t .

Soeur Constan t ine ava i t man i fes té au tan t de persp icac i té dans les a f -

fa i res . Son conse i l d tadrn in is t ra t ion fu t à la hauteur d .e sa tâche, sa

secré ta i re de " ra re qua l i té sous tous les rappor ts " (2 ) .L l i ss ionna i re

circonspecte, r f nissionnary r , : r ind.ed rt comme dira aimablement soeur l la -

r ie Ca l1ahan, soeur Constan t ine v isa i t dans sa po l i t ique drexpans ion

un doub le ob jec t i f : con t inuer de d ispenser l r ins tmct ion au pr i -x d .e

l tex i I e t garan t i r une a i re d tac t lv i té à ses nembres dans le cas où sa

ter re lo r ra ine d .ev j -endra i t inhosp i ta l iè re aux tâches éducat ives de l r ins -

t i tu t . l ,es imp lan ta t ions à 1 té t ranger fu ren t des rnesures de prospec t ive

in te l l igen te a f f i r rnant que ce t te v ie i l le congrégat ion lo rua ine nren ten-

d .a i t pas se la isser para lyser c lans sa rn iss ion dréducat r i ce popu la i re .

Aucune subt i l i té admin is t ra t i ve n té ta i t parvenue à Ia f in ce ce supé-

r i -o ra t fécond à la fa i re régresser . C tes t b ien à la d i rec t ion éminente

de soeur Eck qure l le deva i t une te l1e permanence .

J . ILARCHAT, I c f . p . 194.A . S f J . D O S S I E R E C K : l e t t r e d u 2 1 . V I I . 1 B B 4 .

( 1 )( 2 )

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2. SOEUR ANI\A HOULNE : 1885-1903

11 n té ta i t pas fac i le de prend. re 1a re Iève d . tune te l le per -

sonna l i té . E t cepend.an t , ce l le qu i d .eva i t succéder à soeur Constan t i -

n e é t a i t d é j à p r ê t e . E t r a n g e c o l n c i d . e n c e . . . ! S o e u r C o n s t a n t i n e a v a i t

in i t ié à son insu sa remplaçante aux a f fa l res de la congrégat ion . Non

po in t qu te l le l - teû t dés ignée nonné i icn t rma is la réputa t ion de soeur

Anna ava i t dé jà f ranch i 1es f ron t iè res conventue l les . I ,es jeunes ava ien t

é t é s e s é l è v e s ; I e s c a n d i - c l a t e s à l a v i e r e l i g i e u s e a v a i e n t p a s s é l - e u r

temps d .e nov ic ia t sous sa d j - rec t ion . Comtr ien d . f au t res conna issa icn t

son espr i t à t ravers les le t t res écr i tes sous la d . i c tée ou nêne au

non d .e la supér ieure généra le . . . !

Le jour mêrne d.e I t inhumatj-on d.e Ia regrettée défunte, soeur Anna est

é l -ue à l tunan i rn i té . E l Ie d -és igne ses co l labora t r i ces d i rec tes , recon-

d u i s a n t I t a n c i e n c o n s e i l C t a d . m i n i s t r a t i o n s a n s e x c e p t i o n . G e s t e d e c o n -

f iance qui lu i vaud.ra déf ini t ivement 1a syr:rpathie généra1e.

Qui fut soeur Anna ? Un autre Jean Decker ? Lfaudacieux Pierre Gnrsy ?

Un Père Larve t te ascét ique e t épr is d .e l raus tér i té in i t ia le ? . . .De tous

ces d i rec teurs , soeur Anna d ispose 1es ver tus des uns e t d .es au t res ;

à 1a grand-e d. i f férence qutel le agit en femme 1à où les hommes avaient

eu coutume de légi férer pour mener à bien la mission qui leur étai t

con f iée . Cres t à Ia lumière 4cs écr i t s nc lb rcux e t d lvers ûe Sr - I iou lné qr .æ

nous essayerons de cerner Ie prof i l psychologique de la nouvel le supé-

r ieu"re générale d.e Saint Jean-de-Bassel. Pendant d. ix hui t ans , el1e

mena les des t inées d .e Ia congrégat ion . Ses écr i t s von t nous d i re que l le

personÊe eI le fut et quel mobi le 1 fanimait pour dir i -ger une inst i tu -

t ion que ne ménagea i t po in t 1 ?h is to i re .

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a) Une len te ascens ion .

Soeur Anna Houlné, du nom de ilIarie-Antolnette , est née le 2

novembre 1847 à Hund. l ing en l{osel le actuel le. Son père, alors .br i -

gadier d.es douanes, y résida jusqufà sa nominat ion à Forbach dtabord,

puis à Bouschporn (1), où naquit Dnni l ie. Sa mère, Anna l , . [argueri te ,

étai t la f i l le d.e Jean Tri- tz, cul t ivateur aisé de Gmnd.orf f près d.e

l-a front ière luxenbourgeoise.tr tar ie-Antoinette grand. i t , heureuse et

choyée, dans un foyer un i . I rès v i te , e l le se mont ra r r d fune in te l l i -

gence except ionne l le e t d . rune vo lon té énerg ique t (2 ) . En fa i t , Mar ie -

Antoinette rr nf a jamais été vrairnent enfant, toujours très sér ieuse i l ,

au mi l j -eu dtadultes talonnés par les soucis quot id. lens et l f inquiétu-

de causée par les absences répétées du chef d .e fami l le . Dans ses jeux

dtenfant, l iar ie-Antoinette montrai- t d.éjà son goût pour Ia fonct ion

dr ins t i tu t r i ce . E l - le a ima i t à a l igner les bo t tes de son père , ou t j - -

rer part i de l -a bonne volonté de Mr Houlné et d.e 1a pet i te soeur Emil ie,

pour leur enselgner nagistralement les art ic les du Décalogue chrét ien.

&ierté de Ia fani l le, un col lègue devait conf i-er un jour à son aml au

sujet d.e la f l l let te :r f l , , I r Houlné, je vous avoue que je donnerais

bien dioc ans de mon existence pour avoir une f i l - le aussi intel l igente

que ce t te pe t l te " (J ) . La v le i t lnéran te de 1a faml l le Hou lné amène les

:d.eux enfants à fréquenter Ie penslonnat laÏque (4), de la vl1le d.e

\ i l issenbourg. 0n y d.écerirera en f in d.tannée scolaire Ie pr ix d.fexcel len-

ce à 1 ta înée, b r i l l an te par ses répar t ies e t sa roémoi re .

(1)a.sr J . DossIER A.HOULNE: le t t re d.e L{ne Brogard. , née Eni l ie HOUT.NE.(2)A.S[ J. lbid. DTEMoTRE BROGARD.(3 )A .s r J . i - b id . . , ,(4) ib id . .

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Une grande épreuve guettai t cependant ce foyer. la nère d.e fa-

mi l le du t s ra l i te r , s ren remet t re aux so ins d .e sa soeur de l {e iml lng ,

et se séparer déf ini t ivement de sa famil le par une mort inopinée. I '14-

r ie-Antoinette avait alors dix ans. Cette d.ouble séparat ion Ia marqua

à jamais dans sa sens ib i l i té ( t ) .n i r Hou1né conf ia les f i l l e t tes à leur

tante Agnès de Reirnl ing où el les fréquentèrent 1técole du vi l lage que

d. ir igeait une inst i tutr ice de Saint-Jean, Conune iuar ie-Antoinette d.épas-

sait 1e niveau d.e ses camarades, 1récole urbaine l fayant faj- t accéd,er

à d.es acquisi t ions plus rapid.es gue nrobstmai-ent point d.e problèmes

l ingu i .s t iques , son père l tenvoya 'au pens ionnat de F i l iè res , p rès de

Br iey . E l le y demeura comme in te rne jusqutà 1râge de 16 ans . Ctes t à

cette même époque que I \{r Houlné se remaria.

De son adolescence agitée, Idar ie-Antoinette gard.era 1e goût d.u voyage

ainsi qufune surprenante faculté d.tadaptat ion aux divers mi l ieux so-

c io log iques e t l ingu is t iques qure l }e vena i t de cô toyer . A 1 tâge c1e

onze ans, e1le écr ivai t aussi bien en langue française quten langue

a l l e m a n d e ( 2 ) .

( t ) A . s T J . @ : n o u s r e t e n o n s i c i I a 1 e t t r e q u e 1 a f i 1 -le t te écr iv i t à sa mère au lendemain d ,u d .épar t de ce l le -c i . : 21 .V1.1B5B : l ' la t rès chère mère,

11 rne ta rde d .e savo i . r comme tu es ar r i vée à Re iml ing : iet tassure que ces deux journées mtont paru auÉtsi longues que deuxa n s ( . . . ) J e r e g r e t t e b i e n t o u t e s 1 e s p e i n e s q u e j e t f a i d é j à f a i -tes , na is je t tassure , j ten a i b ien p leuré . Quand tu rev iendras 'tu trouveras en moi toute une autre enfant. Je vois bien , où mfacond.u i te na mauva ise tê te ( . . . )Pour fa i re oub l ie r à D leu , j t i ra itous les jours à son auteI, 1e pr iant de ne pardonner et de te ren-dre Ia santé . ( . . . ) Ne reste pas plus longtemps que tu nous 1 fas

t t i t en par tan t , car sans to i , Je c ro is que i ta i tou t perd .u . . . r l

Quelques mois après cette let tre, madane Houlné uoural- t : .

( z ) l t . S T J . W : 1 e t t r e d u 2 1 . V I I . 1 B 5 B d é p o s é e d a n s 1 ernême oI i oue Ia précédente et aclressée à un autre membre de la fa-mi l le.Seuie t"me Ïou1né a quit té Wissembolr$'

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Ctest au cours d.e ce séjour à Fi l l ières que l l i iar ie-Antoinette exprinna

Ie dés i r d . tembrasser 1 f é ta t re l ig ieux . l i r Hou1né s f opposa d tau tan t p lus

viol-emment au projet que sa f i l le choisi t Ia congrégat ion d.e Saint-Jean

de Basse l l so i t un é tab l i ssement à op t ion ru ra le . Pourquo i ce cho ix ?

I l lar ie-Antoinette avait hâte d.tentrer dans la vie rel ig ieuse ; seul t

Saint-Jean admettai t d.es candidates âgées de 17 ans . EI le d.ut faire el-

le -nême ses démarches dradmiss ion , d .e p résenta t ion . l ren t re \n re qure l le

eut 1e 3 novembre 1863 avec le supéri-enr }iichel permS-t à ce dernier d.e

jauger la jeune recrue . 11 d.evait ef fect ivement conf ier à soeur Cons-

t a n t i n e : r r . . . C € t t e j e u n e f i l l e ( . . . ) n o u s f e r a h o n n e u r u n j o u r . . . r r ( 1 )

Cré ta i t l - rune des ra res cand id .a tes à Ia v ie re l ig ieuse qu l s rad- ressa i t

à Saint- , lean d.éjà nunie dtun bagage culturel supérieur à celui d 'e 1té-

cole pr imaire .

Dispensant des cours et se préparant simultanément au brevet supérieur

d .e l {ancy , 1 té lève-maî t resse fa i t l thonneur d .e la ma ison en réuss issant

son examen . Avec soeur Adel ine , el}e répond-i t ainsi aux voeux d'es

supérieurs t f au- i leIà d'e toute espérance " ' r t (2), I i i jar ie-Antoi 'nette étant

classée prenière avec fél ic i tat ions publ i -ques d'u jury et soeur Adel ine

c inqu lène de Ia p romot ion . Ces dé ta i Is sera ien t d .e peu dr impor tance s i

1 ron ne se souvenait des efforts fai ts pour al igner 1es éIèves d.e Saint-

Jean sur les exigences off ic iel les.Coup d'e courage aussi pou:r Ia direc-

t ion qui nrhésita plus d.ès lors de soumettre les éIèves aux épreuves'

Ces deux succès ouvrirent une trad. i t ion ô' inst i tutr ices brevetées , 1&

f in d.e Ia let tre dtobédience, une autor i té d.e compétence censurée par

Ie d.lplôrne officiel et que ne d.onnalt plus la mesure d.e la Loi FaLloux'

A. Srf . J . !9.$ÊS_JIggE!.i b i d .

( r )(z)

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Comment s tad.aptai t-el le à Ia vie conventuel le d.e Saint-Jean ou on ne

1ui épargnait aucune contrainte natér iel le propre à la nnaison ? Ia Let-

t re qu te l t re adresse à ses parents , 1e 30 décembre 1863t nous en la isse

un écho :

fr . . . vous d.ésirez sans d.oute vivement savoir comment je me

t rouve au couvent d .e Sa in t Jean-de-Basse l ? ( . . . )Je vous d i ra i

donc que je mty p la is par fa i tement , que i ry su is heureuse rt r è s h e u r e u s e ( . . . ) ; t o u t d - e s u i t e I a v i e d u c o u v e n t e u t d e s

charmes ; 1es jours passent rap idement d .ans ce t as i le d .e

p i é t é . . . J e m r e f f c r c e r a i d e p r o g r e s s e r d e j o u r e n j o u r e n

sagesse, en ver tu e t en sc iences , a f in de rempl i r p lus ta rd

d . ignenent les levo i rs que mf i rnposera l -a vocat ion à laque l le je

me cro is aPPeléê . . . t r

Dans fa même le t t re , l J la r ie -Anto ine t te soL l i c i te a imab lement r r . . .

un peu c l ra rgent pour garn i r ma ' l ;ourse tou te v id .e , vu 1es d- i f fé ren tes

e n n p l e t t e s q u e j r a i . , f a i t e s à r a o n e n t r é e . . . t t E l l e d . é c o c h e u n e b o u t a -

d .e à l tadresse de son cous in qu i lu i réc l -ame une le t t re : f r " . . I1 ne

sa i t pas que 1es nov ices ( t ) n ron t pas au tan t d .e lo is i rs que [ less ieurs

l e s c o l , l - é g i c n s . . . ' r ( z ) .

En 1864, une ép id .émie d .e typhus s rabat sur le couvent .0n c ru t perdre

l , ' iâr ie-Antoinette et son père s talarrna lorsque Ia malade ne le reconÀut

pas. En relatant ce fai t , l , lad.ame Erogard. - en l toccurence Emil ie, 1a ea-

d-e t te du premier n :a r iage - , a jou ta i t : " " ' r lo t rê père ren t ra désc lé

à la maison i seulement d.ès ce moment, i l cessa d'e b1âmer 1e couvent

d .e sa in t Jean-de-Bassef . . . t r Jusqur ic i , I f en t rée de sa f i l l e d 'ans ce t -

te congrégat ion n tava i t cessé d .e cour roucer 1 rémj -nent b r igad ie r ' son

passage à sa in t -Jean ava i t - i l - dé t ru i t les p ré jugés a t tachés au nom de

1té tab l i ssement ? Apparernment ou i pu isqut i l 1u i con f ie ra sa f i l l e Eugén ie '

( t ) On appe la i t nov ice tou te é Iève

ent re r dans la v ie re l ig ieuse '(z) A.sî J. DossrER HoulNE : let t re

gui, en entrant à St-Jean comPtaitlé terme est donc imProPre ic i" '

d.u 30 .Xf I. 1863 .

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Après sa conva lescence, l \ ra r ie -Ânto ine t te se prépara avec se ize

autres compagnes aux sol ,ennités de la vêture rel igieuse. La cérérno-

n ie eu t l ieu Ie 24 septerabre 1865 en 1 tég ] ise pargo iss ia fe de Sa in t -

Jean-de-Bassef , I :a jeune pro fesse, âgée de 18 ans , reçu t Ie nom en

rel igion d.e socur Anna.

Avec soeur Ade l ine , e1 Ie fu t a f fec tée corune pro fesseur au pens ionnat .

?our gonf le r les e f fec t i f s , on admi t à sa in t -Jean d 'es é Ièves non can-

d . ida tes à Ia v ie re l ig ieuse. SeuI é tah l - i ssernent seconda i re imp lan té en

secteur 11ral et chevauchant sur deux départements aux besoins id.ent i -

ques , 1es inscr ip t ions se f i ren t nombreuses . Ce fu t Ie début d -u pen-

s ionnat , rêve s i longuement caressé par la supér ieure généra le e t en-

f in réa1 isé grâce au>, jeunes fo rces issues de sa propre congrégat ion .

On a l la i t en f in pouvo i r mener cL tune façon p lus au tonorne ce t te éco le

encore trop d.épendante d.es coI lèges épiscopaux cLe Fénétrange' de lV, iont i -

tny- les- i i r ietz et rnême de Pont-à-L' lousson.

En 1871, soeur /rnnâ est nommée off ic iel lement DIRECTRICE d.u pen-

sionnat. l ,a jeune aninatr ice forrnule très rapid.ement un projet éduca-

t i f a rnb i t ieux : (1 )

r t . . . L e B U f c l e c e t é t a b l i s s e m e n t e s t d e d . é v e l o p p e r d a n s l e sj e u n e s f i l l e s , l f e s p r i t r e l i g i e u x , l a s a i n e c u l t u r e c 1 e l t i n -te l l igence e t c lu coeur , û tévc i l le r en e l les Ie goût c le Iav j -e de fami l le c t des occupat ions domest iques , un is aux bonnesm a , n i è r e s i n d i s p e n s a b l e s d a n s 1 e s r a p p o r t s i 1 e 1 a s o c i é t é . . . "

Pour répondre aux exigences de sa fonct ion, soeur Ànna prat ique Ia

Iec ture d tau teurs compétents , F ranço is de Sa les , P ie r re Four r ie r e t

I fgr ùrpanloup d.ont on retrouve les rr l ,et tres sur I téducat ion d.es tr ' i I -

les r t zur les rayons d.e Ia bibl iothèque conventuel le. la directr ice

(1) A.sT J. DossrER Â.HOUINE ; I ianuscrit - " bigb -Itabi issernent

d.u Pensi-onnat .

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a l thab i tud .e d .e p rendre des no tes au cours de ses inves t iga t ions e t

c tes t a lns i que l ron t rouve cLe mul t ip les pap ie rs épars d -on t le . r ' . ; -

c rayonnage e t 1 récr i tu re bouscu lée mont ren t b ien que 1a pe t i te d i rec-

t r i ce , s i e l le l i sa i t beaucoup, ne se donna i t pas Ia pe ine c le réd . i -

ger so igneusement , se conten tan t de t i re r Ia qu in tessence d .es au -

t e u r s c o n s u l t é s .

Soeur Anna C.é f in i t assez promptement 1e carac tère spéc i f ique

d.e son é tab l i ssement . 11 aura - r t l raspec t d rune fami l le p lu tô t que

c l tune pens lon r ' . d f le a goûté l t in te rna t e t sa i t comhien i l es t im-

por tan t pour 1e déve loppement harmon ieux des ado lescentes quron lu i

c o n f i e c l e l e u r o f f r l r u n c l i m a t d e c o n f i a n c e e t d ' a f f e c t i o n . S a s o l l i -

c i tud.e va avant tout aux orphel ines ; cela nta r ien d.e surprenant !

Dans son éco1e, 1es é lèves e t les éducat r i ces v iv ron t des rap-

p o r t s d . t a m i t i é t f . . . e n t r e l e s é l è v e s e t l e s m a l t r c s s e s ( . . . s e f e r a )

u n p e r p é t u e l é c h a n g e . J f a f f e c t i o n e t d e c o n f i a n c e . . . Q u e t o u t e c o n -

t ra in te so i t bann ie por - r r fa i - re p lace à I ta isance e t au na ture l - . . . r1

Ne vo i là - t - i I pas 1e langage d .e soeur Constan t lne e l Ie -même ? En tou t

c a s , c t € s t b i e n 1 à l r e s p r i t q u e l a s u p é r i e u r c g é n é r a l e a t e n t é c l t i n -

su f f le r à Ia ma ison depu is sa nominat ion .

Pour la p remière fo is nous rencont rons d .ans les a rch ives de 1ré-

tabl issement un emploi Cu temps récl ieé : ( 1 )

brr6h7h7h

: l , e v e r - T o i l e t t e .: Pr iè re du mat in - Sa in te À lesse.: D é j e u n e r . . . F a i r e l e s l i t s . . . E t u d . e .: R é ô r é a t i o n j u s q u t à h u i t h e u r e s . E n h i v e r , l e 1 / 4 h .

de récréa t ion se passe à Ia sa l le de récréa t ion ausor t i r du d .é jeuner ; ensu i te on fa i t les l - i t s e t oncommence 1ré tuc le .

1/z

)/+

( 1 ) A . S 1 J . DOSSIER A.HOULNE - i ', 'ranuscrit rr Pro.-iets r t o p . c i t .

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th1 1 h11] I I 1 /+12]n 1/41 + h151rl15r l 1/217ln 1/21 B h1 q L

20h

210

: C l a s s e j u s q u r à 1 1 h .: I l ta int ien - Civi l i té: D îner - i léc réa t ion .: C l a s s e d . t o u v r a g e à 1: Cours: Goûter e t récréa t ion: Cours .: Dtud.e.: Ins t ruc t ion re l - ig ieuse - Chape le t - Pr iè re c lu so i r .: Souper - Récréat ion .: coucher i en é té le coucher es t re ta rd .é d lune 1 /2h .

otr Travai l au gynnase.

I a igu i l le

S i le rég ime es t à peu d .e choses près sernb lab le à ce l -u i de l réco le

normale pr ima i re c le t ' Je tz ( t ) , on se lève cependant p lus ta rd . e t on

se couche p l -us tô t f Les nor rna l iens se lèvent à quat re heures e t té -

c i ten t 1a pr iè re c lu so i r à par t i r d .e 21h 1 /2 . A Sa in t -J ia I r r l réLève

dor t p lus longtenps . Cet te apparente per te de temps é ta i t en réa t i té

un rée l ga in pour ]a santé e t l réqu i l ib re d .es pens ionna i res

En d.éf inissant son projet éd.ucat i- f , soeur Anna en soul i -gne aus-

s i tô t 1 rop t ique chré t ienne d .ans laque l le e1 le en tend. se p lacer .

i r Tous les rna t ins , on ouvre la c lasse par ]a réc i ta t ion du ca té-

ch is rne quc les é Ièves dc ivent savo i r d . tune façon imper tu rbab le . IJa

c l a s s e r l e l f a p r è s - m i d i s t o u v r e p a r I a l e c t u r e d e q u e l q u e s v e r s e t s d e

l t lmitat ion d-e Jésus-Christ . . . ' t . Son prol{ranme d. t enseignement net

e n p r e m l è r e l i g n e : 1 t é t u d e d . e l a r e l i g i o n , b a s e d e t o u t e s c i e n c e e t

fondement d .e tou te ver tu . Que tou tes les maî t resscs se pénèt ren t b ien

c le ce t te vér j - té que a . . . 1 'h is tc i re dc 1a re l ig ion es t le fond- d .e

l f ins t ruc t ion chré t ienne r r , qu ton fasse é tuc l ie r sér ieusement e t avec

in te l l igence f t l l i s to i - re Sacrée, 1 rÂnc ien e t f e l iouveau Tes taments ,

l f H i s t o i r e d . e l - r E g l i s e . . ; " . Q u t o n m e t t e a i n s i l - r a c c e n t s u r 1 a f o r -

( 1 ) H . N I G E I I E S o p . c i t . p . 5 0 .* on se ccuche p lus tô t à Sa in t -Jean.

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mation rel igieuse C.es é1èves ne d.oi t pas nous surprend.re. Ï :a d- irec -

tr ice est s i pénétrée d.es valeurs spir i tuel les qurel le dennanrle t ' par

respec t pour 1a re l ig ion r QUe 1es inst ruct ions re l ig ieuses ne se

d.onneat pas dans le mênre ]-ocal où 1es él-èves reçoivent d.rautres le-

ç o n s . . . r r . Q u e 1 e s m a î t r e s s e s t i e n n e n t à 1 a l e c t u r e d e l a v i e d e s

sa in ts , l run d-es p lus so l - i -d .es e t des p lus e f f i caces moyens pour anener

les coeurs aux ver tus fo r tes . . . r ' . La répét i t ion quot id lenne pour -

rai t rendre ces lectures fast idieuses. soeur Anna suggère une mod-al i -

té p lus soup le : t r . . .Ne pour ra i t -on pas , pendant les f ro ides so i rées

d. rh iver , permet t re au moins aux grand.es é lèves de prenn ière de pren -

dre leurs ouvreges manuels , leur l i re en nêne temps Ia vie de quelque

grand. sa in t ? . . . Je su is sûre que ces so i rées c lu venf l red i e t du same-

di- auraient d,u charme pour nos jeunes f i l les et procluiraient un bien

rée l . . . r r . I ra d . i rec t r i ce p rocèd.e e l l -e -même au t i rage du sa in t du mois

qu i d .o i t p ro téger 1e groupe , avec au tor isa t ion pour les p lus c loc i fes

de communier Ie jour cle }a fête du saint patron.Enf in r 9uê la pr iàre

vocale communa.utaire ne d.evienne ni routinière , hi tt un incompréhen-

s ib le chuchotement in in te l l igen t , (ma is ) quron ex ige que tou tes les

é ]èves a ien t une prononc ia t ion fe rmer ne t te , a r t i cu lée , régU1ière e t

d i s t i n g u é ê . . . r r .

soeur Anna pense que se d.ével-oppent clans les enfants r t " ' en

l rabsence d .e Ia c ra in te c le D i :u e t de tou te p ié té , leurs penchants

nature ls à l t insubord ina t ion , à la van i té , à l ro is ive té , à I tamour

d .u p la is i r r t . Pour obv ie r à ce t écar t , eJ fe p ropose aux éducat r i ces

La règ1e suivante ! 11 . . . Formons nos enfants à bien pr ier ; c lonnons-

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leur de Dieu de grandes idées, d.e grands sent iments. Que Dieu soit

l e u r i d é a 1 , I e s o u t i e n d e l e u r v i e e n t i è r e . . e r l

I . ra sanct i f icat ion du ' ' j ' ;ur l iu ' .SdiUrteur ' i

est un autre moyen drentre-

ten i r la v ie de fo j - des é lèves , : i vo i re î i . , , ce11e de l -eur fan i l le . r ! .T I1

ne faut pas que le dimanche soit un jour d.e vj-s i te ; cela pourrai t

menef à la dissipat ion ; 1es dimanches du pensi-onnat d.oivent rester

cor f lne un impér issab le souven i r dans 1râme de nos é1èves . Ctes t le

jour du Se igneur , jour d .e p r iè res , de sa in tes ins t ruc t ionsr jour de

récréa t ion pour I tespr i t e t l -e coeur , jour d .e repos e t d .e so l i tud .e . . . r f

( t ) .Tout ce la conforménent aux d i rec t i ves d .e l rEg l i se : r r . . . E Ie -

vons , ins tmisons nos jeunes f i I les d .ans le sens d .e la sa in te Eg l ise i

incu lquons- leur l respr i t , I ramour in te l l igen t e t la p ra t ique imper tu r -

b a b t e d e s u s a g e s d e 1 r B g 1 i s e . . . Q u ' e 1 1 e s s o r t e n t d e c h e z - n o u s , p e r -

s u a d é e s q u e l e u r d e v o l r e s t d t é d i f i e r l e u r f a m i l l e e t l e u r p a r o i s s e . . . r l

Pour que les enfants comprennent bien la messe, i1 faut }eur appren-

dre une méthode , so j - t ' r . . . ce ] le qu i es t ind . iquée dans no t re l i v re

de rnéd. i ta t ions par Veremysse ( car e1 Ie) es t exce l len te , a t t rayante

e t f a c i l e . . . r r

Soeur /rnna fai t marcher de pair formation humaine et rel ig iet lsê.

0n ne fai t d. tai l leurs nul lement except ion en agissant ainsi et Salnt-

Jean, à cet égard, ne fai t que se conformer à une méthode qui est

propre à tout Ie NDtl i s i .ècIe Q).

( 1 ) A , S T J . D O S S I E R A . H O U I N E - M a n u s c r i t " P r o j e t s r r o p . c i t . : t o u t e s

les d .onnées de ce passage s tappu ien t sur 1es no tes d .e soeur Ànna;

( 2 ) A . ? R O S T o p . c i t . c h a p i t r e I I p p . 4 8 à 6 7 ; H . i t i i g e t e t o p ' c i t ;J . O Z O U F o p . c i t ; P . Z I N D o P . c i t .

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Si soeur Anna met l taccent sur la formation rel igieuse et chré-

t ienne d .es é1èves , e l Ie n ren nég l ige pas pour au tan t l rense ignement

profane. Pour les st imuler au maximum, ef le introd.ui t un système d ré-

mulat ion très é1abcré ; elLe instaure les composit ions hebclornadaires

e t mensue l les , 1es examens, les no tes , un sys tème d .e récompense, le

tableau d.thonneur, les bul let ins tr imestr iel-s soumis au contr8le des

parents , d is t inc t ions honor i f iques , d is t r ibu t ion d 'e p r ix (1 ) , pub l l -

cat ion des notes le d. i -nranche .

1,a composit ion hebd.omadaire rLoit favoriser rr de sér ieux progrès "; les

bul let ins envoyés aux parents d.eviennent un st imulant pour 1rél 'ève et

l texpress lon d .e 1a r p lus exac te vér i té r r pour 1es uns e t les au t res .

Soeur Anna t ient à ce que ses pensionnaires sachent affronter un Jurïr I

d. toù la prat ique des interrogat ions orales devant un aud. i toire. Quant

aux épreuves sémest r ie lLes , e l les se fon t pub l iquement , c tes t -à -d i re

en présence de l taumônier , c le }a supér ieure généra ]e , des au t res res-

ponsables de 1a maison, r le toutes les maî. tresses du pensionnat, avant

1 e s v a c a n c e s d e ? â q u e s e t 1 e c o n g é d t é t é . . . . r r P o u r c o u r o n n e r c e c l j - -

raat cte trovai l assid.u, soeur Anna invi te ses pensionnaires à part ic i-

per à une retrai te annuel le d.ont l \ tgr Dupanloup ne cesse de céIébrer

1es ver tus ; i1 d i t no tamment cec i : f r . . . De tous Ies excerc ices d 'e

piété d.ont 1téd.ucat ion chrét ienne dispose pour maintenir 1es enfants

dans le bien ou fes arracher au ma1, les retrai tes sontt sans contre-

d . i t , l t u n d e s p l u s n é c e s s a i r e s e t d e s p l u s p u i s s a n t s . . . i l ( 2 )

( t )gn généra l , l ton of f re un l iv re d.e l i t térature auxLlauréates. PIu=-

sieuis ont èté conservés à Saint-Tean et portent 1a grlf fe de la

d.lrectr ice : Sr Annar Directr ice ; Distr ibution d'e prix 187' ;(Z) i l tGR DUPAI{IOUP - f,ettres sur f rgâucation des Fil les , cité par

soeur Ânna.

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Que chaque maîtresse prépare un cl imat d.taccuelL par d'es n avis af-

fec tueu:c r r . Pendant les t ro ls jours de re t ra i te r {u ton s tadonne à

ft des cAuseries et éChang€S rt . PoUr ne pas pr iver les rr enfantS al-

Lemand.es " (1) qui nrauraient pas suff isamment sulvl les instnrcttone

en langËe française, un moment d.e rencontre est iJrséré dans I tordre

du Jour. Mêne Ia minori té ne doit être sacr i f iée !

Soeur Anna réserve une éga1e sol l ic i tude à ses élèves en congé.

Vo lc l 1a le t t re qure l t re ad . resse à I tune d ten t re e l les en conva lescence

dans sa famil ]e : (2)

t t ( . . . ) Je mtar rache un lns tan t à mes s l nombreuses occupA -

t i o n s p o u r v o u s d i r e c o n b i e n v o u s m t ê t e s p r é s e n t e ( . . . ) . J e

vous r;cornmande de beaucoup 1-ire pend.ant votre convalescence.

IJa lecture est in,S. ispensabLe à toute aspirante, mais :- 11 faut l i re avec attent lont- en f ixant bien vos Jreux sur l forthographet- en cherchant dans votre d, ict ionnalre tous fes mots que

vous ne conprenez pas parfai tementt- et en ayant soln d.e retenlr et d.e vous rendre faniLières

toutes les tournures, expressions qui vous auront frappée.

Si vous 11sez d.e cette façon et tous 1es jours d.eux heures et

bien régul ièrement, je vous assure que votre espri t se dévelop-

pera e t qu fà Ia ren t rée vous ne serez pas en re ta rd sur vos

compagnes.Demain, c inq i ront à Nancy pour l texarnen ; une 8e

préàent" au Brevet Supérieur. Cet exaàen est extrêne69nt dl f-

f i c i l e . . . r l .

Retenons de ce t te le t t re Ia séance d .e lec tu re ln te l l lgen te que

ce professeur de français plopose à la convalescente, Ie travai l d 'ébor-

dant qui pèse sur ces jeunes épaules ' car Soeur Anna est aussl mal -

t resse des novlces à cette époque tout en cont inuant cte dir iger les

études. Notons 1e ton farai l ier d.e cette correspondance où ce tr chef t f

(1) I l , s tag l t sans doute des ieunea f i l l -es dfor lg ine a l lemande lssues

d,e parénts fonctionnaires dans la région. ]les prenières aspirantee

à la vle reltgieuee nées en Allemagne ont d'emandé leur adnlssion

vers 1BB5 , " i .

Reeistre des Inscuiptions.Aucun l ist ing nrexiste qui

u " "à i t pn ' ae t " f f i t son t venues1esp rem iè resé1èvesallemandes . Les autochtones du Reichsland comprennent Ie françals'

(2 )A .S Î J , @: l e t t re 6q l . v I I . 1BB4 '

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confte ses préoccupations à ce Jeune enfant, en Itoccurence le eouci

des exanens auxquels 1téIève aura elle-même à se soumettre d.ans un

tout proche avenir . Enfin, retenons que soeur Anna continue de pré-

senter des candldates aux épreuves du brevet ayant lieu à Nancy en

pleine pérlode allenande. Soeur Damid.io eompte faire 1e brevet flr-

périeur pour renfLouer 1e personnel du pensionnat. Von Puttkamner

ne va pas tard.er d t in tervenj - r . . . . Une le t t re du 9 octobre 1901 noUs

apprend, que soeur Anna fait se mesurer certaines d,e ses institutrices

à 1a d.ouble épreuve I n . . . Soeur E.Scl f roran v ient d . tobteni r ( . . " ) aon

brevet français à Nancy. Ce sera maintenant une bonne é1ève au brevet

allemand. . . . lr

Ia qualité de cet encadrenent fait rapidement monter la courbe

des ef fect i fs . Entre 1868 et 1872t on la vo i t osc i lLer ent re cent e t

cent vlngt élèves, chiffre Limlte , au-delà duquel on ne peut plus ac-

cueil l i r df internes. fres populations semblent accord.er très peu de

créd.it aux rumeurs drignorance attachées- i l la - iêiscn. Ltaff lux est- l ]

un effet d.e lrannexion , Les autochtones préférant confier leurs en-

fants à d,es soeurs d,u pays ? Cette hypothèse est aussl plausible' 11

reste néanmoins évident que 1a di,rectr ice en tout premier l ieu est 'con-

vatncue ûe la quallté réelle de lrenseiggement d'ispensé dans son

éoo1e. ElLe y att ire sa petlte soeur Eugénie 3

w ... Si tu savais conne je désirerais que tu fasses aui couventta prenière communion t Marie Fischer mraff l :me que ctest cho-

ae convenue et que tu viendras à Pâques. Cette pensée ne ré -

joult ; tu verràe que tu seras bien ic1 ; nous avona trentepensionnaires très gentl l les ; plusieurs sont de ton âge i tu

ne Pourras que te P1alr€ .. .rf

Dans cette rnême lettre en d.ate du 21 octobre 18?3r soeur Anna rappelle

à Eggénle ]tépreuve sunrenue dane Ie prenier mariage d'e Leur père corii:un

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t t Et puis, chère Eugénle, l raf freux rnalheur arr ivé à notre pau-v re père te 1 ta cer ta inement rend.u p lus cher encore , a ins i

q u t à m o i , a u s s i j e n e d o u t e p a s q u e t u l r e n t o u r e s d e s o i n saffectueux et tend.res . ( . . . ) Souhaite aussi l -a bonne annéeà t a m a m â l 1 . . . r r

Soeur Anna es t âgée d .e 26 ans lo rsqute l le écr i t ce t te le t t re . E l le n ta

pas oubl ié 1e grand deui l qui a frappé sa familLe et v is-à-vis de sa

mère adopt ive el l -e reste d. istante. El Ie 1o connalt peu .

Sceur / innâ res te t re ize ans à la tê te du pens ionnat , jusquren

1883. Témoln d .e ses qua l i tés d tespr i t e t < le coeur , soeur Constan t ine

confie alors 1a charge de J!trÊ[ffi]jSSij: DES; trOV'I-C::li$ à sa co]-laboratrice r '

La formation rel igieuse de Ia jeune relève passait entre d.e très bon-

nes mai-ns , ic i e.ncore.

Persp icace, équ i tab le , d ro i te , fe rme mais borure e t d tune p lé té

exemplaire, soeur Anna ini . t ie les novices à 1a prat ique d.tune vie rel i -

gieuse ar: . thent ique. ElLe leur enseigne le d.on cle soi , I raband.on à Ia

Prov idence, Ia généros i té e t une cons tan te p ra t ique des ver tus . De ses

notes personne l les , nous avons recue i l l i l a qu in tessence de son ense i -

g n e m e n t . I l e s t d a n s l a l i g n e d . e s P è r e s d . e l r E g l i s e :

f r . . . 11 s rag i t raa in tenant pour vous d . racheter 1a per le p réc ieuse t

s o y e z d o n c b i e n g é n é r e u s e s .- Donnez-vous en t iè rement à D ieu e t se c lonner à D ieu , c res t :

* s t o r i e n t e r t o u t e n t i è r e v e r s l e C h r i s t e t s e m e t t r e t o -talement à. son service ,

* se recuei l l i r profondément en soi-rnême et se d. i re : je veuxêt re une re l lg ieuse à par t en t j -è re , c tes t -à -d i re me tournervers les choses i le D ieu .

- Une novice travai l fe à acquérir Ia perfect ion d.e Ia chari tépar 1a pra t ique des conse i ls évangéI iques . S i l robs tac le à

, Ia f in de 1 thorune es t le péché raor te l , ce lu i à Ia f in de 1are l ig ieuse es t Ie péché vén ie I .E I Ie essa ie donc drex t i rper jusqufà Ia rac ine ses mauva is pen-chants , de combat t re sa pass ion d .o rn inante , d rar r i ver à unee x c e l l e n t e c o n n a i s s a n c e d e s o 1 . . . r f .

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Soeur Anna veut voj-r ses novices heureuses, épanouies, s imples et ou-

vertes. Saint t r"rançois cle Sales 1ui dicte les vertus de cet état d.e

sérén i té in té r ieure : r t . . . Une bonne joyeuseté d-o i t ê t re l f apanage

des âmes innocentes ; . . . ten i r son âme pa is ib le e t ga ie . t r PouT la

m a î t r e s s e d e s n o v i c e s , r r . . . u n e n o v i c e t r i s t e e s t u n e t r i s t e n o v i c e r r .

T ,e jeu de mots es t lourc l de s ign i f i ca t ion . r , t . . ' .Foye zc l -p le lnes d 'e jo ie t

t o u j o u r s d o u c e S e t a i m a b l ê s . . r r l P o u r a t t e i n d r e c e t o b j e c t i f , r r " ' I e

renoncement est la 1ol première d.e la vie rel ig ieuse ; 1a vertu de -

m a n d e , s c l o n , j a d e l è i n e d . e ? a z z i f o r c e r c o u r a g e e t v i r i l i t é . . . ' ! . E n -

tenc lons par ce t te fo r rmle énerg ie , pa t ience e t vo lon té Ce tendre à la

per fec t ion .

tr \ r tures Fi l les de i . ïoye, soel l r Anna t ient à ce que ses d- isciples

e n p r e n n e n t l t e s p r l t . r r O r , l r e s p r i t c l e r e n o n c e m e n t e t c l e p r i è r e é -

ta ien t les t ra i ts cL is t inc t i f s c ]e l -a v ie d .e no t re Père . Que ce so i t 1à

v c t r e i d . é a 1 . . . ! " E l I e l e u r e n s e i g n e l a p r a t i q u e d e l r u n e c l e s q u a t r e

ver tus fond.amenta les propre à l r ins t i tu t , no tamment ce I le de Ia s im-

p l i c i t é :

r . . . J e v o u s c o n s e i l l e I a s i m p l i c i t é ( . . . ) ; f a i t e s - e n I e

fond. e t 1a fo rme d .e vo t re v ie re l ig ieuse. Soyez s innp les de-

va.nt Dieu.soyez tou jours e t en tou t s imp les avec vos supér ieurs r Fa I |une a isance, une ouver tu re e t un abandon par fa i ts ' . '

soyez s imp les avec vos consoeÏ . I rs , les re8ardant , les a imant t

1es respec tan t comme d .es pr iv i lég iées d .e Not re -se igneur .

Ayez , ie l yeux s imp les qu i vo ien t les bonnes qua l i tés p lu tô t

q u e l e s d . é f a u t s d e s a u t r e s . . . r r

Cs cul te de Ia sinnpl ic i té est bien Ie trai t d.e caractère que lrous a-

vons rencontré chez les aînées d.e la congrégat ion, ces humbles ouvriè-

res du tennps de l , [oye, ces âr, lentes f i l les de campagne: du début d'u XIX&

s i è c 1 e , t o u t e s m o d e s t e s e t s a n s p r é t e n t i o n , s t a p p l i q u a n t à a p p o r t e r

à l ren fance r ' r ra le auss i modeste e t réservée qu te l les , le fa ib le t r i -

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b u t d e l e u r g é n é r o s i t é ( 1 ) .

Soeur Anna fut une maîtresse des novices ainée et appréciée o

Retenons le ténolgnage de soeur Huffner eequiesant 1e prof i l des ' . -

qual i tés quron lul soupçonnait déjà à travers son enseignement :

I t . . . E l I e s a v a i t a c c u e i l l i r s i c o r d i a l e m e n t s e s p o s t u l a n t e s ,qure l le gagna i t les coeurs dès Ia p renn ière rencont re . E l1et ra l ta i t ses nov ices avec respec t e t con f iance. Sa surve i l lan-ce n té ta i t po in t mét icu leuse. E l le p rena i t une la rge par t auxjo ies e t aux deu i ls de nos fami11es , ce qu i nous a t tacha i td a v a n t a g e à e l l e . ( . . . )

Ses ins t ruc t ions é ta ien t t rès goûtées ; e l le sava i t nous en-thousiasmer pour notre vocat ion et nous tâchions de nous ren-d . r e d i g n e s d . r e l l e - . . . r l

Soeur Anna nteut pas 1e temps d.e d.éf inlr une spir i -

tual i té plus poussée dans 1e domaine de Ia formation des novices. I ,a

mor t sub l te de soeur Constan t ine , à pe ine âgée de l8 ans , l ta r racha i t

à ce ministère pour 1ui conf ier une autre fonct ion, plus lourd.e encore.

la vo lc i , à 1 'âge de t ren te-sept ans , supér ieure généra Ie d rune congré-

ga t lon impor tan te . E1Ie accepte ce mandat avec soumiss lon .

E1Ie perdait en la personne d.e soeur Constant ine une véri table mère qui

ava i t renrp lacé . par sa bonté , son a f fec t ion e t sa tendresse ce l le que

la mort lu i avait enfevée prématurément clans son enfance.Soeur Anna

sten ouvre à ses amies carmél i tes d .e Par j -s : r r . . .Vous comprenez ma

d.ou leur ( . . . ) ; p r iez a f in que je suppor te re l ig ieusement e t aYec. \ lÈc fo i

f e r m e l t e x i - I q u e D i e u f a i t é p r o u v e r à m o n c o e u r ( . . . ) , a f i n q u e j e

dev ienne génércusc i mo i qu ton c ro i t fo r te . . . e t qu?un r ien décourage

e t a b a t . . . r f ( 2 ) .

(1 ) l i t .KER$El Un pro je t c te v ie se lon Ia Prov ide . op .s i1 . f&par fùe : l to -r iginal j" té histor ique , les soeurs cLe Ia Provid.ence.Annales de Por-

I ISUA : tonoe', ' I et I I . op.ci t , ; J.Ti ' l lHEU;l op.ci t .(e) lF, l . Q0SSTBR A.HOUl, t {E let t re ar: zt . r . tegg.

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l re début de son mandat srouvre 'sur une ère o. i f f lc i le. Tra santé

de nombreuses éIèves et des membres de sa famil le est mise à r lde épreu-

v€. Tra sl tuat ion scolaire se durci t ; les examens Ia tracassent ; enf ln

le vid.e se fai t autour d.tel le avec le décès d.e frabbé t ' I i -che1, supérieur.

0n mesure donc Ia p ro fond.e d .é t resse qure l le éprouve lo rsqure l le conf ie

dans gne le t t re : t r . . . T ra rougeo le sév i t à Sa in t -Jean avec un carac tè-

re de grav i té assez impor tan t . La p lupar t de nos pens ionna i res en sont

a t te in tes . Pet l te Jeanne e t ma pet i te n ièce Anto ine t te auss i . Pu is 1 tu -

nique f i l le de ma soeur est gravement malade de Ia f ièvre typhoid.e.Vingt

e t une jeunes soeurs ( . . . ) auron t à sub i r d .e d . i f f i c i les examens a l le -

mand.s dans 1e courant du mois de févr ie r , mars . . . r r ( t ) . I re I& rna i 18BBt

el le écr i t à sa soeur Emil ie Brogard. : rr . . . Au mil ieu de mon chagrin

et de mes soucis, conséquence de 1a mort de notre cher et vénété supé-

r l e u r ( " . . ) , j e s u i s t e l l e m e n t b r i s é e c L e f a t i g u e p a r s u i t e d e t o u t e s l e s

émot ions e t p réoccupat ions c les temps passés e t d .es temps présents r Que

j e s e r a i f o r c é e d e p r e n d r e q u e l q u e s j o u r s d e r e p o s c o n p ] e t s . . . " ( 2 ) .

Non point que soeur Anna se décourage ! El1e demande à ses amies

carmél i tes c1e por te r tous ses souc is dans leur o ra ison quot iC ienne. E-

pau lée de ce t te façon; e l le se sent p lus va i - l lan te , e1}e qu ton c ro i t

i n v u l n é r a b l e . . . t

Dans sa nouvel le misslon, soeur Anna va déployer une act iv i té d.ébor -

d.ante sur tous 1es plans. Ctest l run des mandats les plus fécond.s d-ans

l th is to i re de la congrégat ion .

( 1 ) A . S T J . D O S S I E R H O U L N E - T , e t t r e d u 2 1 . I . 1 8 8 6 .

(Z) Ib id . . Le t t re du I& . V . 1888.4 Sa in t -Jean, l tabbé l r i i che t es t renp lacépar un aumônier. trui-même résld.e d,epuis 1976 à ; :etz où l -^gr l ta nomméà Ia fonct lon d.e chanoine t i tu laire et membre d.e son consei l . ef .

CIRCUIAIRI del\ , i .1tabbé MICHEI, Supérieur d.es soeurs de Ia Providence

r le Sa in t Jean-d .e-Basse l , 14 . I . 1874.

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4l Soeur Anna, ,supérieure générale.

Ira plus haute instance conventuel le de la congrégat ion, soeur

Anna nren porte que }e t i t re et le poid.s d.e Ia charge. El le signe tou-

tes ses le t t res avec Ia ré fé rence r r soeur r r , se sous t rayant expres-

séroent à l tappel lat ion d.e r t i ' Ière tr , s i courante dans drautres mai-

sons rel igieuses et , font 1a populat ion et les éIèves avaient commencé

à fa i re usage auss i à Sa in t -Jean, Ctes t d . ra i l leurs e I le auss l qu l , vers

les années 1900, passera une circulaire exigeant 1a suppression d'e la

d .és ignat ion c le r rsoeur converse f r qu i s té ta i t éga lement g l i ssée d .ans i le

vocabulaire courant. Sa congrégat ion ne d.evait ad.mettre ni rang, ni

d is t inc t ion . r r Quê no t re un ion f ra te rne l fe se t radu ise par ce t te éga-

l i t é t ' ( t ) . l e s s o e u r s c u i s i n i è r e s , l e s j a r d " i n i i r c s , , 1 e s s o i g n a n t e s ,

Ies coutur ières, 1es soeurs stadonnant aux humbles travaux d.omest i -

ques surent gré à soeur Ànna d.e se rappeler dtune manière aussi pra-

t ique 1a vertu fondamentale d.e simpl ic i té attachée à l renseigJrement

d"e Hoye.

Rel i -gieuse de grand.e classe, nourr j -e dtune spi-r i tual i té que

fécond.a ien t 1es Pères d .e 1 fEg l ise , les g randes f igures de 1a v ie chré-

t i e n n e , I e s J e a n d e 1 a C r o i x , l e s l h é r è s e , à t  v i l a n l e s F r a n ç o i s d - r À s -

s ise ou tou t s imp lement Ie fond.a teur . , . (2 ) , soeur Anna res te avant

tout une EDUCATRICE. Cela se traduit d.ans le moindre de ses gestest

dans la p lus d isc rè te d .e ses in i t ia t i ves , dans la le t t re 1a p lus

courante gu te l le réd lge . Tout es t empre in t de ce t te no te qu i fa i t

d r e l l e , 1 r é d u c a t r i c e p a r e x c e l l e n c e .

( t ) e. sT J . DossIER HOULNE lettre d.u 24.x. 1895 ,

(2 ) Ib iC . . " . . . Je 1 i s e t j t é fua ie à fond 1a v ie e t l es éc r i t s de no t rePère i i ioyê . . . . r r .

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Plu tô t que de nous ar rê te r à tou tes 1es ac t iv i tés qu fe l le en-

t repr i t en vue c lu bon fonc t ionnement c1e 1 'ad .min is t ra t ion ou de l rex-

cerc ice cohérent de ses a t t r ibu t ions , nous ne re t ienr l , rons que ce l Ies

ment tonnées dans sa cor respondance. E1 les sont apparemment re l les qu i

t lennent 1e plus à coeur à soeur Ânna.I- ,e choj-x se fera, pour ar-

b i t ra i re que ce la pu isse para î t re , en fonc t ion d .e t ro is c r i tè res ,

mont ran t en soeur Ârura une éducat r i ce , une c royante à 1 tâme c l té I i te ,

en f in une personne équ11 ibrée , ouver te e t c i rconspecte ,

Le 29 janvier 1887, soeur .âRrxâ reprend d.onc une nouvel le fois

sa plume pour conf ier à 1a pr ière des carmé1ites sa grande famil le

re l ig ieuse.

El le l -eur recomnande dtabord 1e grancl projet d.e Ia naison Saint- i Ioseph.

I t . . . Soeur l r lar ie-Léon est maintenant supérieure de la maison d.e re -

t ra i - te c l -e la congrégat ion . Sa communauté se compose drenv i ron BO

bonnes anc iennes soeurs gu i , eprès avo i r consacré leur v ie à 1 téd .u-

ca t ion e t à l t ins tmct j -on c les en fan ts , achèvent d .e se sanc t i f j -e r

par la . p r iè re e t La souf f rance, en a t tendant 1e repos é te rne l . E11es

hab i ten t une be l le e t vas te cons t ruc t ion nouve l le sur la rou te de

Ber the lming . . . ( 1 ) .Au su je t . rde ce t te ma ison c levenue ind ispensab le ,

soeur Anna ava l t dé jà fa i t dé I ibérer en chap i t re généra I d ra f fa i res

en 1885 et envoyé une circulaire aux communautés en 1886. E1Ie y d.e-

mandait aux soeurs de faire d.es économies, et aux jeunes cl .e et régler

le montant de la penslon clu noviciat rr .

A une centalne de nètres plus 1oin, I taire Sle-Anne et Ste-Famil le

bourConne d.e vie.

( 1 ) D o S S I E R A . H o U I N E : l e t t r e d u 2 9 . x I I . 1 8 8 7 .

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f r . . . I c i , n o u s n t a v o n s p l u s q u e c l e I a j e u n e s s e z 1 ? 5 n o v j - c e s , 5 7 o r -

p le l ines , e t , depu is l rau tomne, un ouvro i r qu i compte une t ren ta ine

drenfan ts . lou tes ces sec t j -ons nous donnent 1es p lus douces espéran-

ces ; nous a imons auss i vo i r en ces en fan ts no t re para tonner re dans

ces temps s i mauva is . . . r r . Soeur Ânna fa j . t a l lus ion à la s i tua t ion

po l i t lque en A lsace- lo r ra ine . L rad ,min is t ra t ion a l lemand.e pèse lour -

d .ement sur ses in i t ia t i ves . Nous aurons l toccas ion de vo j - r p lus am-

p lement ce prob lème au chap i t re réservé à Ia v ie sco la i re .

Un dynamisme sans éga1 anime 1a supérieure générale. Ne pro -

je t te - t -e1 le pas d?accue i l l i r encore d .avantage d 'en fan ts déshér i tés ?

r r . . . J e v o u s c o n f i e u n d e m e s c h e r s p r o j e t s , a f i n q u e v o u s m r a i d i e z

rLe le recommander au bon Dieu. Je désirerai-s fonder à Saint-Jean un

orphel ina,t cLe garçons . ( . . . ) Je serais heureuse si d.ans un an ou

c leux , ce voeu de mon coeur pouva i t commencer à se réa l i ser . . . r r

l ,e s i te , le bu t en so i - réponc la ien t à ses espérances . Sans doute pas

les moyens f inanc ie rs , car le p ro je t ne se réa l i sa jameis ,

Au grand Césavantage des garçons , car Ies f i l l e t tes bénéf ic ien t d .é jà

d . e s a s o I ] i c i t u d e . r ' . . . D e b o n n e h e u r e , e 1 1 e ( s o e u r A n n a ) f a i s a i t

apprenc l re aux orphe l ines mus ique, ang la is , dess in , Ies envoya j - t dans

l - run ou l rau t re pens ionnat l iour cont inuer leur fo rmat ion quand que l -

q u t u n e m o n t r a i t q u e l q u e t a l - e n t . a r t i s t i q u e ' . . . ' f ( 1 )

les ins t i tu t r i ces en fonc t i -on fon t , e1 les auss i , 1 rob je t de son a t -

t e n t i o n .

ElIe veut des inst i tutr ices au langage chât ié, pleines d.e savoir-vivre.

Âussi- demande-t-e11e avec lnstance au noment d.es retrai tes annuel les

( t ) A .ST J . DIE&TOIRE c l rune soeur c le PECQ - non s igné.

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quer r les soeurs par len t Ie bon a l lemand d .ans les communautés t t , que

rr d.ans un endroi t publ ic tout aI l .emand., on ne pr ie pas en français

lo rs d tun en ter rement l Cet te mône année 1886r e11e préc ise Ia na-

tu re dcs journaux auxque ls les communar : tés peuvent s tabonner , r f " '

po in t de journa l po l i t ique , ma is Ie Vo lks f reund en A lsace, 1e Vo lks-

b la t t en lo r ra j -ne , eue l ton peut éventue l lement p rê te r aux fami l les t

en f in e t sur tou t un iourna l pédagog iq l lê . . " r r

Sur son agenda personne l (1 ) f igpren t t ro is types drabonne -

ments i de l to rdre du cah ie r péd.agog ique , c le 1a feu i l le c l iocésa ine ,

enf in d.e divers journaux qutel le est j -me devoir être lus dans son con-

s e i l ( 2 ) . C r e s t à c e m o m e n t q u e l r o n a o u v e r t à S a i n t " J e a n - d e - B a s s e l

l rabonnement = I rEco le e t l -a Fami l l -e r r .0n in t rodu i t le l / ion i teur des

Examens de l fEnseignement Primaire , chez l t {orel à Paris , Ie Moni-teur

l i t téraire , la revue al lemande imprimée à Stuttgard. : Pâdagogische

[ lonatshefte bei c ler St ld,deutschen Verlagsbuchhand. lung , 1e KatoI j -sche

Sctmlb la t t - Bres lau .A Sa in t -Jean , on 1 i t éga lement ou t re ]es jour -

naux 1ocaux, la " Kato l i che t l ie l t c le l imburg / Lahnç le E lsâs ische

Volksbote et te Volksfreund de Strasbourg, la Iothr i{ ische Vol- tst imme

d.e lVletz , 1e Cathol ic Standard a. Bansomer - Ï ,ond'res lJ Faith of our

Fathers . r r , pour ne ment ionner que les p lus impor tan ts '

Aux inst i tutr ices , soeur Anna demande ar<lemment l thonnêteté

pro fess ionne l le , à savo i ï r r . . r I rê pâa lnscr i re dans Ie journa l d 'e

c lasse d .es mat iè res quron nra pas passées à fond- ; fa i re e rac tement

c e j o u r n a l , ( . . . ) q u e 1 e s j e u n e s s o e u r s f a s s e n t p a r é c r i t l e u r

(1 )A.St J . DoSSIER HoUL,NE : Agenda de poche .

(Z) Ia secré ta i re ava i t dans ses a t t r ibu t ions de sor t i r Les ar t i c lesqui pouvaient toucher directement l renseignement congréganiste.

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j ourna l de c lasse t t , E l1e d ispense c le r r . . . 1a réc i ta t ion quot ic l ienne

d.e l tOf f i ce pend.an t l -es jours d .e c Iasse. . . t t Nous sommes en 1887. Soeur

Anna est déjà très attent ive à la vie que mènent les inst i tutr ices

Inut i- le d.e les charger par une réci tat ion hât ive d.e l rOff ice quand

ce la peut se fa i re dans Ie ca lme e t }a p ié té , 1es jours de congé t

Dn 1896, 1a supér ieure généra1e é la rg i t ce t te d ispense à Ia réc i ta t ion

quot idienne d.es l j - tanies d.e la Provid.ence, du Psaume 129 après les

repas , des c inq rn lnu tes d .e lec tu re sp i r i tue l le après Ia sor t ie d .e c las-

se de 11 heures, enf i -n de eel le du début et d.e la f in du repBs. Que

les soeurs qu i veu len t ê t :ne re levées de l tob l lga t ion de l tOf f i ce d 'e

Ia Vierge en renouvel lent 1a demande. Pourquoi tant d.e faci l i tés et

d . ta ln -dgements ? Es t -ce d .u re lâchement ? Un beso in d rémanc ipa t ion ?

Idon t T ,e po id .s des t racasser ies sco la i res es t d .evenu s i pesant que

soeur Anna est amenée à faire des choix r lans Ies habitud.es rel igieu-

ses en usage d .ans la congrégat ion . Amendements poss ib les , l r ins t i -

tut nfétant pas un orcl .rqjcontemplat i f d.ont on a lou ù;eu e:- i ; . runté

cer ta ines d . i spos i t ions monaca les . lou tes ces mesures sont sanc t ion-

nées par le Conse i l d tadmin is t ra t ion e t 1 rép iscopat .

Sans cesse, soeur Anna a igu ise la consc ience pro fess ionne l le .

n . . . Que 1 lon se conforme exac tement aux ordres e t av is des inspec-

t e u r s d o n n é s l o r s d e s c o n f é r e n c e s ( 1 8 9 0 ) r . . . q u f o n n e r e v i e n n e p a s

seulement à l -a vei l le d.e la rentrée en couununautét" t f En 1894t el le

d .énonce tou te bmta l i té , ind igne d . tune re l ig ieuse, les coups , les

s u r n o m s e t i n j r r r e s ; ( . . . ) f t Q n e l f e b a s s e s s e : ; u e : L t é c r i r e r L e s l e t t r e s

alronymes ! Ces abus 1ul sont sans doute parvenut. .par les soeurs

qui ont eu écho d.e tels aglssements. Soerrr Ânna a narclat d.e

redresser les e r reurg ; e lne le fa i t au grand bénéf ice d .e l fensemble .

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Une fois ret i rées d.ans leurs hameaux , certaines inst i tutr lces

f inissent par prend.re des habitudes inconvenantes. Soeur Anna le

leur rappe lLe au moment des re t ra i tes annue l t res : r r . . . 11 fau t

év i te r tou te chose cont ra i re à la bonne éducat ion , on ne s ta i ' rê -

t e p a s , l e v a n t d e s v i t r i n e s , o n n t a s s l s t e p a s a u x f ê t e s p u b l i q u e s '

corn er ts , ùhéât re , fê tes champêt res ; on ne ren t re pas dans une

auberge ; on ne cour t pas à la fenêt re au son du tambour . . . . t r o

Du savoir - v ivre , dê la mod.érat ion en toute chose : r f Cul -

t i ver les vocat ions , ma is po in t r l texagéra t ion ; ne c ra ignes pas

d.e réc lamer ce d .on t vous avez beso in . 11 fau t ce qu t i l fau t ( en

f a i t d . e n o u r r i t u r e , d e v ê t e m e n t s , d . e m é r l l c a m e n t s . . . ) ; p o i n t d . t e x c è s

dans l -e t rava i l ; so ignez consc ienc ieusen:cn t vos santés . Cres t ,

après la vertu des soeurs, 1a plus grande r j -chesse d.tune congré-

ga t ion . . . t r Un peu d .e soup lesse d .ans 1es rappor ts rnu tue l -s : r r . . .Vous

vous tourrnentez inut i lernent. 11 nrest pas quest ion d.e changement de

soeur Pau l ,pas p lus que c1e ce lu i de n t lmpor te qu i ; hab i tuez- vous

aux p la isan ter ies e t aux taqu iner ies d .e vos compâgn€s. . . r r

Quf i l s rag isse drune ins t i tu t r i ce , d tune a ic le -so ignante ou de

nt irnporte .qùel le act iv i té , soeu! Anna ne cesse d.e répéter avee

po i -ds : r r . . . Que chacune so i t hab i le e t complè i te dans son domai r rê . . . r f

B ienséance re l ig ieuse, consc ience pro fess ionne l le , ad .ap ta t ion

dans 1e compor tenent su ivant l -e l1eu où l ron se t rouve, par le r

1 ta l lemand.1à où tou t 1e monde emplo i r .ce t te langue, un ry thme de v ie

en harnonie aveo 1répoque, fût-ce au pr ix clrun certain nombre c1e

coutumes rel igier i rses peu compatibles avec 1e régime semi-séculaire,

voi là autant de chapltres que soeur Anna ouvre pour encouragerr rê-

dresser , amél io rer , amer lder ' ' '

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Vis-à-v is des soeurs qu te l le envo ie en miss ion dans Ia va} lée

de 1? Oh io , soeur Anna se mont re souc ieuse des ex igences re l lg ieuses t

a t ten t j -ve , sp l r i . tue l le : f t . . . Bonne année sous tous les rappor ts :d -e

Ia fe rveur , d .e l rhumi l i té , d .e 1a char i té , c les voeux , d .e 1a Ste Règ le ,

c le l - raccro issement en nombre , d .es progrès dans la per fec t ion , dans

1es sciences et d.r ' lns l -es arts, en gain et dons pour notre future Aca-

d .emy (1899) i . r . combien je vous souha i te ra is auss i de do l la rs s t i I

su f f i sa i t de mes voeux ! . . . On es t tou jours exposé à d .es décept ions

avec d.e jeunes enfants qut i l faut former. Tâchez d.e d.écouvrir un ta-

len t de dess in e t de pe in tu re parmi vos recrues ( lgOZ) | t t c ma gran-

de, ma p lus grande préoccupat ion ac t r :e I le es t la p répara t ion drune

nouve l le éd i t ion de no t re Règ lement ( t903 ) ; ' . . Pecq me fa i t des

cro lx pour l ta rgent e t p lus encore pour les santéS ;5eeur E . es t f ra -

gi le comrne du verre ; prenez soin cte sa sagté ; quel progrès ! Vous - '

savez trois lang:ues maintenant et l ron peut vous écr ire en français

avec Ia cer t i tuc le d . tê t re compr ise . . . Vous savez tan t d .e langUes main-

t e n a n t q u r o n n r a q u e l t e m b a r r a s d u c h o i x . . . ( 1 9 0 2 ) r f '

Soeur Anna d .emande à ses soeurs d fê t re ouver tes e t la rges d- res-

pr i t , équ i l ib rées en un mot : t r . . . S i vos soeurs ava ien t l tespr j - t

1arge, e1Les cornprend.raient n-a . plaisanter ie. Que soeur R. ne T|âcoII-

te pas d ren fan t l l l ages aux soeurs !

S!. pour.La. mission d.tAnnérique , la supérieure générale souhaite une

re1ève au tochtone, e l le ne veut pas qu ton accepte nr lmpor te qu i :

f r . . . N tadnet tez pas soeur X . aux voeux . Qute l le d 'ev ienne d ' tabord sé-

r ieuSg. . . i . . . Soegr Ye es t o rgge i ] leuge e t au tor l ta i re ' 0n ne 1u i

fe ra pas fa i re p ro fess ion ; qu te l le se cor r ige c l rabord e t se fo rme

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b ien . Vos Amér ica ines <Lont Â1 ice Bard .o sont de vér i tab les coméc l ien -

r res . . . r r . La prov inc ia le rL tAmér ique se p la ignant de cer ta ins su je ts

peu ut l1es et souhaitant apparemment }eur retour en E\ irope, reçoit

une réponse sans ambages : 11 . . . 11 faut pourtant que vous preniez Ie

part i d.e conserver l -à-bas aussi d.es caractères broui lLons et mauvais

1,a maj,son-mère ne peut pas r levenir Ia colonie pénitent laire. dl .e Ia pro-

vincedrAmérique.rr Et c1e leur envoyer une ul t lme reconutandat ion, qui

sera so-n testament spir i - tuel aux Américaines, car el le va bientôt mou-

r i r : t r . . . Que chacune soit habi le et complète dans son Comaine i

soyez tou tes , g randes, généreuses e t sur tou t hunb les " ' r r

C i rconspecte lo rsqute l le f i xe les c r i tè res

sion , soeur . l^nna se montre aussi t rès avisée dans 1e choix

cess i té d .e fo rmat ion d . rune supér ieure 1oca le .

d I admis-

e t I a né -

Dans sa correspondance , soeur Anna a d.éf ini Ie prof i l humain qufel le

souha i ta i t rencont re r dans ses su je ts . La pe t i te recme Iu i p1aî t lo rs -

qutelne témoigne de certaines disposit ions ! rr l ,ous avons trrr€ rer]-

t r é e c l t e n f a n t s s a g e s , v a i l f a n t e s e t q u i p r o m e t t e n t " ( B . I V . 1 9 O 1 ) . N o u s

avons vu ce qu te l le a t tend. cLe Ia nov ice , d .e l t ins t i tu t r i ce , de la mis -

s ionna i re e t de tou te f i l l e d -e l \ îoye . Par a i l feurs , e l1 'e n?hés i te pas

de renclre à leur famil- le des sujets qui ne répond-ent pas aux normes

Ct in te l l - igonce , rLe p ié té , de renoncement inhérentes au genre c1e v ie

d. rune Fi- l le d.e la Proviclence.

i , ]e. is s i soeur Ânna attend beaucoup de chaque soeur en part j -cul ier, i I

lu i faut immanquablernent cles supérieures de trempo : rr . . . Formez

l tespr i t , 1e coeur e t le carac tère de goeur i r i . en l rue d .e vous rempla-

cer pour la direct ion ferme et maternel le d.e Ia cornmunauté . . . l râge

es t un d .é fau t qu i se cor r ' ige chaque jour ; e t pu is , e l le n tes t d 'é jà

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p l u s s i j e u n e ! Q u t e l l e s o i t g a 5 - c e t c o n f i a n t e . . t ' ( 8 . X . 1 9 0 1 ) . A

une supérieure de grand.e maison el1e demand.e d ravoir rr . . . du carac-

t è r e , c e s g r a n d e s c h o s e s q u t o n a p p e l t e I a d . é c i s i o n , l a f e r m e t é , l r i n -

t r ép id i té . Ceux- là seu ls réuss issent , qu i son t des gens c l tac t ion t

q u i n r o n t p a s p e u r d e 1 a p e i n e . . I i . . F u i g e z d a n s v o s c o e u r s , e t

vous serez tou jours s incères e t é loquentes r t , d i t -e l1e aux d i rec t r i -

ces ass is tan t à la re t ra i te annue l le . À soeur Ambro ise ' responsa -

b le de l roeuvre du iÉary Iand, e l le écr i t le 18 ju in 1900 : r r . . .

Soyez tou tes la rges Ctespr i t , généreuses e t ne voyez que le b ien gé-

néral . . . rr A Une supérleure craint ive : r t Âcquérez une apparence

aisée et sûre. Point d.e t imid. i té , mais une noble aisance et une

résenre d . igne e t na ture l le . ( 16 . I . 1890) . A la responsab le de l r ln fan t

.Àsy1um d.e Providence aux E.U. , soeur Anna ne cesse de demander fel ' - :

meté , audace e t soup lesse 3 f t . . . Vous ne saur j -ez iamai -s nnrê t re p lus

agréab le qu fen vous e f fo rçant d racquér i r une par fa i te a isance avec

t o u t e s 1 e s p e r s o n n e s " ( 1 ? . W I f . 1 8 9 5 ) r t . . . 0 h ! o u : - , a c q u é r e z u n e

a imab le a isance. Dégourd issez-vous . A t ren te ans , j rex ige que vous

soyez une fe rnme de tê te , une femme fo r te r e r l un mot r t ( 28 , IV .1896) .

* . . . Lu t tez sans cesse cont re vo t re t im id , i té e t vo t re sauvager ie qu i

p a r a l y s e n t t a n t v o s p r é c i q p e s e s q u a l i t é s . . . r r ( Z O . V f f . 1 B 9 B ) . Q u a n t à

l tad .min is t ra t ion généra Ie , soeur Anna rappe l l -e cLa i rement ce q l t t - ' ' ;

fau t a t tendre d tun évent t re l concours ex tér ieur : r r . . . Avec ces mes-

s ieurs , i l s tag i t d .e fa i re Ia besogne, de por te r Ie fa rdeau, tou t en

leur a t t r ibuant 1e succès e t Le f ru i t . . . r t Ï la pe in tu re es t c r r re l le .

Sans doute a-t-el ]e nessé par? ce genre d.rexpérience pour avancer ce

p r o p o s ? ( t )

(1 )Tout l tensemble de ce passage s r appu ie sur la cor respondance de

soeur Anna et se trouvant d.ans le @ op.ci t .

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Au cours de son rnand.at, soeur Anna entrepri t plusieurs vo-

Jrages d.taf faire qui pourraient srarprendre en ces temps d.raustér i té ,

mais qui ntont r ien d.e d.émesuré quand. on songe quten cette époque d.e

muta t ion , tou t l raven i r reposa i t sur les in i t ia t i ves de Ia d i rec t ion

conventuel le .

11 étal t devenu di f f ic i le à soeur .Érnna de trai ter par correspondance

certains problèmes d.e Ia province d.fAmérique. I ,e I décembre 18)1, el-

le cormrence à parler d tun éventuel séjour au Kentucky; s iège de la

jeune prov i -nce , : f r . . . I1 fau t b ien que ie mrarnér ican ise auss i pour

vous comprendre . . . f t r T re p ro je t se préc ise e t Ie 26 févr ie r d .e I fannée

su ivantere l le annonce dé jà à ses miss ionna i res U.S. qu fe l le a1 la l t les

rejoindre Ie 26 mars. Âprès une visj- te aux membres d.e sa fanr i l t re éta -

bl is à Paris et au Havre, soeur Anna, accompagnée de son assistante '

soeur Adel ine Siefr ied., d.run groupe d.e cinq novices dest inées aux oeu-

vres de Rhodes Island. et d.e Provid,ence, stembarque pour le Kentucky 1e

22 mars. Soeur Anna y séjourne une arulée. Ensuite, e1le se rend en Bel-

gique où se posent des problèmes d.racquisi t ion dans le cas où la congré-

gat ion compte sry i -rnplanter durablement '

Se pose éga lement la ques t ion de l tobéd. ience ép iscopa le . Pour év i te r

certaines compl icat ions clues à une vacance de siège comme ce fut Ie cas

à [ letz, ne valai t- i l pas mleux se mettre sous Ia tutel le romaine comme

ltavaient déjà fai t de nombreuses congrégat ions d. iocésaines ? Au

début du slèc1e, soeu? Anna se rend donc à Rome où Pie X 1ui accorde une

au6. ience. l ,e chef cle l r$gl ise semble parfai tement au courant d.e Ia sl tua-

t ion d.es congrégat ions enselgnantes du Reichsland. Soeur Ânna quit te Romet

r lche dee voeuT du Sa in t -Père : f r . . .a l lons , p renez courage e t fa i tes

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beaucoup d.e bien r t , r iche aussi d tune visi te cle la Rome ant ique et

nouvel le. Soeur Anna montrai t un intérêt except ionnel aux monuments

e t musées des v i l les qu te l le t raversa i t e t dont bénéf ic la len t à son

re tour leS é lèves , Ies maî t resses e t les soeurg ' Les oeuvres d ' ta r t

l tat t i rent part lcul i -èrement et nous ne nous étonnons plus à présent

Lorsquf el le d.emande quron d.écèIe"que]que talent de peinture et d 'e nu-

siquel Crest sous son mandat quron fai t l tacquisi t lon d'e plusieurs

lrarmoniun rsr 'J r instmments d.e musique de toute nature ' Crest el le

qul fait réforner le chant grégorien d'e Ia maison-mère, qu1 ngt à

1 féco le de 1 tén inent mus ic ien sacré , Ie chano ine I l 'F 'X ' l l a th ias (1 ) r

les cand lda tes à la car r lè re de mus ic iennes . Cres t à e l le que l ton

d.oit Ia formatlon d.e professeurs de musique pour chaque grande na1-

son, pens lonnatB e t ex te rna ts , en l roccurence . soeur Anna conpta i t

d.onc plus d.rune corde à son arc . Ctétai t une évei l leuse d'e talents " !

Une lnitiative couronnant toutes les autres fait débou-

cher l -roeuvre de soeur Anna sur une apthéose d.e l i t térature rel igieuse

relevant directement d.u patr imoine de la congrégat ion.

11 s tag i t d rabord de l r i rnpress ion d tun Ca lendr ie r Sp i r i tue l , sanc t ion-

né par 1e chapitre général dfaffaire de 1885 et qui doi t rr favoriser

l fexact i tud.e et l tuni formité d.ans les exercices rel igleux de règIe et

r l tusage . , . t r Pour l tannée 1895t par exemple , Ie ea lendr ie r Sp i r i tue l

propose à tous les rcenbres de la congrégat ion d.e mettre l faccent sur

la méO.i tat ion , consei lLant nême de renouveler les manuels rr . . .ache-

tez les méthodes de Hamon chez Benz lger ; i ra ime la var ié té . . . t r Ce

Calendrler srouvre chaque année sur un enseignement précls qui permet

- Strasbourg 1960 -Itiusicologue - Compo-

F.X.IIIATEAS Ir extraordinaire rmsiciP,n,de DieuDocteur en Philosophie- Docteur en Ïhéologie -

sl-teur ( rclz - 1939 ),

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Ce main ten i r l respr i t re l ig ieux e t de c r is ta l l i so r les e f fo r ts vers

un but conmun. Soeur Anna fai t eneuite éd. i ter '1e À{JNUEL d.e Prières'

recue i l basé sur l tespr i t e t les p r iè res du fond-a teur e t de l rEg l i se '

n f l ren ferme tou tes nos pr iè res en c leux langues e t se d iv ise en qua-

t r e p a r t i , e s t t ( 1 ) . Q u e l r o n m e s u r e l f l m p o r t a n c e e t 1 a v a l e u r d ' e c e

manuel ! I I y avait en usage clans la congrégat ion une mrl t i tucle C.e pe-

t i t e s p r i è r e s , o r a i s c n s j a c u l a t o i r e s , p r a p r e s à t o u t e c i r c o n s t a n c e d e

Ia v ie quot id . ienne, aux fê tes l i tu rg iq t res , ce l ]es du d- iocèsê ' r Pê tc '

I ron réc i ta i t les l i tan ies de l tEn fan t -Jésus , c1u Sacré-Çoeur , c l 'e Not re -

Dame cLe 1a Providence' r le la Vierge, d 'e St Jcseph' Au cours d'u XIX&

s iàc le s tes t ampl i f lé n -e réper to i re des Of f i ces à réc i te r sous pe ine

c le fau te : I rOf f , i ce de fa V ie rge , d .e Not re -Dame de la Prcv ic lence , 1 r0 f -

f ice cles l r iorts. Soeur Anna réal ise le travai l gi-gantesque de glaner

tous ces tex tes , c1e les o rd .onner su ivant des c r j - tè res d tobservance ou

c le s imp le d ,évo t ion , en les é ta lan t sur des espaces l i tu rg iques , e t

sur tou t en les rendant access ib les à tou t - ' Ie nonr le .En réaL i té t r i l i n -

g u ê r l e s c f f i c e s d e l r E g l i s e s e d i s a n t e n l a t i n , f e n a n u e l r e s t a o u -

ver t à tog tes les soeurs . S i la ma jor i té d .es nnernbres de Ia congréga-

t ion posséda i t par fa i tement l ra l lemanc l vers la f in du XXt& s ièc1e ,

(1) I l r l lUEI DE pRIERftS àl tusage des soeurs cle la Providence d.e Saint

Jean-d e-Bas sel ; f iETZ 189 5 .La premlère par t i -e . ]u recue i l compor te les exerc ices de Règ1e pré-

vus pour 1a journée, Ia semaine , le mo is e t l rannée. La deux ième

est réservée aux c l i vc rs Of f i ces : Of f i ce d 'e la V ie rge , des Mor ts t

ces Of f i ces compor tan t l -a réc i ta t ion des Hat inesr laudes , Pr imet

l ie rcersex te , None, Vêpres , Conap l ies .Toutes 1es pr iè res e t p ra tJ -ques conformes à l tespr i t d 'e l r ins t i tu t

sont recuei l l ies dans Ia part i -e I I I ;Ia dernière ci . iy ls icn groupe d.es pr j-èrcs éparses et mult ip les con;

seiLlées par Jean-l , [art in ou 1a Cévot ion populaire d'es d.eux derniers

s i è c l e s .

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restai t une port ion d.e francophones or iginaires du Val de Vi1lée , de

la val lée d.e 1a Eruche et de 1a région d.e Château-Sal ins que ntatt i -

raient pas les textes al leraands. PerÊonne ne fut donc sacr i f j -é.

Notons enf in Ie bienfai t inrnense qufapportai t la d. i f fusion <Le ce

manue l dans les nov ic i -a ts : c ré ta i t la f ln de Ia cop ie des tex tes in -

d. ispensables. Soeur . l inna garant issalt une heureuse uniformité d.ans

l r e s p r i t e t l a p r a t i q u e de 1a sp i r i tua l i té d .es F l l les de Ia Pro-

vidence. El1e ranirnalt une dévot ion au fondateur, acquise de longue

date , cer tes , ma is lo in d tê t re répandue

En 1903, soeur Anna travalI le au remaniernent des Const i tut ions : rr } ia

plus grande préoccupat ion actuel le est la préparat ion d. tune nouvel le

éa i t ion d .u Règ lement . . , r r éc r i t -e l l -e à une soeur d . rAmér ique.EI le n teu t

pas Ie temps d .e réa l i ser ce pro je t .

Àutre j -ni t iat ive à 1 ract i f de soeur Anna : e11e travai l le au rappro-

chement avec Ia naison des Vosges. . l ,e temps a fermé certaines cicatr i -

c ê s e l t h e u r e e s t a r r i v é e o ù i I n e s r a g i t p l u s d e s t i g n o r e r . C f e s t ô } l e -

rnême qu i ouvre Ies démarches : t r ' . . J ré ta is à Por t ieux avec soeur

ii{athlld.e Je suis sûre que le Père }Joye a vu ce rapprochernent avec

p l a i - s i r . . . O n n o u s a f a l - t u n a c c u e i l c o r d i a l e t t o u t f r e t e r n e l . . . t t ( 1 ) .

I re 14 janv ie r 1891r soeur Anna a Ie p la is i r d . tannoncer par c i rcu la i -

re aux conmunautés que T,éon TII I v ient de signer le tsref de vénérabi-

1 i té de Jean I ' Ia r t in } i ioye .En 1A95; le Sa in t -Père s igne Ie d .écre t d rap-

probat ion d"es écr i ts d.u fonr lateur. A part i r de ce moment, toutes l -es

d .émarches , en t repr ises . . . se c r is ta l l i sen t au tour de ce thèrae du

(1) ANNAT,ES sr J . 1895.

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re tour aux sources ; on mul t ip l ie les v is i tes à Por t ieux ; on d . i s t r i -

bue les recuei ls contenant 1es pr ières de i l ioye ; on suspencl son por-

trai t Cans Ia galer ie des supérieurs de la congrégat ion ; on engage

des recherches pour re t rcuver la tombe d .e l {oye , en ter ré à f rèves (1 ) ;

1es soeurs se rendent en pé le r inage à Cut t ing , l ieu d .e na issance de

Jean l" . lart in ; on inst i tue la fête ae la Provi ' ,1ence conme joar fér ié

d a n s 1 a c o n g r é g a t i o n ( Z ) . , . B r e f , c t e s t l r a p o t h é o s e < f e l a s p i r i t u a -

f- i té et du cul te au fond.ateur que f ron souhai. te d,éjà voj .r éIevé au

rang des bienheureux.

1 ,a sp i r i tua l i té d .e Ia congrégat icn se déve loppe ; l t ins t i tu t s té tab l i t

sur de so l ides ass ises à 1 rabr i des grandes quere l les qu i se jouent

dans e t con t re l rEg l i se ( l ) .n t te res te fe rme dans sa miss ion d téduca-

t ton populaire , sous 1a direct lon sage et intel l igente cLtune autor i té

sincère et compétente.Soeur Anna gouverne 1a congrégat ion depuis dix -

huit ans. En 1gO3 ' on renouvel le son mand.at pour la trois ième fois '

E11e a cinquante-cinq ans. E11-e se trouve au fai te d-e sa carr ière :

1e pensiorrnat regorge dré1èves. le novici-at assiste chaque année à

une moyenne d.e trente vêtures rel igieuses ; sur Ie plan scolaire tout

1e personne l es t d ip lômé ; à 1 té t ranger , 1es fond 'a t ions prospèrent

au point cLe fournir leur propre relève. Drinpcir tantes implantat ions

ont permis à l r ins t i tu t de s tenrac iner au coeur c les cent res de Ia v ie

culturetr Ie et rel ig ieuse clr- f i lsace-Lorraine. I 'es santés se maint icnnent.

(1 )ANNAIES sT J .16 .X.1895 : I \ Ig r Kozuno, le p révô t du chap i t re Scheuf fgen

ff iædi"ateur cle Ia cathéd.rale Hul ley stassocient act ivement aux

recherches . Draprès 1es arch ives rmtn ic i -pa les de Trêves e t de Cob lence

les foui l les à entreprendre se si tueraient sous un immeuble. On arrê-

te les lnves t iga t ions .(Z) fegô i Fê te de- Ia ? rov idence ins t i tuée comme fê te fé r iée de l r ins t i tu t '

1893 : Notre-Dame de l-a Providence désignée supérieure générale .

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Soeur Anna pouvait jeter un regard d.e sat isfact ion bien méri-

tée sur son oeuvre . l i i a is comme ses devanc iè res , e1 le ne pu t jou i r

cLu frui t d.écisi f de son labeur. Une mort inopinée l tarracha bruta-

lement à sa famil le rel ig ieuse.

I ln ma1 sub i t s té ta i t déc lanché spontanér :en t . le 15 avr i l 1903,

soeur L,éon écr ivai t à soeur l , iar ia Houlné, supérieure provinciale en

Amérique : I t o, . Notre révérende }r ière est d.ans une imnobi l i té parfai-

te ; e t l -e a des dou leurs a t roces dans le geno l r gauche . . . r r f ,e 25 c lu

nême mois , l r i r réméd. iab le é ta i t dé jà a r r i vé f l . . . Nous sonmes cor rs -

t e r n é e s , a n é a n t i e s e t d o u t o n s p r e s q u e d e l a r é a I i t é . . . r f I , a v e i l l e

au soir , soeur Ânna avait remis sa bel1e âme drâpôtre et de fr lu ière r t

à Dietr , après cl . ix - sept jours de souffrance et dix - hui t ans dfun

supér io ra t fécond. à la tê te de 1a congrégat ion .

Ce fu t l -a cons terna t ion généra le e t d raborc ] 1a s tupeur . Dans Ies corn-

rnunautés d.tA1sace-l ,oraine, Ia nouvelLe frappe comme la foudre . I ln

Be lg iqUe , c res t Ie c lésar ro i . La prov ince es t en expans ion , cer tes ;

mais el lLe a d.e graves problèrnes de prospect ive à résoud.re au niveau

des e f fec t i f s e t d .es recrues (2 ) . En Amér ique l l rannc :nce de la nor t

d.e soeur Anna sème 1a panique. La provlnce, sans sa fondatr icer sur-

v iv ra - t -e l le ? L févêque de Conv ing ton , supér ieur ecc lés ias t ique d .e Ia

fonclat ion au Kentuckyr croi t proche }a f in de 1a ?rovince.

lhis soeur Ânna avait fai t oeuvre r lurable d.ans tous les domai -

nes , au bénéf ice de tou t Ie rncnde, dans Ie bmt nob le d .e fa i re g ran-

( l ) l ' a congrégat ion a beaucoup de mal à rés is te r à t 'a thé isme soc ia lqu i s tes t ins ta l lé en Be lg ique depu is Ie c Iébut d .u s ièc1e.c f 'T,ATREIIIE op.ci t . pp. 350 et suivantes.

(2 ) I , thos t i l l té pers is tan te d fune f rac t ion c le Ia popu la t ion fa i tencore sér ieusement obstacle après vingt ans <i . tJ-mplantat ion.

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d. i r tou tes les re l ig ieuses de sa congrégat ion , e t par e l les r tous

ceux e t ce l les qqre l les a t te i .gnent par Leurs ac t iv i tés . A ses F i l -

1esre l1e ava i t ense igné Ia ver tu r la , i jénéros1tér1o . 4ob lesse ' :1 .e se3r -

t inen ts , l ramour d .u mét ie r , une tendre préd i lec t ion pour l ten fan t t

l a " j o y e u s e t é " , l t é n e r g i e . r ? Q u e c h a c u n e s o i t h a b i l e e t c o m p l è t e

d.ans son d.omaine t t , recommand.ai t- e} le ; rr Devenez grandes, nobles

e t généreuses r r , cn6e igna i t -e l le en tou te c i cons tance. Sur 1e

p lan pro fess j -onne} , e ] }e vou lu t r r des ins t i tu t r i ces . ins t ru i tes t

t rès ins t r r r i , tes , t rès capab les , t rès t rès méthoCiques . . . r t Voeux p ieux ?

Non . . . ! Soeur Anna avait tout mis en oeuvre pour faire réussir son

pro je t éc luca t i f .E t quanr l Ies p rob lèmes s raccumul -à ren t , quand les

r l i f f icul tés parurent insurmontables ' soeur Anna se réfugiai t en

Dieu en d . i san t : r t Eh ! b ien , ne sommcs-nous pas Ies F i1 les de ]a

Prov id -ence ? t r . . o E t e I1e la issa i t ven i r les événements . . t

Au tor i tés c iv i les e t re l ig ieuses rend i ren t les dern ie rs

honneurs à 1a clépoui} tre nortel le d.e Ia supérieure générale de St-

Jean, [1gr Kars t , v ] -ca i re généra l e t supér ieur ecc lés ias t ique de ] -a

congrégat ion présid.a la cérénaonie à ]aqu.e] le assistèrent plus d'e

t res te p rê t res c lon t 1es Ob la ts de St -U l r i ch , les Rédemptor ls tes de

léterchen et 1es Franciscains de Metz. l re Dr Schlemmer, consei l ler

int ine d.u gouverneaent et nembre cle l toberschulrat de Strasbourg t

fut présent aux obsèques, entouré par ]es consei l lers du gouverne -

ment tsauch et Blum de Strasbourg' Ernst et Bayer, consei l lers d'es

écoles d.e l \ {etz, 1es inspecteurs de sarrebourg, sarreguemines et

saverne ( t ) .

( r ) a .s [ J . @ - l i asse : décès .

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Les journaux locaux dont Ie lorrain (1) et les lothr lnger

Volkst imrnen (2), consacrèrent plusieurs colonnes au deul l qui f rap-

pait la congrégation cle la d.ivine Provid.ence d.e Saint Jean-de-Bas -

se1. Dans l-es téIégrammes de cond.oléance, on relève 1es noms d.e vi-

caires généraux, d.e professeurs de séminaire, de prêtres, de prédi-

cateurs, inst i tuteurs, enseignants d.ans l -es Ecoles Normales , des

noms d .e personna l i tés c iv i les r C le run , S teh le , V . loeper ,dc p ré la ts ,

tels celui de Metz, $Igr BêwlerrFoucauls de St-Dié, Fr i- tzen de Stra-

bourg , Marbarch , Schrod. . . I , cs cengrégat ions re l ig ieuses du Re ichs l -and.

et d.e lbance s tassoclèrent au deui l ; la maison de ?ort ieux écr lvai t

au conseil : rr le divin Ilhitre qui vous a épargnées de 1a tourmente

qui anéant i t nos oeuvres d.e France, vous avait réservé une autre croix.r t

Le 28 avr i l 1903, l raumônier Langbourg transmit par cir-

culaire les nouvel les d. isposit ions touchant Le gouvernement de l -a con-

grégat ion : r t . . .L foeuvre de D ieu devant survÀre à CeLLe qu i l tava i t

s i sagement d . i r igée pendant p rès d .e d ix -hu i t ans ,1a d iv ine Prov iCen-

ce a dé jà pourvu à ses beso ins . De par t l rau tor i té de Mgr I révêque d .e

Metz , notre vénéré Pèrc supérieur a, conforrnéuent à nos Oonst i tu -

t ionsn nommé vicaire générale cte Ia Congrégat ion, notre bonne Mère

Mathi ld.e Schmitt , première assistante et, du vivant de notre regret-

tée Supérieure généraIe, son bras r l roi t d.ans 1e gouvernement de l r Ins-

t i tut . Ltél-ect ion canonique lui conf ia déf ini t ivernent l fadministra-

t ion au mois de septembre .

Une ère d.e rud.e labeur, c lrépreuves et de méri te srouvrai t pour la

nouvelle supérieure général.e de Saj-nt-Jean. Soeur ll i lathilde Schmitt

sracquùtta de sa charge avec vertu et énergie.

( t ) 1 *V .1903 Ne 99 e t 30 . rV . i 903 Ne 98 .

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II . DEIJX GENERÀIATS CO}TTRARIES

lrthistoire d.e la congrégat ion vient d.e se clore sur une pério-

cte de d.éveloppement intense malgré les énorraes d. i f f icul tés que Ia

d . i rec t ion eu t à résoudre immédia tement après l tannex ion e t quand

se resser ra I tempr ise ac lmin is t ra t i ve sur la v ie sco la i re c lans 1e

Reichs lanc l . En ce début Cu x tsp s ièc le , 1 révo lu t ion soc la le , psy-

chc log ique e t menta le s rexpr ima dans la congrégat ion par des cou-

ran ts d . f oppos i t ion d ,ébouchant sur la d .épcs i t ion de la supér ieure

généra1e. Une fo rce pro fonde a t tachée à la t rad i t ion f i t obs tac le

à 1 tévo lu t ion que ten ta d ramorcer 1a nouve l le ad .min is t ra t ion ecn-

ventue l le dont Ia sphère d tac t ion eu t , par a i1 leurs , le to r t de se

cantonner dans un par t i cu la r isme é t ro i t "

Lorsque Ia g;uerre d.e 1914-1918 éc1ata, l -a nouvel le supérier.rre gé-

néra le , en voyage Cta f fa i res c lans la p rov ince dr / imér ique, ne pu t

regagner l rEurope. Iso lée i le r r iè re une f ron t iè re à p résent p réca l re ,

la congrégat ion s rouvr i t sur une pér iode c l tau to-dé ter ra ina t ion loca-

I e o ù l t o n p a r a e s s e n t i e l l e r n e n t à l t i m m é d i a t ' P I u s d r i n i t i a t i v e s .

PIus d.e projets . l . Ia is une pol i t ique ini l iv i {ual iste tournée secrè-

te rnent vers une perspec t ive de re t r .u r à Ia France ; te l1e fu t l ta t -

t i tud.e généraIe adoptéc clurant les Cernièrc 's années de la domina-

t i -on a l1emand.e . Ce fu rcn t respec t ivement les soeurs l v la th i ld -e

Schmitt et À{ar ia Houlné qui c i i r igèrent la congrégat ion c1e 1903 à

1 9 1 8 ( r ) .

(r) Â.ST J. lgqElre I l i .SCINIl l - l l i .HOULi\E 1 l , | l , r I ; i / rLES de St J_.: années

1903 à t9 ry aCmin is t ra t l ve - l iasse r r Ense igne -

ment 1e70-1918 " ; J .V / ILHET, I ; I op 'c i t '

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23e

1. SOEUR IrûÎHILDE SCHt'tI Î? : 1903-1909.

Canon iquement en fonc t ion depu is les é lec t i cns généra fes du

moi-s d.e septembre 19A3, soeur i l lathi lc le Schnit t poursuivi t à sa

nan ière l toeuvre qu i Iu i ava i t é té ccn f iée . Ses tâches en tér ieu-

res lui avaient donné une sol ide expérlence aclministrat ive, péd.a-

gogi-que et humaine. EI le avalt été , tour à tour, inst i - tutr ice ,

p ro fesseur e t c l i . rec t r i ce au sémina i - re , pu is ass is tan te au se in

d.u consej- l rLtadministrat ion d.e 1a congrégat ion. Durant toute cette

p é r i o d e , e 1 I e s f é t a i t a c q u i s e I a s y m p a t h i e g é n é r a l e e t f i t é c o l e

aux cô tés c1e ce l - le qu te l le remplaça i t na ln tenant .

a ) Des in i t ia t i ves in té r ieures coura teuses .

Soeur l t iathi lCe Schmitt avait vu Ie jour à Tromborn, en l f iosel-

1e ac tue l le , en l - ta .nnée 1851. Ent rée à 1 'âge cLe r . l i x -hu i - t ans au

couvent de Sa in t Jean-d .e-Basse1, e I le y poursu lv i t d .es é tuc les se-

ccnd.a i res e t passa avec succès son examen de f in de sco la r i té à

l rEco le Normale d .es Ins t i tu t r i ces c le Sé les ta t ( t ) . Soeur t r fa th i ld .e

boracla son cycle clrétucles en 1875. EI le fut aussi tôt nomnnée comme

pro fesseur au sémina i re , dont e l l .e p r i t Ia d i rec t ion en 1881 lo rs -

que soeur Anna eut à prendre en charg;e le noviciat et à seconder

plus étroi tement une soeur Constant ine dont la santé commençait à

( t ) c f . Prc r r iè rc i re r t ie , chap i t re I I I pp .175 e t su ivantes :Avant l tannex ion e t auss i tô t après , 1a congrégat ion , con t ra i -rement à cel1e cle Ribeauvi l lér Par exernpler envoya ses futu-res inst i tutr ices dans les Ecoles Normales du Reiohsland pours ty soumet t re aux examens o f f i c ie ls .Cec i permi t de met t re un te r -me au d. iscréd"i t j eté sur 1e personnel enseignant de }a congréga-t ion .Pour 1es maî t resses des t j -nées au sémina i re , 1es au tor i téssol l ic i tèrent lêur at lmisslon comme éIèves clans 1es Ecoles Normales.

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s ta l té rer cons idérab lement . le sémina l re compta i t a lo rs p rès d .e

130 é Ièves . En 1895, i l sera L lé les té r le son excé i len t c iv i l ne se

c les t inant pas à la v i -e re l ig ieuse. Son e f fec t i f va se ré t réc i r

avec l -es lo is in te r , l i san t l rense ignement d .u f rança is dans les an-

nées 1BB7 - IBBIJ e t f rappant essent ie l - le rnent 1es pens ionnats d .e

jeunes f l l ]es 1 r foyers .Le la cu l tu re f rança lse r r .En 189r , ne f i -

guren t p lus que lB pens ionna i res sur les reg is t res d . r inscr ip tJ -on

( t ) . l ,a supér ieure généra le a t t r ibue ce t te Erosse d .épress ion t r au

mauvais tenips et au programme '? et son internat serai t certainement

p l u s f o u r n i s i e n A l s a c e - l o r r a i n e I t o n j o u i s s a i t r r d e l a l i b e r t é

anér ica lne r r , qu i lu i . r :onn€râ i t t r une r rasse d . f é lèves t t (1 ) . Soeur

i \ la th i ld .e passa i t , en tan t que d i rec t r i cer par tcu tes ces t r ibu l ta -

t ions adrn in is t ra t i ves qu i l ia ien t sans cesse 1récc le aux vc lon tés

d .es au tor i tés a l lenand.es .

Soeur Sc l r : ' l i t t rempl i t sa charge de c l i rec t r i ce avec conpétence e t

succès, présentant cha.que année ses candiclates à la Abganspr ' l t fung

c lon t les épreuves se Céroufa ien t à Beauregard e t à Sé les ta t . En

119tn , Ia commiss ion inpér ia le ad .n i t l -e sémina i re au t i t re d rEco le

Normale . L fé tab l i ssenent , désormais ap te à fa i re pesser les exa-

menS sembla i t sa t i s fa i re I tac ln in is t ra t ion scc la i re de St rasbourg ;

I tOberschu l ra t e t Gehe inra t Erns t nous en donne un écho lo rs i lu t i l

d i ra r r

s i t z t . .

Ich gegl{ lckvvt lnsche ein lancL, Cas solch eine Anstal t be-

(Z) .RtUeauv i l lé é ta i t reconnue d .epu ls 1880 ccrme lehre -

À , S l J . D O S S I E R A , H O U I N E : L e t t r e d u 2 8 . X I . 1 8 9 5 .L t . J . G R U B E R o p . c i t . p . V 6 .

t l la

( 1 )(2 )

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r innenbi l 'C.ungsanstal t . L,a première commi-ssion dtexamen se retrou-

vant au granC comple t Ie 12 mars 1895 à Sa in t Jean-c le -Basse l es t

conposée c1e scp t membres , so i t d .u Dr Erns t , Oberschu l ra t e t p rés j - -

cLent c ' ! .e Ia commission, c lu chanoine Del- l -ès, c lé1égué épiscopal, de

I t inspec teur Bauch d .e L {o lshe i rn , d .e I r0ber lehrer B i rkemeyer venant

de I tEcof e Normale cle Strasbourg et accompaË:né par son co11ègUe

Ft t t te lkow. la par t ie lo r ra ine é ta i t représentée par 1 t inspec teur

Bisack c1e Sarrebourg et 1e consei l ler scol-aire Schlemmer quj, ne

s tar rê ta qu tune journée à Sa in t -Jsan. Se ize sur se ize cand ida tes

d .e la ma ison fu ren t reçues aux épreuves écr i tes e t o ra les ce t te

année ; en 1896, vingt sur vingt passèrent leur cert i f icat t l tapt i -

tucle . ! [ous sommes Ioj-n cle l t ignorance tant décr iée i1 y a un deni

siècle, parfois vraie , nais cor:blen injust i f iée cla.ns 1a najor i té

d.es cas ! Seu1e, la sanct ion off ic iel l -e pe:rni t d.e réhabi l i ter un

inst i tut c lont l tor igine d-es membres nravalt 1 ' 'as chan6é d'epuis sa

fonCation.soeur Ai iathi l -c le d-éployait toute sa sagacité pour former

ses é l -èves - maî t resses . T1 n ty ava i t pas c ' l .e ra ison que ses fu tu res

inst i tutr i -ces fussent moitrs capables.

En 1898, soeur Schmitt accéda aux postes cle première assistante et

d féconome généra le de la congrégat j -on . Dn 1903r lo rsque soeur Anna

neurt , soelrr i l {athi ld.e est l tune d.es rare6 personnes ini t iées aux

af fa i res d .e Ia congrégat ion . Dto i r le cho ix d .u chap i t re d té lec t ion .

Soemr lv l41h116s, eu i , d .epu is p rès d .e t ren te ans s té ta i t

ad.onnée à la formation d.e la jeunesse rurale et conventuel le fré -

quentan t 1 téco le d .e Sa in t -Jean, é ta i t une personne réservée, s im-

p le r a f fab le e t d - isc rè te . Au moment de son é lec t i .on , e I le ava i - t

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cinquante arrs. Si Ia nature Ia d.ésavantageait quelque peu par rap-

port à 1a jeune femme dynamique, rayonnante et explosive que fut

soeur .{inna, soeur }lathil-cle se d.istinguait en revanche par sa soll-i-

c i tude e t c le rée l Ies oua l i tés humaines .

â t ten t ive e t d .é fé ren te , e ln -e p rena i t Ie temps c le se pencher sur cha-

que cas, recevait a.vec une extrême simpl ic i té chaque soeurr suppri-

ma i t ce qu i pouva i t en t raver 1 répanou issement des personr l€s . E I le

d.onna un souff le nouveau à la congrégat ion en s t intéressant plus aux

personnes qurà l foeuvre proprement d - i te e t au Règ lement . Auss i , ac -

cord.ai t-el le avec ph,rs d.e faci l i té que ;re le f î t soeur - fmna, tel

sé jour en fami11e, te1 re to r l r lnop iné en Europe de miss ionna i rcs

quj- avaient 1e mal ,1u pays- Bref , e1l-e étai t toute bonté et toute

compréhension à 1régarc1 d.e tout membre d,e son inst i tut .

E11e fu t auss i , t rès a t ten t ive à la v ie quot i l l i enne des é Ièves . E l Ie

ocai icnco cL tabord par mo<Lif ier consiclérablement l -e règlement austère

des é tu{ i -an tes , T :e lever es t f i xé à c inq heures e t demi ; 1es é1è-

ves ne sont ph. ls astreintes à la réci tat ion quot i 'J ienne c1e l rOff ice

avec la communauté rel igieuse ; soeur i ,athi ld.e introd-ui t la réci-

ta t ion par t ie lT -e c lu chape le t ponr permet t re d .es récréa t ions p lus

longues. Enf in , au po ln t de vue ves t imenta i re , e1 le a l lège l rensem-

b1e d .e 1a tenue.Le corsage, vér i tab l -e é tau , es t sér ieusement moc l i f ié .

T,es postufantes sont autor isées à quit ter pend.ant la journée leur

bonnet à lomrd.e armature inconfortable. E1l-es ne le porteront quf aux

o f f i c e s à l a c h a p e l l e ( 1 ) .

( t ) A. sr J . : ANNAT,ES 1903 à 1909.

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Avec 1a répét i t ion cles cas d.e typhoTcle, de malad. ie puhoonaire

i r réd .uc t ib le e t d .e décès d .e t rès jeunes re l ig ieuses , soeur Math i l -

de es t amenée à en t reprendre des t ravaux Cfassa in issement t rès im-

por tan ts à l t in té r ieur de l ta i re conventue lXe.

EII-e fai t d. tabord procéd.er au draîna,ge d.es eaux, certains endrol ts

s tavérant très humides ; el le fai t ensui- te aménager un château -

d I eau avec ins ta l la t ion de tou t un réseau de cana l isa t ion . 11 y

eut d.es sanitaires plus nombreux, des sal les Cre bain au moins à

chaque étage d.es cl i f férentes maisons et des quatre ai les d.e 1a colrs-

t : :mct ion . Pour fac i l i te r I ren t re t ien c1u l inge , t rava i l qu i - incon -

ba i t au tan t aux é lèves qu taux pos tu lan tes e t aux nov ices , 1a supé-

r ieure engage d .es dépenses nécessa i res pour I taménag;ement c l rune

buanderie à vapeur. Finis donc 1es levers matinaux peni lant 1es jours

d.e congé et parfois même pen, lant Ies jours cle cl-asse or) l ton se ren-

d.ai t en groui)e au borcl c le 1a Sarre pour y battre, savonnerr r incer

et en ramener Ie l inge d.e 1a communauté. Ces aménagements furent un

réel- bienfai t pour tout l -e rortd€.

Soeur l \ [a th i ld .e s remploya éga lement à fa i re ins ta l le r un sys tème

cl f éclairage plus mod.erne et surtout plus puissant. l ' tentreprise

é t a i t , l t e n v e r g u r e m a i s e l - l e n t h é s i t a p a s ' c a r s i l e s a Î n é e s p o u -

vaient encore se passer cLfune lumière suff isante et régul ière quand

Ie so i r tomba i tn les jeunes en cours d té tucr .es r ne pouva ien t con t i -

nuer de souf f r i r d .es capr ices de 1 téc l -a i rage dé fec tueux (1 ) .

( 1 ) A . S î J . A N N À I , E S o p . c i t . 1 9 0 J à 1 9 0 9 .

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Soeur Mathi lde compte à son act i f une d.ernière grande ini t ia-

t ive : la const:rrct ion d,e l -a ferme. I ,a congrégat ion posséd.ai t d.é-

jà de nombreuses terres autour de la commanderie. E1le cont j-nue

d . r e n a c q u é r i r , p a r f o i s , i l e s t v r a i , a u g r a n c l d é p l a i s i r d e s

fermiers d.es environs quj- par lai-ent d.e tr lotes Feld. rr , à raison

parce qu te lJ , -es leur écha; :pa ien t , à to r t tou te fo is car i I s rag is -

sait avant tout de nour:rir les Ceux bonnes centaines de personnes

vivant demière ] ' tenceinte conventuel le, Soeur Mathi- Id.e fai t donc

ériger un enseûble d.e bât iments important, 1réquipe suff isamment

pour lancer d.ès Ie d.épart une exploi tat ion rat ionnel le. Deux fa-

mi l1es voisines du couvent louèrent leurs servj-ces pour faire va-

lo i r ee t te fe r rne . Ce fu t la santé des re l ig i -euses e t d .es é Ièves

qu i 1a premlère en bénéf ic ia .

b ) Une admin is t ra t ion contes tée .

Dans tous ces travaux dfaménagement, soeur i l lathi1de trouva

en Ia personne de 1?aumônier ANDRE un excel lent col laborateur .

Aucune d.émarche d.e prospect ive ne rebutai t à ce àernler. 11 se ren-

d.ai . t d.ans les grandes maisons bénéf ic iant d.éjà d.es instalLat ions

à ino'rer à Saint-Jean pour t i rer l -e mei l leur part i i lans ta rénova-

t ion . T , rabbé André conse i l la i t , gu id .a i t , lança i t même des pro je ts

d.tamél iorat ion des concl i t ions matér lel les de la vle quot id. lenne à

Sal-nt-Jean. les temps avai-ent changé. 11 fal la i t aussi songer à re-

nouveler Ie cadre de vie ( t ) .

( 1 ) A . S f J . A N N A I E S o p . c i t . i J . v { f ] , H E I M o p . c i t . : l t h i s t o r i e n n enent lcnne pas lraumônier ; nous tenons l-es fai ts de témoigna-geE oraux.

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24+

Ce fut préci-sément à cause d.e cette col laborat ion assez !n-

habituel le que soeur Mathi ld.e se heurta à une sour<i.e opposit io l . Un

neebre du consei l d. tad.ministrat ion, d. isciple d.e la tra.di t ion r igou-

reuse, se plut à canal iser les mécontentements et à freiner 1a dt- '

rect ion dans son act ion. Ï ,e non-renouvel l -enent d.u mandat de soeur

Mathi ld.e après son sexennat comme supérieure généra1e, f t r t le d.énoue-

ment de ce supériorot pourtant mérl toire ( t ) .

I toppos i t ion ava i t 1a par t ie fac i le . Tout se con jugr ra i t à l t in -

té r ieur e t à l tex té r i -eur pour je te r de l rombre sur l rad .min is t ra t ion

de soeur l l lathi lde Schmitt .

E l le n rava i t n l l raudace d . rune p ionn j -è re , n j - ce t espr l t à 1a fo is

combaûif et internat ional, ind. ispensable pour 1 tévolut ion des jeunes

fond.at ions à 1tétranger. E1le ne f l t pas non plus suff isanment preu-

ve de souplesse pour conserver de bonnes relat j -ons avec les autor i-

tés ép iscopa les , vo i re sco la i res . Après r r t re ré f lex ion e t dans la

l igne d.tune r i .goureuse d.roi ture drespri t , el le osa si-gni f ier ses

prérogat ives. 0n peut dire , euê par ai l1eurs, en pr iv i légiant I tad.-

ministrat lon intér ieure, soeur Mathi tde sral iénait une certaine frac-

t ion autor isée d.e la congrégat j .on. Une sorte de repl iement et d. tat-

t i tude d.éfensive pour tout ce qui touchait le gouvernement extér ieur

1q- freinai t d.ans ses propres ini t iat ives. El le stappl iqua à faire

tace arr:c événements, un peu comme Decker autrefois d.ans le domaine

de I r ins t ruc t lon ; e11e ne les devança i t , n i ne les maî t r i sa i t (a )

J .T ' / ï IHEIM op.c i t . p .93Soeur ltlathllde répond. parfaltement au portrait quta tracé MrFr,ROIH d.ans son récent ouvrage - I,a présidence d.e lorraine dansl tEmpl re a l f , .emand 1870-1918 op .c i t . - du Lor ra tn des années 1900.Sa nature pnrd.ente et réservée lrenfe:me d.ans un tr repl i psycho-logtque fr assez paralysant.

(r)(2 )

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245

De culture allemande, soeTlr llathild.e possédait cependant par-

fai tement 1e français. Par contre, e1J.e connaissalt t rop peu l tan-

g la is , ce qu l por ta i t un rée l p ré jud . lce à ses re la t ions avec les

Eta ts -Un is ( t ) . On s ré ta i t en t lè rement ang l i c isé là -bas aprèg

seize ans dt implantat ion et l ron y posséd.ai t t rop nrd. imentaireme.nt

soi- t l ta l lemand, soi t 1e frangais pour trai ter en profondeur de cer-

tains problèroes. Enf in l rat t i tud.e plutôt hési tante vis-à-vis de

ltAmérique valut à soeur l {athi ld.e un fonds clropposj- t ion de nature

à précipi- ter la f ln de son mandat.

En tant que supérieure générale' t soeur Mathi ld 'e usai- t de ses pleins

pouvolrs pour accorder certaines autor isat ions qul contrar laient Ia

haute au tor i té de 1 tévêque de Cov ing ton , supér ieur ecc lés ias t ique

d.e Ia province df Amériqus. l igr Maes, sropposant à un rapatr iernent,

reçu t comme éc la i rc issenent la mot iva t ion su ivante : r r . . . Ï1 n res t

di t nul le part , quton ne viendra plus en Europe. Nous ne pouvons

pas refuser aux soeurs dtAl-sace-lorrai-ne placées en Amérique et

éIevées d.ans la trad. i t ion cle voj-r leur famil Ie, d.e retourner les

vo i r après d .ouze gns . . . f r (Z ) . Par ce t te mesure , soeur } ta th i lde vou-

lal t élargir à toutes 1es rel igieuses-mlssiomaires Ia posslbi l i té

d .e revo i r au moins une fo is dans leur v ie , I ;u r f i ; . i I l e . Cet te

' . is ; . c s i t icn était réservée jusque 1à aux supérieurea en voya-

ge d.taffaires et à quelques privi légiées. La supérieure généraIe se

refirsait aussi à une austérité qui servait plus Ia cause américai-ne

que les per:sonnes en mission d.ont e1le était lrult lme recours. ELle

(1)A.sT J. : on ne compte que 12 le t t res échangées e&t fe 1 ' rAmér ique

et soeur l4athi lde.Dans 1e dqôôier A.HOUI.rNE, i I y en a plus de 200.(2)A.Sr J . DoSSIER M. SCHMITT - Ie t t re du 28.v I .19O4.

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?46

se faisai t un devoj-r de protéger tous les membres de sa congréga -

t ion contre toute presslon éventuel le , aût-ette émaner des lnstan-

ces éplscopales. l , tême att i tude fr protect ionniste I t au niveau d.cs f i -

nances. Soef,rr Mathild.e fornula son inquiétude au sujet d.es capitaux

qufon so l l i c i ta i t - d . te1 le 0u t re -At lan t ique en ver tu des beso lns l l x -

gents à régler en Europe. Fal lai- t - i l amêter ou ne pas entarner les

travaux <l talgsainissenent nécessaires à Saint-Jean parce que les

provinces cr laient famine ? Soeur Mathi lde, talonnée par cles inpé -

rat l fs locaux, pr iv i légia 1a maison-mère. Enf in , e11e ne répondit

pas à toutes les demandes de renfort quton lui sounrettai t au béné-

f lce de l foeuvre du Kentucky. EI le reftrsa d.e poursulvre La pol l t ique

d.e ponct ion qui v ld.ai t 1rÀlsace-Lorraine de son él i te à un moment où

sty faisal t sent ir 1a pénurie de personnel. Dtautant plus que Mgr

Maes n tadmet ta i t pas n t lmpor te qu i : r r . . . Envoyez-moi d .es femnes

for tes , t rempées, pmdentes , cons tan tes , réso lues ' Sur tou t pas d .e

pet i tesse drespr i t ! I ,es in te l l igences é t ro i tes n ron t que fa i re i c i

, . r t t (1 ) . l tév3que d .e Ccwington por ta i t un u l t ime gr ie f dans son

coeur au sujet d.e l radministrat ion européenne qui ntavait pas tenue

compte d.e toutes 1es modif icat ions dont i l entendait amender les

textes du nouveau règlement . Ltévêque de Metz en f i r t avisé. Dtoù

cette pet i te guerre sourde menée à soeur Mathi ld-e que préoccu

paient des problèmes intér ieurs tout aussi subt i ls.

(1) A.ST J. @ LETTRE de l l lgr I \{AES 1898.

â$IALES StJr année 1895 :au nolB de mai 1895 , l t ' iuFat des ef-

fectl fs en Amérique est 1e suivant : 60 professes , 1t novlces

et 5 postulantes. I,e 1rs juin on demande à Ia malson-mère 4 soeurs

pour Balt imore, 2 pour St Charles Ell lcott City, 4 pour l l i lashing-

ton. t rNous enverrons 13 soeurs . . . f r

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24'tr

Er ce d.ébut d.u ffi.& siècle se posèrent à l f ad.ministration gé-

ra le d .es prob lèmes d tadapta t ion e t de réa jus tement qu t i l ne fu t

pas aisé de résoudre instantanément. la congrégat ion asslstai t à

une sorte d.téclatement général d. t à Ia subite explosion d.émogra -

phique de la f in du XD(lr s iècte ( t ) . Son statut social , hér i té

des premiers temps de 1a fond.at ion avait v iei l l i . Les équi l ibres

t rad i t ionne ls é ta ien t menacés ; i l fa l lu t sor t l r d .e ce t te c r lse

d.tétouffement au pr ix dtune farouche énergie. Soeur [ Iathi lde srem-

ploya à desseru:rer 1tétreinte qui culminaj- t autour des années 1905-

1906.Ce ne fuÈ 1:as faci le et la si tuat ion ne se d.énoua que très 1en-

t e m e n t .

A Sa in t -Jeanr 1es locaux n té ta ien t pas conçus pour héberger

t ren te à quarante é l -èves dans une même sa l le c le c lasse ,L téqu ipement

d .evena l t lu i auss i insu f f i san t . Sra jou tèren t Ies f léaux d .e Ia tuber -

culose et de deux épid.émles d,e f ièvre typhoTcle que favorisai t l texi-

guÏté. f ,es inf i rmeries regorgeaient de malades, ce qui rend.ai t les

moyens de prévent ion quas i imposs ib les . Ia mor t f i t d .es coupes som-

bres parmi les jeunes re l ig ieuses , e t l ron rend.a i t rap idement à

leur fami l le d .es en fan ts suscept ib les de cont rac ter ce maI te r r i -

b le . Un journa l i s te , 1 rabb,é P inckrdont la soeur ense igna i t au séml -

nalre, f i t une enquête off ic ieuse et avec d.es dcnnées certainement

exac te t à b ien d .es égards , s ten pr i t à l rac lmin is t ra t ion de soeur

Mathi ld.e. Dans un rapport d,étai l lé des événeurents qui éprouvaient

( t ) , I .GRUBER op . c i t . pp .8 à 17 .

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le couvent, i1 mit en cause l-a nourr i ture parcimonieuse, le régime

c le v ie épu isant , I texcès c l tépargne, 1a course aux d . ip lômes au pr ix

d .es santés . Ctes t v ra i que l ton ne mangea i t pas tou jours à sa faJ-m,

vrai aussi que l thygièno étai t Cevenue précaire à cause des locaux

ex igus , r les ins ta f la t ions archaÏques , d . tun chauf fage l im i té , d . run

éc la i rage d .é fec tueux , de so ins imposs ib les e t d tune l re rs is tanQê pGr*

n ic ieuse Ce malad . ies i r réduc t ib les . i l ta is ce n f es t pas du jour au

Iendemai.n que soeur i i r lathi lde put résorber la cr ise . I i l ous avons vu

antér ieurement qu te l le ava i t en t repr is tous ces t ravaux de rénova -

t ion , re lâché l taus tér i té du rég ime, assoup l i cer ta ines mesures as-

t re ig r ran tes au su je t d .u por t du cos tume, des o f f i ces comnunauta i res ,

c lu chape le t à réc i te r quot id . iennement , au po ln t de méconten ter cer -

ta ins mennbres d .e l radn in is t ra t j -on conventue l le . . . Soeur l \ la th l1de ,

ass is ta i t , impu issante d .evant l -es e f fe ts accunnu lés d tune s i tua t ion

acqu ise de longue da te . l \ ia j -s les fa i ts é ta ien t con t re e l - le ; l top i -

nion stal-arma et lu i ret i ra sa conf iance ; 1révêque cLemancla une

redd. j - t ion de compte ser rée , tâche dont soeur l v {a th i l c le s f acqu i t ta

avec courage et honnêteté. Un concours d.e circonstance voul-u.t que

-se manifestât en nêne temps 1e malaise américain' Parce qu.rel1e

se mesura seule à cet assaut c1e cl i f f icuLtés , at t i tud.e que lui d. ic-

tai t sans d.oute sa réserve naturel le, soeur i l tathi ld.e ne put dénouer

avantageusement la si tuat ion.

Dans 1es v i11ages, les cont ingences matér ie l les s taggrava ien t .

T,es logements prérms pour une à deux personnes d.evenaient trop pe -

t i ts au fur et à mesure que stélargissait la communauté rel igieuse.

Les coru:nunes commençaient à solLici ter en plus d.es inst i tutr ices du

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249

cyc le é l -émenta i re , une d i . rec t r j . ce d .e sa l le d . tas i le (1 ) ou une maî -

t resse de garc le r ie nmnic ipa le . les soeurs d . téco}e ayant peu à peu

abandonné le soin à r lomici le à la fois par manque de temps et de

conpétence , 1es municipal i tés demandaient une garcle-maIacle. Cons-

tn r i tes en EéYLéra I au temps de lou is -Ph i l ippe , ces maisons dréco le

nnaintenant insuff isantes et parfoie humldes, commençai-ent à se dé-

labrer, ou du moins, ne répond.aient plus aux besoins d'e ce d'ébut

du XXæ siècle. Soeur i l lathi ld.e fut acculée à exj-ger d.es comElurres

une amél io ra t ion , fussent -e11es pauvres . Les grand 's moyens qu fe l le

dut employer dans certains cas, à savoir fe retrai t d 'e toute une

comrmrnauté , sema 1e malaise d.ans l -es relat ions entre les rnunici-

pa l i - tés e t 1e couvent , ma la ise en t re tenu par d 'es membrcs du c le rgé

qui pensaient que rr . . . I :es pauvres soeurs d,e Saint-Jean avaient

perc lu Ia ver tu d .< , leurs consoeurs c les années IBOO . . . r r la ver tu ,

e l les l tava ien t sans doute encore , ma is cer ta inement p lus 1a santé

robus te de ces bonnes v i l } 'ageo ises dran tan d .on t Ies es tomacs rés is -

ta ien t à tou tes les surpr j -ses d .u mets quot id . ien . . . t Les ex lgences

sco la i rcs s tappesant issa ien t , e l1es auss i . Soeur l v ia th i - l c1e qu i ava i t

d . i r igé 1 téco le normale pendant d .ouze ans s ten renC.a i t b ien compte .

Ic i Ie Dr Sch lemrner se mont ra i t d . thumeur morose (2 ) . Làrd-es ins -

( t ) . fusquten ' l9OO , les éco les materne l les conservèrent la d .énomj -na-

t i o n i s s u e d u d é b u t d u s i è c l e d . e ' t s a l l e g c f f a s i l e n . A S a i n t - J e a n ,

les fu tu res ins t i tu t r i ces se prépara ien t au brevet des as i l ie r l r l€s .

( z ) a . s r J . D O S S I E R t ' " s l e t t r e c L u 3 1 . D ( .1go5 ! r r . . . tu r oe t f f i i ompte d .e Ia man ière d .on t

s res t dérou Ié l rexamen. 11 n f é ta i t pas éc l i f ié du langage e t de

1a tenue d.e i,Ir schlerirrner rrrMgr Karst à soeur lt ' iathilde.

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pectexrs trad.uisaient leur mécontentement au sujet d.e certaines

ins t i - tu t r i ces .Chaque cas iso lé pouva i t deven i r une a t te j -n te à l ren-

sembl-e du personnel que soeur i ' / iathi ld.e envoyait dans les écoles d.u

Eas-Rhi-n et de la Lorrai-ne

Ce fut donc tout un concours de circonstances qui staccumulèrent

au cours d.e ce généralat . Soeur l i lathi ld.e se raidissait plutôt oe-

vant ces s i tua t ions . E I Ie ne les domina i t pas . Bre f , e l1e n?ava l t

pas l tenvergure ni de soeur Constant ine, ni d.e soeur Anna.

Pour tou tes ces rés is tances tac j - tes ou expr imées,

Eoeur Schmitt eut à rendre compte. On ne contrar iai t pas impunément

des personnal i tés de l tenvergure d.e } / igr Maesr de i \ {gr Benzlerr du

consei l ler scolaire Schlernmer ou d.e certaines personnes inf luentes

du couvent, lu i-nnème, On eut recours à l tévêque de l / leù2. ù1gr Benz-

le r , mo ine de 1a s t r i c te obsewance, se la issa- t - i I d is t ra i re par

d.es gr iefs d.e relâchement d.ont on semblai t charger soeur Mathi ld.e ?

S i I tau tor i té sco la i re en les personnes des conse i l fe rs Sch lemmer

et n lun (1 ) , ne fu t pas abso lument é t rangère au nouvement d" roppos i -

t ion, voire à une intervent ion spécifJ-que , s i 1tÀmérique nf avait

pas d.emandé d. i rectement 1a d.émissicn de soeur Mathi ld.e, 1tévêque

pri t prétexte des rumeurs de nécontentement issues Lle l -a maison -

mère el l -e-même , pour intenrenir autor i tairement. Après I texpira-

t ion du mandat de soeur lJ lathi ld.e, i1 1ui demanda de se ret i rer des

affaires. 11 nomrna, sans consultat i -on auprès du chapitre généraI

réunir une vicaire à laquelle iI rernit un mandat d.e supérieure gé-

néra le au temps des é lec t lons qu i n teuren t pas ] igu . L taumônier

(t)a.st J.DossrERs scHlEi'[MER ET Bï,u$l : lettre1 1 . I V . 1 9 1 1 . .

du 12 .X .19 i0 e t d .u

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André fu t muté , l tanc ien conse i l d issout ; la conse i l lè re à Ia sour -

ce directe de ces événements fut el le-rnême éloignée de 1 radminlstra-

t ion. I . ,a consternat ion fut grand.e d.ans la congrégat ion. Soeur X[athi l -

de ava i t su gagner l ta f f ,ec t ion e t I tes t ime de la quas j - to ta l i té des

re l ig i -euses de l t ins t l t r r r t . Son dépar t i r r i ta d tau tan t p lus que la

major i té ignora i t to ta lement Ies d i f f i cu l tés . Soeur l [a th i lde ccn t l -

nua C.e méri ter 1a syrnpathie générale en rentrant dans le rang, sans

bnri t ni i .ntr ig;pes. Comme Ia congrégat lon ne posséd.ai t encore qutun

seul manuel bi l ingue pour al- inenter Ia spir i tual i té d.es rel igleu-

ses, el Ie se f i t un devoir de traduire en langue af lemanCe les Cons-

t i tu t ions e t le D i rec to i re pour 1es généra t ions montantes qu i ne

sava ien t p lus su f f i samnent 1e f rança is ( t ) . Ces a f fa i res se passè-

ren t en 1909. Soeur Math i lde eu t jus te Ie temps d tassurer un sexen-

n a t .

2 . SOEUR IVIARI.fT HOULI{E : 1909 - 19'lB.

hr issamment second.ée par Mgr Benzler qui I tavait portée au

pouvoir et lu i d- icta sa cond-ui . te, du moins pend.ant les premiers

temps de son gouvernement, tenre en haute est i rne par Mgr l / laes et

L{gr Harkings, supérieurs d.es deux fond.ations - nières amérj-caines t

bénéf ic iant d.u prest ige d.e soeur Anna , sa propre soeurr la nou-

vel1e supérieure générale d.e Saint Jean-d.e-Basse1, se mit en

( t ) Ces trad.uct ions manuscri tes se trouvent dans les archives d.e

Sa in t -Jean.

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denieure de remanier la congrégat ion. 11 y eut un regain clraustér i-

té . fans tous les d"omaines . Tre re tour à Ia t rad . i t ion , au cu l te im-

p lacab le c le 1a Règ1e, l t in t rod .uc t ion drune t t é t iquetbe re l ig ieuse ' l

qui seyait s i peu à ces f i l les d.e campagne procluisirent un repl i

psycho log ique où longtenps 1a conf iance e t l ta f fec t ion vér i tab le ,

cédèrent Ie pas à la c ra in te e t au respec t .

a) Soeur lJ lar ia Houlné, co-fond.atr ice en Amérique.

Soeur Lïar ia avait été une aide eff icace aux côtés d.e sa soeur

Anna au temps de l t i rnplantat ion de la congrégat lon en terr i toire amé-

r ica in . En 1B!1 , e l le sera envoyée à l rov idence cLans I té ta t de

Rhocle Is lancl pour y créer et d. i r iger l toeuvre d.u 1r Saint- Vincent de

Pau l rn fan t Asy lun t r , la rna iscn pr i t un essor inespéré grâce à la sa-

gacité cLe soeur i roulné , t rès ouverte au problèrne américain et à Ia

nécess i té c l tenrac iner ses miss ionna i res c lans un mi l ieu abso lument

cl i f férent de celui c le 1a viei l le EuropeL,-. su;:Jr icurç srattacha sur-

tou t à in i t ie r res soeurs à la nouve l }e l r 'ngue, seu l moyen d . f inser -

t i o n r é e l l e e t , f u r a b l e . L a m é t h o d e p l u t à t o u t I e m o n d e .

En 1900r soeur Maria fut nommée provinciale du couvent de l , {ont-St

I ' l a r t in à Newpor t d .ans 1e Kentucky ( t ) . le d .éve loppement d ,e 1a fonda-

t ion é ta i t en bonnes mainsr car ou t re 1e jeune dynamisrne de soeur

nr ta r ia , ce l le -c i é ta i t cu l t i vée , sp i r i tue l le o f i r :nF . t i c ,1u , ; i ,û t ,1u r i sque,

( t ) s i l ton par re d .e p rov ince d . tArnér ique, i1 ne s rag i t que drune d .éno-minante courante , rat i f iée canoniquement seulement après 1918.

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253

Soeur l / ia r ia s rada.p ta i t a isément à Ia soc ié té amér ica ine , t rcuvant

un a tou t dans sa fo r rna t ion ar t i s t ique e t l i t té ra i re acqu ise au

cours de ses années d té tuC.e ( t ) . Enr ich ie par Crc nombreux voya-

ges aux Eta ts -Un is e t en Europe, e l1e réuss issa i t a fparemment dans

t o u t e s s e s e n t r e p r i s e s ; l e s f o n C a t i o n s p r o s p é r a i e n t ; l e s c r é a t i o n s

se r : ,u l t ip l la ien t ; e11e en t re tena i t d - té t ro i tes re la t ions à la fo is

d .é fé ren tes e t p rospec t ives avec l -a ma j -son-mère d . tEurope , tan t c lu -

rant fe gouvernement Ce sa soeulr Arrna , quo sous f taCministrat ion

d.e soeur i r la th i ld .e Schmi t t . C té ta i t b ien 1à un c les t ra i ts de son

carac tère" Vér i tab le co- fond.a t r i ce c1e Ia p rov i -nce Out re-At lan t i -

QUêr soeur i r :Taria étai t appréciée en Amér" ique. Â saint-Jean, cn la

conna issa i t peu . On ne pu t lu i téno igner la même recoanaissan-

ce , d . tau tan t p lus que son long sé jour hcrs d r - / i l sace- I lo r ra ine r Eê

l tava i t pas ] iée à la v ie quot iC . ienne c les soeurs i lu i ie ichs land.

b) Soeur I i iar ia Houtné , supérieure généra1e.

A sa norn ina t ion en 1909 cornme v ica i re de 1a congrégat icn e t

en 1910 conme supér ieure généra Ie , 1a pensée de soeur l l i a r i -a res-

tai t tournée vers l rAmérique . Qui pouvait lu i en vct l l -oir après

v ing t ans de t rava i l a rdu Cans un cadre où tou t é ta i t à fa i re ?

Sens qure l l -e le vou lû t exp l i c i tement , e l le donna une no te anér i -

ca ine à son ac lmin is t ra t ion .

l : ' cô té d .es t rans format ions in té r ieures qu te l le appor ta au po in t

de vue d .u Règ]ement , c le l respr i t c le pauvre té e t d tobé lssance '

( t ) f , .ST J. DOSSIER I{ . i {OUIJIE -Ccresponclance : - soeur i ' iar ia écr ivai tpar fc is iusqurà C.eux l_e t t res per eena ine à s 'eur ÂnnA . Douée

po.1r i f r pe iâ tu re , on l tava i t envoyée à l tEco le des Beaux-Ar ts

d.e Strasbourg.

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25! ,

Ia nouvel le supérieure générale poursuivi t 1es né5'æia t ions enta-

nées par 1 'admin is t ra t ion précédente en vu .e d rune imp lan ta t ion en

Alsace. A ins i naqu i t en 1909 f e I ' i : , r ' l e ign ieC.er lassung 'd . " 1 téco Ie

privée Ste-; \nne d.e Strasbourg - Neud.orf . Soeur l t / lar ia f i t l tacqui-

si t ion d. tune propriété à Charly , près 4s l r tetz . le couvent ne

posséc i .a i t pas de maison de reposet bon nonbre d .e re l ig ieuse ava ien t

beso in à ce t te époque de re fa i re leur santé . La maison de Char ly

répond.a i t à ces impéra tJ - fs par t i cu l ie rs . Pendant I?h iver , les

soeurs y d ispensèrent iLes cours d rense ignement n ténager mis en vo-

rl

gue par le va ter lând ischenf rauenvere in l tEn 1913, commencèrent à la

maison de Frj-ed.olsheim duans ]e Bas-Rhin des travaux d.ragrandisse -

ment. Cçf rr Inst i tut c lu Sacré-Coeur r ' , d.on de soeur Mélanie Fr i tsch

(1) , deva i t donner un pe t i t in te rna t ,acceptan t s inml tanérnent

les enfants d.e Fr i .ecLolsheim et d,es élàves - pensionnaires cles

vi l lages environnants . Cette maison en pleine campagne alsacienne

étai t une répl ique d.u pensionnat Notre-Dame de Ia Provj-d-enoe de Fé-

nétrange en lorralne , accuei l lant 1ui aussi 1es jeunes rurales sou-

haitant poursuivre des étud.es second.aires. t ra oongrégat ion restai t

a ins i f idè le à son bu t o r ig i -ne I : 1 t j -ns t ruc t ion e t 1 téd .uca t ion

d.es enfants de campagner son act ion stélargissant à présent âu 1noII-

iLe scolalre supérieur, peu ou à peine pr is en charge par les congré-

ga t ions re l ig ieuses .Les t ravaux fu ren t achevés en 1915 e t l r lns t i -

tut d,u Sacré-Coeur ouvri t son école moyenne aux f i l let tes cle thie-

d.olsheim, à quelques orphel ines et a.ux ieunes C.emoisel les de cam'f)a'-

( t )Soeur i , ié lan ie du Sacré-Co.eur Fr i t sch , f i1 le un ique, é ta i t o r i -

ginaire d.e cette local i té. ElLe f i t d,on c1e tout son héri taf '1e en

vue de bonnes oeuvres . l ,a ma ison a gardé ce carac tère spéc ia I .

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gne. la congrégat ion étai t de l -a sorte sol j -c lement implantée en

Alsace et comptal t à la ve1l le d.e la gUerre quatre' grandes écoles

clans le Reichslancl.Sa pérÉnité seniblai t garant ie. les événements C,e

1a guer re 1914 -1918 d .eva j -enÛ changer b len d .es choses e l l cor€ .

lors cle son passage en Europe, il/igr lJlaes, qui participait au

Congrès Eucharist ique d.e Rome, f i t une courte escale à Saint-Jean

d.e-Bassel. On lry accuei l l i t à Ia manière amérlcaine : compl iment

en langue française réci té par une naîtresse de 1téco}e normale ,

notarnment soeur Marie de 1a Trini té Kammerlocher, concert exécuté

par les é Ièves sous l ta t ten t ion v ig i lan te de Leurs p ro fesseurs (1 ) t

a l locu t lons de c i rcons tance , sermon . . ' C té taL t les 4 e t 5 iu in

1g14. L révêque de Cov ing ton ava i t - i I p ro f i té de ce passage à la

maison-mère pour invi ter soeur Maria à venir régler sur place Ies

problèmes drexpansion quj- se posaient à l / lont-Saint l / iart in ? (Z). t t

est fort probable que Irévèque ai- t exprimé un tel souhait . lou -

jours es t - i1 qu tune c i rcu la i re expéd iée Ie 10 ju in aver t i t tous les

nenbres cle Ia congrégat ion que Ia supérieure générale se rend'rai t

dans un tràs proche avenir au Kentucky . Soeur Maria quitta Ie cou-

vent 1e 19 juin i Ie 29 1 1es journaux annonçaient l tat tentat d 'e

Sarajevo . Lorsque la ggerne éclata r soeur lviaria se trouvait en-

core aux Etats-Unis . E11e resta é]oignée cle 1a maison-mère pen -

dant Ies quat re anrées drhos t i l l té . I ,es re la t ions se l im i tè ren t à

une corr€spondance trop sporad.i-que pour pouvolr assurer une adml-

( t )p .X .MAIHIAS op.c i t , p .12 t 1e chano ine Hath ias ava i t t ro is soeurs

re l iS ieuses un t rées à Sa in t -dean; tou tes t ro is mus lc iennes , e l1es

proféssaient leur art l tune en Belgique, l rautre en Amérique t la

trois ièrne à Ia maison-mèTe.(Z)AfVn4f ,nS StJBaW : Années 1913 e t 1914. Notons que les anna les

f f i m e n t e n 1 9 1 4 à ê t r e r é d i g é e s e n 1 a n g u e a 1 1 e m a n d e .

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nistrat ion vér i tabIe. I l - ne fut plus possible à soeur Iv lar ia d.ten-

treprendre quoi- que ce fût pour st - Jean.T,a guerre suspend-ai t pen-

d.ant quatre ans son mand.at de supérietrre générare en Europe. Aussi

n ry eu t - i1 p lus d r in i t i -a t i ves par t i cu l iè re ; lu ren t ce t te pér iod .e .

on réso lu t les p rob lèmes au jour le jour . En l rabsence d .e 1a supé-

r ieure généra le , 1es Const i tu t ions remet ta ien t 1es pouvo i rs en t re

les na ins de 1a premj -ère ass is tan te , d . i te v ica i re . Ce fu t soeur

s te Ger t rud .e , d rheureuse mémoi re , gu i en assuma la lourde yespon *

s a l r i l i t é .

Un nouveau vent d taus tér i té souf f la sur Sa in t -Jean mals i I v in t

ce t te fo is du cô té des pouvo i rs c iv i l s : réqu is i t ions , poursu j - tes ,

perquisi t ion jusqu I à la chapel le d. toù d.urent cl isparaître tous Ies

manuels imprimés en trbance . . . Soeu.r GertrucLe eut aussi à arbi trer

des conff i ts au sein cles communautés d.tÂIsace-lorraine . Ltannexion

en avalt fai t d.es nrosaiques de nat ional i tés or) v ivaient ensemble

des personnes c l ro r ig ine po lona ise , a l lemande , a lsac ienne ou lo r ra i -

ne ; 1cs unes et 1es autres manifestèrent également leurs sent i

me"nts patr iot iques à leur façon ; soeur Ste-Gertmd.e recomloancLa la

mesure et l -a discrét lon. On la t int cependant pour resi ,crnsable

d.es aff i rmations nat ional istes que certains rnenbres d.e la congréga-

t ion eurent Ia ma lad . resse ou pr i ren t le par t i d . texpr imer . h la is r n i

1es dénonc ia t ions , n i 1es menaces Ct incarcéra t i -on ne f i ren t jamais

se d.épart i r soeur Ste-Gertmd.e d.e son calme imperturbable . Ctétaj- t

bien 1à son trai t ce caractère. El Ie se montra à ra hauteur d.e sa

(2) su i te : Ies E ta ts -Un is é ta ien t p réoccupés par de nouve l les cons-t :r t rct ions. Les premiers bât iments d.e l iewport Cevenant trop res-trelnts, l f on constmisi t un nout lel ensemble à lVlelbourne où lafami l le OtShaugnessy ava i t fa i t don drune vas te p ropr i .é té .

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tâche. E I le ava i t l t ln i t ia t i ve des déc is ions . E1Ie usa de ce pou-

vo i r avec d isc ré t ion e t mér i te .Ce l - le qu te l le remplaça i t acc idente l -

lement 1ui sut gré d.e son abnégat lon et d.e eon dévouement. l ,n is

au juste, eui étai t soeur X' lar ia ?

Nous avons pu noter au cours de cette lecture que d.eux supé -

r ieures de SaintJean portaient le nom Houlné. Etaient-el les mem-

bres drune même fami l le ? Ou i ren par t ie . Soeur Anna é ta i t i ssue

du pren: ier mariage de i l l r Houl-né , soeur Maria , du second. C test

p réc lsément d .e soeur l \ , Ia r ia qu t i l s tag issa i t dans Ia le t t re du 21

o c t o b r e 1 8 7 3 ( 1 ) .

Eg,génle , en rel igion , soeur Maria, avait vu le jour à Oberstein -

bach c lans le Bas-Rh i .n , Ie 18 c lécembre 1860 . C tes t 1à que Ie père

Houlné avait convolé en seconC.es noces . Dugénle passa son enfance

à Tv-issenbourg et soeur Anna, son aÎnée c1e trej-ze ans, se pencha sur

1téd,ucat ion cle sa caclette quand. cel le-ci fut en âge d.e poursuivre

d .es é tud .es . Après ses premières é tuc tes à Sa in t -Jean (2 ) , soeur An-

na envoya sa soeur d-ans un internat à Bar- le-Duc pour lui assurer

une fo rmat ion f rança ise . E t ro i tement l iée à 1a d i rec t ion d .u sémi - -

naire, soeur Maria se dist ingua rapidernent par d.e sol id.es qual i tés

c i . tan imat r ice . Auss i , lo rsque se posa 1a ques t ion ,1es fondat ions t

soeur Anna pu t se reposer sur l respr i t d . r in i t ia t i ve de sa soeur

pour l tenvoyer a r :x E ta ts -Un is d t r .mér ique. E I le s ty rend i t en 1891.

C f . p p , 2 1 5 e t 2 1 6 .ibid. . I ,c cas d.es soeurs Houlné nfest pas unique. 11 arr ivai t f ré-queroment que deux , t rois f i l les d rune même famil le se fassentrel igieuse d.ans une nême congrégat ion, et que même leurs frèresentrent chez les trbères des Ecoles chrét i -erures.!g!${@S op.ci t ip . 1 2 r r . . . d . e u x d e s t r o i , s f i l s s e c o n s a c r è r e n t a u s a c e r d . o c e , t r o i sf i l1es dev in ren t soeurs re l ig ieusos . . . r . l

( r )(z)

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Comme son a înée, Soeur i \ , {a r ia ava i t des dons d taccue i l , de soup les-

se e t d . rad .ap ta t ion fac i le au monde amér ica in qure l le cô toya i t r suP-

p1éant à 1a réserve distante cle soeur Chantal , la première pionnl -

è re .cLe la fondat ion du I (en tucky . Grâce à sa fac i l i té d texprcss ion t

ne s rembar rassant nu l lement d . tune fau te d ,e p rononc ia t ion( - soeur

Chanta l p ré fé ra i t ne pas s texpr imer p lu tô t que de se t romper te l le

avait aussi un trop grand. sens du r id, icule -) , soeur Maria faisai t

Ie trai t drunion entre Ia jeune communauté implantée au Kentucky et

1a popu la t ion qu te l le compta i - t seconder c lans le sec teur sco la i re .

Cfest à grand regret que l i l lgr i l laes céd.a ce br i ] lant sujet lorsque

soeur Anna lui conf ia Ia direct ion drune oeuvre de bienfaisance en

Rhod.es Is1and..

Sa nominat ion en 19OO comme supérieure de Ia province cl tAnéri-

que }a ramena au Kentucky . là , e1 le posa l -es bases d tune in tégra-

t ion durab le ; tou jours en é t ro i te co l labora t ion avec Ie supér ieur

e c c l é s i a s t i q u e , à s a v o i r 1 r é v ê q u e d e C o v i n g t o n ( 1 ) , e t l t a d m i n i s -

trat ion centrafe d-e Saint Jean-de-Bassel- . les l - iens du sang entre

ces dern lè res au tor i tés renda ien t les re la t ions p lus in tenses e t

t rès e f fec t i ves , c lans le bu t incontes tab le de fa i re p rospérer l roeu-

vre de Moye.Si IVtgr Benzler nolrne sccur; , .ar ia Floulné comme supérieure

g é n é r a I e à l a t ? ù e d e l a c o n g r é g a t i o n , c r e s t q u t i l 1 a c o n n a î t s o i t

par son confrère américain qu r i l rencontre personnel lement aux Con-

grès Eucharist iques dont les deux hommes sont cle zél-és animateurs'

(r) cH,qRncîER SKETcHES : UruE I{Y 1915.A.ST J. DOSSIER M.HOULNE ! correspond.ance PROVIDEIICE et corres-

pondance KENTUCICI .

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soit par l r interméd.iaire d.e soeur Anna , soi t enf in au travers

d . rune cor respondance d . i rec te en t re 1 tévêque de Metz e t soeur T , {a -

r ia l c lé ta i l qu i res te ra i t à éc la i rc i r . La congrégat ion compte au

mOment d.e la nominat ion d.e soenr iver ia Houlné 1. 121 membres , dont

72 nov ices (1 ) . le pe t j - t no5rau s?éta i t d .éve loppé en un be l a rbre

vigoureux . I ,a guerre entravera la croissance . En 1914 , on comp-

t e 1 . 1 9 0 p r o f e s s e s , e n 1 9 1 8 - 1 . 2 2 3 , s o i t u n e a u g m e n t a t i o n c l e 3 l

membres pour une pér iode de quat re ans .

l ( * *

Les quat re supér ieures de Sa in t

Jean-r i .e-Bassel que nous venorrs d.e côtoyer au cours de cette étud.e,

on t mod.e Ié 1e v isage d .e Ia congrégat ion drune façon or ig ina le e t

personne l l -e . On cons t i te i c i cornb ien 1e rô le d fune supér i -eure gé-

néra le peut ê t re dé terminant d .ans la v ie e t Ie déve loppement d run

i n s t i t u t .

Soeur Constan t ine Eck , novat r i ce e t c lynamique, es t res tée t rès f i -

d-èIe à el le-même dans son gouvernement d.es affaires. El- le marcha

de l ravant , p rod ig tz ses encouragements ' sema la jo ie d .e v iv re ,

ver tu encore t rès hés i tan te en ce t te f in de XIXIe s ièc1e où le jan-

sénisme iniposait encore une r igueur moral-e sévère, Dr côté dcs

autor i tés admin ls t ra t i ves e t re l ig ieuses , e lLe su t ag l r avec c i r -

conspect ion e t fe rmeté tou t en nénageant Ies d i f fé ren ts par t i s .

( 1 ) A . S T J . I I A N U S C R I T : E t a t g é n é r a l d e l a c o n g r é g a t i o n . S u r c e s72 nov ices , 5 sont d . to r ig ine be lger22 -n t I ' r i s l -e vo i l -e auxU . S . A e t 4 5 s e t r o u v e n t à 1 a m a i s o n - r ' . ' r . .

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Soeur Anna l loulné donne une note dtassurance à son administra-

t ion. El Ie attaque de front et va au-devant d.es problèmes qui se

présenten t ; e l le ne les red .ou te pas , T ,es au tor i tés sco la i res se

mont ren t -e11es ta t i l l onnes v is -à -v is d .e ses ins t i tu t r i ces ? i l l 1e

lancera son personne l sur d . tau t res ra i l s . Son s ty le d tac t ion es t

celui du lut teur . Soeur Anna brave le dest in, A ses Fi l l -es , eI Ie

d .emand.a i t d tê t re r r nob les , généreuses , humbles , hab i les e t complè tes

chacune dans son domaine , conpéten tesr ins t ru i tes e t t rès , t rès mé-

thod, iques . . . rr 0n ne pourrai t t racer un rnei l }eur portrai t d.e cette

personne sl pr lsée d.ans sa congrégat ion pour sa courtoisie, son a-

bord. avenant et son ouverture à tous les problèmes de son temps.

I ,a vénérat ion f i r t s i gr; : : r ' rd.e que <l taucunes l teussent portée sur les

autels encore d.e son vivant.

L,a f igure d"e soeur } lathi ld.e Schmltt pourrai- t paraître insi -

gn i f ian te , comparée aux précédentes . Nt é ta l t son excess ive réser -

ve caractér ist i -que à beaucoup drannexés d.u début de ce siècle

repl iés sùr €DX-mênes et comptant exclusivement sur leurs regeournces

intér i ,euresrsoeur l l lathi ld.e fut une femme courageuse r une femme de

devoir et une femme à qual i tés hunnaines incontestables. El le eut

d . theureuses in i t ia t i ves tempore l les e t sp i r i tue l les ; e lLe eu t Ie

mér i te de s ta f f ranch i r de 1a tu te lLe ép iscopa le 1à où i I sembla i t

nécessaire draff i rmer ses d.roi ts en tant que supérieure généra1e

Sa d.éposit ion ne fut le fai t que de qr. lelques person[es. A l rexenple

d.e l :oye, é1oi6né cle ses premières fond.at i -ons par décision épis-

copale, soeur Mathi ld.e porta généreusement sa croix ; sa tranqul l le

soumissj-on montra qutel le savai- t être une Fi1le cl .e la Provid.ence

d-ans 1e vrai sens du terrce.

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Lorsque soeur [laria Houlné firt nommée à Ia présid.ence d.e Ia

congrégat ion , e1J-e d . i sposa d- tun a tou t except ionne l . E1 le vena i t

d rune fondat ion impor tan te dont e I l -e ava i t é té l c ner f moteur .

ElLe entrai t c1-ans une adminj-strat ion, d f avance rat i f iée dans ses

in i t ia t i ves par les au tor i tés re l ig ieuses . Cet a tou t l ravanta

gea i t auss i b j -en d"ans ses en t repr ises amér ica ines qureuropéennes.

0n peut d" i re qu te l le eu t Ia par t ie fac i le . En réa I i té r les soeurs

drEurope la conna issa i t fo r t peu. Soeur l / ia r ia s ten ouvr i t d . ra i l -

leurs à sceur Anna : r r . . , S i vous ê tes presque surpr ise que je

sols aimée et est lmée comme vous di tes clans 1a congrégat ion, moi

J ten su is tou t à fa i t surpr ise e t é tonnée, parce que je ne conna is

p r e s q u e p a s c l e s o e u r s , c e l a m e p a r a î t s i n g ; t l i e r . . . r t ( t ) . L e s

unes e t les au t res eurent le lo is j - r d .e fa i re p lus ample conna issan-

ce après 1909. 11 es t v ra i que ce t te personna l i té un peu pronpte

Ce tempérament, autor l taire, entrant dans le menu d.étai l - du quo -

t id. ien, ef frayait quelque peu. Aussl l -ui voua - t - on plus d.e

respec t que r l ta f fec t ion , du rno ins jusqurà son d .eux ième sé jour en

Amérique où la guerre ret int soeur l l lar ia pend.ant quatre ans. le

temps se chargea de pol i r les angles, d rautant plus que cles pro -

b lèmes d .e réadapta t ion dès 1e re tour à la Francc fu ren t le souc i

ma jeur d .e tous 1es menbres d .e Ia eongrégat ion .

L la lg ré ces que lques d i f f i cu l tés in te rnes e t ép isod iques , dou-

loureuses parce qure l les toucha ien t d .es personnes respec tab les e t

tou jours mues par c les vues nob les e t abso lument dés in té ressées ,

( t ) R . S T J . D O S S ] E R M . H O U I N E : C o r r e s p o n d . a n c e P r o v i d e n c e : L , ) 1 . V I I . 1 8 9 1 .

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dtord . re seconda i re car e l Ies n ren t ravèrent jamais la marche géné-

rale d.e l toeuvre, la congrégat ion grand. issait en nombrel err com -

pé tence e t en au tor i té mora le . Gu idés par r les au tor i tés consc j -en tes

, le leur responsabi l i té et ne perdant jamais d.e vue 1e but d.e la

mission de chaque soeur, enr ichis pend.ant ces quatre administrat lons

d. tune l i t térature spir i tuel l -e indispensable et sans cesse remise à

jour , tous les membres d .e l t ins t i tu t poursu iva ien t ensenb le I tob jec-

t i - f pr imordial t racé par 1e fond.ateur : 1réd.ucat ion et l r instnrct ion

popu la i re i l . . . pour l tamour e t la p lus g rand.e g lo i re de D ieu . . , r t

Avec l fannex ion , leur champ d fac t iv i té s té ta i t d ivers i f ié .

Au l ieu d .e se ré t réc i - r , i I s té ta i t é1arg i à l tEurope, de loca l e t

rég iona l qu t i -1 é ta i t jusqutà présent ; i I s rouvr i t auss i au l i l ouveau

Mond.e , te r re d .e miss ion e t te r re d . respo i r .

*Jr* tf

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. CHAPÏTRE V

EXPANSION DE IA CONGREGATION

IES IIVIPIANTATIONS A I, I ETRANGER

Pour des raisons à 1a fois for-

tui tes et motivées, la congrégat ion d.e Ia Provj-d.ence de Saint Jean

d,e-Bassel srouvrai t vers la f in d.u XIXI j s ièc1e à un courant d.texpan-

s ion que ne prévoya i t aucune prospec t ive concer tée .

Cres t d i . re que ses e f fec t i f s réponda ien t à de te lLes or ien ta-

t ions e t que I t ins t i tu t consenta i t à percevo i r 1es appe ls émanant

drune soc ié té en rnu ta t ion . la congrégat ion , comme d . ra i ] Ieurs Ia

presque to ta l i té des malsons re l ig ieuses d .c ce temps, su iva i t le

mouvement d.rémigrat ion amorcé à l taube du dernier siècle, reioignant

cette populat ion de la viei l le Europe encore maI enrâcj-née dans sa

nouve l le te r re d ré lec t ion e t quémandant le secours mora l e t sp l r i -

tuel- lu i faisant d.éfaut.

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Le Nouveau Monde deviendra ainsi pour Saint Jean-de-Bassef

te r re d ra t ten te e t d .e mi -ss ion où les t t p ionn iè res du bon D ieu r r

auron t à se d .évouer à Ia nob le cause d .e 1 téd .uca t icn chré t ienne des

généra t ions montantes . I l dev iendra auss i te r re Crespo i r en un temps

où Ie v ieux cont inent , dont les f ron t lè res po l i t iques se dép lacent ,

ne semble p lus avo i r beso in de ses serv ices .

I . I ,ES ETATS.UI\ IS D'AI,ERTQUE : TERRE DE I\ I ISSION'lERI- iE D'ESPOIR.

Ctes t respec t ivement duran t les années 1866

et 1858, 1B7B e t 1868 que fu ren t lancés les g rands pro je ts d . fexpan-

s ion auxque ls ass is ta la congrégat icn . S i chacune des imp lan ta t ions

à 1ré t ranger eu t un mob i le d i f fé ren t , tou tes v isèren t au seu l e t un i -

que bu t dont l r lns t i tu t se senta i t mand.a té d -epu is son or ig ine . Que ce

so i t c lonc dans l rOh io ou au Texasr en Â16ér ie ou en Be lg ique, on s té -

tab l i t tou jours en vue dr ins t ru l re les jeunes en fan ts de cond i t ion

m o d e s t e q u i n r a v a i e n t p a s e n c o r e l a c h a n c e d e f r é q u e n t e r 1 t é c o l e

par imposs ib i l i té matér ie } le , mora le ou soc ia le . Cet te f id 'é1 i té à

la mlss ion de 1a première heure peut p resque nous surprendre .

1, Iii BRANCHE r'lVTOYErr ÂU lDUiS.

La France missionnaire

é m i g r é s d u T e x a s ( t ) , l r u n d e

ginaire de L,Yon . Elevé à

clu XIXæ sièc1e avait envoyé auprès des

ses zé Iés apôt res , C laude Dubu is , o r i -

Ia d ign i té ép iscopa le du t l iocèse de

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Gavelston en l tannée 1862, 1e nouvel évêque stoccupe très rapide -

ment de Ia formation chrét ienne d.e ses f id.èles. la guerre civ1le,

qui ravageait surtout la part ie mérid. ionale d.es Etats-Unis, ]ais-

sa i t d .e p ro fond.es t races d- t inc royance dans la jeunesse désoeuvrée.

la v i lLe posséda i t dé jà ses foyers d téd .uca t ion . Comme en France,

ces ordres , en généra1 Les Ursu l ines , n 'a t te igna ien t pas les e .n -

fants de campagne. Pour parer à cette carence, Mgr Dubuis eut

l t idée d.e s rad.resser aux congrégat lons enseignantes du secteur

n.ra1..Lrévêque s'en revint d.onc résolument d.ans son pays natal .

Ié1as ses premières tentat ives demer.rrèrent vaines. Si de tel l -es

ins t i tu t ions ex is ta ien t (2 ) , l ron argua l t par tou t 1 ré lo lgnement e t

b len d . fau t res mot i fs . l tévêque s ren v in t d .onc f rapper aux por tes de

Sa in t Jean-d .e-Basse l qur i l conna issa l t par l run des prê t res - m is -

s ionna i res de son d iocèse , I rabbé Fe l t in . T ,à r1 I p la ida avec tan t

d.e véhémence sa causer eùe les volontaires furent autor isées à 1e

suivre. Deux soeurs se présentèrent : Soeur i [ar ie-Alphonse Boegler

et soeur St-And.ré Felt in. El les stembarquèrent pour le Nouveau -

û londe avec tTgr Dubu is , ce t te même année 1866 (3 ) "

( t )cer,LaHAN SISTER ùt.Generosa C.D.p.Divine Provid.ence - SAN ANÎONI0 , Texas 1955 p.35 et j6 :Cultural back grounds , chap.I pp. l à 38 ; the beginnlngs of thepar ish schoo1 , chap. I I pp .39 à 58 ; Cas t rov i l le , the home o ft h e A l s a t i a n s r c h a p . I I I p p . 5 8 à 8 2 .Sr J.NDEB Memoirs of the f i f ty years Congregat ion of the sistersof Divine Providence , SN ANÎONIO , lexas 1865-1916, San Antonlo1 9 1 6 : 1 1 0 p a g e s .

(2 )P.Z IND op.c i t .p .57 : Ies congrégat lons ense ignantes d .e femnes.(3 )a .ST J . DoSSIER îH(As ; J .STREBEER " @

'1100 pages,l ta lsa t ique de poche - S t rasbourg 1975,

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266

a) Genèse d .e l t imp lan ta t ion au lexas . ( c f .car te c i -dessous )

Amivées à Aus t in , paro lsse de l tabbé

Felt in qui étai t le frère de soeur St-André, 1es cleux rel igieuses

ouvr i ren t auss i tô t une écoIe . la Prov idence 1es appe la i t cepend.an t

dans une c i té p lus rnodes te : Cas t rov i l le , t f . . . charmante pe t j - te

v i l le s i tuée près de Ia L4éd ina , à t ren te k i lomèt res d .e San Anton io t r

(1 ) . l tég l i se d .e p ie r re cons tmi te par leur évêque leur serv i t d .e

rés ld .ence e t de pos te d . texerc ice . Iu ia is 1a v ie aventureuse e t p le ine

d. r lmprérnrs que leur réserva i t Ie d .éser t d .u Texas r r . , .w i Id .s o f Texas | r

effraya bicn vite soeur t'Jarie -r,1i l.: ',-,nsc qui finit par entrer au

monastère de.q soeurs du Verbe Incarné plus proche de ses aspirat ions.

Pour cet ordre naissant, soeur Boegler fut une précieuse auxi l ia ire .

( t ) Memo i rs op .c i t . p 110 ; C -A I , IAH{N op .c i t . p .58 . ; A .S1 J . ! , 4Iexas ; J .STREBIER op .cJ . t . -0 .51 .

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267

Vcic i soeur Fe l t in seu le sur son champ de

bata i l le . l , la is Ia Prov j -d .ence es t avec e l le : les deux jeunes f i l l es

Tamenées d. tAust in lui demand.ent d.e 1a suivre d.éf ini t ivement dans sa

miss ion . Cres t l tembryon de l -a fond.a t ion ï ' , toye au Texas .En décembre

1868, s tannonce Ia p remière nov ice , Anna Schu l tz , dont Ia fami1 le ,

d?or ig ine rhénane, s ré ta i t é tab l ie à San Anton io . Deux ans p lus ta rd

s t lnscr iven t neuf au t res jeunes f i I1es , dont quat re en fan ts de fa rn i l les

&Isaciarr.nes émigrées à Castrovi l le depuis 1841,

E n o c t o b r e 1 8 6 8 , s r a n n o n c e n t t r e n t e s i x f i l l e t t e s s o u h a i t a n t

f réquenter 1 téco l .e d .es soeurs . A no61, e l les sont au nombre de quat re -

v ing t . Ces en fan ts scn t en grande major i té d to r ig ine a lsac ienne

C a s t r o v i l l e é t a i t e f f e c t i v e m e n t c e t t e c o l o n i e - c o n c e s s i o n e n t i è r e -

ment mise sur piecl par 1e recruteur Cu gouverneur Houston , Henri

Castro ( t ) .Ce ci toyen d rodopt ir in clu Nouvenu l , l lcnd.e avait ra"ssem-

b lé les émigrés a lsac iens sur Ia concess ion proche de la l \ {éd ina ,

d . i s t r ibua d .es lo ts de te r re a ] Ioués par le gouvernement ( 640 acres

par fami11e, 320 pour tou t cé l iba ta i re ) , des v iv res , d .es ou t i l s ,

f i t ven i r des ouvr i -e rs pour d . i r iger les cons t ruc t ions e t c res t

a ins i que Cast rov i lLe v i t 1e jour . le 12 e c ; . te r ib re l9 t r+ , Ia jeune

vi l l -e naquit of f ic iel lernent à 1a vie civ i le d. i r igée par un maire

et desservie par d'eu)r juges d,e paix. Ltévêque cle Sair Antonio lui

f< - ,u rn i ra des p iê t r€s . EE 1868, la pe t i te c i té , dé ià b ien organ isée

accue i f le ses premières ins t i tu t r i ces . Ce sont les F i l les d .e i l l oye

( 1 ) J . S T R I I B T , I J R o p . c i t . p 2 1 r r , . . L e I s e p t e m b r e 1 8 4 4 , d a t e s y m b o l i q u e

de la fond.a t ion , Henr i Cas t ro se rend i t sur p lace avec fes hÔn-

m e s ( . . . ) . 1 , e p r e m i e r j o u r , c h a c u n c c n s t m i s i t u n e h u t t e d e b r a n -

chages pour lu i serv i r d tabr i tempora i r r : . Lc lendemain , tous

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26:E^

de la ?rovid.ence de Saint Jean-d.e-Bassel. f ,es d. i f f icul tés ne man-

quent pas , ma is soeur S t -And. ré es t de ta i l le à 1es mal t r i ser r r . . .

She was a ïvoman of strong fai th and. wid.e views . . . t t , d. l t soeur

J .Neeb e t soeur Ca l lahan a jou te f r . . . she was an A lsa t ian , a s t rong-

m i n d . e d . o n e . . . r f ( Z ) . p t o ù L u i v e n a i t c e t é 1 a n ?

N é e l e 2 7 d é c e m b r e 1 8 3 0 d . t u n e p i e u s e f a m i l l e . j t a b l l e à l a ' , , a I c k ,

dont un f i ls prêtre s t , j ta l t préclsément engagé au service d.es com-

nunautés chrét lennes émigrées au Texas et que suivi t à Aust ln scn

jeu.no frùre. L,ou:S r nâÇon-charpent ier de profession (3), loulse Fel-

t in avait demand.é son admission à Saint Jean-de-tsasse1 en 1849.EI le

avalt d. lx-neuf ans. Après une année de nov-ic iat , el le pr i t I thabit

re l i -g ieux e t f i t c lasse c lans p lus ieurs pos tes d .e Ia congrégat ion jus -

qutà ce fameux appel lancé par l {gr Dubuis. En véri té , soeur St-Arrdré

nré ta i t pas é t rangère à ce prob lème. Son f rè re ne cessa i t d .e Ia sup-

p l ie r d .e ven i r le re jo ind , re , qure lne d .eva i - t songer à la dé t resse mo-

rale et intel lectuel le d.ans laque11e se trouvalent ces populr t lone

t ransp lan tées e t abandonnées à e I Ies-mômes. Soeur S t -And. ré , touchée

par tan t d . t ins is tance, se rend i t a lo rs à Sa in t -Jean pour s ren ou-

v r i r à ses supér j .eurs . B ien gu ton Iu j - eû t re fusé ce dépar t , Ie p ro-

(1 ) . . .ensemble éc l i f iè ren t p lus ieurs ha .ngars à usage communauta i re . Pu i -so n d i s t r i b u a d c s l o t s d e t e r r e p a r t i r a g e a u s o r t . A u b o u t , l e q u e l -ques jours , chacun sava i . t où i I a I Ia i t c té f in i t i vement ins ta l le r less i e n s . . . l e l 2 s o p t e m b r e , I r é v ê q u e b é n i t I a p r e m l è r e p i e r r e d e 1 r é g l i s e . r r

( e ) N n g g o p . c i t . p . ! ; C A L I A H A N o p . c i - t . p . 9 1 .

A.ST J. REGISTRE DES INSqEIIEIQN$: louise FELTIN, née le 27.XII .1B3O à i l iée à Ia v/alck, parolsse d.e Pfaf-fenfoffen, f i l le 1é6it ime d.r ls idore Jean-Claud.e Felt in, ancien doua-nier, père d.e B enfants, et d-e Marie-Irouise Selter . r f

( 3 ) J . S T R E B L E R o p . c i t . p . 3 9 .

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j e t d r i t au se in d .u conse l l d . tad .min ls t ra t ion . Ctes t soeur Cons-

tant ine Eck, alors première assistante r eul f i t pencher Ia balance

au côté d.u oui. Mgr Bubuls f l t , de son côté, des dénarches pour ren-

contrer personnel lement soeur l 'e l t in alors inst i tutr ice à Batzen -

dor f ( t ) . l ,e rendez-vous eu t l ieu à S t rasbourg . C f6s t sans doute

après ce t te en t re rme que 1 f évêque se rend i t à Sa in t -Jean, l tu l t ime

o b s t a c l e à v a i n c r e ( 2 ) .

Noue retrouvons soeur St-André à Cagtrovi l le , secondée par

deux futures soeurs de Ia Providence. l res trois nissionnai-res vi-

vent comne toutes les f i l les de Moye de cette époque : pauvrernent,

pe t i tement ma is avec sérén i té (3 ) .nn 1870, 1a Jeune fond.a t ion compte

sept membres, en 1872, neuf. Soetrr St-And.ré , à présent Mother St-

And.rew, supérieure générale d.éIéguée de la congrégat ion d.es soeurs

de Ia D iv ine Prov idence (4 ) r in i t ie e l le -même les recrues à l tespr i t

rel lg ieux, leur dispense des 1eçons d.e chant et de travaux à l taigr i l -

Ie . Chaque jour , que lques heures sont consacrées à 1 té tud .e e t à Ia

préparat ion de la classe : rr . . . She was at once teacher, instmctor

and gu id .e o f the sp i r i tua l 1 i fe , : s weI I as ln educat iona l a f fa i rs . . . r r

rappor ten t les écr i t s de ses premières co l labora t r i ces (5 ) . En 1872,

Mgr Dubuis remet l rhabit rel igr ieux , - robe et péler ine noires,

guimpe rond.e et cornette bLanche à larges a1les clescend.ant sur les

épaules de couleur blanche - r à trois novj-ces. T,e pet i t noyau conp-

( t ) a . s r J . ! ggWg ' : 1e t t r ed .esoeu rKe11e r , i ns t t t u t r i ceàKeffend.orf, B.Rhin en 1859-1868 r €E relation avec searr Felt in.

(2)CAI I ,AHAN op.c i t .pp 1B-19;nous nous baserons sur cet te étude à par-t ir d.es pages 9O :la recherche semble srieuse .

(3 ) , l .Npng : i l . . . t he menu o f t he s i s te rs was ve ry p la in , t he re fo re ea -sely prepared.For breakfast , a cup of cof fee, bread, mush, andsometines fr ied bacon.For d.inner : soup, soup-meat, some vegetableand bread.For supper : hashrsweet potatoes, bread and. a cup ofwater . . . r l

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270

te rap id .ement d ix -sept soeurs e t quat re po3tu lan tes . Ce d .éve lop-

pement un peu hât i f sera à la source de bien d.es d. i f f icul tés pour

se eur St-/rrrd.ré.

T ,c rsque soeur Constan t ine es t é1ue supér ieure généra le (5 ) ' e l1e

ad.op te imp l ic i tement ce t te lo in ta ine branche arnér ica ine quJ- s tes t

g re f fée sur le beau t ronc p lan té par I ' {oye . fmp l ic i tement , d isons -

nous , car des nouve lXes , e1 le n ren a po in t . A ce moment r soeur

St-André egt débord.ée d.e travai l et mèrc une vie quasi bohème . A

Cast rov i l le , e l Ie comrnence à passer ses nu i ts sous une ten te avant

de pouvo i r loger dans une maison e t son pren ie r logement sera 1e

c locher de 1 tég l i se en cons t ruc t ion . E l - Ie suppor te auss i t rès mal

les fo r tes cha leurs du c l imat . 11 lu i res te Ie g rand souc i de cons-

t i tuer 1a communauté, d.e former les recrues à l -eurs act iv i tés pro-

fess ionne l les e t à leurs enga,gements re l ig i€ t tx . E l Ie d - ispose dcnc

de t rès peu de temps pour é tab l i r une l ia ison vér i tab le avec la

naison-mère. 0n ne 1ui en t ient d.rai l leurs aucune r igueur puisque plus

ta rc l , on n thés i te ra pas à l -u i con f ie r les soeurs qu te l le v ien t cher -

cher à Sa in t Jean-d .e-Basse1. Lcs re la t i .ons sont éga lenent rompues

pour des ra isons po l i t iques . Après l fannex ion d .e 1 r lsace e t d .e Ia

trcrraine au Reich , Ia maison-nère ne peut plus prétend.re, sous pei-

ne d . rexpu ls ion I â I l x fond.a t ions à 1 té t ranger . le s i lence de Soeur

Felt in résoud donc momentanément 1e problème.

( 4)J . STREBLER op. c i t .p .5 ' l .( 5 ) J .NEEB op . c i t . p . 12 .(6 )C f . chap i t re IV .

Cf.?Ianche : T.,es Fi l les de la Provid.ence de lt loye au XD(Le siècle.

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Après 1es premières pér ipé t ies de l r ins ta l la t ion ,

1a pionnière de iVloye au Sexas se bat pour i -nsuff ler I tesprl t rel l -

gieux aux jeunes recrues qui v iennent srassocler à son oeuvre .

Soeur S t -And. ré s ten t ien t avant tou t à 1 thér i tage d .e Sa in t -Jean:

les S ta tu ts de 1826, Ies Ord .ens Rege ln de 1838, fe Carnet -Règ lement

que chaque novi-ce d.ét ient au terme de son année dtessai. Soeur Fel-

t in avait aussi gl issé dans ses bagages Ie Directoire cl . i f fusé en

1858. E l le fa i t d i re l tOf f i ce d .e I t Immacu lée Concept ion à la p lace

de l ro f f i ce de la V le rge . Chaque Bo i r , l fon réc i te l tOf f i ce d"e la

d. iv ine Provi-dence, Les dimarnches celui d.u Sacré-Coeur. Soeur St-An-

dré main t ien t éga lenent 1a d .évo t ion à S t A loyse. Ce n tes t qu ten

1878 que 1es nouve l les cons t i tu t ions remaniées par 1 révêque d .e

Metz seront introd.ui tes d.ans 1a branche Moye clu Texas. La supérieu-

re s ren t ien t d ta i l leurs à la le t t re c1u tex te , car ment ionnent les

I l lemoi rs 3 r r . . .These Of f i ces were o f Ru le . lhe s imp le mles were

read and explained every month and oftener to the postulan.tgr novi-

ces and sisters who were trained to keep then with great exact i -

t u d e , . . f t ( 1 ) .

Au fur et à mesure quf arr ive du renfort recmté par J, tévêque

Lu l -mêne, s rouvren t d .es éco les : Aus t in en 1866, Cast rov i l le en 1868,

DrHan is e t Freder iksbourg en 1870. Deux soeurs accepten t le pos te d .e

Frelsboulg en 1871. La même année, soeur Mary Pierre, secondée par

une aide bénévole, ouvre une classe à New-Braunfels, v i l le di .stante

de trente mi les de San Antonio. Ce bourg avait été fond.é en même

temps que Frederiksbourg par une part ie de Ia colonie al lemand.e ap-

( 1 ) J . N E E B o p . c i t . p . 1 0 .

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pelée paT le pr ince Solms - Braunfels. Danvi] le, nommée plus tard.

Sohas, stat ion d.e 1f I t lnternat ional and. Great Nothern Rai l road r?

e t d . i s tan te d .e hu i t m i les de New-Braunfe ls , es t une v i l le hab i -

tée par de nombrcuses fami l -1es ca tho l iques . Ctes t e l les qu i fe ron t

appe l aux serv ices des soeurs d .e Ia Prov id .ence. E t c tes t a ins i quren

1872, soeur Mary Paul et soeur Mary Chri-st iana y ouvrent une éco1e

paroissiale. Deux autres invi tat ions parviennent à soeur Saint-And.ré

au pri_ntenps 1872. L,tune est issue d.e st-Hed.wig d.ans 1e Bexar, à

quatre mj-Ies au sud-est d.e San Antonio. IJne colonle al lemand.e et

po lona i -se s ty é ta i t imp lan tée . I tau t re appe l émana j - t de ?anna Ma-

r ia r à quelques l ieues d.e St-Hedwig. Deux inst i tutr ices sty ren-

d e n t . V é r l t a b l e t r i o m p h e q u e c e t t e i n s t a l l a t i o n . r . t r r . . . T h e p e o -

p ]e went 1n process ion to neet the s is te rs who were accompan ied by

Mother St-Ànd.rew . . . The class rooms were crowded ; moreover , many

sub jec ts f rom the two p laces were rece iveC a t Cas t rov i l le as pos-

t u l a n t s . . . r t ( t ) . f r e s a u t r e s é c o L e s s l o u v r i r e n t d , e l a m ê m e f a ç o n ;

i l s tag i t des pos tes de Bernad.o Pra i r ie e t Mentz en 1??3, E l l in -

ger en 1871, s t Josephrs e t San Anton io en 18?5, Gave ls ton en 18?6 '

On peut s t in te r roger sur ce t te p rospér i té d .es miss lons

du lexas. EI le est 1e fai t d.e l t immigrat ion de populat ions cathol l -

ques d.tune part , et le total abandon d.ans lequeI les y réd.uisal t

l rB ta t amér ica ln d fau t re par t .

l ,e développer:ent d.e l tEgl ise cathol ique f i r t t rès important au

danaaa ; sa croissance f tr t plus spectaculaire en.ore sur

( 1 ) J . N E E B o p . c i t . p . 1 4 .

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1es i-nnense s terr i to l res des Dtats-Unis . Les h is tor iens

Bi-hlmeyer et H.Î \rchle sl tuent dans 1e l ' laryland 1e point de départ

d .e ce t te expans ion re l ig leuse. la persécut ion des ca thc l lques

en Angleteme avait amené Lord. Balt lmore et ses f i ls à chercher

une nouvcl le patr le . I ls fondèrent en 163?-34 Ia colonie f lu Mary-

land. ( 1 ) . Des ca tho l i -ques s té tab l l ren t auss i en d to .u t res endro i ts .

I I s euren t à sub i r tou tes sor tes de t r lbu la t ions . Au XIX& s ièc1e ,

les E ta ts -Un iS connurent un essor insoupçonné. T , tEg l i sc s ry c léve-

loppa sj-nul tanément. l ,es immigrants cont j-nuaient d taf f luer sur-

tou t vers Ie lexas , en t ré depu is peu dans l tUn ion . l fa r r l vée de ces

groupes ethniques si d- i f férents par leur langue, leur cul ture r IeUr

nat ional i té supposaitrrune grande générosi té ae 1a part C.u clergé et

d .es f idè Ies , d rau tan t p lus que les ca tho l iques é ta ien t en t iè re -

ment laj-ssés à eux-mêmes et que l tEtat, en dehors d.e 1a Sarantte

d .e Ia l iber té de consc ience, ne leur p rocura i t aucun secours pos i t i f

. . . t f ( Z ) . n n 1 8 5 0 , l t E g l i s e c a t h o l i q u e a u x E t a t s - U n i s c o m p t a i t s i x

archevêchés, 27 évêques suffragants. I ,es conci les pléniers d.e Balt i -

more réunis en 1852, 1866 et 1884 furent dtune très grande impor -

tance pour l ro rgan isa t ion eccLés ias t ique, Ia fondat lon des éco les ,

Ia p resse e t les assoc ia t ions . Out re Ies p rê t res e t 1es re l lg ieux

qu i s ra t tachèrent à ce t te mlss ion d . tévangé l isa t ion , Ie peup le se

senta i t responsab le d .e sa communauté chré t ienne. Son zè le s té ten-

di t notanment au monde scolaire .

Conrne les éco1es o f f i c ie l les é ta ien t neut res depu is Ie Congrès d .e

(t)c.grHtMxynR -H.TUcltrD : @ , Tone Tv 162 pagesMulhouse 196V - traduit de lral lemand " Kirchengeschichte r ' .

( 2 ) i b id . pp . 130 - 132 - 197 - 194 .

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1789, ce sont 1es paro isses e I les -mêmes qu i p r i ren t en charge la

vie scolaire. Au pr ix d.e grands sacr i f ices, ces immigrants généra-

lenent d.émunis, ont créé et entretenu environ t t 10 000 écoles pr1-

mai res , p lus de 2 000 éco1es seconda l res , p lus ieurs centa ines d .e

coI lèges et acad.émies pour l tenseignement supérier. l . r et 23 univer-

s i tés ca tho l iques r t (1 ) . Pour résoud. re Ie p rob lème l ingu is t i -que ,

l tUn ionrqu i ava i t re je té Ia nominat ion d . tévêques d .e leur na t io -

na l i té pour 1es d . i f fé ren ts g roupes e thn iques , to lé ra Ia co l labora-

t ion t t de prêtres lmmigrés et 1a coopére,t lon des soeurs mj-ssion -

na i res t t (2 ) .Ctes t donc c lans ce c l imat que pu t se déve lopper la

branche t t t loye rt au fexas. les protégées Ce l{gr Dubuis avaient le

champ l ib re . Néanmoinsr tou t res ta i t à fa i re .

Au Texas, la vie des soeurs de la ?rovid.ence de Saint-Jean

s torgan ise au gré d .es c i rcons tances . Soeur S t -André v is i te les pos-

tes , encourage, fo r t i f ie , reprend. e t ins t ru i t ses ins t i tu t r i ces

ElIe procèd.e exactement cof lme Ie fond.ateur d.e l f oeuvre naissante de

lo r ra ine , dans Ia modest ie e t le d .évouement to ta l . Soeur Fe l t in

e s t e f f i c a c e p a r c e q u r e l l e e s t h u m b l e .

A Castr, ;v i l le, el l -e se charge d.e la formation d.es novices, cul t ive

la t rad . i t ion Ces re t ra i tes c lans la ma ison-prov inc ia le r - i c i Cas t ro -

v i l le - , pendant 1es congés d . té té . [ ' i g r Drbu is consent même , après

un non véhément , à Ia construct ion d.run couvent aussi fonct i -onnel

que celui de Saint-Jearrr à même donc de tenir l ieu de maison provin-

ciale, professionnel le et de noviciat . Grâce aux dons d.e Ia popula-

t ion e t au sout len de 1révêque pu t donc ê t re éd i f iée une cons t : t r -

t ion i rn i iosante r r . . . à deux é tages , avec d .es vérand.as contournantes ,

( 1 )C.BIHII IJIEYER,H. TUCETE( z ) i b i d .

r o p . c i t . p . 1 9 8 .

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et d .es cor r idors b len aérés , exposés à Ia b r ise d .u Sud. t ' ( 1 ) , vé-

r i table ornement poux 1û cl té, comme d. ira l thistor ien d.e Castro -

v 1 1 1 e .

b) Vers 1 témanc ipa t ion .

Tout semblai t d.onc prospérer dans cette lointaine implanta-

t ion au Texas. Iûais comme chaque oeuvre d.e Ia Providence, ceLle-ci

d .eva i t passer , e I Ie -auss i , par le c reuset de 1 tépreuve , t t . . . th rough

the d.ark night of t r ia l wich attends the humble beginnlng of al l

works that are destined. to end.ure rt, comme ajoute. Ia chroni-que

a n é r i c a i n e ( e ) .

Cet te épreuve nré ta i t r i -en moins qu tune ten ta t i ve de d iss j -den-

cê. Err 1874, Ies inst i tutr ices de Panna i i lar ia ne se rend. irent pas

au rendez-vous annuef d tété pour aff i rmer leur voLonté de se sépa-

rer du noyau in i t ia l .Une le t t re nous apprend. qur i l s tag i t d . run grou-

pe d .e soeurs po lonc ises , so i t une bonne d . iza . iner eu i se p1aça sous

Lrautor i té au prê t re d .e leur paro isse d texerc ice . T ,e Père 5 'é t i x (3 ) '

responsab le de la coLon ie po lona ise au Texasrcompta i t a ins i ren-

f louer 1es e f fec t i f s d rune jeune fond.a t ion re l ig ieuse qu t i - I ûoo-

lat t créer à Panna l , Iar ia.Pour narquer leur séparat ion, el les ad.optè-

rent le nouveau costune des Soeurs Bleu.,s d.e l r Immaculée : habit

b1eu, sou l ie rs rouges , ce ln tu re rouge ou b l .eue lvo i -1e b leu ou b1anc.

I ,a nouve l le communauté vécut l tespace d tun soup i r , pu is se d . i spersar

qui d.ans sa farni l le, qui d.ans des ord.res cIoîtrés. Dans lrexErême

pauvreté des oeuvres naissantes, Ie groupe ne put survivre sur des

( t ) . I .STRDBIER op.c i t .p59.( Z ) , l . N g n g o p . c i t . p . 2 1 .(3 )ca f , f ,agAN op.c i t .pç . 103 e t su ivantes .

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bases d.rémancipat ion. le Père Fét ix fut 1u1-même d.émis d.e ses fonc-

t ions par son évêque , i ' , igr Pel l ic ler pourtant favorabLe au projet.

Cet te aventure a f fec ta p ro fond.ément soeur S t -And. ré . D l1e s t in -

te r rogea sur 1es admiss lons préc ip i tées , 1a fo rmat ion hâ t ive d .es su-

je ts . le beso in ne d .eva i t pas por te r a t te in te à 1a qua l i té . Auss l

c1écid-a-t-e11e de sren retourner en Durope pour y chercher du ren -

f o r t f o r m é à l t é c o l - e d . e I a v e r t u : r t . . . s i s t e r s t a u g [ t i n t h e

s c h o o l o f s a c r i f i c e . . . r r .

Quoique surpr ise par ce retour inopiné, soeur Constant i-ne ac-

cue i l f , -e soeur S t -André avec I ta imab le so f l i c i tude qu ton lu i connaî t .

Devant 1a détresse de cette d.erni-ère brossant apparemment un blen

sornbre tableau d.e la si tuat ion américaine, 1a supérieure de Saint

Jean-de-Basse l tu i cède 1 té I i te d .e son ad .n in is t ra t ion : sa maî t resse

des nov ices , son économe généra le e td tau t res re l ig i -euses de pos tes

d t impor tance. C t é ta i t c les soeurs : t t . . . nob le -hear ted . , se l f -sacr i -

f ic ing, s isters who countei l as naught any obstacles that mihgt pre-

sent themse lves " (1 ) . I l - s ra i l i ssa i t des soeurs i v ia r ie -Ange Huver , Ân-

géI ique Decker , Donate C laud.e , Andrée Re isd .ôr fe r , P ie r re Hetze l ,

S ig isber t i ' i e5 ;e1 , Arsen ius Schar f e t Gabr ie l S tephan , e 'es t -à -d i re

t r seven we lL t ra ined. teachers t t (2 ) . Ccs re l ig ieuses eurent pour

miss ion essent ie l - Ie c l f enrac iner dans le coeur c les jeunes recrues

américalnes, 1e vér i table espri t rel ig ieux de leur fondateur i l loye.

l r iompha lernent accue i l l i es à Oast rov i l le , Ia c ro ix e t 1es bann ières

en tête d.e cortège, Ia fanfare municipale scanCant les répertoires

( t ) J . a -EnB op . c i t . p . 25 .

(2 ) Câ ILAHÂN op . c i t . p . 119 .

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l ocaux , Ia nouve l le équ ipe se mi t auss i tô t à l toeuvre .Soeur i i j a r ie -

Ange reprend à cas t rov i l le Ia p lace qu te l le occupa i t à sa in t - Jean

pour enseigner à ses six novices d.u Nouveau-iL. londe la vie exigeante

qutes t appe lée à v iv re une F i l le r le l v ioye .

Ce cont ingent d .e 1B7B appor te Ies cons t i tu t i -ons rév isées en j863.

soeur st-Ândré et soeur 1ua6çé1ique les trad.uisent en anglais pour

les renc l re access ib leaaux pro fesses e t aux nov ices ne l - i san t pas

1e françai-s. On conmence également à réci ter en langue courante

I t o f f i c e d e l t I m m a c u l é e C o n c e p t i o n e t c e l u i d e l a V i e r g e .

Tand. is que soeur lvrar ie- lnge assiste sceur Felt in corf fne consei l lère

généra le , 1es au t res lh ropéennes sont p racées à 1a tê te des comrm -

nautés i rnportantes. Devant Ie succès d.e sa première d.émarche, 1a

supér ieure ten te une nouvef le c ro is iè re vers l tEurope. c té ta i t en

1880. Quatre rer igieuses consentent à Ia suivre : soeur Fl-orence

Walter or iginaire de Surbourg, soemr Luca Denniger, soeur Rosine

Vond.erscher et soeur Berthi l -de fhie1. Qr,ratre novices sont autor isées

à l-es accompagner : Ehrismann, Buechler, Rudloff et Seyler. Soeur

st-André entreprend. une nouvel le tournée de recmtement en lBBz i

de Trrrchtersheim , dans 1e tsas-Rhinroù son ancienne consoeur fai t

c lasse , e I Ie a r r i ve à dé terminer quat re jeunes f i l l es à la su i -v re .

 Saint- . Ieanr on lui cèd.e un autre groupe cle sept professes, dê

p lus ieurs nov ices e t de deux pos tu lan tes , so i t des personnes dé jà

engagées dans 1a congré8at ion(1) .0n fa i t en t iè re conf iance à s r Fe1t ln .

( t ) Â .ST J . DOSSIER TEX/ ,S : l ,e t t re d .e soeur Ke l le r .J . N E E B o p . c i t . p p . 3 7 e t 3 8 : p a r t e n t e n 1 8 8 2 1 e sne Braun, Erni le Pink, I iar ie-Reine Hickel, I i lathias

Clemens Guebel, I r lar ie-t iadeleine Shelt ieneles deux novices Gonzaga l ioser et l iurél ia Seyler .

soeurs FLavien-Braun,et Pélagie Biegel ,

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Conme les demandes dt inst i tutr ices mirent soeur St-Anclré dans lr i .m-

possibi l i té d.e répondre aux appels, eI Ie d.écicla une ul t ime fois d.e

s ten re tourner à S t -Jean ; c té ta i t en 1883. Soeur Constan t ine 1 i -

bère s ix nov ices e t sep t pos tu lan tes . Ce convo i , après l t inc roya-

b1e odyssée de la t raversée s ramenu isa avec les pér ipé t ies du voya-

ge et ce fut aussi 1e dernier. Uf l événement d-ouloureux al lai t met-

tre f in à cette chaîne cl ,e sol idar i té entre 1a maison-mère et }a

branche du lexas et fut couronné par une rupture déf ini t ive . Que se

p a s s a i t - i l ? ( 1 ) .

D a n s l r u n e d e s c o m m u n a u t é s , d e s a b u s d e r e l a t i o n s f é t a n t g l i s -

sés parmi les soenrs dont une tout part lcul ièrementr soeur St-/ .nd.ré

se f l t un devo i r d . t i -n te rven i r . E l Ie écr iv i t à Ia supér ieure de ce t te

rnaison en ces termes : rr . . . l iTy d.aughters, keep your Holy Rule and-

God. wi l l b less you ". l , tad.monit ion: f i r t t ransmise au prêtre cop-

cerné gui r i r r i té, en Téférrr . à l -révêque Neraz, successeur de l i igr

?e l l i c ie r . T ra be l1e auba ine pour 1e responsab le d ' iocésa in ! J f fec -

i ; lvement i ' . [gr Neraz souhaitai t depuis longtemps transformer en

étab l i ssement d iocésa in , ce t te f i l i a le d .e Sa in t -Jeanroù lo rs d .e

sa c lémarche en 1883, on lu i ava i t d ra i l leurs s ign i f ié un re fus sans

équ ivoque. L r inc ident , sou l igné par une le t t re de quat re p rê t res de

ce d iocèse Céc la ran t qu t i l s se re t i re ra ien t de leurs paro isses s i

1a supér ieure soeur s t - i indré nr é ta i - t pas démise de ( :ses fonc t ions

pour avoir tenu des propos d,ésobl igeants à leur égard, servi t d 'rar-

gument pour manoeuvrer 1a séparat i -on à 1aque1le s 'opposait également

soeur Felt in. f , tévêque provoqua en août 1886 une réunion extraor-

( 1 ) J . N E E B o p . c j _ t : p p . 1 O J - 1 0 4 e t s u i v a n t e s ; c L L L  I i  N o p . c i t . p p . 1 3 3

à 15O.J .STREBLER pp. 64 e t su ivantes .

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ord. i -naj .re, annonce aux trente rel igieuses présentes sa d.étermlna-

t ion de convert i r la branche Moye 4u Texas en oeuvre d. iocésaine

relevant d.e sa seule jur i -d. ict ion.11 convie ensuite 1es soeurs à

él i re une nouvel le supérieure générale. I tagi tat ion f i . l t grande ce

jour-Ià , 1témotion plus profond.e encore. Soeur St-Anctré invi tai t

e1Le-même à vo ter pour soeur t r to rence V{a l te r lo rsque } révêque

annula Ie résultat du premier scrut ln, celui du d.euxième et menaça

au t ro j -s lème tour d t i -mposer une personne é t ran6ère s i les vo tan tes

stobst inaient à désigner soeur St-/Lnd.ré. Tout étai t imégul ier d.ans

c e t t e é l e c t i c n j s u q u f à 1 t â g e d e s o e u r F l o r e n c e q u i n t a v a i t p a s t r e n t e

ans e t n rava i t pas fa i t p ro fess ion perpétueL1e. l révêque au tor isa

1es Européennes nises devant le fai t accornpl i à retourner à la

maison-mère. Cepenclant aucune ntaband.onna 1e champ d.tact iv i té. où

les ava. i t menées la Proviclence. El1es ne d.evaient plus jamais revoj,r

leur pays natal . Pour soeur St-Ând.ré comr. le] lça une vie cLtépreuve .

l tévêque Ia poursu iv i t de son ve to dans tou tes ses in i t ia t i ves . Of -

f ran t ses serv ices à Gave ls ton , tou te ac t iv i té lu i fu t in te r , l i te ;

la noême chose se procluisi t en Cal i fornie, où 1révêque clu l1eu re-

t i - ra son ouj- après huj- t jours dtautor isat ion ; l lgr Neraz poussa son

abso lu t i sme e t son inhumani té jusqutà réd .u i re soeur S t -André à 1 té -

tat la ique et à l rexcomrnunier. Soeur Felt in se rencl i t alors auprès

d.e son f rè re lou i -s , é tab1 i à Cast rov i l le , s toccupa de ses sept

enfants quj- perdirent leur mère en 1890.811e suivi t T,ouis à San José

en Cal i fornie , ouvr i t dans le pet i t ranch que lui constnr is i t La

populat ion une épicer ie. Ent ièrement sous Ia coupe de lv lgr Neraz ,

soeTrr tr' lorence ne put amender Ia situation de soeur St-And.ré r os-

t rac isée par l r in f lex ib le dé terminat ion d . run évêque en ma1 d tau tor i té .

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Soeur S t -Ândré so l l i c i ta son adn iss ion à Cast rov i l le en 1900. ScJn

aclversalre étai t mort. El}e-mêne , usée par une vie bien renpl le,

remj - t sa be l le âme à D ieu en févr ie r 19O5 , à 1 râge d .e 75 ans . (1 )

Au moment de Ia séparat ion, les Fi l les de Moye au Texas comptaient

treize maisons desservies par une cônquantaine d.e rel igleuses . En

1916, el l -es exercent dans soixante selze postes et sont au nombre d.e

cinq cents inst i tutr ices enployées d.ans tous 1-es grades d.e Irensel-

gneraent pr imalre et supérleurr âu lexas, en Irouisiane, dans 110-

klahona et dans le l i issouri . Entre 1866 et 1B7B r 1es soeurs d.e la

Provj-d.ence avaient ouvert soixante dix écoles. Selon soeur Ca1-Iahan,

soeur St-André avait 1es meiLleures lnst i tutr ices rr . . . r f lê1l t ral-

ned in method.s of teaching and spoke French or German or Â1sat ian,

somet imes a l l th ree . . . i l 0E n thés i ta i t pas non p lus d .e 1es sou -

met t re aux épreuves o f f i -c ie11es . . . r r Cer t i f i ca tes show tha t she f i rs t

obtained a thirdgrade cert i f icate, then the second, and. f inal ly a

f i r s t g r a d . e . . . r r ( 1 ) . ? o u r 1 e s u c c à s d e l r o e u v r e d . e l a P r o v i - d . e n c e ,

soeur St-André paya d.e sa personne avec une générosi té à peine com-

préhensiblermême pour Ie croyant. Crest d. i -re que Saint Jean - de -

Basse l fo rmai t à l téco1e de la ver tu p lus quron ne Ie soupçonne .

la congrégat ion travai l la j- t d.ans 1a vigne d.u Seigneur avec hunl l i té,

mod.est ie et d.étachement.Grâce à Ia circonspect lon de soeur Ûonstan-

tlEe Eck, la branche ltloye put se d.évelopper sans entrave. La supé-

r ieure généraIe de Saint i lean -d.e-Basse1 srétai t-el1e souvenue des

nult ip les démarches entreprisec par les autor i tés d.e son Inst l tut

pour se d.étacher cle la rnaison des Vosges ? 11 nrest pas téméraire de

présumer que soeur l lck sut prof i ter de cet exenpler l tenjeu, lc l aus-

si , étant un plus gra.rrd. bi-en, celui des enfants à ouvrir à }a ! 'o1.

( 1 ) CÀLIÂIIAN op. ci t . p. 1 19.

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Une question se Presse sur nos 1àvres lorsque nous Jetons

un regartt rétrospectlf sur cette fondatlon à l-tétranger' 0ù sont

donc ces lnstLtutr ices t inorées et lncapables tant dénoncées depuis

que ltunlversité a pris en main le secteur scolaire ? Quten 1836 t

el les aient à peine su dlre oul , cela est fort possible ; leurs

collègUes gerraanophones nren savaient pas davantage. Ûlais qulaprès

1845, 185or 1860 el]es aienù continué à uégayer Ie françals après

plusieurs années d.e pratique, paialt excessif. l ,es lnsti tutr ices

qul partent au Texasr ont été forrnées ccnme 1es précédentes ; or

elLes se montrent d.ynaroiqtres, audacieusesr entreprenantesrachOrnécs

à l - ré tude d.e l tangla is et capables au bout de quelques mois de d is-

penser cette langrre étrangère, très sommairenent sals doute , mais

sans s fy soustra i re Ie moins du mond.e. c fest que l fé tat d tespr i t

étâit cl i f férent dfun pays à Itautre. / iu Sexa,s, i1 sfagl ' t d'c créer

I t école d.e toute pièce . fr t écoLe conf e ssionnelle s ry d.éveloppe en

p le i ne l i be r t é . En F rance , ave6 l tEg l i se , e11e r r . . . demeura i t p l us

esplonnée que jamais ( . . . ) , Ies rappor ts des préfets s taccumul-a ient

sur 1es évêques et d .avantage encore sur Les congréganis tes r t ( t ) '

ûans lrDst gernanophone , ce sont 1es Fil les de &loye qui font les

frais cle cette campagne ant1cléricale , proles faci les et drautant

plus rnrlnérables que certaines aff irnations étaient réelleroent fon-

d.ées. A i l leursr l ron sren prend aux l iv res des t Frères enseigantst r ,

aux néthodes des soeurs, à la dLscipl ine d.e ceux-cirà l t lgporance de

te ls aut r€Ê.r . (Z) . P lus tard. , cet te lu t te se t rouve s implenent

(1)ALEC lmIrtOR Histol,re de lranticléJical isrne franÈais Paris 1965 .pp. 288 et suivantes. A.I,ATREILIE op.cit ' l ivre v: au temps deôrégorre XVf et de Pie IX ( 1834-1879).

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transposêà 1téchelle du Kulturkampf i- ivré aux congréganistes du

fl,eichsland sous le signe de la problématique bisnarkienne des lois

d.e mal . Crest drai l leurs cette dernière qui va engendrer urrê noll-

ve1le fond.ation d.e 1a Providence à 1f étranger.

2, I,A IQNDfTTION I'I\IOYE r' ÂU KENTUCKÏ.

Tandis gue se l- ivrait en France rr Ia batal l le pour l técole

laïque rt-pour enployer l fexpresslon de [1r Latreit le , historien-,

sous Ia haute autorité du rnlnistre de lr lnstnrction Publique , Jules

Ferry, 1a congré6ation assistait d.ans 1e ReichsLancl à une série de

mesures qui 1a détermina à porter ailleurs son capital d.e dévoue -

nent. De terre de no:ission , Ies Etats-Unis d.fAmérique devinrent

ter re c l I espoi r .

a) Une fondation tributaire du Kulturkanpf .

Au noment où se pose 1 féventua l l té d tune expans ion à 1 ré t rangêT ,

(Z )p .Z IND op .c i - t r . f i . 22? : r r . . .Avo i r su r ses f ron t i è res une na t i oncompacte de quarante mi l l ions dthomloe ( t -a Prusse)cela nta r lenqui nous ef f ra ie .Mais avol r chez so i , dans les v i l lesr dans 1esvil lages et jusque dans le dernier hameau d.e France, un corps or-ganique de plus de cent rni l le hommes crcrçant des fonctions res-pectées, posséd.ant Ia confiance des farni l les, présid.ant à 1réd.uca-t ion d.es enfants, tenent d.ans ses mai-ns et sous sa d.irectlon la nol-t ié d.e la génération présente, peuplant de ses élèves les écoles su-périeures, lrarmée, 1a marine , et occupée sans relâche, tous lesjoure et eous toutes les formes, à présenter à La Jeunesse unidéa1 cLe civilisation contraire à la nôtre, un type de gouverhe-

r:cnt l Ius ou noinÉ': semblable à celui qui ciésole et abnrt j , t lesEtats romainsrmêLant et faieant passer 1es aphorisnes d.tune poll-t ique impossible sous le couvert d.e Ia morale évangéIique, cfestLà un empoisonnement continu, quotid. ien, à petites d.osee, auquelaucun peuple ntest en état de rés is têr . r t L tO?INI0N NATIONAIrE '1867.

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cfest soeur /rnna Houlné qr i se tr :ouve à Ia tête d.e 1a congrégat ion.

la vol Ià d.epuis d. ix ans au service clu pensionnat conme directr ice

d e s é t u d e s , d e p u i s t r o i s a n s à l a d . i r e c t i o n g é n é r a 1 e o ù e l L e s r e f -

force iLe former r t d.es inst j - tutr ices connplètes, méthodiques t t "et

avant tou t C ip lônnées.On 1u j - e r r renvo ie , ] -es unes parce qu te l les ne

possèdent pas su f f i samment l f a l -Lemand. ,1es au t res parce qu f i l y a

c o m p r e s s l o n d e p e r s o n n e l a v e c l - t i n t r o d u c t i o n d . e s c f a s s e s m i x t e s . . .

Soeur Âhna se trouve Cevant unr grave di lemme : que faire d.es

a înées qu i - son t p roches d .e la re t ra i te e t quron n thés i te pas dré l l -

mlner pour lncapacité physique ? Comr:nent occuper les francophones

jeunes e t no ins jeunes que rebute l tense ignement de l ta l le rnanG ?

Tra re lève es t 1à , abond.an te e t p le ine de prcmesses . Pour conb ler

Ies t rous , on ne peut p réc ip i te r leur fc rna t ion pro fess ionne l le

Devant ces di f f icul tés , soeur I 'nna se non-

t re une femme de tê te sans éga1e. 11 do i t b ien ex is te r d .es endro i ts

où l-ron a besoin d tune main-r l toeuvre aussigéÉéreuse, / iu pr intemps d.e

1BBB, e l le réun i t son conse i l d ta r lm in is t ra t j -on e t c lé I ibère sur Ies

inc idences c l tune fondat ion hors du Re ichs land.

Q1r res t -ce qu i d -é te rmine l rac lmi -n is t ra t ion à a ruê ter son cho ix sur les

Etats-Unis c1t l imérique ? T,a fon,:1: , t i -on i l loye au îexas qui en 1883 vient

sol- l ic i ter un uft ime renfort pour ses oeuvres en pleine croigser"nce ?

Cet te hypothèse es t p laus ib le , d tau tan t p lus que Ia fu tu re supér ieure

généra le es t par fa i tement au courant d .es a f fa i res . Par a i l leurs , 11

nry a aucun espo i r C lé tab l i ssement en France. f ,es lo is Ju l -es Fer ry

la ic isen t 1 téco le e t coupent I therbe sous les p ieds au ; congrégan is tes

qu i y ense ignent encore . Ï ,es pos tes be lges , é tab l i s depu is 1879, se

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d é v e l o p p e n t , m a i s d é j à l r o n s e n t u n e c e r t a i n e i n e r t i e . l e c h o j t

tonbe f ina lement sur les te r r i to i res Out re -At lan t ique. Cer tes ,

aucun appel i rnraéd. iat nta été adressé à la naison-nnère ; mais bon

nombre d .e re l ig ie l fses , c lon t la supér ieure généra}e ( t ) r on t des

parents émigrés dans l fune ou l f au t re cont rée c lu vas te te r r i to i re

a m é r i c a i n ( 2 ) , C f e s t p a r e u x q u t o n a c o n n a i s s a n c e ' d e s b e s o i n S q u i

se manifestent au f i l d.e }a séd.entar isat ion d.e ces Êuropéens .

A v e r t i e p a r l t e x p é r i e n c e t e x a n e , r i c h e a u s s i d e s e s s a i s e n

.êi fr ique d.u Norcl ( : ) , él iminée d.tavance en terre française, appréhen-

d .an t un é la rg issement p réca i re en Be lg iquer P€ l l d . i sposée pour une

implan ta t ion dans l tEmpi - re a11emand, Ia congrégat ion se dé termine t

à ses r i -sques e t pér i I s , à la rguer l -es amarres en d i rec t i cn du Nou-

vea-u-I l iond.e . la Proviclence devait , cette foi-s encore, présider au

choix d-u d. iocèse 11 télect ion. Soeur ^I Inâ oi tvre un almanach ecclésias-

t ique et tonbe sur les références d.e 1tévôque d-e Covington clans le

Kentucky . Vo ic i 1a le t t rc , Qt r tà bout c l r expéc l ien ts , e } le adresse à

l , [onseigneur ] , Iaes, à l t insu clc 1tévêque Ce l l ietz qui ne réal ise pas

encore Ia g rav i té de la s i tua t ion :

S a i n t J e a n - d e - B a s s e l , 1 e 1 9 m a i 1 8 8 8 .

lJionsei-gneurt

La supérieure générale des rel igieu-

ses ense ignantes d .e Ia Ccn6ré . ;a t ion Ce 1a Prov ic lence é tab l ie à

( 1 )Â. S f J . DOSSIER H0U] ,NE Â. l ,e t t re du 16 .XI f .1892.( z ) etHr,tuinYER TUCHIE op . cit . p. 110 .( l )Nous parlerons ul- tér ieurement ôe cette fonclat icn Ce iVigr Lavigerie

en / , lgér i-e. Âmorcée en 1868, 1a guerre franco-al lemande y a mis

f j .n en 1871. T ,es ins t i tu t r i ces on t é té rapat r iées '

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285

ùa in t Jean-d .e-Basse1, en ÂIsace-Lor ra ine , p rend Ia res-pectueuse l iberté de demander à votre Grand.eur si el- lesera i t c l i sposée à accepter nos o f f res de serv ice danss o n d i o c è s e .Les mot i fs qu i nous pcr ten t à nous tourner vers I tAmér i -

euêr pour y travaiLler à Ia plus granrle gloire d.e Di.eupar 1 - téc luca t ion e t l r ins t ruc t ion c les en fan ts , son t lessu ivants : la s i tua t ion d-ans no t re cher pays es t te l - leque les congrégat j .ons re l ig ieuses , ense ignantos sur tou t ,son t p lus ou moins menacées c lans leur ex is tence, e t d .é jàb ien en t ravées dans leur ac t ion e t leur d .éve loppementDraut re par t , e t ma lgré l -es mauva is temps que nous t ra -versons , nous avons un nov ic ia t t rès nombreux , e t 1 t l -

sace-Lor ra ine es t une source t rès fe r t i le c le vocat ions :nous dés i re r ions u t i l i se r ces fo rces à p rocurer la g lo i -re rLe D ieu dans cLes cont rées p lus l ib res , e t o r ) peut -

ê t re i l y a encore manque d t ins t i tu t r i ces re l ig ieuses ,sur tou t pour les éco1es pr i -ma l res ou parc iss ia les .Voltà pourquoi j rose pr ier Votre GrRncleur, Monseigneur,d.e mrhonorer d.fune réponse pour ne cl i re si vous , lésirezou permet tez que les soeurs de la Prov id .ence de Sa in t ùeand.e-Basse l a i l len t essayer d -e fa i re un peu c le b ien dansvot re i l i ocèse. S i Vot re réponse es t a f f i rmat j -ve , je mrem-presserai de comr,runiquer à Votre GranCeur tous 1es rensei-gnements nécessa i res sur no t re Ins t i tu t , son or ig ine , sonbut , son espr i t , e tc . En a t tend.an t , je t iens à vous d i reque nous pourrons fournir d.es soeurs bien au courant r le1 f a l Iemand. , C ,e l rang la is e t du f rança is . Ce sera i t au pr in -tenps 1i :89 que nous pourr ions envoyer une première colonie.Nous ccn f ions ce pro je t à Ia d iv ine Prov idence d .on t noussommes 1es F i11es , e t nous denandons au bon D leu d .e 1efa i re réuss i r , s r i l v ien t d .e I 'u i e t s r i l c lo i t con t r ibuerà sa plus .grande gloire. I t

Tout en présentant 1a congrégat ion clans une si tua-

t i o n

c e t t e

f lor issante tant sur le plan du nombre que celui

le t t re conf i rme Ie ma la ise qu i s tes t emparé Ces

c les énerg ies ,

ins t i tu ts en-

se ignants Ce 1 ' rEs t d .epu is I tannex ion . les congrégat ions d iocése. ines

ava ien t échappé c le jus tesse à 1répura t i -on de 1812 - 7 ! t (1 ) .Parce que

leur } lauptniederlassung étai t implantée en terre dtErmpire , Peltre ,

l ,e D iocèse de fiietz c p . c i t . F . R O T Hpp.2JO-231 .( 1 )

O P . C i t . p p . 2 1 f , 222 , 237 .d. : ins 1tF.ROIH s i d d.e lorraine

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28.6

Sainte-Chrét i -enne et Saint, Iean-de-tsassel en lorraine, Ribeauvi l lé

en Âlsace, purent demeurer sur p1ace. f ,es tr ' i l Ies i l toye d.e la branche

vosg ienne, par cont re , duren t abandonner tous leurs pos tes d . rALsace

et de Lorralne parce que leur maison-mère se trouvait au - deIà de

la nouvel le front ière pol i t ique. 11 se f i t un échange entre Ies deux

maisons jumel les au n iveau des pos tes qu te l l -es occupa ien t d .e par t e t

d.tautre d.u nouveau tracé terr i - tor ial . Saint-Jean conservai- t ùoutefais

fort longtenps ses quelques postes de l rancienne Meurthe et Uiosel le

a c q u i s a v a n t 1 8 7 0 ( 1 ) . C e s i n s t i t u t r i c e s n e f i r e n t J a m a i s d . t o p t i o n ,

cont inuant tout bonnement de faire classe . Seul ,au tenps r les ehiccucs

de passepor ts , e11es eurent d .es d i f f i cu l tés rdu cô té a l lemand drune

part , et du côté français 1Lrautre part où coramençaient les mesures

JuIes Fer ry .

 p,"r t i r d.e ce 19 mai 1888, soeur / 'nna vi t ,Lfun

fo I espo i r . E l Ie a t tend. beaucoup de la réponse d .e 1 févêque Maes ;

tan t d té Iéments jouent en faveur de sa congrégat ion , ne fû t -ce

qu f au niveau r lu cl imat si voisin de cèlui c lu vieux cont inent ; son

personne l répond. à d .es c r i tè res l ingu is t iques favorab les , possèd.e

parfai tement l raI lemand, connaît 1e français et aura vi te maîtr isé

totalement l t anglais. Pas de problèr:ae ethnique non plus ; 1e l ientucky

es t peup lé de co lon ies a lsac iennes e t lo r ra ines , a l lemandes auss i . En-

f in les opt ions rel igieuses de la congrégat ion conviennent parfai te -

ment au mond.e de l ten fance ru ra le , 1es r r ung i f ted ch i ld ren r r comme

Ies appe l le ra I l lg r Maes, qu i là -bas non p lus ln res t pas encore pr is c

en charge.

( t ) a . S T J . D o s I I E R t t @ : 1 i s t e d e s é c o I e s f e r m é e s a p r è s1 t a n n e x i o n à 1 ' Â 1 1 m n e p é t i t i o n f a j . t e à B 1 o t z h e i m ,1e gouvernement al lemand répond. : rr les soeurs dépend.ant d.tun éta-b l i ssement c1e France ne seron t jana is favorab les à 1 tA l lemagne, e t1 1 f a u t l e s r e n v o y e r . . . r r

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287

Soeur frnna fonde clonc tous ses espoirs sur la répcnse d.e f l lgr i \Taes..

El le lui parvient en jui l let IBBB , conçue d.ans les termes sui -

vants :

f t Vo t re le t t re du 19 mai ne v ien t conne un mandat dela d. iv ine Provid.ence me choisissant conme votre pauvre gé-

rant pour bien des bonnes oeuvres à faire dans ce généreuxpays d.rÂmérj-que. Je ne sais conment autrement expl iquer lefa i t que vous vous ê tes adressée à 1révêque drun pauvre

diocèse comr' le l -e nienDans ce t te vue, je réponds que je sera is heureux de fa i retou t en moi pour seconder vos dés i rs . Ayez donc la bontéde ntenvoyer par retcur d.u courr ier tous les renseignementsnécessa i res ; je vous pr le auss i , s l vous 1e ju5 ;ez convena-b1e, de me d.1re si vous d.ésirer iez acheter quelque prcpriétéqui vous servirai t plus tard conme pied.-à-terre d.e votre

maison-mère en Àmérique. i l Ion but est de voir ce qui pourrai t

vous col tvenir , et d.e vous donner tous les renseignernents pos-

s ib les sur no t re pos i t ion . P la ise à D ieu , je compte ven i r enE\rrope en automne ; je viend.ra vous voir à Salnt Jean-de-Bassel,

et nous aurons ainsi quelques d.onnées qui vous aideront à

mûrir votre projet. Que si Ia d. iv ine Provldence souri t à nos

espérances, votre première colonie pcurrai t peut-être faire

chemin avec moi à mon retour en Amérique.Conf iant cette affaire à la garde de Dieu et de sa bonne lûère

I!1ar ie, je recommande mes besoins spi-r i tuels aux saintes pr iè-

res de vo t re comrmtnauté , e t je res te avec les ss .coeurs de

Jésus et de Marie votre Servi teur d-évoué '

Can:i11e Paul L'l/ 'ES' d.e Covington.

0ffre au-d.e1àdtoute espérance que cette

Iettre ! Les coordomées cle Saint-Ûean semblent convenlr parfai tement

à l tévêque car apparernnent i l s tes t b ien rense igné à son su je t pu is -

qut i l raet deux bons mois avant de répondre. Entre autre, i l sai t que

Ia pauvreté nreffraie pas un membre d.e la congrégat ion qui propose

ainsi ses senrices à un d. iocèse d.es moins bien lot is dtÂmérique .

Est- i l au courant d.e l taf faire Felt in, lu i l - tune des grandes autor i-

tés rel- ig ieuses d.r /rnér ique ? Sa poslt ion nous permettrai t de répon-

dre aff innat ivement à notre hypothèse .

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'288

Seuls é ta ien t au courant de c :s t rac ta t ions t

1a supérieure générale, son consei l df ad.ministrat j -on et un membre

de la fannitle Houlné auquel écrivait soeur Âtrsa le 28 juin 1BBB :

r f Ie Présidence Ce Lorraine nous renvoie en ce mornent 9 anciennes

soeurs qui seront remplacées par des 1aÏques le 1Le iui l let rnalgré

toutes nos d.érnarches et nos réclanat ions, malgré notre promesse d.e

remplacer ces ins t i tu t r i ces par des soeurs b revetées à Pâques. Ï .es

temps deviennent d.e plus en plus di f f ic i les et mauvai-s et 1répoque

SECTEURS D'IflIPIANIATTON DE SÎ-JEÂI{ EN SII.ERIQUE DES 1BE9

1t a

2.3 ,AT 'q

OHÏOKENSUCKYI\T/,RYL/,.I.[DRHODE TSIAT}TDNEVf YORK

est venue pour Ies congrégat ions de por te r leurs

vers d tau t res cont rées pour y fa i - re Ie b ien qur i l

possible d.e faire ic i . Voi là pourquoi nous avons

t ions avec des évêoues d . t Amér iquê . . . r r

vues et leurs pas

nous d.eviend.ra im-

engagé des négocj-a-

I 1 . :à'.T

/q 'i

, c

I tD r" )

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289

Qul donc était Ltgr IJIaes ?Lr év êque que 1a Providence mit sur la rou-

te d.e soeur i ,nna étai t une personnal i té clrenvergure.

vis j-bl-enent bien d. isposé à 1régard des rel igieuses dont i l - fa-

vor isai t Ies oeuvres dans son cl iocèse et bien au-d.elà d,e sa jur id ' ic-

t ion ép isccpa ler là oùr ses conf rè res so l l i c i ta ien t son in te rvent i 'on

( l) , I {gr i , , ' ïaes étai t l tune des grand.es f igUres de Ia jeune Egl ise ca-

thol ique américaine.

Dror ig lne Ue lge (2 ) , fo rmé à l - tUn ivers i té d 'e Louva in , i l s tengage le

jour de son ord ina t ion sacercLota le ( 9 .X IL1868 ) à qu i t te r son pays

natal pour stadonner aux oeuyres missionnaires du Northwest amérigsin'

I ra t t ra i t qurexercent a lo rs sur les jeunes c le rcs Ies n i -ss ions à 1 fé -

tranger, est entretenu par des pionniers qui sten revienaent en E:u-

rope et quémand.ent du secours pour leurs oeuvreÊ irnmenses' i ' laes r lui

auss i , es t sédu i t par ce vas te champ apos to l ique qu i s to f f re à son

jeune é Ian . h l 186S, i I es t nommé pour Dét ro i t . En 1B?1, on 1e re -

trouve à i,lonroe où il rédige la vie du deuxième évêque clu lientuckyt

1e granô missionnaire Nerinckx . En 1884' nous le voyons part ic iper

au lrois i_ème conci le de Balt imore où i l - intervient personnel lenent

dans Ia quest ion scolaire. LtUnion garant issait la l " iberté de cons-

cience nais abandonnait à la charge des d' i f férentes confesslons }e

donaine de l t i -nstmct ion.Chaque évêque se trouvait ainsi responsable

des serv lces sco la i resr là où . s ré tenda i t sa ju r id . i c t ion .

Elevé à la dieni té épiscopale en 1882, Llgr Maes sout ient l - t ldée d'e Ia

créatlon d,tune université cathollque en Araérlque' Ses voeux se réaIl-

Notamment Mgr liarklns du diocèse de Providence 'c f . cÂLr ,AHÂtr t op.c i t . ; J .N$EB : @ : op 'c i t 'p19 '

( 1 )(2 )

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2go

sent bientôt et Ia d. i rect ion de l tuniversi té le nolnme au poste d.e

secré ta j - re de l t f r execut ive Board u (1 ) . I1 le res te ra jusqu?à sa

nor t en 1915. En 1885, Mgr L {aes es t nommé à l révêché de Cov lng ton de

lr i ' i t r ' t du Kentucky . le cl iocèse ne lui est point étranger et dta-

vance, i1 sa i t l r lmrnense tâche qu i l ry a t tenC. . Ses 42 paro i -sses

sont desservies par 38 prêtres et comptent 38 000 f idè]es.

Evêque missionnaire, i l at taque aussltôt Ie point faible de son

alre apostol ique demeuré en souffrance pour des raisons géographi-

ques et écononiques r. . . iR pi t toresque beauty and in natural re-

sources , the d locese was r i ch ; j -n a l l e lse ab jec t ly poo l l . ' .1 r r

f r O la peuvre Egl ise Ju Far Vi iestr fr lu i écr i t un prêtre d.es régions

montagneuses réduites à une noire misère r i Au secours fr , appel le-t-

on c lu cô té ae Dakota (Z) . En L tespace d .e t ro is ans e t sep t no is y

meurent 15 prê t res e t 1 séminar is te . Les popu la t ions i ta l iennes e t

i r land.alses d.e ces montagnes vivent rr . . . in the darkest ignorance

and. inr lef f erence tr .

Pour rée l i ser ses pro je ts d . téducat ion popu la i re , i l ne su f f i -

sai t pas de construire des égl ises. I {gr L '{aes Ie savait . Ï ,es re} i -

gi .euses pourraient porter remède à 1a grand.e misère morale et in-

teI lectueI le d,e ces gens. Nous comprenons que 1a let tre c1e soeur

/ .nna f t t une solut ion provid.ent ielJ-e aussi du côté anrér icain aux

pro je ts c le l ta rdent miss ionna i re . . . ! les ins t i tu t r i ces de Sa in t -

Jean convenaient parfaitement à ces rr poor coal-d.iggers It vivant au

Jour le jour.El les lui prépareralent aussj . pour son univergi té unc

jeunesse ouverte ouverte à des valeurs humaines autres que ceI les des

( 1 ) J .NEEB op . c i t . p , 19 .(Z)[1gr l ' laes crée la Ligue du Tabernacle à Iaquelle font appel ].es

prêtres quasi inclJ-gents d,e ces paroisses d.émunies.d.es premierstenPs de fondation.

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291

conna lssances pro fâDêS. Enf in r PaT 'Leur ense ignement ' e l les au -

raient un i rnpact sur les futurs foyers chrét iens que 1tévêque comp-

ta i t su iv re de près d .ans son min is tè re apos to l ique. Cres t Iu i qu i

fe ra d ta i ] leurs d . i . re dans un rnandement à ses paro iss iens ! r r . . .R€-

merûber , my dear f r ienCs, tha t in p tead ing fo r a co l lege course fo r

your boys, for an acad.enic curr iculum for your gir ls, I have in

view espacial ly the formation of the character of your chi ld.renr the

e ' . . , u c a t i c n o f t h e h e a r d . . . r r ( t ) . C f e s t a u x c ô t é s d e c e t a r d e n t p a s -

teur que sont donc appe lées les ins t i tu t r i ces d .e Sa in t -Jean à cons-

truire l toeuvre scolaire d.u Kentucky. Tâche passionnante noais con -

b ien éprouvante e t t i ssée d . tabnégat ion .E l fes ne fa i l l i ron t jana is

à leur mj-ss1on car sans cesse soutenue et épau1ée pa,r feur extrâor-

d ina i re b ien fa i teur (2 ) .

A Sa in t -Jean, une quaranta j -ne de vo lon ta i res se

présenten t pour les miss ions drAmér ique e t se met ten t auss i tô t à

1ré tud .e de l rang la ls que leur ense igne une miss londonn ienne ' Per -

( 1 ) J . N E E B o p . c i t . P . 1 1 9(e)t- ler L{,aes est aussi le fondateur cle 1a Ligue Eueharj-st ique améri-

caine comne le vénérable Père Eymard fut ceLui d.e la l igue fran-

ça ise . L tassoc j ,a t i cn ava i t pour bu t c1e proposer une cont repar t iesp i r i tue l le au f ro id , in te l lec tuaL isme du XIX iss ièc le , à sa tendancema.tér ial iste et son mé1:r is du t logme.I , févêque d.e Covington préside Ie Premier Congrès Eucharist ique d.eViashi-ngton en 189r, assiste aux Congrès Internat ionaux cle IJIetz( 1 9 0 ? ) , l t o n t r é a l ( 1 9 1 0 ) , v i e n n e ( 1 9 1 2 ) , r , o u r d e s ( t g t + ) E s p a g n e ( r ) .

Par a i l leurs , i I es t membre é lu au Tro is ième Conc i le P}én ie r deB a l t l n o r e . C f . p . 2 8 9 .11 es t le fond.a teur c1e Ia Soc i -é té d .u labernac le , assoc ia t ion qu i

v ien t au secours des miss ionna i res amér ica ins . Des appe ls lu iv iennent cle Virginj-a, de I t .Nr]abahama , dtQklahoma, de New-York tc le New-ù iex ico , c le I ' l o r th Dakc ta . 0N l tappe la i t 1 tévêque duSaint-Sacrenent .

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292

sonne n tes t encore d .és igné quand s fonnonce à Sa in t -Jean, son iXce l -

lence . i l lgr Haes passe comme 1-rcr: is à la maison-mère en octobre 1888.

C h o s e s u r p r e n a n t e : d e s p r o j e t s a m é r i c a i n s , i l n r e s t j a m a i s q u e s -

t ion l l révêque aura i t - i l - renoncé à leur donner su i te ? l ron s r in te r -

roge avec que lque inqu ié tude . Une le t t re la issée sur Ie bureau cou-

pe en f in cour t à l tén igme :

r r . . . Ayant lu a t ten t j -vement vos Règ1es e t Const i tu t ions r wl respr i - t e t la p ra t ique pend.an t ma cour te v is i te , e t en ten-du que l sacr i f i ce vous comptcz vous imposer pour fa i re unefondat ion en Anér ique, j ' a i ' l éc iCé, après lvo i r c lemandé auau c l i v in Réd.empteur r lon t nous cé lébrons la fâ te au juurdrhu id .e bén i r une déc is ion qu i aura des su i tes s i impor tan tespour vo t re congrégat ion e t mon c" iocèse, d ' raccepter vo t re p ro-pos i t ion e t d tad .met t re comme Comnunauté de mon c l i ccèse lessoeurs de Sa in t Jean-de-Basse l - .l a s e u l e c c n d i t i o n q u e i e p o s e , c r e s t q u e j e s o i s p o u r v l t r eCommunauté en 1 ,mér ique, ce qu?est Iv ig r l tEvêque c1e i ' .4e tz pourvos re l ig ieuses c l r lsace e t d .e lo r ra ine , e t que vous ayezune malson ccn t ra le c le p répara t i , :n ( l l ov ic ia t e t Scc las t ica t )qui restera siège pr incipal cLe votre congrégat ion en .ô.mériqued e n s f e c l i o c è s e c l e C o v i n g t o n . D r a u t r e p a r t , s o y e z a s s u r é e q u eje sera i tou jours pour vo t re communauté un père e t un ami .

( 1 )

Vot re c lévoué en Jésus-Chr is t ,

Camil le Paul i ' i iaes, Evêque de Covington.

T ,a d .u re ba ta i l le cont re les événements é ta i t c lonc gagnée. Soeur An-

n a r e l e v a i t I a t ê t e , p l u s e n t r e p r c n a n t e q u e j a m a i s e t d é c i c l é e à

f a i r e r é u s s i r c e p r o j e t r r s c n p r c j e t f r .

L tévêque, de sc ,n cô té , ne démcnt i ra jamais ses promesses d .e p remi -ère

heure . I1 poursu i t avec persp icac i té 1a fo rmat ion sco la i re e t sp i r i -

tue l le rLes F i l les de i i îoye conf iées à sa tu tc l le (2 ) . I1 su iv ra d 'e

(1) . t .s rJ ,@.(Z) En 1905, on 1u i sounet Ie s Const i tu t ions , : lon t s r t la th i lde coarp te

fa i re amender cer ta ins tex tes .Ses annc ta t ions nont ren t combien i l

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29)

près I t ins tmct ion des en fan ts de Ia p lus humble éco le paro lss ia le

d.e montagne à l téninente r Acarlemy " d"e Newport. I1 pousse son zùlc

I consei l ler I toeuvre d.e Provid.ence où. soeur Maria Houlné prend'

la cL i rec t ion d tun c rphe l ina t pour t rès jeunes en fan ts abandonnés,

ce l le du Jeannc, d rArc Hone où les F i1 les c ie Moye accue i l len t les

jeunes f i l les européennes d.ébarquant à lÙew-York r sans avoir ni em-

p1o i . En f in , i1 res te le chef e t d . i rec teur de 1a prov ince aroér ica ine ,

t i t re et conpétence netternent sol l ic i tés d'ans sa let t fe d'u 23 octobre

1888. Ma ls s t i l réc lame c l tê t re au rnême t i t re que l tévêque d 'e l le tz ,

responsable de sa conmunauté de la Providence , i1 ne tentera janais

d.e 1a couper de Ia maison-mère comme le f i t r ( quelqucs années plus

t ô t , 1 t é v ê q u e N e r a z .

Nous ne voulons pas faire ic i 1 rhistor ique de la fond.at ion amé-

r icaj-ne. 11 nous semble cependant opportun de Ia suivre d'ans ses

pren iè res heures dr inp lan ta t ion r car ,n reurent é té les cont ingences

pol l t iques, 1a congrégat ion ntavait pas vraiment songé à un projet

missionnalre.

Une année ent ière, les f i r tures cancl id 'ates se préparent à l rap-

prent issage d.e la langUe. Le dirnanche , 4 août 1BB9r 1a granr3'rmesse

est céléb,rée en Jrhonneur de cel les qui vont part i r . Quarante coeurs

bat ten t d témot ion . Seu les t ro is d ten t re e1 les sont d 'és ignées pour

faire les préparat i fs de voyage. 11 stagit de soeur ChantaL Arth t

I\larie Carnille Schaff et Lucie Danid.io. Le mardi, soeur Anna l-eur

(Z) lugr Maes persiste da:ts son d.ésir d.e rester à la tête de Ia provin-

cé anéri"àin". I l lu i déplaira souveralnement quton nf introduise

pas les amenc.ements qut i l a proposés comme celui du terme rr améri-

cà in , d . tAmér iqu€ . . . r t . s r ma l i r i rde es t ima i t que ces ép i thè tes l im i -

t a i e n t a u x E t a t s . U n i s u n e p o s s i b i l i t é d . ' o u v e r t u r e , e x c l u a i e n t e nrnême tenps des mesures qui pouvaient autant concerner drautres im -

p lan ta t ions .

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remet leur cbJd ience. l tLcs déposent leurs voeux en t re ses mains

avec Ia formule nouvelne rr . . .Je renouvcl le lncs voeux C.e pauvreté ,

Ce chas te té e t d robé issance , d .ans ce t te congrégat ion r le Ia C iv ine

Prov id .ence d .e Sa in t Jean-d .e-Basse l . . . r 'Le 7 août , le s t rc is p ionn i -

è res se rendent à Par is e t s fembarquent sur l -e t Ncrnand. ie 11 le 10 .

le 19r le bâ t iment aborc le à New-York . Un té légramme d .e b ienvenue 1es

at tend. à l -eur p ren i -è re esca le , chauC dra" ra i t ié : r r . . .Soyez 1es b ien-

venues dans la te r re p romise amér ica ine , dans les vas tes moissons qu i

blanchissent sur 1es col l ines du Prentucky. La bienvenLre à 1r ange tu-

té la i re d .e vo t re congrégat ion ; je 1u i envo ie I tArchan6e c l iocésa in ,

e t que sa venue so i t une rosée c1e grâces sanc t i f i -an tes pour vous e t

pcur ]es â .mes ccn f iées à vos so ins r t . Pr ,u r les t ro is re l ig ieuses r cê

message dcva i t ê t re un baume pour b ien d .es maux passés , p résents e t

à ven i r . La première éprcuve fu t ce l - fe c le Ia langue, l tang la is b r i tan-

nique d.e i* iss Deane d, i f férant totalement de 1a phrnét ique d.e Coving -

{ - n n

rJn te r ra in c l i spon ib le à 'Newpor t fu t acqu i .s . la co l l i -ne , bapt isée

l , [on t S t - l ] la r t in en l rhonneur , lu fonr la teur , comprena i t un vas te te r -

ra in e t une maison inhab i tée . les soeurs s ty ins ta l len t . T , rouver tu re

de l - réco le es t f i xée au 4 novembre 1 t i89 , p rê t res e t v ica i res se char -

geant à tous les o f f i ccs de fa i re connaî t re f roeuvre . Quat re é lèves

s tennoncent pour ce t te p renn i -è re journée. l ,e 6 oc tobre un ren for t d .e

c louze compagnes é ta i t venus second.er les t ro is r r éc la i reurs r r c le

Mont St- l i lart in.

f ,a suprér ieure générale cle Saint Jean-de-Bassel , veut,

d . è s I e d é p a r t , t r è s b j . e n f a i r e 1 e s c h o s e s e n  i n é r i c l u e e t c e c i C t s l r o r d

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sur le p len sp i - r j , tue I . 11 impor ta i t de poser des bases so l ides

avant c l ,e songer au b ien fa i t Ces âmes à évangé l iser . Son cour r ie r

hebCor r rada l re d .cv ien t a ins i un vér i tab le t ra i té c l tascèse chré t i -enne

et re l igJ .euse, rnêne pro fess ionne l le car la v ie ac t ive que ces

ins t i tu t r j -ces sont appe lées à v iv re ne leur permet pas r le né81 i8er

l r a s p e c t t e m p o r e l d e l e u r m i s s i o n .

les in jonc t ions c le soeur /Lnna sont à Ia fo is tend. res , fe rnes

et chaud.es d ta ra i t ié : r r . . . id la in tenant que vous vo i là un v ra i cou -

vent , fa i tcs régner d .ès 1e c lébut dans vo t re conr lunauté la fe rveur e t

la régUlar i té ; que l -a char i té f ra te rne l le , la suborCina t ion e t la

d é l i c a t e s s e r l - e c e t t e c h a , r i t é s o i e n t i , a r f a i t e s ( . . . ) f t e 1 ? e s i - , r i t , 1 e

pr iè re a t t i re e t conserve la g râce c1e D ieu sur vos personnes, vo t re

r n a i s c n , v o s o e u v r e s . ( . . . ) L a i s s e z - v o u s b i e n e n s e i g n e r , é c l a i r e r ,

guicler par l , , igr qui est naintena.nt votre Provi*ence visible sur cette

te r re d . f Amér ique, e t en qu i , avec tan t d .e ra isons , nous avons une

e n t i à r e c c n f i a n c e ' ( . . . ) i ; i o n C é s i r I e p l u s v i f e s t q u e v o u s s o y e z

avant tc iu t c r .es reL i ,q ieuses fe rventes e t sa in tes , en seccnr l l - ieu des

i n s t i t u t r i c e s i n s t r u i t . ; s , c a p a b l e s e t n é t h c ; : ' , . i q u e s . ( . . . ) S o l i d e v e r t u ,

so l i c l .e ins t r rc t ion , bonne tenue ; c levenez c les ins t i tu t r i -ces hors

l igne ! Âtt i rez la ccnsici-érat ion d-e notre Vénérable Fonclateur par

v l t r e v e r t u , v o t r e c i s ; n i t é r v o s t e l e n t s , v o s s u c c è s . . . r r ( . . . ) J t a i m e

à m e v o u s r e p r é s e n t e r f o r t e s , v a i l l a n t e s , g é n é r e u s e s , g a i e s e t e n t r e -

prenantes . Je C.és i re que no t re congrégat ion ne la isse r ien à- d .és i re r

sous a .ucun rappor t , e t ce fa c Iès les débuts ' ' l ' e veux b ' ien fa i re ( t )

( 1 ) / i . S T J . D O S S I E R Â L m R I Q U E : c o u r r i c r , l e s o e u r ^ f i n n a H o u l n é ,

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l es choses Ià -bas comme j teusse souha i té qure l les le fussent i c i '

( . . . ) J a m a i s d e t r i s t e s s e . J a m a i s , l e d é c o u r a g e m e n t ; j e v e u x m ê m e

que lquefo is vous en tend. re r i re jusquf i c i . r f

On sent à t ra .vers ces le t t res corab ien Ia supé -

r ieure générale, alors âgée cle quarante d,eux ans , à peine, veut

que réuss lsse ce t te oeuvre d . f / r rnér ique. î rès in tu i t i ve , e l le dev ine

les d . i f f i cu l tés tempore l les e t au t res qura f f ron ten t ses f i ]1es

dtOut re-At lan t ique. E1 le chemine avec e l les dans une cor respondan-

ce in lassab le (1 ) . l rhumour ne 1u i fa i t pas non p lus dé fau t . souvent

à . c o u r t d t a r g e n t , n t é c r l t - e l l e p a s e n . j a n v i e r 1 8 9 0 ' r . . i J e v o u s

souha. i te beaucoup d . té lèves , beaucoup de rLc l la rs , beaucoup r1e couraget

mêrne de l raudace e t par -dessus tou t beaucoup d . ramcur ' ie D ieu e t c les

âmesr ? Pour réconforter ses missionnai-res c]"e leurs déboires inhé-

ren ts à b ien des fag teurs soc iaux , cu l tu re ls , éconon iques t par fo is

cl imat iques - certaines soeurs supl iortent ma1 les chaleurs d-éshyd'ra-

tan tes des é tés amér ica ins - e l Ie leur conf i -e les s iens ! f r . . ' Je

vous fé11c i te t rès s incèrement de ne p lus resp i re r l fa i r p russ ien .

(9 . IX .18S9) . Les t racasser ies p russ iennes vont tou jours en augmentant

( 27 ,7 ; .1 i r , t ) . . . Quo ique vous ayez à souf f r i r e t à suppor te r là -bas ,

nous t rouvons que tou t n res t r ien en compara ison des vexat ions a1 le -

manc les cont re lesque l les nous devons sans cesse lu t te r i c i ( 24 ' I '

1E9O ) , . , Je ne pu is mtempêcher d .e vous fé l i c i te r encore une fo ls

cle 1a l1berté d.ont vous jouissez dans votre Amérique . Ic l , hélas !

( t )A..St J. DOSSIER AI ' IERIQUE A.HOUL,NE : outre Ie courr ier hebdomaclaire

envoyé à Mont St- l / iart in, i I faut nent ionner les 110 let tres adres-

sées à soeur Eiar ia Houl-né , directr ice en i lhod.e Is land , cel Ies

écri tes à soeur ty.ar ie du Sacré-Coeur Houlné , nièce de soeur Ânnat

et d. i rectr i .ce du Jeanne d.r /rrc Home à New-York.

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h é l a s ! q u e I e j o u g â . . o e s t p e s a n t , é c r a s a n t . t ' ( ] . l t t , 1 8 9 0 )

En 1892, soeur Anna v ien t rég Ier 1es prob lèmes sur p lace . Sr iL

Iui fut i rnpossi-b1e de rencontrer sa tante établ ie dans le l , { id.Cle

L. ' i restr el- l -e sol l ic l te sa générosi- té pour 1a jeune fondat lon amé-

r icaine à court r l ta.rEent . Sa requête nous r i .onne Ie prof i l écono-

mique c le l toeuvre : r r . . . J tempor te ra i un prc fonc l regre t en I ro r -

ra ine , Cefu i c1e ne vous avo i r pas vue e t en tenc lue e t de nravo i r

pas fa i t Ia conna issance de mes chers cous ins e t cous ines . I i l a is ,

ou t re une masse d . ra f fa i res , d . renr ru is e t d .c t r ibu la t ions d .e tou tes

sortes, nous sornrnes si pauvres encore dans ce t te fonclat i -on américai-

Dê, que je ne pu is songer à fa i re aucune c lépense cn dehors des a f -

fa i res touchant Ia congrégat ion . La rna ison mère aura à éponger une

l o u r c L e c e t t e . . . ' r ( 1 ) . D e c e p e s s a g e , l e s s o e u r s m i s s i o n n a i r e s g a r -

d ,en t un scuven i r ine f façab1e ; e11es se senten t épauIées cn ac te

ce la es t impcr tan t (z ) . En 1914, soeur i ' ra r ia Hou l -né , a lo rs supé -

r ieure généraIe, v ient à nouveau leur renclre vis i te . I ra guerre mon-

c t i a l e 1 r y r e t i n t j i i s q u t e n 1 9 1 8 , l a p r o v i n c e a v a i t p r i s u n d é v e l o p p e -

ment inespéré . E I le cornp ta i t au I j i j anv ie r 190,+ , 176 mernbres , so i t

51 professes à voeux perpétue1s , . r i4 à voeux c' le cinq anso 32 ayant

é m i s l e s p r e m i e r s v o e u x a n n u e l s , 3 7 n o v l c e s e t 1 2 p o s t u l a i l t e s ( 3 ) l

( r ) À . s Î J . D O S S I E R / ' I { E R I Q V E : l e t t r e d u 1 6 . x I I . 1 8 9 2 .( Z ) J . N E E B o p . c i . t : s o e u r  n n a v u e p a r 1 a P r o v i n c e , i t  n é r i q u e e n 1 8 9 2 :

I t Reverend. I \ {othcr Anna lvas then at the very pr ime of l ive ; appro-xinately forty-f ive jears of aÉie, a thorough French woman of the

educate , l c fass , anc l a Re l ig ious o f the type tha t makes h is to ryShe possessecL a most engag ing persona l i t y , hac l the deep and no-

ble gi f t of sympathy, and- mcst unclerstancl ing noincl . She was al l

f i re anc l energy fo r the spread o f Chr is t ts k ingdom on ear th , fo r

the we l fa re o f the S is te rs who bo th loveC and admi red her . She

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b i lan , lourc l 11 taven i r , encore que les vocat ions proprement amér i -

cn ines fuss :en t en réo l i té spor :a ,J iques (z i ) . En 1S91 , soeur l inna

écr i ra à ce su je t da .ns une le t t re e ' . . . ] t le voyez-vcus donc po in t

Cu tou t po inc l re Ce vocat ions ar , ré r ica ines à l - thor izon ? t t , e t que l -

que peu dép i tée c le .Jevo i r con t inuer de v ider le i ie ichs land r e l le

r e l a n c e s o n a p p e l I e 1 2 m a r s 1 9 0 3 : 1 ? . . . s i s e u l e m e n t 1 t A m é r i q u e

nous fourn issa l t assez d .e su je ts pcur ren forcer tou tes nos oeuvres . r r

L{a.1gré cela ,1 I oeuvre pro spérai t "

b ) Déve loppement de 1a fonrLa t ion l \ i Ioye aux Eta ts -Un is d tAnér ique. (5 )

La prov ince s to rgan isa i - t , épau1ée par les C.eux p i l ie rs de la

fond.at ion, soeur Ànna cirune part , i l i lgr i \ Iees d,f autre part . Lorsquten

1903, 1a supér ieure e jénéra l -e s ré te inc l a lc rs que r ien ne la issa i t

(Z) su i te , She hac l the g i f t o f insp i r i -ng cc .u rage anr l o f hear ten ing thev lo rk by her merc p resence.She possessecr , a f ine sense o f humor tha t nar - ie contac t w i th hera l a s t i n g p l e a s u r e .Her v is i t to thc a rner ican Prov ince a t tha t t ime r maY be sa i -d tohave been prov ic lcn t ia l . I t sc rve i r " t c iLeepen the roo ts o f the peo-p1e, c f the a .mer ican ou t lcok on 1 i fc , anC r ' te i l .e her a cons is tan tand strcng fr ienl l of the Anerican Founclat ion frorn wich she expec-t e r l n u c h i n t h c w a y o f 4 e v o t e d . a n c i u n s e l f i s h s e r v i c e . . . r 1

( 3 ) . f r . S T J . R e r - l i s t r e j . e s D é I i - b é r a t i o n s C e s c h a p i t r e s g é n é r a u x c L r a f -f a i r e s : é t a t g é n é r a l p r é s e n t é e n 1 9 O l i .

( . 1 ) C A I I A I i N o p . c i t . p . 1 6 . 4 .

(5 ) Cf . chap i t re IV : rô le c lé te rnn inant c ies personna l i tés ayant d i r i -

6é Ia congrégat ion rLe la d j -v ine Prov iCence de Sa in t Jean- deB a s s e l e n t r e t B 7 0 e t 1 9 1 8 p p . 2 O ) à 2 3 6 .

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; . , rés ra . ;e r u4 d .écès s i ra ,p id .e , 1 tévôque lu i -mêne pensa i t que 1 tévéne-

n e n t a l l a i t m e t t r e f i n à l t o e u v r e . I L n t e n f u t r i e n . I l b a n c l a t o u -

t e s s e s f o r c e s p o u r l a s o u t e n i r , t a n t e t s i b i e n I Q u r e n 1 9 0 9 t

lo rsqutune au t re personna l i té impor tan te es t a r rachée à Ia d i rec t i cn

g é n é r a l e a m é r i c a i n e , i l e s t p r ê t à l a l a i s s e r p a r t i r . l r o n p e u t

d r a i l l e u r s s e p o s e r } a q u e s t i o n s r i - I n e f u t p a s e n g a g é p e r s o n n e l -

lernent lai ls l i n.- ;ninat lon de Je nouvel l -e supéricure générale, cet-

te rel ig ieuse étant précisément la haute autor i té conventuel le au

Kentucky .

En 1915, le cleuxièr,re pi l i -er de la fondat j-on Moye aux Etats-Unis

meur t . L tévêque revena i t d fun pér ip le en Europer regagnant rap ide -

ment son 4 iocèse lo rsqutéc la tè ren t les hos t ; l i tés f ranco-a l leman-

cles. T, rEgl ise ,1u ] , ,cntucky perd,ai t l f un , le scs plus Jr- . incnts 1eai1.s1s,

l run ivers i té ca thc l ique son fonCatcur , 1a prov ince son père , un

ami , 1e b i -en fa i teur . Que l l -e sera i t l ta t t i tude c le son successeur ?

Userai t- i l c le sa toute-puissance comme Ie f i t le remplaçant de l l iS' ;a

D u b u i s r a u T e x a s ? Y a u r a - t - i l q u c l q u r u n c " e t a i ] l e à p r e n c l r e s u r

so i 1 rénorne responsab i l - i té de la fondat ion main tenant sans pro tec-

teur ? Va ine inqu ié tudê . . . ! ] ,a Prov idence a .va i t c té jà sc igné

Une autochtone , soeur l l r ia r ie CéIesFe OtShau3hnessy é ta i t p rê te pu)ur

assuner l_es tâches d .e d i rec t ion qu ton a f la i t 1u i con f ie r .

I t ia î t resse des nov ices c le 1910 à 1922, e l le fu t en même temps

prer r iè re ass is tan te . Grande f igure , r i che : l c na issance e t d 'e ver tu t

d rune soumiss ion exern l . ; Ia i re , soeur OtShauëhnessy por ta i t en e1 Ie

tou tes 1es espérances dc réuss i te e t c le cor : rpé tence lo rque l run e t

l rautre , ' -cs . leux atouts furent ret i rés clu j eu'

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300

Ï,a province se perscnnaliæ au fur

et à mesure. t reF diplômes proprer ient américains se mult ipl ient russi .

Sj- en.1icer, , :hre 190?, huit rel ig ieuses se présentent aux examens o.f-

f i c i e l s , c r e s t a v a n t t o u t p o u r l e r e r r o n d . e I a m a i s o n ( 1 ) . N t o u b l i o n s

pâsr par a l l leurs , qur i l s tag i t d . tEuropéennes présumées incapab les

dans les écol-es d.u Reichs1and.. leur rr acaclemy " accèd.e en 1906 eu

grad.e drun ivers i té ca tho l ique. Out re les re la t ions cu l tu re l les e t

amicales qui se nouaient, 1a supérleure provinclale part ic ipai t à

part ent ière à l tadministrat ion générale d.e la congrégat ion par Ia

vo ie d .es chap i t res C ' té lec t ion e t d - ra f fa i res .

Née c l tune cont ingence po l i t ique , 1a fondat ion L ioye aux Eta ts - Un is

devena i t une source d .e r i chesse cu l tu re l le e t mora le , une réuss i te

a t tachée à t rc is fac teurs que s t ignat isa i t a ins i soeur Anna Hou lné ,

la fonCat r ice de l roeuvre : t t . . .1e ta len t , 1e t rava i l e t 1a Prov i -

c r ,ence, Ia chance r i . i ra ien t les gens d .u mond.e . . . t t (2 ) .

En 1910, la p rov ince d tÀrnér ique, in té5 ; rée dans 1e sys tème sco-

la i re du Kentucky e t de l l t l î1AT vo is in , l rOh io , compte 29 c lasses

pr ima i res parc iss ia les to ta l i san t 981 é Ièvcs ; i1 s rag i t rcspec t ive-

ment c les éco les su ivantes : au Kentucky , I réco1e Corpus Chr is t i d .e

Newpor t à c inq c lasses f réquentées par 110 garçons e t 170 f i l l es t

1 téco le S t Franço is d t / i ss ise de Dayton à quat re c lasses avec un

e f f e c t i f d e 1 1 9 g a r g o n s e t 1 1 3 f i l l e s , 1 t é c c l e S t T h o m a s c L e F o r t

( i ) J . N E E t s o p . c i t . p . 9 0 3 r r . . . t h e r e w a s n o n e c e s s i t y o f t h e i r d o i n gsor no demand., but i t was a means to add. prest i -ge to the teachingstoff and. an assurance to parents that the qual i ty of the work wasstand.ard in al l regards rr .

(z ) ; i . s î J . DOSSIF,R AI , IERIQUE A.HoULNE : le t t re du 25 .XI .1889.

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301

Shonras à deux c lasses d .e 20 garçons e t 25 f i l l es . f , téco le S t -Bon i -

face de Lud low compte c leux c lasses à 11 garçons e t 4B f i I les , I té -

co le S te-Anne de \des t Cov ing ton deux c lasses à 42 garçons e t 47

f i I ]es . Dans l rOh io , la p rov i -nce occupe en 19021 d .eux pos tes , 1 réco Ie

Louis de Gonzague d.e Elmwood Place à trois classes d.e 72 garçons et

73 f i11es , 1 réco le .assompt ion de l ' {ount Hea l thy à c leux c lasses d .e 46

g a r g o n s e t 4 9 f i l l e s ( 1 ) . C e s é c o 1 e s , n é e s C e 1 a T r o i s i è m e R é u n i . o n

Plén lè re de tsa l - t lmore (Z) , ob l igeant en consc ience tou t f id .è Ie à

faire : lonner à ses enfants un ensei.gnement cathol ique, chaque prêtre

responsab le d rune conr îunauté de c réer une éco le paro iss j .a le c lon t

1 tévêque se réserva i t I texc lus iv i té du cont rô le , son t d .es sor tee d .e

r r t u i t i o n s c h o o l s " p l u t ô t q u e d e s é c o l e s p a r o i s s i a l e s . L e s f r a i s d e

s c o l a r i t é s o n t e n d o s s é s p a r 1 e s p a r e n t s e t n o n p a r 1 a p a r o i s s e . C f e s t

d . ra i l leurs auss i 1e moc le C.e rémunéra t ion d .u perscnne l , , le I t in i t ia -

v e d e s c o n s t m c t i o n s e t c l e l r e n t r e t i e n d e s b â t i m e n t s q u i - c r é e t r o i s

types d . téco le , l tense ignement res tan t abso lu rnent é t ranger à tou te

d i f fé renc ia t ion (3 ) , au n iveau des programnes e t c lu contenu.

I tAcadémie Notre-Dame de 1a Provid.ence de l .ewport , promue grâce aux

bons o f f i ces du Dr James Kennedy Pat te rson , p rés ident de I tUn iver -

s i ié au hentucky ( , ; ) , compte en 1904 t 291t é tèves de t ro is à d ix -

hu i t ans . Proche < i .e nos co I lèges d tense ignernent seconda i re , l tacadémie

( t )a .s Î J , R ] ]GISTRE DI t DELIBERAf | ION des chap i t res d . f a f fa i . res : E ta tgénéral c le la congrégat ion en 1904.

( 2 ) C f . p . 2 8 9 .(3 ) CÂ] ,LÀHAN op.c i t .p .161 i .

(4 ) En Amér iquer l 'éco le é lémenta i re reço i t les en fan ts d .e 6 à 14 ans .l ros r1 l . : ves passent ensu i te cLans la H igh Schoo l ou Academy jusqutà

1 tâ t ' ,e de 1B ans ; d .e 1à , i l s se rend.en t au Co1 lc , :e où on leur dé I i -v re en f in d .e cyc le un d . ip lôme dren t rée à l - run ivers i té . La promo-t ion d.e l racad.énie Notre-Dame résiclai t d.ans la faculté cle dél ivrerce d ip lôme rLe f in d té tudes à par t i r de 19O'o .

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302

s e p r o p o s e s u r 1 e p l a n d e 1 ' é d u c a t i o n d t i n i t i e r a u x b o n n e s m a n i è r e s ,

à la peinture, à Ia broi ler ie et à 1a rnusique. El1e d. ispense deux

langues é t rangères , Ie f rança is e t 1 ra l Ienand, 1a bo tan ique, 1a

phys ique, 1a psycho log ie , 1 ta Igèbre e t 1a géomét r ie ( t ) . Ia p rov i -n -

ce formait son futur personnel enseignant à l rEcole Norruale Ste-Anne,

à t{ont St- l , lart in , où se trouvait également Ie noviciat . Cinquante

huit lnst i tutr i -ces travai l lent Cans ces écoles. I 'es autres , outre

les 37 nov ices e t 12 pos tu lan tes en cyc le d .e fo rmat ion , s radonnent

err.x oeuvres car i tat ives qu ra endossées Ia province américaj-ne au f i l

des appels. Âu Saint-Vincent d.e Paul Infant . f isylum cle Providence en

Rhode Is land. (2 ) , vaquent 24 re l ig ieuses . l iu Jeanne d tArc Home de New-

York, une quinzaine accuei l le pour les adapter à leur nouveau mod.e

Ce vie les jeunes f i l les européennes que tente. Ie Nouveau-Monde .

El les les ini t ient sommairement à 1a langue et à un pet i t emploi d.e

bureau. Pour sc -o ten i r les oeuvres ép iscopa les où es t fo rmé le fu -

tu r c le rgé amér ica in , 1a prov ince consent d . tassurer les serv j -ces d t in -

tendance d .es pe t i t s e t g rands sémina i res

Dans Ie i l iocèse d.e Balt imore au Mary1ancl, 17 soeurs travai l lent au

grend sémina i re e t 23 au t res au co l lège ép iscopa l d rE l ] i co t C i ty ( l ' ' l a -

ry land. ) .En 1906, r l .eux sceurs en t ren t au serv ice de son Exce l lence au

?aIais du Cardinal r1e Balt imore. A Tiashington, d. istr ict de Cclumbia,

13 soeurs desservent I run ivers i té ca tho l ique, 6 au t res le co I1ège des

P è r e s U l a r i s t e s . L e s C . D . } . ( l ) s o n t r r cook , housekeepê f t t , dans

(1 )cÀr , IÂHAN op .c i t . p .Q) Cf . car te p. 2e,8.(3) S ig l -e des soeurs de

Unis . Abréviation

167 .

la Providenced.e Couvent de

et couramment ut i - l isé aux Etats-Ia D iv ine ?rov idence.

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303

ces maisons ; e lLes fon t du launc l ry work , d .u d .omest ic care ( t ) . . .

et sont en général d.ror igine polonnise .Cf est d. j -re que 1a congré-

ga . t ion d . l spose d tun cap i ta l d .e personne l assez except i -onne l en ce

d.ébut du XlÊ siècle. I tÂlsace et Ia f ,orraine restent des foyers de

vocat ions rel igieuses ; 1a congrégat ion ouvre égalenent ses por-

tes à un certain nombre d.e jeunes f i l l r .s polonaises qui demandent

leur aclmission depuis la d.ernière décade du XIX& siècle.

I ,a fond.at ion Moye au Kentucky stest aussi

personnal lsée par son recruternent autochtone.T,es trois - quarts d.es

recnles sont entrées à la Divine Provid.ence après avoir vécu au

c o n t a c t d e s C . D . P . L t e n q u ê t e 0 f D o w d . ( 1 ) r é p è t e à p l u s i e u r s r e p r i s e s 3

tr . . . studied. French at Mount St I l lart inrs i l .

Au Kentucky e t dans l rOh io , e l les on t é té leurs é1èves dans les t t pa-

rochial schools tr . Â Providence , au Massachusset , à Vermont et à

New-York , e l les on t t ravaJ- l }é d .ans 1es maisons tenues par les C.D.P.

l \ la ints évêques et spécialement 'ùIgr l i iaes . cn ont dir igées d.r autres

vers lûont St-Mart i -n. Ce qui dist ingue ces Âméricainesr en généraI

d.e souche européenne et surtout i r landaise, crest leur or igine so..

c ia le . C inquante pour cent d .es parents sont t r fa rmer r r , c tes t -à -

dire propriétalres fonciers, . T,es autres pour 1a plupart excercent

une profession l ibéral-e : ( I )

- businessman in Tobacco Company, Clcthing , Suits '

c i g a r , D y s t i l l e r y . . .

( t )A .S l J . Enquête e f fec tuée par Soeur Ann Char les 0 tDowd, secré ta i regénérale de la province d.rAmérique en 1972 .

(z)t ' , Iême Enquête 1972.( 3 ) Ib id . .

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304

- superintendant 1n a company r lawyer , . . .

- newspaper typ is t , l i b ra ry , po l i ceman, d .oc tor , rngen ior r . . .

- pe in te r , carpenter , wood,carver , sa1er , nechan ic , m inor , . . .

- l tune d te l le es t f i l l e d .e pas teur .

Lrétat générat de 1904 mentj-onne dans ses l istes de nombreux noms

typiquement anglo-saxons : Goodhead, Read., Deane, Kel l .y, lewis ,

McOar ty , & iu l Ieady , OtBr len , Coyne, Owens, 0 tDonne l l , Doheny, Meegan,

Mcl, Ianus. l / la is les Becker, 1es Sch.nTit t , 1es l {eumann , }es Pet i t jean

y sont très fréquents aussi. les trois Boeurs I ,a Fayette sont d.es

Canadiennes d. f or igine française.

Si 1es Etats-Unis d.t .hmérique étalent d.evenus pour 1a congréga-

t lon tLe la Provid.ence de f i r . int-Jean, terre d.e mission et terre d.fes-

poir au moment d.e son prod. igieux essor d.es années 186o et 18801 l ls

f rn i ren t par ê t re au d .ébut du XXe s ièc1e te r re de fécond i té apos-

to l ique . On y a l1a i t pour s tassoc ie r au nouvement cLrévangé l isa t ion

qu i t raversa i t la v ie i l le Europe. Ce] les qu i s ry é tab l i ren t r -1a doyen-

ne actuelJ-e d.e la province américaine est une soeur polonaise nona -

génaire - , nfont jamais v ' ;ulu revenir- dans leur terre natale . l l rop

d.e l iens humains, af fect i fs et sociaux Ies l ia ient à leur pays de

n iss ion . Ce l les qu i son t encore en v ie e t son t en que lque sor te co- fon-

d.atr ices de l toeuvre parlent encore la langue al lemancle , ntont pas

oubl ié leur patois lorrain ou alsacien . Nraurions-[ous pas 1à une pe-

t i te réponse à 1a quest ion que se posaient les histor iens d,e I thistoi-

re l inguist ique drÂIsace et de Lorraine ? Une langue naternel le ne se

dérac i .ne pas ; ces miss ionna l res n ten on t pas é té moi .ns amér ican isées

pour autant.

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30'

TI . LA IONDATTON I,NOYE EN AIGERTE ( T ) .

Lrtétabl issement de postes df enseignement en , f i lgér ie par 1a

congrégat j .on d-e Saint. Jean-d.e-Basse] est 1ié à la nonj 'nat ion de

1f évêque de Nancy, ] \ i igr Lavigerie, comrne t i tulaire d'e l tarchevêché

dt/r1ger. Supérieur de d.roi t et de fai t de la congrégat ion qui appar-

tenait encore à cette époque à la Meurthe et l " ' lose1le, 1révêque con -

naît l tobject i f d.e rsa lolntaine cornmunauté de la Provldence ; i I

sai t que ses nerobres conviennent à ses projets aIgérlens. Pour ses

orphel ins et une canpagne encore sans maitresses cl técole, i I lu i

fal la i t d.es inst i tutr ices habituées aux coups durs de la sol i tude'

de 1a pr lvat lon, c le 1a d. i f f icul té l ingui-st ique, éventuel lement d'e

I thost i l i té populaire. Ûfgr T:avigerle connaît aussi les vér i tables

dessous d.e Ia pression excercée en 1B6f par 1e nouveau courant d ' f i -

dées sur la congrégat ion d.ont on lui a d.emand.é ce réformer les sta -

tuts. 11 1a juge capable dtaffronter une fond.at j -on en Algérie ' On

répond généreusement à ses voeux . La guerre cle 1B?0 et ses consé -

quences met ten t un te rme à l t imp lan ta t ion en te r re a rabe quréprou-

va ien t de s i nombreuses e t désas t reuses ca lami tés '

a ) I ,es p ro je ts miss ionna i res d 'e Mgr Lav iger ie '

T,orsquren 186? l , , lgr laviger ie se rend à Alger, i I a soin dra-

nalyser Ia si tuat ion. Sa poslt ion du côté ae 1a pol i t ique française

( t )e . tU,Rt f t l (Abbé) His to i re d.es d iocèÊe-s 4q-Toul : . .de Na+cY e] . d 'e .$gint -' 'Dié

: chapi.tre r éplscopat de Mgr AlIe-

GîO-lr.tigerie 1t)6) -1867 . NANCY 1903'G.GOYAU Un grand missionnaire : le carcl inel LAYI$ERIE^. Paris 1925'

c .SIHITMEYER-H. ÎUCHLE Histo i re de r tngr ise Tome IV pp.135

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306

est peu confortabLe. Point de proséLytJ-srae, lu i enjolnt-on à Paris.

Pas de croix dans 1e gourbi arabe ; seul le drapeau ténoigÉera -de

la préscnce actJ.ve de Is. France.Sur le plan social , i1 rencontre des

ind. igènes le plus souvent déconsidérés et surtout peu disposés à

sf ouvr lr à la prédlcat ion chrét i .enne. Les colons français, d.ont bon

nonbre cle Lorrains et dtAlsaciens, v ivent dispersés d.ans des fennes

éparpùl}éeg. Partout règne Ia mlsère. l ,e choléra sévi t ; d.es essaims

de sautereLles s t nbattent sur Les récoltes . J,a famine se répand et

sène La mort ' . Cent mi l le vict ines attend.ent du secours.

@r Éavigerle veut attaquer sur tous les fronts ; iI a un rnand.at de

nissionraaire (1) : ses projets sont à la mesure de ea pêrsonnal l té

cornbatt ive : i l . . , Je vous quit te pour porter, s i je 1e pulsr mon

concours à Ia grande oeuvre de civ i l isat ion chrét ienne qui doi t faire

surglr , des d,ésordres et des ténèbres drune ant ique barbarie, une Fran-

ce nouve l le . . . r r , d , i t - i l à ses f tdèLes ae l$ancy (2 ) '

I,e gouvernement françals steffraie tlevant Ie programr.re audacisux d.e

Itévêque concorcl .ataire et prend ses mesures : ' f . . o QUten A1gérie I

l ton ouvre chez les Kabyles des hôpitaux cle soeurs r pour\ l qutel les

ne fassent aucune propagand.e rel igieuse et nrattend-ent pas d.e résulta. ts

imnéd. ia ts ! r t (3 ) . T r tévêque s ten va d .onc sur les rou tes recue l l l i r les

orpheLins . Er janvier 1868 , i1 a huit cents bouches à nourrir ; en

juin , i l en a dix huit cente . la malson carrée - ancien haLl d.e Sare-

devient t rop pet l te pour héberger tout le monde. Que faire, s i ce nrest

( t )n .unnn lN op .c i t .p .439 : r t . . .C f es t 1e Marécha1- MacMahonr gouverneur

dtA1gérle qui. 1e premier songea à l tévêque d.e Nancy, persuadé que nul

cend. ld .a t ne présentera i t de mei l leures garant ies . . . r1( 2 ) G. eoYÂu op. cit . p. 68 .( 3 ) rd . p .85 .

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307,

de conf i-er les enfants aux maisons rel igieuses. Mgr Ï 'avj-ger ie se

rend à Paris pour convaincre de ses projets phi lanthropj-ques trois

résistances : Ie gouverneur général , 1e ministre d-e 1a guerre et

l tempereur . Une no te l fau tor isera , au sor t i r d .e l len t re rme avec

i .apo1éon I I I , à : r r . . . gard .er ses orphe l ins e t à fa i re auprès des

Arabes son oeuvre d.e chari té t ' ( 1) . Tre gouvernement françaj-s avait

enf ln cessé de restreinclre l taCtion d.e l , tgr laviger ie aux deux cent

mi l le co lons européens.

Lrévêque cherehcre- euss i à S t -Jean: ces r r re l ig ieux hosp i ta l ie rs t

maî t res d téco1e mlss ionna i res , agr icu l teurs r tcomne en souha i ta

pour ces pays Irouls Veui l lot . Pour évei l ler d.es candid.ates à ces

act iv i tés apostol iques, tr4gr laviger ie demande au supérieur d'e 1a con-

grégat ion, l rabbé Michel, de communiquer aux novices et aux ieunÙs

pro fesses ses écr i t s sur la dé t resse a1gér ienner ses ar t i c les d .e jour -

naux relatant l textrême n: isère c1e ces pauvres gensr Kabyles et colons

comtr ; r i s (2 ) . Son appe l ne tombe pas dans le v id .e . S ix re l lg ieuses ,

dont de t rx t rès jeunes pro fesses des premiers voeuxr se présenten t '

P o u r e l l e s , c r e s t 1 a g r a n d e é p o p é e m i s s i o n n a i r e q u i c o r n m e n c e '

b ) Créat ion des pos tes de Rov igo , Cherche l e t S id . i Moussa.

IJe prenier groupe se rend. dans la première semaine dtoctobre 1B5B

à Rov igo , pe t i te loca l i té de 600 âmes au p ied cLe I t / i t Ias , à hu i t

( t ) G .GOYÂU op . c i t , p . 96 .(z) A.ST J. oosstgn ÂLcgntn - Rapport de soeur BIGARRE - Cople des

archives romaines r 10.VI I I .1951.

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Soii

l ieues d.fA1ger. Vi l lage-rue très 1ong, Rovi6ço est pr incipalement

habité par d.es fermiers. L,es trois inst i tutr ices r soeur Ulr ich

Loyo la , soeur Bou lay Narc isse e t soeur Kes le r se met ten t auss i - tô t

à l roeuvre . leur éco le recue i l le les en- f an ts de ro lons a lsac iens

et lo r ra ins é tab l - i s 1à vers 1B3o (1 ) . F in 6s , 1e groupe se sent de

ta i l le à ouvr l r un au t re pos te pour leque l i I p l l - i c i te du person-

ne1 à la ma ison-mère . 11 s fag i t d . run in te rna t recevant les en fan ts

de Ia région cLe Cherchel . A Saint-Jean la direct ion hésite à f inan-

cer d .ans I t immédia t ce pro je t . I J I Ie v ien t d - rengager une dépense d .e

50 0OO frs pour la nouvel le chapel le conventuel le ; à Barr, en Alsa-

ce , e l Ie v ien t d tacquér i r un immeub le , fu tu r in te rna t r pour une

somme d ,e 29 000 f rs (2 ) . Cependant une le t t re en c i .a te du 24 févr ie r

1869 ad . rcssée par soeur U l r i ch Loyo la à I ta rchevêque d tA lger nous

j -n fo rne qu f en l ,o r ra ine cn es t d .é jà d ispcsé à enc losser fes f ra is

drachat d .e mob i l ie r pour Ia ma ison r1e Cherche l .0n la isse nême enten-

c l re que l radmin is t ra t ion ne re je t te pas 1e pr inc ipe d tacquér i r l r i rn -

neub le auss i .

ccs c réa t ions de pos tes ne vont pas de so i ' Le 23 janv ie r 1869, soeur

Ul r i ch ev ise les au tor i tés re l ig ieuses que 1 t i -nspec teur d . r lger donne

son veto pour toute ouverture d.e cl-asse non rat i f iée par une autor isa-

t ion expresse de I t lns t ruc t ion Pub l ique ; Ia congrégat ion a le d . ro i t

d . rexcerc ice d .ans tous les d .épar tements f rança is ; e l ]e ne I ta pas d to f -

f i ce pour 1 tA lgér ie .L rabbé Miche l en t reprend. Ies démarches nécessa i res

auprès de lrad.ninistrat ion scolaire et 1e l \ {gr laviger le auquel i l écr i t

À .Sî J . DOSSIER AIGERIE: une le t t re fa i t ment ion d .e l f iac lame veuveKaufmann originaire de SELTZ .DOSSLER ALGERIE op.ci t . : let tre du

(r)

( 2 ) 29,NTr. 1668.

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309

rr . . .Je viens pr ier Votre Grand.eur d.e vouloir bien me faire savoir

s i E1 Ie a ob tenu, pour la congrégat ion , l fau tor isa t ion d fexcercer

Ies fonc t ions d t ins t i tu t r i ce en A lgér ie comme en France.Nous pren-

d.rons après ncs mesures pour envoyerr suivant votre d'ésir , quatre

nouvel les rel igieuses . Nous ne pourrons les envoyer que quand nous

serons sûrs que la congrégat ion pourra s t établ- i r en Algérie . . . f ' ( ' l ) .

Ce d .ern ie r envo i n raura pas l ieu à cause d .es événements de 1670-71.

Les Pères Bfancs et les Soeurs Blanches , Ordres para11è1es fond-és

par l ta rchevêque , assumeront les tâches apos to l lques que leur fon-

da teur compte embrasser . Ï ,eur s ty le de v ie sera dra i l leurs mieux

adapté , à 1a s i tua t ion 1oca le que ce lu i Ces i -ns t i tu t r i ces r l ,e Sa in t -

Jean l iées à I thér i tage spir i - tueJ. de Jean IÛart in l / loye .

I ra deux ième équ ipe posant p ied sur Ie qua i d t lger , Ie

4 oc tobre 1A68, comprend t ro is re l ig ieuses : soeur Mi ry C lérnent ine ,

I ta inée, e t les deux tou tes jeunes pro fesses , i " ; iodes t lne B igar ré e t

Eugén ie Her tzog (Z) . Cet te dern iè re a . C ix -neuf ans . I ta rchevêque les

d.est ine au poste d-e Sidi i lToussa avec 1e généreux opt imisme quron lui

connaî t : i I n ty a r ien dans ce pos te ou tou t jus te assez pour man-

ger tous Ies jours d .u pa in t rempé dans une soupe à l teau.Tres soeurs

s e r o n t s o u s s a p r o t e c t i o n ; n f e s t - c e p a s u n e r é f é r e n c e s u f f i s a n t e ? . . .

le p remier ccn tac t avec 1a te r rc a f r i ca ine écar te d . temblée

toute équivoque aux trois piomières . Soeur Bigarré nous en laisse

un écho d.ans une relat ion conservée dans les archives d.e 1a congré -

( t ) .n . . s t J . w le t t re du 19 .v f r r .1859 .(2 ) Ib ic1 . '@tsoeurHer tzogv ie r rnen td .ed .époser1eurs

premi -e laa voeï r ; d .e re l ig ion , 1e 6 . , sep tembre 1B68 à l rég l i se pa -

r o i s s i a l e d e S a i n t J e a n - d e - B a s s e l .

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310

g a t i o n : ( 1 )

rr . . , Quand nous avions dépassé l-a l taison-Carrér 9ui à cette

époque étai t Ia gare, lJIr le curé nous f i t remarquer que nous

ét ions clans Ia plaine d.u Métid jha et que -bientôt nous al l ions

nous trouver sur notre terr i toire qui a 6 krn de circonféren-

ce.Au loin , nous voyions des fermes, des gourbis et beaucoup

de broussal l les. Enf in notre voi ture starrêta clevant trne pet i te

m a i s o n . . . r l

Le genre d.thébergement mls à la disposit ion de la jeune communauté

est ident ique à celui de Postroff , en Lorraine (Z), et d 'e ces mul-

t ip les logements vétustes si famil iers aux Fi l les de la Providence '

Cres t d . ta l l1eurs pour ce mot i f qu ton a fa i t p réc isément appe l à e l lee '

r r . . . Avant de nous y in t rodu i re , t i { r le curé ava i t eu so in de

nous rap1;eler que }a Ste Vierge et St Jc,rseph avaient ausslJ té t r i s r : : i1 1ogésCette maison servait aux voyae;eurs qui y descendaient pour y

faire une halte et sfy rafraîchir . 0r y avait prat iqué unepet i te chambre e t une pe t i te cu is ine séparées par c les p lan -

c h e s . ( . . . ) D a n s u n c o i n c L e l a c u i s i n e , o ù n c u s r e m i s i o n s n o s

bagages, se t rouva ien t d .eux pe t i t s l i t s r le fe r avc c mate las .

l , t la is c té ta i t s i l :a ,s qur i l fa l la i t se ten i r à genoux e t fa i re

a t ten t ion au l i t , pour ne pas sou lever les tu i les avec Ia

tê te . Cet te espèce d .e mcher é ta i t aérée par une lucarne de

4O cm| , jus te l touver tuye su f f i san te pour la isser passer 1es

serpents. ] ,a chambre , le soeur Clémentine se trouvait en bas ;e t fà é ta : . t pe t i te e t comprena i t un l i t , un . pe t i t ca lo r i fè re ,

une pe t i te tab le rond-e d-e 0r5O 'm c1e d . iamèt re 'A côté r i .e ceIa, i1 y avait une grand.e hal le qui avait servi

de sa l le de d .anse e t dont on f i t ma in tenant 1a sa l le d ' réco le .

Cette maison-auberge se trouve au coeur d.u vi l lage qui compte huj- t à

d . i x h a b i t a t i o n s , d . i s t a n t e s l e s u n e s d e s a u t r e s d e F . . . c i n q u a n t e à

so ixante c6 . . . r r r s id i Ù loussa, c tes t a ins i que s f appe la i t ce t

end.roi t , est s i tuée au carrefour des grandes routes caravanièrês me-

nant à AunaLe, l fArba, Bl id.a et Rovigo.Sidi Moussa est 1e d.ernier

relais où Ies caxavani-ers du d.ésert v iennent se ravl tai l ler en eau

avant d.e descend.re vers A1ger, leur point de marchd trad. l t ionnel.

Pour l -eur subsistance, Ies trols rel ig ieuses vlvent au clébut <le la

chari té publ ique : quelques légUmes, du lai t , du fromage de brebis

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que leur apportent 1es enfants. La nature lerrrr of fre le complément :

r r . . . nous a} l lons cue i l l i r des herbes l -e long d .es chemins , de 1ro-

sel1le sauvage, d.es ort ies que nous fais ions cuire 1e plus souvent

sans graisse et avec un peu de sel- . . ' t Le produit du travaif i1 ne

fa11elt pas en espérer g l targent donné par J-a maison-mèrer soeur C1é-

mentine Ie met solgneuseloent à l tabr i et sur 1e secours de l tarchevê-

guer i I ne fa l la i t p lus compter . 'D : Janv ie r 1869, i l l eur déc la re ne

pas pouvoir leur donner quoi que ce soi t . Hél,as, le pet i t jard' in que

Les soeurs se gont ccuf4Stueenent Èlses à exploi ter , leur apporte

une médiocre récolte et sert avant tout do rcpalre aux serpents du

pays . I la plus jeune rel l6l leuse se heurte 1e plus à cette nisère 2

t t . . .Nous v iV ions dans une pauvre té te l1e qu tau jourCthu i on mour ra i t

d . e f a i m s r i l f a l - l a i t s e n o u r r i r a v e c s i p e u . . . t r ( 3 ) '

l res ins t i tu t r i ces ne ta rc len t pas à ouvr i r 1 téco le . Tren te à qua-

ran te f i l l e t te rde 1a ban l ieue d . tA lger v iennent s ty inscr i re . En mars

1869, L[gr Lravigerle bénit la première pierre de Ia nouvel le ég1ise

et de la ma ison d féco le , t t une grande e t haute maison d ' téco le r t r coû-

me ment ionnera 1e rappor t . T rès v i te les soeurs accèpten t d rhéberger

une poignée de pensionnaired que 1es parents ne peuvent amener tous

les Jours à 1 téco le . une t ren ta ine d tau t res en fan ts y p rennent Ie

repas d.e mid. i de sorte que stébauche assez vi te un pet i t internat

cle cempagne. Les pensionnaires arborent un coquet pct l t uni forme'

style colonie : robc bleu marine, co} blanc en nlussel ine , pet i t

( t )a .ST J . DOSSIER ÀI ,GERIE : oprc l t . Rappor t Her tzog '

(2 )Cf . p remière Par t le .(3 )A.ST J . DOSSIER /T IGERIB : op .c i t . Rappor t Her tzog '

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chapeau d.e paille blanc orné d run :ruban de velours noi-r, tablier

blanc pour le dinanche entre les off ices .

I r técole fonct ionne conme en Frenco.Soeur Eugénie t ient Ia classe

des ainées, soeur Mod.est ine sroccupe des plus jetutes ; soeur Clémen-

t i -ne s tes t chargée de l r in tend.ance. L ta rchevêque t rouve le temps de

venir v is i ten Ies classes. Les enfants lui réci tent comptines et poè-

nes, prod.uisent leur répertoire musical . Ctest 1a J-angue françalse

quron y enseigne, bi-en entend.u . tes inst i tutr ices ont conme unique

l-ecture à leur disposit ion Ie Directolre de la congrégat ion et quel-

ques l fvres r le spir i tual i té , entre autre celui de ' r La parfai te re-

l i g i e u s e " ( 1 ) .

Les soeurs ont clrai l leurs une nesure draconnienne à observer au sujet

de la langue française . Nous en sonmes avi-sés par la cad.ette : rr . . .

Une de mes souffrances 1es p1-us sensibl-es me venait de Ia d.éfense qui

mfé ta i t fa i te d récr i re en a l lemand. à ma mère qu i é ta i t a lo rs fo rcée d .e

faire traduir .e ues let tres .ro rr Sl tutat ion d.tautant plus d.ouloureuse

que la jeune nissionnaire en avait gros sur le coeur. la responsable

menait Ia vie dure à ses deux jeunes colt lpagnes, 1es rat ionnait jus -

qurà l ravarice, leur ort lonnaj- t c les quêtes humil iantes, 1es forçant

rure fcisà dérober âe nui-t , rlnê gerbe d.e bl-é tlans un encl-os arabe .

Ira pet i te soeur ajoute : rr . . . r lous cherchions tout ce que noug ;-1u -

vions pour ne pas mourlr de faim I . lês choses al lèrent d.tai l leurs si

nal que les deux inst i tutr ices eurent à en référer à Ia supérieure gé-

nérale. Lre card,inal, avisé par 1a maison-mère, les convoqua à Kuba

pour 1es entendre. lorsquri l vouLut rapatr ier soeur C1énent ine, l foL-

seau s té ta i t déJà envo lé après avo i r eu so in d tenpor te r les p réc ieuses

économies . El le sten retourna en France en été 1iJ7O I la isecnt der -

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r iè re e l1e une ténébreuse a f fa l re d .e jus t i ce . E I le qu i t ta i t en même

temps d.éf ini t ivement Ia vie rel ig ieuse après un essai dans deux con-

grégat ions d. i f férentes" (Z).T,es deux inst j - tutr ices poursuivent leur

travai l avec générosi té mais Ie départ d.es spahis pour 1a guerre et

l r insur }ec t ion arabe qu i s ren su iv i t v idèren t les c lasses pend 'an t

un certain temps . iprès l rorage, IJEÏ laviger ie sol l ic i ta une

douzaine de rel i8leuses pour pourstr ivre l toeuvre a1gérienne' la con-

grégat ion nreu t pas 1e mora l c l rassumer to ta lement ce t te fond 'a t ion

et au l ieu de lui envo]rer Ie renfort souhaité ' rappela toutes les

i

re l ig ieuses en excerc ice à Rc 'v igo e t 'S ld i i v loussa '

On peut s r in te r roger sur ce t te sor te de pan ique qu i s rempare

de lradnninlstrat ion conventuel l -e . l r implantat ion dans ce terr i toi-

re f ra .nça is s i accue i l lan t :ux op tan ts (3 )e t émigran ts ( ' i ) d ' rA1-

sace et de Lorraine eût Bouftant été opl iortune '

l a p r e m i è r e e x p l i c a t i o n s e t r o u v e s a n s c o n t e s t e d a n s l a s u r p r i s e d e

l,annexion. séparée d.e la maison-mère par un autre régime pol i - t iquet

l a f o n d . a t i . o n l J o y e e n  1 g é r i e e n c o r e s a n s r a c i n e s , s a n s v é r i t a b l e s t a -

tut loca] ntavaj- t eucune chance de survle. l iée à Ia maison-mère par

Ies impéra t i f s f inanc ie rs , Ie rec : r r tement e t tou te L radmin is t ra t ion '

l a f o n d ' a t i o n a l g é r i e n n e n ' a v a j . t a . t r c u n e e s p é r a n c e d e v i e . E l l e é t a i t

t rop jeune aussi pour être const i tuée en province autonome conme ceI-

le d.u KentuckYr Par exemPle'

( r ) ^ .s r J . DOSSTER AT,GEBTE : .R l l lo r t ,B igar ré '

(z ) Ib id . : re la t ion Her tzog e t b l -gar re '

i l i A . U A H L o p . c i t . p p ' 2 0 3 e t s u i v a n t e s '

( ,+) Id. , . p"È"iÀei i l ,ucet aà ra. commission r les quinze préconisai t

r r . .1 r é<L i f i ca t ion d tun paysaSe, t l9 " un ivers huna in e t rnenta l

s t r l c t e m e n t s e m b l a b l e s à " " u x d ' À l s a c e e t c e ] , o r r a i n e a v e c d e sv i l lages groupés au tour d .à -1 tég l i se e t avec Ie p rê t re e t l r ins -

t j . t u t e u r c o m m e c a d r e s e t é I é m e n t s r n o r a l i s a t e u r s . . . | l

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3 1 4

Si cionc tous ces facteurs ont joué dans l-e retrai t d 'es ins-

t i tutr ices, le premier et le plus important de tous fut ' sans nul

d o u t e ' l a s u r p r i s e d e l a g u e r r e f r a n c o - a l l e r n a n d e a v e c s e s i n t e r f é -

rences r une sorte d'rauto-défense et de repl i psychologique qui

amena 1es antor i tés conventuel les à se protéger contre les événe-

n n e n t s . l r r o p t i o n e ù t s é p a r é c e s c i n q r e l i g i e n s e s d e l a m a i s o n - m è r e ;

l-e maint ien ce 1a fondat ion eût entraîné un affaibl issement à l t in-

t é r i e u r r à c e m o m e n t p r é c i s o ù i l f a l l a i t s e m o n t r e r f o r t ' f ' e s

nouvef les mesures d'e l taclministrat ion al lenande ne tard'èrent pas à

conf i rner les aPPréhens ions '

D é s e m p a r é e d e v a n t l a p r é c i p i t a t i o n d . e s f a i t s q u i e n t r a î n a i e n t t o u t

u n b o u ] e v e r s e m e n t p o l i t i q u e , l a c o n g r é g a t i o n m e t t a i t u n t e r r n e à c e t -

t e j e u n e f o n d a t i o n a l g é r i e n n e a u g r a n d . r e g r e t d e s p i o n n i è r e s e t d ' e

M 6 r l , a v i g e r i e q u i a v a i t f o n d é s e s p r e m i è r e s e s p é r a n c e s s u r ] . a c o n g r é -

gat ion de l-a Providence Ôe Saint Jean-de-Bassel '

JE/.N EN BEIGIQUE ( 1) .IlI . SI'INT

f"près une brève périod'e cle repLi - pet i te panique fugit ive

d e v a n t l I i n c e r t i t u d . e d . | u n l e n d e m a i n i n c o l l B u - l a p o l i t i q u e a c l r n i n i s -

trat ive de fa congrégat ion semble se ressaisir pour se rouvrir aux

problèmes extér ieurs ; preuve: ces fond'at ions belges assumées à

par t i r des années 1B?E - 1879 '

Pourquoi cette i rnPlantat ion ?

(1) À.sT J. DossrER B l 'GrQuE'

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La créatLon clrécoles l ibres en Belgique fut l -e frui t des

con jonc tures po l i t iques de ce pays '

] ,a Const l tu t ion be lge d .e ]831 garant issa i t jusqutà présent une to -

ta le l iber té de re l ig ion , d tense igStement c t de presse ' s i l rD ta t

s ré ta i t séparé d .e l rEg1 ise , i l l u i la issa i t une la rge sphère d ' rac-

t ion et pr incipalement drns le Comaine cle I t j -nstruct ion' De nom-

breuses éco les fu ren t c réécs ' Des couvcnts naqu i ren t ' Iun ivers i té

cathol ique de Mal ines, ctéée en 1834 puis transférée I tannée sui -

van te à Louva i -n , é ta i t c levenue Ie haut l ieu des é tud ,es drh is to i re

ecc lés ias t i -que be lge ( 1 ) . Cet te au tonomie pr i t f in en 1B7B avec le

t r iomphe du par t i l i béra l . DéI ibérément hos t i le à 1 téco le confes-

s ionne l le , ce red .ou tab le ad .versa i re ren força son oppos i t ion de pré-

ten t ions naçonn iques (Z) , o r ien tées vers 1 téco le la ique , g ra tu i te

e t ob l iga to i re . Â j -ns i se l i v rè ren t r le v io len ts combats en t re les

deux pro tagon is tes (3 ) . Dès son ar r i vée au pouvÔi r , le par t i l i bé-

ral ad.opta une nouvel le loi scolaire . I r tenseignement rel ig ieux fut

r a y é d . e s p r o g r a m m e s ; 1 e c l e r g é , s t i l c o n s e r v a i t l e d . r o i t d f a s s u r e r

l r ins tmct ion re l lg ieuse dans les locaux h .c l : i tu ' : Js en d .ehors d .e l rho-

raire scofaire, perd. i t son droi t de regard sur I tenseignement ' La

France 1 ibéra1e passa i t par ce même courant c i r idées ' f ' es E ta ts -un is d rÂ-

mérl .Auo aseistaient à la même querelXe des pr ior i tés ( t ; ) '

Mgr i r{ÂES y avait fai t ses études ; cf ' p '2q9'p .z I tsD op.c i t . p .22O . Jean l {a .cé "Qva i t s f insp l re r ,d 'e 1a Ï ' i gue

be lge de 1r " * " " ig r ru*ent en fondant 1a s ienne en 1866 ' so i t deux

années aPràs 1a I ' ig;ue belge'BIHILTE'YER et TIJCHLE op. cit . p ' 1 9J '

C / T L I A H A N o P . c i t , P . 1 6 7 .

( 1 )( 2 )

(3 )( / i)

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) 16

 la 1o i sco la i re du Fs ju i l le t 1879, les évêques be lges ré -

pondirent par une cond.arnnatj-on soLennellc . T,es deux nandements ri.e

Io{alines communiqués aux fid.èIes d.écLarèrent Ie nouveau régime tt per-

vers, lmpi et contraire aux lois d. i r-v ines . r t lcs prêtres des parois-

ses se f i ren t un devo i r d rouvr i r cLes éco}es l lb res ; l -es ense i -

gnants cathol iques, laïcs et rel ig ierur, étant en nombre insuff isantt

évêques et d-esservants pr i-rent le bâton de péler in pour faire Ia

tournée des maisons d téducat ion à 1 té t ranger .

Cres t d .ans ces c i rcons tances t rès p réc ises que l ton v in t f rapper à

Ia porte clu couvent lorraln de Saint Jean-cle-Basse1. Deux mobi les

guiclaient ce choix . I res inst i tutr ices bi l inglnes lorraines répon -

d.aient parfai tement aux cont ingences locales belges. Par ai l leurs t

l -es Fi l les de la Providence avaient fai t preuve d"e longanimité à

t ravers les v ic iss i tuc les c les pér iodes an t ic lé r ica les qu i ava ien t

rnarqué Ia v ie sco la i re f rança ise avant 1870 ( 1 ) .

Lrorsque le curé cle Dongelbert v lnt ainsj- présenter sa requête,

soeur Corrstant ine , alors supérieure généraIe, accepta avec un cer -

ta in sou lagemcnt ce t tc o f f re d . templo i . Depu is l fannex ion , une bon-

ne par t ie des ins t j - tu t r i ces f rancophones accepta ien t ma l 1es récentes

rnutat ions scolaires. 51 certaines se sounirent aux examens qurexi -

gea i t Ia 1o i du 14 janv ie r 1874, d . rau t res s ty dérobèrent dé1 ibérément .

I l fa l Iut faire le d.eui l de leur poste et leur trouven d.u traval l o

I to f f re be lge é ta i t une so lu t ion tou te t rouvée pour l t in rnéd. ia t , une

perspect ive dfexpansion en Europe, voire d.e refuge r pour une période

plus lointaine .

(1 ) A I IEC lml ] ,oR - H is to i re de l tan t ic lé r ica l i sme f ranca is Par is 1966.

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317

L,es premiers appels énanèrent

vral lon : Donglelbert, Bourgeois et

de trois localités ''i.u Brnbant

Lasne ( cf . carte ci-d.essous ).

BE Ï ,G IQUE

A7 ' - ' . .

o Cl. pr.rbl iques@ C l . s u b s i d i é e s

3 C l . a d o p t é e s

I Penslonnat

$ Eco le Normale5 L[ais,Provinclale

:- Front. linguistique

a) Genèse d.e I r imPlantat ion.I.,e 9 octobre , deux insti tutr ices, les soeurs

Arth Constantine et Chantal , se rend.ent à lasne. Elles séjournent

provisoirement au presbytère puis pendent 1a crémaiIIère dans rr une

pauvre maison abandonnée, à proximité d.e La curê rf . Ctest 1à aussl

qutel les vont accuell l i r leurs éIèves. Ëe natln d.u 15 oetobre, quatre

enfants se présentent. I ,raprès-mid.i , 13. y en a huit. ] ,e chlffre grinpe

en un court espace d.e temps à 120 . En 1880, la nouvelle école l ibre

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318

est constnri-te ; cf est Ia maison-mère qui en' lcslc Les frais .I .ra

populatlon reste très résenrée à 1tégard. de ces insti tutr ices étran-

gè res .

Crest à l f instar d.e son confrère de Easne que lrabbé Mathy vint frap-

per à 1a porte de St-Jearli On- fui- céâa- d.eux instltutrices pour son

éco]e de Bourgeois, soeur Ad.a1bert qui pri t les f i l lesr soeur irathalie

1es garçons, Le dinanche, les deux rel igieuses enseignèrent 1a langue

française aux jeunes filles , les habltants ne connalssant que le dia-

lecte wal]on. Les d.ébuts à Bourgeois ftuent part icul lèrement sévères,

rapportent les rnénolres. les enfarrts se nontraient n.des et insoumist

d.es garçons poussant l tesprit frondeur jusqulà lancer des pierres .

I técole Libre qui naissait malgré 1a population r était le falt du

comte ltrIerner d.e i l iérode' f f fogea les soeurs dans une plèce d'e son

château avec cuisine attenante, un coin d.e grenier et une chanbre-

mansarCe leur , escurant le mlnimum vital lnd.ispensable. ee provl-

soire f ir t renplacé en 1893 par un autre logement plus spacleux 'En

1880 , fut également ouverte une troisième classe di.te gardi.cnne ou

l i " rc . l , l l ic sera suppr imée en 1893.

La précarité des postes congréganistc's ne d,eu:.It Tri i l l -surs ;. . i .s

durer longtenps. En 1E84, Ie nouveau gouyernenrent rend ses d.roits

primit l fs à l f enseignernent confesslonnel. Dans les comrnrnes r la vie

scolaire tradlt ionnelle reprend. ; à Bourgeois r Par exemple, les

soeurs remet tent 1 téco1e des garçons entre fes mains de Lt inst i -

tu teur la ic . L técole d.es f i l les cesse d. tê t re l ibre et en novembre

1884, la Commune en fait une classe I ' adoptée ". En 1896' soeur

Etienne Louis , remplaçant les premières insti tutr ices congréganistes

se fait natural iser belge pour jouir d.e tous les d.roits de lt insti-

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319

trrtrice cornmunale . Ires classes

on relève au degré inférieur un

re6istre d.es Préserlce8.

semblent bien fréquentées ; en 190tr

effecti f ô'e T5 é1èves inscrits au

un t ro is ième pos te é ta i t né dans le Brabant à ]a su i te de la

Loi de Jui t ]et : celui d.e Dongelbert . ctest Ie baron Isy de zegwart

qu i en pr i t l t in i t ia t i ve . ?eu d té lèves f réquenten t en réa l i té ce t te

nouve l le éco Ie , car rappor ten t les re la t ionsr garçons e t f l I les sont

réunis r t o r r . dans une nênne pet i te chambre t t ' Les soeurs logent

d fabord . au presby tère , y p rennent les repas , pu is à par t i r ae Noë l

sont hébergées au château en attend.ant 1a construct ion d tune maison

d. réco le . Dès 1e mois d toc tobre 1BBO, e l les peuvent excercer d 'ans des

sal- les régul ières , solent d.eux classes uniques de garçons et d 'e f i l -

res . Des en fan ts c .es v iJ rages vo is ins v iennent les re jo indre à Donge l -

ber t . Ma is d .ès 1a suppress ion d .es lo is res t r i c t i ves , les é lèves de Jo-

daigne-souveraine retolrrnent dans leurs anciennes éco1es conamunaLes

La comtesse d .e G l i rnes s res t chargée da la ré t r ibu t ion de 1 féco Ie l i -

b re de Donge lber t . En 1904, la commune adopte 1 téco1e e t deux ans

p lus ta rd . , l f lnspec teur Gossé y fa i t sa p remière v is i te o f f i c ie l le '

la s i tua t ion s ty es t donc normal isée comme c lans b ien drau t res pos-

tes be lges c réés au cours de ces années d . ran tagon i -sme po l i t ique '

Ces trois postes du Brabant wal lon furent les premières pier-

res d.e Ia fond.at ion Saint-Jean en dehors d.u Reichsland après les évé-

nements de 1870.

En réa l l té , l roeuvre

entrevoir fes t i roid-es

cLevait d.urer plus longtenps que ne 1e laissaient

essais r i .u d.ébut d.e l t implantat ion en Belgique'

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320

b) Dével-oppement de la province belge.

At tachée à d-es quere l les po l l t iques e t non mot lvée par les

appels dtord.re hur, ,eni taire et social conlme ce fut le cas pour tou-

tes les au t res fondat ions à 1 té t ranger , l t imp lan ta t ion en Be lg ique

avai. t été di f f lc i le. I ,es inst i - tutr ices eurent à essuyer les d.éboires

réservés aux ind.ésirés : rr . . o âtrrâr l t à supporter le poj.d.s de basses

suspicions, de rai l }er ies haineusesrvoire de mauvals trai tenrents de

La part d.e la populat ion exci tée par les agents et La presse du gou-

vernement ant i rel ig j-eux . . . t r ( 1) .

T.,e d.éveloppement d.e 1a provi-nce belge d.e Saint-Jean resta long-

temps tr lbutaj-re des rét icences inl t la les et ne connut iannais Ia

f lambée texane ou américaine cles années 1BB0-1900.

Sur le p lan numér lque, l tappor t be lge es t min ine , so i t de l ro rdre de

216 % pour une pér lode c le 14 ans dans Ia courbe des e f fec t i t s (2 ) .

les c réa t ions de pos tes se poursu ivent cependant . En 1918 , les

registres en mentionnent vingt et un , dispersés d.ans les trols pro -

vinces clu Hai-naut, d.u Brabant et d.e Liège. Retenons-en 1es nons et

années de c réa t ion . : ( : )

1B7g .1879 .18. ;4 .1Sti5 .lBBg o .1889 .1890 .1890 .1 8 9 4 .1Bg7 ,lggg .

ETAT DES POSÎES

DONGEIEERTIASNJJDOURGEOÏSROIIJ(-MIROIRBI,/itrIOIflIBRUI(EIIEStrihHÏ.r/rlN N.DAIIEIVAHIAIN Sî PAUÏ,P E C QMONT SÎ GUIBERTLESSINES

BEIGES ENTRE

1t ;971ô9818gBlugg1B9g18991 90019061 9071918

1 8 7 9 E î 1 9 1 8

. TIEiiQUEGIES

. BAUIERS

. TOURNAI FDG S1 I\IARTIN

. OBIGIES

. SAINT-Î'LAUR

. CRAS ÂVERNAS

. GUINIES

. DEIIX ACREN

. LENS/DENDRE

. TOURTNE ST-ÏJAIIBERT

( r )(z)(3 )

A.ST J. DOSSIER BEIGIQUE : or igines d.e la congrégat ion .M.J .GRUBER op.c i tA.Sf J. REGÏSÎRE

. p . 1 0 ,d . e s P o s t e s e t P l a c e m e n t s .

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Lcs lns t i tu t r i ces d .es t inées à ces pos tes sont in i t iées à Sa in t -

Jean aux méthodes froebel iennes couranment usi tées en Belgique. El les

se soumettent au brevet français tradi t ionnel avec toutes Ies éIèves

d.u pens ionnat jusqutau jour où I tad .min is t ra t ion a l femande s r in13ère

sévèrement d.ans les progralnmes de l tEcole i iormale d.e Saint Jean-de

Basse l ( t ) . 11 fau t a lo rs c réer d .es cours séparés oùr l rense lgnement

d.u français peut se dispenser à l -rabr i d.es ingérences extér ieures .

Que l les sont 1es cand id .a tes réservées aux pos tes be lges ?

Prlor j - tairement Ies francophones des régions d.e château-saiJns en

Lorraine, du VaI de Vit lée et de 1a va1lée d.e la Bruche en Alsaoe .

Ces personnes que rebute un enseignement exclusivement en langue aI-

Ien :ande e t qu i , p lus que 1es au t res ins t i tu t r i ces , fon t lL tob j e t d .e

I r a t t e n t i o n c l e s i n s p e c t e u r s , n t o n t q u e c e t t e i s s u e , s i e l l e s v e u -

lent poursuivre une camière d.renseignantes. El1es peuvent également

opter pour l rÂmérique où. , à l rAcad.emy Notre-Dame d.e la Provid.ence,

I ron o f f re dans 1a gamme d .es langues é t rangères , Ie f rança is , qu l i l

es t de bon goût d .e posséder d .ans Ia soc ié té amér ica ine de ce t te épo-

que. Enf in , i1 res te aux su je ts f rancophones Ia poss ib i l i té de fa i -

re c l -asse c lans les loca l i tés b i l ingues du Re ichs land. où l rense igne -

ment de la langue maternel le est encore toléré ; Ia congrégat ion pos-

sède une vingtai-ne de ce genre cle postes. En France proprernent cl i te,

la congrégat ion desser t encore c inq à s ix pos tes . Toutes ces f ranco-

phones be lges , a lsac iennes , lo r ra lnes , so i t un taux d .e 711 % d .ans

Itensemble de la courbe démographique d.e 1-t inst i tut , sont amenées à

pos tu le r pour ces pos tes be lges e t au t res . S in i .n , e l les res ten t d .ans

le secteur pr lvé d.e 1a congrégat lon ; à Saint-Jean r p&r exemple )

{ t ) Ie pensionnat porte alors le titre d.e f.,ehrerinnenbild.unsanstalt.

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certaines assurent d.es services de surveil lance et d.e secrétariat.

Mais 1à encore, l tad.ministration al lemande met un terue à toute ac-

tivlté relevant du d.onaine scolalre .

la province beIge, finalement proche de Ia mai.son-nèrer devenait tere

d taccueil en un tenps où rlen ne garantissalt encore une tolérance

définit ive de Bismark à 1régard d.es congrégations enseignantes nain-

tenues d.ans l-e ltelchsland.

Pour coiesol ldi f j -er l f lmplantat ion belge, 1a congrégat ion consent

à certaines pr ises en charge d.e taiLle, cel le d.u pensionnat de Pecq

par exenpl-e , qutaband.onnait une lnst i tut ion rel igieuse en pelne de

sujets. t rb:mant ses futures maitresses d.récole, Ie penslonnat St-Jo-

sephpbt int Ie lO juin 1912 1-ragrément ct t t l t rc dtEcole Normal-e .

'Le problème d.e la formation professionnel le d.es inst i tutr ices bel-

ges étai t donc rég1é sur place , mecrure d.evenue urgente , 3-es é1è-

ves-mal . t resses d .evant ê t re fo rmées pour 1es c lasses d i tes régentes

et f roebe l iennes dont les op t iques d l f fé ra ien t , f ln I I [&rde ce l les

de 1 'éco1e f rança ise e t d .e la méthodo log i -e a l lemande.

En 1900, le pensionnat St-Joseph de Pecq a d.éjà sa place au

so le i l . la p resse se fa i t l t in te rprê te d .e ses succès sco la i rss .Lê

C o u r r i e r d . e l r E s c a u l t é c r i t e n 1 9 0 7 : ' r . . . B r i l l a n t s r é s u l t a t s à

J . tEco le Normale de Pecq jusque 1à inconnue . Me l les ( ' . . ) v iennent

d.e réuseir brill-amnent leur tlip3.ôme d.e régente sci-entlfique devant

un juty rlu gouvernement slégeant à Tournai et présld.é, par Mr Alexrin-

rLre, inspecteur d.e l texamen noyen . . . r f . Pour 1908, le nême jour-

nal- annonce : r f . . . -ùI€uf d. iplômes t t . t inst i - tutr ices pr imalresr un

ClpJ-ôme de piano, deux diplômes de régente scient i f ique : bi lan que

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b ien des é tab l l ssemen ts peuven t env ie r . . . ' r . 1909 : t r . . . I . , e pen -

slonnat d.e Pecq entend ne pas décholr. Aux bri l lants succès scola1-

res depuis quinze ans sfajoutent de nouveaux : hult normaliennes qui

viennent de se présenter d.evant 1e juzy de Tournai ; huit dlpl-ômes '

preuve d.e l-texcellente formation quton reçoit à LtEcole Nornale d.e

Pecq. Aujourdthui deux m.rslciennes passent leur exameÈ au eo11ège

muslcal d,tAnvers, d.evant l'[r Block, d.irecteur du Conservatolre d.1Àrr-

vers, illr Grerickx, prlfesgeur au Conservatoire d.e Bmxe1les, Ifr Tfan-

bach, compositeur de ntusique...rr . Partout senblent done réusslr 1es

suJets d.e Saint-Jean de Bassel- ; seule une adminlstratlon tatl lLonne

continue dang Ie ReichsLand à signaler des inconpéf,ences et d.es ln -

suff isanees.la congrégatlon a drai l leurs f ini par en prendre son

par t i .

En 1900, l r inst i tu t r ice sor tant de 1récole profess ionnel le de Pecq

peut ent rer d .ans quatre types dtécoles, su ivant qute l le est d .e na-

t ionali té belge , ou 1 ta acquise et alors eIIe rentre d.ans 1e systè-

me de 1 téco le communa le t rac l i t i onne l l e . Dans l es au t res cas , e l1e

tonbe sous Ia tutelle ad.ministrative temporairc d.e La commune pour

1réeole d. i te ad.optée, de 1tévêché dans le cadre des c lasses d. i tes

subsid.lées , enfin r lc La congrégation lorsqut11 stagit d.récoLe 1lbre.

En 1910, Ia congrégati-on occupe 11 classes conmunales, prinaires et

gard iennes I 5 c lasses de type t r adoptées t t , 5 c lasses i l subsldtées r r ;

les autres postes s.Dt rr l tbresrr ; i ls se sltuent princt;alenent

d.ans Ie llainaut et 1e Brabant ( t ) .

( t ) Cf . P lanche p.3O7 r &I .J . GRUBER op.c i t .y ; ' . . 65 et su ivantes.

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Peut-on parler de l toeuvre mlssionnai-

re de la congrégat ion de Saint Jean-de-Basse1 lorsquton évoque ses

d. i f f ,érentes J-mplantat ions à 1tétranger au cours d.es d.ernières déca-

des du XII& siècle ?

A vraj- dire, i l ne stagit pas cl tun projet nissionnaire proprennent

d . i t . La congrégat ion n ta jamais p r is l f in i t ia t i ve d rune lmpLanta t lon

e n v t r e d t é v a n g é l i s e r . E 1 l e f i . r t r s o i t s o l t i c l t é e , s o i t a c c u l é e à e s -

sa imer .

Dans Ia fondat ion l / loye : ,u lexas, l - f adminlstrat ion conventuel le

consent à répond.re à un appel lancé par le frère drun membre de la con-

grégat ion , appel- appuyé par 1?intervent ion d.tun évêque missionnaire,

l@r Dubuis responsable d.e la région apostol ique d.e Gavelston .

Ctes t Mgr T ,av iger ie qu l garde I t in i t ia t i ve de 1ré tab l - i ssement

de postes d.tenseignement en Algérie. la congrégat ion ne peut contra-

r ier de si nobles projets ; eI Ie semble même prise au dépourvu puis-

quf el le envoie d.eux Jeunes inst i tutr ices qui v i-ennent à peine de

prononcer leurs voeux d.e rel lgion et d.ont les papiers administrat i fs

I x \as sont fas encore sourr is à l fapprobat ion acad.émique. fre retrai t

d.e 1t i71 est une autre preuve que Ia maison-nière ne visai t pas cet

ob j ec t i f m iss ionna i re .

Essaimant en Belgique, SaintJean compta avant tout sur ce

pays l imitrophe comne terre draccuei l , Pour ses inst i tutr lces fran-

cophones , la congrégat ion avalt besoin drun trempl in de sécuri té.

l rapparente tolérance de Bisnark pour les congrégat ions enseignantes

d.ont Ia maison-mère étai t implantée dans fe Relchsland. nroffrai t au

d.épart aucune garantie d.e d.urée. Ire oui de soeur Constantine fut un

consentement généreux en face de 1 ravenir incertain. !

(*) l i re : les papiers ad.ninistrat i fs ne sont sans doute pas êr loor€..r

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l roeuvre américaine, pour mlssionnaire qurel l_e puisse paraî-

tre dans ses activltés, fut d.fabord et avant tout 1a réponse à une

urgellce temporelle. T,tadmlnistration al lemancle Llcenciait son per-

sonnel, ne nontrait aucune volonté d.rentente , poursuivait de ses

chlcanes tatillonnes 1 renseignement ccng:réganiste qui avait besoln

dtêt re soutenu p lutôt que drêt re soupçonné.

rres fondations , Iloye, à lrétranger sont d,onc avant tout

inhérentes aux contingences sociaLes drune part, nais surtout poli t l-

ques dtautre part. la congrégation y envoya d.es membres avec rése:rre,

avec mesure et vei l lant à ce que 1es provinces se suff isent peu à

peu à elles-mêmes tant au niveau d.u recmtement que sur le plan fir.an-

c ier

c test d.1re que la congrégatlon souhaitait evant tout soute-

n i r l roeuvre in l t ia le t 1 tévangél isat ion par l r ln termé6larb oe l ren-

seignenent du mond.e rural de sa viei l le terre natale. Lfannexion sou-

net ta l t l tA lsace et la l ror ra lne au rud.e joug ét rangen; les cad.res

étaient part is . f ,es fonctionnalres srétaient retirés . Des insti tu_

teurs étalent renplacés. seurs demetrèrent le clergé et cette lmpres-

sionna[te a::noée dtinsti tutr ices congréganistes qui choisirent de parta-

ger 1e sort d.e Ia populatlon annexée par honnêté et aussi par attache-

ment' Lrannexion va, poser de graves problènes à la congrégatlon d.e

salnt Jean-d.e-Bassel. Quels sont-il-s ? comment les résout - elle ?

Ces detuc questj-ong feront lrobjet de notre slxiàne et d.ertrler cha-

plt:re.

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CI{ÂPTTRE VI

TES GRANDS PI?OBIEMES

En 1870, 1a congrégat ion d.e la divine

Prov i< lence de Sa in t Jean-de-Basse l ava i t c te r r i -è re e I le une expér ien-

ce sécu la i re de Ia chose sco la i re .

I tOrcl .onnance royale , s ignée au château d.es ÏuiLer j-es par

Lou is XVI I I le 2 août 1S16 , ra t i f ia i t son ex is tence 1é8a1e en tan t

qu té tab l i ssement d tense ignement . L r Ord .onnance prés id .en t ie l le d .e

r,ouis-Napoléon prorogeai- t le 16 mars 1s52 son autor i té en matière

d r instruct ion en lui conférant l - tautonomie administrat lve vis-à-vis

d.e ?ort ieux, s iège c1e la maison-mère d.es Fi l les d.e Moye conforuément

à l tOrd .onnance du 2 août 1816. En ver tu de Ia lo i FaL loux d .u 15

mars 1850, qui e1Ie-même entér inai- t une série d.e mesures ayant vu le

jour pend.ant la prereière moit ié du XIX& sièc1e, Ia congrégat ion jouis-

sa i t de la facu l té d .e fo rmer ses menbres des t inés à I r ins tmct ion pu-

b l i q u e , d e n o m r n e r s o n p c r s o n n e l , d r a c c e p t e r e t d e c r é e r d e s p o s t e s

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327,

sur d.emande des communes. El le gard.ai t I t in i t i -at ive péd.agogique et

l -a faculté d.e contrôl-e de l tenseignement cl ispensé par ses inst i tu-

tr ices. El le avait pouvoir de sanct ionner leurs étucles par 1a re -

mise rL tun t i t re de capac i té cornmunément appe lé 1a le t t re d . robéd j .ence.

B ien d-es amend.ements de fa i t s té ta ien t g l i ssés dans Ies d ispos i -

t ions or lg ine l les de 1a lég is la t ion sco la i re au n iveau c lu cont rô le ,

d.e l -a tutel le ad.mini-strat ive, d.es pr ior i tés péd.agogiques et du cré-

d . i t consent i à la le t t re d . rohéd ience . I l s ne touchèrent cepen i lan t

je r :a ls au dro i t d rexerc ice . A t ravers ces muta t ions , ponc tuées dans

Ia congrégat ion par des efforts constants pour se tenir d.ans la I i -

gne de 1 tévo lu t ion , l t ins t i tu t gard .a i t , ou t re sa spéc l f i c i té d . té ta -

bl issement congréganiste elrobécU-ence gouvernernentale, une or iginal i té

atLachée à sa si tuat ion géographique. Implantée en secteur germano -

phone d fA lsace e t d .e lo r ra ine , 1a congrégat ion fo rna i t c les maî t resses

b i l ingues .

L ta r t i c le I& c lu S ta tu t d -e 1S16 ( 1 )s t ipu ta i t que t r 1 t / rssoc ia t ion d .es

Soeurs de f t ins tn rc t ion chré t ienne r r ayant pour bu t I r ins tn rc t ion des

: a .j eunes personnes d-e leur sexe, d -o ivent leur ' r apprenc l re à l i re r à é -

c r i re , l ta r i thmét ique, 1a langue f rança ise d .ans l -es f ieux cù l r id . iô -

m e a l l e m e n d . e s t e n u s a g e ( . . . ) " . I t a r t j - c l e I I I r e n f e r r n a i t u n e c l a u s e

analogue . t r Cel- Ies qui ne sachant que lral lemand se présenteront

dans 1e chef- l ieu C.e la part ie al lemande ( soi t Hommart ing à part i r

d .e 1815 ) , seron t ins t ru i tes de la langue f rança ise r ' .

loute Ia formation d.u personnel de Saint-Jean rcposait c lonc sur les

( t ) Â .N .F 19 , 692 ; Â . sT J . cop ie : .

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prj ,ncipes d.e ce statut. 11 d.evait évoluer comme lratteste Ie rapport

présenté aux autor i tés en vue de l t indépend.ance . Pierre Grusyr alors

supérieur ecclésiast ique formulai t d.ans sa requête une véri ta ' l r1e

ohar te d .e fo rmat ion pro fess ionne l le : r f . . . En ce moment e1 le ( fa

congrégat i -on ) t donne l t ins tn rc t ion en 159 comrnunes ( . . . ) e t se com-

pose de 243 soeurs , ou t re une t ren ta ine de nov ices à qu i I ton ense i -

gne avec 1es pr incipes rel igieulc, les deux langues d.ont 1a connais -

sance est ind, ispensable Cans ces pa1rsr l tern l rar i thmétique avec le sys-

t è m e d é c i r n a l , 1 a g é o g r a p h i e , l r h i s t o i r e , I e s o u v r a g e s m a n u e l s ; e t c . . . r l

(1 ) .Avec Ies p ress ions du mouvement l ibéra l qu i renouve la sa campa -

gne d .e f rane isa t ion après 1es années 1863, la congrégat ion mj - t l rac -

cent sur Ia formation à 1a langue française. A ses inst i tutr lces en

excerc ice e l le demanda l rexc fus ion to ta le d ,e Ia langue materne l le

tan t dans les conversa t ions que dans tou te cor respondance , jusqutà

ce l le ac l ressée aux parents ignorant le f rança j -s . I ,e ma in t ien des deux

langrres avait d.onc tl.uré jusque cinq à six ans avant la fin de la pério-

d .e f rança ise .

Avec 1 I annexion se posèrent des problèmes l lnguist iques du

même ordre. La congrégat ion maint int son ident i té bi l ingue jusquren

1 9 1 8 , à t i t r e o f f i c i e l j u s q u r e n 1 f - : û 8 , à t i t r e o f f i c i e u x l e s t r o i s

c ' ,écade s su ivantes Cres t seu lement en 1û95 que fu t in t rodu i t Ie

premier manuel t r i l ingue : f rançais-al lemand.- lat in , en 1905 quton

songea à traduire après remani-ement les const i tut ions d.e 1884, à

part i r de 19{.4 que la rédactr ice écr iv i t l 1es Annales de Ia con -

L en langue a] lemanie

(t)L.sf J. IEuIIIIg_g4gEg 1ti50 op.cit. adressé au Ministre du Culteet c le 1 r ïns t r l c t ion Pub l ique. Cf . Pren iè re par t ie p .172.

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gat ion. I ,es appréhensions rLe l facLmini-strat ion conventuel le d.e Saint

Jean-de-Bassel à part i r du Trai té d.e Francfort se si tuèrent donc

moins au niveau de 1a lengue puisquten fai t 1a quasi total i té d.e

son personnel étai- t bi l inguer eue sur Ie plan de son existence même.

LrEta t a I lemanc l a l la i t - i l p ro roger 1es d ispos i t i -ons an tér ieu-

res à 1 régard des congrégat ions ense ignantes ? Les congrégan is tes

conservera i -en t -e l Ies seu lement leur Cro i t d texercer dans la fonc t ion

pub l ique ? Personne n t ignora i t l rhos t i l i té d .e B lsmark v is -à -v ls des

éta ts ca tho l iques . ?erscnnc n t ignora i t l - tan imos i té popu la i re en t re

les deux confess ions r i va les . I r inqu ié tud .e é ta i t c l rau tan t p lus fon-

d.ée que Ia nouvel le autor i té ténoi, ;nai" t rLt une disposit lon peu

a.ccommod,ante v is -à -v is d .es é ta ts vo is ins ca thc l i . ;uÇ-s ' , obs tac les

en puissance à l tuni té prussienne .

Quten sera- t - i l des prérogat ives de 1a l l c l Fa l loux au su je t de Ia

créa t ion c le pos tes , d -e la fo rmat ion pro fess i -onne l le , de 1a ncminat ion '

Cu mouvement du personne l , des in i t ia t i ves péd.agog iques conservées ?

erJ fadv i -endra- t - i l des t i t res de capac i té , dé1 iv rés à 1a quas i to ta l i té

des ins t i tu t r i ces en exerc ice ?Enf in , qu tar r i vera- t - i1 aux pos tes

des secteurs francophones et d.e leurs inst i tutr ices qui savent peu

ou à peine I ral lemand. ?Quel- sort sera réservé à la j eune promotion

d.es c inq dern i -è res années qu i n fa p lus é tuc l ié f ta l lemand ' e t n fes t

donc pas en mesure c le 1e d ispenser immédia tement ?

Toutes ces quest i-ons, Ie nouveau gouvernement devait se

1es pose r auss i .

f ,a pression popul-aire, une sensibi l i té alsacienne-lorraine exacerbée

par la moind.re cl isposit ion adrninistrative, une irr i tabi l i té à conte-

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nir en vue dfune germanisat ion plus rapi-d.e, d.es intervent ions et

p rotestat ions d.e mi l ier lc autor isés f i rent que certaines i l isposit lons

en restèrent au maint ien du statu quo, tLu moi-ns durant les premières

années. Dtautæ s f i rent l robjet dtune intervent ion b:r tr tale . Quelques

unes enf in se réa1isèrent par Ie biais d.e nesures lndirectes mais

v isant au même but pour l robsenra teur aver t i .

Ctest donc da.ns l r incert i tud.e la plus absolue que 1a congréga-

t ion accuei l l i t malgré el le et aux côtés de La populat ion demeurée

sur p1ace, les nouvearxK ad.mini-strateurs que la patr ie d.éfai te cédait

en gage d.e tr ibut au vainqueur sat i -sfai t .

I . L/i CONGREGÂÎION F^|'CE AUX ?ROBLEMES SCOI/*ÏIiES.

Les pouvoirs temporels et spir i tuels cle 1-a congrégat ion d.e

1a Provid.ence de Saint Jean-de-Bassel se trouvairnù antre les nains

d.e soeur Constant ine Eck , première supériet l re générale à part

ent ière deprais 1868. E1le avait d.e 1'autor i té en matière ad.mlnis-

t ra t i ve . E1Ie f i t bénéf j -c ie r l t ins t i tu t de ses ta len ts d rorgan isa-

tr lce et f i t preuve de souplesse en un temps où tout eût pu ctof-

fondrer par une manoeuure maladrol te ' En 1tB5r el le laissait à

soeur Anna Houlné une administrat ion nette mais fragi le , exposée

au bon voulolr d.es supérieurs hiérarchiques. En 1888, soeur Anna

eut à son tour à faire preuve de sagacité. El Ie essaima pour por-

ter ai l leurs le capital drénergie dont on faisai t f j - en terre natale.

Ce firt le d.euxième et dernier grand. tournant d.e l thistolre de 1a con-

grégatlon avart Ie retour à Ia France.

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'1 . UNE NouvEILE I,EGISLATIoN

Sans faire cas dfaucun sent inent, 1e nouvel occupant f l t d.e

l tAlsace et d.e Ia lorralne un Relchsland. ou l lerre d.rEmpire i ramé-

diatement sous 1a jur id. ict ion de lrEmpereur et d.u chancel ier le

ccnte Von Bismark - Bohlen.Ce d.ernier menaj- t à exécut ion un rêve

rlémeeuré parce quë stétendant au-rLelà des front ières pol i t iques

d.éf inles au Congrès cle Vienne : l runi té al lemande par l t lntégra -

t ion d.e totr tes 1es régions parlant l ta l lemand. la défai te fran-

çaise jeta d.ans 1a gueule d.u loup cette frart tant convoitée que

fut 1r.hlsace et 1a lorraine. Pour se l tapproprier totalement t

d-ans sa pensée, d.ans sorr coeur, d.ans sa nental i té, dans ses réf lexes,

dans ses asp l re t ions po l i t iques , i I fa l la i t german lser ce t te jeune

Ier re d rEmpi re . B ismark d lsposa i t de deux a tou ts dans ce t te dé ter -

nninat ion i une grande part i -e du terr i toire annexé parlai t un dérivé

de l - ta l lemand ouver t à Ia langue d .e cu l tu re qu t i l a l la i t inposer ;

un lnstnrment de premier ord.re lui i :cmettai t Ctaccé. ' .er à une ûeF-

lan i .sa t ion méthod ique e t sûre : l réco le .

En 1874, lrordonnance d.u 4 avrll consacrait la mainmise totale sur

1 I enselgnement.

a) lo is et ordonnances ( 1 )

( 1 )B.BAIER R . E . L . T o m e 1 I .H.BI,ttM Gesetze.VerordnunAen u.Verfûzungen betreffend des nieclerenUnterrlchtswesen in E-L. Strasbour1 1911 , 2& éd.Abbé GROSSE Petj.te étud,e sur l- tinsttructlon él-éBentaire en A-1,.Metz 1879.A.WOLEF op.c i t . ; NIGBTIEÎ op.c i t . P. IEVY Tone I I op.c i t .D.VT.KAH], 1s76-190 1 . Saverne 190 1Lycée de Metz Pro des K.lyzeuns zu I 'btz -Prograrm 187'1-1914,J.EICH e petit séminaire de Montlgny-les-Metz 1854-19r,:, Metz 1954

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332

le 14 avr i l 1971, un Décret d.u Commissaire Civi l impose lral lemand

comme langue obl igatoire d.e 1técol-e pr imaire. Cependant d.eux mesures

transitoires amendent Ie texte : 1es régions de langue frangaise con-

t lnuent à jouir d.e la 1an5çue française.; dans 1es part ies al lenandes

Ie français est enseigné zl heures par sernaine dans les classes tno-

yennes et supérieures, les é1èves ayant d.ébuté par 1rétucle d.e La 1an-

gue française.

I tOrdonnance du 18 avr i l rend 1 téco1e ob l iga to i re jusqutà 1 !âge d 'e

1 4 a n s p o u r l e s g a r ç o n s , j u s q u t à t r e i z e a n s p o u r l e s f i I l e s '

I :a lol Organique du 3O décembre 1871 , el1e aussi à caractère provi-

soi-re, remet au Présld.ent Supérieur l tadminj-strat ion d.e l r lnstruct ion

Pub l ique an tér ieurement cn t rc les na ins des rec teurs , inspec teurs d ' ra -

cad.émie e t conse i l s acac lé ra iques ; dans I t ins t ruc t ion é}émenta i re , 1es

fonc t ions d t inspec teurs passent aux prés ld .en ts des d 'épar te rnents , 1â

surve i f lance des éco les aux conse i l le rs spéc iaux ad jo in ts au ?réS id 'en t

supér ieur e t aux prés id .en ts des dépar temi ' ;n ts , 1es inspec teurs d ' ra r ron-

c l i ssement surve i l lan t les éco1es é Iémenta i res '

f , tOrd.onnance du 2 févr ier 1872 remet Ies attr ibut ions d-e l ranclen

Consei l Départemental au Président Supérieur en ce qui conoerne l t ins-

t ruc t lon seconda i re , aux ! rés idents des dépar tements pour tou t ce

qui touche Ie Primaire.

I ,a IJol sur l tenseignement en d.ate rLu 12 févr ier 1873 place tout l ten-

seignement infér ieur et supérieur sous Ia survei l lance et Ie contrôIe

d .e l tE ta t . Pour exercer la p ro fess ion d . rense ignant , pour ouvr i r une

éco l -e , pour admet t re un mai t re à un pos te , i l fau t 1 r ' , ' au to r isa t ion d 'e

lrDtat. Toute école qui ne se conforme pas aux prescr lpt ions cot lcef-

nant l torganisat ion et Ies prograntrnes peut l t re fermée'

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333

Ïre paragraphe 3 d.e Ia Loi sur l renseignement proroge l-e d.rolt

d texerc ice pour " les personnes possédant un des t l t res d .e capac i -

té mentionnés d.ans la I ,oi Fal loux d.u 15 mars 1850 et ayant déjà

commencé dlenseigner. fr Ï . ,es rnaîtres qui occupent un poste sans d.éte-

n i r les t l t res de capac i té ment ionnés par l ra r t i c le 25 de 1a lo i

FaI lou:r ont à demander l tautor lsa.t ion drexerclce au président supé-

r leur.

Le para5raphe su ivent 'dé f in i t l - faven i r de l tadmin is t ra t ion sco la i re ,

c1ésorrnais totalemept sous tutel le hiérarchique supérieure 3

- 911 cê qui concerne examens et dlplômes des frr turs maîtres, I torga-

n isa t ion des éco les , 1es progranmes d . té tude, langue e t mat lè res d . ren-

seignement, examens d.e f in de scolar i té d.es éIèves, le chancel j -er de

l tEhp i re es t au tor isé à pub l ie r d .es règ lements e t à en assurer I texé-

cut ion . 11 perat f ixer Ies procédures de ferrneture d rune éco1e , t rans-

mettre ses pouvoirs au Présid.ent Supérieur d tAlsace-loraine.

Après trols années d.tétur les et d. tobse::nat icn attent ive de la vi .e sco-

laire effect ive, Bismark se trouve en mesure d.e f ixer le l lèglement

pour 1es éco1es é lémenta i res 1 Ie ts janv ie r 1871.

Çe condensé en 22 paragraphes nets, précis, sans fai l les prévoit toute

Ia vle ad.ministrat ive , tout 1e contenu d.e l tenseignement d.ans toutes

les rLiscipU-nes du cours infér ieur, moyen et supérieurrr l .e la classe

unique aux sect ions à d.eux , t rois , c inq ou six classes. Des dispo-

si t lons pour Ies sal les drasi le au niveau des d. iplônes et du pro-

gramme df enseignement furent pr ises une d. izaine d.rannées plus tard.

seulement;1a langue a1l-enande y étant lntrod.ul te c1.ès l fannexlon, i l

nty avait pas drutgence part lcul ière.Ies pouvolrs du chancel ier fu-

rent recond.ui t en 1€i79 au Statthal ter.

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334

Que signlf iaient toutes ces nes'ures sl bien éla-

borées pour Ia congrégatlon ?

Son éco1e congréganiste confesslonneLl.e tle l rinstt:uct5-on publique

était maintenue. Ne devait-el le pas sten fél iciter ? Elle conser-

valt le d.roit drexercice parce que Ia maison-mère se trouvai.t in'.

plantée dans Ie Relchsland . Comme Sainte-Chrétierure, Peltre et Itl-

beauvlllér Ia congrégation ne se rrit d.onc pas expulsée comme 1e

furent par exenple les Frères d.es Ecoles Chrétiennes pour les ord.res

mascullner les soeurs tle Portieux d.ont la maison-mère se trouvalt

d.ans les vosgesl pour ne citer que cette congrégatlon enselgnante

féminine.

Ies institutrtces ne ftrent pas soumises aux vexations et tentations

ff tracAsgerj-eg , humil iat ions, menaces , obl igatlon de slgner

quelque engageneBt suspect tt (1)réservés à leurs col lègues parce

que rf . . ' les soeurs dépe:rd.ant dtun établissement de France ne seront

jarnais favorables à lrAl lemagne, et 11 faut les renvoyer tt (A). Ie rap-

port aioute que certalnes soeurs furent mêrne appelées à quitter leur

congrégation pour une autre, à être infid.èles à leur vocation car on

Leur offrirait d.es places lucratives

tr l ne fal lait pas se laisser leurrer par cette prétenclue tolérance

mise en exergue pour couvrlr une réalité autrement signl.fiqatJ.ve I

(t) AP - Enquête 1972 effectuée par lrarchlviste de 1a nalson de Por-t ieux, sr Thérèse.

(Z) Ap - Ibid.réponse à la double pétit :-on d.es hosmes et des femresde Blotzhelm pour 1e malntlen des soeurs cle Porti.eux dans racomnune. La sommatlon dtexpulsion était conçue de la façon sul-vante : rf par arrêté cle Son hcellence le Président Supérieur del rALsace-Lorra ine, en date du 2O mars d.ern ier (1874)T A 2153, Iesfrères et soeurs d.récole qui sont menbres dtune congrégatlon fran-çalse, ont à cesser leurs fonctions à la f ln d.e l tannée scolairecourante . . . .. rf Le Direoteur de I tarrond.lssenent cte MoLshein .

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)35

Sl nous résumons cet ensemble de mesures prises entre 1871

et 1A74 , i l faut convenir quri l restait tràs peu t les prérogati-

ves de Ia lol Falloux alors que 1e gouvernement prétendait main -

tenlr Ie statu quo.llne brève analyse va nous en convai-rrcrêr

&l ce qui concerne le monale congréganiste, ce]ui-ci àoit sollicLter

une autorlsatlon dtexercice .rrt. que le paragraphe 3 de la loi d'e

1873 fait abstraotlon do la lettre dtobédlenc€r Les futures Lnstitu-

trLces auront à ee préscntar aux examens officle3.e, perdaJltr eLleB

aussl, Le Uénétlce de La Lol du 15 nars 1B50.Ce mêne perso1rnel con-

grégantste est aounis au seul contrôle de lfEtat r vtr que Ia lol ttu

4 janvier 1B?4 enlève au clergé son droit de regard' sur Irécole et

supprime les ancienc organes de survei- l lance.

En ce qui touche la formation des élèves-maîtresses, lrenseignenent

passe dans Ie secteur privé; i I est placé sous Ia surveil lance et ]a

d.irectlon des présidents supérieurs ; Les naitres qui ense5-gnent clans

ces établissements d.oivent être munis des autorisations hiérarchiques.

Langue, prograrnne et vie ad.mintstrative peuvent être sanotlonnés par

les autor i tés supér ieures.

Itadministration conventuelLe garde son d.roit de nomner les naîtres-

ses, d.e les placer au poste de eon cholx, de Ies retirer en soumet-

tant toutefols toutes ces proposltions de mouvement au prési-d'ent su-

pérleur. 11 lui faut le consentement d.e ce dernler pour }a création

cle postes, IL lul est interdit de prendre en charge uD serrrice an -

clennenent as$rré par tlu personnel laique.

Dans le concret, ces d.lspositions se trad.uisent par une eérle drlnl-

tiatives auxquelles, d.e gré ou de force, tout Ie nond.e aura à se

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se soumettre . Il y eut cependant cles réslstances auxquelles lradrnL-

nistration supérieure ne put faire obstaclê. 0rr contourna l-es textes

léglslat i fs et cfest souvent tarcl ivement que les compétences supé -

r ieureE gren rend'irent conPte.

Comment se f i t 1a passat ion des pouvoi rs ians fa cengrégat ion,?

b)Incid.ences de ces d.isposit lons dans La congrégatlon.

Dès son arrivée au pouvolr, 1a nouvelle ad.rolnistration procède

à ctes mutations de postes par ordre de nission d.irecternent adreseé

à lr instl tutr lce concernée. Panique ? Sourd.e orei l le ? Refus t lrobéls-

sange ? Les soeurs ne bougent pas de place . EJles trouvent ces ln -

tervent lors r r . . . i l lég l t ines et suspectes de proséJ-yt isne protes -

tant r r ( t ) ,Un décret en date du 26 octobre 1871, adressé cet te fo ls

aux autorités conventuelles par le préfet d.u Bas-Rhin lance un appe3-

à Ia sounission totale et lncondlt ionnelle. Lres insti tutr ices avieées

ne sren aff l lgent pas outre mesure.Exaspéré lui aussi devant l l lner-

t ie imperturbable d.es insti tutr ises , le préfet d.e Iorraine ad.resse

Ie 4 novenbre 1B?1 une ord.onnance à Saint Jean-d.e-Basse1, réd.19ée

cette fois en langue frangalse , pour bien se falre entendre sans

d.oute.Le président supérieur y revendi.que ses d.roits en vertu de 1a

circuLal:re r:ii:r:is .térlelle du 1f nal 186.1 stipulant que " les instl-

tutrj.ces appartenant à une congrégatlon religieuse doivent être

nommées et renplacées par Ie préfet sur prégentation d.e la Supé-

rleure et après avls préalabLe tte lr lnspecteur prlmaire rr. A Metz

( t ) . f .WrufUrDt op.c l t .pp.69 et su ivantes.

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337

comme à Strasbourg, on entend entrer sans vergogne dans le vi f des

af fa i res e t l ton se ré fè re aux tex tes an tér ieurs , so i t 1a c i rcu la i -

re mlnistér iel le précéclemr,rent c i tée , I t instruct ion du 28 févr ier

1S51 , pour amener à l ta l ignement généra1 ( t ) .On t ien t auss i à ê t re

présent lo rs des épreu. , 'es de f in d té tudes ,co : : :1 - ic cn ava i t p r is l rha-

bi tud.e l tad.ministrat ion scolaire française, à t i t re off ic ieux i l est

v ra l e t sans d ispos i t ion lég is la t i ve (Z) t

r f . . . B i e n q u r e n e x é c u t i o n d e l r a r t . / ; ! d . e L a I o i d u 1 5 m a r s 1 8 5 0 tla le t t re d tobéd ience pu isse cont inuer à l raven i r à ten i r l ieuc le b revet de capac i té , i l es t nécessa i re que vous rne fass iezconnaî t re le jour e t le l ieu d .e l texamen des soeurs de vo t reC o n g r é g a t i o n d e s t i n é e s à l r e n s e i g n e n e n t , a f i n q u e i e p u i s s ec lé léguer un inspec teur p r ima i re pour y p rendre par t . . . (J ) . t '

Ces prérogat ives de la le t t re d . tobéd- i -ence c levena ien t le t t re mor te avec

1es paragraphes 3 e t z l d .e la Lo i sur l rense ignement du 12 ' févr ie r 1873.

?our l tad.ministrat ion conventuel le suivirent d.e nom -

breux rappels demandant instarnrnent aux supérieures de passer par 1e

canal hiérarchique du 1çrgis-Direcktor et non du Bezirksprâsid.ent (22.TV.

1573)r eue toute mutat ion devait être préalabLement soumise avant

exécut ion au Kre is -D i reck tor e t au prés ic len t supér ieur ( 21 .N,1r i75 ) (4 ) .

Quant aux inst i tutr ices en fonct ion, le cours de leurs

habitudes scolaires changoe.I l fa l lut se remettre sur les bancs de

( t ) R . s f J . l e t t r e d u 4 . X I . 1 8 7 1( Z ) c t . P r e m i è r e p a r t i e p . 1 7 5 .(3 )D0SSIER AFFAIRES SCOIAI I IES op.c i t . le t t re du + .XI .1 [J71,( 4 ) D . / r , S . o p . c i t . l e t t r e d . u 2 1 . X . 7 4 ' t . . . V o n d . e m H e r r n K r e l s - D i r e c k t o r

zu Sargemtlnd ist mir zur Anzeige gebracht, dass in letztet Zeit wieder-hûnl ich von lhnen, trbau General-Oberin, Schulschwestern aus ihrer Stel-lung abberufen seien, bevor deren Abberufung genehmigt { . . . ) : -ctre r laube mi r ( . . . ) S ie w ied .erho l t d r ingend. zu ersuchen, in Zukunf t d . i cAbberuf,ung von Schulschwestern aus ihrer Stel lungen nicht eher erfolgenzu lassen, als bis Genehmigung dazu von dem Herrn Kreis-Direcktor bezw.v o n m i r e r t e i l t i s t . . . . r i I f . 3 9 0 0 .

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338

l - récole. Une circulaire d.e i ' r Ï .von L{ealJ.er, présiclent supérj-eur d rAlsa-

ce- f ,o r ra ine en da te d .u 2 j av r i l 1gZ2 appe la i t tous Ies ense ignants à

suivre d.es cours <]e méthociologie en vue d- rune ini t iat ion aux métho -

des al- l -emandes. f ,es soeurs y pr irent part d.arrs l -es di- f férentes cir-

conscr ip t ions acadén iques e t à Sa in t t lean-d .e-Basse l h r b i l i té à Ies

d i -spenser .Dtau t res fu ren t ad .mises d .ans les Eco l -es Normales de St ras-

bourg, de Àietz et d.e Beauregard.

11 fa l lu t auss i se remet t re ass idument à 1 té tuc le c le la langue sco la i re .

Ce n té ta i t pas fac i le pour une f rac t ion du personne l d .e Sa in t -Jean en-

seignant d-ans 1es secteurs francophones de Château-Sal ins et de Ia Val-

lée de Ia Bruche. Dans ces rég ions f rança ises , Ies Ins t ruc t ions du ZZ

ju in 1û74 re l -a t i ves à 1 'exécut ion du Règ len :en t du 4 janv ie r 1g7+ , p ré-

voyaient un rninimum d.e 4H cl tenseignernent d-e Ia langue al leman,le , d.ans

1es au t res sec teurs pas rno ins Ce BH.

Sur les 1i0o inst i tutr lc. :s cle Saint-Jean alors en fonct ion, les d.erni-è-

res pror lot ions avaj-ent appris l - tal- ler i rand conme seconcle langue ; 1es

f rancophones s ty é ta ien t mises avec 1 t i c l ,ée b ien aruê tée qure l les n f en

aura ien t jamais beso in ; les a înées seu les ava i -en t rée l lement p ra t iqué

la Iangue maintenant obl igatoire et l : . posséd.ai t certainement mieux

que Ie f rança is .

Cet a.rnalgame au niveau d.es connaissances cLonnait l ieu à des rapports

t rès c i i f fé ren ts , eux auss i . r , r inspec teur Janton de For l ,ach éva lue son

personne l de Sa in t - iean c lu t rès b ien au jus te su f f i san t pour les pos-

tes de l ins t ro f f , T , i x ing , Ers t ro f f e t l {acheren. la soeur d to ln rch en-

tend nra l , rnent ionne le même rappor t . L t ins t i tu t r i ce é ta i t -e l le rée l le -

rnent sourc .e ou ne comprena i t -e r re pas l ra l lemanc l ? ( t ) . s ix ans p lus

( l ) t ,ot i t lz z rcT - gzg5 z zt ,xr .1 l71

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)39

tard-, 1es appréci-at ions Cu rnêne inspecteur var ient encore autour

cfu rr sehr gut rr et du rf ungeniigentL tr ( t ) .

Le cerc le d .e Chàteau-Sa l ins fa i t I tob je t c l?une surve i l lance p lus

ta t i l l onne. Une le t t re émar r ,n t du prés id -en t supér ieur de L ' ïe tz men-

t ionne que ce dern ie r a é té av isé que des i -ns t i tu t r i ces d .e Sa in t -

Jean exerçant clans le cercl-e er quest i-en, ne remp-l i -ssaient pas t .ou-

tes leurs ob l iga t ions , c lu t j - } fa l la i t r pâr conséquent , les surve i l -

Ie r a t ten t ivement . S i e l les pers is ta ien t dans la non observance d .es

d ispos i t ions ar lm in is t ra t i ves , chacune c l ren t re e I1es , d ,evra ê t re s i -

gnalée en vue cl run aver; is: , ;c-:cnt ( / ib lemfung ) (Z) .

La va lse d .es compétences reprena i t t Ferber a t t r ibua i t 1es carences

non seul-ement à 1a formation insuff isante se traduisant dans le man-

que de méthod.e en lec tu re , de conna issances en sc iences na ture l les

e t en géograph ie , ma is encore à c les fac teurs soc io log iques . C f é -

ta i t pousser un peu lo in l tana lyse sur tou t s i l - ton cons ld ,è re que 1a

major i té des j -nst i tuteurs rureux , étaient eux-aulsj- , c l tor igine ru-

ra le ,On peut auss l se c lemander c le qu i l f inspec teur tena i - t tous les

argurnents mentionnés d.ans son rapport du 2 févr ier 187rr( ) ) .

. f i ces inspec t ions au pe igne f in s r r j , :u tè rcn t les mises en d . i s -

pon ib i l i té pour compress ion de personne l . Qu i d .ans la commune d .e-

v ra se re t j - re r s inon la soeur qu i n ta pas l -es d ip lômes ment ionnés

pas l ra r t i c le 3 , d "eux i -è rne a l inéa, d .e Ia lo i sur l rense ignement , . .?

A Sa in t - ,Jeanr les mises à Ia re t ra i te s ta l longent sur 1es l i s tes ,

1es per tes de pos te se mul t ip l ien t , 1e tou t s topérant dans Ia p lus

s t r i c te cor rec t ion : r t . o . I ch bemerke ergebenst , dass c lu rch c l iese

ADI'{. 15ÀDllol. 12ADlf . 12

ÂL Rappor t JANÎON 1877.1OT Me tz 28 . IX .1673 .1O7 Rappor t Fe rbe r .

( r )(z)/ e \

t7

Zz

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340

rein vormeff e Vorschri f t an den zur Zeit bet:ref fer:1en Verhâltnissen

zwischen d.en Stat l lchen Verwaltungsbehdrden einerseits und den Schul-

schwestern, so wj-e dern i lh.r t terha,use anderseits nj-cht das geringst ge-

â n c l e r t w i r d . r r ( l ) .

I tes ta i t auss i à rég ter 1a ques t ion d-es d ip lô rnes ' -

Les mal t res e ï I possess ion du d ip lôme c le bache l ie r , d run cer t i f i ca t

p rouvant quron ava i t passé par une éco l -e spéc i 'â l le de Lrp ta t ou

d.u t i t re d.e ministre de lrun des cul tes reconnus pal l r i i tet , du

brevet de capacS- té ou drun cer t i f i ca t de s tage dé l i v ré par le con-

sei l académique étalent seuls admi.s à poursuivre leurs act iv i tés

enseignantes. Tous les autres avaient à sol l ic l ter une autor isat ion

expresse au présid.ent supérieur qui se réservait draccord'er sol l

assent iment , dont on ignora i t Ies c r i tè res e t les cond i t ions '

Ibn , t ra ien t d .ans ce t te ca tégor ie r tou tes 1es ins t i tu t r l ces de Sa in t -

Jean en exercice avant févr ier 73. Une let tre d.u présid'ent supé-

r i e u r ' d e l l l e t z a v i s e l - i r e c t u : : c n t l a c r n g r é g a t i o n ( 2 ) q u e l e s i n s -

t i tu t r i ces en exerc ice Cans les pos tes pub l iques n ton t pas beso in de

l tau tor isa t ion ex igée s i eL les res ten t dans ces pos tes . S i par con-

t re , e l les changea ien t d .e pos tes , e l les aura ien t à p résenter les

, i . ip lômes en v igueur 6u à so l l i c i te r l f aù t r r i sa t ion règ lemente i re '

De ce d.roi t , les présidenb supérieurs dtAlsace et d.e lorraine f i rent

un larLge usage pour mettre à 1a retrai te nonbre d.t inst i tutr lces ic i

ou là d'éfai l lantes ' En 1BBti , ce bi lan se sslcle à à 35 suppresslons

d e p o s t e s . ( 3 )

( t ) ; .A .S . }e t t re d ,u Pr . de(z) rb id . 9 .vr r ,1{ - )7r*(3) Nous donnerons plus

s ions .

L,orralne 22. V , 1t)73 .

loin les mobiles invoqués dans oes suppres-

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les lois de mal 1873 enlevant aux futu-

res ins t i tu t r i ces congrégan is tes e t à tou tes ce l les qu i compta ien t

changer de poste Ie bénéf ice du t i t re de capacité d.éternlné par

la loi Fal loux, 1a eongrégat ion ee lance immédiatement d.ans Ia pré-

para t ion aux épreuves o f f i c ie l les . L texpér ience lu i ava i t appr is

quri l fa lLai t faire vi te et bj-en clans ce domaj.ne .

Ai l t reurs, notamment à Ribeauvi l }é ( t ) , 1 ron craignait que 1e diplôme

dé1ivré par l tEtat f t t une tentat lon pour Ies lauréates. La yét i 'cence

éta i t fond.ée r ' râ )1s cêr ta ins cas . Des inspec teurs e t d .es mun ic ipa l i tés

n tava ien t - i l s pas encouragé Ces re l ig ieuses à d ,époser L thab i t e t à

se souri iet tre à I texamen en faisant miroi ter à leurs yeux un trai te-

ment p lus é Ievé e t une s i tua t ion p lus avantageuse ? (2 ) .

Va ine inqu ié tude ! Depu is une bonne d iza ine c l rannées les é lèves-maî -

t resses d .e Sa in t - ,Jean se présenta ien t à Nancy . Rares fu ren t les dé-

fec t lonsrp lus ,1 - .1 te rn inées Ies cand. ida tes à la v ie re l ig ieuse.

Ï ,rad.mlnistrat lon d.e Metz et d,e Strasbourg envoie entre févr ier et dé-

cembre 187t, , c inq not ices concernant les examens ( j ) .Deux inst i tu-

tr ices présentent leur cand. id.ature pour 1es épreuves d.u mois d.tavr l I .

Deux autres sont sommées d.e se soumettre aux examens écr i ts et oraux

s t e l les veu len t cn t re r c lans L tense ignement (4)La nrême not ice en d .a te

d.u 2 janvier 76 et émanant clu prési-d.ent de l,orraine signifie que

plusieurs autres inst i tutr ices auront à se faire examiner en aI lemand,

en mathémat ique, en h is to i re e t en géograph ie au cours de l ta r tnée 76 .

Nous savons à p résent jusqutoù gren tend.a i t l tau t i r i sa t ion drexerc ice .

( t )o .mor, tps Up exgnple c l tadaptat lon scola i re à unere : les rel igieuses enseign ntes cle Ribeauvil lé

( z ) r t i a . ; même cas pou r Po r i i eux c f . p .334 .(3 )n . f ,S . f , e t t res n9 T I .2227 ,11 ,V I ] , L74 , I I I . 2939 ,( r i )D . . s . r r . æ68 ,

ethnie minoritai-p .45 e t su i van tes .

r I .1696, 28. r r . .74

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312

?our les jeunes ins t i tu t r l ces , pas d .e p rob lème I 0n les p ré . -

sente dtoff ice aux :examens .En 1875, d- ix candidates obt iennent à

l rEcole Normale de Sélestat 1e tr Zeugnis d.er Befâhigung zur provi-

sor ischen Verryyaltung eines Elementarschulamtes.rt Neuf sont reçues à

Metz en 1876 ( f ) . n tau t res sont convoquées à Beauregard . Le pa lmarès

est des plus sat i -sfaisants pour Selnt-Jcan'

Su ivant 1es cas , ces mal t resses-s tag ia i res se présenten t deuxr t ro is

ou quatre ans plus tard au cert i f icat d rapt i tud.e professionnel le qui-

t l tu la r isa l t Ie cand ida t dans 1e . cyc le é lé rnenta i re (Z) .

En 1B??, l ro rd .onnance du 3 décembre appe l le les d l rec t r i ces des éco-

Les maternel les à d.es épreuves analogues. En f in de formation , les

inst i tutr ices étaient munies de 1t I ' Abgangsprl l fung I ' et J.c Ia

I t Dienstprt l fun5; rr sanct ions off i -c iel les qui ne les ç 'rctégeaicnt pas

nécessa i rement cont re l ta rb i t ra i re ou l thumeur morose d 'es serv ices de

c o n t r ô f e .

Ctest à Saint Jean-cle-Bassel même que sont préparées les futu-

res mal t resses d t éco le , Trongternps 1e pesns ionnat res te à 1 'abr i d 'es

t racasser ies sans doute parce que les su je ts qu ton présente anx exa-

mens font preuve de connaissances suff isantes. on y enseigne la lan-

gue f rança ise , d foù un rega in d ' inscr ip t ions dès 1571 (3 ) ' 0n su i - t un

programne qui permet aux unes et aux autres de réussir soi t leur

Abgangsprufung, soi t leur Brevet é1,énrentaire que 1es dernières can-

d . id .a tes passent à r 'ancY.

E n l u Û ? ' u n e s e c t i o n , r e g r o u p a n t l e s o r p h e l i n e s e t l e s f i l l e s d u

v i l lage de Basse l , es t t rans formée en Eco]e Annexe(4)Ef fe accue i ] le

(1 )D.A .S . r r .2157 .ie)rl stagl-t d'e la t ' Dienstpriirune ou Zeugnis der Befâhigung zuî

d.efinit iven verwaltung eines Elementarschulamtes rt '

( 3 )c f .pp . 2OB e t su i van tes .i+ i lÀâi "s de l rEcole Annexe 1t rû?-1912. EI1e por te le t i t re de

Ilbungschu1e.

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343

l es é1èves-s tag ia i res du pens lonnat . les ins t i tu t r i ces en exerc ice y

sont par fo is envoyées par les inspec teurs p r i -ma i res pour s ty recycLer

( t ) . l ro rsqures t ln t rodu i t l rexamen pour Ies d . i rec t r i ces des sa l les

d . ras i - le , 1a congrégat ion ob t ien t l tau tor isa t ion de c réer une d .eu -

x ième éco1e annexe a t tenante à la sec t ion materne l le . L réco le d .e

Berthelmlng, une d.6pendance de Saint-Jean à quelques ki lomètres de

la maison-nère sera reconnue comt" Ûbungsschule en 18' .7, Ainsi s ré-

di f ia i t peu à peu un ensemble règlementaire faisant accéd.er Ie pen-

siomat au rang d. rune rr ïrehrerinnenbildungsanstalt rr. Soeur Constan-

t ine Eck, supérieure général-e , et soetrr Anna Houlné, cl i rectr i -ce, en

f u r e n t 1 r â m e e t l t e s p r i t .

On consent à engager de grandes dépenses pour équiper cette

éco le normale . En 1900, on y ins ta l le un labora to i re ; la mus ique f i -

gurant au programme, on acquiert une série d.e violons, ba.njos, c i tha-

res, gui tares et r land.oLines pour y ini t ier 1es futures inst i - tutr ices

(2) . C .e sont les soeurs Math ias qu i assurèren t ce t te fo rmat ion un peu

part icul ière et à laquelIe aucune maÎtresse ne pouvait se soustraire

q u t e l l e e û t t f o r e i l l e j u s t e o u n o n . 0 n i n t r o d u i t é g a l e m e n t d . e s m a -

ch ines à écr i re p récon isées dans 1 'ense ignement é Iénenta i re .

Tous ces e f fo r ts d rad .ap ta t ion fu ren t couronnés par l fau tor isa t ion de

pouvo i r soumet t re 1es é lèves-maî t resses au cont rô le de f in d . té tud .es

à Saint-Jean même. A part i r de 1895, une comnission impériale ou -

v ra i t une t rad i t ion d texamenss fonc t ionnant jusquten 1916.

(1) Annales de St-J. : on rencontre sous Ie terrne de tr hospit ierenrrce recyc lage demandé par 1es i -nspec teurs p r ima i res .

(2 . ) .qnna: -es d .e S t -J . 1S96 : c tes t soeur / ide l ine S ie f r ied qu i ense i -gne 1a rrusique avant les soeurs Ltathias.

(3 ) R ibeauv i l1é ava i t ob tenu ce t te d . i spos i t ion depu is 1 [JEO. I tEco leNormale, approuvée par l r$tat tombait par le fai t nême sous lasurve i l lance Ce l tad .min is t ra t ion impér ia le .

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Le premier examen passé à Saintd.ean f i t date dans l rhi-stoire de l-a

congrégat ion. le ! mars, un membre de 1a commission de survei l lance

vient c lonner et survei l - Ier 1es d.evoj-rs d.e 1tépreuve écr i te. Y part i -

c ipent 2 rel ig ieuses d.e Ia îoussaint d.e Strasbourgr une soeur de Ia

Croix, une novice de la Doctr ine Chrét ienne cle Château-Sal ins et 16

é]èves d.e Saint-Jean. les épreuves durent d.u 6 au 11 mars. Du 12 au

15 se d .é rou len t les o raux . Ctes t l tOberschu l ra t Erns t qu i p rés id 'e la

s é a n c e . I l - e s t a s s i s t é d . u c o m m i s s a i r e é p i s c o p a l , 1 e c h a n o i n e D e 1 1 è s ,

de 1r i -nspec teur Bauch c le l r r io lshe im (1) , de oe lu i d .e Sar rebourg 'B isack ,

du Schulrat Schlemner. Font également part ie d.u juryr 1e directeur

Kahl d.e l tEcole Normale de Phalsbourg et le maître du cours supé -

r ieur d.e l tEcole Norrnale d.e Cofunar.

Pour Sa in t -Sean , se ize sur se ize cand ic la tes sont reçues ; 1 rannée

suivante e1le marque vingt sur vingt au palmarès d.es réussiÈes .

Ces examens sanc t ionna ien t quat re années d . té tudes théor iques e t p ra-

t iques qui préparaient réel lement et d. i rectement à Ia vie profession-

ne1Ie. 1i côté d.es cours d.e psychologie , on in: f i -ai t la future lnst i -

tu t r i ce à la né thod ique, à la pédagog ie p ra t ique (2 )aux sc iences hu-

mainesrb ien s t r ; , à l ra r t d técr i re 1a f ine , la rond 'e , la ba tard 'e e t

la be l le écr i tu re go th ique, à 1a mus iquer mesures d i f f i c i les sans

d.ou termais combien bénéf iques e t in i t ian t vér i tab lement à la tâche

d tenselgnant - (3) .

( 1 ) P . L E V y o p . c i t . p . 3 8 1 - E w a l d B a u c h , S i l é s i e n d e S i 1 é s i e , e x c e l l e n tpédagoguà. 11 iut un aml dévoué Oe t fad.ministrat ion conventuel le.

(Z) in.CaÙViN Le renouveau pédaeoeioue en Al lexlasne de 1890 à 1933

Col lec t ion U 2 - 1971. pp ,42 e t su j -vantes .(J )Draucuns pensent que ce t te in i t ia t ion à l tense ignement se re t rou-

ve en France , "ur i"*"nt

avec 1e CA?ES et 1|AGREGA|IION.Nous ne voulonspas en dire autant. 11 faut cependant soul igner la _nouveauté et la

sol idi té de J.a formation professiorurel le dfavant-garde de cette

époque.On devenalt surtout ' r t rès, t rès méthocLiquerr avec Ce système'

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3+5

E n 1 8 p { , l f o n s é p a r e p o u r r a i s o n d t e f f e c t i f s , l e s é l è v e s a s p i r a n t

à Ia v ie re l ig ieuse dra .vec les pens ionna i res quron d i r ige vers i s

na ison ae Fénét range. les bâ t iments d .e ce vas te domaine é ta ien t

a f fec tés avant 1870 à 1a fo rmat ion des fu tu rs séminar is tes de 1 tévê-

ché de Metz, Ie pet i t -séminaire d. isparut sous 1e coup d.es réformes ,

comme ce fut Ie cas pour Ie col Iège Sainte-Içtar ie de Sierk, 1e pen -

s ionnat des Frères d .es EcoIes Chré t iennes de Th ionrz i l le -Beauregard(1) t

chose qui eût pu arr iver à la maison de Montygny si Mgr Fleck ne sté-

t ,ai t ba t tu pour 1a main ten i r (2 ) .

Le personnel enseignant ne pouvant exercer que sur autor isat ion im-

pér ia1e, se prépare lu i auss i à ses fonc t ions avec tou te f ra t ten t ion

nécessa i re . T res cand id .a tes d .es t inées à ccs pos tes sont envoyées d .ans

les Eco les Normales d .e Sé les ta t e t de Beauregard . pour 1a première é-

tape d-e Ia fo rmat ion (3 ) . E l l cs se préparent à t i t re personne l aux

examens supér ieurs second.ées par un ami -pro fesseur de 1 t ense ignement

supér ieur . E l les passent leur b reve t supér ieur so i t à S t rasbourg , so i t

à Co lmar ou à Nancy (4 ) . I f n ty a de poursu i te ch ican iè re que pour 1e

p e r s o n n e l n o n b r e v e t é e t c r e s t I e c a s d e s o e u r C h a t a , m u s j - c i e n n e ( 5 ) .

Les ta l -en ts f r non brevetés r t n reurent désormais p lus d ro i t de c i té .

Ctétai t souvent une bonne maj-n-droeuvre que perdait ainsi Ie couvent

c e s s u j e t s r e s t a n t r é f r a c t a i r e s a u x c o n t r a i n t e s o f f i c i e l l e s . . . !

( r )( 2 )

(3)

F . i 1 0 T H o p . c i t . p . 2 3 û .

J . E I C H 1û51-1954 . Metz

En retour de cette faci l i té, Ie gouvernement impérial d.emancle àla congrégat ion d tassurer les serv ices d . ! in tendance dans l -esCeux ecoles normales de Sélestat dans le Bas-Rhin et d.e Beaure-gard en lo r ra ine . Arch ives de Sa in t -Jean.

( ,1) ce brevet supér ieur por te à 1fépoque le t l t re de Hôhere L lâdchen-schulenprûfung et fa l t l tob jet d .e nombreuses not ices ac lmin is t ra-t i ves .

( f ) u .A . s , l e t t r es des 2 . x , ' 16 ; 27 .Y ra r . 76 i 3 . Ï , I . 77 ; 11 ' r I . 77 . i27,VI I .77. i ! ï .X.77 . émanant d.e la ?rés idence de lomaine.

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346

l es é Ièves - na î t resses sor tan t d .e Sa in t -Jean é ta ien t d .es t inées

après 1es premiers voeux d.e rel igion à enseigner dans les deux

d. iv is j-ons acaclémiques du Bas-Rhin. ct c le Lorzaine oùr Ia congréga -

t ion assura i t 97 pos tes à c lasse un ique , 3 r l cours supér ieurs , 15

cours moyens et 9Z cours infér ieurs . El le occupait en plus 72

p o s t e s d . a n s l r e n s e i g n e m e n t p r é - é I é m é n t a i r e ( 1 ) , D t a u t r e s p a r t a i e n t

en Belgique ou aux Etats-Unis d tAmérique suivant 1es demand.es fai tes

par les deux jeunes prov inces é tab l ies à 1 té t ranger depu is 1879 e t

1t j88. La courbe des effect i fs d.e la congrégat ion montai t sârrS cêsse.

E n 1 9 O O , o n c o m p t a i t 8 9 1 m e m b r e s , e n 1 9 1 4 t 1 2 2 5 , e n 1 . 9 1 8 z 1 2 9 3

( e ) , A t r a v e r s l e s v l c i s s i t u d . e s l d e s t e m p s , 1 t é t a b l i s s e m e n t g r a n -

rL issa i t . Personne ne pouva i t f re iner ce mouvent vers 1es ma. lsons

rel igi-euses et Saint-Jean ouvrai t ses portes à qui-conque se sentai t

appe lé à Ia v ie évangé l ique , sans d . i s t inc t ion d fo r ig ine n i de r i -

chesse. Dans bon nornbre de fa ra i l les lo r ra ines e t a lsac iennes , se

manifestaient en même ternps deux , t rois vocat ions rel igieuses et

sacerc lo ta les cu l t i vées par des parents p ieux qu tencouragea i t un

c le rgé tou t auss i zé Ié pour les choses d .e D ieu .

Dans cette prospéri té évid.ente, 1a congrégat ion d.e Saint-Jean

d.e-Basse l eu t à souten i r 1 tépreuve de fo rce que lu i imposa ien t les

cont ingences po l i t iques . Cres t èè combat que nous observerons à p ré-

sent , se déroulant presque sereinement tant i I étai t bien mené .

( t )R .sn J . P? . s ta t i s t i que a r rê téeop . c i t . p . 45 .

(z)a.Sr J . Etat de la congrégat ion

en janv ie r 1910 c f .J .GRUBER

t i ré c l run manuscr i t .

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31.7

2. IES MESURES D'D(CEPIION.

Îrêve temporaire que celLe accordée aux congrér, ;at ions ensei-

Bnantss après l texpu ls ion des congrégan is tes n tayant pas leur ma i - -

son-mère implantée en Terre dtEmpire I

S i l rad .mln is t ra t ion sco la i re je ta d ,u les t au su je t d .es muta t ions

sans passer par Ie cana l d .es au tor i tés t rad . i t ionne l les , i l ten ta de

fa i re obs tac le par l t in t roduc t ion c les éco les gén inées e t in te rcon -

fess ionne lLes . L rop ln ion pub l ique n té ta i t pas prê te pour un bou le-

versement aussi total . f , rAlsace et Ia lorraine se trer:r i fent:sùr Ia-voie

aes pé t i t ions .Un d i rec temr d .e co l lège, l rabbé Grosse c1énonça d .ans sa

rr Pet j- te Etud.e d.e l f lnstruct ion EIémentaire en Alsace-lorraine -18791'

l ta rb j . t ra i re de ces mesures e t en appe la à leur carac tère prov i -

soire ( t ) . là encore le gouvernement sera acculé à rnénager les

opt lons confess ionne l les de 1a popu la t ion . 11 parv iend. ra cepend.an t

à ses f ins par des mesures apparemment anod. ines, par l -e biai-s d.es

cornp{ tences pro fess ionne1Les, en f in par l ra r i le d .u tex te o f f i c ie l ,

ma is seu lement en dern ie r recou. rs .

a) Intervent ion d.e Mgr Fleck, évêque de t / letz.

Dans ce t te ba ta i l l -e , 1a congrégat ion d .e Sa in t Jean-de-Basse l

perd. un certain nombre de postes pour d.es causes rnult ip les . Pour

nous permettre une analyse plus précise, reportons-nous aux chi f f res

la lssés par les s ta ts i t iques de I r ins t i - tu t ion .

( t ) f ' . G R 0 S S E o p . c i t . p . i , 2 r f . . . f ] e s t r e g r e t t a b l e q u e c e d e n : i e r ( a r t .re la t i - f aux éso les séparées pour 1es en fan ts d .es d i f fé ren ts cu l -tes e t de sexe d l f fé ren t )a i t é té cont ra r ié par des d ispos i t ionscontraires par Ie règlernent clu l . janvier 1ta7/, i et i1 est à sou-h a j - t e r q u r o n y r e v i - e n n e a u p 1 s t ô t ( . . . ) d t a u t a n t p l u s q u e I a l o idu 12 févr ier 1873 a un caractère proviscire . r l

F . R O T H o p . c i t . p . 2 1 5 .

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348

ST/'TISIIQUE DES ECCLES ET OEIJVRES DE SÎ-JEAN : 1B5O-19O0 (1)

ÂIRE GMGRAIH. NOTIBRII DE POSîES ACQUISÂ U 1 . I . 1 8 5 0 1 û 5 O r 1 9 0 0

OU PERDUSAU 1 . ï . 1901

ÏOIiRÂTNEBÂS-RHINHÂUT-ruIINIIHENANIEAIGENTEFRANCEBELGIQUEETATS-UNIS

13962

11

101a:

a

21714

13194

1

2232017

. 169

.67

.2

. t

. 2

. 21

.3

.3

Si nous cons idérons le ch i f f re -b i lan de 1901,

nous pouvons remarquer que la congrégat ion a fai t un gain d.e 20 pos-

tes en l tespace drun d .cmi -s lèc le . Ent re temps, e I le a connu d .es mon-

tées en f lèche e t des chutes . Nous savons main tenant que ces osc i l -

lat ions sont inhérentes aux températures pol i t iques. La progression

ent re 1850 e t 1900 es t nécessa i rement in fé r ieurÉ*À" fu pér ioc le p ré-

céd.en te où 1 téco le de f i l l es n tex is ta i t pas r lans 1e v i l lage de rno ins

rLe 7OO hab i tan ts .S i 1a courbe es t ascendante en t re 1850 e t 19OO ,

c t e s t a u x c r é a t i o n s à 1 t é t r a n g e r q u t i l f a u t l t a t t r i b u e r , O n c o n s t a -

te é6a1ement que cfest Ia colonne I Lorraine rr qui est sér ieusement

a f fec tée . CeIa s texp l ique. les pos tes de Sa j -n t -Jean en lo r ra ine sont

à c lasse un ique (Z) . En regroupant garçons e t f l l l es , i l ne res ta i t

( t )R .s t J . Reg is t re ST^ I IST IQUE E .e t 0 . 1û50-1900 .

(Z )C f . P remiè re pa r t l e pp .S3 à SS.

(* ) l i re : in fér leure à ce l le de Ia pér iode précédente. . .

268 ?23

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3+9

p lus qu tune po ignée d . ten fan ts pour les cours in fé r ieurs e t p ré-

é lénenta i res e t dans cer ta ines communes tou t l rensemble des e f fec-

t i f s passa i t a ins i à 1 t ins t i tu teur . Que l les sont Ies mot iva t ions

a l l é g u é e s d a n s l - e s s u p p r e s s i o n s d e p o s t e s : ? ( t )

1873

1D7 t'1875

1876

1877

De 1{j78 à

eLasse de f l l l -es suppriméeremplacement par un inst i tuteurclasse de f i - l l -es supprinéeclasse d.e f i l l -es supprimée

aband.on pour mauvais état de la maison drécoleinst i tutr ice non brevetée congéd. iéec lasse d .e f i l Ies suppr iméelns t i tu t r i ce âgée congéd iéeins t i tu t r i ce non brevetée congéd. iée .

188û seront abandonnés Ies postes suivants :

. 10

.2-18.2. 14

i ns t i " tu t r i ce non brevetéenauva is é ta t d .e la ma iscn d téco le1e rnaire demande un inst i tuteur 1a' iqueremplacement par un enseignant laÏquei n s t i t u t r i c e c i é c 1 a r é e i n c a p a b l e d . r e n s e i g n e r 1 r a 1 l .inst j - tutr ice d.éclarée incapable

. 1n

, 17r l

. / .

.3,3.2. ' l

Cer ta ins de ces pos tes sont abandonnés par 1a congrégat ion parce qu fe l -

Ie nrest pas en mesure cj .e fournir sur Ie champ Ies sujèts d. iplômés .

Ma lgré Ies pé t i t ions e t démarches des conse i lLers mun ic ipaux , ma lgré

les conse i ls de prudence donnés à I ramiab le par te1 inspec teur : r r Ï1

ne faut pas d.onner l ieu à d.es prétextes d.e rernplacements par des 1ai-

ques r r (2 ) , les l i s tes c le rn lse nn d ispon ib i l i té s ra l longent .

Les au tor i tés d . iocésa ines commencent peu à peu à s t in te r ro -

ger sur ces ac tes iso lés qu i , s i on les cornp tab i l i ser p rennent une

autre dirnension que ce1le d.e la si-mpIe suppression pour cornpression

des e f fec t i f s ou incapac i té .Le phénomène s res t généra l i sé sur tou t dans

(1 ) A .s r J . I iEGrsr I tE s rAT. E .e t 0 . op .c i t .(z) i t . l i r lHEl l \ { op. c i t .p,75,

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1es éco les de v i l lage . En 188u, I \ {g r Fkeck écr i t à soeur Anna : r r . . .

les tr i -bulat i -ons c1e tout genre qui vous viennent de l f administrat ion

ne me surprennent pas. Crest un part l pr is d.e suppri-mer les écoles d' i -

r i -gées par les re l ig ieuses e t de les remplacer par d .es la ïques . U la is

i l fau t redoub ler de zè1e, a f ln d .e leur ô te r tou t p ré tex tere t , quant

à la fo rna t lon d .es soeurs , ten l r mo ins au nornbre qu tà 1a qua l i té . Ces

épreuves n f auron t qu tun temps. . . r ' ( t ) , le 10 avr i l d .e l tannée su lvante ,

Mgr F leck (2 ) , ami e t p ro tec teur de Ia congrégat ion dont i1 es t Ie su-

périeur t i tu laire, semble vouloir prendre posit ion dans Ie combat mené

cont re IeS pos tes congrégan ls tes . I l d l t à soeur y ' ,nna : t r . . . J réprou-

ve une vive peine des contrar iétés que vous susci te constamment l - tAd.-

ministrat ion de I t lnstmct ion Publ ique C.e lorraine qui semble avoir

p r is à tâche d té l im iner success ivement tou tes 1es re l ig ieuses c le nos

éco les . Ce la mtes t d rau tan t p lus pén ib le qu | à r .ces l ' i o t i f s v iennent

s ren a jou ter qu i me touchent d .e p lus p rès . S i je comprends b ien ce

qqe vous mtécr ivez à p ropos de Coume, je souha i te ra is v ivement que

v o u s v o u l u s s i e z b i e n n e f a i r e c o n n a î t r e q u e l q u e s C é t a i l s ( . . . ) . L a

chose es t assez sér ieuse pour que nous nous occup ions de ce t te a f fa i -

r€r en vlre d.e prévenir des inconvénients futurs. Comme vous ne donnez

pas de d.étai ls sur l -es raisons qui" ont amené la r i lesure concernant

Homreert , St-Quir in et Vahl-T,aning, je ne puis r ien faire pour eR em-

pêcher la réa l i sa t ion . Vous avez év idenment d .es ra isons graves pour

prendre cette déterninat ion ; autrement vous nrauriez pas envoyé vos

s u j e t s b r e v e t é s e n A l s a c e , d e p r é f é r e n c e à I a l o r r a i n e . . . r r ( 3 )

( 1 )A.ST J . DOSSIER EVE_CHE DE I \ {E tZ : le t t re du 20 .v I I .1EB8.(2)COIIIN Chanolne : Lîgr Frqncois-Louis FLECK - I f ietz 1899rpp. 40-41

I[gr FLECK et l renseignement.( 3 ) D O S S I E R E . d e I r . 1 . o p . c i t . I u e t t r e d . u 1 0 . I v . 1 E 8 9 .

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J51

Itévêque vient cependant un peu tard. ivement pour sr j -ntéresser aux

affaires d.e la congrégat ion ; i1 lui dépfa' f t quton fasse une ponc-

t ion en lo r ra ine au pro f i t d .es pos tes d . r lsace ; les c réa t lons à

t r é t r a n g e r l f e x a s p è r e n t p o u r l e m o i n s : r r . . . l a c o n g r é g a t i o n a m i s

presque tout son avoir dans cette fond.at ion d rAmérique qui au fond

tourne au pro f i t du d iocèse amér ica in . I r tévêque é ta i t assez sage e t

assez anéricain pour ne prendre pour Iui que 1es aventages et la isser

tou te Ia oharge à la congrégat ion . Ce sont d .es négoc ia t lons qu t i l ne

faud. ra i t pas recommencer a i l1eurs . . . . ' t ( t ) . i v la is 1es événements on t

pr is leur cours : Salnt-Jean ess&ime parce qurel le veut vivre.

T ,es in te rvent ions de 1 tévêché se mul t ip l ien t ,C inq mois après la le t t re

ci tée précédemment , i1 sol l ic i te cles informations précises en \nre

d. tune intervent ion , preuves à I tappui- : r t (2)

t t '19 - Que ls sont les pos tes d .e lo r ra j -ne que l tadrn in is t ra t lonvous a fai t abanclonner, soi t en exigeant le remplacementd . rune soeur non brevetée par une au t re ayant son brevet ,so i t en re fusant même c l ta .ccepter une soeur b reve tée enremplace i :en t d . rune soeur dépIacée pour n f impor te que l no t i f .

29 - Veu i l lez mf ad . resser un exempla i re des d ivers S tund.enp lansu iv is en lo r ra ine , so l t r1ans Ies éco les f rança ises , so i tc lans ies éco les a l lemandes, en ind iquant pour chacun Iadate de son en t rée en v igueur . t l

Ltévêque songe à intervenlr avec eff icacl té : " 11 importe beaucoup que

vous rte fournissie?, ces renseignenents au plus tôt . En même tenps, vousi

fe r i .ez b ien d .e mr lnd iquer J -es pr inc ipa les t racasse: : ies que l ron a fa i t

subir à votre congrégat ion d.epuis la rnort du Ulsr$shal d.e Manteuffel . I ,a

bi tuat ion commence à être intolérable et i I faut que nous nous efforsions

c1 len sort i r . Veui l lez donc y contr ibuer pour votre part . r l

(1 )Doss ie r E ; r l . e I { . op .c i t . l e t t re du 12 .V I I I . 1 t )92(2 ) Ib id . . l e t t re du 8 . fX .1 f ,89 .

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)12

l févêque veut al ler v l te ; 11 écr l t le lendemain mêne à Saint-dean

pour avoir des informatioRs exactes sur les enplois du temps et en

t ro is ième po in t ! r '14 l i s te dc ,s éco les qu i vous on t é té en levées r f .

T:a réponse ne se' fai t d.rai l leurs pas attend.re et eI le nous apprend

sur quel plan frappe l tadrninistrat i -on; celui d.es d. iplômes dfune part

a lo rs q t re l rau tor isa t ion d . rexcerc ice é ta i t recondu i te en ver tu d .u s ta -

tu-quo, celui de l renseignement d. ispensé au sémi-naire , dtautre

part . Mais d.ans toutes ces menées, Ia tact ique fut éminemnnent habl le, '

comme le laisse entendre 1a réponse de Saint-Jean : t t T,radministrat ion

ne nous a fal t aband.onner aucun poste par refus d.teccepter une soeur

brevetée en remplacement d.tune soeur d.éplacée. I ' {ais el le nous a fai t

perdre, en exigeant à contre-temps 1e remplacement dfune soeur non bre-

ve tée par une_aut re ayant son brevet , les pos tcs su ivants . . . r r Su i t Ia

l i s te d .e I pos tes suppr imés en t re 1B?5 e t 1 t ]79 ( t ) .La cadence de sup -

p ress ion s faccé lè re à par t i r de 1BBO, so i t 18 pos tes abandonnés de 1880

à 1G87, 10 en IBBB.Sty trouvaient d.es inst i tutr ices qui norrnalement au-

ralent d.û pouvoir bénéf ic ier de la Régulat ive .de 1874 parce qurayant

é té en fonc t lon avant ce t te c1ate . Pour l f ins t i tu t r i ce de Gar rebourg t

la d- irect ion conventuel le sol- l ic i te son maint ien jusqutau retrai t ef-

fectué par 1a congrégat ion e1le-mêne. EIIe veut évi ter une révocat j-on

non mér i tée , rm le long. serv ice . Refus ne t , n ren t ionne l texenp le

ci té . rr El le a dû quit ter Ie 1& jui l let pour faire place à une inst i -

tutr ice laÏque. " . Le réquisi toire se poursuit sur le même ton :

r ou t re ccs 36 pos tes , nous en avons perdu B7 au t res en lo r ra i -

n e d e p u i s 1 8 7 3 , s o i t r p a r c e q u e r c o s l m e à G ' H ' ? ' R " ' t 1 e s

( r ) c t ,p .348

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I t . . . aa i res t rava i l l -a ien t à avo i r des ins t i tu t r i ces la iques ,so i t parce que dans un grand. nombre d .e loca l i tés , 1 téco le

d .es f i l l es a é té suppr imée e t les sexes réun is , so i t en f inparce que pour di f f icul tés dans les communes ( logement ourémunéra t ion ) 1es supér ieurs eux - mêmes ont é té ob l igés< L e q u i t t e r q u e l q u e s p o s t e s . . . " ( 1 )

Ie rapport adressé à lngr Fleck sou-

l igne ensuite l r i r régular i té d.e Ia si tuat ion f inancière clu person-

ne1 enseignant congréganiste rural . 11 nty avait plus d.e raison à

Le tenir en minori té et à 1técart du trai tement réservé à quicon -

que é ta i t mun i des d lp lômes règ lementa i res . Cr , sur ce po in t , l rad-

rn in is t ra t ion recondu isa i t f idè lement les d ispos i t ions de 1 t i50 (Z) .

l ,a " Dienstpr i i funf t r ayant pour but r t die d.ef ini t iven Anstel-

lung uncl in folge derselben Gehaltserhôhung unC. Recht an Pension tr ,

n té tend pas aux re l ig ieuses les d ro i ts a t tachés à ce t i t re . E l les

ne sont jamais cons id .é rées comme déf in i t i vement approuvées ( . . . ) ,

tou jours exc lues de tou te par t i c ipa t ion aux augmenta t ions d .e t ra i -

tement e t d .e tou t d . ro i t à Une pens ion de re t ra i te . . . r r . Encore s i

les ln té ressées re fusa ien t de se présenter à ces examens e t pour

lescue l les 1es au tor i tés se mont ren t sc r r rpu leusement ex igeantes :

r r . . . I l s son t p lus d . i - f f i - c i1es e t p lus ex igeants pour 1es deux ièmes

examens c les soeurs , que pour ce lu i de leure ins t i tu teurs (c i - io in t un

( t ) t . s t ,1 . DoSSIER Evêché d .e l \ le tz . le t t re c ,u 20 . Ix '1E88.

Q) Cf i p remière par t ie : les cond i t ions matér ie l les pp .91 à 96 .

J.GRÛBER - Ie Côngrégat ion de la Divine Providence de . Salnt-

Jean-cle-Bassel : s i tuat ion jur idique pp.$6 à / ,8,

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écrit d.e l t inspecteur d.e Boulay à notre sr Hortense de Faulque-

mont après son échec au d.euxième exanen en octobre 1888.)r,t lns-

t i tu teur de 1técole moyenne de sarrebourg nra réuss i son examen

que 1a 4& foisr et cependant i I a toujours été maintenu dans son

éco1e. tt On chicane également sur les traitements en généra}, 1tad.-

ministration se réfugiant demière Ies clauses confortables de Ia

Loi du 15 nars 1B5O !

rr . . . Depuis la guerre, Ia moyenne d.es traitements d.e nos soeursplacées en lorraine était d.e 7oo frs. Depuis quelques annéeson profi te aux Kreisdi-recktionen d.es changements et d.es permu-tat ions pour not i f ier aux maires qut i ls ne sont autor lsés àall-ouer à Ia nouvelle soeur qu run traitement de 500 frs, etnême d.ans les cas où l ton remplace une soeur non brevetée parune j eune soeur breveté€. . . r l

Situation extrêmement précaire sur tous 1es plans pour l i lnsti tutr l-

ce congréganiste , vouée à rester stagiaire à vie penclant toute sa

ca r r i è re .

le problème de 1a rénmnération reste drai l leurs aussi longtenps en

suspens qufaucune autorité autre que cel)-e émanant des congréga -

t lons nrintervienne ou gue ltopinlon publique nc soj.t airêrt ie-.par 1a

presse et les sess lons au landtag (1) . l tDtat la issal t au:c nunic i -

pali tés le soin de résoudre 1 téplneuse question des traj-tenents . IÊ

loi d.e 1909 haussant Ie salaire à 800 l l t larks, nombreuses sont les

communes qui y congentent immédiatement . Drautres demandent un

déIa l d fun sernestre, d . fune , deux années. Dtautres encore rnajorent

( 1) Mae+ebrrrrgische Zeitung N9 435 z 27 .Yf.Ï. I .1892 ;Volkszei tung N9 77 t 27. IX.1899 r t . . .es g ib t Schulschweetem de-nen di-e Gerneinden einen Bettellohn von 400 Mk - eine schmach -grossar t ig bezahlen . ' rDe r E l sËsse r N9 / î 19 : 2O .X I I . 1901 .D ie Neue Ze i tung Ne 11 t z 29 . IV .1913 .

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majorent Ie t ra i tement d .es ins t i tu t r i ces du cyc le é lémenta i re e t

tempor isen t avec ce lu i d .es d . j - rec t r i ces des sa l les d f as i le . Cres t

seu lement en 1914 que to r . l tes 1es communes sont parvenues à régu -

lar iser le Normalgehalt r le B0O lvÏk prérm en 1909, sol l ic i té par 1a

congrégat ion en 191O. I ,e sa la j - re d .es ca tégor ies I à IV s?éche lon-

n a i t à c e m o m e n t e n t r e i j 0 0 e t 1 1 0 0 M k ( 1 ) .

Frag i le s i tua t ion que ce l le d .es ins t i tu t r i ces congrégan is tes . . . t

En vér i té , r ien ne Ies p ro tège rée l lement cont re I ta rb i t ra i re d .es

uns e t cLes au t res , f \ rssent -e l les mun ies de d ip lômes régu l le rs .

Pourquoi ce durclssement da.ns 1es rapports sinon pour une germani-

sat ion plus rapid.e par d.es agents plus Ci l l igents . . . !

la tratai l l -e contre n-e français commençait , âpre et serrée.

b ) L a c h a s s e a u f r a n ç a i s ( Z ) .

A p r è s l e s i n s t i t u t r i - c e s e n e x e r c i c e , c t e s t 1 e p e n s i o n n a t d e

Sa in t -Jean qu i es t v isé comme ob jec t i f en vue drune german isa t ion

p lus e f fec t i ve . Depu is longtemps , l ron soupçonna i t ces maisons

d. rê t re r r . les foyers de cu l tu re f rança ise au serv ice des fami l les

ayant Ie cu l te rLe 1a France r ' . J , rapprée ia t i cn n ré ta i t pas sans fon-

c l .ement ; Sa in t -Jean v i t b ien monter sa courbe des e f fec t i f s c lès 1L71

parce quron enspignait Ie fra.nçais au pensionnat . T,e gouvernement

conmence c lonc à nener Ia guer re à ces maisons en les g ra t i f ian t à

par t i r d .e 1B8S d tune ava lanche de c i rcu la i - res , d to rd . res e t de d .éc i -

s ions .Ce fu t Ia f in des l iber tés conservécs par 1es "Hôherenmâdchen-

DOSSIER E,de IV I . le t t re d .u 20 . ÏX .1 i l t l [ i .

F . R O [ H o p . c i t . p p . 2 0 5 e t 2 9 6 .

( r )( 2 )

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schu len r1 . Un ar rê té 1es p lace sous Ie cont rô le de l tOberschu l -

rat et leur impose lral femand cor, :me langue d.renseignement ainsi

que lrusage de manuels scolaires al lemand.s. Nous retrouvons un écho

de ce t te d ispos i . t i -on dans Ie rappor t à 1 révêque de Metz :

I t . . . Immix t ion inconvenante au nov ic ia t ( pens ionnat i c i ) ;par exemple , ob l iga t ion d tenvoyer tous les ans un é ta t dupersonne l des cours e t d rexp l i -quer respec t ivement , de jus t i -f ie r Ia d ispar i t ion c l tun nom sur Ia l i s te subséquente . . . t r

Au niveau d.es l ivres, d.es consei ls ?t autcr i taires rr introci .uisent

d .es manue ls que l ton admet t ra i t encore s r i l s é ta ien t au moins dr ins -

p i - ra t ion ca tho l ique ; I ton cont lnue de scupçonner de prosé ly t i sme ,

chose insupportable surtout dans une maison à caractère rel igieux

auss i poussé :

r r . . . I . ,a p lupar t des l i v res conse i l lés par l rOberschu l ra t pourIe pens ionnat e t le nov ic ia t (1 )sont p ro tes ta-n ts e t matér ia -l i s tes .Exemple : nous av ions d .emand.é l rau tor isa t ion d t in t ro -du i re I texce l len t l i v re de lec tu re Ke l lner dans la p remièrec lasse du pens ionnat . 0n nous a re fusé l rau tor ise t ion ; ma ison nous a conse i l lé d . t in t rod .u i re Erke lenz I ' I .Te i l . Nrayanten consc i -ence pu 1e fa i re , nous avons conservé no t re anc ienl i v re c le lec tu re en vér i té t rop fac i l -e pour ce t te c lasse e tnous nous attend.ons à d.es reproches à la prochaine révisi-on.

On nous recommande cf introduire dans notre bibl iothèqueet d .ans nos c lasseô1f éd i t ion c lass ique d .es oeuvres de Goethe,Sch i11er , Less ing , Z immermann, e tc . . . par Dr ' f {J -schgram, Ober -lehrer in T,eipzig. ?ourquoi ne pas recoû)nander aux établ isse-ments re l ig ieux au moins une éd . i t ion ca tho l ique pu isqur i l enex is te ? ' r

T,es inspecteurs part ic ipent act ivement à 1a carnpagne de germanisa-

t ion par leurs consei ls et leur survei l lance :

r ' . . . f , r inspec teur Happekot te de Sar rebourg nous ava i t abonnéiI y a d.eux ans, par ord.re d.u Oberschulrat à Ia " Zeitschri f tf i . i r den deutschen Unterr icht ' rvon Otto I ,YON. Ctest un ouvragetou t à fa i t an t i -ca tho l ique, e t nous nous sonmes empressées ded é n o n c e r I t a b o n n e m e n t . O n n o u s c o n s e i l l e a u s s i d r i n t r o d . u i r e - . . "

( t ) f ,e pensi.onnat de Saint-Jean assurai t un enseignement paral lèleà d .eux groupes d . té Ièves , Ia deux ième ca tégor le se des t inant d i -rec tement à Ia v ie re l ig ieuse. 11 n 'y ava i t pas de c lo isonnementabsolu et i l apparaît que les inspecteurs ignoraient ce partage.

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l es mesures d . texcept ion en t repr ises par

lrardent cléfenseur d.u Deutschtum, 1e baron l i lax von Puttkammer , a:

p rès Ia po l i t ique to lé ran te c lu S ta t tha l te r de l , {an teu f fe l , r r ce

v ie i l la rd an imé à 1 tégarc l des popu la t j -ons annexées d .e sent iments

b ienve i l lan ts , d . i sposé à a t ténuer l -es e f fe ts d .u Ku l tu rkampf n ,

cherchant à s ga,r;ner 1es cathol iques par une habl le pol i t ique d.e

conc i l ia t i -on f r , témoignant t ' une rée1 le a rn i t ié au v ie i l évêque

I i tgr Dupont cles loges t t , se tracluisent à Saint Jean-de-Bassel pa.r

une recrudescence d.e survei l - lance jamais connue(t)-Utt ime entorse à

Ia lo i Fa l loux qu i la issa i t ces é tab l i ssements l ib res de recn ; tc r

leur personne l , ap tes à cho is i r les méthocLes péd.agog iques d .e l_eur

convenance , en mesure d.e d.éterminer le contenu et les l imites d.e

leur programme dtenseignement :

les inspec t ions prennent un ry thme nême rapproché (Z) .D1 les se

passent dans l tun ou l tau t re cours pend.an t une mat inée ou une après

n id . i . l ,es cours d rh is to i re manquent ra , rement cL tô t re rév isés , le

p r o f e s s e u r s o r t a n t g r a t i f i é d c f o r c e c o n s e i l s i v ; c u x e t d i r e c t i v e s .

I I fau t y é ta le r ses conna issances voca l -es s t r i c tement p rogrammées

par un réper to i re exp lo i tan t Ia cu l tu re german ique e t 1e cu l te c le

l t e m p e r c u r , c e p è r e d e s p e u p l e s , c e b i e n f a i t e u r ( 3 ) C e s i n s p e c t l o n s

impress ionnent au tan t Ia d . i rec t r i ce que l tense ignant e t l - té1ève e t

Ie nom d .u Dr Sch lemmer évoqué devant les anc iennes é lèves c le 1 téco le

n o r m a l e a y a n t a u j o u r d . r h u l 7 5 , A O , t 5 a n s , 1 e s f a i t e n c o r e f r é m i r .

( t ) p . n O t n D i o c è s e d e h i e t z o p . c l t . p . 2 ) 3 ,(2 )Annates c le S t -Jean : inspec t ion Erns t : 2B.29 mai 1S91.

Revision des locaux et intendances clu Dr Bl-um en 1895.Inspect ion c1e l rEcole Annexe Dr Schlernmer 1û90.

(3 )a .wOf , f 'F La lo i Fa l loux op .c i - t .pp .77 e t su i -vantes .

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I r tEcole Annexe est aussi soumise à un contrôle serré . En 1890 t

l t inspec teur Sch lemner qu i s res t enqu is de Ia p rovenance des é lèves

demande que soit ef fectué un tr i pour que 1téco1e pulsse effect ive-

ment se:rrr i r d.e centre professionnel pour l -es futures inst l tutr tces.

Outre les enfants de Bassel, l t i ibungsschule accuei l la i t d 'es orphe -

l ines . 11 fal lut abandonner cette oeuvre chari table.

Pour la dlrect ion conventuel le, Les notes d.e service sraccul i tu-

lent au sujet d.es papiers administrat i fs .

I : l letz demande Ie 15 octobre l8utr Qûe 1a supérieure générale ntopère

plus de mutat ion sans avoir précisé au préalabIe 1e motl f d.u change-

ment. f ,e 15 décembre , cn l r invj- te à rernpl l r un état du personnel

en serv ice hu 1 ! janv le r 1oB8 dans les sec t ions pré-sco la i res , é lémen-

taires et supérieures tant pour les postes d.e la Présid.ence d.e L,,orrai-

ne que ceux d.u Bas-Rhin. Une note de l tOberschulrat Richter de Stras-

bourg so l l i c i te d .e son cô té une l i s te d .u personne l des t iné à l ren -

se ignement supér ieur p r ivé . Qufune au tor isa t ion d texerc ice so i t p ré-

sentée rnême pour un auxi l ia ire ( Fachlehrer ) nfassurant que quel-

ques heures . Que la cl i rect i -on administrat ive suive attent lvement t l

streng rf ces d. isposit ions. Le 27 décembre Richte:r ' r lernande comme Ita '

fai- t quelques mois plus tôt La l / résidence d.e l ,omaine , un état gé-

néra1 du personnel enseignant de Ia congrégat ion r en service dans

sa prés ic lence e t dans tous les pos tes du l le ichs land '

En 1390, Sa in t -Jean < lesserva i t 107 pos tes en Lor ra ine , 97 c lans l -e

Bas-Rhin , t ; en France ( 1) et Û en Belgi-que.

( t ) Anr ra les de St -J . : ces 4 pos tes sont ceux de Barbonv i l le , Bauze-

mont , Jo l i ve t e t T i l lombo is .A 1 tépoque des passepor ts , on demande eux soeurs de ne pas ven i r

au couvent pour faire leur retrai te annuelLe.

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0n ne Iâche pas d.u lest d.e si tôt c lans 1a sunrei l lance d.es pension-

nats . Encore en 190û, fe S)Ëfrat Albrecht rappel le à l tord.re I sa

lettre est conçue d.ans ces termes : dans plusieurfs écoles supé -

r j .eures de jeunes f i l l es , i1 es t a r r i vé qu tune personne âgée ou

non c léc la rée s toccupant des é1èves , assumai t d .es responsab l l i tés ad-

rnlnistrat ives. f I leur est fornel lement i -nterdi t de st i -rnmiscer dans

Les affaires d.e la d. i rectr ice : inscr ipt ions, examens de passage .

Cet te dern iè re es t seu le hab i l i tée à s igner les pap le rs , à t ra i te r

avec 1es parents , à é tah l i r l - remplo i c lu temps e t les p rogrammes.

E l le seu le do i t por te r 1e t i t re de d i rec t r i ce devant le pub l i c .Cec l

es t ind ispensab le pour 1 ré tab l i ssement . . . Le paragraphe 12 d .e Ia

Verordnung d.u 16 novennbre 1BB7 sera mis en vigueur si Ie cas devait

s e r é p é t e r ' r ( t ) . D a n s l e s r n a i s o n s r e l i g i e u s e s , i 1 a r r i v a i t e f f e c -

t ivement que 1a supérieure et non la directr ice t i tu laire représen-

tâ t l rau tor i téde dern ie r ressor t . ï1 fa l lu t auss i mod. i f ie r ce t te ha-

bi tud.e, d.u molns adninistrat ivement ; en réal i té ces cl isposit ions ne

furent jamals appl iquées. OR trouvait toujours moyen d.e les tourner,

tel1e l r inscr lpt ion française d.u sceau de La congrégat ion qui- pessa

au latin quand. on fit Ia chasse aux épitaphes ; âùx enseignes , aulr

emblèmes e t aux c r is séd i t ieux (2 ) .

La chasse au français dans le sens d. rune gqermanisat ion plus profon-

de se f i t aussi- sent ir dans l tenseignement pr j-maire et pré-é1émen-

ta i re ,Ce sont les inspec teurs qu i en assurèren t l - t exécut ion .

D. . f i .S . Le t t re c1u prés id .en t supér ieur c lu Bas- l ih in - 28 . I .1980.

En 1900, I t inscr ip t ion d .u sceau de la congrégat ion es t réd igéeen langue al lemande . Ce nrest que pend.ant une brève périod.e qurona u t i l i sé le la t in .

( r )(e)

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0n ad.optc d. rabord une att i tud.e plus ferme : t r Plusieurs ins-

pecteurs pr imaires ne se contentent pas d.têtre d. i f f ic i . l -es et exi-

geants envers les soeurs ; i1s se mont ren t t rop souvent g ross ie rs

e t t rès souvent inconvenants r t . Ce nré ta i t qu tune minor i té fo r t

heureusement ma is Ies g r ie fs n ren d .emeurent pas moins .LeB enendernents sont

d . fau tan t p lus insuppor tab les qur i l s émanent d . fune au tor i té é t ran-

gère ; une rage muette animait tout ce monde autochtone pourtant

habitué aux affrontements t

On modif ie égalernent 1es emplois du temps , , StqËenpl-an I ' Dens Ies

éco les d .e La rég ion f rança ise é ta i t re tenu un hora l re d .e 6 e t 4 h

cle françai.s du cours infér ieur au cours supérieur pour les local i tés

à une ou deux c lasses .Dans ce l les de t ro j -s à s ix c lassesr le S tund.en-

plan en résen'ai t respect ivement 6 , 4 et ) d.ans l -es cours inférreurs,

rnoyens e t supér ieurs . Ces d . i spos i t ions pr i ren t un au t re tour avec

von Puttkanmer et f rappèrent surtout les classes cle la zone fran-

çalse ; 1e rapport d.emand.é par . l igr Fleck ncus trad.ui t ainsi ces nou-

v e l l e s m e s u r e s : ( 1 )

r r . . . Cn nous a imposé 1e nouveau Stundenp lan dans 1es éco lesf rança i -ses su j -vantes : Avr icour t , A lbes t ro f f , Fou lc rey , Gue-nes t ro f f , Iangenberg , Néb ing , Sar rebourg , Torchev i l le . Out ree e s l o c a l i t é s , i l n e r e s t e p l u s e n l o r r a i n e q u e i 7 p o s t e sf rança is où l f anc ien a é té main tenu jusqurà nouve l o rd . re . f r

lour germanlser vj- te et bi-en et aussi en profondeur, I tadministra-

t ion se rend i t connptc qu t i l fa l la i t c l l c r à Ia scurce de l t i r réd .uc-

t ib t l l té l ingu is t iqùe, les éco les ua tc rne l les e t les maÎ t resses qu i

y ense ignent .Dans une le t t re à l - redmin is t ra t i -on cohvcntue l le (z ) ,

DOSSïER E.de i 'd . le t t re d .u 20 .TX.1 tù8 .D.A.S. f ,e t t re de 1a Prés id .ence supér ieure de St rasbourg 14 . IV .1888.

( r )(z)

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en date cLu 14 avr i l 1CIBBr le président supérieur Ce Strasbourg

annonce que désorma. is les ins t i tu t r i ces de ce t te sec t ion ne seron t

plus adrnises à enseigner dans les secteurs francophones si e1les

ne possèdent pas suff isamment 1a langpe al lemande. Que la direc -

t ion conventuel le vei lLe donc r PaI conséquent, à ne présenter aux

examens que d.es sujets tr . . . d.eren Deutschsprachl ige Befâfr igUng

sich geeignet erscheinen lâsst rr . f ,es épreuves du mois de mai font

sui te à cet avert issement et les résultats d.n mois d.e juin con-

f i rnent la mesure . 0n avise par let tre que quatre cand. idates au

brevet de c l i rec t r i ce c le sa l le d . f as i le ne sont pas admises , la

commiss ion drexamen jugeant qu te l l -es ne maî t r i sen t pas assez la

langue a f lemande , e t que, depu is que lques temps, Ies su je ts d 'e

Sa in t -Jean semblen t mo ins b ien fo rmés qu tan tér ieurement : r r . . . .

d.er Pr i i fungskommission hat es geschienen als frât ten d. ie Schwestern

aus d-em Kloster von Bahsel in d.en frûheren Jahren daselbst besser

c leu tsch i : ,esprochen unc l geschr ieber l . . . r î ( t ) .

I ieste à ext i -rper Ia fâcheuse habitude des cours pl ivés {e françi . is.

le secré ta i re d rEta t s radresse à Ia d . i rec t ion d .e Sa in t -Jean pour

lui d.emand.er dt intervenir auprès de son per"son"nel au sujet d 'es

leçons par t i cu l iè res qq t l l d ispense en c lehcrs de l thora i re sco-

1a i re . Le contenu d .e ce t te le t t re mér i te qu ton s ty a r rê te p lus

longuement : (Z) r ' . . . Es is t m i r bekannt geworden, dass v ie l -e der

ôffent l ichen Elementar und Kleinkinderschulen teschâft lgten Schul-

schwestern nach den Schulstunden Schulkind.ern um sich versammeln t

( 1 ) D .A . s . l , e t t r e(2) Ib id . T,et t re

16.Vr .1888 - r r r 2 ' -ù51 .1J. I I . 1B8û - Oberschu l ra t E lsass- lo th r ingen.

cLud.u

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um ihnen franzËsj-schen Sprachunterricht zu erteilen. Die lVlisstân-

de, welche diese Einr ichtung mit s ich f i ihrt s ind nicht zu verkennerl . r l

Suit un long réquisi toire étayant les i .nconvénients lnhérents à cet-

te surseturat lon d.e l renfant , en6endrant fat igue d.e l"rélève , inca-

pacité matér ier le d.e faire les devoj-rs du soir , Ie peu de sér ieux

a t t a c h é à l t e s s e n t i - e I . . . l e s m a i t r e s s e s d . e l e u r c ô t é o n t b e s o i n d e

repos après une journée de rude labeur . 11 leur fau t 1e res te d .u

tennps à la préparat j -on d.es cours du lendernei.n. r l srest avéré que

de parei l les inst i tutr ices négl igeaient la correct lon d.es travaux

écr i ts des é lèves e t qu fe l les essaya len t d .e se ménager penc lan t l tho-

ralre scolai-re, au préjud. j -ce des écoriers. cette si tuat ion ne peut

d.urer plus longtemps, aff i r rne I tavert issement . Que l-rad.ministra -

t ion conventuerle veui l l -e d.onc en aviser, i ; mécl iatenerrt son r,ers, : .nncl .

Qurelr-e Iui commrnique aveo toute l rénergie nécessaire res dispo-

si t ions pr ises par 1e gouvernement. Désormais toute con6réi lan:-ste

de f tense ignement pub1 lc devra so l l i c i te r .une au tor isa t ion expresse

pour d. j -spenser cet ensei-gnement extra-scol-aire avec mentlon du l ieu,

d.u temps ut i l isé, d.u nombre cle part ic ipants et d.e leur non. s1 p1u-

sieurs élèves part ic ipent en même temps à oes cours pr ivés, le nom-

bre ne do i t pas d .épasser t ro ls ( a r t .2 ) . ] ,es cours p r ivés ne d .o l -

vent pas se si tuer imraéd. iatement apràs la classe, soi t ou noins une

heure a i : rès (a r t .3 ) . T ,es l i v res u t i l i sés à ce t te f l -n do ivent

ê t re soumis à la sanc t ion admin is t ra t i ve (a r t .4 ) . En f in I l ra r t i -

cIe 5 tLe l -a not ice j -nstmit les soeurs qurel les seront rel ,evées de

leur fonct lon" et exclues de l tenseignement en Alsace-Irorraine si

el l -es ne se soumettent pas à ces mesures.

Ï ,es ponts condulsant au frangais étaient déf ini t ivenent coupés.. !

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le f rançais perd.ai t de plus en plus d.e terrain et s i la lut te

connut un temps d tacca lmie , e1 l -e repr i t d .e p lus be t le dès 1a guer re

r ic 191! i-1918.I1 fut à t louveau proscr i t jusque dans Les Lloux pu-

b l i c s e t q u i c o n q u e 1 r e r n p l o y a i t , é t a i t p a s r i b l e d ' i n c a r c é r a t i o n

A part tel le rel ig ieuse qui, prenant 1e train et ayant oubl ié d.e pos-

te r Ie cour r ie r qu ton 1u i ava i t con f ié , s lexc lamai t devant une person-

na l i té mi l i ta i re : r ' Grand D ieu , j ta i oub l ié <Le pos ter les car tes ! , , ,

l i o f f i c ie r d .e lu i répond. re d .ans un f rança is hés i tan t : r r Donnez- les

rno i , je vous Ies so ignera i r ' ( t ) . À imab le a t ten t i -on à cô té de te l l -e

aut re in te rvent ion poussée à 1 r inso l i te , le serv ice d .e cont rô le a1-

lan t jusqutà vér i f ie r l - téd . i t ion des l i v res de pr iè re posés en év i -

dence d .ans Ies bancs d .e I -a chape l le conventue l le (2 ) . Le 22 mars 1917,

une no t ice de la Prés idence de lv1e tz d .énonce que des inspec teurs ava len t

d.écouvert dLâ[s ul ]g école rurale des l - ivres àe pr ière et d.e cant iques

ut i l i sés par les é1èves , ces manue ls ayant l -e to r t d . ravo i r paru en

France et sernbl-ant d. t i -nspirat ion nat icnal lste ant i-aI lemand.e. Les

soeurs u t i l i san t désorn :a is ou rne t tan t en t re les mains des en fan ts d .e

p a r e i l s l i v r e s , s e r a i e n t r é v o q u é e s e t r e n ' 1 1 a c é e s p a r d e s i n s t i t u t r i c e s

I a l _ q u c s ( J / .

Savait-on enccre ie françai-s en ce ' lébut du X,t1: s ièc1e après vingt,

t rente ans cle ni :se en vei l l -euse ?

I1 es t év ident quron ne 1e posséda i t p lus qu ten 1an6ue é t rangère ,

quron l ru t i l i sa i t acc ic lcn te l l -ement quand. on ne vou la i t pas se fa i rc

comprend.re par des aud. i teurs gênants ou mêne les i rr i ter, quand. on

vou la i - t fa i re parade de Ia langue na t iona le d . tune pa t r ie perd .ue . . . !

( t ) Annales d.e Saint -Jcan : , l .VI I I .1c)1, r r .( z ) rb i -d . . i917 ,( : ) O . / i .S . Le t t re de }a p rés i ; i ence de i {e t z 22 . f ' f ' I . 1917 .

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les Annales de Saint-Jean nous apprennent

quton ut i l isai t encore en publ ic 1a langue française.r ,e 4 jan-

v ie r 1914r on commence à l i re les Annares d .e 1a maj -son d .e por -

t ieux pendant les repas rLe mid. i et d.u soir chez Ies professes

et les novices . Le Fi ju in, soeur l , {ar ie de la Tr ini té I rure maî-

t resse de l tdco l -e norna le , acoéa i l Ie 1 tévêque lJ laes c ie Cov ing ton

avec un compl iment en langue française. f , tancien aur:rônler d.u pen-

sionnat r l tabbé Aulner, fai t une al locut j-cn en langue française

à 1 a c h a p e I l e . c t e s t d . i r e q u l o n n t a p a s p e r d . u t o t a r e m e n t r t u s a g e

cle cette langue . .

ce qu i es t nouveau, c tes t quron en ment ion ,ne son emplo i à ces d . i f -

fé ren tes occas ions e t l ton soupçonne der r iè re Ies r ignes une fébr i -

l i té ja rna is rencont rée , une sor te d . ta t ten te re tenue , le sent i -

inunt :1. tun. changement inminent .

S i on ne se mont re pas f rança is , on ne l tes t d . ta i l l -eurs p lus r o [

sraff i rme d.u moins lorrain ; preuve : 1e chanoine Derrès qui c lô -

tu ra i t les cérémcn i .es d tad ieux en présence de Ia cornmiss ion d f exa-

men que présid.ai- t la clernière fois le Dr Schl-emmer , porte l rn

toas t en l thonneur d .u Qehe im un, l Cberschu l ra t en 1e fé l i c i tan t d tê t re

f f c l e v e n u l o r r a i n p a r m i 1 e s l o r r a i n s f ' ( t ) . E n 1 9 1 4 , o n n r a v a i t c r o n c

pas encore accepté d . tê t re a l lemand. comme le souha i ta l t s l in tensé-

nent le moncle de l f ad.r .r in istrat j -on prussienne.

c res t à t ravers Ies témoignages d . tanc iennes maî t resses encore en

vie que nous al l -ons pouvoir entrevoir la place que tenait encore ou

à nouveau 1a langue française lorsquf éc1ate la guerre d.e '14-1A auprès

( t ) . â n n a l e s d e S t . J . 1 9 1 3 ,

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)65

d.es élèves cle Saint-Jean, donc d.e 1a populat ion d.tAlsace et d.e

f,orraine et d.es inst i tutr ices en fonct ion clans les vi l lages .

Soeur l / leyer re1ève que l ton parlai t 1a langue française surtout

d.ans certains mi l ieux. rr les vieux qul 1e savaient encore un

peu le fa isa ien t en s i -gne c le p ro tes ta t ion e t les jeunes par sno-

b isne, pour ê t re à 1a mod.e . Trop d .e re la t i cns nous l ia ien t à la

France : queln-e famil- Ie ntavait pas une parenté à Nancy ou à Bel-

fort , venant pend.ant 1es vacances retrouver 1es vieux parents ?

les enfants jouaient avec l-eurs pet i ts cousins et on parlai t f ran-

çais - à sa mainière - AII-er à I 'ar is a été Ie rêve d.e toute une

généra t ion .Personne l -Lernent j ta . i d ,ébuté le f rança is à I?âge d .e 12 ans

par 1eçons par t i cu l iè res chez une parente . En en t ran t au couvent en

1912, ie posséd,a is d .onc un pe t i t bagage d .u n i -veau de 6&, A 1 téco l -e

normale , nous av j - i :ns c leux leçons par semaine , l l examen c1e sor t ie

com',crtant r . lne épreuve facultat ive de français avec version-thème.

Avant Ia guerre 11,, on parlai t ouvertement Ie français au couvent.

Cet te langue é ta i - t même obL iga to i re pour 1a pr i -è re e t Ia conversa-

t ion Ie mard i , 1e jeu t l i . e t Le d . imanche.On s téver tua i t de t rouver

quelclues phrases. I ,a lecture de table se faisai t souvent en fran -

ça is , Ia lec tu re sp i r i tue l le c lans l - rune ou l tau t re langue su i -vant

l rauô i to i re .Âu nov ic i -a t où f rancophones e t germanophones se t rou -

va ien t mê lées , 1es d .eux langues é ta ien t cLrun usage quot id ien . l cs

nov ices é tud ia ien t généra lement Ie Cs l6sh isme c lcs voeux en a l lemand. ,

le D i rec to i re e t Ie Règ lement en f rança i -s . Pour beaucoup de jeunes

l tannée du nov i -c ia t fu t peut -ê t re le temps 1e p lus e f f i cace pour

l t a c q u i s i s t i o n e t I a p r a t i q u e d e l a l a n g u e f r a n ç a i s e , e t c e l a s u r -

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tou t à cause d .e la p résence de nos soeurs be lges " ( i ) .Soeur

Mart in se souvj.ent a?olr appris 1e français-à^l tECole r i léna6ège

où eI le a passé - à siersthal , préci-se une autre relat ion - avant

son entrée au couvent t t J tavais Conc une bonne base d.ès mon entrée

et j rai encore bien prof i té d.es cours rmrl t ip les qul se donnaj-ent

régul ièremen,t rr (Z) .

Ecoutons-aussi 1es lnst i tutr i -ces en exercice en 1911,-18. Leur ave-

n i r é ta i t bâ t i sur les acqu is i - t ions ment ionnées par soeur À ieyer e t

soeur lu ia r t in . r t En '1 918 t t - raconte soeur Thérèse Bre ln ig - r 11

f ,a l la i - t fa i re la c lasse en f rança is . , Ie sava is I i re , je possécLa is

pn cer ta in bagage de vocabu la i re e t Ia con juga ison d .es verbes . . . t ' f t

Notons que soeur Thérèse é ta i t d " ro r ig ine a l lemande e t qurau temps

d-e 1tépurat ion i l lu i fut aussi tôt interd. i t d.renselgner, sa demalr-

d.e r le natural isat ion tardant à venir .Soeur Célest ine aff i : :me d.ans

son rapport , avoir eu d.es faci l i tés pour l rétu<lo de la langue

française à cause cle son père sachant mieux cette langue que 1e par-

le r o f f i c ie l .Le 20 novenbre 20 novembre 1918, soeur Renée Mer tz ,

se trouve d.evant un aucl i tc ire d.e 45 éIèves , i rnmobi les de surpr j--

se . t t Psr bonheur je savais passablenrent 1e français et je pouvais

fac i lement me t i re r d?af fa i res t r r . I ,e co11ègue j -ns t i tu teur conf ia l t

à sceur t ia t i ve . i t ièh i qu t i l sava i t à peu près fa i re c fasse , sau f

grond.er ses garçorrs . Pour soeur Meinrad.a Lentz , 1e retour à Ia

l"rance étai t un événement , la langue une acquisi t ion laborieuse i

t t Nous voi là frangais I Le coeur 1 tétai t d.epuis longtemps , 1a 1an-

gue suj-vra sur Ie chemin le plus court rj

A . S J . M é m o i r e d . e s o e u r l / l e y e r l o u i s e - G a b r i e l l e 1 O . X I . 1 9 7 5 .ïbi.d. . soeur L{artin Od i-Ie 20 .XI .197 5 .L tenquête auprès cLes soeurs a é té e f fec tuée en 1975. Ces ins -t i tutr ices ont encore une mémolre généreuse semble-t- i l .

( r )(z)

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)6:l

rr }4.ais tand.is que d. tun côté de la bar:rière

Ie f rança is semble d . i spara t t re à tou t jamais , de l tau t re cô té t - i I

p répare pa t iemment 1a ren t rée en scène r r , d . i t Contaminer l rh is to -

r ien d ,e l_ th is to i re l in8u is t ique d tA lsace e t d .e lo r ra ine ( t ) . IL ne se

trompait pas . Ecoutons Ie témoignage de soeur Carmella Meyer narrer

sa préparatlon au retoUr : It Je cornlnençais ma carrière d- tinstitu -

t r i ce en 1913 i ( , . . ) J tava is heureusement que lques conna issa t rces

él-émentalres de Ia langue ( f rançaise), grâce aux cours de français

suivis à l - tEcole Normale d.e Saint Jearr-de-Bassel ( r . . ) - grâce aus-

si à roa ténacité d.e me perfect lonner dans cette langue à part i r d 'e

1917, quand dé jà dcs personnages av isés par la ien t d tune C.é fa i te a I -

l e m a n d e ( . . . ) / , p a r t i r d . e 1 à , d a n s t o u s l e s m o m e n t s l i b r e s , j e m t e n -

fonçais C.ans 1tétud.e d.u françaj.s. Je l isais beautoupr Pâ3 exemple,

les oeuvres c les Bo l land. is tes , p rê tées par Ie v ica i re Ôe \V ingers -

h e i m o ù i r 6 1 . u s p l a c é e ( . . . ) D e s e x p r e s s i o n s r r o u v e l l e s , i n t é r e s s a n -

tes rnarquées cLans un carnet, répétécs durant 1a iournée me cleve -

naient à 1a longue famil ières. Chaque soir avant cLe ntendormir t ie

conjugais clans tous 1es temps I ou 1lver 'bes api;r ls dans 1a journée.

A ins i je d , i sposa is quand mêne c l run cer ta in bagage . . . t ' (Z ) " l ,a ma l -

tresse avait déjà muni ses f i l les d.run pet i t avoir f rançais qua'Ed

1es premiers soldats dtune sect ion d.e cavaler ie pénétrèrent d.ans

Ie vl}1age . Au cr i r t v ive la Erance f t des garçons drécole , 1es

f i lLe t tes a jou tèren t : " Bou jour r so lda ts f rança ls t Soyez 1es

b ienvenus ! r t . t r Cré ta i t tou t ce qu t i l s sava ien t d i re r r a jou te soeur

H.CONT/ i l f iNE op.c i t . P .430.A.St J . Témoi tnage de soeurrée à Ia maison de retrai te

Carmella IilDYE,TR , actuellement reti-d-e Saint Jean-cle-Bâssêl.

( r )(z)

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358

Meyer rr mais o.n se conprenait et on étai t heUreuX . . . l i l . I re 19

novembre 1910, aprè.s une iournée 'Le d.él i re dans 1e chant, 1a danse,

la boisson, la retrai te aux f lambeaux , les réjouj-ssances iusque

tard. dans La nuit , }a vie reprenait son cours mais tren français fr .

i l I r técole françalse en plein cornmençait . Maltresse et élèves se

mirent à Ia tâche avec ard.eur et enthousiasrne rr . Cslts lnst i tutr i -

c e r e s t a t o u t e s a v i e a n i m é e d e I ' c e t r e n t h o u s i a s m e . 1 à . 1 1 1 e 1 J à ù a l t

payé au pr ix d te f fo r ts personne ls .

So.eur Anclrée f ,anoix effectua l lne rr ontrée en scène fr

d.e 1a langue française qui fut celle d.fune minorité r sans aucun d'ou-

te , i1 es t inpor tan t de le no ter ma is nous l -a re tenons parce qu te l le

émane d.u monde rural toujours plus lent et plus réservé dans ses ini-

t tat ives . ' r Durant ma scolar i té - je suis née en 1900 - t t écr i t soeur

And.rée , rr surtout vers l tâge cle 1J ansr j rai constaté que nes mai -

tresses , Soeur Alphonsine et soeur 'Gernaine

, par laient entre -

eLLes le f rança is pour c lue 1es é Ièves ne les conprennent pas . Ce la me

d.onna env ie r l tapprenCre 1e f rança is e t cornne je vou la is en t re r au

couvent , je p r is d .es leçons avant Ia c lasse . Je me rappe l le qu tun jour

une soeur venant en v is l te , ass is ta à ma leçon e t mtappr i t un mot

inoub l iab le r t nauséabonde " (1 ) . he levons que Ies cours par t i cu l ie rs

nrgva ien t pas pr is f in comne l rescompta i t l rache in is t ra t i -on à per r t i r d -e

1û88 et que 1a jeune recrue est imait c levoj-r savoir Ie frangais quand

e11e entreral t au couvent cle Saint Jean-de-Bassel. I ra guerre l tem-

pêcha de s ty rend. re avant 191B e t c tes t la ma ison de S ie rs ta l qu i

l taccue i l l i t p rov iso i rencnt jusqutà Pâques 1919 .

( f ) A .ST J . Témoignage de soeur Ànd. rée l ,ano ix , ac tue l lement à Ia

retrai te à la \r la ick où el}e offre ses servi-ces à la conrmrnauté

rel igleuse des soeurs inf i rnières.

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369

Pendant 1a guerre, i l fut di f f i .c i le d.tentretenir le

français d.éjà acquis. 0n y parvint Cependant malgré Ia germanisa -

t i -on à haute pression et purenent d.e parade entreprj-se par les pou-

voirs mi l i ta ires. Soeur And.rée nous en inforrne dans son rapport .

t t En 1 !16 , je su is a l lée au pens ionnat c le l loshe im avec Mel1e Gruber ,

v o t r e t a n t e ( 1 ) . N o u s a p p r e n i o n s I e f r a n ç a i s e n c a c h e t t e e t e n 1 9 1 ù ,

nous sav ions nous débrou i l le r . L ta rn is t i ce d .u 11 novembre fu t un jour

c t re l iesse inc lescr ip t ib le ( . . . ) . Io lon cous in Ce Par is , so l -Cat à Saverne,

vint à pieC d,e sa caserne à Nied.erschaeffolsheim , faire connai-s-

sance avec le f rè re de son père . Comnne je sava is c lé jà passab lernent

1 e f r a n ç a i s , j e p u s m r e n t r e t e n i r a v e c 1 u i . 1 1 r e s t a q u e l q u e s j o u r s

par f l " i nous f t . Te l é ta i t d .onc l racqu is de ce t te fu tu re ins t i tu t r i ce

eu i r à fo rce de labeur personne l , Ce vo lcn té e t auss i d fun secre t

espo i - r d .e redeven i r f rança is , - les fa i ts nous ob l i i .en t b ien à 1e

croire - avait posé el tr-e-même les premi-ers jalons cle l -a lang:e fran-

ça ise , en réa l j - té une 1an6ue é t rangère pcur e1 le . E l - l -e é ta i t o r i -

6inaire Crun vj- l lage germanophone d.e très lonElue c1ate.

I , réco le a .va i t fa i - t de la popu la t ion dr lsace e t de lo r ra ine , c les

homnnes et des femmes d.e cul ture alLeraand.e, d. tune cul- ture r iche, stre

et d.ynamiquc. les éIèves qui cn si ' , r taicnt étaicnt nunj-s pour 1a vie

d . run so l i c le bagage in te l l -ec tue l .Au jourd lhu j - encore ces personnes sont

à même c le se remémorer des tex tes é tud iés . Leur e - t on auss i appr is

à sent ir , à vibrer au di-apason d.e I tauteur ? iv ir Bast ien, sortant de

l t E c o l e N o r m a l e d e C o l m a r e n 1 9 1 9 . n o u s c o n f i a r q u r e n p l u s r l t é c o f e f r a n -

çai-se 1ui appri . t à réf léchir et à se pencher sur 1e pourquoi des cho-

s€s . l ,es i lenx éco les en f i ren t un maî t re e t d i rec teur hors l igne (e ) .

( t ) In te rna t d . i r igé par des Bénéd ic t ines .(Z) Iémoignage reccuei-1I i - ap rès d.e lVIr BÂSÎIEN Lors d tune rencontre .

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37'O

Après quarante huit ans d.tannexion,

la congrégat ion d.e la cl . iv ine L-roviclence cle Saint Jean-d.e-Bassel

sernb le s tê t re façonnée un nouveau v lsage.

Un d.ynamisme courageux anime cel- Ies qui la d. i r igent. I res supé-

r ieures généra les a f f ron ten t en e f fe t les p rob lèmes du jour avcc

luc id . i té , f ranch ise e t maî t r i se . T ,es temps veu len t que leur person-

ne l se soumet te aux examens o f f i c ie ls . lo in c1e s ty dérober , e1 les

y préparent les cand ida tes C.on t e l les mesurent l ra rdeur e t l -a

génércs i té . Depu is t rop longtemps , on a c lû . se rendre à 1 tév ic len-

ce qu ten d .ehors des sanc t ions e t mandats o f f j -c ie ls po in t , le sa lu t t

ou de surv ie . Ces mêmes ins t i tu t r i ces sont -e l les mises en quaran -

talne l i rur mi l le et une raisons fond.ées ou pas r vu. d.u côté r lu

pouvo i r , 1es supér ieures n thés i ten t pas C.e la rguer les amarres pour

gognir le grer id lerge . Et Ie charnp apostol ique stétend inopi-

nément des pays l im i t rophes d tA lsace e t C.e f ,o r ra ine aux vas tes te r -

r i toires arnéricains clu Texas, du Kentucky et de LrOhio.

Une caractér ist ique 'd-éf ini t ces implantat ions à 1tétranger . Chaque

I ' i l le d.e l i . loye sème le nessage chrét ien à travers I tenseignenent

qu te lT .e c l i spense. E ] le je t te 1e gra in c lans une te r re v ie rge e t ré -

cept ive , ce l1e c le l ten fan t , de la f i l l e t te sur tou t qu 'e l le ten te

d fouvr i r aux lumières du sâvo i r r M iss ion dé l i ca te so ldée par tLes

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37t1

par d.es jalons d.e formation professionnel le et ref iSieuse implacca-

bles. Son domaine pr iv i légié d.emeure }e monde rural- d.es rr génies

lents I t au génie en herbe drAlsace eù cle lorraine, r i .u pet i t colon

d.es jeunes terr i tolres français cl t / r lgér ie à l rorphel in arabe âr"r .â-

ché à la misère des rues, d.es rr ungif tecl et enfants cles I t poor

coal-d. iggers des montagnes ut l r" i r"" à la dcmoisel le américain e ayant

beso in d tune no te de cu l tu re f rança ise dans sa soc ié té bourgeo ise .

B r e f , e I f . e s e t o u r n e v e r s l f e n f a n t d t a b o r d r l e p a u v r e r q u i s a n s e 1 l e ,

clemeurerai t plus longtemps clans ies ténù' i : rcs de I t i i . :noæance .

Les temps ont ainsi amené un recrute,nent cl iversi f ié d.ans l -a

congrégat lon . Ent re 1 t l i ,7 e t 19C0 ( t ) se sont inscr i tes quat re cent

c lua t re -v ing t -quatorze jeunes f i l Ies d to r ig ine a lsac ienne e t p lus

exac tement bas- rh ino ise . Deux cent quat re -v ing t od6 lesccntes

lorraines ont sol l ic i té leur adrrùssion. Cent cincluante-deux d,emoj--

se f les a l - lemandes on t f rappé à Ia por te du couvent " Quat re -v ing t -

quinze jeunes f i l l -es polonaises . le }e i l ru.ssi : Orientale ont en-

.r isa, l i i 1e cléracinement pour se rendre clans ce loj-ntain couvent

lorrain qui ouvrai t ses portes à qui se sentai t appelé à Ia vie évan-

gél ique sans ct ist inct ion cle fortune et c le cul- ture (Z). nes Ir land.ai-

ses , des Canar . ' ! . iennesr d .es l imér ica ines , d .es França ises , des Be lges

s e r a j o u t è r e n t a u x f i s t e s d . r i n s c r i p t i o n . E n t r e 1 9 O O e t 1 9 1 / , t l a

courbe c les e f fec t i f s ccmptera un taux c le 9 rÛ % ae présence ang lo-

phone dans 1es reg is t res d -e p ro fess ion re l ig ieuse (3 ) . E t fe s igna le

( t ) .c , .s r J .(Z)I .GI1UBER ne lrovicLence d.e Saint Jean-de-

B a s s e l e n t : r e 1 9 O O e t 1 9 1 t , o p . c i t . p p . 2 A r 2 1 .(3 )e .ST J . Reg i -s t res I I IT IVTV des procès verbaux d .e n ro fess ion , é tude

éta Iée sur une marge d_e 711 pro fesses des voeux annueJs

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372

une ganime d.e B2, 1A % d.e recrues germanophones dont 63, 6 /o sont

d.es autochtones , 7, I Tb r le francophones avec un taux d.e 2, 3 /"

clror igine alsacienne ou lorraine ( t) . Visage nouveau d.ans 1a di -

versi té not ion: ic ct r inr:uist ique. seule, 1a spir i tual i té de t{oye

sert d.e facteur d.runité dans ce nnonde cosmopol i tc et les autor i-

tés re l i .g ieuses n thés i ten t pas d .e d i f fuser D i rec to i re , Règ lement ,

calendrier spi-r i tuel , const i tut ions anencLées au f i l d.es tennps pour

une ad.aptat ion toujours al i6neie sur I t r :vol-ut ion .

lL ce nond.e si d. iversr les fonCations offrent une act iv i té quot ic l i .cnne

d.e marque : l t ins t r r rc t ion e t 1 téc luca t i -on c les en fan ts , tâche nob le

e t combien exa l tan te face à laque} ) -e t racasser ies e t C i f f i cu l tés

sont d ,es obs tac les quas i ins ign i f ia .n ts .

C r e s t d . c n c p a r l e b j - a i s d e L r e x p a n s i c n à 1 r é t r a n g e r c t s a f e r n c t é

,}at:s la d- iscipl ine professionnel- lc que la ccngrégat ion a résolu

ses grand.s p rob lèmes sco la i res . Nré ta i t -ce pas la rne i l leure répcnse

aux ccntrar iétés administrat ives ? Sott opt ion i :cur 1a qual i té et

la miss ion lu i va lu t un recr t r tement sans cesse c ro issant , des re l1 -

g ieuses consc ien tes de leur p ro je t n des ins t i tu t r i ces un i fo rmément

qual i f iées et rompues au.x méthodes al1emand.es, d. tavant-garde, i l faut

en cor lvenir .Enf in les cont ingences pol i t iques l-uj- valurent des autceh-

tones plus ;ua Janais tournéas vers la viei l le pa.tr ie perCue et

quron senta i t redeven i r s ienne avec l -es u l t imes mesures au tor i ta i res

du pouvo i r é t ranger . I ,?armis t i ce couronnr : l - ta t t , - ,n te s j - ]enc j -euse.

C tétai t 1f échec d.e quarante huit ans C tcf forts d.e gerrnanisat ion.

Parler l ta l lemand. , ne sir" tni f ia i t pas être Âl1-emand.. I ,es / i lsaciens

et les lorrains Ie prouvèrent une nouvelLe fois.

( t) Cf . planche en f in cLe vcl-Ume o

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37t )

c0 i ' [ c lus IoN G E N E R A I E

la lec tu re d .e l th is to i re de 1a congrégat ion Ôe Sa in t

Jean-de-Basse l nous l -a isse à La fo is perp fexe e t songeur .

Cet te oeuvre s i f rag i le e t s i p réca i re sembla j - t vouée à la d is -

par i t ion c Iès son ins t i tu t ion . E l - Ie s ré tab l i t pour tan t , se déve -

loppa e t se propaۍea. E l -1e ne se la issa pas surprend. re par 1es

rnorsures de 1 tévo lu t ion . E l le n reu t pas le temps de v ie i - I l - i r .

Une Prov id .ence généra t r i ce l -a recréa i t sans cesse en prés id .an t

pa t iemment à tou tes des d ,es t inés .

f , toeuvre de Moye sortai t d.e Ia l iévolut ion t imid.e ,

d , i sc rè te , e f facée, p resque sauvage. E l le ava i t eu 1a pré ten t ion

d.e faire d.e l téd.ucat ion populaire féminine en un temps où Ie

peup le re fusa i t encore de s touvr i r aux lumières des conna issances .

Courageuses e t réso lues , abso lument dés in té ressées , les ins t i tu t r l ces

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374

d.e Jean Mar t in Moye s r imposèrent par leur mod.es t ie . E1 les s ré ta -

b l i ren t au gré d .es appe ls dans 1es a i res ru ra les . . pauvres , d is -

tan tes d .es c i tés cossues , quas i miséreuses , I ,a no t iva t j -on apos to-

l ique d.u fond.ateur fécondait leur mini-stère. Moye leur 1é6uait

une spir i tual i té ouverte et dynarnique , suscept ible de se lalsser

amend.er au f i l d.es ter,nps, une péd.agogie d.e I tart de vivre et basée

s u r 1 a c o n n a i s s a n c e d e l r e n f a n t .

f ,es Fi l l -es de la l rovidence oeuvrai-ent sur d.es bases mouvantes:

insécur i té de 1a s i tua t ion matér i -e l1e , épreuve mora le d -e l "a so l i tu r le ,

d i f f i cu l té soc la le de l t inser t ion , b re f , ce t te sp i r i tua l i té d . tune

Prov id"ence changeante , déconcer tan te , épousant I révénement pour s ry

accommod.er e t en t i re r par t i .

I / loye proposait une act iv i té qui eût pu être sans lendemain . l ' la is

i I engagea ses inst i tutr ices dans une rnission al lant au-delà de

l t ins tmct i -on . I l - l -eur conf ia une oeuvre dréducat ion to ta le : ce1 le

c l u c o e u r , c e l l e r l e ' l t i n t e } l i g e n c e , c e l 1 e d e 1 ? e s p r i t r e n u n m o t

ce l le d .e 1a personne tou t en t iè re . Avec une te lLe char te , 1e pro-

je t perda i t c le sa pesanteur vu lnérab le , se dé les ta i t d .e son iner t ie

tempore ln -e . I ln v isan t s i -mu l tanérnent 1 réc luca t ion c le 1 tâme e t de l res-

p r i t , l t i n s t i t u t r i c e f a i s a i t o e u v r e d . t é t e r n i t é .

0 tes t la Prov idence qu i - para aux

nenaces de 1 tévo lu t ion . i ' i e demand.a i t -e l -1e pas que ses F i l l -es ne

f u s s e n t p a s e s c l a v e s d e s t e x t e s , e u t e l l e s n e s r i n s t a l l a s s e n t p a s

d.ans Ia sécuri té d.u revenu, QUf elLes d.erneurassent saxs cesse à

1 t é c o u t e d e s b e s o i n s C e l r e n f a n t e t d . e f r a d u l t e , t e l s q u r i l s s o n t

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37,5

e t à l t é p o q u e q u r i l s v i v e n t . . . ? C t e s t p r é c i s é n e n t à s a c o n f o r -

mi té à 1a Prov idence que l toeuvre du t sa pérenn i té .

Ja i l l i e de la pensée de Jean Mar t in Moye - ce

jeune v lca i re mess in en rup ture avec fes s tn lc tu res rnenta les e t

psycho log iques qu i p ro tégea ien t Ies menta l i tés t rad i t ionne l les e t

i -ns t i tu t ionne l les d .e ce temps - , l tassoc la t ion d .es F i -11es de la

Provid,ence essaya dtabord. d.e déf inir son id.ent i té civ i le et rel i -

g ieuse. 11 lu i fa l tu t p ro téger son id .en t i té spéc i f ique . Des soeurs

d.e la Provid.ence, 11 y en eut beaucoup après el l -es à I taube d.u XD(&

s1èc l -e , ce11es d .e Mad.ame d .e Méjanès , par exemple , ce l les des Pères

Kremp et Gapp aussi. I res Fi l les de lV{oye ne consent irent a s e

la isser ass imj - le r à aucune d .e ces soc ié tés parce qu te l les ava ien t

op té pour un sec teur p réc is , ce lu i du nonde ru ra l du pe t i t v i l l age t

des fe r rnes iso lées , d .u harneau à I récar t d .es rou tes , du commerce r de

Ia v ie pour a j -ns i d i re , Cet te op t ion de pr inc ipe leur réserva l t un

vas te champ apos to l ique, incu l te e t peu c lemand.é .

A cô té de ce t te ident i té re l tg ieuse, l raseoc ia t ion

s tassura la reconna issance c iv i le . Inscr i te dans Ie tempore l r i l

lu i fal l -ai t d.es assiscs sociales, l r OrcLonnance royale Cu <lorrr 'Êoût

1û16 1u i accorda i t une ex is tence 1égaIe , conab ien iu rpor tan te pour

r ' ' .n très proche avenir t T,e Décret prési i fent iel d.u 16 nars 1iJ52 lui

garan t i t l rau tonomie admins i t ra t i ve . En 1 'ô27 en f in , e l le se f i xa dans

un cent re ouver t à ses cho ix de base : Sa in t Jean-de-Basse l , pe t i te

loca l i té en sec teur mra1, lo in d .e la v i l1e , lo in des fac i l l tés

ad. ra in is t ra t i ves e t cu1 ture l les , lo in d .es in fuences e t des press lons .

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376

Des hommes et d.es femmes, épris

euX-aussi drune Vocat ion populaire, sfattachèrent à défendre

Itoeuvre contre 1tépreuve d.e viei l t r issement. Quatre directeurs t

1es abbés Decker, Gmsy, T,arvette et Michel au cours de la pérlod'e

françalse, quatre rel ig ieuses, 1es soeurs Constant ine Eckr Anna

Houlné, Mathlld.e Schmitt et Marla Houlné pendant ltannexiont se

passèreut Ie f lambeau d.tautor i té qui leur remettai t toute l tad.mi-

nlstrat ion rel igieuse et c lv i le de I t inst i tut '

Ie lecture des événements nous en laisse une image de marque.

Ri.en ne les arrête effect ivement dans Ia marche vers 1tévolut ion.

Les cadres éclatent- i - Is ' I Ces persontres mandatées

par ] t f lg l ise et la congrégat ion cherchent un abri , agrandis-

sent, constnr isent, élargissent, modernisent, au t lépe'ns ôe !-eur

fortune personnel le pour certains, de leur santé et parfois de

Jeur mand.at pour drautres'

I les rnot lvat ions évangél iques d.es premières heures srestompent-

e l }es ? l res responsab les recue i ] len t les écr i t s du fonda ' teur t

appuient Ia di f fugion du Directolre, d. lstr lbuent les jeunee bio-

graphàes ôe Moye, font rédiger puis ar:rend.er Règlement et Const i tu-

t ions, sout iennent par des conférences, d.es circulaires , Ie ca-

lend.r ier spj-r l tuel ' , sorte d.e rernre ecclésiast iquer un recuel l d 'es

prières cl tusage , soi t toute la spir i tual i té not lvant l -a f inal i té

des Fi l les de La Provld,ence d.u Père l Ioye. Non t ?ersonne nra le

temps de st instal l .er d.ans l t lnst i tut lonnal isat ion avec ses méca -

nisnes lourr ls et inhlbants.

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37,7

Lrusure s ta t taque- t ;e1 l -e à I tense i8nement que d ' i spensent

les inst i tutr ices ? Directeurs et supérieur.es ne faissent pas

viei l l i r 1e capital d.e force à leur disposit ioD' I1s demandent à

leur personne l I ta rdeur , 1a compétence, 1a consc ience pro fess ion-

nel le absolue, la néthode, un profond. respect de l tenfant avant toutt

selon des cr l tères qui ne sont pae nécessairement en conformlté avec

les courants d r id .ées d .e ce s ièc le d 'es révo lu t lons .

I les cont ingences po l i t iques sont -e l les te I les qu t l1 fau t

chercher a i l leurs une source d fac t iv i té ? L ton nrhés i te pas à essa i -

mer à 1 té t rangor . Cres t encore une fo is un assaut à I tusurer au v ie i l -

l i ssement .

Quel fut l ratout de l -a direct ion conventuel le

d. isposant ainsi d.e l tavenir de 1a congrégat ion ? 11 nty a pas d'e dou-

te : ce fut avant tout l -a foi en sa mission auprès des populat j -ons

rurales, ce monde des pauvres à protéger contre 1es provocat ions hâ'

t ives et nraladroi tes d.e I textér ieur. Ce fut aussi le crédit que lul

consentaient les membres d.e l r inst i tut , d.éterminés par une volonté

commune d.e se dévouer à la mênne tâche apostol ique.

A travers les mutat ions qui ponctuèrent 1e tenps de leur ad.mlnistra-

t ion, d. i recteurt et supérieures se nontrèrent des chefs avisés et

audacleux, sLs31p,nt chacun son oeuvre dfune const:rrctj-on, dtun livre

d.e spir i tual i té ou t te ncuvonent clrexpansion. l tespri t de I [oye fécon-

d.ait leur administration , La congrégation grand.issait en autorité

et en nombre.

Les grands problèmes que 1a congrégat ion

eut à résoudre peuvent se ramener à deux théories fondamentalesr soi t

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l t interférence d.u pol i t i -que et du rel ig5.euu(. crest le jeu perma-

nant d.e ces d.eux forses en présence qui émond.a, amend.a, enrichit

et rerouvel.a l toeuvre scolaire d.e Ia congrégat ion . Guidée par une

opt ique d tabandcn à la Providence et non d.e lut te pour ra lut te ,

l t ins t i tu t se la lssa cou le r dans r t l l i s to i re sans se ra id i r . ce

fut Là une de ses chances.

Deux grand.s mouvements dropini-on se partageÉ(ra vie pol i t ique

du xÉ siècre , d tune part , 1e courant autor i taire soutenu par la

couronne et Ia trad. j - t ion qui la issait au clergé Ia prerniàre main

sur l r instruct ion , d.rautre part , Ie courant l ibéral et galLican

tourné vcrs l -a séparat ion d.e l rEgl ise et d.e l tEtat et qural imente

un ant lc lér ical isme virulent. Nous ne voulons pas faire ic i un pro-

cès d . r in ten t ion aux dé fenseurs d .e l rune e t l fau t re thèse. Nous re -

tencns I t incidence d.e ce d.ua. l isme sur Ia vie d.e 1a congrégat ion.

Es t -ce l tEgr ise qu i - reprend. 1e moncpo le de I t rns tmct ion pu-

b l ique ? c tes t , pour l l i ns t i tu t , le temps ces c réa t ions d .e pos tes ,

Le d.éveloppement de l f instnrct ion féminine nr.rale, 1a reconduct ion

d.u crédit c le la let tre d.tobédience, le reaint ien d.e l tenseignement

congrégan is te au tcch tone .Dans l t ins t ruc t ion pr ima i rc des é tapes

ja loment le t r ionphe d .e l tEg l i se : le concordat r r tOrd .onnance de

1816. sur les associat ions féninines , 1es lois Guizot et Fal loux ,

le naint ien de 1a si tuat ion scolaire acquise au moment d.e l tanne-

xion.

Après ces t ro is pér iod .es g loba les ISOO-183C r 1850-1850 ,

1870-1c7r+ , le gouvernement de I topposit ion prend d.es mesures tein-

tées d tanticléricalisme sévère qui se retrouvent d.ans l-a perte du

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d.u créait consent i à la let tre d.tobéd. ience, u] l contrôle sévère d.es

écoles congréganistes, les tracasseries ad.ninistrat ives. Dans la

congrégat ion , t ro is le t t res de pré fe ts ouvren t la lu t te . C les t à

qul gagnera la bataille I

Èans toute la France, la pression ant ic lér icale se manifeste par

l tassaut aux éco les des Frères e t des Soeurs .0n désavoue leur en-

seignement. 0n met en cause leur moral i té . Bref, iLs tombent en

di,sgrâee. Perd.us au fond de leur campagne pauvre r lls servent dtâp-

pât d.ans 1es joutes pol i t iques qui se passent avant tout d.ans Les

bureatrx de I tad.rnj-ni-stration. (t)

En Alsace et en lorraine, on atteind ces enseignants par 1e bials

d.u probl-ème linguistique, Une frontière al-lant d.u Donon au luxem-

bourg coupe en deux zones d.texpressl-on françalse ou germanique lren-

senble d.es ttépartenents d.u &.s-Rh1-n, du liaut-Rhinr d,e Ia l{oselle et

d.e Meurthe et Mosel l -e. Dans Ies secteurs germanophones, 1a langue

al lemand.e demeurait 1a langue dtenseignenient jusquren 1630. hr is est

introd.ui te autcr i tairement 1a langue nat ional-e. Les populat ions nren

veuLent pas car el les d,onnent sans retour. I re clergé sty oppose car

l-a réforme coupe 1es ponts à 1a langue maternel le, seul véhicule de

la pensée, de 1a morale famil ia le et chrét iêhnêr La rési-stance d.es

mattres est br isée par l tarnne d.es inspect ions. Ce sont surtout Les

milj,eux ruraux qui refusent lrintrod.uction d.tune langue étrangère

pour eux. Cr, crest précisément et exclusivement d.ans ces eÉipaces

qutexercent les inst l tutr ices de Saint-Jean. La campagne de pressJ.on

( t ) P .Z IND op . c l t . pp .193 à 212 - Chap i t r e X .

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38O

comrnence pour e lXes à par t i r d .e 1836 e t s rachàre en 187C pour re -

prend.re de plus bel l -e mais dans lc sens inverse. Sous la d.ominat ion

a1lemand.e, on leur dernandait drensei-gner la langue ostracisée de

1réco1e dans 1a prenr iè re moi t ié d ,u XBæ s ièc1e.

Mais aussi peu que ]es autor| tés scolaires françaises parvin -

rent à subst i tuer la langue nat ionale à Ia langue maternel le - con-

version qui- Sropère plus d.ans des rapports de travai l , de relat ions

soc ia les e t éconorn iques , 1 téco1e o f f ran t s i rnp lenent 1e noyen d taccès

à cette langper- aussi peu le gouvernenent suivant devait réussir à

lntégrer les populat ions drÂlsace et d,e lcrraine dans l-es mental i tés

prussiennes par l t intermédiairc d.e leur langUe maternel le.

la quereLte l inguist ique les avalt s implenient amenées à prouver

qure l les é ta ien t f rança ises par au t re chose que par Ia langUe ; l ran-

nexion 1es forçai t à se red.éf inir dans leur part icular i té clrAl-sa-

ciens et d.e I . lomains tout en parlant 1a langUe des pouvoirs pol i t l -

er lêso Dans ce combat pour une id.ent i té personnel le que reniaient

1es t ra i tés , fes o rd .onnances e t l -es a r rê tés , les ins t i tu t r i ces de

$aintJean, profond.énent insérées d.ans ces ,rni l ieux attachés à leur

patr inroine l inguist ique et à leur part icular i té d.rannexés, servirent

d.e tampcn : avant 1870, el l -es prépi:rèrent les mental i tés à l - tsssuci l

d.e Ia langue nat ionale au rythme d.es intéressés d.ont el les respec-

ta ien t les len teurs e t par fo is l tobs t ina t ion à l re pas comprend. re ( t ) t

après 1870, e l l -es res tè ren t les téno ins c lu passé na t iona l d 'on t e l les

se f i rent 1es messagères par leur présence et d.ont el les consersrè -

( f ) Dans son H is to i re l ingu is t ique d t A lsace e t de lo r ra iner 'Pau l Ï ,évy

conclut que 1a fr lenteur est L run des trai ts nerquants de

1révolut ion l inguist ique ' r et quten matière d.e pol l t ique l inguis-

t ique r r I tabnégàt ion e t Ia pa t ience sont les p remières ver tusq u r 1 l f a u t a v o i r t r . o P . c i t . P 5 0 8 .

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les valeurs humaines, spir i tuel l -es et l inguist iques , les trans-

met tan t au beso in , à qu i 1e souha i ta i t .

f ra congrégat ion sort i t de ces conf l i tsr Pu-

r i f iée, diplômée et surtout raf ferrnle clans sa mission. E1l-e avait

perdu 1a presque to ta l i té d .es prérogat ives de la 1o i Fa l1oux , l t in i -

t i -a t i ve péd.agcg ique, 1a l iber té 3 - ingu is t ique, l tap t i tuCe à sanc t ion-

ner la compétence pro fess ionnef le de son personne l , 1e dro i t de

créer des postes sur si-mple d"emande d.es communes.

Ses ga ins , pour amers qu t i l s paruren t , fu ren t pour tan t appréc iab les .

I , r ins t i tu t conserva i - t scn d . ro i t d . rense igner , Ia capac i té c le p résen-

te r une l i s te d .e personne l à p lacer , à nu ter ou à re t i re r c les pcs tes .

I1 s tenr ich i t d run personne l qua l i f ié , fonaé d-ans ses pr rp res éco les

et hautement rompu aux méthodes . f renseignenent alors dravant-garde

clans le rnond.e pédagogique de ce tcnps; i l - se diversi f i r . en secteur

c l tac t i v i té , s té la rg i t en nombre e t en provenance na t iona le . En 1918t

1a congrégat ion compte 126J membres , dont cLcux bonnes centaines tra-

vai l lant à 1 tétranger. Enf in Ia maison conservait la conf iance popu-

la i re qure l le s té ta i t acqu ise depu is l c d .ébut d .u s ièc le ; on c . ' i l t i nua

, i .c Sf cn a.ci . :et tre à ses inst i tutr ices pcur ouvr ir feurs enfants

au:r valeurs spir i tuel les et chrét iennes de leur rnond.e que commell

ça ien t à secouer les nouveaux courants d r j -d .ées .

S i e l le se t i ra c le ces s i tua t icns s i d . i f f i c i les par fo is e t tou jours

éprouvantes, la ccngrégat ion le devait à sa foi profonde aux rmes de

la Providence d.ont d.es supérieurs lucides et d,évoués se f i rent les

instruments. E1l-e Ie devait à tous ses menbres aninés cl tun vér i table

a t tachement à leur miss ion dréc luca t ion popu la i re ; e l le le dcva j - t

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enfin et surtout à la spiritualj.té ouverte et dynamique d.e Moye

tournée pr ior i tai-rement vers le bien de l tenfant. Sor: projet ne

pouvait que réussir .

Et si Jean I{artin Moye vi'rait aujourd.thui, trers

quels enfants se tournerai t- i l ? A 1fécoute de quels pauvres

I t te ls qu f i l s son t t t se met t ra i t - i l ? La fami - l le , l réco le e t 1a

société d.u XÉ siècle ont c lonné un autre visage de pauvreté à l ten-

fan t . 11 appar t ien t à Ia fami l l -e , à I téco le , à 1a soc ié té tou t en-

t ière de le sauver d.e sa cage d.orée moderne . Qui percevra son

appel ? Qui se mettra à son service dans le dési intéressement le plus

abso lu ? Qu i ten tera ce t te aventure except io rure l le qu fes t 1 !éduca-

t ion totale dtun enfant ? La ruée vers les congrégat ions rel igieu-

ses sf adorurant à ce genre d ract lv i té est terrninée. I l - faut pour -

tant en assurer 1a relève sous quelque forme que ce f f i t .Ltenfant

d . lau jourdrhu j - , c res t le paren t , 1e c i toyen , f rhomme d .e demain .

ï1 vaut 1a peine qufon se penche sur lui .

tt **+*'*t

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A N N E X E S

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I,ES FIITES DE I,A PROVIDENCEDE MOrE AU XIXb SIECLE

KSNfl'CKYlaee

,7BELGIQUE

./ 1B7B

r \ l . I IALGERIE\I

I r IEXAS '\

I i nfu 1BT1r | 1856-1883 \ \ l | - /7jr\ l 7I t I IRI IENÆ'I IE

_=_i-_l__ _r__

f 1uh:.r,?;or'rbi."l'''z+ i ,+ ,, ,ul* DE BAssEr,cAPP\11s23 lr#{n* | rezzl

\'l y :r,z2 I IîROYEfl I

te t9\ HOMMARÎ II{G

l i i IRI IENÆ,I 'E

l l 'l ! l

RECHTCbUR[-IE-CHATEAU Il reoe, Il l l

l i i:trarcbunr-r,n-cnAtrAu I Hol'F-rNSMrNe STERSTHAL

l teOe, | 1Bo1 I | 1801t l l l _

CH.FauLinl ; P.Iacombef D.T'acombeI t . r - / l

PoRTIEUX 1815

i 1806 J 'Decker

lpsnsl I tl i l: l l

NOVTCIATS AVANT ]"4 REVOIUÎIONI

ICUTTING-ESSEGNEY-SAINT .DIE - SIERSTHAT

1c n r u niI

HAUT - CTOCHER

FIT,L,ES DE MOYE

1762

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Costume d.es Fi l les de1

Ia Srovid.ence de Saint Jean-d'e-Bassel8 2 7 - 1 8 9 0

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COIYGREGAOIOT[

1 c ) 1 8

DEPUIS I'A]{}iEXIOI{DTVERSIlE i\ïATIOI'IAIE DANS IA

1 8 7 0

È

A( É ( cn,riry ,rv

I t .

NCTFRi,ii=,,,,î rw:1,1,, ,

rJ 'Dxi6rNb

so(--uR s

R e g i s t r e s I I f , ï V7 1 3 P r o f e s s e s d . e s

e t V des Procès Verbauxvoeux annuels de 1900 à

de pro fess ion1 9 1 4 .

Sources :

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GJ3ÙGRAPHTE DU RECRUTETJE}TT EN AI,SACE - LORRAINE

DE 1900 A 1914

wmW4W[]

ffiffi

5à10

10à20

20à10

30à40

0

50à60

+ 8 0

M,ë

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GrcGRAPHIE DU RECRUT$iENT DÂNS ],8 I\NNTDESATNî JEAN-DE-BASSEI

lgoo-191 4

110

à10-20+50+ 1O0+ 20O

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384

S O U R C E S E î B Ï B L I O G R Â P H T E

I . . / i R C H I V E S

1 . Archives Départementales d.u Bas-Rhin

Série AI, 105Série AI, BT æO7.Der]-e '1' l1 é

Série I Affaires généra1es Canton de BnrmathCanton de HaguenauCanton c ie Sé lcs ta tCanton d.e ViI lé

Série T Règlement et Instmct ions Rectorales sur l tEmploi

du Semps dans les éco1es publ iques pr imaires del rAcad.émie d .e S t rasbourg 5 . I I .1860 , lab leaux I e t I I

Série î Fond,s du Rectorat

2 .

Série Al Fond.s de la Présid.ence de I"orraineSérie AT, rc5 z Z6 Zcg

32 2 )2+1 298 - 49fJ 5)5

Sous-Série 9 Al : Instructlcn Ïul: l iciue- : - 74 -75 -S1 -A2

Série T Rapport annuel1 î 1 ' - 552 T 1 -12 -BB

12 Z 107,15 Z I'L

119 M

3 '

Série T l iasse Ecoles Primaires- l ,Legistre des minutes notariales 1819-1870

Dons, legs, échanges, ventes, administration générale- Kegis t re des actes d.e Décès.

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Arch ives d .e l fBvêché de Metzves cle l rBvêc

385

lr

7 @:Archives cle RibeauvilléÂrchives. St Ânn Convent

1O . . f rrc ives i t rat j -onales

Dossiers -

Doss ie rs -

Doss ie rs -

I r lasse I t rapports annuels r l

carton t ' SaintJean-de-Bassel: carton St Jean-d.e-Bassel

: Enquête 1972- Ï'ielbourne Kentucky Enquête utDowd

629763rrT

692

o

t

a

a

a

a

F 1 9F 1 9F

1 i .

S A I N T J E A N - D E B A S S E I

Af fa i res Sco la i res 1870-1918 :SchlemmerBlumle t t res d . robéd ience

Fond.at ions en :A1gérieAmérique KentuckyÂ-mérique lexasBelgiqueSupér ieurs ecc lés ias t iquesD e c k e rU E I l - E S

BoyonGrusSrtrarvetteI./Iichel

l e t t : res d .es Prés idences

Evêché de À4etzDvêché de CovingtonEvêché de Providence Rhod.e Is land

Doss ie rs - Supér ieures généra lesEck , soeur Constan t ineGanci- , soeur Basi l isseFrache , soeur ÂdrienneHoulné, soeur AnnaHoulné, soeur Maria - Correspondance Providence et

KentuckySander , soeur SavinieSchmitt, soeu.r lVlathilde - Correspondance /imérique

i[anuscri ts, Ménoires, l lémoignages :Etat généra1 de Ia Congrégat ionConférences. pédagogiquesBast ien , Decker, Gérôrne, G:msf1 Haagr Huffner,Karnmerlocher, Kubler, Ienoix, T,éon, Llarchand. et Le-gard.eur, Martin, Meyer sr Carme1la, ll leyer sr ÏJouiseOabriel le, Schrai t t ,Tfei ten, Pecq sr X.

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386

Regis t res - ( manuscr i ts re l iés ) :Cornptes-rend.us d.es dél ibérat ions d.u chapitregénéra I d . ta f fa i res e t d - té lec t ioniJecesInscr ipt icnsGrusy : deux manuscri ts sur 1rétat génra1 d.e lacongrégat ion entre 18/ i5 et 1850Postes e t ?LacementsProcès verbaux de pro fess ion re l ig ieuse I à V

Plans d.e cad.astre, Plan }laentzl-etSaint Jenn-,de-Bassef) ivcrs : ai l run, vues,nori f iques, coupurestr"iches inclivid.uelles

rr Situation du couvent d.et1

tableaux, réccmpenses hc-d.e journaurc, . . .z 1870-1925

Ï I - S O U R C E S D I V E R S E S

1 . Sourees manuscri tes :

Annales d.e l - tEcole Ânnexe d.e Sai-nt Jean-de-Bassel 1BB7-1918/. , :enales d.es Comrmrnautés dtAlsace, d.e L,orraine, d.e Belgique.finnals St Ànn Convent CDP - I!ïelbourne KentuckyÂNN/rT,ES de 1a congragation cle Saint Jean-d.e-tsasse1 par année

à part i r d.e leur créat ion en 1BB5Catéch isme dee voÉiu ,x à l tusage d .u nov ic j -a t (P .COTEL vers ion a l l . )Précis d.e péd.agogie : cours universi taires pr is par une soeur,

manuscri t à d.eux cents pages sans date ni s ignature.

2 . Sources imprJ-mées :

Annales des soeurs c1e la Providcnce de Port ieux (Vosges ) fond.éeen 1762 par 1e Vénérable Jean-I Ïart in i i io l ie - EPINAI 1909 1.I et I I

Cah lers I , I I , I I I , IV , VNot ions d .e psycho log ie e t d .e pédagog ie à l tusage des éco lesnormales belges , Soeur CHANTAI,

Carnet-Règlement à l tusage d.es soeurs d.e La d. iv ine Providence deSaint Jean-cle-Eassel .

CCTETJ P. Catc ich isme des voeux à l rusa ;3e des personnes consacréesà Dieu dans 1tétat rel ig ieux. BRIIXEIIES (Version française)

Const i tut ions et Di-rectoire de Lr lnst l tut d.es soeurs d.e la Pro-vidence établ i à Saint , Iean-d.e-Bassel Diocèse d.e NancyNANCY 1876

Const i tu t ions e t D i rec to i - re de Lr lns t i tu t des soeurs de la Pro-vidence étab1i à Saint Jean-d.e-Bassel Diocèse d.e iVietzS/TRIiEBCURG 188.+

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3B'1,

Ï ,e D i rec to i re des soeurs de Ia Prov id .ence de Por t ieux conte-nant 1es cuvrages écr i t s pour e l les par l l i .Moye, p rê t re ,miss ionna i - re apos to l iquer leur fondateur , recue i l l i s e tcorr igés avec une i .ntrod.uct icn par Àl. l tAbbé Puy-Pénychanoine, vicaire-généra1 de Saint-Dié PCRTIEUX 1û5{l

Ï ,e Directoi-re des soeurs d.e la Provi ,Lence de Port ieux contenant1es ouvrages écr i ts pour el les par Lt. I , , {oye , prêtrer mj-s. -s ionna i - re apos to l ique, Ieur fond.a teur , recue i ] I i s e t cor -r igés , avec une in t rccLucù ion par i i t l . t tÂbbé ?uy-Pényrchano i -r€r v i-ca5-re-général d.e Saint-Dié, Deuxième éc1it ion, revueet corr i -gée par I tauteur d.e la Vie d.e i i i i . iv lofe PÀRIS 187/ i

Direktor ium d,es Schwestern von d.er gôtt l icfren Vorsehung zu i tap-po l tswe i - Ie r - D i rec tc i re cLes soeurs de la d . i v j .ne l rov idencecle Ribeauvill-é CuliilÂR 1910

Guld .e p ra t ique d .es Ecores L ib res , reuvres e t communautés , d io -cèses de Strasbourg, NancVr jv let2, IVUTRSEIIIE 1950

GRUBER l , t .J. Congrégat ion d.es soeurs de Ia Civine Provid.ence d.eSaint Jean-cle-Bassel 19C0- 191t, mémoire de maitr ise ,Fbculté d.es let tres et Sciences I fumaines de ir [etz - 1972

Journaux ( art ic les )Der E lsâsser N9 1 ,19 1903l e L o r r a i n N 9 9 9 1 9 0 3 - 1 3 . V I L 1 9 C + ; 1 5 . 2 1 . 2 8 . I . 1 9 0 5 i 1 9 A 6L o t h r i n g e r V o l k s s t i m m e N 9 9 8 1 9 0 3 1 1 1 r . I . 1 9 1 3 i 2 7 . V . 1 9 O ,l" lagdeburgische Zeitung lJs t3B 1892M e t z g e r V o l k s s t i m m e 3 C . I V . 1 9 1 JC o u r r i e r d e l r E s c a u l t 1 t ù 7 ; 1 9 O B ; 1 9 A 9 .Mon i teur c le Ia I ' i l ose l le 1O.XI I .186BS t r a s b u r g e r N e u e Z e i t u n g 9 . V . 1 9 1 3 ; 2 9 . I V . 1 9 1 3S t r a s b u r g e r P o s t N C 6 3 5 2 . V I . 1 9 1 1

KIEFFEIi E. l - tabbé ean Decker 1765-1t11,1t et 1a ccngrégat ion de ladi .v ine Provid-ence de Saint Jean-Ce-Bassel - ( Palquette )

I l lanuel cLe I ' r ières à l -rusage d-es soeurs de la Provid.ence deSai-nt Jean-r i .e-Bassel I1IETZ 1S95

À{OITES D.et FI i I } I l jEL E. Un exemple d.ta 'Japtat:-on scol-aire à uneéthnie minori taire Les rel i6ieuses enseignantes d.e Ri-beauv i l lé ( 63 paÉjes po lycop iées )

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Opuscule d.actylographi.é et non rel ié rr50 ans de présence auI(entuky d.es soeurs r le la divine Providence de Saint Jean-de-Bassel 'J 1r étude ne porte aucun t i t re et est rédigéeen langue anglaise.

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) i -u

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Statuts d.es soeurs de 1a Providence inst i tuées par l , { . IvÏoye;prê t re , m iss ionna i re apos to l ique, p récéC.és d .e l rh is -to r ique d ,e leur é ta .b l i ssemcnt , tan t en Europe qurenChine ; e t des le t t res d .e f i i . i r ioye , con tenant 1es règ1esd.e concLuite qut1l prescr i t aux Soeurs S/ i I I {T-DIEZ 1826

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392

I N D E X D E S N O I , T S D E P E R S O } I i \ i E S

ABEI A. ir I .AIEC II/EILORAÏ,BNBCiJTANDRE M.AITTH CH. (Sr)AUGUI}TBATiDO A,BARAT I,{ .S.BAUCHBAYEIi ou BAIERB F { K A . J . ( S r )BENOIT I .BEIJZIER (li{5r)BERTRA}TDBIHII,IEYER-TUCHT,EBIGA-I?E ii{. (S")tsIRKEIIJEYElR]]ISAKBISIIIARKBlut{EOEGIER A. (Sr )BOURBOYON (atn'e )BO{' IAY t i , (Sr)DREINIGC-,'.LIÂFL4,II li/i. G. ( Sr;

CASlku H.CAUVINCLE},'IJVJERCOI{RADCul{TAl,{INE H.

CREUTZEIiDA.I'TIDIO ( Sr;D IARBOY (i'{gr)DEÂNE (ST)DECKER J . (ab 'bé)

DELIES (chanoine)D0ifruliùrGETU)}T?TJIARIIN D.d.EDUBUTS C1. (ûic ir)

IV ,V , 17 , 55 , 1C5 t 112 .lx , 281 , 316.35913 t 18 .293 , 317 .191 .227 .

23r , 24A, 3/ ' ,+ ,235 , 331 ,XI .6 .236 , 25C, 251 , 258 .t ? o ,

273 , 271+ , 28 4 t )C5 , 315 ,42 , 58 , 3O7 , 3Og , 312 , 313 .Z l i C .1 . / ' t) ' i I a

322 , 324 , ) 29 , 3 )1 , 3T .IX , 235 , z r j , 3 )1 , 357 .255 , 2 { ro .c;6 .i ;3 .-30E.36 'o .2A2 ,255 ,266 ,26 t r 269 ,275 ,276 , 278 , zBC ,289 ,2% i r 3A1 ,3C2r3 ' 15 .4 I J t .

rx, ) t ,4.1 ) O .

ÉIx ,9c , 91 , 92 , 129 , 13 r , 137 , 141 , 142 ,1 i / ' , t 15 t i t 166 , 1û9 , 1c )2 , 367 ,130 , 133 , 136 , l 53 t 177 .293 .33 , 112 .294 .r r 1 , 5 , 6 , 7 , 12 , 1 ) , 15 , 16 , 17 , 18 , 1g ,20 , 21 , 22 , 23 , 24 , 29 , 3u , 31 , 39 , 52 , 1û1 ,1O2 , 103 r 1L4 , 14€ , , 1 t l g , 1 t9 , 1 rA , 111 , 153 ,155 , 169 , 1 , - )9 .24A, 249, 34t r t 36,1.1 [14 .

264 , 26U- , 269 , 274 .

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393

DUPANLOUP ( i 'xgr) 46, 213.DUPCNT DES rOGES(nt6 : r ) 136, 191, 195, 3 r7 .DURIIYECK Constan t ine (Sr )

EÏCTNEITNSTFAIIOIIf,

FETTIN ST A. (ST)

FEID( (?ère)FEYS (Abbé)Fl.iiCK G. de

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-tfL:UUh \ il€r/r r n lTn nT i r . r l r / î , 1 - - \f v v v d v ! r \ l : t f ) r /

I la iTTT. f r lT / L . , t - - \r \/ v rv rr \ rrrE)r /

FOIJRIER P.FRACtm A. (Sr)IIiESIONFR]TSC}trTill ,'7EN ( l[."r. )

G/,ND B. ( Sr)GAPI ( Abbé)GEROLIE IvI. ( Sr)GEiTSO}JGER.IRUDE ( ST)GtEYo (Abbé)GIII,lESC'II SSEGLrYliU G.GRTEDEIGIICS]]IDIER DE MATONSGROSSE F. (NITé)

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GI{U lj.tilt li.i . r} . t ùf ,,

GRUSY P. (A I IA)

GUENNCU J. (r i r ré)GUERICIO(GUIZOIHÂAG Ph. (Sr )HAENTZIEIII{llIriMHAI',{Oi{HANRTOTI/TRKINGS (l\'rgr)HAITTT,{.AI\TN

42, 1,7 .41 , 42 , 43 , 73 , 185 , 187 , 189 , 190 , 191 ,193 , 19+ , 196 , 197 , 19 i , 2Q1 , 2A2 , 259 ,2BO, 316 , 33C , 343 .331 , 315 .235 , 24Q, 3 t r+ , 357 .v , 47 r 65 , 1ùC , 101 , 158 , 171 , 172 , 171 ,333 , 357 .265 , 256 , 267 , 268 , 269 , 27A , 271 , 276 ,277 , 278 , 279 , 287 .275 , 2V6 .15 , 16 , 21 .Û .? l qJ a 2 ,

20 ,190 ,13 .33 ,11 .25 t r .236 .l l l sl ?t ) ,

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239,15 ,44,94 ,

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191 , 193 , )28 .

347, 35O, 353, 360.155, 236.

191 , 19c) .

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25, 32 ,16 , , 17 ,l Q s 4 l t

43, 18C, , 189.1 t , 1 ! ; 5 , 37 .51 , 173 .

54 , 155 , 3O5? 306 , 3C7 .

12 ,13 .331 , 347 ,2 t7 , 32 j , ) 23 , 353 , ) 69 , 37 r .

24 t 25 , 25 , 27 , 28 , 30 , 31 , 32 , 38 ,I r3 , 5u , 63, 68 , 69, 75 , 77 , c)2, )3 ,gB , 1Ou , 1A ) , 138 , 146 , 147 , 15A , 158 ,

173 , 17+ , 177 , 1E3 r57 , 155 .32).97 , 101 , 149 .23 , 16 .2C0 .188 .23O.130 , 175 .2 r1 , 289 ,189 .

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I IERTZOG E. (Sr )HOULNE /r . (Sr)

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HUFFNER (Sr)HUI],EYISY d.e ZEGWARÎJi,NTOltT

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Î:'UTRBACH (I'ngr)Iv1AI{CHAT, J.!I/,IiCHAltD (Sr)l , iAfHIAS F.X. (Chan.)I \ 'TÂSSON (AUNO)

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IvIAITIN E. (arté)INEJANESI.,[EYER (Srs)MrcHEl, N. (AtUE)

I,/ICET,],ER VONMlOI-LAT}-iClTES (Sr)IIOYE J .Li. (auté )

N N E B J . ( S r )

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rvEl{AZ ( it/lgt /NIEGETET Ii.cBRY (Chano ine)o rDCtlrD (sr)o rSHÂllcNESSY (Sr)il ' OSIdOND (l,ti,r)O Z O U F J .OZÙUF } [ .PRUST r:,.

PEIIICIEIi (t,tgr)PTE lXrPrE XPI}ICK D.PINET Â.PCIDEVIN i i .

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PUTlE],I{OTilPUTf.KÂlfiiiEll Voni iCTH Fr.ii.f,ULIIf (Chanoine)NICIITEiiiiOH/.N CHÂBOT ÂrCesl,NDEit S. (Sr)SCI{IE1I{},E;l'scHr,rITT Èt. (sr)

SC}IITEIDEIIsclmoDSCHUITZSClt'{S BR.I';UI(FEï,SSûURIEIi Fr.STDHIESîlrEBlEli J. (l,1gr)T/. I l lEiUR / i .V.(Sr)T}iIERS

f x , 134 , 135 , 137 , 141 , 142 t 143 t 14 t i , 145 ,176 .19C , 3A5 , 3û6 , 366 ,11 , 1 ) .365 , 3e6 , 367 .16 r 33 r 34 r 37 , 1116 , 172 , 176 , 1g8 r 21g ,3C7 , 3oB .338 .rv.? . 4 1J ' t t a

r , I r , I I T , rV , V , V I , 1 i j , 11 , 12 , 1 /_ , 16 ,17 , 18 , 19 , 2A , 23 t 52 , 5 i r , 55 , 56 , 57 , e1 ,E8 , 1o1 , t 105 , 1ù5 , 108 , 10g , 11c , i 1 i , 1 i 2 ,114 , 116 , 117 , 110 , 141 t 146 , 1 r iB , 3 t2 .265 , 26& , 269 , 27C, 271 , 275 , 276 , 277 , 27812ûg | Zgc , 2 ' ) 1 , 2 i 7 , 3oo .273 , 27 t , 293 .1+9 , 50 , 97 , 21C , 331 .2. I

3A3 .256 , z t i .1 r ,

t r x , 78 , 212 .14 , B t .fX, 39r 45, ! r5r 61 i r 55t 98, , t ' j , 152, 15/ i ,156 , 165 , 17A , 212 .276 , 27 r : ,1931 22 i .277 , .( t i , .

xr.| 1 s ë I r .

24O.215, 357 o 3€,C ,IX r 43 , 185 , 24 / r , 285 , 31 ,5 , 355 , i 57 .9, 16, r .358 .t r 10 ,1 r5 .21; "23 r t 2 '+C , 2+9 , 25Q, 31 r t r , 3 r7 , 358 , )C t , .15 , 34 , 23a , 237 , 238 , 23 l t t 2 | , \ , t 2 , i 1 , 2 ! , z r243 , 2+4 , 215 , 2 t ,6 , 21 ,7 , 2 , .9 , Z rLg t 25O, 251 ,253 , 26A , 2 i 2 .11,,!, t 11r5 .236 .267 ,ë . I Z o

7 .23€. , .26C, 267 , 268 , 270 , 275 , 278 .12 .' t ) .

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UI I1 ICH l . (Sr )V,/j-I,.{YVr':TET{,T ( Cfranoine )VEIiEJ,TSSEVEIiIiOl',INLISVEUI],T,t,TVOUIOTlihHl /i.

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I t 13 '212 .66 , 67 , 78 , 83 .3C7 , 3oB .152 , 15 t i ,18 4 , 313 .27V , 27 . : .323 .28 , 64 , 65 , 66 , 7C , 79 .. t l 1

318..1 1C , 155 .g , 26 , 27 , 30 ,1C3 , 13Q, 1E3 t241, , 336.r x , 331 , 337 ,48 .13 .IX , 212 , 265 , 232 , 315 ,

31 , 33 , 34 , 35 , 59 , 7 , t r ,188, 19E, 218, 238, 2 ,^ i ,3 ,

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397

T l i B l E D E S I / I A T I E R E S

I l i l l l o D U C E I C N . . . o . . . . . , . . . . . . o . . . . . . . . . P P . I . X I I IÂ b r é v i a t i o n s . . r o . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o . . . I . ' î r v

?I{EirlIERE PlfiîIE : UNE JEUNE INSTIIUTION EI\ilSEIGNANTEDE I'EST QUI DEFIT]IÎ SES STRUCTURES

1827 - 1B7A

CHAPTIRE r : UNE coNGREG^Trc)N ENSETGNÂÀITE DE IrESt ÂuIEI'{DEIVIâIN DE SÂ FONDTITIC,N

I . IES

l r

PRCVIDENîES DE l/lilyp 61t1 hRIi/iINE rillElt{r',NDB

VERS UIIE IDENTITE CIVIIE ET REIIGIEUSE.a ) L e u r t e r r e d . r é l e c t i o n : u n v i e u x s i t e- monast ique

b)Des ins t j . tu t r i ces chré t j ,ennes d i r igéesp a r d e s e c c l é s i a s t i q u e s

c)Tenta t ive d . tass in i la t ion aux assoc ia t ionsc l iocésa inos

IES DtriiECTEUIiS DE SliINl-JEAI'l FÂCE ÂUPROJET II\TTTÂI

a)Jean DECKER : 1802 - l } I t r ;b) l tabbé l ierre Gi iUSy z 18/ i5 - lS|,Cc)Christophe I / ' I?VETTE : 1B50 - 1C63d) lT ico las ïv . f ICHEt : 1B6 l - l tTC

a) In i t ia t ion à t ravers la sp i r i tua l i tédu fondateur

b) la nov ice à p ied c f toeuvrec ) U n e c h a r t e , u n c o d e

2 .

P P . 5 . g

P ? . B . i l 0

P P . 1 0 . 1 5

TT .1 ' 7 .24ï 'P .24 .31ï ,T .31 . 33PP ,33 .38

Tr> .51 .56

1 n F a

L J ! . 4 | Ù . ) )

PP,6C: .62

II. PIIEI'I ' i{ATION DTUNE FIILE DE I!1t,YE /i S.f" C/,Î;iIDRE DTIIJSTIT1TTRICE

1 . trURLUiTION PRu,ïESSICNNEIIE : T,tELEVE-lll,ITnnSSEa)contenu de ]a fo r rna t ion pro fess ionne l - le pp . i9 .1 { )b ) le matér ie l péda6;o ; ; ique en usage }p . .?C.4-5c ) O r i i l i n e g é o g r a p h i q u e d e s é 1 è v e s 1 p . 4 6 . 5 0

2. FL)RI,/I,ITICN IiEI,IGIEUSE : t I{0VICE

CHAPTTIiE II : l CCNGREGATION DE S1,INT Jul.N-lE-B/rssEL AU SERVIcEDE IIENFANCE RURAIE

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I . IIINSTTTUTRTCE ENÎRANT EN F1CNCTION

1 .

2 .

IES CCNDIÎIONS l\il iTERIl:ll lESa)Une vie pauvreb)Une vie de sol j - tudec)Un salaire plus que nod. lqueSA COMPDTENCE }ROFESSTOIINEILEa)Le maî t re d téco Ie au XIXr -e s ièc Ieb) l t ins t i tu t r i ce c1e Ss jn l -Jeanc) Ses C i rec t ives péd.agog iques cLe

première rnain

ENSEIGNEI'ENT PARTÏCU],IiJR AI.IX REGIÛI{S

P P . 6 5 . 7 7T r ' . 7 8 . 9 1P P , g 1 . g 5

P P . r ) 7 . g iP P , t g . 1 4 2I P . 1 C 3 . 1 1 8

GERIYI.ANOPHONESÏ I . U N

1. UNE LEîHODE IiTtACFIEE A LTHISTCtrRE luCri,l,Ea ) l a m é t h o d . e r t c o m p a r é e r t P P , 1 1 9 . 1 2 Cb)L templo i du temps à l t in té r ieur c lu p rogrammeP. l2 l . ' 123

2. SUR ],IEI\SEIGNELI0NÎ DU FturNC/,IS DiJiS IESECCIES DE IÂ P/.RTIE iilLEIllANDEa)Pourquo i le f rança is ne progresse- t - i l pas ? PP.123.125f )Des méthod.es à employer d .ans les c t i f fé ren- PT.125.126

t e s m a t i è r e s e t s e c t i o n sc)At t i tuae généra le à ad .op ter devant l rense j - - PT.127.128

gnement du français

CHAPITITE III 3 I'INSTITUTICN F/iCE AU PROBIEI,.,'IE SCUI/,IRE REGIONAL

Ï I I INSRCDUCTICN DU FRANCAIS

1. PIÂCI] -)U IR/ûIC,',IS ii, Si.lCTNLrii GXrr J.liri ' i, i,.l{DalPrior i té à 1a langue maternel leb)J,es foyers d.e résistancec)T,es inst i tutr ices d,e Saj-nt-Jean

2. IX PRCCES DB CCI\/IPETENCEa)pu cô té de l - tau tor i té adrn in is t ra t i veb)Vers un éc la i rage b i la té ra I de leur

compétence rée lLe

II. IITCIS JÂIONS DE I'ruÎATION : 1836 - 18'i5 - 1563

1. 1836 . DECKER UU ],E PLEl,{IEIi ATPEL A li"i itEtr"ùRI\,tEa) t tSans ê t re d .e f rança ises tou tes fa i tes r l

b ) t 'Céc le r leur p lace pour un p lus g ranc l b ien r t

2. 1845 . GRUSY HERITIER DU FASSEa)P ier re Gr lsy fa i t 1e po in tb ) } ia la ise généra I dans la pc l i t ique sco l -a i re

3. 1863. I'AI}BE MICHEI OU IE IRIOIi,{PHE DU FRANCATSa)Une périod.e d.e mise en vei-Ll-euseb) I , ru l t ime a l ignement

TP,133 .1 )4tT .13+ .138PT ,138 .139

P 'L ' . 144 .1+3PT ,1 t r 3 . 146

tÈ .14 t . 1 r3P l , . 154 .159

PP .159 . 166'PT ' .167 .172

PT .17 ) . 175PP .175 ,1 .T8

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DEUXIEI,E ?ÂRTIE : S,/.II{T JEAN-DE-B/iSSET, AU fEi.,,,lPS DE ItANtr,EXI,cN

CHAPITII.E IV : IIOIE ]:TEITI/iINANT DES .tEIiSÛI\i\ 'ÂLITES AY,4,NT ]]IRIGE IACONGI. . ;1,TION EIITRE 137C ET 1'15

I . litBN'IE ANS DE i'RCSIEiTITE

1. SÛEUR CCNSTANTII\-E I ]CK . . 1 ' ,6Û-1J-5a) Son pro f i l - psycho log ique e t hurna in pp , l i - ro .1 tz'L \ le rencuveau in té r leur Ê1, .1 tZ .ZOz

a t )Le cos tume re l ig ieuxb ' ) l e d o m a i n e d e 1 a s p i r i t u a t i t éc | ) I ,es travaux d lagrancl issement

2 .S0EUR ANNA HûUINE : 1uJ5-1)c3a ) U n e l e n t e a s c e n s i o n L T . Z A | , . 2 1 9b) Soeur Anna, su1, .é r ieure 6énéra le i ' r ' .22v .23( ,

II. jiEUL GEIIEIiAIATS CvNTRARIES

1. SCEUR t ,ATI I I IDE SCHi / ï ITT z 1 )A3-1 . tC9a)Des i -n i t ia t i ves in té r ieures ccur iË-euaes lL . .2 ] ,S .Z+3b ) U n e a d m i n i s t r a t i o n c o n t e s t é e p [ , , 2 ; r 3 . 2 5 1

2. SCEUR i , ' iARIA HOUINE : 190,--191ûa)Soeur ldar ia l lou lné , co- fond-a t r i ce en

'P i ,251,253

-Amériqu_eb) Soeur - i r ia i rcu lnJ , su i . -é r ieure , t Jnéra l -e , , ,253 .259

cIlA?ïTIir; v : EXi'hl' lsILl'i DE lA ccIsGREGArr0li - IES TtiIIANTATICNS

A I I E,IIIAI\IGEIT

I . IES ETATS-UNIS DthI:EII IQUE : TEIi . I IE ,E iTi ISSI(. Î i ,TERRE DtESI-OIR

1 . L,1- BRAIiCHE rfl",(]YE tr AU TEXASa, ienèse de 1 t inp lan ta t ion T 'Ê ,2 . r ( . ,275b ) V e r s l ? é m a n c i p a t i o n È t , . 2 7 5 . 7 J z

2o LA FUNDATIOI{ I' lriL,YE" AU KENTUCI|Ya)Une foncl: t ion tr ibutaire du Kulturkampf yT.2' t i2.Z>ûb)Déve loppenent de Ie fond.a t ion r t l ioyer t I , l ,2c . t8 .3 t t / i

aux Etats-Unis d. rAméri_que

ÏÏ . IA FUNDAII'JN IIMOYEI' EI'r AIGERIE

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400

a) Ies pro je ts miss ionna i res d .e l ' , {g r lav iger ie pp .3Cj .3ATb ) C r é a t i o n d e s p o s t e s d . e R o v i g o , C h e r c h e l , ? p . 1 0 7 . 3 1 4

Sidi-Moussa

Ifï' SAII{T-JEAN EI,I BELGIQUE

a) Genèse d.e l - t i raplantat ionb)Déve loppernent de la p rov ince

CHAPITRE IV : IES GMNDS PROBIE}{ES

PP.317 . 319Pv.324.325

PP.33 1 . 336PP.336 .346

6s i f isg2 pT.3+7.35j'PT . ) JJ .36c t

be lge

I . IA CONGREGATTON FACE AIIX PROBIE}IES SCOTJÀTRES

1. UNE NOIIVEIIE TJEGISIATIONa)Lois et orci .onnances

b) Inc idences dans la congrégat ion

2. ]JES I\,{ESURES DIEXCEPTIONa)Intervent ion d.e Mgr I ' leck, évêqueb)T,a chasse au f rança is

C O N C I U S I O N G E ] V E i T A ] , 8 PT .373 .3A2

A N N

S O

Planches

E T B I B ï , : I 0 G R / i l H I E

I . A R C H I V E S . . . . . ' . . o . . . . . . : : : . . . . . . . . o . . . . . . . . . . . . P . 3 8 l t

I I . S O U R C E S D f V E R S E S . o . . e . . : . : . . . . o . . . . . . . . . . . . . . ' . . ! . ) 8 6

III. BIBIIO GRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . | . . . . . . . . P . J{.lB

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PERSONNES P .392

S . . . . . o . . . . . . . . . . . . . P .397