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Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes Elizabeth J. Macfie et Elizabeth A. Williamson Avec la contribution de Marc Ancrenaz, Chloé Cipolletta, Debby Cox, Christina Ellis, David Greer, Chloe Hodgkinson, Anne Russon et Ian Singleton Éditeur de la série : E.A. Williamson Document occasionnel de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN No. 38

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Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singesElizabeth J. Macfie et Elizabeth A. WilliamsonAvec la contribution de Marc Ancrenaz, Chloé Cipolletta, Debby Cox, Christina Ellis, David Greer, Chloe Hodgkinson, Anne Russon et Ian Singleton

Éditeur de la série : E.A. Williamson

Document occasionnel de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN No. 38

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Au sujet de l’UICN

L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, aide à trouver des solutions pratiques aux problèmes de l’environnement et du développement les plus pressants de l’heure.

L’UICN œuvre dans les domaines de la biodiversité, des changements climatiques, de l’énergie, des moyens d’existence et lutte en faveur d’une économie mondiale verte, en soutenant la recherche scientifique, en gérant des projets dans le monde entier et en réunissant les gouvernements, les ONG, l’ONU et les entreprises en vue de générer des politiques, des lois et de bonnes pratiques.

L’UICN est la plus ancienne et la plus grande organisation mondiale de l’environnement. Elle compte plus de 1 000 membres, gouvernements et ONG, et près de 11 000 experts bénévoles dans quelque 160 pays. Pour mener à bien ses activités, l’UICN dispose d’un personnel composé de plus de 1 000 employés répartis dans 60 bureaux et bénéficie du soutien de centaines de partenaires dans les secteurs public, privé et ONG, dans le monde entier.

Web: www.uicn.org

La Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICNLa Commission de la sauvegarde des espèces (CSE) est la plus grande des six Commissions bénévoles de l’UICN avec un réseau

mondial d’environ 8000 experts. La CSE conseille l’UICN et ses membres sur les nombreux aspects techniques et scientifiques de la conservation des espèces et consacre ses efforts à préserver la diversité biologique. La CSE apporte une contribution notable aux accords internationaux concernant la conservation de la diversité biologique.

Web: www.iucn.org/themes/ssc

Le Programme pour les espèces de l’UICNLe Programme de l’UICN pour les espèces soutient les activités de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN et de

ses groupes de spécialistes, tout en appliquant des initiatives de conservation des espèces au niveau mondial. Il fait partie intégrante du Secrétariat de l’UICN et il est géré depuis le Siège international de l’UICN à Gland, en Suisse. Le Programme pour les espèces comprend plusieurs unités techniques qui se consacrent au commerce des espèces sauvages, à la Liste rouge, aux évaluations de la biodiversité des eaux douces (toutes se trouvent à Cambridge, Royaume-Uni) et à l’initiative d’Évaluation de la biodiversité mondiale (située à Washington, États-Unis).

Le Groupe de spécialistes des primates UICN/CSE Le Groupe de spécialistes des primates (GSP) se préoccupe de la conservation de plus de 630 espèces et sous-espèces de prosimiens,

de singes et de grands singes. Il a pour tâches particulières d’effectuer des évaluations des états de conservation, de compiler des plans d’action, d’émettre des recommandations sur des sujets liés à la taxonomie et de publier des informations sur les primates pour les orientations de politiques de l’UICN. Le GSP facilite l’échange d’informations essentielles parmi les primatologues et la communauté professionnelle de la conservation. Russell A. Mittermeier est le Président du GSP, Anthony B. Rylands est le Vice-président et Liz Williamson est la Coordinatrice de la section sur les grands singes.

Web: www.primate-sg.org/

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Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes

Avec la contribution de Marc Ancrenaz, Chloé Cipolletta, Debby Cox, Christina Ellis, David Greer, Chloe Hodgkinson, Anne Russon et Ian Singleton

Elizabeth J. Macfie et Elizabeth A. Williamson

Éditeur de la série : E.A. Williamson

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La terminologie géographique employée dans cet ouvrage, de même que sa présentation, ne sont en aucune manière l’expression d’une opinion quelconque de la part de l’UICN ou des autres organisations concernées sur le statut juridique ou l’autorité de quelque pays, territoire ou région que ce soit, ou sur la délimitation de ses frontières. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de l’UICN ou des autres organisations qui y ont participé.

L'UICN et les autres organisations concernées rejettent toute responsabilité en cas d'erreurs ou d'omissions intervenues lors de la traduction en français de ce document dont la version originale est en anglais.

Publié par : UICN, Gland, Suisse

Droits d'auteur : © 2010 Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources

La reproduction de cette publication à des fins non commerciales, notamment éducatives, est permise sans autorisation écrite préalable du détenteur des droits d’auteur à condition que la source soit dûment citée.

La reproduction de cette publication pour la revente ou à d'autres fins commerciales est interdite sans autorisation écrite préalable du détenteur des droits d'auteur.

Citation : Macfie, E.J. et Williamson, E.A. (2010). Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes. Gland, Suisse : Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICN. 85 pp.

ISBN : 978-2-8317-1272-7

Photos couvertures: [Recto] Gorille de plaine de l’ouest, Parc approuvé national de Loango, Gabon. Photo © Christopher Orbell/MPI-EVAN. [Verso] Orang-outan de Sumatra, Parc national de Gunung Leuser, Indonésie. Photo © Perry van Duijnhoven.

Traduction : Fanja Andriamialisoa

Disponibilité : http://www.primate-sg.org/

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Table des matières

Section 1 : Résumé exécutif ...............................................................................................................................................1

Section 2 : Introduction ......................................................................................................................................................2

2.1 LeGroupedespécialistesdesprimatesetlaSGS..................................................................................................................22.1.1 Liensavecd’autreslignesdirectricesdemeilleurespratiquespourlaconservationdesgrandssinges...............2

2.2 Objectifsdeceslignesdirectrices............................................................................................................................................4

2.3 Publiccible 5

2.4 Scénariosdetourismedevisiondesgrandssingesabordésdanscedocument...................................................................62.4.1 Comparaisonentresitesdemilieuxnaturelsetancienssitesdecaptivité.............................................................6

2.5 Introductionautourismedevisiondesgrandssinges.............................................................................................................72.5.1 Pouvons-nousqualifierletourismedevisiondesgrandssingesde«tourismedurable»oud’«écotourisme»?....8

Section 3 : Expériences mondiales du tourisme de vision des grands singes .....................................................................9

3.1 Historiquedutourismedevisiondesgrandssinges...............................................................................................................9

3.2 Leçonsapprisesdesprogrammestouristiquessurlesgrandssinges..................................................................................123.2.1 Letourismedevisiondesgrandssinges—unoutilouunemenacepourlaconservation?.................................123.2.2 Intérêtmondialpourletourismedevisiondesgrandssingescommestratégiedeconservation.......................133.2.3 Lesdifférencesentrelesespècesquiontuneimportancepourletourismedevisiondesgrandssinges..........133.2.4 Profilsdesvisiteursimpliquésdansletourismed’observationdesgrandssinges..............................................143.2.5 Différentstypesdetourismedevisiondesgrandssinges....................................................................................143.2.6 Lagestiondesattentesdestouristes....................................................................................................................153.2.7 Laréplicationdesexpériencesréussiesn’estpastoujourspossiblenisouhaitable............................................153.2.8 Impactdel’insécuritésurlesmarchéstouristiques..............................................................................................153.2.9 Impactdel’économiemondialesurlesmarchéstouristiques..............................................................................163.2.10 L’habituation-uneopérationinvariablementlongueetrisquée............................................................................163.2.11 Lerenforcementdesrèglementationstouristiquesestessentielmaissouventinsuffisant..................................173.2.12 Évaluationd’impactsenvironnementauxetétudesdefaisabilité..........................................................................183.2.13 Lesétudesd’impactsetleprogrammedesuivisontessentiels...........................................................................193.2.14 Letourismedevisiondesgrandssingescommeoutildedéveloppementpourlescommunautéslocales........203.2.15 Importancedel’évaluationéconomiqueetdesétudesdelademandetouristique..............................................213.2.16 Importancedesévaluationsducomportementdupersonnelenchargedesactivitéstouristiques.....................223.2.17 Toutestquestiond’emplacement.........................................................................................................................223.2.18 L’approvisionnementennourrituren’estappropriéniàl’habituationniautourisme............................................223.2.19 RéductiondurisquedecontagionavecdesmasquesrespiratoireschirurgicauxN95........................................223.2.20 Leproblèmedutourismeavecdesgrandssingesayantautrefoisvécuencaptivité...........................................243.2.21 Conclusionsàpartirdesleçonsapprises..............................................................................................................24

Section 4 : Impacts du tourisme de vision des grands singes ...........................................................................................26

4.1 Tableaudesbénéficespotentielsdutourismedevisiondesgrandssinges..........................................................................26

4.2 Tableauxdescoûtsetinconvénientspotentielsdutourismedevisiondesgrandssinges....................................................27

4.3 Discussionsurlesprincipauximpactsdutourisme...............................................................................................................304.3.1 Impactpositifclé-financementdurabledelaconservation.................................................................................304.3.2 Impactpositifclé-renforcementdusuivietdelaprotectiondesgrandssinges.................................................304.3.3 Impactnégatifcritique-transmissiondemaladies...............................................................................................304.3.4 Impactnégatifcritique-changementsdecomportement....................................................................................324.3.5 Impactnégatifcritique-vulnérabilitéaubraconnage...........................................................................................33

4.4 Conclusionssurlesimpactsdutourisme..............................................................................................................................33

Section 5 : Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes ..............33

Lignes Directrices Globales pour tous les Grands Singes ..................................................................................................34

5.1 Principesàappliquerpourqueletourismesoitunoutildeconservationdesgrandssinges...............................................345.1.1 Letourismen’estpasunepanacéenipourlaconservationdesgrandssingesnipourgénérerlesrevenus......345.1.2 Letourismepeutrenforcerl’appuiàlong-termedelaconservation.....................................................................34

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5.1.3 Laconservationdoitconstituerl’objectifprincipaldutourismedevisiondesgrandssinges.............................. 345.1.4 Lesbénéficesdelaconservationdoiventlargementsurpasserlesrisquespotentiels......................................... 345.1.5 L’investissementetlesactionspourlaconservationdoiventperpétuellementêtremaintenus........................... 345.1.6 Letourismedevisiondesgrandssingesdoitreposersurdesbasesscientifiquesrigoureusesetobjectives.... 355.1.7 Lesavantagesetprofitsdescommunautéslocalesdoiventêtremaximisés....................................................... 355.1.8 Leprofitdespartenairesdusecteurprivénedoitpasêtrelaforcemotrice......................................................... 355.1.9 Ledéveloppementdutourismedoitêtreguidéparunecompréhensioncomplètedesimpacts......................... 35

5.2 Phased’évaluation.................................................................................................................................................................365.2.1 Connaissancedescoûtsetdesbénéficesparlespartiesprenantes................................................................... 365.2.2 Critèrespoursélectionnerlessitesdetourismedevisiondesgrandssinges...................................................... 365.2.3 Étudesdefaisabilitéetanalysed’impactsdessitespotentiels............................................................................ 375.2.4 Autresévaluationsnécessairespourprendreunedécisionsurl’expansiondutourisme..................................... 38

5.3 Phasedeplanification............................................................................................................................................................385.3.1 Optimisationdesimpactscommeélémentclédeconceptiond’unprogramme.................................................. 385.3.2 Évaluationdesimpactsdel’habituation................................................................................................................ 395.3.3 Critèresdesélectiond’unsiteoud’ungroupe...................................................................................................... 395.3.4 Développementetaffinagedesprotocolesd’habituation..................................................................................... 415.3.5 Plansdedéveloppementtouristiquepourdessitesjugésadéquatsetfaisables................................................ 42

5.4 Phasededéveloppement.......................................................................................................................................................44

Lignes directrices pendant l’habituation : ............................................................................................................................445.4.1 Pasd’apportdenourriture..................................................................................................................................... 445.4.2 Respectdesprotocolesd’habituation................................................................................................................... 445.4.3 Distancescibléespourl’habituation...................................................................................................................... 445.4.4 Habituationauxobservateursportantdesmasqueschirurgicaux........................................................................ 445.4.5 Éviterl’habituationexcessive................................................................................................................................ 45

Atténuation des impacts : .....................................................................................................................................................465.4.6 Suivisanitaireetréponsevétérinaire..................................................................................................................... 465.4.7 Programmesdesantépourlesemployés............................................................................................................. 465.4.8 Programmesdesantécommunautaires................................................................................................................ 465.4.9 Sensibilisationetimplicationdescommunautésdanslesactivitéstouristiquesd’observationdesgrandssinges....46

Systèmes de gestion : ...........................................................................................................................................................485.4.10 Systèmesderéservationstouristiques.................................................................................................................. 485.4.11 Structuresdeprix.................................................................................................................................................. 495.4.12 Effortsdepromotion.............................................................................................................................................. 505.4.13 Aspectsliésaupersonnel...................................................................................................................................... 505.4.14 Formationdupersonnel......................................................................................................................................... 515.4.15 Plansdesecoursetd’urgence.............................................................................................................................. 52

5.5 Phasedemiseenœuvre—règlements...................................................................................................................................53

Règlements – Avant la visite .................................................................................................................................................535.5.1 Diffusiondesrèglementsparlesopérateurstouristiquesetlesagencesderéservation..................................... 535.5.2 Vaccination............................................................................................................................................................. 53

Règlements – À l’arrivée .......................................................................................................................................................535.5.3 Présentationdesimpactsdutourismeetdesaspectsdesécurité...................................................................... 535.5.4 Évaluationguidéedesantéavantledépart........................................................................................................... 545.5.5 Évaluationdesantéprofessionnelle...................................................................................................................... 54

Règlements – Pendant la visite ............................................................................................................................................545.5.6 Nombremaximaldetouristesdansungroupe..................................................................................................... 545.5.7 Uneseulevisitetouristiqueparjour...................................................................................................................... 555.5.8 Pasdevisitespourlespersonnesmalades.......................................................................................................... 555.5.9 MasquesrespiratoiresN95.................................................................................................................................... 555.5.10 Lesenfantsdemoinsde15ansnesontpasautorisésàparticiperàlavisite..................................................... 565.5.11 Lepersonnelnonessentieldoitresteréloignédesgrandssinges........................................................................ 565.5.12 Empêcherlacontaminationdel’habitatpardesdéchetsalimentaires................................................................. 565.5.13 Distanceminimaleàconserveraveclesgrandssingeshabitués......................................................................... 575.5.14 Limitationàuneheure........................................................................................................................................... 575.5.15 Lavagedesmainsethygiène................................................................................................................................ 575.5.16 Politiquespourlespourboiresetlessalairesdupersonnel.................................................................................. 585.5.17 Suivietapplicationdesrègles............................................................................................................................... 58

Règlements – Gestion du site ...............................................................................................................................................595.5.18 Infrastructuresconçuespourminimiserl’impactsurlesgrandssingesetleurhabitat........................................ 595.5.19 Infrastructuresadministrativesetlogementdupersonnel.................................................................................... 595.5.20 Lescommunautéslocalesdoiventprofiterdel’hébergementtouristique............................................................. 60

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5.6 Phasedesuivietd’évaluation................................................................................................................................................605.6.1 Rechercheappliquée............................................................................................................................................. 605.6.2 Suividupersonnel................................................................................................................................................. 615.6.3 Suivietévaluationduprogramme......................................................................................................................... 61

Lignes Directrices pour des Situations ou des Espèces Particulières ...............................................................................62

5.7 Lignesdirectricesselonlesespèces......................................................................................................................................625.7.1 Gorillesdel’est...................................................................................................................................................... 625.7.2 Gorillesdel’ouest.................................................................................................................................................. 625.7.3 Chimpanzés........................................................................................................................................................... 635.7.4 Bonobos................................................................................................................................................................ 645.7.5 Orangs-outans(SumatraetBornéo)...................................................................................................................... 64

5.8 Considérationsparticulièrespourlespopulationsréduitesetendangercritiqued’extinction.............................................665.8.1 Programmesdegestiondesrisques..................................................................................................................... 665.8.2 Optimiseravantd’étendre..................................................................................................................................... 66

Section 6 : Conclusions ................................................................................................................................................... 67

Section 7 : Remerciements .............................................................................................................................................. 67

Section 8 : Bibliographie .................................................................................................................................................. 68

8.1 Publicationscitées..................................................................................................................................................................68

8.2 Bibliographie–autrespublicationsintéressantes..................................................................................................................73

Appendice I – Exemples de règlements pour les touristes ................................................................................................ 74

A. Gorillesdel’est.......................................................................................................................................................................74

B. Gorillesdel’ouest:pistage....................................................................................................................................................75

C. Gorillesdel’ouest:visitesdebais.........................................................................................................................................77

D. Gorillesdel’ouest:randonnéeenforêt/observationopportuniste.........................................................................................78

E. Chimpanzés...........................................................................................................................................................................79

F. Orangs-outans:sauvages.....................................................................................................................................................80

G. Orangs-outans:sauvagesetex-captifs.................................................................................................................................81

Appendice II – Informations sur les masques faciaux/masques respiratoires N95 ............................................................. 84

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Section 1 : Résumé exécutif

Letourismeestsouventproposécomme1)unestratégiepourfinancerleseffortsdelaconserva-

tiondesgrandssinges1etdeleurhabitat,2)unmoyendefaireparticiperlescommunautéslocales

àdesactivitésdeconservationliéesauxgrandssingesetd’entirerprofitou3)uneentrepriseà

simpleobjectif commercial.Siquelquessitesprouventquece typede tourismeorientépar la

conservationaunpotentielimportant,laréussiten’estcependantpaspossiblepourchaquesite

proposéen raisonde risques importantsquiexigentuneapproche trèsprudente.Si l’initiative

n’estpasfondéedèsledépartsurdesprincipesdeconservation, les intérêtséconomiquesris-

quentdeprimeretdemettreenpérillebien-êtreetlasurvieultimedesgrandssingesainsique

lapréservationdeleurhabitat.Touteslesespècesdegrandssingessontendangerouendanger

critiqued’extinctionselon laListe rougedesespècesmenacéesde l’UICN(UICN2010). Il faut

doncabsolumentqueletourismedevisiondesgrandssingesadhèreauxlignesdirectricesdece

document.

Lesprincipesdirecteursdesmeilleurespratiquesenmatièrede tourismedevisiondesgrands

singessont:

• Le tourismeest ni unepanacéepour la conservationdesgrands singesni pour

générerdesrevenues.

• Le tourisme peut renforcer l’appui à long terme de la conservation des grands

singesetdeleurhabitat.

• Laconservationestprimordiale-elledoitêtrel’objectifprincipalpourtoutsitedes

grandssinges,etletourismepeutêtreunoutildesonfinancement.

• Letourismenedoitpasêtredéveloppésurdessitesabritantdesgrandssingesuni-

quementsilesbénéficesanticipéspourlaconservationetidentifiéspardesétudes

d’impacts,l’emportentdemanièresignificativesurlesrisques.

• Lesinvestissementsetactionsrenforcésdeconservationsurlessitesdetourisme

devisiondesgrandssingesdoiventêtreperpétuellementmaintenus.

• Lagestion du tourismede visiondesgrands singesdoit reposer surdesbases

scientifiquesrigoureusesetobjectives.

• Lesavantagesetprofitsdescommunautésquiviventprèsdeshabitatsdesgrands

singesdoiventêtremaximisés.

• Lesprofitsdespartenairesdusecteurprivéetd’autresbénéficiairesdesrevenus

associésau tourismesont aussi importants,maisnedevraientpasconstituer le

motifdedéveloppementoud’expansiondutourismedevisiondesgrandssinges.

• Ledéveloppementdutourismedoitêtreguidéparunecompréhensioncomplète

desimpactspotentiels;lesrépercussionspositivesdutourismedoiventêtremaxi-

misées ; les impacts négatifs doivent être évités, ou si c’est impossible, mieux

cernésetatténués.

Lesuccèsou l’échecfinald’unsite touristiqued’observationdegrandssingespeutdépendre

devariablesdifficilesàcernerpour lesresponsables,quià l’origine,basent leursdécisionssur

lesrevenuspotentielsdontcelapeutgénérerpourdesprogrammesdeconservationendifficulté

financière.Cependant,plusieursfacteursbiologiques,géographiques,économiquesetmondiaux

peuventrendreunsitetouristiquepeujudicieuxounon-durable.Ceciestdûauvolumedumarché

touristiqueinsuffisantetaufaitqu’unsiteparticulierpeutnepasgénérerassezderevenuspour

couvrirlescoûtsdedéveloppementetd’opération,ouencorelesgrandssingesnesontpasproté-

géscontrelesnombreuxaspectsnégatifsinhérentsautourisme.Detelséchecsaurontdegraves

1 Cedocumentconcernelesgrandssinges.Ledéveloppementd’untourismedevisiondesgibbonsetsia-mangsoud’autresprimatesn’estpasspécifiquementtraité.Letourismedevisionfaitréférenceiciàceluidesgrandssinges,mêmesiplusieursquestionssoulevéesdanscedocumentserontpertinentespourlesgibbonsetlessiamangs.

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conséquencessurlapopulationdegrandssinges.Unefoisquelesgrandssingessonthabitués

auxobservateurs,lesrisquesdebraconnageetd’autresformesdeconflitsavecleshumainssont

plusimportants.Lesanimauxdoiventêtreprotégésàvie,mêmesiletourismeéchoueous’arrête

quellequ’ensoitlaraison.Letourismedevisiondesgrandssingesnepeutêtredéveloppésans

analysespréalablesdefaisabilitépourconfirmerlepotentieldesuccès.Uneattentionrigoureuse

doitêtreportéàlaconceptiondel’entreprise,àsamiseenœuvreetàsacapacitédegestionafin

d’éviter,ouaumoinsderéduire,leseffetsnégatifsdutourismesurlescommunautéslocaleset

sur lesgrandssinges.Desprogrammesdesuividescoûts,desimpactsetdesbénéficessont

essentiels pour informer les gestionnaires sur les mécanismes d’optimiser le tourisme pour la

conservation.

Ceslignesdirectricesontétédéveloppéespourlessitesdetourismedevisiondesgrandssinges,

existantsoupotentiels,quisouhaitentaméliorerlacontributiondeleursprogrammesàlaconser-

vationplutôtqu’àl’exploitationdesgrandssinges.Danslessections2à4,nousrésumonsl’his-

toireetlesleçonstiréesdetroisdécenniesdetourismedevisiondesgrandssingesetdesétudes

d’impactsassociées.Lasection5présenteensuitedeslignesdirectricesspécifiquesdemeilleures

pratiquesbaséessurl’expérienceetsurdesétudesd’impacts.Lasection8fournitaulecteurdes

références,notammentdespublicationsutilesetunéchantillondedirectivestouristiquesdeplu-

sieurssitesdetourismeauxgrandssinges.Cedocumentdevraitêtreconsidérécommel’élément

essentield’uneboîted’outilspourtoutsitequimetenœuvreouquienvisageletourismedevision

desgrandssingesdanslecadredesonprogrammedeconservation.

Section 2 : Introduction

2.1 Le Groupe de spécialistes des primates et la SGS

LaSectionsurlesgrandssinges(SGS)duGroupedespécialistesdesprimates(GSP)delaCSE/

UICNregroupeplusd’unecentained’expertsimpliquésdanslarecherchesurlesgrandssinges

etleurconservation.LaSGSencourageuneactiondeconservationbaséesurlesmeilleuresinfor-

mationsscientifiquesdisponibles.LaSGSestaussiunforumdediscussionetd’échanged’infor-

mations.Sesmembresétablissentdeslignesdirectricespourdemeilleurespratiquesenmatière

derechercheetdeconservation,formulentdesplansd’actionetapportentdesconseilspourune

protectionefficacedespopulationsdegrandssingesàl’étatsauvage.LaSGSassistelesgouver-

nementspourlamiseenplacedesstratégiesdeconservationefficacessurlabased’informations

àjoursurlespopulations,ladistributiondesgrandssingesetlesnombreusespressionsmenaçant

leursurvie.Danscerôle,laSGSfacilitel’échanged’informationscrucialesentrelesprimatologues

etlacommunautédesprofessionnelsdelaconservation.

2.1.1 Liensavecd’autres lignesdirectricesdemeilleurespratiquespour laconservationdesgrandssinges

Mettantàprofitl’expertiseduréseaudel’UICN,leGSPaproduitunesériedelignesdirectrices

pour de meilleures pratiques à l’attention des spécialistes de la conservation, des chercheurs

sur le terrain, des gouvernements, des bailleurs de fonds et des organisations de développe-

mentimpliquésdanslaconservationdesgrandssinges.Touslestitresdecettesériesonttélé-

chargeablessur lesite InternetduGSP(<www.primate-sg.org/best.practices.htm>).Lesautres

documentsdelasériecouvrentdessujetsliésautourisme.Nousrecommandonsauxlecteursde

consulterégalementlesautreslignesdirectricescarl’ensemblereprésenteuneboîted’outilspour

demeilleurespratiquesdeconservationetdegestiondesgrandssinges.Lesliensspécifiques

entrelesdocumentssontrésumésicietserontsoulignésdanslesrecommandationsapplicables

decedocument.

Suivi sanitaire et contrôle des maladies dans les populations de grands singes (Leendertz et al.

sous presse):leslignesdirectricespourdemeilleurespratiquesenmatièredetourismedevision

desgrandssingesontcommeobjectifprincipaldeprévenirlatransmissiondemaladies.Ainsi,les

lignesdirectricessurlesmaladiessontuneréférenceclésurletourismeetfournirontleséléments

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suivantsau lecteur :desdirectivesdedéveloppementdeprogrammesdesuivi sanitaireetde

surveillance, une méthodologie détaillée de prélèvement d’échantillons, de tests et d’analyses

post-mortem;descontactsparmileréseaumondialdeprofessionnelsdelasantéetdeslabora-

toiresintéressésparlesgrandssinges.Onytrouveraaussidesconseilsdétaillésdepréventionde

latransmissiondemaladiesentreleshumainsetlesgrandssinges,ycomprisdesprogrammes

sanitairespourlesemployésd’organisationstenusàêtreencontactaveccesanimaux.Lerisque

detransmissiondemaladiesneconcernepasuniquementletourisme,maistoutesituationoùles

hommesetlesgrandssingessontencontact.

Conflits humains–grands singes (Hockings et Humle 2009): les lignes directrices pour les

meilleurespratiquesenmatièredeconflitfournissentuncadredeconceptionetdemiseenœuvre

d’activitésd’atténuationdesconflitsentrelesgrandssingesetl’homme,encasdecompétition

pour l’accèsaux ressourcesessentiellescomme lanourriture (naturelleoucultivée) et l’habitat

(conversionforestière).Lesgrandssingeshabituésàl’hommeperdentlapeurquilestenaitéloi-

gnésdesvillagesetdescultures,cequiaugmentelerisquedeconflit.Lescommunautéssuppor-

tentdifficilementquelesrevenusobtenusdel’observationdegrandssingespilleursdecultures

reviennentauxgestionnairesdel’aireprotégée.Toutsitemettantenœuvreouenvisageantl’habi-

tuationdegrandssingesdevraitconsulterleslignesdirectricesenmatièredeconflitspourmieux

réagirauxproblèmespotentiels.

Inventaire et suivi des populations de grands singes (Kühl et al. 2008):Toutsiteenvisageantde

développeruntourismedevisiondesgrandssingesdevraitavoirdesinformationsderéférencesur

lapopulationdegrandssingesprésentsetréaliserdessuivisréguliersdecettepopulationpendant

l’habituationetlesopérationstouristiquesultérieures.

Réduction de l’impact de l’exploitation commerciale de la forêt sur les grands singes (Morgan

et Sanz 2007) : Ilestpeuprobablequedesprogrammesdetourismedevisionsoientdéveloppés

surdessitesd’exploitationforestièreplutôtquedansdeshabitatsintacts.Cependant,certaines

concessionsforestièrescherchantàêtrecertifiéspar leForestStewardshipCouncil (FSC)pour-

raientenvisagerdedévelopperunprogrammed’écotourisme––uncertainnombredepopulations

degrandssingesviventdansdesforêtssoumisesàdesobjectifsdegestionmixtes,quipeutcom-

prendreletourisme.Letourismeetl’exploitationforestièresontdoncliéssurcessites.Parailleurs,

plusieursrecommandationsdeslignesdirectricessurl’exploitationforestièrepeuvents’appliquer

danscertainscasautourisme,parexemple lorsqu’il fautabattredesarbresenquantité limitée

pourlaconstructiond’infrastructurestouristiques.

Gorille de plaine de l’ouest, Bai

Hokou, République centrafri-

caine. Photo © Chloé Cipolletta.

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Réintroduction des grands singes (Beck et al. 2007) : Laréintroductionestuneactivitéd’actua-

litéoupotentielledansplusieurssitesabritantdesgrandssinges.Ceslignesdirectricesfournis-

sentau lecteurdesdirectivesméthodologiquesspécifiques.L’opinionactuelledesexpertsest

qu’aucuneactivitétouristiquenedevraitêtredéveloppéeaveclesanimauxex-captifs,carlasur-

habituation inhérentepeut faireéchouer la réhabilitationetposerdes risquesdeblessures,de

transmissiondemaladiesoumêmededécèschezl’hommeetlesgrandssinges.Parconséquent,

lameilleurepratiquerecommandéedanscedocumentestdenepasdévelopperletourismedans

dessitesoùsetrouventdesanimauxquiontétéencaptivité.Danslaréalitécependant,denom-

breuxsitesabritantdesanimauxquiontvécusencaptivitéontdéveloppéuneactivitétouristique.

Cessitesdoiventprendreconnaissancedesmeilleurespratiquesapplicables(voir2.4.1pourplus

d’informations).

2.2 Objectifs de ces lignes directrices

Letourismedevisiondesgrandssingesestlargementpratiquéetengénéralpromucommeoutil

deconservationdespopulationsetde l’habitatdesgrandssinges.Lesagencesgouvernemen-

tales,lesgouvernementsdespaysdel’airededistributiondesgrandssingesetlesagencesde

conservationproposentsouventdedévelopperdesnouveauxsitestouristiquescommemesure

prioritairepouraugmenter lesrevenus, impliquerdavantagelescommunautés,promouvoir l’au-

tosuffisancedesforêtsetdesairesprotégéesetdévelopperéconomiquementunerégionouun

pays.Plusieurs sitesont acquis uneexpérience tiréedes leçonsd’une longue pratiquedece

typed’activité,depuis lesannées1970 (McNeilage1996;Butynski2001).Dès leurdémarrage,

dessitesontappliquédesmesuresélémentairesdeprécautionpourréduirelesrisquespourles

animaux.Auvudel’expérienceetdesrésultatsdelarecherche,cesmesuressontjustifiées.Les

coûts, lesrisques,et lesbénéficesdutourismedevisiondesgrandssingesontétéétudiésen

détails,etlesimpactsglobauxfontdébat(ex.Williamsonet al.2001).Aufildesans,larecherche

et lesuiviont fournides informationsquipermettentd’ajuster lemodèleet lagestiondespro-

grammesdetourismeetd’atténuerlesimpactspotentiels(Butynski1998;ButynskietKalina1998;

Homsy1999;Litchfield1997,2007).

Cedocumentapourobjectifdefourniràsonpublic(définici-dessous)lesnormesactuellesde

meilleurespratiquesenmatièredeconceptionetdemiseenœuvredutourismedevisiondes

Observation de gorilles de montagne au Rwanda. Photo © José Kalpers.

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grandssingesafind’encouragerleurconservationetlapréservationdeleurhabitatforestier.Ces

lignesdirectricescherchentégalementà:

• Soulignerlesrisquesinhérentsautourismedevisiondesgrandssinges

• Renforcer lemessagequeletourismedevisiondesgrandssingesn’estpasune

panacéeapplicableàtouslessites

• Conclurequesilaconservation,associéeauxmécanismesdecontrôlerecomman-

désici,n’estpaslapriorité,letourismedevisiondesgrandssingesnedevraitpas

êtreuneoption.Danscecas, il fautrechercherunautremoyenpourobtenirdes

revenusetl’appuipolitiqueauxactionsdeconservationetdeprotection.

2.3 Public cible

Lepremierpubliccibléparceslignesdirectricescomprendlesresponsablesdelaconceptionet

del’exécutiondesactivitéstouristiquessurleterrain,ainsiquelesdécideursauseindesinstitu-

tionsd’exécution.Ceslignesdirectricesaiderontégalementles«utilisateurs»dutourismeausein

dusecteurprivédemieuxinformerleursclients.Lesenseignementstirésdesanalysesd’impacts

etdesrecommandationsdepréventionserontsansdouteutilesauxexpertsdelaconservationet

auxchercheurs.Sicesderniersnesontpastoujourslesmaîtresd’œuvredel’activitétouristique,

leursprojetssurleterrainexigentdes’approcherdesgrandssingesouderéaliserdesactivités

dansleurhabitat.

Premier public cible - pratiquants et décideurs politiques :

Lespratiquantsdu tourismedevisiondesgrandssingesqui tirerontpartide la lecturedeces

lignesdirectricessontdesindividusoudesgroupesquiexécutentoudéveloppentactuellement

desactivitéstouristiquesafindesoutenirlaconservationdesgrandssinges.Ilscomprennentles

sectionsd’exécutifsdestypesd’organisationssuivants:

• Les autorités en charge des aires protégées dans les pays abritant des grands

singes

• Lesagencesdeconservationetleursprojetssurleterrain

• Les organisations non gouvernementales nationales et internationales travaillant

danslespaysdel’airededistributiondesgrandssinges

• Leschercheursactifsdansletourismedevisiondesgrandssinges,enplusdeleurs

principalesactivitésderecherche.

Les décideurs politiques dont nous espérons que leurs lois seront influencées par ces lignes

directrices,comprennenttouslesresponsablesdel’élaborationoudel’approbationdespolitiques

surletourismeauseindesdifférentstypesd’organisationssuivantes:

• LesMinistèresoudépartementsgouvernementauxdespaysendémiquesauxdes

grandssinges

• Lesautoritésenchargedesairesprotégéesdanslespaysendémiquesauxgrands

singes

• Lesorganisationsdeconservationactivesdanslespaysendémiquesauxgrands

singes

• Lesbailleursdefonds(fondations,bailleursbilatérauxetmultilatéraux)quifinancent

ou envisagent d’appuyer des programmes impliquant un tourisme de vision des

grandssingesdanslespaysdel’airededistributiondecesderniers.

Autre public cible - utilisateurs et associés :

Les«utilisateurs» dutourismedevisioncomprennent lesdizainesdemilliersdetouristesqui

visitentchaqueannéedessitesd’observationdesgrandssinges,lesprofessionnelsdel’industrie

dutourismeetlesassociationsdevoyagistes.Siceslignesdirectricesnepeuventêtreluespar

chaquetouriste(cequiexigeraitunautretyped’outil),nousavonsécritcedocumentpouramé-

liorer lesconnaissancesdes«utilisateurs»à l’échelonsupérieur,commelesprofessionnelsde

l’industriedutourismeoulesassociationsdevoyagistes.Enaméliorantleursconnaissancessur

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lesrisquesqu’encourentlesgrandssingesetlesmoyensd’atténuerlesrépercussionsnégatives,

lesvisiteursquiarriventsurcessitesdevraientêtreenconséquencemieuxpréparésetdisposésà

respecterlesrègles.Nousencourageonslaproductiond’unenoticed’informationmiseàjourpour

lestouristes,soitsurdessitesindividuelscommecelaaétéfaitpourlesgorilles(IGCP2004;WCS

FieldVeterinaryProgramme2008;BRD2009),leschimpanzés(JGI-Uganda2006)etlesorangs-

outans(Ancrenaz2006),soitpourdesgroupestaxonomiquesoudesrégionsgéographiquesplus

larges(Litchfield1997).Nousencourageonsladiffusiondesupportsd’informationetdeconcepts

surlesmeilleurespratiquesauxintervenantsdusecteurtouristiqueetauxgestionnairesdeshôtels,

àlafoisdanslesecteurprivéetauniveaudesentreprisescommunautaires.Certainesrecomman-

dationspeuventêtreadaptéesàuncontextepluslarge,quiimpliquentlescommunautéslocales

vivantauseinouàproximitédeshabitatsdesgrandssinges.

Plusieursautres« associés » travaillantaveclesgrandssinges,commeleschercheurs,trouveront

icides informationspour lesaider.Leschercheurssontcomparablesàdesvisiteursdelongue

durée,avecunpotentielsimilaireouplusélevéd’impactsnégatifsenraisonde l’habituationet

d’unegrandeproximitéaveclesanimaux.Ainsi,plusieursrecommandationssurlesdemeilleures

pratiquesdetourismepeuventetdoiventêtreappliquéesouadaptéesàlarecherche. Quelques

recommandationsdecedocumentontététestéespar leschercheursetdanscertainscas, les

visiteursrestantpluslongtempssontenmeilleurepositionpourappliquerdesmesuresdecontrôle

(comme la quarantaine) pour une meilleure protection des grands singes sauvages. Les cher-

cheursquiétudientlesimpactsdutourismetrouverontceslignesdirectricesutiles.Nousespérons

qu’ilspourrontélargirlaportéedesétudesd’impactspourrenforcerlesconseilspourlagestiondu

tourismedevisiondesgrandssinges.

2.4 Scénarios de tourisme de vision des grands singes abordés dans ce document

2.4.1 Comparaisonentresitesdemilieuxnaturelsetancienssitesdecaptivité

Cedocumentcibledessitesmettantenœuvreouenvisageantuneactivitétouristiqued’observa-

tiondesgrandssingesdansleurhabitatnaturel.Lesrecommandationsdonnéesicines’appliquent

pasàdessituationsdecaptivité.Cependant,comptetenudel’augmentationdessanctuairesdes

grandssingesorphelinsetdescentresdesecoursetderéhabilitation(unbonnombreréalisedes

opérationsderéintroductionouenvisagedelefaire), ilestparfoisdifficiledefaire ladistinction

entreanimauxsauvagesetancienscaptifs.Pourprévenir touteconfusion,cescatégoriessont

présentéesci-dessousetévaluéesentermesdedegréd’applicationdesrecommandationsdece

document.

Type de population de grands singes sur le site

Notes

Grandssingessauvages–aucunex-captif

Cedocumentcibleprincipalementcettecatégorie

Grandssingessauvagesavecprésencerareouoccasionnelled’ex-captifssecourusdubraconnageouréintroduits,oudéplacésaprèsunecourtepériodedecaptivité(casexceptionnelsoutrèsrares).

• Lasur-habituationauxhumainsestunfacteurderisquequis’intensifieavecladuréedelacaptivitéetaugmenteleschancesdecontactentreleshumainsetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessuresoudedécès.

• Lesrecommandationssurlesmeilleurespratiquesenmatièredetourisme«sauvage»s’appliquent,commedécritesdanscedocument.

Desex-captifscomplètementréhabilités,vivantavecdesgrandssingessauvagesdansunhabitatnaturel:• Pasd’approvisionnementen

nourriture• Aucuncontactavecd’ex-captif

encorenourris.

• Laprésencedesex-captifspotentiellementsur-habituésaugmenteleschancesdecontactentreleshumainsetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessureoudedécès.Toutemaladietransmiselorsdetelscontactspeutfacilementcontaminerdesgrandssingessauvages.

• Lesrecommandationsdemeilleurespratiquesenmatièredetourisme«sauvage»s’appliquent,commedécritesdanscedocument.

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Type de population de grands singes sur le site

Notes

Ex-captifs–circulantlibrementsansqueleurdomainevitalnecoïncideavecceluidegrandssingessauvagesetsanscontactactuellementaveccesderniers.• Pasd’approvisionnementen

nourriture

• D’autresgroupesd’expertsontrecommandédenepasutiliserd’ex-captifspourletourisme*.Cependant,sic’estlecas,ilfautappliquerlesmeilleurespratiquesenmatièredetourismedevisiondesgrandssingessauvagesdécritesdanscedocument.

• Laprésenced’ex-captifspotentiellementsur-habituésaugmenteleschancesdecontactentreleshumainsetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessureoudedécès.

• Unajustementterritorialpeutentraînerunrecouvrementpartieldesdomainesvitauxavecceuxdespopulationssauvages.Toutemaladietransmiselorsd’uncontacttouristiqueavecd’ex-captifpeutposerunrisquepourlesgrandssingessauvages.

Ex-captifsnourrisenl’absencedetouristes• Librecirculation• Nourris,maispasdanslecadre

d’unevisitetouristique• Letourismealieuàd’autres

endroitsquelesplateformesouleszonesdenourrissage.

• Laprésenced’ex-captifspotentiellementsur-habituésaugmentelerisquedecontactentrel’hommeetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessureoudedécès.

• Desgrandssingesquiassocientl’hommeàlanourritureserontplusdisposésàinitierlecontactouàpillerlessacspourychercherdelanourriture,augmentantainsilesrisquesdecontagionoudeblessure.

• Lesex-captifspeuventsetrouversimultanémentavecdesgrandssingessauvagessurcertainssites.

• Voirlanote*surl’opiniond’expertsàproposdutourismeimpliquantd’ex-captifs.

• Lesrecommandationsdemeilleurespratiquesenmatièredetourisme«sauvage»s’appliquent,commeexposéesdanscedocument.

Ex-captifsnourrissurdesplateformesdenourrissageenprésencedetouristes:• Librecirculation• Nourrislorsdevisites

touristiques• Letourismealieuàlastationou

laplateformedenourrissage.

• Cedocumentneconcernepascettecatégorie,surtoutsilesanimauxsontnourris,cequivaàl’encontredesrecommandationsdecedocument.

• Cessitesontplusieursfacteursderisquesdecontagionoudeblessuressurlessitesdenourrissage,enraisondelaproximitédel’homme.

• Lesex-captifspeuventsetrouversimultanémentavecdesgrandssingessauvagessurcertainssites.

• Mêmesiselonl’avisdesexperts,uneactivitétouristiquenedevraitpasconcernerd’ex-captifs(voirlanote*),danslescasoùelleestpratiquée,lesrecommandationsdecedocumentpeuventêtreuneréférenceutilepourréduirelesrisquessurcessites.

Sanctuairesentièrementclôturés• Aucuncontactpotentielavec

desgrandssingessauvages.

• Nontraitédanscedocument

*L’Alliancepanafricainedessanctuairesdeprimates(PASA)n’approuvepasletourismeimpliquantdesgrandssingesanciennementcaptifsàcaused’unrisqueplusimportantpourlestouristesetlesassistantsdeterrain(Carlsenet al.2006).Deplus,lesparticipantsàunateliercommanditéparl’UICNontrecommandéàl’unanimitédenepasautoriseruneactivitétouristiqueavecdesorangs-outansenréhabilitationquisontcan-didatsàunretouràlavieforestièreouysontdéjàretournés(RosenetByers2002).Nousavonsaussiadoptécetterecommandationcommemeilleurepratique.

2.5 Introduction au tourisme de vision des grands singes

Le tourismeest souventpromucommeunoutil deconservationdesgrands singesetde leur

habitatgrâceaux revenusgénérésqui financent leseffortsdeconservation toutenayantdes

finsd’éducationetdedéveloppementsocialetéconomique.Lestouristessontdeplusenplusà

larecherched’aventuresetdevoyagesdansdeszonessauvageslointainespourobserverdes

espècesendangerdans leurhabitatnatureletnonencaptivité.Nombreuxsontceuxquisont

attirésparlesactivitésvenduessouslelabeld’écotourismeoudetourismedurable.Lesgrands

singessontparmilesanimauxlesplusattirants,etlesvoyageursparcourentdelonguesdistances

pourpouvoirlesobserverdanslanature.Aujourd’hui,ilexisteplusieurssitesdevisiondechim-

panzés(Pan troglodytes),degorillesdeplainedel’ouest(Gorilla gorilla),degorillesdel’est(Gorilla

beringei),d’orangs-outansdeBornéo(Pongo pygmaeus)etd’orangs-outansdeSumatra(Pongo

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abelii).Ledéveloppementtouristiqueenestàsesdébutssurquelquessitespourl’observation

desbonobos(Pan paniscus).Plusieursprogrammestouristiquessontbaséssurl’habituationpour

permettreauxtouristesdes’approcheràunedistanced’observation(7–20m)quiseraitimpossible

avecdesgrands singesnonhabitués.Cependant, cen’estpas le seulmodèle.Certains sites

proposentdemarcherdansl’habitatnaturelpourtrouverdesgrandssingessauvages,oudesles

observeràpartirdeplateformesouàpartirdescachettesdanslesclairièresforestières(ex.les

«baies»d’Afriquecentrale),ouencoredechercherdesorangs-outanssauvagesnonhabituéspar

bateau(ex.KinabatanganàSabah)ouparvéhicule(ex.réservesforestièresdeSabah).

Desnombreuxtouristessecontenterontdevoirunseulgroupedegrandssingesetpourraient

choisird’observeruneespèceouunesous-espècespécifiquesurlabasedesapopularitéoude

sacouverturemédiatique(ex.lesgorilles«deDianFossey»),créantainsiunecertainecompétition

surlemarché.D’autrestouristessontintéressésàvisiterdifférentssites,etl’idéed’une«liste»

devisiteauxprimates,similaireàcelleétablieparlesobservateursdesoiseaux,faitsonchemin

(Mittermeieret al. 2010).Cecipourraits’appliquerauxespècesmaisaussiauxsous-espèceset

mêmeauxdifférentespopulationsdechaquesous-espèce,commeproposédansunplanrégional

pourletourismedumassifdeVirunga(MehtaetGuchu-Katee2005).

2.5.1 Pouvons-nousqualifierletourismedevisiondesgrandssingesde«tourismedurable»oud’«écotourisme»?

Plusieurssitesdetourismedevisiondesgrandssingesvoudraientêtrepromuscommedesdes-

tinations«d’écotourisme»ou«detourismedurable».Cependant,lavaliditédecestermespour

letourismedevisiondesgrandssingesfaitdébat.Lesdéfinitionsduvocabulairedutourismesont

relativementprécises,avecquelqueslégèresvariations:

• Voyageauximpactsminimauxdansdeszonesnaturellesrelativementpeupertur-

béesdans lebutprécisd’apprécierceszoneset lesplanteset lesanimauxsau-

vagesqu’ellesabritent(Boo1990).

• Voyageresponsabledansdesenvironnementsnaturelsoùlesressourcessontpré-

servéesetlebien-êtredespopulationsamélioré(TIES2005).

Lesprojetsdetourismedevisiondesgrandssingesdevraientprincipalements’efforcerdesatis-

fairelescritèresstipulésparlesdéfinitionsdel’écotourismeetêtredurablesparailleurs.Cen’est

cependantpaslecasdanslapratique.Enrèglegénérale,letourismedevisiondesgrandssinges

estsouventqualifiéd’«écotourisme»enparticulierparlesacteursdusecteurtouristiqueetdu

secteurprivé,etparceuxquifontlapromotiondeladestinationoudumarchéàdestouristesaspi-

rantàêtredes«écotouristes»etchoisissantleurvoyageenconséquence.Cependant,Caldecott

(comm.pers.) remarqueque le tourismedevisiondesgrandssingesnepeutpasencoreêtre

qualifiéd’écotourismecariln’estpasprouvéqu’ilneportepasatteinteauxgrandssingesetà

leurhabitat.

EplerWood(1996)indiquequel’écotourisme:1)évited’endommageroudedétruirel’intégritéou

lecaractèredesmilieuxnaturelsouculturelsvisités;2)éduquelevoyageursurl’importancedela

conservation;3)fournitdesrevenusdirectspourlaconservationdeszonesnaturellesetlages-

tiondesairesprotégéeset4)apportedesbénéficeséconomiquesauxcommunautéslocales.La

plupartdesprojetsd’observationdegrandssingesneremplissentpascesquatrecritères.Letou-

rismeimpliquedesrisquespourlesgrandssingesetilseraitsansdouteimpossibledesatisfaire

lecritèred’«impactsminimaux»(Boo1990).Mêmesiunerèglementationexisteenvued’atténuer

lesrisques,sonapplicationpourraitsecompliquerlorsquelenombredetouristesaugmente.

«Deplusenplusdevisiteurssecomportentcommedestouristesetnondesécotouristes

etfinissentpardétruirecequ’ilssontvenusvoir»(Russon,SusiloetRussell2004)

Leterme«tourismedurable»pourraitalorsêtreplusapproprié,comptetenudel’existencede

risquespourlesgrandssinges.Cependant,sions’attachesuffisammentàréduirecesrisques,et

siledéveloppementd’untourismeviablesurleplanfinancierpeutcontribueràdévelopperdes

activitésdeconservationetdesprogrammesd’atténuationdesrisques,commecedocumentle

recommande(ex.surveillancedesmaladies,programmessanitairespourlesemployés,renforce-

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mentdel’applicationdeslois,meilleursuividesgrandssinges),cesactionsaurontunbénéfice

positifnetpourlaconservationdesgrandssinges.

Outrelesrisques,desproblèmesd’ordrefinanciersontnotés.Lesgrandssingessurviventdans

quelqueshabitatsforestierstrèsvulnérables.Lescoûtsdesprogrammesdegestionpourlespro-

tégersontextrêmementélevés.Siletourismeproduitsuffisammentderevenuspourcouvrirles

coûtsopérationnelsdelaconservation,ilpeutêtrel’undesraresmoyensdefinancementdurable

delaprotectiondespopulations.

«Lesgrandssingesontdésespérémentbesoind’alliés,mêmesicesalliésnesontimpli-

quésquepourl’argent»(Wrangham2001)

Ladurabilitéfinancièreneserapaspossibledanstouslescas.Lescoûtsinitiauxdedéveloppement

dutourismedevisiondesgrandssingesainsiquelesinfrastructuresetlesservicesnécessaires

peuvent être extrêmementonéreux, surtoutdansdes forêts isoléesayantpeuoupasd’infras-

tructures (Blom2001).Parailleurs, lemarchétouristiquepourraitnepasêtreassezsolidepour

fournirdesrevenussuffisantsàdessitestoujoursplusnombreux.Ilfautprendreenconsidération

ladurabilitéfinancièreetlaviabilitéduprogrammeavantd’initierledéveloppementdutourisme.

Letourismedevisiondesgrandssingesdoitaboutiràl’améliorationdelaconservationdesgrands

singesetdeleurhabitat,cequin’estpossibleques’ilsupportefinancièrementdesactivitésde

conservationdansl’habitatetstimulel’appuiàlaconservationpardeschangementspolitiques

oudecomportementdesconsommateurs,ouencores’ilapporteauxcommunautéslocalesdes

bénéficessuffisantàcompenserleurmanqueàgagnerparrapportàl’extractionderessourcesou

àlaconversiondel’habitat(SingletonetAprianto2001).Desprogrammesdesuivipourmesurer

laperformanceetlesimpactsdesprogrammestouristiquesdevraientélucidersilesobjectifsse

réalisent.

Laproductiondeces lignesdirectricespermettraauxsitesdedévelopperetd’améliorer leurs

programmesconformémentauxmeilleurespratiques.Ceslignesdirectricespourraientserviràla

formationetàlasensibilisationsurlapréventionoularéductiondeseffetsnégatifs.Endéfinitif,

l’adhésionauxLignes directrices de l’UICN sur les meilleures pratiques du tourisme de vision des

grands singespourraitêtreunlabelquelessitessouhaiteraientadopterpourleurpromotion,ou

utiliséparlesresponsablesdelacertificationtouristiquepourévaluerlessitestouristiquesd’ob-

servationdesgrandssinges.Enrésumé,nouscontinueronsàutiliserseulement leterme«tou-

rismedevisiondesgrandssinges»etnon«écotourisme».

Section 3 : Expériences mondiales du tourisme de vision des grands singes

3.1 Historique du tourisme de vision des grands singes

Letourismedevisiondesgrandssingesaétédéveloppédansplusieurssitesàtraverslemonde.

Surdifférentespériodesdeleurhistoireetavecdesméthodesdifférentes,lesexpériencesprécé-

dentesdedéveloppementtouristiqueetdegestionfournissentdesleçonspouraméliorerdefuturs

projetsetpouratteindrelesobjectifsdeconservation.

Gorilles de l’est:Letourismeauxgorillesdemontagneestl’unedesactivitéslesmieuxconnues

surl’observationdelaviesauvageaumonde.Lestouristesontpuvenirobserverdesgorillesde

montagnedès1955,bienquedurantlespremièresannées,lesvisitesétaientpeuréglementées

et mal gérées (Butynski et Kalina 1998). L’habituation spécifiquement pour le tourisme a com-

mencéavec lesgorillesdeplainede l’est (Gorilla beringei graueri)auParcNationaldeKahuzi-

BiegaenRDCverslesannées1970,etaveclesgorillesdemontagne(Gorilla beringei beringei)

auParcNationaldesVolcansauRwandaen1979.Ilyeutensuitedesprogrammesfocaliséssur

lesgorillesdemontagneenRDCdanslesannées1980,puisenOugandadanslesannées1990.

Letourismeaétéinitiépourfournirdesalternativeséconomiquesàlaconversiondesforêtspour

d’autresutilisations,commelespâturagespourlebétailoul’agriculture(WeberetVedder2001).

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Pendantque laRDCsouffraitde l’instabilitépolitiquependant lesannées1990, le tourismeen

OugandaetauRwandan’afaitqueserenforcer, fournissantdesargumentsfinanciersconvain-

cantspourpoursuivre lapréservationde l’habitatdesgorillesavec,demanièresurprenante, la

demande touristique offrant des résistance à l’augmentation des prix et aux événements poli-

tiques.Letourismed’observationdesgorillesdemontagneapportedesrevenusimportantsaux

organismes en charge des aires protégées et aux gouvernements avec comme conséquence,

l’améliorationde lasurveillanceet l’accroissementde laprotectiondesgorilles (Harcourt1986;

Weber1993;Macfie2007a).Letourismed’observationdesgorillesdemontagneauRwandaest

mondialementreconnu,etconstitueunesourced’informationetd’inspirationpourlemouvement

mondialdel’écotourisme.Ilappuiefinancièrementlaconservationdel’habitatdesgorillesetsti-

mulelavolontépolitiquedeprotégeràvielesgorilles(WilliamsonetFawcett2008),avecunevaleur

économiqueavéréequidépasselargementcelledel’utilisationalternativesdesterresbaséessur

l’extraction(HatfieldetMalleret-King2006).

Gorilles de l’ouest: Les programmes sur les gorilles de plaine de l’ouest ont été développés

danslesannées1990etsontdedeuxtypes.Cinqsitesproposentaujourd’hui l’observationde

gorillesnonhabituésàpartirdeplateformesinstalléesdansdesgrandesclairièresmarécageuses

ou«bais» (BoumbaBek,LobékéetNkiauCameroun,etLangouéauGabonetMbeliBaien

RépubliqueduCongo),maisseulsdeuxsites(BaiHokouenRépubliquecentrafricaineetMondika

enRépubliqueduCongo)proposentunpistageenforêtdegorillesdeplainedel’ouesthabitués.

Lelentdéveloppementdutourismedevisiondesgorillesdeplainedel’ouestpeutêtreattribué

àplusieursfacteurs.Ilestreconnuquelesgorillesdeplainedel’ouestsontplusdifficilesàhabi-

tueràlaprésencehumaine,cequilimitelepotentieltouristique.C’estsansdouteparcequeleur

habitatestplusdense, lesvocalisationspeu fréquentes, leursdomainesvitauxplusvastes,et

leurdistancededéplacementjournalièrepluslongue(TutinetFernandez1991;Doran-Sheehyet

al.2007).Touscesfacteurssontexacerbésparl’expositionantérieuredesgorillesdeplainede

l’ouestàlachasse;parailleurs,lescaractéristiquesdel’habitatsonttelsquelessignesdesen-

tierssontmoinsvisibles(WilliamsonetFawcett2008).L’habituationaétéunsuccèsdanslepro-

grammeàLossi,enRépubliqueduCongo(Aveling1999;Bermejo2004),maiscettepopulationde

gorillesaétédéciméeparlevirusEbola(Bermejoet al.2006).L’habituationaaussiétéunsuccès

àBaiHokouetàMondika,oùilestaujourd’huipossibleauxpisteursdesuivrequotidiennement

lesgorilles.Laqualitédel’expériencetouristiquepeutaussiêtregênéeparlamauvaisevisibilité

danslesforêtstropicalesdensesquiconstituentlagrandepartiedel’habitatdesgorillesdeplaine

del’ouest.LangouéetMbeliutilisentdesplateformesd’observationcariln’estpaspossiblede

suivrelesgorillesenforêt.Outrelesfacteursliésàlanaturedesgorillesoudeleurhabitat,lespro-

grammestouristiquesd’observationdesgorillesdeplainedel’ouestsouffrentaussidemauvaises

infrastructuresetdescoûtsélevésduvoyageparrapportàd’autresdestinationsenAfriquequi

bénéficientd’unestabilitépolitiqueetd’unediversitéd’attractionstouristiques(WilkieetCarpenter

1999).Cependant,lesfacteursquiontralentiledéveloppementdutourismedevisiondesgorilles

deplainedel’ouestontaussipermisundéveloppementd’activitéstouristiquesquinesontpas

centréesexclusivementsurlesgrandssinges,maisquinereprésententquel’unedesattractions.

Cecipourraitcontribueràunmeilleurcontrôledudéveloppementdutourismeetàuneconserva-

tionplusefficacedesgrandssinges.

Chimpanzés: Certainssitesderecherchesurleschimpanzés(MahaleetGombeStream)accueillent

desvisiteursdepuisplusde30ans,etdepuislesannées1990,d’autressitesd’Afriquedel’Est(ex.

KibaleetQueenElizabethenOuganda,NyungweauRwanda)proposentdespromenadesguidées

aveclapossibilitéd’observerdeschimpanzéssenourrissantdesfruitsdanslesarbres.Aufildes

ans,letourismes’estintensifiéetleseffetsnégatifspotentielsdelacroissancetouristiqueetde

laproximitédeschimpanzésontétéréduitsàl’aidedesystèmesrigoureuxderéservationetde

contrôlesstrictsducomportementdestouristes,notammentenlesobligeantàporterunmasque

chirurgical pour éviter toute transmission des maladies (Purcell 2002; Hanamura et al. 2006;

TANAPAetFZS2007).Plusrécemment,plusieurssitesenAfriquedel’EstetenAfriquecentrale

ontdéveloppédesprogrammesd’observationdegroupesdeschimpanzéshabituésspécifique-

mentpourletourisme.Parexemple,troisgroupesdechimpanzésfontl’objetd’unehabituationau

parcnationaldeNyungwe.Cesitetented’yaméliorerlagestionetlesopérationstouristiquespour

atteindreunniveausimilaireàceluidutourismedevisiondesgorillesdemontagnedecepays

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(Hurst2007,2008a,b).LessitesenAfriquequiproposentdespromenadesenforêtaveclapossi-

bilitédevoirdeschimpanzésnonhabituésousemi-habituéssontnotammentsituésàLobékéau

Cameroun,LoangoauGabon,TaïenCôted’IvoireetGolaauSierraLeone.

Bonobos: Il n’existe pas de sites actuels proposant une activité touristique d’observation des

bonobos,uneespèceendémiqueenRDC.Letourismedevisiondesbonobosestencoursde

planificationaulacTumba/Malebo(WWF2008),deuxsitesderecherchesurlebonobodansla

RéservedefaunedeLomakoYokokalaprévoientd’ydévelopperuneactivitétouristique(Dupain

2007) et sont en train de mettre en place des activités communautaires génératrices de reve-

nus2associéesauxchercheursvisiteurs.LaRDCémergedeplusd’unedécenniedeconflitset

plusieurs sites abritant des bonobos sont très isolés. Le tourisme serait sans doute destiné à

quelques touristes courageux et enthousiastes ou à une clientèle luxueuse. Comme pour tout

autresitederecherchesurlesgrandssinges,nousrecommandonsvivementauxchercheursde

consulterceslignesdirectricespourcomprendrelesrisquespotentielspourlesanimauxainsique

lesmesurespossiblesd’atténuation.

Orangs-outans de Bornéo et de Sumatra:Le tourismed’observationdesorangs-outansaété

initiéàSepilokenMalaisiedans lesannées1960, l’activitéportaitalorssurdesorangs-outans

en réhabilitationou réaliséeprèsdecentresde réhabilitation. Il s’agissait d’une stratégiepour

protégerlespopulationssauvagesd’orangs-outansetreflètelesdifficultésd’observerlesmoins

sociauxdetouslesgrandssingesdanslacanopée.

Letourismedanslesprojetsderéhabilitationd’orangs-outansservaitàfinancerd’autresactivités

deconservation.Cesprojetspermettaientaussidefournirunsanctuairelégalauxorphelinsconfis-

quésetd’améliorer l’éducationenvironnementale (Frey1975;AvelingetMitchell 1982;Rijksen

1982).Deuxcentresderéhabilitationquiontdémarrédanslesannées1970(SepilokàSabahen

MalaisieetBohorokàSumatraenIndonésie)ontétélespremiersàaccepterdestouristesetsont

encorelesplusimpliquésdansletourismed’observationd’orangs-outansenréhabilitation(même

siBohorokaété fermécommecentrede réhabilitationetn’apas reçud’autresorangs-outans

depuis1995).Cessitesontvupasserdenombreuxtouristes, jusqu’à35.000visiteurspendant

uneannéeàBohorok,maisleschiffressonttombésàmoinsde5.000visiteursaprèsl’inondation

subitesurvenueen2003quiadétruit les infrastructurestouristiques (RijksenetMeijaard1999;

SingletonetAprianto2001;Dellatore2007).LesitedeSepilokàSabahareçu97.000visiteurs

en2006,parmilesquelsplusde55.000visiteursétrangers(Ambu2007).Silesrevenusannuels

estiméssontimportants(entre43.000USDet240.000USDselonRijksenetMeijaard1999),untel

flotdevisiteursposedesproblèmescertains(Cochrane1998;SingletonetAprianto2001;Rosen

etByers2002;Low2004;Singletonet al.2004;Dellatore2007).Lesproblèmessontnotammentla

difficultédecontrôlerunnombreimportantdevisiteurs,lemanquederèglementationtouristique,

laproximitéaveclesorangs-outansetlenourrissageillégal,toutceladeschancesdesurviedes

orangs-outansdiminuéesetledéveloppementàoutrancedelazone(SingletonetAprianto2001).

Plusieurssitesaccueillentlestouristesprèsdesplateformesdenourrissageàproximitédescentres

deréhabilitationoudesforêtsadjacentes.Lestouristesontaussilapossibilitédeparcourirdes

sentiersdanslaforêtvoisineoùlesguidesappellentparfoislesorangs-outansàs’approcherdes

visiteursetlesrécompensentennourriture–unepratiquedangereusequiaugmentelesrisques

decontagion,d’agressionetdeblessurespourlestouristesetlesorangs-outans(Dellatore2007;

Russon,SusiloetRussell2004).Enconséquence,desexpertsparticipantàderécentsatelierssur

laconservationontrecommandéd’interdirel’activitétouristiqueimpliquantdesorangs-outansen

réhabilitation,candidatsàunretouràlavieforestièreouquiysontdéjàretournés(RosenetByers

2002).Malgrél’engagementdugouvernementindonésienàréglementer,voireàarrêterletourisme

dans les centresde réhabilitation,plusieurs centrespoursuivent lesopérations touristiquesde

manière informelle.Uneanalyse récentedu tourisme impliquantoubasésur l’observationdes

orangs-outansmontreque57%destoursconcernaitexclusivementdesanimauxenréhabilitation

2 Parexemple,leschimpanzéssontplusmobilesquelesgorillesetlesorangs-outansetexigentuneffortphysiqueplusimportantdelapartdesvisiteurs.Lesopportunitésphotographiquespeuventêtrelimitéesselonl’endroitoùsetrouventlesgrandssinges(danslesarbres,parterreoudansunevégétationdense).Lagestiondesattentesdestouristesdoitprendreencomptelesconditionsspécifiquesàchaquesite.

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et97%lesimpliquaitenpartie(Russon,SusiloetRussell2004).Letourismed’observationdes

orangs-outansen réhabilitation,enparticulier lorsque lesanimauxsontdansuncontexteartifi-

ciel,avecdescagesetdesplateformesdenourrissageparexemple,etlorsquelesvisiteurssont

nombreux,nerespectepasplusieurscritèresdel’écotourismeetnedevraitdoncpasêtrepromu

commetelouconsidérécommeunemeilleurepratique.

Les tours commerciaux d’observation d’orangs-outans sauvages existent depuis le milieu des

années1980maissontmoinscommunsqueceuximpliquantdesanimauxenréhabilitation.Ils

sontsouventpluschersetexigentdepasserplusde tempsdans l’habitatdesorangs-outans

(Russon,SusiloetRussell2004).Comptetenudel’éloignementdessitesetdesdifficultésàtrou-

ver,àhabitueretàobserverdesorangs-outanssauvages,l’assistancedechercheurs,d’agences

de fauneoudeconservationde lanatureetdesautoritésestnécessairepourdévelopperces

activités.Lesseulssitesvisitésrégulièrementpourl’observationd’orangs-outanssauvagessont

KinabatanganàSabahenMalaisie (Ancrenaz2006) etdansunemoindremesure, la valléede

DanumàSabahet leparcnationaldeTanjungPutingdans leKalimantancentralen Indonésie,

oùquelquestouristesmarchenten forêtà la recherched’orangs-outanssauvagesalorsque la

plupartdesvisiteursvoientdesanimauxenréhabilitation.Kinabatanganorganisedescroisières

surlefleuveàl’aubeouaucrépuscule,permettantdevoirdesorangs-outanssauvagesàpartir

debateaux,ouencoredesmarchesenforêtpourobserverdesorangs-outanshabitués(Ancrenaz

2006).En2008,leprogrammedeKinabatangan,quiappartientauxmembresdelacommunauté

localeetquilegère,areçu249touristesde14nationalitésetperçu95.000USD(Ancrenazcomm.

pers.).Lesrevenusetl’attentionengendrésparletourismeconstituentsansdoutel’unedesrai-

sonsdumaintiendustatutdeKinabatangancommezonedeconservation,prouvantlepotentiel

deprogrammestouristiquesviablessurlabased’uneexpériencedelaviesauvageaxéesurla

possibilitéd’observerdesorangs-outanssauvagestoutenexplorantleurhabitat.

3.2 Leçons apprises des programmes touristiques sur les grands singes

3.2.1 Letourismedevisiondesgrandssinges—unoutilouunemenacepourlaconservation?

Letourismedevisiondesgrandssingesestsouventpromucommeoutilderenforcementdustatut

deconservationetdeprotectiondegrandssingesetsertd’attractionprincipaleauxvisiteursdans

unerégionouunpays,renforçantainsilaprotectiondetouteslesautresespècespartageantle

mêmehabitat (Adamset Infield2003;Litchfield2007).Lesprogrammes touristiquesnationaux

centréssurl’observationpotentielledegrandssingesonttransforméquelquespaysendémiques,

Orangs-outans en réhabilita-

tion, Parc national de Tanjung

Puting, Kalimantan, Indonésie.

Photo © Anne Russon.

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telsleRwandaetl’Ouganda,endestinationstouristiquesmajeures.Ilsontaussiapportéunfinan-

cement important aux activités de conservation des grands singes, auquel s’ajoutent d’autres

revenusdansd’autresairesprotégées,ainsiquedesrevenustouristiquesassociéspourleséco-

nomiesnationalesetlocales.Cependant,cessuccèspourraientcertainementnepasêtrerépétés

dansd’autressitespourplusieursraisons,etlemarchétouristiquepourraitnepassuffireàrenta-

bilisertouslessitesproposésaujourd’hui.

Lesdécideurspolitiquesconsidèrentsouventletourismedevisiondesgrandssingescommeune

sourceimportantederevenus.Leprincipedeciblerunnombreréduitdetouristesconformément

auxdéfinitionsde«l’écotourisme»etdutourismedenaturerisquentainsid’êtreviolées(Macfie

2007a).Uneleçonimportanteconcernelaprévalencedesintérêtscommerciauxquipeutinfluencer

lesdécisionspolitiquesetmenacerlessuccèsdeconservationdesprojetstouristiquesengénéral

(Kruger2005).Lorsdudéveloppementd’uneactivitétouristiquedevisiondesgrandssinges,les

principesdeconservationdoiventêtreprivilégiésparrapportauprofitdespartiesprenantesdu

secteurprivéetd’autresgroupesbénéficiairesdesrevenusdutourisme.Siunprogrammetouris-

tiqueavantageuxapportedenombreusesopportunitésderevenusàdifférentsniveauxetmêmesi

l’implicationdusecteurprivéestimportante(Maddison2004),lepremierobjectifdedéveloppement

etd’opérationdevraitêtreceluidesubvenirauxcoûtsdelaconservationdesgrandssingesetaux

besoinsdescommunautésvoisines.Cependant,si lesprioritéssont inversées,etsi leprofitdu

secteurprivédevientlemotifdel’expansiontouristique,leprogrammesortclairementdesesrails.

Parailleurs,letourismeaplusieursrépercussionsnégativessurlescommunautéslocalesetl’en-

vironnement,ainsiquesurlesgrandssingeseux-mêmes(voirlaSection4pourlesdétailssurles

impactspotentieldutourismedevisiondesgrandssinges).

Parconséquent,letourismedevisiondesgrandssingesne peut pasêtreunesolutionidéalepour

financerdurablementlaconservationsurtouslessites.Cetypedetourismerequiertuneapproche

prudenteetnedoitêtreinitiéquedansdeszonesquipeuventdévelopperetmaintenirdesstan-

dardsobligatoirespourattirerunsegmentviabledumarché,etquis’engagentàrespecterdes

principesdeconservationpouruncontrôleadéquatdutourismeetl’atténuationdeseffetsnéga-

tifs.Seullerespectdecesconditionsinitialespermetdeprévenirlesrisquesassociésautourisme

devisiondesgrandssingespourquecelui-cinedeviennepasunemenacepourlaconservation.

3.2.2 Intérêt mondial pour le tourisme de vision des grands singes comme stratégie deconservation

Plusieursinitiativesmondialesontadoptéouapprouvéletourismedevisiondesgrandssingesen

tantquestratégiepotentielledeconservation,notammentlePartenariatpourleprojetsurlasurvie

desgrandssinges(GRASP),uneinitiativeduPNUE/UNESCOpoursauverlesgrandssingesde

l’extinction.LadéclarationdeKinshasa,signéelorsdelapremièreréunionintergouvernementale

duGRASPen2005,promeutlesbénéficeséconomiquesdel’écotourismedevisiondesgrands

singespourgarantirleursurvie(UNEP-GRASP2005).Plusieurspaysdel’airededistributiondes

grandssingessignatairesdecettedéclarationcherchentaujourd’huiàdévelopperdessitestou-

ristiques.Ceseffortssontactivementencouragésparlesresponsablesgouvernementauxetles

conseillerstechniques,qui,demanièrecompréhensible,sont intéressésàgénérerdesrevenus

durablespourleursprogrammesd’airesprotégéesetdeconservation.Demanièresimilaire,de

nombreuxbailleursdefondspour laconservationet ledéveloppementontexprimé leur intérêt

pourlesinitiativestouristiquescarellesreprésententunmodèlededurabilitépouvantpermettre

auxairesdeconservationdeneplusdépendredufinancementdebailleurs.Ilestpeuprobable

quelemarchémondialdutourismepuissesupporterunnombretoujourscroissantdesitestou-

ristiques.Néanmoins,l’intérêtmondialdesgroupesdeconservation,desbailleursetlestouristes

potentielsestunatoutpourledéveloppementdutourismecommestratégiedeconservationpour

lessitesappliquantlesmeilleurespratiques.

3.2.3 Lesdifférencesentrelesespècesquiontuneimportancepourletourismedevisiondesgrandssinges

Lesdifférencesbio-socialesetécologiquesentre les taxonsdegrandssingesainsique lesdif-

férencessociopolitiquesentre lespaysde leurairededistributionpeuventavoirun impactsur

letourismedevisiondesgrandssingestelqu’ilestpratiquéaujourd’hui.Parconséquent,ilest

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impossiblederecommanderunmodèledetourismequisoit lameilleurepratiquepourtousles

sites. Lescaractéristiquesdesespècesetde l’habitat auront une influence importante sur les

résultatsdansunerégiondonnée.Parconséquent,ceslignesdirectricesproposentdesmeilleures

pratiquescommunesàtouslestaxonsetàtouslessites(voirSection5),ennotantlesvariations

applicablesàdessituationsparticulièresetendonnantdesexemplesderèglementationstouris-

tiquespourplusieurssites(AppendiceI).

3.2.4 Profilsdesvisiteursimpliquésdansletourismed’observationdesgrandssinges

Leprofildesvisiteursattirésparlessitestouristiquesvarieenfonctiondesconditionsd’accès,des

infrastructures,desconditionsphysiquesrequises,ducoûtetdutyped’activitésproposées.Ces

facteursdéterminentaussilemontantquelestouristessontdisposésàpayer(Chafe2004;Bush

etFawcett2008),laduréedeleurséjourdanslarégion,lesautresactivitéstouristiquesquipeu-

ventlesintéresser,lesstandardsd’hébergement,lesprogrammescommunautairesqu’ilssouhai-

teraientappuyeretlesprogrammesdesensibilisationàlaconservationquelesitedevraitmettre

enœuvre.Leprofildesvisiteursd’unsitedonnépeutégalementévolueravecletemps(Duffus

etDearden1990).Lespremiersvisiteurssontgénéralementsensibilisésetattentifsànepasper-

turberlesite.Unefoisqueletourismedevientplusdéveloppé,lenombredevisiteursaugmente

etlesnouveauxarrivantssontmoinsavisésetmoinsprudents.Toutsitedoitévaluersaplacesur

le marché et concevoir les activités touristiques et les programmes associés en conséquence,

enprenantencompteleslignesdirectricespourdemeilleurespratiquesgénéralesainsiqueles

directivesapplicablesauxfacteurslocaux.

Chaquesitedevraitégalementavoiruneapprochesoupledumarketing,delafixationdesprixet

desservicesafindepouvoirserapprocherd’autressecteursdumarchédutourismeencasd’im-

prévus(unesituationd’insécuritéparexemple)quipeuventinfluencerletypedetouristedésireux

devisiterlepaysoulesite(voirSection3.2.8).Lesfondsdestinésàlaconservationetgénéréspar

letourismepeuventêtreainsimaintenus.

3.2.5 Différentstypesdetourismedevisiondesgrandssinges

L’expérienceproposéeparlessitestouristiquesactuelsvariefortement,del’observationgarantie

degrandssingescomplètementhabituésetsuivisquotidiennement,àl’observationàpartird’une

plateformedegrandssingesnonhabituésousemi-habituésouencorepromenadesenforêtsou

croisièresfluviales,avecunepossibilitéd’observationdegrandssingeshabituésounon,ouren-

contrésdemanièreopportuniste.

Vue aérienne de la forêt du

bassin du Congo. Photo © Liz

Williamson.

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3.2.6 Lagestiondesattentesdestouristes

Enconcevantetenpromouvantlesprogrammestouristiques, ilest importantd’analyser l’expé-

riencequiseraproposéeauxvisiteurs.Toutegarantied’observerlesgrandssingesvaaugmenter

lesattentesdestouristesaveccommeconséquencedemettreunepressionsurlepersonnelde

terrainaurisquedetransgresserlesrèglesdevisitepoursatisfairelesclients.Lesattentespourun

sitedonnédépendrontdutypedetouriste,del’habitat,del’espèceoudelasous-espèceconcer-

née3etdel’activitéproposée.Unefoisqu’uneactivitéestdéveloppée,elledoitêtresoumiseàun

marketingconséquentdemanièreànepasdécevoirlesvisiteursquidoiventcomprendrequ’ils

contribuentàuntourismepeuperturbateurenmaintenantunecertainedistanceentreeuxetles

animaux observés et éviter de défricher et déboiser pour améliorer leur observation (Greer et

Cipolletta2006).Parexemple,laplupartdestoursopérateursfontdespublicitéspourlesoppor-

tunitésdechercherlesorangs-outanssauvages,maisraressontceuxquigarantissentuneobser-

vation(Russon,SusiloetRussell2004).

3.2.7 Laréplicationdesexpériencesréussiesn’estpastoujourspossiblenisouhaitable

Lesuccèsdutourismedevisiondegorillesdemontagneastimuléaufildesansuneavalanche

deprojetspourd’autresgrandssingesdansl’espoird’unsuccèssimilaire,particulièrementpour

lesgorillesdeplainede l’ouest (ex.Gami1999;Lanjouw1999a,b;DjohetvanderWal2001;

Focken 2002). Le tourisme de vision des gorilles de plaine de l’ouest risque d’avoir moins de

succèspourplusieurs raisons,etnedoitpasêtrepromuuniquementàdesfinséconomiques,

pourdesraisonsnotammentdeviabilitéfinancière(WilkieetCarpenter1999;Blom2000,2001,

2004;Wilkie,CarpenteretZhang2001;Williamsonet al.2002).Cependant,siunappuifinancier

durableetàlongtermeestengagéetdesbénéficesimportantspourlaconservationsontatten-

dus,letourismepeutsejustifier(GreeretCipolletta2006).Lesexpertssedemandentaussisiles

taxonsendangercritiqued’extinction,commelegorilledeDiehl(Gorilla gorilladiehli),devraient

êtrehabituésquel que soit l’objectif, tourismeourecherche.Ceslignesdirectricesnesontpas

normatives;silerésultatnetdeconservationestimépardesanalysesdefaisabilitéetd’impacts

correctementconçuesetréalisées,estpositifpourlaconservationd’unepopulationdesgrands

singes en danger critique d’extinction, alors le tourisme peut être un outil viable. Des popula-

tionstrèsfragmentéessubissantdefortespressionspourraientêtreincapablesdesupporterles

impactsd’opérationstouristiquesmalgrélesouhaitdespartiesprenantesquivoientletourisme

commeunmoyendedéveloppement.

3.2.8 Impactdel’insécuritésurlesmarchéstouristiques

Denombreuxgrandssingesviventdansdespaysquiontsouffertd’uneguerrecivile(ex.Côte

d’Ivoire,Liberia,etSierraLeoneenAfrique,etlaprovinced’Acehsurl’îledeSumatraenIndonésie).

Lessitesd’observationdegrandssinges,enparticulierceuxquiciblentprincipalementlemarché

luxueuxréfractaireauxrisquespotentielsverrontsansdoutelestauxdevisites’effondreraprès

desincidentsmajeursciblantlestouristes(ex.Bwindien1999)oufaisantdestouristesdesvic-

times involontaires, commeona vuavec les attentats à labombeàBali en2002et en2005,

quipeutgénéraliseruneperceptiond’insécuritérégionale.Enraisondelanaturechangeantedu

marchétouristiqueluxueux,ilestimportantdenepasexclurelesvoyageursdemoyennegamme

ouàpluspetitbudgetcarcesderniersreviendrontplusrapidementversdessitesàlaréputation

établied’insécuritéoudecrime.Pluspositivement,siunsitedonnéestassezréputé,lareprise

touristiqueaprèsdesincidentspeutêtrerelativementrapide:letourismeareprisrapidementau

Rwandaaprèslegénocide,etmêmependantdespériodesd’activitédesrebellesenRDC.

3 Parexemple,leschimpanzéssontplusmobilesquelesgorillesetlesorangs-outansetexigentuneffortphysiqueplusimportantdelapartdesvisiteurs.Lesopportunitésphotographiquespeuventêtrelimitéesselonl’endroitoùsetrouventlesgrandssinges(danslesarbres,parterreoudansunevégétationdense).Lagestiondesattentesdestouristesdoitprendreencomptelesconditionsspécifiquesàchaquesite.

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3.2.9 Impactdel’économiemondialesurlesmarchéstouristiques

Mêmesicecritèrenes’appliquepasuniquementau tourismedevisiondesgrandssinges, la

situationéconomiquemondialeauraunimpactsur laviabilitédesprogrammestouristiques.Le

nombredevisitespeutdiminuerencasd’instabilitééconomique;onanotéunebaissedesréser-

vationsetuneaugmentationdesannulationssurplusieursdestinationsinternationalessuiteàla

criseéconomiquemondialede2008-2009(UNWTO2009).Lavulnérabilitéd’unsitedonnéaux

fluctuationséconomiquesdépenddutypedetouristesquilevisite.Unsitevisitépardesroutards

àpetitbudgetetdesvoyageursaventuriersseraitmoinstouchécarengénéral,cescatégoriesde

touristesnevoyagentpasgrâceauxéconomiesdetouteunevie.Ainsi,ilfautdesservicesetdes

activitésciblantunevariétédetouristepourêtremoinsexposéauxfluctuationsdumarché.

3.2.10 L’habituation-uneopérationinvariablementlongueetrisquée

L’habituation est très différente d’un taxon à l’autre. Une année a suffi pour habituer certains

groupesdegorillesdemontagne,mais il fautdeuxansenmoyenne.Lesgorillesdeplainede

l’ouestetleschimpanzésselaissentapprocheràunedistanced’observationraisonnable(10–20

m)aprèsdeuxàcinqansdesuivirégulier(WilliamsonetFeistner2003;GreeretCipolletta2006).

Ladifficultédel’habituationdépenddelastructuredel’habitat,descaractéristiquesdel’espèce/

sous-espèceetdelanaturedeleurexpérienceantérieureavecl’homme(TutinetFernandez1991;

vanKrunkelsvenet al.1999).Lavisibilitéestfaibledanslesforêtsdeplaineetlesgrandssinges

restentsouventcachésmêmeà10md’unobservateur.Lescontactssoudainssontdifficilesà

éviterenforêtdense:lerisquededangerphysiquepourlesgrandssingescommepourlesvisi-

teursexisteetl’habituationpeutêtrecompromisesilesanimauxsonteffrayés(Williamson1988).

Pourlesgorillesdemontagneenrevanche,lavégétationbasseetlatopographieirrégulièrefour-

nissentdesconditionsidéalesd’observation,parfoisducôtéopposéd’unravin.Leschimpanzés

del’Estpeuventaussiêtreobservésauxjumellesàtraverslavallée.

L’habituationdesorangs-outansestundéfienraisondeleurnaturesecrèteetsolitaire.Lesorangs-

outanssauvagessontinsaisissablesetsouventdifficilesàtrouverenforêt.L’habituationexigede

suivredesindividussolitairesetnécessiteunpersonnelqualifiéetdédiéausuivinidparnid.Lors

delapremièrerencontre,laplupartdesorangs-outansmontrentleurantagonismeenfaisantdes

bruitsdebaiseraigu,enpoussantdelongscris(mâlesàdisquefacial),encassantetjetantdes

branches.Certainsorangs-outanssecachentdanslacanopéesansbougerpendantdesheures

voiredesjourstantqu’ilyadesgenstoutproches,tandisqued’autress’enfuientrapidementau

soloud’arbreenarbre.Dans laKinabatangan,10à14 jourspeuventsuffirepour l’habituation

Il faut faire attention à ce que

les grands singes habitués ne

pénètrent pas dans les installa-

tions touristiques ! Photo © Uwe

Kribus.

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(maissansdouteparceque lesanimauxn’ontpasgrandpeurde l’hommecar lachassen’est

paspratiquéedanslarégion,Ancrenazcomm.pers.)etdesorangs-outansdeSumatraontété

habituésenseulementtrois jours (Singleton,comm.pers.).Néanmoins,certainsorangs-outans

semblentrésistantsà l’habituationet l’expériencenedoitpasêtrepoursuiviavecces individus

(Ancrenazcomm.pers.).

L’habituationprésenteplusieursrisquespourlesgrandssingescommepourl’homme(Williamson

etFeistner2003;Goldsmith2004,2005a).Lesrépercussionsnégativescomprennentnotamment

lestress,remarquableparlechangementdecomportement(ex.desorangs-outansrestantsdes

journéesentièresdansleursnidspouréviterleshommes)etpeutêtreconfirméparuneanalyse

descorticostéroïdes(CzekalaetRobbins2001;Nizeyi2005).Lestresspeutavoirplusieursconsé-

quences,notammentpardeseffetsdélétèressurlesuccèsdelareproductionetsurlasanté,en

réduisantl’immunitéparexemple,etpardescomportementsaberrants.Quecesoitàcausedu

stress ou d’autres réactions comportementales dues à une proximité inhabituelle de l’homme,

l’habituationpeutaltérertemporairementoudurablementlesmodesterritoriauxhabituelscomme

l’utilisationetladuréed’occupationdudomainevital(Goldsmith2005b;McFarland2007).Lorsque

lesanimauxsontpoussésen-dehorsdeszonesforestièresprotégéesetrentrentencontactavec

lesvillagesvoisins,lerisquedeconflitavecl’hommeetd’uneexpositionauxmaladieshumaines

estplusimportant(Macfie2007a;HockingsetHumle2009).Silaprésencedel’hommeestasso-

ciéeàlanourriture,lemodeterritorialetcomportementaldesgrandssingeschangerait.

Lesrisquespourlespersonnesmenantl’habituationpeuventêtrepréditsàpartirdesréactions

desgrandssingesencoursd’habituation.Si l’habituationsert à réduiregraduellement lesdis-

tancespermettantauxobservateursd’êtretoléréssansagressionouréactionsdepeur,audébut

duprocessus,certainsindividusdesgrandssingespeuventattaquerlespersonnes,occasionnant

desblessuresetdesrisquesdecontagion.Desmeilleurespratiquesenmatièred’habituationdes

grandssingessontnécessairespourlarechercheoulessitestouristiques.

Néanmoins, il fautbalancerces risquesavec leseffetspositifsque l’habituationpeutavoirsur

lacapacitédupersonnelde terrainàsuivreetàprotéger lesgrandssinges.Dans lecadredu

tourisme,lesuiviquotidiendegroupesdegrandssingespardesguidesetdespisteursfacilite

lesuivisanitaireetlasurveillanced’activitésillégales,permettantuneréactionpromptecontrele

braconnageou l’empiétementéventuel,oudes interventionsvétérinaires,parexemple l’enlève-

mentdecollets.

Les rapportsde recensement auxVirunga présentent lepourcentagedegorilles demontagne

immaturesdanslesgroupescommefacteurindicateurpourévaluerlasantéreproductiveetl’im-

pact de l’habituation. Des efforts de recensement sur une longue durée montrent que le pour-

centaged’immaturesestplusimportantdanslesgroupeshabituésparrapportauxgroupesnon

habitués(WeberetVedder1983;Kalperset al.2003).Lerésultatpeutêtrebiaiséparlasélectionde

groupesreproductifspourletourismeoupourlarecherche,ouparunemeilleureapplicationdes

loisdanslesdomainesvitauxdegroupeshabitués,maiscommec’estunrésultatrégulièrement

constatésur20ansd’effortsdeconservation,ilsemblequel’habituationn’entraînepassystéma-

tiquementunéchecreproductifauseind’ungroupe.

3.2.11 Lerenforcementdesrèglementationstouristiquesestessentielmaissouventinsuffisant

Laplupartdessitesproposantdesactivitéstouristiquesd’observationdesgrandssingesopèrent

à l’aidedesystèmesde réservationetde règlesetd’instructionsconçuespourprotéger leurs

espècesciblesdeseffetsnégatifsdu tourisme.Cependant,ces instructionset règlessont tou-

joursousouventignoréesdansdenombreuxsites(Sandbrook2006;SandbrooketSemple2006;

Dellatore2007;Whittier2009).Dansdessitesfacilementaccessiblesetoùlaprobabilitédevoir

desgrandssingesestélevée,desmesuresstrictesont toutd’abordété rigoureusementappli-

quéespuislagestions’estrelâchéeavecletemps.Ilfautainsicontinuellementinsistersurl’utilité

desinstructionsetdesrègles.Lescontrôleséchouentcar laconservationn’estpassouvent la

prioritépourlesprincipauxintervenants,commelesresponsablesdesréservations,lespisteurs-

guidesoulestouristeseux-mêmes.Leursprioritéspeuventalleràl’encontredelaconservation,

soitparignorance,soitparégoïsme.Parexemple,leharcèlementdesresponsablesdesréserva-

tionspardesopérateursdusecteurprivépeutconduireàunesurréservation;lesguidesoules

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pisteurspeuventserelâcherouignorerlesrèglementationspouravoirdemeilleurspourboires;

lestouristesnecomprennentpasounégligentlesrisquesetmettentlapressionsurleursguides

pours’approcherdavantagedesgrandssingesetavoirlaphotodésirée.Desemployésoudes

habitantssansscrupulesopèrentdesvisitesadditionnellespourvoirdesgrandssingeshabitués

afindepercevoirdesrevenussupplémentairessanspayerlesfraisdepistageàl’institutionappro-

priée. Tous ces exemples augmentent les répercussions négatives potentielles sur les grands

singessansbénéficierà laconservation.L’améliorationcontinueet le respectdes instructions,

desrèglesetdessystèmesdutourismedevisiondesgrandssinges,entantqu’activitéorientée

parlaconservation,sontessentiels,toutcommelasensibilisationdesprofessionnelsdusecteur

etdestouristesavant leurarrivéesurlesite.Sanscesactionsdeprotection,letourismedevision

desgrandssingespourraitnepasêtreunoutilviableoumêmeacceptablepourlaconservation.

3.2.12 Évaluationd’impactsenvironnementauxetétudesdefaisabilité

Commepourtouteactivitéoutoutprojetdedéveloppementayantdesrépercussionspotentielles

sur la vie sauvageet lesprocessusnaturels, lesétudesde faisabilitéetd’impactssontessen-

tielleslorsdelaphasedeplanificationdetoutprojettouristiquedevisiondesgrandssinges.Les

évaluationsd’impactsenvironnementaux(EIE)sontmandatéespardenombreusesautoritésde

gestionenvironnementaledanslespaysconcernés.Siellessontadaptéesaucontexte,ellesper-

mettentauxpartiesprenantesd’évaluerdenombreuximpacts.Sil’habituationestenvisagée,une

analysecomplètedescoûtsetbénéficesestextrêmementimportantecarl’habituationprésente

plusieurs avantages et inconvénients, pour les grands singes comme pour l’institution de ges-

tion.Récemment,leProgrammeinternationaldeconservationdesgorilles(PICG)adéveloppéun

outilstandardiséd’orientationdecetteanalyse,enposantlesquestionsnécessaires,enrassem-

blant lesdonnéesessentielleseteneffectuantunerevueéquitablepourétablirdesrecomman-

dationssolidesdanslecadred’unprocessusintitulé«évaluationdesimpactsdel’habituation»

(HabituationImpactAssessmentouHIA,Macfie2007a).AuNigeria,uneétudedefaisabilitéaété

récemmentréaliséepourledéveloppementdutourismed’observationdegorillesdeDiehl(Macfie

2007b).L’investissementpourdetellesétudesetanalysespeutêtreélevé,maisresterentablepar

rapportauxcoûtsfinancierstrèsélevésqu’engendreraitundéveloppementd’activitéstouristiques

surunsitequipeutnepasêtreviablecommercialement,ouparrapportaucoûtentermesde

conservationd’uneactivitéquimetenpérillesespècesqu’elleestcenséeprotéger.

Gorille de plaine de l’ouest, Parc

national de Loango, Gabon.

Photo © Josephine Head/MPI-

EVAN.

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3.2.13 Lesétudesd’impactsetleprogrammedesuivisontessentiels

Deparsanaturenon-extractive,onpensesouventque l’observationd’animauxsauvagesdans

leur environnement naturel est durable. Cependant, elle est pratiquée dans des milieux fragiles,

lesouvrantàunmarchémassif impliquantunerechercheactiveet répétéede la faunesauvage

(JacobsonetFigueroaLopez1994;Tapper2006).Onensaitpeusurlesvraisimpactsdutourisme

devisionsurlesgrandssinges,surleurenvironnementphysiqueousurd’autresespècessauvages.

Lesimpactsquantifiéssontencoretrèsrares.Lemanquededonnéesderéférence,ladifficultéde

distinguerleseffetsdutourismed’autresimpactstelsqueleschangementsdumilieunaturelainsi

queletempsnécessairepourquecertainseffetssoientvisiblessontautantdefacteursdecompli-

cation(Briassoulis1991).

Comptetenudecescontraintes,lesétudesd’impactsmenéesdurant35annéesdetourismede

visiondesgrandssingesfournissentdesdonnéesinestimablesquipermettentd’émettredesrecom-

mandationsdebonnespratiquesenmatièredegestiondutourismedevisiondesgrandssinges:

• Lesétudesd’évaluationd’impactssurlecomportementetlerisquedecontagiondes

maladiesoccasionnéesparletourismedevisiondegorillesdemontagneontpermis

d’établirdes règlesplusstrictes,comme l’augmentationde ladistanced’observa-

tionminimaledecinqàseptmètres (Homsy1999)et la limitationde laduréedes

visitesenraisondeleurinfluencesurlecomportementdesanimaux(Fawcett2004;

Muyambi2005).

• Lesprojetsde rechercheetde tourismesur leschimpanzésontdécris lespatho-

gèneshumainescausesdelamortalitéchezleschimpanzéssauvages(WallisetLee

1999;Leendertzetal.2006;KauretSingh2008;Köndgenet al.2008)etontprouvé

queleportdemasqueschirurgicauxestuneoptionfaisable(TANAPAetFZS2007)

etefficacepourlapréventiondelacontagiondesmaladies(Boesch2008;Lukasik-

BraumetSpelman2008).

• L’évaluationdetroisdécenniesdetourismedevisiondesorangs-outansontpermis

de documenter et d’améliorer les pratiques de gestion (Russon, Susilo et Russell

2004). La recherche récente (Dellatore2007)montreque lesmodesdecomporte-

mentdesorangs-outansontsignificativementétéaltéréspar lesopérationstouris-

tiquesàBukitLawang,aussibienchez lesorangs-outanssauvagesquechez les

ex-captifs.Lesprincipauxchangementsobservéssontlarestrictiondudomainevital

(lesanimauxrestentdansleszonesàforteactivitétouristique),lechangementd’acti-

vité(moinsderecherchedelanourriture),l’augmentationdescasd’agressionenvers

lespersonnesetdestauxdemortalitéinfantileélevés.Lapratiqueconsistantàoffrir

delanourritureauxorangs-outans,soitpourlesinciteràs’approcherdestouristes

soitpour lescalmeret lorsqu’ilss’approchent ilstententdevoler lanourriture,est

particulièrementpréoccupante.L’étudeconclutquelasantécomportementaleetle

succèsdelareproductionsontfaiblesetqueletourismedoitêtrerestructurépour

mieuxgéreretprotégerlapopulationd’orangs-outans.

• L’applicationdesprogrammesdesuividesdéplacements,ducomportementetde

l’étatde santédesgrands singesconcernéspar le tourismesont essentielspour

déceleretatténuerlesimpactsconnusounouveaux(ex.KauretSingh2008)etpour

contribuerauxeffortsderéductiondecesimpacts,eneffectuantunsuivisanitaire

desemployésparexemple(Aliet al.2004).

• Lesactivitésdesuivibiologiquecontribuentaurenforcementdesprogrammestouris-

tiquesplusefficacesetplussécurisés.Ainsi,unepartiedusuccèsdutourismed’ob-

servationdesgorillesdemontagneestdueàunebonneconnaissancedurégime

alimentairedesgorilles,desdistancesparcouruesenunejournéeetdesdomaines

vitaux,quipermettentdeprédirelesdéplacementsdugroupeetdetrouverlesgorilles

demanièrerelativementfacile.Laprédictiondesrythmesd’activitésjournalièresest

aussiimportante;lesvisitessontplanifiéesdemanièreàcoïncideraveclespériodes

dereposdesgorillessipossible,permettantd’excellentesconditionsd’observation

(PlumptreetWilliamson2001).

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• Lesétudessurletourismesouffrentd’unmanquedesuividesimpactssurl’habitat

desgrandssinges,enparticulierlorsquedepetitessurfacesdeforêtssontutilisées

demanièreintensive.Ilestaussipossiblequeleseffortsdeprotectionetdurenfor-

cementdelaloivisantàsupporterletourismepeuventavoirdesimpactspositifs

surleshabitatsforestiersetcecidevraitêtresuivisetdocumentés.

3.2.14 Le tourisme de vision des grands singes comme outil de développement pour lescommunautéslocales

Lesbénéficesdutourismedevisiondesgrandssingespeuventêtreconsidérablesauniveaulocal.

Desapprochesdepartagedesrevenusontétéétabliesavecsuccèsdansplusieurssitestouris-

tiques(Ancrenazet al.2007;ArchabaldetNaughton-Treves2001).Autourdusited’observationde

gorillesdemontagneduparcnationalimpénétrabledeBwindienOuganda,lavaleurdesrevenus

touristiquesquiparviennentauxpopulationslocalesestplusdequatrefoisplusimportanteque

la valeurde toutes lesautressourcesde revenuscombinéespour la région (Sandbrook2008;

Blomley et al.2010).Lesemploisdirectscommeguideoupisteursontunavantageprécieuxdans

leszonesoùlesopportunitésd’emploiformelsontrares.LeprojetdeBaiHokouenRépublique

centrafricaine embauche plus de 60 pygmées BaAka sur la base d’une rotation (Hodgkinson

2009), tandis que les organisations en charge des gorilles de montagne en RDC, au Rwanda

et enOuganda, comme lesautoritésdesparcset lesONG,emploient environ150personnes

(MGVP2004).Desindirectspeuventaussiêtrestimuléscommedesentrepriseslocales,oudes

programmesdepartagederevenusquifinancentdesinfrastructurestellesquedesécolesetdes

hôpitaux(Sandbrook2006).Letourismepeutaussidonnerunsentimentdefiertéetd’appropria-

tionauxrésidents–desfacteursimportantsquiontpermisquelepersonnelduparcresteenposte

lorsdespériodesdegrandeinsécuritédanslarégiondeVirunga(PlumptreetWilliamson2001).

La prudence s’impose avant de conclure que ces avantages compenseront les coûts du pro-

grammeetcontribuerontàmodifierlescomportementsenverslaconservation.AdamsetInfield

(2003) ont conclu qu’un plan de partage des revenus autour du parc national des gorilles de

MgahingaenOugandan’apascontribuépourautantàdévelopperdesattitudesfavorablesàla

conservation,unrésultatretrouvédansd’autresétudes(Hodgkinson2009).Blomleyet al.(2010)

ontindiquéunerelationpositiveentrelesattitudesdescommunautésetlesprogrammesdedéve-

loppementcommunautaireautourdesdeuxmêmesparcsougandais,bienquecette tendance

fûtconcentréeautourdescentrestouristiquesetnesoitpasrépandue.Cependant,lacauserap-

portéecommelapluscommuneàuneréductiondesactivitésillégalesétaitunrenforcementde

l’applicationdeslois,cequiillustrelerôleessentieletcomplémentairedecedernierpouratteindre

lesobjectifsdelaconservation.

Encasdebénéficesimportants,laquestiondeleurrépartitiondoitêtreexaminéeattentivement

pouréviterleurdispersionsansprendreencomptelesobjectifsdelaconservation,cequilimite-

raitleurefficacitéàcompenserlescoûtsouàréduirelapauvreté.Unexempleévidentestl’accès

à l’emploi,généralement limitépar leniveaud’instruction, legenre, l’âgeet ladominationdes

éliteslocales(Sandbrook2006).Leproblèmeestexacerbéparleniveaudepauvretéetlesfortes

densitéshumainesautourdessitesdetourismedevisionauxgrandssinges.Ainsi,sileSabyinyo

Silverback LodgeauRwandaagénéréplusde100.000dollarspour lescommunautés locales

lorsdesapremièreannéed’opération,cemontantnereprésentaitque10dollarsenmoyennepar

personnecomptetenudunombretrèsélevédeshabitants locaux(Mwinecomm.pers.).Selon,

Blomleyet al.(2010),sileprogrammedetourismeàBwindisemblaitréussiràproduiredesbéné-

fices individuelset collectifs et à relier cesbénéficesà laprésencedesgorilles, il a échouéà

atteindrelesmembreslespluspauvresdelacommunauté.Deplus,lesbénéficespeuventnepas

êtreperçuscommeunecompensationadéquates’ilssontaccordéssousuneformeinadaptéeou

peuvaloriséeparlesindividusbénéficiaires.

Enrésumé,pourqueletourismedevisiondesgrandssingessoitefficacecommeoutildedéve-

loppement,ilfautexamineravecprudencelescoûtsetlesbénéficesaccumulés,leurmodededis-

tributionauxrésidentslocaux,tropsontsouventprivésdeleursdroitsetvivantdansdeconditions

depauvreté extrême. Lesprogrammes touristiquesdoiventmettre l’accent sur laparticipation

activedesmembreslespluspauvresdescommunautéslocales.

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3.2.15 Importancedel’évaluationéconomiqueetdesétudesdelademandetouristique

Lorsdudéveloppementoudusuividutourismed’observationdesgrandssinges,ilesttentant,en

particulierpourlesgouvernementsetlesecteurprivé,deconsidérerlesbénéficeséconomiques

pourlepayscommelaraisond’êtredetoutprogrammetouristique.Cependant,ilestimportant

quelesrevenusdutourismenesoientpasconsidéréscommel’objectifultime,maisplutôtcomme

unavantagesupplémentairedecetoutildeconservationdesgrandssinges.

Certainspaysontdéveloppéleursprogrammestouristiquesenaugmentantlenombredevisiteurs

et/ouceluidesgroupeshabituésvisitables,aggravantainsilesrisquespourlesgrandssingeset

leurhabitat.Cependant,larecherchemontrequenombreuxtouristessontdisposésàpayerplus

pourvivreuneexpérienceplusélitisteavecdesgroupesdevisiteursplusrestreintsdérangeant

moinslesanimaux(BushetFawcett2008).

Deplus,selonplusieursétudes,ilestillusoiredepenserquelesrevenustouristiquesrestentau

seindupayset/ouatteignentlespopulationslocalesaffectéesparleurproximitéàl’habitatdes

grandssinges.Lesétudesmontrentquelesrevenusdutourismeapportentcertesdesfondsaux

autoritésenchargedesparcs,maisque lapart laplus importanterevientaux institutions inter-

nationales (Cochrane1998;Moyini2000;HatfieldetMalleret-King2006;Sandbrook2008).Les

activitésdedéveloppementtouristiquedevraientdonctrouver lemoyend’accroître lesrevenus

conservésauniveaunational,etparticulièrementauniveaulocal.

Lesétudeséconomiquesserventàexaminerlaviabilitédutourismedevisiondesgrandssinges,

souventsupposénon-viable(Font,CochraneetTapper2004;WilkieetCarpenter1999;Baboulene

2008).UneétudedecassurDzanga-Sanghaaconcluque le tourismenepourraitsansdoute

pascouvrirlescoûtsdegestionoujouerunrôleimportantpourlefinancementàlongtermede

l’aireprotégée(Blom2000).Cependant, ils’estavéréqueletourismeétaitunesourcemajeure

d’emploisdanslarégionetjoueunrôledansl’accroissementéconomiquelocaleenimpliquantles

populationsdansdesactivitésdedéveloppementéconomiquedurable.Lesrevenusdutourisme

ontaussipermisauxpopulationslocalesdemieuxaccepterleprojetdeconservation,etparla

suitedemieuxrespecterlesrèglements.

Ilestdoncimportantd’examinercommentlesrevenusdutourismesontaccumulésetdépensés,

etdecorrigerl’impressionrépandueauseindescommunautéslocalesqueletourismedevision

desgrandssingesexisteprincipalementpourobtenirplusderevenuspourlesgouvernementsdes

paysconcernés,lesautoritésenchargedesparcsetd’autresbénéficiairesexternes.

Bonobo, Lui Kotale, Parc natio-

nal de la Salonga, RDC. Photo ©

Caroline Deimel/MPI-EVAN.

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3.2.16 Importance des évaluations du comportement du personnel en charge des activitéstouristiques

Lessitesd’observationdesgrandssingespeuventêtrebienconçusets’efforcerd’appliquerles

meilleurespratiquesgrâceaudéveloppement,àladiffusionetàl’affichaged’instructionsetde

règlesstrictes.Cependant, il arrivesouventqu’après lesavoirsprésentésaux touristes, leper-

sonnelenchargede lavisiteenfreigneunouplusieursrèglements, leplussouvent ladistance

minimaleàrespecter(ex.SandbrooketSemple2006).Cecipeuts’expliquerparladifficultéàgérer

lestouristes,ouparundéplacementimprévisibledesanimaux,maisc’estsouventparmanquede

suivietdesupervision,ajoutéàl’enviederecevoirdespourboiresplusgénéreux.Silepersonnel

estsuivi, laconduitedevisitesrégulièrementévaluée,et lesrésultatsdiscutésouvertementpar

l’évaluateur,lagestiondutourismeseraaméliorée.

3.2.17 Toutestquestiond’emplacement

Lestouristespeuventêtreattirésparunsiteparticulierenraisondesafacilitéd’accèsoualors

parcequ’ilnel’estpasdutout.Parconséquent,toutestunequestiond’emplacement.Laproxi-

mité des circuits touristiques établis, comme les safaris en savane de l’Afrique de l’Est, peut

accroîtrelestauxdevisitesdessitesdesgrandssinges.C’estpeut-êtrepourcesraisonsquele

tourismeenAfriquecentrales’estdéveloppépluslentement,mêmedanslessiteslesmieuxéta-

blisetrelativementaccessibles,etcemalgréunefauneabondanteetcharismatique.L’opportunité

d’observerdesgrandssingesseulenesuffitpeut-êtrepasàinciterlestouristesàtrops’éloigner

deleuritinéraireprévu.Inversement,certainstouristessontséduitsparlapossibilitédesortirdes

circuitshabituels.Lesnouveauxsitesisolésdoiventciblercetypedetouristesetproposerassez

d’activitéspourquel’effortsupplémentairepouryarriverenvaillelapeine.

3.2.18 L’approvisionnementennourrituren’estappropriéniàl’habituationniautourisme

Audébutdelarecherchesurlesprimates,plusieurssitesonteurecoursàlanourriturepourfaci-

literl’habituation.Avecletemps,plusieursfacteursderisquesesontdéveloppés,notammentles

changementsdecomportement, l’altérationdel’exploitationdudomainevital, l’agressionentre

lesmembresdugroupe,l’agressionenverslesobservateursentraînantdesblessures,uneréduc-

tiondesdistancesoumêmeuncontactfavorableàlacontagion,etlacontaminationparasitaire

dessitesdenourrissage(Wrangham1974;WallisetLee1999;BertolanietBoesch2008).Lessites

derecherchesurlesgrandssingesontarrêtélesnourrissagesenraisondecesrisques,même

sicertainsprojetsimpliquantdesorangs-outansanciennementcaptifscontinuentdelefaire:les

autoritésenchargeduparcnourrissentlesorangs-outanssurdesplateformesspécifiquesetdans

certainscas lesguides locauxbafouent les règlesennourrissant lesorangs-outansàd’autres

endroits non autorisés où ils incitent les animaux à s’approcher en proposant de la nourriture

etenmettantendangerlestouristesetlesanimauxeux-mêmes(Dellatore2007).Enraisondes

répercussionsnégativespotentiellessurlesgrandssingesetdurisqued’unecontentieuxsides

touristessontblessés,personnenedoitdonnerdelanourritureauxanimaux,mêmelesautorités

gouvernementalesenchargede laconservation.Dans lecasd’unnourrissagenonautorisé, le

suivietl’applicationdesrèglescombinésaveclasensibilisationdesguidessontessentielspour

mettrefinàcettepratiquedangereuse.Pourlesex-captifs,lenourrissagesurlesplateformesdoit

êtreréduitauminimumrequispourleursurvieetleursuivi,etcesplateformesnedoiventpasservir

d’attractiontouristique.Ilfautarrêterlenourrissagelorsqu’iln’estplusessentielpourleursurvie.

3.2.19 RéductiondurisquedecontagionavecdesmasquesrespiratoireschirurgicauxN95

Leportdemasqueschirurgicauxparlespersonnesquis’approchentdegrandssingesdansle

cadredeprojetsderechercheoudetourismeafaitl’objetdenombreusesdiscussions.Eneffet,

l’undesrisqueslesplus importantsdetransmissiondesmaladiesentre l’hommeet lesgrands

singes provient des pathogènes en suspension dans l’air (Cranfield 2006). Les maladies respi-

ratoiressontlapremièrecausedemortalitédecertainespopulationsdegrandssinges(Walliset

Lee1999;Nutteret al.2005;Hanamuraet al.2007;Kauret al.2008;Whittier,NutteretStoskopf

2009).En1999, l’évaluationfaitepar lePICGsur l’applicationdesrèglesdutourismedevision

desgorillesdemontagne(Homsy1999)recommandaitd’augmenterladistanceminimaled’obser-

vationde5à7m,surlabased’uneétudedesdistancessusceptiblesd’êtreparcouruesparles

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gouttelettesrespiratoiresetlesparticulesensuspension.Cependant,enraisondesproblèmesde

gestionetdeconformitédesmasques,ladécisiondefaireporterdesmasquesaétéreportéeen

l’attentedenouvellesindicationsdulienentrelacontagionetlaprésencehumaine.

Pourexaminerl’efficacitédesmasques,ilfautserappelerquelaplupartdespublicationsévaluent

laprotectionduporteur;maisdanslecasdutourisme,unepersonnepotentiellement infectée

portelemasque,etnotresouciestdes’assurerquelesparticulesinfectieusesnedoiventpasfran-

chirlabarrièreconstituéedumasque.Leprojetvétérinairepourlesgorillesdemontagne(MGVP

2008)soulignequelesmasquesarriventmieuxàcontrôlerlespathogènesexpirésqu’inspirés.

Leportdemasquesprésentedesavantagesetdes inconvénients.Pour lespointspositifs, les

masques protègent efficacement contre les pathogènes dans des conditions idéales. Si les

masquesperdentdeleurefficacitéavecletempsoudansdesconditionsmoinsidéales,porterun

masqueréduittoujoursplusefficacementlasuspensiondegrandesparticulesinfectieusesetilest

doncdeloinavantageuxd’enporterunquedenerienporterdutout.Parmilesargumentscontre

leportdemasque,onditnotammentquelesgrandssingesdoivents’habitueràdesvisiteursmas-

qués.Ilfautaussisensibiliserlestouristesàrespecterleportdemasque,carencasd’inconfort,

ilspeuventêtremoinsprédisposésàlefaire.Sousunclimatplusfrais,commeenhautealtitude,

desmasquesmalajustéspeuventembuerlesverresdelunettesetempêcherunebonneutilisation

desappareilsphotosetdesjumelles4.L’approvisionnementenmasquesestaussiunproblème

cartouslesmasquesn’ontpaslamêmeefficacité.Laqualitédoitêtreadéquatepourunebonne

protection.Ilfautaussipenserauxsystèmesdegestiondesdéchetscardesmasquesabandon-

nésenforêtdeviennentdesfoyersinfectieuxporteursdeparticulesconcentréespotentiellement

infectieuses,créantunrisqueimportantdecontagion.

Plusieursmaladiesimportantessesontdéclaréesauseindepopulationsdegrandssinges(Wallis

etLee1999;Ferber2000;Leendertzet al.2004;Hanamuraet al.2007;Hosaka2008;Köndgen

et al. 2008). Les données montrent que, dans des conditions de vent favorables, les goutte-

lettescontaminéespeuvent sedéplacer jusqu’au triplede ladistanceminimale recommandée

4 MGVP (2008)a testé lesmasquesrespiratoiresN95en formede«becdecanard»,quipermettentderespirerplusfacilement,etaconstatéqu’ilsétaientplusconfortables,moinschaudsetn’embuaientpaslesverresdelunettesaussifréquemment.

Touristes portant des masques

chirurgicaux N95, Parc natio-

nal des Virunga, RDC. Photo ©

Virunga National Park.

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de7mètres(Cranfield2006).Desrapportsdeplusieurssitesconfirmentquelesrèglesétabliespourprotéger lesgrandssinges

contrelapropagationdemaladiesnesontpasappliquéscorrectementouconstammentetquelesdistancesdesécuriténesont

pasmaintenues(SandbrooketSemple2006;Dellatore2007;NakamuraetNishida2009).Parconséquent,l’utilisationdesmasques

parleschercheurs,parlestouristesetparlepersonnelestdeplusenpluspréconisée,enplusd’autresmesuresdeprévention.Le

portdemasquesestaujourd’huipluscommunsurlessitesderecherche,enparticulierceuxdontlespopulationsdegrandssinges

ontenregistrédescasdemaladiesmortelles(ex.parcnationaldeTaïenCôted’Ivoire).Leportdemasquessedéveloppeaussisur

lessitestouristiques(ex.pourl’observationdeschimpanzésauparcnationaldesmontsMahaleenTanzanie,Hanamuraet al.2006;

pourl’observationdesgorillesenRDCetauRwanda,Hurst2008c;MGVP2008,2009).

Lesmasquessontdequalitéetd’efficacitévariables.Lesmasquessimplesnesontpastrèsserrés,protègentleporteurdelapropa-

gationdegrandesparticulesensuspensiontandisquelesmasquesrespiratoiresontunesurfacehermétique,couvrentfermementle

nezetlaboucheetempêchentlatransmissiondegrandesetdepetitesparticulesensuspension(CDC2004;CDC2006).Parrapport

auxmasqueschirurgicauxsimples,lesmasquesrespiratoiresN95sontdemeilleurequalité,mieuxajustés,plushermétiquesetplus

efficacescontrelatransmissiondeparticulesensuspension.Lorsquebienajusté,lemasqueN95peutempêcherleslentillesd’appa-

reilphotoetlesjumellesdes’embuer,maispeutaussirendrelesmasquesplusinconfortables,cequipeutdécouragerlestouristes

s’illeurestdifficilederespirer.Lapilositéduvisageestaussiunproblèmecarlemasquen’estalorsplushermétique.Lesinstructions

d’ajustementetdeportdesmasquesdoiventêtreprésentéesauxtouristesavantdes’approcherd’ungroupedesgrandssinges,car

àleurvue,lestouristesserontpressésdes’approcher.Lesmasquesnesontefficacesques’ilssontportéscorrectement.

Nousrecommandonsleportdemasquesrespiratoiresàcouchesmultiples,dequalitéchirurgicaleN95(ouplus5)lorsquelestou-

ristesetlepersonnels’approchentdesgrandssingesàunedistanceinférieureouégaleà10m.Cesmasquesdoiventêtreutilisés

disposéscorrectement.Leportdemasquesnedoitpas justifier lanégligence respecter lesautres règlesdeprévention.Si les

masquesN95nesontpasdisponibles,ilfaututiliserdesmasqueschirurgicauxenpapier.LesmasquesrespiratoiresN95coûtent

environ0,40dollarchacunpluslesfraisd’envoi.Cescoûtssontinfimesparrapportaucoûtglobaldesopérationstouristiques,mais

ilfautexaminerlafiabilitédesfilièresd’approvisionnement.Laconformitéetl’efficacitésontdesélémentsclésdelagestiondes

masquesentantqu’outildeprévention.Lerespectdesrègles,leconfort,l’accorddutouristeetletraitementdesmasquesaprès

usagedevraientêtresuivisetlesrésultatsutiliséspourdocumenteretaméliorerlesrèglesetlesprocédures.Pourplusd’informa-

tionssurlesmasquesrespiratoiresN95,voirl’AppendiceII.

3.2.20 Leproblèmedutourismeavecdesgrandssingesayantautrefoisvécuencaptivité

Mêmesicen’estpaslesujetprincipaldecedocument,ilrestequedesactivitéstouristiquesd’observationdesgrandssingesayant

vécuencaptivitésontpratiquéessurplusieurssites.Ilpeutêtredifficilededifférencier lesex-captifsdessauvagesquandilsse

retrouventsimultanémentetinteragissentsurcertainssites,enparticulierchezlesorangs-outans(voirletableaudanslaSection

2.4.1).Enraisondesrisquesspécifiquesposésparlesanimauxsur-habitués,lesspécialistesrecommandentdecesserletourisme

aveclesanimauxenréhabilitationquisontéligiblesàêtrerelâchés,ouceuxdéjàrelâchéspourunevielibreenforêt,etdansles

forêtsquiabritentdesanimauxenréhabilitation(RosenetByers2002).Parallèlement, l’Alliancepanafricainedessanctuairesde

primates (PASA),qui représenteunréseaudesanctuairesabritantdesbonobos,deschimpanzésetdesgorillesparmid’autres

espècesdeprimates,n’approuvepasletourismeimpliquantdesgrandssingesayantvécuencaptivitéenraisondesrisquesélevés

pourlestouristesetlesassistantsdeterrain(Carlsenet al.2006).

Malgrél’accorddugouvernementindonésiendearrêterletourismeimpliquantd’ex-captifs,cetyped’activitéatoujourscourssur

quelquessitesabritantdesorangs-outans(BohorokàSumatra,plusieurssitesauseinduparcnationaldeTanjungPutingdansle

Kalimantancentral,età l’intérieuretautourdeNyaruMentengdans leKalimantancentral).Le tourismed’observationd’orangs-

outansayantanciennementvécuencaptivitéestsouventmalcontrôlé,compromettantàlafoislaconservationdesorangs-outans

etlajustificationéducativedetellesvisites,toutenréduisantleschancesdesuccèsdelaréhabilitation(RijksenetMeijaard1999;

Russon,SusiloetRussell2004).Surlabased’analysesrécentes,ilestimpératifquelessitesactuelsinterdisentlenourrissagedes

orangs-outansparlesguides,etquelespatrouillesveillentàempêcherlenourrissageillégaletl’attractiondesorangs-outanssur

lessentierstouristiques(Dellatore2007).Ilfautofficiellementsensibiliserlepersonneletlestouristessurlesdangersdenourrirles

animauxsauvages,enparticulierlesex-captifs.

3.2.21 Conclusionsàpartirdesleçonsapprises

Enraisonducoûtimportantdudéveloppementdutourismeetdesinfrastructuresassociées,etdelanécessitédeprotégeràvieles

grandssingeshabitués,l’ouverturedenouveauxsitestouristiquesnedoitjamaisêtrepriseàlalégère.Parailleurs,unemaind’œuvre

5 Lesmasquesrespiratoiresquifiltrentdespourcentagesplusélevésdeparticulesensuspensionsontaussiacceptables,c’est-à-direN99ouN100,maisilssontpluschers.

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importanteetdesengagementsmajeursenressourcesfinancièresethumainessontnécessaires

pourdévelopperetmettreenœuvrecorrectementletourisme.Àcesfacteurss’ajoutelapriseen

comptedesmultiplesrépercussionsdutourismedevisiondesgrandssinges.Ilestdoncimpératif

que tout projet touristique potentiel fasse l’objet d’une analyse objective de sa faisabilité, des

impactsetdesadurabilité,notammentunexamenpardifférentespartiesprenantes,avanttout

engagementfinancierettoutepromesseauxcommunautéslocalessurledémarragedutourisme

etsurledéveloppementattendu.Nedevraientêtredéveloppésquelessitesàforteprobabilitéde

succès,surlabased’étudesindépendantesdefaisabilitéetd’impacts,etquidémontreunenga-

gementnécessaireàexerceruncontrôlemaximaletàatténuerlesimpactsconformémentàces

lignesdirectricespourdemeilleurespratiques.

Orang-outan de Sumatra, Parc national de Gunung Leuser, Indonésie. Photo © Perry van Duijnhoven.

Parc national des Volcans,

Rwanda. Photo © Lynn Barrie et

Frances Broussard.

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Section 4 : Impacts du tourisme de vision des grands singes

Letourismedevisiondesgrandssingesadenombreuximpacts,positifscommenégatifs,résumésdanslestableauxsuivants.

4.1 Tableau des bénéfices potentiels du tourisme de vision des grands singes

Bénéfices Hypothèses Notes

Suivi :Lesvisitesrégulièresrenforcentlesuivi. • Lefinancementdesprogrammesdesuiviestassuré.

• Leplandesuividoitêtreenplaceavantledémarragedel’habituation.

Surveillance et soin vétérinaires : l’habituationetlesvisitesrégulièresfacilitentlesuivisanitaire,permettantundiagnosticetuneinterventionrapides.

• Lefinancementdelasurveillancevétérinaireetdel’équipederéponseestassuré.

• L’expertiseetlesstructuresdelaboratoireexistentetsontaccessibles.

• Finaliserlesuivisanitaire,letraitementetlesplansàappliquerencasdemaladiesavantledémarragedel’habituation.

Application des lois :laconnaissancedesdomainesvitaux,l’habituationetuneprésenceplusimportanted’observateursrenforcentlaprotectiondegroupesoud’individusdegrandssingesparleséquipeschargéesdel’applicationdeslois.

• Lasécuritédanslarégionpermetlesuividel’applicationdeslois.

• Lesfinances,lalogistiqueetlepersonnelsontenplacepourappuyer/mettreenœuvrel’applicationdeslois.

• Augmenterrenforcementdelaloidanslarégionavantl’habituation.

Génération de revenus :Sourcepotentiellederevenuspourl’aireprotégée,grâceauxfraisd’observationdesgrandssinges,depistageetd’activitésassociées(promenades,hébergement).

• Lasécuritéauniveaulocalrégionaletinternationalpermetlaconduited’activitéstouristiques.

• Lessystèmesfinancierssontenplacepourgarantirqu’ilrestesuffisammentderevenuspourlagestiondel’habitatdesgrandssingesafindecouvrirlescoûtsdelaconservation.

• Lestouristessontintéressésetdisposésàvisiteretàsouscriredespermis.

• Letourismeestbiengéré.

• L’analysefinancièredesrevenuspotentielsgénérésparlesactivitéstouristiquesestessentiellepourl’évaluationdesimpacts.

Bénéfices pour les communautés :Sourcepotentielledebénéficespécuniersetnon-pécunierspourlescommunautés.

• Lesméthodespourgarantirquelesrevenusparviennentauxcommunautéssontenplace.

• Leprojetestconçudetellemanièrequelescommunautéssoientimpliquéesàtouslesstadesdedéveloppementduprojet.

• Développerouélargirlessystèmesdepartagedesbénéficespourabsorberlesrevenus.

• Renforcerlescapacitéspourgarantirunrôleactifdescommunautésdanslepartagedesbénéfices.

Bénéfices pour le secteur privé : Lesrevenusdutourismes’accumulentpardeseffetsmultiplicateurspourlesecteurprivédansl’industriedutourismeetduservice–local,national,régional,international.

• Lestouristessontintéressésetdésireuxdevisiter,souscriredespermisetvoird’autresattractions.

• L’industrietouristiquedusecteurprivéestbiengérée,avecuneformationassurée.

• Marketingpourrenforcerlesfluxderevenusdérivésdespermistouristiques.

Bénéfices économiques nationaux : Augmentationdesgainsdugouvernementgrâceauxtaxes,auxvisasetàd’autresrevenusassociésautourisme.

• Systèmesfinanciersnationauxefficaces.

• Transparence.

Participation et support communautaire :participationetappuirenforcésdescommunautéslocalespourlesairesprotégées,lagestiondesforêtsetlaconservationdesgrandssingessuiteauxrevenusobtenusparlescommunautés.

• Desméthodessontenplacepourgarantirlaparticipationdescommunautésaudéveloppementtouristiqueetpourmaximiserlesfluxderevenusparvenantauxcommunautés,parlepartagedesbénéficesetpard’autresmécanismesdérivés.

• Encourageretfaciliterl’implicationactivedescommunautéslocalesdanslaconservationdel’habitatetdansletourisme.

• Garantirlerenforcementdescapacitésdescommunautéspourréalisercesprojets.

• S’assurerqu’ilestclairetentenduquelesbénéficesdutourismesontliésàlaprotectiondelaforêtetàl’existencedesgrandssinges.

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Bénéfices Hypothèses Notes

Recherche et apprentissage :Potentield’améliorationdesconnaissancessurlesgrandssinges.

• Larechercheetlesuiviparlesgardes-parcfournissentdesdonnéespourdesbasesdedonnéesetdessystèmesd’informationcentralisés.

• Lesopportunitésderecherchepeuventêtrepluslimitéesdanslesgroupesdetourisme.

Volonté politique, fierté et image locale et nationale : lesgrandssingesetleurmilieusontvaloriséscommemoyensderenforcementdudéveloppementdel’imagelocaleet/ounationale.

• Lavaleurpolitiquedesrevenusdutourismedépasselavaleurperçuedelaconversiondesterresauxdépensdelaconservation.

• Ladécisiondenepashabituerpeutentraînerunepertedelabonnevolontépolitiqueet/oulapertedusoutienàl’aireprotégéeouàlaforêt.

Coopération régionale : lesinitiativestouristiquesrégionalespeuventstimuleruneplusfortecollaborationrégionalepourdesactionsdeconservationdesgrandssinges.

• Volontépolitiqueetrelationstransfrontalièresenfaveurd’unecoopérationrégionale.

Sensibilisation et appui international : Bailleursintéressésdansl’autofinancementdurable.Unprogrammereconnusurleplaninternationalrenforceral’engagementàlongtermedugouvernement.

• Letourismeestbiengéréetperçucommeunesourcedurablederevenus.

• Documenterlesétudesd’impactsdutourismeetdistributiondesdocumentsauxorganisationsinternationales.

• Lestouristesinternationauxrentrentsouventchezeuxetdeviennentdessupporteursdurables.

Renforcement de la conservation des grands singes et de leur habitat grâce à tous les éléments ci-dessus.

4.2 Tableaux des coûts et inconvénients potentiels du tourisme de vision des grands singes

Inconvénients Mesures d’atténuation Notes et actions

Braconnage :Sansprotectionadéquate,lesgrandssingeshabituéssontplusvulnérablesaubraconnageetauconflitcarilsperdentlapeurdel’homme.

• Unefoishabitués,lesgrandssingesdoiventêtreconstammentprotégésàtraversunsuiviquotidienetdespatrouillessurleurdomainevital.

• Protectiondesgroupeshabituésouautrefoishabituéspardespatrouillesdesurveillancedesgardes-parcàvie.

• Hypothèse-gestionconstanteetsécurité.

• Discussionnécessairepourunedéshabituationpotentielle,lecaséchéant.

• Lesorangs-outansétantplussolitaires,iln’estpaspossibledesuivrequotidiennementchaqueindividuhabitué.Lessitesd’orangs-outansdoivents’efforceràévitertouteformedebraconnagepourprotégerlesorangs-outanshabitués.

Maladies – 1 :L’habituationrendlesgrandssingesplusvulnérablesàl’introductiondemaladiespendantleprocessusd’habituation.

• Activitésdepréventionpourlesgrandssinges.

• Protocolesstrictspourl’équipeenchargedel’habituation.

• Atténuationsipossible,àdiscuteraveclesvétérinairesconseillers.

• Avisdesvétérinairessurlaréductiondustressetdesrisquesdemaladiespendantl’habituation.

Maladies – 2 a :L’habituationpermetdeserapprocherdesgrandssinges,augmentantlerisquedecontagionparuneexpositioncontinueauxmaladies.

• Applicationstrictedesinstructionsetdesrèglementslorsdesvisitestouristiquesetderecherche.

• Formationetévaluationcontinue.• Revuerégulièredesprotocolesàla

lumièredesnouvellesrecherches.• Sensibilisationdestouristesavantles

visites.

• Concevoiretmettreenœuvredesévaluationsdesvisitespourgarantirlerespectdesrègles.

• Développerdesréponsesvétérinairesetdesplansencasdemaladies.

• Distribuerundocumentsurlesrisquesdemaladies(ouunesynthèse)etdiscuterducontenuavecl’équipeenchargedudéveloppementtouristiqueetlespartiesprenantes.

• Analysecontinuedesdonnéessurlamorbiditéetlamortalitédesgrandssinges.

Implications financières – 1:Lesimplicationsfinancièresdescoûtsdel’habituationsontélevées—périodeenvisagéedeplusieursannéesb.

• L’appuifinancierauprocessusd’habituationdoitêtreassuréavantledémarrage.

• Garantirunfinancementadéquatavantledémarragedel’habituation.

Implications financières – 2 : Lescoûtsopérationnels(personnel,équipementetinfrastructures)sontélevéspourlesactivitéstouristiques,pourlaprotectionetlesuiviàviedesgroupeshabitués.

• Lespartiesprenantesaudéveloppementdutourismedoiventgarantirl’existenced’unplanfinancieràlongtermepourcouvrirlescoûtsmêmeencasd’effondrementdumarchétouristique.

• Réaliserdesenquêteséconomiquesetdemarchépouranalyserladurabilitéavantdedévelopperunplanpourletourisme.

• Développerunpland’appuid’urgencepourassurerlesopérationspendantlespériodesd’instabilitédumarchétouristique.

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Inconvénients Mesures d’atténuation Notes et actions

Diversion de l’attention de gestion : letourismepeutdétournerlesressourcesdel’objectifprincipaldeconservation.

• Lerenforcementdelaconservationestleprincipalobjectifdesplansstratégiquesetdedéveloppementdutourisme.

• Chercherdessourcessupplémentairesnouvellesdesfondspourledéveloppementdutourisme.

• Embaucherdupersonnelsupplémentaire.

Immigration locale : laréussitedudéveloppementtouristiquepeutstimulerlacroissancedescommunautéshumainesvivantautourdeshabitatsdegrandssinges.

• Lesplansdedéveloppementlocaux/desdistrictsdoiventlimiterlacroissanceincontrôlée.

• Lesprocessusd’EIEdevraientaborderledéveloppementàoutranceetl’augmentationpotentielledelapopulation.

Changement territorial : lesgrandssingeshabituéspeuventmodifierleurmodededistribution.Lesgroupesetlesindividuspourraientainsioccuperdeszonesen-dehorsdesairesprotégéesoùlebraconnageestplusimportant,ouàproximitédesinstallationshumaines,entraînantdesrisquesaccrusdemaladies,debraconnage,deblessuresetdeconflitsavecl’homme.

• Lesuiviquotidiendetouslesindividusestessentiel,pendantetaprèsl’habituationlorsdesopérationstouristiques.Cesuividoitcontinuerperpétuellement.

• Patrouillesderenforcementdelaloidanstoutleterritoiredesindividus/groupeshabitués.

• Lesuividesgroupesoudesindividusencoursd’habituationestessentielpourévaluerlaportéed’unéventuelajustementterritorialsuiteauprocessusd’habituation.

Conflits hommes–grands singes – 1: Potentieldeconflitsplusimportantsavecleshommesetlebétailsilesgrandssingesquittentleshabitatsprotégés(mêmesiavantl’habituationilsoccupaientdesterritoiresen-dehorsdesairesprotégées)ousileursdomainesvitauxchevauchentavecleszonesd’activitéshumaines(ex.dansleszonesàusagesmultiples).

• Sensibilisation.• Partagedesrevenus.• Programmesd’atténuationdesconflits

entreleshommesetlesgrandssinges.• Actionspourlasantédes

communautés/dubétail.• Évaluationdel’airederépartitionlors

delasélectiondesgroupes.

• Desrecherchessupplémentairessontnécessairespourvoirsil’habituationaccroîtlecomportementdepillagedescultures.

Conflits hommes–grands singes – 2 : Aggravationduconflitsiletourismeconcernedesgrandssingesquipillentlesculturessurdesterresprivées.

• Envisagerl’idéed’un«droitd’entrée»silesvisitestouristiquessontréaliséessurdesterrescommunautaires/fermes.

Sur-habituation :L’habituationàlongtermepeutentraînerunesur-habituationc,aveccommeconséquencepotentielleplusdecontactsavecl’homme,desblessureshumainesetdegrandssinges,etunrisqueplusimportantdecontagiondesmaladiesdûàlaproximité.

• Recherchespourréduirelasur-habituation.

• Appliquerlesrègles!• Dissuaderd’approcherlesgrands

singes.• Examinerleslignesdirectricesrelatives

aucomportementhumainàproximitédesgrandssinges.

• Évaluationetrecherchecontinuesurleseffetsd’unehabituationàlongterme.

Stress – 1 :L’habituationestunprocessusstressantpourlesgrandssinges–lestressinitiallorsdel’habituationpeutaugmenterlavulnérabilitéauxmaladies,ouencoreréduirelestauxdereproduction.

• Développeretappliquerles«meilleurespratiques»enmatièred’habituationpourminimiserlestress.

• Développeretmettreenœuvredesprotocolesderecherchepourlesuividustresslorsdel’habituation.

• Développerdeslignesdirectricespourdebonnespratiquesenmatièred’habituationdesgrandssinges.

• Encasd’unenouvellehabituation,concevoirunprogrammedesuivipourévaluerlesfacteursdestress.

Stress – 2:Stresschroniquedaprèsl’habituationpendantlesopérationstouristiques.Lessituationsstressantesincluraientlescomportementsnaturels(ex.bagarresetinteractions)etlesinteractionsavecl’homme.

• Strictrespectdesrèglementspourréduirelestresschronique.

• Examinerlagestiondutourismepourréduirelescausesdestress.

• Développerunplandesuividustress.

Changement des comportements et perturbation sociale : larecherchemontrequelesimpactsdutourismesurlecomportementdesgrandssingessontimportants.

• Développerlesrèglespourlavisite/lesvisiteursàlalumièredeschangementscomportementauxobservés.

• Respectstrictdesrèglements.

• Résumeretprésenterlesrésultatsdesrecherchesaupersonneletauxdécideurs.

• Revuedelagestiondutourismepourréduirelesimpactssurlescomportements.

• Recherche/suivicontinusurlesgroupeshabitués.

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Inconvénients Mesures d’atténuation Notes et actions

Réduction du taux de reproduction : l’impactsurlecomportement,lestress,lesmaladies,etlasuppressionimmunitairepeuventfaireéchouerlareproduction,avecdesrépercussionssurlatailledelapopulationàterme.

• Recherchesurl’impactdel’habituationsurlecomportementdereproductione,lessoinsmaternelsetlamortalitéinfantile.

Condamnation internationale : Absencedesoutiensiletourismeestconsidéréexcessif.

• Réaliseruneétudedefaisabilitéetunexamendesimpactsavantlelancementdetoutehabituationpourletourisme.

• Fairecirculerlerapportd’étudedefaisabilitésil’habituationestrecommandée.

• Lefinancementdesétudesdefaisabilité/d’impactsdoitêtreinclusdansleplaninitialexaminantlesopportunitésdedéveloppementtouristique.

Impacts sur l’habitat :répercussionsnégativesdupistagesurl’habitat,lavégétationoud’autresespècesanimales.

• Réaliserlepistageenouvrantuniquementlespistesindispensables.

• Limiterlenombredetouristesdansungroupe.

• Limiterlenombredegroupesdansunezone.

• Développerunprotocolepourlespisteursetlesguidespourréduirel’impactsurl’habitat.

Pollution et impact sur l’habitat par les infrastructures et les activités touristiques.

• RéaliseruneEIEavantdedévelopperdesinfrastructurestouristiques.

• Règlementationssupplémentairespourréduirelesdéchetsassociésautourisme.

Les escortes militaires pour les touristes, si nécessaires, intensifient tous les impacts

• Développeruncodedeconduitepourlesescortesmilitairesenvuederéduirelesimpacts.

Développement incontrôlé : Letourismenoncontrôlépardesobjectifsdeconservation,peutentraînerlaconstructiondelodgesetdecampsnonplanifiésetinappropriés,avecdesrépercussionsnégativessurl’environnement.

• Plansdezonageàdévelopperpourcontrôlerlesinfrastructuresdanslesendroitstouristiques.

• Lesétudesdemarchéfournirontdesestimationsdevisitesauxpromoteurspotentielspourélaborerleursplans.

Implications sur d’autres sites : ledéveloppementdutourismedevisiondesgrandssingessurunsiteentraîneradesdemandes/desattentespourledéveloppementtouristiquesurd’autressites.

• Gérerlesattentesdessitesvoisins.• Réaliserdesétudesdemarchéspour

analyserlemarchépotentielpourunsitedonné.

• Lesdéceptionspeuvententraîneruneréactionviolentecontrelaconservationdesgrandssingesetdeleurhabitat.

Impacts négatifs pour les populations locales : Absencedebénéficesaggravéeparl’augmentationdescrimes,l’élévationdescoûts,lesimpactssociauxetculturels,etc.

• Développeretmettreenœuvredesplanspouroptimiserlesimpactssurlescommunautés.

• Lesimpactssurlescommunautésinfluencerontlesattitudesvis-à-visdelaconservation.

Impacts négatifs sur les grands singes et les habitats suite à tous les éléments ci-dessus.

a.Noterl’équilibreentrelesrisquesdemaladiesetlessoinsvétérinaires:l’habituationpermetderenforcerlessoinsvétérinaires/lesuividesmala-diesetlesopportunitésdesoins.Laisserlesgroupesnonhabituéspermetderéduirel’expositionauxmaladiesmaisfournitégalementmoins,voiraucun,appuivétérinaire.

b.Ilfaut2ansoupluspourhabituercertainesespècesousous-espèces;letourismedevraitêtredéveloppésurlabased’unplande5ans.

c.L’expositionprolongéeetlasurhabituationpeuventétablirunehiérarchieentreleshommesetlesgrandssinges,causantdesblessurespos-sibles.

d.Stressaiguvs.stresschronique—larecherchesurlesgorillesdemontagnemontrequelesniveauxhormonauxdestresssontplusélevésqu’avantl’expositiondanslescasdestresschronique,mêmesilesanimauxnesontplussoumisàunstressaigu(Nizeyi2005).

e.LesdonnéessurlesgorillesdeBwindimontrentunelégère(nonsignificative)réductiondelacroissancedesgroupeshabituésparrapportauxgroupesnonhabitués(Robbinscomm.pers.).Inversement,desrecensementsrépétésdanslesVirungamontrentquelaproportiondegorillesdemontagneimmaturesestplusélevéechezlesgroupeshabituésparrapportauxgroupesnonhabitués.Ilfautnoterquecerésultatpeutêtrebiaiséparunesélectiondegroupescontenantplusdefemellesetdejuvénilespourletourisme/larechercheet/oulefaitquecesgroupessoientmieuxprotégés.

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30

4.3 Discussion sur les principaux impacts du tourisme

Commelemontrentlestableauxci-dessus,letourismedevisiondesgrandssingesprésenteun

certainnombredebénéficesetd’avantagesainsiqu’unelonguelistederisquesetd’inconvénients

potentiels.Parmilesprincipauxbénéfices,certainssitespeuventgénérerdesrevenusimportants

etencouragerlabonnevolontéauniveaulocal,nationaletinternational,pourunappuipotentiel

auxeffortsdeconservationdansleshabitatsdesgrandssinges(Harcourt2001).Cependant,ces

avantagesdoiventêtrecomparésauxcoûts,parmilesquelslapossibletransmissiondemaladies,

leschangementsdecomportementetlesconflitsentrel’hommeetlesgrandssingessedétachent

commedesdéfisimportants,allantàl’encontredel’opiniongénéraleenfaveurdudéveloppement

touristique.

4.3.1 Impactpositifclé-financementdurabledelaconservation

Letourismedevisiondesgrandssingespeutgénérerd’importantsrevenusnonseulementpour

lesgestionnairesduparcmaisaussipourlescommunautéslocales,lesdirigeantslocauxetnatio-

nauxetlesecteurprivé.Unefoislescoûtsdedéveloppementcouvertspardesdonations,des

prêtsoud’autresinvestissements,unsitetouristiqueprospèrepeutcouvrir lescoûtsopération-

nelscommeceuxdelagestiondusite.Letourismepeutaussiproduiresuffisammentderevenus

pour appuyer des efforts plus larges de conservation. Ainsi, le tourisme de vision des grands

singespeutapporterunfinancementdurablepourlaconservation.

Cependant,enexaminantlesbénéficeséconomiquesdutourisme,parfoisimportantssurcertains

sites,lesplanificateursetlesdécisionnairesdoiventprendreencomptelecoûtélevédedévelop-

pementetd’opérationdesprogrammestouristiques.Lescoûtsdedéveloppementdutourisme

basésurlaconservationcomprennentdesdépensesimportantespendantlaphased’habituation,

quidureparfoisdeuxansouplus,pendantlaquelleilnefautpass’attendreàpercevoirdesreve-

nus.Parallèlement,ilfauttrouverdesfondspourcréerlesinfrastructuresnécessaires,pourrecru-

teretformerlepersonnel.Ilfautaussiprévoiruneréservepourpouvoirpoursuivrelesactivités

essentiellesdeprotectionetdesuivilorsquelesniveauxdevisitessontfaibles,enbassesaison

etencasd’imprévusliésàlasécuritéouàl’évolutionéconomiquemondialequipeuventavoirun

impactsurletourisme.Unefoisquelesgrandssingessonthabitués,uneindispensableperma-

nenteprotectionpeutêtrecoûteuse.Touslessitesnepeuventpassupportercescoûtsgrâceaux

seulsrevenusdutourismecarlacapacitéd’attireretdepréserverunsecteurdecemarchélimité

dépenddeplusieursfacteurs.Lenombredesitesviablespourunpaysetunerégionetpourune

espèceouunesous-espèceestlimité;uneplanification,unecommunicationetunecollaboration

nationaleetrégionalesontnécessairespours’assurerqueletourismen’estpasdéveloppésurdes

sitesquis’avèrentnon-viables.

4.3.2 Impactpositifclé-renforcementdusuivietdelaprotectiondesgrandssinges

Lorsque les grands singes sont habitués et suivis régulièrement, pour le tourisme ou pour la

recherche,leniveaudeprotectionetdurenforcementdel’applicationdesloissurleurdomaine

vitalestrenforcé.Ilenestdemêmepourlacapacitédesvétérinairesàintervenirpourlesmaladies

etlesblessuresoccasionnéesparl’homme.Deplus,letourismerenforcelasensibilisationlocale,

nationaleetinternationalesurlanécessitédeconserverlesgrandssingesetsurlesmenacesqui

pèsentsureux,engendrantplusd’appuifinancieretpolitiquepourleurprotection.

4.3.3 Impactnégatifcritique-transmissiondemaladies

Parmilesnombreuximpactsdutourismedevisiondesgrandssingessoulignésdanslestableaux

4.1et4.2,deuxsedétachenttoutd’abordpourleursconséquencespotentiellementdésastreuses,

maisaussiparcequ’ilspeuventêtreévitésenrespectant rigoureusement lesbonnespratiques

décritesdanscedocument.Cesdeuximpactssontlechangementdecomportementsetlatrans-

missiondemaladies.

Lepotentieldetransmissiondemaladiesestunautrerisquesignificatifassociéautourisme.Les

grandssingessontsusceptiblesd’attraperdesmaladiesdel’hommeenraisondenotreproche

passé phylogénétique. Ils sont particulièrement vulnérables aux maladies auxquelles ils n’ont

jamaisétéexposésetpourlesquellesilsn’ontaucunerésistancenaturelle(Ferber2000;Walliset

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al.2000;Woodfordet al.2002;Garber2008).L’habituationinduitdustresschezlesgrandssinges

et le stresspeutaccroître la vulnérabilité auxmaladies, y compriscellesportéespar l’homme,

quecesoientdes touristes,desgardes-parcoudesmembresdescommunautés locales.Les

maladieslesplusinquiétantessontcellesquisetransmettentfacilementsanscontactdirectou

prolongé(Leendertzet al.souspresse).Desmaladiessesontdéclaréessurplusieurssites,entraî-

nantparfoisdenombreuxdécèschezlesgrandssinges,sansdouteousûrementenraisondela

présencedel’homme(Macfie1991;McNeilage1996;Homsy1999;WallisetLee1999;Woodford

et al.2002;KauretSingh2008).

Unepossiblecontagionajustifiélesprécautionsinclusesdanslesinstructionsetlesrèglements

dutourismeetdelaconduitedesvisites,notammentpourlimiterlenombredetouristes,letemps

passéaveclesgrandssingesetlesdistancesd’observation(Hastingset al.1991;Macfie1991,

1996;Kortlandt1996;WallisetLee1999;Mudakikwa2001).Siplusieurspublicationsetexperts

ontavertidesrisquesdemaladies(Homsy1999;Walliset al.2000)etfournidespreuvesindirectes

decontagion(Lonsdorfet al.2006;Hanamuraet al.2007;Hosaka2008),jusqu’àunedaterécente,

lesindicationsdetransmissiondirecteauxgrandssingessauvagessesontlimitéesauxinfections

bactériennesetparasitaires(Graczyket al.2002;Goldberget al.2007;Rwegoet al.2008).

Cependant,denouvelles recherches fournissentdespreuvesplusconvaincantesdecontagion

viraleentre leshommeset lesgrandssingessauvages (Kauret al.2008;Köndgenet al.2008).

Cecijustifiefortementlesprotocolesrigoureuxdecontrôledel’utilisationdesgrandssingespour

letourismeoularecherche.Silesmaladiespeuventêtreintroduitsdansl’habitatparlescommu-

nautésadjacentes,lesréfugiés,lesmilitaires,etc.,lestouristesetleschercheurssontparticuliè-

rementunesourcedepréoccupationenraisondeleurcontactprocheetrelativementprolongé

aveclesgrandssingesetdeleurresponsabilitémorale.Lestouristesreprésententaussileplus

grandnombredenouveauxcontactspourungroupedegrandssinges,allantdesixnouveaux

visiteurspar jouràbeaucoupplusdans lessitesquin’ontpasencorefixédetelles limites.Le

personneldeterrainetleschercheursdoiventadhérerauxmeilleurespratiquesetappliquerdes

protocolesrigoureuxdesuivisanitaire.Lestouristesinternationauxviennentdepaysdifférentset

parfoiséloignésetontétégénéralementconfinésavecd’autresvoyageurs(ex.danslesavionsou

autremoyendetransport).L’expositionauxpathogènespeutaussiêtreexacerbéeparlestress

duvoyage(Wilson1995;OstroffetKozarsky1998;Adamset al.2001).Letourismepeutentraîner

unstresspsychologiquepersistantetuneplusgrandevulnérabilitéauxmaladiespourlesgrands

singes(Hudson1992;HoferetEast1994;Meder1994),etlesrisquesdecontagionserontexacer-

bésparlaproximitéauxtouristesinfectés(SandbrooketSemple2006).Peudetouristessubissent

desexamensdesantésystématiquesetc’estengérantletourismequenouspouvonsréduireles

risquesdemaladies.

Laplupartdessitesencouragentlestouristesdefaireétatdetoutsignecliniquedemaladieetde

reporterleurvisitesinécessaire,maisdestouristesmontrantdessymptômesontmaintenuleurs

visitespourvoirdesgrandssingeshabitués (OstroffetKozarsky1998;Adamset Infield2003;

Sandbrook2006;Muehlenbeinet al.2008),apportantainsidespathogènesdansl’environnement

desgrandssinges.

Desmaladiesquitouchentlesgrandssinges,maisneprovenantpasdesvisiteurs,peuventaussi

avoir un impact sur le tourisme. Ebola en est un exemple tragique qui a tué 95% d’individus

connusdegorillesauGabonetenRépubliqueduCongo(Walshet al.2003;Caillaudet al.2006),

etnotammentdeuxgroupeshabituéspourletourisme(Bermejoet al.2006).Ebolaestaussires-

ponsabledelamortdechimpanzéshabituésdansleparcnationaldeTaï(Formentyet al.1999).

Ebolafaitpartiedelacatégoriedemaladiestransmissiblesdesgrandssingesà l’homme,bien

quelaplupartdecesmaladiesnesoientpasmortelles.Lesmaladiespeuventsetransmettredans

lesdeuxsens,etlestouristesontparticulièrementintérêtàrespecterlesprotocolesdeprévention.

Lesspécialistesdelasantépeuventfournirdesconseilssurl’épidémiologieetlesépidémiesde

maladiesauxlesgestionnairesdutourisme.Parexemple,uneétuded’uncasrécentduvirusde

MarburgenOuganda(unemaladiehémorragiquesimilaireàl’Ebolasansdouteconvoyéeparles

chauves-sourisettrèsmortellepourlesgrandssinges)aconcluqu’unetouristehollandaiseapro-

bablementétéinfectéedansunegrottedechauves-souris(Timenet al.2009).Septjoursplustard,

elleaobservédesgorillesdemontagneàunedistancedequelquesmètres.Touslesopérateurs

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touristiquesdesgrandssingesquiprogrammentdesvisitesdegrottesàchauves-sourisdoivent

prendreencompteceproblème–lesvisitesdegrottesdevraientêtreprogramméesaprès l’ob-

servationdesgrandssinges,etdanslespaystouchésparlevirusdeMarburg,ellesdevraientêtre

entièrementévitéesenraisondurisquepourlasantépublique(Timenet al. 2009).

Lesrisquesdetransmissiondemaladiesjustifientplusieursinstructionsetrèglementsdecontrôle

dutourismedevisiondesgrandssingesetsontconsidéréscommel’undestroisrisquesprinci-

pauxpourlasurvieàlongtermedesgrandssinges(aveclebraconnageetlapertedel’habitat).Il

fautaborderlecontrôledesmaladiesdanstoutprogrammetouristique.Uneattentionaucontrôle

desmaladiesestcrucialepourtoutprogrammedetourisme,etlelecteurestvivementencouragé

àlirelesLignes directrices de l’UICN en matière de bonnes pratiques pour le suivi sanitaire et le

contrôle des maladies dans les populations de grands singes(Leendertzet al.souspresse),guide

clédecedocument.

4.3.4 Impactnégatifcritique-changementsdecomportement

L’habituationauxhommesestconnuepourinfluencerlecomportementdesgrandssingesetpour

êtreunesourcedestress,pouvantentraînerdesperturbationsdansleuremploisdetemp,des

démonstrationsd’agressionenvers l’homme,des tauxcroissantsdevocalisationetdesaltéra-

tionsdansleursmodesdedistributionetdomainesvitaux(GrieserJohns1996;Cipolletta2003;

WilliamsonetFeistner2003;Blomet al.2004;Nizeyi2005;Goldsmithet al. 2006;Doran-Sheehy

et al.2007;BertolanietBoesch2008;Klailovaet al.2010).Uncomportementaberrantestunautre

effetsecondairedustress.Seulesquelquesétudesontévalué leschangementscomportemen-

tauxenprésencedestouristes: lesgorillesdeplainede l’ouestexhibentdestauxplusélevés

d’agressionaveclesmâlesdominantspassantbeaucoupmoinsdetempsàdormiretàsereposer

(Hodgkinson et Cipolletta 2009), pendant que les gorilles de montagne exhibent des budgets

d‘activitémodifiés,passantplusdetempsàsedéplaceretàsurveiller(Fawcett2004;Muyambi

2005).Lesorangs-outansàBukitLawangpassentmoinsdetempsàchercherdelanourriture,à

sedéplaceretàsocialiserenprésencedestouristes(Dellatore2007),bienqueceschangements

puissentêtredusà l’utilisationdenourriturepar lesguidespour lesattirer––unepratiquejugée

inappropriéedansceslignesdirectrices.Letourismepeutégalementavoirdeseffetsnégatifssur

les interactionssociales,car lesgrandssingeshabituésvoient leursopportunitésd’interaction

avecdesindividusnon-habituésréduites(Ancrenazcomm.pers.;Williamsonobs.pers.).

Ilyaclairementunbesoinderéduirelesimpactssurlecomportement,nonseulementpourdes

raisonsprincipalementdepréservationdelasantéetdubien-êtredesgrandssinges,maisaussi

parcequelestouristespaientpourobserveruncomportementnaturelqu’ilnefautpasinfluencer

Gorilles de montagne, Parc

national des Virunga, RDC.

Photo © Russ Mittermeier/CI.

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parl’activitéelle-même.Lesimplicationsàlongtermedeceseffetssurlecomportementnesontpas

encoreconnues.Surlabaseduprincipedeprécautionetenl’absencedepreuvesdirectesd’impacts

négatifssur lecomportement,nousdevonsrenforcer lecontrôledu tourismeetgérer lesactivités

touristiquesdemanièreàréduireleschangementscomportementaux.Lesmodificationsducompor-

tementetlestresscontribuentàperturberl’occupationdudomainevital,avecdesimpactsinévitables

surla logistiquedutourisme,commec’estdéjàlecasaveclesgroupestransfrontaliersdegorilles

demontagne.Ceciconstitueuneraisondepluspourappliquerlesrèglesvisantàréduireceseffets.

4.3.5 Impactnégatifcritique-vulnérabilitéaubraconnage

Unefoisquelesgrandssingessonthabituéspourletourismeoularecherche,ilsdeviennentplus

vulnérablescarl’hommepeuts’approchersansdéclencherlafuite.Ceciexposelesgrandssinges

habituésàplusderisquesdecapture,deblessureoudemort,occasionnéedefaçonaccidentelle

oudélibéréepardesbraconniersoudessoldats.Lavulnérabilitédesgrandssingespendant les

périodes d’insécurité a été prouvée par le massacre de gorilles habitués en RDC : dans le parc

nationaldeKahuzi-Biega(Yamagiwa1999),dansleparcnationaldesVirunga(Kalperset al.2003)et

durantlesexécutionsquiontfaitgrandbruiten2007(WilliamsonetFawcett2008).Ainsi,lesgrands

singeshabituésdoiventfairel’objetd’unsuiviquotidienetêtreprotégéspardespatrouillesdemain-

tiendel’ordre.LesgouvernementsetlesONGdoiventprendreleursresponsabilitésdeprotection

desgroupeshabituésetdeleurhabitatenmettantenœuvredesprogrammesbienstructurésde

maintiendel’ordreetdesuivi,mêmesicesactivitéspeuventêtrecompromisespendantlespériodes

d’insécurité.Laprésencedeforcesdel’ordrepeutnonseulementempêcherdesactivitésillégales,

maispermetégalementauxéquipesgestionnaireetvétérinairederépondreimmédiatementencas

d’activité illégale. L’engagement de suivi quotidien est une obligation essentielle pour tout grand

singehabituéetdoitêtreréaliséàvie,carla«dés-habituation»peuts’avérerimpossible.

4.4 Conclusions sur les impacts du tourisme

Pouraborderlesnombreuximpactsnégatifsdutourisme,enparticulierleseffetscritiquessoulignés

ci-dessus, il fautabsolumentque lagestiondu tourisme, les instructionset règlementsassociés

soientconçusengardantàl’espritl’atténuationdesimpacts.Ilfautaussis’assurerquecesrègles

résistentàlapressionliéeauxespoirscroissantsd’obtenirdesrevenusetdes«opportunités»tou-

ristiquessupplémentaires.Laformationdupersonneldeterrainenchargedutourisme,l’application

desrègles,ladiffusionducontenuetdelajustificationdecesrecommandationsdoiventêtredes

prioritéspourlesorganisationsetlesinstitutionsdedéveloppementetd’opérationdutourismede

visiondesgrandssinges.Lepublicciblenedoitpasêtreseulementlestouristes,lepersonneldes

entreprisestouristiques,maisaussi lesdécideursauseindes institutionsresponsablesdesparcs

nationauxetdesministèresconcernés.Deplus,lesactionsdeprotectiondesgrandssingeshabitués

contrelesactivitésillégalesetlesmaladiesdoiventêtrefinancés,développésetmisenœuvre.Ce

documentdevraitêtreuneressourceutile,exposantlesprincipauxconceptspourl’atténuationdes

répercussionsnégativestoutenoptimisant les impactspositifsdutourismedevisiondesgrands

singes.

Section 5 : Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes

Àceniveaududocument,lelecteurauraprisconnaissancedesleçonsapprisesenmatièredetou-

rismedevisiondesgrandssinges(Section3)etdesnombreusesrépercussionspotentielles(Section

4).Cesinformationsdevraientpermettredecomprendreetdesouhaiterl’applicationdeslignesdirec-

tricesformuléesenSection5,quiconstituentlesmeilleurespratiquesenmatièredeconceptionetde

gestiondutourisme.Cesrecommandationssebasentsurleprincipequeletourismedevisiondoit

êtrebénéfiqueàlaconservationdesgrandssinges.Touslesimpactspotentiels,positifsounégatifs,

doiventêtrecernés,évaluésetprisencomptedanslaplanificationetlagestiondesinitiativesliées

autourisme,demanièreàexploiteretprofiterautantquepossibledeseffetspositifstoutenrédui-

sant,voireéviter,lesimpactsnégatifs.

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LIGNES DIRECTRICES GLOBALES POUR TOUS LES GRANDS SINGES

5.1 Principes à appliquer pour que le tourisme soit un outil de conservation des grands singes

5.1.1 Le tourismen’estpasunepanacéenipour laconservationdesgrandssingesnipourgénérerlesrevenus

Letourismepeutcontribueràlaconservationdesgrandssingesmaisneserapasviablesurtous

lessites.LessitesdoiventremplirlescritèresprécisésenSections5.2et5.3,pourmettreenplace

uneactivitétouristique.Lessitesnepouvantpasgénérerlesrevenusattenduspeuventsouffrirdes

violentesréactionscontreleseffortsdeconservation;ilfaudradoncveilleràprendresoind’éviter

d’augmenterdesfaussesattentesparmilespoliticiens,lesgestionnairesdesairesprotégéeset

lescommunautéslocales.

5.1.2 Letourismepeutrenforcerl’appuiàlong-termedelaconservation

Letourismedevisiondesgrandssingespeutrenforcerlavaleurfinancière,esthétiqueetculturelle

desgrandssingesetdeleurshabitatsauxyeuxdescommunautéslocales,deslégislateursetdes

décideurspolitiquesdanslespaysconcernés,pourunappuiàlongtermedelaconservationde

cesanimauxetdeleurshabitats(Harcourt2001).

5.1.3 Laconservationdoitconstituerl’objectifprincipaldutourismedevisiondesgrandssinges

Laconservationdesgrandssingesdoitêtreprivilégiéepar rapportauxpréoccupationsécono-

miquesetpolitiquessur tous lessites.Unsitedoitconstammentcibler laprotection, l’applica-

tion des lois, la sensibilisation environnementale

et d’autres activités de conservation. Les efforts

nécessaires au développement et aux opérations

touristiquesnedoiventpasdétournerlesressources

etl’attentiondel’objectifdeconservation.

5.1.4 Les bénéfices de la conservation doiventlargementsurpasserlesrisquespotentiels

Lespropositionsdedéveloppementdutourismede

visiondesgrandssingesdoiventfairel’objetd’éva-

luationscomplètesdefaisabilitéetd’impacts.Elles

ne doivent pas être mises en œuvre si les béné-

ficesanticipésnesontpasplusimportantsqueles

risquespossibles.Letourismeetlesmesuresasso-

ciées d’atténuation d’impacts doivent fortement

améliorerlaconservationparrapportàunesituation

sanstourisme.Seulslesprogrammessoutenantles

efforts de la conservation et améliorant la protec-

tiondespopulationsdegrandssingesdoiventêtre

poursuivis.Toutens’appliquantà tous lesgrands

singes, cette ligne directrice est cruciale pour les

espèces en danger critique d’extinction et à des

petitespopulationsisoléesenraisondeleurstatut

deconservationprécaire.

5.1.5 L’investissement et les actions pourla conservation doivent perpétuellement êtremaintenus

Desactivitésdeluttecontrelebraconnagedoivent

être initiées en parallèle aux efforts d’habitation,

particulièrement en Afrique centrale où le bracon-

nagedegrandssingesàdesfinsalimentairesatteintModèle de gorille, Parc national des Volcans, Rwanda. Photo © Martha Robbins/

MPI-EVAN.

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dessommets.Unefoishabitués,lesgrandssingesetleursdomainesvitauxdoiventêtreprotégés

et suivisquotidiennementpardeséquipesdu renforcementde la loi, enassociationavecdes

expertsvétérinaires.Cesactivitéssoutiennentledéveloppementetlagestiondutourismeainsi

quelaconservationetdoiventêtreperpétuellementmaintenues.Avantdedévelopperletourisme,

ilfautprévoirdesplansfinanciersd’urgencepourlespériodessansouavecpeudetouristes.

5.1.6 Le tourisme de vision des grands singes doit reposer sur des bases scientifiquesrigoureusesetobjectives

Letourismedevisiondesgrandssingespeutêtreunsujetdecontroverse.Lesspécialistesdela

conservationnes’accordentpastoussurlebien-fondédecetteactivité.Pourqueletourismede

visiondesgrandssingessoitlégitimeentantqu’élémentdurabled’unestratégiedeconservation,

laconservationdoitêtreprivilégiéeparrapportauxintérêtséconomiquesetpolitiques(Section

5.1.3), les décisions influençant le tourisme doivent reposer sur des bases scientifiques rigou-

reusesetobjectivesetlesrèglementspourlesvisitesdoiventêtreformulésdemanièrescientifique

etêtrestrictementappliqués(ButynskietKalina1998).

5.1.7 Lesavantagesetprofitsdescommunautéslocalesdoiventêtremaximisés

Pourqueletourismedevisiondesgrandssingesremplisselecritèrededurabilité,ilfautqu’ilpro-

duiselemaximumdebénéficesdirectsetindirectspourlescommunautésvoisinesquisubissent

lescoûtsdelaconservation,notammentlescoûtsd’option(Grosspietsch2007).Certes,laconser-

vationdoitêtreprivilégiéeparrapportàd’autresintérêts,maislesactivitéstouristiquesdoivent

autantquepossiblecontribueràlaréductiondelapauvretéetauminimumellesnedoiventpas

nuireauxcommunautéslocales(SGLCP2009).Lesbénéficesdirectscomprennent l’embauche

auniveaulocaldupersonnelpourlesactivitéstouristiquesetlepartaged’unepartdesrevenus

touristiquesaveclescommunautésadjacentes.Lesbénéficesindirectsincluentlapromotionet

l’appuiauxactivitésoffrantdesrevenusadditionnelsauxcommunautés(ex. infrastructurestou-

ristiquespartiellementouentièrementgéréesparlescommunautéselles-mêmes).Ilfautveillerà

cequelesavantagesneprofitentpasqu’àunepetitepartiedelacommunauté.Desconsultations

détailléesdoiventêtreorganiséespours’assurerque lesbénéficessont fournisd’unemanière

reconnueetvaloriséeparlesrésidentslocaux.Desoutilsd’orientationexistentpourimpliquerles

communautésdans lesactivitéstouristiques(ex.Gutierrezet al. 2005).Certainssitesdevision

d’orangs-outans ont pu développer avec succès des opérations touristiques dirigées par des

communautés(Ancrenazet al.2007;Rajaratnamet al.2008);ilyaégalementlesleçonsapprises

dudéveloppementetde lamiseenœuvredeprogrammescommunautairesetdepartagede

revenuscentréssurletourismedevisiondesgrandssinges(ArchabaldetNaughton-Treves2001;

AdamsetInfield2003;Blomleyet al.2010).

5.1.8 Leprofitdespartenairesdusecteurprivénedoitpasêtrelaforcemotrice

Lorsdudéveloppementdetouteactivitétouristiquedevisiondesgrandssinges,lesprincipesde

conservationdoiventêtreprivilégiésparrapportauxprofitsdespartiesprenantesdusecteurprivé

ouautrequipeuventtirerdesrevenusàpartirdecetteactivité.Unprogrammetouristiqueperfor-

mantfourniradesopportunitésderevenusàdifférentsniveaux,maisilfautquelepremierobjectif

dudéveloppementetdel’opérationdecemécanismesoitdefinancerlescoûtsdeconservation.

Ilfautégalementprendreencomptelesbesoinsdescommunautésvivantauseinouàproximité

deshabitatsdesgrandssinges.Silesprioritéssontinverséesetquelesprofitsdusecteurprivé

deviennent la raisonprincipalede fairedu tourisme, lespartiesprenantesdoiventanalyser les

raisonsdecettemutationetexaminerlesmoyensderétablirl’équilibre.

5.1.9 Le développement du tourisme doit être guidé par une compréhension complète desimpacts

Letourismedevisiondesgrandssingesprésenteplusieursavantageset inconvénientsquidoi-

ventêtrebiencomprispar toutepersonne impliquéedans laplanificationet lamiseenœuvre.

Cesaspectsdoiventêtreprisencompteàtouteslesétapesdeconception,dedéveloppement

etdegestiondu tourismedevisiondesgrandssinges.Les lignesdirectricesdecedocument

reposentsurleprinciped’optimisationdesrépercussionssurlaconservation.Toutsitequinepeut

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supportercesactivitésd’optimisation,quecesoitsurleplanfinancierouinstitutionnel,nedoitpas

selancerdansunprogrammetouristiquedevisiondesgrandssinges.

5.2 Phase d’évaluation

Touteslespropositionsd’activitésdoiventêtreévaluéesentermesdepertinence,defaisabilitéet

d’impacts.Seulunsitejugéappropriéàceniveaudoitpoursuivreleprojet.

5.2.1 Connaissancedescoûtsetdesbénéficesparlespartiesprenantes

L’ensembledesavantagesetinconvénientsdoitêtreclairementcernéetgardéàl’espritàtoutes

lesétapesdeconceptionetdedéveloppementd’unprogrammetouristiquedevisiondesgrands

singes.Avantd’envisagerunnouveausitetouristique,touteslespartiesprenantesdanslesphases

dedécisionetdeconceptiondoiventêtreguidéesparunediscussionsurtouslesimpacts.Ainsi,

siledéveloppementdutourismeabienlieu,ilyaunappuietunengagementréelentempseten

financementdesactivitésàmettreenœuvreetlesmesuresdecontrôlesontbienenplacepour

maximiserlesbénéficesetréduireleseffetsnégatifsdel’activité,commeexpliquéenSections3

et4.

5.2.2 Critèrespoursélectionnerlessitesdetourismedevisiondesgrandssinges

Avantd’envisagerletourismedevisiondesgrandssingescommeunestratégiedeconservation,

ilfautprendreencomptelescritèressuivants:

a. La présence d’un nombre suffisant de grands singes6 aux modes d’occupation

territorialeadéquatspermettantunniveauraisonnabled’accèsetd’observationtoute

l’année.Silarecherchesurunsitenepermetpasdedéfinircecritère,ilfautprocéder

àdesinventairessurladensitéetladistributiondesgrandssingesprésents7.

b. Lefinancementestdéjàengagépour ledéveloppementtouristiqueainsiquepour

lesactivitésnécessairesd’optimisationdesimpactsetlesobligationsàlongterme

(notamment les coûts de suivi de la santé des grands singes, de soins et des

programmesdesantépourlesemployés).

c. Lesiteetleprogrammedoiventrespecterlesrèglementsetlesloisdupays(ex.EIE,

zonage)pourtouteslesactivitésetinfrastructuresassociées.

d. Lemarché touristiquepource taxondegrandssinges, cepays, cet endroit, etc.,

doitêtresuffisamment importantpoursupporter lescoûtsrécurrentsdesactivités

deconservationetdesopérations touristiques, sur labased’unplancommercial

comprenantdesmodèlesfinanciersderevenusetdedépenses.

e. Uneanalysepréliminairemontreque lechoixdecesite rentredans lescapacités

touristiquesdecetaxonoudecetterégionparticulière.

f. L’environnement physique (forêt/structure de la végétation, topographie, cours

d’eau)permetdes impacts réduitsetunaccèssécurisépourobserver lesgrands

singes,soitàpiedsoitàpartird’unbateau,selonlesite.

g. La recherche montre que l’habituation à la distance d’observation adéquate sera

possible(supérieureà7–10mètres,respectivementavecousansmasques).

h. Connaissance sur les problèmes de conservation ou de menaces sur les grands

singes habitués et que le tourisme peut contribuer à résoudre (ex. braconnage,

conflitsentrehommesetgrandssinges).

6 Lenombre«suffisant»degrandssingesseradéterminépardesfacteursspécifiquesautaxonetausiteenvisagés.7 VoirLignes directrices pour de meilleures pratiques en matière d’inventaire et de suivi des populations de grands singes (Kühlet al.2008).

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i. Capacitédel’administrationdusiteàassumerlesresponsabilitéssupplémentaires

d’opérationetdemaintenanced’uneinitiativetouristique(personnelsupplémentaire,

infrastructures, renforcementde la loi,mesuresdecontrôlepour lessystèmesde

réservationetpréventiond’uneactivitétouristiquenonautorisée).

j. Indicationscrédiblesdemiseenplaced’uneadministrationefficacepourpréserver

à long terme lesprioritésdeconservation, faire faceet réduire les effetsnégatifs

connusetquedesavantageséducatifsetéconomiquesacceptablesserontfournis

auxcommunautéslocales.

k. Existence(oupossibilitédedévelopperàtraversdesprogrammesderenforcement

des capacités), des ressources humaines suffisantes et qualifiées en termes de

guidesbienformés,conservateurs,oupersonnelenchargedusuividesimpacts.

l. Compréhensiondel’impactéventuel,positifounégatif,dutourismesurlasituation

actuelledeconflitsentrel’hommeetlesgrandssinges8.

m. Connaissancesurlesmaladiesdel’hommeoudubétailquipeuventcontaminerles

grandssingesparlebiaisdesactivitésdupersonnelet/oudestouristes9.

n. Connaissanceducontextesocioéconomiqueoupolitiquequipeutsoitappuyersoit

menacerletourismedevisiondesgrandssinges(ex.Plumptreet al.2004).

o. Capacitésd’apportd’infrastructuresadéquatesauxtouristespourleurpermettreun

accès ou un séjour sur ou près d’un site, notamment routes, transport fluvial ou

aérien,hôtels,lodgesousitespourinstallerlescampements.

p. Capacité de contrôle du développement d’infrastructures touristiques dans une

régionparunzonageoud’autresrèglements,afindeprévenirledéveloppementà

outranceàl’intérieurouàproximitédeshabitatsdesgrandssinges.

q. Volontédesautoritésetdesinstitutionsnationalesàdévelopperetàaméliorerdes

servicesquiappuientoustimulentletourisme,c’est-à-direleservicedel’immigration,

la sécurité, les réseauxd’opérateurs touristiques, lemarketinget les informations

touristiques et les infrastructures (aéroports, vols nationaux, routes et hôtels par

exemple).

r. Connaissancedesprogrammesactuelsoupotentielsderéintroductiondesgrands

singes, et compréhension de leurs impacts potentiels sur le développement

touristique10. Il faut noter ici que nous soutenons la recommandation d’autres

groupesd’expertsdenepasdévelopperdeprogrammestouristiquesimpliquantdes

ex-captifsenraisondesdangerspotentielspourlesanimauxetpourlestouristes.

Parmi les critères généraux pour le tourisme, McNeely (1992) indique le critère de « garantie

d’observationdelafaunesauvage».Cependant,danscedocument,nousrecommandonsque

lessitesdetourismedevisiondesgrandssingesne garantissent pasl’observationenraisonde

ladifficultédevoirlesgrandssingesetdel’intensificationpotentielledesimpactssurlecompor-

tementet lesrisquesdemaladiessi ladistanceetd’autresmesuresdeprotectionnesontpas

respectéespourassurerl’observation.

5.2.3 Étudesdefaisabilitéetanalysed’impactsdessitespotentiels

Laméthodeoptimalepourdécidersiletourismedevisiondesgrandssingesestunestratégiede

conservationacceptableetadéquatesatisfaisanttouslescritèresdelaSection5.2.2estdesou-

mettrelesiteetleprogrammeenvisagéàuneétudecomplètedefaisabilitéetd’impacts(coûts/

8 Voir les Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de prevention et d’attenuation des conflits entre humains et grands singes(HockingsetHumle2009).9 Voir lesLignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de suivi sanitaire et de contrôle des maladies (Leendertzetal.souspresse).10 Voir lesLignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de réintroduction des grands singes (Becket al.2007).

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bénéfices).Lesgrandssingesnedevraientpasêtrehabituésouexposésauxrisquesdutourisme

silesiten’estpasjugéviable,durable,ouadéquat.Uneétudedefaisabilitéetd’impactsdoitse

basersurdesmodèlesd’étuded’impactsenvironnementaux (EIE)etexaminer les facteursbio-

logiques, physiques, sociaux, politiques, comportementaux, sanitaires, économiques, commer-

ciaux,infrastructurels,politiquesetinstitutionnelsapplicablesausiteetauxactivitéstouristiques

envisagées(Section3.2.12).Lesévaluationsd’impactsdoiventintégrerlesrésultatsdesétudes

antérieuresetdelarechercheencours.Lespartiesprenantesdoivents’engageràrespecterles

conclusionsdel’étudemêmes’ilestprouvéaufinalqueleprogrammeoulesiteneconvientpas

audéveloppementtouristiqueouneserapasdurable.Lefinancementdecetyped’étudedoitêtre

inclusdanslesbudgetsdeconceptionduprogramme.

5.2.4 Autresévaluationsnécessairespourprendreunedécisionsurl’expansiondutourisme

Unefoisunsitetouristiqueétablietfonctionnel, lesavantagesfinanciersliésauxpermisetaux

services,perçusparlesinstitutions,lesentreprisesoulesindividus,serontdeplusenplusperçus

–demanièreréalisteouexagérée–commeintéressants.Parconséquent, lessitestouristiques,

mêmeceuxayantdestauxd’occupationsoptimauxoumaximaux,finirontparsubirdifférentes

sourcesdepressionpouraugmenterlenombredetouristesautorisésparvisiteoulenombrede

visitesjournalières.Ilpeuts’agird’augmenterlenombremaximaldepersonnesautoriséesàvisi-

terdesgroupesdegrandssingesdéjàhabitués,oud’habituerd’autresgroupesdanslesmêmes

zonesouailleurs,ouencored’autoriserl’observationdegroupessuivispourlarecherche.

Toute décision d’expansion doit être prise avec prudence car plusieurs effets négatifs sur les

grandssingess’intensifientàchaquevisiteursupplémentaire(Homsy1999;Macfie2005).L’option

d’exposerd’autresgrandssingesàl’habituationetautourismedoitd’abordêtresoumiseàune

analyserigoureused’impactsetdefaisabilité,similaireàcelleexigéepouraccepterunnouveau

site.Cetteanalyseapourobjectifderéduirelesimpactssurlesgrandssingesetleurshabitats,

deproposerdesmesuresd’atténuationetd’orienterlasélectiond’ungroupelorsqueladécision

estprise.Lamotivationd’uneexpansiondoitêtreanalyséeafindevoirsidesactionsalternatives,

parexemplel’améliorationdessystèmesderéservation,peutsatisfairelesdemandesdesparties

prenantessansaugmenterlenombredetouristesoulenombredegrandssingesconcernés.Par

ailleurs,leprogrammetouristiqueàsonniveauactueldoitêtreévaluépourdiagnostiquertoutefai-

blesse,parexempleentermesdegestionoudecontrôle.Danscecas-là,ilseraitinadéquatd’in-

tensifierleprogrammeetdesoumettred’autresgrandssingesauxrisquesd’unemauvaisegestion

avantderésoudrelesproblèmesexistantsparl’améliorationdessystèmesderéservationetde

contrôle.Uneméthodologiepourcetyped’analyseaétédéveloppéepourorienterlesdécisions

sur letourismeet l’habituationdesgorillesdemontagnedans lecomplexedesVirunga/Bwindi

(Macfie2007a).L’évaluationdesimpactsdel’habituationcomprenddesprocessusetdesstruc-

turesdécisionnelsquis’appliquentoupeuventêtreadaptésàd’autressitesetàd’autrestaxons.

5.3 Phase de planification

Unefoisqu’unsiteestjugéconvenableàuneactivitétouristiqued’observationdesgrandssinges,

les recommandations suivantes permettront d’assurer les meilleures pratiques en matière de

conceptionduprogramme.

5.3.1 Optimisationdesimpactscommeélémentclédeconceptiond’unprogramme

Au-delàdelasensibilisationsurlesimpactsdutourismementionnéeci-dessus,ilfautquelesacti-

vitésetlescontrôlesvisantàtirerpartidesavantagespourlaconservationetàréduireleseffets

négatifsdutourismesoientintégrésdanslaconceptionduprogrammedèsledébut.Uneanalyse

descoûtsetdesbénéficesdoitprendreencomptetouteslesimplicationsfinancièresdelaréali-

sationdesactivitésproposéesdanscedocument(suividel’applicationdeslois,lasurveillanceet

lesuividesmaladiesetdessoins,etlesprogrammesdesantépourlesemployés).L’optimisation

desimpactsdoitêtreplanifiéeetfinancéeafinqueleprogrammedetourismesoitviableetenra-

cinédanslapréservationplutôtquel’exploitationdesgrandssinges.

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Chimpanzé, Parc national de

Kibale, Ouganda. Photo © Alain

Houle.

5.3.2 Évaluationdesimpactsdel’habituation

Uneanalysedesfacteursassociésàl’habituationpourungroupedonnédegrandssingesdoitêtre

réaliséedanslecadred’uneanalysed’impactsetd’uneétudedefaisabilité.Uneévaluationdoit

examinerlesimpactsdel’habituationetproposerdesalternatives,recommanderdessitesprécis

pourledéveloppementdutourismeetfournirdesdirectivessurlesmesuresd’atténuationàmettre

enœuvreenparallèleauxactivitéstouristiques(Macfie2007a).

5.3.3 Critèresdesélectiond’unsiteoud’ungroupe

Surlabased’uneétudedefaisabilitéoud’uneévaluationdesimpactsdel’habituationetsil’ha-

bituationetledéveloppementtouristiquedevaientsepoursuivre,deschoixpertinentsentermes

d’individus,degroupesoudecommunautésdegrandssingesdoiventêtrefaits.Lescritèresles

plusimportantsdesélectiond’ungroupeoud’unecommunautésontlessuivants:

a. Pour les grands singes africains – taille et composition d’un groupe ou d’une

communauté :

• Taille minimale d’un groupe ou d’une communauté : Pourdesopérationstou-

ristiquesimpliquantuneapprochedechimpanzés,debonobosoudegorillesà

desdistancesde7–10mètres(respectivementsansouavecportdemasques),

lenombretotaldepersonnesycompris lesguideset lespisteursnedoitpas

dépasserlenombredegrandssingesâgésd’unanouplusdanslegroupe.Lors

deleurvulnérablepremièreannée,lesbébésgrandssingesnesontpasprisen

comptedanscecritère.Pourunprogrammetouristiqueconçupour4touristes+

2membresdupersonnel(voirSection5.5.6),ungroupecibledegrandssinges

doitcomprendreaumoins6individusâgésd’unanouplus.

• Taille maximale d’un groupe ou d’une communauté : Sur les sites qui com-

prennentplusieursgroupesoucommunautésdegrandssinges,lesplusgrands

groupesouceuxaveclestauxdecroissancelesplusélevésnedoiventpasêtre

exposésautourisme.Cesgroupesreprésententunpourcentageplusimportant

delapopulationetparconséquent,lerisqueestplusimportantencasd’introduc-

tiond’unemaladiegraveoumortelle.Surlessitescontenantpeudegroupes,les

décisionsdoiventsebasersurdesfacteursassociésàl’impactsurlaconservation.

• Composition d’un groupe ou d’une communauté : Lacomposition«idéale»d’un

groupeseradéterminéepardesfacteurscomportementauxetdémographiques

spécifiquesàl’espèce,telsquelesmodestypiquesd’immigration/émigrationet

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l’agressionetlacohérenceauseind’ungroupe.Ungroupequisembleavoirten-

danceàsedésintégrerdevraitêtreécarté.Cependant,unefoisqu’ungroupeest

habitué,cegroupe(ainsiquelesgroupesscindés)doitêtreprotégéàvie,avec

lescoûtsfinanciersassociés,mêmeencasd’arrêtdutourisme.

b. Pour les grands singes asiatiques à dominante solitaires – critères liés au

comportement et à la démographie :

• Taille du groupe :lesopérationstouristiquesliéesauxorangs-outansconsistent

généralementàobserver,dusolouenbateau,desindividusdanslesarbres.Par

conséquent,iln’yapasdedirectivesquantàlatailledugroupe.

• Structure sociale : les d’orangs-outans appartiennent à des communautés

lâches.Lesfemelleset leurspetitssontmembresde«groupesfamiliaux»aux

domaines vitaux superposés (Singleton et al. 2009). La structure sociale des

orangs-outansdoitêtrepriseencomptelorsdelasélectiondessites.

• Genre et âge : Les orangs-outans mâles adultes parcourent de grandes dis-

tancesetpeuventquitterleurprincipaldomainevitalpourplusieursmois,période

à laquelle ilsseront«perdus»pour le tourisme.Les femellesadultesontdes

domainesvitauxplus restreints,cequi facilite leurobservationeten fontdes

meilleurscandidatspour l’habituation.Cependant, le stresspeut influencer la

reproduction. Il faut donc considérer avec prudence l’habituation de femelles

reproductrices.Lesfemellesavecdesjeunesquimontrentdessignesdestress

nedoiventpasêtresuivies.

• Sensibilité individuelle à l’habituation et à l’observation :Chaqueorang-outan

réagittrèsdifféremmentaufaitd’êtresuivi.Certainss’habituentassezfacilement.

Lesindividusquimontrentdessignespersistantsdestress(quisecachent,s’en-

fuientoufontdesbruitsdebaiseraigu)nedoiventpasêtreunecibledutourisme.

c. Pourcentage de la population exposée au tourisme :Lesavisdesexpertspermettront

defixerlepourcentagemaximald’unepopulationdonnéequidoitsubirlesrisquesdu

tourisme.D’autresgroupesetindividusnedoiventpasêtreperturbés.Certainesparties

prenantesontproposéunmaximumabsolude50%desgroupesetdes individusau

seindespetitespopulations(Bwindiparexemple),pourlesquellesleseffetsdutourisme

sur la protection peuvent neutraliser les risques. Cependant, le marché du tourisme

pourraitnepassubvenirà50%d’unegrandepopulation.Compte tenudesgrandes

variations en taille des populations de grands singes, les recommandations précises

varierontd’unsiteàl’autre.

d. Évolution de la taille d’un groupe : Ungroupeencroissanceserasansdouteunmeilleur

choixpourletourismeparrapportàunautreendiminution,quellequ’ensoitlaraison.

Lorsqu’ungroupehabituédevient troppetit, les implicationsfinancièresde l’arrêtdu

tourisme incluent non seulement les coûts du développement touristique mais aussi

lescoûtsdeprotectionà long termedugroupe.Poursuivre l’activité touristiquepeut

sejustifierlorsquel’applicationdesloisetlesopérationsdesuivipeuventinverserles

tendancesdebaissedelapopulation.

e. Localisation géographique et modes d’occupation du domaine vital: La localisation

etlatailledudomainevitald’unindividu,d’ungroupeoud’unecommunautésontdes

critèresessentielsdefaisabilitédutourismepourlesraisonssuivantes:

• Accessibilité : En fonction du mode opérationnel du tourisme (randonnée ou

trajetenbateaualleretretourpendantlajournéeoucamping/pistagemobile),la

possibilitédeparveniràungroupecibleetdel’observerlorsdeladuréed’une

visitenormaledétermineralasélectiondugroupe.

• Accès aux infrastructures touristiques:des facteurs telsque laproximitéaux

infrastructuresactuellesouprévues (sentiers,bureauxde réservation, centres

d’accueil des visiteurs, hébergement) doivent être pris en compte lors de la

sélectiond’ungroupe.

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• Fiabilité saisonnière ou annuelle ou supra-annuelle:Lesvariationssaisonnières

ouannuellesdemodesd’occupationdudomainevitalinfluencerontlagestiondu

tourisme,parexempleentermesdepointsdedépartetd’hébergementnéces-

sairequipeuventvarieraucoursdel’année.

• Risques de conflits entre les humains et les grands singes :Habituerlesgrands

singesquiviventprèsdeszonescommunautairespourraitaggraverlesconflits

existants,quis’intensifierontsi lesrevenussontgénérésgrâceà l’observation

degrandssingespilleursdecultures.Parconséquent,lesgroupesquiontces

caractéristiquesnedoiventpasêtrehabitués.

• Distribution dans des zones où des activités illégales sont pratiquées :Siun

groupevitdansunezonemarquéeoùlesniveauxd’activitésillégalessontélevés,

lerenforcementdusuivietlerenforcementdesloisassociésautourismepour-

raient réduire les risques de braconnage et de blessures. Cependant, s’il est

avéré que la chasse est une menace, l’habituation aux hommes induirait des

risquesplus importantspour lesgrandssinges.Danscecas, l’habituationne

devraitavoirlieuquelorsqu’uneprotectionefficacepeutêtregarantie.

• Bénéficiaires :Lasélectiond’ungroupepeutêtreinfluencéeparlesbénéficiaires

potentiels–emplois locaux,services touristiques,mécanismesdepartagedes

revenus.Ladistributiondesbénéficessurunezoneplusvasteoudansunnouvel

endroitdoitêtreenvisagée.

• Zonage et autres aspects politiques :Desconsidérationspolitiquespourraient

contraindreouempêcher letourismeàcertainsendroits ;parconséquent, les

groupesvivantàcesendroitsdoiventêtreécartés.

• Frontières internationales : Sauf si des accords internationaux existent, les

grands singes qui vivent à cheval sur des frontières internationales ou autres

frontièresimportantesd’unpointdevuegéopolitiquenedoiventpasêtresélec-

tionnéspourletourisme,enraisondurisquedeles«perdre»etd’autrescom-

plicationsadministratives.

f. Chevauchement des zones de distribution et densité des grands singes : Letourisme

poseramoinsderisques,commel’introductiondemaladiesinfectieuses,àungroupeou

àunecommunautédontlazonededistributionnechevauchepasbeaucoupaveccelles

d’autresgroupesadjacents,ouquisetrouvedansunezoneàdensitérelativementfaible.

N.B. Dans le cas d’une observation à partir de cachettes ou de plateformes

(gorillesde l’ouest)oudebateauxouvéhicules (orangs-outans),plusieurs fac-

teursmentionnésci-dessusnes’appliquentpas.

5.3.4 Développementetaffinagedesprotocolesd’habituation

L’habituationestdéfiniecommel’acceptationpardesanimauxsauvagesd’unobservateurhumain

commeélémentneutrede leurenvironnement.Leprocessusd’habituationdépendde l’espèce

envisagée,desonorganisationsociale,de l’expérienceantérieureavec l’hommeetde lastruc-

turedel’habitat(WilliamsonetFeistner2003).Sil’habituationdesorangs-outansprendquelques

semainesàquelquesmois,ilfautgénéralement2à5anspourhabituerlesgrandssingesafricains.

Onestparvenuàhabituerlaplupartdestaxonsdegrandssingespourlarechercheetletourisme,

cequiapermisd’accumulerbeaucoupd’informationsetdeconnaissances.Lespersonnesen

chargedenouveauxeffortsd’habituationdoiventprendreconnaissancedes leçonsappriseset

adapterleurstechniquesàlapopulationouausitecible.Lesprotocolesd’habituationdevraient

aborder lesaspectstechniqueset logistiquespourrenforcer leprocessustoutenatténuant les

impactssurlecomportement,lasantéetl’habitat.Cesprotocolesdoiventapporterdesconseils

surlatailledugroupe,sacompositionetlecomportementdeséquipesenchargedel’habituation.

L’approchedeceséquipesdoitsebasersurl’écologie,l’alimentationetlesmodesd’occupation

dudomainevitaldesgrandssinges.Laproximité,lapostureetl’attitudedesresponsablesdel’ha-

bituationdoiventêtremodifiéesencasdecomportementsd’alarmeoud’intimidation.Engénéral,

la méthodologie privilégiée est de cibler une distance à laquelle les grands singes se rendent

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comptentdelaprésenced’uneéquipesanspourautantêtrepoussésàlafuite.Encasdefuite

oudecomportementsplus fréquentsd’alerteetd’agression, l’équipedoit reculeretconserver

unedistanceplusimportantejusqu’àcequelafréquencedecescomportementsdiminue.Cette

distancedoitêtremaintenuependantuneduréeprédéterminéechaquejour,enréduisantprogres-

sivement,lesjours,lessemainesetlesmoissuivantsderéduireladistancechaquejour,chaque

semaineetchaquemoissanssusciterlafuiteoudescomportementsd’agressionetd’alertede

lapartdesgrandssinges.Lameilleurepratiqueétantderéduirelesimpactssurlecomportement

etlesrisquesdemaladies,l’habituationnedoitjamaissefaireàdesdistancespluscourtesque

ladistanceminimaleapprouvéepourletourisme(voirSection5.5.13). Ilestainsiévidentqu’un

responsabledel’habituationnedoitjamaisinitieruncontactphysiqueavecungrandsinge.

L’undesélémentslesplusimportantsd’unehabituationréussierésidedanslamanièred’appro-

cherungroupe.Ilfautévitercertainscomportements:beaucoupdebruit,mouvementsbrusques

oufurtifs.Lesréactionstypiquesàlaprésenced’unobservateurcomprennentnotammentlafuite,

ladérobade,lacuriosité,ladémonstrationsuivieparuneindifférence,etparfoisl’attaque.Laclé

del’habituationconsisteàavoirlemaximumd’interactionspositivesrégulières,durantlesquelles

lapremièreréactiondel’animaln’estnilapeurnil’alerte.Afind’évaluerlesprogrèsréalisés,ilfaut

prendrenotesystématiquementdeladuréeducontact,deladistance,desréactionsetdesacti-

vités(WilliamsonetFeistner2003;Ancrenazcomm.pers.).

5.3.5 Plansdedéveloppementtouristiquepourdessitesjugésadéquatsetfaisables

Unefoisqu’unsiteestjugéadaptéaudéveloppementdutourismedevisiondesgrandssinges,

sur labasedetoutes lesévaluationsprésentéesci-dessus, il fautélaborerunplancompletde

développement.Lesplansdoiventrésumertouteslesrecommandationsdel’étuded’impactset

dusite,traiterchaquerecommandationuneparuneetaborderégalementleslignesdirectrices

pourledéveloppementetlamiseenœuvredétailléesci-dessous(voirSections5.4et5.5).

Chimpanzé, Parc national de Nyungwe, Rwanda. Photo © Julian Easton.

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Hôtel touristique, Parc natio-

nal impénétrable de Bwindi,

Ouganda. Photo © Liz Macfie.

Contenu d’un plan typique de développement du tourisme :

a. Objectifs

b. Principesdirecteursetpolitiques

c. Résultatsdesétudesdusiteetdesimpacts

d. Descriptiondusite

e. Protocolesd’habituation

f. Limitesdutourismedevisiondesgrandssinges

• Nombredegroupes/individus

• Pourcentagedelapopulation

g. Accèsausite

• Routesetsentiers

• Accèsparbateauouparavionlecaséchéant

h. Plansdesinfrastructures

• Planslocauxdezonage

• Plansd’hébergement

~ Politiquesd’hébergement

~ Lodges/hôtels/campsdetentes

~ Cases,chalets,campements

• Sentiers

• Bureaux

• Centred’initiationdesvisiteurs

• Portailsetpostesderangers

i. Besoinsenpersonnel

• Personneladministratif

~ Gardes

~ Gestionfinancière

~ Réservations

• Personneldeterrain

~ Pisteurs

~ Guides

~ Personneld’accueil

~ Informationdesvisiteurs

• Plansderecrutement

• Plansdeformation

• Politiquesvis-à-visdupersonnelexterne

(ex.guidesexternes)

j. Équipement

• Communications

• Matérieldeterrain

• Premiersecours

k. Protocolesdesuivietdesantédesgrandssinges

l. Systèmesderéservationetstructuredeprix

m. Guidesetservices

n. Informationdesvisiteurs

o. Publicité,marketing,etc.

p. Transport,urgences

q. Règlementspourlesvisiteurs

r. Servicesvétérinaires

s. Diversificationdesactivitéstouristiques

t. Programmecommunautairedeconservation

• Partagedesrevenusaubénéficedescommu-

nautéslocales

• Autresprogrammesdepartagedesbénéfices

• Sensibilisationetcommunicationdeproximité

• Plandesuividesimpactssurlacommunauté

u. Coopérationrégionale(lecaséchéant)

v. Pland’atténuationdesimpacts

w. Aspectsfinanciers:

• Budget et plan de financement des coûts de

développementdutourisme

• Budgetdesopérations

• Modèlesderevenustouristiques

• Modèlesderevenuscommunautaires

• Modèles de revenus pour d’autres parties

prenantes

x. Plansd’urgence/desecours:

• Plandesécurité

• Planderéponseencasdemaladies

• Plandefinancementencasd’arrêtdutourisme

• Atténuation des conflits entre les hommes et

lesgrandssinges

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Chimpanzé, Parc national de

Nouabalé-Ndoki, République du

Congo. Photo © Ian Nichols.

5.4 Phase de développement

Lignes directrices pendant l’habituation :

5.4.1 Pasd’apportdenourriture

Autrefois,l’apportdenourritureservaitàdéclencherl’habituationsurquelquessitesderecherche

surleschimpanzés.Surcertainssites,oncontinueàutiliserlanourriturepourattirerlesorangs-

outansdansdeszonesaccessiblesaux touristes,avec l’accorddesautoritésenchargede la

conservation.Parfoisetmêmesic’estillégal,onutiliseaussilanourriturepourinciterlesorangs-

outansàs’approcherdestouristes.Lesleçonsapprisesdecessitesmontrentquecettepratique

intensifielesrisquesd’agressionentrelesgrandssingesetenverslesobservateurs,etqueces

contacts ou les blessures augmentent les risques de transmission de maladies (Wallis et Lee

1999).L’apportdenourriturefaciliteaussilacontaminationparasitairelorsquelesgrandssinges

sonttoujoursnourrisauxmêmesendroits.Deplus,lesrisquesdemaladiesaugmententcarles

alimentspeuventservirdevecteursd’agents infectieux.Parconséquent, l’apportdenourriture

n’apluscourssurlessitesderecherchesurlesgrandssingesetnedoitpasêtreutilisépourle

tourismedevision.Lessitestouristiquesoùcettepratiqueaeulieudanslepassédevraientl’in-

terrompreetrenforcerl’applicationdesrèglements,ainsiquelasensibilisationauxrisquesauprès

detoutemployé,guidetouristiqueetdetouristesquipensentquenourrirlesgrandssingesest

acceptable.

5.4.2 Respectdesprotocolesd’habituation

SelonladescriptionenSection5.3.4,l’habituationdesgrandssingesdoitsuivredesprotocoles

baséssurl’expériencepassée.Selonunprocessusitératif,l’apprentissageetlesleçonsapprises

serontintégrésdanslesprotocolesrévisésetmisàladispositiond’autresprojets.

5.4.3 Distancescibléespourl’habituation

Pourl’observationàpied,ladistancecibléepourl’habituationdegrandssingesdevraitêtrede

10m.SidesmasquesN95sontfournisauxobservateurs,ladistanceciblepeutêtreréduiteà7m.

5.4.4 Habituationauxobservateursportantdesmasqueschirurgicaux

Pourtant que nous recommandons comme meilleure pratique que les observateurs (touristes,

personnels,chercheurs)censésapprocherlesgrandssingesàunedistancedemoinsde10m

doiventporterlesmasqueschirurgicauxN95,leséquipesd’habituationdoiventenfairedemême

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pourpermettreauxgrandssingesdes’habituerauxmasques.Deplus,lesresponsablesdel’ha-

bituationeux-mêmesposentdesrisquesdetransmissiondesmaladiessilesgrandssingesn’ont

pasétéauparavantexposésauxpathogèneshumains.Leportdemasquesdurantl’habituation

constituedoncuneprécautionsupplémentaire.

5.4.5 Éviterl’habituationexcessive

L’habituationexcessivesetraduitparunniveaudeproximitéinacceptable,uncontactphysiqueet

uneagressiondirigéeversl’homme,avecdesrisquesplusimportantsdeblessures,demaladies

oumêmedemort.Lesgrandssingespeuvents’approcherdestouristes,initierdescontactset

parfoistenterd’obtenirdelanourriture,comportementsquisontdangereuxpourl’hommeetles

grandssinges.Seloncertainstouristesvenusobserverlesgorillesdemontagneoudesorangs-

outans,lesanimauxtententsouventdelesapprocheroudelestoucher.Lepersonneldoitempê-

chercesgenresd’interactions.Laperteultimedelapeurdel’hommepeutconduirelesgrands

singesàoccuperoumêmeànidifierdansdeszonescommunautaires,etpeut-êtreàintensifierle

pillagedescultures.Àquelquesoccasions,deshabitantslocauxontétéphysiquementattaqués

pardesgrandssingessauvages(HockingsetHumle2009),etdesorangs-outansenréhabilitation

quiontfiniparassocier l’hommeàlanourritures’approchentouattaquentparfois lestouristes

(SingletonetAprianto2001;Dellatore2007).Enrésumé,ilfautéviteràtoutprixl’habituationexces-

sive,interdirel’approvisionnementennourrituresetnepasdépasserlesniveauxprédéterminés

dansleplandedéveloppementdutourisme.Toutetentativedelapartdesgrandssingesdes’ap-

procherplusqueladistanceminimaleoudetoucherlesobservateursdoitêtredécouragéepar

desmoyensadaptésaucontexte.L’équiped’habituationdoitreculerpourmaintenirladistance.

Jeune gorille de plaine de l’est,

Parc national de Kahuzi-Biega,

RDC. Photo © John Martin/CI.

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Atténuation des impacts :

5.4.6 Suivisanitaireetréponsevétérinaire

Touslessitestouristiquesd’observationdesgrandssingesdoiventparticiperàdesprogrammes

desuivisanitaireàlong-terme.Denombreusesréférencessurlamédecineliéeàlaconservation

etlesprotocolesdesoinssontdisponibles(ex.Cranfield,GaffikinetCameron2001;Deem,Karesh

etWeisman2001;Kriefet al.2005;Cranfield2008;résumésparLeendertzet al.(souspresse).

Lesopérationstouristiquesdoiventincluredeséquipesderéponsevétérinaire,surplaceoudis-

ponibleencasd’urgence.Ceséquipesdoiventavoirdesrôlesetdesresponsabilitésbiendéfinis,

notammentdesprotocolesdediagnosticetdetraitement.Ilestimportantdedéfinirdesdirectives

surledegréd’interventionenfonctiondelasituationpoursoignerlesblessuresoulesmaladies

avéréesousoupçonnéesd’originehumaine,maispeut-êtrepascellesconsidéréescommenatu-

relles(saufs’ilyaunrisquepourlapopulation,ousi letraitementest jugéappropriépourdes

raisonshumaines,DecisionTreeWritingGroup2006).

5.4.7 Programmesdesantépourlesemployés

Lesprojetsdetourismedevisiondesgrandssingesdoiventfournirdestestsetdessoinsàtous

lesemployésde terrain, et enparticulier aupersonnelqui est susceptibledes’approcherdes

grandssingeshabitués.Lesservicesdesantépermettentdesubvenirauxbesoinsélémentaires

dupersonnellocaltoutencontribuantaudépistage,àlapréventionetautraitementdesmaladies

communesquiconstituentunrisquepourlesgrandssinges.Leprogrammevétérinairepourles

gorillesdemontagne(MGVP)metenœuvredesprogrammesdesantépourlesemployésdans

troispaysetconstitueuneréférencepourd’autresprogrammesquisouhaitentdévelopperdes

servicessimilaires(NutteretWhittier2001;Aliet al.2004;MGVP2002EmployeeHealthGroup

2004).Pourdetelsprogrammes,ilfautexaminerlesconditionsdeviedupersonneletenvisager

d’étendre leprogrammeauxmembres immédiatsdu foyer,cependantàdescoûtsplusélevés.

Lesélémentshabituelscomprennentdesprotocolesdevaccination,lestestsdediagnostic,des

radiographiesderoutinedespoumonsoudestestsdetuberculose,l’apportetlaformationaux

premierssecours,etl’éducationsurlasanté.

5.4.8 Programmesdesantécommunautaires

Lesactionsdeproximitépoursuivrelesmaladiesetaméliorerlesconditionsd’hygiènedesvillages

sontimportantespourtouslesprojets.Lepersonneldeterrainetlestouristespassentsouvent

du tempsdans leszonescommunautairesavantdepénétrerdans l’habitatdesgrandssinges

(Guerreraet al.2003).Parconséquent,consacrerdel’attentionàlasantécommunautaireprotè-

geradavantage lesgrandssingestouten fournissantunservicenécessaireauxcommunautés

voisines.

5.4.9 Sensibilisation et implication des communautés dans les activités touristiquesd’observationdesgrandssinges

Danslesrégionsoùlesgrandssingesviventprèsdescommunautéshumaines,ilestimportant

de trouver des moyens d’impliquer les populations locales dans les activités touristiques, afin

de recueillir leur soutien, essentiel au succès à long terme du tourisme (Ancrenaz et al. 2007;

Rajaratnamet al.2008).

Éducation environnementale :

Lesuccèsdutourismedevisiondesgrandssingesserarenforcépardesactivitésbienconçues

d’éducationenvironnementaleetdesensibilisation,àlafoispourunemeilleureconnaissanceet

acceptationduprogrammedeconservationassociéau tourismequepourunestimulationdes

communautésauxactivitésgénératricesdes revenus liésau tourisme.Lesprogrammesd’édu-

cationneserontpasprésentésendétail icicardenombreusesexpériencesetréférencessont

disponibles.Ilsuffitdedirequel’éducationnedoitpassimplementrelayerdesfaitsmaisexplo-

rerlessubtilitésdelaconservationetexpliquerlavaleurdelaviesauvageetdeshabitats.Les

programmes de sensibilisation doivent être développés par des éducateurs professionnels en

partenariatavecdesmembresdelacommunautépourdéterminerlesmessagesadéquats(Wallis

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etLonsdorf2010).Lesprogrammesd’éducationdoiventfairel’objetd’uneévaluationdescoûtset

desbénéficesafindenepascompromettrelaconservationdesgrandssingespardevisitestrop

nombreuses(SingletonetAprianto2001).

Partage des revenus :

Unexcellentmoyendestimulerunsoutiencommunautaireàlaconservationestdepartagerune

partiedesrevenusdutourismeaveclescommunautésvoisinesquiontlaresponsabilitédevivre

prèsdel’habitatdesgrandssinges.Lepartagedesrevenusencouragelaconservationdurable

encontribuantàl’améliorationdesconditionsdeviedescommunautésvoisines,surlabasedes

élémentssuivants:

• Impacts sur la conservation :pourréduirelesactivitésillégales,garantiruneconser-

vationdurableetrenforcerlaresponsabilitédescommunautéspourlaconservation

• Impacts sur les moyens d’existence :pouraméliorer lesmoyensd’existenceen

appuyantdesprojets communautaires contribuant à la réductionde lapauvreté,

pourcompenserlapertedueaumanquedel’accèsàl’habitatdesgrandssingeset/

oulesdégâtsauxcultures,pourfournirdesalternativesauxressourcesprésentes

dansl’habitatdesgrandssingesetpourencouragerletourismecommunautaire

• Impacts sur les relations (entre leprojettouristiqueet lapopulation locale):pour

établirlaconfiance,pourrenforcerl’appropriationduprojet,pourréduirelesconflits,

pourrenforcerlaparticipationetlaresponsabilisationdescommunautés.

Leseffetspositifsdupartagedesbénéficespeuventêtre renforcésens’assurantdesaspects

suivants:

• Identitéduprogramme-ilfautquelefinancementsoitperçucommeliéàlaconser-

vationcontinuedel’habitatdesgrandssinges.

• Partenariataveclesautoritéslocales-acteursessentielsdudéveloppementlocal

etdelaréductiondelapauvreté.

• Participationcommunautairedans laconception, lamiseenœuvreet lesuividu

partagedesrevenus.

• Lesrevenuspartagéscomplètentets’ajoutentauxautresfinancements,aulieude

lesremplacer.

• Transparenceetredevabilité.

Cesobjectifsetlesprincipesdirecteurspermettrontdedévelopperdesélémentsspécifiquesdes

politiques,notamment lemontantàpartager (généralementunpourcentagedu revenubrut)et

la zonebénéficiaire (généralement la zoneoù lescommunautésontune influencesur l’habitat

desgrandssingeset/ouoùlesgrandssingesontunimpactsurlescommunautésparlepillage

descultureset/oud’autresconflitsentrel’hommeetlafaunesauvage).Par-dessustout,lespro-

grammesdepartagedesrevenusdoiventprofiteràdesgroupes(descommunautésentièressi

possible)plutôtqu’àdesindividusetciblerdessecteursreprésentant«lespluspauvresd’entre

lespauvres»ouautresgroupesdéfavorisés,quisont lesgroupesprioritairespour laréduction

delapauvretéetceuxquisontlesplussusceptiblesd’exploiter,demanièrelégaleouillégale,les

ressourcesnaturellesprésentesdansleshabitatsdesgrandssinges.

Appui aux services et produits touristiques possédés et gérés par les communautés :

Ilfautévalueretprivilégierl’appuiauxentreprisesouassociationslocalesquiserontpartiespre-

nantes ou responsables des activités touristiques ou des services associés. Comme les com-

munautés localessubissent le faitdevivreprèsdesairesprotégéesetde la faunesauvage, il

semble logiquequ’ils s’approprientunepartieduprojetpar lebiaisd’incitationséconomiques

résultant du tourisme. L’implication communautaire peut se faire sous forme de services de

guides,detransport,d’hébergementoud’alimentation,oudeventedeproduitslocauxauxtou-

ristes.Onpeutcitercommeexempled’entreprisesperformantesappartenantàdescommunau-

tésleRed Ape Encounters,uneentreprisequiproposel’observationdesorangs-outansdansle

Kinabatangan(Rajaratnamet al.2008),etNkuringo Conservation and Development Foundation,

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quiestcopropriétaired’unhabitatdegorillesdemontagneàlalisièreduPNIBenOuganda,oùun

lodgedeprestigeappartenantàlacommunautéestcogéréavecunpartenairedusecteurprivé.

Lesleçonsapprisesmontrentqu’ilfautveilleràdévelopperdesbonnesrelationsaveclesopéra-

teursdusecteurprivépouréviterlaperceptiond’unmonopoledesbénéfices.Mêmesil’autorité

encharged’uneaireprotégéeconsidèredéjàlacommunautécommeunepriorité,ilfautqu’elle

sensibiliseaussilesecteurprivéquipourraitexerceruneinfluencepolitiqueetfinancièreaudétri-

mentdesbénéficesdelacommunauté(Kazooba2008;Tentena2010).

Autres programmes communautaires de conservation et de partage des bénéfices :

Plusieursautresprogrammescommunautairespeuventêtremutuellementprofitables.Laconser-

vationet laréductionde lapauvretépeuventêtredesobjectifscomplémentaires.Ainsi,unpro-

gramme complet comprenant des activités et des profits pour les communautés adjacentes

augmenteraleschancesdesuccès.Ilpeuts’agird’unaccèscontrôléauxressourcesforestières(si

lesrèglementslocauxlepermettent),d’unrecrutementlocalciblé,delaparticipationàdesentre-

prisescommercialesassociéesautourisme,del’extensionagricoleetdesystèmesdemicrocrédit.

Une base de conservation pour tous les programmes de développement communautaire :

Commepourtouslesprogrammesdedéveloppementcommunautaireassociésàlaconservation,

les responsablesdoiventveilleràmaximiser lesbénéficespour lescommunautés localessans

encourager l’immigration,quiaggraverait lesproblèmesdedéveloppementetauraitdesconsé-

quencesnéfastessurlaconservation.

Systèmes de gestion :

5.4.10 Systèmesderéservationstouristiques

Pourunmaximumdebénéficespour laconservationet lespartiesprenantes, lessystèmesde

réservationpourletourismedevisiondesgrandssingesdoiventrespecterlesprincipessuivants:

• Solides et infaillibles:Lesmeilleurespratiquesdutourismedevisiondesgrands

singesreposentsurunestricteapplicationdesrègles.Ilfautdoncquelessystèmes

de réservation soient suffisamment rigoureux pour prévenir toute surréservation,

sourcepotentielledeconflitsaudépartetdepressionsurlepersonneld’enfreindre

les règles.Lessystèmesprévoyantunpaiementpartield’avance,ou lapertede

l’avanceencasdenon-confirmationdevraientêtreclairementexpliquésafinque

lesvisiteurs,qu’ils réserventdirectementouà traversuneagence,puissent tous

profiterd’unsystèmejusteetéquitabled’obtentiondepermis.

• Réservations sur Internet :LessystèmessurInternetaméliorentlesréservations

etlestauxd’occupationàconditionqu’ilssoientconçusetgérésdefaçonprofes-

sionnellepermettentauxtouristesuneméthodesécuriséederéservationetdepaie-

ment.Lespetitsprojetsouceuxquiviennentderentrersurlemarchépourraientne

pasavoirlescapacitésdemaintenanced’unsystèmederéservationélectronique.

Lorsqueleursopérationssedéveloppent,ilyauraitdesavantagesàpasserdesys-

tèmestraditionnels(poste,téléphone,radio)àunsystèmeélectroniquepermettant

d’éviterlessurréservations.

• Diversité des touristes :Lessystèmesde réservationdevraientêtredéveloppés

pourinclureunensemblevariédetouristes:destouristesavecunbudgetimpor-

tantpassantpardesopérateurstouristiquesquis’occupentdespermis,du loge-

ment,dutransport,etdesguides,etdestouristesàpetitbudgetquis’organisent

eux-mêmes.Letourismeàpetitbudgetatendanceàprofiterplusauxentreprises

localesetàêtreplusstablependantlespériodesd’insécuritéoudedépressiondu

marché.Lesdépensesdutourismehautdegammeserontsupérieures,maisprofi-

tentplusàl’échelonnational/international.Parailleurs,unestructureadéquatede

prixdevraitcontribueràencouragerleshabitantsdupaysàprofiterdeleurpropre

patrimoine.

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• Prestataires locaux et nationaux : lesgensespèrentsouventqueletourismede

visiondesgrandssingesenrichiratoutlemonde,maisc’estpeuprobable.Ilyaura

undéséquilibreetlesentreprisestouristiquesquiontdesliensrégionauxouinterna-

tionauxserontavantagéessurlemarchétouristique.Parconséquent,lessystèmes

deréservationdevraientpermettreauxpetitsopérateursd’acquérirunepartiedes

permiss’ilssouhaitentavoirunepartdumarchédesservicesassociés,c’est-à-dire

l’hébergement,letransportoulestransferts.

• Informations : l’information fournie à ceuxqui souhaitent réserverdoit expliquer

clairementlesraisonsdesrèglements,enparticulier lesrestrictionstellesqueles

limitationsdunombreetdel’âge(15ans)desvisiteurs.

• Aspects saisonniers : leprogrammedoitconsidérer lapromotionsaisonnièreou

lestauxenbassesaison(ex.NishidaetMwinuka2005)pouratténuerlapression

enhautesaison,sourcepotentielled’infractions.Cependant,ilfautaussienvisager

enbassesaisondelaisserreposeroudemoinsexposerlesgrandssingeshabitués

auxfacteursdestressetderisquesdutourisme.

• Systèmes d’attente :Surlessitesoùplusieursgroupesdegrandssingespeuvent

êtreobservés,lessystèmesderéservationpourraientenvisagerd’avoirungroupe

enattente(pasderéservationd’avance),cequipermetderésoudre leproblème

lorsqu’ungroupen’estpasdisponible(partitroploinounécessitantuneinterven-

tionvétérinaire)ouencasdesurréservationaccidentelle.

5.4.11 Structuresdeprix

Il fautfixer lesprixdemanièreàproduire lemaximumderevenus,engardantà l’espritque la

conservationestleprincipalobjectifdutourismedevisiondesgrandssinges.Ilfautenvisagerles

aspectssuivantslorsdelafixationdesprix:

• Expérience unique : lesfraisdemandésdoiventrefléterl’exclusivitédel’expérience,

sanslasous-évaluer.Lesétudesdemarchémontrentquelesgenssontdisposésà

payerunesommeimportantepourceprivilège(ex.$500poursuivrelesgorillesde

montagne,BushetFawcett2008).

• Impacts sur la conservation : le rapportcoût-bénéficedu tourismeestmaximal

lorsqu’unpetitnombredetouristespaieunprixélevé.Desprixinférieursconduiront

àunedemandeexcessivequi,àterme,mettraenpérillesobjectifsdeconservation.

• Type de tourisme :lesprixdoiventégalementtraduirelescaractéristiquesdel’offre

touristique(pistagegarantissantpratiquementl’observationdeprèsouobservation

surunbaioumarcheen forêtpermettantéventuellementd’observerdesgrands

singesouexcursionsurlarivière).Parailleurs,lessitesoulespaysquiessaientde

récupérerd’unebaissedutourismepourraientenvisageruneréductiontemporaire

desprix.

• Structures de prix différenciés :Lesprixdevraientencouragerlavisitedesnatio-

nauxainsiquedescitoyensetrésidentsdespaysabritantdesgrandssinges.Ces

visiteurspermettrontd’accroîtrelestauxd’occupation,enbassesaisonoulorsde

labaissedumarché touristiqueetcontribuerontàaméliorer lasensibilisationau

niveaulocaletnationalauxproblèmesdeconservationdesgrandssinges.

• Structures de prix sur la base des taux d’occupation :Lorsqu’unsitegagneen

popularité,ilpeutêtrepleinàcertainespériodesdel’année.Lestouristes,lesopé-

rateursetmêmelesresponsablesdelaconservationetlesministèrespeuventalors

fairepressionpouraugmenterlenombredevisiteurs,soitenpermettantplusdetou-

ristespargroupeouparjour,soitenintensifiantleseffortsd’habituation.Cependant,

lapremièreactiondevraitêtred’augmenterlesprixdupermisafind’augmenterles

fondspourlaconservationsansintensifierlesrisquescréésparl’augmentationdu

nombredetouristes.

• Études de marché et enquêtes sur les visiteurs :Ilestimportantdefixercorrec-

tement lesprix, surtoutpour lesnouveauxsites.Lesdécisionsdoivent sebaser

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surdesétudesdemarchéciblantdessecteursenvisagésparlesite.Lorsqueles

opérationssedéveloppent,lesrévisionsdeprixdoiventsebasersurdesenquêtes

etd’autresévaluations.

5.4.12 Effortsdepromotion

Lorsqu’unsiteestétablietl’habituation(lecaséchéant)encours,leprocessusdepromotiondoit

démarrer.

• Identification des principaux acteurs du marché touristique : Les études de

marchécontribuerontàl’identificationdespartiesprenantesetdesmoyensd’attirer

lessecteurspertinentsdumarchétouristique.

• Préparation et diffusion de supports de commercialisation, soulignant les prin-

cipes de conservation : Lessupportsdepromotionetd’informationadressésaux

opérateurstouristiquesetauxtouristesdoiventsoulignerquelaconservationest

l’objectifprioritairedutourisme.Lestouristesserontainsisensibilisésaufaitqueles

activitésserontgéréesdemanièreàavoirunrisqueminimalpourlesgrandssinges.

Lesopérateurstouristiquesserontplusàmêmedecommuniqueràleursclientsles

règlementsvisantàprotégerlesgrandssingesdesimpactsdutourisme.

• La promotion doit modérer les attentes des touristes : Pourbeaucoupdegens,

letourismed’observationdesgrandssingesestuneopportunitéunique.L’activité

doitêtrepromuedetellesortequelesattentessoientréalistes,afinquelestouristes

comprennentetapprécientl’expériencetypiquesurunsitedonné.Ilfautrésisterà

lapressiondegarantirlesobservationscarlesattentesserontalorsélevées.Ilest

impossibledegarantirà100%l’observationd’unanimalsauvage,mêmehabitué.Il

fautvendrelepistageplutôtquel’observation,enstipulantquelepersonnelsuivra

lestracespourtenterdelocaliserlesgrandssinges,maisnepeutpasgarantirleur

observation.Desactivitésalternativesdoiventêtreprévuesetoffertesauxvisiteurs

lorsquelesgrandssingesnesontpaslocalisés(ex.lorsqu’ungroupeestpartitrop

loin).

• La promotion doit gérer les attentes des opérateurs touristiques et autres parte-

naires : Pour denombreuxpartenairesdusecteurprivé,letourismedevisiondes

grandssingesestl’occasiondevendreunensembledeserviceslucratifscentrés

surl’observationdesgrandssinges.Leseffortsdepromotiondoiventaffronterla

tendancequ’ontlesopérateurstouristiquesàconsidérerletourismedevisiondes

grandssingescommeun«produit»plutôtqu’uneopportunitédeconservation,car

cettemauvaiseperceptionpourraitconduireàignorerlesrèglements,àabuserdes

privilègesdevisiteetàfairepressionpourétendrelesactivité.

• La promotion des circuits touristiques variés : letourismedevisiondesgrands

singessefaitsouventavecdescontraintesd’observationssouventincertaines(ou

demauvaisequalité),dansdesendroitsreculésoùlesstructuresd’accueildesvisi-

teurssontrudimentaires,toutcelapeutalorsréduire l’intérêttouristique, lestaux

d’occupationetlasatisfaction.Ilfautaméliorerlesstructuresd’accueil(ensuivant

leslignesdirectricespourdemeilleurespratiques)toutenintégrantletourismede

visiondesgrandssingesdansdescircuitscentréssurlaviesauvageetleshabitats

naturelsd’unerégiond’intérêtparticulier,commel’observationdesoiseauxoules

toursculturels,afind’encouragerdesséjourspluslongsdanslarégionoudansle

pays.

5.4.13 Aspectsliésaupersonnel

Ilfautunpersonnelprofessionnel,compétent,efficace,bienpayé,bienforméetbienéquipépour

gérerletourisme.Lesaspectssuivantssontessentielspourlesplansd’embauche.

• Recrutement local : Afin que les communautés qui vivent près des habitats de

grandssingesretirentleplusdeprofitsdutourisme,ilestimportantdefournirdes

opportunitésd’emploilocal.Généralement,leshabitantslocauxquiutilisentlaforêt

etsesressourcesconnaissentbienlemilieuforestier.Nombreuxsontceuxquiont

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descapacitéspermettantdepisterlesgrandssinges,etquiconnaissentlescultures

etlestraditionsdescommunautéslocales,permettantainsid’enrichirl’expérience

des visiteurs. Pour une formation formelle (voir ci-dessous) pour développer les

capacitésmanquantes,ilfautdutempsetunfinancementadéquat.

• Recrutement du personnel qualifié comme formateurs : Il fautrecruterplusloin

seulementlorsquedescapacitésparticulièresnepeuventêtreidentifiéesoudéve-

loppéeslocalement,parexemplepourl’accueil,lagestion,lacomptabilitéoupour

despostesexigeantdeparlerdeslanguesétrangères.Lepersonnelqualifiédevrait

alorsformerlesemployéslocaux.

• Affiliation du personnel :Dansl’idéal,lepersonnelguidantlestouristesdevraitêtre

directementembauchéparl’autoritéenchargedelagestiondel’aireprotégée,ou

reconnuofficiellementparelle.Lorsquelepersonnelestemployéparcetteautorité,

ilestplusfaciledefairerespecterrigoureusementlesrègles.

• Rémunération :Lepistage/l’observationdesgrandssingessepaiesouvent très

cheretdoitêtrecorrectementcontrôléafinquelesgrandssingesnesubissentpas

desimpactsnégatifsliésàdesincitationsmonétairesimportantes.Cecidemande

une loyautéenvers lesobjectifsdeconservationd’unprogrammetouristique.Le

personnelnedoitpasêtretentéd’enfreindrelesrèglementspourdesintérêtsper-

sonnels.Undesmeilleursmoyensdeluttecontrelacorruptionconsisteàpayerdes

salairessatisfaisants.Dansdenombreuxpays, lesalaireminimum légalnesuffit

pas à assurer un niveau de vie adéquat. Les sites touristiques doivent analyser

lecoûtdelavieetfournirun«salaireminimumvital»suffisantauxbesoinsd’un

employéayantunefamilledetaillemoyenne.(Voirégalementlespolitiquessurles

pourboiresenSection5.5.16).

• Équipement et uniformes : Il faut fournir au personnel l’équipement de terrain

approprié et de communication ainsi que des uniformes professionnels visant à

les identifier. Il fautréduire lesrisquesdecontagionenassignant lesemployésà

desgroupesspécifiquesetenleurfournissantdesuniformespropresainsiquedes

structurespournettoyerleursbottes(Whittier2009).

5.4.14 Formationdupersonnel

Pourqueletourismedevisiondesgrandssingessoitefficacementgéréetprincipalementorienté

par laconservation, lesopérationsdoiventêtreréaliséesparunpersonnelqualifiéetavisé,qui

comprendlesrisquesencourusetquelaconservationestleprincipalobjectif,etquiaitl’autorité

Formation du personnel,

Réserve forestière de Budongo,

Ouganda. Photo © Debby Cox.

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nécessairepourfairerespecterlesrèglesmalgrélapressiondestouristesetdesopérateurstou-

ristiques.Lorsdelaconceptionetdufinancementdesprogrammesdeformationdupersonnel,il

fautprendreencomptelesaspectssuivants:

• Comportement des grands singes et écologie forestière : Le personnel doit

connaître l’écosystèmeoù il guidera les visiteurs.Denombreux touristes souhai-

tentenapprendredavantage lorsdes randonnéesetdupistage,et lepersonnel

doitpouvoirrépondreauxquestionssurlabiologieetlecomportementdesgrands

singesetsur l’écologiedeleurhabitat.Lepersonnelenchargedutourismepeut

aussiaméliorersesconnaissancesenparticipantauxactivitésderecherche.

• Connaissances en langue : Le personnel doit être capable de justifier les règle-

ments,contrôlerlestouristesetcommuniquerencasd’urgence.Ildoitdoncpouvoir

parlerlalanguelapluscommunedestouristesvisitantunsite.

• Responsabilisation : Lepersonnel fait respecter les règlementsd’uneaireproté-

géeet les loisnationales,maisdoitêtreaussicapabledecontrôler les touristes

sanssepréoccuperdesdifférencesperçuesdestatutsocial. Ilnedoitpasprivi-

légier la satisfaction du touriste aux dépens de la protection des grands singes.

Lesemployésdoiventêtreformésàdestechniquesdegestiondestouristes«pro-

blématiques»quirésistentàleurautoritéetlespoussentdemanièreagressiveà

enfreindrelesrèglements.

• Premier secours : Lepersonneldevraitêtrepréparé,surleplandelaformationet

del’équipement,àréagirdemanièreappropriéeencasd’accidentoudeblessures,

àsoigneretàtransporterlestouristesaffectéenlieusûr.

5.4.15 Plansdesecoursetd’urgence

Touslessitestouristiquesdoiventmettreenplacedesplansderéponseauxsituationsd’urgence

quipeuventinfluencerlaviabilitédeleursprogrammes:

• Financement des plans de secours : une activité touristique performante peut

constituerunebonnesourcedefinancement,maispeutnepasêtrefiableenraison

delanatureinstabledel’industrieetdeladifficultéàprédiresonévolution.Lachute

desvisitesproduiramoinsderevenuspourlaconservationetlerenforcementdes

lois,alorsquecesactivitésdoiventsepoursuivremêmeenl’absencedutourisme.

Lesplansdefinancementalternatifpeuventinclureunappuidesbailleursencas

d’urgence,desfondsdedotationoudesrevenusréservéspourassurerlescoûts

delaconservationlorsdespériodesdebaissedutourisme.

• Plan de secours en cas de maladies : Les grands singes sont vulnérables aux

maladies transmisespar les touristes, lepersonnel de terrain, les communautés

locales, le bétail et d’autres animaux sauvages. Ainsi, des programmes d’appui

vétérinaire doivent travailler avec les autorités du site pour mettre en place des

plansdesurveillanceetderéponseencasdemaladies,afindepouvoirréagirrapi-

dementpouréviterlacontagion11.

• Plans de réaction aux conflits entre les humains et les grands singes : Letourisme

peutaggraverlesconflitsaveclescommunautéslocales,siparexemple,l’habitua-

tiondesgrandssingesaugmentelafréquencedupillagedesculturespendantque

lepartagedesrevenusgénérésparletourismeestconsidérénonéquitable.Des

plansdepréventionoud’atténuationdestelsconflitsdoiventêtredéveloppés(voir

HockingsetHumle2009).

• Plans d’urgence en cas des catastrophes :Touterégionsusceptibleàdescatas-

trophes naturelles, des conflits transfrontaliers, des guerres civiles, des crimes

11 Unplandesecoursencasdemaladiesexistepourlesgorillesdemontagne(UWAetIGCP2000;MGVP2004).Deplus,desprocéduressimplespermettentd’éviterlacontagion,commed’empêcherlepersonnelàvisiterplusieursgroupes(Whittier2009).

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ou des attaques terroristes devrait être écartée du développement du tourisme.

Cependant,desévénementsinattenduspeuventtouchern’importequelsite.Ilest

importantquedesplansd’évacuationetdesprotocolesdesécuritésoientmisen

placepourlaprotectiondestouristes,dupersonneletdesgrandssingeslorsqu’un

telévénementsurvient.

5.5 Phase de mise en œuvre—règlements

Les sites touristiques d’observation de grands singes doivent établir des règlements détaillés,

intégrantlesleçonsapprisesd’autressites,suivre,faireappliqueretaméliorercesrèglementssur

touteladuréeduprogramme.Desrèglementsspécifiquesdoiventêtredéveloppésenconsulta-

tionaveclesspécialistesmédicaux,vétérinaires,duvoyageetdel’écotourisme(Muehlenbeinet

Ancrenaz2009).Cependant,lesbonsplanssontinutiless’ilsnesontpasrespectés.Lemanque

d’applicationdesrèglementsestunéternelproblèmepourletourismedevisiondesgrandssinges.

Ilestessentielquelesresponsablesdelaconservationaientl’autoritéd’établirlesrèglementspour

letourisme,d’exercerl’autoritélorsquelesopérationstouristiquessontencoursetdepréserver

cetteautoritéà long terme.Lepersonnelet les touristesserontainsiàmêmede respecter les

règles.Lesrèglementsgénérauxfournisci-dessouss’appliquentàlaplupartdessites.

Règlements – Avant la visite

5.5.1 Diffusiondesrèglementsparlesopérateurstouristiquesetlesagencesderéservation

Avantd’arriversurunsite, lesvisiteursdoiventcomprendre les raisonsdesmesuresmisesen

placevisantàréduirelesrisquesdemaladiesetd’autreseffetsnégatifsdutourisme.Desrègle-

mentsimprimésdoiventêtreenvoyésauxopérateurstouristiquesetauxagencesderéservation

etdepromotionetsipossible,misenlignesurunsiteInternet.

5.5.2 Vaccination

Plusieurssitesexigentdespreuvesdevaccinationoud’untestnégatifpourplusieursmaladies.

Lesvaccinsexigéspeuventinclurelapolio,letétanos,larougeole12,lesoreillons,larubéole,l’hé-

patiteAetB,lafièvrejaune,laméningiteàméningocoques,latyphoïdeetlatuberculose(oula

preuved’untestcutanénégatifréalisédanslessixderniersmois).Cerèglementprésenteplusieurs

avantages:au-delàdelapréventiondecesmaladiesparticulières,levisiteurcomprendmieuxque

letourismeconstitueunrisquepourlesgrandssinges.Touttouristeresponsableseraainsimotivé

àrespecterlesrègleslorsdesavisite.Lespreuvesdevaccinationoudetestnégatifnesuffisent

pasàcontrôlertouteslesinfections,commelerhumecommunoulagrippe,pourlesquellesiln’y

apasdevaccinouilexisteunvaccinpourcertainesformesuniquement.

Lesvaccinationspeuventposerproblème:destouristesvaccinéspeuventavoiruneimpression

erronéedesécuritéetpenserqu’ilspeuventenfreindred’autres règlesparcequ’ils sont immu-

nisés.Deplus,lesdélaisd’efficacitédesvaccinspeuventcompliquerlasituation(ex.unvaccin

administréunjouravantlavisiteneprotègepasetunvaccinvivantmodifiépeutinfecterd’autres

individus,ycomprislesgrandssinges).Pourévitertoutedéception,lesrèglementsenmatièrede

vaccinationetdesantédoiventêtrefournislorsdelaréservationafinquelestouristespuissent

s’organiserpourlesimmunisationsoulestestsrequisetobtenirlesdocumentsnécessaires.Voir

Leendertzet al.(souspresse)pourplusd’informations.

Règlements – À l’arrivée

5.5.3 Présentationdesimpactsdutourismeetdesaspectsdesécurité

Desinformationssurlesdifférentsimpactsdutourismesurlesgrandssingesdoiventêtrefournies

auxtouristesàl’arrivée.Cetteprésentationdoitêtredétaillée,comprenantàlafoisunediscussion

activesurlesrèglementsvisantàréduirelesrisquesetuntransfertd’informationspassif(supports

12 Destestsdelaboratoiremontrentquel’immunitéàlarougeolepeutremplacerlapreuvedevaccination(BudongoForestProject2006).

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écritsdansleschambres,panneauxetsignesàlaréception).L’informationpeutêtrerenforcéepar

desdémonstrationsdeladistancedesécuritérequiseetdesjeuxderôleoùlesguidesmontrent

commentréagirsiungrandsinges’approche.Lesgestesdémontrésaiderontlestouristesàse

remémorerlesinstructions.Lesconsignesdesécuritédoiventêtreexpliquéesàcemomentet,si

requis,lesvisiteursdoiventsignerlesformulairesdedéchargederesponsabilité.

5.5.4 Évaluationguidéedesantéavantledépart

Lorsde l’enregistrementfinal, lepersonneldoitvérifier lescertificatsdevaccinationau lieude

faire confiance à la simple information fournie par les visiteurs (Muehlenbein et al. 2008). Les

touristesdoiventêtreensuiteguidéspourfaireuneautoévaluation,afindedéterminers’ilssont

potentiellementcontagieuxoudansl’incapacitédeparticiperàlavisite.Ils’agiticidessymptômes

d’éternuement,detoux,defièvreetdediarrhéesurlesdernières48heuresetdel’expositionà

desrisquesimportants(ex.maladies,grottesdechauves-souris).N.B.L’autoévaluationnesuffit

pasàgarantirlerespectdesrèglescarcertainstouristeschercherontàcacherleurssymptômes.

Cependant,ceprocessuspermettrad’identifierceuxquisouhaitentrenonceràlavisitepourdes

raisonsdesantéetdefaciliterleprocessusderemboursementdeceuxquisedéclarentmalades.

5.5.5 Évaluationdesantéprofessionnelle

Unprofessionneldelasantépourraitréaliserdesétatsdesantésurplace,prisedetempérature,

rythmecardiaqueet respiratoire.Cecineserapaspossiblesur tous lessites,mais lesgrands

programmes touristiquesdevraient envisager le recrutementd’undocteuroud’un infirmier, en

conjonctionavecunprogrammedesantépourlesemployés.Lesprofessionnelsdelasantépour-

ront aussi donner des conseils sur l’évolution locale et globale des maladies et suggérer des

précautionssupplémentaires lecaséchéant.Tous lesguidesdoiventêtreformésdemanièreà

identifierlestouristesquinesesententpasbienetêtreautorisésàlesexcluredesactivitéstouris-

tiquesimpliquantlesgrandssinges.

Règlements – Pendant la visite

Malheureusement, des touristes qui sont venus de loin (et généralement à grands frais) pour-

raienttenterdecacherqu’ilssontmalades,tandisqued’autrespeuventêtrecontagieuxsansle

savoir.Toutepersonnes’approchantdesgrandssingesposeainsiunrisquedecontagionetdoit

agirenconséquence.Desrèglesstrictessont importantespourréduire les impactsdesvisites

touristiquessurlecomportementdesgrandssinges.Toutsiteaffirmantrespecterlesmeilleures

pratiquesenmatièredetourismedevisiondesgrandssingesdoiventmettreenplaceleséléments

suivants:

5.5.6 Nombremaximaldetouristesdansungroupe

Afinde réduire lesperturbationssur lecomportementet les risquesdemaladies, il fautétablir

etrespecterdeslimitationsstrictesdunombredetouristesautorisésàvisiterparjour.Dansles

forêtsdensesàfaiblevisibilité,toutbruitoumouvementbrusquepourraitdéclencher l’alerteet

desréactionsimprévisibles.Parailleurs,ilpeutêtredifficiledetrouverunbonpointd’observation

pourchaquetouriste.Lestouristesdoiventresterensembleetéviterd’encerclerlesgrandssinges

observés.Pourfaciliter lecontrôledesvisiteurs,réduire lesdangersetaméliorer lasatisfaction

desclients,lenombredepersonnespargroupenedoitpasdépasser4touristesaccompagnés

par2guides/pisteurs.Cenombreréduitpermettrad’équilibrerlenombredesgrandssingesetles

personnesetderéduireainsilestressetseseffetsnéfastes.Lalimitationpermetaussid’avoirdes

prixélevés,carlestouristesonttendanceàvaloriserlefaitdefairepartied’ungrouperestreintet

exclusifdevisiteurs.

Cettelignedirectricegénéraledoitêtremiseenplacepartouslesnouveauxsites.Veuillezcepen-

dantnoterquelesrecommandationsspécifiquesàchaqueespècesontdiscutéesdanslaSection

5.7.Certainssitesopèrentavecmoinsde4touristes,notammentlessitesproposantl’observation

degorillesdeplainedel’ouesthabituésetquelquessitesd’orangs-outans.Laviabilitédecessites

démontrequelenombredevisiteurspeutêtremaintenuàunfaibleniveau.Lessitesdevisiondes

gorillesdemontagneetcertainssitesdechimpanzésopèrentaujourd’huiavecplusde4touristes.

Cessitesdoiventexaminersiréduireleschiffresauniveaurecommandéestunepossibilitépour

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l’avenirettouslesnouveauxgroupesdesgrandssingeshabituésautourismedevraientaccueillir

unpetitnombredetouristes.

5.5.7 Uneseulevisitetouristiqueparjour

• Ilnedevraitpasyavoirplusd’unevisitetouristiqueparjourpourchaquegroupe

habituédegrandssinges(oupourunindividu/ungroupe/unezoneforestièredans

lecasdutourismedevisiondeschimpanzésetdesorangs-outans).

• Toutsiteopérantplusd’unevisiteparjourdoittenterderéduirecetauxàuneseule

visitepar jourpargroupeoupar individu,ensupprimantgraduellement lesréser-

vationspourunedeuxièmevisiteouenhabituantunnouveaugroupe(surlabase

d’uneévaluationcomplèted’impacts).

• L’hébergementtouristiqueàl’intérieurouàproximitéd’unhabitatdegrandssinges

doitrestreindreledéplacementdesvisiteursafind’empêchertouteobservationnon

contrôléedesgrandssinges.

5.5.8 Pasdevisitespourlespersonnesmalades

• Lespersonnesquinesesententpasbiennedoiventpasêtreautoriséesàobserver

lesgrandssinges,etcepointdoitêtreclairetnetaumomentdelaréservation.Il

estessentield’encourager les touristesàdéclarereux-mêmes leurétatdesanté

etàcompenser,lecaséchéant,unerenonciationàlavisite.Ilnedevraitpass’agir

deremettrelavisiteàplustard(ilestprobablequelapersonnecontinueraàêtre

contagieuse pendant quelques jours), mais d’effectuer des remboursements sur

placeoudefournirdesbonspourd’autresservicestouristiques(ex.hébergement

ourandonnées).

• Demanièresimilaire,toutemployémaladenedoitpasparticiperauxvisitesetdoit

êtrecompenséenconséquence,engarantissantparexempledes joursdemala-

diesetunepolitiquedenon-discriminations’ilnepeutpastravaillerpourdesrai-

sonsdesanté.

5.5.9 MasquesrespiratoiresN95

• Touslestouristesetemployésquis’approchentdegrandssingeshabituésàune

distanceinférieureouégaleà10mètresdoiventporterunmasquerespiratoireN95

dequalitéchirurgicalependanttouteladuréedeleurvisite.Lesmasquesrespira-

toiresfiltrantdespourcentagesplusélevésdeparticulesensuspensionsontaussi

acceptables(c’est-à-direN99ouN100).

• Les pisteurs et guides doivent transporter les masques dans des boites imper-

méablesafinqu’ilsnesoientpasendommagésouneperdentpas leurefficacité

pendantletransport.Ilsdoiventêtredistribuésauxtouristesimmédiatementavant

ledébutdel’observation.

• Lesmasquessontjetablesetnedoiventpasêtreréutilisés.Ilsdoiventêtrerassem-

blésparlespisteurs/guidesimmédiatementaprèslavisiteetdemanièreappropriée,

carilsposentdesrisquesdetransmissiondesmaladiespourlesgrandssingeset

pourlesautresanimauxsauvagess’ilssontaccidentellementjetésenforêt.

• Lesmasquesdoiventêtrebrûlésauretourdanslesstructuresadministrativesou

d’hébergement,loindesdomainesvitauxdesgrandssinges.

• Desmasqueshumidesoumouilléssontmoinsefficacescontrelespathogèneset

doiventêtrechangés.

• Ilfautformerlepersonnelàlamanipulationdesmasques,c’est-à-direl’ajustement,

leportetletraitementaprèsusage.

• Des instructions adaptées (ajustement, manipulation et traitement après usage)

doiventêtreprésentéesetdémontréesauxtouristesaumomentdudépart,revues

ensuiteavantd’atteindreladistancedesécuritéde10mètrespournepasnégliger

lamisedumasquedanslaprécipitationd’observerlesgrandssinges.

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• Unmasquechirurgicalnedoitpasdonneruneimpressionerronéedesécuritéàl’uti-

lisateur– toutes lesautres règles (d’hygiène,dedistanceentre lapersonneet les

grandssingesetdeduréedel’observation)doiventêtrerespectées.Ilfautfournirles

instructionsadéquatestantaupersonnelqu’auxtouristes.

• Lestouristesquiontbesoindetousseroud’éternuerlorsqu’ilssetrouventprèsdes

grandssingesdoiventsedétournermêmes’ilsportentunmasquechirurgicalmaisne

doiventpasenleverlemasque.Cependant,lepersonnelpeutproposerderemplacer

lemasquesinécessaire.

• Lagestionetlesprocéduresdeportdemasquesdoiventêtresuiviesdanslecadre

d’unprogrammeplusvastedesuividutourisme,etlesrésultatsdusuividoiventêtre

exploitéspouraméliorerlesystème.

• Le bon-vouloir et les impressions des touristes doivent être également prises en

comptelorsdel’évaluationdesprocéduresdegestiondesmasques.

• Les systèmes d’acquisition des masques doivent garantir une provision fiable de

masquesadéquatssurlesite.

• SidesmasquesrespiratoiresN95nesontpasdisponibles,desmasquesàcouches

multiplesdequalitéchirurgicalepeuventêtre temporairementutilisésenattendant.

Lesmasqueschirurgicauxpermettenteneffetdelimiterl’expositionauxlargesgout-

telettes.Cecinedevraitêtrequ’unemesure temporairependantque l’oncherche

lesmasquesN95,carlesmasqueschirurgicauxnesontpasaussiefficacesqueles

masquesN95.Desinformationssurlesmasqueschirurgicauxetlesmasquesrespi-

ratoiresN95setrouventenAppendiceII.

5.5.10 Lesenfantsdemoinsde15ansnesontpasautorisésàparticiperàlavisite

• Lesenfantsdemoinsde15ansnedoiventpasêtreautorisésàobserverlesgrands

singes. Pendant que les parents peuvent présenter des arguments affirmant que

leurenfantestcapabledemarcher longtempsouestassezmûrpourcontrôlersa

peur,maiscetterègleexisteprincipalementpourdesraisonsdesanté.Lesenfants

sontplussusceptiblesd’êtreinfectéspardesmaladiesinfantilescommunes,même

lorsqu’ilssontcorrectementvaccinés,etparconséquentreprésententunrisqueplus

importantpourlasantédesgrandssingeshabitués.

5.5.11 Lepersonnelnonessentieldoitresteréloignédesgrandssinges

• Le personnel non essentiel comme les escortes militaires ou les porteurs doivent

resteraussiloinquepossible,horsdevueethorsdeportéedevoixlorsdelavisite

touristique.

• Lepersonnelnonessentieldoitresterencontactpartalkie-walkieaveclesguides,

afinderecevoir les instructionsdesedéplacersi lesgrandssingesviennentdans

leurdirection.

5.5.12 Empêcherlacontaminationdel’habitatpardesdéchetsalimentaires

• Ilestinterditdemangerlorsd’unevisite.Lanourritureetlesboissonsnedoiventpas

êtrevisibleslorsdel’observationdesgrandssinges,maisdoiventêtreconservéspar

lesporteursouautresemployésquisonthorsde laportéesensorielledesgrands

singes.

• Il ne faut pas consommer de la nourriture dans une distance de 500 mètres des

grandssinges,ceciafinderéduirelacontaminationaccidentelleparlesdéchetset

d’empêcherlesgrandssingesd’associerl’hommeàlanourriture.

• Lesdéchetsalimentairesetautresorduresdoiventêtrestockésdansdessacsàdos

ettransportésen-dehorsdelaforêtpourempêcherledépôtdedéchetsinfectieux

dansl’habitatdesgrandssinges.

• Ilnefautjamaisutiliserdelanourriturepourattirerlesgrandssingesverslestouristes.

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5.5.13 Distanceminimaleàconserveraveclesgrandssingeshabitués

• PourlesvisiteursportantdesmasqueschirurgicauxN95,ladistanceminimaleauto-

riséeestde7mètres(22pieds).

• PourlesvisiteursneportantpasdemasquesN95,ladistanceminimaleautorisée

estde10mètres(33pieds).

5.5.14 Limitationàuneheure

• Lestouristesnedoiventpaspasserplusd’uneheureàproximitédesgrandssinges

habitués.

• Cettelimitationassociéeàlarestrictiond’unevisiteparjoursignifiequ’aucungrand

singenedevraitrecevoirlavisite(êtreobservé)pendantplusd’uneheureparjour.

• Silesgrandssingesnesontpasvisiblesfacilementlorsdelapremièreapproche,le

personneldoitescorteretéloignerlestouristesàunedistancede200mètrespour

attendrejusqu’àcequelesgrandssingessereposentousedéplacentdansune

végétationplusouverte,etdémarrerensuitelapériodeautoriséed’uneheure.

5.5.15 Lavagedesmainsethygiène

• Ilfautfournirunendroitetdusavonpourselaverlesmainsaupointdedépart,et

encouragerlestouristesàlefaire.

• Ilfautfournirdeslatrinesauxpointsdedépartetencouragerlestouristesàlesutili-

seravantdepartir.Leslatrinesdoiventêtreconstruitessuffisammentloindescours

d’eau(aumoins30mètres).

• Silestouristesetlesemployésdoiventurineroudéféquerpendantleséjourenforêt,

lesfècesdoiventêtreenterréesdansuntroude30centimètresdeprofondeur,à

unedistanced’aumoins500mètresdel’endroitoùsetrouventlesgrandssinges

etloindescoursd’eau.

• Lesguidesdoiventtransporterdesaérosols(ex.chlorhexidine),dugeloudeslin-

gettesdésinfectantspourlesmains,àutiliserparlesvisiteursetlepersonnelavant

des’approcherdesgrandssinges.

Modèle de la distance minimale

de 7 mètres permise entre les

touristes et les gorilles de mon-

tagne – Parc national des Vol-

cans, Rwanda. Photo © Maryke

Gray.

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• Ilestinterditdefumerdansl’habitatdesgrandssingesenraisondesrisquesd’in-

cendie et de transmission de maladie par la salive sur les mégots. Par ailleurs,

l’odeurdefuméeeffraielesanimaux.

• Ilestinterditdesemoucheretdecracherparterre––lesemployésetlestouristes

doiventutiliserdesmouchoirssinécessaires,etloindesgrandssinges.

• Ilnefautpasporterlesmêmesvêtementsetchaussuresavecungroupedifférent

desgrandssingessanslesavoirslavésetséchésentrelesvisites.

5.5.16 Politiquespourlespourboiresetlessalairesdupersonnel

• Ilfautinformerlestouristesquelespourboiresnepeuventpasserviràencourager

lepersonnelàenfreindrelesrèglesetquelesemployésnedoiventpaspercevoirles

pourboirescommeunejustificationauxinfractions,aurisquederéduireleniveau

deprofessionnalismedel’activité.

• Lestouristesdésapprouventlorsquedesrèglessontexpliquéesetensuiteviolées,

cequidiminue leurrespectenvers lepersonnelet lesrèglements. Il fautcommu-

niquercemessageaupersonnelà travers l’éducation, la formationet lesuividu

personnel.

• Lespolitiquesdepourboiresdoiventêtreclairementsignaléesafinquelestouristes

comprennentcetaspectavantledébutdel’activité.

• Ilfautpayerdessalairessatisfaisantsauxemployés(aumoinsun«salaireminimum

vital »,plusélevésdepréférence)afinde réduire toute tentationàenfreindre les

règlespourobtenirdespourboiresplusélevés.

• Ilfautrégulièrementsuivreetsuperviserlepersonnelpourcontrôlerlesaspectsliés

auxpourboires.

• Toutlepersonnelenchargedutourisme,desemployésdel’accueilauxpisteurset

guides,doiventbénéficierdespourboiresà l’aided’uneboitecommuneetd’une

distributionégaledespourboiresjournaliers.

• Despolitiquesprécisantquel’ensembledespourboiresseradiviséentretousles

employés permettront de prévenir toute irrégularité et doivent être signalées de

manièrevisibleauxvisiteurs.

• Lestouristesapprécientd’avoirdesdirectivessurlespourboiresetdesmontants

appropriéspeuventêtresuggérés.

• Onpeutenvisagerd’interdirelespourboiress’ilssontconsidéréscommeunfacteur

principalconduisantàl’infractionauxrèglesdelapartdupersonnel.

5.5.17 Suivietapplicationdesrègles

• Ilestimpératifquetouslesemployéscomprennentlesrèglesetsoientenmesure

d’expliquerlesraisonsauxvisiteursetassurerleurapplication.

• Laconduitedupersonneldoitêtrerégulièrementsuivieetévaluéeetlesrésultats

doiventêtreouvertementdiscutésentrelesévaluateursetlesemployés.

• Unelistedevérificationaprèslavisite,fournieauxtouristesetaupersonnel,pourrait

contribueràrenforcerl’applicationdesrèglesparlepersonnel.Descasspécifiques

deviolationdesrèglesparlesemployéspeuventêtreutiliséspourdesexercicesde

formationdupersonnel.

• Ilfautmettreenplacedesséancesrégulièresderévisionpourrenforcerlaconnais-

sanceetl’applicationdesrèglementstouristiques,notammentsurlestechniques

pourfaireappliquerlesrègles.

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Règlements – Gestion du site

5.5.18 Infrastructuresconçuespourminimiserl’impactsurlesgrandssingesetleurhabitat

• IlfautréaliserdesEIEpourtoutdéveloppementd’infrastructuresàvocationtouris-

tique,conformémentauxloisnationalessurl’environnement.

• Lesinfrastructurestouristiques(lodges,campementsetcentresd’accueildesvisi-

teurs),doiventêtreconstruitesàdesendroitsoùleursimpactssurlesgrandssinges

etleurhabitatserontnégligeables.

• Sipossible, lesinfrastructurestouristiquesdoiventêtresituéesen-dehorsouàla

lisièredel’habitatdesgrandssinges.Ilfautveilleràavoirunimpactminimalsurla

végétationnative,enparticulierlaforêt.

• Les infrastructures touristiquesnedevraientpasêtreconstruitesdans les zones

fréquemmentvisitéesparlesgrandssingesàcausedurisquederapprochement

avec leshumainsdans leszonesdepréparationde lanourriture,auxdéchetset

auxstructuresd’assainissement,ainsiquedurisquedeblessurespar lescâbles

électriquesouautrespourlesgrandssinges.

• Les infrastructures touristiquesnedoiventpas introduiredes risquessupplémen-

tairesdemaladiesdans lespopulationsdegrandssinges. Il fautabsolumentsur-

veillerl’assainissement,l’hygièneetlagestiondesdéchets.

• Les infrastructures touristiques ne doivent pas inclure des installations qui pour-

raient attirer les grands singes, comme des cultures comestibles ou des arbres

fruitiers.

• S’ilestnécessaired’établiruneinfrastructure,quellequesoitl’échelle,dansl’habitat

desgrandssinges,ilfautveilleràréduirel’impactdetoutabattaged’arbresurles

besoinsalimentairesetterritoriauxdesgrandssinges(voirMorganetSanz2007).

5.5.19 Infrastructuresadministrativesetlogementdupersonnel

• Lesbâtimentsdupersonneletdel’administrationdoiventêtresituésàunlieuassez

prochedemanièreàpouvoirsuperviseretcontrôleraumaximumlesprogrammes

touristiques.Lesgestionnairesetleséquipesdemaintiendel’ordredoiventêtresur

lesitepoureffectuerrégulièrementdesactivitésdesuivietdeprotection.

• Lesbâtimentsdupersonneletdel’administrationdoiventêtresituésetconçusde

manièreàminimiserlesimpactsnégatifssurlesgrandssingesetleurhabitat,en

Plateforme d’observation, Mbeli

Bai, République du Congo.

Photo © Fiona Maisels.

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termesdebruit,derisquesdemaladiesetd’autresdangers (ex.essence, lignes

électriques,toxines).

5.5.20 Lescommunautéslocalesdoiventprofiterdel’hébergementtouristique

• L’hébergementdans les lodgesou les campementsdoit êtregérédemanière à

produireleplusdeprofitpourlacommunauté,àtraverslessitesappartenantaux

communautés,lesopportunitésd’emploi,dessystèmesdepartagedesrevenusqui

apportentdesrevenusauxcommunautésouunfinancementdeservicessociaux.

• L’hébergementdestouristesoffrantdesbénéficesauxcommunautéslocalesdoit

êtreprotégécontrelacompétitionexterne.Unzonage,quin’autorisequ’unnombre

viabledestructuresauxendroitsprivilégiés,assureracetteprotection.

5.6 Phase de suivi et d’évaluation

5.6.1 Rechercheappliquée

La recherchedoitappuyer lesprogrammes touristiquesen fournissantuneévaluation indépen-

dantedesimpactspouraméliorerlessystèmesdepolitiquesetdegestiondutourisme.Desméca-

nismesformelsd’évaluationetd’intégrationdesrésultatspermettrontd’optimiserlesimpactssur

laconservation.Lesprogrammesderecherchedoiventinclurelesélémentssuivants:

• Suivi des maladies :lesmaladiesconstituentlerisqueleplusgraveassociéautou-

rismedevisiondesgrandssinges.Lesrelevésdusuividesantémontrerontl’évo-

lutiondesmaladiesetpermettrontà l’administrationdedévelopperdesmesures

deprévention(ex.quarantaine,règlementssurlavaccinationdestouristes,projets

de santé communautaire) et répondre efficacement à l’émergence des maladies.

Lesobservationsderoutineeffectuéesparunpersonnelqualifiéetdestestsnon

invasifsdoiventêtrecomplétéspardeséchantillonnagesopportunistessurdesani-

mauximmobilisés(voirLeendertzet al.souspresse).

• Suivi du comportement :Letourismepeutaussiavoirdesgraveseffetsnégatifssur

lecomportement, laphysiologieet ladynamiquesocialedesgrandssingeshabi-

tués.Unerechercheindépendantesouligneralesproblèmespotentielsounaissants

avantqu’ilsnes’aggraventetpermettrontainsiunegestionadaptative(voirFawcett

2004;Muyambi2004;HodgkinsonetCipolletta2009).

• Suivie écologique :l’importantecirculationdetouristespeutentraînerlacompac-

tiondessols,l’érosion,l’empiètementetlesdégâtssurlavégétation.Lescontrôles

pourréduireladégradationdel’habitatdoiventcomprendrel’interdictiondecouper

oud’enleverlesjeunesplantsetlavégétation,demarcherendehorsdessentiers

etd’allumerdesfeux.

• Suivi des populations :Lesuividespopulationsestunélémentadditionnelimpor-

tant de la gestion du tourisme. Les programmes touristiques doivent stimuler le

développementdeprojetsderechercheafinderespecterlesobligationsentermes

desuividesimpactsetdelarechercheappliquée.

• Suivi de l’application des lois : Ledéveloppementet l’opérationdutourismene

doiventpasdétourner l’attentionet lesressourcesde l’objectifcentraldeconser-

vationetdeprotectiondesgrandssingesetde leurhabitat.Enconséquence, il

estimportantdesurveillerl’évolutiondesactivitésillégalesetd’évaluerlesuccès

etlesrésultatsdesactivitésdemaintiendel’ordre.Lesuivimettraenévidenceles

élémentsàaméliorerouàsurveiller.L’administrationserainforméesurl’éventuelle

occupationparlesgrandssingesdeterritoiresoùdesactivitésillégalesontcourset

pourrarenforcerlapréventionetlalutte.

• Suivi des conflits :Le tourismepeutalléger lesconflitsentre leshommeset les

grandssingesenapportantdesbénéficesauxcommunautéslocalesouaucontraire

les aggraver en modifiant les modes d’occupation du domaine vital des grands

singesetaugmenterlesincidencesdeconflits.Ilestimportantdesuivresystémati-

quementlesconflitsetd’évaluerlesuccèsdeseffortsd’atténuation.

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• Évaluations économiques : Lesbénéficeséconomiquesanticipéspourdifférentes

parties prenantes institutionnelles, locales et nationales, du secteur public comme

privé,constituentsouventlaprincipalemotivationpourdévelopperuneactivitétouris-

tiqued’observationdegrandssinges.Cependant,commeilestdittoutaulongdece

document,laconservationdesgrandssingesetdeleurhabitatdoitêtrelebutultime

dutourismedevisionetdoitprévaloirsurlesintérêtséconomiquesetpolitiques.En

conséquence,ilestimportantdesuivreleseffetséconomiquesdutourismedevision

desgrandssingesafindemieuxjustifierl’activitéetdecontribuerauxdécisionsde

gestion,entermesdestructuresdeprixetdesystèmesderéservationparexemple.

Laméthodologiepeutêtreadaptéeauxétudesantérieures (ex.WilkieetCarpenter

1999;HatfieldetMalleret-King2006;BushetFawcett2008;WCSGabon2008).

5.6.2 Suividupersonnel

Lepersonnelimpliquédansletourismedevisiondesgrandssingesdoitrecevoirunsoutientotal

en tantqueprincipaldéfenseurdesgrandssingescontre les impactsnégatifsdu tourisme.Les

employésdoiventêtrecapablesdeprésenterlesrèglementsetdelesfaireappliquer.Ilfautévaluer

régulièrement leurs rôlesafinde juger leurefficacitéetmodifier lagestion, lecaséchéant.Une

supervisionrégulière,notammentsurleterrain,l’évaluationlorsdelarecherchesurlesimpactset

lesréactionsdestouristescontribuerontàcetteamélioration.

5.6.3 Suivietévaluationduprogramme

• Suivi financier et transparence :Ils’agiticid’unoutildefinancementdelaconser-

vationetilestindispensabled’avoirdessystèmesenplacepoursuivrelaproduction

derevenus.Lescontrôleursfinanciersdoiventpouvoirprouverquelesrevenusser-

ventàlagestionetauxopérationsdel’aireprotégée,auxprojetscommunautaires

etauxprogrammesdepartagedesrevenus.Latransparencepermettradefairetaire

lescritiquesetprouverqueletourismedevisiondesgrandssingesestunemesure

appropriéepourlaconservation.

• Rapports sur le programme :Desrapportsd’avancementet lesrésultatsdusuivi

desimpactsetdelarechercheappliquéedoiventêtreproduitsàintervallesréguliers

(depréférence trimestriellementmaisaumoinsannuellement)afindestimulerune

revueinterneetuneidentificationàtempsdesproblèmesessentiels.

• Évaluation du programme :Desévaluationsinternesàmoyenterme(depréférence

touslesdeuxans)desrésultats,delagestionetdesimpactsd’unprogrammede

tourismedevisiondesgrandssingesdoiventêtreréaliséesafindevérifier lespro-

grès et permettre une revue et une amélioration du programme. Les résultats de

la recherche liée à lagestion (Section5.6.1) doivent être exploitéspour améliorer

etadapterleprogramme.Àlongterme,desévaluationsexternesdoiventavoirlieu

touslescinqansafind’assureruneexécutionadéquateetstimulerlepartageetles

échangesavecd’autressites.

Gorille de montagne avec

pousse de bambou, Parc natio-

nal des Volcans, Rwanda. Photo

© Annette Lanjouw.

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62

LIGNES DIRECTRICES POUR DES SITUATIONS OU DES ESPÈCES PARTICULIÈRES

5.7 Lignes directrices selon les espèces

PourcompléterleslignesdirectricesgénéralesdelaSection5.5,lesdirectivessuivantesvarient

selonlestaxonsetsontadaptéesàleursocio-écologie,leurhabitatet/ouletypedetourismesur

leurlieudeprésence.

5.7.1 Gorillesdel’est

Leslignesdirectricesgénéralesetlesquelquesvariationsproposéespourlesgorillesdel’estsont

dérivéesdesleçonsapprisesdeplusde30annéesd’expérienceaveccetteespèce.Deparleur

socio-écologie,lesgorillesdemontagneconviennentparticulièrementautourisme,unesituation

d’autantplusfavorableenraisondeleurhabitatenhautealtitude(ex.WilliamsonetFawcett2008).

Cescaractéristiquespermettentd’avoirdesgroupesavecplusdetouristesentoutesécurité.Le

tourismedevisiondesgorillesdemontagneadémarréavecdesgroupesde6touristes;cepen-

dant,certainssitesontaugmenté latailledesgroupesdevisiteursmalgré lesavisdesexperts.

Nousréitéronsiciqu’unnombreplusréduitdevisiteursconvientmieuxauxgorillesetauxtouristes

etnousrecommandonsderéduirelesgroupesde8à6visiteurs,conformémentauxmeilleures

pratiques.Toutnouveaugroupeouvertauxtouristesnedoitpasrecevoirplusde6visiteurs.Les

recommandationsdes«goldstandards»dutourismedevisiondegorillesdel’est(MGVP2009)

sontprésentéesenAppendiceI–A.

5.7.2 Gorillesdel’ouest

Enraisondusuccèsetdesrevenusgénérésparletourismedevisiondegorillesdemontagne,

certainsontcherchéàcopiercetteapproche.Cependant, lasocio-écologie, l’habitat, l’histoire

desgorillesdel’ouestetlesmenacesqu’ilssubissentsonttrèsdifférentsetilestutilederappeler

iciuncertainnombredefacteurs.Lesseulssitesproposantaujourd’huil’observationdegorilles

deplainedel’ouesthabituésontchoisidelimiterlenombredetouristesà2(Mondika)età3(Bai

Hokou)(voiraussiAppendiceI–B).

• Promotion adaptée :Letourismedevisiondegorillesdel’ouestnepermettrapas

derépondreauxattentessuscitéesparl’expérienceaveclesgorillesdemontagne.

Lapromotioncommercialedoitsoulignerlesdifférencesafinquelesattentessoient

réalistes. Ilestconseillédepromouvoir le«pistage»plutôtque« l’observation»

de gorilles. La rencontre d’un groupe dispersé de gorilles, caché par une végé-

tation touffue ou se trouvant trop haut dans les arbres peut être une déception

Gorilles de plaine de l’ouest,

Mbeli Bai, République du

Congo. Photo © Vicki Fishlock.

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63

pourdesvisiteursquis’attendaientàdebonnesobservationsetdesopportunités

photographiques.

• Expertise en pistage : Pourpisterlesgorillesdel’ouest,quiontunlongparcours

journalier, une vaste aire de distribution (d’occupation) et laissent peu de traces

enforêt, il fautunniveaud’expertisequin’existesouventqu’auseindegroupes

ethniquesquipratiquent lachasseet lacueillette.Lespisteursdoiventdoncêtre

sipossiblerecrutésauseindecesgroupesafind’assureraumieuxlesuccèsde

l’habituationetdutourisme.

• Densité de la population de gorilles :Unedensité inhabituellementélevéepeut

êtreunobstacleauxeffortsd’habituation.Lespisteurspourraientaccidentellement

suivreplusieursgroupeslorsquelessentierssemêlentdansdesdomainesvitaux

communs.Cependant,encasdetrèsfaibledensité,ilseraplusdifficiledetrouver

lesgorilles.

• Groupes multiples :Deschangementssoudainsauseindegroupesgénéralement

restreintsdegorillesdeplainedel’ouest,commelamortdumâledominant«dos

argenté », peuvent entraîner la désintégration du groupe et la fin soudaine des

efforts d’habituation et de tourisme. En conséquence, les programmes de déve-

loppementdutourismedoivent identifieraumoinsdeuxgroupesdès ledébutet

s’engageràtravailleraveccesgroupes.

• Le tourisme en-dehors des aires protégées : La plupart des gorilles de l’ouest

viventen-dehorsdesairesprotégées.Letourismepeutaméliorerlaprotectionde

certainespopulations.Danscescas-là, letourismedoitêtreeffectuésur labase

d’accordsclairsetcontraignantssurleplanlégalaveclespartiesprenanteslocales,

définissant les rôles et les responsabilités de chaque partenaire dans l’effort de

conservation à long terme, le développement et les opérations touristiques. Le

financementdurabledoitêtreassurénonseulementpourcouvrirlescoûtsdedéve-

loppementmaisaussi laprotectionet lesactivitésdeconservationà long terme,

surtoutparcequ’ilestplusdifficiled’assurerlefinancementdeprojetsdeconserva-

tionen-dehorsdesairesprotégées.

• Visites de bai :Voirl’AppendiceI–Cpourunexemplederèglementspourl’obser-

vationàpartirdeplateformes.

• Pistage de gorilles non habitués :Voirl’AppendiceI–Dpourunexemplederègle-

mentspourlesmarchesenforêt.

5.7.3 Chimpanzés

Lesgroupesdechimpanzéssontgénéralementmoinsunisquelesgroupesdegorilles.Mêmes’il

estdifficiledesuperviserlestouristeslorsqueleschimpanzéssontdispersés, lepersonneldoit

pouvoir lesgardersouscontrôleà toutmoment. Ilestcruciald’empêcherque les touristesne

soientséparésetmisendanger,surtoutparlesmâlesadulteslorsdudémonstration.Voirl’Appen-

diceI–Epourdesexemplesderèglementsmaisnotezceci:ilestconseilléauxsitesquiautorisent

desgroupesdeplusde4touristesderévisercettepolitique.

• Pas d’apport de nourriture : C’est une ligne directrice pour toutes les espèces,

maisnousinsistonsicicarelles’appliqueparticulièrementàdessitesd’observation

dechimpanzésoùcettepratiqueaeucourtdanslepasséetoùilaéténotéque

l’apportdenourritureaugmentelesagressions.

• Prévention d’attaques contre les petits-enfants :Enplusde leurcomportement

prédateurnormal,leschimpanzéssontconnuspouravoirattaquédesbébés.L’âge

minimald’untouristeétantde15ans,lespetits-enfantsneserontjamaisautorisés

àparticiperàunevisite.Cependant,lorsqueleshabitantslocauxsontautorisésà

emprunterdes sentiers à l’intérieurdes zonesoccupéespar les chimpanzés, ils

doiventêtreavertisdudanger.Unecommunautédechimpanzésquioccupentdes

zonesutiliséesparlespopulationslocalesnedoitpasêtrehabituéepourletourisme.

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5.7.4 Bonobos

LetourismedevisiondesbonobosestencoursdedéveloppementdansquelquessitesenRDC,

maisiln’yaàcejouraucuneleçonapprisespécifiqueauxbonobos.

5.7.5 Orangs-outans(SumatraetBornéo)

Lesparticipantsàl’atelierde2002surlaconservationetlaréintroductiondesorangs-outans(Rosen

etByers2002)ontémisdesrecommandationscontreledéveloppementtouristiquesupplémen-

tairedansl’habitatdesorangs-outanssauvagesenIndonésie.Ceciétaitdûauxpréoccupations

sécuritairesetd’exploitationforestièreillégalecombinéesavecl’éloignementetd’isolementdela

plupartdessitesdesorangs-outansetdel’impactdecetteactivitésurlacompétitionauseindu

marchétouristiquerégionald’Asiedusud-est.LaguerrecivileàAcehaprisfinen2005etletou-

rismepeutdenouveauservird’outildeconservationetdedéveloppement(Singletoncomm.pers.).

L’atelierde2002aencouragélapromotiond’initiativestouristiquescommunautairesuniquement

dansleszonesquinesontpasprioritairespourlaconservationdesorangs-outansetquinesont

pascandidatesàuneprotectionimmédiateet/ouàdesmesuresincitatives.L’AppendiceI–Fpré-

senteleslignesdirectricesd’untelprojet.Ensupplémentauxlignesdirectricesgénérales,celles

quisuivents’appliquentspécifiquementauxorangs-outans:

• Minimiser les impacts sur les interactions sociales entre les orangs-outans habi-

tués et non habitués :Mêmesilesvisitesnedurentqu’uneheure,laprésencede

l’hommepeutréduirelesopportunitéspourdesorangs-outanshabituésd’interagir

avecdesindividusnonhabituésquiontpeurdel’homme.L’impactsurlaviesociale

desorangs-outansdoitêtreréduitauminimumparl’applicationdesdirectivessui-

vantes:

~ Chaqueorang-outannedoitpas faire l’objetdevisites touristiques

plusde10joursparmois.

~ Letourismed’observationd’orangs-outansindividuelsdoitêtresus-

penduaumoins3moisparan. Il fautnoterquesi tous lesorangs-

outanshabitués surun siteutilisent lamêmezone forestière, il est

recommandédefermerpériodiquementlesite.

~ Lescouplesnedoiventpasêtresuivis.Lesorangs-outansmâlessont

plusagressifslorsqu’ilssontenassociationavecunefemelle.Ilfaut

donc les laisser tranquilles pour réduire le stress et les risques de

blessuresetéviterdeperturberleurcomportementdereproduction.

Touristes portant des masques

en observant des chimpanzés

à Mahale, Tanzanie. Photo ©

Toshisada Nishida.

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• Réduire au minimum les impacts sur la végétation :Lorsque le tourismeporte

régulièrementsurlesmêmesindividus,lepiétinementsurlavégétationetl’ouver-

turedesentiersserontconcentrésàcertainsendroits.Àceteffet,ilfaudrait:

~ Limiterlesvisitesà10joursparmoisparindividu(voirci-dessus).

~ Suspendrelesvisitespourchaqueindividuouchaquezonependant

3moisparan(voirci-dessus).

~ Étaler l’impactparunerotationdesactivitéstouristiquesdansdiffé-

renteszonesforestières.Lorsqueletourismeestfermépourcertains

individusoucertaineszones(20joursparmoisplus3moisparan),

ilfautdéplacerletourismeversd’autreszonesetd’autresindividus

afindelaisserl’écosystèmerécupéreretaugmenterainsileschances

dedurabilitédel’activité.Cettestratégieexposeunegrandepropor-

tiond’orangs-outansetunelargezoneforestièreauximpactsdutou-

risme,raisonpourlaquelleondoittrouverl’équilibre.

• Zéro braconnage dans les domaines vitaux des orangs-outans habitués :Selon

leslignesdirectricesgénérales,touslesgrandssingeshabituésdoiventêtrequoti-

diennementetperpétuellementsuivispourleurprotectioncontrelebraconnage.En

raisondelanaturesemi-solitaireetarboricoledesorangs-outans,ilestimpossible

desuivrechaqueindividuchaquejour.Enconséquence,lesresponsablesdoivent

s’efforcerd’atteindreunniveauzérodebraconnagedansl’ensembledesterritoires

oùviventcesanimaux.

• Observation à partir de bateaux ou de véhicules : Quelques sites à Sabah en

Malaisieproposentdesexcursionsd’observationde la fauneparbateauouvéhi-

cule.LeparcnationaldeLeuseràSumatraenIndonésieproposedestreksàdos

d’éléphant.Encasd’observationd’orangs-outans,lesdistancessontgénéralement

de20mètresouplus,réduisantainsilesrisquesdetransmissiondemaladies.Le

nombredetouristesparvisitepeutpasserà12parbateauouvéhicule.Cependant,

si les touristessontnombreux, ilspeuventêtrebruyantsouperturbateurs. Il faut

donccontrôlerleurcomportement,surtoutlorsqu’ils’agitd’animauxnonhabitués.

Latailledesbateaux,lenombredebateauxenopérationetd’autresfacteursspé-

cifiquesàunsitedéterminerontlataillemaximaledesgroupes,maisengénéral,le

nombre de bateaux et de véhicules se trouvant simultanément à proximité d’un

orang-outannedoitpasdépassertrois.

• Les touristes doivent rester à bord du véhicule ou du bateau à tout moment :Ilest

essentieldemaintenirunedistanceadéquateetdecontrôlerlenombredetouristes

pour avoir unemeilleureobservationet réduire les effets sur labiodiversité. Les

touristesnedoiventjamaisêtreautorisésàquitterleurvéhiculeouleurbateaupour

suivrelesorangs-outansàpied.

• Respect des règlements sur la nourriture :L’interdictiond’apportdenourritureest

unerecommandationgénéralepourtouslestaxons,maisoncontinueàproposer

delanourritureauxorangs-outanssurcertainssites.Lesresponsablesdutourisme

doiventimposerdesrèglespourarrêterl’alimentationd’orangs-outanssauvages,à

lafoisparlestouristesetlesguides,etinterdireàtousd’apporterdelanourriture

enforêt.

• Ex-captifs : Ilnefautpasautoriseruneactivitétouristiqueavecdesorangs-outans

setrouvantdansdescentresderéhabilitationetsusceptiblesd’êtreréintroduits,ou

ceuxsetrouvantdanslesforêtsoùviventdesanimauxréhabilités(RosenetByers

2002;Russon,SusiloetRussell2004).Étantdonnéqu’unetelleactivitétouristique

estactuellementopérationnelle,nousincluonslesrèglementsdeBukitLawangen

AppendiceI–G.

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5.8 Considérations particulières pour les populations réduites et en danger critique d’extinction

Desprécautionssupplémentairessont requisesavantdedévelopperoud’étendreuneactivité

touristiqueimpliquantuntaxonendangercritiqued’extinction.Cetteclassifications’appliqueà

troisdesquatresous-espècesdegorilles (demontagne,deplainede l’ouest,etdeDiehl)età

l’orang-outandeSumatra(UICN2010).Silestroissous-espècesd’orang-outandeBornéosont

classifiées « en danger », les populations du nord-ouest et du Kalimantan de l’est de la sous-

espèceorientaleméritentuneattentionparticulièreenraisondeleurtailleréduitesimilaireàcelle

despopulationsd’orangs-outansdeSumatra(Soehartonoet al.2007).

5.8.1 Programmesdegestiondesrisques

Nousrecommandonsuncertainnombredemesuresdegestiondesimpactspourtouslespro-

grammesdetourismedevisiondesgrandssinges.Danslecasdespopulationsréduitesouen

dangercritiqued’extinction,ilfautassurerlefinancementdelagestiondesrisquesavantdelancer

lesactivités,afind’identifieretderésoudreimmédiatementlesimpactsnégatifs.

5.8.2 Optimiseravantd’étendre

Plusieurssitesoùsetrouventdesgrandssingesendangercritiqued’extinctionontdéjàuneacti-

vitétouristique.Surcertainssites,letourismeaeuunecontributionpositive,générantdesrevenus

pourdesprogrammescompletsdeconservationàl’intérieuretàproximitédeleurhabitat.Les

revenusapportésauxtrésoreriesnationalesetàunensembledepartiesprenantesontpermisune

meilleureperceptiondesgrandssingesetstimuléunappuiàlongtermedelaconservation.Tout

engardantcessuccèsàl’esprit,ilestaussiimportantdeprendredureculetd’évaluerl’avenirdu

tourismedanscessitesafind’évitertoutecomplaisanceetdeveilleràcequ’ilsnedériventpas

versunesurexploitationdesgrandssinges.Latendancegénéraleaétéd’accroîtreletourismeen

habituantd’autresanimaux,maispourquelaconservationrestel’objectifprincipal, ilestimpor-

tantderésisteràlatentationd’uneexpansionàdesfinséconomiques.Lesprofitséconomiques

peuventêtreatteintssansexposerlesgrandssingesàplusdetouristesnihabituerplusd’animaux

autourisme.Lesrecommandationsci-dessousdoiventêtresuiviessurtouslessitestouristiques

impliquantdesgrandssingesendangercritiqued’extinction:

• Production de revenus sans expansion du tourisme :Lesgouvernementsetles

responsablesdelaconservationdoiventencouragerdesalternativespouraccroître

les revenusdesautorités,dusecteurprivéetdeséconomies locales, tellesque

l’investissementdansledéveloppementd’entreprisesnationales,dessystèmesde

microcréditpourlesentrepriseslocalesetl’appuiàtoutautretypededéveloppe-

mentcommercial.

• Aucune augmentation du nombre de groupes habitués : Lessitesavecdesgrands

singes en danger critique d’extinction doivent éviter d’augmenter le nombre de

groupeshabitués.Ilestimportantdepréserverl’équilibreentregroupesexposéset

nonexposéspourmieuxatténuerlesimpactsnégatifsdutourisme.

• Aucune augmentation du nombre d’individus habitués : lesdécisionssur l’habi-

tuationnedoiventpassebasersurl’obtentionduplusgrandnombredegroupes

degrandssingesoud’individus.Plus laproportionde lapopulationexposéeau

tourismeestimportante,pluslerisqueestgrandquelesmaladiesréduisentforte-

mentlapopulation.

• Maximiser les revenus par permis touristique : Lorsqu’il y a une pression pour

augmenterlesrevenustirésdutourismedevisiondesgrandssinges,lapremière

mesure à prendre devrait être d’augmenter les prix du permis. Il faut maximiser

lerevenuparpermisendiversifiantlesactivitéssurchaquesiteetenintégrantle

tourismede visiondans les circuits nationaux.Augmenter laduréemoyennede

séjourdestouristesaccroîtralesrevenusassociésàchaquepermisauniveaulocal,

régionaletnational.

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Section 6 : Conclusions

Cedocumentaexaminél’histoiredutourismedevisiondesgrandssingesetcouvertendétail les

multiplescoûtsetbénéficespourlaconservationdesgrandssingesetdeleurshabitats.Siletourisme

devisiondesgrandssingesn’estpasadaptéàtouslessites,ilpeutêtreunoutildefinancementdes

effortsdeconservation.Lessitesquiont l’intentiondedévelopperuneactivité touristiquedoivent

appliquerleslignesdirectricesgénéralesetspécifiquesdelaSection5pourconcevoiretmettreen

œuvredesactivitésenracinéesdanslaconservationplutôtquel’exploitationdesgrandssinges.

Enconclusion, les lecteursdoiventexaminer lesprincipesdirecteursdesmeilleurespratiquesen

matièredetourismedevisiondesgrandssinges,engardantàl’espritpendanttouteslesétapesde

laplanification,dudéveloppement,del’exécutionetdusuivilespointssuivants:

• Letourismen’estpasunepanacéenipourlaconservationdesgrandssingesnipour

laproductionderevenus.

• Letourismepeutrenforcerl’appuiàlongtermedelaconservationdesgrandssinges

etdeleurshabitats.

• Laconservationdoitconstituerl’objectifprincipalsurunsiteetletourismepeutcontri-

bueràsonfinancement.

• Letourismedevisiondesgrandssingesnedoitêtredéveloppéquesilesbénéfices

attenduspour laconservation, identifiéspardesétudesd’impacts, sont largement

plusimportantsquelesrisques.

• L’investissementetlesactionspourlaconservationsurlessitesdetourismedevision

desgrandssingesdoiventêtreperpétuellementmaintenus.

• Le tourisme de vision des grands singes doit reposer sur des bases scientifiques

rigoureusesetobjectives.

• Lesavantageset lesprofitsdescommunautésvivantprèsdeshabitatsdegrands

singesdoiventêtremaximisés.

• Le profit des partenaires du secteur privé et d’autres qui pourraient tirer des reve-

nusdutourismenedoitpasêtreunmoteurdudéveloppementoudel’expansiondu

tourisme.

• Ledéveloppementdutourismedoitêtreguidéparunecompréhensiondétailléedes

impactspotentielsetgérédemanièreàmaximiserlesimpactspositifsetàatténuer

lesimpactsnégatifs.

Section 7 : Remerciements

Nosremerciementslesplussincèresàtousceuxquiontparticipéauprocessusdedéveloppement

deceslignesdirectrices.Lespersonnessuivantesyontfortementcontribué:AugustinBasabose,

Christelle Colin, Louise Hurst, John Oates, Anthony Rylands, Chris Sandbrook, Janette Wallis et

ChrisWhittier.Noussommeségalementreconnaissantsenverslesindividussuivantsquiontgéné-

reusementaccordéde leur tempsetpartagé leurexpériencepouraméliorercedocument :Mike

Cranfield,DaveDellatore,MarykeGray,AnnetteLanjouw,MagdalenaLukasik-Braum,AngelaMeder,

MichaelMuehlenbein, IanRedmond,JohannesRefisch,LucySpelmanetAngéliqueTodd.Laver-

sion finale a bénéficié de l’édition et de la direction d’Anthony Rylands. Nous remercions égale-

mentKimMeekpourlaconceptiongraphiqueetLynnBarrie,FrancesBroussard,CarolineDeimel,

JulianEaston,VickiFishlock,MarykeGray,JosephineHead,AlainHoule,JoséKalpers,UweKribus,

AnnetteLanjouw,FionaMaisels,JohnMartin,RussMittermeier,MPI-EVAN,IanNichols,Toshisada

Nishida,ChristopherOrbell,MarthaRobbins,PerryvanDuijnhovenetleParcnationaldesVirunga

pourl’utilisationdeleursphotographies.Cettepublicationabénéficiéd’undonaccordéparUnited

StatesFishandWildlifeService (GreatApeConservationFund)auGroupedespécialistesdespri-

matesdelaCSE/UICNetàConservationInternational.

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Section 8 : Bibliographie

8.1 Publications citées

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Weber,A.W.andVedder,A.1983.PopulationDynamicsoftheVirungaGorillas:1959–1978.Biological Conservation26:341–366.Weber,B.andVedder,A.2001.In the Kingdom of Gorillas: Fragile Species in a Dangerous Land. SimonandSchuster,NewYork.Whittier,C.2009.DiagnosticsandEpidemiologyofInfectiousAgentsinMountainGorillas.Doctoraldissertation,ComparativeBiomedicalSciences,

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inGorilla Journal 22:35–41.

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73

Williamson,E.A.,Blom,A.,Bermejo,M.,Cipolletta,C.,Klein,K.,McFarland,K.,Nishihara,T.andTodd,A.2002.RecommendationsfromtheTourismWorkingGroupattheWesternGorillaWorkshop,Leipzig,2002.Unpublishedmanuscript.

Wilson,M.E.1995.TravelandtheEmergenceofInfectiousDisease.Emerging Infectious Diseases 1:39–46.Woodford,M.H.,Butynski,T.M.andKaresh,W.2002.Habituatingthegreatapes:thediseaserisks.Oryx36:153–160.Wrangham,R.W.1974.Artificialfeedingofchimpanzeesandbaboonsintheirnaturalhabitat.Animal Behaviour 22:83–93.Wrangham,R.W.2001.Moraldecisionsaboutwildchimpanzees. In:B.B.Beck,T.S.Stoinski,M.Hutchins,T.L,Maple,B.Norton,A.Rowan,E.F.

StephensandA.Arluke(eds.),Great Apes and Humans: the Ethics of Coexistence,pp.230–244.SmithsonianInstitutionPress,Washington,DC.WWF.2008.Fact Sheet: Lac Télé—Lac Tumba Landscape.WorldWildlifeFund(WWF),Washington,DC.Yamagiwa,J.1999.SlaughterofgorillasintheKahuzi-BiegaPark.Gorilla Journal19:4–6.ZSL.2009.Guidelines for Health and Safety in Tourism Activities at Mikongo Conservation Centre.ZoologicalSocietyofLondon(ZSL),London,UK.

8.2 Bibliographie – autres publications intéressantes

Outils de planification

Brown,M.,Bonis-Charancle,J.M.,Mogba,Z.,Sundararajan,R.andWarne,R.2004.Linking the Community Options, Assessment and Investment Tool (COAIT), Consensys™ and Payment for Environmental Services (PES): A Model to Promote Gorilla Conservation in Africa.InnovativeResourcesManagement,Washington,DC.

Eagles,P.,McCool,S.andHaynes,C.2002.Sustainable Tourism in Protected Areas: Guidelines for Planning and Management.WorldCommissiononProtectedAreas(WCPA)/IUCN,Gland,Switzerland.

Lindberg,K.andHawkins,D.1993.Ecotourism: a Guide for Planners and Managers.TheInternationalEcotourismSociety,NorthBennington,VT.Steck,B.,Strasdas,W.andGustedt,E.1999.Tourism in Technical Co-operation: A Guide to the Conception, Planning and Implementation of Project-

accompanying Measures in Regional Rural Development and Nature Conservation.DeutscheGesellschaftfürTechnischeZusammenarbeit(GTZ),TropicalEcologySupportProgramme.Eschborn.

SecretariatoftheConventiononBiologicalDiversity.2004.Guidelines on Biodiversity and Tourism Development: International Guidelines for Activities Related to Sustainable Tourism Development in Vulnerable Terrestrial, Marine and Coastal Ecosystems and Habitats of Major Importance for Biological Diversity and Protected Areas, Including Fragile Riparian and Mountain Ecosystems. Secretariat of the Convention on BiologicalDiversity,Montreal,Canada.

Travis,D.A.,Hungerford,L.,Engel,G.A.andJones-Engel,L.2007.Diseaseriskanalysis:atoolforprimateconservationplanninganddecisionmaking.American Journal of Primatology68:855–867.

USAID.2003.ENCAP Guidelines for Ecotourism.UnitedStatesAgencyforInternationalDevelopment(USAID),Washington,DC.

Informations supplémentaires sur les masques respiratoires et chirurgicaux

Belkin,N.L.1997.Theevolutionofthesurgicalmask:filteringefficiencyversuseffectiveness.Infection Control and Hospital Epidemiology18:49–57.Greene,V.W.andVesley,D.1962.Methodforevaluatingeffectivenessofsurgicalmasks.Journal of Bacteriology83:663–667.Lipp,A.2003.Theeffectivenessofsurgicalfacemasks:whattheliteratureshows.Nursing Times99:22–24.Philips,B.J.,Fergusson,S.,Armstrong,P.,Anderson,F.M.andWildsmith,J.A.1992.Surgicalfacemasksareeffectiveinreducingbacterialcontami-

nationcausedbydispersalfromtheupperairway.British Journal of Anaesthesia 69:407–408.

Un guide bien équipé, Réserve forestière de Budongo, Ouganda. Photo © Debby Cox.

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7474

Appendice I – Exemples de règlements pour les touristes

A. Gorilles de l’est

Note : Le Projet vétérinaire des gorilles de montagne (MGVP) considère les règles présentées ci-dessous comme des directives mini-

males pour les touristes, les chercheurs, et le personnel du parc qui viennent voir les gorilles de montagne au Rwanda, en Ouganda

et en République démocratique du Congo (MGVP 2009). Elles ont été constamment mises à jour durant les années d’opération par

le MGVP et peuvent s’appliquer aussi aux gorilles de Grauer et aux chimpanzés. Pour avoir le label « Gold Standard », le MGVP

recommande d’appliquer d’autres règles indiquées dans les notes de bas de page.

Les gorilles sont des animaux en danger * Aidez-nous à les maintenir en bonne santé – Les RÈGLES de l’observation de

gorilles pour les touristes, les chercheurs et le personnel

Avant de partir13

• Maximumde8visiteursdanschaquegroupe,plus2employésduparcpour lesvisitestouristiques-1guide+1

pisteur14

• Âgeminimum:15ans

• Pourpréserverlasantédesgorilles,lavez-vouslesmainsavantdepartir15.

• VeuillezmettredesvêtementspropresavantCHAQUEvisited’observationdesgorilles;veuilleznettoyersoigneuse-

mentvoschaussuresAVANTetaprèschaquevisite16.

• Si vous ne vous sentez pas bien, sivousavezladiarrhéeoumalàlagorge,signalez-leauguide.Ilesttrèsimportant

que lespersonnesprésentantdessignesd’infectionneparticipentpasà l’observationdesgorilles.Selon le pays,

vous pouvez remettre votre visite à plus tard lorsque vous vous sentez mieux ou obtenir un remboursement.

• Sivoussouffrezd’unemaladiechroniquetellequemaladiecardiaque,emphysèmeouarthrite,veuillezréexaminer

votredécisiondeparticiperàlarandonnée.Lesservicesdesantésontlimitésprèsduparc.

• Veuillezutiliserlestoilettesavantvotrevisitecaraucunestructureneseradisponibleensuite.

Dans le parc

• Nepénétrezpasdansleparcsansguide.

• Parlezàvoixbasse.

• «Nelaissezaucunetrace».Rapporteztoutcequevousyapportez.Nejetezrien.Évitezd’abîmerlesplantes.Ne

prélevezaucunanimalouaucuneplanteduparc.

• Sivousavezbesoindevoussoulager,enterrezlesdéchetssolidesàaumoinsunpieddeprofondeur(30cm).Sivous

êtesavecunguide,demandez-luidecreuserletrou.

• Gardeztoutsacàdos,bâtondemarche,nourritureouboissonàaumoins100 mètresdesgorilles(lalongueurd’un

terraindefootball).Lesporteursetlespisteurssupplémentairesresterontàcetendroit.

• Nefumezpas.

• Necrachezpas.

13 D’autressitesontenvisagédesvaccinationspréliminairesàlavisiteetilestfortprobablequelestouristesserontdisposésàrespecterlespro-tocoless’ilssontinformésaupréalable.Cependant,cesmesuresnepréviendrontpaslesmaladieslespluspréoccupantes(grippe,rhumecommun,tuberculose).14 Leniveau«goldstandard»duMGVPrecommandederéduirelenombremaximaldepersonnespouraméliorerlaqualitédelavisiteainsiquelacapacitédesguidesàfairerespecterlesrègles.Aulieude8visiteurs+2employésduparc,leMGVPrecommande6+2.15 Lestoiletteset les lieuxpourselaver lesmainsseront indiquésauxpointsderencontre lematin.Lesmainset leschaussuresdoiventêtredésinfectéesàl’entréeduparc/delaforêt–onpeututiliserdesatomiseursdésinfectants.16 Lespisteursetlesgardes-parcdoiventaussichangerdevêtements,prendreunedoucheetnettoyerleurschaussuresavantdefaireunevisiteàunsecondgroupe.Encasdedéclarationd’unemaladierespiratoire,etpendantlasemainequisuit,lepersonnelneDOITPASpasserd’ungroupeàl’autre.

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7575

Avec les gorilles

• Gardezunedistancede7mètres(23pieds)entrevousetlesgorilles.

• Passezuneheuremaximumparvisite

• Nemangezpasetnebuvezpaspendantlavisite.Nedonnezpasdenourritureauxgorilles.UNEFOISDEPLUS,ilest

interditdefumer.

• N’UTILISEZpasdeflash.Demandezàvotreguideunebandeadhésivepourcouvrirleflashsinécessaire.

• Parlezdoucement.

• Touslestéléphonescellulairesetlesradiosdoiventêtreéteints.

• Necontrariezpaslesgorillesd’aucunefaçon.Nelespointezpasdudoigt,nefaitespasdesgestesoudesmouvements

brusquesetnefaitespasdebruit.

• Siungorillevouscharge,restezsurplace,évitezdeleregarderdanslesyeuxMAISNELUITOURNEZPASLEDOS.

• Suivezlesinstructionsetlesconseilsdevotreguide.

• Leportd’unmasquePEUTvousêtredemandéAVANTvotrevisiteauxgorilles.Onpeutaussivousdemanderdevous

relaverlesmainsouutiliserunesolutiondésinfectanteencasdemaladieprésenteauniveaulocaloumondial.Les

responsablesduparcinstituerontcetterèglesurlabased’avisdesvétérinairesoud’autresspécialistesdelasanté.

• Sivoustoussezouéternuez,vousdevezporterunmasque(Lesguidesfournirontlemasqueauxtouristesetlesrécu-

pèrerontàlafindelavisite17)

• Note:Toutepersonne ne respectant pas ces consignes peut être obligée à partir du lieu d’observation des gorilles

et du parc; vous ne serez pas remboursé et vous pouvez être pénalisé.

B. Gorilles de l’ouest : pistage

Note : Ce texte est adapté d’éléments fournis par le WCS (WCS Field Veterinary Programme 2008) pour Mondika, un site où les touristes visitent les gorilles de plaine de l’ouest habitués.

Pistage de gorilles à Mondika

LepistagedegorillesàMondikapeutêtrephysiquementardu.Nousdemandonsàcequelesvisiteurssoientdansunecondition

physiquequileurpermetted’endurerdesrandonnéesdeparfois3heuresdemarchedanslavégétationdensetraversantparfoisdes

rivièresetdesmarécages.

Obligations sanitaires pour les touristes :

Pours’assurerdanslamesuredupossiblequelestouristesetautresvisiteursneportentpasdemaladiespouvantsetransmettreaux

gorillesdeMondika,lesrèglementssuivantsontétéinstitués:

Avantl’arrivéeauCongo,chaquevisiteurdevrafournirdespreuvesdevaccinationàjourcontrelesmaladiessuivantes:

• Polio(atténué)

• Rougeole*(*lavaccinationcontrelarougeoleestcontre-indiquéepourlesindividusprésentantundéficitimmunitaire)

• Fièvrejaune(obligatoireégalementpourl’entréedansplusieurspaysafricains)

• Deplus,chaquevisiteurdoitfournirdespreuvesd’undiagnosticnégatifdetuberculose(TB):

• TestdeTBnégatif(testcutanéMantouxouautretestreconnu)obtenudanslessixderniersmoisprécédantl’arrivée.

Ces informations seront vérifiéesà l’arrivée à labasedeBomassaavant l’octroi d’uneautorisation de visitedeMondika.Si les

informationsnécessairesnesontpasfournies,ousilesinformationssontfalsifiées,l’accèsausitedeMondikaet/oul’observation

degorillespeuventêtrerefusés.Toutepersonnemontrantdessignesd’unemaladiepotentiellementcontagieuse,commelagrippe,

pourraitsevoirrefuserl’accèsaucampdeMondikaetl’observationdegorilles.Toutindividuatteintd’herpèsactif(boutonsdefièvre)

oudediarrhéeneserapasautoriséàentrerenforêt.LepersonneldeBomassaetdeMondikaseréserveledroitderefuserl’accès

auxgorillesàtoutepersonnesoupçonnéed’êtreatteinted’unemaladiecontagieuse.

17 Leguidepourl’observationdegorillesdevraitêtreenchargederécupérerlesmasquesusagésauprèsdestouristesetlesjeterdemanièreadé-quate.Pourlesgroupesderechercheetdesuivideroutine,lepisteurprincipalenseraresponsible.

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7676

Lesvaccinssuivantssontaussirecommandéspourlasantéetlebien-êtredesvisiteurs:

• Vaccincontreletétanos

• Vaccincontrel’hépatiteA

• Vaccincontrel’hépatiteB.

Règlements sanitaires et de sécurité pour la visite touristique

1. L’âgeminimaldesvisiteurspourl’observationdegorillesestde15ans.

2. Lenombremaximaldevisiteursobservantlesgorillessimultanémentestlimitéàdeuxpersonnes.Lesvisiteursdoiventêtre

accompagnésd’unpisteuretd’unguide;legrouped’observationestdonclimitéàquatrepersonnesautotal.Lapetitetailledu

groupedegorilles,l’éparpillementetladispersionfréquentsdugroupe,lereliefetlesrisquessanitairesjustifientcenombre.

3. Laduréedevisiondesgorillesseralimitéeàuneheure.Lesguidesferontlenécessairepourassurerunebonneobservation,

maiscelan’estpastoujourspossible.Ladécisiondesguidesquantàlafindelavisiteestdéfinitive.

4. Deuxvisitesd’observationdegorillesaumaximumserontfacilitéeschaquejour.Chaquevisiteauraaumaximumdeuxvisiteurs

etlavisiondureraaumaximumuneheure.

5. Touslesvisiteursdoiventconserverunedistanceminimalede7mètresdesgorillesàtoutmoment.Sipendant lavisite,un

gorilles’approcheàmoinsde7mètres,vosguidesvousferontreculeràunedistancedesécurité.

6. Touslesvisiteursdoiventporterlesmasquesfournis(couvrantlenezetlabouche)àtoutmomentpendantl’observationdes

gorilles.Cesmasquesn’affecterontenrienvotreexpérienced’observationdesgorilles,maispeuventjouerunrôleimportant

pourréduirelatransmissiondemaladiescommelerhumecommunoud’autresmaladiesrespiratoires,souventattrapéeslors

d’unlongvoyageenavion.Cesmasquesdoiventêtreretournésauguideàlafindelavisite.

7. Lesvisiteursdoiventresteravecleurguideàtoutmoment.Parlezetbougezdoucementenforêt,etvousverrezplusdechoses.

Si l’animalfaitdesdémonstrationsdeforceouvouscharge,restezcalmeetévitezdefairedesgestesquipeuventl’exciter

davantage,évitezdeleregarderdanslesyeuxetsuivezlesinstructionsdevotreguide.

8. N’essayezpasdetoucher,depointerdudoigt,ouinteragirdequelquemanièrequecesoitaveclesgorillesoud’autresanimaux

sauvages.

9. Nedéféquezpasdanslaforêt.Veuillezfairevosbesoinsavantdequitterlecampdebase.

10. N’urinezpasàmoinsde100mdesgorilles,oudanstoutesourced’eau.Sipossible,ilfautcreuserunpetittrouetcouvrirl’urine

deterre.

11. Netoussezpas,n’éternuezpasetnecrachezpasàproximitédesgorilles.Sivousavezbesoind’éternueroudevousmoucher,

tournez-vousetcouvrezvotrebouched’unmouchoir.

12. Ilestinterditdejetertoutdétritus;ilfautrapportertoutobjetquevousavezapportéenforêt.

13. Ilestinterditdefumerenforêt.

14. Ilestinterditdemangeràmoinsde100mètresdesgorilles.Toutcontenantdenourritureouustensiledoitêtrerapportéen

sortantdelaforêt.

15. Nedonnezpasdelanourritureauxgorillesouàtoutautreanimal.

16. N’essayezpasd’attirerl’attentiondesgorillesouautresanimauxpourprendreunephotoetn’utilisezpasdeflash.

17. Nelaissezpasdesacsoud’autresaffairessanssurveillanceàproximitédesgorillesenforêt.

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7777

C. Gorilles de l’ouest : visites de bais

Note : Ce texte est adapté d’éléments fournis par le WCS pour le tourisme au bai de Mbeli en République du Congo (WCS Field

Veterinary Programme 2008), et constitue un exemple de règles touristiques pour les bais où les visiteurs observent dans la clairière

les gorilles présentes et d’autres espèces présentes. L’observation sur ces sites se fait souvent à partir d’une plateforme, appelée

ici mirador, située à la lisière de la clairière. Pour lire des règles d’autres sites de bais, voir WCS Gabon (2006) pour Langoué Bai au

Gabon et Cipolletta (2001) pour Bai Hokou en RCA : www.dzanga-sangha.org/drupal/node/516

Consignes aux visiteurs de Mbeli, parc national de Nouabalé-Ndoki

Cesbrèvesdirectivessontconçuespourvotrepréparationà l’expérienceenforêtpluvieusetropicaleetpourvotrevisitedubai

deMbeli.LeparcnationaldeNouabalé-Ndokiestunécosystèmeforestierintactabritantdespopulationsd’animauxsauvagesen

bonnesanté.Cesinstructionsontpourobjectifdegarantirvotresécuritéetlasantédesanimaux,etdevousfourniruneexpérience

aussi agréableetmémorablequepossibleauparcnationaldeNouabalé-Ndoki.N’hésitezpasàcontacter lepersonnelou les

chercheursduparcnationaldeNouabalé-Ndoki(PNNN)ausited’étudedubaideMbelipourtoutequestionrelativeàlasanté,àla

sécuritéouàlaviesauvage.

IlestimportantderespecterattentivementlesinstructionsdupersonnelduPNNN(guidesetchercheurs)durantvotrevisite.

Maladie

• Toutvisiteurprésentantdessymptômesdemaladiesnedoitpaseffectuerdevisiteenforêt.Sivoustombezmalade

durantvotrevisite,veuillezlesignalerimmédiatementaupersonnelduparcouauchefdel’équipederecherche.La

grippeetlerhumecommunfontpartiedesinfectionsviralesetbactérienneshumainesquipeuventsetransmettre

d’hommeàgrandsinge.Cesmaladiespeuventdoncêtrenéfastespourleschimpanzésetlesgorilles.

Comportement dans le camp

• Votrelogementsesitueà2,7kmdubaideMbeliBai.Enmarchantnormalementsanssepresser,ilvousfautenviron

45minutespouratteindrelaclairièreenempruntantunsentiertrèsfréquenté.Vousêtesaumilieudelaforêtdense

équatorialeetiln’estpasinhabituelderencontrerdesanimauxsauvagesdanslecampousurlesentier.Lesanimaux

sauvagessontpotentiellementdangereuxetdoiventêtretraitésavecleplusgrandrespect.

• Laplusgrandeprudenceestdemiselorsd’unéventueltrajetdenuitentrevotremaisonetlestoilettes.Vousnedevez

pasvousdéplacerautourducamplanuitsansunguide.

• AuPNNN,nousnousefforçonsd’intégrer larechercheet l’écotourismesurunmêmesite.Cependant,nousvous

demandonsderespecterlesemployésducampetleschercheursquiviventdanslecampetd’éviterd’allervisiterle

campderecherche.

• Veuillezfaireattentionànerienjeter.

Comportement en forêt

• Nemarchezpasenforêtsansguideouchercheur

• Restezconstammentencontactvisuelaveclesemployésduparc,guidesouchercheurs.Lepersonnelduparcades

annéesd’expérienceaveclesanimauxsauvagesetvousfourniradesinstructionsencasderencontreavecunanimal

surlesentiermenantaubai.

• Suivezlesconsignesdupersonnelduparc,desguidesetdeschercheursencasderencontreavecdeséléphants,

desgorillesoud’autresanimauxsauvages.

• Necourezetnecriezjamaisàproximitéd’animauxsauvages.

• Marchezensilenceetsoyezconstammentvigilantenforêt.

• Ne vous approchez d’aucun grand animal, notamment les chimpanzés, les gorilles ou des éléphants. N’essayez

jamaisdelestoucheroud’avoirunquelconquecontactphysiqueaveccesanimauxenforêt.

• Comportez-vousdemanièresoumiseavectouslesanimauxenforêtetnemontrezaucuncomportementquipeut

menacerouharcelerunanimal.

• Sivousrencontrezungorilleenforêt,restezoùvousêtes,gardezlesilence,nebougezpas,nefuyezpas.

• Évitezdefairedubruitoudedérangerlesanimauxsauvagesdequelquemanièrequecesoit.(Sivousdevezcommu-

niqueravecvotreguideouvotregroupe,parlezàvoixbasseetétouffée).

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7878

• N’utilisezpasdeflashoudelumièreartificiellepourprendredesphotosoufilmerlesanimauxsauvages.Veuillezéga-

lementréduireauminimumlebruitdeséquipements.Portezdesvêtementsdeterrainadaptés,depréférencedans

descouleursdecamouflageenforêtcommeduvertoudubrun.

• Ne jetez rien. Les détritus humains (restes de nourriture, ordures, affaires personnelles, etc.) attirent souvent les

animauxsauvages. Ilsdoiventêtre rapportésvers les latrinesdésignéeset jetéscorrectement.Votreéquipement

derandonnéedevraitincluredessacsdecongélationàfermeture(Ziploc)pourconserverettransporterlesordures

généréesenforêt.

• Ilestinterditdefumerenforêt.

• Veuillezéviterdetousser,d’éternueroudevousmoucheràproximitédesanimaux.

• VeuillezutiliserleslatrinesdésignéesaucampdubaideMbeliouaumiradordeMbeli,etévitezdefairevosbesoins

danslaforêt!

Comportement au bai

• TouslesanimauxvenantaubaideMbelisontsauvagesetnesonthabituésqu’àlaprésencedechercheurssurla

plateformed’observation(mirador).Pourréduire laperturbationetmaximiser letempsàpasseraveclesanimaux,

veuillezrespecterlesinstructionssuivantessurlaplateforme:

• Parlezàvoixbasse,déplacez-vouslentement.

• Nefumezpas,nepréparezpasdenourriture.

• Nemarchezpasdanslaforêtsituéederrièrelemirador.

• Évitezdeporterdesvêtementscolorés,rougevifoujauneparexemple.

• Suivezconstammentlesconseilsdeschercheurs.

• Nepartezpasauxtoilettessansunpisteur.

• Nevouspenchezpassurlemirador.

• Attentionauxserpents!

D. Gorilles de l’ouest: randonnée en forêt/observation opportuniste

Note : Ces recommandations ont été adaptées d’une brochure d’information de la Société zoologique de Londres pour les visiteurs

de Mikongo au Gabon (ZSL 2009). Lors des marches guidées en forêt, les touristes pouvaient à l’occasion rencontrer des gorilles.

Obligations et recommandations pour les opérateurs touristiques

Obligations :

• Limite d’âge :plusde15ans–principalementparcequelesenfantsdemoinsde15anspeuventencoreêtredes

vecteursdemaladiesinfantilesetpourraientnepasêtrecapablesderéagircorrectementdansunesituationdange-

reuse–iln’yapasdelimited’âgesupérieure.

• Bonne condition physique : lesvisiteursdoiventêtresuffisammentenformepourmarcherauminimum2-3heures

dansunenvironnementdenseethumide.

Recommandations :

• Les visiteurs doivent avoir les vaccins suivants à jour : polio(atténué),rougeole,tétanos,hépatiteA,fièvrejaune

(obligatoireauGabon).Àcestade,commelesvisiteursnesontpasencontactprocheavecdesgorilleshabitués,

lesvaccinssontsimplementrecommandés.Nousn’avonsaucunmoyendevérifiersilesvisiteurssonteffectivement

vaccinéscontrecesmaladiesavantleurarrivéeauMCCetilestdifficiledes’assurerquelesopérateurstouristiques

transmettentréellementcesrecommandationsàleursclients.Sidestouristesviennentvoirdesgorilleshabituésà

l’avenir,lesvaccinsserontobligatoiresetdesmoyensdecontrôleserontmisenœuvre.

• Vêtements : lesvisiteursdevrontporterdesvêtementsdeterrainconfortablesdecouleurneutre(évitezdescouleurs

visiblescommeleblanc,lebleuetlerougevifsoulenoir),depréférencedespantalonslongsetdestricots,chemises

oujacketsàlonguesmanches.

Vérification de l’état de santé des visiteurs

• Fiche d’information sur la santé du visiteur : à leur arrivée, les visiteurs doivent remplir une fiche de santé qui

faitpartied’unensemblededocumentsd’indemnisation.Lafichedesantédoitcontribueràmieuxsensibiliserles

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7979

visiteursauxmaladiesanthropozoonotiquesetservirdemoyendevérificationdel’étatdesantédesvisiteursdèsleur

arrivée.

• Observations directes : leséco-guidesetladirectiondoiventêtreattentifsàtoutsignedemaladie(fièvre,étatde

faiblesse,vertige,éternuements/toux/reniflements,diarrhée/vomissement,blessures)desvisiteurs.Ilfautégalement

encouragerlesvisiteursàsignalertoutproblèmedesantésurvenantdurantleurséjour.Siunvisiteurmontreunquel-

conquesymptôme,ladirectiondoitluirecommanderfermementderesteraucamp.Ladirectionseréserveledroitde

refuserl’entréeenforêtàtoutvisiteursoupçonnéd’êtreatteintd’unemaladiecontagieuse(ex.rhume,diarrhée)ou

d’uneaffectionpouvantcompromettresasécurité.

• Sensibilisation : des affichesrécapitulant lesrèglesrelativesàlasantédesprimatespeuventêtreconçuesetaffi-

chéesdansleschambres.

Application des comportements responsables

• Information des visiteurs à leur arrivée : dansl’ensemblededocumentsd’indemnisationsignéparlestouristesà

leurarrivée(voirAnnexeI),unpapierrésumelesprincipalesrèglesetrecommandationsdesécuritécorrespondant

auxcomportementsresponsablesàsuivreaucampetdanslaforêt.Cesrèglesetrecommandationssontsimilaires

àcellesfourniesauxemployésforestiers.Commerèglesupplémentaireimportante, lesvisiteursdoiventrespecter

etsuivrelesconsignesdeséco-guidesàtoutmomentdelapromenade.Pourétablirl’autoritédeséco-guidesetles

responsabiliser,illeurrevientd’expliquerlesrèglesetlesrecommandationsauxvisiteursdèsleurarrivée:l’éco-guide

doitlespasserenrevueaveclesvisiteursetvérifierqu’ilslesontbiencomprises.Ilfautainsis’assurerdemettreà

jourlaformationdel’éco-guidesurcesrèglesetvérifiersamanièredelesfaireappliquer.

• Taille du groupe : quellequesoitlatailledugroupe,ildoitêtreaccompagnépardeuxéco-guides,unentêteetun

àl’arrière.Ilestrecommandédenepasdépasserseptpersonnes,ycomprisleséco-guides,aumaximumdansun

groupepourlesmarchesguidées,pourdesraisonsdesécuritémaisaussipouraméliorerleschancesd’observation

delafaunesauvage.Lesgroupesplusgrandsdevraientêtreincitésàserépartirenpluspetitsgroupes.Cetteques-

tiondoitêtrediscutéeaupréalableaveclesopérateurstouristiqueslorsqu’ilsétablissentlesréservations,pourque

lesvisiteursetlesleadersdutoursoientinformésdecesdispositionsavantleurarrivée.

• Présentation et vérification par les guides : avantdedémarrerlespromenadesenforêt,leschefsdesguidesdoivent

réexpliquerlesrèglesetlesrecommandationsauxvisiteursetvérifierqu’ilssonttousvêtusdemanièreappropriéeet

paraissentenbonneforme.

• Nettoyage et désinfection des bottes : avantetaprèschaquepromenade,lesguidesetlesvisiteursdoiventtremper

leurssemellesdansunesolutiondésinfectante.

• Pendant les marches : leséco-guidesdoiventéviterdeperturberletravaild’habituationenpréparantenavanceles

promenadesaveclesvisiteursetenvérifiantavecl’équiped’habituationqueleszonesenvisagéesnesechevauchent

pas.Desvérificationsparradioentreleséquipespendantlespromenadesservirontàconfirmerleurpositionrespec-

tiveetadapterlescircuitstouristiquesenconséquence.Ileststrictementinterditauxéco-guidesetauxvisiteursde

rejoindreexprèsl’équiped’habituationenforêt.

E. Chimpanzés

Note : Extraits des protocoles sanitaires pour l’écotourisme par l’Institut Jane Goodall–Ouganda (JGI-Uganda 2006) applicables à

plusieurs catégories de visiteurs. L’extrait ci-dessous est destiné aux « visiteurs de jour », c’est-à-dire aux touristes. Les règlements

sont un peu différents entre le JGI et d’autres sites de vision de chimpanzés – voir également les règlements pour Gombe (Collins

2003; Gombe Stream Research Centre et Wilson 2006) et pour le parc national des monts Mahale (TANAPA et FZS 2007).

Limites d’âge :

Âgeminimum:15ans.

Âgemaximum:65ans;l’âgemaximumdépenddelatailleetdelaconditionphysiquedel’individu.Ladirectionévalueralesclients

avantdedémarrerlapromenade.Encasdedoutes,l’entréepourvoirleschimpanzéspeutvousêtrerefusée.

État de santé :

Touslesvisiteursparticipantàlapromenadedoiventêtreexemptsdetoutemaladiegrippaleaumomentdelapromenade.L’entrée

enforêtserainterditeàtoutepersonneatteinted’herpès(boutonsdefièvre).Silesuperviseurduprojetalemoindredoutesurl’état

desantéactueld’unvisiteur,illuiserainterditdeparticiperàlapromenade.LepersonneldeladirectionduJGIauralederniermot

quantàlaparticipationd’unepersonneàlapromenade,etcettedécisionn’estpasnégociable.

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Les instructions suivantes doivent être présentées à tous les visiteurs :

1. Si vousêtesmalade,vousn’êtespasautoriséàentrerenforêtpoursuivreleschimpanzés.Lesmaladieshumainespeuvent

infecterettuercesanimaux.Nevousenapprochezpass’ilsviennentdanslecamp.Mêmesivoussemblezêtreenbonne

santé,vouspouvezêtreporteurd’unemaladiequipeutlestuer.Ilestdoncabsolumentindispensablederespectercesrègles.

2. Vousdevezimpérativementresteràunedistanceminimalede10mètres/33piedsdeschimpanzésetdesbabouins,àtout

moment.Siunanimals’approche,éloignez-vouspourêtreàunedistancede10mètres.Vousêtesresponsabledumaintien

d’unedistancesûreetcorrecte.

3. Votregroupenedoitjamaisdépassersix(6)personnes,enexcluantvotreguide,lorsquevoussuivezleschimpanzés.Vous

devezêtreaccompagnéparunguideàtoutinstantenforêt.Sivousrencontrezunautregroupedepersonnesentraind’ob-

serverdeschimpanzésoudesbabouins,attendezpatiemmentqu’ilsaientfinietpartent.Lesenfantsdemoinsde7ansne

sontpasautorisésenforêt.

4. Vousavezledroitderesteravecungroupedechimpanzéspendantuneheure;vousavezensuitelapossibilitéderencontrer

d’autresgroupesbrièvementetdevisiterdenombreuxendroitsintéressantsenforêt.

5. Ilesttrèsimportantderesterensemblesdansvotregroupé.Nevousdispersezpasetn’entourezpaslesanimauxpendant

l’observation.Lorsquevousrencontrezleschimpanzésoulesbabouinsenforêt,ilestpréférabledevousasseoirsansbruit.

Vouspouvezobserveruncomportementplusnatureldeschimpanzéss’ilssontdétendus.

6. Sivousdevezparlerenforêt,parlezdoucement.Negesticulezpasenparlant.Lesbabouinsetleschimpanzéspeuventinter-

prétercesgestescommedesmenaces.Nefixezpasunbabouindanslesyeux,uneattitudeperçuecommeunemenace.

7. Gardezavecvousvotreéquipement,vossacsàdosetautresobjetsàtoutmoment.Leschimpanzésetlesbabouinsvoleront

toutobjetabandonné.Cesincidentsmalencontreuxaugmententlerisquedecontagionetpeuvententraînerladestruction

devosaffaires.Faitesparticulièrementattentionauxbandanasetauxmouchoirs.Nelaissezjamaisdesaffairesdehorssans

surveillancedanslecamp.

8. Necrachezpasetnevousmouchezpasparterre.Éviterd’éternueretdetousserenforêt.Sivousêtesobligédelefaire,

couvrez-vousettournez-vousdel’animalobservé.

9. Nefumezpasetnemangezpasenforêt.Mangeztoujoursàl’intérieurderrièreuneporteverrouillée.Desvisiteursontété

blesséspardesbabouinscherchantàvolerdelanourriture.

10. Nedonnezjamaisdelanourritureauxchimpanzés,auxbabouinsouàd’autresanimauxsauvages.

11. Utilisezleslatrinesetlavez-vouslesmainsavecdusavonavantd’entrerenforêtetenensortant.Vousavezlaresponsabilité

decreuseruntroud’1piedenforêtpourenterrerlesexcrémentss’iln’yapasdelatrine.

12. N’essayez jamaisdeprendredesphotosauflashetn’utilisezpasdesystème réfléchissant.Lesanimauxsauvagessont

imprévisibleslorsqu’ilssontsurpris.Desvisiteursquin’ontpasrespectécetterègleontétéfortementmenacésparleschim-

panzés.N’essayezjamaisd’attirerl’attentiond’unanimalpouravoirunemeilleurephoto.

13. Ilestinterditdejeterdesordures.Nejetezjamaisparterredelanourriture,despapiersdebonbons,desmégotsoutoutautre

objetfabriquéparl’homme.Nousvousremercionsdebienvouloirrapporteravecvoustoutdéchetquevousaviezenforêtou

danslaréserve/leparc.

F. Orangs-outans : sauvages

CONSIGNES POUR LES TOURISTES VENANT VOIR LES ORANGS-OUTANS SAUVAGES HABITUÉS EN MALAISIE

Lachoselaplusimportantedontlevisiteurdoitsesouvenirestdetoujourssuivrelesrecommandationsduleaderdutour,pourla

sécuritédesorangs-outansetdespersonnes.

RÈGLE 1 : Le nombre de personnes est limité à 5 touristes par groupe (Le personnel de Red Ape Encounters – RAE – n’est pas inclus).

• Justifications : Contrôle du risque d’impacts par l’homme

Optimisation des chances de rencontre et d’observation

RÈGLE 2 : La durée d’observation d’un orang-outan est limitée à une heure au maximum

• Justifications : Réduction de l’exposition des orangs-outans à des personnes potentiellement porteuses

de microbes

Minimisation de la perturbation des comportements et du stress associé chez les animaux

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Silesorangs-outansnesontpasvisibleslorsquelesvisiteursarriventsurlesite,ilspeuventattendreetsetenirprêtsavecleurguide

àunedistanceminimalede100mètresdel’arbreoùestl’animal.

RÈGLE 3 : La fréquence des visites est limitée à 1 visite par jour et par orang-outan habitué

• Justifications : Minimisation du stress des animaux

Minimisation des impacts négatifs d’une lourde présence humaine sur l’environnement naturel du site

de RAE (piétinement, perturbation de l’écosystème, etc.).

RÈGLE 4 : Les personnes malades ne peuvent pas venir observer les orangs-outans

IlestdemandéauxtouristesdesignalertouteaffectiondontilssontatteintsaupersonneldeRAEetleurvisiteserarembourséeou

reprogrammée.LepersonneldeRAEpeutrefuserunevisiteàtoutvisiteurmontrantdessignesévidentsdemaladie.

• Justifications : Minimisation des risques de contagion

RÈGLE 5 : Il ne faut pas s’approcher de moins de 10 mètres d’un orang-outan

• Justifications : Minimisation des risques de contagion

RÈGLE 6 : Il faut adopter un comportement adéquat lors de la proximité avec l’orang-outan

• Justifications : Minimisation du stress et de la perturbation des animaux

• Comportements appropriés :

ü Évitezdefumer,demanger,d’éternueretdetousserenprésencedesorangs-outans

ü Lesvisiteursdoiventrestergroupés,sansperdrelecontactaveclepersonneldeRAE

ü Sipossible,lesvisiteursdoivents’asseoirpourobserverlesgrandssinges

ü Lelangagecorporelestimportantetlesvisiteursdoiventfairelemoinsdebruitpossiblependanttouteleur

visite(nepascrier,nepasfairedemouvementsbrusques,nepascourir,etc.).Montrezdurespectenvers

lesanimauxetessayezd’êtreaussisilencieuxquepossible.

ü Nedégagezpaslavégétationpourmieuxvoirlesorangs-outans

ü Neregardezpaslesorangs-outansdanslesyeuxetn’utilisezpasdejumelles,delentillesd’appareilphoto

et/oudecamérasvidéosilesanimauxsontperturbés(vocalisationsdebaiseraigu)

ü N’essayezpasdevousapprocherd’unorang-outan(enparticulierunnouveauvenu)siunguiden’estpas

avecvous.

RÈGLE 7 : Il faut adopter un comportement adéquat à tout moment en forêt

• Justifications : Minimisation de la perturbation d’un écosystème

• Comportements appropriés :

ü Fècesetpapiersdoiventêtreenterrés(unemachettepeutêtreempruntéeàtoutmomentauprèsduper-

sonneldeRAE).

ü IleststrictementinterditdejeterdesdéchetssurlesitedeRAEettouslestypesdedétritusdoiventêtre

rapportésensortantdelaforêt.

ü Necollectezpasd’organismesvivantsdanslaforêt(fleurs,insectes,graines,etc.).

G. Orangs-outans : sauvages et ex-captifs

Protocoles de santé des orangs-outans de Sumatra et directives aux visiteurs

du site d’écotourisme de Bukit Lawang (SOS 2008)

LorsdevotrerandonnéedanslaforêtdeBukitLawang,ilestimportantdevousrappelerquevousentrezdansl’habitatd’unedes

espèceslesplusraresdegrandssingesaumonde.

Lapopulationd’orangs-outansdeSumatraàBukitLawangadeuxoriginesdifférentes:

1. Desindividusautrefoiscaptifsquiontétéréhabilitésetrelâchésenforêt.Lesexpériencesdecaptivitéetderéhabilitationfont

quesouventlesorangs-outansrelâchésencoursderéhabilitationn’ontpaspeurdeshommesous’attendentmêmeàétablir

unerelationaveceux.

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2. Lesindividussauvages,dontcertainssontdevenushabituésàlaprésencehumaineetd’autresencorenaïfs(c’est-à-direnon

habituésàlaprésencedepersonnesdansleurhabitatforestier).

Uneattitudeinappropriéedesvisiteurspeutavoirdesrépercussionsnégativessurlecomportementetlasantédesorangs-outans

desdeuxpopulations,cequirisquedelesmettreensituationdestressetqu’ilstombentmalades.Enrespectantcesrèglessimples,

lesvisiteurspeuventobserver lesorangs-outansdeSumatraàBukitLawangd’unemanièresûrepoureux-mêmesetpour les

orangs-outanstoutenvivantuneexpérienceplusnaturelleetuniqueenmilieuforestier.

Responsabilités du groupe

• Legroupedoitavoirunetaillemaximaledeseptvisiteursenforêt.Larecherchesurd’autressitesd’écotourismeper-

mettantlesrandonnéesd’observationdegrandssingesmontrequelatailled’ungroupedevisiteurspeutinfluencer

lecomportementdesgrandssingesrencontréset(enconséquence)l’expériencedesvisiteurs.Lorsquelesgroupes

devisiteurssonttropgrands,lesanimauxdeviennentstressés,nerveuxets’éloignent.

• Chaquemembred’ungroupedevisiteursdoitmaintenirunedistanceminimaledeDIXMÈTRESdel’orang-outanle

plusproche.Lepotentieldecontagion,d’hommeàorang-outancommed’orang-outanàhomme,esttrèsélevéen

raisondelarelationgénétiquetrèsprochedeshommesetdesgrandssinges.Lapneumonie,lagrippe,latuberculose,

leshépatitesA,B,CetE,lecholéra,l’herpès,lesparasitesoumêmeunrhumebanalpeuventsetransmettreentre

leshommesetlesgrandssinges.

o Cettedistancesertàprotégerlesvisiteursd’unepossibleattaquedesorangs-outans.Ceciestunfacteur

réelchezlesex-captifscarlaplupartd’entreeuxn’ontpaspeurdel’hommeaprèsavoirvécuencaptivité

etétéréhabilitésparl’homme;cen’estpasunepréoccupationmajeurepourlesorangs-outanssauvages.

o Siunorang-outansedéplaceendirectiond’ungroupedevisiteursoud’unmembredugroupe,leguide

estleprincipalresponsabledefairereculertoutlegroupe(gardantladistanceminimaleàtoutmoment).

Chaquemembredugroupedoitcependantsedéplacerloind’unorang-outanquis’approcheetalerterles

autrespersonnes.

• Unefoisenprésencedesorangs-outans(moinsde50mètres,ladistanceàlaquellelesorangs-outanssontconsidé-

réscommes’associantentreeux),lesvisiteursnedoiventpasresterPLUSD’UNEHEURE.Lavisiteseraformellement

chronométréeàpartirdumomentd’entréeencontactaveclesorangs-outans.Lorsquecettepériodeestpassée,le

groupedoitpartirdelazoneoùsetrouvel’orang-outan.

o Leguideestenchargeduchronométrageetlapérioded’observationNEPEUTPASêtreprolongée.

• IlfautvoussouvenirquelesvisiteurssontleshôtesduparcnationaldeGunungLeuser,l’habitatdesorangs-outans

etquelasituationoptimalepourlesorangs-outansestdesedéplacerlibrementetdecherchernaturellementleur

nourritureenforêtsansperturbationexcessive.

Observation des orangs-outans

Lesorangs-outansdeSumatrapartagentplusde96,5%deleurADNavecl’hommeetprésententdenombreusessimilaritésavec

notreespèce. Ilest importantdegarderà l’espritque lesorangs-outanssontdesêtrestrès intelligents,qui réfléchissentetqui

ressententetdoiventêtretraitésavecsoinetrespectquileursontdus.LesvisiteursdusitedeBukitLawangdoiventrespecterces

règlesde«bienséanceaveclesorangs-outans»:

• Lesvisiteursnedoivent toucher lesorangs-outansenaucuncas.Les toucherest trèsdangereuxpourplusieurs

raisons : lesmaladies, les infectionsetmême lesparasitespeuvent facilementse transmettreentre leshommes

etlesorangs-outansetuncontactphysiqueenaugmentelaprobabilité.Lecontactdonneaussiàl’orang-outanla

possibilitédes’emparerdequelquechose;certainslefont,desquatrepiedsetmains,généralementpourvolerde

lanourritureoud’autresaffaires.Unorang-outanmatureestenvironquatrefoisplusfortqu’unhommeetpeutinfliger

desblessuresgravesoumortelless’ilsesentmenacé,irritéoucontrarié.

o Lesjumellespeuventêtreutilesenpermettantdemieuxvoirlesorangs-outansàunedistancesûre.Les

jumellesnesontàutiliserquesiorangs-outanssontdétendus;ilfautarrêterdelesutiliserdèsqueles

orangs-outansmontrentdessignesd’agitation.Leslentillesdejumellesbraquéessurlesorangs-outans

peuventévoquerdes«grosyeux»etlesorangs-outanssemblentparfoislestrouvergênantes.

o Les directives pour les jumelles s’appliquent aux appareils photos. Les lentilles d’appareil photo sont

parfoisplusgrossesquecellesdesjumellesetpeuventirriterlesorangs-outans.Veuillezégalementlimiter

l’utilisationduflashquipeutaussigênerlesorangs-outans.

• Lesvisiteursnedoiventenaucuncasdonnerdelanourritureauxorangs-outans.

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• Lesvisiteursnedoiventenaucuncasresterousedéplaceràunendroitquilesplaceentredeuxorangs-outans,en

particulierentreunemèreetsonpetitouunmâleetsafemelle.Lesmèresorangs-outanssontextrêmementprotec-

tricesetpeuventdeveniragressivessiellespensentqueleurpetitestmenacé.Lesorangs-outansmâlespeuvent

deveniragressifssiquelqu’uns’approchedeleurpartenaireetpeuventmenacer,poursuivreoumêmeattaquerl’intrus.

• Lesvisiteursetlesguidesnedoiventpasappelerlesorangs-outansoulesattirerd’unemanièreoud’uneautrepour

modifierleurcomportement.Appelerouattirerlesorangs-outanspeutlesmettreensituationdestressetperturber

systématiquementleurcomportementnaturel.

• Lesvisiteursdoiventéviterde fairedesgestesbrusquesetnedoiventpas tenterd’attirer l’attentiondesorangs-

outansenagitant lesbras,pour lesmêmesraisonscitéesci-dessus.Ceciperturbe lecomportementdesorangs-

outans,peutlescontrarieretprovoquerdesmenacesouuneagressionplusgrave.

• Lesvisiteursdoiventéviterdefairetropdebruitenforêtetessayerdeparleràvoixbasse.Lesorangs-outanspeuvent

interpréterunbruitfortcommeunemenaceetyrépondreparlafuiteouparlamenace.

oSiunorang-outancommenceà fairedesvocalisationsdebaiseraigu,desgrognementsoudesgronde-

mentsrauquesoudesamplificationsdevocalises(«raspberry»),àcasseretàjeterdesbranchesouà

secouerdesarbres,cesontdessignesd’irritationetdemenacesagressives.Ilvautmieuxpartiretlaisser

l’orang-outanseul.

Responsabilités du visiteur

• Lesvisiteursnedoiventpasentrerenforêts’ilsnesesententpasbienous’ilsonteurécemmentunemaladieet/oula

diarrhée.Levisiteuralaresponsabilitémoraledesignalertoutsymptômeàsonguideavantd’entrerenforêt.Passer

dutempsàproximitédesorangs-outansdanscetétatposeunrisqueimportantdecontagion,pouvantentraînerleur

mort–cequiadéjàétélecas.Unorang-outaninfectéparl’hommepeutaussicontaminerd’autresorangs-outans.

o Sileguidepensequ’unvisiteurn’estpasenassezbonétatpourentrerdanslaforêt,ilouelleal’autorité

deluirefuserl’entrée.

• Lesvisiteursnedoiventpasapporterdelanourritureenforêt.Sinécessaire(pourlesrandonnéespluslonguesoules

casspéciaux),leguidedoittransporterlanourriturepourlagarderentoutesécurité.

Une scène qui n’est pas inhabituelle sur des sites de tourisme avec des anciens orangs-outans captifs, illustrant le potentiel de rencontres

agressives et de transmission des maladies. Photo © Steve Unwin.

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o Mangeroumêmeavoirdelanourritureenévidenceenforêtaugmentelerisquedetransmissiondemala-

diesetd’attaquesd’orangs-outans.Volerlanourritureconstituel’unedesprincipalesraisonsdecontacts

etd’attaquesd’orangs-outans.Avoirdelanourritureenévidenceconstitueuneprovocationmajeure.Sans

nourriture,lesorangs-outansapprendrontqu’ilnesertàriend’attaquer,cequipermetd’avoiruneexpé-

rienceplussûrepourTOUSlesorangs-outansetTOUSlesvisiteursetguidesàl’avenir.

• Lesvisiteursdoiventtransportertousleursdétritusensortantdelaforêt.

o Ceciinclutlespeluresdefruitscartoutenourritureabandonnéepeutattirerlesorangs-outansplustardet

favoriserlatransmissiondemaladies.

o Ilestpréférabled’apporterlemoinsdechosespossiblesetseulementl’essentielafindelimiterlespossi-

bilitésdeperte/dégâts.

o Évitezdefumerenforêt.IlESTINTERDITdefumerenprésencedesorangs-outans.

• Silevisiteurabesoindedéféquerenforêt,ildoits’assurerdelefaireloindesorangs-outansetdecreuseruntrou(au

moinsde30cmdeprofondeur)etdelecomblerensuite.Sipossible,lesvisiteursdoiventattendredesortirdelaforêt.

Responsabilités en forêt

Commetouteforêttropicale,BukitLawangetleszonesvoisinesreprésententunhabitatcompliquéetdivers(maissurtoutfragile).Le

systèmeforestierdanssonensembleestunréseauàd’équilibredélicatd’espècesanimalesetvégétales.Denombreusesespèces

sontfortementdépendanteslesunesdesautres.Enconséquence,nousdemandonsànosvisiteursderespectercetterèglesimple:

• Lesvisiteursnedoiventpasprélever,endommager,oualtérerlavégétationdelaforêt.Feuilles,grainesetcoquilles

jouentunrôledansl’écosystèmeforestieretnedoiventpasêtrecollectées.

Chaque personne entrant en forêt a la responsabilité de contribuer à la survie de cette espèce en danger critique d’extinction et

de son habitat. Les visiteurs doivent dissuader d’autres membres de leur groupe, y compris leurs guides, d’agir d’une manière

contraire à ces directives et doivent exprimer leur désaccord et rapporter au bureau du parc national toute activité posant un

risque pour les visiteurs ou pour les orangs-outans.

Avec votre aide et votre coopération, l’orang-outan peut continuer à s’épanouir à Bukit Lawang et les visiteurs pourront en pro-

fiter et les apprécier dans leur habitat forestier naturel pour toutes les années à venir.

Appendice II – Informations sur les masques faciaux/masques respiratoires N95

Masques faciaux/Masques chirurgicaux contre masques respiratoires N95 :Cedocumentrecommandeleportdemasquesres-

piratoiresN95commemeilleurepratiquepourtouslesvisiteurscomprenantlesemployés,lestouristesetleschercheurs,quis’ap-

prochentdegrandssingessauvagesàunedistanceinférieureouégaleà10mètres.Comptetenudelagrandevariétédemasques

disponiblessurlemarché,dénommés«masquesfaciaux»,«masqueschirurgicaux»ou«masquesrespiratoires»,letexteci-des-

sousdécritlesdifférencesentrelestypesdemasquesetfournitdesinformationssupplémentaires.Lesinformationssontadaptées

d’élémentsfournispardesréseauxspécialisésdanslasantéhumaine(CDC2004;CDC2006;Drelleret al.2006;FDA2009)et/ou

derecommandationsdevétérinairesspécialistesdesgrandssinges(MGVP2008;MGVP2009).

Masques faciaux :unmasquefacialestdisposableetseportedemanièreàconstituerunebarrièrephysiqueentrelaboucheet

lenezduporteuretdescontaminantspotentielsdansl’environnementimmédiat.Lesmasquesfaciauxpeuventêtrequalifiésde

chirurgicaux,laser,d’isolement,dentairesoumédicaux.Lesmasquesfaciauxsetrouventendifférentesépaisseursetcapacitésde

protectionduporteurducontactdeliquides.Cespropriétéspeuventaussiinfluencerlafacilitépourleporteurderespireràtravers

lemasqueainsiquelacapacitédeprotectiondumasque.Correctementporté,unmasqueapourobjectifdebloquerlesgouttelettes

àgrandesparticules(d’undiamètresupérieurà50-100μm), leséclaboussuresoulespostillonsquipeuventcontenirdesagents

infectieuxafinqu’ilsneparviennentpasàlaboucheouaunezduporteur.Lesmasquespeuventaussiréduirel’expositiond’autres

personneset/ougrandssingesauxsécrétionsrespiratoiresduporteur.Siunmasquepeutefficacementbloquerleséclaboussures

etlesgouttelettesengrandesparticules,ilnepermetnidefiltrernidebloquerdesparticulesdetrèspetitestaillesensuspension

quipeuventsetransmetteentoussantouenéternuant.Lesmasquessimplesnefournissentpasuneprotectiontotalecarilsnese

portentpasdemanièreserréesurlevisageduporteur.

Masques respiratoires N95 :S’ilsemblesimilaireaumasquesimplepourlesnon-spécialistes,unmasquerespiratoireN95estun

dispositifrespiratoiredeprotectionbienserrésurlevisageetfiltrantefficacementlesparticulesensuspensionycompriscelles

detrèspetitetaille.L’appellation«N95»signifiequelestestsdelaboratoiremontrentquelemasquerespiratoirebloqueaumoins

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95%desparticulesdetrèspetitetaille(inférieuresà10μm)notammentcellesensuspensionproduitesdirectementparlatouxou

l’éternuement.LesmasquesquiontunenotesupérieureàN95,c’est-à-direN99ouN100,sontaussiacceptablescarilsbloquent

unpourcentageplusélevédeparticules.UnmasquerespiratoireN95doitêtreajustécorrectement,serrémaisconfortable,pourêtre

efficace.Ilestrelativementsimpledevérifierl’ajustement:àl’inspiration,lemasquedoits’affaisseretàl’expiration,ilnedoityavoir

aucunefuiteautourduvisage.Lorsqu’ilestcorrectementajusté,lemasquerespiratoireN95aunemeilleurecapacitédefiltrationque

lesmasquessimplesmaisiln’éliminepascependanttouslesrisquesdecontagion.LesmasquesrespiratoiresN95neconviennent

pasauxenfantsouauxpersonnesayantunepilositéfacialecarilsnepeuventpasêtreajustéscorrectement.S’ilssontplusserrés,

ilfaudraitfaireplusd’effortpourrespireretcecidoitêtreexpliquéauporteuravantl’utilisation.Certainespersonnessouffrantde

troublesrespiratoireschroniques,cardiaquesouautrespeuventavoirdesdifficultésàporterlesmasquesN95.Cependant,cetype

detouristeneserasansdoutepasintéresséparletourismedevisiondesgrandssinges,enparticulierpardesactivitésimpliquant

desrandonnéesdifficiles.CertainsmodèlesdeN95ontdesvalvesd’expirationquifacilitentlarespirationetaidentàréduirel’ac-

cumulationdechaleur,maiscesmodèlesserontpluschers.UntypedemasquerespiratoireN95appelée«duck-bill»laisseplus

d’espaceetaététestéparleMGVP(MGVP2008)pourévaluerleconfortetlaréductiondubrouillagedejumellesetdelunettes.

Masques respiratoires chirurgicaux N95 : DesmasquesrespiratoiresN95sontvenduspourlaconstructionoud’autressituations

poussiéreusesafindeprotégerleporteurcontrel’inhalationdeparticulesnocives.LesmasquesrespiratoireschirurgicauxN95sont

approuvéspourunusagemédicaletrespectentdesnormesadditionnellespourdesmasqueschirurgicaux.Ainsi,lameilleurepra-

tiquerecommandéepourletourismedevisiondesgrandssingesestleportd’un«masquerespiratoirechirurgicalN95».

Sources d’information sur les masques :DessitesInternetd’informationsurlasantépubliquefournissentd’autresinformationssur

lestypesdemasquessimplesetrespiratoiresdécritsci-dessus.Uneexcellentesource,comprenantdesimagesdesdifférentstypes

demasques,décrivantendétaillesfacteursliésàl’hôte,aupathogèneetàl’environnementquiinfluencentlepotentield’infection

d’uneparticulepeutêtretrouvéausiteinternetsuivant:www.flu.gov/professional/hospital/maskguidancehc.html

Élimination des masques simples et respiratoires usagés :lesmasquessimplesetrespiratoiressontàusageunique.Lesmasques

usagésdoiventêtreplacésdansunsacenplastiqueettransportésen-dehorsdel’habitatdugrandsingeoudanslecampdebase

etéliminésensuitedemanièrehygiénique–s’ilssontàbasedepapier,ilspeuventêtrebrûlés.Lesemployésdoiventselaverles

mainsouutiliserunelotionantiseptiqueaprèsavoirmanipulélesmasquesusagés.

Achat de masques : cedocumentauneportéemondialeetilestdoncdifficiledefourniriciunelistedefournisseursdemasques.

Lesréseauxd’appuivétérinaireetlesministèresdesantépubliquedevraientpouvoirfournirdesdirectivessurlesoptionsd’achat

demasquesdanschaquerégiongéographique.

Guide portant un masque chirurgical N95, Parc national des Virunga, RDC. Photo © Christina Ellis.

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Documents occasionnels de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN1. Species Conservation Priorities in the Tropical Forests of Southeast Asia. Edited by R.A. Mittermeier and W.R. Konstant, 1985, 58pp. 2. Priorités en matière de conservation des espèces à Madagascar. Edited by R.A. Mittermeier, L.H. Rakotovao, V. Randrianasolo, E.J.

Sterling and D. Devitre, 1987, 167pp.3. Biology and Conservation of River Dolphins. Edited by W.F. Perrin, R.K. Brownell, Zhou Kaiya and Liu Jiankang, 1989, 173pp.4. Rodents. A World Survey of Species of Conservation Concern. Edited by W.Z. Lidicker, Jr., 1989, 60pp.5. The Conservation Biology of Tortoises. Edited by I.R. Swingland and M.W. Klemens, 1989, 202pp. 6. Biodiversity in Sub-Saharan Africa and its Islands: Conservation, Management, and Sustainable Use. Compiled by S.N. Stuart and

R.J. Adams, with a contribution from M.D. Jenkins, 1991, 242pp.7. Polar Bears: Proceedings of the Tenth Working Meeting of the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group, 1991, 107pp.8. Conservation Biology of Lycaenidae (Butterflies). Edited by T.R. New, 1993, 173pp.9. The Conservation Biology of Molluscs: Proceedings of a Symposium held at the 9th International Malacological Congress, Edinburgh,

Scotland, 1986. Edited by A. Kay. Including a Status Report on Molluscan Diversity, by A. Kay, 1995, 81pp.10. Polar Bears: Proceedings of the Eleventh Working Meeting of the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group, January 25 – 28 1993,

Copenhagen, Denmark. Compiled by Ø. Wiig, E.W. Born and G.W. Garner, 1995, 192pp.11. African Elephant Database 1995. M.Y. Said, R.N. Chunge, G.C. Craig, C.R. Thouless, R.F.W. Barnes and H.T. Dublin, 1995, 225pp.12. Assessing the Sustainability of Uses of Wild Species: Case Studies and Initial Assessment Procedure. Edited by R. and C. Prescott-

Allen, 1996, 135pp.13. Tecnicas para el Manejo del Guanaco [Techniques for the Management of the Guanaco]. Edited by S. Puig, South American Camelid

Specialist Group, 1995, 231pp.14. Tourist Hunting in Tanzania. Edited by N. Leader-Williams, J.A. Kayera and G.L. Overton, 1996, 138pp.15. Community-based Conservation in Tanzania. Edited by N. Leader-Williams, J.A. Kayera and G.L. Overton, 1996, 226pp.16. The Live Bird Trade in Tanzania. Edited by N. Leader-Williams and R.K. Tibanyenda, 1996, 129pp.17. Sturgeon Stocks and Caviar Trade Workshop: Proceedings of a Workshop, 9 – 10 October 1995 Bonn, Germany. Federal Ministry for

the Environment, Nature Conservation and Nuclear Safety and the Federal Agency for Nature Conservation. Edited by V.J. Birstein, A. Bauer and A. Kaiser-Pohlmann, 1997, 88pp.

18. Manejo y Uso Sustentable de Pecaries en la Amazonia Peruana. R. Bodmer, R. Aquino, P. Puertas, C. Reyes, T. Fang and N. Gottdenker, 1997, 102pp.

19. Proceedings of the Twelfth Working Meeting of the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group, 3 – 7 February 1997, Oslo, Norway. Compiled by A.E. Derocher, G.W. Garner, N.J. Lunn and Ø. Wiig, 1998, 159pp.

20. Sharks and their Relatives – Ecology and Conservation. Compiled by M. Camhi, S. Fowler, J. Musick, A. Bräutigam and S. Fordham, 1998, 39pp. (Also in French)

21. African Antelope Database 1998. Compiled by R. East and the IUCN/SSC Antelope Specialist Group, 1999, 434pp.22. African Elephant Database 1998. R.F.W. Barnes, G.C. Craig, H.T. Dublin, G. Overton, W. Simons and C.R. Thouless, 1999, 249pp.23. Biology and Conservation of Freshwater Cetaceans in Asia. Edited by R.R. Reeves, B.D. Smith and T. Kasuya, 2000, 152pp.24. Links between Biodiversity Conservation, Livelihoods and Food Security: The Sustainable Use of Wild Species for Meat. Edited by

S.A. Mainka and M. Trivedi, 2002, 137pp. (Also in French)25. Elasmobranch Biodiversity, Conservation and Management. Proceedings of the International Seminar and Workshop, Sabah, Malaysia,

July 1997. Edited by S.L. Fowler, T.M. Reed and F.A. Dipper, 2002, 258pp.26. Polar Bears: Proceedings of the Thirteenth Working Meeting of the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group, 23 – 28 June 2001, Nuuk,

Greenland. Compiled by N.J. Lunn, S. Schliebe and E.W. Born, 2002, 153pp.27. Guidance for CITES Scientific Authorities: Checklist to Assist in Making Non-detriment Findings for Appendix II Exports. Compiled by

A.R. Rosser and M.J. Haywood, 2002, 146pp.28. Turning the Tide: The Eradication of Invasive Species. Proceedings of the International Conference on Eradication of Island Invasives.

Edited by C.R. Veitch and M.N. Clout, 2002, 414pp.29. African Elephant Status Report 2002: An Update from the African Elephant Database. J.J. Blanc, C.R. Thouless, J.A. Hart, H.T. Dublin,

I. Douglas-Hamilton, C.G. Craig and R.F.W. Barnes, 2003, 302pp.30. Conservation and Development Interventions at the Wildlife/Livestock Interface: Implications for Wildlife, Livestock and Human Health.

Compiled by S.A. Osofsky and S. Cleaveland, W.B. Karesh, M.D. Kock, P.J. Nyhus, L. Starr and A. Yang, 2005, 220pp.31. The Status and Distribution of Freshwater Biodiversity in Eastern Africa. Compiled by W. Darwall, K. Smith, T. Lower and J.-C. Vié, 2005, 36pp.32. Polar Bears: Proceedings of the 14th Working Meeting of the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group, 20–24 June 2005, Seattle,

Washington, USA. Compiled by J. Aars, N.J. Lunn and A.E. Derocher, 2006, 189pp.33. African Elephant Status Report 2007: An Update from the African Elephant Database. Compiled by J.J. Blanc, R.F.W. Barnes,

C.G. Craig, H.T. Dublin, C.R. Thouless, I. Douglas-Hamilton and J.A. Hart, 2007, 275pp.34. Best Practice Guidelines for Reducing the Impact of Commercial Logging on Great Apes in Western Equatorial Africa. D. Morgan and

C. Sanz, 2007, 32pp. (Also in French)35. Best Practice Guidelines for the Re-introduction of Great Apes. B. Beck K. Walkup, M. Rodrigues, S. Unwin, D. Travis, and T. Stoinski,

2007, 48pp. (Also in French and Bahasa Indonesia)36. Best Practice Guidelines for Surveys and Monitoring of Great Ape Populations. H. Kühl, F. Maisels, M. Ancrenaz and E.A. Williamson, 2008,

32 pp. (Also in French)37. Best Practice Guidelines for the Prevention and Mitigation of Conflict Between Humans and Great Apes. K. Hockings and T. Humle,

2009, 41pp. (Also in French and Bahasa Indonesia)

Un bon nombre de ces publications sont disponibles en ligne sur le site : www.iucn.org/themes/ssc/publications/thematic_pubs.htm

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