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Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singesElizabeth J. Macfie et Elizabeth A. WilliamsonAvec la contribution de Marc Ancrenaz, Chloé Cipolletta, Debby Cox, Christina Ellis, David Greer, Chloe Hodgkinson, Anne Russon et Ian Singleton
Éditeur de la série : E.A. Williamson
Document occasionnel de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN No. 38
Au sujet de l’UICN
L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, aide à trouver des solutions pratiques aux problèmes de l’environnement et du développement les plus pressants de l’heure.
L’UICN œuvre dans les domaines de la biodiversité, des changements climatiques, de l’énergie, des moyens d’existence et lutte en faveur d’une économie mondiale verte, en soutenant la recherche scientifique, en gérant des projets dans le monde entier et en réunissant les gouvernements, les ONG, l’ONU et les entreprises en vue de générer des politiques, des lois et de bonnes pratiques.
L’UICN est la plus ancienne et la plus grande organisation mondiale de l’environnement. Elle compte plus de 1 000 membres, gouvernements et ONG, et près de 11 000 experts bénévoles dans quelque 160 pays. Pour mener à bien ses activités, l’UICN dispose d’un personnel composé de plus de 1 000 employés répartis dans 60 bureaux et bénéficie du soutien de centaines de partenaires dans les secteurs public, privé et ONG, dans le monde entier.
Web: www.uicn.org
La Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICNLa Commission de la sauvegarde des espèces (CSE) est la plus grande des six Commissions bénévoles de l’UICN avec un réseau
mondial d’environ 8000 experts. La CSE conseille l’UICN et ses membres sur les nombreux aspects techniques et scientifiques de la conservation des espèces et consacre ses efforts à préserver la diversité biologique. La CSE apporte une contribution notable aux accords internationaux concernant la conservation de la diversité biologique.
Web: www.iucn.org/themes/ssc
Le Programme pour les espèces de l’UICNLe Programme de l’UICN pour les espèces soutient les activités de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN et de
ses groupes de spécialistes, tout en appliquant des initiatives de conservation des espèces au niveau mondial. Il fait partie intégrante du Secrétariat de l’UICN et il est géré depuis le Siège international de l’UICN à Gland, en Suisse. Le Programme pour les espèces comprend plusieurs unités techniques qui se consacrent au commerce des espèces sauvages, à la Liste rouge, aux évaluations de la biodiversité des eaux douces (toutes se trouvent à Cambridge, Royaume-Uni) et à l’initiative d’Évaluation de la biodiversité mondiale (située à Washington, États-Unis).
Le Groupe de spécialistes des primates UICN/CSE Le Groupe de spécialistes des primates (GSP) se préoccupe de la conservation de plus de 630 espèces et sous-espèces de prosimiens,
de singes et de grands singes. Il a pour tâches particulières d’effectuer des évaluations des états de conservation, de compiler des plans d’action, d’émettre des recommandations sur des sujets liés à la taxonomie et de publier des informations sur les primates pour les orientations de politiques de l’UICN. Le GSP facilite l’échange d’informations essentielles parmi les primatologues et la communauté professionnelle de la conservation. Russell A. Mittermeier est le Président du GSP, Anthony B. Rylands est le Vice-président et Liz Williamson est la Coordinatrice de la section sur les grands singes.
Web: www.primate-sg.org/
Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes
Avec la contribution de Marc Ancrenaz, Chloé Cipolletta, Debby Cox, Christina Ellis, David Greer, Chloe Hodgkinson, Anne Russon et Ian Singleton
Elizabeth J. Macfie et Elizabeth A. Williamson
Éditeur de la série : E.A. Williamson
La terminologie géographique employée dans cet ouvrage, de même que sa présentation, ne sont en aucune manière l’expression d’une opinion quelconque de la part de l’UICN ou des autres organisations concernées sur le statut juridique ou l’autorité de quelque pays, territoire ou région que ce soit, ou sur la délimitation de ses frontières. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de l’UICN ou des autres organisations qui y ont participé.
L'UICN et les autres organisations concernées rejettent toute responsabilité en cas d'erreurs ou d'omissions intervenues lors de la traduction en français de ce document dont la version originale est en anglais.
Publié par : UICN, Gland, Suisse
Droits d'auteur : © 2010 Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources
La reproduction de cette publication à des fins non commerciales, notamment éducatives, est permise sans autorisation écrite préalable du détenteur des droits d’auteur à condition que la source soit dûment citée.
La reproduction de cette publication pour la revente ou à d'autres fins commerciales est interdite sans autorisation écrite préalable du détenteur des droits d'auteur.
Citation : Macfie, E.J. et Williamson, E.A. (2010). Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes. Gland, Suisse : Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICN. 85 pp.
ISBN : 978-2-8317-1272-7
Photos couvertures: [Recto] Gorille de plaine de l’ouest, Parc approuvé national de Loango, Gabon. Photo © Christopher Orbell/MPI-EVAN. [Verso] Orang-outan de Sumatra, Parc national de Gunung Leuser, Indonésie. Photo © Perry van Duijnhoven.
Traduction : Fanja Andriamialisoa
Disponibilité : http://www.primate-sg.org/
iii
Table des matières
Section 1 : Résumé exécutif ...............................................................................................................................................1
Section 2 : Introduction ......................................................................................................................................................2
2.1 LeGroupedespécialistesdesprimatesetlaSGS..................................................................................................................22.1.1 Liensavecd’autreslignesdirectricesdemeilleurespratiquespourlaconservationdesgrandssinges...............2
2.2 Objectifsdeceslignesdirectrices............................................................................................................................................4
2.3 Publiccible 5
2.4 Scénariosdetourismedevisiondesgrandssingesabordésdanscedocument...................................................................62.4.1 Comparaisonentresitesdemilieuxnaturelsetancienssitesdecaptivité.............................................................6
2.5 Introductionautourismedevisiondesgrandssinges.............................................................................................................72.5.1 Pouvons-nousqualifierletourismedevisiondesgrandssingesde«tourismedurable»oud’«écotourisme»?....8
Section 3 : Expériences mondiales du tourisme de vision des grands singes .....................................................................9
3.1 Historiquedutourismedevisiondesgrandssinges...............................................................................................................9
3.2 Leçonsapprisesdesprogrammestouristiquessurlesgrandssinges..................................................................................123.2.1 Letourismedevisiondesgrandssinges—unoutilouunemenacepourlaconservation?.................................123.2.2 Intérêtmondialpourletourismedevisiondesgrandssingescommestratégiedeconservation.......................133.2.3 Lesdifférencesentrelesespècesquiontuneimportancepourletourismedevisiondesgrandssinges..........133.2.4 Profilsdesvisiteursimpliquésdansletourismed’observationdesgrandssinges..............................................143.2.5 Différentstypesdetourismedevisiondesgrandssinges....................................................................................143.2.6 Lagestiondesattentesdestouristes....................................................................................................................153.2.7 Laréplicationdesexpériencesréussiesn’estpastoujourspossiblenisouhaitable............................................153.2.8 Impactdel’insécuritésurlesmarchéstouristiques..............................................................................................153.2.9 Impactdel’économiemondialesurlesmarchéstouristiques..............................................................................163.2.10 L’habituation-uneopérationinvariablementlongueetrisquée............................................................................163.2.11 Lerenforcementdesrèglementationstouristiquesestessentielmaissouventinsuffisant..................................173.2.12 Évaluationd’impactsenvironnementauxetétudesdefaisabilité..........................................................................183.2.13 Lesétudesd’impactsetleprogrammedesuivisontessentiels...........................................................................193.2.14 Letourismedevisiondesgrandssingescommeoutildedéveloppementpourlescommunautéslocales........203.2.15 Importancedel’évaluationéconomiqueetdesétudesdelademandetouristique..............................................213.2.16 Importancedesévaluationsducomportementdupersonnelenchargedesactivitéstouristiques.....................223.2.17 Toutestquestiond’emplacement.........................................................................................................................223.2.18 L’approvisionnementennourrituren’estappropriéniàl’habituationniautourisme............................................223.2.19 RéductiondurisquedecontagionavecdesmasquesrespiratoireschirurgicauxN95........................................223.2.20 Leproblèmedutourismeavecdesgrandssingesayantautrefoisvécuencaptivité...........................................243.2.21 Conclusionsàpartirdesleçonsapprises..............................................................................................................24
Section 4 : Impacts du tourisme de vision des grands singes ...........................................................................................26
4.1 Tableaudesbénéficespotentielsdutourismedevisiondesgrandssinges..........................................................................26
4.2 Tableauxdescoûtsetinconvénientspotentielsdutourismedevisiondesgrandssinges....................................................27
4.3 Discussionsurlesprincipauximpactsdutourisme...............................................................................................................304.3.1 Impactpositifclé-financementdurabledelaconservation.................................................................................304.3.2 Impactpositifclé-renforcementdusuivietdelaprotectiondesgrandssinges.................................................304.3.3 Impactnégatifcritique-transmissiondemaladies...............................................................................................304.3.4 Impactnégatifcritique-changementsdecomportement....................................................................................324.3.5 Impactnégatifcritique-vulnérabilitéaubraconnage...........................................................................................33
4.4 Conclusionssurlesimpactsdutourisme..............................................................................................................................33
Section 5 : Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes ..............33
Lignes Directrices Globales pour tous les Grands Singes ..................................................................................................34
5.1 Principesàappliquerpourqueletourismesoitunoutildeconservationdesgrandssinges...............................................345.1.1 Letourismen’estpasunepanacéenipourlaconservationdesgrandssingesnipourgénérerlesrevenus......345.1.2 Letourismepeutrenforcerl’appuiàlong-termedelaconservation.....................................................................34
iv
5.1.3 Laconservationdoitconstituerl’objectifprincipaldutourismedevisiondesgrandssinges.............................. 345.1.4 Lesbénéficesdelaconservationdoiventlargementsurpasserlesrisquespotentiels......................................... 345.1.5 L’investissementetlesactionspourlaconservationdoiventperpétuellementêtremaintenus........................... 345.1.6 Letourismedevisiondesgrandssingesdoitreposersurdesbasesscientifiquesrigoureusesetobjectives.... 355.1.7 Lesavantagesetprofitsdescommunautéslocalesdoiventêtremaximisés....................................................... 355.1.8 Leprofitdespartenairesdusecteurprivénedoitpasêtrelaforcemotrice......................................................... 355.1.9 Ledéveloppementdutourismedoitêtreguidéparunecompréhensioncomplètedesimpacts......................... 35
5.2 Phased’évaluation.................................................................................................................................................................365.2.1 Connaissancedescoûtsetdesbénéficesparlespartiesprenantes................................................................... 365.2.2 Critèrespoursélectionnerlessitesdetourismedevisiondesgrandssinges...................................................... 365.2.3 Étudesdefaisabilitéetanalysed’impactsdessitespotentiels............................................................................ 375.2.4 Autresévaluationsnécessairespourprendreunedécisionsurl’expansiondutourisme..................................... 38
5.3 Phasedeplanification............................................................................................................................................................385.3.1 Optimisationdesimpactscommeélémentclédeconceptiond’unprogramme.................................................. 385.3.2 Évaluationdesimpactsdel’habituation................................................................................................................ 395.3.3 Critèresdesélectiond’unsiteoud’ungroupe...................................................................................................... 395.3.4 Développementetaffinagedesprotocolesd’habituation..................................................................................... 415.3.5 Plansdedéveloppementtouristiquepourdessitesjugésadéquatsetfaisables................................................ 42
5.4 Phasededéveloppement.......................................................................................................................................................44
Lignes directrices pendant l’habituation : ............................................................................................................................445.4.1 Pasd’apportdenourriture..................................................................................................................................... 445.4.2 Respectdesprotocolesd’habituation................................................................................................................... 445.4.3 Distancescibléespourl’habituation...................................................................................................................... 445.4.4 Habituationauxobservateursportantdesmasqueschirurgicaux........................................................................ 445.4.5 Éviterl’habituationexcessive................................................................................................................................ 45
Atténuation des impacts : .....................................................................................................................................................465.4.6 Suivisanitaireetréponsevétérinaire..................................................................................................................... 465.4.7 Programmesdesantépourlesemployés............................................................................................................. 465.4.8 Programmesdesantécommunautaires................................................................................................................ 465.4.9 Sensibilisationetimplicationdescommunautésdanslesactivitéstouristiquesd’observationdesgrandssinges....46
Systèmes de gestion : ...........................................................................................................................................................485.4.10 Systèmesderéservationstouristiques.................................................................................................................. 485.4.11 Structuresdeprix.................................................................................................................................................. 495.4.12 Effortsdepromotion.............................................................................................................................................. 505.4.13 Aspectsliésaupersonnel...................................................................................................................................... 505.4.14 Formationdupersonnel......................................................................................................................................... 515.4.15 Plansdesecoursetd’urgence.............................................................................................................................. 52
5.5 Phasedemiseenœuvre—règlements...................................................................................................................................53
Règlements – Avant la visite .................................................................................................................................................535.5.1 Diffusiondesrèglementsparlesopérateurstouristiquesetlesagencesderéservation..................................... 535.5.2 Vaccination............................................................................................................................................................. 53
Règlements – À l’arrivée .......................................................................................................................................................535.5.3 Présentationdesimpactsdutourismeetdesaspectsdesécurité...................................................................... 535.5.4 Évaluationguidéedesantéavantledépart........................................................................................................... 545.5.5 Évaluationdesantéprofessionnelle...................................................................................................................... 54
Règlements – Pendant la visite ............................................................................................................................................545.5.6 Nombremaximaldetouristesdansungroupe..................................................................................................... 545.5.7 Uneseulevisitetouristiqueparjour...................................................................................................................... 555.5.8 Pasdevisitespourlespersonnesmalades.......................................................................................................... 555.5.9 MasquesrespiratoiresN95.................................................................................................................................... 555.5.10 Lesenfantsdemoinsde15ansnesontpasautorisésàparticiperàlavisite..................................................... 565.5.11 Lepersonnelnonessentieldoitresteréloignédesgrandssinges........................................................................ 565.5.12 Empêcherlacontaminationdel’habitatpardesdéchetsalimentaires................................................................. 565.5.13 Distanceminimaleàconserveraveclesgrandssingeshabitués......................................................................... 575.5.14 Limitationàuneheure........................................................................................................................................... 575.5.15 Lavagedesmainsethygiène................................................................................................................................ 575.5.16 Politiquespourlespourboiresetlessalairesdupersonnel.................................................................................. 585.5.17 Suivietapplicationdesrègles............................................................................................................................... 58
Règlements – Gestion du site ...............................................................................................................................................595.5.18 Infrastructuresconçuespourminimiserl’impactsurlesgrandssingesetleurhabitat........................................ 595.5.19 Infrastructuresadministrativesetlogementdupersonnel.................................................................................... 595.5.20 Lescommunautéslocalesdoiventprofiterdel’hébergementtouristique............................................................. 60
v
5.6 Phasedesuivietd’évaluation................................................................................................................................................605.6.1 Rechercheappliquée............................................................................................................................................. 605.6.2 Suividupersonnel................................................................................................................................................. 615.6.3 Suivietévaluationduprogramme......................................................................................................................... 61
Lignes Directrices pour des Situations ou des Espèces Particulières ...............................................................................62
5.7 Lignesdirectricesselonlesespèces......................................................................................................................................625.7.1 Gorillesdel’est...................................................................................................................................................... 625.7.2 Gorillesdel’ouest.................................................................................................................................................. 625.7.3 Chimpanzés........................................................................................................................................................... 635.7.4 Bonobos................................................................................................................................................................ 645.7.5 Orangs-outans(SumatraetBornéo)...................................................................................................................... 64
5.8 Considérationsparticulièrespourlespopulationsréduitesetendangercritiqued’extinction.............................................665.8.1 Programmesdegestiondesrisques..................................................................................................................... 665.8.2 Optimiseravantd’étendre..................................................................................................................................... 66
Section 6 : Conclusions ................................................................................................................................................... 67
Section 7 : Remerciements .............................................................................................................................................. 67
Section 8 : Bibliographie .................................................................................................................................................. 68
8.1 Publicationscitées..................................................................................................................................................................68
8.2 Bibliographie–autrespublicationsintéressantes..................................................................................................................73
Appendice I – Exemples de règlements pour les touristes ................................................................................................ 74
A. Gorillesdel’est.......................................................................................................................................................................74
B. Gorillesdel’ouest:pistage....................................................................................................................................................75
C. Gorillesdel’ouest:visitesdebais.........................................................................................................................................77
D. Gorillesdel’ouest:randonnéeenforêt/observationopportuniste.........................................................................................78
E. Chimpanzés...........................................................................................................................................................................79
F. Orangs-outans:sauvages.....................................................................................................................................................80
G. Orangs-outans:sauvagesetex-captifs.................................................................................................................................81
Appendice II – Informations sur les masques faciaux/masques respiratoires N95 ............................................................. 84
1
Section 1 : Résumé exécutif
Letourismeestsouventproposécomme1)unestratégiepourfinancerleseffortsdelaconserva-
tiondesgrandssinges1etdeleurhabitat,2)unmoyendefaireparticiperlescommunautéslocales
àdesactivitésdeconservationliéesauxgrandssingesetd’entirerprofitou3)uneentrepriseà
simpleobjectif commercial.Siquelquessitesprouventquece typede tourismeorientépar la
conservationaunpotentielimportant,laréussiten’estcependantpaspossiblepourchaquesite
proposéen raisonde risques importantsquiexigentuneapproche trèsprudente.Si l’initiative
n’estpasfondéedèsledépartsurdesprincipesdeconservation, les intérêtséconomiquesris-
quentdeprimeretdemettreenpérillebien-êtreetlasurvieultimedesgrandssingesainsique
lapréservationdeleurhabitat.Touteslesespècesdegrandssingessontendangerouendanger
critiqued’extinctionselon laListe rougedesespècesmenacéesde l’UICN(UICN2010). Il faut
doncabsolumentqueletourismedevisiondesgrandssingesadhèreauxlignesdirectricesdece
document.
Lesprincipesdirecteursdesmeilleurespratiquesenmatièrede tourismedevisiondesgrands
singessont:
• Le tourismeest ni unepanacéepour la conservationdesgrands singesni pour
générerdesrevenues.
• Le tourisme peut renforcer l’appui à long terme de la conservation des grands
singesetdeleurhabitat.
• Laconservationestprimordiale-elledoitêtrel’objectifprincipalpourtoutsitedes
grandssinges,etletourismepeutêtreunoutildesonfinancement.
• Letourismenedoitpasêtredéveloppésurdessitesabritantdesgrandssingesuni-
quementsilesbénéficesanticipéspourlaconservationetidentifiéspardesétudes
d’impacts,l’emportentdemanièresignificativesurlesrisques.
• Lesinvestissementsetactionsrenforcésdeconservationsurlessitesdetourisme
devisiondesgrandssingesdoiventêtreperpétuellementmaintenus.
• Lagestion du tourismede visiondesgrands singesdoit reposer surdesbases
scientifiquesrigoureusesetobjectives.
• Lesavantagesetprofitsdescommunautésquiviventprèsdeshabitatsdesgrands
singesdoiventêtremaximisés.
• Lesprofitsdespartenairesdusecteurprivéetd’autresbénéficiairesdesrevenus
associésau tourismesont aussi importants,maisnedevraientpasconstituer le
motifdedéveloppementoud’expansiondutourismedevisiondesgrandssinges.
• Ledéveloppementdutourismedoitêtreguidéparunecompréhensioncomplète
desimpactspotentiels;lesrépercussionspositivesdutourismedoiventêtremaxi-
misées ; les impacts négatifs doivent être évités, ou si c’est impossible, mieux
cernésetatténués.
Lesuccèsou l’échecfinald’unsite touristiqued’observationdegrandssingespeutdépendre
devariablesdifficilesàcernerpour lesresponsables,quià l’origine,basent leursdécisionssur
lesrevenuspotentielsdontcelapeutgénérerpourdesprogrammesdeconservationendifficulté
financière.Cependant,plusieursfacteursbiologiques,géographiques,économiquesetmondiaux
peuventrendreunsitetouristiquepeujudicieuxounon-durable.Ceciestdûauvolumedumarché
touristiqueinsuffisantetaufaitqu’unsiteparticulierpeutnepasgénérerassezderevenuspour
couvrirlescoûtsdedéveloppementetd’opération,ouencorelesgrandssingesnesontpasproté-
géscontrelesnombreuxaspectsnégatifsinhérentsautourisme.Detelséchecsaurontdegraves
1 Cedocumentconcernelesgrandssinges.Ledéveloppementd’untourismedevisiondesgibbonsetsia-mangsoud’autresprimatesn’estpasspécifiquementtraité.Letourismedevisionfaitréférenceiciàceluidesgrandssinges,mêmesiplusieursquestionssoulevéesdanscedocumentserontpertinentespourlesgibbonsetlessiamangs.
2
conséquencessurlapopulationdegrandssinges.Unefoisquelesgrandssingessonthabitués
auxobservateurs,lesrisquesdebraconnageetd’autresformesdeconflitsavecleshumainssont
plusimportants.Lesanimauxdoiventêtreprotégésàvie,mêmesiletourismeéchoueous’arrête
quellequ’ensoitlaraison.Letourismedevisiondesgrandssingesnepeutêtredéveloppésans
analysespréalablesdefaisabilitépourconfirmerlepotentieldesuccès.Uneattentionrigoureuse
doitêtreportéàlaconceptiondel’entreprise,àsamiseenœuvreetàsacapacitédegestionafin
d’éviter,ouaumoinsderéduire,leseffetsnégatifsdutourismesurlescommunautéslocaleset
sur lesgrandssinges.Desprogrammesdesuividescoûts,desimpactsetdesbénéficessont
essentiels pour informer les gestionnaires sur les mécanismes d’optimiser le tourisme pour la
conservation.
Ceslignesdirectricesontétédéveloppéespourlessitesdetourismedevisiondesgrandssinges,
existantsoupotentiels,quisouhaitentaméliorerlacontributiondeleursprogrammesàlaconser-
vationplutôtqu’àl’exploitationdesgrandssinges.Danslessections2à4,nousrésumonsl’his-
toireetlesleçonstiréesdetroisdécenniesdetourismedevisiondesgrandssingesetdesétudes
d’impactsassociées.Lasection5présenteensuitedeslignesdirectricesspécifiquesdemeilleures
pratiquesbaséessurl’expérienceetsurdesétudesd’impacts.Lasection8fournitaulecteurdes
références,notammentdespublicationsutilesetunéchantillondedirectivestouristiquesdeplu-
sieurssitesdetourismeauxgrandssinges.Cedocumentdevraitêtreconsidérécommel’élément
essentield’uneboîted’outilspourtoutsitequimetenœuvreouquienvisageletourismedevision
desgrandssingesdanslecadredesonprogrammedeconservation.
Section 2 : Introduction
2.1 Le Groupe de spécialistes des primates et la SGS
LaSectionsurlesgrandssinges(SGS)duGroupedespécialistesdesprimates(GSP)delaCSE/
UICNregroupeplusd’unecentained’expertsimpliquésdanslarecherchesurlesgrandssinges
etleurconservation.LaSGSencourageuneactiondeconservationbaséesurlesmeilleuresinfor-
mationsscientifiquesdisponibles.LaSGSestaussiunforumdediscussionetd’échanged’infor-
mations.Sesmembresétablissentdeslignesdirectricespourdemeilleurespratiquesenmatière
derechercheetdeconservation,formulentdesplansd’actionetapportentdesconseilspourune
protectionefficacedespopulationsdegrandssingesàl’étatsauvage.LaSGSassistelesgouver-
nementspourlamiseenplacedesstratégiesdeconservationefficacessurlabased’informations
àjoursurlespopulations,ladistributiondesgrandssingesetlesnombreusespressionsmenaçant
leursurvie.Danscerôle,laSGSfacilitel’échanged’informationscrucialesentrelesprimatologues
etlacommunautédesprofessionnelsdelaconservation.
2.1.1 Liensavecd’autres lignesdirectricesdemeilleurespratiquespour laconservationdesgrandssinges
Mettantàprofitl’expertiseduréseaudel’UICN,leGSPaproduitunesériedelignesdirectrices
pour de meilleures pratiques à l’attention des spécialistes de la conservation, des chercheurs
sur le terrain, des gouvernements, des bailleurs de fonds et des organisations de développe-
mentimpliquésdanslaconservationdesgrandssinges.Touslestitresdecettesériesonttélé-
chargeablessur lesite InternetduGSP(<www.primate-sg.org/best.practices.htm>).Lesautres
documentsdelasériecouvrentdessujetsliésautourisme.Nousrecommandonsauxlecteursde
consulterégalementlesautreslignesdirectricescarl’ensemblereprésenteuneboîted’outilspour
demeilleurespratiquesdeconservationetdegestiondesgrandssinges.Lesliensspécifiques
entrelesdocumentssontrésumésicietserontsoulignésdanslesrecommandationsapplicables
decedocument.
Suivi sanitaire et contrôle des maladies dans les populations de grands singes (Leendertz et al.
sous presse):leslignesdirectricespourdemeilleurespratiquesenmatièredetourismedevision
desgrandssingesontcommeobjectifprincipaldeprévenirlatransmissiondemaladies.Ainsi,les
lignesdirectricessurlesmaladiessontuneréférenceclésurletourismeetfournirontleséléments
3
suivantsau lecteur :desdirectivesdedéveloppementdeprogrammesdesuivi sanitaireetde
surveillance, une méthodologie détaillée de prélèvement d’échantillons, de tests et d’analyses
post-mortem;descontactsparmileréseaumondialdeprofessionnelsdelasantéetdeslabora-
toiresintéressésparlesgrandssinges.Onytrouveraaussidesconseilsdétaillésdepréventionde
latransmissiondemaladiesentreleshumainsetlesgrandssinges,ycomprisdesprogrammes
sanitairespourlesemployésd’organisationstenusàêtreencontactaveccesanimaux.Lerisque
detransmissiondemaladiesneconcernepasuniquementletourisme,maistoutesituationoùles
hommesetlesgrandssingessontencontact.
Conflits humains–grands singes (Hockings et Humle 2009): les lignes directrices pour les
meilleurespratiquesenmatièredeconflitfournissentuncadredeconceptionetdemiseenœuvre
d’activitésd’atténuationdesconflitsentrelesgrandssingesetl’homme,encasdecompétition
pour l’accèsaux ressourcesessentiellescomme lanourriture (naturelleoucultivée) et l’habitat
(conversionforestière).Lesgrandssingeshabituésàl’hommeperdentlapeurquilestenaitéloi-
gnésdesvillagesetdescultures,cequiaugmentelerisquedeconflit.Lescommunautéssuppor-
tentdifficilementquelesrevenusobtenusdel’observationdegrandssingespilleursdecultures
reviennentauxgestionnairesdel’aireprotégée.Toutsitemettantenœuvreouenvisageantl’habi-
tuationdegrandssingesdevraitconsulterleslignesdirectricesenmatièredeconflitspourmieux
réagirauxproblèmespotentiels.
Inventaire et suivi des populations de grands singes (Kühl et al. 2008):Toutsiteenvisageantde
développeruntourismedevisiondesgrandssingesdevraitavoirdesinformationsderéférencesur
lapopulationdegrandssingesprésentsetréaliserdessuivisréguliersdecettepopulationpendant
l’habituationetlesopérationstouristiquesultérieures.
Réduction de l’impact de l’exploitation commerciale de la forêt sur les grands singes (Morgan
et Sanz 2007) : Ilestpeuprobablequedesprogrammesdetourismedevisionsoientdéveloppés
surdessitesd’exploitationforestièreplutôtquedansdeshabitatsintacts.Cependant,certaines
concessionsforestièrescherchantàêtrecertifiéspar leForestStewardshipCouncil (FSC)pour-
raientenvisagerdedévelopperunprogrammed’écotourisme––uncertainnombredepopulations
degrandssingesviventdansdesforêtssoumisesàdesobjectifsdegestionmixtes,quipeutcom-
prendreletourisme.Letourismeetl’exploitationforestièresontdoncliéssurcessites.Parailleurs,
plusieursrecommandationsdeslignesdirectricessurl’exploitationforestièrepeuvents’appliquer
danscertainscasautourisme,parexemple lorsqu’il fautabattredesarbresenquantité limitée
pourlaconstructiond’infrastructurestouristiques.
Gorille de plaine de l’ouest, Bai
Hokou, République centrafri-
caine. Photo © Chloé Cipolletta.
4
Réintroduction des grands singes (Beck et al. 2007) : Laréintroductionestuneactivitéd’actua-
litéoupotentielledansplusieurssitesabritantdesgrandssinges.Ceslignesdirectricesfournis-
sentau lecteurdesdirectivesméthodologiquesspécifiques.L’opinionactuelledesexpertsest
qu’aucuneactivitétouristiquenedevraitêtredéveloppéeaveclesanimauxex-captifs,carlasur-
habituation inhérentepeut faireéchouer la réhabilitationetposerdes risquesdeblessures,de
transmissiondemaladiesoumêmededécèschezl’hommeetlesgrandssinges.Parconséquent,
lameilleurepratiquerecommandéedanscedocumentestdenepasdévelopperletourismedans
dessitesoùsetrouventdesanimauxquiontétéencaptivité.Danslaréalitécependant,denom-
breuxsitesabritantdesanimauxquiontvécusencaptivitéontdéveloppéuneactivitétouristique.
Cessitesdoiventprendreconnaissancedesmeilleurespratiquesapplicables(voir2.4.1pourplus
d’informations).
2.2 Objectifs de ces lignes directrices
Letourismedevisiondesgrandssingesestlargementpratiquéetengénéralpromucommeoutil
deconservationdespopulationsetde l’habitatdesgrandssinges.Lesagencesgouvernemen-
tales,lesgouvernementsdespaysdel’airededistributiondesgrandssingesetlesagencesde
conservationproposentsouventdedévelopperdesnouveauxsitestouristiquescommemesure
prioritairepouraugmenter lesrevenus, impliquerdavantagelescommunautés,promouvoir l’au-
tosuffisancedesforêtsetdesairesprotégéesetdévelopperéconomiquementunerégionouun
pays.Plusieurs sitesont acquis uneexpérience tiréedes leçonsd’une longue pratiquedece
typed’activité,depuis lesannées1970 (McNeilage1996;Butynski2001).Dès leurdémarrage,
dessitesontappliquédesmesuresélémentairesdeprécautionpourréduirelesrisquespourles
animaux.Auvudel’expérienceetdesrésultatsdelarecherche,cesmesuressontjustifiées.Les
coûts, lesrisques,et lesbénéficesdutourismedevisiondesgrandssingesontétéétudiésen
détails,etlesimpactsglobauxfontdébat(ex.Williamsonet al.2001).Aufildesans,larecherche
et lesuiviont fournides informationsquipermettentd’ajuster lemodèleet lagestiondespro-
grammesdetourismeetd’atténuerlesimpactspotentiels(Butynski1998;ButynskietKalina1998;
Homsy1999;Litchfield1997,2007).
Cedocumentapourobjectifdefourniràsonpublic(définici-dessous)lesnormesactuellesde
meilleurespratiquesenmatièredeconceptionetdemiseenœuvredutourismedevisiondes
Observation de gorilles de montagne au Rwanda. Photo © José Kalpers.
5
grandssingesafind’encouragerleurconservationetlapréservationdeleurhabitatforestier.Ces
lignesdirectricescherchentégalementà:
• Soulignerlesrisquesinhérentsautourismedevisiondesgrandssinges
• Renforcer lemessagequeletourismedevisiondesgrandssingesn’estpasune
panacéeapplicableàtouslessites
• Conclurequesilaconservation,associéeauxmécanismesdecontrôlerecomman-
désici,n’estpaslapriorité,letourismedevisiondesgrandssingesnedevraitpas
êtreuneoption.Danscecas, il fautrechercherunautremoyenpourobtenirdes
revenusetl’appuipolitiqueauxactionsdeconservationetdeprotection.
2.3 Public cible
Lepremierpubliccibléparceslignesdirectricescomprendlesresponsablesdelaconceptionet
del’exécutiondesactivitéstouristiquessurleterrain,ainsiquelesdécideursauseindesinstitu-
tionsd’exécution.Ceslignesdirectricesaiderontégalementles«utilisateurs»dutourismeausein
dusecteurprivédemieuxinformerleursclients.Lesenseignementstirésdesanalysesd’impacts
etdesrecommandationsdepréventionserontsansdouteutilesauxexpertsdelaconservationet
auxchercheurs.Sicesderniersnesontpastoujourslesmaîtresd’œuvredel’activitétouristique,
leursprojetssurleterrainexigentdes’approcherdesgrandssingesouderéaliserdesactivités
dansleurhabitat.
Premier public cible - pratiquants et décideurs politiques :
Lespratiquantsdu tourismedevisiondesgrandssingesqui tirerontpartide la lecturedeces
lignesdirectricessontdesindividusoudesgroupesquiexécutentoudéveloppentactuellement
desactivitéstouristiquesafindesoutenirlaconservationdesgrandssinges.Ilscomprennentles
sectionsd’exécutifsdestypesd’organisationssuivants:
• Les autorités en charge des aires protégées dans les pays abritant des grands
singes
• Lesagencesdeconservationetleursprojetssurleterrain
• Les organisations non gouvernementales nationales et internationales travaillant
danslespaysdel’airededistributiondesgrandssinges
• Leschercheursactifsdansletourismedevisiondesgrandssinges,enplusdeleurs
principalesactivitésderecherche.
Les décideurs politiques dont nous espérons que leurs lois seront influencées par ces lignes
directrices,comprennenttouslesresponsablesdel’élaborationoudel’approbationdespolitiques
surletourismeauseindesdifférentstypesd’organisationssuivantes:
• LesMinistèresoudépartementsgouvernementauxdespaysendémiquesauxdes
grandssinges
• Lesautoritésenchargedesairesprotégéesdanslespaysendémiquesauxgrands
singes
• Lesorganisationsdeconservationactivesdanslespaysendémiquesauxgrands
singes
• Lesbailleursdefonds(fondations,bailleursbilatérauxetmultilatéraux)quifinancent
ou envisagent d’appuyer des programmes impliquant un tourisme de vision des
grandssingesdanslespaysdel’airededistributiondecesderniers.
Autre public cible - utilisateurs et associés :
Les«utilisateurs» dutourismedevisioncomprennent lesdizainesdemilliersdetouristesqui
visitentchaqueannéedessitesd’observationdesgrandssinges,lesprofessionnelsdel’industrie
dutourismeetlesassociationsdevoyagistes.Siceslignesdirectricesnepeuventêtreluespar
chaquetouriste(cequiexigeraitunautretyped’outil),nousavonsécritcedocumentpouramé-
liorer lesconnaissancesdes«utilisateurs»à l’échelonsupérieur,commelesprofessionnelsde
l’industriedutourismeoulesassociationsdevoyagistes.Enaméliorantleursconnaissancessur
6
lesrisquesqu’encourentlesgrandssingesetlesmoyensd’atténuerlesrépercussionsnégatives,
lesvisiteursquiarriventsurcessitesdevraientêtreenconséquencemieuxpréparésetdisposésà
respecterlesrègles.Nousencourageonslaproductiond’unenoticed’informationmiseàjourpour
lestouristes,soitsurdessitesindividuelscommecelaaétéfaitpourlesgorilles(IGCP2004;WCS
FieldVeterinaryProgramme2008;BRD2009),leschimpanzés(JGI-Uganda2006)etlesorangs-
outans(Ancrenaz2006),soitpourdesgroupestaxonomiquesoudesrégionsgéographiquesplus
larges(Litchfield1997).Nousencourageonsladiffusiondesupportsd’informationetdeconcepts
surlesmeilleurespratiquesauxintervenantsdusecteurtouristiqueetauxgestionnairesdeshôtels,
àlafoisdanslesecteurprivéetauniveaudesentreprisescommunautaires.Certainesrecomman-
dationspeuventêtreadaptéesàuncontextepluslarge,quiimpliquentlescommunautéslocales
vivantauseinouàproximitédeshabitatsdesgrandssinges.
Plusieursautres« associés » travaillantaveclesgrandssinges,commeleschercheurs,trouveront
icides informationspour lesaider.Leschercheurssontcomparablesàdesvisiteursdelongue
durée,avecunpotentielsimilaireouplusélevéd’impactsnégatifsenraisonde l’habituationet
d’unegrandeproximitéaveclesanimaux.Ainsi,plusieursrecommandationssurlesdemeilleures
pratiquesdetourismepeuventetdoiventêtreappliquéesouadaptéesàlarecherche. Quelques
recommandationsdecedocumentontététestéespar leschercheursetdanscertainscas, les
visiteursrestantpluslongtempssontenmeilleurepositionpourappliquerdesmesuresdecontrôle
(comme la quarantaine) pour une meilleure protection des grands singes sauvages. Les cher-
cheursquiétudientlesimpactsdutourismetrouverontceslignesdirectricesutiles.Nousespérons
qu’ilspourrontélargirlaportéedesétudesd’impactspourrenforcerlesconseilspourlagestiondu
tourismedevisiondesgrandssinges.
2.4 Scénarios de tourisme de vision des grands singes abordés dans ce document
2.4.1 Comparaisonentresitesdemilieuxnaturelsetancienssitesdecaptivité
Cedocumentcibledessitesmettantenœuvreouenvisageantuneactivitétouristiqued’observa-
tiondesgrandssingesdansleurhabitatnaturel.Lesrecommandationsdonnéesicines’appliquent
pasàdessituationsdecaptivité.Cependant,comptetenudel’augmentationdessanctuairesdes
grandssingesorphelinsetdescentresdesecoursetderéhabilitation(unbonnombreréalisedes
opérationsderéintroductionouenvisagedelefaire), ilestparfoisdifficiledefaire ladistinction
entreanimauxsauvagesetancienscaptifs.Pourprévenir touteconfusion,cescatégoriessont
présentéesci-dessousetévaluéesentermesdedegréd’applicationdesrecommandationsdece
document.
Type de population de grands singes sur le site
Notes
Grandssingessauvages–aucunex-captif
Cedocumentcibleprincipalementcettecatégorie
Grandssingessauvagesavecprésencerareouoccasionnelled’ex-captifssecourusdubraconnageouréintroduits,oudéplacésaprèsunecourtepériodedecaptivité(casexceptionnelsoutrèsrares).
• Lasur-habituationauxhumainsestunfacteurderisquequis’intensifieavecladuréedelacaptivitéetaugmenteleschancesdecontactentreleshumainsetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessuresoudedécès.
• Lesrecommandationssurlesmeilleurespratiquesenmatièredetourisme«sauvage»s’appliquent,commedécritesdanscedocument.
Desex-captifscomplètementréhabilités,vivantavecdesgrandssingessauvagesdansunhabitatnaturel:• Pasd’approvisionnementen
nourriture• Aucuncontactavecd’ex-captif
encorenourris.
• Laprésencedesex-captifspotentiellementsur-habituésaugmenteleschancesdecontactentreleshumainsetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessureoudedécès.Toutemaladietransmiselorsdetelscontactspeutfacilementcontaminerdesgrandssingessauvages.
• Lesrecommandationsdemeilleurespratiquesenmatièredetourisme«sauvage»s’appliquent,commedécritesdanscedocument.
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Type de population de grands singes sur le site
Notes
Ex-captifs–circulantlibrementsansqueleurdomainevitalnecoïncideavecceluidegrandssingessauvagesetsanscontactactuellementaveccesderniers.• Pasd’approvisionnementen
nourriture
• D’autresgroupesd’expertsontrecommandédenepasutiliserd’ex-captifspourletourisme*.Cependant,sic’estlecas,ilfautappliquerlesmeilleurespratiquesenmatièredetourismedevisiondesgrandssingessauvagesdécritesdanscedocument.
• Laprésenced’ex-captifspotentiellementsur-habituésaugmenteleschancesdecontactentreleshumainsetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessureoudedécès.
• Unajustementterritorialpeutentraînerunrecouvrementpartieldesdomainesvitauxavecceuxdespopulationssauvages.Toutemaladietransmiselorsd’uncontacttouristiqueavecd’ex-captifpeutposerunrisquepourlesgrandssingessauvages.
Ex-captifsnourrisenl’absencedetouristes• Librecirculation• Nourris,maispasdanslecadre
d’unevisitetouristique• Letourismealieuàd’autres
endroitsquelesplateformesouleszonesdenourrissage.
• Laprésenced’ex-captifspotentiellementsur-habituésaugmentelerisquedecontactentrel’hommeetlesgrandssingeslorsdesvisitestouristiques,avecunrisqueassociédecontagion,deblessureoudedécès.
• Desgrandssingesquiassocientl’hommeàlanourritureserontplusdisposésàinitierlecontactouàpillerlessacspourychercherdelanourriture,augmentantainsilesrisquesdecontagionoudeblessure.
• Lesex-captifspeuventsetrouversimultanémentavecdesgrandssingessauvagessurcertainssites.
• Voirlanote*surl’opiniond’expertsàproposdutourismeimpliquantd’ex-captifs.
• Lesrecommandationsdemeilleurespratiquesenmatièredetourisme«sauvage»s’appliquent,commeexposéesdanscedocument.
Ex-captifsnourrissurdesplateformesdenourrissageenprésencedetouristes:• Librecirculation• Nourrislorsdevisites
touristiques• Letourismealieuàlastationou
laplateformedenourrissage.
• Cedocumentneconcernepascettecatégorie,surtoutsilesanimauxsontnourris,cequivaàl’encontredesrecommandationsdecedocument.
• Cessitesontplusieursfacteursderisquesdecontagionoudeblessuressurlessitesdenourrissage,enraisondelaproximitédel’homme.
• Lesex-captifspeuventsetrouversimultanémentavecdesgrandssingessauvagessurcertainssites.
• Mêmesiselonl’avisdesexperts,uneactivitétouristiquenedevraitpasconcernerd’ex-captifs(voirlanote*),danslescasoùelleestpratiquée,lesrecommandationsdecedocumentpeuventêtreuneréférenceutilepourréduirelesrisquessurcessites.
Sanctuairesentièrementclôturés• Aucuncontactpotentielavec
desgrandssingessauvages.
• Nontraitédanscedocument
*L’Alliancepanafricainedessanctuairesdeprimates(PASA)n’approuvepasletourismeimpliquantdesgrandssingesanciennementcaptifsàcaused’unrisqueplusimportantpourlestouristesetlesassistantsdeterrain(Carlsenet al.2006).Deplus,lesparticipantsàunateliercommanditéparl’UICNontrecommandéàl’unanimitédenepasautoriseruneactivitétouristiqueavecdesorangs-outansenréhabilitationquisontcan-didatsàunretouràlavieforestièreouysontdéjàretournés(RosenetByers2002).Nousavonsaussiadoptécetterecommandationcommemeilleurepratique.
2.5 Introduction au tourisme de vision des grands singes
Le tourismeest souventpromucommeunoutil deconservationdesgrands singesetde leur
habitatgrâceaux revenusgénérésqui financent leseffortsdeconservation toutenayantdes
finsd’éducationetdedéveloppementsocialetéconomique.Lestouristessontdeplusenplusà
larecherched’aventuresetdevoyagesdansdeszonessauvageslointainespourobserverdes
espècesendangerdans leurhabitatnatureletnonencaptivité.Nombreuxsontceuxquisont
attirésparlesactivitésvenduessouslelabeld’écotourismeoudetourismedurable.Lesgrands
singessontparmilesanimauxlesplusattirants,etlesvoyageursparcourentdelonguesdistances
pourpouvoirlesobserverdanslanature.Aujourd’hui,ilexisteplusieurssitesdevisiondechim-
panzés(Pan troglodytes),degorillesdeplainedel’ouest(Gorilla gorilla),degorillesdel’est(Gorilla
beringei),d’orangs-outansdeBornéo(Pongo pygmaeus)etd’orangs-outansdeSumatra(Pongo
8
abelii).Ledéveloppementtouristiqueenestàsesdébutssurquelquessitespourl’observation
desbonobos(Pan paniscus).Plusieursprogrammestouristiquessontbaséssurl’habituationpour
permettreauxtouristesdes’approcheràunedistanced’observation(7–20m)quiseraitimpossible
avecdesgrands singesnonhabitués.Cependant, cen’estpas le seulmodèle.Certains sites
proposentdemarcherdansl’habitatnaturelpourtrouverdesgrandssingessauvages,oudesles
observeràpartirdeplateformesouàpartirdescachettesdanslesclairièresforestières(ex.les
«baies»d’Afriquecentrale),ouencoredechercherdesorangs-outanssauvagesnonhabituéspar
bateau(ex.KinabatanganàSabah)ouparvéhicule(ex.réservesforestièresdeSabah).
Desnombreuxtouristessecontenterontdevoirunseulgroupedegrandssingesetpourraient
choisird’observeruneespèceouunesous-espècespécifiquesurlabasedesapopularitéoude
sacouverturemédiatique(ex.lesgorilles«deDianFossey»),créantainsiunecertainecompétition
surlemarché.D’autrestouristessontintéressésàvisiterdifférentssites,etl’idéed’une«liste»
devisiteauxprimates,similaireàcelleétablieparlesobservateursdesoiseaux,faitsonchemin
(Mittermeieret al. 2010).Cecipourraits’appliquerauxespècesmaisaussiauxsous-espèceset
mêmeauxdifférentespopulationsdechaquesous-espèce,commeproposédansunplanrégional
pourletourismedumassifdeVirunga(MehtaetGuchu-Katee2005).
2.5.1 Pouvons-nousqualifierletourismedevisiondesgrandssingesde«tourismedurable»oud’«écotourisme»?
Plusieurssitesdetourismedevisiondesgrandssingesvoudraientêtrepromuscommedesdes-
tinations«d’écotourisme»ou«detourismedurable».Cependant,lavaliditédecestermespour
letourismedevisiondesgrandssingesfaitdébat.Lesdéfinitionsduvocabulairedutourismesont
relativementprécises,avecquelqueslégèresvariations:
• Voyageauximpactsminimauxdansdeszonesnaturellesrelativementpeupertur-
béesdans lebutprécisd’apprécierceszoneset lesplanteset lesanimauxsau-
vagesqu’ellesabritent(Boo1990).
• Voyageresponsabledansdesenvironnementsnaturelsoùlesressourcessontpré-
servéesetlebien-êtredespopulationsamélioré(TIES2005).
Lesprojetsdetourismedevisiondesgrandssingesdevraientprincipalements’efforcerdesatis-
fairelescritèresstipulésparlesdéfinitionsdel’écotourismeetêtredurablesparailleurs.Cen’est
cependantpaslecasdanslapratique.Enrèglegénérale,letourismedevisiondesgrandssinges
estsouventqualifiéd’«écotourisme»enparticulierparlesacteursdusecteurtouristiqueetdu
secteurprivé,etparceuxquifontlapromotiondeladestinationoudumarchéàdestouristesaspi-
rantàêtredes«écotouristes»etchoisissantleurvoyageenconséquence.Cependant,Caldecott
(comm.pers.) remarqueque le tourismedevisiondesgrandssingesnepeutpasencoreêtre
qualifiéd’écotourismecariln’estpasprouvéqu’ilneportepasatteinteauxgrandssingesetà
leurhabitat.
EplerWood(1996)indiquequel’écotourisme:1)évited’endommageroudedétruirel’intégritéou
lecaractèredesmilieuxnaturelsouculturelsvisités;2)éduquelevoyageursurl’importancedela
conservation;3)fournitdesrevenusdirectspourlaconservationdeszonesnaturellesetlages-
tiondesairesprotégéeset4)apportedesbénéficeséconomiquesauxcommunautéslocales.La
plupartdesprojetsd’observationdegrandssingesneremplissentpascesquatrecritères.Letou-
rismeimpliquedesrisquespourlesgrandssingesetilseraitsansdouteimpossibledesatisfaire
lecritèred’«impactsminimaux»(Boo1990).Mêmesiunerèglementationexisteenvued’atténuer
lesrisques,sonapplicationpourraitsecompliquerlorsquelenombredetouristesaugmente.
«Deplusenplusdevisiteurssecomportentcommedestouristesetnondesécotouristes
etfinissentpardétruirecequ’ilssontvenusvoir»(Russon,SusiloetRussell2004)
Leterme«tourismedurable»pourraitalorsêtreplusapproprié,comptetenudel’existencede
risquespourlesgrandssinges.Cependant,sions’attachesuffisammentàréduirecesrisques,et
siledéveloppementd’untourismeviablesurleplanfinancierpeutcontribueràdévelopperdes
activitésdeconservationetdesprogrammesd’atténuationdesrisques,commecedocumentle
recommande(ex.surveillancedesmaladies,programmessanitairespourlesemployés,renforce-
9
mentdel’applicationdeslois,meilleursuividesgrandssinges),cesactionsaurontunbénéfice
positifnetpourlaconservationdesgrandssinges.
Outrelesrisques,desproblèmesd’ordrefinanciersontnotés.Lesgrandssingessurviventdans
quelqueshabitatsforestierstrèsvulnérables.Lescoûtsdesprogrammesdegestionpourlespro-
tégersontextrêmementélevés.Siletourismeproduitsuffisammentderevenuspourcouvrirles
coûtsopérationnelsdelaconservation,ilpeutêtrel’undesraresmoyensdefinancementdurable
delaprotectiondespopulations.
«Lesgrandssingesontdésespérémentbesoind’alliés,mêmesicesalliésnesontimpli-
quésquepourl’argent»(Wrangham2001)
Ladurabilitéfinancièreneserapaspossibledanstouslescas.Lescoûtsinitiauxdedéveloppement
dutourismedevisiondesgrandssingesainsiquelesinfrastructuresetlesservicesnécessaires
peuvent être extrêmementonéreux, surtoutdansdes forêts isoléesayantpeuoupasd’infras-
tructures (Blom2001).Parailleurs, lemarchétouristiquepourraitnepasêtreassezsolidepour
fournirdesrevenussuffisantsàdessitestoujoursplusnombreux.Ilfautprendreenconsidération
ladurabilitéfinancièreetlaviabilitéduprogrammeavantd’initierledéveloppementdutourisme.
Letourismedevisiondesgrandssingesdoitaboutiràl’améliorationdelaconservationdesgrands
singesetdeleurhabitat,cequin’estpossibleques’ilsupportefinancièrementdesactivitésde
conservationdansl’habitatetstimulel’appuiàlaconservationpardeschangementspolitiques
oudecomportementdesconsommateurs,ouencores’ilapporteauxcommunautéslocalesdes
bénéficessuffisantàcompenserleurmanqueàgagnerparrapportàl’extractionderessourcesou
àlaconversiondel’habitat(SingletonetAprianto2001).Desprogrammesdesuivipourmesurer
laperformanceetlesimpactsdesprogrammestouristiquesdevraientélucidersilesobjectifsse
réalisent.
Laproductiondeces lignesdirectricespermettraauxsitesdedévelopperetd’améliorer leurs
programmesconformémentauxmeilleurespratiques.Ceslignesdirectricespourraientserviràla
formationetàlasensibilisationsurlapréventionoularéductiondeseffetsnégatifs.Endéfinitif,
l’adhésionauxLignes directrices de l’UICN sur les meilleures pratiques du tourisme de vision des
grands singespourraitêtreunlabelquelessitessouhaiteraientadopterpourleurpromotion,ou
utiliséparlesresponsablesdelacertificationtouristiquepourévaluerlessitestouristiquesd’ob-
servationdesgrandssinges.Enrésumé,nouscontinueronsàutiliserseulement leterme«tou-
rismedevisiondesgrandssinges»etnon«écotourisme».
Section 3 : Expériences mondiales du tourisme de vision des grands singes
3.1 Historique du tourisme de vision des grands singes
Letourismedevisiondesgrandssingesaétédéveloppédansplusieurssitesàtraverslemonde.
Surdifférentespériodesdeleurhistoireetavecdesméthodesdifférentes,lesexpériencesprécé-
dentesdedéveloppementtouristiqueetdegestionfournissentdesleçonspouraméliorerdefuturs
projetsetpouratteindrelesobjectifsdeconservation.
Gorilles de l’est:Letourismeauxgorillesdemontagneestl’unedesactivitéslesmieuxconnues
surl’observationdelaviesauvageaumonde.Lestouristesontpuvenirobserverdesgorillesde
montagnedès1955,bienquedurantlespremièresannées,lesvisitesétaientpeuréglementées
et mal gérées (Butynski et Kalina 1998). L’habituation spécifiquement pour le tourisme a com-
mencéavec lesgorillesdeplainede l’est (Gorilla beringei graueri)auParcNationaldeKahuzi-
BiegaenRDCverslesannées1970,etaveclesgorillesdemontagne(Gorilla beringei beringei)
auParcNationaldesVolcansauRwandaen1979.Ilyeutensuitedesprogrammesfocaliséssur
lesgorillesdemontagneenRDCdanslesannées1980,puisenOugandadanslesannées1990.
Letourismeaétéinitiépourfournirdesalternativeséconomiquesàlaconversiondesforêtspour
d’autresutilisations,commelespâturagespourlebétailoul’agriculture(WeberetVedder2001).
10
Pendantque laRDCsouffraitde l’instabilitépolitiquependant lesannées1990, le tourismeen
OugandaetauRwandan’afaitqueserenforcer, fournissantdesargumentsfinanciersconvain-
cantspourpoursuivre lapréservationde l’habitatdesgorillesavec,demanièresurprenante, la
demande touristique offrant des résistance à l’augmentation des prix et aux événements poli-
tiques.Letourismed’observationdesgorillesdemontagneapportedesrevenusimportantsaux
organismes en charge des aires protégées et aux gouvernements avec comme conséquence,
l’améliorationde lasurveillanceet l’accroissementde laprotectiondesgorilles (Harcourt1986;
Weber1993;Macfie2007a).Letourismed’observationdesgorillesdemontagneauRwandaest
mondialementreconnu,etconstitueunesourced’informationetd’inspirationpourlemouvement
mondialdel’écotourisme.Ilappuiefinancièrementlaconservationdel’habitatdesgorillesetsti-
mulelavolontépolitiquedeprotégeràvielesgorilles(WilliamsonetFawcett2008),avecunevaleur
économiqueavéréequidépasselargementcelledel’utilisationalternativesdesterresbaséessur
l’extraction(HatfieldetMalleret-King2006).
Gorilles de l’ouest: Les programmes sur les gorilles de plaine de l’ouest ont été développés
danslesannées1990etsontdedeuxtypes.Cinqsitesproposentaujourd’hui l’observationde
gorillesnonhabituésàpartirdeplateformesinstalléesdansdesgrandesclairièresmarécageuses
ou«bais» (BoumbaBek,LobékéetNkiauCameroun,etLangouéauGabonetMbeliBaien
RépubliqueduCongo),maisseulsdeuxsites(BaiHokouenRépubliquecentrafricaineetMondika
enRépubliqueduCongo)proposentunpistageenforêtdegorillesdeplainedel’ouesthabitués.
Lelentdéveloppementdutourismedevisiondesgorillesdeplainedel’ouestpeutêtreattribué
àplusieursfacteurs.Ilestreconnuquelesgorillesdeplainedel’ouestsontplusdifficilesàhabi-
tueràlaprésencehumaine,cequilimitelepotentieltouristique.C’estsansdouteparcequeleur
habitatestplusdense, lesvocalisationspeu fréquentes, leursdomainesvitauxplusvastes,et
leurdistancededéplacementjournalièrepluslongue(TutinetFernandez1991;Doran-Sheehyet
al.2007).Touscesfacteurssontexacerbésparl’expositionantérieuredesgorillesdeplainede
l’ouestàlachasse;parailleurs,lescaractéristiquesdel’habitatsonttelsquelessignesdesen-
tierssontmoinsvisibles(WilliamsonetFawcett2008).L’habituationaétéunsuccèsdanslepro-
grammeàLossi,enRépubliqueduCongo(Aveling1999;Bermejo2004),maiscettepopulationde
gorillesaétédéciméeparlevirusEbola(Bermejoet al.2006).L’habituationaaussiétéunsuccès
àBaiHokouetàMondika,oùilestaujourd’huipossibleauxpisteursdesuivrequotidiennement
lesgorilles.Laqualitédel’expériencetouristiquepeutaussiêtregênéeparlamauvaisevisibilité
danslesforêtstropicalesdensesquiconstituentlagrandepartiedel’habitatdesgorillesdeplaine
del’ouest.LangouéetMbeliutilisentdesplateformesd’observationcariln’estpaspossiblede
suivrelesgorillesenforêt.Outrelesfacteursliésàlanaturedesgorillesoudeleurhabitat,lespro-
grammestouristiquesd’observationdesgorillesdeplainedel’ouestsouffrentaussidemauvaises
infrastructuresetdescoûtsélevésduvoyageparrapportàd’autresdestinationsenAfriquequi
bénéficientd’unestabilitépolitiqueetd’unediversitéd’attractionstouristiques(WilkieetCarpenter
1999).Cependant,lesfacteursquiontralentiledéveloppementdutourismedevisiondesgorilles
deplainedel’ouestontaussipermisundéveloppementd’activitéstouristiquesquinesontpas
centréesexclusivementsurlesgrandssinges,maisquinereprésententquel’unedesattractions.
Cecipourraitcontribueràunmeilleurcontrôledudéveloppementdutourismeetàuneconserva-
tionplusefficacedesgrandssinges.
Chimpanzés: Certainssitesderecherchesurleschimpanzés(MahaleetGombeStream)accueillent
desvisiteursdepuisplusde30ans,etdepuislesannées1990,d’autressitesd’Afriquedel’Est(ex.
KibaleetQueenElizabethenOuganda,NyungweauRwanda)proposentdespromenadesguidées
aveclapossibilitéd’observerdeschimpanzéssenourrissantdesfruitsdanslesarbres.Aufildes
ans,letourismes’estintensifiéetleseffetsnégatifspotentielsdelacroissancetouristiqueetde
laproximitédeschimpanzésontétéréduitsàl’aidedesystèmesrigoureuxderéservationetde
contrôlesstrictsducomportementdestouristes,notammentenlesobligeantàporterunmasque
chirurgical pour éviter toute transmission des maladies (Purcell 2002; Hanamura et al. 2006;
TANAPAetFZS2007).Plusrécemment,plusieurssitesenAfriquedel’EstetenAfriquecentrale
ontdéveloppédesprogrammesd’observationdegroupesdeschimpanzéshabituésspécifique-
mentpourletourisme.Parexemple,troisgroupesdechimpanzésfontl’objetd’unehabituationau
parcnationaldeNyungwe.Cesitetented’yaméliorerlagestionetlesopérationstouristiquespour
atteindreunniveausimilaireàceluidutourismedevisiondesgorillesdemontagnedecepays
11
(Hurst2007,2008a,b).LessitesenAfriquequiproposentdespromenadesenforêtaveclapossi-
bilitédevoirdeschimpanzésnonhabituésousemi-habituéssontnotammentsituésàLobékéau
Cameroun,LoangoauGabon,TaïenCôted’IvoireetGolaauSierraLeone.
Bonobos: Il n’existe pas de sites actuels proposant une activité touristique d’observation des
bonobos,uneespèceendémiqueenRDC.Letourismedevisiondesbonobosestencoursde
planificationaulacTumba/Malebo(WWF2008),deuxsitesderecherchesurlebonobodansla
RéservedefaunedeLomakoYokokalaprévoientd’ydévelopperuneactivitétouristique(Dupain
2007) et sont en train de mettre en place des activités communautaires génératrices de reve-
nus2associéesauxchercheursvisiteurs.LaRDCémergedeplusd’unedécenniedeconflitset
plusieurs sites abritant des bonobos sont très isolés. Le tourisme serait sans doute destiné à
quelques touristes courageux et enthousiastes ou à une clientèle luxueuse. Comme pour tout
autresitederecherchesurlesgrandssinges,nousrecommandonsvivementauxchercheursde
consulterceslignesdirectricespourcomprendrelesrisquespotentielspourlesanimauxainsique
lesmesurespossiblesd’atténuation.
Orangs-outans de Bornéo et de Sumatra:Le tourismed’observationdesorangs-outansaété
initiéàSepilokenMalaisiedans lesannées1960, l’activitéportaitalorssurdesorangs-outans
en réhabilitationou réaliséeprèsdecentresde réhabilitation. Il s’agissait d’une stratégiepour
protégerlespopulationssauvagesd’orangs-outansetreflètelesdifficultésd’observerlesmoins
sociauxdetouslesgrandssingesdanslacanopée.
Letourismedanslesprojetsderéhabilitationd’orangs-outansservaitàfinancerd’autresactivités
deconservation.Cesprojetspermettaientaussidefournirunsanctuairelégalauxorphelinsconfis-
quésetd’améliorer l’éducationenvironnementale (Frey1975;AvelingetMitchell 1982;Rijksen
1982).Deuxcentresderéhabilitationquiontdémarrédanslesannées1970(SepilokàSabahen
MalaisieetBohorokàSumatraenIndonésie)ontétélespremiersàaccepterdestouristesetsont
encorelesplusimpliquésdansletourismed’observationd’orangs-outansenréhabilitation(même
siBohorokaété fermécommecentrede réhabilitationetn’apas reçud’autresorangs-outans
depuis1995).Cessitesontvupasserdenombreuxtouristes, jusqu’à35.000visiteurspendant
uneannéeàBohorok,maisleschiffressonttombésàmoinsde5.000visiteursaprèsl’inondation
subitesurvenueen2003quiadétruit les infrastructurestouristiques (RijksenetMeijaard1999;
SingletonetAprianto2001;Dellatore2007).LesitedeSepilokàSabahareçu97.000visiteurs
en2006,parmilesquelsplusde55.000visiteursétrangers(Ambu2007).Silesrevenusannuels
estiméssontimportants(entre43.000USDet240.000USDselonRijksenetMeijaard1999),untel
flotdevisiteursposedesproblèmescertains(Cochrane1998;SingletonetAprianto2001;Rosen
etByers2002;Low2004;Singletonet al.2004;Dellatore2007).Lesproblèmessontnotammentla
difficultédecontrôlerunnombreimportantdevisiteurs,lemanquederèglementationtouristique,
laproximitéaveclesorangs-outansetlenourrissageillégal,toutceladeschancesdesurviedes
orangs-outansdiminuéesetledéveloppementàoutrancedelazone(SingletonetAprianto2001).
Plusieurssitesaccueillentlestouristesprèsdesplateformesdenourrissageàproximitédescentres
deréhabilitationoudesforêtsadjacentes.Lestouristesontaussilapossibilitédeparcourirdes
sentiersdanslaforêtvoisineoùlesguidesappellentparfoislesorangs-outansàs’approcherdes
visiteursetlesrécompensentennourriture–unepratiquedangereusequiaugmentelesrisques
decontagion,d’agressionetdeblessurespourlestouristesetlesorangs-outans(Dellatore2007;
Russon,SusiloetRussell2004).Enconséquence,desexpertsparticipantàderécentsatelierssur
laconservationontrecommandéd’interdirel’activitétouristiqueimpliquantdesorangs-outansen
réhabilitation,candidatsàunretouràlavieforestièreouquiysontdéjàretournés(RosenetByers
2002).Malgrél’engagementdugouvernementindonésienàréglementer,voireàarrêterletourisme
dans les centresde réhabilitation,plusieurs centrespoursuivent lesopérations touristiquesde
manière informelle.Uneanalyse récentedu tourisme impliquantoubasésur l’observationdes
orangs-outansmontreque57%destoursconcernaitexclusivementdesanimauxenréhabilitation
2 Parexemple,leschimpanzéssontplusmobilesquelesgorillesetlesorangs-outansetexigentuneffortphysiqueplusimportantdelapartdesvisiteurs.Lesopportunitésphotographiquespeuventêtrelimitéesselonl’endroitoùsetrouventlesgrandssinges(danslesarbres,parterreoudansunevégétationdense).Lagestiondesattentesdestouristesdoitprendreencomptelesconditionsspécifiquesàchaquesite.
12
et97%lesimpliquaitenpartie(Russon,SusiloetRussell2004).Letourismed’observationdes
orangs-outansen réhabilitation,enparticulier lorsque lesanimauxsontdansuncontexteartifi-
ciel,avecdescagesetdesplateformesdenourrissageparexemple,etlorsquelesvisiteurssont
nombreux,nerespectepasplusieurscritèresdel’écotourismeetnedevraitdoncpasêtrepromu
commetelouconsidérécommeunemeilleurepratique.
Les tours commerciaux d’observation d’orangs-outans sauvages existent depuis le milieu des
années1980maissontmoinscommunsqueceuximpliquantdesanimauxenréhabilitation.Ils
sontsouventpluschersetexigentdepasserplusde tempsdans l’habitatdesorangs-outans
(Russon,SusiloetRussell2004).Comptetenudel’éloignementdessitesetdesdifficultésàtrou-
ver,àhabitueretàobserverdesorangs-outanssauvages,l’assistancedechercheurs,d’agences
de fauneoudeconservationde lanatureetdesautoritésestnécessairepourdévelopperces
activités.Lesseulssitesvisitésrégulièrementpourl’observationd’orangs-outanssauvagessont
KinabatanganàSabahenMalaisie (Ancrenaz2006) etdansunemoindremesure, la valléede
DanumàSabahet leparcnationaldeTanjungPutingdans leKalimantancentralen Indonésie,
oùquelquestouristesmarchenten forêtà la recherched’orangs-outanssauvagesalorsque la
plupartdesvisiteursvoientdesanimauxenréhabilitation.Kinabatanganorganisedescroisières
surlefleuveàl’aubeouaucrépuscule,permettantdevoirdesorangs-outanssauvagesàpartir
debateaux,ouencoredesmarchesenforêtpourobserverdesorangs-outanshabitués(Ancrenaz
2006).En2008,leprogrammedeKinabatangan,quiappartientauxmembresdelacommunauté
localeetquilegère,areçu249touristesde14nationalitésetperçu95.000USD(Ancrenazcomm.
pers.).Lesrevenusetl’attentionengendrésparletourismeconstituentsansdoutel’unedesrai-
sonsdumaintiendustatutdeKinabatangancommezonedeconservation,prouvantlepotentiel
deprogrammestouristiquesviablessurlabased’uneexpériencedelaviesauvageaxéesurla
possibilitéd’observerdesorangs-outanssauvagestoutenexplorantleurhabitat.
3.2 Leçons apprises des programmes touristiques sur les grands singes
3.2.1 Letourismedevisiondesgrandssinges—unoutilouunemenacepourlaconservation?
Letourismedevisiondesgrandssingesestsouventpromucommeoutilderenforcementdustatut
deconservationetdeprotectiondegrandssingesetsertd’attractionprincipaleauxvisiteursdans
unerégionouunpays,renforçantainsilaprotectiondetouteslesautresespècespartageantle
mêmehabitat (Adamset Infield2003;Litchfield2007).Lesprogrammes touristiquesnationaux
centréssurl’observationpotentielledegrandssingesonttransforméquelquespaysendémiques,
Orangs-outans en réhabilita-
tion, Parc national de Tanjung
Puting, Kalimantan, Indonésie.
Photo © Anne Russon.
13
telsleRwandaetl’Ouganda,endestinationstouristiquesmajeures.Ilsontaussiapportéunfinan-
cement important aux activités de conservation des grands singes, auquel s’ajoutent d’autres
revenusdansd’autresairesprotégées,ainsiquedesrevenustouristiquesassociéspourleséco-
nomiesnationalesetlocales.Cependant,cessuccèspourraientcertainementnepasêtrerépétés
dansd’autressitespourplusieursraisons,etlemarchétouristiquepourraitnepassuffireàrenta-
bilisertouslessitesproposésaujourd’hui.
Lesdécideurspolitiquesconsidèrentsouventletourismedevisiondesgrandssingescommeune
sourceimportantederevenus.Leprincipedeciblerunnombreréduitdetouristesconformément
auxdéfinitionsde«l’écotourisme»etdutourismedenaturerisquentainsid’êtreviolées(Macfie
2007a).Uneleçonimportanteconcernelaprévalencedesintérêtscommerciauxquipeutinfluencer
lesdécisionspolitiquesetmenacerlessuccèsdeconservationdesprojetstouristiquesengénéral
(Kruger2005).Lorsdudéveloppementd’uneactivitétouristiquedevisiondesgrandssinges,les
principesdeconservationdoiventêtreprivilégiésparrapportauprofitdespartiesprenantesdu
secteurprivéetd’autresgroupesbénéficiairesdesrevenusdutourisme.Siunprogrammetouris-
tiqueavantageuxapportedenombreusesopportunitésderevenusàdifférentsniveauxetmêmesi
l’implicationdusecteurprivéestimportante(Maddison2004),lepremierobjectifdedéveloppement
etd’opérationdevraitêtreceluidesubvenirauxcoûtsdelaconservationdesgrandssingesetaux
besoinsdescommunautésvoisines.Cependant,si lesprioritéssont inversées,etsi leprofitdu
secteurprivédevientlemotifdel’expansiontouristique,leprogrammesortclairementdesesrails.
Parailleurs,letourismeaplusieursrépercussionsnégativessurlescommunautéslocalesetl’en-
vironnement,ainsiquesurlesgrandssingeseux-mêmes(voirlaSection4pourlesdétailssurles
impactspotentieldutourismedevisiondesgrandssinges).
Parconséquent,letourismedevisiondesgrandssingesne peut pasêtreunesolutionidéalepour
financerdurablementlaconservationsurtouslessites.Cetypedetourismerequiertuneapproche
prudenteetnedoitêtreinitiéquedansdeszonesquipeuventdévelopperetmaintenirdesstan-
dardsobligatoirespourattirerunsegmentviabledumarché,etquis’engagentàrespecterdes
principesdeconservationpouruncontrôleadéquatdutourismeetl’atténuationdeseffetsnéga-
tifs.Seullerespectdecesconditionsinitialespermetdeprévenirlesrisquesassociésautourisme
devisiondesgrandssingespourquecelui-cinedeviennepasunemenacepourlaconservation.
3.2.2 Intérêt mondial pour le tourisme de vision des grands singes comme stratégie deconservation
Plusieursinitiativesmondialesontadoptéouapprouvéletourismedevisiondesgrandssingesen
tantquestratégiepotentielledeconservation,notammentlePartenariatpourleprojetsurlasurvie
desgrandssinges(GRASP),uneinitiativeduPNUE/UNESCOpoursauverlesgrandssingesde
l’extinction.LadéclarationdeKinshasa,signéelorsdelapremièreréunionintergouvernementale
duGRASPen2005,promeutlesbénéficeséconomiquesdel’écotourismedevisiondesgrands
singespourgarantirleursurvie(UNEP-GRASP2005).Plusieurspaysdel’airededistributiondes
grandssingessignatairesdecettedéclarationcherchentaujourd’huiàdévelopperdessitestou-
ristiques.Ceseffortssontactivementencouragésparlesresponsablesgouvernementauxetles
conseillerstechniques,qui,demanièrecompréhensible,sont intéressésàgénérerdesrevenus
durablespourleursprogrammesd’airesprotégéesetdeconservation.Demanièresimilaire,de
nombreuxbailleursdefondspour laconservationet ledéveloppementontexprimé leur intérêt
pourlesinitiativestouristiquescarellesreprésententunmodèlededurabilitépouvantpermettre
auxairesdeconservationdeneplusdépendredufinancementdebailleurs.Ilestpeuprobable
quelemarchémondialdutourismepuissesupporterunnombretoujourscroissantdesitestou-
ristiques.Néanmoins,l’intérêtmondialdesgroupesdeconservation,desbailleursetlestouristes
potentielsestunatoutpourledéveloppementdutourismecommestratégiedeconservationpour
lessitesappliquantlesmeilleurespratiques.
3.2.3 Lesdifférencesentrelesespècesquiontuneimportancepourletourismedevisiondesgrandssinges
Lesdifférencesbio-socialesetécologiquesentre les taxonsdegrandssingesainsique lesdif-
férencessociopolitiquesentre lespaysde leurairededistributionpeuventavoirun impactsur
letourismedevisiondesgrandssingestelqu’ilestpratiquéaujourd’hui.Parconséquent,ilest
14
impossiblederecommanderunmodèledetourismequisoit lameilleurepratiquepourtousles
sites. Lescaractéristiquesdesespècesetde l’habitat auront une influence importante sur les
résultatsdansunerégiondonnée.Parconséquent,ceslignesdirectricesproposentdesmeilleures
pratiquescommunesàtouslestaxonsetàtouslessites(voirSection5),ennotantlesvariations
applicablesàdessituationsparticulièresetendonnantdesexemplesderèglementationstouris-
tiquespourplusieurssites(AppendiceI).
3.2.4 Profilsdesvisiteursimpliquésdansletourismed’observationdesgrandssinges
Leprofildesvisiteursattirésparlessitestouristiquesvarieenfonctiondesconditionsd’accès,des
infrastructures,desconditionsphysiquesrequises,ducoûtetdutyped’activitésproposées.Ces
facteursdéterminentaussilemontantquelestouristessontdisposésàpayer(Chafe2004;Bush
etFawcett2008),laduréedeleurséjourdanslarégion,lesautresactivitéstouristiquesquipeu-
ventlesintéresser,lesstandardsd’hébergement,lesprogrammescommunautairesqu’ilssouhai-
teraientappuyeretlesprogrammesdesensibilisationàlaconservationquelesitedevraitmettre
enœuvre.Leprofildesvisiteursd’unsitedonnépeutégalementévolueravecletemps(Duffus
etDearden1990).Lespremiersvisiteurssontgénéralementsensibilisésetattentifsànepasper-
turberlesite.Unefoisqueletourismedevientplusdéveloppé,lenombredevisiteursaugmente
etlesnouveauxarrivantssontmoinsavisésetmoinsprudents.Toutsitedoitévaluersaplacesur
le marché et concevoir les activités touristiques et les programmes associés en conséquence,
enprenantencompteleslignesdirectricespourdemeilleurespratiquesgénéralesainsiqueles
directivesapplicablesauxfacteurslocaux.
Chaquesitedevraitégalementavoiruneapprochesoupledumarketing,delafixationdesprixet
desservicesafindepouvoirserapprocherd’autressecteursdumarchédutourismeencasd’im-
prévus(unesituationd’insécuritéparexemple)quipeuventinfluencerletypedetouristedésireux
devisiterlepaysoulesite(voirSection3.2.8).Lesfondsdestinésàlaconservationetgénéréspar
letourismepeuventêtreainsimaintenus.
3.2.5 Différentstypesdetourismedevisiondesgrandssinges
L’expérienceproposéeparlessitestouristiquesactuelsvariefortement,del’observationgarantie
degrandssingescomplètementhabituésetsuivisquotidiennement,àl’observationàpartird’une
plateformedegrandssingesnonhabituésousemi-habituésouencorepromenadesenforêtsou
croisièresfluviales,avecunepossibilitéd’observationdegrandssingeshabituésounon,ouren-
contrésdemanièreopportuniste.
Vue aérienne de la forêt du
bassin du Congo. Photo © Liz
Williamson.
15
3.2.6 Lagestiondesattentesdestouristes
Enconcevantetenpromouvantlesprogrammestouristiques, ilest importantd’analyser l’expé-
riencequiseraproposéeauxvisiteurs.Toutegarantied’observerlesgrandssingesvaaugmenter
lesattentesdestouristesaveccommeconséquencedemettreunepressionsurlepersonnelde
terrainaurisquedetransgresserlesrèglesdevisitepoursatisfairelesclients.Lesattentespourun
sitedonnédépendrontdutypedetouriste,del’habitat,del’espèceoudelasous-espèceconcer-
née3etdel’activitéproposée.Unefoisqu’uneactivitéestdéveloppée,elledoitêtresoumiseàun
marketingconséquentdemanièreànepasdécevoirlesvisiteursquidoiventcomprendrequ’ils
contribuentàuntourismepeuperturbateurenmaintenantunecertainedistanceentreeuxetles
animaux observés et éviter de défricher et déboiser pour améliorer leur observation (Greer et
Cipolletta2006).Parexemple,laplupartdestoursopérateursfontdespublicitéspourlesoppor-
tunitésdechercherlesorangs-outanssauvages,maisraressontceuxquigarantissentuneobser-
vation(Russon,SusiloetRussell2004).
3.2.7 Laréplicationdesexpériencesréussiesn’estpastoujourspossiblenisouhaitable
Lesuccèsdutourismedevisiondegorillesdemontagneastimuléaufildesansuneavalanche
deprojetspourd’autresgrandssingesdansl’espoird’unsuccèssimilaire,particulièrementpour
lesgorillesdeplainede l’ouest (ex.Gami1999;Lanjouw1999a,b;DjohetvanderWal2001;
Focken 2002). Le tourisme de vision des gorilles de plaine de l’ouest risque d’avoir moins de
succèspourplusieurs raisons,etnedoitpasêtrepromuuniquementàdesfinséconomiques,
pourdesraisonsnotammentdeviabilitéfinancière(WilkieetCarpenter1999;Blom2000,2001,
2004;Wilkie,CarpenteretZhang2001;Williamsonet al.2002).Cependant,siunappuifinancier
durableetàlongtermeestengagéetdesbénéficesimportantspourlaconservationsontatten-
dus,letourismepeutsejustifier(GreeretCipolletta2006).Lesexpertssedemandentaussisiles
taxonsendangercritiqued’extinction,commelegorilledeDiehl(Gorilla gorilladiehli),devraient
êtrehabituésquel que soit l’objectif, tourismeourecherche.Ceslignesdirectricesnesontpas
normatives;silerésultatnetdeconservationestimépardesanalysesdefaisabilitéetd’impacts
correctementconçuesetréalisées,estpositifpourlaconservationd’unepopulationdesgrands
singes en danger critique d’extinction, alors le tourisme peut être un outil viable. Des popula-
tionstrèsfragmentéessubissantdefortespressionspourraientêtreincapablesdesupporterles
impactsd’opérationstouristiquesmalgrélesouhaitdespartiesprenantesquivoientletourisme
commeunmoyendedéveloppement.
3.2.8 Impactdel’insécuritésurlesmarchéstouristiques
Denombreuxgrandssingesviventdansdespaysquiontsouffertd’uneguerrecivile(ex.Côte
d’Ivoire,Liberia,etSierraLeoneenAfrique,etlaprovinced’Acehsurl’îledeSumatraenIndonésie).
Lessitesd’observationdegrandssinges,enparticulierceuxquiciblentprincipalementlemarché
luxueuxréfractaireauxrisquespotentielsverrontsansdoutelestauxdevisites’effondreraprès
desincidentsmajeursciblantlestouristes(ex.Bwindien1999)oufaisantdestouristesdesvic-
times involontaires, commeona vuavec les attentats à labombeàBali en2002et en2005,
quipeutgénéraliseruneperceptiond’insécuritérégionale.Enraisondelanaturechangeantedu
marchétouristiqueluxueux,ilestimportantdenepasexclurelesvoyageursdemoyennegamme
ouàpluspetitbudgetcarcesderniersreviendrontplusrapidementversdessitesàlaréputation
établied’insécuritéoudecrime.Pluspositivement,siunsitedonnéestassezréputé,lareprise
touristiqueaprèsdesincidentspeutêtrerelativementrapide:letourismeareprisrapidementau
Rwandaaprèslegénocide,etmêmependantdespériodesd’activitédesrebellesenRDC.
3 Parexemple,leschimpanzéssontplusmobilesquelesgorillesetlesorangs-outansetexigentuneffortphysiqueplusimportantdelapartdesvisiteurs.Lesopportunitésphotographiquespeuventêtrelimitéesselonl’endroitoùsetrouventlesgrandssinges(danslesarbres,parterreoudansunevégétationdense).Lagestiondesattentesdestouristesdoitprendreencomptelesconditionsspécifiquesàchaquesite.
16
3.2.9 Impactdel’économiemondialesurlesmarchéstouristiques
Mêmesicecritèrenes’appliquepasuniquementau tourismedevisiondesgrandssinges, la
situationéconomiquemondialeauraunimpactsur laviabilitédesprogrammestouristiques.Le
nombredevisitespeutdiminuerencasd’instabilitééconomique;onanotéunebaissedesréser-
vationsetuneaugmentationdesannulationssurplusieursdestinationsinternationalessuiteàla
criseéconomiquemondialede2008-2009(UNWTO2009).Lavulnérabilitéd’unsitedonnéaux
fluctuationséconomiquesdépenddutypedetouristesquilevisite.Unsitevisitépardesroutards
àpetitbudgetetdesvoyageursaventuriersseraitmoinstouchécarengénéral,cescatégoriesde
touristesnevoyagentpasgrâceauxéconomiesdetouteunevie.Ainsi,ilfautdesservicesetdes
activitésciblantunevariétédetouristepourêtremoinsexposéauxfluctuationsdumarché.
3.2.10 L’habituation-uneopérationinvariablementlongueetrisquée
L’habituation est très différente d’un taxon à l’autre. Une année a suffi pour habituer certains
groupesdegorillesdemontagne,mais il fautdeuxansenmoyenne.Lesgorillesdeplainede
l’ouestetleschimpanzésselaissentapprocheràunedistanced’observationraisonnable(10–20
m)aprèsdeuxàcinqansdesuivirégulier(WilliamsonetFeistner2003;GreeretCipolletta2006).
Ladifficultédel’habituationdépenddelastructuredel’habitat,descaractéristiquesdel’espèce/
sous-espèceetdelanaturedeleurexpérienceantérieureavecl’homme(TutinetFernandez1991;
vanKrunkelsvenet al.1999).Lavisibilitéestfaibledanslesforêtsdeplaineetlesgrandssinges
restentsouventcachésmêmeà10md’unobservateur.Lescontactssoudainssontdifficilesà
éviterenforêtdense:lerisquededangerphysiquepourlesgrandssingescommepourlesvisi-
teursexisteetl’habituationpeutêtrecompromisesilesanimauxsonteffrayés(Williamson1988).
Pourlesgorillesdemontagneenrevanche,lavégétationbasseetlatopographieirrégulièrefour-
nissentdesconditionsidéalesd’observation,parfoisducôtéopposéd’unravin.Leschimpanzés
del’Estpeuventaussiêtreobservésauxjumellesàtraverslavallée.
L’habituationdesorangs-outansestundéfienraisondeleurnaturesecrèteetsolitaire.Lesorangs-
outanssauvagessontinsaisissablesetsouventdifficilesàtrouverenforêt.L’habituationexigede
suivredesindividussolitairesetnécessiteunpersonnelqualifiéetdédiéausuivinidparnid.Lors
delapremièrerencontre,laplupartdesorangs-outansmontrentleurantagonismeenfaisantdes
bruitsdebaiseraigu,enpoussantdelongscris(mâlesàdisquefacial),encassantetjetantdes
branches.Certainsorangs-outanssecachentdanslacanopéesansbougerpendantdesheures
voiredesjourstantqu’ilyadesgenstoutproches,tandisqued’autress’enfuientrapidementau
soloud’arbreenarbre.Dans laKinabatangan,10à14 jourspeuventsuffirepour l’habituation
Il faut faire attention à ce que
les grands singes habitués ne
pénètrent pas dans les installa-
tions touristiques ! Photo © Uwe
Kribus.
17
(maissansdouteparceque lesanimauxn’ontpasgrandpeurde l’hommecar lachassen’est
paspratiquéedanslarégion,Ancrenazcomm.pers.)etdesorangs-outansdeSumatraontété
habituésenseulementtrois jours (Singleton,comm.pers.).Néanmoins,certainsorangs-outans
semblentrésistantsà l’habituationet l’expériencenedoitpasêtrepoursuiviavecces individus
(Ancrenazcomm.pers.).
L’habituationprésenteplusieursrisquespourlesgrandssingescommepourl’homme(Williamson
etFeistner2003;Goldsmith2004,2005a).Lesrépercussionsnégativescomprennentnotamment
lestress,remarquableparlechangementdecomportement(ex.desorangs-outansrestantsdes
journéesentièresdansleursnidspouréviterleshommes)etpeutêtreconfirméparuneanalyse
descorticostéroïdes(CzekalaetRobbins2001;Nizeyi2005).Lestresspeutavoirplusieursconsé-
quences,notammentpardeseffetsdélétèressurlesuccèsdelareproductionetsurlasanté,en
réduisantl’immunitéparexemple,etpardescomportementsaberrants.Quecesoitàcausedu
stress ou d’autres réactions comportementales dues à une proximité inhabituelle de l’homme,
l’habituationpeutaltérertemporairementoudurablementlesmodesterritoriauxhabituelscomme
l’utilisationetladuréed’occupationdudomainevital(Goldsmith2005b;McFarland2007).Lorsque
lesanimauxsontpoussésen-dehorsdeszonesforestièresprotégéesetrentrentencontactavec
lesvillagesvoisins,lerisquedeconflitavecl’hommeetd’uneexpositionauxmaladieshumaines
estplusimportant(Macfie2007a;HockingsetHumle2009).Silaprésencedel’hommeestasso-
ciéeàlanourriture,lemodeterritorialetcomportementaldesgrandssingeschangerait.
Lesrisquespourlespersonnesmenantl’habituationpeuventêtrepréditsàpartirdesréactions
desgrandssingesencoursd’habituation.Si l’habituationsert à réduiregraduellement lesdis-
tancespermettantauxobservateursd’êtretoléréssansagressionouréactionsdepeur,audébut
duprocessus,certainsindividusdesgrandssingespeuventattaquerlespersonnes,occasionnant
desblessuresetdesrisquesdecontagion.Desmeilleurespratiquesenmatièred’habituationdes
grandssingessontnécessairespourlarechercheoulessitestouristiques.
Néanmoins, il fautbalancerces risquesavec leseffetspositifsque l’habituationpeutavoirsur
lacapacitédupersonnelde terrainàsuivreetàprotéger lesgrandssinges.Dans lecadredu
tourisme,lesuiviquotidiendegroupesdegrandssingespardesguidesetdespisteursfacilite
lesuivisanitaireetlasurveillanced’activitésillégales,permettantuneréactionpromptecontrele
braconnageou l’empiétementéventuel,oudes interventionsvétérinaires,parexemple l’enlève-
mentdecollets.
Les rapportsde recensement auxVirunga présentent lepourcentagedegorilles demontagne
immaturesdanslesgroupescommefacteurindicateurpourévaluerlasantéreproductiveetl’im-
pact de l’habituation. Des efforts de recensement sur une longue durée montrent que le pour-
centaged’immaturesestplusimportantdanslesgroupeshabituésparrapportauxgroupesnon
habitués(WeberetVedder1983;Kalperset al.2003).Lerésultatpeutêtrebiaiséparlasélectionde
groupesreproductifspourletourismeoupourlarecherche,ouparunemeilleureapplicationdes
loisdanslesdomainesvitauxdegroupeshabitués,maiscommec’estunrésultatrégulièrement
constatésur20ansd’effortsdeconservation,ilsemblequel’habituationn’entraînepassystéma-
tiquementunéchecreproductifauseind’ungroupe.
3.2.11 Lerenforcementdesrèglementationstouristiquesestessentielmaissouventinsuffisant
Laplupartdessitesproposantdesactivitéstouristiquesd’observationdesgrandssingesopèrent
à l’aidedesystèmesde réservationetde règlesetd’instructionsconçuespourprotéger leurs
espècesciblesdeseffetsnégatifsdu tourisme.Cependant,ces instructionset règlessont tou-
joursousouventignoréesdansdenombreuxsites(Sandbrook2006;SandbrooketSemple2006;
Dellatore2007;Whittier2009).Dansdessitesfacilementaccessiblesetoùlaprobabilitédevoir
desgrandssingesestélevée,desmesuresstrictesont toutd’abordété rigoureusementappli-
quéespuislagestions’estrelâchéeavecletemps.Ilfautainsicontinuellementinsistersurl’utilité
desinstructionsetdesrègles.Lescontrôleséchouentcar laconservationn’estpassouvent la
prioritépourlesprincipauxintervenants,commelesresponsablesdesréservations,lespisteurs-
guidesoulestouristeseux-mêmes.Leursprioritéspeuventalleràl’encontredelaconservation,
soitparignorance,soitparégoïsme.Parexemple,leharcèlementdesresponsablesdesréserva-
tionspardesopérateursdusecteurprivépeutconduireàunesurréservation;lesguidesoules
18
pisteurspeuventserelâcherouignorerlesrèglementationspouravoirdemeilleurspourboires;
lestouristesnecomprennentpasounégligentlesrisquesetmettentlapressionsurleursguides
pours’approcherdavantagedesgrandssingesetavoirlaphotodésirée.Desemployésoudes
habitantssansscrupulesopèrentdesvisitesadditionnellespourvoirdesgrandssingeshabitués
afindepercevoirdesrevenussupplémentairessanspayerlesfraisdepistageàl’institutionappro-
priée. Tous ces exemples augmentent les répercussions négatives potentielles sur les grands
singessansbénéficierà laconservation.L’améliorationcontinueet le respectdes instructions,
desrèglesetdessystèmesdutourismedevisiondesgrandssinges,entantqu’activitéorientée
parlaconservation,sontessentiels,toutcommelasensibilisationdesprofessionnelsdusecteur
etdestouristesavant leurarrivéesurlesite.Sanscesactionsdeprotection,letourismedevision
desgrandssingespourraitnepasêtreunoutilviableoumêmeacceptablepourlaconservation.
3.2.12 Évaluationd’impactsenvironnementauxetétudesdefaisabilité
Commepourtouteactivitéoutoutprojetdedéveloppementayantdesrépercussionspotentielles
sur la vie sauvageet lesprocessusnaturels, lesétudesde faisabilitéetd’impactssontessen-
tielleslorsdelaphasedeplanificationdetoutprojettouristiquedevisiondesgrandssinges.Les
évaluationsd’impactsenvironnementaux(EIE)sontmandatéespardenombreusesautoritésde
gestionenvironnementaledanslespaysconcernés.Siellessontadaptéesaucontexte,ellesper-
mettentauxpartiesprenantesd’évaluerdenombreuximpacts.Sil’habituationestenvisagée,une
analysecomplètedescoûtsetbénéficesestextrêmementimportantecarl’habituationprésente
plusieurs avantages et inconvénients, pour les grands singes comme pour l’institution de ges-
tion.Récemment,leProgrammeinternationaldeconservationdesgorilles(PICG)adéveloppéun
outilstandardiséd’orientationdecetteanalyse,enposantlesquestionsnécessaires,enrassem-
blant lesdonnéesessentielleseteneffectuantunerevueéquitablepourétablirdesrecomman-
dationssolidesdanslecadred’unprocessusintitulé«évaluationdesimpactsdel’habituation»
(HabituationImpactAssessmentouHIA,Macfie2007a).AuNigeria,uneétudedefaisabilitéaété
récemmentréaliséepourledéveloppementdutourismed’observationdegorillesdeDiehl(Macfie
2007b).L’investissementpourdetellesétudesetanalysespeutêtreélevé,maisresterentablepar
rapportauxcoûtsfinancierstrèsélevésqu’engendreraitundéveloppementd’activitéstouristiques
surunsitequipeutnepasêtreviablecommercialement,ouparrapportaucoûtentermesde
conservationd’uneactivitéquimetenpérillesespècesqu’elleestcenséeprotéger.
Gorille de plaine de l’ouest, Parc
national de Loango, Gabon.
Photo © Josephine Head/MPI-
EVAN.
19
3.2.13 Lesétudesd’impactsetleprogrammedesuivisontessentiels
Deparsanaturenon-extractive,onpensesouventque l’observationd’animauxsauvagesdans
leur environnement naturel est durable. Cependant, elle est pratiquée dans des milieux fragiles,
lesouvrantàunmarchémassif impliquantunerechercheactiveet répétéede la faunesauvage
(JacobsonetFigueroaLopez1994;Tapper2006).Onensaitpeusurlesvraisimpactsdutourisme
devisionsurlesgrandssinges,surleurenvironnementphysiqueousurd’autresespècessauvages.
Lesimpactsquantifiéssontencoretrèsrares.Lemanquededonnéesderéférence,ladifficultéde
distinguerleseffetsdutourismed’autresimpactstelsqueleschangementsdumilieunaturelainsi
queletempsnécessairepourquecertainseffetssoientvisiblessontautantdefacteursdecompli-
cation(Briassoulis1991).
Comptetenudecescontraintes,lesétudesd’impactsmenéesdurant35annéesdetourismede
visiondesgrandssingesfournissentdesdonnéesinestimablesquipermettentd’émettredesrecom-
mandationsdebonnespratiquesenmatièredegestiondutourismedevisiondesgrandssinges:
• Lesétudesd’évaluationd’impactssurlecomportementetlerisquedecontagiondes
maladiesoccasionnéesparletourismedevisiondegorillesdemontagneontpermis
d’établirdes règlesplusstrictes,comme l’augmentationde ladistanced’observa-
tionminimaledecinqàseptmètres (Homsy1999)et la limitationde laduréedes
visitesenraisondeleurinfluencesurlecomportementdesanimaux(Fawcett2004;
Muyambi2005).
• Lesprojetsde rechercheetde tourismesur leschimpanzésontdécris lespatho-
gèneshumainescausesdelamortalitéchezleschimpanzéssauvages(WallisetLee
1999;Leendertzetal.2006;KauretSingh2008;Köndgenet al.2008)etontprouvé
queleportdemasqueschirurgicauxestuneoptionfaisable(TANAPAetFZS2007)
etefficacepourlapréventiondelacontagiondesmaladies(Boesch2008;Lukasik-
BraumetSpelman2008).
• L’évaluationdetroisdécenniesdetourismedevisiondesorangs-outansontpermis
de documenter et d’améliorer les pratiques de gestion (Russon, Susilo et Russell
2004). La recherche récente (Dellatore2007)montreque lesmodesdecomporte-
mentdesorangs-outansontsignificativementétéaltéréspar lesopérationstouris-
tiquesàBukitLawang,aussibienchez lesorangs-outanssauvagesquechez les
ex-captifs.Lesprincipauxchangementsobservéssontlarestrictiondudomainevital
(lesanimauxrestentdansleszonesàforteactivitétouristique),lechangementd’acti-
vité(moinsderecherchedelanourriture),l’augmentationdescasd’agressionenvers
lespersonnesetdestauxdemortalitéinfantileélevés.Lapratiqueconsistantàoffrir
delanourritureauxorangs-outans,soitpourlesinciteràs’approcherdestouristes
soitpour lescalmeret lorsqu’ilss’approchent ilstententdevoler lanourriture,est
particulièrementpréoccupante.L’étudeconclutquelasantécomportementaleetle
succèsdelareproductionsontfaiblesetqueletourismedoitêtrerestructurépour
mieuxgéreretprotégerlapopulationd’orangs-outans.
• L’applicationdesprogrammesdesuividesdéplacements,ducomportementetde
l’étatde santédesgrands singesconcernéspar le tourismesont essentielspour
déceleretatténuerlesimpactsconnusounouveaux(ex.KauretSingh2008)etpour
contribuerauxeffortsderéductiondecesimpacts,eneffectuantunsuivisanitaire
desemployésparexemple(Aliet al.2004).
• Lesactivitésdesuivibiologiquecontribuentaurenforcementdesprogrammestouris-
tiquesplusefficacesetplussécurisés.Ainsi,unepartiedusuccèsdutourismed’ob-
servationdesgorillesdemontagneestdueàunebonneconnaissancedurégime
alimentairedesgorilles,desdistancesparcouruesenunejournéeetdesdomaines
vitaux,quipermettentdeprédirelesdéplacementsdugroupeetdetrouverlesgorilles
demanièrerelativementfacile.Laprédictiondesrythmesd’activitésjournalièresest
aussiimportante;lesvisitessontplanifiéesdemanièreàcoïncideraveclespériodes
dereposdesgorillessipossible,permettantd’excellentesconditionsd’observation
(PlumptreetWilliamson2001).
20
• Lesétudessurletourismesouffrentd’unmanquedesuividesimpactssurl’habitat
desgrandssinges,enparticulierlorsquedepetitessurfacesdeforêtssontutilisées
demanièreintensive.Ilestaussipossiblequeleseffortsdeprotectionetdurenfor-
cementdelaloivisantàsupporterletourismepeuventavoirdesimpactspositifs
surleshabitatsforestiersetcecidevraitêtresuivisetdocumentés.
3.2.14 Le tourisme de vision des grands singes comme outil de développement pour lescommunautéslocales
Lesbénéficesdutourismedevisiondesgrandssingespeuventêtreconsidérablesauniveaulocal.
Desapprochesdepartagedesrevenusontétéétabliesavecsuccèsdansplusieurssitestouris-
tiques(Ancrenazet al.2007;ArchabaldetNaughton-Treves2001).Autourdusited’observationde
gorillesdemontagneduparcnationalimpénétrabledeBwindienOuganda,lavaleurdesrevenus
touristiquesquiparviennentauxpopulationslocalesestplusdequatrefoisplusimportanteque
la valeurde toutes lesautressourcesde revenuscombinéespour la région (Sandbrook2008;
Blomley et al.2010).Lesemploisdirectscommeguideoupisteursontunavantageprécieuxdans
leszonesoùlesopportunitésd’emploiformelsontrares.LeprojetdeBaiHokouenRépublique
centrafricaine embauche plus de 60 pygmées BaAka sur la base d’une rotation (Hodgkinson
2009), tandis que les organisations en charge des gorilles de montagne en RDC, au Rwanda
et enOuganda, comme lesautoritésdesparcset lesONG,emploient environ150personnes
(MGVP2004).Desindirectspeuventaussiêtrestimuléscommedesentrepriseslocales,oudes
programmesdepartagederevenusquifinancentdesinfrastructurestellesquedesécolesetdes
hôpitaux(Sandbrook2006).Letourismepeutaussidonnerunsentimentdefiertéetd’appropria-
tionauxrésidents–desfacteursimportantsquiontpermisquelepersonnelduparcresteenposte
lorsdespériodesdegrandeinsécuritédanslarégiondeVirunga(PlumptreetWilliamson2001).
La prudence s’impose avant de conclure que ces avantages compenseront les coûts du pro-
grammeetcontribuerontàmodifierlescomportementsenverslaconservation.AdamsetInfield
(2003) ont conclu qu’un plan de partage des revenus autour du parc national des gorilles de
MgahingaenOugandan’apascontribuépourautantàdévelopperdesattitudesfavorablesàla
conservation,unrésultatretrouvédansd’autresétudes(Hodgkinson2009).Blomleyet al.(2010)
ontindiquéunerelationpositiveentrelesattitudesdescommunautésetlesprogrammesdedéve-
loppementcommunautaireautourdesdeuxmêmesparcsougandais,bienquecette tendance
fûtconcentréeautourdescentrestouristiquesetnesoitpasrépandue.Cependant,lacauserap-
portéecommelapluscommuneàuneréductiondesactivitésillégalesétaitunrenforcementde
l’applicationdeslois,cequiillustrelerôleessentieletcomplémentairedecedernierpouratteindre
lesobjectifsdelaconservation.
Encasdebénéficesimportants,laquestiondeleurrépartitiondoitêtreexaminéeattentivement
pouréviterleurdispersionsansprendreencomptelesobjectifsdelaconservation,cequilimite-
raitleurefficacitéàcompenserlescoûtsouàréduirelapauvreté.Unexempleévidentestl’accès
à l’emploi,généralement limitépar leniveaud’instruction, legenre, l’âgeet ladominationdes
éliteslocales(Sandbrook2006).Leproblèmeestexacerbéparleniveaudepauvretéetlesfortes
densitéshumainesautourdessitesdetourismedevisionauxgrandssinges.Ainsi,sileSabyinyo
Silverback LodgeauRwandaagénéréplusde100.000dollarspour lescommunautés locales
lorsdesapremièreannéed’opération,cemontantnereprésentaitque10dollarsenmoyennepar
personnecomptetenudunombretrèsélevédeshabitants locaux(Mwinecomm.pers.).Selon,
Blomleyet al.(2010),sileprogrammedetourismeàBwindisemblaitréussiràproduiredesbéné-
fices individuelset collectifs et à relier cesbénéficesà laprésencedesgorilles, il a échouéà
atteindrelesmembreslespluspauvresdelacommunauté.Deplus,lesbénéficespeuventnepas
êtreperçuscommeunecompensationadéquates’ilssontaccordéssousuneformeinadaptéeou
peuvaloriséeparlesindividusbénéficiaires.
Enrésumé,pourqueletourismedevisiondesgrandssingessoitefficacecommeoutildedéve-
loppement,ilfautexamineravecprudencelescoûtsetlesbénéficesaccumulés,leurmodededis-
tributionauxrésidentslocaux,tropsontsouventprivésdeleursdroitsetvivantdansdeconditions
depauvreté extrême. Lesprogrammes touristiquesdoiventmettre l’accent sur laparticipation
activedesmembreslespluspauvresdescommunautéslocales.
21
3.2.15 Importancedel’évaluationéconomiqueetdesétudesdelademandetouristique
Lorsdudéveloppementoudusuividutourismed’observationdesgrandssinges,ilesttentant,en
particulierpourlesgouvernementsetlesecteurprivé,deconsidérerlesbénéficeséconomiques
pourlepayscommelaraisond’êtredetoutprogrammetouristique.Cependant,ilestimportant
quelesrevenusdutourismenesoientpasconsidéréscommel’objectifultime,maisplutôtcomme
unavantagesupplémentairedecetoutildeconservationdesgrandssinges.
Certainspaysontdéveloppéleursprogrammestouristiquesenaugmentantlenombredevisiteurs
et/ouceluidesgroupeshabituésvisitables,aggravantainsilesrisquespourlesgrandssingeset
leurhabitat.Cependant,larecherchemontrequenombreuxtouristessontdisposésàpayerplus
pourvivreuneexpérienceplusélitisteavecdesgroupesdevisiteursplusrestreintsdérangeant
moinslesanimaux(BushetFawcett2008).
Deplus,selonplusieursétudes,ilestillusoiredepenserquelesrevenustouristiquesrestentau
seindupayset/ouatteignentlespopulationslocalesaffectéesparleurproximitéàl’habitatdes
grandssinges.Lesétudesmontrentquelesrevenusdutourismeapportentcertesdesfondsaux
autoritésenchargedesparcs,maisque lapart laplus importanterevientaux institutions inter-
nationales (Cochrane1998;Moyini2000;HatfieldetMalleret-King2006;Sandbrook2008).Les
activitésdedéveloppementtouristiquedevraientdonctrouver lemoyend’accroître lesrevenus
conservésauniveaunational,etparticulièrementauniveaulocal.
Lesétudeséconomiquesserventàexaminerlaviabilitédutourismedevisiondesgrandssinges,
souventsupposénon-viable(Font,CochraneetTapper2004;WilkieetCarpenter1999;Baboulene
2008).UneétudedecassurDzanga-Sanghaaconcluque le tourismenepourraitsansdoute
pascouvrirlescoûtsdegestionoujouerunrôleimportantpourlefinancementàlongtermede
l’aireprotégée(Blom2000).Cependant, ils’estavéréqueletourismeétaitunesourcemajeure
d’emploisdanslarégionetjoueunrôledansl’accroissementéconomiquelocaleenimpliquantles
populationsdansdesactivitésdedéveloppementéconomiquedurable.Lesrevenusdutourisme
ontaussipermisauxpopulationslocalesdemieuxaccepterleprojetdeconservation,etparla
suitedemieuxrespecterlesrèglements.
Ilestdoncimportantd’examinercommentlesrevenusdutourismesontaccumulésetdépensés,
etdecorrigerl’impressionrépandueauseindescommunautéslocalesqueletourismedevision
desgrandssingesexisteprincipalementpourobtenirplusderevenuspourlesgouvernementsdes
paysconcernés,lesautoritésenchargedesparcsetd’autresbénéficiairesexternes.
Bonobo, Lui Kotale, Parc natio-
nal de la Salonga, RDC. Photo ©
Caroline Deimel/MPI-EVAN.
22
3.2.16 Importance des évaluations du comportement du personnel en charge des activitéstouristiques
Lessitesd’observationdesgrandssingespeuventêtrebienconçusets’efforcerd’appliquerles
meilleurespratiquesgrâceaudéveloppement,àladiffusionetàl’affichaged’instructionsetde
règlesstrictes.Cependant, il arrivesouventqu’après lesavoirsprésentésaux touristes, leper-
sonnelenchargede lavisiteenfreigneunouplusieursrèglements, leplussouvent ladistance
minimaleàrespecter(ex.SandbrooketSemple2006).Cecipeuts’expliquerparladifficultéàgérer
lestouristes,ouparundéplacementimprévisibledesanimaux,maisc’estsouventparmanquede
suivietdesupervision,ajoutéàl’enviederecevoirdespourboiresplusgénéreux.Silepersonnel
estsuivi, laconduitedevisitesrégulièrementévaluée,et lesrésultatsdiscutésouvertementpar
l’évaluateur,lagestiondutourismeseraaméliorée.
3.2.17 Toutestquestiond’emplacement
Lestouristespeuventêtreattirésparunsiteparticulierenraisondesafacilitéd’accèsoualors
parcequ’ilnel’estpasdutout.Parconséquent,toutestunequestiond’emplacement.Laproxi-
mité des circuits touristiques établis, comme les safaris en savane de l’Afrique de l’Est, peut
accroîtrelestauxdevisitesdessitesdesgrandssinges.C’estpeut-êtrepourcesraisonsquele
tourismeenAfriquecentrales’estdéveloppépluslentement,mêmedanslessiteslesmieuxéta-
blisetrelativementaccessibles,etcemalgréunefauneabondanteetcharismatique.L’opportunité
d’observerdesgrandssingesseulenesuffitpeut-êtrepasàinciterlestouristesàtrops’éloigner
deleuritinéraireprévu.Inversement,certainstouristessontséduitsparlapossibilitédesortirdes
circuitshabituels.Lesnouveauxsitesisolésdoiventciblercetypedetouristesetproposerassez
d’activitéspourquel’effortsupplémentairepouryarriverenvaillelapeine.
3.2.18 L’approvisionnementennourrituren’estappropriéniàl’habituationniautourisme
Audébutdelarecherchesurlesprimates,plusieurssitesonteurecoursàlanourriturepourfaci-
literl’habituation.Avecletemps,plusieursfacteursderisquesesontdéveloppés,notammentles
changementsdecomportement, l’altérationdel’exploitationdudomainevital, l’agressionentre
lesmembresdugroupe,l’agressionenverslesobservateursentraînantdesblessures,uneréduc-
tiondesdistancesoumêmeuncontactfavorableàlacontagion,etlacontaminationparasitaire
dessitesdenourrissage(Wrangham1974;WallisetLee1999;BertolanietBoesch2008).Lessites
derecherchesurlesgrandssingesontarrêtélesnourrissagesenraisondecesrisques,même
sicertainsprojetsimpliquantdesorangs-outansanciennementcaptifscontinuentdelefaire:les
autoritésenchargeduparcnourrissentlesorangs-outanssurdesplateformesspécifiquesetdans
certainscas lesguides locauxbafouent les règlesennourrissant lesorangs-outansàd’autres
endroits non autorisés où ils incitent les animaux à s’approcher en proposant de la nourriture
etenmettantendangerlestouristesetlesanimauxeux-mêmes(Dellatore2007).Enraisondes
répercussionsnégativespotentiellessurlesgrandssingesetdurisqued’unecontentieuxsides
touristessontblessés,personnenedoitdonnerdelanourritureauxanimaux,mêmelesautorités
gouvernementalesenchargede laconservation.Dans lecasd’unnourrissagenonautorisé, le
suivietl’applicationdesrèglescombinésaveclasensibilisationdesguidessontessentielspour
mettrefinàcettepratiquedangereuse.Pourlesex-captifs,lenourrissagesurlesplateformesdoit
êtreréduitauminimumrequispourleursurvieetleursuivi,etcesplateformesnedoiventpasservir
d’attractiontouristique.Ilfautarrêterlenourrissagelorsqu’iln’estplusessentielpourleursurvie.
3.2.19 RéductiondurisquedecontagionavecdesmasquesrespiratoireschirurgicauxN95
Leportdemasqueschirurgicauxparlespersonnesquis’approchentdegrandssingesdansle
cadredeprojetsderechercheoudetourismeafaitl’objetdenombreusesdiscussions.Eneffet,
l’undesrisqueslesplus importantsdetransmissiondesmaladiesentre l’hommeet lesgrands
singes provient des pathogènes en suspension dans l’air (Cranfield 2006). Les maladies respi-
ratoiressontlapremièrecausedemortalitédecertainespopulationsdegrandssinges(Walliset
Lee1999;Nutteret al.2005;Hanamuraet al.2007;Kauret al.2008;Whittier,NutteretStoskopf
2009).En1999, l’évaluationfaitepar lePICGsur l’applicationdesrèglesdutourismedevision
desgorillesdemontagne(Homsy1999)recommandaitd’augmenterladistanceminimaled’obser-
vationde5à7m,surlabased’uneétudedesdistancessusceptiblesd’êtreparcouruesparles
23
gouttelettesrespiratoiresetlesparticulesensuspension.Cependant,enraisondesproblèmesde
gestionetdeconformitédesmasques,ladécisiondefaireporterdesmasquesaétéreportéeen
l’attentedenouvellesindicationsdulienentrelacontagionetlaprésencehumaine.
Pourexaminerl’efficacitédesmasques,ilfautserappelerquelaplupartdespublicationsévaluent
laprotectionduporteur;maisdanslecasdutourisme,unepersonnepotentiellement infectée
portelemasque,etnotresouciestdes’assurerquelesparticulesinfectieusesnedoiventpasfran-
chirlabarrièreconstituéedumasque.Leprojetvétérinairepourlesgorillesdemontagne(MGVP
2008)soulignequelesmasquesarriventmieuxàcontrôlerlespathogènesexpirésqu’inspirés.
Leportdemasquesprésentedesavantagesetdes inconvénients.Pour lespointspositifs, les
masques protègent efficacement contre les pathogènes dans des conditions idéales. Si les
masquesperdentdeleurefficacitéavecletempsoudansdesconditionsmoinsidéales,porterun
masqueréduittoujoursplusefficacementlasuspensiondegrandesparticulesinfectieusesetilest
doncdeloinavantageuxd’enporterunquedenerienporterdutout.Parmilesargumentscontre
leportdemasque,onditnotammentquelesgrandssingesdoivents’habitueràdesvisiteursmas-
qués.Ilfautaussisensibiliserlestouristesàrespecterleportdemasque,carencasd’inconfort,
ilspeuventêtremoinsprédisposésàlefaire.Sousunclimatplusfrais,commeenhautealtitude,
desmasquesmalajustéspeuventembuerlesverresdelunettesetempêcherunebonneutilisation
desappareilsphotosetdesjumelles4.L’approvisionnementenmasquesestaussiunproblème
cartouslesmasquesn’ontpaslamêmeefficacité.Laqualitédoitêtreadéquatepourunebonne
protection.Ilfautaussipenserauxsystèmesdegestiondesdéchetscardesmasquesabandon-
nésenforêtdeviennentdesfoyersinfectieuxporteursdeparticulesconcentréespotentiellement
infectieuses,créantunrisqueimportantdecontagion.
Plusieursmaladiesimportantessesontdéclaréesauseindepopulationsdegrandssinges(Wallis
etLee1999;Ferber2000;Leendertzet al.2004;Hanamuraet al.2007;Hosaka2008;Köndgen
et al. 2008). Les données montrent que, dans des conditions de vent favorables, les goutte-
lettescontaminéespeuvent sedéplacer jusqu’au triplede ladistanceminimale recommandée
4 MGVP (2008)a testé lesmasquesrespiratoiresN95en formede«becdecanard»,quipermettentderespirerplusfacilement,etaconstatéqu’ilsétaientplusconfortables,moinschaudsetn’embuaientpaslesverresdelunettesaussifréquemment.
Touristes portant des masques
chirurgicaux N95, Parc natio-
nal des Virunga, RDC. Photo ©
Virunga National Park.
24
de7mètres(Cranfield2006).Desrapportsdeplusieurssitesconfirmentquelesrèglesétabliespourprotéger lesgrandssinges
contrelapropagationdemaladiesnesontpasappliquéscorrectementouconstammentetquelesdistancesdesécuriténesont
pasmaintenues(SandbrooketSemple2006;Dellatore2007;NakamuraetNishida2009).Parconséquent,l’utilisationdesmasques
parleschercheurs,parlestouristesetparlepersonnelestdeplusenpluspréconisée,enplusd’autresmesuresdeprévention.Le
portdemasquesestaujourd’huipluscommunsurlessitesderecherche,enparticulierceuxdontlespopulationsdegrandssinges
ontenregistrédescasdemaladiesmortelles(ex.parcnationaldeTaïenCôted’Ivoire).Leportdemasquessedéveloppeaussisur
lessitestouristiques(ex.pourl’observationdeschimpanzésauparcnationaldesmontsMahaleenTanzanie,Hanamuraet al.2006;
pourl’observationdesgorillesenRDCetauRwanda,Hurst2008c;MGVP2008,2009).
Lesmasquessontdequalitéetd’efficacitévariables.Lesmasquessimplesnesontpastrèsserrés,protègentleporteurdelapropa-
gationdegrandesparticulesensuspensiontandisquelesmasquesrespiratoiresontunesurfacehermétique,couvrentfermementle
nezetlaboucheetempêchentlatransmissiondegrandesetdepetitesparticulesensuspension(CDC2004;CDC2006).Parrapport
auxmasqueschirurgicauxsimples,lesmasquesrespiratoiresN95sontdemeilleurequalité,mieuxajustés,plushermétiquesetplus
efficacescontrelatransmissiondeparticulesensuspension.Lorsquebienajusté,lemasqueN95peutempêcherleslentillesd’appa-
reilphotoetlesjumellesdes’embuer,maispeutaussirendrelesmasquesplusinconfortables,cequipeutdécouragerlestouristes
s’illeurestdifficilederespirer.Lapilositéduvisageestaussiunproblèmecarlemasquen’estalorsplushermétique.Lesinstructions
d’ajustementetdeportdesmasquesdoiventêtreprésentéesauxtouristesavantdes’approcherd’ungroupedesgrandssinges,car
àleurvue,lestouristesserontpressésdes’approcher.Lesmasquesnesontefficacesques’ilssontportéscorrectement.
Nousrecommandonsleportdemasquesrespiratoiresàcouchesmultiples,dequalitéchirurgicaleN95(ouplus5)lorsquelestou-
ristesetlepersonnels’approchentdesgrandssingesàunedistanceinférieureouégaleà10m.Cesmasquesdoiventêtreutilisés
disposéscorrectement.Leportdemasquesnedoitpas justifier lanégligence respecter lesautres règlesdeprévention.Si les
masquesN95nesontpasdisponibles,ilfaututiliserdesmasqueschirurgicauxenpapier.LesmasquesrespiratoiresN95coûtent
environ0,40dollarchacunpluslesfraisd’envoi.Cescoûtssontinfimesparrapportaucoûtglobaldesopérationstouristiques,mais
ilfautexaminerlafiabilitédesfilièresd’approvisionnement.Laconformitéetl’efficacitésontdesélémentsclésdelagestiondes
masquesentantqu’outildeprévention.Lerespectdesrègles,leconfort,l’accorddutouristeetletraitementdesmasquesaprès
usagedevraientêtresuivisetlesrésultatsutiliséspourdocumenteretaméliorerlesrèglesetlesprocédures.Pourplusd’informa-
tionssurlesmasquesrespiratoiresN95,voirl’AppendiceII.
3.2.20 Leproblèmedutourismeavecdesgrandssingesayantautrefoisvécuencaptivité
Mêmesicen’estpaslesujetprincipaldecedocument,ilrestequedesactivitéstouristiquesd’observationdesgrandssingesayant
vécuencaptivitésontpratiquéessurplusieurssites.Ilpeutêtredifficilededifférencier lesex-captifsdessauvagesquandilsse
retrouventsimultanémentetinteragissentsurcertainssites,enparticulierchezlesorangs-outans(voirletableaudanslaSection
2.4.1).Enraisondesrisquesspécifiquesposésparlesanimauxsur-habitués,lesspécialistesrecommandentdecesserletourisme
aveclesanimauxenréhabilitationquisontéligiblesàêtrerelâchés,ouceuxdéjàrelâchéspourunevielibreenforêt,etdansles
forêtsquiabritentdesanimauxenréhabilitation(RosenetByers2002).Parallèlement, l’Alliancepanafricainedessanctuairesde
primates (PASA),qui représenteunréseaudesanctuairesabritantdesbonobos,deschimpanzésetdesgorillesparmid’autres
espècesdeprimates,n’approuvepasletourismeimpliquantdesgrandssingesayantvécuencaptivitéenraisondesrisquesélevés
pourlestouristesetlesassistantsdeterrain(Carlsenet al.2006).
Malgrél’accorddugouvernementindonésiendearrêterletourismeimpliquantd’ex-captifs,cetyped’activitéatoujourscourssur
quelquessitesabritantdesorangs-outans(BohorokàSumatra,plusieurssitesauseinduparcnationaldeTanjungPutingdansle
Kalimantancentral,età l’intérieuretautourdeNyaruMentengdans leKalimantancentral).Le tourismed’observationd’orangs-
outansayantanciennementvécuencaptivitéestsouventmalcontrôlé,compromettantàlafoislaconservationdesorangs-outans
etlajustificationéducativedetellesvisites,toutenréduisantleschancesdesuccèsdelaréhabilitation(RijksenetMeijaard1999;
Russon,SusiloetRussell2004).Surlabased’analysesrécentes,ilestimpératifquelessitesactuelsinterdisentlenourrissagedes
orangs-outansparlesguides,etquelespatrouillesveillentàempêcherlenourrissageillégaletl’attractiondesorangs-outanssur
lessentierstouristiques(Dellatore2007).Ilfautofficiellementsensibiliserlepersonneletlestouristessurlesdangersdenourrirles
animauxsauvages,enparticulierlesex-captifs.
3.2.21 Conclusionsàpartirdesleçonsapprises
Enraisonducoûtimportantdudéveloppementdutourismeetdesinfrastructuresassociées,etdelanécessitédeprotégeràvieles
grandssingeshabitués,l’ouverturedenouveauxsitestouristiquesnedoitjamaisêtrepriseàlalégère.Parailleurs,unemaind’œuvre
5 Lesmasquesrespiratoiresquifiltrentdespourcentagesplusélevésdeparticulesensuspensionsontaussiacceptables,c’est-à-direN99ouN100,maisilssontpluschers.
25
importanteetdesengagementsmajeursenressourcesfinancièresethumainessontnécessaires
pourdévelopperetmettreenœuvrecorrectementletourisme.Àcesfacteurss’ajoutelapriseen
comptedesmultiplesrépercussionsdutourismedevisiondesgrandssinges.Ilestdoncimpératif
que tout projet touristique potentiel fasse l’objet d’une analyse objective de sa faisabilité, des
impactsetdesadurabilité,notammentunexamenpardifférentespartiesprenantes,avanttout
engagementfinancierettoutepromesseauxcommunautéslocalessurledémarragedutourisme
etsurledéveloppementattendu.Nedevraientêtredéveloppésquelessitesàforteprobabilitéde
succès,surlabased’étudesindépendantesdefaisabilitéetd’impacts,etquidémontreunenga-
gementnécessaireàexerceruncontrôlemaximaletàatténuerlesimpactsconformémentàces
lignesdirectricespourdemeilleurespratiques.
Orang-outan de Sumatra, Parc national de Gunung Leuser, Indonésie. Photo © Perry van Duijnhoven.
Parc national des Volcans,
Rwanda. Photo © Lynn Barrie et
Frances Broussard.
26
Section 4 : Impacts du tourisme de vision des grands singes
Letourismedevisiondesgrandssingesadenombreuximpacts,positifscommenégatifs,résumésdanslestableauxsuivants.
4.1 Tableau des bénéfices potentiels du tourisme de vision des grands singes
Bénéfices Hypothèses Notes
Suivi :Lesvisitesrégulièresrenforcentlesuivi. • Lefinancementdesprogrammesdesuiviestassuré.
• Leplandesuividoitêtreenplaceavantledémarragedel’habituation.
Surveillance et soin vétérinaires : l’habituationetlesvisitesrégulièresfacilitentlesuivisanitaire,permettantundiagnosticetuneinterventionrapides.
• Lefinancementdelasurveillancevétérinaireetdel’équipederéponseestassuré.
• L’expertiseetlesstructuresdelaboratoireexistentetsontaccessibles.
• Finaliserlesuivisanitaire,letraitementetlesplansàappliquerencasdemaladiesavantledémarragedel’habituation.
Application des lois :laconnaissancedesdomainesvitaux,l’habituationetuneprésenceplusimportanted’observateursrenforcentlaprotectiondegroupesoud’individusdegrandssingesparleséquipeschargéesdel’applicationdeslois.
• Lasécuritédanslarégionpermetlesuividel’applicationdeslois.
• Lesfinances,lalogistiqueetlepersonnelsontenplacepourappuyer/mettreenœuvrel’applicationdeslois.
• Augmenterrenforcementdelaloidanslarégionavantl’habituation.
Génération de revenus :Sourcepotentiellederevenuspourl’aireprotégée,grâceauxfraisd’observationdesgrandssinges,depistageetd’activitésassociées(promenades,hébergement).
• Lasécuritéauniveaulocalrégionaletinternationalpermetlaconduited’activitéstouristiques.
• Lessystèmesfinancierssontenplacepourgarantirqu’ilrestesuffisammentderevenuspourlagestiondel’habitatdesgrandssingesafindecouvrirlescoûtsdelaconservation.
• Lestouristessontintéressésetdisposésàvisiteretàsouscriredespermis.
• Letourismeestbiengéré.
• L’analysefinancièredesrevenuspotentielsgénérésparlesactivitéstouristiquesestessentiellepourl’évaluationdesimpacts.
Bénéfices pour les communautés :Sourcepotentielledebénéficespécuniersetnon-pécunierspourlescommunautés.
• Lesméthodespourgarantirquelesrevenusparviennentauxcommunautéssontenplace.
• Leprojetestconçudetellemanièrequelescommunautéssoientimpliquéesàtouslesstadesdedéveloppementduprojet.
• Développerouélargirlessystèmesdepartagedesbénéficespourabsorberlesrevenus.
• Renforcerlescapacitéspourgarantirunrôleactifdescommunautésdanslepartagedesbénéfices.
Bénéfices pour le secteur privé : Lesrevenusdutourismes’accumulentpardeseffetsmultiplicateurspourlesecteurprivédansl’industriedutourismeetduservice–local,national,régional,international.
• Lestouristessontintéressésetdésireuxdevisiter,souscriredespermisetvoird’autresattractions.
• L’industrietouristiquedusecteurprivéestbiengérée,avecuneformationassurée.
• Marketingpourrenforcerlesfluxderevenusdérivésdespermistouristiques.
Bénéfices économiques nationaux : Augmentationdesgainsdugouvernementgrâceauxtaxes,auxvisasetàd’autresrevenusassociésautourisme.
• Systèmesfinanciersnationauxefficaces.
• Transparence.
Participation et support communautaire :participationetappuirenforcésdescommunautéslocalespourlesairesprotégées,lagestiondesforêtsetlaconservationdesgrandssingessuiteauxrevenusobtenusparlescommunautés.
• Desméthodessontenplacepourgarantirlaparticipationdescommunautésaudéveloppementtouristiqueetpourmaximiserlesfluxderevenusparvenantauxcommunautés,parlepartagedesbénéficesetpard’autresmécanismesdérivés.
• Encourageretfaciliterl’implicationactivedescommunautéslocalesdanslaconservationdel’habitatetdansletourisme.
• Garantirlerenforcementdescapacitésdescommunautéspourréalisercesprojets.
• S’assurerqu’ilestclairetentenduquelesbénéficesdutourismesontliésàlaprotectiondelaforêtetàl’existencedesgrandssinges.
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Bénéfices Hypothèses Notes
Recherche et apprentissage :Potentield’améliorationdesconnaissancessurlesgrandssinges.
• Larechercheetlesuiviparlesgardes-parcfournissentdesdonnéespourdesbasesdedonnéesetdessystèmesd’informationcentralisés.
• Lesopportunitésderecherchepeuventêtrepluslimitéesdanslesgroupesdetourisme.
Volonté politique, fierté et image locale et nationale : lesgrandssingesetleurmilieusontvaloriséscommemoyensderenforcementdudéveloppementdel’imagelocaleet/ounationale.
• Lavaleurpolitiquedesrevenusdutourismedépasselavaleurperçuedelaconversiondesterresauxdépensdelaconservation.
• Ladécisiondenepashabituerpeutentraînerunepertedelabonnevolontépolitiqueet/oulapertedusoutienàl’aireprotégéeouàlaforêt.
Coopération régionale : lesinitiativestouristiquesrégionalespeuventstimuleruneplusfortecollaborationrégionalepourdesactionsdeconservationdesgrandssinges.
• Volontépolitiqueetrelationstransfrontalièresenfaveurd’unecoopérationrégionale.
Sensibilisation et appui international : Bailleursintéressésdansl’autofinancementdurable.Unprogrammereconnusurleplaninternationalrenforceral’engagementàlongtermedugouvernement.
• Letourismeestbiengéréetperçucommeunesourcedurablederevenus.
• Documenterlesétudesd’impactsdutourismeetdistributiondesdocumentsauxorganisationsinternationales.
• Lestouristesinternationauxrentrentsouventchezeuxetdeviennentdessupporteursdurables.
Renforcement de la conservation des grands singes et de leur habitat grâce à tous les éléments ci-dessus.
4.2 Tableaux des coûts et inconvénients potentiels du tourisme de vision des grands singes
Inconvénients Mesures d’atténuation Notes et actions
Braconnage :Sansprotectionadéquate,lesgrandssingeshabituéssontplusvulnérablesaubraconnageetauconflitcarilsperdentlapeurdel’homme.
• Unefoishabitués,lesgrandssingesdoiventêtreconstammentprotégésàtraversunsuiviquotidienetdespatrouillessurleurdomainevital.
• Protectiondesgroupeshabituésouautrefoishabituéspardespatrouillesdesurveillancedesgardes-parcàvie.
• Hypothèse-gestionconstanteetsécurité.
• Discussionnécessairepourunedéshabituationpotentielle,lecaséchéant.
• Lesorangs-outansétantplussolitaires,iln’estpaspossibledesuivrequotidiennementchaqueindividuhabitué.Lessitesd’orangs-outansdoivents’efforceràévitertouteformedebraconnagepourprotégerlesorangs-outanshabitués.
Maladies – 1 :L’habituationrendlesgrandssingesplusvulnérablesàl’introductiondemaladiespendantleprocessusd’habituation.
• Activitésdepréventionpourlesgrandssinges.
• Protocolesstrictspourl’équipeenchargedel’habituation.
• Atténuationsipossible,àdiscuteraveclesvétérinairesconseillers.
• Avisdesvétérinairessurlaréductiondustressetdesrisquesdemaladiespendantl’habituation.
Maladies – 2 a :L’habituationpermetdeserapprocherdesgrandssinges,augmentantlerisquedecontagionparuneexpositioncontinueauxmaladies.
• Applicationstrictedesinstructionsetdesrèglementslorsdesvisitestouristiquesetderecherche.
• Formationetévaluationcontinue.• Revuerégulièredesprotocolesàla
lumièredesnouvellesrecherches.• Sensibilisationdestouristesavantles
visites.
• Concevoiretmettreenœuvredesévaluationsdesvisitespourgarantirlerespectdesrègles.
• Développerdesréponsesvétérinairesetdesplansencasdemaladies.
• Distribuerundocumentsurlesrisquesdemaladies(ouunesynthèse)etdiscuterducontenuavecl’équipeenchargedudéveloppementtouristiqueetlespartiesprenantes.
• Analysecontinuedesdonnéessurlamorbiditéetlamortalitédesgrandssinges.
Implications financières – 1:Lesimplicationsfinancièresdescoûtsdel’habituationsontélevées—périodeenvisagéedeplusieursannéesb.
• L’appuifinancierauprocessusd’habituationdoitêtreassuréavantledémarrage.
• Garantirunfinancementadéquatavantledémarragedel’habituation.
Implications financières – 2 : Lescoûtsopérationnels(personnel,équipementetinfrastructures)sontélevéspourlesactivitéstouristiques,pourlaprotectionetlesuiviàviedesgroupeshabitués.
• Lespartiesprenantesaudéveloppementdutourismedoiventgarantirl’existenced’unplanfinancieràlongtermepourcouvrirlescoûtsmêmeencasd’effondrementdumarchétouristique.
• Réaliserdesenquêteséconomiquesetdemarchépouranalyserladurabilitéavantdedévelopperunplanpourletourisme.
• Développerunpland’appuid’urgencepourassurerlesopérationspendantlespériodesd’instabilitédumarchétouristique.
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Inconvénients Mesures d’atténuation Notes et actions
Diversion de l’attention de gestion : letourismepeutdétournerlesressourcesdel’objectifprincipaldeconservation.
• Lerenforcementdelaconservationestleprincipalobjectifdesplansstratégiquesetdedéveloppementdutourisme.
• Chercherdessourcessupplémentairesnouvellesdesfondspourledéveloppementdutourisme.
• Embaucherdupersonnelsupplémentaire.
Immigration locale : laréussitedudéveloppementtouristiquepeutstimulerlacroissancedescommunautéshumainesvivantautourdeshabitatsdegrandssinges.
• Lesplansdedéveloppementlocaux/desdistrictsdoiventlimiterlacroissanceincontrôlée.
• Lesprocessusd’EIEdevraientaborderledéveloppementàoutranceetl’augmentationpotentielledelapopulation.
Changement territorial : lesgrandssingeshabituéspeuventmodifierleurmodededistribution.Lesgroupesetlesindividuspourraientainsioccuperdeszonesen-dehorsdesairesprotégéesoùlebraconnageestplusimportant,ouàproximitédesinstallationshumaines,entraînantdesrisquesaccrusdemaladies,debraconnage,deblessuresetdeconflitsavecl’homme.
• Lesuiviquotidiendetouslesindividusestessentiel,pendantetaprèsl’habituationlorsdesopérationstouristiques.Cesuividoitcontinuerperpétuellement.
• Patrouillesderenforcementdelaloidanstoutleterritoiredesindividus/groupeshabitués.
• Lesuividesgroupesoudesindividusencoursd’habituationestessentielpourévaluerlaportéed’unéventuelajustementterritorialsuiteauprocessusd’habituation.
Conflits hommes–grands singes – 1: Potentieldeconflitsplusimportantsavecleshommesetlebétailsilesgrandssingesquittentleshabitatsprotégés(mêmesiavantl’habituationilsoccupaientdesterritoiresen-dehorsdesairesprotégées)ousileursdomainesvitauxchevauchentavecleszonesd’activitéshumaines(ex.dansleszonesàusagesmultiples).
• Sensibilisation.• Partagedesrevenus.• Programmesd’atténuationdesconflits
entreleshommesetlesgrandssinges.• Actionspourlasantédes
communautés/dubétail.• Évaluationdel’airederépartitionlors
delasélectiondesgroupes.
• Desrecherchessupplémentairessontnécessairespourvoirsil’habituationaccroîtlecomportementdepillagedescultures.
Conflits hommes–grands singes – 2 : Aggravationduconflitsiletourismeconcernedesgrandssingesquipillentlesculturessurdesterresprivées.
• Envisagerl’idéed’un«droitd’entrée»silesvisitestouristiquessontréaliséessurdesterrescommunautaires/fermes.
Sur-habituation :L’habituationàlongtermepeutentraînerunesur-habituationc,aveccommeconséquencepotentielleplusdecontactsavecl’homme,desblessureshumainesetdegrandssinges,etunrisqueplusimportantdecontagiondesmaladiesdûàlaproximité.
• Recherchespourréduirelasur-habituation.
• Appliquerlesrègles!• Dissuaderd’approcherlesgrands
singes.• Examinerleslignesdirectricesrelatives
aucomportementhumainàproximitédesgrandssinges.
• Évaluationetrecherchecontinuesurleseffetsd’unehabituationàlongterme.
Stress – 1 :L’habituationestunprocessusstressantpourlesgrandssinges–lestressinitiallorsdel’habituationpeutaugmenterlavulnérabilitéauxmaladies,ouencoreréduirelestauxdereproduction.
• Développeretappliquerles«meilleurespratiques»enmatièred’habituationpourminimiserlestress.
• Développeretmettreenœuvredesprotocolesderecherchepourlesuividustresslorsdel’habituation.
• Développerdeslignesdirectricespourdebonnespratiquesenmatièred’habituationdesgrandssinges.
• Encasd’unenouvellehabituation,concevoirunprogrammedesuivipourévaluerlesfacteursdestress.
Stress – 2:Stresschroniquedaprèsl’habituationpendantlesopérationstouristiques.Lessituationsstressantesincluraientlescomportementsnaturels(ex.bagarresetinteractions)etlesinteractionsavecl’homme.
• Strictrespectdesrèglementspourréduirelestresschronique.
• Examinerlagestiondutourismepourréduirelescausesdestress.
• Développerunplandesuividustress.
Changement des comportements et perturbation sociale : larecherchemontrequelesimpactsdutourismesurlecomportementdesgrandssingessontimportants.
• Développerlesrèglespourlavisite/lesvisiteursàlalumièredeschangementscomportementauxobservés.
• Respectstrictdesrèglements.
• Résumeretprésenterlesrésultatsdesrecherchesaupersonneletauxdécideurs.
• Revuedelagestiondutourismepourréduirelesimpactssurlescomportements.
• Recherche/suivicontinusurlesgroupeshabitués.
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Inconvénients Mesures d’atténuation Notes et actions
Réduction du taux de reproduction : l’impactsurlecomportement,lestress,lesmaladies,etlasuppressionimmunitairepeuventfaireéchouerlareproduction,avecdesrépercussionssurlatailledelapopulationàterme.
• Recherchesurl’impactdel’habituationsurlecomportementdereproductione,lessoinsmaternelsetlamortalitéinfantile.
Condamnation internationale : Absencedesoutiensiletourismeestconsidéréexcessif.
• Réaliseruneétudedefaisabilitéetunexamendesimpactsavantlelancementdetoutehabituationpourletourisme.
• Fairecirculerlerapportd’étudedefaisabilitésil’habituationestrecommandée.
• Lefinancementdesétudesdefaisabilité/d’impactsdoitêtreinclusdansleplaninitialexaminantlesopportunitésdedéveloppementtouristique.
Impacts sur l’habitat :répercussionsnégativesdupistagesurl’habitat,lavégétationoud’autresespècesanimales.
• Réaliserlepistageenouvrantuniquementlespistesindispensables.
• Limiterlenombredetouristesdansungroupe.
• Limiterlenombredegroupesdansunezone.
• Développerunprotocolepourlespisteursetlesguidespourréduirel’impactsurl’habitat.
Pollution et impact sur l’habitat par les infrastructures et les activités touristiques.
• RéaliseruneEIEavantdedévelopperdesinfrastructurestouristiques.
• Règlementationssupplémentairespourréduirelesdéchetsassociésautourisme.
Les escortes militaires pour les touristes, si nécessaires, intensifient tous les impacts
• Développeruncodedeconduitepourlesescortesmilitairesenvuederéduirelesimpacts.
Développement incontrôlé : Letourismenoncontrôlépardesobjectifsdeconservation,peutentraînerlaconstructiondelodgesetdecampsnonplanifiésetinappropriés,avecdesrépercussionsnégativessurl’environnement.
• Plansdezonageàdévelopperpourcontrôlerlesinfrastructuresdanslesendroitstouristiques.
• Lesétudesdemarchéfournirontdesestimationsdevisitesauxpromoteurspotentielspourélaborerleursplans.
Implications sur d’autres sites : ledéveloppementdutourismedevisiondesgrandssingessurunsiteentraîneradesdemandes/desattentespourledéveloppementtouristiquesurd’autressites.
• Gérerlesattentesdessitesvoisins.• Réaliserdesétudesdemarchéspour
analyserlemarchépotentielpourunsitedonné.
• Lesdéceptionspeuvententraîneruneréactionviolentecontrelaconservationdesgrandssingesetdeleurhabitat.
Impacts négatifs pour les populations locales : Absencedebénéficesaggravéeparl’augmentationdescrimes,l’élévationdescoûts,lesimpactssociauxetculturels,etc.
• Développeretmettreenœuvredesplanspouroptimiserlesimpactssurlescommunautés.
• Lesimpactssurlescommunautésinfluencerontlesattitudesvis-à-visdelaconservation.
Impacts négatifs sur les grands singes et les habitats suite à tous les éléments ci-dessus.
a.Noterl’équilibreentrelesrisquesdemaladiesetlessoinsvétérinaires:l’habituationpermetderenforcerlessoinsvétérinaires/lesuividesmala-diesetlesopportunitésdesoins.Laisserlesgroupesnonhabituéspermetderéduirel’expositionauxmaladiesmaisfournitégalementmoins,voiraucun,appuivétérinaire.
b.Ilfaut2ansoupluspourhabituercertainesespècesousous-espèces;letourismedevraitêtredéveloppésurlabased’unplande5ans.
c.L’expositionprolongéeetlasurhabituationpeuventétablirunehiérarchieentreleshommesetlesgrandssinges,causantdesblessurespos-sibles.
d.Stressaiguvs.stresschronique—larecherchesurlesgorillesdemontagnemontrequelesniveauxhormonauxdestresssontplusélevésqu’avantl’expositiondanslescasdestresschronique,mêmesilesanimauxnesontplussoumisàunstressaigu(Nizeyi2005).
e.LesdonnéessurlesgorillesdeBwindimontrentunelégère(nonsignificative)réductiondelacroissancedesgroupeshabituésparrapportauxgroupesnonhabitués(Robbinscomm.pers.).Inversement,desrecensementsrépétésdanslesVirungamontrentquelaproportiondegorillesdemontagneimmaturesestplusélevéechezlesgroupeshabituésparrapportauxgroupesnonhabitués.Ilfautnoterquecerésultatpeutêtrebiaiséparunesélectiondegroupescontenantplusdefemellesetdejuvénilespourletourisme/larechercheet/oulefaitquecesgroupessoientmieuxprotégés.
30
4.3 Discussion sur les principaux impacts du tourisme
Commelemontrentlestableauxci-dessus,letourismedevisiondesgrandssingesprésenteun
certainnombredebénéficesetd’avantagesainsiqu’unelonguelistederisquesetd’inconvénients
potentiels.Parmilesprincipauxbénéfices,certainssitespeuventgénérerdesrevenusimportants
etencouragerlabonnevolontéauniveaulocal,nationaletinternational,pourunappuipotentiel
auxeffortsdeconservationdansleshabitatsdesgrandssinges(Harcourt2001).Cependant,ces
avantagesdoiventêtrecomparésauxcoûts,parmilesquelslapossibletransmissiondemaladies,
leschangementsdecomportementetlesconflitsentrel’hommeetlesgrandssingessedétachent
commedesdéfisimportants,allantàl’encontredel’opiniongénéraleenfaveurdudéveloppement
touristique.
4.3.1 Impactpositifclé-financementdurabledelaconservation
Letourismedevisiondesgrandssingespeutgénérerd’importantsrevenusnonseulementpour
lesgestionnairesduparcmaisaussipourlescommunautéslocales,lesdirigeantslocauxetnatio-
nauxetlesecteurprivé.Unefoislescoûtsdedéveloppementcouvertspardesdonations,des
prêtsoud’autresinvestissements,unsitetouristiqueprospèrepeutcouvrir lescoûtsopération-
nelscommeceuxdelagestiondusite.Letourismepeutaussiproduiresuffisammentderevenus
pour appuyer des efforts plus larges de conservation. Ainsi, le tourisme de vision des grands
singespeutapporterunfinancementdurablepourlaconservation.
Cependant,enexaminantlesbénéficeséconomiquesdutourisme,parfoisimportantssurcertains
sites,lesplanificateursetlesdécisionnairesdoiventprendreencomptelecoûtélevédedévelop-
pementetd’opérationdesprogrammestouristiques.Lescoûtsdedéveloppementdutourisme
basésurlaconservationcomprennentdesdépensesimportantespendantlaphased’habituation,
quidureparfoisdeuxansouplus,pendantlaquelleilnefautpass’attendreàpercevoirdesreve-
nus.Parallèlement,ilfauttrouverdesfondspourcréerlesinfrastructuresnécessaires,pourrecru-
teretformerlepersonnel.Ilfautaussiprévoiruneréservepourpouvoirpoursuivrelesactivités
essentiellesdeprotectionetdesuivilorsquelesniveauxdevisitessontfaibles,enbassesaison
etencasd’imprévusliésàlasécuritéouàl’évolutionéconomiquemondialequipeuventavoirun
impactsurletourisme.Unefoisquelesgrandssingessonthabitués,uneindispensableperma-
nenteprotectionpeutêtrecoûteuse.Touslessitesnepeuventpassupportercescoûtsgrâceaux
seulsrevenusdutourismecarlacapacitéd’attireretdepréserverunsecteurdecemarchélimité
dépenddeplusieursfacteurs.Lenombredesitesviablespourunpaysetunerégionetpourune
espèceouunesous-espèceestlimité;uneplanification,unecommunicationetunecollaboration
nationaleetrégionalesontnécessairespours’assurerqueletourismen’estpasdéveloppésurdes
sitesquis’avèrentnon-viables.
4.3.2 Impactpositifclé-renforcementdusuivietdelaprotectiondesgrandssinges
Lorsque les grands singes sont habitués et suivis régulièrement, pour le tourisme ou pour la
recherche,leniveaudeprotectionetdurenforcementdel’applicationdesloissurleurdomaine
vitalestrenforcé.Ilenestdemêmepourlacapacitédesvétérinairesàintervenirpourlesmaladies
etlesblessuresoccasionnéesparl’homme.Deplus,letourismerenforcelasensibilisationlocale,
nationaleetinternationalesurlanécessitédeconserverlesgrandssingesetsurlesmenacesqui
pèsentsureux,engendrantplusd’appuifinancieretpolitiquepourleurprotection.
4.3.3 Impactnégatifcritique-transmissiondemaladies
Parmilesnombreuximpactsdutourismedevisiondesgrandssingessoulignésdanslestableaux
4.1et4.2,deuxsedétachenttoutd’abordpourleursconséquencespotentiellementdésastreuses,
maisaussiparcequ’ilspeuventêtreévitésenrespectant rigoureusement lesbonnespratiques
décritesdanscedocument.Cesdeuximpactssontlechangementdecomportementsetlatrans-
missiondemaladies.
Lepotentieldetransmissiondemaladiesestunautrerisquesignificatifassociéautourisme.Les
grandssingessontsusceptiblesd’attraperdesmaladiesdel’hommeenraisondenotreproche
passé phylogénétique. Ils sont particulièrement vulnérables aux maladies auxquelles ils n’ont
jamaisétéexposésetpourlesquellesilsn’ontaucunerésistancenaturelle(Ferber2000;Walliset
31
al.2000;Woodfordet al.2002;Garber2008).L’habituationinduitdustresschezlesgrandssinges
et le stresspeutaccroître la vulnérabilité auxmaladies, y compriscellesportéespar l’homme,
quecesoientdes touristes,desgardes-parcoudesmembresdescommunautés locales.Les
maladieslesplusinquiétantessontcellesquisetransmettentfacilementsanscontactdirectou
prolongé(Leendertzet al.souspresse).Desmaladiessesontdéclaréessurplusieurssites,entraî-
nantparfoisdenombreuxdécèschezlesgrandssinges,sansdouteousûrementenraisondela
présencedel’homme(Macfie1991;McNeilage1996;Homsy1999;WallisetLee1999;Woodford
et al.2002;KauretSingh2008).
Unepossiblecontagionajustifiélesprécautionsinclusesdanslesinstructionsetlesrèglements
dutourismeetdelaconduitedesvisites,notammentpourlimiterlenombredetouristes,letemps
passéaveclesgrandssingesetlesdistancesd’observation(Hastingset al.1991;Macfie1991,
1996;Kortlandt1996;WallisetLee1999;Mudakikwa2001).Siplusieurspublicationsetexperts
ontavertidesrisquesdemaladies(Homsy1999;Walliset al.2000)etfournidespreuvesindirectes
decontagion(Lonsdorfet al.2006;Hanamuraet al.2007;Hosaka2008),jusqu’àunedaterécente,
lesindicationsdetransmissiondirecteauxgrandssingessauvagessesontlimitéesauxinfections
bactériennesetparasitaires(Graczyket al.2002;Goldberget al.2007;Rwegoet al.2008).
Cependant,denouvelles recherches fournissentdespreuvesplusconvaincantesdecontagion
viraleentre leshommeset lesgrandssingessauvages (Kauret al.2008;Köndgenet al.2008).
Cecijustifiefortementlesprotocolesrigoureuxdecontrôledel’utilisationdesgrandssingespour
letourismeoularecherche.Silesmaladiespeuventêtreintroduitsdansl’habitatparlescommu-
nautésadjacentes,lesréfugiés,lesmilitaires,etc.,lestouristesetleschercheurssontparticuliè-
rementunesourcedepréoccupationenraisondeleurcontactprocheetrelativementprolongé
aveclesgrandssingesetdeleurresponsabilitémorale.Lestouristesreprésententaussileplus
grandnombredenouveauxcontactspourungroupedegrandssinges,allantdesixnouveaux
visiteurspar jouràbeaucoupplusdans lessitesquin’ontpasencorefixédetelles limites.Le
personneldeterrainetleschercheursdoiventadhérerauxmeilleurespratiquesetappliquerdes
protocolesrigoureuxdesuivisanitaire.Lestouristesinternationauxviennentdepaysdifférentset
parfoiséloignésetontétégénéralementconfinésavecd’autresvoyageurs(ex.danslesavionsou
autremoyendetransport).L’expositionauxpathogènespeutaussiêtreexacerbéeparlestress
duvoyage(Wilson1995;OstroffetKozarsky1998;Adamset al.2001).Letourismepeutentraîner
unstresspsychologiquepersistantetuneplusgrandevulnérabilitéauxmaladiespourlesgrands
singes(Hudson1992;HoferetEast1994;Meder1994),etlesrisquesdecontagionserontexacer-
bésparlaproximitéauxtouristesinfectés(SandbrooketSemple2006).Peudetouristessubissent
desexamensdesantésystématiquesetc’estengérantletourismequenouspouvonsréduireles
risquesdemaladies.
Laplupartdessitesencouragentlestouristesdefaireétatdetoutsignecliniquedemaladieetde
reporterleurvisitesinécessaire,maisdestouristesmontrantdessymptômesontmaintenuleurs
visitespourvoirdesgrandssingeshabitués (OstroffetKozarsky1998;Adamset Infield2003;
Sandbrook2006;Muehlenbeinet al.2008),apportantainsidespathogènesdansl’environnement
desgrandssinges.
Desmaladiesquitouchentlesgrandssinges,maisneprovenantpasdesvisiteurs,peuventaussi
avoir un impact sur le tourisme. Ebola en est un exemple tragique qui a tué 95% d’individus
connusdegorillesauGabonetenRépubliqueduCongo(Walshet al.2003;Caillaudet al.2006),
etnotammentdeuxgroupeshabituéspourletourisme(Bermejoet al.2006).Ebolaestaussires-
ponsabledelamortdechimpanzéshabituésdansleparcnationaldeTaï(Formentyet al.1999).
Ebolafaitpartiedelacatégoriedemaladiestransmissiblesdesgrandssingesà l’homme,bien
quelaplupartdecesmaladiesnesoientpasmortelles.Lesmaladiespeuventsetransmettredans
lesdeuxsens,etlestouristesontparticulièrementintérêtàrespecterlesprotocolesdeprévention.
Lesspécialistesdelasantépeuventfournirdesconseilssurl’épidémiologieetlesépidémiesde
maladiesauxlesgestionnairesdutourisme.Parexemple,uneétuded’uncasrécentduvirusde
MarburgenOuganda(unemaladiehémorragiquesimilaireàl’Ebolasansdouteconvoyéeparles
chauves-sourisettrèsmortellepourlesgrandssinges)aconcluqu’unetouristehollandaiseapro-
bablementétéinfectéedansunegrottedechauves-souris(Timenet al.2009).Septjoursplustard,
elleaobservédesgorillesdemontagneàunedistancedequelquesmètres.Touslesopérateurs
32
touristiquesdesgrandssingesquiprogrammentdesvisitesdegrottesàchauves-sourisdoivent
prendreencompteceproblème–lesvisitesdegrottesdevraientêtreprogramméesaprès l’ob-
servationdesgrandssinges,etdanslespaystouchésparlevirusdeMarburg,ellesdevraientêtre
entièrementévitéesenraisondurisquepourlasantépublique(Timenet al. 2009).
Lesrisquesdetransmissiondemaladiesjustifientplusieursinstructionsetrèglementsdecontrôle
dutourismedevisiondesgrandssingesetsontconsidéréscommel’undestroisrisquesprinci-
pauxpourlasurvieàlongtermedesgrandssinges(aveclebraconnageetlapertedel’habitat).Il
fautaborderlecontrôledesmaladiesdanstoutprogrammetouristique.Uneattentionaucontrôle
desmaladiesestcrucialepourtoutprogrammedetourisme,etlelecteurestvivementencouragé
àlirelesLignes directrices de l’UICN en matière de bonnes pratiques pour le suivi sanitaire et le
contrôle des maladies dans les populations de grands singes(Leendertzet al.souspresse),guide
clédecedocument.
4.3.4 Impactnégatifcritique-changementsdecomportement
L’habituationauxhommesestconnuepourinfluencerlecomportementdesgrandssingesetpour
êtreunesourcedestress,pouvantentraînerdesperturbationsdansleuremploisdetemp,des
démonstrationsd’agressionenvers l’homme,des tauxcroissantsdevocalisationetdesaltéra-
tionsdansleursmodesdedistributionetdomainesvitaux(GrieserJohns1996;Cipolletta2003;
WilliamsonetFeistner2003;Blomet al.2004;Nizeyi2005;Goldsmithet al. 2006;Doran-Sheehy
et al.2007;BertolanietBoesch2008;Klailovaet al.2010).Uncomportementaberrantestunautre
effetsecondairedustress.Seulesquelquesétudesontévalué leschangementscomportemen-
tauxenprésencedestouristes: lesgorillesdeplainede l’ouestexhibentdestauxplusélevés
d’agressionaveclesmâlesdominantspassantbeaucoupmoinsdetempsàdormiretàsereposer
(Hodgkinson et Cipolletta 2009), pendant que les gorilles de montagne exhibent des budgets
d‘activitémodifiés,passantplusdetempsàsedéplaceretàsurveiller(Fawcett2004;Muyambi
2005).Lesorangs-outansàBukitLawangpassentmoinsdetempsàchercherdelanourriture,à
sedéplaceretàsocialiserenprésencedestouristes(Dellatore2007),bienqueceschangements
puissentêtredusà l’utilisationdenourriturepar lesguidespour lesattirer––unepratiquejugée
inappropriéedansceslignesdirectrices.Letourismepeutégalementavoirdeseffetsnégatifssur
les interactionssociales,car lesgrandssingeshabituésvoient leursopportunitésd’interaction
avecdesindividusnon-habituésréduites(Ancrenazcomm.pers.;Williamsonobs.pers.).
Ilyaclairementunbesoinderéduirelesimpactssurlecomportement,nonseulementpourdes
raisonsprincipalementdepréservationdelasantéetdubien-êtredesgrandssinges,maisaussi
parcequelestouristespaientpourobserveruncomportementnaturelqu’ilnefautpasinfluencer
Gorilles de montagne, Parc
national des Virunga, RDC.
Photo © Russ Mittermeier/CI.
33
parl’activitéelle-même.Lesimplicationsàlongtermedeceseffetssurlecomportementnesontpas
encoreconnues.Surlabaseduprincipedeprécautionetenl’absencedepreuvesdirectesd’impacts
négatifssur lecomportement,nousdevonsrenforcer lecontrôledu tourismeetgérer lesactivités
touristiquesdemanièreàréduireleschangementscomportementaux.Lesmodificationsducompor-
tementetlestresscontribuentàperturberl’occupationdudomainevital,avecdesimpactsinévitables
surla logistiquedutourisme,commec’estdéjàlecasaveclesgroupestransfrontaliersdegorilles
demontagne.Ceciconstitueuneraisondepluspourappliquerlesrèglesvisantàréduireceseffets.
4.3.5 Impactnégatifcritique-vulnérabilitéaubraconnage
Unefoisquelesgrandssingessonthabituéspourletourismeoularecherche,ilsdeviennentplus
vulnérablescarl’hommepeuts’approchersansdéclencherlafuite.Ceciexposelesgrandssinges
habituésàplusderisquesdecapture,deblessureoudemort,occasionnéedefaçonaccidentelle
oudélibéréepardesbraconniersoudessoldats.Lavulnérabilitédesgrandssingespendant les
périodes d’insécurité a été prouvée par le massacre de gorilles habitués en RDC : dans le parc
nationaldeKahuzi-Biega(Yamagiwa1999),dansleparcnationaldesVirunga(Kalperset al.2003)et
durantlesexécutionsquiontfaitgrandbruiten2007(WilliamsonetFawcett2008).Ainsi,lesgrands
singeshabituésdoiventfairel’objetd’unsuiviquotidienetêtreprotégéspardespatrouillesdemain-
tiendel’ordre.LesgouvernementsetlesONGdoiventprendreleursresponsabilitésdeprotection
desgroupeshabituésetdeleurhabitatenmettantenœuvredesprogrammesbienstructurésde
maintiendel’ordreetdesuivi,mêmesicesactivitéspeuventêtrecompromisespendantlespériodes
d’insécurité.Laprésencedeforcesdel’ordrepeutnonseulementempêcherdesactivitésillégales,
maispermetégalementauxéquipesgestionnaireetvétérinairederépondreimmédiatementencas
d’activité illégale. L’engagement de suivi quotidien est une obligation essentielle pour tout grand
singehabituéetdoitêtreréaliséàvie,carla«dés-habituation»peuts’avérerimpossible.
4.4 Conclusions sur les impacts du tourisme
Pouraborderlesnombreuximpactsnégatifsdutourisme,enparticulierleseffetscritiquessoulignés
ci-dessus, il fautabsolumentque lagestiondu tourisme, les instructionset règlementsassociés
soientconçusengardantàl’espritl’atténuationdesimpacts.Ilfautaussis’assurerquecesrègles
résistentàlapressionliéeauxespoirscroissantsd’obtenirdesrevenusetdes«opportunités»tou-
ristiquessupplémentaires.Laformationdupersonneldeterrainenchargedutourisme,l’application
desrègles,ladiffusionducontenuetdelajustificationdecesrecommandationsdoiventêtredes
prioritéspourlesorganisationsetlesinstitutionsdedéveloppementetd’opérationdutourismede
visiondesgrandssinges.Lepublicciblenedoitpasêtreseulementlestouristes,lepersonneldes
entreprisestouristiques,maisaussi lesdécideursauseindes institutionsresponsablesdesparcs
nationauxetdesministèresconcernés.Deplus,lesactionsdeprotectiondesgrandssingeshabitués
contrelesactivitésillégalesetlesmaladiesdoiventêtrefinancés,développésetmisenœuvre.Ce
documentdevraitêtreuneressourceutile,exposantlesprincipauxconceptspourl’atténuationdes
répercussionsnégativestoutenoptimisant les impactspositifsdutourismedevisiondesgrands
singes.
Section 5 : Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de tourisme de vision des grands singes
Àceniveaududocument,lelecteurauraprisconnaissancedesleçonsapprisesenmatièredetou-
rismedevisiondesgrandssinges(Section3)etdesnombreusesrépercussionspotentielles(Section
4).Cesinformationsdevraientpermettredecomprendreetdesouhaiterl’applicationdeslignesdirec-
tricesformuléesenSection5,quiconstituentlesmeilleurespratiquesenmatièredeconceptionetde
gestiondutourisme.Cesrecommandationssebasentsurleprincipequeletourismedevisiondoit
êtrebénéfiqueàlaconservationdesgrandssinges.Touslesimpactspotentiels,positifsounégatifs,
doiventêtrecernés,évaluésetprisencomptedanslaplanificationetlagestiondesinitiativesliées
autourisme,demanièreàexploiteretprofiterautantquepossibledeseffetspositifstoutenrédui-
sant,voireéviter,lesimpactsnégatifs.
34
LIGNES DIRECTRICES GLOBALES POUR TOUS LES GRANDS SINGES
5.1 Principes à appliquer pour que le tourisme soit un outil de conservation des grands singes
5.1.1 Le tourismen’estpasunepanacéenipour laconservationdesgrandssingesnipourgénérerlesrevenus
Letourismepeutcontribueràlaconservationdesgrandssingesmaisneserapasviablesurtous
lessites.LessitesdoiventremplirlescritèresprécisésenSections5.2et5.3,pourmettreenplace
uneactivitétouristique.Lessitesnepouvantpasgénérerlesrevenusattenduspeuventsouffrirdes
violentesréactionscontreleseffortsdeconservation;ilfaudradoncveilleràprendresoind’éviter
d’augmenterdesfaussesattentesparmilespoliticiens,lesgestionnairesdesairesprotégéeset
lescommunautéslocales.
5.1.2 Letourismepeutrenforcerl’appuiàlong-termedelaconservation
Letourismedevisiondesgrandssingespeutrenforcerlavaleurfinancière,esthétiqueetculturelle
desgrandssingesetdeleurshabitatsauxyeuxdescommunautéslocales,deslégislateursetdes
décideurspolitiquesdanslespaysconcernés,pourunappuiàlongtermedelaconservationde
cesanimauxetdeleurshabitats(Harcourt2001).
5.1.3 Laconservationdoitconstituerl’objectifprincipaldutourismedevisiondesgrandssinges
Laconservationdesgrandssingesdoitêtreprivilégiéepar rapportauxpréoccupationsécono-
miquesetpolitiquessur tous lessites.Unsitedoitconstammentcibler laprotection, l’applica-
tion des lois, la sensibilisation environnementale
et d’autres activités de conservation. Les efforts
nécessaires au développement et aux opérations
touristiquesnedoiventpasdétournerlesressources
etl’attentiondel’objectifdeconservation.
5.1.4 Les bénéfices de la conservation doiventlargementsurpasserlesrisquespotentiels
Lespropositionsdedéveloppementdutourismede
visiondesgrandssingesdoiventfairel’objetd’éva-
luationscomplètesdefaisabilitéetd’impacts.Elles
ne doivent pas être mises en œuvre si les béné-
ficesanticipésnesontpasplusimportantsqueles
risquespossibles.Letourismeetlesmesuresasso-
ciées d’atténuation d’impacts doivent fortement
améliorerlaconservationparrapportàunesituation
sanstourisme.Seulslesprogrammessoutenantles
efforts de la conservation et améliorant la protec-
tiondespopulationsdegrandssingesdoiventêtre
poursuivis.Toutens’appliquantà tous lesgrands
singes, cette ligne directrice est cruciale pour les
espèces en danger critique d’extinction et à des
petitespopulationsisoléesenraisondeleurstatut
deconservationprécaire.
5.1.5 L’investissement et les actions pourla conservation doivent perpétuellement êtremaintenus
Desactivitésdeluttecontrelebraconnagedoivent
être initiées en parallèle aux efforts d’habitation,
particulièrement en Afrique centrale où le bracon-
nagedegrandssingesàdesfinsalimentairesatteintModèle de gorille, Parc national des Volcans, Rwanda. Photo © Martha Robbins/
MPI-EVAN.
35
dessommets.Unefoishabitués,lesgrandssingesetleursdomainesvitauxdoiventêtreprotégés
et suivisquotidiennementpardeséquipesdu renforcementde la loi, enassociationavecdes
expertsvétérinaires.Cesactivitéssoutiennentledéveloppementetlagestiondutourismeainsi
quelaconservationetdoiventêtreperpétuellementmaintenues.Avantdedévelopperletourisme,
ilfautprévoirdesplansfinanciersd’urgencepourlespériodessansouavecpeudetouristes.
5.1.6 Le tourisme de vision des grands singes doit reposer sur des bases scientifiquesrigoureusesetobjectives
Letourismedevisiondesgrandssingespeutêtreunsujetdecontroverse.Lesspécialistesdela
conservationnes’accordentpastoussurlebien-fondédecetteactivité.Pourqueletourismede
visiondesgrandssingessoitlégitimeentantqu’élémentdurabled’unestratégiedeconservation,
laconservationdoitêtreprivilégiéeparrapportauxintérêtséconomiquesetpolitiques(Section
5.1.3), les décisions influençant le tourisme doivent reposer sur des bases scientifiques rigou-
reusesetobjectivesetlesrèglementspourlesvisitesdoiventêtreformulésdemanièrescientifique
etêtrestrictementappliqués(ButynskietKalina1998).
5.1.7 Lesavantagesetprofitsdescommunautéslocalesdoiventêtremaximisés
Pourqueletourismedevisiondesgrandssingesremplisselecritèrededurabilité,ilfautqu’ilpro-
duiselemaximumdebénéficesdirectsetindirectspourlescommunautésvoisinesquisubissent
lescoûtsdelaconservation,notammentlescoûtsd’option(Grosspietsch2007).Certes,laconser-
vationdoitêtreprivilégiéeparrapportàd’autresintérêts,maislesactivitéstouristiquesdoivent
autantquepossiblecontribueràlaréductiondelapauvretéetauminimumellesnedoiventpas
nuireauxcommunautéslocales(SGLCP2009).Lesbénéficesdirectscomprennent l’embauche
auniveaulocaldupersonnelpourlesactivitéstouristiquesetlepartaged’unepartdesrevenus
touristiquesaveclescommunautésadjacentes.Lesbénéficesindirectsincluentlapromotionet
l’appuiauxactivitésoffrantdesrevenusadditionnelsauxcommunautés(ex. infrastructurestou-
ristiquespartiellementouentièrementgéréesparlescommunautéselles-mêmes).Ilfautveillerà
cequelesavantagesneprofitentpasqu’àunepetitepartiedelacommunauté.Desconsultations
détailléesdoiventêtreorganiséespours’assurerque lesbénéficessont fournisd’unemanière
reconnueetvaloriséeparlesrésidentslocaux.Desoutilsd’orientationexistentpourimpliquerles
communautésdans lesactivitéstouristiques(ex.Gutierrezet al. 2005).Certainssitesdevision
d’orangs-outans ont pu développer avec succès des opérations touristiques dirigées par des
communautés(Ancrenazet al.2007;Rajaratnamet al.2008);ilyaégalementlesleçonsapprises
dudéveloppementetde lamiseenœuvredeprogrammescommunautairesetdepartagede
revenuscentréssurletourismedevisiondesgrandssinges(ArchabaldetNaughton-Treves2001;
AdamsetInfield2003;Blomleyet al.2010).
5.1.8 Leprofitdespartenairesdusecteurprivénedoitpasêtrelaforcemotrice
Lorsdudéveloppementdetouteactivitétouristiquedevisiondesgrandssinges,lesprincipesde
conservationdoiventêtreprivilégiésparrapportauxprofitsdespartiesprenantesdusecteurprivé
ouautrequipeuventtirerdesrevenusàpartirdecetteactivité.Unprogrammetouristiqueperfor-
mantfourniradesopportunitésderevenusàdifférentsniveaux,maisilfautquelepremierobjectif
dudéveloppementetdel’opérationdecemécanismesoitdefinancerlescoûtsdeconservation.
Ilfautégalementprendreencomptelesbesoinsdescommunautésvivantauseinouàproximité
deshabitatsdesgrandssinges.Silesprioritéssontinverséesetquelesprofitsdusecteurprivé
deviennent la raisonprincipalede fairedu tourisme, lespartiesprenantesdoiventanalyser les
raisonsdecettemutationetexaminerlesmoyensderétablirl’équilibre.
5.1.9 Le développement du tourisme doit être guidé par une compréhension complète desimpacts
Letourismedevisiondesgrandssingesprésenteplusieursavantageset inconvénientsquidoi-
ventêtrebiencomprispar toutepersonne impliquéedans laplanificationet lamiseenœuvre.
Cesaspectsdoiventêtreprisencompteàtouteslesétapesdeconception,dedéveloppement
etdegestiondu tourismedevisiondesgrandssinges.Les lignesdirectricesdecedocument
reposentsurleprinciped’optimisationdesrépercussionssurlaconservation.Toutsitequinepeut
36
supportercesactivitésd’optimisation,quecesoitsurleplanfinancierouinstitutionnel,nedoitpas
selancerdansunprogrammetouristiquedevisiondesgrandssinges.
5.2 Phase d’évaluation
Touteslespropositionsd’activitésdoiventêtreévaluéesentermesdepertinence,defaisabilitéet
d’impacts.Seulunsitejugéappropriéàceniveaudoitpoursuivreleprojet.
5.2.1 Connaissancedescoûtsetdesbénéficesparlespartiesprenantes
L’ensembledesavantagesetinconvénientsdoitêtreclairementcernéetgardéàl’espritàtoutes
lesétapesdeconceptionetdedéveloppementd’unprogrammetouristiquedevisiondesgrands
singes.Avantd’envisagerunnouveausitetouristique,touteslespartiesprenantesdanslesphases
dedécisionetdeconceptiondoiventêtreguidéesparunediscussionsurtouslesimpacts.Ainsi,
siledéveloppementdutourismeabienlieu,ilyaunappuietunengagementréelentempseten
financementdesactivitésàmettreenœuvreetlesmesuresdecontrôlesontbienenplacepour
maximiserlesbénéficesetréduireleseffetsnégatifsdel’activité,commeexpliquéenSections3
et4.
5.2.2 Critèrespoursélectionnerlessitesdetourismedevisiondesgrandssinges
Avantd’envisagerletourismedevisiondesgrandssingescommeunestratégiedeconservation,
ilfautprendreencomptelescritèressuivants:
a. La présence d’un nombre suffisant de grands singes6 aux modes d’occupation
territorialeadéquatspermettantunniveauraisonnabled’accèsetd’observationtoute
l’année.Silarecherchesurunsitenepermetpasdedéfinircecritère,ilfautprocéder
àdesinventairessurladensitéetladistributiondesgrandssingesprésents7.
b. Lefinancementestdéjàengagépour ledéveloppementtouristiqueainsiquepour
lesactivitésnécessairesd’optimisationdesimpactsetlesobligationsàlongterme
(notamment les coûts de suivi de la santé des grands singes, de soins et des
programmesdesantépourlesemployés).
c. Lesiteetleprogrammedoiventrespecterlesrèglementsetlesloisdupays(ex.EIE,
zonage)pourtouteslesactivitésetinfrastructuresassociées.
d. Lemarché touristiquepource taxondegrandssinges, cepays, cet endroit, etc.,
doitêtresuffisamment importantpoursupporter lescoûtsrécurrentsdesactivités
deconservationetdesopérations touristiques, sur labased’unplancommercial
comprenantdesmodèlesfinanciersderevenusetdedépenses.
e. Uneanalysepréliminairemontreque lechoixdecesite rentredans lescapacités
touristiquesdecetaxonoudecetterégionparticulière.
f. L’environnement physique (forêt/structure de la végétation, topographie, cours
d’eau)permetdes impacts réduitsetunaccèssécurisépourobserver lesgrands
singes,soitàpiedsoitàpartird’unbateau,selonlesite.
g. La recherche montre que l’habituation à la distance d’observation adéquate sera
possible(supérieureà7–10mètres,respectivementavecousansmasques).
h. Connaissance sur les problèmes de conservation ou de menaces sur les grands
singes habitués et que le tourisme peut contribuer à résoudre (ex. braconnage,
conflitsentrehommesetgrandssinges).
6 Lenombre«suffisant»degrandssingesseradéterminépardesfacteursspécifiquesautaxonetausiteenvisagés.7 VoirLignes directrices pour de meilleures pratiques en matière d’inventaire et de suivi des populations de grands singes (Kühlet al.2008).
37
i. Capacitédel’administrationdusiteàassumerlesresponsabilitéssupplémentaires
d’opérationetdemaintenanced’uneinitiativetouristique(personnelsupplémentaire,
infrastructures, renforcementde la loi,mesuresdecontrôlepour lessystèmesde
réservationetpréventiond’uneactivitétouristiquenonautorisée).
j. Indicationscrédiblesdemiseenplaced’uneadministrationefficacepourpréserver
à long terme lesprioritésdeconservation, faire faceet réduire les effetsnégatifs
connusetquedesavantageséducatifsetéconomiquesacceptablesserontfournis
auxcommunautéslocales.
k. Existence(oupossibilitédedévelopperàtraversdesprogrammesderenforcement
des capacités), des ressources humaines suffisantes et qualifiées en termes de
guidesbienformés,conservateurs,oupersonnelenchargedusuividesimpacts.
l. Compréhensiondel’impactéventuel,positifounégatif,dutourismesurlasituation
actuelledeconflitsentrel’hommeetlesgrandssinges8.
m. Connaissancesurlesmaladiesdel’hommeoudubétailquipeuventcontaminerles
grandssingesparlebiaisdesactivitésdupersonnelet/oudestouristes9.
n. Connaissanceducontextesocioéconomiqueoupolitiquequipeutsoitappuyersoit
menacerletourismedevisiondesgrandssinges(ex.Plumptreet al.2004).
o. Capacitésd’apportd’infrastructuresadéquatesauxtouristespourleurpermettreun
accès ou un séjour sur ou près d’un site, notamment routes, transport fluvial ou
aérien,hôtels,lodgesousitespourinstallerlescampements.
p. Capacité de contrôle du développement d’infrastructures touristiques dans une
régionparunzonageoud’autresrèglements,afindeprévenirledéveloppementà
outranceàl’intérieurouàproximitédeshabitatsdesgrandssinges.
q. Volontédesautoritésetdesinstitutionsnationalesàdévelopperetàaméliorerdes
servicesquiappuientoustimulentletourisme,c’est-à-direleservicedel’immigration,
la sécurité, les réseauxd’opérateurs touristiques, lemarketinget les informations
touristiques et les infrastructures (aéroports, vols nationaux, routes et hôtels par
exemple).
r. Connaissancedesprogrammesactuelsoupotentielsderéintroductiondesgrands
singes, et compréhension de leurs impacts potentiels sur le développement
touristique10. Il faut noter ici que nous soutenons la recommandation d’autres
groupesd’expertsdenepasdévelopperdeprogrammestouristiquesimpliquantdes
ex-captifsenraisondesdangerspotentielspourlesanimauxetpourlestouristes.
Parmi les critères généraux pour le tourisme, McNeely (1992) indique le critère de « garantie
d’observationdelafaunesauvage».Cependant,danscedocument,nousrecommandonsque
lessitesdetourismedevisiondesgrandssingesne garantissent pasl’observationenraisonde
ladifficultédevoirlesgrandssingesetdel’intensificationpotentielledesimpactssurlecompor-
tementet lesrisquesdemaladiessi ladistanceetd’autresmesuresdeprotectionnesontpas
respectéespourassurerl’observation.
5.2.3 Étudesdefaisabilitéetanalysed’impactsdessitespotentiels
Laméthodeoptimalepourdécidersiletourismedevisiondesgrandssingesestunestratégiede
conservationacceptableetadéquatesatisfaisanttouslescritèresdelaSection5.2.2estdesou-
mettrelesiteetleprogrammeenvisagéàuneétudecomplètedefaisabilitéetd’impacts(coûts/
8 Voir les Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de prevention et d’attenuation des conflits entre humains et grands singes(HockingsetHumle2009).9 Voir lesLignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de suivi sanitaire et de contrôle des maladies (Leendertzetal.souspresse).10 Voir lesLignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de réintroduction des grands singes (Becket al.2007).
38
bénéfices).Lesgrandssingesnedevraientpasêtrehabituésouexposésauxrisquesdutourisme
silesiten’estpasjugéviable,durable,ouadéquat.Uneétudedefaisabilitéetd’impactsdoitse
basersurdesmodèlesd’étuded’impactsenvironnementaux (EIE)etexaminer les facteursbio-
logiques, physiques, sociaux, politiques, comportementaux, sanitaires, économiques, commer-
ciaux,infrastructurels,politiquesetinstitutionnelsapplicablesausiteetauxactivitéstouristiques
envisagées(Section3.2.12).Lesévaluationsd’impactsdoiventintégrerlesrésultatsdesétudes
antérieuresetdelarechercheencours.Lespartiesprenantesdoivents’engageràrespecterles
conclusionsdel’étudemêmes’ilestprouvéaufinalqueleprogrammeoulesiteneconvientpas
audéveloppementtouristiqueouneserapasdurable.Lefinancementdecetyped’étudedoitêtre
inclusdanslesbudgetsdeconceptionduprogramme.
5.2.4 Autresévaluationsnécessairespourprendreunedécisionsurl’expansiondutourisme
Unefoisunsitetouristiqueétablietfonctionnel, lesavantagesfinanciersliésauxpermisetaux
services,perçusparlesinstitutions,lesentreprisesoulesindividus,serontdeplusenplusperçus
–demanièreréalisteouexagérée–commeintéressants.Parconséquent, lessitestouristiques,
mêmeceuxayantdestauxd’occupationsoptimauxoumaximaux,finirontparsubirdifférentes
sourcesdepressionpouraugmenterlenombredetouristesautorisésparvisiteoulenombrede
visitesjournalières.Ilpeuts’agird’augmenterlenombremaximaldepersonnesautoriséesàvisi-
terdesgroupesdegrandssingesdéjàhabitués,oud’habituerd’autresgroupesdanslesmêmes
zonesouailleurs,ouencored’autoriserl’observationdegroupessuivispourlarecherche.
Toute décision d’expansion doit être prise avec prudence car plusieurs effets négatifs sur les
grandssingess’intensifientàchaquevisiteursupplémentaire(Homsy1999;Macfie2005).L’option
d’exposerd’autresgrandssingesàl’habituationetautourismedoitd’abordêtresoumiseàune
analyserigoureused’impactsetdefaisabilité,similaireàcelleexigéepouraccepterunnouveau
site.Cetteanalyseapourobjectifderéduirelesimpactssurlesgrandssingesetleurshabitats,
deproposerdesmesuresd’atténuationetd’orienterlasélectiond’ungroupelorsqueladécision
estprise.Lamotivationd’uneexpansiondoitêtreanalyséeafindevoirsidesactionsalternatives,
parexemplel’améliorationdessystèmesderéservation,peutsatisfairelesdemandesdesparties
prenantessansaugmenterlenombredetouristesoulenombredegrandssingesconcernés.Par
ailleurs,leprogrammetouristiqueàsonniveauactueldoitêtreévaluépourdiagnostiquertoutefai-
blesse,parexempleentermesdegestionoudecontrôle.Danscecas-là,ilseraitinadéquatd’in-
tensifierleprogrammeetdesoumettred’autresgrandssingesauxrisquesd’unemauvaisegestion
avantderésoudrelesproblèmesexistantsparl’améliorationdessystèmesderéservationetde
contrôle.Uneméthodologiepourcetyped’analyseaétédéveloppéepourorienterlesdécisions
sur letourismeet l’habituationdesgorillesdemontagnedans lecomplexedesVirunga/Bwindi
(Macfie2007a).L’évaluationdesimpactsdel’habituationcomprenddesprocessusetdesstruc-
turesdécisionnelsquis’appliquentoupeuventêtreadaptésàd’autressitesetàd’autrestaxons.
5.3 Phase de planification
Unefoisqu’unsiteestjugéconvenableàuneactivitétouristiqued’observationdesgrandssinges,
les recommandations suivantes permettront d’assurer les meilleures pratiques en matière de
conceptionduprogramme.
5.3.1 Optimisationdesimpactscommeélémentclédeconceptiond’unprogramme
Au-delàdelasensibilisationsurlesimpactsdutourismementionnéeci-dessus,ilfautquelesacti-
vitésetlescontrôlesvisantàtirerpartidesavantagespourlaconservationetàréduireleseffets
négatifsdutourismesoientintégrésdanslaconceptionduprogrammedèsledébut.Uneanalyse
descoûtsetdesbénéficesdoitprendreencomptetouteslesimplicationsfinancièresdelaréali-
sationdesactivitésproposéesdanscedocument(suividel’applicationdeslois,lasurveillanceet
lesuividesmaladiesetdessoins,etlesprogrammesdesantépourlesemployés).L’optimisation
desimpactsdoitêtreplanifiéeetfinancéeafinqueleprogrammedetourismesoitviableetenra-
cinédanslapréservationplutôtquel’exploitationdesgrandssinges.
39
Chimpanzé, Parc national de
Kibale, Ouganda. Photo © Alain
Houle.
5.3.2 Évaluationdesimpactsdel’habituation
Uneanalysedesfacteursassociésàl’habituationpourungroupedonnédegrandssingesdoitêtre
réaliséedanslecadred’uneanalysed’impactsetd’uneétudedefaisabilité.Uneévaluationdoit
examinerlesimpactsdel’habituationetproposerdesalternatives,recommanderdessitesprécis
pourledéveloppementdutourismeetfournirdesdirectivessurlesmesuresd’atténuationàmettre
enœuvreenparallèleauxactivitéstouristiques(Macfie2007a).
5.3.3 Critèresdesélectiond’unsiteoud’ungroupe
Surlabased’uneétudedefaisabilitéoud’uneévaluationdesimpactsdel’habituationetsil’ha-
bituationetledéveloppementtouristiquedevaientsepoursuivre,deschoixpertinentsentermes
d’individus,degroupesoudecommunautésdegrandssingesdoiventêtrefaits.Lescritèresles
plusimportantsdesélectiond’ungroupeoud’unecommunautésontlessuivants:
a. Pour les grands singes africains – taille et composition d’un groupe ou d’une
communauté :
• Taille minimale d’un groupe ou d’une communauté : Pourdesopérationstou-
ristiquesimpliquantuneapprochedechimpanzés,debonobosoudegorillesà
desdistancesde7–10mètres(respectivementsansouavecportdemasques),
lenombretotaldepersonnesycompris lesguideset lespisteursnedoitpas
dépasserlenombredegrandssingesâgésd’unanouplusdanslegroupe.Lors
deleurvulnérablepremièreannée,lesbébésgrandssingesnesontpasprisen
comptedanscecritère.Pourunprogrammetouristiqueconçupour4touristes+
2membresdupersonnel(voirSection5.5.6),ungroupecibledegrandssinges
doitcomprendreaumoins6individusâgésd’unanouplus.
• Taille maximale d’un groupe ou d’une communauté : Sur les sites qui com-
prennentplusieursgroupesoucommunautésdegrandssinges,lesplusgrands
groupesouceuxaveclestauxdecroissancelesplusélevésnedoiventpasêtre
exposésautourisme.Cesgroupesreprésententunpourcentageplusimportant
delapopulationetparconséquent,lerisqueestplusimportantencasd’introduc-
tiond’unemaladiegraveoumortelle.Surlessitescontenantpeudegroupes,les
décisionsdoiventsebasersurdesfacteursassociésàl’impactsurlaconservation.
• Composition d’un groupe ou d’une communauté : Lacomposition«idéale»d’un
groupeseradéterminéepardesfacteurscomportementauxetdémographiques
spécifiquesàl’espèce,telsquelesmodestypiquesd’immigration/émigrationet
40
l’agressionetlacohérenceauseind’ungroupe.Ungroupequisembleavoirten-
danceàsedésintégrerdevraitêtreécarté.Cependant,unefoisqu’ungroupeest
habitué,cegroupe(ainsiquelesgroupesscindés)doitêtreprotégéàvie,avec
lescoûtsfinanciersassociés,mêmeencasd’arrêtdutourisme.
b. Pour les grands singes asiatiques à dominante solitaires – critères liés au
comportement et à la démographie :
• Taille du groupe :lesopérationstouristiquesliéesauxorangs-outansconsistent
généralementàobserver,dusolouenbateau,desindividusdanslesarbres.Par
conséquent,iln’yapasdedirectivesquantàlatailledugroupe.
• Structure sociale : les d’orangs-outans appartiennent à des communautés
lâches.Lesfemelleset leurspetitssontmembresde«groupesfamiliaux»aux
domaines vitaux superposés (Singleton et al. 2009). La structure sociale des
orangs-outansdoitêtrepriseencomptelorsdelasélectiondessites.
• Genre et âge : Les orangs-outans mâles adultes parcourent de grandes dis-
tancesetpeuventquitterleurprincipaldomainevitalpourplusieursmois,période
à laquelle ilsseront«perdus»pour le tourisme.Les femellesadultesontdes
domainesvitauxplus restreints,cequi facilite leurobservationeten fontdes
meilleurscandidatspour l’habituation.Cependant, le stresspeut influencer la
reproduction. Il faut donc considérer avec prudence l’habituation de femelles
reproductrices.Lesfemellesavecdesjeunesquimontrentdessignesdestress
nedoiventpasêtresuivies.
• Sensibilité individuelle à l’habituation et à l’observation :Chaqueorang-outan
réagittrèsdifféremmentaufaitd’êtresuivi.Certainss’habituentassezfacilement.
Lesindividusquimontrentdessignespersistantsdestress(quisecachent,s’en-
fuientoufontdesbruitsdebaiseraigu)nedoiventpasêtreunecibledutourisme.
c. Pourcentage de la population exposée au tourisme :Lesavisdesexpertspermettront
defixerlepourcentagemaximald’unepopulationdonnéequidoitsubirlesrisquesdu
tourisme.D’autresgroupesetindividusnedoiventpasêtreperturbés.Certainesparties
prenantesontproposéunmaximumabsolude50%desgroupesetdes individusau
seindespetitespopulations(Bwindiparexemple),pourlesquellesleseffetsdutourisme
sur la protection peuvent neutraliser les risques. Cependant, le marché du tourisme
pourraitnepassubvenirà50%d’unegrandepopulation.Compte tenudesgrandes
variations en taille des populations de grands singes, les recommandations précises
varierontd’unsiteàl’autre.
d. Évolution de la taille d’un groupe : Ungroupeencroissanceserasansdouteunmeilleur
choixpourletourismeparrapportàunautreendiminution,quellequ’ensoitlaraison.
Lorsqu’ungroupehabituédevient troppetit, les implicationsfinancièresde l’arrêtdu
tourisme incluent non seulement les coûts du développement touristique mais aussi
lescoûtsdeprotectionà long termedugroupe.Poursuivre l’activité touristiquepeut
sejustifierlorsquel’applicationdesloisetlesopérationsdesuivipeuventinverserles
tendancesdebaissedelapopulation.
e. Localisation géographique et modes d’occupation du domaine vital: La localisation
etlatailledudomainevitald’unindividu,d’ungroupeoud’unecommunautésontdes
critèresessentielsdefaisabilitédutourismepourlesraisonssuivantes:
• Accessibilité : En fonction du mode opérationnel du tourisme (randonnée ou
trajetenbateaualleretretourpendantlajournéeoucamping/pistagemobile),la
possibilitédeparveniràungroupecibleetdel’observerlorsdeladuréed’une
visitenormaledétermineralasélectiondugroupe.
• Accès aux infrastructures touristiques:des facteurs telsque laproximitéaux
infrastructuresactuellesouprévues (sentiers,bureauxde réservation, centres
d’accueil des visiteurs, hébergement) doivent être pris en compte lors de la
sélectiond’ungroupe.
41
• Fiabilité saisonnière ou annuelle ou supra-annuelle:Lesvariationssaisonnières
ouannuellesdemodesd’occupationdudomainevitalinfluencerontlagestiondu
tourisme,parexempleentermesdepointsdedépartetd’hébergementnéces-
sairequipeuventvarieraucoursdel’année.
• Risques de conflits entre les humains et les grands singes :Habituerlesgrands
singesquiviventprèsdeszonescommunautairespourraitaggraverlesconflits
existants,quis’intensifierontsi lesrevenussontgénérésgrâceà l’observation
degrandssingespilleursdecultures.Parconséquent,lesgroupesquiontces
caractéristiquesnedoiventpasêtrehabitués.
• Distribution dans des zones où des activités illégales sont pratiquées :Siun
groupevitdansunezonemarquéeoùlesniveauxd’activitésillégalessontélevés,
lerenforcementdusuivietlerenforcementdesloisassociésautourismepour-
raient réduire les risques de braconnage et de blessures. Cependant, s’il est
avéré que la chasse est une menace, l’habituation aux hommes induirait des
risquesplus importantspour lesgrandssinges.Danscecas, l’habituationne
devraitavoirlieuquelorsqu’uneprotectionefficacepeutêtregarantie.
• Bénéficiaires :Lasélectiond’ungroupepeutêtreinfluencéeparlesbénéficiaires
potentiels–emplois locaux,services touristiques,mécanismesdepartagedes
revenus.Ladistributiondesbénéficessurunezoneplusvasteoudansunnouvel
endroitdoitêtreenvisagée.
• Zonage et autres aspects politiques :Desconsidérationspolitiquespourraient
contraindreouempêcher letourismeàcertainsendroits ;parconséquent, les
groupesvivantàcesendroitsdoiventêtreécartés.
• Frontières internationales : Sauf si des accords internationaux existent, les
grands singes qui vivent à cheval sur des frontières internationales ou autres
frontièresimportantesd’unpointdevuegéopolitiquenedoiventpasêtresélec-
tionnéspourletourisme,enraisondurisquedeles«perdre»etd’autrescom-
plicationsadministratives.
f. Chevauchement des zones de distribution et densité des grands singes : Letourisme
poseramoinsderisques,commel’introductiondemaladiesinfectieuses,àungroupeou
àunecommunautédontlazonededistributionnechevauchepasbeaucoupaveccelles
d’autresgroupesadjacents,ouquisetrouvedansunezoneàdensitérelativementfaible.
N.B. Dans le cas d’une observation à partir de cachettes ou de plateformes
(gorillesde l’ouest)oudebateauxouvéhicules (orangs-outans),plusieurs fac-
teursmentionnésci-dessusnes’appliquentpas.
5.3.4 Développementetaffinagedesprotocolesd’habituation
L’habituationestdéfiniecommel’acceptationpardesanimauxsauvagesd’unobservateurhumain
commeélémentneutrede leurenvironnement.Leprocessusd’habituationdépendde l’espèce
envisagée,desonorganisationsociale,de l’expérienceantérieureavec l’hommeetde lastruc-
turedel’habitat(WilliamsonetFeistner2003).Sil’habituationdesorangs-outansprendquelques
semainesàquelquesmois,ilfautgénéralement2à5anspourhabituerlesgrandssingesafricains.
Onestparvenuàhabituerlaplupartdestaxonsdegrandssingespourlarechercheetletourisme,
cequiapermisd’accumulerbeaucoupd’informationsetdeconnaissances.Lespersonnesen
chargedenouveauxeffortsd’habituationdoiventprendreconnaissancedes leçonsappriseset
adapterleurstechniquesàlapopulationouausitecible.Lesprotocolesd’habituationdevraient
aborder lesaspectstechniqueset logistiquespourrenforcer leprocessustoutenatténuant les
impactssurlecomportement,lasantéetl’habitat.Cesprotocolesdoiventapporterdesconseils
surlatailledugroupe,sacompositionetlecomportementdeséquipesenchargedel’habituation.
L’approchedeceséquipesdoitsebasersurl’écologie,l’alimentationetlesmodesd’occupation
dudomainevitaldesgrandssinges.Laproximité,lapostureetl’attitudedesresponsablesdel’ha-
bituationdoiventêtremodifiéesencasdecomportementsd’alarmeoud’intimidation.Engénéral,
la méthodologie privilégiée est de cibler une distance à laquelle les grands singes se rendent
42
comptentdelaprésenced’uneéquipesanspourautantêtrepoussésàlafuite.Encasdefuite
oudecomportementsplus fréquentsd’alerteetd’agression, l’équipedoit reculeretconserver
unedistanceplusimportantejusqu’àcequelafréquencedecescomportementsdiminue.Cette
distancedoitêtremaintenuependantuneduréeprédéterminéechaquejour,enréduisantprogres-
sivement,lesjours,lessemainesetlesmoissuivantsderéduireladistancechaquejour,chaque
semaineetchaquemoissanssusciterlafuiteoudescomportementsd’agressionetd’alertede
lapartdesgrandssinges.Lameilleurepratiqueétantderéduirelesimpactssurlecomportement
etlesrisquesdemaladies,l’habituationnedoitjamaissefaireàdesdistancespluscourtesque
ladistanceminimaleapprouvéepourletourisme(voirSection5.5.13). Ilestainsiévidentqu’un
responsabledel’habituationnedoitjamaisinitieruncontactphysiqueavecungrandsinge.
L’undesélémentslesplusimportantsd’unehabituationréussierésidedanslamanièred’appro-
cherungroupe.Ilfautévitercertainscomportements:beaucoupdebruit,mouvementsbrusques
oufurtifs.Lesréactionstypiquesàlaprésenced’unobservateurcomprennentnotammentlafuite,
ladérobade,lacuriosité,ladémonstrationsuivieparuneindifférence,etparfoisl’attaque.Laclé
del’habituationconsisteàavoirlemaximumd’interactionspositivesrégulières,durantlesquelles
lapremièreréactiondel’animaln’estnilapeurnil’alerte.Afind’évaluerlesprogrèsréalisés,ilfaut
prendrenotesystématiquementdeladuréeducontact,deladistance,desréactionsetdesacti-
vités(WilliamsonetFeistner2003;Ancrenazcomm.pers.).
5.3.5 Plansdedéveloppementtouristiquepourdessitesjugésadéquatsetfaisables
Unefoisqu’unsiteestjugéadaptéaudéveloppementdutourismedevisiondesgrandssinges,
sur labasedetoutes lesévaluationsprésentéesci-dessus, il fautélaborerunplancompletde
développement.Lesplansdoiventrésumertouteslesrecommandationsdel’étuded’impactset
dusite,traiterchaquerecommandationuneparuneetaborderégalementleslignesdirectrices
pourledéveloppementetlamiseenœuvredétailléesci-dessous(voirSections5.4et5.5).
Chimpanzé, Parc national de Nyungwe, Rwanda. Photo © Julian Easton.
43
Hôtel touristique, Parc natio-
nal impénétrable de Bwindi,
Ouganda. Photo © Liz Macfie.
Contenu d’un plan typique de développement du tourisme :
a. Objectifs
b. Principesdirecteursetpolitiques
c. Résultatsdesétudesdusiteetdesimpacts
d. Descriptiondusite
e. Protocolesd’habituation
f. Limitesdutourismedevisiondesgrandssinges
• Nombredegroupes/individus
• Pourcentagedelapopulation
g. Accèsausite
• Routesetsentiers
• Accèsparbateauouparavionlecaséchéant
h. Plansdesinfrastructures
• Planslocauxdezonage
• Plansd’hébergement
~ Politiquesd’hébergement
~ Lodges/hôtels/campsdetentes
~ Cases,chalets,campements
• Sentiers
• Bureaux
• Centred’initiationdesvisiteurs
• Portailsetpostesderangers
i. Besoinsenpersonnel
• Personneladministratif
~ Gardes
~ Gestionfinancière
~ Réservations
• Personneldeterrain
~ Pisteurs
~ Guides
~ Personneld’accueil
~ Informationdesvisiteurs
• Plansderecrutement
• Plansdeformation
• Politiquesvis-à-visdupersonnelexterne
(ex.guidesexternes)
j. Équipement
• Communications
• Matérieldeterrain
• Premiersecours
k. Protocolesdesuivietdesantédesgrandssinges
l. Systèmesderéservationetstructuredeprix
m. Guidesetservices
n. Informationdesvisiteurs
o. Publicité,marketing,etc.
p. Transport,urgences
q. Règlementspourlesvisiteurs
r. Servicesvétérinaires
s. Diversificationdesactivitéstouristiques
t. Programmecommunautairedeconservation
• Partagedesrevenusaubénéficedescommu-
nautéslocales
• Autresprogrammesdepartagedesbénéfices
• Sensibilisationetcommunicationdeproximité
• Plandesuividesimpactssurlacommunauté
u. Coopérationrégionale(lecaséchéant)
v. Pland’atténuationdesimpacts
w. Aspectsfinanciers:
• Budget et plan de financement des coûts de
développementdutourisme
• Budgetdesopérations
• Modèlesderevenustouristiques
• Modèlesderevenuscommunautaires
• Modèles de revenus pour d’autres parties
prenantes
x. Plansd’urgence/desecours:
• Plandesécurité
• Planderéponseencasdemaladies
• Plandefinancementencasd’arrêtdutourisme
• Atténuation des conflits entre les hommes et
lesgrandssinges
44
Chimpanzé, Parc national de
Nouabalé-Ndoki, République du
Congo. Photo © Ian Nichols.
5.4 Phase de développement
Lignes directrices pendant l’habituation :
5.4.1 Pasd’apportdenourriture
Autrefois,l’apportdenourritureservaitàdéclencherl’habituationsurquelquessitesderecherche
surleschimpanzés.Surcertainssites,oncontinueàutiliserlanourriturepourattirerlesorangs-
outansdansdeszonesaccessiblesaux touristes,avec l’accorddesautoritésenchargede la
conservation.Parfoisetmêmesic’estillégal,onutiliseaussilanourriturepourinciterlesorangs-
outansàs’approcherdestouristes.Lesleçonsapprisesdecessitesmontrentquecettepratique
intensifielesrisquesd’agressionentrelesgrandssingesetenverslesobservateurs,etqueces
contacts ou les blessures augmentent les risques de transmission de maladies (Wallis et Lee
1999).L’apportdenourriturefaciliteaussilacontaminationparasitairelorsquelesgrandssinges
sonttoujoursnourrisauxmêmesendroits.Deplus,lesrisquesdemaladiesaugmententcarles
alimentspeuventservirdevecteursd’agents infectieux.Parconséquent, l’apportdenourriture
n’apluscourssurlessitesderecherchesurlesgrandssingesetnedoitpasêtreutilisépourle
tourismedevision.Lessitestouristiquesoùcettepratiqueaeulieudanslepassédevraientl’in-
terrompreetrenforcerl’applicationdesrèglements,ainsiquelasensibilisationauxrisquesauprès
detoutemployé,guidetouristiqueetdetouristesquipensentquenourrirlesgrandssingesest
acceptable.
5.4.2 Respectdesprotocolesd’habituation
SelonladescriptionenSection5.3.4,l’habituationdesgrandssingesdoitsuivredesprotocoles
baséssurl’expériencepassée.Selonunprocessusitératif,l’apprentissageetlesleçonsapprises
serontintégrésdanslesprotocolesrévisésetmisàladispositiond’autresprojets.
5.4.3 Distancescibléespourl’habituation
Pourl’observationàpied,ladistancecibléepourl’habituationdegrandssingesdevraitêtrede
10m.SidesmasquesN95sontfournisauxobservateurs,ladistanceciblepeutêtreréduiteà7m.
5.4.4 Habituationauxobservateursportantdesmasqueschirurgicaux
Pourtant que nous recommandons comme meilleure pratique que les observateurs (touristes,
personnels,chercheurs)censésapprocherlesgrandssingesàunedistancedemoinsde10m
doiventporterlesmasqueschirurgicauxN95,leséquipesd’habituationdoiventenfairedemême
45
pourpermettreauxgrandssingesdes’habituerauxmasques.Deplus,lesresponsablesdel’ha-
bituationeux-mêmesposentdesrisquesdetransmissiondesmaladiessilesgrandssingesn’ont
pasétéauparavantexposésauxpathogèneshumains.Leportdemasquesdurantl’habituation
constituedoncuneprécautionsupplémentaire.
5.4.5 Éviterl’habituationexcessive
L’habituationexcessivesetraduitparunniveaudeproximitéinacceptable,uncontactphysiqueet
uneagressiondirigéeversl’homme,avecdesrisquesplusimportantsdeblessures,demaladies
oumêmedemort.Lesgrandssingespeuvents’approcherdestouristes,initierdescontactset
parfoistenterd’obtenirdelanourriture,comportementsquisontdangereuxpourl’hommeetles
grandssinges.Seloncertainstouristesvenusobserverlesgorillesdemontagneoudesorangs-
outans,lesanimauxtententsouventdelesapprocheroudelestoucher.Lepersonneldoitempê-
chercesgenresd’interactions.Laperteultimedelapeurdel’hommepeutconduirelesgrands
singesàoccuperoumêmeànidifierdansdeszonescommunautaires,etpeut-êtreàintensifierle
pillagedescultures.Àquelquesoccasions,deshabitantslocauxontétéphysiquementattaqués
pardesgrandssingessauvages(HockingsetHumle2009),etdesorangs-outansenréhabilitation
quiontfiniparassocier l’hommeàlanourritures’approchentouattaquentparfois lestouristes
(SingletonetAprianto2001;Dellatore2007).Enrésumé,ilfautéviteràtoutprixl’habituationexces-
sive,interdirel’approvisionnementennourrituresetnepasdépasserlesniveauxprédéterminés
dansleplandedéveloppementdutourisme.Toutetentativedelapartdesgrandssingesdes’ap-
procherplusqueladistanceminimaleoudetoucherlesobservateursdoitêtredécouragéepar
desmoyensadaptésaucontexte.L’équiped’habituationdoitreculerpourmaintenirladistance.
Jeune gorille de plaine de l’est,
Parc national de Kahuzi-Biega,
RDC. Photo © John Martin/CI.
46
Atténuation des impacts :
5.4.6 Suivisanitaireetréponsevétérinaire
Touslessitestouristiquesd’observationdesgrandssingesdoiventparticiperàdesprogrammes
desuivisanitaireàlong-terme.Denombreusesréférencessurlamédecineliéeàlaconservation
etlesprotocolesdesoinssontdisponibles(ex.Cranfield,GaffikinetCameron2001;Deem,Karesh
etWeisman2001;Kriefet al.2005;Cranfield2008;résumésparLeendertzet al.(souspresse).
Lesopérationstouristiquesdoiventincluredeséquipesderéponsevétérinaire,surplaceoudis-
ponibleencasd’urgence.Ceséquipesdoiventavoirdesrôlesetdesresponsabilitésbiendéfinis,
notammentdesprotocolesdediagnosticetdetraitement.Ilestimportantdedéfinirdesdirectives
surledegréd’interventionenfonctiondelasituationpoursoignerlesblessuresoulesmaladies
avéréesousoupçonnéesd’originehumaine,maispeut-êtrepascellesconsidéréescommenatu-
relles(saufs’ilyaunrisquepourlapopulation,ousi letraitementest jugéappropriépourdes
raisonshumaines,DecisionTreeWritingGroup2006).
5.4.7 Programmesdesantépourlesemployés
Lesprojetsdetourismedevisiondesgrandssingesdoiventfournirdestestsetdessoinsàtous
lesemployésde terrain, et enparticulier aupersonnelqui est susceptibledes’approcherdes
grandssingeshabitués.Lesservicesdesantépermettentdesubvenirauxbesoinsélémentaires
dupersonnellocaltoutencontribuantaudépistage,àlapréventionetautraitementdesmaladies
communesquiconstituentunrisquepourlesgrandssinges.Leprogrammevétérinairepourles
gorillesdemontagne(MGVP)metenœuvredesprogrammesdesantépourlesemployésdans
troispaysetconstitueuneréférencepourd’autresprogrammesquisouhaitentdévelopperdes
servicessimilaires(NutteretWhittier2001;Aliet al.2004;MGVP2002EmployeeHealthGroup
2004).Pourdetelsprogrammes,ilfautexaminerlesconditionsdeviedupersonneletenvisager
d’étendre leprogrammeauxmembres immédiatsdu foyer,cependantàdescoûtsplusélevés.
Lesélémentshabituelscomprennentdesprotocolesdevaccination,lestestsdediagnostic,des
radiographiesderoutinedespoumonsoudestestsdetuberculose,l’apportetlaformationaux
premierssecours,etl’éducationsurlasanté.
5.4.8 Programmesdesantécommunautaires
Lesactionsdeproximitépoursuivrelesmaladiesetaméliorerlesconditionsd’hygiènedesvillages
sontimportantespourtouslesprojets.Lepersonneldeterrainetlestouristespassentsouvent
du tempsdans leszonescommunautairesavantdepénétrerdans l’habitatdesgrandssinges
(Guerreraet al.2003).Parconséquent,consacrerdel’attentionàlasantécommunautaireprotè-
geradavantage lesgrandssingestouten fournissantunservicenécessaireauxcommunautés
voisines.
5.4.9 Sensibilisation et implication des communautés dans les activités touristiquesd’observationdesgrandssinges
Danslesrégionsoùlesgrandssingesviventprèsdescommunautéshumaines,ilestimportant
de trouver des moyens d’impliquer les populations locales dans les activités touristiques, afin
de recueillir leur soutien, essentiel au succès à long terme du tourisme (Ancrenaz et al. 2007;
Rajaratnamet al.2008).
Éducation environnementale :
Lesuccèsdutourismedevisiondesgrandssingesserarenforcépardesactivitésbienconçues
d’éducationenvironnementaleetdesensibilisation,àlafoispourunemeilleureconnaissanceet
acceptationduprogrammedeconservationassociéau tourismequepourunestimulationdes
communautésauxactivitésgénératricesdes revenus liésau tourisme.Lesprogrammesd’édu-
cationneserontpasprésentésendétail icicardenombreusesexpériencesetréférencessont
disponibles.Ilsuffitdedirequel’éducationnedoitpassimplementrelayerdesfaitsmaisexplo-
rerlessubtilitésdelaconservationetexpliquerlavaleurdelaviesauvageetdeshabitats.Les
programmes de sensibilisation doivent être développés par des éducateurs professionnels en
partenariatavecdesmembresdelacommunautépourdéterminerlesmessagesadéquats(Wallis
47
etLonsdorf2010).Lesprogrammesd’éducationdoiventfairel’objetd’uneévaluationdescoûtset
desbénéficesafindenepascompromettrelaconservationdesgrandssingespardevisitestrop
nombreuses(SingletonetAprianto2001).
Partage des revenus :
Unexcellentmoyendestimulerunsoutiencommunautaireàlaconservationestdepartagerune
partiedesrevenusdutourismeaveclescommunautésvoisinesquiontlaresponsabilitédevivre
prèsdel’habitatdesgrandssinges.Lepartagedesrevenusencouragelaconservationdurable
encontribuantàl’améliorationdesconditionsdeviedescommunautésvoisines,surlabasedes
élémentssuivants:
• Impacts sur la conservation :pourréduirelesactivitésillégales,garantiruneconser-
vationdurableetrenforcerlaresponsabilitédescommunautéspourlaconservation
• Impacts sur les moyens d’existence :pouraméliorer lesmoyensd’existenceen
appuyantdesprojets communautaires contribuant à la réductionde lapauvreté,
pourcompenserlapertedueaumanquedel’accèsàl’habitatdesgrandssingeset/
oulesdégâtsauxcultures,pourfournirdesalternativesauxressourcesprésentes
dansl’habitatdesgrandssingesetpourencouragerletourismecommunautaire
• Impacts sur les relations (entre leprojettouristiqueet lapopulation locale):pour
établirlaconfiance,pourrenforcerl’appropriationduprojet,pourréduirelesconflits,
pourrenforcerlaparticipationetlaresponsabilisationdescommunautés.
Leseffetspositifsdupartagedesbénéficespeuventêtre renforcésens’assurantdesaspects
suivants:
• Identitéduprogramme-ilfautquelefinancementsoitperçucommeliéàlaconser-
vationcontinuedel’habitatdesgrandssinges.
• Partenariataveclesautoritéslocales-acteursessentielsdudéveloppementlocal
etdelaréductiondelapauvreté.
• Participationcommunautairedans laconception, lamiseenœuvreet lesuividu
partagedesrevenus.
• Lesrevenuspartagéscomplètentets’ajoutentauxautresfinancements,aulieude
lesremplacer.
• Transparenceetredevabilité.
Cesobjectifsetlesprincipesdirecteurspermettrontdedévelopperdesélémentsspécifiquesdes
politiques,notamment lemontantàpartager (généralementunpourcentagedu revenubrut)et
la zonebénéficiaire (généralement la zoneoù lescommunautésontune influencesur l’habitat
desgrandssingeset/ouoùlesgrandssingesontunimpactsurlescommunautésparlepillage
descultureset/oud’autresconflitsentrel’hommeetlafaunesauvage).Par-dessustout,lespro-
grammesdepartagedesrevenusdoiventprofiteràdesgroupes(descommunautésentièressi
possible)plutôtqu’àdesindividusetciblerdessecteursreprésentant«lespluspauvresd’entre
lespauvres»ouautresgroupesdéfavorisés,quisont lesgroupesprioritairespour laréduction
delapauvretéetceuxquisontlesplussusceptiblesd’exploiter,demanièrelégaleouillégale,les
ressourcesnaturellesprésentesdansleshabitatsdesgrandssinges.
Appui aux services et produits touristiques possédés et gérés par les communautés :
Ilfautévalueretprivilégierl’appuiauxentreprisesouassociationslocalesquiserontpartiespre-
nantes ou responsables des activités touristiques ou des services associés. Comme les com-
munautés localessubissent le faitdevivreprèsdesairesprotégéesetde la faunesauvage, il
semble logiquequ’ils s’approprientunepartieduprojetpar lebiaisd’incitationséconomiques
résultant du tourisme. L’implication communautaire peut se faire sous forme de services de
guides,detransport,d’hébergementoud’alimentation,oudeventedeproduitslocauxauxtou-
ristes.Onpeutcitercommeexempled’entreprisesperformantesappartenantàdescommunau-
tésleRed Ape Encounters,uneentreprisequiproposel’observationdesorangs-outansdansle
Kinabatangan(Rajaratnamet al.2008),etNkuringo Conservation and Development Foundation,
48
quiestcopropriétaired’unhabitatdegorillesdemontagneàlalisièreduPNIBenOuganda,oùun
lodgedeprestigeappartenantàlacommunautéestcogéréavecunpartenairedusecteurprivé.
Lesleçonsapprisesmontrentqu’ilfautveilleràdévelopperdesbonnesrelationsaveclesopéra-
teursdusecteurprivépouréviterlaperceptiond’unmonopoledesbénéfices.Mêmesil’autorité
encharged’uneaireprotégéeconsidèredéjàlacommunautécommeunepriorité,ilfautqu’elle
sensibiliseaussilesecteurprivéquipourraitexerceruneinfluencepolitiqueetfinancièreaudétri-
mentdesbénéficesdelacommunauté(Kazooba2008;Tentena2010).
Autres programmes communautaires de conservation et de partage des bénéfices :
Plusieursautresprogrammescommunautairespeuventêtremutuellementprofitables.Laconser-
vationet laréductionde lapauvretépeuventêtredesobjectifscomplémentaires.Ainsi,unpro-
gramme complet comprenant des activités et des profits pour les communautés adjacentes
augmenteraleschancesdesuccès.Ilpeuts’agird’unaccèscontrôléauxressourcesforestières(si
lesrèglementslocauxlepermettent),d’unrecrutementlocalciblé,delaparticipationàdesentre-
prisescommercialesassociéesautourisme,del’extensionagricoleetdesystèmesdemicrocrédit.
Une base de conservation pour tous les programmes de développement communautaire :
Commepourtouslesprogrammesdedéveloppementcommunautaireassociésàlaconservation,
les responsablesdoiventveilleràmaximiser lesbénéficespour lescommunautés localessans
encourager l’immigration,quiaggraverait lesproblèmesdedéveloppementetauraitdesconsé-
quencesnéfastessurlaconservation.
Systèmes de gestion :
5.4.10 Systèmesderéservationstouristiques
Pourunmaximumdebénéficespour laconservationet lespartiesprenantes, lessystèmesde
réservationpourletourismedevisiondesgrandssingesdoiventrespecterlesprincipessuivants:
• Solides et infaillibles:Lesmeilleurespratiquesdutourismedevisiondesgrands
singesreposentsurunestricteapplicationdesrègles.Ilfautdoncquelessystèmes
de réservation soient suffisamment rigoureux pour prévenir toute surréservation,
sourcepotentielledeconflitsaudépartetdepressionsurlepersonneld’enfreindre
les règles.Lessystèmesprévoyantunpaiementpartield’avance,ou lapertede
l’avanceencasdenon-confirmationdevraientêtreclairementexpliquésafinque
lesvisiteurs,qu’ils réserventdirectementouà traversuneagence,puissent tous
profiterd’unsystèmejusteetéquitabled’obtentiondepermis.
• Réservations sur Internet :LessystèmessurInternetaméliorentlesréservations
etlestauxd’occupationàconditionqu’ilssoientconçusetgérésdefaçonprofes-
sionnellepermettentauxtouristesuneméthodesécuriséederéservationetdepaie-
ment.Lespetitsprojetsouceuxquiviennentderentrersurlemarchépourraientne
pasavoirlescapacitésdemaintenanced’unsystèmederéservationélectronique.
Lorsqueleursopérationssedéveloppent,ilyauraitdesavantagesàpasserdesys-
tèmestraditionnels(poste,téléphone,radio)àunsystèmeélectroniquepermettant
d’éviterlessurréservations.
• Diversité des touristes :Lessystèmesde réservationdevraientêtredéveloppés
pourinclureunensemblevariédetouristes:destouristesavecunbudgetimpor-
tantpassantpardesopérateurstouristiquesquis’occupentdespermis,du loge-
ment,dutransport,etdesguides,etdestouristesàpetitbudgetquis’organisent
eux-mêmes.Letourismeàpetitbudgetatendanceàprofiterplusauxentreprises
localesetàêtreplusstablependantlespériodesd’insécuritéoudedépressiondu
marché.Lesdépensesdutourismehautdegammeserontsupérieures,maisprofi-
tentplusàl’échelonnational/international.Parailleurs,unestructureadéquatede
prixdevraitcontribueràencouragerleshabitantsdupaysàprofiterdeleurpropre
patrimoine.
49
• Prestataires locaux et nationaux : lesgensespèrentsouventqueletourismede
visiondesgrandssingesenrichiratoutlemonde,maisc’estpeuprobable.Ilyaura
undéséquilibreetlesentreprisestouristiquesquiontdesliensrégionauxouinterna-
tionauxserontavantagéessurlemarchétouristique.Parconséquent,lessystèmes
deréservationdevraientpermettreauxpetitsopérateursd’acquérirunepartiedes
permiss’ilssouhaitentavoirunepartdumarchédesservicesassociés,c’est-à-dire
l’hébergement,letransportoulestransferts.
• Informations : l’information fournie à ceuxqui souhaitent réserverdoit expliquer
clairementlesraisonsdesrèglements,enparticulier lesrestrictionstellesqueles
limitationsdunombreetdel’âge(15ans)desvisiteurs.
• Aspects saisonniers : leprogrammedoitconsidérer lapromotionsaisonnièreou
lestauxenbassesaison(ex.NishidaetMwinuka2005)pouratténuerlapression
enhautesaison,sourcepotentielled’infractions.Cependant,ilfautaussienvisager
enbassesaisondelaisserreposeroudemoinsexposerlesgrandssingeshabitués
auxfacteursdestressetderisquesdutourisme.
• Systèmes d’attente :Surlessitesoùplusieursgroupesdegrandssingespeuvent
êtreobservés,lessystèmesderéservationpourraientenvisagerd’avoirungroupe
enattente(pasderéservationd’avance),cequipermetderésoudre leproblème
lorsqu’ungroupen’estpasdisponible(partitroploinounécessitantuneinterven-
tionvétérinaire)ouencasdesurréservationaccidentelle.
5.4.11 Structuresdeprix
Il fautfixer lesprixdemanièreàproduire lemaximumderevenus,engardantà l’espritque la
conservationestleprincipalobjectifdutourismedevisiondesgrandssinges.Ilfautenvisagerles
aspectssuivantslorsdelafixationdesprix:
• Expérience unique : lesfraisdemandésdoiventrefléterl’exclusivitédel’expérience,
sanslasous-évaluer.Lesétudesdemarchémontrentquelesgenssontdisposésà
payerunesommeimportantepourceprivilège(ex.$500poursuivrelesgorillesde
montagne,BushetFawcett2008).
• Impacts sur la conservation : le rapportcoût-bénéficedu tourismeestmaximal
lorsqu’unpetitnombredetouristespaieunprixélevé.Desprixinférieursconduiront
àunedemandeexcessivequi,àterme,mettraenpérillesobjectifsdeconservation.
• Type de tourisme :lesprixdoiventégalementtraduirelescaractéristiquesdel’offre
touristique(pistagegarantissantpratiquementl’observationdeprèsouobservation
surunbaioumarcheen forêtpermettantéventuellementd’observerdesgrands
singesouexcursionsurlarivière).Parailleurs,lessitesoulespaysquiessaientde
récupérerd’unebaissedutourismepourraientenvisageruneréductiontemporaire
desprix.
• Structures de prix différenciés :Lesprixdevraientencouragerlavisitedesnatio-
nauxainsiquedescitoyensetrésidentsdespaysabritantdesgrandssinges.Ces
visiteurspermettrontd’accroîtrelestauxd’occupation,enbassesaisonoulorsde
labaissedumarché touristiqueetcontribuerontàaméliorer lasensibilisationau
niveaulocaletnationalauxproblèmesdeconservationdesgrandssinges.
• Structures de prix sur la base des taux d’occupation :Lorsqu’unsitegagneen
popularité,ilpeutêtrepleinàcertainespériodesdel’année.Lestouristes,lesopé-
rateursetmêmelesresponsablesdelaconservationetlesministèrespeuventalors
fairepressionpouraugmenterlenombredevisiteurs,soitenpermettantplusdetou-
ristespargroupeouparjour,soitenintensifiantleseffortsd’habituation.Cependant,
lapremièreactiondevraitêtred’augmenterlesprixdupermisafind’augmenterles
fondspourlaconservationsansintensifierlesrisquescréésparl’augmentationdu
nombredetouristes.
• Études de marché et enquêtes sur les visiteurs :Ilestimportantdefixercorrec-
tement lesprix, surtoutpour lesnouveauxsites.Lesdécisionsdoivent sebaser
50
surdesétudesdemarchéciblantdessecteursenvisagésparlesite.Lorsqueles
opérationssedéveloppent,lesrévisionsdeprixdoiventsebasersurdesenquêtes
etd’autresévaluations.
5.4.12 Effortsdepromotion
Lorsqu’unsiteestétablietl’habituation(lecaséchéant)encours,leprocessusdepromotiondoit
démarrer.
• Identification des principaux acteurs du marché touristique : Les études de
marchécontribuerontàl’identificationdespartiesprenantesetdesmoyensd’attirer
lessecteurspertinentsdumarchétouristique.
• Préparation et diffusion de supports de commercialisation, soulignant les prin-
cipes de conservation : Lessupportsdepromotionetd’informationadressésaux
opérateurstouristiquesetauxtouristesdoiventsoulignerquelaconservationest
l’objectifprioritairedutourisme.Lestouristesserontainsisensibilisésaufaitqueles
activitésserontgéréesdemanièreàavoirunrisqueminimalpourlesgrandssinges.
Lesopérateurstouristiquesserontplusàmêmedecommuniqueràleursclientsles
règlementsvisantàprotégerlesgrandssingesdesimpactsdutourisme.
• La promotion doit modérer les attentes des touristes : Pourbeaucoupdegens,
letourismed’observationdesgrandssingesestuneopportunitéunique.L’activité
doitêtrepromuedetellesortequelesattentessoientréalistes,afinquelestouristes
comprennentetapprécientl’expériencetypiquesurunsitedonné.Ilfautrésisterà
lapressiondegarantirlesobservationscarlesattentesserontalorsélevées.Ilest
impossibledegarantirà100%l’observationd’unanimalsauvage,mêmehabitué.Il
fautvendrelepistageplutôtquel’observation,enstipulantquelepersonnelsuivra
lestracespourtenterdelocaliserlesgrandssinges,maisnepeutpasgarantirleur
observation.Desactivitésalternativesdoiventêtreprévuesetoffertesauxvisiteurs
lorsquelesgrandssingesnesontpaslocalisés(ex.lorsqu’ungroupeestpartitrop
loin).
• La promotion doit gérer les attentes des opérateurs touristiques et autres parte-
naires : Pour denombreuxpartenairesdusecteurprivé,letourismedevisiondes
grandssingesestl’occasiondevendreunensembledeserviceslucratifscentrés
surl’observationdesgrandssinges.Leseffortsdepromotiondoiventaffronterla
tendancequ’ontlesopérateurstouristiquesàconsidérerletourismedevisiondes
grandssingescommeun«produit»plutôtqu’uneopportunitédeconservation,car
cettemauvaiseperceptionpourraitconduireàignorerlesrèglements,àabuserdes
privilègesdevisiteetàfairepressionpourétendrelesactivité.
• La promotion des circuits touristiques variés : letourismedevisiondesgrands
singessefaitsouventavecdescontraintesd’observationssouventincertaines(ou
demauvaisequalité),dansdesendroitsreculésoùlesstructuresd’accueildesvisi-
teurssontrudimentaires,toutcelapeutalorsréduire l’intérêttouristique, lestaux
d’occupationetlasatisfaction.Ilfautaméliorerlesstructuresd’accueil(ensuivant
leslignesdirectricespourdemeilleurespratiques)toutenintégrantletourismede
visiondesgrandssingesdansdescircuitscentréssurlaviesauvageetleshabitats
naturelsd’unerégiond’intérêtparticulier,commel’observationdesoiseauxoules
toursculturels,afind’encouragerdesséjourspluslongsdanslarégionoudansle
pays.
5.4.13 Aspectsliésaupersonnel
Ilfautunpersonnelprofessionnel,compétent,efficace,bienpayé,bienforméetbienéquipépour
gérerletourisme.Lesaspectssuivantssontessentielspourlesplansd’embauche.
• Recrutement local : Afin que les communautés qui vivent près des habitats de
grandssingesretirentleplusdeprofitsdutourisme,ilestimportantdefournirdes
opportunitésd’emploilocal.Généralement,leshabitantslocauxquiutilisentlaforêt
etsesressourcesconnaissentbienlemilieuforestier.Nombreuxsontceuxquiont
51
descapacitéspermettantdepisterlesgrandssinges,etquiconnaissentlescultures
etlestraditionsdescommunautéslocales,permettantainsid’enrichirl’expérience
des visiteurs. Pour une formation formelle (voir ci-dessous) pour développer les
capacitésmanquantes,ilfautdutempsetunfinancementadéquat.
• Recrutement du personnel qualifié comme formateurs : Il fautrecruterplusloin
seulementlorsquedescapacitésparticulièresnepeuventêtreidentifiéesoudéve-
loppéeslocalement,parexemplepourl’accueil,lagestion,lacomptabilitéoupour
despostesexigeantdeparlerdeslanguesétrangères.Lepersonnelqualifiédevrait
alorsformerlesemployéslocaux.
• Affiliation du personnel :Dansl’idéal,lepersonnelguidantlestouristesdevraitêtre
directementembauchéparl’autoritéenchargedelagestiondel’aireprotégée,ou
reconnuofficiellementparelle.Lorsquelepersonnelestemployéparcetteautorité,
ilestplusfaciledefairerespecterrigoureusementlesrègles.
• Rémunération :Lepistage/l’observationdesgrandssingessepaiesouvent très
cheretdoitêtrecorrectementcontrôléafinquelesgrandssingesnesubissentpas
desimpactsnégatifsliésàdesincitationsmonétairesimportantes.Cecidemande
une loyautéenvers lesobjectifsdeconservationd’unprogrammetouristique.Le
personnelnedoitpasêtretentéd’enfreindrelesrèglementspourdesintérêtsper-
sonnels.Undesmeilleursmoyensdeluttecontrelacorruptionconsisteàpayerdes
salairessatisfaisants.Dansdenombreuxpays, lesalaireminimum légalnesuffit
pas à assurer un niveau de vie adéquat. Les sites touristiques doivent analyser
lecoûtdelavieetfournirun«salaireminimumvital»suffisantauxbesoinsd’un
employéayantunefamilledetaillemoyenne.(Voirégalementlespolitiquessurles
pourboiresenSection5.5.16).
• Équipement et uniformes : Il faut fournir au personnel l’équipement de terrain
approprié et de communication ainsi que des uniformes professionnels visant à
les identifier. Il fautréduire lesrisquesdecontagionenassignant lesemployésà
desgroupesspécifiquesetenleurfournissantdesuniformespropresainsiquedes
structurespournettoyerleursbottes(Whittier2009).
5.4.14 Formationdupersonnel
Pourqueletourismedevisiondesgrandssingessoitefficacementgéréetprincipalementorienté
par laconservation, lesopérationsdoiventêtreréaliséesparunpersonnelqualifiéetavisé,qui
comprendlesrisquesencourusetquelaconservationestleprincipalobjectif,etquiaitl’autorité
Formation du personnel,
Réserve forestière de Budongo,
Ouganda. Photo © Debby Cox.
52
nécessairepourfairerespecterlesrèglesmalgrélapressiondestouristesetdesopérateurstou-
ristiques.Lorsdelaconceptionetdufinancementdesprogrammesdeformationdupersonnel,il
fautprendreencomptelesaspectssuivants:
• Comportement des grands singes et écologie forestière : Le personnel doit
connaître l’écosystèmeoù il guidera les visiteurs.Denombreux touristes souhai-
tentenapprendredavantage lorsdes randonnéesetdupistage,et lepersonnel
doitpouvoirrépondreauxquestionssurlabiologieetlecomportementdesgrands
singesetsur l’écologiedeleurhabitat.Lepersonnelenchargedutourismepeut
aussiaméliorersesconnaissancesenparticipantauxactivitésderecherche.
• Connaissances en langue : Le personnel doit être capable de justifier les règle-
ments,contrôlerlestouristesetcommuniquerencasd’urgence.Ildoitdoncpouvoir
parlerlalanguelapluscommunedestouristesvisitantunsite.
• Responsabilisation : Lepersonnel fait respecter les règlementsd’uneaireproté-
géeet les loisnationales,maisdoitêtreaussicapabledecontrôler les touristes
sanssepréoccuperdesdifférencesperçuesdestatutsocial. Ilnedoitpasprivi-
légier la satisfaction du touriste aux dépens de la protection des grands singes.
Lesemployésdoiventêtreformésàdestechniquesdegestiondestouristes«pro-
blématiques»quirésistentàleurautoritéetlespoussentdemanièreagressiveà
enfreindrelesrèglements.
• Premier secours : Lepersonneldevraitêtrepréparé,surleplandelaformationet
del’équipement,àréagirdemanièreappropriéeencasd’accidentoudeblessures,
àsoigneretàtransporterlestouristesaffectéenlieusûr.
5.4.15 Plansdesecoursetd’urgence
Touslessitestouristiquesdoiventmettreenplacedesplansderéponseauxsituationsd’urgence
quipeuventinfluencerlaviabilitédeleursprogrammes:
• Financement des plans de secours : une activité touristique performante peut
constituerunebonnesourcedefinancement,maispeutnepasêtrefiableenraison
delanatureinstabledel’industrieetdeladifficultéàprédiresonévolution.Lachute
desvisitesproduiramoinsderevenuspourlaconservationetlerenforcementdes
lois,alorsquecesactivitésdoiventsepoursuivremêmeenl’absencedutourisme.
Lesplansdefinancementalternatifpeuventinclureunappuidesbailleursencas
d’urgence,desfondsdedotationoudesrevenusréservéspourassurerlescoûts
delaconservationlorsdespériodesdebaissedutourisme.
• Plan de secours en cas de maladies : Les grands singes sont vulnérables aux
maladies transmisespar les touristes, lepersonnel de terrain, les communautés
locales, le bétail et d’autres animaux sauvages. Ainsi, des programmes d’appui
vétérinaire doivent travailler avec les autorités du site pour mettre en place des
plansdesurveillanceetderéponseencasdemaladies,afindepouvoirréagirrapi-
dementpouréviterlacontagion11.
• Plans de réaction aux conflits entre les humains et les grands singes : Letourisme
peutaggraverlesconflitsaveclescommunautéslocales,siparexemple,l’habitua-
tiondesgrandssingesaugmentelafréquencedupillagedesculturespendantque
lepartagedesrevenusgénérésparletourismeestconsidérénonéquitable.Des
plansdepréventionoud’atténuationdestelsconflitsdoiventêtredéveloppés(voir
HockingsetHumle2009).
• Plans d’urgence en cas des catastrophes :Touterégionsusceptibleàdescatas-
trophes naturelles, des conflits transfrontaliers, des guerres civiles, des crimes
11 Unplandesecoursencasdemaladiesexistepourlesgorillesdemontagne(UWAetIGCP2000;MGVP2004).Deplus,desprocéduressimplespermettentd’éviterlacontagion,commed’empêcherlepersonnelàvisiterplusieursgroupes(Whittier2009).
53
ou des attaques terroristes devrait être écartée du développement du tourisme.
Cependant,desévénementsinattenduspeuventtouchern’importequelsite.Ilest
importantquedesplansd’évacuationetdesprotocolesdesécuritésoientmisen
placepourlaprotectiondestouristes,dupersonneletdesgrandssingeslorsqu’un
telévénementsurvient.
5.5 Phase de mise en œuvre—règlements
Les sites touristiques d’observation de grands singes doivent établir des règlements détaillés,
intégrantlesleçonsapprisesd’autressites,suivre,faireappliqueretaméliorercesrèglementssur
touteladuréeduprogramme.Desrèglementsspécifiquesdoiventêtredéveloppésenconsulta-
tionaveclesspécialistesmédicaux,vétérinaires,duvoyageetdel’écotourisme(Muehlenbeinet
Ancrenaz2009).Cependant,lesbonsplanssontinutiless’ilsnesontpasrespectés.Lemanque
d’applicationdesrèglementsestunéternelproblèmepourletourismedevisiondesgrandssinges.
Ilestessentielquelesresponsablesdelaconservationaientl’autoritéd’établirlesrèglementspour
letourisme,d’exercerl’autoritélorsquelesopérationstouristiquessontencoursetdepréserver
cetteautoritéà long terme.Lepersonnelet les touristesserontainsiàmêmede respecter les
règles.Lesrèglementsgénérauxfournisci-dessouss’appliquentàlaplupartdessites.
Règlements – Avant la visite
5.5.1 Diffusiondesrèglementsparlesopérateurstouristiquesetlesagencesderéservation
Avantd’arriversurunsite, lesvisiteursdoiventcomprendre les raisonsdesmesuresmisesen
placevisantàréduirelesrisquesdemaladiesetd’autreseffetsnégatifsdutourisme.Desrègle-
mentsimprimésdoiventêtreenvoyésauxopérateurstouristiquesetauxagencesderéservation
etdepromotionetsipossible,misenlignesurunsiteInternet.
5.5.2 Vaccination
Plusieurssitesexigentdespreuvesdevaccinationoud’untestnégatifpourplusieursmaladies.
Lesvaccinsexigéspeuventinclurelapolio,letétanos,larougeole12,lesoreillons,larubéole,l’hé-
patiteAetB,lafièvrejaune,laméningiteàméningocoques,latyphoïdeetlatuberculose(oula
preuved’untestcutanénégatifréalisédanslessixderniersmois).Cerèglementprésenteplusieurs
avantages:au-delàdelapréventiondecesmaladiesparticulières,levisiteurcomprendmieuxque
letourismeconstitueunrisquepourlesgrandssinges.Touttouristeresponsableseraainsimotivé
àrespecterlesrègleslorsdesavisite.Lespreuvesdevaccinationoudetestnégatifnesuffisent
pasàcontrôlertouteslesinfections,commelerhumecommunoulagrippe,pourlesquellesiln’y
apasdevaccinouilexisteunvaccinpourcertainesformesuniquement.
Lesvaccinationspeuventposerproblème:destouristesvaccinéspeuventavoiruneimpression
erronéedesécuritéetpenserqu’ilspeuventenfreindred’autres règlesparcequ’ils sont immu-
nisés.Deplus,lesdélaisd’efficacitédesvaccinspeuventcompliquerlasituation(ex.unvaccin
administréunjouravantlavisiteneprotègepasetunvaccinvivantmodifiépeutinfecterd’autres
individus,ycomprislesgrandssinges).Pourévitertoutedéception,lesrèglementsenmatièrede
vaccinationetdesantédoiventêtrefournislorsdelaréservationafinquelestouristespuissent
s’organiserpourlesimmunisationsoulestestsrequisetobtenirlesdocumentsnécessaires.Voir
Leendertzet al.(souspresse)pourplusd’informations.
Règlements – À l’arrivée
5.5.3 Présentationdesimpactsdutourismeetdesaspectsdesécurité
Desinformationssurlesdifférentsimpactsdutourismesurlesgrandssingesdoiventêtrefournies
auxtouristesàl’arrivée.Cetteprésentationdoitêtredétaillée,comprenantàlafoisunediscussion
activesurlesrèglementsvisantàréduirelesrisquesetuntransfertd’informationspassif(supports
12 Destestsdelaboratoiremontrentquel’immunitéàlarougeolepeutremplacerlapreuvedevaccination(BudongoForestProject2006).
54
écritsdansleschambres,panneauxetsignesàlaréception).L’informationpeutêtrerenforcéepar
desdémonstrationsdeladistancedesécuritérequiseetdesjeuxderôleoùlesguidesmontrent
commentréagirsiungrandsinges’approche.Lesgestesdémontrésaiderontlestouristesàse
remémorerlesinstructions.Lesconsignesdesécuritédoiventêtreexpliquéesàcemomentet,si
requis,lesvisiteursdoiventsignerlesformulairesdedéchargederesponsabilité.
5.5.4 Évaluationguidéedesantéavantledépart
Lorsde l’enregistrementfinal, lepersonneldoitvérifier lescertificatsdevaccinationau lieude
faire confiance à la simple information fournie par les visiteurs (Muehlenbein et al. 2008). Les
touristesdoiventêtreensuiteguidéspourfaireuneautoévaluation,afindedéterminers’ilssont
potentiellementcontagieuxoudansl’incapacitédeparticiperàlavisite.Ils’agiticidessymptômes
d’éternuement,detoux,defièvreetdediarrhéesurlesdernières48heuresetdel’expositionà
desrisquesimportants(ex.maladies,grottesdechauves-souris).N.B.L’autoévaluationnesuffit
pasàgarantirlerespectdesrèglescarcertainstouristeschercherontàcacherleurssymptômes.
Cependant,ceprocessuspermettrad’identifierceuxquisouhaitentrenonceràlavisitepourdes
raisonsdesantéetdefaciliterleprocessusderemboursementdeceuxquisedéclarentmalades.
5.5.5 Évaluationdesantéprofessionnelle
Unprofessionneldelasantépourraitréaliserdesétatsdesantésurplace,prisedetempérature,
rythmecardiaqueet respiratoire.Cecineserapaspossiblesur tous lessites,mais lesgrands
programmes touristiquesdevraient envisager le recrutementd’undocteuroud’un infirmier, en
conjonctionavecunprogrammedesantépourlesemployés.Lesprofessionnelsdelasantépour-
ront aussi donner des conseils sur l’évolution locale et globale des maladies et suggérer des
précautionssupplémentaires lecaséchéant.Tous lesguidesdoiventêtreformésdemanièreà
identifierlestouristesquinesesententpasbienetêtreautorisésàlesexcluredesactivitéstouris-
tiquesimpliquantlesgrandssinges.
Règlements – Pendant la visite
Malheureusement, des touristes qui sont venus de loin (et généralement à grands frais) pour-
raienttenterdecacherqu’ilssontmalades,tandisqued’autrespeuventêtrecontagieuxsansle
savoir.Toutepersonnes’approchantdesgrandssingesposeainsiunrisquedecontagionetdoit
agirenconséquence.Desrèglesstrictessont importantespourréduire les impactsdesvisites
touristiquessurlecomportementdesgrandssinges.Toutsiteaffirmantrespecterlesmeilleures
pratiquesenmatièredetourismedevisiondesgrandssingesdoiventmettreenplaceleséléments
suivants:
5.5.6 Nombremaximaldetouristesdansungroupe
Afinde réduire lesperturbationssur lecomportementet les risquesdemaladies, il fautétablir
etrespecterdeslimitationsstrictesdunombredetouristesautorisésàvisiterparjour.Dansles
forêtsdensesàfaiblevisibilité,toutbruitoumouvementbrusquepourraitdéclencher l’alerteet
desréactionsimprévisibles.Parailleurs,ilpeutêtredifficiledetrouverunbonpointd’observation
pourchaquetouriste.Lestouristesdoiventresterensembleetéviterd’encerclerlesgrandssinges
observés.Pourfaciliter lecontrôledesvisiteurs,réduire lesdangersetaméliorer lasatisfaction
desclients,lenombredepersonnespargroupenedoitpasdépasser4touristesaccompagnés
par2guides/pisteurs.Cenombreréduitpermettrad’équilibrerlenombredesgrandssingesetles
personnesetderéduireainsilestressetseseffetsnéfastes.Lalimitationpermetaussid’avoirdes
prixélevés,carlestouristesonttendanceàvaloriserlefaitdefairepartied’ungrouperestreintet
exclusifdevisiteurs.
Cettelignedirectricegénéraledoitêtremiseenplacepartouslesnouveauxsites.Veuillezcepen-
dantnoterquelesrecommandationsspécifiquesàchaqueespècesontdiscutéesdanslaSection
5.7.Certainssitesopèrentavecmoinsde4touristes,notammentlessitesproposantl’observation
degorillesdeplainedel’ouesthabituésetquelquessitesd’orangs-outans.Laviabilitédecessites
démontrequelenombredevisiteurspeutêtremaintenuàunfaibleniveau.Lessitesdevisiondes
gorillesdemontagneetcertainssitesdechimpanzésopèrentaujourd’huiavecplusde4touristes.
Cessitesdoiventexaminersiréduireleschiffresauniveaurecommandéestunepossibilitépour
55
l’avenirettouslesnouveauxgroupesdesgrandssingeshabituésautourismedevraientaccueillir
unpetitnombredetouristes.
5.5.7 Uneseulevisitetouristiqueparjour
• Ilnedevraitpasyavoirplusd’unevisitetouristiqueparjourpourchaquegroupe
habituédegrandssinges(oupourunindividu/ungroupe/unezoneforestièredans
lecasdutourismedevisiondeschimpanzésetdesorangs-outans).
• Toutsiteopérantplusd’unevisiteparjourdoittenterderéduirecetauxàuneseule
visitepar jourpargroupeoupar individu,ensupprimantgraduellement lesréser-
vationspourunedeuxièmevisiteouenhabituantunnouveaugroupe(surlabase
d’uneévaluationcomplèted’impacts).
• L’hébergementtouristiqueàl’intérieurouàproximitéd’unhabitatdegrandssinges
doitrestreindreledéplacementdesvisiteursafind’empêchertouteobservationnon
contrôléedesgrandssinges.
5.5.8 Pasdevisitespourlespersonnesmalades
• Lespersonnesquinesesententpasbiennedoiventpasêtreautoriséesàobserver
lesgrandssinges,etcepointdoitêtreclairetnetaumomentdelaréservation.Il
estessentield’encourager les touristesàdéclarereux-mêmes leurétatdesanté
etàcompenser,lecaséchéant,unerenonciationàlavisite.Ilnedevraitpass’agir
deremettrelavisiteàplustard(ilestprobablequelapersonnecontinueraàêtre
contagieuse pendant quelques jours), mais d’effectuer des remboursements sur
placeoudefournirdesbonspourd’autresservicestouristiques(ex.hébergement
ourandonnées).
• Demanièresimilaire,toutemployémaladenedoitpasparticiperauxvisitesetdoit
êtrecompenséenconséquence,engarantissantparexempledes joursdemala-
diesetunepolitiquedenon-discriminations’ilnepeutpastravaillerpourdesrai-
sonsdesanté.
5.5.9 MasquesrespiratoiresN95
• Touslestouristesetemployésquis’approchentdegrandssingeshabituésàune
distanceinférieureouégaleà10mètresdoiventporterunmasquerespiratoireN95
dequalitéchirurgicalependanttouteladuréedeleurvisite.Lesmasquesrespira-
toiresfiltrantdespourcentagesplusélevésdeparticulesensuspensionsontaussi
acceptables(c’est-à-direN99ouN100).
• Les pisteurs et guides doivent transporter les masques dans des boites imper-
méablesafinqu’ilsnesoientpasendommagésouneperdentpas leurefficacité
pendantletransport.Ilsdoiventêtredistribuésauxtouristesimmédiatementavant
ledébutdel’observation.
• Lesmasquessontjetablesetnedoiventpasêtreréutilisés.Ilsdoiventêtrerassem-
blésparlespisteurs/guidesimmédiatementaprèslavisiteetdemanièreappropriée,
carilsposentdesrisquesdetransmissiondesmaladiespourlesgrandssingeset
pourlesautresanimauxsauvagess’ilssontaccidentellementjetésenforêt.
• Lesmasquesdoiventêtrebrûlésauretourdanslesstructuresadministrativesou
d’hébergement,loindesdomainesvitauxdesgrandssinges.
• Desmasqueshumidesoumouilléssontmoinsefficacescontrelespathogèneset
doiventêtrechangés.
• Ilfautformerlepersonnelàlamanipulationdesmasques,c’est-à-direl’ajustement,
leportetletraitementaprèsusage.
• Des instructions adaptées (ajustement, manipulation et traitement après usage)
doiventêtreprésentéesetdémontréesauxtouristesaumomentdudépart,revues
ensuiteavantd’atteindreladistancedesécuritéde10mètrespournepasnégliger
lamisedumasquedanslaprécipitationd’observerlesgrandssinges.
56
• Unmasquechirurgicalnedoitpasdonneruneimpressionerronéedesécuritéàl’uti-
lisateur– toutes lesautres règles (d’hygiène,dedistanceentre lapersonneet les
grandssingesetdeduréedel’observation)doiventêtrerespectées.Ilfautfournirles
instructionsadéquatestantaupersonnelqu’auxtouristes.
• Lestouristesquiontbesoindetousseroud’éternuerlorsqu’ilssetrouventprèsdes
grandssingesdoiventsedétournermêmes’ilsportentunmasquechirurgicalmaisne
doiventpasenleverlemasque.Cependant,lepersonnelpeutproposerderemplacer
lemasquesinécessaire.
• Lagestionetlesprocéduresdeportdemasquesdoiventêtresuiviesdanslecadre
d’unprogrammeplusvastedesuividutourisme,etlesrésultatsdusuividoiventêtre
exploitéspouraméliorerlesystème.
• Le bon-vouloir et les impressions des touristes doivent être également prises en
comptelorsdel’évaluationdesprocéduresdegestiondesmasques.
• Les systèmes d’acquisition des masques doivent garantir une provision fiable de
masquesadéquatssurlesite.
• SidesmasquesrespiratoiresN95nesontpasdisponibles,desmasquesàcouches
multiplesdequalitéchirurgicalepeuventêtre temporairementutilisésenattendant.
Lesmasqueschirurgicauxpermettenteneffetdelimiterl’expositionauxlargesgout-
telettes.Cecinedevraitêtrequ’unemesure temporairependantque l’oncherche
lesmasquesN95,carlesmasqueschirurgicauxnesontpasaussiefficacesqueles
masquesN95.Desinformationssurlesmasqueschirurgicauxetlesmasquesrespi-
ratoiresN95setrouventenAppendiceII.
5.5.10 Lesenfantsdemoinsde15ansnesontpasautorisésàparticiperàlavisite
• Lesenfantsdemoinsde15ansnedoiventpasêtreautorisésàobserverlesgrands
singes. Pendant que les parents peuvent présenter des arguments affirmant que
leurenfantestcapabledemarcher longtempsouestassezmûrpourcontrôlersa
peur,maiscetterègleexisteprincipalementpourdesraisonsdesanté.Lesenfants
sontplussusceptiblesd’êtreinfectéspardesmaladiesinfantilescommunes,même
lorsqu’ilssontcorrectementvaccinés,etparconséquentreprésententunrisqueplus
importantpourlasantédesgrandssingeshabitués.
5.5.11 Lepersonnelnonessentieldoitresteréloignédesgrandssinges
• Le personnel non essentiel comme les escortes militaires ou les porteurs doivent
resteraussiloinquepossible,horsdevueethorsdeportéedevoixlorsdelavisite
touristique.
• Lepersonnelnonessentieldoitresterencontactpartalkie-walkieaveclesguides,
afinderecevoir les instructionsdesedéplacersi lesgrandssingesviennentdans
leurdirection.
5.5.12 Empêcherlacontaminationdel’habitatpardesdéchetsalimentaires
• Ilestinterditdemangerlorsd’unevisite.Lanourritureetlesboissonsnedoiventpas
êtrevisibleslorsdel’observationdesgrandssinges,maisdoiventêtreconservéspar
lesporteursouautresemployésquisonthorsde laportéesensorielledesgrands
singes.
• Il ne faut pas consommer de la nourriture dans une distance de 500 mètres des
grandssinges,ceciafinderéduirelacontaminationaccidentelleparlesdéchetset
d’empêcherlesgrandssingesd’associerl’hommeàlanourriture.
• Lesdéchetsalimentairesetautresorduresdoiventêtrestockésdansdessacsàdos
ettransportésen-dehorsdelaforêtpourempêcherledépôtdedéchetsinfectieux
dansl’habitatdesgrandssinges.
• Ilnefautjamaisutiliserdelanourriturepourattirerlesgrandssingesverslestouristes.
57
5.5.13 Distanceminimaleàconserveraveclesgrandssingeshabitués
• PourlesvisiteursportantdesmasqueschirurgicauxN95,ladistanceminimaleauto-
riséeestde7mètres(22pieds).
• PourlesvisiteursneportantpasdemasquesN95,ladistanceminimaleautorisée
estde10mètres(33pieds).
5.5.14 Limitationàuneheure
• Lestouristesnedoiventpaspasserplusd’uneheureàproximitédesgrandssinges
habitués.
• Cettelimitationassociéeàlarestrictiond’unevisiteparjoursignifiequ’aucungrand
singenedevraitrecevoirlavisite(êtreobservé)pendantplusd’uneheureparjour.
• Silesgrandssingesnesontpasvisiblesfacilementlorsdelapremièreapproche,le
personneldoitescorteretéloignerlestouristesàunedistancede200mètrespour
attendrejusqu’àcequelesgrandssingessereposentousedéplacentdansune
végétationplusouverte,etdémarrerensuitelapériodeautoriséed’uneheure.
5.5.15 Lavagedesmainsethygiène
• Ilfautfournirunendroitetdusavonpourselaverlesmainsaupointdedépart,et
encouragerlestouristesàlefaire.
• Ilfautfournirdeslatrinesauxpointsdedépartetencouragerlestouristesàlesutili-
seravantdepartir.Leslatrinesdoiventêtreconstruitessuffisammentloindescours
d’eau(aumoins30mètres).
• Silestouristesetlesemployésdoiventurineroudéféquerpendantleséjourenforêt,
lesfècesdoiventêtreenterréesdansuntroude30centimètresdeprofondeur,à
unedistanced’aumoins500mètresdel’endroitoùsetrouventlesgrandssinges
etloindescoursd’eau.
• Lesguidesdoiventtransporterdesaérosols(ex.chlorhexidine),dugeloudeslin-
gettesdésinfectantspourlesmains,àutiliserparlesvisiteursetlepersonnelavant
des’approcherdesgrandssinges.
Modèle de la distance minimale
de 7 mètres permise entre les
touristes et les gorilles de mon-
tagne – Parc national des Vol-
cans, Rwanda. Photo © Maryke
Gray.
58
• Ilestinterditdefumerdansl’habitatdesgrandssingesenraisondesrisquesd’in-
cendie et de transmission de maladie par la salive sur les mégots. Par ailleurs,
l’odeurdefuméeeffraielesanimaux.
• Ilestinterditdesemoucheretdecracherparterre––lesemployésetlestouristes
doiventutiliserdesmouchoirssinécessaires,etloindesgrandssinges.
• Ilnefautpasporterlesmêmesvêtementsetchaussuresavecungroupedifférent
desgrandssingessanslesavoirslavésetséchésentrelesvisites.
5.5.16 Politiquespourlespourboiresetlessalairesdupersonnel
• Ilfautinformerlestouristesquelespourboiresnepeuventpasserviràencourager
lepersonnelàenfreindrelesrèglesetquelesemployésnedoiventpaspercevoirles
pourboirescommeunejustificationauxinfractions,aurisquederéduireleniveau
deprofessionnalismedel’activité.
• Lestouristesdésapprouventlorsquedesrèglessontexpliquéesetensuiteviolées,
cequidiminue leurrespectenvers lepersonnelet lesrèglements. Il fautcommu-
niquercemessageaupersonnelà travers l’éducation, la formationet lesuividu
personnel.
• Lespolitiquesdepourboiresdoiventêtreclairementsignaléesafinquelestouristes
comprennentcetaspectavantledébutdel’activité.
• Ilfautpayerdessalairessatisfaisantsauxemployés(aumoinsun«salaireminimum
vital »,plusélevésdepréférence)afinde réduire toute tentationàenfreindre les
règlespourobtenirdespourboiresplusélevés.
• Ilfautrégulièrementsuivreetsuperviserlepersonnelpourcontrôlerlesaspectsliés
auxpourboires.
• Toutlepersonnelenchargedutourisme,desemployésdel’accueilauxpisteurset
guides,doiventbénéficierdespourboiresà l’aided’uneboitecommuneetd’une
distributionégaledespourboiresjournaliers.
• Despolitiquesprécisantquel’ensembledespourboiresseradiviséentretousles
employés permettront de prévenir toute irrégularité et doivent être signalées de
manièrevisibleauxvisiteurs.
• Lestouristesapprécientd’avoirdesdirectivessurlespourboiresetdesmontants
appropriéspeuventêtresuggérés.
• Onpeutenvisagerd’interdirelespourboiress’ilssontconsidéréscommeunfacteur
principalconduisantàl’infractionauxrèglesdelapartdupersonnel.
5.5.17 Suivietapplicationdesrègles
• Ilestimpératifquetouslesemployéscomprennentlesrèglesetsoientenmesure
d’expliquerlesraisonsauxvisiteursetassurerleurapplication.
• Laconduitedupersonneldoitêtrerégulièrementsuivieetévaluéeetlesrésultats
doiventêtreouvertementdiscutésentrelesévaluateursetlesemployés.
• Unelistedevérificationaprèslavisite,fournieauxtouristesetaupersonnel,pourrait
contribueràrenforcerl’applicationdesrèglesparlepersonnel.Descasspécifiques
deviolationdesrèglesparlesemployéspeuventêtreutiliséspourdesexercicesde
formationdupersonnel.
• Ilfautmettreenplacedesséancesrégulièresderévisionpourrenforcerlaconnais-
sanceetl’applicationdesrèglementstouristiques,notammentsurlestechniques
pourfaireappliquerlesrègles.
59
Règlements – Gestion du site
5.5.18 Infrastructuresconçuespourminimiserl’impactsurlesgrandssingesetleurhabitat
• IlfautréaliserdesEIEpourtoutdéveloppementd’infrastructuresàvocationtouris-
tique,conformémentauxloisnationalessurl’environnement.
• Lesinfrastructurestouristiques(lodges,campementsetcentresd’accueildesvisi-
teurs),doiventêtreconstruitesàdesendroitsoùleursimpactssurlesgrandssinges
etleurhabitatserontnégligeables.
• Sipossible, lesinfrastructurestouristiquesdoiventêtresituéesen-dehorsouàla
lisièredel’habitatdesgrandssinges.Ilfautveilleràavoirunimpactminimalsurla
végétationnative,enparticulierlaforêt.
• Les infrastructures touristiquesnedevraientpasêtreconstruitesdans les zones
fréquemmentvisitéesparlesgrandssingesàcausedurisquederapprochement
avec leshumainsdans leszonesdepréparationde lanourriture,auxdéchetset
auxstructuresd’assainissement,ainsiquedurisquedeblessurespar lescâbles
électriquesouautrespourlesgrandssinges.
• Les infrastructures touristiquesnedoiventpas introduiredes risquessupplémen-
tairesdemaladiesdans lespopulationsdegrandssinges. Il fautabsolumentsur-
veillerl’assainissement,l’hygièneetlagestiondesdéchets.
• Les infrastructures touristiques ne doivent pas inclure des installations qui pour-
raient attirer les grands singes, comme des cultures comestibles ou des arbres
fruitiers.
• S’ilestnécessaired’établiruneinfrastructure,quellequesoitl’échelle,dansl’habitat
desgrandssinges,ilfautveilleràréduirel’impactdetoutabattaged’arbresurles
besoinsalimentairesetterritoriauxdesgrandssinges(voirMorganetSanz2007).
5.5.19 Infrastructuresadministrativesetlogementdupersonnel
• Lesbâtimentsdupersonneletdel’administrationdoiventêtresituésàunlieuassez
prochedemanièreàpouvoirsuperviseretcontrôleraumaximumlesprogrammes
touristiques.Lesgestionnairesetleséquipesdemaintiendel’ordredoiventêtresur
lesitepoureffectuerrégulièrementdesactivitésdesuivietdeprotection.
• Lesbâtimentsdupersonneletdel’administrationdoiventêtresituésetconçusde
manièreàminimiserlesimpactsnégatifssurlesgrandssingesetleurhabitat,en
Plateforme d’observation, Mbeli
Bai, République du Congo.
Photo © Fiona Maisels.
60
termesdebruit,derisquesdemaladiesetd’autresdangers (ex.essence, lignes
électriques,toxines).
5.5.20 Lescommunautéslocalesdoiventprofiterdel’hébergementtouristique
• L’hébergementdans les lodgesou les campementsdoit êtregérédemanière à
produireleplusdeprofitpourlacommunauté,àtraverslessitesappartenantaux
communautés,lesopportunitésd’emploi,dessystèmesdepartagedesrevenusqui
apportentdesrevenusauxcommunautésouunfinancementdeservicessociaux.
• L’hébergementdestouristesoffrantdesbénéficesauxcommunautéslocalesdoit
êtreprotégécontrelacompétitionexterne.Unzonage,quin’autorisequ’unnombre
viabledestructuresauxendroitsprivilégiés,assureracetteprotection.
5.6 Phase de suivi et d’évaluation
5.6.1 Rechercheappliquée
La recherchedoitappuyer lesprogrammes touristiquesen fournissantuneévaluation indépen-
dantedesimpactspouraméliorerlessystèmesdepolitiquesetdegestiondutourisme.Desméca-
nismesformelsd’évaluationetd’intégrationdesrésultatspermettrontd’optimiserlesimpactssur
laconservation.Lesprogrammesderecherchedoiventinclurelesélémentssuivants:
• Suivi des maladies :lesmaladiesconstituentlerisqueleplusgraveassociéautou-
rismedevisiondesgrandssinges.Lesrelevésdusuividesantémontrerontl’évo-
lutiondesmaladiesetpermettrontà l’administrationdedévelopperdesmesures
deprévention(ex.quarantaine,règlementssurlavaccinationdestouristes,projets
de santé communautaire) et répondre efficacement à l’émergence des maladies.
Lesobservationsderoutineeffectuéesparunpersonnelqualifiéetdestestsnon
invasifsdoiventêtrecomplétéspardeséchantillonnagesopportunistessurdesani-
mauximmobilisés(voirLeendertzet al.souspresse).
• Suivi du comportement :Letourismepeutaussiavoirdesgraveseffetsnégatifssur
lecomportement, laphysiologieet ladynamiquesocialedesgrandssingeshabi-
tués.Unerechercheindépendantesouligneralesproblèmespotentielsounaissants
avantqu’ilsnes’aggraventetpermettrontainsiunegestionadaptative(voirFawcett
2004;Muyambi2004;HodgkinsonetCipolletta2009).
• Suivie écologique :l’importantecirculationdetouristespeutentraînerlacompac-
tiondessols,l’érosion,l’empiètementetlesdégâtssurlavégétation.Lescontrôles
pourréduireladégradationdel’habitatdoiventcomprendrel’interdictiondecouper
oud’enleverlesjeunesplantsetlavégétation,demarcherendehorsdessentiers
etd’allumerdesfeux.
• Suivi des populations :Lesuividespopulationsestunélémentadditionnelimpor-
tant de la gestion du tourisme. Les programmes touristiques doivent stimuler le
développementdeprojetsderechercheafinderespecterlesobligationsentermes
desuividesimpactsetdelarechercheappliquée.
• Suivi de l’application des lois : Ledéveloppementet l’opérationdutourismene
doiventpasdétourner l’attentionet lesressourcesde l’objectifcentraldeconser-
vationetdeprotectiondesgrandssingesetde leurhabitat.Enconséquence, il
estimportantdesurveillerl’évolutiondesactivitésillégalesetd’évaluerlesuccès
etlesrésultatsdesactivitésdemaintiendel’ordre.Lesuivimettraenévidenceles
élémentsàaméliorerouàsurveiller.L’administrationserainforméesurl’éventuelle
occupationparlesgrandssingesdeterritoiresoùdesactivitésillégalesontcourset
pourrarenforcerlapréventionetlalutte.
• Suivi des conflits :Le tourismepeutalléger lesconflitsentre leshommeset les
grandssingesenapportantdesbénéficesauxcommunautéslocalesouaucontraire
les aggraver en modifiant les modes d’occupation du domaine vital des grands
singesetaugmenterlesincidencesdeconflits.Ilestimportantdesuivresystémati-
quementlesconflitsetd’évaluerlesuccèsdeseffortsd’atténuation.
61
• Évaluations économiques : Lesbénéficeséconomiquesanticipéspourdifférentes
parties prenantes institutionnelles, locales et nationales, du secteur public comme
privé,constituentsouventlaprincipalemotivationpourdévelopperuneactivitétouris-
tiqued’observationdegrandssinges.Cependant,commeilestdittoutaulongdece
document,laconservationdesgrandssingesetdeleurhabitatdoitêtrelebutultime
dutourismedevisionetdoitprévaloirsurlesintérêtséconomiquesetpolitiques.En
conséquence,ilestimportantdesuivreleseffetséconomiquesdutourismedevision
desgrandssingesafindemieuxjustifierl’activitéetdecontribuerauxdécisionsde
gestion,entermesdestructuresdeprixetdesystèmesderéservationparexemple.
Laméthodologiepeutêtreadaptéeauxétudesantérieures (ex.WilkieetCarpenter
1999;HatfieldetMalleret-King2006;BushetFawcett2008;WCSGabon2008).
5.6.2 Suividupersonnel
Lepersonnelimpliquédansletourismedevisiondesgrandssingesdoitrecevoirunsoutientotal
en tantqueprincipaldéfenseurdesgrandssingescontre les impactsnégatifsdu tourisme.Les
employésdoiventêtrecapablesdeprésenterlesrèglementsetdelesfaireappliquer.Ilfautévaluer
régulièrement leurs rôlesafinde juger leurefficacitéetmodifier lagestion, lecaséchéant.Une
supervisionrégulière,notammentsurleterrain,l’évaluationlorsdelarecherchesurlesimpactset
lesréactionsdestouristescontribuerontàcetteamélioration.
5.6.3 Suivietévaluationduprogramme
• Suivi financier et transparence :Ils’agiticid’unoutildefinancementdelaconser-
vationetilestindispensabled’avoirdessystèmesenplacepoursuivrelaproduction
derevenus.Lescontrôleursfinanciersdoiventpouvoirprouverquelesrevenusser-
ventàlagestionetauxopérationsdel’aireprotégée,auxprojetscommunautaires
etauxprogrammesdepartagedesrevenus.Latransparencepermettradefairetaire
lescritiquesetprouverqueletourismedevisiondesgrandssingesestunemesure
appropriéepourlaconservation.
• Rapports sur le programme :Desrapportsd’avancementet lesrésultatsdusuivi
desimpactsetdelarechercheappliquéedoiventêtreproduitsàintervallesréguliers
(depréférence trimestriellementmaisaumoinsannuellement)afindestimulerune
revueinterneetuneidentificationàtempsdesproblèmesessentiels.
• Évaluation du programme :Desévaluationsinternesàmoyenterme(depréférence
touslesdeuxans)desrésultats,delagestionetdesimpactsd’unprogrammede
tourismedevisiondesgrandssingesdoiventêtreréaliséesafindevérifier lespro-
grès et permettre une revue et une amélioration du programme. Les résultats de
la recherche liée à lagestion (Section5.6.1) doivent être exploitéspour améliorer
etadapterleprogramme.Àlongterme,desévaluationsexternesdoiventavoirlieu
touslescinqansafind’assureruneexécutionadéquateetstimulerlepartageetles
échangesavecd’autressites.
Gorille de montagne avec
pousse de bambou, Parc natio-
nal des Volcans, Rwanda. Photo
© Annette Lanjouw.
62
LIGNES DIRECTRICES POUR DES SITUATIONS OU DES ESPÈCES PARTICULIÈRES
5.7 Lignes directrices selon les espèces
PourcompléterleslignesdirectricesgénéralesdelaSection5.5,lesdirectivessuivantesvarient
selonlestaxonsetsontadaptéesàleursocio-écologie,leurhabitatet/ouletypedetourismesur
leurlieudeprésence.
5.7.1 Gorillesdel’est
Leslignesdirectricesgénéralesetlesquelquesvariationsproposéespourlesgorillesdel’estsont
dérivéesdesleçonsapprisesdeplusde30annéesd’expérienceaveccetteespèce.Deparleur
socio-écologie,lesgorillesdemontagneconviennentparticulièrementautourisme,unesituation
d’autantplusfavorableenraisondeleurhabitatenhautealtitude(ex.WilliamsonetFawcett2008).
Cescaractéristiquespermettentd’avoirdesgroupesavecplusdetouristesentoutesécurité.Le
tourismedevisiondesgorillesdemontagneadémarréavecdesgroupesde6touristes;cepen-
dant,certainssitesontaugmenté latailledesgroupesdevisiteursmalgré lesavisdesexperts.
Nousréitéronsiciqu’unnombreplusréduitdevisiteursconvientmieuxauxgorillesetauxtouristes
etnousrecommandonsderéduirelesgroupesde8à6visiteurs,conformémentauxmeilleures
pratiques.Toutnouveaugroupeouvertauxtouristesnedoitpasrecevoirplusde6visiteurs.Les
recommandationsdes«goldstandards»dutourismedevisiondegorillesdel’est(MGVP2009)
sontprésentéesenAppendiceI–A.
5.7.2 Gorillesdel’ouest
Enraisondusuccèsetdesrevenusgénérésparletourismedevisiondegorillesdemontagne,
certainsontcherchéàcopiercetteapproche.Cependant, lasocio-écologie, l’habitat, l’histoire
desgorillesdel’ouestetlesmenacesqu’ilssubissentsonttrèsdifférentsetilestutilederappeler
iciuncertainnombredefacteurs.Lesseulssitesproposantaujourd’huil’observationdegorilles
deplainedel’ouesthabituésontchoisidelimiterlenombredetouristesà2(Mondika)età3(Bai
Hokou)(voiraussiAppendiceI–B).
• Promotion adaptée :Letourismedevisiondegorillesdel’ouestnepermettrapas
derépondreauxattentessuscitéesparl’expérienceaveclesgorillesdemontagne.
Lapromotioncommercialedoitsoulignerlesdifférencesafinquelesattentessoient
réalistes. Ilestconseillédepromouvoir le«pistage»plutôtque« l’observation»
de gorilles. La rencontre d’un groupe dispersé de gorilles, caché par une végé-
tation touffue ou se trouvant trop haut dans les arbres peut être une déception
Gorilles de plaine de l’ouest,
Mbeli Bai, République du
Congo. Photo © Vicki Fishlock.
63
pourdesvisiteursquis’attendaientàdebonnesobservationsetdesopportunités
photographiques.
• Expertise en pistage : Pourpisterlesgorillesdel’ouest,quiontunlongparcours
journalier, une vaste aire de distribution (d’occupation) et laissent peu de traces
enforêt, il fautunniveaud’expertisequin’existesouventqu’auseindegroupes
ethniquesquipratiquent lachasseet lacueillette.Lespisteursdoiventdoncêtre
sipossiblerecrutésauseindecesgroupesafind’assureraumieuxlesuccèsde
l’habituationetdutourisme.
• Densité de la population de gorilles :Unedensité inhabituellementélevéepeut
êtreunobstacleauxeffortsd’habituation.Lespisteurspourraientaccidentellement
suivreplusieursgroupeslorsquelessentierssemêlentdansdesdomainesvitaux
communs.Cependant,encasdetrèsfaibledensité,ilseraplusdifficiledetrouver
lesgorilles.
• Groupes multiples :Deschangementssoudainsauseindegroupesgénéralement
restreintsdegorillesdeplainedel’ouest,commelamortdumâledominant«dos
argenté », peuvent entraîner la désintégration du groupe et la fin soudaine des
efforts d’habituation et de tourisme. En conséquence, les programmes de déve-
loppementdutourismedoivent identifieraumoinsdeuxgroupesdès ledébutet
s’engageràtravailleraveccesgroupes.
• Le tourisme en-dehors des aires protégées : La plupart des gorilles de l’ouest
viventen-dehorsdesairesprotégées.Letourismepeutaméliorerlaprotectionde
certainespopulations.Danscescas-là, letourismedoitêtreeffectuésur labase
d’accordsclairsetcontraignantssurleplanlégalaveclespartiesprenanteslocales,
définissant les rôles et les responsabilités de chaque partenaire dans l’effort de
conservation à long terme, le développement et les opérations touristiques. Le
financementdurabledoitêtreassurénonseulementpourcouvrirlescoûtsdedéve-
loppementmaisaussi laprotectionet lesactivitésdeconservationà long terme,
surtoutparcequ’ilestplusdifficiled’assurerlefinancementdeprojetsdeconserva-
tionen-dehorsdesairesprotégées.
• Visites de bai :Voirl’AppendiceI–Cpourunexemplederèglementspourl’obser-
vationàpartirdeplateformes.
• Pistage de gorilles non habitués :Voirl’AppendiceI–Dpourunexemplederègle-
mentspourlesmarchesenforêt.
5.7.3 Chimpanzés
Lesgroupesdechimpanzéssontgénéralementmoinsunisquelesgroupesdegorilles.Mêmes’il
estdifficiledesuperviserlestouristeslorsqueleschimpanzéssontdispersés, lepersonneldoit
pouvoir lesgardersouscontrôleà toutmoment. Ilestcruciald’empêcherque les touristesne
soientséparésetmisendanger,surtoutparlesmâlesadulteslorsdudémonstration.Voirl’Appen-
diceI–Epourdesexemplesderèglementsmaisnotezceci:ilestconseilléauxsitesquiautorisent
desgroupesdeplusde4touristesderévisercettepolitique.
• Pas d’apport de nourriture : C’est une ligne directrice pour toutes les espèces,
maisnousinsistonsicicarelles’appliqueparticulièrementàdessitesd’observation
dechimpanzésoùcettepratiqueaeucourtdanslepasséetoùilaéténotéque
l’apportdenourritureaugmentelesagressions.
• Prévention d’attaques contre les petits-enfants :Enplusde leurcomportement
prédateurnormal,leschimpanzéssontconnuspouravoirattaquédesbébés.L’âge
minimald’untouristeétantde15ans,lespetits-enfantsneserontjamaisautorisés
àparticiperàunevisite.Cependant,lorsqueleshabitantslocauxsontautorisésà
emprunterdes sentiers à l’intérieurdes zonesoccupéespar les chimpanzés, ils
doiventêtreavertisdudanger.Unecommunautédechimpanzésquioccupentdes
zonesutiliséesparlespopulationslocalesnedoitpasêtrehabituéepourletourisme.
64
5.7.4 Bonobos
LetourismedevisiondesbonobosestencoursdedéveloppementdansquelquessitesenRDC,
maisiln’yaàcejouraucuneleçonapprisespécifiqueauxbonobos.
5.7.5 Orangs-outans(SumatraetBornéo)
Lesparticipantsàl’atelierde2002surlaconservationetlaréintroductiondesorangs-outans(Rosen
etByers2002)ontémisdesrecommandationscontreledéveloppementtouristiquesupplémen-
tairedansl’habitatdesorangs-outanssauvagesenIndonésie.Ceciétaitdûauxpréoccupations
sécuritairesetd’exploitationforestièreillégalecombinéesavecl’éloignementetd’isolementdela
plupartdessitesdesorangs-outansetdel’impactdecetteactivitésurlacompétitionauseindu
marchétouristiquerégionald’Asiedusud-est.LaguerrecivileàAcehaprisfinen2005etletou-
rismepeutdenouveauservird’outildeconservationetdedéveloppement(Singletoncomm.pers.).
L’atelierde2002aencouragélapromotiond’initiativestouristiquescommunautairesuniquement
dansleszonesquinesontpasprioritairespourlaconservationdesorangs-outansetquinesont
pascandidatesàuneprotectionimmédiateet/ouàdesmesuresincitatives.L’AppendiceI–Fpré-
senteleslignesdirectricesd’untelprojet.Ensupplémentauxlignesdirectricesgénérales,celles
quisuivents’appliquentspécifiquementauxorangs-outans:
• Minimiser les impacts sur les interactions sociales entre les orangs-outans habi-
tués et non habitués :Mêmesilesvisitesnedurentqu’uneheure,laprésencede
l’hommepeutréduirelesopportunitéspourdesorangs-outanshabituésd’interagir
avecdesindividusnonhabituésquiontpeurdel’homme.L’impactsurlaviesociale
desorangs-outansdoitêtreréduitauminimumparl’applicationdesdirectivessui-
vantes:
~ Chaqueorang-outannedoitpas faire l’objetdevisites touristiques
plusde10joursparmois.
~ Letourismed’observationd’orangs-outansindividuelsdoitêtresus-
penduaumoins3moisparan. Il fautnoterquesi tous lesorangs-
outanshabitués surun siteutilisent lamêmezone forestière, il est
recommandédefermerpériodiquementlesite.
~ Lescouplesnedoiventpasêtresuivis.Lesorangs-outansmâlessont
plusagressifslorsqu’ilssontenassociationavecunefemelle.Ilfaut
donc les laisser tranquilles pour réduire le stress et les risques de
blessuresetéviterdeperturberleurcomportementdereproduction.
Touristes portant des masques
en observant des chimpanzés
à Mahale, Tanzanie. Photo ©
Toshisada Nishida.
65
• Réduire au minimum les impacts sur la végétation :Lorsque le tourismeporte
régulièrementsurlesmêmesindividus,lepiétinementsurlavégétationetl’ouver-
turedesentiersserontconcentrésàcertainsendroits.Àceteffet,ilfaudrait:
~ Limiterlesvisitesà10joursparmoisparindividu(voirci-dessus).
~ Suspendrelesvisitespourchaqueindividuouchaquezonependant
3moisparan(voirci-dessus).
~ Étaler l’impactparunerotationdesactivitéstouristiquesdansdiffé-
renteszonesforestières.Lorsqueletourismeestfermépourcertains
individusoucertaineszones(20joursparmoisplus3moisparan),
ilfautdéplacerletourismeversd’autreszonesetd’autresindividus
afindelaisserl’écosystèmerécupéreretaugmenterainsileschances
dedurabilitédel’activité.Cettestratégieexposeunegrandepropor-
tiond’orangs-outansetunelargezoneforestièreauximpactsdutou-
risme,raisonpourlaquelleondoittrouverl’équilibre.
• Zéro braconnage dans les domaines vitaux des orangs-outans habitués :Selon
leslignesdirectricesgénérales,touslesgrandssingeshabituésdoiventêtrequoti-
diennementetperpétuellementsuivispourleurprotectioncontrelebraconnage.En
raisondelanaturesemi-solitaireetarboricoledesorangs-outans,ilestimpossible
desuivrechaqueindividuchaquejour.Enconséquence,lesresponsablesdoivent
s’efforcerd’atteindreunniveauzérodebraconnagedansl’ensembledesterritoires
oùviventcesanimaux.
• Observation à partir de bateaux ou de véhicules : Quelques sites à Sabah en
Malaisieproposentdesexcursionsd’observationde la fauneparbateauouvéhi-
cule.LeparcnationaldeLeuseràSumatraenIndonésieproposedestreksàdos
d’éléphant.Encasd’observationd’orangs-outans,lesdistancessontgénéralement
de20mètresouplus,réduisantainsilesrisquesdetransmissiondemaladies.Le
nombredetouristesparvisitepeutpasserà12parbateauouvéhicule.Cependant,
si les touristessontnombreux, ilspeuventêtrebruyantsouperturbateurs. Il faut
donccontrôlerleurcomportement,surtoutlorsqu’ils’agitd’animauxnonhabitués.
Latailledesbateaux,lenombredebateauxenopérationetd’autresfacteursspé-
cifiquesàunsitedéterminerontlataillemaximaledesgroupes,maisengénéral,le
nombre de bateaux et de véhicules se trouvant simultanément à proximité d’un
orang-outannedoitpasdépassertrois.
• Les touristes doivent rester à bord du véhicule ou du bateau à tout moment :Ilest
essentieldemaintenirunedistanceadéquateetdecontrôlerlenombredetouristes
pour avoir unemeilleureobservationet réduire les effets sur labiodiversité. Les
touristesnedoiventjamaisêtreautorisésàquitterleurvéhiculeouleurbateaupour
suivrelesorangs-outansàpied.
• Respect des règlements sur la nourriture :L’interdictiond’apportdenourritureest
unerecommandationgénéralepourtouslestaxons,maisoncontinueàproposer
delanourritureauxorangs-outanssurcertainssites.Lesresponsablesdutourisme
doiventimposerdesrèglespourarrêterl’alimentationd’orangs-outanssauvages,à
lafoisparlestouristesetlesguides,etinterdireàtousd’apporterdelanourriture
enforêt.
• Ex-captifs : Ilnefautpasautoriseruneactivitétouristiqueavecdesorangs-outans
setrouvantdansdescentresderéhabilitationetsusceptiblesd’êtreréintroduits,ou
ceuxsetrouvantdanslesforêtsoùviventdesanimauxréhabilités(RosenetByers
2002;Russon,SusiloetRussell2004).Étantdonnéqu’unetelleactivitétouristique
estactuellementopérationnelle,nousincluonslesrèglementsdeBukitLawangen
AppendiceI–G.
66
5.8 Considérations particulières pour les populations réduites et en danger critique d’extinction
Desprécautionssupplémentairessont requisesavantdedévelopperoud’étendreuneactivité
touristiqueimpliquantuntaxonendangercritiqued’extinction.Cetteclassifications’appliqueà
troisdesquatresous-espècesdegorilles (demontagne,deplainede l’ouest,etdeDiehl)età
l’orang-outandeSumatra(UICN2010).Silestroissous-espècesd’orang-outandeBornéosont
classifiées « en danger », les populations du nord-ouest et du Kalimantan de l’est de la sous-
espèceorientaleméritentuneattentionparticulièreenraisondeleurtailleréduitesimilaireàcelle
despopulationsd’orangs-outansdeSumatra(Soehartonoet al.2007).
5.8.1 Programmesdegestiondesrisques
Nousrecommandonsuncertainnombredemesuresdegestiondesimpactspourtouslespro-
grammesdetourismedevisiondesgrandssinges.Danslecasdespopulationsréduitesouen
dangercritiqued’extinction,ilfautassurerlefinancementdelagestiondesrisquesavantdelancer
lesactivités,afind’identifieretderésoudreimmédiatementlesimpactsnégatifs.
5.8.2 Optimiseravantd’étendre
Plusieurssitesoùsetrouventdesgrandssingesendangercritiqued’extinctionontdéjàuneacti-
vitétouristique.Surcertainssites,letourismeaeuunecontributionpositive,générantdesrevenus
pourdesprogrammescompletsdeconservationàl’intérieuretàproximitédeleurhabitat.Les
revenusapportésauxtrésoreriesnationalesetàunensembledepartiesprenantesontpermisune
meilleureperceptiondesgrandssingesetstimuléunappuiàlongtermedelaconservation.Tout
engardantcessuccèsàl’esprit,ilestaussiimportantdeprendredureculetd’évaluerl’avenirdu
tourismedanscessitesafind’évitertoutecomplaisanceetdeveilleràcequ’ilsnedériventpas
versunesurexploitationdesgrandssinges.Latendancegénéraleaétéd’accroîtreletourismeen
habituantd’autresanimaux,maispourquelaconservationrestel’objectifprincipal, ilestimpor-
tantderésisteràlatentationd’uneexpansionàdesfinséconomiques.Lesprofitséconomiques
peuventêtreatteintssansexposerlesgrandssingesàplusdetouristesnihabituerplusd’animaux
autourisme.Lesrecommandationsci-dessousdoiventêtresuiviessurtouslessitestouristiques
impliquantdesgrandssingesendangercritiqued’extinction:
• Production de revenus sans expansion du tourisme :Lesgouvernementsetles
responsablesdelaconservationdoiventencouragerdesalternativespouraccroître
les revenusdesautorités,dusecteurprivéetdeséconomies locales, tellesque
l’investissementdansledéveloppementd’entreprisesnationales,dessystèmesde
microcréditpourlesentrepriseslocalesetl’appuiàtoutautretypededéveloppe-
mentcommercial.
• Aucune augmentation du nombre de groupes habitués : Lessitesavecdesgrands
singes en danger critique d’extinction doivent éviter d’augmenter le nombre de
groupeshabitués.Ilestimportantdepréserverl’équilibreentregroupesexposéset
nonexposéspourmieuxatténuerlesimpactsnégatifsdutourisme.
• Aucune augmentation du nombre d’individus habitués : lesdécisionssur l’habi-
tuationnedoiventpassebasersurl’obtentionduplusgrandnombredegroupes
degrandssingesoud’individus.Plus laproportionde lapopulationexposéeau
tourismeestimportante,pluslerisqueestgrandquelesmaladiesréduisentforte-
mentlapopulation.
• Maximiser les revenus par permis touristique : Lorsqu’il y a une pression pour
augmenterlesrevenustirésdutourismedevisiondesgrandssinges,lapremière
mesure à prendre devrait être d’augmenter les prix du permis. Il faut maximiser
lerevenuparpermisendiversifiantlesactivitéssurchaquesiteetenintégrantle
tourismede visiondans les circuits nationaux.Augmenter laduréemoyennede
séjourdestouristesaccroîtralesrevenusassociésàchaquepermisauniveaulocal,
régionaletnational.
67
Section 6 : Conclusions
Cedocumentaexaminél’histoiredutourismedevisiondesgrandssingesetcouvertendétail les
multiplescoûtsetbénéficespourlaconservationdesgrandssingesetdeleurshabitats.Siletourisme
devisiondesgrandssingesn’estpasadaptéàtouslessites,ilpeutêtreunoutildefinancementdes
effortsdeconservation.Lessitesquiont l’intentiondedévelopperuneactivité touristiquedoivent
appliquerleslignesdirectricesgénéralesetspécifiquesdelaSection5pourconcevoiretmettreen
œuvredesactivitésenracinéesdanslaconservationplutôtquel’exploitationdesgrandssinges.
Enconclusion, les lecteursdoiventexaminer lesprincipesdirecteursdesmeilleurespratiquesen
matièredetourismedevisiondesgrandssinges,engardantàl’espritpendanttouteslesétapesde
laplanification,dudéveloppement,del’exécutionetdusuivilespointssuivants:
• Letourismen’estpasunepanacéenipourlaconservationdesgrandssingesnipour
laproductionderevenus.
• Letourismepeutrenforcerl’appuiàlongtermedelaconservationdesgrandssinges
etdeleurshabitats.
• Laconservationdoitconstituerl’objectifprincipalsurunsiteetletourismepeutcontri-
bueràsonfinancement.
• Letourismedevisiondesgrandssingesnedoitêtredéveloppéquesilesbénéfices
attenduspour laconservation, identifiéspardesétudesd’impacts, sont largement
plusimportantsquelesrisques.
• L’investissementetlesactionspourlaconservationsurlessitesdetourismedevision
desgrandssingesdoiventêtreperpétuellementmaintenus.
• Le tourisme de vision des grands singes doit reposer sur des bases scientifiques
rigoureusesetobjectives.
• Lesavantageset lesprofitsdescommunautésvivantprèsdeshabitatsdegrands
singesdoiventêtremaximisés.
• Le profit des partenaires du secteur privé et d’autres qui pourraient tirer des reve-
nusdutourismenedoitpasêtreunmoteurdudéveloppementoudel’expansiondu
tourisme.
• Ledéveloppementdutourismedoitêtreguidéparunecompréhensiondétailléedes
impactspotentielsetgérédemanièreàmaximiserlesimpactspositifsetàatténuer
lesimpactsnégatifs.
Section 7 : Remerciements
Nosremerciementslesplussincèresàtousceuxquiontparticipéauprocessusdedéveloppement
deceslignesdirectrices.Lespersonnessuivantesyontfortementcontribué:AugustinBasabose,
Christelle Colin, Louise Hurst, John Oates, Anthony Rylands, Chris Sandbrook, Janette Wallis et
ChrisWhittier.Noussommeségalementreconnaissantsenverslesindividussuivantsquiontgéné-
reusementaccordéde leur tempsetpartagé leurexpériencepouraméliorercedocument :Mike
Cranfield,DaveDellatore,MarykeGray,AnnetteLanjouw,MagdalenaLukasik-Braum,AngelaMeder,
MichaelMuehlenbein, IanRedmond,JohannesRefisch,LucySpelmanetAngéliqueTodd.Laver-
sion finale a bénéficié de l’édition et de la direction d’Anthony Rylands. Nous remercions égale-
mentKimMeekpourlaconceptiongraphiqueetLynnBarrie,FrancesBroussard,CarolineDeimel,
JulianEaston,VickiFishlock,MarykeGray,JosephineHead,AlainHoule,JoséKalpers,UweKribus,
AnnetteLanjouw,FionaMaisels,JohnMartin,RussMittermeier,MPI-EVAN,IanNichols,Toshisada
Nishida,ChristopherOrbell,MarthaRobbins,PerryvanDuijnhovenetleParcnationaldesVirunga
pourl’utilisationdeleursphotographies.Cettepublicationabénéficiéd’undonaccordéparUnited
StatesFishandWildlifeService (GreatApeConservationFund)auGroupedespécialistesdespri-
matesdelaCSE/UICNetàConservationInternational.
68
Section 8 : Bibliographie
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Un guide bien équipé, Réserve forestière de Budongo, Ouganda. Photo © Debby Cox.
7474
Appendice I – Exemples de règlements pour les touristes
A. Gorilles de l’est
Note : Le Projet vétérinaire des gorilles de montagne (MGVP) considère les règles présentées ci-dessous comme des directives mini-
males pour les touristes, les chercheurs, et le personnel du parc qui viennent voir les gorilles de montagne au Rwanda, en Ouganda
et en République démocratique du Congo (MGVP 2009). Elles ont été constamment mises à jour durant les années d’opération par
le MGVP et peuvent s’appliquer aussi aux gorilles de Grauer et aux chimpanzés. Pour avoir le label « Gold Standard », le MGVP
recommande d’appliquer d’autres règles indiquées dans les notes de bas de page.
Les gorilles sont des animaux en danger * Aidez-nous à les maintenir en bonne santé – Les RÈGLES de l’observation de
gorilles pour les touristes, les chercheurs et le personnel
Avant de partir13
• Maximumde8visiteursdanschaquegroupe,plus2employésduparcpour lesvisitestouristiques-1guide+1
pisteur14
• Âgeminimum:15ans
• Pourpréserverlasantédesgorilles,lavez-vouslesmainsavantdepartir15.
• VeuillezmettredesvêtementspropresavantCHAQUEvisited’observationdesgorilles;veuilleznettoyersoigneuse-
mentvoschaussuresAVANTetaprèschaquevisite16.
• Si vous ne vous sentez pas bien, sivousavezladiarrhéeoumalàlagorge,signalez-leauguide.Ilesttrèsimportant
que lespersonnesprésentantdessignesd’infectionneparticipentpasà l’observationdesgorilles.Selon le pays,
vous pouvez remettre votre visite à plus tard lorsque vous vous sentez mieux ou obtenir un remboursement.
• Sivoussouffrezd’unemaladiechroniquetellequemaladiecardiaque,emphysèmeouarthrite,veuillezréexaminer
votredécisiondeparticiperàlarandonnée.Lesservicesdesantésontlimitésprèsduparc.
• Veuillezutiliserlestoilettesavantvotrevisitecaraucunestructureneseradisponibleensuite.
Dans le parc
• Nepénétrezpasdansleparcsansguide.
• Parlezàvoixbasse.
• «Nelaissezaucunetrace».Rapporteztoutcequevousyapportez.Nejetezrien.Évitezd’abîmerlesplantes.Ne
prélevezaucunanimalouaucuneplanteduparc.
• Sivousavezbesoindevoussoulager,enterrezlesdéchetssolidesàaumoinsunpieddeprofondeur(30cm).Sivous
êtesavecunguide,demandez-luidecreuserletrou.
• Gardeztoutsacàdos,bâtondemarche,nourritureouboissonàaumoins100 mètresdesgorilles(lalongueurd’un
terraindefootball).Lesporteursetlespisteurssupplémentairesresterontàcetendroit.
• Nefumezpas.
• Necrachezpas.
13 D’autressitesontenvisagédesvaccinationspréliminairesàlavisiteetilestfortprobablequelestouristesserontdisposésàrespecterlespro-tocoless’ilssontinformésaupréalable.Cependant,cesmesuresnepréviendrontpaslesmaladieslespluspréoccupantes(grippe,rhumecommun,tuberculose).14 Leniveau«goldstandard»duMGVPrecommandederéduirelenombremaximaldepersonnespouraméliorerlaqualitédelavisiteainsiquelacapacitédesguidesàfairerespecterlesrègles.Aulieude8visiteurs+2employésduparc,leMGVPrecommande6+2.15 Lestoiletteset les lieuxpourselaver lesmainsseront indiquésauxpointsderencontre lematin.Lesmainset leschaussuresdoiventêtredésinfectéesàl’entréeduparc/delaforêt–onpeututiliserdesatomiseursdésinfectants.16 Lespisteursetlesgardes-parcdoiventaussichangerdevêtements,prendreunedoucheetnettoyerleurschaussuresavantdefaireunevisiteàunsecondgroupe.Encasdedéclarationd’unemaladierespiratoire,etpendantlasemainequisuit,lepersonnelneDOITPASpasserd’ungroupeàl’autre.
7575
Avec les gorilles
• Gardezunedistancede7mètres(23pieds)entrevousetlesgorilles.
• Passezuneheuremaximumparvisite
• Nemangezpasetnebuvezpaspendantlavisite.Nedonnezpasdenourritureauxgorilles.UNEFOISDEPLUS,ilest
interditdefumer.
• N’UTILISEZpasdeflash.Demandezàvotreguideunebandeadhésivepourcouvrirleflashsinécessaire.
• Parlezdoucement.
• Touslestéléphonescellulairesetlesradiosdoiventêtreéteints.
• Necontrariezpaslesgorillesd’aucunefaçon.Nelespointezpasdudoigt,nefaitespasdesgestesoudesmouvements
brusquesetnefaitespasdebruit.
• Siungorillevouscharge,restezsurplace,évitezdeleregarderdanslesyeuxMAISNELUITOURNEZPASLEDOS.
• Suivezlesinstructionsetlesconseilsdevotreguide.
• Leportd’unmasquePEUTvousêtredemandéAVANTvotrevisiteauxgorilles.Onpeutaussivousdemanderdevous
relaverlesmainsouutiliserunesolutiondésinfectanteencasdemaladieprésenteauniveaulocaloumondial.Les
responsablesduparcinstituerontcetterèglesurlabased’avisdesvétérinairesoud’autresspécialistesdelasanté.
• Sivoustoussezouéternuez,vousdevezporterunmasque(Lesguidesfournirontlemasqueauxtouristesetlesrécu-
pèrerontàlafindelavisite17)
• Note:Toutepersonne ne respectant pas ces consignes peut être obligée à partir du lieu d’observation des gorilles
et du parc; vous ne serez pas remboursé et vous pouvez être pénalisé.
B. Gorilles de l’ouest : pistage
Note : Ce texte est adapté d’éléments fournis par le WCS (WCS Field Veterinary Programme 2008) pour Mondika, un site où les touristes visitent les gorilles de plaine de l’ouest habitués.
Pistage de gorilles à Mondika
LepistagedegorillesàMondikapeutêtrephysiquementardu.Nousdemandonsàcequelesvisiteurssoientdansunecondition
physiquequileurpermetted’endurerdesrandonnéesdeparfois3heuresdemarchedanslavégétationdensetraversantparfoisdes
rivièresetdesmarécages.
Obligations sanitaires pour les touristes :
Pours’assurerdanslamesuredupossiblequelestouristesetautresvisiteursneportentpasdemaladiespouvantsetransmettreaux
gorillesdeMondika,lesrèglementssuivantsontétéinstitués:
Avantl’arrivéeauCongo,chaquevisiteurdevrafournirdespreuvesdevaccinationàjourcontrelesmaladiessuivantes:
• Polio(atténué)
• Rougeole*(*lavaccinationcontrelarougeoleestcontre-indiquéepourlesindividusprésentantundéficitimmunitaire)
• Fièvrejaune(obligatoireégalementpourl’entréedansplusieurspaysafricains)
• Deplus,chaquevisiteurdoitfournirdespreuvesd’undiagnosticnégatifdetuberculose(TB):
• TestdeTBnégatif(testcutanéMantouxouautretestreconnu)obtenudanslessixderniersmoisprécédantl’arrivée.
Ces informations seront vérifiéesà l’arrivée à labasedeBomassaavant l’octroi d’uneautorisation de visitedeMondika.Si les
informationsnécessairesnesontpasfournies,ousilesinformationssontfalsifiées,l’accèsausitedeMondikaet/oul’observation
degorillespeuventêtrerefusés.Toutepersonnemontrantdessignesd’unemaladiepotentiellementcontagieuse,commelagrippe,
pourraitsevoirrefuserl’accèsaucampdeMondikaetl’observationdegorilles.Toutindividuatteintd’herpèsactif(boutonsdefièvre)
oudediarrhéeneserapasautoriséàentrerenforêt.LepersonneldeBomassaetdeMondikaseréserveledroitderefuserl’accès
auxgorillesàtoutepersonnesoupçonnéed’êtreatteinted’unemaladiecontagieuse.
17 Leguidepourl’observationdegorillesdevraitêtreenchargederécupérerlesmasquesusagésauprèsdestouristesetlesjeterdemanièreadé-quate.Pourlesgroupesderechercheetdesuivideroutine,lepisteurprincipalenseraresponsible.
7676
Lesvaccinssuivantssontaussirecommandéspourlasantéetlebien-êtredesvisiteurs:
• Vaccincontreletétanos
• Vaccincontrel’hépatiteA
• Vaccincontrel’hépatiteB.
Règlements sanitaires et de sécurité pour la visite touristique
1. L’âgeminimaldesvisiteurspourl’observationdegorillesestde15ans.
2. Lenombremaximaldevisiteursobservantlesgorillessimultanémentestlimitéàdeuxpersonnes.Lesvisiteursdoiventêtre
accompagnésd’unpisteuretd’unguide;legrouped’observationestdonclimitéàquatrepersonnesautotal.Lapetitetailledu
groupedegorilles,l’éparpillementetladispersionfréquentsdugroupe,lereliefetlesrisquessanitairesjustifientcenombre.
3. Laduréedevisiondesgorillesseralimitéeàuneheure.Lesguidesferontlenécessairepourassurerunebonneobservation,
maiscelan’estpastoujourspossible.Ladécisiondesguidesquantàlafindelavisiteestdéfinitive.
4. Deuxvisitesd’observationdegorillesaumaximumserontfacilitéeschaquejour.Chaquevisiteauraaumaximumdeuxvisiteurs
etlavisiondureraaumaximumuneheure.
5. Touslesvisiteursdoiventconserverunedistanceminimalede7mètresdesgorillesàtoutmoment.Sipendant lavisite,un
gorilles’approcheàmoinsde7mètres,vosguidesvousferontreculeràunedistancedesécurité.
6. Touslesvisiteursdoiventporterlesmasquesfournis(couvrantlenezetlabouche)àtoutmomentpendantl’observationdes
gorilles.Cesmasquesn’affecterontenrienvotreexpérienced’observationdesgorilles,maispeuventjouerunrôleimportant
pourréduirelatransmissiondemaladiescommelerhumecommunoud’autresmaladiesrespiratoires,souventattrapéeslors
d’unlongvoyageenavion.Cesmasquesdoiventêtreretournésauguideàlafindelavisite.
7. Lesvisiteursdoiventresteravecleurguideàtoutmoment.Parlezetbougezdoucementenforêt,etvousverrezplusdechoses.
Si l’animalfaitdesdémonstrationsdeforceouvouscharge,restezcalmeetévitezdefairedesgestesquipeuventl’exciter
davantage,évitezdeleregarderdanslesyeuxetsuivezlesinstructionsdevotreguide.
8. N’essayezpasdetoucher,depointerdudoigt,ouinteragirdequelquemanièrequecesoitaveclesgorillesoud’autresanimaux
sauvages.
9. Nedéféquezpasdanslaforêt.Veuillezfairevosbesoinsavantdequitterlecampdebase.
10. N’urinezpasàmoinsde100mdesgorilles,oudanstoutesourced’eau.Sipossible,ilfautcreuserunpetittrouetcouvrirl’urine
deterre.
11. Netoussezpas,n’éternuezpasetnecrachezpasàproximitédesgorilles.Sivousavezbesoind’éternueroudevousmoucher,
tournez-vousetcouvrezvotrebouched’unmouchoir.
12. Ilestinterditdejetertoutdétritus;ilfautrapportertoutobjetquevousavezapportéenforêt.
13. Ilestinterditdefumerenforêt.
14. Ilestinterditdemangeràmoinsde100mètresdesgorilles.Toutcontenantdenourritureouustensiledoitêtrerapportéen
sortantdelaforêt.
15. Nedonnezpasdelanourritureauxgorillesouàtoutautreanimal.
16. N’essayezpasd’attirerl’attentiondesgorillesouautresanimauxpourprendreunephotoetn’utilisezpasdeflash.
17. Nelaissezpasdesacsoud’autresaffairessanssurveillanceàproximitédesgorillesenforêt.
7777
C. Gorilles de l’ouest : visites de bais
Note : Ce texte est adapté d’éléments fournis par le WCS pour le tourisme au bai de Mbeli en République du Congo (WCS Field
Veterinary Programme 2008), et constitue un exemple de règles touristiques pour les bais où les visiteurs observent dans la clairière
les gorilles présentes et d’autres espèces présentes. L’observation sur ces sites se fait souvent à partir d’une plateforme, appelée
ici mirador, située à la lisière de la clairière. Pour lire des règles d’autres sites de bais, voir WCS Gabon (2006) pour Langoué Bai au
Gabon et Cipolletta (2001) pour Bai Hokou en RCA : www.dzanga-sangha.org/drupal/node/516
Consignes aux visiteurs de Mbeli, parc national de Nouabalé-Ndoki
Cesbrèvesdirectivessontconçuespourvotrepréparationà l’expérienceenforêtpluvieusetropicaleetpourvotrevisitedubai
deMbeli.LeparcnationaldeNouabalé-Ndokiestunécosystèmeforestierintactabritantdespopulationsd’animauxsauvagesen
bonnesanté.Cesinstructionsontpourobjectifdegarantirvotresécuritéetlasantédesanimaux,etdevousfourniruneexpérience
aussi agréableetmémorablequepossibleauparcnationaldeNouabalé-Ndoki.N’hésitezpasàcontacter lepersonnelou les
chercheursduparcnationaldeNouabalé-Ndoki(PNNN)ausited’étudedubaideMbelipourtoutequestionrelativeàlasanté,àla
sécuritéouàlaviesauvage.
IlestimportantderespecterattentivementlesinstructionsdupersonnelduPNNN(guidesetchercheurs)durantvotrevisite.
Maladie
• Toutvisiteurprésentantdessymptômesdemaladiesnedoitpaseffectuerdevisiteenforêt.Sivoustombezmalade
durantvotrevisite,veuillezlesignalerimmédiatementaupersonnelduparcouauchefdel’équipederecherche.La
grippeetlerhumecommunfontpartiedesinfectionsviralesetbactérienneshumainesquipeuventsetransmettre
d’hommeàgrandsinge.Cesmaladiespeuventdoncêtrenéfastespourleschimpanzésetlesgorilles.
Comportement dans le camp
• Votrelogementsesitueà2,7kmdubaideMbeliBai.Enmarchantnormalementsanssepresser,ilvousfautenviron
45minutespouratteindrelaclairièreenempruntantunsentiertrèsfréquenté.Vousêtesaumilieudelaforêtdense
équatorialeetiln’estpasinhabituelderencontrerdesanimauxsauvagesdanslecampousurlesentier.Lesanimaux
sauvagessontpotentiellementdangereuxetdoiventêtretraitésavecleplusgrandrespect.
• Laplusgrandeprudenceestdemiselorsd’unéventueltrajetdenuitentrevotremaisonetlestoilettes.Vousnedevez
pasvousdéplacerautourducamplanuitsansunguide.
• AuPNNN,nousnousefforçonsd’intégrer larechercheet l’écotourismesurunmêmesite.Cependant,nousvous
demandonsderespecterlesemployésducampetleschercheursquiviventdanslecampetd’éviterd’allervisiterle
campderecherche.
• Veuillezfaireattentionànerienjeter.
Comportement en forêt
• Nemarchezpasenforêtsansguideouchercheur
• Restezconstammentencontactvisuelaveclesemployésduparc,guidesouchercheurs.Lepersonnelduparcades
annéesd’expérienceaveclesanimauxsauvagesetvousfourniradesinstructionsencasderencontreavecunanimal
surlesentiermenantaubai.
• Suivezlesconsignesdupersonnelduparc,desguidesetdeschercheursencasderencontreavecdeséléphants,
desgorillesoud’autresanimauxsauvages.
• Necourezetnecriezjamaisàproximitéd’animauxsauvages.
• Marchezensilenceetsoyezconstammentvigilantenforêt.
• Ne vous approchez d’aucun grand animal, notamment les chimpanzés, les gorilles ou des éléphants. N’essayez
jamaisdelestoucheroud’avoirunquelconquecontactphysiqueaveccesanimauxenforêt.
• Comportez-vousdemanièresoumiseavectouslesanimauxenforêtetnemontrezaucuncomportementquipeut
menacerouharcelerunanimal.
• Sivousrencontrezungorilleenforêt,restezoùvousêtes,gardezlesilence,nebougezpas,nefuyezpas.
• Évitezdefairedubruitoudedérangerlesanimauxsauvagesdequelquemanièrequecesoit.(Sivousdevezcommu-
niqueravecvotreguideouvotregroupe,parlezàvoixbasseetétouffée).
7878
• N’utilisezpasdeflashoudelumièreartificiellepourprendredesphotosoufilmerlesanimauxsauvages.Veuillezéga-
lementréduireauminimumlebruitdeséquipements.Portezdesvêtementsdeterrainadaptés,depréférencedans
descouleursdecamouflageenforêtcommeduvertoudubrun.
• Ne jetez rien. Les détritus humains (restes de nourriture, ordures, affaires personnelles, etc.) attirent souvent les
animauxsauvages. Ilsdoiventêtre rapportésvers les latrinesdésignéeset jetéscorrectement.Votreéquipement
derandonnéedevraitincluredessacsdecongélationàfermeture(Ziploc)pourconserverettransporterlesordures
généréesenforêt.
• Ilestinterditdefumerenforêt.
• Veuillezéviterdetousser,d’éternueroudevousmoucheràproximitédesanimaux.
• VeuillezutiliserleslatrinesdésignéesaucampdubaideMbeliouaumiradordeMbeli,etévitezdefairevosbesoins
danslaforêt!
Comportement au bai
• TouslesanimauxvenantaubaideMbelisontsauvagesetnesonthabituésqu’àlaprésencedechercheurssurla
plateformed’observation(mirador).Pourréduire laperturbationetmaximiser letempsàpasseraveclesanimaux,
veuillezrespecterlesinstructionssuivantessurlaplateforme:
• Parlezàvoixbasse,déplacez-vouslentement.
• Nefumezpas,nepréparezpasdenourriture.
• Nemarchezpasdanslaforêtsituéederrièrelemirador.
• Évitezdeporterdesvêtementscolorés,rougevifoujauneparexemple.
• Suivezconstammentlesconseilsdeschercheurs.
• Nepartezpasauxtoilettessansunpisteur.
• Nevouspenchezpassurlemirador.
• Attentionauxserpents!
D. Gorilles de l’ouest: randonnée en forêt/observation opportuniste
Note : Ces recommandations ont été adaptées d’une brochure d’information de la Société zoologique de Londres pour les visiteurs
de Mikongo au Gabon (ZSL 2009). Lors des marches guidées en forêt, les touristes pouvaient à l’occasion rencontrer des gorilles.
Obligations et recommandations pour les opérateurs touristiques
Obligations :
• Limite d’âge :plusde15ans–principalementparcequelesenfantsdemoinsde15anspeuventencoreêtredes
vecteursdemaladiesinfantilesetpourraientnepasêtrecapablesderéagircorrectementdansunesituationdange-
reuse–iln’yapasdelimited’âgesupérieure.
• Bonne condition physique : lesvisiteursdoiventêtresuffisammentenformepourmarcherauminimum2-3heures
dansunenvironnementdenseethumide.
Recommandations :
• Les visiteurs doivent avoir les vaccins suivants à jour : polio(atténué),rougeole,tétanos,hépatiteA,fièvrejaune
(obligatoireauGabon).Àcestade,commelesvisiteursnesontpasencontactprocheavecdesgorilleshabitués,
lesvaccinssontsimplementrecommandés.Nousn’avonsaucunmoyendevérifiersilesvisiteurssonteffectivement
vaccinéscontrecesmaladiesavantleurarrivéeauMCCetilestdifficiledes’assurerquelesopérateurstouristiques
transmettentréellementcesrecommandationsàleursclients.Sidestouristesviennentvoirdesgorilleshabituésà
l’avenir,lesvaccinsserontobligatoiresetdesmoyensdecontrôleserontmisenœuvre.
• Vêtements : lesvisiteursdevrontporterdesvêtementsdeterrainconfortablesdecouleurneutre(évitezdescouleurs
visiblescommeleblanc,lebleuetlerougevifsoulenoir),depréférencedespantalonslongsetdestricots,chemises
oujacketsàlonguesmanches.
Vérification de l’état de santé des visiteurs
• Fiche d’information sur la santé du visiteur : à leur arrivée, les visiteurs doivent remplir une fiche de santé qui
faitpartied’unensemblededocumentsd’indemnisation.Lafichedesantédoitcontribueràmieuxsensibiliserles
7979
visiteursauxmaladiesanthropozoonotiquesetservirdemoyendevérificationdel’étatdesantédesvisiteursdèsleur
arrivée.
• Observations directes : leséco-guidesetladirectiondoiventêtreattentifsàtoutsignedemaladie(fièvre,étatde
faiblesse,vertige,éternuements/toux/reniflements,diarrhée/vomissement,blessures)desvisiteurs.Ilfautégalement
encouragerlesvisiteursàsignalertoutproblèmedesantésurvenantdurantleurséjour.Siunvisiteurmontreunquel-
conquesymptôme,ladirectiondoitluirecommanderfermementderesteraucamp.Ladirectionseréserveledroitde
refuserl’entréeenforêtàtoutvisiteursoupçonnéd’êtreatteintd’unemaladiecontagieuse(ex.rhume,diarrhée)ou
d’uneaffectionpouvantcompromettresasécurité.
• Sensibilisation : des affichesrécapitulant lesrèglesrelativesàlasantédesprimatespeuventêtreconçuesetaffi-
chéesdansleschambres.
Application des comportements responsables
• Information des visiteurs à leur arrivée : dansl’ensemblededocumentsd’indemnisationsignéparlestouristesà
leurarrivée(voirAnnexeI),unpapierrésumelesprincipalesrèglesetrecommandationsdesécuritécorrespondant
auxcomportementsresponsablesàsuivreaucampetdanslaforêt.Cesrèglesetrecommandationssontsimilaires
àcellesfourniesauxemployésforestiers.Commerèglesupplémentaireimportante, lesvisiteursdoiventrespecter
etsuivrelesconsignesdeséco-guidesàtoutmomentdelapromenade.Pourétablirl’autoritédeséco-guidesetles
responsabiliser,illeurrevientd’expliquerlesrèglesetlesrecommandationsauxvisiteursdèsleurarrivée:l’éco-guide
doitlespasserenrevueaveclesvisiteursetvérifierqu’ilslesontbiencomprises.Ilfautainsis’assurerdemettreà
jourlaformationdel’éco-guidesurcesrèglesetvérifiersamanièredelesfaireappliquer.
• Taille du groupe : quellequesoitlatailledugroupe,ildoitêtreaccompagnépardeuxéco-guides,unentêteetun
àl’arrière.Ilestrecommandédenepasdépasserseptpersonnes,ycomprisleséco-guides,aumaximumdansun
groupepourlesmarchesguidées,pourdesraisonsdesécuritémaisaussipouraméliorerleschancesd’observation
delafaunesauvage.Lesgroupesplusgrandsdevraientêtreincitésàserépartirenpluspetitsgroupes.Cetteques-
tiondoitêtrediscutéeaupréalableaveclesopérateurstouristiqueslorsqu’ilsétablissentlesréservations,pourque
lesvisiteursetlesleadersdutoursoientinformésdecesdispositionsavantleurarrivée.
• Présentation et vérification par les guides : avantdedémarrerlespromenadesenforêt,leschefsdesguidesdoivent
réexpliquerlesrèglesetlesrecommandationsauxvisiteursetvérifierqu’ilssonttousvêtusdemanièreappropriéeet
paraissentenbonneforme.
• Nettoyage et désinfection des bottes : avantetaprèschaquepromenade,lesguidesetlesvisiteursdoiventtremper
leurssemellesdansunesolutiondésinfectante.
• Pendant les marches : leséco-guidesdoiventéviterdeperturberletravaild’habituationenpréparantenavanceles
promenadesaveclesvisiteursetenvérifiantavecl’équiped’habituationqueleszonesenvisagéesnesechevauchent
pas.Desvérificationsparradioentreleséquipespendantlespromenadesservirontàconfirmerleurpositionrespec-
tiveetadapterlescircuitstouristiquesenconséquence.Ileststrictementinterditauxéco-guidesetauxvisiteursde
rejoindreexprèsl’équiped’habituationenforêt.
E. Chimpanzés
Note : Extraits des protocoles sanitaires pour l’écotourisme par l’Institut Jane Goodall–Ouganda (JGI-Uganda 2006) applicables à
plusieurs catégories de visiteurs. L’extrait ci-dessous est destiné aux « visiteurs de jour », c’est-à-dire aux touristes. Les règlements
sont un peu différents entre le JGI et d’autres sites de vision de chimpanzés – voir également les règlements pour Gombe (Collins
2003; Gombe Stream Research Centre et Wilson 2006) et pour le parc national des monts Mahale (TANAPA et FZS 2007).
Limites d’âge :
Âgeminimum:15ans.
Âgemaximum:65ans;l’âgemaximumdépenddelatailleetdelaconditionphysiquedel’individu.Ladirectionévalueralesclients
avantdedémarrerlapromenade.Encasdedoutes,l’entréepourvoirleschimpanzéspeutvousêtrerefusée.
État de santé :
Touslesvisiteursparticipantàlapromenadedoiventêtreexemptsdetoutemaladiegrippaleaumomentdelapromenade.L’entrée
enforêtserainterditeàtoutepersonneatteinted’herpès(boutonsdefièvre).Silesuperviseurduprojetalemoindredoutesurl’état
desantéactueld’unvisiteur,illuiserainterditdeparticiperàlapromenade.LepersonneldeladirectionduJGIauralederniermot
quantàlaparticipationd’unepersonneàlapromenade,etcettedécisionn’estpasnégociable.
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Les instructions suivantes doivent être présentées à tous les visiteurs :
1. Si vousêtesmalade,vousn’êtespasautoriséàentrerenforêtpoursuivreleschimpanzés.Lesmaladieshumainespeuvent
infecterettuercesanimaux.Nevousenapprochezpass’ilsviennentdanslecamp.Mêmesivoussemblezêtreenbonne
santé,vouspouvezêtreporteurd’unemaladiequipeutlestuer.Ilestdoncabsolumentindispensablederespectercesrègles.
2. Vousdevezimpérativementresteràunedistanceminimalede10mètres/33piedsdeschimpanzésetdesbabouins,àtout
moment.Siunanimals’approche,éloignez-vouspourêtreàunedistancede10mètres.Vousêtesresponsabledumaintien
d’unedistancesûreetcorrecte.
3. Votregroupenedoitjamaisdépassersix(6)personnes,enexcluantvotreguide,lorsquevoussuivezleschimpanzés.Vous
devezêtreaccompagnéparunguideàtoutinstantenforêt.Sivousrencontrezunautregroupedepersonnesentraind’ob-
serverdeschimpanzésoudesbabouins,attendezpatiemmentqu’ilsaientfinietpartent.Lesenfantsdemoinsde7ansne
sontpasautorisésenforêt.
4. Vousavezledroitderesteravecungroupedechimpanzéspendantuneheure;vousavezensuitelapossibilitéderencontrer
d’autresgroupesbrièvementetdevisiterdenombreuxendroitsintéressantsenforêt.
5. Ilesttrèsimportantderesterensemblesdansvotregroupé.Nevousdispersezpasetn’entourezpaslesanimauxpendant
l’observation.Lorsquevousrencontrezleschimpanzésoulesbabouinsenforêt,ilestpréférabledevousasseoirsansbruit.
Vouspouvezobserveruncomportementplusnatureldeschimpanzéss’ilssontdétendus.
6. Sivousdevezparlerenforêt,parlezdoucement.Negesticulezpasenparlant.Lesbabouinsetleschimpanzéspeuventinter-
prétercesgestescommedesmenaces.Nefixezpasunbabouindanslesyeux,uneattitudeperçuecommeunemenace.
7. Gardezavecvousvotreéquipement,vossacsàdosetautresobjetsàtoutmoment.Leschimpanzésetlesbabouinsvoleront
toutobjetabandonné.Cesincidentsmalencontreuxaugmententlerisquedecontagionetpeuvententraînerladestruction
devosaffaires.Faitesparticulièrementattentionauxbandanasetauxmouchoirs.Nelaissezjamaisdesaffairesdehorssans
surveillancedanslecamp.
8. Necrachezpasetnevousmouchezpasparterre.Éviterd’éternueretdetousserenforêt.Sivousêtesobligédelefaire,
couvrez-vousettournez-vousdel’animalobservé.
9. Nefumezpasetnemangezpasenforêt.Mangeztoujoursàl’intérieurderrièreuneporteverrouillée.Desvisiteursontété
blesséspardesbabouinscherchantàvolerdelanourriture.
10. Nedonnezjamaisdelanourritureauxchimpanzés,auxbabouinsouàd’autresanimauxsauvages.
11. Utilisezleslatrinesetlavez-vouslesmainsavecdusavonavantd’entrerenforêtetenensortant.Vousavezlaresponsabilité
decreuseruntroud’1piedenforêtpourenterrerlesexcrémentss’iln’yapasdelatrine.
12. N’essayez jamaisdeprendredesphotosauflashetn’utilisezpasdesystème réfléchissant.Lesanimauxsauvagessont
imprévisibleslorsqu’ilssontsurpris.Desvisiteursquin’ontpasrespectécetterègleontétéfortementmenacésparleschim-
panzés.N’essayezjamaisd’attirerl’attentiond’unanimalpouravoirunemeilleurephoto.
13. Ilestinterditdejeterdesordures.Nejetezjamaisparterredelanourriture,despapiersdebonbons,desmégotsoutoutautre
objetfabriquéparl’homme.Nousvousremercionsdebienvouloirrapporteravecvoustoutdéchetquevousaviezenforêtou
danslaréserve/leparc.
F. Orangs-outans : sauvages
CONSIGNES POUR LES TOURISTES VENANT VOIR LES ORANGS-OUTANS SAUVAGES HABITUÉS EN MALAISIE
Lachoselaplusimportantedontlevisiteurdoitsesouvenirestdetoujourssuivrelesrecommandationsduleaderdutour,pourla
sécuritédesorangs-outansetdespersonnes.
RÈGLE 1 : Le nombre de personnes est limité à 5 touristes par groupe (Le personnel de Red Ape Encounters – RAE – n’est pas inclus).
• Justifications : Contrôle du risque d’impacts par l’homme
Optimisation des chances de rencontre et d’observation
RÈGLE 2 : La durée d’observation d’un orang-outan est limitée à une heure au maximum
• Justifications : Réduction de l’exposition des orangs-outans à des personnes potentiellement porteuses
de microbes
Minimisation de la perturbation des comportements et du stress associé chez les animaux
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Silesorangs-outansnesontpasvisibleslorsquelesvisiteursarriventsurlesite,ilspeuventattendreetsetenirprêtsavecleurguide
àunedistanceminimalede100mètresdel’arbreoùestl’animal.
RÈGLE 3 : La fréquence des visites est limitée à 1 visite par jour et par orang-outan habitué
• Justifications : Minimisation du stress des animaux
Minimisation des impacts négatifs d’une lourde présence humaine sur l’environnement naturel du site
de RAE (piétinement, perturbation de l’écosystème, etc.).
RÈGLE 4 : Les personnes malades ne peuvent pas venir observer les orangs-outans
IlestdemandéauxtouristesdesignalertouteaffectiondontilssontatteintsaupersonneldeRAEetleurvisiteserarembourséeou
reprogrammée.LepersonneldeRAEpeutrefuserunevisiteàtoutvisiteurmontrantdessignesévidentsdemaladie.
• Justifications : Minimisation des risques de contagion
RÈGLE 5 : Il ne faut pas s’approcher de moins de 10 mètres d’un orang-outan
• Justifications : Minimisation des risques de contagion
RÈGLE 6 : Il faut adopter un comportement adéquat lors de la proximité avec l’orang-outan
• Justifications : Minimisation du stress et de la perturbation des animaux
• Comportements appropriés :
ü Évitezdefumer,demanger,d’éternueretdetousserenprésencedesorangs-outans
ü Lesvisiteursdoiventrestergroupés,sansperdrelecontactaveclepersonneldeRAE
ü Sipossible,lesvisiteursdoivents’asseoirpourobserverlesgrandssinges
ü Lelangagecorporelestimportantetlesvisiteursdoiventfairelemoinsdebruitpossiblependanttouteleur
visite(nepascrier,nepasfairedemouvementsbrusques,nepascourir,etc.).Montrezdurespectenvers
lesanimauxetessayezd’êtreaussisilencieuxquepossible.
ü Nedégagezpaslavégétationpourmieuxvoirlesorangs-outans
ü Neregardezpaslesorangs-outansdanslesyeuxetn’utilisezpasdejumelles,delentillesd’appareilphoto
et/oudecamérasvidéosilesanimauxsontperturbés(vocalisationsdebaiseraigu)
ü N’essayezpasdevousapprocherd’unorang-outan(enparticulierunnouveauvenu)siunguiden’estpas
avecvous.
RÈGLE 7 : Il faut adopter un comportement adéquat à tout moment en forêt
• Justifications : Minimisation de la perturbation d’un écosystème
• Comportements appropriés :
ü Fècesetpapiersdoiventêtreenterrés(unemachettepeutêtreempruntéeàtoutmomentauprèsduper-
sonneldeRAE).
ü IleststrictementinterditdejeterdesdéchetssurlesitedeRAEettouslestypesdedétritusdoiventêtre
rapportésensortantdelaforêt.
ü Necollectezpasd’organismesvivantsdanslaforêt(fleurs,insectes,graines,etc.).
G. Orangs-outans : sauvages et ex-captifs
Protocoles de santé des orangs-outans de Sumatra et directives aux visiteurs
du site d’écotourisme de Bukit Lawang (SOS 2008)
LorsdevotrerandonnéedanslaforêtdeBukitLawang,ilestimportantdevousrappelerquevousentrezdansl’habitatd’unedes
espèceslesplusraresdegrandssingesaumonde.
Lapopulationd’orangs-outansdeSumatraàBukitLawangadeuxoriginesdifférentes:
1. Desindividusautrefoiscaptifsquiontétéréhabilitésetrelâchésenforêt.Lesexpériencesdecaptivitéetderéhabilitationfont
quesouventlesorangs-outansrelâchésencoursderéhabilitationn’ontpaspeurdeshommesous’attendentmêmeàétablir
unerelationaveceux.
8282
2. Lesindividussauvages,dontcertainssontdevenushabituésàlaprésencehumaineetd’autresencorenaïfs(c’est-à-direnon
habituésàlaprésencedepersonnesdansleurhabitatforestier).
Uneattitudeinappropriéedesvisiteurspeutavoirdesrépercussionsnégativessurlecomportementetlasantédesorangs-outans
desdeuxpopulations,cequirisquedelesmettreensituationdestressetqu’ilstombentmalades.Enrespectantcesrèglessimples,
lesvisiteurspeuventobserver lesorangs-outansdeSumatraàBukitLawangd’unemanièresûrepoureux-mêmesetpour les
orangs-outanstoutenvivantuneexpérienceplusnaturelleetuniqueenmilieuforestier.
Responsabilités du groupe
• Legroupedoitavoirunetaillemaximaledeseptvisiteursenforêt.Larecherchesurd’autressitesd’écotourismeper-
mettantlesrandonnéesd’observationdegrandssingesmontrequelatailled’ungroupedevisiteurspeutinfluencer
lecomportementdesgrandssingesrencontréset(enconséquence)l’expériencedesvisiteurs.Lorsquelesgroupes
devisiteurssonttropgrands,lesanimauxdeviennentstressés,nerveuxets’éloignent.
• Chaquemembred’ungroupedevisiteursdoitmaintenirunedistanceminimaledeDIXMÈTRESdel’orang-outanle
plusproche.Lepotentieldecontagion,d’hommeàorang-outancommed’orang-outanàhomme,esttrèsélevéen
raisondelarelationgénétiquetrèsprochedeshommesetdesgrandssinges.Lapneumonie,lagrippe,latuberculose,
leshépatitesA,B,CetE,lecholéra,l’herpès,lesparasitesoumêmeunrhumebanalpeuventsetransmettreentre
leshommesetlesgrandssinges.
o Cettedistancesertàprotégerlesvisiteursd’unepossibleattaquedesorangs-outans.Ceciestunfacteur
réelchezlesex-captifscarlaplupartd’entreeuxn’ontpaspeurdel’hommeaprèsavoirvécuencaptivité
etétéréhabilitésparl’homme;cen’estpasunepréoccupationmajeurepourlesorangs-outanssauvages.
o Siunorang-outansedéplaceendirectiond’ungroupedevisiteursoud’unmembredugroupe,leguide
estleprincipalresponsabledefairereculertoutlegroupe(gardantladistanceminimaleàtoutmoment).
Chaquemembredugroupedoitcependantsedéplacerloind’unorang-outanquis’approcheetalerterles
autrespersonnes.
• Unefoisenprésencedesorangs-outans(moinsde50mètres,ladistanceàlaquellelesorangs-outanssontconsidé-
réscommes’associantentreeux),lesvisiteursnedoiventpasresterPLUSD’UNEHEURE.Lavisiteseraformellement
chronométréeàpartirdumomentd’entréeencontactaveclesorangs-outans.Lorsquecettepériodeestpassée,le
groupedoitpartirdelazoneoùsetrouvel’orang-outan.
o Leguideestenchargeduchronométrageetlapérioded’observationNEPEUTPASêtreprolongée.
• IlfautvoussouvenirquelesvisiteurssontleshôtesduparcnationaldeGunungLeuser,l’habitatdesorangs-outans
etquelasituationoptimalepourlesorangs-outansestdesedéplacerlibrementetdecherchernaturellementleur
nourritureenforêtsansperturbationexcessive.
Observation des orangs-outans
Lesorangs-outansdeSumatrapartagentplusde96,5%deleurADNavecl’hommeetprésententdenombreusessimilaritésavec
notreespèce. Ilest importantdegarderà l’espritque lesorangs-outanssontdesêtrestrès intelligents,qui réfléchissentetqui
ressententetdoiventêtretraitésavecsoinetrespectquileursontdus.LesvisiteursdusitedeBukitLawangdoiventrespecterces
règlesde«bienséanceaveclesorangs-outans»:
• Lesvisiteursnedoivent toucher lesorangs-outansenaucuncas.Les toucherest trèsdangereuxpourplusieurs
raisons : lesmaladies, les infectionsetmême lesparasitespeuvent facilementse transmettreentre leshommes
etlesorangs-outansetuncontactphysiqueenaugmentelaprobabilité.Lecontactdonneaussiàl’orang-outanla
possibilitédes’emparerdequelquechose;certainslefont,desquatrepiedsetmains,généralementpourvolerde
lanourritureoud’autresaffaires.Unorang-outanmatureestenvironquatrefoisplusfortqu’unhommeetpeutinfliger
desblessuresgravesoumortelless’ilsesentmenacé,irritéoucontrarié.
o Lesjumellespeuventêtreutilesenpermettantdemieuxvoirlesorangs-outansàunedistancesûre.Les
jumellesnesontàutiliserquesiorangs-outanssontdétendus;ilfautarrêterdelesutiliserdèsqueles
orangs-outansmontrentdessignesd’agitation.Leslentillesdejumellesbraquéessurlesorangs-outans
peuventévoquerdes«grosyeux»etlesorangs-outanssemblentparfoislestrouvergênantes.
o Les directives pour les jumelles s’appliquent aux appareils photos. Les lentilles d’appareil photo sont
parfoisplusgrossesquecellesdesjumellesetpeuventirriterlesorangs-outans.Veuillezégalementlimiter
l’utilisationduflashquipeutaussigênerlesorangs-outans.
• Lesvisiteursnedoiventenaucuncasdonnerdelanourritureauxorangs-outans.
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• Lesvisiteursnedoiventenaucuncasresterousedéplaceràunendroitquilesplaceentredeuxorangs-outans,en
particulierentreunemèreetsonpetitouunmâleetsafemelle.Lesmèresorangs-outanssontextrêmementprotec-
tricesetpeuventdeveniragressivessiellespensentqueleurpetitestmenacé.Lesorangs-outansmâlespeuvent
deveniragressifssiquelqu’uns’approchedeleurpartenaireetpeuventmenacer,poursuivreoumêmeattaquerl’intrus.
• Lesvisiteursetlesguidesnedoiventpasappelerlesorangs-outansoulesattirerd’unemanièreoud’uneautrepour
modifierleurcomportement.Appelerouattirerlesorangs-outanspeutlesmettreensituationdestressetperturber
systématiquementleurcomportementnaturel.
• Lesvisiteursdoiventéviterde fairedesgestesbrusquesetnedoiventpas tenterd’attirer l’attentiondesorangs-
outansenagitant lesbras,pour lesmêmesraisonscitéesci-dessus.Ceciperturbe lecomportementdesorangs-
outans,peutlescontrarieretprovoquerdesmenacesouuneagressionplusgrave.
• Lesvisiteursdoiventéviterdefairetropdebruitenforêtetessayerdeparleràvoixbasse.Lesorangs-outanspeuvent
interpréterunbruitfortcommeunemenaceetyrépondreparlafuiteouparlamenace.
oSiunorang-outancommenceà fairedesvocalisationsdebaiseraigu,desgrognementsoudesgronde-
mentsrauquesoudesamplificationsdevocalises(«raspberry»),àcasseretàjeterdesbranchesouà
secouerdesarbres,cesontdessignesd’irritationetdemenacesagressives.Ilvautmieuxpartiretlaisser
l’orang-outanseul.
Responsabilités du visiteur
• Lesvisiteursnedoiventpasentrerenforêts’ilsnesesententpasbienous’ilsonteurécemmentunemaladieet/oula
diarrhée.Levisiteuralaresponsabilitémoraledesignalertoutsymptômeàsonguideavantd’entrerenforêt.Passer
dutempsàproximitédesorangs-outansdanscetétatposeunrisqueimportantdecontagion,pouvantentraînerleur
mort–cequiadéjàétélecas.Unorang-outaninfectéparl’hommepeutaussicontaminerd’autresorangs-outans.
o Sileguidepensequ’unvisiteurn’estpasenassezbonétatpourentrerdanslaforêt,ilouelleal’autorité
deluirefuserl’entrée.
• Lesvisiteursnedoiventpasapporterdelanourritureenforêt.Sinécessaire(pourlesrandonnéespluslonguesoules
casspéciaux),leguidedoittransporterlanourriturepourlagarderentoutesécurité.
Une scène qui n’est pas inhabituelle sur des sites de tourisme avec des anciens orangs-outans captifs, illustrant le potentiel de rencontres
agressives et de transmission des maladies. Photo © Steve Unwin.
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o Mangeroumêmeavoirdelanourritureenévidenceenforêtaugmentelerisquedetransmissiondemala-
diesetd’attaquesd’orangs-outans.Volerlanourritureconstituel’unedesprincipalesraisonsdecontacts
etd’attaquesd’orangs-outans.Avoirdelanourritureenévidenceconstitueuneprovocationmajeure.Sans
nourriture,lesorangs-outansapprendrontqu’ilnesertàriend’attaquer,cequipermetd’avoiruneexpé-
rienceplussûrepourTOUSlesorangs-outansetTOUSlesvisiteursetguidesàl’avenir.
• Lesvisiteursdoiventtransportertousleursdétritusensortantdelaforêt.
o Ceciinclutlespeluresdefruitscartoutenourritureabandonnéepeutattirerlesorangs-outansplustardet
favoriserlatransmissiondemaladies.
o Ilestpréférabled’apporterlemoinsdechosespossiblesetseulementl’essentielafindelimiterlespossi-
bilitésdeperte/dégâts.
o Évitezdefumerenforêt.IlESTINTERDITdefumerenprésencedesorangs-outans.
• Silevisiteurabesoindedéféquerenforêt,ildoits’assurerdelefaireloindesorangs-outansetdecreuseruntrou(au
moinsde30cmdeprofondeur)etdelecomblerensuite.Sipossible,lesvisiteursdoiventattendredesortirdelaforêt.
Responsabilités en forêt
Commetouteforêttropicale,BukitLawangetleszonesvoisinesreprésententunhabitatcompliquéetdivers(maissurtoutfragile).Le
systèmeforestierdanssonensembleestunréseauàd’équilibredélicatd’espècesanimalesetvégétales.Denombreusesespèces
sontfortementdépendanteslesunesdesautres.Enconséquence,nousdemandonsànosvisiteursderespectercetterèglesimple:
• Lesvisiteursnedoiventpasprélever,endommager,oualtérerlavégétationdelaforêt.Feuilles,grainesetcoquilles
jouentunrôledansl’écosystèmeforestieretnedoiventpasêtrecollectées.
Chaque personne entrant en forêt a la responsabilité de contribuer à la survie de cette espèce en danger critique d’extinction et
de son habitat. Les visiteurs doivent dissuader d’autres membres de leur groupe, y compris leurs guides, d’agir d’une manière
contraire à ces directives et doivent exprimer leur désaccord et rapporter au bureau du parc national toute activité posant un
risque pour les visiteurs ou pour les orangs-outans.
Avec votre aide et votre coopération, l’orang-outan peut continuer à s’épanouir à Bukit Lawang et les visiteurs pourront en pro-
fiter et les apprécier dans leur habitat forestier naturel pour toutes les années à venir.
Appendice II – Informations sur les masques faciaux/masques respiratoires N95
Masques faciaux/Masques chirurgicaux contre masques respiratoires N95 :Cedocumentrecommandeleportdemasquesres-
piratoiresN95commemeilleurepratiquepourtouslesvisiteurscomprenantlesemployés,lestouristesetleschercheurs,quis’ap-
prochentdegrandssingessauvagesàunedistanceinférieureouégaleà10mètres.Comptetenudelagrandevariétédemasques
disponiblessurlemarché,dénommés«masquesfaciaux»,«masqueschirurgicaux»ou«masquesrespiratoires»,letexteci-des-
sousdécritlesdifférencesentrelestypesdemasquesetfournitdesinformationssupplémentaires.Lesinformationssontadaptées
d’élémentsfournispardesréseauxspécialisésdanslasantéhumaine(CDC2004;CDC2006;Drelleret al.2006;FDA2009)et/ou
derecommandationsdevétérinairesspécialistesdesgrandssinges(MGVP2008;MGVP2009).
Masques faciaux :unmasquefacialestdisposableetseportedemanièreàconstituerunebarrièrephysiqueentrelaboucheet
lenezduporteuretdescontaminantspotentielsdansl’environnementimmédiat.Lesmasquesfaciauxpeuventêtrequalifiésde
chirurgicaux,laser,d’isolement,dentairesoumédicaux.Lesmasquesfaciauxsetrouventendifférentesépaisseursetcapacitésde
protectionduporteurducontactdeliquides.Cespropriétéspeuventaussiinfluencerlafacilitépourleporteurderespireràtravers
lemasqueainsiquelacapacitédeprotectiondumasque.Correctementporté,unmasqueapourobjectifdebloquerlesgouttelettes
àgrandesparticules(d’undiamètresupérieurà50-100μm), leséclaboussuresoulespostillonsquipeuventcontenirdesagents
infectieuxafinqu’ilsneparviennentpasàlaboucheouaunezduporteur.Lesmasquespeuventaussiréduirel’expositiond’autres
personneset/ougrandssingesauxsécrétionsrespiratoiresduporteur.Siunmasquepeutefficacementbloquerleséclaboussures
etlesgouttelettesengrandesparticules,ilnepermetnidefiltrernidebloquerdesparticulesdetrèspetitestaillesensuspension
quipeuventsetransmetteentoussantouenéternuant.Lesmasquessimplesnefournissentpasuneprotectiontotalecarilsnese
portentpasdemanièreserréesurlevisageduporteur.
Masques respiratoires N95 :S’ilsemblesimilaireaumasquesimplepourlesnon-spécialistes,unmasquerespiratoireN95estun
dispositifrespiratoiredeprotectionbienserrésurlevisageetfiltrantefficacementlesparticulesensuspensionycompriscelles
detrèspetitetaille.L’appellation«N95»signifiequelestestsdelaboratoiremontrentquelemasquerespiratoirebloqueaumoins
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95%desparticulesdetrèspetitetaille(inférieuresà10μm)notammentcellesensuspensionproduitesdirectementparlatouxou
l’éternuement.LesmasquesquiontunenotesupérieureàN95,c’est-à-direN99ouN100,sontaussiacceptablescarilsbloquent
unpourcentageplusélevédeparticules.UnmasquerespiratoireN95doitêtreajustécorrectement,serrémaisconfortable,pourêtre
efficace.Ilestrelativementsimpledevérifierl’ajustement:àl’inspiration,lemasquedoits’affaisseretàl’expiration,ilnedoityavoir
aucunefuiteautourduvisage.Lorsqu’ilestcorrectementajusté,lemasquerespiratoireN95aunemeilleurecapacitédefiltrationque
lesmasquessimplesmaisiln’éliminepascependanttouslesrisquesdecontagion.LesmasquesrespiratoiresN95neconviennent
pasauxenfantsouauxpersonnesayantunepilositéfacialecarilsnepeuventpasêtreajustéscorrectement.S’ilssontplusserrés,
ilfaudraitfaireplusd’effortpourrespireretcecidoitêtreexpliquéauporteuravantl’utilisation.Certainespersonnessouffrantde
troublesrespiratoireschroniques,cardiaquesouautrespeuventavoirdesdifficultésàporterlesmasquesN95.Cependant,cetype
detouristeneserasansdoutepasintéresséparletourismedevisiondesgrandssinges,enparticulierpardesactivitésimpliquant
desrandonnéesdifficiles.CertainsmodèlesdeN95ontdesvalvesd’expirationquifacilitentlarespirationetaidentàréduirel’ac-
cumulationdechaleur,maiscesmodèlesserontpluschers.UntypedemasquerespiratoireN95appelée«duck-bill»laisseplus
d’espaceetaététestéparleMGVP(MGVP2008)pourévaluerleconfortetlaréductiondubrouillagedejumellesetdelunettes.
Masques respiratoires chirurgicaux N95 : DesmasquesrespiratoiresN95sontvenduspourlaconstructionoud’autressituations
poussiéreusesafindeprotégerleporteurcontrel’inhalationdeparticulesnocives.LesmasquesrespiratoireschirurgicauxN95sont
approuvéspourunusagemédicaletrespectentdesnormesadditionnellespourdesmasqueschirurgicaux.Ainsi,lameilleurepra-
tiquerecommandéepourletourismedevisiondesgrandssingesestleportd’un«masquerespiratoirechirurgicalN95».
Sources d’information sur les masques :DessitesInternetd’informationsurlasantépubliquefournissentd’autresinformationssur
lestypesdemasquessimplesetrespiratoiresdécritsci-dessus.Uneexcellentesource,comprenantdesimagesdesdifférentstypes
demasques,décrivantendétaillesfacteursliésàl’hôte,aupathogèneetàl’environnementquiinfluencentlepotentield’infection
d’uneparticulepeutêtretrouvéausiteinternetsuivant:www.flu.gov/professional/hospital/maskguidancehc.html
Élimination des masques simples et respiratoires usagés :lesmasquessimplesetrespiratoiressontàusageunique.Lesmasques
usagésdoiventêtreplacésdansunsacenplastiqueettransportésen-dehorsdel’habitatdugrandsingeoudanslecampdebase
etéliminésensuitedemanièrehygiénique–s’ilssontàbasedepapier,ilspeuventêtrebrûlés.Lesemployésdoiventselaverles
mainsouutiliserunelotionantiseptiqueaprèsavoirmanipulélesmasquesusagés.
Achat de masques : cedocumentauneportéemondialeetilestdoncdifficiledefourniriciunelistedefournisseursdemasques.
Lesréseauxd’appuivétérinaireetlesministèresdesantépubliquedevraientpouvoirfournirdesdirectivessurlesoptionsd’achat
demasquesdanschaquerégiongéographique.
Guide portant un masque chirurgical N95, Parc national des Virunga, RDC. Photo © Christina Ellis.
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Un bon nombre de ces publications sont disponibles en ligne sur le site : www.iucn.org/themes/ssc/publications/thematic_pubs.htm
UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE
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