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L’image de l’Autre pendant la Première Guerre mondiale. Doc 1 : L’Illustration le 29 août 1914. Dessin de l’artiste Georges Scott, intitulé « Leur façon de faire la guerre » Extrait des fiches contexte du site « l’Histoire par l’Image » Comme en 1870, à partir d’août 1914, la diffusion de nombreuses et diverses représentations des exactions commises en France par les troupes allemandes provoque une hostilité durable envers l’ennemi héréditaire. Bien sûr la propagande française exagère et déforme les faits : voir à ce propos les récits légendaires d’enfants aux mains coupées. Il n’en demeure pas moins que cette hostilité renforce la cohésion nationale et devient même une des raisons fondamentales de l’acceptation de l’investissement sans limite dans le conflit. Présentées comme des preuves accablantes, toutes ces images de crimes odieux, froidement exécutés, contribuent à légitimer la violence de guerre : celle-ci devient nécessaire pour défendre la civilisation et anéantir la « barbarie adverse ». En fait tous les moyens sont bons pour dénigrer « l’Autre » : on fait même appel à la science pour prouver que les Allemands sont des dégénérés qui menacent dangereusement l’humanité. La germanophobie ambiante se manifeste également de façon « moins sérieuse » notamment aussi par une multitude de caricatures où l’ennemi est toujours grossièrement figuré. Auteur : Laurent VÉRAY www.Histoire-image.org 1. Faîtes l’analyse de cette image en suivant la méthode déjà utilisée en cours (présentation, lecture, interprétation) 2. D’après les doc 2 et 3, quels types de réponse apporte l’Allemagne face aux accusations du doc 1 ? 3. Quelle fut pour la France l’importance militaire des peuples colonisés ?

L'image de l'Autre pendant la Première Guerre mondiale

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Page 1: L'image de l'Autre pendant la Première Guerre mondiale

L’image de l’Autre pendant la Première Guerre mondiale.

Doc 1 : L’Illustration le 29 août 1914. Dessin de l’artiste Georges Scott, intitulé « Leur façon de faire la guerre »

Extrait des fiches contexte du site « l’Histoire par l’Image »

Comme en 1870, à partir d’août 1914, la diffusion de nombreuses et diverses représentations des exactions commises en France par les troupes allemandes provoque une hostilité durable envers l’ennemi héréditaire. Bien sûr la propagande française exagère et déforme les faits : voir à ce propos les récits légendaires d’enfants aux mains coupées. Il n’en demeure pas moins que cette hostilité renforce la cohésion nationale et devient même une des raisons fondamentales de l’acceptation de l’investissement sans limite dans le conflit. Présentées comme des preuves accablantes, toutes ces images de crimes odieux, froidement exécutés, contribuent à légitimer la violence de guerre : celle-ci devient nécessaire pour défendre la civilisation et anéantir la « barbarie adverse ». En fait tous les moyens sont bons pour dénigrer « l’Autre » : on fait même appel à la science pour prouver que les Allemands sont des dégénérés qui menacent dangereusement l’humanité. La germanophobie ambiante se manifeste également de façon « moins sérieuse » notamment aussi par une multitude de caricatures où l’ennemi est toujours grossièrement figuré.

Auteur : Laurent VÉRAYwww.Histoire-image.org

1. Faîtes l’analyse de cette image en suivant la méthode déjà utilisée en cours (présentation, lecture, interprétation)

2. D’après les doc 2 et 3, quels types de réponse apporte l’Allemagne face aux accusations du doc 1 ?

3. Quelle fut pour la France l’importance militaire des peuples colonisés ?

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Doc 2 : Carte postale allemande, anonyme, « un « barbare » allemand », 1915

Les deux premières photographies, publiées et diffusées sous forme de carte postale avec un titre ironisant sur la « soi-disant barbarie allemande », montrent chacune un soldat qui partage sa ration alimentaire avec des enfants issus de familles françaises. La scène représentée ici est située en extérieur, en l’occurrence devant une maison (…) : le soldat assis sur un banc nourrit une fillette qu’il tient sur ses genoux, alors qu’au second plan, près de la porte d’entrée, deux enfants plus âgés les regardent en souriant.

Auteur : Laurent VÉRAYwww.Histoire-image.org

Doc 3 : « Die Zivilisierung Europas » (la civilisation européenne). Caricature tirée du journal « Kladderadatsch », n° 30, paru le 23 juillet 1916.

Fiche contexte : Le 1er juillet 1916 débute l’offensive anglo-française sur la Somme, une des plus sanglantes batailles de la guerre de 1914-1918, qui laissa de nombreux jeunes soldats, engagés volontaires, sur le champ de bataille. Le Kladderadatsch du 23 juillet 1916 évoque cet épisode à travers une de ses cibles privilégiées : le personnage du tirailleur sénégalais. (…)À la veille de la Première Guerre mondiale, les rivalités coloniales entre la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont très vives. Tandis que les deux premiers se partagent de nombreuses régions d’Asie et surtout d’Afrique, l’Allemagne crée un empire moins vaste. Lorsque la guerre éclate, les armées française et britannique disposent de centaines de milliers d’« indigènes » coloniaux mobilisés et acheminés sur les théâtres d’opérations.Créé en 1857, le corps des tirailleurs recrute dans l’ensemble de l’Afrique-Occidentale française. Le discours républicain les présente comme des modèles de l’assimilation civilisatrice. Ils sont la « force noire » prônée par Mangin et Jaurès. Or l’Allemagne voit dans le recours aux soldats d’Afrique, qu’elle considère comme des sauvages, une preuve de la barbarie française. À la fin de la guerre, près de 600 000 tirailleurs avaient été recrutés et 430 000 engagés sur divers fronts. 82 000 y perdirent la vie.

Auteur : Emmanuelle GAILLARDwww.Histoire-image.org