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Lisez sur www.reforme.net Un an après L es attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher ont ouvert l’année 2015 sous de terribles auspices. Puis ceux de novembre, tellement meurtriers, l’ont refer- mée de la même façon. Comment penser la violence ? Comment continuer à vivre sans peur ? Comment pardonner ? Comment apprendre à coexister avec nos diérences ? Telles sont quelques-unes des questions qui traversent ce numéro pour tenter de comprendre et pour ouvrir des chemins d’espérance. P. 2-3, 6-10, 17, 20 VINCENT ISORE/IP3 PRESS/MAXPPP ENTRETIEN Regards sur la guerre Jean-Claude Guillebaud analyse le retour de la violence P. 4-5 REPÈRES Une Église de témoins Une nouvelle série théologique sur l’évangélisation P. 12 HEBDOMADAIRE PROTESTANT D’ACTUALITÉ 2,60 – 3,90 FS n o 3639 7 janvier 2016 www.reforme.net DISPUTATIO Faut-il changer les paroles de la Marseillaise ? par Claude Baty et André Encrevé P. 14 Attester pour le Christ Congrès fondateur des Attestants Samedi 16 janvier 2016, Paris, Centre Maurice Ravel http://attester.fr PUBLICITÉ

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Réforme Janvier 2016

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Un an aprèsL es attentats contre Charlie Hebdo et

l’Hyper Casher ont ouvert l’année 2015 sous de terribles auspices. Puis ceux de

novembre, tellement meurtriers, l’ont refer-mée de la même façon. Comment penser la violence ? Comment continuer à vivre sans

peur  ? Comment pardonner  ? Comment apprendre à coexister avec nos différences ? Telles sont quelques-unes des questions qui traversent ce numéro pour tenter de comprendre et pour ouvrir des chemins d’espérance. P. 2-3, 6-10, 17, 20

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ENTRETIEN

Regards sur la guerreJean-Claude Guillebaud analyse le retour de la violence P. 4-5

REPÈRES

Une Église de témoinsUne nouvelle série théologique sur l’évangélisation P. 12

HEBDOMADAIRE PROTESTANT D’ACTUALITÉ2,60

€ –

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ier

2016

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DISPUTATIOFaut-il changer les paroles de la Marseillaise ? par Claude Baty et André Encrevé P. 14

Attester pour le ChristCongrès fondateur des AttestantsSamedi 16 janvier 2016, Paris, Centre Maurice Ravel http://attester.fr

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2 Événement RÉFORME NO 3639 • 7 JANVIER 2016

ÉDITORIAL

Le 7 janvier 2015, Chérif et Saïd Kouachi se lancent à l’assaut des locaux de Charlie Hebdo, tuent onze personnes en cinq minutes

et s’enfuient. Quelques heures plus tard, Amedy Coulibaly commence une sauvage équipée, blessant un jogger, tuant une policière avant de pénétrer dans un hypermarché casher de la porte de Vincennes. La colère et l’émotion qui ont saisi les Français ce jour-là provoquèrent partout dans le pays des manifestations de recueillement, mais aussi d’une indéfectible fidélité aux valeurs de la République. La tragédie du mois de novembre dernier a suscité les mêmes émotions.

Mais cette fois, le débat politique a pris un tour plus solennel, François Hollande annonçant le 17 novembre une modification de la Constitution, notamment pour renforcer les mesures contre les terroristes. Alors que le gou-vernement propose de déchoir de leur nationalité les citoyens détenteurs de la binationalité convaincus d’activités terroristes, la polémique enfle.

À gauche comme à droite, les avis divergent sur l’opportunité d’une réforme constitutionnelle dont l’effi-cacité n’est pas garantie. Par-delà les nombreux problèmes soulevés par ce projet, dont on sait pas, à l’heure où nous achevons ce numéro, s’il sera présenté en l’état, Réforme a souhaité s’interroger sur le sens et l’influence du mot nationalité et sur ce qui la relie à la notion de citoyenneté.

Des relations complexesChacun connaît le triptyque sur lequel

repose une nation : un terriroire, un État, un peuple. La France dispose d’un État parmi les plus anciens du monde – il s’est constitué par étape, au Moyen Âge.

Sous l’Ancien Régime, seul le roi pou-vait délivrer des « lettres de naturalité ». Avec la Révolution est apparue la notion

de citoyen. « La citoyenneté, c’est la jouis-sance de ses droits et devoirs civiques, observe le philosophe Philippe Gaudin. La question du civisme est un engage-ment au service de la communauté, peut conduire à l’affirmation du sentiment national. » Le titre de citoyen pouvait même être accordé à des étrangers ayant rendu service à la République, à la condition de résider en France et de prêter serment.

donc compté des citoyens passifs, ne bénéficiant pas de la totalité de leurs droits », déplore Dominique Borne.

On peut donc définir la citoyenneté comme un instrument permettant de faire vivre la nation. Dans la célèbre conférence qu’il a tenue le 11 mars 1882 à la Sorbonne, le philosophe Ernest Renan a déclaré : « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce prin-cipe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la pos-session en commun d’un riche legs de souvenirs, l’autre est le consentement actuel, le désir de vive ensemble.  » À partir de cette profession de foi, Dominique Borne souligne que chaque nation a défini sa façon d’être, érigé le corpus autour duquel s’organise la nationalité : « Pour prendre encore un exemple, la nation hongroise est fondée sur un noyau magyar, avec sa langue et sa culture, par lesquelles est justifié le vivre ensemble. Chez nous, être attaché à la nationalité, c’est être relié à un ima-ginaire collectif qui n’implique aucune couleur de peau, aucune race -comme

Il fallut attendre 1851 pour que soit ins-tauré le droit du sol, mais on voit que, dès 1789, un lien trè!s fort s’est établi entre citoyenneté et nationalité. Pourtant, les deux notions ne se confondent pas. « Deux exemples concrets le montrent, explique l’historien Dominique Borne. Dans les départements algériens, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les musulmans étaient considérés comme

français mais ils n’avaient pas le titre de citoyens puisqu’ils étaient régis par le code de l’indigé-nat. De manière inverse, aujourd’hui, en Israël, les Arabes israéliens n’ont pas la nationalité du pays

où ils vivent parce qu’elle a des fonde-ments religieux, mais ils sont citoyens et peuvent contribuer à élire les députés de la Knesset. »

En France même, alors que nul ne doutait de l’existence de la nation, il a fallu attendre 1848 pour que le suffrage universel soit établi pour tous les Fran-çais et encore, à l’exception des femmes qui ont dû patienter jusqu’en 1944 pour en disposer. «Longtemps, notre pays a

Yeux et bras ouvertsMa génération n’avait pas connu la guerre, elle se sentait à l’abri, privilé-giée, différente. Fille de l’Europe, je suis née l’année des accords d’Évian. Jeune, je me suis indignée contre la faim dans le monde et la montée du racisme. Mais je n’avais pas peur, j’espérais, vivant en direct et en images, la chute du mur de Berlin et la libération de Mandela. Pourtant il y eut la rue des Rosiers et la FNAC de la rue de Rennes, la crainte déjà. Les attentats avaient surgi dans nos vies paisibles. Et puis, en 2001, alors que j’habitais Washington, ce fut la stupeur, des avions transformés en bombes, des tours qui s’écroulent, comme se désagrègent les rêves d’un monde meilleur.Les années filent, on oublie, un temps. Et la réalité revient, tel un boomerang. 7 janvier 2015, Charlie Hebdo. 9 janvier l’Hyper Casher. Depuis le Bataclan et les cafés de Paris. Mais aussi le Liban, l’Égypte, la Tunisie, le Mali.Nous sommes en guerre. Elle est mon-diale. C’est pourquoi nous avons donné la parole à Jean-Claude Guillebaud pour qu’il nous aide à penser ce que nous avons voulu oublier, taire, nier, pour éclairer ce qui nous arrive et qui nous rend différents.Mais essayer de comprendre ne signifie pas admettre ou se résigner. C’est pour-quoi ce numéro, un an après la sauvage-rie de Charlie, dit aussi le pardon et les tentatives du vivre ensemble. Plus que jamais, les chrétiens, les protestants, les lecteurs et lectrices de Réforme peuvent être – et se doivent d’être – des porteurs de lumières faibles et vacillantes, mais réelles et tenaces.2016 sera sans doute une année char-nière. Que feront les États pour se défendre du terrorisme et s’attaquer à ses racines ? Que fera notre gou-vernement pour enrayer le chômage, profond terreau de tant de maux ? Que ferons-nous, là où nous sommes, pour faire vivre la fraternité ? À chacune, à chacun, je souhaite de trouver ce point d’équilibre entre l’indispensable luci-dité et la vitale espérance...•

Nathalie Leenhardt

POLITIQUE. À l’occasion du premier annniversaire des attentats meurtriers contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher, analyse des notions de citoyenneté et de nationalité.

L’image troublée de la nationalité française

Cet éditorial est en vidéo sur le site : reforme.net

Le rassemblement républicain, place de la République à Paris, après les attentats de janvier 2015

« Longtemps, notre pays a compté des citoyens passifs, ne disposant pas de la totalité de leurs droits »

3ÉvénementRÉFORME NO 3639 • 7 JANVIER 2016

ROYAUME-UNI. La déchéance de la nationalité, une procédure normale pour les Britanniques.

Une question réglée

Alors que l’Hexagone se déchire sur la question de la déchéance de la nationalité pour les Français se livrant à des activités terroristes, la question a été réglée depuis

longtemps de l’autre côté de la Manche. La dénatu-ralisation existe depuis la Première Guerre mondiale, l’État britannique a pourtant très peu exercé ce droit jusqu’aux années 2000. C’est après les attentats du 11 septembre 2001 que la législation a évolué sous l’impulsion du gouvernement de Tony Blair. En 2002, une loi permet au ministre de l’Intérieur de déchoir une personne de sa nationalité s’il « estime » qu’elle « compromet gravement les intérêts vitaux » du pays. Mêmes celles nées au Royaume-Uni peuvent perdre leur nationalité à condition qu’elles ne deviennent pas apatrides. Ce nouveau pouvoir n’a été exercé qu’une seule fois avant les attentats du 7 juillet 2005 à Londres. Les critères ont été élargis, mais, là encore, cette nouvelle possibilité a été peu utilisée : quatre fois seulement jusqu’à l’arrivée au pouvoir des conserva-teurs qui ont, eux, décidé d’user de ces prérogatives. Theresa May est la chef du Home Office depuis 2010. Elle seule a le pouvoir de dénaturaliser un citoyen si elle estime cela « conforme à l’intérêt public ».

Des pouvoirs élargisEn 2014, le Parlement a cependant encore élargi

ses pouvoirs. La ministre de l’Intérieur peut désor-mais déchoir de sa nationalité une personne qui ne possède que la nationalité britannique, à condition qu’elle l’ait obtenue par naturalisation et que ses actions soient « sérieusement préjudiciables aux inté-rêts vitaux » du Royaume-Uni. Theresa May peut donc rendre une personne apatride. Selon Shami Chakrabarti, la directrice de Liberty, une association de défense des libertés civiles, l’État peut désor-mais « retirer à quelqu’un le droit d’avoir des droits ». L’opposition travailliste a voté contre l’extension de ces pouvoirs, et certains députés conservateurs ont manifesté leur mécontentement. « Nous créons des citoyens de seconde classe, a déclaré Jacob Rees-Mogg au journal The Spectator. Cela génère une inégalité fondamentale parmi les Britanniques. » Car les déna-turalisations sont le plus souvent prononcées contre une personne se trouvant hors du pays. Une période d’appel de 28 jours lui est cependant octroyée. La Chambre haute a cependant imposé une condition à la ministre de l’Intérieur, elle doit « avoir des raisons de penser » que la personne déchue de sa nationalité peut acquérir celle d’un autre pays.

Si la législation a pu évoluer au Royaume-Uni, c’est notamment parce que, contrairement à la France, il n’y a pas de Constitution écrite. Même si les chan-gements de textes ont souvent été critiqués, chacune des décisions prises n’a pas été rendue publique. Le cas d’Abou Hamza, l’iman de la mosquée de Finsbury Park dans le nord de Londres, a été le plus populaire. Celui de Bilal al Berjawi et Mohamed Sakr, déchus de leur nationalité en 2013 alors qu’ils étaient en Somalie et tués l’année suivante par des drones américains, a aussi fait couler beaucoup d’encre. Mais en dehors de ces exemples, la déchéance de la nationalité d’un Britannique accusé d’activités terroristes est devenue un non-événement au Royaume-Uni.•

MARIE BILLON, CORRESPONDANCE DE LONDRES

on disait encore au XIXe siècle. »Ressentir en soi la nationalité française

revient, suivant le mot de l’historien Marc Bloch, à vibrer au souvenir du sacre de Reims et de la fête de la Fédéra-tion, à se reconnaître une communauté de valeurs avec ses concitoyens.

Dans le contexte où se trouve notre

pays, nombre de ces références sont remises en question. «  Le fonction-nement de notre démocratie n’est plus adapté au cadre de la mondialisation, note Philippe Gaudin. Il existe bel et bien une citoyenneté européenne, qui trans-cende la somme des appartenances par-ticulières, mais la nationalité européenne n’a pas encore vu le jour. Face aux immi-grés venus d’Afrique du Nord, se posent des questions très complexes. »

Le débat tourne à videUn point de vue partagé par Domi-

nique Borne, pour qui la question coloniale n’a pas encore été surmontée : « Les Français musulmans descendent de familles qui ont vécu la colonisation et tissent une relation conflictuelle avec la France. La question de leur nationalité leur paraît lointaine, tant ils se trouvent en situation de domination sociale et recherchent dans le pays de leurs ancêtres une source de fierté. » On voit par là que la question de la nationalité demeure attachée à celle de l’imaginaire, mais qu’elle se nourrit désormais d’apports extérieurs où la France tient le mauvais rôle, celui de la puissance qui oppresse au lieu d’émanciper.

Sur le plan politique, le débat paraît biaisé. « L’emballement des élus au sujet de la nationalité traduit leur souci de répondre à ce qu’ils croient être les attentes de l’opinion publique, déplore Olivier

Ihl, professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble. Il reflète un désarroi politique, un vide abyssal en ce qui concerne l’idéo-logie. » Selon ce politologue, les querelles internes au Parti socialiste annoncent même la décomposition d’une organi-sation incapable d’encadrer les courants qui la traversent, de contenir les forces centrifuges qui la menacent.

Comme un signe de délitement, une poignée de militants de l’association SOS-Racisme, proche historiquement du Parti socialiste, ont manifesté contre le projet de déchéance de nationalité pendant que le bureau du PS débattait de la question. De cette réunion, rien n’est sorti si ce n’est le constat de désac-cord qui règne au sein du parti majo-ritaire. Il ne règne pas plus de clarté à droite, les candidats à la primaire du parti Les Républicains ne s’exprimant qu’avec, en ligne de mire, le souci de convaincre les électeurs de les choisir.

Mais c’est surtout au sein de l’opinion publique que la question se pose d’une façon vive. « La plupart de nos conci-toyens ne maîtrisent pas les nuances du débat juridique portant sur la déchéance de la nationalité, remarque Olivier Ihl. Tout juste entendent-ils dans cette pro-position une réponse forte, simple, au geste inacceptable qui consiste à porter atteinte à la nation. »

Pour nombre d’observateurs, le débat se déroule dans un climat de confusion peu propice à la sérénité. Mais surtout cette réplique symbolique peut-elle dis-suader les éventuels porteurs de bombes de se faire exploser ?

Poser la question, c’est déjà y répondre. Au moment d’un sinistre anniversaire, on se bornera à rappeler que Chérif Kouachi, son frère Saïd et Amedy Coulibaly possé-daient la nationalité française. •

FRÉDÉRICK CASADESUS

POLITIQUE. À l’occasion du premier annniversaire des attentats meurtriers contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher, analyse des notions de citoyenneté et de nationalité.

L’image troublée de la nationalité françaiseÀ LIRE

Quelle histoire pour la France ? Dominique Borne Gallimard, 358 p., 22,50 €. Vers une laïcité d’intelligence? Philippe Gaudin Presses Universitaires d’Aix-Marseille 341 p., 20 €.

Dans le Nouveau Testament, l’identité est donnée par le baptême selon le verset de l’épître aux Galates qui est une des clefs de la théologie de Paul : « Vous tous qui avez reçu le baptême du Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ. » (Ga 3,27-28). Au nom de cette identité donnée par la foi, l’apôtre dit dans l’épître aux Philippiens : « Quant à nous, notre citoyenneté est dans les cieux. » (Phi 3,20), et l’épître aux Éphésiens surenchérit : « Vous n’êtes plus des étrangers ni des exilés; mais vous êtes concitoyens des saints. » (Ep 2,19).Normalement, cette définition devrait nous suffire, mais notre identité est multiple. Nous nous définissons par

notre foi, mais nous sommes issus d’une famille, nous avons une culture, nous parlons une langue, nous sommes attachés à une région et nous avons une nationalité. La nationalité est comme la santé, on en mesure l’importance quand on l’a perdue. Elle nous paraît naturelle, mais il suffit qu’on nous l’ôte pour qu’on se trouve amputé d’une partie de notre histoire.Entre l’identité spirituelle qui fait de nous des citoyens des cieux et notre identité charnelle qui nous inscrit dans une famille et une histoire, il y a un rapport dialectique. On peut d’autant plus accéder à l’identité spirituelle qui nous ouvre à l’universel qu’on est solidement enraciné dans l’identité charnelle qui nous rappelle d’où nous venons.

ANTOINE NOUIS

La nationalité, c’est comme la santé !

Le rassemblement républicain, place de la République à Paris, après les attentats de janvier 2015

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