Limites 00

Limites

cahiers francophones de l’objection de croissance

toposn° 00

printemps 20105 euros

Limites, Cahiers francophones de l’objection de croissance

Editeur :Société d'éditions Limites, 69, avenue Gambetta, F-38500 Voiron

Téléphone : (33) 09 77 31 08 64Télécopie : (33) 04 75 70 52 71

Responsable de la publication : Christian Sunt ([email protected])

Coordinateur de la rédaction : Michel Lepesant([email protected])

Comité de rédaction en cours :Pierre Alliot, Manuelle Beurdeley, Brigitte Bonnefille, Jean Bonnefille,

Thierry Brulavoine, Julien Cart, Bertrand Cassegrain,Sergio Ghirardi, Aline Herbez, Michel Lepesant, Baptiste Mylondo,Caroline Sarrion, Christian Sunt, Annie Vital, Claudio Vitari…

Ont participé à ce numéro :Rédacteurs : Pierre Alliot, Manuelle Beurdeley, Brigitte Bonnefille, JeanBonnefille, Thierry Brulavoine, Bertrand Cassegrain, Sergio Ghirardi,

Michel Lepesant, Caroline Sarrion, Annie Vital, Claudio Vitari.Correctrice : Brigitte Bonnefille. Illustrateurs : Jean Bonnefille,Vincent Bonnefille, Vincent Coudray (droits réservés), Caroline

Sarrion. Conception graphique : Jean Bonnefille.

Ce numéro 00 est imprimé par nos soins.

Site internet : http://www.limites.eu

Chroniques (6Alternatives concrètes (6

Critiquecinématographique (5

Art et création (5Critique

anti-idéologique (5

Annonces (8ReporTerre (8

Fichesargumentatives (8

Défricheurs (7Débats (7

Présentation (1>4Editorial collectif… / Pourquoi une nouvelle publication ?…

Critique anti-idéologique, espace pour une microdémocratie directe (Yellow Submarine)…

Qu'est-ce que l'acte de création ?…

Je continuerai à penser que les « images animées » ne sont pas le meilleur vecteur de la prise de conscience des citoyens…

Il est difficile, voire illusoire, dʼimaginer de quelle organisation humaine serait fait un monde « idéal »…

Capter l'essentiel, la parole juste, inattendue et la restituer, dépasser les généralités, donner à voir et à sentir…

Comme son nom lʼindique, la rubrique consiste à présenter au lecteur des débats qui ont cours au sein du « mouvement » pour la décroissance, mais pas uniquement…

La décroissance ne vient pas de nulle part, elle ne surgit pas à l'aube du XXIe siècle, toute armée comme Athéna sortit du crâne de Zeus…

Argumentez, argumentez, il en restera toujours quelque chose !…

Vous connaissez des gens peu ordinaires embringués dans des projets qui ont du sens, ce sens qui rime avec décroissance.…

Si ces rubriques vous inspirent, vos dessins les accompagneront harmonieusement.Vous lʼavez peut-être remarqué…

Soutenez-nous !Abonnez-vous à partir dunuméro Eté 2010 (5 euros).4 numéros trimestriels : enabonnement simple à16 euros ou en abonnementde soutien à partir de30 euros.

Nom…………………………………Prénom ……………………………Adresse ……………………………............................................................................................Courriel ……………………………@………………………………………Règlement à l'ordre deSociété d'éditions Limites6, rue du Mouton,F-26100 Romans-sur-Isèrecontact :[email protected]

bonnefille

Texte surligné

Limites, printemps 2010, numéro 00 1

Chroniques (6 Alternatives concrètes (6Critiquecinématographique (5Art et création (5Critique

anti-idéologique (5ReporTerre (8 Annonces (8Fiches

argumentatives (8Défricheurs (7Débats (7

Présentation (1>4

ourquoi une nouvelle publication ? Une publication est-elle jamais utile sielle ne fait que rajouter des phrases et des commentaires à ce qui existe déjàcomme discours et comme actes ? Mais, tout à l’inverse, si au milieu de nosmondes il doit s’agir de rendre toute sa place à la parole, alors n’importe

quelle publication n’est-elle pas toujours utile ?Voilà le type d’hésitation à double tranchant qui rend compte au plus près d’une « dou-ble face » de la parole : « On en a marre des beaux discours et du blabla ! Des actes ! »Certes, certes, faut-il alors se taire ? Il doit pourtant bien y avoir un écart entre le reculvolontaire de la pause et le silence imposé de la censure. Telle est la complication qu’en-tendent affronter ces cahiers francophones de l’objection de croissance. Comment ?Sans l’affaiblir, sans la cacher sous le tapis. Poursuivre l’exigence de Merleau-Ponty pouraffronter cette complication en la posant « dans les termes les plus offensants, offen-sants comme l’est la pauvreté et comme le sont tous les bons raisonnements ». Mais n’au-rait-il pas fallu distinguer entre pauvreté et misère ? Ainsi commence une discussion…Ne pas se croire l’apporte-parole d’une compréhension toute faite.Pratiquer l’inverse, s’installer dans les débats, les discussions, voire les disputes.Refuser de se croire la pensée d’un mouvement.Préférer toujours les mouvements des actes et des pensées…C’est pourquoi ces cahiers francophones de l’objection de croissance porteront une triple am-bition, une triple ouverture, un triple accueil.Ces cahiers, pour n’être ni une revue ni un journal, auront une ambition à la fois théo-rique et pratique :• moins théorique qu’une revue universitaire qui, par sa forme, peut parfois rebuter biendes partisans de la décroissance.• mais néanmoins théorique car nous devons constater, pour le regretter aussi, le manquede repères théoriques et pratiques de beaucoup d'objecteurs de croissance sincères etconvaincus : d'où des dossiers thématiques, des débats, des fiches « argumentatives »,des chroniques (comptes rendus de lecture, retours d’expérience…), des hommages aux« défricheurs » de la décroissance... sans hésiter à afficher un engagement pour la dé-croissance comme projet politique. Mais que veut dire « politique » ? Voilà encore undébat à ouvrir sans trop tarder…• plus pratique et surtout moins polémique qu’un journal d’actualités autour de la dé-croissance : proposer un espace de convergences, de confluences, de rencontres et deconfrontations sereines entre différents courants de pensée de l'écologie radicale, des

Limites

2 Limites, printemps 2010, numéro 00

socialismes... Place sera évidemment faite aux « alternatives concrètes », aux expéri-mentations sociales, écologiques et démocratiques… Pour éviter de s’enfermer dans unerhétorique autosatisfaite et incompréhensible, une place sera également réservé tant àdes expressions artistiques de la décroissance qu’à des polémiques franchement critiquesde nos critiques…Ces cahiers francophones devront ajouter aussi l’ambition de ne pas prendre l’objectionde croissance par un seul fil. Comment ne pas remarquer que nos amis québécois n’abor-dent pas la décroissance exactement par le même bout que d’autres francophones, afri-cains, suisses ou belges ? Diversité francophone, pluralité des fils ; surtout n’en tireraucun trop fort, cela ferait un nœud. Tenir compte de la diversité des approches : sim-plicité volontaire, réseaux, alternatives concrètes, contre-pouvoirs et « antipouvoir »,mouvement politique, lien avec les courants altermondialistes…Enfin, ces cahiers francophones de l’objection de croissance devront avoir une dernière am-bition, la plus difficile des trois car il va s’agir d’être cohérent sans être fermé, d’être sys-témique sans être systématique, d’être radical sans être intransigeant. C’est là qu’il nousfaudra clairement distinguer entre la décroissance comme « transition » volontaire et l’ob-jection de croissance comme cœur d’un nouveau « paradigme » en vue d’une sociétéjuste, d’une planète vivable, d’un monde décent, de territoires démocratiques… Et c’estlà que les discussions commencent vraiment…Mais alors pourquoi ce nom de « Limites » ? Eléments de réponse au prochain numéro ;puisque le premier dossier thématique sera consacré à ce que nous pouvons entendre,dire et faire avec ces « limites ». �




argumentatives (8Défricheurs (7Débats (7Présentation (1>4

Editorial collectifCet éditorial rédigé par l’ensemble du comité de rédaction actuel de Limites aété conçu pour donner une idée de ce que nous voulons que devienne cettepublication. Le principe du questionnaire collectif sera une rubrique récurrente.Les réponses seront toujours anonymes.

Question n° 1Pourquoi avez-vous décidéde participer à cettenouvelle revue ?–J'ai décidé de participer à cette revuecar je crois qu'il est important de tenterd’unir les mouvements en faveur de ladécroissance issus de différentspays, ou, plus modestement,de tenter de créer un “lien”entre eux : cette revue peutêtre ce lien.–J'ai décidé de participer àcette nouvelle revue car je pensequ’il faut ouvrir le plus de chantierspossible pour démarrer la constructiond'une société de décroissance. Ce projetm'aidera, enplus, àdéveloppermon ima-ginaire de la société de la décroissance.–Parce que j'espère que ces cahiers se-ront décisifs dans le “travail du projet”.L'objection de croissance, ce sont des al-ternatives concrètes, des expérimenta-tions, et c'est très bien ; c'est nécessairemais ce n'est pas suffisant. Il y a tout untravail de cohérence idéologique, poli-tique à effectuer ; et, pour cela, des ca-hiers me semblent nécessaires.

–Parce qu’elle me semble vouloir tra-verser un espace anti-idéologique qu’ilfaut absolument élargir. Je suisconvaincu que la théorie-pratique d’unerévolution sociale nécessaire estconsciemment ennemie de toutes idéolo-gies révolutionnaires qui prétendent la

déterminer et la guider.–Je pense que le paradigme

de la décroissance est au-jourd'hui le seul qui remetteen cause le système de mar-

ché de manière radicale. Jene peux pas me résoudre à lais-

ser une telle société du “mépris” àmes enfants. J'ai donc décidé de partici-per à ce qui me semble être un bon outilde mise en commun d'idées, afin de des-siner un projet de société humainementsoutenable.–J'ai envie departiciper à l'aventure col-lective de cette pensée en mouvementqu'est “la décroissance” .–J'ai été très emballée par l'idée d'unenouvelle revue différente de celles dis-ponibles à la vente, mais surtout par lecaractère international imaginé par sesfondateurs. Réunir les idées émergeant

de tous les pays francophones est trèsconstructif !–Parce que l'essentiel, c'est de participer,mais aussi parce que j'aime bien les genset les idées qui la fondent.–L’envie de se donner des repères, théo-riques et pratiques, pour soutenir la ré-sistance face à une “société en étatd’ébriété” (en référence à la formule em-ployée par Teddy Goldsmith).

Question n° 2Qu'est-ce que cette nouvellerevue, selon vous, peutapporter dans le champmédiatique aujourd'hui ?–Larevuepeutapporteruneautre visionde la décroissance, pluraliste, critiquemais ouverte. Elle peut donner une voixà ceux qui ne s’attachent pas à tout prix

se donner desrepères, théoriqueset pratiques, pour

soutenir la résistanceface à une “sociétéen état dʼébriété”


à certains dogmes qui ne sont déjà plusremis enquestiondans certains “milieux”ou journaux de la décroissance.–Je pense que cette revue offre un nou-vel espace au débat d'idées sur la sociétéde la décroissance où on pourra confron-ter différents points de vue pour lesenrichir mutuellement et renfor-cer ainsi la fondation de cettenouvelle société à construire.–Dans le champ média-tique en général, à faireavancer les idées de la dé-croissance. C'est un travaild'escargot. Mais surtout, dans lepetit champ médiatique de la décrois-sance, il existe déjà un journal et unerevue dont je ne manquerais pour rienau monde la lecture et l'étude. Or, en-tre ce journal et cette revue, il me sem-ble qu'il y a encore une belle place pourdes cahiers ; ouverture à un plus grandnombre : autour de l'objection de crois-sance, avec précision, mais sans abusd'expertise.–L’ouverture d’un espace de non-condi-tionnement et d’approfondissement oùla conscience subjective commence, entoute modestie mais sans confusion-nisme, à réinventer un projet collectifde bonheur alternatif au capitalisme etau totalitarisme de la marchandise quecelui-ci a généré.

Il me semble que cette revue peut parti-ciper à la formalisation de ce que pour-rait être une société de décroissance.Au-delà du slogan, un travail de fond

sur les valeurs d'une telle société me pa-raît être nécessaire sans être ni trop uni-versitaire, ni trop exemplaire, ni tropsatyrique.– La revue pourra apporter à ses lec-teurs unpoint de vue plus large que celui

d'une revuenationale car elle contien-dra des idées venant d'horizonsplus variés.–Dans le chant média-tique, nous serons peu au-dibles, mais l'important,

c'est que notre contre-chant existe.

– Participer à l'essentiel : exister.

Question n° 3Comment voyez-vousl'avenir de cette nouvellerevue ?–Radieux je l’espère, capable d’être cetrait d’union entre les objecteurs decroissance de la francophonie, voire uneréférence en termes de réflexion liée à ladécroissance.–Jepense que le début seradifficilemaisque bientôt nous aurons des éditions endifférentes langues.–Depuis l'école primaire, j'ai toujoursappris en écrivant sur des cahiers.Et j'ai gardé beaucoup de ces cahiers.Voilà donc l'avenir que je souhaiteà nos cahiers : les garder, les re-lire, les mettre en perspective, fairecollection...–Conséquente à ce que nous sauronsen faire dans le présent.

Je vois cette revue comme un labora-toire de recherches transversal àdifférents courants d'idées qui remet-tent en cause la religion de la crois-sance. Un lieu d'échanges et de partageentre francophones ayant l'ouvertureglobale nécessaire pour que le local nese réduise pas au “bocal”.–Décroissant...– Je pense qu'il faut prendre le temps deconstruire des bases solides et d'avoir debons piliers dans chaque pays partici-pant avant de lancer les premiers nu-méros. Ensuite, les lecteurs devraientbeaucoupapprécier la formule que nouspréparons !–Celles et ceux qui sont aveuglé(e)s parla croissance l'ignoreront. Heureuse-ment, elle aidera certains malvoyants àrecouvrer la vue (de l'esprit) et la vie(de l'esprit).–Temporaire, transitoire… �

confronterdifférents pointsde vue pour les

enrichir mutuellementet renforcer ainsi lafondation de cettenouvelle société à

construire



anti-idéologique (5ReporTerre! (8 Annonces (8Fiches

argumentatives (8Defricheurs (7Débats (7Presentation (1>4

CritiquecinématographiqueJe continuerai à penser que les« images animées » ne sont pasle meilleur vecteur de la prise deconscience des citoyens.Ce n'est pas un hasard si on assisteaujourd'hui à la distributionexponentielle de films « écolos »,« de fin du monde »,« militants », etc, de la plus grandedistribution au plus petit courtmétrage en ligne, nous avons unchoix énorme de possibilités de nousgaver d'images et d'informations.Le militant « moderne » quicherche, souvent désespérément, àtoucher le citoyen lambdacommence par organiser uneprojection, filme sa petite action derue et se dit que le citoyen enquestion, qui est spectateur quasipar essence (même s'il n'a pas latélé), va sûrement comprendre,croire ce qu'on lui dit parce qu'il le« verra ».C'est pour cela que je me proposede faire un peu le tri afin de guidernos lecteurs tout en gardant unpoint de vue « critiquecinématographique ». Car il mesemble qu'on oublie facilement,avec les films, qu'il s'agit de« créations », même modestes, et

non pas seulementd'information.La rubrique pourras'organiser autour deplusieurs catégoriesévolutives comme lesfilms de grandedistribution (diffusésen salle ou disponiblessous forme de DVD)— nous commenceronsavec La stratégie du

choc — ou les films visibles surInternet (libres de droit). �

Art et création

Qu'est-ce que l'acte de création ? Cette ques-tion reste ouverte. Et je ne manquerai pas dela poser aux artistes professionnels ou amateurs. Il serait bon, d'ailleurs, d'oublier cette dis-tinction car ceux qui refusent la société de consommation se trouvent en position de créa-tion permanente. Comment ne pas oublier l'art dans la vie ?Nous sommes dans l'expérimentation créative dès que nous surmontons, dépassons– allez ! transcendons – la privation d'objets manufacturés.Les artistes de la récup sont au premier plan.Mais bien d'autres inventeurs de tous lesjours viendront témoigner.Un éclairage sera donné aux objets et actions uniques et gratuits. Car c'est bien l'uniquequi nous fait retourner à l'humain et quitter l'homogénéisation forcée.A bientôt, donc ! « C'est nouveau, c'est unique, et vous ne le verrez pas à la télé ! ». �

Critique anti-idéologique,espace pour unemicrodémocratie directe

Yellow SubmarineDécroissance, croissance, critique so-ciale, politique, radicalité, extrémisme,révolution, réformisme, utopie, récupé-ration, nihilisme, idiotie, clairvoyance,paranoïa, narcissisme. Il ne faut pas detout pour faire un monde… nouveau.Dans cette rubrique, toutes (ou presque)les hypothèses et les affirmations serontprises au sérieux, même celles qui nousdonnent des larmes aux yeux, que ce soitpour les rires ou pour les pleurs.Sans tabous idéologiques, on va chercherà y voir plus clair sur les banalités plus oumoins de base, les lieux communs, les dis-tinguos et les vraies critiques radicales quiincitent au dépassement des LIMITES parl’affinement de la conscience.Amis, ennemis et gens de passage,dites-nous tout le mal ou le bien quevous pensez autour des thèmes que

nous proposons ou que vous voulezproposer !Tout en préservant notre autonomie etnotre droit à une distance critique réci-proque, on cherchera à ouvrir un débatpour rendre la honte plus honteuse et lavérité la plus vraie possible, dans lesLIMITES de nos capacités et de notrelucidité.La rédaction, qui se veut elle-même ex-pression d’approches différentes et au-tonomes, demande donc aux lecteursd’ouvrir la polémique en disant tout hautce qui souvent est mijoté tout bas dans lesgeôles de l’aliénation quotidienne et de sacritique… critique. Vous, lecteurs, contri-buerez ainsi à déterminer en partie lesthèmes de notre réflexion et quelques-unsde ses développements.A nous d’y répondre sans nous embar-rasser de manières de salon mais dans lerespect des différences, soit par un texteapprouvé collectivement en cas deconsensus, soit par la nuance de nos pro-pres diversités, dans une dialectique quis’enrichit de la contradiction. �

©Le

torc

hon

libér

é,ak

rea.

free.

fr(D

R)

©Re

nega

dePi

cture

s(DR

)




argumentatives (8Défricheurs (7Débats (7Presentation (1>4

En ce sens, des pratiques concrètes qui se dé-roulent sous nos yeux, en ce qu’elles peu-vent recéler de dynamiques nouvelles et parfoisexemplaires, nous montrent des chemins versd’autres mondes possibles en commençantdonc par les créer « ici etmaintenant ».Pratiques de résistance,pratiques de constructiond'espaces alternatifs aucapitalisme, qu’elles soientde création, de produc-tion ou de consommation,qu’elles s’expérimentent au travers de nou-velles formes de propriété, d’habitation,d’éducation, de partage, d’organisation ou dedémocratie, c'est ce que nous appelons les al-ternatives concrètes...Alternatives parce qu'elles dessinent, souvent àpetite échelle, les contours de nouveaux modesde vie comme une esquisse ; concrètes parce qu'ils'agit d'actions et de pratiques, le plus souventcollectives, qui provoquent des changements,partiels certes, mais bien réels.Les exemples fourmillent depuis cent cin-quante ans, du développement des sociétés desolidarité, des mutuelles et des coopératives dèsla fin du XIXe siècle à la mise en œuvre contem-poraine de monnaies locales, tant en Europequ’en Amérique du Sud.

Cette rubrique ne veut niconstituer un bel inventaireexhaustif des expériencesalternatives, ni les insti-tuer en modèles. Elémentparmi d’autres dans lamultiplicité, notre réflexiontendra à les accompagnerd’un même pas, dans un dialogue critiquepermanent.Ainsi nous ne ferons pas l’économie dequestionnements quant à leur « pertinence »dans un champ « politique et sociétal » pluslarge dépassant l’expérimentation locale ouindividuelle.Maintenir un esprit critique sans conces-sion, tant vis-à-vis de leurs effets concretsque des valeurs portées, sous-tendueset révélées.Convenir des compromis contraints que né-cessite l’existence de pratiques alternativesdans un environnement social et institu-tionnel néolibéral, sans pour autant l’acceptercomme inéluctable.Eviter la tentation de modéliser, d’organiser,de fédérer à tout prix, au risque d’« institu-tionnaliser » ces expérimentations, de lescontraindre, de les étouffer.Chercher à faire sens, trouver des corres-pondances et des enrichissements mutuels,préserver le dynamisme, la spontanéité et lesquestionnements.Rendre compte objectivement, laisser vivre,tout en cherchant à révéler les sens politiques,

symboliques et actifsdes expérimentationsalternatives.Trouver relais, se fairerelais, témoin bienveil-lant et observateur cri-tique. Telle sera notreambition… �

Chroniques

L'idée : vous assistez à uneconférence, à un débat, àun atelier..., vous participezà une manifestation, à uneaction de désobéissance oude solidarité, écoutez uneémission de radio,découvrez un article dans unmagazine, lisez ou relisez unlivre..., vous vous trouvezdans une dispositionparticulière de réceptivité etbrûlez de partager ce quivous a éclairé,enthousiasmé, attristé, enun mot, touché.Vous avez pris quelquesnotes, ébauché un croquis,et souhaitez librement enrendre compte ou, si vouspréférez, transmettre,donner à sentir, àcomprendre afin de nousfaire avancer collectivement.Capter l'essentiel, la parolejuste, inattendue et larestituer, dépasser lesgénéralités, donner à voiret à sentir, illustrer autantque possible, le tout sanscomplexes vis-à-vis d'unbagage intellectuel etculturel ultraléger,scintillant, débordant ouignoré, d'une penséesobre, synthétique,poétique...Peu importe pourvu qu'il yait l'envie de partager cequ'il vous a été donné devivre, à votre guise, en yapportant simplementsoin et attention, commevous aimeriez le recevoirvous-même. �

Alternatives concrètes

Si nous savons déjà de quelmonde nous ne voulons plus,il est difficile, voire illusoire,d’imaginer de quelleorganisation humaine seraitfait un monde « idéal », ouquelle serait la forme exacted’un éventuel bonheur à venir.

©ww

w.leb

atte

men

tdail

es.o

rg(D

R)





© Philippe Coudray (DR)

Comme son nom l’indique, la rubrique consiste àprésenter au lecteur des débats qui ont cours au sein du« mouvement » pour la décroissance, mais pasuniquement. En effet, certains sujets qui ne sont pasdirectement liés à la décroissance peuvent malgré toutêtre intéressants pour le lecteur curieux.Dans cette rubrique, il sera débattu :• De termes ou de concepts théoriques.Exemples : individualisme/égoïsme, usage/mésusage,décroissance/objection de croissance/après-dévelop-pement, sobriété, frugalité...• De questions ou d’approches philosophiquesparticulières.Exemples : écologie profonde, écologie sociale,antispécisme, violence/non-violence… « La plantea-t-elle une valeur intrinsèque ? », « Décroître :une question de justice sociale ou de vision personnellede ce qu’est une vie bonne ? »…

• De questions plus « pratiques », ayant trait aussi bien àla forme d’action militante qu’à l’organisation sociale quel’on préconise. Exemples : les objecteurs de croissancedoivent-ils s’engager en politique ? Quelle formede politique ? Elections ? Politique non conventionnelle ?Devons-nous compter uniquement sur les expériencescommunautaires ou le changement individuel (simplicitévolontaire) ? Sommes-nous pour une gestion planifiée oudécentralisée des ressources ? Pour l’autogestion... ?Les articles seront écrits soit par le responsablede rubrique, qui présentera sous leur meilleur jour lesdifférentes théories qui s’affrontent et qui prendra encompte les arguments et contre-arguments les plus fortsen faveur ou en défaveur de la thèsedéfendue/combattue, soit par un « invité »particulièrement compétent concernant la questiontraitée, soit, enfin, en demandant à deux personnesd’écrire chacune un article dans le style :l’un « pour », l’autre « contre », avec argumentaire. �

La décroissance ne vient pas de nulle part,elle ne surgit pas à l'aube du XXIe siècletoute armée comme Athéna sortit du crânede Zeus. Aussi nous a-t-il paru intéressantd'évoquer dans cette rubriqueun certain nombre de penseursqui nous semblent tracer le che-min de la décroissance ; des« pionniers de la décroissance »,au sens de ceux qui préparent laroute à d'autres. Certainement.Mais surtout des défricheurs dela décroissance.Nous voulons que cette ru-brique soit la plus ouverte pos-sible. Surtout ne pas se contenterd'évoquer les auteurs « classiquement »cités comme les instigateurs de ce nou-veau paradigme ni se limiter au motlui-même : savoir qui le premier, de JacquesAttali ou de Nicolas Georgescu-Roegen, a uti-lisé ce mot n'est pas notre propos. Il noussemble plus pertinent d'aller à la rencontre

de tous ceux qui ont réfléchi aux limites, àl'avoir, au sens de la vie, au toujours plus, à laplace de l'économie dans nos vies : deThomas Paine à Karl Polanyi.

Cette démarche devrait aussi nouspermettre de clarifier ce qu'est et n'estpas la décroissance, de tracer lescontours de ce à quoi pourrait ressem-bler une « société de décroissance ».D'explorer en quoi cette sociétépourrait être volontairement etjoyeusement sobre avec Epicure,décente avec George Orwell… Deréfléchir à quelle autonomie nousvoulons prétendre avec Ivan Illich

et Cornélius Castoriadis.De penser sans technophobie àl'implication de la technique dans nosmodes de vie et de pensée avecGünther Anders et Jacques Ellul, maisaussi en s'intéressant au mouvementdes luddites et en relisant les socialistesutopiques.

D'aborder aussi la question centrale dupouvoir avec Pierre Clastres, TakisFotopoulos ou John Holloway.De repenser la place du travail et la productionde socialités alternatives avecAndréGorz.Deréfléchir, à partir du travail de MarcelMauss et des « anti-utilitaristes », à la placedu don dans nos échanges.Et, pourquoi pas, d’aller reprendre laquestion de la morale, occultée aujourd'huiet pourtant posée par des notions que nousutilisons couramment comme le « mésusage »où « il y a des choses qui ne se font pas ».Cette approche ouverte des « précurseurs »pourrait aussi être un pas vers tous ceuxqui ne se reconnaissent pas dans ladécroissance, que le terme rebute mêmeparfois, et qui pourtant partagent denombreuses valeurs avec nous. Ce peutêtre une manière d'ouvrir largementla discussion sur un nouvel imaginaireinstituant. �

Défricheurs

Débats

©Ed

itions

Textu

els(D

R)




Fiches argumentatives

Argumentez, argumentez, il en resteratoujours quelque chose ! Nousproposerons aux lecteurs des fichesdétachables, assez courtes(2 pages), qui contiendront desinformations pratiques et techniquespermettant de clarifier un certainnombre de notions utiliséescouramment lors de discussionsabordant une société alternative.Elles expliciteront ce qu'est et n'estpas la notion évoquée. Des mises enapplication et des manièresdifférentes d'aborder ou decomprendre le concept serontégalement exposées succinctement.

© http://www.cittaslow.net/

Propositions pour de prochainesfiches argumentatives :empreinte écologique,revenu d'existence/dotationinconditionnelle d'autonomie (DIA),revenu maximal, gratuité, monnaieslocales et complémentaires,usage/mésusage, droit depropriété/possession, coopératives,souveraineté alimentaire, Cittaslow,taxe carbone, PIB, biens communs,impôts, scénario négaWatt, droitssociaux... �

ReporTerre

Vous connaissez des gens peu ordinaires embringuésdans des projets qui ont du sens, ce sens qui rime avecdécroissance.

C'est à deux pas de chez vous, en Afrique, à une journéede vélo, en Amérique, à trois jours en bateau à voile, enOcéanie. Quel que soit le continent, prenez le temps defaire un tour de cette humanité que nous ne voyons pas, ousi peu, dans les médias.

Prenez le temps de faire le ou la reporTerre. Observez, ren-contrez, recueillez, écrivez ce que vous ressentez, ce quevous pensez lorsque vous allez à la rencontre de ceshommes et de ces femmes dont lesexpériences alternatives méritentnotre attention.

Nous avons soif d'altérité, de diver-sité. Nourrissez notre curiositéde lectrice et de lecteur.Invitez-nous au voyagedans vos plus chèrescontrées. Laissez-nous letemps d'imaginer, de désirer.

Offrez-nous votre regardsur ces autres mondespossibles qui sont déjà ici. �

Si ces rubriques vousinspirent, vos dessins les

accompagnerontharmonieusement.Vous l’avez peut-être remarqué, nous sommesparticulièrement friandsd’escargots.

Avi

sau

xill

us

trateur(tr

ice)s

Pour lesmodalités, contactez-nous(voir au dos de cette publication).


A propos de tortillons, nousrecherchons aussi un(e)wweebbmmeessttrree…

© Vi

ncen

t Bon

nefill

e,

dem

ain-c

omm

e-jam

ais.to

ile-lib

re.o

rg/

Barrer

Texte de remplacement

voir page B.

bonnefille

Note

Marked définie par bonnefille

bonnefille

Note

Marked définie par bonnefille

http://demain-comme-jamais.toile-libre.org/

http://www.limites.eu/

Documents

Limites 00