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H~srory of European Ideas, Vol. 7, No. 6, pp. 591-595, 1986 Printed in Great Bnta~n. 0191-6599/86 $3.00+0.00 Pergamon Journals Ltd. L’IMMATkRIALISME EST-IL RhFUTABLE? FRANCOIS TRICAUD* Les rCflexions qui suivent concernent l’immat~rialisme des Principles et des Three Dialogues (je m’attacherai m&me plus particulitrement 8 ce dernier ouvrage, afin de p&server l’homog&ntitt des r%rences). Cette doctrine, qui est la production la plus connue du gCnie de Berkeley, passe gtnCralement pour fascinante, incroyable, et irrkfutable: et de fait, on voit ma1 A premi&re vue comment cette ntgation de la mat&e pourrait &tre rCfutCe, dts lors qu’elle explique A sa faGon l’ensemble des exptriences sensibles qui nous paraissent attester l’existence de la substance matirielle. Pourtant, je voudrais essayer de montrer que ce systkme fascinant et incroyable est rtfutable. Ou du moins, j’espbre prouver que la dtfinition de la r&alit& corporelle par la formule esse est percipi’ s’expose B de graves objections. Dans ce bref expost, je ne les exposerai pas toutes. Je voudrais surtout faire voir combien il est difficile de faire co’incider les limites du monde mattriel avec celles du monde perGu. Certes, Berkeley n’a pas complttement ignort cette difficult& et dans une premiere partie je me propose d’examiner les diffirents moyens dont il use pour rtsoudre le probl’eme que lui pose son propre paradoxe: moyens B mon avis peu convaincants, sans doute pourtant logiquement viables. Mais dans ma deux5me partie, j’essaierai de montrer qu’il existe des rCalitCs corporelles non perGues dont l’immat&rialisme est structurellement incapable de rendre compte, et qui constituent, pour cette belle construction, l’tcueil fatal. 11 est Cvident qu’un monde corporel qui se rtduirait aux donnCes de mes perceptions prksentes et pass&es serait bien exigu. 11 est non moins tvident que Berkeley, comme je viens de le rappeler, le sait, et qu’il s’efforce d’annexer au monde perGu un certain nombre de reprCsentations qui fonctionneront, dans son systkme, comme des quasi-percepts. Cette intvitable dilatation du monde per$u s’effectue selon plusieurs prockdures, que je vais tenter d’tnum6.rer. 1. Berkeley explique parfois que ce qui est simplement concu par l’imagination n’en est pas moins une ‘sensible idea’: As I was thinking of a tree in a solitary place, where no one was present to see it, methought that was to conceive a tree as existing unperceived or unthought of, not considering that I myself conceived it all the while. (p. 200)2 Bien entendu, ce caractkre d’&tre concevable n’est pas suffisant pour ajouter l’image en question A ma reprksentation du monde. 11 faut aussi que sa conception soit justifike par une infkrence correcte. Mais si tel est le cas, le *Facultt de philosophie, Universitt Lyon-III, 69239 Lyon, France. 591

L'immatérialisme est-il réfutable?

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H~srory of European Ideas, Vol. 7, No. 6, pp. 591-595, 1986 Printed in Great Bnta~n.

0191-6599/86 $3.00+0.00

Pergamon Journals Ltd.

L’IMMATkRIALISME EST-IL RhFUTABLE?

FRANCOIS TRICAUD*

Les rCflexions qui suivent concernent l’immat~rialisme des Principles et des Three Dialogues (je m’attacherai m&me plus particulitrement 8 ce dernier ouvrage, afin de p&server l’homog&ntitt des r%rences). Cette doctrine, qui est la production la plus connue du gCnie de Berkeley, passe gtnCralement pour fascinante, incroyable, et irrkfutable: et de fait, on voit ma1 A premi&re vue comment cette ntgation de la mat&e pourrait &tre rCfutCe, dts lors qu’elle explique A sa faGon l’ensemble des exptriences sensibles qui nous paraissent attester l’existence de la substance matirielle. Pourtant, je voudrais essayer de montrer que ce systkme fascinant et incroyable est rtfutable. Ou du moins, j’espbre prouver que la dtfinition de la r&alit& corporelle par la formule esse est percipi’ s’expose B de graves objections.

Dans ce bref expost, je ne les exposerai pas toutes. Je voudrais surtout faire voir combien il est difficile de faire co’incider les limites du monde mattriel avec

celles du monde perGu. Certes, Berkeley n’a pas complttement ignort cette difficult& et dans une premiere partie je me propose d’examiner les diffirents moyens dont il use pour rtsoudre le probl’eme que lui pose son propre paradoxe: moyens B mon avis peu convaincants, sans doute pourtant logiquement viables. Mais dans ma deux5me partie, j’essaierai de montrer qu’il existe des rCalitCs corporelles non perGues dont l’immat&rialisme est structurellement incapable de rendre compte, et qui constituent, pour cette belle construction, l’tcueil fatal.

11 est Cvident qu’un monde corporel qui se rtduirait aux donnCes de mes perceptions prksentes et pass&es serait bien exigu. 11 est non moins tvident que Berkeley, comme je viens de le rappeler, le sait, et qu’il s’efforce d’annexer au monde perGu un certain nombre de reprCsentations qui fonctionneront, dans son systkme, comme des quasi-percepts. Cette intvitable dilatation du monde per$u s’effectue selon plusieurs prockdures, que je vais tenter d’tnum6.rer.

1. Berkeley explique parfois que ce qui est simplement concu par l’imagination n’en est pas moins une ‘sensible idea’:

As I was thinking of a tree in a solitary place, where no one was present to see it, methought that was to conceive a tree as existing unperceived or unthought of, not considering that I myself conceived it all the while. (p. 200)2

Bien entendu, ce caractkre d’&tre concevable n’est pas suffisant pour ajouter l’image en question A ma reprksentation du monde. 11 faut aussi que sa conception soit justifike par une infkrence correcte. Mais si tel est le cas, le

*Facultt de philosophie, Universitt Lyon-III, 69239 Lyon, France.

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conceptum ainsi obtenu3 accroit le nombre des chases sensibles dont je peux affirmer l’existence. 11 faut done completer la formule esse est percipi en lui ajoutant vel recte concipi.

2. Parmi ces inferences litgitimes, on doit faire une place particulitre a celles que j’effectue lorsque des hommes dignes de confiance me rapportent leurs perceptions presentes ou pas&es. Berkeley, me semble-t-il, n’incline jamais vers le solipsisme, et sans doute conceit-il la dtcouverte du monde sensible comme une entreprise collective de l’humanitt. Le monde materiel se composerait alors de la totaliti: des chases percues par la totalite des consciences-du moins, de celles entre lesquelles existe une certaine communication culturelle: esse est vel percipi vel recte concipi, sive a me sive a sociis meis.

3. On peut aussi, je pense, enrichir le monde des percepts effectifs et des concepta correctement inferits en lui adjoignant I’ensemble des percepts simplement possibles. Ce cas deborde celui du conceptum, parce qu’il existe certainement des percepts possibles, que j’experimenterai peut-Ctre demain, mais qu’aujourd’hui je ne concois aucunement. Ntanmoins, cette manitre de donner a l’immaterialiste un monde aussi vaste que celui du ‘materialiste’ n’est pas immediate: elle fait intervenir Dieu. En effet, le lieu des percepts possibles, qui ne sont ni actuellement don& ni m2me simplement concus, c’est l’entendement divin, d’oti ils seront envoy&s a tel ou tel homme, d&s que telle et telle conditions seront satisfaites. Vest ainsi qu’il faut comprendre le passage, Ctrange a premiere vue, ou Philonous parle des parties de l’univers qui ne sont meme pas

imaginables:

neither sense nor imagination are big enough to comprehend the boundless extent with all its glittering furniture. Though the labouring mind exert and strain each power to its utmost reach, there still stands out ungrasped a surplusage immeasurable. (p. 211)

On peut etre tent6 de se demander quel droit a l’existence peut invoquer ce ‘surplusage immeasurable’ dans une theorie oti esse estpercipi. Mais l’explication est donnte deux pages plus loin, dans la formule qui donne la demonstration de l’existence de Dieu: ‘sensible things do really exist: and, ifthey really exist, they are necessarily perceived by an infinite mind’ (p. 212).

Bref, dans une multitude de cas, esse es? percipi a Deo. C’est la le statut du possible: tout percept possible pour moi doit d’abord &tre un percept actuelpour Dieu.

4. Cela etant, un sort particulier doit &tre fait a une certaine categoric de percepts possibles, qui sont en vtrite possibles in abstracto, mais non in concrete. Ce B quoi je fais allusion ici, c’est la man&e dont Philonous s’efforce de determiner le statut de l’univers aux premiers jours de la creation, avant l’apparition de l’homme (et sans doute aussi avant celle des animaux). 11 commence par presenter ces objets nouvellement cries comme des percepts possibles pour lui:

Why, I imagine that if I had been present at the Creation, I should haveseen things produced into being; that is, become perceptible, in the order described by the sacred historian. (p. 251)

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Je suppose que cette possibilitt pour moi decoule de l’existence actuelle en Dieu des percepts consider&s, conformement au raisonnement qui vient d’&tre rappel6

(they are necessarily perceived by an infinite mind). Mais une page plus loin, sensible peut-2tre a la difficult6 d’imaginer un homme contemplant le monde d’avant l’homme, Berkeley propose un autre argument: pourquoi n’y aurait-il pas eu, avant les hommes, d’autres sujets percevants: ‘created beings might begin to exist in the mind of other created intelligences, beside men’(p. 252). Ici, esse est percipi ab angelis.

En somme, pour resumer ce qui predde, esse est velpercipi vel recte con+, sive a me sive a sociis meis, aut percipi sive a Deo sive ab angelis. Ce bref expose n’est pas le lieu approprie pour un examen critique de la doctrine, mais on admettra sans doute que la formule a laquelle nous aboutissons est de nature a soulever quelque insatisfaction intellectuelle, en raison du caracttre disparate des situations dont I’tnumeration sert a definir l’objet sensible.

La difficult6 vient, je pense, de ce que le phtnomenisme de Berkeley oscille entre deux extr&mes. D’un cot& une parfaite tidelit& au principe esseestpercipi le conduirait vers des paradoxes solipsistes ou sceptiques pour lesquels il n’eprouve aucun penchant: il veut seulement affranchir la culture moderne du concept due

ma&e; il propose done de le remplacer par celui de sensible ideas; mais il veut un monde d’idees sensibles qui rende exactement les m^emes services, si je peux m’exprimer ainsi, que le monde materiel. Or, pour ce faire, il est oblige d’elargir, littttralement a l’infini, la notion d’idee sensible: il existe de celles-ci une quantite illimitte, depassant toute imagination, dans l’entendement divin. Ainsi est assure d’un statut ontologique solide le monde des chases non percues par l’homme. Et pourtant cela ne sufftt pas, puisqu’il faut, pour expliquer la Genese, recourir a une troisieme espece d’esprits, distincts de Dieu comme des hommes. Tout cela fait penser aux epicycles que les ptolemeens ajoutaient a leur systeme geocentrique au fur et a mesure que celui-ci avait plus de ma1 a rendre compte des phenomenes connus. Le jour ou les tpicycles ont et& trop nombreux, on a dQ chercher autre chose. En vtriti, je crois que l’immaterialisme a besoin, pour conserver un monde sensible de quelque ampleur et de quelque consistance, de beaucoup d’tpicycles.

Je voudrais maintenant considtrer une autre r&alit6 corporelle non percue: non pas de celles que l’immaterialisme assimile tant bien que ma1 au monde des percepts strict0 sensu, mais d’une esptce telle, au contraire, qu’on ne voit pas comment il pourrait lui faire une place. Je veux ici parler du corps humain lui- m^eme, et plus precisement des parties de ce corps qui interviennent dans l’acte mkme de percevoir.

Que ces organes soient, en tant qu’organes actuellement percevants, des chases non percues, cela n’apparait peut-etre pas au premier abord: les yeux et les oreilles sont partiellement visibles et tangibles; et tout le monde peut lire dans les livres d’anatomie la description des terminaisons nerveuses sensibles, des nerfs affirents, des centres nerveux correspondant a chaque type de sensation-cette description itant elle-mime le fruit d’une multitude de sensations. 11 pa&t done bien arbitraire de mettre l’appareil nerveux de la perception au nombre des chases non percues.

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Pourtant, il en est bien ainsi. En effet, la perception d’un organe percevant constitue celui-ci en objet, mais elle suppose au m2me moment des organes percevants d’un ‘degrt’ superieur (par exemple, l’oeil de l’ophtalmologiste), qui au mime moment fonctionnent du c&k dusujet, sans 2tre objectives. Assurement, l’oeil de l’ophtalmologiste peut 2tre a son tour observe et ainsi de suite4. Mais peu importe, puisque la prtsente description implique toujours un niveau ultime (fut- il provisoirement ultime), qui n’est pas lui-meme l’objet, mais l’instrument actifet invisible de la perception.

Ce qu’enseignent ces rtflexions, c’est que le monde du percu ne peut pas se fermer sur lui-mime: toujours il reste ouvert sur du non-percu(organique) qui est sa condition de possibilite. On pourrait sans doute, comme symbole de cette importante v&rite, tvoquer le passage oti Merleau-Ponty rappelle que ‘ma t&e n’a pas de place dans mon champ visuel: celui-ci a ‘un trou’ a l’endroit de ma tete5. Ce ‘trou’, c’est le lieu de la non-fermeture du percu, de son ouverture inevitable vers une realite partiellement corporelle qui lui Cchappe ntcessai- rement. Sans vouloir serrer l’analogie de trop p&s, je me risquerai a appeler ce principe de non-fermeture le ‘theortme de Godel de la phenomtnologie de la perception’.

Je reviens maintenant vers Berkeley, arm& de ce principe de non-fermeture. Et je demande quelle-place l’immaterialisme peut accorder au corps percevant non percu. Bien entendu, le syst’eme ne nie aucunement l’existence du corps percevant: on sait que Berkeley a examine de pres les conditions organiques de la vision; et de toute facon, son systeme se doit a lui-m&me d’integrer sans reste, dans sa description du monde pemu, toutes les lois de la nature empiriquement connues-y compris celles qui subordonnent l’apparition des percepts a la mise en oeuvre d’organes corporels specialises. Mais on voit bien que ce qui peut ttre admis par cette voie, c’est l’organe percu, devenu visible, et non pas l’organe consider6 dans l’acte de percevoir, au moment oti il est en train de donner un objet a la conscience. Celui-ci sera necessairement ‘oublit’.

On pourrait illustrer cet ‘oubli’ par un apologue un peu absurde. Imaginons un photographe passionnt de son art-a la folie: rien n’existe plus pour lui que ce qu’il a photographit. Et le voici qui proclame: ttre, c’est &tre photograph%! A cela, on pourra toujours rtpondre: mlme si cette formule convient a beaucoup de chases, elle ne convient pas, en tout cas, a votre appareil considtre au moment oti il prenait ces cliches. En termes non mttaphoriques, ce discours signife que le monde des percepts nous renvoie necessairement a une region et a un moment de l’^etre (corporel) dont on ne peut plus dire: esse est percipi. La formule esse est percipere conviendrait mieux, mais Berkeley la reserve aux seuls esprits. On ne saurait concevoir qu’il l’applique a quelque chose de corporel. Bref, le systeme presuppose quelque chose qu’il exclut absolument. L’immattrialisme a tchoue.

Je crois que cet tchec n’est pas surprenant: tout l’immaterialisme est issu d’une rtflexion originale sur l’objet percu present distinct de mon corps. Sur ce terrain, il est sans doute irrefutable, s’il est vrai que ‘material things must be definable in terms of sense contents’6. On ne se heurtera done a aucune contradiction en rtduisant cet objet a une collection de percepts. 11 est deja plus difficile, dans ce systeme de decrire de facon satisfaisante mon corps, en general: le probleme n’est pas insoluble, mais les solutions commenceront deja a sentir l’artifice. Mais quand on passe du corps propre en general au corps propre

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percevant, il me semble qu’il n’y a plus de solution possible: l’analyse purement phtnomeniste de la perception ne peut pas prendre en compte des conditions corporelles, mais transphttnomenales, de cette perception.

En terminant, j’aimerais rappeler la phrase par laquelle s’ouvre L’Etre et le neant: ‘La pensee moderne a rtalise un progres considerable en reduisant l’existant a la serie des apparitions qui le manifestent.” En ecrivant cela, Sartre ne pensait pas specialement a Berkeley, mais il demeure que celui-ci a pousse aussi loin que possible la tentative de reduire l’objet materiel a la serie des apparitions qui le manifestent. J’ai expliqut pourquoi je pense que l’effort de Berkeley, loin de constituer pour la pens&e moderne un ‘progres considerable’, a echoue. Mais il fallait sans doute, pour nous aider a penser ces difticiles problemes, que quelqu’un o&t cette gageure. Nous devons, je crois, 2tre reconnaissant a Berkeley de I’intrtpiditt avec laquelle il a assume ce risque jusqu’au bout.

Universite Lyon-III, France Francois Tricaud

NOTES

1. Certes, la formule esse est percipi n’est pas litteralement dans les Three Dialogues. Mais l’idite y est: ‘those immediate objects of perception, which according to you, are only appearances of things, I take to be the real things themselves’(p. 244 de l’tdition mentionnee ci-aprts).

2. A part le fameux esse estpercipi, toutes les citations de Berkeley qu’on trouvera dans cet article sont empruntees au texte des Three Dialogues between Hylas andPhilonous tel qu’il figure dans The Works of George Berkeley Bishop of Cloyne, ed. A.A. Lute and T.E. Jessop (Nelson, first publ. 1949), Vol. II.

3. J’tvite concept ou conceptus parce que ces mots ont une connotation trop intellectuelle.

4. Pratiquement, l’observation d’un oeil observant risque d’itre soit difficile, soit superficielle. Mais seule m’interesse ici la possibilitl: theorique.

5. Je pense avoir trouvi: cette expression dans la Phtnomtnologie de la Perception (N.R.F., 1945). Mais je n’ai pas rtussi, en redigeant cette communication, & retrouver la reference.

6. Ce serait la principale dtcouverte de Berkeley, d’apr’es un propos d’A.J. Ayer rapport& par G. Brykman dans ‘Microscopes and philosophical method in Berkeley’, Berkeley. Critical and Interpretative Essays, ed. C. Turbayne. (Minneapolis: University of Minnesota Press, 1982), p. 69.

7. N.R.F., 1943,~. 11.