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Université PARIS VII JUSSIEU Département ENVIRONNEMENT 2, Place JUSSIEU 75006 PARIS ORSTOM Centre de NOUMEA B.P.A5 NOUMEA NOUVELLE-CALEDONIE L'IMPACT DES CRUES CYCLONIQUES SUR LES BASSES-VALLEES DE LA POUEMBOUT ET DE LA THIO Vue aérienne de la basse-vallée de la Thio Sophie CLAIR Rapport de stage de fin de maîtrise Sciences et Techniques "Protection de l'Environnement: Gestion des milieux physiques (Air, Eaux, Sols) A VRll..--JUILLET 1992

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Université PARIS VII JUSSIEUDépartement ENVIRONNEMENT2, Place JUSSIEU75006 PARIS

ORSTOMCentre de NOUMEA

B.P.A5 NOUMEANOUVELLE-CALEDONIE

L'IMPACT DES CRUES CYCLONIQUES SUR LES BASSES-VALLEES

DE LA POUEMBOUT ET DE LA THIO

Vue aérienne de la basse-vallée de la Thio

Sophie CLAIR

Rapport de stage de fin de maîtrise Sciences et Techniques

"Protection de l'Environnement: Gestion des milieux physiques (Air, Eaux, Sols)

AVRll..--JUILLET1992

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS 2AVANT-PROPOS 3

INTRODUCIlON 9

I. PRESENTATION DE LA NOUVELLE-CALEDONIE Il

1.1- CaractériStiques géologiques et pédologiques 121.2- Etude des Bassins-versants de la Thio et de la Pouembout 131.3- Données climatiques 18

ll. ETUDE DE DEUX CRUES CYCLONIQUES (ANNE, ESAU): ESSAI DECARTOGRAPHlE DU RISQUE INONDATION (TIllO, POUEMBOUT) 25

.. ll.l- Analyse des crues cycloniques11.2- Cartographie des zones inondables

2533

..

m. IMPACfDES CRUES CYCLONIQUES ET PROJETSD'AMENAGEMENTS PALLIATIFS 35

III.1- Impacts des crues cycloniques en milieu agricole: Exemplede la Basse-vallée de la Pouembout 36

ID.2- Inondations et urbanisme: Propositions de mesures de protectionà Thio et à Pouembout 39

ID.3- Etude d'un facteur aggravant: L'exploitation minière 44

CONCLUSION 46

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX 47BffiLIOGRAPHIE 48ANNEXES 50

Annexe 1: Basse-Vallée de la Pouembout: Carte des zones inondables etrépartition des hauteurs d'eau

Annexe 2: Basse-Vallée de la Thio: Zones inondables

REMERCIEMENTS

Ma profonde gratitude ne serait exprimer toute la reconnaissance que je dois à laDirection de l'ORSTOM-Nouméa et tout particulièrement à Monsieur Joël DANLOUX dem'avoir accueillie au sein de la section Hydrologie.

Je tiens également à remercier toute l'équipe du laboratoire qui m'a fait partager une

ambiance de travail chaleureuse et amicale.

- Richard LAGANIER, Allocataire de Recherche, pour son soutien pendant lesenquêtes de terrain, Raid Gauloise assuré, et pendant la rédaction de ce mémoire. Tout aulong de ce stage, il excella dans son rôle de Maître de Stage,

- Claude BERlHAULT, Technicien, pour la patience sans commune mesure dont il afait preuve lors d'une séance de nivellement à Thio en direction du Bota-Méré,

... - David VARULON, Technicien pour ses talents en électronique. Encore merci pourma machine à calculer,

- Jocelyne CHENU et Jean-Marc llIILY, Techniciens, pour l'organisation parfaitedes petites pauses matinales.

J'exprime toute ma reconnaissance aux personnes extérieures à l'ORSTOM qui

m'ont renseignées sur des questions plus ponctuelles: La Société Métallurgique Le Nickel

(S.L.N), la Direction de l'Agriculture et des Forêts (D.A.F), le Service météorologique de

Nouvelle-Calédonie, les habitants de Thio et Pouembout...Et à toutes celles qui ont facilitémes expéditions en brousse: Claire et Brice DENIS, Directeur du Lycée Agricole dePouembout et, Myriam CAMUSET, Adjoint Technique à la Mairie de Thio.

Mes remerciements seraient incomplets si j'oubliais la Famille COSTE sans qui je

n'aurai pu effectuer ce stage en Nouvelle-Calédonie et qui m'a permis de profiter pleinementde ce séjour.

..

2

..

A V ANT-PROPOS

L'ORSTOM, Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement enCoopération est un établissement à caractère scientifique et technologique, placé sous latutelle des Ministères chargés de la Recherche et de la Coopération.

Pour mieux cerner les structures dans lesquelles j'ai effectué mon stage de [m deMaîtrise, il m'a semblé bon de retracer succinctement l'histoire de l'ORSTOM. L'Institut aété créé en 1943: Concrètement, il est né du Centre National de la Recherche Scientifique(C.N.R.S) et du fonds particulier qui lui était rattaché. Dans sa première version, l'Institutfonctionna sous forme d'un modeste service du Secrétariat d'État à la Marine et aux Coloniesdont le rôle fut défini comme suit: "orienter, coordonner et contrôler les recherchesscientifiques aux Colonies". Le premier centre Outre-mer dans le Pacifique fut créé en 1946 àNOUMEA.

En 1950, l'Institut possédait déjà l'essentiel de son infrastructure même si des travauxd'extension se poursuivirent jusqu'en 1960. Ceux-ci n'auraient pu se réaliser sansl'intervention du FJ.D.E.S (fonds d'investissement et de développement économique etsocial des Territoires d'Outre-Mer) et la loi du 30 Avril 1946 tendant à l'établissement dufinancement et à l'exécution du plan d'équipement et de développement des Territoiresd'Outre-Mer.

Les structures de l'Office reposaient sur des commissions scientifiques disciplinaires.Seules les recherches à préoccupations industrielles comme l'hydrolyse des bois tropicaux etles utilisations des radiations solaires relevaient de commissions pluridisciplinaires telles quela chimie végétale et la physique industrielle. TI est à noter que certaines commissions étaientgéographiques de par leur spécificité au département ou territoire concerné.

En 1955, un nouveau décret d'application traça une nouvelle organisation pourl'Institut. TI permit le croisement entre des services scientifiques généraux chargés del'exécution des recherches et de la formation des chercheurs dans le cadre des diversesdisciplines, et des services de recherches techniques chargés des recherches scientifiques et

3

«

techniques sur des problèmes particuliers dont l'étude comportait le recours à plusieursdisciplines. Des commissions scientifiques et des comités techniques furent créés pour suivre

l'activité des seIVices scientifiques généraux et des services de recherches techniques.

Cette restructuration ne dura que jusqu'en 1960, date où l'Institut, menacé de

disparaître, dut privilégier des relations plus étroites avec la recherche métropolitaine enl'associant à l'élaboration de ses programmes et à leur mise en oeuvre. La conséquence de cechangement fut le retour à la structuration traditionnelle par disciplines. La nouveauté résidadans le groupement de disciplines en sept divisions scientifiques:

- Recherches médicales et hygiène du milieu

- Sciences du milieu physique naturel

- Sciences du milieu biologique naturel- Sciences de base de la production végétale- Sciences de base de la production animale- Sciences de base de la protection des plantes- Sciences humaines

A chacune de ces divisions correspondait un comité technique. Cependant, deuxdisciplines faisaient l'objet d'un traitement particulier: l'océanographie et la géophysiqueconstituées en bureau scientifique, division scientifique sans comité technique.

Le schéma croisé de commissions scientifiques par disciplines se regroupant avec des

départements opérationnels eut lieu en 1983. TI mit un terme à la réforme inachevée de 1953

et à la première organisation de l'institut en divisions scientifiques de 1961.

Pendant la même période (1963-1980), l'ORSTOM connut une expansion

géographique importante vers les pays de l'Amérique du Sud, d'Extrème-Orient et duProche-Orient (implantation malheureusement suspendue avec la guerre civile sévissant danscette région). L'effort en Afrique ne se trouva pas globalement ralenti par cette poussée dansde nouvelles régions du monde: A ces développements africains correspondaient des activitésaccrues et de plus en plus diversifiées (nouvelles disciplines. nouveaux partenaires).

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Agents de l'ORSTOMsur le terrain

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De nos jours, les structures de l'Institut ont peu changé. L'ORSTOM compte cinqdépanements scientifiques qui élaborent et mettent en oeuvre les programmes qui sontexécutés par des équipes relevant de quarante-et-une Unités de Recherche. Chacun de cesdépartements, consacré à un grand thème scientifique, combine et associe diverses spécialitéset compétences, favorisant ainsi les approches et les programmes pluridisciplinaires.:

- Terre-Océan-Attnosphère (T.O.A)- Eaux continentales (D.E.C)- Milieux et Activité agricole (M.A.A)- Santé (D.E.S)- Société, Urbanisation, Développement (S.U.D)

Les commissions scientifiques sont au nombre de sept. Elles évaluent régulièrement ledéroulement des programmes et la carrière des chercheurs qui les exécutent. Elles regroupentplus de quarante disciplines sous leurs intitulés:

- Géologie-Géophysique- Hydrologie-Pédologie- Hydrobiologie et Océanographie- Sciences du monde végétal- Sciences biologiques et biochimiques appliquées à l'homme- Sciences sociales- Sciences de l'ingénieur et de la communication

Quatre critères d'identité ont été privilégiés en 1990 pour la détermination desprogrammes à entreprendre. Les recherches doivent:

- être en adéquation avec les enjeux scientifiques majeurs du développement et lesdemandes des partenaires,

- être fondées sur l'acquisition de données de base, collectées sur le territoire etsusceptibles d'être valorisées et capitalisées à différentes échelles,

- pennettre l'exercice effectif de la pluridisciplinarité,- être conduites à une échelle pertinente tant au regard de critères scientifiques que du

point de vue du développement.

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Le Conseil scientifique réuni pour la première fois en Novembre 1990, a statué sur lapolitique scientifique qui doit, à l'avenir, se concentrer sur quatre champs de compétenceprioritaires:

- le fonctionnement des grands écosystèmes et la préservation de l'environnement- les conditions d'une agriculture viable à long terme dans les milieux tropicaux

fragiles- l'environnement et la santé- la dynamique des sociétés et les économies nationales.

Le centre ORSTOM de Nouméa (NOUVELLE-CALEDONIE),où j'ai effectué unstage de quatre mois, a été créé le 02 Août 1946 sous l'appellation d'Institut Françaisd'Océanie (I.F.O), nom qu'il garda jusqu'en 1964. Après la reconstruction du centre en1975, les équipements scientifiques ont été complétés et modernisés. Parmi ceux-ci, lelaboratoire de traitement d'image de Nouvelle-Calédonie, LATICAL, y est opérationneldepuis 1988. Il est à noter que cet ensemble (matériels et logiciels) font du centre de Nouméala base calcul la plus importante de l'ORSTOM hors métropole.

Le centre compte deux cents employés dont plus d'un tiers sont des personnels derecrutement métropolitain (chercheurs, ingénieurs et techniciens supérieurs). Les activités deces fonctionnaires sont très diverses puisque pratiquement tous les départementsinterdisciplinaires sont présents sur le Centre, représentent les seize disciplines suivantes:

-Agronomie- Archéologie- Botanique- Géographie-Géologie- Géophysique- Hydrologie- Sociologie

- Microbiologie- Océanographie biologique- Océanographie physique- Pédologie- Phannacologie- Phytopathologie- Zoologie agricole- Démographie

En conclusion, l'ensemble des moyens mis en oeuvre par l'ORSTOM en Nouvelle­Calédonie font du centre de Nouméa l'une des principales bases scientifiques de l'Institut

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INTRODUCTION

L'étude que j'ai menée pendant quatre mois au sein du service Hydrologie del'ORSTOM-Nouméa avait pour objet de mettre en évidence l'impact des crues cycloniques

sur deux basses-vallées calédoniennes.

L'archipel calédonien s'étend dans le Pacifique austral sur cinq cents kilomètres delong et environ cinquante kilomètres de large. Il se situe entre le vingtième et le vingttroisième degré de latitude Sud et entre le cent soixante quatrième et cent soixante septièmedegré de longitude Est Le Territoire de Nouvelle-Calédonie est composé d'une île allongéed'axe Nord-Ouest Sud-Est d'une longueur de quatre cent vingt kilomètres sertie dedépendances: îles Belep, îles Loyauté et île des Pins. L'île principale, montagneuse et appeléeGrande Terre est, de par sa situation géographique et orographique, très largement affectéepar le risque cyclonique dont les conséquences sont souvent désastreuses: habitationsinondées voire détruites, cultures dévastées.

L'étude a été centrée sur deux basses-vallées calédoniennes assez représentatives de laGrande Terre. Leur choix s'est fait selon plusieurs critères. L'opposition entre les paysagesdes côtes Est et Ouest nous a incité à considérer une basse-vallée sur chaque côte. Nous noussommes intéressés d'une part, à la basse-vallée de la POUEMBOUT (côte Ouest) victime,cette année, du cyclone ESAU survenu le 04 Mars 1992 et d'autre part, à la basse-vallée de laTIllO (côte Est), rivière relativement bien connue et très vulnérable aux cyclones (façadeEst).

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POUEMBOUT

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Cane de localisation des bassins versants de la Thio et de la Pouembout

9

Après l'étude des caractéristiques physiques de la Nouvelle-Calédonie et plusparticulièrement de celles des bassins versants de la Pouembout et de la Thio. nous tenteronsd'établir les cartes des zones inondables relatives à ces deux basses-vallées. Nous pourronsainsi identifier les impacts des crues cycloniques sur l'urbanisme (villages de Pouembout etde Thio) et sur l'agriculture (région de Pouembout essentiellement).

Dans une dernière partie. nous envisagerons la mise en place d'aménagementspalliatifs qui devront tenir compte des facteurs aggravants tels que l'exploitation des mines etle déboisement.

10

1. PRESENTATION DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

La caractéristique la plus frappante de la Nouvelle-Calédonie est l'opposition entre sescôtes Est et Ouest. Ce phénomène est du essentiellement au relief de la grande terre. L'îleprésente sur la quasi totalité de sa longueur une chaîne montagneuse dont l'altitude excède àpeine mille six cents mètres dans les régions Nord et Sud. Cette barrière naturelle, véritableécran à l'alizé du Sud-Est, a une très large influence sur le climat (température etpluviométrie) du territoire.

1500m

VERSANT OUEST VERSANT EST

i====-I------I----I--...l--4------I---+-.....::::::::o+-7115 km2

o100% 75% 50% 25% 25% 50% 75% 100%

Figure 1- Courbe hypsométrique des deux versants de la Grande Terre

La coUrbe hypsométrique de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie (cf Figure 1)montre bien la forte dissymétrie entre les deux versants. Le versant Ouest, qui représente54% de la surface de l'ensemble de l'île, est caractérisé pour les trois quarts, par des terresdont l'altitude n'excède pas les trois cents mètres. Le paysage occidental est essentiellement

formé de plaines côtières (3700 km2), favorable à l'agriculture.

Par opposition, le versant Est est surtout constitué de massifs montagneux. L'étroitebande côtière est souvent directement juxtaposée aux pieds des massifs et laisse donc peu de

place aux zones cultivables (1400 km2) en dehors des vallées.

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Les basses-vallées de la Pouembout et de la Thio sont caractéristiques de chacune descôtes. La région de Pouembout correspond à une grande plaine alluviale dont l'activitéprincipale est l'agriculture. La rivière méandre dans une large vallée, bordée par une série dereliefs isolés.

Contrairement à Pouembout, Thio est une ville minière. L'exploitation des mines surles hauteurs de son plateau lui confère, en partie, un statut de ville "dortoir". L'activitéagricole y est assez réduite, la nature des sols n'étant pas des plus favorables. Le bassinversant de la Thio draine une zone essentiellement montagneuse et la rivière est alimentée parde nombreux cours d'eau au régime torrentiel.

1.1· Caractéristiques géologiques et pédologiques

Le noyau axial de la Grande Terre est constitué de roches anciennes: sériesvolcaniques sous-marines et séries sédimentaires mises en place avant le Permien (-280 MA).Le Territoire de Nouvelle-Calédonie a ensuite subi plusieurs phases de transgression de lamer en alternance avec des phases d'émergence des terres. On en retrouve les traces sur lescôtes Ouest et dans la chaîne centrale notamment avec les formations terrigènes "à charbon".

Ce n'est qu'au Crétacé (-140 à -65 MA) que s'effectua un mouvement d'émersiongénéralisé de l'ensemble de la Grande Terre, suivi d'une série de plissements et d'un légermétamorphisme. La dernière phase orogénique eut lieu au cours de l'Éocène, succédant à undernier épisode de sédimentation marine due aux mouvements de transgression de la mer.Correspondant à l'orogenèse alpine, cette phase est caractérisée par la mise en place despéridotites, nappe de charriage provenant de la lithosphère océanique (plancher des océans).

Les gisements de Nickel proviennent des altérations et du cuirassement qui affectentdes massifs de péridotites (complexes ultrabasiques ou ophiolitiques) fortement fracturées.

Les derniers épisodes géologiques sont constitués d'une série de mouvementsverticaux de la ride et de la variation du niveau de la mer due aux alternances de périodeschaudes et froides pendant le Quaternaire. Ces mouvements ont modelé la ride parfracturations, basculements, érosion, avec développement d'un récif-barrière pendant les

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périodes chaudes, et mise en place des cordons littoraux ou dunaires pendant les phases lesplus froides, et dépôts de sédiments alluviaux dans les vallées actuelles.

1.2- Etude des bassins-versants de la Thio et de la Pouembout

Les deux bassins-versants étudiés sont très différents géologiquement etpédologiquement.

- Celui de la Pouembout (côte Ouest) se situe, essentiellement, sur des formationsbasaltiques datant du Crétacé et de l'Éocène moyen et sur des roches vo1cano-sédimentairesdu Jurassique moyen et supérieur. Les sols de cette région sont des vertisols, associés à dessols hydromorphes riches en argile, appelée "Argile noire tropicale"(cfFigure 2)

- Le bassin versant de la Thio (côte Est) est quant à lui, implanté sur des péridotitesprovenant du complexe ophiolitique charrié à l'Éocène. Les sols qui se développent sur cesformations géologiques sont des sols ferrallitiques ferritiques, caractérisés par l'absenced'argile et l'abondance de gravillons dans les horizons d'accumulation. Leur médiocrestabilité structurale et leur forte teneur en Nickel (toxique) leur confère une assez mauvaiseaptitude à l'agriculture.

Figure 2· BASSIN DE LA POUEMBOUT

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ALLUVIONS RECENTES

OU ANCIENNES

FORMATION DES BASALTES

VOLCANO-SEDIMENTAIRE

(argllltea domlnanta)

CALCAIRES EOCENE

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L'étude hypsométrique de ces deux bassins versants met en évidence l'étendue et larépartition altimétrique de chacun d'eux, le bassin-versant de la Thio s'étendant sur unesurface environ deux fois plus grande que celle du bassin-versant de la Pouembout (cfFigures 3 et 4).

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Figure 3- Bassin-versant de la Thio-St michel

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Le tableau 1 regroupe toutes les caractéristiques hypsométriques des deux bassins­versants composées de deux types de paramètres, géométriques et de relief. Leur mise enévidence et leur détermination ont été faite par P DUBREUIL (1974).

Caractéristiques Bassin-versant de Bassin-versant de la

Hypsométriques la Thio-St Michel Pouembout-Boutana

Superficie 350Km2 176Km2Périmètre 78,3 Km 58 KmDénivelée totale 870m 570mIndice de compacité 1,18 1,22Longueur du rectangle

équivalent 25,64 Km 20,3 KmIndice de pente globale Ig 34%0 28%0Altitude moyenne 408m 313m

Tableau 1- Caractéristiques hypsométriques des Bassins-versantsde la Pouembout et de la Thio

Les caractères géométriques sont la surface A, le périmètre P, l'indice de compacité C(ou coefficient de fonne) et les longueurs des côtés du rectangle équivalent

L'indice de compacité s'obtient à partir de la fonnule C=O,28.P.A-1/2. 11 est égal àun pour un bassin de forme circulaire et croît à mesure que la déformation s'accentue.

Le rectangle éguivalent au bassin a même surface, même périmètre (donc même indicede compacité) et même hypsométrie. Ses côtés, longueur L et largeur l, sont tels que L.I=A(Superficie en kilomètres carrés) et 2(L+I)=P (Périmètre en kilomètres). Ils sont égauxquand le bassin la compacité d'un carré( C=1,12). Moins de trois pour cent des bassinsétudiés ont une meilleure compacité, ce qui justifie l'emploi du rectangle équivalent dont la

fonnulation est plus simple que celle du cercle équivalent; l'assimilation physique à un cercleest, en outre, plus irréaliste que celle à un rectangle. On a:

Les indices de pente constituent les paramètres de relief. fi en existe de deux sortes,l'indice de pente Ip défini par ROCHE et l'indice de pente global Ig auquel nous noussommes intéressés plus particulièrement.

altitude (m)

1200

1000

25 50 75

Figure 5- Répartition hypsométriquedu bassin-versant de laThio-St Michel

altitude (m)

1134

2OO-+---r'l00~~"'"

22-27 %o 75

Figure 6- Répartition hypsométriquedu bassin-versant de la Pouembout-Boutana

17

La détennination de l'indice de pente global Ig s'obtient à partir de la connaissance dela répartition hypsométrique sur le bassin (cf Figure 5 et 6) et d'après la fonnule suivante:

1Ig ={- en m/km ou en °/00 1

où D est la dénivelée totale calculée en faisant la différence des altitudes des points telsque la surface supérieure ou inférieure soit égale à cinq pour cent de la sur face totale dubassin, A. Quatre-vingt dix pour cent de l'aire du bassin s'inscrivent donc entre ces altitudes

(lIs et H9S). D =Hs-H95 en mètres

Il est à noter que ces différentes caractéristiques ont des répercussions sur le régimefluvial. Par exemple, un bassin-versant dont l'indice de pente global Ig est fort, seracaractérisé par des cours d'eau à régime à tendance plus torrentielle. La supériorité del'altitude moyenne et l'exposition Est du bassin-versant de la Thio peuvent contribuer àdonner des pluies plus importantes et donc des débits plus forts en module et en crue.

Outre les caractéristiques propres à chaque bassin (géologie, morphologie, pente,couvert végétal), il existe de nombreux phénomènes extérieurs influant directement sur lerégime des cours d'eau, tel est le cas du climat et plus particulièrement de la pluviométrie(répartitions, événements).

1.3- Données climatiques

Le climat de la Nouvelle-Calédonie est un climat tropical à saisons alternées. Lesmigrations de deux grandes zones de haute et de basse pression, la ceinture anticycloniquesubtropicale au Sud et la zone intertropicale de convergence, sont à l'origine de ladifférenciation de quatre saisons:

- Une saison chaude de Décembre à Avril caractérisée par les dépressions tropicales.Certaines d'entre elles se résorbent alors que d'autres évoluent en cyclones tropicaux. Enmoyenne, la Nouvelle-Calédonie est affectée par six à huit dépressions tropicales chaqueannée,

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- Une petite saison sèche d'Avril à Mai pendant laquelle pluviosité et températuredécroissent progressivement. Cette saison est en fait une période de transition due audéplacement de la ligne intertropicale de convergence vers l'Équateur,

- Une saison des pluies fraîche de Mai à Août caractérisée par le passage de la zoneintertropicale de convergence dans l'hémisphère Nord et l'arrivée sur le Territoire deNouvelle-Calédonie de la ceinture anticyclonique, parfois à l'origine de précipitationsconséquentes (dépressions extra tropicales).

- Une saison sèche de Septembre à Novembre, au cours de laquelle la zoneintertropicale de convergence revient dans l'hémisphère Sud et les anticyclones subtropicauxredescendent vers le Sud de la Nouvelle-Calédonie d'où une diminution des précipitations.

Les températures varient relativement peu pour un climat tropical, ceci du fait del'insularité. La région la plus représentative de cette influence est la presqu'île de NouméaNotons que la température moyenne en Nouvelle-Calédonie est comprise entre 22°C et 24°Cet que l'amplitude des variations des températures moyenne au cours de la journée est de17°C à 22,4°C en août (mois le plus froid) et de 23,9°C à 29,9°C en Février (mois le pluschaud).

Le relief de la Grande Terre n'est pas à négliger dans l'étude des éléments générauxdu climat de la Nouvelle-Calédonie. En effet, la présence de la chaîne montagneuse et ladirection générale des vents dominants soufflant d'un secteur compris entre Est-Nord-Est etSud-Est ont des répercussions notoires sur la pluviométrie: les précipitations (hauteurspluviométriques) sont environ deux fois plus importantes sur la côte Est (au vent) que sur lacôte Ouest (sous le vent). Cette dissymétrie s'explique essentiellement par l'effet de barrière àl'alizé du Sud-Est.

Si nous en déduisons une certaine constante dans la répartition géographique desprécipitations d'une année sur l'autre, la répartition des hauteurs de précipitations est, quant àelle, loin d'être régulière au fil des années. Cette irrégularité interannuelle est dueessentiellement au passage des dépressions et cyclones tropicaux dont le nombre etl'amplitude sont très variables.

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Comme nous l'avons vu précédemment, la Nouvelle-Calédonie, surtout sa partieNord-Est, est particulièrement exposée au risque cyclonique. La majorité des dépressionstropicales intéressant le Territoire prennent naissance au Sud du dixième parallèle Sud, entre1700 Ouest et 1500 Est

Une classification conventionnelle des phénomènes dépressionnaires a été établie enfonction de la vitesse du vent On appelle:

- Dépression Tropicale Modérée (D.T.M), une dépression dont la vitesse des vents estcomprise entre 34 et 47 noeuds,

- Dépression Tropicale Forte (D.T.F), une dépression dont la vitesse des vents estcomprise entre 48 et 63 noeuds,

- Cyclone Tropical (C.T), une dépression dont la vitesse des vents est supérieure à 64noeuds.

Cette classification arbitraire ne tient malheureusement pas compte de l'intensité desprécipitations qui sont pourtant souvent à l'origine de nombreux dégâts. En Nouvelle­Calédonie, ces précipitations génèrent des crues extrêmement violentes et rapides: Lesvariations de hauteurs d'eau peuvent dépasser dix mètres dans certains biefs de rivières (17mètres enregistrés sur la Diahot, 13 mètres sur la Ouaième...). Nous imaginons facilement, àquel point il est primordial de tenir compte de ces précipitations pour toute amorce deprévention du risque inondation.

Citons l'exemple des violentes pluies des 07 et 08 Avril 1992 qui ont sévi sur leTerritoire et provoqué d'immenses dégâts matériels. Les villes de Plum et du Mont-Dore, auSud de Nouméa, ont été fortement touchées par ces pluies torrentielles (coulées boueuses,

inondation par la rivière La Coulée) et l'infrastructure routière a été largement endommagée(routes coupées, défoncées, ponts détériorés...) isolant des villes... Aucune information ouprévention particulière n'a malheureusement pu être donnée sur ces pluies et leur caractèreparticulièrement violent!

Les précipitations générées par les cyclones induisent une augmentation des débits derivières. L'identification des maximums de crue par bassin-versant peInlet d'établir unclassement des principales crues cycloniques survenues en Nouvelle-Calédonie entre 1931 et1992 (cf Figure 7 Région Nord). Cette dernière montre aisément que chacun des cyclones se

20·

1manife'ste selon son intensité de façon singulière, selon la configuration topographique desbassins versants considérés et selon son cheminement. L'exemple du cyclone ESAU survenule 04 Mars 1992 illustre bien cette disparité: Les bassins versants de la Thio et de laPouembout dont les précipitations moyennes annuelles (cf Figure 8) sont respectivement dedeux mille et de mille cinq cents millimètres, ont réagi de manière très différente à ce cyclonebien plus violent à Pouembout qu'à Thio sur le plan des inondations.

L'ampleur des pluies cycloniques est très importante en Nouvelle-Calédonie. Unecomparaison des plus fortes pluies ponctuelles (cf Figure 9) connues dans le monde et decelles relevées pour les cyclones GYAN (station du Haut-CouIna) (pluies des 23 et 24Décembre 1981) et ESAU (station de Bopope) montre que les précipitations cycloniques surle Territoire sont proches des records mondiaux (maximums en vingt quatre heures).

En raison de sa situation (zone à haut risque cyclonique) et de la faible pennéabilité deses basaltes, les maximums de crues de quelques rivières néo-calédoniennes (Ouaième, Yaté)constituent des records mondiaux (cf Figure 10).

Fi2ure 9- PLUIES PONCTUELLES

REPARTITIONS MAXIMALES CONNUES

Il. ETUDE DE DEUX CRUES CYCLONIQUES (ANNE, ESAU): ESSAI DECARTOGRAPIDE DU RISQUE D'INONDATION (TRIO, POUEMBOUT)

Nous avons choisi d'étudier les crues provoquées par les cyclones ANNE (13 Janvier1988) et ESAU (5 Mars 1992) sur les bassins-versants respectifs de la Thio et de laPouembout car leurs manifestations y ont été remarquables.

D.l· Analyse des crues cycloniques

Avant l'analyse des crues cycloniques (débits et lames d'eau), nous devons distinguerplusieurs types d'écoulement:

- L'écoulement de base observé pendant la période d'étiage (basses eaux),

- Le ruissellement direct dont la mesure est quasi instantanée et qui correspond à lalame ruisselée à un instant t,

- Le ruissellement hypodermique: La lame d'eau ne ruisselle pas d'un seul coup sur lebassin-versant, une partie est absorbée par le sol et restituée après un certain laps de tempsprovoquant un ruissellement retardé,

- Le ruissellement global est formé par la somme des ruissellements direct ethypodermique

La valeur du ruissellement direct est obtenue en soustrayant celle du ruissellementhypodermique à celle du ruissellement global (cf Figure 12).

Le cyclone ANNE survenu le 13 Janvier 1988 a très largement affecté la région deThio, 518,5 millimètres de pluie sont tombés sur le village de Thio (cf Figure 11). Dans lesouvenir des villageois, les inondations qu'il a engendrées apparaissent comme étant les plusimportantes et les plus dévastatrices jamais connues (cf Planche Photos page suivante).

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La crue de la Thio a été très rapide puisqu'il n'a fallu que dix-huit heures pour que larivière atteigne un débit maximum écoulé de 3650 m3/s bien supérieur à ceux connusjusqu'alors et dont le plus élevé fut enregistré en 1981 lors du cyclone GYAN.

Débit

Ruissellement direct

Ruissellement hypodermique

Ecoulement de base

temps

Figure 12- Ruissellement direct, hypodermiqueet écoulement de base

~ Cellule. pluvieuses

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Figure 11· Cyclone ANNE _ 12.13/01/88

Déplacement gén4!ral_Progresslon du maximum pluvieux

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Cyclone Anne: Delta et basse THIO le 13 Janvier 1988 vers 7hOO(Doc.SLN)

Aucune crue de cette importance n'avait été enregistrée dans la région de Pouemboutdepuis les années 1947-48 ce qui laisse supposer une période de retour cinquantenale.

D'après les anciens du village, les inondations ont pour la première fois, cette année, atteint

un tel niveau.

Le cyclone ESAU (cf Figure 16) a traversé la Nouvelle-Calédonie d'Est en Ouestdans sa partie médiane provoquant des dégâts très localisés. Les régions les plus affectées parce cyclone sont celles de la Tiwaka, la Koné et la Pouembout où de nombreux arbres ont été

arrachés sur les rives des rivières et où des glissements de terrain notoires se sont produits.

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Figure 16- Trajectoire suivie par le cyclone ESAU le 05 Mars 1992

30

CHE,MINE,MENT OU CYCLONE ESAU SUI~ LA

NOUYELLE-CALEDONIE, (Information CMS Haute résolution)

Le 03/03/1992 à 5h31 UTe - Distinction crès nelle de l'oeil et des enroulements en spIrales

31

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Le 04/0311992 à 16h00 UTC - La désagrégation est plus imponante, Les pluies faibllsscntdans le secteur TIW AKA mais gagnent el s'intensifient dans la Région Sud

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Pouembout et Thio ont subi l'une comme l'autre des inondations que l'on a peine àimaginer. Rappelons que lors du cyclone ESAU, nous pouvions voir des vaches noyées etperchées à trois mètres de haut dans les arbres?!! Pour éviter, à long terme, que descatastrophes comme celles-ci se reproduisent, nous avons tenté de cartographier les zones àrisque d'inondation sur les basses-vallées de la Pouembout et de la Thio.

ll.2- Cartographie des zones inondables

Afin d'établir la carte des zones inondables des basses-vallées de la Thio et de laPouembout, nous avons utilisé deux types de méthodologies adaptées, chacune, aux deuxbassins versants étudiés.

La grande différence entre ces deux approches réside dans l'occurrence plus ou moinslointaine des deux crues cycloniques considérées.

En effet, nous avons commencé cette étude peu de temps après le passage du cycloneESAU. La proximité de l'événement a permis de repérer lors d'une enquête de terrain denombreuses laisses de crues déposées par le cyclone et encore bien visibles indiquant leniveau atteint par les plus hautes eaux (P.H.E). Leur nivellement et calage NONC (mesurealtitudinale d'un point à partir de son rattachement à un point côté), et le relevé des côtes surles échelles de crues (données recueillies auprès de la Direction de l'Agriculture et des Forêts,D.A.F) ont permis de déterminer la limite des zones inondables de la région de Pouembout etd'en établir la carte (cf Annexe 1).

En revanche, les quatre années qui nous séparent du passage du cyclone ANNE ontlargement contribuées à la disparition des laisses de crues dans la basse-vallée de la Thio. TI adonc fallu entreprendre une enquête soignée chez chacun des habitants de Thio pour défmir leniveau des plus hautes eaux. Cette méthode a de nombreux inconvénients:

- Un certain nombre de personnes ont déménagé depuis 1988 et l'information s'estdonc perdue laissant apparaître des incertitudes dans la détermination des zones inondables,

- De même, l'absence d'habitation dans certaines zones périphériques limitel'établissement de la carte des zones inondables aux quartiers habités,

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- Enfin, le plus grand risque lorsque l'on fait appel à la mémoire collective est derecueillir des infOlmations erronées dues, soit à l'exagération, soit à la minimisation (plutôtrare) de l'événement par les habitants.

Par chance, nous avons retrouvé, lors de l'enquête, des traces exactes du passage desplus hautes eaux dans Thio Village. Le nivellement de ces délaissées de crues a permisd'établir la carte des zones inondables du village de Thio avec grande précision. En revanche,la détermination des zones inondables sur la rive droite de la Thio est beaucoup plusapproximative. En effet, à part le nivellement de deux ou trois points remarquables dans ThioMission, il n'a fallu compter que sur la mémoire collective pour définir le tracé de la limitedes zones inondables (cf Annexe 2).

A ce niveau de l'étude, nous pouvons dire que la mise en place d'un réseau de based'échelles de crues bien suivi comblerait le manque d'information nécessaires à toute étuded'un événement pluvieux. Par "suivi efficace d'un réseau", nous entendons le choixjudicieux des échelles de crues en fonction des limites supérieures de zones inondablesconnues (il est en effet sans intérêt de placer des échelles de crues qui seraient submergéeslors d'une crue cyclonique) et, un relevé systématique des P.H.E aux échelles consécutives àune crue cyclonique.

Après rassemblement des données, points côtés et P.H.E sur les échelles de crues,nous avons défini la répartition des hauteurs d'eau illustrée par les lignes équipotentielles dehauteurs d'eau (cf Figure 17). La détermination de ces courbes met en évidence le sens ducourant orienté d'amont en aval perpendiculairement aux lignes équipotentielles.

Figure 17- Répartitions des hauteurs d'eau: Lignes équipotentiellesExemple de la baase-vallée de la Pouembout

L'établissement de cartes des zones inondables est un bon début dans la prévention àcourt terme du risque inondation. Cependant, il faut envisager, après l'inventaire des dégâtset donc des impacts des crues cycloniques, d'autres aménagements amorçant dans un premiertemps la lutte contre la pollution et par la suite la prévention à long terme de ces crues enéliminant les impacts.

III. IMPACT DES CRUES CYCLONIQUES ET PROJET D'AMÉNAGEMENTPALLIATIFS

Les crues cycloniques engendrent des dégâts souvent importants et dont la gravité estfonction de la nature et de la trajectoire des cyclones qui sont à l'origine de ces perturbations.Il est fréquent de voir consécutivement à ces événements des cultures ravagées, des ponts etdes routes endommagées. La circulation routière est systématiquement interrompue par leseaux et par les éboulements dans certaines régions induisant l'isolement total de nombreuseslocalités de l'intérieur de l'île. Tel est le cas de la tribu de St Paul située à proximité de Thioqui fut coupée du reste du Territoire pendant quarante trois jours en 1988 lors du cycloneANNE.

A l'échelon de la planète, les inondations sont les catastrophes naturelles les plus

destructrices et les plus meurtrières. A travers les exemples des basses-vallées de laPouembout et de la Thio, nous pourrons envisager la mise en place de plusieurs types

d'aménagements en vue d'une prévention efficace contre les risques d'inondation.

Mais tout d'abord, il est nécessaire de défmir selon quelles modalités la décision de la

construction d'aménagements pour lutter contre une crue est-elle prise? Nous retiendrons

trois étapes essentielles:

- L'évaluation du risque inondation par la détermination d'un seuil de perception. Le

choix de son niveau est assez subjectif car il dépend de la façon dont la populationappréhende l'événement et du retour d'expérience.

- La recherche et l'étude des différents types d'aménagements envisageables enfonction du régime permanent de la rivière, comportement moyen à l'échelle de plusieurs

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décennies et probabilité d'occurrence d'épisodes de faible fréquence de retour, et, de l'état del'activité humaine dans la région étudiée (implantation de la population et mesures contre les

crues déjà existantes) afin de maîtriser les crues.

- La critique et la prise de décision, elle-même, de la mise en place des parades contre

les crues et les inondations qu'elles génèrent. Cette prise de décision s'assortira del'élaboration d'une réglementation de l'occupation des sols et d'un plan d'organisation des

secours.

Le caractère exceptionnel de nos deux crues cycloniques (ANNE et ESAU) les classelargement au dessus du seuil de perception du risque d'inondation. Nous pouvons imaginer

plusieurs explications à ces deux événements. Les régions de Thio et Pouembout sont toutesdeux affectées par des facteurs aggravants:

- L'un "naturel" à Pouembout consécutif à la déforestation même si aujourd'hui elle

fait partie du passé de la région

- L'autre artificiel du à l'exploitation du Nickel dans des mines à ciel ouvert sur le

Plateau de Thio. n est à noter que la basse-vallée de la Thio se trouve dans une phaserelativement stable, on peut dire que, depuis quelques années, la basse-vallée de la Thio n'apas subi de changements notables (ce qui n'est pas le cas pour l'amont de la rivière).

Ces deux facteurs ont, par la mise des sols à nu, une action d'amplification despointes de crues. En effet, lors de fortes précipitations, le ruissellement est accentué sur les

sols rendus imperméables (compaction).Cette augmentation de pointe de crue est d'autantplus grande que la pente est importante.

nI.!- Impact des crues cycloniques sur les milieux agricoles:Exemple de la basse-vallée de la Pouembout

Au cours de l'enquête de terrain dans la basse-vallée de la Pouembout, nous avons puconstater à quel point les cultures avaient souffert, n'oublions pas que l'agriculture est unedes principales activités de la région malgré des sols salés qui constituent la majeure partie decette plaine alluviale (cf Figure 18).

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Un des premiers aménagements effectué dans cette région fut la construction d'unbarrage anti-sel afin d'empêcher la contamination des eaux fluviales par l'eau de mer. Saréalisation dut prendre en considération le facteur aggravant des marées. En effet, l'élévationdu niveau de la mer, entre 0,8 et 1,5 mètres pour une marée de tempête, bloque l'écoulementnormal des eaux des rivières ce qui peut provoquer une augmentation de l'étendue desinondations à l'intérieur des terres, voire une submersion de l'ouvrage.

Dans un deuxième temps, nous pourrions envisager la construction de retenuescollinaires limitant l'arrivée d'eau en aval en favorisant l'épandage au détriment del'écoulement qui contribue largement au lessivage des sols. La mise en place de ces ouvragesse fait généralement à l'issue de bassins de petite taille dan~ les secteurs de piedmont. Latotalité des retenues collinaires devront être munies d'évacuateurs permettant ou facilitant letransit du lit majeur vers le lit mineur.

Le dernier type d'aménagement visant à protéger l'agriculture à Pouembout résidedans le calendrier des cultures. Il est, en effet, possible d'opter pour des cultures à contre­saison dans les zones inondables. Cette solution a, cependant, un inconvénient majeur, celuide l'irrigation pendant la saison sèche. C'est à ce niveau qu'intervient une fois de plus lanotion de seuil de perception. Jusqu'à quel point n'est-il pas plus rentable pour l'agriculteurde risquer de perdre quelques hectares de cultures (d'autant plus que les inondations ne sontpas aussi dévastatrices d'une année sur l'autre) que de s'astreindre à irriguer ses terrespendant toute la durée de la saison sèche?!

L'étude de l'impact des crues cycloniques sur les milieux agricoles et plusparticulièrement dans la basse-vallée de la Pouembout serait incomplète si nous ne parlionspas des facteurs aggravants. Le meilleur exemple réside dans la surélévation de la RTl endirection de Nouméa qui, sur environ quatre kilomètres fait office de digue et provoque, parlà-même, une augmentation de l'étendue du val d'inondation dans toute la plaine située enamont de la route d'où une plus grande superficie de cultures noyées. Ceci nous amène à direque l'anthropisation d'un milieu pourtant réalisée à des fins salvatrices (route émergée et donctoujours praticable) peut se révéler néfaste à ce même milieu.

38

111.2- Inondations et urbanisme: Propositions de mesures de protection à Thioet à Pouembout

La notion de risque d'inondation augmente avec l'urbanisation. En effet, les dégâts ne

concernent plus seulement des biens matériels mais aussi des personnes.(cf Planche Photos

page suivante) Il est donc primordial de supprimer toutes les inondations dans les zones

construites et habitées. A court terme, nous devrons nous contenter de protéger les nouvelles

constructions en s'assurant qu'elles ne se trouvent pas en zone inondable (il faut toujours

partir du principe que les risques naturels ne peuvent que s'aggraver en l'absence de mesures

palliatives). Si, dans le pire des cas, la construction était tout de même autorisée en zone

inondable (travaux de rénovation), il faudra s'assurer que les fondations soient largement au­

dessus de la côte des plus hautes eaux, et non pas à dix malheureux centimètres comme ceci

s'est pratiqué à Thio pour des maisons de la S.L.N (cf Figure 19).

MaisonsS.L.N

Figure 19- Village de Thio: Maisons S.L.N et Mairie

Nous ne pourrons ensuite imaginer une prévention des inondations à moyen et à long

terme que par l'amélioration du cours des rivières ou par la mise en place d'aménagements de

protection. La première chose à faire est de stabiliser les lits des cours d'eau et les zones de

39

Ti-IIO - Y:.l1 d'inonJation Rive gauche le DIO 1/~8

(doc SLN)

Cyclone ANNE - Pont de THlü (vue amont) le 13/01/8~ vers 10h00(doc SLN)

Figure 21- BASSE VALLEE DE LA THIO

EVOLUTION DES CHENAUX DU LIT MINEUR ENTRE 1955 ET 1978

o 100 200 300m1 1 1 1

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Atterrissements et remblaiements

Zones érodées

Terrains en place

fi ne faut pas négliger l'action de creeks latéraux dans l'étude des zones inondables enmilieu urbain. Tel est le cas de Thio village où l'exactitude et la certitude des renseignementsque nous avons pu obtenir fait apparaître l'influence de ces cours d'eau sur l'étendue desinondations: Thio village est implanté au pied d'un versant montagneux et est donc arrosé parde nombreux: creeks qui sont très chargés en stériles provenant des mines (galets). L'exemplede la Mairie de Thio est caractéristique (cf Figure 19). Elle se trouve indirectement inondéepar la Thio: une crue de la Thio bloque l'écoulement normal des creeks qui gonflent etdébordent provoquant par là même l'inondation des constructions qui lui sont juxtaposées.La canalisation à long terme ou le dragage à court terme de ces creeks devient obligatoire sinous voulons réduire l'étendue de la zone inondable.

Enfin, le dernier type d'aménagement à envisager en vue de la protection contre lesinondations en milieu urbain est l'endiguement. Mais attention, si la réalisation des ouvragesn'est pas bien étudiée (hauteur insuffisante...), on peut provoquer des inondations encoreplus destructrices, de par la brutalité de l'événement. Cependant, il suffit de peu de chosespour améliorer une situation. A Pouembout, par exemple, le passage d'eau sur la RM2 de laPouembout vers la Nindia engendre un gonflement des eaux de la Nindia provoquant parréaction en chaîne d'importantes inondations dans le lotissement F.S.H (cf Figure 22). Unsimple rehaussement ou endiguement de quelques centimètres de la chaussée ou de sesaccotements stopperait le débordement le débordement des eaux de la Pouembout vers cellesde la Nindia ce qui diminuerait d'autant l'étendue de la zone inondable dans le lotissement.

En revanche, la mise en place d'aménagements de protection contre les inondationsest beaucoup plus délicate dans le village de Thio, la zone urbaine se situant aux abordsmême de la rivière et se trouvant en grande partie noyée. Un projet d'endiguement entre leBota-Méré et Thio Mission a été fait par la SOGREAH en 1986. Son efficacité reste encore àdémontrer. D'une part, sa réalisation en elle-même engendrerait la disparition deconstructions situées sur son passage et la nécessité de rehausser la route et d'autre part, lamise en place de cet ouvrage risquerait de faire disparaître la tribu de St Benoît située enamont de l'éventuel digue. Nous pensons qu'il faut dans cette basse-vallée se contenter demesures consistant à lotir sur les points les plus hauts voire remblayer les zones les plusbasses afin de les rendre non inondables dans la mesure du possible.

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111.3- Etude d'un facteur aggravant: L'exploitation minière

Le plateau de Thio qui s'étend sur mille six cents hectares a été mis à nu parl'exploitation des mines depuis 1890. Cette dernière engendre la formation de stériles quireprésente sur une telle surface quarante millions de mètres cubes qui dégringolent sur lespentes et contribuent donc à la destruction totale de la végétation sur cette vaste étendue.

L'évacuation de ces déchets miniers s'effectue par transit sous fonne de matériauxfins et grossiers qui viennent s'accumuler dans le lit des rivières pour donner desmégafonnes avant d'être transportés jusqu'à l'embouchure de la rivière. Des pollutions sont à

noter à tous les niveaux de leur transit.

D'un point de vue géomorphologique, nous assistons au comblement du lit mineur età des processus de méandrisation de la Thio. Cette rivière autrefois navigable jusqu'à la tribude St Paul est aujourd'hui à peine praticable jusqu'au pont de Thio village. Toutefois, nousne constatons pas encore d'exhaussement du lit de la rivière. Nous nous trouvons à lasituation française de la fin du siècle dernier dans les Alpes. Les lits des rivières n'étaient pascanalisés ce qui provoquait des crues supérieures à la capacité des lits.

L'unique parade à ceci est de limiter les transports solides par la mise en placed'aménagement palliatifs. Panni ceux-ci, certains présentent des risques d'engravement etdonc d'exhaussement du lit de la rivière en amont de l'ouvrage: c'est le cas des endiguementslongitudinaux.

Nous ne pouvons envisager le dragage de la rivière (prélèvement de sable ougranulats) que comme une solution à court terme. Le seul aménagement valable à long termeest le reboisement qui engendre une diminution des crues et de l'érosion et surtout, unediminution de la charge torrentielle. En effet, le fait de réduire la largeur du lit d'une rivière

augmente la puissance de cette rivière ce qui favorise le dégagement du lit (charge).

Dans certains cas, il est nécessaire de procéder à l'enrochement des berges afind'empêcher l'érosion latérale qui provoque la déstabilisation des plaines alluviales et par

conséquent le maintien de matériaux dans la rivières.

L'étendue sans cesse croissante de la zone inondable dans la basse-vallée de la Thioest en grande partie due à l'exploitation des mines qui constitue un facteur aggravant durisque d'inondation.

45

&

&

CONCLUSION

Cette étude nous a pennis de mettre en évidence un des principaux risques naturelssévissant en Nouvelle-Calédonie, celui des inondations consécutives aux crues cycloniques.

TI était donc intéressant, à travers l'exemple de deux régions caractéristiques,d'évaluer le risque d'inondation, d'en définir les répercussions sur le milieu et d'établir lacartographie des zones inondables.

L'anthropisation a aussi une grande part de responsabilité dans l'importance de cesinondations. L'occupation des sols contribue à étendre le risque d'inondation à des régionsinitialement peu concernées. La continuité et l'importance des brûlis (pratique culturale), etl'activité minière mal contrôlée jusqu'en 1970 sont à l'origine même de l'aggravation desinondations dont l'étendue, au fil des années, pourrait s'accroître dans certaines zonesfragilisées (comblement des lits mineurs, dégradation du réseau hydrologique).

Une étude de ce type devrait devenir systématique pour toutes les localités et laréalisation de la cartographie des zones inondables pourrait alors, se voir élargie àl'élaboration de plans d'exposition aux risques (PER).

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LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Couverture: Vue aérienne de la basse-vallée de la TIUO

Planches Photos-Cyclone ANNE: Delta et Basse TIllO le 13 Ianvier 1988 vers 7hOO (doc.SLN) 27TIllO-Val d'inondation Rive gauche le 13/01/88 (doc.SLN) 39Cyclone ANNE-Pont de Thio (vue amont) le 13101/88 vers 10h00 (doc.SLN) 39

Implantation de l'ORSTOM 5Carte de localisation des Bassins-versants de la Thio et de la Pouembout 9Figure 1- Courbe hypsométrique des deux versants de la Grande Terre IlFigure 2- Bassin de la Pouembout : Grandes unités hydrogéologiques 13Figure 3- Bassin-versant de la Thio-St Michel 14Figure 4- Bassin-versant de la Pouembout-Boutana 15Figure 5- Répartition hypsométrique du bassin-versant de la Thio-St Michel 17Figure 6- Répartition hypsométrique du bassin-versant de la Pouembout-Boutana 17Figure 7- Principales crues survenues en Nouvelle-Calédonie entre 1931 et 1992:

Classement par débit décroissant et par bassin-versant 21Figure 8- Esquisse pluviométrique de la Nouvelle-Calédonie 22Figure 9- Pluies ponctuelles: Répartitions maximales connues 23Figure 10- Crues: Records mondiaux 24Figure 11- Cyclone ANNE (12-13 I anvier 1988) Déplacement général, Progression

du maximum pluvieux 26Figure 12- Ruissellement direct, hypodennique et écoulement de base 26Figure 14- Relation entre les échelles de crues de St Michel et de St Paul 27Figure 15- Hydrogramme de la crue provoquée par le cyclone ESAU

sur le Bassin-versant de la Pouembout 29Figure 16- Trajectoire suivie par le cyclone ESAU le 5 Mars 1992 30Figure 17- Répartition des hauteurs d'eau: Lignes équipotentielles

Exemple de la Basse-vallée de Pouembout 34Figure 18- Zones inondables et formations pédologiques: Basse-vallée de la Pouembout 37Figure 19- Thio-village: Maisons S.L.N et Mairie 39Figure 20- Basse-vallée de la Thio: Evolution des chenaux du lit mineur

entre 1955 et 1978 40Figure 21- Evolution du lit mineur de la Pouembout entre 1954 et 1982 41Figme 22- Zone de débordement de la Pouembout vers la Nindia 43

Tableau 1- Caractéristiques hypsométriques des bassins-versants de la Thio etde la Pouembout 16

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SOGREAH (1986) : Etude des procédés de lutte contre les inondations dans les plaines alluviales de Nouvelle­Calédonie: Applications aux rivi~resNéra et Troo. 54 p.

SOGREAH (l988 a) : Etude hydraulique de la rivière OUENGHI et des endiguements en aval et en amont de aRTl. 54 p.

SOGREAH (1988 b) : Etude hydraulique de la crue du cyclone Anne sur les rivières DUMBEA. CARICOUlE.CARIGNAN et KAT/RAMONA au voisinage de la savexpress et de la RTl et sur la rivière COULEE auvoisinage de la Rn. R60367. 6Op.

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ANNEXES

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PLUIES PONC"rUELLES

REPARTITIONS MAX'IMALES CONNUES

• RECORDS MONDIAUX (D'A PRES J.DETTWILL~R 1980)

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CYCLONE GYAN-HAUT COULNA

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CYCLONE E SAU _ B POPE

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