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Université de Montréal L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins personnelles sur la motivation et l’engagement scolaire par Normand Roy Département de psychopédagogie et d’andragogie Faculté des sciences de l’éducation Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D.) en psychopédagogie et andragogie © Normand Roy, 2011

L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

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Page 1: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

Université de Montréal

L’incidence de l’utilisation de

l’ordinateur à des fins personnelles sur

la motivation et l’engagement scolaire

par

Normand Roy

Département de psychopédagogie et d’andragogie

Faculté des sciences de l’éducation

Thèse présentée

en vue de l’obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph. D.)

en psychopédagogie et andragogie

© Normand Roy, 2011

Page 2: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

Université de Montréal

Faculté des études supérieures

Cette thèse est intitulée :

L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

personnelles sur la motivation et l’engagement scolaire

Présentée par :

Normand Roy

a été évaluée par un jury composé des personnes suivantes :

François Bowen, président-rapporteur

Roch Chouinard, directeur de recherche

Thierry Karsenti, membre du jury

Renée-Marie Fountain, examinatrice externe

Jean-Marie Van der Maren, représentant de la doyenne

Page 3: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

iii

Résumé

Le but du présent projet de thèse est d’étudier le lien entre les habitudes à l’endroit des

technologies de l’information et de la communication (TIC) et la motivation à

apprendre. Bien que l’utilisation de l’ordinateur en contexte scolaire ait été étudiée en

profondeur au cours des dernières années, la majorité des études présentent la même

perspective : elles examinent l’effet de l’utilisation des technologies à l’école sur le

rendement et la motivation scolaire des élèves. Cependant, on connaît mal l’effet de

l’utilisation des technologies à des fins personnelles sur le vécu scolaire. Il apparait que

les élèves n’ont pas tous les mêmes opportunités en ce qui a trait à l’utilisation des TIC

et n’acquièrent donc pas tous les mêmes compétences dans ce domaine.

Quelques recherches se sont intéressées aux effets de l’ordinateur (sa présence et son

utilisation à la maison) sur le rendement à l’école. Bien qu’en majorité, les auteurs

s’entendent sur les bénéfices que pourrait générer l’ordinateur, ils restent prudents sur

les rapports de cause à effet (Beltran, Das et Fairlie, 2008; OCDE, 2006). Nous avons

voulu aborder la question différemment : déterminer les possibles liens entre les

habitudes d’utilisation de l’ordinateur à des fins personnelles et la motivation à

apprendre à l’école. À cet égard, la motivation pour les sciences a été retenue puisque

cette matière scolaire fait souvent appel à des compétences associées à l’utilisation des

TIC.

Pour répondre à nos objectifs, 331 élèves du cours ordinaire de sciences et technologie

au premier cycle du secondaire ont remplis un questionnaire autorapporté, composé de

sept échelles motivationnelles et d’un questionnaire lié à l’utilisation des TIC. Nous

Page 4: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

iv

avons d’abord dégagé des profils d’utilisateurs à partir des différentes utilisations de

l’ordinateur. Ensuite, nous avons examiné ces profils en lien avec leurs caractéristiques

motivationnelles (le sentiment de compétence, l’anxiété, l’intérêt et les buts

d’accomplissement) et l’engagement pour le cours de sciences. Finalement, nous avons

déterminé la valeur prédictive de l’utilisation de l’ordinateur sur les variables

motivationnelles retenues.

Nos résultats montrent que l’utilisation personnelle des TIC ne se fait pas

nécessairement au détriment de l’école. Nous avons trouvé que les élèves qui utilisent

davantage les TIC dans leurs temps libres, et ce, avec des utilisations diversifiées, ont

des caractéristiques motivationnelles plus positives. Toutefois, nous constatons que le

type d’usage est lié à un effet médiateur positif ou négatif sur la motivation à apprendre.

Les élèves qui limitent leurs utilisations de l’ordinateur à la communication et aux jeux

ont des caractéristiques motivationnelles plus négatives que ceux avec des utilisations

variées. Les usages centrés sur la communication semblent être ceux qui sont le plus

susceptibles d’être liés négativement à la motivation à apprendre alors que ceux orientés

vers les usages à caractère intellectuel s’avèrent plus positifs.

Les résultats suggèrent que la clé ne réside pas dans le temps d'utilisation mais plutôt

dans l'utilisation judicieuse de ce temps. En favorisant des usages à caractère

intellectuel, tout en laissant des temps libres aux jeunes, nous augmentons leurs chances

de développer de bonnes habitudes technologiques qui seront essentielles dans la société

de demain.

Mots-clés : Motivation à apprendre, TIC, habitudes personnelles avec les technologies.

Page 5: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

v

Abstract

This thesis’ subject was to study the relationship between the personal uses of computers

and motivational attitudes in science. Even though computer uses in educational context

have been extensively studied in recent years, the bulk of the research was focused on

describing the impact of computer activities and utilizations at school on achievement

and motivation in different subject matter. However, little is known about the impact of

personal uses of computer on school experience. Moreover, despite an increase of

households with computers, not every child has the same opportunity to use them. These

children do not develop their computer literacy outside school, and this phenomenon

could have an effect on academic related tasks.

Some studies have focused on the effect of computers (their presence and use) on

academic performance. Although they are unanimous about the positive impact of

computers, researchers remain cautious in their conclusions (Beltran et al., 2008; OCDE,

2006). They stress that a direct cause to effect relation is not easy to establish. Moreover,

those studies mainly examined school achievement. We wanted to address the issue

differently: to determine the relation between personal computer uses and motivation at

school. For this purpose, motivation in sciences was chosen. This subject matter often

requires skills associated with ICT and computers.

To do so, 331 students from public high schools in the Montreal area, in the regular

sciences classes in 7th and 8th grade were selected. They completed a questionnaire

composed of 7 motivational scales and several ICT usages questions. To meet our

objectives, we established ICT profiles, based on personal uses of computer. With those

Page 6: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

vi

profiles, we examined differences within motivational characteristics (competence

beliefs, anxiety, interest and achievement goals) and commitment for the sciences

courses.

Our results show that time spent on personal computer use does not necessarily have a

negative impact on school. We found that students who frequently use computers in

their spare time, with a variety of usage, have more positive motivational characteristics.

However, by delving deeper in our results, we found that the type of uses could be

linked to positive or negative inducing effects on the motivation to learn. Indeed,

students who use computers mostly for communication and playing games have less

motivation that student with more various usages. Moreover, communication uses seem

to be the most problematic type of usage while uses with intellectual nature have a more

positive effect.

Our study found that having a computer at home is not a synonym of frequent usage by

young people. Our results suggest that the key to motivational success is the use made of

the time spent in front of the computer not only the time spent. By encouraging uses of

intellectual nature, we increase chances of developing positive technological habits that

will be essential in tomorrow’s society.

Keywords: Motivation, information and communication technology (ICT), personal uses

of computer

Page 7: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

vii

Table des matières

Résumé ......................................................................................................................... iii

Abstract .......................................................................................................................... v

Table des matières ....................................................................................................... vii

Liste des figures ............................................................................................................. x

Liste des tableaux .......................................................................................................... xi

Liste des sigles, des acronymes et des abréviations .................................................... xii

Introduction .................................................................................................................. 13

Chapitre 1. Problématique de recherche .......................................................................... 16

1.1 La réussite scolaire, l’engagement et la motivation ............................................... 17

1.2 Les technologies de l’information et de la communication ................................... 19

1.2.1 Description de la situation technologique ....................................................... 19

1.2.2 L’utilisation personnelle de l’ordinateur et la compétence technologique ..... 22

1.3 Objectif général ...................................................................................................... 24

Chapitre 2. Contexte théorique et recension des écrits .................................................... 26

2.1 L’engagement ......................................................................................................... 26

2.2 La motivation ......................................................................................................... 27

2.2.1 Les déterminants internes de la motivation ..................................................... 30

2.2.1.1 Les perceptions de soi .............................................................................. 30

2.2.1.2 L’intérêt et la valeur accordée à la tâche .................................................. 33

2.2.1.3 Les buts d’accomplissement .................................................................... 34

2.3 L’utilisation des TIC en général ............................................................................. 37

2.3.1 L’utilisation des TIC à des fins scolaires ........................................................ 39

Page 8: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

viii

2.3.1.1 L’incidence de l’utilisation scolaire des TIC sur l’apprentissage et le

rendement ............................................................................................................. 40

2.3.1.2 L’incidence de l’utilisation scolaire des TIC sur la motivation et

l’engagement ........................................................................................................ 44

2.3.1.3 Les types d’utilisation .............................................................................. 47

2.3.2 L’incidence de l’utilisation des TIC à des fins personnelles........................... 52

2.3.2.1 Les profils d’utilisateurs ........................................................................... 58

2.4 La présente étude.................................................................................................... 61

Chapitre 3. Méthodologie ................................................................................................ 65

3.1 Participants ............................................................................................................. 65

3.2 Instrument .............................................................................................................. 65

3.2.1 La motivation à apprendre en sciences ........................................................... 66

3.2.2 Les habitudes technologiques ......................................................................... 67

3.3 Collecte des données .............................................................................................. 68

3.4 Plan d'analyse ......................................................................................................... 68

3.5 Validation des instruments de mesure.................................................................... 72

3.5.1 Analyses factorielles exploratoires ................................................................. 73

3.5.2 Analyses de consistance interne ...................................................................... 77

3.6 Vérification des postulats d’analyse ...................................................................... 78

Chapitre 4. Les résultats ................................................................................................... 80

4.1 Analyses descriptives ............................................................................................. 80

4.2 Les profils technologiques des utilisateurs ............................................................ 83

4.3 La motivation à apprendre selon les profils technologiques .................................. 87

Page 9: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

ix

4.4 La valeur prédictive de l’utilisation des technologies sur la motivation et

l’engagement ................................................................................................................ 89

4.4.1 Le modèle de la motivation à apprendre avec trois types de buts ............... 90

4.4.2 Validité et fidélité des facteurs .................................................................... 91

4.4.3 Résultat des modèles par équations structurantes ....................................... 92

Chapitre 5. Discussion et conclusion de recherche .......................................................... 99

5.1 Les types d’utilisateur : trois profils technologiques distincts ......................... 102

5.2 Les « technophiles », des élèves motivés en sciences ...................................... 107

5.3 Jouer, parler ou réfléchir avec l’ordinateur, tous équivalents? ........................ 111

5.4 La conclusion ................................................................................................... 116

5.4.1 Contributions de l’étude aux connaissances scientifiques et pratiques

professorales ....................................................................................................... 117

5.4.2 Limites ...................................................................................................... 119

5.4.3 Recherches futures .................................................................................... 122

Références ...................................................................................................................... 125

Annexe I : Formulaire éthique ....................................................................................... xiii

Annexe II : Consentement parental ................................................................................. xiv

Annexe III : Dictionnaire des variables ........................................................................... xv

Annexe IV : Questionnaire sur les habitudes technologiques ..................................... xviii

Page 10: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

x

Liste des figures

Figure 1: Dynamique motivationnelle selon l’approche sociocognitive .......................... 29

Figure 2 : Modèle des relations TIC – motivation - engagement .................................... 62

Figure 3 : Les profils typologiques .................................................................................. 85

Figure 4 : Modèle de base ................................................................................................ 93

Figure 5 : Modèle final .................................................................................................... 97

Page 11: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

xi

Liste des tableaux

Tableau I : Matrice factorielle de type du premier groupe de variables (sentiment de

compétence et anxiété en sciences) .......................................................................... 74

Tableau II : Matrice factorielle de type du deuxième groupe de variables (buts de

maîtrise-approche, buts de performance-approche, buts d’évitement du travail) .... 76

Tableau III : Matrice factorielle du troisième groupe (intérêt en sciences et engagement

en sciences) .............................................................................................................. 77

Tableau IV : Analyse de fiabilité ..................................................................................... 78

Tableau V : Moyenne et écart-types des échelles motivationnelles ................................ 81

Tableau VI : Tableau des corrélations ............................................................................. 82

Tableau VII : Composition des profils selon le sexe ....................................................... 86

Tableau VIII : Tests des effets inter-sujets (modèle Sexe * Profil) ................................. 88

Tableau IX : Analyses factorielles selon l'utilisation personnelle des technologies ........ 90

Tableau X : Validité et fidélité des facteurs ..................................................................... 92

Tableau XI : Comparaison des différents modèles .......................................................... 94

Tableau XII : Liens directs, indirects et totaux standardisés ........................................... 98

Page 12: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

xii

Liste des sigles, des acronymes et des abréviations

AVE Average variance extracted

BECTA British Educational Communications and Technology Agency

CEO Corporate Europe Observatory

CFI Comparative fit index

CR Construct reliability

FQRSC Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture

GFI Goodness of fit index

IFI Incremential fit index

NCES National Center for Education Statistics

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques

PISA Programme for International Student Assessment

RESCOL Réseau scolaire canadien

RMSEA Root mean square error of approximation

TIC Technologie de l’information et de la communication

Page 13: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

13

Introduction

Cette thèse propose d’examiner le lien entre l’utilisation des technologies de

l’information et de la communication (TIC) et la motivation à apprendre. Plus

exactement, nous vérifierons s’il existe des relations entre l’utilisation à des fins

personnelles des TIC et le vécu scolaire des élèves. La nouvelle génération de jeunes vit

avec un ordinateur à la maison, mais il n’est pas toujours aussi accessible à l’école. On

remarque de plus en plus l’intérêt – mais aussi les inquiétudes – des médias en ce qui

concerne les différentes initiatives et études à propos de l’utilisation des technologies.

Dans le passé, les médias ont soulevé des questionnements quant à la pertinence

d’intégrer les technologies à l’école :

« Or l'école (primaire de surcroît) devrait résister à ce mouvement motivé par une redoutable tendance à l'uniformisation, et d'autant plus que nous ne connaissons même pas les effets à long terme de cette introduction précipitée de l'informatique dans le monde de l'enfance. » (Loiselle, 2002)

Récemment, on a rapporté que les jeunes passaient trop de temps devant l’écran et que

l’ordinateur nuisait à la santé et à leur vécu scolaire (Agences QMI, 2011). En janvier

dernier, on titrait dans certains journaux : « Nos écoles en retard » ou « En retard pas à

peu près » (Charette, 2011; Ménard, 2011b). Ces articles reflètent l’inquiétude face au

bassin informatique dans les écoles. À l’opposé, d’autres articles rapportaient que les

écoles qui ont intégré complètement l’ordinateur portable dans leurs classes notent des

résultats impressionnants concernant la motivation et l’intérêt des élèves (des Rivières,

2011; Ménard, 2011a). Peut-on vraiment croire qu’on peut faire fi des technologies dans

le système éducatif, alors que près d’un adulte sur deux âgé entre 16 et 25 ans passe une

Page 14: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

14

heure ou plus par jour devant l’ordinateur (Veenhof, Clermont et Sciadas, 2005). Qui

plus est, 84 % des jeunes américains âgés entre 8 et 18 ans ont accès à Internet à la

maison (Rideout, Foehr et Roberts, 2010). Ces chiffres ne sont qu’un aperçu de

l’importance de l’ordinateur dans les foyers. Nous y reviendrons en détail plus loin. De

notre côté, nous sommes plutôt intéressés à voir comment la présence et l’utilisation de

l’ordinateur dans les foyers risquent de changer les attitudes et les comportements, tout

particulièrement la motivation à apprendre et l’engagement des élèves dans un contexte

scolaire. La motivation nous semble être une piste plus intéressante que le rendement

seulement, car elle considère un plus grand éventail de caractéristiques de l’élève. La

motivation de l’élève, qui est souvent liée directement à la performance et au décrochage

scolaire, permettra d’intensifier l’effort et l’énergie fournis, d’augmenter l’engagement

et la persistance et d’enrichir les processus cognitifs utilisés.

Le premier chapitre présentera la problématique de recherche. Après un aperçu de l’état

de la réussite scolaire et de la diplomation des élèves au Québec, nous examinerons les

différents déterminants de la réussite, et tout particulièrement la motivation à apprendre

et l’engagement. Ensuite, nous élaborerons davantage sur les différentes pratiques

pédagogiques favorisant la motivation et leurs liens avec les technologies. Notre intérêt

porte tout particulièrement sur l’utilisation des TIC comme moyen pouvant favoriser la

motivation. Nous discuterons de la situation technologique des écoles, de l’utilisation

par les jeunes des technologies et de l’incidence de ces technologies sur la motivation et

l’engagement, ce qui nous emmènera à proposer notre objectif général de recherche.

Page 15: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

15

Au deuxième chapitre, nous exposerons en détail les différents éléments présents dans la

problématique : l’engagement, la motivation et l’utilisation des technologies dans les

différents contextes, et tout particulièrement leur effet sur la motivation. Nous

présenterons l’approche préconisée pour évaluer la motivation à apprendre pour cette

recherche : l’approche sociocognitive. Ensuite, nous décrirons les différentes variables

motivationnelles retenues pour la présente étude. Pour conclure le chapitre, nous

détaillerons les objectifs spécifiques de l’étude.

Dans le troisième chapitre, nous présenterons la méthodologie utilisée pour répondre aux

objectifs de la recherche, l’échantillon retenu, les considérations éthiques et les analyses

préconisées. Nous y développerons les échelles utilisées en présentant les analyses

factorielles et les indices de fiabilité des échelles. Nous commenterons les items retenus

dans l’élaboration des échelles finales. Le quatrième chapitre présentera les résultats

obtenus selon les différents types d’analyses sous forme de tableaux et de figures. Nous

présenterons les résultats des trois objectifs retenus pour l’étude. Finalement, le

cinquième et dernier chapitre portera sur la discussion des résultats, nos conclusions, les

retombées, les limites ainsi que la portée de notre recherche.

Page 16: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

Chapitre 1. Problématique de recherche

Durant la courte période de l’enfance à l’adolescence, les jeunes passent par plusieurs

moments critiques de leur vie qui forgeront leur future identité. Ces moments se vivront

dans toutes les sphères de leurs vies, autant à la maison qu’à l’école, qu’avec leurs amis.

La recherche tente d’explorer ces différentes sphères pour mieux comprendre ces

moments critiques et leurs liens avec les conditions de succès dans la vie. Puisque que

l’on passe une grande partie de notre vie au travail, nous considérons souvent la carrière

comme l’un des indicateurs de la réussite dans la vie. Dans la société du 21e siècle, la

porte d’entrée à l’emploi passe par l’éducation, et ce, dans la grande majorité des

domaines. De ce fait, l’obtention d’un diplôme au secondaire devient essentielle pour

l’accession au marché du travail. Cependant, nous constatons que la complétion des

études secondaires n’est pas toujours chose facile et, qui plus est, le taux de diplomation

ne s’améliore pas avec les années (Bowlby et McMullen, 2002; Lafond, 2008; Lapointe,

Archambault et Chouinard, 2008).

Au Québec, on retrouve environ 25 % des élèves laissent leurs études avant d’obtenir un

diplôme. Ce chiffre grimpe à 32 % dans la région de Montréal (Sévigny, 2006). Ce taux

de décrochage est alarmant et bien au-delà du taux national visé de 15 % ou moins

(Lapointe et al., 2008). Que ce soit à cause d’échecs répétés, d’une migration hâtive vers

le milieu du travail ou d’un manque d’intérêt, plusieurs facteurs incitent nos jeunes à

décrocher de l’école.

Dans les études secondaires ou postsecondaires, la situation des garçons est beaucoup

moins reluisante que celle des filles. Avec un taux de diplomation d’environ 75 % contre

Page 17: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

17

89 % chez les filles (Lapointe et al., 2008) et un rendement moyen plus faible que celui

des filles, les garçons semblent avoir plus de difficulté à réussir à l’école, ou l’école

semble à court d’idées pour s’adapter à la réalité des garçons!

Cela dit, l’engagement et la persévérance sont des éléments centraux de la réussite

scolaire. La motivation à apprendre est, selon certains auteurs, un élément clé de

l’engagement et de la persévérance (Barbeau, Montini et Roy, 1997; Brophy, 2004;

Eccles, Wigfield et Schiefele, 1998; Pintrich et Schrauben, 1992). Ainsi, mieux

comprendre les facteurs qui exercent leur influence sur la motivation pourrait nous aider

à augmenter les chances de succès des élèves à l’école.

1.1 La réussite scolaire, l’engagement et la motivation

Du latin « movere » qui veut dire mouvement, la motivation est souvent un précurseur

de changement, d’initiative et d’engagement dans la tâche. Peu importe la circonstance,

la motivation poussera l’humain à vouloir atteindre ses objectifs et à se surpasser. À

l’école, cela se reflète par la persévérance dans les études et les travaux, l’intérêt dans les

différentes matières scolaires, et en définitive, par la réussite scolaire. La motivation à

apprendre est représentée par une dynamique complexe entre des variables inhérentes à

l’élève, à la classe, à l’école, aux interactions enseignants-élèves, à l’environnement

social et à la famille. Mais comment la motivation à apprendre influence-t-elle la

réussite scolaire des élèves? Une augmentation de la motivation à apprendre se traduit

par un comportement positif de l’élève à s’engager dans la tâche, à prendre plaisir à faire

l’activité et à aimer avoir du succès sur le plan scolaire (Covington et Müeller, 2001).

Par conséquent, l’un des buts premiers de l’enseignant sera de favoriser l’engagement,

Page 18: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

18

en œuvrant sur les variables de la motivation, et ainsi augmenter les chances de réussite

et de succès de l’élève (Archambault et Chouinard, 2003; Brophy, 2004; Pintrich et

Schrauben, 1992; Viau, 1994).

Il est possible de classer en trois grandes catégories les différents facteurs qui favorisent

la réussite scolaire : les facteurs familiaux et sociaux, les facteurs scolaires et les facteurs

personnels. Sur le plan familial, le soutien du père et de la mère joue un rôle important

dans la réussite chez les jeunes (Eccles et Jacobs, 1986; Grolnick, Gurland, Jacob et

Decourcey, 2002; Wigfield et Eccles, 1992). Sur le plan scolaire, l’environnement de

l’école, l’arrangement des classes et les pratiques pédagogiques de l’enseignant

contribueront également aux succès des élèves (Brophy, 2004; Eccles, Adler et Meece,

1984; Miller, Sen et Malley, 2007). Sur le plan personnel, les facteurs sont ceux

directement liés à l’élève comme l’âge, le sexe, les antécédents de l’élève, ses habiletés

et sa motivation à apprendre.

Plusieurs éléments peuvent favoriser et augmenter la motivation à apprendre : proposer

des choix dans la tâche, donner des responsabilités aux élèves, changer des éléments de

l’environnement scolaire, permettre à l’élève de se sentir valoriser dans la tâche, fournir

de la rétroaction, utiliser un type d’évaluation approprié, démontrer des attentes élevées

face aux chances de succès des élèves, utiliser des programmes variés et changer le

matériel pédagogique (Archambault et Chouinard, 2003; Brophy, 2004; Eccles et

Wigfield, 2002; Eccles et al., 1998; Maerh, 1989). En ce sens, les pratiques

pédagogiques utilisées par l’enseignant jouent également un rôle important sur la

motivation : l’apprentissage par projet, l’exposé magistral, étude de cas, les simulations,

Page 19: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

19

l’utilisation des technologies, etc. Notre intérêt se situe principalement sur cette dernière

pratique pédagogique. En effet, depuis quelques années, les technologies de

l’information et de la communication (TIC) deviennent un élément central du système

éducatif (Depover, Karsenti et Komis, 2007; OCDE, 2001), et pourrait, selon nous, jouer

un rôle sur la motivation à apprendre.

1.2 Les technologies de l’information et de la communication

Les différents intervenants du système éducatif constatent que les élèves sont démotivés,

que l’école ne s’adapte pas et que les jeunes décrochent en très grand nombre. Certains

voient dans l’utilisation des TIC une solution pour susciter l’engagement des élèves, les

apprentissages scolaires et améliorer la qualité de l’enseignement (Bristish Educational

Communication and Technology Agency, 2003; Karsenti, Goyer, Villeneuve et Raby,

2007). Les TIC sont maintenant très ancrées dans la société et leur présence dans les

écoles a grandement augmenté au cours des dernières décennies.

1.2.1 Description de la situation technologique

Le bassin informatique des écoles au Canada est maintenant relativement stable,

contrairement au bassin résidentiel qui ne cesse de croître (Piette, Pons et Giroux, 2006).

Un rapport publié en 2004 fait état de la situation au Canada à cet égard (Plante et

Beattie, 2004). Les auteurs ont recensé le matériel, la connectivité, l’accès aux

ordinateurs et aux logiciels auprès de 15 500 écoles. Au Québec, on retrouve un ratio

élève/ordinateur (nombre d’élèves pour un ordinateur) plus élevé dans les écoles

secondaires (6,9 élèves par ordinateur) que dans les écoles primaires (6,4). Plus de 97 %

des élèves rapportent être connectés dans leurs écoles. En 2002, le Programme

Page 20: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

20

d’indicateurs du rendement scolaire (PIRS) indiquait que 93 % des élèves rapportaient

avoir un ordinateur à la maison, et que 85 % rapportaient avoir une connexion Internet.

Il est évident que ces chiffres ne rapportent pas le degré d’utilisation, mais bien la

présence du matériel et de la connexion. Il ne faut donc pas penser que le niveau

d’accessibilité équivaut au degré d’utilisation. Selon Piette, Pons et Giroux (2006) :

« Au fur et à mesure qu’Internet prenait sa place à la maison, l’école – qui avait pourtant investi de manière importante tant du point de vue pécuniaire que pédagogique – s’est progressivement désinvestie de cette mission éducative quant à l’intégration des TIC en classe … » (p.9-10)

Cette situation n’est pas unique au Canada. L’évolution du bassin informatique est tout

aussi importante aux États-Unis. Une étude menée en 1989 (NCES, 1993) révélait que

39 % des élèves utilisaient l’ordinateur à l’école, alors que 20 % l’utilisaient à la maison,

et que seulement 12 % s’en servait dans un contexte scolaire. Quelques années plus tard,

le même institut, dans un suivi de recherche (NCES, 1995), a noté une augmentation de

l’utilisation de l’ordinateur. En effet, 58 % des élèves du secondaire utilisaient

l’ordinateur à la maison. Les plus récentes études rapportent que jusqu'à 90 % des élèves

utilisent fréquemment l'ordinateur à la maison, alors que 40 % l’utilisent à l'école

(OCDE, 2006). En conséquence, on note maintenant un réel fossé entre ce qui se passe à

la maison, et ce qui se passe à l'école (Bristish Educational Communication and

Technology Agency, 2003; Piette et al., 2006).

Ainsi, les élèves apprennent maintenant à maîtriser les technologies à la maison plutôt

qu’à l’école. Le rapport « Les Jeunes et Internet : Appropriation des nouvelles

technologies », décrit l’évolution importante des pratiques technologiques des jeunes au

Canada (Piette et al., 2006). Une grande partie des jeunes de l’étude ont rapporté

Page 21: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

21

fréquenter Internet depuis plus de quatre ans déjà. Ils maîtrisent mieux les outils, et sont

maintenant capables de faire un usage adapté à leurs besoins. Deux utilisations sont

prédominantes : la recherche et la communication (Piette et al., 2006). Alors qu’en 2000,

l’apprentissage des technologies passait plutôt par l’école, en 2006, les jeunes

apprennent à utiliser les technologies à la maison, et considèrent qu’ils font un usage

limité des TIC à l’école.

Comme mentionné plus tôt, la présence de l’ordinateur et d’une connexion Internet ne

sont pas nécessairement synonyme de leur utilisation. Kent et Facer (2004) rapportent

les principales utilisations des TIC par les jeunes en Angleterre : l’écriture (>80 %),

utilisations multiples ou «fiddling» (>70 %) (le « fiddling » est défini par Turkle comme

une utilisation non spécifique de l’ordinateur sans aucun but particulier (Turkle, 1984)),

la création de pages Web, faire des films et des animations (<50 %). Les auteurs

rapportent également des différences entre les utilisations à la maison et à l’école : la

formation sur Internet, l’utilisation de tableaux et de graphiques et l’utilisation de

logiciels éducatifs sont largement plus présents à l’école alors que le transfert de

fichiers, l’achat en ligne, regarder des DVD ou écouter de la musique sont rapportés

comme étant beaucoup plus pratiquées à la maison (Kent et Facer, 2004).

La situation technologique des écoles et des milieux familiaux des élèves est maintenant

assez claire, mais quel est l’effet de l’utilisation de l’ordinateur à la maison sur le vécu

scolaire des élèves? Certains prétendent qu’il existe un effet négatif alors que d’autres

font valoir qu’il faut distinguer le type d’utilisation, et que dans ce cas, certains usages

Page 22: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

22

pourraient être bénéfiques (Beltran et al., 2008; Bussière et Gluszynski, 2004; Fiorini,

2009; Vigdor et Ladd, 2010).

1.2.2 L’utilisation personnelle de l’ordinateur et la compétence

technologique

La maison semble devenir l’endroit de prédilection de l’utilisation de l’ordinateur par

nos jeunes. Le taux d’informatisation des foyers canadiens est passé de 18,6 % en 1991 à

75,4 % en 2006. De plus, le taux estimé de branchement à Internet est passé de 16 % en

1997 à 54,5 % en 2003 (Statistique Canada, 2009). Chez les élèves québécois, les

chiffres sont également en pleine croissance. Alors qu’en 2000, on retrouvait environ

57 % des foyers québécois branchés sur Internet, nous retrouvons en 2006 un taux de

branchement de 93 % (Piette et al., 2006). La plus récente étude de Statistique Canada

laisse voir que 45 % des heures que les jeunes adultes de 20 à 24 ans ont déclaré avoir

passé devant un écran l'ont été devant un écran d'ordinateur plutôt qu'un écran de

télévision. Chez les adultes de 25 à 34 ans, 36 % des heures passées devant un écran

l'ont été devant un écran d'ordinateur. Même chez les adultes d'âge moyen, soit de 45 à

54 ans, 25 % des heures passées devant un écran l'ont été devant un écran d'ordinateur.

Fiorini (2009) constate que malgré la pertinence de faire des analyses selon le temps

d’utilisation des technologies, il semble essentiel de déterminer les types d’utilisation

pour mieux évaluer les effets possibles.

Pendant que le temps d’utilisation et le matériel informatique ne cessent de s’accroître

dans les foyers, le bassin informatique scolaire stagne, voire régresse à certains endroits.

La situation à l’école est telle que les limites imposées quant à l’utilisation des

Page 23: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

23

technologies viendrait restreindre l’appropriation et l’expérimentation de l’ordinateur

par les jeunes, ce qui a pour conséquence de créer un écart d’utilisation important entre

l’école et la maison (Piette et al., 2006). L’une des conséquences de ce fossé

technologique entre l’école et la maison est l’inégalité des compétences informatiques

chez les jeunes. Puisque les jeunes passent davantage de temps avec l’ordinateur à la

maison plutôt qu’à l’école, on constate une certaine forme « d’autoformation » et par

conséquent, chaque jeune n’a pas la même qualité et la même chance de formation.

Malgré de nombreuses recherches faites sur les effets de l’utilisation de l’ordinateur à

des fins pédagogiques, peu de recherches à ce jour se sont intéressées à la nouvelle

réalité des jeunes, qui veut que l’utilisation de l’ordinateur à la maison surpasse de façon

importante l’utilisation de l’ordinateur à l’école (Piette et al., 2006). Alors que certains

jeunes utilisent l’ordinateur à tous les jours à la maison, d’autres n’ont que très peu

d’opportunité de perfectionner leurs compétences technologiques. Ces compétences

informatiques se développent d’une part, par un apprentissage systématique, mais

d’autre part, par l’usage régulier de l’ordinateur. D’ailleurs, il a été observé que les

élèves qui utilisent l’ordinateur de façon fréquente développent de meilleures aptitudes

informatiques (qu’on appelle également « Computer literacy ») (Heinssen, Glass et

Knight, 1987; OCDE, 2006). Ces aptitudes informatiques sont maintenant essentielles à

la formation des élèves, et en plus de l’écriture et la lecture, elles font désormais partie

des critères évalués pour mesurer la littératie d’une personne (Veenhof et al., 2005).

Il est intéressant de voir comment l’utilisation des technologies de l’information devient

un élément important dans les curriculums et comment les différents projets concluent à

Page 24: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

24

leur pertinence dans le milieu scolaire (Boster et al., 2004; CEO, 2001; McFarlane et

Sakellariou, 2002; Passey, Rogers, Machell et McHugh, 2004; Pittard, Bannister et

Dunn, 2003). On se rend compte de plus en plus de l’importance que pourraient avoir les

compétences technologiques et leur utilisation. Les chercheurs commencent à

s’intéresser à l’influence directe que peuvent avoir le fait de posséder un ordinateur, le

sentiment de confiance et le niveau de compétence informatique sur la réussite scolaire

(Attewell et Battle, 1999; Banerjee, Cole, Duflo et Linden, 2005; Beltran, Das et Fairlie,

2005; OCDE, 2006; Shapley, Sheehan, Maloney et Caranikas-Walker, 2010). Ces études

rapportent un effet positif entre l’utilisation des technologies à la maison et le vécu

scolaire des élèves. Toutefois, certains auteurs ne croient pas que ce lien soit

systématiquement positif, et constatent que dans certains cas, l’introduction de

l’ordinateur dans le foyer nuit aux études (Malamud et Pop-Eleches, 2008; Vigdor et

Ladd, 2010). Ces études examinent habituellement le lien entre la présence de

l’ordinateur, et parfois l’utilisation des TIC à des fins personnelles, et le rendement. Peu

d’études à ce jour ont examiné l’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

personnelles sur la motivation à apprendre et l’engagement scolaire des élèves.

1.3 Objectif général

Ainsi, un nombre considérable d’études ont démontré les effets positifs de l’utilisation

des technologies à des fins pédagogiques à l’école (Bain et Ross, 2000; Betts, 2003;

Boster et al., 2004; CEO, 2001; Hoskins et van Hooff, 2005; Huffman, Goldberg et

Michlin, 2003; Hunt et Minstrell, 1994; Koedinger et Anderson, 1999; Means et Olson,

1997; Oliver et McLoughlin, 2001; Pittard et al., 2003; Ravitz et Mergendoller, 2002;

Page 25: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

25

Scardamalia et Bereiter, 1994; Wenglinsky, 1998). D’autres recherches, beaucoup moins

nombreuses, ont étudié les relations entre la présence de l’ordinateur, l’utilisation

personnelle de l’ordinateur et le rendement scolaire (Attewell et Battle, 1999; Banerjee

et al., 2005; Beltran et al., 2005; OCDE, 2006; Vigdor et Ladd, 2010) mais, comme nous

l’avons déjà mentionné, aucune étude disponible ne s’est intéressée au lien entre

l’utilisation personnelle de l’ordinateur et la motivation à apprendre.

Par conséquent, l’objectif général de la présente étude est d’examiner les liens entre les

habitudes informatiques dans la vie de tous les jours et la motivation à apprendre en

contexte scolaire, et plus particulièrement dans le domaine des sciences.

Page 26: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

Chapitre 2. Contexte théorique et recension des écrits

Dans les pages qui suivent, nous allons circonscrire les différents éléments de notre

problématique dans la littérature existante. Premièrement, nous élaborerons sur

l’importance de la motivation sur l’engagement et nous présenterons les principales

théories motivationnelles retenues pour cette étude. Deuxièmement, nous examinerons

l’influence des TIC sur le rendement et la motivation des élèves. Pour conclure, la

pertinence de la présente thèse sera établie et les objectifs spécifiques seront détaillés.

2.1 L’engagement

L’engagement à l’école s‘observe à l’aide des comportements de l’élève (la persistance

dans une activité, l’effort à la tâche, l’attention) et également à l’aide de l’expression de

ses émotions (intérêt à la tâche, la fierté, l’enthousiasme) (National Research Council &

Institute of Medecine, 2004). On distingue la motivation de l’engagement dans l’action

selon ces définitions : « Motivation is about energy and direction, the reasons for

behaviour, why we do what we do. Engagement describes energy in action, the

connection between person and activity. » (Ainley, Frydenberg et Russell, 2005, p. 3).

En d’autres mots, la motivation, c’est ce qui initie l’engagement, alors que

l’engagement, c’est le comportement dans l’action ou le fait d’exécuter la tâche. Trois

types d’engagement nous intéressent tout particulièrement : l’engagement

comportemental, l’engagement affectif et l’engagement cognitif. L’engagement

comportemental est celui observable par l’enseignant. L’effort, l’implication et la

demande d’aide sont souvent des bons indicateurs de l’engagement comportemental.

(Fredricks, Blumenfeld et Paris, 2004; Pintrich et Schrauben, 1992; Pintrich et Schunk,

Page 27: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

27

1996). L’engagement affectif, comme son nom l’indique, est plutôt lié aux émotions de

l’élève et à ces expériences positives (Fredricks et al., 2004). Afin d’observer

l’engagement affectif, l’enseignant doit poser des questions à l’élève. L’engagement

cognitif se définit plutôt comme la qualité et le degré d’effort mental fournit par l’élève

lors de l’accomplissement de tâches scolaires ou d’apprentissage (Ames et Archer, 1988;

Fredricks et al., 2004). Bien sûr, il n’est pas évident d’observer l’engagement cognitif de

l’élève. L’emploi des stratégies cognitives (élaboration, organisation et répétition) et

métacognitives (planification, contrôle et régulation) représentent une bonne mesure de

l’engagement cognitif. Ces stratégies favorisent la compréhension et la rétention des

informations (Boulet, Savoie-Zajc et Chevrier, 1996; Linnenbrink et Pintrich, 2003). Les

meilleures stratégies sont celles qui sont adaptées à réalisation de la tâche et à ses

exigences.

L’engagement, peu importe le type, est essentiel aux apprentissages et à la réussite de

l’élève. Si l’élève est engagé d’une façon cognitive et comportementale, cela se reflètera

de façon positive dans ses comportements scolaires. Par conséquent, l’influence des

déterminants de la motivation à apprendre (l’intérêt, la valeur accordée à la tâche, les

buts qu’il se fixe, les stratégies utilisées, etc.) se traduit très souvent par un engagement

comportemental ou cognitif plus ou moins grand dans la tâche.

2.2 La motivation

Bien qu’on s’entende sur l’importance de la motivation à apprendre, les auteurs ne

s’entendent pas sur une seule et unique définition. Viau (1994) ou Archambault et

Chouinard (2003) nous propose des définitions très similaires de la motivation à

Page 28: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

28

apprendre. Ces définitions de la motivation ont en commun qu’il s’agit d’un processus

complexe composé d’un ensemble de déterminants, où la motivation est une condition

nécessaire à l’engagement, la persévérance et à la réussite scolaire.

Mais comment la motivation influence-t-elle les élèves? Une augmentation de la

motivation à apprendre se traduit par un comportement positif de l’élève à s’engager

dans la tâche, à prendre plaisir à faire l’activité et à aimer avoir du succès sur le plan

scolaire (Covington et Müeller, 2001). Et plus il persévère, plus il a de chance de réussir

(Viau, 1994). L’élève qui s’investit dans la tâche, en voulant la réaliser jusqu’au bout, et

qui y trouvera beaucoup de satisfaction et d’intérêt représente un bon exemple

d’engagement.

L’approche sociocognitive est celle sur laquelle s’appuie actuellement la presque totalité

des travaux empiriques et théoriques en motivation scolaire, incluant notre étude

(Bandura, 1986). Contrairement aux approches antérieures, elle permet d’étudier les

phénomènes humains selon l’interaction qui existe entre les facteurs individuels, les

comportements et l’environnement social (Figure 1), plutôt que d’étudier la nature de la

motivation (Viau, 1994). Cette approche suppose que l’environnement social de l’élève

influence les perceptions et cognitions de l’élève (facteurs personnels), qui à son tour

poussera l’élève à adopter ou modifier certains comportements et attitudes. Il faut

souligner que l’approche sociocognitive conçoit ces interactions comme étant

réciproques : « … une composante pouvait être une cause d’un phénomène et devenir

par la suite un effet de celui-ci. » (Viau, 1994, p. 35). Cette approche tente de trouver

des solutions aux problèmes réels et aux enjeux sociaux : l’agressivité, l’influence des

Page 29: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

29

parents et des médias de masse sur les enfants, la motivation à l’école, le décrochage

scolaire, etc. (Pervin et John, 2005). Par conséquent, la versatilité de l’approche

sociocognitive permet aux chercheurs d’intégrer de nouvelles variables prédictives et

explicatives dans un modèle de la motivation à apprendre. Dans le contexte qui nous

intéresse, il sera donc possible d’intégrer des variables en lien avec les habitudes

technologiques (les comportements et les facteurs personnels de la Figure 1).

Nous y retrouvons également quelques limites à cette approche. Malgré les nombreux

efforts déployés par la recherche, et entre autres par Bandura, l’approche sociocognitive

n’est pas encore une théorie systématique et intégrée, au sens où elle ne permet pas

d’obtenir des prévisions précises grâce à un réseau d’hypothèses. Elle reste encore une

agglomération de plusieurs théories et concepts qui ont été fusionnés sans que

l’ensemble des liens et des relations ait pleinement été étudié (Pervin et John, 2005). Par

conséquent, il peut être parfois hasardeux de s’y retrouver et il faut s’attarder davantage

Figure 1: Dynamique motivationnelle selon l’approche sociocognitive

Environnementsocial

Facteurspersonnels

Comportements et attitudes

Page 30: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

30

aux liens qui nous intéressent plus particulièrement plutôt que de tenter de relier

l’ensemble des théories existantes.

2.2.1 Les déterminants internes de la motivation

Qu’est-ce qui fait que les jeunes s’investissent dans une tâche? Pourquoi les jeunes

passent plus de temps dans certaines activités et moins dans d’autres? Il existe de

nombreuses recherches qui se sont intéressées aux phénomènes d’engagement et de

motivation. Selon Eccles, Wigfield et Schiefele (1998), l’engagement et la persévérance

seraient principalement tributaires des attentes de succès et de la valeur que l’élève

accorde à la tâche. Par exemple, plusieurs chercheurs ont démontré qu’il existe un lien

entre le sentiment d’être compétent dans un domaine scolaire donné, l’intérêt pour ce

domaine et l’engagement dans les tâches (Chouinard et Fournier, 2002; Eccles et

Wigfield, 1995; Eccles et al., 1998; Hidi et Harackiewicz, 2000). Nous allons définir

davantage ces concepts.

2.2.1.1 Les perceptions de soi

Le sentiment de compétence, ou le sentiment d’autoefficacité selon Bandura (1986),

influence de manière importante la façon dont les tâches sont initiées et sur la

détermination de l’élève à accomplir ces tâches (Harter, 1982; Pintrich et Schrauben,

1992). Le sentiment de compétence représente la perception qu’a l’élève de sa capacité à

réussir dans un contexte donné. Que ce soit sur le plan de la différenciation sexuelle

(Chouinard, Vezeau, Bouffard et Jenkins, 1999; Eccles et al., 1984; Fennema et

Sherman, 1978; Jacobs et Eccles, 1985; Jacobs, Lanza, Osgood, Eccles et Wigfield,

2002), ou sur les différences en lien avec l’environnement scolaire (Foon, 1988; Harvey

Page 31: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

31

et Stables, 1986; Lee et Bryk, 1986; Marsh, 1989), le sentiment de compétence est un

concept de premier plan en ce qui concerne la motivation scolaire. Plus le sentiment de

compétence de l’élève sera élevé, plus l’élève fournira un effort et persévèrera (Pajares

et Urdan, 2002). Plusieurs études ont démontré qu’un sentiment de compétence élevé

dans un domaine donné augmente les chances de succès de l’élève à la tâche. La

perception de sa compétence varie en fonction de la difficulté de la tâche, du type de

tâche et du contexte (Eccles et al., 1998). L’élève qui se croit capable de réussir sa tâche

s’engagera avec énergie et confiance, alors que celui qui voit la tâche comme trop ardue

pour lui, aura tendance à faire le minimum, ou même à ne pas réaliser la tâche, afin de

ne pas nuire à son image personnelle et à son estime de soi. À ses yeux, éviter de faire

une tâche est moins nuisible que d’échouer à la faire.

Bien que les liens entre les attentes de succès, la valeur dans un domaine donné

(mathématiques, français, etc.) et l’engagement dans ce même domaine soient

empiriquement démontrés, peu d’études à ce jour se sont intéressées à l’effet que le

sentiment de compétence dans un domaine connexe ou relié pourrait avoir sur

l’engagement dans une matière. Prenons l’exemple de deux compétences très similaires,

mais non identiques. Une étude américaine a observé que les compétences développées

dans l’apprentissage d’une première langue faciliteraient l’apprentissage d’une seconde

langue (Orleans et Laney, 2000). Une autre étude sur les concepts connexes a été menée

en sciences infirmières. Les auteurs ont observé que le sentiment de compétence à

l’endroit de l’utilisation de l’ordinateur semble avoir un lien avec la motivation pour une

future carrière en sciences infirmières (Tracy et al., 2009). Dans le même ordre d’idée,

on peut se demander quel pourrait être l’effet du niveau de compétence et de l’intérêt

Page 32: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

32

pour l’utilisation de l’ordinateur sur la motivation à s’engager dans l’apprentissage d’une

discipline faisant appel à des compétences technologiques.

Ainsi, on peut faire l’hypothèse qu’un élève qui utilise beaucoup l’ordinateur à des fins

personnelles sera plus enclin à s’engager dans un cours où il aura à utiliser l’ordinateur.

Ses attentes de succès quant à la réussite du cours en question seront plus élevées parce

qu’il est déjà familier avec les outils technologiques utilisés dans ce cours et son intérêt

pour la matière devrait être plus grand puisque la valeur accordée à l’apprentissage

d’une discipline est tributaire des attentes de succès dans cette discipline (CEFRIO,

2008; Cepni, Tas et Kose, 2006). De plus, la correspondance des compétences

développées avec l’ordinateur pourrait faciliter l’acquisition des connaissances dans

cette matière.

L’anxiété jouera également un rôle important sur la motivation. Par exemple, un élève

qui se sentira stressé ou nerveux par rapport à une matière ou une tâche aura tendance à

vouloir éviter cette matière ou tâche. Selon Viau (1994) : « … les élèves trop anxieux

sont portés à perdre leur attention dans l’accomplissement d’une tâche et à consacrer

toute leur énergie à appréhender les conséquences d’un échec éventuel ». Bien que les

causes sont nombreuses (mauvaises expériences, manque de modèles, stéréotypes, etc.),

les études concluent à des liens étroits entre l’anxiété, le sentiment de compétence et le

rendement dans une matière. C’est le fait de se sentir incompétent et peu en contrôle qui

augmente l’anxiété. Par exemple, Britner (2008) a conclut que les filles qui rapportent

être plus anxieuses se sentaient également moins compétentes en sciences. Toutefois, ils

n’ont pas observé de liens avec le rendement, car les filles obtenaient meilleures notes

Page 33: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

33

par rapport aux garçons. En ce sens, Freudenthaler, Spinath et Neubauer (2008)

concluent que l’anxiété affecte davantage les garçons que les filles par rapport aux notes.

Eccles et coll. (1990) sont arrivés à des conclusions similaires en mathématiques, où

l’anxiété était un bon prédicteur du sentiment de compétence. Cependant, ils concluent

plutôt à un effet médiateur de l’anxiété sur l’engagement et le rendement.

2.2.1.2 L’intérêt et la valeur accordée à la tâche

Un autre élément qui pousse l’élève à s’engager dans la tâche serait l’importance et

l’intérêt qu’il lui accorde. Il a été démontré que plus l’élève considère une activité

comme intéressante, plus il s’engage, ce qui affecte positivement son rendement

(Pintrich, Marx et Boyle, 1993). Il existe deux types d’intérêt : celui en lien avec la

situation et celui en lien avec les goûts personnels de l’élève. Selon Archambault et

Chouinard (2003), il semblerait plus facile d’agir sur l’intérêt que le sentiment de

compétence. L’intérêt personnel serait plus favorable, car il implique un désir

intrinsèque à apprendre dans un domaine qui emmènera l’élève à persister davantage. Il

est lié directement au goût de l’élève. L’intérêt de type situationnel est plus spécifique et

ponctuel, et lié avec l’environnement de l’élève (Ainley et Hidi, 2002). Néanmoins, dans

les deux cas, ils sont favorables à la motivation (Schraw et Lehman, 2001). L’intérêt

situationnel est précurseur de l’intérêt personnel (Linnenbrink-Garcia et al., 2010).

Outre l’intérêt, un autre déterminant de la motivation nous intéresse tout

particulièrement : les buts d’accomplissement. Les types de buts permettent d’évaluer

les raisons pour lesquelles un élève s’engage dans une activité.

Page 34: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

34

2.2.1.3 Les buts d’accomplissement

Plus récemment, plusieurs études ont démontré l’importance que revêtent les raisons et

les objectifs pour lesquels l’élève effectue la tâche. À l’origine, les auteurs préconisaient

une théorie avec deux types de buts d’accomplissement : les buts de maîtrise et les buts

de performance (Ames et Archer, 1988; Dweck, 1986; Elliot et Harackiewicz, 1996;

Maerh, 1989). Les élèves qui se fixent des buts de maîtrise mettraient l’accent sur la

compréhension et l’apprentissage alors que ceux qui se fixent des buts de performance

tenteraient de démontrer leurs compétences par rapport aux autres en performant mieux

(Linnenbrink et Pintrich, 2003; Pintrich et Schunk, 1996).

Les buts de maîtrise-approche (ou buts d’apprentissage, « mastery-approach goals »)

sont des buts internes à l’élève (Ames et Archer, 1988; Pintrich et Schrauben, 1992). Ces

types de buts sont les plus désirables. L’élève qui se fixe des buts de maîtrise-approche

choisit d’apprendre pour le plaisir, parce qu’il aime apprendre, ou parce qu’il veut en

apprendre davantage (Bouffard, Boisvert, Vezeau et Larouche, 1995; Dweck, 1986). Il

valorise l’étude pour le développement de ses habiletés et de ses compétences. Par

conséquent, ces buts favoriseront l’apprentissage et l’engagement scolaire. En situation

d’échec, l’élève attribuera ses échecs à un manque d’effort et de stratégies. Il optera pour

de meilleures stratégies ou ira chercher de l’aide pour améliorer ces chances de réussite

à la prochaine évaluation (Vezeau et Bouffard, 2002). Ces buts sont tout

particulièrement intéressants, car ils sont souvent rapportés comme étant ceux qui sont

liées fortement avec l’engagement ou l’utilisation des stratégies cognitives dans une

matière (Chouinard, Karsenti et Roy, 2007; Li, 2005; McCollum, 2005; Wang, Liu,

Lochbaum et Stevenson, 2009).

Page 35: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

35

Les buts de performance-approche (ou « performance-approach goals ») ne sont pas

orientés vers des besoins personnels uniquement (Ames et Archer, 1988; Pintrich et

Schrauben, 1992). L’élève ne cherche plus à apprendre pour le plaisir, mais il tentera

plutôt de se comparer et d’impressionner les autres avec son rendement. Il cherchera à

avoir de meilleures notes, des récompenses, etc. Il aura tendance à attribuer ses échecs à

un manque d’habileté plutôt qu’à un manque d’effort. Par conséquent, les buts de

performance peuvent rapidement nuire à la motivation de l’élève en situation d’échec

(Elliott, 1999; Vezeau et Bouffard, 2002). Ces buts sont également vus par certains

auteurs comme jouant un rôle important sur différentes variables motivationnelles

(Barron et Harackiewicz, 2003; Chouinard et al., 2007; Church, Elliot et Gable, 2001;

Wang et al., 2009).

Il est à noter que les buts de maîtrise-approche et les buts de performance-approche ne

sont pas mutuellement exclusifs (Bouffard et al., 1995). Certains élèves peuvent avoir de

hautes attentes sur leur rendement tout en désirant apprendre pour améliorer leur

habilité. En soi, les buts de performance-approche ne sont pas nécessairement négatifs,

même que certains auteurs les voient comme positifs (Barron et Harackiewicz, 2003). Ils

le seront davantage en cas d’échec. En situation de succès, l’élève sera motivé par ce

type de buts. Par exemple, certaines études ont démontré que selon le contexte de la

classe, les buts de performance-approche sont liés de façon positive avec le rendement

(Barron et Harackiewicz, 2003; Harackiewicz, Barron, Tauer et Elliot, 2002). Lorsque

les buts de performance sont liés à un faible sentiment de compétence, l’individu a

tendance à faire le minimum de travail dans les cours pour éviter l’échec (Urdan, 1997).

En étudiant davantage les buts d’accomplissement, certains auteurs ont raffiné ces

Page 36: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

36

théories en ajoutant une catégorie opposée aux buts d’accomplissement : les buts

d’évitement (Elliot et Harackiewicz, 1996; Elliot et McGregor, 2001; Harackiewicz,

Barron, Pintrich, Elliot et Thrash, 2002). Il serait donc possible d’observer des buts

d’apprentissage-évitement et de performance-évitement (Cury, Elliot, Da Fonseca et

Moller, 2006; Elliot et McGregor, 2001). Ces types de buts sont plutôt aversifs. Un élève

avec un faible niveau de compétence poursuivra plutôt comme objectif d’éviter de

montrer son faible niveau de compétence (ou d’incompétence), ce que les auteurs

nommeront les buts de performance-évitement, en opposition aux buts de performance-

approche où l’élève tentera de montrer son niveau d’habileté (Dweck et Leggett, 1988;

Midgley, Kaplan et Middleton, 2001). Les buts de maîtrise-évitement, bien que plus rare

chez les plus jeunes, sont caractérisés par le fait de vouloir « protéger » le souvenir de

compétence déjà maîtrisé (Elliot et Thrash, 2001). Cette distinction entre les buts

d’approche et les buts d’évitement a été utilisée par différents auteurs (Dweck et

Leggett, 1988; Elliot et Thrash, 2001; Elliot et Sheldon, 1997; Harackiewicz, Durik,

Barron, Linnenbrink-Garcia et Tauer, 2008; Heyman et Dweck, 1992). Dans la catégorie

des buts d’évitement, on retrouve également les buts d’évitement du travail, introduit par

Brophy (1983) et également par Nicholls (1989).

Certains auteurs suggèrent que dans certains cas, les élèves désirent faire le minimum

d’effort possible, ce qui serait représenté par une autre catégorie de buts (Bouffard et

al., 1998; Meece et Holt, 1993). Les buts d’évitement du travail (ou « work-avoidance

goals ») sont plus aversifs que les deux autres types de buts. Ils ne visent pas à apprendre

pour le plaisir, ou pour avoir des bonnes notes, mais plutôt pour éviter le travail. Il

minimise l’énergie à fournir pour un rendement minimal et pour réaliser le minimum de

Page 37: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

37

travail (Bouffard et al., 1998). Nous utiliserons ces types de buts pour mesurer l’aspect

« évitement » souvent présent dans les différentes typologies.

Les déterminants de la motivation à apprendre, présentés précédemment, jouent tous un

rôle prédicteur ou médiateur, à plus ou moins grande échelle, sur l’engagement et la

motivation des élèves. Plusieurs auteurs ont montré que l’environnement

d’apprentissage influence grandement la motivation et l’engagement des élèves. En

particulier, l’utilisation des TIC a suscité au cours des dernières années un effort de

recherche considérable. Notre étude se veut novatrice dans le domaine puisque nous

étudierons une variable peu étudiée jusqu’à tout récemment dans ce contexte :

l’utilisation à des fins personnelles des technologies de l’information et de la

communication.

2.3 L’utilisation des TIC en général

Comme nous l’avons déjà discuté, les jeunes utilisent les technologies les TIC. Les

récentes études ont démontré que les heures d’écoute de télévision diminuent au profit

de l’utilisation de l’ordinateur (Shields et Tremblay, 2007). L’ordinateur devient partie

intégrante du processus d’apprentissage des élèves alors que les enfants utilisent

l’ordinateur de plus en plus jeune (CRIOC, 2006; Piette et al., 2006).

Plus de 75 % des jeunes âgés entre 12 et 18 ans interrogés dans l’enquête Mediapro

rapportent utiliser Internet depuis au moins 4 ans (Piette et al., 2006). Au Canada,

l’enquête PISA (n = 22 000) rapporte que 83 % des jeunes (15-16 ans) font une

utilisation fréquente des moyens de communication (courriel, clavardage, etc.), 75 %

Page 38: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

38

cherchent de l’information sur Internet, 59 % jouent à des jeux et 49 % utilisent Internet

pour effectuer des tâches en équipe (OCDE, 2006).

Weston et Barker (2002) ont réalisé une enquête auprès de 688 étudiants universitaires

afin de déterminer leurs habitudes technologiques. Ils ont trouvé que les utilisations les

plus fréquentes sont : le traitement de texte (90 %), le courriel (89 %), l’Internet pour

l’école (85 %) et l’Internet pour des raisons personnelles (84 %). Les outils spécialisés

ont été beaucoup moins utilisés : base de données (38 %), programmation (29 %), les

groupes de discussion (29 %) et la conception de pages Web (25 %). Les auteurs

constatent également que les étudiants sont principalement formés à la maison de façon

informelle : 81 % pour le courriel, 73 % pour la navigation Web et 63 % pour le

traitement de texte.

Certains auteurs ont distingué le niveau d’utilisation selon le sexe des apprenants. Bien

que les études ne s’entendent pas systématiquement sur les différences d’utilisation des

technologies entre les garçons et les filles, en général, on constate que les garçons

utilisent davantage l’ordinateur pour le jeu et pour se divertir, alors que les filles

l’utilisent plus pour des utilisations de bureautique (BECTA, 2008; Colley et Comber,

2003; Kent et Facer, 2004)

Que ce soit à l’école ou à la maison, les études ont démontré que les usages les plus

fréquents sont les jeux, le traitement de texte, l’Internet (pour le courriel et la recherche),

la communication et les logiciels éducatifs. À la lumière de ces études, il semble

primordial de bien cerner les différents types d’utilisation des jeunes afin de mieux

Page 39: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

39

comprendre le rôle respectif que cela pourrait jouer sur l’apprentissage et la motivation à

l’école.

2.3.1 L’utilisation des TIC à des fins scolaires

Plusieurs projets intégrants les technologies ont fait leur apparition dans les écoles. En

éducation, on parlera plutôt en termes de technologie éducative. Les technologies

éducatives sont définies comme : « Technologie qui contribue effectivement à

l’éducation» (Legendre, 2005) ou « Using multimedia technologies or audiovisual aids

as a tool to enhance the teaching and learning process. » (New York State Education

Department, 2009). Il existe de nombreux types de projets intégrants les technologies :

les échanges et la communication, la recherche sur Internet, le multimédia, les

didacticiels et simulations, etc. Peu importe le type d’utilisation, les objectifs sont les

mêmes : faciliter et favoriser l’apprentissage, augmenter la motivation et l’engagement

des élèves ou améliorer le rendement.

Un rapport pour le compte de RESCOL et Industrie Canada (2002) soulève une liste

d’avantages liés à l’utilisation des TIC dans les écoles : donner à tous la chance de

développer des compétences TIC, fournir de nouveaux moyens d’atteindre les objectifs,

améliorer les possibilités de coopération, faire des liens avec la vie réelle, faire partie du

« village planétaire », avoir accès à de nouvelles ressources, envisager des choix de

carrières plus diversifiés, soutenir les élèves présentant des besoins particuliers et mettre

de nouvelles ressources aux mains des enseignants et des élèves. Néanmoins, le rapport

soulève qu’il faut souvent consacrer plus de temps à l’apprentissage des TIC plutôt qu’à

Page 40: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

40

l’enseignement de la matière, ce qui constitue aux yeux des enseignants un obstacle

important aux applications pédagogiques de l’ordinateur.

À cet égard, l’intégration pédagogique des TIC se distingue de l’intégration de

l’ordinateur dans les classes. On parlera d’intégration pédagogique lorsque les

technologies sont utilisées de façon continue, de manière à soutenir l’enseignement et

lorsqu’elles permettent de réaliser des apprentissages significatifs. Raby (2004) définit

l’intégration pédagogique comme : « … une utilisation habituelle et régulière des TIC en

classe par les élèves et les enseignants, dans un contexte d’apprentissage actif, réel et

significatif, pour soutenir et améliorer l’apprentissage et l’enseignement. ».

Dans les prochains paragraphes, nous tenterons d’élaborer sur les avantages et les

risques reliés à l’utilisation des technologies dans les projets scolaires. Nous discuterons

des différents effets sur : le rendement, l’apprentissage et la motivation à apprendre, et

ce, en fonction de l’école en général, et plus particulièrement, en sciences.

2.3.1.1 L’incidence de l’utilisation scolaire des TIC sur l’apprentissage et le

rendement

Les gouvernements investissent des sommes considérables pour favoriser l’intégration

des technologies dans les écoles (Bristish Educational Communication and Technology

Agency, 2009; Gouvernement du Québec, 2001; Howard, 2007; Malamud et Pop-

Eleches, 2008; Shapley et al., 2010). Ces investissements en valent-ils la peine? La

réponse n’est pas claire. En majorité, les chercheurs répondent par l’affirmative, mais

seulement si l’on considère plusieurs facteurs : les conditions socioéconomiques des

élèves, l’intégration pédagogique des TIC, la formation des enseignants, ou même l’âge

Page 41: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

41

des élèves. Certains chercheurs se sont tout particulièrement intéressés à déterminer les

effets que peut avoir l’intégration des technologies sur l’apprentissage et le rendement

des élèves. De nombreuses recherches ont démontré à cet égard que l’utilisation de

l’ordinateur à l’école avait souvent un lien positif avec le rendement scolaire (Bain et

Ross, 2000; Boster et al., 2004; CEO, 2001; Koedinger et Anderson, 1999; Pittard et al.,

2003; Ravitz et Mergendoller, 2002; Scardamalia et Bereiter, 1994; Wenglinsky, 1998).

Notons cependant que d’autres auteurs rapportent des résultats beaucoup plus modérés,

voire même contraires (Healy, 2004; Malamud et Pop-Eleches, 2008; Ravitz et

Mergendoller, 2002; Russell, 1999). Nous allons voir un peu plus en détail quelques

unes de ces études.

Plusieurs auteurs concluent à une amélioration des notes suite à l’intégration des

technologies dans les activités scolaires. Ravitz et Mergendoller (2002) rapportent que

les élèves des écoles secondaires qui utilisent l’ordinateur à l’école (logiciels éducatifs et

salles informatiques) ont de meilleurs résultats aux tests standardisés. Dans le même

ordre d’idée, le projet TigerNet conclue que les élèves qui utilisent un système

informatique fournissant un soutien en éducation (« Web-based information feedback

system ») obtiennent également un rendement plus élevé (Zappe, Sonak, Hunter et Suen,

2002). Dans une étude longitudinale de huit années, Bain et Ross (2000) ont observé que

les élèves qui participaient à un nouveau programme intégrant les technologies ont

augmenté significativement leur rendement aux tests standardisés comparativement aux

élèves inscrits au programme ordinaire. Cependant, certaines études concluent plutôt

qu’il y peu ou pas d’effet de l’utilisation des TIC sur le rendement (Brallier, Palm et

Gilbert, 2007) alors que d’autres concluent que les technologies pourraient même nuire à

Page 42: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

42

l’apprentissage puisque l’élève pourrait être distrait des objectifs de la leçon (Fried,

2008). Selon le niveau de formation des élèves, l’utilisation des technologies pourrait

également jouer un rôle parfois positif et parfois négatif (Cavanaugh, Dawson et

Ritzhaupt, 2008). En ce sens, plus l’élève possède une bonne formation technologique,

plus l’influence sera positive. Dans une méta-analyse menée sur plus de 500 études,

Kulik (1994) conclut que les élèves en contexte technologique performent mieux que

ceux dans un contexte plus traditionnel sans ordinateur. Toutefois, il nuance ces propos

en rapportant que les effets positifs ne sont pas observés dans tous les contextes. Les

technologies doivent nécessairement supporter directement les objectifs visés par le

curriculum. Dans un rapport intitulé : « Litterature Review in Science Education and the

Role of ICT : Promise, Problems and Future Directions » (Osborne et Hennessy, 2003),

les auteurs soulèvent le potentiel des technologies pour l’enseignement des sciences. Ces

résultats sont appuyés par de nombreuses études dans le domaine, tout en soulevant

certains points intéressants. Wenglinsky (1998) a observé que l’utilisation de logiciels a

pour effet d’augmenter le rendement en sciences alors que dans le contexte de tâches

simples, leur effet sur le rendement est négatif. Pour leur part, Osborne et Hennessy

(2003) considèrent que les technologies permettent de favoriser l’apprentissage et la

réussite en sciences par l’accès aux ressources, aux simulations ou l’utilisation de

logiciels spécialisés. Les utilisateurs avancés, les « High ICT users », tels qu’ils sont

appelés dans l’article de Pittard et ses collaborateurs (2003), obtiennent de meilleurs

résultats en sciences après un certain temps d’immersion dans les projets avec les

technologies. Du côté des apprentissages, la recherche a déjà démontré que pour

apprendre des notions abstraites, les nouvelles technologies sont un atout. Par exemple,

Page 43: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

43

Locke et Andrews (2004) rapportent que l’utilisation des TIC à l’école favorise les

apprentissages des élèves en lecture et en écriture. Toutefois, il soulève que leur effet

positif est souvent médiatisé, de façon négative ou positive, par l’enseignant.

L’utilisation des TIC en sciences comme outils de simulation ou pour remplacer les

laboratoires est favorable aux apprentissages (McFarlane et Sakellariou, 2002). De plus,

la visualisation à l’aide des technologies facilite l’apprentissage et l’acquisition des

connaissances (Mistler-Jackson et Songer, 2000). L’utilisation des TIC dans

l’apprentissage des sciences permet aux élèves d’acquérir et de maîtriser des concepts

plus avancés que les élèves de même niveau qui ne les utilisent pas (Hunt et Minstrell,

1994). De plus, les auteurs rapportent que les TIC (les logiciels didactiques, les projets

en ligne, les forums de discussion, etc.) améliorent la qualité des apprentissages et

permettent de développer un plus haut niveau de connaissances et de meilleures

aptitudes en sciences (Betts, 2003; Hoskins et van Hooff, 2005; Means et Olson, 1997;

White et Frederiksen, 1998).

Les études qui ont rapporté des résultats plus mitigés, voire contradictoires, considèrent

que le temps passé avec les technologies réduit celui consacré aux apprentissages

(Healy, 2004). Par exemple, à la lumière de l’étude « Third International Mathematic

and Science Study », les auteurs rapportent une relation négative entre le temps

d’utilisation de l’ordinateur en classe et le rendement (Gonzalez et al., 2008). En résumé,

la littérature sur le sujet nous apprend qu’à certaines conditions l’utilisation des

technologies est liée de façon positive aux apprentissages et au rendement. Néanmoins,

il n’est pas suffisant d’uniquement placer un jeune devant un ordinateur pour observer ce

Page 44: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

44

lien positif et cela serait plutôt tributaire d’un ensemble de composantes de

l’environnement scolaire intégrant les technologies (CEO, 2001; Goolsbee et Guryan,

2002; Papanastasiou, Zembylas et Vrasidas, 2003; Wenglinsky, 1998). En ce sens,

certains auteurs considèrent même que l’utilisation des technologies dans des contextes

peu ou non pédagogiques peut nuire au rendement (Fuchs et Woessman, 2004; Malamud

et Pop-Eleches, 2008; Papanastasiou et al., 2003; Wenglinsky, 1998). Nous allons

maintenant regarder plus en détail s’il pourrait également exister une relation entre

l’utilisation pédagogique des TIC, la motivation à apprendre et l’engagement scolaire.

2.3.1.2 L’incidence de l’utilisation scolaire des TIC sur la motivation et

l’engagement

Les nombreuses études qui ont exploré l’utilisation des technologies de l’information et

de la communication concluent que celle-ci agit positivement sur la motivation des

élèves (Medina, 2005; Ofcom, 2008), l’interaction et la rétroaction avec l’apprenant

(Murphy, 2003), l’ajustement du niveau de la difficulté de la tâche (Passey et al., 2004),

tout en rejoignant les intérêts personnels des élèves (Balanskat, Blamire et Kefala, 2006;

Kubey, Lavin et Barrows, 2001). L’utilisation des TIC peut aussi améliorer la valeur

accordée à une tâche ainsi que les attentes de succès des élèves face à cette tâche.

Qui plus est, les TIC permettent de capter et de retenir l’attention des élèves des deux

sexes. Par le passé, on a souvent rapporté que les technologies étaient plutôt une affaire

de garçons que de filles (Badagliacco, 1990; Dambrot, Watkins-Malek, Marc Siling,

Marshall et Garver, 1985; Shashaani, 1994; Whitley, 1997). Plus récemment, malgré le

fait que les études semblent rapporter que les garçons conservent un intérêt général plus

Page 45: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

45

grand que les filles envers les technologies (Chan-Lin, 2008), plusieurs auteurs

concluent que les filles ont beaucoup de plaisir à utiliser les technologies (Condie et

Munro, 2007). Les recherches les plus récentes rapportent que les filles démontrent

beaucoup d’intérêt envers les TIC lorsque les activités ont un but précis et qu’elles

rencontrent leur intérêt (Kay, 2007). Les étudiantes de niveau universitaire disent

éprouver davantage de satisfaction à l’utilisation des technologies que ne le font les

garçons (Ginger Holmes et al., 2003). Elles se sentent toujours un peu moins

compétentes que les garçons en ce qui concerne les technologies, mais elles

entretiennent un attrait équivalent à celui des garçons (Shashaani et Khalili, 2001). Bien

que l’intérêt pour les TIC ait été pour un temps typiquement masculin, la situation est

dorénavant plus complexe; et il n’y a pas de réalité unique, mais plutôt une combinaison

de facteurs qui peuvent influencer positivement ou négativement l’intérêt envers les TIC

(Tømte et Hatlevik, 2011).

L’intérêt envers la tâche a souvent été ciblé comme un élément important de la

motivation. L’élève doit tout d’abord être captivé et vouloir faire la tâche pour s’engager

(Pintrich et al., 1993). Selon certains auteurs, le contenu interactif et le multimédia

favorisent l’intérêt situationnel des élèves. Ils sont plus attentifs et plus persévérants au

moment des activités (European Schoolnet, 2004; Higgins et al., 2005). De plus,

l’exposition fréquente aux technologies chez les plus jeunes augmente le plaisir à

l’ordinateur des élèves (Collis, 1996), en plus de favoriser une attitude positive envers

les technologies (Clark, 1997; Hennessy, 2000; Levine et Donitsa-Schmidt, 1998) et

d’augmenter le sentiment d'appartenance à un groupe d'apprenants et même à des

communautés d'experts (Mistler-Jackson et Songer, 2000). Généralement, l’ordinateur

Page 46: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

46

apporte de la nouveauté et un attrait tout particulier à la réalisation d’une activité.

Néanmoins, nous constatons que pour développer un intérêt pédagogique à l’aide des

technologies, plusieurs éléments sont à considérer : le contexte d’intégration, le type

d’activité et l’intérêt personnel des élèves (Butler, 2000; Chan-Lin, 2008; Karsenti,

2003).

Les projets intégrants les technologies favorisent également la motivation des élèves en

rendant les situations plus réalistes et en intégrant de l’interactivité dans les activités

(Murphy, 2003). LaVelle, McFarlane et Brawn (2003) ont constaté que l’ordinateur

permettait aux élèves de 11 et 12 ans de recevoir une rétroaction plus rapide et plus

instantanée à la suite d’expériences virtuelles. Par ce processus interactif, les élèves

développent leur indépendance et leur autonomie (LaVelle et al., 2003).

Les TIC permettent à l’enseignant de concevoir des leçons où l’élève pourra apprendre

des notions plus complexes. Plusieurs études ont démontré la pertinence d’utiliser les

TIC dans ces contextes (Barron, Walter, Martin et Schatz, 2010; Broos et Roe, 2006;

Passey et al., 2004). La facilitation de l’acquisition des compétences plus complexes

mène au succès dans les tâches, ce qui favorisera en retour les attentes de succès futurs

et le sentiment de compétence.

Les enseignants voient également dans les technologies une grande source de motivation

pour leurs élèves. Dans une étude menée en France, les enseignants ont une vision très

positive de l’intégration des technologies en éducation (ministère de l'Éducation

nationale, 2006). Dans le même sens, une étude menée auprès d’élèves et d’enseignants

de la 5e à la 8e année dans quatre pays scandinaves rapporte que lorsqu’ils utilisent les

Page 47: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

47

technologies dans la classe, les enseignants constatent que les élèves travaillent

davantage et plus longtemps (Ramboll Management, 2006).

Somme toute, l’utilisation des technologiques de l’information et de la communication

reçoivent généralement la faveur des enseignants et des élèves. Néanmoins, il est

souvent nécessaire de tenir compte du contexte des TIC en classe : « … que ce sont

plutôt le type et le contexte d'intégration pédagogique des TIC en éducation qui auront

un impact ou non sur la réussite éducative des apprenants » (Karsenti, Goyer, Villeneuve

et Raby, 2005, p. 27). Cela dit, il ne faut pas croire que les technologies sont la panacée

à tous les maux. Russell (1999) a répertorié plus de 355 études faisant état de ce qu’il a

appelé le « The no significant difference phenomenon ». Il conclut qu’il n’existe pas de

différence sur le plan des apprentissages réalisés entre une classe qui intègre les TIC de

celle qui ne les intègre pas. Dans le même ordre d’idée, Ungerleider (2002) rapporte

qu’une grande partie des études existantes ne sont pas assez rigoureuses, et qu’il

conviendrait d’effectuer de meilleurs choix méthodologiques afin d’arriver à des

résultats de recherche plus concluants et plus utiles dans le domaine de l’éducation.

2.3.1.3 Les types d’utilisation

Un résultat faisant consensus est la complexité des facteurs de succès à l’intégration des

technologies. Plusieurs facteurs peuvent influencer les chances de succès d’un projet

intégrant les TIC à l’école. Les types d’utilisation semblent être un de ces facteurs. Tous

les usages ne sont pas forcément favorables aux apprentissages, et même que cela peut

varier selon la matière. Par exemple, Papanastasiou, Zembylas et Vrasidas (2003) ont

conclut que l’utilisation à l’école peut être liée de façon négative ou positive au

Page 48: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

48

rendement, mais que le résultat est modéré par le type d’usage. Par exemple, ils ont

constaté que les élèves qui étaient plus à l’aise avec le traitement de texte obtiennent de

meilleures notes en sciences. De façon assez surprenante, il rapporte un lien négatif entre

l’usage des logiciels éducatifs et le rendement. Toutefois, il explique ce résultat par le

fait que les enseignants ont tendance à assigner l’utilisation de logiciels éducatifs aux

élèves plus faibles (Papanastasiou, 2002). Parmi les usages populaires, nous

examinerons un peu plus en détail le jeu, la communication, l’Internet et le multimédia.

Le jeu à l’ordinateur est parmi l’utilisation la plus fréquence de l’ordinateur (OCDE,

2006; Piette et al., 2006; Veenhof et al., 2005), mais est-ce qu’il y a des avantages

pédagogiques à jouer à l’ordinateur dans le cadre d’activité scolaire? Des études arrivent

à des conclusions plutôt positives, car elles considèrent que le jeu peut être utilisé à des

fins pédagogiques et il permet de motiver et de captiver l’attention des élèves à l’école

(Cagiltay, 2007; Schaefer et Warren, 2004). Le jeu peut également stimuler positivement

l’apprentissage et avoir une certaine valeur éducative (Countries, 2009). Toutefois,

même si un jeu pourrait favoriser les apprentissages en histoire par exemple, les

apprentissages ne sont pas nécessairement réalisés : « Even where the context seems to

be relevant to curriculum content, the contribution this made to the child’s learning may

be very peripheral. » (Countries, 2009, p. 12). En fin de compte, la dynamique qui

s’installe entre le jeu à l’ordinateur, les apprentissages scolaires et le développement des

compétences est assez complexe. Il faut plutôt voir ces liens comme modérateur ou

médiateur en fonction du contexte et du degré d’utilisation avec le jeu. Si le jeu est

utilisé dans un contexte pédagogique ou favorise l’utilisation de compétences cognitives,

Page 49: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

49

il permettra l’acquisition de connaissance à l’école. Par contre, si le jeu devient une

distraction par rapport à l’activité d’apprentissage, il jouera un rôle plutôt négatif.

L’utilisation des technologies comme moyen de communication est souvent rapportée

comme moyen pédagogique favorable à l’apprentissage. Les TIC permettent à l’élève de

pouvoir échanger de l’information, de partager des expériences avec d’autres élèves (par

le moyen de la correspondance) et d’observer d’autres cultures (Brousseau et Vazquez-

Abad, 2003; Lin et Chen, 2004; Vazquez-Abad, Chouinard, Rahm, Roy et Vézina, 2005;

Yen, 1999). Ces échanges permettent de favoriser la compréhension, de communiquer

avec des experts du domaine et de diversifier les sources d’information (Laferrière,

1999). Ainsi, cela élargit le réseau social de l’élève, tout en lui fournissant des

ressources variées et motivantes.

Avec plus d’un milliard d’internautes, 200 millions de sites Web et un niveau de

popularité égalant même celui de la télévision (Netcraft, 2009), Internet est devenu un

incontournable, et ce, dans toutes les sphères de la société. Au Canada, une récente

enquête rapporte que 72 % des canadiens naviguent sur Internet (Piette et al., 2006).

Chez les jeunes, 99 % rapportent connaître Internet et y naviguer (Piette et al., 2006).

Internet est dorénavant très utilisé dans le contexte des devoirs et de la recherche

(Arafeh et Levin, 2003). Les cyberquêtes1 représentent un moyen original utilisé dans

nos écoles pour tirer profit de la recherche sur Internet (Bernie, Molebash, Bell et

Mason, 2002; Boechler, Leenaars et Levner, 2008; Weller et Chiavacci, 1999). Les

élèves rapportent qu’Internet permet de compléter plus rapidement les devoirs, facilite la

1 Une cyberquête ou « webquest » se définit comme : « Le webquest ou cyberquête est une activité de recherche structurée dans le World Wide Web conduit par des apprenants » (Wikipedia, 2011)

Page 50: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

50

recherche d’information et que les ressources y sont davantage à jour. Avec Internet, les

élèves se disent moins à risque à se retrouver dans une impasse durant leur étude.

Somme toute, Internet permet une meilleure gestion du temps entre les activités scolaires

et les intérêts personnels (Levin et Arafeh, 2003).

Avec les technologies qui évoluent rapidement, les projets utilisant les TIC deviennent

de plus en plus complexes. Le multimédia apporte une valeur ajoutée aux activités. Il

peut s’agir de projets où les élèves créent ou utilisent l’image, le son et la vidéo comme

support à l’apprentissage (Benney, 2001; Coleman, Neuhauser et Vander Zwaag, 2004),

créent une présentation avec sons, images et vidéos (Liu et Hsiao, 2002), programment

des sites Web (Bodner, 2004) ou conçoivent des DVD (Barnett et Calhoun, 2008). Tous

ces projets demandent aux élèves d’utiliser du multimédia afin de réaliser divers

apprentissages. La vidéo et le son deviennent des modes de représentation de la réalité

des élèves (Depover et al., 2007). Ces éléments interactifs font de nos jours partie

intégrante de la réalité des jeunes et permettent au milieu éducatif d’aider les élèves à se

surpasser dans de nouveaux contextes. Ils demandent néanmoins un niveau de

compétence un peu plus élevé avec les technologies que les applications plus communes.

On utilise maintenant les simulations et les didacticiels afin de faciliter l’apprentissage et

de surmonter des problèmes spécifiques chez les jeunes. Par exemple, il est possible de

pratiquer et d’exercer en anglais à partir d’outils technologiques (Satoshi, Shinichi,

Seinosuke et Ming, 2002). Plusieurs didacticiels sont également disponibles en ligne :

Gcompris, Tutoriaux Excalibur, VTrain, etc. Peu importe la nature de ces outils, ils

Page 51: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

51

interagissent avec l’élève afin de lui fournir les éléments nécessaires à ses

apprentissages.

Les sciences sont un sujet où l’on fait particulièrement appel à des compétences

technologiques. D’une part, les études ont démontré que le raisonnement scientifique et

l’apprentissage sont améliorés grâce à un curriculum intégrant les technologies (Friedler,

Nachmias et Songer, 1989; Osborne et Hennessy, 2003; Renaud, 1998; Wenglinsky,

1998). D’autre part, les enseignants de sciences ont souvent une préférence à l’utilisation

des technologies (Gray et Souter, 2000). D’ailleurs, le curriculum du Québec intitule le

domaine d’apprentissage en lien avec les sciences : « Domaine de la mathématique, de la

science et de la technologie ». L’ordinateur permet, entre autre, de faire des simulations

et d’utiliser les logiciels pour illustrer des concepts plus complexes en sciences

(McFarlane et Sakellariou, 2002; Wenglinsky, 1998). De plus, cela facilite l’accès aux

ressources qui sont davantage à jour dans ce domaine (Osborne et Hennessy, 2003).

Parmi les différents usages les plus populaires chez les jeunes, il semble essentiel

d’identifier ceux qui pourraient avoir un effet significatif à l’école. Comme le soulève

Karsenti (2003), il est important de trouver la juste combinaison, et de faire une

utilisation dite « pédagogique » des TIC : « Dans certains contextes2, les technologies

peuvent favoriser la motivation à apprendre, intensifier la démocratisation des savoirs

fondamentaux et favoriser de meilleurs apprentissages. » (Karsenti, 2003, p. 3). Cela dit,

les nouvelles habitudes technologiques des jeunes se doivent d’orienter les études dans

le domaine.

2 L’auteur soulève plus tôt dans l’article que : « L’effort d’intégration des TIC n’aurait d’ailleurs d’intérêt que dans la mesure où les technologies permettent soit à l’enseignant d’améliorer sa pédagogie, soit à l’apprenant d’établir un meilleur rapport au savoir. ».

Page 52: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

52

2.3.2 L’incidence de l’utilisation des TIC à des fins personnelles

Au départ, les différentes études se sont surtout intéressées aux répercussions que

pourrait avoir l’utilisation des technologies sur le développement des compétences

technologiques (Bork, 1985; Nichols, 1992; Subrahmanyam, Kraut, Greenfield et Gross,

2000). Bork, en 1985, prévoyait déjà que l’ordinateur à la maison pourrait avoir une

influence centrale sur le système éducatif. Nichols (1992) conclut qu’il pourrait y avoir

un lien entre l’utilisation personnelle de l’ordinateur et les compétences technologiques

de base : les élèves qui utilisent des logiciels à la maison améliorent davantage leur

compétence avec les technologies (« Computer Literacy »). Cette compétence

technologique devient tellement importante au 21e siècle, que certains auteurs la classent

parmi les critères de l’alphabétisme et de la littératie (Fernandez, 2005; Limage, 2006).

En effet, plusieurs études indiquent que les habitudes et les pratiques technologiques se

développent davantage à la maison qu’à l’école (Bristish Educational Communication

and Technology Agency, 2003; Bussière et Gluszynski, 2004; Clotfelter, Ladd et

Vigdor, 2008; Piette et al., 2006). Plus encore, Piette et al. (2006) rapportent qu’au cours

des dix dernières années, le niveau d’utilisation de l’ordinateur à l’école a diminué au

profit de l’utilisation à la maison, et ce, malgré tous les efforts déployés par le milieu

scolaire.

Selon Vekiri et Chronaki (2008), les types d’utilisation sont très variés en dehors de

l’école chez des grecs de 6e année (n = 340) : le jeu (82,9 %), le traitement de texte

(59,1 %), la recherche sur Internet (55,0 %), le dessin (53,8 %), l’utilisation de logiciel

éducatif (33,3 %), et autres utilisations (<25 %). Le temps d’utilisation de l’ordinateur

Page 53: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

53

est plus faible chez les filles que les garçons. De plus, ils rapportent que les garçons

utilisent davantage l’ordinateur pour le jeu. Ces résultats sont également appuyer par

Kent et Facer (2004), qui rapportent que 78 % naviguent à la maison et 72 % écrivent à

l’ordinateur à chaque semaine. Ils observent également que les garçons préfèrent le jeu

alors que les filles utilisent plus le traitement de texte.

Néanmoins, il existe peu d’études à ce jour qui mesurent les effets de l’utilisation des

technologies à des fins personnels sur le rendement, les apprentissages et la motivation à

apprendre. Selon Peck, Cuban et Kirkpatrick (2002), l’utilisation de l’ordinateur à la

maison pourrait « ouvrir » des portes sur l’apprentissage et inciter les élèves à persévérer

dans les études. Depuis un peu plus de dix ans, les chercheurs s’intéressent à ce

phénomène, avec des résultats parfois divergents (Attewell et Battle, 1999; Beltran et al.,

2005; Fairlie, 2005; Fuchs et Woessman, 2004; OCDE, 2006; Schmitt et Wadsworth,

2004). Nous allons examiner les quelques études qui se sont intéressées à la présence et

l’utilisation de l’ordinateur à des fins personnelles.

Dans une étude réalisée par Attewell et Battle (1999) avec des données récoltées en

1988 auprès d’élèves de deuxième secondaire, le fait d’avoir un ordinateur à la maison

avait plusieurs effets dignes de mention : les garçons performent mieux que les filles en

utilisant l’ordinateur, les élèves de milieux favorisés ont davantage de gains éducatifs

avec l’ordinateur que les élèves de milieux défavorisés. De plus, les minorités ethniques

bénéficient moins que les autres de la présence des technologies. Ils concluent qu’au lieu

de diminuer les différences entre les groupes (pauvres-riches ; filles-garçons ;

immigrants-autochtones), les technologies accentuent les écarts puisque malgré la

Page 54: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

54

présence de l’ordinateur, les groupes plus aisés, les garçons et les autochtones passent

plus de temps à utiliser les technologies. Basée uniquement sur la présence ou l’absence

de l’ordinateur, cette étude n’a pas considéré, selon nous, un élément essentiel : la

fréquence d’utilisation de l’ordinateur. De plus, il est difficile de penser que ces résultats

pourraient se comparer à la situation actuelle, où l’ordinateur est implanté dans une

grande majorité des foyers, contrairement à cette étude, où 28 % des foyers possèdent un

ordinateur à la maison, et principalement chez les gens aisés.

Utilisant les données du sondage « British Household Panel Survey », mené entre 1991

et 2001, Schmitt et Wadsworth (2004) ont observé le lien entre la possession d’un

ordinateur à la maison et les différents succès scolaires. Ils ont utilisé les données des

jeunes âgés entre 15 et 18 ans. Ils concluent que les élèves qui ont accès à un ordinateur

à la maison obtiennent de meilleurs résultats à l’école, et ce, en contrôlant les différentes

variables externes (statut socioéconomique, région, les individus, etc.). Encore une fois,

le type et le temps d’utilisation n’ont pas été considérés.

Beltran et ces collaborateurs (2005) ont mené des analyses à partir de trois bases de

données : « Computer and Internet Use Supplements », « Current Population Survey » et

« National Longitudinal Survey of Youth 1997 ». Ils ont conservé uniquement les jeunes

âgés entre 12 et 16 ans. L’objectif de leur recherche était de déterminer les relations

possibles entre l’utilisation de l’ordinateur à la maison, la complétion des études, les

notes et les comportements déviants (suspension de l’école, délinquance à l’école, etc.).

Dans leur échantillon (basé sur les données de 2003), 81,1 % des élèves avaient accès à

un ordinateur à la maison. Même en contrôlant pour une grande partie des variables, les

Page 55: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

55

auteurs rapportent que l’ordinateur à la maison augmente de 6 % à 8 % les chances

d’obtenir son diplôme à la fin des études secondaires. Leur étude indique également un

lien positif important entre les notes et la présence de l’ordinateur à la maison. Somme

toute, leurs résultats proposent que les élèves qui ont un ordinateur à la maison

obtiennent de meilleures notes et ont davantage de chances de réussite à l’école.

Jackson, et al. (2006) ont étudié le lien entre l’utilisation d’Internet et la performance

scolaire de jeunes enfants de milieu défavorisé. Leur étude a été réalisée auprès de 140

élèves, principalement afro-américains, âgés entre 12 et 14 ans. Les auteurs concluent

que les élèves qui utilisent Internet ont de meilleurs scores aux tests de lecture que les

élèves qui n’utilisent pas les ordinateurs, ce qui appuie les résultats d’autres études

(Attewell et Battle, 1999; Beltran et al., 2005).

Un communiqué de presse s’appuyant sur la grande enquête PISA a titré dans les

médias: « Regular computer users perform better in key school subjects, OECD study

shows » (OCDE, 2006). Le projet PISA a cumulé des informations sur la performance

des élèves en mathématiques, en lecture, en sciences, et ce, à partir de divers tests de

connaissance, auprès de 41 pays, chez des jeunes âgés entre 15 et 16 ans. Ils ont aussi

utilisé des questionnaires d’habitudes auprès des élèves et des questionnaires s’adressant

aux directions d’écoles. Les analyses de départ ont consisté à établir un portrait

technologique des élèves selon les pays. Par exemple, nous constatons que l’expérience

d’utilisation ainsi que le lieu d’utilisation varient passablement entre les pays. Au

Canada, 88 % des répondant rapportent utiliser l’ordinateur depuis plus de 3 ans. De

plus, 95 % rapportent avoir accès à l’ordinateur à la maison et à l’école. Néanmoins,

Page 56: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

56

40 % rapportent utiliser l’ordinateur de façon fréquente à l’école, alors que 90 %

rapportent l’utiliser de façon fréquente à la maison. Il s’agit d’un contraste très important

sur les habitudes d’utilisation entre l’école et la maison. Ce fossé technologique est

également observé par l’enquête Médiapro (2006). L’élément le plus intéressant de leur

enquête est le lien qu’ils établissent entre la performance à l’école et l’utilisation

personnelle de l’ordinateur. Ils concluent que les élèves qui rapportent avoir un accès

limité aux technologies performent moins bien, et même en contrôlant le milieu

socioéconomique des élèves. De plus, les élèves qui rapportent avoir moins d’expérience

avec l’ordinateur et qui l’utilisent peu fréquemment à la maison, performent également

moins bien. En plus de l’utilisation, le niveau de confiance avec l’ordinateur aurait aussi

un lien positif avec le rendement en mathématiques.

Selon les analyses menées sur ces mêmes données de PISA chez les jeunes de 15 ans par

Papanastasiou et Ferdig (2006), ils rapportent que l’utilisation fréquente du traitement de

texte (sans contexte particulier) est reliée de façon positive avec un haut niveau de

compétence en mathématiques. Dans la même étude, un résultat assez surprenant

rapporte que les élèves qui se disaient à l’aise à l’ordinateur et qui passaient davantage

de temps avec des logiciels de dessin, semblaient plutôt avoir un faible niveau de

compétence en mathématiques. Par conséquent, il conclut qu’il ne serait pas seulement

suffisant de passer du temps à utiliser l’ordinateur, mais que les élèves doivent plutôt

développer des processus cognitifs de plus haut niveau (« higher order thinking »)

(Papanastasiou et Ferdig, 2006). Certains auteurs rapportent des résultats similaires en

français. Ils établissent un lien entre le type d’utilisation et les aptitudes à l’école : les

usages orientés vers la lecture (traitement de texte et courriel) dans des contextes variés

Page 57: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

57

sont corrélés positivement avec les compétences en français (Bussière et Gluszynski,

2004). Ces résultats semblent soutenir que des usages plus intellectuels des technologies

pourraient être liés de façon positive avec le rendement.

Toutefois, les résultats ne sont pas toujours aussi concluants. En ce sens, Wittwer et

Senkbeil (2008) ont repris les données et les analyses à partir de la base de données

PISA et ils obtiennent des résultats contraires à la première étude (OCDE, 2006), et

rapportent qu’ils ne trouvent pas de différence significative entre les élèves qui ont un

ordinateur et ceux qui n’en n’ont pas. Ils concluent plutôt que l’effet serait présent

uniquement pour un petit groupe d’élèves qui utilisent l’ordinateur dans un contexte

exigeant davantage de compétences (« problem-solving activities »).

L’étude menée par Fuchs et Woessman (2004) auprès d’élèves de 15 ans (provenant

d’une base de données de PISA d’environ 86 855 élèves) conclut plutôt que la présence

d’un ordinateur à la maison est corrélée de façon négative avec la performance en

mathématiques et en lecture. Néanmoins, il rapporte également que la performance

générale des élèves est corrélée de façon positive avec l’utilisation de l’ordinateur

(courriel, navigation sur Internet). Il propose d’être prudent sur les liens de causalité que

l’on peut établir, étant donné le grand nombre de variables pouvant avoir une influence

sur le rendement.

En ce sens, certains auteurs concluent que le temps passé à jouer à l’ordinateur serait

négatif sur la réussite scolaire puisqu’il nuit aux études (Harris, 2001; Smyth, 2007).

Selon eux, plus le temps d’utilisation de l’ordinateur est élevé à la maison, moins les

Page 58: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

58

élèves performent bien. Il rapporte que cet effet est davantage prononcé chez les plus

jeunes et les plus pauvres (Wainer et al., 2008).

Néanmoins, certaines de ces études n’ont apporté aucune nuance en ce qui a trait aux

types d’usage que les jeunes en font, ce qui selon nous, pourrait avoir un effet

significatif. De plus, il faut mentionner que selon certains auteurs, les utilisateurs

modérés obtiennent des notes plus élevés mais que les utilisateurs trop fréquents ont

rapporté des notes plus faibles (Durkin et Barber, 2002). Par conséquent, le type et le

temps d’utilisation des TIC à des fins personnelles pourraient jouer un rôle sur les effets

sur le vécu scolaire des élèves.

Ce corpus d’études, bien que d’approche corrélationnelle a permis de générer un champ

d’intérêt nouveau : l’incidence de l’utilisation personnelle des technologies sur des

éléments du contexte scolaire.

2.3.2.1 Les profils d’utilisateurs

Il existe maintenant de nombreux usages populaires des technologies. Il est possible

d’utiliser l’ordinateur pour réaliser un grand nombre de tâches, et ce, sur la majorité des

ordinateurs personnels. Il est possible de : naviguer sur Internet, jouer à des jeux,

communiquer, créer différents types de documents, faire du traitement audio-vidéo, etc.

Les auteurs ont constaté la pertinence de mieux comprendre la dynamique qui s’installe

entre les usages et d’établir des profils d’usager.

À partir d’un échantillon de 1434 jeunes, Beauvisage (2009) a déterminé cinq profils

d’utilisateurs :

Page 59: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

59

Le profil orienté vers le Web : utilise principalement le Web et passe 63 %

de leur temps sur Internet.

Le profil « Messagerie instantanée » : utilise les différents moyens de

communication instantanés comme la messagerie instantanée et le

clavardage sur Internet.

Le profil joueur : passe 42 % du temps à l’ordinateur à jouer à des jeux, et

majoritairement à des jeux non éducatifs qui consomment beaucoup de

temps.

Le profil multimédia : passe la majorité de leur temps à des utilisations

audio-vidéos et les échanges entre usagers. Ce groupe partage de nombreux

éléments avec le profil de messagerie instantanée, avec une utilisation plus

importante du partage de fichiers.

Le profil « sérieux » : consacre 20 % de leur temps à utiliser les outils de

bureautique et 16 % de leur temps avec le courriel. Ils consacrent très peu de

temps au multimédia et à la messagerie.

Bibeau (2007) propose également une typologie à six niveaux. Le projet ORDINA-13,

menée en France auprès d’élèves de 11 à 14 ans, a permis de tracer ces profils : les

« ludiques-communicants », les « pragmatiques », les « poly-compétents », les « leaders

technologiques » et les « opportunistes relationnels ». Une dernière catégorie est

constituée par ceux qui n’utilisent pas les technologies.

Les « ludiques-communicants » utilisent quasi-exclusivement les outils de

communication comme MSN. Bien qu’il s’agisse souvent de la porte

Page 60: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

60

d’entrée pour développer des compétences technologiques, le faible niveau

d’exigence technique fait qu’ils ont des compétences techniques très

limitées.

Les « pragmatiques » utilisent les technologies principalement pour leur

intérêt personnel. Ils sont plus avancés que les ludiques communicants.

Les « poly-compétents » présentent un profil plus versatile. Grâce à leur

niveau de compétence plus avancé, ils peuvent réaliser des tâches scolaires.

En général, les élèves de ce profil possèdent un ordinateur connecté à

Internet à la maison.

Les « leaders technologiques » possèdent une connaissance très avancée des

TIC. Ils servent souvent de références dans leurs classes.

Les « opportunistes relationnels » ressemblent fortement aux « poly-

compétents » pour ce qui est des compétences technologiques. Ce profil est

caractérisé par un environnement pauvre en informatique à domicile, et ils

ont développé leurs connaissances grâce à leur réseau de relations.

Selon les résultats des différentes études, une question reste en suspend : est-ce que les

apprenants axés vers des usages multiples des technologies auront des caractéristiques

motivationnelles plus positives que les usagers « joueurs » et « sociaux » qui risquent

d’utiliser l’ordinateur pour leurs loisirs personnels au détriment de l’école? En ce sens,

les utilisateurs occasionnels pourraient également « souffrir » d’un manque de

compétences TIC, ce qui nuirait à leur motivation à apprendre.

Page 61: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

61

2.4 La présente étude

Somme toute, la majorité des études sur l’utilisation personnelle de l’ordinateur semble

converger vers certains effets positifs sur le rendement et l’apprentissage, et ce, même

après avoir contrôlé différentes variables sociodémographiques. Toutefois, on retrouve

aussi des études qui ne sont pas aussi favorables. On a constaté assez souvent qu’il n’y a

pas eu de réel effet sur le vécu scolaire, ou même que les liens étaient plutôt négatifs

entre l’utilisation des TIC à des fins personnelles et le vécu scolaire. Les hypothèses sont

nombreuses : le contexte d’utilisation n’était pas favorable, d’autres facteurs étaient en

cause, l’âge ou la matière modéraient les résultats. Par conséquent, ces résultats ambigus

laissent envisager une certaine instabilité dans la dynamique qui s’est installé entre

l’utilisation personnelles des TIC, l’intégration pédagogique des TIC et l’école.

Aucune étude à notre connaissance n’a tenté d’établir le lien entre l’utilisation

personnelle des technologies, la motivation à apprendre et l’engagement scolaire. À la

lumière des nombreuses études sur la motivation, les technologies à l’école et la

compétence technologique, il semble à propos de jeter un nouveau regard sur les liens

possibles entre ces différentes variables. Basé partiellement sur le modèle de Chouinard

et Archambault (2003), le modèle suivant a été utilisé afin d’illustrer les liens possibles

entre l’utilisation personnelle des technologies, l’intérêt, la motivation et l’engagement à

l’école (Figure 2).

Page 62: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

62

Figure 2 : Modèle des relations TIC – motivation - engagement

Malgré les nombreuses études menées sur la motivation et sur les TIC, très peu ont

étudié le sujet sous l’angle qui est proposé dans ce projet. En effet, les jeunes ont

maintenant différents niveaux d’habiletés technologiques et ne possèdent pas

nécessairement les mêmes habitudes face au TIC. En parallèle, on note que l’utilisation

des TIC semble avoir un effet important sur les attitudes et comportements scolaires : les

jeunes apprennent plus de choses et plus rapidement, et sont plus motivés lorsqu’ils

utilisent les nouvelles technologies en classe.

Basé sur les modèles d’apprentissage liés à la télévision, Fiorini (2009) suggère qu’il

peut y avoir trois façons où les activités à l’ordinateur pourrait influencer le

développement de l’élève : selon le contenu, le temps consacré ou le type d’activité ( la

stimulation intellectuelle fournie par l’activité). De nombreux projets intégrants les

technologies font leur apparition dans nos écoles, et ce, dans toutes les matières du

curriculum. À l’inverse, le temps d’utilisation de l’ordinateur dans les classes stagne ou

diminue au profit du temps d’utilisation à la maison. Ainsi, l’élève qui arrive avec de

meilleures compétences et aptitudes face au TIC, et qui a la chance de passer davantage

Sentiment de compétence

L’intérêt accordé à la tâche

Buts d’accomplissement

Engagement scolaire

Fréquence et types d’utilisation des TIC à des fins personnelles

Page 63: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

63

de temps à l’ordinateur à la maison pourrait avoir une longueur d’avance sur les autres

pour la réalisation d’activité liée à l’utilisation des technologies.

Les études semblent supporter l’idée que le développement des compétences

technologiques semble avoir un certain lien avec les compétences scolaires. La

fréquence d’utilisation et le type d’utilisation de l’ordinateur pourrait jouer le rôle

« d’outils de base » sur le développement des compétences, et ainsi faciliter les

apprentissages scolaires, en agissant sur la motivation à apprendre. Notre hypothèse

serait que l’utilisation personnelle des technologies pourrait jouer un rôle sur les

déterminants de la motivation, en facilitant l’acquisition de compétences technologiques,

qui sont à leur tour utilisées dans le cadre d’activité scolaire. L’acquisition de ces

compétences pourrait permettre à l’élève d’être plus à l’aise à la réalisation d’une tâche

scolaire sollicitant l’usage des technologies, et ainsi favoriser sa motivation à apprendre

et sa persévérance dans la tâche.

Néanmoins, à la lumière des études antérieures, nous croyons que le profil

technologique pourrait jouer un rôle important sur la motivation à apprendre. Ainsi, il ne

serait pas suffisant d’utiliser l’ordinateur, mais les usages qui sollicitent davantage des

compétences cognitives significatives auraient un effet plus important (Bussière et

Gluszynski, 2004; Papanastasiou et Ferdig, 2006). Le cours de sciences possède un

attrait particulier pour valider cette hypothèse, car les technologies de l’information et de

la communication semblent être bien ancrées dans les habitudes des enseignants et des

élèves des cours de sciences (Gray et Souter, 2000) et font partie du programme de

sciences du secondaire au Québec (Gouvernement du Québec, 2006).

Page 64: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

64

Notre étude permettra ainsi de mieux comprendre l’importance du « bagage »

technologique avec lequel les élèves se présente à l’école, et ainsi établir des plans

d’intervention. La motivation à apprendre est considérée comme l’une des clés du succès

dans les études. Bien que de très nombreuses recherches ont étudié les variables (le sexe,

l’âge, l’environnement scolaire, le milieu, l’enseignant, etc.) pouvant avoir une influence

sur la motivation à apprendre, tout n’a pas encore été exploré. D’autant plus qu’avec

l’évolution technologique que vit notre société, il serait à propos d’étudier ce

changement de réalité : les nouvelles habitudes technologiques des jeunes.

Le but du présent projet de thèse est d’étudier le lien entre les habitudes personnelles à

l’endroit des technologies de l’information et de la communication (TIC), la motivation

à apprendre et l’engagement. À cet effet, la motivation pour les sciences pourrait

constituer une première étude exploratoire intéressante puisque cette discipline fait

souvent appel à certaines compétences associées à l’utilisation des technologies. Les

objectifs spécifiques de la présente étude sont :

Objectif 1 : Dégager des profils d’utilisateurs à partir des différentes utilisations

de l’ordinateur à des fins personnelles.

Objectif 2 : Distinguer les profils d’utilisateurs au plan de la motivation pour les

sciences (sentiment de compétence, anxiété, intérêt et buts d’accomplissement)

et de l’engagement.

Objectif 3 : Déterminer le rôle des différentes utilisations de l’ordinateur sur les

variables motivationnelles retenues et l’engagement, et ce, en fonction des

différents profils d’utilisateurs.

Page 65: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

Chapitre 3. Méthodologie

Cette thèse utilise des données recueillies par le projet SCIENTIC, financé par le

FQRSC en 2005-2006. Dans ce projet de recherche-action, l’équipe de chercheurs, en

collaboration avec les enseignants des écoles participantes, a évalué l’implantation des

TIC dans les classes de sciences au secondaire. L’équipe de chercheurs a mesuré les

effets de ce projet à l’aide de questionnaires sur la motivation, sur les attitudes et

habitudes envers les TIC. Nous avons utilisé uniquement les données de la première

collecte de ce projet de recherche, avant l’implantation du projet.

3.1 Participants

L’échantillon est composé de 331 élèves (152 filles et 179 garçons) du cours ordinaire

de sciences et technologie au premier cycle du secondaire. Ces élèves provenaient de

cinq écoles publiques francophones de la région de Montréal et de la Rive-Sud. L’âge

moyen était de 13 ans (écart type = 1 an).

3.2 Instrument

Différentes échelles d’attitudes ont été utilisées afin de recueillir les données relatives

aux variables définies précédemment (le sentiment de compétence, l’intérêt, l’anxiété,

les buts d’accomplissement, l’engagement et les habitudes personnelles avec les TIC).

Le questionnaire était divisé en deux parties : les échelles sur la motivation à apprendre

en sciences et les habitudes reliées aux technologies de l’information et de la

communication. Il s’agissait de données autorapportées, ce qui est un type de mesure

Page 66: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

66

d’usage courant dans les études portant sur les perceptions de soi et dont la validité

méthodologique a été confirmée par la recherche (Assor et Connell, 1992). Les échelles

initiales mesuraient, dans certains cas, la motivation scolaire en général. Par conséquent,

les items des échelles ont été formulés afin de correspondre au contexte spécifique de la

motivation en sciences. Par exemple, au lieu de « J’aime l’école. », on pouvait

lire « J’aime mon cours de sciences. ».

3.2.1 La motivation à apprendre en sciences

Les participants ont répondu aux sous échelles à l’aide d’une échelle de type Likert à six

entrées (de «Fortement en désaccord» à «Fortement en accord»). Sept sous-échelles

différentes ont été utilisées afin de mesurer la motivation à apprendre et l’engagement.

Le sentiment de compétence en sciences a été mesuré à partir de huit items produits par

Hsiao-Lin, Chi-Chin, et Shyang-Horng (2005). Cette échelle permet de mesurer la

perception qu’a l’élève de sa capacité à réussir une tâche en sciences : «Peu importe la

quantité d’efforts que je fournis, je ne peux pas apprendre les sciences.». L’anxiété reliée

aux sciences a été mesurée à partir de sept items. Cette échelle, produite par Simpson et

Oliver (1985) mesure le niveau d’anxiété qu’a l’élève dans le contexte de

l’apprentissage des sciences : « J’ai mal au cœur quand j'entends le mot « sciences ».».

La typologie à trois types de buts d’accomplissement a été retenue pour l’étude. Les

échelles utilisées proviennent de Bouffard et al. (1998). Les buts de maîtrise-approche

ont été mesurés à partir de sept items. Cette échelle mesure à quel point l'élève se fixe

des buts axés vers l’apprentissage : « En classe, j'aime les tâches difficiles si elles me

permettent d'acquérir de nouvelles connaissances. ». Les buts de performance-approche

Page 67: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

67

ont été mesurés à partir de cinq items. Cette échelle mesure à quel point l'élève vise à

dépasser les autres et à obtenir les meilleures notes : « Ce qui est d’abord important pour

moi en sciences, c'est d'avoir des notes élevées. ». Les buts d’évitement du travail

(Bouffard et al., 1998) ont été mesurés à partir de quatre items. Cette échelle mesure à

quel point l'élève vise à en faire le moins possible : «En sciences, je fais seulement ce

qui est nécessaire pour éviter l'échec.».

L’intérêt pour les sciences a été mesuré à partir de sept items produits par Hsiao-Lin, Chi-

Chin, et Shyang-Horng (2005). Cette échelle mesure l’intérêt qu’a l’élève pour les

sciences : « J’aime beaucoup les sciences. ». L’engagement en sciences a été mesuré à

partir de cinq items, provenant de la combinaison de deux sources (Hsiao-Lin et al.,

2005; Vezeau et al., 1998). Cette échelle mesure le niveau de défi que représentent une

tâche et l’énergie investie afin de réaliser cette tâche. Il s’agit d’une combinaison de

deux types engagement : cognitif et comportemental. Les items ont été contextualisés

pour le domaine des sciences : « Lorsque que je n'arrive pas à résoudre immédiatement

un problème de sciences, je n'abandonne pas avant d'avoir trouvé la solution. ».

3.2.2 Les habitudes technologiques

Les habitudes technologiques ont été mesurées à partir d’échelles construites par

Karsenti et al. (2005). Nous avons d’abord utilisé des questions d’ordre général afin de

connaître le contexte technologique des élèves. Nous avons demandé s’il possédait ou

non un ordinateur, avec ou sans connexion à Internet, la fréquence d’utilisation de

l’ordinateur (à la maison et à l’école) et le temps passé sur Internet. Les usages

technologiques qui ont été évalués sont : la recherche Internet pour des devoirs, la

Page 68: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

68

recherche Internet pour des besoins personnels, l’utilisation de logiciels éducatifs, de

jeux, du traitement de texte, d’Internet pour clavarder et pour la consultation du courrier

électronique. Les niveaux d’utilisation dans les contextes particuliers ont été mesurés à

partir d’une échelle à quatre items de type ordinale : Jamais, Quelques fois par mois,

Quelques fois par semaine ou Presque tous les jours.

3.3 Collecte des données

Les données ont été récoltées en début d’année, soit en octobre 2005. Le questionnaire

qui vient d’être décrit a été administré en 45 minutes durant les heures de classe. Cette

façon de faire possède l’avantage d’offrir un taux optimal de retour des questionnaires.

Le questionnaire a été administré dans les cours de sciences, avec le consentement des

enseignants et de la direction. Les consentements des parents et des élèves ont été

demandés (voir Annexe I et Annexe II). Les participants ont également été informés

qu’il pouvait se retirer de l’étude en tout temps, et que toutes les données étaient

confidentielles.

3.4 Plan d'analyse

Puisque les sous-échelles utilisées ont été traduites et conceptualisées pour le domaine

des sciences et que certaines échelles ont été assemblées à partir d’items existants et des

items élaborés par les chercheurs, des analyses factorielles ont été effectuées afin de

déterminer les items pertinents à la suite des analyses. Les analyses factorielles

exploratoires ont permis de déterminer le nombre de facteurs présents et jusqu’à quel

point la solution factorielle est conforme à la formulation initiale des échelles

Page 69: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

69

(Tabachnik et Fidell, 1989). Ce type d’analyses est souvent utilisé en sciences sociales

pour valider les instruments de mesure (Bordeleau, Bouffard, Chouinard, Filion,

Romano et Vezeau, 1998 ; Dussault, Villeneuve et Daudelin, 2005 ; Palaigeorgiou,

Siozos, Konstantakis et Tsoukala, 2005). Ensuite, des analyses préliminaires de

consistance interne seront effectuées sur les échelles afin de s’assurer de la qualité des

échelles du questionnaire. Ces analyses permettent de déterminer si plusieurs items

donnent les mêmes résultats dans les mêmes circonstances (Durand, 1997).

Afin de dégager des profils d’utilisateurs (Objectif 1), des analyses typologiques ont été

effectuées. Ces analyses cherchent à identifier des sous-groupes homogènes de

population, à partir de variables prédéterminées (Howell, Yzerbyt et Bestgen, 1998).

Elles tentent d’organiser les sujets dans une structure compréhensible, à partir de

laquelle le chercheur pourra établir une nomenclature. Ces analyses peuvent être

appliquées sur tous les types de variables (numériques, continues, qualitatives, etc.).

Dans notre cas, les habitudes technologiques ont été les variables de classification à

l’étude. Les analyses « Two-Step » sont considérées plus appropriées avec un

échantillon de plus de 200 sujets (Garson, 2011b). Elles permettent de travailler sur des

données catégorielles ou continues, en plus de pouvoir analyser efficacement de larges

bases de données. Les classes d’analyse ont été élaborées à partir du coefficient de BIC

(« Bayesian Information Criterion ») qui permet au logiciel de calculer le nombre de

classe optimal lorsque la valeur du BIC est minimale.

À partir des différentes typologies identifiées, nous avons exploré les différentes

caractéristiques motivationnelles des élèves (Objectif 2). Pour ce faire, des analyses de

Page 70: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

70

variance multivariées (MANOVA) ont été effectuées sur chacune des variables

motivationnelles retenues. Ainsi, il a été possible de déterminer s’il existe ou non des

différences de base au niveau de la motivation à apprendre selon le niveau d’utilisation

de l’ordinateur à des fins personnelles. Comme il y trois groupes de comparaisons, des

tests post-hocs ont été réalisés. Les logiciels statistiques proposent plusieurs tests post-

hocs : Scheffé, LSD, Bonferroni, Tukey, etc. Le test de Scheffé est considéré par

plusieurs comme étant le test le plus conservateur, et par conséquent, celui qui risque de

faire moins d’erreur de type I, mais plus d’erreurs de type II3 (Cardinal et Aitken, 2005;

Garson, 2011a). Il n’est pas limité aux comparaisons par paires. Toutefois, dès que le

nombre de groupes de comparaison augmente, la puissance du test diminue. Le test des

moindres différences de Fisher (LSD) est considéré comme le test le moins conservateur

(celui avec le plus grand risque d’erreur de type I). Néanmoins, certains auteurs

considèrent que dans le cas de comparaisons avec trois groupes, c’est le test le plus

puissant (Cardinal et Aitken, 2005) : « it is only suitable for three levels of a factor – in

which case it’s the most powerful test – but don’t use it otherwise ». Bien que le test de

Bonferroni soit souvent rapporté, il serait efficace pour un faible nombre de

comparaison, et aurait une puissance relativement faible (davantage d’erreurs de type II).

Finalement, le test de Tukey est, selon certains auteurs, le test le plus complet (Field,

2009; Little, 2001). Il permet autant de faire des analyses non-planifiées que planifiées

en plus d’offrir une bonne puissance d’analyse (moins de risque d’erreur de type II), en

plus de contrôler pour la taille des groupes. Cependant, il doit être fait avec l’ensemble

des comparaisons des groupes (contrairement au test de Scheffé qui permet de faire des

3 L’erreur de type I, c’est de rejeter l’hypothèse nulle lorsqu’elle est vraie alors que l’erreur de type II, c’est croire que l’hypothèse nulle est vraie alors qu’elle est fausse (Howell et al., 1998).

Page 71: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

71

comparaisons prédéterminées). Selon nos conditions d’expérimentation (comparaison

non-planifiée et groupes inégaux) et comme nous voulons avoir des tests conservateurs

avec une bonne puissance, notre choix de test post-hoc s’est arrêté sur le test de Tukey

(Field, 2009; Garson, 2011a; Little, 2001; Newsom, 2006; Williams, 1998) pour

l’ensemble des analyses à venir.

Finalement, notre troisième objectif tentait d’explorer la complexité des liens entre les

variables motivationnelles et les liens hypothétiques qu’il pourrait y avoir avec les

usages technologiques. Nous avons construit un modèle avec équations structurantes à

variables latentes multigroupes (Byrne, 2010; Loehlin, 2004; Tabachnik et Fidell, 2007).

Ces analyses ont été réalisées à partir d’un logiciel de modélisation par équations

structurantes (AMOS). Essentiellement, ces analyses permettent de regrouper un

ensemble de procédures statistiques de façon simultanée telles que les régressions

multiples, les analyses factorielles et les analyses multigroupes, tout en étudiant des

variables latentes, ou inobservées. Cela nous a permis d’établir si la dynamique

motivationnelle est différente selon le groupe d’appartenance, et quels sont les effets des

différentes utilisations des technologies. De plus, nous avons établis des liens directs et

indirects entre les variables et vérifier l’importance relative de chacun de ces liens. Une

méthode appelée « parceling » a été utilisée pour la préparation à la modélisation. Cela

consiste à réduire le nombre d’items mesurés pour chaque variable latente en un nombre

plus restreint de facteurs en utilisant la moyenne des items. Bien que cette méthode est

parfois contestée, plusieurs auteurs ont démontré qu’elle apporte une plus grande

puissance d’analyse, augmente la fiabilité des indicateurs, simplifie le modèle et réduit

les risques d’erreurs de type 2 (Bandalos, 2002; Coffman et MacCallum, 2005; Hall,

Page 72: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

72

Snell et Foust, 1999; Holt, 2004; Little, Cunningham, Shahar et Widaman, 2002; Yuan,

Bentler et Kano, 1997). Il est possible d’utiliser cette méthode si les facteurs mesurés

sont unidimensionnels (Holt, 2004) et que les construits sont bien connus (Bandalos,

2002). Contrairement à l’analyse de pistes, qui se réalise sur la moyenne totale des items

du construit, cette méthode considère l’erreur de mesure et nous a fourni des estimés des

effets plus valides (Coffman et MacCallum, 2005). Selon Nasser et Takahashi (2003), il

est préférable d’avoir moins de facteurs et plus d’items dans chaque facteur. Selon cette

hypothèse, nous réduirons chaque échelle à deux facteurs.

3.5 Validation des instruments de mesure

Avant de tenter de répondre à nos objectifs de recherche, il a été essentiel de vérifier la

validité et la fidélité des construits. Tout d’abord, nous présenterons les résultats des

analyses factorielles et de fiabilité qui ont permis de confirmer la valeur psychométrique

des échelles du questionnaire. Ces analyses permettent de regrouper les items à partir du

patron des corrélations. Le but de ces analyses dans cette thèse est de vérifier jusqu’à

quel point la solution factorielle est conforme aux échelles originales. Comme les

échelles proviennent de sources diverses, leurs propriétés factorielles n’ont pas été tous

vérifiées dans le contexte des sciences.

Les items ont été traités par sous-groupes, qui sont conceptuellement liés, afin de

déterminer les structures factorielles des items traitant de sujets semblables. L’analyse

factorielle avec extraction des moindres carrés a été préconisée. Comme le dit Durand

(1997), « Cette méthode est privilégiée lorsque les échelles de mesure sont ordinales ou

que la distribution des variables n'est pas normale. ». Dans la situation qui nous

Page 73: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

73

intéresse, les échelles de type Likert représentent le cas classique d’une mesure ordinale.

De plus, contrairement à l’extraction par composantes principales (ACP), les échelles de

la solution n’ont pas à être orthogonales, c'est-à-dire indépendantes les unes des autres.

Cette méthode a aussi pour avantage de minimiser les résidus (Durand, 1997). Le

nombre de facteurs est établi à l’avance selon la source des items. Seulement les

composantes manquantes ont été exclues et une rotation OBLIMIN a été faite pour

faciliter l’interprétation des facteurs en maximisant la différence entre ceux-ci. Il s’agit

de la rotation la plus appropriée en sciences sociales, car elle suppose qu’il existe une

corrélation entre les échelles, comme c’est souvent le cas dans le domaine (Durand,

1997; Garson, 2011c). Seulement les items avec un coefficient de ,40 et plus ont été

considérés dans la création des échelles. Le test de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO) a été

effectué à chaque fois afin de s’assurer qu’il existe une relation factorielle

statistiquement acceptable entre les items. Garson propose comme règle d’interprétation

qu’une valeur plus grande que ,60 du KMO est acceptable (Garson, 2011c). Selon

Durand (1997), une valeur au-delà de ,80 est tout à fait acceptable.

3.5.1 Analyses factorielles exploratoires

Le premier groupe de variable représente les perceptions de soi (le sentiment de

compétence et l’anxiété). La valeur du test de KMO pour le premier groupe est de ,84.

Cette valeur nous assure que nos données sont cohérentes et constituent un groupe de

mesures adéquat pour des analyses factorielles. Selon le Tableau I, cinq des huit items

correspondent à l’échelle de départ du sentiment de compétence ont été conservés (a17,

a21, a24, a28, a59) dans l’élaboration de l’échelle finale. L’item a56 provenant de

Page 74: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

74

l’échelle d’anxiété ne sera pas conservé dans cette échelle, car il ne cadre pas bien sur le

plan théorique et n’améliore pas la consistance interne du sentiment de compétence.

Trois items seulement seront conservés pour l’échelle Anxiété en sciences : les items

a52, a80 et a85, puisque les autres items ont des valeurs inférieurs à ,40 ou saturent sur

l’autre facteur.

Tableau I : Matrice factorielle de type du premier groupe de variables (sentiment de

compétence et anxiété en sciences)

Sentiment de compétence

Anxiété en sciences

a24Pendant les activités de sciences, je préfère demander la réponse aux autres plutôt que de la trouver moi-même.

,69

a21Lorsque les activités des cours de sciences sont trop difficiles, j’abandonne ou je fais seulement les parties faciles.

,64

a28Lorsque je trouve le contenu d’un cours de sciences difficile, je n’essaie pas de l’apprendre.

,58

a56 J’ai mal au cœur quand j'entends le mot « sciences ». ,47

a59Je préfère qu'on me donne la solution d'un problème de sciences difficile plutôt que d'avoir à la trouver par moi-même.

,47

a17Peu importe la quantité d’efforts que je fournis, je ne peux pas apprendre les sciences.

,44

a13 Je suis certain que je peux bien réussir mes examens de sciences.

a8Je ne suis pas sûr de pouvoir comprendre des concepts scientifiques difficiles.

a1Que le contenu des cours de sciences soit difficile ou facile, je suis certain que je peux le comprendre.

a74Ça ne me dérange pas ou ne me fait pas sentir mal à l’aise de faire des activités (devoirs, travaux, etc.) de sciences.

a80Ça me rend nerveux/se seulement de penser que je dois faire des sciences.

,79

a85 Ça me fait peur de devoir prendre des cours de sciences. ,48

a52Je me sens tendu/e ou mal à l’aise quand quelqu'un me parle de sciences.

,46

a67 Je me sens à l'aise dans les cours de sciences. Méthode d’extraction: Moindres carrés non pondérés Méthode de rotation: Oblimin avec la normalisation de Kaiser. Coefficient ,40

Page 75: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

75

Le deuxième groupe de variables représente les buts d’accomplissement (les buts de

maîtrise-approche, performance-approche et évitement du travail). La valeur du

KMO (= ,84) permet de confirmer que les données sont adéquates pour ce genre

d’analyse. Les trois types de buts sont assez clairement définis par la structure factorielle

(Tableau II). L’échelle des buts de maîtrise-approche a été composée à partir de huit

items dont sept proviennent de l’échelle originale (a4, a5, a34, a39, a45, a54, a58, a63).

L’item a5 a également été intégré à l’échelle. L’échelle des buts de performance-

approche était composée de cinq items (a66, a71, a75, a79, a87). Par rapport à l’échelle

initiale, l’item 83 a changé de facteur. L’échelle des buts d’évitement du travail était

composée de trois items (a83, a42, a44). L’item 83 s’apparente très bien sur le plan

conceptuel aux buts d’évitement du travail et il sera conservé dans l’échelle finale.

Le troisième groupe représente les items des échelles suivantes : intérêt pour les sciences

et l’engagement en sciences (Tableau III). Le test de KMO (,87) permet de confirmer

que les données sont adéquates pour cette analyse. L’échelle d’intérêt est composée de

six items de l’échelle originale (a53, a62, a68, a78, a86, a91). L’échelle d’engagement

est composée de cinq items (a11, a27, a30, a43, a50). L’item a82 a été supprimé puisque

son coefficient était au deçà du seuil fixé.

Page 76: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

76

Tableau II : Matrice factorielle de type du deuxième groupe de variables (buts de

maîtrise-approche, buts de performance-approche, buts d’évitement du travail)

Maîtrise-approche

Performance-approche

Évitement du travail

a54 En sciences, je veux apprendre le plus de choses possible. ,81

a63Ce qui est d’abord important pour moi en sciences, c’est d’apprendre des choses nouvelles.

,74

a34 Je trouve important d'améliorer mes compétences en sciences. ,70

a45En sciences, je suis prêt à travailler fort pour apprendre de nouvelles choses.

,64

a58Il est important pour moi de bien maîtriser les connaissances et les compétences qu’on est supposé apprendre en sciences.

,61

a39En sciences, j'aime les tâches difficiles si elles me permettent d'acquérir de nouvelles connaissances.

,53

a5En sciences, je fais de mon mieux même lorsque le travail demandé ne compte pas dans la note.

,47

a4Je veux terminer ce cours de sciences en ayant le sentiment d'avoir appris de nouvelles choses.

,44

a16Il m'arrive de faire du travail supplémentaire afin de mieux comprendre la matière de mon cours de sciences.

a71C'est important pour moi de faire mieux que les autres en sciences.

,70

a75En sciences, je suis en compétition avec les autres élèves pour obtenir des notes élevées.

,57

a79En sciences, je suis d’abord préoccupé par les notes que j’aurai.

,57

a66Ce qui est d’abord important pour moi en sciences, c'est d'avoir des notes élevées.

,55

a87Ça m'est égal de ne pas être parmi ceux qui ont les meilleures notes en sciences.

,41

a42 En sciences, je fais seulement ce qui est vraiment obligatoire. ,77

a44En sciences, je fais seulement ce qui est nécessaire pour éviter l'échec.

,65

a83 En sciences, je vise simplement à obtenir la note de passage. ,43

a19En sciences, je consacre le moins de temps possible aux activités qui ne comptent pas dans la note.

a10 En sciences, il m’arrive de faire du travail facultatif. Méthode d’extraction: Moindres carrés non pondérés Méthode de rotation: Oblimin avec la normalisation de Kaiser. Coefficient ,40

Page 77: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

77

Tableau III : Matrice factorielle du troisième groupe (intérêt en sciences et engagement

en sciences)

Intérêt pour les sciences

Engagement en sciences

a91 Les sciences sont une des matières que j'aime le plus. ,94 a53 J'aime beaucoup les sciences. ,77 a78 Je n'aime rien dans les sciences. ,69 a86 J'aime écouter des émissions de télévision qui parlent de sciences. ,68 a68 Je voudrais passer moins de temps à étudier les sciences à l'école. ,55

a62Je trouve amusant de faire des activités pratiques ou de laboratoire en sciences.

,42

a82 J'aime parler des sciences avec d'autres personnes.

a43Lorsque j’apprends de nouvelles choses en sciences, j’essaie de faire des liens entre les différents éléments du contenu.

,64

a50Lorsque j’ai fait une erreur en sciences. je cherche à comprendre pourquoi.

,60

a27Lorsque que je n'arrive pas à résoudre immédiatement un problème de sciences, je n'abandonne pas avant d'avoir trouvé la solution.

,56

a11Si on termine un cours de sciences sans avoir trouvé la réponse à une question, je continue à y réfléchir par la suite.

,53

a30Les problèmes de sciences que je ne comprends pas immédiatement représentent un défi pour moi.

,45

Méthode d’extraction: Moindres carrés non pondérés Méthode de rotation: Oblimin avec la normalisation de Kaiser. Coefficient ,40

3.5.2 Analyses de consistance interne

Les analyses de consistance interne mesurent la fidélité de l’instrument. Plus la valeur

est élevée, plus on peut considérer que les différents items contribuent à la mesure d’un

même concept (Durand, 1997). La mesure la plus utilisée en sciences sociales est l’alpha

de Cronbach (Durand, 1997). La valeur minimale attendue pour le coefficient alpha est

de ,60 (Garson, 2011d). Le Tableau IV nous présente les résultats de ces analyses. En

plus de la statistique de l’alpha de Cronbach, nous avons calculé la valeur du CR

(« Construct Reliability »). Cette valeur est considérée par certains comme une mesure

Page 78: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

78

beaucoup plus fiable que la valeur de l’alpha de Cronbach (Green et Yang, 2009;

Sijtsma, 2009). Le calcul de cet indicateur a été fait à l’aide du logiciel AMOS. Une

échelle avec un coefficient de ,70 ou plus est considérée comme ayant une bonne

consistance interne. Une valeur entre ,60 et ,70 est considérée comme acceptable. Le

Tableau IV suggère que la majorité de nos échelles sont fidèles à l’instrument de départ

sauf l’échelle des buts d’évitement du travail qui est à la limite de l’acceptable sur

l’indicateur CR. Par conséquent, nous pouvons considérer que la structure des facteurs a

été relativement stable et fiable de la suite à la traduction et à la contextualisation.

Tableau IV : Analyse de fiabilité

Valeur Alpha standardisé CR Nombre d’items

Sentiment de compétence ,68 ,65 5Anxiété en sciences ,61 ,60 3Buts de maîtrise-approche ,83 ,82 8Buts de performance-approche ,69 ,62 5Buts d’évitement du travail ,65 ,56 3Intérêt pour les sciences ,84 ,86 6Engagement en sciences ,71 ,74 5

3.6 Vérification des postulats d’analyse

Afin d’atteindre nos objectifs de recherche, les tests paramétriques requis exigent trois

postulats de base : la distribution des variables est représentée par une courbe normale,

l’homogénéité des variances et des échantillons indépendants. L’étude de la distribution

de l’ensemble des échelles nous permet de vérifier si nos données ont une distribution

normale. Nous avons analysé le coefficient d’aplatissement (« kurtosis ») et d’asymétrie

(« skewness »). Selon les auteurs, une valeur qui se situe en -2 et 2 signifie une

distribution relativement normale (Garson, 2011a), et ce, pour les deux mesures de

Page 79: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

79

distribution. Nos analyses ont démontré des coefficients d’asymétrie variant de -1,07 à

1,35 et des coefficients d’aplatissement entre -0,80 à 1,83 sur les échelles de motivation.

La distribution des échelles des habitudes technologiques est également adéquate, avec

des coefficients d’asymétrie variant de -0,62 à 0,83 et des coefficients d’aplatissement

entre -1,20 à 0. Afin de tester l’homogénéité des variables, le test d’égalité des variances

de Levene a été utilisé. Les résultats suggèrent que nos groupes ont des variances

comparables (tous les tests sont non significatifs), remplissant ainsi l’une des conditions

de base des analyses multivariées. Par conséquent, à partir des postulats de base

énoncés, nous concluons qu’il est possible d’utiliser les tests dits paramétriques pour

répondre à nos objectifs. Le prochain chapitre a été consacré à présenter les résultats de

la présente étude.

Page 80: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

Chapitre 4. Les résultats

Dans ce chapitre, nous présenterons d’abord un aperçu des données en présentant les

résultats d’ordre descriptif. Ensuite, nous présenterons les résultats de chaque objectif :

les profils technologiques, la motivation à apprendre en lien avec ces profils et

finalement la valeur prédictive de l’utilisation des technologies sur la motivation et

l’engagement.

4.1 Analyses descriptives

Premièrement, nous avons décrit les résultats des élèves qui ont répondu aux

questionnaires de motivation et d’habitude avec les technologies et ensuite, nous avons

regardé les différents liens corrélationnels entre les variables. De façon générale, nos

résultats montrent que les répondants rapportent peu d’anxiété envers les sciences par

rapport aux autres échelles. Les résultats montrent également qu’ils ont davantage de

buts de maîtrise-approche que de buts de performance-approche ou d’évitement du

travail (Tableau V). De plus, il est à noter que les buts d’évitement du travail présentent

un écart-type relativement élevé, ce qui indique des différences inter-individus

relativement importantes.

Le Tableau VI illustre les corrélations entre les différentes échelles motivationnelles et

les habitudes technologiques. Comme attendu, les échelles d’anxiété en sciences et les

buts d’évitement du travail corrèlent de façon négative avec la majorité des échelles

motivationnelles. Les buts de performance-approche ne présentent pas de corrélations

Page 81: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

81

significatives avec le sentiment de compétence et l’intérêt en sciences, et une corrélation

positive avec les buts de maîtrise-approche, l’anxiété et les buts d’évitement du travail.

Les corrélations sont de modérées à fortes, où le maximum de corrélation est de ,72

entre les buts de maîtrise-approche et l’engagement. Il faut également remarquer que

toutes les corrélations entre les variables motivationnelles et l’engagement sont

significatives. Cela suppose une certaine valeur prédictive des variables motivationnelles

sur l’engagement.

Tableau V : Moyenne et écart-types des échelles motivationnelles

N Moyenne Écart typeSentiment de compétence 330 4,93 0,92Anxiété en sciences 326 1,76 0,89Buts de maîtrise-approche 330 4,84 0,82Buts de performance-approche 330 3,31 1,04Buts d’évitement du travail 330 3,12 1,34Intérêt en sciences 329 4,27 1,12Engagement en sciences 330 4,26 0,95

Les différents types d’utilisation des technologies sont corrélés de façon positive entre

eux, sauf le clavardage et l’utilisation des logiciels éducatifs. Deux corrélations de

grande taille sont observées : le clavardage avec l’utilisation du courriel et le traitement

de texte avec les recherches pour des sujets personnels.

Parmi les habitudes technologiques, nous avons constaté que l’utilisation d’Internet pour

clavarder ou pour envoyer des courriels n’a pas de corrélation significative avec la

motivation à apprendre. Avec les nombreuses corrélations significatives, nos résultats

appuient notre hypothèse qu’il peut exister une valeur prédictive entre les utilisations à

Page 82: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

82

des fins personnelles et la motivation à apprendre. Les corrélations les plus fortes entre

les variables motivationnelles et les habitudes technologiques sont observées en ce qui

concerne les logiciels éducatifs.

Les corrélations entre le sexe et les variables motivationnelles nous indiquent qu’il

semble exister peu de liens entre la motivation et le sexe des répondants. Toutefois, nous

remarquons une corrélation positive (axée vers les filles) entre la recherche à des fins

scolaires, le traitement de texte et le courriel. Les résultats montrent également une

relation négative (donc, axée vers les garçons) avec le jeu à l’ordinateur.

Tableau VI : Tableau des corrélations

1 2 3 4 5 6 7 a b c d e f g 1- Sentiment de compétence

2- Anxiété en sciences -,39*

3- Buts de maîtrise-approche ,53* -,32*

4- Buts de performance-approche ,07 ,11* ,16*

5- Buts d'évitement du travail -,40* ,28* -,35* ,12*

6- Intérêt en sciences ,42* -,39* ,62* ,02 -,46*

7- Engagement en sciences ,48* -,20* ,72* ,25* -,29* ,47*

a- Recherche à des fins scolaires ,22* -,09 ,29* ,14* -,18* ,19* ,23* b- Recherche pour des sujets personnels

,17* -,11* ,21* ,02 -,15* ,15* ,18* ,40*

c- Logiciel éducatif ,20* -,11* ,34* ,09* -,17* ,28* ,30* ,40* ,32*

d- Ordinateur pour jouer ,02 -,13* ,11* -,03 -,08 ,06 ,02 ,23* ,34* ,14*

e- Traitement de texte ,09 -,02 ,16* ,03 -,24* ,15* ,16* ,49* ,27* ,35* ,15*

f- Internet pour clavarder -,05 -,06 -,02 ,05 ,02 -,09 -,03 ,31* ,30* ,07 ,31* ,26*

g- Courriel -,02 -,08 ,02 ,03 -,01 -,04 ,02 ,32* ,32* ,12* ,29* ,27* ,78*

Sexe ,03 ,03 ,03 -,04 ,02 -,09 ,00 ,19* -,04 ,03 -,12* ,18* ,08 ,15*

* p < ,05

Nous avons également évalué la présence de l’ordinateur et l’accessibilité à Internet à la

maison. Ensuite, nous avons mesuré la perception de l’utilisation de l’ordinateur et

Internet en général à l’école et à la maison. Ces résultats préliminaires nous ont permis

Page 83: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

83

de tracer un premier portrait sommaire de nos répondants afin de pouvoir comparer avec

les différentes études du domaine.

Les participants possèdent en très grande majorité (91,8 %) un ordinateur à la maison.

Parmi ceux-ci, 94,1 % sont branchés à Internet. On remarque également que les

participants utilisent davantage l’ordinateur et l’Internet à la maison qu’à l’école. En

effet, 7,9 % de jeunes rapportent ne jamais utiliser l’ordinateur à la maison alors

que 44,8 % rapportent ne pas l’utiliser à l’école. En ce sens, 33 % rapportent utiliser

l’ordinateur à tous les jours à la maison. De plus, 10,3 % rapportent ne jamais utiliser

Internet à la maison, ce nombre grimpe à 57,9 % pour l’école. De plus, 13 % des jeunes

rapportent utiliser Internet plus de 16 heures par semaine à la maison. Parmi les usages

technologiques, celui de l’ordinateur pour jouer est le plus fréquent, suivi d’Internet pour

clavarder, pour la recherche sur des sujets personnels et pour le courriel. Les usages les

moins populaires sont les logiciels éducatifs et le traitement de texte.

4.2 Les profils technologiques des utilisateurs

À la suite de nos analyses de validité et de fidélité qui nous ont permis de structurer et

tester nos échelles de motivation, l’analyse des échelles en lien avec les habitudes

technologiques a été faite. Pour répondre à notre premier objectif, nous proposons de

créer et de regarder les profils technologiques des utilisateurs. Les analyses typologiques

« TwoStep » ont permis de créer trois groupes de comparaison. Le groupe le plus

important représente 43,7 % et le plus petit groupe 24,1 % de l’échantillon retenu pour

l’analyse alors que 5,7 % des observations sont exclues (à cause des données

manquantes sur les variables de classification). Ces trois groupes ont été composés à

Page 84: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

84

partir des sept échelles sur les habitudes technologiques : recherches scolaires et pour les

devoirs, recherches pour des sujets personnels, les logiciels éducatifs, l’ordinateur pour

jouer, le traitement de texte, Internet pour clavarder et le courriel.

Le premier profil correspond aux utilisateurs polycompétents; le second profil aux

ludiques-communicants et finalement, le troisième profil correspond aux utilisateurs

occasionnels. Ces trois profils sont inspirés des différentes appellations utilisées par les

auteurs qui ont étudiés le sujet (Beauvisage, 2009 ; Bibeau, 2007). La Figure 3 nous

illustre la distribution sur chaque item des profils, en ordre d’importance. Donc, on peut

constater que l’utilisation qui distingue le plus les profils est l’Internet pour clavarder, le

courriel et les logiciels éducatifs. Le traitement de texte et l’ordinateur pour jouer ne sont

pas des critères de premier plan avec la différenciation des profils.

L’étude des distributions nous permet de voir deux profils à l’opposer l’un de l’autre :

les polycompétents et les utilisateurs occasionnels. Les utilisateurs polycompétents

obtiennent des scores plus élevés sur toutes les échelles d’habitudes technologiques

(distribution asymétrique vers la droite) alors que les utilisateurs occasionnels rapportent

des scores sous la moyenne pour toutes les échelles (distribution asymétrique vers la

gauche). Le profil des ludiques-communicants est plus particulier. Il se compare sur

certains éléments aux polycompétents (ordinateur pour jouer, Internet pour clavarder,

courriel), mais il utilise moins souvent les usages axés vers les activités intellectuelles

(recherche scolaire, logiciel éducatif et traitement texte).

Afin de vérifier les différences significatives entre les profils sur les habitudes avec les

technologies, nous avons estimé le lien entre les usages et les profils à l’aide du tauy de

Page 85: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

G

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85

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Page 86: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

86

Nous avons également regardé la composition des profils selon le sexe des répondants.

La composition des groupes est similaire (Tableau VII). Selon la valeur du tauy de

Goodman-Kruskall, la relation entre le sexe et l’appartenance à un profil technologique

est très faible (tauy de Goodman-Kruskall = 0,003). De plus, selon le test du chi-carrré

de Pearson, il n’y a pas de lien significatif entre le sexe et les profils ( 2 = 2,258, p =

0,323).

Bien que les profils ne se différencient pas de façon significative selon le sexe, nos

analyses descriptives nous ont permis de constater quelques différences quand aux

usages des technologies. En moyenne, les garçons utilisent davantage les technologies

pour jouer. En effet, 78 % des garçons rapportent utiliser l’ordinateur pour jouer

quelques fois par semaine ou presque tous les jours, contre 67 % chez les filles. Pour

leur part, les filles passent davantage de temps (quelques fois par semaine à presque tous

les jours) au clavardage (72 % contre 64 %), le courriel (72 % contre 57 %), ainsi que la

recherche scolaire pour les devoirs (58 % contre 39 %).

Tableau VII : Composition des profils selon le sexe

Garçons Filles Total

PolycompétentsEffectif 48 52 100

% 48,0 % 52,0 % 100,0 %

Ludiques-communicants

Effectif 74 62 136

% 54,4 % 45,6 % 100,0 %

Occasionnels Effectif 44 31 75

% 58,7 % 41,3 % 100,0 %

Total Effectif 166 145 311

% 53,4 % 46,6 % 100,0 %

Page 87: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

87

4.3 La motivation à apprendre selon les profils technologiques

Notre deuxième objectif est de comparer les différents profils technologiques aux

variables motivationnelles pour le cours de sciences. Afin de répondre à cet objectif, des

analyses de variance ont été effectuées. Les analyses multivariées (MANOVA)

permettent de comparer plusieurs groupes ou profils d’élèves afin de vérifier s’il existe

ou non une différence entre ces sous-populations sur différentes variables à l’étude

(Howell et al., 1998). Les analyses multivariées ont été réalisées à partir d’un modèle : 3

(profil technologique) x 2 (sexe). Les tests multivariés nous indiquent qu’il existe une

différence significative uniquement en ce qui concerne les profils technologiques

(Lambda de Wilks = ,85, F(14,598) = 3,55, p < ,001). Il ne semble pas y avoir de différence

significative entre les garçons et les filles (Lambda de Wilks = ,97, F(7,299) = 1,13,

p = ,35), ni d’effet d’interaction (Lambda de Wilks = ,96, F(14,598) = ,97, p = ,48) entre le

sexe et le profil. Selon nos résultats dans le Tableau VIII, il existe des différences

significatives sur cinq des sept déterminants motivationnels entre les trois profils : le

sentiment de compétence, les buts de maîtrise-approche, les buts d’évitement du travail,

l’intérêt pour les sciences et l’engagement. Étant donné que le nombre de groupes de

comparaison est supérieur à deux, il faut donc examiner les différences à l’aide des

analyses post-hoc (test de Tukey). Les tests post-hoc de Tukey montrent que les

polycompétents se distinguent significativement et positivement des deux autres groupes

sur cinq des sept échelles motivationnelles à l’exception du sentiment de compétence,

pour lequel ils se distinguent uniquement des ludiques-communicants. Les

polycompétents rapportent en effet un sentiment de compétence plus important, des buts

de maîtrise-approche plus élevés, moins de buts d’évitement du travail, plus d’intérêt

Page 88: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

88

pour les sciences et plus d’engagement. On remarque également qu’il n’y a pas de

différence significative entre les ludiques-communicants et les utilisateurs occasionnels

sur quatre des sept échelles : les buts de maîtrise-approche, les buts d’évitement du

travail, l’intérêt et l’engagement en sciences. Cependant, les deux profils se distinguent

en ce qui a trait au sentiment de compétence, les buts d’évitement du travail, l’intérêt et

l’engagement en sciences. La taille d’effet est petite pour l’échelle du sentiment de

compétence alors qu’elle est plutôt modérée pour les quatre autres échelles (les buts de

maîtrise-approche, les buts d’évitement du travail, l’intérêt et l’engagement) (Cohen,

1988).

Tableau VIII : Tests des effets inter-sujets (modèle Sexe * Profil)

Moyenne (écart-type) Valeur des F

PolycompétentsLudiques-

communicants Occasionnels

(eta-carré partiel)

En sciences Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles Sexe Profil Profil x

Sexe

Sentiment de compétence

5,19 5,09 4,85 4,75 4,82 5,07 0,02 4,17* 1,01 (0,80) (0,76) (0,99) (0,94) (1,01) (0,62) (,00) (,03) (,01)

Anxiété1,63 1,64 1,66 1,78 1,86 2,02 0,80 2,53 0,19

(0,98) (0,87) (0,82) (0,93) (0,85) (0,89) (,00) (,02) (,00)

Buts de maîtrise-approche

5,20 5,13 4,69 4,73 4,69 4,72 0,00 11,11* 0,17 (0,71) (0,70) (0,83) (0,82) (0,92) (0,76) (,00) (,07) (,00)

Buts de performance-approche

3,49 3,47 3,38 3,06 3,16 3,21 0,67 2,45 1,05 (1,14) (0,97) (1,11) (0,92) (1,00) (0,84) (,00) (,02) (,00)

Buts d'évitement du travail

2,51 2,72 3,26 3,39 3,42 3,35 0,38 10,37* ,24(1,17) (1,32) (1,34) (1,21) (1,49) (1,39) (,00) (,06) (,00)

Intérêt 4,82 4,51 4,15 3,99 4,26 3,97 3,79 9,48* ,18

(1,08) (1,07) (1,01) (1,09) (1,24) (1,19) (,01) (,06) (,84)

Engagement 4,66 4,62 4,23 3,96 4,01 4,25 0,05 11,48* 1,81

(0,90) (0,90) (0,91) (0,97) (0,93) (0,81) (,00) (,07) (,01)

Page 89: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

89

L’absence d’effet d’interaction nous indique qu’il n’y a pas de différence significative

dans notre échantillon entre les garçons et les filles, et ce, même si l’on considère les

différents profils typologiques.

4.4 La valeur prédictive de l’utilisation des technologies sur la

motivation et l’engagement

Notre troisième objectif visait à déterminer la valeur prédictive de l’utilisation de

l’ordinateur et les différents types d’usage à l’intérieur d’un modèle motivationnel. Afin

de répondre à cet objectif, nous avons réalisé de la modélisation multigroupes à

variables latentes. Comme suggéré par Grimm et Yarnold (2000, p. 277), de nombreux

modèles concurrents ont été testés. Le modèle motivationnel utilisé est inspiré de celui

de Chouinard, Karsenti et Roy (2007). En plus des variables présentes dans le modèle de

Chouinard et al. (2007), nous avons intégré les types d’utilisation personnelle des

technologies, et nous avons testé l’invariance entre les trois profils obtenus à l’aide du

premier objectif. Dans un premier temps, les trois types de buts ont été inclus comme

variable modératrice sur l’engagement. À la suite du résultat de ce modèle préliminaire,

nous en sommes venus à tester un modèle motivationnel simplifié, conservant

uniquement les variables ayant un lien direct ou indirect avec l’engagement en sciences.

Le modèle final exclut les profils typologiques, pour conserver uniquement les types

d’usage technologique, le sentiment de compétence, l’intérêt en sciences, les buts de

maîtrise-approche et l’engagement en sciences. Nous avons présenté le modèle final

retenu.

Page 90: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

90

Les types d’utilisation technologique ont été regroupés à partir d’une analyse factorielle

afin de créer une échelle de mesure pouvant servir durant la modélisation. Le Tableau IX

nous montre que nous pouvons créer trois regroupements : les utilisations axées sur le

divertissement (facteur 3), vers la communication (facteur 2) et vers les usages à

caractère intellectuel (facteur 1). La création de ces trois facteurs a pour but de réduire le

nombre de variables à l’étude dans le modèle et de diminuer les variables qui ont des

corrélations trop élevées entre elles, tout en créant une échelle comportant davantage

d’échelons.

Tableau IX : Analyses factorielles selon l'utilisation personnelle des technologies

Usages à caractère

intellectuel

Usages à desfins de

communication

Usages à des fins ludiques

Recherches scolaires ou devoirs ,68Traitement de texte ,68Logiciel éducatif ,53Recherches pour des sujets personnels

,73

Ordinateur pour jouer ,41Internet pour clavarder -,96Courriel -,73

4.4.1 Le modèle de la motivation à apprendre avec trois types de buts

Le modèle de base testé contient 15 variables observées et 6 variables latentes (Figure

4). Pour simplifier la compréhension de la lecture des modèles, les indicateurs et les

erreurs ont été supprimés de la présentation visuelle du modèle. Les variables latentes

sont représentées par des cercles alors que les variables observées sont représentées par

des rectangles. Nous avons également créé des regroupements d’items sous forme de

facteurs au lieu de traiter les données en analyse de pistes. Ces facteurs ont été créées à

Page 91: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

91

calculant la moyenne de sous-groupe d’items au lieu de calculer une seule moyenne par

échelle. Cette décision a été prise en raison du trop grand nombre d’indicateurs présents

dans l’étude, ce qui a pour effet d’augmenter le nombre de coefficients à estimer par la

modélisation. En effet, les 32 indicateurs présents ont été regroupés en 12 facteurs.

L’avantage de cette technique est de pouvoir estimer un nombre plus faible de

coefficients, ce qui permet d’avoir un ratio répondants/items plus adéquat et d’obtenir

des paramètres plus stables (Bandalos, 2002; Coffman et MacCallum, 2005). Il faut

noter que l’analyse de piste travaille uniquement avec des variables observables, alors

que dans notre situation, nous avons six variables latentes, représentant mieux les

données d’analyse (Tabachnik et Fidell, 2007). Toutefois, il faut réaliser que l’utilisation

des facteurs signifie que le modèle estime un nombre plus faible de points. Cela a donc

eu pour effet d’augmenter la puissance, mais de diminuer la fiabilité (Bandalos, 2002).

Selon Coffman et MacCallum (2005), il est préférable d’utiliser un modèle à variable

latente en utilisant des facteurs, plutôt que de faire une analyse de piste.

4.4.2 Validité et fidélité des facteurs

Afin de s’assurer de la validité et de la fidélité des facteurs créés, nous avons utilisé deux

indices élaborés à partir des équations structurantes : AVE (« Average Variance

extracted ») et CR (« Construct reliability »). Le premier a permis de vérifier la validité

du construit latent en calculant la variance expliquée par l’ensemble des facteurs, alors

que le deuxième a vérifié la consistance interne des facteurs. On considère en général

qu’un coefficient AVE au-delà de ,50 suggère une validité adéquate, alors qu’un

coefficient CR devrait être supérieur à ,70. Toutefois, on peut considérer comme

acceptable un coefficient CR situé entre ,60 et ,70 (Fornell et Larcker, 1981; Paswan,

Page 92: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

92

2009). La validité et la fiabilité de toutes les facteurs sont bonnes (Tableau X). Deux

facteurs par sous-échelles ont été créés.

Tableau X : Validité et fidélité des facteurs

AVE (« Average variance extracted »)

CR (« Construct reliability »)

Sentiment de compétence ,63 ,77

Buts de maîtrise-approche ,74 ,85

Buts de performance-approche ,63 ,77

Buts d’évitement du travail ,63 ,76

Intérêt en sciences ,71 ,83

Engagement en sciences ,66 ,78

4.4.3 Résultat des modèles par équations structurantes

Le premier modèle multigroupe testé est le plus complexe, où tous les liens estimés

pouvaient varier entre les profils. Il a été considéré comme le modèle de base. La Figure

4 illustre le modèle testé. Pour alléger la Figure 4, les trois types d’utilisation ont été

regroupés en une boîte, mais le modèle proposait des liens directs entre chacun des types

d’usage et les variables motivationnelles. À noter que ce modèle a testé sur les trois

profils à la fois en une seule analyse (appelée analyse multigroupe). La partie

motivationnelle du modèle a été inspirée du modèle présenté par Chouinard, Karsenti et

Roy (2007). Le modèle multigroupe de base n’a pas obtenu de solution satisfaisante

lorsque tous les coefficients étaient estimés (modèle non-restreint4). Par conséquent, les

résultats nous laissent croire qu’un modèle invariant sur les coefficients de régression

entre les variables représenterait mieux les données. Seules les moyennes de chaque

échelle ont pu varier entre les profils. Les résultats de ce modèle contraint, ainsi que les

4 en anglais, on parle de : « unconstrained model ».

Page 93: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

93

conclusions rapportées dans Chouinard, Karsenti et Roy (2007) nous poussent à tenter

d’ajuster davantage le modèle, en supprimant les buts d’évitement du travail.

Figure 4 : Modèle de base

L’analyse de ce deuxième modèle à deux buts n’a pas permis d’arriver à une solution

satisfaisante, s’expliquant par des erreurs de mesures négatives (ou également appelées

cas de Heywood (Khattree et Naik, 2000)). Cette situation peut s’expliquer par plusieurs

facteurs : modèle trop complexe, pas assez de données pour arriver à une solution stable,

présence de données extrêmes ou un modèle inapproprié (Khattree et Naik, 2000, pp.

155-156). À la lumière de ces résultats qui supposent peu de différences entre les profils

Utilisations à des fins ludiques

Utilisations à caractère intellectuel

Utilisations à des fins de communication

Sentiment de compétence

Intérêt en sciences

Buts de maîtrise-approche

Engagement en sciences

Buts de performance-approche

Buts d’évitement du travail

F1 F2

F1 F2

F1

F2

F1

F2

F1 F2F1 F2

Page 94: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

94

dans le modèle, et pas de lien entre l’engagement et les buts d’évitement du travail, nous

avons créé un troisième modèle sans comparaison multigroupe et sans les buts

d’évitement du travail, mais en intégrant toujours les différents types d’usage

technologique. Nous constatons que les résultats du modèle 3 nous donnent un modèle

avec un meilleur ajustement, donc plus proche des données par rapport aux premiers

modèles (Tableau XI). Basé sur les modifications proposées par le logiciel AMOS et par

soucis de parcimonie, le modèle final est celui suggéré à la Figure 5, sans les buts de

performance-approche, qui n’ont pas de lien direct sur l’engagement en sciences.

L’indice AIC suggère que ce dernier modèle doit être préféré aux trois autres. Plus la

valeur du AIC est faible plus ce modèle est parcimonieux et doit être considéré plus

fidèle par rapport aux autres (Garson, 2011a; Schumacker et Lomax, 2010).

Tableau XI : Comparaison des différents modèles

2 df p AIC

Modèle 1 : l'ensemble des variables / avec multigroupe a

336,94 189 < ,001 768,94

Modèle 2 : sans buts d'évitement / avec multigroupe a

229,55 158 < ,001 459,55

Modèle 3 : sans buts d'évitement du travail / sans multigroupe

66,55 49 ,049 150,55

Modèle final (Figure 5) 43,10 33 ,11 109,10

a - Ce modèle n'a pas obtenu de solution statistique satisfaisante

Nous avons exclu les buts de performance-approche du modèle puisqu’il n’y a pas de

lien significatif avec l’engagement, que ce soit de façon directe ou indirecte. Les liens

non-significatifs ont été supprimés à l’exception de la variable « Utilisations à des fins

ludiques » qui est une variable prédictrice dans notre modèle. L’interprétation des

Page 95: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

95

indices d’ajustement nous laisse croire à un modèle qui représente bien les données. Le

test du chi-carré n’est pas significatif et le ratio 2/df est en deçà de la valeur attendue, ce

qui signifie que notre modèle représente bien nos données (Garson, 2011a; Kline, 1998;

Schumacker et Lomax, 2010). De plus, nous avons réalisé une analyse de type « Bollen-

Stine Bootstrap » qui permet de tester le modèle proposé en créant de « nouveaux »

échantillons à partir de l’échantillon initial. Selon Nevitt et Hanock (1998), cette

méthode fonctionne bien avec un échantillon de 200 et plus, et en rapportant un taux de

rééchantillonage de 2000 fois ou plus, nous nous assurons une certaine stabilité des

analyses. Cette méthode est un test supplémentaire au test du chi-carré qui permet de

tester si notre modèle est valide avec nos données dans une situation où la distribution de

nos variables ne respecte pas la loi de la normalité (Bollen et Stine, 1992). Selon les tests

de normalité proposés par AMOS, nos variables sont au-dessus des normes de la

normalité. Une valeur de ,12 au test de Bollen-Stine nous indique que nous n’avons pas

à rejeter notre modèle, et que notre modèle est bien adapté à nos données (à p < ,05).

Les valeurs du CFI , NFI et IFI sont plus élevées que ,95 et le test RMSEA est considéré

comme très bon avec une valeur de ,03 (Garson, 2011a; Raykov et Marcoulides, 2000, p.

41; Schumacker et Lomax, 2010, p. 97).

La modélisation nous permet d’explorer deux aspects : les liens entre les utilisations et

les variables motivationnels, ainsi que la dynamique entre les variables motivationnelles

et l’engagement. En premier lieu, nous remarquons que les usages ludiques n’ont aucun

lien significatif avec les variables motivationnelles. Cette variable a tout de même été

conservée dans le modèle final puisqu’il s’agit de l’une de nos variables indépendantes.

Un modèle sans cette variable a été testé, sans toutefois nous fournir des résultats plus

Page 96: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

96

concluants que ceux présentés. Les usages à caractère intellectuel ont des liens positifs

avec trois variables motivationnelles : le sentiment de compétence, l’intérêt en sciences

et les buts de maîtrise-approche. Les usages à des fins de communication ont des liens

négatifs avec deux variables motivationnelles : le sentiment de compétence et l’intérêt

en sciences (Figure 5). On remarque également des corrélations positives entre les trois

types d’usages.

Comme attendu, le sentiment de compétence a des liens positifs directs avec l’intérêt et

les buts de maîtrise-approche. Le lien entre l’intérêt en sciences et les buts de maîtrise-

approche est pratiquement deux fois plus fort que celui entre le sentiment de compétence

et ce même type de buts. Le seul lien direct significatif conservé sur l’engagement dans

le modèle final est celui avec les buts de maîtrise-approche. Ce lien est le plus important

du modèle. En présence des autres variables du modèle, les buts d’évitement du travail

et les buts de performance-approche n’ont pas rapporté un lien suffisamment important

pour être statistiquement significatif. À remarquer que nous avons également supprimé

les liens directs sur l’engagement qui étaient non-significatifs. Le modèle montre plutôt

que les différents types d’usages, le sentiment de compétence et l’intérêt ont des liens

indirects avec l’engagement en sciences, médiatisé par les buts de maîtrise-approche.

Les liens totaux sont calculés par la somme des liens directs et indirects. Ainsi, les

résultats des liens directs, indirects et totaux nous permettent de mieux comprendre le

modèle (Tableau XII).

Outre les buts de maîtrise-approche qui ont le lien total le plus important, on constate

que c’est ensuite le sentiment de compétence, l’intérêt et les usages à des fins scolaires

Page 97: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

97

qui ont des liens positifs totaux avec l’engagement. Au contraire, les usages à des fins de

communication ont un lien total négatif sur toutes les variables motivationnelles.

2 (33) = 43,10, p = ,11 ; 2/df = 1,31 ; IFI = ,99 ; NFI = ,97 ; CFI = ,99 ; RMSEA =,03 ; Bollen-Stine : ,12

* p < ,05 ** p < ,01 *** p < ,001

Figure 5 : Modèle final 5

5 Les indicateurs et les erreurs ont été supprimés du visuel pour alléger la présentation. Les cercles représentent des variables latentes et les rectangles des variables observés. Les lignes courbes représentent des coefficients de corrélation. Finalement, les coefficients standardisés sont présentés dans la figure.

Utilisations à des fins ludiques

Utilisations à caractère intellectuel

Utilisations à des fins de communication

Sentiment de compétence Intérêt en sciences

Buts de maîtrise-approche

Engagement en sciences

,32*** ,55***

,95***

,07 -,16*

,26** ,18**

-,14*,10

,14***

,47***

,38***

,31***,38***

Page 98: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

98

Tableau XII : Liens directs, indirects et totaux standardisés

Sentiment de compétence Intérêt Buts de maîtrise-

approche Engagement

Utilisations à des fins ludiques

Direct ,10 ,07 Indirect ,05 ,10 ,09 Total ,10 ,12 ,10 ,09

Utilisations à caractère

intellectuel

Direct ,26* ,18** ,14** Indirect ,12*** ,24*** ,36*** Total ,26*** ,30*** ,38*** ,36***

Utilisations à des fins de

communication

Direct -,16* -,14* Indirect -,08* -,17*** -,16*** Total -,16* -,22** -,17*** -,16***

Sentiment de compétence

Direct ,47*** ,35*** Indirect ,24*** ,56*** Total ,47*** ,59*** ,56***

IntérêtDirect ,51***

Indirect ,48*** Total ,51*** ,48***

Buts de maîtrise-approche

Direct ,95 Indirect Total ,95***

* p < ,05 ** p < ,01 *** p < ,001 Note : les tests de signifiance sont basés sur la méthode de l’intervalle de confiance (à 95 %) produit à partir du « Bootstrapped bias-corrected », comme suggéré par Mallinckrodt, Abraham, Wei et Russel (2006) et par Kenny (2009) pour les effets de médiations.

Plusieurs conclusions intéressantes surgissent de nos analyses. Nous élaborerons

davantage sur nos résultats en tentant de regarder où notre étude se situe par rapport à

celles existantes. Nous examinerons quelles sont les conclusions que nous pouvons tirer

de nos modélisations et en quoi notre étude peut influencer les futures recherches.

Page 99: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

Chapitre 5. Discussion et conclusion de recherche

Ce chapitre a pour objectif de mettre en perspective les résultats obtenus à la suite des

analyses quantitatives menées en fonction des objectifs de la recherche. Rappelons que

l’objectif général de la recherche était d’étudier le lien entre les habitudes personnelles à

l’endroit des technologies de l’information et de la communication et la motivation à

apprendre en sciences. Plus spécifiquement, nous avons poursuivi trois objectifs :

dégager des profils d’utilisateurs à partir des différents usages des TIC, regarder les

différences entre ces profils au plan motivationnel et déterminer la valeur prédictive de

l’utilisation personnelle des TIC dans un modèle motivationnel. Avant de répondre à ces

objectifs, nous avons d’abord tracé un portrait global de nos données, pour nous

permettre d’avoir une meilleure vue d’ensemble. Ces résultats exploratoires nous ont

permis de tirer quelques conclusions.

La présence de l’ordinateur dans les foyers québécois ne fait plus de doute, et notre

échantillon ne fait pas exception avec près de 92 % des foyers avec un ordinateur. Ce

chiffre est au-dessus des chiffres présentés par le CEFRIO, qui rapporte qu’en 2009, la

moyenne des foyers québécois qui possèdent un ordinateur est de 80 % (Kooli, 2009).

Toutefois, si l’on regarde une recherche faite auprès des familles avec des enfants, plus

particulièrement à Montréal, ce nombre monte à 90 % (Karsenti et al., 2005). Les études

ont démontré qu’un fossé technologique semble se creuser entre la maison et l’école.

Nos résultats appuient ces précédentes études. Nous constatons que les jeunes rapportent

utiliser davantage l’ordinateur à la maison qu’à l’école (33 % tous les jours à la maison

versus moins de 1 % à l’école). Nous croyons que la facilité d’accès et les coûts réduits

Page 100: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

100

de l’ordinateur favorisent son utilisation à la maison. En parallèle, le manque de temps

en classe et la formation insuffisante des enseignants font obstacle à son utilisation à

l’école. Bien que l’accessibilité à l’ordinateur semble faire consensus, le taux de

branchement n’équivaut pas nécessairement au taux d’utilisation. En effet, on retrouve

environ 15 % des élèves qui rapportent utiliser l’ordinateur quelques fois par mois ou

moins, et basé sur nos profils technologiques, près de 24 % sont considérés comme des

utilisateurs occasionnels des usages mesurés. Comme le dit Zhong (2011) : « The

conceptualization of digital divide as dividing people into “haves” and “have-nots” is

not sufficient when ICTs are widely accepted by the society ». Par conséquent, ce n’est

plus la possession de l’ordinateur qui est l’enjeu, mais bien l’accès à celui-ci.

À partir des analyses de corrélation et la comparaison des temps d’utilisation des

technologies, nous avons observé quelques différences entre les garçons et les filles en

fonction du type d’usage. Comme la majorité des études l’ont déjà observé, nous

constatons que les garçons utilisent plus souvent l’ordinateur pour jouer (Kent et Facer,

2004; Valentine, Marsh et Pattie, 2005), alors que les filles préfèrent les utilisations plus

intellectuelles ou sociales comme la recherche pour les devoirs, le traitement de texte, le

courriel ou le clavardage (Bonneau et Fusaro, 2007; Jackson et al., 2006; Valentine et

al., 2005). Selon BECTA (2008), une grande partie de la différence du temps

d’utilisation à l’ordinateur entre les garçons et les filles s’expliqueraient par le jeu. Bien

que les garçons semblent davantage intéressés par les jeux à l’ordinateur, l’apparition de

jeux sociaux sur Internet pourrait avoir comme effet d’augmenter le temps d’utilisation

pour le jeu des filles et contribuer ainsi à diminuer l’écart entre les deux sexes quant à

Page 101: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

101

cette utilisation. Cela pourrait également expliquer la répartition équivalente des garçons

et des filles dans chaque profil.

Nos analyses de corrélations nous ont permis de confirmer la valeur prédictive des

variables motivationnelles et des usages technologiques. Comme attendu, nous avons

remarqué que l’anxiété en sciences et les buts d’évitement du travail sont corrélés de

façon négative avec les autres variables motivationnelles. Ces deux variables sont

souvent considérées comme aversives sur la motivation, ce qui explique les corrélations

négatives. Par exemple, lorsqu’un élève rapporte davantage d’anxiété, il présentera un

sentiment de compétence plus faible et moins d’intérêt pour les sciences (Putwain et

Symes, 2011). Ce résultat est également observé dans les autres matières comme les

mathématiques (Middleton et Midgley, 1997; Pajares et Miller, 1994; Walsh; Wigfield

et Meece, 1988) ou les cours de langue (Mills, Pajares et Herron, 2007). Nos résultats

appuient ce que les différents auteurs ont déjà rapporté sur l’aspect aversif des buts

d’évitement du travail (Archer, 1994; Bouffard et al., 1998; Elliot et Sheldon, 1997).

On remarque également que les buts de performance-approche n’ont pas de corrélation

significative avec le sentiment de compétence ou l’intérêt en sciences et des corrélations

positives avec les buts d’évitement du travail, l’anxiété et l’engagement en sciences.

Harackiewicz et ces collaborateurs (2002) ont également fait des constats similaires où

les buts de performance-approche n’avaient pas de lien avec l’intérêt mais un lien positif

avec les buts d’évitement du travail. Notre résultat, à prime abord contradictoire, peut

s’expliquer par le fait que les buts de performance-approche sont souvent un couteau à

double tranchant. Liés à un sentiment de compétence élevé, ces buts pourraient jouer un

Page 102: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

102

rôle motivateur pour l’élève, renforçant ainsi son sentiment de compétence et son estime

de soi, mais liés a un sentiment d’incompétence, l’élève se verra démotivé puisqu’il

n’atteindra pas les objectifs fixés (Barron et Harackiewicz, 2003; Midgley et al., 2001).

Par conséquent, nos résultats suggèrent que les buts de performance-approche pourraient

s’intégrer dans une dynamique multidimensionnelle plutôt qu’unidimensionnelle,

comme présentée dans notre tableau de corrélation (Linnenbrink, 2005). Les analyses

subséquentes ne nous ont pas permis d’explorer davantage la particularité des buts de

performance-approche puisque ce n’était pas l’objectif de cette étude. Néanmoins, on

peut voir dans la littérature que les auteurs qui se sont intéressés au sujet ont également

conclu à des résultats variés où les buts de performance-approche sont parfois positifs

(Barron et Harackiewicz, 2003; Meece et Holt, 1993) et parfois négatifs (Ames, 1992;

Putwain et Symes, 2011).

À la suite de nos analyses préliminaires, notre discussion est ensuite orientée vers nos

trois objectifs : les profils typologiques à partir des habitudes à l’égard des TIC, la

motivation pour les cours de sciences (sentiment de compétence, anxiété, intérêt et buts

d’accomplissement) et l’engagement dans cette matière selon les profils typologiques

identifiés et les usages technologiques intégrés dans le modèle motivationnel retenu.

5.1 Les types d’utilisateur : trois profils technologiques distincts

Le premier objectif de la présente étude était d’établir différents profils d’utilisateurs des

technologies. Les différentes études qualitatives menées par le passé ont conclu à la

présence de cinq à six différents types d’utilisateurs (Beauvisage, 2009; Bibeau, 2007).

Contrairement à nos mesures, ces typologies ont été élaborées à partir de méthodes

Page 103: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

103

qualitatives, soit par des enregistrements automatiques des usages de l’ordinateur ou à

partir d’observations et d’entrevues faites en classe. À partir de nos mesures, il semblait

plutôt difficile de distinguer jusqu’à six catégories, considérant que nous avions sept

items permettant de classer les sujets. Parmi les catégories proposées par Bibeau (2007),

deux font références aux interactions sociales avec les TIC (les « leaders technologies »

et les « opportunistes relationnels »), ce que nous n’avons pas mesurées. Toutefois, si

l’on compare avec les différentes typologies existantes, nous retrouvons de très fortes

ressemblances avec certains profils suggérés par ces auteurs : les utilisateurs

polycompétents, les utilisateurs ludiques-communicants et les utilisateurs occasionnels.

Notre premier profil rapportait utiliser les technologies dans tous les contextes, autant du

côté ludique, mais également dans un contexte intellectuel et pour des fins de

communication. Ce sont les utilisateurs qui passent le plus de temps à l’ordinateur. Ce

premier profil d’utilisateur a également été décrit par d’autres auteurs. Bibeau (2007) les

appelle les « polycompétents » alors que Beauvisage (2009) les appelle les « Serious

users ». Ces auteurs les définissent comme étant des usagers qui ont un niveau de

compétence plus avancé et qui effectuent des tâches variées à l’ordinateur. Nous avons

décidé d’utiliser la même terminologie que Bibeau qui reflète bien la situation du profil

obtenu dans nos résultats. Bien que nos analyses aient été réalisées sur la base du temps

d’utilisation uniquement, certaines études ont démontré que le temps passé à l’ordinateur

est corrélé de façon positive avec les attitudes face à l’ordinateur et le niveau de

compétence avec l’ordinateur (Hasan, 2003; Kuhlemeier et Hemker, 2007; Schumacher

et Morahan-martin, 2001). Par conséquent, les utilisateurs de ce profil risquent de

développer davantage de compétences à l’ordinateur, et des compétences plus

Page 104: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

104

diversifiées. À noter que ce profil ne représente pas des utilisateurs « abusifs » des

technologies, mais bien des utilisateurs plus fréquents que ceux des deux autres profils.

Nos analyses ne nous ont pas permis d’observer un profil de « sur-utilisateur », qui

pourrait représenter un échantillon bien distinct (Wainer et al., 2008).

Les utilisateurs du deuxième profil rapportent passer davantage de temps à jouer, à

échanger des courriels et faire du clavardage par rapport aux autres types d’utilisation.

Ils font également davantage de recherche personnelle que le profil d’utilisateurs

occasionnels, mais un peu moins que les polycompétents. Bibeau (2007) parle des

utilisateurs des « pragmatiques » et « ludiques-communiquants », c'est-à-dire des

utilisateurs qu’ils utilisent principalement les technologies pour communiquer et pour

leurs intérêts personnels. Beauvisage (2009) parle plutôt de « Gaming profile » et

« Instant messaging profile ». Comme leur nom l’indique, leurs usages sont donc axés

vers des aspects plutôt ludiques et moins vers les aspects intellectuels. Il a été intéressant

de voir comment ces usagers assez fréquents, mais limités dans leurs types d’utilisation

de l’ordinateur, se comportent en lien avec les variables motivationnelles. Le profil

« ludique-communicant » n’a rien de très surprenant et représente bien une tendance que

l’on voit chez les jeunes. En effet, une récente étude canadienne montre que les jeunes

utilisent très souvent l’ordinateur pour communiquer (93 %) et pour jouer (80 %), et cela

peut expliquer la présence d’un profil de jeune qui se concentre sur ces types

d’utilisation (Piette et al., 2006). À noter que parmi nos sept usages, le clavardage (47 %

presque tous les jours) et le jeu (34 % presque tous les jours) sont les deux usages les

plus fréquents, tout profil confondu. Nos résultats se rapprochent de la génération C (les

Page 105: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

105

12 à 24 ans), comme présenté par le CEFRIO (2009), où 74 % rapportent avoir clavardé

durant le dernier mois (comparativement à 79 % dans notre échantillon).

Finalement, il y a le profil des utilisateurs occasionnels, comme on le retrouve dans

l’étude de Bibeau (2007) et celle de Beauvisage (2009). Ils utilisent moins souvent les

technologies, et ce, peu importe le contexte d’utilisation. Malgré leur faible utilisation de

l’ordinateur, leurs utilisations les plus fréquentes sont le jeu et la recherche pour des

besoins personnels. Ils utilisent très peu le courriel et le clavardage. Il s’agit du profil le

moins technophile. Selon nous, ces élèves pourraient être désavantagés lors de tâches

scolaires faisant appel à l’utilisation de l’ordinateur. Parce que les élèves de ce profil

passent peu de temps devant l’ordinateur, ils sont moins compétents avec les outils

technologiques, souvent nécessaires pour réaliser les projets scolaires.

L’analyse croisée avec les profils montrent que même si les utilisateurs occasionnels ont

accès à un ordinateur à la maison, ils ne l’utilisent que très peu, et ils ont beaucoup

moins accès à Internet à la maison que les autres profils (31,1 % sans accès à Internet,

comparativement à 5 % en moyenne pour les deux autres profils). Ce résultat n’est pas

surprenant, mais soulève un point intéressant. En tant qu’enseignant, il ne faut pas croire

que tous les jeunes ont accès facilement à l’ordinateur de la maison ou à Internet et il

faut prévoir du temps pour l’utilisation à l’école. Ce temps d’utilisation pourrait ainsi

permettre à tous les élèves d’effectuer et de réaliser des tâches à l’ordinateur, leur

permettant ainsi d’améliorer et de développer des compétences TIC. Les institutions

scolaires se doivent de réfléchir à leur rôle en matière de technologie et doivent être

Page 106: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

106

conscientes du niveau de compétences que les jeunes acquièrent à la maison afin

d’assurer un certain contrôle des apprentissages réalisés avec les technologies.

Par ailleurs, nous constatons également que les garçons et les filles sont représentés de

façon équivalente dans les trois profils. Les garçons ne sont pas surreprésentés parmi les

polycompétents et les filles ne le sont pas chez les utilisateurs occasionnels. Ce résultat

est surprenant car on s’attend à ce que les garçons passent davantage de temps devant

l’ordinateur que les filles (Bussière et Gluszynski, 2004; Kay, 2007). Il faut toutefois

comprendre que la composition des groupes est réalisée à partir d’un portrait basé sur

l’ensemble des sept items liés aux habitudes technologiques. Il s’agit donc d’un

classement sur plusieurs utilisations et non pas sur un seul item, tel que suggéré par les

autres études. De plus, l’importance accordée à chaque type d’usage lors de l’analyse

typologique n’est pas équivalente. Les profils se distinguent peu en fonction de

l’ordinateur pour jouer et davantage en fonction des logiciels éducatifs, le clavardage et

les différents types de recherche, ce qui pourrait également expliquer la proportion

équivalente (garçons-filles) de chaque profil. Les deux profils extrêmes se distinguent

surtout par la fréquence d’utilisation alors que le profil mitoyen se distingue par son type

d’utilisation. Néanmoins, il est quand même intéressant de voir que dans notre

échantillon, les filles semblent passer autant de temps que les garçons avec les TIC.

Par ailleurs, il n’est pas clair dans la littérature disponible si le fait de passer beaucoup

de temps à l’ordinateur est positif ou négatif sur les sphères scolaires (le rendement, la

motivation, l’engagement, le temps passé aux études, etc.). Des études ont démontré que

le temps passé à l’ordinateur est souvent au détriment de d’autres types d’activités,

Page 107: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

107

comme les études (Angrist et Lavy, 2002; Subrahmanyam et al., 2000; Wenglinsky,

1998). Par exemple, le jeune qui passe sa soirée devant son ordinateur ne la passera pas

devant ses livres à étudier ou à faire ses devoirs. D’autres études ont plutôt rapporté des

effets positifs de l’ordinateur sur les sphères scolaires (Beltran et al., 2008; Fairlie et

London, 2009; O'Dwyer, Russell et Bebell, 2005). Ils pensent que la présence de

l’ordinateur à la maison permettrait par exemple de développer des compétences TIC, ce

qui donnerait plus de flexibilité pour réaliser les travaux. Notre deuxième objectif avait

pour but d’explorer le lien que pourrait avoir le temps passé devant l’ordinateur, les

types d’utilisation et la motivation à apprendre en sciences.

5.2 Les « technophiles », des élèves motivés en sciences

Notre premier objectif nous a permis d’identifier trois profils d’utilisateurs : les

polycompétents, les ludiques-sociales et les utilisateurs occasionnels. Bien que différents

quant à leur niveau d’utilisation personnelle des TIC, nous n’en savons pas davantage

sur ces trois groupes. Notre deuxième objectif était de comparer la motivation pour les

cours de sciences (sentiment de compétence, l’anxiété, l’intérêt et les buts

d’accomplissement) et l’engagement dans cette matière des élèves selon les profils

typologiques identifiés.

Les analyses montrent des résultats significatifs selon le profil technologique des élèves.

Nous avons déjà mentionné que parmi nos trois profils technologiques, les

polycompétents représentent les élèves qui utilisent les TIC le plus souvent, et pour tous

les usages. Nos résultats montrent qu’ils présentent également les caractéristiques

motivationnelles les plus positives. En moyenne, ils rapportent des scores plus élevés sur

Page 108: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

108

cinq des sept échelles. Ce résultat soutient ce que les autres auteurs ont déjà rapporté

dans des études sur le rendement scolaire. En effet, par le passé, de nombreuses études

ont soit démontré que l’utilisation personnelle de l’ordinateur pouvait avoir une

incidence positive sur le rendement, mais également que l’utilisation de l’ordinateur

dans le contexte scolaire permettrait de favoriser la motivation des élèves (Attewell et

Battle, 1999; Beltran et al., 2005; Jackson et al., 2006; Wenglinsky, 1998). Nos résultats

laissent croire que le niveau d’utilisation personnelle et le type d’utilisation semblent

également avoir un lien avec le niveau de motivation. Notre hypothèse serait que les

élèves qui ont de nombreuses opportunités d’utiliser l’ordinateur à la maison seront plus

à l’aise et plus motivés à l’utiliser dans des contextes scolaires et seront donc plus

motivés à apprendre avec les technologies. Les caractéristiques motivationnelles de ceux

qui font des utilisations plus ludiques (que nous avons appelé les ludiques-sociales) ou

qui utilisent très peu l’ordinateur (les utilisateurs occasionnels) seraient plus négatives.

Nous croyons que puisqu’ils développent peu de compétences technologiques, ils leurs

seraient difficiles d’utiliser les ressources disponibles sur l’ordinateur pour réaliser des

tâches scolaires. De plus, certains auteurs ont rapporté que le fait d’avoir un ordinateur à

la maison ou l’utilisation de l’ordinateur dans les loisirs nuit à l’école (Malamud et Pop-

Eleches, 2010; Vigdor et Ladd, 2010). Ils soulèvent que le fait de passer du temps à

l’ordinateur au détriment des études pourrait nuire aux résultats scolaires : « Students

who gain access to a home computer between 5th and 8th grade tend to witness a

persistent decline in reading and math test scores » (Clotfelter et al., 2008). Nos résultats

ne vont pas dans le sens de ceux de ces auteurs. Le temps passé à l’ordinateur ne se fait

pas systématiquement au détriment de l’école. Toutefois, le profil « ludique-

Page 109: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

109

communicant » rapporté dans nos résultats pourrait correspondre assez bien au profil

d’élèves décrit par ces auteurs, également rapporté par Fairlie (2009) : « One factor that

appears to dampen any positive effects of home computers on educational outcomes is

the displacement from non-educational uses such as games, networking and

entertainment. ». Nous n’avons pas vu de différences significatives entre les profils sur

l’anxiété et les buts de performance-approche en sciences. Toutefois, lorsque l’on

regarde plus attentivement les résultats, on s’aperçoit que les moyennes respectent les

tendances mentionnées précédemment où les polycompétents sont moins anxieux et ont

plus de buts de performance-approche. Les tests F non-significatifs nous indiquent que

la distribution ne nous permet pas d’établir avec certitude qu’il existe une différence.

Ces résultats pourraient également suggérer qu’il y aurait un autre facteur, l’âge par

exemple, qui nous permettrait de mieux distinguer les élèves sur ces deux échelles.

Un résultat frappant est l’absence de différence significative sur la motivation en

sciences selon le sexe de l’élève, et ce, même si l’on considère les différents profils

technologiques. Bien que cela ne fasse pas partie de nos objectifs spécifiques, il s’agit

d’un résultat secondaire très intéressant. Les études plus anciennes ont rapporté des

différences significatives entre les garçons et les filles où les garçons se perçoivent plus

compétents et démontrent davantage d’intérêt en sciences que les filles (DeBacker et

Nelson, 2000; Jacobs et al., 2002; Weinburgh, 1995). Chang (2008) observe que les

différences de motivation entre les garçons et les filles tendent à diminuer entre 1999 et

2003, quoique toujours présentes. Les études plus récentes semblent supporter cette

hypothèse où les différences motivationnelles entre les sexes tendent à s’atténuer

(Britner, 2008; Pugh, Linnenbrink-Garcia, Koskey, Stewart et Manzey, 2010; Schmidt,

Page 110: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

110

Strati et Kackar, 2010; Simpkins, Davis-Kean et Eccles, 2006). Par exemple, Simpkins,

Kean et Eccles sont surpris de constater qu’il n’y avait pas de différence significative en

sciences sur les échelles du sentiment de compétence et d’intérêt. Britner (2008), pour sa

part, a étudié la motivation en sciences selon trois domaines d’enseignement : les

sciences de la vie, les sciences physiques et les sciences de la terre. Ils n’observent pas

de différence quant au sentiment de compétence, mais concluent que les filles sont plus

anxieuses que les garçons. Selon ces auteurs, le jeune âge pourrait expliquer une

motivation similaire entre les garçons et les filles, car les différences significatives

émergeraient avec l’âge en sciences, ce qui pourrait également expliquer le peu de

différence dans notre échantillon. Il n’en reste pas moins que cet aspect pourrait être

approfondi dans de futures recherches pour valider cette hypothèse. Une étude

longitudinale sur la motivation en sciences serait plus appropriée pour explorer ces

résultats, et tout particulièrement pour mesurer l’effet de l’âge sur la motivation en

sciences.

Bien que nos résultats ne soient que corrélationnels, ils soulèvent quelques points

intéressants : c'est-à-dire que le niveau d’utilisation et le type d’usage pourraient avoir

un lien avec la motivation à apprendre. Malgré le fait que les polycompétents utilisent

également l’ordinateur pour jouer et communiquer, ils n’ont pas des caractéristiques

motivationnelles comparables au profil ludique-communicant. Les élèves du profil

ludique-communicant ont des caractéristiques beaucoup plus proche des utilisateurs

occasionnels, ce qui est central dans ces résultats. Cela implique que ce n’est pas

uniquement le temps d’utilisation qui joue un rôle, mais que le type d’utilisation serait

Page 111: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

111

également lié à la motivation. Nous poursuivons donc en discutant des relations entre le

type d’usage et les variables motivationnelles.

5.3 Jouer, parler ou réfléchir avec l’ordinateur, tous équivalents?

Nos analyses nous ont mené jusqu’à maintenant à trouver trois profils distincts

d’utilisateurs basés sur l’utilisation personnelle des technologies. Nous avons ensuite

rapporté que ces trois profils ne se distinguent pas uniquement sur le temps consacré à

l’utilisation des technologies, mais qu’ils se distinguent par rapport à leur motivation en

sciences. Toutefois, nous croyons qu’il y a encore place à exploration sur ces

distinctions. Notre troisième objectif était d’explorer quels pourraient être les liens entre

les utilisations à des fins personnelles des TIC et les variables motivationnelles retenues.

Les différentes modélisations ont permis d’explorer plus en profondeur les différences

entre les profils, et ce, en fonction des usages.

Notre modélisation est inspirée du modèle des attentes et de la valeur utilisé dans

plusieurs études (Chouinard et al., 2007; Eccles et al., 1998; Greene, DeBacker,

Ravindran et Krows, 1999). Néanmoins, nos analyses nous ont poussés à y ajouter deux

nouvelles dimensions, c'est-à-dire les profils d’utilisateurs et les types d’utilisation.

Notre première modélisation nous a permis d’explorer les variables et les liens pertinents

à notre analyse. Nous constatons d’abord que les buts d’évitement du travail n’ont pas de

lien significatif avec l’engagement, ce qui nous a poussés à conserver un modèle à deux

types de buts. Ce résultat, également observé par Chouinard et al (2007) peut s’expliquer

par l’effet très fort des autres buts dans le modèle, tout particulièrement les buts de

maîtrise-approche qui expliquent en grande partie l’engagement en sciences. Les

Page 112: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

112

modèles à deux buts ont d’ailleurs été les premiers à avoir été utilisés dans les

recherches empiriques (Elliot et Harackiewicz, 1996; Harackiewicz, Barron, Tauer,

Carter et Elliot, 2000), et sont encore retenus par certains auteurs (Phan, 2010). Qui plus

est, en explorant davantage nos modèles, nous avons constaté que l’effet des buts de

performance-approche était trop faible pour être conservé dans le modèle final. L’effet

des buts de performance-approche est souvent mitigé dans la littérature. Certains auteurs

parlent de corrélations positives (Harackiewicz, Barron, Pintrich, et al., 2002), alors que

d’autres n’observent pas de liens significatifs entre les buts de performance-approche et

le sentiment de compétence ou l’engagement (Linnenbrink, 2005; Sakiz, 2011; Walker

et Greene, 2009). L’hypothèse soulevée par plusieurs seraient que l’importance des buts

de performance-approche varierait selon l’âge ou la culture des élèves (Midgley et al.,

2001). Dans notre cas, les buts de performance-approche n’ont pas eu de lien significatif

avec l’engagement et ont été supprimés du modèle final.

Nos résultats nous ont permis de voir qu’il n’existait pas de solution satisfaisante en

considérant trois profils distincts. Bien que nous ayons observé des différences

motivationnels entre les profils (avec l’objectif 2), ces analyses nous ont permis de voir

que les liens entre les variables ne semblent pas significativement différents selon le

profil. Ce résultat n’est guère surprenant. Les liens entre les variables motivationnelles

semblent assez stables à travers les écrits, et par conséquent, il serait surprenant de voir

des relations significativement différentes entre les profils. Nous nous attarderons

maintenant à notre modèle final dans lequel l’engagement est prédit par le sentiment de

compétence, l’intérêt, les buts de maîtrise-approche et les habitudes technologiques.

Page 113: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

113

Les utilisations des technologies pour des usages à caractère intellectuel ont un lien

positif avec le sentiment de compétence en sciences qui résulte en un effet positif

indirect sur l’engagement. Ces usages incluent le traitement de texte, l’utilisation de

logiciels éducatifs et la recherche sur Internet pour les devoirs. Ce résultat est assez

intéressant. Le fait que l’élève utilise les technologies dans ces contextes peut facilement

se transposer comme une forme d’engagement à l’école. Il utilise l’ordinateur dans des

conditions favorables à son apprentissage, et il pourra développer des compétences qui

lui seront utiles dans ses cours. Nous enrichissons les précédentes études en proposant

qu’une utilisation personnelle à caractère intellectuel (sans aucun contexte particulier)

aura également un effet positif sur la motivation à apprendre en sciences, et ce, peu

importe le profil d’utilisateur. Les enseignants ont donc intérêt à favoriser les usages

intellectuels des TIC afin de faciliter l’engagement et la participation en sciences.

Contrairement à l’idée populaire, nos résultats montrent que l’usage pour jouer ou pour

le divertissement (la recherche personnelle sur Internet) n’a pas de lien négatif ni positif

avec la motivation à apprendre. En ce sens, les études ne sont pas encore arrivées à un

consensus clair. Quelques études ont quand même obtenu des résultats suggérant des

répercussions positives. Tout d’abord, l’étude PISA conclut que les élèves qui utilisent

très peu l’ordinateur pour jouer ont une note moyenne plus faible en lecture. Toutefois,

elle nuance ces résultats en précisant que ceux qui jouent très souvent à l’ordinateur

(tous les jours) obtiennent également des notes plus faibles (Bussière et Gluszynski,

2004). Ceux qui jouent quelques fois par semaine à une fois par mois obtiennent des

notes plus élevées. D’autres études concluent à des résultats plus modérés (McFarlane,

Sparrowhawk et Heald, 2002). Les résultats indiquent que le type de jeux (simulation,

Page 114: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

114

action, casse-tête, etc.) peut affecter les conséquences attendues. Par exemple, certains

jeux de simulation auront des effets positifs sur le développement des aptitudes scolaires

(McFarlane et al., 2002). Ils ne sont pas les seuls à penser que les jeux sur l’ordinateur

ont une certaine valeur pédagogique (Gee, 2007; Kolko et Putnam, 2009). D’autres

auteurs concluent plutôt que ceux qui jouent avec l’ordinateur durant les temps libres

obtiennent des notes plus faibles (Ip, Jacobs et Watkins, 2008; Sharif et Sargent, 2006).

Comme l’a dit Cheryl Olson, co-directeur du centre de santé mentale et des médias de

l’hôpital général du Massachusetts : « Games are a medium. They’re not inherently good

or bad. » (Anthes, 2009). Le débat est encore présent dans la littérature. Il semble plutôt

difficile de tracer une ligne claire, et comme l’a mentionné Gentile (2009) : « … how

games influence our brains is not an either-or-proposition ; games can have both positive

and negative consequences, and which of the researches find depends on what they are

testing. ». Une étude entière pourrait être consacrée à l’utilisation des jeux à l’ordinateur

et les répercussions sur la motivation à apprendre.

L’utilisation personnelle pour la communication (le courriel et le clavardage) serait liée

de façon négative avec le sentiment de compétence, l’intérêt et les buts de maîtrise-

approche en sciences, et ultimement avec l’engagement. Les élèves qui passent plus de

temps à communiquer avec les TIC sont moins intéressés et moins engagés en sciences.

À notre connaissance, il n’y a pas d’étude qui a fait cette distinction entre les usages

pour jouer et pour communiquer, particulièrement en ce qui concerne la motivation. Ce

résultat, particulier à notre étude, est très intéressant. L’utilisation des TIC pour la

communication semblerait être l’élément négatif dans la combinaison des usages.

L’utilisation à des fins de communication demande un niveau très faible de compétence

Page 115: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

115

à l’ordinateur et est souvent considéré comme chronophage, ce qui a pour effet de ne pas

amener l’élève à améliorer son niveau d’efficacité à l’ordinateur. Selon nous, le temps

passé à échanger des messages prendrait la place d’activités plus favorables avec les TIC

qui pourraient permettre le développement de compétences technologies comme avec

certains jeux (Gee, 2007; Kolko et Putnam, 2009; Subrahmanyam, Greenfield, Kraut et

Gross, 2001) ou par des usages plus intellectuels (Trucano, 2005; Wenglinsky, 1998).

La partie motivationnelle du modèle met en évidence des résultats intéressants. Du

modèle initial à trois buts, nous avons conclu que les buts de performance-approche et

les buts d’évitement du travail n’ont pas obtenu des coefficients statistiquement

significatifs dans notre modélisation. Comme Chouinard et al. (2007), ces types de buts

n’avaient pas de lien significatif (ou à la limite significative) direct ou indirect sur la

variable prédite qui, dans notre cas, est l’engagement. Nous pensons que la présence des

autres variables prédictives dans le modèle est suffisante pour expliquer l’engagement.

De plus, certains auteurs pensent également que le contexte de classe pourrait jouer un

rôle important sur l’effet des types de buts (Linnenbrink et Pintrich, 2001), et que l’âge

est souvent un facteur déterminant pour l’importance des buts de performance-approche

(Midgley et al., 2001). On peut également voir que le lien entre les buts de maîtrise-

approche et l’engagement est très fort. En conséquence, un élève qui réalise une tâche

par intérêt et pour apprendre est celui qui sera plus impliqué et engagé dans la tâche. Il

est intéressant de voir que le modèle nous indique que c’est le sentiment de compétence

et les buts de maîtrise-approche qui ont l’effet total significatif le plus important sur

l’engagement. Ce résultat n’est pas surprenant. L’élève avec des meilleures habitudes

Page 116: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

116

motivationnelles est davantage motivé par l’apprentissage et il ne l’est pas seulement par

les notes (Eccles et al., 1998; Urdan et Turner, 2005).

5.4 La conclusion

Notre étude avait pour but d’explorer les relations entre l’utilisation à des fins

personnelles des TIC et la motivation à apprendre en sciences. Nos résultats ont montré

qu’il semble exister un lien entre le niveau d’utilisation de l’ordinateur, les types

d’usages à des fins personnelles et la motivation à apprendre. À partir des trois profils

d’utilisateurs que nous avons dégagés, nous avons montré que selon le niveau et le type

d’usage, les caractéristiques motivationnelles des élèves étaient différentes. Les jeunes

qui ont un profil d’utilisateur plus varié avec un temps d’utilisation plus important sont

également ceux qui sont plus motivés en sciences. Comme l’ont mentionné

Papanastasiou et al. (2003), ce n’est pas tant l’utilisation des technologies qui semble

influencer de façon positive ou négative, mais plutôt le type d’usage. En effet, nos

résultats semblent montrer que les utilisations liées à la communication sont liées de

façon négative à la motivation alors que les usages de nature plus intellectuelle

(traitement de texte, recherche sur Internet pour les devoirs et logiciels éducatifs)

seraient liés de façon positive à la motivation. Comme le suggèrent certains auteurs

(Beltran et al., 2008) par exemple, malgré qu’à prime abord on pourrait croire que

l’utilisation des technologies pourrait se faire au détriment des études, on pourrait

supposer que cela se fait également au détriment des comportements déviants. Ainsi, le

jeune qui passe davantage de temps devant l’ordinateur, ne le passe pas dans la rue à

Page 117: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

117

faire autre chose. On pourrait supposer qu’il développe de l’intérêt et un goût à réaliser

des tâches à l’ordinateur qui pourront ensuite se transposer par un intérêt envers l’école.

5.4.1 Contributions de l’étude aux connaissances scientifiques et pratiques

professorales

Du point de vue scientifique, notre étude a permis de confirmer ce que certaines études

avaient déjà avancé, c'est-à-dire qu’il semble exister différents profils d’utilisateurs des

technologies (Beauvisage, 2009; Bibeau, 2007). Nous avons trouvé qu’il est possible

d’établir une typologie intéressante à partir de mesures autorapportées. Nos résultats

enrichissent les connaissances en montrant qu’il existe une relation entre les profils et la

motivation à apprendre en sciences. Notre étude devrait influencer les chercheurs qui

s’intéressent à l’utilisation des TIC en classe et à la maison. Il ne faut pas croire que

l’unique présence de l’ordinateur à la maison est suffisante pour supposer que les élèves

utilisent et connaissent l’ordinateur. Il serait donc essentiel pour les chercheurs de

mesurer et d’évaluer les usages des technologies qui sont faits en dehors du contexte des

activités scolaires afin de contrôler cet aspect. Notre modélisation de la motivation à

apprendre nous a montré que des usages à des fins de communication sont plutôt liés de

façon négative avec l’engagement, alors que les usages à caractère intellectuel, sont liés

de façon positive à l’engagement en sciences. Notre modélisation nous a également

montré l’importance qu’il faut accorder aux buts de maîtrise-approche pour assurer un

certain niveau d’engagement des élèves. De plus, nous avons constaté que les buts de

performance-approche et les buts d’évitement du travail n’ont pas de lien significatif sur

l’engagement lorsque l’on tient compte des variables déjà présentes dans notre modèle

(les buts de maîtrise-approche, le sentiment de compétence, l’intérêt et les types

Page 118: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

118

d’utilisation des TIC). Bien que l’objectif ne fût pas de tester une typologie des buts,

l’interaction et les liens entre les différents types de buts auraient intérêt à être

approfondis afin de vérifier ce résultat. Une étude complète pourrait être consacrée aux

différents types de buts maintenant soutenus par la littérature, les différentes typologies

existantes, et leurs possibles liens avec l’engagement en sciences et l’utilisation des

technologies.

Pour l’enseignant, notre étude suggère quelques pistes intéressantes. Nos résultats ont

montré que malgré l’omniprésence de l’ordinateur dans les foyers, le temps et les types

d’utilisation des élèves sont très variées. Il est donc important en tant qu’enseignant de

fournir les opportunités nécessaires aux développements des compétences TIC en classe,

afin que les élèves qui n’ont pas cette chance à la maison puissent les développer à

l’école. Ce que nous avons appelé plus tôt le fossé technologique est bel et bien présent

dans nos résultats. L’école se doit de suivre et de s’adapter aux changements de la

société, en intégrant et en favorisant une utilisation pédagogique des technologies. En ce

sens, un projet récent a démontré que l’intégration intensive de l’ordinateur (un

ordinateur portable par enfant) a eu pour effet de faire passer le décrochage de 39 à 22 %

en plus d’observer une augmentation de la motivation et de l’intérêt des élèves en classe

(Karsenti, 2011). Nos résultats proposent également que les enseignants ont intérêt à

favoriser des usages intellectuels (comme la recherche sur Internet pour des devoirs, le

traitement de texte et les logiciels éducatifs) des TIC plutôt que de laisser des activités

libres à l’ordinateur. Les utilisateurs qui concentrent leur utilisation sur la

communication n’ont pas rapporté être aussi motivés que les utilisateurs avec des usages

variés. Selon nous, ces élèves risquent de ne pas développer les mêmes TIC que ceux qui

Page 119: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

119

font des usages variés, favorisant ainsi l’aspect chronophage de l’ordinateur plutôt que

ses aspects positifs. En agissant à titre de formateur technologique, l’école pourrait

développer les compétences de façon égale pour tous les jeunes et ainsi augmenter et

favoriser, croyons-nous, la motivation à apprendre. Bien que notre étude ne concerne

que le cours de sciences, nous croyons que les résultats pourraient permettre d’avancer

des hypothèses dans les autres domaines d’enseignement également.

Finalement, comme parent, il ne faut pas croire que l’ordinateur aura nécessairement des

répercussions négatives avec le vécu scolaire des enfants. Nos résultats montrent que le

profil qui utilise le plus les technologies est celui avec les caractéristiques

motivationnelles plus positives, mais que ceux qui utilisent l’ordinateur principalement

pour communiquer et jouer sont moins motivés. Par conséquent, nous croyons qu’il ne

faut pas enlever le droit d’utilisation de l’ordinateur à la maison, mais plutôt favoriser

des usages variés et pédagogiques de l’ordinateur. Ainsi, il serait possible de favoriser le

développement des compétences technologies qui pourront être transposées dans les

domaines scolaires. Le jeu à l’ordinateur pourra également agir à titre d’agent

motivateur ou comme renforcement pour les jeunes.

5.4.2 Limites

Notre étude, bien que menée avec rigueur, comporte certaines limites liées aux méthodes

de collecte et aux méthodes d’analyse. Nous présenterons d’abord les limites liées à la

collecte de données et ensuite celles liées aux analyses.

Dans le cadre de cette recherche, nous avons uniquement utilisé des mesures

autorapportées. Ces mesures sont considérées par plusieurs comme étant tout à fait

Page 120: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

120

adéquates pour mesurer les perceptions personnelles (Assor et Connell, 1992).

Toutefois, puisque nous n’avons pas observé directement l’utilisation des technologies,

il est plutôt difficile d’arriver à une classification aussi complexe que celle présentée par

Bibeau (2007) ou par Beauvisage (2009). Dans ces deux cas, ils sont arrivés à des

typologies à six ou sept niveaux d’utilisateurs. En observant directement les différents

usages, à la maison et en classe, il serait possible d’élaborer une typologique plus

complexe, qui tiendrait compte non pas seulement des types d’usage, mais également du

niveau de complexité dans la tâche. Par exemple, Bibeau (2007) a ajouté certaines

catégories basées sur le fait que des élèves sont des experts qui supportent et aident les

autres. Toutefois, comme on peut le voir dans leurs études, ils se sont limités à

l’observation de l’utilisation des TIC en classe. L’observation de l’utilisation de

l’ordinateur dans tous les contextes peut devenir une tâche quasi-impossible, d’où

l’intérêt d’utiliser des mesures autorévélées, qui nous permet d’avoir un profil global

proche de la réalité, tout en ayant des conditions d’expérimentation réalisables. Le fait

que nous ayons considéré un échantillon limité ne nous a pas permis d’étudier les

populations extrêmes. En effet, nos résultats soutiennent que ceux qui font des usages

plus fréquents de l’ordinateur sont plus motivés à l’école. Cela étant dit, nous sommes

conscients que ce résultat risque de ne pas s’appliquer à ceux qui font un usage abusif

des technologies. Nous n’avions pas suffisamment de données pour pouvoir créer un

profil unique représentant les consommateurs « abusifs » des TIC. Cette population

semble avoir un profil bien distinct. Comme le soulève Page (2010), les élèves qui

passent plus de deux heures par jour devant des écrans (ordinateur ou télévision) sont

sujets à une plus grande détresse psychologique.

Page 121: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

121

De plus, il existe une autre limite à l’utilisation des échelles de Likert ou ordinales. Il

s’agit avant tout d’échelle ordinale-catégorielle et non pas d’échelles d’intervalles ou

continues. Les récentes avancées en mathématiques et statistiques ont tendance à

suggérer de nouvelles méthodes pour l’analyse de ce type de données plutôt que

d’utiliser les méthodes plus traditionnelles qui supposent un intervalle constant entre les

mesures ou des items continus. Il n’en reste pas moins que ces nouvelles méthodes sont

encore assez innovatrices et peu utilisées dans le contexte des sciences sociales (Muthen

et Asparouhov, 2010; Rhemtulla, Brosseau-Liard et Savalei, 2010; Wu, 2007).

Les méthodes d’analyse retenues présentent également des limites. Nos analyses sont de

l’ordre corrélationnel. Nous pouvons difficilement conclure à un lien causal. Pour arriver

à déterminer des liens causaux, il faudrait arriver à contrôler un maximum de variables,

ce qui peut devenir très difficile dans un contexte comme les sciences sociales, et

particulièrement lorsque l’on étudie des habitudes personnelles. Par conséquent, il est

plutôt difficile de dire qu’est-ce qui influence quoi. Notre hypothèse finale suppose que

les technologies seraient liées de façon positive à la motivation, alors que l’on pourrait

également soutenir l’hypothèse inverse, c'est-à-dire que les élèves qui sont plus motivés

en sciences ont davantage d’intérêt à utiliser l’ordinateur, surtout en ce qui concernent

les utilisations plus intellectuelles. Les élèves plus motivés pourraient représenter un

groupe particulier de jeunes qui ont des bonnes habitudes technologiques. Il s’agit du

même phénomène entre la motivation et le rendement. Est-ce les meilleures notes qui

motivent l’élève, ou est-ce la motivation de l’élève qui favorise les bonnes notes, ou un

peu des deux?

Page 122: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

122

5.4.3 Recherches futures

Nos résultats suggèrent plusieurs pistes intéressantes pour les futures recherches. D’un

côté, nos résultats sur la motivation à apprendre laisse entrevoir certaines divergences

avec les études actuelles, et d’un autre côté, nos résultats en lien avec l’utilisation des

technologies devrait pousser les chercheurs à continuer à explorer le domaine en

utilisant nos résultats comme base à leurs études.

Le champ d’étude de la motivation à apprendre est étudié depuis plusieurs années et il

devient de plus en plus complexe. Tout d’abord, nous avons constaté qu’il n’y avait pas

de différences significatives entre les garçons et les filles sur la motivation en sciences.

Ce résultat ne fait pas consensus. La présence des stéréotypes dans les matières

représente un thème de recherche qui évolue rapidement dans le temps, et qui semble

tributaire du contexte de l’étude. Par exemple, en mathématiques, on constate que des

études très récentes ne s’entendent pas non plus sur le sujet, alors que certains résultats

concluent à la présence de stéréotypes (Cvencek, Meltzoff et Greenwald, 2011), d’autres

concluent à l’absence de stéréotypes (Plante, Théorêt et Favreau, 2009). En

conséquence, nous croyons qu’il y a toujours place à des études au niveau des

différences entre les garçons et les filles, et tout particulièrement, avec des suivis

longitudinaux, et si possible, dans plusieurs contextes. Les résultats de ces études nous

permettraient de mieux cerner les moments critiques du développement des jeunes et

intervenir aux bons temps, avec les outils judicieux.

De plus, nos résultats montrent que la typologie à trois types de buts n’était pas

concluante dans notre modélisation. L’étude des buts, et tout particulièrement des buts

Page 123: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

123

de performance-approche semble encore sujette à discussion. Il serait intéressant

d’explorer davantage ces variables et d’arriver à établir une typologie plus simple qui

permettrait de mieux comprendre ce qui se passe chez les élèves, au niveau des

différents types de buts d’accomplissement.

Nous croyons que l’apprentissage et le développement des compétences technologiques

passera de plus en plus par une réelle fusion entre l’école et la maison. Les technologies

sont maintenant dans la vie de tous les jours, et il est difficile de ne pas s’en rendre

compte. Une récente étude menée pour le compte du CEFRIO conclut à la présence

d’une nouvelle génération beaucoup plus axée sur les technologies. Après la génération

X et Y, nous constatons l’émergence d’une génération C (CEFRIO, 2009). Cette

génération a grandi avec les technologies de l’information et de la communication et

utilise l’ordinateur et Internet pour communiquer, collaborer et créer. Selon nous, ce

phénomène n’est que le début d’une nouvelle génération. L’émergence des outils du

Web 2.0 et l’accès grandissant à Internet mobile vont nécessairement forger une

nouvelle identité à la prochaine génération. On verra de plus en plus de jeunes apprendre

à manier la souris et manipuler les outils informatiques bien avant d’apprendre à écrire.

Cette nouvelle tendance pourrait jouer un rôle important sur l’intérêt et la motivation des

jeunes à l’école. En effet, les élèves qui auront un bagage technologique plus important

pourraient approcher l’école avec de « nouvelles flèches à leur arc ». En ce sens, il serait

essentiel de développer des outils qui permettent de mesurer la compétence

technologique, en lien avec leurs habitudes et leurs aptitudes, afin de mieux cibler les

élèves qui pourraient avoir besoin de soutien technologique. En effet, bien que la

Page 124: L’incidence de l’utilisation de l’ordinateur à des fins

124

compétence technologique fasse maintenant partie de la nouvelle définition de

l’alphabétisme, le curriculum scolaire du Québec a pris comme décision d’intégrer cette

compétence dans les domaines transversaux, ayant comme conséquence la suppression

des cours dédiés à l’utilisation des technologies. Dorénavant, il en va de la tâche de tous

les enseignants de former les élèves avec cette compétence. Nous croyons que cela

pourrait créer un déséquilibre de formation, ayant comme conséquence de diminuer

l’éventail des stratégies d’apprentissage en lien avec les technologies chez les jeunes.

Les prochaines études devraient s’attarder à ce phénomène : l’importance de la

formation et de la compétence technologique sur l’apprentissage, les stratégies

d’apprentissage et l’engagement des activités en classe. L’intérêt et la motivation pour

apprendre passe de plus en plus par l’utilisation des technologies, et nous pouvons

difficilement en faire abstraction. Cela étant dit, l’école se doit de fournir des chances et

des opportunités équivalentes à tous les jeunes pour qu’ils puissent développer les

compétences nécessaires pour la réussite des activités intégrantes les TIC.

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Annexe I : Formulaire éthique

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Annexe II : Consentement parental

Cher(s) parent(s),

La classe de votre enfant a été choisie pour participer à une recherche universitaire. Ce projet de recherche s'inscrit principalement dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme au secondaire et vise les priorités suivantes : adapter les stratégies pédagogiques et organisationnelles selon le sexe des élèves; proposer des mesures de soutien à l’intention des élèves de milieux défavorisés; aider les élèves à s’orienter dans leur cheminement scolaire et leur choix de carrière. Son objectif principal est d’évaluer les effets sur la motivation et le rendement des élèves de 1er cycle du secondaire d’un modèle d’enseignement des sciences basé sur la collaboration médiatisée (travail d’équipe par Internet). Cette recherche sera conduite par les professeurs Jesus Vazquez-Abad, Roch Chouinard et Jrene Rahm de l’Université de Montréal. Elle consistera à passer un questionnaire qui évaluera entre autre l’impact d’un programme d’enseignement des sciences basé sur la coopération, la résolution de problèmes et l’utilisation des TIC sur les perceptions de soi et la valeur accordée à cette discipline; évaluer l’impact du programme sur la compétence à utiliser le raisonnement scientifique; évaluer l’impact du programme sur l’attrait pour un cheminement scolaire et professionnel faisant appel aux sciences fondamentales et appliquées. Ce questionnaire prend environ 75 minutes à remplir. Il sera administré à l’école, trois fois durant l’année scolaire. Les résultats de cette étude, subventionnée par des fonds de recherche gouvernementaux, devraient entre autres permettre de mieux comprendre la question de la réussite des filles et des garçons en science et technologie. À cet effet, la participation de votre enfant est importante et nous vous demandons votre collaboration. Nous vous remercions de l’attention portée à la présente demande.

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT PARENTAL

Je consens Je ne consens pas

à ce que mon enfant _____________________________________ ( nom et prénom de l’enfant ) participe à la recherche sur la motivation scolaire dirigée par le professeur Jesus Vazquez-Abad.

Je consens Je ne consens pas

à ce que mon enfant prenne une photo numérique de lui-même pour l’afficher sur la plateforme collaborative (site web accessible seulement par les participants au projet) en vue de créer des liens avec les membres de son équipe de travail.

Je comprends que la participation de mon enfant à cette étude se limite à remplir en classe un court questionnaire et ce, trois fois durant l’année. Par ailleurs, les chercheurs auront accès aux notes finales de science et technologie de mon enfant. Je comprends aussi que les données concernant mon enfant demeureront confidentielles et que le nom de ce dernier ne sera jamais divulgué. Mon enfant pourra aussi se retirer de la recherche à n’importe quel moment, sans encourir aucun préjudice.

________________________________ ________________________ __________ Nom et prénom de la mère, du père Signature Date ou tuteur légal(en lettres carrées)

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Annexe III : Dictionnaire des variables6

Sentiment de compétence7

a1 Que le contenu des cours de sciences soit difficile ou facile, je suis certain que je peux le comprendre.

a8 Je ne suis pas sûr de pouvoir comprendre des concepts scientifiques difficiles.* a13 Je suis certain que je peux bien réussir mes examens de sciences. a17 Peu importe la quantité d’efforts que je fournis, je ne peux pas apprendre les

sciences.*a21 Lorsque les activités des cours de sciences sont trop difficiles, j’abandonne ou je fais

seulement les parties faciles.* a24 Pendant les activités de sciences, je préfère demander la réponse aux autres plutôt que

de la trouver moi-même.* a28 Lorsque je trouve le contenu d’un cours de sciences difficile, je n’essaie pas de

l’apprendre.*a59 Je préfère qu'on me donne la solution d'un problème de sciences difficile plutôt que

d'avoir à la trouver par moi-même. *

L’anxiété

a52 Je me sens tendu/e ou mal à l’aise quand quelqu'un me parle de sciences. a56 J’ai mal au cœur quand j'entends le mot « sciences ».

a67 Je me sens à l'aise dans les cours de sciences.*

a74Ça ne me dérange pas ou ne me fait pas sentir mal à l’aise de faire des activités (devoirs, travaux, etc.) de sciences.*

a80 Ça me rend nerveux/se seulement de penser que je dois faire des sciences.

a85 Ça me fait peur de devoir prendre des cours de sciences.

Buts de maîtrise-approche8

a4 Je veux terminer ce cours de sciences en ayant le sentiment d'avoir appris de nouvelles choses.

6 Les items surlignés ont été retirés suite aux analyses factorielles exploratoires. L’astérisque indique les items inversés. 7 Simpson, R. D., et Oliver, J. S. (1985). Attitude toward science and achievement motivation profiles of male and female science students in grades six through ten. Science Education, 69(4), 511-526.8 Échelle produite et validée par Bouffard, Vezeau, Romano, Chouinard, Bordeleau et Filion (1998).

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a34 Je trouve important d'améliorer mes compétences en sciences.

a39 En sciences, j'aime les tâches difficiles si elles me permettent d'acquérir de nouvelles connaissances.

a45 En sciences, je suis prêt à travailler fort pour apprendre de nouvelles choses.

a54 En sciences, je veux apprendre le plus de choses possible.

a58 Il est important pour moi de bien maîtriser les connaissances et les compétences qu’on est supposé apprendre en sciences.

a63 Ce qui est d’abord important pour moi en sciences, c’est d’apprendre des choses nouvelles.

Buts de performance-approche2

a66 Ce qui est d’abord important pour moi en sciences, c'est d'avoir des notes élevées.

a71 C'est important pour moi de faire mieux que les autres en sciences.

a75 En sciences, je suis en compétition avec les autres élèves pour obtenir des notes élevées.

a79 En sciences, je suis d’abord préoccupé par les notes que j’aurai.

a83 En sciences, je vise simplement à obtenir la note de passage.9

a87 Ça m'est égal de ne pas être parmi ceux qui ont les meilleures notes en sciences.*

Buts d’évitement du travail10

a5 En sciences, je fais de mon mieux même lorsque le travail demandé ne compte pas dans la note.11

a10 En sciences, il m’arrive de faire du travail facultatif.*

a16 Il m'arrive de faire du travail supplémentaire afin de mieux comprendre la matière de mon cours de sciences.*

a19 En sciences, je consacre le moins de temps possible aux activités qui ne comptent pas dans la note.

9 Suite aux analyses factorielles exploratoires, l’item a été considéré avec l’échelle des buts d’évitement du travail. 10 Échelle produite et validée par Bouffard, Vezeau, Romano, Chouinard, Bordeleau et Filion (1998). 11 Suite aux analyses factorielles exploratoires, l’item a été considéré avec l’échelle des buts de maîtrise-approche.

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a42 En sciences, je fais seulement ce qui est vraiment obligatoire.

a44 En sciences, je fais seulement ce qui est nécessaire pour éviter l'échec.

L’intérêt pour les sciences12

a53 Les sciences sont une des matières que j'aime le plus.

a62 J'aime écouter des émissions de télévision qui parlent de sciences.

a68 J'aime parler des sciences avec d'autres personnes.

a78 Je n'aime rien dans les sciences. *

a82 Je trouve amusant de faire des activités pratiques ou de laboratoire en sciences.

a86 Je voudrais passer moins de temps à étudier les sciences à l'école. *

a91 J'aime beaucoup les sciences.

L’engagement général en science13

a11 Si on termine un cours de sciences sans avoir trouvé la réponse à une question, je

continue à y réfléchir par la suite.

a27 Lorsque que je n'arrive pas à résoudre immédiatement un problème de sciences, je

n'abandonne pas avant d'avoir trouvé la solution.

a30 Les problèmes de sciences que je ne comprends pas immédiatement représentent un

défi pour moi.

a43 Lorsque j’apprends de nouvelles choses en sciences, j’essaie de faire des liens entre

les différents éléments du contenu.

a50 Lorsque j’ai fait une erreur en sciences, je cherche à comprendre pourquoi.

12 (Hsiao-Lin et al., 2005)13 Échelle tirée de deux articles (Hsiao-Lin et al., 2005; Vezeau et al., 1998)

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Annexe IV : Questionnaire sur les habitudes technologiques 14

14 Tiré et adapté de Karsenti (2005)