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Les Cahiers nouveaux N° 87 Décembre 2013 L’Institut technique provincial de Court-Saint-Étienne 12-14 Benjamin Poors Journaliste Doublement nominé Sélection dans le livre Architectures Wallonie- Bruxelles – Inventaires #1 Inventories 2010- 2013, Fédération Wallonie-Bruxelles – Cellule Architecture, Bruxelles, 2013, p. 124-129. Mention au Grand Prix d’Architecture de Wallonie 2012 01 , dans la catégorie « Équipements collectifs ». 12 Fiche signalétique Auteur de projet A229, Chaussée d’Ixelles, 279 à 1050 Ixelles Nom et adresse du bien Parc de Wisterzée à 1490 Court-Saint-Étienne Livraison 2012 Maître de l’ouvrage Province du Brabant wallon, Bâtiment Archimède Bloc D, Avenue Einstein, 6 à 1300 Wavre Chefs de projet Renaud Van Espen et Grégoire Houyet Collaborateur Maud Badonnel Entreprises FRANKI SA, Chemin des Moissons, 10 à 4400 Flémalle Coût du projet 3.409.594 € HTVA 01 Publié dans Architrave, 175, février 2013, p. 32. Mention spéciale à Architizer A+ Awards 2013 dans la catégorie « Kindergartens, Primary & High Schools ». Présentation du projet L’extension de l’Institut professionnel et technique de Court-Saint-Étienne est un objet énigma- tique et raffiné. Développé par le bureau A229, l’ouvrage nous interpelle dans sa forme et dans son dialogue avec le contexte. Outre son caractère écologiquement responsable, il démontre que l’architecture contemporaine a une place à jouer dans l’architecture publique. L’école provinciale se découvre le long de la chaussée reliant Wavre à Nivelles dans une séquence de paysage où la suite de maisons individuelles est interrompue par un patchwork de constructions de plus grande envergure. Le Court-Saint-Étienne, Institut technique provincial. © A229

L’Institut technique provincial de Court-Saint-Étienne

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Page 1: L’Institut technique provincial de Court-Saint-Étienne

12Les Cahiers nouveaux N° 87 Décembre 2013

L’Institut technique provincial de Court-Saint-Étienne

12-14Benjamin PoorsJournaliste

Doublement nominé

Sélection dans le livre Architectures Wallonie-Bruxelles – Inventaires #1 Inventories 2010-2013, Fédération Wallonie-Bruxelles – Cellule Architecture, Bruxelles, 2013, p. 124-129.

Mention au Grand Prix d’Architecture de Wallonie 201201, dans la catégorie « Équipements collectifs ».

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Fiche signalétique

Auteur de projetA229, Chaussée d’Ixelles, 279 à 1050 Ixelles Nom et adresse du bienParc de Wisterzée à 1490 Court-Saint-ÉtienneLivraison2012Maître de l’ouvrageProvince du Brabant wallon, Bâtiment Archimède Bloc D, Avenue Einstein, 6 à 1300 WavreChefs de projetRenaud Van Espen et Grégoire HouyetCollaborateurMaud BadonnelEntreprisesFRANKI SA, Chemin des Moissons, 10 à 4400 FlémalleCoût du projet3.409.594 € HTVA

01Publié dans Architrave, 175, février 2013, p. 32.Mention spéciale à Architizer A+ Awards 2013 dans la catégorie « Kindergartens, Primary & High Schools ».

Présentation du projet

L’extension de l’Institut professionnel et technique de Court-Saint-Étienne est un objet énigma-tique et raffiné. Développé par le bureau A229, l’ouvrage nous interpelle dans sa forme et dans son dialogue avec le contexte. Outre son caractère écologiquement responsable, il démontre que l’architecture contemporaine a une place à jouer dans l’architecture publique.

L’école provinciale se découvre le long de la chaussée reliant Wavre à Nivelles dans une séquence de paysage où la suite de maisons individuelles est interrompue par un patchwork de constructions de plus grande envergure. Le

Court-Saint-Étienne, Institut technique provincial.© A229

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panorama se compose d’un centre administratif provincial, d’un bâtiment scolaire robuste couvert de crépis et d’un vestige de parc avec étang vers lequel s’oriente un château éclectique du 19e siècle. L’institut technique, implanté en retrait de la chaussée, se définit avant tout par un long bâtiment implanté au milieu du site. De forme rectangulaire, il affiche un langage fonctionna-liste, caractéristique de l’esprit des Golden Sixties, basé sur une rythmique régulière de modules en parois légères. Le bâtiment est complété par différentes annexes construites en phases différentes. Le moment visuel offert est dense et composé d’éléments déstructurés tant en termes de stylistique que d’implantation.

Le projet d’A229 joue avec l’extension pour requalifier l’organisation du complexe. L’option proposée est simple et répond au bâti existant. Là où le bâtiment principal s’arrêtait abrupte-ment sur un pignon aveugle, un nouveau volume le prolonge et l’aligne avec la rue, définissant un front bâti clair vers le parc et marquant l’entrée du site. L’implantation de ce nouveau volume permet également de scinder le site en deux agoras distinctes : une cour côté Ouest, destinée aux aires de jeux et de récréations et, côté Est, l’entrée visiteurs, l’accès pour les livraisons et le parking. Dans sa forme, l’extension apparaît telle une translation de la volumétrie de la construc-tion initiale.

Dans son programme, le projet devait compléter l’école existante d’une salle de sport et d’ateliers-classes et réorganiser la cuisine. Greffé dans le prolongement du réfectoire existant, un premier volume d’un niveau accueille la nouvelle cuisine, des espaces de stockage, un monte-charge et un quai de déchargement. Le volume principal de l’extension s’implante dans le prolongement de la construction existante et reprend le gabarit de la construction existante à deux niveaux. Il accueille des ateliers pratiques et la salle de sport, posée en proue du bâtiment, afin de bénéficier de lumière naturelle sur trois façades. L’accès aux différents locaux est indépendant du bâtiment existant, rendant l’organisation des nouvelles fonctions autonome. Un deuxième atelier implan-té à l’étage complète l’ensemble. Il s’ouvre sur un toit-terrasse pouvant accueillir des ateliers pratiques de couvrage. Cet espace extérieur surplombe la cour de récréation et génère par sa fonction spécifique une coupure ludique dans la lecture des volumes. Répondant à une demande programmatique particulière, ce patio suspendu crée une mise en tension entre l’extension et la construction préexistante uniforme. L’accès à l’étage se fait via un escalier extérieur élancé jusqu’en toiture. Le dessin des façades et les matériaux de la nou-velle construction contribuent à calmer les diffé-rences stylistiques des bâtiments adjacents. Tel un Lego, d’imposantes surfaces rectangulaires en bois et en polycarbonate translucide font appa-raître le bâtiment comme une juxtaposition de boîtes distinctes s’accordant dans leur palette chromatique avec la construction d’origine.

Mystérieuse, la construction présente comme seuls indices de sa fonction, l’escalier à claire voie en façade sur cour et des découpes vitrées dans les parois translucides. Á l’intérieur, le même niveau d’abstraction est atteint. Les surfaces pleines et la lumière diffuse, complétées de revê-tements de sols en béton lissés, définissent des espaces d’une grande pureté.

Constructivement, le bâtiment a recours à des techniques et des matériaux détournés de l’archi-tecture industrielle. L’usage du béton brut, de chapes cimentées et de polycarbonate permet de contenir au maximum le budget de construction tout en caractérisant l’ouvrage. L’extériorisation des circulations extérieures maximise les sur-faces disponibles et diminue les coûts d’entre-tien. Atteignant un K de 20, l’ouvrage maximise également les économies d’énergies par l’usage

De haut en bas :Court-Saint-Étienne, Institut technique provincial.Implantation du nouveau bâtiment.

Court-Saint-Étienne, Institut technique provincial.Maximisation des économies d’énergies grâce à un système de chauffage par pompes à chaleur et sondes géothermiques.

Expo – Publications

XX Models Young Belgian Architecture: guide du visiteur pour « Bi-City Architecture and Urbanism Biennale of Shenzhen » se déroulant en décembre 2013.

XX Models Young Belgian Architecture.

A+ 234 PUBLICS.

NICHE Young Belgian Architecture – Bozar books.

LAB 1030 Livret d’architecture contemporaine à Schaerbeek.

Architectures Dix écoles en Brabant wallon.

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d’un polycarbonate performant, d’un bardage en bois local, de l’isolation ou encore par le recours à un système de chauffage par pompes à chaleur et sondes géothermiques. Un panneau synoptique ludique, placé dans la cour de récréation, informe les élèves des consommations énergétiques de l’école en temps réel, un élément qui participe au projet pédagogique de l’établissement qui accueille une section « techniques spéciales ». Commandes quantitativement importantes aujourd’hui en raison de la concentration démo-graphique dans les villes et l’obsolescence des bâtiments scolaires souvent érigés dans les années 1960, la rénovation et la construction d’écoles nous demandent à repenser la fonction scolaire telle que l’enseignement et la société ont évolués.

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Résultat d’une procédure de marché public, le projet d’A229 est un exemple réussi d’architecture responsable au niveau énergétique s’écartant de l’image de l’école classique, austère et purement fonctionnaliste.L’ouvrage illustre le potentiel architectural de l’architecture scolaire et des commandes publiques. Dans sa manière de fonctionner et les diverses fonctions qu’il accueille, le bâtiment de A229 crée des espaces d’enseignements qualita-tifs, générant des expériences spatiales multiples. Par sa forme et son langage épurés, il clarifie l’organisation du site et définit une image forte pour l’institut.

De haut en bas :Court-Saint-Étienne, Institut technique provincial.Photo Fabrice Dor, © SPW

Court-Saint-Étienne, Institut technique provincial.Coupes du projet.

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