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Le roman d’aventuresLire et écrire un récit d’aventures

La dernière séquence du manuel offre la possibilité de travailler en associant de façonsystématique la lecture et l’écriture. La lecture d’extraits de romans d’aventures, l’étudede ces extraits débouchent sur la mise en place progressive de l’écriture d’un récit d’a-ventures. Les différents moments de la mise en place du récit sont proposés à la fin dechaque séance dans un encadré intitulé « Atelier d’écriture ». L’objectif est ainsi de four-nir aux élèves un guide méthodique qui accompagne un projet d’écriture longue. La ficheméthode qui termine la dernière séance prend en compte le travail de préparation etdonne aux élèves le moyen de l’utiliser en le complétant et en l’organisant.

© Magnard, 2006

Séquence 9 131

LECTURE

Pour commencer

1. Le professeur peut choisir de proposer cet exer-cice à l’oral ou à l’écrit. À l’oral, les élèves peuvent donner des noms depays. Une liste peut en être établie et les caracté-ristiques qui ont déterminé leur choix pourront êtrediscutées et, une fois admises par la classe, rete-nues pour construire la représentation spatiale ducadre de l’aventure pour les élèves.L’écrit peut précéder le moment d’échanges à l’oralet permettre à tous les élèves de réfléchir indivi-duellement. Certains qui ne prennent pas la parolefacilement peuvent avoir besoin de se rassurer ens’appuyant sur un écrit.

Texte 1 : Affronter une nature hostile

2. De cette description se dégage une impressiond’hostilité, de froid intense, de perte de tous repères.Dès la première phrase, la rudesse du climat estévoquée : « des nids de bourrasque » (l. 1), « des

Des lieux faits pour l’aventurep. 252-254

1. Choisir des lieux et des personnages

◗ La photographie qui introduit la séquence 9 a étéchoisie pour mettre en évidence le contraste entrela violence, la puissance de la mer déchaînée etl’impression de faiblesse du bateau qui paraîtminuscule face au déferlement d’énormes vagues.Devant cette disproportion, l’effet produit est celuique l’on éprouve devant un combat inégal : la crain-te devant un danger, la peur en imaginant le chocentre la force impressionnante de l’un et la fragili-té apparente de l’autre. ◗ Pour affronter une mer aussi dangereuse, on ima-gine qu’il faut que les marins possèdent le goût durisque, la connaissance des manœuvres possibles,une lucidité que ne doit pas troubler la peur et lavolonté de se mesurer à plus fort que soi.

Image d’ouverture p. 251

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tempêtes tournoyantes de l’hiver » (l. 2-3). D’autresexpressions dans la suite du texte complètentcette impression : « des boules de givre » (l. 3), « cedésert blanc » (l. 10), « la neige tournoyait depuisdeux heures » (l. 12), « le vent y avait-il amassé unecongère » (l. 17), « ce pays du vent » (l. 18-19), « laneige filait […] si serrée », (l. 22-23), « se protégerles yeux des épines glacées du vent » (l. 27-28).L’impression d’hostilité naît dans les passages sui-vants : « une congère trompeuse, pour le dissimu-ler » (l. 17), « la forêt s’agitait sournoisement »(l. 23-24).Le lecteur a l’impression de voir un personnageauquel toute possibilité de se repérer est interdite :« toute trace avait disparu » (l. 13), « Il s’était trom-pé, fourvoyé quelque part » (l. 13-14), « Il semblaitn’y avoir qu’une seule route, mais les flocons, dansses yeux, distrayaient son regard, la fatigue rendaittout incertain. » (l. 14-16), « Peut-être […] ouvertsans qu’il le voie ? […] trompeuse, pour le dissi-muler aux yeux du voyageur » (l. 16-18),« L’impression, soudain, de ne plus rien savoir, nioù il était… » (l. 20), « On ne voyait plus à deuxpas » (l. 25), « juste une brume de noir et de blanc,de gris, de rien. » (l. 25-26).

3. Alexis, au début de l’extrait, semble incertain surde ce qui l’attend : « Portaient-elles bonheur,comme on le prétendait, à celui qui les conservait» (l. 4-5). Malgré cela, il « gardait confiance » (l. 9). Dans le troisième paragraphe, on découvre les dou-tes d’Alexis, les questions que lui pose la difficultéà se repérer, et une vague inquiétude devant lesdangers liés à ce pays : « On racontait tellementd’histoires étranges sur ce pays du vent. » (l. 18-19).L’inquiétude vague se transforme en « Un senti-ment fugace, terrifiant » (l. 21). Il semble totale-ment étranger à ce qui l’entoure, à ce qu’il fait, àce qu’il est : « L’impression, soudain, de ne plusrien savoir, ni où il était, ni ce qu’il faisait là, nimême qui il était. » (l. 20-21). L’adverbe « sournoi-sement » (l. 24) traduit un sentiment de méfiancevis-à-vis de la nature qui entoure le personnage. Dans le dernier paragraphe, il semble retrouver lecourage d’avancer mais il le fait « prudemment »(l. 27).

4. Á partir de cet extrait, on peut faire des hypo-thèses de lecture. Alexis « s’arrêta » (l. 28) :– Peut-être est-il arrivé devant quelque chose qu’ila pu identifier : construction, objet, chemin… Ilpeut alors se repérer et peut-être s’abriter pourattendre le jour.– Il s’arrête peut-être parce qu’il est trop fatiguépour continuer. Survivra-t-il à la nuit glaciale ?– Il peut aussi se trouver en présence d’un autreêtre humain qu’il découvre au moment où il s’arrête.

Ami ? Ennemi ? De la réponse à cette questiondépend la suite à imaginer. Dans le roman d’Évelyne Brisou-Pellen, la suite estla suivante :À quelques pas de lui, Alexis aperçut alors unelumière vacillante. Il resta suffoqué. Bien sûr ! Uncheval de courrier avait ses habitudes, connaissaitles haltes. Alexis ouvrit la porte et un grand courant d’airblanc entra avec lui. Il referma aussitôt, le repous-sant avec force, et s’adossa à la planche de bois.Le calme soudain. Presque une brûlure sur sonvisage.Ce n’était pas vraiment une auberge, juste uneisba perdue, un refuge. À l’entée, sur une tablebasse, le seau d’eau potable était soigneusementrecouvert d’une serviette et de deux bâtons encroix qui gardaient à distance les esprits mauvais.Alexis salua les icônes, avant de se tourner vers lafemme, qui le fixait d’un œil méfiant. Il faisaitbon. La mousse tassée entre les rondins de boisdes murs, arrêtait le vent qui ronflait toujoursavec rage au dehors.« Je me suis égaré », dit-il en ôtant son bonnet defourrure.La femme sembla aussitôt un peu plus rassurée.

É. Brisou-Pellen, La Lettre signée du Tsar, © Milan.

Texte 2 : S’aventurer dans l’inconnu

5. Huckleberry Finn se trouve dans une île (l. 5 etchapeau). Il a choisi cet endroit parce qu’il souhai-te faire croire à sa disparition (lire le chapeau).Dans le début de l’extrait, on le voit couvrir son feupuis aller s’asseoir sur la rive « pour écouter le cla-potis de l’eau » (l. 2-3).Après trois jours, il s’en va « explorer l’île » etdécouvrir ce qui y pousse.Il flâne « dans les grands bois » (l. 10), voit un ser-pent sur lequel il a failli marcher et se met à lepoursuivre. En courant, il saute « en plein sur lescendres d’un feu encore fumant » (l. 14-15).Cette découverte provoque sa fuite rapide et silen-cieuse : « [je] filai en douce sur la pointe des pieds,aussi vite que possible. » (l. 17-18).

6. Il découvre :– des fruits : « des fraises bien mûres et fameuses,puis des raisins verts, des framboises vertes etdes mûres vertes qui commençaient à se former »(l. 7-9)– « un serpent de bonne taille » (l. 12)– « les cendres d’un feu encore fumant » (l. 14-15) Les fraises lui apportent un supplément de nourri-ture et un plaisir. Les raisins, les framboises et lesmûres sont les promesses d’une nouvelle dégusta-

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Séquence 9 133

tion lorsqu’ils seront à maturité. La découverte deces fruits lui est donc favorable. Le serpent aurait très bien pu le mordre s’il avaitposé le pied sur lui. Cet animal représente un desdangers de l’île.La découverte du feu signale une présence humai-ne. Huckleberry se cache car une rencontre contra-rierait son projet.

7. Huckleberry voit dans « les cendres d’un feuencore fumant » (l. 14-15) la preuve d’un passagehumain très proche dans le temps et peut-être cellede la présence d’un intrus, puisqu’il se considèrecomme « le patron » (l. 5) de l’île et qu’il se trouvedans ce lieu pour éviter de faire des rencontres.

8. « Sans jeter un coup d’œil en arrière, je rabattisle chien de mon fusil et filai en douce sur la pointedes pieds, aussi vite que possible. » (l. 16-18) nousindique que Huckleberry non seulement fuit, maisle fait à grande vitesse : « filai », « aussi vite quepossible » et discrètement (« en douce, sur la poin-te des pieds »). Après sa découverte, Hucleberry a peur s’enfuit, etla fin du texte nous indique qu’il est très peu ras-suré puisque « De temps en temps » (l. 18), il s’ar-rête « pour écouter dans l’épaisseur du feuillage »(l. 18-19) : il est tellement essoufflé par sa fuiterapide et son émotion qu’il n’entend rien d’autreque le bruit de sa respiration. Il a si peur qu’il pour-suit « longtemps » (l. 21) sa course pour s’éloignerdu lieu de sa découverte.

Pour conclure

9. Cette question amène les élèves à faire un choixentre deux lieux qui présentent l’un et l’autre desdangers susceptibles de mettre les personnagesen danger. Le premier présente une nature hostilequi met en danger la vie du personnage et luidemande une grande résistance physique et unevolonté évidente pour surmonter la fatigue, la soli-tude, la souffrance et le découragement. Le second n’est pas aussi inhospitalier, il offremême des ressources naturelles telles que desfruits, des distractions. Cependant, la forêt peutcacher des dangers : des animaux comme le ser-pent et d’autres peut-être… L’île représente l’ima-ge de la solitude, de la coupure avec la civilisationet son confort. Cet espace peut constituer unterrain d’aventures et être le cadre d’un récitd’aventures. Cette question oblige les élèves à revenir sur lesdeux extraits étudiés et les prépare au travail pro-posé dans l’atelier d’écriture qui suit.

ATELIER D’ÉCRITURE

Proposer l’écriture d’un « roman » d’aventuresouvre la perspective d’une écriture très longue etcomplexe. C’est pourquoi nous avons choisi d’inti-tuler l’écrit proposé aux élèves « récit d’aventu-res ». L’objectif est de les conduire de façon métho-dique à la production d’un écrit fictionnel etd’obtenir un texte dont la longueur permette d’encontrôler l’organisation et la cohérence, sans tou-tefois en exclure l’imagination et l’originalité.

Étape 1 : Choisir un lieu

La première étape est dans le prolongement deslectures de la séance 1 : elle consiste, pourchaque élève, à choisir un lieu dans lequel il situe-ra son histoire. Des propositions pour faciliter cechoix sont faites dans la fiche mais le professeurpourra demander aux élèves de feuilleter deslivres, de consulter Internet à la recherche de pay-sages qui pourraient convenir comme cadre à leurrécit. Certains lieux sont propices à l’aventureparce qu’ils imposent aux hommes d’avoir desqualités exceptionnelles pour les affronter, maisd’autres lieux, apparemment sans danger, peuventtrès bien devenir, dans certaines circonstances, àcertains moments, endroits dans lesquels despersonnages seront amenés à vivre desaventures : la campagne, la ville, par exemple.

Étape 2 : Décrire le lieu choisi

Une fois cette première étape franchie, les élèvessont invités à décrire le lieu de leur choix. Ce qu’ilest important de déterminer avec eux est l’impres-sion qu’ils souhaitent produire dans leur descrip-tion. Les questions posées à propos des textes dudébut de la séance les ont conduits à réfléchir àcet aspect et à chercher ce qui provoque cesimpressions : le vocabulaire employé, les réactionsdes personnages. Le professeur pourra demander à chacun de faireune recherche de vocabulaire en liaison avec l’im-pression qu’ils souhaitent faire émerger de leurdescription. La fiche insiste sur l’importance du choix du pointde vue dans une description : le texte de lapage 58 et le questionnaire qui l’accompagnepage 59 peuvent aider les élèves à comprendrecette notion et à la mettre en pratique.D’autres textes et questionnaires de la séquence 2– et en particulier les pages 46-47, 50-51, 54-55 et56-57 du manuel – pourront donner des outils auxélèves.Ce premier texte une fois écrit pourra être amélioré :un travail grammatical sur la progression théma-

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tique (voir p. 339-341 du manuel) permettra sansdoute d’aider les élèves à organiser leur descrip-tion. L’étude des champs lexicaux (voir p. 346-347du manuel) sera utile pour qu’ils apprennent à grou-per des mots qui concourent à produire la mêmeimpression. Les descriptions produites seront conservées parles élèves, elles sont le début (à reprendre et com-pléter) de la production finale.

LECTURE

Pour commencer1. Le genre « film d’aventures » ou « roman d’aven-tures » n’est pas toujours clairement défini. ArielDenis, dans son article de l’Encyclopedia universa-lis, montre les difficultés à donner les limites du« roman d’aventures ». L’expression elle-même estapparue, dit-il, « à la fin du siècle dernier » (auXIXe siècle). Les éléments qu’il retient, en particu-lier, pour caractériser ce genre sont : le voyage, leslieux mythiques (« la mer, avec ses tempêtes, sesabîmes, ses îles désertes, ses monstres… », « laforêt », « la prairie », « la ville »), la présence duhéros, l’aventurier. L’échange à l’oral des noms de héros de films oude romans d’aventures doit déboucher sur unesorte de portrait robot de l’aventurier.

Texte 1 : Un personnage impressionnant2. Le portrait du capitaine Achab vu par le jeunematelot est celui d’un homme solide, dur, portantsur son corps les traces d’une vie mouvementée etdangereuse. Le jeune matelot semble éprouver dela crainte mêlée d’admiration.Les mots et expressions qui contribuent à créercette impression sont : « grand et fortement char-penté » (l. 1-3), « coulé dans un bronze » (l. 4-5),« Une large raie d’un blanc livide […] traversait toutun côté de sa figure » (l. 6-12), « L’air farouched’Achab » (l. 23), « sa jambe artificielle, dontl’aspect barbare » (l. 24), « le capitaine Achab setenait très droit » (l. 30-31), « mélange remarquabled’énergie patiente et d’indomptable volonté »(l. 31-32).

3. La cicatrice sur le visage et la jambe artificiellesuggèrent un passé mystérieux ou du moins susci-tent la curiosité à propos des événements qui lesont provoquées. La forte personnalité du capitaine est suggérée par

Des personnages faits pour l’aventure p. 255-257

son « air farouche » (l. 23), « la sévérité hautaine deson maintien » (l. 25), « le capitaine Achab setenait très droit » (l. 30-31), « un mélange remar-quable d’énergie et d’indomptable volonté » (l. 31-32).

Texte 2 : Un apprentissage rapide

4. Les deux jeunes filles devenues apprenties pira-tes doivent affronter le danger commun à tout com-bat : être tuées. Les pirates à l’abordage doiventse montrer intrépides et ne pas se laisser aller àdes pensées étrangères au combat, leur vie endépend. Elles doivent échapper à un autre danger :celui de ne pas être à la hauteur de leurs compa-gnons et de ne pas trouver une place parmi eux.

5. Face au danger, la narratrice connaît d’abord desmoments de peur, puis elle devient « aussi intrépi-de que le reste de l’équipage » (l. 4). Elle éprouveun sentiment d’inquiétude pour sa compagne,Minerva, qui est exposée au moment des abordages.Minerva, face au danger montre toute son énergie :« Elle se distinguait également par son intrépiditéau combat et son adresse au tir » (l. 13-14). Elle nesemble pas craindre le danger et occupe un postetrès exposé.

6. Le chapeau donne quelques indications pour leportrait des deux jeunes filles : Nancy est unejeune Anglaise de 16 ans, alors que nous appre-nons que Minerva est une jeune esclave (noiresans doute).L’aspect physique des deux jeunes filles diffère :l’une blanche, l’autre noire, l’une habituée à la vieen ville, dans une famille de commerçants doncavec une certaine contrainte dans le maintien, l’au-tre ayant vécu dans une plantation, donc beaucoupplus proche de la nature et de ce fait plus habituéeaux exercices physiques.

Pour conclure

7. Le héros du roman d’aventures a des qualitésqui le rendent différent des autres : il est coura-geux, entreprenant, sait s’adapter aux circonstan-ces et agir pour les dominer. Il n’hésite pas àaffronter des circonstances difficiles pour parvenirà atteindre le but qu’il s’est fixé.

ATELIER D’ÉCRITURE

Étape 3 : Établir un fiche d’identité

Après le choix du lieu, les élèves doivent choisirleur héros ou leur héroïne. Pour faciliter l’écriture du portrait de ce personna-ge, un travail préparatoire est proposé : réaliser

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une fiche d’identité. Cet écrit conduit les élèves àfaire le lien entre ce qu’ils viennent de mettre enévidence dans leur lecture et ce qu’ils choisissentde créer dans leur récit. Cet écrit préparatoire pour-ra constituer une sorte de support pour le portraitqu’ils devront écrire.

Étape 4 : Portrait d’un personnageimmobile

Après avoir relu leur texte décrivant le lieu de l’ac-tion, les élèves doivent présenter leur personnageen en faisant le portrait physique. Les rapportsentre le lieu et le personnage, avec l’époque àlaquelle le récit est situé, sont importants etinfluent sur l’allure, les vêtements du héros. Comme pour la description, la recherche dechamps lexicaux, l’emploi des progressions théma-tiques (à thème éclaté par exemple) donneront auxportraits richesse et organisation supplémentaires. Pour permettre aux élèves de retravailler leursbrouillons, on peut leur donner des outils en voca-bulaire, par exemple « comparaisons et métapho-res » (p. 212 du manuel).

Étape 5 : Portrait d’un personnage en mouvement

Pour animer ce portrait du personnage, il estdemandé d’introduire deux ou trois actions.La proposition d’une liste de verbes pour dire lesactions du héros peut être accompagnée d’unerecherche du sens de ces verbes dans le diction-naire et de l’établissement individuel ou collectifd’un supplément à la liste du manuel.Le même travail peut prendre comme point dedépart la liste des adjectifs.Le problème du choix des temps peut apparaître aumoment où vont se mêler description et narration.Si le présent a été choisi pour les descriptions, lanarration se fera au présent ; mais si le choix s’estporté sur l’imparfait pour décrire lieux et héros, lesactions racontées devront l’être au passé simple.Pour aider les élèves soit avant qu’ils ne passent àcette étape 5, soit avant qu’ils ne reprennent leurtexte pour les corriger, un travail sur la valeur destemps (imparfait / passé simple, p. 358-359 dumanuel) peut être conduit. À la fin de l’étape 5, le texte obtenu met en placele cadre du récit et présente le héros en le mon-trant en action.

p. 258-260LECTURE

Pour commencer

1. Certains élèves lisent beaucoup de documentai-res et préfèrent cette lecture à celle d’ouvrages defiction. D’autres ne lisent des documentaires quesur commande et pour répondre à une demande deprofesseurs : en histoire et géographie, en SVT, enfrançais parfois. Le but de ces lectures est la recherche d’informa-tions à partir d’un sujet qui intéresse ou de ques-tions que l’on se pose.

Des informations précises

2. Le paratexte du document 1 nous apprend quele lieu présenté se trouve dans une région froide :Nicolas Vannier est le spécialiste bien connu deces régions et le titre de l’ouvrage est Le Voyageurdu froid. Si nous observons la photographie, nousvoyons des montagnes arrondies partiellement cou-vertes de résineux de taille très moyenne (ce qui sup-pose un climat rude). La végétation est peu haute etirrégulière, elle fait penser à la toundra en été. Le document 2 se situe dans une région où le cli-mat permet une végétation dense avec des pal-miers. On trouve le mot « lagon » dans le texte : ilévoque des régions du sud, des régions au climatchaud. Le nom « Areva »permet de situer le lieu pré-senté sur la photo : la ville se situe à Tahiti.

3. Dans le document 1, on apprend que dans celieu les cours d’eau sont nombreux en été, ce quilaisse supposer que la neige et la glace ont fonduet que voyager dans ces pays à cette saison poseun problème qui n’existe pas en hiver où tout estgelé. Des précautions sont nécessaires pour proté-ger le matériel porté par les chevaux et qui risqued’être mouillé s’il n’est pas placé à l’abri ou s’iln’est pas enveloppé « dans des sacs ou des boîtesprévus à cet effet ». Traverser les fleuves ou les rivières suppose quesoit étudié « le courant, mais aussi les bergesopposées, qui ne doivent pas être trop abruptes niinhospitalières, c’est-à-dire envahies d’une végéta-tion si dense qu’il serait impossible au cheval desortir facilement de l’eau. »

Nourrir la fiction par le documentairep. 258-260

2. Utiliser le documentaire pour enrichir son récit

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4. Dans le texte qui accompagne la photographie,on apprend que l’eau est celle d’un « lagon », queles montagnes, à l’arrière-plan sont des volcans etque les orages alimentent de nombreuses casca-des.

Des lieux pour l’aventure

5. Ces lieux sont tous deux propices à l’aventure :– le premier parce que voyager dans un tel pays,même en été, suppose de la part des hommes quile font une énergie permanente pour vaincre tousles obstacles qui se dressent sur leur chemin. Onimagine facilement, en voyant la photo et en lisantle texte qui l’accompagne, que la moindre erreursur le choix du chemin à suivre entraîne des consé-quences désastreuses : chevaux entraînés par lecourant, matériel perdu… sans parler des intempé-ries qui peuvent survenir si le moment du voyageest mal choisi…– le second parce que le passage est brutal entreune eau encore bleue, rassurante, et un arrière-pays montagneux dans lequel il semble hardi des’engager, surtout lorsqu’un orage est en train des’y développer… De plus, cet arrière-pays, fait depentes abruptes et de vallées encaissées, laisseimaginer des chemins difficiles qui peuvent trèsbien réserver des surprises aux voyageurs.

6. Pour affronter ces lieux, il est nécessaire d’êtreprudent et prévoyant mais aussi de posséder legoût du risque et de ne manquer ni d’énergie, ni devolonté. De plus, étant donné le relief, le climat,l’impression que ces espaces sont immenses etpeu habités, celui qui décide d’y voyager doit êtrecapable de faire face, seul, à des situations qu’iln’avait peut-être pas prévues.

Pour conclure

7. La lecture de ces extraits donne des informa-tions précises sur des lieux particuliers. Les détailsdes photos renseignent sur les éléments du relief,les plantes, les couleurs du paysage que l’on trou-ve réellement dans ces lieux. Le premier informeaussi sur la façon dont on peut y voyager et les pré-cautions qui doivent être prises. Lorsque l’on veut écrire un récit de fiction danslequel le cadre, les personnages et leurs aventuresdoivent paraître proches du réel, la lecture de telsdocuments permet justement de créer cette illu-sion de réel recherchée.

ATELIER D’ÉCRITURE

Étape 6 : Rechercher des documents et sélectionner l’information

À ce moment du travail, nous proposons unerecherche documentaire. Au CDI du collège, les élè-ves trouveront des ouvrages documentaires – ency-clopédies, revues… – et ils pourront faire desrecherches sur Internet. Le cadre géographiquechoisi pour leur récit n’est pas forcément un lieuprécis, mais il possède des caractéristiques quipermettent de le rattacher à un espace géogra-phique : la montagne, la mer, un pays au climat gla-cial ou, au contraire, aux fortes chaleurs, un espa-ce immense ou une île, un paysage de campagneou la complexité d’une ville… Ils auront à sélec-tionner des ouvrages ou des pages Internet danslesquels ils pensent trouver des précisions utilespour leur description, puis, à l’intérieur de cesdocuments, il leur faudra repérer et choisir desinformations. La fiche proposée dans le manuel permet auxélèves de ne pas s’égarer et de prendre en note lesdétails qui peuvent enrichir leur description etl’ensemble de leur récit.

Étape 7 : Enrichir son texte

La relecture du texte issu du travail des deux pre-miers ateliers d’écriture doit les amener à préciserle cadre des aventures de leur héroïne ou de leurhéros. En s’appuyant sur la fiche réalisée dans l’étape 7 du travail, ils doivent trouver les élémentsde leur texte à préciser, la place dans le texte pourintroduire des détails précis. Dans le passage quimet en scène leur personnage en action, certainesprécisions apportées par la lecture des documen-taires peuvent fournir des occasions pour mettreen évidence les qualités de l’héroïne ou du héros.Un orage brutal qui fait gonfler brutalement unerivière calme permet de mettre en valeur l’esprit dedécision, le courage du personnage ; la descriptionprécise de passages difficiles dans la montagnepeut servir à révéler sa force et son esprit d’initia-tive…

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LECTURE

Pour commencer

1. Le mot « péripétie », signifie « changement subitde situation dans une action dramatique, un récit »(Petit Robert) ou encore chacun des « changementsqui affectent la situation dans une œuvrenarrative » (Hachette). On peut demander aux élè-ves d’utiliser le dictionnaire et de noter la définitiondu mot. Ils auront à l’utiliser au cours de l’étude del’extrait et dans l’atelier d’écriture qui suit.

Extrait 1 : Une situation critique

2. Cette histoire se situe avant 1917 puisqu’on yparle du « czar » dans le chapeau. Nous sommesdans la Russie du XIXe siècle, la Russie tsariste (sansdoute celle d’Alexandre II, autour de 1860), immenseempire qui connaît des difficultés pour maintenir sonpouvoir : il y est question des Tartares (chapeau etl. 2) et d’une révolte de ce peuple.

3. Les personnages, au début de l’extrait, se trou-vent sur le fleuve, dans un « radeau » (l. 2), il estquestion des « deux rives » (l. 3) du fleuve.

4. Les héros sont menacés par un danger venu desrives du fleuve, les Tartares, et un autre venu dufleuve lui-même : ils se trouvent « au milieu des gla-çons qui se resserraient. » l. 6)

5. Les passagers du bateau doivent aller le plusvite possible pour deux raisons :– la première est que la glace se forme de plus enplus et que « Si l’Angara se resserrait, il se forme-rait un barrage, et, conséquemment, il y auraitimpossibilité de suivre le courant. » (l. 8-9). – la deuxième est liée au fait qu’ils doivent arriverà Irkoutsk avant que le jour ne se lève et qu’ « il n’yavait plus que quelques heures de nuit. » (l. 13).

6. À la fin du premier passage, les difficultés denavigation s’étant accumulées à cause de la for-mation de glace qui nécessite « des détours »(l. 11), les voyageurs sont arrêtés : « le radeau vintbuter sur un épais barrage et s’arrêta définitive-ment » (l. 17). La partie semble sinon perdue, dumoins terriblement compromise.

Imaginer des aventures et les lier de façon cohérente p. 261-263

3. Raconter et enchaîner des péripéties

Extrait 2 : Vers la liberté

7. Au moment de leur immobilisation, ils doiventfaire face à un nouveau danger : des coups de fusiltirés des deux rives de l’Angara. « Les fugitifs, prisentre deux feux, devinrent le point de mire destireurs tartares. » (l. 4-5).

8. Les différentes péripéties de ce passage sontles suivantes :– les coups de fusil partant des deux rives, ce quise termine par la décision de Michel Strogoff– le parcours jusqu’à la limite du barrage de glace– le départ et le voyage des deux héros sur le gla-çon détaché et qui dériveLes péripéties sont enchaînées par :– des moyens grammaticaux : indicateurs tempo-rels : « En ce moment » (l. 1), « Dix minutes plustard » (l. 8) – des moyens narratifs : les paroles rapportéesdirectement. D’abord celles de Michel Strogoff,« Viens, Nadia » (l.7) et ensuite celles de Nadia quientraînent la dernière péripétie du deuxièmeextrait : « Viens » (l. 13).La suite du deuxième extrait est préparée dans lepremier par la question : « Quel parti prendre ? »,question qui laisse supposer que l’un des héros vatrouver une solution pour sortir de la situationquasi désespérée dans laquelle se trouvent lesfugitifs. On retrouve ce procédé narratif dans le deuxièmeextrait : « Les malheureux avaient-ils été aperçus ? »(l. 2-3), question qui permet d’introduire une nou-velle information, celle du tir venant de la rive gau-che, en même temps que donner une explication à« Une pluie de balles fut dirigée sur le radeau. »(l. 2).

9. C’est Michel Strogoff qui répond à la question« Quel parti prendre ? ». Il décide de continuer levoyage en profitant de la présence d’un bloc deglace qui est en train de se détacher du barrage etqui atteint les eaux libres.On apprend la réponse donnée par Michel Strogofflorsqu’il murmure « à l’oreille de la jeune fille :« Viens, Nadia » (l. 7).C’est lorsque Nadia comprend ce que veut MichelStrogoff (l. 11-12) que la réponse à la question estvraiment explicite : il veut quitter le radeau.Puisqu’il est aveugle, c’est Nadia qui choisit le bonmorceau de glace et qui donne le signal du départ :« Viens » (l. 13).

10. Les temps utilisés sont les temps du récit aupassé : imparfait, passé simple.Les actions des personnages sont racontées aupassé simple : « éclatèrent » (l. 1), « fut dirigée »(l. 2), « retentirent » (l. 3-4), « devinrent » (l. 4),

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« furent blessés » (l. 5), « murmura » (l. 7), « comprit »(l. 11), « vit » (l. 11), « dit », (l. 13), « se couchèrent »(l. 14), « dégagea » (l. 15), « commença » (l. 16).Les passages descriptifs sont à l’imparfait : « était »(l. 8), « redevenaient » (l. 9), « reprenaient », « des-cendaient » (l. 10), « tenait » (l. 12), « était » (l. 17).

11. À la fin de l’extrait 2, les personnages ontéchappé au tir des Tartares et à l’encerclement parles glaces. Ils flottent sur un glaçon qui leur permetde descendre le fleuve et de se diriger versIrkoutsk. Leur situation n’est pas sans danger maiselle est moins critique qu’à la fin du premier pas-sage et au début du deuxième. On peut imaginer qu’ils arriveront avant le début dujour à Irkoutsk et que la mission de Michel Strogoffpourra se terminer favorablement.On peut aussi imaginer d’autres péripéties : tour-billons dans le fleuve, rencontres inattendues etdangereuses, perte de temps et arrivée après lelever du jour…La suite écrite par Jules Verne est la suivante :Pendant une demi-heure, le courant entraîna rapi-dement le glaçon qui portait Michel Strogoff etNadia. À tous moments, ils pouvaient craindrequ’il ne s’effondrât sous eux. Pris dans le fil deseaux, il suivait le milieu du fleuve, et il ne seraitnécessaire de lui imprimer une direction obliqueque lorsqu’il s’agirait d’accoster les quaisd’Irkoutsk. Michel Strogoff, les dents serrées, l’oreille auguet, ne prononçait pas une seule parole. Jamaisil n’avait été si près du but. Il sentait qu’il allaitl’atteindre !...Vers deux heures du matin, une double rangée delumières étoila le ciel, sombre horizon dans lequelse confondaient les deux rives de l’Angara.À droite, c’étaient les lueurs jetées par Irkoutsk.À gauche, les feux du camp tartare.Michel Strogoff n’était plus qu’à une demi-verstede la ville.« Enfin ! » murmura-t-il.Mais, soudain, Nadia poussa un cri.À ce cri, Michel Strogoff se redressa sur le glaçon,qui vacillait. Sa main se tendit vers le haut del’Angara. Sa figure, tout éclairée de reflets bleuâ-tres, devint effrayante à voir, et alors, comme si sesyeux se fussent à nouveau rouverts à la lumière :« Ah ! s’écria-t-il, Dieu lui-même est donc contrenous ! »

J. Verne, Michel Strogoff.

Le chapitre XI se termine par ces paroles rappor-tées directement et qui annoncent une nouvellepéripétie.

Pour conclure

12. Les péripéties successives vécues par les per-sonnages sont :– la navigation difficile, en radeau sur l’Angara, aumilieu des glaces, que vient perturber l’arrêt au bar-rage formé par les glaces qui s’accumulent– les tirs tartares provenant des deux rives provo-quant la décision de Michel Strogoff– l’ordre donné par Nadia et la navigation sur unglaçon.

ATELIER D’ÉCRITURE

Étape 8 : Récapituler

L’objectif de la séance 3 est de revoir la notion depéripétie dans un récit et d’observer les moyensqui permettent de les enchaîner de façon cohérente. L’objectif de l’atelier d’écriture est de rendre lesélèves capables d’imaginer des péripéties en cohé-rence avec le cadre et le héros qu’ils ont choisipour leur récit, et, dans un deuxième temps,d’organiser la suite de ces péripéties pour que lelecteur, passant de l’une à l’autre ait envie desuivre les aventures du héros.

Étape 9 : Organiser son récit

Le travail attendu ici n’est pas l’écriture de cespéripéties mais seulement des titres qui en indi-quent les contenus. C’est à partir de cette liste detitres que l’organisation cohérente de la succes-sion des péripéties peut se faire. Cette liste orga-nisée servira dans l’étape suivante.

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Cette double page se propose d’accompagner lesélèves dans l’écriture du récit tout entier. La relecture des extraits de la séquence a pourobjectif de leur rappeler comment se construisentle cadre et les héros de roman d’aventures, ce quepeuvent être les obstacles que connaissent les per-sonnages et comment on raconte leurs aventuresen enchaînant les péripéties. La liste des péripéties que chaque élève a établieva être la base de son travail d’écriture. Il va devoirdévelopper son récit en tenant compte des aidesque la fiche propose dans la partie « Imaginez despéripéties ». Après cette étape, la relecture des écrits produits,corrigés, modifiés jusque-là doit précéder la cons-truction finale.Le travail n’est pas un simple collage de parties detextes mais bien plutôt la vérification que chaquepartie écrite – la description du cadre du récit, duhéros, la suite des péripéties – forme un ensemblequi entre dans le cadre du schéma narratif. Lesconseils contenus page 265 du manuel, doiventconduire les élèves à retravailler leur texte de façonà lui donner les caractéristiques d’un récit. Cettephase du travail leur demande d’être capables dese mettre à distance de leur texte et d’en être lelecteur pour en détecter les manques, les incohé-rences et pour ajouter des précisions, supprimerdes détails sans intérêt pour l’histoire, déplacerdes éléments pour rendre le récit plus satisfaisant. Pour faciliter ce travail, le professeur peut deman-der à chaque élève d’être le lecteur de son voisinet que ce dernier propose des remarques quiaident à mieux se décentrer devant son propreécrit.

1. Sensations : 3. le bien-être – 4. la fatigue – 6. lalassitude – 8. le malaise – 10. l’éblouissement –15. la répugnance Sentiments : 1. le chagrin – 2. l’admiration – 5. lahonte – 7. le courage – 9. la joie – 11. l’effroi –12. le dégoût – 13. la peur – 14. l’amitié – 16. lapitié – 17. le bonheur – 18. l’angoisse

VOCABULAIRESensations et sentiments p. 266

Rédiger un récit complet p. 264-265

4. Atelier d’écriture2. Sensations : épuisement, sensation de brûlureaux yeux, douleur aux reins, jouissance, détente.Sentiments : appréhension, inquiétude (« il n’étaitpas tranquille »), découragement, orgueil (« il auraitfallu pour cela avouer à son père sa négligence, etil n’arrivait pas à s’y résoudre. », apaisement.

3. 1. pouah ! : dégoût2. aïe ! : douleur, surprise3. hourra ! : admiration, encouragements4. oh ! : surprise, réprobation, admiration5. hum ! : doute, hésitation6. ah ! : soulagement, surprise, étonnement,7. ouf ! : soulagement8. chut ! : besoin de silence, gêne

4. a. Un personnage timide contraint de prendre laparole en public peut rougir, transpirer, pâlir. Il peutparler tête baissée, à voix très faible, en bégayant.Ses mains peuvent trembler, le souffle lui man-quer…b. Avant de prendre la parole, il peut éprouver unsentiment d’appréhension, de peur, d’angoissemême. Lorsqu’il parle, il peut se sentir inquiet,incompétent, ridicule… Après son intervention, iléprouve du soulagement, il est libéré. Il retrouveson calme et peut-être est-il satisfait, fier d’avoirbien parlé ou inquiet en attendant les commentai-res. c. Le portrait doit être écrit en cherchant à produi-re un effet sur le lecteur : le faire rire ou lui fairepartager l’épreuve du personnage.

a. 1. innocent – 2. annoter – 3. inhumain – 4. inno-ver – 5. animal – 6. énerver – 7. animer – 8.anneau – 9. tanner – 10. renouer – 11. panique –12. étonner – 13. sonner

b. 1. attarder – 2. attendrir – 3. détention – 4.attention – 5. détonation – 6. étendre – 7. attend-re – 8. pâtée – 9. voûte – 10. portée – 11. hutte –12. lutin – 13. étape – 14. attaque

c. 1. appareil – 2. aplomb – 3. apéritif – 4. appor-ter – 5. épeler – 6. appeler – 7. s’éprendre – 8.apprendre – 9. surprendre – 10. tapis – 11. trappe– 12. opposer – 13. apposer – 14. proposer

ORTHOGRAPHERelire son texte pour vérifier l’orthographe p. 267

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Dossier 3 141© Magnard, 2006

Pour commencer

1. La question, à laquelle il sera répondu orale-ment, doit permettre à chacun de se positionnerpar rapport à n’importe quel film.

Les lieux et les paysages

2. La première image montre un paysage. Dans laseconde, on voit un vieil homme dans un champ decéréales.

3. Les éléments du paysage du plan 1 sont : lespentes dénudées de hautes montagnes, un villageperché sur un plateau, des champs cultivés, unevallée. L’élément dominant – dans les deux sensdu terme – est la haute montagne. Il s’agit del’Himalaya.

Ce que montre le film p. 270-2724. Dans le plan 2, on découvre un champ de céréa-les. Les épis sont chevelus, il s’agit probablementd’orge. Plus loin, dès le plan 4, apparaît une autreactivité humaine : l’élevage des yacks.

5. Une caravane est un groupe de nomades ou demarchands qui traversent un espace géographiquesur des bêtes de somme (dromadaires, chameaux,yacks...). Celle du film est constituée de yacks. Cetanimal est utilisé comme moyen de transport maisaussi pour sa force, sa viande, sa laine (cordages,toiles de tente, vêtements), sa bouse (source decombustion), son lait (fromage et beurre), sa peau(sacs, semelles de bottes).

6. Les déplacements dans ce milieu, malgré l’ha-bileté des yacks, ne paraissent pas faciles : pente,poussière, absence de routes sont visibles sur lesplans 4 à 6.

7. a. Les habitations sont construites en pierre. Cematériau vient de la montagne, du fond de la vallée.

Dossier 3Un film d’aventures

Himalaya, l’enfance d’un chef

On se croirait dans un récit de Jack London, Joseph Conrad ou dans un western. Lephotographe Éric Valli (dont la revue Géo a publié le premier reportage sur les caravanestibétaines en 1981), passé à la caméra en 1988 avec un magnifique documentaire surLes chasseurs de miel, a filmé les caravaniers du Dolpo, petite région du Népal où cinqmille habitants vivent dans quelques villages à plus de 4 000 mètres d’altitude. Ils gra-vissent, avec leurs yacks, les cols les plus hauts du monde pour troquer le grain des bas-ses vallées népalaises contre le sel des hauts lacs tibétains. Ces périples ancestrauxsont indispensables aux agriculteurs dolpo-pa. Là où ils vivent, aucun arbre ne pousse,leurs minuscules parcelles cultivées ne peuvent suffire à assurer leur subsistance toutel’année : c’est la raison de leur transhumance. Le premier récit de voyage dans cette région date de 1899. Il fut l’œuvre d’un moine japo-nais. Mais il faudra attendre 1952 pour que cette région figure sur une carte. C’est pour-quoi le Dolpo (5 000 km2) est considéré comme un Bé-yül, un « pays caché », protégé parl’immense chaîne himalayenne. Le réalisateur, Éric Valli, connaît le Dolpo et ses habitantsdepuis plus de vingt ans : il y a vécu et parle la langue dolpo-pa. Les héros de son filmsont tous des montagnards : Tinlé est chef caravanier et Passang, qui rêvait d’aller à l’é-cole, a pu le faire grâce au film et est maintenant à Katmandou, ils sont tous deux duDolpo. Karma est un meneur de yacks de l’est du Tibet et Pema, qui avait joué dans lefilm de Jean-Jacques Annaud Sept Ans au Tibet, est d’origine tibétaine et vit en Inde.Le film a été entièrement tourné dans les villages et les montagnes du Dolpo, parfoisavec des conditions extrêmes.

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b. Il s’agit manifestement de constructions ancien-nes mais, compte tenu du mode de vie des Dolpo-pa qui n’a pas changé depuis des siècles, il estprobablement difficile de distinguer les maisonsanciennes de celles construites il y a peu detemps. Aucun matériau « moderne » n’est visiblesur les images en tout cas.

8. L’aspect des rues du village est simple : ni trot-toirs, ni asphalte, ni caniveau. Les rues, ou plutôtles ruelles, sont en terre battue (plan 8).

9. Les nuages de poussière signifient que le tempsest très sec. Ils peuvent nous renseigner sur lapériode de tournage. Les céréales mûres du plan 2peuvent aussi nous y aider.

10. Le milieu géographique est celui de la hautemontagne (pas d’arbres, forte pente). Le village esttraditionnel, sans équipement particulier et parfai-tement intégré au milieu grâce auquel il a été bâti.

11. Compte tenu de la poussière, de la couleur deschamps et de la tenue vestimentaire du personna-ge du plan 2, on peut penser qu’il s’agit de la sai-son la plus chaude.

Les personnages

12. A priori, le personnage central du film est celuique l’on voit en premier, dans le plan 2 : le vieuxTinlé. Mais, dans ce plan, on voit ensuite le jeuneTséring (que Tinlé appellera Passang après la mortde son père). On peut donc hésiter entre les deux.Les deux autres personnages sont ceux que l’onvoit dans les plans 11 (la jeune femme derrièreTinlé) et 12 (le jeune caravanier).

14. Le travail de Tinlé est mis en évidence par leplan rapproché sur lui, au milieu de son champ,sans autre élément de décor. Il est immergé dansses épis d’orge et les caresse de ses mains. Lafuture récolte est donc importante. Le travail deKarma est annoncé dès le plan 4 avec la caravanedescendant la pente raide et poussiéreuse vers levillage, puis dans le plan 10 où on distingue, enplan plus rapproché là encore, les yacks et leurchargement. Karma et les hommes marchent àcôté de leurs bêtes. Il s’agit donc d’un travail diffi-cile, fatigant, et, d’après la silhouette que l’on devi-ne en travers d’un yack, dangereux.

15. a. Le lien entre les deux premiers personnages(Tinlé et Tséring) est un lien filial : Tinlé est legrand-père de Tséring. Il y a une complicité entreeux ainsi qu’une relation éducative (« à ton avis,tout ça, ça nous donne à manger pour combien dejours ? »). Ils apparaissent comme des personna-ges malicieux, en éveil, proches de la nature. L’âgeles sépare cependant ainsi que leur sentiment surla vie quotidienne : à l’optimisme de Tséring (« pourbeaucoup de jours ») s’oppose le réalisme anxieuxde Tinlé (« avec tout ça, comme tu dis, on n’a mêmepas de quoi nourrir le village pendant trois mois »).

16. Les autres personnages – au sens littéraire duterme – sont la montagne (elle domine le paysage,elle impose sa masse, on en extrait la pierre desmaisons), les yacks (ils sont attendus par tout levillage et leur pas rapides et décidés dénotent unecertaine force) et le Dolpo.

Pour conclure17. La haute montagne, un milieu difficile qui ne peutpas faire vivre une population avec ses seules res-sources agricoles et l’oblige à se lancer dans desexpéditions périlleuses, un village de pierres, austère,dénudé, des villageois en habits traditionnels et brû-lés par le soleil caractérisent le Dolpo. On imagineaisément que rien n’a changé depuis des siècles.

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Âge Aspects physiques Actions

1er personnage Grand-père Petit, barbu, ridé, buriné, Examine l’état de ses cultures,à moitié habillé courbé sur les épis

2e personnage Jeune garçon Cheveux longs, vêtement Aide son grand-père et aperçoit la caravane en toile simple de retour

3e personnage Jeune femme Habits traditionnels Court dans les ruelles du village à l’annoncedu retour de la caravane et retrouve Tinlé et Tséring

4e personnage Jeune homme Cheveux longs, barbu, Conduit la caravane vers le village buriné, vêtements et ramène le corps du fils de Tinlé,traditionnels chauds père de Tséring, mari de Pema

13.

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Dossier 3 143© Magnard, 2006

Les personnages

1. Le réalisateur choisit de nous montrer un pay-sage de montagne avec un village, une vallée, deschamps cultivés. Sa caméra est placée en hauteurpar rapport au village (peut-être sur les flancs d’unversant) et à une certaine distance, ce qui l’éloignedu sujet. L’intérêt est de permettre un plan trèslarge qui montre le paysage.

2. Pour attirer notre attention sur Tséring, il utilisele procédé du travelling, c’est-à-dire qu’il déplacesa caméra de Tinlé jusqu’au jeune garçon. En cequi concerne Karma, dans le plan 12, il choisit defaire un gros plan sur le personnage.

3. Plan 1 : plan général. Plan 2 : plan moyen. Plan 3 :gros plan. Plan 9 : plan d’ensemble. Chaque plannous apporte des informations différentes : paysa-ge, milieu géographique ; aspect physique et actionde Tinlé ; aspect physique et attitude du visage deTséring ; action des habitants descendant du village.

4. Les plans 4, 5 et 6 montrent la caravane deyacks arrivant au village, mais leur échelle est légè-rement différente. Dans le plan 4, la caravane estassez éloignée, les yacks se suivent sur une crête,à contre-jour, ce qui permet de voir le nuage depoussière qu’ils provoquent. Le plan 5 est rappro-ché : on distingue les animaux, leurs chargements,leur descente dans les cailloux, le glissement dessabots. Le plan 6 s’élargit un peu mais ne retrouvepas l’échelle du plan 4 : on voit les caravaniersmarchant derrière et au milieu des bêtes. L’intérêtde ces trois plans réside à la fois dans leur lon-gueur et dans le contre-jour choisi.

5. Pour montrer le face-à-face des personnagesdans les derniers plans, le réalisateur utilise cequ’on appelle un champ/contre-champ : on voitsuccessivement, face à nous, Tinlé, Tséring etPema (plan 11) puis Karma (plan 12). En nousregardant, ils se regardent mutuellement. C’est unprocédé classique du cinéma et de la BD. Il permetd’utiliser des plans rapprochés (moyen ou gros)tout en faisant comprendre aux spectateurs queles personnages sont face à face.

Comment le film nous montre ce qu’on voit p. 272-273

6. Tableau des plans, mouvements de caméra etdurées :Les plans les plus longs sont donc les plans 2(Tinlé et Stéring), 5 et 6 (arrivée de la caravane deyacks). Ces longs plans présentent les personna-ges principaux du film : le vieux caravanier Tinlé, lejeune Tséring (« l’enfance d’un chef »), les yacksqui vont être, eux aussi, les héros de l’histoire etsont indissociables des habitants du Dolpo.

Les angles de vue

7. Le plan 7 montre les murs en pierre des mai-sons fortifiées du village. La caméra est placée encontrebas du village et est dirigée vers le haut. Onappelle ce plan une contre-plongée (il s’agit, en fait,d’un angle de vue). Il montre la hauteur et la masseapparemment solide des maisons du village.

8. Le plan 9 représente les habitants descendantdu village en courant pour aller à la rencontre de lacaravane qui arrive. L’emploi de la contre-plongéepermet de voir les habitants accourir vers les spec-tateurs en dévalant la pente caillouteuse et il per-met, en outre, de varier l’angle de vue, ce qui empê-che la monotonie des angles normaux.

9. Dans le plan 10, on voit Karma au milieu desyacks arrivant au pied du village. D’après le plansuivant, c’est Tinlé, Tséring et Pema qui regardentcette scène. Ils sont en hauteur par rapport à lacaravane, au-dessus de Karma. L’angle choisi, uneplongée, permet de montrer d’où regardent les troispersonnages : leurs regards sont donc dirigés versle bas.

Dans les champs d’orge1. Plan général Plan fixe 0 :092. Plan moyen Travelling horizontal 0 :48

droit3. Gros plan Plan fixe 0 :02

L’arrivée de la caravane4. Plan d’ensemble Travelling horizontal 0 :10

droit5. Plan moyen Travelling horizontal 0 :17

gauche puis vertical6. Plan d’ensemble Travelling horizontal 0 :17

droit7. Plan d’ensemble Plan fixe ; 0 :02

contre-plongée8. Plan moyen Travelling horizontal 0 :06

gauche9. Plan d’ensemble Travelling horizontal 0 :08

droit10. Plan d’ensemble Travelling horizontal 0 :04

gauche11. Plan moyen Plan fixe 0 :0412. Gros plan Plan fixe 0 :02

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Les mouvements de caméra

10. Le plan 1 ne « bouge » pas : c’est un plan fixe.La caméra, posée sur un pied, est immobile. Dansle plan 2, la caméra bouge, elle suit un personna-ge. Fixée sur un chariot avançant sur des rails (cequi est le cas ici), elle peut aussi être tenue « à l’épaule » mais, dans ce cas, les « bougés » serontnombreux.

11. La caméra accompagne Tinlé dans le plan 2 :ce travelling horizontal permet d’aller à la rencontrede Tséring, situé un peu plus loin vers la droite, etde nous faire découvrir un autre point de vue sur lepaysage (crêtes lointaines se détachant sur le cielà l’arrière-plan et terrasses de champs cultivés ausecond plan).

12. Les animaux de la caravane avancent vers ladroite. Ils descendent la crête et viennent donc deplus haut. Le travelling nous les montre descen-dant une pente assez raide et trébuchant sur descailloux. En les accompagnant (y compris en« remontant » légèrement dans le plan 5), la camé-ra nous permet de les suivre et renforce le mouve-ment des yacks.

13. Le travelling du plan 8 nous permet de suivreune jeune femme courant dans les ruelles du villa-ge avec d’autres habitants. On retrouvera ce per-sonnage dans le plan 11 (mêmes habits, même sil-houette).

La bande-son

14. Plan 1 : bruit du vent. Plan 2 : bruit des brinsd’orge dans le vent, cri d’oiseau et dialogue entreTinlé et Tséring. Plan 4 : musique et cris des hom-mes. Plan 8 : cris de joie et bruit de cavalcade.

15. Ces sons, de trois types (bruits, paroles,musique), produisent des effets divers : ils renfor-cent la tranquillité des lieux et la présence de lanature (bruit de l’orge dans le vent, cri d’oiseau), ilspermettent de comprendre, dès le plan 2, la diffi-culté des habitants (dialogue entre Tinlé etTséring), et ils ancrent le récit dans une culture par-ticulière (musique).

16. La musique démarre avec le plan 4 qui montre lacaravane de yacks : animaux traditionnels del’Himalaya, musique reprenant des mélodies et dessonorités traditionnelles. Cloches, gongs, tambours...

Les couleurs et la lumière

17. Les couleurs dominantes sont celles de laterre, de la roche, de l’orge mûr, de la peau burinée.Elles sont chaudes, à l’image de certains vête-ments (le rouge de celui de Pema par exemple),

mais sans éclat. Seul le bleu du ciel tranche surune uniformité fauve.

18. Ces couleurs, ces teintes, ces tons contribuentà construire une atmosphère proche des élémentsnaturels. Il y a peu de différence entre les couleursde ces éléments et celles des hommes, de leurshabits, de leurs champs, de leurs animaux, de leursbâtisses.

19. Dans les plans 4 à 6, la lumière vient de der-rière les yacks : il s’agit d’un contre-jour. L’effet pro-voqué est celui d’une transparence, la forte lumi-nosité parvenant à « transpercer » la poussière endétachant les silhouettes foncées (parce que nonéclairées par le soleil) des bêtes et des hommes.C’est un procédé classique également, pas tou-jours facile à maîtriser, mais qui permet une palet-te de couleurs beaucoup plus contrastées qu’avecla lumière dans le dos qui a tendance à écraser lesobjets, les volumes, les formes.

Pour conclure

20. Un village d’une haute vallée montagnarde. Unvieil homme inspecte l’état de ses cultures etexplique à un enfant qu’elles ne suffiront pas àfaire vivre les habitants. Mais l’enfant est soudainattiré par le bruit d’une caravane de yacks qui estde retour au village. Ils se précipitent alors, ainsique les villageois, pour accueillir les caravaniers,mais le visage de l’un d’eux paraît sombre etembarrassé... On peut rattacher Himalaya, l’enfan-ce d’un chef aux films d’aventures mais aussi, dansune certaine mesure, aux documentaires, tant letravail d’Éric Valli s’est appuyé sur le mode vie deshabitants du Dolpo qu’il a voulu restituer et montrerdans le film.

21. Récit de voyage et roman d’aventures seretrouvent dans ce film. Le voyage des caravanesde yacks à travers les pistes escarpées et les colsenneigés de l’Himalaya est une véritable aventureoù le risque est toujours présent.

22. Pour raconter le début de l’histoire, le réalisa-teur utilise un plan général qui plante le décor, mon-tre rapidement les principaux protagonistes à l’aidede travellings ou de gros plans (les quatre person-nages qui apparaissent dans les plans 2 à 12). Lesujet essentiel, à savoir la caravane de yacks, estmise en valeur par un contre-jour esthétique, la viedifficile des habitants du Dolpo par le dialogueentre Tinlé et Tséring, et enfin la société tradition-nelle des Dolpo-pa à travers les habits et lamusique du film. Il est important de rappeler auxélèves que les techniques filmiques sont toujoursau service d’un choix, d’une intention, d’une idée,d’un projet, d’une esthétique.

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Dossier 3 145© Magnard, 2006

Document 1

1. Les trois personnages de l’affiche sont Tséring,porté par un yack tiré par Tinlé, son grand-père.

2. Ils gravissent une pente dans la neige poudreu-se en pleine nuit devant une énorme lune.

3. Le titre met en valeur la plus haute chaîne demontagne du monde et indique le lieu du film ; lesous-titre annonce le fil conducteur du récit : l’ap-prentissage de Tséring, appelé à devenir le chef duvillage et des caravanes (après la mort accidentel-le de son père). Les trois personnages sont, enfait, les plus importants du film : Tinlé, le chef duvillage, Tséring, le petit-fils du chef, les yacks, sanslesquels il n’y aurait pas d’habitants dans le Dolpo.

Documents 2 et 3

4. Il s’agit d’un texte à la première personne :« je », « mon », « nos », « notre ». C’est Tséring quiparle : il est dans le champ d’orge avec son grand-père et c’est lui qui, le premier, a vu la caravanearriver, comme on le voit dans le film.

5. Le texte 3 est écrit à la troisième personne : « levieux Tinlé », « le petit Tséring », « il va », « la mèrede Tséring ». Le narrateur n’est, a priori, aucun desquatre personnages que nous voyons au début dufilm.

6. Le début du film se rapproche le plus du texte 3 :on voit les champs d’orge avant de voir Tséring ;Tinlé est présent dans son champ et le dialogueentre ces deux personnages est, en partie, rapporté.

7. Les points communs entre le texte 2 et le débutdu film sont la présence de Tséring, le champ d’or-ge, la caravane qui apparaît, Tséring qui la voit lepremier, la poussière des yacks, les toits en terras-ses des maisons de pierre, les habitants qui déva-lent les ruelles... Les différences sont que Tinlé estabsent, ainsi, forcément, que le dialogue avecTséring : il n’est pas question du corps de Lhapkagisant sur le dos d’un yack.

8. La question est ouverte mais on pourra faireremarquer que, si le réalisateur avait pris le partide faire un film en « je », peut-être aurait-il utilisé unprocédé appelé la « voix off », c’est-à-dire qu’ilaurait fait parler son personnage principal, celui quiraconte, en dehors du champ de l’image.

Prolongements autour d’Himalaya,l’enfance d’un chef p. 274-275

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