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Littératures d'Afrique du Sud

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Bibliographie sélective

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Page 1: Littératures d'Afrique du Sud

Bibliographie Sélective Bibliothèques Municipales Vaulx en Velin

Littératures d’Afrique du Sud

Page 2: Littératures d'Afrique du Sud

Conversations avec moi-même.- La Martinière, 2010. 968 MAND (Bg, Perec, Cha) Un long chemin vers la liberté : autobiographie.-Ecole des Loisirs, 1996.- Fayard, 1995 VEC MAN ado (Bg, Cha, Perec) VEC MAND (Perec) Nelson Mandela.– Mango, 2001 J B (Bg, Perec, Roche, Cha)

Citations Nelson Mandela :

« En faisant scintiller notre Lumière, nous offrons aux autres la

possibilité d’en faire autant »

Extrait du discours d’investiture 20 Mai 1994

« Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès »

Extrait du discours d’investiture 20 Mai 1994

« J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la

capacité de la vaincre. »

Citation « Un long chemin vers la liberté »

« Il est difficile d’expliquer à quelqu’un qui a les idées étroites,

qu’être « éduqué », ne signifie pas seulement savoir lire et écrire

et avoir une licence, mais qu’un illettré peut être un électeur bien

plus « éduqué » que quelqu’un qui possède des diplômes. »

Citation « Un long chemin vers la liberté »

Nelson MANDELA 1918-2013

Page 3: Littératures d'Afrique du Sud

Biographie d'André BRINK

Né dans l'Afrique du Sud de la ségrégation systématique, André Brink a été professeur de littérature contemporaine et d'art dramatique à la Rhodes University. Prenant la tête du roman afrikaans, il se pose en maître de la génération de Besti-gers. En 1968, sa position politique contre la politique d'Apartheid se durcit : il publie en 1973 'Au plus noir de la nuit' qui sera traduit avec succès en anglais et en français. Mais c'est avec 'Une saison blanche et sèche' qu'il trouve une reconnaissance mondiale : le livre, malgré des problèmes de censure, obtient le prix Médicis étranger 1980. Ayant vécu à Paris, il a aussi été le traducteur d'Albert Camus. En 2007, André Brink publie 'La Porte bleue' et en 2009, 'Mes bifurcations', ses mémoires chez Actes Sud.

Un instant dans le vent.-Stock, 1978 R BRIN (Chassine, Eluard, RG) Rumeurs de pluie.-Stock, 1979 R BRIN (BB, Chassine, Eluard Perec ) Une saison blanche et sèche.-Stock, 1980 R BRIN (Chassine, Eluard Perec, RG) Un turbulent silence.– Stock, 1982 R BRIN (BB, Chassine, Eluard) Au plus noir de la nuit.– Stock, 1982 R BRIN ( Chassine) Sur un banc du Luxembourg : essais sur l’écrivain dans un pays en état de siège.– Stock, 1983 T.E. BRIN (Eluard, Perec) L’Ambassadeur.-Stock, 1986 R BRIN (Chassine, Eluard) Etats d’urgence : notes pour une histoire d’amour.– Stock, 1988 R BRIN (BB, Eluard, Perec) Un acte de terreur (T1 et 2).– Stock, 1991 R BRIN (BB, Eluard, Perec) Tout au contraire.-Stock, 1994 R BRIN ( Chassine, Eluard, Perec) Les imaginations du sable.-Stock, 1996 R BRIN (BB, Chassine, Eluard, Perec) Le vallon du diable.-Stock, 1999 R BRIN (BB, Eluard) Les droits du désir.– Stock, 2001 R BRIN (BB, Chassine, Eluard, Perec) Au dela du silence.– Stock, 2003 R BRIN (BB, Chassine, Eluard, Perec) L’insecte missionnaire.-Actes Sud, 2006 R BRIN ( BB,Chassine, Eluard, Perec) L’amour et l’oubli.-Actes Sud, 2006 R BRIN (BB, Chassine, Eluard, Perec) La porte bleue.– Actes Sud, 2007 R BRIN (BB, Chassine, Eluard, Perec) Dans le miroir : appassionata.– Actes Sud, 2009 R BRIN (BB, Chassine, Eluard, Perec) Mes bifurcations : mémoires.-Actes Sud, 2010 VEC BRIN (Eluard)

André BRINK

Page 4: Littératures d'Afrique du Sud

L’Histoire

Ben Du Toit est un Afrikaner bien

tranquille — un père de famille sans

histoire que rien ne distinguerait de ses quatre

millions de frères et sœurs bien tranquilles, sûrs

d'eux-mêmes et de leur supériorité. Jusqu'au jour

où Ben veut savoir. Savoir pourquoi le jeune fils de

Gordon, le jardinier noir de l’école où il enseigne, a

disparu sans laisser de trace dans les locaux de la

police sud-africaine. Savoir pourquoi Gordon va

disparaître à son tour, qui cherchait à connaître la

vérité sur la mort de son fils. Savoir ce qui se cache

sous les versions officielles. Savoir, par exemple,

ce qui s'est vraiment passé à Soweto. Savoir au

fond ce qu'est la vie de ces seize millions de Noirs

qu’il a côtoyés toute sa vie sans les voir. Mais au

pays de l'apartheid, il ne fait pas bon vouloir trop en

savoir. Le long de son douloureux chemin de

Damas, Ben va peu à peu le découvrir. Et l'amour

de Mélanie, engagée dans le même combat que

lui, ne le protégera pas de la machine infernale qui

s'est mise en marche implacablement

« Je suis Ben Du Toit. Je suis ici. Personne d’autre que moi, ici, aujourd’hui. Il existe bien quelque

chose que personne d’autre que moi ne peut faire : non parce que c’est « important » ou

« efficace », mais parce qu’il n’y a que moi pour le faire. Je dois le faire, parce que je suis Ben Du

Toit. Parce que personne d’autre au monde ne s’appelle Ben Du Toit.. »

[ [

« Tout recommence-t-il avec moi ? Si oui,

pour combien de temps ? Ne réussira-t-on

jamais à briser le cercle vicieux ? N’est-ce pas

si important ? Faut-il seulement poursuivre ?

Purement et simplement ? Poussé par

quelque sentiment de responsabilité envers

un idéal auquel Ben aurait pu croire : quelque

chose que l’homme peut être, mais qu’il n’a

pas souvent la possibilité d’être. Je ne sais pas. Tout ce que l’on peut espérer, tout ce que je

puis espérer, n’équivaut peut-être à rien

d’autre que ça : écrire, raconter ce que je

sais. Pour qu’il ne soit plus possible de dire

encore une fois : Je ne savais pas. «

Une Saison blanche et sèche

Un Classique Pour ceux qui ne connais-

sent pas cet auteur !

Page 5: Littératures d'Afrique du Sud

«Notre bifurcation, le traditionnel

soit / soit, est remplacée par une no-

tion infiniment plus complexe : à la

fois / et. Il ne reste alors plus aucune

place aux réponses directes ou défini-

tives. Ceci ou cela peut être vrai

mais, en même temps, quantité d’au-

tres options peuvent l’être aussi. Dès

que se présente une bifurcation en

chemin, empruntons-là. Au diable la

frilosité.»

C’est avec ces quelques mots qu’André

Brink termine son avant-propos et entame

ses mémoires, publiées sous le titre A Fork

in the Road et traduit par Mes bifurcations.

Dans cet ouvrage, l’auteur revient sur sa

prise de conscience progressive des discri-

minations raciales en Afrique du Sud et sur

son engagement contre l’apartheid.

En alternant narration et réflexions. le lecteur découvre ainsi la trajectoire, les convic-tions et les doutes, les "bifurcations" d'un intellectuel issu d'une famille qui ne remet pas en question l'apartheid, le parcours d'un enfant qui va grandir entre ruptures et at-tachements, violence silencieuse des conflits familiaux, terreur de la rue et sérénité d'un milieu privilégié. Promenant le fil de sa vie sur des chemins de traverse et livrant son amour des

arts, de la musique et de la peinture, André Brink fait défiler sous nos yeux avec virtuosité mille autres sujets, majeurs ou anecdotiques, qui dessinent peu à peu l'histoire d'un Sud-Africain né en 1935, qui, depuis l'en-fance jusqu'à la toute der-nière élection présidentielle,

condamne les horreurs de l'apartheid comme les dé-rives du gouvernement actuel, sans jamais s'affranchir de l'amour qu'il porte à cette terre qu'il n'a jamais quittée

Pourquoi choisir l’écriture, notamment ro-

manesque, pour lutter contre un système

violent et puissant ? C’est à cette question

que Brink s’attache à répondre.

«Dans une large mesure, la presse, tous les

médias publics étaient bâillonnés. Les mani-

festations étaient désormais illégales. La

plupart des organisations qui avaient jusque

-là orchestré la résistance à l’apartheid

étaient réduites au silence. Mais dans ce

silence oppressant, il restait une seule voix

qu’on pouvait encore entendre, même si elle

était diabolisée ou devenue suspecte pour un

grand nombre : la voix de l’art. Dans mon

cas, la voix romanesque.»

« Mes Bifurcations »

Page 6: Littératures d'Afrique du Sud

Biographie de Nadine GORDIMER

Romancière, nouvelliste, critique, éditeur, prix Nobel de littérature en 1991, Nadine Gordimer a plus d'une corde à son arc. Issue d'une famille bourgeoise d'obédience juive, elle a vécu à Springs, près de Johannesburg, en Afrique du Sud. Elle grandit dans l'environnement privilégié de la communauté anglophone blanche, mais n'en demeure pas moins sensible aux inégalités raciales et aux problèmes sociopolitiques de son pays. C'est par le biais de l'écriture qu'elle choisit de s'engager peu à peu contre le système de l'apartheid. L'essentiel de son oeuvre, de facture classique, en témoigne largement aujourd' hui, et la lecture de ses écrits enseigne une d o u l o u r e u s e p a g e d ' h i s t o i r e . Cependant, sa talentueuse célébration des paysages sud-africains et son amour pour cette terre 'odorante et colorée' - qu'elle n'a pas quittée - ajoutent humanité et chaleur à ses écrits. En 2007, Nadine Gordimer publie son roman 'Bouge-toi !' et demeure une figure morale et non moralisatrice en son pays. .Avec « Vivre à présent », elles se demande comment vivre aujourd’hui, dans l’Afrique du Sud de maintenant.

Un monde d’étrangers.- Albin Michel, 1979 R GORD ( BB) Quelque chose, là-bas.- Albin Michel, 1985 ( R GORD RG) Un caprice de la nature.- Albin Michel, 1990 R GORD ( BB, Perec) Ceux de Julie .- Albin Michel, 1992 R GORD ( BB, Perec) Histoire de mon fils.- Ch. Bourgois, 1992 R GORD ( Chassine, Eluard, Perec) Le safari de votre vie et autres nouvelles.- Plon, 1993 R GORD ( Chassine, Eluard, Perec) L’éternité d’un soldat.-Ch. Bourgois, 1994 R GORD (BB, Chassine, Eluard, Perec) L’arme domestique.- Plon, 1998 R GORD (Chassine, Eluard, Perec) Un amant de fortune.- Grasset, 2002 R GORD (BB, Chassine, Eluard, Perec) Bouge toi.-Grasset, 2007 R GORD ( Perec) Vivre à présent.-Grasset, 2013 R GORD (Bg, Cha, Perec)

Nadine

GORDIMER

Page 7: Littératures d'Afrique du Sud

L’Etreinte d’un soldat

(..) Une accolade, une joue blanche d’un côté, une joue noire de l’autre.

Elle avait embrassé le Blanc sur la joue gauche, le Noir sur la droite,

comme si c’était les deux côtés d’un même visage.

Cette vision, cette interprétation, c’était comme une affiche ; le genre de

choses qui se déchiraient sur les devantures crasseuses et les abris

d’autobus tandis que passaient les mois de

discussions et de marchandages destinés à préparer le

transfert du pouvoir au gouvernement noir.

Et pour commencer, la joue n’était pas blanche, mais

pâle, ou plus exactement jaunâtre, la pâleur du gosse

de pauvre dans l’hiver européen avec des boutons

provoqués par le mal du pays et sectionnés par la

rigueur d’un rasoir militaire. Et la joue n’était pas noire,

mais d’un brun sombre, couleur de tourbe, luisante de

sueur sur le contour épais de la narine. (..)

Page 8: Littératures d'Afrique du Sud

VIVRE A PRESENT

Steve, blanc. Jabu, noire. Ils se sont rencontrés au

Swaziland. Tous deux combattants contre l’apartheid.

Ils se sont mariés. L’apartheid est tombé. Ils ont eu

des enfants, ont acheté une maison en banlieue ; elle

est devenue avocate, lui a obtenu un poste à l’univer-

sité. Mais ils restent habités par leur combat, par leurs

principes, ne cessent d’interroger la « normalité » de

leur vie, avec, perpétuellement, l’impression d’avoir

trahi. L’impression aussi que les autres camarades,

ceux qui sont au pouvoir, se sont bien éloignés des

idéaux militants. Mais comment le dire, quand on s’est

battu avec eux, quand ils sont noirs, et enfin libres ?

Cette question lancinante habite toute la génération de ceux qui ont

combattu le régime raciste sud-africain ; elle a été vécue avec dou-

leur par un autre écrivain prix Nobel, J.M. Coetzee, accusé de racis-

me lors de la parution de son roman, Disgrâce, et qui a fini par quitter

son pays pour l’Australie. Nadine Gordimer fait le portrait de l’Afrique

du Sud de Mbeki et Zuma, qui n’est pas celle qu’imaginaient les mem-

bres de Umkhonto we Sizwe, la branche armée de l’ANC créée par

Mandela. Et son roman, écrit dans un style haché, barré de points

d’interrogation, comme si rien ne pouvait jamais se résoudre, tente de

se mouvoir dans le labyrinthe des convictions mises à l’épreuve de la

nécessité de « vivre sa vie ».

A.B. in Esprit Février 2014

Que signifie être Sud-Africain, aujourd’hui, avoir des racines et aider à fa-

çonner l'avenir du pays ?

Page 9: Littératures d'Afrique du Sud

Biographie de John Maxwell COETZEE

Deuxième auteur sud-africain à recevoir le prix Nobel de littérature en 2003 - après Nadine Gordimer en 1991 - John Maxwell Coetzee est issu d'une longue lignée d'Afrikaaners. C'est dans ses origines et dans son expérience de l'apartheid qu'il puise la matière fondamentale de son oeuvre : la dénonciation de l 'oppression et l'interrogation du rapport insoluble entre bourreau et victime. Ainsi, des romans comme 'Terres de crépuscule' ou 'En attendant les barbares' évoquent sans concession le problème racial mais les dépassent avec brio en décortiquant les rouages de la violence, de la haine, de la peur et du sentiment de culpabilité. L'auteur passe une partie de sa vie à l'étranger : en Angleterre comme programmeur pour IBM, aux Etats-Unis pour étudier, et surtout en Australie en tant que professeur de littérature. Ces expériences lui permettent de prendre ses distances avec le cadre sud-africain, dans des récits à la portée allégorique et universelle, comme 'L' Homme ralenti' ou 'Journal d'une année noire'. Ces livres explorent, au-delà des enjeux idéologiques, les fail les profondes et insondables de la nature humaine. Lui qui a consacré sa thèse au style dans les romans de Beckett ne cesse de questionner son art, ses subtilités et ses origines, dans des essais comme 'Doubler le cap' et dans des textes autobiographiques comme 'Scènes de la vie d'un jeune garçon' et 'Vers l'âge d'homme'. Seul écrivain à recevoir deux fois le Booker Prize, - pour 'Michael K, sa vie, son temps' en 1983 et pour 'Disgrâce', en 2000 -, John Maxwell Coetzee s'impose, avec sa langue riche et exigeante, comme une référence de la littérature mondiale.

En attendant les barbares.– M. Nadeau, 1982 R COET ( Chassine, Perec)

Michael K, sa vie, son temps.– Le Seuil, 1985 R COET (Eluard) Foe.– Le Seuil, 1988 R COET ( Chassine, Eluard) L’âge de fer.– Le Seuil, 1992 R COET ( Chassine, Eluard, Perec) Le maitre de Petersbourg.– Le Seuil, 1995 R COET (Eluard, Perec) Scènes de la vie d’un jeune garçon.– Le Seuil, 1999 VEC COET ( Chassine, Perec) Disgrâce.– Le Seuil, 2001 R COET (Chassine, Perec) Vers l’âge d’homme .-Le Seuil, 2003 VEC COET (Eluard) Journal d’une année noire.-Le Seuil, 2008 R COET (Perec)

John Maxwell

COETZEE

Page 10: Littératures d'Afrique du Sud

Journal d’une année noire

Un avertissement s’impose : la forme de cet étrange

roman est exigeante. Une triple lecture horizontale se

superpose à un double regard vertical. Les opinions

d’un écrivain sur les grandes questions d’actualité, sur

l’art et les fondements du monde moderne, dominent

le journal de sa rencontre avec la jeune Anya, qui lui-

même précède les réflexions de cette voisine

improvisée dactylo. Sur la gamme de ces récits,

Coetzee joue allègrement les Docteur Jekyll et Mister

Hyde, brassant aphorismes et sarcasmes dans une

série de réflexions qui va de la démocratie à la

pédophilie en passant par l’art. Il s’autorise alors

toutes les pirouettes stylistiques et narratives pour

afficher des "opinions tranchées", sombres et

déroutantes. Le bon sens érigé comme vertu, pour mieux cautionner le

"tout-dire", pour stigmatiser l’hypocrisie, surtout. Puis Coetzee s’excuse

presque par la voix de cette secrétaire improvisée dont le jugement vient

tempérer le propos jusqu’à le neutraliser. Mais les voix discordantes qui

résonnent dans ces pages sont-elles réellement contestataires, ou ne sont-

elles que le prolongement de pensées de l’auteur ? L’audace structurelle

du roman et la liberté de ton servent John Maxwell Coetzee l’érudit,

observateur de son siècle, qui expose au grand jour le déshonneur des

hommes.

Il signe un méta-roman qui se lit comme une partition sur laquelle il faut

opérer d’incessants retours en arrière. En intégrant ostensiblement l’essai

à la fiction, Coetzee avance un peu plus loin sur la voie littéraire déjà

empruntée avec ‘Elizabeth Costello’. Ce ‘Journal d’une année noire’ est la

démonstration de force d’un écrivain qui, s’il avance à couvert et dit ne

plus avoir la patience d’attendre que viennent à lui les histoires, prouve

qu’il a encore maille à partir avec la littérature.

In evene.fr

En attendant les barbares

Dans En attendant les barbares le Sud-Africain John Maxwell Coetzee nous

raconte l'histoire d'une société uchronique aux prises avec la peur d'un ennemie

imaginaire. Ceux qu'on appelle ici les barbares ne sont que de simples nomades,

pourtant la société les accusera de tous les maux. Coetzee y décrit comment le

régime va profiter de cette hystérie collective afin de renforcer son pouvoir en

abusant des droits de la population. Il est facile pour le lecteur de voir des

parallèles entre l'Empire imaginaire décrit dans le roman et l'Afrique du Sud de

l'époque de l'apartheid, mais si aucune référence n'est faite par l'auteur à son pays

d'origine. A cette époque l'Afrique du Sud menait une politique répressive, une fuite

en avant vers le "tout sécuritaire", qui mettait le pays à feu et à sang. L'ambiance et

le climat de violence et de suspicion de cette époque se ressentent parfaitement

dans ce roman. Mais cela va bien au-delà de ça. Le message de Coetzee est bien

plus universel et a de plus en plus d'actualité en ce moment. Et les exemples sont

nombreux (p.ex. la politique de l'administration américaine face à ce soi-disant Axe

du Mal, etc.). De plus le roman est très pessimiste et se termine sans message. A

la fin on constate que malgré toutes les horreurs vécues, personne n'a appris la

moindre leçon: les soldats quittent la place uniquement pour aller se battre ailleurs.

Tant qu'un pays vit dans la peur, tout sera toujours possible.

In Bibliotheca.fr

Page 11: Littératures d'Afrique du Sud

Biographie de Breyten BREYTENBACH

Figure de l'engagement et de l'art sud-africain, Breyten Breytenbach passe toute son enfance à Wellington. Hostile à la discrimination raciale, il s'exile ensuite à Paris à partir de 1961, où il met en place des actions de résistance au service de l'ANC de Nelson Mandela. En 1975, il est arrêté lors d'un voyage clandestin en Afrique du Sud et condamné à neuf ans de prison. De cette expérience sont nés des récits hallucinants de souffrance, où l'écriture onirique semble être la seule frêle planche de salut. Libéré en décembre 1982, il partage sa vie entre l'Afrique du Sud, la France et le Sénégal, où il dirige le Goré Institute et poursuit son combat pour la démocratie et le développement de l'Afrique. L'écrivain a publié des recueils de poèmes, des nouvelles, des petites oeuvres en prose, des romans, d e s e s s a i s e t d e s r é c i t s autobiographiques comme 'Le Coeur-chien', un livre de l'hypothétique réconciliation d'un homme avec lui-même. Avec 'Le Monde du milieu', paru en 2009, l'auteur propose un recueil de réflexions sur l'actualité de l'Afrique, sur l'engagement et la place des artistes dans le monde. Peintre et écrivain, Breyten Breytenbach est une référence de la culture sud-africaine de ces dernières décennies

Le cœur-chien.– Actes Sud, 2005 VEC BREY (Chassine, Eluard, Perec)

Confession véridique d’un terroriste albinos.– Stock, 1984 R BREY (Eluard, Perec)

Feu froid.– Ch. Bourgois, 1983 POE BIL BREY ( Eluard, Perec) Feuilles de route : essais, interviews, articles de foi, notes de travail.-T.E. BREY (Eluard) Mémoire de poussière et de neige.– Grasset, 1989 R BREY (Eluard, Perec) Notes-miroir pour un roman mouroir : nouvelles.– Stock, 1983 (Chassine, Eluard, Perec) Retour au paradis : journal africain.– Grasset, 1993 VEC BREY (Chassine, Eluard, Perec) Une saison au paradis.– Le Seuil, 1986 T.E. BREY (Eluard, Perec)

Breyten

BREYTEN BACH

Page 12: Littératures d'Afrique du Sud

Parlons maintenant de poésie. Dans votre œuvre, la poésie n'est pas seule, elle chemine avec la prose et avec d'autres formes d'art. Mais quelle place pour la poésie parmi cette cinquantaine de livres publiés à ce jour ? La poésie est l'épine dorsale de tout le reste. Épine dorsale dans le sens où c'est aussi la partie la plus archaïque, la plus instinctive, la plus au-delà des mots eux-mêmes, et du sens. Je le dis souvent, en prenant un raccourci terrible, la poésie est à la prose ce que la révolution est à la politique. Il s'agit, dans le cas de la poésie ou de la révolution, d'un processus de transformation, de mise en question radicale même au risque de se perdre ou d'adopter des positions qui ne sont pas comprises. La politique ou la prose renvoient à une question plus large, celle de l'administration du bien commun. Le bien commun de la poésie est quelque chose d'essentiel et est le même, curieusement, partout dans le monde. Ce bien a une certaine universalité. Les "régions" d'où vient la poésie sont très profondes, enracinées en nous. Elles correspondent à des sortes de rites, d'exorcisme, de magie que nous véhiculons à travers les mots mais qui ne relèvent pas de la littérature. La poésie n'est pas la littérature.

Il me semble que la poésie est un geste. C'est une manière d'être et de s'exprimer et au-delà, une forme de communication qui relève de l'essence même de l'être humain. Il s'agit de savoir que l'on est confronté à une existence et à des forces que nous ne pouvons pas connaître. De là viennent depuis toujours ces tentatives répétées de se mettre en harmonie avec ces forces à travers des rites, des manières de parler, des danses, mais aussi par cette façon de vouloir exorciser ce que nous ne connaissons pas. La poésie est donc une manière de vouloir avoir accès à l'inconnaissable. Voilà pourquoi

je dis aussi qu'il y a là une volonté de magie dans la poésie. Pour moi, ce n'est pas cela la littérature. Celle-ci est déjà largement appropriée, c'est une façon de se raconter à soi-même

et aux autres, de manifester le plus largement possible le fait que nous appartenons à la même humanité ; je ne crois pas que la littérature prévoit ou a comme intention de vouloir changer le monde. La poésie est un acte radical, d'affirmation et de transformation.

In Africultures.fr

INTERVIEW de B. BREYTENBACH

La poésie est une manière d’être et de s’exprimer.

« Il me semble que la poésie est un geste. »

Page 13: Littératures d'Afrique du Sud

Biographie de Karel SCHOEMAN

Karel Schoeman, né en 1939 à Trompsburg (État libre d'Orange), est un romancier d'Afrique du Sud qui écrit en langue afrikaans. Karel Schoeman vit isolé dans un village perdu du veld et écrit sur la communauté afrikaans confrontée à l'échec de sa domination historique dans un pays et que révolutionne la fin du pouvoir blanc. Il évoque dans ses œuvres aussi bien les paysage du veld des origines afrikaner avec les fermiers pauvres que la ville du Cap et les milieux artistiques et intellectuels. Karel Schoeman solidaire du combat des Noirs de son pays a reçu en 1999, des mains du président Mandela, la plus haute distinction sud-africaine (Order of Merit). Il est également historien et traducteur (il a notamment traduit en afrikaans Schiller, Schnitzler et Tchekhov).

Cette vie.-Phebus, 2009 ( Chassine) Retour au pays bien aimé.– Phebus, 2006 ( BB, Chassine, Eluard)

Karel SCHOEMAN

Page 14: Littératures d'Afrique du Sud

Retour au pays bien-

aimé

George Neethling, la trentaine,

retourne en Afrique du Sud,

pays qu'il avait quitté enfant. Sa

mère vient de mourir. Il quitte la

Suisse, où il réside, afin de

vendre Rietvlei, la propriété où

sa mère est née. Rietvlei se

trouve loin de toute ville.

Neethling sera hébergé par un

couple de fermiers, les Hattingh

et leurs enfants (trois garçons : Johannes, Hendrik et Paul, et une

fille : Clara). Pendant quelques jours Neethling va vivre à leur

rythme, les écoutant évoquer sa mère, le passé, l'histoire de l'Afrique

du Sud, mais aussi exprimer la terreur que leur inspirent les

sempiternelles rondes des militaires, tous des pilleurs et des

assassins. Nous sommes encore au temps de l'Apartheid. Clara,

tour à tour hostile et amicale à son égard, le mènera là où autrefois

s'élevait Rietvlei, aujourd' hui un tas de ruines, conséquence

d'affrontements entre l'armée et des opposants au régime. Neethling

comprendra soudain qu'il ne trouvera jamais sa place dans son pays

d'origine voué désormais au chaos.

Cette vie Dans la pénombre de sa chambre, une femme se meurt. Au cours de sa vie, elle a beaucoup vu, beaucoup entendu : elle a surtout énormément appris du coeur

des hommes. Elle était la jeune fille qu'on ne regarde pas. Celle, discrète, dont on oublie la présence. Celle qui écoute, qui observe. Celle qui se souvient. Au crépuscule de sa vie, elle égrène les images oppressantes de son passé et, ce faisant, exhume tout un monde, celui des Afrikaners du début du XIXe siècle. Surgissent alors de sa mémoire, sur fond de paysage tissé par le vent, la poussière et le silence, des êtres austères et néanmoins secrètement ardents, pragmatiques puis brusquement lyriques

«Pays pauvre, pays rude, pays chéri»

Trois générations d'Afrikaners, dépeintes par l'un des plus grands écrivains du continent africain. Un roman, lent et austère, magnifique, sur les fragilités et le crépuscule de la

vie

Page 15: Littératures d'Afrique du Sud

Biographie de Deon MEYER

Deon Meyer né le 4 Juillet 1958 est un écrivain de thriller Sud Africain . Né à Pearl, Afrique du Sud, en 1958, Deon Meyer est un écrivain de langue afrikaans. Il a grandi à Klerksdorp, ville minière de la province du Nord-Ouest. Après son service militaire et des études è l'université de Potchefstroom, il entre comme journaliste au "Die Volkablad" de Bloemfontein. Depuis, il a été tour à tour attaché de presse, publiciste, webmaster et i l est a c t u e l l e m e n t s t r a t è g e e n positionnement Internet, et vit à Melkbosstrand. Son premier roman a paru en 1994. Les romans policiers de Meyer ont été traduits en plusieurs langues. Ils mettent en scène , pour les premiers, Zatopek Van Herden, policier ou privé suivant les hauts et les bas de la carrière de cet antihéros. Nous retrouvons Van Herden dans Jusqu'au dernier, Les Soldats de l'aube, L'âme du chasseur (adapté pour la télévision en 2005), Le Pic du Diable et Lemmer, l'invisible.

Les soldats de l’aube.-Le Seuil, 2003 RP MEY (BB, Perec) L’âme du chasseur.-Le Seuil, 2005 RP MEYE (BB, Chassine, Eluard) Le pic du diable.-Le Seuil, 2007 RP MEYE (BB, Chassine, Eluard, Perec) Lemmer l’invisible.- Le Seuil, 2008 RP MEYE (BB, Chassine, Eluard, Perec) 13 [treize] Heures .- Le Seuil, 2010 RP MEYE (Chassine, Eluard, Perec) A la trace.-Le Seuil, 2012 RP MEYE (BB, Bg, Cha, Perec) 7 jours.- Le Seuil, 2013 RP MEYE (BB, Bg, Cha, Perec)

Deon MEYER

Page 16: Littératures d'Afrique du Sud

C'est Noël, il fait chaud. Lemmer fait quelques travaux dans sa maison quand son employeur, Jeannette Louw, le contacte pour un boulot. Lemmer est garde du corps, un "invisible" de l'agence de sécurité Body Armour qui adresse ses services aux industriels, au hommes d'affaires, aux politiques ou aux personnalités "people" : « Leurs ambassades leur avaient susurré dans de confidentiels rapports que le pays était assez stable pour y investir, mais que la sécurité dans les rues n'atteignait pas vraiment les standards occidentaux. » Pour l'heure, sa mission consiste à protéger une jeune femme, Emma Le Roux, qui a été récemment agressée à son domicile. À la tête d'une grosse fortune, consultante en marketing, orpheline, Emma a cru reconnaître à la télévision, quelques jours avant l'attaque dont elle a été victime, le portrait de son frère, disparu vingt ans plus tôt. Il serait lié à la mort de quelques trafiquants non loin d'un parc national. Ayant contacté la police locale, Emma a décidé d'aller enquêter sur place et sur les conseils d'un ami, a embauché un garde du corps pour l'accompagner. Lemmer… Deon Meyer poursuit avec Lemmer, l'Invisible sa grande entreprise : dresser le portrait d'une Afrique du Sud en mouvement, en plein chambardement, un pays lointain aux mœurs particulières, mais où se jouent aussi des c o m b a t s u n i v e r s e l s . L'approche se fait ici du côté des riches Afrikaners dont Emma est la représentante. Non pas qu'elle concentre sur elle leurs caractéristiques, mais elle fait partie de cette famille, de ces envahisseurs Anglais, Hollandais, de ces travailleurs de force qui ont construit celle bulle blanche à la pointe de l'Afrique, la protégeant d'un infranchissable mur racial. Et on sait ce qu'il en est des murs… Deon Meyer nous montre une aristocratie de parvenus d é n u é s d e t o u t e c u l t u r e : « Le première chose qu'achète un riche Afrikaner, c'est de plus gros nichons pour sa femme. La deuxième chose, une paire de lunette de soleil hors de prix (avec le nom de la marque bien en vue) qu'il n'enlève que quand il fait totalement nuit. Cela lui sert à instaurer une première barrière entre les pauvres et lui. "Je peux te voir mais toi, tu ne peux plus". » Nous sommes toujours en ville, au Cap. Les personnages sont posés. Emma Le Roux et son "employé" Lemmer. Lui, de son côté, est un taiseux et, fort de son expérience, il s'est édicté quelques lois de vie dont les premières sont « ne pas s'impliquer » et « ne faire confiance à personne ». Un long voyage va cependant les contraindre à une promiscuité (l'habitacle d'une voiture) qui n'enchante guère Lemmer, plus habitué à protéger ses clients de loin, en invisible. Le couple hétéroclite quitte la ville et se dirige vers la région du parc Kruger, immense réserve animalière. On ne devine même pas la couleur de la peau de Lemmer, ce qui en Afrique du Sud à tout de même son importance. Son métier de garde du corps en fait un observateur de l'environnement, et Deon Meyer, qui en fait son témoin privilégié, se garde bien de nous le préciser (au moins jusqu'à mi-roman). Lemmer observe, analyse en silence. Peu importe qu'i l soit Noir ou Blanc. « C'est toujours la vieille Afrique du Sud. Non, ce n'est pas entièrement vrai. La mentalité de tout un chacun, Noirs et Blancs confondus, est toujours celle de l'ancien régime, mais tous les problèmes sont ceux de la nouvelle Afrique du Sud. Et cela contribue à un détestable mélange. Racisme et progrès, haine et coopération, suspicion et réconciliation… ces choses ne vont pas bien ensemble. » « — Pourquoi y a-t-il encore tant de haine dans ce pays ? Quand est-ce qu'on va avancer ? Quand est-ce qu'on aura enfin oublié la race ou la couleur, ou ce qui est arrivé dans le passé, pour s'occuper simplement de ce qui est bien ou mal ? » Bientôt, c'est Jacobus, le frère disparu d'Emma qui entre dans la danse avec son histoire et le focus se fait bientôt sur les problèmes liés à l'environnement, à la préservation des espèces. Jacobus a disparu vingt ans plus tôt alors qu'il luttait, en tant que rangers, contre le trafic d'ivoire. Emma tente de retracer le parcours de l'homme qu'elle a vu à la télévision et de déterminer si celui-ci pourrait être son frère. Cette quête nous mène à le rencontre des

écologistes et Deon Meyer laisse apparaître ce qui se joue là, dans t o u t e s a c o m p l e x i t é . Il explique les motivations des défenseurs (Blancs) de la diversité animale face aux revendications territoriales des tribus (Noires) chassées lors de la naissance de l'Afrique du Sud, les spéculations immobilières qui s'installent entre les deux, et pose avec une grande précision quelques questions fondamentales comme comment expliquer aux pays pauvres qu'il faut sauvegarder une planète que les riches occidentaux ont pillé durant un siècle en toute impunité ; ceux-là même qui se préoccupent aujourd'hui de sauvegarde, ceux-là même qui veulent toujours dicter la bonne manière de faire à l'humanité toute entière. Et ne parlons même pas du tourisme… Deon Meyer, grâce à l'œil vigilent de Lemmer, grâce à la quête

d'Emma, expose, dissèque toute cette problématique. Jamais il ne juge, ne prends parti, s'en tenant aux règles édictées par Lemmer. Reste que le portrait est d'une précision implacable et donne longuement à réfléchir. Et l'intrigue dans tout ça ? L'histoire ?... Rassurez-vous, elle est au rendez-vous, fluide, captivante, tout comme le sont les personnages construits par Deon Meyer qui nous a habitués à des "sujets" p a r t i c u l i è r e m e n t a t t a c h a n t s . Après une première partie qui se joue en parfaite chronologie, dans une linéarité exemplaire, le roman bascule. Lemmer enfreint la première de ses règles lorsque sa cliente, agressée une nouvelle fois, se retrouve plongée dans le coma. On apprend alors un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord lorsqu'il se met à raconter de manière poignante son enfance, sa vie, à une Emma figée sur

son lit d'hôpital. On pourrait penser à un stratagème, une figure de style — et ces passages, d'une certaine manière, en sont sûrement — mais ils sont à ce point maîtrisés qu'ils apparaissent comme une évidence, loin des clichés, et sans jamais rompre le fil du récit, s'intègrent à celui-ci en toute symbiose. Il y a une logique implacable dans l'enchaînement des événements orchestré par Deon Meyer. Alors la violence va se mettre de la partie et Lemmer, comme avant lui Thobela (cf. Le Pic du Diable) va se lancer dans une croisade vengeresse qui aura, là encore, des prolongements insoupçonnés (je ne vais pas non plus tout vous raconter). C'est le temps de la tempête… Deon Meyer, dans son récit, procède par cercles concentriques. Il explore et analyse méticuleusement tout l'environnement de l'intrigue qu'il propose plutôt que de foncer tête baissée, sans réfléchir, vers son but. Et il marque… On sort de son roman avec une image extrêmement précise et fouillée de ce qu'il veut nous montrer. Quand à l'invisible, c'est aussi le spectateur, celui qui observe sans participer, celui que, par définition, on ne voit pas, qui n'est pas dans la vie mais seulement à sa périphérie, qui ne s'engage pas, n'a pas de convictions. Lemmer était de ceux-là. Ce détour avec Emma, douloureux, avec Jacobus, au passage de la quarantaine, allait lui démontrer que ses propres règles, au fond égoïstes, ne fonctionnaient pas et qu'on ne pouvait rester éternellement "en dehors" sans prendre automatiquement la responsabilité du "laisser-aller". « On ne devrait pas juger quelqu'un au nombre d'erreurs qu'il a commise dans sa vie, on devrait le juger en fonction de ce qu'il en a tiré comme leçon… » In polarnoir.fr

CRITIQUE « LEMMER L’INVISIBLE » In Polarnoir.fr

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7 Jours

Avec A la trace (2011), Deon

Meyer a prouvé qu'il était capable

de bâtir un grand roman noir pano-

ramique. Le présent 7 Jours mar-

que son retour au suspense plus

classique et parfaitement rythmé

en compagnie de Benny Griessel,

déjà présent dans Le Pic du diable

et 13 Heures. Affecté à l'unité d'éli-

te de la police sud-africaine, Benny

a cessé de boire depuis deux cent

trente jours, mais le parfum du

Jack Daniel's continue de le faire

vibrer. Il doit résoudre une enquête

délicate : un sniper s'en prend cha-

que jour à un flic choisi au hasard

et tient la presse au courant par

des mails imprécateurs, dans les-

quels il accuse la police de couvrir

l'assassin d'une avocate ambitieu-

se, Hanneke Sloet. En fouillant

dans l'existence de la jeune fem-

me, Benny pénètre dans un monde

qui lui est étranger : celui des gran-

des fortunes qu'on fait fructifier

d'un clic d'ordinateur...

Deon Meyer possède un don singulier pour façonner et donner de l'épaisseur à ses per-

sonnages — tel Benny Griessel, policier méticuleux, père de famille dérouté par ses

deux grands enfants, amoureux d'une femme en déséquilibre. Autour de lui, le roman-

cier place d'autres figures intrigantes : une enquêtrice obstinée, un adjoint pesant mais

efficace, un homme d'affaires puant... Rythmé par de fausses pistes et doté d'une fin

réjouissante, le thriller n'est pourtant pas pour Deon Meyer un but en soi, mais un

moyen de décrire la société : la ville du Cap, l'Afrique du Sud en perpétuelle reconstruc-

tion, les communautés toujours fragiles.

n Telerama.fr 18/09/2013

A la trace Chacun des protagonistes de ce roman aux intrigues apparem-ment distinctes laisse des traces. Toutes, à un moment donné, vont se croiser. Milla, mère de famille qui plaque son foyer et re-joint l'Agence de Renseignement Présidentielle au moment où un groupuscule islamiste s'agite de manière préoccupante. L'aventu-rier Lemmer qui protège le transfert à la frontière du Zimbabwe de deux inestimables rhinos noirs. Lukas Becker, l'archéologue aux prises avec les gangs de la plai-ne du Cap. L'ex-flic Mat Joubert, devenu détective privé, chargé d'enquêter sur la disparition d'un cadre de l'Atlantic Bus Compa-ny. Comparée à l'univers du polar américain (corruption, drogue, prostitution), la matière romanesque de À la trace, qui allie « le monde animal, inhérent à notre culture », des contrebandes pitto-resques, l'émancipation des femmes, la culture gangsta des villes, frappe par sa richesse et sa diversité. Deon Meyer est un des ra-res auteurs qui, tout en maîtrisant avec brio les règles du genre, ouvre grand le champ des problèmes contemporains de son pays. In Decitre.fr

Page 18: Littératures d'Afrique du Sud

Roger SMITH

Biographie de Roger SMITH

Issu du cinéma, il a été scénariste, réalisateur et producteur, avant de devenir écr ivain. Or iginaire de Johannesburg, il partage son temps entre Le Cap et la Thaïlande. Petite « Autobiographie » : « Mon nom est Roger Smith. J’écris des Romans Policiers qui se passent en Afrique du Sud, l’un des pays les plus violents et anarchiques du monde. »

Mélanges de sang.-Calmann Levy, 2011 RP SMIT (BB, Bg, Cha, Perec) Blondie et la mort.- Calmann Levy, 2012 RP SMIT (Perec, Bg, BB) Le sable était brûlant.-Calmann Levy, 2013 RP SMIT (Bg, Perec, Cha ) Le piège de Vernon.– Calmann Levy, 2014

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En trois romans, pour ce qu’il en est des traductions

françaises, ce natif de Johannesburg s’est imposé com-

me une figure marquante du Noir sans concession : la

stylistique lorgne vers l’« éparpillé façon puzzle » alors

que le fond tient du « No complaints, no excuse, no

regrets. »

Sans protection, et sans préavis, Smith fonce et taille

dans le gros morceau de barbaque avariée qu’est deve-

nue la nation arc-en-ciel, deux décennies après la fin de

l’Apartheid. Forcément, il y a de l’éclaboussu-

re sanguinolente sur les personnages, Blancs, Noirs,

Métis, Afrikaners, Zulus mafieux, petits voyous, tueurs

des gangs, tous en prennent pour leur grade comme

leurs possibles modèles dans la réalité .

In Marianne.fr

Roger Smith : "Une culture de la violence gagne

toute la société sud-africaine"

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Biographie de Troy BLACKLAWS

Troy Blacklaws, né en 1965 dans une ferme viticole d'Afrique du Sud, un pays qu'il a quitté en 1993 pour s'installer en Angleterre puis en Allemagne - il enseigne aujourd'hui à l 'Ecole internationale de Francfort.

Karoo boy. - Flammarion, 2006 R BLAC (BB, Chassine, Eluard) Oranges sanguines. - Flammarion, 2008 R BLAC (Perec) Un Monde beau, fou et cruel.-Flammarion, 2013 R BLAC ( Cha, Perec)

Troy

BLACKLAWS

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Oranges sanguines

Troy Blacklaws lance un cri d'amour à

l'Afrique du Sud de son enfance. On avait

découvert Troy Blacklaws grâce à Karoo

Boy, superbe récit que publiaient les éditions

Flammarion en 2006. Oranges sanguines est

tout aussi merveilleux. Nous sommes en

Afrique du Sud, au Natal. En terre zoulou.

Ici, on trouve des bananes et des papayes à

profusion. Et il y a mille façons de mourir. Le

narrateur, Gecko, 7 ans quand s'ouvre le

roman, en fait la liste : être empoisonné par du laurier-

rose, être dévoré par un requin ou un lion, être mordu

par un serpent ou poursuivi par un taureau. Et c'est

sans compter les émeutes suivies de sanglantes

répressions policières

Karoo boy Noël 1976. Le frère jumeau de Douglas meurt accidentellement sur une plage du Cap. Les liens qui unissaient la famille ne résistent pas longtemps à cette tragédie. Le père, rongé par la culpabilité, abandonne les siens. Douglas, fils désormais unique d'une famille blanche, aisée et progressiste, doit bientôt quitter le paradis où il a grandi pour s'installer avec sa mère dans une petite ville de la région aride de Karoo. Il se retrouve brutalement plongé dans une communauté où l'apartheid est présent au quotidien. En compagnie de Moses, un vieux garagiste noir privé de son laissez-passer mais qui poursuit son rêve envers et contre tout, et de la jeune Marika, une adolescente fantasque dont le père, raciste, est particulièrement violent, Douglas apprend à surmonter les peurs et les disparitions qui ont marqué son enfance.

L'Afrique du Sud est un nouvel eldorado littéraire : Troy Blacklaws et Karel Schoeman

mettent à nu les blessures d'une enfance perdue dans un pays violent.

Flamboyant comme un feu de b rousse , mê lan t sensualité et chronique sociale - gros plan remarquable sur une township -, Karoo Boy est un roman d'apprentissage dans un monde où l'enfer et le paradis, la mort et le bonheur se télescopent sauvagement. A l'image de l'Afrique du Sud, dont Blacklaws ne cesse de souligner les multiples déchirures.

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