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Matinée d'information Médecines non-conventionnelles et cancers Vendredi 22 avril 2016 Diamant Brussels Boulevard Auguste Reyers 80 - 1030 BRUXELLES Cette matinée d'information est organisée par la: Avec le soutien du

Livre des conf rences- DEF PSE) · 3 Evidence Based Medicine et pratiques non conventionnelles Docteur Benjamin Fauquert CEBAM, Leuven Actuellement, exercer la médecine avec les

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Matinée d'information

Médecines non-conventionnelles et cancers

Vendredi 22 avril 2016

Diamant Brussels

Boulevard Auguste Reyers 80 - 1030 BRUXELLES

Cette matinée d'information est organisée par la:

Avec le soutien du

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SOMMAIRE

Evidence Based Medicine et pratiques non conventionnelles ........................................................ 3

Docteur Benjamin Fauquert, CEBAM, Leuven

Homéopathie et cancer ................................................................................................................ 7

Docteur Ingrid Theunissen, CHIREC, site Edith Cavell, Bruxelles

Acupuncture et cancer ................................................................................................................ 11

Docteur Paul Lauwers, Association Belge des Médecins Acupuncteurs, Bruxelles

Compléments alimentaires et cancers ......................................................................................... 15

Docteur Fanny Bauvet, Oncologie médicale, Clinique Sainte-Anne Saint-Rémy, CHIREC

Phytothérapie et cancer ............................................................................................................. 19

Docteur Bernadette Préat, Société Belge de Phytothérapie et de Nutrithérapie, Montignies-le-

Tilleul

Mindfulness et cancer ................................................................................................................ 25

Madame Claude Maskens, Université Libre de Bruxelles, Pôle Santé

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Evidence Based Medicine et pratiques non conventionnelles

Docteur Benjamin Fauquert

CEBAM, Leuven

Actuellement, exercer la médecine avec les meilleures connaissances disponibles revient, entre autre,

à pratiquer l'Evidence Based Medicine. L'EBM, d'après la définition d'un de ses fondateurs, David

Sackett, en 1996, c'est la médecine fondée sur les études cliniques de bonne qualité (en "franglais":

les évidences) et appliquée à un patient particulier en fonction de ses demandes et des autres

connaissances du médecin. La tenue de ces études a commencé dans les années 60, et leur nombre et

leur qualité n'a fait que croître depuis. Concernant la médecine conventionnelle, nous disposons

actuellement de nombreuses études sur de nombreux sujets ce qui permet de pouvoir ne garder que

les meilleures et de tirer des conclusions sur les traitements de bonne qualité. Le domaine des

thérapies non conventionnelles reste peu étudié selon ces méthodologies.

On peut résumer simplement la méthodologie classique d'une bonne étude: elle doit être réalisée sur

une grande population (minimum 60 personnes; il existe des études incluant jusque 20 000

personnes), comporter des groupes comparables (le groupe témoin et le groupe traité), la répartition

des personnes dans ces groupes doit être tirée au sort et ni les participants, ni les investigateurs de

l'étude ne doivent connaître cette répartition. On appelle cela l'essai clinique contrôlé randomisé en

double aveugle. Vu la complexité du corps humain, cette méthodologie a pour objectif, selon un

paradigme rationaliste, de n'étudier que l'effet dû au traitement auquel un des groupes est soumis en

égalisant les deux groupes pour tous les autres facteurs. De nombreuses améliorations ont été

apportées à cette méthodologie au fil du temps et elle a atteint une stabilité depuis au moins 30 ans.

Pour pouvoir utiliser avec une certitude suffisante les résultats des essais cliniques, on attend souvent

que plusieurs études soient publiées sur le même sujet et que l'on puisse en sommer les résultats en

une méta-analyse. La méta-analyse et l'essai randomisé contrôlé sont donc les mètres-étalons de

l'EBM.

L'EBM présente plusieurs limitations. Toute intervention n'est pas facile à étudier selon le modèle

expérimental tel que décrit dans les essais contrôlés randomisés en double aveugle. Ainsi, on retrouve

fréquemment en guise de conclusion d'une étude qu'elle ne permet pas de conclure définitivement et

qu'elle demande plus d'études… Cela coûte cher, n'est pas exempt de conflits d'intérêts financiers

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(lorsqu'une étude est financée par une firme pharmaceutique) et incite à ne publier que les résultats

positifs (pour le prestige scientifique ou pour des visées commerciales). Tous facteurs qui limitent la

crédibilité des études cliniques et donc de la médecine conventionnelle.

Les traitements non conventionnels, appelés aussi dans le monde anglo-saxon médecines

complémentaires et alternatives (CAM) n'ont pas de définition consensuelle, même au sein du

National Center for Complementary and Integrative Health créé par le NIH (National Institute of Health

- USA). L'adjectif "alternative" réfère, en lieu et place des traitements conventionnels et

complémentaires, à des traitements simultanés aux traitements conventionnels. Plus récemment, on

a introduit le concept de médecine intégrative qui vise à intégrer les approches complémentaires dans

la médecine conventionnelle.

On ne peut pas évoquer les thérapies non conventionnelles sans évoquer l'effet placebo. L'effet

placebo est provoqué par tout ce qui environne le principe actif du traitement: lieu, discours, couleurs,

formes, gestes, comportement, etc. Quel que soit l'environnement, une intervention peut donc avoir

un effet thérapeutique. Pourvu que ça marche, peu importe le flacon! L'effet placebo améliore les

douleurs, les nausées, les maux de tête, les maux de ventre, sans toucher au mécanisme causal. C'est

de la difficulté à distinguer l'effet propre des traitements alternatifs de l'effet placebo que vient parfois

la confusion entre les deux. D'autant plus que l'objectif déclaré des pratiques complémentaires est

souvent uniquement l'amélioration des symptômes. L'effet placebo est loin d'être négligeable puisqu'il

peut expliquer en moyenne 30 à 40% de l'effet de la prise de n'importe quel traitement. De plus il est

très efficace y compris dans des affections sévères: métastases osseuses, hypertension artérielle,

insuffisance cardiaque, pancréatite, sciatique. A noter que les maladies qui amenuisent les facultés

cognitives ne réagissent pas au placebo (Alzheimer, retard mental, autisme…). On l'oppose à l'effet

nocebo qui provoque des symptômes négatifs (anxiété, douleurs, etc.) lorsqu'il est activé. Du placebo

pur (la pilule de sucre), on distingue le placebo impur, comme par exemple les antibiotiques donnés

(involontairement) pour le traitement d'une infection virale et qui n'auront aucun effet sur la guérison.

Attention, ne rien faire n'équivaut pas à un placebo! Dans le groupe placebo d'une étude, on s'occupe

des personnes exactement comme dans le groupe traité: mêmes pilules, à la même heure, même

conseils de bon sens, même encadrement professionnel…

La Cochrane Collaboration, une organisation internationalement reconnue en EBM, a publié 29 revues

systématiques à propos des médecines alternatives et complémentaires et du cancer. Les sujets

étudiés vont de la prévention au traitement dans une très large gamme de types d'interventions. La

revue de l'ensemble des résultats est la suivante:

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• Le traitement de cancer par champignon reishi n'a montré aucun effet ni sur la survie ni sur les

symptômes.

• Herbes chinoises et cancer de l'œsophage: l'ensemble des études retrouvées étaient de faible

qualité mais montraient une amélioration de la qualité de vie aussi bien chez les patients dont le

cancer progresse que chez ceux chez qui il régresse. Cela n'est pas le cas pour le cancer du sein.

De nombreuses études ne montrent qu'une modification du taux sanguin de certaines cellules

immunitaires, ce qui n'est pas considéré comme un résultat cliniquement relevant. Il n'y a pas

d'effet sur la survie.

• Les études sur la consommation d'extrait de gui ne sont pas d'une qualité suffisante.

• La musicothérapie réduit l'anxiété, dans une moindre mesure la douleur, mais pas la fatigue, ni la

dépression.

• L'art-thérapie semble efficace pour améliorer l'anxiété et la douleur dans les cancers.

• Acupuncture dans la douleur cancéreuse: les 5 études retrouvées n'étaient pas d'une qualité

suffisante pour conclure à des résultats fiables.

• La pratique du yoga dans le suivi de patients atteints de cancer hématologique n'a pas montré

d'effet significatifs.

• Une revue est en cours sur les effets du yoga dans le cancer du sein car les revues existantes

présentent des conclusions contradictoires.

• L'utilisation de lycopène pour prévenir le cancer de la prostate n'a pas été étudiée avec une qualité

suffisante.

• L'aloe vera, le miel, la cryothérapie et d'autres thérapies pourraient réduire la mucite buccale mais

les études sont de trop petite taille pour l'affirmer définitivement.

• Les thérapies de relaxation améliorent significativement la disparition des bouffées de chaleurs

dans le cancer du sein.

• La calendula en prévention des dermatites radiques semble efficace. L'unique étude demande à

être reproduite pour avoir une confirmation de cet effet.

• La danse ou d'autres types de mobilisation n'ont pas montré d'effet sur la dépression ou l'image

du corps suite à un cancer.

• L'effet curatif du laetril ou de l'amygdalin (extrait de noyaux d'abricots) n'a pu être prouvé car

aucune étude n'est de suffisamment bonne qualité. Il présente un risque d'intoxication au cyanure.

• La consommation de thé vert ne prévient pas les cancers.

Au travers de ces exemples, on peut tirer plusieurs conclusions.

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Il est important d'évaluer également la sécurité de chacune de ces interventions. Si un effet positif est

recherché, une intervention peut par définition également toujours produire des effets secondaires.

De plus, pour ce qui concerne les extraits de plantes, les auteurs mentionnent systématiquement que

les conditionnements et les concentrations disponibles sur le marché sont variables et donc difficiles

à étudier.

La qualité méthodologique des études reste un obstacle important à leur tenue.

Il est plus facile de faire une mesure de la mortalité ou de la présence ou l'absence d'une maladie que

de la présence ou l'absence d'un symptôme. Dans ce derniers cas, de nombreux outils existent, mais il

y a moins d'homogénéité dans leur utilisation ce qui rend les études parfois difficilement comparables.

La médecine ayant réalisé des progrès considérables dans la survie de nombreux cancers, nous

survivons à ces maladies plus longtemps et aspirons donc à y investir une certaine qualité de vie. Les

médecins, en basant leur raisonnement sur le raisonnement scientifique, ont souvent tendance à ne

cibler que la maladie en se satisfaisant de leur action sur le mécanisme causal. Cependant, la médecine

a toujours été un art de soigner la personne dans sa globalité. Et les attentes des patients vont bien

au-delà car nous vivons actuellement dans un paradigme de bien-être plutôt que d'absence de

maladie. Dans un objectif de qualité de vie, la raison veut donc de continuer à évaluer les thérapies

non conventionnelles de manière à les rendre accessibles dans les cas opportuns et ainsi non soumises

à la marchandisation des soins. Les interventions plus classiques devant par ailleurs être sélectionnées

avec la même rigueur. C'est d'ailleurs ce qui a été fait sur le site national belge de recommandations

EBM, "EBMpracticenet.be", qui a intégré les conclusions du rapport KCE "Thérapies de soutien en cas

de cancer", lui-même basé sur les analyses de la Cochrane collaboration.

Bibliographie

Godfroid, Ivan O. L'effet placebo : Un voyage à la frontière du corps et de l'esprit. 1re éd. Socrate

Editions Promarex, 2003.

Vanherweghem, Jean-Louis. Le choc des médecines: Médecine scientifique versus médecines

alternatives. EME éditions, 2015.

Thérapies de soutien en cas de cancer - Partie 1 : Thérapie par exercices physiques | KCE. Consulté le

14 avril 2016. https://kce.fgov.be/fr/publication/report/th%C3%A9rapies-de-soutien-en-cas-de-

cancer-partie-1-th%C3%A9rapie-par-exercices-physiques.

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Homéopathie et cancer

Docteur Ingrid Theunissen

CHIREC, site Edith Cavell, Bruxelles

Définition de l'homéopathie

L'homéopathie est une approche médicale issue des travaux du médecin, toxicologue C.S. Hahnemann

(1755-1843). Ce pionnier en pharmacologie expérimentale a défini les deux principes de

l'homéopathie: la similitude et l'infinitésimalité.

La similitude repose sur le constat que certaines substances induisent chez un individu en bonne santé

un tableau clinique comparable à celui que présente certains de ses patients. Il fait le postulat,

confirmé par l'expérimentation et sa pratique clinique, que cette même substance pourrait traiter le

malade. Ce qui rend malade peut également servir à guérir (homoios= similaire; pathos= souffrance).

Le principe d'infinitésimalité (dilution-dynamisation) permet de transformer la substance potentiel-

lement toxique en médicament homéopathique. Toute substance active agit en deux temps: dans un

premier temps elle provoque des symptômes liés à son pouvoir pharmacologique et dans un deuxième

temps, elle induit une action inverse, beaucoup plus faible qui est liée à la réaction de l'organisme. La

dilution-dynamisation permet de stimuler cette action secondaire de l'organisme sans provoquer

l'effet primaire pathologique.

Le traitement homéopathique va stimuler ou moduler les capacités personnelles d'adaptation du

malade et favoriser ainsi la guérison et un état d'équilibre durable.

Spécificités du médicament homéopathique

La fabrication et la vente des médicaments homéopathiques répondent aux mêmes normes de

sécurité et à la réglementation en vigueur pour tous les médicaments. Avec une prescription médicale,

il bénéficie d'un remboursement variable selon les mutuelles.

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Le médicament homéopathique porte un nom latin correspondant à la souche d'origine ainsi que la

hauteur de dilution (un chiffre) et le mode de fabrication (dilution hanemannienne CH, ou

Korsakovienne K). Il existe sous différentes galéniques (globules, granules, gouttes, …). La prise est

perlinguale en dehors des repas et de la consommation de tabac (délai de minimum 10 minutes). La

posologie est indépendante de l'âge et du poids.

Le médicament homéopathique ne présente pas de risque d'interaction médicamenteuse et peut donc

être pris en même temps que les autres traitements. Il n'existe aucune contre-indication au

médicament homéopathique si ce n'est une allergie au lactose pour les granules et globules. La

présence d'alcool dans les gouttes, en fait une galénique à éviter chez les enfants et femmes enceintes.

Le médicament homéopathique présente un niveau de sécurité très élevé. Le risque potentiel du

médicament homéopathique est lié à une mauvaise indication et non pas au médicament lui-même.

Démarche thérapeutique de l'homéopathie clinique

L'indication d'un traitement homéopathique est posée à l'issue d'une consultation "normale" qui sur

base des plaintes du patient, et avec l'aide éventuelle d'examens complémentaires, détermine le

diagnostic et le pronostic. Les indications cliniques retenues sont celles considérées comme fiables

c'est-à-dire vérifiées par la pratique et surtout éthiques à savoir, cohérentes avec les connaissances

médicales actuelles et les possibilités des autres thérapeutiques. Le traitement homéopathique ne

traite pas le cancer mais bien les effets secondaires liés à la maladie et aux traitements du cancer.

Le choix du ou des médicament(s) se base sur la réaction individuelle du malade, à savoir la façon

spécifique dont les symptômes sont ressentis (sensations, modalités d'amélioration ou d'aggravation,

symptômes associés, …) ainsi que sur l'histoire médicale qui détermine les sensibilités du malade

("terrain").

Place du traitement homéopathique dans le parcours de soin

Le traitement homéopathique fait partie des soins de support ou ensemble de soins conjointement

aux traitements oncologiques spécifiques. Les soins de support assurent la prévention et la prise en

charge des effets du cancer et de son traitement tout au long de la maladie, de la revalidation et de la

guérison.

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Le traitement homéopathique est donc un traitement complémentaire des troubles induits par la

maladie cancéreuse ou par son traitement; ce n'est pas un traitement du cancer. Ce traitement dénué

d'effets secondaires et d'interactions médicamenteuses, a des effets sur l'ensemble des symptômes,

améliore la tolérance au traitement et la qualité de vie. Il doit être pris en dialogue avec l'oncologue.

A chaque étape de la maladie cancéreuse, des indications d'un traitement homéopathique complé-

mentaire sont retrouvées.

Avant l'apparition du cancer, le traitement homéopathique peut faciliter le sevrage tabagique.

Pendant la période de mise au point et de diagnostic, le traitement homéopathique peut diminuer

l'anxiété inévitable pendant cette période d'incertitude. Un traitement homéopathique peut

également diminuer l'inconfort et les conséquences liés aux procédures diagnostiques (biopsie) et aux

gestes chirurgicaux.

Pendant la phase de traitement par chimiothérapie, le traitement homéopathique peut être pris

préventivement pour atténuer les toxicités induites par le traitement. En cas de toxicité importante et

invalidante, un traitement homéopathique spécifique peut améliorer la qualité de vie. Pendant la

radiothérapie, le traitement homéopathique diminue le risque de développer une radiodermite et

atténuer la fatigue qui s'accumule avec les séances de traitement. Tous les effets secondaires inhérents

au traitement initial du cancer peuvent être une indication d'un traitement homéopathique de support

et ainsi améliorer la qualité de vie et diminuer le risque d'abandon.

La valeur ajoutée d'un traitement homéopathique de support est surtout évidente pendant la phase

de suivi du cancer du sein à laquelle est souvent associé un traitement par hormonothérapie. Le

nombre d'abandons importants avant la fin du traitement hormonal adjuvant (entre 30 et 50% selon

les études) constitue une réelle perte de chance pour les patientes. La mise en place précoce d'un

traitement homéopathique permet d'améliorer la tolérance au traitement et surtout de ne pas

l'interrompre. Par ailleurs, la prise de certains médicaments (antidépresseurs) diminue l'efficacité du

traitement hormonal adjuvant. En cas de dépression modérée, le traitement homéopathique peut être

une alternative efficace, sans aucun risque d'interaction médicamenteuse.

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Mises en garde

Pour être efficace et dénué du risque induit par un mauvais usage, le traitement homéopathique doit

être prescrit par un professionnel de la santé formé à l'homéopathie. Ce traitement ne doit jamais

motiver l'arrêt ou l'interruption du traitement du cancer. Il est également important d'informer

l'oncologue de la prise d'un traitement homéopathique de support.

L'homéopathie est souvent classée parmi les médecines dites naturelles ou douces et considérées de

ce fait comme sans risque. Toutefois il ne faut pas confondre l'homéopathie avec les autres traitements

complémentaires à base biologique que sont la phytothérapie, l'aromathérapie, la gemmothérapie, la

prise de compléments alimentaires, de stimulants de l'immunité, …

Contrairement au médicament homéopathique qui ne présente aucun risque d'interaction

médicamenteuse, toutes ces substances présentent un risque réel d'interagir avec le traitement du

cancer.

En conclusion, le traitement homéopathique est un partenaire fiable et sans risque (quand pris à bon

escient) pour les mois et années de vie marqués par l'épreuve du cancer. C'est ensemble, oncologues,

homéopathes mais aussi patients que nous devons faire avancer la recherche qui permettra de mieux

définir la place de l'homéopathie dans les soins de support.

Moshe Frenkel; Is There a Role for Homeopathy in Cancer Care? Questions and Challenges; Curr Oncol

Rep (2015) 17:43.

"Although additional studies are needed to confirm these findings, given the low cost, minimal risks,

and the potential magnitude of homeopathy’s effects, this use might be considered in certain situations

as an additional tool to integrate into cancer care".

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Acupuncture et cancer

Docteur Paul Lauwers

Association Belge des Médecins Acupuncteurs, Bruxelles

Il est fort important de déterminer quelles sont les médecines non conventionnelles qui méritent

d'être étudiées - Quels sont les éléments intéressants à intégrer dans un arsenal thérapeutique - Les

étudier et les pratiquer avec énormément d'esprit critique.

L'acupuncture peut être définie comme étant: Une discipline de santé qui trouve son origine

historiquement dans la médecine traditionnelle chinoise et dont le but est d'obtenir un effet

thérapeutique en stimulant certains endroits précis du corps au moyen d'aiguilles métalliques.

HISTORIQUE

La médecine traditionnelle chinoise (MTC) remonterait à la préhistoire. Elle a été interdite à plusieurs

reprises. Plus récemment, elle a été interdite puis réhabilitée sous Mao. On peut parler de "tradition

réinventée" parce qu'une synthèse de toutes les théories traditionnelles a été réalisée à cette période.

LA MTC

La MTC comprend: la phytothérapie, l'acupuncture, la diététique, le Tui Na (massage chinois) et les

disciplines de santé (Qi Cong et Taijiquan).

Les chinois s'adressent le plus souvent à la médecine moderne. Mais lorsqu'ils recourent à la MTC ils

utilisent avant tout la phytothérapie.

Cette phytothérapie peut être fort dangereuse parce que les préparations sont constituées de

nombreux produits différents dont on ne connait que très mal les propriétés pharmacologiques et

encore moins les interactions avec nos médicaments occidentaux.

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Il y a eu, il y a une vingtaine d'années, des cas dramatiques d'insuffisance rénale et de cancers. Il ne

faut donc pas actuellement y avoir recours d'autant plus que nous avons une phytothérapie occiden-

tale dont on connait par contre parfaitement les propriétés.

Pour les Chinois, le corps est parcouru par une énergie qui circule en suivant les méridiens. Sur les

méridiens se trouvent les points d'acupuncture qui sont en relation avec les organes. La maladie

survient lorsque cette énergie est bloquée, est en insuffisance ou en excès. Le but du traitement est

de rééquilibrer cette énergie.

N'ayant aucun moyen scientifique à leur disposition, les Chinois ont tenté d'expliquer les résultats

obtenus, essentiellement, à la lumière de leurs connaissances philosophiques.

De plus, ils traitaient un grand nombre de pathologies (y compris des cancers), pour lesquels nous

disposons actuellement de traitements performants, tout simplement parce qu'ils n'avaient pas

d'autres moyens thérapeutiques à leur disposition.

LES EXPLICATIONS MODERNES

Le point d'acupuncture a une existence réelle (propriétés électriques, particularités histologiques etc.).

Par contre, les méridiens d'acupuncture ne seraient que des lignes imaginaires constituant un moyen

mnémotechnique permettant de mémoriser les points.

Plusieurs mécanismes permettent d'expliquer l'action de l'acupuncture: une action réflexe, la libéra-

tion d'enképhalines, la libération d'endorphines et la sécrétion de glucocorticoïdes.

LA PRATIQUE MODERNE

Le médecin pose avant tout un diagnostic médical moderne et voit si l'acupuncture peut être un

traitement complémentaire de sa thérapeutique. Il doit en plus réévaluer la situation à chaque

séance.

Si aucun résultat n'est obtenu après 3 séances il est inutile de poursuivre le traitement.

Une séance dure de 20 à 30 minutes. Les aiguilles utilisées doivent être stériles et à usage unique.

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L'acupuncture n'est pas douloureuse mais le patient ressent une sensation particulière lorsque

l'aiguille est insérée. Il y a lieu d'être prudent si le patient est sous anticoagulants.

LES INDICATIONS

- Effet placebo évident

- Effet anti nauséeux (le patient peut stimuler manuellement le point d'acupuncture)

- Effet relaxant

- Effet tonifiant (effet toutefois moins évident que le précédent)

- Effet antidouleur

- Effet antispasmodique

- Effet antiprurigineux

- Action sur les migraines et les céphalées de tension

- Sevrage tabagique

- Rhinite allergique

CONTRE INDICATIONS ET EFFETS SECONDAIRES

Ils sont peu nombreux mais il n'en demeure pas moins que la pratique doit être effectuée par un

médecin qualifié.

LES DISCIPLINES DE SANTE

Les disciplines de santé sont particulièrement intéressantes à pratiquer.

LE QI GONG

Le Qi Gong signifie "Travail sur l'énergie". Les exercices sont effectués lentement. Ils visent à

harmoniser mouvement et respiration, à apporter calme et détente.

(Les Chinois utilisent une très belle image "calmer" le singe fou que l'on a dans la tête).

LE TAIJIQUAN

Il trouve son origine dans les arts martiaux chinois.

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Il s'agit:

- d'un art martial et donc d'un moyen de défense (dont l'efficacité est à relativiser);

- d'une gymnastique, d'un sport;

- d'une discipline du corps: action sur la respiration, sur le système cardiovasculaire, utile dans la

lutte contre l'ostéoporose, dans les problèmes de vertiges et en prévention des chutes chez la

personne âgée.

- discipline de l'esprit: entretient la mémoire et permet la détente de l'esprit.

Certains n'hésitent pas à parler d'actions spécifiques de certains exercices sur tels ou tels méridiens ou

sur telles ou telles pathologies mais il s'agit là de pures spéculations!

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Compléments alimentaires et cancers

Docteur Fanny Bauvet

Oncologie médicale, Clinique Sainte-Anne Saint-Rémy, CHIREC

Introduction

Les compléments alimentaires comptent parmi les médecines non-conventionnelles les plus utilisées

(jusqu'à 80% des patients atteints de cancer).

Parmi les autres médecines non-conventionnelles, citons l'homéopathie (dilution infinie d'une

substance jusqu'à un taux inexistant), l'ostéopathie, l'acupuncture, etc.

Les compléments alimentaires sont des vitamines, des minéraux, des oligo-éléments, des fibres et des

extraits végétaux. Leur but est de compléter le régime alimentaire en cas de besoin. Néanmoins, tous

les éléments nécessaires pour rester en bonne santé sont le plus souvent présents dans une

alimentation équilibrée.

Des compléments alimentaires peuvent être nécessaires au cours des traitements du cancer en cas de

carence: régime déséquilibré, apports insuffisants, état de malnutrition lié au cancer en lui-même,

certaines chimiothérapies nécessitant des complémentations en acide folique, vitamine B12, vitamine

D, magnésium, calcium, etc.

Les bénéfices de la prise de ces compléments recherchés par les patients souffrant de cancer sont de

plusieurs ordres: action directe anti-cancéreuse (seuls ou en combinaison avec les médicaments

conventionnels), diminution des effets secondaires des traitements, amélioration de la qualité de vie

(gestion de la fatigue et de l'anxiété), volonté pour les patients de reprendre le contrôle de la situation

médicale et de contribuer à leur propre guérison.

Risques liés à la prise des compléments alimentaires pendant les traitements du cancer

Les compléments alimentaires, en particulier d'origine végétale, sont perçus comme naturels et donc

sans risque. Il existe néanmoins des dangers non-négligeables à leur consommation.

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1° Toxicités directes

• Qualité de production extrêmement variable avec possible contamination par des

champignons, des toxines bactériennes, des métaux lourds, des pesticides ou des solvants (en

particulier, en ce qui concerne les molécules achetées depuis des sources non-contrôlées

comme Internet par exemple). A titre d'information, les pharmaciens sont responsables du

contrôle de la qualité des compléments vendus dans leurs officines.

• Erreur dans la sélection des espèces de plantes (exemple de la néphropathie aux plantes

"chinoises" ayant mené des patientes à l'insuffisance rénale terminale ou au cancer des voies

urinaires).

• Toxicité de la plante en elle-même (selon les doses, des agents végétaux peuvent avoir des

effets anticoagulants, hypoglycémiants, une toxicité sur le foie ou les reins).

• Matières issues de moyens de production moins contrôlées que les médicaments conven-

tionnels (quantité variable de substances actives, manque de tests de stabilité aux chan-

gements de température et d'hygrométrie).

• Parfois, allégations abusives avec promesses d'efficacité anti-cancéreuse pouvant induire les

patients en erreur.

• Coût financier parfois trop élevé de ces compléments par rapport aux bénéfices réels pour la

santé.

2° Toxicités indirectes

Celles-ci consistent principalement en des interactions avec les traitements anti-cancéreux

conventionnels.

• Perte d'efficacité de certaines chimiothérapies (jusqu'à 30%) via une accélération de leur

élimination par l'organisme et donc une diminution de leur concentration sanguine efficace.

L'exemple le plus connu est le millepertuis, utilisé comme phytothérapie de l'anxiété et de

l'insomnie.

• Augmentation de la toxicité de certaines chimiothérapies via un retardement de leur

élimination par l'organisme et donc une augmentation de leur concentration sanguine.

Quelques exemples: l'échinacée (utilisée comme stimulant de l'immunité), la valériane

(prescrite comme somnifère), le ginseng (prescrit comme tonique et stimulant immunitaire)

et le ginko biloba (prescrit pour favoriser la concentration).

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3° Utilisation des antioxydants

Les molécules de l'organisme humain peuvent être abîmées par des radicaux libres oxydants. Ces

substances néfastes pénètrent dans le corps par le biais d'une mauvaise alimentation, de toxines

présentes dans l'environnement ou des rayonnements ultra-violets… Les dommages causés par

l'oxydation des cellules saines peuvent aboutir à la formation de cancers. Une alimentation riche en

antioxydants peut donc avoir un effet protecteur sur l'organisme.

Mais les traitements anticancéreux (radiothérapie, certaines chimiothérapies) agissent en produisant

des radicaux libres qui neutralisent les cellules cancéreuses. Il est donc possible que la prise

d'antioxydants durant ces traitements en diminue l'efficacité (dans le cas d'une consommation

supérieure aux apports journaliers recommandés). Néanmoins, les antioxydants peuvent favoriser la

réparation des cellules saines durant les traitements et donc réduire leurs effets secondaires (dans le

cas d'une consommation juste inférieure ou égale aux apports journaliers recommandés).

Il n'y a pas, à l'heure actuelle, de réponse scientifique claire sur l'utilisation optimale des antioxydants.

Leur emploi à haute dose est déconseillé pendant la durée des traitements.

Exemples d'antioxydants: les vitamines A, C et E; les suppléments de sélénium, de zinc…

4° Prise de compléments hautement dosés en isoflavones de soja

• Le soja contient des phytooestrogènes protecteurs contre l'apparition du cancer du sein dans

les populations qui le consomment dans leur régime alimentaire de manière régulière,

modérée, depuis l'enfance. Il s'agit d'une action épigénétique sur l'ADN des cellules qui bloque

la lecture de gènes impliqués dans la transformation tumorale.

• Les compléments hautement dosés en isoflavones de soja sont utilisés pour réduire les

symptômes liés à la ménopause, en particulier les bouffées de chaleur. En cas de cancer du

sein hormonodépendant, ces compléments peuvent favoriser la prolifération des cellules

cancéreuses et interférer avec les traitements adjuvants hormonaux contre le cancer (tels que

le tamoxifène). Ils sont donc déconseillés à toutes les patientes concernées par cette forme de

cancer du sein.

• Une consommation alimentaire modérée de soja est permise. On tolère un à deux produits à

base de soja par jour (ex.: yaourt au soja, plat préparé de tofu, …) qui constituent par ailleurs

une bonne source de protéines végétales. A titre d'information, les germes de haricot mungo,

souvent appelés "germes de soja", ne contiennent pas d'isoflavones de soja.

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Compléments alimentaires et prévention des cancers

Il s'agit de l'utilisation de compléments alimentaires dans le but de prévenir l'apparition d'un cancer.

Cette pratique est à déconseiller car leur effet protecteur n'est pas prouvé et les compléments

alimentaires pourraient même causer des effets indésirables.

Plusieurs études montrent même un risque accru de développer certains cancers suite à la prise de

compléments multivitaminés et/ou d'antioxydants en grande quantité. Par exemple, augmentation de

l'incidence des cancers du poumon chez les fumeurs ayant consommé du bêta-carotène (précurseur

de la vitamine A) à titre préventif. Une prise excessive de vitamine E, d'omegas-3 ou d'acide folique

semble augmenter le risque de cancer de la prostate.

Par contre, une alimentation saine a une efficacité prouvée pour diminuer le risque de cancer. Il s'agit

d'adopter un régime varié, suffisamment riche en fruits, légumes et aliments d'origine végétale. Il est

également nécessaire de limiter la consommation de viande rouge, de charcuteries, de boissons

alcoolisées, d'aliments trop salés ou trop sucrés.

Recommandations pour une utilisation des compléments alimentaires en toute sécurité pendant les

traitements du cancer

• Acheter les compléments alimentaires en pharmacie de préférence.

• Signaler à son pharmacien les autres traitements en cours (radiothérapie, chimiothérapie).

• Signaler à son médecin traitant et à son oncologue la prise de compléments alimentaires, au même

titre que les autres medicaments.

• Questionner l'onco-diététicien et l'infirmier coordinateur de soins oncologiques de l'hôpital.

• Se référer à des bases de données fiables sur le sujet. Deux références belges ci-dessous:

o http://www.cancer.be/compléments-alimentaires-pendant-un-cancer

o http://www.anticancerfund.org/fr/guides/topics > document PDF à télécharger

"Compléments alimentaires".

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Phytothérapie et cancer

Docteur Bernadette Préat

Société Belge de Phytothérapie et de Nutrithérapie, Montignies-le-Tilleul

On appelle phytothérapie, la médecine par les plantes (du grec "phyto", la plante et "thérapia", soin),

c'est-à-dire l'utilisation thérapeutique des plantes.

Les plantes médicinales, utilisées depuis l'antiquité, constituent donc un groupe numériquement vaste

de plantes qui contiennent des composants actifs, utilisés dans le traitement préventif et curatif de

diverses maladies: infections bactériennes, virales, parasitoses, troubles métaboliques.

Quelles que soient les formes de plantes administrées (teinture mère, poudre, extrait sec, nébulisats,

gemmothérapie, aromathérapie), il faut exiger de la part des firmes phyto-pharmaceutiques des

conditions excellentes de culture, de cueillette, de conservation et de conditionnement de telle façon

que le traitement par les plantes devienne scientifique, reproductible et fiable!

Les interactions plantes/médicaments, et particulièrement l'interaction plantes/traitement classique

contre le cancer, sont évidemment un sujet important de cette intervention.

Quelle est la place de la phytothérapie dans le traitement du cancer?

Comme pour les autres médecines complémentaires, la phytothérapie ne vient pas se substituer aux

traitements conventionnels.

Les thérapeutiques non-conventionnelles permettent au contraire, une meilleure application du

protocole prévu et une meilleure efficacité du traitement conventionnel en donnant un coup de fouet

au système immunitaire pour renforcer sa propre lutte contre le cancer et en luttant contre les effets

secondaires qui pourraient décourager la poursuite du traitement conventionnel.

A tous les stades du traitement du cancer, la phytothérapie peut trouver sa place:

1) Au moment de l'annonce

2) Au moment de la chirurgie

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3) Pendant la chimiothérapie

4) Pendant la radiothérapie

5) A la fin du traitement conventionnel

Au moment de l'annonce

L'annonce d'un cancer est comme un tremblement de terre dans la vie du malade. Tout en étant à

l'écoute de ses émotions, il faut aider le malade à digérer le choc, à diminuer son anxiété et lui

permettre de dormir.

Les plantes comme la passiflore, l'aubépine, la valériane, le tilleul, l'escholtzia, la mélisse seront d'une

grande utilité. Les fleurs de Bach également.

C'est aussi le moment de parler de l'alimentation, de l'importance de l'exercice physique et du soutien

psychologique durant les différentes phases du traitement.

Au moment de la chirurgie

Tout d'abord, il faut arrêter la consommation de toute plante ou tout complément alimentaire (ail,

chardon-Marie, curcuma, gingembre, ginkgo, ginseng, graines de lin, omega-3 ou acides gras de

poisson EPA/DHA, quercétine, resveratrol, vitamine E) qui pourrait favoriser une hémorragie au moins

1 semaine avant l'intervention.

Par contre, on peut continuer à utiliser les plantes calmantes et prendre une plante comme le Chardon

Marie, détoxiquante hépatique, pour mieux supporter l'anesthésie.

Après la chirurgie, le gingembre peut diminuer les nausées.

Pendant la chimiothérapie

On peut citer 4 domaines où la phytothérapie peut accompagner la chimiothérapie:

1) La protection du foie

2) La protection des muqueuses buccale et gastro-intestinale

3) Le soutien de l'immunité

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4) La potentialisation possible de la chimiothérapie

• Protéger le foie

Le desmodium, plante d'origine africaine, est un excellent protecteur du foie qui est souvent agressé

par les produits de chimiothérapie. Cette plante ne procure aucun effet secondaire et n'interagit pas

avec d'autres médicaments. Elle est à prendre le jour avant et quelques jours après la chimiothérapie

de manière à avoir moins de nausées et de récupérer plus rapidement.

• Protéger les muqueuses buccale et gastro-intestinale

Les soins de bouche pourront être effectués avec du bicarbonate de soude, des infusions de camomille,

du gel d'aloé vera, des probiotiques buccaux et s'il y a mycose surajoutée, de l’extrait de pépin de

pamplemousse ou de l'huile essentielle de tea tree.

Concernant les douleurs gastriques, on peut utiliser la réglisse, la mélisse ou le gingembre.

Concernant les troubles du transit, les probiotiques (avec prébiotiques) tout d'abord sont à donner

tout le temps de la chimiothérapie. On peut y ajouter des éléments naturels comme la spiruline, la

chlorella, l'argile, la chlorophylle magnésienne (tirée de l'ortie) ou l'aloé vera (gel pur et pas le suc

laxatif!) pour lutter contre la constipation ou la diarrhée.

Le curcuma (sans poivre) peut agir sur la muqueuse de l'intestin et le protéger.

• Soutenir l'immunité

L'usage de l'échinacée, bien connue comme immunostimulant en cas de grippe et de rhume, peut être

efficace mais présente des interactions avec plusieurs médicaments de chimiothérapie qu'il faut

connaître.

Plusieurs plantes peuvent apporter un soutien immunitaire pour éviter les surinfections virales ou

mycosiques durant la chimiothérapie: l'uncaria tomentosa, le lapacho, le pau periera, le ginseng

notamment.

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Le Maitaké ou le Shiitaké, champignons japonais, ont une action stimulante sur la moelle osseuse. Ils

permettront de maintenir le taux de globules blancs qui sont souvent abaissés par la chimiothérapie.

La propolis est une résine tirée des végétaux, produite par les abeilles qui s'en servent pour protéger

leur ruche contre les microbes de l'environnement. Elle contient plus de 300 substances actives. On

connaît ainsi ses vertus antibactériennes, antivirales, antifongiques et un effet immunostimulant sans

effets négatifs sur la chimiothérapie.

Les Alkylglycérols sont des éthers lipidiques présents chez l'homme, en faible quantité dans les organes

immunitaires (moelle osseuse, foie, rate, ganglions lymphatiques, ...) ainsi que dans le lait maternel.

Par contre, ils sont retrouvés abondamment dans les huiles de foie de requin du Groenland et de

chimère (jusqu'à 25% des lipides totaux chez le requin et jusqu'à 50% chez la chimère). Leur action sur

la stimulation de la moelle et donc sur l'immunité a été démontrée.

En gemmothérapie, une association de trois bourgeons (la vigne rouge, le charme et le noisetier)

permet de rééquilibrer les trois lignées sanguines surtout chez le sujet âgé en chimiothérapie. Le

charme particulièrement indiqué en cas de chute des plaquettes.

• Potentialiser la chimiothérapie

C'est ici la phase la plus délicate de l'interaction plantes/médicaments. Car les plantes peuvent tout

aussi bien diminuer que potentialiser l'action de la chimiothérapie! C’est donc un domaine à réserver

aux spécialistes.

Certaines plantes ayant déjà par elles-mêmes, des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, anti-

cancer et anti-infectieuses, peuvent en même temps augmenter l'efficacité de la chimiothérapie: le

curcuma, la scutellaire, la griffe du chat (uncaria), le réservatrol du raisin mais dans le même temps,

ces plantes interagissent avec certains agents de chimiothérapie. Il faut donc bien les connaître.

Des plantes dites adaptogènes comme la rhodiole, l'éleuthérocoque, le ginseng, le shisandra, le

ganoderma (reiki) permettent de lutter contre la fatigue physique et intellectuelle et peuvent agir en

synergie avec la chimiothérapie. Mais là encore la prudence s'impose dans certaines chimiothérapies.

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Pendant la radiothérapie

Il faut impérativement arrêter toutes les plantes antioxydantes car c'est en émettant des radicaux

libres qu'agit la radiothérapie!

Le ginkgo biloba, seul arbre à avoir survécu à la bombe d'Hiroshima, protège les petits vaisseaux de la

zone irradiée, favorise la cicatrisation et diminue les phénomènes de fibrose post-radique.

Les alkylgycérols, issus de requins ou de chimères, sont des corps gras qui protègent les zones irradiées

de la fibrose post-radique également. A prendre tout en arrêtant les oméga 3 et 6.

Localement, on peut utiliser le gel de silicium ou d'aloé vera, l'huile essentielle de lavande aspic ou de

niaouli.

A la fin du traitement conventionnel

L'usage des plantes reste tout à fait indiqué chez les patients qui terminent une chimio/radiothérapie.

Ils se sentent intoxiqués, fatigués, fragilisés.

C'est le moment de prendre des plantes de drainage du foie comme le chardon- Marie, le

chrysantellum, le romarin, l'artichaut, le pissenlit, fumeterre ou des plantes diurétiques et anti-

inflammatoires comme la reine des prés, le cassis, la sève de bouleau, par exemple.

Pour la fatigue, on peut penser à prolonger ou commencer les plantes adaptogènes comme la rhodiole,

l'éleuthérocoque, le ginseng.

Il faut continuer à donner des plantes immunostimulantes car les risques d'infections virales et

bactériennes après les traitements restent importants: le schitaké, le maïtaké, le ganoderma, la

propolis, l'échinacée.

Il reste enfin à reprendre des plantes antioxydantes et réparatrices comme le curcuma, le thé vert, le

réservatrol du raisin, des plantes reminéralisantes comme la silice de la prèle ou de l'ortie ainsi que

des plantes circulatoires veineuses et lymphatiques pour réparer les tissus lésés comme l'hamamélis,

le fragon ou en gemmothérapie le châtaignier ou le sorbier.

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Conclusions: la phytothérapie, dont la liste non exhaustive des plantes mentionnées en atteste, peut

contribuer à participer au traitement du cancer en complément du traitement classique.

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Mindfulness et cancer

Madame Claude Maskens

Université Libre de Bruxelles, Pôle Santé

Depuis plusieurs années, les médias s'intéressent de plus en plus à la mindfulness, et les études

scientifiques se multiplient. Cette vague qui a débuté aux USA il y a trente-cinq ans environ, puis s'est

étendue dans les pays anglo-saxons, est arrivée il y a une dizaine d'années dans les pays francophones.

En Belgique, le Pr Pierre Philippot de la faculté des sciences psychologiques de l'UCL a été un des

pionniers en la matière. Il a largement contribué avec ses collègues du CHU de Genève à faire connaître

le programme basé sur la pleine conscience en vue de réduire les risques de rechutes dépressives, le

programme appelé MBCT (Mindfulness-Based Cognitive Therapy) ou thérapie cognitive basée sur la

pleine conscience.

En réalité, ce programme MBCT reprend de 85 à 90% d'un programme initial développé au

Massachusetts, par le Pr Jon Kabat-Zinn et son équipe pour l'adapter à la prévention de la rechute

dépressive.

Le programme initial, appelé MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) a été proposé depuis la fin

des années 70 aux patients qui étaient aux prises avec des souffrances physiques et psychologiques

importantes en dépit des traitements que pouvait offrir la médecine. Ce programme apporte des pistes

de réponse quand il s'agit de "vivre avec" une situation douloureuse.

Au cours de dernières décennies, les programmes basés sur la pleine conscience se sont développés

dans de nombreux pays, soutenus par les témoignages positifs des participants et étayés par des

recherches scientifiques.

Définition

Voici une définition opérationnelle qu'en donne Jon Kabat-Zinn (2004), l'initiateur du programme

MBSR:

"La conscience qui émerge lorsque l'on porte son attention d'une façon particulière:

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� délibérément,

� à l'expérience qui se déploie maintenant,

� d'une façon qui ne juge pas,

� avec bienveillance."

Origines

En réalité, il s'agit d'une capacité humaine universelle: il s'agit d'être là, de vivre l'expérience du

moment présent avec bienveillance, de s'y intéresser. Et nous devons à la convergence de deux

épistémologies l'émergence de ce premier programme basé sur la pleine conscience:

Côté oriental, Thich Nhat Hanh - moine zen vivant actuellement en Dordogne - a choisi les termes

pleine conscience et mindfulness comme traduction du terme pali sati (souvent traduit en français par

l'attention juste) comme porte d'entrée pour les occidentaux dans cette pratique de la pleine

conscience: elle enseigne comment travailler avec la souffrance. C'est pourquoi la pleine conscience

est souvent associée au bouddhisme.

Côté occidental, la nature phénoménologique de la pleine conscience se retrouve dans divers courants

de philosophie et de psychologie, ainsi que dans diverses religions, spiritualités. Une mise en forme

structurée et progressive, ainsi que la mise sur pied de recherches scientifiques, ont permis que cette

connaissance soit mise à la portée d'un plus grand nombre.

Divers programmes ont vu le jour: "MB" pour "Mindfulness-Based": MBSR (Stress Reduction), MBCR

(Cancer Recovery), MBCT (Cognitive Therapy), MBIs (Interventions basées sur la pleine conscience).

Jon Kabat-Zinn

Jon Kabat-Zinn étudie la biologie moléculaire à Harvard, et poursuit par un doctorat en biologie

moléculaire. Depuis ses années d'étude, il pratique aussi le yoga et la méditation. Ensuite il devient

professeur à la Faculté de Médecine de l'Hôpital universitaire du Massachusetts.

D'un côté il est confronté à la souffrance au sein de l'hôpital et, de l'autre, il observe les bienfaits du

yoga et de la méditation et perçoit leur potentiel de réduction de la souffrance.

C'est à partir de là qu'il élabore, avec une équipe, le programme MBSR, de "réduction du stress basée

sur la pleine conscience". Il choisit le terme "stress" comme terme "ombrelle" pour couvrir la

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souffrance au sens large, celle inhérente à notre condition humaine: naître, rencontrer la maladie,

vieillir, mourir; rencontrer des situations dont nous ne voulons pas, être privés de ce que nous voulons,

etc.

Egalement, la bienveillance fait intimement partie de cette qualité de présence qui est cultivée au fil

des programmes MBSR.

Enfin, le programme MBSR vient d'emblée comme complément aux traitements, il ne les remplace

pas. Les recherches scientifiques et le côté laïque de cette approche ont permis sa diffusion en milieu

hospitalier.

Un cycle MBSR

Concrètement, les participants se réunissent pendant 8 séances (1/sem.) de 2h30 (sauf la première et

la dernière de 3 h) et 1 journée. Entre les séances, ils sont invités à une pratique quotidienne (6 jours/7)

avec supports (CDs, syllabus, livre).

Les termes "apprivoiser", "explorer", "accueillir", "cultiver", "répondre" reflètent cette façon d'être où

sont cultivées des attitudes: non-jugement, patience, esprit du débutant, confiance, effort sans effort,

acceptation, lâcher prise.

Au fil des semaines, pendant et entre les séances sont proposées des pratiques "formelles" (scan

corporel, yoga, assise, marche consciente) et des pratiques "informelles" (manger conscient,

conscience du souffle, conscience dans nos interactions, conscience de nos pilotages automatiques…).

Progressivement s'affine la conscience de l'instant présent, via la conscience du corps, de la

respiration, des sons, puis des pensées et des états d'âme.

L'apprentissage est très pratique et les séances interactives. Au cours des interactions les participants

explorent "comment" fonctionne le mental, comment nous réagissons à ce que nous rencontrons,

quelles stratégies nouvelles peuvent se mettre en place.

La théorie est donc déduite de l'observation faite par chacun au fil des semaines.

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Une pratique quotidienne, six jours sur sept, de quarante-cinq à soixante minutes est demandée au

cours de ces semaines. C'est pourquoi on peut parler d'un entraînement.

Niveau contenus, le programme de réduction du stress basée sur la pleine conscience aborde la façon

dont nous sommes en relation avec les événements et les situations. Des informations sont apprises

ou rappelées au fil des séances. Elles ont trait principalement au stress, à la souffrance, au mental

(pensées, ruminations, états d'âmes), à la communication (schémas de communication).

Que pouvons-nous espérer de ce programme?

MBSR pendant les traitements: une meilleure qualité de vie, réduction des symptômes de stress,

réduction des variations d'humeur, baisse de la pression artérielle, hausse de l'immunité, gestion de la

douleur.

MBSR après les traitements: une réduction de la tendance dépressive, de l'anxiété et des craintes de

la rechute, une augmentation/amélioration de l'énergie, de la condition physique, de la gestion de la

douleur.

Bibliographie

• André Christophe, Méditer jour après jour, 25 leçons pour vivre en pleine conscience (+ CD),

L'Iconoclaste, 2011.

• Carlson L., Speca M, La pleine conscience, votre alliée face au cancer (+audio), De Boeck, 2015.

• Kabat-Zinn Jon, Apaiser la douleur avec la méditation (+ CD), Les Arènes, 2016.

• Kabat-Zinn Jon, Au Cœur de la Tourmente, la Pleine Conscience, De Boeck, 2014.

• Maex Edel, Mindfulness Initiation (livret/CD), De Boeck, 2014.

• Maex Edel, Mindfulness: travailler avec les émotions (livret/CD), De Boeck 2015.

• Rosenbaum Elana, Se sentir bien "malgré" la maladie, (+ médit guidées) De Boeck, 2014.

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Quelques études

1) A Randomized Controlled Trial of Mindfulness-Based Stress Reduction for Women With Early-

Stage Breast Cancer Receiving Radiotherapy. - Henderson VP, Massion AO, Clemow L, Hurley TG,

Druker S, Hébert JR. - Integr Cancer Ther. 2013 Jan 28.

2) Mindfulness significantly reduces self-reported levels of anxiety and depression: results of a

randomised controlled trial among 336 Danish women treated for stage I-III breast cancer.-

Würtzen H, Dalton SO, Elsass P, Sumbundu AD, Steding-Jensen M, Karlsen RV, Andersen KK, Flyger

HL, Pedersen AE, Johansen C.- Eur J Cancer. 2013 Apr;49(6):1365-73.

3) Effectiveness of mindfulness-based stress reduction in mood, breast- and endocrine-related

quality of life, and well-being in stage 0 to III breast cancer: a randomized, controlled trial.-

Hoffman CJ, Ersser SJ, Hopkinson JB, Nicholls PG, Harrington JE, Thomas PW.J Clin Oncol. 2012 Apr

20;30(12):1335-42.

4) Mindfulness-based stress reduction for integrative cancer care: a summary of evidence. Musial F,

Büssing A, Heusser P, Choi KE, Ostermann T. Forsch Komplementmed. 2011;18(4):192-202.

5) Carlson, L. E., & Garland, S. N. (2005). Impact of mindfulness-based stress reduction on sleep,

mood, stress and fatigue symptoms in cancer outpatients. International Journal of Behavioral

Medicine, 12, 278-285.

6) Carlson, L. E.,M. Speca, K.D. Patel.2007. One-year pre-post intervention follow-up of

psychological, immune, endocrine, and blood pressure outcomes of mindfulness-based stress

reduction (MBSR) in breast and prostate cancer outpatients. Brain, Behavior, and Immunity

8 :1038-49.

Autres références

ULB www.formcont.ulb.ac.be/ Pôle santé

Louvain www.cps.emotions.be

ADM www.association-mindfulness.org

MBSR www.umassmed.edu/cfm

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Notes personnelles

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