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cancer recherche innovations traitements progrÈs valorisation Développer les synergies Recherche I Innovations I Traitements Développer Développer les synergies les synergies Recherche I Innovations I Traitements L IVRET DES COMMUNICATIONS 10 & 11 mai 2012 - Deauville journÉes scientifiques DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST 5 èmes

Livret des communications

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cancer

recherche

innovationstraitements

progrÈsvalorisation

Développer les synergiesRecherche I Innovations I Traitements

DévelopperDévelopper les synergies les synergiesRecherche I Innovations I Traitements

LIVRET DES COMMUNICATIONS

10 & 11 mai 2012 - Deauville

j o u r n É e s s c i e n t i f i q u e sDU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST

5èmes

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5èmes Journées Scientifi ques10 et 11 mai 2012 – Deauville

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SOMMAIRE

EDITORIAL DU PRÉSIDENT DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST p 3

PROGRAMME DES 5ÈMES JOURNÉES SCIENTIFIQUES p 4 - 5

COMMUNICATIONS ORALES :

- Orateurs invités ............................................................................. p 6 - 12- Session jeunes chercheurs ..............................................................

Communications par ordre alphabétique...................................Résumés des 11 communications orales...................................

ppp

131415 - 25

RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS AFFICHÉES p 26

- Axe 1 ........................................................................................... p 27 - 62- Axe 2 ........................................................................................... p 63 - 72- Axe 3 ........................................................................................... p 73 - 79- Axe 4 ........................................................................................... p 80 - 84- Axe 5 ........................................................................................... p 85 - 97

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5èmes Journées Scientifi ques10 et 11 mai 2012 – Deauville

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Editorial du Président

Bienvenue aux 5èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest !

Notre cancéropôle est déjà pratiquement à mi-parcours de son programme d’activités labellisé par l’INCa pour la période 2011-2014. Nos journées seront donc l’occasion de faire un premier bilan des programmes phare de recherche engagés dans chacun des axes scientifi ques qui le structurent. Leur coordination est assurée par Véronique Pancré, qui préside notre comité de pilotage scientifi que. Depuis nos dernières journées de mai 2011, le Cancéropôle Nord-Ouest a manifesté son dynamisme, non seulement au niveau de la mise en œuvre de ces programmes phare, mais aussi sur le plan de l’animation scientifi que, avec l’organisation de nombreux colloques et journées d’étude. Notamment, la journée consacrée au séquençage de nouvelle génération, organisée en décembre 2011 par Thierry Frébourg, a été un remarquable succès, avec près de 100 participants. Elle a été l’occasion de discussions passionnantes sur les pre-miers résultats et les projets de nos équipes dans ce domaine révolutionné par une nouvelle rupture technologique. Une expérience à renouveler. Il nous faut aussi accorder une mention spéciale au beau succès qu’a représenté pour l’axe « Cancer et Neurosciences » l’organisation du congrès de l’International Cancer and Cognition Task Force (ICCTF), qui s’est tenu à Paris en mars 2012 et a réuni près de 150 participants du monde entier. Bravo à Florence Joly et à l’équipe d’animation du Cancéropôle, qui s’est très bien tirée de cette expérience nouvelle de l’organisation d’un congrès international ! Merci aussi à Floriane Bougeard, notre nouvelle directrice qui a succédé à Jean-Michel Honoré et s’investit dans ses nouvelles fonctions avec enthousiasme et professionnalisme, à l’unisson de toute l’équipe.

Le programme de nos journées comporte 10 conférences plénières et 2 conférences de pres-tige, auxquelles s’ajoutent 11 communications orales faites par des jeunes chercheurs et la session de posters. La session thématisée consacrée aux SHS, à l’épidémiologie et à la santé publique constituera un des points forts du programme de cette année. Le clou de cette session sera la conférence de prestige donnée par Louise Potvin, pionnière de la recherche en santé publique et des études interventionnelles visant à réduire les inégalités sociales de santé. La génétique moléculaire sera aussi à l’honneur avec 3 conférences plénières et la conférence de prestige de Marie-Claire King, dont la découverte de BRCA1 a révolutionné la recherche sur la prédisposition génétique aux cancers.

Comme tous les ans, nos journées feront une large place aux jeunes chercheurs, pour lesquels ces journées sont devenues un rendez-vous incontournable, avec cette année un nouveau record de propositions de communications.

Enfi n, un mot de remerciement à nos sponsors, qui contribuent à la réussite de ces journées et à l’ARC qui apporte son parrainage à la session SHS, épidémiologie et santé publique.

Bonnes journées à tous !

Pierre Formstecher

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5èmes Journées Scientifi ques10 et 11 mai 2012 – Deauville

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ProgrammeJeudi 10 mai 2012

9h00 - 9h30 Café d’accueil

9h30 - 10h00 Introduction des journées Pierre Formstecher et Véronique Atger (INCa)

10h00 - 10h30 Démarche d’Animation des essais CliniquesJean-CLaude Barbare

10h30 - 11h00 Pause et visite stands

11h00 - 11h10 Introduction sur les programmes 2011 - 2014 Véronique Pancré

11h10 - 11h40 « Séquençage des Récepteurs Tyrosines Kinases (RTK) dans des Tumeurs Pri-mitives et Métastases de Cancers Colorectaux »Véronique Fafeur

11h40 - 12h10 « Etude de l’hypoxie en imagerie fonctionnelle. Intérêt pour la radiothérapie » Pierre Véra

12h10 - 12h40 « Cancer et fonction Cognitive » Florence Joly

12h40 - 14h00 Cocktail déjeunatoire

14h00 - 15h45 SESSION JEUNES CHERCHEURS [1]7 communications orales

15h45 - 15h55 Présentation du programme MATWINLucia Robert

15h55 - 17h40 Visite des posters

17h40 - 18h50 SESSION THÉMATISÉE : SHS, EPIDÉMIOLOGIE ET SANTÉ PUBLIQUE [1]

SOUS LE PARRAINAGE DE LA

17h40 - 17h50 IntroductionGuy Launoy

17h50 - 18h20 « Les agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) dans le monde du travail : des risques comme les autres ? » Danièle Carricaburu et Emilie Legrand

18h20 - 18h50 « Garder son travail ou se réinsérer professionnellement face à un cancer » Sophie Quinton-Fantoni

19h30 Dîner de Gala à la Villa le Cercle

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5èmes Journées Scientifi ques10 et 11 mai 2012 – Deauville

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Programme Vendredi 11 mai 2012

8h30 - 9h00 Café d’accueil

9h00-10h30 SESSION THÉMATISÉE : SHS, EPIDÉMIOLOGIE ET SANTÉ PUBLIQUE [2]9h00-9h30 « Etude d’intervention en population générale visant à réduire les inégali-

tés sociales de participation au dépistage » Lydia Guittet

9h30-10h30 CONFÉRENCE DE PRESTIGE

« Les approches communautaires de réduction des inégalités sociales de santé : soutenir l’innovation par la recherche. » Louise Potvin, Université de Montréal, Canada

10h30 - 11h30 SESSION JEUNES CHERCHEURS [2]4 communications orales

11h30 - 12h30 Visite des posters

12h30 - 13h00 « Identifi cation de l’HEtérogénéité Génétique des lymphomes DIffus à grandes cellules B à l’ère du rituximab »Fabrice Jardin

13h00 - 14h00 Cocktail déjeunatoire

14h00 - 14h30 « Apports des techniques à haut débit dans le diagnostique et le pronostique des Leucémies Aiguës myéloïdes »Olivier Nibourel

14h30 - 15h00 « Déterminisme génétique du Cancer du Côlon et du Cancer du sein »Thierry Frebourg

15h00 - 16h00 CONFÉRENCE DE PRESTIGE« Anna Karenina and the Genetics of complex disease » Mary-Claire King, Université de Washington, Seattle (États-Unis)

16h00 - 16h30 Remise des prix jeunes chercheurs

Conclusion et fi n des 5èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest Pierre Formstecher

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« Etude de l’hypoxie en imagerie fonctionnelle. Intérêt pour la radiothérapie»

Pierre VERA,Equipe QuantIF (LITIS EA 4108) «QUANTifi cation en Imagerie Fonctionnelle», Rouen

La présentation abordera les traceurs de l’hypoxie en tomographie par émissions de positons (TEP), leurs principales cibles biologiques et les principales études cliniques concernant ces traceurs. Une comparaison des traceurs disponibles en France sera réalisée. L’imagerie de l’hypoxie reste une imagerie à faible contraste. Le traceur de référence est le F-miso. Il pourrait y avoir un intérêt à terme pour le 18F-Faza et le Cu-ATSM, mais aucune étude n’a clairement montré de supériorité. Les études de la littérature ont surtout étudié les carcinomes de la sphère ORL et à moindre degré du poumon, du col utérin et du rein. Ces études sont surtout des études de validation qui ont corrélé l’imagerie TEP avec des traceurs de l’hypoxie et les méthodes de référence, que ce soit chez l’homme ou l’animal. Toutes les études pronostiques ont montré le mauvais pronostic d’une hypoxie tumorale mise en évidence par imagerie TEP. Actuellement, le concept de complément de dose de radiothérapie sur les zones hypoxiques semble très intéressant, mais peu de données existent dans la littérature, confi rmant la nécessité d’essais prospectifs. Un article pourra être trouvé dans [Vera P, Thureau S, Bohn P. Traceurs de l’hypoxie en tomographie par émission de positons. Médecine Nucléaire (2011)].

Etude Pilote visant le Séquençage des Récepteurs Tyrosines Kinases (RTK) dans des Tumeurs Primitives et Métastases de Cancers Colorectaux (METACOLO)

Véronique FAFEUR UMR 8161, Lille

Véronique Fafeur (UMR 8161, Lille) , Michel P. (CHU, Rouen), Zalcman G. (CHU, CaenContributeurs : Copin MC, de Launoit Y, Figeac M, Frandemiche C, Galateau-Sallé F, Goormachtigh G, Lepretre F, Leteurtre E, Mariette C, Moulin C, Sabourin JC, Truant S, Wicquart L.

Jeudi 10 mai 2012

Le cancer colorectal est le 3ème type de cancer le plus fréquent et est souvent détecté avec des métastases, notamment dans le foie, le poumon et le péritoine. Des thérapies ciblées visant le récepteur tyrosine kinase de l’EGF (EGFR ou HER1) permettent de traiter des patients atteints de cancers colorectaux ainsi que d’autres cancers, comme les cancers pulmo-naires. Cependant, malgré les succès de ces thérapies, certains malades développent des résistances à ces traitements. Les mécanismes de résistance aux anti-EGFR comprennent notamment la sélection de cellules contenant des gènes alté-rés permettant d’outrepasser la signalisation de ce récepteur. Par exemple, des mutations activatrices de KRAS dans les tumeurs colorectales sont associées à une mauvaise réponse/ une résistance aux thérapies anti-EGFR. Un projet-pilote a démarré en 2011 afi n de rechercher des mutations géniques dans des tumeurs primaires et métastases associées du cancer colorectal par les techniques de séquençage à haut débit.

En février 2011, un recensement de tissus congelés dans les tumorothèques de Lille, Caen et Rouen révélait l’existence de 476 métastases hépatiques issues de cancers colorectaux. L’existence de paires tumeurs/métastases et les annota-tions cliniques ont été recherchées. En juin, nous disposions fi nalement de 17 trios (intestin sain et cancéreux, métastase hépatique) avec 9 trios stricts et 8 trios non stricts. Les trios stricts sont issus de patients naïfs de traitement, tandis que pour les trios non stricts, les patients ont été traités par chimiothérapie avant chirurgie de la métastase, dont un cas comprend une combinaison chimiothérapie et Erbitux (anti-HER1). Les échantillons issus de tissus congelés ont été préparés (copeaux) et associés à une analyse histologique, et les extractions d’ADN ont été réalisées sur les trois sites.

Nous avons choisi d’analyser les récepteurs tyrosine kinase (RTK), puisqu’ils sont souvent visés par les thérapies ciblées. De plus, leurs mutations ne sont quasiment pas connues pour le couple cancer et métastases associées, car la quasi totalité des données actuelles ne concerne que les tumeurs primitives. Le choix des gènes a donc porté sur les 58 RTK du génome humain, et nous y avons ajouté des gènes connus pour être fréquemment mutés dans le cancer colorectal (TP53, KRAS, PIK3CA), ainsi que MACC1. Les exons des 62 gènes seront analysés par une technique de capture des exons (hybridation de sondes spécifi ques) sur le génome fragmenté (Custom SureSelelect, Agilent). Il est ensuite prévu de séquencer 200 kb pour les 48 tissus en un run de l’appareil SOLiD 4, en multiplexant les échantillons de manière à obtenir une couverture moyenne de 500x (500 lectures pour chaque nucléotide ciblé). Cette couverture importante est nécessaire pour étudier la différence d’hétérogénéité entre la tumeur primaire et la métastase. Il est envisagé d’obtenir les premiers résultats (séquences alignées et liste des variants) pour le deuxième trimestre 2012.

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« Cancer et fonction Cognitive »Florence JOLY

Unité de recherche clinique, Centre François Baclesse, Caen

Présentation du programme MATWIN

Unique en Europe, MATWIN (Maturation & Accelerating Translation With INdustry) est un programme national de sourcing et d’accompagnement de la maturation de projets de recherche en oncologie jusqu’à la preuve de concept préclinique. Cette plateforme d’ingénierie mutualisée est au service des équipes académiques de recherche et des industriels interna-tionaux présents sur le segment oncologie.Missions

• détecter et sélectionner des projets de recherche en cancérologie, au stade du dépôt de brevet ;• accroître l’attractivité industrielle des projets sélectionnés ;• accompagner des projets dans l’optimisation de leur potentiel de transfert vers l’industrie pharmaceutique via des investisseurs extérieurs privés ;• favoriser des partenariats précoces entre la recherche publique et l’industrie pharmaceutique sur des projets d’excellence dont le risque industriel aura ainsi été mieux qualifi é.

Cette plateforme, unique en Europe, à ce stade précoce de la recherche, soutient la valorisation de la recherche trans-lationnelle grâce à un processus collaboratif avec les équipes de recherche en oncologie et les grands industriels du domaine.PartenairesMATWIN est soutenu par dix des plus gros laboratoires de l’industrie pharmaceutique (Amgen, AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb, Celgene, GlaxoSmithKline, Ipsen, Merck-Serono, Novartis, Roche, Sanofi ) et les cancéropôles parte-naires. Le Cancéropôle Nord-Ouest a rejoint le programme MATWIN en 2012. Quelques chiffresDepuis 2009 :

• 39 projets ont déposé une lettre d’intention• 22 projets ont été soumis à une double expertise académique et industrielle• 11 projets ont été auditionnés par le Board International• 1 projet a été transféré vers un industriel (Roche, 1er investisseur mondial en R1D toute industries confondues)• 3 des 4 projets présentés au Board International 2011 ont marqué l’intérêt de plusieurs industriels partenaires ou non du programme. L’équipe MATWIN coordonne d’ores et déjà les échanges scientifi ques et techniques entre les chercheurs et les industriels. Ces négociations pourraient aboutir d’ici quelques mois à la signature de contrats de maturation avec des partenaires investisseurs.

Le programme contribue ainsi à l’accélération du transfert de la recherche publique vers l’industrie au bénéfi ce du malade ainsi qu’à la valorisation de projets précoces attractifs

Les équipes intéressées sont invitées à se rapprocher du Cancéropôle Nord-Ouest (www.canceropole-nordouest.org)

CONTACTS• MATWIN : [email protected] - Tél. : 05 35 54 19 36 - www.matwin.org• Cancéropôle Nord-Ouest : Véronique Pancré - veronique.pancre@canceropole-nordouest.orgwww.canceropole-nordouest.org

Jeudi 10 mai 2012

La mémoire autobiographique représente un ensemble d’informations et de souvenirs, particuliers à un individu, accu-mulés depuis son plus jeune âge et qui lui permettent de construire un sentiment d’identité et de continuité. Elle se caractérise par son aspect dynamique et reconstructif, les représentations mentales se modifi ant au fi l du temps. Cet aspect non fi gé de la mémoire est en lien avec l’identité et les aspirations du sujet, ces dernières évoluant en fonction de son environnement et de son statut.

Ainsi, toute atteinte de l’identité ou rupture dans la continuité de vie entraîne une distorsion de la mémoire. Ce type de distorsion est observé dans différents syndromes psychiatriques comme la dépression ou l’état de stress post-trauma-tique. La dépression est caractérisée notamment par un état de congruence à l’humeur (rappel préférentiel d’événe-ments négatifs), ainsi que, et ceci de façon commune avec l’état de stress post-traumatique, par une sur-généralisation des souvenirs (rappel préférentiel d’événements répétés ou étendus dans le temps) et l’existence de souvenirs intrusifs (souvenirs spontanés, pénibles et vivaces).

De tels troubles de mémoire sont observés à des degrés divers chez des patients atteints d’un cancer après l’annonce du diagnostic. Nous rapportons des travaux qui tentent d’établir un lien entre ces syndromes psychiatriques et la patho-logie cancéreuse. Cette façon d’interpréter les troubles de mémoire permet de poser de nouvelles hypothèses physio-pathologiques qui pourront être testées grâce à des études d’imagerie cérébrale et qui ouvrent également de nouvelles perspectives thérapeutiques.

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« Garder son travail ou se réinsérer professionnellement face à un cancer »

Sophie FANTONI - QUINTONPraticien hospitalier CHRU Lille, Docteur en Droit, Université Lille2 EA4487.

On estime à plus de 365 000 le nombre de nouveaux cas de cancer, en France en 2011. Les progrès en matière de dépistage, la plus grande précocité des diagnostics, l’amélioration de l’effi cacité des traitements, de la prise en charge et du suivi participent à la diminution des taux de mortalité par cancer. Ainsi, l’amélioration du pronostic global des per-sonnes atteintes d’un cancer, implique une multiplication des soins de support et la prégnance croissante des questions de réhabilitation et de réinsertion. La réinsertion professionnelle est un facteur important et unanimement reconnu de la prise en charge globale des patients atteints de cancer. Elle infl uence à la fois leur qualité de vie, leur sécurité fi nancière, le rétablissement d’un environnement social stable, d’un sentiment de normalité et de contrôle de leur vie. Le premier objectif de cette présentation est de préciser les facteurs étudiés jusqu’à présent qui conditionnent le retour à l’emploi et les questions qui persistent concernant certains de ces facteurs, mais également les conditions de ce retour à l’emploi et son devenir à moyen terme. Le second objectif est de présenter les outils existant en France pour aider aujourd’hui à une meilleure (ré)insertion socioprofessionnelle face à un cancer.

« Les agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) dans le monde du travail : des risques comme les autres ?»

Danièle CARRICABURU, Dysola, Université de Rouenet Emilie LEGRAND, CIRTAI/CNRS, Université du Havre

La problématique de la « santé au travail » est (re)devenue en France un enjeu fondamental tant des recherches en sciences humaines et sociales que des politiques publiques. Dans l’ensemble des travaux produits sur la question, la compréhension des démarches de prévention des risques professionnels est restée un objectif de connaissance relative-ment discret. Cette communication propose une compréhension de la construction sociale des démarches de prévention des risques cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR). Risques qui refl ètent particulièrement bien les problématiques nouvelles de santé au travail dans la mesure où ils sont à la fois collectifs (ils concernent rare-ment un seul poste de travail), diffus (et donc diffi cilement identifi ables et isolables) et différés.

Nous montrerons que le déploiement de la prévention est fondé sur une analyse cognitive de la situation (de travail) défi nie ou non comme risquée. Ce sont donc aux représentations des risques CMR que nous nous intéresserons, repré-sentations qui peuvent différer grandement de leur réalité. Elles sont essentielles à comprendre car il existe un rapport dialectique entre la façon dont est défi nie une situation et l’attitude privilégiée, en l’occurrence en matière de prévention.

Par cette analyse des représentations, nous montrerons que leur caractère différé, les diffi cultés de leur objectivation (qu’elles soient réelles ou instrumentalisées) et la nature des produits en cause, font des CMR des risques distincts des autres risques liés au travail. Nous pointerons également une tendance à la banalisation de ces risques, qui participe de leur acceptation et pèse lourdement sur les démarches de prévention.

Notre propos s’appuie sur une étude menée entre 2008 et 2011, fi nancée par l’Anses. L’enquête de terrain s’est articulée autour de monographies d’entreprises haut-normandes (une soixantaine d’entretiens réalisés dans un échantillon rai-sonné de 17 entreprises) et d’entretiens (plus de 70) conduits auprès de six catégories d’acteurs institutionnels (services de santé au travail, administration du travail, Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail de Normandie, les syndicats de salariés, les organisations d’employeurs, les associations de victimes).

Jeudi 10 mai 2012

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« Etude d’intervention en population générale visant à réduire les inégalités sociales de participation au dépistage »

Lydia GUITTETUnité Inserm 1086 Cancer et Prévention

Le dépistage du cancer colorectal repose sur la réduction d’un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les deux ans entre 50 et 74 ans, complété d’une coloscopie en cas de positivité du test. Ce dépistage permet d’améliorer le pronostic des cancers dépistés, et de réduire la mortalité spécifi que associée à ce cancer. Malgré une gestion centralisée des invitations de la population cible, plusieurs études ont montré l’existence d’inégalités sociales de participation à ce dépistage.

L’étude PRADO vise à évaluer l’effi cacité d’un accompagnateur au dépistage, inspiré des expériences américaines de « Patient Navigator », dans la réduction des inégalités sociales de participation au dépistage organisé du cancer colorectal. Cette étude repose sur une approche multidisciplinaire alliant l’expertise de l’UMR 1086 Cancers & Préventions (Caen), de l’URECA (Lille) et du CERREV (Caen), et sur un fort partenariat avec les structures départementales de gestion des dépistages.

Après une phase pilote dans l’Orne, cet essai multicentrique randomisé en grappes est actuellement en cours dans les trois départements de Picardie, grâce à un fi nancement du Cancéropôle Nord Ouest et l’Institut National du Cancer. Les résultats de l’étude PRADO sont attendus fi n 2013.

Vendredi 11 mai 2012

« Les approches communautaires de réduction des inégalités sociales de santé : soutenir l’innovation par la recherche. »

Louise POTVIN PhD, université de Montréal, Montréal, Canada

Depuis les années 1960, le monde associatif s’est révélé un terreau fertile pour l’innovation sociale. Au Québec notamment, l’on doit à ce que nous appelons des organismes communautaires, les fon-dements du réseau des Centres locaux de services communautaires (CLSC) et ceux des Centre de la petite enfance (CPE).

Ces deux réseaux maintenant institutionnalisés offrent des services de proximité de qualité à l’échelle de la province. S’appuyant sur cette capacité avérée du monde associatif de développer des solutions innovantes aux problèmes vécus dans les milieux socio-économiquement défavorisés, la Direction de la santé publique de Montréal identifi e le soutien à l’action communautaire comme une stratégie à investir pour réduire les inégalités sociales de santé. Prenant le parti de ne pas assurer de leadership dans l’expérimentation sociale, la Chaire Approches communautaires et inégalités de santé (CACIS) s’est donnée comme mission de coupler à des pratiques innovantes issues de partenariats entre le monde associatif et le monde institutionnel, un dispositif de recherche qui permet d’identifi er et réfl échir non seulement les mécanismes d’action mis en œuvre dans ces interventions mais aussi les conditions de leur production et reproduction. A travers plusieurs projets touchant des problématiques sociales variées, nous avons développé un modèle de recherche interventionnelle en santé des populations (RISP) qui propose de soutenir l’innovation sociale par la création et l’ani-mation d’un espace de réfl exivité organisée, participant ainsi à la constitution de ce que Didier Fassin nomme : l’espace socio-sanitaire.

Louise Potvin détient un doctorat en santé publique de l’Université de Montréal. Elle est Professeure au Département de médecine sociale et préventive à l’Université de Montréal et Directrice scientifi que du Centre de recherche Léa-Roback sur les inégalités sociales de santé de Montréal. De 2001 à 2011, elle a été titulaire de la Chaire « Approches communautaires et les inégalités de santé FCRSS/IRSC », qui visait à documenter comment les interventions de santé publique axées sur le développement social local contribuent à la réduction des inégalités en matière de santé dans les milieux urbains. Depuis 2008, elle est membre de l’Académie canadienne des sciences de la santé. En plus d’avoir participé au développement de documents d’orientation de politiques publiques, elle a publié 5 ouvrages col-lectifs, 5 numéros spéciaux dans des revues, plus d’une quarantaine de chapitres et plus de 150 articles, éditoriaux et commentaires dans des revues avec comité de lecture.

CONFÉRENCE DE PRESTIGE

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Vendredi 11 mai 2012

« Identifi cation de l’HEtérogénéité Génétique des lymphomes DIffus à grandes cellules B à l’ère du rituximab : un projet translationnel et exploratoire du GELA » - GHEDI

Fabrice JARDINDépartement d’hématologie clinique et Unité Inserm U918, Centre Henri Becquerel, Rouen

Les lymphomes diffus à grandes cellules de phénotype B (LDGCB) représentent environ 40% des lymphomes non-Hodgkiniens (LNH). Ces tumeurs ont en commun une présentation clinique agressive mais sont très hétérogènes sur le plan pronostique et phénotypique. L’anticorps monoclonal anti-CD20 rituximab (R) associé à une poly-chimiothérapie contenant des anthracyclines représente actuellement le traitement de référence de ces lymphomes. Le Groupe d’étude des lymphomes de l’adulte (GELA) a initié en 2003 un programme d’essais cliniques (LNH-03B), destiné aux LDGCB, comparant différentes stratégies thérapeutiques le R et une polychimiothérapie selon différents facteurs pronostiques cliniques (Age, index pronostique international). 1500 patients ont été inclus dans les 6 essais du programme, à l’origine d’une collection biologique unique de tumeurs congelées ou fi xées. En s’appuyant sur cette collection, le projet GHEDI (Deciphering the Genetic Heterogeneity of Diffuse large B-cell lymphoma in the rituximab era) a pour objectif (i) de com-prendre, par une analyse intégrée des données cliniques, histopathologiques et moléculaires, l’hétérogénéité des DLBCL, (ii) de déterminer la pertinence clinique des signatures moléculaires dans le cadre d’essais cliniques et (iii) d’évaluer des techniques de transfert. Les résultats préliminaires des analyses de biologie moléculaire haut-débit (génomique, trans-criptomique, RNAseq) portant sur plus de 200 échantillons et leur mise en perspective dans un contexte de transfert et

d’évaluation de biomarqueurs sont rapportés.

« Apports des techniques à haut débit dans le diagnostic et le pronostic des Leucé-mies Aiguës myéloïdes »

Olivier NIBOURELCentre de Biologie-Pathologie, CHRU Lille

Les Leucémies aigues myéloblastiques (LAM) représentent un groupe de pathologies hétérogènes en termes biologiques et clinique. Les anomalies cytogénétiques et les altérations de certains gènes (CEBPa, NPM1, FLT3) sont fortement associées à l’évolution du patient et ont permis d’établir une classifi cation pronostique qui ne permet cependant pas d’expliquer complètement l’hétérogénéité des LAM. Les projets menés ont donc pour objectif d’améliorer la caractérisa-tion génomique et moléculaire des LAM.

Tout d’abord l’incidence et l’impact pronostique des mutations récurrentes récemment rapportées dans la LAM ont été étudiés sur des cohortes de patients inclus dans des protocoles thérapeutiques. L’étude des mutations de TET2 sur une cohorte de 111 patient a permis de montrer un impact sur la survie sans évènement chez les patients atteints de muta-tion de NPM1 et l’étude des gènes IDH1 et IDH2 chez 520 patients a montré que les mutations IDH1-R132 et IDH2-R172 avait un impact négatif alors que les mutations IDH2-R140 semblait de meilleur pronostique. Ces études ont été com-plétées par l’étude prospective de 11 gènes (NPM1, FLT3, CEBPA, MLL, WT1, AML1, IDH1, IDH2, DNMT3A, TET2, ASXL1) sur la cohorte de 280 patients inclus dans le protocole ALFA-0701 mettant en évidence l’impact pronostique péjoratif des mutations de DNMT3a et confi rmant l’impact bénéfi que des mutations IDH2-R140.

Cependant, le nombre grandissant de ces mutations dépasse désormais les capacités de séquençage classique. L’uti-lisation du séquençage à haut débit a donc été évaluée dans ce contexte. L’étude de faisabilité a été réalisé sur 43 gènes impliqués dans la LAM dont 6 avait été préalablement étudiés par séquençage classique. Cette étude a confi rmé la concordance des techniques classique et du séquençage à haut débit et a permis d’identifi er 9 mutations chez 8 des 21 patients dont 3 n’avait pas de mutations connues, confi rmant ainsi l’intérêt d’une étude plus étendue des altérations géniques. Ces technologies offrent de plus de nombreuses perspectives en termes de nombre de gènes étudiés (whole exome).

Enfi n les techniques de cytogénétiques classiques ne permettent pas d’identifi er toutes les anomalies chromosomiques. L’étude du profi l génomique par SNP-array a été évaluée au moment du diagnostic de LAM et a permis de montrer que l’utilisation conjointe de ces techniques à haut débit et du caryotype permettait de mieux défi nir les catégories pronos-tiques cytogénétiques.

Ainsi, l’étude étendue de marqueurs moléculaires et des anomalies chromosomiques permet de mieux caractériser ce groupe hétérogène de pathologie. L’utilisation des nouvelles techniques à haut débit rend ces études réalisables sur de grandes cohortes.

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« Déterminisme génétique du Cancer du Côlon et du Cancer du sein »

Thierry FREBOURGService de Génétique, CHU de Rouen

Inserm U 1079, IRIB, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Rouen

Le CNO a acquis un positionnement national en oncogénétique à la fois dans le cadre du cancer colorectal héréditaire et des cancers du sein et de l’ovaire héréditaire. Dans ce cadre et dans le contexte de du développement spectaculaire des analyses pangénomiques et de la découverte récente de la mutabilité du génome humain, le programme oncogénétique du CNO vise à caractériser le déterminisme génétique des cancers du colon et de cancer du sein, dont la présentation est évocatrice d’un déterminisme génétique, mais sans mutation constitutionnelle délétère des gènes majeurs impliqués dans le déterminisme Mendélien de ces cancers.

Le premier projet, national, concerne l’interprétation biologique des variants de signifi cation inconnue (VSI) identifi és dans les gènes MMR et BRCA. En effet, un des défi s majeurs actuels en oncogénétique est l’interprétation des VSI identifi és par criblage génétique chez les patients et cette problématique sera de plus en plus importante avec l’implémentation du séquençage haut débit dans les laboratoires de diagnostic. Une fraction importante de ces variations pourrait être délétère du fait de l’altération du processus d’épissage. Depuis 2007, nous avons développé des tests fonc-tionnels ex vivo d’épissage qui permettent d’étudier, à partir de l’ADN génomique, l’impact des variants détectés dans les gènes de prédisposition MMR (MLH1, MSH2) impliqués dans le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer), forme la plus fréquente de cancer colorectal héréditaire et les gènes BRCA1 et BRCA2 impliqués dans les formes héréditaires de cancer du sein et de l’ovaire héréditaire.

Au sein du CNO, cette activité s’est structurée sous la forme d’une prestation de service national, en réponse à la demande du réseau français des laboratoires d’oncogénétique. Les analyses des tests d’épissage sont alors validées par analyse RT-PCR à partir du sang périphérique des patients. Nous avons ainsi évalué l’impact sur l’épissage de 183 VSI détectés dans les gènes MSH2 et MLH1 et montré que 25% ont en fait un effet sur l’épissage. Selon la même stratégie, l’étude de 64 VSI des gènes BRCA1 ou BRCA2 a montré que 24% altéraient l’épissage.

Ce projet permet progressivement (i) de reclasser en mutations délétères des VSI, ce qui permet désormais de codifi er la prise en charge médicale des familles dans lesquelles ces VSI ont été identifi és, (ii) d’intégrer ces informations dans les bases de données des mutations des gènes MMR et BRCA développées sous l’égide de l’INCa et (iii) de procéder à partir des patients à une cartographie extensive des sites régulateurs d’épissage exoniques.

Le second projet est focalisé sur la recherche de déséquilibre d’expression allélique des gènes BRCA dans le but de révéler des altérations des gènes BRCA conduisant à une altération de l’expression mais actuellement indétectables, car résultant d’anomalies de régions qui ne font pas l’objet d’exploration ou qui ne sont pas connues. La mesure d’expression allélique sur RT-PCR, est réalisée par pyroséquençage et SnaPshot basé sur l’extension d’amorces avec des didéoxy-nucléotides fl uorescents avec normalisation sur ADN génomique. L’objectif de ce projet est de mettre en évidence un déséquilibre d’expression spécifi que d’un des deux allèles des gènes BRCA, dans les familles restées négatives après le criblage de ces gènes, en comparaison avec une population témoin exempte de prédisposition au cancer sein et/ou ovaire. L’inclusion des 265 patients et des contrôles est pratiquement achevée.

Le troisième projet est consacré à l’étude du déterminisme oligogénique du cancer colorectal et vise à détermi-ner si une fraction des situations cliniques évocatrices d’un risque génétique augmenté de cancer colorectal (agrégation familiale, précocité des tumeurs, tumeurs colorectales primitives multiples), mais sans mutation des gènes majeurs, résulte de la combinaison d’un nombre limité de variations génétiques.

Cette étude nationale, essentiellement prospective, est une étude d’association qui compare les fréquences de variations génétiques sélectionnées entre patients et sujets contrôles âgés de 45 à 60 ans, sans histoire personnelle ou familiale, au premier degré, de tumeurs colorectales. Les variations génétiques analysées concernent non seulement des varia-tions de séquence (SNPs associés au CCR, polymorphismes fonctionnels) mais d’expression de gènes. Nous avons inclus grâce à la participation active de 19 centres, 562 sur les 700 patients planifi es et tous les témoins nécessaires (350). Les résultats obtenus nous ont permis de réfuter l’implication du déséquilibre d’expression du récepteur I du TGF comme facteur de risque majeur du cancer colorectal, alors que le groupe d’Albert de la Chapelle rapportait en Septembre 2008 dans Science que le déséquilibre de l’expression allélique du récepteur I du TGF confère un risque élevé de CCR, avec un OR estimé à 8.7. Nous avons mis en évidence un polymorphisme d’expression allélique d’un des gènes clefs de l’onco-genèse colorectale et nos résultats préliminaires suggèrent que le déséquilibre d’expression allélique de ce gène est un facteur de risque du cancer colorectal.

Enfi n, le quatrième projet est l’étude de la contribution d’altérations de novo dans le déterminisme génétique des cancers, du colon, du sein et de l’ovaire de révélation précoce (<30 ans), de présentation sporadique et sans mutation détectable dans les gènes majeurs de prédisposition Mendélienne. Ce projet est basé sur le séquençage de nouvelle génération (NGS) d’exomes et la stratégie des exomes différentiels de trio (cas index-parents). Ce projet béné-fi cie de l’investissement du CNO dans le domaine du NGS et de la synergie avec les bioinformaticiens de l’université de Rouen qui ont développé un logiciel particulièrement performant pour l’analyse, le fi ltrage et l’interprétation des données d’exomes, le logiciel EVA (Exome Variation Analyser ; http://litis.insa-rouen.fr/EVA/) permettant d’identifi er à partir 15000-20000 variants génétiques détectés chez chaque cas index, entre 0 et 10 mutations de novo potentiellement délétères.

Vendredi 11 mai 2012

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« Anna Karenina and the Genetics of complex disease »

Mary-Claire KINGProfesseure à l’université de Washington, Seattle (États-Unis).

Learning objectives: Studies of families with complex diseases, like breast cancer, epilepsy, or inherited hearing loss, indicate that many different genetic mutations in many different genes can lead to each disease. We will discuss the hypothesis called the “Anna Karenina Model * of Medical Genetics” which implies that each unhealthy family is unhealthy in its own way.

Discuss the use of genomics tools to learn more about the genetic mutations.

* Based on Tolstoy’s famous opening line: “Happy families are all alike; every unhappy family is unhappy in its own way”

Mary-Claire King, née en 1946 aux États-Unis, est Professeure à l’Université de Washington à Seattle, Département de génétique médicale et département de sciences du génome. Elle est mondialement connue pour ses travaux sur l’identifi cation de prédispositions génétiques au cancer du sein, qui ont des applications d’importance considérable en médecine et en biologie. Elle a étendu ses recherches au domaine de l’évolution humaine et de la génétique des surdités, et plus récemment à l’autisme et à la schizophrénie. Elle a été une pionnière dans les applications médi-cales du séquençage haut débit.

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SESSION

JEUNES CHERCHEURS

Eligible au concours

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Les communications par ordre alphabétique

NOM Prénomn° de poster

ou com. orale

n° page NOM Prénom

n° de poster ou com.

orale

n° page

ALLAN Ghada Ghada 12 39 HAMIEH Mohamad 35 62

ANGOT Emilie Emilie 6 33 HOTTIN Audrey 34 61

ANOUAN Koutoua Joseph 45 74 JONKHEERE Nicolas 27 54

AY-BERTHOMIEU Anne-Sophie 10 37 JULIEN Sylvain 19 46

BEN ABDELALI Raouf 37 65 KLUZA Jérôme Com. orale 1 15

BEN ABDELALI Raouf Com orale 10 24 LANGE Marie 51 81

BOHERS Elodie 44 72 LATRECHE Mansour 41 69

BOUCHER Line 64 95 LEJONCOUR Vadim 54 84

BOUILLEZ Audrey 31 58 LELEU Henri 58 89

BOYER Thomas 39 67 LEROY Catherine 1 28

BOYER Thomas 40 68 LEROY Tanguy Com orale 7 21

BRETTEVILLE Julia 65 96 MABY Pauline 22 49

CAILLIAU MAGGIO Katia 13 40 MALAQUIN Nicolas 4 31

CASTERA Laurent Com orale 8 22 MONTAGNE Rémi 8 35

CHEDRU-LEGROS V. 57 88 MOREL Nastassja Com orale 5 19

COLLET Solène 48 77 MOUND Abdallah 11 38

CONSTANT Emilie 60 91 MRIZAK Dhafer 7 34

COPPIN Lucie 28 55 NHILI Raja 33 60

CORBET Cyril 14 41 NUGUES Anne-Lucie 36 64

CORROYER-DULMONT Aurélien 49 78 OGER Myriam 18 45

CUNY FLorence Com orale 6 20 ONOMA Dago Pacome 46 75

DE BLASI Géraldine 66 97 OUAGUIA Laurissa 25 52

DEHENNAUT Vanessa 3 30 PALIE Odré 47 76

DENORME Marion 32 59 PORNET Carole 55 86

DESAUW Armelle 61 92 RAGINEL Thomas 59 90

DUBOIS Fatemeh 9 36 RAIBAUT Laurent Com orale 2 16

DUBOIS Martine 52 82 RENAUD Florence 21 48

DUBOIS Martine 53 83 RIQUET Frank 5 32

DUBUISSEZ Marion 2 29 ROGER Matthieu 56 87

DULERY Rémy 38 66 ROUSSELIN Antoine 15 42

DUPREZ Christelle 62 93 RYBARCZYK Pierre 30 57

ETANCELIN Pascaline Com orale 11 25 SABBAGH Charles 23 50

EZZOUKHRY Zakaria Com orale 3 17 SABBAGH Charles 24 51

FLAMAN Jean-Michel 20 47 THUREAU Sébastien 17 44

FOUQUET Guillemette 42 70 THUREAU Sébastien Com orale 4 18

GAILDRAT Pascaline 16 43 TOURNIER Isabelle Com orale 9 23

GHAMLOUCH Hussein 43 71 TREHOUX Solange 29 56

GIRARD Nicolas 50 79 TROCME Mélanie 63 94

GOSSART Florian 26 53

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NOTES

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1) Inactivation of the HIF-1 PDK3 Pathway shifts metastatic melanoma cells toward mitochondrial oxidative metabolism and potentiates the therapeutic (Jérôme KLUZA)

Jérome KLUZA1, Paola CORAZAO-ROSAS1, Manel JENDOUBI1, Cyril MAIRE1, Pierre GUERRESCHI1, Aurélie JONNEAUX1, Caroline BALLOT1, Stéphane BALAYSSAC3, Samuel VALABLE2, Yasmine TOUIL1, Aurélien CORROYER-DULMONT2, Myriam BERNAUDIN2, Myriam MALLET-MARTINO3, Elisabeth MARTIN DE LASSALLE1, Patrice MABOUDOU4, Pierre FORMSTE-CHER1, Renata POLAKOWSKA1, Laurent MORTIER1 and Philippe MARCHETTI1,4

1 Unit 837 Equipe 4 Inserm and Faculté de Médecine, Université de Lille II 1 Place Verdun 59045 Cedex, France2 CERVOxy group, UMR 6232 CI-NAPS. CNRS, Université de Caen Basse-Normandie 14074 Caen Cede, France3 Laboratoire SPCMIB, UMR CNRS 5068 Université Paul Sabatier, 118 route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex 9, France4 Centre de Bio-Pathologie, Plate-forme de Biothérapie, Banque de Tissus, CHRU Lille, France8 Départment d’oncologie médicale, Côte de Nacre Hospital, Caen, France

Many (but not all) tumors undergo metabolic reprogramming from oxidative phosphorylation to glycolysis that allows cancer cells to adapt to aggressive microenvironment. This hallmark of cancer opens new areas of investigation that could lead to the identifi cation of additional innovative therapeutic interventions. Using complementary approaches in validated cell lines and freshly obtained human specimens, we showed that mitochondrial respiration and oxidative phos-phorylation were slowed down in metastatic melanomas. This was due to the persistence of a high nuclear expression of HIF-1 under normoxic conditions. Blockade of the HIF-1 pathway by pharmacological (with the HIF inhibitor, YC-1) or genetic (i.e. HIF-1 shRNA knockdown) mechanisms decreased glycolysis and promoted mitochondrial respiration via specifi c reduction of expression of the pyruvate dehydrogenase kinase-3 (PDK3). Likewise, inhibition of PDK3 acti-vity by dichloroacetate (DCA) or RNA interference was suffi cient to increase pyruvate dehydrogenase activity, oxidative phosphorylation and the subsequent mitochondrial ROS generation. Furthermore, DCA potentiated the antimelanoma effects of elesclomol, a pro-oxidative drug currently in clinical development, through inhibition of cell proliferation and induction of cell death. Interestingly, the combination therapy provide synergistic activity and was also effective against BRAFV600E-mutant melanoma cells that developped resistance to the BRAF inhibitor, vemurafenib. In a xenograft model, co-treatment of melanoma tumors with DCA and elesclomol achieved a more durable response than single agent alone. Thus, our results establish the HIF-1/PDK3 bioenergetic pathway as a new target for melanoma therapeutic inter-vention and open the door for innovative combinations designed to eradicate metastatic melanoma cells.

Jeudi 10 mai 2012 Communications orales

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NOTES

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2) Mécanismes d’activation du Récepteur MET : Design d’agonistes et d’antagonistes rationnels par synthèse chimique totale des sous-domaines de l’HGF/SF (Laurent RAIBAUT)

Laurent RAIBAUT, Bérénice LECLERCQ, Nathalie OLLIVIER, Hervé DROBECQ, Rémi DESMET, Alexandra MOUGEL, Jérôme VICOGNE et Oleg MELNYK*.

*CNRS UMR 8161, Institut biologie de Lille, Université Lille Nord de France

L’HGF/SF (Hepatocyte Growth Factor / Scatter Factor) est le ligand de haute affi nité du récepteur tyrosine kinase MET. Ce récepteur est impliqué dans la régulation des processus de prolifération, motilité, morphogenèse et de survie des cellules épithéliales. La dérégulation de la signalisation cellulaire induite par MET est associée au développement tumoral ainsi qu’à la progression métastatique. En effet, l’HGF/SF et/ou MET sont fréquemment surexprimés dans de nombreux car-cinomes, sarcomes ou maladies hématopoïétiques. Ce couple ligand-récepteur constitue ainsi un candidat très attractif dans le cadre du développement de chimiothérapies anticancéreuses ciblées. La mise au point et l’optimisation de ces thérapies passent nécessairement par une meilleure compréhension des mécanismes d’activation du récepteur MET par l’HGF/SF.

Le domaine NK1 de l’HGF/SF (i.e. l’association du domaine N terminal et du premier domaine Kringle), constitue le do-maine de haute affi nité pour le récepteur MET. Certaines études ont montré que la dimérisation spontanée de ce domaine était suffi sante pour lier et activer le récepteur MET. Néanmoins, le rôle respectif des sous-domaines N et K1 dans la formation d’un dimère actif et interagissant effi cacement avec le récepteur MET n’est pas encore élucidé.

Dans ce contexte, nous avons réalisé la synthèse totale des sous-domaines N et K1 par une nouvelle méthode de syn-thèse chimique mise au point au laboratoire (Ollivier, N. et al., Angewandte Chemie Int. Ed. 2012). Complémentaire des méthodes recombinantes, cette méthode chimique permet en particulier la synthèse de protéines modifi ées à façon, ce qui reste diffi cile, voire impossible, à réaliser par les systèmes recombinants classiques (biotinylation orientée, incorpo-ration d’acide aminés non naturels, marquage isotopique précis, etc…). La synthèse totale des sous-domaines N et K1 fonctionnalisés nous a permis de mettre en évidence des propriétés agonistes et antagonistes inattendues pour chacun des sous-domaines N et K1. Ces résultats originaux nous permettent de mieux comprendre les mécanismes moléculaires régulant l’activation de MET par son ligand et offre ainsi de nouvelles perspectives rationnalisées d’approches thérapeu-tiques.

Jeudi 10 mai 2012 Communications orales

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3) L’activation du récepteur de l’EGF est un déterminant potentiel de résistance au sorafénib des cellules de carcinome hépatocellulaire (Zakaria EZZOUKHRY)

Zakaria EZZOUKHRY 1,2, Christophe LOUANDRE 1,2, Eric TRÉCHEREL 1,2, Corinne GODIN 1,2, Bruno CHAUFFERT 3, Jean-Claude BARBARE 4, Jean-Claude MAZIÈRE 1,2, Antoine GALMICHE 1,2

1 Inserm U1088, Faculté de Médecine, Université de Picardie Jules Verne2 Laboratoire de Biochimie, CHU Nord Amiens3 Service d’oncologie médicale, CHU Sud, Amiens4 Délégation à la Recherche Clinique et à l’Innovation, CHU Nord Amiens

Le sorafénib, un inhibiteur de kinases, augmente la durée de survie des patients atteints de carcinome hépatocellulaire (CHC) avancé en freinant la progression tumorale. Cependant, on ne sait pas si les cellules de CHC présentent des dif-férences de réponse au sorafénib, et même s’il existe des résistances primaires à ce traitement. Nous avons comparé un panel de plusieurs lignées cellulaires humaines (Huh7, HepG2 et Hep3B, SNU182, SNU398, SNU449) communément utilisées pour étudier le CHC in vitro. Nous avons mesuré en parallèle le potentiel clonogène et l’activité des kinases RAF dans ces cellules après exposition au sorafénib.

Il a été constaté que l’effet anti-tumoral du sorafénib était très différent d’une lignée à l’autre, et d’autre part corrélé au blocage des kinases de la voie RAF. Les lignées Hep3B et SNU-449 étaient nettement plus résistante au sorafénib que les autres lignées (IC50 > 5μM mesuré pour le potentiel clonogène et le blocage des kinases RAF, contre un IC50 < 2 μM pour les autres lignées, p<0.05). L’étude globale du kinome de ces lignées a mis en évidence des niveaux élevés d’activation du récepteur de l’EGF (EGF-R). Pour examiner le rôle de l’EGFR dans la sensibilité des cellules Hep3B au sorafénib, nous avons utilisé plusieurs stratégies pour neutraliser l’EGF-R: i) l’adjonction d’inhibiteurs chimiques: gefi tinib et d’erlotinib, ii) un anticorps monoclonal neutralisant, le cetuximab; iii) deux ARN interférents dirigés contre l’EGFR. Ces différentes stratégies nous ont permis de mettre en évidence l’implication de l’EGFR dans la résistance au sorafénib: dans les cellules Hep3B, le blocage de l’EGFR a augmenté l’effi cacité du sorafénib, en permettant de réduire son IC50 d’un facteur 3 (ctrl: 7.3 + 0.3μM vs géfi tinib: 2.3 + 0.6μM et erlotinib 1.8 + 0.3μM).

Nos résultats possèdent des implications importantes pour le traitement du CHC par le sorafénib: i) nous suggèrons qu’existent des résistances primaires au sorafénib dans certaines cellules de CHC; ii) l’absence de blocage des kinases RAF qui est associée avec la résistance au sorafénib constitue un argument en faveur du rôle de ces kinases comme une cible thérapeutique importante dans le CHC; iii) l’activation de l’EGF-R est un paramètre clinique qui module l’effi cacité du sorafénib, et donc des analyses portant sur ce récepteur pourraient avoir un intérêt potentiel comme biomarqueurs prédictifs de l’effi cacité du sorafenib dans le CHC. iv) fi nalement, notre travail suggère que l’association du sorafénib à un inhibiteur de l’EGF-R pourrait posséder dans certains cas une effi cacité supérieure au seul sorafénib pour le traitement du CHC.

Jeudi 10 mai 2012 Communications orales

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4) Analyses qualitatives et quantitatives d’images TEP FDG, FMISO et FLT chez des patients suivis pour un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) (Sébastien THUREAU)

THUREAU S1, CHAUMET RIFFAUD Ph2, FERNANDEZ Ph3, HOUZARD C3, TESSONNIER L3, CACHIN F3, DEVILLERS A3, COURBON F3, GAUTHIER H3, ROUX J3, GREMILLET E3, VERVUEREN L3, BLAGOSKLONOV O3, BERRIOLO A3, BRIDJI B3, OLIVIER P3, CAIGNON JM3, COLLOMBIER L3, STOREZ A4, MODZELEWSKI R1 , GARDIN I1, DUBRAY B1, VERA P1. 1 Université de Rouen, LITIS-EA4108 & Centre Henri-Becquerel;2 AP-HP Hôpitaux Universitaires Paris-Sud, Hôpital Bicetre;3 Groupe RTEP5 : Bordeaux, Lyon, Marseille, Clermont-Ferrand, Rennes, Toulouse, Lille, Grenoble, Saint-Etienne, Angers, Besançon, Dijon, Nantes, Nancy, Dijon, Nîmes.4 Société Keosys, SFMNnet, Nantes.

La TEP-FDG est utilisée dans la planifi cation de la radiothérapie des Cancers Bronchiques Non à Petites Cellules (CBNPC) afi n d’aider à la défi nition du GTV. Parallèlement, de nouveaux traceurs se sont développés permettant de défi nir un volume cible biologique (BTV). Toutefois, ces nouveaux traceurs sont souvent à faible contraste rendant leur analyse diffi cile et peu reproductible. Dans ce contexte, nous avons souhaité évaluer l’analyse visuelle de trois traceurs par dix huit centres différents de médecine nuclaire français et comparer différentes méthodes de seuillage publiées.

Chez 5 patients suivis pour un CBNPC, 1 TEP au FDG (métabolisme), au FLT (prolifération) et au FMISO (hypoxie) étaient réalisées à 48h d’intervalle maximum. 16 volumes cible (4 lésions primitives et 12 ganglions) ont été identifi és. L’en-semble des images TEP-TDM a été transféré sur le serveur Keosys-SFMN.net. Chaque médecin nucléaire devait défi nir les 16 volumes cible suivant un score en 5 classes de 0 à 4 développé par Rischin (JCO, 2006). Ces 5 classes étaient dans un second temps simplifi ées en 2 classes, les images classées 0 ou 1 étant défi nies comme négatives et les images 2, 3 et 4 comme positives. Pour chaque traceur, la concordance entre les différents médecins était calculée par l’index Kappa Cohen. Parallèlement, une analyse quantitative était réalisée par un seuillage fi xe absolu (SUV égal à 1.2 ou 1.4), fi xe relatif (40 ou 50% du SUV maximum) ou un seuillage adaptatif (rapport à 1.3, 1.5 ou 1.6 entre SUV max de la tumeur et SUV moyen ou max du bruit de fond (pulmonaire, aortique ou musculaire) permettant de défi nir un BTV prolifératif ou hypoxique. Ces volumes étaient comparés au volume FDG de référence obtenu par un seuillage à 40% du SUV max.

Concernant l’analyse en 5 classes, la concordance des différents médecins était supérieure pour le traceur de référence (FDG) avec un Kappa de 0.59 contre 0.43 pour le FLT et 0.44 pour le FMISO. Après simplifi cation en 2 classes, les scores de concordance étaient améliorés pour les 3 traceurs passant à 0.77 pour le FDG et le FLT et à 0.81 pour le FMISO. Concernant l’analyse quantitative, le volume moyen FDG est de 16 cm3 [1.6–58]. Les volumes moyens FLT et FMISO variaient respectivement de 6.8 à 58.5 cm3 et de 0 à 60 cm3 suivant les différentes méthodes de segmentation. Les méthodes de seuillage adaptatif se basant sur un bruit de fond pulmonaire (SUV max ou moyen) retrouvaient systémati-quement un volume FLT et FMISO supérieur au volume FDG. En FMISO, seules les méthodes de seuillage fi xe (SUV égal 1.4) et adaptatif (bruit de fond musculaire ou aortique) permettaient de défi nir des patients hypoxiques et des patients normoxiques (absence de volume FMISO).

Malgré, un faible contraste notamment pour le FMISO avec un rapport tumeur sur bruit de fond de l’ordre de 1.4 en cas d’hypoxie, l’analyse qualitative de ces images est possible et reproductible. Ce travail d’utilisation du serveur Keosys-SFMN.net et d’analyse d’images hypoxiques a été préliminaire à la mise en place d’un PHRC multicentrique d’augmenta-tion de doses de radiothérapie des lésions hypoxiques défi nies par TEP-FMISO dans les CBNPC.

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Jeudi 10 mai 2012 Communications orales

5) Particularités de la mémoire autobiographique chez des patientes avec un cancer du sein avant le début du traitement adjuvant (Nastassja MOREL)

N. MOREL1,2,3,4, J. DAYAN1,2,3,4,5, P. PIOLINO6, D. ALLOUACHE7, S. NOAL7,8, C. LEVY7 , F. JOLY7,8,9, F. EUSTACHE1,2,3,4, B. GIFFARD1,2,3,4

1 INSERM, U1077, Caen, France2 Université de Caen Basse-Normandie, UMR-S1077, Caen, France3 Ecole Pratique des Hautes Etudes, UMR-S1077, Caen, France4 Centre Hospitalier Universitaire, U1077, Caen, France5 Département de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHU Guillaume Régnier, Rennes6 Laboratoire de Psychologie et Neuropsychologie Cognitives, CNRS FRE 3292, Université Paris Descartes7 Département d’oncologie médicale, Centre François Baclesse, Caen8 Unité de recherche clinique, Centre François Baclesse, Caen9 CHU Côte de Nacre, Caen, France

L’annonce du cancer du sein et ses traitements, souvent vécue comme un choc émotionnel avec un pronostic de vie menacé, peut entraîner un état de stress aigu puis de stress post-traumatique, et serait souvent associée à un trouble dépressif majeur. Généralement, ces syndromes entraînent une altération de la mémoire autobiographique1. Dans la population cancéreuse, seules deux études 2,3 ont montré un défi cit de rappel des souvenirs autobiographiques spéci-fi ques chez des patientes en rémission d’un cancer du sein, ayant donc vécu l’annonce du cancer et bénéfi cié du traite-ment adjuvant associé. Toutefois, les facteurs précis responsables de ces troubles mnésiques restent inconnus. Ce travail propose d’étudier, pour la première fois, la mémoire autobiographique juste après l’annonce d’un cancer et le traitement chirurgical associé mais avant tout traitement adjuvant, afi n de mieux comprendre les éventuels troubles mnésiques autobiographiques.

25 patientes diagnostiquées pour un cancer du sein (54 ± 5.2 ans) et 25 sujets sains appariés sans vécu de cancer (57.9 ± 8.4 ans) ont été évalués à l’aide du Test Episodique de Mémoire du Passé autobiographique adapté (TEMPau)4. Le pourcentage de patientes et de contrôles ayant rappelé chaque détail spécifi que (factuel, spatio-temporel et émotionnel) a été comparé (chi²) pour 3 périodes de vie : 18-30 ans (pic de réminiscence), 2 dernières années sans les 6 derniers mois (avant cancer) et 6 derniers mois (cancer). Une évaluation psychopathologique (STAI, BECK) a été réalisée et com-parée entre les groupes (Mann-Whitney).

Il existe une différence signifi cative entre les deux groupes pour les scores de détails factuels et émotionnels : par rap-port aux témoins, les patientes sont plus nombreuses à rappeler les détails factuels pour la période cancer et avant can-cer (p = 0.04), mais moins nombreuses à rappeler les détails émotionnels pour l’ensemble des périodes de vie (période cancer : p=0.04, période avant cancer : p=0.02 et pic de réminiscence: p = 0.02). Contrairement à nos hypothèses, ces patientes - impliquées parallèlement dans un protocole de recherche en imagerie - n’expriment pas de détresse psycho-logique entre l’annonce du cancer et le début du traitement adjuvant.

Nous observons simultanément une hausse des scores mnésiques factuels et une baisse des scores émotionnels après l’annonce du cancer chez ces patientes très volontaires ayant souhaité participer à notre protocole de recherche en neuropsychologie et neuroimagerie. Ces résultats suggèrent un processus actif d’adaptation suite à l’annonce d’une maladie menaçant le pronostic vital et dans l’attente du traitement adjuvant, et rejoignent les résultats de recherches précédentes montrant l’existence d’une alexithymie (« aphasie émotionnelle ») transitoire lors d’un diagnostic de mala-die sévère.1 Dalgleish et al. (2008) - J Abnorm Psychol 117: 236–2412 Nilsson-Ihrfelt et al. (2004) - J Psychosom Res. 57: 363–266.3 Bergouignan et al. (2011) – PLoS One 6(10)4 Piolino et al. (2009) - Neuropsychologia 47:2314-29

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6) Qualité de vie et impact du cancer de la tête et du cou chez les conjoints (Florence CUNY)

Florence CUNY 1; Guillaume GRANDAZZI 2,3; Fabrice MORLAIS 3; Ludivine LAUNAY 3; Emmanuel BABIN 1,3

1 CHU de Caen, Service ORL et Chirurgie cervico-faciale, F-14000 Caen, France2 Université de Caen Basse-Normandie, CERReV EA 3918, F-14032 Caen, France3 INSERM, Cancers & Préventions U1086, F-14000 Caen, France

Introduction : Le visage offre un rôle social, permet la communication avec autrui par le langage mais aussi par l’ex-pression des émotions. Le visage est le lien à l’autre. L’atteinte de cette harmonie peut avoir de graves conséquences fonctionnelles. Par son évolution naturelle et ses traitements plus ou moins mutilants, le diagnostic de cancer de la tête et du cou, a un impact sur la vie quotidienne des proches.

Le but de cette étude est d’évaluer l’impact des cancers des Voies Aéro-Digestives Supérieures (VADS) sur la qualité de vie et la sociabilité des conjoints.

Matériels et Méthodes : Recherche menée par questionnaires auprès de 1660 patients atteints d’un cancer de la tête et du cou (ICDO: C01-06, C09-14, C32, C76) et de leurs conjoints respectifs.

261 questionnaires de conjoints et de patients de plus de 20 ans, sans antécédent de cancer, remplis entre le 3ème et le 12ème mois après le diagnostic et vivant dans 4 départements français (2008 : Calvados, Manche, Agglomération Lilloise ;2009 : Somme) ont été analysés.

Une analyse statistique par test de Chi² ou de Fisher avec une signifi cativité à 5% est effectuée pour évaluer l’infl uence de variables cliniques et sociales sur la qualité de vie des conjoints.

Résultats : La maladie infl ue sur la vie quotidienne pour 71, 7% des proches, et sur l’activité professionnelle pour 17, 2% d’entre-eux. L’état de santé des conjoints est altéré dans 41,8%. La sociabilité du couple et les activités hors du domicile sont perturbées.

Les revenus du foyer semblent avoir une forte infl uence sur la sociabilité du conjoint (p=0,0095) : les visites d’amis au domicile sont plus affectées dans les foyers déclarant des revenus élevés (>1099 €/pers./mois).

Concernant les variables cliniques, le stade du diagnostic (p=0,0051) et la mutilation (p=0,02) (présence d’une trachéo-tomie ou d’une gastrostomie) sont associés à une sociabilité dégradée avec les amis proches.

Concernant la prise en charge de la maladie cancéreuse, la radiothérapie semblent être le traitement le plus délétère sur la qualité de vie du conjoint (p=0,0089).

Conclusion : L’impact du cancer des VADS sur la vie quotidienne des proches nécessite une sensibilisation des théra-peutes ainsi qu’une prise en charge pluridisciplinaire pour mieux accompagner les patients et leurs familles.

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7) Evaluation croisée du fardeau et de l’ajustement émotionnel au sein de la dyade patient-aidant en oncologie dans le cadre des soins palliatifs (Tanguy LEROY)Tanguy LEROY1, Emmanuelle FOURNIER1, Nicolas PENEL2, Charles FOURNIER2, Pascal ANTOINE1, Véronique CHRISTOPHE1

1 Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives, URECA EA 1059, Université Lille32 Centre Oscar Lambret, Lille

Introduction : Les soins palliatifs constituent une problématique familiale qui affecte tant le patient que son entourage familial proche. Lorsque le soutien fourni par l’aidant est supérieur à celui qu’il peut raisonnablement offrir au regard des ressources dont il dispose, cela engendre des répercussions positives et négatives importantes pour le proche appelées fardeau [1] : augmen-tation du niveau de satisfaction à être aidant [2], problèmes de gestion du temps, coûts fi nanciers, manque de soutien social [3-5]. Les proches peuvent également développer des problèmes de santé physiques et psychologiques accompagnés d’une augmentation de la consommation de soins et de médicaments par rapport à des participants témoins [6]. Chez les aidants de personnes atteintes de cancer, le fardeau suscite l’apparition de symptômes dépressifs [1]. L’objectif de cette étude est d’éva-luer à la fois le fardeau de l’aidant et son impact sur son ajustement émotionnel, ainsi que la perception qu’en a le patient et la manière dont cela affecte son propre état.Méthode : Participants. Sur les 189 patients hospitalisés en unité de soins palliatifs au Centre Oscar Lambret de Lille de dé-cembre 2006 à février 2008, 60 dyades ont été inclues dans l’étude : 60 patients (31 hommes et 29 femmes ; Mâge = 63,2 , SD = 12,2) et 60 aidants (21 hommes et 39 femmes (Mâge = 55,3 , SD = 14,6). Les critères d’inclusion étaient les suivants : patient adulte souffrant d’un cancer histologiquement prouvé relevant d’une prise en charge palliative exclusive connue par la dyade. Le proche aidant était désigné par le patient et devait être majeur. Les critères de non inclusions sont l’incapacité du patient à rem-plir le questionnaire, son refus ou l’absence d’aidant. Dans la majorité des cas (65%), l’aidant désigné est le conjoint/concubin du patient. Il s’agit de l’un des enfants du patient dans 25% des cas, d’un autre apparenté de premier degré dans 6,5% des cas, et exceptionnellement (3%) d’un proche non apparenté.Procédure & mesures : L’inclusion des patients était réalisée par un médecin investigateur qui présentait l’étude, ses objectifs et son déroulement au patient et au proche aidant désigné par le patient. Après obtention du consentement éclairé du patient et du proche, chaque membre de la dyade remplissait une fi che de données sociodémographiques et répondait à un auto-ques-tionnaire portant sur : 1) la qualité des relations familiales (FRI, Family Relationship Index) en auto-perception, 2) l’anxiété et la dépression (HADS, Hospital Anxiety and Depression Scale) en auto- et en hétéro-perception, et 3) le fardeau (CRA, Caregiver Reaction Assessment) en auto-perception pour l’aidant et en hétéro-perception pour le patient. En parallèle, un recueil des don-nées médicales était effectué.Résultats : Une majorité des participants (patients et aidants) ont des niveaux d’anxiété et de dépression élevés, et l’aidant est globalement plus anxieux que le patient (p<.001). La dyade perçoit en outre de manière homogène la qualité de leurs relations familiales (ns.). Sur le plan de la perception croisée : 1) l’aidant surestime le niveau d’anxiété (p<.05) et de dépression (p<.001) du patient, alors que le patient estime à leur juste valeur les niveaux d’anxiété et de dépression de l’aidant ; 2) le patient sous-évalue le fardeau de l’aidant en terme de gestion du temps (p<.05) et de diffi cultés fi nancières (p<.05), ainsi que la valorisation que ressent l’aidant à s’occuper de lui (p<.01). Le fardeau décrit par l’aidant est prédictif de ses niveaux d’anxiété (p<.05) et de dépression (p<.01), tandis que la perception de ce fardeau par le patient est source, chez lui, de dépression (p<.01) mais pas d’anxiété. Enfi n, la perception du patient concernant la qualité de ses relations est prédictive de son niveau d’anxiété (p<.05).Discussion : Ces résultats montrent l’importance de s’intéresser non seulement aux patients en fi n de vie mais aussi aux aidants qui se trouvent également en détresse psychologique. La relation patient-aidant devrait être l’objet d’interventions spécifi ques qui permettraient à cette dyade de mieux s’évaluer l’un l’autre et donc de mieux se comprendre. Il serait également intéressant d’étudier le rôle du proche qui devient « aidant » et les conséquences de cette nouvelle relation.Références bibliographiques1. Given B, Wyatt G, Given C, Sherwood P, Gift A, DeVoss D, & Rahbar M. (2004). Burden and depression among caregivers of patients with cancer at the end of life.Oncology Nursing Forum, 31(6), 1105-1117.2. Nijboer, C., Triemstra, M., Tempelaar, R., Sanderma, R. & van den Bos, G.A. (1999). Measuring both negative and positive reactions to giving care to cancer patients : psychometric qualities of the Caregiver Reaction Assessment (CRA). Social Science & Medicine, 48(9), 1259-1269.3. Brouwer, W.B.F., Exel, N.J.A. van, Berg, B. van de, Dinant, H.J., Koopmanschap, M.A. & Bos, G.A.M. van den. (2004). Burden of Caregiving : Evidence of Objective Burden, Subjective Burden, and Quality of Life Impacts on Informal Caregivers of Patients with Rheumatoid Arthritis. Arthritis & Rheumatism, 51(4), 570-577.4. Fleming, D.A., Sheppard, V.B., Mangan, P.A., Taylor, K.L., Tallarico, M., Adams, I. & Ingham, J. (2006). Caregiving at the end of life: perceptions of health care quality and quality of life among patients and caregiver. Journal of pain and symptom management, 31(5), 407-420.5. Rossi Ferrario, S., Zotti, A.M., Massara, G. & Nuvolone, G. (2003). A comparative assessment of psychological and psychosocial characteristics of cancer patients and their caregivers. Psycho-Oncology, 12, 1-7.6. Boyer, F., Novella, J.L., Coulon, J.M., Delmer, F., Morrone, I., Lemoussu, N., Bombart, V., Calmus, A., Cornu, J.Y., Dulieu, V. & Etienne, J.C. (2006). Les aidants familiaux des personnes myoptahes : liaisons entre charge de soins, qualité de vie et santé mentale. Annales de réadaptation et de médecine physique, 49, 16-22.

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8) Diagnostic moléculaire des prédispositions au cancer du sein et de l’ovaire par séquençage haut débit (Laurent CASTERA)

L. CASTÉRA 1,2 , A. LEGROS 1,2 , A. ROUSSELIN 1,2 , O. LETAC 1,2 , JJ. BAUMANN 1,2 , B. SPONEM 3 , S. KRIEGER 1,4,5 , A. HARDOUIN 1,5 , D. VAUR 1,2,5

1 Laboratoire de Biologie Clinique et Oncologique - Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse - Caen, 2 Plate forme de Séquençage pour la Santé, l’Agronomie, la Mer et l’Environnement (SéSAME) - Université de Caen Basse Normandie, 3 Service informatique - Centre de Lutte Contre le Cancer François Baclesse - Caen, 4 EA1772 - Université de Caen Basse Normandie, 5 INSERM U1079 - Rouen

La présence d’une mutation inactivatrice sur les gènes BRCA1 et BRCA2 explique une majorité des syndromes de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire. Néanmoins certaines histoires familiales ne sont pas expliquées par une mutation sur ces deux gènes et une grande hétérogénéité génétique est actuellement décrite. Les approches de séquençage à très haut débit (NGS) permettent d’explorer de nombreux gènes potentiellement impliqués dans la pré-disposition héréditaire aux cancers du sein et de l’ovaire. Nous avons récemment mis au point et validé la recherche de mutations (mutations ponctuelles, indels complexes et réarrangements génomiques) par séquençage sur GAIIx (Illu-mina) sur échantillons multiplexés avant capture des régions cibles. Nous proposons ici de valider cette procédure pour un transfert en diagnostic moléculaire sur les gènes BRCA1 et BRCA2 ainsi que son application à la recherche clinique pour la recherche de mutations dans un panel de gènes candidats. Une série de 88 patients adressés par la consultation d’oncogénétique a été étudiée en aveugle par NGS et par les techniques actuellement utilisées en diagnostic. La capture des régions d’intérêt après multiplexage a été réalisée, à l’aide d’un kit de capture en phase liquide SureSelect (Agilent) de 21 gènes d’intérêt (T. Walsh, 2010). Le séquençage paired-end (2x76pb) a été réalisé sur GAIIx (Illumina). L’analyse bioinformatique a été réalisée sur la suite logicielle Illumina CASAVA 1.8 et le logiciel NextGENe (SoftGenetics). Les réar-rangements génomiques de grande taille (RGT) ont été recherchés avec la méthode CNVseq (C. Xiel, 2009). En parallèle la recherche de mutations dans les gènes BRCA1 et BRCA2 a été menée par les procédures actuelles validées pour le dia-gnostic au laboratoire (pré-criblage DHPLC/ HRM et MLPA). La recherche de mutations par nos techniques de référence des gènes BRCA1 et BRCA2 a mis en évidence 5 mutations délétères (BRCA1 : c.5324T>G, BRCA2 : c.5993_5994delAA, c.2287dupT, c.6275_6276delTT, c.1813delA). Aucun RGT n’a été détecté en MLPA. Le séquençage des gènes BRCA1 et BRCA2 sur GAIIx ne montre pas de biais de couverture en fonction des index utilisés. La couverture moyenne était de 30x. L’ensemble des variants détectés par les méthodes de référence a été détecté en NGS. Dans un contexte de pré-criblage, le séquençage sur GAIIx aurait généré une diminution de 70 % du nombre d’amplicons séquencés par la méthode Sanger comparativement aux analyses en DHPLC et HRM. La détection des RGT a montré une faible spécifi cité aux régions de faible profondeur. L’analyse sans a priori et sans fi ltrage préalable des données obtenues à partir des 19 autres gènes a mis en évidence 29 mutations uniques de type « frameshift », non sens ou situées sur les sites consensus d’épissage. Ces dernières sont en cours d’analyse et de vérifi cation en séquençage Sanger. Cette analyse comparative montre que la sensibilité du séquençage des gènes BRCA1 et BRCA2 sur GAIIx est au moins aussi équivalente que celle du pré-criblage en DHPLC et HRM. La spécifi cité serait meilleure puisque le nombre de vérifi cation par la méthode Sanger est diminué. Nous démontrons ici que le transfert du séquençage haut débit en routine diagnostique des prédispositions génétiques aux cancers du sein et de l’ovaire est envisageable prochainement. Egalement notre étude préliminaire du séquençage d’autres gènes connus, ou candidats, responsables d’une prédisposition au cancer souligne l’intérêt de cette approche dans le cadre d’études épidémiologiques dont les résultats affi neraient l’appréciation des risques induits de cancer.

Vendredi 11 mai 2012 Communications orales

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9) Séquençage haut débit à visée diagnostique sur plate-forme Illumina GAIIx : application aux formes héréditaires de cancer colorectal (Isabelle TOURNIER)Isabelle TOURNIER 1, Françoise CHARBONNIER 1, Sophie COUTANT 1,3, Régine MARLIN 1,4, Julie TINAT 1,2, Gaëlle BOU-GEARD 1, Hélène DAUCHEL 3, Mario TOSI 1 et Thierry FRÉBOURG 1,2

1 Inserm U1079, Université de Rouen, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale, Rouen, France2 Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Département de Génétique Moléculaire, Rouen, France3 LITIS-EA 4108, Université de Rouen, Rouen, France 4 Centre Hospitalo-Universitaire de Fort de France, Département d’Oncogénétique

Depuis octobre 2011, nous disposons à Rouen d’une plate-forme de séquençage haut débit organisée autour d’un séquenceur GAIIx Illumina. Cette plate-forme mutualisée recherche-diagnostic est à la fois rattachée à l’UMR 1079 - Université de ROUEN - Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie et au Département de Génétique du CHU de Rouen.

Notre première application à visée diagnostique sur cette plate-forme a concerné les formes héréditaires de cancer colorectal. Nous avons élaboré une stratégie d’enrichissement par capture ciblée en phase liquide (Sure-Select, Agilent) pour analyser en un seul panel les exons et les introns ainsi que 15 kb en 5’ et en 3’ des gènes : MSH2, MLH1, MSH6, PMS2 (exons 6 à15) impliqués dans le syndrome de Lynch, les gènes APC et MUTYH impliqués dans les polyposes adénomateuses et les gènes STK11, SMAD4, BMPR1A et PTEN impliqués dans les polyposes hamartoma-teuses. Ce panel permet également l’analyse du gène TP53 impliqué dans le syndrome de Li-Fraumeni. Notre stratégie de séquençage comprend un multiplexage pré-capture (5 patients par réaction de capture) ainsi qu’un multiplexage post-capture (10 patients par ligne de fl owcell) suivis d’un séquençage paired-end 2x75 pb. Cette stratégie permet d’analyser 80 patients par run. Le pipeline d’analyse bioinformatique utilisé est le suivant : - analyse des images par le logiciel RTA (Illumina), - démultiplexage, alignement et variant calling par le logiciel CASAVA 1.8 (Illumina), - annota-tion des variants par les logiciels ANNOVAR et Variant Effect Predictor. Nous avons validé cette stratégie par l’analyse de 70 patients présentant un total de 120 variations connues parmi lesquelles, 74 mutations ponctuelles, 34 inser-tions/délétions ainsi que 12 réarrangements de grande taille. L’analyse de ces premières données confi rme la faisabilité et la robustesse de cette approche.

Dans un deuxième temps, au titre de la recherche, nous avons initié sur cette plate-forme des analyses d’exomes chez des trios cas index-parents dans le but d’identifi er des mutations de novo délétères à l’origine de cancers précoces sans antécédents familiaux. La stratégie d’analyse d’exomes différentiels sera réalisée à l’aide du logiciel EVA (Exome Variation Analyzer), un outil simple destiné à l’analyse d’exomes, développé en collaboration avec le Département de Bioinformatique du LITIS-EA 4108 de l’Université de Rouen.

Vendredi 11 mai 2012 Communications orales

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10) Adverse prognostic impact of abnormal lesions detected by genome-wide single nucleotide polymorphism array karyotyping analysis in de novo acute myeloid leuke-mia with normal kariotype (Raouf BEN ABDELALI)

BEN ABDELALI Raouf1, CASTAIGNE S 2, NIBOUREL O 1, GEOFFROY S 1, ROUMIER C 1, RENNEVILLE A 1, TERRE C 3, PEY-ROUZE P 1, DOMBRET H 4, CHEVRET S 5, PREUDHOMME C 1, CHEOK M 1.1 Laboratoire d’Hématologie, CHRU de Lille 2 Hématologie clinique, CH de Versailles 3 Laboratoire de cytogénétique, CH de Versailles 4 Hématologie clinique, Hôpital Saint Louis, Paris 5 Hôpital Saint Louis, Paris

Background : Acute myeloid leukemia with normal karyotype (AML-NK) corresponds to a heterogeneous disease with diverse clinical outcomes, thus requiring an effi cient risk-stratifi cation. Recently Single-nucleotide polymorphism array (SNP-A) analyses have revealed previously unrecognized copy number abnormalities (CNA) and uniparental disomy (UPD) that might be helpfull for a better risk-stratifi cation in this subset of AML.

Aim : Analysis of the prognostic signifi cance of SNP-A-based karyotyping in a homogenous treated cohort of older AML-NK (50-70 years) with a previously untreated de novo AML.

Patients and methods: We performed Affymetrix SNP6.0 array analysis in a cohort of 117 AML-NK enrolled in the randomized multicentric phase 3 ALFA0701 trial (NCT00927498) comparing induction with daunorubicine and cytarabine without (DA-arm) or with Gemtuzumab-Ozogamicin (GO)(DAGO-arm). The median duration of follow-up from time of diagnosis of the study group was 17.5 months (range 1-43). Median age of our patients was 61 years (range, 50 to 70 years) and 54 patients (46%) were male and 63 (54%) were female.

Results : We demonstrate the presence of 69 cryptic genomic aberrations in 47 patients (40%) consisting of 13 dele-tions (13 patients), 11 gains (11 patients) and 45 regions of UPD (33 patients). The median size of deletions was 2 Mb (0.15Mb-18Mb) and of gains was 0.5Mb (0.12-1.4Mb).The median size of UPD’s was 42 Mb (3Mb-158Mb). Chromo-some 13(q12.11-q34) and 1(p36.31-p36.21) were the most frequently affected with UPD observed in 8 and 5 patients, respectively. All 8 patients with UPD of chromosome 13 had this occurrence in sub-clones and all harbored Flt3-ITD. There were no signifi cant correlations between the presence of genomic aberrations and age, sex, WBC, or mutations in NPM1, CEBPA, TET2, IDH1/2, FLT3-ITD or DNMT3a. Patients with abnormal SNP-A lesions compared to those without, did not show a signifi cant different complete remission rate (87% vs 93%;p=0.34) or a 2 year cumulative incidence of relapse (56.6% vs 56.9%;p=0.46). Resulting EFS did not differ signifi cantly in patients with abnormal SNP (HR=1.52, 95%CI:0.93-2.48;p=0.10). By contrast, overall survival (OS) was shortened in AML with SNP-A lesion (HR=1.85, 95%CI:1.02-3.34;p=0.043). Patients with number of abnormalities (≥2) had a highly worse OS (HR=2.41, 95%CI:1.15-5.06; p=0.020) and EFS (HR= 2.41,95%CI:1.25-4.63; p=0.008).DAGO-arm when compared to DA-arm, have a signifi -cantly better OS (HR= 0.54, 95%CI: 0.29-0.99; p= 0.046) and EFS (HR=0.50, 95%CI 0.30-0.83; p=0.007). In DA-arm we found a very poor prognosis impact of SNP-lesions on both OS (HR= 2.93, 95%CI:1.33-6.46; p= 0.008) and EFS (HR= 2.89, 95%CI:1.45-5.78;p=0.003). By contrast, DAGO-arm erase the prognostic value of the SNP lesions on both OS (HR= 1.49, 95%CI: 0.60-3.72; p= 0.39) and EFS (HR=1.26, 95%CI: 0.59-2.68; p= 0.56). Similarly none genes mutations studied (NPM1, CEBPA, TET2, IDH1/2, FLT3-ITD, DNMT3a) impact on OS and EFS of DAGO-arm patients. Very interestingly a signifi cantly shorter EFS in DAGO-arm was restricted to patients with ≥2 SNP-A abnormalities (HR=2.58, 95%CI: 1.08-6.13; p= 0.032).

Conclusion: We conclude that SNP-A Karyotyping improve outcome prediction in older AML-NK. In particular a number of SNP-A abnormalities ≥2 is a strong poor prognosis marker.

Vendredi 11 mai 2012 Communications orales

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11) L’analyse des régions variables d’immunoglobulines suggère des processus de sélection antigéniques différents dans les lymphomes diffus à grandes cellules de phénotype B de type GCB et ABC (Pascaline ETANCELIN)

P. ETANCELIN 1; P. RUMINY 2; V. RAINVILLE 2; S. MARESCHAL 2; E. BOHERS 2; C. BASTARD 1; H. TILLY 3; F. JARDIN 3

1 Inserm U918 / Département de Biopathologie, Centre Henri Becquerel, Ihu, Université de Rouen, Rouen2 Inserm U918, Centre Henri Becquerel, Ihu, Université de Rouen, Rouen3 Inserm U918 / Département d’Hématologie, Centre Henri Becquerel, Ihu, Université de Rouen, Rouen.

Introduction : Les données de transcriptome ont montré l’existence de deux sous-types moléculaires de lymphomes B diffus à grandes cellules (LDGC) : les types Activated B-cell like (ABC) et Germinal center B-cell like (GCB). Malgré une présentation clinique homogène, leur pronostic est très différent et ces LDGC résultent probablement de voies oncogé-niques distinctes. Afi n de mieux comprendre ces voies, et en particulier les processus de sélection antigénique, nous avons comparé les régions variables du locus IGH dans ces deux sous-types de LDGC.

Patients et Méthodes : Le phénotype moléculaire GCB/ABC de 102 LDGC a été déterminé par la technique DASL selon l’expression de 19 gènes. Les réarrangements VDJ des chaines lourdes de l’immunoglobuline de ces LDGC ont été sé-quencés. Ces séquences ont été comparées à celles de référence afi n de défi nir les taux de mutations somatiques (MS). L’expression d’AID a été évaluée par PCR quantitative.

Résultats : L’analyse des réarrangements VDJ a montré un biais signifi catif d’utilisation du segment VH4-34 dans les LDGC par rapport à une population de lymphomes folliculaires de référence et à un répertoire de lymphocytes B normaux (p = 0,0011). L’analyse du taux de MS, marqueur de la maturation des lymphocytes B dans les centres germinatifs, a montré que les LDGC ABC sont moins mutés que les GCB (10,7% versus 17%, p = 6.10-4). Cette différence n’est pas corrélée à des niveaux différents d’expression d’AID, enzyme indispensable au processus de MS. L’analyse des séquences des réarrangements VDJ suggère l’existence d’un processus de sélection antigénique plus fréquent au cours du dévelop-pement des LDGC GCB que pour les ABC. Dans ces lymphomes, les taux de mutations R (replacement) sont supérieurs aux taux de mutations S (silencieuses) dans les régions hypervariables déterminant la complémentarité (CDR) (74% vs 45% dans les LDGC ABC, p = 0,0059). Nos résultats montrent également que les mutations R modifi ent plus souvent les propriétés physico-chimiques des acides aminés impliqués dans l’interaction antigène-anticorps. Enfi n, nos résultats indiquent que ces mutations modifi ent le nombre de sites de N-glycosylation dans 45% des cas de GCB et dans 29% des ABC.

Discussion : Le développement des LDGC de type ABC semble être moins dépendant d’une liaison à l’antigène que celui des LDGC de type GCB. Des mécanismes alternatifs de sélection au cours de la lymphomagénèse peuvent être évoqués, comme le biais d’utilisation du segment VH4-34, suggérant le rôle d’un superantigène ou l’impact des motifs de glyco-sylation dans la sélection de clones tumoraux.

Conclusion : La caractérisation des réarrangements VDJ des chaines lourdes d’immunoglobuline suggère des processus de sélection antigénique différents dans les LDGC de type GCB et ABC.

Vendredi 11 mai 2012 Communications orales

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COMMUNICATIONSAFFICHÉES

Axe 1 p 27 à 62

Axe 2 p 63 à 72

Axe 3 p 73 à 79

Axe 4 p 80 à 84

Axe 5 p 85 à 97

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AXE 1 :

«Du développement et la validation de biomarqueurs pronostiques et prédictifs

à l’innovation thérapeutique»

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1) Régulation de l’activité kinase de STK10 par son clivage caspases au cours de l’apoptose (Catherine LEROY)

Catherine LEROY1, Natalya V. BELKINA2, Thavy LONG3, Colette DISSOUS3, Stephen SHAW2 ET David TULASNE1.1 CNRS UMR 8161, Université Lille Nord de France, Institut de Biologie de Lille, Institut Pasteur de Lille, 59021 Lille Cedex, France2 Experimental Immunology Branch, National Cancer Institute, National Institute of Health, Bethesda, MC 208923 Centre d’Infection et d’Immunité de Lille, Inserm U1019, CNRS UMR 8204, Université Lille Nord de France, Institut Pasteur de Lille, 59019 Lille Cedex, France

STK10 ou LOK (lymphocyte oriented kinase) est une serine/thréonine kinase exprimée majoritairement dans les lym-phocytes. STK10 est également surexprimée dans de nombreuses lignées de cellules tumorales. Il a été montré que son expression est impliquée dans la survie et la prolifération des cellules tumorales issues d’un sarcome d’Ewing. Dans des lymphocytes quiescents, l’activité kinase de STK10 permet la phosphorylation de l’Ezrin, la Radixin et la Moesin (dites protéines ERM). Les formes phosphorylées des ERM permettent de faire un lien entre la membrane plasmique et le réseau d’actine et sont impliquées dans la migration et la polarisation des lymphocytes. Nous avons montré, dans une lignée lymphocytaire et dans des lymphocytes purifi és, que la kinase STK10 est clivée par les caspases au cours de l’apoptose. Le premier clivage a lieu sur le résidu aspartique 332 situé entre le domaine kinase et le domaine régulateur coil-coiled. Ces clivages aboutissent à la formation d’un fragment N-terminal, p50 STK10 contenant le domaine kinase et un fragment C-terminal qui sera clivé une seconde fois au cours de l’apoptose. Bien que ces clivages préservent l’intégralité du domaine kinase, le fragment p50 N-STK10 perd son activité kinase. De façon cohérente, la perte de la phosphorylation des protéines ERM corrèle avec le clivage de STK10 au cours de l’apoptose. De plus, dans des souris défi cientes en STK10, les lymphocytes matures présentent un défaut de phosphorylation des protéines ERM. Nos résul-tats suggèrent donc que le clivage de STK10 pendant l’apoptose inactive ses propriétés kinase conduisant à une perte de la phosphorylation des protéines ERM. Puisque la phosphorylation de ces protéines est importante pour le maintien du réseau d’actine, nous cherchons maintenant à savoir si le clivage de STK10 est responsable de changements phéno-typiques observés pendant l’apoptose.

AXE 1

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2) L’extrémité C-terminale des protéines MTA : une plateforme d’interactions entre des régulateurs transcriptionnels et le complexe NuRD régulées par des modifi ca-tions post-traductionnelles (Marion DUBUISSEZ)

Marion DUBUISSEZ et Dominique LEPRINCE.

CNRS UMR8161, Institut de Biologie de Lille, 1 rue du Pr. CALMETTE, 59021 LILLE cedex

La famille des protéines MTA (Metastasis Tumor Antigen) compte trois membres MTA1, 2 et 3 qui diffèrent principa-lement au niveau de leur extrémité C-terminale. Cette région C-terminale est complètement désorganisée et aucun domaine fonctionnel n’a été identifi é. Par contre, la région N-terminale est conservée parmi ces protéines et est organi-sée en quatre domaines fonctionnels impliqués dans l’interaction avec le complexe NuRD (Nucleosome Remodelling and Deacetylase complex). Le complexe NuRD est le complexe majeur de remodelage de la chromatine et de désacétylation des histones, qui est recruté par des facteurs de transcription au niveau de leurs gènes cibles pour réprimer la trans-cription.

Les protéines HIC1 (Hypermethylated In Cancer 1), BCL6 (B-Cell Lymphoma 6) et BCL11 (B-Cell Leukemia 11) recrutent le complexe NuRD grâce à une interaction avec les protéines MTA. De courts motifs peptidiques au sein de ces régula-teurs transcriptionnels interagissent avec les extrémités C-terminales des MTA et des modifi cations post-traductionelles (MPTs) au niveau de ces motifs régulent ces interactions. Contrairement à HIC1 et BCL6 qui possèdent des motifs uniques d’interactions avec, respectivement, les protéines MTA1 et MTA3, BCL11 appartient à une famille de cofacteurs dont FOG1 et SALL1, caractérisée par un motif N-terminal conservé de séquence MSRRKQ interagissant avec les pro-téines MTA. L’interaction entre HIC1 et MTA1 est régulée par une balance Acétylation/SUMOylation alors que l’acétylation de BCL6 abolit son interaction avec MTA3.

Nous avons montré que les 20 acides aminés N-terminaux de BCL11B, incluant le motif MSRRKQ, sont suffi sants pour l’interaction avec MTA1 et pour la première fois avec MTA3 et constituent un domaine de répression transcriptionnelle autonome. De plus, la phosphorylation de la sérine 2 du motif de BCL11B, mimée par la mutation de la sérine en acide aspartique, inhibe l’interaction avec MTA1 comme dans le cas de SALL1 et avec MTA3. Le recrutement du complexe NuRD par BCL11B via les protéines MTA1 et MTA3 pourrait donc être régulé par phosphorylation de la sérine 2 du motif MSRRKQ. Enfi n, il s’avère que HIC1 et BCL6 interagissent également avec BCL11. Nous avons étudié le(s) rôle(s) de ces interactions en parallèle de celles avec les protéines MTA. Nous avons montré que HIC1 interagit avec BCL11B de manière indépendante du motif MSRRKQ. De plus, ces protéines interagissent toutes deux avec l’extrémité C-terminale de MTA1.

Nous proposons donc que des complexes ternaires entre HIC1, BCL11 et MTA d’une part et entre BCL6, BCL11 et MTA d’autre part soient mis en œuvre pour la régulation stricte, rapide et réversible de programmes transcriptionnels: (i) dans le cadre de la réponse aux cassures double brin de l’ADN induites dans des cellules normales par l’Etoposide pour HIC1; (ii) durant la différentiation des cellules B pour BCL6.

Ces deux mécanismes sont également importants pour le développement des cancers. L’extinction transcriptionnelle par hyperméthylation du promoteur du gène suppresseur de tumeurs HIC1 qui a lieu lors des étapes précoces de la tumorigenèse pourrait rendre les cellules plus sensibles à l’impact d’évènements mutagènes secondaires. De même, la surexpression de BCL6 dans les lymphomes diffus à grandes cellules pourrait «détourner» les complexes BCL6-BCL11-MTA3 de leur fonction normale et donc provoquer un blocage irréversible de la différentiation des cellules au stade de progéniteurs immatures.

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3) L’induction de cassures double-brin de l’ADN provoque une activation de HIC1 (Hypermethylated in Cancer 1) par SUMOylation pour réguler la réparation de l’ADN endommagé (Vanessa DEHENNAUT)

Vanessa DEHENNAUT, Ingrid LOISON et Dominique LEPRINCE

CNRS-UMR 8161, « Institut de Biologie de Lille », Université de Lille Nord de France, Institut Pasteur de Lille, IFR 142, 1 rue Calmette, BP447, 59017, Lille Cedex, France.

HIC1 (Hypermethylated In Cancer 1) est un gène suppresseur de tumeur inactivé de manière épigénétique dans de nom-breux cancers humains (sein, prostate, ovaire…). Dans ces cancers, le degré d’hyperméthylation de la région promotrice de HIC1 est variable et est en corrélation avec l’agressivité de la tumeur. HIC1 code un répresseur transcriptionnel dont seuls quelques gènes cibles sont connus. Les mécanismes régulateurs de l’activité de la protéine ainsi que ses rôles fonc-tionnels ne sont pas encore totalement déchiffrés. Néanmoins, plusieurs études suggèrent que HIC1 pourrait jouer un rôle central dans la réponse des cellules vis à vis de dommages causés à l’ADN (Dehennaut et Leprince, 2009). Nos tra-vaux antérieurs ont révélé l’existence d’un motif psiK314xEP dans la région centrale de HIC1 permettant la modifi cation post-traductionnelle (PTM) du même résidu de Lysine 314 de HIC1 par SUMOylation ou par acétylation. Cette balance acétylation / SUMOylation est primordial pour l’activité de HIC1 puisque l’abolition de sa SUMOylation (mutants K314R ou E316A) a pour conséquence de diminuer sa capacité de répression transcriptionnelle en régulant le recrutement de MTA1 (un membre du complexe NuRD de remodelage et de déacétylation de la chromatine). Cette alternance entre les deux PTM est orchestrée par un nouveau type de complexe entre deux déacétylases appartenant à des classes fonction-nelles différentes. En effet, SIRT1 (une HDAC de classe III) est capable de déacétyler la lysine 314 de HIC1. Cette lysine devient alors accessible pour la SUMOylation qui est favorisée par une HDAC de classe II, HDAC4, selon un mécanisme encore mal compris. Dans cette étude, nous avons démontré que l’abolition de l’expression de HIC1 dans les fi broblastes WI38 retardait la réparation de l’ADN endommagé par un traitement des cellules à l’étoposide (un agent chimiothérapeu-tique qui provoque des cassures double-brin de l’ADN). En corolaire, nos résultats montrent que l’expression ectopique, dans des cellules cos7, de la forme sauvage de HIC1 mais pas de deux mutants non SUMOylable entraîne une réduc-tion du nombre de foyers H2AX. Dans ce sens, nous avons démontré que l’induction de cassures double-brin de l’ADN provoque (i) une augmentation de l’interaction entre HDAC4 et l’E2 SUMO-ligase Ubc9 (ii) une activation de SIRT1 par SUMOylation de la lysine 734 et (ii) un recrutement de HDAC4 par la forme SUMOylée de SIRT1 permettant la déacéty-lation et la SUMOylation subséquente de HIC1. Enfi n, nous avons démontré que cette augmentation de SUMOylation de HIC1 en réponse à l’étoposide favorise son interaction avec MTA1 et son activité de répresseur transcriptionnel démon-trant ainsi que HIC1 régule la réparation de l’ADN d’une manière SUMO-dépendante. Aussi, cette réponse aux dommages à l’ADN pourrait être altérée suite à l’inactivation épigénétique de HIC1 permettant l’accumulation d’autres mutations et donc favorisant la progression tumorale. De plus, nos résultats apportent une meilleure connaissance quant aux voies de signalisation activées en réponse à l’étoposide et permettront à plus long terme de mieux comprendre comment des résistances à un tel agent chimiothérapeutique peuvent se développer et comment les contourner.

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4) La PAR du stroma vieillissant dans l’initiation carcinogène (Nicolas MALAQUIN)

MALAQUIN N., VERCAMER C., DERUY E., BOUALI F. ; PLUQUET O., MARTIEN S. ; PINET F. ; CHWASTYNIAK M. ; WER-NERT N. ; ABBADIE A. ; POURTIER, A.

UMR 8161/ IBL, 1 rue du Pr Calmette, 59021 Lille Cedex

La senescence, est un état de stase proliférative atteint par les cellules après un certain nombre de division in vitro ou lors du vieillissement. Il existe un lien fort chez l’Homme entre l’âge et le risque de développer un carcinome. Nous étu-dions les bases cellulaires et moléculaires de cette corrélation.

Notre équipe a montré que la culture in vitro de kératinocytes primaires d’épiderme humain illustre les étapes du vieillis-sement en lien avec le stress oxydant et les étapes précoces de l’initiation cancéreuse des kératinocytes via l’émergence post-sénescence de populations transformées.

Il est admis depuis peu que le micro-environnement cellulaire joue un rôle clé au cours du développement tumoral. En particulier, les fi broblastes sénescents peuvent stimuler la transformation, la croissance et l’invasion des cellules trans-formées. Nous avons étudié les spécifi cités pro-tumorales du sécrétome des fi broblastes sénescent de derme humain et ses contributions à l’initiation tumorale depuis des kératinocytes primaires de peau humaine comme modèle de carcino-genèse précoce.

Nous démontrons que le sécrétome des fi broblastes sénescents est très pro-infl ammatoire : forte expression/sécrétion de cytokines, de facteurs de croissance et de métalloprotéases. Ces caractéristiques, confi rmées par les données biblio-graphiques pour d’autres modèles cellulaires, sont accompagnées d’un défaut original de sécrétion de plusieurs glycopro-téines de la matrice extracellulaire aux propriétés anti-tumorales. De façon inédite, ces défauts de sécrétion (et non pas d’expression) intervenant dans les fi broblastes sénescents résultent d’un stress constitutif du réticulum endoplasmique.

L’étude de l’impact de ce sécrétome sur les étapes initiales de la transformation des kératinocytes de peau dans notre modèle de culture a montré que les fi broblastes sénescents de derme favorisent spécifi quement la transformation (tran-sition épithélium-mésenchyme) et la migration de ces kératinocytes néoplasiques. Les métalloprotéases sécrétées en grande quantité par les fi broblastes sénescents sont les acteurs de cette stimulation de la migration par l’activation d’une voie récemment impliquée dans les capacités métastatiques du cancer du sein. Il est possible que le stroma vieillissant ne contribue pas qu’à la croissance des cancers, mais que cette voie soit commune à l’initiation de plusieurs carcinomes (sein, prostate).

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5) Rôle de l’activité d’ERK et d’AKT dans la balance quiescence // prolifération des cellules souches cancéreuses de mélanome:Mesure par biosenseur rapporteur d’acti-vité kinasique de type KAR (Franck RIQUET)Franck, B RIQUET1, Yasmine TOUIL2, Pauline VANDAME1, Corentin SPRIET3, Pierre FORMSTECHER2, Laurent HÉLIOT3, Renata POLAKOWSKA2 and Jean François BODART1

1 Laboratoire de Régulation des Signaux de Division, EA4479 Université Lille1, 2 Ciblage moléculaire et cellulaire pour le traitement des cancers, IRCL, U837 INSERM3 Laboratoire de Biophotonique Cellulaire Fonctionnelle, CNRS USR 3078

Contexte : Les découvertes récentes dans le domaine des cellules souches et des voies de signalisation qui sont impli-quées dans leur auto-renouvellement et leur survie ont attiré l’attention de la communauté scientifi que. De plus en plus de publications scientifi ques favorisent la théorie des cellules souches cancéreuses et nous conduisent à revisiter notre compréhension des événements et des mécanismes biologiques conduisant à la tumorigenèse. Malgré leur nombre restreint, les cellules souches cancéreuses représentent la cible thérapeutique la plus pertinente pour l’éradication des tumeurs. L’infl uence des cascades de signalisation MAPK/ERK et PI3K/AKT est reconnue dans le cancer, puisqu’elles pro-pagent les signaux engendrés par les facteurs de croissance et les oncogènes. L’identifi cation de la balance entre l’état de quiescence et de prolifération des cellules souches et l’implication des voies ERK et AKT gouvernant la régulation du cycle cellulaire seront élucidées dans ce contexte.

Hypothèse : Au regard de la littérature, nous formulons l’hypothèse que des niveaux d’activité soutenus de ERK et/ou de AKT sont indispensables au maintien des propriétés des cellules souches dans la lignée cellulaire de mélanome.

Méthodologies : La dynamique des processus biologiques et le nombre limité des cellules souches cancéreuses ban-nissent l’utilisation des approches conventionnelles. Cette étude qui a pour objectif la mesure des activités de ERK et d’AKT dans les cellules souches cancéreuses de mélanome, repose sur l’utilisation de rapporteurs d’activité kinasique basés sur le FRET. La fi gure ci-dessous illustre le résultat d’une expérience classique de mesure d’activité en cellules vivantes.

Ces techniques innovantes sont donc appliquées afi n (1) de déterminer les niveaux d’activité de ERK et AKT dans une population de cellules non-cellules souches d’une li-gnée cellulaire de mélanome pendant la phase G1, et (2) de mesurer des niveaux d’activité de ERK et AKT dans les cellules souches cancéreuses issues de cette même lignée, suite à la stimulation par l’IGF et/ou l’EGF.

Résultats et Conclusion: Nous présenterons dans le cadre des 5èmes Journées Scientifi ques du Cancéro-pôle Nord-Ouest, le contexte de l’étude, la technologie « biosenseur », la preuve de faisabilité de cette nouvelle approche méthodologique et les résultats préliminaires obtenus dans le contexte des cellules souches cancé-reuses de mélanome.

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Figure : Mesure d’activité MAPK/Erk en cellules vivantes. Mesure de temps de vie de fl uorescence sur cellules HeLa transfectées avec le biosenseur EKAR (Erk Kinase Activity Reporter) nucléaire avant et après induction par l’EGF (100ng/ml, t=20 min) puis inhibition par l’U0126 (20μM, 65 min). Acquisition réalisées toutes les 5 minutes. En haut, images de temps de vie de fl uorescence avant (t3) et après induction par l’EGF (t7) puis suite à l’inhibition par l’U0126 (t13). En bas, courbe de temps de vie de fl uorescence, représentant les variations d’activité de MAPK/Erk en fonction du temps en cellules vivantes.

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6) Développement d’un outil de prédiction de l’origine tissulaire des adénocarci-nomes de primitif indéterminé (Emilie ANGOT)

Emilie ANGOT 1,4, Richard SESBOUE 2, Aude LAMY 1,2, Jacques BENICHOU 5, France BLANCHARD 1, Fréderic DI FIORE 2,6, Jean-Christophe SABOURIN 1,2,4, Thierry FREBOURG 2,3

1 Laboratoire de Génétique Somatique des Tumeurs, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest. 2 Inserm U1079, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Univer-sité de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest. 3 Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest. 4 Service d’Anatomie Pathologique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest. 5 Unité de Biostatistique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen. 6 Unité de Tumeurs Digestives, Service d’Hépatogastroentérologie, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéro-pôle Nord-Ouest.

Introduction : Les cancers de primitif indéterminé (CAPI) représentent entre 3 et 5% de l’ensemble des tumeurs ma-lignes, se plaçant ainsi au dixième rang des tumeurs malignes dans la population générale. Parmi ce groupe hétérogène de tumeurs, 50% sont des adénocarcinomes bien ou moyennement différenciés, 30% sont des carcinomes peu différen-ciés, 15% sont des carcinomes épidermoïdes et 5% des tumeurs malignes indifférenciées. Ces tumeurs sont défi nies par une absence de primitif retrouvé après un bilan clinique et paraclinique bien établi.

Il s’agit de tumeurs généralement de mauvais pronostic. La médiane de survie se situe entre 6 et 10 mois. Moins de 25% des patients ont une survie supérieure à 1 an. Le traitement est basé sur une association de chimiothérapies comprenant généralement des sels de platine. Les thérapies ciblées ne sont actuellement pas utilisées dans cette indication en raison de la mauvaise connaissance du profi l génétique des CAPI. En effet les grandes voies de l’oncogenèse n’ont été que très peu étudiées dans ces tumeurs.

Des tests moléculaires basés sur des profi ls d’expression de gènes ou de miARN afi n de déterminer le primitif de ces cancers sont en cours d’évaluation. Cependant, leur apport dans la prise en charge des patients atteints d’un CAPI n’est pas encore clairement démontré.

Objectif : Nous souhaitons mettre au point un outil de diagnostic moléculaire simple, basé sur la recherche simulta-née de mutations somatiques des gènes clefs de l’oncogenèse, cibles de nouvelles thérapies, (KRAS, BRAF, EGFR, KIT, PIK3CA, ALK). Nous espérons ainsi dégager des combinaisons d’altérations spécifi ques permettant de préciser l’origine tissulaire de ces CAPI.

Méthodologie : La première étape de notre travail a été d’établir les profi ls moléculaires des adénocarcinomes en fonc-tion de leur origine primitive afi n de mettre au point le test statistique. Ces profi ls ont été réalisés « in silico » à l’aide de la base de données COSMIC (Catalogue Of Somatic Mutations in Cancer) qui répertorie les mutations somatiques connues survenant dans les cancers. La deuxième étape de notre travail sera tout d’abord de valider cette signature moléculaire sur une série d’adénocarcinomes dont le primitif est connu pour ensuite l’appliquer à une série de CAPI.

Perspectives : Cet outil permettra de proposer un traitement personnalisé pour la prise en charge de ces patients : il permettra premièrement de préciser l’origine tissulaire de l’adénocarcinome et deuxièmement de donner une indication sur la sensibilité de la tumeur aux thérapies ciblées actuellement disponibles.

Ce test moléculaire préfi gure l’utilisation de la biologie moléculaire dans la prise en charge médicale personnalisée au service du patient.

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7) Les exosomes de carcinome du nasopharynx recrutent, expandent et augmentent l’activité biologique des lymphocytes T régulateurs humains (Treg) (Dhafer MRIZAK)

Dhafer MRIZAK 1, Nathalie MARTIN 1, Clément BARJON 2, Niels WAMBRE 1, Toshiro NIKI 3, Véronique PANCRÉ 1, Yvan DE LAUNOIT 1, Pierre BUSSON 2, *Olivier MORALES*1 et Nadira DELHEM*1 *Contribution égale des auteurs. 1 CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université Lille-Nord de France, Institut Pasteur de Lille, IFR142, Lille, France2 CNRS UMR 8126, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France3 GalPharma Co., Ltd, Kagawa, Japon

Objectif : Les exosomes sont des nano-vésicules qui sont présentes en très grande quantité dans les fl uides biolo-giques et les tumeurs des patients ayant un carcinome du nasopharynx (CNP). Ces exosomes tumoraux jouent un rôle important dans la progression tumorale, de part leurs propriétés immunosuppressives. En outre, il a été décrit que les lymphocytes T régulateurs naturels (Treg) sont également plus fréquents chez les patients atteints d’un CNP que chez les donneurs sains. Cependant, l’existence d’une interaction entre les exosomes de CNP et les Treg humains n’est pas connue à ce jour. C’est pourquoi nous nous proposons d’évaluer la capacité de ces exosomes tumoraux à agir directe-ment sur les Tregs en modifi ant leur phénotype, leur propriété suppressive ou leur recrutement.

Méthodologie : Les Treg humains sont isolés du sang de donneurs sains et mis en contact avec des exosomes purifi és à partir (i) des surnageants de culture de lignées de CNP (Exo-C15) ou (ii) du plasma de donneurs sains (Exo-DS).

Résultats : Les Exo-C15 augmentent signifi cativement (p<=0,005) l’expansion des Treg et générent des Treg Tim3low moins sensibles à la suppression induite par les exosomes. Les Exo-C15 augmentent également signifi cativement le niveau d’expression du CD25high et du FoxP3high sur les Treg et conduisent à la conversion de cellules T CD4+CD25neg en Treg CD4+CD25high. Par ailleurs, la co-incubation d’Exo-C15 induit une surexpression sur les Treg des gènes associés à leur phénotype (Lselectine, ICAM1, OX40), à leur activité suppressive (IL-10, TGF-β1, TNF-, Tbet, Granzyme B) et à leur recrutement (CCR6). Ces résultats sont corrélés à une augmentation signifi cative de l’activité suppressive des Treg en présence des Exo-C15 (P <=0,001). Et enfi n, les Exo-C15 sont également capables de faciliter le recrutement des Treg via la chimiokine CCL-20.

Conclusion : Cette étude montre, pour la première fois, que les exosomes de CNP potentialisent le phénotype suppres-seur des Treg (i) en favorisant leur expansion et leur différentiation,(ii) en augmentant leur capacité suppressive et (iii) en induisant leur chimioattraction. La mise en évidence d’une coopération entre les esoxomes de CNP et les Treg est très importante, car elle pourrait être impliquée dans la régulation de la tolérance périphérique des tumeurs et représenter ainsi un nouveau mécanisme d’échappement du CNP au système immunitaire.

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8) La mutation juxtamembranaire R970C de Met favorise son clivage par les cathép-sines (Rémi MONTAGNE)

R. MONTAGNE1, G. MUHARRAM2, C. LEROY1, A. LEMIÈRE, P. DUMOND1, A. CHOTTEAU-LELIÈVRE1, D. TULASNE1

1 CNRS UMR 8161, Equipe Signalisation Apoptose et Cancer, Institut de Biologie de Lille, Institut Pasteur de Lille, IFR142, Université Lille nord de France, 1 rue du Pr Calmette, 59 021 Lille, France2 VTT, Turku Centre for Biotechnology, Cell Adhesion and Cancer, Itäinen Pitkäkatu 4C 20520 Turku, Finland

Le récepteur tyrosine kinase Met est le récepteur à haute affi nité du facteur de croissance HGF/SF (Hepatocyte Growth Factor/Scatter Factor). Le couple HGF/SF-Met est nécessaire au développement embryonnaire par son implication dans la survie, la migration ou la morphogenèse des cellules épithéliale. Met est également un puissant oncogène surexprimé ou muté dans de nombreux cancers. Alors que les mutations localisées dans le domaine kinase amplifi ent l’activité du récepteur, les conséquences fonctionnelles des autres mutations restent inconnues.

Nous avons montré que la mutation R970C (arginine 970 remplacée en cystéine) de Met, situé dans le domaine jux-tamembranaire, favorise la génération d’un fragment de 45 kDa (p45 Met). L’emploi d’inhibiteurs de protéases et des tests de clivage in vitro ont montré que ce fragment est généré par un processus de clivage protéolytique impliquant des cathépsines, notamment les cathépsines B et L. La mutation R970C a été répertoriée dans plusieurs tumeurs pulmo-naires. Ainsi, la lignée cellulaire NCI-H1437, issue d’un cancer du poumon non à petites cellules et portant la mutation R970C, produit le p45 Met. De plus, un modèle murin (les souris SWR/J) qui porte la mutation, présente une prédis-position au cancer du poumon. Ces éléments suggèrent l’existence d’un lien entre la génération du fragment p45 Met favorisé par la mutation et les cancers du poumon. De façon intéressante, p45 Met présente une localisation nucléaire et mitochondriale, des organites à priori inaccessibles au récepteur pleine longueur. Cette relocalisation pourrait conférer au fragment de nouvelles propriétés, en lien avec la transformation cellulaire.

Nous avons donc montré pour la première fois qu’une mutation d’un récepteur tyrosine kinase répertoriée dans le cancer favorise une protéolyse et non une activation de la kinase. Nos travaux visent maintenant à déterminer si ce clivage est impliqué dans la tumorigenèse et permettront à terme de mieux comprendre le rôle du récepteur Met dans le cancer du poumon.

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9) L’extinction de l’expression de RASSF1A par siRNA provoque la transition épithé-lio-mésenchymateuse des cellules de la lignée épithéliale bronchique humaine HBEC (Fatéméh DUBOIS)

F. DUBOIS1, G. LEVALLET2,3, M. KELLER1, E. BERGOT1,4, G. ZALCMAN1,4

1 Equipe Inserm U1086 « Cancers & Préventions », CHU de Caen, Caen.2 Equipe « Oestrogènes, Reproduction et Cancers » UPRESEA2608, Université de Caen, Caen.3 Service d’Anatomie Pathologie, CHU de Caen, Caen.4 Service de Pneumologie, CHU de Caen, Caen.

Introduction : Dans les cancers bronchiques, la perte d’expression de RASSF1A, une protéine contrebalançant les voies de signalisation de l’apoptose/la prolifération/la tubulogenèse, est un évènement précoce et de mauvais pronostic. La transition épithélio-mésenchymateuse (TEM) est hautement associée à la progression des cancers, néanmoins, son rôle dans la carcinogénèse multi-étape des cellules bronchiques est mal caractérisé. Nous avons testé l’hypothèse que la perte d’expression de RASSF1A entraînerait une TEM des cellules de la lignée épithéliale bronchique humaine (HBEC).

Méthodes : Les cellules de la lignée HBEC sont transfectées par siRNA (inactif ou anti-RASSF1A) en utilisant la lipofec-tamine RNAimax, selon les recommandations du fournisseur (Invitrogen ®). A 48h post-transfection, les cellules HBEC sont fi xées au PFA/méthanol (immunofl uorescence), ou rincées au PBS avant que leurs protéines ou leurs ARN ne soient extraits. L’expression des différents marqueurs de la TEM est alors quantifi ée en Western blot/immunofl uorescence et qRT-PCR.

Résultats : Nos quantifi cations d’expression des marqueurs de la TEM révèlent que les cellules HBEC déplétées en RASSF1A présentent, par comparaison à la condition contrôle dans laquelle les cellules sont simplement transfectées par un siRNA inactif, une diminution d’expression des marqueurs épithéliaux (Syndécan-1, ZO-1, Cadhérine E) au profi t d’un gain d’expression des marqueurs mésenchymateux (N-cadhérine, �-caténine, snail2, CD44 et vimentine) (n=4). Ces modifi cations sont en faveur d’une TEM dans les cellules dans lesquelles RASSF1A est inactivée. Un prochain travail devra déterminer si cette TEM s’accompagne d’une modifi cation de la motilité de ces cellules, donc de leur potentiel métastatique.

Conclusion : Ce travail est le premier à notre connaissance décrivant qu’une TEM peut être induite dans les cellules de la lignée HBEC en déplétant RASSF1A, suggérant fortement, puisque la perte d’expression de RASSF1A est un événement précoce dans le cancer bronchique, que la TEM accélère le processus de cancérisation en favorisant la transformation des cellules épithéliales bronchiques.

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10) Le canal calcique Orai-3 régule la prolifération des cellules cancéreuses pulmo-naires non à petites cellules (Anne-Sophie AY)

Anne-Sophie AY1 , Nazim BENZERDJEB1,2, Henri SEVESTRE1,2, Halima OUADID-AHIDOUCH1

1 Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, JE 2530 «Canaux ioniques dans le cancer du sein», Faculté des Sciences, 33 rue Saint Leu, 80039 AMIENS Cedex 12 Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, CHU Amiens Nord

Malgré les progrès thérapeutiques, le cancer du poumon est une cause majeure de décès. La mortalité est due à la for-mation de métastases notamment dans le cancer du poumon non à petites cellules. Il est donc important de trouver de nouvelles cibles thérapeutiques impliquées dans la prolifération de ce type de cancer. L’homéostasie calcique joue un rôle important, notamment, dans la prolifération et l’apoptose. Les canaux Orai sont des canaux calciques très sélectifs aux ions calcium (Ca2+) Récemment, notre équipe a montré que le Ca2+, via le canal Orai-3, régule la prolifération et la survie des cellules cancéreuses mammaires (Faouzi et al. J Cell Physiol, 2011). Afi n de pouvoir généraliser le rôle prolifératif du canal Orai-3, nous avons étudié son expression et son rôle dans la croissance des cellules de cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC): A549, NCI-H23, NCI-H460, Calu-1. L’expression d’Orai-3 a été inhibée par la stratégie ARN Interférence (SiRNA), la prolifération, la mortalité ainsi que le cycle cellulaire ont été analysés dans les quatre lignées par comptage au bleu de trypan et par cytométrie en fl ux respectivement. La réduction au silence de Orai-3 (si-Orai-3) inhibe de 60% l’expression de la protéine et du transcrit. Si-Orai-3 réduit la prolifération des cellules NCI-H23 et NCI-H460 de 30%, 50% et 70% à 48, 72 et 96h respectivement. Pour les cellules A549 et Calu-1, une diminution de la proli-fération de 40% est visible à 72h et atteint 50% à 96h. Dans tous les cas, si-Orai-3 n’augmente pas le taux de mortalité. L’effet antiprolifératif obtenu dans les cellules transfectées par si-Orai3 est dû à une accumulation de 20% de cellules en G0/G1 dans les lignées A549, NCI-H23 et NCI-H460 et de 6% dans les Calu-1. Les acteurs principaux de la phase G0/G1 sont les binômes cycline D/cdk4 et cycline E/cdk2. Nous avons donc analysé leur expression dans les cellules A549 et les NCI-H23 transfectées avec le si-Orai-3 et le si-Ctrl. Nous avons observé une diminution de l’expression protéique de cdk4 et cdk2 et pas d’effet signifi catif sur l’expression des cyclines D1 et E. Ces résultats montrent clairement que le canal Orai-3 joue un rôle primordial dans la prolifération des cellules cancéreuses de poumon.

En parallèle à nos travaux sur des lignées cellulaires, nous avons déterminé par immuno-histochimie, en collaboration avec le service d’Anatomie et de Pathologie Cytologiques du CHU-Nord d’Amiens, le niveau d’expression d’Orai-3 dans des tissus tumoraux et non-tumoraux des patients atteints de NSCLC. Nos résultats montrent une surexpression du canal Orai-3 dans 80% des cas (24/30).

L’ensemble de nos résultats montre que le canal Orai-3 est un acteur important de la tumorogénèse pulmonaire.

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11) Interaction fonctionnelle entre les canaux potassiques BK et les récepteurs de l’inositol (1,4,5)-triphosphate dans les cellules cancéreuses mammaires humaines (Abdallah MOUND)

Abdallah MOUND1; Salim BOUGARN1; Halima OUADID-AHIDOUCH1; Fabrice MATIFAT1

1 Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire (JE-2530), UFR des Sciences, 33 Rue ST Leu, 80039, Amiens, France.

Le cancer du sein est le premier cancer en termes de fréquence et de mortalité dans la population féminine française. Dans les processus de carcinogenèse incluant une dérégulation de la prolifération, de la migration et de l’invasion des cellules cancéreuses, le rôle des canaux ioniques est de plus en plus étudié.

L’implication de la signalisation calcique, et particulièrement la signalisation impliquant les récepteurs de l’inositol (1,4,5)-triphosphate (IP3R) dont il existe 3 types (IP3R1, IP3R2 et IP3R3), a été montrée dans plusieurs cancers. Par ailleurs, les canaux potassiques activés par le Calcium (KCa) sont connus pour leurs rôles dans le développement de plusieurs pathologies néoplasiques. Les résultats de notre laboratoire ont montré que la signalisation calcique dépen-dante de l’IP3 est impliquée dans la prolifération des cellules cancéreuses mammaires humaines MCF-7[1]. En effet, les inhibiteurs des IP3Rs (caféine, 2-APB et xestospongin C) inhibent l’élévation de Ca2+ et la croissance des cellules MCF-7 induites par le sérum ou l’oestradiol (E2). Nos résultats montrent par ailleurs que l’E2 engendre une élévation de l’expres-sion de l’IP3R3 et que cet effet serait responsable, en partie, de la prolifération des cellules MCF-7. Notre laboratoire a montré également que les canaux KCa des types BK et hIK1 sont impliqués dans la prolifération des cellules cancéreuses mammaires humaines.

Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés au rôle de la signalisation calcique dépendante de l’IP3 et à son interac-tion avec les canaux KCa dans la physiopathologie des cellules cancéreuses mammaires. Nos résultats montrent que les 3 types d’IP3Rs sont exprimés dans la plupart des lignées normales ou cancéreuses mammaires et qu’un couplage fonc-tionnel existe entre les IP3Rs et les canaux KCa et notamment les canaux de type BK avec l’IP3R3. En effet, l’application d’ATP (5 μM) engendre une élévation de Ca2+ accompagnée d’une hyperpolarisation membranaire inhibée par le TEA (0,5 mM) et très fortement réduite dans des cellules transfectées par un siRNA dirigé contre l’IP3R3. Cette application d’ATP augmente aussi la prolifération des cellules MCF-7, et cet effet est réduit par des siRNA dirigés contre le canal BK ou l’IP3R3. Nos résultats montrent, également que ces derniers co- immunoprécipitent et que cette interaction semble avoir lieu au sein des radeaux lipidiques membranaires. En revanche, dans la lignée cellulaire normale immortalisée MCF-10A, nos résultats montrent l’absence de ce couplage moléculaire entre le canal BK ou l’IP3R3 et que ni l’ATP, ni la réduction de l’expression du canal BK par un siRNA spécifi que n’affectent la prolifération de ces cellules.

Nos résultats sont en faveur d’une interaction moléculaire et fonctionnelle entre l’IP3R3 et le canal BK, deux protéines surexprimées dans le tissu mammaire tumoral humain. De plus, alors que cette interaction a été mise en évidence dans la lignée tumorale MCF-7, elle est, cependant, absente dans la lignée cellulaire normale immortalisée MCF-10A. Nos résultats proposent le couple IP3R3/canal BK comme acteur nécessaire à la progression des cellules tumorales dans le cycle cellulaire.[1] Szatkowski et al. (2010) Molecular Cancer 9,156

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12) L’effet de nouveaux analogues de la castanospermine (E421 et E257A) sur la progression du cycle cellulaire des cellules cancéreuses du sein (Ghada ALLAN)

Ghada ALLAN1, Halima OUADID-AHIDOUCH1, José M GARCIA FERNANDEZ2, Carmen ORTIZ MELLET2, Ahmed AHIDOUCH1,3

1 Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire (JE-2530), UFR des Sciences, 33 Rue ST Leu, 80039, Amiens, France2 Instituto de Investigaciones Químicas, CSIC, Américo Vespucio 49, Isla de la Cartuja, E-41092 Sevilla, Spain3 Département de Biologie, Faculté des Sciences, Université Ibn-Zohz, Agadir, Maroc

Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancers chez la femme. Les traitements actuels de ce type de cancer sont la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie.

La glycosylation est un processus physiologique qui affecte profondément l’expression, la fonction et la structure des protéines membranaires. La glycosylation commence par l’addition de sucres à un polypeptide naissant. Plusieurs tra-vaux ont montré l’association de certaines pathologies comme l’infl ammation, les infections bactériennes, le cancer et le développement des métastases avec des altérations de la glycosylation.

Les iminosucres sont des inhibiteurs des enzymes de la glycosylation telles que les glycosidases (alpha et béta). Ils sont impliqués dans plusieurs processus physiopathologiques. C’est le cas du Miglitol et du Zavesca commercialisés respec-tivement en 1990 et 2003 et appliqués dans les cas du diabète de type II et de la maladie de Gaucher. Par ailleurs, la castanospermine est un inhibiteur de l’α-glucosidase I. Ce dernier altère les structures des oligosaccharides des cellules endothéliales qui sont requises pour l’angiogénèse et inhibe la croissance des tumeurs cancéreuses.

Le but de notre étude est de tester l’effet de l’inhibition de la glycosylation par les iminosucres de synthèse (E421 et E257A) sur le développement du cancer du sein. Nos résultats montrent que les E421et E257A induisent une diminution de la prolifération des cellules cancéreuses. Cette prolifération est parallèle à l’augmentation de la mortalité cellulaire. Nous montrons aussi, par analyse des cellules en cytométrie en fl ux, que l’inhibition de la prolifération par les E421 et E257A induit une accumulation des cellules MDA-MB-231 en phase G2/M du cycle cellulaire. En revanche, pour les cel-lules MCF-7, les E421 et E257A entrainent respectivement une accumulation des cellules en phases G1 et G2/M. De plus, nous avons étudié l’expression des protéines régulatrices des phases G1et G2/M. Nous avons observé dans les cellules MCF-7 que le E421 entraine une diminution de l’expression des cyclines D1 et E et des CDK4. Par ailleurs, on enregistre une diminution de l’expression des cyclines cdc2 sous l’effet des deux substances dans les cellules MDA-MB-231. Le même résultat est observé pour la molécule E257A dans cellules MCF-7. En revanche, aucun effet sur la prolifération, la mortalité ou le cycle cellulaire n’a pu être observé sur les cellules mammaires humaines saines (MCF-10A).

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13) Inhibition de la signalisation des récepteurs du Fibroblast Growth Factor par la protéine adaptatrice Grb14 dans les cancers du sein oestrogéno-indépendants (Katia CAILLIAU MAGGIO)Katia CAILLIAU MAGGIO 1, Dominique PERDEREAU2, Anne-Françoise BURNOL2,Edith BROWAEYS-POLY1

1 Université Lille 1, Sciences et technologies, Laboratoire de Régulation des Signaux de Division, UE 4479, 59655 Ville-neuve d’Ascq, Directeur : Jean François Bodart, 2 Institut Cochin, Inserm U1016, CNRS UMR 8104, Université Paris Descartes, Paris, France.

Les cancers du sein représentent une des pathologies les plus répandues dans la population féminine. En particulier les cancers mammaires indépendants des œstrogènes présentent de mauvais pronostics en raison de leur index mito-tique élevé. Cette cancérogenèse mammaire fait intervenir des récepteurs de type tyrosine kinase, les récepteurs des « fi broblast growth factors » (FGFRs), dont l’activité de signalisation intracellulaire nécessite le recrutement de protéines adaptatrices. L’adaptateur moléculaire Grb14 est constitué de multiples domaines de liaison et agit comme une véritable plateforme de triage moléculaire. Grb14 est un élément déterminant de la signalisation de l’insuline, mais nous avons mis en évidence qu’il bloque également la transduction des FGFRs (1,2).

Nous avons analysé le rôle joué par Grb14 sur l’isoforme FGFR1, qui est une isoforme très abondamment exprimée dans les cancers mammaires hormono-indépendants qui sécrètent du FGF1 (3). Grb14 interagit avec un résidu phosphotyro-sine du domaine intracellulaire du récepteur FGFR1 par ses domaines d’interactions BPS et SH2 (1, 4). La signalisation FGFR1-FGF1 est bloquée par Grb14 sans modifi cation de l’autophosphorylation des récepteurs, mais par inhibition de la phosphorylation de la sérine/thréonine kinase Akt (1, 2). Nous avons montré que l’interaction précoce entre Akt et la PLC conditionne l’entrée en phase M du cycle (5). L’absence d’interaction Akt-PLC induit en effet une accélération de la phosphorylation par Akt de son subtrat Chfr (checkpointwith FHA and ring fi nger) et une rupture du checkpoint G2. Chfr est une protéine ubiquitine-ligase impliquée dans le blocage en G2 du cycle cellulaire. Sa phosphorylation par Akt inhibe son activité de checkpoint en G2 permettant l’entrée des cellules en division (6,7). Son niveau d’expression est lié à l’indice mitotique dans des lignées cellulaires dérivées de cancers mammaires (8,9). La région N-terminale de Grb14 contient également un site de liaison pour la protéine PDK1 (3-phosphoinositide-dependent protein kinase-1). PDK1 est la kinase activée par la PI3-kinase qui phosphoryle et active Akt. Nous avons montré que l’interaction entre PDK1 et Grb14 contrôle également le déroulement du cycle cellulaire.

La voie de signalisation Akt, stimulée par les FGFRs, est souvent suractivée dans les cancers mammaires (10) et notam-ment à la suite de traitements par radiothérapie. Afi n d’inhiber la division des cellules cancéreuses mammaires sous la dépendance des récepteurs du FGF, il est donc important d’élucider les mécanismes moléculaires impliqués dans le contrôle, par Grb14, de cette voie de signalisation. Notre projet de recherche consiste donc à déterminer ces méca-nismes au niveau de l’activation des récepteurs et en aval, au niveau de l’activation de PDK1. Pour cela nous cherche-rons notamment à déterminer la région minimale de Grb14 qui permet de bloquer l’activation de la kinase Akt.

Références : 1 Cailliau K et coll. (2003) FEBS Lett., 548; 2 Cailliau K et coll. (2005) Anticancer Res., 25; 3 Fernig DG et coll. (2000) B. B. R. C., 267; 4 Reilly JF et coll. (2000) J. Biol. Chem., 275; 5 Browaeys-Poly E et coll. (2009) AnticancerRes. 29; 6 Shtivelman, E, et coll. (2002) Curr Biol., 12; 7 Shtivelman, E. (2003). Mol Cancer Res., 1; 8 Toyota M et coll. (2003) PNAS, U S A., 100; 9 Erson, AE, Petty EM..(2004) Mol Carcinog., 39; 10 Kim D et coll. (2010) J. B. C., 285.

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14) Expression et rôle du proNGF dans le cancer du sein (Cyril CORBET)

Cyril CORBET 1,2, Xuefen LE BOURHIS 1,2, Robert-Alain TOILLON 1,2

1 INSERM U908,2 Université Lille 1, Bâtiment SN3, 3ème étage Cité Scientifi que 59655 Villeneuve d’Ascq.

Avec plus de 10 000 décès par an, le cancer du sein reste un problème de santé publique majeur. Ces dernières années, l’avènement de la médecine personnalisée a fait naitre de nombreux espoirs mais se heurte à deux réalités. Notre connaissance des marqueurs tumoraux est faible, et les thérapies ciblées ne permettent pas d’enrayer de façon durable les métastases qui sont à l’origine des échecs thérapeutiques. Il est donc indispensable d’accroitre nos connaissances du protéome et des interactomes dans les cancers du sein pour développer de nouvelles thérapies. Dans notre laboratoire, nous essayons de résoudre ces problèmes en étudiant la signalisation des facteurs de croissance et en particulier celle du NGF (Nerve Growth Factor) et de ses récepteurs. Nous avons, en effet, montré qu’il participe au développement tumoral in vivo et qu’il est ainsi une cible thérapeutique potentielle dans le cancer du sein. Dans cette étude, nous avons montré en western-blot et spectrométrie de masse que le précurseur du NGF (proNGF) est également surexprimé et est sécrété par les cellules cancéreuses. Par analyse en immunohistochimie, nous avons confi rmé la surexpression du proNGF dans les tumeurs mammaires par rapport aux biopsies bénignes et normales. Nous avons également établi la corrélation entre la surexpression du proNGF et l’envahissement ganglionnaire et les métastases. Nos études in vitro ont également souli-gné que le proNGF stimule l’invasion cellulaire par le recrutement des récepteurs TrkA et sortiline. De plus, contrairement à d’autres modèles d’études (comme les cellules nerveuses), l’effet du proNGF ne semble pas impliquer le récepteur de basse affi nité des neurotrophines p75NTR. Dans les cellules cancéreuses de sein, l’effet du proNGF nécessite également l’activation d’Akt et de Src. Ainsi l’utilisation de siRNA et d’inhibiteurs de ces différents acteurs de la signalisation du proNGF abolit l’invasion induite. L’ensemble de nos données révèle qu’il existe une boucle autocrine de stimulation des cellules par le proNGF. Il apparaît donc que le proNGF est un biomarqueur dans le cancer du sein et pourrait constituer une nouvelle cible thérapeutique pour l’inhibition de la métastase.

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15) Détection des réarrangements génomiques de grande taille dans les cas de pré-dispositions aux cancers du sein et de l’ovaire par séquençage haut débit (Antoine ROUSSELIN)A.ROUSSELIN 1,2,3, A.LEGROS 1,2,3, JJ. BAUMANN 1,2,3, S.KRIEGER 1,2,3,4,5, L. CASTERA 1,2,3, A.HARDOUIN 1,2,3,5, D.VAUR 1,2,3,5

1 Laboratoire de biologie clinique et oncologique, Centre Francçois Baclesse, Caen2 Plateforme SéSAME, Caen, 3 Fédération Normande de Séquençage Haut Débit4 EA1772 - Université de Caen Basse Normandie, 5 INSERM U1079 - Rouen

Le diagnostic moléculaire des maladies génétiques répondant au modèle mendélien est basé sur la recherche de varia-tions ponctuelles ou de réarrangements génomiques de grande taille (RGT). Deux gènes majeurs, BRCA1 et BRCA2 ont été identifi és dans la prédisposition héréditaire au cancer du sein et/ou de l’ovaire. La majorité des mutations délétères sont des mutations ponctuelles et près de 10% correspondent à des réarrangements génomiques de grande taille pour le gène BRCA1. Ces RGT sont détectés par des techniques semi-quantitatives (QMPSF et MLPA) dans les gènes BRCA. Nous avons testé la faisabilité et l’effi cacité de la détection de ces réarrangements génomiques de grande taille par la technologie NGS (Next Generation Sequencing) sur séquenceur Genome Analyzer IIx (Illumina). L’objectif de notre étude était de comparer la fi abilité d’une analyse in silico des données de couverture issues du séquençage haut-débit.

Après avoir modélisé et testé une stratégie de multiplexage avant capture des exons et des régions introniques des gènes BRCA1/2 (SureSelect Agilent), nous avons recherché la présence de réarrangements génomiques de grande taille sur un panel de 18 RGT connus (13 délétions et 3 duplications dans le gène BRCA1 et 1 délétion et 1 insertion dans le gène BRCA2). L’analyse bioinformatique a été réalisée avec la suite logicielle CASAVA v1.8 (Illumina) et la méthode CNVseq (Xiel and al, 2009).

La totalité des réarrangements génomiques de grande taille testés a été mise en évidence par cette approche.

Cette technique de détermination des réarrangements génomiques, issue de celles utilisées en CGHarray, est simple à mettre en œuvre dans un contexte de séquençage à haut-débit et suffi samment sensible pour détecter des délétions ou des duplications d’un gène complet mais aussi d’un seul exon.

Le séquençage de nouvelle génération couplée à une analyse bioinformatique adaptée permet en une seule technique la recherche simultanée des variations ponctuelles et des réarrangements génomiques en déterminant leurs bornes de façon suffi samment précise pour orienter le séquençage ciblé des points de cassure. La possibilité d’analyse simultanée de plusieurs gènes et son évolutivité « à façon » en font un outil précieux pour une nouvelle approche diagnostique des RGT. Le séquençage ciblé des points de cassure devrait par ailleurs permettre d’avancer dans la compréhension des mécanismes moléculaires des réarrangements.

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16) Identifi cation d’éléments multiples de régulation de l’épissage : Implication pour l’interprétation des variants détectés dans le cadre du diagnostic moléculaire(Pascaline GAILDRAT)Pascaline GAILDRAT1,2,3, Sophie KRIEGER1,4, Daniela DI GIACOMO1,2, Julie ABDAT1, Françoise RÉVILLION5, Sandrine CAPUTO6, Dominique VAUR1,4, Estelle JAMARD4, Elodie BOHERS1, Danièle LEDEMENEY4, Jean-Philippe PEYRAT5, Claude HOUDAYER7, Violaine. BOURDON8, Rosette LIDEREAU6, Thierry FRÉBOURG1,2,3, Agnès HARDOUIN1,4, Mario TOSI1,2, Alexandra MARTINS1,2 et le Consortium français GGC1 Inserm, U1079, Rouen 2 Université de Rouen, Institut for Research and Innovation in Biomedicine, Rouen3 CHU de Rouen4 Laboratoire de Biologie Clinique et Oncologique, Centre François Baclesse, Caen5 Laboratoire d’Oncologie Moléculaire Humaine, Centre Oscar Lambret, Lille6 Service d’Oncogénétique, Institut Curie, Hôpital René Huguenin, St Cloud7 Service de Génétique, Institut Curie et Université Paris Descartes, Paris8 Laboratoire d’Oncogénétique moléculaire, Institut Paoli Calmettes, Marseille

L’interprétation des variations de signifi cation inconnue (VSI) représente un défi majeur en génétique médicale. Une fraction importante de ces VSIs peut affecter l’épissage de l’ARN, soit par la modifi cation des sites canoniques d’épissage, soit via l’altération d’éléments de régulation de type « Exonic Splicing Enhancer /Silencer » (ESE/ESS). Ici, nous faisons l’hypothèse selon laquelle l’inclusion de certains exons fait l’objet d’un contrôle important, qui peut être perturbé par des variations identifi ées chez les patients. L’identifi cation de ce type d’exon est particulièrement importante pour les gènes présentant un large spectre de mutations, comme les gènes de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire, BRCA1 et BRCA2.

Nous avons choisi de focaliser notre étude sur l’exon 7 de BRCA2, qui correspond à une partie de la protéine dont la fonction n’est pas défi nie et pour lequel nous avons montré précédemment qu’un variant (c.520C>T) était responsable d’un défaut d’épissage (Thery et al, 2011). A l’aide d’un test fonctionnel minigène d’épissage, nous avons examiné l’effet sur l’épissage des VSIs identifi és sur cet exon et répertoriés dans la base de données française BRCA2 (Caputo et al, 2012). Parmi les 8 VSIs testés, 6 variants ont un effet sur l’épissage. Les VSIs c.517G>T (p.Gly173Cys) et c.631G>A (p.Val211Ile) altèrent les sites naturels d’épissage et c.572A>G (p.Asp191Gly) crée un nouveau site. Un deuxième groupe de variants, c.520C>T (p.Arg174Cys), c.587G>A (p.Ser196Asn) et c.617C>G (p.Ser206Cys), localisés en dehors des sites d’épissage, sont responsables d’un défaut d’épissage, avec 66%, 25% et 46% des transcrits présentant un saut de l’exon, respectivement. Pour 2 de ces VSIs, ces données ont été confi rmées à partir de l’ARN du sang des patientes, par RT-PCR et pyroséquençage. En utilisant un deuxième essai fonctionnel dit ESE-dépendant, nous montrons dans cet exon la présence de deux régions qui présentent des propriétés stimulant l’inclusion exonique (ESE) ; ces propriétés sont altérées par les variants c.520C>T et c.587G>A.

L’ensemble de ces résultats démontre que l’exon 7 de BRCA2 est soumis à une régulation fi ne de l’épissage, mettant en jeu plusieurs éléments de régulation, dont l’équilibre peut être perturbé par des mutations ponctuelles identifi ées chez les patients. Cette conclusion est corroborée par des données récemment publiées identifi ant deux autres mutations d’épissage dans cet exon (Sanz et al, 2010 ; Biswas et al, 2011). Ce travail contribue à la cartographie des éléments de régulation de l’épissage dans les gènes de prédisposition aux cancers et participe à l’interprétation des variations de signifi cation inconnue identifi és chez les patients.

Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un projet de recherche translationnelle, avec le soutien de l’INCa.

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17) Caractère prédictif péjoratif du taux sérique du domaine extracellulaire de HER2 dans le cancer du sein localisé surexprimant HER2 (Sébastien THUREAU)

Sébastien THUREAU 1, Florian CLATOT 2, Sophie LABERGE-LE-COUTEULX 3, Marc BARON 4, Jean-Pierre BASUYAU 5, Emmanuel BLOT 6 (selon disponibilité)1 Département de Radiothérapie, Centre Henri Becquerel, Rouen, France2 Département d’Oncologie Médicale, Centre Henri Becquerel, Rouen, France3 Département d’Anatomo-pathologie, Centre Henri Becquerel, Rouen, France4 Département de Chirurgie, Centre Henri Becquerel, Rouen, France5 Laboratoire de Biologie Clinique, Centre Henri Becquerel, Rouen, France6 Département d’Oncologie Médicale, Centre d’oncologie, Vannes, France

Environ 15 % des tumeurs de sein présentent une sur-expression de la protéine HER2 à leur surface. Ces tumeurs sont particulièrement agressives et ont un pouvoir métastatique élevé. Le trastuzumab est un anticorps monoclonal ciblant spécifi quement cette protéine HER2. Il a été démontré que chez une patiente présentant un cancer du sein localisé (non métastatique) et sur-exprimant HER2, l’ajout de trastuzumab à la chimiothérapie adjuvante (post-opératoire) permet d’augmenter la survie sans récidive et la survie globale. Néanmoins, il n’existe pas de marqueur biologique permettant en cours de traitement de prédire un échec au trastuzumab.

Nous avons évalué de manière prospective la valeur prédictive et pronostique du taux sanguin du domaine extracellulaire (ECD) de HER2 chez les patientes atteintes d’un cancer du sein localisé surexprimant HER2, et traitées par chimiothé-rapie et trastuzumab en adjuvant.

Patientes et méthodes: Toutes les patientes traitées entre avril 2005 et décembre 2006 au Centre de Lutte Contre le Can-cer de Haute-Normandie pour un cancer du sein localisé et pour lesquelles un traitement adjuvant par chimiothérapie et trastuzumab était retenu ont été incluses prospectivement. Le taux du ECD/HER2 a été mesuré dans du sérum congelé à partir d’un kit commercial dont la limite supérieure de la normale était fi xée à 15 ng/ml.

Résultats: Soixante-cinq patientes ont été incluses dont la médiane de suivi était de 53 mois. Sept patientes (11%) avaient un taux sérique élevé du ECD/HER2 (moyenne=25,1, intervalle de 15,1 à 38,9 ng/ml). Au cours du suivi, 13 pa-tientes (20%) ont développé des métastases et sept patientes (11%) sont décédées. Le décès était lié à des métastases du cancer du sein chez six patientes (9%). Parmi les sept patientes présentant un taux sérique élevé du ECD/HER2, cinq (71%) ont présenté une évolution métastatique, et trois (43%) sont décédées de leurs métastases au cours du suivi. L’analyse multivariée a montré dans cette série qu’un taux sérique élevé du ECD/HER2 était l’unique facteur pronostic signifi catif à la fois pour la survie sans récidive (p<0,0006) et pour la survie globale (p=0,008).

En conclusion, il semble qu’une élévation du taux sérique du ECD/HER2 soit un facteur pronostique péjoratif chez les pa-tientes suivies pour un cancer du sein localisé surexprimant HER2 et traitées par trastuzumab en adjuvant. En outre, nos résultats suggèrent que le taux élevé du ECD/HER2 pourrait prédire l’échec d’un traitement adjuvant par trastuzumab.

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18) Impact de l’Hétérogénéité tumorale sur la survie sans événement carcinologique dans une série de 368 patientes traitées pour cancer du sein (Myriam OGER)

M. OGER1, N. ELIE2, J. MARNAY3, M. ALLAOUI3, J. CHASLE1, V. BECETTE1, B. PLANCOULAINE1, P. HERLIN1, C. BOR-AN-GELIER1,3

1 EQUIPE DE PATHOLOGIE DIGITALE DE L’EA 4656, UNIVERSITÉ DE CAEN BASSE-NORMANDIE, CAEN, FRANCE.2 PLATEAU D’HISTO-IMAGERIE QUANTITATIVE, UNIVERSITÉ DE CAEN BASSE-NORMANDIE, CAEN, FRANCE.3 SERVICE DE PATHOLOGIQUE, CLCC FRANÇOIS BACLESSE, CAEN, FRANCE.

L’hétérogénéité tumorale est une notion ancienne mais son impact dans le processus de cancérogenèse est mal connu. Le cancer du sein constitue un modèle remarquable par sa fréquence, la diversité de ses phénotypes et de son évolution. La présente étude s’intéresse à l’infl uence de l’hétérogénéité de la prolifération tumorale sur la survie sans événement carcinologique de patientes porteuses d’un carcinome mammaire.

L’étude a porté sur une série de 368 patientes du centre François Baclesse (Caen) ayant un suivi de plus de 15 ans. Un immunomarquage des fi gures de mitoses a été réalisé sur une coupe histologique représentative de la tumeur avec l’anti-phosphohistone-H3 (PHH3). Les lames ont été numérisées à l’aide d’un scanner microscopique Aperio ScanScope® CS x20. Les images obtenues ont été sous-échantillonnées puis analysées par un programme de traitement d’images automatique développé sur site. Outre l’estimation de la fréquence des fi gures de mitoses, ce programme détecte les zones de « Hot Spots » et mesure 8 paramètres d’hétérogénéité.

Une analyse en composantes principales a été réalisée afi n de sélectionner les paramètres les plus pertinents. Ceux-ci, combinés aux facteurs clinico-pathologiques pronostiques classiques, ont fait l’objet d’une analyse statistique.

L’analyse en composantes principales a permis d’extraire et de regrouper (CP2) 4 paramètres d’hétérogénéité : 2 index de texture selon Haralick (corrélation et énergie), l’indice de Fisher et la variance de taille des pavés de Voronoï.

En analyse univariée (DFS), seuls le paramètre de Voronoï et la combinaison CP2 ont une valeur pronostique.

L’analyse multivariée (Cox), associant facteurs clinico-pathologiques et paramètres d’hétérogénéité, a mis en évidence 3 facteurs pronostiques indépendants :

- Hétérogénéité tumorale (CP2) : HR=1,71 p=0,03- Index mitotique : HR=2,20 p=0,004- Métastase ganglionnaire : HR=1,46 p<0,0001

La construction de ce modèle a individualisé 3 groupes de patientes : 0 facteur, 1 ou 2 facteurs et 3 facteurs de mauvais pronostic.

L’hétérogénéité tumorale mesurée en analyse d’images s’est révélée être un paramètre pronostique indépendant au même titre que l’index mitotique et le statut ganglionnaire. Le statut ganglionnaire est un facteur clinique reconnu ; les 2 autres paramètres correspondent à des facteurs intrinsèques de la croissance tumorale, à l’échelle cellulaire pour l’index mitotique et tissulaire pour l’hétérogénéité.

Il doit être noté que l’âge, la taille tumorale, le grade SBR et le statut des récepteurs hormonaux passent au second plan par rapport à ces 3 paramètres.

Ce résultat incite à confronter en mode rétrospectif le paramètre d’hétérogénéité CP2 à des informations cliniques ciblées telles que le caractère récent ou tardif des évènements carcinologiques, le caractère loco-régional ou viscéral distant de la récidive et à l’absence de métastase ganglionnaire. Une étude prospective est souhaitable, prenant en compte les données actuelles de la classifi cation moléculaire des cancers du sein.

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19) Organotropisme des métastases hématogènes du cancer du sein : les ligands des sélectines sont-ils des facteurs clefs ? (Sylvain JULIEN)

Sylvain JULIEN1, Aleksandar IVETIC2, Pierre MARTINEZ1, Matthieu CARPENTIER1, Philippe DELANNOY1, Joy BURCHELL3.1 Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionelle UMR 8576, CNRS/Université Lille 1, Villeneuve d’Ascq, France2 Cardiovascular Division, James Black Centre, King’s College London, London, Royaume Uni3 Breast Cancer Biology, King’s College London, Guy’s Hospital, London, Royaume Uni

Les sélectines sont des récepteurs qui reconnaissent principalement l’antigène glucidique sialyl-Lewis x (sLex). La sélec-tine E(ndothéliale) est exprimée constitutivement dans les capillaires sanguins de la moelle os-seuse et de la peau, et est induite par des signaux pro-infl ammatoires dans les autres organes. La sélectine P(laquettaire) est exprimée par les plaquettes et les cellules endothéliales activées. La sélectine L(eucocytaire) est exprimée par les cellules immunitaires circulantes inactives (ex : lymphocytes naïfs ou monocytes). La régulation spatio-temporelle de l’expression des sélec-tines et du sLex dans les cellules endothéliales et circulantes est impliquée dans l’orchestration du trafi c inter-organes des cellules immunitaires.

La carcinogénèse des tissus épithéliaux s’accompagne invariablement de dérèglements de la machinerie de glycosyla-tion. Ceci conduit à l’expression d’antigènes glucidiques associés aux tumeurs, dont le sLex. Détecté dans 20 à 30% des cancers du sein, le sLex est associé à l’invasion tumorale et aux métastases ganglionnaires. Les cellules cancéreuses circulantes exprimant le sLex pourraient s’extraire de la circulation sanguine en détour-nant à leur avantage la fonction des sélectines dans le trafi c cellulaire. Cette capacité favoriserait leur dissémina-tion à des organes distants par voie hématogène. Toutefois, la valeur pronostique de sLex, avérée dans les can-cers colorectaux, est controversée dans le cancer du sein.

Notre étude montre que le sLex est différemment exprimé dans les cancers du sein en fonction du statut hormonal des tumeurs. De plus, l’infl uence du sLex sur le développement métastatique est limité à l’établissement de métastases osseuses dans les cancers hormono-dépendants. Par ailleurs, l’analyse des interactions cellulaires en conditions statique ou dynamique montre que des cellules tumorales hormono-indépendantes exprime un se-cond type de ligands gluci-diques pour les sélectines L et P. Ces ligands sont des glycosaminoglycannes de la famille de l’héparine. L’ensemble de nos résultats suggèrent que deux types de ligands glucidiques des sélec-tines, sLex et glycosaminoglycannes, pourraient être différemment impliqués dans le développement métastatique des sous-types de cancer du sein.

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20) Développement d’un essai fonctionnel de la voie p53 ex vivo sur les lignées lym-phoblastoïdes de patients LFS (Jean-Michel FLAMAN)

Yasmine ZERDOUMI, Juliette AURY-LANDAS, Gaelle BOUGEARD, Thierry FREBOURG , Jean-michel FLAMAN

Inserm UMR1079, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale, Université de Rouen

email : jean-michel.fl [email protected]

Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est une des formes héréditaires de cancer les plus sévères résultant de l’inactivation constitutionnelle du gène suppresseur de tumeur TP53. Les altérations constitutionnelles du gène suppresseur de tumeur TP53 sont majoritairement de type faux sens, ce qui pose le problème de leur caractère délétère. C’est pourquoi le but de ce projet était de développer, directement sur les lymphocytes des patients LFS porteurs de mutations de TP53, un essai fonctionnel de l’activité de la protéine p53 en réponse à un stress génotoxique. Le test repose sur une étape d’activation de p53 par un agent mutagène, la Doxorubicine, et la mesure du taux d’induction de l’ARNm de certains gènes cibles de p53 par une approche de RT-PCR multiplex quantitative (RT-QMPSF). La faisabilité du test a été évaluée dans les lignées cellulaires NCI-H460 et Saos-2, respectivement sauvage et défi ciente pour le gène TP53. Puis l’essai a été validé sur des lignées lymphoblastoïdes dérivées de sujets contrôles et de patients atteints du syndrome de Li- Fraumeni présentant une mutation constitutionnelle hétérozygote de TP53 (R248W, R273H). Nous avons montré que le taux d’induction des gènes cibles, sélectionnés au cours de ce travail (PUMA, PPM1D, XPC, P53R2 et BTG2), était signifi cativement réduit dans les lignées mutantes pour TP53 testées. L’essai fonctionnel développé, sur des lignées lymphoblastoïdes humaines pourrait permettre de mesurer l’effet de nouveaux variants de signifi cation inconnu de TP53, d’étudier les bases molé-culaire du défaut de pénétrance observé dans ce syndrome et d’identifi er des défauts de la voie p53 chez des patients évocateurs de LFS sans mutation détectable de TP53, ce qui pourrait conduire à caractériser de nouvelles bases molé-culaires de ce syndrome.

Mots clefs : Cancer, Génétique, Syndrome de Li-Fraumeni, TP53, RT-QMPSF.

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21) Caractérisation des lésions prénéoplasiques coliques : intérêt des gènes de mu-cines MUC5AC et MUC2 (Florence RENAUD)

RENAUD F 1,2,3, MARIETTE C 1,2,4, BUOB D 1,2,3, VINCENT A 1,2, TRUANT S 1,2,4, VAN SEUNINGEN I 1,2, LETEURTRE E 1,2,3, BUISINE MP 1,2,5.1 Inserm, UMR837, Equipe 5 « Mucins, epithelial differentiation and carcinogenesis », JPARC, 59045 LILLE cedex, France2 Université Lille Nord de France, 59045 LILLE cedex, France 3 CHRU de Lille, 59037 LILLE cedex, France. Institut de Pathologie, Centre de Biologie-Pathologie.4 CHRU, 59037 LILLE cedex, France. Services de Chirurgie Adulte, Hôpital Huriez.5 CHRU, 59037 LILLE cedex, France. Laboratoire d’Oncologie et Génétique Moléculaires, Centre de Biologie-Pathologie.

Les cancers colorectaux (CCR) sont issus de diverses voies de carcinogenèse, au cours desquelles les modifi cations mor-phologiques (dysplasie progressive puis néoplasie) sont accompagnées par une accumulation d’anomalies génétiques et épigénétiques. On distingue ainsi les tumeurs avec instabilité chromosomique (CIN, « chromosome instability ») prove-nant d’adénomes conventionnels, avec des mutations fréquentes du gène KRAS et les tumeurs avec instabilité microsa-tellitaire (MSI, « microsatellite instability »), dérivant d’adénomes festonnés, avec souvent des mutations du gène BRAF, qui sont de meilleur pronostic avec un potentiel métastatique moindre. Récemment, une catégorie de tumeurs a été individualisée, qui proviendraient de la dégénérescence de polypes hyperplasiques préexistants et se caractériseraient par une hyperméthylation du promoteur de certains gènes (CIMP, CpG island methylator phenotype). Ces tumeurs sont le plus souvent MSI et se caractériseraient par une sécrétion de la mucine MUC5AC.

Notre équipe a montré une expression aberrante de MUC5AC dans les polypes hyperplasiques, les adénomes et can-cers colorectaux, associée à des anomalies d’expression de MUC2. Nous avons également montré que l’expression de MUC5AC et de MUC2 dans les CCR était soumise à une régulation épigénétique avec un profi l de méthylation spécifi que pour MUC5AC dans les tumeurs MSI.

Les objectifs de cette étude étaient de déterminer le profi l de méthylation des gènes MUC2 et MUC5AC dans les lésions prénéoplasiques coliques et de corréler ce profi l à l’expression des protéines correspondantes et aux altérations géné-tiques et épigénétiques qui caractérisent ces lésions.

Nous avons réalisé une analyse morphologique détaillée de 50 lésions « prénéoplasiques » (adénomes conventionnels (AC), adénomes festonnés traditionnels (AFT), adénomes festonnés sessiles (AFS), polypes hyperplasiques (PH) pour lesquels les données cliniques étaient disponibles. Vingt lésions non néoplasiques ont été incluses. L’expression de MUC5AC et MUC2 a été étudiée par immunohistochimie. Les anomalies moléculaires : mutations KRAS, BRAF, méthyla-tion MUC2, MUC5AC et marqueurs CIMP (RUNX3, IGF2, CACNA1G, RASSF2) ont été recherchées par pyroséquençage.

Les résultats ont montré une hypométhylation de MUC2 dans toutes les lésions exprimant MUC2 et un profi l de methy-lation de MUC5AC variable selon le type histologique avec des taux élevés de méthylation dans tous les AC et AFT indé-pendamment de l’expression de la protéine, une hypométhylation dans les AFS et une méthylation variable dans les PH. Ces résultats seront corrélés aux mutations KRAS et BRAF et au statut CIMP.

Nos résultats mettent en évidence un profi l de méthylation spécifi que de MUC5AC dans les AFS et certains PH, confor-tant l’hypothèse d’un continum lésionnel avec la voie MSI/CIMP. Ces données suggèrent un intérêt potentiel du profi l de méthylation de MUC5AC comme outil d’aide au diagnostic précoce des lésions précurseurs de la voie MSI ± CIMP. De plus, la corrélation aux autres caractéristiques moléculaires pourrait apporter des indications pronostiques sur ces lésions prénéoplasiques coliques.

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22) Stratégie d’immunothérapie cellulaire adoptive personnalisée dans les cancers colorectaux avec instabilité microsatellitaire (Pauline MABY)

Pauline MABY1, Mohamad HAMIEH1, David TOUGERON2, Aurélie DROUET1, Richard SESBOÜE1, Emilie FAUQUEMBERGUE1, Thierry FREBOURG1,3, Jean-Baptiste LATOUCHE1,3

1 Inserm, U1079, Rouen, France, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest2 Service d’Hépatogastroentérologie, CHU de Poitiers3 Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle

Les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, notamment dans leurs formes héréditaires ou syndrome de Lynch, sont caractérisés par l’accumulation de mutations décalant le cadre de lecture de gènes contenant des séquences répé-tées codantes. De telles mutations peuvent engendrer la synthèse de nouvelles protéines, exprimées uniquement dans les cellules tumorales, dont la dégradation peut libérer des néo-peptides immunogènes. En effet, ces peptides, présentés au sein de molécules du Complexe Majeur d’Histocompatibilité à la surface des cellules tumorales mutées, peuvent être la cible d’une réponse immunitaire cellulaire spécifi que. Dans le cadre du développement pré-clinique d’une stratégie d’immunothérapie cellulaire adoptive personnalisée, nous avons élaboré un système permettant de stimuler des lym-phocytes T dirigés contre des néo-peptides issus de mutations présentes dans les cellules tumorales d’un patient donné.

D’une part, nous avons mis au point trois PCR multiplexes pour détecter, dans les tumeurs, les mutations décalant le cadre de lecture de 29 gènes cibles de l’instabilité. D’autre part, nous avons validé la capacité des Cellules Présentatrices d’Antigène Artifi cielles (CPAA), développées par notre laboratoire, à stimuler des lymphocytes T contre ces néo-peptides. Dans ce but, nous avons construit dans un premier temps des CPAA exprimant le peptide FSP02 résultant d’une mutation du TGFβRII, décrit comme immunogène dans la littérature. Chez des patients présentant cette mutation du TGFβRII, les lymphocytes stimulés avec ces CPAA étaient capables de lyser spécifi quement des cellules présentant à leur surface le peptide FSP02.

Nous envisageons maintenant, pour chacun des patients inclus dans notre protocole, de choisir les mutations les plus fréquentes au sein de son tissu tumoral et de stimuler ses lymphocytes T anti-tumoraux spécifi ques des néo-antigènes issus de ces mutations. Ainsi, nous espérons pouvoir proposer prochainement une stratégie d’immunothérapie cellulaire adoptive personnalisée dans les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, notamment chez des patients jeunes atteints du syndrome de Lynch.

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23) La prothèse colique “as a bridge to surgery” est-elle oncologiquement sure dans la prise en charge des cancers du colon gauche en occlusion. Etude comparative avec analyse par un score de propension (Charles SABBAGH)

C SABBAGH1,2, F BROWET1, M DIOUF3, C COSSE1,2, O BRÉHANT1, E BARTOLI4, F MAUVAIS5, B CHAUFFERT6, JL DUPAS4, E NGUYEN-KHAC4, JM REGIMBEAU1

1 Service de chirurgie digestive et métabolique CHU Amiens 2 Unité INSERM U 1088 (EA 4292), Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France.3 Départment de l’innovation et de la recherché Clinique, CHU Amiens 4 Service d’hépato gastro entérologie, CHU Amiens 5 Service de chirurgie viscérale, CH Beauvais 6 Service d’oncologie, CHU Amiens

Introduction : La prothèse colique (PC) représente une alternative à la chirurgie d’urgence dans la prise en charge des cancers du colon en occlusion. Néanmoins il existe peu de données concernant la PC avant chirurgie d’exérèse colique à visée curative (dite « a a bridge to surgery) et ces données sont contradictoires. Le but de cette étude était donc d’étudier la survie à long terme des patients pris en charge à visée curative pour occlusion colique avec mise en place d’une PC « as a bridge to surgery » et de comparer les données de survie de ce groupe de patients aux patients opérés en urgence.

Patients et méthodes : De Janvier 1998 à Juin 2011, l’ensemble des patients pris en charge à visée curative pour occlusion colique a été identifi é rétrospectivement. Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères de jugement secondaires étaient le taux de succès technique, le taux de succès global ainsi que la survie globale à 5 ans, la mortalité spécifi que à 5 ans, la survie sans récidive à 5 ans, le taux de récidive et le temps avant récidive. Les patients traités par PC étaient analysés en intention de traiter. La survie globale était analysée avec un score de propension afi n de corriger les biais.

Résultats : Il y avait 48 patients dans le groupe PC et 39 patients dans le groupe chirurgie d’emblée. Dans l’ensemble de la population, la survie globale (p=0,0013), la survie globale à 5 ans (p=0,0003) étaient signifi cativement plus bas dans le groupe PC que dans le groupe chirurgie et la mortalité spécifi que à 5 ans était signifi cativement plus élevé dans le groupe PC que dans le groupe chirurgie (48% vs 21%, p=0 ,02). La survie sans récidive, le taux de récidive et le l’inter-valle moyen avant récidive étaient meilleurs dans le groupe chirurgie mais sans différence signifi cative. Dans le sous-groupe de patients sans métastases et sans perforations à l’admission, la survie globale (p=0,0031) et la survie globale à 5 ans (30% vs 67%, p=0,0016) étaient signifi cativement plus bas dans le groupe PC par rapport au groupe chirurgie.

Conclusion : Ces résultats suggèrent que la survie globale des patients prient en charge pour occlusion colique était moins bonne chez les patients ayant eu une PC « as a bridge to surgery » par rapport aux patients opérés en urgence.

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24) Le “lymph node ratio” est il un facteur pronostique du cancer du colon stade III. Résultats de l’étude LNR Picardie (Charles SABBAGH)

SABBAGH C1, JP JOLY2, GOZY M3, DROMER D4, F MAUVAIS5, O BREHANT1, JM REGIMBEAU1

1 Service de chirurgie digestive et métabolique, CHU Amiens2 Service d’hépatogastroentrologie, CHU Amiens3 Polyclinique de Picardie, Amiens4 Polyclinique St Claude, St Quentin5 Service de chirurgie digestive CH Beauvais

Introduction : L’étude des ganglions est un facteur pronostique crucial et détermine la réalisation d’un traitement adju-vant dans le cancer du colon. Le “lymph node ratio” (LNR) qui correspond au ratio nombre de ganglions positifs / nombre de ganglions prélevés a été étudié comme facteur pronostique du cancer du colon stade III. Le but de cette étude était d’étudier le LNR comme facteur pronostique à l’échelle régionale et de déterminer un seuil permettant de distinguer les cancers du colon de “bon pronostic” des cancers du colon de mauvais pronostic.

Patients et méthodes : De Janvier 2003 à Décembre 2007, l’ensemble des patients opérés en Picardie d’un cancer du colon stade III (TxN+M0) avec un minimum de 3 ans de suivi et non perdus de vue ont été inclus dans cette étude. La survie sans récidive à 3 ans, la survie globale, les données opératoires, anatomo-pathologiques, et la corrélation entre le LNR et le type de récidive ont été étudiées. En fonction du LNR, les patients étaient répartis en quatre catégories : LRN1 <0,07; 0,07<LNR2<0,25; 0,25<LNR3<0,5; LNR4>0 ,5. Le LNR a par ailleurs été étudié comme valeur continue avec de déterminer un seuil permettant de distinguer les cancers du colon de “bon pronostic” des cancers du colon de mauvais pronostic. Il a par ailleurs était étudié la corrélation entre la catégorie de LNR et le type de récidive.

Résultats : 178 patients ont été inclus dans l’étude. La survie sans récidive à 3 ans était de 80.8% dans le groupe LNR1, 60% dans le groupe LNR2, 50% dans le groupe LNR3 50% dans le groupe LNR4 (p=0,1). La survie globale à 3 ans était de 88,5% dans le groupe LNR1, 76,4% dans le groupe LNR2, 61,1% dans le groupe LNR3 et de 58,3% dans le groupe LNR4 (p=0,1). La valeur LNR=0,11 était la valeur seuil associée à la survie. La survie globale était de 87,8% dans le groupe LNR<0,11 et de 63.5% dans le groupe LNR>0,11 (p=0,004). Le taux de métastases hépatiques métachrones était de 4,7% (n=2) dans le groupe LNR1, 20% (n=16) dans le groupe LNR2, 25,8% (n=8) dans le groupe LNR3 et de 16% (n=4) dans le groupe LNR4 (p=0,04).

Conclusion : Les données de la littérature montre que le LNR est un facteur pronostique associé à la survie mais n’est toujours pas utilise en pratique quotidienne et il n’est notamment pas inclue dans la 7ème édition de la classifi cation TNM. Une clarifi cation et une simplifi cation du LNR basée sur la survie sont nécessaires. La valeur LNR=0,11 est la valeur permettant de séparer les tumeurs de bon pronostic des tumeurs de mauvais pronostic.

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25) L’infection par le Virus de l’hépatite C augmente le phénotype suppresseur des lymphocytes T régulateurs naturels favorisant le développement du carcinome hépa-tocellulaire (Laurissa OUAGUIA)

MORALÈS Olivier* 1, OUAGUIA Laurissa* 1, SÉNÉCHAL Magalie 1, BOLESLAWSKI Emmanuel 1,2, CARPENTIER Arnaud 3, PANCRÉ Véronique 1, DE LAUNOIT Yvan 1, CONTI Filomena 4,5,6, DELHEM Nadira 1.* Equally contributing authors1 CNRS-UMR8161-Institut de Biologie de Lille, Lille, France.2 Service de Chirurgie Digestive et Transplantation, Hôpital Huriez, Centre Hospitalier Universitaire, Université Nord de France, Lille, France3 National Institute of Health, Bethesda, USA4 UMPC Université Paris 06 & INSERM, UMR_S 938, CdR Saint-Antoine, F-75012, Paris, France5 AP-HP, Hôpital Saint-Antoine, Pôle Digestif, Centre de Transplantation Hépatique, F-75012, Paris, France6 Faculté de Médecine René Descartes Université Paris 05, F-75014, Paris, France

Objectif : L’infection par le Virus de l’hépatite C (VHC) est caractérisée par un risque élevé de chronicité, pouvant évo-luer vers la cirrhose et le développement d’un carcinome hépatocellulaire. Nous et d’autres équipes, avons montré que les lymphocytes T régulateurs naturels (Tregs) jouent un rôle important dans la progression tumorale, et sont associés à la sévérité de la récidive virale du greffon après une transplantation hépatique. Dans ce contexte, la question essentielle est celle du rôle des Tregs dans l’histoire naturelle du VHC. L’infection virale pourrait, en modifi ant le phénotype des Tregs, favoriser la pathogénèse hépatique.

Méthode : Les Tregs sont isolés à partir du sang de donneurs sains puis infectés par le VHC (système réplicon VHCcc/JFH-1). L’expression membranaire des marqueurs des Treg est analysée par cytométrie en fl ux. Cette étude est complé-tée par une analyse de l’expression des gènes associés aux Tregs par PCR quantitative (Q-PCR) et par l’analyse de leur sécrétion cytokinique par ELISA.

Résultats : Nous avons montré que l’infection par le VHC modifi e l’expression des marqueurs cellulaires associés au Tregs (CD4, CD25, CD127) en favorisant leur « phénotype suppresseur ». Ces résultats sont en corrélation avec l’ana-lyse en Q-PCR qui montre, après infection par le VHC, une augmentation de l’expression des marqueurs associés au phé-notype des Tregs (FoxP3, GITR, CTLA4, CD25), à leur fonction suppressive (IL-10, TGF-β1, Tbet, Granzyme B) et à leur recrutement (CD44, CXCR6). Et enfi n, l’analyse de la sécrétion cytokinique a confi rmé que les Tregs infectés modifi ent leur profi l de sécrétion en faveur de cytokines pro-infl ammatoires (IL-2, IL-17) et immunosuppressives (IL-10, TGF-β1).

Conclusion : Ce travail montre, pour la première fois, que le VHC est capable de modifi er le phénotype et la fonction des Treg humains, pouvant contribuer aux mécanismes d’échappement du VHC au système immunitaire et favoriser ainsi la progression du CHC.

Mots clefs: VHC, VHCcc/JFH-1, cellules T régulatrices, échappement immunitaire, IL-10, TGF-β1

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26) Propriétés oncolytiques et oncotropiques du Parvovirus H-1 dans le carcinome hépatocellulaire (Florian GOSSART)

Nathalie MARTIN 1, Florian GOSSART 1, Olivier MORALES 1, Dhafer MRIZAK 1, Lynda AOUDJEHANE 2, Filomena CONTI 2, Yvan DE LAUNOIT 1, Emmanuel BOLESLAWSKI 1*, Nadira DELHEM 1*

* equally contributed authors1 UMR 8161 CNRS, Institut de Biologie de Lille, Lille2 UMR S938 INSERM, Cdr St-Antoine, Paris

Objectif : Le Carcinome hépatocellulaire (CHC) est le cinquième cancer le plus fréquent dans le monde. Les seuls traitements sont la résection tumorale ou la transplantation hépatique. Cependant, 83% des patients présentent une récidive tumorale dans les 4 ans qui suivent la transplantation. Le parvovirus H-1, virus murin à ADN monocaténaire, est capable de détruire sélectivement de nombreuses lignées de cellules cancéreuses in vitro, et in vivo, dans des modèles murins de tumeurs d’origine humaine. L’objectif principal de ce travail était de tester in vitro les propriétés oncolytiques et oncotropiques du parvovirus H-1 dans le carcinome hépatocellulaire et d’en explorer les mécanismes anti-tumoraux.

Methodologie et résultats : Nous avons évalué l’effet du PVH-1, sur deux lignées de carcinome hépatocellulaires (HuH7 et PLC/PRF-5) et montré que ces lignées tumorales étaient sensibles au virus. La mise en évidence de la lyse a été validée par analyse qualitative (Giemsa) et quantitative de la mort induite par PVH-1 (test MTT), par détection du marqueur viral NS1 (WB) et par une quantifi cation de la production virale (TCID50). De façon très intéressante, nous avons pu mettre en évidence une sensibilité différentielle de ces cellules indépendamment du statut P53.. De plus, il semblerait que le mécanisme de lyse induit ne soit pas dépendant d’un processus apoptotique caspase-dépendant. Nous avons également validé l’innocuité du PVH-1 sur des hépatocytes humains (HH) et des myofi broblastes intra-hépatiques humains (FIH) normaux en culture primaire.

Conclusion : Ces résultats suggèrent que les propriétés oncolytiques du parvovirus H-1 sont vérifi ées in vitro ainsi qu’ex-vivo dans le carcinome hépatocellulaire, à des degrés variables selon les lignées utilisées, et selon des mécanismes non apoptotiques. L’absence d’effet sur les cellules normales du foie est en faveur de propriétés oncotropiques du parvo-virus H-1. Ces données devront être validées sur des modèles de carcinome hépatocellulaire humain in vivo mais ouvrent des perspectives intéressantes et originales dans le traitement du carcinome hépatocellulaire.

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27) La mucine transmembranaire MUC4 est-elle une cible de K-ras lors de l’initiation de la cancérogenèse pancréatique ? (Nicolas JONCKHEERE)

Nicolas JONCKHEERE1,2,3, Romain VASSEUR1,2,3, Nicolas SKRYPEK1,2,3, Belinda DUCHÊNE1,2,3, Emmanuelle LETEURTRE1,2,3 et Isabelle VAN SEUNINGEN1,2,3

1 Inserm, UMR837, Jean Pierre Aubert Research Center, Equipe #5 “ Mucines, différenciation et cancérogenèse épithé-liales ”, rue Polonovski, 59045 Lille, France2 Université Lille Nord de France, 1 Place de Verdun, 59045 Lille cedex, France3 Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille, Place de Verdun, 59037 Lille cedex, France

Introduction : Le cancer du pancréas présente un pronostic désastreux avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 5%. Une meilleure compréhension des mécanismes responsables de la progression tumorale pancréatique permettra donc l’identifi cation de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux biomarqueurs. La mucine transmembranaire MUC4 a été proposée comme nouvelle cible thérapeutique du cancer pancréatique. Chez l’homme, MUC4 n’est pas exprimée dans le pancréas sain alors qu’elle est néoexprimée dans les lésions précurseurs néoplasiques appelées Pancreatic Intraepithelial Neoplasia (PanIN) et son expression augmente au cours de la séquence carcinogénétique. Les mutations activant l’expression de l’oncogène Kras sont observées dans 95% des adénocarcinomes pancréatiques et sont un évé-nement initiateur.

Objectif : Notre but est de déterminer les conséquences des modifi cations d’activation de l’oncogène K-ras sur l’expres-sion de MUC4 et les propriétés biologiques des cellules cancéreuses pancréatiques.

Matériel et méthodes : L’expression des mucines Muc1, Muc2, Muc4 et Muc5ac a été étudiée par immuno-histochimie dans des tissus pancréatiques de souris Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D sacrifi ées à 2, 5, 9 et 12 mois. La régulation trans-criptionnelle de l’expression de MUC4 sera étudiée in vitro dans des modèles cellulaires pancréatiques (HPNE, BXPC3 et CAPAN-2) via avec des techniques de culture cellulaire, ARN interférence, inhibiteurs pharmacologiques, qRT-PCR, biochimie et immunohistochimie.

Résultats : L’expression endogène de l’oncogène KrasG12D constitutivement actif au sein des progéniteurs pancréatiques induit l’initiation et la progression des stades néoplasiques PanINs vers l’adénocarcinome. Les souris Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D présentent des lésions néoplasiques PanIN1A et 1B dès 2 mois et PanIN2, 3 et adénocarcinome à 12 mois. Le nombre de PanIN augmente au sein du pancréas au cours du temps. Les mucines Muc4 et Muc5ac sont néo-exprimées dès 2 mois dans les lésions précurseurs néoplasiques PanIN1 et PanIN2 alors qu’aucune expression n’est observée dans les souris contrôles. Muc1 est exprimée dans le pancréas normal dans les cellules acinaires et est surexprimé dans les PanIN. La mucine sécrétée Muc2 n’a jamais été mise en évidence. Les protéines de la voie des MAPK (p42/p44, JNK et p38) sont également exprimées sous leurs formes constitutives et phosphorylées dans les PanIN. Le récepteur oncogé-nique ErbB2, partenaire de Muc4 à la membrane, est également exprimé dans les lésions PanIN. In vitro, l’expression de la forme constitutivement activée de K-ras induit une activation transcriptionnelle du promoteur distal de MUC4 dans les cellules pancréatiques HPNE via la voie de signalisation p42/p44. De plus, nous montrons en Western blotting que l’onco-gène KrasG12D induit une augmentation du taux de MUC4 dans la lignée cellulaire d’adénocarcinome pancréatique BxPC3.

Conclusion : MUC4 est un gène cible de l’oncogène K-rasG12D via les voies de signalisations MAPK (p42/p44, JNK et p38). Dans le futur, les souris Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D seront croisées avec le modèle Muc4KO dans le but d’élucider le rôle de cette mucine dans la cancérogenèse pancréatique et ainsi proposer par la suite de nouvelles stratégies thérapeutiques pour ce cancer.

Travaux fi nancés par la Ligue Nationale Contre le Cancer. “Equipe Labellisée LIGUE 2011” (I.V.S)

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28) Rôle de la galectine-3 dans la régulation de l’expression des mucines membra-naires MUC1 et MUC4 (Lucie COPPIN)

Lucie COPPIN1,2, Frédéric FRÉNOIS1, Evelyne CRÈME2, Isabelle VAN SEUNINGEN1, Nicole PORCHET1,2 & Pascal PIGNY1,2

1 INSERM UMR837 équipe 5 « Mucines, différenciation et cancérogénèse épithéliales », 59045 Lille cedex2 Centre de Biologie Pathologie, Institut de Biochimie et de Biologie Moléculaire, CHRU, 59037 Lille cedex. Email : [email protected]

Les mucines MUC1 et MUC4 sont des protéines membranaires O-glycosylées de masse moléculaire élevée, exprimées au pôle apical des cellules épithéliales saines où elles exercent un rôle de protection des épithéliums et interviennent dans la transduction de signaux. MUC1 et MUC4 sont respectivement sur- et néo-exprimées au cours de l’adénocarcinome pancréatique canalaire, cancer de mauvais pronostic en raison de son caractère agressif et d’une détection tardive. La transformation maligne s’accompagne d’une délocalisation de ces mucines : leur distribution n’est plus restreinte au pôle apical des cellules épithéliales mais devient circonférentielle et cytoplasmique. La galectine-3, lectine endogène intera-gissant avec les β-galactosides, également surexprimée au cours de ce cancer, est impliquées dans le trafi c intracellu-laire de certaines glycoprotéines. Dans le but d’étudier le rôle de la galectine-3 dans le trafi c intracellulaire des mucines membranaires, la lignée cellulaire cancéreuse pancréatique humaine CAPAN-1 invalidée spécifi quement pour le gène codant la galectine-3 par méthode de sh-RNA (cellules Sh1 ; cellules contrôles : Sc) a été mise en place au laboratoire. Des travaux préalables ont mis en évidence une diminution de l’expression de MUC1 et de MUC4 au à la fois au niveau transcriptionnel et protéique dans les cellules n’exprimant plus la galectine-3.

Notre objectif est de déterminer les mécanismes moléculaires mis en jeu par la galectine-3 pour moduler l’expression de ces mucines membranaires dans les cellules cancéreuses pancréatiques. Pour cela, nous avons envisagé deux hypo-thèses : la galectine-3 modulerait soit l’activité du promoteur de MUC1 et de MUC4, soit la stabilité de leurs transcrits.

Nos travaux permettent d’une part de montrer, par co-transfections cellulaires transitoires d’un vecteur d’expression de la galectine-3 et de différentes constructions du promoteur de MUC1 et de MUC4 clonées en amont du gène codant la lu-ciférase, que la galectine-3 n’exerce pas d’effet transactivateur sur les promoteurs de ces mucines. D’autre part, l’étude de la demi-vie des transcrits de ces mucines en présence d’actinomycine D, antibiotique inhibiteur de la transcription, indique un raccourcissement statistiquement signifi catif de la demi-vie des ARNm de MUC4 en absence de galectine-3 (24 h ± 1,2 h dans les cellules Sc versus 11,6 h ± 1,1 h dans les cellules Sh1 ; p<0,01) alors que celle des transcrits de MUC1 reste inchangée (8.9 h ± 3,3 h dans les cellules Sc versus 7,3 h ± 1,1 h dans les cellules Sh1). De plus, une expérience d’immunoprécipitation des complexes ARNm-protéines a permis d’immunoprécipiter les ARNm de MUC4 à l’aide d’un anticorps anti-galectine-3.

Ainsi, la galectine-3 pourrait être un facteur à l’origine de la surexpression de MUC4 dans les cellules cancéreuses pancréatiques par le biais de la stabilisation des ARNm de cette mucine alors que le mécanisme intervenant dans la surexpression de MUC1 reste à déterminer. La différence dans le processus de régulation de l’expression de ces mucines par la galectine-3 pourrait s’expliquer par la taille des transcrits cibles : de 4 à 6,5 kb pour MUC1 et de 16 à 24 kb pour MUC4. Notre objectif est donc de déterminer si la modifi cation de la stabilité des ARNm par la galectine-3 concernerait les transcrits de grande taille.

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29) Régulation de la mucine MUC1 par les miARN lors de la cancérogenèse pancréa-tique. Identifi cation de nouvelles cibles thérapeutiques (Solange TREHOUX)Solange TREHOUX*, Nicolas JONCKHEERE*, Isabelle VAN SEUNINGEN*

* Inserm UMR837 - Université de Lille 2 - Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille - Centre de recherche Jean-Pierre Aubert, Equipe 5 «Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales» Bâtiment G. Biserte, Rue Polonovski, 59045 Lille cedex

Introduction : La mucine MUC1 est une oncoprotéine transmembranaire exprimée à la surface apicale des cellules épithéliales polarisées et impliquée dans les interactions cellulaires et dans la signalisation cellulaire. La surexpression et la délocalisation circonférentielle de MUC1 dans de nombreux cancers épithéliaux (pancréas, sein, poumon, côlon, œso-phage) sont souvent associées à un mauvais pronostic. Les micro-ARN sont de petits ARN longs de 18 à 25 nucléotides génétiquement codés et qui ont la capacité de réguler l’expression des gènes au niveau post-transcriptionnel. L’expres-sion des miARN est spécifi que du tissu et est modifi ée dans les tumeurs permettant de les distinguer en deux groupes : les oncomirs et les miARN suppresseurs de tumeurs. Le cancer du pancréas est la quatrième cause de décès par cancer dans les pays occidentaux et souffre d’un très mauvais pronostic dû en partie à un diagnostic tardif et à un manque de traitement effi cace. Notre objectif est d’étudier la régulation de MUC1 par les miARN lors de la cancérogenèse pancréa-tique afi n d’identifi er de nouvelles cibles thérapeutiques.

Matériel et méthodes : In vitro, nous disposons de cinq lignées cellulaires (CAPAN-1, CAPAN-2, BxPC-3, Miapaca-2 et Panc-1) issus d’adénocarcinomes pancréatiques humains et exprimant la mucine MUC1. Les miARN sont sélectionnés par bioinformatique et transfectés transitoirement dans les lignées cellulaires. L’effet des miARN sur l’expression de MUC1 est ensuite visualisé par western-blot et q-PCR. Afi n de déterminer si les miARN interagissent avec MUC1, le 3’UTR de celui-ci a été cloné en aval de la luciférase dans le vecteur pGL3-promoteur afi n de réaliser des tests d’activité luciférase. Les sites de fi xation des miARN sur le 3’UTR de MUC1 ont ensuite été mutés afi n de valider l’interaction des deux cibles. L’activité biologique des miARN suite à leur surexpression est étudiée dans les lignées cellulaires : prolifération cellulaire par comptage, migration et invasion cellulaires en chambre de Boyden, voie de signalisation et apoptose par western-blot, adhérence cellulaire sur matrice de collagène de type I. In vivo, nous disposons d’un modèle murin de cancéro-genèse pancréatique (souris Pdx-1-Cre/LStopLKrasG12D) dans lequel l’expression des miARN a été évaluée par qRT-PCR.

Résultats : La surexpression des miR-29a et miR-330-5p entraîne une inhibition de l’expression protéique de MUC1. Les tests d’activité luciférase montrent une diminution signifi cative de l’activité luciférase suite à la transfection cellulaire des miR-29a et miR-330-5p qui est restaurée après mutation du site suggérant une fi xation directe des ces miARN sur le 3’UTR de MUC1. La surexpression des miR-29a et miR-330-5p entraîne un ralentissement de la prolifération cellulaire, une inhibition de la migration cellulaire par le miR-29a et une inhibition de l’invasion cellulaire par le miR-330-5p. Une diminution signifi cative de l’expression de ces deux miARN a été observée dans les pancréas des souris Pdx-1-Cre/LSto-pLKrasG12D âgées de 12 mois.

Conclusion : L’ensemble de ces données montre une activité de type suppresseur de tumeur des miR-29a et miR-330-5p dans le pancréas et font de ces miARN de potentielles cibles thérapeutiques. Ces deux miARN sont également des régulateurs négatifs de l’expression de MUC1.

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30) Protéines mutantes du canal TRPM7 : implication dans le processus métastatique de l’adénocarcinome canalaire pancréatique (Pierre RYBARCZYK)

Pierre, RYBARCZYK1; Jaya SAHNI2 ; Mathieu GAUTIER1 ; Isabelle DHENNIN-DUTHILLE1, Andrew, M, SCHARENBERG2 and Halima, OUADID-AHIDOUCH1

1 Université de Picardie Jules Verne, Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire - JE 2530, Amiens, France.2 Seattle Children’s hospital Research Institute, department of Immunity and Immunotherapies, Seattle, WA, USA

L’adénocarcinome canalaire pancréatique (APC) est un cancer particulièrement agressif aboutissant à une formation rapide de métastases. Le canal TRPM7 appartient à la famille des chanzymes et possède donc un domaine kinase fonc-tionnel à son extrémité C-terminal. Nous avons démontré que le canal TRPM7 est surexprimé dans l’APC et impliqué dans la migration des cellules cancéreuses pancréatiques BxPC-3 selon un mécanisme dépendant du Mg2+ (Rybarczyk et al. 2012).

Le but de cette étude est d’approfondir le mécanisme par lequel ce canal serait impliqué dans le développement de métastases dans le cadre de l’APC. Par l’étude du rôle canal TRPM7 dans l’invasion cellulaire sur une lignée plus agressive d’APC, la lignée Panc-1. Puis par l’élaboration en collaboration avec le Pr A. Scharenberg de cellules Panc-1 ou BxPC-3 surexprimant la forme sauvage du canal TRPM7 ou de ses mutants. Pour ce faire nous utiliserons les techniques de Patch-Clamp, de migration et d’invasion cellulaire, PCR en temps réel ainsi que des méthodes de détection des protéines (Western-Blot et Cytométrie en fl ux).

Nos résultats montrent une expression fonctionnelle du canal TRPM7 dans la lignée Panc-1. L’inhibition stable de TRPM7 par ShRNA entraîne une diminution de l’invasion cellulaire. A partir de la forme sauvage du TRPM7 chez le zebrafi sh, deux mutants sont obtenus : une protéine tronquée caractérisée par l’absence du domaine kinase et des domaines « coiled-coil » (noCCR-Kinase) et une protéine tronquée dans laquelle le domaine kinase est rajouté (noCCR+Kinase). Ces plasmides sont intégrés dans les lignées Panc-1, BxPC-3 et HEK-293T par infection virale (lentivirus). L’expression des canaux TRPM7 est vérifi ée par détection de la fl uorescence à la GFP et les cellules positives sont triées dans le but d’obtenir des clones stables. Nos premiers résultats montrent une stabilité de l’expression et une détection de la protéine surexprimée par immunoprécipitation. De plus des changements morphologiques apparaissent dans les cellules BxPC-3 surexprimant la forme sauvage et noCCR+Kinase du canal TRPM7. Des tests de migration et d’invasion cellulaires seront réalisés pour tester le rôle du domaine kinase dans ces mécanismes tumoraux.

L’ensemble de cette étude devrait nous permettre de mieux comprendre par quel mécanisme (ioniques ou transduction-nel) le canal TRPM7 infl ue sur le développement des métastases dans l’APC.

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31) Etude des rôles de la mucine membranaire MUC1 dans la progression tumorale rébnale et recherche de nouveaux biomarqueurs pronostiques (Audrey BOUILLEZ)

Audrey BOUILLEZ1, Caroline BUTRUILLE2, Bélinda RINGOT1, Brigitte HÉMON1, Viviane GNEMMI1,2, Isabelle VAN SEUNIN-GEN1, Laurent ZINI2, Xavier LEROY2, Sébastien AUBERT2, Michaël PERRAIS1.1 INSERM U837-JPArc, Lille cedex, France2 CHRU de Lille

La surexpression de la mucine membranaire MUC1, volumineuse O-glycoprotéine, dans le carcinome rénal à cellules claires (cRCC) est corrélée à un mauvais pronostic. Nous avons montré que MUC1 était un gène cible du facteur de transcription HIF1-α, acteur majeur de la carcinogenèse rénale.

Pour mieux comprendre les rôles de MUC1 dans le cRCC, nous avons utilisé deux lignées cellulaires n’exprimant pas MUC1 (ACHN) ou l’exprimant constitutivement (786.O). Les cellules ACHN ont été stablement transfectées avec un vec-teur d’expression contenant l’ADNc de MUC1 et les cellules 786.O avec des shARN ciblant MUC1.

Des études in vitro ont souligné le rôle de MUC1 dans les propriétés invasives et migratoires des cellules ainsi que dans la croissance indépendante de l’ancrage et dans la perte des interactions cellule-cellule.

Afi n d’étudier le rôle joué par les différents domaines de MUC1 dans les variations des paramètres biologiques liées à sa surexpression, les cellules ACHN parentales ont été stablement transfectées avec différents vecteurs d’expression conte-nant l’ADNc codant pour MUC1 délétée de son domaine N-Terminal ou MUC1 délétée de sa queue cytoplasmique ou MUC1 pleine longueur mutée sur les 7 tyrosines de la queue cytoplasmique. Nous avons ainsi pu montrer l’implication syner-gique des domaines N- et C-terminaux et des tyrosines de la queue cytoplasmique dans les phénomènes d’invasion, de migration et d’agrégagtion cellulaire. Des xénogreffes hétérotopiques et orthotopiques des différents clones cellulaires chez la souris SCID sont en cours de réalisation. Nous montrons que la surexpression de MUC1 induit la voie NF-κB et l’expression de la sousunité p50 suggérant un rôle de MUC1 dans la résistance à l’apoptose. De plus, la surexpression de MUC1 est associée à une augmentation de l’expression de gènes de chimiorésistance (Etude transcriptomique) et à une résistance des cellules à certaines classes d’agents chimiothérapeutiques (SN38, Cisplatine). En conclusion, la surexpression de MUC1 est associée à une modifi cation du comportement biologique des cellules et à l’acquisition d’un nouveau phénotype résistant aux drogues, faisant d’elle une actrice potentielle de la carcinogenèse rénale.

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32) Évaluation de traitements anti-angiogéniques pour le traitement des phéochro-mocytomes (Marion DENORME)

M. DENORME 1, L. YON 1, C. ROUX 2, B. GONZALEZ 2, Y. ANOUAR 1, C. DUBESSY 1

1 Inserm U982, Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine2 EA4309, Endothélium Vasculaire et Lésions Cérébrales Néonatales, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Université de Rouen, France

Les phéochromocytomes sont des tumeurs neuroendocrines rares qui se développent principalement au niveau de la médullo-surrénale et qui sont richement vascularisés. Il a été montré que l’angiogenèse, processus qui permet la crois-sance de nouveaux vaisseaux sanguins, ainsi que le VEGF et son récepteur VEGFR2, sont fortement impliqués dans le développement des phéochromocytomes. Nous avons donc évalué les effets d’une thérapie anti-angiogénique sur ces tumeurs en utilisant deux inhibiteurs de tyrosine kinase, le Sunitinib et le Sorafenib.

L’effi cacité de ces molécules a été évaluée in vivo à partir d’un modèle de xénogreffes obtenues par injection sous-cutanée de cellules PC12 (dérivant d’un phéochromocytome de rat) chez des souris nudes. Le traitement p.o. des animaux avec du Sunitinib ou du Sorafenib (40 mg/kg/jour) a entrainé une diminution signifi cative du volume et de la masse tumorale de 60 et 70%, respectivement. Le temps de doublement tumoral est également plus important que celui des animaux contrôles (10,6 jours pour le Sunitinib, 7,4 jours pour le Sorafenib contre 5,5 jours pour les contrôles). L’observation macroscopique a révélé que les tumeurs traitées sont plus petites, pâles et moins irriguées par des vaisseaux péritumo-raux que les tumeurs contrôles. La néo-angiogenèse tumorale a été caractérisée par une analyse morphométrique du ré-seau vasculaire après marquage immunohistochimique dirigé contre le CD31. Le Sunitinib et le Sorafenib ont réduit l’aire vasculaire tumorale (respectivement -84% et -82%) ainsi que la longueur des vaisseaux (respectivement -24% et -55%) par rapport aux tumeurs contrôles. De plus, le nombre de nœuds vasculaires est signifi cativement inférieur aux contrôles (respectivement -85% et -88%). In vitro, l’exposition de cellules PC12 en culture à des concentrations croissantes de Sunitinib et de Sorafenib provoque un effet antiprolifératif aux faibles doses (Emax=30%, IC50=60 nM et IC50=20 nM, respectivement) et un effet cytotoxique total aux fortes doses (>10μM et >100μM, respectivement). Le Sunitinib induit également une augmentation rapide de l’apoptose.

Ces résultats indiquent que le Sunitinib et le Sorafenib ont la capacité de réduire le développement des phéochromocy-tomes en inhibant l’angiogenèse et la prolifération de cellules tumorales dans des modèles de xénogreffe et de lignée tumorale, suggérant que ces agents thérapeutiques pourraient être effi caces chez les patients porteurs de ce type de tumeurs.

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33) Inhibition du complexe ERG/ADN par un ligand séquence – spécifi que de l’ADN: Importance de la séquence (Raja NHILI)

NHILI Raja1, DEPAUW Sabine1, FLAJOLLET Sébastien2, DEZITTER Xavier1, DUTERQUE-COQUILLAUD Martine2, BOYKIN David W.3, WILSON W. David3, DAVID-CORDONNIER Marie-Hélène1. 1 INSERM U-837, JPARC, Equipe 4 « Ciblage Moléculaire et Cellulaire pour le Traitement des Cancers », Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille, Place de Verdun, 59045 Lille, France. IMPRT-IFR114, Lille, France 2 CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université de Lille Nord de France, Institut Pasteur de Lille, 59021 Lille IFR 142, France3 Department of Chemistry, Georgia State University, Atlanta, GA 30303-3083, USA

Les chimiothérapies conventionnelles restent largement utilisées dans le traitement du cancer malgré une mauvaise sélectivité associée à une forte toxicité. De nouvelles approches thérapeutiques doivent donc être développées. Nous avons choisi de développer une nouvelle stratégie qui consiste à cibler les fonctionnalités des facteurs de transcription oncogènes impliqués dans la cancérogenèse à l’instar du facteur de transcription ERG. Appartenant à la famille des fac-teurs de transcription Ets, il est retrouvé surexprimé ou transloqué dans plusieurs cancers (prostate, sarcome d’Ewing et leucémies). Pour cibler ce facteur, nos recherches sont axées sur l’inhibition de son interaction à l’ADN en utilisant de petites molécules (diamidines hétérocycliques nommés ici composés DB) interagissant au niveau du petit sillon de la double hélice d’ADN et cela de manière séquence-sélective afi n d’être en compétition avec la protéine de liaison. Des études précédentes, réalisées in vitro, ont permis la sélection du composé DB1255 (dérivé diamidine-diphényle-dithio-phène) pour sa capacité à interférer avec la formation du complexe ERG/ADN.

ERG interagit avec l’ADN sur la séquence consensus 5’-agCAGGAAGTtcg-3’ contenant la séquence EBS (Ets-binding-site) minimale (soulignée). In vitro, le complexe ERG/ADN est inhibé par le composé DB1255 qui interagissant sur la séquence (indiquée en italique) qui jouxte le site EBS minimal. Pour déterminer la sélectivité d’action du composé DB1255 en lien avec la sélectivité de liaison du facteur ERG à son site consensus, la séquence EBS a été mutée en différentes positions. Chaque séquence mutée a d’abord été testée, d’une part, par retard en gel pour la formation du complexe ERG/ADN et, d’autre part, par tests d’empreinte à la DNaseI afi n de déterminer la sélectivité d’interaction du composé compétiteur.

Nous avons montré in vitro la nécessité du dinucléotide 5’-GT situé à l’extrémité 3’ du site EBS minimal pour une inte-raction optimale du facteur ERG à l’ADN et l’importance du trinucléotide 5’-GTT situé en 3’ de la séquence EBS minimal pour une interaction optimale du DB1255 et donc une inhibition de la formation du complexe ERG/ADN. Ces résultats in vitro ont été confi rmés in cellulo, par transfection d’un vecteur rapporteur contenant cette séquence consensus. Une diminution signifi cative et spécifi que par le DB1255 de l’activité transcriptionelle induite par le facteur ERG est également observée.

En conclusion, nos résultats mettent en avant l’importance de la séquence nucléotidique en amont du site EBS minimal pour une interaction optimale à l’ADN du DB1255, molécule ainsi identifi ée comme inhibiteur fonctionnel de la formation du complexe ERG/ADN impliqué dans la cancérogenèse.

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34) Synthèse et Activité Biologique d’Inhibiteurs de Fucosidase de type Ferrocenyl-Iminosucre pour le Développement d’Agents Anticancéreux (Audrey HOTTIN)

Audrey HOTTIN1, Jean-Bernard BEHR1

1 Université de Reims Champagne-Ardenne, Institut de Chimie Moléculaire de Reims, CNRS UMR 7312, UFR des Sciences Exactes et Naturelles, 51687 Reims Cedex 2, France.

Au sein des organismes mammifères, les hydrates de carbone de surface jouent un rôle dans les phénomènes infl am-matoires, les infections virales, l’adhésion cellulaire et les interactions protéines/hôtes.1 La fucosidase est une enzyme impliquée dans la biosynthèse de ces glycoprotéines. De plus, la fucosidase est surexprimée au sein des cellules cancé-reuses chez les patients atteints de certains types de cancers.2 C’est pourquoi nous nous sommes intéressés à l’-L-fu-cosidase comme cible pour la vectorisation d’une molécule cytotoxique grâce à un inhibiteur ayant une très forte affi nité pour cette enzyme. Les iminosucres sont des mimes des sucres naturels, et présentent une puissante activité inhibitrice de la fucosidase avec des constantes d’inhibition de l’ordre du nanomolaire.3 Le ferrocène, lui, est un pharmacophore reconnu, dont les dérivés présentent des propriétés antitumorales, antifongiques et antipaludiques.4 Ainsi nous avons synthétisés une série de molécules hybrides de type ferrocényl-iminosucre et testés comme agent anticancéreux (Figure 1). L’iminosucre joue le rôle de vecteur du groupement cytotoxique ferrocène vers les cellules tumorales en ciblant l’-L-fucosidase. La voie de synthèse, les résultats biologiques prometteurs, ainsi que les relations structure / activité et les relations activité enzymatique / activité anticancéreuse observées de ces composées vont être présentés.

Figure 1 - Ferrocényl-iminosucre

1(a) Nash, R. J.; Kato, A.; Yu, C.-Y.; Fleet, G. W. J. Future Med. Chem. 2011, 3, 1513; (b) Wrodnigg, T. M.; Steiner, A. J.; Ueberbacher, B. J. Anticancer Agents Med. Chem. 2008, 8, 77; (c) Horne, G.; Wilson, F. X. ; Tinsley, J.; Williams, D. H.; Storer R. Drug Discovery Today 2011, 16, 107; (d) Spiro, R. G. Glycobiology 2002, 12, 43R.2(a) Ayude, D.; Fernandez-Rodriguez, J.; Rodriguez-Berrocal, F. J.; Martinez-Zorzano, V. S.; de Carlos, A.; Gil, E.; de la Cadena, M. P. Oncology 2000, 59, 310. (b) Fernandez-Rodriguez, J.; Ayude, D.; de la Cadena, M. P.; Martinez-Zorzano, V. S.; de Carlos, A.; Caride-Castro, A.; de Castro, G.; Rodriguez-Berrocal, F. J. Cancer Detect. Prev. 2000, 24, 143.3(a) Kotland, A.; Accadbled, F.; Robeyns, K.; Behr, J.-B. J. Org. Chem. 2011, 72, 2224; (b) Behr, J.-B. Tetrahedron Lett. 2009, 50, 4498; (c) Pearson, M. S. M.; Floquet, N.; Bello, C.; Vogel, P.; Plantier-Royon, R.; Szymoniak, J.; Bertus, P.; Behr, J.-B. Bioorg. Med. Chem. 2009, 17, 8020 4(a) Fouda, M. F. R.; Abd-Elzaher, M. M.; Abdelsamaia, R. A.; Labib, A. A. Applied Organomet. Chem. 2007, 21, 613. (b) Jaouen, G. et coll. Chem. Commun. 2010, 5145.

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35) Optimisation de Cellules Présentatrices d’Antigène Artifi cielles en vue du déve-loppement de nouvelles stratégies d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumo-rale (Mohamad HAMIEH )

Mohamad HAMIEH1, Pauline MABY1, Jean-François CHATILLON2, Virgile DEZEUSTRE1, Florence BAYEUX2, Aurélie DROUET1, Emilie FAUQUEMBERGUE1, Thierry FREBOURG1, Jean-Baptiste LATOUCHE1

1 Inserm U1079, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest2 Inserm U905, Physiopathologie et Biothérapies des maladies infl ammatoires et auto-immunes, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen

Une immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale nécessite l’obtention ex vivo d’un nombre important de cellules effectrices à la fonction optimale conservée in vivo. Pour contourner la diffi culté d’activer rapidement et effi cacement des LTC (Lymphocytes T cytotoxiques) anti-tumoraux, des Cellules Présentatrices d’Antigène Artifi cielles (CPAA) ont été développées dans notre laboratoire. Ces CPAA ont été construites à partir de fi broblastes murins, exprimant après trans-duction la molécule du CMH de classe I la plus fréquente (A2.1), un antigène tumoral immunogène (MART-1, antigène associé aux mélanomes), et les trois molécules essentielles de co-stimulation B7.1, ICAM-1 et LFA-3. Dans le but d’obte-nir la réponse immunitaire la plus effi cace possible, nous avons tenté d’optimiser la synapse immunologique, surface d’interaction entre LTC et CPAA, en faisant exprimer par nos CPAA des molécules co-stimulatrices nouvellement décrites, appartenant à la superfamille du Tumor Necrosis Factor (CD70, 4-1BBL et OX40L) ou à la superfamille des Immunoglo-bulines (CD83). A ce jour, toutes les CPAA exprimant ces nouvelles molécules ont été générées. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés particulièrement à CD70. En présence de CD70, une réponse plus forte a déjà été obtenue chez plusieurs donneurs contre l’antigène MART-1. L’amélioration de la réponse était liée à une plus grande expansion lymphocytaire avec une augmentation de la survie des LTC, et à une augmentation de la capacité cytotoxique des LTC spécifi ques, avec un nombre plus important de LTC mémoires. Le rôle des autres molécules nouvellement exprimées par nos CPAA est en cours d’évaluation. Nos résultats déboucheront, nous l’espérons, dans un avenir proche, sur la proposi-tion de nouvelles stratégies cliniques d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale performantes.

AXE 1

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AXE 2 :

«Initiation et évolution tumorales des hémopathies malignes»

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36) Altération du Ripoptosome dans les précurseurs de leucémie aigue myéloblas-tique (Anne-Lucie NUGUES)

Anne-Lucie NUGUES 1, Hassiba BOUAFIA1, Céline BERTHON1,2, Dominique HETUIN1, Claude PREUDHOMME1, Nathalie JOUY3, Thierry IDZIOREK1 , Bruno QUESNEL1, 2 1 Centre de Recherche Inserm 837, Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille (IRCL), équipe 3 «Facteurs de per-sistance des cellules leucémiques», Place de Verdun, 59045, Lille France2 Service des Maladies du Sang CHU Lille, Hôpital Huriez, Rue Polonovski 59037, Lille, France3 IFR 114, Université de Lille 2

Contexte : La décision pour une cellule d’entrer en necroptose ou apoptose est régulée, entre autres, par un complexe dénommé ripoptosome constitué des protéines kinases RIP1 et RIP3 (Receptor Interacting Protein), ainsi que Cylindro-matosis D (CYLD), une deubiquitinase capable d’interagir avec RIP1. Ces protéines sont étroitement impliquées dans la signalisation des récepteurs de morts comme le TNF-R1 ou Fas, et induisent apoptose, nécroptose, ou survie cellulaire. Nous avons observé que l’expression de la protéine RIP3 était éteinte dans des cellules leucémiques myéloïdes murines DA1-3b, suggérant une modifi cation du ripoptosome au cours des leucémies aigues myéloblastiques (LAM). Nous avons donc décidé d’évaluer les composants de ce complexe dans les blastes d’une cohorte de patients atteints de LAM et les conséquences fonctionnelles d’une éventuelle altération.

Patients et méthodes : Le profi l d’expression de RIP1, RIP3 et CYLD a été étudié par RQ-PCR dans la population cel-lulaire CD34+ triées à partir de prélèvements médullaires, provenant de patients atteints de LAM inclus dans les essais cliniques ALFA 07-01 et 07-02, ou de donneurs sains. Parallèlement, le rôle fonctionnel de RIP3 dans les LAM a été étudié au moyen d’un système d’expression inductible dans la lignée leucémique DA1-3b.

Résultats : L’analyse des blastes CD34+ de quinze patients atteints de LAM montre que l’expression de la protéine RIP3 est signifi cativement diminuée par rapport à celle des cellules CD34+ issue de donneurs sains (p = 0,001). Aucune corré-lation avec une methylation du promoteur n’a été observée en Q-MSP. Une diminution parallèle de l’expression est obser-vée pour CYLD (p = 0,0001). Le profi l d’expression de RIP1 montre une relation inverse d’expression avec la protéine RIP3. En effet, dans les blastes CD34+ de LAM l’expression de la protéine RIP1 est supérieure à celle des cellules CD34+ de donneurs sains où elle est diffi cile à détecter (p = 0,0015). Il est important de noter que ces modifi cations de profi l du ripoptosome n’étaient pas détectables dans la population de blastes non triés. Il existe donc un switch d’expression RIP1/RIP3 entre cellules souches hématopoïétiques normales et blastes de LAM CD34+, et donc probablement une fonc-tion différente du ripoptosome acquise au cours de la leucémogénèse. L’étude in vitro à partir d’un système d’expression inductible des protéines RIP3 natives et mutantes dans les cellules leucémiques murines DA1-3b, montre que RIP3 induit essentiellement une apoptose et non une necroptose dans les cellules myéloïdes. Cette apoptose est dépendante du domaine RHIM, ce dernier permettant l’interaction entre les protéine RIP1 et RIP3. L’inactivation du domaine kinase de RIP3 induit une activité proapoptotique plus importante que la protéine native, suggérant un rôle régulateur. L’étude en modèle murin confi rme ces résultats, indiquant que les souris ayant reçu des cellules pour lesquelles l’expression de RIP3 a été déclenchée in vivo survivent plus longtemps que les souris contrôles.

Conclusion : Ces données indiquent une atteinte du ripoptosome dans les précurseurs de LAM, aboutissant à un défi cit d’apoptose, et suggèrent un rôle possible des récepteurs de mort dans la régulation des cellules souches hématopoïé-tiques et une perte de cette même régulation dans les cellules souches leucémiques.

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37) Single Nucleotide Polymorphism array (SNP-A) Karyotyping in lower risk myelo-dysplastic syndromes (MDS),a study by the groupe francophone des myelodysplasies (GFM) (Raouf BEN ABDELALI)

BEN ABDELALI Raouf1, GARDIN C2, GEOFFROY S1, NIBOUREL O1, PEYROUZE P1, HELVAUT N1, THEPOT S2, BEYNE RAUZY O3, PREBET T4, VEY N4, DREYFUS F5, FENAUX P2, CHEOK M1, PREUDHOMME C1

1 Laboratoire d’Hématologie, CHRU de Lille 2 Hématologie clinique, Hôpital Avicenne, Bobigny 3 Hématologie clinique , CHU de Toulouse 4 Hématologie clinique ,CHU de Marseille 5 Hématologie clinique, Hôpital Cochin, Paris

Background: Single nucleotide polymorphism arrays (SNP-As) allow the identifi cation of chromosomal defects undetec-ted by metaphase cytogenetics (MC), such as acquired copy-neutral loss of heterozygosity (CN-LOH) and offers higher resolution of unbalanced chromosomal defects. Myelodysplastic syndromes (MDS) are characterized by recurrent chro-mosomal abnormalities and molecular lesions that predict outcomes.

Aim: A genome-wide scanning to identify known and new cryptic genomic abnormalities in a cohort of lower-risk MDS patients selected for their resistance to erythroid stimulating agents and prospectively treated in a phase 2 study, com-paring treatment with azacitidine alone or in combination with epoetin-beta.

Patients and methods: We performed Affymetrix SNP6.0 array analysis on 79 low-risk and intermediate-1 MDS pa-tients, all enrolled in the GFM azaepo2008-1 study (NCT01015352). Median age was 70 years (range 42-85). Diagnosis according to WHO were RARS (n=36), RCMD-RS (n=14), RCMD (n=7), RAEB (n=10), RA (n=5), CMML (n=6) and 1 unclassifi ed. MC results were available for 78 patients (one failed) and 55 (71%) had a normal cytogenetics (NC).

Results: We identifi ed 37 copy number abnormalities: 15 gains (median 146Mb; range: 1Mb-243Mb), and 22 losses (median 23Mb; range: 1.2Mb-78Mb). The most recurrent gain observed was trisomy of chromosome 8 (n=10). Losses preferentially concerned chromosomes 5 (n=4), 20 (n=4) and Y (n=3) and 4 (n=2). Thirteen CN-LOH were detected, most frequently on chromosomes 4 and 14, with a median size of 73Mb (range:2Mb-117Mb). Overall, 22 patients had one SNP-A lesion, 8 had 2 and 4 had 3 lesions. Regions of losses and/or CN-LOHs contained likely candidate genes (i.e. DNMT3A, TET2, CBL, ASXL1 and RUNX1). Combining MC and SNP-A karyotyping lead to higher diagnostic yield of chro-mosomal defects as compared to MC alone (44% vs 29%;p=0.06). Indeed, additional chromosomal lesions were identi-fi ed by SNP-A in 20% of patients with NC by MC and in 27% of patients with abnormal MC. MC did not detect sub-clonal trisomies 2 and 12, and partial duplications of chromosomes 2 [dup(2)(q12.3q14.3)] and 19 [dup(19)(p13.3p13.3)]. One monosomy 19 and two large deletions of chromosome 13 [del(13)(q14.13q22.1)] and 20 [del(20)(q11.22q13.2)] were similarly not detected by MC. In the remaining six NC by MC, microdeletions of a size ranging from 1.2Mb to 2.2Mb were identifi ed by SNP-A. In addition, analysis of the patient with unsuccessful MC by SNP-A enabled the detection of a microdeletion encompassing TET2 gene. SNP-A analysis also reveals 5 patients with unfavorable cytogenetics (4 complex karyotypes and one del(7q)) compared to none by MC. If we assume that genomic aberrations detected by SNP-A carry a similar prognostic value to those detected by MC, fi ve patients by SNP-A analysis should then be switched to a higher IPSS risk category. Deep sequencing of previously known and new genes mutations is in process in this cohort of lower risk MDS patients to allow better risk-stratifi cation with combined techniques.

Conclusion: Our study demonstrated that SNP-A reveals unrecognized chromosomal abnormalities that may explain the clinical heterogeneity of lower–risk MDS patients. Use of SNP-A in clinical practice could improve prognostic classifi cation and ensure a more appropriate management of individual patients.

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38) Mutations de RUNX1 dans les leucémies aiguës myéloïdes : incidence et impact pronostique dans l’étude prospective multicentrique ALFA-0701 (Mylofrance 3) (Rémy DULERY)

Rémy DULÉRY1, Jérôme LAMBERT2,Aline RENNEVILLE1, Olivier NIBOUREL1, Christine TERRÉ3, Christophe ROUMIER1, Hervé DOMBRET4, Sylvie CASTAIGNE5, et Claude PREUDHOMME1 1 Laboratoire d’Hématologie-Transfusion, Centre de Biologie et Pathologie, CHRU de Lille2 Laboratoire de Biostatistique et Epidémiologie Clinique INSERM - UMR-S 717, Hôpital Saint-Louis, Paris3 Laboratoire de cytogénétique, Centre Hospitalier de Versailles, Hôpital André Mignot, Versailles4 Service d’Hématologie Adulte, Hôpital Saint-Louis, Paris5 Service d’Hématologie et Oncologie, Centre Hospitalier de Versailles, Hôpital André Mignot, Versailles.

Introduction : Le gène de RUNX1 (runt-related transcription factor 1) est la cible la plus fréquente de translocations associées aux leucémies aiguës myéloïdes (LAM). Si leur implication est bien connue, la fréquence, les caractéristiques biologiques et l’impact pronostique des mutations somatiques restent encore à déterminer.

Patients et méthodes : L’ADN génomique de 264 patients a été amplifi é par PCR et séquencé selon la méthode de Sanger à l’aide d’amorces spécifi ques pour les exons 3 à 8. Les patients étaient tous inclus dans le protocole clinique prospectif, multicentrique et randomisé ALFA-0701, dont l’objectif principal était de mesurer par l’EFS l’effi cacité de l’association daunorubicine + aracytine + gemtuzumab ozogamicin (GO) à dose fractionnée comparé à l’association daunorubicine + aracytine chez des patients âgés de 50 à 70 ans atteints de LAM.

Résultats : Les patients avaient un sexe ratio de 1, 13.7% étaient hyperleucocytaires (>50G/L), 65.5% avaient un risque cytogénétique intermédiaire et 20.9% défavorable. Ils avaient notamment les anomalies génétiques suivantes: duplication de MLL: 2.2%; mutation de NPM1: 33.5%; double mutation de CEBP: 3.6%; et duplication de FLT3-ITD: 17.6%. Après un suivi médian de 20 mois, 78% des patients avaient atteint une RC, 52.7% étaient vivants, 38.6% avaient rechutés, et 23.5% allogreffés. Vingt-huit mutations (15 faux-sens, 8 non-sens et 5 frameshift) ont été identi-fi ées chez 26 (9.8%) des 264 patients, dont 13 induisant un codon STOP et 17 dans le domaine de liaison à l’ADN Runt (RHD). Nous n’avons observé aucune différence concernant l’âge, la leucocytose ni les plaquettes selon la présence d’altérations de RUNX1. Les mutations de RUNX1 étaient en revanche associées signifi cativement à la duplication de MLL (11.5%, p=.01), à l’absence de mutation de NPM1 (92.3%, p=.009), et prédominaient chez les patients avec un risque génétique non favorable (92.3%, p=.052). Aucune différence n’a été observée en terme de RC, rechute, EFS ni OS selon la présence d’altérations de RUNX1. En revanche, l’analyse en sous groupe montre chez les patients à caryotype normal (n=134), traités dans le bras GO (n=66), une association signifi cative des mutations de RUNX1 (n=11) avec une EFS défavorable (p=.041). Les résultats de l’analyse du transcriptome seront par ailleurs présentés.

Discussion : Nos résultats concernant la survie sont discordants par rapport aux trois principales études cliniques sur les mutations de RUNX1 qui leur associent un pronostic défavorable. Néanmoins, notre étude ne concerne qu’une population âgée de 50 à 70 ans, contrairement aux autres publications.

Conclusion : Les mutations de RUNX1 dans les LAM semblent avoir peu d’impact pronostique chez les patients âgés de 50 à 70 ans. Cependant, contrairement à d’autres mutations, les patients mutés RUNX1 ne semblent pas bénéfi cier du GO.

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39) Mutations de TET2 dans les leucémies aigues myéloïdes (LAM) à caryotype nor-mal inclus dans le protocole ALFA 0701 (âge 50-70 ans) (Thomas BOYER)

Thomas BOYER1, Sylvie CHEVRET2, Olivier NIBOUREL1, Aline RENNEVILLE1, Christine TERRÉ3, Cécile PAUTAS4, Hervé DOMBRET5, Sylvie CASTAIGNE6, Claude PREUDHOMME1

1 Laboratoire d’Hématologie A, Centre de Biologie-Pathologie, CHRU de Lille2 DBIM, Hôpital Saint-Louis, Paris3 Laboratoire de Cytogénétique, Hôpital de Versailles, Versailles4 Service d’Hématologie Clinique, Hôpital Henri Mondor, Créteil5 Service d’Hématologie Adulte, Hôpital Saint-Louis, Paris6 Service d’Onco-Hématologie, Hôpital de Versailles, Versailles.

Introduction : Les mutations du gène TET2 (Ten-Eleven Translocation Gene 2), décrites pour la première fois en 2008, ont été rapportées dans les syndromes myélodysplasiques et LAM secondaires, néoplasmes myéloprolifératifs, masto-cytoses systémiques et LAM de novo. Cependant, le rôle pronostique de ces mutations demeure controversé dans les LAM de novo.

Patients et méthodes : Nous avons évalué le statut mutationnel des 134 patients atteints de LAM à caryotype normal et inclus dans le protocole ALFA 0701 (évaluation de l’effi cacité de l’association Daunorubicine + Aracytine + Gemtuzu-mab Ozogamicine à dose fractionnée (bras B) par comparaison à l’association Daunorubicine + Aracytine (bras A)). La recherche des mutations de TET2 a été réalisée par séquençage direct des produits de PCR selon la méthode de Sanger. Les mutations avec décalage du cadre de lecture, mutations non sens et mutations faux sens situées dans les zones conservées ont été retenues. Le caractère acquis des mutations faux sens situées hors des zones conservées a été vérifi é sur le prélèvement de rémission complète. Le statut mutationnel a été corrélé avec les autres marqueurs moléculaires ainsi qu’au pronostic : survie sans évènements (EFS), survie sans rechute (RFS) et survie globale (OS).

Résultats : 21 mutations somatiques ont été identifi ées chez 17 patients, soit une fréquence de 12.7%. Sur les 17 patients mutés, 4 d’entre eux (23.5%) présentent deux mutations. Sur les 21 mutations, nous avons retrouvé 7 muta-tions faux sens (33.3%), 6 mutations non sens (28.6%), 7 mutations avec décalage du cadre de lecture (33.3%) et une duplication (4.8%). Une association négative avec CEBPA et IDH1/2 a été retrouvée. Les mutations TET2 sont signifi ca-tivement associées à un taux de leucocytes plus élevé au diagnostic (18.5 G/L contre 5G/L, p=0.039).

Les analyses pronostiques ne montrent pas de différence signifi cative au niveau de l’EFS, RFS et OS à 30 mois entre les patients mutés et non mutés TET2 (population globale et bras B). Par contre, les mutations de TET2 ont un impact signifi cativement négatif sur l’OS (p=0.04) pour les traités dans le bras A.

Conclusion : Les mutations de TET2 représentent un évènement fréquent (12.7%) dans les LAM à caryotype normal et sont associées à une moins bonne survie globale chez les patients traités par chimiothérapie classique et ce mauvais pronostique semble gommé par l’ajout de Gemtuzumab Ozogamicine. De futures études prospectives demeurent cepen-dant nécessaires pour totalement élucider l’impact pronostique des mutations de TET2.

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40) Easy and rapid quantifi cation of JAK2 V617F mutation by Next Generation Se-quencing (Thomas BOYER)

T BOYER 123, E ABDELHAMI 1, A RENNEVILLE 1, C VILLENET 24, S. QUIEF 45, O NIBOUREL 123, V COITEUX 12, B CASSINAT 6, E LIPPERT 7, C PREUDHOMME 123, Martin FIGEAC 24

1 Laboratory of Hematology, Biology and Pathology Center, CHRU of Lille, Lille, FRANCE2 University of Lille Nord de France, Lille, FRANCE3 Inserm, U837, Team 3, Cancer Research Institute of Lille, Lille, FRANCE4 UDSL, Plate-forme de génomique fonctionnelle et structurale, Lille, FRANCE5 IRCL Institute for Cancer Research Lille, France6 AP-HP, Unite de Biologie Cellulaire, Hopital Saint-Louis, Paris, France7 Laboratoire d’Hematologie, CHU de Bordeaux and Laboratoire Hematopoiese Leucemique et Cibles Therapeutiques, INSERM U1035, Universite Bordeaux Segalen, Bordeaux, France

Since the discovery of JAK2 V617F mutation, the quantifi cation of mutant allele has been widely studied especially in order to predict clinical outcome but also to better understand the role of V617F in myeloproliferative neoplasms. Some laboratories have developed JAK2 V617F quantifi cation technique based on real time quantitative PCR with variable sensitivities and specifi cities. In order to compare these techniques, some groups including the European Leukemia Net have organized Quality Control rounds evaluations. The recent conclusions are very promising but require very stable standards and cooperation with manufacturers. NGS is a very sensitive technique that allows absolute quantifi cation without standard curve and is applicable for many targets.

Quantifi cation was performed on genomic DNA using the Ion Torrent platform. Primers were designed in order to produce a short PCR product (81bp) including the V617F mutation in the median part. The standard barcoded amplicon libraries with ligation of adapter and template preparation were used. The sequencing was performed on 314 chips. Samples used were UKE1 cell line, 4 negative controls collected from healthy subject, 11 patients quantifi ed by the Mutaquant kit from Ipsogen (mutated allele percentage ranging from 94% to 1.3%), and a two-fold dilution. The dilution (100% to 0.024%) of the UKE1 cell line was performed in negative control sample B. Each diluted sample was further processed with multiple barcodes to assess reliability of libraries construction. The allelic ratio was computed as the number of reads with V617F mutation versus the total number of reads. Only reads with at least 80% of bases with Q17 qualities were taken into account. The probability that allelic ratio was positive was computed with Fisher exact test.

The normal samples showed only one read with V617F mutation. Combining the 4 samples, the computed allelic ratio was about 0.0045%. The computed allelic ratios from the diluted UKE1 show a straight linear correlation with theore-tical dilution (r=0.983 pearson correlation, p-value=1.100e-08). All diluted samples but one are below the theoretical values. Last but not least, all diluted samples showed positive allelic ratio values with p-value < 2.5-5. Patient samples with mutaquant allelic ratio ranging from 94% to 1.3% showed linear correlation (r=0.974 pearson correlation, p-value=4.003e-07).

Summary/conclusions: We report detection values below 10-4 with p-value under 2.5-5. There is no absolute limitation in low allelic ratio detection as we can always sequence more reads. The detection limit is determined by the false positive in normal samples. The cost is increasingly low as our data show that we can reliably compute allelic ratio from 20000 reads to reach 5.10-4. The 314 chip allows to multiplex from 10 to 15 samples by run. We are planning to cross check more patient blind-quantifi ed from others centers and to enable detection reaching 10-5 on diluted samples. The use of Ion Torrent technologies is a very easy and simple way to quantify JAK2 V617F mutation.

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41) Le facteur de transcription HoxA9 comme cible thérapeutique dans les leucé-mies aigues myéloides : Mise en évidence par invalidation de l’expression (Mansour LATRECHE)

LATRECHE Mansour, DEZITTER Xavier, NHILI Raja, DEPAUW Sabine, DAVID-CORDONNIER Marie-Hélène.

INSERM U-837, JPARC, Equipe 4 « Ciblage Moléculaire et Cellulaire dans le Traitement des Cancers », Institut pour la recherche sur le cancer de LILLE , Place de Verdun, 59045 LILLE, France

La chimiothérapie anticancéreuse conventionnelle employant des cytotoxiques classiques constitue le traitement de base des leucémies aigues. En raison de leur large spectre d’activité associé à leur faible sélectivité impliquant de nombreuses complications secondaires, de nouvelles approches thérapeutiques ciblées doivent être développées pour le traitement des leucémies aigues. Cette approche ciblée nécessite de bien connaître le développement de la pathologie et les fac-teurs qui en sont directement responsables. C’est notamment le cas d’HOXA9, un facteur de transcription qui, en plus de son rôle dans l’embryogenèse, contrôle la différenciation et l’autorenouvellement des cellules souches hématopoïétiques et des progéniteurs. Il est surexprimé dans un grand nombre de leucémie aigue myéloïde (LAM), lymphoblastiques et mixtes où il bloque la différenciation des progéniteurs en cellules fonctionnelles. HOXA9 est un facteur de transcription à homéodomaine qui se fi xe à la fois sur le grand et le petit sillon de l’ADN sur la séquence consensus 5’-ATT (A/T) A-3’.

Notre groupe s’intéresse au ciblage de l’activité de liaison à l’ADN de facteurs de transcription par des ligands séquence-sélectifs. Le modèle phare est le ciblage d’HOXA9 dans le modèle des LAM. Des composés ont été sélectionnés et validés in vitro. Leur activité inhibitrice a été montrée par tests luciférase in cellulo et une corrélation entre cytotoxicité et effet anti-clonogénique des composés sélectionnés et l’expression d’HOXA9 quantifi ée par Q-RT-PCR. Afi n de vérifi er son rôle dans la prolifération des cellules leucémiques humaines que nous avons évaluées avec nos composés inhibiteurs, nous avons construit un système d’invalidation de l’expression d’HOXA9 utilisant une construction de lentivirus exprimant un shRNA ciblant sélectivement HOXA9, ainsi que la protéine fl uorescente EGFP comme traceur de l’infection des cellules. A différents temps post-infection (24, 48, 72, 96H, 7 et 10j) avec un lentivirus exprimant le shRNA dirigé contre HOXA9 ou un shRNA n’ayant aucune cible cellulaire, nous avons compté les cellules vivantes, étudié la mort cellulaire, analysé la différenciation des cellules, quantifi é le taux d’ARN messager d’HOXA9 et de la protéine HOXA9 endogène. Le premier shRNA d’HOXA9 que nous avons évalué dans différentes lignées de LAM a provoqué un blocage de la pro-lifération, une augmentation de la fraction cellulaire en sub-G1 (suggérant la mort des cellules par apoptose) et une augmentation de marqueurs de différenciation dans certaines lignées, associées à une diminution de la quantité d’ARN messager d’HOXA9 très signifi cative à 7 jours. En conclusion, ces premiers résultats valident le rôle leucémogène d’HOXA9 dans les lignées cellulaires évaluées. Ainsi, en raison son implication dans la prolifération et la survie cellulaire des cellules leucémiques, HOXA9 est une cible tout à fait pertinente en hématologie. Ces résultats valident nos études par utilisation de petites molécules inhibitrices de la formation du complexe HOXA9/ADN.

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42) Survenue d’une leucémie aiguë lymphoblastique T 9 ans après une leucémie ai-guë myéloïde de l’enfant : lineage switch ou cellule souche commune ? (Guillemette FOUQUET)

G. FOUQUET1, S. TRICOT1, C ROUMIER2, N GRARDEL2, A RENNEVILLE2, M. SIMON1, J. FERNANDES1, P DUTHILLEUL2, O THEISEN3, A. DAUDIGNON3, S. POULAIN3

1 Service d’Hématologie Clinique, Centre Hospitalier de Valenciennes 2 Laboratoire d’Hématologie, Centre de Biopathologie, CHRU de Lille3 Service d’Hématologie Immunologie Cytogénétique, Centre Hospitalier de Valenciennes

Introduction : Les cas de lineage switch en leucémie aigue lymphoblastique T (LALT) après leucémie aiguë myéloïde (LAM) sont exceptionnellement décrits. Nous rapportons ici le cas d’un patient (pt) traité pour une LAM 0 à l’âge de 13 ans, présentant 9 ans plus tard une LALT.

Présentation du cas : En 2001, le pt âgé de 13 ans ayant une malformation congénitale de l’appareil urogénital avec rein unique est hospitalisé pour pyélonéphrite avec altération de l’état général. La numération formule sanguine (NFS) montre une leucopénie à 2 790 /mm3 avec présence de 6% de blastes, une anémie à 9,4 g/dL et des plaquettes à 275 000 /mm3. Au myélogramme, une infi ltration par 59% de blastes associée à une dysgranulopoièse et une dysérythro-poièse est observée. La réaction à la myélopéroxydase est négative. L’immunophénotypage (IP) met en évidence des marqueurs myéloïdes (CD13, CD33) et lymphoïdes T (CD3 négatif, CD2 faible, CD7). Le diagnostic de LAM0 est posé. La caryotype est le suivant : 88-89, XXYY [4n], -4, -5, -16,-17 [10]/ 46, XY[10]. Des réarrangements des gènes γ et δ des récepteurs T (TCR) sont détectés en biologie moléculaire (BM). Après traitement selon le protocole LAME 2001, une rémission complète est obtenue.

En décembre 2010, le pt présente une altération de l’état général avec douleurs osseuses. La NFS retrouve une hyperleu-cocytose à 111 370/mm3 avec 78 % de blastes, une anémie à 11,7 g/dL et thrombopénie à 39000/mm3. Le myélo-gramme montre une infi ltration par 95% de blastes de morphologie lymphoïde. La réaction à la myélopéroxydase est négative. L’IP retrouve des marqueurs lymphoides T (CD2, CD3, CD7) et myéloïdes (CD 13, CD33). Le diagnostic de LALT est posé. Le caryotype est le suivant : 46, XY, del(12)(p11) [3]/ 46, XY[12].Une analyse par FISH révèle une délétion bi-allélique du gène TEL et une délétion mono-allélique du gène AML1. Le même réarrangement du TCR qu’au diagnostic de LAM est détecté. Aucune mutation d’AML1 n’est observée. Malgré le traitement selon le protocole GRAALL 2005, les mar-queurs de maladie résiduelle restent positifs. L’indication d’allogreffe n’a pu être retenue devant l’état général du patient.

En septembre 2011, survient une reprise évolutive de la LAL sous forme hyperleucocytaire. L’IP est comparable au dia-gnostic. La BM retrouve les mêmes réarrangements du TCR et l’absence de mutation d’AML1. La caryotype est un échec. La FISH retrouve la délétion bi-allélique du gène TEL et la délétion mono-allélique du gène AML1. Le pt est décédé lors de l’hospitalisation.

En conclusion, la survenue d’une LALT chez un patient 9 ans après une LAM0 suggère, dans ce cas, la survenue d’un deuxième LA issue d’une cellule « souche » leucémique présentant le même réarrangement du TCR.

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43) Les cellules B de la LLC in vitro : Preuve d’un potentiel de différentiation préser-vé (Hussein GHAMLOUCH)

H. GHAMLOUCH1; H. OULED-HADDOU1; A. GUYART1; A. REGNIER1; S. TRUDEL1,2; G. DAMAJ1,3; B. GUBLER1,2; JP. MAROL-LEAU1,3.1 LynpaC, UFR de Médecine, UPJV2 laboratoire d’Oncobiologie Moléculaire, CHU d’Amiens3 Service d’Hématologie Clinique, CHU d’Amiens.

La leucémie lymphoïde chronique B (LLC-B) est une prolifération monoclonale de lymphocytes B CD5+, bloqués à un stade de différenciation. Il a été rapporté dans la littérature de rares cas d’association d’une LLC B à un myélome multiple. Cependant la relation entre ces deux pathologies lymphoïdes tumorales, à deux stades de différenciation est toujours controversée. Une hypothèse pourrait être la différenciation des cellules lymphocytaires de la LLC en plasmo-cytes de myélome. Dans le but de répondre à cette question, nous avons mis en place une méthode in vitro de culture cellulaire capable d’induire la différenciation lymphoïde B en plasmocytes. Les lymphocytes B de patients ayant une LLC stade A ont été purifi és avec une pureté >98% puis stimulés par un cocktail associant un activateur de la voie PKC, le Phorbol 12-Myristate 13-Acétate (PMA), et un mélange de cytokines (IL-2, IL-4, IL-10 et IL-15). Après 7 jours de sti-mulation, nous avons observé des changements dans l’aspect cytologique mais aussi des modifi cations phénotypiques et moléculaires.

Une partie des cellules acquièrent une morphologie plasmocytaire, dont certaines peuvent évoquer un aspect de maladie de Waldenström. Sur le plan phénotypique nous avons mis en évidence une diminution de l’expression de CD20, CD19, CD45 ainsi qu’une induction de l’expression d’ARN messager de CD38 et CD138. En Q-PCR, nous avons observé, au sein de cette population et par rapport aux cellules avant stimulation, une diminution de l’expression de PAX-5, facteur de transcription essentiel dans la différenciation B et une augmentation de l’expression de IRF-4 et Blimp-1, deux facteurs de transcription importants dans la différenciation plasmocytaire. Une recherche d’immunoglobulines dans le surnageant par Elisa a mis en évidence une sécrétion d’immunoglobulines IgM. L’ensemble de ces résultats tend à démontrer la possible différenciation des cellules lymphoïdes B de LLC en cellules immunoblastiques ou plasmocytaires.

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44) L’existence de mutations somatiques du gène FCGR2B suggère un nouveau mé-canisme à l’origine d’une activation de la voie du BCR dans les lymphomes diffus à grandes cellules B (Elodie BOHERS)

E BOHERS 1; P RUMINY 1; V RAINVILLE 1; S MARESCHAL 1; P ETANCELIN 2; C BASTARD 2; H TILLY 3; F JARDIN 3

1 Inserm U918, Centre Henri Becquerel, IRIB, Université de Rouen, Rouen2 Inserm U918 / Département de Biopathologie, Centre Henri Becquerel, IRIB, Université de Rouen, Rouen3 Inserm U918 / Département d’Hématologie, Centre Henri Becquerel, IRIB, Université de Rouen, Rouen.

Introduction : La survie des cellules de nombreux lymphomes B est sous la dépendance de la voie de signalisation du récepteur pour l’antigène (BCR). Des mutations récurrentes visant différents effecteurs de la voie du BCR (CD79A/B, CARD11…) sont fréquemment observées dans les lymphomes diffus à grandes cellules B et conduisent à son activa-tion constitutive. Le gène FCGR2B, localisé dans la région chromosomique 1q21-23, code un récepteur des fragments constants des immunoglobulines de type G (FcR) et régule négativement la voie du BCR. Nous avons fait l’hypothèse que son inactivation dans les lymphomes diffus à grandes cellules B pourrait conduire à l’activation anormale de la voie du BCR et être impliquée dans la lymphomagénèse.

Patients et Méthodes : Le statut de la région chromosomique 1q21-23 a été évalué par CGH-array dans une cohorte de 96 lymphomes diffus à grandes cellules B. Le gène FCGR2B a été séquencé et l’expression de ses différentes isoformes (B1 et B2) quantifi ée par RT-PCR.

Résultats : L’analyse par CGH a montré que 25% des tumeurs présentent un gain de copie de la région chromosomique 1q21-23, mais aucun lien n’a pu être mis en évidence entre le statut de cette région et une anomalie d’expression des différents récepteurs Fc localisés en 1q21-23. Dans notre cohorte, 33/79 tumeurs (40%) expriment majoritairement l’isoforme B2 du FcRIIB, contrastant avec une expression majoritaire de l’isoforme B1 dans les lymphocytes B normaux du centre germinatif. Le transcrit B2 diffère du transcrit B1 par un épissage alternatif de l’exon 6, conduisant à l’absence de 19 acides aminés au niveau de la région intracytoplasmique, importants pour la fonction inhibitrice de ce récepteur. Dans 4 cas (12%), des altérations génétiques somatiques pourraient expliquer l’expression majoritaire de l’isoforme FcRIIB2.

Conclusion : Les lymphomes diffus à grandes cellules B présentent une fréquence élevée de déséquilibre d’expression des isoformes B1 et B2 du FcRIIB, pouvant dans certains cas s’expliquer par des anomalies génétiques somatiques. Ces résultats suggèrent un rôle important de ce déséquilibre dans la lymphomagénèse, par défaut d’inhibition de la voie de signalisation du BCR.

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«Ciblage multimodalités en cancérologie, programme

CIMULCAN»

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45) Correction de l’effet de volume partiel par la méthode des coeffi cients de recou-vrement basée sur l’utilisation du volume fonctionnel et du contraste (Koutoua Joseph ANOUAN)

K. J. ANOUAN1,2; B. LELANDAIS1 ; S. RUAN1; P. VERA1,3 ; I. GARDIN1,3 ; S. HAPDEY1,3

1 LITIS EA 4108 – Equipe QuantIF, Université de Rouen2 Siemens Healthcare France; 9, Boulevard Finot 93527 Saint-Denis3 Département de Médecine Nucléaire, Centre Henri-Becquerel

Objectifs : L’effet de volume partiel (EVP) en imagerie fonctionnelle est un phénomène physique majeur pour les lésions de petite taille dont les dimensions s’avèrent diffi cile à estimer en TEP. Les méthodes proposées pour corriger l’EVP sont basées sur l’hypothèse forte mais erronée d’une correspondance parfaite entre images anatomiques et fonctionnelles. Notre but est de corriger les images TEP du volume partiel en utilisant une approche modifi ée de la méthode des coeffi -cients de recouvrement RCC,V à partir du volume (V) et du contraste (C) de la lésion.

Matériel et Méthodes : Différentes acquisitions ont été réalisées sur le Biograph PET/CT (Siemens) avec les fantômes Jaszczak et thoracique (Data Spectrum) contenant respectivement 9 et 17 sphères (0,40 to 97,8 mL) remplies avec du 18FDG à différents contrastes (1,7à 22,9 et 2,5 à 8,.5 resp.). RCC,V a été comparé aux méthodes RCV conventionnel, pixel à pixel (PbP, Müller-Gärtner 1992) et geometry transfer matrix (GTM, Rousset 1998). Contrairement à RCC,V et RCV, PbP et GTM sont basées sur des volumes lésionnels défi nis à partir d’images anatomiques. RCC,V et RCV ont été calibrées à partir d’acquisitions de 10 min effectuées avec le fantôme Jaszczak. Nous avons évalué les 4 méthodes de correction sur les données du fantôme thoracique, en comparant par test t-student apparié les erreurs sur la concentration d’activité corrigée par rapport à la concentration d’activité vraie.

Résultats : Les erreurs absolues avec RCC,V, moyennées sur tous les volumes et contrastes, sont statistiquement plus faibles que celles avec PbP et GTM (14.2±20.9 vs 19.1±11.7 and 22.4±15.3% resp.) et légèrement mais signifi cative-ment plus faibles que celles avec RCv, , (15.9±25.2%). Pour les shères de petite taille (V<2mL), la méthode PbP a géné-rée des erreurs comparables à GTM (33.8±11.3 vs 38.7±19.1%, NSS) et statistiquement plus faibles que RCC,V et RCV (34.3±33.5 and 37.6±42.2% resp.). Pour les sphères avec V>2mL, RCC,V demeure statistiquement meilleure comparée aux autres méthodes (7.1±4.5 vs 8.3±5.7, 14.0±6.1 and 16.6±8.1% pour RCV, PbP et GTM resp.). Les résultats obtenus pour les sphères avec C<5, montrent l’intérêt d’intégrer le contraste de la lésion dans le modèle RCC,V (12.7±16.8 vs 17.1±27.3% pour RCV).

Conclusion : La correction de l’EVP par RCC,V est statistiquement meilleure que celles par RCV, GTM et PbP sauf pour les sphères avec V <2mL pour lesquelles le volume fonctionnel peut être surestimé par notre outil de segmentation automatique.

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46) Segmentation des hyperfi xations hétérogènes en TEP au 18F-FDG basée sur la marche aléatoire 3D (Dago Pacôme ONOMA)D.P ONOMA1, S. RUAN1, I. GARDIN1,2, G.A MONNEHAN3, R. MODZELEWSKI1,2, S. THUREAU1,2, P. VERA1,2

1 LITIS EA 4108, Université de Rouen, France2 Centre Henri-Becquerel, Rouen, France 3 LPNR, UFR-SSMT, Universié de Cocody, Côte d’Ivoire

Objectif de l’étude : Développement d’une méthode de segmentation des hyperfi xations hétérogènes en TEP au 18F-FDG basée sur la Marche aléatoire (MA) 3D.

Matériels et méthodes : L’algorithme de la MA nécessite lors de l’initialisation, des germes avec deux labels dont l’un correspond aux voxels du volume tumoral et l’autre à ceux des tissus sains (TS). Les germes de la tumeur sont défi nis automatiquement par l’algorithme fuzzy-C-means. Les germes des TS correspondent à tous les voxels du contour de la zone d’intérêt englobant la tumeur. A partir de cet a priori, le principe de l’algorithme de la MA 3D est le calcul de la probabilité, qu’un marcheur partant d’un voxel atteigne en premier l’un des germes selon une marche régie par des règles dépendant de la distance entre les voxels et de leur niveau de gris. La méthode a été évaluée sur des images TEP d’un fantôme contenant 8 sphères de volume allant de 0,99 à 97,3 mL pour 5 contrastes variant de 2 à 7,7 et 3 patients présentant des tumeurs pulmonaires hétérogènes. Notre méthode a été comparée à une méthode de seuillage adaptatif (SAD, Vauclin 2009), à celle d’un seuillage fi xe (40 % du maximum de la lésion, S40%) et à la méthode fl oue FLAB (Hatt 2009). La comparaison a été réalisée par le calcul de l’erreur relative (%) entre le volume segmenté et la référence (t-test apparié).

Résultats: Sur les données fantômes de petites sphères (V≤3,78 mL) et de grandes sphères (V≥11,6 mL), notre mé-thode donne de meilleures performances (27,8±4,2 et 9,2±4,5) que SAD (31,7±18,2 et 12,8±2,6), S40% (58,0±18,5 et 27,3±2,8) et FLAB (32,7±2,3 et 18,7±4,3). La différence entre notre méthode et les deux méthodes, S40% et FLAB est signifi cative (p<0,05), mais pas avec SAD (p=0,48). Les 3 volumes tumoraux manuellement segmentés par un expert sont de 49,3 mL, 159,6 mL et 68,9 mL. Notre méthode donne des résultats (en %) proches de l’expert (3,0 ; 7,3 et -7,9), tandis que S40% (-49,1 ; -63,5 et -66,9), SAD (-53,1 ; -60,3 et -78,9) et FLAB (-57,6 ; -54,7 et -71,3) sous-estiment le volume tumoral comme l’illustre la fi gure ci-dessous.

Conclusion: Notre méthode fournit des résultats satisfaisants comparés aux autres pour la segmentation de fantômes homogènes et produit des résultats très intéressants en présence de lésions hétérogènes.

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47) Valeur pronostique de la TEP-FDG à J21 de la radio-chimiothérapie dans le carci-nome épidermoïde de l’œsophage. Résultats préliminaires de l’étude multicentrique RTEP3 (Odré PALIE)

PALIE O.1 ; BRIDJI B.2 ; BENYOUCEF A.3 ; MEYER ME.4 ; BARDET S.5 ; OLIVIER P.6 ; ITTI E.7 ; HOUZARD C.8 ; MICHEL P.9 ; VERA P.1

1 Médecine Nucléaire, CLCC Henri Becquerel & QuantIF-Litis EA4108, ROUEN2 Médecine Nucléaire, CLCC Renée Gauducheau, NANTES3 Radiothérapie, CLCC Henri Becquerel, ROUEN4 Médecine Nucléaire, CHU d’Amiens, AMIENS5 Médecine Nucléaire, CLCC François Baclesse, CAEN6 Médecine Nucléaire, CHU Brabois, NANCY7 Médecine nucléaire, CHU Henri Mondor, Créteil8 Médecine Nucléaire, Hospices Civils de Lyon, LYON9 Département de gastro-entérologie CHU Charles Nicolle, ROUEN

Objectifs : La valeur pronostique de la tomographie par émission de positons au fl uoro-deoxy-D-glucose (TEP-FDG) dans le cancer de l’œsophage a été suggérée, mais les données de la littérature restent discordantes avec de nom-breuses études rétrospectives. Seules 3 études ont évalué l’intérêt de la TEP-FDG en cours de radio-chimiothérapie (RT-CT). Le but de cette étude, RTEP3, était d’évaluer la valeur prédictive de la TEP-FDG, réalisée précocement en cours de RT-CT dans une population de patients atteints de carcinomes épidermoïdes de l’œsophage.

Matériels et méthodes : 33 patients (61±11 ans; 29H-4F) atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage ont été inclus prospectivement dans le cadre du protocole RTEP3. Ils ont bénéfi cié d’une TEP-FDG (4,5 MBq/Kg) avant (t0) et à J21 ±3j, de la RT-CT à base de sel de platine puis d’une évaluation clinique, scanner et si besoin histologique à 3 mois et 1 an de la fi n de la RT-CT. Le SUV (standard uptake value) max, les SUVmoy (dans un volume 3D obtenu à 40% du SUVmax), les volumes par seuillage [à 30(V30), 35(V35), 40(V40), 45(V45)% du SUVmax, et défi nis par un médecin (Vm)] et le TLG (produit SUVmoy x Volumes) ont été défi nis. Les variations des SUV, volumes et TLG ont été comparées entre t0 et J21 en fonction de l’évolution clinique à 3 mois et à 1 an par analyse de variance à mesures répétées.

Résultats : Le SUVmax, le SUVmoy et le TLG diminuent de manière signifi cative entre t0 et J21, à la différence des volumes.

SUVmax SUVmoy V30 V35 V40 V45 Vm TLG

t0 13±6 8±4 19±15 16±13 13±11 11±9 20±21 119±168

J21 7±3 4±2 20±24 15±19 12±15 9±12 14±21 50±59

p <0,01 <0,01 NS NS NS NS NS 0.02

Il n’existe aucune différence signifi cative de la variation des SUVmax, SUVmoy, volumes et TLG en fonction de l’évolution à 3 mois et à 1 an (rémission complète, partielle, progression, décès).

Conclusions : La TEP-FDG montre une variation signifi cative du SUV et du TLG à J21 de la RT-CT dans le carcinome épidermoïde de l’œsophage, mais pas du volume fonctionnel. Toutefois, ces variations n’ont pas de valeur prédictive sur l’évolution des patients à 3 mois et à 1 an. Ces résultats préliminaires ne confi rment pas que la TEP-FDG réalisée préco-cement en cours de radio-chimiothérapie puisse être prédictive de l’évolution à 3 mois et 1 an chez les patients atteints de carcinomes épidermoïdes de l’œsophage.

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48) Imagerie multimodale IRM et TEP [18F]-FLT pour la détermination du grade OMS des gliomes cérébraux (Solène COLLET)S COLLET 1,2,3, S VALABLE 1,2,3, S ROUSSEL 1,2,3, JM CONSTANS 1,2,3,4, E LECHAPT-ZALCMAN 1,2,3,5, M BERNAUDIN 1,2,3, A ABBAS 6, M IBAZIZENE 6, L BARRÉ 6, JM DERLON 7, JS GUILLAMO 1,2,3,8

1 CNRS, UMR 6301-ISTCT, CERVOxy group, F-14074 Caen, France 2 Université de Caen Basse-Normandie, UMR 6301-ISTCT, CERVOxy group, F-14074 Caen, France 3 CEA, UMR 6301-ISTCT, CERVOxy group, F-14074 Caen, France4 Service de neuroradiologie, CHU de Caen5 Service d’anatomopathologie, CHU de Caen6 CEA, DSV/I2BM/LDM-TEP group, F-14074 Caen, France 7 Service de Neurochirurgie, CHU de Caen8 Service de Neurologie, CHU de Caen

L’IRM, en fournissant des informations anatomiques et vasculaires, est incontournable pour caractériser les gliomes cérébraux avant intervention chirurgicale. L’étude de la prolifération des cellules, avec la TEP [18F]-FLT, devrait permettre de mieux caractériser le degré d’agressivité de ces tumeurs. En particulier, la TEP [18F]-FLT pourrait mieux prédire que l’IRM le grade défi nis par l’OMS (de II à IV), qui est établi actuellement selon des critères anatomopathologiques, et ainsi participer à la décision thérapeutique.

Patients et méthodes : Cinquante six patients atteints de gliomes de grade OMS II, III et IV (GBM) ont été étudiés par IRM (T2w, T2*w, T1w, T1w + Gd, diffusion, perfusion) et par TEP [18F]-FLT (5 MBq/patient) avant intervention chirur-gicale.A partir de la séquence de perfusion, des paramètres vasculaires comme le VSCr (Volume Sanguin Cérébral relatif) et le DSCr (Débit Sanguin Cérébral relatif) ont été extraits à partir d’un ajustement de type « Gamma Variate ». A partir de la séquence T1w+Gd, le pourcentage de rehaussement T1 dans la tumeur a été calculé pour évaluer l’altération de la barrière hémato-encéphalique (BHE). Pour les données TEP [18F]-FLT, une carte de SUV (g/ml) a été calculée. Les images IRM et TEP [18F]-FLT ont été recalées à l’aide du logiciel PMOD. Les ROI tumorales ont été délimitées sur l’IRM et reportées sur les cartes SUV afi n d’en extraire le SUVmoyen et le SUVmax.

Résultats : Le VSCr montre des différences signifi catives entre les grades II (VSCr=0.95±0,17) ou III (VSCr=1.11±0,31) et le grade IV (VSCr=1.99±0,69) (respectivement p=0,0012 et p=0,0023) mais pas entre les grades II et III. Il en est de même pour le DSCr (respectivement p=0,0029 et p=0,0051). Aucune captation de [18F]-FLT n’est observée pour les grades II (SUVmoyen=0,24±0,04 g/ml, SUVmax=0,50±0,21 g/ml), une légère captation est observée pour les grades III (SUVmoyen=0,28±0,10 g/ml, SUVmax = 0,69±0,37 g/ml) alors que les GBM présentent une captation très importante (SUVmoyen=1,13±0,44 g/ml, SUVmax=2,94±1,12 g/ml). Aucun signal TEP n’est retrouvé dans le tissu sain. D’une manière quantitative, les paramètres de TEP [18F]-FLT montrent des différences signifi catives entre les grades II ou III et le grade IV (GBM) avec le SUVmoyen (p<0,0001) et le SUVmax (p<0,0001). Pour les GBM, la captation de [18F]-FLT est très variable, et partiellement corrélée à l’altération de la BHE.

Discussion: Les paramètres TEP [18F]-FLT semblent être plus précis que ceux de l’IRM de perfusion pour discriminer les grades OMS des gliomes en pré-opératoire. De plus, il existe une grande variabilité de captation au sein des GBM (grade IV). Celle-ci pourrait être exploitée pour mettre en place une sous-classifi cation afi n d’adapter encore plus fi nement le pronostic et l’orientation thérapeutique. Grace aux mesures de corrélation entre le rehaussement T1 et le SUVmoyen, nous montrons que la captation de [18F]-FLT n’est pas uniquement due à l’altération de la BHE. Enfi n, la TEP [18F]-FLT permettrait de caractériser la prolifération tumorale dans les grades IV (GBM), ce qui pourrait être intéressant dans le suivi précoce de la réponse aux traitements.

Ce travail a été en partie co-fi nancé par: l’INCa, le CNRS, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et le Conseil Régional de Basse-Normandie.

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49) Détection précoce de réponse à un traitement chimiothérapeutique et anti-angio-génique sur des modèles précliniques de glioblastome par l’utilisation de l’imagerie multimodale, IRM et TEP (Aurélien CORROYER-DULMONT)Aurélien CORROYER-DULMONT1,2,3, Edwige PETIT1,2,3, Elodie PERES1,2,3, Jean-Sébastien GUILLAMO1,2,3,4, Nathalie VARO-QUEAUX5, Simon ROUSSEL1,2,3, Jérôme TOUTAIN1,2,3, Didier DIVOUX1,2,3, Jérôme DELAMARE1,2,3,6, Louisa BARRE1,2,3,6, Myriam BERNAUDIN1,2,3, Samuel VALABLE1,2,3

1 CNRS, UMR 6301 ISTCT, CERVOxy and LDM-TEP groups, F-14074 Caen, France2 Université de Caen Basse-Normandie, UMR 6301 ISTCT, CERVOxy and LDM-TEP groups, F-14074 Caen, France3 CEA, UMR 6301, F-14074 Caen, France4 CHU de Caen, Département de Neurologie, France5 Roche, Neuilly sur Seine, France6 CEA, DSV/I2BM/LDM-TEP group, F-14074 Caen, France.

Objectifs : Le but de ce travail a été d’identifi er, sur un modèle préclinique de glioblastome (GBM), les biomarqueurs d’imagerie IRM et/ou TEP les plus prédictifs de l’effi cacité d’un traitement chimiothérapeutique combiné ou non à un traitement anti-angiogénique dans le cadre de tumeurs cérébrales.

Méthodologie : Deux modèles de GBM ont été utilisés par implantation orthotopique de cellules de lignées humaines de gliomes U87 et U251 chez des rats nude. Le Témozolomide (TMZ) a été administré par gavage (40mg/kg) et le Bevaci-zumab (Beva) par voie intrapéritonéale (10mg/kg). Les IRM ont été réalisées sur un aimant IRM 7 Tesla (Bruker) pour suivre l’évolution du volume tumoral à un temps précoce après le début du traitement (T+5) et tardif (T+12). Le volume de la tumeur et sa vascularisation ont été caractérisés par IRM, en mesurant à T+5 1/ la diffusion, 2/ la perfusion après injection d’un bolus d’agent de contraste (P904®, 200μmol/kg, Recherche Guerbet), 3/ le Volume Sanguin Cérébral (VSC) ,4/ la taille des vaisseaux et 5/ la perméabilité des vaisseaux après injection de Dotarem® (200μmol/kg, Guerbet SA). L’hypoxie, le métabolisme glucidique et la prolifération cellulaire ont été étudiés par microTEP (Siemens) suite à l’injection de [18F]-FMISO, [18F]-FDG et [18F]-FLT à T+4, T+5 et T+6 respectivement.

Résultats : Cinq jours après le traitement, seule la combinaison de traitement TMZ+Beva tend à diminuer le volume tumoral que ce soit pour le modèle U87 (p<0,05) ou le modèle U251 (p<0,01). En revanche, l’effi cacité de la chimio-thérapie est beaucoup plus marquée à T+12. En effet, le TMZ seul réduit le volume tumoral de 86 % (p<0,001) pour le modèle U87 et de 93 % (p<0,001) pour le modèle U251. Concernant le traitement anti-angiogénique, bien que celui-ci conduise à une légère réduction du volume de la tumeur (de 36% pour le modèle U87 et de 31% pour le modèle U251), aucun effet synergique n’est observé lorsqu’on applique la combinaison de traitement à T+12 puisqu’une diminution du volume tumoral de 90% (p<0,001) a été mesurée pour le modèle U87 et de 95% (p<0,001) pour le modèle U251. En accord avec ces données, nous avons montré de façon attendue que le [18F]-FDG présente une captation moins importante pour les animaux traités au TMZ seul ou combiné au Beva et ceci pour les 2 modèles. Cependant, de façon plus intéressante, la captation du traceur [18F]-FLT est fortement réduite dans les groupes TMZ seul ou TMZ+Beva par rapport au contrôle (rSUV Contrôle=10,8±3,5, TMZ=5,2±0,7 et TMZ+Beva=4,2±0,4 pour U87 (p<0,001 et p< 0,001) et Contrôle=6,7±0,7, TMZ=3,0±0,9 et TMZ+Beva=2,3±0,9 pour U251 (p<0,05 et p<0,01)). L’étude de l’effet des trai-tements sur la vascularisation de la tumeur a permis de montrer par IRM que le TMZ seul ou associé au Beva, réduit signifi cativement le VSC relatif dans la tumeur U87 (Contrôle = 2,2±0,3, TMZ = 1,7±0,3 (p<0,05) et TMZ+Beva = 1,5±0,3 (p<0,01)). Bien que sur le modèle U87, aucun effet du traitement anti-angiogénique n’ait pu être observé, sur le modèle U251, le traitement au Beva conduit à une diminution du VSC (0,99±0,1 versus 1,55±0,4 pour le groupe TMZ, p<0,01). Aucun effet signifi catif n’est observé sur la perfusion, la diffusion ou encore la taille des vaisseaux. Enfi n une analyse multivariée nous a permis de voir que ces résultats sont corrélés avec le volume tumoral à un temps tardif ainsi qu’à la survie (exemple : corrélation [18F]-FLT/Survie r=0,65 pour U87 et r=0,75 pour U251).

Conclusion : L’analyse statistique multivariée de ces données nous a permis de montrer que les biomarqueurs TEP ([18F]-FDG et [18F]-FLT) combinés à l’IRM (mesure du VSC) sont prédictifs d’une réponse à un traitement des GBM, qu’il soit chimiothérapeutique ou anti-angiogénique. Ces données soulignent également l’intérêt du marqueur FLT par rapport au FDG, traceur TEP de référence utilisé en clinique pour l’évaluation précoce de l’effi cacité d’un traitement anti-tumoral.Ce travail a été co-fi nancé par: l’INCa, le CNRS, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, Roche, Guerbet, le Conseil Régional de Basse-Normandie, l’Union Européenne - Fonds Européen de Développement Régional pour le FEDER et le TC2N « Trans Channel Neuroscience Network ».

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50) : Infl uence du microenvironnement et des mécanismes épigénétiques sur la radiorésistance des chondrosarcomes (Nicolas GIRARD)

N. GIRARD1*, O. CAUVARD1*, A. BATALLA2, C. BAUGÉ1 et K. BOUMÉDIENE1

1 EA 4652 Microenvironnement Cellulaire et Pathologie (MILPAT), UFR de Médecine/IBFA, Université de Caen Basse-Normandie, Caen2 Service de radiophysique. CLCC Baclesse, Caen

Les chondrosarcomes sont des tumeurs rares, potentiellement fatales. Aucun traitement effi cace n’existe : les chon-drosarcomes étant radiorésistants et chimiorésistants. Le traitement actuel est la résection de la tumeur pouvant aller jusqu’à l’amputation. Dans certains cas, l’hadronthérapie par ion carbone est préconisée, mais cette technique est encore en cours d’étude. L’objectif de nos travaux est d’étudier les mécanismes de radiorésistance des chondrosarcomes. Nous nous intéressons au rôle du microenvironnement (teneur d’oxygène), et à certains mécanismes épigénétiques (la méthylation de la lysine 27 de l’histone H3 : H3K27).

Différentes lignées de chondrosarcomes d’origines et de grades différents sont étudiées. Leur radiosensibilité est évaluée par trois techniques : i) clonogénicité ii) numération iii) activité mitochondriale (WST1).

Les trois lignées de chondrosarcomes étudiées se comportent différemment : elles ont des vitesses de prolifération variables et n’ont pas la même sensibilité aux irradiations. Par ailleurs, l’hypoxie radiosensibilise la lignée SW1353. Nous montrons également un rôle possible des mécanismes épigénétiques dans les phénomènes de radiorésistance puisqu’un inhibiteur de la méthylation de H3K27 semble augmenter la survie, après irradiations, d’au moins une des lignées de chondrosarcomes étudiées.

Nous avons mis en évidence que les chondrosarcomes répondent de manière différente aux irradiations. Il nous faut maintenant déterminer pourquoi. Nous chercherons également à identifi er le mécanisme d’action de l’hypoxie. En paral-lèle, nous poursuivrons l’étude des mécanismes épigénétiques. Le but est d’identifi er de nouvelles cibles thérapeutiques permettant de rendre les chondrosarcomes radiosensibles afi n d’améliorer la survie et la qualité de vie des patients. Les données obtenues permettront également d’améliorer les TPS (Treatment Planning System) notamment pour l’hadron-thérapie.Ce programme est fi nancé par la Ligue Contre le Cancer. O Cauvard bénéfi cie d’une allocation doctorale du Conseil Régional de Basse-Normandie.

Mots clefs : Chondrosarcome – Radiorésistance – Microenvironnement

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«Cancer et neurosciences»

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51) Fonctions cognitives d’un groupe de patientes âgées traitées pour un cancer du sein localisé : Résultats préliminaires d’une étude multicentrique, prospective et lon-gitudinale (Marie LANGE)

M. LANGE1,2,3,4,5, B. GIFFARD1,2,3,4, A. DAIREAUX5, S. NOAL5, C. RIEUX5, C. LÉVY6, D. ALLOUACHE6, J. LE FEL7, V. ROY7, N. HEUTTE8, O. RIGAL9, F. EUSTACHE1,2,3,4, F. JOLY5,10

1 INSERM, U1077, Caen, France2 Université de Caen Basse-Normandie, UMR-S1077, Caen, France3 Ecole Pratique des Hautes Etudes, UMR-S1077, Caen, France4 CHU de Caen, U1077, Caen, France5 Unité de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, Caen, France 6 Comité Sein, Centre François Baclesse, Caen, France7 Université de Rouen, EA4306, Rouen, France8 GRECAN EA1772, et IUT de Caen, Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France9 Centre Henri-Becquerel, Département d’oncologie médicale, Rouen, France10 CHU de Caen, Service d’Oncologie, Caen, France

Objectifs : Des troubles cognitifs légers - touchant principalement la mémoire épisodique et les fonctions exécutives - sont souvent rapportés par les patients traités par chimiothérapie pour un cancer. Ces défi cits sont parfois observés avant traitement, juste après l’annonce diagnostique. L’objectif de cette étude est de clarifi er la nature et l’origine de ces troubles, auprès de femmes traitées pour un cancer du sein localisé âgées de plus de 65 ans. L’objectif était de préciser l’impact réel de la chimiothérapie adjuvante (CT) ainsi que l’infl uence de facteurs anxio-dépressifs et de la fatigue avant et après traitement adjuvant.

Méthode : Une évaluation des fonctions cognitives (RL-RI 16, IMT WAIS III, fl uences verbales, TMT), de la plainte cogni-tive (FACT-Cog), de l’anxiété (STAI), de la dépression (Beck) et de la fatigue (FACIT-F), a été réalisée avant et après traitement (radiothérapie +/- chimiothérapie). 87 patientes (71 ans ± 4 ans) ont bénéfi cié de l’évaluation initiale (T0) et 79 patientes ont été revues après traitement (T6) : 25 traitées par CT et 54 sans CT. Un défi cit cognitif était défi ni par un score < 2 SD des normes à un test ou < 1,5 SD des normes à 2 tests ou plus. Des corrélations de Spearman ont été réalisées. A l’issue du traitement, les performances des groupes ont été comparées à partir du Reliable Cognitive Index (RCI) permettant de corriger l’effet test-retest.

Résultats : Avant tout traitement adjuvant (T0), comparé aux normes, un défi cit à au moins une des fonctions cogni-tives évaluées est observé chez 67 % des patientes du groupe CT (mémoire de travail et mémoire épisodique principa-lement) et chez 46 % des patientes du groupe sans CT (fonctions exécutives principalement). L’anxiété, la dépression et la fatigue sont corrélées avec la plainte cognitive (p<0,01) mais non avec les scores cognitifs objectifs. A l’issue du traitement (T6), les performances à certaines fonctions cognitives semblent différer en défaveur du groupe traité par CT : mémoire de travail (empan envers - RCI : groupe CT = -0,39 vs groupe sans CT = 0,03 ; arithmétique - RCI : -0,14 vs 0,7) et récupération en mémoire épisodique (rappel libre différé - RCI : -0,09 vs 0,17).

Discussion : Ces résultats préliminaires mettent en évidence que plus de la moitié des patientes âgées avec un cancer du sein présentent des troubles cognitifs initiaux à tout traitement adjuvant. L’anxiété, la dépression et la fatigue sont corrélées avec la plainte cognitive mais non avec les scores cognitifs objectifs. Enfi n, la chimiothérapie semble avoir un impact délétère sur certains scores cognitifs.

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52) Synthesis and characterization of the fi rst camptothecin-fl uorescein conjugate for the evaluation of the impact of chemotherapy on cognitive functions and brain plasticity (Martine DUBOIS)

Martine DUBOIS1,2,6, Cyrille SABOT3, Céline LECOINTRE1,2, , Arnaud CHEVALIER3, Sébastien DAUTREY3, Pierrick GAN-DOLFO1,2,6, Florence JOLY4,6, Pascal HILBER3,6, Anthony ROMIEU3, Pierre-Yves RENARD3 and Hélène CASTEL1,2,6

1 Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Communication and Differentiation (DC2N), Astrocyte and Vascular Niche2 Institute of Research and Biomedical Innovation (IRIB), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France)3 Université de Rouen, Laboratory COBRA UMR 6014 & FR 3038, IRCOF, 1 Rue Tesnière, 76821 Mont St Aignan Cedex; Centre François Baclesse, Caen, France4 Centre Hospitalo-Universitaire, Caen, France6 North-West Cancéropole (CNO), 59008 Lille Cedex, France5 EA4306, Laboratory of Psychology and Neurosciences of Cognition and Affectivity (PSY-NCA), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France

In addition to “cancer” itself, chemotherapy and targeted therapy could induce brain damage and consecutively cogni-tive dysfunctions. Our hypothesis concerns a potential direct long-term impact of chemotherapy and/or some targeted therapies on the brain activities, leading to specifi c cognitive defi cits associated to fatigue and alterations of metabolic activities in vulnerable brain area. Thus, the understanding of the impact of cancer treatment-inducing cognitive dys-functions is of fi rst importance for prevention, taking care of the quality of life of treated patients, evaluation of new potential therapeutics, and investigation of the most targeted neuroprotectants.

The objectives of our project is to explore, understand and analyze the mechanisms that are implicated in cognitive dysfunctions and fatigue induced by chemotherapy (campthotecin) in a behavioral mice model, investigate its impact on brain metabolism and cell plasticity, and importantly, design this drug by chemical modifi cations dedicated to fl uorescent tagging, in order to follow pharmacokinetic in brain and ability to cross the blood brain barrier.

Here, we show the fi rst synthesis and photophysical properties of a fl uorecently-labelled campthotecin derivative. The preparation of this fl uorescent conjugate was based on a highly convergent and fl exible approach which enables the rapid chemical modifi cation of the AB ring system of this fragile pentacyclic alkaloid, aimed at introducing an anchoring point for the fl uorophore. The selection of a fl uorescein analogue as the reporter group has enabled to get the fi rst green-emitting camptothecin-based FRET cassette with valuable spectral properties. In biological models, i.e., glioma cell lines U87 and T98, we compared the effi cacy of the camptothecin-FITC with camptothecin, on proliferation and cell cycle. Our results indicate that camptothecin-FITC drastically inhibited glioma growth and cell cycle from 24h to 72h of treatment but exhibited a reduced affi nity than camptothecin.

In a second step, camptotecin-FITC-treated mice will be evaluated for cognitive functions and the emotional state like anxiety/depression. Moreover, we aim to investigate in areas of diffusion, the impact of chemotherapy on cell prolife-ration, survival and/or migration and/or cell differentiation and metabolism, in the cerebral area involved in potential cognitive dysfunctions such as hippocampus and pre-frontal cortex. In vitro, the direct cytotoxic effects of camptotecin-FITC will be tested on the different cell populations isolated from the brain areas affected by treatment administrations.

The complementarity of expertise of biologists and chemists, the fi rst results already obtained on the specifi c cognitive dysfunctions directly due to the chemotherapy, associated to the development of the know-how in the design of anti-can-cer molecules for brain imaging, and the economic transfer of this work through big companies will allow to understand how systemic administrations of treatments against cancer might impact cerebral activity through specifi c brain entries.

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53) The targeted cancer therapy everolimus does not alter cognitive function but mo-difi es metabolic activity in hypothalamic-related areas in mice (Martine DUBOIS)

Martine DUBOIS1,2,6, Vadim LEJONCOUR1,2, Nicolas LAPINTE1,2, Marie-Christine TONON1,2, Pierrick GANDOLFO1,2,6, Flo-rence JOLY4,5,6, Pascal HILBER3,6 and Hélène CASTEL1,2,6

1 Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Communication and Differentiation (DC2N), Astrocyte and Vascular Niche2 Institute of Research and Biomedical Innovation (IRIB), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France3 EA4306, Laboratory of Psychology and Neurosciences of Cognition and Affectivity (PSY-NCA), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France4 Centre François Baclesse, Caen, France5 Centre Hospitalo-Universitaire, Caen, France6 North-West Cancéropole (CNO), 59008 Lille Cedex, France

While the emergence of potent anticancer agents has improved survival times for patients, there is increasing evidence that both cancer and its treatments can induce cognitive dysfunctions which affect daily quality of life. Patients recei-ving chemotherapy report attention and concentration alterations, visual and verbal memory defi cits, and psychomotor processing slowing (referred as «chemofog» or «chemobrain»). In recent years, targeted agents have been increasingly used in cancer treatment, but these therapies commonly produce adverse effects such as fatigue and asthenia. Prelimi-nary investigations suggest that some targeted therapies may permeate the blood-brain barrier and act directly on the brain, affecting cerebral angiogenesis and functioning. Everolimus (Afi nitor®, Novartis, Basel, Switzerland), an orally-ad-ministered rapamycin derivative, directly inhibits the mTOR pathway and has been shown to decrease tumor cell growth, proliferation and angiogenesis in vitro and in vivo. Everolimus has been investigated in clinical trials in patients with various solid tumors, and is currently approved by the United States Food & Drug Adminstration (FDA) for the treatment of pancreatic neuroendocrine tumors, astrocytoma associated with tuberous sclerosis, and advanced renal cell cancer.

A validated animal model was used to evaluate the potential cognitive impact of everolimus, while ex vivo analyses as-sessed neural cell plasticity, endothelial architecture in the hippocampus, and cerebral metabolism. Adult mice received everolimus 5 mg/kg daily for two weeks, and behavioral tests were performed one week after the last treatment. Ex vivo cerebral cytochrome oxidase activity, hippocampal cell proliferation, and in vitro neural stem cell and endothelial cell survival were also investigated. Everolimus-treated mice displayed reduced weight gain from the last day of the treat-ment period. Everolimus did not alter emotional reactivity, learning and memory performances, or behavioral fl exibility. After two weeks of treatment, altered metabolic activity in brain regions involved in energy balance, food intake, reward, learning and memory modulation, sleep/wake cycle control, and arousal was detected. Hippocampal cell proliferation and neural stem cell viability in culture remained unchanged, although everolimus reduced vascular niche density and cultured endothelial cell number.

In conclusion, everolimus treatment did not evoke alteration of cognitive performances evaluated in the hippocampal and prefrontal cortex-dependent tasks sensitive to chemotherapy, but resulted from selective modifi cations of cerebral activity in regions involved in feeding behavior and/or the sleep/wake cycle regulation. Thus, these data suggest that hypothalamus represents a key target for everolimus, leading to symptoms (i.e., weight loss and fatigue) previously reported in patients receiving targeted therapies.

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54) Urotensin II receptor endogenous ligands as new candidates involved in high grade glioma tumor growth and neo-angiogenesis (Vadim LEJONCOUR)

V. LE JONCOUR, C. LECOINTRE, M. JARRY, J.E. JOUBERT, M.T. SCHOUFT, F. MORIN, H. CASTEL and P. GANDOLFO

Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Communication and Differentiation (DC2N), Astrocyte and Vascular NicheInstitute of Research and Biomedical Innovation (IRIB), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan, France)

Glioblastoma represent the most common primary brain tumors in adults. They are mainly characterized by an intense proliferation of endothelial cells (neo-angiogenesis), associated with tumoral invasiveness of the normal brain tissue and a high degree of recurrence. Growth factors but also vasoactive neuropeptides have been identifi ed as potential regu-lators of recruitment and entrapping of diverse pro-angiogenic cells, promoting in situ neo-angiogenesis. Considered as the most potent vasoactive peptides, urotensin II (UII) and its paralog urotensin II-related peptide (URP) are involved in the control of endothelial cell proliferation and migration. Recent data obtained in our team indicate that UII, URP and their receptor UT are systematically expressed in human brain tumors samples, and that UII exerts potent chemotactic activities on several glioblastoma cell lines. Thus, UT specifi c ligands including biased antagonists will constitute an ori-ginal strategy to block both migration/invasion and neo-angiogenesis in glioma development by means of inhibition of selective urotensin II receptor associated signaling transduction pathways. The aim of this study was to investigate in vivo the role of the urotensinergic system in glioma tumorogenesis. We fi rst used engrafted plugs of a synthetic extracellular matrix containing UII or URP (0.5 μg, each). After 3 weeks, UII and in a less extent URP, stimulated matrix invasion of macrophages, endothelial cells and vascular smooth muscle cells. Similar tumoral invasions have been observed for two other well-known chemotactic growth factors, VEGF and EGF. We next investigated the growth of human glioblastoma xenografted in Nude mice during intratumoral treatments with UII (10 μL, 0.1 μg) and/or two different UT antagonists (10 μL, 1 μg). UII accelerated glioma tumor development and promoted peripheral and intratumoral angiogenesis, as revealed by a dense network of vascular components. Nevertheless, the microvessel architecture appeared disorganized, and caused numerous micro-hemorrhages within tumors. Interestingly, exposure to the peptidic UT antagonist urantide reduced tumor growth, inhibited angiogenesis and signifi cantly pro-longed mice survival. This benefi cial effect may be counteracted by the co-administration with UII.Altogether, these data suggest that UII favors pro-angiogenic cell type recruitment, potentially involved in high grade glioma growth. Thus, blockade of circulating UII and/or of urotensinergic receptor UT, associated with conventional cyto-toxic, radiative and other antiangiogenic therapeutics, may improve the effi cacy of glioma therapies.

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«Cancers, individu et société»

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55) Construction d’un indice écologique de défavorisation à vocation européenne : the French EDI (Carole PORNET)

Carole PORNET1, Cyrille DELPIERRE², Olivier DEJARDIN1, Pascale GROSCLAUDE², Ludivine LAUNAY1, Lydia GUITTET1, Thierry LANG², Guy LAUNOY1. 1 U1086 Inserm, « Cancers & Preventions », Université de Caen Basse Normandie, EA 3936, CHU de Caen, UF de recherche et d’évaluation en épidémiologie 2 U558 Inserm, Université Paul Sabatier Toulouse III

Contexte : L’ambition de réduire les inégalités sociales de santé nécessite de les mesurer précisément, de les com-parer entre différentes régions ou entre différents pays, de suivre leur évolution temporelle. A l’échelle individuelle, le recueil des données socioéconomiques se heurte de manière itérative à leur absence dans les dossiers médicaux et au biais de non réponse dans les enquêtes par questionnaire. Afi n de suppléer le manque de données socioéconomiques individuelles, les mesures des caractéristiques socioéconomiques des zones de résidence sont fréquemment utilisées, sous forme d’indices composites écologiques de défavorisation. A notre connaissance, les indices disponibles en France sont construits à partir des seules données du recensement de population sans référence à l’expérience individuelle de défavorisation. La présentation consistera à décrire la méthodologie de construction, transposable dans plusieurs pays européens, d’un indice français écologique de défavorisation, refl étant la défavorisation individuelle.

Méthodes : Le principe général est d’identifi er les variables disponibles en routine au niveau du recensement à une fi ne échelle (Îlots Regroupés pour l’Information Statistique IRIS, regroupant environ 2000 personnes) et associées au statut individuel de défavorisation. À l’aide de données individuelles de la version française de l’enquête européenne «European Union - Statistics on Income and Living Conditions» (EU-SILC) spécifi quement dédiée à l’étude de la défavorisation, les items sélectionnés ont été identifi és par les personnes comme étant des besoins fondamentaux ou nécessités de vie, i.e. dont le manque refl ète la défavorisation. A partir de cette défi nition spécifi que d’un contexte culturel donné, un indicateur individuel de défavorisation a été construit en sélectionnant les besoins fondamentaux représentant à la fois la pauvreté objective et la pauvreté subjective. Parmi les variables formulées et codées de façon identique dans le recensement et dans l’enquête individuelle, celles qui étaient associées à l’indicateur individuel de défavorisation, ont été sélectionnées par régression logistique multivariée.

Résultats : Le score de l’indice écologique calculé pour tous les IRIS français métropolitains pour lesquels les données sont disponibles (N = 49 989), résultait de l’addition de la proportion de 10 variables associées à l’indicateur indivi-duel de défavorisation, pondérée par les coeffi cients de régression. Ce score s’obtenait selon la formule suivante : score = 0.11 x “surpeuplement” + 0.34 x “pas de chauffage central ou électrique” + 0.55 x “non propriétaires”+ 0.47 x “chômage” + 0.23 x “nationalité étrangère” + 0.52 x “pas de voiture” + 0.37 x“ouvriers non qualifi es-ouvriers agricoles” + 0.45 x “ménages d’au moins 6 personnes” + 0.19 x “faible niveau d’éducation” + 0.41 x “famille monoparentale”.

Conclusion : Cette étude présente un nouvel indice écologique de défavorisation, dont le score est disponible pour l’en-semble des IRIS du territoire français métropolitain. Cette méthodologie, reproductible dans 25 autres pays européens, permettrait de réaliser des études européennes comparatives. Puisque l’enquête EU-SILC est une cohorte dynamique, cet indice pourrait être actualisable.

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56) L’impact de différents messages préventifs dans la lutte contre le tabagisme.(Matthieu ROGER)

Matthieu ROGER1, Isabelle MILHABET2 , Charlotte DEHOVE1, & Véronique CHRISTOPHE1

1 Unité de Recherche en Sciences Cognitives et Affectives URECA EA 1059, Université Lille 32 LAPCOS, Laboratoire d’Anthropologie et de Psychologie Cognitive et Sociale, Université Nice-Sofi a Antipolis

Introduction : En 2010, la commission européenne, via « l’arrêté du 15 avril 2010 relatif aux modalités d’inscription des avertissements de caractère sanitaire sur les unités de conditionnement des produits du tabac », a décidé de placer des images « chocs » sur les paquets de cigarettes afi n de prévenir les risques de cancer des voix aéro-digestives supérieures (VADS). Or, l’effi cacité préventive de tels messages dits « vivides » n’est pas toujours avérée [1]. En effet, l’intérêt de messages ayant une forme et un contenu effrayant sans accompagnement de recommandations dites effi caces est remis en cause. Ces recommandations peuvent être formulées en termes de gain (i.e., cadrage positif) ou en termes de perte (i.e., cadrage négatif). Dans le cadre spécifi que de la prévention, l’effi cacité des messages cadrés positivement a été démontrée [2].

Objectifs : L’objectif de cette étude vise à étudier l’impact de la vividité d’un message préventif tel que proposé sur les paquets de cigarettes (i.e. intensité émotionnelle des images chocs : faible vs. modérée vs. forte) et du cadrage positif vs. négatif de ses recommandations (i.e. facilité de suivre les recommandations en termes de bénéfi ce ou de coût) sur leurs attitudes, jugements et intentions comportementales (dans le cas des fumeurs).

Méthode : 301 participants volontaires (149 fumeurs et 152 non-fumeurs au moment de l’étude) ont été invités à lire une plaquette variant selon la vividité du message et le cadrage des recommandations, de février à avril 2010, avant la diffusion des images chocs sur les paquets de cigarettes en France. Les participants étaient répartis aléatoirement dans l’une des six conditions expérimentales de l’étude, puis répondaient à un questionnaire concernant 1) leur attitude vis-à-vis du message, 2) leur perception des risques liés à la consommation de tabac, et, 3) pour les fumeurs, leur intention d’arrêter le tabac.

Résultats : Les résultats préliminaires indiquent que les participants jugent plus négativement les messages fortement vivides que ceux modérément ou faiblement vivides (p < .05), et ceci plus encore chez les fumeurs. Les fumeurs s’esti-ment plus à risque d’avoir des problèmes de santé en général (p < .001), ou plus spécifi quement liés au cancer que les non-fumeurs (p < .001). Toutefois, ils jugent globalement les messages plus négativement en termes de crédibilité, d’exagération ou de réalisme que les non-fumeurs, marquants ainsi un effet de réactance au message préventif. Aucun effet ne s’est par ailleurs révélé signifi catif sur l’intention comportementale de cesser la consommation de tabac chez les fumeurs. Les messages très chocs adressés aux fumeurs pour les dissuader de fumer semblent induire une réactance chez ces derniers. De plus, les non-fumeurs exposés aux messages fortement vivides maintiennent une perception auto-avantageuse de leur avenir. L’impact du cadrage du message est en revanche peu effi cace.

Discussion : Les effets liés aux messages préventifs ici retenus, conformément à la littérature, ont les effets inverses auprès des fumeurs de ceux attendus par une campagne de prévention. Il semble que ces messages renforcent une attitude anti-tabac des non-fumeurs. L’intérêt de tels messages sur les paquets de cigarettes sera discuté.

[1] Witte, K., & Allen, M. (2000). A meta-analysis of fear appeals: implications for effective public health campaigns. Health Education and Behavior 27: 591-615.[2] Rothman, A. J. & Salovey, P. (1997). Shaping perceptions to motivate healthy behaviour: the role of message framing. Psychology Bulletin, 121, 3-19.

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57) Protection des manipulateurs vis à vis des médicaments à risque mutagène, can-cérogène ou toxique pour la reproduction au sein des services du CHU de CAEN(V. CHEDRU-LEGROS)

A. MARTIN 1, P. GUILLARD 1, S. ROGER-LEENAERT 2, K. BIGNON 2, V. CHEDRU-LEGROS 1

1 Unité de préparation centralisée des chimiothérapies, CHU Caen2 Service de Santé au Travail et des Maladies Professionnelles, CHU de Caen

Introduction : Certains médicaments présentent un risque mutagène, cancérogène, ou toxique pour la reproduction. Un grand nombre d’anticancéreux sont connus pour ces risques. D’autres médicaments (antiviraux et immunosuppres-seurs) sont également concernés. Un groupe de travail a été mis en place dans notre établissement, avec comme objectif l’identifi cation et le contrôle de ce risque.

Matériel et méthodes :

Le groupe de travail a réuni deux médecins du travail, un cadre de santé du service d’Hématologie, un interne de phar-macie et le pharmacien responsable de l’unité de préparation des chimiothérapies.

Les médicaments concernés ont été défi nis selon les critères du NIOSH et les services prescripteurs ont été identifi és.

Résultats : Les molécules concernées par le travail sont au nombre de 8, elles sont utilisées par voie injectable, ophtal-mique, orale ou cutanée. Il s’agit de la Pentamidine (Pentacarinat®), du Ganciclovir, (Cymevan®), du Cidofovir (Vistide®), de la Zidovudine (Rétrovir®), de l’Azathioprine (Imurel®), de la Ciclosporine (Sandimmum®), du Tacrolimus (Prograf®), et du Mycophénolate mofétil (Cellcept®).Ces produits représentent 2800 à 3100 préparations injectables par an dans notre établissement.

Les services concernés sont essentiellement les services de greffes, la réanimation et le service des maladies infec-tieuses.

Une procédure a été fi nalisée : elle décrit les médicaments concernés, les équipements de protection individuelle préco-nisés, les précautions à prendre lors de leur manipulation (pour des médicaments injectables ou non) ainsi que la gestion des excréta par les aides-soignantes.

Conclusion :Ce travail a permis de mettre en évidence les précautions à prendre dans l’utilisation des médicaments présentant un risque mutagène, cancérogène ou reprotoxique.

Par ailleurs, une enquête va être réalisée auprès des personnels infi rmiers et aides-soignants afi n d’identifi er l’équipe-ment de protection individuelle utilisé actuellement, avant la diffusion de la procédure. La même enquête sera renouve-lée à distance de cette diffusion afi n de vérifi er son application.

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58) Altruisme et fi nancement des programmes d’accompagnement au dépistage(Henri LELEU)

Henri LELEU, Guy LAUNOY, Célia BERCHI

« Cancers & Populations », ERI3 INSERM - EA 3936 UCBN, Pôle « Recherche » - CHU Côte de Nacre, 14000 Caen – France

Contexte : L’accompagnement au dépistage est une initiative originaire d’Amérique du Nord consistant à proposer aux populations cibles des dépistages des cancers un suivi personnalisé par un(e) infi rmièr(e) ou un travailleur social. Ce suivi permet de lever les freins fi nanciers, logistiques ou culturels d’accès aux dépistages que peuvent rencontrer en particulier les personnes défavorisées. L’objectif est de réduire les inégalités sociales de santé liées au cancer. Un pro-gramme d’accompagnement au dépistage du cancer colorectal est actuellement en cours d’expérimentation en France. L’évaluation de ce programme questionne bien entendu sur son effi cacité (sa capacité à améliorer la participation au dépistage des personnes défavorisées) mais aussi sur son fi nancement. En effet, la généralisation de ce type de pro-gramme est tributaire d’un fi nancement social puisque les principaux bénéfi ciaires n’ont a priori pas les moyens fi nan-ciers d’assumer seuls le coût de ce programme.

Objectif : L’objectif de notre étude était de déterminer si le fi nancement par la société de ce type de programme est envisageable à travers l’évaluation de l’altruisme qu’il susciterait. Certains économistes, tels que Arrow ou Becker, considèrent en effet que l’utilité (satisfaction) des individus ne dépend pas exclusivement de facteurs personnels comme l’envisage la théorie néoclassique mais qu’elle peut aussi dépendre du bien-être d’autrui. Ainsi, un programme d’accom-pagnement au dépistage pourrait être valorisé et donc potentiellement fi nancé par des personnes qui n’en bénéfi cie-raient pas personnellement mais qui retireraient de l’utilité à l’amélioration de la santé d’autrui.

Méthode : Afi n de tester l’existence d’un effet d’altruisme, nous avons mené une évaluation contingente (méthode des propensions à payer) par questionnaire postal auprès d’un échantillon de 300 personnes. Les personnes interrogées devaient indiquer si elles étaient disposées à payer la somme proposée pour garantir le programme d’accompagnement au dépistage aux personnes défavorisées. Les données ont été analysées à l’aide d’un modèle de régression censuré.

Résultats : Au total, 89 personnes ont été incluses dans l’étude. En moyenne, chaque personne était prête à payer 4,87 € pour fi nancer un programme d’accompagnement au dépistage. Cette somme variait avec le niveau de revenu, les antécédents familiaux et personnels de cancer, et l’existence d’un dépistage antérieur.

Conclusion : Cette étude montre que le fi nancement par la société d’un programme permettant de réduire les inégalités sociales de santé et destiné uniquement aux individus défavorisés est possible.

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59) Comparaison des performances de deux tests immunologiques de recherche de sang occulte dans les selles dans le dépistage du cancer colorectal : une enquête en population générale à risque moyen (T. RAGINEL)

T. RAGINEL 1, J. PUVINEL 2, O. FERRAND 3, V. BOUVIER 1, R. LEVILLAIN 4, A. RUIZ 4, O. LANTIERI 4, G. LAUNOY 1, L. GUITTET 1

1 U1086 Cancers & Preventions, UFR de médecine, CHU, Caen2 ABIDEC, Moulins3 ADOC 18, Saint-Doulchard4 IRSA, La Riche

Introduction : Plusieurs tests immunologiques de recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) ont fait la preuve de leur supériorité par rapport au test au gaïac dans des études correspondant principalement à des premières campagnes de dépistage. Notre objectif était de comparer directement deux de ces tests immunologiques entre eux, auprès de la population cible.

Matériels et Méthodes : L’analyse portait sur 9217 sujets âgés de 50 à 74 ans à risque moyen de cancer colorectal ayant réalisé trois RSOS : deux tests immunologiques (le Magstream, positif si au moins un des deux prélèvements contenait plus de 55 ng/ml Hb dans le tampon, et l’OC Sensor, positif si au moins un des deux prélèvements contenait plus de 150 ng/ml Hb), et un test au gaïac Hemoccul II (positif si au moins une des six plages était positive). Une colos-copie était réalisée en cas de positivité de l’un au moins des trois tests. Les résultats des tests immunologiques ont été modélisés en variant le seuil de positivité et le nombre de prélèvements. Les performances des ces tests ont été compa-rées en référence au test au gaïac par des courbes ROC relatives.

Résultats : Les patients réalisant un test de dépistage pour la première fois ne représentaient que 16% de la popula-tion incluse. Parmi les 9217 sujets, 609 (6,6%) étaient positifs pour l’un au moins des trois tests : 312 (3,4%) pour le Magstream, 385 (4,2%) pour l’OC Sensor, et 159 (1,7%) pour l’Hemoccult II. Des résultats de coloscopie étaient dispo-nibles pour 531 patients (87,2% des positifs), et ont conduit à la détection de 11 cancers invasifs (CI), et 152 adénomes à haut risque (AHR). Sur toute la courbe ROC relative, pour une même spécifi cité pour la détection des néoplasies avan-cées (CI ou AHR), la sensibilité de l’OC Sensor était supérieure à celle du Magstream utilisé avec le même nombre de prélèvements. Ce résultat était vrai quel que soit le nombre de prélèvements. Ainsi avec un prélèvement unique et au seuil de positivité conduisant à une perte de spécifi cité de seulement 10% par rapport à l’Hemoccult II, le gain en sen-sibilité pour la détection des néoplasies avancées comparé à l’Hemoccult II était signifi cativement plus important pour l’OC Sensor (+140%) que pour le Magstream (+90%) (p<0.01). Dans ces conditions et pour chacun des tests immuno-logiques, l’augmentation du taux de positivité par rapport à l’Hemoccult II (taux de positivité de 2,4% pour l’OC Sensor, et 2,1% pour le Magstream), s’accompagnait d’une augmentation de la valeur prédictive positive pour la détection des néoplasies avancées (48,2% pour l’OC Sensor, 42,9% pour le Magstream et 30,3% pour l’Hemoccult II).

Conclusion : Ces résultats confi rment la supériorité des tests immunologiques par rapport au test au gaïac en situation de transition du test au gaïac vers le test immunologique. La supériorité de l’OC Sensor devra être confi rmée à la fi n de cette étude qui porte sur 20000 sujets au total.

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60) Etude qualitative sur les déterminants du délai de la première consultationmédicale dans le cadre des cancers des voies aéro-digestives supérieures (Emilie CONSTANT)Emilie CONSTANT1, Tanguy LEROY1, Lucille BOUSSEMART1, Jean-Louis LEFEBVRE2, Véronique CHRISTOPHE1

1 Université Lille 3, URECA EA 1059 // 2. Centre Oscar Lambret, Lille

Introduction : Le délai entre l’apparition des premiers symptômes et la prise en charge thérapeutique semble être déterminant du pronostic vital et de l’ajustement psychologique des patients et de leurs proches [1]. Plus particuliè-rement, il semblerait que le délai entre l’apparition des premiers symptômes de la maladie et la première consultation auprès d’un médecin (délai patient) soit plus long dans le cas des cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS), comparativement à l’ensemble des pathologies cancéreuses [2]. Globalement, ce délai plus important est expliqué par des inégalités sociodémographiques, socioéducatives, socioculturelles et socioéconomiques [3], ainsi que comporte-mentales, telles que la consommation de tabac et d’alcool [4]. Cependant, peu d’études s’intéressent aux déterminants sociocognitifs et émotionnels qui pourraient expliciter les raisons pour lesquelles les patients prennent la décision de consulter un médecin [5]. Cette étude pilote qualitative vise donc à identifi er quels facteurs sociocognitifs et émotionnels facilitent ou freinent la première consultation d’un professionnel de santé suite à l’apparition des premiers symptômes d’un cancer des VADS.Méthode : Participants. 17 patients, âgés de 33 à 78 ans (M = 56.3; SD = 11.4), ayant récemment reçu le diagnostic de cancer de la cavité buccale (41.2%), du larynx (17.7%) de l’oropharynx (17.7%) ou de l’hypopharynx (11.8%) ont été inclus au sein de 3 centres de soins de la région Nord Pas-de-Calais avant le début des traitements. Suite à leur consen-tement, les patients ont participé à des entretiens semi-directifs portant sur leur perception des premiers symptômes de la maladie. Chacun des entretiens a été fait retranscrit intégralement et a fait l’objet d’une analyse de contenu de type Bardin [6] avec accord interjuges.Résultats : Face à l’apparition des symptômes, les patients mettent en avant l’importance de l’aspect évolutif des premiers signes de la maladie qu’ils perçoivent initialement comme anodins et évocateurs d’une maladie bénigne. Les raisons invoquées de la première consultation médicale sont les visites de routine, les symptômes incontrôlables et leur persistance dans le temps. Les patients abordent à plusieurs reprises les messages sociaux qui les entourent : proches travaillant dans la santé, messages préventifs et antécédents familiaux, mais n’y voient peu de lien avec la première consultation médicale. D’après les patients, les proches ont un faible impact sur le délai de consultation puisqu’ils ne semblent pas percevoir les premiers symptômes, ni même infl uencer la première prise de rendez-vous. En conséquence, face aux symptômes, les stratégies d’ajustement mises en oeuvre par les patients sont principalement centrées sur la résolution de problème à plus ou moins long terme (consultation médicale, automédication, etc.), même si quelques uns expriment une appréhension à l’idée de consulter certains professionnels de santé et de bénéfi cier des soins associés. En tout état de cause, la maladie reste associée à la « mort », et est perçue comme « taboue et grave ».Discussion : Cette étude pilote montre que les connaissances des patients envers les cancers des VADS sont faibles, les proches sont peu impliqués dans la décision de consulter, et que les symptômes et la maladie suscitent des réponses émotionnelles négatives susceptibles d’accroître le délai de consultation médicale. Pour confi rmer ces premières obser-vations, il parait nécessaire de poursuivre l’étude des éléments facilitateurs et des freins de la consultation médicale au sein de cette population. Ces études permettraient d’identifi er plus fi nement les personnes « à risque » d’être prises en charge à un stade avancé de la maladie et de mettre en place des dispositifs spécifi ques d’éducation à la santé et de dépistage, ceci dans l’objectif, à terme, d’améliorer la prise en charge globale des patients. Proposer et évaluer des mesures visant, par exemple, à optimiser les messages préventifs de santé publique et de sensibiliser les proches à l’importance, d’une part, de leur perception des premiers signes de la maladie et, d’autre part, de la consultation précoce d’un médecin, est un enjeu majeur de santé publique.Références : [1] Jensen, A.R., Nellemann, H.M. & Overgaard, J. (2007). Tumor progression in waiting time for radiotherapy in head and neck cancer. Radiother Oncol, 84(1), 5-10. [2] Amir, Z., Kwan S.Y.L., Landes, D., Feber, T. & Williams, S. A. (1999). Diagnostic delays in head and neck cancers. European Journal of Cancer Care, 8, 198–203. [3] Neal, R.D & Allgar, V.L. (2005). Sociodemographic factors and delays in the diagnosis of six cancers: analysis of data from the ‘National Survey of NHS Patients: Cancer’. Br J Cancer, 92(11), 1971-1975. [4] Brouha, X., Tromp, D., Hordijk, G.J., Winnubst, J. & De Leeuw R. (2005). Role of alcohol and smoking in diagnostic delay of head and neck cancer patients. Acta Otolaryngol, 125(5), 552-556. [5] Ogden, J. (2008). Psychologie de la santé (pp. 32-33). Bruxelles : De Boeck. [6] Bardin, L. (2007). L’analyse de contenu. Paris : PUF.

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61) Analyse qualitative du vécu et des stratégies d’ajustement des patients lors de l’annonce d’une mauvaise nouvelle en cancérologie (Armelle DESAUW)

Armelle DESAUW1,2, Amélie SALSMANN1, Véronique CHRISTOPHE1,3, Pascal ANTOINE1

1 URECA EA 1059, Université Lille 3 ; 2 Centre Hospitalier Cambrai ; 3 Maison Européenne des Sciences de l’Homme et de la Société, MESHS USR CNRS 3185

Introduction : L’annonce d’une mauvaise nouvelle en cancérologie représente un moment clé dans le parcours de soins des patients. De nombreuses études quantitatives ont permis de mesurer l’impact psychologique de cette annonce chez les patients [1-2]. En complémentarité avec ces études, il parait nécessaire de développer des travaux sur l’expérience subjective des patients à l’annonce d’une mauvaise nouvelle en cancérologie afi n de mieux comprendre les boulever-sements psychiques entraînés par la maladie et les traitements qu’elle implique. L’objectif de cette étude vise donc à analyser : 1) le sens que les patients donnent à l’annonce reçue, à la maladie et aux traitements, 2) la perception qu’ils ont de leur vécu émotionnel, de leurs réactions et de leurs interactions avec leur entourage et les soignants. Méthode : Cette étude exploratoire repose sur l’analyse d’entretiens non-directifs réalisés auprès de 17 patients pris en charge dans le cadre d’une pathologie cancéreuse au Centre Hospitalier de Cambrai. Ces entretiens ont été enregistrés puis retranscrits. Ils ont ensuite fait l’objet d’une analyse interprétative phénoménologique (IPA) [3], effectuée par deux psychologues.Résultats : L’analyse des entretiens a abouti à l’émergence de 4 thèmes centrés autour des processus dynamiques de régulation émotionnelle : 1) le vécu émotionnel du patient, 2) ses stratégies d’ajustement, 3) le lien avec l’entourage et 4) le lien avec les soignants, qui s’inscrivent clairement dans une perspective temporelle (avant l’annonce ; pendant l’annonce ; après l’annonce). L’annonce de la maladie vient s’inscrire dans l’histoire de vie du patient, conduisant à des trajectoires adaptatives singulières. Avant l’annonce, l’apparition des premiers signes de la maladie suscite un sentiment de peur du cancer, qui va conduire certains patients à consulter tandis que d’autres vont nier cette réalité trop angois-sante entrainant ainsi un retard dans la prise en charge. Au moment de l’annonce, les patients sont en état de choc, envahis par des angoisses de mort, des sentiments de tristesse et d’impuissance. Face à ce bouleversement émotionnel, quelques patients vont adopter une attitude passive face à la maladie et aux traitements, se reposant totalement sur leur médecin et leurs proches. D’autres patients, au contraire, vont tenter de reprendre le contrôle, en adoptant une attitude combative face à la maladie et en recherchant la maîtrise des évènements. Au moment de l’annonce, l’entourage et les soignants sont perçus par les patients comme des modérateurs de leur vécu émotionnel : ils permettent aux patients d’atténuer leur détresse lorsqu’ils estiment la relation de qualité, ou viennent exacerber leur souffrance dans le cas d’une relation de mauvaise qualité. Enfi n, après l’annonce, l’état de santé général des patients et leur perception d’un espoir de guérison viennent conditionner leur vécu émotionnel et leur observance thérapeutique. Conclusion : Cette étude exploratoire qualitative apporte un nouveau regard sur le vécu des patients confrontés à l’annonce d’une mauvaise en cancérologie, en inscrivant leur vécu émotionnel et leur ajustement psychique dans une perspective temporelle dynamique. L’analyse interprétative phénoménologique met ainsi en évidence la diversité des itinéraires adaptatifs des patients face à l’épreuve de la maladie. Les liens établis entre le vécu émotionnel des patients et le retard au diagnostic ou l’observance thérapeutique ouvrent de nouvelles perspectives tant cliniques que dans le domaine de la recherche. Enfi n, ces premiers résultats soulignent l’importance de sensibiliser les soignants sur le rôle protecteur qu’ils jouent auprès des patients. Une recherche ultérieure nous permettrait de mieux comprendre les méca-nismes par lesquels les soignants contribuent au mieux-être de leurs patients.Références : 1. Van’t Spijker, A., Trijsburd, R.W., & Duivenvoorden, H.J. (1997). Psychological sequelae of cancer diagnosis: a meta-analy-tical review of 58 studies after 1980. Psychosomatic Medicine, 59, 280-293. 2. Zabora J., Brintzenhofeszoc, K., Curbow, B., Hooker, C., & Pianta-dosi, S., (2001). The prevalence of psychological distress by cancer site. Psycho-Oncology, 10, 19-28. 3. Smith, J.A., & Osborn, M. (2003). Inter-pretative phenomenological analysis. In J. A. Smith (Ed.), Qualitative Psychology : A practical guide to research methods (pp. 51-80). London : Sage.Mots clés : Analyse interprétative phénoménologique, annonce de mauvaise nouvelle, cancer, patient, vécu émotionnel, stratégie d’ajustement.

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62) Partage social des émotions et régulation émotionnelle chez les patients atteints de cancer (Christelle DUPREZ)

Christelle DUPREZ1, Magali MAHIEUXE2, Maureen FOURE3, Laurence BOUTAUD DE LA COMBE2, Marc WETTERWALD3, Laurence DETOURMIGNIES4, Laurence VANLEMMENS5, Edith VANLERENBERGHE5 & Véronique CHRISTOPHE1

1 Univ Lille Nord de France – Université Lille 3, URECA EA 1059 ; 2 Service de Cancérologie générale, Centre Hospitalier de Dunkerque ; 3 Service d’Hématologie, Centre Hospitalier de Dunkerque ; 4 Service d’Hématologie, Centre Hospitalier de Roubaix ; 5 Département de cancérologie gynécologique, Centre Oscar Lambret

Introduction : La majorité des patients atteints de cancer ressent le besoin de parler de sa maladie avec son entou-rage [1, 2]. La forte occurrence de ce « partage social des émotions » [3] a amené à l’envisager comme un processus interpersonnel de régulation des émotions pour faire face aux événements négatifs et intenses de la vie quotidienne [3]. Parmi les différentes stratégies de régulation émotionnelle mises en place via le partage social, on peut distinguer les stratégies d’auto-régulation (e.g. cognitives, « internes ») des stratégies de régulation sociale (e.g. soutien social, « externes ») des émotions. Les conditions spécifi ques de prise en charge des patients en hématologie (e.g. patients en chambre stérile) versus des patients atteints d’une tumeur localisée pourraient infl uencer le type de de stratégies de régulation émotionnelle impliquées dans le partage social.

Objectifs : Cette étude vise donc à déterminer 1) quelles sont les stratégies de régulation émotionnelle mises en œuvre lors du partage social des patients atteints de cancer avec leur entourage (i.e., motifs de partage social des émotions), et 2) si ces stratégies varient selon le type d’atteinte tumorale (hématologie vs. cancérologie générale).

Méthode : 110 patients atteints d’un cancer (52 en hématologie et 58 en cancérologie générale : cancers digestif, tho-racique, sein, ovaire, VADS), âgés de 19 à 82 ans (M = 56.74, SD = 14.13) ont répondu à un auto-questionnaire portant sur 1) le partage social de leurs émotions en lien avec leur maladie, et 2) les stratégies de régulation émotionnelle mises en place lors de ce partage social (M3S-29).

Résultats : 100 des 110 patients inclus dans l’étude indiquent avoir récemment parlé de leur maladie avec leur entou-rage. Indépendamment de la localisation cancéreuse, et conformément à la littérature sur le sujet, le partenaire privi-légié est un intime (conjointe(e) dans 71 %). Dans la plupart des cas, l’évocation d’un événement lié avec la maladie (e.g., effets secondaires des traitements, évolution de la maladie) a eu lieu le jour-même de la survenue (47%), et près de 90 % des patients se disent très satisfaits de la qualité de cette communication. Quelle que soit la localisation cancéreuse, les patients se confi ent principalement pour obtenir du soutien social et infor-mer leur entourage (stratégies de régulation sociale des émotions). Conformément à notre hypothèse selon laquelle les motifs de partage social diffèrent selon la localisation cancéreuse, les patients en hématologie font davantage de partage social à des fi ns d’amplifi cation de leurs émotions positives (stratégie d’auto-régulation) et de recherche d’empathie (stratégie sociale) que les patients en cancérologie générale.

Conclusion : Ces résultats confi rment que les patients atteints de cancer ont des attentes, en termes de régulation émotionnelle, envers leur entourage. Ces demandes varient par ailleurs selon la localisation cancéreuse, ce qui pourrait s’expliquer par les moindres possibilités de contacts sociaux inhérentes à la prise en charge en hématologie. Il est en effet probable que ces conditions suscitent chez les patients un sentiment d’isolement social, qui entrainerait de plus fortes demandes envers autrui en termes de régulation émotionnelle. Si ces données préliminaires sont confi rmées, il s’agira à terme de mettre en place des interventions individualisées selon la localisation cancéreuse et à destination de l’entourage afi n de mieux répondre aux attentes des patients.Références : 1. Kornblith, A.B., Regan, M.M., Kim, Y., Greer, G., Parker, B., Bennett, S., & Winer, E. (2006). Cancer-related communication between female patients and male partners scale: A pilot Study. Psycho-Oncology, 15, 780-794. 2. Zakowski, S.G., Harris, C ., Krueger, N., Laubmeier, K.K., Garrett, S., Flanigan, R., & Johnson, P. (2003). Social barriers to emotional expression and their relations to distress in male and female cancer patients. British Journal of Health Psychology, 8, 271-286. 3. Rimé, B. (2009). Emotion elicits social sharing of emotion: Theory and empirical review. Emotion review, 1(1), 60-85.

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63) Analyse qualitative du vécu subjectif des femmes jeunes atteintes d’un cancer du sein et de leur partenaire lors de l’hormonothérapie (Mélanie TROCME)

Mélanie TROCME1, Pascal ANTOINE1 , Laurence VANLEMMENS2 , Emmanuelle FOURNIER1, Véronique CHRISTOPHE1

1 Université Lille 3, URECA EA 10592 Centre Oscar Lambret, Lille

Introduction & objectifs : Douze pour cent des cancers du sein concernent des femmes de moins de 45 ans et près d’une femme sur 200 a un cancer du sein avant 40 ans. Dans les cas de femmes jeunes ou pré-ménopausées, 60% développent une forme de cancer dite hormono-dépendante. L’hormonothérapie a alors pour but de bloquer l’action des hormones, bien que présentant de nombreux effets secondaires possibles (Avis, N. E., Crawford, S., & Manuel, J., 2004).Le but de cette étude est d’explorer le vécu subjectif des patientes jeunes recevant de l’hormonothérapie dans le cadre d’un cancer du sein non métastatique et celui de leur partenaire. En effet, si les conséquences psychosociales de l’an-nonce, de la chimiothérapie, et de la chirurgie sont bien connues, l’impact de l’hormonothérapie est moins documenté, et ce d’autant plus chez les femmes jeunes qui présentent des problématiques spécifi ques liées à leur âge (désir d’enfant, sexualité, vie professionnelle…).

Méthode : Participants.11 couples hétérosexuels ont donné leur accord respectif pour un entretien non directif indi-viduel. Les patientes, âgées de 27 à 51 ans (M = 39), ont été soignées pour un cancer du sein avant 45 ans et sont actuellement sous hormonothérapie. Leurs partenaires respectifs sont eux âgés de 30 à 58 ans (M = 40).

Procédure : Les entretiens ont été effectués séparément par une psychologue. Enregistrés puis retranscrits intégrale-ment, ils ont ensuite été soumis à une analyse indépendante par deux psychologues selon la méthode IPA (Interpreta-tive Phenomenological Analysis ; Smith & Osborn, 1998). La confrontation des analyses a permis d’aboutir de manière consensuelle à un schéma global des convergences, divergences et ajustements des couples.

Résultats : Cinq thèmes principaux ont émergés : 1) le rapprochement affectif initial du couple, 2) son éloignement actuel, 3) l’isolement des partenaires, 4) la mise en suspend des projets et 5) la modifi cation profonde des priorités exis-tentielles. En effet, le rapprochement et le soutien mutuel développé au début de la maladie laisse avec le temps place à un décalage au sein du couple, ainsi qu’entre le couple et l’entourage. A ce stade des traitements, le conjoint sollicite la reprise d’une vie dite normale et l’entourage prend de la distance au moment même où la patiente se vit toujours comme malade, ce qui accroit sa détresse. Le risque perçu de récidive cristallise la patiente dans le présent et limite sa capacité à se projeter dans des projets d’avenir. La plupart des patientes évoluent profondément, et sont particulièrement animées par l’investissement d’une vie saine qui les protégerait de la maladie et par la recherche d’un sens existentiel qui leur aurait fait défaut dans leur vie avant le cancer.

Discussion - Conclusion : Ces résultats permettent de repérer, durant l’hormonothérapie, les stratégies spécifi ques ’adaptation de la patiente, du partenaire et du couple. Identifi er les stratégies à d’autres étapes du traitement et envisa-ger les trajectoires adaptatives au cours de la maladie dans sa globalité serait particulièrement pertinent afi n d’adapter les soins aux besoins et aux attentes de ces couples jeunes. Mieux cerner le vécu de la femme jeune mais également celui de son partenaire, souvent premier aidant, est un élément primordial à ne pas négliger pour améliorer la prise en charge de ces couples face au cancer.Références : Avis, N. E., Crawford, S., & Manuel, J. (2004). Psychosocial problems among younger women with breast cancer. Psychooncology, 13(5), 295-308Smith, J. A., & Osborn, M. (2003). Interpretative phenomenological analsis. In J. A. Smith (Ed.), QualitativePsychology: a pratical quide to research methods (pp. 51-80). London: Sage.

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64) Facteurs associés à la reprise du travail dans une cohorte de patients suivis en consultation spécialisée d’aide à la reprise après un cancer (Line BOUCHER)

BOUCHER L., DE BLASI G.1, BRETTEVILLE J., GEHANNO JF.1, ROLLIN L.1

1 Centre de Consultations de Pathologie Professionnelle et environnementale, CHU de Rouen

Contexte - Objectifs : La reprise du travail après un cancer est un élément important dans la qualité de vie des patients. En effet, elle ne représente pas seulement une source de revenus, elle signifi e également une réintégration sociale, un retour à une vie « normale » et une « victoire sur la maladie ». Le but de cette communication est de montrer les facteurs prédictifs de reprise après un cancer.

Méthode : Les dossiers médicaux des patients ayant bénéfi cié d’une prise en charge par la plate-forme multidisciplinaire d’aide à la reprise du travail après un cancer entre 2006 et 2011 ont été examinés. Un questionnaire détaillant les condi-tions de reprise, les démarches sociales entreprises, les raisons en cas de non-reprise leur a été adressé. En cas de non réponse, les informations recueillies lors d’un précédent questionnaire téléphonique en 2009 ont été utilisées. Les tests du chi2 ou de Fisher ont servi pour la mise en évidence des facteurs associés à la reprise.

Résultats : Sur 163 patients, des informations sur le devenir professionnel de 120 patients ont été exploitées. La popu-lation comprenait essentiellement des femmes (82%) atteintes d’un cancer du sein (65%). Le taux de reprise à 24 mois était de 50%. Le délai médian de reprise était de 18 mois après le diagnostic. Les facteurs associés signifi cativement à une reprise du travail étaient : d’être salarié lors du diagnostic (OR 4.0 IC 95% [1.4-11.8]), d’avoir un contrat à durée indéterminée (OR 3.6 IC 95% [1.4-8.5]), d’avoir un cancer en phase non évolutive (OR 5.2 IC 95% [1.4-20.9]) et d’avoir passé une visite de pré-reprise avec le médecin du travail (OR 2.8 IC 95% [0.9-10.5]).

Conclusion : Le taux de reprise du travail observé dans cette étude est inférieur aux données de la littérature, les patients s’adressant à cette plate-forme étant probablement ceux qui rencontrent le plus de diffi cultés dans le retour au travail.

Cette étude montre que le fait d’avoir un emploi stable lors du diagnostic est fortement prédictif d’une reprise du travail après un cancer. La mise en évidence d’un lien entre visite de pré-reprise et reprise souligne aussi qu’une préparation du retour au travail avec sollicitation du médecin du travail est essentielle et devrait être développée.

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65) La place de l’assistante sociale au sein de la plateforme d’aide à la reprise du tra-vail après cancer (Julia BRETTEVILLE)

BRETTEVILLE J.1, DE BLASI G.1, ROLLIN L.1

1 Centre de Consultations de Pathologie Professionnelle et environnementale, CHU de Rouen

La plateforme médico-socio-psychologique d’aide à la reprise du travail s’adresse à toute personne suivie pour une pathologie cancéreuse et qui souhaite préparer son retour au travail. La 1ère consultation s’effectue en présence d’un médecin du travail et d’un assistant social pour lesquels la notion du secret partagé est primordiale afi n d’apporter une réponse complémentaire au patient.En effet, le médecin effectue un bilan complet et évalue les répercutions physiques et psychiques de la pathologie du patient alors que l’assistante sociale se préoccupe des répercutions socio-économiques.

D’une manière générale, les missions des assistants sociaux sont régis par le décret du 26/03/93. Il s’agit d’« aider les personnes […] qui connaissent des diffi cultés sociales à retrouver leur autonomie et faciliter leur insertion. Dans le respect des personnes, [les assistants sociaux] cherchent les causes qui compromettent leur équilibre psychologique, économique ou social.»Plus précisément, lors de cette consultation, l’assistant social écoute ( notamment les souhaits et les diffi cultés du patient), informe sur les droits du patients (sécurité sociale, indemnités journalière,…), conseille (en fonction de la situa-tion), oriente vers des dispositifs appropriés( MDPH, CPAM, associations de maintien dans l’emploi).

On peut constater deux approches du social lors de cette consultation. En effet, dans la première approche, c’est la pathologie qui bouleverse un équilibre de vie pour le patient ou pour ses proches et qui génère donc un problème social… L’assistante sociale contribue alors à la prise en charge globale de ce patient. Pour B. Bouquet et C. Garcette, « les assis-tantes sociales hospitalières prennent en compte les facteurs psychologiques, humains, sociaux et considèrent le social et le médical comme indissociables.»Dans la seconde approche, c’est la pathologie qui vient renforcer le caractère précaire préexistant dans la situation du patient. Pour Y. Bloch, l’hôpital joue alors un rôle de «fi let social» et «le rôle de l’assistant social est alors tout à fait central» Ces deux approches distinguent les liens de causes à effets entre pathologie et problème social. Dans les deux cas, il est question d’une situation fragilisée, qu’elle soit préexistante ou qu’elle le devienne, du fait de la pathologie.

Pour les patients qui n’ont jamais rencontré d’assistant social du fait notamment, du manque de connaissance du rôle et des missions de celui-ci, la consultation d’aide à la reprise du travail au CHU de Rouen est innovante dans la mesure où elle tient compte tant des problèmes socio-économiques que du problème médical. En effet, les répercussions sociales de la pathologie apparaissent secondairement du fait de la priorité donnée au volet médical. De plus, il s’agit de situa-tions administratives diffi ciles à gérer et les patients n’ont pas forcément connaissances de leurs droits et des dispositifs existants.

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66) Consultation d’aide à la reprise du travail après un cancer : l’expérience de groupes de parole (Géraldine DE BLASI)Géraldine DE BLASI ¹ ², Evelyne BOUTEYRE², Julia BRETTEVILLE¹, Line BOUCHER¹ & Laetitia ROLLIN¹

¹ CHU de Rouen, CCPE, Pavillon Aubette, 1 rue Germont, 76031 Rouen cedex² Université de Rouen, Laboratoire PsyNCA, EA 4306

Introduction : La consultation pluridisciplinaire d’aide à la reprise du travail après un cancer du CHU de Rouen, propose depuis 2010 une nouvelle modalité de prise en charge psychologique des patients. Des groupes de parole, coanimés par le médecin du travail et la psychologue ont été mis en place pour permettre aux patients d’échanger sur leur vécu de l’après cancer et la réinsertion professionnelle.

Méthode : Deux groupes de parole sont constitués de 11 personnes pour le premier et 9 pour le second. Pour leur constitution, un courrier a été adressé à 70 patients souhaitant préparer la reprise ou ayant déjà repris leur activité professionnelle. Les critères d’inclusion (participer à la consultation ou avoir repris contact avec un professionnel de la consultation en 2009, être en rémission, exprimer des diffi cultés ou des questionnements relatifs au travail lors des consultations) ont permis de rassembler des volontaires acceptant de s’engager sur l’ensemble des séances (1 séance mensuelle d’une heure trente pendant 4 mois et une séance de bilan 6 mois après la fi n des séances). Afi n d’évaluer l’apport de cette modalité de prise en charge, une comparaison des taux de retour à l’emploi entre le groupe des partici-pants (n=20) et des patients qui n’ont pas souhaité participé (n=50) a été réalisée. Un questionnaire, adressé à chacun des participants permet le recueil d’éléments qualitatifs.

Résultats : Les femmes qui présentent un cancer du sein, fortement représentées parmi les consultants, le sont égale-ment dans les groupes de parole. L’âge moyen lors du diagnostic est de 47 ans (écart-type : 5 ans), et une majorité des patients travaillait. Lorsque les séances ont débuté, 60% étaient en arrêt maladie et 40% avaient repris leur activité. Les thèmes abordés au cours des séances sont : les sentiments d’isolement, d’être délaissé dans les démarches de retour à l’emploi, les diffi cultés rencontrées lors de la préparation ou de la reprise, les diffi cultés relationnelles, la représentation du cancer ou le vécu personnel ou professionnel de la situation de handicap. La comparaison des taux de reprise des par-ticipants (80%) et des patients non participants (72%) ne montre pas de différence statistique signifi cative. Les patients en activité lors de leur participation au groupe de parole le sont toujours 12 à 18 mois après (sauf un patient dont la pathologie a évolué vers un cancer métastatique) et parmi ceux qui étaient en arrêt maladie, 67% ont repris une activité. L’évaluation par les patients montre que ce dispositif crée du lien social et atténue le sentiment d’isolement (71% esti-ment avoir bénéfi cié du soutien des autres ou avoir apporté un soutien aux autres). 65% estiment avoir progressé dans la compréhension de leurs diffi cultés (par l’expression de problèmes communs au sein du groupe) et 41% ont retrouvé des aspects de leur vécu dans celui des autres, indiquant des processus d’identifi cation entre les participants. Pour 58% des patients, le groupe de parole apporte un soutien pour préparer ou accompagner le retour à l’emploi mais pour 70%, ce soutien concerne les plans personnel, familial ou relationnel.

Conclusion : Les résultats de l’évaluation par les participants aux groupes de parole au sein de la consultation d’aide à la reprise du travail montre l’apport d’un soutien personnel, relationnel et/ou professionnel. L’intérêt du dispositif réside également dans la prise en considération des dimensions somatique et psychologique (coanimation médecin-psycho-logue) et dans le fait de réunir des patients, pairs d’âge et en rémission, qui partagent les mêmes préoccupations tant du point de vue du retentissement psychologique de la fi n des traitements que d’un point de vue développemental, car le fait d’avoir un cancer revêt un impact différent selon l’âge auquel il survient.

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En 2012, le programme MATWIN devient accessibleaux projets du Cancéropôle Nord-Ouest

Programme national d’identifi cation et d’accompagnement pour la maturation de projets jusqu’à la preuve de concept préclinique en oncologie

Unique en Europe, MATWIN est un programme national de sourcing et d’accompagnement à la maturation de projets de recherche en oncologie jusqu’à la preuve de concept préclinique.

Son objectif est d’accélérer le transfert de la re-cherche académique vers l’industrie pharmaceu-tique au bénéfi ce du malade.

Cette plateforme valorise des projets attractifs en favorisant l’innovation et les partenariats public-pri-vé beaucoup plus précoces.

Dès 2009, les industriels de la pharmacie ont été associés à la construction du programme en faisant le pari d’un partenariat public-privé original. MATWIN est soutenu par dix des plus gros labora-toires de l’industrie phar-maceutique (Amgen, AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb, Celgene, GlaxoSmithKline, Ipsen, Merck-Serono, Novartis, Roche, Sanofi ) et les Cancéro-pôles.

S’appuyant sur le réseau des Cancéropôles, MATWIN détecte et qualifi e des projets de recherche académique en oncologie en phase préclinique, au stade du dépôt de brevet. Les projets ainsi iden-tifi és sont ensuite soumis à une double expertise académique et industrielle. Les porteurs de projets bénéfi cient également de séances de travail leur permettant d’augmenter l’attractivité industrielle de leurs projets en qualifi ant clairement le risque pour les investisseurs. Ils sont ensuite auditionnés de-vant le Board International de MATWIN. Les projets, une fois « recommandés » par le Board Internatio-nal, sont ensuite présentés pour fi nancement de la phase de maturation (preuve de concept précli-nique), en première instance aux industriels acteurs du programme puis à des investisseurs extérieurs au programme.

2 instances relèvent le défi de la maturation en oncologie :

Le Comité de Pilotage est un comité pluridisci-plinaire réunissant des compétences et des expé-riences complémentaires refl étant le continuum de la recherche.

• Il propose les orientations et veille au respect des principes fondamentaux du programme à chaque étape. Il coordonne l’ensemble du processus.

• Il vérifi e la recevabilité des candidatures par rap-port au cahier des charges du programme d’après leurs lettres d’intention (LOI).

• Il identifi e les projets qui seront présentés au Board International sur la base de leurs expertises.

Le Board International, unique en Europe dans l’environnement de la recherche et de l’innova-tion, est une instance stratégique du programme. Présidé par Josy Reiffers, Président de MATWIN et d’Unicancer, il regroupe des leaders d’opinion acadé-miques en oncologie venus de toute l’Europe et des dirigeants des laboratoires pharmaceutiques par-tenaires de MATWIN. L’ensemble de ces membres se réunit une fois par an pour relever le défi de la maturation en oncologie.

• Il auditionne les projets et produit des recomman-dations pour fi nancement.

• Il évalue le programme MATWIN dans son en-semble pour en garantir la pertinence et son évo-lution.

Votre partenaire de la maturation en oncologiewww.matwin.org

[email protected]

Construit avec les industriels

Amgen, AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb,Celgene, GlaxoSmithKline, Ipsen, Merck-Serono,

Novartis, Roche, Sanofi

MATWIN, valide sa preuve de concept :

Accroître et accélérer le transfert de larecherche académique en favorisant despartenariats public-privé précoces dont lerisque industriel a été clairement qualifi é !

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Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest

Plateforme de recherche clinique du Cancéropôle Nord-Ouest labellisée par l’INCa en 2007 et soutenue par la Ligue Nationale Contre le Cancer depuis 2006

Le Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest a les compétences et le savoir-faire pour gérer et analyser les données d’études cliniques, diagnostiques,

pronostiques ou épidémiologiques selon les Bonnes Pratiques Cliniques ou Epidémiologiques Internationales pour tous les établissements de santé de l’interrégion

(Centres de Lutte Contre le Cancer de Caen, Lille et Rouen, CHU d’Amiens, Caen, Lille et Rouen, CHG et PSPH)

Fournir l’aide logistique permettant de garantir la qualité des informations re-cueillies : aide à la conception des questionnaires, saisie et contrôle de saisie des infor-mations, gestion des bases de données, suivi à long terme des études ; Apporter une expertise pour la gestion des projets ; Apporter une expertise statistique pour l’analyse des résultats ;Apporter une aide à la va-lorisation des résultats et une collaboration à la publication.

Pour la gestion de données : nous disposons du logiciel ClinsightTM (Ennov), logiciel conforme aux attentes de la FDA et de l’EMEA. Ce logiciel est régulièrement mis à jour en fonction des versions proposées par son éditeur. Les données sont accessibles à distance (connexion sécurisée) grâce à des identifi ants et mots de passe personnels. La pérennité des données est optimisée par le stockage sur deux serveurs dans des lieux différents et les données sont sauvegardées tous les jours.

Pour l’analyse statistique : logiciels utilisés- calcul du nombre de sujets : nQueryAdvisorTM, nTerimTM, nPIITM - résultats statistiques : SASTM, StataTM, StatXactTM, LogXactTM

Contact : Marie CASTERA-TELLIER

E-mail : [email protected]

: + 33 (0)2 31 45 40 78

MISSIONS

OUTILS

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Plate-Forme de Génomique du Cancéropôle Nord-Ouest (Lille)

Localisée à l’IRCL, Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille, la plate-forme de génomique fonctionnelle et structurale est une

STRUCTURE DÉDIÉE À L’ANALYSE GÉNOMIQUE.

Son but :Son but : détecter et analyser des séquences détecter et analyser des séquences d’ADN ou d’ARN et leurs variations, dans une d’ADN ou d’ARN et leurs variations, dans une région ciblée ou à l’échelle d’un génome.région ciblée ou à l’échelle d’un génome.

La plate-forme a reçu la labellisation IBiSA

(Infrastructures en Biolo-gie, Santé et Agronomie)

au travers du réseau LIGAN

(Lille Integrated Genomics Advanced Network).

http://www.canceropole-nordouest.org/plates-formes/plates-

formes-de-genomique/lille.html

C’est un service commun de l’université de Lille 2, IMPRT IFR-114, ouvert à l’ensemble des services de recherche, académiques ou privés.

Le premier plateau technologique se base sur deux approches de SÉQUENÇAGE HAUT DÉBIT (SOLID4 ET ION TORRENT PGM, LIFE TECHNOLOGIES), pour proposer des approches génomique avec une couverture et une précision inégalée.

Deux de ces plateaux correspondent aux tech-nologies de micro-arrays les plus utilisées dans le monde : LES TECHNOLOGIES AGILENT ET AFFYMETRIX.

Le plateau de micro-arrays Agilent réalise : - de la CGH array haute résolution, - du Gene Expression Profi ling (transcriptome, miRNA),

- et du ChIP on chip (promoteurs, méthylome, ...).

Complémentaire, le plateau de micro-arrays Affymetrix réalise : - les analyse sur SNP.6 (génotypage, LOH, Copy Number, ...) - et Gene Expression Profi ling (transcriptome)

CE SERVICE COMMUN SE COMPOSE DE QUATRE PLATEAUX COMPLÉMENTAIRES :

Finalement, le quatrième plateau, transversal, permet l’analyse biosta-tistique et bioinformatique des don-nées générées.

Le plateau Séquençage Haut Débit (NGS) supporte des pro-jets de RNA-seq, ce qui permet l’analyse qualitative (SNP, junctions exons-exons, fusions de gènes, nouveaux transcrits) et quantitative par le séquençage du transcriptome complet, des projets de Target-seq (all exome et reséquençage ciblé) pour lesquels nous rechercherons des anomalies génomiques (SNP, indel, inversion), et enfi n des projets de ChIP-seq par une étude de l’immunoprécipitation de la chromatine et de Méthyl-seq par l’étude de la méthylation de l’ADN génomique.

En amont, nous proposons des solutions de capture ou d’enrichissement à façon dans les projets de reséquençage ciblé (design PCR, eArray, AmpliSeq…).

Nous réalisons des études de CNVs (Copy Number Variation) avec logi-ciels commerciaux (DNA Analytics, Partek) et logiciels développés par la plate-forme (WACA, clustering, classifi cation super-visée).

Des analyses d’expression sont égale-ment faites à l’aide de logiciels commerciaux (GeneSpring, GeneMath, Bioscope) et de logi-ciels developpés par la communauté (Tophat, Cuffl inks).

Enfi n, ce plateau assure une analyse fonctionnelle (Ingenuity Pathway Analysis, GeneSpring).

Contact : Martin FIGEAC

E-mail : martin.fi [email protected]

: + 33 (0)3 20 16 92 13

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Contacts

AXE 1 : «Du développement et la validation de biomarqueurs pronostiques et prédictifs à l’innovation thérapeutique»

Y. De Launoit [email protected]. Frebourg [email protected]. Michel [email protected]. Zalcman [email protected]

AXE 2 : «Initiation et évolution tumorales des hémopathies malignes»

F. Jardin [email protected]. Marolleau [email protected]. Preudhomme [email protected]

AXE 3 : «Ciblage multimodalités en cancérologie, programme CIMULCAN»

V. Grégoire [email protected]. Lartigau [email protected]. Véra [email protected]

AXE 4 : «Cancer et neurosciences»

H. Castel [email protected]. Giffard [email protected]. Joly [email protected]

AXE 5 : «Cancers, individu et société»

V. Christophe [email protected]. Cohen [email protected]. Launoy [email protected]

Plate-forme de Génomique :

M. Figeac (Lille) martin.fi [email protected]. Frebourg (Rouen) [email protected]

Tumorothèques :

F. Galateau-Sallé [email protected]

Centre de traitements des données :

M. Henry-Amar [email protected]

Composition du Comité de Pilotage Scientifi que du Cancéropôle Nord-Ouest

Deauville - 4èmes Journées Scientifi ques, 2011

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Contacts

Equipe d’animation du Cancéropôle Nord-Ouest :

• Pierre Formstecher, Pré[email protected]

• Floriane Bougeard, Directrice Administrativefl [email protected]

• Véronique Pancré, Directrice Scientifi [email protected]

• Jean-Claude Barbare, Coordination Recherche [email protected]

• Véronique Durnez, Assistante de [email protected]

• Sophie Broutin, Chargée de [email protected]

• Laurent Bury, Chargé de projets [email protected]

• Pascaline Potier, Adjointe [email protected]

Retrouvez toute l’information du Cancéropôle Nord-Ouest sur :

[email protected]

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Ces journées bénéfi cient du soutien de :

www.canceropole-nordouest.orgwww.canceropole-nordouest.org

Retenez dès aujourd’hui les dates des 6èmes journées scientifi ques du Cancéropôle Nord-Ouest qui se dérouleront à Deauville

les jeudi 16 et vendredi 17 mai 2013.

Rendez-vous l’année prochaine !

Et du parrainage de la

POUR LA SESSION THÉMATISÉE : SHS, EPIDÉMIOLOGIE ET SANTÉ PUBLIQUE