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ÉRIC BOISSET Le Grimoire d’Arkandias Collection animée par Jean-Paul Brighelli et Michel Dobransky Classiques Contemporains & LIVRET DU PROFESSEUR établi par MARIE CWICZYNSKI L AURENCE OLIER professeurs de Lettres

LIVRET DU PROFESSEUR Le Grimoire d’Arkandias · PDF fileleurs grands maîtres et vivent l’alchimie comme une « mystique ... [La recette, p. 256] 9 Les deux recettes se ... au

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ÉRIC BOISSET

Le Grimoire d’Arkandias

Collection animée par

Jean-Paul Brighelli et Michel Dobransky

Classiques Contemporains&

LIVRET DU PROFESSEURétabli par

MARIE CWICZYNSKI

LAURENCE OLIER

professeurs de Lettres

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SOMMAIREDOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE

La Magie des Couleurs ou le poème de Rimbaud .................. 3

L’alchimie........................................................................................................................ 4

L’or et la sagesse des alchimistes ......................................................... 4

POUR COMPRENDRE :quelques réponses, quelques commentaires

Étape 1 Présentation de Théophile................................................... 5

Étape 2 La recette ............................................................................................... 5

Étape 3 À chacun ses goûts ! ................................................................... 5

Étape 4 Une rencontre inattendue ..................................................... 5

Étape 5 Disparition de Théophile ....................................................... 6

Étape 6 Le sable dans les yeux............................................................. 7

Étape 7 Chez Arkandias ................................................................................ 7

Étape 8 L’épilogue .............................................................................................. 7

Étape 9 Étude des noms propres ......................................................... 8

DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRELa Magie des Couleurs ou le poème de RimbaudSelon les propos de l’auteur (voir l’interview), la définition de la Magie Rouge

« est exprimée à la perfection dans le sonnet de Rimbaud sur la couleur desVoyelles ». Il nous invite d’ailleurs à nous y reporter.

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,Je dirai quelque jour vos naissances latentes :A, noir corset velu des mouches éclatantesQui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeurs de vapeurs et de tentes,Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombrelles ;I, pourpres, sang craché, rire des lèvres bellesDans la colère ou les ivresses pénitentes ;U, cycles, vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d’animaux, paix des ridesQue l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

Ô, suprême Clairon plein des strideurs étranges,Silences traversés des Mondes et des Anges :- Ô l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Poésies, « Voyelles » (1871)

Rimbaud illustre dans ce sonnet sa « doctrine de la valeur poétique des sonori-tés du langage ». Véritable synesthésie, les sons répondent aux couleurs, chaquevoyelle fait jaillir des images colorées, la forme même des lettres inspire le poète :le « a » évoque une mouche noire ; le « e », les seins blancs d’une femme ou lesvapeurs d’une rivière ; le « i », un filet rouge de sang craché et le « u » rappelle lacouleur verte de la vieille peau ridée d’un alchimiste... Rimbaud invente ainsi, parl’Alchimie du verbe, un monde à son image, il ouvre ses poèmes à des intuitions etdes désirs nouveaux, il va tenter d’embrasser l’univers par la magie des sensations.

Conception : PAO Magnard, Barbara TamadonpourRéalisation : Nord Compo

L’alchimieElle s’est tout d’abord développée à Alexandrie, en Égypte, au IIe siècle grâce à

Hermès Trismégiste (identifié au dieu égyptien Thot). On y trouve une combinaison decertains aspects de la philosophie grecque, de l’artisanat oriental et du mysticisme. Sonobjet principal est alors la transmutation des métaux en or.

Aux IVe et Ve siècles, des émigrants apportent le savoir-faire égyptien aux Arabes.Quelques siècles plus tard, la science arabe, à son apogée, introduit un certain nombrede substances et de techniques importantes dans la pratique de l’alchimie, telle que, parexemple, l’invention de l’alambic permettant la distillation de feuilles de roses. Cettealchimie arrive en Europe occidentale grâce à la conquête, par les Arabes, de la Sicile etde l’Espagne.

Au Moyen Âge puis à la Renaissance, l’objet de l’alchimie, en Europe, est la recherched’un ferment mystérieux qui, à l’état liquide, permettrait de guérir tous les maux, et, àl’état solide, sous forme de pierre philosophale, provoquerait la transmutation desmétaux.

Au XVIIIe siècle, le Français Lavoisier crée une chimie véritablement scientifique, enreprenant sur d’autres bases, les théories alchimistes de la combustion. Mais aujourd’huiencore existent des alchimistes ; certains ont délaissé le fourneau mais non l’esprit deleurs grands maîtres et vivent l’alchimie comme une « mystique expérimentale ».

L’or et la sagesse des alchimistesLes principes et les lois qui régissent les phénomènes de l’alchimie sont exprimés sur

des grimoires, dans un langage hermétique dont seuls les initiés connaissent les secrets.Selon la terminologie que les adeptes aiment adopter, la première opération de l’alchi-miste consiste à accomplir l’Arbre lunaire ou Petit Œuvre. On obtient ainsi la pierreblanche qui transmue les métaux en argent. Ensuite, on passe à la fabrication de l’Arbresolaire ou Grand Œuvre. À cette étape, l’alchimiste obtient la pierre philosophale rouge,qui transforme tous les métaux en or grâce à sa cuisson plus ou moins lente dans l’atha-nor. Le mélange, dans l’œuf philosophique, est d’abord noir (stade de la putréfaction),puis blanc (stade de la résurrection), puis, enfin, rouge.

Mais il s’agit, non seulement de transmuer le vil métal en or, mais aussi de se trans-former soi-même. La devise des alchimistes est « lis, lis, relis, prie, travaille et tu trouve-ras », c’est une véritable ascèse psychique et spirituelle menée par l’opérateur qui, par unepratique persévérante, vise à la réussite du Grand Œuvre. En pratiquant l’alchimie,l’adepte verra se dévoiler les lois secrètes qui gouvernent la nature et il obtiendra dumême coup la possibilité d’agir sur elles. Transformer, régénérer la matière ; parallèle-ment, transformer et régénérer l’être humain.

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POUR COMPRENDRE : quelquesréponses, quelques commentaires

Étape 1 [Présentation de Théophile, pp. 254-255]6 Cette question a pour but de montrer aux élèves l’existence de verbes de sen-

timent ou d’opinion. On peut relever ici : – la lecture › « aimait »– le dessin de sa mère › « admirait »– faire du roller › « plaisais »– regarder les oiseaux › « amusa »

Étape 2 [La recette, p. 256]9 Les deux recettes se trouvent dans le groupement de textes pp. 273-274 et

pp. 275-276 ; il s’agit de la recette du diadème de sujétion, et de celle du sarco-phage de transit vers le cosmos jumeau.

Étape 3 [À chacun ses goûts !, p. 257]10 Les livres sont nombreux et variés ; ils montrent les goûts très divers de

Théophile ; ils peuvent pour la plupart faire l’objet d’une lecture cursive pour lesélèves, ou au moins pouvez-vous leur demander une recherche biographique sur lesprincipaux auteurs cités. Quelques exemples : Œuvres : Le Livre de la jungle, LeComte de Monte-Cristo, Les Trois Mousquetaires, Les Contes du chat perché, Le Passe-muraille, ... Auteurs : Stendhal, Chateaubriand, Aymé, Dumas ...

Étape 4 [Une rencontre inattendue, p. 258]10 La mère et le fils sont très proches et très complices, peut-être d’autant plus

qu’ils vivent seuls tous les deux. Théophile ne veut pas décevoir sa mère et tâche detoujours lui faire plaisir : en essuyant la table par exemple (chapitre 1), ou en luipréparant son plat préféré le mercredi (chapitre 1), ou encore en évitant de luimentir, puisqu’on voit qu’à chaque fois que cela lui arrive, il en souffre.

Marie, elle, est très tendre et très protectrice, par exemple en embrassant son filstous les soirs dans son lit, en n’oubliant jamais de lui laisser un mot le matin, en leréconfortant lorsqu’il est soucieux ou lorsqu’il tombe en roller.

Étape 5 [Disparition de Théophile, p. 259]4

Première transmutation Seconde transmutation

Il sentit un grand frisson lui courir De petits lézards électriques luisur tout le corps. coururent le long de l’échine.

Ses jambes étaient plus pesantes etplus molles que de la neige fondue.Il chancela.

Il y eut une vibration aiguë de l’air On eut dit qu’une tempête se levaitet il lui sembla que deux cymbales en lui. Un gong de cristal lui sonnad’argent se heurtaient entre dans la tête.ses oreilles.

Il se désagrégeait et fondait Il devint diaphane et vibranten poudre. comme une fumée de havane.

L’air se chargea d’une odeur Une fugace odeur de violettede violette. embauma l’air.

Il disparut tout à fait. Il avait disparu.

9 Théophile veut récupérer une recette chez Arkandias. Pour cela il se rend invi-sible et demande à son ami Bonaventure de l’accompagner. Arrivés chez Arkandias,Théophile s’avance jusqu’aux portes du château pendant que Bonaventureactionne frénétiquement la cloche extérieure. Hortulain, intrigué, sort voir ce quise passe, ce qui permet à Théophile de rentrer dans la maison par la porte restéeouverte. Il n’a plus ensuite qu’à patienter et à suivre Hortulain lorsqu’un peu plustard celui-ci devra porter un livre à Arkandias dans l’atelier souterrain....

Résumé succinct des pages 39 à 52 d’Arkandias contre-attaque, ÉditionsMagnard Jeunesse.

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Étape 6 [Le sable dans les yeux, p. 260]10 Le petit garçon se prénomme Jules-Élie. Ce prénom se compose de deux

prénoms rappelant des hommes importants : Jules étant le prénom de plusieurspapes mais surtout celui de Jules César, Élie étant le nom d’un prophète, qui pou-vait à sa guise arrêter ou augmenter la pluie.

Rappelons qu’un prophète est un envoyé de Dieu capable de prédire l’avenir.Les premiers prophètes étaient hébreux, comme Élie.

Étape 7 [Chez Arkandias, p. 261]8 Les symboles sont une équerre, un compas, une flamme, un serpent, un soleil

et un marteau.Le compas et l’équerre sont généralement associés car ils sont complémentaires :

le compas sert à tracer parfaitement le cercle, alors que l’équerre sert à tracer par-faitement le carré. De plus, on dit également que le compas est en rapport avec ladétermination du temps, l’équerre avec celle de l’espace. Ces deux symboles ont étérepris par la tradition maçonnique, ils montrent les degrés de la connaissance : sil’ouverture du compas coïncide avec celle de l’équerre, c’est qu’il existe une har-monie entre matériel et spirituel.

La flamme est le symbole de la purification, c’est l’image de l’esprit.Le serpent a de nombreuses symboliques, mais il représente toujours le rival de

l’homme, son opposé. Il est souvent le mal, la tentation. Paradoxalement, on avoulu le réhabiliter et il symbolise parfois la science, puisque Athéna, déesse detoute science véritable, tient sur sa poitrine un serpent. N’oublions pas qu’il ornele caducée des médecins, symbole de leur science.

Le Soleil est bien évidemment la source de la lumière, de la chaleur, de la vie.Mais les alchimistes parlent surtout du soleil noir qui est la matière première misesur la voie de l’évolution. Ainsi, le Soleil est la lumière de la connaissance autantqu’un foyer d’énergie.

Le marteau, dans la symbolique familière, représente le travail.

Étape 8 [L’épilogue, p. 262]10 La bague va permettre à Théophile de se rendre dans le laboratoire

d’Arkandias sans être vu et ainsi de récupérer les éléments qui lui manquent pourfabriquer le diadème de sujétion.

11 On dit, par exemple, que les Esquimaux (ou les Tahitiens) se frottent le nezet que les Russes s’embrassent sur la bouche.

Étape 9 [Étude des noms propres, p. 263]3 Les sonorités du nom Arkandias renvoient tout d’abord à la racine grecque

arkhaggelos, signifiant « archange » ou « ange » et dias peut être l’écho du motdiable. Mais le nom renvoie aussi bien à « arcane », préparation mystérieuse, propreaux alchimistes, qui lie entre eux les éléments premiers de la matière.

Le patronyme Agénor rappelle le domaine de l’alchimie et la transmutation desmétaux en or ; la racine agé pourrait symboliser l’archaïsme de ces pratiques.

Il serait intéressant de vérifier si les élèves ont compris pourquoi Arkandias estsi riche.

10 Plus de 250 000 noms de famille différents existent en France. Dans un oudeux siècles, 84% des patronymes devraient avoir disparu au profit des noms lesplus fréquents qui sont : Martin, Bernard, Moreau, Durand, Petit, Thomas...Dupont n’apparaît qu’au 15e rang.

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© Éditions Magnard, 2001

www.magnard.fr

9 782210 050181

ISBN 2-210-05018-9